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Ouvrages remarquables des écoles normales
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Title
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De l'organisation des fêtes de gymnastique
Subject
The topic of the resource
Education physique et sportive
Concours
Creator
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Ducret, Léon (Fondateur de "L'Union des Sociétés de Gymnastique de France" et du journal "Le Gymnaste")
Publisher
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chez Éd. Duruy
Date
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1888
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Domaine public
Relation
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Format
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1 vol. au format PDF (106 p.)
Language
A language of the resource
Français
Type
The nature or genre of the resource
Text
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
MAG D 70 393
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Ecole normale de Douai
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Université d'Artois
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ORGANISATION
DES
m
FETES DE GYMNASTIQUE
PAR LÉON DUCRET
FONDATEUR DE
L'Union des Sociétés de Gymnastique de France
rf« journal
« Le Gymnaste
1
Prix : 1 fr. 25 BIBLIOTHEQUE Section Série .. .^ZC-.. .. N° .JS. PARIS
CHEZ ÉD. DURUY, IMPRIMEUR-LIB
22, l^tie Dussoubs, 22
.U.F.M. Nord - Pas de Gatek
Médiathèque Site de Douai 161, rue d'Esquerchln B P. 827 585Q8 DOUAI Tél. 03 27 93 51 78
��AVANT-PROPOS
En créant le Gymnaste, le 15 juillet 1873, l'auteur de ces lignes désirait établir un lien entre les Sociétés de gymnastique françaises et essayer, avec leur concours, de réaliser l'idée de fonder une Association fédérale. Il eut la satisfaction deux mois après, le 28 septembre, de réunir les délégués de dix Sociétés, c'est-à-dire de la moitié des groupes qui existaient alors et, sous sa présidence, de les voir approuver les Statuts et constituer l'Union des Sociétés de gymnastique de France. Les 16 et 17 mai 1S75, malgré des difficultés sans nombre, le premier Comité de permanence offrait, au Pré-Catalan, la première Fête fédérale, laquelle compta un effectif de trois cents gymnastes, ce qui fut considéré comme un grand succès.
�On rappelle ces débuts modestes afin de les comparer aArec les résultats obtenus aujourd'hui. Grâce à des efforts persévérants, en moins de quinze années, l'Union a réuni les adhésions de près de deux cents Sociétés, et l'on estime à 2,000 travailleurs l'effectif probable des prochaines fêtes fédérales. Ce n'est pas seulement par le nombre des Sociétés ni par l'éclat de ses réunions annuelles qu'il faut juger l'importance de la Fédération française; son action a été prépondérante sur le développement du goût des exercices du corps. C'est à sa propagande, à l'intervention incessante des Sociétés-unies qu'il convient d'attribuer la formation delà majorité des Sociétés de gymnastique qui fort heureusement couvrent notre territoire. Par suite, les fêtes de gjrmnastique se sont multipliées; elles seules, d'ailleurs, permettent au public d'apprécier les progrès accomplis. En même temps, ces séances, assurées du concours de nombreux camarades, prennent une importance de plus en plus considérable. De là des difficultés qui n'existaient pas autrefois. On a pensé que l'étude des menus détails dont il convient de se préoccuper lors de l'organisa-
�tion d'une fête, avec indication des mesures prises ou recommandées dans différentes éventualités, aurait son utilité, et ce travail a été demandé à l'auteur. Aussi bien, le Comité de permanence de l'Union des Sociétés de gymnastique de France ayant acquis la stabilité qui lui était nécessaire, il est vraisemblable qu'il va maintenant se consacrer à l'étude des questions dont la solution est depuis longtemps attendue. Parmi elles, selon les décisions du Conseil, se trouve au premier rang l'étude des moyens capables d'assurer aux fêtes fédérales une bonne organisation. Soit qu'on impose un programme déterminé et immuable, ce qui paraît difficile ; soit qu'on se borne à envoyer aux futurs organisateurs des conseils dictés par l'expérience, il a semblé qu'un exposé de la question viendrait à son heure. Cette publication n'a pas la prétention, est-il besoin de le dire ? de résoudre toutes les difficultés, chaque fête ayant à compter avec des exigences nouvelles qu'on ne saurait prévoir, mais d'essayer simplement de fournir des indications sur les ■ faits qui se renouvellent le plus souvent. La plupart des observations contenues dans ce petit travail, on les retrouverait en compulsant 1*
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les procès-verbaux des jurys d'études ; mais ils sont dispersés dans la collection du Gymnaste, que bien peu de Sociétés possèdent en entier. L'aurait-on, que les divers jurys ayant adopté un mode de procéder dissemblable, il en résulterait une perte de temps chaque fois qu'on voudrait un renseignement. Encore serait-il incomplet. Au contraire, en résumant les critiques antérieures et en les complétant d'observations dues à une expérience personnelle, on peut constituer, en quelques pages, une sorte à'aide-mémoire susceptible d'être consulté avec avantage par les organisateurs d'une fête de gymnastique. L'importance des Fêtes fédérales les a fait prendre comme modèle, mais la plupart des observations contenues dans cette étude s'appliquent à toutes les fêtes de gymnastique. Il sera facile de ne point tenir compte des détails concernant plus particulièrement les fêtes de l'Union.
�CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES L'organisation d'une fête de gymnastique est chose extrêmement complexe. Pour la mener à bien, on doit tenir compte d'éléments hétérogènes, de susceptibilités parfois excessives et d'exigences locales souvent en contradiction avec l'élaboration d'un bon programme. Puis il faut aussi suppléer à l'indolence des participants qui savent bien critiquer lorsque tout n'est pas parfait, mais ne s'empressent pas assez à fournir les renseignements dont on a besoin. Notre première recommandation sera donc d'engager les organisateurs à s'armer de courage, afin de ne pas se rebuter devant les nombreux obstacles semés sur leur route.
Comité provisoire
Leur premier soin sera de former le Comité provisoire, dit d'études. On le compose généralement par la réunion des délégués de la Société ou des Sociétés de la ville ou région où se donne la fête. Le mandat de ce Comité est
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de préparer les ressources financières nécessaires à l'organisation et, s'il s'agit d'une fête fédérale, d'obtenir un vote favorable du Conseil de Y Union des Sociétés de gymnastique de France. Le choix des commissaires chargés de recueillir la promesse des subventions indispensables n'est point indifférent. Autant que possible ils auront des rapports directs avec le Conseil général et le Conseil municipal. Les plus gros subsides . étant généralement accordés par ces deux assemblées, on conçoit que la situation personnelle des délégués, leur conviction et leur éloquence aient une influence sur les résolutions à intervenir. Indiquons aussi, comme un moyen de pourvoir aux besoins financiers en cas d'insuffisance de fonds, l'appel aux souscriptions volontaires des habitants, des membres honoraires ou associés des Sociétés. On a eu encore recours, notamment à Paris, où les subsides alloués par les pouvoirs publics étaient loin d'être en rapport avec les dépenses prévues, aux cotisations des Sociétés de la ville ou de la région. Enfin, on doit tenir compte au chapitre des recettes éventuelles de la perception du droit
�d'entrée aux tribunes ou dans l'enceinte réservée à cet effet.
En même temps que la recherche des subventions, le Comité provisoire s'assurera de la jouissance d'un terrain convenable. Ce n'est qu'après avoir acquis la certitude d'être à même de réunir les ressources suffisantes, de trouver un lieu de réunion répondant aux exigences de la fête et avoir reçu l'avis conforme du Conseil de l'Union qu'on constituera définitivement le Comité d'organisation. Comité d'organisation D'habitude, le Comité d'organisation comprend un nombre égal de représentants de chacune des Sociétés qui donnent la fête. Chaque Société désigne ceux de ses membres qu'elle croit plus particulièrement aptes à remplir ces fonctions, et le groupe des délégués ainsi constitué nomme son bureau, composé de président, viceprésidents, secrétaire, trésorier. Le Comité d'organisation doit être assez nombreux, de 20 à 30 membres, car il aura à se di-
�— 10 — viser en Sous-Commissions, correspondantes aux principales divisions du travail.
Des Sous-Commissions Peut-être est-il bon d'indiquer pour quelles raisons on recommande la création des SousCommissions et de définir leur rôle. Un Comité d'organisation quelconque, lorsqu'il compte un certain nombre de membres, ne saurait en séance plénière examiner avec soin tous les détails dont il est saisi. Non seulement le temps lui ferait défaut, mais on discute mal, étant nombreux, les points absolument techniques. Lorsque, au contraire, deux ou trois individualités compétentes s'occupent d'une question particulière, elles ont chance d'arriver à une entente profitable à tous. Or, dans une manifestation du genre qui nous préoccupe, l'organisation comporte de nombreux éléments, et tel membre du Comité dont l'expérience sera précieuse pour les finances, par exemple, ne saurait utilement s'occuper de l'élaboration du programme des exercices.
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Les Sous-Commissions ont, dans notre esprit, deux missions bien définies. La première est d'élaborer la partie du programme dont elles sont chargées et de soumettre leur projet au Comité général. La seconde est, après approbation dudit Comité, d'en assurer la bonne exécution. Cette division du travail est d'ailleurs aujourd'hui reconnue nécessaire pour assurer la meilleure des exécutions. On sait que la besogne sera mieux faite si elle est dirigée par ceux qui en ont dressé le plan, examiné les détails, assumé la responsabilité morale, que par des étrangers. L'utilité des Sous-Commissions étant démontrée, leur rôle déterminé, quel en sera le nombre ? C'est-à-dire en combien de chapitres principaux peut-on diviser l'organisation d'une fête fédérale ? On conçoit bien, n'est-ce pas, que vouloir en pareille matière poser des règles absolues serait téméraire. Selon le personnel dont on dispose, l'importance de la fête, on réunira ou on subdivisera telle ou telle partie de l'administration.
�C'est ce qui est arrivé dans les précédentes fêtes où les attributions des Sous-Commissions ont constamment varié. Aussi est-ce seulement à titre de renseignement que nous indiquerons un groupement. De même, en leur donnant une numération, nous n'avons pas la prétention d'en déterminer à un degré quelconque l'importance. Pour mémoire donc, nous noterons : 1° Secrétariat ; 2° Finances ; 3° Exercices et appareils ; 4° Terrain et tribunes ; 5° Logement ; 6° Nourriture ; 7» Publicité ; 8° Réception, insignes, médailles, cortèges, banquets, excursions et divers. Après avoir déterminé le nombre des SousCommissions, leurs attributions, désigné les commissaires pour chacune d'elles, le Comité arrêtera la date de la fête. Les fêtes fédérales précédentes ont eu lieu à la Pentecôte ou au 15 août, lorsque cette dernière date se trouvait correspondre à un samedi ou à un lundi, de manière à ce qu'il y ait deux jours de
�— 1,3 — vacances. Cette coïncidence étant aléatoire, les dimanche et lundi de Pentecôte ont presque toujours été choisis par les organisateurs. C'est d'ailleurs un moment de l'année, du 15 mai au 15 juin, où, sans trop de présomption, on peut espérer un temps favorable. La circulaire qui portera cette décision à la connaissance des intéressés peut également indiquer la composition du Comité et des Sous-Commissions, avec l'adresse du Secrétariat où devront être dirigées les correspondances.
SECRÉTARIAT
La mission du Secrétariat est considérable. Il appartient à cette Sous-Commission de notifier les décisions du Comité, de concentrer toutes les adhésions qui seront envoyées, les renseignements qui lui viendront de toutes parts, de manière à tenir constamment au courant la correspondance avec le dehors, et à informer le Comité des faits susceptibles de modifier soit l'organisation générale, soit le travail de telle ou telle autre Sous-Commission. 2
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Les circulaires à envoyer aux Sociétés sont toujours nombreuses ; il est d'ailleurs recommandé de ne les point épargner, afin de ne laisser aucun doute subsister dans l'esprit des invités. Elles devront être datées et numérotées. On a particulièrement insisté pour que le programme des exercices soit remis à profusion à toutes les Sociétés. On peut désirer qu'il en soit de même des instructions concernant la formation du cortège, les défilés et les recommandations générales sur la discipline des gymnastes. Nous insisterons sur ce point, car la mauvaise tenue d'un gymnaste, soit dans les rangs, soit en ville, compromet la bonne renommée de tous. Sous son costume, le gymnaste ne s'appartient pas ; il doit avoir souci de la dignité des Sociétés desquelles il fait partie. Les circulaires et programmes seront publiés dans le Gymnaste et les autres journaux spéciaux qui voudront bien les reproduire. Les jurys d'études recommandent que l'ensemble des instructions soit réuni en une brochure-programme, laquelle serait distribuée quelques jours avant la fête aux participants et invités, de manière à ce que chacun d'eux
�puisse toujours être à même de se renseigner d'une manière précise et sans perte de temps. Outre les instructions concernant la gymnastique, la brochure contiendra, si faire se peut, un plan de la ville, un plan du terrain avec la place des engins et tribunes, des indications spéciales aux principaux lieux de réunion. Enfin, si on y ajoute un résumé historique de l'Union, des indications sur le rôle des Sociétés de gymnastique, etc., on la rendra intéressante même pour le public, qui l'achètera en guise de programme. C'est un moyen de rentrer dans une partie des frais de publication, tout en faisant oeuvre de propagande. On a parlé encore d'introduire dans ce petit livre une reproduction des insignes et costumes des Sociétés de gymnastique, mais on estime, maintenant qu'elles sont très nombreuses, que ce serait une grosse dépense pour un petit résultat. On a exprimé également le désir de dresser, dans la brochure, la liste des Sociétés avec l'adresse des sièges sociaux, afin de provoquer des inscriptions. En dehors de cette publication, on imprimera sur feuille volante le programme général de la fête, c'est-à-dire un programme réduit aux indications suivantes : heures des réceptions et
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séances; nomenclature des rues parcourues par les cortèges; programme général des exercices. Cette feuille sera vendue bon marché au public. Au Secrétariat incombe le soin de préparer le questionnaire à adresser aux Sociétés, afin de connaître le nombre des participants et les divers renseignements dont les organisateurs ont besoin pour les chemins de fer, la nourriture, le logement, les excursions, etc. La rédaction en est facile, puisque c'est le résumé des indications fournies par les Sous-Commissions ; mais ce qui est beaucoup plus difficile, c'est d'obtenir des réponses en temps voulu. On ne saurait trop recommander de s'y prendre à l'avance et de ne pas épargner les lettres de rappel. Dire que c'est la partie la plus délicate de l'organisation n'est pas exagérer, car de la régularité et précision des réponses dépendent une quantité de détails dont l'ensemble constitue l'excellence de l'œuvre. Bien des reproches imputés au Comité auraient dû, en réalité, être reportés sur la négligence des Sociétés invitées qui n'ont pas répondu à temps ou ont donné des indications erronées. Une délégation du Secrétariat devra être installée d'une manière permanente dans un
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bureau connu de tous les gymnastes, et cela pendant toute la durée de la féte, afin de fournir aux arrivants les renseignements qui pourraient leur faire défaut. Cette délégation du Secrétariat forme un centre où les commissaires et gymnastes sont certains de rencontrer des personnes aptes à prendre des décisions pour les cas imprévus. Si à ce bureau permanent était annexée une salle de réception, mise à l'entière disposition des délégués et invités, on répondrait à un désir renouvelé tout récemment encore. Le Secrétariat rappellera aux gymnastes les recommandations générales sur le port des insignes et médailles, etc., dont nous parlons plus loin, et donnera mission aux commissaires de surveiller l'exécution de ces instructions. C'est dans la répartition des invitations qu'on risque le plus de froisser les amours-propres, et bien souvent on a commis des oublis regrettables parce qu'on a attendu trop longtemps pour dresser la liste et envoyer les lettres ou cartes. On ne peut ici, môme approximativement, indiquer les personnes à inviter ; on recommandera seulement de se montrer plutôt large que 2*
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parcimonieux. Faire connaître et apprécier les Sociétés de gymnastique par le plus grand nombre possible d'hommes capables de les aider, de les soutenir doit être le principal souci. Mais, en dehors des personnages politiques, des autorités civiles et militaires dont on désire la présence, il est bon de faire un service complet à la presse et de ne pas oublier les hommes qui ont rendu des services à notre cause patriotique. Une fête fédérale devrait être une occasion de se réunir pour les ouvriers de la première heure. Ils se retrouveraient avec plaisir dans ce milieu de leur jeunesse, reverraient avec bonheur d'anciens compagnons de lutte, et leurs successeurs recevraient peut-être d'eux plus d'un bon conseil. Il semble, d'ailleurs, qu'on ait un moyen d'éviter les oublis en dressant une liste de tous les Comités de permanence précédents et des membres d'honneur de l'Union. On y ajouterait utilement les présidents en exercice des Associations régionales et les présidents des fédérations étrangères amies de la France (1).
(1) Le dernier jury d'éludé réclame, en outre, des invitations pour les principaux agents des Compagnies de chemins de fer et les membres associés de l'Union.
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Des membres du Parlement, qui s'occupent beaucoup des Sociétés de gymnastique et qui en l'ont partie comme membres honoraires ou comme membres actifs, viendraient également à nos fêtes s'ils en étaient priés. Nous pensons que l'oubli dans lequel on les laisse fait perdre bien des appuis précieux lorsqu'il s'agit d'obtenir de l'Etat ou des grandes administrations certaines concessions dont on a besoin. Cette démarche toucherait ceux qui en seraient l'objet et leur rappellerait une œuvre à laquelle ils peuvent encore, à l'occasion, rendre de réels services. Le chiffre d'invitations sera bien élevé, dira-t-on. Certainement; mais ce sont là des dépenses qu'on ne doit pas redouter et qui se trouvent malheureusement réduites par de trop nombreuses excuses. Préparons donc les listes à temps, et surtout envojrons les lettres au moins quinze jours avant la fête. La nomination du jury d'étude réclame aussi des soins particuliers, et on doit la notifier assez tôt pour être certain de l'acceptation des membres choisis. Leur nombre n'est pas limité. Une vingtaine semble être la moyenne. Le jury d'é-
�tude se compose le plus souvent d'anciens membres des Comités de permanence, de présidents ou moniteurs de Sociétés, de manière à joindre l'expérience de l'organisateur à la faculté d'appréciation des exercices. On a conseillé aussi l'adjonction de l'un des membres du Comité d'organisation en fonction, afin de permettre l'exposé des motifs qui ont fait adopter telle ou telle manière de procéder, et de l'une des personnes qui auront le souci de la prochaine fête pour qu'elle puisse prendre note des observations et les communiquer à ses futurs collègues. Le j ury d'étude désigne son bureau lui-même ; à cet effet et aussi pour qu'il puisse préparer son travail, il devra se réunir avant la fête sur convocation faite par les soins du Secrétariat. A défaut d'un membre du Comité d'organisation, un commissaire se tiendra à la disposition du jury pour lui fournir tous renseignements. Les cartes d'invitation et l'indication du logement seront envoyées à l'avance aux membres du jury. Dès leur arrivée, on remettra à chacun d'eux l'insigne, un carnet de notes, muni d'un crayon et, à défaut de la brochure résumant les instructions du Comité, un exemplaire de chacune des circulaires adressées aux Sociétés.
�— 21 Les démarches près des Compagnies de chemins de fer ont toujours été laborieuses, et il en sera ainsi jusqu'à ce qu'elles aient enfin donné satisfaction à nos demandes. Il est donc bon de ne pas attendre au dernier moment pour les entreprendre. Si l'on veut bien se rappeler que, lors de la deuxième fête fédérale, le Nord et l'Est avaient seuls accordé la réduction de 50 pour 100 pour le transport par groupes de vingt à l'aller et au retour; qu'aujourd'hui toutes les Compagnies concèdent le même rabais par groupes de dix avec retour individuel, que la Compagnie'de l'Etat consent même une remise de 75 pour 100, on verra que les efforts des Comités de permanence n'ont point été vains et qu'il ,y a lieu de prendre courage en continuant activement la campagne. C'est par l'intervention constante des pouvoirs publics qu'on arrivera à obtenir des autres Compagnies les conditions de l'État pour notre fête fédérale ; il faut donc y recourir encore. Chacun le sait, les démarches de cette nature sont longues ; aussi recommande-t-on de les commencer le plus tôt possible. Dans certaines fêtes, moins en vue d'abréger le temps de parcours que pour rendre plus com-
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mode l'heure de départ et la réception des gymnastes, on a demandé et obtenu des Compagnies l'organisation d'un train spécial. A une exception près (le Havre), les résultats ont été satisfaisants. Ce mode d'opérer est recommandé lorsque d'une ville quelconque doit partir un fort contingent de gymnastes. Rappelons aussi que les Compagnies, lorsqu'on insiste, accordent 50 pour 100 de rabais aux délégués qui doivent se rendre au Conseil de l'Union, la veille de la fête, en première ou deuxième classe, même par trains express. Toutefois, certaines Compagnies exigent qu'ils soient par groupes de dix. On s'efforcera encore de modifier les formalités exigées par les Compagnies pour constater l'identité des ayants droit. Une carte faite sur un modèle convenu devrait suffire. Nous savons bien que la plupart des chefs de gare se montrent bienveillants ; mais quelques amis de la forme se rencontrent parfois et ne laissent partir les sections qu'après en avoir reçu quantité de certificats inutiles. Enfin, les délais durant lesquels sont valables les billets sont quelquefois trop courts, surtout lorsqu'il y a une excursion le troisième jour.
�— 23 — C'est encore un point sur lequel on appelle l'attention. Tous les détails de l'organisation étant prévus, tous les renseignements et toutes les instructions étant parvenus aux Sociétés invitées, le Comité d'organisation doit encore s'attacher à assurer l'exécution au moment voulu. Dans une proportion sérieuse, il a le droit de compter sur la discipline des gymnastes et la surveillance des moniteurs; mais ce n'est pas assez, puisque trop souvent on a eu à constater des négligences provenant d'inattention, d'oubli, plutôt que de mauvaise volonté, nous le voulons, mais existant en fait. Il est donc nécessaire de disposer d'un personnel suffisant pour parer à ces éventualités. De là la création de commissaires ayant chacun des instructions précises. Les uns ont la mission de recevoir les gymnastes à leur arrivée en gare, et de les piloter dans la ville; d'autres sont chargés de la surveillance pour la formation de la marche du cortège ; il y a également les commissaires du banquet, des exercices, etc. Nous préciserons leur rôle en parlant de ces
�divers chapitres ; mais, en thèse générale, nous rappelons qu'on ne doit pas craindre d'en multiplier le nombre, et qu'il appartient à chaque Sous-Commission de les choisir, de déterminer leurs fonctions d'accord avec le Secrétariat, qui notifie les résolutions prises. Un insigne bien en vue les désignera au public, près duquel ils ont souvent à intervenir, et aux gymnastes, qui peuvent avoir besoin de leurs avis.
FINANCES
Il a été dit plus haut qu'avant d'assumer la lourde tâche d'organiser une fête fédérale on devait se préoccuper de s'assurer des ressources suffisantes. Aussi nous prévoyons une question : Qu'appelle-t-on « ressources suffisantes »? Répondre par un chiffre serait évaluer la totalité des dépenses, lesquelles, si on consulte le passé, ont varié de 10,000 à 40,000 francs. On le conçoit d'ailleurs, elles dépendent du concours que prête la municipalité, lequel est multiple. Il se traduit, suivant les cas, par le vote d'une subvention fixe, par le vote d'une subvention et la
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prise en charge des frais de tribune, de décoration extérieure, etc; on a même TU des Tilles (Reims 1882) se charger de toutes les dépenses et prendre en compensation les recettes d'entrée. Ce que l'on peut dire c'est que les gros débours consistent dans l'installation des tribunes, l'aménagement du champ d'exercices, la location des engins, les frais d'impression, l'achat des médailles, les imitations au banquet et la publicité. L'importance des tribunes dépend nécessairement du nombre des spectateurs probables, lequel est proportionné au chiffre des habitants. Les frais d'installation, ainsi que ceux de la clôture et de l'aménagement du terrain, de l'établissement des Testiaires, etc., sont subordonnés aux ressources de la Tille et aux prix de main-d'œuvre. Il n'est donc pas possible d'indiquer un chiffre précis, mais il est relatiTement facile aux organisateurs de l'éTaluer. Notre fédération possédant maintenant un matériel d'engins, dont la location est réduite à un prix très modéré, de ce chef on a une grosse économie. Reste les imprimés et la publicité. On Comités les prodiguer, d'autres se ni
�— 26 — nomes ; nous sommes d'avis que sur ce point on ne doit point lésiner, et qu'il faut laisser à ce chapitre une élasticité considérable. Les recettes consistent dans la perception des droits d'entrée. Elles sont subordonnées par conséquent au beau temps. Il est cependant un moyen de limiter les risques, c'est de placer à l'avance le plus grand nombre possible de billets. Cette méthode a été suivie par plusieurs Comités et on s'en est bien trouvé. Il est relativement aisé de charger chaque gymnaste du placement des cartes dans ses relations et de s'assurer une recette. Le dépôt à l'avance, chez les détaillants, de cartes d'entrée pour être vendues au public produit de bons effets. La vente des programmes et des petites médailles commémoratives peut encore apporter un appoint, mais il est sage de n'y pas compter et de considérer ces articles comme moyen de propagande. En résumé, s'il fallait absolument donner une évaluation précise des ressources indispensables, nous indiquerions le chiffre de 10,000 francs. Avec cette somme, on pourvoira toujours à
�— 27 — l'installation et à la décoration du champ d'exercices. Les autres dépenses seront largement couvertes par le droit d'entrée, même en cas de pluie. Mais c'est un minimum, selon nous, permettant le strict nécessaire, et chacun sait que le superflu en pareille matière est une excellente chose.
EXERCICES ET APPAREILS. Exercices
Le programme des exercices comporte deux parties : l'ordre dans lequel les séries seront exécutées, ou programme général; le choix des mouvements et leur progression, ou programme détaillé. Le programme général d'une fête fédérale se répartit sur deux séances d'après-midi ; les matinées ont été réservées, selon les cas, à des réceptions, des répétitions ou des concours. Aucune règle n'a été adoptée ; à titre de simple renseignement, nous indiquons la répartition suivante :
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PREMIÈRE JOURNÉE.
1" Défilé; 2° Mouvements d'ensemble par tous les gymnastes; 3° Mouvements d'ensemble par les enfants, écoles, etc. ; 4° Exercices obligatoires aux appareils par sections ; 5° Maniement d'armes, escrime; 6° Exercices aux appareils par sections ; 7° Courses sinueuses ; 8° Rassemblement et défilé.
DEUXIÈME JOURNÉE :
1° Défile; 2° Mouvements spéciaux par Sociétés, soit les mains libres, soit avec engins portatifs ; 3° Exercices spéciaux aux appareils par Sociétés; 4° Concours de courses de vitesse et de résistance ;
�5° Productions libres (voltige, équilibres, groupes, etc.); 6° Rassemblement et distribution des médailles. On parle aujourd'hui de confier la rédaction du programme détaillé à une Commission spéciale choisie parmi les membres les plus compétents de l'Union, de manière à suivre dans les fêtes fédérales une progression constante. Quoi qu'il advienne les exercices comporteront toujours au moins deux classes distinctes : Mouvements d'ensemble ; Exercices obligatoires et libres aux appareils. Nous rappellerons donc ici les diverses observations critiques ou vœux auxquels ils ont donné lieu.
Mouvements d'ensemble (1)
Comme observations générales sur cette nature d'exercices, nous relèverons les sim^antes :
(1) On se sert aussi pour designer ces exercices des expressions : Exercices préparatoires, exercices d'assouplissement, exercices libres, etc. N'ayant pas à nous prononcer sur la terminologie, nous rangerons sous cette rubrique les exercices exécutés par des gymnastes appartenant à diverses sociétés, réunis sous un même commandement.
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La formation des rangs par des marches et contremarches, prise des distances, etc., est généralement trop longue. L'admission d'enfants amène des irrégularités fâcheuses pour l'alignement et produit un mauvais effet dans l'exécution. Il convient donc d'étudier les moyens de masser très vivement un nombre considérable de travailleurs, tout en conservant un ordre parfait ; ou de trouver une combinaison de marches intéressant le public, de manière à ce qu'il ne s'aperçoive pas du temps écoulé. Les enfants seront placés à la gauche de la colonne si l'on tient à les faire travailler avec les gymnastes, ou, réunis en un groupe séparé, ilsexécuteront à leur tour des exercices appropriés à leur âge. On a recommandé aussi d'éviter les flottements et les à-coups dans la prise des distances ; les uns indiquent pour cela le pas gymnastique, d'autres de grands pas exécutés en cadence. Les exercices d'ensemble comprenant la totalité des gymnastes n'offriront que peu de difficultés, puisqu'il s'agit d'obtenir un effet général avec des forces inconnues. Malgré cela, ils seront précédés d'une répétition générale obligatoire.
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Dans le choix des exercices, on s'efforcera de mettre en mouvement, dans une proportion à peu près égale, tous les muscles du corps. La série en sera progressive du simple au composé. Les mouvements de membres isolés : bras, jambes, tronc, précéderont les mouvements combinés, lesquels seront suivis des mouvements de grand développement. Ceci étant admis, rien n'empêche de dresser un second programme comportant des exercices plus compliqués, lesquels seraient exécutés, le second jour par exemple, mais seulement par les Sociétés qui les sauraient parfaitement, ce dont on s'assurerait à l'aide d'une répétition spéciale. Les Sociétés admises à cette série recevraient, à titre d'encouragement, une médaille commémorative en argent, au lieu du bronze remis à la généralité. Il est toujours difficile de faire entendre le commandement en plein air, à plus forte raison lorsque les rangs sont profonds et étendus ; malgré l'exhaussement de l'estrade du moniteur chef, la voix ne porte pas ou arrive tardivement. Pour obvier à cet inconvénient, on a employé le geste,
�répété par des moniteurs adjoints répartis sur le front et placés en serre-file ; un coup de langue du clairon indique le moment d'exécution. Lorsque le terrain d'exercices réunissait un ensemble de quinze cents gymnastes, afin d'éviter les lenteurs de la formation et d'assurer une bonne exécution, un jury a émis le vœu de diviser-la masse en deux ou trois groupes, commandés par autant de moniteurs; l'essai n'en a point été fait. Nous avons vu, en Suisse, les mouvements d'ensemble exécutés en musique sans commandements. Les Sociétés participantes avaient reçu les. morceaux et connaissaient les airs correspondant à la série d'exercices ; la mesure en quatre temps marquait la cadence. L'exécution en a été bonne. On sait d'ailleurs que les Sociétés helvétiques s'appliquent à exercer la mémoire en même temps que les muscles et, sans commandement, on les voit exécuter des séries longues et compliquées avec mouvements alternés par rangs et par files. Mais il semble que cette nature d'exercices s'applique plus spécialement aux productions spéciales des Sociétés. Les mouvements d'ensemble sont toujours bien
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accueillis par le public, mais à la condition de n'être pas de trop longue durée. Douze exercices de quatre à dix temps, répétés de quatre à six fois, semblent être une bonne moyenne. Lès répétitions sont nécessaires, on l'a dit déjà; elles doivent avoir lieu dans un endroit couvert autant que possible et point sous les 3rcux du public. Le plus grand défaut des mouvements d'ensemble est indépendant de la volonté des organisateurs, c'est l'inattention des exécutants. Les positions sont généralement mauvaises, les attitudes incorrectes, l'exécution manque d'énergie. On conseille pour remédier à cela la création de commissaires préposés à la surveillance des exercices. En les répartissant sur un certain nombre de points autour du groupe, ils rectifieraient les alignements et s'efforceraient de rappeler les distraits au sentiment de responsabilité générale, à l'esprit de solidarité. Les commissaires engageront également les gymnastes à conserver le silence pendant les exercices d'ensemble. Les conversations augmen-
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tent les difficultés d'entendre le commandement et sont cause de distractions regrettables. Nous avons dit que la présence des enfants dans les rangs était critiquée ; il convient aussi de signaler les observations de divers jurys sur l'importance exagérée réservée, dans le programme de certaines fêtes fédérales, aux exercices des enfants des écoles. Les délégations des écoles primaires, filles et garçons, succédant à celles des lycées, du bataillon scolaire, etc., prennent un temps considérable au détriment des gymnastes adultes, c'est-à-dire de l'élément dont on doit le plus se préoccuper. Personne ne songe à la suppression absolue de ces productions, mais il serait bon de les restreindre à une juste limite.
A cette place, il convient de parler des exercices connus sous le nom de Reigen, parce que leur exécution, pour être intéressante, demande le concours d'un effectif dépassant les limites ordinaires du personnel d'une seule Société. Le Reigen est une série de marches et contremarches avec mouvements combinés de bras et
�de jambes s'exécutant de mémoire, avec ou sans accompagnement de chants et d'orchestre. Les déplacements par rangs ou par files, pairs ou impairs, sont calculés de manière à ce que la place occupée par les gymnastes forme des figures géométriques, des dessins d'ornement ou des groupes variés tant par la position des gymnastes que par leur attitude. C'est une sorte de ballet, si l'on peut s'exprimer ainsi, ayant beaucoup d'analogie avec les pyrrhique sdes anciens, et l'on peut, dans la composition des groupes, faire montre de goût et d'ingéniosité. Le plus joli Reigen que nous ayons vu fut exécuté par les Sociétés d'Anvers à la fête fédérale de 1874. De fréquentes répétitions avaient préparé les gymnastes, qui s'en tirèrent à leur honneur. En recommandant ce genre d'exercices à l'attention des moniteurs, on doit leur exprimer le désir d'associer à ces marches quelques mouvements de force ou d'adresse leur donnant un caractère plus viril. Il faut surtout se préoccuper des attitudes, lesquelles doivent être choisies avec le plus grand soin. Les courses sinueuses ou serpentantes peu-
�vent être encore- rangées parmi les exercices d'ensemble. En général, elles sont d'un bon effet près du public et d'une exécution aisée. Toutefois des observations ont été faites lorsque le nombre des gymnastes est considérable, et l'on a recommandé, dans ce cas, la division en plusieurs groupes de deux à trois cents exécutants. La course en spirale est la plus communément adoptée ; il semble qu'avec de bons guides on pourrait mener à bien l'exécution de chaînes gymnastiques. L'effet sur le public en serait excellent.
Exercices spéciaux par Sociétés L'un des succès les plus constants des fêtes de gymnastique est, sans contredit, les exercices spéciaux des Sociétés. La production de mouvements combinés, soigneusement étudiés, avec ou sans accessoires — barres, haltères, massues — conquiert l'assentiment du public, heureux d'applaudir à la fois la force, l'agilité, le goût déployé dans cette partie de la gymnastique. Tout n'est pas théâtral dans ces mouvements; les exécutants doivent se soumettre à des répéti-
�— 37 — tions assidues, étudier les attitudes, exercer leur mémoire et parfois déployer une force réelle. Pour ces motifs, les jurys d'étude ont loué sans réserve l'introduction des exercices spéciaux dans les fêtes fédérales; ils ont même approuvé la formation de concours en leur faveur, afin de créer parmi les Sociétés une émulation de bon aloi. Nous partageons ces sentiments, mais en recommandant, à cause de leur grand nombre, de les faire exécuter simultanément par plusieurs groupes. L'espace réservé aux mouvements d'ensemble peut aisément donner place à une Société sur chaque front. Ainsi, sans nuire au succès légitime de chacune des Sociétés, on éviterait de trop augmenter la durée des séances, tout en donnant satisfaction à la plus grande partie des spectateurs qui ne peuvent bien voir une série unique, toujours placée devant la tribune d'honneur. Exercices aux appareils Les exercices aux engins, qui devraient être, semble-t-il, la partie la plus importante du programme d'une fête, n'ont point encore complèteréussi. Pas un jury, à notre connaissance, ne s'est 4
�— 38 — déclaré satisfait. Il y a lieu, par conséquent, d'insister sur les mesures préconisées, afin de faire disparaître de trop nombreuses critiques.
Exercices obligatoires Les organisateurs des fêtes fédérales ont inscrit dans leur programme l'obligation, pour chacune des sections, d'exécuter un certain nombre d'exercices aux divers engins dressés sur le terrain. Les uns laissant au moniteur des sections le soin d'établir la graduation selon la force des participants, les autres traçant la liste restrictive des exercices à exécuter. De l'une ou l'autre manière, on désirait faire commencer les gymnastes par des exercices simples pour finir par des mouvements combinés requérant la force et l'adresse. Il était surtout recommandé de réserver à la série d'exercices facultatifs les mouvements de grand développement ou d'extrême habileté. Mais ces sages instructions, conformes à la logique, ne furent jamais strictement suivies, ainsi qu'on le peut constater dans tous les rapports concernant les fêtes fédérales. Les gymnastes ont hâte de recueillir des ap-
�— 39 — plaudissements personnels, et à peine sont-ils à l'appareil qu'ils enfreignent la consigne et exécutent des mouvements à effet. Peut-être est-il bon de leur faire comprendre que, pour être bruyants, ces applaudissements ne récompensent pas le vrai mérite. Les connaisseurs, et maintenant ils ne sont plus rares, apprécieront davantage un simple rétablissement, lentement développé, plaçant le corps dans une suite de positions correctes, pour aboutir sans choc et sans élan, que le plus brillant des cassecou. Lorsque, par hasard, un gymnaste avait la bonne idée de suivre cette méthode, nous l'àvons toujours constaté, les bravos ne lui manquaient pas. Il serait bon, sans doute, de rappeler encore que les fêtes sont des résumés de l'enseignement gymnastique et qu'il convient de faire voir aux spectateurs par quelle suite d'exercices simples a, sans danger, passé le débutant pour devenir bon gymnaste. Ainsi on démontrera l'excellence de la méthode, on encouragera les timides à se faire inscrire dans les Sociétés, et on rassurera les familles que la vue de certains exercices effraye un peu. Enfin, on peut faire appel à l'esprit de camaraderie et représenter aux « ardents » que
�— 40 — leur conduite laisse dans l'ombre des collègues, plus nouveaux ou moins forts, dont le mérite et l'assiduité méritent d'être encouragés. Puisque des exercices facultatifs ont lieu après les exercices obligatoires, ce serait se montrer bon camarade que d'attendre ce moment pour « étonner » le public, si l'on y tient absolument. A ces motifs, à ces conseils, trop souvent inutiles, les jurys voudraient que l'on ajoutât quelques mesures spéciales, plus énergiques pour assurer l'entier accomplissement du programme. Si le moniteur d'une section a trop de complaisance vis-à-vis de ses camarades, ou s'il est besoin de suppléer à une autorité contestée, les organisateurs y pourvoiront en désignant un commissaire spécialement affecté à chaque groupe d'appareils, avec la mission de rappeler à l'ordre ceux qui s'en écarteraient et le pouvoir de signaler les infractions réitérées au Conseil de l'Union. Celui-ci aurait alors à examiner le mode de blâme qu'il conviendrait, de prononcer. Il entrerait encore dans les fonctions de ces commissaires le soin de veiller à ce que les gymnastes ne parlent pas trop bruyamment et surtout n'établissent pas de colloques avec le public.
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On a pensé aussi que les infractions provenaient souvent de l'impatience des gymnastes qui, réunis près de leur appareil, attendent trop longtemps leur tourrdans une situation incommode : assis par terre lorsque le terrain n'est pas mouillé, ou debouts et massés derrière des poteaux, afin de ne pas gêner le public. Dans cette position, ils voient difficilement les exercices, s'ennuient et vont à l'engin voisin, s'il est libre, ou se mêlent à un autre groupe. La surveillance n'étant point aisée pour le moniteur qui, d'un coup d'oeil, ne saurait voir l'ensemble de sa section, un jury avait réclamé des bancs peu élevés et mobiles, en nombre suffisant pour que les gymnastes puissent s'asseoir dans l'ordre de leur classement. Ainsi ils ne gêneraient pas le public lorsque l'humidité les oblige à rester debout, l'ordre serait facilement maintenu et, pendant les pauses, les gymnastes pourraient aisément se rendre compte de la force de leurs camarades. Divers jurys ont demandé aux organisateurs de rédiger le programme des exercices obligatoires de manière à ce que tous les exerj utiles soient exécutés. Parmi les omissio
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signalé notamment : les sauts à la perche et le travail sur le cheval à arçons. L'une de nos principales recommandations sera de vulgariser, plus qu'ils ne le sont dans nos fêtes, les exercices spéciaux aux appareils, par sections ou demi-sections, selon leur importance ou l'engin auquel elles doivent travailler. Pour des exercices relativement simples, tels que les exercices obligatoires, il ne saurait y avoir de réelles difficultés à les faire exécuter simultanément par plusieurs gymnastes à la fois, et nous y voyons de grands avantages. Les participants, presque toujours occupés, ne songeraient pas à quitter leur section ; l'exercice désigné devant être fait par plusieurs, en marquant les temps, ne laisserait aucune place à la fantaisie, assurerait la régularité et la rectitude des mouvements ; l'attention tout entière étant nécessaire pour la bonne exécution, on se surveillerait davantage et on verrait disparaître les prises mauvaises, les attitudes fausses, les chutes déplorables tant de fois signalées par les jurys ; enfin, le public, si sensible, si impressionné par l'ordre et l'ensemble des mouvements spéciaux, accueil" leraavec une satisfaction particulière et réservera
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la meilleure part de son approbation à des exercices ainsi conçus. La seule objection sérieuse que rencontre cette proposition n'est pas, comme on pourrait le croire, dans la difficulté de se procurer les appareils ayant cette destination, mais clans leur mise en place sur le terrain de fête. On est toujours un peu routinier en France ; or, ayant trouvé une assez bonne combinaison pour le placement des engins, en les divisant par groupes et les répartissant sur les côtés du champ d'exercices, il faut chercher la place de barres de suspension, d'échelles horizontales d'une certaine longueur. Puis, comme le travail à plusieurs ne saurait se faire sur des chevaux, des anneaux ou sautoirs isolés, il faudrait les réunir par groupes, et les spectateurs ne pourraient voir les exercices à tous ces engins à la fois. Il est bien certain que toute nouveauté offre des difficultés d'application ; mais si les résultats attendus sont dignes d'attention, on doit s'efforcer de les obtenir, et nous nous refusons à croire, jusqu'à preuve du contraire, qu'avec un bon vouloir réel on ne puisse trouver un aménagement convenable répondant à la fois aux exi-
�— 44 — gences de la gymnastique et à la satisfaction des spectateurs. On doit classer parmi les exercices obligatoires, en ce sens que si les Sociétés ne sont pas forcées d'y prendre part celles qui se font inscrire doivent suivre un programme déterminé, la course de vitesse et la course de résistance avec obstacles, le plus souvent érigées en concours. Les critiques portent sur leur longueur exagérée et l'insuffisance de l'entraînement des concurrents. Un parcours de 150 mètres semble être une bonne moyenne pour le concours de vitesse; encore désire-t-on qu'aucun gymnaste n'y prenne part sans être muni d'un certificat de sa Société constatant son aptitude. La course de résistance avec obstacles — fossés et haies — est recommandée. Elle devrait être exécutée par sections. Pour discerner les méritants il y aurait lieu de constater le mode employé pour franchir les obstacles, l'application des principes du saut, aussi bien que la durée du parcours. A l'École militaire de Joinville, la course avec obstacles est en honneur et on s'en montre satis-
�— 45 — fait. Le soldat franchit les haies et fossés, voire un mur en maçonnerie avec armes et bagages. La course de résistance en longueur - seulement est un bon exercice si l'on en augmente la durée graduellement ; on devra s'attacher, dans son exécution, à appliquer exclusivement les principes du pas gymnastique, sans accélérer la vitesse qui amène l'essoufflement. Dans une fête, nous ne voyons guère la place de cette course. Exercices facultatifs aux appareils Une partie des observations présentées sur les exercices obligatoires aux engins est applicable aux exercices facultatifs, notamment celles qui concernent l'ordre dans les sections, les mauvaises prises, chutes, etc. On y ajoute le manque de progression dans la force des exercices ; tout de suite on aborde les plus grosses difficultés ou les mouvements de grand développement. C'est toujours la recherche des applaudissements qui en est la cause. Beaucoup des participants, insuffisamment préparés, arrivent devant l'engin sans savoir au juste que faire ; de là des hésitations, des mouvements peu coordonnés, ou la répétition
�— 46 — trop fréquente des exercices qui paraissent plaire au public. Un certain nombre de jurys ont encore critiqué les exercices pénibles à la vue ou grotesques et en réclament l'interd iction. Les exercices au trapèze volant ont paru trop nombreux, et on a demandé l'exclusion de la grande voltige — passage des trapèzes — en s'appuyant sur ce motif qu'un peti t nombre de gymnastes seulement sont capables de bien l'exécuter et que beaucoup cependant veulent s'y essayer. Dans ces conditions, la voltige peut être dangereuse et causer une pénible impression sur les spectateurs. Nous recommandons encore ici les exercices spéciaux par sections, et nous croyons que si quelques Sociétés préparaient d'une fête à l'autre une ou deux séries d'exercices à tel ou tel appareil, elles obtiendraient un succès considérable, tout en méritant l'approbation de ceux qui ont pour principal souci le développement rationnel de la gymnastique.
La répartition des places à donner aux Sociétés sur le terrain de fête pour les exercices aux
�appareils est toujours chose délicate. Il convient de tenir compte des exigences suivantes : Que tous les engins aient leurs travailleurs ; Que chaque Société puisse travailler à un certain nombre d'engins ; Que le côté de la tribune d'honneur soit tour à tour occupé par des Sociétés différentes. On a cru éviter les récriminations et affirmer le principe d'égalité en opérant de la manière suivante : Les divers appareils nécessaires à une fête sont en nombre égal ; on prend une unité de chacun d'eux pour former un ensemble qu'on appelle groupe, lequel est numéroté par une lettre alphabétique. Puis, après avoir déterminé le nombre de pauses et leur durée, selon le temps qu'on veut consacrer à ces exercices, on répartit sur des fiches le travail pour chacune des sections, et les moniteurs tirent ces fiches au sort dans la matinée qui précède la fête. Exemple : La fiche n° 1 indiquera pour une section, le premier jour : Première pause : barres, parallèles, groupe A. Deuxième pause : sauts en longueur, hauteur et à la perche, groupe D. Troisième pause : barre fixe, groupe J.
�— 48 — Deuxième jour : Première pause : échelle horizontale, groupe B. Deuxième pause : cheval avec et sans arçons, groupe G. Troisième pause : anneaux et trapèze, groupe L. Le moniteur qui aura tiré cette fiche conduira sa section aux appareils désignés. Il justifiera s'il est nécessaire qu'il occupe bien la place qui lui est dévolue. Il va sans dire que la rédaction de ces fiches ne se faitpas au hasard. Les organisateurs s'efforceront de donner à chaque section l'occasion de s'exercer aux exercices d'appui et de suspension, et de répartir les places de manière à ce que chacune d'elles passe autant que possible devant les tribunes. Avec un grand nombre de sections le classement est compliqué, mais ce que l'on n'aura pu faire le premier jour sera compensé le lendemain. Le changement d'appareil, après chaque pause, se fera vivement, sans à-coups ni hésitation. Le moniteur s'enquerra à l'avance des places de sa section et l'y conduira par le chemin le plus direct et au pas gymnastique. Au coup de
�— 49 — clairon indiquant la fin de la pause, les gymnastes quitteront immédiatement les engins qu'ils occupent sans chercher à terminer l'exercice commencé ; le moniteur reformera les rangs dans l'ordre adopté, de manière à être prêt à se mettre en marche au deuxième signal du clairon. On recommande expressément que les sections comptent un nombre égal d'exécutants, pour deux raisons : parce que, la durée du travail étant la même pour toutes, si les gymnastes sont nombreux dans l'une et rares dans une autre, ceux-ci travailleront beaucoup, et leurs camarades auront à peine la satisfaction de s'exercer; puis, le nombre étant égal, les commissaires préposés à l'ordre auront vite fait de s'apercevoir des irrégularités, malheureusement trop fréquentes, commises par certains gymnastes qui, lorsque l'engin ou la place ne leur plaît pas, quittent leur section pour aller prendre rang dans une autre plus à leur convenance. Trois heures de séance, C'est un maximum qu'on ne saurait dépasser sans fatiguer les gymnastes outre mesure ou lasser les spectateurs. On recommande même d'en Hduire la durée à deux heures.
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�— 50 — Nous ne parlerons pas ici de l'organisation des concoursftplle réclame des conditions spéciales, et, selon nous, on ne saurait les mener à bien durant les séances de fête, si ce n'est peut-être les concours d'exercices spéciaux et des courses. APPAREILS Le Conseil de l'Union, en votant les ressources nécessaires pour faire établir un matériel destiné à être mis en usage dans nos fêtes fédérales et en autorisant la location de ces appareils, a singulièrement réduit ce chapitre. En effet, les engins de notre fédération remplissent à peu près les conditions désirables, et leur emploi rend inutile une description détaillée. S'en servir, c'est encore répondre à un vœu antérieurement exprimé, celui d'avoir autant que possible des appareils semblables dans les fêtes et concours. Avant l'établissement de ce matériel, il était pénible de voir, dans nos grandes réunions annuelles, des engins disparates, prêtant plus que de raison à la critique, tant par leur forme disgracieuse que par leur manque de solidité. Nous avons vu trop souvent des sections réduites à l'inaction ou obligées de se répartir sur d'autres
�groupes par l'impossibilité dans laquelle elles se trouvaient de travailler sur les engins qu'on leur avait désignés. Ce vieux matériel a maintenant disparu. Celui qui le remplace est bon sans être parfait, mais peut-être n'est-il pas assez complet. Cette observation vise surtout l'achat d'engins propres au travail par sections, dont nous avons démontré l'utilité. Pour débuter, on pourrait se contenter d'une série d'échelles horizontales et de longues barres parallèles et de suspension. Ces appareils, parleur dimension, demandent à être fixés dans le sol. On les complétera ultérieurement par l'acquisition de poutres horizontales avec arçons sur lesquelles se font bon nombre d'exercices du cheval ; puis de portiques pouvant soutenir quatre ou cinq trapèzes, anneaux ou cordes lisses. On sait déjà que les appareils forment des groupes comprenant une unité de chacun ; il reste à rappeler que ces groupes doivent être répartis autour de la piste de manière à ce que le spectateur, quelle que soit sa place, puisse embrasser d'un coup d'œil le travail complet d'une série entière.
�— 52 — Il n'est pas besoin, pensons-nous, d'indiquer dans quel sens doit être placé l'appareil pour permettre au public de bien voir l'exercice; ce serait entrer dans des détails superflus ; la simple réflexion y pourvoit amplement. Il y a lieu de ne pas oublier de munir chaque groupe d'un petit sac de colophane et d'un linge pour essuyer en cas de pluie; presque tous les jurys en ont regretté l'absence. Un fait s'est présenté, et on conseille de ne pas le renouveler : c'est d'autoriser une Société à apporter un appareil quelconque devant uniquement servir à ses membres. En agissant ainsi, on ouvrirait la porte à des abus sur lesquels il est inutile d'insister. Enfin, terminons en recommandant tout particulièrement la stabilité des portiques et barres fixes ; c'est à ceux qui sont chargés de l'installation d'y veiller avec soin, tout en observant de ne pas trop gêner la circulation avec les haubans, tendeurs ou piquets.
�— 53 — TERRAIN - TRIBUNES
ET LEURS ANNEXES
Choix et aménagement du terrain Le choix du champ d'exercices — le nombre toujours croissant des participants ne permettant pas de songer à un local couvert, ce qui serait de beaucoup préférable — ne dépend pas toujours des organisateurs. On trouve difficilement dans une ville, ou à proximité, un emplacement convenable ; force est de s'accommoder de ce dont on dispose. Cependant, nous devons rappeler ici les principales conditions réclamées. Le terrain n'e sera pas trop éloigné du centre de la ville. On s'y rend généralement en cortège, et il faut éviter une trop longue marche à des jeunes gens qui, le plus souvent, ont passé la nuit en voyage et vont se livrer à des exercices réclamant toute leur énergie. La dimension du terrain n'est pas indifférente. En dehors de l'espace réservé au public, on doit pouvoir y placer des appareils en nombre suffisant pour parer à toutes les éventualités et laisser au milieu un espace libre assez grand pour que tous 5*
�— 54 — les gymnastes soient à l'aise dans les mouvements d'ensemble. Cependant, il ne doit pas être trop vaste, pour ne pas paraître nu. Les groupes d'appareils, dans ce cas, sont trop isolés et les gymnastes semblent perdus. Il n'y a point de cohésion entre eux, et le public ne peut apprécier l'ensemble. La surface en sera plane. Une déclivité quelque peu accentuée nuit au coup d'œil général, gêne les spectateurs placés en contre-bas, rend les chutes dangereuses et offre de grandes difficultés pour la bonne installation des engins. Le sol, nivelé, débarrassé des cailloux, doit être légèrement remué et garni de sciure aux endroits des chutes. On a proposé de remplacer la sciure par du tan, des rognures de liège ou des matelas en corde. Selon nous, la sciure est préférable ; son seul inconvénient, la poussière, est évité en l'arrosant tan t soit peu avant la séance. Gradins et Tribunes Le champ d'exercices étant plane et nu, il y a avantage à ce que ses côtés soient en pente et
�— 55 — ombragés. C'est la place du public, il se trouve bien en amphithéâtre et à l'ombre. Comme cette situation est tout à fait exceptionnelle, on entoure le terrain de gradins sur trois côtés et de tribunes sur le quatrième. Les gradins consistent généralement en planches placées sur des pieux, formant des bancs primitifs à l'usage des spectateurs ne pouvant payer qu'une légère rétribution. Parfois on a laissé le public debout; nous ne sommes pas partisan de ce système, et désirerions plutôt qu'on trouve un moyen économique de garantir ces places du soleil et surtout de la pluie. Nos fêtes ayant lieu en plein air, lorsque le temps n'est pas propice, faute d'abri, les visiteurs font défaut. C'est fâcheux pour la recette, mais surtout pour l'œuvre de propagande qui est la grande raison d'être des fêtes de gymnastique. L'absence ou la rareté des spectateurs rend presque inutiles les dépenses faites, les sacrifices consentis par les organisateurs et leurs invités. Les tribunes sont, le plus souvent, au nombre de trois : au milieu, la tribune officielle ; de chaque côté de celle-ci, les tribunes pour le public payant un certain prix.
�— 50 — Les dimensions de la tribune officielle doivent être calculées de telle sorte que tous les invités y trouvent aisément place. Par invités nous comprenons non seulement les autorités civiles et militaires, mais encore les délégués des Sociétés de gymnastique ou représentants de l'Union. Trop souvent on a vu ces derniers, venus de loin, être contraints, faute d'une place convenable, à se mêler aux gymnastes ou de payer à la tribune voisine. Si les ressources financières ne permettent pas une assez grande construction, on peut, au pied de cette tribune nécessairement surélevée, installer deux ou trois rangs de chaises ou banquettes à l'usage exclusif des délégués et commissaires. La distance des tribunes à la partie réservée aux exercices ne sera pas trop grande, de manière à permettre aux spectateurs de bien voir ; ni trop étroite, afin d'éviter la confusion avec les travailleurs. On recommande, d'ailleurs, de séparer le public des gymnastes par une barrière assez solide pour arrêter la foule. Un petit chemin de ronde entre ce treillage et la clôture des tribunes, exclusivement réservé à la police, — troupe ou commissaires, — a donné de bons résultats. L'envahissement de la tribune d'honneur et de
�- 57 — ses abords est un fait presque constant; on indique, comme moyen propre à y remédier, la nomination de commissaires ayant assez de tact et de fermeté pour faire respecter fa consigne sans brusquer le monde. La tribune d'honneur seule aura des dégagements permettant son accès du dehors et du terrain. Les autres emplacements réservés au public ne communiqueront qu'avec l'extérieur. Nous ne parlerons pas ici de la décoration des tribunes ; elle dépend évidemment des fonds dont on dispose, et, quoiqu'il ne soit pas indifférent d'y déploj'er un certain luxe, il vaut mieux d'abord apporter ses soius à assurer leur solidité. Annexes Le terrain choisi, aménagé, entouré de tribunes et gradins, garni d'appareils, il reste à pourvoir aux annexes destinées à recevoir les services accessoires d'une fête. En première ligne se trouve le vestiaire. Le vestiaire, selon les désirs souvent exprimés, sera placé immédiatement à côté du champ d'exercices, et devra avoir autant que possible une communication directe avec lui.
�— 58 — Le vestiaire sera clos et couvert. Des commissaires spéciaux en auront la surveillance et veilleront à ce qu'aucun étranger n'y puisse entrer. Une armoire avec serrure de sûreté servira à la garde de l'argent ou des objets précieux appartenant aux gymnastes. Les portemanteaux et les bancs seront en rapport avec le nombre des participants. Chaque Société, dans l'ordre du cortège, y aura une place correspondante à l'importance de l'effectif; une pancarte portant le nom de la Société désignera clairement l'emplacement qui lui est réservé. Généralement, afin d'économiser l'espace, l'intérieur du vestiaire est divisé par des cloisons à hauteur d'homme formant galeries; chaque extrémité des galeries est munie d'un robinet d'eau avec un gobelet. Les préposés au vestiaire tiendront à la disposition des gymnastes, soit gratuitement, soit moyennant une faibie rétribution, un certain nombre de serviettes. On a aussi constitué le vestiaire par la réunion de baraques ou petites tentes. Les gymnastes s'y sont trouvés à l'aise, mais la surveillance a paru plus difficile. Près du vestiaire et du champ d'exercices on
�établira des water-closets. Dans certaines fêtes, on a oublié ces abris indispensables, et ce fut l'objet de plaintes légitimes. L'installation en est nécessairement primitive; toutefois on doit tenir compte des exigences hygiéniques. Leur nombre dépend de la quantité des participants, mais trois ou quatre cabinets clos, en dehors des urinoirs, paraissent un minimum. La cantine du terrain de fête a provoqué de nombreuses délibérations. Doit-elle être exclusive aux gymnastes ou commune avec le public? Les prix seront-ils les mêmes pour tous ou réduits pour les travailleurs? Y a-t-il lieu même d'avoir une cantine? La vulgarisation des Trinkhorns ne serait-elle pas préférable? Autant de questions ayant partisans et adversaires convaincus. L'expérience cependant nous fait préconiser la création d'une cantine et, afin de permettre la concession de prix de faveur aux gymnastes, nous admettons qu'elle puisse servir au public. Un essai a été fait d'une cantine à deux faces, l'une accessible aux gymnastes avec son service parti-
�culier, l'autre réservée aux spectateurs. Les résultats ont été reconnus satisfaisants quant à l'installation, mais les prix parurent trop élevés. L'on a proposé, afin' d'éviter que le public ait motifs de réclamations sur l'inégalité de traitement, qu'à un endroit désigné les gymnastes puissent se procurer, avec le rabais. consenti, des jetons donnant droit à telle ou telle consommation. Ces jetons seraient remis par eux au receveur au lieu et place d'argent. La cantine, croyons-nous, n'a jamais été cause d'excès; aucun cas, non pas d'ivresse, mais de simple surexcitation, n'a été signalé durant les exercices, et il serait injuste de priver nos jeunes gens, placés durant des heures sous un soleil parfois ardent, de la faculté de pouvoir se rafraîchir avec autre chose que de l'eau plus ou moins fraîche. L'abus de l'eau, d'ailleurs, peut causer de plus graves indispositions que l'absortion de quelques bocks, surtout si les organisateurs ont veillé à ce que le concessionnaire de la cantine ait des boissons saines et de bonne qualité. L'usage des Trinkhorns a l'avantage de ne provoquer le déplacement que d'un seul travailour toute une section; mais, selon nous, ce
�— 61 — mode d'opérer a l'inconvénient d'obliger tous les gymnastes à boire, à la même embouchure, une boisson échauffée par la température et le mouvement. Puis nous n'aimons guère voir sur le terrain d'exercices, en plein public, la circulation réitérée de ce vaste récipient. Sinon sur le terrain même, du moins en bonne situation pour bien voir, on placera la tente dite du jury d'étude. Les hommes appelés à ces délicates fonctions doivent posséder, avec le droit de circuler partout, un abri dans lequel ils aient la faculté de se réunir, d'échanger leurs impressions ou prendre des notes. C'est dire que cette tente sera munie de sièges, d'une table et de ce qu'il faut pour écrire. Une salle de repos, pour ne pas lui donner le nom d'ambulance, est aussi recommandée. Elle sera pourvue de sièges et contiendra une boîte de secours et un brancard. Un ou plusieurs médecins seront désignés pour se tenir à proximité. Ne pas oublier le verre et la carafe d'eau avec quelques morceaux de sucre. On songe parfois aux gros accidents et on ne prévoit pas les légères indispositions. 6
�— 02 — Les emplacements à réserver aux orchestres seront examinés avec soin. L'un d'eux à proximité de la tribune d'honneur et du terrain d'exercices, afin d'être à même de récréer les invités et de jouer le pas redoublé durant le défilé, à moins qu'on ne laisse cette besogne aux clairons réunis. Les autres répartis entre les tribunes publiques. Nous en aurons fini, croyons-nous, avec ces accessoires indispensables à toute bonne organisation en appelant l'attention sur le choix d'une place à réserver aux drapeaux. Lorsque le défilé est terminé, les porte-drapeaux sortent des rangs, et on les a vus fort embarassés, faute d'instructions, pour déposer leur étendard. Or toute place ne convient pas aux drapeaux; il est inconvenant, par exemple, de les laisser le long d'un montant de portique ou au vestiaire. On s'en est préoccupé, et nous les avons vus tantôt au fond de la tribune d'honneur, tantôt en faisceaux sur le devant de ladite tribune. Dans le premier cas, l'accès est peu aisé; dans lesecond, ils gênent les spectateurs. On s'efforcera de leur trouver une place servant de motif décoratif, sans gêner la vue et d'un
�— 63 — accès facile, afin de permettre le dépôt et la reprise des étendards sans encombrement. Il n'est pas possible de donner d'indications précises, cela dépend des dispositions prises pour l'aménagement des agrès, des tribunes, des tentes et de l'aspect général; mais en appelant l'attention sur ce point, nous ajouterons une autre recommandation essentielle, c'est de les tenir à l'abri de la pluie. Un dernier avis aux commissaires chargés des installations, c'est d'être prêts, absolument prêts. Et par absolument prêts, nous entendons que rien ne reste plus à faire dès la veille ou l'avant-veille de la fête.
LOGEMENTS La question des logements est une de celles qui ont donné le plus de soucis aux Comités d'organisation. Lorsqu'il s'agissait de trouver des abris pour trois ou quatre cents personnes dans une grande ville de province, où la population se prête à nos patriotiques manifestations, il était relativement facile de faire appel au bon esprit
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des habitants, lesquels consentaient à loger gracieusement un, deux ou trois gymnastes, selon la place et les lits dont ils disposaient. Mais avec des contingents de quinze cents à deux mille personnes, là charge paraît trop lourde et l'on a, selon les ressources et la complaisance des municipalités, cherché d'autres moyens. .C'est ainsi que, tour à tour, les gymnastes ont trouvé asile dans les lycées ou écoles, les casernes, les gymnases, les grands navires transatlantiques et sous la tente. Les-lits provenaient de l'armée dans la plupart des cas. Ce n'est pas le comble du bien-être, mais' ces modes de procéder sont économiques, les indemnités — lorsqu'on en demandait — variant de 60 centimes à 1 franc par nuit et par gymnaste. En somme, le système donnerait satisfaction si les jeunes gens se préoccupaient davantage de leur repos et de celui de leurs voisins. On sait qu'il n'en est pas ainsi et que les dortoirs sont loin d'être les asiles du silence propice au sommeil. Les rentrées y ont lieu à toute heure; elles sont tapageuses et les... bonnes farces aux camarades s'y succèdent. Ce n'est pas
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tout; quelques indisciplinés ou malveillants, il y en a dans toutes les agglomérations, commettent des déprédations tout à fait blâmables. Ces observations nous amènent à recommander, lorsque le logement chez l'habitant n'est pas applicable, la division des gymnastes par chambrées ou tentes n'en contenant qu'un petit nombre. La police extérieure du campement étant confiée à des soldats ou commissaires spéciaux, on obtiendrait un ordre relatif ; chaque chambrée ou tente ayant un chef de section responsable de la conduite des hommes, il y aurait chance d'éviter les dégradations et surtout de laisser quelque repos à ceux qui en ont besoin. Le Comité d'organisation, nous l'avons dit, est mal secondé par les Sociétés ; après avoir indiqué le chiffre de leurs participants, elles admettent, au dernier moment, de nouveaux adhérents ou ont des défections. Les unes ne compensent pas les autres et il est difficile, dans de pareilles conditions, de répartir les lits exactement. Pour ne pas être pris au dépourvu et laisser sans abri les derniers arrivés, qui ne sont pas toujours les coupables, dans chacune des chambrées ou tentes on laissera des lits inoccupés. Il vaut mieux avoir à payer la location de 6*
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quelques fournitures de plus que de contraindre les gymnastes à aller aux hôtels, toujours chers à l'époque des fêtes, ou à coucher dans le lit d'un camarade. A-t-on besoin de dire que le campement doit être largement pourvu de lavabos et de waterclosets, et qu'on doit exiger des gymnastes, à défaut d'un service spécial, le maintien des chambres dans un état de propreté absolue? Lorsque, dans une ville comme Paris, par exemple, on se trouve à la fois privé du concours des habitants et de locaux où l'on puisse installer les fournitures militaires, on peut employer le système suivant : Dresser une liste des hôtels qui consentent à loger un nombre quelconque de gymnastes à un prix fixe, et envoyer cette liste aux Sociétés participantes, avec invitation de dire dans un délai déterminé le nombre de lits dont elles ont besoin et à quels hôtels elles veulent descendre. Ces réponses devront être reçues assez à temps pour, en cas de double emploi, mettre les Sociétés en mesure de choisir un autre asile. Le gros des gymnastes étant pourvu, il faut
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trouver des logements à bon compte pour les délégués, invités, membres de jurys, etc. La plupart d'entre eux ne sont plus jeunes, et une installation primitive ne leur conviendrait pas. D'où nécessité de les loger chez l'habitant où à l'hôtel d'une manière assez confortable, tout en tenant compte du prix, quand l'hospitalité n'est pas offerte gracieusement. Nous avons été témoin de la rapacité d'hôteliers encombrés, exigeant jusqu'à 20 francs pour de très modestes chambres. On évitera cet écueil en retenant le logement pour ceux qui auront annoncé leur présence. Mais il faut leur permettre de répondre à temps, et c'est impossible lorsqu'ils reçoivent l'invitation la veille, comme il arrive trop fréquemment. C'est quinze jours avant la fête que les invitations doivent être lancées, en spécifiant qu'on disposera du logement réservé si une réponse favorable n'est point parvenue au Comité à une date déterminée. De cette manière, la responsabilité des organisateurs se trouvera dégagée. Dans le choix des chambres des membres du jury, on tiendra compte de l'avantage qu'il y a de loger les membres d'un même jury dans le même hôtel. Ainsi, habitant avec des cama-
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rades, des collègues, ils trouvent l'occasion d'échanger leurs idées, de tenir séance sans déplacements ennuyeux.
NOURRITURE
Avec le logement, ce qui importe le plus, en dehors des exercices, c'est d'assurer la nourriture. Elle sera saine, abondante et à bon marché. Divers moyens d'atteindre ces desiderata ont été essayés : nous rappellerons les principaux. Il y a d'abord le système usité en Suisse, c'està-dire la création d'une cantine à l'usage des gymnastes, avec prix fixés et menus établis par le Comité d'organisation. En arrivant à la ville, s'il ne préfère se la procurer à l'avance, le gymnaste trouve au bureau du Secrétariat ce qu'on appelle la carte de fête. Moyennant le payement de cette carte, il est assuré de trouver à la cantine, à l'heure qui lui convient, les repas auquel il a droit, soit : deux déjeuners, deux dîners, deux collations dont l'importance lui est connue, plus quelques bocks. Le prix de cette carte est en rapport avec la bourse des gymnastes, c'est-à-dire très modeste.
�— 69 — Le luxe est banni de la cantine : c'est en général un grand hangar, clos et couvert, n'ayant d'autres décorations que des branches de sapin et des drapeaux. Il est situé à proximité du terrain de fête, et, en cas de pluie, sert d'abri aux gymnastes, qui peuvent y continuer une partie de leurs exercices. Le matériel en est fort simple, mais propre. La place n'y manque pas et on y donne le banquet officiel. Les mets ne sont pas variés : bœuf, mouton et veau rôtis, jambons, saucissons et fromages servent à composer, à l'aide de quelques légumes, le menu de chaque repas. On veille à la qualité de la viande et à la propreté de la cuisine, ce qui est essentiel. Naturellement, cette cantine est fréquentée durant les exercices, et, le soir, les gymnastes s'y tiennent, car ils y trouvent autant de consommations supplémentaires qu'ils en peuvent désirer, de bonne qualité et à des prix raisonnables-. La cantine est servie par des Suissesses en costumes nationaux : cela ne déplaît pas aux jeunes gens ni... aux servantes, paraît-il. Cependant, quelques abus ont été signalés. Ce système donne de bons résultats chez nos voisins. En France, il paraît avoir réussi à Epi-
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nal. A Reims, où on l'a appliqué en partie (1882), il a été cause de déboires pour le Comité, et l'on semble y avoir renoncé. Dans quelques fêtes fédérales, les gymnastes furent laissés à leur propre initiative ; on se contentait de leur remettre, lorsqu'ilsle demandaient, une liste d'adresse de restaurants, avec lesprix. Il n'y a pas là d'inconvénients sérieux lorsqu'on est dans une grande ville, abondamment pourvue de restaurants de toutes catégories ; chacun choisit alors selon son quartier et son budget. Mais dans une ville de moyenne importance, on risquerait fort, l'abondance de la demande dépassant les ressources, d'être à la merci des maîtres d'hôtel. Il est donc bon de prendre des précautions à leur égard et d'obtenir de certains d'entre eux l'engagement : d'une part, d'avoir des approvisionnements en quantité suffisante ; d'autre part, de fournir des repas substantiels à un prix déterminé. Lorsque la chose est possible, on fera bien de ne pas se lier vis-à-vis d'eux quant au nombre des repas, mais de les mettre en concurrence. On délivre dans ce cas à chaque gymnaste, en échange du prix fixé, des cartes leur donnant
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droit à tel ou tel repas, qu'ils prendront à leur guise, dans l'un quelconque des hôtels ou restaurants dont l'adresse est au dos. De cette façon, lorsqu'on n'est pas satisfait du premier chez qui on est allé, ou s'il y a trop de monde, on va chez un autre. Les maîtres d'hôtel ont alors intérêt à soigner leur cuisine pour augmenter la quantité des consommateurs. Il peut se faire, dans certaines villes, qu'on ne trouve pas les éléments de cette combinaison ; on la remplacera, à défaut du système suisse complet, par quelque chose d'analogue, en chargeant quelqu'un de trouver un local et le matériel nécessaires pour le service des gymnastes à un prix fixe par repas. Mais on conçoit que, le Comité n'ayant aucun contrôle, la qualité des mets, leur abondance, la rapidité et le soin du service dépendront de l'intelligence ou du bon vouloir du concessionnaire. Ainsi, on court le risque grave de mécontenter tout le monde.
PUBLICITÉ
On ne parlera pas ici de la publicité qui s'adresse aux Sociétés, parce que les circulaires
�et les journaux spéciaux suffisent ; mais il convient d'examiner la publicité destinée à prévenir et attirer le public. Elle se fait de deux manières : par voie d'affiches, par la presse. Les a ffiches ont leur utilité ; mais il semble qu'on doive s'en montrer relativement sobre et plutôt s'attacher à les rendre apparentes qu'à en multiplier le nombre. Dans les grandes villes, surtout à Paris, l'affiche est vite perdue, recouverte. On en a posé 6,000 lors de la 4° fête fédérale et l'on s'est plaint de l'insuffisance. Partout elle coûte cher, moins par le prix de l'impression que par le timbre. Il vaut mieux établir de grandes affiches multicolores, les placer dans des endroits réservés, les envoyer aux Sociétés qui les placarderont dans les gymnases ou obtiendront leur apposition dans des endroits fréquentés, que de faire un affichage public. La publicité par la presse est davantage recommandée. Il ne s'agit pas d'annonces à la quatrième page, mais d'articles ou informations publiés en bonne place. Les journaux de la région se prêtent volontiers à cette publicité. Ils ne refusent pas leur précieux
�— 73 — concours à une œuvre qui, outre son caractère éminemment patriotique, doit amener un déplacement considérable de population, par conséquent une source de profits pour le commerce. La meilleure publicité consiste moins à obtenir de longs et compendieux articles de fond, qu'on ne lit guère, qu'à initier le public, par de courtes informations souvent répétées, aux travaux de l'organisation. Ainsi le lecteur finit par s'y intéresser. Témoin des efforts accumulés, le jour voulu il sera présent. Il est nécessaire d'éviter, par une répartition impartiale des notes aux journaux, de paraître favoriser tel ou tel organe ; mais surtout on doit établir irréfutablement que le but poursuivi par les Sociétés de gymnastique n'a aucun caractère politique. Les polémiques courantes auraient vite fait de transformer la féte fédérale en une manifestation de partis, et toute la presse opposée serait contre les organisateurs. Il y a d'autant plus lieu d'insister sur ce point qu'en ces derniers temps on a accusé nos Sociétés de faire de la politique militante. On saisira donc toutes les occasions de réfuter une opinion qui ne repose sur aucune base sérieuse.
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Malgré sa légitime influence, la publicité de la presse locale, à laquelle on devra le plus ou moins grand nombre de spectateurs, n'est point la seule à laquelle il convient de s'adresser. Les journaux parisiens sont lus beaucoup en province et ont une clientèle qu'il faut atteindre. Or, il est difficile, n'étant pas sur place, de se faire écouter par les rédacteurs des nombreuses feuilles de la capitale. Les relations personnelles, l'intervention des hommes politiques que l'on connaît, un voyage à Paris permettant la visite aux principaux directeurs, même l'offre de payer les quelques lignes qu'on désire faire insérer, voilà les moyens jusqu'ici employés et préconisés. La création d'un Comité de Y Union, ayant son siège à Paris, permettra de mieux faire à l'avenir. Son concours sera certainement mis à contribution par les prochains Comités d'organisation, et il se créera, nous l'espérons, entre le secrétariat de l'Union et la rédaction des journaux un échange de bons procédés profitable à la cause de la gymnastique. Nous venons d'examiner la publicité préventive, c'est-à-dire celle qui doit se faire avant la fête, laquelle est très importante ; mais on ne
�— 75 — devra pas négliger de donner la plus large extension aux comptes rendus. Des invitations nombreuses seront adressées aux journaux locaux et parisiens, en leur annonçant qu'on tient, pour chaque publication représentée, des places réservées aux tribunes, réception, banquet, etc. Assurés d'un bon accueil, les reporters viendront et accompliront leur mission avec plaisir. La presse locale est quelquefois intervenue dans cette partie de l'organisation par des invitations particulières adressées à leurs confrères. Une réception spéciale, banquet, lunch ou punch, l'entrée des cercles de la ville, visite des principales curiosités ou établissements industriels, etc. tels étaient les modes de distractions offerts. Est-il besoin de dire que le succès alors était complet? RÉCEPTION A LA GARE
L'expérience a permis de préciser les moyens à employer pour réserver un bon accueil aux Sociétés de gymnastique lors de leur arrivée dans la ville. Le meilleur paraît être de désigner à l'avance le commissaire qui sera chargé de recevoir telle ou telle Société.
�— 76 — Il entrera immédiatement, par correspondance, en relation avec le groupe dont il devra prendre soin, de manière à être tenu au courant des jour et heure d'arrivée et du nombre des gymnastes. Au moment indiqué, le commissaire se trouvera à la gare muni d'un cartel portant le nom de la Société, et les gymnastes pourront ainsi immédiatement reconnaître leur guide et se grouper autour de lui. La réception est plus difflcultueuse lorsqu'il s'agit'de personnes isolées : délégués au Conseil ou invités à un titre quelconque. Il importe néanmoins de leur éviter, après un long voyage, les fatigues et les préoccupations de la recherche d'une personne qui puisse les guider dans une ville qu'ils ne connaissent pas. A cette fin, on établira un bureau de renseignements à la gare et à proximité de la sortie des voyageurs, pourvu d'un personnel suffisant pour conduire ces personnes à leur domicile. Ce bureau sera mis à même de viser les feuilles de route, de fournir les renseignements sur le prix des hôtels et d'indiquer ceux où il y a de la chance de trouver place. A défaut de bureau, on y suppléera par l'envoi aux gares de commissaires près de qui
�— 77 — les voyageurs pourront se procurer les indications les plus essentielles.
INSIGNES
L'abus qui a été fait parfois des insignes est certainement fâcheux; il n'en faut pas conclure néanmoins à leur suppression radicale. Une marque distinctive est nécessaire pour désigner aux intéressés ceux qui peuvent leur fournir les renseignements dont ils ont besoin. Ce signe indicateur doit être apparent. Les membres du jury d'étude, par leurs fonctions, ont besoin de circuler librement; un signe distinctif doit donc leur servir de laissez-passer, et il est plus commode de le porter à la boutonnière que d'avoir une autorisation écrite qu'on devra sortir continuellement de sa poche. Il en est de même des membres d'autres jurys, du Comité d'organisation et des commissaires. Mais nous protestons énergiquement contre le port des insignes dont quelques gymnastes se plaisent encore à s'affubler. On veillera à ce que chaque travailleur ne porte sur lui que l'insigne de la Société à laquelle il appartient . 7*
�— 78 — On a préconisé l'adoption de types uniformes pour les insignes des fêtes fédérales. L'application de cette mesure aurait pour résultats, a-t-il semblé, de familiariser davantage les gymnastes avec ces distinctions et de leur permettre de reconnaître à première vue dans n'importe quelle ville, ceux à qui ils peuvent s'adresser. On a même proposé, sinon l'uniformité des costumes des Sociétés, du moins un même mode de procéder pour désigner les divers gracies gymnastiques. Les présidents, vice-présidents, membres du Comité, moniteurs, etc., porteraient tous le galon ou autre marque afférent à leur qualité. Ce sont là des idées soutenables, bien certainement, mais on peut dire que leur adoption n'aura aucune action sur le développement de la gymnastique en France, et peut-être vaut-il mieux laisser à chacun sa liberté d'action. Lorsque l'on fait appel au dévouement de telles ou telles personnes pour créer, diriger ou aider de leurs conseils, de leur influence une Société de gymnastique, elles doivent avoir au moins la faculté, soit de choisir les signes distinctifs qui leur conviennent, soit de n'en point prendre du tout, ce qui est encore assez fréquent. Ajoutons, en faveur de la liberté du choix, que
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l'uniformité dans toutes les fêtes fédérales pourrait créer des abus : Il suffirait de se parer des insignes de membres du jury ou des Comités des années précédentes pour jouir des mêmes privilèges que les titulaires de la fête en cours, puisqu'il n'y aurait aucun moyen de contrôle. Les organisateurs d'une fête ayant des obligations particulières, les insignes leur sont indispensables. Nous leur laissons toute liberté dans le choix, mais nous leur recommanderons toutefois, comme marque très apparente des commissaires, l'emploi du brassard, de préférence au ruban ou médaille à la boutonnière.
MÉDAILLES
Il est d'usage dans les fêtes de gymnastique de distribuer aux Sociétés participantes une médaille commémorative, et cette coutume doit être conservée. Ce n'est point une très grosse dépense pour les organisateurs, et les Sociétés sont heureuses de rapporter un souvenir de leur collaboration. Les meilleures choses produisent quelquefois des abus, et l'on a protesté contre certaines Socié-
�— 80 — tés qui, accrochant ces médailles à leur drapeau, arrivaient avec un étalage de quincaillerie vraiment surprenant. On a justement interdit cet usage aux Sociétés. L'avis a été généralement suivi, et l'on s'est borné à ne mettre à la hampe que les médailles décernées à la suite de concours. Nous voudrions quelque chose de plus encore et réclamons la disparition complète des médailles au drapeau. Il nous semble que puisque les Sociétés de gymnastique ont affirmé leur patriotisme en remplaçant la bannière par le drapeau français, elles feraient acte de virilité en écartant des couleurs nationales tout ce clinquant qui leur donne, en résumé, une bien médiocre satisfaction d'amour-propre. A propos des insignes, nous rappelions les désirs exprimés pour l'adoption d'un type uniforme; un vœu semblable émis pour la médaille commémorative des fêtes fédérales est aujourd'hui réalisé. Le Comité de permanence a fait graver le coin spécial adopté par le Conseil de l'Union. Quelques Sociétés regrettent déjà cette mesure. Elle trouvent le modèle fort beau, mais il y avait dans la variété des médailles antérieures, généra-
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lement frappées au coin des armes de la ville, un attrait qui disparaît de leur collection. Sur ces questions, il n'y a pas lieu d'insister, puisqu'elles n'ont aucune influence sur le succès de la fête. Il y a utilité à mettre en vente, 'à un prix très modeste, une petite médaille commémorative dorée ou argentée. Le public achète volontiers ce souvenir de la fête fédérale, qui constitue un excellent mode de propagande. Aussi, bon nombre de gymnastes sont heureux d'emporter ce témoin de leur présence à la séance. Plus tard, la vue de ce petit morceau de cuivre leur rappellera les camarades avec qui ils ont passé de si bons moments. Avant de clore ce chapitre des médailles, il faut parler de leur distribution. On recommande de l'entourer d'une certaine solennité et de quelques garanties. Cela semble d'autant plus nécessaire que, maintenant, aux médailles commémoratives viennent s'ajouter les récompenses de divers concours spéciaux. Puis c'est souvent le moment des discours, et on ne saurait montrer trop de déférence aux orateurs.
�— 82 — Le nombre toujours croissant des participants aux fêtes fédérales ne laisse pas de rendre cette tâche laborieuse. Il n'est point aisé de réunir à portée de la voix un effectif de 1,500 hommes et d'obtenir l'ordre et le silence ; c'est pourquoi on a proposé, à défaut d'une meilleure solution, de convoquer seulement les délégués chargés de recevoir les médailles, de les réunir avant la fin des exercices au pied de la tribune d'honneur, puis de publier et distribuer les discours sténographiés. Ce mode d'opérer, on s'en est parfaitement rendu compte, ne vaut pas la réunion de tous les gymnastes; il est moins imposant et l'effet moral n'est pas produit. Il y a donc lieu d'étudier un moyen qui permettrait de masser tous les gymnastes en rangs serrés, derrière leur drapeau respectif, à l'aide d'une formation indiquée au préalable. Enfin, si l'emplacement ne s'y prêtait pas ou si les colonnes devaient être trop profondes, peutêtre vaudrait-il mieux, à l'issue de la séance, réunir les gymnastes dans un local clos — théâtre, salle de concert, etc. — pour la distribution des médailles. Les essais qui en ont été faits n'ont point été critiqués.
�— 83 Les jurys se sont aussi préoccupés de détermij ner à qui les médailles commémoratives devaient être remises et l'idée dominante parait être qu'on devrait les réserver aux Sociétés représentées par au moins une section de travailleurs. Nous croyons devoir, cette fois encore, laisser la liberté aux organisateurs. Il peut se faire, à cause de la distance, qu'une Société ait envoyé seulement une délégation de trois ou quatre membres, et il serait fâcheux de la priver de ce souvenir. D'ailleurs, nous préférons beaucoup voir remettre ce témoignage de bonne camaraderie à un simple délégué, si tel est l'avis du Comité, que de décider, comme on l'a demandé, qu'une médaille ayant une valeur matérielle, voire même une somme en espèces sonnantes, sera accordée aux Sociétés les plus éloignées ou les plus nombreuses. Constamment nous avons protesté contre l'introduction de primes en argent, soit dans les concours — en guise de prix, — soit dans les l'êtes. Nous verrions avec peine que l'appât du gain influençât à un degré quelconque la résolulion d'une Société. Des considérations plus hautes ont toujours été leur guide, et on doit éviter avec
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soin de les faire dévier d'une ligne de conduite si honorable pour elles. Le Comité d'organisation a-t-il trop de fonds, désire-t-il augmenter le contingent des travailleurs, il est libre alors d'intervenir près des Sociétés, forcées de s'abstenir pour cause de pauvreté, en leur offrant son concours pécuniaire sous forme d'indemnité de vovage ou de séjour, mais à la condition essentielle de le faire discrètement, par voie de correspondance intime, et non de les mettre publiquement en suspicion.
DRAPEAU
DE L'UNION
On n'a plus à se préoccuper maintenant de la cérémonie de la remise du drapeau de l'Union, dont la garde se trouve naturellement confiée au Comité de permanence, mais il devient utile d'examiner son mode de réception dans la ville où se célébrera la fête fédérale. Sans demander d'imiter la Suisse, c'est-à-dire d'enguirlander la locomotive qui le porte de branches de feuillage, de la pavoiser de drapeaux; sans réclamer les salves d'artillerie lors de son arrivée, des escortes de cavaliers et de piétons
�— 85 — en costumes moyen âge; sans exiger un cortège brillant, une réception par toutes les autorités de la ville, puisque malheureusement nos fêtes fédérales n'ont point encore acquis le caractère do fête nationale, on peut désirer que la réception du drapeau fédéral ait une certaine solennité et que les délégués du Comité de permanence qui l'accompagnent trouvent au moins à qui parler en arrivant. Nous recommandons tout particulièrement cette partie du programme à l'attention des organisateurs, pensant que l'éclat donné à cette cérémonie sera grandement profitable à notre patriotisme et aux Sociétés de gymnatique. CORTÈGES. Le nombre des cortèges ou défilés à travers les rues de la ville où se célèbre une fête de gymnastique ne saurait être fixé d'une manière précise. Comme. sur beaucoup d'autres points, la volonté du Comité est souvent entravée par des exigences locales auxquelles il doit se soumettre. En principe, on doit éviter leur multiplicité. Même observation sur leur durée. Les itinéraires sont parfois imposés par les municipalités, 8
�— 86 — mais les efforts doivent tendre à diminuer le parcours dans de justes proportions. Dans certaines fêtes, il y a eu de véritables abus sur la quantité et la longueur. Retraite aux flambeaux, la veille; cortège pour la répétition et cortège pour réception par les autorités, cortège pour se rendre au terrain d'exercices, cortège pour en revenir, cortège le lendemain matin, cortège le soir, etc. C'est là une fatigue excessive imposée à des jeunes gens presque privés de sommeil et qui doivent fournir un travail soutenu. De ces observations, il ne faut pas conclure à la suppression des cortèges : c'est un spectacle superbe, impressionnant par son caractère de grandeur et magnifique aux yeux, mais on peu! les réduire au nécessaire. La retraite aux flambleaux peut aussi bien exister sans l'assistance des gymnastes. Dans toutes les villes, à défaut de musiques militaires, il y a des fanfares ou harmonies municipales, et les hommes ne manqueront pas pour porter les torches ou allumer les pièces d'artifice. Point n'est besoin d'un cortège pour aller à la répétition générale; l'heure et le lieu étant connus des gymnastes, ils s'y rendront isolément.
�— 87 — Où le défilé s'impose, c'est pour la réception des autorités et le départ au champ d'exercices. Mais, à moins de convenances particulières, on peut chercher à fondre en une seule ces deux exigences. La convocation des gymnastes étant faite pour une heure, par exemple, le départ peut avoir lieu à une heure un quart si toutes les mesures ont été bien prises ; l'itinéraire dans la ville conçu de manière à faire parcourir certaines rues pendant une demi-heure, après laquelle on débouche sur la place de la réception, —Hôtel de ville ou Préfecture, — arrêt d'un quart d'heure, d'une demiheure si l'on veut, puis mise en route par d'autres rues vers le terrain de fête où l'on doit arriver, après une nouvelle demi-heure de marche, vers deux heures et demie ou deux heures trois quarts. Il reste encore un quart d'heure, au minimum, au vestiaire et à la formation des rangs pour le défilé devant les tribunes. La séance peut commencer à trois heures précises pour se terminer de cinq à six heures. Le cortège au retour est-il nécessaire? Oui, disent les uns, car on tient les gymnastes dans la main et on évite la dispersion par groupes, tou-
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jours accompagnée des sonneries intempestives des clairons; non, affirment les autres, parce que les cortèges de retour comptent de nombreux vides, sont sans cohésion, sans caractère et prennent un temps inutile aux jeunes gens désireux de regagner promptement leur logis, de visiter la ville ou de prendre leur repas. Nous partageons l'avis des derniers, croyant qu'après une journée bien remplie les participants ont droit à leur liberté. Ils ont besoin d'une détente d'esprit, ils veulent rejoindre leurs camarades des autres Sociétés, enfin prendre telle distraction que bon leur semble. Donc, à moins d'objections sérieuses des autorités sur l'heure de la réception, pas de cortège spécial pour cette cérémonie. Si l'on y est contraint, on formera les rangs dans le voisinage du, lieu où l'on sera reçu, car il faut penser à réserver aux gymnastes le temps nécessaire au déjeuner, par conséquent les tenir le moins longtemps possible. En résumé, il y aurait un cortège le premier jour, puis un autre le deuxième jour pour se rendre au terrain d'exercices. L'itinéraire n'étant
�— 89 — pas le même que la veille, on donnera satisfaction aux habitants des principales rues. On a parlé, lors de la réception des Sociétés à la gare, de l'emploi de cartels. Ces cartels ont à volonté la forme de pancartes ou de guidons, ils sont en bois ou en tôle, assez grands pour qu'on puisse y inscrire visiblement le nom de la Société et son numéro d'ordre dans le cortège ; munis d'une hampe ferrée au bas, afin de pouvoir les enfoncer dans le sol. Ils seront utilisés pour la formation du cortège en les plantant dans l'ordre adopté par le Comité, sur le lieu de rassemblement, de manière à laisser entre eux un espace correspondant à l'effectif de chacune des Sociétés. Ainsi, sous la direction du moniteur général et des moniteurs de section, les gymnastes trouveront leur place, sans perte de temps, et les rangs se formeront vivement et sans à-coups. La recommandation la plus importante est l'exactitude. On doit la réclamer aux gymnastes, mais les organisateurs ont le devoir de montrer l'exemple. Par suite de circonstances dont on n'a pas à rechercher ici la responsabilité, certains 8*
�— 90 — départs ont eu lieu après l'heure indiquée, et cela produisit le plus mauvais effet sur l'esprit du public. Il en résulta aussi des modifications du programme, des flottements, des incertitudes préjudiciables au succès de la fête. Aux heures désignées, chacun sera à son poste et le signal du départ donné à l'heure militaire, sans attendre les traînards... s'il y en a.
L'ordre du défilé a souvent été modifié et peut être y a-t-il lieu de ne point le préciser. A titre d'indication sommaire, voici l'une des combinaisons : Drapeau fédéral, suivi des membres du Comité de permanence, des membres des Comités des fédérations étrangères, des membres d'honneur de l'Union, des membres du Comité d'organisation, des membres des divers jurys, des délégués au Conseil de l'Union, des présidents et délégués des Sociétés. Viendront ensuite les Sociétés de gymnastique de l'étranger, les Sociétés de gymnastique de l'Union par rang d'ancienneté d'admission, les Sociétés de gjrnmastique françaises par ordre alphabétique des villes et des titres, la ou les Sociétés organisatrices de la fête.
�— 91 — Une place étant réservée aux délégués des Sociétés à la suite du drapeau fédéral, aucun costume civil ne se trouvera parmi les gymnastes. Généralement on défile sur quatre rangs, les drapeaux en tête de chaque Société, les moniteurs en serre-âle. Le cartel qui a servi à indiquer la place au moment de la formation du cortège est porté par le gymnaste, placé à la droite du premier rang de chaque Société. Ces mêmes cartels seront successivement piqués sur le terrain de fête, pendant les exercices, aux endroits où travailleront les Sociétés. On a aussi demandé que le défilé, dans les rues larges, avenues et boulevards, se fasse par sections de front et non par le flanc. Il y a, selon nous, de graves inconvénients à l'adoption de cette mesure. Les mouvements s'exécuteront mal, et les Sociétés de gymnastique comptant un nombre inégal de travailleurs il sera bien difficile de donner à chaque groupe une égale importance sans confondre les uniformes. Parmi les critiques qui reviennent le plus souvent, dans les rapports des jurys d'étude, sur le
�— 92 — défilé, on signale le trop fréquentmélange du public avec les gymnastes, par suite du nombre insuffisant des agents de police. L'intervention de commissaires placés de chaque côté des rangs, suivant le cortège, remédierait à cet inconvénient. Les commissaires auront encore dans leurs attributions la charge de veiller à ce que les distances soient conservées pendant la marche. Ce devrait être le devoir des moniteurs ; mais, répétons-le, tous ne le remplissent pas, soit inattention, soit pour ménager un petit effet à leur Société. La tête du défilé n'oubliera pas que dans les rangs se trouvent des enfants et qu'il faut régler le pas sur le leur. La marche sera donc plutôt lente qu'accélérée. Nous préférerions le contraire, ce serait plus gymnastique; mais alors on interdirait le cortège aux enfants, afin d'éviter l'allongement de la colonne et les courses de rattrapage d'un effet déplorable. La place des musiques et des clairons n'est pas indifférente. Elle dépend bien entendu du nombre des orchestres et de la longueur du cortège. Il y
�— 93 — en a toujours une à la tête, on la double généralement de clairons qui sonnent la marclie pendant le repos des musiques ; les autres sont placées à distance suffisante pour éviter qu'elles se nuisent entre elles et ne brisent la cadence. A propos de clairons, ils ont donné lieu à des plaintes constantes, soit par leurs sonneries... fantaisistes, à mesures variées, soit par la prodigalité de leur intervention. Lorsqu'il y a une fête de gymnastique dans une ville, il n'a pas une rue, un carrefour où soudain ne retentisse le son du clairon. Sur ce dernier point, on ne peut user que d'influence morale; mais, sur le premier, on a trouvé un remède efficace : c'est d'envoyer à chaque Société la musique des sonneries à exécuter pendant le ou les défilés, avec la cadence soigneusement marquée et d'exiger qu'on s'y conforme. On ne s'est point mis d'accord jusqu'à présent sur la question du salut lorsque le cortège défile devant les autorités. Les gymnastes dans les rangs doivent-il ôter leur casquette, faire le salut militaire ou ne pas
�— 94 — saluer du tout? C'est aux organisateurs, puisqu'il n'y a aucune règle à cet égard, à fixer ce détail. Nous sommes partisans de l'abstention même pour les moniteurs ou chefs de section. Les drapeaux seuls s'inclineront en passant devant lesdites autorités. Quelle que soit la décision prise, elle doit être exécutée par tous sans exception. Le pavoisement des rues parcourues par le cortège ajoute à son éclat; le Comité devra donc se préoccuper d'un appel au bon vouloir des habitants. On prétend qu'en s'adressant principalement aux dames on obtient des effets merveilleux. La chose n'ayant rien de pénible, nous engageons à l'essayer. La réception par les autorités ne sera pas trop longue, les grands discours trouveront place soit au banquet, soit à la distribution des médailles. Quelques paroles de bienvenue ou de remerciement suffisent à ce moment. Une attente de quelque durée énerve les gymnastes dans les rangs; ils s'impatientent, n'étant point ou peu intéressés à la cérémonie qu'ils voient mal, ni aux paroles qu'ils n'entendent pas.
�L'usage du vin d'honneur, autrefois offert par la municipalité, semble, en France, tomber en désuétude lors des fêtes fédérales. Cela s'explique parle nombre des participants. Il est difficile de l'offrir, surtout sans désordre, à 1,500 ou 2,000 personnes, et mieux vaut le supprimer que de le limiter; ce serait faire des jaloux. Pour les fêtes réunissant un effectif restreint, il n'y a pas d'inconvénient à continuer l'ancienne et hospitalière tradition.
BANQUET Bien des opinions ont été émises sur les banquets des fêtes fédérales, et, selon leur réussite ou leur insuccès, on en a réclamé l'obligation ou voté la suppression. Les partisans du banquet trouvent que l'esprit de bonne confraternité se développe à table, que des relations s'établissent mieux là que partout ailleurs ; on s'y crée des camarades, on y cause gymnastique ; il y nait un esprit d'émulation utile à la cause, et enfin les toasts, les discours patriotiques sont bons à entendre pour tout le
�— 96 — monde, car ils raniment le zèle des hésitants et portent jusqu'à l'enthousiasme le dévouement des convaincus. Les adversaires ont de nombreux arguments à l'appui de leur thèse : le prix du banquet est généralement trop élevé et cause un sacrifice au gymnaste pour un mauvais repas; les participants trop nombreux ne peuvent être soumis à une sévère discipline; l'éloignement des derniers rangs fait que la voix des orateurs ne parvient pas jusqu'à eux, et ils se désintéressent des discours, causent et augmentent la confusion ; mieux vaudrait sténographier les toasts et les faire imprimer, au moins quelque-uns les connaîtraient ; d'ailleurs, ces discours, par suite de la présence de personnages officiels, deviennent de plus en plus politiques, et c'est contrel'esprit et la lettre de nos Statuts ; cette même cause motive des invitations politiques de plus en plus nombreuses, l'on peut citer tel banquet où, malgré le nombre considérable des couverts, on avait réservé aux principaux invités , c'est-à-dire aux gymnastes, quelques rares places au bout des tables; mieux vaut alors qu'ils s'abstiennent ; c'est ce qu'ils font de plus en plus, et on ne saurait les blâmer. Il y a du vrai dans les deux camps et, avec un
�— 97 — peu d'expérience de la chose, on ne saurait nier qu'une trop nombreuse assistance ne permet pas la bonne organisation d'un banquet. On ne peut faire une cuisine convenable pour un millier de personnes ; le service est lent, la salle se trouve difficilement, l'acoustique est mauvaise, et la plupart des auditeurs n'entendent rien. En parlant tout à l'heure de la Suisse, nous disions que le banquet se tenait dans la salle de cantine construite à cet effet. Une tribune, une chaire plutôt, est élevée au milieu de l'un des grands côtés de la salle, et chaque orateur y monte tour à tour. Malgré la précaution que l'on prend d'annoncer à son de trompe le début des discours, les conversations particulières couvrent bien vite la voix des orateurs, laquelle, d'ailleurs, ne saurait être assez forte pour un si vaste vaisseau. Il semble qu'au delà de trois à quatre cents couverts on ne puisse obtenir que des résultats fâcheux et pour les orateurs, à qui on manque de déférence, et pour les auditeurs, qui n'entendent rien, mangent mal et payent relativement cher. En cette occurrence, peut-être conviendrait-il d'étudier l'organisation de banquets réduits à la 9
�— 98 — présence des invités et des présidents ou délégués des Sociétés. Ce serait alors un banquet «officiel» sur invitations. Nous recommandons néanmoins de laisser, clans cette assemblée d'un caractère spécial, une part prédominante aux représentants de la gymnastique par le nombre et par le choix des places. En rappelant plus haut les observations des jurys, nous citions ce fait que, dans les derniers banquets, les gymnastes étaient relégués dans les bouts de table. Ce n'est pas juste ; on doit tenir compte que Ceux qui ont été à la peine, ceux dont on célèbre le dévouement ont bien quelque droit à des égards dans une fête dont ils sont les principaux acteurs. Or, la meilleure manière de leur témoigner la satisfaction générale est de les honorer en leur accordant quelques faveurs de préséance. Tout le monde ne peut être à la table d'honneur, certainement; mais les ministres, le préfet, le maire, le général y étant exclusivement placés, il semble que les places ne manqueront pas aux Comités et aux principaux invités de l'Union. Les autres représentants officiels de l'admi-
�— 99 — nistration ou de l'armée peuvent bien subir le même sort que les délégués ou présidents des Sociétés et s'asseoir aux mêmes tables. En résumé, on devra se le rappeler, le banquet des fêtes fédérales est un banquet donné en honneur de la gymnastique, et on tiendra en une. certaine considération ses représentants autorisés. La presse aussi aura des places réservées, le plus près possible de la table d'honneur, afin d'être à même d'entendre les discours et d'en faire le compte rendu. Quant aux toasts, est-il besoin de rappeler les usages ? On sait que le président en règle l'ordre et qu'il doit recommander à ceux qui demandent la parole, en dehors, bien entendu, des orateurs officiels, — ministres, préfet, maire, général, — de se maintenir sur le terrain de la gymnastique et d'être bref. Cette partie de fa cérémonie est généralement longue. Pour deux ou trois discours intéressants, on en subit une dizaine reposant sur des banalités, et ils prolongent la séance au delà des limites raisonnables. Le président, dûment prévenu à l'avance du
�— 100 — nombre des orateurs et de l'importance des discours, ne se conformera pas toujours à l'habitude de commencer les toasts au Champagne. S'il prévoit une trop longue série, il avancera le moment du début. Mais, au préalable, il aura recommandé aux garçons d'attendre la fin de chaque discours pour assurer le service de table.
EXCURSIONS
La coutume d'organiser des excursions à la suite des fêtes fédérales est excellente. C'est un grand plaisir pour les gymnastes qui peuvent en profiter. En même temps, on leur fournit une fois de plus l'occasion de former ces liens de bonne camaraderie qui ont tant de force pour l'avenir de notre belle cause. Puis c'est pour la jeunesse française un mode d'instruction générale qui a d'heureuses conséquences. Ce n'est pas en vain qu'on voit des pays nouveaux, qu'on visite des usines, etc. Il en reste dans l'esprit quelque chose d'utile, de profitable. Pour ces raisons, nous recommandons les excursions toutes les fois que, sans de trop grosses dépenses et sans extrême perte de temps, il sera possible de montrer soit un coin
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pittoresque de la France, soit une fabrication plus spéciale à la contrée. Une excursion n'offre pas de grandes difficultés à organiser lorsque, et c'est le cas, ce sont les gens du pays qui en assument le soin. Ils connaissent les moyens d'obtenir transports et vivres à bon compte, et c'est l'essentiel. La cause la plus fréquente de déceptions dans cette partie du programme, c'est encore la négligence des gymnastes qui n'ayant pas envoyé leur adhésion se décident au dernier moment. On a vu des excursions organisées sur un chiffre de quatre cents demandes réunir plus de six cents participants. Il en résultait une pénurie de vivres, et chacun s'en plaignait. Il n'y a qu'un seul remède à cette situation, c'est de refuser énergiquement d'emmener ceux qui n'ont pas régulièrement réclamé leur inscription. La privation de ce plaisir les engagera peutêtre, une autre fois, à se conformer à la règle générale.
FIN
y*
��TABLE DES MATIÈRES
AVANT-PROPOS CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES
1 7
— — —
Comité provisoire Comité d'organisation Sous-Commissions '. . . .
7.
9
10 12
13 14 14 14 10
— Date de la fête. .
SECRÉTARIAT
—
Circulaires
— Discipline — Brochure-programme — — — Questionnaire. . . . Bureau permanent Salle de réception
16
17 17 19 21 23 24 24 ; 26
— Invitations — Jury d'étude — Chemins de fer — "Commissaires
FINANCES.
— Dépenses — Recettes
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EXERCICES. .
27 27 29 29 30 31 31 33 33 33 34 34 3b 36 37 38 42 44 4b 46 48 49 b0 b3
— —
Programme général Programme détaillé
MOUVEMENTS D'ENSEMBLE
— — — — — — —
Formation des rangs Choix des exercices Commandement Répétitions Commissaires des exercices Reigen Courses..
— Durée
— Enfants des écoles
EXERCICES SPÉCIAUX PAR SOCIÉTÉS EXERCICES AUX APPAREILS
— — — — — — —
Exercices obligatoires Exercices spéciaux Courses Exercices facultatifs Répartition des exercices Changement d'appareil ........... Durée des séances
APPAREILS CHOIX ET AMÉNAGEMENT DU TERRAIN ......
�— GRADINS TRIBUNES ANNEXES . . . . . ..
105 —
54 55
. : . . ... . . . .
57 57 59 59 60 61 61 62 62 63 64 .66 67 68
—
Vestiaire
...
— Water-closets — Cantine du terrain — — Trinkhorns Tente du jury d'étude
— Salle de repos — Orchestres. — Drapeaux
LOGEMENTS
— — —
Campement Hôtels Logement des délégués et jurys .
NOURRITURE
— —
Cantine Restaurants
• •
68 70 71
72
PUBLICITÉ
— Affiches — Presse
RÉCEPTION A LA GARE INSIGNES
72 75 77
�MÉDAILLES
— —
s —
Port des médailles aux drapeaux. . Petites médailles commémoratives. Primes en argent
— Distribution des médailles . . . .
DRAPEAU DE L'UNION .CORTÈGES
■ — Nombre et durée. . — Cartels . — — — — Formation du cortège Ordre du défilé Police du cortège Clairons
- . ■ ■ -.
— Musiques — Saluts — Pavois. . ; . ■ — Réception des autorités. .... -Vin d'honneur
BANQUET
— Toasts.
EXCURSIONS
�
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1|Avant-propos|3
1|Considérations générales|7
1|Secrétariat|13
1|Finances|24
1|Exercices|27
1|Mouvements d'ensemble|29
1|Exercices spéciaux par sociétés|36
1|Exercices aux appareils|37
1|Appareils|50
1|Choix et aménagement du terrain|53
1|Gradins et tribunes|54
1|Annexes|57
1|Logements|63
1|Nourriture|68
1|Publicité|71
1|Réception à la gare|75
1|Insignes|77
1|Médailles|79
1|Drapeau de l'union|84
1|Cortèges|85
1|Banquet|95
1|Excursions|100
1|Table des matières|103