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b184f8d1e8fcffd2cf309b9ca5287c9a
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Bibliothèque virtuelle des instituteurs
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A partir du Catalogue des bibliothèques des écoles normales datant de 1887 souhaité par Jules Ferry et essayant de proposer les ouvrages de référence que chaque école normale d'instituteurs devait avoir, nous avons reconstitué une partie de cette bibliothèque idéale pour la formation des instituteurs
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A name given to the resource
La France et ses colonies : géographie et statistique. Tome deuxième
Subject
The topic of the resource
France -- Colonies
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Nouvelle édition, entièrement refondue
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Levasseur, Émile (1828-1911)
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Librairie Ch. Delagrave
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1890
Date Available
Date (often a range) that the resource became or will become available.
2013-01-18
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Français
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MAG DD 92 429
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LA FRANCE
ET SES COLONIES
�4727-85.
— Conwai.. Imprimerie
CBÉTS,
�faierlt à l'inventaire sous
LA
ET SES COLON.IES
(GEOGRAPHIE ET STÂT^T^Q^jp)
E.
PROFESSEUR AU
LEVASSEUR
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MEMBRE DE L INSTITUT COLLÈGE DE FRANCE ET AU DES ARTS ET MÉTIERS
ITon-velle
édition,
entièrement
refondue.
TOME DEUXIÈME
PARIS
LIBRAIRIE CH.
1890
DELAGRAVE
do, HUE SOUFFLOT, 1 S
�LA FRANCE
ET SES COLONIES
LIVRE SIXIÈME
L'AGRICULTURE ET LA PÈCHE
SOMMAIRE.
— 191. L'extraction et la production agricole.
191. I/extraction et la production agricole. — Le sol fournit à l'homme toutes les substances qui servent à son alimentation et qui constituent les matières premières de son industrie. L'histoire naturelle les classe en trois grands groupes : minéraux ou substances du règne inorganique, végétaux et animaux ou substances du règne organique. Les premières, l'homme n'a qu'à les extraire. du sol : il en sera traité dans le septième livre sous le titre d'« industries extractives ». Les autres, l'homme doit généralement, dans les pays civilisés, les produire, c'est-à-dire les cultiver, les soigner et veiller à la reproduction de celles qu'il a consommées; c'est l'œuvre de l'agriculture. Gomme l'homme se nourrit presque exclusivement de végétaux et d'animaux (1), comme il se vét avec des dépouilles d'animaux et des fibres végétales, qu'il fabrique en partie sa demeure et son mobilier avec des produits végétaux, l'agriculture'est l'industrie primordiale d'une société,"et reste dans tous les temps la1 principale industrie d'une grande nation. De toutes les branches de la; géographie économique, c'est la plus étroitement liée à la géographie physique, parce que la végétation dépend beaucoup de la constitution géologique, de l'altitude et de l'exposition du sol, du climat et du régime des eaux (voir livres I et II). N'oublions pas cependant que, comme toute production de richesse, la culture dépend beaucoup aussi du travail, des capitaux et de l'intelligence de l'homme.
(1) Le règne inorganique ne fournit qu'un aliment important : l'eau, et un condiment, le sel.
LA FRANCE.
\\.
1
�2
LA FRANCE.
lro section.
LES TERRES.
SOMMAIRE. 194.
— 192. Les zones de culture (2). — 193. La région des céréales (3). — L'altitude (3). — 195. La nature des terrains (5). — 196. La division de la propriété et de l'exploitation (9). — 197. Les amendements, les irrigations, l'outillage et les engrais (13). — 198. L'emploi du territoire agricole (16). — 19D. Les régions agricoles (24). — 200. Les pays (34).
192. lie» zones de culture — Plus qu'aucune autre industrie, l'agriculture est subordonnée au climat et à la nature du sol. C'est principalement d'après le climat qu'ont été tracées les grandes zones de culture qui coupent obliquement, du sud-ouest au nordest, le territoire français (voir livre II). Ces zones sont : 1° La zone de l'olivier, zone chaude, dont la limite septentrionale est à peu près figurée par une ligne courbe allant des Pyrénées jusqu'à Valence, en longeant le pied des Corbières et des Cévennes, et de Valence à la frontière, en contournant par le sud les Alpes du Dauphiné et de la Provence. Le pin d'Alep, le chêne-liège, le lentisque s'y plaisent. Cette zone comprend, sur la côte de Provence, la petite zone de l'oranger, plus chaude encore, que caractérisent aussi le palmier et l'agave et où les rosiers fleurissent en hiver. 2° La zone du maïs, dont la limite septentrionale est à peu près figurée par une ligne onduleuse allant de l'embouchure de la Sèvre Niortaise jusque dans la Touraine, contournant ensuite par le sud le Massif central trop froid pour cette culture, suivant le pied des Cévennes, embrassant une partie de la Lorraine et aboutissant à l'extrémité septentrionale des Vosges. Le maïs exige une assez grande chaleur, il mûrit tard et craint les automnes brumeux; c'est pourquoi, dans l'est de la France, bien qu'à latitude égale le climat soit plus froid (v. § 67), il s'étend beaucoup plus au nord que sur les bords de l'Océan. Cette zone renferme la zone secondaire du mûrier, dont la limite est une ligne courbe s'étendant du pied des Corbières jusqu'à Toulouse et contournant par le sud le Massif central, sur lequel ne poussent ni le mûrier ni le maïs. 3° La zone de la vigne, dont la limite septentrionale s'étend de l'embouchure de la Loire à la Meuse vers Mézières. Chacune de ces limites marque seulement l'extrémité septentrionale au delà de laquelle la température ne permet plus .la culture
�L'AGRICULTURE.
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'ndiquée. Elle n'est pas elle-même une limite absolue, car on cultive le maïs en Bretagne et dans le Maine. Dans le bassin de la Basse-Seine, au nord de Paris, on trouve près de 20,000 hectares de vigne, tandis qu'on n'en plante pas dans la Beauce, et que le raisin ne mûrirait pas sur le Massif central. A Cherbourg, grâce aux tièdes émanations de la Manche, on fait venir en pleine terre des plantes qui ne poussent à Paris que dans les serres. I 193. Lia région des céréales. — Les céréales, autres que le maïs Bt le riz, n'ont pas de zone proprement dite; elles viennent sur presque tout le territoire français, à l'exception des montagnes. Cependant elles ne prospèrent pas également dans toutes les terres : le froment aime les sols riches; le seigle le remplace avec •avantage dans les sols pauvres, sous les climats froids et dans les régions élevées; l'orge, d'une acclimatation facile, craint les contrées humides; l'avoine, au contraire, redoute la grande sécheresse et prospère particulièrement dans nos départements du ord. 194. l/altitude. — L'élévation des terrains au-dessus du niveau lie la mer (voir livre I, section m), la constitution géologique du œous-sol (voir livre I, section H), l'exposition au soleil levant ou au soleil couchant, au nord ou au midi, exercent sur la production agricole une influence n on ( des Hauteurs. 100,0 Echelle \toj^jw».5oo,.»<>î moins notable que le climat général de la région. , L'époque de la maturité des plantes dépend de ces conditions di verses. Quand on regarde une carte indiquant, comme celles que nous avons reproduites dans notre Petit atlas, d'après le Bureau central météo- g. 110. — Coupe de la vallée du Graisivaudan et du rologique, on voit pour versant occidental de la chaîne de Belledonne, indiquant les zones de végétation. le blé, pour l'avoine, pour la vigne, etc., un système de courbes qui rappellent le relief de la France, et qui témoignent ainsi d'une étroite relation entre la végétation et la forme du terrain. Par exemple, dans la vallée du Graisivaudan, dont l'altitude moyenne est de 200 à 250 m., les champs sont couverts non seulement de froment et de chanvre, mais encore de maïs et ombragés
�LA. FRANCE.
de mûriers et de vignes qu'on cultive en « hautains » (1) et en treillages ; près de Grenoble, à la Tronche, on peut voir l'olivier en pleine terre (région n° 1). Lorsqu'on s'élève jusqu'à une altitude de ;500 m. sur les coteaux (région n° 2), la vigne et le mûrier se mêlent •encore aux céréales avec le châtaignier et le noyer, et la campagne conserve les caractères de la richesse. De 500 à 1,100 mètres (région n°3), l'aspect change : la vigne n'apparait plus, le châtaignier est plus rare; les bois et les prairies dominent au milieu de cultures •clairsemées. De 1,100 à 1,700 m. (région n° 4), le caractère alpestre s'accuse plus nettement. Le seigle et la pomme de terre sont "à peu près les seules cultures qu'on aperçoive au milieu des pâturages et des massifs d'arbres résineux et de bouleaux blancs. Au-dessus de 1,700 mètres (région n° o), dans la chaîne de Belledonne qui borde le Graisivaudan à l'est, les arbres, épicéas, genévriers, 'mélèzes, deviennent rabougris, puis disparaissent. On ne voit plus ■que des rhododendrons, de vastes pâturages si le sol est argilocalcaire, ou des surfaces nues, pierreuses, tachetées de mousse si le sol est peu fertile (2) ; les neiges se montrent ensuite à partir de 2,200 mètres (région n° 6), persistant pendant dix mois de l'anméé, pendant l'année entière même dans les creux; sur les rocs de •couleur sombre s'attachent eà et là les mousses et les lichens jusqu'à ce qu'on atteigne, à 2,700 mètres, la région des glaciers et des neiges perpétuelles. De la Tronche au sommet de Belledonné, on passe ainsi, sur une longueur de quelques kilomètres, •du climat de la Provence au climat du Spitzberg. La pente seule, indépendamment de l'altitude, influe sur la culture ; quand elle dépasse 20 centimètres par mètre, on ne peut .plus cultiver qu'en terrasse (Jura, Cévennes, Alpes de Savoie); imais si l'exposition est à l'orient ou au midi, on a une beaucoup plus grande chaleur à cause de l'incidence des rayons solaires plus rapprochés de la perpendiculaire. Sous le rapport de l'altitude, on •distingue trois régions : 1° Les régions des montagnes (21 départements ou parties de départements) où le sol atteint une grande élévation. Elles forment moins du cinquième du territoire français et s'étendent : d'une part, sur 14 départements, par les montagnes granitiques, schisteuses ou calcaires des Alpes, des Pyrénées, des Yosgeset de la Corse; d'au(1) C'est-à-dire s'élevant à une hauteur de 2 m. ou plus en se mêlant à des arbres, ormes ou érables, qu'on tient soigneusement écossés à une faible élévation. (2) Cependant, dans quelques portions de vallées bien exposées, et dans le cas de nécessité, on peut encore récolter du seigle; dans le cirque duVénéon, on en cultive à une altitude de 1,900 mètres.
�L'AGRICULTURE.
5i
tre part, sur 7 départements par les montagnes calcaires du Jura et de la Provence. Les rochers, les forêts et les pâturages y dominent. 2° Les régions des plateaux et des montagnes de médiocre élévation (41 départements ou parties de départements). Une grandepartie de ces régions est de nature montagneuse (Auvergne,Gévaudan, Cévennes). Elles forment environ le quart du territoire' ét comprennent : d'une part, les plateaux et montagnes de granit et de schiste de la région granitique du Centre, s'étendant sur 16 départements (y compris les hautes montagnes d'Auvergne); la> région de Bretagne et de Normandie, s'étendant sur 11 départements ; celle des Ardennes, s'étendant sur un département; d'autrepart, les plateaux calcaires des Causses et du Bas-Languedoc, s'étendant sur 5 départements; ceux de Bourgogne, sur 5 départements; celui de Lorraine, sur 3 départements. On y trouve, à côté es céréales, les bois, les pâturages et les bruyères. 3° Les régions des plaines, formant plus de la moitié du territoire et comprenant la partie centrale des grands bassins fluviaux (37 départements ou parties de départements). Elles se composent de : 1° la Flandre, la Champagne (3 départements), et la Neustrie(22 départements) qui représentent à peu près l'ancien bassin parisien avec la grande plaine du centre durant la période calcaire, c'est-à-dire bien avant l'existence de l'homme; 2° l'Aquitaine(12 départements) qui représente l'ancien bassin aquitanique ; 3° la Limagne ou vallée moyenne de l'Allier; 4° la Bresse et la plaine de la Saône ; 5° la plaine du Bas-Languedoc. Les terres labourables et les prairies dominent dans ces régions où se trouvent des plaines, des vallées, des coteaux et des plateaux. 195. lia nature «les terrains. — La constitution géologique duol exerce une influence sur la fertilité (voir livre I, section n). Lesterrains primaires ne sont pas en général les meilleurs pour la culture; la bruyère et les ajoncs y dominent souvent; cependant le seigle, le sarrasin, le châtaignier y prospèrent. Les terrains secondaires et tertiaires sont beaucoup plus favorables; les couches calcaires, lorsque la surface renferme une certaine proportion desable et d'argile, sont, en général, propres aux céréales; les couches argileuses, qui retiennent l'eau, le sont aux prairies. La proximité des sources et des cours d'eau, qui entretiennent naturellement une humidité suffisante et qui permettent d'irriguer les champs et d'abreuver le bétail, exerce aussi une influence considérable (voir livre I, section iv). D'ailleurs, dans chaque zone et dans chaque région, il y a des-
�0
LA FRANCE.
champs de nature et de richesse très diverses. Car, outre les causes générales, il faut tenir compte d'un grand nombre d'autres circonstances, secondaires pour le géographe, mais capitales pour l'agronome, au nombre desquelles il convient de placer le voisinage d'une grande ville et la facilité des communications qui permettent d'exporter les denrées ou d'apporter les engrais. Dans ce dernier cas, l'homme triomphe des obstacles de la température et du sol par des travaux savants et coûteux. Dans la région des plaines et des plateaux, toutes les terres de labour, qui forment à elles seules à peu près la moitié de notre territoire (environ 26 millions d'hectares), sont loin de se ressembler et d'être également propres à tous les genres de culture que le climat permet. Leur degré de fertilité dépend beaucoup de la constitution particulière du terrain agricole. Le terrain agricole est composé des couches supérieures du sol qui seules exercent une influence sur les travaux de l'agriculture. Il diffère du terrain géologique, c'est-à-dire des masses qui composent l'écorce terrestre, quoiqu'il ait une étroite relation avec ce dernier dont il est dépendant dans une certaine mesure. Le terrain agricole se compose, en effet, de deux parties : 1° la terre végétale ou terre arable, couche superficielle plus ou moins profonde, meuble, perméable à l'air et à l'eau, propre à la végétation, formée des débris des terrains géologiques que ronge et que dissout l'action incessante des pluies, des cours d'eau et de l'atmosphère; 2° le sous-sol, c'est-à-dire le terrain géologique supérieur sur lequel repose la terre végétale. Il y a cinquante ans, on n'employait que l'ancienne charrue qui ne creusait que des sillons superficiels. Depuis ce temps, les labours profonds, qui ont porté dans certains cas de 15 à 40 et 45 centimètres la couche retournée et aérée et transformé l'agriculture, ont permis d'utiliser le sous-sol pour améliorer la terre végétale. La terre végétale peut être formée par la désagrégation et la décomposition sur place du" terrain géologique; dans ce cas, les terrains agricoles correspondent exactement aux terrains géologiques et ont les mêmes limites ; on les désigne sous le nom de terrains agricoles autochtones. Par exemple, un sous-sol de calcaire compacte donne naissance à une terre végétale toute calcaire et à un terrain agricole très perméable, très sec, impropre aux prairies, mais où les arbres à racine pivotante peuvent réussir, parce que leurs racines vont chercher l'humidité à une grande profondeur. Un sous-sol d'argile est imperméable et donne naissance à
�L'AGRICULTURE.
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une terre végétale argileuse peu perméable qu'il faut diviser par des amendements pour en tirer des récoltes. 1 La terre végétale peut être formée des débris de roches charriées en gros fragments ou en poussière par les eaux ou descendues par éboulement du haut des montagnes, soit durant la période actuelle, soit durant la période quaternaire; dans ce cas, la terre végétale est tout à fait indépendante du sous-sol ; on désigne ces terrains sousles noms de terrains de transport. Par exemple, presque toutes les vallées et une partie des plateaux du bassin de la Seine sont recouvertes d'un limon que les eaux de la période diluvienne ont apporté. Se terrain géologique influe aussi sur la culture des terrains de transport en fournissant un sous-sol perméable ou imperméable. Même dans les environs de Paris, où la puissance des engrais et des amendements a beaucoup modifié les qualités naturelles du HDI, on voit encore très nettement marquée cette double influence ||u sous-sol et du sol superficiel ; on trouve généralement des bois pt des bruyères sur les sables de Fontainebleau et de Beauchamp Ët sur les argiles à meulières; de la vigne sur les coteaux du gypse m de la craie; des céréales et des betteraves dans les plaines, comme celles du Soissonnais, et sur les plateaux composés d'un sôus-sol perméable de calcaire grossier recouvert de limon. Quand calcaire grossier ou la craie blanche sont à nu, et souvent aussi quand le limon repose sur des argiles imperméables (1), on ne voit guère que des bois et des broussailles, ou quand le sol a une pente suffisante, des prairies. Dans les vallées, le froment vient Bien sur le lœss calcaire, tandis que le sol caillouteux du diluvium convient mieux au seigle. I Plus loin, dans le pays de Bray (en Normandie), les argiles du Crétacé inférieur sont favorables aux herbages et aux peupliers; il en est de même des alluvions de la Marne. La terre végétale ou térre arable, considérée en elle-même, offre "ans le mélange des éléments qui laconstituent de grandes différences. On peut dire que les éléments se trouvent partout; mais, selon que tel ou tel domine, on a classé les terres arables en quatre espèces : 1° Les terres siliceuses, contenant plus de moitié de sable siliceux. Elles se dessèchent promptement. Sous un climat suffisamment humide, elles donnent de belles récoltes; mais, sous un climat sec, |lles sont d'une médiocre productivité. Cependant, dans le voisinage fies villes, lorsqu'on peut leur donner de l'eau en abondance, elles
Du côté de Rambouillet, par exemple; dans la Brie, le limon sableux qui recouvre l'argile à meulières est fertile.
| (1)
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LA FRANCE.
conviennent à la culture maraîchère, et, lorsqu'elles sont caillouteuses et bien exposées sur la pente d'une colline, elles constituent de très bons vignobles. 2° Les terres argileuses, dans lesquelles domine l'argile formée par la décomposition des roches feldspathiques. Ce sont des terres grasses, compactes, rudes à labourer, avides d'eau, d'amendements et d'engrais; mais, bien traitées, elles récompensent largement le cultivateur de la peine qu'elles lui ont coûtée. 3° Les terres calcaires, dans lesquelles domine le carbonate de chaux. Ce sont des terres ordinairement blanchâtres, légères, friables, quelquefois « froides ». La vigne se plaît souvent dans ces terrains, généralement ingrats pour le laboureur; cependant les contrées dont le sol appartient à la formation crétacée et dont le sol arable contient du sable et de l'argile sont celles qui, à égale superficie, produisent en moyenne le plus de froment. 4° Les terres d'humus, dans lesquelles dominent les débris organiques qui ont formé par leur décomposition le terreau ou la tourbe ; terres noirâtres, riches quand on peut suffisamment les aérer et les amender, mais qui ne peuvent être utilisées pour la culture des céréales sans un assainissement préalable. D'ailleurs le sable, l'argile, le calcaire et l'humus se trouvent dans un même terrain et constituent ainsi les terres argilo-calcaires, argilo-siliceuses, etc. Mélangés en proportion convenable, ils constituent un sol excellent. Beaucoup d'agriculteurs désignent sous le nom de terres franches, dites « load » parles Anglais, celles où l'argile et le sable se mêlent en parties égales et qui sont réputées les . meilleures pour la culture du blé ; beaucoup n'emploient que deux dénominations pour désigner les terres où la proportion n'est pas convenable : terres fortes, celles où l'argile est en excès; terres légères, celles où domine le carbonate de chaux ou le sable. Quant aux terres d'humus, elles ne sont qu'une exception en agriculture. La superficie de chaque nature de terrain peut être sommairement évaluée ainsi qu'il suit (A. de Foville, la France économique, p. 2) par millions d'hectares.
.. Bruyères et landes .. Sol de riche terreau..., .. .. . .. 4,3 5,7 7,4 3,4 6,6 37,2 Sol — — — Report sablonneux argileux limoneux divers 37,2 5,9 2,3 0,3 7,3 53,0
�L'AGRICULTURE.
9
196. lia division de la propriété et île l'exploitation.—Le Soi de la France est possédé par un nombre très considérable de propriétaires. Sil'on voulait juger de leur nombre par celui des « cotes » foncières, c'est-à-dire par celui des rôles de la contribution foncière, dressés par commune et pour chaque propriétaire, quel que soit le nombre des immeubles qu'il possède, on trouverait la progression suivante exprimée en millions :
10,0 10,3 10,9 1851 1861 1871 1885 12,4 13,6 13,8 14,3
: Mais ces nombres sont loin de représenter l'état réel de la propriété rurale (1) ; d'abord, parce que le même propriétaire qui n'a qu'une cote dans une même commune peut y avoir plusieurs propriétés; ensuite, parce qu'inversement une même propriété qui s'étend sur le territoire de deux communes donne lieu à deux cotes ; enfin, parce que la construction des maisons, depuis la loi de 1835, augmente le nombre des cotes foncières (2) sans qu'en réalité le territoire agricole devienne plus morcelé. Or, la Direction générale des contributions directes (portes et fenêtres) comptait 6,432,000 maisons ou usines (non compris les édifices publics et les bâtiments exclusivement agricoles), en 1822, et 8,975,000 en 1885. On ne connaît donc pas avec précision le nombre des propriétaires en France. C'est par une évaluation approximative qu'on porte le total à 8 millions environ, dont 4,835,000 propriétaires ruraux. Ce qui est certain, c'est que les petits propriétaires ruraux ou urbains forment la très grande majorité (à peu près 90 p 100) de C ceux qui possèdent la terre, n'eussent-ils que le terrain sur lequel leur maison est bâtie. Cependant ils occupent à peine le quart du
11) L'enquête agricole décennale de 1882 estime qu'il n'y a que 12 millions de cotes agraires, c'est-à-dire qui ne portent pas uniquement sur un sol couvert de constructions ; elle estime aussi qu'il y a 125 millions de « parcelles » agraires et 4,835,000 propriétaires ruraux. .^(2) Les cotes foncières, depuis 1822, ont augmenté de près de 4 millions, et les maisons d'environ 2,540,000. Mais on ne peut pas tirer de ces deux nombres un rapport précis, parce qu'avant 1882 les cotes des maisons n'étaient pas distinguées sur les rôles des contributions de la cote du sol sur lequel elles sont bâties, et parce que le plus souvent le propriétaire rural qui possède une maison possède aussi des champs dans la même commune; dans ce dernier cas il n'y avait, avant 1882, qu'une seule cote par propriétaire. Les maisons sont relevées aussi dans le recensement quinquennal de la population; celui de 1881 a fourni en nombrerond 7,609,000 maisons d'habitation et 1,115,000 locaux éparés servant d'ateliers, magasins ou boutiques : total 8,724,800, qui diffère u du total fourni par les contributions directes, celui de 1886.
�10
LA FRANCE.
sol français, tandis que les grands propriétaires, qui figurent pour moins de 1 p. 100, possèdent plus du tiers de ce sol. C'est ce que montre le tableau ci-joint relatif à la répartition des cotes en 1884 :
Répartition de la petite, de h moyenne et de la grande propriété.
NOMBRE
DE COTES
PHOP0RTI0K p. 100
NOMBRE
D'HECTARES
PltOPORTIOI p. 100
HECTARES.
par milliers.
COTES.
parmilliers.
Petite propriété (de moins de 6 hectares). Moyenne propriété (de 6 à 50 hectares).. Grande propriété (de plus de 50 hectares).
12.600 1.351 123 14.074
89.5 9.6 0.9 100.0
12.755 19.218 17.415 49.388
25.8 38.9 35.3 100.0
D'un travail fait avec une précision rigoureuse par M. Gimel (1) pour quatre départements (Gers, Yonne, Isère, Nord), il résulte que dans l'espace d'une quarantaine d'années la petite propriété a gagné aux dépens de la grande, mais dans une proportion assez modique pour que le morcellement (qui comprend d'ailleurs les propriétés bâties, classées dans la catégorie des petites propriétés, les jardins et les cultures maraîchères) n'inspire aucune inquiétude. Loin d'être alarmant, ce changement témoigne même d'une aisance plus générale de la population. En 1881, trois départements, le Nord, le Pas-de-Calais et la Somme et, d'autre part, le Puy-de-Dôme, où il y a beaucoup de petites cultures, et la Charente-Inférieure, naguère région de vignobles, comptaient chacun plus de 300,000 cotes foncières; Y Aisne, la Gironde,!' hère, Seine-et-Oise, les Deux-Sèvres, Y Yonne en comptaient plus de 230,000. Au contraire, il y en avait moins de 100,000 dans les Hautes et Basses-Alpes, les Alpes-Maritimes, le Cantal, les Landes, la. Lozère, la Mayenne, les Pyrénées-Orientales et la Haute-Vienne. Il ne faut pas d'ailleurs perdre de vue que la superficie et la valeur sont deux choses distinctes et que l'étendue n'est pas la véritable mesure de l'importance des propriétés. Cent hectares dans les
Proportion pour 100 à l'époque du cadastre. dans la période 1857-1873.
(1 )
Petite propriété (moins de 6 hectares) Moyenne (de 6 à 40 hect., division adoptée par M. Gimel) Grande (plus de 40 hect.)
27 39 34
32 38 30
-
�L'AGRICULTURE.
11
montagnes des Alpes ou dans la plaine des Landes sont en réalité une moindre propriété que vingt hectares dans la plaine de Flandre. Il y a une relation étroite entre la division de la propriété et celle de la culture; mais il n'y a pas identité, parce qu'un même propriétaire peut avoir plusieurs fermiers et un même fermier réunir des terres appartenant à plusieurs propriétaires. Les enquêtes agricoles de 1862 et de 1882 (1), dont les chiffres sont loin d'être à l'abri de la critique, mais qui contiennent, surtout celle de 1882, les renseignements les plus instructifs que nous ossédions sur ce sujet, fournissent la répartition suivante : ^ir 100 exploitations d'une contenance de 40 hectares et plus, il y vait, en 1882,80 de 40 à 100hectares, 15de 100à200et5 déplus e 200.
Tableau comparé de l'étendue des propriétés.
ENQUÊTE DE
1862
ENQUÊTE DE
raoroRTioï
1882
RAPPORT
EXPLOITATION.
NOMBRE
MOPOIITIOX
par
MILLIERS.
pour 100
EXPLOITATIONS.
NOMBRE
par
MILLIERS.
pour 100
EXPLOITATIONS.
à la
SUP.TOTALE
du terr. agr. expr. par 100.
De 1 à 5 hectares 5 à 10 — 1 0 à 20 — . 2 0 à 30 — 3 0 à 40 — I lus de 40 hectares Totaux (1 ) de 1
1815 620 364 177 96 154 3226
56.3 19.2 11.3 5.5 2.9 4.8 100.0
1866 769 431 198 98 142 3504
52.2 24.0 11.3 5.7 2.8 4.0 100.0
11 12 13 10 7 45 98 (1)
Les 2 p. ) 00 qui manquent constituent la part de la très petite propriété, celle de moins hectare.
Le tableau précédent montre que les très petits cultivateurs de moins de 1 hectare occupent 2 p. 100 du territoire agricole; les petits cultivateurs (1 à 10 hect.), 23 p. 100; les cultivateurs moyens (10 à 40 hect.), 30 p. 100 et les grands 45 p. 100. Ces proportions diffèrent d'ailleurs sensiblement de celles qui résultent de la répar tition des cotes en 1884 (voir le tableau p. 9), mais ils ne sont pas en contradiction avec elles ; car il peut y avoir moins de grands cultivateurs que de grands propriétaires, puisqu'un fermier qui fait
(1) Il y a eu des enquêtes décennales agricoles faites par le ministère de l'agriculture en 1840, en 1852, en 1862 et en 1882, et une statistique sommaire en 1873. Celle de 1862 et beaucoup plus encore celle de 1882 sont des œuvres considérables.
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LA FRANCE.
de la grande culture loue souvent des terres à plusieurs propriétaires; c'est ce qui. semble résulter de l'enquête de 1882, laquelle évalue le nombre des propriétaires ruraux à 4,835,000 (1) et celui des exploitations rurales à 3,504,000 seulement. Les départements où, en 1882, les petites exploitations occupaient relativement la plus grande surface étaient la Seine (20 p. 100 des terres cultivées), le Rhône et le Territoire de Belfort (o p. 100), le Nord, le Puy-de-Dôme, la Haute-Garonne, le Gard, régions de culture maraîchère ou de vignobles. Pour les exploitations de 1 à 10 hectares, aux premiers rangs étaient encore Belfort (44 p. 100), la Seine, puis la Manche, Ille-et- Vilaine, les Charentes, le Rhône, etc. Des causes diverses produisent ce morcellement dont la répartition par département diffère sensiblement de celle qu'avait relevée l'enquête de 1862. Les petites exploitations paraissent rares, en 1882, dans les départements montagneux dont plusieurs se trouvaient eu tête de la liste de 1862 : différence qui ne provient certainement pas d'un changement dans la nature des choses, mais d'une autre manière de dresser la statistique. Les dép. qui, en 1882, avaient le plus d'exploitations au-dessus de 40hectares étaient: le Cher(73 p. 100des terres cultivées), lesPyrénées-Orientales, les Hautes- Alpes, la Corse, la Nièvre, Y Indre, Loir-etCher, les Landes, les Alpes-Maritimes, Seine-et-Marne (63 p. 100). Les grandes exploitations de 100 hectares au moins se trouvent principalement dans les départements qui avoisinent Paris : Seine, Seine-et-Marne, Eure-et-Loir, Oise, Aisne, Marne, Seine-et-Oise, Marne, ainsi que dans le Loiret, Loir-et-Cher, YIndre, le Cher, Y Allier, et dans quelques départements montagneux, Lozère, Gironde, Landes, Aveyron, Var, Hautes-Alpes, etc. Les grandes exploitations se rencontrent donc dans des conditions agronomiques presque opposées : les plaines fertiles et les maigres pâturages alpestres. Les terres sont surtout exploitées par leurs propriétaires, ainsi que le font voir les proportions suivantes de l'enquête de 1882 :
Pour 100 exploitations. Pour 100 hectares cultivés (2)
Exploitation par les propriétaires — les fermiers — les métayers
79,8 13,8 6,4 100,0
59,8 27,2 13,0 100,0
(1) Ces propriétaires sont pour la plupart compris dans le total de 8,975,000 propriétaires de maisons, la plupart des propriétés rurales comprenant une maison d'habitation. (2) Sur environ 33 millions d'hect. de culture (terres labourables, prés, vignes).
�L'AGRICULTURE.
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Le nombre des propriétaires-cultivateurs a augmenté depuis 1862 de 274,000, et celui des fermiers et métayers a diminué de -130,000. La culture simultanée par fermiers et métayers ne prédomine que dans trois départements : Sarthe, Seine-Inférieure, Mayenne. Le fermage occupe une large place en Bretagne et dans tout le nord-ouest de la France. Il est en général très rare au sud de la Loire. Le métayage est en usage surtout dans l'ouest, Mayenne, Vendée, Gironde, Dordogne, Landes, etc., ainsi que dans Y Allier et dans Saône-et-Loire. 197. lies amendements, les irrigations, 1 outillage et les engrais. — Les plantes tirent leurs aliments de l'air qui leur fournit le carbone et l'azote, de l'eau et de la terre qui fournit les sels minéraux (1). La culture doit se préoccuper, relativement aux terres, de deux choses : ramener, par. des amendements, au point convenable, la proportion des éléments dans le sol; lui restituer, par des engrais, les principes fertilisants que les récoltes lui ont enlevés. Amendements et engrais agissent souvent de la même manière. Les deux principaux amendements sont la marne, qui convient aux terrains argileux ou sablonneux, selon qu'elle est elle-même calcaire ou argileuse, et la chaux qui a pour principal effet de hâter la décomposition des matières organiques et d'aider à la formation chimique des matières azotées et de la potasse. Le sable, le plâtre, la terre calcinée sont employés aussi comme amendements. On peut amender un sol, soit en y amenant l'élément qui manque, comme on l'a fait en apportant de la marne sur certaines terres de Sologne, soit en défonçant profondément le terrain pour prendre au sous-sol l'élément qui manque au sol végétal, comme on l'a fait dans les landes sablonneuses du Bourbonnais; on y arrive aussi en donnant de l'écoulement aux eaux, comme dans les landes de Gascogne. Il y a une espèce d'amendement ou d'engrais, quelquefois factice, quelquefois naturel, qu'on appelle colmatage; une eau vaseuse
(1) On a calculé (voir Physiologie et culture du été, par M. Risler) que 40 hectolitres de froment (production très forte), récoltés sur un hectare, renfermaient, dans le grain et la paille, environ.
4600 kilogr. de carbone. 92 — d'azote. 3â — d'acide phosphorique. 25 — de chaux. 12 — de magnésie. 116 — de potasse, etc.
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LA FRANGE.
amenée sur un terrain stérile y dépose, au bout d'un certain temps, une couche de limon suffisante pour créer un bon sol végétal. H s'est produit des transformations de ce genre dans la vallée de la Romanche, dans celle de la Dives, dans la vallée de VOuveze (paluds des Gomtats où (v. p. 32) poussait la garance) et de la Burance, dans les îles du Bas-Rhône près d'Avignon. Il s'en est produit par suite des endiguements qui ont rendu à la culture des terrains autrefois submergés de la Basse-Seine, près de Caudebec. Il s'ei produit d'analogues sur les bords de la mer, dans les terres conquises sur les eaux, comme dans les prés salés du Calvados et de la Manche, dans le fertile marais de Dol qu'une suite d'efforts, de 1024 jusqu'à nos jours, a arraché aux flots et conservé à la culture, dans la baie du mont Saint-Michel, dans la baie de Bourgneuf, dans la baie de la Vire, etc. Les canaux d'irrigation fournissent de l'eau pour arroser les terres, surtout les prairies, dont elle augmente considérablement le rendement et les vignobles infestés par le phylloxéra qu'elle détruit par asphyxie. Des canaux de ce genre existent depuis longtemps dans le Vaucluse par des dérivations de la Sorgues et par les canaux de Craponne et des Alpines. En 1852 a été commencé le grand canal de Carpentras dont les travaux ont été interrompus depuis 1879 et qui n'arrose guère jusqu'ici que 1500 hectares. Les irrigations des Landes datent de 1865 ; celles des Hautes-Alpes, de 1867 ; celles de la Haute-Vienne, aménagées à l'aide des nombreuses sources d'un sol granitique et des réservoirs dits « pêcheries », de 1870 ; les canaux du Forez, de Gap, du Verdon,de Pierrelatteel de la Bourne, ceux de la Siagne, de la Vesubie, et du Foulon (AlpesMaritimes) et celui deManosque sont construits en totalité ou en partie, De nombreux canaux, s'embranchant sur le canal du Midi, arrosent les vignobles de l'Aude et de l'Hérault. Un double canal du Rhône, celui de la rive gauche, s'étendant de Condrieu à Bedarrides, et celui de la rive droite, complété par le canal de la Cèze et portant ses eaux jusqu'à Béziers, est en projet. De 1862 à 1882, la superficie des prairies irriguées a augmenté de 552,000 hectares, L'agriculture a fait, depuis un demi-siècle, de grands progrès relativement à l'outillage et aux engrais. L'un et l'autre font partie du capital d'exploitation. L'outillage agricole s'est en grande partie transformé et se transforme encore ; les outils en fer ont remplacé dans beaucoup de cas les vieux outils en bois; les charrues se sont diversifiées et, par suite d'ingénieux perfectionnements, donnent un travail plus régu-
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lier, plus rapide et permettent des labours plus profonds; les herses et les rouleaux se sont améliorés aussi ; les machines se sont ntroduites jusque chez le petit cultivateur et augmentent chaque année en nombre : semoirs, râteaux à cheval, moissonneuses ou faucheuses, faneuses, batteuses et vanneuses, hache-pailles, etc. ; les machines à vapeur, locomobiles, se sont multipliées et fournissent la force nécessaire pour imprimer le mouvement à ces machines. Cette culture à la mécanique, qui n'a guère commencé en France qu'après l'Exposition universelle de 1853, est la conséquence, d'une art, des progrès de la science et de la richesse; d'autre part, de la herté croissante de la main-d'œuvre qui a poussé les cultivateurs remplacer les bras par des machines (1). L'enquête agricole de 1882 marque sous ce rapport un progrès rès sensible sur 1862, ainsi que le montre le tableau suivant :
Machines à vapeur, fixes ou locomobiles.. | Charrues I Herses à cheval Machines à battre Semoirs mécaniques •! Faucheuses mécaniques I Moissonneuses mécaniques Faneuses et râteaux à cheval 2.849 9.288 3.206.424 3.267.187 25.846 195.410 100.733 211.045 10.853 29.391 9.442 19.147 8.907 16.025 5.649 27.364
1862 1882
C'est dans le nord, l'est et l'ouest qu'on trouve le plus de mahines. Les engrais sont : 1° Lés engrais de ferme, qui se produisent et se consomment le plus souvent sur place : engrais en vert, consistant en plantes qu'à 'époque de leur floraison on enfouit en terre par un labour; fumier, provenant de la litière des animaux à l'écurie et à l'étable ou du
(1) Avec la faucille un homme moissonne par jour un champ de blé de 15 à 20 ares ; avec la sape, 30 à 35 ; avec la faux à râteau, 50 à 60. Une moissonneuse, avec deux chevaux et deux hommes, moissonne de 3 à 4 hectares par jour. Le travail de la moissonneuse revient, tout compris, à 10 francs par hectare et par jour. Les moissonneurs, vers 1851, prenaient, dans l'Ile-de-France, 10 à 11 francs par hectare ; en 1885,22 à 25 francs ; de là l'intérêt qu'ont maintenant les cultivateurs à employer des machines. — Le dépiquage (battage), à l'aide de boeufs ou de chevaux tournant et piétinant les épis sur l'aire, était encore Usité, il y a une quinzaine d'années, dans le sud de la France ; on estime qu'il revenait à 2 francs l'hectol. et qu'il occasionnait un grand déchet; le battage au fléau, usité dans le Nord, parce qu'il peut se. faire en grange, pendant l'hiver, à l'abri de la pluie, coûte 1 fr. 50 à 2 francs et est un travail lent qui ne donne, par homme et par jour, que 2 hectol. Les bonnes machines, avec une force de 7 chevaux, en rendent plus de 100, au prix de 30 à 50 centimes l'hectol.; là où domine la petite culture, des entrepreneurs se chargent du battage mécanique à raison de 40 à 60 centimes.
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LA FRANCE.
séjour des animaux sur le terrain. Ce fumier est le plus complet et ordinairement le meilleur des engrais, quand il est bien préparé. •2° Les engrais commerciaux, que les cultivateurs achètent à l'industrie ou au commerce : poudrette et engrais flamand, cendres de bois et d'écobuage, noir animal, boues des villes, tourteaux; tangue des bords de l'Océan, qui, dans la Basse-Normandie seule, donne par an environ 3 millions de mètres cubes et qui n'est pas moins exploitée en Bretagne; varechs; faluns de la Touraine; guano, ou fiente de certains oiseaux, sous un climat sec qu'on'tire surtout d'Amérique; corne, chiffons et, en général, tous débris ou déjections, résidus de fabriques, quels qu'ils soient, provenant de végétaux ou d'animaux (1). Il faut ajouter à cette liste les engrais chimiques, composés de sels divers et recherchés surtout pour leur azote, qu'on emploie surtout daus la région du nord : le nitrate de soude que l'on importe, le sulfate d'ammoniaque provenant des usines à gaz, les sels dépotasse importés de Stassfurth (Prusse), les phosphates et superphosphates et les dérivés de l'ammoniaque qui jouent aujourd'hui un rôle important en agriculture. 198. i/empioi du territoire agricole. — Le territoire agricole est employé à des cultures diverses; cet emploi varie avec la qualité des terrains, les perfectionnements de la culture et suivant ls demande des produits. Le ministère des finances (direction générale des contributions directes) et le ministère de l'agriculture ont plusieurs fois procédé à des évaluations de la superficie des cultures (nous avons déjà fait usage de ces documents en traitant de la division de la propriété et de l'exploitation). Les résultats obtenus par les deux administrations ne concordent pas complètement, non seulement parce que les époques sont différentes, mais auss parce que les procédés d'informations le sont; dans l'ensemble, L écarts sont néanmoins peu considérables et la diversité même des méthodes qui aboutissent à des totaux peu différents est un garantie d'exactitude. Le premier résultat est celui du cadastre. Cette opération, déji
(1) Les importations de guano et autres engrais ont considérablement au; menté de 1853, où elles n'étaient que de 4,600,000 francs (« commerce spécial' voir le livre VIII), j usqu'en 1876 où elles se sont élevées à 40,700,000. La dimi notion du guano dans les lieux d'extraction et la crise agricole en France o réduit cette importation jusqu'à 9,700,000 francs en 1883. Mais la consommi tion des phosphates a augmenté dans le même temps (voir plus loin). L'on quête de 1873 évalue à HiO millions détonnes (un milliard de quint.) le poi du fumier de ferme employé en France. Ce n'est là qu'une évaluation exlr mement vague.
�L'AGRICULTURE.
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prescrite par le décret du 25 novembre 1790 et indiquée comme facultative dans celui du 28 août 1791, fut commencée d'une manière sommaire, par « masses de culture » dans un certain nombre de communes en vertu des arrêtés consulaires des 30 juin 1802 et 20 octobre 1803; puis, à la suite de la loi du 15 septembre 1807, entreprise par parcelles pour tout le territoire français. A la fin du premier Empire, il n'y avait encore que 9,000 communes (du territoire actuel de la France) cadastrées. Interrompu plusieurs fois et contesté au sujet de l'exactitude de ses évaluations du revenu, le travail (qui a coûté 150 millions de francs) n'a été achevé qu'en 1850 pour le continent, en 1858 pour la Corse et en 1876 pour le territoire annexé des Alpes-Maritimes (1). La loi de finances de 1850 autorisa les communes dont le cadastre datait de plus de trente ans àvle reviser à leurs frais. En 1851-1853, une nouvelle évaluation dé la contenance imposable fut faite, en vue d'une réforme de l'impôt foncier qui est restée à l'état de projet. De 1879 à 1881, une troisième évaluation a été faite par l'administration des contributions directes en exécution de la loi du 9 août 1879(2). Le tableau ci-joint contient les résultats par dép. du cadastre et de l'évaluation de 1879-1881 et les totaux pour la France entière de l'évaluation de 1807-1858 (3). En comparant ces deux évaluations, on voit que, dans l'ensemble, lajsuperficie des terres labourables et des bois a augmenté, surjfift aux dépens des landes et pâtures. Le tableau suivant et la figure (n° 111) qui l'accompagne font connaître la répartition générale des cultures aux deux époques. Les enquêtes décennales du ministère de l'agriculture ont eu lieu en 1840, 1852, 1862, 1873 et 1882. Celle de 1873 a été très sommaire. Les résultats généraux en sont consignés dans le ta,au (p. 21), et les résultats par département de la contenance Dosable par nature de culture dans le tableau (p. 18-20).
(1) Pour la Savoie et la Haute-Savoie l'administration se sert encore de l'ancien cadastre sarde jusqu'à ce que le nouveau cadastre soit achevé. (2) Voir la note de la page 2 du premier volume. (3) 11 est bon de faire remarquer que la superficie du territoire imposable qui fait l'objet du tableau suivant n'est pas la même que la superficie totale. Ainsi le département de la Savoie a une superficie totale d'environ 576,000 hectares, tandis que le total des nombres portés au tableau pour ce département est à peine de 466,000 hectares.
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II. —
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Étendue comparée du territoire agricole en milliers d'hectares.
(D'après les statistiques décennales de l'agriculture).
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Prairies naturelles et vergers. Herbages pâturés
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1873.
25.227 26.786 27.569 26.301 26.018 49.20 4.198 5.057 5.021 4.224 4.957(1) 7.78 » » » » 3.24 1.711 1.972 2.191 2.321 2.583 2.197 4.15 1852. 8.805 8.600 9.317 8.357 94.55 17.88 82.25
(1) Les herbages pâturés paraissent avoir été confondus avec les pâturages dans les autres statistiques. Les chiffres d'une même statistique ne sont d'ailleurs pas groupés de la même manière dans tous les documents. Pour 1840 et 1862, nous avons reproduit la statistique de 1882 (p. 161 de l'introduction). En 1882, les prés naturels comptaient pour 4 115 000 hec1882. tares et les vergers pour 842 000. (2) Nous avons dit dans le livre Ier, p. 2, que la superficie de la France n'est pas la même dans toutes les publications officielles.
Voici, d'après l'enquête de 1882, le détail des superficies cultivées exprimé en 100es de la superficie totale de la France :
28,56 Vignes Céréales 4,15 Autres grains (pois, fèves, hariPrés naturels et partie des ver0,65 cots, lentilles, etc.) gers 7,78 2,53 Herbages pâturés Pommes de terre 3,24 0,97 Bois et forêts Cultures industrielles 17,88 Cultures fourragères (prairies arPartie des vergers, parcs, jartificielles, prés temporaires, dins, etc I, 59 racines, etc.) 8,79 Total des cultures permanentes Jardins potagers et maraîchers. 0,81 non assolées 34,64 Jachères 6,89 Landes, pâtis, bruyères 7,35 Total des terres labourables... 49,20 Terrains rocheux et m ontagn eux, incultes 3,76 Terrains marécageux 0,62 Tourbières 0,09 Total de la superficie non cultivée II, 82 Total du territoire agricole. 95,66 Superficie de la France 100,10
Les statistiques du ministère des finances et celles de l'agriculture, quoiqu'elles ne concordent qu'imparfaitement, parce qu'elles proviennent de sources différentes d'information, montrent qu'il
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LA FRANCE.
y a eu un progrès général depuis 1840 clans l'utilisation des terrains. Lorsqu'on tient compte des changements survenus dans ce SUPERFICIE COMPAREE
par nature de propriétés
3.75O.Ç00"7.500.000 11.250.000 15.000.000 18.750.000 22.S0O.OO0 25 250 000 H£CTAReS
■oô'.3o(?\. ■i&Sùof
702. S:
Contenance Augmenteiio
d'après ZaJVotiveUeÉvaluation,
I
I Diminution
Fig. ni, — Superficie comparée du territoire agricole par nature de culture (les parties ombrées et noires représentent les superficies actuelles; les parties en blanc représentent l'eicédent des évaluations anciennes du cadastre sur les actuelles; les parties en noir, l'excédent des évaluations actuelles sur les anciennes).
territoire (augmentation en 1860 et diminution en 1871), on voil
�L'AGRICULTURE.
23
ar le détail (qui ne figure pas sur le tableau précédent) que la uperficie en céréales a légèrement augmenté (de 3,7 p. 100) depuis 1840, mais diminué depuis 1862 (de 3,3 p. 100, tandis que la perte totale de territoire n'a été que de 2,6 p. 100) ; que celle Ses pommes de terre (45 p. 100), des grains alimentaires autres ue les céréales (48 p. 100) et surtout celle des prairies artificielles 124 p. 100), des fourrages annuels et des racines (344 p. 100) et :elle des betteraves (314 p. 100) ont fait des progrès sensibles, andis que les autres cultures industrielles (lin, chanvre, colza, etc.) Éont en diminution (32 p. 100) et que la jachère perd du terrain 1 million et demi d'hectares, soit 46 p. 100). Les landes et terrains ncultes ont diminué de près de 700,000 hectares, c'est-à-dire de lus de 10 p. 100. Les vignes avaient gagné beaucoup de 1840 , 1862 ; quoiqu'elles aient perdu entre 1862 et 1882, elles sont ncore en gain (11 p. 100 sur 1840). Les forêts semblent aussi avoir agné (voir fig. 111). Entre l'époque de la confection du cadastre et l'évaluation nouelle de 1879, les labours ont gagné du terrain, principalement lans le centre de la France {Allier, Cher, Loiret); en Bretagne (Finistère, Côtes-du-nord, IIle-et-Vilaine, Loire-Inférieure); dans Bt région du nord (Pas-de-Calais, etc.); dans la Provence (Bouchesdu-R/tâne, Var) et dans le Gard; ils en ont perdu dans plusieurs dép., où l'on a renoncé à ensemencer des terres ingrates, comme l'Aude et la Gironde. Les herbages ont augmenté surtout ' dans la Normandie [Seine-Inférieure, Orne, Manche, Calvados), dans la Loire-Inférieure, la Loire, la Nièvre, où une humidité suffisante a permis de développer l'élevage des bestiaux et dans la ffilaine de ld.Crau (Bouches-du-Rhône). Jusqu'en 1880, les vignobles Hvaient gagné, surtout dans la plaine de la Méditerranée (Aude, ■Pyrénées-Orientales) ; dans le Rhône et Saône et-Loire, dans la ■allée de la Garonne {Gers, Gironde, Tarn, Lot, Lot-et-Garonne) ; Bans la Vienne, Indre-et-Loire, Loir-et-Cher. Pendant ce temps, WVaucluse, le Gard, la Drôme, les Bouches-du-Rhône ont perdu, par ■es ravages du phylloxéra, la plus grande partie de leurs vignoblesml, depuis 1879, le désastre s'est beaucoup aggravé; ceux des ■ép. voisins de Paris, Seine-et-Oise, Seine-et-Marne, ont aussi perdu (50 p. 100 environ) depuis que le transport des vins est devenu plus facile. Les bois ont diminué dans l'Allier, le Gers, la Loire-Inférieure, e Nord, l'Oise, le Pas-de-Calais, la Seine-Inférieure, la Somme e Tarn, devant des cultures plus lucratives ; ils ont considérable-
�24
LA FRANCE.
-
ment augmenté dans la Gironde et les Landes par les plantations de pins maritimes, dans Loir-et-Cher et la Haute-Loire. Les landes et terres vagues ont partout perdu : notamment dans Y Allier, le Cher, les Côtes-du-Nord, le Finistère, la Gironde, llle-et- Vilaine, Ylndre, Indre-et-Loire, les Landes, Loir-et-Cher, la Loire-Inférieure, le Loiret, la Manche, la Mayenne, le Morbihan, le Puy-deDôme, les Deux-Sèvres, le Tarn, le Far, Vaucluse, la Vendée, la Vienne, la Haute- Vienne, les Vosges. Les départements qui, de 1862 à 1882, ont le plus réduit la jachère, sont les Deux-Sèvres (85,000 hectares), la Fendee, les Côtes-duNord, le Puy-de-Dôme, Y Allier, la Sarthe, Saône-et-Loire, Yonne (48,000 hectares). 199. Lies régions agricoles. — D'après le climat, le sol et la culture, on peut diviser la France soit en neuf ou en dix régions, comme l'a fait souvent l'administration (1), soit en treize régions, comme nous le faisons ici.
AU NORD-OUEST ET AU NORD :
1° La région de l'ouest comprend 7 départements. La Bretagne (5 dép.), dont le sol granitique est assez bien cultive sur les côtes grâce aux engrais que fournit la mer (v. p. 16), présente, au centre, de vastes landes où paît, au milieu des bruyères et des ajoncs, un nombreux bétail: chevaux de petite et de grande race, sobres et robustes; petites vaches donnant un lait excellent. La vallée de la Basse-Loire, qui dépend de la Bretagne, l'Anjou (1 dép.), qui y fait suite, et le Bas-Maine (dép. de la Mayenne) sont des contrées de riche culture, favorisées par le climat, ei rendant, sauf sur quelques plateaux de médiocre qualité et dans quelques parties marécageuses comme le marais de la GrandeBrière, d'abondantes récoltes de céréales et de fruits. Le froment et les légumes, la vigne dans la vallée de la Loire, le sarrasin, Vorge, le chanvre et le lin, les prairies, le pommier à cidre presque partout, les chevaux, les bœufs, les porcs et les abeilles sont les produits les plus caractéristiques de l'agriculture de cette région.
(I) Ua arrêté ministériel du 18 septembre 1885 a divisé la France en six circonscriptions de concours régionaux, la première comprenant les dép. du nord, la seconde ceux de l'ouest, la troisième ceux de l'est et de la plaine du centre, la quatrième ceux du sud-ouest, la cinquième ceux du Massif central, la sixième ceux du sud-est.
�L'AGRICULTURE.
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Tableau par département des diverses catégories de territoire, évaluées en 100es de la superficie totale.
SUPERFICIE CULTIVÉE.
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-5 O TERRES NON ASSOLÉES.
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TERRES
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(Cultures permanentes).
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Ain Aisne Allier Alpes [Basses-) Alpes (Hautes-) Alpes-Maritimes Ardèche Ardcnnes Ariège Aube Aude Aveyron Bouches-du-Rhône.... Calvados Cantal Charente Charente-Inférieure ... Cher Corrèze Corse Côte-d'Or Côtes-du-Nord Creuse Dordognc Doubs Drôme Eure Eure-et-Loir Finistère Gard Garonne (Haute-) Gers Gironde Hérault Hle-et-Vilaine Indre Indre-et-Loire Isère Jura Landes Loir-et-Cher Loire
'29 ■19 SI 10 S
3.1 13 8 2 0 20.9 32.5 72 2 0.5 4 9 3 2 13.1 35 7 67 3 2.1 10 3 0 9 11.4 10 8 21 6 1.3 3 5 4 9 17.0 ■ 7 8 16 3 0.9 2 9 12 3 25.3 fi 5 6 12 2 4.5 1 G 5 0 23.3 2.2 7 4 2 G 18.fi 1S 10 5 29 32 24.0 56 i 0.1 9 7 1 4 2(1.8 17 12 2 .9 8 3.1 7 7 0 4 34.8 25 3 Ci 0 3.1 5 3 0 2 20.4 38 14 12 n •.'6 3 26.5 1 7 1 2 9.6 19 9 9 39 4 2.3 7 fi 3 8 9.8 IG 4 12 2 28 6 2.2 2 1 4 8 14.0 31 5 18 4 49 9 . » 10 2 19 1 6.7 18 0 11 9 29 9 0.1 16 9 18 2 14.5 34 6 23 1 57 7 6.7 10 6 0 0 14.8 32 6 21 4 54 0 12.3 10 9 1 7 11.7 31 9 29 9 Gl 8 2.0 8 6 1 1 18.3 18 3 10 5 28 8 2.6 13 2 5 7 20.0 11 2 30 2 41 4 2.0 1 6 4 9 21.0 :il 7 20 2 51 9 3.9 6 6 1 3 29.0 8 1 0 6 4.8 » 44.4 22 1 Gfi 5 12 1 12 0 6.4 » 27 5 21 5 4:) 0 23 3 16 4 39 7 10.3 7 5 0 4 22.0 17 5 18 4 35 9 1 3 13 4 7 8 25.7 21 4 19 3 40 7 1.8 2 7 1 5 28.2 3 8 2 9 19.0 36 4 26 g 63 2 49 2 32 9 82 1 0.2 3 0 0 3 10.4 6 6 1 1 5.0 29 4 17 9 47 3 ' » 1C 7 14 3 31 0 3.1 2 1 3 9 21.4 40 5 17 3 57 8 11.6 6 1 1 0 14.8 32 3 20 6 52 9 19.8 9 5 0 3 8.5 13 7 8 1 21 8 15.7 7 8 0 5 35.9 14 3 19 1 33 2 11.1 1 6 2 9 13.7 50 'i 19 5 69 9 ■ ' '»''. 10 8 0 C 6.9 34 9 28 1 63 0 3.8 8 4 2 4 12.8 31 8 25 4 57 2 10.0 5 3 0 3 17.2 24 9 14 8 39 7 3.6 6 3 1 5 21.8 19 5 16 7 36 2 3.8 9 7 4 1 31.4 14 9 3 5 IS 4 2.3 2 4 0 3 56.1 35 6 24 1 59 7 6.5 4 4 0 6 21.0 29 9 23 2 53 i 3.4 13 6 3 3 13.8
8 16.2 46 0
7 6 8 5 G 7 1 6 7 3 5
0.3 1.2 0.4 0.8 )) 5 5 8.6 0.9 0.1 0 3 0.3 4.7 7.1 8.2 2.1 0.8 0.1 0.3
»
5.7 0.4 1.0 0.2 5.8 0.8 2.2 5.4 0.1 0.9 10.4 0.6 0.1 0.2 3.3 0.3 0.4 0.4 1.1 0.3
» 0.2
0.4
86 1 9 6 95. 7 4.3 95 1 1 4 96. 5 3.5 92 4 2 '.) 95. 3 4.7 49 1 40 8 89. 9 10.1 86. 1 13.9 57 7 28 52 1 40 G 02 I 7.9 68 G 26 6 95.2 4.8 95 0 1 8 96. 8 3.2 75 9 23 4 99 3 0.7 93 3 4 0 97. 3 2.7 ER I OT E i 65 6 29 9 95.5 4.5 67 6 28 9 96.5 TERRITi 3.5 NAGR O 58 8 23 4 !I2. 2 7.8 94 1 1 8 95.9 4.1 81 7 15 5 97 2 2.8 91 2 5 5 96.7 3.3 90 7 5 0 95 7 4.3 92 1 3 6 95 7 4.3 70 3 26 6 96. 9 3.1 76 6 20 6 97 1 2.8 93 1 3 8 96 9 3.1 81 0 13 8 94 8 5.2 79 7 17 4 97 1 2.9 85 7 10 9 96 6 3.4 84 9 12 3 97 2 2.8 77 1 1S 9 96 0 4.0 96 5 3.5 94 3 2 96 1 0 7 96 8 3.2 60 9 34 2 95 1 4.9 71 9 23 8 95 7 4.3 91 9 4 7 96 6 3.4 91 1 5 4 9G 5 3.5 81 9 17 0 98 9 1.1 64 0 30 6 94 6 5.4 88 5 7 2 95 7 4.3 90 8 6 2 97 0 3.0 90 4 4 5 94 9 5.1 74 0 18 .3 01 9 8.1 85 5 11 .7 97 2 2.8 "9 5 18 .3 97 8 2.2 92 4 3 .9 9 G 3 3.7 87 6 8 .0 05 6 4.4
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LA FRANCE.
ferme, chevaux, bœufs, porcs el volailles, caractérisent ragricultur de cette région. 3° La région du nord comprend 8 départements. L'IIe-de-Franc (o dép.) est un pays de grande et de moyenne culture, avec deplateaux peu élevés et des plaines généralement fertiles, comni; le Vexin français, le Soissonnais, la Brie. Sur certains points cepeiv dant le sable et le gravier dominent et ont motivé la conservation des forêts. L'Ile-de-France renferme des vallées riches en prairies; en bosquets d'arbres, en maisons de plaisance et quelques coteau qui portent de la vigne; elle produit des céréales, des planta industrielles, et, en outre, des légumes et des fruits en abondant, destinés à l'approvisionnement de Paris, dont les chemins de fe lui ont cependant enlevé le monopole ; la crise agricole sévi d'ailleurs aujourd'hui sur ses fermes à blé. La Picardie (i clép.j et l'Artois (1 dép.) sont principalement des plateaux bien cultivé; bien fumés, couverts de grandes fermes, surtout dans le Santem avec des prairies tourbeuses dans le fond des vallées. La Flandr (1 dép.), une des plaines tertiaires et quaternaires les plus riche: d'Europe, renommée depuis longtemps pour le bon aménagemeni de ses cultures, est fertile en céréales, en prairies naturelles, en plantes industrielles, surtout en betteraves et en lin; les terrain: 1 du Hainaut, de formation plus ancienne, sont moins fertiles. Ls culture de la betterave a été très profitable aux dép. du noril| et de 1860 à 1875 le revenu des propriétaires y a beaucoup augmenté (de 50 à 100 p. 100). C'est incontestablement la région qui donne le plus de froment et de méteil, d'avoine, de betteraves, di légumes; le colza, le chanvre et le lin dans les dép. septentrionam où ces cultures sont cependant en décadence, les prairies artim cielles, ainsi que les chevaux et les ânes, la volaille partout, les bêtes à cornes dans la Flandre et l'Artois, les moutons dans VU» de-France caractérisent l'agriculture de celte région, dont les terres de labour rapportent en moyenne beaucoup plus que celles des autres régions.
AU NORD-EST !
4° La région du nord-est, réduite par les malheurs de 1870-1871,, comprend 4 départements. Les Ardennes (1 dép.) sont un pays dans lequel dominent les plateaux boisés ou tristement nus, entre lesquels s'allongent des plaines et des vallées bien cultivées. La Lorraine (3 dép.), dans la plaine de la Moselle, qui commence à s'élargir dans le département de la Meurthe, offre toute l'ap-
�L'AGRICULTURE.
29
parence de la richesse, avec ses vignes sur les coteaux et ses prairies artificielles dans les fonds, avec ses chevaux et ses nom'jflux porcs; elle est bornée, à l'ouest, par l'étroite vallée de la se et par ses plateaux peu propices aux céréales, mais abonts en bois; à l'est, par la chaîne des Vosges, qui élève ses pes arrondies, toutes couvertes de pâturages et de magnifiques ts. Sur le revers oriental de cette chaîne est l'Alsace avec sa tureuse plaine, perdue pour la France en 1871. Nulle part la me de terre n'est plus cultivée ; les bois y occupent le tiers sol; il faut citer, en outre, l'orge, l'avoine, les prairies natu'es des Vosges, les vignes des coteaux de la Meuse et de la Moselle, houblonnières, les porcs et les chevaux au nombre des traits jactéristiques de la région. C'est une de celles où la valeur de la e a le moins augmenté depuis un demi-siècle (5 à 6 p. 100). 0 La région du centre-nord comprend 7 départements et le itoire de Belfort. La majeure partie de la Champagne (dép. la Marne, de Y Aube et de la Haute-Marne) en dépend; ses plaines crayeuses, désignées sous le nom de « savarts » et formant hampagne-Pouilleuse, sont arides et rebelles à toute autre [nde végétation que celle du pin sylvestre ; mais elles sont aujourd'hui en partie domptées par les amendements et elles ont toujours rt deux abondantes sources de revenu : la laine de leurs mérinos e vin des coteaux de Reims et à'Épernay. Au contraire, dans assigny et en général sur le bord des rivières, la terre est fersur les plateaux de Y Aube et de la Haute-Marne, le terrain, é de calcaire jurassique, est couvert de grandes forêts. Cette Jon comprend aussi une partie de la Bourgogne (dép. de )pnne et de la Côte-d'Or) : la Basse-Bourgogne (1) avec ses plax boisés ou cultivés, ses longues lignes de coteaux plantés en jnes et, au pied des coteaux, ses riantes vallées ; la Haule-Bourne avec la plaine de la Saône couverte de prairies et de moiss et, à l'ouest de la rivière, les vignes qui descendent des IjBeaux si renommés de la Côte-d'Or jusque dans la plaine; la majeure partie de la Franche-Comté (dép. du Doubs et de la Haute■5»e, auxquels se rattache le territoire de Belfort) avec les baux et les plateaux boisés des Faucilles, les vertes prairies des ites vallées qui débouchent dans la plaine de la Saône, et la ion du Jura, dont les terres de labour appartiennent surtout petite culture. Le sol labourable y est cultivé avec soin. Le
Le sens géographique des mots Haute- et Basse-Bourgogne n'est pas bien déterminé (v. p. 37).
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LA FRANCE.
paysan du Jura, comme celui des Cévennes, soutient sa terre sur les pentes avec des murailles de pierres sèches ; quand les orages ou les neiges l'entraînent dans la vallée, il la charge sur ses épaules et la remet en place. Sur les plateaux, le seigle et les pâturages dominent et se mêlent à de belles forêts de sapins et d'épicéas, Les vaches fournissent le lait dont on fait le fromage de gruyère, Le méteil, Y avoine, Y orge jouent un rôle important dans celte région; les vignobles en sont une des principales richesses; le mais se montre dans la vallée de la Saône ; les forêts, les prairies naturelles, les bœufs, sont en grand nombre sur les plateaux du Jura, les moutons dans la plaine de Champagne.
AU SUD-EST :
6° La région de l'est comprend 7 départements. Celui du Juré comme le reste de la Franche-Comté, a ses forêts, ses pâturages^ ses boeufs, et, sur les coteaux regardant la plaine de la Saône il produit d'assez bons vins. La Bourgogne méridionale (dép. à Saône-et-Loire et de l'Ain) renferme : dans la partie montagneuse, les pâturages du Charollais et leurs boeufs renommés; sur les coteaux qui descendent vers la Saône, les vignobles du Maçonnait: dans la plaine, les prairies, le froment, le maïs et le sarrasin, avet le gros bétail et les volailles de la Bresse; les prairies du Bugeyiï du pays de Gex, région montagneuse; plus au sud, les étangs pois-l sonneux, malsains, mais en partie desséchés aujourd'hui des Domhi et enfin les pâturages du Jura. Le Lyonnais (2 dép.) offre l'oppo-, sition des âpres montagnes du Forez et du Lyonnais, avec leurs pâturages, leurs châtaigniers, et de la plaine, un peu marécageuse mais bien cultivée du Forez; entre les deux chaînes et suri le versant qui domine la Saône et le Rhône, règne une longi»; suite de vignobles. La Savoie (2 dép.) est une province toute hé-l rissée de hautes montagnes dont les flancs portent des forêts èl sapins, des pâturages alpestres dits « alpes » ou « montagnes I gruyère », des châtaigniers et, plus bas, des noyers; dans leJ vallées, où l'hiver est rude et l'été chaud, la petite culture domine; le paysan cultive la vigne et le froment, et élève du bétail, de| chèvres et des abeilles. Le froment, le maïs, le sarrasin, le colza, il chanvre, les prairies naturelles, la vigne, les bœufs, les porcs et la volaille caractérisent principalement la partie riche de cette région, c'est-à-dire la plaine de la Saône et de la Bresse. La valeur de li terre a peu augmenté en général dans l'est depuis cinquante ans,
�L'AGRICULTURE.
31
7° La région du sud-est comprend 6 départements. Le Dauphiné dép.) appartient aussi en grande partie à la région alpestre, ec des montagnes, ici couvertes de neiges et de rocs, comme ns le massif de Pehoux, là parées de vastes forêts et de pâtuges, comme dans le massif de la Grande-Chartreuse, ailleurs solées et nues, comme dans le Dévoluy; mais il a quelques vallées s fertiles, comme le Graisivaudan où viennent le sarrasin, le janvre, le mûrier et la vigne, et la vallée du Rhône, riche en 'mers et en vignes ; à l'est du fleuve, sont les plaines bien cultives du Viennois et du Valentinois. Le Vivarais (1 dép.), paré Halement de vignes et de mûriers plantés en terrasses étagées Sr les flancs de la montagne, est froid et triste sur les hauts plaBLUX, ainsi que le Velay (1 dép.), qui a aussi le caractère alpestre H dont les montagnes sont même plus âpres que celles du DauHliné et plus ravagées par les torrents ; ses montagnes se dénu:Snt de plus en plus et se dépeuplent ; néanmoins, sous un climat Mis méridional, l'amandier et l'olivier fleurissent dans les vallées 3 cette région. Indépendamment du mûrier et de la vigne, qui caractérisent surtout la vallée du Rhône, et des châtaignes qui appartiennent aux dép. de l'ouest, des pâturages alpestres et du chanvre qu'on recueille dans ceux de l'est, la pomme de terre, les abeilles et surtout les chèvres caractérisent l'agriculture de la réflBn ; elle est celle où les terres labourables occupent relativement la moindre surface. La région du sud comprend 8 départements. La partie fran■Mse du comté de Nice (1 dép.) et la Basse-Provence (2 dép.) sont ■t sillonnés de montagnes, dont les unes sont nues et dont les «très portent en haut des forêts d'épicéas et de de mélèzes et, plus wm, des forêts de chênes-lièges ou de pins d'Alep brûlés du soleil Hclé. Sur les rivages que baigne une mer azurée et dans les chaudes vallées qui jouissent du climat de l'Italie méridionale, sont des Ss d'oliviers, d'amandiers, de mûriers, d'orangers, de citronniers odorants et parfois de palmiers-dattiers qui se dressent au-dessus «moissons, des légumes et des fleurs (jasmins, rosiers, violettes). ■Ps des bouches du Rhône, sont la Crau, plaine de cailloux roulés, BKhc et nue l'été, couverte, l'hiver, d'une herbe fine que broutent le| nombreux troupeaux de moutons descendus des pâturages alpestres, et la Camargue, terre de limon sans cailloux, où paissent d'immenses troupeaux de boeufs et de chevaux à demi sauvages. Camargue, à cause de son peu d'altitude, est exposée d'une aux débordements des deux bras du Rhône, d'autre part aux
III
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LA FRANCE.
envahissements de la mer quand le vent souffle du sud; elle est par suite marécageuse et insalubre; des endiguements, des dessèchements et des canaux d'irrigation ont permis sur certains points la culture, même celle de la vigne et amélioré l'état de la contrée. Les Comtals(l dép.), dont d'habiles irrigations ont depuis longtemps fait un jardin comparable à la Lombardie, ont vu leur richesse très compromise par le phylloxéra et par la disparition de la culture de la garance (1) ; mais ils ont trouvé une sorte de compensation dans la truffe. Le Bas-Languedoc (3 dép.), qui borde la Méditerranée, présente quatre zones très différentes de culture : dans les Cévennes, des pâturages souvent maigres, comme les Garrigues] des mûriers et des vignes sur les pentes ; dans la plaine, d'immenses champs de vignes entremêlés de cultures de céréales, de mûriers et d'oliviers ; sur la côte, des lagunes dont les roseaux fournissent de l'engrais à la plaine et où l'on a planté des vignes. Le Iloussillon (1 dép.) est renommé pour ses oliviers et ses vins riches en alcool. Ce sont les cultures du Midi qui caractérisent cette région : partout la vigne, le mûrier et l'olivier; à l'est, Yoranger et le citronnier ; peu de céréales, très peu de prairies, partant peu de bétail, mais des chèvres, des ânes et des mulets. 9° La Corse (1 dép.) forme une région particulière, très montagneuse, et qui, à part ses forêts, ses vignes, ses ânes et ses mulets, produit peu.
AU SUD-OUEST :
10° La région du sud-ouest comprend 8 départements. Le comlè de Foix (1 dép.) a les caractères pyrénéens : de hautes crêtes de montagnes parallèles, rocheuses ou boisées, encadrant d'étroites vallées et leurs vertes prairies ; au nord, une plaine propice au maïs. Une partie du Languedoc (dép. de la Haute-Garonne), qui a aussi ses pâturages pyrénéens et sa belle plaine tertiaire du Toulousain, est un des greniers du Midi. La majeure partie de la Guyenne et Gascogne (dép. des Hautes-Pyrénées, du Gers, de Tarn-et-Garonne, de Lot-et-Garonne et des Landes) fait partie de cette région; la partie méridionale, appartenant aux Pyrénées, est occupée par des, montagnes et des pâturages ; elle comprend Y Armagnac, avec sa fertile campagne d'Auch et ses lignes de coteaux monotones disposé:; en éventail et tout couverts de vignobles productifs, et la vallée è\ la Garonne, qui rivalise avecle Toulousain par ses riches moissons,
(1) Par suite de la découverte (vers 1850) d'un procédé de fabrication indus- I ti'ielle de l'alizarine.
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Rndant que les coteaux qui la bordent ou qui bordent les vallées B ses affluents donnent des vins plus abondants que fins. L'extréBité.occidentale de la Gascogne, au delà des vignobles de la Chausse, ne présente plus jusqu'à la mer que la plaine unie des Landes, yec son sous-sol imperméable, son sol marécageux et ses immenses antations de pins maritimes; le territoire des Landes a, depuis un mi-siècle, plus que doublé de valeur par les plantations de pins. Béarn (1 dép.), montagneux au sud, possède les belles prairies du ys basque, des vallées et des plaines fertiles en maïs. Le maïs est écisément, avec la vigne, la culture la plus caractéristique de cette gion; c'est aussi, dans la plaine de la Garonne, une région caracrisée par le froment, les légumes, le lin, le tabac et la volaille, r les forêts et les abeilles dans les Landes, par les mulets, les es et les moutons dans la montagne. 11° La région du centre-ouest comprend 8 départements. La rtie septentrionale de la Guyenne (dép. de la Gironde et de la rdogne) renferme le Mécloc et le Bordelais, avec leurs vignobles nommés dans le monde entier et les vignobles moins célèbres, lais très productifs du Libournais et du Périgord, avec les planreuses vallées de la Dordogne et de ses affluents. L'A.ngoumois la Saintonge (2 dép.) présentent un terrain tout ondulé de coux monotones, peu fertile dans YAngoumois, coupé de vertes liées, comme celle de la Charente, naguère couvert, dans la inlonge, de vignes alternant avec le maïs et les céréales, mais grande partie détruites aujourd'hui par le phylloxéra. Le Bas'mousin (1 dép.) offre ses pâturages, ses grands bœufs et ses àtaigniers sur un sol granitique; depuis 1860, on y a, par un bon énagement des eaux, irrigué plus de 160,000 hectares de prais. Le Poitou (3 dép.), riche en prairies et en gros bétail dans Marais vendéen et même dans le Bocage, présente de grandes endues de terres de labour entrecoupées de landes, beaucoup us étendues autrefois qu'aujourd'hui, dans l'est; c'est une des ntrées où l'élevage a fait le plus de progrès depuis cinquante ans. méteil, Y orge, les mulets dans le Poitou, la vigne et le mais dans te la partie méridionale, la.pomme de terre, le chanvre, le lin, légumes, les prairies naturelles, la volaille, les porcs dans le itou et surtout dans la Vendée caractérisent cette région. :12° La région du centre-sud comprend S départements. Le ut-Limousin (l dép.) est une région de hauts plateaux graniues et de pâturages, généralement pauvre, nourrissant ses habits de châtaignes et de lait. La Haute-Auvergne (1 dép.) est un
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terrain granitique et volcanique dont les pâturages et les bœufs font la principale richesse. Cette région renferme une partie de la Guyenne et du Languedoc (dép. du Lot, de l'Aveyron et du Tarn), la partie la moins riche, parce qu'elle n'est fertile que dans le fond de ses étroites vallées et qu'elle se compose en grande partie de plateaux, dits causses, secs, arides et propres seulemenl à l'élevage du mouton. Le seigle, le sarrasin, les prairies naturelles et les pâturages secs, avec les abeilles, les porcs, les ânes et les moutons caractérisent cette région, l'une des moins favorisées de la nature. 13° La région du centre comprend 9 départements. La Basse-' Auvergne (1 dép.) possède surtout des pâturages et des bœufs sur ses plateaux et ses montagnes, mais produit en abondance le froment, le chanvre et les fruits dans la belle plaine de laLimagnc^ La Marche (1 dép,) est composée en grande partie aussi de montagnes et de plateaux médiocrement productifs. Le Bourbonnais, (1 dép.) est une plaine assez favorable à la culture, dont la valeurI a plus que doublé en cinquante ans par la réduction de la jachère et par le développement de l'élevage. Le Nivernais (1 dép.) esll montagneux et boisé, sauf dans le val de Loire. Le Berri (2 dép.; est une vaste plaine où les cultures prospèrent, et qui est renommée pour ses troupeaux de moutons : dans la Champagne et le BoisChaud. Ces cultures alternent avec les brandes ou landes et les marécages, ainsi que dans la Sologne, toute humide et privée de calcaire: et dans la Brenne, parsemée d'étangs. Une partie de l'Orléanais (dép. du Loiret et de Loir-et-Cher) stérile dans la Sologne, est fertile en céréales dans la Beauce et le Vendômois, plus fertile encore cl plus riante clans le val de Loire, avec ses prairies, ses longues rangées de peupliers et ses coteaux garnis de vignes. La Touraim (1 dép.) était justement surnommée, dès le xvi° siècle, à cause de la fertilité de son sol et de la douceur de son climat, le « jardin de la France ». Le méteil, le seigle, l'avoine, l'orbe, très cultivés, les prairies artificielles, nombreuses presque partout, les forêts dans le nord-est, les moutons, la volaille, les ânes caractérisent cette région. La région du centre est de beaucoup, dans l'ensemble, celle qui a le plus gagné de 1862 à 1882 pour la culture des céréales. 200. lies pays. — Des divisions beaucoup plus anciennes que les départements et souvent même que les provinces, sont les pays, dont le nom et la superficie coïncident parfois avec les « pagi minores » de l'époque gallo-romaine. Beaucoup de pays n'ont pasi de limites déterminées et n'ont jamais été des circonscriptions ad-1
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ministratives ; mais la plupart ont une constitution géologique bu tout au moins un aspect particulier et un certain caractère igricole qui les distingue. C'est pourquoi leurs noms sont demeurés, à travers les temps, dans le langage des populations ; i) Dst utile de les connaître. Voici la nomenclature des principaux pays et de leurs subdivisions, classés, autant que possible, (les limites des pays ne concertaient pas toujours avec celles des gouvernements) par gouvernements militaires, tels qu'ils étaient en 1789 : 1°
AU NORD ET AU NORD-OUEST :
I. Flandre. — Flandre maritime ou flamingante, avec les Terresbranches ou Plat-pays, et les Moëres; Flandre wallonne, avec le Mélanlois ( Weppes, Barœul, Ferrain) et la Pevèle. Hainaut. — Cambrésis, Ostrevant, Fagne (Carembault). II. Artois. — Artois flamingant (Térouannais) ; Artois wallon Gohelle, avec ÏEscrebieu, Ternois). I III. Picardie. — Basse-Picardie avec les Pays reconquis (Calaisis, Krdrésis, etc.), le Boulonnais (Haut-et Bas-) et le Ponthieu (Vimeu et Marquenterre) ; Haute-Picardie, avec VAmiénois, le Santerre Kaut- et Bas-), le Vermandois, YArrouaise, la Thiérache (Picardie méridionale, dépendant du gouvernement de l'Ile-de-France) (voir V). IV. Normandie. ■— Haute-Normandie, avec le pays de Caux, Grand- et Petit-), le Territoire du Havre, l'ancien Thelle, le pays e Bray, le Roumois, le Vexin normand, le pays d'Ouche (pays de ■ ampagne, Campagne de Saint-André, Campagne de Neubourg, le-de-Grâce), le Lieuvin, le pays d'Auge (Haut- et Bas-, et la vallée "Auge); Basse-Normandie, avec la Campagne de Caen, le Bessin, e Bocage normand (val de Vire), YHiesmois, YHoulme (Passais), les Iarches communes (Campagne d'Alençon), Y Avranchin (Mortainais), 3 Cotentin (Hague, val de Saire, Beaumont, Beautois, Plein et ^énesmes). V. Ile-de-France. — Ile-de-France propre (Parisis, Goëlle), 'exin français; Èlantois (Desœuvre, Chevrie); Pincerais; Hurepoix Châtrais et Josas); Gâtinais français (Sereine); Brie française Melunais); Valois, Soissonnais, Beauvaisis, Noyonnais, Laonnais; es trois derniers pays composant la Picardie méridionale (1); h-ouais et parties du Thimerais (voir VII).
(1) La Picardie méridionale avait été rattachée vers 1740 au gouvernement e l'Ile-de-France.
�LA FRANCE.
VI". Bretagne. — Haute-Bretagne ou Bretagne Gallot, comprenant le Rennais, le bougerais (Vendelais, Désert, Coglès), le pays Nantais (la Mée avec la Grande-Brière, Clissonnais, Retz, Marché communes), le pays d'Aleth (Poholet, Dinanais, Porhoét), le Peuthièvre (Goello); Basse-Bretagne, ou Bretagne bretonnante, comprenante Trégorais, le Léonais (paysd'Ack), le Cornouailles(Porzay, Poher ou Haut-Cornouailles) ; le Vannetais (Armor, Brouerech, presqu'île de Ruis). VII. Maine. — Haut-Maine (Saosnois, Fertois, vaux du Loir, Belin); Bas-Maine (Charnie, Champagne, Gravelais, Gastines, Désert manceau). Perche. — Grand-Perche (Corbonnais, Bellêmois); Petit-Perche ou Perchet; Perche-Gouet dont une partie a dépendu à certaines époques de l'Orléanais (v. XXVIII); Drouais et Thimerais (ces deux pays rattachés en partie à l'Ile-de-France). VIII. Anjou. — Haut-Anjou (Craonnais, Bouère, vallée d'Anjou); Bas-Anjou (Mauges, Saumurois). 2°
AU NORD-EST ET A L'EST :
IX. Champagne. — Brie champenoise, comprenant la HauteBrie (Multien); la Basse-Brie (Provinois, Montois); la Brie Pouilleuse (Tardenois, Orxois, Galvesse); Basse-Champagne, comprenant la Champagne propre, ou Champagne-Pouilleuse, le Châlonnais, le Tonnerrois, le Sénonais, le Bassigny (de Champagne), le Voilage (Briennois, Azois, Blézois, Der, Ornois et vaux de Meuse), le Perthois; Haute-Champagne, comprenant le Rémois, le Rethélois (Axone, Pied-des-Monts), le Porcien, VArdenne française (Sedanais), YArgonne (Dormois, Estenois). X. Lorraine. — Barrois mouvant et non mouvant, Verdunois, Toulois, Woëvres (Haute- et Basse-, avec Carmois, Maltais et Haye), Vermois, Portois, Blamontois, Saintois, Soulossois, Vosges (anciennement Chaumontois). — Cette province comprenait, en outre, le pays Messin (vaux de Metz, Isle, Franc-A lieu), et la Basse-Lorraine (Saulnois, Nitois, Bliesgau, Saargau ou pays de Sarreguemines), perdus en 1871. XI. Alsace. — De cette province il ne reste plus à la France qu'une partie du Sundgau, YElsgau ou Ajoyc. Le reste du Sundgau (Hautes-Vallées) et le Nordgau (Wasgau, Heltgau,: Ufcoèl, Kochersberg, pays de Salm, Steinlhal ou Ban de la Roche) ont été perdus en 1871.
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I XII. Franche-Comté. — Bailliage d'Amont (Portois, avec le tGraylois et une partie de l'ancien pays des Attouares réparti aussi ■entre la Bourgogne et la Champagne); bailliage de Besançon; pailliage du Milieu (Varais, Venues,Serre, vald'Amour ou d'Amous) ; bailliage d'Aval, anciennement Scodingue (combe d'Ain, val de Saugeois, val de Grandvaux, val de Mijoux, Terre de Saint-Claude, Arboisis). XIII. Bourgogne. — Auxerrois, désigné souvent, au point de vue vinicole (v. p. 27), sous le nom de Basse-Bourgogne, avec une partie du Sénonais et du Tonnerrois, Auxois (Avalonnais et partie du Morvan) ; Bassigny de Bourgogne, pays de la Montagne (Châtillonnais, Barrois bourguignon, Mémontais, Duesmois) ; Dijonnais (les Attouares, Côte-d'Or ou Haute-Bourgogne (v. p. 29), Oscarois, Auxonnais), Beauvois (Nuilon); Châlonnais (Gâtinais, Montagne et Bresse châlonnaise); Maçonnais, Autunois, Charolais, Brionnais, Bresse avec Bombes, Valbonne, Bugey, Val Bomey, pays de Gex. XIV. Dauphiné. — Haut-Dauphiné, comprenant le Graisivaudan avec Salmorenc, Oisans, Matésine, Valbonnais et Ratlier, le Diois [(Vercors, Trièves), le Gapençois (Beaumont, Beauchamp, Champ\saur, Valgodemar, Dévoluy), le Briançonnais (Vallouise, Queyras, val des Prés), YEmbrunois, les Baronnies; Bas-Dauphiné, comprenant le Viennois (Terres-Froides, Valloire, Bièvre, plateau de Ckambaran, Galaure, Boyanez), le Valentinois ( Valdaine), le Tricastin. XV. Savoie. — Savoie propre (Beauges, Chautagne, vallée de Mégève ou des Aravis, vallée de Beaufort) ; Chablais (vallées d'Abondance, du Biot, de Bellevaux); Génevois (Carouge); Tarentaise (val de Tignes, combe d'Isère); Maurienne (vallées de la Leisse, des At*ves, des Villards); Faucigny [vallée de Chamonix, Valorsine, vallée de Salanches, de Magland, de Bonneville).
3°
AU SUD-OUEST :
XVI. Poitou. — Haut-Poitou, comprenant la Marche poitevine, le Loudunais, le Mirebalais, le Châle lieraudais, le Montmorillonnais, le Thouarsais, le Niortais, la Gâtine; Bas-Poitou, comprenant le Bocage vendéen (pays d'Herbauges, de Tiffauges, de Pailliers), la Plaine (Pareds), le Marais (méridional et occidental), une partie des Marches communes. XVII. Aunis. XVIII. Saintonge. — Haute-Saintonge (Bocage saintongeois,
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Champagne, partie de la Double); Basse-Sainlonge (Pays-Bas, Brouageais, Petite-Flandre, Marais). Angoumois (Terres Chaudes, Terres-Froides, Petit-Angoumois). XIX. Guyenne. — Basse-Guyenne, comprenant la Guyenne propre ou Bordelais, avec le Médoc (Haut- et Bas-, et Flandre de Médoc), les Graves, YEntre-deux-Mers (les Paluds et la Benauges), le Fronsadais, le Cusaguez, le Bourges, le Blayez, le Vitrezay (avec le Marais), le pays d'Entre-Dordogne (Libournais, Castillonnais); les Landes de Bordeaux (pays de Buch, Bern et Born); le Bazadais (pays de la Gavacherie), YAgénois, le Périgord (Haul-Périgord, avec le Nontronnais et la Double), Bas-Périgord (avec le Sarladais); HauteGuyenne, comprenant le Quercy (Haut-et Bas- ) ; le Bouergue, partagé administrativement en Haute-Marche (Vabrais et Larzac) et Basse-Marche (Aubrac), et géologiquement en Causses et Ségalas. Gascogne. — Gascogne propre, comprenant la Chalosse (Hauteet Basse-, cette dernière avec YAuribat) et le Tursan; Landes de Gascogne (Grandes- et Petites-Landes, Aloret, Marsan, Maransin, Marenne); Condomois (Gabardan, Fimarcon); Armagnac, partagé en Haut-Armagnac (Fézensaguet), et Bas-Armagnac (Fauzan et Fézensac; Lomagne (Lectourois, Gaure, Brullois et Gimois); pays de Bivière-Verdun; Aslarac et Pardiac; Comminges, partagé en Haut-Commmges, hautes vallées de Leyrisse, de Bavartès, d'Aran [à l'Espagne depuis 1192, excepté sous l'Empire, de 1808 à 1814], de Luchon, d'Arboust, etc., et Bas-Comminges (Savès et Rivière-enMontagne); Couserans ou Conserans, partagé en Couserans oriental ou Saint-Gironnais et Couserans occidental ou Castillonnais; Nébouzan (avec le plateau de Lannemezan); Quatre-Vallées (pays composé des vallées d'Aure et Louron, de Neste, de Barousse et du Mognac); Bigorre, partagé en Haut-Bigorre (vallées de Campan, de Cauterets, de Barèges, Lavedan et les Sept-Vallées) et Bas-Bigorre (plaine de Tarbes, Rustan et pays de Rivière-Basse). XX. Béarn. — Béarn propre (Vicbieil, landes du Ponllong, Montanerès, Sauvestre); les montagnes (vallées d'Ossau, de Barétous et d'Asie); pays Basque, comprenant le Labour, la Soûle (Basse-Burie, Arbailles, Barhoue) et la Basse-Navarre (Alberoue, Bdigorry, Cize, Irissary, Mixe, Ossès, Ostabarès).
4° AU SUD-EST :
XXI. Comté de Foix. — Haut-Comté (Lordadais et Sabartès). Mas-Comté (Lézadais), Sault et Donezan.
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llXXH. Roussillon. — Roussillon propre ( Vallespir et Salanque); ^mnflent (Regatin, Capcir); Cerdagne française (val de Corot). ■XXIII. Languedoc. — Haut-Languedoc, comprenant le ToulouBn (Volvestre, Carmaing), le Lauraguais (Haut- et Bas-), VAlbiHOÎ'S; Bas-Languedoc, comprenant le Razès (avec le Fenouillèdes), m Carcassès (avec le Cabardès), le Narbonnais (avec le Termenès, ■ Minervois); le Béderrois, YAgadès, le Lodévois, le Némosès (VauJmge), l'Vzège (Conroès, Malgoirès) et diverses régions particuKres, appelées Garrigues de Lodève, de Nîmes, pays de Saintmilles, de Bellegarde; Cévennes, comprenant le pays d'A lais (Arsat, Wardonnenque, Salindrique, Andusenque), le Vivarais (Haut-Vivarais ■L la Montagne etle Bas-Pays), le Gévaudan (les Causses), le Velay. XXIV. Provence. — Haute-Provence, comprenant la vallée de rcelonnetle; Basse-Provence, comprenant la campagne de Pronce, la Camargue, la Crau, les Maures, VEstérel. XXV. Comtat-Venaissin. —Haut-et Bas-Comtat. Comtat d'Avion. Principauté d'Orange. XXVI. Partie du Comté de Nice. — Val de Blore, val de Langue, vallées du Var et de la Boya. XXVII. Corse. — Cap Corse; Bande orientale ou cismontane, mprenant la Terre de Commune, les territoires d'Ampugnani, de sinca, de Castagniccia, le Campoloro, la plaine d'Aleria, le ium'orbo, la Balagna, le Niolo, la Galeria; Bande occidentale ou ansmontane, comprenant un autre Campoloro, les territoires de inarca, Ornano et Istria. 5° AU CENTRE : XXVIII. Orléanais. — Orléanais propre, comprenant le Piverais le Val de Loire; Beauce, comprenant le pays Charcrain ; le Duois, le Vendômois (Haut- et Bas-) et le Biaisais; partie du Percheouel;Câlinais Orléanais,comprenant 17?toîjoois, le Gâtinais vulgaire u Gàtine, les Brières, le Giennois; Puisage; Sologne, avec le Sullias. XXIX. Touraine. — Haute-Touraine, comprenant la Gàtine; asse-Touraine, comprenant les Varennes, le Véron, la,Champeigne, ne partie de la Brenne et le plateau de Sainte-Maure. XXX. Berri. — Haut-Berri, comprenant la Septaine de Bourges, Sancerrois, le Pays-Fort, le pays de Bois-Belle, le pays de la orêt ; Bas-Berri, comprenant la Champagne berrichonne (Bazelle), Bois-Chaud (Fromental, Boussacois et Terres de la B?-osse) et une arlie de la Brenne.
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XXXI. Nivernais. — Nivernais propre, comprenant les vaux Ht, Nevers, le pays entre Loire et Allier, les Amognes, les vallées du Montenoison, l&vallée d'Yonne; Donziois, comprenant le val de Bargis;.Morvan nivernais, comprenant le Bazois. XXXII. Bourbonnais. — Haut-Bourbonnais, comprenant la Sologne bourbonnaise, le Lislenois, le Billerrois, le Vichias, la vallée de la Bèbre et la Montagne; Bas-Bourbonnais, comprenant la Limagne bourbonnaise et le pays A'Orval. XXXIII. Auvergne. — Basse-Auvergne, comprenant la Limagne, le Talendais, la Chandesse, laPaluds, le Randannais,1e Thiernois,\ Livradois (Vallorgue) et une partie du Combrailles (voir XXXIV); Haute-Auvergne, comprenant le Lieutades, le Carladès, la Planèze, YArtense. XXXIV. Marche. — Haute-Marche (Nigremont); Basse-Marche (pays de Rançon); partie du Combrailles; Franc-Alleu. XXXV. Limousin. — Haut-Limousin (Ligoure, plateau des Monédières);Bas-Limousin(Turennais, Brivois,Saintrie-Noireet-Blanche). XXXVI. Lyonnais. —■ Lyonnais propre (Franc-Lyonnais); Beaujolais (Haut- et Bas-); Forez, comprenant le Haut-Forez (Jarret, Donzy, Couzan) et le Bas-Forez (plaine du Forez, Roannez).
•2e section. LES VÉGÉTAUX (1).
SOMMAIRE.
— 201. Les assolements (-il). — 202. Les céréales (42). — 203. Le
froment (48). — 204. L'épeautre (52). — 205. Le seigle et le méteil (52). (!) Au début de celte élude, nous croyons utile de rappeler ce que nous avons dit dans la préface à propos des données de la statistique. La statistique est nécessaire pour connaître la mesure et l'importance des choses et pour les comparer, et très instructive quand on sait l'employer judicieusement. Mais les nombres qu'elle fournit ne sont souvent, malgré leur rigueur apparente, que des quantités approximatives. Cette imperfection dépend moins des administrations qui recueillent ces chiffres et dos statisticiens qui les commentent, que de la nature même des choses. Pour l'agriculture particulièrement, l'étendue et le rendement des cultures et la quantité du bétail varient d'une année à l'antre et ne sont connus que par les évaluations des fonctionnaires publics ou par les déclarations des personnes intéressées. Ces nombres ne concordent pas toujours bien lorsqu'ils ont été relevés par des administrations différentes: d'où l'on peut induire que ni les uns ni les autres n'exprimaient avec une précision absolue la réalité. Ils fournissent néanmoins, quand ils sont préparés pat des mains exercées, la matière des plus solides travaux sur l'économie rurale: témoin l'enquête décennale de 1882. C'est pour ne pas donner au lecteur l'illusion d'une précision qui ne saurait exister, que nous remplaçons souvent les derniers chiffres par des zéros. Dans la plupart des cas, le lecteur ne devra même fixer son attention que sur le chiffre des millions,
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il
06. L'orge (54). — 507. L'avoine (54). — 208. Le maïs (58). — 209. Le sarasin (59). — 210. Le prix et la consommation du blé (60). — 211. La omine de terre (63). — 212. Les légumes (63). — 213. La betterave (67). 214. Les plantes textiles (68). — 215. Les graines oléagineuses (74). — 216. l es plantes tinctoriales (76). — 217. Le tabac (77). — 218. Les prairies artifiiclles et les récoltes fourragères (77). — 219. Les prairies naturelles (82). — 20.Lespàtis(85).— 221. Les cultures arborescentes (86). — 222. Laproduc'on et la consommation des vins (86). — 223. Les vins do Bourgogne (91). — 24. Les vins de Champagne (95). — 225. Les vins du sud-ouest (96). — 226. les vins du Midi (98). — 227. Les vins du Rhône (99). — 228. Les vins du (entre (99). — 229. Le raisin de table (100). — 230. Le cidre (100). — 231. La Sère (102). — 232. L'alcool (102). — 233. La consommation des boissons 06). — 234. Les fruits (107). — 235. Les arbres industriels divers (109). — G. Les essences forestières (111). — 237. Los bois et forêts (112). — 238. Le boisement (117). — 239. Les produits des forêts (118).
01. Lies assolements. — La culture des terres labourables est art; elle a pour objet de faire rendre à chaque terrain le plus revenu possible eu égard au travail et au capital engagés. On teindrait pas le but si l'on semait toujours la même graine; on épuiserait promptement la terre, et on serait de plus obligé a laisser souvent en friche, l'ensemencement ne coïncidant pas c la récolte. Il est donc indispensable de marier des cultures erses; cette combinaison s'appelle assolement. 'assolement suppose une culture continue. Use fait avec ou sans hère. La jachère est l'état d'une terre qui reste en repos pendant année au moins. . . vec jachère, il est dit biennal, lorsqu'on fait succéder régulièret une année de jachère à une année de céréales : ce qui, malgré progrès accomplis dans l'utilisation du sol, a lieu encore, surt dans le midi et l'ouest de la France, quoique d'ordinaire on laisse se reposer la terre que pour faire une récolte de frot et des semailles de printemps. Il est dit triennal, lorsqu'à née de jachère on fait succéder une année de froment d'aune, puis une année de céréale de printemps, surtout d'avoine de fourrage : ce qui a teu encore souvent dans laZ?n'e, l&Beauce 'ans une grande partie de la région des céréales. Il y a aussi des olements à jachère intermittente, comme dans la culture semitorale. ans ce système, que pratiquaient presque exclusivement les iens, on ne cultive que très rarement des fourrages; les aniix pâturent sur la jachère, dans les prés naturels, dans les ou dans les landes. Le développement de la culture du trèfle
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LA FRANCE.
et de la luzerne a beaucoup réduit (v. p. 20 et suiv.) en France l'étendue des terres soumises à ce régime. Sans jachère, l'assolement se prête à des combinaisons plus diverses, mais toujours associées à la production de fourrages; il comporte une rotation de trois à dix. ans et plus. On peut citer comme exemple l'assolement dit « de Norfolk », cfui consiste en : 1™ année, racines (navels, betteraves, etc.) ou pommes de terre, avec fumure; 2e année, céréale de printemps; 3° année, trèfle; 4° année, céréale d'hiver. On n'a pu supprimer la jachère qu'en rendant à la terre par des engrais les éléments de fertilité que la végétation consomme ei en combinant savamment un assolement propre à nourrir le bétail nécessaire pour fournir la fumure. M. Risler a cité comme exemple d'accroissement de produit par l'amélioration de la culture uni: ferme de la commune de Puiseaux (Seine-et-Oise) cultivée par la famille Thomassin qui, déjà très productive au commencement di siècle, rendait 18 à 24 hectol. à l'hectare de 1784 à 1810, et qui en a rendu 20 à 34 de 1810 à 1836, 25 à 41 de 1836 à 1864 et enfui 32 à 51 de 1864 à 1877. L'emploi des engrais chimiques a mèmJ permis d'obtenir une production considérable sans alternat : il y il des terres, ainsi fertilisées artificiellement, sur lesquelles on a pi faire pendant plusieurs années une suite ininterrompue de récolte; de froment et même de betteraves. Il y a plusieurs manières d'envisager la culture : culture aller», dans laquelle on fait alterner les céréales et les plantes sarclées oi fourragères pour nettoyer le sol et fournir des aliments à un nom| breux bétail ; culture industrielle, dans laquelle l'alternat permet d'introduire des plantes utiles à l'industrie (betteraves, etc.); cultun^ intensive, ainsi dite parce qu'à force de travail et de capital elfe obtient une production plus intense, c'est-à-dire plus abondantes»! une surface donnée. Cette dernière est propre aux pays riches: elle est surtout pratiquée dans VIle-de-France, dans la Picardki dans la Flandre. La culture avec jachère est au contraire une ci ture extensive. De toutes les cultures, la plus intensive est la culture maraîcMi qui, à force d'eau et de fumier, transforme la terre en un jardiij potager produisant sans interruption les divers légumes de l'année Elle n'est possible que dans le voisinage des grandes villes et daw quelques lieux privilégiés par le climat. 202. Lies céréale*. — Les céréales sont le principal produit des terres de labour. On comprend sous ce nom diverses graminées
�L'AGRICULTURE.
43
le blé, Vorge, Yavoinc, le maïs, le'millet; il faut ajouter le sarrasin, SHn'est pas une graminée, et le riz, qu'on a cultivé, mais qu'on ne cultive plus en France. Elles occupent plus de 15 millions d'hecs (soit 28 1/2 p. 100 de la superficie du territoire de la France) endent 260 millions d'hectolitres de grains, année moyenne (296 en 1882, année de très bonne récolte, d'après l'enquête décennale qui a accusé des rendements plus considérables que la statistique agricole annuelle) (voir, pages 18 à 21, le territoire agricole «Bdép-, et pages 25 et 26, le rendement en céréales par dép.). Nous donnons ici, année par année, pour les céréales et pour les pommes de terre, le nombre d'hectares ensemencés, le produit moyen par hectare et la production totale.
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1° Sous le rapport de la superficie, sur un total de 15,096,000 hectares consacrés aux céréales en 1882, 7,191,000 hectares (47 p. 100
�L'AGRICULTURE.
47
|e la superficie consacrée aux céréales) appartiennent au froment et l'épeaulre, 3,610,000 (23 p. 100) à l'avoine, 975,000 (6,5 p. 100) l'orge, 645,000 (4,3 p. 100) au sarrasin, 548,000 (3,8 p. 100) au laïs et au millet, 345,000 (2,3 p. 100) au méteil; 2° Sous le rapport des quantités récoltées, sur un total de 96 millions d'hectolitres, 130 millions d'hectolitres appartiennent u froment (y compris l'épeautre très peu cultivé), 91 à l'avoine, 9 au seigle, 19 à l'orge, 11 au sarrasin, 10 au maïs, 6 au méteil (1) ; 3° Sous le rapport de la valeur, sur un total évalué à 5,375 millions e francs, le froment figure (grains et paille) pour 3,156 millions de ■ancs (59 p. 100 du total) ; l'avoine pour 978 millions (18 p. 100), seigle pour 541 millions (10 p. 100), l'orge pour 266 millions p. 100), le maïs pour 173 millions (3,2 p. 100), le méteil pour 30millions (2,4 p. 100), le sarrasin pour 128millions (2,4 p. 100)(2).
(1) Le tableau suivant, extrait de la Statistique agricole de la France (enquête ccennale de 488%), donne, comme terme de comparaison avec les résultats de S82, la moyenne pour trois périodes de dix ans correspondant à l'époque des ■ois principales enquêtes du ministère de l'agriculture (1S40, 1802, 1882). Les ombres roeueillis annuellement par les préfets diffèrent quelque peu de eux de l'enquête décennale (voir p. 45).
PRODUCTION MOYENNE ANNUELLE.
AUGMENTATION
OU DIMINUTION.
(en hectolitres).
CÉRÉALES.
Période
Période 1856-1865.
1834-1843.
(8G départements). (89 départements).
Période 1876-1885. '86 départements et leltort).
de 1834-1843 de 1856-1865
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à 1876-1885.
(en millions d'hcctol.'
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+ 29.771 — 3.918 + 1.752 — 2.872 + 18.972 + 1.615 + 2.2ï5 61.127
+ 2.402 — 1.989 — 1.752 — 2.831 + 8.570 + 97 + 670 18.313
(2)
VALEUR
A L'HECTARE DU
PRODUIT EN GRAINS
(d'après le même document).
1856-65. 1876-85.
Moyenne des périodes. 1834-43.
Froment. Seigle... Orge .... Méteil... Avoine... Maïs Sarrasin.
197 fr. 116 116 158 101 113 94
272 fr. 194 224 289 191 214 183
302 fr. 207 237 309 218 274 197
Moyenne générale 145 fr. 236 fr. 261 fr. La production des céréales (sans la paille) qui avait i valeur do 4,072 mil-
�48
LA FRANCE.
Ces nombres ne sont d'ailleurs qu'approximatifs et varient, surtout ceux de la valeur, d'une année à l'autre (1) (Lafigure 1 12 représente le rapport de ces trois évaluations pour la récolte de 1885). Dans les 28 dép. suivants (classés par ordre décroissant d'importance) le nombre d'hectares cultivés en céréales représente plus du tiers de la superficie totale du territoire : Ille-et-Vilaine (50 p. 100), Eure-et-Loir, Somme, Pas-de-Calais, Côles-du-Nord, Mayenne. Seine-et-Marne, Haute-Garonne, Manche, Oise, Aisne, Tarn-etGaronne, Aube, Marne, Seine-et-Oise, Deux-Sèvres, Nord, SekeInférieure, Eure, Loir-et-Cher, Loire, Charente, Nièvre, Sarthe, Haute-Marne, Meurthe-et-Moselle, Meuse, Vendée (2). La plus importante de toutes les céréales est le blé, graminéequi. sur une tige mince, ou paille, haute de 1 à lm,70, porte un épi composé de nombreux grains dont les enveloppes constituent la balle. La paille a en général un poids double ou triple de celui du grain. Le grain, réduit en farine, forme, à l'état de pain, le fond principal de la nourriture des Français. Le blé comprend deux genres : froment et épeaulre. Le méteil est un mélange de froment et de seigle 203. I«e froment. — Le froment est la reine des céréales. Use divise lui-même en un grand nombre de variétés. Les unes, les blés tendres, conviennent surtout aux climats tempérés et comprennent les blés sans barbes qui viennent dans les plaines fertiles, les blés barbus qui, plus rustiques, poussent bien dans les pays montagneux et exposés à de grands vents, les blés blancs qui donnent la farine la plus estimée et exigent des terres riches, ainsi que le blé blanc de Flandre qui mûrit tard et convient aux étés tempérés de la France occidentale, le blé bleu ou blé de Noé qui mûrit vite et s'accommode des étés secs de la France centrale, le blé rouge d'Ecosse et le shireff qui bravent les hivers rigoureux du nord, la richelle blanche de Naples, la rousselle rouge de Provence et le blé d'Odessa sans barbes qui sont appropriés au climat méditerranéen, les poulards qui doivent être réservés aux terres froides et très argileuses. Les autres, les blés durs, sont cultivés dans le sud et conviennent à certains terrains du centre et du midi
lions de francs en 1882 n'a valu, en 1886, que 3,230 millions, à cause du rendement qui a été moindre et du prix de vente qui a baissé. (1) La récolte de 1882 a été très bonne : elle a donné 17,9 hectol. à l'hectare pour le froment. Le rendement moyen, depuis une quinzaine d'années, est d'environ 16 hectol. à l'hectare comme moyenne générale des céréales (froment, avoine, seigle, etc.). (2) Les noms en lettres grasses sont ceux des départements qui ont, par 100 habitants, plus de 50 hectares cultivés en céréales.
�L'AGRICULTURE.
49
r un sol granitique. Les blés durs sont plus recherchés pour la bricalion des pâtes que pour le pain. Considérés d'après l'époque de la culture, les froments se distinuent en blés d'automne, qui se sèment généralement en octobre ou novembre, et en blés de -printemps ou trémois, qui se sèment en ars et qui, faute d'humidité suffisante, ne peuvent pas être culvés dans Je midi; on les distingue quelquefois aussi en blés barbus en blés sans barbes (1). Dans une grande exploitation on cultive la fois d'ordinaire plusieurs variétés, afin de n'être pas exposé à e insuffisance de récolte sur tout le domaine. La culture du froment, qui fournit l'aliment végé tal le plus substanel, a fait de grands progrès depuis quatre-vingt sans, quoiqu'il y ait i depuis quelques années ralentissement et même diminution dans rtaines régions (2). 4 millions 1/2 d'hectares étaient ensemencés 1813 et rendaient 40 millions d'hectol., soit 9 hectol. par hectare : jourd'hui environ 7 millions d'hectares ensemencés rendent, année oyenne, plus de 100 millions d'hectol. pesant plus de 80 millions e quintaux (moyenne de 1875-1884). En 1885, la récolte a été de 0 millions d'hectol. ; en 1886, de 107 millions pesant 82 millions quintaux. (Voir p. 56 et 57, le tableau du rendement par dép.). dépendamment du progrès général dû à l'amélioration de la cuire, le rendement moyen de la France varie d'une année à l'autre ivant les accidents météorologiques; dans la période 1874-1886, minimum a été de 11.4 hectol. en 1879, le maximum de 19.3 en 74; la moyenne depuis une quinzaine d'années est de 15.1 hectol. Le rendement d'une année varie beaucoup plus encore suivant régions et suivant le mode d'exploitation; ainsi, il y a dans Massif central des cantons qui ne donnent que 8 à 10 hectol. l'hectare, et il y en a dans le Nord qui en donnent 35 et
(1) M. H. Vilmorin a dressé un tableau de 48 variétés en prenant les blés rbus et les blés sans barbes comme base de sa classification. (2) La superficie cultivée en froment était moindre en 1882 (7,191,000 hect.) 'en 1862 (7,473,000 hect.), même en défalquant la superficie relative à l'Alce-Lorraine (183,000 hect.), mais la récolte a été supérieure (109 millions ectol. en 1862 et 129 en 1882, très bonne année). Il y a eu, quant aux sures emblavées, augmentation dans 31 dép. (Vendée, Loire-Inférieure, Deuxvres, Ille-et-Vilaine, Côtes-du-Nord, Allier, Hérault, Indre, etc.), et diminun dans 37 dép. (Aude, Marne, Gers, Calvados, Lot, Lozère, Doubs, Brome, use, etc.). La culture en froment de terres consacrées à des récoltes inféures ou non cultivées et de vignobles détruits par le phylloxéra sont les 'ncipales causes de l'augmentation; l'extension des herbages, des bois ou vignobles sont celles de la diminution. —En Belgique, en Angleterre et en ernagne il y a eu, comme en France, diminution depuis une vingtaine d'ans dans les surfaces cultivées en froment.
LA FRANCE.
II. — 4-
�LA. FRANCE.
même 40. Un fort capital, de bonnes machines, l'emploi d'engrais convenables et de semences choisies, des soins particuliers telsqueles
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semailles en ligne, sont des conditions nécessaires pour atteindre ce dernier résultat. Il s'en faut de beaucoup que la majorité des cultivateurs français soit en état de s'élever encore à ce niveau.
�L'AGRICULTURE.
51
On peut suivre sur le tableau de la page 44 et sur la figure 113 e mouvement des récoltes de froment et d'avoine depuis 1815. A ravers les variations considérables qui se produisent d'une année l'autre et qui sont dues principalement aux influences atmophériques on distingue aisément un progrès général, qui est dû aux efforts plus intelligents et aux capitaux plus abondants des griculteurs. Pendant que la quantité augmentait, le prix, par une conséquence même de cette abondance et des moyens économiques de production, restait en moyenne à peu près stationnaire, comme e montre la figure; en tout cas, depuis qu'en 1860 1' « échelle mobile », système de tarif douanier qui faisait obstacle à l'importation, a été supprimée (v. livre VIII, Commerce), il n'y a plus eu d'une année à l'autre d'aussi brusques variations de prix ni surtout ces hausses subites qu'occasionnaient les disettes et qui étaient très dommageables aux classes pauvres. Les terrains perméables, profonds, un peu argileux, suffisamment riches, les terres d'alluvion, et surtout, pour les blés tendres, les terres contenant une certaine proportion de calcaire sont les plus convenables à cette céréale; aussi se plaît-elle principalement dans les riches fermes du nord, dans les terrains tertiaires du bassin parisien, du bassin de la Bresse, du bassin aquitanique et sous le climat de la Basse-Loire. Les contrées les mieux partagées sont les régions du nord et du nord-ouest (fig. 114), qui cultivent surtout des blés tendres sans barbes,et où sont le dép. du Nord, rendant en moyenne 25 hectolitres à l'hectare, ceux de la Somme, du Pas-de-Calais, de Y Aisne, de l'Oise, de la Marne, de Seine-et-Marne (Brie), deSeine-et-Oise, d'Eureet-Loir et du Loiret (partie de la Beauce), de l'Eure, de la SeineInférieure (pays de Caux) et du Calvados. Puis viennent la région de la Basse-Loire, avec les dép. de la Mayenne, de Maine-et-Loire, d'J Ile-et-Vilaine, de la, Loire-Inférieure, de la Charente-Inférieure, jde la Vendée et de la Vienne ; d'autre part, les dép. de l'Yonne, de la Côte-d'Or et de Saône-et-Loire, enfin ceux de Lot-et-Garonne et de 'Isère (Graisivaudan). Dans chacun de ces départments, on récolte e 1 million 1/2 à 3 millions 1/2 d'hectol. La région la moins bien partagée est celle dont le sol (granit, ontagnes, etc.) ou le climat sont ingrats, c'est-à-dire le Massif Central, avec les départements de la Haute-Loire, de la Lozère, du antal, de la Corrèze, de la Creuse; les Alpes et les Pyrénées avec eux des Alpes-Maritimes, des Hautes-Pyrénées et des Pyrénéetrientales. Dans chacun d'eux, on récolte moins de 500,000hectol.,
�52
LA FRANCE.
et, en général, moins de 100,000 par arrond. (V. p. 56 et 57) le tabl. du rendement par dép.). Aux deux extrémités de l'échelle se trouvent le dép. du Nord qui, par kilomètre carré de son territoire total, a produit, en 1883, environ 610 hectolitres de froment, et celui du Cantal, qui n'en a produit que 15. 204. I/épeautre. — L'épeautre est une variété de blé dont le caractère distinctif est que la balle, adhérente au grain, ne s'en sépare pas au battage et doit être enlevée par une opération'parti-
Fig. Ii4. — Carte statistique de la récolte du froment par arrondissement (1).
culière; c'est pourquoi on l'appelle « blé vêtu ». Il est moins commode pour la mouture et il est cultivé, en petite quantité, dans le nord et le nord-est de la France, parce qu'il craint moins que le froment ordinaire le froid, surtout les gelées de printemps, et qu'il réussit dans des terrres maigres, sans calcaire. 205. lie seigle et le méteil. —Le seigle est la céréale des terres légères, sablonneuses ou calcaires, et des contrées froides et pauvres:
(1) Quoique cette carte se rapporte à la récolte de 1862, nous la donnons parce qu'elle permet de juger de la répartition par arrondissement, que nous ne possédons pas pour les époques postérieures. Les cartes de statistique agricole, dressées par arrondissement, l'ont été à l'aide des documents restés manuscrits qui ont servi à l'enquête de 1862 et qui nous ont été communiqués par le ministère. Les rapports généraux ont peu changé depuis ce temps.
�L'AGRICULTURE.
53
c'est pourquoi la culture du seigle, qui avait augmenté jusqu'en 1848, a reculé depuis ce temps devant celle du froment, à mesure que la richesse augmentait et que les marnages modifiaient les terrains
sablonneux, la chaux et les phosphates les terrains granitiques (fig. 115). Cependant le seigle est utilisé pour la nourriture des animaux, pour la distillation, etc. Aussi les dép. qui en produisent le plus sont-ils en général les moins riches : ceux du Massif central
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LA FRANCE.
au sol granitique,Haute-Loire, Puy-de-Dôme, Allier, Haute-Vienne, Creuse, Corrèze et Cantal (la Planèze) ; ceux'de la Bretagne, comme le Morbihan (sol granitique), ceux de la Champagne-Pouilleuse {Marne et Aube) (Voir p. 56 et 57, le tabl. du rendement par dép.). Le seigle occupe environ 1,700,000 hectares (moyenne de 18801886) et rend en moyenne 25 millions d'hectol. (moyenne des dix dernières années), soit plus de 14 hectol. à l'hectare. Souvent on sème un mélange de froment et de seigle, que l'on nomme méteil. Cette culture occupe environ 360,000 hectares et rend environ 6 millions d'hectol. Elle est pratiquée dans la Somme, la Sarthe, le Loiret, l'Oise, Loir-et-Cher, les Câtes-duNord, etc. ; mais elle diminue devant le progrès du froment. C'est dans la région la plus fertile en froment, depuis l'Artois jusqu'aux bords de la Loire, qu'on fait le plus de méteil. On en fait beaucoup aussi dans la Basse-Bretagne, dans le Poitou, dans la Bresse, ainsi que dans les Hautes-Pyrénées (Voir p. 56 et 57). 206. L'orge. — L'orge, qui comprend diverses espèces, est une graminée plus courte en paille et plus petite en épi que le blé. L'orge vient dans les mêmes terres que le froment; elle se plaît sur un sol de consistance moyenne, argilo-siliceux par exemple. Elle se sème d'ordinaire au printemps et mûrit vite, ce qui lui permet de réussir sous une latitude très septentrionale. Elle donne en général une récolte abondante, mais elle a des qualités alimentaires bien inférieures à celles du blé; aussi l'emploie-t-on en grande partie pour la fabrication de la bière. On la cultive aussi comme fourrage en vert (voir p. 56 et 57). L'orge occupe près de 1 million d'hectares, rendant environ 18 millions d'hectol. soit 18 hectol. à l'hectare; cette culture n'est pas en progrès (fig. 115). Elle est pratiquée surtout dans la Bretagne, le Maine, la Normandie (Manche, etc.), le Poitou, la Beauce, la Champagne, la Flandre, Y Artois, la Côte-d'Or. Elle est peu cultivée au sud du 46° degré. 207. JL'avoine. — L'avoine, céréale rustique, qui servait autrefois à nourrir les hommes dans notre pays et qui les nourrit encore dans certaines contrées septentrionales de l'Europe, n'est plus guère consommée en France aujourd'hui que par les chevaux, le bétail et la volaille; c'est cependant de l'avoine qu'on lire le gruau. Elle vient, même sans fumier, dans un sol médiocre. L'avoine d'hiver craint l'excès d'humidité comme la grande sécheresse ; l'avoine de printemps, la plus cultivée, craint beaucoup un terrain et un climat secs, surtout au temps où se forme l'épi; des pluies mo-
�L'AGRICULTURE.
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[dérées lui sont favorables. Elle se plaît sous un pourquoi on peut partager la France en deux [cet égard: celle du sud, où elle est bien peu nord, où elle l'est beaucoup, particulièrement
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climat froid. C'est grandes régions à cultivée; celle du dans les contrées
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Fig. 116. — Carte statistique de la récolte de l'avoine par arrondissement.
qui, de la Flandre à la Beauce, donnent aussi le plus de froment : dép. du Pas-de-Calais, de la Somme, du Nord, de l'Aisne, de l'Oise, de Seine-et-Marne (Brie), de Seine-et-Oise, d'Eure-etLoir (partie de la Beauce), et dans le nord-est, Ardennes, Meuse, ainsi que Marne et Aube (Champagne). Les dix départements qui, en 1886, ont produit le plus en froment et en avoine.
(Nombres exprimés en milliers d'hectolitres.)
Départements : Froment. Déparemenls : Avoine.
Nord 3424 Pas-de-Calais 3023 Aisne 2623 Maine-et-Loire 2592 Eure-et-Loir 2404 Saône-et-Loire 2390 Vendée 2344 Charente-Inférieure. 2340 Loire-Inférieure 2325 Seine-et-Marne 2304
Eure-et-Loir Pas-de-Calais Seine-et-Marne Aisne
Oise
4004 3744 3608 3269
3249
Somme Seine-et-Oise Marne Nord Seine-Inférieure....
2985 2924 2814 2723 2278
�56
LA. FRANCE.
Production, par département, des céréales et de la pomme de terre.
(Moyenne de 1875-1884 pour le froment, le méteil, le seigle, l'orge, l'avoine; récolte de 1886 pour le maïs, lo sarrasin, la pomme de terre).
EN MILLIERS D'HECTOLITRES.
DÉPARTEMENTS.
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TEIL. 1343 88 2541 210 1368 1 588 14 Alpes (Hautes-) 542 37 Alpes-Maritimes 283 8 396 8 Ardennes 1105 53 400 57 1323 12 650 15 720 23 Bouches-du-llhône. 810 » 1643 13 85 12 1197 125 Charente-Inférieure 1960 54 Cher 1378 23 240 30 470 )) Côte-d'Or 1943 52 Côtes-du-Nord 1414 168 132 » Dordogne 1383 98 746 125 960 40 1940 108 2095 165 752 135 Gard 702 3 Garonne (Haute-).. 1698 53 1375 2 1263 » 548 2 Ille-et-Vil aine 1834 27 1382 74 Indre-et-Loire 1161 96 1542' 67 767 13 481 9 1091 171 538 63 Loire (Haute-) 157 91 Loire-Inférieure 1551 12 1458 246 Lot 638 32 Lot-et-Garonne.... 1618 94 35
Ain
129 674 691 IGLE. 21 133 17 555 246 116 453 133 531 7 70 647 160 24 205 767 51 167 440 1032 336 38 197 201 178 558 68 78 8 331 49 150 175 97 426 35 542 334 663 834 330 447 259 126 759
161 256 353 8 28 9 80 240 4 508 60 62 66 383 37 79 153 287 15 149 575 434 40 39 106 72 177 541 644 97 120 8
»
17 574 326 197 174 169
»
197 68 187 65 417 21
»
98
437 237 3015 16 1148 30 105 » 151 » » 7 122 49 1) 1524 118 81 » 1640 338 5 496 50 ), 180 764 300 129 141 520 14 777 I 1306 81 99 394 )) 25 2094 11 1657 1350 284 163 99 16 » 805 345 13 q 1709 o 3237 )> 1231 560 310 » 419 8 570 )) 142 » 208 1221 1635 1431 23 1007 6 639 194 411 9 38 » 1447 116 338 10. „ 286 403 630 2071 26 180 345 142 » 278 399
164
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1-2 )) 267 )> 486 53
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1 2 75 203 872
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1453 1410 2271 614 502 191 5240 1354 1585 691 181 2135 784 589 588 1523 1330 494 1548 45 2000 1900 1544 4500 1335 1540 339 378 2618 701 406 240 202Î 234 1384 960 1015 2370 905 190 589 2758 1916 1505 812 698 1356 555
�L'AGRICULTURE.
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2614 77 150 251 618 21 3 ainc-et-Loire. ... 1647 1407 104 71 854 » 452 648 558 anche 1521 46 1055 521 2090 » 22 lame 677 GLE. 1299 30 53 306 1763 11 larne (Haute-)... 1136 170 1597 75 813 691 » 413 ayenne 925 1238 10 77 131 1688 » leurthe-et-Moselle 2248 1314 2 54 343 1817 » » 2310 leuse 524 15 1194 18 851 768 orbihan 866 1080 17 396 232 » 979 87 ièvre 820 3213 27 241 376 2427 2186 ord 2144 224 212 2888 319 » » ise 1469 1012 152 128 507 1156 273 me 283 2880 189 281 771 3437 » » as-de-Calais 1896 1165 30 1385 536 975 54 » uy-de-Dôme 2920 676 11 11 22 74 » yrénées (Basses-) 1238 186 318 119 45 126 156 yrénées (Hautes-) 35 412 675 157 34 MAÏS. 236 24 129 yrénées-Orientales 3 87 382 102 13 37 7 58 » hin{Haut-)[BelfortJ 265 799 20 8 313 286 » 35 hône i POMMES1564 975 102 158 140 1085 aône (Haute-) 23 17 2959 [ ED TERRE 1848 10 489 96 615 213 aône-et-Loire 352 3783nt. n e. ld i em qui 1020 300 732 276 549 14 arthe 2 1834 234 51 245 91 153 9 avoie 68 569 562 59 60 69 375 24 avoie (Haute-). ... 4 1106 119 1 31 1 » » 130 eine 545 2195 26 232 146 2764 4 eine-Inférieure.... 461 2267 84 248 181 3164 » eine-et-Marne 818 1993 134 342 228 3033 » eine-et-Oise 2 2203 1526 88 196 492 879 èvres (Deux-) 61 117 1081 2249 906 397 630 3496 ouame » 6 1380 1359 19 552 13 254 arn 8 427 1208 1105 26 33 15 354 » arn-et-Garonne.,. 393 549 596 5 44 6 92 ar )) 349 908 6 18 16 171 aucluse 3 1 1204 2080 30 62 238 » 470 endée 106 945 1507 161 132 347 1079 ienne 15 13 1395 419 8 778 7 ienne (Haute-) 137 618 15 2065 655 144 284 47 1130 osges 16 » 3046 1782 78 243 377 1495 onne 7 » 1014 Totaux 100900 6463 24707 18353 79865 10425 8923 113848 Ccolte de 1886 107287 5169 22610 17893 89288 10052 9571 112877
-.'avoine, surtout l'avoine d'hiver qu'on sème dans l'ouest, peut imer plus de 40 hectol. à l'hectare. Mais la moyenne n'est »re que de 20 à 25, et la production totale est de 80 millions Mectol. (moyenne de 1876-1885) sur une surface de 3 millions et ■ni d'hectares, soit 23 hectol. à l'hectare (1). (Voir, p. 56 et 57 et
j
(1) Si l'avoine rend à l'hectare plus d'hectol. que le froment (23 au lieu de 15), elle pèse moins (47 kil. par hectol. au lieu de 70) et donne par conséquent moins de 1,100 kil. par hectare, tandis que le froment en donne 1,200.
�LA FRANCE.
les figures 113 et 116.) Cette culture, comme celle du froment,! fait de grands progrès depuis le commencement du siècle. 208. lie maïs. — Le maïs diffère beaucoup, comme aspect, dis céréales précédentes. Sa forte tige est surmontée, à l'époque è la fructification, d'une hampe portant le bouquet des fleuri mâles, et garnie de larges feuilles épanouies; aux aisselles de es feuilles apparaissent les épis, dont les grains très nombreux ettrè serrés sont symétriquement disposés sur un axe charnu. C'est'«
Fig. 117.
—
Carte de la récolte du maïs par arrondissement.
céréale de printemps, qui exige, comme toutes les plantes sarclée:, beaucoup de main-d'œuvre et dont la récolte n'a lieu qu'en octobre. Le maïs a besoin, pour mûrir, d'une plus grande quantité de chaleur que le froment (20° en moyenne pendant la période de végétation), et le développement de la plante, à partir du moment oi la plante est sortie de terre, doit se faire dans un espace de 130' 155 jours; de là, la limite septentrionale de sa zone qui, sans monte sur les granits de la Vendée, pénètre cependant dans le doux clin» de la Basse-Loire, contourne au sud le Massif central, enveloppe toul la vallée du Rhône, entre les Cé vennes, les Alpes et le Jura, et s'avantt avec les longs automnes chauds du climat vosgien, jusque dans» plaine d'Alsace. Mais, comme le maïs aime aussi beaucoup l'hi*
�L'AGRICULTURE.
89
é il fuit presque autant la sèche Provence que les brumeuses réHns de la Manche; il se plaît d'ailleurs dans les mêmes terres que ifroment. Il est cultivé dans la région du sud-ouest, ou vallée
la Garonne, Basses-Pyrénées, Haute-Garonne, Landes, Haulesrénées, etc. ; il s'avance même à l'est jusqu'en Bourgogne et en anche-Comté (V. le tabl. p. 56 et 57). Il sert à la nourriture des mes, qui en font, dans quelques contrées, des pains sans levain
Fig. 118. — Carte de la récolte du sarrasin par département.
mmés miques ou millas, de la bouillie, connue sous le nom de aude », de la polenta, à la nourriture des volailles et du bétail, xquels ses feuilles fournissent un abondant fourrage. Il est emyé aussi comme plante industrielle pour la distillation et à la proction de l'amidon. La culture s'est développée depuis que l'on a uvé le moyen de conserver ce fourrage à l'état frais dans des silos, es surfaces ensemencées en maïs et en millet (ce dernier, qui a oduit 662,000 hectol. en 1886, est très peu cultivé) ne dépassent ère 630,000 hectares; elles produisent près de 10 millions ectol., soit 17 hectol. à l'hectare. (Voir, p. 56 et 57, le tabl. du dément par dép. et les figures 115 et 117.) 09. te sarrasin. — Le sarrasin, que l'on nomme aussi « blé
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LA. FRANCE.
noir », se présente avec un aspect particulier : tige herbacée et M meuse, portant des feuilles triangulaires, de l'aisselle desquellj partent des faisceaux de petites fleurs roses et blanches, puis à fruits noirs. Il exige très peu de main-d'œuvre et est général! ment cultivé dans les terrains les plus pauvres; il témoigne, engi| néral, d'une agriculture peu avancée. Il redoute les grands froijj la sécheresse, les brusques variations de température, et se plJ dans les sols légers, terres siliceuses ou granitiques, et sous M climats humides ; c'est pourquoi il réussit surtout en Bretagni! dans la Basse-Normandie, dans la Marche et le Limousin, la pari
Fig. 119. — Carte de la récolte des pommes de terre par département.
du Massif cèntral la plus arrosée par les pluies (v. p. 50 el 5Î dans la Bresse (Saône-et-Loire et Ain) et dans les dép. de Seine-é Oise et de la Somme. Dans les contrées riches, on le réserve exclus vement aux animaux ou bien on l'enfouit .comme engrais enverl dans les contrées pauvres, on en fait une sorte de pain ou de galette La production est d'environ 10 millions d'hectolitres sur émirs 620,000 hectares, soit 16 hectolitres à l'hectare. (Voir, p. 56 et5! le tabl. du rendement par dép. et la figure 118.) 210. lie prix et la consommation du blé. — Grâce à l'aCCrois»
�L'AGRICULTURE.
61
melt de la production (voir pages 49 à 51) et aux suppléments qui fournit l'importation, le blé, qui est le fonds principal de la nourriture de la population française, ne coûte pas plus cher aujourHBi qu'au commencement du xix° siècle, quoique le loyer de la ™e et le salaire des ouvriers aient beaucoup augmenté. ant 1789, la superficie cultivée en céréales était moindre que os jours, et le froment n'occupait pas relativement une aussi large place parmi les céréales. En outre, les récoltes variaient davantage parce que, cultivant un moins grand nombre d'espèces de •IHon était plus exposé aux intempéries, et parce que le comUce d'une province à l'autre était souvent interdit ; l'effet des mauvaises récoltes était beaucoup moins atténué par l'importation. gUs le Toulousain, que nous citons comme un exemple et non comme IB exception, la récolte de 1779 a été de 495,000 setiers (le setier du Toulousain valait environ 93 litres), tandis que celle de 1781 n'a été que de 110,000. Les variations de prix d'une contrée à l'autre étaient en conséquence plus considérables que de nos jours. Les fBts d'une année à l'autre ont été aussi considérables sous le régime douanier du premier empire et sous celui de Y « échelle mobile», jusqu'en 1860, que sous le régime de la libre importation (1860-1885), qui a coïncidé avec la facilité des transports. Voici la moyenne des prix de l'hectol. du froment d'après la statistique du ministère de l'agriculture :
fr. 1797-1800 1801-1810 1811-1815 1816 1821-1825 1826-1830 1831-1835 1836-1840 1841-1845 1846-1850 1851-1855 1856-1860 1861-1865 1866-1870 1871-1875 1876-1880... 1881-1885 18,27 (1) 19,87 24,08 25,33 16,45 20,25 18,21 19,86 19,61 19,87 22,92 21,76 20,31 23,19 25,37 22,36 19,48
ans les années de bonne récolte, la France exporte; elle imL'hectolitre de froment avait valu, de 1756 à 1765, 10 fr. 70 (moyenne de la ice entière), de 1766 à 1775, 15 fr. 92, de 1776 à 1785, 14 fr. 13, de 1786 à 1790, 16 fr. 16. (Voiries Archives statistiques publiées en 1837 par la Statistique générHde France et l'Enquête décennale agricole de 1882, p. 63 de l'Introduction.)
�62
LA. FRANCE.
porte à la suite des re'coltes médiocres ou mauvaises. En somrni
Fig. 120. — Importation et exportation des grains et farines de froment, épeautre et mélcil (commerce spécial) (1), de 1827 à 1886.
la France consomme, malgré l'accroissement de sa production, plus de blé qu'elle n'en produit moyennement. Aussi, depuis 1867,
(1) Voir pour le sens de l'expression commerce spécial le livre VII.
�L'AGRICULTURE.
63
poriation a-t-elle été presque tous les ans supérieure à l'exporion, qui n'a jamais atteint 2 millions de quintaux, tandis que Inportation s'est élevée (en 1879) jusqu'à 22 millions (flg. 120). a population a augmenté beaucoup moins vite. On a calculé que Ins l'espace de cinquante ans (de 1821-1830 à 1871-1880), la consomdan Hition moyenne annuelle du blé par habitant en France avait passé de 118 kilog. à 193 ; ce dernier nombre correspond, par habitant, à ectolitres 1/2 par an ou à 500 gr. de pain par jour, déduction te de 6 p. 100 pour les semences et les emplois industriels (1). hll. SJH pomme «le terre. — Après les céréales, un des premiers jf oduits de l'agriculture à mentionner est la pomme de terre, qui m remplace souvent et que l'on nomme à juste titre « le pain tout Ht » des pauvres. Elle est, après le froment, le produit végétal qui llcupe la plus grande place dans l'alimentation française. Elle est Biployée aussi pour la fabrication de la fécule et de l'alcool. La flmme de terre est un tubercule originaire d'Amérique qui, longHnps dédaigné en France, excepté dans les Vosges où il était culmé dès la fin du xviie siècle, doit surtout aux efforts du chevalier Histol et de Parmentier d'avoir été mieux apprécié au commencement du XIXe siècle. Arrêtée quelque temps (1845-1853) dans son proBès par une maladie, elle a pris depuis ce temps, quoique cette manie n'ait pas entièrement disparu, un grand développement. Elle Kcupe aujourd'hui plus de 1,400,000 hectares. La récolte, très variale d'une année à l'autre, a beaucoup augmenté depuis le commenBmcnt du siècle; elle ne s'est élevée au chiffre de 50 millions d'hecWitres qu'en 1823; elle est aujourd'hui, en moyenne, de 125 millions fflhectol. (moyenne de 1875-1884), soit près de 90hectol. par hectare. ■Elle se plaît dans les terres sablonneuses et sous les climats temKrés froids. Elle est cultivée dans tous les dép., mais nulle part allant que dans l'est : Saône-el-Loire, Vosges, Meurthe-et-Moselle, maute-Saône ; dans le centre de la France : Allier, Puy-de-Dôme, Wveyron, Loire, Creuse, Haute-Vienne, Tarn, Nièvre, Corrèze, Waute-Loire; dans certaines parties de la vallée du Iihône : Ardèche, Hère, Drôme. La Dordogne, Seine-et-Oise et YAriège, se placent Bssi dans les premiers rangs (voir, p. 56 et 57, le tabl. du renment par dép., la carte 119 et la figure 121). 212. lies légumes.—Les légumes sont, au point de vue de la vente, deux genres distincts : 1° les légumes secs, environ 344,000 hec(1) L'enquête de 1882 (p. 67 de VIntroduction) porte comme consommation oyenne : pour 1831 à 1841, 1 hectol. 64 par habitaDt; et pour 1872 à 1881, ectol. 50.
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LA FRANCE.
tares et près de 6 millions d'hectol., d'après la statistique de 1882 (mais 3,243,000 seulement d'après le ministère de l'agriculture en 1885, différence qui doit être attribuée non aux récoltes, mais à la statistique) : fèves et fèveroles (2,959,000 hectol. en 1882), qui
se plaisent sur l'argile et qu'on cultive surtout dans le Pas-deCalais, le Nord, la Vendée, Tarn-et-Garonne, la Haute-Garonne, le Gers, l'Aisne, Lot-et-Garonne, la Côte-d'Or; les lentilles
�L'AGRICULTURE.
65
20,000 hectolitres en 1882), qui aiment les terrains secs et salonneux et qu'on cultive surtout dans l'Aisne, la Haute-Loire, le as-de-Calais, la Somme, dans les environs d'Avignon, etc. ; les aricots (1,622,000 hectolitres en 1882), qui aiment les terres blonneuses et profondes et que l'on cultive surtout dans la ordogne, le Gers, la Haute-Garonne, la Vendée, Lot-et-Garonne t dans les environs de Paris, de Soissons, de Lille; les pois ,090,000 hectolitres en 1882), que l'on cultive surtout dans la
ièvre, le Pas-de-Calais, la Seine-Lnférieure, le Doubs, Seine-elOise. Jadis les légumes secs étaient seuls l'objet d'un commerce 'mportant et lointain. 2° Les légumes frais, pois, choux, carottes, oignons, navets, salades, asperges, artichauts, melons, etc., dont a plus grande partie sert à l'alimentation de la famille et dont 'autre partie, étant destinée au commerce et devant être consommée peu de temps après la récolte, était surtout produite aurefois dans le voisinage du marché et avait donné naissance à la culture maraîchère près des grandes villes (2). Quelques localités avaient et ont encore une renommée particulière : pois de Cla(1) La statistique de 1882 ne réunissant pas dans un même total toutes les cultures de légumes, nous avons dressé la carte d'après la statistique de 1862 ; la répartition a d'ailleurs peu changé. ^2) On compte plus de 1,100 maraîchers dans Paris et la banlieue.
LA FRANCE.
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LA. FRANCE.
mart, navets de Freneuse, carottes de Crécy. Aujourd'hui, les chemins de fer permettent de cultiver les légumes frais au loin, La statistique de 1882 évalue à 900 millions de francs le produit
des 430,000 hectares (dont 340,000 pour la consommation de la famille et 90,000 pour le commerce) consacrés à cette culture (fig. 122). La Flandre, l'Artois, la Picardie, avec Roye, Amiens, etc. ; Yllë-de-
�L'AGRICULTURE.
67
France, avec Soissons, Senlis, Compiègne, et surtout Paris; la 'owaine, les environs d'Orléans et de Nantes, la Sarthe, etc., en ournissent beaucoup. Les primeurs delà Vendée {Niort, etc.) et du Midi (Bordeaux, Monlauban, Avignon, Vaucluse, Roussillon, etc.), les égumes (choux-fleurs, artichauts, etc.) des maraîchers de l'Anjou, le la Bretagne (Boscoff, etc.), des environs de Cherbourg, etc., approisionnent Paris (v. p. 70 et 71, le tabl. du rendement par dép.). 213. I<a betterave. — Les plantes industrielles, nous l'avons léjà'dit, sont le cachet d'une culture perfectionnée : c'est pour-
la production des betteraves par département.
quoi elles se rencontrent surtout clans nos dép. du nord (v. p. 70 et 71). Les principales sont la betterave, le lin, le chanvre, le colza, Y œillette, le tabac, la navette et le houblon (v. fig. 123, qui indique la superficie et le rendement en 1885 de la culture industrielle, et la (ig. 125 dont il faudrait décupler les surfaces pour les mettre à la même échelle que la fig. 123). En première ligne, vient la betterave, qui n'est entrée qu'au xix° siècle dans la pratique agricole. Elle veut une terre riche et une humidité suffisante ; elle nourrit le bétail, et fournit du sucre ou de l'alcool. L'hectare produit 30 à 40,000 quintaux de grosses betteraves valant environ 800 fr. et rendant 5 1/2 p. 100 de leur poids
�08
LA FRANCE.
en sucre (8 à 10 p. 100 avec les espèces employées depuis 1884) ou 24 hectolitres d'alcool et en outre 24 p. 100 de pulpe pour le bétail. On la cultive pour ce triple objet dans les dép. du.Nord, de l'Aisne, où on en abuse en épuisant certaines terres, du Pas-de-Calais, de la Somme, de l'Oise, des Ardennes, du Loiret, de Seine-et-Marne, de Seine-'et-Oise et de l'Yonne (v. fig. 124 et 125). Elle s'est propagée aussi dans la Seine-Inférieure, l'Eure, Eure-et-Loir. On la trouve aussi, mais presque exclusivement comme plante fourragère, dans certaines parties de la Bretagne, dans la Côte-d'Or, le Puy-deDôme, la Marne, dans Saône-et-Loire et dans la Dordogne. Elle se
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plaît mieux dans le nord que dans le midi où elle est moins sucrée. Cette culture a fait de considérables progrès; en 1840, elle n'occupait que 58,000 hectares; elle en couvrait 530,000 en 1886, dont 317,000 pour les betteraves fourragères et 213,000 pour les betteraves à sucre. La production est très variable d'une année à l'autre (en 1885,73 millions de quintaux de betteraves fourragères et 55 de betteraves à sucre ; en 1886, 81 de betteraves fourragères et 69 de betteraves à sucre). Cette excellente culture nettoie la terre à cause des façons qu'elle exige et permet, à l'aide des pulpes provenant des sucreries et des distilleries et riches en azote, de nourrir un nom-
�L'AGRICULTURE.
69
breux bétail, et, par conséquent, de fumer abondamment les terres à blé. 214. tes plantes textiles. — Les plantes textiles, en France, sont le chanvre et le lin. Elles occupaient, d'après l'enquête de 1882, 107,600 hectares et rendaient 450,000 quintaux de filasse de chanvre, 300,000 de filasse de lin, 329,000 hectol. de graines de chanvre et 252,000 de graines de lin. Cette culture a diminué depuis cinquante ans de plus du tiers, parce que le tissage domestique a lui-même beaucoup diminué, et que l'importation approvisionne en lin et en chanvre le marché qui, à cause de la concurrence du coton, n'a pas gagné en importance. Le chanvre est une plante d'une hauteur de 2 m. environ qui se sème en général en mai et se récolte trois ou quatre mois après; il vient dans les terrains riches, profonds et frais, bien fumés ; c'est une véritable culture jardinière. Il est cultivé dans presque toutes les contrées, surtout dans l'ouest de la France; l'Anjou, le Maine, la Touraine, la Bretagne, le Perche et le Cotenlin sont au premier rang; le Poitou et les Charentes en fournissent beaucoup, ainsi que la Picardie, dont le chanvre est particulièrement estimé. En première ligne, vient encore le Graisivaudan (Isère); puis, en seconde ligne,la Lorraine, la Bourgogne, le Berri, la Limagne (Puy-de-Dôme), le Rouergue, le Quercy et le bassin de la Garonne (Aveyron, Lot, Tarn et Lot-et-Garonne). Le chanvre donne deux produits, la graine ou chènevis, dont on fait de l'huile, et la tige, dont les fibres fournissent la filasse. Ce dernier produit, que l'on obtient par diverses manipulations, rouissage, teillage ou broyage et peignage, est de beaucoup le plus important (v., p. 70 et 71, le tabl. du rendement par dép. et la fig. 126). Le lin n'atteint guère que 0m,60 de hauteur; il donne la graine de lin, dont on use en médecine et avec laquelle on fait de l'huile, et une filasse, plus fine que celle du chanvre, qu'on soumet aux mêmes préparations. Il veut une terre riche, bien préparée et préfère les climats humides. Aussi est-il cultivé surtout dans la partie occidentale et septentrionale de la France (fig. 127). C'est dans la région du nord, Flandre (où le lin de la vallée de la Lys jouissait d'une très ancienne renommée), Artois, Picardie, que cette culture donne les produits les plus abondants, quoique la quantité en soit bien réduite; on la pratique aussi avec succès dans les environs de Paris (Seine-et-Marne et Seine-et-Oise), où le lin a quelquefois remplacé le colza ; clans l'Eure (arrondissements de Bernay et de Pont-Andemer), dans la Bretagne (Finistère, Côtes-
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Production des cultures industrielles par département en 1886 (i).
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(1) Les récoltes au-dessus de 1000 quintaux sont seules mentionnées dans ce tableau. (2) Les chiffres de la colonne des légumes secs, fèves et féYeroles, haricots, pois et lentilles, sonf extraits de la statistique décennale de 1882.
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LA FRANCE.
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�74
LA FRANCE.
du-Nord, Loire-Inférieure), dans l'Anjou, la Vendée, la Saintonf. et dans toute la région des Pyrénées et de la Garonne (v. p. 70 et 71, le tableau du rendement par dép. et la fig. n° 127). 213. lies graines oléagineuses. — Les graines oléagineuses, en France, sont fournies non seulement par le chanvre et le lin (v. p. 69), mais aussi par le colza, la navette, l'œillette (1). Ces
Fig. 126. — Carte de la production du chanvre par département.
cultures, qui ont diminué des deux tiers en vingt ans, occupaient 137,000 hectares, d'après la statistique de 1882, et fournissaient 2 millions d'hectol. de graines (dont 1,452,000 en colza). L'importation des graines et fruits oléagineux des pays chauds leur a fait une redoutable concurrence. Le colza est une sorte de chou monté, dont les fruits ou siliques renferment de petites graines rondes, noires ou rougeàtres; c'est une plante sarclée qui aime les terres riches, les climats légèrement humides, et qui exige beaucoup de main-d'œuvre. 11 y a un colza d'hiver et un colza d'été ; le premier est plus productif. L'huile qu'on tire du colza est employée principalement pour l'éclairage.
(1) Il faut ajouter la caineline (1,727 hectares en 1882) et la moutarde, qui n'ont qu'une importance très secondaire.
�L'AGRICULTURE.
75
ulture de celte plante, qui donne dans une bonne récolte yenne 25 hectol. à l'hectare, a beaucoup diminué (201,000 hecn 1862 et 92,700 en 1882) ; elle occupait environ 92,700 hec3 en 1882 et rendait environ 1 million 1/2 de quintaux de ines, valant 32 millions 1/2 de francs; elle a rendu seulement 26,000 hectolitres pesant 688,000 quintaux en 1886. Elle est surt pratiquée dans le nord et le nord-ouest (flg. 128), Flandre, ois, Picardie avec le dép. deYAisne, Normandie, surtout dans
mCalvados, un des départements qui produisent le plus de colza. Èans l'ouest, la région de la Basse-Loire, de la Vendée et de la Charente-Inférieure; dans le sud, la vallée de la Garonne ; dans l'est, H lorraine, la plaine de Champagne et la Bourgogne (surtout le ttp. de Saône-et-Loire et l'Ain), etc., en fournissent une grande Hantilé (v. p. 70 et 71, le tab. du rendement par dép. et flg. 128). ■ La navette (40,366 hectares produisant plus de 9 millions 1/2 de lianes en 1862 et 17,600 hectares produisant 148,000 hectolitres m graines qui valaient 3,300,000 fr. en 1882; 93,600 hectolitres Bpant 63,000 quintaux en 1886), plante assez semblable au colza B fournissant une huile qui n'est pas beaucoup plus comestible
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LA FRANCE.
que celle de colza, n'est guère cultivée que dans l'est, surtout ei Bourgogne (v. p. 70 et 71, le tableau du rendement par dép.). Vœillette ou pavot noir (47,678 hectares en 1862, produisant pou une valeur de 21 millions 1/2 de fr., et 24,760 hectares en 1882, produisant 383,000 hectolitres de graines qui valaient 10 millions 1/j de fr. ; 268,000 hectolitres pesant 178,000 quintaux en 1886), a» contraire, donne une huile comestible dite « huile blanche ». Li
RECOLTE DU COLZA
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Fig. 128. — Carte statistique du colza.
culture de cette plante, qui rend environ 20 hectolitres à l'hectare, ne s'est développée que vers la fin du xvme siècle, quand on eutdémontré que l'huile qu'elle fournit ne renferme aucun principe narcotique. Elle est pratiquée exclusivement dans le nord, Flandre, Artois, Picardie. Le pavot blanc, dont la tête et la graine servent en médecine, esl particulièrement cultivé dans la plaine des Vertus (Seine). 216. lies plantes tinctoriales. — Les principales plantes tinctoriales sont la garance, le safran, la gaude et le pastel. La garance, que l'on cultivait pour sa racine dans les riches alluvions bien irriguées du Gard et de la Drôme, de Vaucluse, de Bouches-du-Rhône, donne une teinture rouge particulière. L'Alsace en cultivait aussi. Cette culture, pratiquée dès le temps d'Olivier
�L'AGRICULTURE.
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Serres, propagée dans le Midi par Althen qui l'avait importée rient, a presque entièrement disparu (v. p. 32). Les stigmates du crocus, que l'on cultive surtout dans le Gâliis (Loiret et Seine-et-Marne) et dans le Vaucluse, constituent le fran, belle couleur d'un jaune vif (310 hectares produisant quintaux en 1882). Le safran est employé aussi en médecine. La gaude est une sorte de réséda qu'on cultive dans le Doubs, re, l'Hérault, et dont la tige desséchée fournit une coujaune (209 hectares produisant 4,000 quintaux en 1882). Le pastel ou guède, un peu cultivé dans le Gers, etc., donne par s feuilles une couleur bleue aujourd'hui presque abandonnée. 217. lie tabac. — Le tabac peut réussir en France sous tous les imals; mais l'administration des contributions indirectes n'en a torisé la culture que dans un petit nombre de dép. (22 en 1886) : ns la vallée de la Garonne (Lot-et-Garonne, Dordogne, Ginde, etc.), en Provence et en Savoie, dans la région du nord-est, ans les dép. du Nord, du Pas-de-Calais, à'IIle-et-Vilaine, etc. haque cultivateur doit obtenir une permission, et, à moins d'exorter, il ne peut vendre sa récolte de feuilles qu'à la régie. Le roduit a doublé depuis quarante ans; en 1882, 17,690 hectares nt donné 207,000 quintaux valant 17 millions 1/2 de fr. (en 1886, 5,000 hectares ont produit 224,000 quintaux) (v. p. 70, le tableau u rendement par dép.). 218. lies prairies artiflcielles et les récoltes fourragères. — Les rairiessont indispensables à l'économie agricole, non seulement arce qu'elles nourrissent les bestiaux dont l'homme se nourrit à on tour et qu'elles sont, pour ainsi dire, les ateliers où se fabrique a viande, mais parce qu'elles procurent, par ces mêmes animaux, e fumier qui féconde la terre. On distingue quatre genres de prairies et pâturages : 1° prairies artificielles; 2° prés temporaires; 6° prairies naturelles; 4° pâturages (v. p. 18, 19 et 20, le tab. du Terr. agr. par dép. ; p. 80 et 81, le tableau des fourrages par dép. et la fîg.129). Sur la plupart des terres de labour, les prairies naturelles réussissent imparfaitement, faute d'humidité ; on y a suppléé en introduisant dans l'assolement la prairie artificielle. Dans la région où la prairie artificielle est le plus usitée, l'hectare de froment rend en moyenne 19 hectol. ; il en rend 10 à peine dans celle où elle l'est le moins. Il y avait, d'après l'enquête de 1882, 2,844,000 hectares cultivés en prairies artificielles, dont 1,201,000 pour le trèfle (sans compter 285,000 hectares pour le trèfle incarnat), 841,000 pour la
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LA FRANCE.
luzerne, 688,000 pour le sainfoin, 114,000 pour les mélanges. Li statistique de 1886 n'en a enregistré que 2,304,000, dont 910,1 pour le trèfle, 783,000 pour la luzerne et 611,000 pour le sainfoin Quatre plantes fourragères sont surtout cultivées dans ces prairies : 1° le trèfle des prés ou trèfle rouge que caractérisent se; feuilles trifoliées et qui est très employé comme plante de prairif artificielle, se sème dans une céréale (51 millions de quintaux di foin en 1882, 38 en 1886) ; 2° le trèfle incarnat ou farouche, classl
Fig. 129. — Carte des prairies artificielles par département.
parmi les fourrages annuels, se sème sur un chaume de céréale (11 millions de quintaux en 1882); 3° la luzerne (41 millions de quintaux- en 1882 et 37 en 1886) se reconnaît à ses fleurs violettes eti ses fruits contournés en spirale ; 4° le sainfoin (27 millions de quintaux en 1882 et 21 en 1886) se distingue par ses fleurs purpurine: et ses fruits fortement réticulés. Ces plantes appartiennent à la famille des légumineuses, facilement reconnaissables parlaformed ses fleurs et desesfruits. Les deux dernières durent plusieurs années, donnant plusieurs coupes et un regain ; on peut laisser quelque une luzerne sept ans et plus, quand le terrain est propice. Le trèfle aime les terrains frais et friables; c'est pourquoi il dominée les régions de l'ouest et du centre. Cependant, dans le midi, un sol
�L'AGRICULTURE.
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gilo-calcaire, bien divisé, lui convient, et, dans le nord, un sol lico-calcaire. La luzerne, plus exigeante, veut, pour développer s longues racines, un sol profond et riche ; elle se trouve surtout ms le nord et dans les environs de Paris; comme elle va chercher us profondément l'humidité, elle peut pousser sous des climats es; bien irriguée, elle donne jusqu'à six et sept coupes dans le idi. Le sainfoin, plus accommodant, se contente de terres pieruses et calcaires. C'est dans les riches cultures de la Beauce, trop sèche pour oir beaucoup de prairies naturelles (Eure-et-Loir, Loiret, Seine-Oise), dans la Brie (Seine-et-Marne) et la Champagne (Marne, isne, Ardennes), dans la Bourgogne, le bassin de la Basse-Loire, Normandie, la Picardie, l'Artois, l'Ile-de-France, qu'on concrète plus de terrain aux prairies artificielles (v. le tableau, p. 80 81 et la fig. 129). Les dép. de Y Yonne, d'Eure-et-Loir, de la ienne, de Seine-et-Marne, de l'Allier, de la Marne, de l'Oise, de isne, des Deux-Sèvres, du Cher tiennent sous ce rapport les emiers rangs dans la statistique de 1882. On se fait une idée énérale de la distribution de cette culture en partageant la ance en deux régions par une ligne droite du Jura septentrional l'embouchure de la Charente ; celle du nord est riche en praies artificielles ; celle du sud est pauvre, sauf sur quelques points olés, comme le Viennois, le Graisivaudan, le Toulousain. L'abondance de la nourriture destinée qu bétail étant la condin indispensable d'une bonne économie agricole, on s'est in'nié, surtout depuis une quarantaine d'années, à augmenter de verses manières sur les terres de labour la production de cette purriture. La betterave fourragère, les résidus des récoltes de Hantes industrielles, le foin des prairies artificielles et, d'autre part, s prairies naturelles, dont nous parlerons plus loin, fournissent contingent considérable. Les cultivateurs y ajoutent le produit s prés temporaires, c'est-à-dire des terres de labour ensemencées plantes semblables à celles des prairies naturelles et conservées prairies une, deux ou trois années ; ces prés occupaient, en 1882, 9,000 hectares et produisaient 13 millions de quintaux de foin. Ils ajoutent aussi certaines cultures fourragères qui fournissaient en 82 un contingent de 31 millions de quintaux en choux (lesquels onnent d'ordinaire à l'hectare plus de matière azotée que les autres urrages), de 24 en navets, de 13 en carottes, de 9 en vesces, de 7 en dis-fourrage ou maïs vert géant contenant beaucoup de matière otée, de 2 1/2 en panais, de 2 en seigle coupé en vert.
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LA FRANCE.
Production des fourrages par département en 1886.
(Statistique du ministère de l'agriculture).
TRÈFLE.
ECIRUFPS CULTIVE
LUÎERBE.
SA.lIFDUr.
PltÉS KATliltELS ET HERBAGES.
usd'er i l eimhect. DÉPARTEMENTS.
Ej L A T ONITCUDRP
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ONITCUDRMOYENNE P 7. :■
,earthc nxuatnipar ueq i
Alpes (Basses-) Alpes-Maritimes
Bouches-du-Rhône...
Charente-Inférieure.. Cher Côte-d'Or.... Côtes-du-Nord
13.6 14.6 48.1 1.3 1.0 0.3 5.9 9.9 3.0 7.4 2.0 18.3 0.3 1.5 2.5 14.1 7.1 20.8 0.5
»
590.2 831.1 1.202.6 35.0 61.1 13.8 166.3 447.2 132.4 259.1 130.9 519.0 20.8 72.0 93.1 492.6 226.2 622.9 30.4
■ »..
43 57 25 28 63 55 28 45 44 35 64 28 69 48 37 35 32 30 65
.,»
Garonne (Haute-)....
15.0 20.0 18.6 2.0 8.2 3.5 10.8 14.7 12.4 0.7 6.3 4.8 0.5 0.7 19.0 20.6 8.5 19.2 3.9 4.3
489.2 1.050.0 927.5 60.0 329.7 140.0 522.5 46S.0 770.0 23.0 186 2 158.9 18.2 26.6 947.7 689.7 357.0 1.011.7 120.2 191.3
33 53 50 30 40 40 48 32 62 34 29 33 40. 38 50 33 42 53 31 45
NOITCUDRPTOTALE 182 186 nesdr i l iqem uintaux. 1.445 263 349 98 61 ONITCUDRP TOTALE 176 nesdr 377 i l iem quintaux. 84 32 51 17 152 807 253 213 175 444 545 989 t 313 490 134 589 148 50 495 14 4 993 707 356 540 391 475 » 14 » 17 570 268 90 3 » 1] 503 150 83 505 600 532 1.099 641 1.214 1.161 » 10 487 304 908 510 271 231 119 22 865 166 » 180 252 224 934 258 1.210 272 50 307 » 34
86 57 66 19 ' 36 9 44 E I C F R E P U CULTIVÉE S 57 ns rd'ie l i emhect. 41 31 14 10.2 10 146 119 67 85 64 95 15 60 60 128 80 73 18 38 18 59 23 40 56 70 9 77 63 35 67 65 25
2.970 31 1.477 ■;« 1.460 îi 615 33 900 25 360 40 971 22 1.998 35 1.250 30 850 21 ONITCUDRP ELA / 260 19 .1 x u aesd rnt i l ui qem 2.204 21 414 ■10 5.840 40 5.337 45 3.198 48. 2.502 29 2.116 33 3.016 31 406 23 1.714 28 1.860 31 3.846 30 2.400 30 1.676 23 990 55 1.008 26 589 32 2.447 41 695 30 1.981 50 1.724 31 1.685 21 231 20 2.700 35 1.956 31 1.120 31 2.545 31 1.815 28 595 24!
�L'AGRICULTURE!.
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LUZERNE.
SAISPOW. PRES NATURELS ET UERBiGES
DÉPARTEMENTS.
\ E I C F R E P U CULTIVÉE S s rn ed'i l i mhe ect.
ONEITCUDRP/ LA ,i x u ans retd ni l ui qem
Loir-et-Cher Loire Loire (Haute-) Loire-Inférieure Loiret Lot Lot-et-Garonne .. Lozère Maine-et-Loire Manche Marne Marne (Haute-) | Mayenne Meurthe-et-Moselle.. Meuse Morbihan Nièvre Nord Oise Orne Pas-de-Calais Puy-de-Dôme Pyrénées (Basses-)... Pyrénées (Hautes-)... Pyrénées-Orientales.. Rhin (Haut-) [Belfort], Rhône Saône (Haute-) Saône-et-Loire ;.. Sarthe.. .• Savoie Savoie (Haute-) Seine Seine-Inférieure Seine-et-Marne Seine-et-Oise Sèvres (Deux-) Somme Tarn Tarn-et-Garonne Var Vaucluse Vendée Vienne Vienne (Haute-) Vosges Yonne Totaux.
335.2 32 r,eathcn.xuatnpiueq/ 10.5 8.4 341.9 41 6.9 448.1 65 19.0 665.0 35 12.2 .417.6 34 4.0 180.5 45 14.6 584.0 40 0.7 13.0 18 12.8 832.0 65 15.3 690.5 45 13.7 411.9 30 333.3 38 8.7 38.8 2.329.1 60 8.4 288.1 34 8.7 272.1 31 1.2 35 4 30 677.1 40 16.9 20.6 1.077.8 52 9.7 437.0 45 38.5 1.463.0 38 22.9 1.097 3 48 C40.5 54 11.9 3.6 294.8 31 1.7 99.0 60 0.2 6.7 41 0.7 43.3 62 7.0 350.0 50 533.1 48 11.1 15.6 644.3 41 27.5 650.9 24 201.4 21 9.6 6.4 374.4 58 » 1.0 65 34.5 1.406.8 41 8.2 317.4 39 135.2 43 3.1 918.4 37 24.8 578.9 39 14.9 728.9 58 12.7 3.2 i73.1 54 10.4 30 0.3 0.2 7.5 44 604.1 46 13.1 20.5 1.045.2 51 116.1 40 2.9 6.2 282.0 45 337 .6 28 12.1
ONITCUDRP EYM i
226 66 NOITCUDRP TOTALE 82 ns red i l i em quintaux45 . 677 305 387 9 336 452 968 359 114 368 501 8 439 487 1.564 144 195 223 55 136 240 26 270 369 191 142 53 138 84 113 1.949 1.423 968 536 608 912 244 415 365 1.367 2 191 974
229 27 38 16 604 120 NOITCUDRP TOTALE 102 ns red i l i em quintaux. 5 90 109 468 156 1 129 123
»
229 74 713 540 451 390
» »
44 20 12 68 52 120 100 771 4 173 414 514 536 458 813 492 91 211 65 854 0.1 48 486
29 73 93 121 19 30 40 38 69 E\ É V I ETCIFRLEPUS C 135 ns rd'ie i l em 32 hect. 37 63 49 53 76 84 100 30 152 33 153 64 49 12 12 48 66 139 57 114 49 0.1 73 24 14 60 21 48 24 6 6 88 39 142 86 26
857 30 2.910 40 3.709 40 4.024 33 617 32 809 27 1.040 26 760 20 2.738 39 5.769 42 1,014 32 1.200 32 1.879 29 ) ONITCUDRP TOTALE 1.433 30 .\ nsxruedai lt nei m u q 1.643 31 3.711 48 1 ONITCUDRP MOYENNE 30 2.516 J1 ner.athc p quintaux./ 4.012 40 917 31 4.554 30 1.446 43 4.952 32 1.877 29 1.661 34 382 33 377 32 1.829 38 2.346 35 4.460 32 1.551 27 1.714 15 1.389 28 3 31 2.965 40 819 35 476 34 2.694 45 940 44 1702 35 891 36 168 26 308 54 2.762 31 1.053 26 4.986 35 2.763 32 792 30
910.3 37.865.0 41.6 36.967 21.386 5.003 164.228 34
LA FRANCE.
II. — 6
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LA FRANGE.
lesquelles dominent les graminées; le trèfle y figure aussi; le trèfle blanc, qui se plaît particulièrement sur les sols calcaires, paraît même être, plus qu aucune autre plante, favorable à l'engraissement
�L'AGRICULTURE.
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des bœufs. L'herbe des prairies est tantôt mangée sur pied par le bétail, tantôt fauchée en première coupe d'abord, et quelques fois en seconde coupe, puis en regain et consommée sèche sous le nom de foin. Les prairies naturelles coûtent peu de main-d'œuvre et donnent, sur une terre bien ameublie, un riche produit. On estime approximativement la superficie des prairies naturelles à 5 millions d'hectares (1) et le rendement à 150 à 200 millions de quintaux de foin (163 millions en 1886), à raison à 35 quintaux environ par hectare. Elles occupent une étendue et ont une valeur bien supérieure à celles des prairies artificielles (fig. 130). Pour en établir avec succès, il faut soit une plaine riveraine d'un cours d'eau, soit un versant de colline sur lequel on puisse ménager des irrigations, soit un climat humide et brumeux qui entretienne la fraîcheur du sol. C'est pourquoi les prairies naturelles se trouvent principalement dans le fond des vallées, dans les régions montagneuses et dans le voisinage des côtes baignées par l'océan Atlantique. Sur la pente des montagnes où l'eau est en abondance, on arrose en général par des rigoles qui épandent pour ainsi dire l'eau en éventail, ou par des rigoles transversales et parallèles qui la font en quelque sorte descendre en cascade lente. Dans les plaines, on emploie des moyens analogues et quelquefois l'immersion. Pour pratiquer l'arrosage, il faut établir, dans un cours d'eau naturel ou dans un canal, une prise d'eau à un niveau supérieur à celui de la prairie et une rigole de décharge à un niveau inférieur. Il y a des prés secs qui ne donnent qu'une coupe; les prés bien arrosés fournissent plusieurs coupes et un regain. Il est très important d'avoir de l'eau : ainsi un pré bien arrosé, à trois coupes, donne 15,000 kilog. de fourrage, tandis qu'un pré sec, à une coupe, n'en fournit que 3,000 en moyenne. Sur divers points, on en a amené de loin par des canaux, soit pour les prairies, soit pour les terres arables : en Provence, par le canal de Craponne qui existe depuis le xvi° siècle et qui a divers embranchements, parle canal du Ver don, parle canal du Drac, par le canal de la Durance dont l'eau sert principalement à la ville de Marseille et qui a nécessité la construction du magnifique aqueduc de Roquefavour; dans le dép. de la Haute-Garonne, par les canaux de la Neste et de
(1) L'enquête de 1882 donne 5,826,000 hectares. Si ce chiffre semble très élevé, le Bulletin du ministère de l'agriculture donnant 5,050,000 hectares pour 1885,5,000,000 pour 18S6 et la Nouvelle évaluation cadastrale de 1879, 4,998,000, c'est qu'outre les prés naturels (4,115,000 hectares), l'enquête comprend les herbages pâturés (1,711,000 hectares) et que ces derniers no sont pas compris, ou ne le sont qu'en partie, dans les autres statistiques.
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LA FRANCE.
Saint-Martory; dans le Forez, par le canal du Forez; en Sologne, par le canal de la Sauldre; dans le Roussillon et la Cerdagne, par les canaux de Coutade, de Perpignan, de Palau-del-Vidre et autres canaux dérivés de l'Agly, de la Têt, du Tech ou de la Sègre. Les vallées des Vosges sont bien irriguées. Cependant il n'y a guère encore que deux cinquièmes de la superficie de nos prairies qui jouissent de cet avantage. « C'est un tort envers la Providence, disait un savant jurisconsulte, et presque un crime envers la société de laisser
Fig. 131. — Carte des prairies naturelles par département.
s'écouler à la mer une seule goutte sans l'avoir utilisée au profit de l'agriculture ou des arts. » Nous sommes encore loin d'avoir à cet égard usé de toutes les richesses dont la Providence a doté notre pays (v. p. 18, 19 et 20 le tab. du terr. agric. par dép.). La partie de la France la plus riche en prairies, et en belles prairies, est celle de l'ouest comprenant la Vendée, la Bretagne (Loire-Inférieure, IIle-et-Vilaine, Morbihan), l'Anjou, le Maine, le Perche et la Basse-Normandie (Manche et Orne) (fig. 131). Les marais de la Saintonge, de YAunis et de la Vendée, assainis par des canaux dont les premiers furent creusés par des Hollandais sous le règne de Henri IV, constituent de grasses prairies qu'on désigne sous le nom de « maraisgâts ». Les terres d'alluvion de la Loire ont
�L'AGRICULTURE.
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aussi des prairies irriguées très productives. Le Finistère, tout enveloppé des brumes de l'Océan, est à cet égard dans une condition favorable : aussi nourrit-il plus de gros bétail qu'aucun autre département. La Basse-Normandie, avec le Cotenlin, est la terre classique des beaux herbages ou « embouches » ; les herbages y sont entourés d'une haie vive souvent double et dominée par de grands arbres qui abritent le troupeau contre le vent et le soleil. Dans la dépression où aboutissent la Taute, la Vire et d'autres rivières, le sous-sol imperméable constitue des « terres mouillantes », comme on les nomme dans le pays; là sont les immenses prairies du Bessin et du pays de Carentan dont une partie a été conquise sur les eaux au xvin0 siècle. Plus à l'est, le Bocage normand, comprenant le BasPays d'Auge, les vallées de la Dives et des autres petits cours d'eau du Bas-Pays d'Auge qui coulent sur un sol imperméable ; le Perche. Après l'ouest, la partie la plus riche en prairies est le centre; il comprend surtout le Limousin (Haute-Vienne et Corrèze); la Marche dont les prairies et les pâturages reposent sur le granit ; l'Auvergne, avec les monts d'Aubrac et les creuses vallées de l'Aveyron, le Velay, les monts d'Auvergne; plus loin le Bourbonnais, le Charollais (le département de Saône-et-Loire est celui qui, en 1882, possédait le plus de prairies : 133,000 hectares, la statistique lui en attribue 176,000 en 1885 et 138,000 en 1886) (1) et le Morvan. Dans l'est, la région du Jura (Ain, Doubs), celle des Vosges et les Alpes de Savoie et du Dauphiné ont aussi une grande quantité de pâturages et de prairies. Dans le nord, la Flandre, sur le bord des rivières, est riche également en prairies. Le sud-ouest possède les prairies du Périgord, des Pyrénées (Basses- Pijrénées) et de l'Armagnac. Le sud-est, sous le climat sec et chaud de la Méditerranée, est la région de France qui possède le moins de prairies, et par suite le moins de grosbétail.ll y a cependant dans les parties irriguées, comme celles qu'on voit dans le dép. de Vaucluse, de très belles prairies. 220. lies pâtis. — Il y a, dans les terrains maigres, sur des pentes non arrosées, au milieu des bois, des espaces couverts d'une herbe trop peu drue pour être fauchée : ce sont des pâtis où l'on envoie les animaux. Quelquefois, au lieu de gazon, il ne pousse guère que du trèfle rampant, des genêts, des ajoncs ou des bruyères : ce sont des garrigues, des maquis, des landes. On trouve ces derniers terrains surtout dans les régions montagneuses des Pyrénées, des
(1) D'après la statistique de 1886, il ne viendrait qu'après l'Orne, le Puy-deDôme et la Haute-Vienne qui en ont 152,000, 153,000 et 142,000.
�86
LA FRANCE.
Cévennes, des Alpes, de la Corse, dans le dép. des Landes et la Bretagne. La statistique de 1882 évalue à 3,889,000 hectares la superficie|des landes, pâtis et bruyères, età2,333,000 hectares celle des terres entièrement incultes, comme rochers, montagnes, marécages et tourbières. Par une meilleure distribution des eaux et des amendements et par l'accroissement du capital appliqué à l'agriculture, on a transformé depuis quarante ans des milliers d'hectares de ces mauvaises terres en prairies, en bois ou en champs labourés. Plus de la moitié (3,131,000 hectares) des pâlis, des landes et des terres incultes sont des propriétés communales; la loi de 1837 sur l'assainissement des landes a été rendue pour en hâter la transformation. De 1851 à 1879, la superficie imposable des landes, pâtis et autres terres incultes a diminué de plus d'un million d'hectares. 221. Jjes cultures arborescentes. —Les cultures herbacées, qui pour la plupart sont annuelles, occupent la majeure partie de nos terres; l'autre partie, encore très importante (environ 13 millions d'hectares dont environ 800,000 pour les cultures autres que les bois et forêts), appartient aux cultures arborescentes, qu'on divise en trois grandes catégories : 1° vignes; 2° arbres à fruits; 3° bois et forêts. 222. ïia production et la consommation du vin. — La vipjne est une des richesses caractéristiques du sol français. Elle était cultivée, dès le commencement de l'ère chrétienne, dans le midi de la Gaule; elle s'est propagée de là en Bourgogne, sur les bords de la Moselle et de la Garonne pendant la période romaine. Elle occupait vraisemblablement vers la fin du xviir9 siècle un peu plus d'un million et demi d'hectares. Elle en occupe aujourd'hui environ 2 millions répartis très inégalement entre 78 dép. (2,320,000 hectares, dont 232,000 improductifs, d'après l'évaluation du ministère des finances en 1879,2,197,000 d'après l'enquête agricole de 1882 (1);
(1) Le tableau suivant résume les faits de l'enquête de 1882 :
SUPERFICIE CATÉGORIE.
PRODUIT
VALEUR
en milliers de francs. en 100» du [aUl.
en milliers en milliers en 100" d'hectolitres. d'hectares. du total.
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991.9G0 79.089 56.089 1.127.138
87.25 6.90 5.78 100.00
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170 Totaux 2.197
�L'AGRICULTURE.
87
en 1886 1,907,000 d'après le ministère de l'agriculture et 1,959,000 d'après le ministère des finances. La Bretagne, les autres régions voisines delà Manche et quelques départements du Massif central produisent très peu ou ne produisent pas de vin. En 1790, Lavoisier estimait, en déclarant toutefois qu'on pouvait se tromper de moitié dans l'évaluation, la consommation du vin en France à 15 millions et demi d'hectolitres; mais la France, déjà universellement renommée pour ses vins, en exportait beaucoup, et le même Lavoisier estime ailleurs la production à 25 ou 30 millions d'hectol. Sous le premier Empire, l'administration des contributions indirectes accusait une production de 28 millions d'hectol. en 1808 ; cette production était de 31 millions, à la fin de la Restauration (1829), de 45 millions en 1850. L'enquête de 1862 a calculé que l'accroissement des surfaces plantées en vignes avait été de 50 p. 100 de 1790 à 1862. L'oïdium, qui attaqua la vigne vers 1850, fit tomber la récolte presque à 10 millions d'hectol. ; mais elle se releva promptement jusqu'à 50 millions en 1858, et, à travers les variations annuelles qui sont en général beaucoup plus considérables pour le vin que pour les produits des terres de labour, elle atteignit exceptionnellement 83 millions en 1875 (d'après les contributions indirectes) sur une superficie de 2,421,000 hectares (maximum : 2,446,000 hectares en 1874), quoique la France eût perdu avec l'Alsace-Lorraine 32,000 hectares de vignes. A cette époque, le phylloxéra, dont l'apparition avait été signalée dès 1865 à Roquemaure (Gard), non loin d'Avignon, avait déjà fortement compromis les vignobles du Bas-Rhône, d'une partie du Bordelais et des Charentes. Il étendit ses ravages avec une telle intensité que, les intempéries aidant, la récolte de 1879 ne fut que de 25 millions d'hectolitres (d'après les contributions indirectes). La « Nouvelle évaluation des revenus fonciers » constatait qu'en 1879, sur 2,320,500 hectares de vignes, 23,000 avaient été plantés à nouveau en cépages américains ou français, que 338,000 étaient atteints du mal, quoique produisant encore, et que 232,000 ne produisaient plus rien. Le phylloxéra avait détruit 112,000 hectares de vignes dans l'Hérault, 96,000 dans le Gard, 69,000 dans les Charentes, 39,000 dans les Bouches-du-Rhône et autant dans Vaucluse. Ces évaluations sont probablement bien au-dessous de la réalité, car les statistiques du ministère de l'agriculture portent le désastre à 1 million d'hectares détruits et à 1 demi-million d'hectares gravement atteints.
�88
LA. FRANGE.
Au lieu de 3,400 francs, prix moyen de l'hectare de vigne, ces
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terres momentanément improductives n'étaient plus évaluées qu'à
�L'AGRICULTURE.
89
I 080francs: ce qui correspondait à la perte d'un capital d'environ I milliards. Depuis 1879, le phylloxéra a continué ses ravages, le
liai s'est compliqué d'autres fléaux : le mildew et le black-rot ; Mn 1888, le fléau sévissait dans 60 départements, mais il a été cornBattu plus efficacement, car il y avait de 1879 à 1888,166,000 hec■ares replantés en cépages américains, surtout dans le midi, et Bnviron 100,000 hectares traité parla submersion ou par le sulfure He carbone et les sulfocarbonates. La récolte s'est relevée en 1888 B 30,120,000 hectolitres, d'après le ministère des finances, et à 35 ■'après le ministère de l'agriculture, dont les données sont en gé■îéral notablement supérieures à celles du ministère des finances (1) ■voir les courbes des superficies plantées en vignes, des quantités ■"écoltées et des quantités taxées par l'administration des contribuBions indirectes, du prix de l'hectol., de l'importation et de l'exportation, fig. 132). I Malgré les nombreuses plantations provoquées soit par les débouchés que facilitaient les chemins de fer, soit par les vides que ■faisait le phylloxéra, le nombre d'hectares plantés en vignes a, en [définitive, médiocrement varié depuis 1830, entre 1,960,000 hectares 'en 1886 et 2,446,000 en 1874, d'après l'administration des contriutions indirectes (voir la flg. 133 qui représente, d'après les renseignements du ministère de l'agriculture, la superficie des vignobles, le rendement et la valeur pour l'année 1885, avec le
rendement des parties replantées ou nouvellement plantées). La production s'est concentrée davantage dans le midi et sur les coteaux de la Basse-Loire : des quinze départements dont la récolte a dépassé 500,000 hectolitres en 1888, cinq (Hérault, Aude, Gard, Pyrénées-Orientales, Bouches-du-Rhône) appartiennent à la région méditerranéenne; trois (Gironde, Gers, Haute-Garonne) au bassin de la Garonne ; quatre (Loire-Inférieure, Maine-et-Loire,
(1) Ainsi, pour l'année 1883, l'administration des contributions indirectes donne 5,095,927 hectares et 30,029,000 hectol. ; le ministère de l'agriculture en donne 5,175,486 et 46,165,006. Les évaluations des contributions indirectes pourraient être considérées comme plus précises, puisqu'elles se lient à la perception d'un impôt; mais les cultivateurs ont d'autant plus intérêt à dissimuler une partie de leur récolte. En 1883, 27,906,000 hectol. ont été atteints par l'impôt; 538,000 ont été convertis en alcool ou en vinaigre et l'administration évalue à 9,033,000 le nombre d'hectol. consommés par les récoltants (total 37,477,000), nombre qui ne correspond pas exactement au total de la production indiqué dans le même document {Situation économique de la France, 1869, 1886). En 1886, l'administration des contributions indirectes comptait 1,959,000 hectares plantés en vignes; en 1888, elle n'en comptait que 1,843,000, non parce qu'il y avait réellement diminution, mais elle ne comptait que les vignobles productifs.
�90
LA FRANCE.
Indre-et-Loire, Loir-et-Cher) à la Basse-Loire; deux à la Bourgogne [Côte-oVOr, Saône-et-Loire) ; le Puy-de-Dôme, qui a récolté plus d'un million d'hectolitres en 1888, est le quinzième. La récolte a varié; elle a surtout augmenté de 1854 à 1873. La quantité annuellement taxée, c'est-à-dire les vins qui, sortant de chez
Viênobles
(1885)
£ 'espace laisse' cnilane vidcque* les vignes ÇLUS- dessous de ans.
Superficie Superficie -
JYbrnhre d'hectares ensemencés
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Rendement
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Valeur»
TroduU- de laullécolte ew/7'oncs
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Fig. 133. — Superficie et rendement des vignobles.
le producteur, sont entrés dans le commerce, a moins varié d'une année à l'autre, parce qu'on vend dans les mauvaises années une partie des produits récoltés dans les bonnes années et conservés en cave; elle est notablement inférieure aux quantités récoltées (l).La
(1) 11 faut d'ailleurs tenir compte de la fraude et il y a lieu de penser que la quantité est taxée au-dessous de la réalité. En 1879, par exemple, l'Évaluation nouvelle faite par une autre direction générale du ministère des finances (contributions directes) a constaté qu'il y avait 2,320,500 hectares de vignes, tandis que les contributions indirectes n'en enregistraient que 2,241,000. De ces différences on peut conclure que les données sur la superficie des cultures et sur les récoltes sont loin d'avoir une précision rigoureuse. Celles qui sont recueillies par une seule administration, comme les emblavements, ne sont pas d'ailleurs plus précises, quoiqu'il n'y ait pas d'autres données à leur opposer. Néanmoins les unes et les au tres fournissent une approximation suffisante pour apprécier l'importance relative des choses. Mais, d'autre part, les quantités taxées ne représentent pas tout le débit des boissons; une partie des « mouillages », qui augmentent ces quantités, échappe au contrôle de l'administration.
�L'AGRICULTURE.
91
■ifférence est même plus grande qu'autrefois : ce qui ne paraît pas ■rès vraisemblable, quoique le paysan boive aujourd'hui plus de vin.
Kn définitive, c'est le prix qui a le plus augmenté par suite soit du ftrogrès général de la consommation, soit de la rareté du produit. ■Encore le prix marqué sur la courbe 3 de la fig. 132 n'est-il que ■e prix moyen du vin ordinaire chez le producteur (34 francs en 1882, 39 en 1883) : il a triplé depuis 1850. Le prix moyen de détail Byecles impôts est de beaucoup supérieur (78 fr. en 1883), et le prix ■es vins fins, qui est au moins dix fois celui des vins courants, a subi ■m renchérissement plus considérable. Le prix du détail varie d'ailleurs beaucoup d'une région à l'autre : en 1887, il était de 0 fr. 40 li Ofr. 48 dans le midi {Tarn, Gard, Hérault, Haute-Garonne, Tarnmi-Garonne, Bouches-du-Rhône), tandis qu'il s'élevait à 1 fr. 50 en Inoyenne dans le nord-ouest (Côles-du-Nord, Ille-et-Vilaine, Manxhe, Calvados, Seine-Inférieure). L'accroissement delà valeur totale lies produits de nos vignobles n'est pas la véritable mesure de comImraison de la richesse viticole de la France ; ce sont surtout les Quantités récoltées combinées avec la qualité qui marqueraient le
Irogrès. I Pour se faire une idée approximative de la consommation, il laut compter non seulement les hectolitres de la récolte, qui a été ■d'après les contributions indirectes, de 36 millions en 1883, de
E8.5 en 1885 (31.5 d'après le ministère de l'agriculture), mais [aussi 2,254,000 de vin fabriqué avec des raisins secs ou avec des [substances analogues et 1,713,000 obtenus en versant de l'eau suIcrée sur les marcs (en 1885). I II faut ajouter aussi l'excédent des importations sur les exportations. Longtemps la France a exporté beaucoup plus qu'elle n'importait. L'importation s'est subitement accrue depuis 1875, et depuis 1880 elle est beaucoup plus forte que l'exportation. L'Espagne et, pour une moindre quantité, l'Italie, sont les pays qui nous vendent le plus de vin.
ImportationExportation Moyenne annuelle (en milliers d'hectoi.)
Période — — —
1850-1859 1860-18G9 1870-1879 1880-1886
80 194 834 8411
1768 2479 3283 2647
En 1887, l'importation a été de 443 millions pour 12,271,000 hect. (commerce spécial), et l'exportation de 234 millions. L'importation des raisins secs a été de 98 millions de kil. valant 39 millions.
�92
LA FRANCE.
Production du vin par département.
(D'après les statistiques du ministère de l'agriculture.)
QIJiSIITÉS RÉCOLTÉES en milliers d'heclol.
RÉCOLTE ES 1886.
DÉPARTEMENTS.
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15.9 3.2 13.9 12.3 4.0 28.0 ^ BICFHEPDS CULTIVÉE 15.7 n s r ed'ii l em hect. 0.6 13.0 18.5 148.2 20.0 14.9
»
244.7 52.5 330.8 109.0 60.1 508.2 112.7 11.1 66.8 257.7 PRODUCTIN TOTALE. 2395.1 .| l o t cneshr' di l eim 210.6 420.5
»
15.34 16.22 23.79 8.89 14.93 18.18 7.16 17.35 5.12 13.90 16.15 10.59 •28.14
| PRODUCTIN MOYENNE
lr. o. 40.11 38.34 40.01 45.00 37.00 45.00 49.11 39.64 35.00 29.84 33.90 41.00 20.32
»
»
2 1.452 2.394 250 353 196 538
»
»
7 2.321 4.050 268 183
»
910
»
»
0.4 30.4 46.5 14.6 13.2 5.4 33.9
» »
7.5 129.0 699.0 196.4 99.3 210.7 756.1
»
18h.00 ectar, nhectol. par e
5.00 15.01 13.49 7.54 39.38 22.39 8.00 9.00 14.00 15.00 12.80 20.85
»
39.00 45.00 37.48 37.86 40.00 31.85 •38.95
»
770 172 305 21 106
»
751 165 127 11 29
»
18.0 7.5 12.0 0.4 1.4
»
0.2 162.0 104.5 112.5 5.5 28.3
»
50.00 45.00 55.00 50.00 58.44 44.41
»
Gard
1.132 604 1.128 2.020 2.616 3 213 628 590 457 380 527 228 62 568
779 721 1.244 2.662 8.178
»
24.2 61.6 133.6 145.0 61.8
»
247 936 448 310 351 860 249 66 1.172
19.2 67.3 23.7 18.2 26.2 56.9 15.2 9.4 32.0
447.0 508.7 734.8 5400.0 2995.1 0.9 127.5 484.0 460.9 200 0 114.7 790.5 288.4 180.7 713.0
18.47 9.72 5.50 37.24 48.4G 27.00 6.64 8.00 19.44 11.00 4.39 13.89 18.92 19.13 23.00
27.44 30.00 28.00 64.91 33.00 30.00 33.56 27.00 43.02 35.00 55.00 28.24 30.62 33.93 28.00
�L'AGRICULTURE.
93
QÏISTITËS RECOLTES en milliers d'hecEol.
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RECOLTE EN 1885.
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800 445 637 14 510
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561 345 946 7 665
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107
»
760 289 1.016 91 182 136 26
»
28.5 10.9 37.5 9.6 10.0 7.9 0.7
»
524.0 86.0 731.7 37.9 248.2 255.0 12.7
»
23.83 7.90 19.51 3.93 24.79 32.35 17.32
»
55.00 40.99 46.26 31.83 38.98 32.61 37.98
»
516 504 ■ 260
»
208 196 279
»
7.9 4.7 13.0
»
344 307 1.635 238 319 431 22 212 856
645 287 723 62 443 1.037 18 148 941
60.1 31.4 34.2 11.7 16.9 29.4 1.3 6.1 25.9
164.0 191.8 56.6 )) 533.5 359.1 261.1 161.9 383.7 325.6 5.5 40.4 422.4
20.63 38.51 40.62 39.27 4.35 39.25
» »
8.87 11.41 7.63 13.80 23.00 11.07 4.26 6.63 16.32
20.00 29.52 40.53 40.54 24.00 20.00 31.05 33.46 29.98
36.760 46.941 1907.6 30386.2(1) 16.24 40.29
(t) L'enquête agricole décennale donne pour l'année 1882 33,581,000 hectolitres avec une valeur totale de 1136 millions de francs. Le chiffre porté sur ce tableau pour la Gironde (5,400) parait très exagéré. La statistique de l'agriculture ne porte que 1371 pour l'année 1887, elle fait savoir que pour le dép. de l'Hérault il y avait, en 1886, une omission de 20,000 hectares.
�94
LA FRANCE.
Les sept principaux groupes de vignobles sont : la Bourgogm la Champagne, le Bordelais, la Charente, le Midi, le Rhône, \ Centre. (Y. p. 18 et suiv. le tab. du terr. agric. par dép., p. 92 eî 93 la production du vin par dép. et la carte 134). 223. I<es Tins de Bourgogne. — Les terrains les plus propres) la vigne en Bourgogne sont ceux où dominent le calcaire et k silice, terrains pierreux, souvent colorés en rouge par l'oxyde dt fer. Ils sont situés, en général, sur le flanc de coteaux exposés ai
RÉCOLTE DU VIN (1885) plus de/ z-ç-c-o-Oc-a&7&CCQI?dcsiâoostao àj2.Qoaoo(? d&iooo.voo&ïôoo.ooo ^S&âey5oo.OQQ CV3.000.U00 dcopo.ooo à-Soo-ooo P tLyjoû.qoo à/3oo.ooo + "moinsde/100.0130 ^oX&Jlçs-regiims dans "f^ ^ lesazttàïleslaDçane-est CKMÙ-*' -oé&àorftMujzJJUees-pardes ha-chzwjts&signes correspondajLÙ à/l<bqyjtvnHtedÏJccc&lit7>es recel--tés■ dtmslo' deparicmenl OÙTSSS
* **
Fig. 134. — Carte de la production du vin par département en 1885 (1).
midi ou au soleil levant ; les plus justement renommés sont ceux qui se trouvent au-dessous des sommets dénudés ou boisés, sur la pente des Cévennes et de la Côte-d'or, jusqu'à la plaine de h Saône, de l'ouest à l'est, et depuis Lyon jusqu'au plateau de Langns, du sud au nord. On mélange d'ordinaire dans les plants le noirien qui donne le meilleur vin et dont le pineau est la variété la plus connue, et le gamay qui est plus productif; depuis nombre d'an(1) On désignait autrefois sous le nom de Haute-Bourgogne la FrancheComté, et sous celui de Basse-Bourgogne tout le duché de Bourgogne. Les négociants en vins donnent le plus souvent, aujourd'hui, le nom de BasseBourgogne aux vignobles du versant delà Seine, et celui de Haute-Bourgogne aux vignobles du versant de la Saône.
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ées déjà, le désir d'avoir des récoltes abondantes a. beaucoup mulplié le gamay et accru la fumure du sol au détriment de la qualité a vin. Les bons vignobles sont très chers, et la culture en est très ispendieuse. Une vigne ne rapporte qu'au bout de quatre ans, sur n terrain déjà préparé; chaque année il faut biner ou labourer lusieurs fois, tailler, provigner, échalasser, souvent soufrer, lutter contre le phylloxéra et le mildew, puis vendanger et faire le vin, c'est-à-dire encuver, fouler, conduire la fermentation, enlefer les rafles, décuver et mettre en fût. Le produit, très variable quantité et en valeur, ne paye pas les frais tous les ans, même uand l'existence du fonds n'est pas compromise par un fléau, el que le phylloxéra ; mais ce produit est quelquefois assez conidérable pour compenser une série de mauvaises années. Dans cette longue ligne de vignobles qui s'étendent sur trois dép. Côte-d'Or 701,000 hect. en 1888 d'après le min. des finances, aône-et-Loire 660,000 hect., Rhône), le premier rang appartient ux crus de la Haute-Bourgogne (1), dont plusieurs sont très élèbres. Ils sont situés sur le flanc oriental du massif calcaire rui s'étend de l'Ouche au canal du Centre, et qu'on appelle Côte d'Or, à cause de ses riches vignobles. Le sommet du plateau et les entes supérieures sont boisés. La vigne vient au-dessous, donant d'abord « les troisièmes » et les « secondes cuvées » ; puis, vers l'attitude de 280 mètres jusqu'à celle de 230 mètres, sur les marnes oxfordiennes, les premières cuvées ou grands vins de Bourgogne. Au-dessous de 230 mètres jusque dans la plaine, il y a encore des vignobles, mais les vins sont de qualité inférieure. Au-dessus de Beaune, de Savigny à Mewsault, en passant par Pommard el Volnay, les vignobles forment une suite ininterrompue de grands crus. Au nord, sont plusieurs autres groupes moins étendus : le clos Chamberlin qui n'a que 13 hectares et qui se trouve dans la partie méridionale de la commune de Gevrey-Chambertin, la Romanée-Conti, les Richebourgs (2), le clos Vougeot qui est le plus grand vignoble de la Bourgogne, le groupe de Nuits situé au sud de la commune de ce nom et celui à'Aloxe-Corton. Au sud de Beaune s'étend un autre groupe, de Mewsault à Sanlenay. Parmi les premiers crus de vins blancs, il faut ranger Mewsault, Chassagne, Puligny, Montrachet. Au second rang, pour
(1) L'état actuel que représente la carte dressée d'après la récolte de 1885 diffère beaucoup de l'état antérieur à 1875. (2) La Romanée, la Romanée-Conti, les Richebourgs, la Romanée-SaintVivant sont des clos contigus dans la commune de Vosne.
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LA FRANCE.
les vins rouges, se placent le Mâconnais, avec Thorins, Moulinà-Vent, etc., et le Beaujolais [Fleurie, etc.). Dans la partie dite aujourd'hui Basse-Bourgogne, c'est-à-dire au nord-ouest des Cévennes, les départements de l'Yonne et de Y Aube produisent une grande quantité de vins qui ont moins de bouquet que ceux de la Haute-Bourgogne, mais dont plusieurs cependant sont très recherchés. Les principaux crus sont : pour les vins rouges, les Riceys, la côte des Olivotles, Tonnerre, Épineuil, Joigny, Auxerre, Coulange-la- Vineuse et la côte de la Chaînette dans l'Auxerrois ; pour les vins blancs, Chablis. Ce groupe possède à peu près 172,000 hectares de vignes donnant plus de 3 millions 1/2 d'hectolitres. Au groupe bourguignon, on peut rattacher les groupes secondaires de l'est : 1° Du Jura (quatre départements : Ain, Doubs, Jura, HauteSaône), dont les crus principaux, alignés le long des derniers coteaux de la chaîne, sont ceux de Seyssel, à'Arbois, de Lons-leSaunier, dePoligny, de Salins; les vins «de paille » y sont renommés, 2° De la Lorraine (Meurthe-et-Moselle), dont les vins sont agréables et légers, mais sans réputation. L'Alsace, avec ses vins de Guebwiller, de Ribeauvillé, Riquewihr, etc., formait un de ces groupes. 224. lies vins de Champagne. — Le groupe de la Champagne, quoique très important, ne comprend guère que 16,000 hectares, en comptant même, outre le dép. de la Marne, les vignobles de Y Aisne; il produit presque un demi million d'hectol. Sur la limite des terrains. crétacés sont des coteaux crayeux dont le sol est composé pour les 4/5 de carbonate de chaux, pour 1/5 de silice et d'argile ; ils s'étendent, d'une part, sur les deux rives de la Marne, en regardant le sud ou le levant, depuis Vertus jusqu'à Aunaij avec Oger, Avize, Cramant, Cuis, au nord de la rivière ; Cumières, Hautvillers, Dizy, Champillon, Ay, au sud; d'autre part, sur les flancs de la montagne de Reims avec Bouzy, Sillery, Versenmj, Mailly, Rilly, etc. Le sommet de la montagne de Reims, qui forme un plateau onduleux, est en général boisé; la plaine, qui s'étend vers l'est au pied de la montagne, est cultivée en céréales et en prairies; les vignobles occupent les coteaux entre les céréales et la forêt. Les vignes sont tenues avec un très grand soin. On ne leur ménage pas la main-d'œuvre , car la récolte a une grande valeur. Aussi la terre, dans les meilleurs endroits à la limite de la craie et du
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terrain tertiaire, lorsque le sous-sol n'est pas argileux, à Verzenay et à Ay par exemple, se vend-elle communément 30,000 fr. l'hectare et dépasse-t-elle même parfois 70,000, tandis qu'il y a de mauvais vignobles de la contrée qui ne valent guère que 1,800 fr. et que les bois, sur la hauteur, ne se payent que 400 fr. La récolte se fait avec un soin tout particulier. Les grappes sont, épluchées grain par grain, puis immédiatement écrasées sous le pressoir; les trois premières pressées donnent le vin de choix, et les autres, le vin de qualité inférieure ou le vin des vigneronsLe vin de choix, transporté des vignobles dans des établissements où se fabrique le vin de Champagne, est, après une première fermentation, mélangé suivant la qualité qu'on veut obtenir. Après la mise en bouteilles et le commencement d'une nouvelle fermentation, le vin est placé dans des caves très fraîches et d'une température toujours égale, où il reste quelquefois trois ou quatre ans, et où il est soumis à diverses manutentions; il est enfin débarrassé du dépôt qui s'est formé dans la bouteille et rendu mousseux par l'addition d'une liqueur sucrée. Reims et Épernay sont les principaux centres de la fabrication et du commerce de ces vins, qui, à cause des nombreuses manutentions qu'ils exigent, nécessitent de vastes caves, objet decuriosité pour les visiteurs. 225. tes -vins du sud-ouest. — Le vin de Bourgogne a pour rival le vin de Bordeaux, moins capiteux, mais plus apprécié pour son bouquet et sa finesse. Le dép. de la Gironde, dans lequel les plants et la culture diffèrent quelque peu de ceux de la Bourgogne, renferme plusieurs terroirs : le Médoc, qui possède les premiers crus de vins rouges, Château-Laffite et Château-Lalour, rares et fort chers, Mouton et Longueville très estimés aussi, situés tous deux dans la commune de Pauillac, Margaux avec Château-Margaux, un des crus de premier ordre, Branne, Lascombe, Saint-Eslèphe avec le cru de Montrose, Saint-Julien avec le cru de Léoville, puis Cantenac, Arsac; les Graves, terre de gravier, situées dans la campagne de Bordeaux et produisant le vin de Haut-Brion (commune de Pessac) et, plus au sud (canton de Langon), les grands vins blancs de Sauternes, avce les crus de Château- Yquem, d'Arche, etc. ; Sommes avec la TourBlanche, Preignac, Barsac. Au second rang, sont les vins des Paludsel de YEntre-deux-Mers ou plaine entre Dordogne et Garonne, les vins du Libournais, avec Saint-Emilion qui s'est élevé presque au rang des premiers vins, ceux du Fronsadais et du Blayais. Ce dép. produit peu (8 hectol. en moyenne à l'hectare, d'aprèsLA FRANCK* II. "—■ 7
�LA FRANCE.
l'enquête de 1882, année où la moyenne générale de la France était 15 h. 3 par hect.) ; mais l'hectol. y a une grande valeur (50 fr, en moyenne, tandis que la moyenne générale de la France était en 1882 d'environ 34 fr. d'après la statistique décennale). A ce groupe principal se rattachent des groupes secondaires, dont les plus voisins de Bordeaux sont souvent désignés sous le nom de vins des Côtes. Le Périgord (Dordogne), dont les vins blancs et rouges, légers et clairs, sont connus sous les noms de vins de Bergerac et de Montbazillac. Les vins du Quercy se vendent principalement à Cahors. L'Albigeois (Tarn) produit des vins dont le cru le plus connu pour les mélanges est celui de Gaillac. Le Toulousain (Haute-Garonne) et la région des coteaux situés au pied des Pyrénées donnent des vins épais, expédiés en général sur Bordeaux où ils sont employés à divers coupages. L'Armagnac, s'étendant sur les dép. du Gers et de Lot-et-Garonne, dont les vignes, dans Y Armagnac propre, à Auch, à Cazaubon, sont plantées sur les nombreuses rangées de coteaux pierreux de la contrée, fournit des vins dont une partie est encore aujourd'hui convertie en eau-de-vie. Le dép. des Landes donne les vins du Cap-Breton et surtout ceux de la Chalosse, que l'on convertit en eau-de-vie. Le Béarn produit des vins paillets; le cru de Jurançon doit en partie à Henri IV son ancienne renommée. Hendaye (Basses-Pyrénées) est renommé par son eau-de-vie. Les treize dép. dont l'ensemble forme la région vinicole du bassin de la Garonne (fig. n° 134) comptent environ 620,000 hectares et ré-' coltent près de 13 millions 1/2 d'hectol. La production y a augmenté de plus des deux tiers depuis, trente ans. Le groupe des Charentes, qui comprend seulement deux dép., Charente-Inférieure et Charente, comptait, avant les ravages du phylloxéra, 270,000 hectares et rendait environ 8 millions d'hectol. de vins, destinés, pour la plus grande partie, à être distillés et vendus sous le nom d'eau-de-vie de Cognac ; en 1885, il n'y avait plus que 62,000 hectares, produisant un demi-million d'hectol. Les crus les plus renommés étaient ceux de la Champagne, située au sud de Cognac, entre la Charente, la Seugne et la route d'Angoulême à Bordeaux, et comprenant elle-même la Grande-Champagne dont Segonzac était le centre et la Petite-Champagne qui l'enveloppe ; autour de la Champagne, au nord et au sud de la Charente, étaient les crus dits premiers et deuxièmes Bois. Aujour-
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d'hui la plupart des négociants suppléent à l'insuffisance des récoltes en faisant des mélanges avec des alcools d'industrie : la vieille réputation des eaux-de-vie de Cognac est compromise. Angoulême, Cognac, Rouillac, Jarnac, Aigres, Pons, Surgères, la Rochelle, Saint-Jean-oVAngély étaient les principaux centres de ce commerce. Tonnay-Charente en était et en est encore un des entrepôts. 226. lies vins du Midi. — Le Midi, dont le climat est favorable à la vigne et dont la production s'est considérablement accrue depuis que les chemins de fer lui ont ouvert des débouchés, et que, par suite, les prix sont devenus plus rémunérateurs, fournit des genres de vins très divers : vins ordinaires de table, vins de liqueur, vins de coupage, vins pour la distillation. On y distingue quatre groupes : le Roussillon, le Bas-Languedoc, la Provenceet la Corse. Le Roussillon (Pyrénées-Orientales), dans les terrains pierreux qui avoisinent Collioure, Banyuls et Rivesaltes, donne trois espèces de vins connus; ses eaux-de-vie et ses gros vins pour coupage, forts et colorés, sont recherchés. Le dép. de l'Aude, avec les vins de Lézignan, de Ginestas, etc., se rattache à ce groupe, et a augmenté considérablement sa production depuis quelques années; le commerce est concentré à Carcassonne, à Narbonne, h Limoux qui donne une « blanquette » estimée (1). Le Bas-Languedoc, dénomination sous laquelle nous ne comprenons ici que l'Hérault, le plus productif de tous les dép., et le Gard, produisait, avant le phylloxéra et le root-black, plus de 12 millions d'hectolitres sur une superficie de 375,000 hectares. Une partie était destinée à la fabrication de l'eau-de-vie de Montpellier; une autre partie, à celle de l'alcool, dit « trois-six », dont les principaux marchés étaient à Montpellier, à Mèze, à Béziers, à Pézenas, à Capestang, à Saint-Chinian; on en fait très peu aujourd'hui, parce que les vins trouvent des acheteurs. Une partie notable est encore envoyée aux fabriques de Cette, où l'on fait, à l'aide du vin du pays, des vins importés, d'alcool et de quelques aromates, toutes espèces de vins de liqueur. Quelques-uns des vins ordinaires de l'Hérault, celui de Saint-Georges par. exemple, sont assez estimés. Parmi les vins de liqueur naturels, il faut citer Picardan (côte entre Marseillan et Pomerols), Frontignan et Lunel. La Provence, surtout le dép. des Alpes-Maritimes, fournit au
(1)11 est au premier rang dans l'enquête de 1882 avec 4,915,000 hectol. (valant 148 millions de francs), tandis que le dép. suivant (Pyrénées-Orientales) n'en avait que 1,843,000 ; mais on peut voir par le tableau précédent (production du vin) que les rangs changent d'une année à l'autre.
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LA FRANCE.
commerce des trois-six et des muscats. Cultivée en hautains la vigne produit les vins de Lamalgue, etc. On exporte souvent des vins cuits provenant des vignobles de Saint-Tropez, de la Gaude, etc. Le progrès de la culture de la vigne a été très rapide dans le Var. Les vins de la Corse servent à fabriquer des vins de liqueur; le vin blanc du cap Corse est estimé. 227. lies vins du Rhône. — Au nord d'Avignon, sur la rive droite du Rhône (dép. du Gard), se trouve une série de coteaux donnant les vins de la côte du Rhône, vins rouges et blancs, dont les plus célèbres sont ceux de Tavels, de Bagnols, de Roquemaure centre de ce commerce. Sur la rive gauche (dép. de Vauclv.se), sont les crus de Châleauneuf-du-Pape, de Sorgues, de Sérignan. En remontant le fleuve, on trouve, de distance en distance, des vignobles dont les uns ne fournissent qu'à la consommation locale et dont les autres ont une grande réputation, comme Saint-Péray (dép. de l'Ardèche) avec ses vins blancs ayant, au goût, un certain parfum de violette ; et, en face, VErmitage (commune de Tain, dép. de la Drôme), qui rivalisait avec les plus grands crus de Bourgogne et de Bordeaux et que le phylloxéra a détruit ; puis, la Côte-Saint-André (dép. de l'Isère) et, en face, Condrieu pour les vins blancs, et Côte-Rôtie pour les vins rouges'(dép. du Rhône). A l'est, les vignes du Graisivaudan (Isère) sont cultivées en hautains. 228. Lies vins du centre. — Le Centre n'a pas de grands crus mais la culture s'y développe. Ses vins sont achetés pour les coupages et pour la consommation à bon marché ; ils sont produits pour la plupart sur les coteaux qui bordent la Loire et ses affluents. On les désigne, d'après les principaux lieux de production, sous les noms de : vins d'Auvergne (Puy-de-Bôme), provenant des coteaux de la Limagne; vins de Renaison (dép. de la Loire); vins blancs de Pouilly, provenant des collines du Nivernais et du Sancerrois; vins du Cher, provenant des deux dép. de l'ancien Berri et de Loir-et-Cher ; vins du Loiret ou vins d'Orléans et de Beaugency, dont une grande partie est transformée en vinaigre d'Orléans; vins de Touraine (Indre-et-Loire), parmi lesquels on estime les vins blancs mousseux de Rouvray, ceux de Saint-Averiin et de Bourgueil; vins d'Anjou (Maine-et-Loire), coulée de Serrant, etc., vins de Saumur; quelques vignobles s'étendent jusque dans le Maine et le Vendômois ; vins de la Basse-Loire (vins nantais) et vins de la Vienne, qui s'étendent à l'ouest jusque dans le Morbihan. Dans ces derniers groupes, on récolte plus de vin blanc que de vin rouge et on fait beaucoup de vinaigre.
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Les environs de Paris (Seine, Seine-et-Oise et Seine-et-Marne) produisent une certaine quantité de vins pour la consommation de la capitale, Argenteuil et Suresnes surtout. Le dép. de la Seine était, en 1882, celui qui rendait le plus à l'hectare (36,75 hectol., la production moyenne de la France ayant été de 15 h. 3). Les vignobles disséminés çà et là dans la vallée de la Basse-Seine s'étendent, au nord, jusqu'à Beauvais et à Laon. 229. lie raisin fie table. — On cultive aussi le raisin en treille comme fruit de table. Un des plus renommés est le chasselas de Fontainebleau, que l'on produit à Thomery; on le cultive aujourd'hui clans beaucoup d'autres localités. En second lieu, viennent les raisins noirs des environs de Pains, les raisins du Midi dont le commerce se fait principalement à Montauban et à Agen, les muscats et les raisins secs de Provence. 230. lie cidre. — Dans la région du nord-ouest et dans une grande partie de celle du nord et du centre, la vigne ne réussit pas, et la boisson ordinaire des habitants est le cidre. On cultive à cet effet une grande quantité de pommiers, qui bordent les routes ou qui sont plantés au milieu des terres de labour et des prés, et qui produisent des pommes douces, acides ou âpres; larécolte en pommes à cidre était évaluée à 11 millions de quintaux en 1886, à 16 en 1887. Quelque temps après la récolte, lorsque la fermentation a commencé, on broie, puis on pressure ces pommes ; le jus est d'abord le cidre doux, puis bientôt devient le cidre ordinaire. (Voir p. 72 et 73 le tableau de la récolte de pommes par dép.). La production, très variable d'une année à l'autre, est d'environ 15 millions d'hectol. en moyenne (la courbe de la fig. 135, dont les éléments sont fournis par les contributions indirectes, est au-dessous de la production réelle et ne donne que 13 millions en moyenne de 1878 à 1887). La Normandie (Calvados, Manche, Orne, Seine-Inférieure, Eure) est la contrée qui en fournit le plus (environ 8 millions 1/2 d'hectolitres de cidre avec une production totale de 22 millions de quintaux de pommes en 1885, bonne année d'après le ministère de l'agriculture). On estime particulièrement le cidre du Pays d'Auge et celui du Bessin. La Bretagne (Ille-et-Vilaine surtout) occupe le second rang; puis viennent la Picardie et VArtois* La Vendée, le Poitou, les contrées du centre et du nord-est n'arrivent qu'en quatrième ligne sous le rapport de la quantité comme de la qualité. En 1886, 60 dép. ont fabriqué du cidre. Dans les mêmes contrées, le poirier fournit, par les mêmes
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LA FRANCE.
procédés, une boisson dite poiré, plus capiteuse et moins répandue que le cidre. Du cidre et du poiré distillés on extrait de Y eau-de-vie. L'importation et l'exportation du cidre sont sans importance. 231. L.a Mère — Dans la région du nord, où le pommier vient mal et où la vigne ne vient pas, la boisson ordinaire est la bière, que l'on fabrique avec de Yeau, cle Y orge germée et du houblon.
C.ldpèS:Production annuelle du
Hectolitres 21.000000 19.500000
Cidne
(cL'aprésùzjcontr*£iujtùms ùuitr&ci&s)
BlGPe S:Quantités annuellement taxées
-J-T
(1830-1887)
laooaooo
I&500000
liooaooo
I3.&00.OOC 124)00.000. lOiOOOOC.
Fig. 135. — Production du cidre et de la bière de 1830 à 1S87.
Aussi le houblon, dont les tiges flexibles grimpent autour de hautes perches et dont la récolte atteignait, sur une surface de 3,106 hectares, environ 37,000 quintaux en 1887, est-il cultivé dans les régions du nord et du nord-est, surtout dans la Flandre, la Lorraine à l'est des Vosges, en. Alsace et jusqu'en Bourgogne. Celte culture fait des progrès. (V. p. 72 et 73 le tableau de la récolte du houblon par dép.) La fabrication de la bière est en progrès à peu près régulier depuis 1830 (fig. 135). Elle dépasse aujourd'hui 8 millions d'hectol. dont le prix moyen était de 40 fr. en 1885. Elle est surtout im-
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portante dans les régions suivantes : la Flandre, qui vient en première ligne avec ses bières légères dites de Lille, de Douai, de Cambrai, de Dunkerque, etc.; le Pas-de-Calais, la Somme et ÈYAisne; la Marne (Châlons), les Ardennes et la Lorraine (TanUtonville, etc.) ; la Seine, où l'on fabrique pour Paris toute espèce ■ de bière ; le Rhône, connu par sa bière de Lyon; Y Alsace et StrasWhourg, perdus en 1871 ; Marseille, un des principaux centres de la I fabrication de la bière. Les bières de « fermentation haute », qui sont d'un usage général Idans certaines parties de la France, sont fabriquées surtout dans I la région du nord; les bières de « fermentation basse » (c'est-à-dire I fabriquées à une basse température) sont les bières de luxe et celles I dont la vente s'est le plus développée depuis dix ans, en concurI rence avec les bières importées d'Allemagne (187,000 h.) et d'autres I pays (47,000). 232. li'alcool. — En distillant du vin, du marc de raisin, de la I lie ou certains fruits (cerise, genièvre, prune, etc.), on obtient de I l'ean-de-vie. Un hectolitre de vin français, contenant en moyenne I 9 p. 100 d'alcool pur, rend 16 à 20 litres d'eau-de-vie à 30° environ. En distillant l'eau-de-vie (liqueur naturellement blanche, qui se colore peu à peu en séjournant dans le tonneau), de manière à la séparer de l'eau à laquelle elle est mélangée, on obtient d'abord l'esprit qui contient encore une certaine proportion d'eau ; puis, en poussant plus loin la distillation, de l'alcool du commerce (esprit à 97°, la distillation n'étant jamais poussée plus loin dans l'industrie). L'eau-de-vie est une liqueur de table qui contient de 38 à 60 p. 100 d'alcool pur, ordinairement 45; l'esprit, qui, suivant sa richesse, porte des noms divers, est un liquide employé pour un grand nombre d'usages industriels, qui contient plus de 00 p. 100 d'alcool pur. De 1840 à 1850, la production totale de l'alcool a varié, suivant les récoltes,entre 752,000 et 1,194,000 hectol. dont les 9/10 environ provenaient du vin ou du marc de raisin. A partir de 1850, les progrès de la chimie ont permis de distiller avec profit (1) des grains, principalement le riz, et des pommes de terre (2), et surtout d'extraire l'alcool du jus de betterave. Cette
(1) Le moyen d'extraire l'alcool des grains est connu depuis le xvi° siècle et pratiqué depuis longtemps dans les pays du nord ; mais il n'y a guère qu'un demi-siècle qu'il a donné naissance en France à une industrie importante. La quantité d'alcool extraite de 100 kil. de matière varie de 5 kil. (glands) à 35 kil. (riz) d'alcool pur du commerce. (2) L'alcool de pomme de terre est un de ceux qui contiennent le plus de substances toxiques.
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LA FRANCE.
fabrication qui, comme celle de l'eau-de-vie de vin et de fruit, est intimement liée à l'agriculture, a pris un développement rapide el considérable, si bien qu'en 1873, les betteraves et mélasses fournissaient 954,000 hectol. et les substances farineuses et autres 158,000; à la même date le vin, et lejmarc n'en rendaient plus que 373,000, sur une production totale d'environ 1 million 1/2 d'hectolitres; la production de l'alcool de vin n'était plus que de 23,240 hectol. et,
Fig. 136. — Production et commerce de l'alcool (alcool pur du commerce) de 1830 à 1886.
■en 1885, cette diminution dans les quantités enregistrées par l'administration est causée par les fraudes des « bouilleurs de cru » qui, pour ne pas payer de droits (1), dissimulent une partie de leur production destinée au commerce et beaucoup plus encore par l'accroissement très rapide de la distillation des substances farineuses, particulièrement celle des maïs importés des États-Unis, •qui dépassait 570,000 hectol. en 1885.
(1) On ne connaît pas bien la production des bouilleurs de cru. Sous le bénéfice de la loi du 14 décembre 1815, qui les a affranchis de l'« exercice », ils sont autorisés à consommer en franchise les eaux-de-vie qu'ils obtiennent en distillant les vins, marcs, cidres ou fruits de leur récolte.
�L'AGRICULTURE.
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D'après les évaluations imparfaites de l'administration des contributions indirectes, la production de l'alcool pur, de toute provenance, qui n'était guère que de 600,000 hectol. en 1830, s'est élevée par une progression presque constante à 2,010,900 en 1883, à 1,864,000 seulement en 1885, et à 2,052,000 en 1886, dont 50,000 provenant des vins, fruits, etc., 800,000 de grains et fécules, 450,000 de mélasses, 700,000 de betteraves. Pour 1885, la production, d'après la statistique officielle (qui, avons-nous dit, ne fait probablement pas connaître toute la production des « bouilleurs de cru »), se répartissait de la manière suivante :
Alcools de fruits :
hectolitres, proport. p. °/0
De De De De
vin marcs et lies de vin cidre.... fruits
Alcools d'industrie :
23.240 43.853 20.908 7.680
1.2 2.3 1.1 0.4
De substances farineuses (surtout de maïs et d'orge) Démêlasses De betteraves De substances diverses
567.768 728.523 465.451 7.028 1.768.770
30.4 39.2 25.0 0.4 100.0
La qualité a baissé à mesure que les alcools d'industrie se substituaient à l'alcool de vin. Le prix abaissé aussi; il était en moyenne de 86 fr. l'hectol. dans la période 1830-1839 et de 47 fr. en 1885, impôt non compris. Les médecins déclarent que tous les alcools autres que celui du vin renferment des principes toxiques et que le changement de qualité a exercé ainsi, concurremment avec l'augmentation de la quantité, une influence nuisible sur la santé publique et contribué à étendre de nos jours la lèpre de 1' « alcoolisme ». En 1885, il n'y avait plus que quatre dép. produisant plus de t,000 hectol. d'alcool de vin, la Charente-Inférieure (7,818 hect.), la Charente avec Cognac, le Gers (3,364 hect.) avec ses eaux-devie à!Armagnac. VHérault, qui fournissait l'eau-de-vie de Montpellier, n'a donné que 809 hectol. en 1883. A ce nombre s'ajoutaient 16 dép. produisant plus de 1,000 hectol. d'eau-de-vie de marc, de cidre et de fruits divers, en tête desquels étaient le Calvados (9,710 hect. production double de la moyenne des dix années précédentes), Y Orne, Meurthe-et-Moselle et la Marne.
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LA FRANCE.
L'eau-de-vie de marc est fabriquée principalement en Bourgogne, en Auvergne et dans le Roussillon; celle de cerises ou kii-sch dans les Vosges et en Franche-Comté. Au contraire, 27 dép. fournissaient plus de 1,000 hectol. d'alcools d'industrie. Au premier rang est le Nord (717,858 hect.) dans lequel existaient plus de 20 fabriques produisant en moyenne environ 20,000 hectol. chacune et distillant surtout le jus de betteraves et les farineux ; le Pas-de-Calais, la Somme, Y Aisne, la SeineInférieure, Seine-et-Oise, la Gironde comptaient pour plus de 90,000 hectol. chaeun dans un total de 1,980,000. Les Bouchesdu-Bhône et la Seine sont aussi au nombre des dép. qui produisent le plus d'alcool. L'exportation a augmenté de 1830 à 1873 (197,000 hectol. d'alcool pur en moyenne, de 1830 à 1839, et 500,000 en 1873) ; elle a diminué depuis 1873 (290,000 hect. de 1883 à 1885). L'importation, qui vient surtout d'Allemagne, a augmenté bien plus rapidement (5,000 hectol. dans la période 1830-1839, 47,000 en 1873 et 196,000 dans la période 1883-1885). L'exportation, liqueurs comprises, restait encore supérieure d'environ 100,000 hectolitres. La plus grande partie des alcools est consommée directement en boissons et soumise au droit général de consommation (1,444,000 hectol. d'alcool pur en 1885 sur une production de 1,864,000 sans compter l'importation); une partie (115,000 hectol.) a été employée au vinage, c'est-à-dire à remonter le degré d'alcool des vins naturels; une moindre partie (49,000 hectol.) a été soumise à la « dénaturation » en vue d'un emploi industriel ou convertie (46,000 hectol.) en vinaigre ; le reste a été employé de diverses manières. 233. La consommation îles boissons. — En estimant, pour l'année 1885, la valeur du vin à 1,200 millions de francs (au taux de 40 fr. l'hectol., prix moyen en 1885 du vin ordinaire), celle du cidre h 320 (au taux de 16 fr.), celle de la bière h la même somme (au taux de 40 fr.), celle de l'alcool de toute espèce à 88 (au taux de 47 fr.), on peut dire que la valeur totale des boissons chez les producteurs s'élève à 2 milliards environ. Mais la dépense faite par les consommateurs qui, en les achetant, payent l'impôt et le bénéfice des intermédiaires, peut être évaluée presque au double (par exemple le prix moyen de l'hectol. de vin étant de 40 fr. chez le producteur, est de 76 fr. au détail), soit environ à 4 milliards. La consommation du vin en France a diminué depuis l'invasion du phylloxéra ; elle était (importation et exportation comprises) de
�L'AGRICULTURE.
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03 litres par tète en 1873 et de 96 seulement en 1885. Cette diminu■Jion a porté principalement sur les Charenles, la vallée de la Garonne m la vallée du Rhône, régions qui ont été très fortement atteintes ■ le fléau. On en a toujours consommé très peu dans la région nord-ouest; on en consomme peu dans les plaines du centre et ans les Alpes. La consommation ne dépasse (en 1885) la moyenne K0100 litres par tête que dans les régions de la Seine et Seine-etfûise, de la Côte-d'Or, de l'Aube et de la Marne, du Lyonnais {Rhône Vu Loire), de la Méditerranée [Alpes-Maritimes, Bouches-du-Rkône, Kard, Hérault, Aude), de la Haute-Garonne et de la Gironde. [ Le cidre est consommé (en 1885) surtout dans le nord-ouest de la France, de la Loire à la Manche et à Paris. On en fabrique aujourd'hui en Savoie et dans plusieurs dép. qui n'en faisaient guère [usage avant le phylloxéra. Il n'y a cependant que la Normandie et 11'Ille-et-Vilaine où cette consommation dépasse 300 litres par tête. I La consommation de la bière est plus générale; elle a lieu dans es cafés de toutes les villes. Mais, comme boisson ordinaire, elle est confinée dans la région du nord et du nord-est ; ce n'est que dans les dép. du Nord, du Pas-de-Calais et des Ardennes qu'elle s'élève à plus de 100 litres par tête. La consommation de l'alcool pur en boissons (c'est-à-dire l'alcool soumis au droit général de consommation) a presque quadruplé dans l'espace de cinquante ans (435,000 hectolitres dans lapériode 1830-1839,1,500,000, dans la période 1883-1885, d'après les données de l'administration des contributions indirectes). Ce million et demi d'hectolitres d'alcool pur représente une consommation moyenne de 4 litres par an et par tête, en France, correspondant pour le moins à une dizaine de litres d'eau-de-vie ou de ! liqueurs alcoolisées. Or, il est avéré, comme nous l'avons dit, que, depuis la suppression, en 1875, de l'exercice chez les bouilleurs de cru, la fraude a beaucoup augmenté et que, par conséquent, la consommation réelle dépasse notablement (d'un tiers d'après le rapporteur de l'enquête parlementaire en 1881) le chiffre enregistré par l'administration. Cette consommation est très faible dans toute la région située au sud de la Loire, à l'exception de quelques villes ; elle a cependant augmenté sensiblement depuis 1870 dans le Midi. Elle n'est pas considérable en Lorraine, si ce n'est dans les régions de fabriques. Mais elle l'est dans la Bretagne, surtout dans la région côtière qu'habitent les marins. Elle l'est encore plus dans toute la Normandie, surtout dans la Seine-Inférieure, qui est le dépar-
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LA FRANCE.
tement de France le plus infecté par l'alcoolisme (la consommation dépasse 13 litres d'alcool pur par habitant). Elle ne l'est guère moins dans le reste du bassin de la Seine et dans la Somme. Dans les montagnes de la Savoie, elle semble augmenter avec l'altitude. Le nombre des débits de boissons, vin, cidre, bière, alcool, a augmenté rapidement depuis la loi du 17 juillet 1880 qui a permis l'ouverture des cafés et cabarets sans autorisation préalable du préfet; le nombre était, sans compter Paris, de 354,830 en 1879 et de 395,700 en 1885. Paris en possédait, en outre, 26,600 à cette dernière date ; la proportion pour la France entière était de 1 débit pour 90 habitants. Il est naturel que la région où l'on boit le plus soit celle qui ait le plus de débits. En effet, il y en a 1 par 46 habitants dans le Nord, et par 187 habitants dans le Gers. 234. lies fruits. — Les arbres qu'on cultive exclusivement ou principalement pour leurs fruits sont de divers genres : les uns produisent pour la table des fruits frais ou des fruits secs ; les autres en fournissent à divers emplois industriels. Parmi les fruits frais il faut citer, en première ligne, les pommes et les poires, que cultivent beaucoup les dép. voisins de Paris, ainsi que la Normandie {Calvados), la Bretagne {Côtes-du-. Nord, etc.), le Perche, le Maine, l'Anjou, la Limagne, le Poitou {Niort), le Berri {Saint-Martin d'Auxigny), et qui affluent sur le marché de Paris pour la consommation intérieure, dans les ports de Normandie et de Bretagne pour l'exportation ; les oranges, les citrons, les grenades, les cédrats des départements des Alpes-Maritimes, de la Corse et du Var, lesquels cependant ne fournissent qu'une très petite partie de la consommation française ; les pêches, que donnent, en qualité supérieure, Monlreuil et les autres environs de Paris, Chalon-sur-Saône, le Périgord et une grande partie du Midi {Bouches-du-Bhône, Gard, etc.)/ les prunes qui viennent surtout de Lot-et-Garonne, de Tarn-et-Garonne, des Deux-Sèvres, de Seine-et-Oise, et dont la valeur paraît dépasser 15 millions de francs; les abricots, qui viennent du Bourbonnais, de Y Auvergne, de YAgénois, du Lyonnais, de la Provence {vallée de Sauvebonné) ; les cerises des environs de Paris {Montmorency, etc.), des environs de Laon, de Château-Thierry et du littoral de la Manche; les fraises, et les groseilles des environs de Paris et les câpres du Midi. Parmi les fruits secs, outre les raisins, il faut citer les poires et pommes tapées de Châtellerault et de Saumur, les pâtes d'abrkoti d'Auvergne, dont le commerce se fait à Clermont; les prunes d'Agen que fournissent les départements voisins de cette ville ; les prunes
�L'AGRICULTURE.
'e Provence, qui viennent principalement des environs de Castellane et de Brignoles; celles de Tours [pruneaux), qui viennent des envions de Chinon; les figues marseillaises que l'on récolte dans la Provence et dans les Comtats; les amandes de Provence et du BasLanguedoc, les unes amères que l'on emploie dans l'industrie, les autres douces que l'on vend fraîches ou sèches pour la table, production capricieuse, qui manque souvent, mais qui dans les bonnes années est une richesse pour le pays ; les noisettes ou avelines dont les plus renommées viennent aussi de la Provence et du BasLanguedoc.
Production et valeur en fruits
(Eu 1883.)
PRODUCTION DES FRUITS EN Milliers d'hectolitres. Millions de francs.
CULTURES.
(D'après
PRIX MOYEN de
L'HECTOLITRE.
l'enquête décennale de 1882).
Fr. c. -
19.674 337 I.18G 4.571 10 11 17 Totaux 25.806
En milliers de quint.
91.9 3.6 11.2 32.4 0.1 0.2 0.3 140.0
4.65 10.82 9.46 7.10 10.54 23.35 22.42
Du quintal.
1.942
8.0
4.25
La production de la plupart de ces fruits n'est pas limitée aux contrées que nous venons d'énumérer. Elle est favorisée en général par une température modérée et par un terrain qui ne souffre pas des excès de sécheresse ou d'humidité, comme on en rencontre dans les vallées de la Seine et de la Loire ; mais elle a Heu, pour ainsi dire, partout où il y a des jardins, et elle crée, dans le voisinage de certaines grandes villes, une industrie importante et très variée. La création des chemins de fer a été particulièrement favorable à la production des fruits frais, en étendant le rayon d'approvisionnement des grands marchés. Sur certains points, comme Angers, les environs de Paris, Dijon, cette production a donné naissance à l'industrie des pépiniéristes. 235. lies arbres industriels divers. — Parmi les arbres qui
�HO
LA FRANCE.
servent à des emplois industriels, nous citons les plus importants: 1° Le noyer, qui craint à la fois la grande humidité et la grande sécheresse, vient bien au grand air sur les collines calcaires. H fournit un bois d'ébénisterie dont le prix varie suivant la mode, et qui est très employé aujourd'hui, et il donne un fruit qu'on mange, avant maturité, à l'état de cerneau, et à maturité, à l'état de noix, fraîche ou sèche ; ce fruit sert aussi à fabriquer de l'huile. On trouve partout des noyers, mais surtout dans le centre et l'est, Corrèze, Lot, Dordogne, Puy-de-Dôme, Cher; il y en a beaucoup aussi dans le Châtiais, la Drôme (Boyannez et Diois), VIsère, les BassesAlpes. La récolte totale était estimée vaguement par la statistique à 1,590,000 quintaux en 1885 et à 919,000 en 1886. Elle l'est, par la statistique décennale de 1882, à 858,000 hectol. de fruits (1), dont 329,000 ont servi à fabriquer 38,000 d'huile et 68,000 quintaux de tourteaux. On n'a aucun renseignement sur la valeur totale du bois de noyer consommé en France, laquelle est considérable. 2° L'olivier, dont le fruit est servi sur les tables et fournit la meilleure huile comestible, croît en général au milieu d'autres cultures qu'il abrite, tantôt taillé très court, tantôt s'élevant en longues branches ; sous cette dernière forme il est moins productif. Il aime les terrains pierreux, secs, très perméables. Il exige une chaude température ; aussi le trouve-t-on seulement dans la région du sui et du sud-est; son pâle feuillage est un des traits caractéristiques des paysages de la Provence, du Bas-Languedoc et du Roussillon ; son fruit n'y mûrit plus au-dessus de l'altitude de 400 mètres. Il est l'objet d'une très importante culture dans les Pyrénées-Orientales, l'Aude, Y Hérault, la Drôme, le Gard, Vaucluse, les Bouchesdu-Rhône, le Var, les Alpes-Maritimes, la Corse (la Balagna). Marseille est un des centres les plus importants de ce commerce. La statistique de 1885 évaluait le nombre des hectares plantésen oliviers à 109,000 et la récolte en olives à 2,250,000 quintaux; celle de 1886 évaluait la récolte à 1,680,000 quintaux (2,146,000 hectol. de fruits et 128,000 d'huile avec 263,000 quintaux de tourteaux, provenant de 1 million d'hectol. de fruits, d'après la statistique décennale de 1882). 3° Le châtaignier, qui craint le froid et que, pour cette raison, on ne trouve pas en grande quantité au nord de la latitude de Paris vient dans les prairies et sur le bord des chemins plus encore que par massifs dans les forêts. -Comme il se plaît surtout dans les
(t) Nous faisons remarquer que ces deux évaluations, faites l'une en poids et l'autre en volume, concordent mal. Il en est de même pour les olives.
�L'AGRICULTURE.
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terrains granitiques ou argilo-sableux, il est très répandu dans le Massif central, sur les bords de la Creuse, dans la Corrèze, le Périgord, le Limousin, le Quercy, le Rouergue, la Haute-Auvergne, ainsi que dans le Gévaudan, le Bas-Languedoc et le Vivarais [Ardèche) ; il est également cultivé dans la Corse, dans les région des Pyrénées, des Alpes et du bassin de la Basse-Loire, principalement dans la Bretagne et le Maine. Son bois est employé à faire des douves de tonneau, des échalas de vigne, etc. ; ses fruits, cuits dans l'eau ou préparés en galette et en bouillie, constituent un aliment important dans les pays pauvres où il vient ; les plus beaux fruits, châtaignes ou marrons, surtout les marrons dits de Lyon et venant principalement du Vivarais et ceux de Luc venant de Provence, sont consommés dans les villes. On évaluait la production des châtaignes à 3,903,000 quintaux en 1885 et à 7,757,000 en 1886. 4° La truffe est un produit végétal fort recherché ; elle croît tantôt à l'état entièrement sauvage, tantôt par une sorte de culture consistant à planter des chênes. Nous la rattachons,aux cultures arborescentes, parce qu'on la trouve toujours enfouie en terre dans les bois éclairés, au pied des chênes. Elle abonde surtout dans Vaucluse (Carpentras et Api), dans le Lot [Cahors, etc.), les Basses-Alpes [Digne), la Dordogne (truffes du Périgord) et la Drôme, Le commerce de la truffe est évalué à 15 millions de francs. 5° Le mûrier blanc et le mûrier multicaule, dont la feuille aourrit lèvera soie et dont la culture est, par conséquent, liée à la production de la soie, sont plantés soit en lignes espacées de 4 à 10 mètres, soit en haies. Le mûrier craint le froid et l'humidité ; il aime un soleil chaud et un air vif: aussi est-il une des cultures spéciales au Midi, et il se plaît surtout dans le bassin du Rhône. Les dép. de la Drôme, de VArdèche, du Gard et de Vaucluse sont au premier rang pour cette culture. Elle a souffert de la maladie du ver à soie et a diminué. On évaluait (enquête de 1882) à 40,000 le nombre d'hectares plantés en mûriers (plantation en masse, sans compter les vergers) et la production à près de 2 millions de quintaux de feuilles (2,130,000 en 1886). 236. Sjes essences forestières. — Les arbres que l'on cultive pour leur bois bordent d'ordinaire les chemins, séparent les champs, ou forment, sur des surfaces plus ou moins grandes, des massifs désignés sous le nom de bois et de forêts. On distingue dans le commerce trois genres de bois, d'après leur densité et leur nature :
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LA FRANCE.
1° Les bois durs. Le chêne, le chêne rouvre et le chêne pédonculé ou chêne ordinaire, grands arbres qui couvrent près du tiers du sol forestier de la France, se trouvent dans tous les départements, principalement sous les climats tempérés et sur les terres suffisamment compactes et profondes ; le chêne pédoncule, qui se plaît dans les plaines humides, s'arrête généralement à une altitude inférieure à celle que supporte le chêne rouvre; le chêne yeuse, de petite taille, mais d'un bois très dur, préfère les sols calcaires et, clans le Midi, pousse principalement sur les bords de k Méditerranée et de la Charente; le chêne-liège peu important en France, qui aime les sols granitiques ou schisteux et la chaleur, se trouve sur les bords de la Méditerranée (Corse, Basse-Provence, Bas-Languedoc, Boussillon); le chêne occidental fournit aussi du liège et vient dans le voisinage du golfe de Gascogne (BassesPyrénées, Landes, Lot-et-Garonne); le chêne tauzin se rencontre surtout dans le bassin de la Garonne et dans ses bassins secondaires, ainsi que dans le bassin de la Loire jusqu'à l'est de Tours. L'orme' champêtre, qu'on voit souvent ombrager nos routes et qui fournit, ainsi que le frêne et le charme, un excellent bois, se plaît dans le nord et le nord-est de la France; il craint les grandes hauteurs et le climat chaud du golfe de la Gironde et de la Méditerranée. Le hêtre ou fayart, grand arbre qui est, avec le chêne, le roi de nos forêts, couvre un cinquième du sol forestier; il est répandu presque partout, excepté sur les grandes hauteurs (au-dessus de 2000 mètres dans les Alpes), et sur une partie du rivage méditerranéen et du bassin inférieur de la Garonne ; le charme, plus petit et un peu plus frileux que le hêtre, est un excellent bois à brûler; il se plaît dans la zone tempérée et domine dans le nord-est de la France. Le châtaignier, dont nous avons déjà parlé et qui compte aussi au nombre des essences forestières, est plus rustique, quoiqu'il craigne les sommets battus des vents. 2° Les bois blancs. L'aune, le peuplier, le tremble et le saule aiment les lieux frais et viennent au bord des routes tracées en vallon et des ruisseaux. Le bouleau, à la blanche écorce, aux feuilles ténues et tremblotantes, arbre rustique, vient volontiers dans tous les terrains, même les plus maigres et les plus froids. . 3° Les bois résineux ou arbres verts, ainsi nommés parce que leurs feuilles, étroites et allongées en forme d'aiguilles, ne tombant qu'au bout de plusieurs, années, leur conservent une verdure perpétuelle. Le sapin pectiné, grand arbre, dont le tronc est élancé, se plaît principalement sur les pentes montagneuses (entre 230 et
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LA FRANCE.
2,200 mètres) des Vosges, du Jura, des Alpes, des Pyrénées et du Massif central. L'épicéa commun, grand arbre, se trouve dans les Alpes, le Jura et les Vosges; le mélèze, grand et bel arbre, plus rare, se rencontre cependant dans toute la région supérieure des Alpes; ces deux derniers viennent à des hauteurs que le sapin n'atteint pas. La famille des pins comprend le pin sylvestre, grand arbre, quia été introduit dans presque toute la France, excepté le bassin delà Garonne, mais qui aime surtout les sols non calcaires et vient spontanément dans les Vosges, le Massif central et les Alpes; le pin maritime, grand arbre qui craint les terrains calcaires et pousse spontanément en Corse, dans la Basse-Provence et dans le bassin de la Garonne, surtout dans les Landes ; le pin d'Alep qui aime les sols calcaires et vient en Provence et dans les environs, surtout dans les Alpes calcaires; le pin laricio en Corse (1). 237. lues bois et forêts. — Les bois et forêts occupent, d'après l'enquête de 1882, une superficie d'environ 9,455,000 hectares, soit près de 18 p. 100 du territoire de la France. Ils n'en occupaient que 8,804,000 d'après l'enquête de 1840; la surface boisée (que l'annexion de la Savoie et la perte d'Alsace-Lorraine ont modifiée) paraît, quelles que soient les incertitudes sur cette matière, s'être étendue; mais il est vraisemblable que les hautes futaies ont diminué. Un écrivain du XVIe siècle évaluait la superficie boisée au sixième du territoire français; si son estimation est juste, la proportion n'a guère changé depuis deux siècles (voir le tableau des pages 25 et 26). Les deux tableaux (page 113), empruntés à l'enquête décennale de 1882 (2), en font connaître la répartition probable. Les bois sont inégalement répartis sur la surface de notre sol. Ils occupent à peu près le quart du territoire dans la région du nord-est qui comprend aujourd'hui la Lorraine, avec les Ardermes, la Franche-Comté, la Haute- et la Basse-Bourgogne et le Nivernais; dans le département des Vosges même, ils forment environ 35 p. 100 du territoire (flg. 137).
(1) Sur 3,057,900 hectares de bois et forêts appartenant à l'État, aux départements, communes, sections de communes et aux établissements publics, qu'a enregistrés la « Statistique forestière » de 1878, 29 % sont plantés eu chêne rouvre ou pôdonculé, 19 en hêtre, 12 en charme, 7 en sapin, 4 Va 011 pin sylvestre, 4 en chêne yeuse, 3 en pin maritime, 3 en épicéa, 3 en mélèze, etc. ('.') Il n'a été publié qu'une seule statistique complète des forêts, la « statistique forestière » de 18ÎS, rédigée par M. Mathieu, sous-directeur de l'École forestière de Nancy. L'auteur disait dans l'introduction : « Le domaine forestier de la France est d'une étendue de 9,185,310 hectares... Malgré l'importance d'un tel domaine, il n'existe point de statistique forestière proprement dite, même restreinte aux forêts soumises au régime forestier.
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Il faut ajouter à cette liste les Landes au sud-ouest et le Var au sud-est, dont 55 et 42 centièmes du territoire sont boisés. Les forêts appartiennent en partie à VÉtat, qui possède encore 1 million d'hectares, quoiqu'il ait aliéné à diverses reprises environ 332,000 hectares de 1814 à 1870, aux départements, communes et établissements publics qui en possèdent environ 2 millions, et aux particuliers qui possèdent probablement plus de 6 millions d'hectares (1). Depuis un demi-siècle (1826-1886), les particuliers ont obtenu l'autorisation de défricher 377,000 hectares de bois ; mais ils ont boisé d'autres terrains, principalement dans les Landes et en Champagne, depuis la diminution du revenu des terres de labour. Les forêts sont principalement situées sur les pentes des montagnes et sur les plateaux peu propres au labour et dans les plaines sablonneuses; dans ces terrains le bois est le produit le plus avantageux. Dans le bassin parisien particulièrement, elles forment une série de lignes presque continues qui rappellent les cercles concentriques de la géologie et de l'orographie; elles ont, par conséquent, des rapports intimes avec la constitution physique du sol. Quoique les terrains au-dessous de 200 mètres d'altitude forment beaucoup plus des deux tiers de la France, on n'y trouve guère que le tiers des forêts (3,3 millions d'hectares, statistique de 1878); un peu moins du tiers (2,8 millions) se trouve sur les terrains de 200 à 300 mètres et l'autre tiers (3 millions) sur les terrains de plus de
(1) Les documents officiels ne sont pas parfaitement d'accord sur la superficie forestière. L'arrêté du ministre de l'agriculture, en date du 17 décembre 1884, sur l'organisation en 33 conservations forestières, donne 1,020,000 hectares pour l'État et 1,922,000 pour les communes et établissements publics. Une annexe au décret du 29 décembre 1888, insérée dans le Journal officiel du 9 janvier 1889, assigne 1,070,477 hectares aux forêts domaniales et 1.915,317 aux forêts appartenant aux départements ou aux communes, ou aux établissements publics. Ces nombres, quoiqu'officiels, ne concordent pas avec ceux de l'enquête décennale de 1882 (v. p. 113). On ne connaît qu'approximativement la superficie des bois des particuliers; on sait que de 1826 à 1886, la contenance des bois dont le défrichement a été autorisé est de 377,329 hectares. La contenance imposable des bois, d'après les travaux d'évaluation du ministère des finances de 1879-1881, était de 8,397,131 hectares; les propriétés de l'État n'y figurent pas. D'après l'enquête de 1862, l'étendue des forêts, sans le comté de Nice, la Savoie et la Corse, était de 9,035,000 hectares; d'après la statistique forestière de 1878, elle était de 9,185,000 hectares avec le comté de Nice, la Savoie et la Corse et sans l'Alsace-Lorraine. De ces 9,185,000 hectares, 10,7 p. 100 appartenaient à l'État, 22,4 p. 100 aux départements et aux communes, 0,4 à des établissements publics et 66,5 p. 100 formaient la part des particuliers. D'après l'enquête de 1882,1a superficie des bois et forêts était de 9,455,225 hectares.
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LA FRANCE.
500 mètres d'altitude, quoiqu'ils ne constituent qu'une très petite partie du territoire. C'est que les forêts conviennent aux régions montagneuses, dont le sol se prête peu au labourage. Le premier arc de cercle est formé par les Vosges, dont les flancs sont parés de nombreuses et belles forêts de sapins et de hêtres, telles que la forêt aVOEdenwald à l'est, la forêt de Dabo (11,000 hectares), celles de Mortagne, d'Épinalk l'ouest, celles du Territoire de Belfort; puis, derrière les Vosges, par la plaine d'Alsace, avec les forêts de Haguenau et de la Hart sur les sables d'alluvion du Rhin; il se continue, au sud, par les Faucilles et par
Fig. 137. ■— Carte des forêts par départements.
leJwa, dont les forêts, composées surtout de mélèzes et de sapins, couvrent les pentes des hautes crêtes orientales ou bordent, comme la] forêt de Chaillux, la forêt de Chaux (11,000 hectares) •et la forêt de la Serre, les pentes occidentales du massif. : Un second arc, plus courbé, est composé des forêts qui couvrent les plateaux triasiques de la Lorraine, forêt de Haye et forêt de Charmes à l'est de la Moselle, forêt de la Reine entre la Moselle et la Meuse, forêt de Vaucouleurs à l'ouest delà Meuse, forêt de Clairvaux et forêt de Châtillon entre l'Aube et la Seine ; il se continue jusqu'à la Loire par la forêt du Grand-Chailly et par la contrée, .toute semée de bois du Morvan et des collines du Nivernais avec
�L'AGRICULTURE.
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Vermenton et Clamecy comme principaux centres du commerce des bois; au delà de la Loire, par la forêt de Tronçais (10,300 hectares) entre le bassin de l'Allier et du Cher, par les forêts de Châteauroux, de Loches, etc. Un troisième arc de cercle, placé sur la limite des terrains jurassiques du bassin de la Seine, comprend : au nord, la forêt Mormal, la forêt de Bohain, la forêt de Nouvion, les bois de la Thiérache; à l'est, Ta forêt des Ariennes, la forêt de Bouet, la forêt d'Argonne en partie défrichée, la forêt de Trois-Fontaines et la forêt de Der qu'arrosent les affluents de la Marne, la forêt du GrandOrient et la forêt d'Olhe sur un dos de terrain tertiaire entre l'Aube et l'Yonne, la forêt de Frétoy ; au sud, la forêt de Bruadan, la forêt A'Amboise, etc. De 1851 à 1879 on a planté dans les dép. de la Marne et de Y Aube 48,000 hectares en bois. Les Vosges, la Haute-Saône, la Haute-Marne, le Jura, la Nièvre qui sont dans cette région, figurent au nombre des dép. les plus boisés de France. Un quatrième arc de cercle, situé sur des terrains tertiaires et en partie sur la limite qui les sépare de la craie, comprend la forêt de la montagne de Beims, la forêt de Fontainebleau (17,000 h.), assise sur un sol de grès, la forêt d'Orléans (37,606 h.), la plus grande, mais non la plus belle de France; puis, à l'ouest, les forêts du Perche et du pays d'Ouche, forêt de J^ongny, forêt de Breteuil, forêt de Couches, forêt de Bellême, forêt de Vibraye et forêt de Perseigne (10,500 h.). Derrière cette ligne s'allongent vers l'ouest les forêts qui couronnent les collines de Normandie, forêt A'Ecouves, forêt de Gouff'ern, forêt d'Andaine, forêt de Moriain, etc., et celles qui couronnent les collines du Maine, telles que la forêt de Sillé. Les forêts sont peu nombreuses dans l'ouest, quoiqu'on y rencontre celles du Gavre, de Paimpont, etc. (fig. 137). Au centre du bassin de la Seine, se trouvent plusieurs grandes forêts isolées, réservées jadis dans des terres sablonneuses, pour le plaisir des souverains : Compiègne (14,600 h.), Villers-Cotterels (11,300 h.), Chantilly, Rambouillet (13,000 h.), Sénart, Dreux, Argues, Eu. La Seine, dans son cours inférieur, enveloppe do ses replis plusieurs forêts venues sur un sol sablonneux, forêt de Saint-GermainT forêt de Rouvray, forêt deRoumare, forêt de Bretonne; au nord de la Seine est la forêt de Lyons. Hors de ces cercles et du bassin de la Seine, les grands massifs sont : 1° Ceux des Alpes, et surtout des Alpes du Dauphiné, où sont les
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LA FRANCE.
forêts de la Grande-Chartreuse, du Vercors, de la Drôme, etc.; dans le sud, ceux des monts des Maures, avec les forèls de Bonne, de Saint-Tropez, l'Estérel, et autres forêts du Var. Le sud-est de la France est d'ailleurs peu boisé. La sécheresse des étés, la violence des pluies d'orage, la dent des troupeaux qui paissent ou qui passent, les défrichements des petits propriétaires y ont été préjudiciables aux forêts dans la région montagneuse. 2° Ceux des Pyrénées, où sont les forêts de Fanges, de Quillan (11,000 hectares), d'Iraty, de Soûle et de Lannes, et les forêts du dép. de VAriège. 3° Ceux des Landes, le dép. de France qui compte le plus d'hectares boisés (492,005, soit plus de la moitié du dép.), à cause des plantations de pins maritimes qui ont utilisé son sol (235,000 hectares plantés de 1851 à 1879) et dont on extrait la résine; ces forêts s'étendent également sur les landes de la Gironde (140,000 hectares depuis 1851). Les dunes de la côte des Landes faisaient des progrès menaçants. L'abbé Desbiey, de l'académie de Bordeaux, proposa le premier (en 1774) de les fixer par des plantations. Brémontier, en 1786, réussit à arrêter le progrès des sables en élevant des remparts de palissades parallèles à la mer et en semant des graines de pin maritime derrière ces abris. Les dunes sont aujourd'hui en partie couvertes de forêts productives. Une des plus anciennes, qui existait bien avant Brémontier, est celle de la Teste-de-Buc/t. Sous le second Empire, la plaine des Landes, dont le sol imperméable et marécageux n'offrait que de très médiocres pâturages, s'est à son tour couverte de forêts; les deux principales essences ont été le chêne-liège et surtout le pin qui, pendant la guerre de sécession en Amérique, ont donné de larges profits. 4° Ceux du Massif central qui sont plus disséminés, ancienne forêt de Mercoire, forêts d'Aubrac, de Grèsigne, de Bamodens. 238. îic reboisement. ■—Sur les dunes et clans les montagnes, les sables nus et les terres incultes sont non seulement une perte, mais un danger : d'une part, les sables que le vent soulève gagnent toujours du terrain et envahissent les terres ; d'autre part, les montagnes privées de végétation ne retiennent plus les eaux de la pluie, et ces eaux, descendant tout à coup dans les vallées, deviennent une cause d'inondation. Les lois du 28 juillet et du 4 août 1860 sur le reboisement et celle de 1864 sur le gazonnement ont eu pour but de réagir contre les ravages que fait dans les montagnes soit l'homme en coupant les arbres, soit la nature elle-même en conti-
�l'AGRICULTURE.
119
nuant l'œuvre de désagrégation des roches commencée depuis l'orHne du monde. On estime à plus d'un million le nombre d'hectares à reboiser ou à gazonner ; ils sont presque tous situés dans les Pyrénées, dans les Cévennes, clans le Massif central et dans les Alpes. On a commencé ce travail difficile, et plus de 220,000 hectares (dont 99,000 compris dans les périmètres à reboiser) étaient reboisés ou gazonnés en 1885. 239. Lies produits des forêts. — Les forêts sont aménagées en taillis, qu'on laisse pousser durant sept à dix ans pour les jeunes taillis, durant dix à vingt ans pour les moyens taillis et durant trente à quarante ans pour les hauts taillis ; en futaies, futaie feuillue, c'est-à-dire composée d'arbres à feuilles caduques, futaie résineuse ou futaie mélangée, distinguées aussi en jeunes futaies, demi-futaies, hautes futaies et qu'on laisse croître de quarante ans à cent ans au plus; en futaies sur taillis, dans lesquelles on laisse au milieu du taillis des arbres de futaie, désignés, dans ce cas, sous le nom de baliveaux. Le premier et le plus général emploi du bois (près de 80 p. 100) est le chauffage ; on consomme, en France, à l'état de bois à brûler ou à l'état de charbon, environ 35 millions de stères ; les forêts de France en fournissent plus de la moitié (environ 20 millions; 25 d'après la statistique de 1882) (1). On évalue vaguement à 12 millions de stères les autres emplois du bois. Le bois de chauffage est coupé en bûches dans la forêt; il est transporté en charrettes sur les terrains plats. Sur les pentes montagneuses et principalement dans les Vosges, on le lance dans des couloirs préparés à cet effet, et on le fait descendre dans une espèce de traîneau nommé « schlitt » jusqu'à la plaine. Près des cours d'eau flottables, les bûches, amoncelées et poinçonnées par le propriétaire, sont, à certaines époques de l'année, jetées dans le courant qui les porte (flottage à bûches perdues) jusqu'au point où, la rivière devenant navigable, les bûches peuvent être réunies en train (flottage en trains): c'est ce qu'on nomme le flottage, pratiqué principalement dans le Morvan, qui approvisionne Paris. Les bûches de moindre diamètre, dont on veut faire du charbon, sont disposées, sur place, en meules régulières que l'on carbonise, c'est-àdire qu'on brûle incomplètement et pour ainsi dire à l'étouffée. Les forêts fournissent des matériaux à la marine qui prend, à
(I) En 1835, l'importation des bois communs était de 35 millions de francs et l'exportation de 3 environ; en 1885, de 159 et de 2G. L'exportation ne dépasse guère une trentaine de millions.
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LA FRANCE.
des prix élevés, les plus beaux sujets pour la mâture des vaisseaux; elles fournissent des traverses aux chemins de fer ; des poutres équarries à l'industrie du bâtiment ; des planches, sciées ordinairement à la mécanique auprès du torrent voisin, à la menuiserie et à l'ébénisterie ; des merrains, des échalas et-autres bois fendus provenant surtout du chêne et du châtaignier, à la tonnellerie, au charronnage et à l'agriculture. Les oseraies que l'on trouve dans les lieux humides, près des cours d'eau, particulièrement dans le dép. de l'Aisne et dans la vallée de la Garonne, fournissent de l'osier à la vannerie, industrie que l'on pratique un peu partout, beaucoup dans le voisinage de Venins et surtout à Vouziers. De la cendre du bois on tire la potasse, comme de la cendre des plantes marines on tire la soude. La France d'ailleurs en produit peu, quoiqu'on cite dans le commerce la potasse des Vosges, la soude de Normandie et de Narbonne. Parmi les produits des forêts, il faut encore noter le liège (environ 1 million de francs), écorce que tous les dix ans environ on enlève au chêne-liège des forêts de la Corse et de la Provence; Yécoree à tan et autres écorces (46 millions) qu'on tire de la plupart de nos essences forestières, principalement du chêne, et dont les résidus sont vendus comme mottes à brûler ; la résine (2 millions) que l'on extrait du pin maritime par incision, et qui fournit ellemême la térébenthine, la colophane, la poix; la résine vient surtout des Landes (v. § ISO pour le revenu des forêts de l'Etat). La Statistique forestière a évalué à 235 millions de francs pour 1876 la valeur totale des produits forestiers ; d'autres statistiques (voir l'art. Forêts dans le Dict. de l'adm. fin. de Block) ne donnent que 130 millions. Ces produits ne suffisent pas à la consommation ; l'importation qui fournit, pense-t-on, environ le tiers de l'approvisionnement, y ajoutait une valeur de 234 millions de francs en 1883. La production du bois a certainement augmenté durant le xixe siècle; d'après le ministère des finances, le revenu net imposable des bois s'est élevé de 20 fr. 18 par hectare en 1851 à 22 fr. 50 en 1879; le revenu brut en 1882 était évalué approximativement à 35 francs par hectare.
�L'AGRICULTURE.
3e section.
LES ANIMAUX.
SOMMAIRE.
— 240. Le bétail (121). — 241. Le cheval (123). — 242. Les ânes et les mulets (127). —243. L'espèce bovine (127). —244. Les races bovines (128). — 245. Le commerce des boeufs (133). — 246. Les races ovines et la laine (134). — 247. La distribution géographique des moutons (136). —248. La chèvre (139). — 249. Le porc (139). — 250. La consommation de la viande (140). — 251. La basse-cour (142). — 252. Les abeilles (144). — 253. Le ver à soie (144). — 25't. L'acclimatation (145). — 255. La chasse (146).
240. Le bétail. — Le bétail, qui contribue beaucoup à la richesse de la terre, ne peut être abondant qu'autant que la terre est riche en fourrages; les prairies naturelles, les prairies artificielles, certaines cultures industrielles et quelques légumes fournissent, avec l'avoineetles fourrages, les autres aliments du bétail. L'élevage a fait depuis cinquante ans des progrès considérables en France. Sous le nom de gros bétail on comprend : 1° Les chevaux, dont le nombre était, d'après la statistique du ministère de l'agriculture en 1886, de 2,938,000 comptés comme animaux de ferme; mais il dépassait en réalité le chiffre de 3,100,000 avec les chevaux de l'armée, ceux de l'industrie, des voitures publiques et les chevaux de luxe (1); 2° Les ânes et les mulets au nombre de plus de 600,000 (242,000: ulets et 38J2,000 ânes en 1886) ; 3° Les taureaux, bœufs, vaches, génisses, au nombre de plus de]3 millions (1,387,000 bœufs de travail; 314,000 bœufs à l'engrais;: 6,319,000 vaches, 828,000 bouvillons, 1,531,000 génisses, ,228,000 élèves de six mois à un an, 1,078,000 veaux en 1886). Sous le nom de petit bétail on comprend : 1° Les moutons, au nombre d'environ 22 millions 1/2 en 1886 332,000 béliers, 4,376,000 moutons, 9,043,000 brebis, 6,651,000 agneaux et agnelles âgés de deux ans à six mois, 2,421,000' gneaux et agnelles de moins de six mois en 1886) ; 2° Les clièvres,&u nombre d'environ 1 million 1/2(1,420,000 en 1886) ; 3°Lespom, au nombre de près de 5,775,000 en 1886. Les vagues évaluations de Lavoisier attribuaient en 1789, à la 'rance, 1,781,000 chevaux, nombre dans lequel il comprenait les •hevaux des villes, ceux de l'industrie et du transport, 7,089,000
(1) L'armée possédait 129,000 chevaux en 1886, les chevaux payant la taxe eniere étaient au nombre de 144,000; ceux qui payaient demi-taxe (et qui sont on partie compris dans les animaux de ferme) étaient au nombre de 864,000.
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LA FRANCE.
taureaux, bœufs et vaches, sans compter les veaux, 20,000,000 de moutons et -4,000,000 de porcs : c'était moins que de nos jours. Voici (page 122), le tableau du nombre des animaux de ferme à diverses époques, tiré de deux évaluations officielles (1812 et 1820), de quatre enquêtes agricoles (1840,1852, 1862 et 1882), de UNE. trois recensements (1866 en même temps que le recensement de la | LASSI RACE population, 1873 et 1885). Ces statistiques prêtent beaucoup à la critique, notamment pour uaer sa 1 lao'ont toiTi les chevaux, dont plusieurs catégories sont omises: elles four.] s toutes i o ;f pas i été nissent néanmoins un renseignement qui peut être utile lorsqu'on les consulte avec discernement. Elles permettent d'affirmer que la race ovine et la race caprine diminuent — conséquence d'une culture plus intensive — et de considérer que le nombre des chevaux et des animaux de race bovine s'accroît quelque peu.
Recensements des animaux de ferme.
(Par millions de têtes.)
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1812 1820, 1840 1852
6.7 1.9 » 9.1 2.4 » 2.8 0 8 11.7 2.8
»
6.7 27.0 4.5 9.1 28.9 4.9 9.8 32.1 4.9
»
13.9 10.3 33.2 5.2
»
86 départ. 86 — Les veaux n'ont été que 86 — très imparfaitement recensés. On a compris tous les 86 — veaux de l'année ^3.8) — — On n'a compté que les veaux vivants. —
(Avec la Savoie et Nice). 1862 1866 1873 1882 1887 2.9 0.7 12.8 11.3 29.5 6.0 1.6 89 3.3 0.7 12.7 10.4 30.4 5.9
»
89
(Sans l'Alsace-Lorraine). 2.7 0.7 11.7 9.8 24.6 5.8 1.8 86 1 ter. 2.8 0.6 12.9 11.2 2:i.8 7.1 1.8 86 — 2.9 0.6 13.4 11.1 22.8 5.9 1.5 S fi
1.0 de veaux de 0 à 6 mois et 1.2 élèves de 6 mois à un an.
�L'AGRICULTURE.
123
Si, retranchantl'Alsace-Lorraine, on comparelesrésultats des deux dernières enquêtes décennales (1862 et 1882), on voit qu'il y a diminution pour les moutons, augmentation notable pour les porcs (quoique les deux enquêtes décennales de 1862 et 1882 fournissent des chiffres bien supérieurs à ceux des autres relevés), augmentation légère pour les bœufs et les chevaux, mais que cette augmentation proportionnellement est inférieure à celle de la population. 1882
1862
par kil. carré du territoire.
(1)
(1)
par 1000 habitants.
par par kil. carré du territoire. 1000 habitants.
Nombre de chevaux.. — bœufs — moutons. — porcs....
5.3 23.5 54.2. 11.0
77 341 786 159
5.3 24.3 44.9 13.4
76.8 342 630 187
(1) Les résultats calculés daus ce tableau diffèrent quelque peu de ceux du tableau de la statistique décennale de 1882.
L'invasion allemande et la peste typhoïde qui en a été la conséquence avaient beaucoup réduit le bétail en France en 1872; depuis cette époque, l'effectif a augmenté, excepté pour les moutons, dont la suppression des jachères rend l'élevage plus difficile et que la petite culture a intérêt à remplacer par des vaches laitières. La valeur totale des animaux de ferme est évaluée à 5 milliards 775 millions, dont 3 milliards pour les bœufs, 2 milliards un tiers pour les chevaux, plus d'un demi-milliard pour les porcs et les moutons. 241. Le cheval. — Le cheval (2,908,000 en 1887) est de tous les animaux domestiques celui dont l'entretien est le plus dispendieux; mais il a une valeur très grande, soit par les services qu'il rend au cultivateur, soit par le prix auquel il est vendu sur le marché ; il fournit de plus un très bon fumier. L'élevage du cheval a fait de grands progrès depuis trente ans. Avant l'introduction d'étalons de pur sang et l'usage général du croisement, on n'élevait guère de chevaux que dans les régions de prairies naturelles, et les chevaux de chaque région avaient des caractères distinctifs très accusés. Il n'en est plus de même aujourdhui, surtout pour le cheval de selle : cependant, pour les gros
�LA. FRANCE.
chevaux de trait, on reconnaît encore, quoique bien modifiées, diverses races (1) : 1° La race flamande, très grosse race de trait, de taille haute (lm,70), de formes épaisses, quelque peu molle; 2° La race boidonnaise, race de trait, supérieure a la précédente, un peu moins grande (lm,60 à lm,68), fortement charpentée, courte de jambes, et cependant propre au trot. Aussi s'est-elle répandue, avec quelques variétés, non seulement dans l'Artois, mais dans la Picardie, où elle a pris, en se modifiant, le nom de race picarde, dans le Laonnais et dans le pays de Caux. Abbevilk est une des principales foires pour les chevaux de trait. Au delà de la Seine, dans le Calvados, on en rencontre une très belle espèce, un peu élancée, que l'on désigne sous le nom de chevaux caennais. 3° La race normande ou plutôt les races normandes, qui ont été profondément modifiées par les croisements. On distinguait autrefois, comme chevaux de trait, les Augerons, grands, forts et bien découplés, les bidets et les bons carrossiers du Cotentin et surtout ceux de la Hague ; comme chevaux de carrosse, les chevaux de la plaine de Caen, de la plaine d'Alençon et à'Écouché, du Bessind du Merlerault. Le croisement avec des chevaux de course, et surtout avec des chevaux de pur sang anglais a donné naissance au cheval anglo-normand, qu'on élève aujourd'hui non seulement dans la vallée d'Auge, mais presque dans tous les herbages de la BasseNormandie. Le Cauchois ou cheval du pays de Caux, dans la HauieNormandie, est un gros cheval de trait. Les foires de Caen, d'Alençon, de Mortagne et de Falaise, du Gavray, de Folligny, de Rouen, etc., sont importantes. 4° La race bretonne, comprenant plusieurs variétés : des races de selle, comme les bidets de Corlay, sobres et durs à la fatigue; des races d'attelage, comme les chevaux du Conquet, fins et énergiques, qu'on élève surtout dans les Côtes-du-Nord; des races de trait, comme la race de Fougères, celle de Léon, trapue et infatigable, el les bidets des landes. Les foires se tiennent à la Martyre, à Lesneven, h Landivisiau, etc. 5° La race percheronne, de moyenne grandeur, de forte enco(1; Dans les 22 dépôts d'étalons {Angers, Annecy, Auriltac, Besançon, Blois, Cluny, Compi'egne, Hennebont, LàmbaHë, La Roche-sur-Yon, Libourne, Montérender, Pau, Perpignan, Le Pin, Pompadour, Rodez, Rosières, Saintes, Saint-U, Tarbes, Villeneuve-sur-Lot) il y avait, en 1880, 173 étalons pur sang anglais (22 à Saint-Lô), 137 arabes (31 h Tarbes), 74 anglo-arabes (49 à Pau), 1,670 demi sang (192 au Pin), 150 chevaux de trait (74 à Lamballe).
�L'AGRICULTURE.
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i
lure, distinguée par sa robe ordinairement d'un gris pommelé, sa croupe large, ses muscles vigoureux et bien dessinés; c'est la race la mieux faite pour traîner avec vitesse de lourds fardeaux. Ses qualités la font rechercher particulièrement par les administrations des omnibus et des chemins de fer à Paris; les éleveurs de France et d'Amérique payent ses reproducteurs à un très haut prix. Aussi cette race est-elle fort répandue, non seulement dans le Perche, mais dans le Maine et dans la Beauce (pays Char train compris). A Chartres et à Monaloubleau se tiennent de grandes foires de chevaux percherons. Le canton milliers paraît être le berceau de cette race ; elle doit surtout ses fortes qualités au mode d'élevage et à un croisement intelligent. Beaucoup de jeunes chevaux, après avoir passé dans les herbages de l'Orne ou de la Sarthe leurs deux premières années, sont achetés par des fermiers de Beauce, qui les exercent en s'en Iservantpour les travaux agricoles, et les fortifient en les nourrissant fortement d'avoine jusqu'à quatre ou même cinq ans, âge auquel ils sont ordinairement vendus pour le service des attelages. 6° La grosse race poitevine, paraissant plus propre que les autres adonner de beaux muléts. Des croisements avec le pur sang anglais l'ont transformée en partie, et ont créé une variété de chevaux de selle qui paissent dans les marais de la Vendée et de la Charente-Inférieure, et de chevaux d'attelage qu'on élève à SaintGervais dans le Bocage, et qu'on désigne sous le nom de « race vendéenne ». Niort est un grand marché de chevaux. L'Anjou, sans avoir une race propre, fournit, grâce aux croisements, une assez bonne variété de chevaux d'attelage. 7° Dans toute la partie centrale de la France, qui comprend le bassin moyen et supérieur de la Seine et de la Loire, depuis limoges, Orléans et Melun à l'ouest, jusqu'aux bords de la Saône, Ion élève un assez grand nombre de chevaux qui, provenant de jdivers croisements, n'ont pas de caractère marqué. Cependant le Meval nivernais est grand et vigoureux ; le cheval berrichon rapIpelle le percheron et est estimé à Ce titre, surtout dans le Midi. ILe morvandiot, cheval de cavalerie légère, se vend principalement p. la foire de Montigny-sur-Caune. I Au nord-est, on trouve le cheval ardennais, sobre et rustique, Imais médiocrement conformé ; la Lorraine donne des chevaux Itrapus à la grosse cavalerie. 8° La race comtoise, race de trait sur les hauts plateaux, d'atte-
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LA FRANCE.
lage dans les vallées, n'occupe qu'un rang secondaire dans l'estime des connaisseurs; mais, dans la plus grande partie des pâturages de la Bresse, des Dombes et des Alpes, ses caractères se sont modifiés par les croisements et ont donné naissance à un cheval de trait léger, dit cheval bressan. Le Midi n'a pas de race de trait, sinon la petite race dauphinoise; il fait venir ses gros chevaux du nord ; mais on y compte plusieurs races de chevaux de selle. 9° Dans le Centre, il y a deux races de selle qui ont le caractère général des races de montagne, taille médiocre, formes rustiques,
Fig. 138. — Carte de la race chevaline par arrondissements.
allure vive : la race limousine, autrefois très renommée, qui s'est modifiée en grande partie et a fait place au cheval demi-sang, et la race auvergnate, sobre et agile, répandue dans Y Auvergne et dans le Bouergue. La principale foire pour le cheval limousin est la Gaulière. 10° La race landaise, petite, robuste, sauvage même, habituée à vivre de peu et à fournir de longues courses dans les vastes et maigres pâturages des Landes. Les chevaux du Médoc sont une variété de cette race. 11° La race navarrine ou race pyrénéenne, ayant le type monta-
�L'AGRICULTURE
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gnard, petite, étroite de formes, mais toute de feu. On y rattache le cheval landais. Le cheval basque en est une variété rustique, ainsi que le cheval tarbesan, en partie transformé par le sang anglais, et le cheval ariégeois, peu gracieux de formes, mais dur à la fatigue. Cette race fournit des chevaux pour la cavalerie légère. Les foires se tiennent à Morlaas, à Nay, h Bagnères, à Lourdes, à Auch, etc. 12° Dans la plaine de la Camargue, on élève une petite race très rustique et demi-sauvage ; dans la Corse, une race plus petite encore. Ces deux races ont peu d'importance. Toute la portion de la France, comprenant nos deux régions agricoles du sud et du sud-est et formant environ I/o de notre territoire, ne donne guère que 1/20 des poulains qui naissent chaque année et ne possède que 1/15 des chevaux de la France. Au contraire, la partie qui comprend les deux régions du nordouest et du nord possède environ la moitié des chevaux de la France, et la région nord-ouest, à elle seule, donne 1/3 des poulains qui naissent chaque année : les premiers rangs appartiennent à la Flandre (Nord), à Y Ile-de-France (Aisne), kï'Artois (Pas-de-Calais), à la Picardie (Somme), à la Normandie (Manche, Calvados, Orne, Seine-Inférieure), au Maine et à Y Anjou (Mayenne, Sarthe), à la Bretagne (Finistère, 107,000 chevaux, Côtes-du-Nord, Illeet-Vitaine) (flg. 138). La région du nord-est, avec Y Orléanais, la Champagne, la Basse-Bourgogne et la Lorraine, vient au second rang. La Mayenne, la Charente et Seine-et-Oise sont les trois dép. qui ont le plus augmenté leur production chevaline depuis vingt ans. Les dép. qui sont, relativement au nombre des chevaux, audessus de la moyenne générale, sont ainsi groupés presque tous \au nord d'une ligne allant de l'embouchure de la Loire à la source de la Moselle. Au sud de cette ligne, à part l'Isère qui élève pour Lyon des chevaux dans le Graisivaudan : le Viennois, la CharenteInférieure et la Gironde qui approvisionnent Bordeaux, tous les dép. sont au-dessous de la moyenne ; dans le Midi on se sert peu des chevaux pour labourer. Si l'on juge approximativement de l'importance du commerce jdes chevaux parles achats de la remonte, la Normandie compterait pour moitié dans le total, et, dans la Normandie, le Calvados serait au premier rang ; la Saintonge, Y Anjou et le Poitou compteraient pour un quart, le reste de la France pour le quatrième quart (voir le tableau des chevaux par dép., p. 130 et 131). 242. tien ânes et les mulets. — L'âne (386,000 en 1887), émi-
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LA. FRANCE.
nemment rustique et sobre, est la bête de somme du pauvre: aussi trouve-t-on beaucoup d'ânes dans les régions de petite culture. Indépendamment de l'espèce commune qu'on rencontre dans tous les dép., surtout dans ceux du Midi, il y a deux races à citer: celle de la Gascogne, répandue dans la vallée de la Garonne, el celle du Poitou, plus estimée, ayant ses plus beaux types dans l'arrondissement de Melle; toutes deux sont très employées pour la production des mulets. On trouve les ânes surtout dans la région pyrénéenne, Basses- et Hautes-Pyrénées, et dans tout le bassin de k Garonne, principalement dans le Périgord, (Dordogne) dans la Provence, dans les plaines du Centre (Indre, Indre-et-Loire, Cher) et en grand nombre aussi dans le Poitou (Vienne) et dans la Corrèze. Les mulets (237,000 en 1887), mulets du Poitou et mulets de la •Gascogne, ne sont nombreux que dans le Poitou (Deux-Sèvres),\i Charente et le Périgord et dans tout le Midi, région pyrénéenne ■ et région méditerranéenne (Drôme, Gard, Hérault, Vaucluse, BassesAlpes, Bouches-du-Bhône, Var, Basses-Pyrénées, Corse); ils remplacent en grande partie les chevaux, rares dans cette dernière région. Un grand nombre de mulets du Poitou et des Pyrénées sont exportés en Espagne. 243. L'espèce bovine. — En France on compte de quatre à cinq fois plus d'individus de l'espèce bovine que de l'espèce chevaline (13,395,000 en 1887 dont 332,000 taureaux, 1,397,000 bœufs de travail, 492,000 bœufs à l'engrais, 6,402,000 vaches, 889,000bouvirions, 1,536,000 génisses, 1,258,000 élèves de six mois à un an, 1,089,000 veaux au-dessous de six mois). C'est que l'espèce bovine, indépendamment du fumier qu'elle fournit comme le cheval, ■ a deux fins : elle est un instrument de travail, comme bète de trait, et elle sert, par son lait et par sa viande, à la nourriture de l'homme; avec le mouton et le porc, elle constitue le fond de l'alimentation animale, comme les céréales sont le fond de l'alimentation végétale. Selon que l'espèce est plus apte à l'une ou à l'autre de ces Ans, on la désigne sous le nom de race de travail, de race laitière ou de race de boucherie. On trouve particulièrement les races laitières et de boucherie dans les régions du nord-ouest et du nord, où le marché de Paris : sollicite cette production, où la culture, riche en prairies naturelles ou artificielles et en cultures industrielles, permet l'élevage et l'engraissement, où enfin les chevaux sont nombreux et employés presque exclusivement comme bêtes de trait.
�L'AGRICULTURE.
129
On rencontre surtout les races de travail dans le nord-est, le centre et le sud où le cheval est rare comme l'avoine, où le sol montagneux et sec présente plus de pâturages que de prairies, où la terre, tantôt durcie par le soleil dans le Midi, tantôt pierreuse et inégale dans le Centre, s'accommode mieux du travail du bœuf. 244. lies races bobines. — Pour le bœuf comme pour le cheval, les progrès de l'agriculture et les croisements tendent à effacer la distinction des races et à développer les qualités propres h l'alimentation. L'accroissement de la consommation et du prix de la viande a encouragé les éleveurs. C'est surtout par le mélange avec la race Durham, race d'origine anglaise, caractérisée par la petitesse des jambes, la finesse des os, la rapidité de l'engraissement, que l'on a perfectionné dans l'ouest les animaux de boucherie. On distingue cependant encore plusieurs races appropriées aux ressources et aux besoins de chaque contrée : 1° La race flamande, au pelage rouge-brun, très bonne laitière, se conserve encore pure dans le département du Nord et plus ou moins mélangée dans l'Artois, la Picardie, la Brie; dans ces dernières provinces, on la, nourrit plutôt à l'étable qu'au pré. En 1886, le département du Nord avait 280,000 bêtes à cornes de races diverses. 2° Les races normandes, très bonnes laitières aussi, sont renommées pour leur viande ; l'une d'elles a des formes très amples. Les herbages humides du Bessin et du Cotentin, qui élèvent une variété particulière, paraissent être son berceau et fournissent le lait le plus crémeux ; aussi le beurre d'Isigny et du Bessin est-il très estimé. Les pâturages du Vexin produisent le beurre dit de Gournay. La vallée d'Auge avait autrefois le privilège de fournir à Paris les « bœufs gras » du carnaval. On trouve cette race non seulement dans la Normandie, mais, avec quelques modifications, dans l'Orléanais, l'Ile-de-France etla Brie. La Manche comptait en 1886 352,000 bêtes de race bovine; le Calvados, l'Orne, la Seine-Inférieure plus de 200,000; en somme la Normandie occupe le second rang parmi les provinces de France par le nombre des animaux de race bovine. 3° La race mancelle, qui naguère servait encore au labourage, est presque transformée aujourd'hui par le sang Durham; elle est, à cause de l'ampleur de ses formes et de sa propension à l'engraissement, élevée pour la boucherie dans le Maine et l'Anpu, ainsi que la variété angevine, mauvaise laitière d'ailleurs. Maine-et-Loire en avait 330,000 têtes ; la Mayenne, plus de 200,000.
LA FRANCE.
II.
9
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LA FRANCE.
Animaux de ferme par département.
(Par milliers de têtes.) (D'après le Bulletin du miuistère de l'agriculture pour 1886.
RACES.
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1. Ain. . 2. Aisne. 3. Allier Alpes (Basses-). 5. Alpes (Hautes-) 6. Alpes-Maritimes 7. Ardèche 8. Ardennes 9. Ariège 10. Aube 11. Aude 12. Aveyron. ... 13. Belt'ort (Territoire de). 14. Bouches-du-Rhône.... 15. Calvados 16. Cantal 17. Charente 18. Charente-Inférieure... 19. Cher 20. Corrèze 21. Corse 22. Côte-d'Or 23. Côtes-du-Nord 24. Creuse 25. Dordogne 26. Doubs 27. Drôme 28. Eure 29. Eure-et-Loir 30. Finistère 31. Gard 32. Garonne (Haute-) 33. Gers 34. Gironde 35. Hérault 36. Ille-et-Yilaine 37. Indre 38. Indre-et-Loire 39. Isère 40. Jura 41. Landes 42. Loir-et-Cher
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242
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73 20 68 8 139 19 35 20 14 21 27 10 100 61 58 11 56 6 4 31 1 11 129 17 2 11 40 10 3 62 30 47 6 93 6 78 20 44 5 114 132 71 4 68 5 150 12 58 10 195 6 48 93 110 4 38 4 23 2 98 27 48 68 ■■■ 2 3 53 6 30 17 28 6 106 38 77 26 49 60 52 5 44 13 67 20 44
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19 11 15 26 13 5 19 18 9 37 G 1] 3 5 •26 32 17 9 24 42 4 28 65 27 51 13 32 U 20 58 18 G G 15 2 58 16 1 32 14 9 16
�L'AGRICULTURE.
131
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50. Maine-et-Loire 53. Marne (Haute-) 55. Meurthe-et-Moselle 57. Morbihan 59. Nord 02. 63. 64. 65. 60. 67. 68. Pas-de-Calais Pay-de-Dôme Pyrénées (Basses-) Pyrénées (Hautes-) Pyrénées-Orientales — Rhône Saône (Haute-)
70. Sarthe
52 87 54 43 79 56 57 44 25 81 53 64 76 14 28 18 10 14 24 28 62
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74. Seine-Inférieure. ....... 77. Sèvres (Deux-Ï 70. Tarn 81. Var
83. Vendée
85. Vienne (Haute-) 86. Vosges 87. ïonue
10 13 80 45 51 40 81 15 15 9 14 24 32 11 34 40
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10 1 2 2 10 15 4 7 1
»
1 4 4 4 6 6 4 4 5 14 6
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152 184 356 138 73 310 83 330 352 150 102 263 97 107 350 202 230 122 219 212 309 147 121 22 89 175 358 205 140 132 9 267 102 78 253 151 122 96 3
3
1
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327 109 193 159 144
106 395 93 337 605 107 366 80 220 298 160 58 128 141 65 189 101 409 99 211 375 419 227 243 41 84 170 65 89 47 5 236 495 314 188 424 347 146 195 268 154 381 645 64 318
59 61 96 35 59 55 32 101 • 117 69 49 59 105 97 58 78 81 40 41 144 124 81 52 29 23 81 207 91 17 24 '2 77 16 14 113 86 92 38 24 40 52 91 128 92 38
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Totaux (18S6)
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LA FRANCE.
4° La race bretonne, de taille petite, au pelage noir et blanc, race douce et sobre, donne peu de viande, mais beaucoup de lait relativement à la quantité et à la qualité d'aliments qu'elle consomme. Aussi la Bretagne est-elle renommée pour son beurre, qu'elle expédie après l'avoir salé. En général, les meilleurs beurres viennent de la région de l'ouest (Normandie et Bretagne). Le beurre frais de la Prévalaye est particulièrement estimé. Originaire du Morbihan, la race bretonne se trouve dans toute la Bretagne, plus ou moins mélangée ; hors la Bretagne, elle est nombreuse dans le Bordelais, par nécessité, sur un grand nombre de sols pauvres, et par raison d'agrément dans un certain nombre de parcs. La race de Durham et celle d'Ayr l'ont déjà en partie modifiée. En 1886, le Finistère comptait 400,000 bêtes de races diverses; les Côtesdu-Nord, Ille-et-Vilaine, la Loire-Inférieure et le Morbihan, plus de 300,000 ; la province de Bretagne occupe ainsi le premier rang. 5° Le nord-est de la France n'a pas de race bien caractérisée; l'élevage d'ailleurs n'y est pas, comme dans l'ouest, une grande industrie ; mais chaque paysan pour ainsi dire possède sa vache. La plupart de ces animaux proviennent soit du type hollandais, soit de métis de petite taille qu'on élève dans les Vosges. Dans ces pays cependant, on distingue les variétés meusienne et ardennaise; le gros bétail y est quelquefois employé aux charrois. 6° La race comtoise, dans laquelle on distingue les variétés : tourache répandue surtout dans la montagne, femeline dans la vallée supérieure de la Saône, et bressane dans la Bresse, est rustique, sobre et trapue dans la montagne, plus fine et plus propre à l'engraissement dans la vallée de la Saône, très mélangée aujourd'hui par l'introduction des races suisses de Schwytz et de Fribourg. Dans la Franche-Comté, le lait est en grande partie converti en fromage ; le centre de cette fabrication est à Seplmoncel. Cette race s'étend sur toute la région des Alpes jusqu'en Provence. 7° La race charollaise, la meilleure de nos races à deux fins, grande, propre au trait et à la boucherie, s'engraissant vite, est originaire du Brionnais et du C haro liais ; elle a été améliorée dans le Nivernais par le croisement avec les Durham, et s'est répandue sur une grande partie du centre de la France, où elle s'est mêlée à l'ancienne race rustique du Morvan et à la grande race du Bourbonnais. En 1886, Saône-et-Loire comptait 358,000 têtes de race bovine ; l'Ain et l'Allier 250,000 environ. 8° Dans le Massif central et les Cévennes vivent1 : la race de
�L'AGRICULTURE.
133
Salers ou race auvergnate, originaire du Cantal, vigoureuse, rustique, dure au travail, qui s'engraisse bien dans les prairies de vallée et dans les terrains dits « montagnes de graisse » fertilisées par des détritus volcaniques; la race oVAubrac, meilleure laitière que la précédente et plus facile à engraisser, qui, avec quelques modifications (sous-race Ô!Angles), pénètre jusqu'aux bords de la Garonne et s'étend jusque dans le Vivarais (sous-race du Mézenc) ; la race limousine, qui est grande, forte et qui s'étend, avec la sousrace de la Marche, en comprenant plusieurs variétés, depuis les pâturages montueux de la Haute- Vienne jusque sur les bords de la Garonne et de la Charente. Le Cantal avait plus de 200,000 bêtes à corne en 1886 ; le Puy-de-Dôme, plus de 300,000. 9° A l'ouest, la race parthenaïse, forte race de travail et bonne race d'engraissement, originaire du plateau de Gàtine, s'étend sur l'Aunis, le Poitou et sur la Basse-Loire. Elle comprend plusieurs variétés, sous-race nantaise, sous-race saintongeoise ou maraîchine. Les bœufs de Cholet sont particulièrement connus dans le commerce. Cette contrée a fait des progrès considérables depuis trente ans, et la demande croissante de la boucherie tend de plus en plus à pousser les éleveurs à la production de la viande. En 1886, la Vendée avait 327,000 bêtes à cornes, les DeuxSèvres 250,000. 10° Au midi de la Garonne, la race garonnaise, qui est grande, domine dans toute la vallée de la Garonne et comprend diverses variétés, sous-race bazadaise, sous-race agénoise ; la race gasconne, qui est plus rustique, vit surtout dans les parties montagneuses et compte de nombreuses variétés : race béarnaise, race basquaise (bœufs de la Chalosse et bœufs des Landes), race tarbaise, race de Saint-Girons, race de Lourdes, très bonne laitière, par exception, dans un pays où les vaches donnent, en général, très peu de lait, race ariégeoise. Toutes ces races sont employées au labour et aux charrois. (Voir le tableau par départements, p. 130 et 131.) 243. lie commerce «les bœufs. — En général, les jeunes sujets, bouvillons et génisses, sont élevés en grand nombre dans les pâturages des montagnes, Cantal, Cévennes, Limousin, Gàtine, Bretagne, Jura, Vosges; dans les herbages de l'ouest, Vendée, Mayenne, Maine-et-Loire, Loire-Inférieure, etc. Les uns sont engraissés dans le pays même; les autres, en plus grand nombre, sont achetés, suivant la race, soit pour le travail dans le midi, soit pour l'engraissement immédiat dans les herbages et dans les fermes
�134
LA. FRANCE.
de l'ouest, de la Bourgogne et des plaines. Le choix des animaux destinés à l'engraissement est subordonné à des conditions spéciales de climat et de sol : ainsi les bœufs du Nivernais et du Charollais, élevés dans des prairies calcaires, perdent bientôt une partie de leurs qualités dans les pâturages granitiques du Morvan. Depuis que les chemins de fer ont facilité les débouchés, beaucoup d'éleveurs engraissent eux-mêmes leurs animaux pour la boucherie, surtout pour celle de Paris qui est le grand centre de consommation de la viande. Le bétail vient au marché de la Villette de presque toutes les parties de la France ; néanmoins les dép. situés
4
Fig. 139. — Carte de la race bovine par arrondissements.
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au nord de la Loire ont eu longtemps un avantage marqué que leur disputent avec succès aujourd'hui ceux de la Vendée et de la Bourgogne. Sur les 233,000 bœufs (sans compter les vaches et les taureaux) arrivés, en 1885, au marché de la Villette, les dép. qui en ont fourni plus de 10,000 sont, par ordre décroissant d'importance: Maine-et-Loire (44,000), Calvados, Vendée, Orne, Nièvre, Saône-et-Loire et Charente. Dans toute la région du sud-est, le gros bétail est rare, parce que le climat y est très sec; par suite, on a dans cette région peu de lait, peu de beurre et on fait la cuisine à l'huile d'olive. Le bétail est nombreux dans la région pyrénéenne et dans quelques
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parties de la vallée de la Garonne, parce que le climat, plus humide, y convient mieux aux pâturages. Il l'est assez aussi dans tout le Massif central, parce qu'il est couvert en grande partie de pâturages et de prairies qu'arrosent des pluies abondantes (flg. 139). Il l'est, pour les mêmes raisons, dans toute la partie de l'est et du nord-est, qui comprend la Bresse, le Jura, les Faucilles, les Vosges et YArderme. Dans les. cantons où l'imperméabilité du sous-sol a favorisé la création de prairies, comme le Morvan (dép. de la Côte-d'Or, de la Nièvre, de Y Yonne), on trouve un bétail nombreux au milieu de cantons moins bien dotés. La grande région du nord-ouest, qui s'étend du sud du Poitou jusqu'à la Flandre, étant celle qui, grâce à son climat humide, possède le plus de prairies, est aussi, comme nous venons de le voir, celle qui nourrit le plus de bœufs, et surtout de bœufs de forte taille. Au premier rang est la Bretagne, dont les animaux sont généralement petits, qui possède beaucoup et qui a surtout plus de vaches que les autres régions de la France, puis l'Anjou, la Vendée, le Maine, la Normandie (Cotentin, Bessin, pays d'Auge, pays de Bray, particulièrement favorisés de la nature), une partie de la Picardie, XArtois et la Flandre. Les dép. de Y Allier, de la Creuse, de la Vendée, de la HauteVienne, sont ceux qui ont le plus accru leur production bovine de 1862 à 1882. • 216. lies races ovines et la laine. — Le mouton a Subi aussi, par le progrès de l'élevage, de grandes transformations qui sont dues surtout au mérinos d'Espagne, type du mouton à laine fine, et, plus récemment, au dishley d'Angleterre, type du mouton de boucherie. On reconnaît cependant diverses races ovines. l°La race des mérinos et des métis-mérinos est la plus célèbre. Le mérinos fut importé en France sous le règne de Louis XYI, qui forma le troupeau de Rambouillet, souche des mérinos à laine moyennement fine et des métis-mérinos du bassin de la Seine et de la Loire. Pendant la Révolution fut formé le troupeau de Naz, élevé dans la ferme de Naz (dép. de l'Ain), mouton à laine superfîne, souche de la plupart des mérinos de l'est. D'autres mérinos furent, à la même époque, introduits en vertu du traité deBâle(1795); le troupeau de Mauchamps (Aisne), à la laine fine et soyeuse, fut formé sous la Restauration. Quatre bergeries de l'État, Montcavrel (Pas-de-Calais), Rambouillet (Seine-et-Oise), Alfort (Seine), Gevrolles (Gôte-d'Or) ont propagé le type mérinos. Mélangé avec 1 a race indigène ou avec la race dishley, il a donné lui-même nais-
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LA FRANCE.
sance à plusieurs variétés de métis. Les principales sont le mouton de la Beauce, celui du Gâtinais, celui de la Brie, celui du Soissonnais, celui de la Champagne, celui de la Bourgogne, le mouton artésien, qu'on trouve surtout dans la plaine de la Crau,- celui du Roussillon et celui de l'Ariège ou des Pyrénées* Ce sont les races à laine fine. . 2° La plupart des anciennes races indigènes ont une laine commune, mais sont plus rustiques que le mérinos. La race flamande, avec ses variétés, mouton flamand, mouton artésien, et même moutons picard et cauchois, fournit un sujet de boucherie haut de taille, amélioré à l'aide des béliers dishley et occupant le pays jusqu'à la Seine et à l'Aisne en concurrence avec la race mérinos. La race des Causses, la race de la Limagne, la race poitevine comprenant les moutons de la plaine et ceux de la Gâtine, la race marchoise et les moutons de Caux rappellent le mouton flamand; mais leur laine est moins grossière. Dans le sud, la race barberine et la race de Puyricard ont aussi la taille haute et la laine commune. La race solognote, qui tire son nom de la Sologne, et qui se distingue par sa couleur rousse, est petite et .semble être en conformité avec les maigres pâturages sur lesquels elle vit; petites aussi sont la race de bruyères, à la toison noire qui occupe les landes de Bretagne, la race landaise qui s'étend jusque dans les Pyrénées, la race ardennaise, la race berrichonne qui paît dans les plaines calcaires du Berri et dans la Brenne, la race du Ségala, Quelques races françaises sont estimées pour l'abondance de leur lait : la race du Larzac, la race du Lauraguais, la race béarnaise et la race ariégeoise; elles vivent dans le midi, c'est-à-dire dans la région où, en général, les vaches sont le moins nombreuses et où elles donnent le moins de lait. 3° Entre les races à laine fine et les races à laine commune, se placent les races à laine de moyenne finesse, qu'on élève à la fois .en vue de la viande et de la toison. C'est par des soins particuliers qu'on est parvenu à leur donner cette double qualité et on élève aujourd'hui beaucoup de moutons en vue de ce double produit. Les deux principales sont des races anglaises: les southdown et les dishley. La troisième, la race de la Charmoise, est une race formée en France parle mélange des dishley et des new-kent avec les solognots. Depuis une quarantaine d'années, le nombre des moutons a beaucoup diminué ; on produit moins de laine et plus de viande. La France n'est pas le seul grand État où se manifeste ce change-
�L'AGRICULTURE.
137
ment qui a pour causes principales la suppression des jachères et l'importation des moutons étrangers. Le ministère de l'agriculture évaluait, en 1883, la production de la laine à 47 millions et demi de kilog. et la valeur vénale à 78 millions, à raison de 1 fr. 64 le kilog. et en 1886 à 33 millions dekil. et à 83 millions 1/2 de francs. Les dép. où le prix moyen est le plus élevé (plus de 3 fr.) et qui sont par conséquent ceux qui produisent la plus belle laine sont : Saône-et-Loire (4 fr. 30 en 1883) le Jura, la Charente, les Côtes-du-Nord, la Dordogne, le Doubs, Belfort, le Rhône, les Deux-Sèvres. La valeur totale dépassait deux millions dans les dép. suivants : Allier (3,320,000 fr.), Aisne, Marne, Cûte-d'Or, Eure-et-Loir, Manche, Oise, Seine-et-Marne, Somme, Vienne. 247. lia distribution géographique de* moutons. — Les moutons (22,880,000 en 1887, dont 338,000 béliers, 4,367,000 moutons, 9,103,000 brebis, 3,811,000 agneaux d'un à deux ans, 3,261,000 agneaux de moins d'un an) redoutent en général les brouillards et es pâturages humides ; aussi, malgré la réputation des moutons de Dre salé, nourris sur les dunes de la Manche, ces animaux sont-ils eu nombreux dans la région de l'ouest, excepté dans la Vendée, ù les pâturages de la Gâtine nourrissent des moutons estimés pour a qualité de la viande. La race dishley est répandue en Normandie ; es petits moutons de bruyères, dont la chair est estimée, paissent sur les landes de la Bretagne. La région de la France la plus riche en moutons est la région du nord (fig. 140), qui, dans ses plaines calcaires et sèches et dans ses grandes fermes, entretient de nombreux troupeaux. C'est dans cette région que sont les bergeries de Mauchamps et de Rambouilht. La Picardie, avec la race picarde, variété de la race flamande, le pays de Caux, le Vexin, la Beauce, le Gâlinais, la Brie fournissent à la consommation parisienne plus de moutons qu'aucune lutre contrée; le Soissonnais (Aisne, 644,000 moutons en 1886) (1), la grande plaine de Champagne et les Ardennes élèvent et engrais lent des moulons qui, pour la plupart, appartiennent à la race mérinos ou métis-mérinos ; beaucoup aussi proviennent, comme dans |'ouest, de croisements avec la race dishley. Il y a également eaucoup de moutons dans certaines parties de la Bourgogne. Après la région du nord, c'est celle du centre qui possède le •lus de moutons ; ils paissent dans les landes et dans les jachères
(1) Les départements mentionnés entre parenthèses sont ceux qui avaient, a 1885, plus de 500,000 bêtes de race ovine.
�138
LA FRANCE.
très étendues de celte région. Dans les plaines du centre, Orléanais, Berri(CAe?', Indre), Poitou,Bourbonnais, viventlarace solognote,la race berrichonne et la race bourbonnaise, auxquelles se sont mêlés les southdowns, les mérinos et la race française de la Charmokt. Dans les pâtis de la montagne, la Marche (Creuse, 723,000 moutons), le Périgord, le Limousin (Corrèze, 647,000 moutons, HauteVienne 643,000 moutons), VAuvergne ont aussi beaucoup de troupeaux. On en trouve plus encore dans la portion méridionale du
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1
Fig. 140. — Carte de la race ovine par arrondissements.
Massif central, où sont les terres calcaires dites Causses. Là vivent la race des Causses et la race laitière du Larzac (Aveyron, 639,000 moutons), qui- donne en abondance le lait dont on fait le fromage de Roquefort. Sur les terres granitiques qui produisent le seigle, vit la race du Ségala. Le sud est beaucoup plus riche en moutons qu'en bœufs, parce que le mouton ne craint pas la sécheresse. La vallée de la Garonne (Lot, 605 .,000 moutons) et celle de l'Aude possèdent la race laitière du Lauraguais; au sud-ouest, les races béarnaise et landaise peuplent le bassin de l'Adour et les Landes; au sud-est, la race barberine occupe la plaine Au Bas-Languedoc, et, au delà du Rhône, les moutons arlésiens passent l'hiver dans la plaine de la Crau et l'été
�L'AGRICULTURE.
439
ms les pâturages des Alpes (voir le tabl. par dép., p. 130 et 131). En général, les agneaux naissent en majorité sur les terres pauvres t montagneuses ; ils sont vendus et engraissés dans des herbages lus riches ou clans de grandes fermes, puis consommés, partie _ur place, partie dans les villes. Us donnent lieu, ainsi que le gros lélail, à de très nombreuses transactions sur les marchés et dans les foires. Paris est de beaucoup le centre le plus importantpour la consom-
I
Fig. 141. — Carte de la race caprine par départements.
nation de toute espèce de viande. En faisant abstraction de cette ille, on peut dire, d'une manière générale, qu'au nord de la oire et du Rhône on consomme plus de bœuf, et qu'au sud on onsomme plus de mouton. 248. lia chèvre. — La chèvre (1,420,000 chèvres en 1886), dite < vache du pauvre », est surtout un animal de montagne qu'on élève oins pour sa chair, peu estimée, que pour son lait, sa peau et son oil. On ne compte pas tout à fait un million et demi de chèvres n France. On les trouve surtout dans les parties montagneuses fig. 141), dans la région du sud-est; elles sont très nombreuses ans tous les dép. qui environnent Lyon, particulièrement dans le ivarais (Ardèche, 100,000 chèvres en 1886), dans le bassin du
�140
LA FRANCE.
Rhône (Drôme, Isère) ; elles faisaient autrefois la réputation du fromage du mont d'Or. On rencontre aussi des chèvres en Corse (132,000 chèvres), dans le Roussillon, dans une partie des plaines du centre, particulièrement dans le Berri, clans les Deux-Sèvres. Leur existence est liée à la petite culture. Autour de Paris, qui consomme beaucoup de lait, on élève beaucoup de chèvres (voir le tabl. par dép., p. 130 et 131). 249. Le pore. — Le porc est un animal tout domestique, qu'on nourrit en partie avec les déchets des matières végétales et ani-
males, en partie avec du lait et des glands. Aussi entre-t-il dans l'économie de la grande comme de la petite culture, et le trouyet-on en grand nombre dans les pays qui possèdent beaucoup de vaches ou de forêts. Plus que les autres animaux, il a été transformé par les progrès de l'élevage ; aux races indigènes à longues oreilles, comme la race flamande, l'ardennaise, etc., on a presque entièrement substitué les races d'engraissement précoce, originaires pour la plupart d'Angleterre. L'élevage des porcs est une industrie quia fait de grands progrès. Les 5,775,000 porcs (5,978,000 en 1887) que donne la statistique agricole en 1886 sont disséminés plus uniformément que les autres animaux de ferme sur toute la surface du territoire.
�L'AGRICULTURE.
141
Les contrées où ils sont en plus grand nombre sont : dans l'ouest, a Bretagne (surtout Côtes-du-Nord, 150,000 porcs et Ille-et-Viaine, 103,000 porcs), le Maine, l'Anjou (Maine-et-Loire, 101,000 lorcs), surtout Cossé-le- Vivien où la race de Craon est renommée) t la Normandie (Manche), dont les variétés appartiennent à la race es porcs à soies blanches et sont élevées principalement dans les le'p. de YOrne et de la Manche (117,000 porcs), riche en lait; dans le nord, la Picardie et Y Artois (Pas-de-Calais et Somme, 143,000 porcs), ainsi que les dép. voisins ; dans l'est, où les forêts domilent, la Lorraine (Meurthe-et-Moselle, 104,000 porcs), qui nourrit les porcs lorrains très nombreux et très estimés (avant 1870, YAlbce); dans le centre, le Morvan, la plaine de la Saône et surtout (adresse et le dép. de Saône-et-Loire (206,000 porcs),la Limagne ^Puy-de-Dôme, 123,000 porcs), le Bourbonnais (Allier, 139,000 porcs), la plaine du Forez, où l'on trouve encore les grandes races à soies lanches, le Poitou (Deux-Sèvres, 113,000 porcs), le Limousin (Cor|èze, 113,000 porcs ci Haute-Vienne, 128,000 porcs) et le Périgord ordogne, 195,000 porcs), YAveyron (128,000 porcs), région qui, jarle Quercy, Y Albigeois, s'étend jusqu'à la vallée de la Garonne et ourrit des porcs à soies brunes ou noires, plus petits et plus fins lue ceux de l'ouest et du nord ; dans le sud, le Comté de Foix, l'une part, et, d'autre part, le Vivarais et la vallée du Bhône Wrôme). (Voir fig. 142 et le tabl par dép., p. 130 et 131.) I Ce sont les dép. de Saône-et-Loire, du Puy-de-Dôme et de Y Allier lui, de 1862 à 1882, ont le plus augmenté leur production porcine. I 230. lia consommation de la viande. — La France produit iujourd'hui plus de viande qu'en 1840 et qu'en 1862, puisqu'elle a glus d'animaux (excepté pour la race ovine) et que, grâce aux proès de l'élevage, les animaux, en moyenne, pèsent davantage, nsi que le montre le tableau suivant :
1840.
POIDS MOYEN.
1882.
POmS MOYEN.
En
kilog
rammes.
Bœufs Vaches Moutons Agneaux Porcs h l'engrais
413 240 48 24 10 91
460 321 69 33 15 120
Un bon durham manceau pèse 800 à 1,000 kilog. à l'âge de
�142
LA FRANCE.
quatre ans, tandis qu'un bœuf moyen ordinaire pèse seulement la moitié. D'autre part, le perfectionnement de l'élevage, en rendant l'engraissement plus précoce, a permis de livrer chaque année i l'abalage une proportion plus considérable des animaux existants, Ainsi, quoiqu'il y ait beaucoup moins de moutons, en 1882, on a abattu 7,500,000 moutons et agneaux, tandis qu'on n'en avait abattu que 6,450,000 en 1862. Enfin, la France importe beaucoup plus de bétail, surtout de moutons et de bœufs, qu'elle n'en exporte, et cette importation a beaucoup augmenté. Ainsi, de 1842 à 1851, l'excédent annuel des importations sur les exportations était de 24,000 bœufs et de 73,000 moutons; de 1872 à 1881, il a été de 127,000 bœufs et de 1,651,000 moutons. Depuis 1882, ce commerce a fléchi à cause de l'élévation des droits de douane. Voici les chiffres approximatifs de la consommation annuelle eu 1812 et à l'époque des trois enquêtes agricoles; ces chiffres ne portent que sur la consommation des produits nationaux :
BOEUF ET VEAU. MOUTON ET CHÈVRE.
par habitant*
En millions de kilogr.
1812 1840 1862
197 299 466 674
66 82 103 123
241 290 376 386
504 671 945 1183
17 kilogr. 20 25 31
En ajoutant les quantités importées, on arrive, pour l'année 1 à un total d'environ de 1250 millions de kilog., soit 33 par habitant et par an. Cette même consommation par tète ne parait pas avoi dépassé 20 kilog. en 1840. Les campagnards ont aujourd'hui une nourriture beaucoup plus substantielle qu'au siècle passé ; le nombre des bouchers a augmenté dans les campagnes. Cependant les citadins consommer» encore, par tête, trois fois plus de viande qu'eux, surtout de viande de bœuf. La statistique fournit, à cet égard, les renseignements suivants : la consommation par tête, dans les villes de 10,01 âmes et les chefs-lieux d'arrondissement, était de 49 kilog. en 184 de 54 en 1862 et de 64,6 en 1882 (1); dans les autres localités, el paraît avoir été seulement de 15 kilog. en 1840, de 18 en 1862 d
(1) Or la population de ces villes a presque doublé : 5 millions en 1 et 9,8 millions en 1881.
�L'AGRICULTURE.
143
22 en 1882. La consommation individuelle à Paris, qui a touirs été de beaucoup supérieure h celle de la France (74 kilog. rs 1812), montait, en 1882, h 80 kilog. (viande de boucherie, de rc et tripes réunies) et à 79,8 en 1886, sans compter 11 kilog. e volaille et de gibier (1). L'accroissement de la consommation a occasionné une augmentation de prix dans la seconde moitié du xix° siècle. Le kilog. de œuf, au marché de Paris, valait lfr,10 en 1840 et ltr,61 en 1883 ltr,38 seulement en 1886). Il a provoqué aussi une importation lus forte. 251. I<» basse-cour. — L'élevage des animaux de basse-cour a ait aussi de grands progrès. Les lapins sont élevés surtout dans
L
Fig. 143. — Carte de la volaille par départements.
es départements voisins de Paris (l'Aisne, etc.), dans la Champagne, pans Vaucluse, dans le Haut-Languedoc. Les poules, dont les races ndigènes de Cr'evecœur (Oise) au plumage noir parfois panaché de lanc, deFaueroWeset//outfan(Seine-et-Oise), poule pondeuse, facile engraisser, de Caussade (Tarn-et-Garonne), sont renommées, se rouvent en grande quantité dans le Maine (la Flèche, etc.) qui fourit un grand nombre de chapons et de poulardes ; dans la Norman-.
(2) La consommation a un peu baissé depuis 1882, à cause de la crise indusielle; elle était de 7o"«,3 en 1885.
�144
LA FRANCE.
die, VIle-de-France, la Picardie, l'Artois, la Flandre, dans le Poitou et la Charente (race de Barbezieux), dans la Basse-Bourgogne et surtout la Haute-Bourgogne (Saône-et-Loire, etc.) et la Bresse (Louhans), dont les poules, petites et noires, ont une chair fine; dans le Graisivaudan, dans la vallée de la Garonne, et particulièrement dans le'Gers. Les dindes se trouvent aussi en grande quantité dans la vallée de la Garonne, dans l'Isère, dans le Béni, Les canards se trouvent surtout dans le Nord, Vaucluse, le 67en,la Dordogne, la Manche, dans les environs de Rouen. Les oies, que l'on voit par bandes sur les chemins sont nombreuses dans le Mam l'Anjou, dans certaines parties de la Normandie et du Poitou, dans le Berri, dans la, plaine de la Saône, dans les vallées de la Garonne et de la Dordogne et dans les environs de Toulouse, etc. Les pigeons sont très nombreux dans la vallée de la Garonne (1). Le nord de la France jusqu'à la Loire et au delà, le Poitou avec la Saintonge, la plaine de la Saône avec la Bresse et le Graisivaudan, la vallée de la Garonne avec le Béarn, sont les parties de la France les plus riches en volailles (tîg. 143). On peut estimer à plus de 135 millions la valeur annuelle delà volaille, consommée en France, à plus de 130 celle des œufs et des plumes. La consommation de la seule ville de Paris dépasse 23 millions de francs en volaille et gibier, 20 en œufs ; l'exportation des œufs dépassait 30 millions (en 1884). 252. i^es abeilles. — Les abeilles extraient du suc des fleurs la cire dont elles font leurs rayons et le miel qu'elles y déposent pour leur provision d'hiver et pour la nourriture de leurs larves : c'esl
(1) Voici, d'après l'enquête de 1882, le nombre et la valeur (chiffres approximatifs) des animaux de basse-cour.
RESULTATS GENERAUX OltTKNUS POUR 1882. Nombre de têtes en raillions. Prix moyen.
Poules Oies Canards. Dindes et dindons Pintades Pigeons Lapins
YALEun TOTALE.,
47.6 3.9 4.1 2.0 0.2 8.8 12.8
fr. c. 1 92 4 56 2 23 5 48 3 18 0 78 1 77
�L'AGRICULTURE
145
en vue de ce double produit, dont on portait la valeur à environ 16 millions en 1885 (10 1/2 pour le miel, à raison de lfr,42 le kilog., et 5 pour la cire, à raison de 2fr,28 le kilog.), qu'on élève les abeilles. Le bon marché du sucre fait au miel une concurrence redoutable. Cette cause et le défrichement des landes ont diminué depuis vingt ans la production du miel en France. Les abeilles les plus productives sont celles de la race italienne et de la race de la Carniole; une bonne ruche donne par an 20 à 25 kilog. de miel. On trouve des ruches (1,617,000 en 1886, d'après la statistique officielle) dans toute la France, principalement dans la Bretagne, (Ille-et-Vilaine, Morbihan, Côles-du-Nord, Loire-Inférieure), etc., dont le miel est d'un brun rougeàtre, ainsi que celui de la BasseNormandie (Argence, etc.) ; dans la Champagne avec la Brie; dans le Gâtinais (Montargis), dont le miel d'un blanc jaunâtre, parfumé et très estimé, se rapproche de celui du Languedoc; dans la plus grande partie de la Bourgogne; dans les Vosges, dans Y Isère et les deux Savoie, dans le Bas-Languedoc (miel de Narbonne), dans le Cantal, le Limousin et le Périgord, dans les Landes, toutes régions où les pâturages de montagnes et les landes fournissent aux abeilles une grande quantité de fleurs nourricières (voir le tabl., par dép., p. 130 et 131). 253. lie ver à soie. — Le ver à soie est une chenille qui se nourrit de la feuille du mûrier. On n'élève guère le ver à soie que dans le bassin du Rhône et dans tout le bassin méditerranéen, surtout dans les départements de l'Ardèche (Joyeuse, Largentière, Vallon, les Vans, Aubenas, Thueyls, Bourg-Saint-Andéol, Villeneuvede-Berg, Viviers, Annonay), du Gard (Alais, Anduze, Barjac, Ledignan, Saint-Ambroix, Vézerîobres, Bagnols, Lussan, PontSaint-Esprit, Roquemaure, Saint-Chaptes, Uzès, Lasalle, SaintHippolyte, Sumène, Valleraugue, le Vigan), de la Brome (Grignan, Montélimar, Saint-Paul-Trois-Châteaux, le Buis, Nyons, Bourgde-Péage, Romans, Saint-Vallier, Tain), du Vaucluse (Cavaillon, Bollène, Orange, Vaison), de Y Isère, des Basses-Alpes, de YHérault (Ganges), et sur les côtes de Provence (Bouches-du-Bhône, Var, Alpes-Maiitimes, surtout le canton du Luc). C'est dans la région des Cévennes, entre Privas et Alzon, que la production des cocons a le plus d'intensité. On élève aussi le ver h soie, mais en petite quantité, dans la Lozère, l&Corse, les Pyrénées-Orientales et dans le bassin de laGaronne. h estélevé dans de vastes établissements, dits « magnaneries », et
LA FRAiV'CE.
II.
10
�146
LA. FRANCE.
chez un très grand nombre de paysans. Après 35 jours environ de nourriture, le ver monte à « la bruyère », c'est-à-dire dans les faisceaux de brindilles; il y file un cocon soyeux dans lequel il s'enveloppe et se transforme en chrysalide. On laisse éclore à l'état de papillons ceux dont on veut obtenir des œufs ou « graine »; on étouffe les autres par la chaleur et on obtient la soie en dévidant les cocons. Alais, Aubenas, Nîmes, Crest sont les principaux marchés de cocons. Cette industrie agricole donnait, en moyenne, de 1845 à 1850, époque de la plus grande production, environ 24 millions de kilogrammes de cocons ; une maladie terrible (la flacherie), qui a sévi sur les vers à soie vers 1850 et dont les effets se font encore sentir, malgré les importations de graines étrangères (lesquelles ont moins de valeur que les graines françaises et figurent à peine pour un douzième dans la consommation) et le progrès de l'élevage pour la production des graines et des cocons (la production, qui était de 15 à 20 kilog. de cocons par once de graines il y a vingt ans, atteint aujourd'hui 30 et 40 kilogr.), a réduit la production. Cette production, variable d'une année à l'autre, a été de 9,758,000kilog. en 1861, de 9,711,000 en 1881, de 6,600,000 en 1885 et de 8,575,000 en 1887. Le prix moyen, à cette dernière date, était d'environ 3fr,70 le kilog. pour le filage et 4fr,80 pour le grainage. La France produisait alors, surtout dans le Var, YArdèche et le Gard, une certaine quantité de graines qu'elle exportait; cette exportation avait été longtemps le privilège du Japon. Le prix en a baissé, par suite des approvisionnements qui viennent de l'Italie et de l'Orient. 254. l'acclimatation. — Un grand nombre de nos végétaux, même parmi les plus utiles et les plus vulgaires, comme la pomme de terre, nous sont venus de l'étranger, et la plupart de nos animaux domestiques ont été, surtout depuis un siècle, modifiés parle mélange avec des races étrangères. Il est donc bon d'étudier constamment quelles sont, hors de notre territoire, les espèces végétales et animales qu'il pourrait être utile d'importer. Les exemples du passé enseignent qu'il ne faut pas décourager des efforts qui ne donnent pas des résultats immédiats. Il existe à Paris une Société d'acclimatation, et, au bois de Boulogne, un jardin d'acclimatation. Il en existe aussi à Marseille, h Montpellier, à Nantes, etc. Parmi les plantes, le sorgho, graminée fourragère, et l'eucalyptus, arbre qui se plaît en Provence, sont au nombre des plus récemment introduites; parmi les animaux, on s'applique à naturaliser le ver à soie de l'allante ou du vernis du Japon, arbre rustique récemment naturalisé lui-même.
�L'AGRICULTURE.
147
255. la chasse. — A côté des animaux domestiques que l'agriculture élève, il convient de citer les animaux sauvages ou gibier que le chasseur prend ou tue : le lièvre, la perdrix, la caille, Yalouelte, etc., dans les plaines ; le canard, la sarcelle, etc., dans les marais; le lapin, le faisan, le chevreuil, le sanglier etc., dans les forêts. Le gibier fournit à l'alimentation un appoint dont la statistique estime l'importance au tiers environ de la quantité produite par la volaille. Les animaux domestiques et les animaux sauvages (canards, martres, loutres, renards, lièvres, etc.) donnent des pelleteries ou des plumes pour une valeur de plus de 30 millions.
4° section
LE POISSON.
SOMMAIRE.
—
25G.
La pêche
(147). — 257.
La pisciculture
(151).
256. la pêche. — Le poisson fournit beaucoup plus que le gibier et peut même être considéré, sur les bords de la mer, comme un des éléments principaux de l'alimentation. Relativement au mode de production, il tient de l'agriculture lorsqu'il naît dans les étangs empoissonnés ; il tient de la chasse lorsqu'on le pêche dans la mer ou dans des cours d'eau dont la prévoyance humaine n'a pas réglé la production. Sur le bord delà mer, la pêche, en vertu de la loi du l"mars 1888, est interdite aux bateaux étrangers, sous peine d'amende, dans les eaux territoriales de la France et de l'étranger, en deçà d'une limite fixée à 3 milles marins au large de la laisse de basse mer. Le commerce distingue les poissons d'eau douce, carpes, anguilles, brochets, saumons, truites, etc., et les poissons de mer: poissons frais, comme raies, maquereaux, harengs, merlans, congres, soles; poissons salés et préparés, comme morues, harengs, sardines. Aux poissons de mer il rattache, sous le nom général de « marée », la plupart des crustacés, comme les homards et les crevettes, et les coquillages, moules, huîtres, etc. On pêche les poissons d'eau douce et les écrevisses dans presque toutes les rivières, étangs ou lacs de France ; mais la statistique ne donne aucun renseignement sur la valeur de la production, et il n'y a pas lieu de citer de régions particulières pour l'importance de la pêche, si ce n'est toutefois les Bombes, la Sologne et la Brenne, dont les étangs empoissonnés donnent lieu à une culture régulière.
�148
LA FRANCE.
Le commerce de poisson de mer a pris un très notable développement depuis que les chemins de fer ont permis de transporter facilement la marée loin des côtes. Parmi les ports de pêche les plus importants de France, il faut ■signaler, sur l'Océan : Saint-Jean-de-Luz ; le quartier de la Teste-de.Buch, dont les pêcheurs exploitent surtout le bassin d'Arcachon et iles parages voisins ; Royan, Oleron, Marennes ; les Sablesd'Olonne, un des plus grands centres de France pour la petite
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.PÊCHE CÔTIÈRE
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Effectif au 31 Décembre de chaque année
(1853 - .1885)
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Fig. 144. — Pêche cotière 1853 à 1885.
pêche; la Croix-de-Vie, Vile d'Yeu, Noirmoutier, le Croisic, BelleIsle, Etel, Quiberon, Lorient et Port-Louis, Concameau, Quimper, Douarnenez, Lannion, Saint-Malo, Cancale, Granville; les ports de Normandie, de Barfleur à Honfleur (surtout Trouville), et les ports du pays de Caux, comme Fécamp, Dieppe, le Tréport; plus au nord, Saint-Valéry, Boulogne, Dunkerque. La pêche maritime employait, en 1886, environ 24,000 bateaux jaugeant 160,000 tonnneaux. Depuis 1872, le nombre des bateaux a augmenté de 19,000 à 24,000, et le tonnage a varié entre 150,000 et 167,000 tonnes. La statistique des pêches maritimes accuse,
�L'AGRICULTURE.
pour 1886, 511 bâtiments (57,600 tonneaux) armés pour la grande pêche, pêche à la morue sur le banc de Terre-Neuve, la côte d'Islande et la mer du Nord; 10,167 bateaux jaugeant plus de deux tonneaux (84,800 tonneaux) et 13,345 jaugeant moins de deux tonneaux (19,508 tonneaux) pour la petite pêche; 12,310 marins prenaient part à la grande pêche; 73,600 à la petite pêche; en outre,. 57,100 femmes, enfants ou vieillards s'adonnaient à la pêche à pied. La Situation économique de la France, dressée par le minisX 3
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Fig. 145. — Pèche du hareng, de 1856 à 1885.
tère du commerce et de l'industrie, d'après une autre méthode (c'est d'après cette dernière que sont dressées les figures 144, 145et 146), donne, pour l'année 1886,1,010 navires et 13,570 hommesemployés à la pêche de la morue, 575 bateaux (20,121 tonneaux) & la pêche du hareng, 10,146 bateaux (84,250 tonneaux), 46,000 hommes à la pêche côtière. La morue a fourni, en 1885, 39 millions de kilog. valant au port, de pèche, 9 millions de francs ; le hareng, 45 millions valant 8 millions 1/2; le maquereau 8 millions 1/2 de kilog., l'anchois 40 millions de kilog. ; le nombre des sardines pêchées a été de 494 millions
�150
LA FRANCE.
valant 11 millions de francs. Les autres poissons, turbots, soles, limandes, saumons, congres, thons, etc., qui appartiennent tous à la petite pêche, ont fourni 55 millions de kilogrammes. Il faut compter en outre plus de 100 millions d'huîtres de drague, près de 2 millions de langoustes et homards, près de 1 million d'hectolitres de moules, etc. Les 37,655 établissements ostréicoles ont fourni, en 1885, près de 600 millions d'huîtres représentant une valeur de 13 millions de francs.
Nombres de navires {hommes 1. 1 00 1 00 0
Pêche de la Morue t 1827-1834-)
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Fig. 146. — Pèche de la morue, de 1827 à 1834.
Les huîtres les plus renommées sont celles de Cancale (llle-etVilaine), de la Tremblade et de Marennes (1) (Charente-Inférieure), de Courseulles (Calvados), de la rivière d'Auray (Morbihan), à'Arcachon, de laHougue, de Vannes,,des Sables-d'Olonne, del'îled'Oleron. La statistique fait connaître les résultats de la pêche côlière dont l'importance a augmenté de plus de 50 p. 100 depuis 1853 (fig. n° 144), de la, pêche du hareng dont l'importance a diminué depuis 1870 (voir fig. 145) et de la, pêche de la morue dont le progrès depuis un demi-siècle a été très faible et qui occupe moins d'hommes, aujourd'hui, qu'en 1869 (fig. 146).
(I) Marennes et la Tremblade ont fourni au commerce en moyenne par an, de 1883 à 1885, 100 millions d'huîtres vendues plus do 4 millions.
�L'AGRICULTURE.
151
257. îi.i pisciculture. — Il n'est pas bon d'abandonner entièrement à la nature la production des richesses aquatiques; dans un grand nombre de cas, l'intelligence de l'homme peut utilement intervenir et faire rendre aux eaux, par la pisciculture ou aquiculture, des produits plus abondants et plus sûrs, comme il en fait rendre aux terres par l'agriculture. La plupart du temps, la société se borne à quelques mesures répressives en vue de la conservation, réglementant et interdisant la pêche, comme la chasse, à certaines époques de l'année. Cependant, dans les étangs, on a fait de tout temps de l'aquiculture. Un premier établissement avait été fondé à Huningue, en Alsace; le plus important aujourd'hui est h Concarneau (Finistère). On élève méthodiquement des poissons et des crustacés en mettant le frai à l'abri des causes de destruction et en peuplant ensuite certains cours d'eau ou certains fonds de mer : c'est ainsi que, depuis 1853, la production des huîtres a pris un développement notable dans la rivière d'Auray, dans le bassin d'Arcachon, aux îles de Ré et à'Oleron, etc. ; celle des moules, à la baie de l'Aiguillon.
5° section
LES REVENUS DE L'AGRICULTURE.
SMISIAIRE.
— 258. Les revenus de l'agriculture (151). — 259. Résumé des superficies (153). — 260. La valeur de la production agricole (155).
258. lies revenus «le l'agriculture. — Les revenus ou produits de l'agriculture comprennent tous les produits, quels qu'ils soient, que les hommes obtiennent par la culture de la terre et par l'exploitation de ses richesses végétales et animales. Nous avons fait connaître ceux qui ont une importance notable; nous n'en avons pas donné une énumération complète qui eût été trop longue; nous ne saurions en exprimer avec précision la valeur totale parce qu'en faisant l'addition, on serait exposé, d'une part, à commettre des oublis, d'autre part, à faire des doubles emplois en plaçant en ligne de compte des produits qui sont une condition nécessaire et en quelque sorte la matière première pour la création d'autres produits. C'est ainsi que le foin est un revenu de l'agriculture lorsque le cultivateur l'exporte pour le vendre hors de son domaine et qu il est un élément de production lorsqu'il sert sur place à la nourriture du bétail.
�132
LA FRANCE.
Il y a plusieurs manières d'envisager les revenus agricoles et la valeur de la production. La première est celle du revenu brut on produit brut, lequel comprend la totalité des produits obtenus. Ce revenu brut peut être exprimé en nature; dans ce cas, il se présente sous forme d'une énumération d'objets dans laquelle il convient de faire entrer tous les produits, même ceux qui sont consommés dans la ferme comme moyens de production; mais cette méthode ne comporte pas de totalisation, puisqu'elle se compose de quantités de nature diverse. Le revenu brut peut être exprimé en valeur; dans ce cas, il donne lieu â un total représentant le revenu agricole brut, mais il ne doil pas contenir les produits employés comme moyens de production, lesquels feraient double emploi dans l'addition. Le revenu agricole est obtenu par le travail de l'homme mettant des capitaux en œuvre. Les capitaux sont de deux espèces : la terre qui produit et le capital proprement dit à l'aide duquel l'homme la fait produire en la fécondant et en l'exploitant. La terre est un immeuble : la quantité en est absolument déterminée. Le capital est un immeuble quand il consiste en bâtiments ou en améliorations foncières, et un meuble par nature dans les autres cas, bien que le législateur ait rendu « immeuble par destination » une partie du mobilier agricole. Immeuble ou meuble, le capital proprement dit se distingue dé la terre en ce qu'il peut s'accroître presque indéfiniment, comme il peut périr. La valeur foncière delà terre et du capital qui s'y trouve immobilisé dépend de la valeur du revenu; car, sauf quelques exceptions, les jardins de plaisance par exemple, la terre ne vaut guère qu'en proportion du revenu qu'elle procure, et ce revenu augmente avec la quantité de capital qu'on applique à la production. La seconde manière d'envisager la valeur de la production est celle du revenu net. On entend par revenu net l'excédent du revenu brut sur les frais de production, c'est-à-dire la portion des produits d'une exploitation agricole qui reste au cultivateur après le payement des dépenses de tout genre qui ont été nécessaires pour obtenir ces produits. S'il s'agit d'un particulier, il est certain que « produit brut » et « revenu net » sont deux choses distinctes, car il peut arriver que deux cultivateurs, ayant obtenu la même valeur de produit brut, aient dépensé plus l'un que l'autre pour le produire. On se borne quelquefois à dire « revenu» au lieu de « revenu net » et à opposer ainsi le produit brut et le revenu. Les dépenses d'entretien du cultivateur sont d'ordinaire
�L'AGRICULTURE.
133
oroprises dans le revenu, tandis que par revenu net nous préféons, quant à nous, entendre l'excédent après prélèvement de tous s frais, même de ceux qu'a nécessités l'entretien du travailleur t de sa famille, à l'exclusion toutefois des dépenses de luxe. De uelque manière qu'on l'entende, il est beaucoup plus difficile ncore de calculer le revenu que de le définir.
Superficie du territoire agricole.
(En milliers d'hectares.)
EVALUATIONS
CADASTRALES.
ENQUETES AGRICOLES
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18i0.
1852.
1802.
1882.
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S S" d O
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Terreslabourables(y compris les terrains de qualité supérieure, jardins 25.227 de plaisance, etc.) Prés naturels et herbages. 4.198 1.972 Vignes 8.805 Bois et forêts ? Cultures diverses Landes, pàtis et bruyères.' Terrains incultes (rochersl 9.191 et montagnes, marais,i tourbières, s ) Superficie totale du territoire agricole 149.893
26.121 26.869 26.786 26.569 26.018 4.998 4.804 5.057 5.021 5.537? 2.321(2' 2.191 2.321 2.197(1) 2.109 8.145(3) 8.39î(3! 8.600 9.317 9.455 703(4)| 747(4) ? 6.580 6.546 6.137 8.108 6.747
49.233 49.774 49.34
50.034
50.035
1. Toutefois la statistique agricole pour l'année 1885 (Bulletin du ministère de Vagriculture, 5° année, n° 7), ne donne que 1,971,000 hectares. 2. Sans compter les cultures arborescentes en masse, les vergers, marais, tourbières, voies de communication, qui occupent 3,513,000 hectares. 3. Les bois de l'État, qui ne payent pas l'impôt foncier, ne sont pas compris dans ces statistiques. 4. La statistique du ministère de l'agriculture et celle du ministère des finances ne comprennent pas exactement les mêmes terrains sous la dénomination de « cultures diverses ». Les documents officiels ne sont pas tous d'accord sur les superficies, soit parce que le groupement est différent, soit même parce que le total n'est pas le même. Ainsi le territoire agricole est porté à 50,035,106 hectares dans la Nouvelle évaluation du revenu, à 48,073,883 dans Y Annuaire statistique de 1878, à 49,021,008 dans la Situation économique de la France de 1884.
259. Résumé des superficies. — En somme, si l'on envisage ensemble des 528,400 kilomètres carrés du territoire français ou lus exactement l'ensemble des 50 millions d'hectares du territoire
��L'AGRICULTURE.
Jricole (voir la fig. n° 111), on trouve dans l'enquête de 1882 (1) : *1° Lamoitié du territoire ou 26 millions d'hectares de terres taboulés, dont environ 3/5 ou 16 millions 1/2 d'hectares cultivés en éales et pommes de terre, près de 800,000 hectares en légumes,
ils et cultures maraîchères, plus d'un demi-million en cultures uslrielles, 1/6 ou plus de 4 millions 1/2 d'hectares en cultures rragères et plus de 1/8 ou de 3 millions 1/2 d'hectares laissés en hère ; ou 5 millions i/2 d'hect. en pi'airies naturelles ; Près de 1/20 ou de 2 millions 1/5 d'hectares en vignes; 0 Près de 1/6 ou de 9 millions 1/2 d'hectares en bois et forêts; '"Environ 1/8 ou 6 millions 1/5 d'hectares en pâtis, landes et res incultes; 0 Le reste en routes, constructions diverses, etc.
0
» i/io du territoire
60. Tua valeur de la production agricole. — M. Tisserand, s l'enquête décennale de 1882, porte, d'après les données du nistère des finances, la valeur de la propriété foncière non bâtie 1 milliards 1/2 en 1882 et à 61 milliards en 1852 (2) : accroisent d'environ 48 p. 100 en trente ans. (Voir fig. 147.)
(1) Voir tome II, page 21. (2) Nous rappelons qu'il a été fait, indépendamment du cadastre (voir p. 17), t évaluations du revenu net imposable des propriétés immobilières en nce depuis la Révolution (voir le rapport de M. le comte de Luçay à la iété des agriculteurs de France en 1884). Le revenu net esl défini par la loi 3 frimaire an VII : « Ce qui reste au propriétaire, déduction faite sur le prot brut des frais de culture, semence, récolte et entretien. » « Le revenu irnpole est le revenu net, calculé sur un nombre d'années déterminé. » 0 Celle de 1790, faite à l'époque où fut établi l'impôt foncier, a été de 0 millions de livres, la livre valait un peu moins que le franc. Mais cette luation n'était pas fondée sur des relevés locaux; c'était une estimation roximative faite d'après les anciens rôles d'imposition. Lavoisier estimait evenu à 1,281 millions; des députés l'évaluaient de 1,100 à 1,000 millions. 0 Celle de 1S21, faite à propos d'un essai de « péréquation » de l'impôt foncier n'eut pour résultat que des dégrèvements, a été de 1,580 millions. Elle était lie à l'aide des baux et des actes de vente, mais en masse seulement par ndissement et sans distinction des cultures et des propriétés bâties (le reu de ces dernières se trouve estimé à 332 millions et demi sur un total de 1 millions dans un rapport du commissaire royal du cadastre en 1817). 0 Celle de 1851, faite par l'administration des contributions directes .en vue de oréquatiou de l'impôt foncier, a été de 2,643 millions (correspondant à un ital de 83,743 millions). Exécutée avec plus de précision que les précédentes, c les ressources que fournissait le cadastre presque terminé à cette époque, tint compte de la nature des cultures et fixa le revenu de la propriété non e à 1,965 millions et demi (capital : 63,696 millions) et celui de la propriété e a 737 millions et demi. Le directeur général des contributions directes niait qu'un cinquième de l'accroissement depuis 1821 était dû à la loi du out 1835 qui prescrivait d'ajouter désormais aux rôles et d'imposer les tructions nouvelles et que les quatre autres cinquièmes avaient pour cause
�4 56
LA FRANCE.
Les terres de qualité supérieure figuraient dans le total de 185) pour 3.8 milliards de francs; les terres labourables, pour 53,i milliards ; les prés et les herbages pour 14.8 ; les vignes pour 61 les bois et forêts pour 6.2; les landes pour 1.4 ; les cultures non dénommées pour 0.9. Le tableau suivant fait connaître la valeur moyenne de l'hectare et du revenu par catégories de cultures d'après les relevés officiels:
un accroissement réel de la richesse. Cet accroissement paraît avoir été par. ticulièrement rapide, de 1836 à 1848, par suite de l'abondance des capitan qui se portaient vers l'acquisition des terres. 4° Celle de 1862, faite à l'aide du cadastre et des baux et actes de vent enregistrés de 1851 à 1862, a été de 3,216 millions, correspondant à un capital de 86,920 millions. 5° Celle de 1874, évaluation sommaire de toutes les propriétés, bâties ou nu bâties, a été de 3,959 millions. 6° Celle de 1879, qui n'aporté que surlespropriétés non bâties, aété de 2,G45millions et demi. Elle a été faite en exécution de l'article 4 delà loi du 3 aoil 1875 relative à une nouvelle évaluation du principal de l'impôt foncier etenvrt d'un crédit inscrit dans la loi de finances de 1879. Elle a été établie à l'aide fc actes de vente et des bans de location des adjudications de coupes de bois,ett. ou, à défaut d'actes, elle a été estimée par les contrôleurs des contribui» directes opérant dans chaque commune avec le concours des maires, des ripartiteurs, notaires, etc. Les directeurs, les inspecteurs des contributious dirais dans chaque département, et l'administration centrale, sous l'autorité i>. M.Boutin, directeur général, qui a dirigé toute l'opération, ont contrôlé et revis le travail. Ce document est le plus complet et de beaucoup le plus précis qui la France possède sur la valeur actuelle de sa propriété foncière. Un tel travail, qui porte sur des millions de propriétés et qui procède par une longue séried; calculs de moyennes, ne saurait être à l'abri de la critique. On a pu signala certaines communes où le travail n'a pas été aussi bien fait que dans d'autre] on peut signaler plus souvent encore des propriétés particulières qui ne encordent pas avec la moyenne. Mais l'exception ne doit pas être prise poiiri règle. Quand des députés citent, à la tribune, ces exceptions, ils le font envi! d'iufirmer l'autorité d'un document qu'ils regardent comme une menace! surimposition pour leurs commettants, et ils font fonction d'avocats, mais m de statisticiens. La Société des agriculteurs a appuyé ces critiques des résullat d'une enquête privée qu'elle a entreprise et à laquelle 600 propriétaires oii répondu dans 76 départements; mais elle n'a pas remarqué que 600 répons ne constituaient qu'une très minime exception dans le relevé de plusief millions de propriétés, et que cette exceptionnelle qu'elle s'est produite demi elle, pouvait donner lieu à d'intéressantes monographies, mais qu'elle n'anil, aussi bien par la nature même des réponses que par le nombre, aucui valeur scientifique pour une conclusion générale. En effet, il est de règle H statistique de se tenir en garde contre le résultat de toute enquête dans laque! la majorité des personnes interrogées ont toutes un intérêt à répondre te le même sens. Or, dans l'enquête de la Société des agriculteurs, les répoa* ont été fournies par des propriétaires qui pensaient, comme elle, que l'évalua tion de 1879 était trop forte et qui voulaient fournir la preuve qu'il y avait» exagération; en agriculture comme en industrie, ceux qui gagnent, trouvas d'ordinaire leur gain tout naturel, ne le proclament pas; ceux qui croient av* à se plaindre, saisissent volontiers l'occasion d'élever la voix. L'enquête delW fait donc autorité malgré les critiques. Mais elle a eu lieu au moment où t» mençait une crise agricole, occasionnée par de mauvaises récoltes, parle "
�L'AGRICULTURE.
1b7
Valeur moyenne de l'hectare des diverses cultures.
FERMAGE
D'UN DE L'HECTARE HECTARE
VALEUR
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URUT
TUEUR VENALE
en 1882 d'après l'enquête décennale. Pour la Pr la St et derlr« nière classe clsse de de terres. terres.
moyenne de l'hectare.
TEMIAINS.
moyen à l'hectare.
lre classe de terres.
5» classe de terres. 1882.
18791881.
1851.
1881.
1853.
1S82.
erres labourables és naturels et herbages gnes is, taillis taies
fr. 1479 2256 2067 642
Tr.
Tr.
2197 2961 2968 745
136 120 228 30
tr. 257 184 535 35
fr.
fr.
fr.
fr.
3412 4467 3818 1569 2330
826 1215 1118 509 762 113 87
104 152 158
33 50 54
1 y a eu pour toutes les catégories augmentation durant les nte premières années de la seconde moitié du xix° siècle. Tisserand portait, pour l'année 1882, la valeur du cheptel ant (animaux de ferme) à 5,775 millions, celle du matériel (insments, machines, outils) à 1,395 millions, celle des semences à millions et celle du fumier à 838 millions : soit en tout 45 millions pour le capital d'exploitation (ûg. 148). Ce même ital n'était estimé en 1852 qu'à 2,840 millions pour les ania 436 millions pour le fumier, soit en tout 3276 millions. évaluait les charges principales de la culture, autrement dit dépenses nécessaires pour la production agricole, à 10,836 mildu blé coïncidant avec l'élévation du prix de la main-d'œuvre et du faux fermages, par les progrès du phylloxéra ; cette crise a déprécié la valeur grand nombre de propriétés foncières. On peut affirmer qu'on 1888 la riété non bâtie ne représente pas un revenu net aussi fort qu'en 1879 ; on ne possède pas d'éléments suffisants pour substituer un chiffre, ayant portée scientifique, au chiffre de 1879; il est probable que la diminution, idérable sur certains points, nulle sur d'autres, n'est pas, en somme, i grande que les plaintes pourraient le faire croire et que le revenu net, me nous le disons plus loin reste au-dessus de ce qu'il était en 1851. Celle de 1884 qui a été faite par l'administration des contributions directes «e d'un contrôle et d'une révision sommaire de l'évaluation de la valeur le de la terre en 1879-1881. Les résultats par arrondissement, ont été iés dans le Bulletin de statistique et de législation comparée, n° de décem-
�158
LA
FRANCE.
lions; les principales étaient le salaire des travailleurs(4,150uj. lions), la valeur estimée approximativement du travail des animât (3,017 millions), le revenu foncier ou rente du sol qui se produi sous forme de revenu net du propriétaire-cultivateur ou de Ion payé par le métayer ou le fermier au propriétaire et qui s'éleva
Millions de francs.
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Fig. 148. — Évaluation du capital d'exploitation agricole de la France. Sur cette figure, comme sur les deux figures suivantes, nOÏ 149 et 150, chaque millimètre" représente 5 millions de francs. Par conséquent, chaque branche de o millimètres desreclan,' (qui ont deux centimètres de hauteur) représente 500 millions.
à 2,645 millions en 1882, tandis qu'elle n'était que de 1,824 lions en 1852 (fig. 149). Il évaluait la production brute totale à 18,685 millions (11,502» lions pour la production végétale et 7,183 millions pour laprodii tion animale), ou environ 19 milliards (en comptant le cidre el bière), à savoir : 1° 5,375 millions pour les céréales (grains et pailles); 2" 1,150 millions pour les pommes de terre, les légumes et cultures industrielles.
�L'AGRICULTURE.
159
3» 2,400 millions pour les fourrages annuels, prairies artiflcielet prairies naturelles et pâtures ; 3 4° 1 milliard 1/2 pour le vin, le cidre et la bière ; 5° 1,100 millions pour les cultures maraîchères et arborescentes; 6° 330 millions pour les bois et forêts ;
Milliards de
Francs
Fig. 149. — Evaluation des principales charges de la culture.
° 7,180 millions pour les animaux (en comptant leur travail et r fumier pour 3,830), dont 1,634 pour les animaux de bourie, 1,157 pour le lait, 131 pour les œufs, 188 pour la basser, 80 pour les chevaux, mulets ou ânes vendus, etc. (fig. 150). es valeurs, calculées la plupart d'après les prix des marchés,
�-Millions
de
Francs
Fig. i50. — Évaluation du revenu brut agricole.
�L'AGRICULTURE.
161
sont généralement un peu trop fortes, les denrées consommées directement sur place par les producteurs valant généralement moins que les mêmes denrées vendues sur le marché. Les produits de la pèche ne sont pas compris dans ces évaluations, ni ceux de la plupart des industries agricoles, telles que la Fabrication de l'alcool et de l'huile. ■ Du total de ces produits, il convient de retrancher d'abord,, ainsi que l'a fait M. Tisserand, les semences, le fumier, la nourriture des animaux, etc., qui sont des éléments de production et non lies produits et dont la valeur est portée pour 5,224 millions ; on. trouve ainsi une production brute totale d'environ 13 milliards 1/2,. phiffre qui paraît supérieur à la réalité (1). Il faut ensuite retrancher les principales charges de la culture, telles qu'impôts (2),loyer delà terre (2,645 millions), valeur du travail des animaux, qui font lin total de 10,836 millions et les frais généraux et les chargeslecessoires que l'auteur porte à 1,470 millions. On trouve en déimitive environ 1,156 millions de francs représentant le revenu; net des cultivateurs. Si, à 1,156 millions, on ajoute la rente desJropriétaires, qui monte à 2,645 millions pour le moins (3), o» nbtient une somme d'environ 3800 millions de revenu net, laquelle ne comprend pas même tout le bénéfice de l'exploitation, gricole, parce qu'il faudrait encore ajouter les épargnes qui sont ailes par les salariés sur les 4 milliards de leurs salaires et dont n ignore absolument le montant. La statistique de la population (recensement de 1886) nous
(1) Des 13,401 millions donnés par la Statistique agricole, nous croyons devoir etrancher les 3,017 millions représentant le travail des animaux et portés ans le chapitre des charges principales de la culture ; ce travail est, comme s semences, etc., un élément de la production et] non un produit, tandis ue le salaire, qui est compté aussi dans les charges de l'agriculture, fait vériblement partie du produit brut, puisqu'il sert à entretenir les salariés'est pourquoi nous évaluons à une dizaine de milliards le produit brut de griculture française. (2) L'enquête décennale de 1882 évalue les charges de l'agriculture provenant de 'mpôt à 600 millions environ (238 pour l'impôt foncier, 59 pour les prestations, 0 pour les impôts indirects). M.Kerdall les évalue 707 millions 1/2 (251 1/2 gjour l'impôt foncier de la propriété non bâtie et 40 pour celui de la propriété Btie, 27 pour les portes et fenêtres, 50 pour la contribution personnelle moBlière, 250 pour l'enregistrement et le timbre, 59 pour les prestations, etc. ■ i,3) La Nouvelle évaluation du revenu foncier des propriétés non bâties porte m revenu net imposable à 2,045 millions de francs, dont 1,601 pour les terres TSbourables et terrains de qualité supérieure, 483 pour les prés et herbages, §2 pour les vignes, 189 pour les bois, 41 pour les landes, pâlis et pâtures; pour les cultures diverses. Cette évaluation reste toujours notablement aussous du revenu réel; c'est cependant celle qu'a adoptée M. Tisserand, fflme étant la seule authentique pour la période actuelle.
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FRANCE.
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LA FRANCE.
apprend que 17,770,000 Français, formant presque la moitié de la population, vivent du travail agricole; que, sur ce total, 6,916,008 travaillent; que 10,782,000 composent les familles de ces travailleurs, y compris les domestiques employés au service personnel dont beaucoup servent en même temps à la culture. En 1881, il y avait environ 3,200,000 propriétaires-cultivateurs (1), cultivant seulement leur propre terre ou cultivant à la fois leur terre et la terre d'autrui (ce nombre ne représente pas la même catégorie de personnes que celui des 4,835,000 propriétaires ruraux, dont une partie ne cultive pas), environ un million de fermiers et métayers non-propriétaires et 2 millions de domestiques de ferme. Toute cette population vit du produit brut de l'agriculture et partage avec les propriétaires non-cultivateurs le bénéfice net de la production, Les statistiques que nous venons de citer ne fournissent que de simples indications de rapports qui ne sauraient prétendre à la précision. Il serait inexact d'additionner tous les éléments de le production agricole pour trouver le revenu brut total, à plus forte raison pour chercher le revenu net ; en effet, comme nous l'avons déjà dit, plusieurs de ces produits, tels que les fourrages qui nourrissent les animaux, feraient double emploi. Quand on estimes un peu plus de 90 milliards de francs (91 milliards 1/2 d'après la Nouvelle évaluation du ministère des finances en 1879-1881) la valeur totale de la propriété foncière agricole, et à un peu plus de 10 milliards le revenu brut, on fait une hypothèse qui nous semble encore aujourd'hui à peu près vraisemblable. Il y a trente-sept ans, en 1852, lorsque le capital foncier agricole était évalué à 61 milliards, la valeur des animaux domestiques étail portée pour 2,840 millions : elle l'était en 1882 pour 5,775. Le loyer de la terre l'était en 1852 pour 1,824 millions : il figurait en 1882 pour 2,645. La production brute (défalcation faite des semences, du fumier et de la nourriture des animaux) figurait en 1832 pour 8,061 millions ; et, en 1882, pour 13,461. Le produit de la terre aval donc augmenté de moitié et la valeur des animaux domestiques avait doublé dans l'intervalle. Aussi la valeur vénale de la terre ei France, qui, en moyenne, était de 1276 francs l'hectare en 1851, s'était-elle élevée à 1830 francs en 1880 (2) : l'accroissement avait
(1) Dans le recensement de 1886, le groupement est différent; il n'est pas fait mention des propriétaires cultivant à la fois leur terre et la terre d'aulni (2) La plus-value n'a pas été uniforme sur tout le territoire, M. Lecoulem (Cours d'économie rurale I, 199) reproduit des statistiques de 186" et de lSfi qui donnent le taux moyen de fermage par hectare et par régions. La moyen*
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été de 43 p- 100. Quelque peu de précision qu'aient les éléments de ces calculs aux deux époques, l'accroissement général n'est pas douteux et ces nombres en fournissent une mesure approximative. Mais, depuis 1882 et même depuis les mauvaises récoltes de 1870 à 1879, il s'est produit un mouvement en sens contraire sous l'influence de diverses causes économiques; dans plusieurs régions de la France, principalement dans le bassin de la Seine, la valeur de la terre et la rente du sol ont baissé notablement, en même temps que le prix de certaines denrées ; néanmoins le taux des salaires, qui s'était élevé rapidement, a peu fléchi. De 1880 à 1884, date à laquelle l'administration des contributions directes a fait procéder sommairement à une seconde évaluation afin de contrôler les résultats de 1879-1881, elle a constaté une diminution de 2.5 p. 100, la valeur de l'hectare étant tombée, de 1830 francs en 1880, à 1785 en 1884. Ces évaluations de l'administration des finances ont été contestées et il est probable que, pour certains arrondissements, les résultats de détail sont en effet contestables. Toutefois l'ensemble offre une garantie dont aucune appréciation individuelle ne saurait approcher, et les résultats généraux sont l'expression la plus rapprochée de la réalité que nous possédions. De 1850 à 1880, la valeur s'était accrue dans 325 arrondissements et n'avait diminué que dans 38. Parmi ces derniers figuraient ceux de Langres,Wassy, Toul, Vesoul, Dôle, où la substitution du coke au charbon de bois avait amoindri le revenu forestier, ceux de Provins, de Pantoise et du département de l'Eure qui avaient perdu, par suite de la construction des chemins de fer, une arlie du privilège que la proximité leur assurait pour l'approvisionnement de Paris, ceux de Cognac et de Montpellier, ceux des démrtements de la Drôme et du Gard dont les vignobles avaient été tteints par le phylloxéra. L'accroissement avait été considérable rnsVAude et les Pyrénées-Orientales à cause des plantations de ignés, dans les Landes à cause des plantations de pins, dans le Poiou, le Maine et la Normandie à cause de l'élevage, dans la région u nord par suite d'une culture plus intense, dans celle du centime et urtout dans l'Allier, le département le plus favorisé sous ce rapui était pour la France entière de 6:) francs en 1867 et de 74 environ en 1877, vait, de 1867 à 1877, augmenté, avec des proportions très diverses, dans 11 réions et baissé dans une (région du sud, 78 francs en 1867 et 52 en 1877, à ause du phylloxéra) ; de 1872 à 1877, il y avait baisse dans quatre régions.
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LA FRANCE.
port, à cause de la diminution de la jachère et de l'amélioration du bétail. De 1880 à 1884 au contraire, il n'y a eu accroissement que dans 85 arrondissements, comme celui de Saint-Denis, voisin de Paris (qui accuse une augmentation de 32 p. 100) et ceux du Gard dont les vignobles ont été reconstitués; il y a eu diminution dans 278 arrondissements et, quoique la période ne soit que de cinq années, cette diminution s'est élevée à 7 p. 100 dans la Marne, à 10 dans Meurthe-et-Moselle, à 15 dans le Rhône et jusqu'à 21 dans YAisne. La diminution, comme on le voit, n'a pas porté sur toute l'économie agricole de la France. Il ne convient pas de l'exagérer par des paroles qui risqueraient de la rendre plus douloureuse et, quoique le prix du blé (21 fr. 50 en 1882 et 16 fr. en 1887) et, depuis 1884, celui de la viande aient baissé et que le phylloxéra sévisse toujours, il est juste de reconnaître que la plus grande partie des avantages acquis par les cultivateurs dans la seconde moitié du xixe siècle subsiste encore. C'est la rente du propriétaire qui paraît avoir été le plus atteinte; dans beaucoup de régions elle a baissé; dans quelques-uns la baisse a été de près de moitié en dix ans. Mais les salaires sont demeurés à un taux plus élevé que par le passé : les domestiques et surtout les servantes de ferme sont devenus rares et sont beaucoup plus payés qu'il y a trente ans. Des propriétaires, ne trouvant pas de fermiers à des conditions convenables, se sont décidés à cultiver eux-mêmes ; aussi le nombre des propriétaires-cultivateurs a-t-il sensiblement augmenté de 1862 à 1882. Les petits propriétaires-cultivateurs, n'ayant pas de rente à payer, parce qu'ils cultivent leur propre domaine, qu'ils font resque tout le travail avec les bras de la famille et qu'ils consomment la plus grande partie de leur récolte, ont moins que d'autres ressenti les effets de la baisse du blé ; ils sont peut-être les mieux organisés pour supporter la crise, après les grands agriculteurs qui, ayant un fort capital, peuvent accroître largement le rendement de leurs terres par les procédés de la culture intensive et continuer à faire des bénéfices. Il est plus facile de préciser les régions où la richesse agricole est le plus développée que d'en apprécier la valeur en argent. L'enquête de 1862, évaluant le rendement moyen d'un hectare ie terre labourable a 425 francs par an, montrait que toute la région du nord et du nord-ouest, de la Charente à la Meuse (deux départements exceptés), était au-dessus de la moyenne; quant
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au reste de la France, cette moyenne n'était dépassée que dans l'Alsace et la partie de la Lorraine aujourd'hui perdue, dans le voisinage de Lyon, dans Vaucluse et dans la vallée de la Garonne. Il en est encore à peu près de même aujourd'hui. Par un procédé ingénieux quoique trop arbitraire, l'enquête de 1862 a additionné les diverses espèces d'animaux de ferme en donnant à chacune un coefficient proportionnel à sa valeur.
Carte de la valeur vénale de l'hectare des terres de culture (iesroJ Je* aiutîxii^ JupcrtCeu} uignfs.
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Valeur moyenne pour la. France entiène:l830f S ajt-i.aao à ifioo □ dcjoao à*i5oo
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[Fig. 151. — Carte par départementale la valeur vénale de l'hectare des terres de labour.
que la moyenne générale de la France était de unités d'animaux de ferme par kilomètre carré. Toute la France du nord-ouest ét du nord, de la Charente à la Flandre et de ta Flandre au Rhin, est au-dessus de cette moyenne. Ailleurs, cette moyenne n'est dépassée que dans le Massif central, dans la plaine de la Saône et dans la région des Pyrénées occidentales. En somme, dans la statistique agricole de 1882 comme dans celle I de 1862, les parties les plus riches de la France, d'après l'évaluation officielle de la valeur vénale de la terre, sont : 1° La région du nord et du nord-ouest, qui s'étend sur tout le nord-ouest, depuis le département de l'Aisne jusqu'à ceux d'Lndreet-Loire et de la Vendée, à l'exception seulement des trois départements de^ la presqu'île bretonne ; dans cette région, les premiers
1
I Elle a calculé
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LA FRANCE.
rangs appartiennent à la partie septentrionale, Nord (valeur moyenne de l'hectare 3,945 francs en 1851 et 5,642 en 1882), Pas. de- Calais (valeur moyenne de l'hectare en 1882,4,049 fr.), Somme (3,221 fr.), Seine-Inférieure(3,822francs), Calvados(3,454francs), Manche (3,071 francs), six départements qui seuls, avec celui delà Seine, placé dans une situation tout exceptionnelle (187,000 francs) et celui du Rhône (3,751 francs), atteignent une valeur moyenne supérieure à 3,000 francs pour l'hectare de terre. 2° La région du centre, dans laquelle se trouvent le Puy-de-Dôme et VAllie); où la valeur de la propriété a augmenté de 40 p. 100 depuis 1851. 3° La région de Lyon, qui comprend quatre départements (Rhône, Isère, Ain, Loire). 4° La région de la vallée de la Garonne (Lot-et-Garonne, Tanet-Garonne, Haute-Garonne), qui se prolonge, grâce aux vignobles, jusque dans Y Aude.
�LIVRE
SEPTIÈME
L'INDUSTRIE
(1)
SOMMAIRE.
— 261. La classification et le groupement général des industries (107).
261.
La classification et le groupement général des iiitlus-
■ics.— L'agriculture et accessoirement la chasse et la pêche fourpssent, comme nous l'avons dit, presque toutes les substances alimentaires et la plus grande partie des matières premières; leurs produits appartiennent au règne organique et comprennent tout ce lui végète ou vit sur la terre et dans les eaux. Les matières inorganiques, qui figurent au nombre des richesses lu sol, ne sont pas du domaine de l'agriculture : l'homme ne les |ultiplie pas à son gré, il ne fait que les extraire. C'est pourquoi "les forment une catégorie particulière de richesses sous le nom
'industries extractives.
L'homme travaille pour satisfaire ses besoins. Quand les subsnces alimentaires et les matières premières ont été mises à sa isposition par la pêche, la chasse et la culture ou par l'extraction, lies ne peuvent pas encore, pour la plupart, être immédiatement
(l)Lea données statistiques de l'industrie, quoiqu'empruntées presque toutes des publications officielles, ne sont pour la plupart, comme celles de l'agrilture, que des approximations. Il est rare que la statistique obtienne sur s matières industrielles des renseignements tout à fait exacts, même dans les s oùla connaissance de la production est nécessaire pour la perception de l'imôt,parce que la fraude dissimule une certaine quantité de produits. Les reneignements officiels diffèrent parfois entre eux lorsque le même objet est rêvé par deux administrations différentes; la Statistique de l'industrie minérale e fournit pas toujours au minisire des travaux publics des résultats idenques à ceux que les préfets recueillent, avec moins de sûreté, pour les dresser au ministre du commerce et de l'industrie. Il y a même quelquefois es différences sensibles entre les publications du même ministère, par exemple ntre la Situation économique de la France et l'Annuaire statistique de la 'rame. Quant aux noms des localités où chaque industrie est exercée, nous ne itons d'ordinaire que les plus importants.
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LA FRANCE.
■consommées, c'est-à-dire utilisées pour la fin qu'il se propose. Il faut les préparer, les tailler, diviser, décomposer, combiner, fa. •çonner de mille manières pour obtenir le produit définitif. Ces façons diverses et multiples constituent l'industrie proprement dite, •qu'on nomme industrie manufacturière. Les besoins à satisfaire sont ceux du corps et ceux de Y esprit^ c'est-à-dire les besoins matériels et les besoins intellectuels; il fauj nourrir, vêtir, loger le corps, et, dans certaines circonstances, transporter le corps et les produits du travail ; il faut moraliser, instruire, récréer l'esprit. Tous les besoins ne sont pas également développés -chez tous les peuples et dans tous les temps. C'est par les premiers, indispensables à l'entretien de la vie, que les hommes commencent; à mesure que s'accroît leur richesse et que se perfectionne leur ■civilisation, les derniers prennent plus d'importance. De là, dans l'industrie manufacturière, cinq grandes catégories qui correspondent à ces cinq espèces de besoins et qui travaillent directement à les satisfaire : industries de Valimentation, industries à vêtement, industries du logement, industries du transport, industries des besoins moraux et intellectuels. Il faut observer toutefois que le besoin de nourriture trouve en partie sa satisfaction directe dans l'agriculture, qui fournit un grand nombre de produits, tels que fruits, légumes, viande, n'exigeant pour être consommés qu'une simple préparation culinaire. Pour fabriquer les produits propres à la satisfaction des besoins personnels de l'homme, il faut souvent donner, ainsi que nous venons de le dire, aux matériaux une ou plusieurs façons préalables; il faut toujours employer des outils, presque toujours des machines et des agents chimiques. A mesure que l'industrie progresse, les outils et machines sont plus nombreux et plus compliqués et les agents chimiques jouent un rôle plus considérable, parce que l'homme acquiert plus de science et de puissance pour utiliser à son profit les forces de la nature. D'où la catégorie particulière des industries manufacturières ayant pour but, non de pourvoir directement à la consommation en vue de satisfaire des besoins individuels, mais de faciliter la production ; ce sont les industries préparatoires, qui se divisent en industries mécaniques et en industries chimiques. Cette classification n'est pas absolument rigoureuse ; aucune classification de ce genre ne peut prétendre à une parfaite exactitude, parce qu'il y a des industries qui servent à plusieurs fins à
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I fois et parce qu'il est impossible de fixer des limites infranchissaesaux besoins de l'homme et aux modes de l'activité humaine, janmoins elle est utile pour aider l'esprit à se reconnaître dans mmense champ de la production. Ce champ est celui de l'indusie, mot qui signifie, dans son acception la plus large, Yactivité moine appliquée à produire des choses utiles. L'industrie ainsi •finie comprend : l'industrie agricole, dont nous avons traité tris le livre Yl ; l'industrie manufacturière ou industrie propreent dite, à laquelle le présent livre est consacré ; l'industrie immerciale, qui sera l'objet du livre VIII. II est bon, pour les bien fixer dans la mémoire, de rassembler ps divisions sous forme de tableau.
CHASSE ET PÊCHE:
tdustrie agricole ou AGRICULTURE, produisant les Jsubstanccs alimentaires ■et la plus grande partie Ides matières premières |de l'industrie proprenent dite.
/ Industries exlractives, fournissant presque exclusivement des matières premières.
I Industries prépara- .
INDUSTRIE
proprement jdite, fournissant des ■matières premières et ■façonnant la matière ■suivant nos besoins...
foires, fabriquant | Industries mécaniques. des produits des- Industries chimiques. tinés à faciliter ' Industries des travaux pula production etj blics. la circulation... Industries del'alimentation. ,' Industries de con- Industries du vêtement et de sommation fabrila toilette. quant des pro- Industries du logement et duits destinés à de l'ameublement. la satisfaction di- Industries du matériel des transports. recte des besoins Industries des besoins mode l'homme raux et intellectuels.
mustrie commerciale ou '
I
IcosijiEBCE, procurant ! Industries des transports. ar échange et appor-)_ ,
ant, en temps et en lieu \Commerce
de
capitaux.
■utiles, les produits de ' Commerce de produits. Boute espèce. ^
|L'homme n'exerce pas indifféremment toutes ces industries I tout lieu. Il choisit de préférence, ainsi que nous le constatesoit les régions productrices des matières premières qu'il
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doit employer, soit les localités où il peut se procurer facilement ces matières par le transport sur les routes et les chemins de fer, sur les cours d'eau ou sur la mer, soit celles où il trouve dans les meilleures conditions les ouvriers dont il a besoin, soit celles qui présentent les débouchés les plus avantageux pour les produits manufacturés : il appartient à la géographie économique de faire connaître ces localités et leur raison d'être. Les régions industrielles sont donc en relation étroite avec l'agriculture (livre VI), et avec les carrières et les mines (qui font l'objet de la première section du présent livre) et, par conséquent, avec la géographie physique. Cependant elles ne sont pas invariablement déterminées; l'industrie plus que l'agriculture est sujette à des changements et dépend, plus encore qu'elle, des inventions, des capitaux, des voies de communication et de l'activité de la nation au sein de laquelle elle se développe.
Ve section.
LES INDUSTRIES EXTRACTIYES ET MÉTALLURGIQUES
SOMMAIRE.
Les carrières et les mines (170). — 2G3. Les granits et les Les marbres (172). — 205. Les pierres de taille (174), — 260. La silice (170). — 267. Le plâtre et le ciment (178). — 2G8. L'argile (180). — 209. Les engrais minéraux (180). — 270. Le sel (181). — 271. Les eaux minérales et thermales (184).— 272. Les métaux (189). — 213.1a houille et le fer (194). — 274. Les houillères et les combustibles minéraus (201). — 275. Le minerai de fer (211). — 276. La fonte, le fer et l'acier (214). — 277. Les hauts fourneaux et les forges (218).
262.
—
schistes
(171).
— 264.
262. Les carrières et les mines. — C'est dans les entrailles de la terre que les industries extractives vont chercher les matériaux que d'autres industries leur demandent. Ces matières ne se rencontrent que sur quelques points du territoire; elles constituent une partie du sol même, et leur existence dépend entièrement de la constitution géologique. On ne peut les trouver qu'aux endroits où sont les couches de terrains qui les renferment : tantôt à la surface, tantôt dans les profondeurs, selon que les couches elles-mêmes sont récentes ou anciennes, et qu'elles ont été épargnées ou bouleversées par les révolutions géologiques. L'extraction et, par suite, la richesse produite en ce genre dépendent beaucoup aussi de l'activité et de l'intelligence des hommes. La loi française distingue deux genres d'exploitation. Les car-
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1res, d'où l'on extrait les matériaux de construction et les subsides terreuses de toute espèce, sont exploitées le plus souvent [ciel ouvert, quelquefois en galeries souterraines, mais situées lieu de profondeur; les minières, d'où l'on tire la plus grande ■Xtie du minerai de fer et qui formaient autrefois une catégorie Biïiculière, sont soumises aujourd'hui aux mêmes règlements que ^carrières. On comptait, en 1886, environ 31,300 carrières, dont 200 carrières souterraines, et 107 minières de fer, dont 17 sou•raines; le nombre des ouvriers employés dépassait 100,000. Les mines, d'où l'on extrait les métaux et la houille, contiennent minerai et le charbon disposés soit en amas, soit en couches, it en filons, et ordinairement enfouis à de grandes profondeurs, rce qu'ils se trouvent, la plupart du temps, dans les terrains me formation très ancienne. Aussi l'exploitation des mines exigeIle de grands travaux d'art, tels que creusement de puits par lesels on descend directement jusqu'au gisement, percement de ombreuses galeries souterraines qu'on est le plus souvent obligé Itayer et au moyen desquelles les ouvriers, munis de leur lampe, Iploitent les filons, avec la pioche, la poudre et la dynamite, suivant la direction des couches. |Carrières et mines sont soumises, dans une mesure très diffère, à la surveillance de l'administration publique. Les carrières fciel ouvert ne diffèrent guère des autres propriétés privées ; les tnes, au contraire, ne peuvent être exploitées qu'en vertu d'une fncession de l'Etat, qui constitue une propriété soumise à cer1ns règlements particuliers. 1263. itea granits et les schistes. ■— Le granit, composé de Idspath auquel sont mêlés du quartz et un peu de mica, est une |che généralement très dure. Il se trouve dans les terrains prirnaidont il constitue la majeure partie. Il est employé, sur place, jurles bâtiments ordinaires; au loin, pour les constructions qui pandent une grande solidité, dalles de trottoir, marches d'eslier, jetées de port, etc. On l'exploite surtout dans le Cotentin, où les collines de Normdie renferment un granit gris à grain fin, fort recherché et ploité à Montjoie, à Saint-James, à Saint-Pierre sous le nom de anit de Vire ou de Saint-Sever, et où les falaises de Flamanville et Diélette fournissent des blocs de toute dimension ; dans les îles lauseij qui ne se sont qu'une masse de granit et qui approvisionpt depuis longtemps Paris; sur divers points de la Bretagne lanit de Louvigné-le-Désert dans Ille-et-Yilaine, de Lober et de
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Kersauton dans le Finistère); dans le Limousin. La position géographique d'une partie des carrières de granit rappelle quelque peu la configuration du Massif central de la France aux premières époques géologiques. On l'exploite aussi dans les Alpes et dans les Vosges, qui fournissent de beaux granits de couleurs variées; dans la Corse (granit rose d'Algajolu). Il faut citer le jaspe de Saint-Gervais (Haute-Savoie). Les produits volcaniques, quoiqu'ayant une origine bien postérieure, doivent être rangés dans la même catégorie. On peut citer, ■entre autres, les basaltes d'Auvergne et particulièrement la pierre de Volvt'c, le porphyre de Galeria (Corse), d'Agay (Yar) et d'£pinal. Dans le voisinage des terrains granitiques se trouvent certains schistes argileux, c'est-à-dire des argiles disposées en feuillets plus ou moins minces, de couleur grise ou noire, généralement très dures et que les acides altèrent peu. Ils fournissent l'ardoise, qu'on emploie pour la couverture des maisons, le dallage et le ravalement de certaines constructions. On l'exploite dans Maine-et-Loire, aux environs d'Angers et surtout près de Trélazé, dont les vastes carrières à ciel ouvert s'étendent sur une surface de près de 1000 hectares et jusqu'à une profondeur de 150 mètres, à Noyant (Maine-et-Loire), h Rend (Mayenne), à Châteaulin, à lîimogne et à Fumay (Ardennes), dans YIlle-et-Vilaine, dans les deux Savoie, dans les Pyrénées et dans le Cotentin. Le mica, qui sert surtout à la bimbeloterie et à la fabrication de la poudre de bureau et des vitres, Vamiante, qui est employée dans les laboratoires à cause de son inaltérabilité, se trouvent dans les roches primitives de la Corse, des Alpes et des Pyrénées. Dans les mêmes terrains, on rencontre le bitume ou asphalte, dont on se sert pour garnir les trottoirs, et certains schistes argileux dont on extrait de l'huile : les dépôts de ce genre proviennent d'éruptions volcaniques ou de formations analogues à celles de la houille. On en exploite surtout dans Saône-et-Loire (mines d'Igornay, de Ravelon, mines voisines à'Autun, etc.), dans l'Allier (Buxière, etc.); à Aniche (Nord), à Pont-du-Château (Puy-deDôme), à Orthez, à Seyssel (Ain), dans le Var, le Gard, YArdèck Lobsann, en Alsace, est un des principaux sièges de cette exploitation. La production en schiste, calcaire et sable bitumera à été de 167,000 tonnes en 1886. 264. Les marbres. — Une grande partie du sol français si
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ompose de terrains calcaires ou carbonate de chaux, débris de quillages antédiluviens déposés en assises gigantesques durit les diverses périodes secondaires et tertiaires de la forma■yn géologique. Ces calcaires se présentent sous différents aspects. Le marbre est un calcaire très compact, diversement coloré ir les carbonates ou les oxydes métalliques, souvent veiné, souent moucheté de coquillages qui conservent encore leur forme rimitive, comme les marbres dits « lumachelles », quelquefois mposé de morceaux agglomérés dans une pâte compacte. On trouve d'ordinaire dans les montagnes et dans les terrains mémorphiques. La France est riche en carrières de marbre. Nous citons queljies-unes des exploitations les plus connues : 1° Dans,le nord-ouest Boulogne et Ferques (Pas-de-Calais), qui onnentdes marbres d'un gris brunâtre ; Maubeuge, Jeumont (çarère de Hon, de Gussignies, de la Feudoue), Tréhm (carrière de rmond), Ferrières (Nord), qui fournissent des lumachelles grises : Uivet, où se trouve la principale carrière de marbre de l'Ardenne; Mans, centre du commerce des produits d'une douzaine de rrières situées dans la Sarthe et dans la Mayenne ; Sablé arthe), d'où l'on tire de beaux marbres noirs veinés de blanc arbre dit de Saint-Anne), rouges et roses; Begnéville (Manche). 2° Dans le Centre, diverses carrières situées pour la plupart dans s départements du Lot, de Lot-et-Garonne, de YArdèche, de la ièvre et de Y Allier (carrière de la Ferrière, etc.), et enveloppant, quelque sorte le Massif central. On peut citer, entre autres,, s carrières de Chomérac (Ardèehe), les carrières de Ladouée ôte-d'Or) qui donnent un marbre blanc teinté de rose, et celles de hàtillon-sur-Loire (Loiret); l'Aveyron possède les carrières de as et i'Arvieu.
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3° Dans les Pyrénées, qui possèdent les carrières les plus nomeuses et les marbres les plus beaux de France, la vallée de ampan (Hautes-Pyrénées), d'où l'on tire la variété dite marbre mpan; Sarrancolin et ses environs; Saint-Béat (Haute-Garonne), plus belle carrière de la contrée, donnant un beau marbre anc, inférieur cependant au Carrare ; Bagnères-de-Bigorre, qui ssède quelques carrières et où tous les marbres des Hautesrénées sont débités; un peu plus au nord-est, Castéra-Verzan (Gers,), qui produit un des plus beaux marbres jaunes nnus, et Caunes (Aude), dont les carrières donnent principaleent un beau marbre incarnat.
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4° Dans les Alpes, dont les marbres, généralement noirs, se vendent principalement à Grenoble; les Basses-Alpes, les Hautes-Alpu l'Isère, les deux Savoie renferment de nombreuses carrières. Dans le département du Jura sont trois ou quatre gisements de marks jaune à bon marché. S0 Dans les Vosges se trouvent plusieurs gisements de marbres de diverses couleurs, entre autres ceux de Laveline, mais dont les plus belles carrières sont perdues pour la France. Nous conservons celles de Gérardmer et de Rerniremont. 6° Dans la Corse, riche en marbres, Corte, ville aux environs de laquelle sont les principales exploitations de l'île (Bévinco, etc.), Les lithographes écrivent ou dessinent sur la pierre lithographique qui est de la même nature que le marbre : c'est un calcaire très compact, à grain très fin, qu'on ne trouve que sur un petit nombre de points. On l'exploitait en 1886 du Vigan, à Saint-Pény (Ardèehe), à Belley et à Marchamp (Ain). Elle se trouve aussi à Dijon, à Thizy (Yonne), à Châteauroux.' 265. lies pierres de taille. —■ Le marbre sert à l'ornementation, On construit rarement en France le corps même d'un édifice avec le marbre; on fait plus souvent usage d'un calcaire grossier et très rarement susceptible de poli. Ce calcaire constitue des couches immenses dans les terrains secondaires et tertiaires. Les pierres qu'on en tire, quoiqu'à peu près de la même composition chimique, ont une valeur très différente aux yeux de l'architecte, suivant la finesse du grain, la pureté du calcaire, sa porosité, etc. D'une manière générale, oa divise les pierres de taille en pierre dure, qui ne peut être débitée qu'avec la scie, et en pierre tendre ; on la divise aussi en pierre sèche, exempte d'humidité, et en pierre gélive, qui, contenant de l'eau dans ses fissures ou dans ses pores, est exposée à se déliter et à éclater quand le froid, faisant congeler l'eau, en augmente le volume. En laissant, il est vrai, les pierres sécher pendant un an après leur extraction, on évite presque toujours ce dernier inconvénient, Les fragments de pierre de taille débitée en morceaux de petite dimension prennent le nom de moellons et sont employés en plus grande quantité encore que la pierre de taille elle-même. La pierre de taille abonde en France : il n'est pas de département où l'on n'en extraie. Elle n'a pas peu contribué à la création età l'embellissement de nos grandes villes. La statistique y a compté environ 10,000 carrières. L'exploitation dépend moins encore de l'existence du calcaire même, qui est très commun, que des
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Idébouchés; dans les endroits où l'on n'a pas le voisinage d'une ville importante ou l'avantage de communications économiques, on ne peut guère tirer parti d'une marchandise si encombrante, l'est pourquoi l'extraction de la pierre de taille s'est beaucoup accrue depuis la création des chemins de fer. La plupart des grandes villes de France ont dans leur voisinage des carrières qui ont servi à la construction des maisons et des édifices (1). Nous ne pouvons indiquer ici que les groupes les plus importants, principalement ceux qui servent à l'approvisionnement de Paris. La ville de Paris est elle-même bâtie sur un lit épais de calcaire [appartenant à la formation tertiaire, qu'on exploite depuis un Jtemps immémorial et qui, dans tous les siècles, a servi à consjtruire ses maisons. La partie ancienne et abandonnée est aujour'hui désignée sous le nom de « catacombes » ; mais, dans les environs de Paris, il y avait un très grand nombre de carrières, qui [ont perdu aujourd'hui presque toute leur importance, moins parce Irae les gisements sont épuisés que parce que les chemins de fer permettent d'amener les pierres de loin : ce sont, dans le dép. de la Seine, celles de Nanterre, de Colombes, de Vitry-sur-Seine, [de Vanves, de Châtillon, de Bagneux, à'Arcueil, d'Ivry, sur la rive gauche du fleuve; sur la rive droite, celles d'Alfort, de fjarrières-Saint-Denis, village qui a appartenu jadis à l'abbaye de Saint-Denis; dans le dép. de Seine-et-Marne, celles de Châteaulandon et de Souppes, d'où l'on tire les plus belles pierres de taille, etc.; dans le dép. de l'Oise, celles de Saint-Leu, Chantilly, Senlis, Saint-Maximin, Verberie, Saint- Vaast-lès-Mello ; dans les [départements deSeine-et-Oise etdel'Eure, celles de Conftans-Sainte'hnorine et de Vernon. Le groupe moins important du Soissonnais renferme les carrières |de Crouy, de Saint-Gobain, de la Ferté-Milon (Aisne), qui donnent de belles pierres dures ; le groupe de l'Ardenne, les carrières de fGivet (Ardennes), etc. La Normandie possède aussi diverses carrières : Saint-Vaast [(Manche), Marigny\ (Calvados); Allemagne (Calvados), dont la pierre, tirée d'un terrain jurassique, est très fine, très renommée, jet qu'on exporte jusqu'en Angleterre. La pierre de Bourgogne, extraite,aussi des calcaires jurassiIques, est plus renommée encore. On l'exploite principalement à primait (Yonne), aux environs de Tonnerre (à Pacy, à Lézinnes)
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(1) Il y a cependant de nombreuses exceptions : ainsi Toulouse est bâtie •principalement en briques.
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dont les carrières donnent une pierre dure (Lézinnes) et une pierre statuaire (Tonnerre) d'une qualité supérieure, à Cry, Anslnk Vlsle-sur-Serein, Thizy et Asnières (Yonne) ; à Ckevroches (Nièvre) à Coulmiers-le-Sec (Côte-d'Or). La Lorraine possède également de nombreuses carrières; le plus connues sont celles de Châtillon-sous-les-Côtes et rXEm\\\ (Meuse), qui peuvent donner des blocs énormes. Le Jura et les Alpes ont aussi des pierres de taille estimées,) Saint-Ylie (Jura), dans l'arrondissement de Gex; à Éc haillon, et à Voreppe (Isère), à Allun (Drôme) ; à Fontvieille et à Cassis (Bouchesdu-Rbône), d'où Marseille tire une partie de ses matériaux è construction. Dans la région de la Saône et dans celle de la Loire, nous citerons surtout les carrières de Tournus (Saône-et-Loire), de Curai (Rhône), où Lyon se fournit en partie; celles de Nevers, celles è Mer (Loir-et-Cher). A l'ouest sont les carrières du Poitou et tV Angoulême; celles è canton de Bourg (Gironde), qui approvisionnent Bordeaux. Dans la vallée du Rhône, la pierre de Beaucaire est renommée, La craie, qui forme aussi en France des couches d'une grande épaisseur, particulièrement dans le bassin de la Seine, est d'uni formation et d'une composition analogues à celles de le pierre è taille; mais elle est beaucoup plus tendre, et en général d'un beau blanc. Aussi l'emploie-t-on rarement dans la construction, fréquemment dans les arts, pour certaines industries chimiques, pour le dessin, la peinture. Préparée d'une certaine manière, elle est désignée sous le nom de « blanc d'Espagne ». On l'exploite près de Rouen; à Meudon et h Bougival (Scine-elOise), à Troyes, à Gien, etc., en Touraine (craie tuffeau). 266. Lia silice. — La silice ou quartz se trouve souvent meléeel souvent même alternant avec le calcaire. Les couches de ce minirai, déposées tantôt en rognons ou cailloux, tantôt en sable lia que les eaux de la mer ont détaché des roches granitiques, fournissent aussi divers matériaux à la construction. La meulière en est un des plus importants ; c'est un silex le plus souvent rougeâtre, celluleux, formé par la solidification de l'acide silicique au fond des eaux, quelquefois mêlé de coquilles dont la pâte a servi à agglutiner le quartz, et formant une pierre très dure, On trouve la meulière dans les terrains tertiaires. Sans coquilles, elle sert à fabriquer des meules à moudre. Il Ferté-sous-Jouarre (Seine-et-Marne) possède à cet égard uni
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putalion plus qu'européenne ; de ses gisements, qui s'étendent r une superficie de 3,000 hectares jusqu'à Epernay et Montmiil (Marne), on tirait par année plus de 130,000 carreaux et 500 meules qui étaient exportées jusqu'en Amérique; mais l'invenn des meules artificielles et des rouleaux a beaucoup réduit xploitation. On peut citer aussi Meulati (ou plutôt Jambville, ès de Meulan), Neauphle-le-Châleau, Longjumeau, la plaine de omelz (Seine-et-Oise), d'où l'on tire des meules de grès et de illoux; Saint-Farg eau (Yonne) ; dans le Centre, Lésigny (Vienne), vale de la Ferté-sous-Jouarre, Bergerac, qui approvisionne presque us les moulins de la contrée, Cahors, Chalon-sur-Saône, dont les eules sont très propres à la mouture du maïs. Mêlée de coquillages, la meulière est employée pour certains enres de construction, tels que voûtes, caves, fortifications, etc. ; le est exploitée, près de Paris, à Meudon, à Montmorency, à Mcn•euil, à Fontenay-aux-Roses, à Viry-Châtillon, etc. Le silex ou pierre à fusil, autrefois recherché, n'est plus l'objet e d'un commerce médiocre ; la principale carrière exploitée est Meusnes, près de Saint-Aignan (Loir-et-Cher). Le grès, au contraire, a une importance égale à celle de la meuère. C'est un sable très fin, plus ou moins fortement agglutiné, anc ou coloré par divers oxydes en vert ou en rouge; on l'emloie comme pierre à bâtir ou comme pavé. On en fait des meules aiguiser et il est une des matières premières de la poterie. On en trouve dans beaucoup d'endroits, surtout dans le dép. e Seine-et-Oise, aux environs d'Bouclan, etc.; dans celui de Seinet-Marne, où il forme le sous-sol du Gâlinais septentrional, et où forêt de Fontainebleau en fournissait pour 1 million 1/2 de francs 1886. En second lieu, Anteilly (Saône-et-Loire) en fournissait pour million; May et Feuquerolles-sur-Orne (Calvados) 900,000; Nantes Chantenay (Loire-Inférieure) 600,000; l'île Longue et Rostellec inistère) 500,000; Varesnes et Bréligny (Oise) 280,000; Boisahon (Drôme) et Épernon (Eure-et-Loir) autant; Sainte-Sabine ûte-d'Or) 150,000, Bourbon-VArchaynbault (Allier) 100,000. Dans s Vosges (et particulièrement à Wasselonne, en Alsace), on exploite eaucoup de grès. Paris est en partie pavé avec les grès de la forêt e Fontainebleau et de la chaîne des Vosges. Les meilleurs grès à aiguiser se trouvent dans la Charente, dans Haute-Loire et près de Langres (à Saint-Germain) ; ce dernier isement est voisin d'un, des centres importants de la coutellerie ançaise.
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Le sable qui est exploité dans tous les départements est emplojj soit au jardinage, soit à la maçonnerie et à la confection des mottiers, soit à la verrerie et à la poterie. Les environs de Paris,Ck tillon-sur-Seine, Ivry-sur-Seine, Saint-Maur, Nogent-sur-Seinea fournissent beaucouppour le premier emploi; Creil, Fontemy-m Roses, Etampes, Nevers, etc., pour le dernier. A Dieppe on exploite des galets. Dans tous les départements il i des exploitations de cailloux employés pour macadamiser les route ou construire des bâtiments. 267. lie plâtre et le ciment. — Nous n'avons pas épuisé les emplois industriels de la chaux, qui, à l'état de carbonate ouè sulfate, fournit à l'homme les matériaux de construction les plie divers et les plus utiles. L'albâtre vrai, que l'on trouve en assez grande quantité cta les grottes des Pyrénées et, en général, dans les grottes calcaire, est un carbonate de chaux d'un blanc jaunâtre et à demi transpirent; on s'en sert pour sculpter des coupes, des statuettes, etc. Mat on emploie plus souvent pour le même usage, comme étant moi cher, l'albâtre gypseux, sulfate de chaux beaucoup moins transparent, mais d'une blancheur parfaite, que l'on exploite sur divers points, entre autres à Lagny (Seine-et-Marne). Le plâtre est aussi un sulfate de chaux, mais un sulfate combini avec une certaine proportion d'eau, qu'on peut lui enlever. C'est la substance que l'on emploie le plus ordinairement pour lier ente elles les pierres d'une construction et pour faire les revêtement intérieurs et extérieurs. Il doit cette préférence à la manière dont il se comporte avec l'eau. On le cuit pour chasser l'eau de comte naison et on le réduit en poudre; de sorte que délayée dans l'eau cette poudre réabsorbe promptement la proportion perdue et foi* une pâte qui ne tarde pas à devenir solide, comme l'était primitivement, le sulfate naturel. Les environs de Paris (y compris la partie annexée de l'ancien» banlieue, de Montmartre à Gharonne), Argenteuil, où l'exploitât» date de 1746 (90,000 tonnes de plâtre en 1886), Sannois, Épimj Villetaneuse, Pierrefitte, Vaujours, Pantin, Noisy-le-Sec, Bagué. Romainville, Monlreuil, Gentilly, Vitry, Clamart, Châtillon, Vilk juif, Suresnes et plusieurs autres communes des départements il* la Seine, Seine-et-Oise et Seine-et-Marne, comme Bois-le-Comte) Marche, Bussières, fournissent un des meilleurs plâtres connus. Oi en tire beaucoup aussi de Saône-et-Loire: à So.int-Léger-sur-Dk«près de Ghalon, et à Berzé-la-Ville, près de Mâcon.
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Il est à remarquer que Paris possède sous ses pieds trois des matériaux les plus employés dans le bâtiment : la pierre de taille et la meulière, situées principalement sur la rive gauche du fleuve; le plâtre, sur la rive droite. En calcinant le carbonate de chaux dans de grands fours, on obtient la chaux pure, ou oxyde de calcium, autre lien des constructions, plus solide que le plâtre, quand on l'a délayée dans l'eau et mélangée avec du sable ou des cailloux pour en faire du mortier ou du béton. On distingue : la chaux grasse, provenant du calcaire pur, laquelle gonfle beaucoup dans l'eau et lie très fortement; et la chaux maigre, provenant d'un calcaire impur, qui gonfle peu et lie moins. C'est une industrie pratiquée dans presque tous les départements. Elle l'est en grand : dans les environs de Paris, les Moulineaux et Romainville (Seine); Argenteuil, Bougival et Essonnes (Seine-etOise); Saint-Quentin,Château-Landon (Seine-et-Marne); dansl'ouest, Laigle,Doué(Maine-et-Loire), Lormandière (Ille-et-Vilaine), la Hève (Seine-Inférieure) ; dans le centre, Paviers (Indre-et-Loire), les Ormes et Cordelières (Vienne), Beffes et Massay (Cher), Vichy ; dans le sud-ouest, Albi; dans le sud-est, Contes-les-Pins (Alpes-Maritimes), ï Homme-d' Armes (Drôme), le Teil et Cruas (Ardèehe), Virieu-le-Grand (Ain); dans l'est, Pont-de-Pany et Champagne-deBeaune (Côte-d'Or) ; Seilley, Saint-Bernard, Longchamp, Bar-surSeine, Saint-Roch, et la Gravière (Aube). L'Ardèche, l'Aube et les environs de Paris étaient, en 1886, les centres principaux de la production de la chaux. Unie naturellement ou par suite d'un mélange artificiel à l'argile, la chaux devient hydraulique, c'est-à-dire qu'elle acquiert la propriété de se solidifier promptement dans l'eau et d'y durcir par l'usage, au lieu de se déliter: c'est ce qu'onnomme ciment, romainou autre. Toute chaux n'est pas également bonne à cette fabrication. Les ciments les plus renommés sont ceux de Boulogne, de Bernes et de Samer (Pas-de-Calais); des Moulineaux (Seine); à'Argenteuil (Seine-et-.Oise); de Senonches (Eure-et-Loir); de Laroche, Wassy, Courterolles, Champrond (Isère), Chouard et surtout Frangey (Yonne); Pouilly-en-montagne (Côte-d'Or); dans le midi, ceux de Grenoble; de Chomérac, et du Teil (Ardèehe) ; de Nîmes, de Moissac,de Valentine, Roquefort et laBédoule (Bouches-du-Rhône). e Pas-de-Calais, l'Yonne et les Bouches-du-Rhône produisaient 'chacun de 105,000 à 137,000 tonnes en 1886. Cette industrie employait alors environ 2,000 ouvriers.
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268. Ii'argilc. — L'argile, formée par la décomposition du feldspath contenu dans les roches granitiques, occupe dans la constitution de la croûte terrestre une place à peu près aussi importante que le calcaire et la silice. Elle n'est pas moins utile à l'industrie qu'àl'agriculture. Répandue presque partout, elle donne en maint endroit l'argile commune, ou terre glaise, qui sert, d'une part, à la construction en fournissant les briques, tuiles et carreaux; d'autre part, aux ustensiles de ménage, en fournissant les poteries grossières. Vargile à foulon, qui est employée, comme le savon, à dégraisser les étoffes, se trouve dans le Calvados, etc. Il y en a aussi en Alsact. L'argile plastique, qui forme une pâte beaucoup plus tenace el plus blanche après la cuisson, sert à fabriquer les briques réfractaires et la faïence. Les principales exploitations sont à Forges (Seine-Inférieure), hfireux, kMontereau (Seine-et-Marne), kBolltm (Vaucluse), à Beauvais, et sur divers points du Nord, delà Somme, de Seine-et-Oise, de VYonne, de la Vienne, de VArdèche, de lu Dutdogne, etc. Sarreguemines, perdue en 1871, en fournit beaucoup. Dans les terrains granitiques de la Haute-Vienne se trouve une argile particulière, l'argile blanche ou kaolin, qui seule est propre à la fabrication de la porcelaine et que l'on exploite à Saint-Yrieix, ainsi que dans VAllier (les Colettes, etc.), dans le Cher, dans la Manche {les Pieux), près de Bayonne, en Bretagne, dans la Dotdogne, la Drôme, etc. 269. JLes engrais minéraux. — Le calcaire, le sable, l'argile, sous forme de marne argileuse, sont exploités dans beaucoup de carrières pour fournir des amendements à l'agriculture, par exemple les [aluns de Touraine sur le plateau de Sainte-Maun (Manthelan, etc.). Les phosphates de chaux (bruts ou préparés) représentaient en 1886, un poids de 140,000 tonnes et une valeur d'environ 8 millions de francs. Ces phosphates, purement minéraux, se trouvent dans des sables qui en contiennent jusqu'à 82 p. 100. Ils sont exploités surtout dans les dép. du Pas-de-Calais qui a fourni 16 p. 100 de la production (Orville, Landrethun, Réty, Pernes-enArtois, Hardingheni, Nabiinghem, etc.), de la Somme (Beauml, Halencourt, etc.), des Ardemies (Vaux-Montreuil, Grandpré, etc.), de la Meuse qui a fourni 37 p. 100 de la production en 1886 [Aubréville, Neuvilly, les Islettes, Froidos, Lahaycourt, etc.), des Vosges, delà Haute-Saône, de la Côte-d'Or (arrondissements de Semuri de Beauné), et de l'Yonne (Saint-Martin), de la Drôme, de l'A''
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dèclie, de Vaucluse (Ruslrel, Gignac), du Gard (Tavel, Saint-Maximin, etc.), de l'Aveyron (Vil le franche), du Lot (Bach, Larnagol, Cajarc), du Cher, de l'Indre (Malicornay, Chairu, etc.). Les usines sidérurgiques, telles que celles de Meurthe-et-Moselle et le Creusot, fournissent aussi des phosphates (49,000 tonnes en 1886) qu'on extrait des scories de déphosphoration de la fonte. La bauxite (aluminate de fer) est exploitée à Baux près de Tarascon (Bouches-du-Rhône), dans le Var, au Luc, et dans l'Hérault ; ellesert, surtout à Alais et à Salindres, à fabriquer l'alumine. Les mines d'alunite n'ont pas été exploitées en 1886. 270. IJC sel. —■ Aux industries extractives se rattache l'exploitation du sel, que l'on tire soit des mines, sous le nom de « sel gemme », soit des bords de la mer, sous le nom de « sel marin ». L'origine est toujours la même, le sel gemme étant un dépôt laissé par la mer aux époques géologiques anciennes. On trouve le sel gemme presque toujours dans les terrains triasiques, soit en fouillant la mine, soit en l'inondant et en tirant, à l'aide de pompes, l'eau chargée de sel que l'on fait ensuite en partie évaporer en la versant sur des tas de fagots, dits « bâtiments de graduation ». L'eau, après plusieurs opérations de ce genre, devient beaucoup plus riche en sel, et l'on achève le traitement en faisant évaporer par le feu le reste du liquide. Le sel gemme de France (58 mines concédées et 29 mines exploitées en 1886) vient principalement de la Lorraine, qui occupe à cet égard le premier rang en France, salines de Varangéville et de Saint-Nicolas, près de Nancy, etc. (environ 234,000 tonnes, dont 134,000 raffiné et 101,000 brut en 1886 pour le dép. de Meurtheet-Moselle). Nous avons perdu, en 1871, celles de Vie et de Dieuze en Lorraine. Des sources salées, telles que celles de la FrancheComté (Salins, où l'exploitation est aujourd'hui abandonnée, Lonsk-Saunier, etc.), celles des Basses-Pyrénées (Salies, etc.), des Landes et de la Haute-Garonne en fournissaient aussi. Le sel marin provient soit des marais salants de l'Océan, qui s'étendent de l'embouchure de la Loire à celle de la Gironde, dans les dép. de la. Loire-Inférieure, de la Vendée et de la CharenteInférieure, soit des salins de la Méditerranée, qui s'étendent sur toute la côte du Bas-Languedoc et sur la partie occidentale de la Provence, surtout dans le département des Bouches-du-Rhône (4,052 exploitations de marais salants en 1886; voir fig. n° 152). On l'obtient en faisant pénétrer l'eau de mer dans de vastes bassins ayant peu de profondeur, disposés à la suite les uns des
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autres ; et on y introduit successivement l'eau à mesure qu'elle s'est concentrée, ou qu'elle est devenue plus riche en sel. Le soleil et le vent, exerçant leur action sur une grande surface, font évaporer en partie l'eau. Chaque jour on enlève le sel cristallisé, dit « sel gris », que l'on fond ensuite et que l'on fait cristalliser de nouveau dans des bassines, quand on veut obtenir du sel blanc, Depuis que les chemins de fer en diminuant en quelque sorte les distances ont amoindri l'avantage dû à la proximité des grands marchés (Paris et le Nord), les marais de l'Océan, placés sous un
Fig. 152. — Carte de la produetion du sel.
ciel souvent brumeux, éprouvent de grandes difficultés à lutter contre les salines de l'Est, exploitées industriellement, et contre les salins de la Méditerranée, favorisés par le soleil du Midi et exploités suivant le procédé de M. Balard. Depuis trente ans (fig. 153) la production du sel, malgré la perte, en 1871, d'une partie de la Lorraine, a augmenté d'une manière à peu près régulière dans les salines (de 75,000 tonnes en 1853 à 424,000 en 1886 (1); elle est restée, malgré les variations
(1) Ces chiffres sont ceux qui émanent du ministère des finances. La Statistique de l'industrie minérale, publiée par le ministère des travaux publics, donne seulement 311,000 tonnes pour le sel gemme et 35?,000 pour le sel marin: total 663,000.
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nuelles, àpeuprèsstationnaire dans les salins de la Méditerranée 60,000 et 311,000, etc.); elle a diminué dans les marais salants l l'ouest (220,000 et 74,000). En somme, la production totale 09,000tonnes) a presque doublé depuis 1872, époque où elle était de
449,000 tonnes, sans être cependant remontée au niveau qu'elle avait avant 1870 (527,000 en 1864 et 871,000 en 1868). On estimait atteinte, en 1886, à 12 millions de francs la production du sel, près de
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moitié pour le sel gemme et plus de moitié pour le sel marin (1) De la cendre des herbes marines on tire le carbonate de soude qui est très employé dans les arts industriels. Des sables imprégnés de sel marin et de débris animaux on extrait la tangue, qui es( un bon engrais (v. p. 16). 271. lies eaux minérales et thermales. — Aux industries extractives on peut rattacher les eaux minérales et thermales, qui sont aussi des richesses fournies par le sol, dont l'homme use comme des sources salées, et pour la recherche desquelles il exécute quelquefois des travaux analogues à ceux des mines. Les eaux minérales et thermales sont des médicaments qu'on prend sous forme de boisson ou de bain, à domicile ou sur place. Delà, l'importance qu'ont, en été, certaines villes d'eaux où la médecine et la mode amènent de nombreux baigneurs. Les sources minérales doivent leurs propriétés à la nature des terrains ferrugineux, sulfureux ou autres qu'elles traversent el dont elles dissolvent les sels ; aussi se trouvent-elles presque toujours dans les terrains primitifs ou volcaniques, et, par suite, dans les pays de montagnes. On peut les classer en quatre groupes, correspondant à des massifs géologiques distincts : 1° Le groupe des Vosges, où dominent les eaux dites salines, c'est-à-dire contenant différents sels, tels que sulfates et carbonates de soude et de chaux, et les eaux alcalines, renfermant d'ordinaire une notable proportion de silice. On y trouve, sur le revers lorrain, Contrexéville (Yosges) (surtout la source du Pavillon), eau alcaline froide quelque peu ferrugineuse, recommandée dans les cas de gravelle, de gastralgie, de catarrhe de la vessie, etc. ; Plomltims (id.), connue déjà des Romains, dont le site pittoresque a contribué à faire la fortune, presque autant que les eaux chaudes et alcalines, employées contre les maladies de l'intestin, des nerfs, du foie et de la rate et contre les hémorrhoïdes ; Vittel (id.), eau alcaline ferrugineuse froide ; Bussang eau froide ferrugineuse et gazeuse, qui facilite la digestion et est employée contre l'anémie ; Luxeuil et Murtigny-les-Bains (id.), source alcaline et ferrugineuse, située dans le voisinage de Plombières et ayant les mêmes propriétés que celles de Contrexéville ; Bourbonne-les-Bains (Haute-Marne), dont les eaux chaudes, fortement chargées de chlorure de sodium, sont adminis(1) Ce prix ne comprend pas l'impôt qui, de Ï82T à 1849, a été de 60 à 70millions de francs par an et qui depuis la réduction de l'impôt en 1848 a varié de 26 à 40 millions.
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éesen douches et en bains comme un remède contre les douleurs nrmatismales, la goutte, les maladies des os; Sermaize (Marne), -urce alcaline froide comme Contrexéville. L'Alsace, que nous ons perdue en 1871, possède les eaux de Soultzmatt, àeNieder'onn, etc. 2° Le groupe du Jura et des Alpes, dont les eaux minérales, ployées principalement contre les maladies de la peau, les mala"es des voies respiratoires et les rhumatismes, contiennent pour plupart des chlorures et des sulfures. On trouve dans le Jura uillon (Doubs), eau sulfureuse froide, employée contre les maux estomac; Salins (Jura), eau chlorurée sodique employée en doues et en bains contre le rachitisme et les scrofules. Dans les Alpes, on trouve, dans le dép. de la Haute-Savoie, mphion-les-Bains, eau alcaline et ferrugineuse froide, Evian, 'ource Cachât, source Bonne-Yie, etc.), eau alcaline froide, emoyée comme l'eau de Contrexéville, la Caille, eau sulfureuse fede, employée contre les affections des muqueuses, Saint-Geris, eau saline sulfureuse chaude, employée contre les maladies fflitlammatoires, les affections de l'estomac, de l'intestin et de la messie. Dans le dép. delà Savoie, Aix-les-Bains, dont les eaux Siaudes et sulfureuses, connues depuis l'époque romaine, attirent haque année dans un site délicieux de nombreux rhumatisants; eau sulfureuse froide employée en boisson et en inhalaBon dans les affections des voies respiratoires ; Challes, seule source pnnue d'eau sulfureuse et bromo-iodurée froide et qui donne lieu une exportation importante ; la Baucke, qui fournit une bonne eau e table ferrugineuse et non gazeuse ; Brides, source saline suidée chaude, employée contre l'obésité, le catarrhe des voies uriires, etc.; S alins-Moutiers,, source saline chlorurée chaude, emBoyée contre les affections scrofuleuses. Dans le dép. de l'Isère Bnt : Allevard, dont l'eau sulfureuse et froide, employée contre Hs maladies des voies respiratoires, dégage une forte odeur d'acide Blfliydrique et dont le paysage attire autant que celui d'Aix-les»ins; Uriage, non moins célèbre par les beaux sites de la chaîne m Belledonne que par ses eaux sulfurées et salines, employées Brtout contre les maladies de la peau ; la Motte, eau saline chloEirée chaude, employée contre l'atonie des viscères. Dans la. Drôme, Bnt : Condillac, eau de table gazeuse, légèrement alcaline, facilitant l| digestion; Montbrun-les-Bains, eau sulfureuse froide, employée montre les dartres, les rhumatismes, etc. ; Bondonneau, eau iodoBomée froide, employée contre les maladies de la peau et les
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scrofules; Montélimar, eau saline chlorurée. Dans le dép. des Bouches-du-Rhône se trouve Aix, dont les eaux chaudes étaient connues des Romains ; dans le Vaucluse, Montmirail, eau saline sulfatée froide, du genre des eaux de Sedlitz et d'Epsom. En Corse, Orezza, Pietrapola, etc. ont des sources d'eau ferrugineuse, froide et mousseuse; celles de Puzzichello sont chaudes. 3° Le groupe du Centre, dont les sources, en général ferrugineuses et carbonatées, sourdent tout autour du massif volcanique de l'Auvergne ; dans la Creuse, Évaux, eau alcaline ; dans la Nièvre, Pougues, eau alcaline calcique froide, très renommée ai xvie et au xvii0 siècle et très employée pour les affections de l'estomac et du foie; Saint-Honoré, eau sulfureuse tiède, connue des Romains et employée aujourd'hui contre les affections des voies respiratoires; dans Y Allier, Néris, eau saline chlorurée chaude, qui a les mêmes propriétés que les eaux de Bade et de Tceplin; Bourbon-VArchambault, eau chlorurée chaude renommée a» XVII° siècle, employée contre les rhumatismes et les maladies des os et les scrofules ; Saint-Pardoux, eau de table qui active la digestion. Vichy, situé au bord de l'Allier, est le plus important des établissements balnéaires de France ; il renferme neuf sources appartenant à l'État et jouissant de qualités diverses, et trois sources appartenant à des particuliers ; les eaux de Yicby sont chaudes, gazeuses, chargées en général de carbonate et de sulfate de soude, de chaux et de magnésie et sont recommandées contre les affections de l'estomac, du foie et des intestins, et conte les rhumatismes ; on les prend sous forme de boisson et de bains; on en exporte des millions de bouteilles et on en extrait des sels. Dans Saône-et-Loire, se trouve Bourbon-Lancy, ea« saline chlorurée chaude, qui rappelle celle de Wiesbaden et qui est employée contre les affections rhumatismales; dans la Loin, Saint-Alban et Sail-sous-Couzan, Saint-Galmier, Renaison, eats de table légèrement gazeuses, et renommées depuis les temps antiques ; dans le Rhône, Charbonnières, eau ferrugineuse froide, employée dans les cas d'anémie. Dans le Puy-de-Dôme se trouvent Royat, qui est agréablement situé dans un étroit vallon près de Clermont-Ferrand et dont l'eau, alcaline et chaude, a des propriétés analogues à celle d'Ems et est employée surtout contre l'asthme; \e,Mont-Dore, dont l'eau, alcaline, arsenicale, ferrugineuse, est employée contre la phtisie et les autres maladies des voies respiratoires et qui se trouve dans un étroit vallon, fermé au sud par le puy de Sancy et bordé par les deux crêtes du Mont-Dore;
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boule eau alcaline arsenicale, chaude, tonique et dépurative, propre aitement des affections cutanées; Saint-Nectaire, eau alcaline de, employée contre la chlorose; Châlelguyon, eau alcaline, urée, chaude (source Gublet) employée dans le cas de dyslje-Routât, eau ferrugineuse tiède, employée contre l'anémie; Ckâteauneuf et Châteldon, Beulaigue, eaux de table gazeuzes, alcalines et ferrugineuses. Dans le Cantal, Chaudes-Aiguës, dont l'eau alcaline est assez chaude (81°) pour cuire les aliments et chauffer ;les maisons pendant l'hiver ; Vic-sur-Cère, eau alcaline, froide et gazeuse. Dans VArdèche, Vais, eau alcaline froide que fournissent de nombreuses sources et qui contient une proportion considérable de carbonate de soude; Marcols, source ferrugineuse froide, contede l'acide carbonique et employée dans les cas d'anémie et iabète; Saint-Mélany, eau sulfureuse froide employée pour les diesdepeau; Celles, eau alcaline froide; Neyrac, eau alcaline de. Dans VHérault, Balaruc, eau saline, fortement chlorurée aude, employée dans les cas de rhumatisme et de paralysie ; lou, source ferrugineuse, alcaline chaude, employée dans les 'appauvrissement du sang; Avesne, source alcaline chaude; -Majou, eau bicarbonatée calcique froide. Dansl'Awcfeily a Alet, ce alcaline tiède. Dans VAveyron sont Cransac, eau purgative nant des sulfates de manganèse, de fer et de magnésie ; An, dontles eaux rappellent celles de Vichy; Silvanès, eau digesferrugineuse et chaude ; dans le Tarn, Lacaune, eau arsee tiède; dans la Lozère, la Chaldette, eau alcaline chaude, et ois, eau sulfureuse chaude. Le groupe des Pyrénées, dont les eaux ont le caractère parer d'être, pour la plupart, sulfureuses et dont beaucoup 'ennent, par conséquent, aux personnes affectées de maladies peau, des bronches, de la poitrine ou de rhumatismes. En t de l'est à l'ouest, on peut citer, entre autres lieux fréquentés, les Pijrénées-Orientales, la Preste, le Vémet ; Amélie-les-Bains, hermale sulfureuse où l'on envoie beaucoup de poitrinaires a été construit par l'État un établissement pour le traitement ilitaires; Moligt, eau sulfureuse; le Boulou, eau alcaline e; Vinça, eau sulfureuse tiède, dans un beau site. Dans 'ge, Aulus, eau alcaline tiède, Ax, dont les eaux thermales reuses, très abondantes, sont employées comme médicament jvent en outre, à cause de leur température (75°), à tous les *s domestiques ; Ussat, eau alcaline chaude. Dans la Haute; Bagnères-de-Luchon, qui, située au centre de la plus
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LA FRANCE.
belle vallée des Pyrénées, à proximité du port de Vénasque, la Maladetta et d'autres sites intéressants, possédant d'aillu diverses sources, les unes thermales sulfureuses, d'autres froid: salines, attire une foule d'étrangers par la variété de ses mo» thérapeutiques et le charme de ses promenades ; Encausse, soJ alcaline tiède. Dans les Hautes-Pyrénées, Barèges, eau thermal/ très sulfureuse, ayant une action énergique, une des plus appr1 ciées pour guérir les blessures et les rhumatismes, localité pos;; dant un établissement militaire , et Barzun-Barèges, eau sulfurée chaude ; Bagnères-de-Bigorre, possédant une cinquantaine de soi ces d'eau alcaline ferro-arsenicale chaude, qui par leur divers conviennent à plusieurs maladies et sont toutes plus ou mer laxatives et reconstituantes; Labassère, source sulfureuse froid employée contre le catarrhe des bronches, les maladies de peu Saint-Sauveur, eau recommandée pour les maladies des voiesi naires ; Cauterets, localité voisine du « pont d'Espagne » et duU de Gaube, possédant douze sources d'eau thermale sulfureuse» saline, dont la diversité réunit à peu près toutes les propriS des eaux sulfureuses ; Capvern, eau alcaline calcaire presip: froide, propre à stimuler l'appétit; Siradan, eau sulfatée et fer rugineuse froide. Dans les Basses-Pyrénées se trouvent Saint-Eé eau sulfureuse froide, les Eaux-Bonnes etles Eaux-Chaudes, sil» au fond de la vallée d'Ossau, au pied du mont Gourzy et dais voisinage du Pic du Midi, eaux sulfureuses chaudes ou froids employées en boisson ou en bains, les premières dans les malal des voies respiratoires. A ce groupe se rattachent les boues al lines et les eaux thermales, très abondantes, de Dax. En dehors de ces quatre groupes, on peut signaler encore pi sieurs sources jouissant d'une certaine renommée : l'eau azote'ei Passy (Seine); l'eau sulfureuse froide d'Enghien (Seine-et-Oise),S de Pierrefonds (Oise) ; l'eau ferrugineuse froide de Provins, dans! bassin parisien; Forges-les-Eaux (Seine-Inférieure), sur le plateai de Caux, eau ferrugineuse froide ; Château-Gonthier, id. ; Bagiè (Orne) ; près des granits du Cotentin, eau sulfureuse tiède, emplcf contre l'hystérie ; Petit-Saint-Jean (Somme), eau ferrugineu: froide; Saint-Amand (Nord), renommé pour ses boues sulfure»? tièdes; Roche fort, dont l'eau sulfatée jaillit d'un puits arléi creusé, en 1866, dans les couches du terrain de transition. La mer est un immense réservoir d'eau minérale et les bains mer (voir § 51 et suivants), situés sur presque toutes les pif (Artois, Normandie, Bretagne, Landes, Béarn, Languedoc,
�L'INDUSTRIE.
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ce) peuvent être ranges dans une catégorie voisine de celle des es d'eaux. 72 lies métaux. — La France, riche en carrières et en eaux léïales, est pauvre en métaux autres que le fer ; elle est obligée faire venir de l'étranger la plus grande partie de ceux qu'elle ploie. La présence du minerai a été signalée cependant sur un nd nombre de points; des concessions nombreuses (327) ont tmeété faites; il y en avait, en 1886, 307 pour le minerai de fer 275 pour les autres minerais métallifères occupant une superfitotale de 487,000 hectares. Mais 105 seulement, dont 44 pour métaux autres que le fer, étaient en activité ; ce nombre dilue sensiblement depuis quelques années. C'est en général dans terrains anciens que sont les liions métalliques. °rodacLioa des mines et usines métallurgiques (fer excepté) de 1816 à 1886.
Par tonnes. D'après la Statistique de l'industrie minérale et la Situation économique et commerciale de la France.)
PRODUCTION .NNÉES. des
MINES.
PRODUCTION ANNÉES. des
MINES.
DES USINES.
DES USINES. Cuivre. Plomb. Argent.
Mang. Cuivre. Plomb. Argent.
Mang.
81G . 820.... 825.... 830.... 835.... 840. .. 845.... 850.... 855.... 860....
77 205 755 432 1706 3593 2193 1254 2796 6845
164 124 146 274 95 109 144 882 7190 8481
125 708 800 794 642 495 985 640 5497 36338
0.5 0.9 1.1 1.8 1.7 1.9 2.8 3.9 9.0 48'. 8
1865.... 4876 1870.... 6073 1875.... 9017 1880.... 9652 1881.. .. 13708 7538 1882.... 1883.... 0573 1884.... 4535 1885.... 3424 7676 1SS6
18211 17149 24085 3582 4125 4077 3290 3850 3577 3519
14679 25007 28463 6465 7097 8156 7827 6391 4916 3977
31.9 37.04 49.73 40.37 54.71 66.94 48.49 52.68 50 82 46.78
Le plomb (15,000 tonnes de minerai préparé extrait des mines France et 3,977 tonnes de métal fabriqué avec 11,000 tonnes i minerai des mines françaises et le minerai importé, et valant 201,000 francs en 1886) est le métal que la France produit en us grande quantité. On l'extrait de la galène ou sulfure de omb, en calcinant dans des fours ce minerai, préalablement 'oyé et lavé. Le minerai qui ne vaut pas la peine de ces prédations est vendu, tel quel, sous le nom d'alquifoux (500 tonnes),
�190
LA FRANCE.
pour servir à composer l'émail des poteries communes. Le pl ( tiré du minerai est ordinairement allié à. une petite proporfr (5 pour 1,000 environ) d'argent qu'on sépare. La production l'argent a été de 46,789 kilog. valant 7 millions 1/2 de fr. enl Après la séparation, le plomb peut être obtenu soit pur, s combiné de diverses manières, de sorte que les produits d'aï exploitation plombifère se composent d'alquifoux, d'argent, plomb, de litharge (protoxyde de plomb) et de minium (bioxv de plomb). La mine jadis la plus riche de France, celle de Poullaoua
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Fig. 154. — Carte de la production des métaux dans les mines et dans les usines.
â'Buelgoat (Finistère), est aujourd'hui épuisée. Le premier rai; appartenait en 1886, aux mines de Pontpéan (Ille-et-Yilaine), di Pontgibaud (Puy-de-Dôme) et environs qui fournissent plus delà moitié de la valeur totale du plomb et de l'argent extraits e» France; en seconde ligne, viennent Vialas (Lozère), Y Argentin (Hautes-Alpes), Matines et Matons (Gard), Villefranche et Asprïa (Aveyron), Bormellès (Var), Seinteix et Moncoustans (Ariège), Pierrefitte (Hautes-Pyrénées). La Loire et la Corse en fournissaient aussi. Le cuivre (1,167 tonnes de minerai de cuivre, 3,519 tonnes uf
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étal, en 1886, fabriqué principalement avec du minerai importé et lant i) millions et 1/2 de francs), dont on trouve sur divers points minerai (Alpes, Corse, etc.), était exploité dans la mine de fer s Fosses (Savoie) et dans celle de Banca (Basses-Pyrénées). La calamine et la blende (11,000 tonnes de minerai, préparé ou à u près, en 1886) proviennent des départements du Var, de riège, <YIIle-et-Vilaine, etc. Le zinc (environ 11,103 tonnes de minerai extrait en France) M exploité à Robiac (Gard), et se trouve aussi à Pontpéan et dans ■s Pyrénées. Le manganèse (7,700 tonnes de minerai en 1886), connu sous le É)m de manganèse de Bourgogne, provient principalement des Bines de Grand-Filon et de Romanèche (Saôneet-Loire), de Chaillac Indre), de la Ferronnière et Villerambert (Aude); on a en tiré aussi les Hautes-Pyrénées et de YAriège. I L'antimoine sulfuré (247 tonnes de minerai fondu et 171 tonnes de régule et sulfure en 1886), est exploité dans la Haute-Loire, H Corse; il en existe aussi dans le Cantal, YAveyron et le Puy-defôme. L'Isère (mine de Chalanches) fournit un peu de nickel. WVétain, qu'on n'exploite presque pas, se rencontre sur quelques joints du Limousin ( Vaulry et Puy-les- Vignes) et de la Bretagne Wiriac et la Villeder). En lavant les sables du Rhin, on en retirait autrefois à grand'peine un peu de poudre d'or, qui ne procurait îu'un très mince salaire aux ouvriers. On exploite avec succès des pyrites de fer ou de cuivre (185,000 fcnnes en 1886) qui servent à fabriquer l'acide sulfurique, à îhessy, Soucieux et Saint-Bel (Rhône) ; sur les deux rives de la wrévenne et sur une ligne de gisements qui s'étendent dans YArdèche 1 le Gard, de Tournon à Pallières par Soyons et Saint-Julien de Walgalgues, et dont les produits sont traités dans les usines de mlindres, de Miramas et à'Avignon. On en extrait aussi de la mine 'e Pontpéan. La valeur totale de ces diverses extractions minières (non couvris le fer) était d'environ 6,700,000 francs en 1886, dont près de moitié pour le plomb. L'importation (ou plus exactement l'excédent des importations ur les exportations) a fourni, en outre, 37,000 tonnes de minerai e manganèse, 24,600 de minerai de zinc, 14,000 de minerai de mvre, etc. Quant aux métaux précieux, ils forment une catégorie ute spéciale (voir livre VIII). L'importation des autres métaux, cuivre, plomb, étain, zinc, avait
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LA FRANCE.
une valeur d'environ 78 millions de francs en 1886. Une partie de ces métaux arrive soit en minerai, soit en lingots bruts qui sou fondus, épurés, forgés, laminés ou étirés, selon les besoins de la consommation, dans de grandes usines (au nombre de ij en 1886, ayant employé 1,100 ouvriers et 37,000 tonnes de minerais divers), que nous pourrions classer parmi les industries préparatoires, mais que nous mentionnons ici parce qu'elles fournissent en réalité à la France une matière première qui lui manque. A ces métaux il faut ajouter 2 tonnes 1/2 d'aluminium extrait de la bauxite. Telles sont les usines de Biache-Saint-Vaast (Pas-de-Calais) pot le cuivre, le plomb, le zinc; du Havre pour le cuivre, le zinc,le plomb; de Tourlaville, près de Cherbourg; de Deville, près de Rouen, de Laigle (Orne), de Romilly (Eure) et de Givet (Ardennes] pour le cuivre; de Montataire (Oise) pour le zinc et le cuivre;di Saint-Denis, de Paris, d'Essonnes (Seine-et-Oise), de Pontgibavii de Couëron (Loire-Inf.) pour le plomb ; d'Imphy (Nièvre) pour li cuivre; de Vienne (Isère), pour, les trois métaux; de Viviers(Arl dèche) pour le zinc ; de Salindres (Gard) pour l'aluminium, di Marseille, où sont fondus les minerais, et surtout les minerais di plomb provenant des États riverains de la Méditerranée; de Toulouse pour les cuivres du Chili et du Pérou. Les dép. qui produisent ces métaux sont situés, les uns dans l'intérieur près des mines, Puy-de-Dôme, Ardennes ; les autres près des ports d'importation, Bouches-du-Rhône, Eure, Seine-Inférieure, Pas-de-Calais;i faut y ajouter la £eme, centre de la plupart des grandes industries (fig. n° 154). La production des usines métallurgiques, surtout de celles qui traitent le cuivre et le plomb, s'est trouvée beaucoup réduitedt 1875 à 1886. Elle avait, en 1886, une valeur totale de 18 millions 1/2 de francs. La production du plomb s'était élevée en quelques années à près de 40,000 tonnes en 1859; la baisse dés pris, quia été la conséquence de l'importation facilitée par un tarif libéral, l'a fait descendre au-dessous de 15,000 tonnes en 1865, Elle s'est relevée, et, malgré la crise pénible de 1870-71, elle avait atteint, en 1875, 28,000 tonnes, valant 16 millions et demi de francs; la baisse des prix et la crise commerciale l'ont fait tomber, en 1886, à 3,977 tonnes, valant 1,201,000 francs. La production du cuirn, atteinte de la même manière, est tombée de 24,085 tonnes en 1875 (valant près de 56 millions de francs) au-dessous de 3,519 tonnes en 1886 (valant 3 millions et demi). La production du zinc estli
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193
ule dont le progrès ait été à peu près continu, quoiqu'elle ait un u décliné depuis 1882; elle était de 8,245 tonnes en 1872 et 16 132 en 1884; mais elle a subi aussi la baisse des prix, car la
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peur de la production était de 5,628,000 francs en 1872, et de
■881,000 en 1886 (fig. 155). La production de l'argent, dont la
LA FRANCE.
II.
13
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LA FRANCE.
valeur a baissé aussi (1), est très variable d'une année à l'autre (34,454 kil. en 1875, 66,940 kii. en 1882, année la plus productive de la période, et 46,789 en 1886). La France consomme en général beaucoup plus de métaux qu'elle n'en produit. L'importation a fourni, en 1886, 92 p. 100 du plomb 66 p. 100 du zinc, 24 p. 100 du cuivre consommés, sans compter le minerai importé ou employé dans les usines de France. 273. i«a Houille et le fer. — Dans rénumération des richesses extractives de la France, nous avons réservé les combustibles minéraux et le fer, qui sont trop importants pour ne pas être étudiés à part. Depuis que les machines à vapeur ont pris possession des manufactures, l'empire de la houille et du fer s'est étendu. La houille crée le mouvement, le fer fournit les outils, et ils peuvent être considérés, l'une comme l'âme, l'autre comme les muscles de l'industrie moderne. Leur importance s'est accrue à mesure que cette industrie grandissait et se perfectionnait. On peut prendre la quantité de houille et de fer consommée chaque année dans un pays comme une mesure approximative de son industrie. En 1789, la France produisait à peine 250,000 tonnes de bouille et en consommait 450,000; elle produisait 50,000 tonnes de fonte. En 1815, elle en produisait environ 900,000 tonnes et 110,000 tonnes de fonte ; elle consommait plus de 1 million de tonnes de houille et environ 110,000 tonnes de fonte. En 1869, la France produisait 13 millions et demi de tonnes de houille, 1,380,000 tonnes de fonte et consommait plus de 21 millions de tonnes de houille et près de 1 million et demi de tonnes de fonte, le tout ayant une valeur d'environ 400 millions de francs. Quoique la perte de l'Alsace-Lorraine ait porté une grave atteinte à cette richesse, la production est montée en 1883 jusqu'à 21,33-4,000 tonnes de houille et 2,069,000 tonnes de fonte, et la consommation à 32,439,000 tonnes de houille et à 2,350,000 tonnes de fonte. Sous l'influence prolongée d'une crise agricole et commerciale, et par suite du ralentissement de la construction des chemins de fer, elle a perdu en quantité les années suivantes et, en 1887, la production de la fonte est tombée à 1,567,000 tonnes (elle a été approximativement de 1,688,000 tonnes en 1888), chiffre qui représente à peu près la consommation française, parce que l'importation et l'exportation du fer se balancent. Celle de lahouille et de l'anthracite, après être
(1) La Commission permanente des valeurs de douane évaluait le kilogramme de plomb à 0rr,49 en 187.2 et à 0tr,31 en 18CG, le kilogramme de cuivre à 2fr,35 et à l£r,12, le kilogramme de zinc à 0fr,ô8 et à 0fr,38.
�L'INDUSTRIE.
195
descendue à 19,510,000 (en 1885), s'est relevée à 20,809,000 en 1887 et même approximativement à 22 millions et demi en 1888 et à 2-2,951,000 en comprenant le lignite dans le total. En 1886, la
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consommation de la houille a été de 29,619,000 tonnes, dont ■0 importées (fig. 156 et 157). Le nombre des mines de combustibles minéraux concédées était
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LA FRANCE.
de 639 en 1886, occupant 568,600 hectares; mais 297 seulement étaient exploitées. Si la consommation de la houille a été de 29,619,000 tonnes
en 1886, c'est que l'importation (de Belgique, d'Angleterre et d'Allemagne) a donc fourni près de 10 millions de tonnes, dont plus de la moitié pour les seuls départements de Meurthe-et-Moselle, de la
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197
Seine, du Nord, de la Seine-Inférieure, des Ardennes et de Y Aisne. Cependant la production de l'acier a moins fléchi que celle du fer et fait beaucoup plus de progrès ; car elle a presque triplé de 1872 à 1886. Les aciers Bessemer et Siemens-Martin se sont, dans un grand nombre de cas, substitués au fer ; par leur grande solidité, ils contribuent à diminuer le renouvellement et, par conséquent, la consommation des produits fabriqués. — Le prix moyen de la houille sur le carreau des mines en France a baissé de 16 fr. 61 la tonne en 1873 à 11 fr. 19 en 1886 et de 31 fr. 83 à 19 fr. 79 sur les lieux de consommation. La consommation de la houille et celle du fer (fonte, fer et acier) ont presque toujours été en France supérieures à la production; le complément a été fourni par l'importation. En moins de 75 ans (1815-1888), comme nous venons de le voir, la consommation de la fonte a augmenté dans le rapport del à 16, et celle de la houille dans le rapport de 1 à 29. C'est surtout depuis 1840, c'est-à-dire depuis la création des chemins de fer et l'application des moteurs mécaniques à la grande industrie, que le progrès a été très sensible, comme le montre la figure n° 156, qui indique à la fois la production et la consommation annuelle de la houille en France depuis 1815. La figure n° 167 (voir p. 226) qui, représente le nombre de chevaux-vapeur des machines, machines fixes, locomotives et bateaux à vapeur, depuis la même époque, donne une idée assez exacte du progrès accompli dans la grande industrie manufacturière et dans l'industrie des transports. Les départements qui produisent le plus de houille sont aussi au nombre de ceux qui en consomment le plus, parce que beaucoup d'industries s'établissent près des houillères. Cependant la consommation est bien plus étendue et, par suite, plus également répartie que la production. En 1886, cinq départements (Pas-deCalais, Nord, Loire, Gard, Saône-et-Loire) produisaient plus de 1 million de tonnes, tandis que la consommation ne dépassait ce chiffre que dans trois départements (Nord, Seine, Loire), dont deux seulement étaient producteurs de houille.
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LA FRANCE.
Production de la houille et du fer depuis 1802.
(D'après la Statistique de l'industrie minérale et la Situation industrielle et commerciale de la France.)
PRODUCTION (par 1000 tonneaux ANNÉES. Comb. minéral (houille et aufhracite). ANNÉES. Fonte. Fer. Acier.
PRODUCTION (par 1000 tonneaux;. Comb. minéral (houille et autliracite).
Fonte.
Fer.
Acier.
1802... 1815... 1820... 1825... 1830... 1835... 1840... 1845... 1850... 1855... 1860... 1865... 1870... 1875...
844 881 1093 1491 1862 2506 3003 4202 4433 7453 8039 11652 13179 16956
»
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110 111 198 266 294 347 438 405 849 898 1203 11"8 1448
73 80 143 148 209 237 342 362 557 532 769 830 869
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6 8 12 18 21 29 40 94 250
1876... 1877... 1878... 1879 .. 1880... 1881... 1882... 1883... 1884... 1885 . 1886... 1887... 1888...
17101 16804 16960 17110 19361 19765 20603 21333 20023 19510 19910 21287 22513?
1435 1506 1521 1400 1725 1886 2039 2069 1871 1630 1517 130(1 1088?
837 884 843 857 965 1020 1073 978 876 782 767 771 833?
241 209 312 333 388 422 458 521 502 553 441 493 525?
Combustibles minéraux et fonte
Par milliers de tonnes.
D'après la Statistique de l'industrie minérale (Min. des travaux publics).
COJIRUSTIBLES MINÉRAUX.
FONTE au comb. min. (coke ou houille) et ferro-mausantse. 1835.
DÉPARTEMENTS.
Prodi îction.
Conson mation.
au Combustible végétal.
1835.
1886.
1833.
1886.
1835.
1886.
1886.
Alpes (Basses-) Alpes (Hautes-) ... Alpes-Maritimes. .
107 24 1 19
»
»
801 5 25 42
» » »
„
„
„
5
» »
»
Bouches-du-Rhône Calvados
ï) 104 38 47
„
„
660 388
»
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�L'INDUSTRIE.
199
COMBUSTIBLES MINEnAUX. au comb. min (coke ou bouilIe)| et ferro-roanganèse.
DÉPARTEMENTS.
Production.
1835. 1886
Consommation. au combustible végétal.
1835. 1886 1835. 1886.
1835.
0 1 40 Cantal Charente Charente-Inféneu" Cher 1.8 Corrèze Corse Côtc-d'Or Côtes-du-Nord. ... 140 1." Creuse 1 O.i Dordogne Doues Drôme Eure Eure-et-Loir Finistère 1712 80 Gard Garonne (Haute-). Gers Gironde 220 10 Hérault Ille-ei-Vilaine Indre Indre-et-Loire. ... 25 128 Isère Jura Landes Loir-et-Cher 822 2788 Loire 25 Loire (Haute-) 219 18 Loire-Inférieure. . 15 Loiret ;i Lot Lot-et-Garonne Lozère Maiue-el-Loire.... 10 32 Manche Marne Marne (Haute-)... Mayenne 24 59 Meurthe-et-Moselle Meuse Morbihan Moselle 0 8 Nièvre 27 190 Nord 527 3910 Oise Orne Pas-de-Calais 0403 Puy-de-Dôme. . .. 211 Pyrénées (Basses-). Pyrénées (Hautes-) Pyrénées-Orient Rhin (Bas-) 21
9 47 38 123 135 12
14
29
42 47 74 71 23 53 655 37 171 101 48 13 44 282 143 9 8 1217 37 149 95 7 18 5 117 54 158 184 96 153 44 24 996 169 2591 199 10 728 121 15 4
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2.7
�200
LA FRANCE.
COMBUSTIBLES MINERAUX.
DEPARTEMENTS.
Production.
Consommation.
au combustible végétal.
au comb. min. I coke ou htouilM et lerro-maniJEbi.
1835.
1886
1835.
1886
Rhin (Haut-) Rhône Saône (Haute-)... Saône-et-Loire.... Savoie (Haute-)... Seine-Inférieure. . Seine-et-Marne. .. Seine-et-Oise ... . Sèvres (Deux-).... Tara Tarn-et-Garonne..
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0.3 0.6
0.6 1.3 4.7 2.7 221.(<)
Totaux (2;... 2134
19000
(1) A ajouter 13 milliers de tonnes de fonle de montage; en première fusion, fabriquée dans les Àrdennes, la Gironde, la Meuse, le Bas-Rhin et la Haute-Saône, etc. (La fouie lie moulage est confondue avec les autres dans le document pour 1835.) (c2) Les totaux, qui sont ceux de la Statistique minérale, ne correspondent pas exactement aux totaux des chiffres de chaque colonne, à cause de l'omission des centaines.
L'Angleterre occupe le premier rang avec une production en charbon de terre d'environ 160 millions de tonnes, l'Allemagne le second avec une production de plus de 73 millions, la France, l'Autriche, la Belgique le troisième avec une production de 20à 17 millions en 1886. C'est pourquoi la France, grand pays de manufactures, a besoin de tirer et tire encore de ces trois contrées une quantité presque égale à la moitié de sa propre extraction. Les États-Unis produisaient plus de 100 millions de tonnes; l'Europe, au moins 280 millions ; on estimait, en 1886, la production du monde entier, a plus de 400 millions de tonnes. Pour la fonte (en 1886), la France vient au troisième rang en Europe après l'Angleterre, qui donne plus de 7 millions de tonnes, et l'Empire allemand, qui en produit 3,130,000. Les États-Unis
�L'INDUSTRIE.
201
unissaient 5,774,000 tonnes, et la production totale de l'Europe ait évaluée à environ 15 millions de tonnes. 2ïi. lies houillères et les combustibles minéraux. — Durant s premières époques géologiques, une abondante végétation de antes diverses et surtout de fougères gigantesques couvrait cerines parties de la terre (voir p. 6). Les débris de ces plantes accumulaient sur le sol; le même phénomène a lieu de nos jours bur des végétaux de plus petite espèce ; quelquefois aussi les bres des forêts étaient transportés par les cours d'eau, entassés ns une anse du rivage où le flot les arrêtait, comme aujourd'hui ns le delta du Mississipi. D'autres couches de terrains se sont suite superposées ; l'action des eaux, la compression, la chaleur térieure du globe ont décomposé et agglutiné ces détritus de gétaux pour former le charbon de terre, houille, anthracite et nite. La houille est du charbon mêlé à une certaine quantité d'hyogène et d'oxygène. Elle existe surtout dans les terrains de tranion, non pas en vaste couches uniformes comme les calcaires, ais en amas irréguliers qui semblent marquer encore l'emplaceent de ces antiques tourbières ou des anses du rivage dans lesquelles s fleuves amoncelaient les arbres arrachés aux forêts. Elle s'y ncontre au milieu des grès, dits grès houillers, formant ordinaiment plusieurs couches, tantôt recourbées, tantôt brisées en zags par suite des révolutions géologiques postérieures au pôt. La découverte d'un gisement est due ordinairement à cette "constance que les couches, ou tout au moins les grès houillers fleurent, c'est-à-dire apparaissent sur quelque point à la surface isol ou à une profondeur assez faible pour être atteinte par les vaux de la campagne; quant à l'étendue, à la puissance du ement, c'est parle travail même d'extraction, par des sondages, r des inductions fondées sur les données de la géologie, qu'on rvient à les déterminer. La houille se présente sous divers aspects : houille dure, houille asse, houille maigre ; les houilles grasses à longue flamme sont plus abondantes en France. Pour les extraire, on descend jusa une profondeur de G-40 mètres et plus (1). Avec la poussière des houillères, autrefois inutile, on fait, par mpression, des briquettes agglomérées (plus de 1 million de nés).
) Eu Belgique on descend jusqu'à 1 kilomètre.
�202
LA FRANCE.
On désigne sous le nom d'anthracite un combustible peu diiTérciii de la houille, mais plus dur, brûlant plus difficilement et avec décrépitation. Une partie de la houille est consommée à l'état de coke, soi
a Tourbe nedloitcu rP étilnauÇ extrait500,000 e
(1353-18 5) 150.000
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qu'on la prépare ainsi pour traiter ensuite le minerai de fer daif les hauts fourneaux, soit qu'on la distille pour différents usagB tels que la fabrication du gaz d'éclairage. En 1884, les usines àg* ont produit près de 1 million 1/2 de tonnes de coke.
�L'INDUSTRIE.
203
s les terrains secondaires et surtout tertiaires, on rencontre kgnite, autre combustible analogue à la houille, mais moins ci et en quelque sorte moins formé. ans les terrains tertiaires marécageux se sont déposés et se forint encore des amas de végétaux particuliers ; ils fournissent un bustible fumeux, mais propre à différents usages, entre autres chauffage des fours ; on le nomme tourbe. L'exploitation de ce bustible n'a pas cessé de diminuer depuis 1855 (voir fig. n° 158), a production atteignait 495,000 tonnes ; elle n'a été que de ,000 tonnes en 1886 valant environ 1,900,000 francs. Le nombre tourbières exploitées dépassait encore 1,300 en 1875 et on y loyait près de 29,000 ouvriers; en 1886, il était réduit h 536 c 18,000 ouvriers. En effet, h mesure que le simple particulier 'industriel peut se procurer de la houille, il délaisse le comtible de qualité inférieure. . ux dépôts carbonifères on pourrait rattacher le bitume et les stes bitumineux (près de 500,000 tonnes), dont nous avons parlé (§ 263) et que fournissent surtout les départements de ne-et-Loire et de l'Allier, et le graphite, désigné aussi sous le de « plombagine » ou « mine de plomb » qui est du carbone u près pur. Ce dernier n'est pas un combustible, mais on l'eme à faire des crayons ; on l'exploite un peu (20 tonnes) dans le . des Hautes-Alpes, etc. On peut aussi classer dans cette catée le goudron des usines à gaz, qui ont fourni, en 1884, 000 tonnes de cette matière. ! s le commencement du xiv° siècle, on employait du charbon erre à la Roche-Molière (Loire) ; mais l'usage n'a commencé n répandre qu'après la découverte de la houille à Fresnes (1726) \Anzin (1734) par le vicomte des Àudrouins. Bi comptait en France au lor janvier 1886, 639 concessions, ■rnntime superficie de 5,686 kil. c. et réparties en 71 bassins ■osés en six groupes, dont deux seulement (Nord et Centre) ont ■grande importance. Sur ce nombre, 297 mines étaient exploi■voir pour la production fig. n° 160 et pour la consommation ■département, le tableau de statistique p. 197). I Le groupe du Nord. — Dans la dépression qui s'étend de I à l'ouest au pied du plateau de l'Ardenne, des bords de për jusque vers Liège, puis dans la vallée de la Sambre et [Escaut, se trouve une longue bande de terrain houiller qui Mue un des plus riches gisements du globe. La France n'en ède que l'extrémité occidentale, mesurant \ ,040 kil. carrés et
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LA FRANCE.
divisée en 38 concessions (1). On la désigne sous le nom debassis de Valenciennes ou bassin du Nord, et on distingue souvenu
Fig. 1S9. — Le bassin du Nord dans sa partie orientale (coupe du sud au nord).
bassin du Nord proprement dit et le bassin du Pas-de-Cdé
(10,373,000 tonnes en 1886 et environ 12,300,000 en 1888 pourt
Fig. 160, — Carte de la production des bassius houillers.
deux bassins ayant occupé 45,000 ouvriers et ayant une valeurJ 102 millions). Le terrain houiller, fortement comprimé par test
(!) Plusieurs sont réunies entre les mains d'une même compagnie. D"l que 25 compagnies, dont les principales étaient, à peu près par ordre d'i# tance il y a quelques années : Anzin, Lcns, Aniche, Vicoigne, Nœux, Court» Maries, Douchy, VEscarpelle, BuUy-Grenay, Bruay.
�L'INDUSTRIE.
203
ements ultérieurs des terrains voisins, s'est contracté dans sa cute rendue plus étroite, et les couches de houille se sont plissées igzags (la figure n° 139 représente ces couches non loin de leur ■ée en France : 1, désigne la cuvette ou roche encaissante sur uelle repose le terrain houiller ; 2, le terrain houiller avec les ches de houille; 3, le terrain mort ou terrain supérieur). Les ches pénètrent en France près de Condé, Frcsnes et Sebourg ; s suivent jusqu'au delà de Fléchinelk, au sud d'Aire, une direcgénérale de l'est-nord-est à l'ouest-sud-ouest, sur une largeur yenne de 10 kil., entre Saint-Amand, Marchiennes, Râches, hagnies,Béthune,aunord, etFamars,Bouchain,Brebières, Douai, dain, au sud. Mais ces couches, qui sont presque à fleur de terre à •entrée en France, s'enfoncent de plus en plus, à mesure que l'on .nce vers l'ouest. Aussi, pendant longtemps (1731-1832), n'a-t-on ftloité le charbon que dans le voisinage de la frontière, à Anzin, quiest encore aujourd'hui une des exploitations principales du bassin (2,284,000 tonnes). Depuis 1832, on a découvert ou agrandi les mines de Denain et (ÏAniche, où la houille se trouve à une profondeur de 150 mètres; ensuite on s'est avancé jusqu'à Douai et Wahagnies, et, de 1847 à 1833, on a découvert à Lens, à Nœux, à Maries, à Courrières, etc., puis, de 1835 à 1864, à Auchy, à Cauchie-à-la-Tour, à Fléchinelk, des gisements considérables qui paraissent se prolonger, malgré quelques solutions de continuité, à travers le département du Pas-de-Calais jusque dans le Boulonnais. Le Pas-de-Calais, qui ^produisait presque rien en 1850, n'a cessé d'augmenter sa protion qui, en 1886, était presque double de celle du dép. du d (64 millions de tonnes dans le Pas-de-Calais et 39 dans celui \Nord). Dans le Boulonnais même, au milieu d'un affleurement terrain houiller, entre des couches jurassiques, est le petit bassin kHardinghem, qui a produit plus de 58,000 tonnes en 1881, mais qui n'était pas exploité depuis 1886. Le bassin de Valenciennes, qui end ainsi sur les deux dép. du Nord et du Pas-de-Calais, est le mier de France dans l'ordre d'importance (fig. 160) ; il a fourni f de la moitié de notre production nationale et alimente nos gies du nord et de l'ouest jusqu'à la Loire et même par delà, a sud de ce bassin commencent les terrains crétacés, qui fourni un peu de lignite dans VAisne; puis les terrains tertiaires sont riches en tourbe, dans les départements du Pas-de-Calais, 'Aisne et de la Somme (toute la vallée de la Somme), de l'Oise rais de Pont-Sainte-Maxence), de Seine-et-Oise (marais de ssonne et de la Juinc) et de la Marne.
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LA FRANCE.
2° Le groupe de l'Est était un des plus importants de laFrance il est situé au sud-est des terrains de transition du HunsruckJ lui-même ne forme pour ainsi dire qu'un seul massif avec l'fc denne (§ 24). De même que le bassin du Nord longe le flan nord-ouest de ce massif, de même le bassin de la Sarre en loD. le flanc méridional et s'étend jusque clans la vallée du Glanetij la Nahe. Le traité du 20 novembre 1815 nous avait privés de lapis grande partie de ce bassin; celui de Francfort (1871) nousaei. levé le reste, c'est-à-dire un revenu annuel de 2 millions et deœi de tonnes. Nous ne possédons plus au pied des grès vosgiens qij le petit bassin de Norroy (Vosges) (600 tonnes de lignite), et, dansli Haute-Saône, le bassin plus important de Ronchamp (167,000 tonnes de houille) et de Gouhenans (18,000 tonnes de lignite en 1886 it 8,600 en 1888), dont le combustible alimente encore quelque peu, concurremment avec celui de la Sarre, les fabriques de Mulhouse. La Haute-Saône possède encore quelques autres bassins. Dans l'Aie est le petit bassin de lignite de Douvres (n'a rien produit en 1886f Le département du Doubs, qui renferme aussi de la houille, donai de la tourbe, ainsi que ceux, des Vosges, la Haute-Saône et daJws. 3° Le groupe du Centre comprend l'ensemble des bassins situés au pied des terrains primaires du Massif central et du Morvan, et disposés les uns dans des replis intérieurs du massif, les autres autour de lui en manière de chapelet et de ceinture, Les bassins du Morvan constituent dan: ce groupe un sous-groupe particulier. Le bassin d'Épinac est nommé aussi bas? sin à'Aulun, parce que les couches è terrain carbonifère s'étendent dans la vallée de l'Arroux jusque par delà Autun; mais, de ce côté, la houille paraît enfouie à de très grandes profondeurs. Le couches supérieures n'existent et nesosl exploitées qu'à Épinac et Aubry-la-llon 000 Fig. m: - coupe verticale du ("> tonnes). Le bassin de Blanzyel bassin du d-eusot (puits Chaptai). du Creusot (Saône-et-Loire) s'allonge,à nord-est au sud-ouest, entre deux bordures granitiques dans la dépression où coulent d'un côté la Dheune, de l'autre l'Arroux et la Bourbince (voir fig. n° 161); | terrain carbonifère y apparaît sur plusieurs points, par bande parallèles diversement déjetées, et se retrouve peut-être dans l'intervalle sous les épaisseurs du trias ; on exploite la houille
�L'INDUSTRIE.
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11! 000 tonnes en 1886 et environ 1,126,000 en 1888), à Blanzy au Creusot où les couches sont relevées perpendiculairement Ire la roche encaissante et le terrain mort (fig. 161), à Montceau-Mines, à Montchanin, dans le petit bassin de Sincey (Côte-d'Or) 300 tonnes) et de Forges (4,300 tonnes). Le bassin de Blanzy et ' Creusot fournit de la houille à la Haute-Bourgogne, à la anche-Comté et à toute la vallée de la Loire. Le petit bassin de \ncey coupe les vallées du Serein et du Cousin entre Semur ôte-d'Or) et Avallon. Le bassin de Decize (190,000 tonnes) est tué dans la Nièvre au nord de cette ville et du canal du Nivernais, !i sud-ouest du Morvan et au centre d'un soulèvement de terrains iasiques. C'est le baron de Montcenis qui a obtenu la première ncession dans cette région en 1769. Les autres bassins appartiennent au Massif central proprement jt, Le petit bassin de la Chapelle- sous-Dun (Saône-et-Loire) 0,000 tonnes) est situé dans la dépression où coule le Sornin, à xtrémité méridionale des granits du Charollais. Le bassin de inte-Foy-l'Argentière (33,500 tonnes) occupe à l'ouest de Lyon e partie de la vallée de la Brévenne et est rattaché par l'admistration au bassin de la Loire. Le bassin de la Loire, qui mesure environ 260 kil. carrés, est rival de celui de Valenciennes par l'importance de sa producn (2,831,000 tonnes en 1886 et environ 3,300,000 en 1888); mais, puis 1884, la crise que subit dans cette région l'industrie métallique a réduit l'extraction de la houille. Ce bassin approvinneles départements de la Loire, du Rhône et de l'Ardèche, et voie ses houilles jusqu'à arseille et à Nice, d'une rt, et jusqu'à Nantes à Paris, d'autre part, terrain carbonifère, enloppé de toutes parts r des montagnes grani, . . Fig- 162. — Le bassin de la Loire dans sa partie Lies et Schisteuses qui, orientale (coupe du sud au nord). sud et à l'ouest, le donent, offre en surface l'image d'un triangle allongé dans la vallée Gier et du Purens, ayant le sommet à Givors sur le Rhône et la seappuyée à la Loire entre Firminy et la Fouillouse; cette surface nviron 180 kil. carrés est accidentée. Ce terrain repose sur une ste cuvette triangulaire, composée principalement de gneiss au r d, de micaschiste au sud et de granit à l'ouest. Le bassin lui-
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LA FRANCE.
même se compose de 25 à 30 couches de houille alternant avec des couches de schistes, de grès et de poudingues, c'est-à-dire de pierres et de quartiers de rocs qui, à l'époque carbonifère, ont roulé au fond de la cuvette ; il donne en général des charbons gras et collants; la plus forte couche, dite « la grande masse», mesurejusqu'j 12 mètres d'épaisseur. Une portion de ces couches seulement a été jusqu'ici reconnue et exploitée; on estime que les gisements explorés jusqu'à présent renferment de 500 à 600 millions de tonnes de houille. Dans l'étroit bassin de Rive-de-Gier, qui forme tonte la portion orientale jusqu'à Saint-Chamond, le fond de la cuvette est légèrement ondulé, le bord méridional est fortement relevé (voir fig. n° 162) et les couches supérieures ont en grande partie disparu. Dans la partie centrale et occidentale, dite bassin de SaintEtienne, on exploite trois étages de couches qui sont toutes d'uni formation plus récente que celles de Rive-de-Gier. Dans cette dernière partie, le fond de la cuvette, pressé entre le Pilât soulevéel le mont Crépon, s'est relevé au centre de manière à former une bosse: c'est la montagne d'Aveine, qui est le point de partage des eaux du Rhône et de la Loire, et qui est tout enveloppée d'exploitations houillères. Les petits bassins de Communay (9,600 tonnes), quoique situés sur la rive gauche du Rhône, et celui des Roannais, près Roanne (2,000 tonnes), appartiennent au même groupe. Il est à remarquer que les bassins de cette partie du Massif central, depuis Autun, sont, à peu près comme les petites vallées des rivières, orientés du sud-ouest au nord-est. Dans le Yivarais, est le bassin à'Aubenas (30,000 tonnes) ou de Prades, qui donne de l'anthracite et dont la production a augmenté depuis dix ans. A» pied des terrains primaires des Cévennes proprement dites, est l'important bassin Fig. 163. — Coupe du bassiu d'Alais, dans la d'Alais (1,703,000 tonnes en partie de la Grand'Combe (Champelauson et 1886 et environ l,8O0,O00en Sainte-Barbe). 1888), qui approvisionne toute la région méditerranéenne et qui fait le plus de briquettes agglomérées, mais où l'extraction reste à peu près stationnaire depuis quelques années. Immédiatement au nord d'Alais, au milieu du terrain jurassique, il n'y a que des couches médiocrement productives. C'est au delà de la Grand'' Combe que se trouvent les gisements te
�L'INDUSTRIE.
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lus réguliers et les plus facilement exploitables. (Voir fig. n° 163.) a promontoire de roches schisteuses divise cette partie supérieure deux bassins distincts : celui du Gardon avec la Grand' Combe et ortes, et celui de la Cèze avec Bessèges. A l'est, au milieu du rrain crétacé, ce bassin est flanqué du petit bassin houiller de élas et de Barjac (2,800 tonnes), et des lignites de Banc-Rouge, 'Orange, de Bagnols et de Vaguas (ensemble 17,000 tonnes). Au sud-ouest, une éruption porphyrique paraît avoir élevé à la urface du sol quelques fragments de terrain houiller, qui constiuent le petit bassin du Vigan (3,900 tonnes) et de Trévezel, et qui e prolongent à travers le terrain des Causses, par divers dépôts de 'gnite, jusqu'à Millau (4,400 tonnes). Dans l'Hérault se trouvent, encaissés dans les schistes du terrain e transition, sur le flanc des Cévennes, le bassin de Graissessac 19,000 tonnes), orienté de l'ouest à l'est comme les vallons de la ntrée et le petit bassin de Montoulieu, au nord de Montpellier, u sud, au milieu de collines dévoniennes, le petit bassin houiller e Roujan est une dépendance de Graissessac ; c'est là aussi que ont les dépôts de lignite de la Caunette (environ 1,780 tonnes). Sur le flanc oriental du Massif central, dans le département du arn, on rencontre le bassin de Carmaux (317,000 tonnes), placé à limite des terrains primaires et des terrains tertiaires ; plus au ord, dans l'Aveyron, le bassin d'Aubin (642,000 tonnes), situé ans la vallée du Lot et dans quelques petites vallées secondaires, enfermant des couches épaisses, surtout dans l'étage supérieur, u côté de Decazeville, moins puissantes dans l'étage inférieur u'on exploite, clans le même département, à Campagnac et à ransac; des failles, devenues des ravins où coulent les rivières, ivisent ces couches. Le petit bassin de Saint-Perdoux (3,500 tonnes) t tout voisin. A l'est du bassin d'Aubin, dans l'intérieur du massif t sur la limite des granits et des Causses de l'Aveyron, sont les isements désignés sous le nom de bassin de Rodez (14,600 tonnes), u nord-ouest d'Aubin, dans le département de la Corrèze, à Arentat, Cublac, Meymac, et, dans la Dordogne, à Terrasson et au ordin (ensemble 875 tonnes), etc., à Simeyrols, à la Ckapelle-Péaui (1,200 tonnes), entre la région des granits et celle des schistes, t une vaste étendue de terrain carbonifère ; mais on en tire peu e houille (environ 5,000 tonnes). Sur le flanc septentrional, Bostmoreau, au nord de Bourganeuf, onne 8,000 tonnes ; Ahun, dans la vallée de la Creuse en fournit, wzLavaveix-les-Mines, 138,000. Dans l'Allier, une suite de bassins
LA FRANCE.
II.
14
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LA FRANCE.
inégaux en richesse s'échelonnent de Montluçon jusque vers Moulins, sur le flanc septentrional du promontoire de granit qui, sous le nom de « collines du Combrailles », termine de ce côté le Massif central. Le plus important est celui de Commentry, situé dans la vallée supérieure de l'Œil, affluent du Cher; la couche de houille, épaisse et régulière (voir fig. n° 164), a donné en 1886 . , „ à Commentrii et à Dont Fig. 164. — Coupe de la grande couche de ComJ " ""Ha mentry. 730,000 tonnes ; le bassin de Buxière-la-Grue, dans l'Allier (15,000 tonnes), ceux de Fins et de Noyant (Allier), aujourd'hui épuisés, en sont des dépendances. La houille de Commentry approvisionne une grande partie du bassin de la Loire et se vend jusqu'à Paris. A l'est du dép. et à l'extrémité d'un autre promontoire du Massif central, formé par les monts de la Madeleine, est le bassin de Bert (42,000 tonnes). L'intérieur du Massif central a aussi ses gisements de combustible minéral, qui ont été autrefois des lacs ou des tourbières. Dam la dépression où coulent la Double, la Sioule et la Dordogne, sur le flanc méridional des collines du Combrailles, dans le dép. du Puy-de-Dôme, est le bassin de Saint-Éloi (139,600 tonnes); puis viennent celui de Bourg-Lastic et dans le Cantal celui de Chtm> pagnac (ensemble.60,700 tonnes) qui est en progrès ; plus à l'ouest, celui de Meymac déjà mentionné, et en remontant la vallée de l'Allier, au pied des terrains anciens qui encadrent la Limagne, au nord et au sud de Brioude, ceux de Brassac (260,000 tonnes) et de Langut (10,800 tonnes); sur le flanc de la plaine du Forez est le bassin de Boanne (3,300 tonnes). En dehors des groupes del'Ardenne et du Massif central, laFranct ne possède que des bassins peu productifs. 4° Le groupe des Alpes se compose de bassins d'anthracite, disséminés çà et là et datant de la période carbonifère, et de dépôts de lignite, beaucoup plus récents : le lignite de la Tour-du-Fa (1,300 tonnes), celui à'Entrevernes en Savoie (non exploité en 1886), celui de Bauterives (Drôme), de Coupeau (1,800 tonnes), du Dm ou plus exactement de la Mure (116,000 tonnes), celui d'O/s» et du Graisivaudan (600 tonnes) ; ceux de Briançon, de la MaurienM et de la Tarent aise (ensemble 16,700 tonnes) ; dans les Alpes calcaires
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e Provence, les lignites de Fuveau, près d'Aix, qui s'étendent des ouches-du-Rhône jusque dans le Var et qui ont donné, en 1886, 88,000 tonnes, ceux de Manosque (25,000 tonnes), de Méthamis s la Vaucluse (2,400 tonnes), de Montélimar (1,000 tonnes), ân l'Orange (6,800 tonnes), de la Cadière dans le Var (1,800 tonnes), ; surtout d'Aix (485,700 tonnes). A Fréjus (60 tonnes), l'anthraite reparaît dans les monts des Maures avec les grès bigarrés et js porphyres. Les plaines du dép. de l'Isère (marais de Bourgoin, de Vizille, etc.) tdesBouches-du-Rhône(wara£s deFos) contiennent des tourbières. 5° Les petits bassins pyrénéens A'Orignac (Hautes-Pyrénées) l'Ibantelly (Basses-Pyrénées), de Durban et Segure (Aude) n'ont las élé exploités en 1886 ; celui à'Estavar (Pyrénées-Orientales) a tonné 1,900 tonnes de lignite. 6° Le groupe de l'Ouest est situé au pied des granits de la fendée et du Maine et près des terrains de transition du Gotentin. 1 renferme, dans la Vendée, Vouvant et Chantonnag (33,000 tonnes) |.t Saint-Laurs (50,000 tonnes), au sud du massif vendéen; au ord du même massif, dans la Loire-Inférieure et Maine-et-Loire, e bassin de la Basse-Loire (47,700 tonnes), dont les gisements orment une très longue ligne, fortement plissée en Y, traversant bliquement le fleuve et ayant pour principale mine celle de Nort; u sud des granits du Maine, le bassin du Maine (86,500 tonnes), ont les gisements s'étendent de l'extrémité occidentale de la layennejusqueprèsduMans, et donnent de l'anthracite (Sablé, etc.). e bassin de Saint-Pierre-la-Cour (Mayenne), à l'ouest de Laval, t, au nord-est des terrains de transition du Gotentin, le petit assin houiller du Cotenlin, à Litlry (Calvados) et au Plessis (Manche ), 'ont pas été exploités en 1886. La tourbe est abondante dans les alluvions du département de la oire-lnférieure (marais de Montoire, de l'Erdre, de la Granderière, etc.); elle se trouve aussi dans les Charentes. 275. lie minerai de fer. — Comme la plupart des métaux, le er se trouve dans la terre, d'une part, mêlé à des matières tereuses, ou « gangues », dont on le débarrasse par des moyens écaniques, broyages et lavages ; d'autre part, combiné avec disses substances, le plus souvent à l'état d'oxyde ou de carboate et constituant le minerai proprement dit. On extrait le fer de on minerai par l'action du feu. Dans les terrains primitifs ou montagneux, le minerai existe «lquefois en filons ou en amas irréguliers; il y est à l'état d'oxy-
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des, dits fer magnétique, fer oligiste, hématite rouge et brune (environ 260,000 tonnes d'hématite et fer oligiste extraites en 1886), Le premier, abondant en Suède, n'est pour ainsi dire pas exploité en France ; on rencontre les autres variétés dans les Vosges et surtout dans les Pyrénées, dont l'hématite brune manganésifère constitue le principal minerai. Le minerai en couches, c'est-à-dire disposé comme le sont tous les terrains stratifiés, est beaucoup plus fréquent dans les exploitations françaises. On le trouve tantôt à l'état de fer carbonaté, dans les terrains houillers et de transition, comme ceux du dép. de l'Aère, mais il est rare en France sous cette forme ; tantôt à l'état d'oxyde de fer hydraté, dit aussi fer oxydé hydraté, ou minerai hydroxydé oolithique. Ce dernier est très abondant dans les terrains jurassiqm et crétacés, comme ceux du Creusot, de la Franche-Comté, de li Lorraine, de YArdèche, de YAveyron. Il fournissait, en 1886, près des quatre cinquièmes du minerai français. Le mineraid'alluvion, très estimé, se rencontre dans les terrains tertiaires. Il est très abondant en France, principalement dans YArdenne, la Champagne, la Bourgogne, la Franche-Comté, le Béni, le Poitou, le Périgord, dans le dép. des Landes, et forme de puissantes couches qui atteignent jusqu'à 30 mètres d'épaisseur. 1 se trouve soit en rognons, soit en petits grains sphéroïdaux, d'une couleur jaunâtre, gros comme des pois; on le désigne sous le nom de minerai en grains ou pisolithique. L'extraction du minerai brut s'est élevée jusqu'à 4,600,000 tonnes en 1856; elle était en moyenne de 3,500,000 par an avant la perte du dép. de la Moselle. Elle est tombée à 2,781,000 en 1872 et, après être remontée à 3,467,000 en 1882, elle est descendue d'année en année jusqu'à 2,285,000 en 1886. A cette production l'importation ajouta, en 1886, 1,159,800 tonnes, dont 811,000 d'Algérie; mais 104,000 tonnes ayant été exportées, la consommation de 1886 a été de 3,341,008 tonnes. Les mines et minières de fer concédées en 1886 étaient au nombre de 307 et celui des exploitations de 172(61 mines et 111 minières), occupant une étendue totale de 1,200 kil. carrés. Elles forment onze groupes : 1° Celui du Nord produit peu de minerai, lequel se trouve dans les terrains accidentés de l'est (Maubeuge et Irélon) et dans les minières du Boulonnais (Pas-de-Calais) ; ces dernières ont produit par an plus de 100,000 tonnes de fer hydroxydé il y a une dizaine d'années ; mais, en 1886, l'exploitation était presque nulle.
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2° Celui de la Champagne et de la Bourgogne est plus riche ; il imprend les gisements des Ardennes, celui qui occupe tout le us-sol de l'arrondissement de Wassy et qui a donné 106,000 tonnes iie minerai oolithique en 1886, en y comprenant la production 'd'une autre bande de terrain métallifère dont Châtillon-sur-Seine elLangres sont les centres. 3» Celui du nord-est, ou de la Lorraine et des Vosges, s'était :onsidérablement enrichi de 1850 à 1870; le dép. de la Moselle endait, en 1869, un million de tonnes ; celui de la Meurthe, 430,000. Quoique ces richesses nous aient été en grande partie enlevées par la guerre de 1870-71, le dép. de Meurthe-et-Moselle, dans lequel on trouve principalement du minerai oolithique en roche, occupe encore de beaucoup le premier rang (1,713,000 tonnes en 886) avec les exploitations des environs de Longiuy, de Nancy, etc. 'ous avons perdu Ottange, Hayange, Moyeuvre; Framont, autrefois célèbre par son fer oligiste, etc. 4° Celui de l'est ou de Franche-Comté qui s'étend sur trois déartements et dont les exploitations avaient lieu dans les environs de Vesoul, de Besançon, à Fraisans clans le Jura, à Champagnole, reproduisait presque plus rien en 1886. S0 Celui du centre comprend un très grand nombre de dépôts de minerais en roche situés pour la plupart dans les terrains jurassiques de Saône-et-Loire (70,500 tonnes en 1886), entre les plateaux du Jura, le Massif central et le Morvan ; Mazenay et Change alimentent en partie le Creusot. 6° Celui du Berri et du Poitou se compose de dépôts s'étendant jSur un vaste espace au nord-ouest et au sud-ouest de Bourges, et exploités à la Trimouille (Vienne), à Brives (Indre), à Mehun (Cher), àAzy-Ie-Vif (Nièvre), etc. ; il comprend le Cher, un des dép. les plus riches en minerai en grains (101,0001. en 1881 et 127,000 en 1886). 7° Celui du sud-est est composé, d'une part, des minerais des Alpes (fer spathique), qui ne sont pas très abondants, mais qui, dans l'Isère (318,000 tonnes de minerai spathique), à Alleoard, à Vizille, sont de qualité supérieure; d'autre part, des minerais des Cévennes méridionales et du Vivarais. Privas et la Voulte (Ardèche), qui rendaient 197,000 tonnes en 1881 et 69,000 en 1886, possèdent les seuls gisements de fer oligiste aujourd'hui exploités en France. Le dép. du Gard a fourni en 1887, 59,000 tonnes de minerai hydroxydé. 8° Celui des Pyrénées renferme des mines d'hématite brune manganésifère, situées dans les Pyrénées-Orientales (47,000 tonnes) et
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dans YAriège (18,700 tonnes); elles ne sont pas abondantes,mais le minerai y est plus riche en fer qu'aucun autre de France ; la pl us importante est celle de Vic-I)essos (à Rancié), puis celles du Cmigou (Valmanya, etc.). 9° Celui du sud-ouest est formé des minerais d'alluvion du dép des Landes (700 tonnes), exploités à Labouheyre (Landes), du lof (20,000 tonnes) et de Lot-et-Garonne (30,000 tonnes), etc. 10° Celui du Rouergue et du Périgord donne le bon fer carbonate des houillères à'Aubin, de Jumilhac (Dordogne) et s'étend jusque dans le dép. de la Charente aux Adjots, etc. 11° Celui du nord-ouest comprend les minerais disséminés à l'est de la Bretagne, dans les terrains de transition du Maine et du Perche, à Pouancé (Maine-et-Loire), k -Ortke (Mayenne), autour de Laigle (Orne), dans le Calvados (28,000 tonnes) où l'on exploite l'hématite rouge, et jusque dans l'Eure. 276. lia fonte, le fer et l'acier. —L'action du feu sépare le ter des substances avec lesquelles il est combiné. Quand on traite un minerai très riche, comme l'hématite brune manganésifère, on peut convertir directement le minerai en fer dans de petits foyers ayant environ un mètre de hauteur. On y place le minerai concassé, qu'on entoure de charbon de bois et an milieu duquel un tuyau étroit insuffle l'air chassé par une chute d'eau; puis on soumet la masse ainsi obtenue à une seconde chauffe ; c'est la « méthode catalane » ou corse, abandonnée aujourd'hui, sauf peut-être sur quelques points des Pyrénées et de la Corse (il ne restait déjà plus que 20 fours en 1872 et en 1886, la production n'a été que de 242 tonnes). Elle peut donner par chaque opération, qui dure environ six heures, plus d'un demiquintal de bon fer; elle exige peu de frais d'installation, mais beaucoup de bois et un excellent minerai. Le plus souvent, on traite le minerai de manière à obtenir d'abord de la fonte. On se sert à cet effet d'un haut fourneau, vaste construction, d'une hauteur de 15 mètres et plus, dont la partie inférieure, garnie de briques très réfractaires, présente la forme de deux cônes tronqués et assemblés par leur base (fig. 165). Par l'orifice supérieur ou gueulard a, on verse des couches alternatives de combustible (bois ou coke), de minerai et de fondant, qui s'échauffent, descendent peu à peu à mesure que le combustible se consume, et sont soumis à l'action d'une température de plus en plus élevée. Le minerai qui est entré en fusion tombe, en vertu de sa densité, dans la partie inférieure, nommée l'ouvrage /, puis
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dans le creuset gl, d'où il jaillit comme une fontaine de feu quand on ouvre l'embrasure. Pour ces réactions chimiques, l'oxygène est écessaire; on l'introduit, à l'aide d'une machine soufflante, par des tuyères m (la coupe de la figure n'en laisse voir qu'une), en ayant resque toujours le soin de le chauffer avec un appareil BG qui utilise les gaz de la partie supérieure du haut fourneau. Un haut fourneau donne aujourd'hui plus de 12 tonnes par jour, et peut rester allumé plusieurs années de suite sans interruption de jour ni de nuit. La fonte est composée de fer et de carbone qui, au moment de
Fig. 1 Go. — Coupe d'un haut fourrneau (hauteur 15 mètres).
la fusion dans le haut fourneau s'unit au fer dans la proportion de 3 pour 100 en moyenne. Il y a plusieurs espèces de fonte, suivant la nature du combustible employé : fonte au charbon de bois, de qualité supérieure, mais dont la production est aujourd'hui très minime (12,000 tonnes en 1886, produites par 16 hauts fourneaux), fonte aux deux combustibles, qui est encore moins importante (4 hauts fourneaux et 8,000 tonnes), fonte au coke qui, étant moins coûteuse que les précédentes et possédant, grâce à des perfectionnements successifs, presque la qualité de la fonte au bois, est à peu près la seule fabriquée aujourd'hui (88 hauts fourneaux et 1,497,000 tonnes). Sous le rapport de la qualité, on distingue la
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fonte blanche, plus carburée, très dure et très cassante, et la fonte grise, grenue et plus malléable. Sous le rapport de l'emploi qu'on en fait, on distingue : 1° la fonte brute destinée à être fondue de nouveau (120,100 tonnes en 1886, valant en moyenne 52 francs la tonne); 2° la fonte brutepour moulage en deuxième fusion (248,000 tonnes, valant 53 francs la tonne) ; 3° la fonte moulée en première fusm (68,000 tonnes valant 110 francs la tonne). Convertir la fonte en fer, c'est lui enlever tout ou presque tout son carbone, résultat qu'on obtient soit en fondant de nouveau les lingots, soit en les réduisant à l'état pâteux et en brûlant le carbone à l'aide de l'oxygène de l'air porté à une très haute température. Cette opération se fait quelquefois encore au charbon k bois (19,000 tonnes en 1886) dans les foyers d'affinerie, plus souvent au coke dans les fours à puddler (638,000 tonnes). Sur la sole de ces fours on place soit de la fonte qui est léchée par la flamme sans être en contact avec la houille, qui la carburerait de nouveau, soil de vieux fers et riblons que l'on fond à demi en les rechauffant (110,000 tonnes). La masse incandescente et spongieuse, ou « loupe», est à plusieurs reprises, pendant ces opérations, cinglée, c'est-à-dire battue par de lourds marteaux qui la débarrassent de ses impuretés, Après l'opération, le fer, plusieurs fois réchauffé, est ébauché, puis martelé en bandes à section rectangulaire, ou laminé en tôle, ou fendu en longues bandes étroites, ou étiré en fil. Souvent, durant ces diverses préparations, il est corroyé, c'est-à-dire formé de plusieurs bandes ou plaques que le marteau ouïes cylindres soudent ensemble à chaud : ce qui le rend plus « nerveux ». C'est ainsi qu'il est livré par les forges au commerce, qui en distingue, à son tour, selon la qualité, plusieurs espèces : les fers forts, durs ou doux, qui ont le grain fin, le nerf long, la cassure d'un gris clair, mat, et qui sont les plus tenaces et les plus estimés; les fers tendres, à la cassure brillante, qui se travaillent aisément à chaud, mais qui n'ont pas de nerf et sont très cassants à froid ; les fers rouverins, qui, plus tenaces que les précédents, sont cassants à chaud et se travaillent difficilement. A cette liste il convient d'ajouter le fer-blanc, qui est de la tôle étamée. Avec la fonte ou le fer, on fait de l'acier, qui diffère de la fonte en ce que le carbone est uni au fer en proportion moindre (21/2 environ p. 100). Dans les départements de la Nièvre, de la Savoie et de l'Isère, on fait de l'acier de forge (9,900 tonnes en 1886), qui est à la fois le plus tenace et le plus élastique, avec de la fonte
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ubois que l'on décarbure partiellement dans des foyers chauffés u charbon de bois. On obtient en plus grande quantité l'acier 'ondu, qui est de qualité secondaire, en traitant certaines fontes dans es fours chauffés à la houille et dits fours à puddler; on fabrique urtout aujourd'hui en quantité très considérable Y acier Bessemer 00,000 tonnes) dans les cornues Bessemer ou Thomas Gilchrist et \acier Siemens-Marlin (101,000 tonnes) dans les fours Siemensartin, acier à bon marché, au moyen de deux opérations inverses, dont l'une consiste à brûler tout le carbone en projetant lir la fonte en fusion une masse d'air chaud ; l'autre, à rendre à la atière bouillante la quantité convenable de carbone. Depuis une uinzaine d'années l'acier Bessemer ou Siemens-Martin se substue au fer dans les rails de chemin de fer. Avec le fer, on obtient acier de cémentation (1,500 tonnes), acier médiocre, en faisant aufîer pendant plusieurs jours, dans des fours spéciaux, des arres de bon fer enveloppées de poussière de charbon, c'est-à're en les carburant. Pour améliorer la qualité de cet acier, peut ou le corroyer ou le fondre au creuset, pour obtenir l'acier fondu (6,400 tonnes). On obtient aussi de l'acier par le 'chauffage de vieil acier (8,300 tonnes). En chauffant l'acier au uge et en le refroidissant brusquement dans l'eau, on obtient acier trempé qui, à cause de son extrême dureté, est employé surut à fabriquer des outils. D'une manière générale, on peut dire que la production de la nte, du fer et de l'acier est en progrès ; l'industrie métallurgique Jt intimement liée elle-même au perfectionnement de la science mimique. La France, avec 2,285,000 tonnes de minerai provenant le ses mines et 1 million environ de tonnes de minerai importé, a briqué, en 1886, 1,517,000 et, en 1888, environ 1,688,000 tonnes fonte, dont presque les deux tiers sont convertis en fer 67,000 tonnes en 1886 et environ 833,000 en 1888 dont 538 seument en rails, 722,000 en fers marchands et spéciaux, 109,000 tôles et en acier). La fabrication de l'acier, dont les principales ines sont situées dans les dép. de la Loire, de l'Hérault, de sère, de la Nièvre et de Meurthe-et-Moselle, a atteint, en 1886, 7,000 tonnes et 525,000 en 1888 dont 175,000 en rails, 264,000 aciers marchands et 86,000 en tôles (voir les tableaux de statique p. 197, pour la production totale du fer depuis 1802 et ur la production par département). Cependant la production de la fonte s'était élevée à 2,069,000 t. 1883, celle du fer à 1,073,000 t. en 1882 et celle de l'acier à
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521,000 t. en 188-4; depuis quelques années l'industrie métallurgique languit et souffre : durant l'année 1885,18 usines possédant des hauts fourneaux se sont fermées, et le nombre des hauts fourneain en activité est tombé de 132 à 108. Les quatre cinquièmes de l'acier Bessemer sont employés en rails dont le prix n'excède pas 136 francs la tonne (en 1886); comme ce prix est le même que celui des rails en fer puddlé (135 francs la tonne), et que l'acier a beaucoup plus de durée, on ne fabrique plus guère que des rails en acier (254,000 tonnes en acier et 1000 tonnes en fer en 1886). Les tôles de fer, à la même époque, valaient en moyenne 225 fr. la tonne, et celles d'acier 291 fr, La valeur de la production était estimée, par la statistique de l'industrie minérale, à 8i millions pour la fonte, à 118 pour le fer,à 103 pour l'acier : sommes qui ne peuvent pas être additionnées parce que la première sert en partie de matière première ara autres. Nous pouvons néanmoins, comme terme de comparaison, dire que le total ferait 304 millions en 1886, tandis qu'il s'était élevé à 561 en 1882, année qui est restée jusqu'à présent celle du maximum. La France exporte des machines, ouvrages en fer, rails, etc.,plus qu'elle n'en importe; mais elle importe beaucoup plus de fonte brute qu'elle n'en exporte. Depuis 1882, les importations de fonte et de fer, qui avaient augmenté, ont diminué, le tarif des douanes étant plus élevé et la consommation moindre ; l'exportation est restée à peu près stationnaire. La balance, en 1886, donnait un excédent de 23,000 tonnes à l'exportation. 277. lies hauts fourneaux et les forges. •— L'emplacement des carrières et des mines est nécessairement fixé par la nature; celui des hauts fourneaux et des forges est choisi par l'homme. Mais il est certain, lorsqu'il s'agit d'une production dont les matériaux sont si encombrants, que l'industriel s'appliquera à établir son usineà proximité de la matière première : c'est une règle dont il ne s'écarterait pas sans péril. Là où le minerai et le combustible sont réunis sur un même point, pas de cloute : il y a un haut fourneau. Là où l'on ne rencontre qu'un des deux éléments, la difficulté commence. Par une heureuse coïncidence, dans le bassin de la Seine, la majeure partie de nos mines de fer sont situées dans le terrain jurassique, non loin, en général, des terrains houillers, et non loin des forets qui forment, comme les mines, un demi-cercle autour de ce bassin, Pour les hauts fourneaux et les forges, les groupes sont à peu près les mêmes que pour le minerai et la houille, bien que les
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onditions de viabilité et de fabricalion tendent quelquefois à modiier ce classement (fig. 166). 1° Le groupe du nord, possédant en abondance le charbon e terre, ne produit que des fers au coke ; le dép. du Nord ocupe aujourd'hui le premier rang; mais il est obligé de tirer de oin la plus grande partie de ses minerais. Lille, dont les fauourgs, Fives, Moulins, Wazemm.es, et les communes environantes, Marquette, etc., possèdent des usines, est un des princiaux centres de l'industrie du fer et de la tôle. Le bassin de Yaleniennes est un centre plus important encore de fabrication du
Fig. 166. — Carte de la production de la fonte.
er; à côté des grandes compagnies d'Anzin et de Denain et des onderies de Douai, on y trouve les communes industrielles de •Trith, Raismes, Quiévrechain, Crespin, etc. L'arrond. d'Avesnes, ' lextrémilé orientale du dép., forme un troisième sous-groupe dans lequel on remarque Maubeuge, Fourmies, Hautmont, TréK etc. Les 25 usines à fer du dép. du Nord avaient, en 1886, une "orce de 25,451 chevaux et ont produit 191,000 tonnes de fonte, "89,000 de fer, 70,000 tonnes d'acier (231,0001., 303,0001. et 95,0001. en 1888). groupe, qui comprend aussi le Pas-de-Calais (usines deMar-
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quise, etc.), donnait près de 339,000 tonnes de fonte en 1883 & 88,000 seulement en \ 886. On peut prolonger le domaine de ce groupe jusqu'à Paris, parce que ce sont les houilles du nord qui alimentent toute cette région' ainsi s'y trouvent compris l'importante usine de Montataire dans l'Oise (2 usines avec 3,060 chevaux-vapeur, 19,000 tonnes de fer et 1,500 d'acier) et le dép. de la Seine (Saint-Denis, Athis, ht Paris), qui possédait 8 usines en 1886 et qui occupe le premier rang pour la fonte moulée de deuxième et de troisième fusion, On désigne aussi ce sous-groupe sous le nom de bassin de Paris, 2° Le groupe de la Champagne se divise en deux parties :1e groupe des Ardennes (18 usines avec 3,288 chevaux vapeur dans le dép. des Ardennes, dont Charleville est le centre, et qui renferme les forges et hauts fourneaux de Carignan, de Flize, de Monthermé, de Signy-le-Petit, etc. ; le groupe de la Haute-Marne (21 usines avec 4,000 chevaux-vapeur dans le dép. de la HauliMarne et 88,000 tonnes de fer en 1888), dont les forges et hauts fourneaux sont construits sur le massif de minerai de Y arrondisse ment de Vassy, et qui s'étend jusque sur le dép. de la Meuse, à humaine, Tusey, Abbainviile; dans la Haute-Marne, on trouve SaintDizier, Eurville, Wassy, Poissons, Thonnance; plus loin, comme dernier groupe, le Val d'Osne et Sommevoire qui se sont distingués par leurs fontes artistiques; puis encore Donjeux, Joinville,û, Ce groupe, qui a longtemps traité le minerai de fer au bois, a souffert, surtout de 1860 à 1869, de la concurrence de la houille, A ce groupe on peut rattacher les forges de Châtillon-sur-Seiu, à'A ncy-le-Franc ( Yonn e), de Cussey (Cô> te-d' 0 r), et le s hauts fourneam de Maison-Neuve, à Précy-sous-ThiUià.), sous-groupe en décadence, 3° Le groupe du nord-est comprend la Lorraine. Cette région avait fait de grands progrès dans la période 1850-1870, et le dép, de la Moselle (forges d'Otlange, de Hombourg, de Styring- Il ■ . d'Hayange et Moyeuvre, d'Ars-sur-Moselle) était aù premier rang pour la production de la fonte; il a été presque entièrement enlevé par le traité de 1871 à la France qui ne possède plus que les hauts fourneaux de l'arrond. de Briey, et ceux de Frouard, etc. Cependant le dép. de Meurthe-et-Moselle (22 usines avec 18,433 chevaux-vapeur, 546,000 tonnes de fonte, 38,000 de fer et 37,01» d'acier en 1886 et 911,000, 42,000, 38,000 en 1888) occupe le premier rang. Les hauts fourneaux et forges de l'arrond. de Bmj (Longwy, etc.), dePont-à-Mousson, de Frouard, de Nancy (Mev.rU et-Mosellé) de Commercy et Stenay (Meuse), sont les principal»
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[ablissements de ce groupe qui traite surtout la fonte au coke. 4° Le groupe de l'est, comprenant Belfort, seul reste de nos urneaux d'Alsace (nous avons perdu Bilschwiller, Masse-ux Niederbronn, etc.); et la Franche-Comté, qui fournit les fers HX bois les plus renommés et qui compte, entre autres établisseents, Aillevillers (Haute-Saône), Audincourt, Vuil/afans, Lods oubs); Fraisans, Champagnole (Jura); ils ont souffert de la oncurrence que leur font les fers au coke. S0 Le groupe du centre, étant très riche en houille et en minei, a naturellement beaucoup de hauts fourneaux et de forges : ans la Nièvre, Fourchambault, Nevers, Imphy, Decize; dans Saône-Loire (2 usines avec 7,663 chevaux-vapeur, 73,000 tonnes de nie, 33,000 de fer et 53,000 d'acier en 1886; 70,000, 71,000 et ,000 en 1888), qui occupe le troisième rang pour la production e la fonte au coke, le Creusot, le plus important de tous les ablissements métallurgiques de France, qui, avec ses 17 hauts urneaux alignés les uns à la suite des autres, présente la nuit spect d'une immense fournaise, produit en grande quantité cier, le fer, les machines et qui a atteint en une année jusqu'au iffre de 73 millions d'affaires; dans Y Allier, Commentry, Montçon; dans la Loire (24 usines avec 10,776 chevaux-vapeur, ,000 tonnes de fonte, 37,000 de fer, 43,000 d'acier) et le Rhône, l'on fabrique peu de fonte, le minerai faisant défaut, mais où n faisait, avant la crise, beaucoup de fer au coke (le chiffre levait à 144,000 tonnes en 1883), partant beaucoup de rails, plus tôle que dans aucun autre département, la majeure partie des iers de France, acier puddlé, acier de cémentation et acier de rge; Rive-de-G-ier, le centre le plus important de ces diverses ricalions, Saint-Chamond, Saint-Etienne, Terre-Noire (Loire); '«ors (Rhône), Firminy, la fabrique d'acier à'Unieux, celle de nt-Salomon (Haute-Loire), etc. Cette région est une de celles qui tle plus souffert durant ces dernièes années; plusieurs usines, tre autres celle de Terre-Noire (en 1887), ont cessé de travailler. Ces quatre dép. réunis forment un des groupes les plus impornts pour la fonte, le groupe le plus considérable pour le fer, surut pour l'acier. 6° Le groupe du Berri, que l'on confond quelquefois dans le oupe du Centre, comprend, outre cette province, la Vendée, le Î'OM et la Touraine. Les fers du Berri sont renommés, et viennent, majeure partie, du dép. du Cher, où l'abondance du minerai a ultiplié les fonderies : Mézières en Brenne (Indre), qui a fabriqué
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les Halles centrales de Paris, Buzançais et Abloux (Indre) ; Vierzon Bourges, Yvoy-le-Pré, Rosières, Mareuil, Bigny, etc., le Guék (Cher). Pocé (Indre-et-Loire) est connu par sa fonte artistique 7° Le groupe du sud-est comprend trois subdivisions : la régi® des Alpes, la Corse et la région des Cévennes. La première n'est importante que par les hauts fourneaux et forges de l'Isère, oi l'on remarque surtout Allevard, Voiron, Bowg-d'Oisans, Vkm (que l'on peut rattacher aussi au groupe de la Loire) vient, pour la production de l'acier de forge et de l'acier puddlé, immédiate, ment après le département de la Loire. Marseille a aujourd'hui des hauts fourneaux, des fonderies et des forges importantes où l'oi traite principalement, ainsi qu'à la Seyne (Var), le minerai deli Sardaigne, de l'île d'Elbe et de l'Algérie. Au nord de la Corse, près de Bastia, sont les hauts fourneaux^ Toga, qui emploient le minerai de l'île d'Elbe. La région des Cévennes comprend les hauts fourneaux de Utdèche, qui est au nombre de nos dép. produisant le plus de fonle au coke, et dont la Voulle est un des principaux établissements; ceux du Gard (3 usines avec 6,092 chevaux-vapeur, 73,000 tonnes de fonte, 14,000 de fer, 50,000 d'acier), avec les importantes aciéries à'Alais, de Bessèges, etc. 8° Le groupe du sud-ouest comprend les subdivisions des Pi/renées, des Landes et du Périgord. Les Pyrénées, dont le minerai manganésifère, traité par la méthode catalane, rend de très bons fers et aciers, mais en petite quantité, ne possèdent pas de grandes usines; c'est à Vic-Dessos (Ariège), à Pamiers, à Ria (PyrénéesOrientales), à Quillan (Aude) que sont les forges les plus importantes, La région des Landes n'a qu'une importance secondaire; onj fait de la fonte au bois; Labouheyre, Abesse, Ychoux, etc., en sont les principales usines. Le Périgord produisait des fers jadis renommés ; on y trouve encore les usines de Nontron, à'Excideuil, etc. A ce groupe on peut rattacher les usines de l'Aveyron et du Tarn, quoique celles-ci produisent dans des conditions très différentes : Becazeville, Cransac (Aveyron), l'établissement de SautéSabo (Tarn) et Toulouse, qui fabriquent des faulx pour tout le Midi. 9° Le groupe du nord-ouest renferme entre autres établissements, les forges de Couches (Eure) et de Pouancé (Maine-et-Loire), le grand établissement d'Indret appartenant à la marine de l'Etal et situé dans la Loire-Inférieure qui n'a que deux établissements (avec 4,206 chevaux-vapeur, 24,000 tonnes de fonte, 10,000 de
�L'INDUSTRIE.
223
21,000 d'acier) et, en Bretagne, les forges d'Hennebont, de ïmpont, du Vaublane. Si l'on envisage sur la carte l'ensemble des usines à fer, on marque qu'elles sont groupées de la façon suivante : 1» Sur toute notre frontière du nord, s'étend une longue suite d'uies (plus de 230 dans six dép. en 1883), surtout dans le Nord, la ei/se, et, avant 1871, dans la Meurthe et la Moselle qui formaient tre frontière ; les bassins houillers de Valenciennes et de la Sarre l'abondance du minerai ont déterminé dans cette région la créan des usines. 2° Une autre zone d'usines s'étend, en arc de cercle, de la Larme jusqu'au Berri; c'est la ceinture de terrains jurassiques, lies en minerai de fer, qui enveloppe le bassin de la Seine et tend jusqu'au pied du Massif central par la Haute-Marne, SaôneLoire, le Cher et l'Allier ; les forêts des plateaux jurassiques et houilles subjacentes au Morvan et au versant septentrional du ssif central servent à réduire ce minerai. 3° Une troisième zone suit la vallée du Rhône, exploitant les 'nerais du Jura, des Cévennes et des Alpes; elle comprend les dép. Jura, du Rhône, de l'Isère, de la Loire, de l'Ardèche et du Gard. le employait le charbon des forêts ou la houille du bassin de la ire et de celui d'Alais. 4° Au sud-ouest du Massif central est un troisième groupe, oins riche en usines, exploitant le minerai du Rouergue, du Péord et des Landes, avec le charbon des houillères semées sur le ne occidental du massif et le bois des forêts des Landes. Les autres usines ne constituent que des groupes très peu imrtants; elles sont situées principalement dans l'ouest, Maine et Magne.
r
2m0 section.
LES INDUSTRIES PRÉPARATOIRES.
UMAIRE.
— 278. Les industries mécaniques et les industries chimiques (223). — 19. Les moteurs (225). —280. Les machines agricoles (228). — 281. Les mata de filature et de tissage (229). — 282. Les machines-outils (229). — 83. La chaudronnerie (230). — 284. La quincaillerie (230). — 285. Les ares (231). — 286. L'alcool et les esprits (231). — 287. Les produits chimiues (232). — 288. Les matières grasses (233). — 289. Les peaux et les uirs (238).
2'8. Les industries mécaniques et les industries chimiques. Les industries préparatoires sont beaucoup moins enchaînées sol que les industries métallurgiques. Elles peuvent, à leur gré,
�224
LA FRANCE.
se placer dans le voisinage de leur matière première ou dans /e woitt nage de leur clientèle, et elles obéissent tantôt à l'une, tantôt à l'autre de ces deux attractions. Nous les avons divisées en mii tries mécaniques fournissant à l'homme ses machines, ses outils,» armes et ustensiles divers, et en industries chimiques, fournissantlt, acides, les réactifs de tout genre, les alcools, les matières première préparées. Machines à vapeur depuis 1840
Y compris les locomotives et les bateaux à vapeur. (D'après la Statistique de l'industrie minérale et la Situation économique commerciale de la France).
NOMBRE NOMBRE NOMBRE N01IBHI
de
MACHINES.
de
CHEV.-VAPEUR.
de
MACHINES.
de
CUEY.-VIPÏOi!
1840 1845 1850. 1855 1860. 1865. 1870, 1875 1876, 1877.
2.873 4.873 6.832 11.620 18.726 26.376 33.761 40.056 42.158 45.065
56 422 91 533 186 363 341 ,068 523 769 707 035 884 .516 .091 594 .670, 524(1 .840 050
1878, 1879 1880 1881 1882 1883. 1884 1885. 1886,
47.343 49.825 52.543 55.581 58.833 61.026 63.138 66.517 68.305
3.024.410 3.181.» 3.341.973 3.608,521
4.059.89!
4.330.771
4.614.4!) 4.528.91) 4.591.3»
(1) Les évaluations de la force en chevaux-vapeur avant 1876 et à partir du i" janvier de cette année ne sont pas comparables (voir la note qui accompagne la figure).
Principales industries qui emploient la vapeur.
1835. —
INDUSTRIES. NOMBRE de
MACHINES.
D'ÉTA BUS-
1886. —
NOMBRE
•
de
MACHINES.
de
CHBV.-ViPBffl
SES! lINTS.
266 134 1 164 Industries chimiques et tanneries... Papeteries. — Mobilier et objets
M
476
))
2.784 4.483 11.110 7.109 2.753 5.960 3.261 4.833 278 42.571
4.219 7.047 13.049 8.728 3.167 6.478 3.554 5.414 815 52.471
101.661 147.901 74.W 94.455 36.109 151.338 32.696 62.249 16.58) 717.118
Bâtiments et entreprises de travaux. Total
65
»
?
�L'INDUSTRIE.
225
279. lies moteurs. — Les deux principales forces motrices que iomme emploie, indépendamment de sa propre force musculaire 1 de celle des bêtes de somme, sont celles que fournissent la chute l'eau et l'expansion de la vapeur d'eau. Il les utilise, l'une par moyen des moteurs hydrauliques, roues ou turbines ; l'autre par moyen des machines à vapeur; machines fixes, construites dans ■ système vertical ou dans le système horizontal, scellées à de(eure dans la fabrique; machines locomobiles, d'une puissance âiéral moindre, mais montées sur des roues et pouvant être ansportées partout où l'on a besoin de force.
Machines à vapeur en 1886
Non compris celles des chemins de fer et des bateaux à vapeur. (D'après la Statistique de l'industrie minérale.)
NOMBRE
ÉPARTBMËNTS.
de
MACHINES.
NOMBRE DÉPARTEMENTS.
de
MACHINES.
NOMBRE DÉPARTEMENTS.
de
MACHINES.
\in
isno Hier Ipes(Bassos-). Ipes (Hautes-) lpes-Maritim.
rdèche rdennes
riège ube ude (Iveyron
iouches-d-llh. Calvados Cantal Charente. .. Charente-Inf
Cher Corrèze Corse Côte-d'Or Côtcs-du-Nord Creuse
ordogne
oubs rômc
ure
ure-et-Loir.. inistèrc
551 1.466 C65 28 7 98 323 697 127 594 407 360 1.217 322 50 310 581 090 62 22 487 28't 148 123 247 ' 328 717 533 228
Gard Garonne (Hte-), Hérault Ille-et-Vilaine.. Indre-et-Loire..
Loir-et-Cher. .. Loire Loire (Haute-).. Loire-Infér Lot Lot-et-Garonne. Maine-et-Loire. Marne (Haute-j Mayenne Meurthe-et-M.. Meuse Morbihan Nièvre Nord
622 485 122 837 743 385 390 42G 722 307 249 245 1.287 97 1.030 630 78 114 22 512 174 770 379 241 740 320 259 488 5.006
Oise Orne Pas-de-Calais... Puy-de-Dôme.. Pyrénées (B""-) Pyrénées (Htes-j Pyrén.-Orient.. Rhin (Ht)Belfort Rhône Saône (Haute-). Saône-et-Loire. Sartho Savoie (Haute-) Seine-Infér.. .. Seine-et-Marne. Seine-et-Oise. . Sèvres (Deux-). Taru Tarn-et- G aron. Yar
Vienne (Haute-)
1.400 281 1.568 293 109 48 100 138 1.947 247 1.473 331 87 150 5.150 1.702 1.037 1.535 423 1.386 201 187 353 263 570 491 186 538 470 52.471 717.718
TOTAL
Force en chevaux-vapeur.
LA FRANCE.
II.
—
13
�226
LA. FRANCE.
Dans tous les grands centres manufacturiers, ou près de ces grands centres, il existe des usines pour la fabrication des moteim mécaniques, parce que ces usines y trouvent une clientèle assurée. Pour les moteurs hydrauliques, on peut citer Paris et sa banlieue , où tous les genres d'industries sont réunis, Chartres «| Sentis (Oise), Essonnes (Seine-et-Oise), qui alimentent principalement les moulins à farine de ces riches contrées agricoles; dans le midi, Castres, Toulouse. En Alsace, Mulhouse fournissait des roues hydrauliques aux fabriques mues par les cours d'eau des Vosges, Pour les moteurs à vapeur, on peut citer Paris, qui vient encore en première ligne, et, autour de Paris, Saint-Denis, Saint-Oua et Pantin; puis Rouen, le Havre, Anzin, Amiens, Arras, Lille et Fives-Lille, Saint-Quentin, au nord-ouest et au nord; le Creusot, Lyon et Oullins, Châtillon-sur-Seine et Commentry, Firminy, SaintEtienne, Saint-Chamond, Mive-de-Gier et Marseille au centre et au sud-est; Nantes et Bordeaux à l'ouest : ce sont les grandes villes d'industrie. Dans ce nombre, la France comptait avant 1810 Graffensladen et Mulhouse. La vapeur étant devenue l'âme de la grande industrie, on peut juger du nombre et de la puissance des machines dans une contrée, comme de la houille et du fer, pour mesurer son énergie manufacturière. La France ne possédait, en 1820, que 65 matines à vapeur; en 1840, que 2,873; elle en possède, en 1886, p/ws de 68,300 (ûg. 167). Les départements qui emploient la plus grande force motrice de ce genre (sans compter les locomotives et les bateaux à vapeur) et qui, par conséquent, occupent les premiers rangs dans la grande industrie sont (voir la fig. 168 et les tableaux des pages 223 et 224). 1° Le groupe du nord, comprenant tous les départements a» nord de la Seine et de la Marne jusqu'à la Meuse, à l'exception toutefois de Seine-et-Marne où domine l'agriculture, à savoir: Nord, qui occupe de beaucoup le premier rang (105,000 chevauxvapeur en 1886), Seine, Pas-de-Calais, Seine-Inférieure, en première ligne: puis Eure, Seine-et-Oise, Oise, Somme, Aisne, kdennes et Marne. 2° Le groupe de l'est, dont nous avons perdu les plus riches départements, la Moselle et le Haut-Rhin, mais où Meurthe-et-Moselle et les Vosges ont une grande importance. 3° Le groupe de la Saône et de la Loire, avec les départementsdf la Loire, de Saône-et-Loire, du Rhône, de Y Allier et de la/Yw»
�L'INDUSTRIE.
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4° Le groupe des Bouches-du-Rhône, comprenant les départements du Gard et des Bouches-du-Rhône.
5° Le département de la Loire-Inférieure. Les industries qui en emploient le plus sont les filatures, les
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LA FRANCE.
usines à fer, les exploitations de combustible minéral, les fabriques et raffineries de sucre. Si aux machines fixes (au nombre de 52,471 en 1886) oii joint les locomotives machines destinées au transport (9,114), les autres appareils des chemins de fer et tramways (1860), les machines des bateaux à vapeur (1,904 appareils moteurs et 2,869 machines accessoires), on trouve un total de plus de 68,300 machiner. Toutes
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Fig. 16
Carte de la force des machines à vapeur fixes.
ces machines, dont le nombre augmente d'année en année malgré la crise actuelle (1888), représentent environ 4,600,000 chevauxvapeur, c'est-à-dire produisant à peu près le travail même que 96 millions d'hommes tournant des manivelles. C'est autant de peine qui est épargnée aux hommes et dont la nature fait en quelque sorte les frais. Dans le calcul de cette force motrice il faudrait faire figurer les roues^hydrauliques employées par les moulins et les usines là où il y a des cours d'eau non navigables, les moulins à vent, qui existent dans les campagnes où les cours d'eau font défaut, les moteurs à gaz, les moteurs électriques et les moteurs à air comprimé qui sont employés surtout à Paris. 280. lies machines agricoles. — Nous avons dit (§ 188) comment l'agriculture tend à remplacer les simples outils à la main par de grandes machines traînées par des chevaux ou mues par
�L'INDUSTRIE.
229
la vapeur. On fabrique ces machines à Paris et dans les pays, de grande culture, à Arras, Amiens, Saint-Quentin et en diverses autres localités du Pas-de-Calais, de la Somme et de Y Aisne, à Liancourt (Oise), Vernon (Eure) ; Meaux, Dourdan (Seine-et-Oise), Provins, Montereau (Seine-et-Marne), Orléans pour la Brie et la Beauce; h.Nancy pour la Lorraine; à Tours, Saum.ur, Nantes, pour la région de la Basse-Loire ; à Redon (Ille-et-Vilaine) ; à Bourges, Châteauroux, Vierzon, Vichy pour une partie du centre de la France; à Tonnerre, Gray, Dijon pour la Bourgogne; à Lyon; h Carcassonne, h Vic-Fézenzac (Gers) pour le midi. A cette fabrication s'ajoute celle des herses, rouleaux, charrues, etc., qui sont confectionnés dans un très grand nombre de villages par les charrons ou par de petits fabricants. 281. lies machines de filature et de tissage. — Parmi les travaux industriels, la filature et le tissage sont de ceux dont la mécanique s'est le plus complètement emparée. Aussi la fabrication des machines de filature et de tissage occupe-t-elle un certain nombre d'usines : à Paris d'abord ; puis à Rouen, le Havre, SaintQuentin, Troyes pour le coton ; à Lille, Maubeu e, pour le lin ; à Roubaix, Elbeuf, Louviers, Sedan, Réthel, Reims, Lure, pour la laine; à Calais (Pas-de-Calais) pour le tulle ; à Troyes pour la bonneterie ; à Nancy pour la broderie ; à Lyon, Grenoble, SaintChamond (Loire), Saint-Hippolyte (Gard) pour la soie ; à Nîmes pour la bonneterie ; à Marseille, Nantes pour la fabrication des filets. Les Fig. 169. — Marteau-pilon. machines pour l'impression des étoffes se font à Paris, à Rouen. L'Alsace (Mulhouse, Thann, Guebwiller) nous fournissait beaucoup de machines pour la filature, le tissage et l'impression. Les machines à coudre, qui sont mainten ant répandues dans les petits comme dans les grands ateliers, sont fabriquées à Lyon et à Paris. 282. ^es machines-outils. — Après les industries textiles, ce sont les industries des métaux qui emploient le plus d'outils mécaniques, machines à percer, à tarauder, à raboter, tours, etc. Le plus puissant de ces engins est le marteau-pilon, qui, aux marteaux des for-
�230
LA FRANCE.
gérons et aux martinets, a substitué un mécanisme aussi simple, aussi facile à manier que puissant dans ses effets : un homme le fait agir sans avoir d'autre peine que de manœuvrer le levier de distribution de la vapeur; il dirige si bien un énorme marteau, pesant 100 tonnes, qu'il peut à son gré forger des pièces d'acier de plus de 20 tonnes ou casser une noisette sans l'écraser (Qg. 169). L'industrie du bois est aussi armée aujourd'hui de puissantes machines-outils. On les fabrique, pour le bois à Paris, à Fécamp, au Havre, où les constructions maritimes ont sollicité cette industrie; pour les métaux, à Paris, à Rouen, à Saint-Etienne, à Rive-de-Gier, au Chambon-Feugerolles (Loire), au Creùsot, et en général dans les départements de la Seine, du Nord, de la Haute-Marne, du Loiret, du Cher etc., pour la céramique à Limoges. Les départements de la Seine, du Doubs et du Jura sont ceux qui produisent le plus de machines-outils pour 1' « article de Paris». A ce groupe se l'attachent les machines employées dans l'exploitation des mines, que l'on fabrique dans les grands centres métallurgiques, tels que les départements du Nord, de Saône-etLoire, de la Loire. 283. lia chaudronnerie. — La chaudronnerie comprend: l°la grosse chaudronnerie, qui produit une grande partie du mobilier industriel des fabriques, et qui est pratiquée dans les grandes usines à fer et à cuivre et surtout à Paris, h Lille (sucreries, etc.), à Saint-Chamond; 2° la petite chaudronnerie, qui confectionne les objets de cuisine et de ménage en cuivre et qui est exercée principalement kParis, à Lille, h Villedieu-les-Poêles (Manche),à Issoin et à Aurillac, à Beaucourt (territoire de Belfort), Guise (Aisne) où le « familistère », fondé en 1860 par M. Godin, fabrique principalement des ustensiles en fonte. 284. lia quincaillerie. — Sous le nom de quincaillerie, on comprend un grand nombre de produits divers : En premier lieu, les outils ordinaires : limes, rabots, scies, enclumes, étaux, etc., dont les lieux principaux de fabrication sont: Paris, le dép. des Ardennes, Maubeuge, quelques localités dans les Vosges; Valentigney, Pont-de-Roide (Doubs), le Chambon-Feuytrolles (Loire), Saint-Etienne. En second lieu, plusieurs articles du bâtiment, tels que clous, vis, serrures, espagnolettes, etc., dont les lieux principaux de production sont: Valenciennes, Saint-Amand (Nord), Charleville et Nouzon (Ardennes), Laigle (Orne) qui a la spécialité des épingles
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231
tdes aiguilles, Rugles (Eure), Feuquières,Fréville-Escarbotin (1) et lusieurs autres communes du département de la Somme où cette ndustrie occupe un grand nombre de bras ; Châtillon-sur-Seine, mllafans (Doubs) ; Nevers, le Chambon-Feugerolles (Loire), Lyon, amiers. En troisième lieu, les articles de ménage et la batterie de cuisine qui e font en fer battu, en fonte ou en fer-blanc, et dont les principaux ieux de production sont Paris, Randonnai (Orne), Lille, Fumay Ardennes), Beaucourt (territoire de Belfort), Guise (Aisne), Albert Somme), Varigny (Haute-Saône), Neufchâteau (Vosges), Rouen. Dans l'Alsace et dans la partie de la Lorraine que nous avons erdues, cette industrie a une grande importance ; Molsheim, Zornoff, Saverne, une des plus grandes fabriques de quincaillerie du ontinent. A l'exception de quelques grandes villes, comme Paris, Lyon, Toulouse, et de quelques lieux, comme Villedieu-les-Poêles (Manche), Chanu (Orne), Aurillac, Monistrol (Haute-Loire), où ce genre d'inustrie s'est perpétué par tradition, les fabriques de quincaillerie e sont installées dans le voisinage des lieux qui produisent le fer. 283. lies armes. — Les armes sont de véritables outils destinés oit à défendre l'homme contre une agression, soit à lui prourer sa subsistance par la chasse. Elles se divisent : en armes tanches, dont on fait les lames à Châlellerault, fabrique de l'Etat, Saint-Etienne, et que l'on monte le plus souvent à Paris; en armes à feu, comprenant elles-mêmes les armes de guerre, que fournissent les manufactures privées de Charleville, Maubeuge, Saint-Etienne, Châlellerault, les fabriques de l'État de SaintEtienne et de Tulle, les fonderies nationales de canons de Ruelle (Charente) et de Bourges, etc. ; et en armes de luxe ; cette dernière fabrication se partage entre Paris et Saint-Étienne où cette industrie est pratiquée depuis l'origine des armes à feu. En Alsace, Mulzig et Klingenthal fabriquaient naguère pour la France des armes blanches et des armes à feu. Les bois de fusil viennent surtout de Y Auvergne et du Dauphiné. Les cartouches se font dans les départements de la Seine ( Vintennes, Meudon) et de Seine-et-Oise. 286. L'alcool et les esprits. — La fabrication de l'alcool et des esprits est au nombre des industries chimiques les plus imporportantes (livre VI, §§ 232).
(1) La fondation d'une école professionnelle pour la petite serrurerie dans cette localité a été décrétée en novembre 1888.
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LA. FRANCE.
287. lies produits chimiques. — Sous le nom de produitsc|. iniques, on comprend un très grand nombre de substances diverses acides ou sels : acide sulfurique, acide chlorhydrique, acide nitrique, ammoniaque, sulfate de soude, sulfate d'alumine, blanc de céruse, chlore, chlorure de chaux, alun, acide borique, etc.el de matières tinctoriales qu'on extrait du goudron de houille, de certains bois, etc., et qu'on obtient par des réactions chimiques dans des usines montées comme de vastes laboratoires scientifiques, (les produits jouent en général dans l'industrie un rôle d'autant plus considérable que l'industrie est elle-même plus avancée, c'est-à-dire mieux instruite par la science à tirer parti de ces agents naturels ou artificiels. Nous avons essayé de donner une mesure approximative pour la comparaison des forces productives de l'industrie à diverses époques par la houille, par le fer, par les machines à vapeur qu'elle emploie. On pourrait citer aussi comme terme de comparaison Vacide sulfurique qu'elle consomme ; car c'est lui qui sert de réactif pour produire la plupart des autres acides et des sels, pour nettoyer les métaux et épurer un grand nombre de matières grasses ou sucrées. Or, en 1830, la France consommait par an environ 14 milliers de tonnes d'acide sulfurique ; elle en emploie aujourd'hui p7*obablement plus de 200; en outre, ce qui est un signe non moins favorable du progrès industriel, le prix du kilogr. a considérablement diminué. La région de Lille peut être citée comme exemple; vers 1789, elle fabriquait environ 43,000 kil. d'acide sulfurique à 20 sous le kilogramme et, en 1888, 45 à 50,000 tonnes du même acide au prix de 5 à 6 centimes le kilogramme. On préparait naguère l'acide sulfurique avec du soufre natif, importé principalement de Sicile. On le prépare aujourd'hui avec les pyrites de fer, extraites en France ou importées de Portugal, d'Espagne et de Norvège. On fait griller dans des fours ces pyrites qui dégagent de l'acide sulfureux; on fait pénétrer cet acide sulfureux, avec de la vapeur d'eau, de l'air atmosphérique et de l'acide azotique, dans de vastes chambres de plomb ; l'acide sulfurique s'y forme par une des plus ingénieuses réactions dont la science ait doté l'industrie. Un des principaux usages de l'acide sulfurique consiste à transformer le sel marin en sulfate de soude. Longtemps on a obtenu le carbonate de soude par le procédé Leblanc; depuis 1867, on l'obtient surtout à l'aide de l'ammoniaque et du bicarbonate d'ammoniaque agissant sur une solution concentrée de chlorure de sodium qui fournit un produit très pur et à très-
�L'INDUSTRIE.
233
n marché (de 1878 à 1888, ce procédé a fait baisser de 60 à francs le prix du quintal de soude). La fabrication se fait à rangeville-Dombasle, à Nancy et à Marseille; elle a permis à France, qui importait naguère de la soude, d'en exporter une antité considérable (25,000 tonnes environ). C'est dans la région industrielle du nord et du nord-ouest qu'on uve le plus de fabriques de produits chimiques : à Paris, qui, Ire autres fabriques, comprend dans son enceinte, depuis 1860, lie de Javel (Vaugirard), et, autour de Paris, à Ivry, Clichy, krvilliers, Saint-Ouen, Saint-Denis, Argenteuil, Nanterre; h lie, qui en possède plusieurs dans ses murs ou dans sa banlieue, tre autres, celles de Loos et de la Madeleine; à Aniche (Nord), à •ras, h Amiens, h Chauny, dont Cirey (Meurthe-et-Moselle) est e dépendance pour la fabrication des produits chimiques, à ws, à Rouen. On en trouve aussi au Havre, parce que les mares premières exotiques arrivent dans les grands ports. Sur les rdsde la mer, la présence de la soude et de l'iode dans les varechs donné naissance aux fabriques de Cherbourg, d''Avranches, du nquet (Finistère), etc. pans l'est et dans le sud, il existe des fabriques du même genre ijon, k Dôle, à Tournus (Saône-et-Loire), à Pouilly-sur-Saône te-d'Or), à Lyon, où la fabrication des soieries a donné un grand veloppement à l'industrie de la teinture et dans la banlieue de on, Fleurieu où est la fabrique du bleu Guimet, Neuville, etc. ; \Annonny, à Mais, à Marseille et dans l'île de la Camargue, h mtpellier, à Bordeaux et à Floirac son annexe, etc. La préparan de la garance à Avignon est une industrie ruinée (v. § 216), oiqu'on y travaille encore des garances venues du Bas-Danube. Au nord-est, nous avons perdu les importantes fabriques de euze et de Bouxiviller.
288. lies matières grasses. — Il y a diverses espèces d'huiles, stinées à des usages distincts ; les unes sont propres à l'alimenion, comme l'huile d'olive, l'huile de noix, l'huile d'œillette 'i § 215); d'autres à l'éclairage, comme l'huile de colza, utresà la saponification et à divers usages industriels, comme uite commune d'olive, l'huile de palme, l'huile siccative de lin. fabrique de l'huile d'olive, sous le nom d'huile d'A Salon, à 'e, dans le Roussillon, dans le Bas-Languedoc : cette région a sque le monopole de la culture de l'olivier. On fait de l'huile mandes douces dans toute la région du midi ; de l'huile de noix les Charentes et dans la Dordogne; de l'huile d'œillette et de
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LA FRANCE.
l'huile de lin dans les départements du nord; de l'huile de colza dans les environs de Caen, dans le pays de Caux, les Deux-
Sèvres (Niort, etc.) et la Vendée (Fontenay-le-Comte, etc.) ; de l'huile de navette dans les mêmes départements et dans la Bourgogne et la Franche-Comté, etc.; de l'huile de chènevis dans la Lorraine, &t\
(1) Pour lo sens du mot Commerce spécial qui se trouve sur ce tableau (I sur les suivants, voir liv. VIII, 3e section.
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L'INDUSTRIE.
235
e l'huile d'arachide et de sésame à Marseille, à Bordeaux, et de (huilede résine dans la région des Landes, à Saint-Ouen (Seine), etc. Les graisses provenant de la dépouille des animaux sont four-
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es par les grandes villes qui consomment beaucoup de viande, mmeParis, et parles localités de la banlieue voisines de l'abatT de la Villette (Pantin, Aubervilliers, Saint-Denis), et elles y préparées.
�236
LA FRANCE.
Le suif sert à faire la chandelle, qui, il y a bien moins d'un siècle éclairait presque exclusivement nos demeures ; la bougie de cir
était alors un objet de luxe; aujourd'hui l'usage de la chandell est très rare. De la graisse on extrait aujourd'hui certains!
�L'INDUSTRIE.
237
cide stéarique, etc.), dont on fait à peu près toutes les bougies, ;epté celles qui sont destinées aux églises. Paris avec sa banlieue ry, Clichy, Gentilly, Aubervilliers, Alfort, Monlreuil et surtout fabrication. ■ faut citer aussi Lyon, Montpellier, Marseille, Lille, le Mans et Wwtts. Landerneau (Finistère), Dôle et Casteljaloux (Lot-et-Ga■nne) font des bougies de cire. En 1885, la production des boules stéariques était évaluée par la statistique générale de France à ■8,300 quintaux valant 72 millions et demi (56 seulement en 1875) [dont lo,G pour le Rhône, 12,6 pour la Seine, 13,5 pour les Boums-du-Rhône, 6 pour la Somme, 3,7 pour le Pas-de-Calais, 3,4 ■ur l'Hérault (3 pour le Nord!) 2,3 pour la Côte d'Or, 1,5 à 1 ■ur le Finistère, Indre-et-Loire, le Gard, la Seine-Inférieure. (L'huile ou la graisse, combinée avec un alcali, soude ou potasse, Bmelesauon, dur oumou. La Provence, possédant l'huile d'olive, ■nne les meilleurs savons, connus sous le nom de savon de Marseille, et fabriqués dans cette ville, à Draguignan et dans le Baswmpidoc. Les ports, comme Nantes, le Havre, qui reçoivent, ainsi He Marseille, des graines oléagineuses, arachide, sésame, etc., ■t aussi d'importantes savonneries. Les grandes manufactures de Bsus, comme Lille, Amiens, Rouen, Elbeuf, Saint-Quentin, Reims, yon, consommant beaucoup de savon, ont d'importants étalements de ce genre. A Paris et dans sa banlieue, Neuilly, knilliers, Pantin, la Chapelle, Saint-Ouen, Saint-Denis, etc., t concentrée la fabrication des savons de toilette. En 1885, la oduction du savon s'élevait, d'après la statistique du ministère commerce, h 1,761,000 quintaux valant 106 millions de francs, nt 47 pour les Bouches-du-Rhône, 18 pour la Seine, 9,2 pour le ord, 6,7 pour le Rhône et 7 pour la Seine-Inférieure, de 3 à 1 pour Vaucluse, le Var, le Pas-de-Calais, YHéiùult, les Alpes-Marins, la Loire-Inférieure. Cette industrie est à peu près stationire depuis une dizaine d'années. Les industries des matières grasses s'approvisionnant en partie 'étranger, l'importation des matières premières qu'elles emploient ut donner une idée de l'importance de leur production. En 83, cette importation s'élevait à 36 millions de francs pour les ifs, a S pour les graisses, à 29 pour les huiles d llive, à 25 pour huiles de graines grasses, à-131 pour les graines oléagineuses; valeur de l'importation totale était de 230 millions environ (en 3, elle n'était que de 43). Le progrès est dû principalement à portationdes suifs et surtout des graines oléagineuses (fig. 170,
■tint-Denis) est encore le centre principal de cette
�238
LA FRANCE.
171 et 172), et, comme la valeur de ces marchandises a baissé 1 progrès en quantité est plus considérable qu'en valeur : c'estains que l'importation des graines oléagineuses a passé de 50,000 tonne en 1853 à -410,000 en 1885; la consommation est devenue 8 toi plus forte et la valeur au plus 7 fois. 289. Itea peaux et les cuirs. — Pour être employée dans l'i dustrie, la peau des animaux doit subir de nombreuses et longu préparations. L'industrie française se procure les peaux, soit pa l'abatage des animaux, qui donne des cuirs « verts », c'est-à-dire de peaux fraîches ; soit par l'importation d'Angleterre, d'Allemagne d'Amérique, etc., qui donne principalements des cuirs « salés» c'est-à-dire des peaux qu'on a salées pour prévenir la putréfaction On convertit ces peaux en véritable cuir, dit cuir tanné, par 1 tannage, c'est-à-dire en les laissant s'imprégner pendant plusieur, mois de tannin, ce qui les durcit et les rend imputrescibles. Le cuirs pour semelles sont des cuirs tannés et simplement battus ai marteau. Mais la plupart du temps le cuir doit recevoir une aulr main-d'œuvre, qui en fait du cuir corroyé pour la chaussure etl sellerie, du cuir mégissé pour la ganterie, du cuir chamoisé, d cuir verni, etc. Les tanneries, mégisseries, etc., qui sont des industries en pro grès, tendent à se concentrer dans de grandes fabriques. Elles s trouvent surtout là où l'on consomme la viande, où l'on élève le bestiaux (voir livre vi, section 3e) et où l'on importe des peaux à Givet, qui donne beaucoup de cuirs forts, à Lille, Valenciennes à Amiens, à Paris où l'on fabrique des cuirs de toute espèce; Rouen, au Havre; à Nantes, à Bordeaux, grâce surtout à l'impor tation; dans l'ouest, à Gisors, Evreux, Saint-Saens (Seine-Infé rieure), àPont-Audemer, Avrancheset Villedieu-les-Poêles(Mmk) à Rennes, dans le Finistère, à Tours, Châteaurenault (Indre-et-Loire) Montargis, Meung (Loiret), à Niort, à Issoudun qui fournit princi paiement des peaux chamoisées ; dans diverses localités du Bm dans l'est, à Haucourt (Haute-Loire), en Bourgogne, à Lyon,' Annonay et à Grenoble qui donnent des peaux pour la ganterie dans le midi, à Marseille, à Brignoles, à Aniane (Hérault), àiW pellier, à Millau, un des centres les plus importants de la tannen et de la corroierie, à Grctulhel (Tarn), à Saint-Antoine (Tarn-el Garonne), dans le Périgord. Les cuirs vernis sont fabriqués pnnci paiement dans le département de la Seine. Strasbourg, que nous avons perdu, fabrique beaucoup de £«»' forts.
�L'INDUSTRIE.
239
Le progrès de l'importation des peaux brutes et pelleteries qui tait, en 1886, de 73,000 tonnes valant 200 millions, peut donner -ne idée du développement des industries du cuir (flg. 173). Le caoutchouc et la gutta-percha, qui, grâce à la « vulcanisation », ,'est-à-dire à leur combinaison avec le soufre, se prêtent à tant 'usages différents, sont travaillés surtout à Paris; en seconde ligne ans les usines de Clermont, de Bezons (Seine-et-Oise), de Langlée oire), etc. La colle, qui comprend diverses espèces, colle de pâte, colle de oisson, colle forte, rentre dans la même catégorie que les cuirs, uisque la colle forte, la plus employée, provient de débris d'aniîaux. La meilleure est la colle de Flandre; Givet, Rouen, Paris ournissent aussi de la colle estimée.
3° section.
L'ALIMENTATION
— 290. La meunerie et les pâtes alimentaires (239). — 291. Les conserves (240). — 292. Les fromages (241). — 293. Le sucre (244). — 294. Les "confitures (250). — 295. Les condiments (251). — 296. Les médicaments (251).
OJIMAIHE.
290. La meunerie et les pâtes alimentaires. — L'agriculture, chasse, la pêche, l'élevage fournissent, moins l'eau et le sel, utes les substances employées à l'alimentation. Elles procurent ême directement certains aliments, soit prêts à être consommés, omme les fruits, soit n'exigeant qu'une manutention domestique tune simple cuisson, comme les légumes, les œufs, le lait, la iande. Mais souvent leurs produits nécessitent l'intervention de industrie, pour devenir propres à la consommation alimentaire, omme le blé que le meunier et lè boulanger doivent préalablement ansformer en farine et en pain, ou comme la betterave que l'inustrie transforme en sucre. La cuisine elle-même constitue une industrie très importante qui st exercée par les aubergistes, les maîtres d'hôtel, les restaurais, partout où des voyageurs stationnent, et surtout dans les randes villes, comme Lyon, Marseille, Bordeaux et Paris, reMnmé à ce titre dans toute l'Europe. C'est par centaines de milonsqu'il faudrait compter la valeur des produits de cette industrie la statistique en possédait les éléments. j La meunerie est exercée partout où se récoltent les céréales § 202 et suivants) : avec des moulins à vent sur les plateaux, sur
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LA FRANCE.
les bords de la mer et dans les grandes plaines du nord ; avec des moulins à eau dans les vallées; avec des moulins à vapeur dans les grandes régions agricoles. La boulangerie l'est partout où vit uiie agglomération d'hommes suffisante pour assurer à un boulanger un travail régulier. Aussi ne faut-il pas juger cette catégorie d'industrie par la place qu'elle occupe clans la géographie. Elle est, de toutes, celle qui emploie le plus de bras. Si la consommation moyenne des 38 millions d'habitants de la Franco est d'un demikilogramme de pain par jour (voir § 210) et que le pain vaille en moyenne 0 fr. 35 le kilogramme, le poids du pain fabriqué parles boulangers et les particuliers est d'environ 7 milliards et la valeur de 2 milliards 1/2. Nous ne citons que les lieux où celte industrie acquiert une importance particulière. Les villes où la meunerie est pratiquée en grand, sont Dunkerque, Lille, Arras, Laon dans le nord; Rouen, Rennes dans l'ouest; Saint-Maur, Etampes, Corbeil, Essonnes, Meaux, Provins dans la Beauce et la Brie ; Gray, Clermont-Ferrand et Poitiers, villes situées au milieu de riches contrées agricoles, dans le centre; Moissac, Montauban, Toulouse dans le sud, etc. Il faut citer aussi les grands ports où sont convertis en farines les grains venus de l'étranger, Marseille, en première ligne, le Havre, avec Monlivilliers en seconde ligne, puis Bordeaux et Nantes; la France, en effet, consomme (§ 210) plus de céréales qu'elle n'en produit. lien est ainsi dans les Etats d'Europe comme la Belgique et l'Angleterre, dont la population est très dense et où l'industrie est développée. La boulangerie est exercée en grand à Paris, dans les cinq ports militaires, pour les approvisionnements de l'armée et de la marine et dans quelques grandes villes. Avec la farine, principalement avec celle du blé dur qui vient surtout dans le midi (§ 202), on fait des pâles alimentaires, vermicelle, semoule, macaroni, nommées quelquefois pâtes d'Italie, parce que l'Italie en fabrique beaucoup. Paris pratique en grand cette industrie : après lui, Marseille, Lyon, Clermont qui emploie les blés de la Limagne, Poitiers, Nancy, Baslia, jtc. La fécule ou amidon de pomme de terre, qui est une matière première plutôt qu'un aliment, est fabriquée h Paris et dans les environs, à Chalon-sur-Saône et à Palinges, à Tournus (Saône-etLoire); à Roanne, dans le Puy-de-Dôme, dans la Sarthe, à Conpiègne, à Epinal, etc. 291. Lies conserves. — La viande n'est pas toujours consommée fraîche. Salée, fumée, marinée, elle constitue divers aliments qui.
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241
propres à être conservés et transportés, ont donné naissance à certaines industries ayant de grands et lointains débouchés. C'est ainsi qu'on marine en grande quantité pour la France entière les sardines en Bretagne, principalement à Concarneau et Douarnenez (Finistère), à Port-Louis (Morbihan), à Nantes; que les pâtés de Chartres et d'Amiens, les terrines de Nérac préparées avec les truffes du Périgord, les pâtés de Toulouse, les pâtés d'alouettes de Pithiviers jouissent d'une grande réputation. Parmi les autres produits très variés de la charcuterie, il ne faut pas oublier l'andouille de Vire, les pieds de cochon de Sainte-Ménehould, la hure de Troyes, le saucisson de Lyon, de Nîmes, d'Arles et le jambon de Bayonne. Plusieurs autres villes du Midi, Brive, Villefranchesur-Lot, etc., font commerce de charcuterie. Paris occupe sous ce rapport, comme sous presque tous les autres, le premier rang. Strasbourg, perdu pour nous, est renommé pour ses foies gras. Une industrie, plus récente et très importante aujourd'hui, est celle de la conservation de toute espèce de viandes ou de légumes par une demi-cuisson ou par la dessiccation. Elle est utile dans beaucoup de cas, surtoutpour l'approvisionnement des navires : c'est pourquoi elle s'est fixée principalement dans les ports, à Nantes et aux environs, h Bordeaux, etc. Elle est exercée aussi au Mans, h Meaux, à Caen (pour les tripes) et surtout à Paris. 292. Les fromages. — Le lait de vache, de brebis ou de chèvre, est la matière première du fromage que l'on fabrique par des procédés très divers, en coagulant le lait écrémé ou non écrémé. La France possède une très grande variété de bons fromages (voir le bétail, § 243 et suivants). Cette industrie a fait de grands progrès depuis un demi-siècle. La statistique agricole de 1882 évaluait à 112 millions de kilogrammes au minimum, valant 118 millions de francs, la production des fromages en France, à savoir 15 millions dekil. pour le gruyère et autres fromages de pâte grasse fabriqués avec du lait en partie écrémé, 43 millions pour les fromages à pâte grasse fabriqués avec du lait non écrémé, 54 millions pour les fromages maigres dont le lait est écrémé. Dans le nord et dans le nord-ouest, les fromages sont fabriqués avec du lait de vache : le fromage de Maroilles (Nord) que l'on fait dans toutes les Flandres et dans le dép. de l'Aisne, le fromage de Mlot dans l'arrond. de Montdidier, les fromage de Compiègne et de Thury-en-Valois (Oise); les petits fromages dits « bondons ». ou « malakoffs » de Bully, de Sommery, de Gournay et surtout ieNeufcliûtel (Seine-Inférieure, où l'excellence des pâturages assure
LA FRANCE.
II.
16
�242
LA FRANCE.
la qualité du lait) : l'arrond. de Neufchâtel produit plus de 4,4 mil. lions de fromages par an. Dans les départements de l'Orne et du Calvados, les « mignots », les fromages de Pont-l'Évêque, dits « augelots » parce qu'ils proviennent de la vallée d'Auge, ceui de Livarot, de Camembert, de Bellême, d'isigny, ceux de P„H. du-Salut fabriqués h Entremîmes ne sont ni moins renommés ni moins productifs. Les fromages de Brie, que l'on fait surtout dans les pâturages du Petit et du Grand-Morin, à la Ferté-sous-Jouamx Rozoy, dans les environs de Meaux, et les fromages plus petits de Coulommiers étaient estimés, il y a quelques années, à une valeur d'environ 10 millions par an. Dans la vallée de la Loire, le fromage d'Olivet est connu. Pour les départements de cette région qui produisent le plus de fromages, l'évaluation de la statistique de 1882 était de 1,462,000kil, de fromage gras et 2,668,000 kil. de fromage maigre dans le Nord; 999,000 kil. de gras dans l'Aisne; 3,995,000 kil. de fromage gras et 1,308,000 kil. de maigre dans la Seine-Inférieure; 2,394,010 kil. de gras et 4,011,000 kil. de maigre dans le Calvados; 1,883,000 kil. de maigre dans YOrne; 6,359,000 kil. de gras dans Seine-et-Marne. Dans l'ouest, la Loire-Inférieure produisait 2,580,000 kil. de fromage maigre. On fabrique le fromage, façon de Brie, dans la Meuse, à la Maismdu-Val, près de Bevigny, etc.; Void près de Commercy est renommé pour son fromage, Soumaintrain dansl'Yonne; Ervy, Trot/es, Chaource dans l'Aube, Langres et Villiers-le-sec dans la HauteMarne, Epoisses dans le Morvan ont une certaine réputation. Dans l'est, VAube produisait 1,278,000 kil. de fromage gras; la Coted'Or 1,436,000 kil. Les pâturages des Vosges produisent le munster (non originaire de Munster, Haut-Bhin) et le géromé qui sont fabriqués à Géraimer, à Plainfaing, et en général dans les arrond. de Saint-DiéA de Remiremont. Les dép. de la région des Vosges produisaient, en 1882, 3,081,000 kil. de fromage gras. Les montagnes du Jura sont riches en gros bétail dont le lait est employé à faire des fromages cuits, dits fromages de Gruijèrt. Cette industrie, qui produit annuellement plus de 15 millions,est exercée dans des « fruitières » installées au milieu des pâturages et organisées par association de propriétaires de vaches. La production était évaluée par la statistique agricole de 1883, à 5,382,000 kil. pour le Jura, à 4,636,000 pour le Doubs, à 1,969,000 kil. pour Y Ain. Dans l'arrond. de Saint-Claude, on fait
�L'INDUSTRIE.
243
le fromage bleu de Septmoncel, le fromage des Moussières; dans ceux de Gex et de Nantua, le fromage de Gex. Dans la région des Alpes, il y a aussi, surtout en Savoie, de Vt .c
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nombreuses fruitières ; les deux déparlements réunis produisaient, en 1882,1 million et demi de kil. de fromage de gruyère. L'Isère
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LA FRANCE.
produisait 3,181,000 kil. de fromage maigre. Le lait des chèvres, des brebis et des vaches sert à composer le fromage de Saint-Marcellin, le tignard de la vallée de lignes, le vacherin des Beauges et du Chablais, le gratairon, le fromage de Sassenage qui rappelle le roquefort, le Cervières et le Mont-Cenis, le fromage de SaintMarlin-de-Lantosque (Alpes-Maritimes). La Corse produit aussi oeaucoup de fromage de chèvre. Près de Lyon, dans les Cévennes, les chèvres du Mont-d'Or donnaient jadis un petit fromage très apprécié ; on en fabrique un du même genre dans l'Ain. Le Centre est une région de pâture. On y trouve, entre autres fromages, le chairgnol, fromage de chèvre, fabriqué dans le Sancerrois, le fromage de Montbernage (Vienne), celui de Saint-Nectaire (Puy-de-Dôme), le gros fromage du Cantal fabriqué avec du lait de vache, ceux de Laguiole et de Roquefort (Aveyron) faits avec le lait des brebis des Causses. Ce dernier, dont la production a une valeur de plus de 6 millions, doit en grande partie sa qualité et sa renommée européenne à la roche calcaire, toute crevassée, dans les flancs de laquelle sont les caves à fromage; on fait des imitations du.roquefort à Laqueuille, à Pontgikui (Puy-de-Dôme), etc. VAveyron, en 1882, produisait 1,678,000 kil. de fromage gras; le Cantal, 3,285,000 kil. de fromage gras; la Haute-Loire 2,906,000 kil. de fromage maigre. 293. Le sucre. — Le sucre était autrefois un produit tout exotique qu'on tirait de la canne à sucre. Depuis le xixe siècle, on le tire aussi de la betterave. Les fabriques de sucre, qui sont installées comme de vastes laboratoires de chimie, sont situées dans la région du nord et du nord-ouest, où la betterave est le plus cultivée (v. § 213). Lille, Valenciennes, Douai, Arras, Péronne, sont les principales villes de fabrication, et les dép. qui ont fourni le plus de sucre brut en 1887 sont par ordre d'importance : Aisne (09 millions et demi de kil.), Nord (53 millions), Somme (45 et demi), Oise (27), Pas-de-Calais, Seine-et-Marne, Ardennes, Seine-et-Oise, Eure, Puy-de-Dôme, Marne, Eure-et-Loir, Côte-d'Or. La production est d'ailleurs très variable d'une année à l'autre. La consommation est moins irrégulière que la production qui subit l'influence des récoltes de betteraves, des prix du marché et de l'impôt que les législateurs ont maintes fois changé; mais elle lui est inférieure depuis 1864, parce que la France exporte beaucoup de sucre raffiné. En 1828, la production du sucre indigène ne s'élevait pas à beaucoup plus de 1 million et demi de kilogrammes et ne représentait
�L'INDUSTRIE.
248
guère que la vingt-cinquième partie de la consommation française. En 1846, elle était déjà montée à 28 millions de kil. ; en 1843, à 74 millions; en 1850, à 198. Dans la campagne 1875-76, elle s'était
élevée à 462 millions dekil.(à329 pourl'année 1875 d'après le Tableau décennal du commerce, p. LVI); en 1885-86, elle est descendue à 304 millions (à 226 en 1885 d'après le Tableau décennal) de sucre
(0 Les courbes des figures 174 et 175 proviennent des nombres insérés dans la Situation économique et commerciale de la France. Quoique cette statistique soit dressée d'après les informations du ministère des finances, les nombres
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LA FRANCE.
brut, qui ont donné 265 millions de kil. de sucre raffiné (le sucre raffiné est seul compté depuis 1880 dans la statistique fournie par le ministère pour la rédaction de la Situation économique de la France); mais elle s'est relevée, en 1886-87, à 506 millions environ de sucre brut, soit 434 de sucre raffiné. La consommation est en réalité supérieure, parce que l'importa-
Fig. 175. — Production, importation, consommation et exportation du sucre (1820-1885).
tion ajoute chaque année un appoint considérable au sucre indigène. Ainsi, pendant l'année 1887, l'importation (commerce spécial) des sucres a été de 158 millions de kil. dont 119 provenaient des colonies françaises et le reste de l'étranger (à savoir 35 millions
insérés dans le Bulletin de statistique et de législation comparée (voir n° de juillet 1888) en diffèrent sensiblement, non seulement parce que les quantités sont groupées différemment (chaque campagne commence le 1" septembre et se termine le 3 août de l'année suivante, quoiqu'en fait elle ne se prolonge guère au delà de février), mais parce que ces quantités, additionnées durant plusieurs années dans l'un et l'autre document, ne donnent pas le même total pour la même période. Les uns et les autres diffèrent du tableau des opérations relatives aux sucres depuis 1827, inséré dans le Tableau décennal du commerce de la France, 1877-86, p. im. C'est d'après le Bulletin de statistique que nous donnons, dans le tableau de la « Production du sucre indigène », les quantités fabriquées par campagne depuis 1870. Les nombres relatifs à Iapro-
�L'INDUSTRIE.
247
de kil. de sucre de canne, 5 millions de sucres candis, raffinés et de vergeoises), l'exportation de 158 millions dont 4,4 de sucres indigènes bruts, 91 de sucres raffinés en pain, 63 d'autres sucres raffinés, candis et vergeoises. Les quantités importées n'entrent pas toutes immédiatement dans le commerce pour la consommation intérieure; une partie reste en entrepôt et n'en sort qu'à mesure que les besoins se produisent; en 1887, d'après le Bulletin de statistique du ministère des finances (juillet 1888), 88 millions et demi de kil. de sucre des colonies françaises et 26 de sucre étranger sont sortis ainsi et portent, avec les 325 millions et demi de sucre indigène, la consommation intérieure à 440 millions de kilogrammes, soit 11 kil. et demi par habitant de la France (1). Production du sucre indigène.
(D'après la Statistique de la France par M. Block, le Bulletin de statistique et de législation comparée, n° de juillet 1888 et le Tableau du commerce extérieur.)
QUANTITÉ de sucre brut fabrique. (millions de k.) QUANTITÉ de sucre brut fabriqué. (millions de k.) QUANTITÉ de sucre brut fabriqué. (millions de k.)
ANNÉES.
ANNÉES.
ANNÉES.
1830.. 1835 1840-51... IS45-4C 1850-51... 1S55-5G
G 35 27 40 7G 92
1800-61 18G5-I.6 1870-7 1 1875-7G 1880-81 1881-82
108 209 289 4G3 331 393
1882-83 1883-84 1884-85 1885-8G 1886-87 1887-88
423 473 318 309 306 400
(ludion du sucre indigène, qui devraient représenter exactement la réalité, puisque cette production est surveillée en vue de l'impôt, et qui sont en effet plus près de la vérité que la plupart des autres données numériques sur l'industrie, diffèrent cependant non seulement dans ces deux documents, mais même dans la Statistique annuelle et dans VAnnuaire statistique de la France, quoique ces deux publications émanent de la Statistique générale de France. Voici la cause de ce désaccord : le service de Statistique générale de France demande ses renseignements aux préfets pour la première publication et au ministère des finances pour la seconde. Ainsi, pour la production du sucre indigène pendant l'année 1884, la Situation économique donne 301 millions de kilogrammes, le Bulletin de statistique 318 (campagne 1884-85), la Statistique annuelle 3il, et Y Annuaire statistique 297. Pour le commerce, il y a aussi des différences entre le Tableau général du commerce de la France et le Bulletin de statistique, quoique les deux publications émanent du ministère des finances. (1) Les quantités déclarées pour la consommation intérieure qui étaient de 157 millions de kil. en 1872 (d'après le Bulletin de statistique, 185 d'après le Tableau décennal du commerce de la Fra?ice), ont atteint 404 en 1882 (408 d'après le Tableau décennal) ; 440 est le maximum connu jusqu'ici.
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LA FRANCE.
Production en 1885 du sucre, du savon, du papier et carton par département.
(D'après l'Annuaire statistique de la France.)
SUCRE.
DEPARTEMENTS.
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1. Ain 2. Aisne 3. Allier 4. Alpes (Basses-) 5. Alpes (Hautes-) 6. Alpes-Maritimes 7. Ardèche 8. Ardennes 9. Ariègo 10. Aube 11. Aude 12. Avevron 13. Belfort (Territoire de) 14. Bouches-du-Rhùne 15. Calvados 1G. Cantal 17. Charente 18. Charente-Inférieure... 19. Cher 20. Corrèze 21. Corse 22. Côte-d'Or 23. Côtes-du-Nord 24. Creuse 25. Dordogne 26. Doubs 27. Drôme 28. Eure 29. Eure-et-Loir 30. Finistère 31. Gard 32. Garonne (Haute-) 33. Gers 34. Gironde 35. Hérault 36. llle-et-Vilaine 37. Indre 38. Indre-et-Loire 39. Isère 40. Jura. 41. Landes 42. Loir-et-Cher
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LA FRANCE.
Aux lieux de production du sucre brut, il faut ajouter les ports de Marseille, de Bordeaux, de Nantes, du Havre, de Celte, qui, ainsi que Lille et Paris, épurent dans leurs raffineries le sucre brut tant exotique qu'indigène. Les raffineries ont produit, en 1885 375 millions de kil. de sucre raffiné, dont 238 dans le dép. de la Seine, 90 dans les Bouches-du-Rhône, 20 dans la Loire-Inférieure 25 dans le Nord, 16 dans la Gironde et 4 dans la Seine-Inférieure, 294. lies confitures. — Le sucre est employé pour la conservation des fruits, comme le sel pour celle de la viande; on s'en sert pour diverses préparations alimentaires, dont les plus connues sont les confitures et les sirops, pour les dragées et les bonbons de toute espèce. La confiserie en tout genre est, en général, l'industrie des grandes villes où se trouve le marché des fruits et où les consommations de luxe sont fréquentes. Paris vient en première ligne; bien loin derrière la capitale, Marseille, puis Nice, qui ont sous la main le sucre, la gomme, les amandes et les parfums; Bordeaux, Lyon; Rouen connu pour son sucre de pomme; Grasse, Montpellier,Lille, Quelques villes de moindre importance doivent, comme Rouen, leur réputation à un article spécial : Verdun à ses dragées, Bar-le-Duc à ses confitures de groseilles, Orléans à sa gelée de coings, Çlermontï ses pâtes d'abricots et à ses fruits confits, Montélimar à son nougat, Gignac (Hérault), Carpentras, etc., font des conserves de fruits, Les liqueurs, composées d'eau-de-vie diversement aromalisée,se font à Paris, Marseille, Bordeaux, Lyon, Angers, Limoges, la Grande-Chartreuse, Fécamp, etc. Le vermouth vient surtout de Celte, Lyon, Marseille, Bézier s, etc.; l'absinthe, de Ponlarlier, etc.; le cassis, de Dijon. Les montagnes des Vosges produisent le merisier dont le fruit donne le kirsch. Le chocolat, qu'on fait avec du cacao et du sucre broyés et intimement mélangés et quelquefois sans sucre, est fabriqué principalement à Paris et à Noisiel (Seine-et-Marne). Bayonne, voisine de l'Espagne, n'a pas conservé son ancienne renommée ; Bordeaux, Lyon, Lille, Orléans, Blois, Lourdes ont plus d'importance; dans la région du nord, l'industrie du sucre a développé aussi celle du chocolat. A cette catégorie nous rattachons certaines pâtisseries qui seraient aussi bien à leur place parmi les pâtes alimentaires, telles que les biscuits de Paris et des environs, les pains d'épice et macarons de Reims, Paris, Charges Nancy, Dijon, Lille, etc., le» madeleines de Commercy.
�L'INDUSTRIE.
254
29g. Les condiments. — Les condiments sont d'un genre tout ifférent : le vinaigre en est ordinairement la base. Le vinaigre millions d'hectolitres?) est du vin aigri à l'aide d'un ferment 111 et suivants). Le meilleur est celui qu'on fait avec des vins ancs, sous le nom de vinaigre d'Orléans, dans le Loiret, le Loir■Cher et l'Hérault. On en fait aussi avec du bois, etc., et surtout ■ec l'alcool, à Paris. Le principal condiment de provenance française est la moutarde, our laquelle Paris, Dijon et Bordeaux sont renommés; la graine de outarde est en partie importée d'Alsace, d'Italie et même de l'Inde. 1%. Les médicaments. — Les médicaments ne sont pas des alients, mais ils servent à rétablir l'équilibre des forces du corps et nt, dans la plupart des cas, administrés par les voies digestives : est pourquoi nous les avons placés dans la section des aliments, aris, avec sa banlieue, est la fabrique la plus importante de prolits pharmaceutiques. Les grandes villes de France, les grandes ines de produits chimiques et quelques établissements particuliers, mme ceux de Saint-Denis et du Havre, viennent au second rang.
4e section
LE YÊTEMENT, LES TISSUS ET LA TOILETTE. mm. — 297. La filature et le tissage (251). — 298. Les cotonnades (257). - 299. Les tissus de chanvre, de lin et de jute (2G1). — 300. Les lainages (261).- 301. Les châles (274). — 302. Les tapis (275). — 303. Les soieries(211). - 304. La dentelle et le tulle (280). — 305. La broderie (281). — 06. La bonneterie (280). — 307. Les vêtements, la lingerie et la confecion (282). — 308. La chapellerie (283). — 309. La ganterie (283). — 310. La chaussure (283). — 311. La bijouterie, la joaillerie et l'horlogerie (284). — 12. La parfumerie (285). 297. La filature et le tissage. — L'homme fait ses vêtements, n linge et certains objets d'ameublement avec des fibres végétales, Ion, chanvre, lin, jute, etc., et des fibres animales, laine, soie, il, etc. Mais, pour devenir tissu, la matière première doit subir nombreuses transformations, dont les plus importantes sont la 'tare et le tissage. Quand la fibre a été purifiée de toute substance étrangère, la we consiste à réunir et échelonner les fibres par degrés insenet en quantité variant selon la grosseur qu'on veut donner îli puis à condenser fortement ces fibres échelonnées, par une ilon convenable, quand les fibres sont naturellement mêlées,
�2S2
LA. FRANCE.
Industries textiles en 1885.
(Nombres exprimés en milliers d'unités, d'après VAnnuaire statistique de la France pour 1888.)
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LA FRANCE.
■comme le sont celles de coton ou de laine, il faut les diviser grouper en rubans continus et homogènes, et étirer ces rubans, une parfaite régularité jusqu'à la finesse voulue pour finir le fil] le tordant. C'est l'opération que la fileuse faisait autrefois avec* doigts, sa quenouille et son rouet, et que nos manufactures m ■dernes finissent à l'aide de métiers, qui contiennent jusqu'à mil broches tournant ensemble, d'un même mouvement presque Lnj sible tant il est rapide, et produisent ainsi mille bobines de fil àb fois. Les fils servent, pour une faible portion, à faire, au moyen d-
Fig. 176. — Atelier de tissage.
retordages, des fils à coudre. Mais la majeure partie est employé A la fabrication des étoffes. Le tissage consiste à entrelacer les fils de manière à en composa un tissu. Il y a de nombreux, modes d'entrelacements, déterminai chacun une classe spéciale de tissu. Le plus usité est un entrecroisement à angle droit; malgré sa simplicité, il peut êtrevarii de tant et tant de manières, qu'il fournit d'innombrables riétés de tissus. Sous sa forme la plus simple, il produit lato* Yoici comment on procède. On commence par « ourdir », c'est* dire par disposer parallèlement les uns aux autres des fils affl chacun la longueur de la pièce d'étoffe et tous ensemble la la| geur de cette étoffe, quelquefois même, pour les draps par exe» pie, une largeur plus grande; ces fils forment la « chaîne », qo" enroule autour d'un cylindre, dit « ensouple », et qu'on tendsork
�L'INDUSTRIE.
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élier à tisser. Ce métier est muni de deux lames corresponant à des marches mues par les pieds de l'ouvrière ou par le méanisme même du métier; les marches sont montées de telle acon que tous leurs fils ou lisses forment deux faisceaux liés l'un la première marche, l'autre à la seconde, et que chacun d'eux ommande un des fils de la chaîne. Quand la première marche 'abaisse, tous les fils impairs de la chaîne s'abaissent et les flls airs s'élèvent ; quand la seconde s'abaisse, tous les fils pairs s'aaissent pendant que les fils impairs remontent. Dans l'intervalle e chaque mouvement, l'ouvrière fait glisser, à l'aide de la navette, [e «fil de trame », qui va sans cesse de droite à gauche et de gauche droite, laissant à chaque passage « ou duite » sa tramée de fil prise t serrée par le croisement des fils de la chaîne ; quand elle a ainsi ramé toute la chaîne, la pièce d'étoffe est faite. C'est là le mode le plus simple de cette opération, qui presque artout se fait aujourd'hui, pour les étoffes unies, au métier mécaique, et, pour les étoffes à dessins, avec des harnais compliqués, ais d'une merveilleuse simplicité relative, due à la célèbre invenion de Jacquart. On estimait en 1881 le nombre des métiers à ras à 81,000 {Rhône, Loire, Nord, etc.), et celui des métiers méaniquesactifs à 162,000 pour les quatre grandes industries textiles, oir plus haut le tableau de statistique pour l'année 1885.) Après le tissage, la plupart des étoffes reçoivent encore pluieurs mains-d'œuvre avant d'être livrées à la consommation. D'une manière générale, nous pouvons classer dans la catégorie es départements où l'industrie textile a le plus d'importance ceux ui, au recensement de 1866 (le mieux fait sous le rapport des pressions) avaient le plus grand nombre d'habitants vivant des inuslries textiles : la Seine, le Nord, la Somme, la Seine-Inféieure, le Rhône (et le Haut-Rhin, aujourd'hui perdu) qui en avaient lus de 100,000 ; le Pas-de-Calais, l'Aisne, les Ardennes, la Marne, Calvados, YEure, les Vosges (et le Bas-Rhin, aujourd'hui perdu) uien avaient de 100,000 à 33,000 et complétaient, avec Maine-etoire, la région industrielle du nord; la Loire et VIsère, qui en vaient aussi plus de 35,000, complétaient le groupe lyonnais. La valeur de la production des industries textiles n'est pas conue. Si nous essayons de prendre la mesure de son importance énérale et surtout de son accroissement à l'aide de quelques termes e comparaison, nous pouvons dire, en premier lieu, que l'imporlion des matières premières (laine, poils, soie, chanvre, lin, jute, f>ton) avait une valeur de 117 millions en 1830, de 276 en 1850,
�2S6
LA FRANCE.
de 1052 en 1869, de 1,024 en 1873, de 996 millions de fr. en 1880,a que chaque million achète aujourd'hui une plus grande quantité de matières qu'autrefois ; en second lieu, que le nombre des chevausvapeur employés dans les industries textiles et industries annexa était, d'après les relevés de l'Administration, de 14,900 en I8ij de 66,800 en 1865, de 81,500 en 1869 et de 151,000 en 1886. ! Sur la valeur même de la production, on est réduit à des hypo, thèses. M. Block, membre de l'Institut, admettait pour celle de 1874 le chiffre de 3,420 millions (dont 500 pour le coton, 300 pour le lin et chanvre, 1,200 pour la laine, 900 pour la soie, 400 pouiie; mélangés, 126 pour les dentelles et broderies). Le rapport d'importance de ces industries a quelque peu changé depuis douze ans, mais sans qu'il y ait eu accroissement de la valeur totale; si elles vendent des quantités plus considérables, les prix de vente en général ont baissé. Nous pensons que 600 millions pour le coton, 500 pour le chanvre et le lin, 1,000 pour la laine, 600 pour la soie, 100 pour la dentelle et la broderie, en comprenant dans ces catégories les mélangés et la bonneterie, au total 2,800 mil-' lions, représentent à peu près l'état actuel de la production. Les fils, tissus et vêlements confectionnés représentaient, en 188Î, 600 millions à l'importation et 840 à l'exportation : différence, 240 millions, ce qui réduit la consommation nationale à 2 milliards 1/2 environ. Dans cette somme ne sont compris ni les bénéfices des détaillants, ni les façons qu'on donne aux tissus pour en faire des objets d'ameublement ou de vêtement. On n'exagère certainement pasen supposant que le vêtement coûte aux Français plus d'un milliard de francs payés chaque année aux tailleurs et aux couturières, dont plus du tiers représente le prix des façons. Nous n'entreprendrons pas de dresser un tableau complet des industries du vêtement, dt l'ameublement et de la toilette ; nous mentionnerons les principales et nous négligerons la plupart des industries toutes locales, comme celles du blanchisseur (1) et du teinturier, du tapissier, ducoi/feur, comme nous avons omis, à propos de l'alimentation, celles du pâtissier, du restaurateur et rôtisseur, et comme nous omettrons celles de charron et de maréchal ferrant à propos des transports. Cependant la production de plusieurs de ces industries se chiffre par centaines de millions de francs. La plupart sont exercées, principalement ou même exclusivement, dans les villes et y ont da
(1) Un président de chambre syndicale évaluait en 1882 à 350 million5 francs la dépense de blanchissage pour la seule ville de Paris.
��258
LA FRANCE.
Les Romains connaissaient les tissus de coton ; les Arabes introduisirent le cotonnier en Europe. On employait en France, auxvii' siècle, le coton surtout pour fabriquer des mèches de chandelles1
cependant, en 1698, on comptait en Provence une centaine de métiers à tisser cette matière. Au commencement du xvme siècle, » fabriqua à Rouen des siamoises qui eurent un grand succès el qui commencèrent la réputation des rouenneries ; puis, Mmc de Pom-
�L'INDUSTRIE.
259
padour mit les toiles peintes à la mode et bientôt la suppression de Ja Compagnie des Indes (1769) assura la vogue aux fabriques françaises. L'invention de la filature, puis du tissage mécanique leur donna, à l'exemple de l'Angleterre et à partir de la Restauration, un essor rapide. Vers 1830, la France importait déjà 34 millions de kilogrammes de colon brut par an. En 1869, cette importation, qui avait faibli pendant la guerre de sécession aux États-Unis (1861-65), s'élevait à 125 millions. La perte d'Alsace-Lorraine la fit tomber au-dessous de 90; elle se releva promptement à 157 en 1876. Mais, depuis cette époque, l'industrie cotonnière a souffert et son développement a été intermittent; l'importation n'a été, en 1886, que de 136 millions, Jsur lesquels la fabrique française en employait environ 110; elle en a, d'après la Commission des valeurs de douane, employé 120 en 1886 (voir fig. 177). I Le nombre des broches de filature était de 1 million 1/2 en 1837, |de7 en 1869, de près de 5 en 1873, après la perte d'Alsace-Lorraine, de 3,038,000 (dont 4,807,000 en activité) en 1885. A cette dernière Jdate, on comptait 70,000 métiers mécaniques et 33,000 métiers à lia main (en 1873, 62,500 métiers mécaniques et 83,000 métiers à lia main) et un millier d'établissements occupant 109,000 ouvriers. I Avec le coton, on fait des étoffes de qualités très diverses, parmi I lesquelles dominent les articles à bon marché. Ces articles sont au (nombre de ceux dont la baisse a été, depuis un demi-siècle, la plus ( forte, grâce au perfectionnement de l'outillage (1). Les calicots. I écrus ou blancs valaient, d'après les estimations douanières,. 15 francs en 1827, 5 fr. 33 en 1872 et 3 francs le mètre en 1886. Aussi les 600 millions qu'on peut hypothétiquement attribuer à la. Ivaleur de la production cotonnière en France (2) (en y comprenant les. tissus mélangés clans lesquels le coton domine) repréIsentent-ils probablement près de cinq fois la quantité de marIchandises qu'on aurait pu se procurer avec la même somme il y la un demi-siècle.
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I (1) On a calculé qu'un tisserand à la main faisait autrefois environ 40 mè■très de calicot par jour et qu'aujourd'hui un très bon ouvrier conduisant (i métiers peut en faire jusqu'à 1,500 mètres. (2) Les cartes des industries textiles, dressées d'après nos recherches et celles de membres des Chambres syndicales, d'après les comptes rendus des «positions et la statistique officielle du ministère de l'agriculture et du commerce, donnent une idée approximative de la valeur de la production dans les principaux groupes. Il est impossible de fixer un chiffre précis. Dans les cartes de notre Grand Atlas, nous avons essayé de mesurer avec un peu plus d exactitude, par un autre procédé, le rapport des valeurs dans chaque groupe.
�260
LA FRANCE.
Depuis que la France a perdu l'Alsace, elle importe plus do fils et tissus de coton qu'elle n'en exporte (fig. 178). L'industrie cotonnière, étant la plus récente des industries textiles, s'est établie en général dans des régions où l'on fabriquai déjà d'autres tissus : aussi l'existence d'une population de tisserands est-elle sa principale raison d'être géographique. Comme la filature et le tissage sont aujourd'hui presque exclusivement mécaniques, elle n'est exercée que dans des manufactures d'une certaine importance et l'industrie forme en général des groupes d'une certaine densité, quoiqu'il y ait des manufactures isolées. Il y a six groupes de production cotonnière (voir fig. 179),
Fig. 179. —■ Carte de l'industrie du coton.
1° Le groupe de l'est ou groupe des Vosges, auquel l'activité industrielle delà république de Mulhouse et la force motrice fournie par les petits cours d'eau ont donné naissance, comprenait naguère l'Alsace entière avec Massevaux, Cernay, Thann, Wesserling, 6«èwiller, Sainte-Marie-aux-Mines, Munster, etc., et surtout la grande ville de Mulhouse. Il est réduit aujourd'hui, pour la partie alsacienne, à Giromagny, localité à laquelle, depuis 1871, il faut ajouter Belfort. Dans la partie lorraine qui nous est restée, des établissements existaient depuis longtemps; ils ont été considérablenffll augmentés depuis 1871 et sont situés dans les vallées occiden-
�L'INDUSTRIE.
261
aies des Vosges et les villes voisines : Épinal, Remiremont, Sainteté Cornimont, le Val-d'Ajol, Senones ( Vosges) ; Héricourt, Ronhamp et d'autres localités de la Haute-Saône; ils s'étendent jusque lans l'arrond. de Montbéliard (Doubs). On y fabrique des fils fins, les flls à coudre, des calicots, des jaconas, etc. Du même groupe dépendent Bar-le-Duc, qui fait le tissage à la nain dans les articles courants, Nancy, qui fabrique beaucoup le broderie. On peut même y rattacher Troyes, qui fait les gros issus croisés nommés « finettes ». 2° Le groupe du Nord tissait le lin et la laine bien longtemps ivant que l'usage du coton s'y répandît. Son marché principal ist Saint-Quentin, qui se distingue surtout par ses mousselines nies et brochées, ses guipures, ses percales, ses piqués. Dans ce ;roupe se trouvent Amiens, qui fabrique par an plus de 100,000 rièces de velours de coton; Abbeville, Lille et ses environs, Roulaix et Tourcoing qui tissent peu de cotonnades pures, mais qui lient beaucoup de coton, soit pour leur énorme fabrication d'étoffes nélangées, soit pour la vente directe des fils à coudre ou des flls lestinés à être manufacturés ailleurs ; Dunkerque, qui fait des coonnades fortes (1), les grandes filatures à'Auchy-lès-Hesdin (Pasle-Calais) et d'Owscamp (Oise). 3° Le groupe de Normandie, le plus important aujourd'hui les groupes français, a pour centre Rouen, où le commerce mariime a, dès le xvm° siècle, naturalisé cette industrie en y important a matière première et où se trouvait une nombreuse et active population de tisserands. Rouen fabriquait, surtout avant 1870, les ils de gros numéros et les cotonnades qui exigent le plus impérieulement les conditions de bon marché. Elle a recueilli, après 1870, une wrtie de l'héritage de l'Alsace. Toute la banlieue de Rouen, sur le lorddes cours d'eau, s'adonne au même travail : Darnetal, Deville, htteville, Maromme, Barentin, Monville, etc. Les manufactures s'éendent sur les arrond. A'Yvetot, de Dieppe, du Havre [Bolbec, etc.). <e dép. de la Seine-Inférieure emploie à lui seul un tiers des ouriers et près d'un tiers des broches de l'industrie cotonnière (2). Dans le département de l'Eure sont : Radepont, Gisors, Evreux, ^ont-Audemer ; dans le Calvados: Orbec, Falaise, Condé-sur-Noi(t) Le dép. du Nord possédait 111,000 broches en 1818, 1,207,000 en 1873 et ,295,000 en 1885. (5) Des statistiques dressées à diverses époques permettent d'indiquer le irogrès de l'industrie cotonnière dans la Seine-Inférieure par le nombre des 'roches : 98,000 en 1818., 1,000,000 en 1834, 1,500,000 en 1862, 1,409,000 en 1873, ■655,000 en 1885 dont 1,590,000 en activité.
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LA. FRANCE.
reau; dans l'Orne : Fiers, renommé pour ses coutils de tout genre et la Ferté-Macé. A ce groupe on peut rattacher la Mayenne (Laval, etc.), qui fait des articles communs, principalement pour l'exportation aux Antilles, et les fabriques de Seine-et-Oise et d'Eure-et-Loir. 4° Cholet est le centre d'un groupe particulier dans lequel la pratique du tissage du lin a conduit à celui du coton, et qui s'étend jusqu'à Nantes et à la Vendée. 5° Le groupe du Lyonnais, où l'industrie cotonnière remonte au xvie siècle, a pour centre Tarare, ville connue depuis le xvnie siècle pour ses tarlatanes,ses gazes, ses belles mousselines et ses broderies ; l'emploi du métier Jacquart a beaucoup contribué à la fortune de ce groupe. Ville franche et Thizy (Rhône), surtout Roanne, dont le développement récent a été considérable, en sont pour ainsi dire les annexes et fabriquent des cotonnades communes, à raies et à carreaux. A ce groupe on peut rattacher l'importante fabrication des grivats ou toiles de Vichy, tissées dans les campagnes de Y Allier. 6° Toulouse est, dans la région du sud-ouest, une des rares villes possédant des filatures de coton, industrie ancienne etpeu florissante. Cette industrie existe aussi, faiblement développée, dans les dép. du Jura, des Basses-Pyrénées, ainsi que dans celui des Bouchadu-Rhône où elle date du xvne siècle. Entre tous ces groupes est situé Paris, le principal marché de France, où sont expédiés la plupart des produits de l'industrie cotonnière. Paris, dans ses murs ou dans les communes de sa banlieue, Clichy, Puteaux, etc., tissait et surtout blanchissait et apprêtait. Cette industrie s'est déplacée; Thaon, dans les "Vosges, et Troyes absorbent aujourd'hui l'apprêt de presque toute la fabrication. Peintes, soit à la main avec des planches enduites de couleur, comme on le pratique pour la gravure sur bois, soit à la mécaniques l'aide de cylindres gravés, les étoffes de coton sont dites quelquefois «indiennes», quelquefois aussi <• perses», quand elles sont destinées à l'ameublement, plus ordinairement toiles peintes. Rouen, avec sa banlieue, a la spécialité des toiles peintes à bon marché : naguère Mulhouse et Paris avec sa banlieue {Clichy, Puteaux) avaient le monopole des toiles peintes de luxe, dites nouveautés, pour vêtement et pour ameublement. Aujourd'hui, la banlieue de Paris [Clichy, Puteaux et même Claye) concourent encore à cette production, qui s'est considérablement développée à Rouen, Epinal et Trop
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le lin sont des fibres textiles indigènes. Aussi, durant les siècles qui ont précédé le nôtre, le chanvre ou le lin et la laine servaient-ils seuls à vêtir la très grande majorité de la population française; le linge était alors plus rare qu'aujourd'hui. Nous en usons beaucoup plus, et, malgré la grande quantité de cotonnades que nous produisons, nos champs ne fournissent pas assez de lin et de chanvre pour notre consommation : il est vrai que cette culture est en déclin (§ 214). La raison géographique de l'industrie linière est la culture du lin et du chanvre. Lorsque chaque famille de I paysans, pour ainsi dire, faisait elle-même sa toile, chaque maison devait récolter ses textiles dans son jardin. Les cotonnades et la manutention du lin et du chanvre en manufacture ont changé ces habitudes de la vieille France ; mais l'industrie est à peu près demeurée à la même place, en s'y concentrant. En 1789, on importait déjà du lin et du chanvre pour 6 à 8 millions de livres, et on estimait à une valeur de 200 millions la valeur totale de la production. Napoléon 1er favorisa l'industrie linière par haine du coton que les navires anglais importaient ; cependant la filature mécanique du lin, inventée par un Français et appliquée en Angleterre, ne se répandit en France que sous le règne de Louis-Philippe. En 1840, il n'y avait encore que 57,000 broches à filer; en 1855, il y en avait 500,000; en 1869, 753,000; en 1873, 716,000; en 1883, 610,700. Le nombre des métiers mécaniques était de 600 en 1851, de 17,000 en 1873, de 17,800 en 1885; mais, entre 1873 et 1883,1e nombre des métiers à bras était tombé de 60,000 à 22,800. Quoique ces chiffres, relevés par la statistique officielle, ne méritent qu'une médiocre confiance, ils attestent néanmoins, depuis une vingtaine d'années, un déclin de l'industrie linière. Parmi les causes de ce déclin, il faut citer, outre la concurrence redoutable du coton, la diminution de la marine à voiles qui employait beaucoup de toile. Cependant l'importation des matières premières, qui avait augmenté beaucoup, surtout pour le lin, de 1853 à 1870, a augmenté encore à travers les variations annuelles, quoique dans une proportion bien moindre, depuis 1870 (voir fig. 180). En 1886, cette importation était de 109 milliers de tonnes (plus de 31 pour le jute, 15,5 pour le chanvre et 62,5 pour le lin), valant 78 millions (11 pour le jute, 13,5 pour le chanvre et 53,5 pour le lin). Comme valeur totale de la production de cette industrie, Chaptal donnait 234 millions en 1818; Legentil, 434 en 1860; M. Block, 300 en 1874. Malgré la diminution considérable des prix, elle nous semble pouvoir être estimée à 500 millions an
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Inioiris (1). La valeur de l'importation de fils et tissus n'a pas beaucoup varié depuis trente ans ; l'exportation, que la crise cotonnière ■de 1860-1866, puis la reprise des affaires en 1872 avaient favorisée,
a diminué de moitié depuis 187S (voir fig. 181). Avec le chanvre et le lin on fait des cordages, du fil, de fortes toiles à voiles, des toiles grossières d'emballage, du lingede corps, du dlinge de table, uni ou damassé, des tissus fins, comme la batiste, 'dela dentelle. Le lin est préféré pour les tissus délicats ; les étoupes ou résidus des lins et chanvres peignés sont employées pour les tissus communs. ! On tisse aussi, dans les qualités inférieures, diverses fibres exotiques qui sont loin d'avoir les qualités du chanvre, le jute, le phormium; le china-grass vaut mieux que le lin pour certains emplois, 'niais l'usage s'en développe très lentement. L'industrie linière est exercée surtoutdans la région du nord et du Jnord-ouest, où la culture du lin et du chanvre est le plus répandue ; lelley forme cinq groupes (voir fig. 182). I 1° Le groupe de Flandre doit ses fabriques à l'importance de lia culture du lin; l'industrie de la toile y est très ancienne. Ce (groupe a pour centre principal Lille, qui file et tisse dans presque tous les genres, fait du fil à coudre, de la toile de ménage, de la toile pleue, des articles à bon marché. Lille est entourée de fabriques 'très importantes : Armentières, Marquette, Pérenchies, Roubaix, Tourcoing, Halluin, Houplines , Comines, Bailleul, Mer ville. Dans e dép. du Nord, qui possède à lui seul les trois quarts des ou'riers et des machines de cette industrie, on trouve encore, mais avec un cachet particulier, Dunkerque, qui fait les toiles à voiles, Valenciennes, Douai et Cambrai, qui fabriquent des toiles fines et des batistes pour la lingerie. Lille et Dunkerque sont, avec Amiens, les seules villes où la fabrication des tissus de jute ait quelque importance. 2° Le groupe de Picardie et d'Artois, qui est aussi très ancien, renferme Boulogne, où l'on file le lin, Hesdin et Frévent (Pas-de-Calais); Abbeville avec la filature de Pont-Remy, Hallencourt et Airaines, Doullens, Amiens et la vallée de la Somme, qui font des tissus grossiers, toiles à sacs, toiles de jute, toiles pi(1) Ainsi, la Commission des valeurs de douane évaluait le kilog. de toile «crue à 6'',60 en 1875 et à 3 francs en 1886; le kilog. de lin teillé à lft,36 et r,99. La comparaison des deux courbes, quantité et valeurs du lin (fig. 180), Nuis 1870 principalement, donne une idée de cette baisse des prix. En fixant 13 francs le kilog. manufacturé (ce qui est peu), on trouve 555 millions pour 185 milliers de tonnes.
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cardes ; Saint-Quentin, renommé pour la fabrication du linge damassé ; Chauny (Aisne), connu pour ses treillis. Le lin est la matière première la plus employée dans ces deux groupes. Les dép. qui possèdent le plus de broches sont le Nord
d'abord, puis la Somme et le Pas-de-Calais; c'est celui du Nord qui compte le plus de métiers. 3° Le groupe de Normandie et Maine, qui compte un grand
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nombre de marchés fréquentés, dont le plus important est le Mans, fabrique de grosses toiles ; dans presque toutes les campagnes delà Mayenne et de l&Sarthe, les deux départements de France qui, après ceux du nord, possèdent le plus de métiers à toile, on tisse des toiles qui sont vendues au Mans, à Laval et à Mayenne ; à Mamers, Fresnay, laFerté-Bernard (Sarthe), la Ferté-Macé (Orne), etc. Fécamp fabrique des toiles; le Havre, des cordages. Les marchés principaux de la Normandie sont : Saint-Lô, Lisieux, Alençon, Fiers, Mortagne et Yimoutiers(Ome), qui font de belles toiles pour draps et serviettes;
Fig. 182. — Carte de l'industrie linière.
Vire, où l'on tisse des coutils pour ameublement; Bernay, renommé pour la qualité de son lin. 4° Le groupe d'Anjou comprend Angers, Chemillé et Cholet; cette dernière ville est le centre le plus important de la fabrication des mouchoirs. 5° Le groupe de Bretagne {Finistère, etc.) fait surtout des toiles fortes qui alimentent les marchés de Rennes, Nantes, SaintMalo, Dinan, Loudéac, Quintin (Gôtes-du-Nord), Morlaix. Landernmu (Finistère) fournit des fils et des toiles. Le chanvre est la matière première la plus employée dans ces deux derniers groupes.
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On fait des cordages dans tous les grands ports. Les villes où cette industrie est le plus active sont : Angers, le Havre, Cherbourg, Brest, Bordeaux. Hors de la région du nord et du nord-ouest, le tissage de la toile est encore pratiqué dans certaines campagnes pour la consommation des habitants, particulièrement dans les Cévennes, le Béni, le Nivernais, sans donner lieu à un commerce notable ; quelques régions cependant travaillent pour le commerce, telles que le Jura, les Vosges, où Saint-Bié et Géradmer fabriquent pour Paris; le Béarn et Panissières (Loire), qui font du linge damassé ; Tonneim (Lot-et-Garonne) et Bayonne qui produisent des cordages pour la marine de la Gascogne ; Voiron (Isère) dont les toiles sont estimées, et en général le Graisivaudan où le chanvre abonde. Paris avec sa banlieue, qui est le plus grand marché pour la vente des toiles, n'est pas un lieu important pour leur production, 300. lies lainages. — La laine est de toutes les fibres textiles celle qui se prête à la plus grande diversité de mains-d'œuvre et qui donne les tissus les plus variés. La matière première elle-même se classe en qualités très différentes, depuis la laine commune des moutons solognots jusqu'à la fine laine des mérinos : les unes n'étant bonnes qu'à garnir des matelas, les autres servant à tisser les étoffes fines. On la file de deux manières et on en fait, soit delà laine peignée, laquelle est composée de brins longs, rendus par l'action du peignage parallèles entre eux et lisses, soit de la laine cardée, qui est composée de brins courts, mêlés par l'action des cardes de manière à donner un fil hérissé de poils, dont les aspérités enchevêtrées rendent le tissu plus compact. La première sert à faire les étoffes rases et les étoffes mélangées, comme le mérinos; la seconde, à faire les étoffes feutrées, comme le drap. Dans la même catégorie rentrent les poils de chèvre dits mohair, les poils d'alpaca, etc., très fréquemment employés aujourd'hui. On distingue aussi plusieurs genres de tissus de laine, dont les deux principaux sont les tissus ras, mérinos, popeline, serge, damas, tartan, velours d'Utrecht, etc., et les tissus feutrés ou draps, comprenant le droguet, étoffe grossière qui était le type le plus ordinaire de la fabrication aux siècles passés, le drap proprement dit, plus ou moins fin, le Casimir, le satin de laine, les étoffes à grands poils, etc. Les premiers sont simplement tissés comme le chanvre et le coton ; les seconds, après le tissage, doivent être foulés entre des cylindres et avec des matières savonneuses ou alcalines pour les dégraisser et en même temps pour les rétrécir en les pénétrant, puis
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passés aux laineries à chardons qui font ressortir les poils, enfin tondus. Les flanelles forment un genre intermédiaire, fabriqué
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avec des laines cardées et légèrement foulées. Les étoffes mélangées sont le plus souvent tramées avec des fils de laine peignée sur
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chaîna de coton. Les feutres sont des laines foulées sans avoir été tissées. L'industrie des lainages a sa raison géographique dans l'existence des troupeaux de moutons (livre VI, § 246 et suivants). Autrefois la plupart des femmes filaient et tissaient la laine de leurs moutons' dans les régions où la matière première abondait, le produit devenait un objet de commerce. Du temps des Romains, la fabrication du drap était déjà florissante à Rouen et à Arras. Au xmc siècle, la première de ces deux villes importait des laines de Castille et d'Écosse et exportait ses draps au loin. Lille au nord et Montpellier au sud n'étaient pas moins prospères. Ces quatre villes étaient redevables de leur fortune aux moutons du pays de Caux, de la Flandre et du Larzac ; quand ceux-ci ne leur suffirent plus, ils firent venir de loin le complément de leur matière première. Au xvne siècle, la Flandre, quoique ses fabriques eussent beaucoup perdu pendant les guerres, la Picardie, la Haute-Normandie (Rouen, Elbeuf, Louviers, etc.), Beauvais, la Champagne (Reims, Sedan,etc.), le Lijonnais, le Languedoc (Montpellier, Nîmes, Lodève, etc.) avec le Gévaudan, le Berri étaient les régions qui fournissaient le plus de tissus de laine. En 1787, on estimait la production à 225 millions de livres (100 pour les draps, 100 pour les étoffes diverses, 25 pour la bonneterie). L'importation (20 millions de laines brutes et 4 de laines ouvrées) et l'exportation (4,5 de laines, 14 de draps 5,5 d'étoffes diverses) se balançaient à peu près. L'industrie lainière, amoindrie, comme toutes les fabriques de tissus, pendant la Révolution, se releva sous l'Empire et devint, de 1815 à 1848, plus florissante que jamais. On évaluait la production à 400 ou 500 millions en 1824, et à 650 en 1840; plus tard, en 1859, à 800 ou 900 millions. De grands changements s'étaient accomplis dans la fabrication. La mécanique, dont les premiers essais dataient du premier Empire, avait, vers la fin du second, presque entièrement remplacé le travail à la main dans le peignage, la filature et le tissage, et le métier Jacquart avait donné naissance à une grande variété de tissus autrefois inconnus. Le prix de la lame avait beaucoup baissé : celui de la laine indigène d'abord, de 1805 à 1848; depuis 1860, celui de la laine étrangère, et, par suite, celui de la laine indigène, qui s'était un peu relevé, se sont abaissés dune manière presque continue (à l'exception des années 1870-18/3) sous l'influence des grandes importations du Cap, de l'Australie et de la Plata : les 100 kilog. qui valaient 350 francs en 1860, sont tombés à 165 francs en 1885, avec une diminution de près de
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53 p, 100 (1). Cette baisse a été favorable à la manufacture, qui s'est procuré ses approvisionnements à bon marché. Aussi l'importation, qui n'était que de 30 milliers de tonnes en 1860, s'est-elle élevée graduellement à 193 en 1886 : ce qui compense et au delà la diminution du nombre des moutons en France. En ajoutant la proAllions de Francs
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Fig. 184. — Importation et exportation des fils et tissas de laine (1827-1886).
duction de laine indigène (53 milliers de tonnes) (2), qui forme aujourd'hui moins du quart de la consommation, et en retranchant l'exportation des laines en masse (19 milliers de tonnes), on trouve qu'il restait, en 1886, 227 milliers de tonnes pour alimenter les fabriques nationales (200 millions d'après la Commission des va(1) La baisse des tissus a été beaucoup plus considérable. Le prix de la façon du mètre de mérinos (105 centimètres de largeur avec 10 croisures ou 52 duites au centimètre) était de 16 francs en 1808, de lfr,45 en 1879 et 1^,16 en 1886. Le mètre de mérinos, d'après la valeur estimée par la douane, valait VI il. le kilogr. en 1827, 25 fr. en 1860 et 10",25 en 1886. La façon du kilog. de fil de laine valait 32 francs en 1808, 16 francs en 1826, ltr,20 en 1886; le kilogamme de fil de laine valait 16tr,25 en 1827, 11^,92 en 1860 et 7fr,80 en 1886. Cependant le salaire des ouvriers s'était élevé de lfr,50 en 1808 à 5 francs en 1886; l'emploi des machines a été la cause principale de ce double changement. (2) L'année 1886 a été relativement favorable; l'année 1883, la plus faible jusqu'ici, n'a donné que 35 millions. Cependant l'année 1860 avait donné (00 millions) plus que 1886.
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leurs de douane ; aucun pays n'en consommait alors autant) : ce même total n'était que de 152 en 1874. La production totale de l'industrie lainière que l'on évaluait, peut-être avec quelque exagération, à 1,200 millions de francs en 1878 (dont 854 millions consommés en France et 346 environ exportés) peut être hypothétiquement portée à 1 milliard, y compris la valeur des tissus mélangés dans lesquels la laine domine), en 1886 la Commission des valeurs de douane ne donne que 800 millions), année où l'exportation totale a dépassé 500 millions (voir fig. 183 et 184). Le nombre des broches actives indiqué par VAnnuaire statistique publié par le ministère du commerce était de 3 millions en 1885, celui des métiers mécaniques actifs de 43,300 et celui des métiers à bras de 30,000; en 1847, on comptait (sans Paris) 1,257,000 broches et 38,500 métiers mécaniques. On compte sept groupes de fabrication de lainages : 1° Le groupe du nord date de l'antiquité ; on connaît le vieil adage du moyen âge : «TouteFlandre est fondée sur draperie ».I1 comprend plusieurs subdivisions très distinctes: dans le département du Nord, qui compte à lui seul aujourd'hui la moitié des broches (1,377000, broches actives) et des métiers de France, Roubaix, dont la fortune, très modeste au début, a commencé au xve siècle malgré les protestations des tisserands de Lille, et Tourcoing qui font, surtout pour vêtements d'hommes et de femmes, des étoffes mélangées de coton, de laine et de soie désignées sous le nom de « nouveautés »; Cambrai, le Cateau qui appartient à la grande industrie, Fourmies et Saisi travaillent la laine peignée et pratiquent avec succès le tissage du mérinos; dans l'Aisne, Saint-Quentin et Guise excellent dans les tissus légers ; clans le Pas-de-Calais est Frévent ; dans la Somme, Amiens, dont les « maîtres sayeteurs » étaient renommés au moyen âge, fait les velours d'Utrecht, les popelines et les tissus de nouveauté; Abbeville était autrefois une de nos plus grandes fabriques de draps. A ce groupe on peut rattacher l'établissement de Crèvecœur,k ville de Beauvais et Mouy (Oise), importante fabrique de draps d'ameublement. Dans ce groupe, à l'exception d'Abbeville et de Mouy, on ne travaille que la laine peignée. 2° Le groupe de Normandie, concentré principalement dans la Seine-Inférieure et l'Eure, a pour principale fabrique Elbeuf, qui fait la draperie dans tous les genres, surtout la draperie de nouveauté; Louviers est l'émule d'Elbeuf, mais ces deux villes, surtout la seconde, ont beaucoup perdu depuis 1875. Lisieux, CaWekc (SeineInférieure) ont la spécialité des gros tissus drapés; Rouen, où le tis-
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sage de la laine remonte à l'antiquité, possède celle des tissus mélangés; à Pont-Authon (Eure) se trouve une des plus grandes filatures de larégion. Le Calvados, surtout Vire, file et tisse la laine ; Sént-Lâ fabrique des droguets. Ce groupe, dans lequel le travail de la laine cardée domine, s'étend sur Seine-et-Oise. 3° Le groupe des Ardennes (dép. des Ardennes et de la Marne) a pour principaux centres Sedan avec Réthel, Mouzon, Château-Porcin (Ardennes), Reims avec presque toutes les communes de son arrond., Boult-sur-Suippe, Bazancourt, Pont-Faverger, etc. Sedan,
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Fig. 185. — Carte de l'industrie lainière. (Indication sommaire de l'importance de l'industrie par département, d'après VAnnuaire statistique de la France) (1).
qui.était réputé fournir les draps les plus beaux et les plus fins de France, ne conserve qu'avec peine une partie de son ancienne réputation. Reims, siège le plus important de la fabrication des flanelles et des tissus ras dans les genres les plus variés et surtout des mérinos, produit pour plus de 100 millions. 4° Dans le groupe de l'est, nous ne conservons qu'une partie des fabriques de la Lorraine, Nancy surtout, qui fait de gros draps. Nous n'avons plus ■ Biscluviller, Sainte-Marie-aux-Mines, Guebwiller,
(1) Les renseignements fournis au ministère du commerce paraissent incomplets pour certains départements et ne donnent qu'une idée approximative dé la répartition de l'industrie lainière. U FRANCE. II. — 18
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Mulhouse. Cependant l'industrie est active dans les Vosges et le Territoire de Belfor t. 5° Le groupe de l'Isère, ayant pour centre Vienne, avec Romans et Dieulefit (Drôme), produit en grande quantité des draps à bon marché (souvent mélangés de coton) pour pantalons et paletots. 6° Le groupe du Languedoc, où l'industrie des draps est très ancienne, comprend un grand nombre de fabriques, dont quelquesunes sont très importantes et dans lesquelles on fabrique, en général, des draps à bon marché : dans le Gard, Nîmes, qui faisait autrefois beaucoup d'étoffes pour ameublement, de reps et tapis de table, et Sommières; dans l'Hérault, Lodève, qui fait des draps pour l'armée, Bédarieux, Saint-Pons ; dans l'Aude, Carcassonne; dans le Tarn, le plus important des dép. de ce groupe, Mazamet, une des plus actives fabriques du Midi, qui produit des draps de fantaisie et des étoffes à poil, Castres, qui fait des cuirs de laine, et Buiials; dans la Lozère, Mende, Langogne et toute la montagne qui fabriquent des serges. On tisse aussi des draps dans YAri'ege et YAveyron où cette industrie est en progrès. A ce groupe on peut rattacher Marseille, qui, recevant les laines importées, les lave, les peigne et les distribue aux manufactures du Haut et du Bas-Languedoc. 7° Le groupe de Centre, ou plutôt les fabriques disséminées dans le centre de la France, comprend Limoges qui tisse des étoffes communes pour la consommation des campagnes, flanelles et droguets, Châteauroux, Romorantin, qui font des draps pour l'habillement des troupes, Tours, Orléans qui a conservé la spécialité des couvertures. Dans cette région, le Berri, particulièrement Bourges qui donna son nom aux « bourgeteurs », avait une importance qu'il a perdue. Plus au nord, Selles-sur-Cher (Loir-et-Cher), fabrique aussi pour l'armée. Rappelons, en terminant, que cette industrie a ses trois premiers groupes dans les départements qui élèvent le plus de moutons: Aisne et Somme, Seine-Inférieure et Eure, Marne; le sixième groupe se trouve le long des cours d'eau situés au pied du Massif central, qui nourrit aussi une grande quantité de moutons (§ 246). Au centre de ces groupes est Paris, qui, dans ses murs ou dans sa banlieue, et principalement à Puteaux, teint, apprête lui-même et dirige en partie le tissage des autres groupes. 301. lies châles. — Les châles peuvent être rangés dans la calé-
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gorie des lainages, parce que la laine est la matière la plus employée à leur confection. Les plus beaux sont faits avec le cachemire, c'est-à-dire avec le duvet de certaines chèvres du Tibet; on fabrique aussi des châles de soie, et, dans les articles communs, on mélange le coton à la laine. La production, qui employait naguère 3,000 métiers, avait une valeur d'environ 13 millions ; mais la mode a changé et cette fabrication est presque nulle aujourd'hui. Les châles autres que le tartan et le crêpe de Chine constituent un tissu broché à l'aide du métier Jacquart et du battant brocheur ou de la navette à la main. Paris fait tous les genres et a le monopole des riches cachemires qu'il fait exécuter à Puleaux, h Saint-Denis, en Picardie, à Bohain (Aisne), etc. ht Nord (le Cateau, Cambrai),Y Aisne (Saint-Quentin) et Ikims tissent les tartans. Lyon fait les châles de qualité moyenne; Nîmes fabrique encore en petite "quantité des châles à bon marché dont les procédés de tissage se sont beaucoup améliorés depuis vingt ans. 302. Xies tapis. —Aux lainages se rattachent aussi les tapis, qui dépendent de l'ameublement, mais que nous mentionnons ici ainsi que les tentures et autres étoffes qu'emploient les tapissiers, afin que toutes les branches du tissage se trouvent réunies; les tapisseries sont destinées à servir de tenture et h être appendues aux murailles; les tapis, à être étendus sur le plancher. Les premières sont des tissus ras, dits de « haute lisse » quand ils sont, comme aux Gobelins, tissés sur des métiers perpendiculaires,, et de « basse lisse » quand ils le sont sur des métiers horizontaux, comme on le pratique dans les autres fabriques. Les tapis sont parfois des tissus ras à chaîne de coton ou de lin et à trame de laine qu'on tisse sur des métiers simples, comme les serges ou les satins ordinaires. Le plus souvent les tapis, dits moquettes, sont des tissus du genre des velours. Sur un tissu de fond à chaîne et trame coton ou lin, des fils de chaîne supplémentaires en laine évoluent au-dessus du tissu en s'attachant à chacune de ses duites, et garnissent ainsi le tissu de ce revêtement laineux, plus ou moins haut, tantôt bouclé, [tantôt velouté, qui lui donne son caractère. Dans ce dernier cas, c'est en tranchant et en égalisant les évolutions émergentes de ces fils [de garnissage, que l'on forme les pompons du velours. Si le dessin [du tapis est à plusieurs couleurs, il faut toujours une ou plusieurs mécaniques Jacquart pour choisir, parmi les fils de garnissage celui qui est de la couleur voulue. Les merveilleux tapis des Gobelins, comme les tapis rudimentaires de Perse ou d'Orient, sont le résultat d'un gar-
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nissage fait à la main (en même temps que l'on passe les duites en coton), avec la laine de couleur voulue pour chaque place; ce garnissage est fait suivant le point dit sarrasinois, par lequel chaque pompon du velours est attaché par un nœud coulant aux fils du tissu de fond, ce qui donne à ces tapis leur grande solidité. , L'État possède deux grandes manufactures de tapisseries et de tapis, celle des Gobelins, à Paris, et celle de Beauvais, qui ne travaillent pas pour le commerce, mais qui lui fournissent ses plus beaux modèles. Aubusson etFelleiin (Creuse) et les fabriques de Beauvais travaillent pour le commerce dans les mêmes genres. Amiens et Abbevilk font des tapis de pied; Nîmes, Roubaix, Lyon, Tours, des tapis de pied et de tenture; Tourcoing, des moquettes. 303. lies soieries. — C'est principalement dans le bassin du Rhône qu'on élève le ver à soie; c'est aussi dans cette région qu'est concentrée, à peu d'exceptions près, la fabrication des soieries, industrie textile qui produit les tissus les plus élégants. Ces tissus, très divers, comprennent deux genres très distincts : 1° les étoffes, à savoir : les étoffes unies ou rayées, taffetas et autres, qui se fabriquent au métier simple, et qui sont le plus souvent aujourd'hui le produit du tissage mécanique ; les étoffes façonnées, c'est-à-dire présentant des dessins compliqués ou des couleurs variées, qui ne peuvent être exécutés qu'avec la mécanique Jacquart; les foulards, foulards unis et foulards imprimés; les gazes pour vêtement ou pour bluterie et les crêpes; les velours unis qui se fabriquent maintenant à la mécanique en deux pièces superposées, les velours épinglés qui exigent le travail à la main par les fers, les velours mixtes qui, comme les magnifiques velours dits de Gênes, constituent une fabrication spéciale, très compliquée, ayant des traits de ressemblance avec celle des tapis dits moquettes ; 2° les rubans, à savoir les rubans unis ou façonnés, les lacets et la passementerie. Les étoffes brochées d'or et d'argent pour les églises forment un sous-genre particulier. Après le dévidage des cocons, la soie grège reçoit diverses préparations avant d'être livrée au tisserand. Elle est moulinée, c'està-dire doublée et tordue de manière à former soit la trame, fil qui sert à tramer, soit l'organsin, fil plus résistant qui sert à faire les chaînes. Elle est retordue pour faire du cordonnet, du fil à coudre, de la passementerie. Enfin elle est teinte. Les déchets du dévidage et de la filature forment la bourre de soie. . L'industrie de la soie a eu pour centres, au xvie siècle, Lyon et
�vallée du Rhône, et en Touraine où résidaient souvent les rois. «11 n'y a ville pour ce jourd'hui en chrétienté, écrivait Thibault
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LA FRANCE.
le Pleigney en 1541, où il se fasse tant de draperies de soie que en la dicte ville et faux bourgs de Tours. » Cette ville avait déjà beaucoup décliné au xvne siècle, tandis que celle de Lyon, en faveur de laquelle les rois avaient presque exigé en monopole le commerce de la soie, avait prospéré et avait poussé des rameaux jusqu'à Saint-Chamond, et Saint-Etienne, où la corporation des rubaniers date de 1665. La fabrique lyonnaise se développa au xvme siècle jusqu'au temps où la mode des toiles peintes fît une rude concurrence aux soieries et surtout aux grands ramages. Le
taillions
de Francs
1 T) pO ptat ion et E xpor tatî on c es :ÏSS US c e S oie ( c D m rr arc î S >éc i al) (1 S27- 1585
500 ♦ 50 * 0 0 350 3 00 2 50 200 1 5 0 1 0 0 5 0 0
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Fig. 187. — Exportation et importation des tissus de soie (1827-1886).
Bas-Languedoc et particulièrement Nîmes, centre de la bonneterie
de soie, prospéraient aussi. En 1788, l'intendant du commerce, de Tolosan, évaluait à 130 millions[delivres(l) la valeur de la production française ; l'exportationfetait de] 24 millions et demi. La révolution fut une période très douloureuse pour une industrie de luxe qui souffrait déjà avant 1789 ; le nombre des métiers battant à Lyon tomba|[de 15,000 à 3,000. L'invention du métier Jacquart et le luxe de l'Empire 'ranimèrent la fabrication; on a estimé à 27,000 le nombre des métiers en.activité. dans le groupe lyonnais avant la crise de 1827,'qui fut terrible et qui ne fut pas
(I) La livre tournois contenait àjpeu près autant d'argent fin que le franc.
�L'INDUSTRIE.
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sans influence sur l'émeute de 1831. Après la seconde émeute de Lyon en 1834, l'organisation du travail se modifia, et les métiers se montèrent en grand nombre dans les campagnes au détriment de la Croix-Rousse ; les façonnés et les velours restèrent seuls à la ville; les unis émigrèrent. En 1840, on comptait dans la région 57,500 métiers, dont 26,750 à Lyon ; en 1867, 120,800 dont 33,000 à Lyon. De 1840 à 1862, durant la période du plus rapide progrès, la quantité de matières qui ont passé par la « Condition des soies » de Lyon s'est élevée de 700,000 à 3,680,000 kilog., cependant, depuis 1830, les vers à soie étaient atteints d'une maladie qui diminua considérablement la production des cocons (voir § 253) et changea les conditions du marché. A l'exposition de 1867, on évaluait la production de l'industrie des soies en France à 490 millions, dont 397 pour le groupe lyonnais ; ce chiffre était au-dessous de la réalité, puisque la France importait alors pour plus de 300 millions de soie et n'en exportait pas plus de 145 (fig. 186), et que, d'autre part, elle avait exporté (en 1859) pour 495 millions en tissus de soie et en exportait presque autant en ,1866 (fig. 187). En 1886, avec la réduction, considérable que l'exportation a subie en valeur (fig. 186) (car les quantités ont peu varié depuis dix ans et sont supérieures à celles des périodes précédentes), avec l'importation des matières premières, avec la diminution du prix des soieries et l'amoindrissement de la qualité des tissus fabriqués, avec la réduction de l'exportation qui, de 490 millions en 1871 est tombée à 215 en 1886 (fig. 187), la valeur totale de la production, y compris les tissus mélangés, ne dépassait peut-être pas 600 millions. Le dévidage occupait 14,600 bassines en 1885 ; le moulinage, 1,629,700 tavelles et fuseaux, la filature 900,000 broches; le tissage 94,800 métiers (dont 39,300 mécaniques en activité et 55,500 à bras) ; le nombre total des ouvriers était de 110,300. Un grand nombre de communes de la vallée du Rhône vivent de ce travail. Le Gard (5,736 bassines en 1885), la Drôme (3,030), VArdèche (2,520), Corrèze (1560), Vaucluse (870) occupent les premiers rangs sous le rapport du dévidage. L'Ardèche (880,000 tavelles en 1885), la Loire (208,500), l'Isère (140,000), le Gard (110,700), la Drôme (82,000), le Rhône (49,300), Vaucluse (48,600), sont aux premiers rangs par le nombre de leurs moulinages et de leurs filatures. Les localités les plus importantes à cet égard sont : dans l'Ardèche, Privas, Annonay, Lussas, Flaviac, Chomërac, Aubenas, Largentière, etc.; dans la Drôme, Loriol, Crest, Dieukfit, Romans, etc. ; dans Vaucluse, Avignon, etc. ; dans le Gard,
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LA. FRANCE.
Alais, Jîeaucaire, Uzès, le Vigan, Saint-Hippolyle ; dans l'Hérault Ganges, Aniane, etc. Le tissage de la soie s'est transformé et est devenu en générai beaucoup plus économique ; il n'est pas rare aujourd'hui qu'un même ouvrier conduise deux métiers Jacquart et même jusqu'à quatre; la teinture s'est aussi beaucoup modifiée. L'industrie est à peu près concentrée sur six points : 1° Le groupe de Lyon fait les étoffes de tout genre : les façonnés, que la mode a en grande partie délaissés, les velours, les étoffes d'or et d'argent, dans la ville même ; les unis, les foulards, les tulles, les satins, les taffetas, dans les campagnes du dép. et des dép. voisins, à savoir l'Ain qui a perdu depuis quelques années, et l'Isère (Voiron, etc.) qui a gagné. Ces deux dép. et celui du Rhône possédaient, en 1885, 6,800 métiers mécaniques en activité et 32,600 métiers à bras dont 29,400 pour le seul dép. du Rhône. Cette fabrication alimente un grand nombre d'industries accessoires pour l'apprêt, la teinture, etc., dont beaucoup sont fixées dans la banlieue de Lyon. L'Ardèche, la Drôme et les Hautes Alpes dépendent de ce groupe, mais pourraient aussi être considérées comme un sous-groupe distinct. La valeur totale de la production des soieries dans le groupe lyonnais dépassait, peutêtre, il y a quelques années, 450 millions; cependant, en 1877, la chambre syndicale des fabricants de soieries de Lyon ne l'évaluait qu'à 377 millions. 2° Le groupe de Saint-Étienne, avec Saint-Chamond et les campagnes voisines, file plus qu'aucun autre, fait les rubans et les galons et travaille surtout à la mécanique. 3° Le groupe de Nîmes, a.vec les fabriques de l'Hérault et de Vaucluse (Avignon, etc.), fait des soieries légères, tissus algériens, etc. 4° Tours, où cette industrie a été introduite au xvie siècle par nos rois, conserve'encore la fabrication de certaines étoffes d'ameublement. 5° Paris, cultivant toutes les industries de luxe, fait des châles de soie, de la passementerie, etc. 6° Roubaix et la Picardie tissent des étoffes mélangées, et occupent plus d'ouvriers qu'aucun autre groupe. On traite la bourre de soie dans quelques départements, surtout dans la région septentrionale, Nord, Aube, Marne, Loiret; dans le centre, et dans le midi, Tarn-et-Garonne, etc. , Nous ne possédons plus les fabriques de l'Alsace.
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304. lia dentelle et le tulle. — Avec des filets très fins de lin, de coton ou de soie, on fabrique, soit à l'aiguille sur toile cirée, soit aux fuseaux sur un coussin garni d'épingles, les dentelles, légers réseaux qui sont le chef-d'œuvre du travail délicat des femmes, tque font presque exclusivement les paysannes. e La dentelle la plus fine, mais aussi la plus coûteuse, est celle i'Alençon:dentelle de fil à l'aiguille, nommée aussi autrefois « point de France». On fait à Bayeux de grandes et belles dentelles de soie noire; à Caen, un genre un peu inférieur; à Bailleul (Nord), le genre connu sous le nom de « valenciennes », qui estpassé de mode ; il Boulogne, à Lille et Arras, des dentelles à fond clair en très petite quantité. Aujourd'hui, à Mirecourt on fabrique des guipures, des imitations du point de Venise et des dentelles de tout genre ; au Puy, dont la prospérité augmente, une très grande quantité de dentelles, dites d'Auvergne, à bon marché, des guipures et des dentelles de laine ; de la région du Puy qui comptait, en 1878, 100,000 ouvrières réparties dans quatre dép., dépendent Crayonne (Haute-Loire) et Ariane (Puy-de-Dôme). On faisait autrefois beaucoup de dentelle à Chantilly (Oise) ; mais cette industrie adisparuet, en général, les dentelles fines sont moins recherchées aujourd'hui qu'elles ne l'étaient autrefois. La dentelle-imitation a presque partout remplacé la vraie dentelle. Paris fournit presque toujours les commandes et les dessins, qui sont reçus par les fabricants des villes et exécutés parles ouvrières des campagnes. Le tulle est un réseau de coton ou de soie semblable à celui dé la dentelle, mais un réseau régulier si le tulle est uni, irrégulier si le tulle est façonné et qui maintenant est presque toujours fait au métier mécanique. A Calais (qui s'est annexé récemment Saintkm-lès-Calais) sont les manufactures les plus importantes de ulles de coton et de soie ; à Lyon, on fait divers genres de tulles "e soie, plus chers et moins demandés. Lille, le Cambrésis, SaintQmntin, Amiens, Caudry (Nord) fabriquent aussi des tulles brohés pour ameublement et des dentelles à la mécanique. 303. La broderie. — La broderie, qui consiste dans un dessin ait, soit à l'aiguille, soit mécaniquement, sur une étoffe, est une ndustrie que dirige Paris et que de nombreuses ouvrières exercent ans les campagnes aux environs de Nancy, de Bar-le-Duc et dans isvallées des Vosges (Plombières, etc.); dans les environs de Ta3, 'e et dans la campagne de Saint-Quentin. Les métiers mécaniques i Paris et des environs (Puteaux, Courbevoie, Argenteuil), et ceux
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LA FRANCE.
de Lyon ont réduit l'importance de cette industrie rurale et la broderie mécanique a presque partout remplacé la broderie à la main, La passementerie a pour siège Paris et Lyon, Saint-Étienne Beauvais, Saint-Quentin, etc. A cette catégorie on rattache la tapisserie à la main, dont le commerce a pour centre Paris. 306. i>a bonneterie. — Les articles de bonneterie, dont la valeur atteignait, en 1878, 140 millions, sont des tricots de coton, de laine ou de soie, faits presque tous au métier. Ils sont généralement confectionnés par des ouvriers de la campagne, ou par de petits fabricants des villes, surtout dans l'Aube, la Somme, luMarne, le Gard, l'Hérault, le Pas-de-Calais, etc. Troyes (avec Romilly) ^ le centre le plus important de la bonneterie de laine et de coton, qui d'ailleurs est fabriquée dans presque toute la Champagne. Amiens, dont la bonneterie de laine, dite bonneterie du Santerre, occupait 23,000 ouvriers environ dans les communes de l'arrond. (Villersllretonneux, etc.) et dans celui de Montdidier [Roye, etc.), a une importance très grande. Valenciennes, Bapaume (Pas-de-Calais), diverses localités du département de l'Oise, Arras, Caen, Falaise (dans le faubourg de Guibray) viennent au second rang dans la partie septentrionale de la France ; Rambouillet, Orléans sont au troisième. Nantes fait des tricots pour les marins. Dans la région du sud-est, la bonneterie de soie occupe un grand nombre d'ouvriers, surtoutàZî/ow; kNîmes, Uzès, Sauve, leVigan,Saint-Hippolyte(Qwi)\ à Ganges (Hérault), etc. Strasbourg tenait dans cette industrie un des premiers rangs. Paris fait de la bonneterie dans tous l(s genres. Aux articles de bonneterie se rattachent les bretelles et les jarretières que fabriquent Rouen, Paris, etc. ; les boutons en tout genre, dont la valeur n'est pas inférieure à 150 millions et que fabriquent Paris, le département de l'Oise (Méru et principalement Creil), Briare (Loiret), Montereau (Seine-et-Marne), Lyon, Toulouse. 307. lies vêtements, la lingerie et la confection. — Les vetetements d'hommes sont faits par des tailleurs ; les vêtements de femmes par des couturières. Ces deux industries sont exercées dans toutes les villes et bourgs et il y a des couturières jusque dans les villages. Paris occupe à cet égard un rang tout à fait exceptionnel et possède, outre les tailleurs pour hommes et pour femmes, de grands magasins de confection où l'acheteur trouve des vêtements tout faits. La lingerie, qui comprend tous les articles de linge confectionnes.
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cols, bonnets, camisoles, chemises, layettes, et à laquelle on peut rattacher certains autres, articles constituant des industries distinctes, tels que corsets, chemises d'homme, et la confection, qui comprend les vêtements pour femmes, hommes ou enfants, ont ipour centre principal Paris, qui exécute lui-même le travail ou le fait exécuter par des ouvriers de province. Au second rang, sont Saint-Quentin, Argentan, Saint-Omer, Verdun, les dép. de la SeineInférieure, du Nord, etc. Les grands magasins de Paris ont de nombreux clients non seulement dans les dép., mais jusque dans les pays étrangers. Paris fait aussi les modèles de confection qui sont expédiés à l'étranger et reproduits ensuite. La valeur totale de ces produits dépasse 150 milllions. Les modes, c'est-à-dire les chapeaux et coiffures pour femmes, ndustrie dont Paris est le centre, représentent une valeur d'au noins 230 millions. Certaines villes exercent une industrie spéciale relative à la toiette: Ckdteauroux confectionne des chemises. Le recensement de 1886 a constaté que 14 p. 100 de la population ndustrielle delà France vivaient des industries de l'habillement et e la toilette. 308. iLa chapellerie. — La coiffure des hommes comprend trois enres de produits; les chapeaux de soie, les feutres et les casnettes. Paris occupe le premier rang dans les trois genres. La "hapellerieest exercée dans beaucoup d'autres grandes villes : Lyon, Marseille, Toulouse, Bordeaux, Montbrison fabriquent des chapeaux ; il, avec les laines de la Crau, fait des chapeaux de feutre ; Lyon, n concurrence naguère avec Sarreguemines et Puttelange, villes e la Lorraine perdues en 1871, fournit les étoffes dites peluches our la confection des chapeaux de soie ; Orléans, Condom et, aux avirons de Paris, Bueil et Clialou font des bonnets grecs ou fez; ou/on, Limoges, Lille font des casquettes. 309. ha ganterie.— La ganterie comprend : 10 les gants de peau, a chevreau, en agneau, en daim; 2° les gants tricotés ou drapés ai sont articles de bonneterie. La fabrication des premiers, qui mploie pour matière première non pas des fibres textiles, mais s peaux, de certains animaux, surtout les peaux de chevreau égissées ou chamoisées, a pour sièges principaux : en premier rdre, Paris, centre de toutes les industries de luxe ; en second, renoble et la partie montagneuse de l'Isère, où les chèvres sont 11 grand nombre et où la main-d'œuvre est à bon marché; AnQwy et le Quercy, régions où il y a aussi beaucoup de chèvres;
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en troisième ordre, Chaumont, Saint-Junien (Haute-Vienne); puis Lunéville qui fabrique des gants d'agneau, Rennes et Mort qui font des gants de daim, Nancy, Blois, Vendôme, Béziers, Millau, etc. 310. jLa chaussure. — La chaussure, dont les produits représentent une valeur de plus de 600 millions, emploie aussi pour principale matière les peaux; elle est cousue ou clouée. La fabrication delà chaussure cousue se classait naguère surtout dans la petite industrie; elle est encore exercée dans toutes les villes, pour la consommation des habitants, et devient l'objet d'un commerce important dans les plus grandes, telles que Paris au premier rang, puis Nancy et Toulouse, et, au troisième rang, Bordeaux, Marseille, Nantes, Fougères qui fabrique surtout des chaussures à bon marché pour femmes, E lampes, Châlons, Limoges, Sens. L'Alsace fabrique beaucoup de chaussures. L'industrie de la chaussure est exercée dans de grandes manufactures à Paris, h Liancourtei à Mouy (Oise), à Blois, à Angers, à Romans (Drôme). La fabrication des sabots et des galoches, chaussures de bois, a beaucoup perdu de son importance. Elle a lieu, généralement, dans les forêts; mais les sabotiers viennent vendre leurs produits au marché de la ville, ou plus souvent travaillent à façon pour le compte de marchands urbains. C'est pourquoi le commerce des sabots représente encore un certain chiffre d'affaires kPa?'is, à Nantes, h Fougères, à Alençon (forêts de Perseigne et de Bellême), à Aurillac, h Lyon, dans les Vosges. Limoges aussi fait beaucoup de galoches. 311. lia bijouterie, la .joaillerie et l'horlogerie. — La bijouterie, consistant dans la fabrication d'objets d'or ou d'argent, tels que bagues, bracelets, broches, boucles d'oreilles, ornés de ciselures, d'émaux, de pierres précieuses, se divise en bijouterie ordinaire, comportant peu de façon à la main, et en bijouterie d'art; la joaillerie, comportant la monture de pierres précieuses, surtout du diamant, fabrique des colliers, des diadèmes, des boucles d'oreilles, etc. ; ce sont deux industries très voisines qui travaillent pour la toilette, principalement pour la toilette des femmes. La bijouterie d'argent, la bijouterie d'acier, celle de cuivre, etc., constituent autant de spécialités. Aucune ville de France, à cet égard, n'approche de Paris. Les autres, Lyon, Marseille, Bordeaux, Toulouse, Nîmes viennent bien loin derrière la capitale. Quelques villes ont des spécialités: Nancy, la croix de Lorraine; Rouen,\e bijou vieux Rouen ; Blois, le bijou renaissance ; la Bresse, le bijou breton. Le travail du lapidaire se lie intimement à celui du bijoutier et
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du joaillier ; il est pratiqué surtout à Paris où cette industrie est j progrès et dans la région du Jura (principalement h Seplmoncel) ù l'on ne taille que des pierres de peu de valeur, lien est de même de l'horlogerie qui comprend : la grosse horlo-erie, consistant en horloges monumentales, la fabrication des ondules, celle des montres ou petite horlogerie, l'horlogerie astronomique ou de précision et la fabrication des accessoires. Paris, où a été posée en 1370 la première horloge de France (tour de l'horloge du palais de Justice), fait surtout la grosse horlogerie, l'horlogerie de précision et les accessoires ; sur une soixantaine de millions que représente aujourd'hui cette industrie, il en produit plus du tiers. Avant Paris se place, dans l'industrie des montres, Besançon (1), où cette industrie date de 1793 et où elle a fait de grands progrès. Mais ces deux villes ne fabriquent pas elles-mêmes l'ébauche du mécanisme ; elles le reçoivent des hautes vallées de la chaîne du Jura, de Mores (Jura) pour les grosses horloges murales, de Cluses (Haute-Savoie) qui approvisionne Besançon pour les montres; des environs de Lure, du grand établissement de Beaucourt (Territ. de Belfort) et de Montbéliard pour les montres et les pendules; de Saint-Nicolas-d'Aliermont (Seine-Inférieure) pour les pendules que l'on termine à Paris et qui sont renommées. En 1888, les objets de bijouterie, d'horlogerie et d'orfèvrerie présentés aux bureaux de garantie, pour être marqués ou vérifiés, pesaient en tout 7,396 fcil. d'or et 72,200 kil. d'argent pour le commerce intérieur et 1,587 kil. d'or et 7,437 kil. d'argent pour l'exportation. Dans le total, Paris figurait pour 5,800 kil. d'or et 71,800 kil. d'argent. Après Paris viennent Besançon, Pontarlier et Montbéliard, Lyon, Marseille. En 1869, les bureaux de garantie avaient poinçonné 11,886 kil. d'or et 74,830 kil. d'argent d'une valeur d'une cinquantaine de millions de francs. Ces industries ne sont pas en progrès depuis vingt ans. 312. lia. parfumerie. — La parfumerie est une des industries qui concourent à la toilette : les savons, les pommades, les essences parfumées sont ses principaux articles. C'est pourquoi elle est exercée à Paris, centre des fabrications de luxe, ainsi que dans sa banlieue, Saint-Denis, Pantin, Levallois-Perret, Neuilly, etc., et en Provence, principalement à Grasse, à Marseille, ainsi qu'à. où sont les savons et les fleurs. A ces noms il faut ajouter ceux de Lyon, de Lille et de Tourcoing. :
(1) Comme celui de Genève, l'observatoire national de Besançon doit fournir à l'horlogerie de précision le moyen de contrôle qu'elle, réclame. .
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LA
FRANCE.
5e section.
LE
SOMMAIBE.
LOGEMENT ET L'AMEUBLEMENT.
— 313. Le bàtiinentet le gaz (286).—314. La tapisserie et les papiers peints(2S7). — 315. Les meubles (288). — 316. La céramique (289). — m.U verrerie (292). — 318. Le bronze et l'orfèvrerie (294). — 319. La coutellerie (204)
313. lie bâtiment et le gaz. — Après l'alimentation qui entretient la vie et le vêtement qui défend le corps contre le froid vient, dans l'ordre logique, le logement qui l'abrite d'une manière plus complète ; dans la réalité, ces trois besoins sont satisfaits simultanément par les trois principaux groupes des industries humaines. Le groupe du bâtiment doit ses matières premières à, l'exploitation des forêts et des carrières, aux forges et aux fabriques de quincaillerie, qui lui fournissent le bois, la pierre, le marbre, la brique, le ciment, le fer et les ferrures (voir §§ 262 et suiv.).U occupe un nombre considérable de bras, et comprend une très grande variété de professions: charpentiers, tailleurs de pierres, maçons, sculpteurs, fumistes, couvreurs, menuisiers, serruriers, peintres, etc., qui travaillent, du moins dans les villes, sous la direction et d'après les plans d'un architecte. C'est une industrie qui est pratiquée partout où il y a des maisons à construire ou à réparer, et qui, par conséquent, est surtout active clans les grandes villes, comme Paris, Lyon, Marseille, Bordeaux, Lille, Toulouse, Rouen, le Havre. Elle donne naissance ii de très grandes entreprises, surtout à Paris ; mais, étant exercée sur place et par un grand nombre de métiers divers, elle ne saurait, malgré son importance, donner naissance à de grandes manufactures, pour la construction même, quoiqu'il y ait des manufactures de matériaux préparés, comme les fers, les parquets, les fenêtres, etc. La figure 188 ci-dessus donne, par l'importation des bois communs et des bois exotiques, une certaine idée, très imparfaite assurément, du commerce des bois qu'emploient la construction et l'ébénisterie. L'installation du gaz qui éclaire les rues et les maisons est étroitement liée à la construction, et la consommation peut être considérée comme une dépense relative au logement. La production du gaz, qui a pour centre les grandes villes, augmente d'année en année; elle était de 351 millions de mètres cubes en 1875 et de589 en 1885, dont 287 pour la Seine, 43 pour le Nord, 21 pour la Gi-
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287
ronde, 18 pour le Rhône, 17 pour les Bouches-du-Rhône, le Pas-deCalais, et la Seine-Inférieure, 12 pour la Loire, 8 pour VAisne et la
Loire-Inférieure, 7 pour la Somme, 6 pour Seine-et-Oise et l'Isère. 314. t, tapisserie et les papiers peints. — Quand la maison
a
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LA FRANCE.
est construite, on revêt les murailles intérieures de peintures, de tapisseries ou plus souvent.de papiers peints. La peinture se fait surplace; nous avons parlé des étoffes d'ameublement, du linge de ménage et des tapisseries (voir § 298 et suivants). Quant aux papiers peints, qui ont une grande analogie avec les étoffes peintes, on les fabrique surtout à Paris, quelque peu à Lyon, à Châlons, hMouy (Oise), à Rennes, à Caen, à Toulouse,' h Epinal, au Mans. L'Alsace (fabriques de l'île Napoléon et de Rixheim), que les toiles peintes ont conduite à s'occuper de cette industrie, nous en fournissait beaucoup. 315. lits meubles. — Les maisons sont ensuite garnies, par ceux qui les habitent, de meubles que fournit en majeure partie l'ébénisterie. L'ébénisterie constitue donc une industrie très importante, qui, dans les villages et dans un grand nombre de petites villes, se confond avec la menuiserie, mais qui, à Paris, occupe un très grand nombre d'ouvriers dans plusieurs quartiers, particulièrement dans le faubourg Saint-Antoine; elle est pratiquée aussi dans les grandes villes, telles que Bordeaux, Lyon, Marseille, Lille, Nantes, Nancy, Troyes, Amiens, Saint-Quentin, Caen, ett, L'ébénisterie s'inspire surtout des modèles de l'architecture. Elle comprend la fabrication des meubles courants, dans lesquels le bon marché nuit parfois à la solidité, et celle des meubles de luxe, qui, sous le rapport du goût et de la perfection du travail, ont fait, depuis une trentaine d'années, de. très notables progrès, L'ébénisterie de luxe constitue aujourd'hui à Paris une industrie artistique qui emploie non seulement tous les bois exotiques et les bois indigènes, vernis ou mats, unis ou sculptés, mais les marbres, les pierres précieuses, les mosaïques, les faïences, les bronzes et te cuivres dorés, fondus et ciselés, les tapisseries, les étoffes dt tenture, et qui les marie avec un talent égal à celui des plus célèbres ébénistes des siècles passés. Ses produits sont très chers et elle a encore plus de science et de savoir-faire que d'originalité; cependant, elle a le mérite de donner des modèles et une direction à l'ébénisterie courante. L'ébénisterie s'approvisionne de madriers, de planches et de bois de placage, c'est-à-dire de bois débités à la scie ou au couteau en lames minces, à Paris, où le commerce est concentré,et aussi dans les ports, le Havre, Marseille, Bordeaux, Dunkerpe, Le bois brut est débité en planches ou équarri dans les régions forestières, comme les Pyrénées, le Jura, les Vosges. Dans les lieux où abondent les châtaigniers et les vignobles.
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comme VHérault, on fabrique beaucoup de tonneaux et autres vaisseaux à l'usage des vignerons. Aux meubles se rattachent les appareils de chauffage en fonte,, qui sont une annexe de la quincaillerie et que fabriquent Paris,. Lille, Li/on, Coutances, Guise (Aisne). Dans la catégorie des articles de mobilier rentre la vannerie,, que l'on fait avec de l'osier tressé ou d'autres bois flexibles et légers. On fabrique la grosse vannerie dans un grand nombre decampagnes, principalement dansle nord dudép. del'Aisne(k Orignyen-Thiérache, etc.) et dans tous les centres de culture maraîchère,, à Montreuil (Seine), dans les dép. de la Manche, la Haute-Marne, laMeuse,les Ardennes, Meurthe-et-Moselle, la Corse, etc.; la vanneriefine, à Paris, à Melun et dans les dép. voisins; la brosserie commune, à Mézières-en-Brenne (Indre) ; la brosserie fine, surtout à. Paris. La tabletterie comprend une foule de petits objets, peignes, tabatières, jeux divers, boîtes, statuettes d'ivoire, etc. Le centreprincipal de cette fabrication est à Paris ; on en fabrique aussi à Saint-Claude, à Oyonnax (Ain), dans les montagnes des Vosges, dansle dép. de l'Eure, puis à Dieppe, où le travail de l'ivoire date des voyages des Dieppois sur la côte de Guinée, à Rennes, à Beauvais ûkMéru (Oise), à Fontainebleau, à Nancy, etc., et en Alsace. On peut placer dans cette catégorie la bimbeloterie ou fabrication des jouets, qui a pour centre principal Paris, mais qui, pour certains articles à bon marché, s'exerce aussi à Saint-Claude, à Luéville et à Mirecourt, h Liesse (Aisne), à Toul, à Y Isle-sur-le-Doubs(Doubs). 316. lia céramique. — La céramique fournit tous les vases,, lats, assiettes, objets divers en terre cuite, vernissée ou non verissée, qui servent aux travaux industriels, aux usages domestiues et à l'ornementation. Elle a, par conséquent, une importance onsidérable, et les hommes l'ont pratiquée de tout temps. Elle reève de l'art par la forme des objets et de la chimie par les proédés de fabrication. Aussi la valeur de ses produits est-elle suordonnée au sentiment artistique des potiers et au progrès de la cience. La France s'est formée à cet art au xvie siècle à l'école de Italie; Bernard Palissy est son premier grand artiste qui ait fariqué des faïences artistiques. Les essais de fabrication de porceame furent faits d'abord à Rouen et à Saint-Cloud; mais le succèse fut complet qu'après le transport à Sèvres (1756) de la manuacture royale, fondée d'abord à Vincennes. Les musées céramiquesLA FRANCE.
II.
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de Sèvres et de Limoges offrent des modèles à l'industrie. La céramique comprend divers genres de produits. 1° Les poteries proprement dites ou poteries communes sont faites avec l'argile et le sable ; elles sont sans vernis ou avec vernis transparent à base d'oxyde de plomb (voir § 268 et 272). Elles comprennent, d'une part, les briques, les tuiles, etc., d'autre part, les ustensiles de cuisine, marmites, poêlons, etc. Les briques de Bourgogne, fabriquées à Monter eau et à Monte hanin (Saône-etLoire), sur les bords du canal du Centre, celles de Roanne et (YÉcuisses (Saône-et-Loire), et les briques de Paris, briques creuses et autres, sont les plus renommées ; dans la Flandre, la Picardie, la Seine-Inférieure, dans Vaucluse (Bollène), etc., on fabrique beaucoup de briques, de tuiles et de poteries. On évaluait, pour 1886, à 120 millions de briques la production du dép. de la Seine, à 80 celle des Bouches-du-Rhône {Saint-Henry, Saint-André, YEstaque), et à 40 celle de Saône-el-Loire. 2° Les grès peuvent être aussi, avec ou sans couverte, grossiers ou fins ; les premiers donnent des cruches, bouteilles, terrines, etc.; les autres, des articles de luxe susceptibles d'une riche décoration. 3° Les faïences comprennent la faïence commune et la faïence fine. La première est une poterie fabriquée avec de l'argile ordinaire, de la marne et du sable et recouverte d'un émail opaque, blanc ou coloré à base d'élain; on en fait des poêles, des plaques de cheminées, etc. ; elle est susceptible de recevoir les formes et les décorations les plus artistiques, et elle est devenue célèbre au xvic siècle sous le nom de « majolique ». La faïence fine, dite aussi « terre de pipe », porcelaine opaque, « terre de fer », est une poterie blanche recouverte d'un vernis transparent à base de plomb et de borax. Cette dernière est la plus répandue. 4° Les porcelaines, dont la matière principale est le kaolin (§ 268) et qui ont la qualité distinctive d'offrir une pâte blanche, à demi transparente, après la cuisson, comprennent le « biscuit » ou porcelaine non émaillée, et la porcelaine dure, recouverte d'un émail transparent. Cette dernière, à l'état de porcelaine blanche ou de porcelaine décorée, donne, surtout pour les services de table, les produits les plus beaux et les plus recherchés. La porcelaine tendre, qu'on fabriquait en France avec certains mélanges de silice et de carbonate de chaux et de potasse, sans addition de kaolin, recevait la décoration d'une manière remarquable, Il n'y a plus qu'à la manufacture de Sèvres qu'on fasse une por-
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celaine tenant le milieu entre l'ancienne porcelaine tendre et la porcelaine dure. Les matières premières sont donc fournies par les carrières et par l'industrie chimique (voir § 268 et 287). Le travail consiste d'abord à façonner les pâtes : c'est l'œuvre du potier, qui fait tourner sur sa roue et qui pétrit l'objet pour lui donner la forme voulue, ou qui applique sur un moule la pâte ramollie. Quand l'objet a reçu sa forme, on le porte dans des fours où il est soumis à une très haute température pendant plusieurs jours et où il cuit. On le recouvre ensuite de sa glaçure qu'on fait cuire aussi; on le dore, on le peint et on le remet au four pour faire fondre et faire adhérer les couleurs. Les poteries communes, étant d'un usage général et trouvant partout leurs matières premières, sont fabriquées dans un très grand nombre de lieux, surtout dans la Vienne, la Seine, la Sarthe, le Nord, le Var, la Somme et la Gironde. Les grès se font à Paris, près de Beauvais, à la C hapelle-auxPots (Oise), etc., dans la Picardie, Y Artois et le Nord [Sars-Poteries, etc.), dans Saône-et-Loire, dans certaines vallées des Vosges, commeRambervillers, kLunéville, etc..Saint-Omer fabrique des pipes. Les faïences ordinaires et les faïences fines se font à Paris, Moniereau, Creil (Oise), Choisy-le-Roi (Seine), Gien et Briare, où l'on fabrique des boutons et des perles; dans la Nièvre, hNevers, etc. ; a Bordeaux, Bayeux, Grigny, Arboras (Rhône), Langeais (Indreet-Loire), etc., dans diverses localités de la Seine-Inférieure et de la Loire-Inférieure ; en Lorraine, à Lunéville et près de Toul. Nous avons perdu Sarreguemines qui était un des centres de cette fabrication, mais qui a établi une succursale à Digoin (Saône-et-Loire). On estimait la fabrication à 30 millions 1/2 pour la faïence en 1885, dont 4 pour Meurthe-et-Moselle, 3 pour la Seine, 2,5 pour le Loiret, presque autant pour Saône-et-Loire, le Nord et le Loiret, à 1,8 pour la Gironde et pour Y Oise, à 1,4 pour Seine-et-Marne. Les fabriques de porcelaine blanche sont : à Paris, qui cuit peu, mais qui décore les porcelaines blanches venues des autres fabriques ; kMontreuil et autres localités du dép. de la Seine qui produisait, en 1885, pour une valeur d'environ 5 millions, et dans la Champagne; à la manufacture de Sèvres (établie aujourd'hui dans le 0 parcde Saint-Cloud), qui est depuis la seconde moitié du XVIII siècle lamanufacture nationale et qui, comme les Gobelins, fournit des modèles et une direction artistique à l'industrie céramique ; à Limoges, où l'on fait aujourd'hui la plus belle porcelaine, blanche ou décorée,
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LA FRANCE.
et dans plusieurs autres localités de la Haute-Vienne où le kaolin a donné naissance à cette industrie et qui produisait, en 1883, pour une valeur d'environ 10 millions ; dans le Cher, qui a produit plus de 1 million et demi de francs en 1885 {Vierzon, Mekun), dans l'Allier (Champroux) et dans la Nièvre (Becize, Nevers), où la présence du kaolin et celle de la houille ont créé la fabrication des articles courants; à Vallauris (Alpes-Maritimes), dans le Rhône,, la Sarthe, le Calvados, lndre-ei-Loire. Le Nord a figuré pendant quelques années dans celte catégorie. On estimait à 47 millions (31,5 pour la porcelaine ordinaire et 15,5 pour la porcelaine opaque, en 1885) la valeur de la porcelaine fabriquée. Si l'on peut en juger par la statistique imparfaite du ministère du commerce, les produits de l'industrie de la porcelaine et de la faïence en 1885 valaient 77 millions et demi, valeur supérieure à celle de 1875 (58 millions), mais un peu inférieure à celle de 1882 (80 millions). 317. lia verrerie. — La verrerie est une industrie du même genre. Sa principale matière première est le sable ou silice ; elle le recherche très pur, le fond avec un mélange de carbonate de chaux ou de potasse et en fait du verre ; avec du carbonate de potasse et de l'oxyde de plomb, elle en fait du cristal. La valeur des produits (verres et cristaux) qui est à peu près stationnairc depuis dix ans, paraît approcher de 100 millions (84 d'après le ministère du commerce en 1884). Le verrier prend dans le creuset un peu de verre au bout d'un tube, le gonfle en soufflant et en fait ainsi des ballons, des bouteilles ou des cylindres ; il coupe ensuite les cylindres et les étend pour en faire des vitres. Il le souffle dans un moule pour en fabriquer des carafes, des verres, tous les articles courants désignés sous le nom de gobeleterie. Il le coule en grandes masses sur des tables de fonte pour obtenir des glaces, qu'on polit et qu'on étame ensuite. Il manie de la même manière le cristal et en fait des objets analogues à ceux de la gobeleterie, mais plus beaux et le plus souvent ornés de tailles faites à la meule ou de gravures. Au moyen âge, l'art du verrier, qui était employé presque exclusivement à la décoration des églises et des châteaux, était regardé comme très honorable; au xvn° siècle, il fallait encore faire preuve de noblesse pour avoir le droit de « souffler et fabriquer le verre », d'où l'expression gentilhomme verrier. La verrerie consomme, comme la céramique, beaucoup de combustible. C'est pourquoi elle plaçait autrefois ses fabriques clans les
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régions boisées et les établit généralement aujourd'hui près des mines de houille. Sous Louis XIV, presque tout le verre à vitres de Paris venait de la forêt de Lyons; la Lorraine, pays de forêts, en fabriquait aussi; la gobeleterie venait des collines boisées de Normandie. L'emploi du charbon de terre comme combustible, qui a commencé en Angleterre au xvu" siècle, mais qui n'est devenu général en France que dans la seconde moitié du xixe, a changé la répartition géographique de cette industrie. C'est, en effet, à côté du charbon de terre qu'on trouve les principaux groupes de verreries communes, celles qui font les bouteilles et les vitres: dans les houillères du Nord, à Escaupont, Fresnes, ûenain, Frais-Marais (près Douai), Masnières, Anzin (dont les trois usines sont fermées, en 1888), Aniche, Sars-Poterie, Trélon, Fournies, etc. ; dans les houillères du Centre, à Vierzon, Chagny, Blanzy, Épinac, etc. ; dans le bassin de la Loire, à Rive-de-Gier, Saint-Étienne, Lyon, Givors et Vernaison (Rhône) ; dans le bassin d'Alais, à Alais; dans les bassins de Carmaux (Tarn), de Vouvant et Chantonnay (Vendée), à'Ahun (Creuse) et de Montluçon, etc. Forbach (anc. Moselle), que nous avons perdu, est un des centres de cette industrie. Les parties boisées du dép. de l'Aisne, où la production est aujourd'hui médiocre, Folembray, Prémontré, Quiquengronne, la plus ancienne verrerie de France, Vauxrot près Soissons, le nord du dép. de la Marne, qui ne fabrique que pour le vin de Champagne, les forêts des Vosges dans les dép. de Meurthe-etMoselle, des Vosges et de la Haute-Saône, les forêts du Jura, les parties boisées de Y Orne et de la Seine-In féneure (Forges), la forêt de Chantilly (Oise) où se trouvait la verrerie de Creil, aujourd'hui fermée, alimentent aussi des verreries. La gobeleterie se fait très souvent clans les mêmes fabriques, plus particulièrement à proximité des belles forêts des Vosges, au Meisenlhal, près de Saint-Louis (Moselle), et à Vallerysthal, près de Saint-Quirin, grande fabrique de la Lorraine appartenant à l'Allemagne, à la Planchotte (Vosges), à Trélon (Nord), etc. La cristallerie est concentrée dans un petit nombre de grands établissements, à Baccarat (Meurthe-et-Moselle), Pantin, Sèvres, Clichy, le Bourget (Seine), à Lyon, Marseille, Bordeaux, etc.; nous avons perdu Saint-Louis (Moselle). Les verres de montres sont fabriqués principalement à Trois-Fontaines (Meurthe-et-Moselle). En somme, la verrerie, la gobeleterie et la cristallerie sont pratiquées surtout dans les dép. de la Seine (14,6 millions de francs
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en 1885), de Meurthe-et-Moselle (12 millions), du Nord (10), du Rhône (7,5), de la Loire (5,6), de la Seine-Inférieure et de la Marne (4 chacun), de la Gironde et des Vosges (2 chacun), de Y Ain, de YAisne, des Bouches-du-Rhône, de la Meuse, du Tara. Les glaces viennent surtout du grand établissement de SaintGobain, fondé sous le règne de Louis XIV, qui possède 5 fabriques de glaces sur 7 qui existent en France ; Chauny (Aisne) et Cirey (Meurthe-et-Moselle), qui appartiennent à la Compagnie de Saint-Gobain, en sont des dépendances; Aniche (Nord), [Monlluçon, Sèvres, etc. et Saint-Quirin, aujourd'hui perdu, sont au second rang. La production avait, en 1885, une valeur de 26 millions et demi. Les vitraux peints sont fabriqués principalement à Paris, à Chartres, à Sahange près de Bar-le-Duc. 318. lie tu-onze et l'orfèvrerie. — L'orfèvrerie, qui fabrique des articles destinés au service de la table, couverts, plats, cafetières, etc., en or et plus souvent en argent, et dont le commerce est quelquefois réuni à celui de la bijouterie, et le bronze, qui produit des flambeaux, des lampes, des garnitures de pendules, des statuettes, etc., sont des industries de luxe qui exigent la coopération d'un grand nombre d'artistes et d'ouvriers d'élite, modeleurs, fondeurs, ciseleurs, ajusteurs, etc. C'est pourquoi ces industries sont presque exclusivement pratiquées à Paris, où l'on fabrique tous les genres, et h, Lyon, où l'on fait surtout l'orfèvrerie d'église. 319. lia coutellerie. — La coutellerie, qui produit couteaux de table, couteaux de poche, canifs, rasoirs, ciseaux, etc., a pour centres Thiers, qui fait les articles à bas prix (13 millions d'affaires), Langres et Nogent (Haute-Marne) et Châtellerault, qui fournissent toutes espèces d'articles ordinaires. Paris exécute les montures et les articles d'une qualité supérieure; Saint-Etienne et Nontron confectionnent en quantité considérable de grossiers couteaux de poche à manche de bois, dits « eustaches ». Paris est le principal marché pour la vente.
C° section.
MATÉRIEL DU TRANSPORT.
SOMMAIRE.
—
320.
carrosserie
(296). — 322.
Les constructions navales (294). — 321. La sellerie et la Le matériel des chemins de fer (296).
320. lies constructions navales. — Le transport par eau se fait au moyen de bateaux et de navires.
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Les bateaux en bois destinés à la navigation fluviale sont construits sur le bord même des cours d'eau, dans beaucoup de localités voisines d'une forêt et ayant un commerce actif, à Compiègne par exemple. Les bateaux en fer proviennent d'usines spéciales placées à proximité d'un fleuve fréquenté. C'est une industrie importante, mais disséminée sur un grand nombre de points; on peut citer Chalon-sur-Saône, Vierzon, etc. Au contraire, la construction des navires destinés à la navigation maritime est concentrée sur un petit nombre de points, dans les ports et dans quelques grandes usines. On les construisait autrefois uniquement en bois; on les construit aujourd'hui en bois, et beaucoup plus en bois et en fer, ou tout en fer. Les grands navires à vapeur de fabrication récente sont pour la plupart, en fer, ce qui permet de donner à la coque une forme beaucoup plus allongée et favorise, par suite, la vitesse, tout en augmentant la solidité et la capacité intérieure sous un même volume extérieur. C'est en grande partie à l'usage de l'hélice qu'est dû ce changement dans la-forme des grands navires. Cependant les constructions en bois, considérées comme garantissant mieux du naufrage, ont repris quelque faveur. L'hélice, appliquée aux navires de guerre, a amené un changement non moins important au point de vue industriel qu'au point de vue politique : c'est la construction des navires cuirassés, c'est-à-dire protégés par d'énormes plaques de fer ou d'acier, dont l'intérêt de la défense tend à augmenter l'épaisseur à mesure qu'augmente la puissance des canons. La construction des navires en bois a lieu exclusivement dans les ports, ainsi que le montage des navires en fer. La confection des machines à vapeur, de certaines pièces des navires en fer et des blindages se fait, soit dans les ports, soit clans de grandes usines de l'intérieur. Au premier rang sont les grands ateliers de l'État établis dans les cinq ports de guerre : Cherbourg, Brest, Lorient, Rochefort et Toulon, et, dans l'intérieur, à Indret (Loire-Inférieure), à la Ckaussade, près de Guérigny (Nièvre). L'industrie privée compte parmi ses centres les plus importants le Havre, Saint-Nazaire, Bordeaux, Marseille, la Ciotat (Bouchesdu-Rhône), la Seyne près Toulon, où l'on construit surtout en fer; Dunkerque, Saint-Malo, Nantes, Bayonne, Celte, où l'on construit surtout en bois. Le Creusot et Rive-de-Gier travaillent pour la marine marchande et militaire.
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Les bâtiments pour la marine marchande construits en France ^représentaient 164,700 tonneaux en 1847, 137,000 en 1856,43,000 <en 1861, 35,000 en 1874 et 27,000 en 1886. 321. lia sellerie et la carrosserie. — Le transport parterre ■se fait au moyen de voitures ou chariots traînés par des chevaux • et au moyen des chemins de fer. L'emploi des chariots et voilures ■ donne naissance à l'industrie du maréchal ferrant, exercée partout •où il y a des chevaux à ferrer, à celles du charron et du bourrelier •exercées clans toutes les villes et les bourgs. La sellerie et la •ca?-rosserie de luxe sont des industries propres à Paris; plusieurs ■autres grandes villes, comme Lyon, Bordeaux, Caen, Lille, Toulouse, Dijon, Clermont, ont aussi des ateliers de carrosserie ; dans les trois dernières villes citées cette industrie est en déclin, et quelques localités de Y Eure, Francheville, où l'on fait de la quincaillerie pour sellerie, et de l'Oise s'occupent spécialement de certains articles •de sellerie. En 1878, on évaluait à plus de 250 millions de francs le produit de ces industries. 322. L<e matériel des chemins «le fer. — Le matériel du transport sur les chemins de fer donne naissance à deux industries •distinctes, qui sont toutes deux exercées dans de grands établissements particuliers ou dans des ateliers appartenant aux Compagnies de chemins de fer elles-mêmes : la fabrication des locomotives et celle des wagons. La locomotive est cette machine à vapeur, bien connue, qui traîne les wagons sur les rails ; c'est un des outils les plus perfectionnés dont se serve l'homme. On la fabrique à Paris, au Creusot, à FivesLille. Mulhouse et Grafenstaden en fournissaient jadis beaucoup. La France employait, en 1885, environ 8,500 locomotives sur les grands réseaux et 640 pour d'autres usages, d'une force totale de 3,290,000 chevaux-vapeur. Les wagons sont fabriqués à Paris, à Lyon, à Meung (Loiret). Il ne faudrait pas juger de l'importance de l'industrie du transport .par la brièveté de cette énumération. Nous ne mentionnons ici que les industries qui fabriquent le matériel de transport, et que nous aurions pu classer, à titre d'outillage, clans les industries préparatoires. L'industrie des transports consiste surtout à rendre, à l'aide de •ce matériel, des services dont il sera parlé plus loin, dans la .partie consacrée aux voies de communication.
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ï° section.
LES BESOINS INTELLECTUELS.
JOMJIAIKE. — 323. L'instruction (297). — 324. La papeterie (297). — 325. L'imprimerie (298). — 326. La gravure (299). — 327. Les instruments de précision (300). — 328. Les instruments de musique (300). — 329. Les monuments, les musées et les théâtres (300).
323. L'instruction. — On se ferait une idée encore plus inexacte lu nombre d'activités employées à satisfaire les besoins intellecuels, si l'on en jugeait par l'énumération qui va suivre. C'est que 'esprit, pour s'instruire ou pour se récréer, doit être en commulication avec d'autres esprits, et que les besoins de ce genre sont atisfaits beaucoup plus par des set-vices personnels que par des iroduits matériels sortis d'une fabrique. Ils sont satisfaits, au premier chef, par les instituteurs et les insitutrices de nos nombreuses écoles primaires, par les professeurs e l'enseignement secondaire et de l'enseignement supérieur, par s maîtres enseignant la musique et les beaux-arts, et par les ravaux des littérateurs, des savants et des artistes (voir livre V, "section). Les objets matériels employés ne sont que secondaires. 324. la papeterie. — Une des plus importantes industries de ette catégorie est celle du papier. On fait le papier avec des chif3ns, avec diverses fibres textiles, avec de la paille et beaucoup ujourd'hui avec du bois, broyés et réduits en pâte, puis coulés n lames minces et séchés. Le papier est fabriqué soit à la cuve, 'est-à-dire à la main, soit à la mécanique, avec de grands appareils t dans de vastes établissements : cette dernière fabrication est ujourd'hui de beaucoup la plus importante, mais les plus beaux apiers de luxe se font encore à la main. Le papier à écrire doit tre collé. Le carton est fait, soit avec de la pâte comme le papier, soit vec plusieurs feuilles de papier collées ensemble. On compte en France un grand nombre de papeteries qui, emloyant beaucoup d'eau et de l'eau très pure, s'établissent de préfésnce près des sources et sur le bord de certains cours d'eau. Les lus importantes sont à Angoulême, sur les bords de la Charente, ^Marchais, sur laNizonne,près de la basse Dordogne, kAnnonay; ans le département de l'Isère, qui fournit des papiers forts, à Mes, Voiron, Pont-de-Claix, etc. ; dans la région des Vosges, à la
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Souches, Étival-Clairefontaine, Rambervillers, etc., clans les environs de Saint-Omer, au Marais et à Sainte-Marie (Seine-et-Marne), à Cercanceaux (Seine-et-Marne), à Essonnes (Seine-et-Oise); dans le Puy-de-Dôme, Thiers, Ambert, etc. ; aux Forges (Charente-Intérieure), à Mesnil-sur-VEstrée, Pont-Audemer (Eure); à Sourdni (Manche), à Buges (Loiret), etc., à la Haye-Descartes (Indre-etLoire), à Prouzel (Somme), à Corvol-VOrgueilleux (Nièvre), kLmmesnil (Corrèze), etc. A Paris on fabrique des papiers et cartons de luxe ; à Perpignan, du papier à cigarettes. L'Alsace méridionale (Bixkeim, île Napoléon) fournissait beaucoup de papier. Sur une production totale, évaluée par la statistique du ministère! du commerce à 98 millions, en 1873, à 121 en 1882, à 113 en 1885, f le dép. des Vosges comptait pour 9,3, l'Isère pour 8,1, la Chars pour 7,5, Seine-et-Oise pour 7,3, l'Ardèche pour 6,5, la Sartk\ et le Pas-de-Calais pour 6 chacun, Vaucluse et la Seine pon 5 chacun, ensuite venaient la Haute-Viorne, la Drôme, le Calvah Eure-et-Loir, la Gironde, le Puy-de-Dôme, la Haute-Saône, 1 Seine-Inférieure. Paris est le centre principal de la vente des papiers et de 1 fabrication des articles de bureau, qui sont une dépendance de 1 papeterie. Les plumes métalliques viennent principalement de Laigle, de| Boulogne et de Paris. Givet possède une des principales fabriques de crayons de France, Le commerce des encres est concentrépresque entièrement à Paris, La reliure est une industrie qui ne se pratique que dansles grandes villes : Paris, Lyon, Tours, Bordeaux, Limoges, Toulouse, etc. 325. L'imprimerie. —■ L'imprimerie, qui a servi plus que tonte autre industrie humaine au développement des intelligences, répand la pensée et l'instruction avec une profusion dont, en France | seulement, plusieurs millions de copistes, travaillant assidûmer ne parviendraient pas à approcher. L'impression est faite à l'ai de caractères mobiles que fabrique à très bon marché, à l'ai d'un moule, le fondeur en caractères, travaillant à la main ( avec la machine à fondre. Elle consiste à assembler, pour formerI les mots et les pages, de petites tiges de métal dites caractères,j portant chacune à son extrémité une lettre marquée en rel et à l'envers, à enduire d'encre cet assemblage dit composition,J et, à l'aide d'une presse, très rarement aujourd'hui d'une presse» bras, et presque toujours d'une presse mécanique, à tirer, c'est*| dire à imprimer sur des feuilles de papier, la composition à w|
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bmbrc quelconque d'exemplaires. Après l'impression, les caracjres sont « distribués », c'est-à-dire classés dans les compartiments i la boîte dite « casse » pour servir à d'autres impressions. Paris est de beaucoup le siège le plus important de cette indusie; mais on imprime pour le compte d'éditeurs de Paris dans un irtain nombre de villes des dép. voisins, h Saint-Germain, Sceaux, \wkil, Orléans, Coulommiers, Versailles, etc. Après Paris, on lut citer Rouen, Lille, Valenciennes, Dijon, Nancy, Épinal, \oitiers, Marseille, Besançon, Lyon, Grenoble, Toulouse, Bordeaux, 'mo</es, Nantes, Rennes, Tours, Châtillon-sur-Seine. It faudrait pmmer aussi Strasbourg. j L'entreprise de la publication des livres est faite ou par les tteurs directement ou par les éditeurs, qui sont établis dans les •andes villes. La vente au détail se fait par les libraires, qui seouvent dans presque toutes les villes. La production annuelle ait, il y a quelques années, d'environ 13,300 ouvrages, dont les ois quarts à Paris; il faut y ajouter les journaux et publicationsSriodiques qui en janvier 1880 étaient au nombre d'environ 4,360, mt 1,540 à Paris et dont une centaine ou plus clans chacun desîpartements des Bouches-du-Rhûne, du Nord, de la Gironde, dei Seine-Inférieure et du Rhône. 326. Jua gravure. —■ On reproduit les dessins et les cartes soit ar la gravure en taille-douce sur cuivre ou acier, par la graure sur pierre et la gravure sur bois ou sur zinc, soit par la. thographie, c'est-à-dire par le dessin fait avec certain crayon sur ierre lithographique (§ 264), soit par la photogravure, c'est-à-direar la reproduction d'un dessin ou d'une photographie par la lulière solaire ou artificielle. Le tirage a lieu d'une manière partiulière pour chaque genre. Le siège principal de cette industrie est Paris ; viennent ensuite la. Bupart des grandes villes, Lyon, Bordeaux,Marseille, Toulouse, etc.;. , pour l'imagerie en particulier, c'est-à-dire pour les images comlunes, Epinal. Metz avait aussi une réputation sous ce rapport, La photographie, qui, sur du papier convenablement préparélar des procédés chimiques, fixe l'image des objets par la seule Iction de la lumière, a aussi Paris pour centre principal. Cettejulustrie, née en 1850, a pris une importance considérable et s'est lépandue promptement dans presque toutes les villes, grandes It petites. Elle a donné elle-même naissance à plusieurs industries lune part, à la fabrication des appareils et des produits qu'elle nécessité ; d'autre part, à celle des clichés pour la photogravure-
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LA FRANCE.
et la phototypie. Paris est le siège principal de ces industri 327. lies instruments de précision. — Les instruments dej cision dont se servent les savants, surtout les astronomes el physiciens, et dont certaines espèces, comme les boîtes de mathé matiques et les lorgnettes, sont d'une consommation générale, son fabriqués à Paris. Saint-Gobain (Aisne) fournit les verres d'optique quelques départements, comme le Pas-de-Calais, le Jura, F/si travaillent dans les articles communs, en concurrence avec Paris 328. lies instruments «le musique. — Les instruments de rn sique, que l'on divise en instruments à cordes, pianos, violons, etc et en instruments à vent, comprenant les orgues, les instrumenl en bois, flûtes, hautbois, et en instruments en cuivre, trom bones, etc., ont pour siège principal de fabrication et de venle Paris. Lyon, Marseille, Nancy, Toulouse, Bordeaux, Nantes, fabri quent surtout des pianos ; Mirecourt fait généralement la lutherie commune ; Château-Thierry, Mantes, Ivry-la-Bataille et Cotito (Eure) confectionnent des instruments à vent.
Fig. 189.
—
Hôtel des Invalides.
329. l<cs monuments, les musées et les théâtres. — A la salis faction des besoins intellectuels se rattachent : les grands mon-
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ents de l'architecture qui frappent tous les yeux et qui, dans chaque ècle, donnent une direction générale aux arts du dessin et aux dustries qui en dépendent ; les musées qui rassemblent, pour nstruction particulière des artistes ou des archéologues et pour 'ducation du goût public, les chefs-d'œuvre de la sculpture, de peinture, de la gravure, les curiosités des temps passés, etc.; les éétres qui récréent l'esprit. Au premier rang sous tous les rapports est Paris. Paris posde, dans ses monuments et jusque dans ses ruines anciennes ou
Fig. 190. — Cathédrale de Chartres.
centes, des souvenirs et des œuvres remarquables du style de tes les époques, depuis les Arènes jusqu'à l'Opéra et l'Hôtel de lie; on remarque surtout, dans le style ogival, la cathédrale Notre-Dame et la Sainte-Chapelle ; dans le style de la Renaisnce, le Louvre; dans le style Louis XIV, la porte Saint-Denis, Invalides et la colonnade du Louvre; dans le style Louis XV, Garde-meuble; dans le style moderne, l'arc de Triomphe de 'toile, etc. Paris renferme dans ses nombreux musées plus de hesses, peut-être, qu'aucune autre ville du monde, et, sous le
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LA. FRANCE.
rapport des chefs-d'œuvre de la peinture, ne le cède qu'à une ou deux villes d'Italie; il possède aussi de nombreux théâtres; à plu. sieurs l'Etat donne une subvention, dans le but de favoriser la musique ou l'art dramatique. Tous les ans, au Salon, figurent plu s de cinq mille œuvres d'artistes français ou étrangers. Les grandes villes, tout en restant bien loin de Paris, ont aus<i leurs musées et leurs théâtres. On cite le grand musée historique de Versailles, le musée préhistorique de Saint-Germain, les musées de Lyon, de Rouen, d'Orléans, de Dijon, de Besançon, de Bordeaux, de Nantes, de Grenoble, etc. Parmi les beaux monuments, sont les cathédrales de Reims,
Fig. 191. — Château de Chainboi-d,
■d'Amiens, de Rouen, de Chartres (fig. 190), à'Alby, de Beautés, de Bourges, etc. (ajoutons, malgré la séparation qui a eu lieu, celle •de Strasbourg); Saint-Ouen et Saint-Maclou de Rouen, Y abbaye il ■Saint-Denis, Véglise de Notre-Dame de l'Epine, etc.; les châteaux royaux, Versailles, Saint-Germain, Blois, Chambord (fig. 191), etc.; les restes de l'antiquité romaine, le pont du Gard (fig. 192), les ■arènes de Nîmes, celles à'Arles, le théâtre d'Orange, etc.; les monuments civils du moyen âge, cité de Carcassonne, hôtel du BourgThéroulde et Palais de justice de Rouen, hôtels de ville A'Arras, de Douai, châteaux de Pierrefonds, de Coucy, etc. ; parmi les monuments contemporains, plusieurs hôtels de ville et préfectures,
�L'INDUSTRIE.
303
es églises et quelques autres monuments, comme le château d'eau e Marseille qui est le plus remarquable de tous. Les monuments qui appartiennent au moyen âge caractérisent rihcipalement la région septentrionale de la France; ceux qui (appartiennent au xvi° et au xvu° siècle caractérisent surtout les Mvirons de Paris et les bords de la Loire, séjours préférés des rois ;
8e section LE RÉSUMÉ
SOMMAIRE.
—
330.
Le résumé de la production industrielle
(303).
330. lie résumé de la production industrielle. — Il serait plus difficile encore pour l'industrie que pour l'agriculture de donner une idée approximative de la valeur totale de la production. Le recensement dans chaque industrie particulière, pût-il être exact, ne fournirait pas les éléments d'un total, parce que le produit de telle industrie devient, dans telle autre, matière première ou moyen de fabrication, et que la valeur de chaque produit se compose ainsi, en grande partie, d'autres valeurs déjà «uses en ligne de compte. Ce serait seulement sous la réserve la
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LA FRANCE.
plus expresse qu'on pourrait hasarder une hypothèse sur la valeur totale de la production industrielle : les appréciations de quelques statisticiens aventureux varient de 6 à 12 milliards ; le plus sa»e est de s'abstenir. Nous possédons seulement sur certaines industries des renseignements qui peuvent donner une certaine idée de l'ensemble Ainsi, la France extrayait, en 1886, 20 millions de tonnes de houille en consommait 29 millions et demi et produisait plus de 1 mj[. lion et demi de tonnes de fonte ; elle employait en machines à vapeur de toute espèce une force de 4,597,000 chevaux-vapeur dont 717,000 pour l'industrie privée (bateaux et chemins de fer non compris),consommait plus de 60 milliers détonnes d'acidesulfurique. Comparés à ceux du commencement du siècle, ces chiffres attestent incontestablement un progrès très considérable dans l'ensemble de la production industrielle. Le nombre croissant des brevets d'invention, qui s'est élevé à 9,000 en 1886, mais quia légèrement baissé dans les deux années suivantes, peut servira donner quelque idée de notre activité industrielle.
Brevets d'invention délivrés depuis 1810
(y compris le certificat d'addition). (D'après la Situation économique et commerciale de la France.)
1810 1815 1820 1825 1830 1835 1840 1845
93 77 151 321 366 556 1.047 2.670
1850 1855 1860 1865 1869 1875 1880 1881
2.272 5.398 6.122 5.472 5.906 6.007 7.660 7.813
1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888
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7 8 8 8 9 8 8
081 250 691 019
La production industrielle est inégalement répartie sur notre territoire. Les industries s'y groupent en obéissant principalement à deux attractions de nature différente : 1° Les industries extractives sont nécessairement fixées par h constitution géologique du sol; c'est pourquoi on trouve les exploitations de mines dans le voisinage des terrains primaires, Vosges, Alpes, Pyrénées, et sur les flancs du Massif central; les exploita-
�L'INDUSTRIE.
303
tions de minerais de fer, principalement dans les terrains jurassiques ; les exploitations de carrières, dans divers terrains, selon la nature
des matériaux, surtout dans les terrains jurassiques et tertiaires.
Les industries qui emploient des matières premières encombrantes
se fixent de préférence près des lieux qui produisent ces matières.
LA FRANCE.
II.
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LA. FRANCE.
Les hauts fourneaux, les forges, les fabriques de poterie et de verrerie, consommant une quantité considérable de combustible, obéissent à ce genre d'attraction et se trouvent pour la plupart dans le voisinage des houillères; pendant plus d'un demi-siècle, elles ont tendu à s'y concentrer de plus en plus ; mais, depuis quelques années, les perfectionnements de la fabrication ont amené un changement dans la situation des industries métallurgiques qui recherchent la proximité du minerai. Quelques établissements sont situés près des forêts. Certaines fabriques et manufactures se portent soit du côté où le combustible est à bon marché, comme beaucoup d'industries dans la Flandre, soit du côté où existe la matière première, comme les tissages de lin, les fabriques de sucre dans la région du nord, les savonneries en Provence, les usines de cuivre dans certains ports, soit du côté où les cours d'eau fournissent la force motrice, comme dans les vallées de la Lorraine. Ces diverses attractions peuvent être dites attractions naturelles. 2° Les industries manufacturières, dont les matières premières ne sont pas encombrantes, se portent souvent de préférence là où elles trouvent les )dus faciles débouchés; c'est pourquoi Paris, le plus grand foyer de la consommation française, réunit dans son enceinte ou dans sa banlieue tous les genres de production manufacturière. Une industrie très importante suscite à côté d'elle d'autres industries, parce qu'elle leur fournit un débouché ou parce qu'elle stimule le génie des habitants : c'est ainsi que Y Alsace fait des machines, tisse la soie, et que l'industrie du lin en Flandre a donné naissance à celle du coton. Ces attractions peuvent être dites attractions sociales. Selon l'intensité de ces causes, isolées ou réunies, on rencontre une très grande activité industrielle dans toute la région du nord et du nord-ouest, Nord, Pas-de-Calais, Somme, Seine-Inférieure, Eure,Seine-ei-Oise, Seine, Oise, Aisne, Ardennes, Marne, oh la plupart des industries, principalement les industries métallurgiques et textiles, sont exercées; une grande activité dans le nordest, où sont principalement l'industrie du fer et ^industrie cotonnière; une grande activité dans la région du Rhône, que bordent les houillères du Creusot, de la Loire et d'Alais, où sont Lyon et Marseille, et qui comprend généralement les dép. de Saône-el-Loire, Rhône, Loire, Isère, Ardèche, Gard, Bouches-du-Rhône ; une activité moins variée dans le Barri et le Nivernais, où l'on fait du fer et des poteries, et dans la région de la Basse-Loire; une industrie peu développée dans la région du sud-ouest, quoique Bordeaux soit un
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centre important; une industrie presque nulle dans le Massif central, Limoges excepté, dans les Alpes et les Pyrénées, dans la Corse et dans les plaines de la Finance centrale. La contribution des patentes fournit le moyen de vérifier approximativement la répartition des forces productives de l'industrie française. Les départements dans lesquels cette contribution dépassait 1 fr. 50 par tète d'habitant, en 1888, étaient : En première ligne, la Seine (8 fr. 44); En seconde ligne, les Bouches-du-Rhône (4 fr. 28), le Rhône (4 fr. 10), la Gironde (3 fr. 58), la Seine-Inférieure (3 fr. 21), les Alpes-Maritimes (3 fr. 09), le Nord (2 fr. 78), la Marne (2 fr. 54); En troisième ligne (de 2 fr. 50 à 1 fr. 50), le Pas-de-Calais, la Somme, l'Oise,Y Aisne, les Ardennes, Seine-et-Marne, Seine-el-Oise, le Calvados, le Loiret, Y Aube, qui complètent le groupe du nord; la Loire-Inférieure et Y Indre-et-Loire dans le bassin inférieur de la Loire; k l'est, Meurthe-et-Moselle, le Territoire de Belfort, le Doubs, la Côte-d'Or; plus au sud, la Loire qui appartient au groupe lyonnais; le groupe méditerranéen qui, outre deux départements déjà cités, comprend le Var, Vaucluse, le Gard et YHérault, et dans le bassin de la Garonne, la Haute-Garonne. En 1880, avant la loi du 16 juillet 1880 qui a réduit le taux des patentes, YEure et Y Isère figuraient parmi les départements où la moyenne dépassait 1 fr. 50(1),
(1) La moyenne par tête s'élevait à 9 fr. 4i pour le département de la Sciuo.
�LIVRE HUITIÈME
LE COMMERCE ET LES INSTRUMENTS DE COMMUNICATION ET D'ÉCHANGE
SOMMAIRE.
—
331.
Le commerce.
331. lie commerce. — Le commerce a pour objet de fournir à la consommation, en lieu et temps opportuns, les produits de l'agriculture et de l'industrie. On l'appelle quelquefois industrie commerciale, parce qu'il est, en effet, une des formes de l'industrie humaine, c'est-à-dire de l'activité de l'homme appliquée à lui fournir la richesse nécessaire à la satisfaction de ses besoins. Le commerce porte tout d'abord sur la vente des produits indigènes de l'agriculture et de l'industrie, et, dans ce cas, il s'appelle commerce intérieur. 11 s'exerce aussi sur les produits des contrées étrangères qui sont importés en France, comme sur ceux qui de France sont exportés à l'étranger, et, dans ce cas, il s'appelle commerce extérieur. Le commerce intérieur porte sur une somme de valeurs vraisemblablement beaucoup plus considérable que n'est le total de la production agricole, minérale et industrielle de la France, parce que, si, d'un côté, une partie de cette production, surtout de la production agricole, est consommée directement par les producteurs sans entrer dans le commerce, d'un autre côté, les marchandises passent presque toujours entre plusieurs mains avant de parvenir jusqu'au consommateur. Mais la valeur totale du commerce intérieur n'est pas connue comme celle du commerce extérieur, qui est constatée d'une manière approximative par les relevés officiels de la douane. Le commerce consiste essentiellement dans l'échange, c'est-àdire dans le transfert de la marchandise d'un propriétaire à un autre ; le plus souvent, il a pour conséquence le transport de la marchandise d'un lieu dans un autre, ne fût-ce que de la boutique du détaillant dans le logement du consommateur. Il a donc
�LE COMMERCE.
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besoin à'instruments d'échange et d'instruments de communication. Dans la première catégorie nous comprenons les monnaies, les instruments de crédit et même les poids et mesures employés pour déterminer la quantité des marchandises échangées; dans la seconde, les voies de communication et la navigation, la poste et le télégraphe.
lro section.
LES VOIES DE COMMUNICATION INTÉRIEURE.
SOMMAIRE.
— 332. Les routes (309). — 333. La canalisation (315). — 334. Les cours d'eau flottables ou navigables et les canaux (319). — 335. La construction des chemins de fer (342). — 33G. Le réseau des chemins de fer (354). — 337. La circulalion (385). — 338. La poste et le télégraphe (389).
332. tes routes. — « Les rivières sont des chemins qui marchent, » a dit avec raison Pascal, c'est-à-dire des chemins sur lesquels, à la descente, le courant pousse et entraîne de luimême les fardeaux. Comme la nature a fait les frais de ces chemins, l'homme, même dans les sociétés les plus grossières, en comprend l'utilité et en profite : aussi est-ce en général le long des fleuves et le long des côtes que le commerce a commencé. Mais les fleuves et les rivières ne conduisent pas partout. Il a d'abord fallu relier par des routes de terre tel cours d'eau à tel autre ou telle ville à telle autre qui ne se trouvait pas sur la même voie navigable. Aussi les routes, que l'homme peut tracer en tout sens, sont-elles devenues, dans la seconde période de la civilisalion commerciale, l'espèce de voies de communication la plus importante. Elles forment encore aujourd'hui, avec les fleuves et les rivières, un des éléments principaux de la viabilité de la France. Dans la Gaule barbare, les marchandises étaient transportées surtout par les cours d'eau : les fleuves étaient les grandes voies commerciales. Les Gaulois avaient^ cependant des chemins, puisqu'ils possédaient des chars et des chariots, et que César, parvenu dans le pays des IServiens, c'est-à-dire dans le Hainaut et la Flandre, apprit que ce peuple ne laissait pas les marchands pénétrer sur son territoire, afin que le courage des habitants ne s'amollît pas par le luxe. Quelques savants pensent avoir retrouvé, particulièrement dans le Soissonnais, des traces de ces chemins, et Polybe cite la route à'Emporium au Rhône. Les Romains, pour assurer leur domination, couvrirent la Gaule d'un réseau de routes construites en chaussées, fortement
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LA FRANCE.
bétonnées, recouvertes ordinairement de dalles et munies de trottoirs ; ces routes contribuèrent assurément beaucoup à développer, pendant la période romaine, le commerce et la richesse delà contrée. Dès le règne d'Auguste, plusieurs franchissaient les Alpes par le Grand Saint-Bernard (Summus Penninus), par le Petit SaintBernard (Graius Mons), par le mont Genèvre (Alpis Cottia) et par le bord de la mer. Agrippa fit construire les quatre grandes roules de Lyon au Rhin, de Lyon à Boulogne, de Lyon à Limoges, Saintes et Bordeaux, de Lyon à la Méditerranée. Les grandes voies romaines eurent dans la suite une longueur totale de 15,000 kilomètres ; elles traversaient les rivières sur de solides ponts de pierre, Il y avait aussi des routes d'ordre secondaire. « Viarum omnium non est una et eadem conditio, dit un ancien (Horatius Seculus Flaccus, contemporain de Domitien); nam sunt vise publicœ regales quae publiée muniuntur; sunt et vicinales vise quae de publicis diverlunt in agros; haï muniuntur per agros. » C'est la distinction actuelle des routes nationales et des chemins vicinaux. Les unes et les autres cependant étaient entretenus au moyen de corvées. • Entre les principaux cours d'eau, Saône et Seine, Loire {Gembum, aujourd'hui Orléans) et Seine, Rhône et Loire, Aude et Garonne, il y avait des « portages », c'est-à-dire des routes déterre reliant deux voies navigables ; les Romains avaient établi ou plutôt amélioré ces routes ; les canaux de jonction les ont remplacées dans les temps modernes. Le grand commerce se faisait principalement par les cours d'eau, dont la navigation appartenait à de puissantes corporations de nautes : on sait que le plus'ancien monument de Paris est un autel que les « nautse parisiaci » avaient élevé à l'empereur Tibère. L'entretien des routes fut négligé pendant les derniers siècles de l'Empire romain et beaucoup plus encore après l'invasion des Barbares. Pendant les premiers siècles du moyen âge, les rois et les grands feudataires eurent beaucoup de peine à lutter contre les propriétaires qui coupaient les routes par des haies pour les enfermer dans leur enclos, aussi bien que contre les seigneurs qui y rendaient le transport coûteux par l'établissement de leurs péages. Sous le régime féodal, l'entretien des routes devint une des obligations des seigneurs féodaux. Les roules romaines continuèrent à être les grandes voies de communication par terre ; mais la plupart des seigneurs, qui paraissent avoir eu peu de souci du bon état des « chemins de César », semblent avoir multiplié les chemins vicinaux qui servaient à leurs récoltes, à celles, de leurs hommes et
�LE COMMERCE.
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à l'approvisionnement de leurs marchés. Beaucoup de ponts ont élé construits au moyen âge (1). Les péages entravaient la circulation sur les cours d'eau comme sur les routes. L'historien de la navigation de la Loire, M. Mantellier, a compté, de Roanne à Nantes, 74 lieux où il y avait des péages, et il y avait quelquefois plusieurs péages dans le même lieu (2). Ils ne furent jamais plus nombreux en France et plus vexatoires qu'à fin de la guerre de Cent ans. Charles YII et Louis XI réagirent contre ces abus. Ce dernier institua les postes, avec relais de quatre en quatre heures, mais avec peine de mort contre qui en usait autrement que pour le service et sur l'ordre du roi. L'Université de Paris, qui avait déjà établi des messagers pour l'usage de ses écoliers, se trouva en rivalité avec la Poste quand celle-ci eut été, au xvie siècle, autorisée à porter les lettres des particuliers; mais en 1643 elle abandonna son monopole en échange d'une redevance annuelle. La lutte de l'administration royale contre les seigneurs péagers dura pendant tout le xvi8 siècle. Un ingénieur érudit a évalué à 25,000 kilomètres la longueur des routes qui existaient en France vers la En du xvi° siècle, et aux trois quarts celles qui étaient alors à l'état de sol naturel : le pavage d'une des plus fréquentées, celle de Paris à Orléans, n'a été achevé que sous Colbert. Ce ministre, qui disait « que c'est principalement de la facilité des chemins que dépend l'avantage du commerce et le bien du public », a beaucoup fait pour la viabilité. Il ne faut pas cependant croire aux éloges pompeux de MmG de Sévigné, qui écrivait en songeant aux routes des environs de Paris ; le récit même des voyages de la marquise clément l'optimisme de son enthousiasme. La correspondance administrative de Colbert donne une idée plus vraie et moins flatteuse de l'état des choses. En 1680, le roi, pour aller de Paris à Châlons (164 kil.), était obligé de coucher cinq fois en route, et les voilures publiques faisaient au plus de 8 à 10 lieues par jour (40 à 50 kil.).
(1) En 1860, sur R59 ponts ayant plus de 20 mètres de longueur et servant à des routes nationales ou départementales, on comptait 4 ponts romains (Besançon, Sommières (Gard), Moret, Sonppes) et 56 ponts construits du à la fin du xv2 siècle. Le pont d'Avignon, emporté par une inondation, avait été construit de 1177 à 1185 par les Frères pontifes; celui- de Vont-Saint-Esprit (Gard), encore existant, date à peu près de la même époque. (2) Ces péages étaient très onéreux. Aussi les transports étaient-ils très coûteux. Des érudits ont calculé qu'en 1546 le transport d'une tonne sur la Loire-moyenne coûtait 15 fois plus qu'en 1860. Ces péages étaient, en outre, parfois bizarres ; ainsi, en certains lieux, on taxait « l'épousée et ses gens, le juif, la juive, la juive grosse, le j uiveau, le juif mort », chacun à un prix différent,
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LA FRANCE.
Le xvin° siècle a obtenu à cet égard plus que le xvn°. Depuis 1716, un directeur général fut chargé du service des ponts et chaussées. Les Trudaine, père et fils, furent investis successivement de ce titre ; secondés par le contrôleur général Orry, qui généralisa l'usage de la « corvée » pour la construction des routes royales, ils améliorèrent beaucoup la viabilité : la longueur des routes construites sous Louis XV a été évaluée à 29,000 kilomètres. L'œuvre continua sous Louis XVI ; mais la corvée, dénoncée à juste titre comme un abus, fut, dans certains cas, remplacée par une prestation en argent. Pendant la Révolution, les routes, dont l'entretien fut mis à la charge des départements, ne furent en général ni bien entretenues ni sûres. « Détruire les chemins d'un empire, disait en 1797 le Directoire dans une circulaire, c'est couper les veines d'Hercule, et c'est presque en cet état qu'on a réduit la France. » En 1801, il y avait 31,814 kilomètres de grandes routes, mais en mauvais état pour la plupart. L'Empire, de 1804 à 1812, consacra à ce service 308 millions de francs et répartit, par le décret du 16 déc. 1811, les 229 routes impériales en trois classes, dont les deux premières (27 routes) étaient uniquement à la charge de l'Etat et des départements; le décret du 7 janv. 1813 classa les routes départementales dont l'entretien n'avait pas été jusque-là nettement réglé et dont la charge fut laissée aux départements et aux communes. Cependant, après les événements de 1815, sur les 33,161 kil. déroutes royales (aujourd'hui nationales) qui restaient à la France, 12,000 à peine étaient à l'état d'entretien, tandis qu'en 1830 il y en avait 18,000 sur un total de 34,275; en 1848, 34,800 sur un total de 35,952; en 1872, 37,100 sur un total de 37,403; en 1886, 37,540 sur un total de 37,982 kilomètres. L'amélioration des routes avait déjà beaucoup abrégé le temps des voyages avant la création des chemins de fer; ainsi, pour aller de Paris à Brest (environ 600 kil.), il fallait 200 heures en 1789, 144 en 1814, 96 en 1830 et 60 en 1848 (1). La viabilité de second ordre s'est développée surtout depuis 1815. Les conseils généraux, dans le principe, ne faisaient qu'émettre un avis ; cependant les lois du 26 mars 1835, du 10 mai 1838 et du 25 juin 1841 accrurent leur autorité. Celles du 18 juillet 1866
(1) La vitesse, temps d'arrêt compris, était en moyenne d'environ 2 kil., 2 par heure au xvne siècle (40 à 50 kil. dans] une journée, soit 3 kil., 4 à 4 kil., 2 par heure, constituaient un maximum rarement atteint); do 3 kil., 4 en 1189; de 9 kil., 5 en 1848 ; de 10 à 12 kil. en 1870.
�LE COMMERCE.
et surtout du 10 août 1871 leur ont remis entièrement « le classement et la direction des routes départementales » ; trente-trois départements, en 1885, avaient déclassé leurs routes départementales et en avaient fait des chemins vicinaux. Yoici, par périodes, le nombre des routes départementales ou devenues départementales qui ont été ouvertes :
Avant le dix-neuvième siècle De 1800 à 1814 De 1814 à 1830 De 1830 à 1848 De 1818 à 1860 17.322 1.435 5.087 16.645 5.403 45.892
La longueur des routes départementales était de 47,000 kilomètres en 1870. La perte de l'Alsace-Lorraine la réduisit. Elle était de 46,760 kil. en 1875, et la transformation d'un certain nombre de ces routes en chemins vicinaux l'a réduite à 29,900 en 1885. Les chemins vicinaux doivent leur organisation à la loi du 21 mai 1836, qui en a rendu l'entretien obligatoire pour les communes avec prélèvement des frais sur leurs revenus ordinaires ou, à défaut, sur des centimes spéciaux et à l'aide de la « prestation » en nature ou en argent. Plusieurs autres lois, particulièrement celle du 11 juillet 1868, ont facilité la construction de ces chemins. On les divise en chemins de grande communication, à l'entretien desquels plusieurs communes contribuent et qui peuvent recevoir une subvention du département ; en chemins d'intérêt commun, à l'entretien desquels le préfet peut appeler plusieurs communes à contribuer, et en chemins vicinaux ordinaires. En 1837, la statistique indiquait 771,000 kil. de chemins vicinaux; en 1871, quoique le nombre des chemins vicinaux entretenus eût beaucoup augmenté, 544,000; en 1885 , 602,800. Ces statistiques ne sont pas comparables, parce qu'elles ne comprennent pas exactement les chemins de même espèce. Les chemins ruraux sont ceux qui servent aux communications intérieures des communes; la loi du 25 juillet 1870 a autorisé les communes dont les chemins vicinaux classés sont achevés, à appliquer à leurs chemins ruraux une partie de leurs ressources. On divise donc les routes en plusieurs catégories, correspondant à divers modes d'entretien : l°Les routes nationales, entretenues aux frais de l'État par l'administration des ponts et chaussées, parce que ce sont de grandes
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routes sillonnant la France ou intéressant toute une région de la France; elles ont une longueur de 37,706 kil., dont 21,375 en bon état d'entretien, le reste en état passable ou mauvais (décembre 1887); 2° Les routes départementales, entretenues aux frais des départements ; elles avaient une longueur de 29,900 kil. dont 29,740 à l'étal d'entretien (en 1885) ; 3° Les chemins vicinaux (602,800 kil. en 1885), entretenus soil par les communes, soit par certains groupes de communes intéressées, à l'aide des budgets communaux, des prestations et des subventions de l'État et, dans certains cas, des industriels qui profitent de ces chemins. Le produit de la prestation était de 25 millions en 1837; les subventions de l'État, qui s'y ajoutent, se sont élevées à plus de 26 millions de 1880 à 1882 et sont tombées à 8 millions en 1887. Les chemins vicinaux se subdivisent en chemins de granit communication (125,600 kil.), prescpie tous empierrés et bien entretenus ; chemins d'intérêt commun (84,200 kil.), empierrés en majeure partie; chemins vicinaux ordinaires (393,000 kil.), dont la moitié est encore à l'état de sol naturel, c'est-à-dire n'est ni construite ni entretenue. 11 existait quelques catégories moins importantes qui se sont fondues ou se fondent peu à peu dans les autres catégories; les roules forestières de la Corse, qu'un projet de loi propose depuis 1885 de rattacher au système des routes nationales, font presque seules exception ; il y a aussi des routes forestières sur le continent pour l'exploitation des bois. Les chemins ruraux, rarement entretenus, servent surtout ans exploitations rurales. Les dépenses occasionnées par l'entretien et la construction de ces voies de communication se sont élevées, en 1885, à 31 millions 1/2 (dont 6 pour travaux neufs et grosses réparations) pour les routes nationales ; à 21 millions 1/2 (dont 4 millions 1/2 pour grosses réparations et rectifications) pour les routes départementales et à 268 millions 1 /2 pour le service vicinal. C'est dans le nord de la France et clans Vouest que les routes nationales sont le plus étendues relativement à la superficie du territoire ; c'est dans le sud-ouest, dans la vallée de la Garonne el dans l'est qu'on trouve la plus grande longueur de routes départementales; c'est dans le nordel le nord-est, dans la.vallée de la Saônt, du Rhône et de la Garonne que les chemins vicinaux sont le plus répandus ; les régions les plus dépourvues de routes et de che-
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lins sont celles du nord-est et du sud-est. Toutefois, les cartes qui gurent cette répartition ne donnent qu'une idée vague de la viailité clans chaque région ; car plusieurs départements, principaement dans l'ouest, ont modifié le classement et transformé une arlie de leurs routes départemenlales en chemins vicinaux. L'administration a fait, en 1882, un recensement de la circulaion sur les routes nationales. La moyenne journalière de la circulation sur ces routes a été trouvée de 220 colliers bruts, c'est-àire de 220 chevaux attelés à des voitures chargées ou vides (1). 'est dans le voisinage des grandes villes, clans la région du nord t dans celle du Bas-Languedoc que le nombre des colliers est le lus considérable. D'un relevé fait par l'administration en 1885, il paraît résulter ue la circulation est en général moindre sur les routes départeentales que sur les roules nationales, à l'exception d'un petit ombre de départements (Charente-Inférieure, Finistère, Landes, yrénées-Orientales et Haute- Vienne). Les tramways sont des voies ferrées qui sont installées sur les outes ordinaires et sur lesquelles la traction est faite par des hevaux ou par des machines à vapeur. La statistique portait omme étant en exploitation 375 kil. de tramways en 1877 et 23 en 1888, dont 252 dans le département de la Seine; cette tatislisque parait incomplète. La plupart des tramways desservent es grandes villes et leur banlieue. 333. lia canalisation. — Les routes n'ont pas fait abandonner es rivières. A mesure que la richesse du pays et l'intérêt du comlerce ont déterminé à construire des routes, ces deux mobiles ni poussé aussi à améliorer les voies fluviales, et, pour cela, à établir des chemins de halage, à approfondir le chenal, à relever e plan (niveau supérieur) d'eau par des barrages, etc. Les prineiaux inconvénients de ces voies fluviales consistent dans l'irréguarité du régime des eaux, dans la difficulté de remonter un courant rapide, dans l'impossibilité de faire passer les bateaux et eur chargement du bassin d'un fleuve dans un autre bassin : on y remédié au moyen des canaux. Un canal est une rivière artificielle, c'est-à-dire un large fossé creusé de main d'homme, dans lequel on a amené l'eau; c'est, en outre, une rivière dans laquelle on maintient l'eau à un niveau à
(I) Le nombre des colliers réduits, c'est-à-dire calculés d'après un certain taux de réduction pour les voitures non chargées, était de 178. En 1885, une utre enquête a donné 177 colliers.
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peu pi'ès constant et dont on modère le courant par une pente calculée et, le plus souvent, à l'aide d'écluses. Les anciens creusaient des canaux : les Fosses Mariennes, creusées par Marius pour faciliter la navigation du Bas-Rhône et ensablées aujourd'hui, et la Robine de Narbonne, qui existe encore, en sont des exemples. Les hommes du moyen-âge ont creusé les cantn de la Radelle et de Bourgidou dans le Bas-Languedoc et une partie des canaux de la Flandre. Mais ni les uns ni les autres ne connaissaient les écluses. L'écluse à sas est d'invention moderne. C'est le grand peintre Léonard de Vinci qui, au xv° siècle, en apprit l'usage aux Français; c'est Adam de Craponne, constructeur d'un canal d'irrigation en Provence, qui paraît avoir imaginé de réunir l'eau de plusieurs ruisseaux pour alimenter les écluses au bief de partait, Les premières écluses ont été construites sur la Vilaine, de 15381 1575; cette innovation a rendu possible la réunion, à l'aide d'une rivière artificielle, de deux bassins fluviaux séparés par un dos de pays. Une écluse est un bassin assez grand pour porter bateau, assez petit pour ne pas contenir trop d'eau, et muni de deux portes, l'une communiquant avec la partie supérieure du canal, l'autre avec la partie inférieure. Quand les deux portes sont fermées, l'écluse fait, fonction de barrage et arrête le courant supérieur, pendant qu'une autre écluse, placée plus bas, quelquefois à une grande distance, arrête le courant de la partie inférieure, Lorsqu'on ouvre la porte communiquant avec cette dernière partie, le même niveau s'établit promptement entre le bassin de l'écluse et le canal inférieur; le bateau entre sans peine. La porteesl ensuite fermée; puis, immédiatement après, on ouvre, avec certaines précautions, la porte opposée : l'eau monte, avec le bateau dans le bassin, arrive au niveau du canal supérieur,.et, sans effort encore, le bateau continue sa route. On. peut ainsi, par une série d'écluses, faire monter une montagne à des bateaux chargés et, par une manœuvre inverse, la leur faire descendre. La principale difficulté est de fournir une quantité d'eau suffisante à l'écluse la plus élevée, au point qu'on nomme le bief de partage, car, l'eau ne montant jamais d'elle-même, les écluses doivent toujours être alimentées avec de l'eau venant d'un niveau supérieur, C'est pourquoi on est souvent, au bief de partage, obligé de faire de grands travaux d'art pour colliger les ruisseaux du voisinage! comme au canal du Languedoc ; aussi, en traçant des canaux de ce genre, choisit-on les dépressions naturelles ou seuils qui s8
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sur la ceinture des bassins, et qui sont dominés par des !]lines et par des cours d'eau. Réunir le commerce de la Loire à celui de la Seine fut une des ■emières entreprises qui tentèrent les ingénieurs du xvi° siècle, ii ne pouvait, faute d'eau, la tenter en traversant la Beauce. On oisit le Loing qui passe à 16 kil. de Briare et à 8 kil. de la rezée, petit affluent de la Loire. Sur le plan de Hugues de Tours, illy fit commencer, en 1605, les terrassements et y employa 000 soldats. Mais ce plan était défectueux et le travail, interrompu jrès la mort d'Henri IV, ne fut repris qu'en 1638, sous le ministère > Richelieu, par Bouteroue et Guyon; ceux-ci s'engagèrent à euser le canal en quatre ans et à leurs frais, et obtinrent en hange des lettres de noblesse et le fief du canal de Briare avec oit de péage. Ouvert en 1642, le canal de Briare a été le premier ce genre en Europe. Dès le règne de François Ier, on avait eu la pensée de relier la ironne à la Méditerranée par le seuil de Naurouze ; des projets rent soumis à Henri IV et à Louis XIII. Riquet fit agréer le sien r Colbert, en 1666, et obtint la pleine propriété du fief et du iage; l'État et la province prirent à leur charge l'indemnité aux ■opriétaires des terrains et les trois quarts de la dépense (le cad a coûté 36 millions de francs, en monnaie actuelle). Grâce à n énergie, Riquet triompha de nombreuses difficultés, et ouvrit ccessivement, à partir de 1668, plusieurs sections du canal. Il ourut en 1680, lorsqu'il ne restait plus que 5 kilotn. environ à euser à Somail ; le premier bateau passa en 1681 sur le canal \Languedoc et les travaux furent reçus en 1684. « Je donnerais ut ce que j'ai fait et tout ce qui me reste à faire, disait alors Vau,n, pour avoir exécuté ce chef-d'œuvre. » Le canal de Briare avait son bief de partage à 175 m. d'altitude. , en suivant le cours du Cens, on pouvait franchir le dos de ys par 128 m. seulement et déboucher sur Orléans; le duc d'Or>ns obtint la concession en 1679 et le canal d'Orléans fut ouvert 1692. En 1724, le Loing, canalisé de Montargis à Saint-Mammès, mpléta cette ligne de navigation. Le canal de Picardie était en projet depuis Richelieu. Il fut nstruit de 1728 à 1738 par Crozat, de Chauny à Saint-Quentin. En 1783, les Etats de Bourgogne entreprirent à leurs frais le ca1 du Charollais (aujourd'hui canal du Centre), qui fut achevé en ,00, et le canal de Bourgogne, dont aucune partie n'était achevée commencement duxix6 siècle.
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La longueur des canaux ouverts était, en 1789, de 1,004 kfj0. mètres. Sous le Consulat, le canal de Saint-Quentin à Cambrai fut continué avec activité ; il était achevé en 1810. Sous la Restauration, le directeur général des ponts et chaussées, Becquey, publia en 1820 un plan général comprenant 3,982 kilomètres de canaux de première classe (10,800 en y comprenant les voies de deuxième classe); il se proposait « de faciliter à la production les moyens d'aller chercher la consommation », Les lois des S août 1821 et 14 août 1822 autorisèrent l'exécution de 2,2'i3 kilomètres (canaux des Ardennes, du Berri, d'Arles à Houe, de Bretagne, de Bourgogne, du Nivernais, du Rhône au Rhin, etc.), et l'emprunt de 12G millions. On en construisit 921 kil. sous la Restauration. Sous le règne de Louis-Philippe, on ajouta au produit de l'emprunt 107 millions sur les fonds du budget et on coin? truisit 2,041 kil. de canaux ; les canaux de la Marne au Rhin, de k Marne à l'Aisne furent entrepris. Le second Empire s'appliqua à compléter le réseau, à racheter un certain nombre de canaux età réduire les droits de navigation. La perle de l'Alsace-Lorraine ayant privé la France d'une partie de ses communications dans l'est, le canal de l'Est fut entrepris d'après le programme général de la loi de 1879, qui prescrivait la construction de plus de 2,000 kilomètres de canaux nouveaux et l'amélioration du mouillage (1) surlesanciennes voies navigables. Ce programme est loin d'être complètement exécuté; cependant, de 1878 à 1887, le mouillage a été amélioré sur 2,017 kilomètres d'anciennes voies et 555 kil. de canaux nouveaux ont été ouverts : canal de Saint-Dizier à Wassy (23 kil,) ouvert en 1883, canal de l'Est (361 kil. ouverts de 1878 à 1887), canal de la Haute-Marne (38 kil.) et canal de la Marne à la Saône (48 kil.) ouverts de 1879 à 1886, canal du Havre à Tancarmllt (25 kil.) ouvert en 1887, canal de l'Oise à l'Aisne (48 kil.) en voie d'achèvement, etc. La loi du 19 février 1880 a supprimé les droits de navigation sur les canaux (2). En même temps qu'ils creusaient des canaux, les gouvernements qui se sont succédé depuis 1830, se sont occupés d'améliorer la navigation des rivières par des dragages, des écluses, etc.
(1) La longueur des voies navigables ayant un mouillage (hauteur du plu d'eau) au-dessus de 2 mètres au minimum (V. p. 320) était de 1,459 kil. en 1878 et de 3,566 en 1837. (?.) Depuis cette époque (déc. du 17 nov. 1880), la statistique des voies navigables est confiée au ministère des travaux publics.
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334. tes cours «l'eau ûottables ou navigables et les canaux. —
js cours d'eau flottables ou navigables et les canaux avaient, en 887 (c'est à cette année que se rapportent tous les nombres elatifs aux voies de navigation intérieure), une étendue totale de 6,643 kil. sur lesquels peut avoir lieu la circulation soit des bois ottés soit des bateaux ; mais le commerce n'utilise réellement que s trois quarts environ de cette longueur," et le mouvement n'est très portant que sur un quart à peine. La circulation paraît même ndre à se concentrer et, quoique le nombre de tonnes absolues ansportées ait augmenté sensiblement depuis dix ans, le tonnage oyen de beaucoup de voies, particulièrement dans le bassin de Loire, a diminué. Quand on regarde une carte du mouvement sur s voies navigables, on aperçoit que, la navigation maritime mise à 'art, le tonnage moyen ne dépasse 360,000 tonnes (en 1887) que sur ligne de Paris à Lyon par le canal du Centre jusqu'à Chalon, sur canal du Berri de Montluçon à Marseille-lès-Aubigny, sur le nal de l'Est de Givet à Troussey, sur celui de la Marne au Rhin, r les rivières et canaux de la Flandre, sur la Sambre et sur les randes voies navigables du bassin de la Seine (l'Yonne depuis aroche, la Seine, l'Oise et l'Aisne avec leurs canaux). C'est Paris «est(excepté pour le canal de l'Est) le principal point de converence de ces voies. Aussi est-ce dans les mêmes régions qu'on ouve des ports où le tonnage absolu (marchandises embarquées débarquées) dépasse 100,000 tonnes : Valenciennes, Denain, ourdies, Saint-Quentin, Chauny, Vieux-Condé, Haulmont, Doriùes, Pont-à-Vendin, Beuvry, Violaiaes, Bruay, Isbergues, Bélhune, alais, Lille, sur la ligne de Flandre à Paris; Châtillon sur la ine ; Monlceau-les-Mines, Bois-Bretoux (Creusot), Chalon-suraâne; Messein et Neuves-Maisons sur le canal de l'Est; Liverdun, rville, Laneuveville, Varangéville-Saint-Nicolas, Dombasle, sur canal de la Marne au Rhin. 1° Les cours d'eau flottables ont une longueur de 2,978 kil., dont 012 seulement sont utilisés pour le flottage et qui sont situés rtout dans les régions montagneuses et forestières : dans l'est, eurthe-et-Moselle, Vosges, Haute-Saône, Jura; dans la région peslre, Savoie, Haute-Savoie, Drôme, Hautes-Alpes, Basses-Alpes ; ns la région des Pyrénées, Aude, Haute-Garonne, Basses-Pyrées;dans les Landes ; dans le Centre, Cher et Yonne; ces départeenls ont chacun plus de 90 kil. flottables. 2° Les cours d'eau, lacs et étangs navigables ont une longueur de 876 kil., dont 6,821 seulement ont été utilisés pour la navigation
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en 1837. 3,310 sont des rivières naturellement navigables, 3,597 sont des rivières canalisées au moyen de 381 écluses. 3° Les canaux de navigation ont une longueur de 4,789 kilomètres, dont 4,761 sont habituellement utilisés pour la navigation. Plus de la moitié (2,610 kil.) sont des canaux à bief de partage munis de 1,395 écluses; les autres, munis de 471 écluses, sont sans bief de partage. Ils sont distingués en canaux de jonction, qui réunissent deux bassins ou deux cours d'eau dans un même bassin, et en canaux latéraux, qui longent ou empruntent le lit d'un cours d'eau naturel et en facilitent la navigation. L'ensemble des voies d'eau réellement utilisées, à l'intérieur du territoire français était, en 1887, de 1,012 kil. pour le flottage, de 11,708 pour la batellerie (6,947 pour les cours d'eau et 4,761 pour les canaux) ; total, 12,720 kilomètres. Sur ce total, 912 kilomètres (122 kil. de rivières et 790 de canaux) sont concédés et constituent des entreprises particulières." D'après la loi du 5 août 1879, les lignes principales, dont la longueur utilisée en 1887 est de 4,001 kil. (1,498 de rivières et 2,503 de canaux), doivent avoir un mouillage de 2 mètres au minimum et des écluses de 38m,50 de longueur et de 5m,20 de largeur. Il y a, en outre, 642 autres kilomètres de rivières où le minimum de 2 mètres est atteint presque toute l'année. La statistique administrative distingue le tonnage absolu, c'està-dire le poids des marchandises transportées, quelle que soit la distance parcourue, le tonnage kilométrique ou tonnage ramené au parcours d'un kilomètre qu'on obtient en multipliant le iiumure de tonnes par le nombre de kilomètres parcourus par ces tonnes, et le tonnage moyen qu'on obtient en divisant le nombre des tonnes kilométriques par la longueur de la voie. Elle distingue aussi le trafic intérieur qui a lieu lorsqu'une marchandise est embarquée et débarquée sur la même voie, et le trafic extérieur qui peut consister soit en une expédition ou embarquement sur la voie, soit en un arrivage ou débarquement sur la voie, soit en un transit sans embarquement ni débarquement. Le trafic intérieur a été, en 1887, de 5,860,000 tonnes absolues (2,618,000 sur les rivières, 3,242,000 sur les canaux); les expéditions se sont élevées à 17,167,000 tonnes (7,093,000 sur les rivières, 10,074,000 sur les canaux). Le tonnage absolu pour toutes les catégories a été de 23 millions de tonnes; comme chaque tonne a parcouru en moyenne 133 kilomètres, le tonnage kilométrique a été de 3,073 millions de tonnes de marchandises, dont 1,366 sur les rivières et 1,707 sur les canaux (1,398 sur
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les canaux exploités par l'État, 109 sur les canaux concédés). Sur ces3,073 millions de tonnes, 1,202 proviennent de combustibles, 505 te matériaux de construction ou autres substances minérales, 460 de produits agricoles et denrées alimentaires, 364 de produits de la
le tonnes nques
Tonnage
kilométrique des voies navigables
Fig. 194. — Tonnage kilométrique des -voies navigables (1847-1887).
létallurgie, 234 de bois (1). Les voies navigables transportent urtout des matières encombrantes. Le tonnage kilométrique est resté jusqu'en 1855 plus fort sur les ivières que sur les canaux; mais, à partir de cette époque, ce sont
(1) Les engrais figurent aussi parmi les articles importants (1,175,000 tonnes bsolues) ; mais, comme ils ne font en général que de courts trajets, leur onnage kilométrique est, relativement à d'autres articles, bien moins considépble que leur tonnage absolu ; c'est pourquoi ils ne figurent pas aux preîers rangs dans le classement d'après lo tonnage kilométrique.
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II.
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les canaux qui l'emportent par suite de leur achèvement et par suite aussi de la diminution, puis de la suppression (en 1880) du droit de navigation. De 1860 à 1880, ce tonnage sur les rivières était resté à peu près stationnaire et inférieur à ce qu'il avait été de 1850 à 1855; mais, de 1880 à 1887, le trafic s'est relevée! a augmenté d'un tiers environ (fig. 194). Sur les canaux, au contraire, il a été presque constamment en augmentant ; de 1871 et surtout de 1880 à 1885, il a même regagné ce qu'il avait perdu
Fig. 195. — Carte figurative de l'importance des transports sur les voies navigables.
(près de 600 millions) par suite de la guerre qui avait enlevés la France les canaux d'Alsace et de Lorraine. En 1887 (voir fig. n° 195 qui indique sommairement l'importance relative des voies navigables), 30 rivières et 43 canaux seulement ont eu un tonnage moyen supérieur à 100,000 tonnes. 11 seulement en ont eu un supérieur à 1 million : Escaut, Seine (de Corbeil à Rouen), Oise (de Janville à la Seine), Sca?-pe, canal latéral à lOè et canal de Manicamp, canal de Saint-Quentin, canal de la Sensu, canal de la Haute-Deule, canal d'Aire, canal de Saint-Denis, md de Neuffossé. Les lignes principales (telles que les a définies b loi du 5 août 1879, voir p. 320) ont fourni 92 p. 100 du tonna? kilométrique total et ont un tonnage moyen de 503,000 tonnes,
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tandis que les lignes secondaires qui ne comptaient que pour 8 p. 100 dans le tonnage kilométrique n'avaient qu'un tonnage moyen de 35,000 tonnes. Sur les 23 millions de tonnes absolues, 22,4 millions ont été transportées par bateaux ordinaires, et 600,000 seulement par bateaux à vapeur dits « porteurs ». Un recensement général delà batellerie affectée à la navigation intérieure a été exécuté le 15 octobre 1887; il a constaté, en marche ou en station, 261 trains de bois, 15,730 bateaux ordinaires jaugeant 2,713,000 tonnes (13,632 bateaux français (1) et 2,098 étrangers, 7,578 pontés et 8,153 non pontés) et 673 bateaux à vapeur jaugeant 46,000 tonnes (dont 120 porteurs, 184 remorqueurs, 70 pour le touage, 299 pour voyageurs). Sur les bateaux ordinaires, sur lesquels les mariniers voyagent avec leur famille, il y avait 38,108 personnes (18,750 hommes, 7,323 femmes et 12,033 enfants); sur les bateaux à vapeur, 2,689 hommes. Le bassin moyen de la Seine est le principal centre de la canalisation et de la navigation intérieure de la France; la nature géologique de la contrée avait préparé cet état de choses ; les intérêts politiques et commerciaux ont fait le reste. Paris, qui est le centre de la navigation de ce bassin, a reçu, envoyé ou vu passer en transit, en 1887, 5,578,735 tonnes (2) (dont les deux tiers sont des marchandises arrivant à Paris) transportées par 33,877 bateaux (voir fig. n° 195). En outre, la Compagnie des bateaux parisiens a transporté (total entre Charenton et Suresnes) 16,359,155 voyageurs. La navigation dans le lit de la Seine ne remonte pas au delà de Méry, un .peu au-dessus du confluent de l'Aube. Mais, en réalité, le fleuve présente à la batellerie une ligne continue de 574 kilomètres, composée : 1° du canal de la Haute-S eine (44 kil.), qui, 3 entrepris au xvir siècle, refait de 1840 à 1846, suit le fleuve de Troyes à Marcilly sur l'Aube, près du confluent de cette rivière, et qui est en construction de Troyes à Bar-sur-Seine; 2° de la Seine même, Haute-Seine du confluent de l'Aube aux fortifications de Paris(180kil.); 3° de la Basse-Seine, de Paris à Rouen (246 kil., y compris 12 kil. de la traversée de Paris) ; on a rendu, dans ces deux
(1) Sur ces 13,632 bateaux, 317 se trouvaient à l'étranger et sont rentrés avant le 30 novembre. (2) Défalcation faite du transit, il reste 5,074,118 tonnes, y compris 593,000 tonnes (le trafic local, c'est-à-dire de marchandises transportées de Paris à Paris. La même année, le^ chemins de fer amenaient ou emportaient 7,611,000 tonnes.
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dernières sections, le lit plus profond et la navigation plus facile au moyen d'écluses et de barrages construits depuis l'année 1838 et surtout depuis 1878; mais, tandis que le mouillage minimum n'est que de 2 mètres de Montereau à Paris, il est de 3m,20 dans Paris et de Paris à Rouen ; 4° de la Seine maritime, de Rouen à la mer (129 kil.), dont le mouillage minimum est de 3m,9. La pente est faible et la remonte est facilitée par le « touage ». Les chômages occasionnés par les glaces durent en moyenne une semaine par a,n. Sur le canal de la Haute-Seine et sur la Haute-Seine jusqu'à Montereau, le mouvement est très médiocre ; le tonnage moyen ne dépasse pas 11,000 tonnes sur le canal et 24,000 sur le fleuve. Depuis le confluent de l'Yonne, il a une grande importance; 924,000 tonnes (tonnage moyen) de Montereau à Corbeil, et 1,847,000 de Corbeil àParis ; 2,726,000 de Paris à l'Oise (sans compter le trafic local de Paris); 1,073,000 de l'Oise à Rouen, environ 1,400,000 de Rouen au Havre (navigation fluviale et maritime) (1), La navigation de la Basse-Seine est facilitée par l'important canal ■du Havre à Tancarville (23 kil.), qui a été ouvert au commerce •en 1887 et qui abrège de 8 kilomètres la route de Rouen au Havre. Sur la rive droite, ['Aube est navigable depuis Arcis-sur-Auk (46 kil. et 17,000 tonnes) et flottable depuis Brienne (160 kil.). La Marne est une voie importante. Elle est classée comme navigable sur 327 kilomètres à partir de Saint-Dizier; mais la navigation sur la rivière même ne commence en réalité qu'à Épernay ; elle est abrégée par quelques canaux et elle n'a lieu par suite que sur une longueur de 183 kilomètres. En amont de SaintDizier jusqu'à Rouvroy est le canal de la Haute-Marne, qui prolonge de 43 kilomètres la navigation de ce côté jusqu'à Donjeuxi qui, en aval de Saint-Dizier, s'étend jusqu'à Couvrot, à 4 kilomètres au delà de Yitry-le-Francois, en longeant la Marne sur 34 kilomètres ; ce canal, qui dessert les hauts fourneaux et forges de la Haute-Marne, envoie un embranchement (23 kil.) de Héricourtm Wassy. De Couvrot à Dizy est le canal latéral à la Marne (63 kil), De Dizy, la Marne est canalisée sur 179 kilomètres, comptés sur les canaux qui coupent quelques-uns de ses méandres pour abré{I) Nous donnons pour la Seine, la Loire et la Gironde le total du tonnage de la navigation fluviale, c'est-à-dire de celle qui a lieu d'un port à l'autre du fleuve (1,296,0 0 tonnes pour la Seine en 1887) et celui de la navigation maritime, c'est-à-dire de celle qui a lieu d'un port du fleuve à la mer (1,106,000 tonnes pour la Seine en 1887).
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n-er la navigation : canal de Meaux à Chalifert (12 kil.), canal de Ckelles (8 kil.), canal à demi souterrain de Sainl-Maur (1 kil.), continué jusqu'à la Seine par le canal de Saint-Maurice (près de 4 kil.). Le tonnage moyen est de 202,000 tonnes sur le canal de la Haute-Marne, de 720,000 sur le canal latéral à la Marne, et de 248,000 sur la Marne canalisée. Deux af'fluenls de la Marne, YOurcq, depuis le Port-aux-Perches (12 kil.), et le Grand-Morin (17 kil.) sont navigables. L'Ornain était naguère considéré comme flottable depuis Bar-le-Duc. On peut considérer le canal de l'Ourcq (108 kil. et 145,000 tonnes) comme une dépendance de la Marne, qu'il touche à Meaux : c'est lune voie en déclin qui s'étend de Mareuil au bassin de la VilletteT qu'il alimente. Ce bassin, qui a perdu de son importance depuis que la Seine a été améliorée à Paris, a encore un mouvement d'entrée et de sortie comparable à celui des ports maritimes de France. Il alimente lui-même, d'une part, le canal Suint-Martin (i kil. 1/2 et 348,000 tonnes), aujourd'hui, en grande partie souterrain, débouchant près du pont d'Austerlitz dans la Seine; d'autre part, le cancd de Saint-Denis (7 kil. et 1,413,000 tonnes), débouchant dans la Seine à la Briche, près de Saint-Denis. L'Oise est une voie beaucoup plus importante encore que la Marne. Le tonnage moyen y atteint sur le canal latéral près de 3 millions de tonnes, et 2,220,000 sur l'Oise même, consistant principalement en houille. L'Oise, quoiqu'elle compte, entre Chauny et Janville, 55 kilomètres navigables et non canalisés, n'a pour ainsi dire pas de commencement de navigation, parce que des deux côtés, dans son cours supérieur, elle est unie par des canaux à d'autres bassins. La rivière est navigable à partir de Chauny; mais la navigation suit de préférence le canal latéral à l'Oise, composé de l'ancien canal de Manicamp (près de 5 kil.), qui s'étend de l'écluse deChauny au confluent de la Letle à Manicamp, et du canal latéral à l'Oise (près de 29 kil.) qui conduit de Manicamp à Janville, et. depuis Janville l'Oise canalisée (104 kil.), jusqu'à C on flans-SainteHonorine, sur la Seine. L'Oise n'a qu'un affluent navigable, dont le mouvement est d'ailleurs considérable : c'est l'Aisne, flottable depuis Mouron (92 kil.), navigable depuis Château-Porcien (146 kil.) ; mais en réalité la< navigation ne commence qu'à Celles (57 kil.). En amont de Celles,. la navigation passe par le canal latéral à l'Aisne (51 kil.), de Cellesà Vieux-lès-Asfeld (de Vieux-lès-Asfeld à Rilly par Château-Por-
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cien, la navigation le long de l'Aisne se fait par le canal des Ardemies). Le tonnage moyen est de 618,000 tonnes sur le canal latéral à l'Aisne et de 893,000 sur l'Aisne depuis Celles. L'Andelle (3 kil.), affluent de la Seine, est navigable depuis Pitres, sans navigation effective. Sur la rive gauche de la Seine, V Yonne est canalisée d'Auxent jusqu'à son confluent â Montereau (108 kil.) ; elle est class'ée comme flottable, d'abord à bûches perdues depuis sa source (76 kil.), puis en train depuis le pertuis à! Armes (77 kil.); mais, en réalité, il n'y a plus de flottage. Cette rivière, sur laquelle le trafic n'est pas en progrès, a un tonnage moyen de 168,000 tonnes d'Auxerrea Laroche et de 381,000 de Laroche à Montereau, qu'elle doit presque entier aux deux canaux qui prolongent en amont sa navigation. L'Eure est canalisée depuis Louviers (14 kil. et 659 tonnes); c'est une ligne en décadence. La Rille est naturellement navigable depuis Pont-Audemer (15 kil. 5). Il y a deux canaux de jonction dans l'intérieur du bassin :1c canal de l'Aisne à la Marne (58 kil. et 816,000 tonnes), qui s'étend de Berry-au-Bac à Condé, emprunte les eaux de la Vesle et dessert Beims; et le canal de l'Oise à l'Aisne (48 kil.), qui s'étend d'Abbecourt à Bourg-et-Comin. La Seine communique, par des canaux, avec tous les grands bassins limitrophes du sien. A la Fère commence le canal de Saint-Quentin (93 kil.), dont la première partie, de la Fère à Chauny (3 kil.) sur l'Oise, et de Chauny h. Saint-Simon (24 kil.), puis Saint-Quentin sur la Somme, a été ouverte en 1738 et fut d'abord, du nom de son propriétaire, dite canal Crozat ; le seuil à franchir entre les deux bassins n'est qu'à une altitude de 85 mètres, à 24 mètres au-dessus de l'Oise et à 16 au-dessus de la Somme. Dans la seconde partie, entre la Somme et l'Escaut," le seuil atteint 142 mètres; le canal le franchit par un long souterrain au débouché duquel il atteint Y Escaut au Catelel, et il se termine à Cambrai, reliant ainsi à la Seine la Somme, Y Escaut et les canaux de la Flandre. De Mons (Belgique) au confluent de l'Oise (Conflans-Sainte-Honorine), la ligne de navigation qui, longue de 284 kilomètres depuis la frontière (Saint-Aybert), suit Y Escaut de Condé à Cambrai, le canal de Saint-Quentin, le canal latéral à l'Oise et YOise, avait, en 1887, un tonnage absolu de 4,847,000 tonnes ; le tonnage moyen1 variait de 1,119,000 tonnes (Condé à Étrun) à 3,059,000 (Étrunà Cambrai) ; plus de la moitié des marchandises débarquées à Paris
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onsistait en houille ou en coke. Du bassin de Valenciennes, le oyage d'un bateau chargé de houille dure de vingt à trente jours, ette ligne de navigation est la plus importante de France. Le canal de la Somme, qui commence à Saint-Simon et se connue, le long du fleuve, par Amiens et Abbeville, jusqu'à Saint'aléry-sur-Somme (156 kil., 125,000 tonnes en amont et 43,000 en val d'Amiens), relie de ce côté le réseau à la mer. L'Avre, affluent e la Somme, est navigable (21 kil.) de Moreuil au confluent. A la Fère, commence un autre canal, -le canal de la Sambre l'Oise (67 kil.), avec embranchement de la Fère à Fargniers l kil.) ; ce canal remonte l'Oise en s'élevant de 80 mètres. Il franhit le seuil en s'alimentant à l'aide de plusieurs ruisseaux de la hiérache, et, après une descente de 5m,60 seulement, il aboutit à cmdrecies sur la Sambre, qui est canalisée (51 kil.) jusqu'à Erqueues situé à la frontière française. De là il se continue en Belgique ans la région des houillères. La canalisation de la Sambre a été ommencée en 1690 pour approvisionner l'armée française qui ssiégeait Namur ; mais le canal de la Sambre à l'Oise n'a été livré la navigation qu'en 1839. Dans celte riche contrée agricole et inustrielle, le trafic est nécessairement important et les canaux qui -ansportent la houille, le minerai, les matériaux de construction, is denrées agricoles, luttent par le bon marché contre la conurrence des chemins de fer. Le tonnage moyen du canal de la ambre est de 574,000 tonnes et de 583,000 de Landrecies à irquelines. L'Aisne communique avec la Meuse par le canal des Ardennes 8 kil.), qui commence à Vieux-lès-Asfeld, se détache de l'Aisne Rilhj, d'où il envoie un embranchement sur Vouziers (12 kil.), t passe au nord de l'Argonne par le défilé du Chêne-Populeux, en 'élevant de 108 mètres par 37 écluses; après être redescendu e 17 mètres par 7 écluses, il atteint la vallée de la Bar et la suit isqu'au-dessous de Pont-à-Bar (commune deDonchery, Ardennes), ii il se réunit à la Meuse entre Sedan et Mézières. Le tonnage loyen sur cette voie est de 183,000 tonnes pour la ligne principale t de 36,000 pour l'embranchement de Vouziers. La Marne communique avec la Moselle et le Rhin par le canal e la Marne au Rhin. Ce canal, construit de 1839 à 1853, est le lus long de France ; il mesure 317 kilomètres ; depuis le traité e 1871, la France n'en conserve que 207 kilomètres, et 210 avec embranchement sur Houdelaincourt (3 kil.). Il se détache du canal atéral à la Marne à Vitry-le-François, remonte l'Ornain par Bar-
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le-Duc, franchit par un souterrain un premier seuil pour pénétrer dans la vallée de la Meuse, puis un second seuil pour entrer dans celle de la Moselle, avec laquelle il communique d'abord par le petit embranchement de Toul (2 kil.). De Troussey à Toul, il prè(e son lit au canal de l'Est. Il suit la Moselle dans une vallée où le canal, la rivière et le chemin de fer sont étroitement resserrés et où les travaux d'art ont dû être multipliés ; il communique avec Frouard, remonte la Meurthe en desservant Nancy, communique une seconde fois, par un embranchement de Laneuveville kMesséi
Fig. J96. — Bief de partage du papal de Bourgogne.
(10 kil.), avec le canal de l'Est, puis suit le Sanon, entre à la Garde sur le territoire perdu par la France, traverse la région des étangs, où il communique avec le canal des houillè?'es de la Sarre, suit quelque temps le cours de cette rivière, franchit sous le même tunnel que le chemin de fer le seuil des Vosges (à 331 mètres d'altitude) à Arschwiller,, et, suivant la vallée de la Zorn, débouche parle défilé de Saverne dans la plaine d'Alsace, où il gagne Ylllel le/Mi» en aval de Strasbourg. Le tonnage moyen a été de 712,000 tonnes sur la première section (114 kil. avec l'embranchement) de ce canal, de Vitry-le-François à Troussey, et de 915,000 sur la seconde (96 kil.), de Troussey à la frontière.
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l'Yonne communique avec la Saône par le canal de Bourogne (242 kil.), qui a son point de départ à Laroche, au contient de l'Yonne et de YArmançon, par 80 mètres d'altitude. Ce anal, en se dirigeant au sud-est, remonte YArmançon, puis la renne, puis de nouveau l'Armançon jusque vers la source de cette ernière, franchit la ligne de faîte à Pouillg-en-Auxois par un souerrain dont l'altitude est de 37S mètres (voir fig. 196), recueille par es rigoles l'eau de plusieurs étangs qui alimentent le bief de parjage et les premières écluses, atteint à Pont-d'Ouche, par 375 niées, le bassin du Rhône, descend avec YOuche. vers le nord-est squ'à Dijon, puis vers le sud-est jusqu'à Saint-Jean-de-Losne, où atteint la Saône. Le tonnage moyen est de 187,000 tonnes. Ce 'anal, dont la construction avait été commencée sous Louis XYI, été livré à la navigation en 1832. Les écluses ont été allongées u 1886 et donneront probablement un peu plus d'importance à ette voie qui est en déclin. VAuxerre, où l'Yonne devient navigable, part le canal du Niernais (174 kil., sans compter les 3 kilomètres 1/2 du bief 'de artage et l'embranchement de Vermenton, 4 kil.) qui, commencé n 1784, n'a été achevé qu'en 1843. Il remonte Y Yonne sur une ngueur de 103 kilomètres 1/2, en s'élevant de 166 mètres jusu'au plateau des Brûlés, où est le bief de partage, et descend le eiwron et YAron, avec une pente de 74 mètres sur un espace e 66 kilomètres, jusqu'à Decize, où il atteint la Loire. Le tonnage oyen est de 100,000 tonnes (y compris l'embranchement). Près de Moret, à Saint-Mammès, où le Loing se jette dans la eine, commence le canal du Loing (50 kil.), qui remonte la riière jusqu'à Buges, en aval de Monlarg:s. A Buges commence le anal de Briare (59 kil.), qui continue à remonter le Loing, Iraerse le seuil, dont l'altitude n'est que de 175 mètres, et, descenant dans la vallée de la Trézée, se termine dans la Loire à Briare, rmant avec le canal du Loing une ligne de navigation dirigée a nord au sud et longue de 109 kilomètres. De Buges part vers ouest un troisième canal, le canal d'Orléans (74 kil.), qui s'aliente péniblement à l'aide de 11 étangs et de plusieurs ruisseaux, averse en serpentant le seuil par une altitude de 128 mètres, uit le Cens, et débouche dans la Loire à Combleux, en amont d'Orans. Le tonnage moyen du canal du Loing était de 823,000 tones en 1887, de celui de Briare de 485,000, et de celui d'Orléans e 44,000 seulement. Le canal de Briare, entrepris sous le règne e Henri IV (1605), a été ouvert en 1642, et la triple ligne de na-
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vigation, grâce au duc d'Orléans et aux régiments qui travaillèrent au canal du Loing, a été achevée dès 1724Paris se trouve aussi en communication avec Lyon par deux voies : celle du canal de Bourgogne, de Saint-Mammès à Chalonsur-Saône ; celle des canaux de Briare et du Centre dont nous parlerons plus loin : 640 kilomètres de Paris à Lyon par la première voie et 645 par la seconde. C'est la seconde qui est la plus fréquentée, le tonnage moyen ayant été, en 1887, de 537.000 tonnes sur celle-ci et de 258,000 sur celle-là. Plusieurs projets ont été formés pour améliorer le système des canaux de la Seine, le plus complet que possède la France après les canaux de la Flandre. Ils consistent, en premier lieu, dans la construction d'un canal entre Marne et Saône, qui rejoindrait la Saône h Pontailler, et qui, avec ceux de la Marne à l'Aisne et de l'Aisne à l'Oise, établirait une communication directe entre la Flandre et la Bourgogne; en second lieu, dans la construction de deux tronçons, l'un partant de Vitry-le-Françôis, traversant l'Aube et la Seine et aboutissant à Saint-Florentin, près de Laroche, l'autre allant de Joigny à Monlargis, qui, se reliant aux canaux déjà construits, formerait, d'Abbeville à Orléans, un grand canal circulaire autour de Paris. Dans les petits bassins côtiers qui dépendent du bassin delà Seine et de la Manche, plusieurs estuaires ou cours d'eau de Bretagne et de Normandie ont une navigation exclusivement maritime : YAbervrac'h, « le havre de la Fée » (4 kil.), le Penzé (8 kil), la rivière de Morlaix (6 kil.), le Guer (9 kil.), le Jaudy (18 kil.), le Trieux (18 kil.), le Gouei (3 kil.), VArguenon (9 kil.), la Itatm ( 16 kil., sans compter le canal) ; en Normandie, léCouesnon (22 kil.), la Sélune (16 kil.), la Sée (16 kil.), la Sienne (7 kil.), la Tauli (55 kil., 16,300 tonnes) avec son affluent la Terrette (7 kil.),la rivière d'Ouves (29 kil., 15,000 tonnes) avec ses affluents le Mertkrt (6 kil.) et lu Sèves (7 kil.), la Vire (69 kil. et 16,500 t.), navigable depuis Pont-Farcy avec le canal de Vire et Faute (12 kil., 10,0001.) formant un réseau navigable qui sert à l'exploitation des produits -agricoles ; le canal de Caen à la mer (15 kil. 330,000 tonnes), l'Onu (16 kil.), la Dives (32 kil.), la Fougues (29 kil.) navigable depuis Saint-Jacques avec son affluent la Vie (13 kil.), la Bille (15 kil). On a projeté de relier par des canaux la Vire et VOrne à la Mayenne. Au nord de la Seine, il y a un canal d'Eu au Fréport (3 kil. 1/2) ■creusé dans le lit de la Bresle, et la Canche (16 kil. navigables).
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I Les bassins de la mer du Nord sont très bien pourvus à l'ouest, m s la riche plaine de Flandre; ils sont pauvres à l'est, sur le rrain plus accidenté et moins fertile de l'Ardenne et de la Lorine. La Flandre esttoute sillonnée de canaux. De Cambrai, où aboutit le nal de Saint-Quentin, à la frontière (63 kil.), l'Escaut est navigable ; Scarpe l'est depuis Arras (66 kil.) jusqu'à son confluent, qui se ouveen Belgique presque sur la frontière. Le canal de la Sen■e(23 kil.), ainsi nommé de la rivière qui l'alimente, réunit VEstât (à Éirun) à la Scarpe (à Courchelettes) en passant par Bouïain; cette ligne se continue en deçà et au delà de la frontière rie canal de fondé à Mons (5 kil. en France) et par d'autres eaux qui conduisent à Mons, à Charleroi et à Bruxelles. C'est, ainsi ,ie nous l'avons dit (p. 326), une des voies les plus importantes ur le transport de la houille. Le tonnage moyen du canal de la nsée est de 1,990,000 tonnes; celui de la Scarpe, au-dessous de jonction du canal de la Sensée, de 343,000 tonnes. A l'ouest de la Scarpe, commence une suite de canaux qui lonnt le pied du plateau d'Artois et s'étendent de la Scarpe à la mer ; canal de la Haute-Deule (première partie, 26 kil. ; 1,657,000 tons pour les deux parties du canal) du fort de Scarpe h Bauvin; le nal d'Aire à La Bassée (41 kil., 1,532,000 tonnes) de Bauvin à ire-sur-la- Lys ; le canal de Neuffossé (18 kil. et 1,209,000 tonnes) Aire à Saint-Omer sur l'Aa. L'Aa est navigable de Saint-Omer Gravelines (29 kil. et 909,000 tonnes). Cette ligne se ramifie : au d-ouest de la ligne principale, par le canal de Calais (41 kil. 'ec les embranchements, 143,000 tonnes), allant de West sur a cà Ccdais, avec embranchement sur Ardres et Guines; au nord la ligne principale, par la continuation (deuxièmepartie, 26 kil., ) canal de la Haute-Deule), de Bauvin à la Marquette par Lille,
r ee embranchement sur Seclin, et par les canaux de. la Basseeule (13 kil.) et de Boubaix (28 kil.), qui s'embranchent sur le
nal de la Haute-Deule à la Marquette et vont de la Lys à l'Esut (à Deulemont), par la Lys navigable à'Aire à Menin (72 kil.), par son affluent la Lawe (18 kil. et 6,500 tonnes) navigable puis Béthune ; par les deux canaux d'Eazebrouck-(25 kil., ,000 tonnes), par le canal de la Colme (38 kil., 135,000 tonnes) Watlen sur l'Aa à la frontière, le canal de Bergues à Dun-
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kerque (8 kil. et 160,000 tonnes) et l'embranchement de Hondschwlt le canal de Bourbourg (21 kil. et 875,000 tonnes) du Gnindal % l'Aa au canal de Mardyck (0kil,4), qui dessert Dunkerque, et le canal de Dunkerque à Fumes (14 kil., 930,000 tonnes) qui continu la ligne de navigation par delà la frontière. La richesse de celle contrée invitait à y creuser des canaux ; l'absence de tout relief rendait le travail relativement facile. Les canaux d'Aire à Li Bassée, d'Hazebrouck et de Bergues à Dunkerque datent do moyen âge ou de la domination espagnole ; plusieurs autres ont été construits au xvin0 siècle. D'Etrun à Dunkerque les canaux forment ainsi une ligne continue de navigation de 255 kil., dont le tonnage moyen était, eo 1887, de 1,189,000 tonnes et consistait principalement en houille et en produits agricoles. Le canal de l'Est, entrepris après les événements de 1871 tl construit pour réparer les pertes que la navigation avait faite dans cette région, a été ouvert en 1881. Il a une longueur totale de 419 kilomètres et se divise en deux sections. La branche nord, de la frontière belge à Troussey (272 kil.), est formée par la J(fat canalisée. De Troussey à Toul, la navigation emprunte le canal k la Marne an Rhin (20 kil. qui ne sont pas comptés dans les 419 do canal de l'Est). La branche sud, qui s'étend de Toul sur la Moselle à Corre sur la Saône (147 kil.), suit la Moselle de Toul kPont-SaiiVincent et est toute en canal sur 123 kilomètres de Pont-SaintVincent à Corre; cette branche franchit le seuil en s'élevant de 229 à 361 mètres par 94 écluses. Le trafic a augmenté d'année eo année ; il a passé à l'écluse de Levrecey, qui est la plus importante, 143,730 tonnes en 1886, et 570,771 en 1887. Les houilles de Belgique à destination de Nancy et les minerais de Pont-Sainl-Yinceol à destination des hauts fourneaux du Nord sont les principal? éléments du trafic. Dans la branche nord débouchent la Semoy, navigable sa 72 kil. dont 23 en France, et le Chiers, navigable sur 33; le»! des Ardennes y débouche aussi à Ponl-à-Bar. Le canal de lEsl se trouve à Froussey et à Toul et par l'embranchement de fe sein (10 kil.) en communication avec le canal de la Marnent Rhin et il envoie un embranchement sur Épinal (3 kil.). La Moselle est navigable depuis Frouard (356 kil. dont 34 jus qu'à la frontière); elle est flottable à'Épinal à Frouard(106kil.)i la Meurthe est navigable depuis Malzéville (12 kil.). La Meui* dt ses affluents, Vezouze, Plaine, Rabodeau et Fave, sont flottables.
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Nous avons perdu, par le traité de 1871, le canal des Houilres de la Sarre (75 kil.), qui s'étend du canal de la Marne au Rhin Sarreguemines, où la Sarre devient navigable, ainsi que le canal Salines de l'Est (18 kil.), qui en est un embranchement et va s squ'à Dieuze; nous avons perdu aussi la navigation du Rhin, lie de VlH depuis Colmar, le canal de la Bruche, le canal de oultz à Strasbourg, une partie du canal de la Marne au Bhin et i canal du Rhône au Rhin. La Saône et le Rhône présentent du nord au sud une longue ligne navigation presque droite qui, dans l'antiquité, lorsque le mmerce avait pour centre la Méditerranée, a été la plus fréjentée des Gaules. Elle n'est plus aujourd'hui qu'au quatrième rang. La Saône est canalisée depuis Corre, embouchure du canal de f st, jusqu'à son confluent (374 kil.), et la lenteur de son cours nd la navigation facile. Le tonnage moyen est de 190,000 tonnes amont de Gray, sur la Saône supérieure; le mouvement se connlre principalement entre Saint-Jean-de-Losne et Je confluent, le tonnage moyen atteint 352,000 tonnes. Quatre affluents de la ône sont flottables ou navigables ; le Coney est navigable sur kilomètres, jusqu'à Corre, mais il est abandonné depuis l'ourture du canal de l'Est; la Lanterne ou Lantenne est flottable sur kilomètres. Le Doubs est navigable sans canalisation de Dôle confluent à Verdun (Saône-et-Loire) avec la Saône (57 kil., ,300 tonnes) ; son affluent, la Loue, est flottable depuis Craans (34 kil.). La Seille est canalisée depuis Louhans (39 kil., ,000 tonnes) ; la Reyssouze l'est par le canal latéral de Pont-Vaux (3 kil.). La Saône est, en outre, en communication avec atre fleuves : la Meuse, le Rhin, la Seine et la Loire, par les naux de l'Est, du Rhône au Rhin, de Bourgogne et du Centre. Le Rhône, situé dans une région beaucoup plus accidentée, est oins favorisé sous le rapport des communications. Dans son urs supérieur,, du Parc à Lyon (154 kil. jusqu'au pont de la uillolière), il est navigable, mais trop rapide, trop étranglé clans s passes étroites et, sur quelques points, trop embarrassé de ncs de sable pour être d'une grande utilité au commerce. Dans Lté partie le tonnage moyen est de 27,000 tonnes. Dans son cours férieur, de Lyon à la mer (335 kil.), le fleuve présente de grands stacles à la navigation; le tonnage moyen atteint cependant, e Lyon à Arles, 222,000 tonnes. De savants ingénieurs pensent ul faut renoncer à améliorer le cours du fleuve et qu'il vauait mieux creuser, de Lyon à Arles, un canal latéral qui servi-
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rait en même temps à l'irrigation. Au-dessous d'Arles, le Pg (-19,500 tonnes) et le Grand-Rhône (191,000 tonnes) sont navigables! le commerce se sert aussi du canal d'Arles à Bouc (47 kil., 33,800ton' nés), qui aboutit à la Tour-de-Bouc, au débouché de letans jl Berre. Ce qui gêne la navigation du Bas-Rhône, c'est la barre J en rend l'entrée difficile. Un canal large et profond, allant de 1) Tour-Saint-Louis au golfe de Fos, le canal Saint-Louis (3 kil,), aj| creusé pour faciliter l'accès du Grand-Rhône : il est peu utilisé par la navigation (43,000 tonnes). A la navigation de la rive droite appartientl'Am, navigable depuis Condes (92 kil.) et flottable depuis Pont-de-Navoy (84 kil.) ou, plu exactement, 20 kil. en aval. Du côté des Gévennes, la Saône ni
reçoit aucun affluent navigable, mais les trois importants canaus de l'Est, de Bourgogne et du Centre y aboutissent. On projette d) faire aboutir, en outre, un canal venant de la Marne. De ce cl, deux affluents du Bhône, VArdèche depuis Pont-d'Arc (35 kil.)ri le Gardon, sont flottables. L'unique point où la jonction de la Saône et de la Loire fût po* sible était nettement marqué par la nature dans la dépression^ sépare le massif du Morvan des monts du Gharollais : c'est là qu'a été construit, de 1783 à 1793, parles États de Bourgogne et acheii en 1800 le canal nommé d'abord du nom de la province qu'il te verse, canal du Gharollais, et aujourd'hui canal du Centre (116kil.) Ce canal commence sur la Saône, à Chalon, à une altitude de 170 mètres (voir fig. n° 197). Il se dirige d'abord le long de la Thalie vers le nord-ouest de Chagny, puis vers le sud-ouest a remontant, à l'aide de 52 écluses, la vallée de la Dheune. Le bief* partage est situé à l'étang de Longpendu qui, placé sur la. limite de deux bassins, envoie son eau à la Saône aussi bien qu'à la Loire; le canal y passe à une altitude de 301 mètres, et est alimenté p plusieurs réservoirs, principalement par la rigole qui lui amè|
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'eau de l'étang de Torcy. De là, il descend par 32 écluses, en suivant le cours de la Bourbince vers le sud-ouest jusqu'à Paray-leMonial, puis vers l'ouest ; à Digoin, il atteint la Loire par 224 mètres? d'altitude. Traversant une contrée riche en houille et en usines, il a un trafic important (environ 492,000 tonnes). Le canal de Givors (20 kil.) s'étend de la Grand'Crpix, près de ive-de-Gier sur le Surdon, jusqu'à Givors sur le Rhône, en suivant a petite rivière du Gier; il sert au transport des houilles. Le chemin de fer lui a enlevé la plus grande partie de son importance. En amont du delta du Rhône, à Beaucaire, commence le canal de Beaucaire ou canal du Rhône à Cette (50 kil. de Beaucaire à igues-Mortes et 48 d'Aigues-Mortes à Cette; 187,000 tonnes), qui 'étend d'abord de Beaucaire à Aiguës-M or tes, où il se divise en deux, jranches allant aboutir, l'une, dite canal de Bourgiclou (11 kil.)r au Rhône-Mort ; l'autre, dite canal de la Raclelle, clans l'étang de Mauguio, qui est navigable. A l'extrémité occidentale de cet étang, bù débouche aussi le petit canal de Lunel (2 kil., 5), commence e canal des Etangs (43 kil.), dont un embranchement, le Lez canaisé (12 kil. ; 15,000 tonnes), dessert Montpellier. Le canal des tangs traverse les lagunes de la côte et se termine à Cette dans' étang de Thau, se rattachant ainsi au canal du Midi. 11 a été construit au xvm° siècle par les Etats du Languedoc pour faciliter a navigation des lagunes, qui commençaient à s'ensabler. Sur la rive gauche, le bassin de la Saône et du Rhône est mis en communication avec le Rhin par le canal du Rhône au Rhin (320 kil.,dontl90— y compris 4 kil. de la traversée de Besançon — ! usqu'à la frontière; tonnage moyen, 141,000 tonnes). Ce canal commence à Saint-Symphorien sur la Saône, un peu en amont du canal de Bourgogne, rejoint le Doubs à Dôle, le remonte par une suite d'écluses jusqu'à Vougeaucourt, passe à Montbéliard et franchit, à Montr'eux-Château, le seuil par une altitude de 344 mètres. Les 130 derniers kilomètres, qui constituent la partie s'étendant,. avec divers embranchements, du point de partage jusqu'à Strasbourg, à travers l'Alsace, sont aujourd'hui perdus pour la France, Le lac d'Annecy (18 kil.) est navigable ; le lac du Bourget (18 kil.) et son affluent, dit canal de Savières (4 kil.), qui le fait communiquer avec le Rhône (22 kil. en tout, 5,000 tonnes) sont navigables. L'Arve (63 kil.), la Drôme (68 kil.) et la Durance (256 kil.) sont flottables.. L'Isère est flottable depuis Aigueblanche (63 kil.), ainsi que ses affluents; YArly (11 kil.) depuis les Mollières, l'Arc (36 kil.) depuis la Madeleine, le Drac (11 kil.) depuis Pont-de-Claix, la Bourne
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(13 kil.) depuis Pont-en-Roycms. L'Isère est navigable sur une Ion. gueur de 154 kil., depuis la limite du département de l'Isère avec celui de la Savoie; mais la rapidité du courant fait que la navigation y est presque nulle. II Le bassin de la Garonne, isolé des autres, est de beaucoup moins favorisé sous le rapport de la navigation : le tonnage moyen, qui décline depuis longtemps, n'est que de 6,200 tonnes surit fleuve de Roquefort à Toulouse, de 10 sur le fleuve et de 93,000 sur le canal latéral de Toulouse à Agen, de 35,000 sur le fleuve et de 93,000 sur le canal d'Agen à Castets, de 157,000 sur le fleuve de Gastets à Bordeaux. A partir de Bordeaux, grâce à la navigation maritime, le tonnage moyen s'élève à environ 2,260,000 tonnes, La Garonne, flottable depuis son entrée en France au Pont-kRoi jusqu'à Roquefort (86 kil.), présente, de là jusqu'à la mer, une ligne de navigation longue de 461 kilomètres, mais ayant un mouvement très différent suivant les sections, comme nous venons de le dire. De Toulouse à Castets, le fleuve a souvent peu d'eau et le commerce prend la voie plus commode, mais plus coûteuse, à canal latéral à la Garonne (193 kil.), creusé sous le règne de Louis-Philippe. Ce canal suit, dans la vallée même du fleuve, la rive droite jusqu'à Agen, en franchissant le Tarn sur un pont et en envoyant un embranchement sur Montauban (11 kil.); il traverse le fleuve à Agen sur un magnifique pont de vingt-trois arches et suit la rive gauche d'Agen à Castets. Sur la rive droite, le Salât est flottable depuis Taurignan-Cmlil et navigable depuis Lacave; VAriège est navigable depuis Cinlegabelle (28 kil.). Les principaux affluents venus du Massif central sont navigables : le Tarn, canalisé de23uisle Saut-du-Sabo (147kil,, :80O tonnes) ; le Lot, navigable depuis Moulin-d'Olt (41 kil. jusqu'à Bouquiès) et canalisé depuis Bouquiès (256 kil., 4,500 tonnes);le Dropt, navigable depuis Eymet (64 kil., 2,600 tonnes); la/te1 doyne, flottable de Bort à Meyronne (147 kil.) et navigable de confluent de la Vézère à Bergerac et ensuite jusqu'à la Garonne (267 kil. navigables en tout) et transportant d'autant plus de marchandises qu'on approche davantage du confluent (1,800 1. dans la partie supérieure, jusqu'à Limeuil, 32,200 de Limeuil à Libourne et 160,000 depuis Libourne). Trois affluents de la Dordogne sont navigables : la Vézère (65 kil.) depuis Terrasson\
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l'A/ecanalisée depuis Périgueux (143 kil., 42,000 tonnes); le Moron, navigable sur 3 kil. avec la Dronne navigable sur 2 kilomètres. La rive gauche est beaucoup moins favorisée. La Neste est flotlable (46 kil.) ; le Gers est navigable sur 2 kil. ; la Baise seule est canalisée (84 kil., environ 42,000 tonnes) depuis Condom et en partie depuis Saint-Jean-Pontjé et alimentée par les eaux que le canal d'irrigation apporte de la Neste. On pourrait faire remonter la canalisation jusqu'à Mirande. Le Ciron esc en partie flottable (46 kil. dont 28 effectifs). On a projeté un canal qui, de Lavardac sur la Baïse, rejoindrait Mont-de-Marsan et le réseau de YAdour; un autre qui, de Bordeaux, traverserait les Leyre et toutes les Landes; un troisième qui, de Laubardemont surYlsle, gagnerait la Charente. Déjà, dans les Landes, an canal relie le bassin d'Arcachon à Y étang d'Aureilhan (50 kil.). Jusqu'à présent le bassin de la Garonne ne possède qu'un seul sanal de jonction, le canal du Midi (242 kil.). Ce canal, construit par Riquet, a son point de départ au-dessous de Toulouse (126 mèires d'altitude) au coude de la Garonne et se relie au canal de ienne qui conduit à Toulouse. Le canal du Midi remonte la valée de YHers. Le bief de partage est au seuil de Naurouse par mètres d'altitude; l'eau, savamment recueillie sur le flanc de a Montagne-Noire et amenée par la « rigole de la Montagne » u réservoir de Lampy jusque dans le bassin de Saint-Ferréol, escend de ce bassin jusque dans le réservoir de Naurouse par un utre conduit qui rejoint la « rigole de la Plaine ». Du bief de partage, le canal suit la vallée du Tréboul et de la 'resquel qu'il franchit sur un pont, atteint l'Aude au-dessous de arcassonne, la quitte à Cesse, où se détache sur Narbonne un emranchement (5 kil.) continué par la Robine de Narbonne (32 kil.) usqu'au port de la Nouvelle et à la Méditerranée, et se dirige, en erpenlant et en passant par le tunnel de Malpas au travers des ollines du Bas-Languedoc, jusqu'à Yétang de Thau, au port des ^glous, après avoir traversé le Libron et, à Agde, YHérault qui st navigable de Bessan à la mer (12 kil.). Le nombre total des écluses st de 119. Vétang de Thau est navigable ; il a pour débouché sur i mer le port etle canal de Cette(l kil., 981,000 tonnes, navigation uport de Celte). Le trafic du canal du Midi, très amoindri par la oncurrence du chemin de fer, sous l'administration duquel il est ilacé, diminue et ne dépasse, pas 55,000 tonnes. C'est de ce côté lue sont les plus anciens canaux de France : la Robine de Narbonne aie du temps des Romains. Le canal du Midi, œuvre de Riquet,
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construit de 1666 à 1684, est un des premiers chefs-d'œuvre des ingénieurs français ; c'est l'année qui suivit l'achèvement, mais non l'ouverture à la navigation de ce canal, que Boileau disait dans son épître au roi, à l'instigation de Golbert :
J'entends déjà frémir les deux mers étonnées De voir leurs flots unis au pied des Pyrénées.
A ce canal de navigation fluviale, on a songé à substituer un grand canal maritime qui relierait la Méditerranée à l'Océan. Le projet, soumis à plusieurs reprises par le ministre des travaux publics à l'examen de commissions, n'a pas reçu un accueil favorable ; les avantages ne seraient pas proportionnés aux frais de construction. De ce côté, l'Aude est flottable sur 151 kilomètres. Au bassin de la Garonne se rattachent, au sud le bassin de l'Adour, au nord celui de la Charente. VAdour, flottable depuis Aire (40 kil.), est navigable depuis Saint-Sever (134 kil. en tout; 34,000 t. de Saint-Sever, aux Gaves réunis, 152,000 des Gaves à Bayonne et 394,000 de Bayonne à la mer) ; plusieurs de ses affluents, la Midouze depuis Mont-itMarsan(A3 kil.), le Luy depuis le Moulin d'Oro (24 kil.), les traces réunis depuis Peyrehorade (9 kil.), la Bidouze depuis Came (18 kil.), l'Ara» depuis Bardos (11 kil.), YArdanabia (5 kil.), la Nive depuis Cambo (22 kil. ) sont navigables. La Douze depuis Roquefort^ kil.), YAdour depuis Peyrehorade, le Gave de Pau depuis Bétharam (102 kil.), le Gave d'Oloron depuis Oloron (73 kil.), le Gave de Mauléon (4 kil.), la Nive depuis Saint-Jean-Pied-de-Port sont flottables. Les Leyre sont flottables depuis le moulin de Rotgé (96 kil.) et depuis Sore; le Vieux Boucau est navigable depuis Soustons (7 kil), la Nivelle depuis Ascain (7 kil.), la Bidassoa depuis Bordarrupk (9 kil.). Ce réseau acquerrait un peu plus d'importance si le projet de l'unir à la Garonne par deux canaux était quelque jour réalisé; ces canaux d'ailleurs rémunéreraient peu le capital qu'on dépenserait pour leur construction. La Charente est canalisée et navigable nominalement depuis Montignac, en réalité depuis Angoulême (191 kil., dont 27 de Montignac à Angoulême), point à partir duquel les écluses sont entretenues. La navigation, qui n'est que de 14,700 tonnes d'Angoulême à Cognac, s'élève dans la partie inférieure, de Rochefort à la mer, à 230,(.00 tonnes. Son affluent, la Boutonne, est difficilement navigable depuis Saint-Jean-d'Anyély (31 kil.); le canal de Charm (20 kil.) ne sert qu'à quelques petits bateaux chargés de sel; le
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canal de la Charente à la Seudre (24 kil., 21,000 tonnes), qui comprend l'ancien canal de Brouage(2 kil.), n'a aussi qu'une très médiocre importance; la Seudre est navigable depuis Saujon (21 kil.). La Sèvre Niortaise, canalisée depuis Niort (71 kil.), forme, avec le Mignon (17 kil.), la Vieille Autise (10 kil.) et la Vendée canalisée depuis Fontenay-le-Comte (25 kil.), le canal de Luçon (14 kil.), le canal de Marans à la Rochelle (24 kil.), un réseau de 161 kilomètres, où le tonnage moyen ne dépasse nulle part 8,200 tonnes. Le Lay, qui se jette dans la mer non loin de la Sèvre, est navigable en réalité depuis Beaulieu (40 kil.); la Vie l'est depuis Pas-Opton (13 kil.).
III Le bassin de la Loire est celui qui possède naturellement la plus grande longueur de cours d'eau. Mais, appuyé au sud sur le Massif central dont les ruisseaux et les torrents ont un régime très irrégulier, et qui n'invite pas, à cause de sa pauvreté, à faire les efforts nécessaires pour triompher des difficultés, il est médiocrement pourvu de voies navigables. La navigation ne pénètre profondément au sud que par ses principales vallées ; la Loire ne communique pas avec le bassin de la Garonne, et elle n'est reliée que par un seul canal (canal du Centre) au bassin du Rhône, dont la sépare la longue arête des Cévennes. Il n'y a que le bassin de la Seine avec lequel elle soit intimement unie par les trois canaux du Nivernais, de Briare et d'Orléans; elle communique par deux canaux avec la Bretagne. Le fleuve lui-même, flottable depuis Vorey (57 kil.), est navigable de Pont de la Noirie, par 409 mètres d'altitude, jusqu'à l'Océan (825 kil.). Ses nombreux replis, sa rapidité et l'irrégularité de son cours réndent le mouvement presque nul sur la section de laiVome à Roanne (102 kil.). De Roanne à Orléans, la même irrégularité est également un grand obstacle. Le chenal dans les basses eaux n'a pas, sur certains points (en amont de Decize, etc.), plus de 40 centimètres de profondeur; sur d'autres (d'Orléans h la Vienne), plus de 75, et les sinuosités qu'il décrit au milieu des bancs de sable ne permettent ni le halage, ni même le touage. Sur la rive gauche du fleuve, le canal de Roanne à Digoin (56 kil.), puis, de la hauteur de Digoin jusqu'au débouché du canal de Briare dans la Loire, le canal latéral à
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la Loire (193 kil.), qui, avec quelques petits embranchements, atteint 206 kilomètres et possède 51 écluses, ont été construits, de 1822 à 1838, pour faciliter la navigation. Au Guétin, ce dernier canal franchit l'Allier sur un pont-aqueduc de 500 mètres; c'est aussi par un pont qu'à Digoin un embranchement franchit la Loire et rejoint le canal du Centre. Sur le fleuve même, de Roanne \ Briare, la navigation est presque nulle (200 tonnes, tonnage moyen); sur le canal latéral (206 kil. avec les embranchements) le tonnage moyen est de 543,000 tonnes entre Digoin et Brian, De Briare à Nantes, le lit du fleuve sert seul à la navigation; malgré quelques travaux d'art qui l'ont amélioré, les sables, les basses eaux, les crues, les vents contraires à la remonte, les glaces ont réduit la navigation à 2,600 tonnes jusqu'à la Vienne, à 33,000 de la Vienne à la Maine, à 71,000 de la Maine à Nantes. De Nantes à Saint-Nazaire (56 kil.), le fleuve, encore embarrassé de sables, appartient à la navigation maritime et a un tonnage moyen (navigation fluviale et maritime réunies) de 757,000 tonnes. h'Allier, dont le cours, parallèle à celui de la Loire, arrose de fertiles plaines, est flottable depuis Saint-Arcons (44 kil.) et nominalement navigable sur une longueur de 247 kilomètres depuis Fautâmes; mais sa rapidité et son peu de profondeur (15 centimètres à certains passages) le rendent impropre à la navigation. Il ne transporte que 100 tonnes et, comme sur la Haute-Loire, la navigation s'y amoindrit d'année en année par la concurrence des chemins de fer. La Dore est flottable depuis Naud, au-dessus de ïhiers (33 kil.). Le Cher, qui sort à Saint-Amand des terrains triasiques et de la région du Massif central, se prêtait mieux à la navigation. Il est flottable depuis le moulin d'Enchaume (131 kil.), en partie canalisé et navigable sur une longueur de 151 kilomètres, depuis Vierzon; mais, entre Vierzon et Noyers, la navigation est presque nulle, à cause du voisinage du canal. On a, de bonne heure, songé à réunir le cours supérieur de cette rivière à la Loire moyenne, afin de donner un débouché économique au minerai de fer et aux denrées de la contrée. Le projet a été réalisé, de 1822 à 1841, par la construction du canal du Berri, d'abord nommé canal du Duc de Berry. Ce canal part de la Loire à Marseille-lès- Aubigny, remonte VAubois en longeant la base du terrain triasique, et, après avoir traversé la ligne de partage à une altitude de 200 mètres, atteint YAuron près du bassin de Fontblisse, qui est un de ses principaux réservoirs d'alimentation. De là, une branche rejoint, à Saint-Amand, le cours supérieur du
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Cher et le remonte jusqu'à Montluçon (69 kil. de Fonlblisse à Monthiçon); l'autre descend l'Auron jusqu'à Bourges, puis YY'evre jusqu'à Vierzon, et côtoie le Cher de Vierzon h Noyers; au delà, le Cher est canalisé jusqu'à Saint-Avertin, d'où un canal conduit à la Loire à Tours. La longueur totale du canal (261 kil.) et du Cher canalisé (81 kil. déjà comptés-dans le Cher navigable) est de 342 kilomètres, avec 115 écluses, et la navigation, qui s'y fait d'une manière très économique, atteint 496,000 tonnes de Marseillelès-Aabigny à Monthiçon, 135,000 de Fontblisse à Noyers; le peu d'abondance d'eau au bief de partage est un obstacle au progrès du trafic. Le canal de la Sauldre (47 kil.), de Blancafort à la Molte-Beuvron, a été creusé dans le but de fournir un débouché agricole à la Sologne. Il est isolé; on projette de le relier au système général de la navigation de la Loire. Le Loiret est navigable du pont de Saint-Mesmin à la Loire (4 kil.). La Vienne est naturellement navigable depuis Chitré, au-dessus de Châtellerault (83 kil., dont les 34 premiers sont abandonnés et4,000 t.); la Creuse, flottable depuis Saint-Marin (95 kil.), est navigable depuis Rives (16 kil.), le trafic y est presque nul (environ 1,400 t.). Le Thouet est navigable sur une longueur de 19 kilomètres; mais, par le canal de Dive-et-Thouet, long de 40 kilomètres, la navigation peut s'étendre jusqu'à Pas-de-Jeu au milieu d'une contrée fertile. Le commerce en profite peu (3,900 tonnes sur le canal). Le Layon est navigable depuis Concourson (60 kil. classés, dont 6 utilisés depuis Chaudefonds). La Sèvre Nantaise (22 kil.), la Petite Maine (6 kil.), puis l'Acheneau (24 kil.), et le lac de Grand-Lieu (13 kil.) et les petites rivières qui y débouchent, Ognon (6 kil.), Boulogne (2 kil.), Tenu (16 kil.) et qui communiquent même avec la baie de Bourgneuf par la Haute-Perche navigable depuis Pornic (12 kil.), complètent le système de navigation de la rive gauche du fleuve. On a songé à compléter ce réseau intérieur par un canal qui, de Saint-Amand, irait, par Châtellerault, rejoindre la Sèvre Nantaise en recueillant les eaux descendues du Massif central. Poussée par la pente du Massif central jusqu'au pied de la ceinture de sa rive droite, la Loire n'a sur sa rive droite aucun affluent navigable, excepté YArroux (20 kil. navigables), qui est sans trafic. Le groupe des cours d'eau qui viennent converger
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aux Ponts-de-Cé et dans la Maine fait exception et donne a la navigation une longueur totale de 455 kilomètres : 50 pour YAuthion (depuis Pont de Vivy), dont le trafic est à peu près nul; 117 pour le Loir (depuis Port-Gautier), qui est peu entretenu et dont le tonnage moyen ne dépasse pas 5,000 tonnes; 134 pour la Sartlte, qui est canalisée depuis le Mans, mais sans chemin de halage, et dont le tonnage moyen est de 18,000 tonnes; 125 pour la Mayenne, canalisée depuis Brives (29,000 tonnes), 19 pour son affluent VOudon depuis Segré (16,400 tonnes) ; 10 pour la Maine où la navigation, facile en tout temps, atteint 29,000 tonnes. La plupart des estuaires de la Bretagne, Marie ou rivière de Vannes (16 kil.), rivière d'Auray (15 kil.), Blavet depuisBennebont, et Scor/fdepms Pont-Sco?,ff' (9 kil.), Aven depuis Pont-Aven (6 kil.), Odet depuis Quimper (18 kil.), rivière de Pont-ÏAbbé (6 kil.), Goyen (7 kil.) depuis Pont-Croix, Aulne (33 kil.) depuis CMteaulin, Élorn (14 kil.) depuis Landerneau, se prêtent à la navigation maritime. On a projeté de creuser sur la rive droite de la Loire, parallèlement au canal qui suivrait la rive gauche, un canal allant d'Orléans au Loir, du Loir inférieur à la Mayenne et, delà, àla Vilaine. La Loire est reliée aux bassins de la Bretagne méridionale par le canal de Nantes à Brest (360 kil.) : il part de Nantes, emprunte le cours inférieur de YErdre, navigable jusqu'à JVoW(à 7 kil. en amont du canal), se dirige vers l'ouest jusqu'à Ylsac, dont le lit conduit à Bedon et à la Vilaine. La Vilaine elle-même est canalisée jusqu'à Rennes et navigable jusqu'à Cesson (de Cesson à la mer 145 kil.). Après avoir franchi la Vilaine, le canal, alimenté par YOust, le Blavet et Y Aulne, traverse toute la Bretagne méridionale et se termine à Châteaulin. De là, la navigation descend Y Aulne jusqu'à la rade de Brest (112,000 tonnes sur la section de Nantes à Redon, 24,600 sur celle de Redon à Châteaulin). Quelques petites rivières complètent la navigation de la Vilaine : le Don (11 kil.) et la Chère (5 kil.), affluents de gauche; la Meu (3 kil.), YAff (9 kil.) et YArz (10 kil.), affluents de droite. Le canal du Blavet (60 kil., 24,700 t.) qui s'étend du canal de Nantes à Brest jusqu'à Hennebont, point de départ de la navigation maritime, complète de ce côté le réseau. Le canal d'Ille-et-Rance (85 kil., 43,000 tonnes), qui part de Rennes, remonte Yllle et passe dans le bassin de la Rance par un seuil de 64 mètres d'altitude seulement. Il complète le réseau breton du côté de la Vilaine en coupant la presqu'île du sud au nord.
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Ces voies navigables, dont les États de Bretagne avaient formé le projet dès 1784 et que le premier Empire commença à exécuter dans un intérêt stratégique, ont été achevées en 1842; mais le réseau tout entier n'a qu'une importance très médiocre. 335. lia construction «les chemins de fer. — Un cheval porte sur son dos 100 kilogrammes; il traîne, dans une charrette, sur une bonne route ordinaire, 1,000 kilogrammes; sur une route parfaitement unie et munie de rails de fer qui diminuent beaucoup le frottement des roues, 10,000 kilogrammes ; au pas, sur un canal sans courant, 40,000 kilogrammes. Aussi le prix du transport de la tonne de marchandises à une distance de 100 kilomètres est-il évalué à 25 francs sur une route de terre, à 2 fr. 50 sur un chemin de fer (frais de traction, sans le péage (1) qui est, en outre, de 2 fr. 50), à 1 fr. 50 sur un canal (frais de transport, sans péage), à moins de 40 centimes le plus souvent sur mer. Delà, l'avantage, au point de vue de l'économie, d'une route sur un sentier de mulets, d'une bonne route sur une mauvaise, d'un canal sur une route, dans le cas où l'on ne cherche pas la vitesse. Sous le rapport de la vitesse, l'avantage est tout aux chemins de fer (voir § 229). L'invention de la locomotive, c'est-à-dire d'une machine à vapeur mobile et capable d'entraîner de lourds fardeaux sur une route suffisamment plane, a donné une grande importance aux chemins munis de rails, déjà employés dans les exploitations de mines. De là sont nés les chemins de fer actuels, qui se composent de deux éléments essentiels. 1° La voie, à peu près horizontale, exempte de courbes trop brusques, disposée de manière à diminuer, autant que possible, l'adhérence des roues sur la voie et à rendre par là la traction économique. Pour corriger les inégalités du terrain, ce genre de voie exige l'exécution de travaux beaucoup plus dispendieux que ceux des routes ordinaires : remblais, tranchées, tunnels, viaducs, ponts (2), etc. ; et, après l'aplanissement du sol ou l'adoucissement des pentes, la pose du ballast et des rails. Le kilomètre de route a coûté en moyenne 20,000 francs à construire en France ; le kilomètre de chemin de fer, 380,000 francs. 2° La locomotive, qui ne date que de 1829, à la suite de l'inven(t) Le péage sur chemin de fer est le prix payé pour l'amortissement du capital de construction de la voie et pour l'entretien; les frais de traction sont le prix payé pour les frais de transport sur cette voie. (2) Le plus grand tunnel en France est celui de Modane-Bardonèche (13 kilomètres 1/2), l'ouverture de l'arc du pont de Garabit sur la Truyère a 165 mètres.
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tion de la chaudière tubulaire par Séguin et de la construction de la locomotive The Rocket, « la Fusée », par Stephenson, doit réunir les deux principales conditions d'une grande puissance et d'un grand poids pour utiliser cette puissance au profit de la traction par l'adhérence de la machine sur les rails, adhésion qui empêche le patinement. Le poids des locomotives de grande vitesse, qui n'était que de 12 tonnes de poids adhérent en 1840 (remorquant un train de voitures pesant 90 tonnes avec une vitesse de 40 kilomètres à l'heure), en dépasse, en 1889, 30 et remorque un train de 225 tonnes avec une vitesse de 75 kilomètres à l'heure. Il faut tenir compte non seulement de la vitesse, mais aussi de la pente. Telle locomotive qui traîne, horizontalement, 200 tonnes à raison de 50 kilomètres à l'heure, n'en remorque que 70 avec la même vitesse sur une pente de 2 cm. par mètre. Les chemins de fer, sur lesquels les trains circulent quatre ou cinq fois plus vite que les voitures sur les routes et qui ont acquis ainsi une rapidité croissante avec le perfectionnement de a voie et des locomotives, sont devenus, partout où ils existent, la voie ordinaire des transports à grande vitesse à l'intérieur des terres, et, par la puissance de traction qu'ils possèdent, le mode le plus usité des transports à petite vitesse. Le premier chemin de fer français a été celui à'Andrézieux 4 Saint-Etienne (23 kil.); en 1823, l'ingénieur Beaunier, qui avait étudié à Newcastle le transport des houilles par voie ferrée, en avait obtenu, par ordonnance royale, la concession à perpétuité (du Pont-de-l'Ane sur le Furens à la Loire). Ce chemin était destiné au transport jusqu'à la Loire des houilles du bassin. Ce chemin, ouvert le 1er octobre 1828, fut d'abord desservi par des chevaux et n'employa les locomotives qu'en 1841, longtemps après les inventions de Séguin et de Stephenson. Il était plus important encore d'amener cette houille à Lyon. Le chemin de fer de Saint-Etienne à Lyon (58 kil.), concédé en 1826 à MM. Seguin, fut construit à l'aide de quinze souterrains et ouvert par sections de 1830 à 1833; en 1832, on commença à y admettre des voyageurs et on y essaya des locomotives venues d'Angleterre. En 1828, fut concédée la ligne d'Andrézieux à Roanne (67 kil.); elle fut ouverte en 1834. La loi du 26 avril 1833 est la première par laquelle une concession de chemin de fer (Montbrison à Montrond) ait été faite : concession temporaire comme toutes celles qui ont suivi. La même année, une autre loi affecta 500,000 fr. à l'étude de plusieurs grandes lignes et quelque s chemins furent concédés^ (Alais à Beaucaire, concédé
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M. Talabot, Montpellier à Cette, etc.). L'utilité des chemins de r était prônée par les uns et contestée par les autres. Une loi du uillet 1835 concéda à une compagnie, patronnée par M. de Rothchild et à la tête de laquelle était M. Pereire, le chemin de fer e Paris à Saint-Germain, qui, inauguré le 26 août 1837, mit sous es yeux des Parisiens un exemple démonstratif de cette utilité, quoiue le prix de revient (1,057,000 fr. le kilomètre) ne fût pas encouraeant. Après une première discussion parlementaire,le ministère préenta enl838un projet élaboré par M. Legrand,directeur généraldes onts et chaussées, qui consistait à faire exécuter six grandes lignes ar l'État; après une ardente discussion, le projet du gouvernement t repoussé par la Chambre. Plusieurs compagnies particulières btinrentdes concessions et échouèrent. En 1840, la France n'avait facore que 435 kilomètres de chemins de fer (voir fig. 198). Un autre rojet fut présenté ; il créait un système mixte dans lequel l'Etat pétait les terrains, exécutait les terrassements et les travaux art, sauf à se faire rembourser les deux tiers par les communes | les départements intéressés (ce remboursement a été supprimé aria loi du 19 juillet 1845); les compagnies sablaient la voie, osaient les rails, fournissaient le matériel et jouissaient d'une ncession temporaire (de 25 à 45 ans) pour l'exploitation ; ce projet .vint la loi du 11 juin 1842, qui a été la première loi organique des lemins de fer en France et qui affectait 126 millions à l'exécution î programme. À la suite de cette loi, les chemins de Paris à Lille et aknciennes, de Rouen au Havre; de Paris à Strasbourg, de Paris Lyon, & Avignon à Marseille, d'Orléans à Bordeaux, d'Orléans à ourges furent concédés. La loi du 3 mai 1841 sur l'expropriation 'ait facilité l'entreprise de la construction. Le 5 mai 1843 fut inauirée(121 kil.) la ligne de Paris à Orléans. La loi du 15 juillet 1845 et rdonnance du 15 novembre 1846 réglèrent la police des chemins fer. Au 1" janvier 1848,1,832 kilomètres étaient en exploitation. La crise de 1848 compromit l'entreprise ; plusieurs chemins de ' durent être mis sous séquestre, et celui de Paris à Lyon fut cheté par l'État (17 août 1848). Cependant le travail reprit bient; le lcrjanvier 1852, 3,554 kilomètres étaient en exploitation. Le uveau gouvernement, partisan des grands travaux publics, leur eorda des faveurs, subventions ou avances en travaux ou en arnt, garantie d'intérêt, et voulut fortifier le crédit des compagnies constituant ou en facilitant la création de grands groupes auxels il concéda (y compris les chemins déjà construits dont la ree de jouissance fut prolongée) en tout 15,060 kilomètres pour
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une durée de 99 ans (durée qui équivalait à une forte subvenLo7iÀJtunur' talcLisi* d<ur ligner eœplaiJjix:a/t-Fhctnccs çUlrus les cznjié&r ci,-cojifres
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tion). Ainsi furent créées, en 1852, les compagnies de Paris àvft et de Lyon à la Méditerranée, qui fusionnèrent en 1857 en
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exant les lignes du Bourbonnais et une partie de celles du Grand entrai; celle du Nord; celle à'Orléans, qui reçut en 1857 une artiedes lignes du Grand Central; en 1853, celle du Midi et celle lu Grand Central qui n'a jamais fonctionné et qui a été supprimée |n 1837 ; en 1854, celle de l'Est, accrue ensuite de plusieurs lignes ; In 1855, celle de l'Ouest. En outre, 1,011 kilomètres furent concélés à des compagnies secondaires. Toutes les conventions signées le 1852 à 1855 furent revisées et confirmées en 1857. A la fin de 858, 8,681 kilomèlres étaient en exploitation. La crise commercialede 1857 arrêta cet élan. Les compagnies,ne ouvant plus à emprunter dans des conditions convenables, eurent cours à l'État qui, parla loi du 11 juin 1859, partagea les lignes ancien réseau, lequel devait (sauf quelques rares exceptions) se ffîre à lui-même par ses revenus, et en nouveau réseau&u capital quel il accordait une garantie d'intérêt de 4 p. 100 (plus 0 fr. 655 . 100 pour l'amortissement) ; au delà d'un certain rendement, 'tat devait, à partir de 1872, prélever une part des bénéfices ourse rembourser des avances faites sous forme de garantie, ries 16,439 kilomètres qui étaient alors concédés, 8,500 furent assés dans le nouveau réseau. Les lois du 1er mai et du juin 1863 et celle du 18 juillet 1868 complétèrent cette organilion. D'autre part, la loi du 12 juillet 1865 autorisa les chemins fer d'intérêt local qui pouvaient être exécutés par les départeents ou les communes, avec le concours des particuliers et, au soin, de l'État. Le nombre de kilomètres en exploitation s'élevait 17,440 en août 1870. Les Assemblées qui se sont succédé depuis 1870 ont, à plusieurs prises, agité, non sans passion, les questions relatives aux cheins de fer : achèvement du réseau, exploitation par des comgnies ou par l'État, etc. Diverses concessions furent faites par s lois du 23 mars 1874, du 3 juillet et de décembre 1875, et un rtain nombre de compagnies nouvelles, notamment celle des arentes, furent alors créées. La loi du 31 décembre 1875 ordonna xécution, en six années, d'un certain nombre de lignes aux condins de la loi de 1842. Cependant le réseau des chemins de fer d'intérêt local s'étaitbeauup étendu et des financiers songeaient à former, en soudant bout out des chemins de cette espèce, de longues lignes qui feraient ncurrence à celles des grandes compagnies ; l'entreprise avorta, pendant, les grandes compagnies étaient, à cause de leur impormème, suspectes h beaucoup de publicistes et de députés
�348
LA FRANCE.
partisans soit de l'exploitation par de petites compagnies, soil au contraire de l'exploitation de tout le réseau national par l'État. La liquidation forcée de la compagnie des Charentes conduisit la Chambre à demander, en février 1877, la construction d'm réseau que l'État pourrait exploiter en rachetant les chemins des compagnies défaillantes; 2,615 kilomètres furent rachetés. En 1878, le ministre, M. deFreycinet, présenta à la Chambre un projet pour la construction de 10,000 kilomètres qui devaient compléta le réseau français en lui donnant (y compris les additions faites ai cours de la discussion) une longueur totale de 42,000 kilomètres; ce projet devint la loi du 17 juillet 1879, prescrivant la construction par l'État de 8,848 kilomètres, l'étude de 4,152 kilomètres supplémentaires, et l'émission successive de 3 milliards en rentes 3 p. 100 amortissables en 75 ans pour fournir au fur et à mesure le capital nécessaire. L'œuvre, trop ambitieuse, fut entreprise avec ardeur et 1,200 kilomètres en moyenne furent construits chaque année. Mais la crise commerciale de 1882 et les difficultés financières amenèrent l'État à signer « les conventions de 1883 », par lesquelles il a cédé aux grandes compagnies, sous diverses conditions, les chemins à exploiter ou à construire; les compagnies se sont engagées à contribuer aux dépenses de construction eti se charger des risques de l'exploitation; la distinction outre l'ancien et le nouveau réseau a disparu et l'État a garanti un minimum de recette pour tout le réseau (cette dernière condition n'a pas été appliquée aux compagnies du Nord et de Paris-Lyon-Méditerranée). Les lignes cédées ainsi en 1883 avaient une longueur totale de 11,485 kilomètres et le réseau français (Algérie noncc#fl prise) devait, après leur achèvement, avoir 45,363 kilomètres. U réseau de l'État fut remanié par suite de ces conventions. Conformément aux conventions de 1883 et à d'autres, l'État doit rembourser par annuité aux compagnies les dépenses faites pour la construction ; ces annuités se sont élevées à une somme d'envi» 27 millions en 1888. On trouve à la page 346 la figure 198 qui représente la longueur comparée des chemins de fer en France, et plus loin (page 382)le tableau du nombre des kilomètres exploités depuis 1828. Le l"ji* vier 1888, cette longueur était de 34,208 kilomètres et, en non* rond, de 35,000 kilomètres au 31 décembre de la même année. Elli devait s'élever, après l'exécution des projets, à 46,500 kilomètresLes cinq, tableaux ci-joints (p. 349, 350, 351, 352) fournisseal les principaux éléments de la statistique générale des chemins
�LE COMMERCE.
349
Longueur des lignes exploitées par réseau à diverses époques.
virait des Chemins de fer français', situation au 31 décembre 188G, et du Journal officiel du 27 août 1888.)
NOMBRE DE KILOMETRES
EXPLOITÉS AU
31
DÉCEMBRE
1860. ; Ouesl Nord Est I Paris-Lyon-Méditerranée... " Orléans Midi Etat I Ceinture (rive droite) Grande Ceinture 0 \ Compagnies diverses Chemins non concédés (chemins d'in térêt général) Chemins d'intérêt local Chemins industriels et divers Chemins non concédés otal net, déduelion faite des douMos emplois. 1.212 987 1.083 1.930 1.935 895 » 17 59G
1870. 2.255 1.G25 2.870 4.429 3.879 1.870 20 (7) 567 » 293 198
18.0UG
1388. 4.553 (1) 3.587 (2) 4 342(3) 8.077 (4) 5.980 (5) 2.806 2.597 (6) 32 (7) 141 ,8) 384 (9) 227 (10) !2.279 \\\) 237(12) 227 (13 35.287 (13)
89 8.744
(1) Dans les 4,553 kilomètres ne sont pas compris 74 kilomètres appartenant à la ompâguie de l'Ouest quoique exploités par d'autres, mais sont compris 10 kilomètres pparteuant à l'Orléans ou à l'Etat. (i) Dans ces 3,387 kilomètres sont compris 357 kilomètres appartenant à d'autres comagnics; mais ne sont pas compris 10 kilomètres appartenant au Nord et exploités par la ompagnie des mines de Bélhuue. [i) U.uis ces 4,342 kilomètres sont compris 142 kilomètres appartenant à d'autres compagnies et 12 kilomètres de parcours commun avec Paris-Lyon-Méditerranée ; mais ne sont pas compris 9 kilomètres qui appartiennent au Non! et qui sont exploités par des compagnies belges. (4) Dans ces 8,077 kilomètres sont comptés 15 kilomètres situés en Suisse (ligue de GeJiève) et 7 kilomètres de parcours commun avec la Compagnie du Rhône (la Croix-Rousse Sathonay) ; et sont compris les 132 kilomètres du chemin du Rhône au mont Cenis et les kilomètres de la Croix-Rousse à Sathonay; mais les 12 kilomètres de Modane au milieu du tuuiel du Fréjus n'y sont pas compris, parce qu'ils sont exploités par la Compagnie italienne. (3) Dans ces 5,980 kilomètres sont compris 7 kilomètres empruntés au réseau de l'État. (6) Dans ces 2,597 kilomètres sout compris 129 kilomètres de parcours commun avec dierses compagnies, mais non les 7 mentionnés tout à l'heure. (7) La Ceinture de Paris comprend : 1° la rive droite (17 kilomètres avec les raccordements, lus 3 kilomètres de l'embranchement de la Villette qui appartiennent à la Ville de Paris), ui appartient en commun aux quatre compagnies ayant de ce côté leur tète de ligne; 0 la ceinture de la rive gauche (12 kil.), qui appartient à la Compagnie de l'Ouest et qui st exploitée par le syndicat du chemin de fer de ceinture. En 1870, cette seconde partie tait comptée dans le réseau de l'Ouest. (8) La Grande Ceinture possède 110 kilomètres et en emprunte 31 aux réseaux des combines qu'elle relie. (!') Ces 384 kilomètres sont exploités par des compagnies diverses dont les deux prinpales sont celles du Médoc (100 kil.) et de l'Ardoise à Âlais {59 kil.). il y a, eu outre, 8li kilomètres appartenant à des compagnies diverses qui sont exploités par les grandes ompagnies et qui figurent dans le chiffre de leur réseau. (10) Los principaux sout ceux de la Corse (181 kil.). (11) Les chemins d'intérêt local les plus importants sont ceux de la Société générale des hemins de fer économiques (39s kil. dans la Gironde, les Landes, etc.), la Compagnie des hemins du fer départementaux (2:3 kil. dans Indre-et-Loire, etc.), le réseau de l'Eure 26 kil., les Chemins de l'Hérault (III kil.). Bans le total de 2,270 kilomètres sont comns 46 kilomètres de parcours sur des lignes d'intérêt général. (12) Ces 23/ kilomètres représentent l'état des lignes exploitées au 1er janvier 1888. (13) Ce total net est obtenu en retranchant 144 kilomètres de parcours commun à deux combines et 17 situés sur territoire étranger, mais en ajoutant 15 kilomètres de Modauo au tunnel.
�350
LA. FRANCE.
Longueur des lignes construites ou à construire var rése® au l^ janvier 1 888.
LONGUEUR AU l« JANVIER
DECLAREE D 0TILITE PUBLIQUE RESEAUX.
EXPLOITATION.
CONSTRUCTION.
CONSTHtlIRE.
Grandes Compagnies : Ouest Nord Est Paris-Lyou-Méditerranée Orléans Midi Petite Ceinture (rive droite) (1). Grande Ceinture (\) 4.489 3.140 4.151 7.951 5.925 2.705 17 110 393 91 229 544 736 458 686 129 275 718 396 5.568 3.36G 4.655 9.213 7.057 4.032 17 110
Total
28.494
2.451
3.073
34.018
État
2.4G8
134
344
2.946
Total des six grandes Compagnies et de l'État
30.962
2.585
3.417
36.964
Compagnies diverses (2) Chemins industriels et divers.. — d'intérêt local (3) — non concédés
778 237 2.217 14
103 18 133 335
347 49 1.321 278
1.228 304 3.671 627
Total général
34.208
3.174
5.412
43.794
(1) Sans compter les sections qui appartiennent aux grandes compagnies et qui son! comptées dans leur réseau ; plus de la moitié de ces lignes avaient des rails en acier. (2) Ce nombre est supérieur à celui du tableau précédent (384 kil.) parce qu'une parji* des chemins des compagnies diverses est exploitée par les grandes compagnies. Parmi lû principales compagnies diverses sont: Nord-Est (367 kil.), Midoc (101 kil.), Epeniji Romilly (91 kil.), Alais au Rhône (57 kil.). (3) Parmi les principales compagnies de cette catégorie sont la Société générale des mrnins de fer économiques (398 kil., dont 265 dans la Gironde et les Landes), la Campm'des chemins de fer départementaux (223 kil., dont 104 dans l'Indre), la Compagnie ia chemins de fer de l'Eure (237 kil.), la Compagnie des chemins de fer de l'Hérault (124kil.).
�LE COMMERCE.
3S1
épenses d'établissement des chemins de fer au 31 décembre 18 85.
Extrait dos
Chemins de fer français. Documents statistiques relatifs à l'année 1885.
(Nombres exprimés en millions de francs.)
CHEMINS DE FER
DINTERET DINTERET local.
ENSEMBLE.
général.
Longueur exploitée en kilomètres.
304 04
1772
32236
n -t i A„ii,,i .Capital réalise j! en actions
eQ obligations
1543 9431 10974
59 53 112
1602 9484 11086
Total
Dépenses des Compagnies de l'Etat pivers Dépense totale
9314.G 3284.4 125.6 12725.1
165.9 17.5 50.0 233.4
9480.5 3302.4 175.6 12958.5(*)
^Dépense d'établissement par kilomètre.
417712
131767
Dépenses d'établissement par réseau au 31 décembre 1885 des chemins de fer d'intérêt général.
(Extrait des
Chemins de fer français. Documents statistiques relatifs à l'année 1885.)
es
5e 53
S* O
W
ï=> ta m'S
DEPENSE (en millions de francs)
FAITE PAR
DEPENSE
TAU KILOMÈTRE (en milliers de fr.) dont (1) : Dépenses | totales. Etat. IComp"
les conipic;
uest ord .st. aris-Lyon-Méditerranée l'léans ;iidi lat ■einture de Paris grande Ceinture Compagnies secondaires.
424 9 502 3479! 77 4195 485 7869 742 5517 705 2588 258 2232 477 29 33.1 92' » 214' 4.1 30464 3784
1180 1327 1183 3202 1309 860 101 34 56 60
27 16 15 36 11 0.4 1.6 0.9 » 1.6
1709 1420 1684 3980 2025 1118 594 69 56 67 12725
402 118 408 27 401 115 505 94 367 127 432 99 266 213 2385 1156 » 608 312 21 417 107
277 381 282 407 237 332 45 1196 608 263 305
9314 125
(1) Nous ne donnons pas la part des divers qui est comprise dans le total.
�332
LA FRANCE.
Matériel, personnel, recettes et dépenses des chemins de fer en 18 85.
(Extrait des Chemins de fer français. Documents statistiques relatifs à l'année 1883.)
CHEMINS DE FER
D'INTÉRÊT
TOTAL et
D INTERET
général.
local.
MOYENNE
Matériel et personnel des chemins de fer. Nombre de locomotives — total des wagons — — des voitures pour voyageurs — — d'employés — — de trains par jour. — dekilomètresparcourus par les trains en un an. 9.235 239.523 21.447 232.205 10.047 215.238.790 201 2.790 534 4.170 655 4.625.716 9.» 243 31J 21.981 236 315 10.702 219.8Gl.50f
Recel/es et dépenses d'exploitation des chemins de fer. ( grande vitesse (sans j l'impôt) ( petite vitesse Recettes diverses et annexes Produit de l'impôt sur les transports de la grande vitesse.... Prix moyen payé i Tonne A;, marchan•» pour un kilom < (lise petite vitesse.. parcouru par. ( voyageur de la grande viRecette brute tesse moyenne par de la petite vikilom. extesse ploité provedes deux réunant nies Recettes Dépenses totales Dépense moyenne de l'exploitation par kilomètre exploité.. Produit net total Produit net moyen de l'exploitation par kilomètre exploité... 406.239 .422 «* C08.633.353 43.223.851 85.989.328 0f059 0r046 13.615 20.397 34.997 587.703.834 19.054 470.392.791 15.943 5.161.182ft 411.400.COi 612.820.5^6 4.187.223 43.684.153 456.902 625.018 Of 113 0f058 2.995 2.439 5.583 8.780.809 4.788 1.028.441 795 80.514.316 0"OS Of'01 13.04 19.41 .33.425 596.484."0 18.-29! 471.421.'». 15.13!
Somme demandée à l'Étal à titre de garantie Proportion ; grande vitcsse _ _ P;\m> petile vitesse ... ■ ■ ? x i I recettes diverses, recette totale. \ Proportion p. 100 de la dépense totale de l'exploitation
66.968.229 38.9 58.3 2.8 54.4
»
66.908.2» 39.1 58.1 2.8
53.6 43.4 3.0 85.8
�LE COMMERCE.
353
fer. Le premier fait connaître par réseau la longueur exploitée à la fin des années 1860, 1870 et 1888 ; le second, la longueur par réseau des lignes en exploitation, en construction et à construire au 1er janvier 1888; le troisième, les dépenses totales d'établissement des chemins de fer au 31 décembre 1883 ; le craatrième, les dépenses d'établissement par réseau à la fin de l'année 1883 ; le cinquième, des renseignements généraux sur le matériel, le personnel, les recettes et les dépenses des chemins de fer en 1885.
La dépense totale faite pour la construction des chemins de fer, au 31 décembre 1885, s'élevait à 12 milliards 3/4 de francs. Les lignes construites, les unes avec subvention de l'État en travaux ou en argent, les autres sans subvention, ont coûté plus ou moins, suivant la valeur du terrain et les difficultés d'exécution. Ainsi, d'un côté, parmi les plus coûteuses, la ligne de Paris à Saint-Germain a coûté définitivement, après les travaux complémentaires,
(1) Cette carte, comme celle des voies navigables, ne peut donner, à cette échelle, qu'une idée sommaire de l'importance des lignes. Voir, pour plus de détails, les chiffres que nous donnons pour chaque ligne importante et VAlbum, de statistique graphique du ministère des travaux publics.
LA FRANCE.
II.
23
�354
LA FRANCE.
2,200,000 fr. le kilomètre; celle de Paris à Rouen, 1,052,000 ficelle de Nice à la frontière, 1,167,000 fr. ; celle de Paris à Lyon, 837,000 fr. ; celle de Lyon h Avignon, 811,000 fr. ; celle de Paris à Bordeaux, 588,000 fr. ; celle de Paris à Avricourt, 710,000 francs; celle de Paris h Lille, 708,000 fr. ; celle de Paris à Rennes,. 464,OJO fr. ; tandis que de l'autre côté, parmi les moins coû-
teuses, celles de Tours h la Châtre et de Vitré à Moidrey n'ont coûté que 161,000 et 107,000 fr. Le coût moyen, en 1885, était d'environ 417,700 fr. pour les lignes d'intérêt général, et de 131,700 pour les lignes d'intérêt local. 336. lie réseau des chemins de fer. — Les 46,500 kilomètres qui doivent composer le réseau français tel qu'il est constitué en 1888 et dont 34,882 étaient en exploitation au 1er janvier 1889 (35,619 au 21 juillet 1889), étaient, d'après les conventions signées de 1852 à 1883, attribués pour les neuf dixièmes à six grandes Compagnies et à l'Etat. Cinq de ces Compagnies ont leur point de départ à Paris, d'où leurs lignes principales se dirigent, comme autant de rayons, vers les extrémités de la France. Elles sont reliées par les deux anneaux de la Petite Ceinture (37 kil. avec les kil. empruntés à d'autres réseaux) et de la Grande Ceinture (141 kil., y compris 18 kil. pour la ligne de Massy-Palaiseau à Valenton par Wissow)\ le premier longe à peu près les fortifications à l'intérieur de Paris; le second emprunte une partie des lignes de l'Ouest et de l'Est et dessert autour de Paris : Versailles, Saint-Cyr, Saint-Germain, Achères, Argenleuil, Noisy-le-Sec, Champigny;il se compose, entre Valenton et Massy, d'une double ligne dont l'une intérieure passe à Wissous et l'autre à Juvisy et à Longjumeau. Les deux Ceintures ont été construites dans le triple dessein de servir au transport des voyageurs, de faciliter le transit des marchandises d'un réseau à l'autre et de servir à la défense de la capitale en temps de siège. La plupart des chemins de fer suivent la direction des vallées et le cours des rivières, parce que la nature y a mieux que partout ailleurs amoindri les inégalités du terrain. Ils passent, par des rampes et des tunnels, d'un bassin dans un autre, en choisissant, autant que possible, les points où la ligne de faîte s'abaisse le plus. Ils ressemblent sous ce rapport aux canaux; cependant ils sont beaucoup moins dépendants qu'eux de la géographie physique (voir livre F,
4° section).
Ils cherchent surtout les régions riches qui fournissent matière au
�LE COMMERCE.
3S5
trafic et les débouchés commerciaux : c'est là leur relation principale avec la géographie économique. C'est pourquoi Paris, étant le principal foyer économique de la France, est aussi le point central des grandes voies ferrées. Une carte des chemins de fer présente, surtout dans la moitié septentrionale de la France, l'image d'un cercle [dont cette ville est le centre et d'où partent une quinzaine de rayons eprésentant autant de lignes desservies par des trains rapides et livergeant vers les extrémités du territoire ; ces rayons sont coupés ar des cercles ou des arcs de cercle concentriques qui les relient es uns aux autres en desservant les localités intermédiaires. Les villes de France de plus de 100,000 habitants qui ne sont as, comme le Havre et Marseille, des ports ayant, clans ce cas, la er pour débouché complémentaire, sont aussi des centres qu'enburent des cercles concentriques et d'où rayonnent des voies rrées. Lyon a ainsi huit rayons;. Bordeaux en a neuf et même dix bn comptant les lignes de Bergerac et de Périgueux ; Lille en a euf; Toulouse, Nantes, Rouen en ont six; Roubaix en a quatre Saint-Etienne quatre. Des circonstances particulières ont favorisé certaines villes moins uplées, mais situées, à cause de leur position géographique, au oisement de plusieurs voies, comme Rennes (7 directions), le mans (8 directions), Caen, Evreux, Gisors, sur le réseau de l'Ouest; mauvais, Amiens, Cambrai, Valenciennes (8 directions), sur celui du rd; Reims, Nancy, Troyes, sur celui de l'Est; Dijon, Besançon, urg, Nîmes, sur celui de Paris-Lyon-Méditerranée ; Orléans et un (8 directions), Limoges, Périgueux, sur celui d'Orléans ; Niort, • celui de l'État; Montauban, sur celui du Midi. La plupart sont ■dlleurs des villes importantes. ■Les considérations qui précèdent suffisent à expliquer pourquoi sont pas et ne doivent pas être uniformément répartis sur toute la surface du territoire ou, autrement dit, n'ont m la même densité.
S chemins de fer ne
■Ut 31 décembre 1886, il y en avait en moyenne 8 ,3 par myriade carré. Cette moyenne s'élevait au-dessus de 12 dans 8 déparents : Seine (M 1/2), Nord (201/2), Rhône (15 1/2), Seine-et-Oise 1/2), Bouches-du-Rhône (14), Seine-Inférieure (12 1/2), Eure-et' (12), Eure (13). Ces départements sont au nombre des plus plés (excepté Eure-et-Loir) (1) et des plus riches de France, es départements pauvres, la plupart montagneux, Savoie (4,4),
Aussi le département d'Eure-et-Loir a-t-il 24.9 kil. par 10 000 habitants, is que la Seine n'en a que 0.9.
Uil
�356
LA FRANCE.
Ariège (4,3), Morbihan (4,3), Hautes-Alpes (4,1), Basses-Alpes (3,2) ont au contraire une moyenne très faible. La région des Pyrènéti et celle du Massif central ont aussi une moyenne faible. Nous indiquons, à titre de renseignement, les lignes de chemins de fer qui étaient en exploitation au milieu de l'année 1889, en groupant les chemins de compagnies secondaires dans les sept grands réseaux, parce qu'elles ne sont, pour ainsi dire, que des affluents des courants principaux (1). Environ 5,000 localités sont desservies directement par les chemins de fer ou par leurs correspondances et, en 1889, il n'y avait plus que 10 petites sous-préfectures des Alpes, du Massif central ou des Pyrénées qui n'eussent pas de station (2), sans compter la Corse. I Le réseau de l'Ouest comprend cinq grandes lignes. 1° La plus ancienne et la plus importante, ouverte en 1853 jusqu'à Rouen, est la ligne de Rouen-Le Havre, desservant Rouen et Le Havre : la recette brute kilométrique est de 161,700 francs entre Paris et Rouen, et de 101,300 entre Rouen et le Havre (3). Cette ligne (136 kil. de Paris à Rouen, r. g., 88 de Rouen, r.A, au Havre, total 228kil., y compris les 4 kil. entre les deux gares(4) trajet en 3 h. 54 par train rapide) (5), suit la vallée de la ô«j
(1) Nous tenons cependant à dire que, dans l'enseignement secondaire,! professeur commettait un anachronisme lorsqu'il s'appliquait à énuméra toutes les lignes. 11 était opportun de le faire quand il n'y avait encore qu'il petit nombre de lignes et que ces lignes étaient pour, la plupart de préau ordre. 11 ne convient plus de le faire aujourd'hui, pas plus qu'il ne conveuail de faire apprendre autrefois le tracé de chacune des routes royales qui avait! à peu près le même parcours qne nos chemins de fer principaux. Il sufi en général de connaître le système général de nos voies ferrées et lesgrauÈ lignes desservies par des rapides ou des express. (2) Bonneville, Moutiers, Barcelonnette, Nyons,Castellane, Pugel-Théniersfiiiï Prades, Forcidquier, Espalion, Mauriac, Yssengeaux,Florac, Largenlière, ta. (3) La recette brute kilométrique n'est indiquée qu'en vue de donner « idée de l'importance relative de chaque ligne. Les valeurs sont einprui* à la Carte figurative des recettes brutes kilométriques pour 1885'(voir/tw de statistique graphique pour 1887). Cette recette a baissé pour presque toit? les lignes depuis 1882. (4) Le prix de Paris au Havre est de 28 fr. 10 en première classe, 21 en seconde et de 15 fr. 45 en troisième. Nous n'indiquons pas le prixpourl autres lignes. (Voir les prix du transport au § La circulation.) (5) Le total est de 230. Les deux kilomètres qui sont en moins sont cem la bifurcation de Saint-Sever, qui ne comptent pas dans la ligne du H«* Les différences entre les longueurs indiquées par l'Indicateur générit chemins de fer et par la Statistique centrale des chemins de fer ont le f souvent pour cause des raccordements et des prolongements de ce gM»
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dont elle traverse trois fois les méandres avant d'atteindre Poissy; elle longe ensuite la rive gauche par Meulan, Mantes, Vernon, en traversant, par le tunnel de Rolleboise, un des coteaux qui l'enserrent ; elle traverse encore deux fois la Seine,non loin de Pont-deïArche, avant d'atteindre Rouen, sous lequel elle va d'une gare à l'autre. La ligne passe définitivement sur la rive droite, remonte par la vallée du ruisseau de Cailhj et, par le tunnel de Malaunay sur le plateau de Caux, franchitla vallée de Sainte-Austreberte par le viaduc de Burentin, dessert Yvetot et descend par Harfteur sur le Havre. 2° La ligne de Dieppe (168 kil. depuis Paris et 16,100 fr. ; trajet en 4 h- 1 par train express; on va, d'autre part, à Dieppe en 3 h. 30 par le rapide de la ligne du Havre, qui se détache à Maisons-Laffitte de la ligne du Havre et marque la limite septentrionale du réseau de l'Ouest. Elle dessert Pantoise (on peut se rendre aussi à Pontoise par la ligne du Nord), passe par les plateaux qui bordent, au nord, la vallée de la Seine, dessert Gisors qui, grâce à d'autres embranchements (2 sur la ligne du Havre, 1 sur Beauvais), est un centre à cinq rayons. Elle remonte YEpte, traverse le fond du pays de Bray en desservant Gournay, Serqueux où la ligne d'Amiens à Rouen la traverse, descend la vallée de l'Arques, passe à Neufchâtel et aboutit à Dieppe, après avoir (à 4 kil. de cette ville) envoyé sur le Tréport un embranchement de 40 kil. Cette ligne n'est desservie par des trains express qu'en été. De Chars (station de cette ligne) à. Magny, il y a un chemin de fer départemental (13 kil.). 3° De la ligne de Rouen se détache, à Manies, la ligne de Cherbourg (313 kil. depuis Mantes, 371 depuis Paris, 57,900 francs jusqu'à Caen, 25,600 depuis Caen; trajet en 8 h. 22 par train express de Paris à Cherbourg) qui, franchissant l'Eure, atteint Évreux, remonte l'Iton jusqu'à Couches, traverse le pays d'Ouche, se relie kSerquigny à un embranchement(69kil.) sur Rouen, traverse la Rille, puis la Charentonne à Bernay, gagne la Touques à Lisieux, franchit par un tunnel le dernier plateau du haut-pays d'Auge, puislaDives, atteint l'Orne et Caen, en coupant toute la campagne de Caen, puis traverse le Bessin, dessert Bayeux, le Lison, Carentan, traverse les prairies basses du Cotentin occidental pour aboutir par Valognes à Cherbourg. 4° La ligne de Granville (328 kil. de Paris; trajet en 6 h. 36
quelquefois aussi elles proviennent de la plus courte distance pour se rendre d'un lieu à un autre par chemin de fer d'après laquelle le prix du transport est calculé et le nombre de kilomètres est porté sur l'indicateur.
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par train express; 38,800 fr. jusqu'à Surdon et 18,700 de Surclnnl Granville), se détache de la ligne de Bretagne (voir n° 5) à SaintCyr, dessert Dreux, puis Laigle et remonte la Bille; elle s'engage ensuite dans les coteaux du Perche, atteint Argentan, puis, sillant entre deux rangées des collines de Normandie, dessert Fiers, Vire et aboutit à Granville. 5° Lechemin de fer de Versailles, rive gauche (17 kil. et 84,000 fr,), en jonction à Versailles avec la rive droite, se continue de Versailles à Saint-Cyr, et devient la grande ligne de Bretagne (610 kil, de Paris à Brest, trajet en 13 h. 31 par train direct; de Paris jusqu'à Rennes; 67,300fr.); elle gagne Rambouillet, puis Maintenu et Y Eure qu'elle remonte jusqu'à Chartres ; de là, Nogenl-kRotrou au milieu des coteaux du Perche ; descend YHuisne et atteint le Mans, poursuit sa route à travers les collines du Maine au pied de la forêt de Sillé, passe à Laval, puis à Vitré d'où la vallée de la Vilaine la conduit à Rennes. De là, suivant le versant septentrional des monts de Rretagne et coupant les cours d'eau qui en descendent, elle dessert Lamballe, Saint-Brieuc, Guingamp, Morlaix, dont elle traverse la rivière sur un beau viaduc, Lancierneau, et se termine à Brest (20,100 fr. depuis Rennes), qui est le port le plus occidental de la France. Dans la banlieue de Paris, la compagnie de l'Ouest possède la ligne de Paris à Saint-Germain (21 kil.), la plus ancienne du réseau, celle deParish Versailles, rive droite (23 kil.), avec embranchement de Saint-Cloud à Ètang-la-Ville (13 kil.), raccordement avec la rive gauche à Versailles et embranchement de la gare des Chantiers, la ligne de Paris à Ermont et à Enghien (13 kil. depuis Asnières) et plusieurs lignes qui font partie de la Petite Ceinture (gare Saint-Lazare à Auteuil) et de la Grande Ceinture. Au nord de la ligne du Havre sont les lignes secondaires ou embranchements suivants: Vernon à Gisors (60 kil.) et Pont-de-ïArche à Gisors (Si kil.), lignes qui appartiennent à la compagnie des chemins de fer de l'Eure; Malaunay à Dieppe (50 kil. et 60,800 fr.), qui rejoint celle de Dieppe (voir plus haut, 2°) et qui est desservie par des trains express partant de Paris ; Molteville à Saint- Valènjen-Caux (31 kil.) avec embranchement sur Cany (7 kil.) ; Beuzeville à Lil/ebonne (au sud de la ligne) (14 kil.) et Beuzeville à Fécamp (20 kil. et 16,100 fr.); Harfleur à Montivilliers (5 kil.). Au sud sont : l'embranchement de Barentin à Caudebec (29 kil.), et, en communication avec une autre ligne, l'embranchement de Saint-Pierre-du-Vauvray à Louviers (8 kil.).
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La compagnie de l'Ouest exploite en commun avec la compagnie du Nord (v. p. 362) le chemin de fer de Rouen à Amiens (117 kil.) par Serqueux, qui est aussi le chemin du Havre à Amiens par l'embranchement de Molteville à Montérolier-Buchy (43 kil. pour l'embranchement, 190 kil. du Havre à Amiens et 35,400 francs de Rouen à Amiens), double ligne desservie par des trains express. Entre les lignes du Havre et de Bretagne sont des lignes transversales, orientées en général du nord au sud, comme les grandes lignes le sont de l'est à l'ouest. Le service de Rouen à Chartres (157 kil.), en remontant la vallée de l'Eure, fait par la compagnie de l'Ouest, et celui de Rouen à Dreux (91 kil. de Dreux à Elbeuf) et à Orléans, fait par la compagnie des chemins de fer de l'Eure, empruntent la même voie sur une partie de leur parcours ; ces lignes ont des embranchements de DreuxkMaintenon (27 kil.), à'Acquigny à Evreux (21 kil.), cl'Éureux au Neubourg (25 kil.) ; le chemin de fer particulier de Glos-Montfort à Pont-Audemer (16 kil.) y aboutit. Dans le même groupe, l'embranchement de Rouen (se détachant à Oissel, station de la ligne de Rouen) à Serquigny (59 kil. et 69 depuis Rouen et 33,900 fr.) !par Glos-Montfort relie les lignes du Havre et de Cherbourg. La ligne du Mans à Caen (143 kil. jusqu'à Mézidon, 36,100 fr. du Mans à Mézidon) part de la ligne de Bretagne,avec embranchement de Sillé-le-Guillaume à la Hutte (29 kil.), remonte la vallée kle l& Sarthe, dessert Alençon, emprunte, de Surdon à Argentan, la ligne de Granville en descendant la vallée de l'Orne et aboutit à Mézidon sur la ligne de Cherbourg. Elle se prolonge au nord de cette dernière ligne jusqu'à Dozulé (20 kil. de Mézidon à Dozulé), où elle rejoint le chemin de fer de Caen à Dozulé-Puiot par Camurg (25 kil. de Caen à Dozulé) et aboutit à Trouville-Deauville (55 kil. de Caen à Trouville). Un embranchement sur la ligne de Cherbourg, de Lisieux à Trouville-Deauville (29 kil., 14,300 fr.) par la vallée de la Touques et par Pont-Lévêque, est desservi l'été par des trains express artant de Paris; de Pont-Lévêque à Honfteur est un sous-emranchement (25 kil.). A l'est de la ligne du Mans à Caen se rouve une suite de lignes allant de la Hutte à Conches (134 kil.) p desservant Mamers, Mortagne et Laigle; la ligne de Mamers à jSaint-Calais par Connerré (77 kil.), qui fait partie des chemins [de fer de l'Eure; le chemin particulier à'Alençon à Condé-sur-Huisne bar Mortagne (67 kil.); une ligne de Mortagne à Mesnil-Mauge? (ligne de Cherbourg) par Sainte-Gauburge (ligne de Granville)
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(35 kil. de Mortagne à Sainte-Gauburge, 62 de Sainte-Gauburp à Mesnil-Mauger), avec embranchement à'Échauffour à Bemay (41 kil.) et sous-embranchement de la Trinité-de-Réville à Lisieut (32 kil.). Un chemin de fer réunit Verneuil (ligne de Granville)à Évreux (54 kil.). A l'ouest de la ligne du Mans à Caen est la ligne, importante aussi, de Caen à Laval (157 kil. et 14,300 fr.) par la vallée de l'Orne, Fiers, Domfront, Mayenne. Ces lignes sont reliées par la ligne d'Alençon à Domfnm (69 kil.) qui envoie un embranchement de Pré-en-Pail à Maymn (46 kil.) et un sous-embranchement de Couterne à Briouze (30 kil,), Au nord de la ligne de Cherbourg sont : la ligne de Caen à Courseulles (31 kil., 16,500 fr.), compagnie particulière desservant plusieurs bains de mer ; celle de Neuilly à Isigny (8 kil.) et de Valognts ou de Monlebourg à Bar/leur (36 kil. de Valognes, 37 de Montebourg). De Sottevast (73 kil. jusqu'à Coutances) et de Lison, stations de la ligne de Cherbourg, partent deux lignes dont la seconde dessert Saint-Lô et qui se réunissent à Coutances ; la ligne formée parleur jonction traverse à Folligny la ligne de Granvillc, dessert Auraiches, Bol, Dinan et se termine à Lamballe, station de la ligne de Brest (207 kil. de Lison à Lamballe et 11,000 fr.). Entre cette ligne et celle de Laval-Caen sont les lignes de Caen à Aunay-Saint-Geortjes (34 kil.), de Berjou (ligne de Laval-Caen) à Falaise (30 kil.), de Fiers et de Vire (ligne de Granville) à Moriain (36 kil. de Vire). La ligne d'Alençon-Mayenne se continue vers l'ouest, de Mayennel Pontorson par Fougères (54 kil.), et se confond avec la ligne Moiolrey-Pontorson; une autre branche gagne Vitré, station deli ligne Paris-Brest (78 kil.). De Sainl-Malo-Saint-Servan, avec embranchement de la Gouesniere-Cancale à Miniac (10 kil.) et à M, et stations de la ligne Lison-Lamballe, une ligne desservie par des express pendant la saison des bains de mer gagne Rennes (82 kil,) et, de là, Paris. Un embranchement de la ligne Lison-Lamballe dessert Pinard par Dinan. La ligne de Brest envoie vers le nord de la presqu'île deux embranchements, un de Plouaret à Lanni» (17 kil.), l'autre de Morlaix à Roscoff'^ kil.). Au sud de la ligne de Brest, le réseau de l'Ouest s'étend jusqu'à Angers, Nantes et Saint-Nazaire. La ligne d'Angers, qui part, an Mans, de la ligne de Brest et descend la vallée de la Sarthe (97 kil. depuis le Mans et 30,900 fr.), est le chemin le plus court de Paris à Angers (308 kil. ; trajet en 6 h. 33 par l'express). Sur cette ligne
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embranchent celles de Sablé à Sillé-le-Guillaume (52 kil.) et de àblé s Château-Gontier (31 kil.), puis parla vallée de la Mayenne Laval (40 kil.). De Sablé, ou d'Angers, b Redon par Segré (157 kil. e Sablé à Redon et 14,700 fr. et 38 d'Angers à Segré et 12,600 fr.) ne ligne se dirige vers l'ouest, fournissant le chemin le plus court 20 kil.) de Paris dans le sud de la Bretagne. Elle envoie un nibranchement de Chemazé à Craon (15 kil.). Elle communique, ^i premier lieu, au nord avec la ligne Gennes-Laval, et au sudiuest avec celle de Segré à Nantes (83 kil.), formant ainsi le emin le plus court (397 kil.) de Paris à Nantes; en second lieu, u nord, de Châteaubriant à Rennes (61 kil.) ou à Vitré (41 kil. epuis la bifurcation à Martigné) et, au sud-ouest, de Châteaubriant Montoire (85 kil.), station de la ligne de Nantes à Saint-Nazaire, ''seau d'Orléans, fournissant ainsi la ligne la plus courte (447 kil.) e Paris à Saint-Nazaire ; en troisième lieu, de Redon à Rennes 0 kil. et 12,000 fr.) par la vallée de la Vilaine. Plus à l'ouest, 'eux embranchements, de la Rrohiniére à Phermel (42 kil.) et de aint-Brieuc à Pontivy (73 kil.), coupent la Bretagne du nord au ^id en se soudant à deux têtes de ligne du réseau d'Orléans.
II Le réseau du Nord comprend six grandes lignes : 1° La ligne de Lille (266 kil. jusqu'à la frontière, et 130,700 fr. ; ajet en 3 h. 45 par train express de Paris à Lille), ouverte en 846, gagne Saint-Denis, puis Creil par plusieurs voies (240,000 fr.) ; plus orientale et la plus courte (51 kil.) traverse la plaine de Ile-de-France par Chantilly, c'est celle que suivent les express ; la lus ancienne gagne par Pantoise la vallée de l'Oise (68 kil.) où eux embranchements, d'Ermonl à Valmondois (30 kil.), prolongés squ a Épiais-Rhus, et d'Éphiay à Persan-Beaumont (27 kil.), avec pus-embranchement sur Luzarches (11 kil.), la rejoignent. De feil, la ligne s'élève sur le plateau en remontant la petite vallée je l'Arré, descend sur Amiens par la vallée de la Noye (station je Longueau), remonte la vallée de Y Ancre, atteint Arras, puis escend du plateau d'Artois avec la Scarpe pour atteindre la jlaine de Flandre, Douai et Lille. Le chemin de fer entre en elgique soit par Roubaix, Tourcoing et Mouscron (douane belge), Boit par Ascq, par Blandain (douane belge) et Tournai. A Douai, la ligne de Valenciennes(48 kil. de Douai à Blanc-Mis-
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seron et 79,800 fr.) conduit par Somain, Valenciennes, Anik* par les douanes de Blanc-Misseron et de Quiévrain, en Belgique, 2° La ligne de Dunkerque (trajet en 5 h. H de Paris par train express) se détache, à Arras, de la ligne de Lille (113 kil. d'Arras et 305 de Paris; 77,500 fr. d'Arras à Hazebrouck et 72,300 d'Hautbrouck à Dunkerque); elle descend par Lens et Béthune dans!a plaine de Flandre, où elle dessert Hazebrouck. 3° La ligne de Calais (296 kil. de Paris à Calais, 166 d'Amiens} Calais, 71,500 fr. jusqu'à Boulogne, 47,700 fr. de Boulogne à Calais ; trajet en 4 h. 34 de Paris à Calais par train express) s'embranche à Amiens sur la première; elle descend la -Sommejusqu'au delà à'Abbeville, à Noyelles, longe presque la côte par le Marquenterre et le Bas-Boulonnais jusqu'à Boulogne, et, de li, gagne Calais en serpentant à travers les collines du Bas-Bonlonnais. 4" La ligne du Tréport (183 kil. ;' de Beaumont à Beauvais 16,300 fr., de Beauvais à Abancourt 13,700 fr., et d'Abancourt ai Tréport 10,100 fr.) passe par Persan-Beaumont, Beauvais, Abucourt, où elle coupe la ligne Rouen-Amiens ; cette ligne n'est desservie par des trains express qu'en été. 5° La ligne dite de Saint-Quentin (154 kil. de Paris à SaintQuentin , 238 de Paris à la frontière, et 125,400 fr.), qui, se détachant de la première à Creil, continue à remonter l'Oise par Compiègw, Chauny, quitte la vallée de cette rivière à Tergnier pour passer, i Saint-Quentin, dans la vallée de la Somme; franchissant, parla forêt de Bohain, Busigny et le Cateau, la ligne de faîte, qui estl'œ cien détroit de l'époque tertiaire, elle gagne la Sambre par Lanindes et Maubeuge. De Maubeuge, une ligne gagne Mons et Bruxelles en sortant de France à Quévy, l'autre gagne Charleroi en sortant de France à Jeunwnt (Erquelines, douane belge). C'est le chemin de Liège, Cologne et Berlin; c'est aussi la ligne qui apportée» France le plus de houille. 6° A Saint-Denis, se détache de la première, dans la direction du nord-est, la ligne de Laon (206 kil. de Paris jusqu'à la frontière; 86,400 fr. de Paris à Soissons et 30,000 de Soissons àli frontière; trajet en 3 h. 54 de Paris à Hirson), qui traverse la plains de l'Ile-de-France par Dammartin, puis la forêt de Yillers-Cotterets et, à l'aide d'un tunnel, le plateau du Soissonnais; elle gagne Soissons, arrive par un second tunnel au pied de Laon, et, delà, remontant la Serre à travers la Thiérache, elle atteint Venin, puis Hirson où elle se bifurque. Une branche, ayant son point
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départ à Anor passe la frontière belge à Momignies (localité Ige) pour rentrer en France entre Hastière et Givet. Entre ces six grandes lignes, disposées en éventail, se ramifie réseau serré d'embranchements. Deux grandes lignes, desservies par des express, doivent être ées d'abord. Celle d'Amiens à Laon (107 kil.; 30,000 fr. d'A'ens à Tergnier et 54,300 de ïergnier à Laon) par Chaulnes, rgnier, laFère, se continue, à l'ouest, par la ligne Amiens-Rouen i d'Amiens à Abancourt se trouve dans le réseau du Nord) et, 'est, par la ligne Laon-Reims-Cbâlons-Chaumont, à travers le eau de l'Est; elle a une importance non moins grande pour la fense du territoire que pour le commerce. Celle de Valenciens h Hirson (75 kil. ; de Valenciennes h Aulnoye, 47,000 fr. et ulnoye à Hirson 70,100 fr.) par Aulnoye fait, ainsi que la ligne Lille à Calais (109 kil.) par Armenlières, Hazebrouck, Sainter, partie de la ligne frontière de Calais et de Dunkerque à ncy et n'est pas moins importante que Ja précédente, ans la partie occidentale du réseau du Nord se trouvent une mière ligne formée de plusieurs tronçons : Eu (ligne du Tréport) bbeville (35 kil.); Abbeville à Béthune par Frévent et Sainl-Pol kil.), Bélhune à Lille par Don-Sainghin (41 kil.); puis une autre e, presque parallèle à la précédente, formée aussi de plusieurs nçons et allant de Longroy-Gamaches (ligne du Tréport) à Awas Canaples et Doullens (111 kil.). Elles sont traversées par la e de Saint-Omer-en-Chaussée à Saint-Pol par Saint-Boch. (staà 3 kil. d'Amiens) et Doullens, qui leur prête (de Canaples à iillens) ou leur emprunte (de Frévent à Saint-Pol) une partie leur voie (125 kil. y compris les 33 kil. prêtés ou empruntés). )e Beauvais, deux lignes vont rejoindre, à l'ouest, la ligne de ppe à Gournay (28 kil.) et à Gisors (35 kil.); deux autres se gent vers l'est, l'une sur Soissons (103 kil.) en coupant deux grandes lignes du réseau, à Clermont et à Compiègne; l'ausur Creil (37 kil.). Un chemin de fer exploité par une compai particulière relie Persan-Beaumont à Hermès (ligne Beauvais1). Sur la première ligne s'embranchent les petits chemins er particuliers d'Enghien à Montmorency (18 kil.), de BreteuilW à Breteuil (1 kil.), de Boileux à Marquion (26 kil.), d'Achiet hmbrai (43 kil.) par Vélu, de Vélu à Saint-Quentin (52 kil.), fîomam à Péruivelz, en Belgique (39 kil.) par Denain, Anzin, pé. De la ligne de Calais partent le petit embranchement de miles à Saint-Valéry-sur-Somme (6 kil.), la ligne importante
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d'Élaples à Arras (100 kil.) par Montreuil-sur-Mer et Saint-Pi celle de Boulogne à Saint-Omer (60 kil. jusqu'à Arques où e| rejoint celle de Lille-Calais), que continue la ligne de Saint-Onu à Lille par Berguette et Armentières (51 kil. d'Arqués à Arnientières, les 19 autres kil. appartenant à la ligne de Lille-Hazebroui Calais). Cette ligne Boulogne-Saint-Omer est traversée à Lunh par le chemin de fer particulier d'Anvin à Calais (94 kil.). Entre Calais et Dunkerque est un embranchement (48 kil.) par Gr, qui se continue en Belgique par Furnes et qui envoie de Bmbourg un sous-embranchement (15 kil.) à Watt en sur la ligne Lilld Hazebrouck-Calais. Une ligne d'Ypres à Hazebrouck relie de» côté le réseau du Nord aux chemins de fer belges. Entre Lille, Arras et Maubeuge le réseau est plus serré qu'ai leurs. Outre les lignes que nous avons déjà citées, sont celles! Saint-Pol à Lens (31 kil. depuis Brias), dé Lens à Libercourl (16kil! sur la ligne Douai-Lille, de Lens à Armentières (32 kil.), d'il» Hères hComines en Belgique (16 kil.), de Lille à Camines (23 Mlj de Lens à Don-Sainghin par Carvin (21 kil.), de Lille h Onk (23 kil.) et d'Orchies à Somain (16 kil.) ou à Saint-Amand (12 Ml] de Douaih Tournai par Orchies (45kil.) et d'Orchies à Tounoinfi Menin{iiki\.), de Valenciennesh Tournai-ps.? Saint-Amand dMoxê: Mortagne (21 kil. jusqu'à la frontière), de Saint-Amand hBktMisseron (24 kil.). De Valenciennes à Maubeuge par Bavai est» ligne (38 kil.) qui se prolonge par Fourmies et Anor jusqu'àfitoj (46 kil. de Maubeuge à Anor) et qui envoie un embrancbenientè Bavai au Quesnog (14 kil.) sur la ligne directe Hirson-Yalencieunti un autre vers la frontière à Cousolre (11 kil.) et celui de Bmè Roisin (7 kil. en France) qui traverse la frontière pour aller à Dot La ligne d'Anor h Chimay{8kil. en France) complète les comn» nicaiions du réseau du Nord avec celui de la Belgique, qui ont lie sur 15 points : Dunkerque-Farnes, Hazebrouck-Ypres, Armenùl» Comines, Lille-Gommes, Tourxoing-Menin, Zi//e-Gourtrai, L& Tournai, Orc/h'es-Tournai, Sainl-Amand-Honmm, Condé-¥hw&\ Valenciemies-Moiis, Bavai-Dour, Maubeuge-Mons, Maubeuge-Ght leroi, Anor-Chimay. Dans la partie orientale du réseau du Nord, entre les lignesii Lille et de Laon, se trouvent : la ligne transversale de ChanlM Crépy-en- Valois Tp&rSenlis (36 kil.), la ligne longitudinale de Cn}\ en-Valois à Amiens par Montdidier et Boves (86 kil. jusqu'à BovC sur la ligne de Lille), formée de tronçons; celle de Saint-M^i de Lille) à Somain par Montdidier, Péronne, Cambrai (142 kil.),
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nibranchements au sud deSaint-Just à la Bue-Saint-Pierre (17 kil.), u nord de Marcoing à Masriières (2 kil.), et d'Aubigny-au-Bac à ouai (13 kil.), de Cambrai à Hirson par Busigny (81 kil.) avec aus-embranchement de Caudry à Catillon (22 kil.), ligne partiulière qui dessert le Cateau et, de là, par Solesmes à Cambrai 20 kil.), à Valenciennes (26 kil.), à Hautmont (37 kil.); de Villers'olterets à Compiègne et de Compiègne à /?o?/e (73 kil.); de Villersotlmts à te Ferté-Milon (14 kil.). De Chauny part un embranhement à Anizy-Pinon (23 kil.) avec ligne particulière sur Saint'obain (8 kil.). Sur Verslgny, une ligne particulière va de Dercylorliers à fa ^e?*e (22 kil. depuis Versigny); de Saint-Quentin, une utre ligne dessert tïm'se (40 kil.). Les nombreux chemins de fer et les canaux du nord, compléés par des routes et des chemins bien entretenus, constituent n système très complet de voies de communication, en harmoie avec le terrain qui est peu accidenté et la population qui est ense, industrieuse et riche.
III Le réseau de l'Est comprend trois lignes principales, dont les deux premières, formant des rayons de Paris à la frontière d'Alace, sont les plus importantes. 1° La ligne de Paris-Strasbourg (410 kil. jusqu'à Avricourt, rontière actuelle de la France, 503 jusqu'à Strasbourg et 92,900 fr. ; rajet en 6 h. 33 de Paris à Avricourt par l'express-Orient, et en 8h. 36 par train express), qui, de Paris, traverse la Marne par un beau viaduc à Nogent, rejoint la vallée de cette rivière àiagw/,la remonte en traversant neuf fois la rivière onduleuse, dessert Meaux, Château-Thierry, Épernay, Châlons, Vilry-le-François, remonte l'Ornain à côté du canal de la Marne au Rhin, passe à Bar-le-Duc, franchit par un tunnel la ligne de faîte du Barrois et gagne audessous de Commercy la vallée de la Meuse; puis elle passe par un seuil naturel dans la vallée de la Moselle, à Toul, suit la rivière jusqu'àFrouard, gagne, par la vallée de la Meurthe, Nancy, Lunéville, entre, au delà d'Igney-Avricourt (Deutsck-Avricourt, douane allemande) sur le territoire perdu en 1871, passe à Sarrebourg, franchit par une série de tunnels le passage de Saverne dans les Vosges et aboutit à Strasbourg à travers la plaine d'Alsace. 2° La ligne de Paris-Belfort-Mulhouse (458 kil. jusqu'à la
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frontière actuelle, 492 jusqu'à Mulhouse, et 56,000 fr. ; trajet en 6 h. 50 par train express de Paris à Belfort) se détache de la première à Noisy-le-Sec, coupe la Brie en traversant l'Yères, et atteint à Nogent la vallée de la Seine, la remonte jusqu'à Troyes, p ; us gagne Y Aube avant Bar-sur-Aube. Après avoir franchi sur un beau viaduc la vallée de la Suize, elle atteint à Chaumont celle de li Marne, qu'elle suit jusqu'à Langres, franchit l'arête du plateau de Langres par un tunnel, descend la pittoresque vallée de Y Aman», et celle de la Saône jusqu'à Vesoul; de là, à travers une contrée ondulée, elle gagne, par Lure, la ville de Belfort. Une branche pénètre, par Petit-Croix et Montreux-Vieux (douane allemande), dans la plaine de YIll, située aujourd'hui hors de France, et va aboutir par Altkirch à Mulhouse; l'autre (22 kil. de Belfort à la frontière) gagne Bâle par Délie et Porrentruy (douane suisse).
3° A Epernay, sur la ligne de Strasbourg, commence la ligue de
Mézières
(324 kil. de Paris à la frontière, 182 kil. depuis Épernay;
(5ti,600 fr. depuis Épernay et 46,200 fr. de Reims à la frontière;
trajet en 5 h. 2 par train express de Paris à Mézières), traversant par un tunnel la montagne de Reims, desservant Reims, coupant la plaine de Champagne pour gagner l'Aisne à Belhel, franchissant le seuil pour descendre, le long de la Vence, sur la Meuse et Mézières; de là, elle longe le fleuve au pied de ses encaissements abrupts jusqu'à Givet et par delà la frontière française en Belgique. Les trains vont à l'ouest jusqu'à Hirson.
La ligne frontière (Dunkerque, Lille, Hirson, Mézières, 160 kil, de Mézières à Pagny-sur-Moselle) forme à l'est la continuation de cette ligne, qui elle-même continue la ligne de Flandre, et, d'autre part, s'étend jusqu'à Nancy par Mézières, Sedan, Montméif, Longuyon.
Les deux grands rayons Paris-Strasbourg et Paris-Mulhouse sont coupés plus régulièrement que les autres réseaux par une série d'arcs concentriques qui ont été disposés en vue de la guerre plus encore, sur certains points, que pour les besoins du commerce. ' Un des plus importants est celui de Laon à Chaumont par Reims, Châlons-sur-Marne, la vallée de la Marne, Blesme (ligne de Strasbourg), Saint-Dizier (52 kil. de Laon à Reims, 57 kil. de Iteimsà Châlons, 45 kil. de Châlons à Blesme sur la ligne de Paris-Strasbourg, 90 de Blesme à Chaumont). Il se soude à l'ouest à la ligne de B ouen-Amiens-Laon et se continue au sud-est par celle de Chaumont à Châtillon-sur-Seine (44 kil. de Bricon, station de la ligne de Mulhouse). Entre cet arc et Paris, sont des arcs plus petits, celui
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30 kil.) de la Ferté-Milon à Romilly (47 kil. de la Perté à hâteau-Thierry) par Château-Thierry et Mézy, par la ligne de rasbourg, puis Romilly à Flamboin (33 kil.) par la ligne de ulhouse, et Flamboin à Montereau (station de la ligne de Lyon) 0 kib), celui A'Oiry à Romilly (84 kil.) par la Fère-Champenoise Sézanne, celui de Châlons-sur-Marne à Sens (station de la ligne Lyon) (161 kil.) par Arcis-sur-Aube et Troyes, de Vilry-le•anpis à Jessains (53 kil., dont 6 sur la ligne Saint-Dizier-Troyes) r Valentigny. Le grand arc de cercle d'Hirson à Troyes (293kil.), :mé de plusieurs lignes et passant par Amagne-Lucquy (station la ligne de Mézières), Sainte-Menehould, Révigny (station delà ne de Strasbourg), coupe à Saint-Dizier l'arc de cercle Laonâlons-Chaumont; ce chemin envoie un embranchement d'Éclaron K)oukvant-le-Château par Vassy (17 kil.). Au nord, l'embran■ement de Bazancourt (ligne de Mézières) à Apremont (78 kil.) 'upekChallerange la ligne Hirson-Sainte-Menehould. Dans cette 'rlie il y a plusieurs rayons d'importance secondaire et de petits branchements : Paris à Brie-Comte-Robert (36 kil.), Bondy à /na!/(5kil.), Lagny à Villeneuve-le-Comte (12 kil.) (ligne exploiparune compagnie particulière), Longueville h. Provins (7 kil.), etz-Armainvillers à Vitry-le-François (254 kil.), Troyes hls-surVe (140 kil.) par Bar-sur-Seine et Châtillon-sur-Seine. aligneMézières-Pagny (v. p. 366) aboutit, àPagny-sur-Moselle, ■ la ligne de Metz qui s'embranche, à Prouard, sur celle de ncy, et constitue une des grandes voies conduisant par Metz et ionville à Luxembourg et en Allemagne (28 kil. de Prouard à la nlière); cette ligne se continue pour Blainville (station de la ne de Strasbourg) à Lure (128 kil.) par la vallée de la Moselle pinal, et forme le plus grand arc de cercle du nord-est. ntre cet arc et celui d'Hirson-Châtillon sont l'arc de Sedan àls-Tille (364 kil. dont 19 de Lérouville à Pagny-sur-Meuse emntés à la ligne de Paris-Strasbourg) qui suit la vallée de la se, par Pont-Maugis (avec petit chemin de fer sur Raucourt kil.), Verdun, Lérouville, Pagny-sur-Meuse, Neufchâteau, grès et Poinson-Reneuvre (ligne de Lyon) ; l'arc de Nancy 7 kil. en comptant 110 kil. empruntés depuis Merrey à la ligne cédente) par Mirecourt, Merrey, Andilly, Langres et Poinsoneuvre. u nord, une ligne parallèle (145 kil. jusqu'à la frontière) aux nds rayons part de Sainl-Hilaire-au-Temple (ligne de ReimsIons), dessert Sainte-Menehould, Verdun et franchit la frontière
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à Batilly pour aboutir à Metz; deux chemins de la compagnie de la Meuse, celui de Clermont-en-Argonne à Bar-le-Duc (52 kil) par Rembercourt et celui d'Baironville à Triaucourt (62 kil.), aw raccordement de Liste-en-Bar rois à Rembercourt (5 kil.), se raccordent à cette ligne. De la ligne Mézières-Nancy part l'embranchement d'Onville à Thiaucourt (12 kil.). Au sud, est aussi une ligne parallèle aux rayons, allant de Bologne à Epinal (129 kil.) par Neufchâteau et Mirecourt, avec ligne (Société des chemins de fer économiques) de Gudmont à Rimaucourt (21 kil.), embranchement de Neufchâteau à Nançois-le-Petit (68 kil.) et chemin de fer particulier de Naix à Guë-Ancerville (33 kil.), embranchements de Mirecourt à 7bu/ (60 kil. et 3,300 fr.) et de Darnieulles àt/ussej, station de la ligne Paris-Belfort (73 kil.). Sur la ligne de Belfort sont, au nord, les embranchements de Vitrey à Bourbonm-h Bains (18 kil.), de P or t-d' Atelier à Aillevillers, station de la ligne Blainville-Lure (31 kil.) au nord; au sud, de Cuhnont-Chalinèei à Gray (45 kil. et 26,400 fr.) et de Vesoul à Gray (58 kil. et23,500fr.) au sud. A l'extérieur du grand arc de cercle Mézières-Nancy-Lure, sont les petits chemins de fer de Vrigne-sur-Meuse à Vrignes-ma-Bà (7 kil.), de Carignan à Messempré (7 kil.), la double ligne de il/on(médy (7 kil.) et de Velosne (6 kil.) à Écouviez, d'où elle franchit la frontière pour se raccorder aux chemins de la Belgique et dn Luxembourg, celle de Longuyon à Mont-Saint-Marlin (18 kil.) par Longwy, qui de Mont-Saint-Martin se prolonge en Belgique el envoie un embranchement de Longwy à Villerupt (15 kil.), la ligne de Longuyon à Audun-le-Roman (24 kil.) et, de là, à Thionvilkj l'embranchement de Conftans-Jarny hRriey (12 kil.) avec sous-embranchement sur Eomécourt-Jœuf [6 kil.) et celui de Pompeyi Nomény (22 kil.). De Champigneulles part une ligne qui, franchissant la frontière à MoncelfôïL kil.), dessert Château-Salins, Samgutmines et se continue dans le Palatinat. A l'extrémité française delà ligne de Strasbourg se raccorde le petit chemin de fer d'intérêt local ■d'Avricourt à Cirey (18 kil.). Entre les lignes de Strasbourg,dt Mulhouse et de Blainville-Lure sont l'embranchement de Monl-sw Meurlhe à Gerbéviller (9 kil.), la ligne semi-circulaire de Lunévê à Epinal par Saint-Dié (111 kil.) desservant directement le département des Vosges ou par ses embranchements qui pénètrent dans les vallées : Baccarat à Badonviller (14 kil.), Etival-Clé» fontaine à Senones (9 kil.), Saint-Léonard à Fraize (8 kil.), Lavé* à Gérardmer (18 kil.), Arches à Saint-Maurice-Bussang par hé
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remont (45 kil.) avec embranchement sur Cornimont (24 kil.). De la ligne Blainville-Lure partent quatre embranchements : Charmes à Rambervillers (28 kil.), ligne particulière; Aillevillers à Plombières (M kil.); Aillevillers h Faymont (20 kil.). De Bas-Èvette part l'embranchement (6 kil.) de Belfort à Giromagny. Les lignes du réseau de l'Est passent la frontière sur dix points : à Givet, à Ecouviez et à Mont-Saint-Martin pour pénétrer en Belgique; à Audun-le-Roman, à Batilly, à Pagny-sur-Moselle, à Moncel et à Avricourt pour pénétrer en Alsace-Lorraine; au sud, à PetitCroix pour pénétrer en Alsace, et à Belle pour pénétrer en Suisse. D'Avricourt à Petit-Croix, les Vosges font obstacle à la pénétration ; sur les versants de cette chaîne, les chemins de fer s'arrêtent au fond des vallées ; l'état des relations de la France et de l'Empire allemand n'est pas, depuis 1871, de nature à diminuer l'obstacle.
IV Le réseau de Paris-Lyon-Méditerranée comprend six grandes lignes ou groupes de lignes : 1° La ligne de Lyon-Marseille (512 kil. et 165,200 fr. jusqu'à Lyon-Perrache, 351 kil. de Lyon à Marseille et 160,500 fr., 863 kil. en tout, trajet par rapide en 9 h. 2' de Paris à Lyon et 15 h. 25' de Paris à Marseille) remonte la vallée de la Seine jusqu'à Villeneuve-Saint-Georges, celle de l'Yèresjusqu'à Combs-la-Ville, rejoint la Seine en aval de Melun, suit le fleuve par Fontainebleau jusqu'à Montereau, puis Y Yonne par Sens et Joigny, YArmançon par Tonnerre, et, le long de la vallée de YOze, s'élève jusqu'à l'altitude de 40b mètres au pied du mont Tasselot; elle s'engage sous le tunnel de Blaisy-Bas, long de 4,100 mètres, par lequel elle franchit la ligne de faîte. Elle débouche au pied du signal de Malain et, par une pente rapide, descend la vallée de YOuche jusqu'à Dijon. De Dijon, la ligne descend par une pente très douce la plaine de la Saône, entre la rivière et les vignobles de la Côte^ d'Or et du Méconnais, passe à Nuits, à Beaune, à Chalon, à Mâcon, à Villefranche, h Trévoux; puis, serrée de près par les coteaux qui se rapprochent de la rivière, elle franchit un tunnel avant de traverser la Saône pour s'arrêter dans la partie méridionale de Lyon (gare de Perrache, la plus importante des six). De Lyon, la ligne du Rhône rive gauche descend le fleuve, a « pied de coteaux couverts de vignes, en desservant Vienne,
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Valence, Montélimar, Orange, Avignon, près duquel elle traverse la Durance, et Arles. D'Arles la ligne se dirige vers le sud-est en passant au nord de la Grau et de l'étang de Berre, traverse l'Arc et plusieurs viaducs; puis, au delà du Pas-des-Lanciers, elle s'engage sous le long tunnel de la Nerthe (4,638 mètres), au débouché duquel on commence à apercevoir la Méditerranée avant d'atteindre Marseille. De cette ville qui est, comme Lyon, une des grandes têtes de ligne, le chemin remonte YHuveaune jusqu'à Aubagne; puis, longeant les derniers rameaux des Alpes de Provence et le pied des monts des Maures, elle suit les côtes pittoresques de Provence jusqu'à Toulon, puis la plaine de Toulon à Cannes et la côte, partout pittoresque, de Cannes à Menton par Nice et Monaco, et pénètre en Italie où elle gagne Gênes. La distance est de 249 kil. de Marseille à Menton, et de 1,112 de Paris à Menton; trajet en 23 h. 17' de Paris à Vintimille par train rapide, jusqu'à Nice. 2° De Lyon part une seconde ligne qui est de construction plus récente, la ligne du Rhône rive droite, qui dessert Givors, Tournon, le Teil et Nîmes, où elle rejoint la grande ligne de Cette à (280 kil. de Lyon à Nîmes; trajet en 7 h. 12' par train express). 3° Les lignes de Franche-Comté ont leur principal point de départ à Dijon. De cette ville la ligne gagne Dôle, puis traverse le Doubs et la grande forêt de Chaux, et s'élève sur les plateaux du Jura, dessert Pontarlier (140 kil. de Dijon à Pontarlier, 433 de Paris; trajet en 8 h. 22' de Paris à Pontarlier), et descend sur la Suisse, au nord par les Verrières et le pittoresque Val Travers sur Neuchâtel, et au sud par les Hôpitaux-Jougne et par la vallée de l'Orbe sur Lausanne. De Dôle, une autre ligne (141 kil.) remonte le Doubs, au pied du Jura, dessert Besançon, Baume-les-Duma, Montbéliard et se relie au réseau de l'Est à Belfort. 4° Les deux grandes lignes des Alpes ont deux points d'attache sur la ligne de Lyon : le premier, de Mâcon à Ambérieu par Bourg (69 kil.) à travers la Bresse; le second, de Lyon à Ambérieu (32 kil.) par le Jura méridional et la pittoresque vallée de YAlbarine. D'Ambérieu, la ligne atteint le Rhône à Culoz et s'y divise de nouveau. La ligne de Suisse remonte la rive droite du Rhône par Bellegarde, au pied des escarpements grandioses du Jura, jusqu'à Genève (133 kil. de Lyon à la frontière suisse, 152 de Mâcon; 592 de Paris à la frontière et 626 de Paris à Genève ; trajet de Paris à Genève en 11 h. 28' par train express). De Culoz, la ligue d'Italie (143 kil. de Culoz au milieu du tunnel) traverse le fleuve,
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passe dans la dépression [courbe de Savoie) qu'occupe en partie le beau lac duBourget, dessert Aix-les-Bains, Chambéry, s'engage, après la traversée de l'Isère, dans la sévère vallée de la Maurienne où elle dessert Saint-Jean-de-Maurienne et Modane (693 kil. de Paris à Modane; trajet en 12 h. 42' par train express). De là, elle se replie sur elle-même pour gravir la montagne jusqu'à l'altitude de 1,202 mètres et pénètre dans le grand tunnel de Modane à Bardonnèehe. Ce tunnel, percé de 1866 à 1871, long de 13,671 mètres, traverse du nord au sud la crête des Alpes au-dessus du col du Fréjus, s'élève au milieu du tunnel à 1,335 mètres et débouche par une altitude de 1,304 mètres en Italie sur Bardonnèche et la vallée de la Doire. o° La ligne du Bourbonnais a un double point de départ sur la ligne de Lyon-Marseille : un à Villeneuve-Saint-Georges, d'où une branche suit la Seine jusqu'à Corbeil, remonte l'Essonne et atteint Montargis; l'autre à Moret, d'où elle remonte le Loing jusqu'à Moniargis où les deux branches se confondent en une seule avec des parcours de 125 et 118 kil. De Gien celte ligne descend dans la vallée de la Loire, suit de là la rive droite du fleuve jusqu'à Nevers où elle le traverse, remonte l'Allier par Moulins jusqu'à SaintGermain-des-Fossés (288 kil. depuis Moret et 49,800 fr. ; 110 kil. de Yilleneuve-Saint-Georges à Montargis et 37,800 fr. ; 355 kil. de Paris à Saint-Germain-des-Fossés; trajet en 7 heures par l'express). De Saint-Germain-des-Fossés, la ligne de l'Auvergne et des Cévennes continue celle du Bourbonnais, remonte la Limagne et XAllier par Gannat, Riom, Clermont-Ferrand, Lssoire eï Brioude, passe entre les Cévennes septentrionales et les Cévennes méridionales, descend par une gorge pittoresque dans le bassin du Rhône à Villefort, de là gagne Alais et rejoint la grande ligne du Bas-Languedoc à Nîmes (369 kil. de Saint-Germain-des-Fossés à Nîmes, 724 kil. de Paris à Nîmes; 41,800 fr. de Saint-Germain à Brioude, 18,900 fr. de Brioude à la Levade, 72,700 fr. de la Levade à Nîmes). La ligne du Bas-Languedoc se dirige à l'est de Nîmes sur Tarascon (28 kil.) et à l'ouest de Nîmes sur Lunel, Montpellier et Cette (77 kil. de Nîmes à Cette; 802 de Paris à Cette, trajet en 20h. 3" par l'express; 809 kil. de Paris à Cette par Tarascon, trajet en 16 h. 22' par le rapide). Une ligne plus courte, de Lunel à Arles par le Caylar (35 kil.), est suivie par le train direct de Cette à Marseille. Au nord, la ligne de Lyon a des embranchements de Nuitssom-Ravières à Châlillon-sur-Seine (36 kil.), de Dijon à /s-
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sur-Tille (28 kil.), d'Auxonne à Gray (37 kil.); celle de DôleBelfort en a de Besançon à Gray (37 kil.), avec sous-embranchement de Labarre à Montagney (18 kil.), et de Besançon à Vesoul (64 kil.). A l'est de la ligne de Lyon s'élend le réseau des lignes secondaires de la Franche-Comté et des Dombes : Audincourt (ligne Besançon-Mulhouse) à Saint-Hippolyte (38 kil.) ; Besançon à Morteau (67 kil.), — avec embranchement de V Hôpital-du-Gros-Bois à Lods (25 kil.) — conduisant (par Villers-le-Lac) à la Chaux-deFonds (Suisse) et Neuchâtel; Besançon à Bourg (154 kil. dont 7 empruntés à la ligne Dijon-Pontarlier) par Poligny et Lons-leSaunier en passant au pied du Revermont; Mouchard à Salins (8 kil.) ; Andelot à Champagnole (14 kil.) ; Dôle à Poligny (41 kil.); Dôle à Chagny (84 kil.); sous-embranchement d'Allerey à Seurre, (20 kil.) et d'Allerey à Chalon-sur-Saône (18 kil.) ; de Dijon (par Auxonne ou Saint-J ean-de-Losne) à Saint-Amour (113 kil. de Dijon à Saint-Amour et 14 d'Auxonne à Saint-Jean-de-Losne) ; Lons-leSaunier à Chalon (68 kil.) par Louhans; Saint-Germain-du-Plain à Bourg (62 kil.) ; Bourg à Lyon (59 kil.), ligne sur laquelle s'embranche le chemin de fer particulier de Marlieux à Chûlillon (12 kil.) ; Bourg à Bellegarde (65 kil.), avec embranchement de la Cluse à Saint-Claude (44 kil.). De-Lyon part le chemin de fer de Trévoux (26 kil.), qui appartient à la Compagnie des chemins de fer du Rhône. Entre la ligne Lyon-Genève et celle d'Italie sont des lignes secondaires des Alpes : celle qui, de Bellegarde (ligne de Genève), gagne (avec train express en été jusqu'à Evian) par Saint-Julien, Annemasse, Thonon, Evian, la frontière et la Suisse (96 kil.), celle' d'Aix-les-Bains à Annemasse (94 kil.) par Annecy, celle de SaintPierre-d" Albigny (ligne de Modane) h Albertville (M kil.). 6° La .grande ligne de Montmélian (ligne de Modane) à Marseille (354 kil.) passe à travers les Alpes par les grandes coupures longitudinales du massif alpestre (Graisivaudan, vallée du Drac, col de la Croix-Haute, Durance), dessert Grenoble, Veynes,. Saint-Auban et Aix. Elle envoie deux embranchements dans la montagne, l'un de Veynes par Gap, la vallée de la Haute-Durance et Embrun jusqu'à Briançon (109 kil.); l'autre de Saint-Auban à Digne (22 kil.) et deux en Provence, d'Aix à Bognac (ligne de Lyon-Marseille) (26 kil.) et de Gardanne à Camoule* (ligne de Marseille-Nice) (79 kil.) par Brignoles. Cette ligne qui, avec ses embranchements, a plus qu'aucune autre le droit d'être nom-
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niée ligne des Alpes, est assurément la plus remarquable de France par la variété et la beauté grandiose des paysages. De Grenoble qui en est la station principale, trois lignes, dont la première est desservie par des trains express, la relient à la ligne Lyon-Marseille : celle de Grenoble à Lyon (121 kil.) par La Tourdu-Pin, avec embranchements de Saint-André-le- Gaz à Chambéry, (43 kil.) ; de Pressins à Virieu-le-Grand (ligne de Lyon-Genève), (48 kil.), et chemin de fer (Compagnie est de Lyon) d'Aoste-SaintGenix h Lyon (72 kil.) et de Sablonnières à Montalieu (19 kil.), d'où un embranchement de la compagnie de Lyon conduit à Ambérieu (18 kil.); celle de Rives (station de la ligne Lyon-Grenoble) à Saint-Rambert-d'Albon (56 kil.) et celle de Moirans à Valence (80 kil.) par Saint-Marcellin. De la ligne Lyon-Marseille partent vers l'est les embranchements : de Livron à Die (54 kil.), avec pont sur le Rhône reliant à la Voulte (6 kil.) la ligne de la rive gauche à celle de la rive droite ; de Sorgues h Carpentras (17 kil.); d'Avignon h Pertuis (77 kil.) et à Miramas (33 kil. depuis la bifurcation au Cheval-Blanc), avec sous-embranchements de Cavaillon à Apt (32 kil.). Chemins particuliers (Compagnies des chemins de fer régionaux des Bouchesdu-Rhône et des chemins de fer méridionaux français) de Tarascon (35 kil.) ou deBarbentane (28kil.) hOrgon; d'Arles hSalon (46kil.); de Miramas à Port-de-Bouc (26 kil.) ; du Pas-des-Lanciers à Martigues (19 kil.); d'Arles à Saint-Louis-du-Rhône (41 kil.). Sur la ligne Marseille-Nice sont les petits embranchements d'Aabagne à Valdonne (17 kil.); de la Pauline à Hyères (18 kil.); des Arcs à Draguignan (13 kil.) ; de Cannes à Grasse (20 kil.). Les lignes de Paris-Lyon-Méditerranée franchissent la frontière sur sept points : à Villers (ligne de Besançon-Morleau-Neuchâtel) ; aux Verrières (ligne de Pontarlier-Neuchâtel) ; à Vallorbe (ligne de Pontarlier-Lausanne), près de Genève; à Sainl-Gingolph (ligne d'Evian-Bouveret) ; à Modane (ligne d'Italie), seul point par lequel les chemins de fer français traversent la crête principale des Alpes; h Menton (ligne de Nice-Gênes). Entre les lignes Paris-Lyon-Marseille et Bourbonnais-AuvergneLanguedoc sont de nombreux embranchements et une ligne de premier ordre, la ligne de Saint-Étienne. Celle-ci s'embranche sur celle du Bourbonnais à Saint-Germain-des-Fossés, passe à la Palisse, à Roanne (144 kil. de Saint-Germain-des-Fossés h Saint-Étienne, et 500 de Paris à Saint-Étienne; trajet en 10 h. 49'), et se continue par la ligne de Saint-Étienne à Givors (36 kil.), une des
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plus anciennes de France, où elle rejoint les lignes du Rhône rive droite et rive gauche (5 kil. entre les deux lignes). Les embranchements situés au nord de cette ligne sont ceux de Bourron h Malesherbes (27 kil.), entre les deux branches de la ligne du Bourbonnais; de Sens à Montargis (62 kil.); de Laroche à Neven (147 kil.), par la vallée de l'Yonne, Auxerre et Clamecy,k l'ouest du Morvan ; à'Auxerre à Gv-n (92 kil.) ; de Triguères à Gilly (210 kil.) à travers le Morvan par Clamecy et Cercy-la-Tour; d'Auxerre aux Laum.es (103 kil.) par Avallon et Semur; dAvallon h Autun (87 kil.) ou à Chagny (122 kil. de Maison-Dieu, station voisine d'Avallon, à Autun et 42 kil. de Dracy-Sainl-Loup à Chagny), qui traverse le Morvan ; de Nevers h Chagny (163 kil.) par le Creusot et Montchanin et en suivant le canal du Centre. Un chemin de fer départemental, partant de La Roche, dessert l'IsleAngély (74 kil.). La ligne de Moulins (la ligne du Bourbonnais) à Mâcon (ligne de Lyon, 143 kil.) dessert Paray-le-Monial, Charolles et Clunyti traverse les Cévennes. Celle de Montchanin au Coteau près Roanne (104 kil.), orientée du nord au sud, la coupe à Paray-le-Monial. Celle de Moulins à Cosne-sur-VOEil (37 kil.), une des lignes delà société des chemins de fer économiques, prolonge à l'ouest la ligne Moulins-Mâcon; un peu plus au sud, la ligne de Varennes à Bézenet (66 kil.) appartient à la même compagnie. Sur la ligne Paris-Lyon, entre Mâcon et Lyon, sont les embranchements de Belleville h Beaujeu (13 kil.); de Saint-Germain-auMont-d'Or ou de Lyon à Montbrison (79 kil. depuis Lyon) par l'Arbresle ; de Lyon à Roanne (96 kil. de la gare de Perrache) par VArbresle, Tarare; la traversée de la chaîne du Forez avec les petits chemins particuliers de Saint-Victor à Thizy (7 kil.) et à Cours (14 kil.). De Lyon partent les chemins de fer particuliers de Mornant (28 kil.) et de Vaugneray (4 kil. depuis la station de Craponne). Au sud de la ligne de Saint-Étienne, les embranchements sont ceux de Saint-Germain-des-Fossés à Ambert (93 kil.) par Vichy; de Clermont-Ferrând à Saint-Étienne (137 kil.) par Thiers et Montbrison (avec ligne particulière de 9 kil. sur Billum) ; de Bonson à Saint-Bonnet-le-Château (27 kil.) ; de S aint-Georges-d' Aurac à Saint-Étienne (139 kil.) par le Puy et la vallée de la Loire, ligne sur laquelle se raccordent les embranchements de Fraisse-Uniew kSaint-Just (13 kil.) et de Firminy à Saint-Bambert-d'Albon, avec un pont reliant les deux lignes du Rhône (85 kil. avec les 3 kil.
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de la traversée du Rhône). Lyon et Saint-Etienne peuvent être considérés comme les centres de cette partie du réseau. Plus au sud sont les embranchements du Pouzin h Privas(22 kil.); du Teil à Alais (100 kil.) avec sous-embranchements de Vogué à Nieigles-Prades (19 kil.), de Robiac à Bessèges (6 kil.) et de Robiac à fa Valette (3 kil.); de Saint-Julien-de-Cassagnas au Martinet (il kil.); le chemin de 1er particulier d''Alais à l'Ardoise sur le Rhône (57 kil.); de Saint-Julien-de-Cassagnas à Remoulins, station de la ligne du Rhône, rive droite (59 kil.), par Uzès; d'Uzès à Nozières (19 kil.). A l'ouest de la grande ligne des Gévennes est l'embranchement S Alais à Montpellier (80 kil.) avec sous-embranchement sur Anduze (6kil.) et sur le Vigan (43 kil.); de Sommières h Nhnes (30 kil.) et de Sommières à Gallargues (10 kil.). Un chemin de fer particulier (12 kil.) relie Palavas à Montpellier (12 kil.). Les deux lignes du Rhône sont reliées dans leur partie méridionale par l'embranchement de Taràscon à Nîmes (28 kil.), que desservent des trains express (3 h. 3'), par celui de Tarascon à Remoulins (22 kil.) et par celui d'Arles à /.wne/'(45kil.) avec sous-embranchement du Caylar à Aigues-Mortes (13 kil.), outre ceux de Chasse à Giuot'S, de Saint-Ramberl-a"Albon et de Livron à la Voulte déjà cités qui se trouvent plus au nord.
V Le réseau d'Orléans comprend trois grandes lignes : 1° La ligne de Paris-Bordeaux (585 kil. de Paris à la gare Saint-Jean de Bordeaux, dont 119 jusqu'aux Aubrais (1) près Orléans, 112 des Aubrais à Saint-Pierre-des-Corps près Tours, 354 de Saint-Pierre-des-Corps à Bordeaux; trafic moyen, 112,900 fr. ; trajet en 9 h. 22' de Paris à Bordeaux par le rapide et 8 h. 34' par le sud-express) se dirige au sud en remontant la vallée de la Seine jusqu'à Juvisy, puis celle de VOrge,' en traversant par Élampes le plateau de la Beauce, et descend sur la vallée de la Loire aux Aubrais; des Aubrais elle suit vers le sud-ouest la vallée de la Loire, sur la rive droite, par Beaugency, Blois, Amboise; elle traverse le fleuve avant d'atteindre Saint-Pierre-des-Corps (1) près
(I) les Aubrais, Saint-Pierre-des-Corps sont des gares très voisines (2 à 4 kil.) des gares d'Orléans (ville) et de Tours (ville), où ne pénètrent pas le rapide et les express à destination plus lointaine.
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Tours. De Saint-Pierre-des-Corps, elle se dirige vers le sud par la plaine de la Touraine, suit quelque temps la vallée de la Vienne, où elle dessert Châtellerault, puis celle du Clain, où elle dessert Poitiers sous lequel elle passe, franchit la trouée du Poitou par 180 mètres d'altitude, et gagne la vallée de la Charente, qu'elle traverse entre Ihiffec et Angoulême ; là, elle abandonne la Charente pour passer à travers les collines monotones de la Saintongeel descendre par la Dronne et Vis le sur Libourne; elle traverse sur un beau pont la Dordogne, pour déboucher ensuite sur la Garantit qu'elle suit quelque temps et sur Bordeaux qu'elle dessert par deux gares, sur les deux rives de la Garonne. (De Paris à La Bastide-Bordeaux, 578 kil. ; 9 h. 7' par rapide.) 2° La ligne du Centre (281 kil. et 53,600 fr. des Aubrais à Limoges, 251 kil. et 31,000 fr. de Limoges h Agen, en tout 631 kil. de Paris à Agen; trajet en 13 h. 36' de Paris à Agen par train express, jusqu'à Périgueux; 331 kil. de Nexon à Toulouse, 751 de Paris à Toulouse, et trajet en 15 h. 3' par train express) a son point de départ aux Aubrais ; elle traverse la monotone plaine de Sologne jusqu'à Vierzon, qu'elle atteint par un tunnel (1,235 m.); puis remonte VArnon jusqu'à Issoudun, dessert Châteauroux, traverse la Creuse et s'engage dans les terrains granitiques de la Marche, pour descendre ensuite par Saint-Sulpice-Laurière sur la Vienne et sur Limoges. De Limoges la première branche de la ligne du Centre traverse les plateaux du Limousin et leurs pâturages et atteint, à Périgueux, la verdoyante vallée de Vhle. De là partent deux branches, dont l'une, descendant l'Isle vers le sud-ouest, va rejoindre à Coutras la ligne de Bordeaux (75 kil. et 32,100 fr.), et l'autre va vers le sud-sud-est traverser les plateaux, couper successivement les vallées de la Yézère, de la Dordogne, du Lot et, après avoir envoyé de Penne un petit embranchement à Villeneuve-sur-Lot (9 kil.), aboutir à Agen, en se reliant au réseau du Midi. De Nexon, station au sud (20 kil.) de Limoges, la seconde branche, un peu plus importante que la première, se détache, coupant à travers les plateaux occidentaux du Massif central, Iraversant ou suivant les creuses et pittoresques vallées de la Corrèze, de la Dordogne, du Lot, de VAveyron et du Tarn, et, desservant Saint-Yrieix, Brive, Figeac, Gaillac, aboutit à Toulouse. 3° La ligne de Bretagne par Nantes (231 kil. de Paris à SaintPierre-des-Corps et 112,900 fr. ; 106 de Saint-Pierre-des-Corps à Nantes, 64 de Nantes à Sainl-Nazaire et 47,600 fr. de Tours à
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Saint-Nazaire ; 338 de Nantes à Landerneau, dont 39 de Nantes à la bifurcation de Savenay et 14,100 fr., sur la ligne de Brest; 784 de Paris à Brest, — 610 seulement par le réseau de l'Ouest; L trajet en 7 h. 22' de Paris à Nantes par train express, en 1 h. 40' de Nantes à Saint-Nazaire) part de Saint-Pierre-des-Corps, rive gauche de la Loire, continue à suivre le fleuve, qu'elle traverse vant le confluent du Cher, pour longer la rive droite au pied de coteaux chargés de vignes et à travers la plaine de l'Authion; lie dessert Saumur, Angers, franchit la Maine au-dessous de ette ville, passe à Ancenis, h Nantes, file au pied du Sillon de retagne, dessert Savenay, d'où une ligne (28 kil.) gagne Saintazaire et l'autre passe la Vilaine à Redon, traverse les landes iu Morbihan et atteint Vannes (96 kil.) ; de là, elle suit vers l'ouest a direction de la côte, coupant, à travers un pays accidenté, tous es cours d'eau qui descendent des monts de Bretagne, le Blavet u delà duquel est la station de Lor.ient, le Scorff, etc., et dessert uimperléet Quimper ; au sortir de cette ville, la ligne se replie vers e nord en serpentant à travers les montagnes Noires ; elle dessert 'hâleaulin et vient à Landerneau rejoindre le réseau de l'Ouest. Entre la ligne de Bordeaux et celle du Bourbonnais (réseau de aris-Lyon-Méditerranée), plusieurs lignes transversales font partie es arcs de cercle qui ont Paris pour centre. Deux sont desservies ar des trains express : celle de Saint-Pierre-des-Corps (près Tours) Saincaize, station de la ligne du Bourbonnais voisine de Nevers 198 kil.), par Vierzon et Bourges en remontant le Cher; celle 'e Saint-Benoît près Poitiers à Gannat (317 kil., ligne emprunant 6 kil., à la grande ligne du Centre, de Bersac à Saint-Sulpiceaurière, et desservie par des express seulement depuis Saintulpice-Laurière) par Montmorillon, Guéret, Montluçon, Commentry, Au nord de la Loire, le réseau d'Orléans se raccorde à celui de aris-Lyon-Méditerranée par les trois embranchements des Aubrais Malesherbesp&r Pithiviers (58 kil.)., des Aubrais à Montargis (70kil.), e continuant sur Sens et Troyes, des Aubrais à Gien (63 kil.), le ong de la Loire, avec sous-embranchement de Beaune-la-Rolande ux Bordes (41 kil.). Ces trois embranchements font partie de trois jercles qui, comme la Grande Ceinture, entourent entièrement jaris et doivent servir à la défense de cette ville en cas de guerre. f plus important est formé par les lignes déjà citées de Rouen à rléans par Chartres, d'Orléans à Châlons par Sens et Troyes, de hâlons à Amiens par Laon et d'Amiens à Rouen. Entre la Loire et la ligne de Saint-Pierre-des-Corps-Bourges-
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LA FRANCE.
Saincaize sont les embranchements de Blois à Villefranchi-^. Cher (57 kil.) par Bomorantin, et des Bordes à Bourges (94 kil.) qui établit, par Malesherbes, une communication directe entre Paris et Bourges. Entre cette ligne et celle de Poiliers-GuéretGannat sont les embranchements de Tours à Montluçon (224M par Châteauroux et la Châtre, avec sous-embranchements {> Champillet-Urciers à Lavaud-Franche (38 kil.); de Marmnt/nti de Bourges à Montluçon (104 kil. de Marmagne, 96 de Bourges] par Saint-Amand-Monlrond; de Port-de-Piles (67 kil.) et de Mignaloux-Nouaillé près Poitiers (81 kil.) au Blanc; de Montai rillon au Blanc (39 kil.); de Saint-Sébastien à Guéret (46kil,]; de Commentry à Moulins (67 kil.) avec sous-embranchement4 Doyet-la-Presle à Bézenet (6 kil.). Au sud de la ligne Poitiers-Guéret-Gannat sont les embrancll ments de Montmorillon h la Trhnouille (18 kil.), du Dorât àLiwsf (57 kil.) par Bellac; de Saint-Saviol h Charroux{ïl kil.), d'Anpi lême à Limoges (118 kil.) avec sous-embranchements du Quérf Pranzac à Nontron (35 kil.), de Boumazières h Confolens (17 kil.jfl de Saillal-Chassenon à Bussière-Galant (45 kil.); de Yieilkmllû Bourganeuf (20 kil.); de Busseau-d'Ahun à Fellelin (36 kil.)par Aubusson et la pittoresque vallée de la Creuse, de Lapeijroimi Saint-Éloi (9 kil.). Deux grandes lignes traversent le Massif central : celle de Périgueux à Clermont-Ferrand (240 kil. y compris les 11 kil, è Périgueux à Niversac empruntés à la grande ligne Nexon-Agei] par Brive, Tulle, en remontant la Corrèze, traversant le Haut Limousin, par Ussel et se prolongeant à l'ouest par l'embranchenitil de Périgueux à Bibérac (37 kil.); celle de M'onsempron-Libosh Ant ligne d'Auvergne (299 kil. y compris les 6 kil. de Capdenac àfi/iempruntés à la grande ligne Nexon-Toulouse), qui traverse ini longue suite de paysages accidentés, par Gahors, Figeac, Aurillat Murât et franchit, avant Aurillac, la ligne de faîte des mol d'Auvergne par\a.percée du Lioran. Les embranchements deLimoj à Meymac (101 kil.) et de Montluçon à Eygurande (94kil.), continu: au sud jusqu'à Largnac (49 kil.), relient la ligne Tulle-Clerné celle de Limoges-Moulins. Dans la partie méridionale du réseau sont : la ligne de Libw» à Saint-Denis-près-Martel (180 kil. y compris 7 kil. du Buis» Siorac, empruntés à la grande ligne Nexon-Agen) par Beifa et Sarlat et que traverse la ligne de Mussidan à Marmands,^ tion du réseau du Midi (106 kil.), par Bergerac;les lignes de Cah
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4 kil.) et de Lexos (59 kil.) à Montauban, réseau du Midi, en scendant l'Aveyron et en passant par une suite de beaux ysages; la ligne de Capdenac à Rodez (6G kil.) avec embrancheent de Viviez à Decazeville (3 kil.) ; la ligne de Tessonnières à Albi 6 kil). De Bordeaux une petite ligne dessert la Sauve (27 kil.). Au nord de la ligne Orléans-Tours-Nantes, une autre ligne, mbranchant à Brétigny, dessert Châteaudun, Vendôme et aboutit rFondeltes-Saint-Cyr à Tours (247 kil. de Paris, trajet en 6 h. 5' r train express ; de Tours à Paris par les Aubrais, 234 kil. et jet en 3 h. 56' par rapide). De la ligne de Tours-Nantes, des branchements partent de Tours au Mans (99 kil.), de Saumur a Flèche (53 kil.), d'Angers à Aubigné, sur la ligne de Tours au ns, par la Flèche (84 kil.), avec sous-embranchements de la '■che à Sablé (33 kil.) et à la Suze (31 kil. dont 26 de Verron cette ligne se joint à celle de la Flèche-Sablé); ces embranchents se relient au réseau de l'Ouest. D'autres embranchements, Nantes à Châteaubriant (61 kil.), de Queslemberg à Ploërmel kil), d'Away à Pontivy (55 kil.), se relient aussi au réseau l'Ouest. u sud de la ligne de Bretagne sont les petits embranchements Savenay au Croisic par Saint-Nazaire (51 kil.) et à Guérande "il. depuis Escoublac), d'Auray à Quiberon (28kil.), de Rosporà Concameau (16 kil.), de Quimper à Pont-VAbbé (22 kil ) et à «amenez (24 kil.). aligne de Paris à Sceaux (11 kil.) et à Limours (33 kil. depuis ifurcation à Bourg-la-Reine) appartient à la Compagnie d'Orléans.
VI e réseau de l'État comprend deux grandes lignes : La ligne Chartres-Saumur-Bordeaux, qui emprunte la voie l'Ouest jusqu'à Chartres (88 kil.), est la seule qui ait ainsi point de départ à Paris. De Chartres, par Arrou, Courtalain, teau-du-Loir et la vallée du Loir, elle gagne Vivy et Saumur kil. de Paris à Saumur, 198 de Chartres, trajet en 5 h. 46' aris à Saumur par train express ; 295 kil. de Paris à Saupar les Aubrais, et trajet en 4 h. 44' par train express), e cette première partie de la ligne partent des embranchements : réseau de l'Ouest, d'Arrou à Nogent-le-Rotrou (42 kil.), de ur-Braye h Saint-Calais (9 kil.) ; sur le réseau d'Orléans, de
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LA FRANCE.
Chartres à Auneau (29 kil.), de Chartres à Orléans (7C kil, 4, 70 depuis l'embranchement à Beaulieu sur la ligne précédente) de Courtalain à Orléans (4-7 kil. jusqu'à Patay, station de lali«( CharLres-Orléans), de Ponl-de-Braye à Blois (68 kil.) par Venit® Le réseau de l'État occupe au sud de la Loire le triangle H par la Loire, la grande ligne Tours-Bordeaux, la Garoi Gironde et la mer. La ligne Saumur-Bordeaux traverse le Poitou et les Gharenl en desservant Parthenay, Niort, Saint-Jean-d'Angély, Jom aboutit à la Grave-d'Ambarès sur la grande ligne Paris-Airè» dont elle emprunte, provisoirement encore, la gare d'arrij1 celle du Midi ou Saint-Jean (619 kil. de Paris à Bordeaux, 333} Saumur à Bordeaux; trajet en 13 h. 5'par train express de Pa Bordeaux). De cette ligne se détachent vers la mer trois lignes desservies! des trains express : celle de Thouars aux Sables-d'01onne(lo2" par Bressuire et la Roche-sur-Yon ; de Niort à la Rochelle (68u et à Rochefort (15 kil. depuis la bifurcation à Aigrefeuilk); Pons à Royan (48 kil.) avec embranchement de 5aujon à la fti
à
(24 kil.). 2° La grande ligne de Nantes à Taillebourg (243 kil. et 15,200 de Nantes à la Roche-sur-Yon, 13,200 de la Roche-sur-Yoni Rochelle, 19,600 de la Rochelle à Rochefort et 28,500 de M fort à Taillebourg), desservie par des trains express, pas la Roche-sur-Yon, la Rochelle, Rochefort, Tomiay-ChanÈ rejoint h Taillebourg la ligne Saumur-Bordeaux. Les raccordements avec la ligne Paris-Bordeaux, au sud de Loire, se font parles embranchements de Montreuil-Bellaijil lellerault (74 kil.) par Loudun, de Thouars h Tours (98 kil.)] Loudun et Chinon, avec sous-embranchements de Chinon'&h Boulet (15 kil.) et de Chinon h Port-de-Piles (39 kil.) et ave; petit chemin de fer d'intérêt local de Ligré-Bivière à Rick (16 kil.); d'Arçay à Poitiers (63 kil.) avec sous-embrancheiifll Monconlour h Airvault (15 kil.) ; de Parthenay à Poitiers (35 jusqu'à Neuville-de-Poitou, ligne Arçay-Poitiers) ; de NiortàS" Benoît (72 kil.) par Saint-Maixent; de Aiffres, près Niort, à! (83 kil.) par Bielle; de Beillant à Angoulême (69 kil.) parûj avec le chemin de fer d'intérêt local de Châteauneuf-sur-Ck
à Barbezieux (19 kil.).
Les raccordements avec la ligne Tours-Nantes se font par ligne de Montreuil-Bellay à Angers (63 kil.) et à la Possé
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j.j] ^ — avec bifurcation au Perray-Jouannet — qui continue le de Montreuil-Bellay à Châtellerault. ans l'intérieur du réseau, entre la ligne Saumur-Bordeaux et la r (outre les lignes des ports de mer desservies par des express mentionnées plus haut), sont : la ligne de Clisson (station de la e de Nantes à la Rochelle) à Parthenay (121 kil.) par Cholet et ssuire, avec embranchement de Cholet aux Fourneaux (36 kil.) a son point de départ sur deux points de la ligne de Nantes à Uebourg; celle de Velluire à Niort (43 kil.) par Fontenay-leite, avec embranchement de Benêt à Bressuire (63 kil.); celle de 'nt-MarienshBlaye (25 kil.) ; celle de Blaye à Saint-Ciers-Lalande kil.) qui appartient à la Compagnie des chemins de fer économies. De Nantes, où la station de l'Etat est raccordée à celle d'Ors par un embranchement-de 5 kil., partent les lignes qui desser[Pomic (58kil.), Paimbœuf (28 kil. depuis Saint-Hilaire, stade la ligne précédente), Saint-Gilles-Croix-de-Vie (56 kil. LUS Sainte-Pazanne, station de la ligne Nantes-Pornic), et la he-sur-Yon (40 kil. depuis Commequiers, station de la ligne cédente). Sur la ligne Nantes-Taillebourg est un petit embranment de Saint-Laurent à Fouras (6 kil.); sur celle de Taillerg-Bordeaux, deux embranchements, de Cavignac à Coutras kil.) et à Libourne (20 kil. depuis Marcenais).
YII e réseau du Midi comprend quatre lignes principales : " La ligne de Bordeaux à Cette (257 kil. de Bordeaux-Saintn à Toulouse, 476 de Bordeaux à Cette, 7 h. 41' par train de de Bordeaux à Cette et 92,300 fr.) remonte la rive gauche la Garonne jusqu'à Langon; elle traverse le fleuve sur un via, suit la rive droite par la Réole, Marmande, Agen, en longeant ied des coteaux de l'Agénois et en passant à Agen sous le canal ral à la Garonne; d'Agen à Moissac et Caslelsarrasin, elle e presque ce canal ; elle fait un crochet pour desservir Monan et sa riche plaine, atteint Toulouse, où elle quitte la Gae pour longer le canal du Midi, en remontant le cours de rs, et traverser le seuil de Naurouse par 196 mètres d'altientre Villefranche et Castelnaudary, descend la Fresquel au des contreforts de la Montagne Noire jusqu'à Carcassonne, lAude, dessert Narbonne après avoir traversé les derniers
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contreforts des Corbières ; puis, elle passe à travers la plaine h Bas-Languedoc couverte de vignes et d'oliviers, dessert Bêikn franchit plusieurs cours d'eau, passe entre l'étang de Th.au et h mer et aboutit à Celte. 2° La ligne d'Espagne par Bayonne (236 kil. de Bordeaux} Irun (Espagne) ; trajet en 4h. 55' par train express et 4 h. l'par lé sud-express ; 48,500 fr. de Bordeaux à Lamothe, 39,500 de Lamotlie à Bayonne et 34,300 de Bayonne à Irun) part de Bordeaux, travers la plaine unie des Landes et ses immenses plantations de pins, en suivant la direction du sud-ouest jusqu'à Lamothe (43 kil.), et celle du sud de Lamothe à Dax où elle atteint l'Adour ; elle passe alors sur un terrain un peu plus accidenté jusqu'à Bayonne où elle (reverse l'Adour, et, longeant à quelque distance le rivage du golfede Gascogne qu'on aperçoit de temps à autre, elle dessert Bianht Saint-Jean-de-Luz, Hendaye, franchit la Bidassoa, frontière française, et entre en Espagne : c'est la route de Madrid et de Lisbonne. 3° La ligne des Pyrénées (322 kil. et 27,200 fr.) part de Bmjom en remontant l'Adour, suit les hauteurs qui bordent la rive droite du Gave de Pau, dessert Orthez, Pau, gagne Tarbes, franchit l'Adour au sortir de Tarbes, traverse le plateau de Lannemezanel atteint à Montréjeau la vallée de la Garonne, qu'elle suit par SaisiGaudens et Muret jusqu'à Toulouse. 4° Sur la ligne Bordeaux-Cette s'embranche à Narbonne la ligne d'Espagne par Perpignan (107 kil. de Narbonne à la frontière; trafic 73,100 fr. de Narbonne à Perpignan, 41,000 de Narbonne à Port-Vendres, 36,500 de Port-Vendres à Port-Bou) qui suit à peu près la côte de la Méditerranée par la Nouvelle, Perpignan, Port-Vendres, passe au pied des Pyrénées, franchit la frontière entre Cerbère, dernière station françaisè, et Port-Bmi aboutit à Barcelone. La ligne Bordeaux-Bayonne n'a qu'un embranchement vers la mer, celui de Lamothe à Arcachon (17 kil.) ; mais diverses compagnies occupent l'angle situé entre l'embouchure de la Gironde, Bordeaux et Arcachon et vont par delà à l'est. Celle des chemins de fer du Médoc exploite la ligne de Bordeaux au Verdon (101 kil.) qui suit à peu de distance la rive gauche de la Gironde et dessert toute la région viticole en envoyant un embranchement de Megaux h Castelnau (10 kil.); celle des chemins de fer économiques, la ligne de L'isparre, station du chemin du Médoc, hLuxey (163 kil) qui desserlLacanau, d'où elle envoie sur la ligne du Médoc un embranchement à Bruges (45 kil.), traverse, à Facture, la ligne Bor-
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iix-Bayonne, se relie à la ligne Bordeaux-Cette par les embranmcnts d'Hoslens h Beautiran (32 kil. et de Saint-Symphorien Nuan, station de la ligne Langon-Bazas (18 kil.). Entre les deux grandes lignes, la ligne de Morcenx à Tarbes 37 kil. en tout, 39,500 fr. de Morcenx à Mont-de-Marsan, et 5,100 de Mont-de-Marsan à Tarbes) par Mont-de-Marsan et la bllée de l'Adour, avec embranchement de Mont-de-Marsan à uquefort (24 kil.) et celle de Dax à Puyoo (31 kil.), unissent la gne Bordeaux-Bayonne à celle des Pyrénées et sont desservies par es trains express en été; la ligne de Tarbes à Agen (12,200 fr.) ar Mirande, Auch, Lectoure et la vallée du Gers (135 kil. depuis 'ic-en-Bigorre, station de la ligne Morcenx-Tarbes), unit la ligne es Pyrénées à celle de Bordeaux-Cette et envoie un embranchement 'Auch à Toulouse (89 kil., 11,300 fr.). De la ligne de Bordeauxette partent deux autres embranchements vers le sud ; celui de angtm à Bazas (20 kil.) et celui de Port-Sainte-Marie à Éauze ar Condom et Nérac (74 kil.). La Compagnie des chemins de fer d'intérêt local du département s Landes possède la ligne de Morcenx à Mézos (33 kil.), etc. Au sud de la ligne des Pyrénées et de Bordeaux-Cette, plueurs embranchements s'engagent dans les belles vallées pyrééennes : Puyoo à Mauléon (46 kil.) avec sous-embranchement Autevielle h Saint-Palais (10 kil.); Pau à Laruns (39 kil.) sur la ute des Eaux-Bonnes, avec sous-embranchement de Buzy h Oloron 6 kil. ) ; Lourdes à Pierre fit te-Nes talas (21 kil.) par Argelès; Tarbes Bagn'eres-de-Bigorre (22 kil.); Montréjeau à Bagnères-de-Luchon %W\.);Boussens à Saint-Girons (33 kil.) ; Portet-Saint-Simon à x (112 kil.) par Pamiers et Foix; de Carcassonne à Quillan 5 kil., 12,100 fr.) par Limoux. La ligne Narbonne-Barcelone enie un embranchement de Perpignan hPrades (41 kil., 13,400fr.). Au nord de la ligne Bordeaux-Cette sont deux lignes : celle Montauban à Bédarieux, par Castres, Saint-Pons (144 kil. de ontauban à Saint-Pons, ligne inachevée de Saint-Pons à Bédarieux r 35 kil.), et celle de Casteluaudary à Carmaux (120 kil., 25,400 fr. Castelnaudary à Castres, 21,700 de Castres à Albi et 21,300 lbi à Carmaux) par Castres et Albi qui se croisent, l'embrancheent de Moux àCaunes (28 kil.), celui de Narbonne à Bize (21 kil.), longue ligne (277 kil.) de Béziers à Neussargues par Bédarieux, Uau, Sévérac-le-Château, Saint-Flour, qui traverse les Cévennes les Causses, et envoie des embranchements de Latour à Grais■-Estréchoux (5 kil.), de Tournemire à Saint-Affrique (15 kil.),
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de Sévérac-le-Château à Rodez (45 kil.), station du réseau d'Orléans, du Monastier à Mende (24 kil.). Plus a l'est est la ligne de Vias à Lodève (59 kil., 12,500 fr.), avec embranchement de Pau.
Iflan à Fougères (29 kil.), et de Paulhan à Montpellier (42 k'L 32,300 fr.), avec embranchement de Montbazin à CetteJlB kil). ™; sieurs de ces lignes appartiennent à la Compagnie de l'Hérault qui
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(
possède la ligne de Montpellier à Saint-Chinian par Béziers (92 kil. depuis la bifurcation à Montbazin). Les réseaux du Midi et de Paris-Lyon-Méditerranée se raccordent à Béziers, Cette et Montpellier. Les lignes du Midi traversent la frontière par les deux lignes d'Espagne, celle de Bayonne à Hendaye et à Irun et celle de Perpignan à Port-Bou, aux deux extrémités de la chaîne des Pyrénées. 337. La circulation. — La somme des transports sur les routes, qui est considérable, na pas été, en moyenne, amoindrie par les chemins de fer ; elle s'est déplacée. En général, les grandes routes parallèles aux lignes ferrées ont perdu, et les routes secondaires perpendiculaires à ces lignes ou s'y rattachant ont gagné. La circulation sur les routes nationales et départementales atteignait, en 1822, 1,700 millions de tonnes kilométriques ; elle était impor[tante surtout dans le Nord, dans le Bas-Languedoc et dans le voisinage des grandes villes. Elle atteignait à la même date 2,500 imillions de tonnes sur les chemins vicinaux. Les voies navigables, malgré le bénéfice que procure l'économie Ide la traction, ne présentent pas autant d'avantages que les che|mins de fer, qui ont pour eux la rapidité et une plus grande régularité de service, n'étant pas gênés par les basses eaux et les laces; aussi le progrès du mouvement sur les voies navigables -t-il été en général bien moindre, bien qu'elles aient repris un ertain avantage depuis 1880. Les chemins de fer ne transportaient, en 1855, que 32 millions de ravageurs et 10 millions de tonnes; ils ont transporté, en 1885, i 14 millions de voyageurs, dont le plus grand nombre a fait des traetsinférieurs à 20 kilomètres, et 75 millions de tonnes dontlamaeure partie a fait des trajets de plus de 150 kilomètres : le mouvenent a septuplé en trente ans ; il est vrai de dire que la longueur du réseau a plus que septuplé. On avait commencé par construire les ignés les plus productives (voir le tableau ci-joint et la figure 200) ; tussiles recettes n'ont-elles pas septuplé : 258 millions en 1855, et l,044en 1885,1,049 en 1888. Le revenu net kilométrique a même leaucoup baissé : 29,000 fr. en 1855 et 16,000 en 1885 ; mais il a bmmencé à se relever en 1888.
LA ERANGÉ.
II.
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LA FRANCE.
Résultats généraux de l'exploitation des chemins de fer d'intérêt général.
(D'aprèsE KDILOMÈTla Statistique centrale des chemins de fer et l'Annuaire statistique I sàI'érvil explo de la France.)
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23 38 149 435 883 1832 3010 3554 5535 9439 13562 17439 19746 23728 25266 26327 28047 29400 30493 31238 31770
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36.5 43.1 » 32.8 » 32.7 258 53.1 411 45.6 569 43.7 623 40 3 848 43.8 1034 44.8 1079 44.5 1099 42.9 1105 40.4 1086 37.6 1044 34.9 1022 33 3 1046 33.3
17.7 20.7 15.3 14.6 22.2 20.5 20.3 19.4 22.0 22.3 22.1 22.2 21.9 20.6 19.0 17.7 17.2
18.8 22.4 17.4 18.0 30.9 25.1 23.5 20.8 •21.8 22.5 22.4 20.8 18.5 17.0 15.9 15 6 16.1
8.8 12.7 18.7 19.9 32.9 56.5 81.0 102. G 131.3 165.1 179.7 194.8 207.1 211.8 214.4 216.6 218.4
2.3 3.6 4.2 4.6 10.6 23.0 33.9 37.0 58.9 80.7 84.6 88.7 89.0 80.3 75.2 73.3 78.1
247 seuqirtémolk ^ 426 739 814 1822 2521 3226 4272 4787 5863 6323 6760 7039 6882 7025 7137 7209
VOYAGEUBS
97 217 314 362 S^O T E N N 1517 kilométriques 3119 5172 5057 8136 10350 10752 10835 11064 10478 9791 9314 9918
6.4 11.6 7.0 10.6 6.7 9.9 6.5 9.8 5.9 7.6 5.6 6.9 5.6 6.1 6.1 4.9 6,1 5.2 5.04 5.9 4.99 5. 4.86 5.9 4.77 5.T 4.72 5.9 4.62 5.9 4.59 5.9 4.54 5 8
(1) Le nombre de kilomètres livrés à l'exploitation en fin d'année n'est pas exactement^ même dans tous les documents officiels. Ceux que nous donnons sont tirés de la publication du ministère des travaux publics intitulée : Chemins de fer, Situation au 31 décembre 1SS6,
Le détail par réseau, que nous donnons pour l'année 1883, montre que, sous le rapport du nombre total des voyageurs, l'Ouest a le premier rang ; mais que, sous le rapport de la fréquentation moyenne kilométrique, il le cède au Nord et surtout à la Petits Ceinture qui a une circulation très active ; enfin que, sous le rapport des marchandises, le premier rang appartient au Nord, tant pour le nombre absolu que pour le tonnage moyen.
�LE
COMMERCE.
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Fréquentation des chemins de fer par réseau en 1885.
NOMBRE RÉSEAU. FRÉQUENTATION MOYENNE KILOMÉTRIQUE (1)
(exprimé eu millions) de voyageurs. tonnes.
(exprimé eu milliers). Voyageurs. Tonnes.
de
l'aris-Lyon-Méditerranée.
Compagnies diverses Tolaux ([moyennes générales
52 28 ' 8i 38 22 12 7.5 18.5 0.5 2 214.5
7 17 10 19 8.5 5 2.4
0 ï.5 3.5
300 312 227 228 195 227 117 2745 61 130 245
203 520 310 433 277 292 101 482 405 134 328
75'
(1) Poux obtenir le nombre dit fréquentation moyenne d'un réseau, on multiplie le nombre de voyageurs par le nombre de kilomètres parcourus, et on fait la somme des produits, somme que l'on divise par la longueur vraie (abstraction faite des doubles emplois de certaines sections communes à plusieurs lignes) du réseau. Pour le tonnage moyen, voir ce qui a été dit (p. 320) pour les canaux.
La moitié environ des personnes voyagent, pour des causes diverses, à prix réduit ou gratuitement. Les G dixièmes des voyageurs vont en troisième classe ; plus des 3 dixièmes en seconde ; moins d'un dixième en première. Mais les voyageurs de première font en moyenne des parcours deux fois plus longs que ceux de troisième. Le prix du transport, d'après les cahiers des charges, est, au maximum (sans compter le droit perçu par l'État, en décimes additionnels), de 10 centimes par kilomètre pour la première classe, de 7,5 pour la seconde et de 5,5 pour la troisième. En réalité, il est inférieur à ce taux et il a diminué constamment depuis l'origine. Le nombre toujours croissant des voyageurs à prix réduit ou à titre gratuit (enfants, militaires, membres du Parlement, billets circulaires et d'itinéraire facultatif, billets de faveur, cartes d'abonnement, etc.) a fortement contribué à cette diminution. Il était, en moyenne de 6,6 centimes par voyageur et de 11,5 centimes par tonne et kilomètre en 18-15, de 4,6 et 5,9 seulement en 1885. Le revenu net (470 millions) représentait, relativement à la dépense d'établissement (112,726,000 fr. en 1885) pour les chemins d'intérêt général, un intérêt de 3,70 p. 100 du capital engagé;
�388
LA FRANCE.
mais, sur ce capital, les 3,28a millions fournis par l'État et les 125 millions fournis par divers ne touchent pas de dividende. D'autre part, l'État a payé 67 millions pour garantie d'intérêt en 1883. En réalité, les compagnies ont eu à répartir 560 millions (470 de revenu net, 22 1/2 de reliquat de 1884 et prélèvement sur les réserves, etc., et 67 de garantie d'intérêt), soit un intérêt de 6 p. 100 des 9,314 millions fournis par leurs actionnaires et obligataires. Les lignes d'intérêt local, beaucoup moins favorisées, rapportaient à peine 1/2 p. 100. La statistique, qui calcule le tonnage kilométrique, fournit par là une notion comparative de l'utilité des principales voies pour le transport des marchandises. Voici la comparaison :
Les routes nationales — départementales Les chemins vicinaux Les chemins de fer d'intérêt général — d'intérêt local Les fleuves et rivières Les canaux 1.500 j 1.250 J 2.5001 Millions 11.005; de 116 tonnes kil. 1.092 I 1.291 |
1
Cette statistique ne tient pas compte des voyageurs. Or il est certain qu'ils sont nombreux, surtout sur les chemins vicinaux pour lesquels on ne possède aucune donnée numérique et sur les chemins de fer où le nombre des voyageurs kilométriques (1) dépassait 7 milliards en 1885. Ils accroissent donc l'importance relative des voies qui tiennent déjà le premier rang pour le transport des marchandises. Les chemins de fer ont fait une révolution dans la circulation par la rapidité de leur marche. Nous avons dit qu'au xvn° siècle les voitures publiques ne faisaient guère que 40 à 50 kilomètres par jour : c'est ainsi que, même sous Louis XV, la diligence mettait 12 jours pour aller de Paris à Strasbourg; les Turgolines, sous le règne de Louis XVI, 4 jours î/-s; la malleposte, en 1847, ne mettait que 33 heures. L'express-Orient franchit aujourd'hui cette distance en 8 heures 58', soit 59 kilomètres en moyenne par heure y compris les temps d'arrêt. Pour le sud-express, c'est 65 kilomètres, chiffre qui est même dépassé par l'express de Calais (68 kil); pour le rapide de Marseille, c'est 57 kilomètres (2). 338. La poste et le télégraphe. — La poste et le télégraphe
(1) V. p. 380. (2) La vitesse calculée ainsi en divisant le nombre de kilomètres par le nombre d'heures est dite vitesse commerciale. La vitesse réelle à son maximum peut dépasser 100 kilomètres.
�LE COMMERCE.
380
(voir § 121 et 122) sont au nombre des moyens de correspondance. La poste transporte à des prix réglés d'après la nature des objets et, pour l'étranger, le lieu de destination, les lettres, les imprimés, les papiers de commerce, les échantillons, etc. Elle a expédié 673 millions de lettres ordinaires et 851 millions d'imprimés (cartes postales, journaux, etc.) en 1887. En 1886, le nombre des lettres chargées ou recommandées a été, en outre, de 17 millions; celui des correspondances pour les colonies et l'étranger de 75 millions celui des lettres de l'étranger pour l'étranger qui ont passé en transit de 33 millions '/', ! celui des cartes-télégrammes et télégrammes fermés pour Paris de 3 millions environ ; le total des articles transportés par la poste française s'élève ainsi à plus de 1,600 millions (1). Les mandats français et bons de poste délivrés (valeur de 637 millions) et les mandats internationaux émis ou payés par la poste (73 millions ]/2 en 1887) avaient une valeur totale de 713 millions ; la poste a reçu en recouvrement d'effets pour 219 millions sur lesquels elle en a recouvré effectivement 151. Les deux courbes de la figure ci-jointe (fig. 201) montrent le progrès des transports par la poste, qui n'a été interrompu qu'en 1870. Pour les imprimés il a été plus grand encore que pour les lettres. L'abaissement des taxes a beaucoup contribué à ce progrès, concurremment avec le développement de l'instruction et du commerce et avec la multiplication des journaux. En 1830, une lettre de Paris à Marseille coûtait 1 fr. 10; de 1848 à 1878, 0 fr. 20 ou Ofr. 25 ; depuis le 1er janvier 1878, 0 fr. 15. Aussi, depuis la réforme de 1878, qui a porté sur les imprimés comme sur les lettres, l'essor a-t-il été plus rapide qu'auparavant. Mais, si la recette brute a augmenté, le produit net est devenu moindre. On évalue à plus de 700,000 le nombre de kilomètres parcourus chaque jour par les bureaux ambulants sur chemins de fer et par les facteurs urbains et ruraux. Le télégraphe, dont les lignes s'étendent déjà sur plus de 96,500 kilomètres (dont 88,000 en réseau aérien, le reste souterrain, sous-fluvial ou sous-marin), possédait en exploitation une longueur de fils de 292,000 kilomètres en 1887, sans compter les 220 kilomètres du réseau pneumatique. Les bureaux de poste étaient, en 1886, au nombre de 6,894 et
(!) Les chiffres relatifs au mouvement de la poste que donne VAnnuaire statistique de la France ne paraissent pas concorder parfaitement avec ceux de la Situation économique de la France.
�390
LA FRANCE.
ceux de télégraphe de 8,808 (1); sur ces deux nombres, 4,830 étaient mixtes conformément au principe général posé par la loi, Les plus importants sont naturellement ceux des grandes villes ;
en premier lieu, Paris ; en second lieu, Marseille, Rouen, Lyon, Bordeaux, Lille.
(1) Il y a, surtout aux bifurcations, un assez grand nombre de gares ouvertes au service télégraphique privé.
�LE COMMERCE.
391
Le nombre des dépêches, qui s'était élevé à un demi-million en 1858, dépassait 8 millions en 1877 ; depuis l'abaissement [de la taxe en 1877, il a monté rapidement jusqu'àT27 millions et [au delà en 1886 (voir fig. 202).
L'Ile d'Ouessant, l'île Molène, les îles Glenans, Belle-Ile, l'île i'Hcedic, Noirmoutier, l'île d'Yeu, l'île de Ré, l'île d'Oleron, sont reliées au continent français par des câbles. Les îles d'Hyères et les îles de Lérins sont unies aussi au continent par un câble
�392
LA FRANCE.
commun. La Corse communique avec le continent par un câble français, et par celui de Bastia à Livourne. Les câbles télégraphiques qui relient la France à l'Angleterre sont : ceux de Dunkerque à Douvres, de Calais à Douvres, du GrizNez à Folkestone, de Dieppe au cap Beachy, du cap d'Antifer au cap Beachy, celui de Pirou h Jersey, qui aboutit à Porlland Bill en Angleterre, celui de Brignogan (Bretagne), qui aboutit à la ■pointe Start. Du Minou (Bretagne) part le câble transatlantique qui gagne Terre-Neuve, Saint-Pierre et les Etats-Unis. De Marseille partent trois câbles qui gagnent Barcelone, A Iger et Bône.
2° section.
LA NAVIGATION MARITIME.
SOMMAIRE.— 3-T9.
La marine marchande La navigation au long cours (397).
(392).
—310. Le cabotage
(3 9 5).
—341.
(405).
— 312.
Les services maritimes
339. lia marine marchande. — Le nombre des navires qui composent la marine marchande de la France n'a presque pas augmenté depuis cinquante ans : il était de 14,321 en 1847, à la fin du règne de Louis-Philippe, et de 15,237 en 1881 (les bateaux de moins de 2 tonnes ne sont pas compris dans cette statistique) (1). Mais il s'est opéré de grands changements dans la composition de l'a flotte. Le tonnage, c'est-à-dire la capacité des bâtiments, a augmenté; il était tombé de 696,000 en .1837 à 575,000 en 1841; il s'est ensuite élevé rapidement jusqu'en 1856, où il atteignait 1,055,000 tonnes; il a décliné un peu depuis 1872 et n'était plus que de 972,000 en 1887. La diminution a porté entièrement sur la marine à voiles ; elle a perdu depuis 1858 et surtout depuis 1872, date à laquelle elle était encore de 900,000 tonnes : elle n'était plus que de 466,000 environ en 1887. La marine à vapeur, qui jusqu'en 1863 n'atteignait pas 100,000 tonnes, s'élevait à 506,000 en 1887 et dépasse par conséquent la marine à voiles (fig. 203). Elle la dépasse même beaucoup plus que ne l'indiquent les chiffres officiels ; car l'administration, pour obtenir le tonnage net, le seul qu'elle inscrit dans[ ses statistiques, déduit 5 p. 100 du
(1) Les bateaux de moins de deux tonneaux qui font la pêche côlière étaient au nombre de 12,952 en 1885, ayant un tonnage total de 18,380 tonneaux et montés par 22,?50 marins. Voir § 247 les figures 144 et 155 qui comprennent la totalité des bateaux de pêche, quel qu'en soit le tonnage.
��394
LA FRA.NCE.
Le progrès s'est fait non seulement par l'accroissement de la marine à vapeur, mais aussi par celui du nombre des bâtiments de fort tonnage, qui donnent, quand ils peuvent naviguer à plein le fret à meilleur marché que les petits bâtiments ; ainsi, pendant que, de 1872 à 1886, le nombre et le tonnage des bâtiments de moins de 50 tonneaux, qui servent à des usages spéciaux (1) (voir § 356), demeurait à peu près stationnaire, et que celui des bâtiments de 500 à 200 tonneaux diminuait de moitié, le nombre des bâtiments de 800 tonneaux et au-dessus devenait deux fois'et demie plus grand et leur tonnage triplait. Il y avait en tout, en 1887, 257 bâtiments de cette dernière catégorie jaugeant 419,000 tonnes, soit environ 1,630 tonnes en moyenne par bâtiment. La Compagnie transatlantique emploie pour le service, entre le Havre et New-York, des paquebots, comme la Bourgogne et la Gascogne, qui jaugent 7300 tonneaux (2). Sur les 972,000 tonneaux de la marine marchande, 277,000 environ appartiennent à Marseille, 184,000 au Havre, 77,000 ïBmdeaux, 58,000 à Nantes, 30,000 à Dunkerque.
qu'occupe le logement de l'équipage et qui est considéré comme une partie non utilisable par le commerce. La déduction de 40 p. 100 environ pour les bateaux à vapeur correspond à l'espace occupé par la machine, le charbon et l'équipage; elle est même, depuis le décret du 21 juillet 1887, de 50 ou de 75 p. 100, selon que le navire est à roues ou à hélice. Certains remorqueurs dont la machine occupe une très grande place pourraient ne figurer, par suite de ces réductions, dans le tonnage officiel que pour la centième partie de leur tonnage réel, et même avoir un tonnage négatif. D'autre part, il ne faut pas oublier qu'un bâtiment à vapeur, ayant approsimativement une marche trois à quatre fois plus rapide qu'un voilier, chaque tonne de vapeur rend au commerce trois fois plus de services pour le moins qu'une tonne de voilier. i Le mode d'enregistrement du tonnage appliqué à l'effectif de la marine marchande est aussi celui qui est appliqué au mouvement maritime des ports de France, quel que soit le pavillon que porte le bâtiment. (1) Surtout à la petite pêche et au pilotage. (2) La Touraine, paquebot de la Compagnie transatlantique en construction a Saint-Nazaire en 1889, jauge 7,900 tonneaux et mesure 164 mètres en longueur, Il n'y avait qu'une compagnie étrangère qui possédât en 1889 des bâtiments duu plus fort tonnage : City of New-York et City of Paris de 10,500 tonneaux (longueur : 170 mètres).
�LE COMMERCE.
395
Effectif de la marine marchande.
(D'après
la
Situation économique de la France
et le
Tableau du commerce extérieur.)
(Bâtiments de tout tonnage, non compris les bateaux de la pêche côtière.)
SUR LE TOTAL DES NAVIRES.
TONNAGE
pnr milliers de tonnes.
NAVIRES
de 800 tonneaux et plus.
TONNAGE.
NAVIRES TONNAGE.
à yapeur.
855 860 8G5 870 815 880 881
14.248 872.150 14.922 996.124 15.259 1.008.084 15.386 1.072.241 15.441 1.028.228 15.058 919.29* 15.126 914.373 15 200 983.017 15.222 1.003.679 15.352 1.033.829 15.266 1.000.215 15.351 991.291 15.237 972.525
»
„
35 58 88 110 149 169 216 244 269 256 254 257
34.145 69.524 106.995 149.763 203.884 230.296 327.829 372.212 418.0i3 401.885 413.447 419.304
» »
ÎJ
» »
457 537 652 735 832 895 938 937 951 984
151.413 205.420 277.759 311.779 416.228 467.488 511.072 492.400 500.484 506.652
340. Le cabotage. — La navigation maritime comprend lanavigaonsur mer et aux embouchures des fleuves jusqu'au point où la arée porte les bâtiments. Elle est divisée en cabotage ou navigaon sur les côtes (1), et navigation au long cours. L'administration des douanes entend par petit cabotage la navition d'un port français à un autre port français dans la même mer, par grand cabotage la navigation d'un port français à un autre rt français d'une mer à l'autre, Océan et Méditerranée (2). On alue les cargaisons à 2,299,000 tonnes pour 1887 : celles-ci nsistent surtout en grains et farines, matériaux, vins, houille, is, sels et fonte. Ce mode de transport est en progrès. En 1862, oque à partir de laquelle la statistique n'a plus relevé que les ivires chargés, le tonnage de ces navires était inférieur h 100,000 tonnes; il s'élevait à 4,856,000 en 1887 (3). Le grand cabotage a très peu contribué à cet accroissement, qui (0 Navigation de cap en cap, d'où cabotage. (2) Le Code de commerce entend le mot cabotage dans un autre sens : il mprend sous ce nom la navigation entre le 26e et le 30» degré de latitude e e tentrionale et entre le 44 degré de longitude orientale et le 15 degré de gitude occidentale, c'est-à-dire la navigation des mers d'Europe. Wl Ce sont ces navires qui ont transporté les 2,299,000 tonnes mentionnées
us haut.
�396
LA FRANCE.
est dû presque entièrement au petit cabotage dans la Méditerraré (voir fig. 204). Au cabotage se rattachent la pêche côtière et la pèche dut reng (voir § 2S6).
Tonnée ♦.000.000
Mouvement du Cabotage
(1353-1886)
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Navires chargés
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Fig. 204.
— Mouvement
du cabotage (1853-1886).
(589,000
Les ports où le cabotage est le plus actif sont Marseil tonnes expédiées et reçues en 1887), Bordeaux (439,000; le Havre (435,000), Bunkerque (297,000), Rouen (205,000), Ci (84,000), Nantes (162,000), Boulogne (109,000), Port-è-B»
�LE COMMERCE.
397
■ ,000), Tonnay-Charente (63,000), Bochefort (84,000), Brest es (84,000), Ai'l (37,000) (voir le tableau ci-dessous). Navires. ■Les principaux ports d'armement pour la pêche du hareng sont JÈfcavelincs, Boulogne, Dieppe, le Tréport, Saint- Valéry-en-Caux, wfécamp, Courseulles; pour les sardines, Douarnenez, etc. ; pour les [huîtres, Granville, etc. ; pour les autres pêches, presque tous les Navires. Rits ports, qui en font leur principale industrie.
Mouvement du cabotage.
(Extrait de la Situation économique de la France.)
NOMBRE DE VOYAGES FAITS (1) (Navires chargés et sur lest jusqu'en 1361 : navires chargés seulement depuis 1861)
PETIT CABOTAGE GRArîD CABOTAGE
(dans la même mer).
(d'une mer à l'autre). De l'Océan à la Méditerranée. Do la Méditerranée à l'Océan.
Océan.
Méditerranée.
| s
855. 860. 865. [870. 1875. 1880. 1881. 1882. 1883. 1881 1885 1886 1887
I
74.297 81.G77 60.978 46 057 52.788 45.918 47.635 44.012 42.306 46.636 45.66G 46.900 44.346
2.211 17.046 2.651 15.524 2.104 10.446 1.882 8 817 2.0i, 9.356 2.034110.168 2.132 9 616 2.023 9.858 2.021 10.140 2.157 9.387 2.19!) 9.231 2.341 8 651 2.442 8.029
1.085 951 813 916 1.120 1.397 1.429 1.516 1.678 1.610 1.700 1.848 2.153
241 69 66 32 36 46 64 53 64 82 117 131 129
30 10 9
79 23 28 32 43 64 112 114 125
489 337 242 212 216 346 250 203 235 198 265 220 210
65 59 41 36 44 78 72 61 78 82 146 139 135
b
(t) C'est-à-dire que les navires ne sont pas notés, comme dans la navigation avec l'étranger, l'entrée et à la sortie, mais une seule fois par voyage, chaque sortie devant être nécesirement suivie (à moins de naufrage) d'une entrée, dans le mouvement de cabotage. — ■partir de 1862. le nombre de navires ne comprend plus que les navires chargés.
■41. La navigation au long cours. — La navigation au long ©rs, telle que nous l'entendons ici, est celle qui a lieu entre la -France d'une part, et, d'autre part, l'Algérie, les colonies françaises, pays étrangers et les mers où les bâtiments français pratiquent ;rande pêche. La marine française jouit de privilèges particus lr
pour la navigation avec l'Algérie et les colonies, ainsi que la grande pêche (voir § 256) ; c'est pourquoi cette naviga-
�398
LA FRANCE.
française s'y trouve en concurrence avec les autres marines. Le armateurs sont cependant protégés par des primes de construcfa (de 20 à 60 fr. par tonneau de jauge brute pour les navires de pi* de 200 tonneaux) et de navigation (Loi du 29 janvier 1881).
�LE COMMERCE.
399
Les ports qui occupent le premier rang dans la navigation au ong cours sont Marseille (6,615,000 t., entrée et sortie réunies des avires chargés en 1887), le Havre (3,539,000 tonnes), Bordeaux -(2,087,000), Cette (1,370,000), Dunkerque (1,303,000). Au second, WRauen (977,000), Calais (918,000), Boulogne (774,000), Dieppe ■752,000), Saint-Nazaire (648,000). Au troisième rang viennent : mHonfleur, Saint-Malo, Cherbourg, Bayonne, Nice, Toulon, avec un Inouvement de 400,000 à 50,000 tonnes. ■s i
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|ig. 206. — Mouvement de la' navigation dans les ports de France. Part des navires chargés et des navires sur lest de tout pavillon dans le commerce avec les colonies françaises, avec l'étranger et dans les grandes pèches (1327-1886).
Le port de Nantes est resté à peu près stationnaire depuis un emi-siècle (voir fig. 205). Depuis 1860, c'est-à-dire depuis l'époue où un tarif de douane plus libéral a développé les relaons commerciales, les trois premiers ports de France ont pris n essor plus rapide, Marseille surtout, qui a distancé de beaucoup ordeaux et même le Havre et qui a dû en grande partie cette rtune au canal de Suez et à l'Algérie. Plus des quatre cinquièmes des navires qui entrent dans nos orls ou qui en sortent sont chargés ; cependant, à mesure que le
�400
LA FRANCE.
mouvement augmente, la proportion des bâtiments naviguant sut lest augmente aussi (voir fig. 206). Les marines étrangères ont toujours eu la supériorité sur la marine française dans la navigation au long cours (voir fig. 207 et 208). Elles figuraient dans le tonnage total à raison de 57 p, IOJ pendant la période de 1827-1836, de 60 pour 1837-1846, de 33 pour 1847-1856, de 57 pour 1857-1866, de 62 pour 1867-1816
Mouvement de la navigation
dans les ports de Frarfte. Part des navires char£es,francais et étrangers, dans la navigation avec les Colonies françaisesj l'EtranSer et dans les bêches
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Fig. 207. — Mouvement dans les ports de France, entrée et sortie.réuuies des navires chargé avec distinction des navires français et des navires étrangers, dans le commerce aïecb colonies françaises et l'étranger et dans les grandes pèches (1827-1886).
par suite des réformes libérales de 1860 relatives à la navigation, et de plus de 62 p. 100 pour 1877-1887. En 1887, la part des pavillons étrangers a été d'environ 59 p. 100 et celle du pavillon français d'un peu plus de 41. (Cette part s'élève à -45 p. 100 si l'on calculé non sur le tonnage, mais sur la valeur des marchandises). Le total général du mouvement de la navigation s'est élevé pour les navires chargés, en 1887, à 22,523,000 tonnes (tonnage officiel), dont 19,468,000pour la navigation de concurrence, savoir 6,256,000 sous pavillon français et 13,212,000 sous pavillon étranger,
�LE COMMERCE.
401
Si l'on ajoute les navires sur lest, le tonnage total de 1887, atteint 27,763,000 tonnes (tonnage officiel), dont 4,253,000 pour les navires à voiles et 23,510,000 pour les navires à vapeur. Comme
tonnage officiel est inférieur au tonnage brut d'environ 5 p. 100 our les premiers et de plus" de 40 p. 100 pour les seconds (1). n peut dire que la capacité réelle des navires entrés ou sortis a
(I) Voir la note de la page 399.
LA FRANCE.
II.
—
26
�402
LA. FRANCE.
été de 4 millions 4/2 de tonnes pour les uns et de 39 pour les autres et au total de plus de 43 millions de tonnes.
Le pavillon anglais occupe le premier rang parmi les pavillons étrangers (fig. 208); il est à peu près l'égal du pavillon français et il l'a même emporté sur lui pendant quelques années,
�LE COMMERCE.
403
Au second rang, les pavillons italien et allemand marchent à peu près de pair. Au troisième rang se placent la Norvège et Y Espagne (l'Espagne l'a emporté depuis quelques années sur la Norvège à cause
Mouvement général de la navigation
à voiles et à vapeur, {[Navires chargés soustout pavillon) de la France avec les Colonies françaises, IXtran^eret dans les pèches.
11835-1886)
Pig. 210. — Mouvement général de la navigation à voiles et à vapeur (navires chargés de tuot pavillon) dans le commerce de la France avec les colonies françaises et l'étranger et dans les grandes pêches (1833-1886).
de l'importation du minerai de fer et des vins) ; au quatrième rang, h. Hollande, Y Autriche, la Russie, la Grèce, les États-Unis (fig. 209). Si la marine française s'est transformée en substituant, dans beaucoup de cas, la vapeur à la voile, il en a été à peu près de même dans tous les pays : le mouvement général de la navigation dans les ports de France accuse très nettement ce changement (voir fig. 210).
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LA FRANCE.
Mouvement de la navigation avec les colonies, avec l'étranger et la grande pêche (1).
j (Extrait de la Situation économique de la France).
Navires. egan1 oT s1 r e i nl i m e SiTlUKS CHARGÉS OU SUR LEST e .d s n o / t (entrée et sortie réunies). de tout pavillon Pavillon français
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NAVIRES CHARGÉS (entrée et sortie réunies).
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proportionnelle, sur 100, des pavillons ?s o S dans la navigation ae c eace.
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s 2G98 3503 4178 4289 545G 7522 8127 8527 94G9 8919 921G 9598 10052
1835 18G0 1865 1870 1875 1880 1881 1S82 1883 1884 1885 188G 1887
49849 55720 G6171 70215 71089 79189 7583G 75529 74659 GG525 63870 G2516 G39S5
7091 8456 10510 13607 16717 25032 24835 26193 27785 25951 26019 26749 27763
20599 23774 26925 21359 24837 2269G 22232 21411 2154:1 1892G 18634 18597 18631
10»
8.5 10» 18 > 18.9 m
5078
5365 G0 9 5703 5713 G039 6256
23.1 21.! 20.6 20.3 20.$ 21 i
2o.:
Les pays avec lesquels la France entretient le plus de relations maritimes sont : l'Angleterre (6,373,000 tonnes, moyenne pour
(1) Le nombre des navires représente, non pas le nombre réel des mvires, mais le nombre, total annuel des entrées et des sorties de navires à voiles ou à vapeur partant pour l'étranger et les colonies, ou venant de l'étranger el des colonies ; un même navire petit figurer plusieurs fois. Ainsi, les bateans à vapeur qui font un service régulier comptent un nombre de fois égal J celui de leurs entrées dans les ports de France et de leur sortie de ces ports. Toutefois ceux qui font plusieurs escales dans des ports de France, commt le bateau de Marseille à Oran par Port-Vendres, ne sont comptés au départ qu'a Marseille et au retour qu'à Port-Vendres, c'est-à-dire qu'à leur premier départ de France où à leur première arrivée en France. Le tonnage des navires est le tonnage officiel. 11 doit donc être augmente1 (voir p. 393) d'environ 5 p. 100 pour les navires à voiles et d'au moins COp. Vfi pour les bâtiments à vapeur français ; d'une quantité variable, mais à peu pris équivalente pour les navires étrangers. (2) On entend par étranger direct le bâtiment faisant directement le transport entre la France et le pays sous le pavillon duquel il navigue, et pavillon tiers le bâtiment étranger faisant le transport entre la France et un pays dont il ne porte pas le pavillon.
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405
1877-1886 de l'entrée et de la sortie des navires chargés), l'Algérie (1,860,000), les États-Unis (1,462,000), l'Espagne (1,339,000), l7/fl/te(l,UO,000), la Russie (832,000), l'Empire allemand (661,000), la République argentine (464,000), la Turquie (463,000) et la Suède (431,000). 342. lies gerïices maritimes. — Parmi les moyens de transport que fournit la navigation, il y en a qui sont réguliers, c'est-à-dire qui consistent dans des départs périodiques à jour fixe, comme le sont sur terre ceux des trains de chemin de fer ou des diligences. Ils constituent les services maritimes, qui emploient presque tous la vapeur et qui transportent une très notable partie des marchandises et la presque totalité des voyageurs.
I Les principaux services maritimes de l'Océan sont : 1° Les services de cabotage, lesquels conduisent d'un port français à un autre : De Dunkerque au Havre et à Bordeaux ; Du Havre à Dunkerque, à Honfleur, à Rouen, à Trouville, à Gaen, à Cherbourg, à Morlaix, à Brest, à Bordeaux, etc. ; De Brest au Havre, à Lorient, à Saint-Nazaire et Nantes, à Bordeaux ; De Lorient et de Nantes à Belle-Ile (le Palais); De Bordeaux aux ports déjà indiqués de l'Océan. 2° Les services pour les pays étrangers, qui sont établis : k Dunkerque pour Hull et Newcastle (Angleterre), Leith (Écosse), Rotterdam (Pays-Bas), Saint-Pétersbourg (Russie), etc. A Calais pour Douvres (Dover) qui n'est séparée de la France que par 1 heure 25 minutes de traversée et qui est la voie de communication la plus courte entre Londres et Paris, et pour Londres ; A Boulogne pour Folkestone et Londres, services rivaux de ceux de Calais; A Dieppe pour Newhaven et Londres ; Au Havre pour divers ports CL Angleterre, Southampton, Liverpool, Glasgow, Londres, Hull; pour Anvers, Rotterdam et Hambourg; pour Lisbonne et Malaga; pour New York; ce dernier service est fait en 8 jours par la Compagnie transatlantique; A Cherbourg pour Pool (Angleterre) ;
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LA FRANCE.
A Granville pour Saint-Hélier (Jersey) ; A Saint-Malo pour l'Angleterre (Littlehampton, Farmoulh et Southampton), par Jersey ; A Saint-Nazaire, 1° pour la Vera-Cruz, avec escale à Saint-Thomas (Antilles) et à la Havane et services annexes : en premier lieu, dans les grandes Antilles jusqu'à Kingstown (Jamaïque) ; en second lieu, dans les petites Antilles jusqu'à Fort-de-France (Martinique); en troisième lieu, jusqu'à la Nouvelle-Orle'ans ; 2° pour l'isthme de Panama (à Colon avec escale à Fort-de-France, puis avec services annexes pour le Vénézuéla jusqu'à Porto-Caballo ; pour lesGuyanes jusqu'à Cayenne, et avec correspondances, à l'autre extrémité du chemin de fer de Panama, dans l'océan Pacifique, pour la Californie, l'Amérique centrale, le Pérou, le Chili et même, par occasion, Tahiti ; ces services, dans l'Atlantique, sont faits parla Compagnie transatlantique ; la traversée de Saint-Nazaire à SaintThomas dure environ 13 jours, de Saint-Thomas à la Vera-Cruz 10 jours, à Cayenne 9 jours, à la Nouvelle-Orléans 8 jours; A Bordeaux pour Rotterdam et Hambourg, pour l'Angleterre (Londres, Bristol, Liverpool, Glasgow); pour l'Amérique du sud (Rio de Janeiro, Pernambuco et autres ports du Brésil et Rio à la Plata) avec escale à Lisbonne et au Sénégal; ce dernier service est fait par la Compagnie des Messageries maritimes et subventionné par l'État, la vitesse moyenne doit être de 14 nœuds ; A Bayonne pour Santander.
II Les principaux services maritimes de la Méditerranée sont : 1° Les services de cabotage de Marseille pour Nice, Agde, Celk, la Corse (Ajaccio, Baslia). 2° Les services pour les pays étrangers, qui sont établis à Marseille, le centre le plus important de la grande navigation de la France. Marseille possède les lignes d'Algérie et de Tunisie: ligne directe d'Alger (traversée de moins de 30 heures), ligne d'Alger par Port-Vendîmes, ligne d'Oran par Valence; ligne de Tunis, dont les services de la côte d'Algérie sont des dépendances ; la ligne d'Espagne par Cadix et Séville; la ligne d'Italie, qui dessert Livourne, Civita-Vecchia, Naples et Messine, avec services annexes sur Trieste ; les lignes du Levant, très importantes, qui desservent la Grèce, Constantinople (traversée en 6 jours 1/2), la mer Noire
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407
jusqu'aux bouches du Danube au nord et jusqu'à Trébizonde à l'est (à 3 jours de Gonstantinople), Alexandrie (traversée de 6 jours), Port-Saïd et les échelles du Levant, depuis Jaffa et Beyrouth jusqu'à Smyrne. T?Alexandrie, le chemin de fer et, de Port-Saïd, le canal de Suez conduisent à Suez, tête de ligne des services maritimes de l'océan Indien et du Grand océan, qui sont, comme les précédents, faits par la Compagnie des Messageries maritimes en concurrence avec des Compagnies anglaises. La Compagnie des Messageries maritimes, en vertu d'un contrat signé avec l'État le 30 juin 1886, pour une durée de quinze ans à partir de juillet 1888, est chargée, moyennant une subvention variant de 14 à 32 fr. par lieue marine sur un parcours total par an de 481,674 lieues marines, et avec obligation d'une vitesse moyenne de 10 à 11 nœuds 1/2 suivant les lignes (1), de desservir les lignes suivantes : Dans la Méditerranée, lignes de Marseille à Alexandrie, Jaffa et Beyrouth; de Marseille au Pirée et à Smyrne; de Port-Saïd à Salonique et Smyrne ; Dans l'océan Indien et le Grand océan, ligne de Marseille à Alexandrie, Port-Saïd, Suez, Aden, Colombo, Kobé et Yokohama, avec embranchements d'Aden à Kurrachee et Bombay ; de Colombo à Pondichéry, Madras et Calcutta; de Singapore à Batavia; Ligne de Marseille en Australie et Nouvelle-Calédonie par Marseille, Port-Saïd, Suez, Aden, Mahé, Seychelles, King George's sound, Adélaïde, Melbourne, Sydney, Nouméa, avec embranchement de Mahé à la Réunion et à Port-Louis (Ile Maurice) ; Ligne de Marseille à Madagascar par Port-Saïd, Suez, Obock, Zanzibar, Mayotte, Nossi-bé, Diego Suarez, Sainte-Marie, Tamatave, la Réunion et Port-Louis. Marseille est ainsi le point de départ de tous les grands services français de la Méditerranée, et, au delà de la Méditerranée, des services de l'océan Indien et du Grand océan, comme le Havre est le principal point de départ des services français de l'Atlantique du nord et comme Nantes et Bordeaux le sont pour la partie de l'Atlantique située dans la zone tropicale et dans l'hémisphère du sud. Sur l'Atlantique même, Marseille a des communications régulières avec Londres, Ténériffe, Buenos-Aires, etc.
(1) La marche d'un navire se calcule par le nombre de nœuds (15m,43 le nœud) qu'il file durant 1/2 minute; le parcours d'un nœud par 1/2 minute correspond exactement à celui d'un mille marin (1/3 lieue marine de 20, un degré de l'équateur) par heure.
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LA.
FRANCE.
3e
section.
LES MONNAIES, LE CRÉDIT ET LES MESURES.
SOMMAIRE. —343.
Les monnaies (408). —344. La Banque de France, le crédit et les valeurs mobilières (410). — 345. Les poids et mesures (419).
343. lies monnaies. — Les produits passent d'un lieu à un autre par le transport, au moyen des voies de communication ; ils passent d'un propriétaire à un autre par l'échange, presque toujours au moyen de la monnaie, que l'on définit justement l'instrument des échanges et l'équivalent des produits échangés ou au moyen des signes représentatifs de la monnaie ou monnaie fiduciaire. Les monnaies françaises se comptent d'après le calcul décimal. La loi du 7 germinal an XI (28 mars 1803) a constitué la monnaie française sur les principes établis par des lois antérieures (18 germinal an III ou 7 avril 1795 et 28 thermidor an III ou 15 août 1795). Elle a été modifiée par celles du 6 mai 1852 qui a créé la monnaie actuelle de bronze et du 25 mai 1864 qui a créé la monnaie divisionnaire d'argent actuellement en usage. L'unité de compte est le franc. Les pièces de monnaie ayant, ou étant considérées comme ayant, une valeur intrinsèque égale à celle quelles représentent sont : En argent au titre de 0,900, la pièce de cinq francs, pesant 25 grammes (qui, depuis la baisse de la valeur de l'argent, n'a pas en réalité une valeur intrinsèque égale à sa valeur nominale); En or au même titre, toutes les pièces, celles de 5, de 10, de 20, de 50 et de 100 francs, pesant de 1^,612 (5 fr.) à 32sr,258 (100 fr.). Les pièces divisionnaires en argent (de 2 francs, 1 franc, 50 centimes, 20 centimes) n'étant plus qu'un titre de 0,835, ont une valeur intrinsèque inférieure à leur valeur nominale ; mais le débiteur ne peut en faire accepter à son créancier pour une somme supérieure à 50 francs dans chaque payement. Les pièces de bronze, (de 10, 5, 2, 1 centime), pesant un gramme par centime, ont une valeur intrinsèque très inférieure à leur valeur nominale ; mais le débiteur n'en peut faire accepter pour une somme supérieure à 5 francs par dans chaque payement. Les hôtels des monnaies où ont été frappées des monnaies françaises depuis la loi de germinal an XI sont au nombre de 18, dont 13 sur le territoire de la France tel qu'il était de 1815 à 1860 (Paris, Rouen, Lyon, la Rochelle, Limoges, Bordeaux, Bayomw, Toulouse, Perpignan, Nantes, Lille, Strasbourg, Marseille). Depuis
�LE COMMERCE.
la loi du 31 juillet 1 79, il n'y a plus que l'hôtel des monnaies de Paris qui fonctionne ; il est administré, depuis cette loi, par voie de régie. La fabrication de la monnaie d'or et d'argent s'est élevée à 14,300 millions en nombre rond de 1795 à 1887; jusqu'en 1849, époque où l'or de la Californie a commencé à affluer sur le marché, elle avait porté principalement sur l'argent (4,258 millions en argent et 1,243 en or) ; de 1850 à 1880 elle a porté principalement sur l'or (1,270 millions en argent et 7,527 millions en or); de 1879 à 1887, le monnayage a été très peu considérable. La France possède probablement 7 à 8 milliards de monnaie. Par suite d'une convention internationale conclue le 23 décembre 1865 entre la France, la Belgique, la Suisse et l'Italie, puis (1868) avec la Grèce, renouvelée avec quelques modifications le 5 novembre 1878 et le 6 novembre 1885 (la Belgique n'a adhéré qu'en décembre 1885) pour cinq ans, le système monétaire de la France est commun avec la Belgique, la Suisse, Y Italie, la Grèce. La Roumanie, la Serbie, la Bulgarie, l'Espagne et la plupart des républiques de l'Amérique du sud ont adopté en partie le même système. L'Autriche-Hongrie, la Finlande et la Russie frappent des pièces d'or d'une valeur de 20 francs. Depuis 1874, en vertu de la convention internationale et de la loi du 5 août 1876, la frappe des monnaies d'argent a été limitée, puis elle a été entièrement suspendue depuis 1879. L'or et l'argent importés en France (voir plus loin, fig. 218) étaient, avant cette loi, en grande partie employés à la fabrication des monnaies. Aussi, depuis 1876, l'excédent de l'importation sur l'exportation a-t-il beaucoup diminué, surtout pour l'argent. Monnaies frappées de 1871 à 1887.
(Par millions de fraucs.)
ARGENT. ANNÉES.
ARGENT. ANNÉES. OR.
on.
PIÈCES
PIÈCES
PIÈCES
PIÈCES
de division5 francs. naires.
de 5 francs.
divisionnaires.
1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879
30.1
—
24.3 234.9 176.3 233.2 185.3 24.6
4.7 0.4 154.6 59.9 75.0 52.6 16i4 1.8
19.1 2*6.4 1.6 0.6
18S0 18S1 1882 1883 1884 1885 1886 1887
2.1 3.7 » 0.3 23.6 24.6
6.7 1.1
0.1 8.9
»
�410
LA. FRANCE.
Tableau des espèces d'or et d'argent fabriquées en Brame selon le système décimal, de i 795 au 3 i décembre 1887.
{Annuaire du Bureau des Longitudes pour 18
DESIGNATION DES TYPES.
OR.
ARGENT.
fr. 1 " Républi que. Hercule. »
Napoléon Louis XVIII. Charles X Louis-Philippe 2e République. Napoléon III. I Hercule pour l'argent. République. ! Déesse de la Liberté. ( Génie pour l'or Total A déduire : Retiré de la circulation, les pièces de 10 et de 5 francs en or, petit module Les pièces d'argent démonétisées : 25 centimes; 2 fr., 1 fr., 50c, 20 c. Reste Total de la monnaie frappée et ayant cours (dont une partie a été fondue ou exportée) Dont: Or: Pièces de 100 francs... — 50 — ... — 40 — ... — 20 — ... — 10 — ... — . 5 — ... Argent : Pièces de 5 francs. — 2 — . — 1 — . — 0.50 — 0.20 ( Génie pour l'or Hercule pour l'argent. (Déesse de la Liberté.
528.024.440 389.333.060 52.918.020 215.912.800 56.921.520 370.361.640 .151.961.600
106.237.255 887.830.0.5 014.830.109 632.511.320 1.756.938.333
» 50 15 5(1 »
259.628.845 » 199.619.436 60 626.291.792 » 363.848.840 » 81.172.149 »
1.005.461.550 8.770.895.230 71.082.860
222.166.304 25
5.528.911.136 3j
8.699.812.370
5.306.744.832 1
14.006.557.202 fr. 10 c. 59.600.700 46.848.450 204.432 360 .212.931.980 965.051.690 210.947.190 5.060.606 .240 > 85.829 890 i 108.277 482 n 49.526 49150 2.504 728 60
344. lia Banque fie France, le crédit et les valeurs nioMlières. — On remplace très souvent dans le commerce la monnaie par des promesses de payement, dites effets de commerce, par des transferts de valeurs mobilières, par de simples virements sur les livres de compte des banquiers. Toutes les grandes villes ont des banques qui font des opérations de ce genre et escomptent les
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4H
effets. Paris en possède un très grand nombre qui font des opérations de tout genre et. qui reçoivent des fonds en dépôt. Il est le siège de la Banque de France, qui seule a le privilège d'émettre des billets de banque (1). La Banque de France a été fondée au commencement du Consulat par quelques banquiers comme établissement libre, puis instituée par arrêté du gouvernement consulaire du 18 janvier 1800. Elle avait d'abord un capital de 30 millions de francs, divisé en 30,000 actions de 1,000 francs dont un sixième fut fourni par le trésor public; administrée par quinze régents élus par les actionnaires et surveillée par trois censeurs, elle escomptait les effets à trois signatures et émettait des billets payables au porteur et à vue, c'est-à-dire des billets de banque, sans jouir d'aucun privilège à cet égard. Dès le début de ses opérations, elle produisit sur la lace de Paris un abaissement du taux de l'intérêt qui était alors excessif, et, dès l'année 1802, le chiffre de ses escomptes s'éleva à 43 millions de francs. La loi du 4 avril 1803 lui conféra le prinlège de l'émission des billets de banque qu'elle avait sollicité en ne de développer sa circulation fiduciaire et qu'elle obtint à condition d'abandonner le privilège d'escompte conféré à ses régents par les statuts primitifs, et de porter son capital à 45 milions. En 1805, pendant la campagne d'Austerlitz, une crise la compromit en l'obligeant à restreindre le remboursement de ses illets. De retour en France, Napoléon lui imposa, par la loi du 22 avril 1806, un gouverneur et un sous-gouverneur nommés par tai, le doublement de son capital porté à 90 millions et l'obligation de fonder des succursales. La Banque porta le chiffre de ses escomptes jusqu'à 715 millions durant l'année 1810 et ouvrit, non sans regret, deux succursales, à Lyon et à Rouen; mais les affaires languissant vers la fin de l'Empire, elle employa une partie de son capital à racheter un certain nombre de ses actions qu'elle réduisit insi à 67,900; à la chute de l'Empire, elle retira un moment presque tous ses billets de la circulation et elle ferma ses succursales. Le gouvernement de la Bestauration, peu favorable aux institutions de l'Empire, ne songea à lui donner, conformément à la loi de 1806, un gouverneur qu'en 1820; cependant il la chargea du paiementdesrentes sur l'État,service qu'elle accomplitjusqu'en 1827. Comme la Banque de France bornait son action a Paris depuis qu elle n'avait plus de succursales, trois banques particulières furent
(1) Lehillet de banque, dont il circulait en février 1888 pour une valeur de '5,800 millions, est un Mllet remboursable à vue et au porteur.
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LA FRANCE.
fondées par ordonnances royales, à Rouen, à Nantes et à Bordea® avec privilège d'émission de billets de banque dans leur déparletement. Quand le commerce se fut relevé de la longue crise qij précéda et qui suivit la révolution de 1830, six autres banques départementales furent fondées, à Lyon (1835), à Marseille (1833), à Lille 1836), au Havre (1837), à Toulouse (1838), à Orléans (1838), La loi du 30 juin 1840 renouvela pour trente ans le privilègedf la Banque de France qui expirait en 1843 et fixa son capital i 67,900 actions. Comprenant enfin l'intérêt qu'elle avait à ne pu borner son action à Paris, la Banque avait déjà créé quatre succursales, à Reims, à Saint-Etienne, à Saint-Quentin, à Montpdlw Elle obtint en 1840 que les banques départementales ne pourraiei plus désormais être créées qu'en vertu d'une loi. En réalilt, aucune ne le fut et la Banque de France porta bientôt le nombredt ses comptoirs à treize. Ses escomptes, qui sous la Restauration s'étaient élevés jusqu'à 688 millions en 1820 et qui étaient tombés à 150 en 1832, montèrent à 1329 millions (1808 millions en comptant les opérations avec le Trésor public) en 1847. La révolution de 1848 fut une épreuve pour le crédit deli Banque; du 24 février au 15 mars, le retrait des fonds que le gouvernement avait en dépôt et le remboursement en espèces d'une très grande quantité de billets firent tomber l'encaisse métallique de 226 à 60 millions. Comme la somme des billets en circulât» était de 200 millions, la Banque allait se trouver dans l'impuissance de rembourser à vue. Le gouvernement décréta le cours légal, et le cours forcé c'est-à-dire qu'il conféra aux billets de banque 11 même privilège qu'à la monnaie métallique, et que la banque fil dispensée de rembourser ses billets en espèces. Les banques départementales , aux billets desquelles le même privilège fut accordé,» trouvèrent dans l'impossibilité d'en profiter parce que ce privilège était borné à leur département et durent se résigner à se fondit' avec la Banque de France dont elles devinrent des succursales» dont le capital fut porté par cette réunion à 91,250 actions; il n'ï eut plus dès lors en France qu'un établissement émettant des billets de banque. En 1857, la Banque éleva le montant des effets escomptés a» commerce (Paris et succursales) à 5,587 millions (5,647 million? en comptant les opérations avec le Trésor public). La loi du 9 juin 1857 renouvela encore une fois son privilège en lui imposât! l'obligation d'avoir au moins une succursale par département (il)' en avait déjà 61 en activité en 1870) et en doublant son capital)
�LE COMMERCE.
413
lté à 182,500 actions. En 1869, la Banque atteignit le chiffre 6,628 millions escomptés au commerce; elle avait porté dans te période la circulation de ses billets jusqu'à 1,438 millions, a guerre de 1870 obligea le gouvernement à établir une seconde s le cours forcé et la banque à émettre de petits billets de 25, 20 et de 5 fr. pour suppléer au numéraire et pour payer une rtie delà rançon de 5 milliards exigée par l'Allemagne. La Banque Itlivrer plus de 18 millions et demi à la Commune; elle prêta avilie de Paris 210 millions pour sa rançon, et à l'État 1,530 milhs. La somme des billets en circulation s'éleva jusqu'à 3,071 milLs en 1873; le montant des escomptes était la même année de 609 millions, dont 9,561 millions avec le commerce et le reste -cle Trésorpublic. La Banque, dontle crédit ne fléchit pas malgré énormes engagements à découvert, rendit durant cette crise itique un grand service à l'État et au commerce. Dès 1873, les taux précieux livrés à l'Allemagne pour la rançon de la France trèrent. Le 14 mars 1879, l'État acheva de rembourser le milliard demi qu'il avait emprunté à la Banque et ne conserva plus qu'un pte courant d'avance limité à 140 millions. Le 1er janvier 1878, cours forcé fut supprimé ; mais le cours légal (en vertu de l'art. 3 la loi du 12 août 1870) a subsisté et les billets de Banque de nce, remboursables au porteur et à vue, doivent être acceptés s les paiements comme la monnaie métallique, a principale opération de la Banque de France consiste à ompter les effets de commerce, c'est-à-dire à acheter des lettres change, billets à ordre, etc., aux banquiers et aux négociants prélevant l'intérêt de l'effet pour le temps à courir jusqu'à héance ; elle fait des opérations du même genre avec le Trésor lie quand celui-ci lui demande des avances contre des bons trésor à échéance déterminée; cette opération a exigé, à Paris ns parler des succursales), pour le service des effets à viser, epter ou encaisser, 2,473,000 présentations à domicile par les ents de la Banque en 1887. Le portefeuille renferme tous les ets ou autres valeurs du même genre que la Banque possède r suite de ces opérations et qui chaque jour se grossit par les èts escomptés et se vide, surtout le quinze et le dernier jour chaque mois, par les effets arrivés à leur échéance dont elle t toucher la valeur : c'est une créance qu'elle possède sur les rliculiers et souvent sur l'État. Elle donne ses billets en paient des effets qu'elle escompte et en échange d'espèces monyées; la somme de ces billets constituant la circulation,
�414
LA FRANCE.
c'est une dette qu'elle doit toujours être prête à rembourser, mais que jamais le public ne réclame entièrement en venant échanger tous les billets contre des espèces sonnantes, parce qu'il apprécie la commodité de cette monnaie fiduciaire. La Banque possède m encaisse métallique, c'est-à-dire des monnaies et des lingots d'or et d'argent qu'elle a reçus soit en paiement des effets à l'échéance, soit en dépôt à titre de compte courant; cet encaisse est, avec les effets en portefeuille, la principale contre-valeur et la garantie des billets en circulation. Les opérations de la Banque de France, où viennent se concentrer par l'escompte et se liquider par le paiement des effets, par les avances sur litres et les virements de compte, une grande partie des affaires commerciales de la France, indiquent, parleur développement général et par leurs fluctuations accidentelles, le progrès du commerce et ses crises. En général, Vaugmentationdesescomptes et du portefeuille est un signe de prospérité, quoiqu'une affluence subite et énorme d'effets soit souvent l'indice d'une crise imminente; la diminution de l'encaisse métallique annonce souvent aussi l'approche d'une crise ; l'accroissement de la circulation témoigne du besoin d'instruments d'échange qu'éprouve le commerce et de la confiance qu'inspire la Banque. En 1887, la Banque de France a escompté au commerce une somme de 8,268 millions; son portefeuille a renfermé au minimum 430 millions, au maximum 792 et en moyenne 578 millions d'effets dont la valeur moyenne était de 714 fr. et dont l'échange tombait en moyenne vingt-six jours après la date de l'effet; la circulation de ses billets a varié de 2,929 millions à 2,551 et a été en moyenne de 2,719 (1) ; son encaisse métallique a été en moyenne de 2,361 millions avec un maximum de 2,401 et un minimum de 2,316, Le tableau suivant présente, depuis la fondation, la suite des operations de la Banque de cinq en cinq ans et pendant les années où ces opérations ont monté le plus haut et où elles ont descendu le plus bas dans chaque période (ces années sont marquées par les signes -j- et—).
(1) Le 31 janvier 1889, il y avait eii circulation 2829 millions, dont : 1172 en billets de 1000 francs. 115 — 500 — l'.26 — 100 — 111 — 50 — 2 — 20 — et le reste en billets de 5000 fr., de 200 fr., de 25 fr. et de 5 fr.
�1
LE COMMERCE.
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415
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�416
LA FRANCE.
La Banque ne se borne pas à ces opérations. Elle fait des avances sur les effets publics, chemins de fer, etc., lingots el monnaies, qui se sont élevées en 1887 (année faible) à 589 millions; elle encaisse des effets au comptant, pour 606 millions en 1887; elle tient des comptes courants au nombre de 10,252 en 1887, dont le solde disponible a varié de 556 à 287 millions; elle fournit le moyen de faire des remises d'argent de Paris sur les succursales et vice versa par des billets à ordre, des virements et des chèques, et les particuliers l'ont employé pour une somme totale de 2,028 millions; elle reçoit des dépôts dont la valeur a beaucoup augmenté depuis 1878 et qui, apppartenant à 32,700 déposants, s'élevait le 24 décembre 1887 à 2,182 millions sans compter les dépôts du syndicat des agents de change (612 millions) et les titres remis en garantie pour avances (387 millions). L'ensemble des opérations de la Banque, qui n'était que de l,470millions en 1850 et quis'est élevée jusqu'à 16,715 millionsen 1873 et 14,868 millions en 1882, a été de 11,576 millions en 1887 et le mouvement général des espèces, billets et virements delà Banque centrale s'est élevé la même année à près de 50 milliards de francs. Une partie de ces opérations a lieu par la Banque centrale à Paris, l'autre partie par les succursales. En 1840, Paris escomptai! pour 928 millions et les succursales pour 171. A partir de 1818, l'escompte des succursales l'a emporté (835 millions en 1880 dans les succursales et 340 à Paris). En 1887, Paris escomptait pour 3,869 millions et les 95 succursales auxquelles s'ajoutaient 38bureaux auxiliaires et 122 villes rattachées, pour 4,399 millions. Le chiffre des opérations par succursale peut donner une idée de l'importance relative des places de commerce. Les huit plus importantes, celles dont les opérations ont monté à plus de 100 millions, sont : Bordeaux, Lyon, Marseille, Lille, le Havre, Rouen, Bouka, Tourcoing, Toulouse.
�LE COMMERCE.
417
Opérations des succursales en i 8 86.
(Nombres exprimés en millions de francs.)
MOYENNE DURANT L'ANNÉE MONTANT SUCCURSALES. du portefeuille. de l'encaisse. des comptes courants. ESCOMPTE.
TOTAL
des opérations (1).
Agen Amiens Angers Angoïtlêmc Annecy Annonay Arras Aubusson Auch Aurillac Auxerre Avignon Bar-le-Duc Baslia Bayonne Beauvais Belfort Besancon Blois Bordeaux Boulogne-sur-Mer. Bourg Bourges Brest Caen Cahors Cambrai Carcassonne Castres Cette Chalon-sur-Saône. Chambéry Chartres Chàteauroux Chaumont Clermont-Ferrand. Digne Dijon Douai Dunkerque Epinal Kvreux
1.7 2.8 2.1 5.1 3.7 0.6 6.0 0.4 0.3 1.6 2.6 1.1 0.9 1.9 4.5 4.1 1.1 11.4 1.8 47.2 1.9 1.0 5.3 2.1 5.8 1.1 6.0 2.4 2.1 4.5 3.0 0.8 0.3 2.8 0.7 2.1 0.3 5.3 1.8 5.2 3.8 0.5
'
G.2 7.3 70.8 7 0 7.8 1.1 6,1 11.8 5.9 10.4 43.7 13.3 3.0 0.4 7.5 9.6 9.5 13.6 67.2 56.0 2.7 17.7 48.4 3.8 21.6 3.7 48.1 1.8 5'.7 6.7 5.6 19.4 73.6 13.9 9.3 37.5 2.1 9.9 2.6 4.0 2.5 7.6
0.2 0.3 0.2 0.2
» »
0.1
»
0.1 )) 0.2 0.3 0.1 0.1 0.3
» »
0.1 11.1 0.5 ))
»
0.4 0.6
»
0.2 0.4 0.1 0.3 0.1 0.3 0.2
»
0.3
»
0.8 0.1 0.5 0.1 )>
29.7 45.6 29.2 78.9 16.0 9.3 44.9 .2.7 «.7 10.1 17.5 11.7 28.1 18.9 44.2 30.5 12.4 88.1 10.2 503.8 23.0 8.2 31.5 10.9 47.6 5.9 40.8 27.5 25.6 63.4 36.3 6.2 3.0 18.1 6.9 23.8 1.7 51.2 26.8 52.5 40.1 5.1
40.6 72.1 50.4 98.0 18.6 12.1 57.5 5.4 6.7 12.6 24.6 15.2 44.4 25.2 59.0 35.6 16.7 112.8 19.1 582.3 35.7 12.0 37.7 22.8 58.1 8.7 55.7 41.3 30.7 79.7 46.0 9.3 6.3 20.2 13.0 37.8 4.6 63.0 37.1 70.5 45.1 9.1
c ,lemins Zf ■ . coupons encaisses.
nl,lii t°
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^escompte ; les avances sur effets publics, lingots, monnaies, actions et de fer et du Crédit foncier; les billets à ordre, les virements, les
t-A FHANCE.
II. — 27
�■418
LA FRANCE.
MOYENNE DURANT L ANNEE SUCCURSALES. ESCOMPTE.
du portefeuille.
de l'encaisse.
des
comptes
courants.
Fiers (Orne) Foix Gap Grenoble Havre (le) Laval Lille Limoges Lons-le Saunier.. Lorient Lyon Mans (le) Marseille Meaux Monde Montauhan Mont-de-Marsan.. Montpellier Moulins Nancy Nantes Nevers Nice :.. Nîmes Niort .....
Orléans
Périgueux Perpiguan Poitiers Puy (le) Reims Renues lta hetle (ta) Roche-sur-Yoo (la' Rodez Roubaix-Tourcoing Kouen —e Saint-Brieuc..... Saint-Etienne Sainl-Lô Saint-Quentin... Sedan Tarbes Toulon Toulouse Tours Troves
Tulle
Valence , Vateneiennes.... Versailles
Vesni.il
Saint-Denis
1.9 1.2 0.6 1.1 16.9 0.4 10.1 6.7 0.7 0.9 14.1 5.4 19.5 0.2 0.6 4.7 2.3 2.4 3.8 5.2 8.5 4.4 3.2 2.7 3 O 1.7 2.1 1.5 0.7 06 3.8 1.1 1.4 0.1 1.3 6.7 6.1 1.2 4 4 2.7 C.9 4.7 2.1 2.3 12.6 1.5 4.8 2 5 4 0 2.7 1.3 0.3
33.5 0.5 2.0 12.5 72.1 13.9 9.6 63.4 6.0 17.8 69.3 74.0 105.5 5.5 4.2 4.2 5.0 8.3 22.0 23.0 11.2 19.3 27.5 3 3 27.8 17.3 10.6 0 9 22 2 7.6 3 1 16.7 15.1 17.4 13.4 3.0 9.9 14.7 5.1 3.8 33 3 3.9 12.5 1.4 40.9 8.4 6.0 15.6 11.0 5.1 4.2 6.1
0.1 4.1 0.1 0.8 0.2
»
0.2 8.6 0.1 5.5 0.2
0.8 0.5 0.2 0.9 0.4 1 0 0.6 0.2 0.5 0.1 0.3 0.4 0.5 0.3 0.3
»
0.2 0.2 1.5 1.0 1.0 0.3 0.1 0.2 0.2 1.2 0.2 0.3 0.1 0.2 0.8 0.5
2>.0 7.5 4.6 24.8 220.8 4.2 258.1 58 9 8.8 6.7 322.7 4?. 5 323.0 2.4 3.2 30.6 15.2 55.4 26.6 79.4 92.8 28.6 50.9 74.3 19.8 21.6 15.8 21.8 7.3 5.3 66.4 29 0 23.5 1.1 16.0 154.3 158.9 6.9 75.4 18.2 75.2 49.9 14.6 17.6 108 9 29.2 49.5 13.1 38.4 77.9 7.2 7.5 2.5
�LE COMMERCE.
419
Au-dessous ou à côté de la Banque de France, il y a, d'une part, n grand nombre de banquiers qui font des opérations d'escompte, e prêt, de placement d'argent, dans toutes les villes de commerce t surtout àParis, et, d'autre part, de grandes banques constituées n sociétés anonymes, dont le siège principal est à Paris et dont lusieurs ont des succursales ou des agences sur d'autres places, es 23 principales banques de cette seconde catégorie dont les plus mporlantes étaient : le Crédit lyonnais, le Crédit foncier, la Société énérale, la Banque d'escompte, le Comptoir d'escompte, la Société es dépôts et comptes courants, opéraient en 1882, à l'époque du lus grand développement du crédit de la présente période, avec m capital de 1,387 millions. 345. lies poids et mesures. — Les valeurs se mesurent avec la onnaie, c'est-à-dire avec des choses possédant la qualité de vaeur. Les quantités se mesurent, au point de vue de la pesanteur, vec les poids, c'est-à-dire avec des choses pesantes; au point de ue de l'étendue, avec des mesures proprement dites, c'est-à-dire vec des choses possédant la qualité de longueur, de surface ou e capacité. Notre système de poids et mesures est fondé sur le mètre et les ivisions sont établies d'après le calcul décimal. Le mètre est une longueur conforme au type déposé aux Archies. Il est tiré d'une mesure de la Terre qui a été calculée vers la 0 n du xvni siècle; on a adopté pour unité de longueur la e 0,000,000 partie du quart du méridien terrestre ; mais on a reonnu dans la suite que cet arc est un peu plus grand qu'on ne 'avait calculé d'abord et, par suite, le mètre est un peu moindre e ue la 10,000,000 partie du quart du méridien terrestre. Pour es petites longueurs on se sert du centimètre; pour les distances tinéraires et géographiques on emploie le kilomètre, qui vaut ,000 mètres (1). Cependant les marins se servent toujours du mille marin,, qui îesure 1852"\2, correspondant à un arc d'une minute du méridien tdont il y a, par conséquent, 60 au degré du méridien (2). Les principales unités de surface sont le mètre carré, l'are, qui aut 100 mètres carrés, l'hectare, qui vaut 100 ares ou 10,000 mè(11 Pour mesurer les profondeurs, on faisait usage autrefois, en France, m « la brasse, valant l ,C2; mais le mètre remplace aujourd'hui cette unité. (2) 11 y a plusieurs autres milles en usage dans d'autres pays, particulièrecnt le mille anglais (1,609 m.) et le mille géographique de 15 au degré 1,422 m.).
�420
LA FRANCE.
très carrés, et le kilomètre carré, valant 100 hectares ou 1 million de mètres carrés. Les unités de capacité et de volume les plus usitées sont le Htn
ou décimètre cube, Vhectolitre, valant 100 litres, le mètre cé, qui, dans certains cas, prend le nom de stère et vaut 10 hectolitres. L'unité fondamentale de poids est le gramme, représentant lî poids d'un centimètre cube d'eau distillée à son maximum de d» sité, c'est-à-dire environ à 4° centigrades. Les autres unités employées sont le kilogramme, valant 1,000 grammes, le quintal, valant 100 kilogrammes, et la tonne, valant 1,000 kilogrammes.
�LE COMMERCE.
421
4e section. LE COMMERCE INTÉRIEUR.
Ainiï.
— 346. Le mouvement des échanges (421). — 347. Les marchés et
les foires (421).
340. lie mouTement des échanges. — Le commerce intérieur exerce sur tous les produits de l'agriculture et de l'industrie franises qui ne sont pas directement consommés par les producteurs êmes, et sur tous les produits importés de l'étranger. Comme la upart des marchandises passent dans plusieurs mains avant d'être '.finitivement absorbées par la consommation, il est possible que commerce roule chaque année sur une somme supérieure à 0 milliards; le mouvement des opérations de la seule Banque de ance s'élevait en 1886 à 12 milliards. Évaluer ce commerce est possible ; mais on peut juger de son progrès, lequel est dû à ccroissement de la production et à la facilité des communications, comparant, à diverses époques, soit le transport des marchanses sur les chemins de fer et les voies navigables, soit le service s postes (voir § 336), et se faire une idée approximative de sa partition par département en examinant le tableau des pages 41o 417, qui fait connaître le montant des opérations de la Banque France et de ses succursales. 347. Les marchés et les foires. — On distingue le commerce en 'tail, qui a pour but de satisfaire immédiatement aux besoins ■urnaliers de la population, et qui se fait d'ordinaire entre marIiand et consommateur, et le commerce en gros, qui forme les wands approvisionnements, et qui a lieu entre négociants. |Le premier est pratiqué dans tous les centres de population, et »ec d'autant plus d'activité que la population est plus nombreuse ; HB l'on peut presque mesurer l'importance du commerce de détail Hune localité par le nombre de ses habitants. Paris, Lyon et ^Marseille tiennent à cet égard les premiers rangs. BLe second est exercé surtout dans les principaux centres de HB)pulation, qui sont aussi des centres de consommation, dans les ■Rntres de production agricole ou industrielle et sur les grandes places qui sont les points de départ ou de croisement des routes Hsplus fréquentées. La construction des chemins de fer qui, sur pftaucoup de points, a changé la direction des transports, a affaibli. H ce point de vue, l'importance de certaines villes et accru l'impor-
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LA FRANCE.
tance de plusieurs autres : ainsi, par exemple, Orléans a perdu et le Mans a gagné ; Périgueux a vu doubler sa population. Au moyen âge, le grand commerce, beaucoup moins considérable qu'aujourd'hui, se faisait principalement à certaines époques fixes sur des points déterminés par la direction même des routes : telles étaient les foires de Champagne, entre la vallée de la Saône el celle de la Seine ; les foires de Lyon et de Beaucaire (Gard), surit Rhône, entre la France, l'Italie et les autres pays méditerranéens; celle du Lendit, près de Paris. La fréquence et la sûreté des communications ont modifié peu à peu ces habitudes, et les villes ont de nombreux magasins qui en font pour ainsi dire des foires permanentes. La foire de Beaucaire était la seule qui eût consent jusqu'au xix° siècle une importance notable. L'agriculture est restée, par les conditions mêmes de sa production, plus Adèle à ces usages. Dans toutes les villes, petites on grandes, elle a ses marchés, qui sont permanents dans les cités populeuses et qui, dans les autres, se tiennent une ou plusieurs fois par semaine, quelquefois par mois; on compte environ 7,000 marchés en France. Le plus considérable est le marché des bestiauxdt Paris, établi à la Villette. On peut citer après lui les marchés de Vilry-le-François, de Gray, d'É lampes, de Moissac, de Saint-Floratin (Yonne), de Valognes, d'Avranches, de la Réole, de Mam (Charente-Inférieure), de Lectoure, etc. L'agriculture a aussi des foires qui se tiennent une ou plusieurs fois par an, et qui d'ordinaire sont affectées à la vente d'un produit particulier : parai les plus considérables on cite encore celle de Guibray (faubourg de Falaise), et celle de Caen, où l'on fait un grand commerce de chevaux.
5° secUon.
LE COMMERCE EXTÉRIEUR.
SOMMAIRE.
— .348. La balance des échanges (422). — 349. L'importation des produits naturels et des matières premières (431). — 350. L'importation de produits manufacturés (435). — 351. L'exportation (436).— 35'2. La balawi des importations et des exportations (44G). — 353. Les pays d'importationtl d'exportation (448). — 354. Le transit (466). — 355. Les douanes, les entrepôt;, les ports (467).
348. lia balance des échanges. — Dans l'état actuel de la civilisation, qui a développé les rapports internationaux et les besoins, un' grand pays ne se suffit pas à lui-même. Ses habitants con-
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omment certains objets, matières premières, denrées, produits anufacturés, qu'il leur faut demander aux pays étrangers. Les marchands se chargent de les faire venir; mais il faut qu'ils es payent à l'étranger qui les leur vend et qu'ils donnent, s'ils n'ont as d'autre moyen de s'acquitter, la valeur en numéraire, comme in passant le fait quand il achète une marchandise dans une bouique. Il est rare cependant que le payement se fasse de cette rsanière. Gomme les étrangers en font autant de leur côté, il se rouve dans tous les pays, en conséquence du commerce interalional, des débiteurs et des créanciers. Les créanciers tirent des ettres de change sur leurs débiteurs. Une des fonctions des banniers est de se rendre acquéreurs, par l'escompte ou autrement, e ces lettres de change et de les revendre aux débiteurs qui ont à ayer des créanciers à l'étranger. La compensation s'établit ainsi n grande partie, non entre deux nations directement, mais entre ouïes les nations commerçantes, par un échange d'effets de comerce. C'est donc surtout en valeurs de marchandises que les 'changes se soldent; les métaux précieux figurent nominalement omme étalons de ces valeurs et réellement comme appoint ; mais ce sont principalement des produits de leur agriculture, de leurs ines et de leur industrie que les nations échangent entre elles, ar conséquent, pour qu'une nation ait un grand commerce extéieur, il faut, sauf de rares exceptions comme celle des Hollandais u xvii0 siècle, qu'elle produise elle-même beaucoup de richesse. On appelle importation la somme des objets qu'un pays tire de 'étranger; exportation, la somme des objets qu'il fait sortir de ses routières pour les livrer à l'étranger. Quelquefois un pays agit comme simple intermédiaire en prêant ses voies de communication pour le transport des produits d'un pays étranger dans un autre pays étranger : c'est ce qu'on nomme transit; la France par exemple, par rapport à la Suisse, pour les denrées coloniales. Certaines matières peuvent, à titre d'admission temporaire, entrer en France sans payer de droit, parce qu'elles sont destinées à être réexportées après avoir reçu une certaine main-d'œuvre; elles ne peuvent être admises que si l'importateur fournit des garanties de cette réexportation. Les marchandises qui, à quelque titre que ce soit, entrent en France ou en sortent, constituent le commerce général de la France; mais une partie des marchandises importées ne font que transiter ou entrent à titre d'admission temporaire, ou demeurent
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dans les entrepôts réels (1), considérés comme des lieux neutres où elles sont censées n'avoir pas encore pénétré sur le territoire national et où elles sont, jusqu'à leur sortie, exemptes des droits de douane. Celles qui sortent de l'entrepôt pour retourner à l'étranger ne figurent qu'au commerce général; celles qui en sortent en acquittant les droits d'entrée et celles qui sont importées directement en France sans avoir à payer de droit d'entrée ou en payant ce droit constituent Yimportation du commerce spécial;\® marchandises qui sortent de France sans provenir des entrepôts ou sans être en transit, constituent l'exportation du commerce spécial. L'ensemble du commerce général est donc supérieur à celui du commerce spécial (2). En réalité, l'équilibre du commerce extérieur ne s'établit pas régulièrement chaque année, dans un pays, par le seul échange des marchandises, ni même par les métaux précieux dont on connaît d'ailleurs imparfaitement les quantités importées ou exportées; les achats et ventes de valeurs mobilières et le payement des arrérages de rentes ou d'autres valeurs étrangères contribuent aussi à cette balance. Il y a des périodes où l'importation, et d'autres où l'exportation est en excès (voir les deux courbes inférieures de la fig. 213). En général, les peuples riches qui ont beaucoup de capitaux placés à l'étranger peuvent importer plus qu'ils n'exportent sans que la balance leur soit défavorable. En apparence, les statistiques ne présentent que très rarement l'équilibre (3) et cela pour diverses raisons : soit parce qu'il n'existe pas en réalité, soit parce que, les marchandises exportées n'étant pas au moment de la sortie grevées des frais de transport et des droits de douane comme les marchandises importées le sont à leur entrée, la valeur de l'exportation enregistrée parla douane est presque toujours inférieure à la valeur réelle; soit parce que les statistiques manquent de la précision désirable, beaucoup de déclarations étant inexactes et beaucoup de valeurs passant la frontière avec les voyageurs sans être déclarées.
(1) Voir plus loin, § 353. (2) Mais le principe peut se trouver en défaut pour certaines marchandises soumises à un droit de douane. Ainsi, on peut importer une année beaucoup de café qui reste dans les entrepôts; l'année suivante, importer peu decaté (commerce général faible) et en tirer beaucoup des entrepôts pour la consommation (commerce spécial considérable). (3) Voir page 450.
�LE COMMERCE.
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Commerce de la France par périodes décennales.
(D'après le Tableau décennal du commerce extérieur, 1877-1886.)
MOYENNE ANNUELLE (Nombres exprimés en millions de francs.) PÉRIODE
DÉCENNALE
(1).
COMMERCE GÉNÉRAL.
COMMERCE SFÉCUL.
Import.
Export.
Total.
1827-1836, 1837-1846. 1847-1856. 857-1866, 867-1876. 877-1886,
667 1.088 1.503 2.087 4.262 5.448
698 1.024 1.672 3.293 4.202 4.383
1.366 .2.112 3.175 6.280 8.464 9.832
480 776 1.077 2.200 3.408 4.460
521 713 1.224 2.430 3.307 3.347
1.001 1.489 2.301 4.631 6.714 7.808
(1) NOTA. — La valeur du commerce de la France avec les colonies et avec l'étranger est tablie par l'administration des douanes : 1° d'après les déclarations qui sont faites à l'enëe et à la sortie et qui servent principalement à faire connaître les quantités de marchandes importées ou exportées, 2° d'après les prix fixés chaque année par la commission es valeurs de douanes, qui servent à calculer la valeur de ces mêmes marchandises.
e commerce extérieur de la France était d'environ 1 milliard s la fin du règne de Louis XVI (531 millions à l'importation et à l'exportation en 1787). Il diminua beaucoup pendant la iode révolutionnaire. Il se releva sous le premier Empire jusa 930 millions en 1806, l'année la plus prospère du commerce iant cette période ; mais il retomba ensuite, paralysé par la erre, et n'était que de 380 millions en 1814. Il reprit son essor ts le gouvernement pacifique de la Restauration : on l'évaluait 120 millions en 1826. C'est à partir du 1er janvier de l'année vante que la statistique du commerce extérieur (laquelle remonte endant à 1819) a été régulièrement publiée et qu'on a des nées officiellement précises sur le commerce. Depuis cette tique, le commerce n'a cessé d'augmenter de période en période ir le tableau ci-joint et la fig. 212, qui représentent ce comrce par périodes décennales). i l'on examine en détail ce commerce année par année, on arque (fig. 213) que la croissance en a été arrêtée par les crises ,37, 1847, 1857, 1873, 1877, 1882) et par les révolutions (1848, 0) qui entraînent toujours des crises à leur suite. On remarque si que le progrès a été lent de 1827 (1 168 millions au commerce éral et 921 au commerce spécial) à 1830 (1 860 millions au comrce spécial, dont 792 à l'importation et 1068 à l'exportation). Il
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LA FRANCE.
a pris un grand essor grâce aux progrès de l'industrie et depuis que la navigation à vapeur, les chemins de fer, le télégraphe et,
à partir du 1er janvier 1860, un tarif douanier plus libéral, ont facilité les relations internationales : en 1«69, il s'était élevé à
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8 milliards au commerce général et à 6,228 millions au commerce spécial, dont 3,153 à l'importation et 3,075 à l'exportation. Après la terrible crise de 1870, il s'est relevé en 1872 et en 1873 avec
d autant
plus de vigueur que les transactions avaient été violemment interrompues ; mais le poids des impôts, les incertitudes de la politique, le phylloxéra et plusieurs mauvaises récoltes ont ralenti
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LA FRANCE.
marchés, les mesures de protection douanière prises en France et à l'étranger, la baisse des prix dans le commerce en gros, ont exercé depuis une dizaine d'années sur la dépression du commerce
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extérieur une influence plus générale et plus puissante encore peut-être que les causes locales. Ce commerce, qui avait atteint en 1882 10,726 millions au commerce général et 8,396 au commerce spécial (4,822 à l'importation et 3,574 à l'exportation), n'a été en 1887 que de 9,181 millions au commerce général et 7,273 au'commerce spécial (4,026 millions à l'importation et 3,247 à l'exportation. Le commerce extérieur se fait pour un peu plus des deux tiers environ par mer et pour un peu moins d'un tiers par terre (fig. 214 et tableau p. 430). Jamais depuis 1827, c'est-à-dire depuis qu'on enregistre et qu'on publie régulièrement les résultats du commerce de la France, la période de dépression commerciale n'avait été aussi longue que de 1883 à 1887 et jamais l'excédent de la valeur totale des importations sur celle des exportations aussi considérable. Un excédent de ce genre n'est pas nécessairement un signe fâcheux; car il se trouve chaque année dans les relevés du commerce de l'Angleterre, qui est un pays riche. Mais quand il se produit d'une manière continue par une diminution des exportations, c'est que les débouchés de l'industrie nationale se resserrent : ce qui est un mal. L'exportation a diminué moins par la réduction des quantités expédiées, lesquelles ont au contraire augmenté pour beaucoup d'articles, que par la baisse des prix. Les résultats du commerce en 1888 accusent un état stationnaire de l'exportation (3,246 millions au lieu de 3,247 en 1887), et une légère augmentation de l'importation (4,107 millions au lieu de 4,026; celle augmentation a porté principalement sur le blé qu'on a dû acheter (375 millions de fr. en 1888 au lieu de 289 en 1887) pour compenser le déficit de la récolte, et il y a eu diminution sur l'importation des fibres textiles qui approvisionnent nos fa-, briques de tissus et d'un certain nombre d'autres matières premières (1).
(1) Le commerce général a augmenté d'une manière un peu plus sensible : 4,942 millions en 1887 et 5,187 en 1888 à l'importation; 4,238 en 1887 et 4,298 en 1888 à l'exportation.
��LE COMMERCE.
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Commerce général par terre et par mer.
(En millions de francs.) irès le Tableau du commerce de la France avec ses colonies et les puissances étrangères.) S-S |
•« 77A — PAR MER. l'AU TERRE. cO § <=> T P. — g PATI y. MER. PAR. TERRE.
§ •§ i
■S
g il 811 859 1092 1481 1736 1814 3103 357 352 503 58.2 690 715 1223 69 71 68 71 71 72 71
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PAR MER.
PAR TERRE.
Ni H
66 67 66 67 68 67
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1827 1830 1835' 1840 1815 1850 1855
1860 1805 1860 1871 1875 1880 1881
4119 5321 5155 5156 6090 7186 7052
16F5 2292 2546 2075 3169 3538 3668
70 70 68 71 65 67 67
1882 l'83 I8S4 1-85 1886 1887
7102 69*5 6235 59S5 6393 6197
•1623 3463 3221 2900 2968 2983
349. L'importation «les produits naturels et «les matières — Pays manufacturier, la France importe surtout des matières premières destinées à alimenter ses manufactures, que son sol ne les produise pas ou qu'il les produise en trop faible quantité. La somme, au commerce spécial, était, en 1888, de 2 milliards pour les matières nécessaires à l'industrie et de près de 1 milliard et demi pour les objets naturels d'alimentation. 1° Les fibres textiles, à savoir : La soie, qu'elle importe en cocons, en soies écrues ou teintes, en bourre, pour une valeur de 318 à 211 millions (1° 40 millions, période 1827-36; 2° 297 millions, période 1877-86; 3° 318 en 1882 et 211 millions en 1885) (1); elle vient de la Chine, du Japon, du Bengale (directement ou par l'intermédiaire de l'Angleterre), du Levant (surtout de Brousse) et de l'Italie (Piémont), etc. Le coton, qu'elle importe pour une valeur de 211 à 161 millions (1° 39; 2° 196; 3° 211 en 1882, 161 en 1886) : elle le tire des ÉtatsUnis, dont la production, interrompuequelques années parla guerre de sécession, a repris son ancienne activité ; de l'Inde, qui lui envoie,
premières. (1) La valeur de Fimporlation et de l'exportation varie pour chaque article d'une année à l'autre.. En vue de donner une idée de l'importance relative des diverses branches de notre trafic, nous indiquons pour les articles principaux la moyenne décennale de l'importation et celle de l'exportation du commerce spécial : 1» pour la période de 1827-1836, la première de la statistique du commerce extérieur; 2° pour la dernière période 1877-1886; 3° par ordre chronologique, le chiffre le plus élevé et le chiffre le plus faible de la période quinquennale 1882-1887. Ainsi l'importation de soie et bourre de soie a été : i° de 40 millions en moyenue par an dans la période 1827-1836; 2° de 297 millions en moyenne par an dans la période 1877-1886 ; 3° de 318 millions en 1882. de 306 en 1883, de 268 en 1884, de 211 en 1885, de 292 en 1886, de 274 en is87. Pour les articles moins importants nous indiquons seulement la valeur en 1887.
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directement ou par voie d'Angleterre, des cotons courte soie; de l'Égypte, où le coton est de bonne qualité et où la culture s'est beaucoup développée ; de la Turquie, quelque peu de l'Italie, de l'Amérique du sud et des colonies françaises. La laine, qu'elle importe pour une valeur de 387 à 276 millions (1° 16; 2° 324; 3° 276 en 1885, 387 en 1886) : elle provient de l'Australie et de la colonie du Cap (Afrique), par l'intermédiaire de l'Angleterre ; de la Plata, de la Turquie et du Levant, qui envoient à Marseille des laines communes ; de l'Allemagne, qui fournit à la draperie des laines très fines; de l'Espagne, renommée pour ses mérinos ; de la Russie méridionale, etc. Le lin (1° 0.4, 2° 68, 3° 69 en 1882, 53 en 1886), le chanm (1° 36; 2° 16; 3° 16 en 1882 et 13 en 1886) et le jute (1° 0; 2° 13,8; 3° 19 en 1883; 11 en 1886) : le lin vient de Belgique, de Russie, d'Angleterre et d'Allemagne; le chanvre, d'Italie et de Russie;le jute, de l'Inde par l'intermédiaire de l'Angleterre. 2° Les peaux et pelleteries brutes, qui viennent, pour une valeur (1° 16, 2° 171, 3° 171 en 1882, 192 en 1883) d'environ 180 millions, de la Plata (Buénos-Aires et Montévidéo), du Brésil, de l'Australie (directement ou par voie d'Angleterre), de la Russie et quelque peu de l'Allemagne. Les poils (8 millions), venant de la Russie, de la Turquie, de l'Allemagne, etc. 3° Les déniées coloniales, à savoir : Le sucre, qu'elle importe pour une valeur très variable (1° 45, 2° 103, 3° 137 en 1882, 52 en 1886); il vient moitié des colonies (Réunion, Guadeloupe, Martinique, etc.), et moitié des Grandes Antilles, du Brésil, de Javu, par Anvers, de Maurice (Afrique) et des pays d'Europe qui produisent du sucre de betterave, etc. Le café (1° 10, 2° 94, 3° 80 en 1885, 103 en 1886), venant du Brésil, d'Haïti et des autres grandes Antilles, de l'Inde, et indirectement de Java, du Vénézuéla, de l'Inde anglaise (1) ; Le tabac en feuilles (1° 6, 2° 29, 3° 39 en 1883, 22 en 1887) vient des États-Unis, des Grandes Antilles, de l'Algérie, de la Turquie; Le cacao (1° 0.7, 2° 22, 3° 20 en 1882, 26 en 1883) (20 à 26 millions), qui est la matière première du chocolat; il vient du Brésil, des Antilles, du Pérou, du Vénézuéla; Le thé, dont elle consomme pour une valeur d'environ 2 millions, venant de Chine directement ou par voie d'Angleterre ;
(1) La consommation du café qui était de 287 grammes par habitant''1 France en 1831, s'est élevée à 550 en 1851 et à 1 752 en 1888.
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La vanille (environ 1 million 1/2), venant de la Réunion et du lexique, directement ou par voie d'Angleterre. Les épices (environ 5 millions) : poivre ou piment (environ 1 miton)', de la Malaisie (Sumatra, Bornéo, Java) et de l'Inde ; candie, classée en cannelle de Chine, la plus répandue, et cannelle e Ceylan, la plus estimée ; clous de girofle, de la Réunion, des ndes anglaises, etc.; muscades, des Moluques par voie des Paysas, etc. Ou peut joindre à cette catégorie : la gomme (environ 13 milions), du Sénégal, de l'Egypte, de la Turquie, etc. ; le quinquina environ 2 millions), venant, directement ou par voie d'Angleterre, !u Mexique, du Pérou, des États-Unis. Ces denrées nous arrivent pour la plupart des régions troicales. 4" Les métaux et substances minérales, à savoir : Le cuivre (1° 11, 2° 38, 3° 49 en 1883, 26 en 1886), de l'Angleerre, du Pérou, du Chili, des Etats-Unis, de l'Espagne, de la ussie, etc. ; Le plo-nb (1° 7, 2° 19, 3° 21 en 1882, 14 en 1884), de l'Espagne, e l'Italie, de l'Algérie, de l'Angleterre; Le zinc (1° 1,6, 2° 14, 3° 14 en 1883, 12 en 1886), des Pays-Bas, ela Belgique, de la Prusse; VéUin (1° 2.5, 2° 12, 3° 11 en 1885, 16 en 1887), des Pays-Bas, tain de Banca), de l'Angleterre et des Indes anglaises, du Pérou ; La fonte, le fer et l'acier (1° 4.8, 2° 25, 3° 42 en 1882 et 9 en 1887), e l'Angleterre, de la Prusse, de la Belgique et de la Suède ; Les cendres et regrats d'orfèvre (1° 4.8, 2° 1.5, 3° 1.7 en 1887), ntenant de la limaille de métaux précieux qu'extrayent les laeurs de cendres; la France les achète à la Belgique, à l'Italie, la Suisse, à l'Allemagne, aux États-Unis ; Les minerais divers (1° 0.6, 2° 36, 3° 40 en 1882, 29 en 1887); Le nitrate de soude et de potasse (1° 1, 2° 22, 3° 28 en 1883, en 1886) ; Le soufre (1° 1.5, 2° 9, 3° 9 en 1884, 7 en 1887), de Sicile. A celte catégorie se rattachent : La houille elle coke (1" 10, 2° 158, 3° 189 en 1882, 124 en 1886), ela France tire de la Belgique, de l'Angleterre et de la Prusse; Le bitume, avec les huiles et essences de pétrole et de schiste 1 0, 2» 22, 3° 27 millions en 1887), venant du Levant par l'Aneterre, des États-Unis, de la Suisse, de la Russie de l'Alleagne, etc.
LA FIIANCIÎ.
II.
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LA FRANCE.
5° Les bois communs (la 23, 2° 208, 3° 228 en 1882,143 en 1886), que la France importe pour une valeur de 228 à 143 millions; elle tire ses sapins, ses mâts, ses feuillards du Nord (Norvège, Suède, Russie), de l'Allemagne et de la Suisse ; ses merrains k chêne, de l'Autriche, des États-Unis, de la Belgique ; Les bois de teinture (environ 24 millions), de l'Amérique centrale, du Brésil, du Sénégal ; l'indigo (28 à 18 millions), venant d'abord, comme son nom l'indique, de l'Inde, puis de Java, des Antilles, du Guatemala, etc. ; Les bois exotiques (1° 3, 2° 23, 3° 28 en 1882, 21 en 1886} à Mexique, des Antilles, du Brésil, etc. 6° Les autres matières premières de l'industrie, à savoir : Matières végétales : Les graines oléagineuses et fruits oléagineux (1° 10, 2° 15J, 3° 182 en 1885 et 134 en 1887) qu'elle tire : les graines de lin,k la Russie, de l'Italie, de l'Inde ; les arachides, du Sénégal ; le sémw, de l'Inde, de l'Egypte, du Levant ; Les graisses, suif et saindoux (1° 2, 2° 48, 3° 55 en 1883 et2i en 1884), de la Russie, de l'Angleterre, de l'Italie et de la Plata L'huile d'olive (1° 30, 2° 34, 3° 41 en 1883 et 25 en 1886), de l'Italie et des autres pays riverains de la Méditerranée ; Le caoutchouc et la gutta-percha (13 millions), qui viennent k Brésil, de Java, etc. Les huiles de baleine et de morue (env. 2 millions) qui viennent de l'Amérique, etc. ; La potasse (environ 1 million), des États-Unis et du Canaà (potasse d'Amérique), de l'Italie (potasse de Toscane), d'Allemagne Les plumes de parure (environ 15 millions), de l'Angleterre, k. l'Allemagne, de l'Italie, de i'Égypte, de l'Algérie, de la Plata; Le safran (2 millions en 1883, 7 en 1887). 7° Les produits employés par l'agriculture, à savoir : Les bestiaux (1° 9, 2° 170, 3° 187 en 1883 et 77 en 1887), del'Aii lemagne, de la Belgique, de la Suisse et de l'Italie ; Les engrais (1° 0.7, 2° 20, 3° 9 en 1883 et 29 en 1884), principalement, le guano, du Pérou, du Chili et de la Plata; le noir animal, de la Russie, de l'Allemagne et de la Belgique; Les graines à ensemencer (1° 1.2, 2° 8.6, 3° 15 en 1882, 5 en 188b] de l'Angleterre, de l'Allemagne, des États-Unis, etc. ; Les œufs de vers à soie (1° 0, 2° 1.3, 3° environ 1 million en 18S'> de la Chine et du Japon. 8° Les autres substances alimentaires :
�LE COMMERCE.
43o
Les poissons de mer (1° 2, 2° 38, 3° 36 en 1882 et 56 en 1886), 'Angleterre, des Pays-Bas, etc. ; Les fromages etle beurre (1° 4.4,2° 41, 3° 46 en 1883 et 37 en 1887), ela Belgique, des Pays-Bas, de la Suisse, de l'Italie, de l'Anglerre ; Les fruits de table (1° 5, 2° 83, 3" 68 en 1882 et 137 en 1885), ais ou secs, qui viennent, surtout les derniers (figues, dattes, pisches, raisins secs, etc.), du Levant, de l'Espagne, de l'Italie, de Autriche, de l'Algérie; Le riz (1° 4, 2° 24, 3° 40 en 1883 et 19 en 1886), de l'Italie, de nde et des États-Unis, directement ou par voie d'Angleterre ; Les chevaux (1° 4, 2° 25, 3° 29 en 1882 et 14 en 1887), de l'Alleagne (Mecklembourg, etc.), de l'Angleterre, de la Belgique, des ys-Bas et de la Suisse ; La viande (1° 0.2, 2° 46, 3° 24 en 1884 et 44 en 1886), froide, lée ou fumée, qui vient de l'Italie, de l'Angleterre, de l'Alleagne, des Etats-Unis, de la Plata; Les légumes conservés ou secs et leurs farines (1° 0.1, 2° 27, 31 en 1882 et 17 en 1884), de la Belgique, de l'Italie, de l'Espae, etc. ; Les eaux-de-vie et esprits de toute sorte (1° 0.3, 2° 21, 3° 28 1882 et 17 en 1886), de l'Allemagne, de l'Espagne, de la Suisse de l'Angleterre ; Les vins (1° 0.3, 2° 283, 3° 315 en 1882 et 518 en 1886), de l'Esgne, de l'Italie et du Portugal ; Le houblon (1° 0.7, 2° 9, 3° 15 en 1882 et 4 en 1885), de l'Espae, de la Belgique, des États-Unis, etc. Les céréales forment un article tout spécial, dont l'importation, ^s variable (1° 23,2° 467, 3° 502 millions en 1882 et 232 en 1885), ivant l'état de la récolte, est beaucoup plus considérable aurd'hui qu'autrefois (livre VI, Agriculture, §203 et fig. n° 215). France les tire ordinairement de la Russie méridionale et de lgérie par Marseille, des États-Unis et de l'Inde par le Havre. ,350. L'importation des produits manufacturés. — L'importa;n des produits fabriqués n'a guère été, en 1887, que le septième l'importation totale : elle a été de près de 600 millions, et a rte principalement sur : es tissus, à savoir : es tissus de laine (1° 0,5, 2° 77, 3° 92 en 1883 et 6i en 1887), il'Angleterre, de l'Allemagne, de la Belgique, etc. ; ftes tissus de chanvre et de lin (1° 16, 2° 9, 3° 8 en 1882 et
�436
LA FRANCE.
5 en 1887) de la Belgique, de l'Angleterre (et de l'Irlande), de l'Italie ; Les tissus de coton (1° 0, 2° 68, 3° 73 en 1882 et 50 en 1887), de l'Angleterre, delà Belgique, de la Suisse; Les tissus de soie (1° 3, 2° 41, 3° 40 en 1882 et 53 en 1887), de la Suisse, de l'Allemagne, de l'Angleterre et de l'Italie ; Les tissus de poil (env. 1 million), de l'Angleterre, de la Belgique; Les nattes et tresses (1° 2, 2° 13, 3° 15 en 1882 et 8 en 1885)] de l'Angleterre, de l'Espagne, de la Belgique et de la Russie; Les fils: fils de laine (23 en 1885 et 12 en 1887), de l'Angleterre, de la Belgique, de l'Allemagne; fils de coton (41 en 1883 et 31 en 1887), de l'Angleterre et de la Belgique ; fils de lin ou de chanvre (12 en 1882 et 6 en 1885), de la Belgique, etc. ; Les chapeaux de paille, d'écorce ou de sparte (1° 3, 2° 19,3° 21 en 1882 et 11 en 1886), de l'Italie, du Pérou, du Brésil; Les machines et mécaniques (1° 1, 2° 55, 3° 93 en 1883 et 39 en 1886), de l'Angleterre, delà Belgique, de l'Allemagne ; Les peaux préparées (1° 0,2, 2° 32, 3° 42 en 1883 et 26 en 1887), de l'Angleterre, de l'Autriche, de l'Allemagne; Le papier, carton, livres et gravures (1° 1, 2° 28, 3° 36 en 1882 et 31 en 1886), de l'Allemagne, de l'Angleterre ; Les ouvrages en peau ou en cuir (1° 0, 2° 6, 3° 7 en 1884 et 10 en 1887) ; Les outils et ouvrages en métaux (1° 2, 2° 22, 3° 35 en 1882 et 22 en 1885), de la Belgique, de l'Angleterre, de l'Allemagne; L'orfèvrerie et la bijouterie (10 millions en 1882 et 7 en 1886)et l'horlor/erie (1° 0,8, 2° 4, 3° 5.7 en 1883 et o en 1886), de la Suisse, de l'Allemagne, de l'Angleterre. 351. 1/exportation. — Par une conséquence naturelle de son état industriel, la France exporte principalement des objets manufacturés ; mais la différence entre les produits manufacturés et les produits naturels (matières nécessaires à l'industrie et objets de consommation) est bien moins grande qu'à l'importation, puisque, sur un total de 3,246 millions en 1887, les premiers figurent pour 1,738 millions et les seconds pour environ 1,508 millions (v. p.7i30), On voit souvent figurer en même temps à l'importation et à l'exportation des marchandises de même genre échangées entre les mêmes pays, qu'il s'agisse d'espèces distinctes dans le même genre ou des mêmes espèces; c'est que chaque négociant, quand le commerce est libre, achète et vend là où il trouve à acheter au meilleur compte et à vendre avec le plus de bénéfice.
�Commerce général par pays de provenance et de destination.
(En millions de francs. — Importation et exportation réunies.)
PAYS.
1830.
1840.
1850.
1860.
1860.
1880.
1887.
Angleterre (Malte et Gibral127 51 269
9
416 58
52 3
13 l Conf. ail. (avec Hambourg). Mecklembourg-Schwérm.. J Villes hanséatiquès
"
5 6
14
2 no J8
« 9 127 1
2 41 50 137 1
6 16 1
100 0 24 40 275 238
12«0 6 119 0 8 22 8
7
1820 7 178. 2 62. 9
1974 382 96 46
1587.5 219.8
8
22
101 61
2 4 2
2 3 6 7
4 78 39
157 2J 7 10
160 9 4 8 147 4 26 219
5 6 6 156 2 19 2 5 5 95 5 21 6 24 5 13 3 6 2 1 4 49 3
7
34 s 49. 7 4 2 ■ 2. 5 467 3 621. 3 » 0. 4 47 3 103 4 75 1 94 7 409 5 770 7 550 8 755 3 24 5 32 7
240 8 27 4 480 9 14 209 7 281 5 65 8
5 5
2
60.5 26.3 13.7 788.4
9
945
5
245
677
22 300 117
4
98.1 91 4 1094 5 1056.0 642.5 770 2 40 8 71.1 612 5 642.9 129.8 156 4 847 4 641.1 50 227 110
2 7 39 4 6 5 10 7
»
3
4 2
2
43.1 188.7 60.5 59.8 15.3 18.3 13.9 220.6 34.9
Côtes occidental. d'Afrique.
»
1 Autres pays
raaes
j
4 d'Afrique.. ..
)> 21
5 1
38 5
7 8
43 4 37 8 13 4 39 6 2
67 6 11 1 1
6 22 1 24 6 6 2 161 6 4
33
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9
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9
185
néerlandaises
1
0.8
6 5 4 4
9
[ Chine-, Siaui, Japon, Australasiè et Poljnésie.
0.8
157 29
»
311 21
/ Etats-Unis d'Amérique
»
1
4 1 5 1 5
1 2 5 409 4 31 4 0 4
7 7 50
3
»
120 470 24
9 627 7 21 8 1
6
4 39 1 7 7 253 5
1263 40
4.1
316.1 742.7 47.5
3 1
1
3
4 4 94 5 185 6 .3 1 70 6 54 1 21 9 63 7
14 8 33 17 194
6 9
24
»
/Rio de la Plata | Equateur et Bolivie
5
»
5 5 9
1 Chili
Haïti (' espagnoles..
39 6 10 4 3 0 2 3 6
17 9 15
2 2
9 12 2 133 7 48 4 90 9 ! 58 n l
7
3 8 27 5
1 7 4 59 2 27 8 178 3 58 3 248 2
8 1 2(1 3 52 4
7.8 76.1
37.2 188.8 47.1 376.1 6.9 31.8 28.4 . 60 26.5
0
19
8
2(
2
18 6 13 6
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15
Po—
1
ïgft.:: 3
34 0 6 7 3
0 1 26 6
»
26
33 2 0 8 5 4 0 4
34 8 4 1 28 9 23 1 94 6 14 3
V
4 31 5 62 2 5 8
9 39 3
52 21 28 1
»
69 6 2 47 1 42 219
Guyane française Algérie 'Ste-Marie, Mayotte, etc Etablissements dans l'Inde. I Cochinchine(Tonlrincn 1887) St-Pierre-Miquel.,Gr.-Pèch. Epave et sauvetages (1)...
4
■32 31
6 2
36 3
7 0 6 30 7 8 4
40 1 38 215 3 27 8 3 2 12 8 )) 28 2
i
6 3 5 7 4
30 5 45 2 36 322
11 8.8 0.7 21.6 6.6
42 35.4 302.2 39.2
37 1
31 2
»
7
9 1
11 9
»
4
» »
1
16 6 0 6 10
5 6 39 1 4 4
12 4 11
1.8
24.7 16 34.4 8.9 9180
5
5 4
»
16
»
18 9
»
1511
0 3
2062
6 1 .1
24 9
26
1 7
8
2
5803
5
1 6
8U0I
1
10725
2553
(1) Dans l'épave et les sauvetages est comprise la houille affectée à l'usage des bâtiments à vapeur.
�438
LA FRANCE.
Exportations par nature de marchandises.
(En millions de francs. — Commerce spécial.)
MARCHANDISE. S30. 1840. 1850. 1860. 1860.
1880.
ISII. "—-
Chevaux Mules et mulets Bestiaux Viandes salées OEufs . I Fromages ' Beurre I Peaux brutes et pelleteries. | Laines Poils Plumes de parure Soie et bourre Graisse, suif, saindoux \ Poissons de mer ( Céréales et farines Pommes de terre Légumes secs et farines... Fruits de table Graines et fruits oléagineux Graines à ensemencer I bucro I brut indigène Sucre i raffiné.... Cacao i Café Résines indigènes distillées. Huiles i cî'olive.- •••• ( de graines grasses. Bois communs Lin brut, etc., et étoupes.. Coton en laine Garance \ Tourteaux Matériaux ( i ) Or battu, tiré, etc Fer, fonte et acier ! Cuivre Produits chimiques Cochenille Indigo Garancine Couleurs I Parfumerie I Médicaments composés... Savons Acide stéarique ouvré ' Vins Eaux-de-vie et esprits Liqueurs Poterie, verres et cristaux. j lin ou chanvre ( coton et laine
1
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3.8
»
1 0.2 1 2 »
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3.7 » 2.8 4.7 0.5 » 6.6 1.3 2.2 4.4 »
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0.7 10 4 2 1.4
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»
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»
9 I »
2.0 8.6 3 2.2 i> 49.3 16.2 1.7 16.1 1.6 2.6
19.6 6 11.6 13.6 22.2 33.3 7.6 6.1 16.2 36.4 3.1 31.8 71.31 2.7 24.3 27.9 44.7 5.7 10.5 9.1 4.6 38.5 156.1 3.4 17.2 8.8 17.4 120.4 69.2 3.2 5 » 5.9 6.9 6.8 7.9 27.2 3.8 5.8 15.6 7.3 13.9 20.6 » 13 15 17.3 46.2 84.5 » » 0.5 » 0.1 0.1 1.8 1.1 4.9 1.4 8.7 3.4 9 5.5 1.7 5.6 21.7 38 0.6 2.4 10.6 )> 14.8 75.4 11 9.2 13 » 6.4 14.1 » 4.9 9.4 1.5 4.5 3.3 1.4 2.2 3.6 » 11.1 3.1 8 35.4 46 » 0.7 2.7 2.9 10.4 » 11.1 13.9 11 6.1 12.2 10.S 14.8 17.7 3 15.5 7.9 3.3 4.4 10.5 » 3.9 7.6 70 221 261 22.6 52.2 56.2 1.3 5.2 3_ 29.6 35.1 40.2 0.8 5.8 2.3 9.1 31.2 10.3
11.3 8.3 )> 2.5 6 )) 5 1.7 O.d 6.3 » 7.3 » 5.6 74.4 2.9
20.0 24.7 12.1 30
47.5 31.1 12,| 21,1
JU',J 81.1 62.2 51.1 132.5 120.4 11.9 13 31.0 31.1 150.6 Hl 23.7 13.! 37.1 3!,i C2.6 11.)
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M
M
52.1
(1)
y compris, en 1883, la houille.
�LE COMMERCE.
439
MARCHANDISE.
1830.
1840.
1830.
1860.
1869.
1880.
1887.
lin et chanvre
111 20 55 . 28
» »
141.3
01.1
108.5 28.6 0.9 12.1 19.3 7.8 16.2
»
Papier et ses applications.. (tannerie, corr., etc. Peaux j ouvr_ en peaux.... Chapeaux de feutre Orfèvrerie et bijouterie... Machines et mécaniques..
10 4 13
»
"2 5
1
» I
Outils et ouvrages en mét. Tabl., bhnb., nierc., parap., meubles et ouvr. en bois.. Modes et fleurs artificielles Instruments de musique... Art. divers de l'ind. de Paris. Autres marchandises
2 10 2
»
4.8 '2.2 4 1.5 1.3 6.4 22.7 5.3 4.2 52
208.4 454.8 126.3 2.29.3 139.5 69.6 27 15.4 » 1 104.2 19 34.6 25 46.5 12.9 86.5 30.9 » 7.3 17.3 0.2 3 5.3 4.3 8.3 1.1 9.8 2.1 1.0 14.1 44.3 42.1 6.6
»
447.4 268.3 70.1 17.8 0.1 83.7 42.1 81 99.2 10.1 20.5 17.3 14.9 4.1 1.5 37.8 180.2 31 10.2 5.3 229.8
234.3 370.2 79.1 28.8 1.2 80.3 54.9 92.1 164 9.1 54.7 17.1 23.9 8.5 3.3 66.2 185.1 32.4 11.5 10.5 334.2
209.8 350.4 117.8 7.7
»
90.2 45 57.3 126.1 4.5 64.2 22.4 31.4 6.1 3.4 74.2 128.1 27 7.7
»
G 46 453.1
2.5 29.3
97.8 9 5 5.5 100.3 2276
442.7 3246
694.7 1067
3087.9 3468
Importations par nature de marchandises.
(Nombres exprimés en millions de francs. — Commerce spécial.)
MARCHANDISE.
1830.
1840.
Chevaux Bestiaux Viandes OEufs Fromages Beurre Peaux Laine en masse I Poils i Plumes de parure OEufs de vers à soie Soie et bourre Graisse brute et saindoux. Guano et engrais Poissons de mer i Graisse de poissons Fanons de baleine Uogues de morue et m / Céréales et farines Uiz (en grains et en paille). Légumes secs et farines... Fruits jetable ! (oléagineux j Graines oléagineuses
5.1 1.1
11.3 8
6.1 5.2
2.8 1.3 22.3 12.8 10.9
3.3 2 2 22.4 30 6.6
3 2.2 27.2 29 11.9 12
33.5 2.5 » 4 1.9 » 1.7 41.7 4.2
»
53.7 3 » 7 5.6
n
2 47.2 0.6
»
97 4 7 2. » 1.9 6.2 » 0.5 10 24.6
4 2 2 0
5.9 37,2
11.3 55.8 3.6 3.1 8.1 4.8 85.9 178.6 8.3 8.2 13.4 260.5 2.9 15.2 13.3 4.4 1.9 1.7 22.2 9.3 1.1 14.9 9.7 3.5
12 6 145 10.3 5.9 19.5 12.2 129.8 206.3 7.4 3.4 13.9 411.8 38 34.9 13.2 3.6 1.3 4.7 56.3 14.8 8,1 22.3 38.6 66.
35.3 177.2 69 7 12.4 44.1
14.3 77.5 38.8 10.4 36.8
152.8 170 370.2 325.6 8.1 8 15.5 33.3 0.4 0.4 322.2 274.7 39.8 55.7 17.7 20.9 48.1 28.5 4.3 3.6 3.4 2.3 2.2 2.7 788.5 289.2 21.3 22.6 22.4 34.6 102.2 73.9 39.6 133.8 114.5
I
�410
LA FRANCE.
MARCHANDISE.
1S30.
[ 1840.
1850.
1860.
1860.
1880.
Graines à ensemencer des Sucre colonies.... taucie.. ji de rétranger.... Cacao Café Poivre et piment Thé Vanille Tabac Gommes pures exotiques.. ( d olive T, -, Hulle8 |de graines Écorce do quinquina Bois ( communs I exotiques Jute. Chanvre et étoupes Lin et étoupes Coton en laine Soufre et fleur de soufre.. Bitume, pétrole, etc Houille et coke Cendres et regrats d'orfèvre Fer et acier Fonte brute Cuivre pur et allié Plomb brut et allié Etain brut Zinc Minerais de toutes sortes. Produits chimiques Cochenille Indigo Cigares Vins Eaux-de-vie, rhum, tafia. Esprits / lin ou chanvre... coton Fils. laine poils de chèvre.. soie Tissus laine coton { lin ou chanvre... Peaux préparées Nattes ou tresses (1) Orfèvrerie ou bijouterie.. Horlogerie Machines et mécaniques.. Armes Autres marchandises Totaux.
43.2 0.4 0.5 3.0 1.6 0.3
»
2.3 49.2 3.1 1.3 13.3 2.3 0.7
»
0.5 32.6 12.6 1.9 13.5 2.3 0.6 15.0 21.6
»
11.1 1 30.7
»
29.1 2.1 28.7
»
0.8 22 3.5
))
1.4 34.9 5.8
»
2.2
»
51 1.2
»
4 1.2 94 1.4
»
1.5 39.6 6.4 » 7 17.9 105.3 2.5
»
10.6 80.6 32.7 7.1 50 3.5 1.2 1.3 26.8 5.0 27.2 13.5 3 0 123.0 8.9
»
9.4 4.4 A 7 4.7 11.7 7.3 l.G 0.6
»
18.2 111.1 3.3 2.4 18.2 8.8 4 3.8
» »
36.3 15.8 2.8 4.9 17.1 9 4.4 5. i
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6.2 32.8 202.7 9.2 0.7 102.7 29.2 1.4 3.8 38.6 9.5 10.2 17 21.7 10.7 3 25.8 1.5 3.6 3.!l 4.0 3.7 1.0
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1.1
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72.2 488
3.9 2.8 0.5 59.1 745
5.2 1.5 0.8 84.5 789
5.4 3.9 3.6 0.8 11.6 0.6 3.1 0.4 5.4 3.6 1.2 137.2 1896
31.9 62.1 73.2 12 75.1 3.8 1.3 1.9 18.3 10.1 32.2 4.1 6.8 189.2 18.6 7.9 11.5 75.8 331.2 6.1 11.7 119.1 1.9 7.4 0.0 34.3 18.S 11.4 19.: 19.5 23.1 7.4 32.0 6.9 14.1 8.9 3.6 10.2 12.8 11.7 8 28.1 64.3 22.8 15.1 13.3 8.4 4.7 2.8 14.2 2.8 816.8
8.4 47.« 83.4 19.4 97. (i 6.1 2.3 1.5 24.3 5.6 26.6 25.3 7.1 278 21 14.:-' 12.2 05.1 215.4 11.5 33.9 170.1 1.2 15.1 5.2 38.3 19.4 11.7 13.1 35.8 70.5 1.5 21.4 4 313.9
97 *)
7.S 31.3 17 i 1.1 42.:< 79.1 60.4 10.1 29.3 18.1 6.5 :U 42.1 4G1.8
3651
5033
(1) Y compris, pour 1883. les chapeaux de paille et d'écorec.
�LE COMMERCE.
441
Les principaux produits manufacturés qui figurent à l'exportation (commerce spécial) sont : 1° Les tissus, à savoir : Les tissus de soie (1° 121, 2° 251, 3° 301 en 1833, 210 en 1887), expédiés en Angleterre, aux Étals-Unis, en Allemagne, en Belgique, en Italie, en Espagne, etc. ; Les tissus de laine (1° 34, 2° 349, 3" 402 en 1882 et 330 en 1885), en Angleterre, en Suisse, aux Etats-Unis, en Belgique, etc.; Les tissus de coton (1° 54, 2° 84, 3° 90 en 1883 et 118 en
1887), en Angleterre, en Suisse, en Italie, aux colonies françaises, etc. ;
Les tissus de lin ou de chanvre (1° 33,2° 22, 3" 22 en 1882 et 7 en
1887), en Algérie, aux colonies, en Angleterre, aux Étals-Unis, en
Espagne, etc. ; Les fils : fils de coton et de laine (1° 2, 2° 41, 3° 34 en 1884 et 46 en 1886), fils de lin ou de chanvre (14 en 1882 et 10 en 1887), en Italie, en Suisse, en Belgique, etc. 2° Les articles de toilette : Les confections, telles que lingerie, etc. (1° 7.5, 2° 76, 3° 65 en
■1883 et 90 en 1887) (90 cà 64 millions) dans l'Amérique du sud, aux
Antilles, aux États-Unis, en Angleterre, en Égypte, etc. ; Les chapeaux de feutre, laine et soie (1° 1.3, 2° 10, 3° 14 en
1882 et 4 en 1887) en Angleterre, aux États-Unis, dans l'Amérique
du sud, en Espagne, dans le Levant, etc. ; Les modes et fleurs artificielles (1° 3, 2° 34, 3° 38 en 1882 et 27 en
1887), en Angleterre, aux États-Unis, au Brésil, en Belgique, en
Égypte, etc. ; La parfumerie (1° 6, 2° 8, 3° 8 en 1882 et 10 en 1884), en Angleterre, aux États-Unis, en Belgique, clans l'Amérique du Sud, en Turquie, etc. ; 3° Les produits chimiques, à savoir : Les produits chimiques proprement dits (1° 7, 2° 57, 3° 65 en 1882 et 48 en 1887), en Belgique, etc. ; L'indigo (1° 0.1, 2° 6, 3° 6 en 1883 et 4 en 1886) et les autres couleurs telles que garancine et garance (1° 1.3, 2° 9.5, 3° 9 en 1883 et 7 en 1886), en Belgique, en Espagne, en Suisse, en. Italie, en Angleterre, dans les colonies françaises, etc. ; Les médicaments (1°2,2° 12, 3° 11 en 1885 et 13 en 1887), en Belgique, en Espagne, en Suisse, en Italie, etc. ; Les extraits de bois de teinture {V 0, 2° 18, 3° 20 en 1882 et 1887 et 14 en 1885);
�442
LA FRANCE.
Les huiles de graines grasses et de fruits autres que l'olive (1° l, 2° 17, 3° 19 en 1883 et 26 en 1886) ; Les savons autres que ceux de la parfumerie (1° 1.6, 2° 8.3,3° 8 en 1882 et 6 en 1887) (10 à 6 millions, en Algérie, aux États-Unis, en Suisse, en Italie, etc. ; La stéarine et les bougies (1°0.3, 2° 3, 3° 2 en 1882 et 4 en 1886), en Algérie, dans les colonies françaises, en Turquie, etc. Le tabac fabriqué (1° 0, 2° 1.6, 3° 2 en 1882 et 1 en 1885). 4° Le sucre brut ou raffiné (1° 8, 2° 103, 3° 83 en 1882 et 23 en 1885), en Turquie, dans le Levant, en Angleterre, en Italie, etc. 5° La tabletterie, la mercerie, les ouvrages en bois, articles k Paris, etc. (1° 20, 2° 154, 3° 132 en 1883 et 118 en 1885), en Angleterre, en Belgique, en Allemagne, en Italie, en Espagne, etc. 6° Les peaux, à savoir : Les peaux ouvrées (1° 16, 2° 149, 3° 156 en 1882 et 126 en 1885), en Angleterre, en Espagne, etc. Les peaux préparées (1° 5.5,2° 98, 3° 110 en 1884 et 94 en 1881), en Angleterre, en Turquie, etc. 7° Les produits des industries des métaux, à savoir : Le fer, la fonte et Y acier (1° 0.7, 2° 3.6, 3° 1.6 en 1884 et 16.6 en 1887) ; Les outils et ouvrages en métaux (1° 4, 2° 66, 3° 84 en 1883 et 55 en 1885), en Angleterre, en Italie, etc. ; Les machines (1° 1.5, 2° 26, 3° 32 en 1884 et 27 en 1885) en Italie, en Espagne, dans l'Amérique du Sud, aux colonies, etc.; Les armes (1° 1, 2° o, 3° 2 en 1882 et 6 en 1885), en Italie, ara colonies, en Amérique, etc. ; L'orfèvrerie et la bijouterie (1° 3, 2° 61, 3° 80 en 1883 et 43 en 1885), en Amérique, en Turquie, en Égypte, en Espagne, etc.; L'horlogerie (1° 6, 2° 18, 3° 23 en 1883 et 17 en 1884), en Italie, dans le Levant, en Amérique, etc. 8° Les industries diverses, à savoir : Le papier et ses applications (1° 11, 2° 50, 3° 52 en 1883 et il en 1885), en Angleterre, en Espagne, aux États-Unis et dans toute l'Amérique, etc. ; La poterie et la verrerie (1° 13, 2° 37, 3° 40 en 1883 et 35 en 1885), en Italie, dans le Levant, en Belgique, en Angleterre, etc. ; Les instruments de musique (1° 0.7, 2° 10, 3° 10 en 1882 et7 en 1885), en Angleterre, aux États-Unis, en Belgique, en Espagne, etc.
�LE COMMERCE.
443
9° Les objets de collection hors de commerce (1° 0.8, 2° 12, 3° 8 en 1883 et 15 en 1887). Les principaux produits naturels que la France exporte sont : 1» Les vins (1° 47, 2° 241, 3" 259 en 1886 et 233 en 1887), en Angleterre, en Russie, en Belgique, en Suisse, en Italie, en Allemagne, en Egypte, au Brésil, aux États-Unis, à la Plata, etc. ; Les eaux-de-vie, esprits et liqueurs (1° 19, 2° 76, 3° 76 en 1885 et 67 en 1887), à peu près dans les mêmes pays. 2° Les fibres textiles, à savoir : La soie (1° 2.3, 2° 154, 3° 205 en 1882 et 121 en 1885), en Suisse, en Angleterre, en Allemagne, en Espagne; Le coton (1° 0.1, 2° 54, 3° 30 en 1886 et 44 en 1887), en Allenagne, en Italie, etc. ; La laine (1° 0.5, 2° 103, 3° 91 en 1885 et 132 en 1886), en Allemagne, etc. ; Les poils (1° 0.2, 2° 11.5, 3° 15 en 1883 et 9 en 1885), en Angleerre, etc. Le lin et le chanvre (1° 2, 2° 14, 3° 11 en 1882 et 15 en 1887). 3° Les substances alimentaires, h savoir : Les céréales, dont l'exportation, très variable d'une année à autre (1° 4, 2° 67, 3° 57 en 1883 et 19 en 1887) et soumise aux émes influences que l'importation, mais en sens contraire, se fait urtout en Angleterre, en Belgique, en Suisse, etc. (Voir livre VI, 203 et fig. n° 215); Le fromage et le beurre (1° 2,2° 97,3° 120 en 1882 et 84 en 1887), n Angleterre, en Belgique, etc. ; Les œufs (1° 4, 2" 31, 3° 31 en 1883 et 27 en 1886), en Anglerre, etc. ; Les pommes de terre et les légumes secs (1° 0.1, 2° 22, 3° 24 en 883 et 10 en 1886), en Angleterre, en Belgique, etc. ; Les fruits (1° 5, 2° 39, 3" 34 en 1883 et 46 en 1885), en Angierre, en Autriche, etc. ; l'huile d'olive (1° 2, 2° 6, 3° 5 en 1882 et 8 en 1886), en Belgique, xEtats-Unis, en Suisse, dans les colonies, etc.; Les poissons de mer et poissons marinés (1° 0.8, 2° 33, 3° 38 en 83 et 28 en 1885), en Espagne, en Italie, en Angleterre, etc. ; Les viandes (1° 1.5, 2° 12, 3° 13 en 1884 et 12 en 1886), en Angierre, etc. ;
40
Les produits agricoles, à savoir :
Les chevaux et mulets (1° 5, 2° 25, 3° 21 en 1882 et 47 en 1887), Espagne, en Angleterre, en Belgique, en Italie ;
�444
LA FRANCE.
Les bestiaux (1° 3, 2° 31, 3° 37 en 1882 et 23 en 1886), en Angleterre, en Espagne, etc. ;
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Les graisses (1° 0.2, 2° 21, 3° 31 en 1882 et 13 en 1886), en Angleterre, etc. ;
�LE COMMERCE.
443
Les graines à ensemencer (1° 3, 2° 20, 3° 29 en 1883 et 14 en 1887), en Angleterre, en Allemagne, etc. ; Les tourteaux (1° 0.7, 2° 14, 3° 15 en 1883 et 13 en 1887), en Angleterre, en Belgique, etc. 5° Diverses matières premières, à savoir : Les peaux et pelleteries brutes (1° 0.5, 2° 61, 3° 79 en 1882 et 57 ;i887), et les poils (14 en 1883 et 9 en 1885), en Angleterre, etc. ;
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'S. 216. —
Importation et exportation des bas grains (seigle, maïs, orge, avoine, sarrasin) (1827-1885).
Lestâmes et fruits oléagineux (2 en 1884 et 3 en 1886), en Angleerre, en Belgique, etc. ; Les bois (1° 3, 2° 30, 3° 29 en 1884 et 22 en 1886), en Belgique, en Uemagne, en Espagne, etc. ; Les matériaux (1° 1.6, 2° 16, 3° 18 en 1882 et 23 en 1887) ; La houille et le coke (1° 0.2, 2° 8, 3° 8 en 1882 et 7 en 1885) ;
�446
LA FRANCE.
Les drilles (1° 0, 2° 20, 3" 15 en 1884 et 28 en 1886), en Angleterre, en Belgique, etc. ; Le cuivre (1° 0.8, 2° il, 3° 8 en 1832 et 18 en 1883), en Angleterre en Italie, en Suisse, etc. 352. lia balance des importations et des exportations. —p0Ur se rendre compte de l'approvisionnement du marché français par le commerce extérieur, il faudrait établir pour chaque marchai!Consommation du Café.
Tonnes
Excédent de l'I mpoptation sur l'Exportation. (Commence Spécial).
('1827- 1886)
Fig. 217. — Consommation du café en France (1827-1886).
dise la balance de l'importation et de l'exportation. Nous l'avons indiquée dans le livre précédent pour un certain nombre de matières premières employées par l'industrie (voir plus haut pages236, 243, 246, 257, 258, 263, 266, 269, 271, 277, 278, 287). Nous la donnons ici pour les céréales et leurs farines (fig. 213); l'importation et l'exportation, variant suivant les récoltes, se balançaient à peu près avec un excédent léger d'importation jusqu'en 1875 ; mais.à la suite de mauvaises récoltes, cette importation a pris, depuis une douzaine d'années, un accroissement considérable. Nous donnons, en outre, la figure de l'importation et de l'exportation pour les bas grains (seigle, maïs, orge, avoine, sarrasin), qui sont dans le même cas (fig. 216).
�LE COMMERCE.
447
Nous donnons pour le café une seule courbe (fig. 217), qui représente l'excédent de l'importation sur l'exportation et, par consé-
uent, la totalité de la consommation, puisque la France ne propit pas de café. Au nombre des marchandises les plus importantes du commerce térieur sont les métaux précieux, or et argent. La statistique des
�448
LA FRANCE.
douanes en dresse un compte particulier; ce compte est d'une exactitude très médiocre, parce que les métaux précieux échappent facilement aux investigations de la douane et que celle-ci ne saurait tenir compte de l'argent des voyageurs; néanmoins il n'est pas sans intérêt (fig. 218). L'importation des métaux précieux a Commerce dé la France avec l'Angleterre3500 3250 3000
( 1827-18 &6>..-
Import, ^ co-ni/^-spiidaZE^POTCP-, -„ ,,
—
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Fig. 219.
—
Commerce de la France avec l'Angleterre (1827-1S
surtout augmenté depuis la découverte des mines d'or de Californie et d'Australie. La France, sauf de rares exceptions, en importe plus qu'elle n'en exporte. Depuis 1876 que le monnayage est restreint (§ 341) et que l'importation des marchandises en général l'emporte de beaucoup sur l'exportalion (1876), l'excédent de l'entrée sur la sortie des métaux précieux a beaucoup diminué. 353. lies pays d'importation et d'exportation. — Les pays avec lesquels la France entretient le commerce le plus suivi sont naturellement, au premier rang, les plus voisins de son propre territoirt qui, par mer ou par terre, bordent sa frontière, et les plus riches'^ au second rang, viennent les pays moins riches et plus éloignés,qui lui fournissent surtout des matières premières. C'est ainsi, que,
�LE COMMERCE.
449
dans la période 1877-1886, elle a fait 13.8 p. 100 de son comerce d'importation (commerce général) et 25.3 de celui d'exporation avec l'Angleterre, 9.8 et 11.6 p. 100 avec la Belgique, 9.5 et 8,7 avec le Zollverein (1), 8.5 et 6.7 avec Y Italie, 6.5 et 7.5 avec la Suisse, 6.0 et 5.7 avec YEspagne. Les États-Unis seuls (8.4 et 9 7 p. 100) passent avant quelques-uns de ces États.
Fig. 220. — Commerce de la France avec la Belgique et les Pays-Bas (1827-1886).
Dans l'énumération suivante, les États avec lesquels elle a fait (commerce général) un chiffre d'affaires supérieur à 100 millions, année moyenne de la période quinquennale 1882-1887, sont classés par ordre d'importance. Les chiffres de ce commerce ne sont qu'approximatifs ; car, d'une part, ils varient d'une année à l'autre ; d'autre part, les déclarations faites à la douane ne sont pas, comme nous l'avons dit, toujours exactes ; enfin les pays limitrophes de la France font entrer en France ou en reçoivent certaines marchan(1) L'empire allemand (avec l'Alsace-Lorraine depuis 1871) et le grand-duché ™ Luxembourg.
U FRANCE.
II. — 29
�450
LA. FRANCE.
dises qui ont pour provenance ou pour destination des pays situés plus loin (1).
Fig. 221. — Commerce de la France avec le Zollverein, la Suisse, V Autriche-Hongrie (1827-1886).
1°L'Angleterre (2) (1° 145 et 87 millions; 2° 1858 et 1522 mil(1) Voici quelques exemples empruntés aux statistiques officielles pour l'année 1886, qui font comprendre combien ces différences sont parfois considérables. Commerce de la France (année 1886).'
Avec : D'après les documents officiels du pays. D'après le document français. Commerce spécial. Exportation : 855 Importation : 525
Angleterre.
Importation : 914 Exportation : 508
Commerce spécial.
Belgique.
Importation : 251 Exportation : 829
Commerce spécial.
Exportation : Importation :
448 419
Importation : 343 Exportation : 192 Exportation : 476 Importation : 309 Les exportations de France correspondent aux importations à l'étrangère' les importations en France aux exportations de l'étranger. (2) Ne sont désignés en caractères gras que les États dont le chiure Italie.
�LE COMMERCE.
451
lions; 3° 1683 millions en 1882 et 1293 en 1887) fait avec la France un commerce général qui a augmenté très rapidement de 1830 et surtout de 1860 à 1866, année où il atteignait presque 2300 millions; mais il a fléchi depuis et n'était que de 1667 millions en 1887. Le commerce spécial a moins varié ; l'exportation l'emporte toujours sur l'importation, parce que l'Angleterre est un pays d'expé-
. — Commerce de la France avec l'Italie (1827-
ition, qui reçoit de France beaucoup de marchandises destinées à es pays lointains, particulièrement aux colonies britanniques Gg. 219).
'affaires a dépassé au commerce général 300 millions pendant au moins une es années de la période 1882 à 1887. Pour chaque État nous indiquons entre arenthèses : 1° la moyenne annuelle du commerce général et du commerce pécialpour la période 1827-36; 2° la moyenne annuelle du commerce général ' du commerce spécial pour la période 1877-86 ; 3° l'année la plus forte etl'anée la plus faible du commerce spécial pendant la période 1882-1887. — Nous oirnons ensuite les chiffres du commerce général pour l'importation et l'exortation. Il faut bien remarquer que les figures (fig. 219 à 235) donnent : 'le commerce général; 2° l'importation et l'exportation du commerce spécial.
�452
LA FRANCE.
Elle importe en France pour près de 753 millions (commerce général, moyenne de 1877-1886): en soie (27 millions), laine, tissus coton, houille, machines, fils de coton, cuivre, peaux, navires, poils de chèvre, fer, fonte et aciers, tissus de coton et jute, n> elle exporte de France pour près de 1 200 millions : en tissus de soie (153 millions), tissus de laine, soie, mercerie, farine, ouvrages
Millions deFrancs 84-0 7 80 720 6 6 0 600 54-0 1-80 1-20 360 300 21-0 I 80 I 2 0 60 0 Annéi
Commerce avec l'Espagne.et avec lé Portugal.
11827-18861-
. . . ammuran Générais (l7np<™seî£izf"y\
Fig. 223. — Commerce de la France avec l'Espagne et le Portugal (1827-lS^
en cuir, céréales, beurre, œufs, vins, eaux-de-vie et liqueurs, peaux préparées, horlogerie, orfèvrerie et bijouterie, tabletterie, pommes de terre, graines à ensemencer, vêtements et lingerie, poils, bestiaux, sucre brut, tissus de coton, résine, outils, produits chimiques, modes, fruits, papier et livres, tourteaux, viande, chiffons, fils. 2» La Belgique (1° 134 et 115 millions ; 2° 1046 et 892 millions; 3° 965 en 1882 et 842 en 1885) fait avec la France un commerce général de 1 milliard. Si l'on ajoute celui des Pays-Bas, qui souvent emprunte les chemins de fer belges et se confond avec le commerce belge pour
�LE COMMERCE.
453
les marchandises non sujettes aux droits de douane, on trouve que le commerce général de ces deux paj's a atteint 1 236 millions en 1882; il était seulement de 1107 en 1886. Le commerce spécial (importation et exportation réunies) atteint 1 milliard (fig. 220). La Belgique seule importe en France pour plus de 336 millions (commerce général, moyenne de 1877-1886) : en houille et coke
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Commerce avec la Russie
(1827-1886) .-
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Fig. 224. — Commerce delà France avec la Russie (1827-1886).
(80 millions), laine, lin, céréales, bestiaux, sucre, tissus et fils de lin, matériaux à bâtir, fils de laine, fer, fonte et acier, beurre, zinc, toiles, bois, chevaux, peaux, cartons etc. ; elle exporte de France une valeur d'environ 510 millions en laine (67 millions) et tissus de laine (34), céréales, fils de laine, vins, tissus de soie, lin, mercerie, beurre, café, outils, tabletterie, etc. 3° Le (v. p. 449) Zollverein (1° 130 et 100 millions-, 2° 902 et 758 millions; 3° 815 en 1882 et 632 en 1886) fait avec la France un commerce général de 900 millions. Le Zollverein importe en France pour 520 millions : en bestiaux (41 millions), en tissus et fils de coton d'Alsace, tissus de laine et de coton, tissus de soie, orfèvrerie
�454
LA FRANCE.
et bijouterie, bois communs, bières, laines en masse, houille el coke, peaux, etc. ; il exporte de France pour 400 millions en vins (30 millions), coton, lainages et laine, mercerie, ouvrages en métaux, soie, sucre, peaux préparées ou brutes, etc. 4° La Suisse (1° 86 et 42 millions ; 2° 685 et 340 millions ; 3° 369mji. lions en 1882 et 304 en 1885) fait avec la France un commercemjVHÏÏTons
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Commerce avec les Etats Scandinaves t Suède , Norvège . Danemark)
(1827- I68G)
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Fig. 223.
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Commerce de la France avec les États Scandinaves 18
néral d'environ 700 millions en 1887. Elle importe en France pour environ 355 millions (1) : en tissus de soie (130 millions), horlogerie, bois, bestiaux, fromages,, etc. ; la France lui exporte uni valeur de 329 millions en soie, bourre et tissus de soie (81 millions), céréales, du coton, des vins, des tissus de laine, des tissus de coton, etc. (269 millions). L'Autriche-Hongrie (1° 43 et 8 millions ; 2° 134 et 127 millions;
(1) La Suisse, qui était portée pour 642 millions au commerce général en 1887, ne figurait que pour 321 millions au commerce spécial, parce que beaucoup de marchandises qui lui sont destinées transitent par la France: de la son rang. Même observation pour la Belgique et l'Angleterre.
�LE COMMERCE. 3»
4S8
137 en 1882 et 119 en 1887) fait avec la France un commerce rénéral d'environ 160 millions; elle importe en France pour 107 millions en bois communs (43 millions), en moutons, vins, etc.; elleexporte de France 27 millions : en soieries (4 millions), lainages, articles de Paris, etc. Son commerce avec la France est en réalité supérieur à celui que la douane indique, parce que beaucoup de
Millions • de * Francs . ...
Commerce avec la Turquie, la Roumanie et la Grèce
(1631-1886) £rnpoT*tajtions I'Chrnf^JpécLaZ J
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Fig. 226.
— Commerce de la France avec la Turquie, la Roumanie et la Grèce (1851-1886).
marchandises allant de France en Autriche ou d'Autriche en France passent par la Suisse, surtout depuis l'ouverture du tunnel de l'Arlberg, et sont enregistrées à la douane française comme étant à destination de la Suisse ou de provenance suisse. Le commerce du Zollverein emprunte aussi parfois les chemins de fer de la Suisse. Si l'on réunit le Zollverein, la Suisse et l'Autriche-Hongrie, on trouve que leur commerce général avec la France a fait de très rapides progrès de 1850 à 1868; qu'après avoir été brusquement interrompu en 1870 et 1871, il a repris et s'est élevé à 1870 millions en 1880; mais qu'il a baissé depuis l'application
�486
LA FRANGE.
du tarif français semi-protecteur de 1881 et par suite d'autres mesures prises ultérieurement par les deux gouvernements, et qu'il n'était que de 1569 millions en 1886; le commerce spécial, dont l'exportation était en général supérieure à l'importation avant 1880 et se trouve lui être inférieure depuis 1880, s'élevait en 1888 à 1,074 millions (fig. 221).
Misions
Commerce avec l'Egypte j Tripoli et le Maroc
(1851-1886)
„-... —, Importations
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Fig. 227. — Commerce de la France avec l'Egypte, Tripoli et le Maroc (1827-1886).
5° L'Italie (1° 156 et 125 millions; 2" 757 et 546 millions; 3° 604 en 1883 et 440 en 1885) fait avec la France un commerce général qui, progressant à peu près de la même manière que le commerce avec les pays précédents, a atteint 980 millions en 1881 et est descendu à 646 millions en 1886 (1). L'importation pendanl une vingtaine d'années (1867-1887) l'a emporté sur l'exportation (fig. 222). La rupture du traité de commerce en 1888 a très considérablement réduit le chiffre d'affaires.
(1) Il est même tombé en 1888 à 441 millions par suite de la rupture du traité de commerce et de l'application dans les deux États du tarif général au commerce des deux nations l'une avec l'autre.
�LE COMMERCE.
457
L'Italie importait en France pour plus de 463 millions de marhandises : en soie moulinée (161 millions), vins, bestiaux, huile 'olive, coton, œufs, riz, soufre, chapeaux de paille, soie grège, ourre de soie, nattes, peaux, bois; elle y exportait pour environ i millions en soie et bourre de soie (43 millions), en tissus de me et de coton, sucre raffiné, peaux, articles de Paris, vins, ercerie, poteries et cristaux, etc.
Millions
de francs
Commerce avec les pays d'Afrique, Cotes <k i'Océsn Atlantique et Côtes de l'Océan Indien
( 1851- 1886)
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g. 228.— Commerce de la France avec les pays d'Afrique des côtes océaniques (1851-18
6" Le commerce de la France avec l'ensemble de la péninsule érique (1° 9o et 65 millions; 2° 628 et 497 millions; 3° 620 en 84 et 668 en 1886) a progressé aussi depuis 1850 jusqu'à 1878 mpris, mais moins rapidement que le commerce avec les pays iiirnérés ci-dessus. A partir de 1879, l'insuffisance des récoltes ivin en France lui a donné un très rapide essor; l'importation, jintrairemenl à ce qui avait lieu avant cette époque, l'emporte de Baucoup sur l'exportation (fig. 223). Le commerce général a Eépassé 800 millions en 1886. Dans ce commerce, le Portugal ne pire que pour une petite part (97 millions).
�4S8
LA FRANCE.
L'Espagne (1° 91 et 62 millions; 2° 574 et 451 millions ; 3» 451 en 1884 et 571 en 1886) exporte en France pour 325 millions a vins (200 millions), fruits de table, liège, en plomb, safran, huilé d'olive, laine et bestiaux, etc., et importe pour 249 millions, en tissus de laine (33 millions), tissus de soie, mules., mercerie, horlogerie et orfèvrerie, etc.
Fig. 229. — Commerce de la France avec les pays d'Asie et d'Océanie (1827-181
7° Le commerce avec la Russie (1° 33 et 28 millions; 2° 298(1 270 millions ; 3° 300 en 1882 et 166 en 1885), dont les transport par terre échappent en partie à la douane, s'est élevé (commert! général) jusqu'à 437 millions en 1878 et est tombé à 200 millions en 1886; l'importation l'emporte toujours sur l'exportation (fig- 224). La Russie importe en France pour une valeur de 270 millions, e« céréales (141 millions), lin, bois commun, des graines oléagineuses, bourre de soie, peaux; elle exporte de France pour une valeurdt 28 millions de vins (4 millions), de sucres, de soieries, de lainages de poissons marinés, etc. 8° Le commerce avec les États Scandinaves (i° 19 et 17 millions;
�LE COMMERCE.
459
f 121 et 118 millions; 3° 129 en 1882 et 89 en 1886) consistait, en 1886, dans l'importation (97 millions), en bois (68 millions), graines, fontes, fer, acier, et à l'exportation (24 millions), en vins (4 millions), eau-de-vie et liqueurs, café, sucre, etc. (fig. 225). 9° Le commerce avec la Turquie, la Roumanie et la Grèce (1° 31 122 millions; 2° 311 et 243 millions ; 3°264 en 1886 et220 en 1887)
Commerce avec les Etats-Unis.
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Fig. 230.
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Commerce de la France avec les États-Unis (1827-18
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lonsiste à l'importation (212 millions), en fruits secs (58 millions), |éréales, soie, laine, tabac, éponges, etc., et à l'exportation millions), en peaux ouvrées, confections, sucre, lainages, connades, etc. (fig. 226). 10° L'Algérie (1° 11 et 7 millions ; 2° 300 et 268 millions ; 314 en 1886 et 249 en 1884) et la Tunisie (33 millions en 1887) ont ùt avec la France un commerce général de 335 millions en 1887; > deux pays importent (1) en France pour 136 millions environ, 1 bestiaux (36 millions), céréales, laines, peaux, minerai de fer,
1
1(1) La moyenne pour la Tunisie n'est calculée que d'après les résultats des pes 1884, 1887.
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LA FRANCE.
fruits et légumes, vins, etc. ; ils exportent de France pour 208 lions, en colonnades (21 millions), peaux préparées, vins, lainages tissus de lin et de chanvre, machines, confections, sucre, etc. {voir livre XI). 11° Le commerce de la France avec Y Egypte, Tripoli et le Mam (et la Tunisie jusqu'en 1884) (1° 16 et 13 millions ; 2° 132 et 106ml
Commerce avec les Colonies anglaises, néerlandaises, danoises d'Amérique etavecl'ile d'Haïti
( 1827-1886)
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Fig. 231. — Commerce de la France avec les colonies britanniques, néerlandaises etd;u et avec les deux républiques de l'île Haïti (1827-1886).
lions; 3° 120 en 1883 et 87 en 1886), dont la plus grande pari revient à l'Egypte (1° 8 et 7 millions; 2° 80 et 64 millions; 3° 6i« 1883 et 45 en 1886), s'était élevé de 100 millions en 1863 à 247?. 1865, pendant la construction du canal de Suez ; il est redescend* à 150 millions et s'y est à peu près maintenu jusqu'en 1883, ( partir de laquelle la prédominance de l'Angleterre l'a fait descend jusqu'à 113 en 1886; l'importation (72 millions), consistant enc (18 millions), légumes secs, graines, sucre, etc., l'emporte sur 1 ei portation (60 millions) consistant en ouvrages en cuir (8 million matériaux, machines, outils), soieries, lainages, etc. (voirfig.22'! 12° Avec les côtes africaines des Océans Atlantique (moinst
�LE COMMERCE.
461
aroc) et Indien (1° 12 et 8 millions; 2° 63 et 55 millions ; 3° 62 en 83 et 38 en 1887), c'est-à-dire avec la côte occidentale, le Cap et cèle orientale (non compris les colonies françaises), le comerce, qui consiste principalement en graines oléagineuses et en ine, n'a jamais dépassé 77 millions et a faibli depuis 1883 : était de 51 millions en 1886 (voir fig. 228).
Millions de Francs
Commerce avec le Mexique, l'Amérique Centrale,la Colombie etle Venézuéla
(1827-1886) Xmpo-rtcctLorir (CyTrur^JpêciaZJ. JïjcportaJîans ( dP d° J.
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. 232. — Commerce de la France avec le Mexique, l'Amérique centrale, la Colombie et le Vénézuéla (1827-1886).
13° Le commerce avec les pays d'Asie (1° 30 et 23 millions ; 434 et 323 millions ; 3" 386 en 1883 et 304 en 1885) et d'Océanie ' 3 et 2 millions ; 2° 70 et 56 millions ; 3° 77 en 1886 et 42 en S3) (non compris les colonies françaises) est beaucoup plus imitant que celui d'Afrique, parce qu'il comprend des pays très Mplés, comme l'empire des Indes, la Chine et le Japon. Ce comercene faisait que commencer en 1850. Le percement de l'isthme iSuez (1869) lui a été favorable ; en 1882, il atteignait 590 milms; il a ressenti aussi, depuis ce temps, l'influence de la dépresM commerciale.
�462
LA FRANCE.
L'importation d'Asie en France est beaucoup plus considérable que l'exportation de France en Asie (fig. 229). De Y Inde britannique (1° 26 et 20; 2° 225 et 195; 3° 254 en 1883 et 190 en 1887), la France tire (209 millions, valeur du commerce général) du coton (71 millions), des graines oléagineuses, du blé de l'indigo, du café, du riz, de la soie et bourre de soie, k
Fig. 233. — Commerce de la France avec le Brésil (1827-1;
poivre, du cachou, des peaux, de la laine, etc.; elle envoie dans l'Inde pour une valeur de 18 millions : des cotonnades (3 millions), des soieries, des métaux précieux, du safran, des vins et eaux-devie, de l'or et du platine filés, etc. De la Chine (1° 3 et 2 ; 2° 154 et 90 ; 3° 66 en 1885 et 123 en 181 la France tire (valeur de 133 millions, commerce général) delà soie (100 millions), du thé, des nattes, des soieries, des cocons, de la porcelaine et elle envoie en Chine, mais pour une somme minime (20 millions), des cotonnades (9 millions), des fils, des articles de Paris, des lainages, etc. Du Japon (et de Siam) la France importe pour 44 millions :
�LE COMMERCE.
463
je(36millions), thé, bimbeloterie et porcelaine, riz, etc.; elle y ■portepourll millions : en lainages et cotonnades (6 millions pour i deux), en soieries, horlogerie, etc. 14° Le commerce avec les États-Unis (1° 204 et 158 millions ; 879 et 716 millions; 3" 755 en 1882 et 526 en 1885) est au rang s plus importants. De 1827 à 1856, il s'est élevé presque cons-
'. 234. — Commerce de la France avec la République Argentine et l'Uruguay (1827-188G).
inient, surtout depuis 1850; il a atteint 790 millions en 1856. La ise de 1857 l'a atteint, puis la guerre de sécession Fa fait désire jusqu'à 199 millions. Il s'est relevé surtout de 1878 à 1880, née où le commerce des grains l'a porté à 1 275 millions ; uisque l'importation du blé a diminué, il est redescendu; en 87, il était de 743 millions (voir fig. 230). Les États-Unis imitent en France pour 456 millions : en céréales (180 millions), Ion, graisses, viandes salées, tabac, pétrole, café, cuivres, argent, is de construction ; ils exportent pour 422 millions : en soieries 1 millions), lainages, ouvrages en peau et en cuir, cotonnades, iicles de Paris, vins, horlogerie, etc.
�LA. FRANCE.
15°Le commerceavec les colonies espagnoles des Antilles (filet 11 millions; 2° 32 et 26 millions ; 3° 26 en 1882 et 15 en 1885) coisiste surtout en café, sucre, cigares, cacao, tabac, à l'importation (16 millions), et en peaux ouvrées, orfèvrerie,lainages, à l'exportation (16 millions). Le commerce avec les colonies britanniques (1° 0,5 et 03 ; 2° 16et
Millions
Commerce avec la Côte du Paçifique.-Arnépiq'ie du Sud. ' ICh'li .'Pérou , BoliViè et Equateur).
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(1827-1886)
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Fig. 235. — Commerce de la France avec la côte du Pacifique, Amérique du sud (Chili, Bolivie, Equateur) (1827-1886).
14; 3° 18 en 1882 et 9 en 1885) consiste en bois communs, eut réaies et cacao, rhum, bois exotiques et café à l'importation, ete eau-de-vie et liqueurs, beurre, etc., à l'exportation. Le commerce avec les colonies néerlandaises et danoises d'k rique et avec les deux républiques de l'île Haïti (1° 18 et 12 mi lions; 2° 71 et 56 millions; 3° 77 en 1883 et 52 en 1886) cousis à l'importation (42 millions), en café (28 millions), bois exotique cacao, rhum, etc., et à l'exportation (23 millions), en ouvrages peau ou en cuir, confections. Le commerce total de la France avec les Antilles et le Canal
�LE COMMERCE.
465
'était élevé jusqu'à 178 millions en 1875; il n'était plus que de 01 millions en 1886, c'est-à-dire qu'il est presque retombé au eau de 1856. (voir fig. 231). iv 16° Le commerce avec la région centrale de l'Amérique, qui a ieupresque exclusivement par les ports delà mer des Antilles et 'u golfe du Mexique (1° 24 et 16 millions; 2° 135 et 90 millions; "182en 1885 et 105 en 1887) (le Mexique, les républiques del'Améique centrale, la Colombie etle'Vénézuéla) consiste principalement fen importation (52 millions), de café (20 millions), bois exotiques, Jacao, écorce de quinquina, caoutchouc, vanille, etc., et en exportation (80 millions), de lainages (14 millions), peaux, vins, confections, articles de Paris, liqueurs, bijouterie etc. (voir fig. 232). I 17° Le commerce avec le Brésil (1° 25 et 19 millions ; 2° 184 et ■ 21 millions; 3° 105 en 1885 et 128 en 1887) est plus important. De lo millions, en 1850, le commerce général a monté à 218 en 1864; lepuis ce temps, il a cessé d'augmenter et il n'était que de 189 milIons en 1887 (voir fig. 233). Il consiste à l'importation (102 milIons), en café (70 millons), peaux, cacao, tabac, caoutchouc, bois ■xotiques, etc. et à l'exportation (82 millions), en ouvrages en ■uir (13 millions), en articles de confection, lainages, cotonnades, Beurre salé, orfèvrerie et bijouterie, vins, etc. 118° Il est plus important encore avec La Plata (République Argentine et l'Uruguay) (1° 73 et 67 millions; 2° 341 et 309 millions; H° 322 en 1882 et 389 en 1886) où il a suivi une progression plus lonstante. De 32 millions, en 11S50, il s'est élevé à 428 en 1887 (voir ■g.234). Depuis longtemps, l'importation (200 millions), qui consiste en laine (107 millions), peaux, graisses, céréales, viandes conservées,plumes de parure, crins, cornes etc., l'emporte sur l'exporta■on (140 millions), dont les principaux articles sont les vins (29 millons), les confections, les lainages, les soieries, etc. 119° Avec la côte du Pacifique (1° 13 et 10 millions ; 2° 100 et ■9millions ; 3° 96 en 1882 et 53 en 1885), le commerce, à cause de léloignement, a beaucoup moins d'importance. Cependant il s'est ■levé jusqu'à 198 millions en 1873; mais, à la suite de la guerre Ivec le Chili qui a ruiné le Pérou, il est retombé à 70 millions |n 1886 (voir fig. 235). Ce commerce consiste à l'importation |36 millions), en nitrate de soude (19 millions), minerai de cuivre, luano, écorce de quinquina, etc., et à l'exportation (44 millions), p lainages (6 millions), sucre, ouvrages de cuir et de peau, confions, etc. (Voir plus loin, livre XI, pour le commerce de la France vec ses colonies).
LA FRANCE.
II.
: 30
�466
LA FRANCE.
354. lie transit. — Le transit, qui ne figure pas au commerce spécial, mais qui est compté dans le commerce général, porte sur un poids d'environ 200 à 320 millions de tonnes (voir fig. 236) et
sur une valeur de 500 à 700 millions de francs. La moyenne aa-| nuelle de 1835-1836 a été de 250,000; celle de 1877-1886 a été € 249,000 tonnes, représentant une valeur de 637 millions ; 202,01 tonnes ont été transportées parterre, 47,000 par mer. Les farineux!
�LE COMMERCE.
467
alimentaires(73,400 tonnes), les pierres, les combustibles et les vins figurent au premier rang pour le poids; les tissus (249 millions), surtout ceux de soie, occupent ce rang au point de vue delà valeur. Le transit a lieu surtout entre les pays limitrophes de la France qui empruntent son territoire pour communiquer entre eux : la Suisse (348 millions de francs, dont 242 à l'entrée en France et 106 à la sortie), qui n'a par elle-même aucun débouché maritime, le Zollverein (96 millions), Y Angleterre, (204 millions) Y Italie (171 millions), la Belgique (80 millions). Le Mexique (44 millions) est dans les premiers rangs à cause des paquebots français qui apportent au Havre les marchandises mexicaines destinées à d'autres pays. On peut rattacher au transit les importations temporaires, c'est-àdire les produits qui entrent à la condition de sortir après avoir reçu une certaine main-d'œuvre, et qui sont exempts des droits de douane. Tels sont le blé (32 millions de francs), les tissus de lame, h fonte, les graines oléagineuses, le cacao, la houille, qui sortent respectivement sous forme de farine, de tissus apprêtés, de machines, de navires, de chocolat, d'huile, etc. Ces produits, dont la valeur était d'environ 681 millions à la sortie, en valaient 121 à l'entrée (moyenne de 1887-1886). Ils figurent dans le commerce général et ne figurent pas dans le commerce spécial. 335. lies douanes, les entrepôts et les ports. ■—- Les points par lesquels se fait, à l'entrée et à la sortie, le commerce extérieur et où s'acquittent les droits, s'appellent douanes. Sur environ 317 millions de droits d'entrée, moyenne des droits perçus de 1877 à 1886 (334 millions en 1887), la moitié est payée par le sucre et par le café. A quelques exceptions près, comme Paris et Lyon, qui reçoivent directement de l'étranger une notable partie de leurs marchandises, les douanes sont situées à la frontière de terre, aux premières stations des chemins de fer ou des routes et dans les ports. La quantité des marchandises déposées dans les entrepôts n'a pas augmenté dans la même proportion que le commerce (voir fig. 237), parce que les réformes libérales de 1860 et des années suivantes, ayant affranchi de tout droit la plupart des matières premières, ont dispensé les commerçants de les déposer dans les entrepôts comme ils le faisaient auparavant, afin de ne payer la taxe d'entrée que s'ils les vendaient en France et au moment de la vente. Les entrepôts ont moins augmenté que les magasins généraux. Les villes qui, à un ou plusieurs de ces titres, ont une importance commerciale, peuvent se diviser en trois groupes géographiques.
�LA FRANCE.
1° Le premier groupe est celui des ports (voir livre I, section ¥] et douanes de YOcéan (voir fig. 238 et 239) (1). Dunkerque, ville de 39,000 habitants (population agglomérée, y compris la population comptée àpart en 1886), le grand entrepôt de la France sur la mer du Nord, port militaire que le roi d'Angleterre Charles II avait vendu à la France (1662), patrie de Jean-Bart; l'Angleterre avait redouté ses corsaires pendant tout le règne de Louis XIV, et elle avait stipulé la démolition du port militaire au traité d'Utrecht (1713) et à celui de Paris 1763). Louis XVI dépensa 1 million et demi de livres pour le rétablir (1781-90) et les Anglais essayèrent en vain de s'en emparer en 1793. De grands travauxd'amélioralion ont été faits à ce port sous laRestaurationet surtout depuis le décret du 14 juillet 1861, qui a ordonné la construction, du bassin de l'ouest. De nouveaux bassins ont été creusés depuis 1878 et une dépense d'une vingtaine de millions a été engagée. Le port marchand de Dunkerque a aujourd'hui deux jetées de 900 mètres de long sur 65 mètres d'écartement, qui en facilitent l'accès quoique la côte soit basse et semée de bancs de sable; il possède un port d'échouage, trois bassins à flot et un grand bassin de chasse, dont l'eau sert à nettoyer le chenal. Dunkerque a fait, en 1887, un commerce général, métaux précieux non compris (1° 173 ; 2° 346) (2), de 374 millions consistant surtout en laine, céréales, lin, nitrate de soude, minerai, coton, graines oléagineuses, fer, bois, bitume, houille à l'importation (326); en sucre, céréales, fer, pommes de terre, huiles, fourrages, fils ii l'exportation (47). Il a eu, en 1887 un mouvement d'entrée et de sortie d'environ 1,303,000 tonnes, pour les navires chargés (1° 338,000; 2" 996,000) (3), sans compter les navires sur lest (572,000) et le cabotage (342,000) (4); il avait alors, une marine
(1) Sont uientionnéslesports qui ont un effectif officiel d'au moins 1,000 tonnes o u unmouvtrnent maritime d'au moins 10,000 tonnes (voirpour la valeurréellc delà tonne les notes des pages 389 et 399). Ces chiffres sont ceux du commerce général et ceux des navires chargés (en 1887). Nous indiquons le nombre d'habitants de la population urbaine, c'est-à-dire de la population agglomérée et de la population comptée à part et non le nombre d'habitants de la commune entière. (2) Noos indiquons par millions de francs la moyenne décennale du commerce général du port ou de la douane de terre : 1° pour la période 1857-66; 2» pour la période 1877-86. (3) Nous indiquons, pour les mêmes périodes, la moyenne décennale du tonnage des navires chargés, cabotage non compris. (4) Tonnage, à l'entrée et à la sortie réunies, des navires chargés faisant le cabotage, année 1887. Ce tonnage diffère du poids des cargaisons qui se trouve dans les statistiques de l'administration des douanes ; mais que nous ne donnons pas ici. Ainsi, pour Dunkerque, ce poids a été en 1887, de 297,000 tonnes
�LE COMMERCE.
469
marchande d'environ 30,100 tonnes dont 19,000 pour les navires à voiles et 11,100 pour ceux à vapeur.
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—
Gravelines, petite ville de 2,230 habitants, sur l'Aa, à 2 kil. de la mer du Nord, avec un chenal muni d'une double jetée,
(216,000 à la sortie et 81,000 à l'entrée), tandis que le tonnage a été de 342,000 tonnes.
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importe surtout de la houille d'Angleterre et des bois de la Baltique. Le mouvement d'entrée et de sortie est de 26,900 tonnes pour les navires chargés et de 19,100 pour les navires sur lest. Calais, ville de 59,000 habitants, sur le Pas de Calais, est le point de communication le plus rapproché entre la France et l'Angleterre (par Douvres). Il existait une crique naturelle, qui est l'ancien port et qui est partagée aujourd'hui par le quai nord en deux parties : à l'est, le port d'échouage et le bassin à flot' à l'ouest, le bassin de chasse, non moins nécessaire h Calais qu'à
Fig. 238. — Importance relative de la navigation dans les principaux ports.
Dunkerque. Deux longues jetées en charpente (celle de l'est a 1,127 mètres, celle de l'ouest, 47-4) facilitent l'entrée. Calais a fait, en 1887, un commerce (1° 46 ; 2 134) de 179 millions consistant surtout en laine, soie, jute, céréales, bois, fonte, houille, à l'exportation (80 millions), et en soieries, lainages, cotons, vins, fils,machines, céréales, ouvrages en métal à l'exportation (98 millions). Il avait un mouvement d'entrée et de sortie de 918,000 tonnes pour les navires chargés, 122,000 pour les navires sur lest (1° 399,000; 2° 876,000), sans compter le cabotage qui était de 4,600. Boulogne, ville de 45,906 habitants, sur la Manche, bâtie à l'embouchure de la Liane, point d'embarquement pour l'Angle-
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terre, par Folkestone, non moins fréquenté que Calais. La nature Y avait mieux préparé un abri qu'à Dunkerque et à Calais. La Liane est le premier cours d'eau qu'on rencontre de ce côté ; la côte est haute et protégée contre les vents du nord et de l'est. Aussi, dès l'antiquité, Gessoriacum était-il un port fréquenté. Boulogne /f 462; 2° 448) a fait en 1887 un commerce de 344 millions, consistant principalement en soieries et soies, laine, lainages, fils, cotonnades,houille,bois, à l'importation (157 millions); en soieries et soies, lainages, ouvrages en cuir ou en métal, mercèrie, à l'exportation (187 millions). Il a eu, cette même année, un mouvement d'entrée et de sortie de 774,000 tonnes pour les navires chargés et de 134,000 pour les navires sur lest (1° 422,600; 2» 783,000), sans compter le cabotage qui était de 119,800 tonnes; il possédait une marine de 10,400 tonnes pour les navires à voiles et de 300(1) pour les navires à vapeur. Êtaples (3,220 hab.), Berck (5,190 hab.), le Hourdel (300 hab.?) ont peu d'importance. Abbeville (19,837 hab.) n'avait, en 1887, qu'un mouvement de 4,500 tonnes, navires chargés et sur lest réunis, et un cabotage de 1,800, Saint-Valéry-sur-Somme en avait un de 35,000. Eu et le Tréport ensemble près de 115,000, navires chargés et sur lest réunis, et un cabotage de 5,200. Dieppe, ville de 22,600 habitants, sur la Manche, est, comme Boulogne, à l'embouchure d'une rivière (l'Arques) protégée par les hauteurs du pays de Caux. Grâce à cette situation favorable, Dieppe a été au moyen âge une ville de commerce importante. Au xiv° siècle (1337-1371) ses marins armaient des flottes pour le roi de France et allaient faire le troc sur la côte de Guinée où ils avaient un comptoir nommé le Petit Dieppe; ils ont fourni à Québec une partie de ses premiers colons. Mais la mer est souvent violente sur cette côte et les gros navires y sont mal abrités. L'épi construit en 1613 pour arrêter l'envahissement du port par les galets fut renversé par une tempête au xvn15 siècle et, sous Louis XV et Louis XVI, on a dépensé plus de 4 millions pour améliorer les jetées et construire une écluse de chasse. On en a dépensé plus de 10 autres auxix0 siècle et cependant Dieppe, très fréquenté comme bain de mer, n'est plus un aussi grand port qu'autrefois. Il a fait, en 1887, principalement avec l'Angleterre, un commerce de 158 millions (non compris les métaux précieux dont le commerce s'élevait
(1) Voir la note de la page 393 relativement à la manière de compter le tonnage.
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à 114 millions) (1° 87 ; 2° 150), dont 44 à l'importation consistai surtout en bois (réexportés), en œufs, laine, coton, houille, soie fonte, et 114 à l'exportation consistant en soieries et soie, lainages sucre, peaux préparées, céréales; le mouvement de la navigatkj était, en 1887, de 752,000 tonnes pour les navires chargés et244,0 our navires sur lest (1° 338,700; 2° 711,000), le cabotaged
Fig. 239.
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Importance relative des principales douanes.
11,700, et l'effectif de 5,000 tonnes pour les navires à voile contre 3,340 pour les navires à vapeur. Saint-Vahry-en-Caux (3,900 hab.) et Fécamp (12,300 hab. sont plutôt des ports de pêche que de commerce; cependan Fécamp, qui possède un effectif de 19,400 tonnes, a un mouvemen de navigation de 83,000 tonnes, navires chargés et sur lest réunis et un cabotage de 17,600. Le premier grand fleuve qu'on rencontre en suivant du nord-es au sud-ouest la côte de France est la Seine, artère commerciale d' Paris. Aussi trouve-t-on, sur ses bords, deux de nos plus grand;" ports : le Havre et Rouen. Le plus ancien est Rouen (107,100 hab.). La marée se faitsenti jusqu'à Pont-de-l'Arche. C'est un peu en aval du premier coud sensible du fleuve, à 120 kil. de la mer, que la ville s'est for
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niée et a grandi ; les navires remontaient ainsi le plus loin possible, poussés parle flot dans l'intérieur des terres et débarquaient sans danger leur cargaison sur la rive. Aussi Rouen était-il déjà une cité florissante dans l'antiquité et sa prospérité a-t-elle duré jusqu'à la fin du xvin° siècle. L'augmentation du tonnage des navires a détourné de son port la navigation au xixe siècle. Mais il a fait de grands efforts pour recouvrer son commerce ; les endiguements de la Basse-Seine ont porté à 6 mètres la hauteur du plan d'eau, et le port est redevenu prospère. Le commerce en 1887 était de 207 millions (1°58; 2°194) ; il consistait, à l'importation (163 millions), en céréales, vins, fils, lainages, cotonnades, cuivre, huiles, houille, bois ; à l'exportation (44 millions), en sucre, céréales, cuivre, graines, produits chimiques, etc. Le mouvement de la navigation était, la même année, de 977,000 tonnes pour les navires chargés, de 409,000 tonnes pour les navires sur lest (1° 438,700; 2° 1,012,000), avec un cabotage de 236,000 tonnes; l'effectif de la marine était de 8,000 tonnes pour les navires à voiles et 3,600 pour les navires à vapeur. Le Havre, grande ville de 111,000 habitants, est, à l'embouchure de la Seine, le véritable port de Paris et le principal entrepôt du commerce extérieur de la Normandie. C'est un de nos deux plus grands ports de commerce, le premier après Marseille. La ville est coupée en tous sens de bassins à flot (de l'Eure, Vauban, du Commerce, de la Citadelle, etc.), dont plusieurs débouchent directement dans l'avant-port et où stationnent les navires. L'entrepôt des douanes du Havre a reçu en 1887, pour 214 millions de marchandises. Le commerce du port a été de 1,646 millions de francs(1° 1,286 ; 2" 1,734), dont 811 à l'importation, consistant en coton, café, céréales, soieries, laines, peaux, cotonnades, cuivre, graisses, viandes salées, bijouterie, bois exotiques et bois communs, houille, tabac, indigo, cacao, caoutchouc, etc.; et 833 à l'exportation consistant en soieries, lainages, ouvrages en peau, rubans, café, confections et lingerie, peaux préparées, mercerie, cotonnades, bijouterie et horlogerie, ouvrages en métaux, plumes de parures, vins, sucre, horlogerie, beurre etc. C'ést avec l'Angleterre, le Zollverein et les Etats-Unis que ce port a ses plus nombreuses relations. Le mouvement de la navigation (entrée et sortie réunies) était, en 1887, de 3,540,000 tonnes pour les navires chargés, de 690,000 pour les navires sur lest (1° 16,140,000; 2° 3,008,000); le cabotage était de 847,000; l'effectif de la marine était, en décembre 1887, de 584,000 tonnes (177 navires à voiles et 168 à vapeur jaugeant res-
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pectivement 438,000 et 146,000). Sur 238,000 chevaux-vapeur que possédait la marine française en 1887, 96,780 appartenaient an port du Havre. Le commerce général d'exportation, qui s'était élevé jusqu'à 914 millions en 1869, est descendu jusqu'à 703 en 1876 et s'est relevé depuis ce temps. Le Havre ne date que des temps modernes ; la nature avait mal préparé l'établissement d'un port sur la rive droite de l'embouchure de la Seine, quoiqu'il y ait eu, dès l'antiquité, un port à l'embouchure du ruisseau de l'Eure. Au xvie siècle, on construisit au Havre-de-Grâce, qui porta quelque temps le nom de Françoimillt, des jetées et des écluses pour arrêter les galets; en 1628, un bassin à flot qui contenait 45 navires; en 1684, une forte jetée en charpente qu'une tempête emporta et qui fut reconstruite en maçonnerie en 1705; sous Louis XVI, on dépensa plus de 3 millions pour un bassin de chasse et pour d'autres travaux. Pour améliorer ce port, devenu le grand débouché du bassin de la Seine au xixe siècle, on ne dépensa pas moins de 26 millions sous le règne de LouisPhilippe, et de 33 pendant le second empire. Malgré les nombreux bassins à flot qui ont été successivement creusés, malgré le candii Tancarville qui, depuis 1887, facilite l'accès delà Seine, il reste encore beaucoup à faire. De nouveaux travaux ont été entrepris en 1888; ils doivent coûter 75 millions et avoir pour résultat de créer, au moyen de digues construites en mer, un avant-port plus vaste et d'une entrée plus facile. Toutefois, comme la nature a peu fait, le Havre aura peine à offrir à la grande navigation les mêmes commodités que des ports situés en rivière profonde, comme Anvers, ou abrités au fond d'une baie entre deux estuaires, comme New-York. Eonfleur, ville de 9,260 habitants, située à l'embouchure delà Seine, sur la rive gauche, en face du Havre, et qui a été longtemps pour ainsi dire l'avant-port de Rouen, a un mouvement de navigation d'environ 347,600 tonnes, navires chargés et sur lest réunis (1° 165,500; 2° 307,400) et un cabotage de 61,900. Pont-Audemer (6,000 hab.), sur la Rille, a un mouvement de 5,100 tonnes et un cabotage de 32,600 tonnes. . Trouville (5,750 hab.), port de pêche, avec des bains de mer renommés, a un mouvement de 100,700 tonnes et un cabotage de 12,400 tonnes. Dives (1,000 hab.), séparé de Cabourg par la Dives, a un mouvement de 2,000 tonnes et un cabotage de 570. Caen, ville de 43,809 habitants, sur l'Orne canalisée, à 14 fil
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e la mer, dont Ouistreham est en quelque sorte l'avant-port, a mouvement d'environ 322,500 tonnes, navires chargés et sur st réunis (1° 180,400 ; 2° 241,300) et un cabotage de 89,400, avec effectif de 1,260 tonnes pour les navires à voiles et 600 pour s navires à vapeur. Covrseulles (1,500 hab.), à l'embouchure de la Seulles ; Port-enasin (1,160 hab.), Jsigny (2,330 hab.), Carentan (2,830 hab.), int-Vaast (2,660 hab.), situé sur une bonne rade, sont de petits rts du Bessin et du Cotentin qui expédient en Angleterre des ufs, du beurre et de la viande et n'ont ensemble qu'un mouvement 32,400 tonnes et un cabotage de 27,800 tonnes.. Earfleur (970 hab.), à l'extrémité nord-est du Cotentin, a un ouvement de 13,400 tonnes et un cabotage de 1,000 tonnes. Cherbourg (37,000 hab.), port militaire et port de commerce, est esque entièrement une création artificielle. La pointe du Cotenfaisant face à l'Angleterre et, sur cette pointe, un enfoncement peu abrité par l'île Pilée et le cap Lévi, désignaient la place d'un rt militaire. La grande digue, construite sous Louis XVI, œuvre gantesque pour l'époque, y avait mis les navires à l'abri ; mais cet ri, avec la portée del'artillerie, est devenu aujourd'hui tout à fait attisant. Cherbourg a un mouvement de navigation de 427,000 nés navires chargés et sur lest réunis (1° 104,7001. ; 2° 581,000 t.), cabotage de 54,900, avec un effectif de 11,300 tonnes pour les vires à voiles et de 250 pour les navires à vapeur. Omonville-la-Iîogue (260 hab.) au nord du Cotentin, Diélette 0), Carteret (190), Portbail (740), petit port à 10 kil. au sud du pCarteret, Saint-Germaïn-sur-Ay (190), Regnéville (1,750), situés r la côte occidentale du Cotentin, ont ensemble un mouvement navigation de 26,000 tonnes et un cabotage de 12,540. Granville (11,510 hab.), bâtie au pied d'un promontoire, a un uvement de navigation de 100,000 tonnes et un cabotage de ■800; elle arme pour la pêche et entretient de fréquentes commications avec Jersey. "ontorson (2,380), le Vivier (550), la Houle, port de Cancale, se iront dans la baie du mont Saint-Michel. 'aint-Malo (10,220 hab.), est situé à l'embouchure delà Rance, s le golfe de Saint-Malo. Peu de localités sont plus favorableut situées pour la navigation : un large estuaire, abrité par des chers qui sont à la fois un danger et une protection, une mer poisseuse propre à former une race de marins. Saint-Malo, bâti à ili'ée de cet estuaire sur le rocher d'Aron, patrie de J. Cartier
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et de Duguay-Trouin (on montre encore la maison où est né le rin), est, comme Dieppe, une des vieilles gloires maritimes de France. La ville a conservé, avec sa ceinture de hautes mural de granit qui la défendait autrefois et qui l'emprisonne aujoi d'hui, le cachet du xvn° siècle qui est l'époque de sa pi grande prospérité; elle s'est rendue célèbre surtout à celte époqu par ses armements pour la pêche et par ses corsaires. Saint-Sen se développe aujourd'hui au sud de Saint-Malo. Entre les de villes, réunies par des ponts et par une chaussée, sont le po d'échouage et le bassin à flot dont la construction, reconn' nécessaire en 1836, a coûté environ 25 millions. Saint-Malo a mouvement maritime de 376,000 tonnes (1° 146,000; 2° 303,90 un cabotage de 28,000 avec un effectif de 28,800 tonnes pourl navires à voiles et 280 pour les navires à vapeur. Sukt-Sm (9,880 hab.) a un mouvement de navigation de 54,000 tonnes et cabotage de 28,000; l'effectif de sa marine est de 19,300 tonn En face de Saint-Malo est le port de Dinard (620 habit.) qui an navigation de 1150 tonnes et un cabotage de 3,280 tonnes. Saint-Jacut-de-la-mer (860 hub.) avec le Guildç sur l'Arguera Saint-Cast (150), Erquy (370 hab.), Dahouet (180 hab.) sur la ri orientale de la baie de Saint-Brieuc, petits ports servant surto aux pêcheurs, le Légué (hameau de 840 hab.?), port de Sai Brieuc, qui le domine du hautde sonrocher, ont ensemble unmo vement de navigation de 57,300 tonnes et un cabotage de 48,2(1 Binic (1,070 hab.), Portrieux (960), Pàimpol (1,780), P trieux (2,230), Tréguier (3,190), Perros-Guirec (360), Lam (6,205 hab.), Morlaix (16,013), Roscoff (1,750 hab.), YAberVn (5,600), le Conquet (1,370) sont, comme le Légué, de petits po de la côte septentrionale de la Bretagne, dont les marins s'ado nent surtout à la pèche; ils ont ensemble un mouvement ta de 120,000 tonnes, un cabotage de 125,000 et un effectif de 19,ï Brest (70,778 hab.) est une ville située à l'extrémité du contins sur la côte septentrionale de la plus belle rade de France, qui aussi une des plus belles du monde, et à l'extrémité du confine européen. Le port militaire a été creusé dans le lit de la feld sous le règne de Louis XIV. Le port de commerce, qui a co 16 millions, a été construit de toutes pièces à. côté du port n taire, au pied des rochers du cours d'Ajot; cependant Brest» pas devenu un grand port marchand. 11 a un mouvement de vigation de 54,000 tonnes pour les navires chargés, 42,000 p les navires sur lest (1° 215,600; 2° 185,500), un cabotage
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g,600 et un effectif de 3,200 tonnes pour les navires à voiles et 00pour les navires à vapeur. mvkrneau (7,900 hab.), le Faou (1,130, hab.), Port-Launay 000hab.) dans la rade de Brest, Camarel (1,250 hab.), Morgat et mmenez (10,980 hab.) sont, comme Brest, des ports situés à strémité du Finistère; ils sont adonnés à la pêche; ils ont enbleun effectif d'environ 7,500 tonnes, un mouvement de naviiion de 25,000 tonnes et un cabotage de 66,600. ! ur la côte méridionale de la Bretagne, Audierne (2,180 hab.), nl-l'Ablié (4,040 hab.), Quimper (17,170 hab.), Concarneau, oOOhab.), Pont-Aven{\, 460 hab.), Douëlan,Quimperlé (5,000 hab.), mvel (250 hab.), Lorient (40,000 hab.), Hennebont (5,300 hab.), H-Louis (3,150 hab.), Groix (786 hab.), le Palais (Belle-Ile) $0),Êtd (660 hab.), Port-Haliguen dans la presqu'île de Quion, Cornac (590 hab.), la Trinité-sur-Mer (510 hab.), Auray idhsJa),Port-Navalo, Sarzeau (920 hab.), Vannes (18,130 hab.), Roche-Bernard (1,260 hab.), Redon (4,980 hab.), Mesquer 9 hab.), le Croisic (4,290 hab.), le Pouligiten, (1,000 hab.), la x-Indre (2,288 hab.), Chantenaij (10,300 hab.) et Couëron, sur la re, sont les principaux ports d'un pays où chaque anse, pour ainsi , cache un port de pèche ; le mouvement de navigation est de ,000 t. dans tous ces ports réunis; l'effectif y atteint 40,000 t. ries navires à voiles et à vapeur 202,000 pour le cabotage. orient (40,055 hab.), situé sur l'estuaire du Blavet et du Scorff, une création de la Compagnie des Indes au xv° siècle, et a eu 0 trentaine d'années de grande prospérité au xviii . C'est aujourli un port presque exclusivement militaire. Son mouvement de igalion a été, en 1887, de 19,300 tonnes pour les navires charge 12,000 pour les navires sur lest; le cabotage a été de 85,100. antes et Saint-Nazaire sont les deux grands ports de la Loire, me Rouen et le Havre sont ceux de la Seine. Nantes date de tiquité; Saint-Nazaire ne date que de la seconde moitié du siècle et, malgré sa croissance rapide et le déclin de Nantes fig. 239), peut être encore considéré comme une annexe de la nde ville. antes, sur la rive droite de la Loire, à 52 kil. de la mer, de ville de 120,100 habitants, est le principal centre du cornce de la région de la Basse-Loire ; son entrepôt des douanes, 1887, a reçu 21 millions de marchandises. Son commerce Meur a été d'environ 55 millions (1° 112; 2° 70), dont 45 à l'imlation : en sucre, cacao, bois, fruits, vins, café, huile, engrais,
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fonte, houille, et 10 à l'exportation en céréales, sucre rafûné, ma chines, etc. L'Angleterre, la Guadeloupe, les Etats Scandinaves ] Belgique, etc., alimentent ce commerce. Le mouvement total de navigation est de 117,700 tonnes pour les navires chargés, 412' pour les navires sur lest (1° 244,900; 2° 124,600), le cabotage es de 87,900; l'effectif delà marine est de 45,600 tonnes pour les M vires à voiles et 13,000 pour les navires à vapeur. Saint-Nazaire (21,300 hab.), bâti sur la rive droite à l'embua chure même de la Loire, est, par suite, beaucoup plus facilemeij accessible que Nantes aux navires de fort tonnage. Son oommerj a été, en 1887, de 126 millions (1° 82 ; 2° 147) : 45 millions àl'impir tation, consistant en céréales, orfèvrerie et bijouterie, houille, c tonnades, bois, tabac, etc., et 80 millions à l'exportation, consiste en orfèvrerie, cotonnades, ouvrages en cuir, poissons marine': lainages, etc. C'est avec l'Angleterre, l'Espagne, le Mexique, Colombie, les États-Unis, l'Algérie, la Réunion, la Martinique la Guadeloupe, etc., que se fait ce commerce. Le mouvementde navigation est de 649,000 tonnes pour les navires chargés, de369,3 pour les navires sur lest (1° 168,700; 2° 656,800); le cabotait de 104,900; l'effectif qui, contrairement à ce qui a lieu dans lap] part des autres ports, consiste principalement en navires à vapeu est d'environ 5,500 tonnes pour les navires à voiles et 22,000 po les navires à vapeur. Paimbœuf (2,400 hab.), en face de Saint-Nazaire, sur la Loire, un mouvement de navigation de 5,100 tonnes et un cabotage 17,960 tonnes. Pornic (1,900 hab.), Bouin (1,500 hab.), Noirmoutier (2,150bat l'île d'Yen, (2,020 hab.), Croix-de- Vie (1,640 hab.), les «I d'Olonne (10,110 hab.), l'Aiguillon (340 hab.), Luçon (6,280hab Loix(910) et Ars (1,970) dans l'île de Ré, la Flotte (2,230 liai Saint-Martin (2,800 hab.), qui se trouve dans la baie de Sai Michel-en-l'Herm, Mat-ans (3,770 hab.), la Rochelle (21,530ha plus florissante au moyen âge qu'aujourd'hui, Rochefort (30,' hab.), Tonnay-Charente (2,400 hab.), le Château dans l'île d'Olen Marennes (1770 hab.), Saujon (2,430 hab.), la Tremblade{%%OU Roy an (5,630 hab.), sont les principaux ports de la Vendée eto Charentes; ils exportent les produits agricoles, surtout les ea de-vie de la contrée. Ensemble, ils ont un mouvement de nati tion de 786,200 tonnes pour les navires chargés et sur lest» cabotage de 753,400. La Rochelle avait, en 1887, un mouvement de navigation
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58,000 tonnes pour les navires chargés, de 111,700 pour les naires sur lest (1° 29,400 ; 2° 160,300 t.) et un cabotage de 263,500; ochefort, un mouvement de 112,509 tonnes pour les navires hargés, de 105,000 pour les navires sur lest (1° 27,600; o 123,400) avec un cabotage de 93,600 tonnes ; Tunnay-Charente, mouvement de 74,500 tonnes pour les navires chargés, de n 5,700 pour les navires sur lest (1° 130,700; 2° 111,150 t.) et un abotage de 39,700. Bordeaux (235,380 hab.), sur la Garonne, à 120 kil. de l'emouchure, est le grand port du sud-ouest de la France. 11 est igne de remarque que chaque grand fleuve de l'Atlantique a a moins deux ports, l'un en aval de la limite de la marée, l'autre ou sautresà l'embouchure : Rouen et le Havre pour la Seine, Nantes t Saint-Nazaire pour la Loire, Bordeaux et Pauillac pour la aronne, reliant le commerce intérieur du bassin de ces fleuves commerce maritime du monde. Bordeaux était déjà une grande té du temps des Romains et n'a jamais cessé d'être le débouché aritime de la Guyenne. Royan (5,630 hab.), Morlagne, le Verdon 40 bab.), Caverne, Pauillac (2,220 hab.), Blaye (4,340 hab.) i servent d'avant-ports sur la Gironde, sans qu'aucun rivalise 'ec elle. Pendant le second Empire, on avait dépensé plus de millions pour améliorer le port de Bordeaux ; on en a dépensé aucoup aussi pour faciliter l'accès de la Gironde. C'est sur la ur de Cordouan, bâtie de 1584 à 1610 par Louis de Foix, qu'a ' installé le premier phare des côtes de France ; c'est aussi au are de Cordouan qu'ont été appliqués pour la première fois, en 86, l'appareil catoptrique de Teulère et, en 1822, l'appareil à tilles de Fresnel. Le commerce de Bordeaux a été de 70 millions 1887 (1° 361; 2° 690), dont 375 en importation de céréales, aux, vins, bois, poissons, café, eau-de-vie et laine, sucre, rues, houille; 392 millions en exportation de vins (eau-de-vie et ueurs), poissons, bijouterie, fruits, céréales, lainages. Ce comrce se fait avec l'Angleterre, l'Espagne et le Portugal, les Étatsis, l'Algérie, l'Autriche, l'Amérique du sud, etc. L'effectif de la mae est de 51,300 tonnes pour les navires à voiles et de 26,200 pour I navires à vapeur. Le mouvement de la navigation a été, en 1887, 2,080,900 tonnes pour les navires chargés, de 480,600 pour les naes sur lest (1° 621,300 ; 2° 1,764,800) ; le cabotage a été de 980,600. Uourne (14,510 hab.), le port de la Dordogne en un point la marée se fait encore sentir, a un mouvement de navigation MOO tonnes et un cabotage de 113,700.
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Bayonne, ville de 23,140 habitants, située sur la rive gauchedi l'Adour, à 7 kil. de. l'embouchure dangereuse du fleuve, a fait €ii 1887, un commerce de 29 millions (1° 47; 2° 25), dont lj en importation de lainages, cotonnades, tabac, minerai de fer, etc., et 12 en exportation de lainages, résines, bois, etc. Bayonne est le principal débouché de la France pour l'ouest et le centre de l'Espagne; son commerce avec l'Angleterre n'est pas moins important. L'effectif est de 1,400 tonnes pour les navires à voiles et de 260 pour les navires à vapeur. Le mouvement de la navigation est de 239,3(1 tonnes pour les navires chargés, de 90,500 pour les navires sur lest (1° 64,300; 2° 136,700 t.) ; le cabotage est de 59,700. Sa'int-Jean-de-Luz (3,010 hab.) est un petit port situé au fond d'une gracieuse baie; le mouvement de la navigation y esté 2,000 tonnes et le cabotage de 1,100. 2° Le second groupe est celui des ports et douanes de la Mit ■terranée (voir fig. 238 et 239). lianyuls-sur-Mer (1,950 hab.), au pied des Pyrénées. Port-Vendres (2,807 hab.), situé aussi au pied des rochers py rénéens, dans une position favorable, avec son vieux port etso port neuf, et le Barcarès, sur l'étang de Leucate, à l'embouchur ■de l'Agly, sont les débouchés maritimes du Boussillon; le moins ment de la navigation, qui a augmenté depuis que des paquebots! Marseille à Oran y font escale, est de 234,200 tonnes pour les navire chargés, de 15,300 pour les navires sur lest; le cabotage estd 198,000. La Nouvelle (2,500 hab.), dont le port reçoit les eaux de l'étai de Sigean et qui sert de débouché à Narbonne, a plus d'important par la pêche que par le commerce ; l'effectif y est dé 950 tonnes le mouvement de la navigation de 17,500 tonnes, navires chargé et sur lest réunis; le cabotage est de 28,900. Agde (7,890 hab.), bâti au pied d'une montagne volcanique, un effectif assez important à cause de la pêche : 4,700 tome mais le mouvement de la navigation commerciale n'y dépassep 2,900 tonnes, navires chargés et sur lest réunis; le cabotage est 21,500. Cette, ville de 36,760 habitants, bâtie entre l'étang de Thauetl mer, au pied d'une petite montagne et au débouché du canald Midi, est le second port de commerce de la France sur la Médite ranée. Il a fait, en 1887, un commerce de 246 millions (1° 86; Ml important des vins, des bois, des céréales, de la laine, du sour du poisson, du minerai de fer; exportant des vins, des eaux-de-vi
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i savon, etc. C'est surtout avec l'Espagne, l'Italie et l'Algérie que port trafique. Le mouvement de la navigation y a été, en 1887, 1,370,500 tonnes pour les navires chargés, 108,600 pour les naHs sur lest (1° 246,600; 2° 864,800), le cabotage de 804,700 avec effectif de 5,400 tonnes pour les navires à voiles et 160 pour s navires à vapeur. Arles (13,290 hab.), Martigues (4,780 hab.), Aigues-Mortes ,720 h.) sur un canal qui communique avec la mer et qui est peu d'importance pour la navigation, Saint-Louis-du-Rhône ,100 hab.), sur le canal Saint-Louis, à l'embouchure du fleuve, H-de-Bouc (1,180 hab. ), aux bo uches du Rhône, ont un mouvement navigation de 77,500 tonnes pour les navires chargés et sur lest unis, et un cabotage de 151,400 tonnes, Marseille est leur entret. L'effectif de la marine y est de 16,000 tonnes. Marseille, ville de 376,000 habitants, est le grand port de la "diterranée. Une crique, abritée par des hauteurs et formant un rt naturel, a été la cause principale de la fondation de la ville, ngtemps Marseille n'a eu pour port que cette crique qu'on mme aujourd'hui le « Vieux-Port », et à laquelle aboutit la nnebière. Depuis 1851, de gigantesques travaux ont été exétés pour jeter des digues, faire sauter des rochers, abattre s collines,aplanir des quais et créer, au nord-ouest du Vieux-Port, e série de bassins que rendait nécessaires l'activité croissante commerce : port de la Joliette, bassin du Lazaret, bassin Napon, etc. Ces travaux d'amélioration ont coûté 24 millions sous règne de Louis-Philippe, 25 sous le second Empire, a rade très vaste, semée d'îles, est éclairée du côté de la terre ries fanaux de la côte et des ports, et signalée en pleine mer rie phare de l'île du Planier. larseille est aujourd'hui la première ville maritime de la nce par l'importance de son commerce. Elle a presque le nopole de la grande navigation française dans la Méditerranée, par conséquent, des relations avec les États du sud de l'Europe : agne, Italie, Autriche par Trieste, Grèce, Turquie, Russie par essa; avec l'Algérie, le Maroc et la Tunisie, l'Egypte, Tripoli, Levant et la mer Noire. Hors de la Méditerranée, Marseille fait commerce très suivi avec l'Angleterre, entretient des relations ortantes avec la côte occidentale et la côte orientale de l'Afri, ainsi qu'avec la Réunion, l'Inde, l'Indo-Chine, la Chine et céanie ; elle a quelques relations avec l'Amérique, etc. Ce cornrce était, en 1887, de 1,666 millions (1° 1283 ; 2° 1827), dont 1,002
LA FRANCE.
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LA FRANGE.
à l'importation et 664 à l'exportation, et comprenait surtout J l'importation, les soies de l'Italie et de l'Orient; les céréales de la mer Noire, de l'Egypte et de l'Algérie qui encombrent les quais dans les années de cherté ; les graines oléagineuses du Levant et de l'Afrique ; les laines de la Russie, de la Turquie, de l'Algérie, de l'Australie; les peaux du Levant, de l'Algérie, de l'Amérique ; les bestiaux d'Algérie, les huiles de l'Italie ; le sucre, le café, le cacao, les épices; le minerai de fer de la Sardaigne, de la Corse et de l'Algérie. L'effectif de la marine marchande y est de 250,200 tonnes pour les navires à vapeur et 26,900 pour les navires à voiles. Le mouvement total de la navigation, non compris le cabotage est de 7,259,000 tonnes, dont 6,615,800 entrée et sortie réunies pour les navires chargés; 643,200 id., pour les naviresur lest (1° 2,261,800; 2^ 5,430,000), le cabotage compte en sus pour 1,994,700 tonnes. L'entrepôt des douanes de Marseille a reçu pour une valeur de 120 millions, en 1887. Cassis (1,480 h.), laCiotat (9,000),Bandais (1,590), Sainl-Na:é (1,620), la Seyne (12,000), qui doit son importance a ses grand chantiers de construction, sont de petits ports de la côte dePro vence qui ont ensemble un mouvement de navigation de 30,900 km nés pour les navires chargés et sur lest et de 198,100 pour! cabotage. Toulon (70,000 hab.), le port militaire de la France sur la Médi terranée, n'a qu'une importance très secondaire sous le rappor commercial : 134,200 tonnes de mouvement de navigation pour le navires chargés et sur lest (1° 53,800 ; 2° 48,100) 68,400 pourl cabotage; l'effectif est de 1,630 tonnes pour les navires à voile et de 480 pour les navires à vapeur. Les Pesquiers, les Salins-d'Hyères, le Lavanduu, Sainl-Trop Samte-Maxime(101h.),Saint-RapkaëlÇZ,4n3h.), Cannes(13,012h.) Golfe-Jouan, Antibes réunis n'atteignent pas même au chiffre d la navigation de Toulon : 46,300 tonnes pour les navires chargése sur lest et 105,600 pour le cabotage. Nice (77,478 hab.), dont le commerce (20 millions) (H 2° 22), se fait surtout avec l'Italie, importe des céréales, de l'huil des vins etc. ; exporte de l'huile,' du biscuit-, etc. ; le mouveme1 de la navigation y est de 163,000 tonnes pour les navires chars et sur lest (1° 99,400 ; 2° 109,700) et 193,000 pour le cabotag l'effectif est d'environ 700 tonnes pour les navires à voiles et41 pour les navires à vapeur. Villefranche (2,030 h.) et Saint-Hospice sont des ports voisins
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avec un mouvement de navigation de 530 tonnes pour les avires chargés et sur lest et de 1,100 pour le cabotage. Monaco et Roquebrune, quoique n'appartenant pas à la France, gurent, en vertu de conventions, dans le mouvement de la naviation delà France. Celui de Monaco est de 6,600tonnes pour les avires chargés, 4,290 pour les navires sur lest et 1,300 pour le abotage. Menton (9,400 hab.), avec un mouvement de navigation de 6,300 onnes pour les navires chargés et sur lest et de 4,500 pour le abotage, est le port le plus oriental de France. Centuri (738 hab.), Canari (1,290), l'île Rousse, Calvi (1,987), jaccio (16,800 hab.), Sagone, Propriano, —■ Bonifacio Porto'ecchio, Bastia (20,270), Macinaggio, sont les ports principaux e la Corse; leur commerce a été de 6 millions en 1887 (1° 7; *6). Il consiste en importation de bestiaux, de minerai de fer, de harbon, et en exportation de bois, de citrons, de charbon; le ouvement de la navigation dans ces ports réunis a été, en 1887, e 241,000 tonnes pour les navires chargés, entrée et sortie réuies ; de 22,800 pour les navires sur lest, et 640,000 pour le caboge. Dans ce total, Bastia figure pour 167,700 sur les navires argés, 5,900 sur les navires sur lest, 199,700 pour le cabotage ; lAjaccio, pour 53,000 de navires chargés, 1,000 de navires sur lest 1214,800 pour le cabotage. 3° Le troisième groupe est celui des douanes et entrepôts de la mtière de terre (voir fig. 239). Les cinq principales douanes de la frontière de Belgique sont : ourcoing, Roubaix, Lille, Valenciennes et Jeumont. Tourcoing (58,000 hab.), ville manufacturière, dernière station ançaise du chemin de fer de Lille à Courtrai, a eu, en 1887, mouvement d'affaires à l'entrée et à la sortie de 167 millions 1 23; 2° 144), consistant (moyenne de 1877 à 1886) en laine, lin, achines, bestiaux, chanvre, houille, venant de la Belgique et rtout d'Anvers, etc., à l'importation (75 millions) ; et en laine, s, lainages, graines oléagineuses, etc., à l'exportation (69 milns). Roubaix (100,300), grande ville manufacturière située sur le ème chemin de fer, a eu en 1887 un mouvement de douane de millions (1° 17; 2o 58) consistant (valeur moyenne de la pende décennale) en laine, fils, matériaux de construction, houille, l'importation (19 millions) ; en laine, tissus de laine, fils de laine, l'exportation (39 millions).
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Lille, ville de 188,300 habitants, la grande cité commercial! et industrielle du Nord, a eu, pour sa douane, un mouvement d 48 millions en 1887 (1° 81; 2° 64) consistant (moyenne decennalt en importation, de tissus de chanvre et de lin, de fils, de machine (40 millions) ; et en exportation, de fils, de lin, d'ouvrages en métal (24 millions); toutefois le commerce avec l'étranger n'est quel moindre partie du commerce total de cette ville. Valenciennes-Blancmisseron (27,600 hab.) a eu, en 1887 u mouvement de douane de 70 millions (1° 39; 2° 76) consistât (moyenne décennale) en chevaux, bestiaux, lainages, sucre, houille, à l'importation (36 millions) ; et en sucre, céréales, ouvrages e métal, poteries, à l'exportation (40). Jeumont (3,000 hab.), dernière station française du. chemin d fer de Maubeuge à Charleroi, a eu, en 1887, un mouvement d douane de 127 millions (1° 137 ; 2° 141) : houille, zinc, chevaux fonte, à l'importation (91 millions, moyenne décennale); céréales laines, fonte, à l'exportation (43). Les plus importantes douanes de notre frontière actuelle del'esl par lesquelles nous communiquons avec nos anciennes province perdues et avec l'Allemagne, sont : Pagny-sur-Moselle, Avricour et Belfort. Pagny (1,700 hab.), dernière station demeurée française sur chemin de fer de Nancy à Metz, a eu un mouvement de 36 mil lions en 1887 (1° » ; 2° 47), consistant (moyenne décennale) enbes tiaux, houille, fils, viandes, peaux, poterie, etc. à l'importatio (31) ; en vins, fonte, etc., h l'exportation (40). Avricourt (380 hab.), dernière station demeurée française,sa le chemin de fer de Paris à Strasbourg, a eu, en 1887 un mou vement de douane de 68 millions (1° » ; 2° 95), consistant (moyeno décennale) en bestiaux, bière, houille, lainages, ouvrages e métal, houblon, bois, etc., à l'importation (69); et en céréales, ou tils et ouvrages en métaux, coton, lainages, etc., à l'exporta lion (26). Belfort Petit-Croix (22,200 hab. à Belfort), devenu le débouchéd la France, débouché sur la Haute-Alsace, a eu, en 1887, un moiive ment de 144 millions (1° » ; 2° 188) consistant (moyenne décennale en cotonnades, machines, fils, liège ouvré, soie, soieries, laint: lainages, bois, à l'importation (90) ; en coton, céréales, soie, laine vins, lainages, houille, à l'exportation (97). La présence de ' soie et du coton à l'importation et à l'exportation montre qu les courants commerciaux de France, venus du Havre et de
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allée du Rhône, se croisent sur ce point avec les courants étrangers enus d'Italie par la Suisse, et d'Anvers, par l'Alsace. Ce n'est pas seulement à la frontière que s'acquittent les droits de ouane. Les colis plombés peuvent avoir pour point d'arrivée ou de épart des villes de l'intérieur du territoire comme Paris, Lyon. Paris, fait directement avec l'étranger un commerce consijérable; sa douane a reçu, en 1887, 321 millions pour l'importaon et388 pour l'exportation; total 709 millions (1° 387; 2° 856),
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LE
iiMAiRE.
RÉSUMÉ.
— 356. Le résumé du commerce (485). — 357. La fortune de la Franco (488). — 358. La distribution géographique de la richesse (499).
356. lie résumé du commerce. — Le commerce, considéré au oint de vue de l'importance du trafic, dépend de la production, uisqu'il ne peut porter que sur des produits nationaux et sur des roduits étrangers obtenus en échange de valeurs nationales. Considéré au point de vue des lieux où il s'exerce, il dépend des oies de communication et des agglomérations d'habitants. Les voies e communication conduisent les produits, qui d'ordinaire staonnent aux têtes de ligne de services maritimes et y sont l'objet 'échanges (Marseille, le Havre, etc.); les grandes aggloméraons d'habitants les produisent, les attirent et les consomment aris, etc.). Le commerce français se compose du commerce intérieur, ont on ne saurait évaluer l'importance, et du commerce extérieur, ont le chiffre est un de ceux que la statistique recueille régulièement (1). Le commerce extérieur, qui est assurément beaucoup oins considérable que le commerce intérieur et qui augmente, omme lui, avec l'accroissement de la production nationale, avec amélioration des voies de communication, avec la liberté des changes, s'est, sous l'influence de cette triple cause, considérableent accru en France, comme nous venons de le voir : inférieur à nmilliard il y a soixante ans, il est aujourd'hui de plus de 9. Il a donc presque décuplé. Les voies de communication et les oyens de correspondance : chemins de fer, bateaux à vapeur,
(1) 11 y a pourtant de grandes différences à cet égard entre les évaluations par les douanes de deux nations, France et Angleterre par exemple, oar leur commerce réciproque,
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oste, télégraphe d'an côté ; de l'autre, les instruments de crédit se ont accrus aussi dans une proportion considérable et sont une causes principales de ce progrès du commerce. es Le commerce général de la France (numéraire non compris) 'est élevé jusqu'à 10,726 millions en 1883. Depuis cette époque, il a resque constamment diminué sous diverses influences : réduction ans la consommation, concurrence plus vive des nations sur les
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Fig 240 bis. — Commerce comparé de la France et de l'Angleterre (1815-184S).
archés étrangers, abaissement des prixamené par cette rivalité et arle progrès des procédés industriels, tendance des nations à ferer leur propre marché par des tarifs douaniers protecteurs penant qu'elles-mêmes cherchent des débouchés. De 1883 à 1887, en inq ans, la valeur des importations au commerce spécial a diminué e!6p. 100 et celle des exportations de 5.9. Dans le même temps, our le Zollverein, la diminution a été de 3.6 et de 4.2 p. 100; pour 'Angleterre, de 15 et de 7.6 : ce n'est donc pas seulement en France ue la crise se fait sentir. L accroissement du commerce extérieur est un indice du procès général de la richesse. Il n'en fournit pourtant pas la meure, parce qu'il est très vraisemblable que les relations lointaines avorisées par une plus grande facilité de transport, ont fait plus
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de progrès que la richesse même, tout en contribuant à ses progrès La France n'a pas eu d'ailleurs le privilège exclusif de cet accroissement de richesse. Toutes les nations, sous l'influence des mêmes causes, en ont leur part. Il n'entre pas dans le plan de cet ouvrage de faire une étude comparative de leur commerce ; il suffît de mettre sous les yeux du lecteur les figures 240 et 240 bis, qui montrentle rang qu'occupe notre pays sous ce rapport et l'influence que les grands événements ont exercée sur les autres nations comme sur la nation française, 3S7, La fortune de la France. — La fortune delà France se compose de valeurs foncières et de valeurs mobilières. Les valeur foncières consistent en terres et améliorations foncières, enminese sources minérales, en bâtiments, routes, ports et autres construc tions fixées au sol. Les valeurs mobilières consistent principalemcn en meubles, linge et provisions à l'usage des personnes, en chepte agricole et en outillage industriel, en produits de l'agricultureetd l'industrie, en approvisionnements du commerce, en matériel de transports par terre et par eau, en numéraire et en valeurs sir l'étranger. Les rentes surl'Etatfrançais, les effets de commerce, le. créances hypothécaires,les billets de banque, les contrats d'assurant sur la vie, les actions et les obligations de compagnies dont le capila est en France, etc., ne doivent pas entrer dans le compte des bien existants, parce qu'elles ne sont que des assignations sur l'impô ou sur des biens déjà comptés dans les catégories précédentes. Les valeurs foncières ou mobilières peuvent exister à l'état d propriétés privées, c'est-à-dire appartenir à des particuliers o à des sociétés particulières, ou à celui de propriétés publiques c'est-à-dire appartenir à l'État, aux départements ou aux communes Un statisticien, M. Vacher, essayant, en 1878, de dresser unéla de la valeur des propriétés publiques, a assigné une valeur : De 7,628 millions aux routes nationales et départementales e aux chemins vicinaux, d'après les dépenses effectuées. De 1,334 millions aux bois et forêts dépendant du ministère d l'agriculture. De 2,412 millions aux bâtiments et terrains possédés par l'Éta en 1874 (1), sans compter les monuments historiques comme le (1) Un tableau officiel des propriétés de l'État en 1819 Propriétés affectées à un service public Forêts de l'État Autres biens du domaine privé de l'état (sans compter les cathédrales, châteaux, routes,etc.) donnait; 2116 millions, 1203 278 3057 — ™
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atliédrales et les châteaux, ni les collections artistiques de l'État et es villes dont il serait très difficile d'indiquer, même approxiativement, la valeur, mais qui représentent sans aucun doute lusieurs milliards. De 8 millions pour les propriétés foncières des départements en 877, et de 1,800 millions pour celles des communes. En totalité, 13 milliards environ. Il n'a pas compté les résultats des travaux de voirie des villes, avoir : pavage, égouts, canalisation pour le gaz et l'eau, romenades publiques, etc. ; ce sont pourtant des capitaux qui, s'ils e rapportent pas d'intérêt en argent, procurent une somme consiérable d'utilité aux citadins. A Paris, l'établissement d'une rue vec son pavage, ses trottoirs, ses conduits souterrains, coûte de 00 à 3000 francs le mètre courant ; en l'évaluant à 1000 francs eulement, on obtient un total d'environ 1 milliard de francs pour s 950 kilomètres de voies publiques de Paris et pour ses proenades. Or, on peut estimer que les voies publiques de toutes s villes coûtent pour le moins autant, et porter 2 milliards pour voirie urbaine. Il n'a pas compté les chemins de fer qui sont tous, à l'exception u réseau de l'État, exploités par des compagnies privées, mais ont la nue propriété, quant à ceux d'intérêt général, appartient à État, et ils représentaient un capital d'environ 13 milliards en 888 (1). Mais il classe dans une catégorie spéciale, à côté des propriétés obliques,les biens de main morte appartenant aux hospices,bureaux e bienfaisance, congrégations religieuses autorisées, fabriques,etc., til attribue à ces biens une valeur totale de 3,146 millions, bes évaluations que l'on a tenté de faire de la fortune privée des rançais sont toutes incertaines; il est impossible d'en déterminer 'oc précision le montant, mais il nous paraît intéressant de onner quelque satisfaction à la curiosité du lecteur en reprodui; nt les évaluations des principaux publicistes qui ont essayé de réudre le problème, et en traçant un cadre général des éléments e cette fortune, quoique la plupart des cases de ce cadre restent des, faute de renseignements (2).
(1) Sur ce nombre, 5 milliards environ représentent la dépense d'établisse-
Mtdes 17 000 kilomètres construits depuis 1871.
P) Voir notre ouvrage intitulé La Population française, liv. III, ch. m.
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LA FRANCE
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Le peu de concordance des catégories adoptées et des chiffres reposés par les auteurs est'une preuve de la difficulté du sujet, ème en se bornant à un groupement beaucoup plus général, les ivergences sont considérables.
RICHESSE
IMMOBILIÈRE.
(exprimée en milliards).
Évaluât, en 1789 d'après M. Fournier de Flaix. 1820 — MM. Block _ 1853 — M. É. de Girardin... _ 1871 — M. Wolowski — 1872 — le duc d'Ayen 1878-79 — M. Vacher ,QSr l — M. de Foville 1SS3 _ M. Fournier de Flaix. (
25 à 30 40 92 110 100 196 120 140
3 à 10 15 33 55 95 44 80 100
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55 125 175 195 240 200(1) 240
(l)Eny comprenant les fonds d'État français (qui ne correspondent pas réellement à uae richesse nationale) et les fonds étrangers pour 30 milliards.
D'autre part, il n'est pas aisé d'établir des catégories qui remissentles mêmes conditions, de n'omettre aucune valeur et de n'en mpter aucune deux fois; par exemple l'immeuble d'une compaie anonj'me peut être compté dans la propriété foncière en éme temps que les actions qui représentent cette propriété le sont ns la propriété mobilière; d'autre part, il est impossible de nner une évaluation satisfaisante pour certaines catégories, mme les meubles meublants et les objets d'art. Il nous semble urtant qu'on ne se hasarde pas en admettant que la valeur du pital apppartenant aux particuliers a pour le moins triplé depuis siècle et qu'elle dépasse aujourd'hui (1889) 220 milliards, malgré préciation des valeurs qui s'est produite depuis 1880. MM. de Foville et Yacher, considérant que tous les biens qui sont pas de mainmorte se transmettent nécessairement d'une nération à l'autre, et que la durée moyenne de la possession est environ 35 ou 36 ans (31 d'après M. Yacher) entre deux mutaont eu l'idée d'évaluer la fortune des Français d'après le ontant des taxes payées pour les successions et les donations Ire vifs. Les 6,200 millions, valeur moyenne annuelle, de 1881 85, des successions et donations, représenteraient ainsi un capid'environ 217 milliards, dont 52 p. 100 en immeubles et p. 100 en valeurs mobilières. Un quart environ des valeurs obilières se composait de titres de rentes sur l'État ou d'actions
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et obligations. Les actions et obligations représentent des valeur réelles qui se trouvent quelque part; mais les rentes sur l'Éia correspondent souvent à des emprunts dont la valeur est entière ment anéantie et il ne convient' pas de les considérer comme] revenu d'une richesse actuelle. D'autre part, beaucoup d'héritier s'abstiennent de déclarer les valeurs au porteur, et les meubli meublants sont, sauf de rares exceptions, évalués bien au-desson de leur prix marchand (1). Si la fortune privée des Français, évaluée d'après les succession et donations, approche de 220 milliards, la fortune générale del France, dont font partie les biens de mainmorte et les propriété publiques, s'élève assurément à plus de 240 milliards. Car pour établir le total de la richesse matérielle qui exister jourd'hui en France, il conviendrait de compter toutes les propri tés publiques quelles qu'elles soient, sans en défalquer le monta des dettes de l'État dont le service aggrave la charge des contr buables, mais ne supprime pas l'existence des bien-fonds de l'Éta C'est ainsi qu'on ne défalque pas non plus les dettes hypothécair de la propriété foncière, parce que, quelle que soit la personn qui jouisse du revenu, la propriété n'en est pas moins un bien rée La valeur des successions et donations ayant été estimée à 1,766 mi lions en 1826 et à 6,429 en 1885 (6,386 en 1886), on pourrait enir duire que la fortune privée a presque quadruplé, si les chang ments survenus dans la législation et dans la perception de Fimpô ainsi que l'accroissement de la population, n'altéraient le rappo des deux termes du problème. Cette même valeur ayant é estimée à 4,337 millions en 1869, non compris le territoire perd en 1871, on pourrait dire que l'accroissement du capital trairai foncier et mobilier, a été d'environ 60 milliards en seize ans. Après avoir essayé, comme nous venons de le faire, de donn
(1) En prenant comme exemple l'année 1880, on trouve que, sur imcapil de 5,265 millions taxés comme provenant de successions, il y en avait2,7SSm lions pour les immeubles, 827 pour les titres mobiliers, dont o39 en fa d'État (dont 200 par hypothèse, pour les fonds publics français), et 4SS pour! autres valeurs mobilières françaises et étrangères. Ces chiffres donnent une idée de la répartition de la fortune privée ente immobiliers et mobiliers. La preuve qu'ils ne fournissent cependant p une mesure exacte peut être tirée de cette remarque que les titres mobili autres que les fonds d'État, même en les multipliant par 31 comme M. Va» l'a fait, ne font que 15 milliards; or les titres de chemins de fer français, 1 quels ne forment assurément pas la moitié de tous les titres possédés par Français, représentaient à eux seuls en décembre 1884, un capital de 10 » liards 1/2 réalisé en actions ou en obligations par les six grandes compa?11 et valaient davantage sur le marché,
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COMMERCE.
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eidée de la fortune de la France soit par une évaluation directe ibiens existant, soit par le montant des valeurs successorales, peut l'essayer aussi en calculant la valeur des titres mobiliers. ; titres ne représentent sans doute qu'une portion restreinte des apitaux de la France. MM. Neymarck et Coste, en 1888, estiment d'après l'impôt sur les valeurs mobilières, l'un à 80, autre à 70 milliards la valeur des titres mobiliers (1) ; cette même aleur avait été estimée par M. Wolowski à 35 milliards pour année 1871. L'accroissement, d'une époque à l'autre, qui est de 3 (évaluation Coste) ou de 15 milliards (évaluation Neymarck), présenterait les placements faits en titres mobiliers en dix-sept s. C'est un indice de la puissance de l'épargne française; on 'exagère assurément pas quand on suppose que cette épargne, ont l'achat des titres mobiliers n'est qu'un des emplois (1), doit ■éer, en moyenne, plus d'un milliard et demi de capital par Toutefois la somme des titres mobiliers n'est pas l'expression aie de la fortune de la France. Si le gouvernement émettait de uveaux emprunts, cette somme augmenterait, et cependant, in de s'accroître, la richesse nationale diminuerait probablement rce qu'il faudrait retirer aux Français chaque année, par l'impôt,
(I) A savoir :
M. Neymarck. M. Coste.
Titres sur les départements et com-
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A déduire les valeurs françaises possédées par les étrangers et les valeurs étrangères encaissées à Paris par des étrangers
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7 à 10 60
Sl.YvesGuyot, dans la Science économique, porte aussi à 60 milliards (26 pour tonds d'état français et les fonds étrangers, 34 pour les autres valeurs) la tes mobiliers. M. Vacher, à propos du travail de MM. Neymarck et Coste, opose 66 milliards ; il pense que les fonds d'états étrangers payés en France résentent un capital d'environ 10 milliards. i) Parmi les preuves de l'accroissement de l'épargne, on ne doit pas négliger montant des dépôts aux Caisses d'épargne qui était de 711 millions en 1860 ie 2504 millions en 1888. Cet accroissement, quoique dû en grande partie à la qui a porté de 1000 francs à 2000 francs le maximum des dépôts indivits, témoigne assurément d'un progrès de la petite épargne.
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LA FRANCE.
une portion considérable de leur revenu et que le capital ainsi employé par l'Etat ne produirait peut-être pas un revenu équivalent D'autre part, il est très vraisemblable que l'accroissement des valeur mobilières, depuis cinquante ans, a été plus rapide que celui de 1 fortune réelle du pays, parce qu'on emploie beaucoup plusqu'autn fois la forme d'entreprises par actions et que la transformatio d'une exploitation possédée par un particulier en compagni anonyme n'ajoute rien à cette fortune. Ce qui est certain, c'est que la multiplication des titres a facilité la diffusion des capitaux mobiliers. Il y avait assurément, dan les siècles passés, un grand nombre de petits propriétaires et sur' tout de très petits cultivateurs; il est vraisemblable qu'il y a au' jourd'hui plus de grands cultivateurs et il n'est pas douteux qui y a plus de petits propriétaires : en 1880, sur 14,261,000 cote foncières, on en comptait 7,320,OOOde moins de 5 francs, 4,100,000(1 5 à 20 francs, et seulement 110,OOOde plus de 300 francs. Il y aval autrefois, surtout hors de Paris, très peu de rentiers sur l'État e surtout de petits rentiers; le Grand livre de la dette publique por tait, en~1814, 137,950 inscriptions pour une valeur de 63 million de rentes et, en 1888, 4,141,281 inscriptions pour 741 millions soit en moyenne 456 fr. par inscription à la première date et iï à la seconde; en 1886, les certificats d'obligations nominatif des grandes compagnies des chemins de fer français (014,407 ce tificats pour 19,451,606 obligations) ne représentaient guère ch cun en moyenne qu'un revenu de 450 francs. L'accroissement des titres mobiliers et même celui des capital ne signifie pas précisément plus grande abondance de capitaux l'abondance, dans le sens économique du mot, dépend du rappo entre les capitaux qui cherchent un placement et les entrepris qui cherchent un capital. Le cours de la rente est un indice àc égard ; ainsi la figure suivante, qui représente le cours de la rat 5 p. 100, régulatrice du marché jusqu'en 1852, et de celui de rente 3 p. 100, régulatrice depuis 1852, fait voir : que les titres rente étaient à bon marché, que par conséquent l'argent était ch et le capital disponible peu abondant sous le Consulat et au co mencement de l'Empire ; qu'il est devenu abondant sous la Et lauration et plus encore sous le règne de Louis-Philippe; que taux de l'intérêt, par suite surtout de l'activité des entreprises, été plus élevé pendant le second Empire que sous ce règne; qu'il est revenu, depuis 1880, à peu près au niveau où il se tro vait de 1835 à 1846.
�LE COMMERCE.
495
Le revenu des titres mobiliers, en 1887, était d'environ 850 milonspourla rente perpétuelleetla rente amortissable réunies, sans ompter les pensions de retraite et les remboursements de capix; il était de 1 milliard et demi au moins pour les valeurs souu
Cours de la rente française
(1798-1888)
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Fig. 241. — Cours de la rente française (1798-1888).
ses à. l'impôt de 3 p. 100 sur le revenu (toutes les valeurs mobi'esnesont pas soumises à cet impôt), d'environ un demi-milliard bablement pour les valeurs étrangères, soit un total de près de milliards de revenu pour l'ensemble des titres mobiliers. une part, les capitaux de la France ont augmenté; d'autre part, population est plus considérable qu'au commencement du siècle, habitants n'ont pas moins d'activité laborieuse et possèdent
�496
LA FRANCE.
des moyens de production plus énergiques, grâce au progrèsdJ la science; par conséquent il n'est pas douteux que le revenu ml tional a augmenté. Nous pouvons même déclarer, sans craint d'erreur, que ce revenu s'est accru dans une proportion pluL forte que le nombre des habitants, et que, par conséquent, ]| moyenne par tête est plus forte aujourd'hui qu'autrefois : l'élévatio: du salaire et le développement du bien-être en sont des preuves Mais il n'est pas moins difficile d'apprécier la valeur de ce revJ que celle de la richesse ; la connaissance de l'une ne fournirai' même pas avec précision celle de l'autre, parce qu'il y a des ri1 chesses, par exemple les biens de jouissance, tels que tableaux meubles, bijoux, etc., qui ne procurent pas de revenu; d'aulr part, les capitaux actifs produisent des revenus inégaux, étend le travail de l'homme est une source de revenu plus importanteqi le capital. Les hommes vivent en général de leur revenu; celui q" prend sur le capital pour subvenir à ses dépenses privées s'ap pauvrit et risque d'appauvrir la société avec lui. Le revenu d chacun provient de la production même de la richesse, soi directement en vertu de son travail, soit indirectement par ti prélèvement sur le revenu d'autrui, résultant de cette production ainsi, le salaire, qui est le revenu des ouvriers, fait partie désirai de production des marchandises ; l'intérêt du capital fait ans partie de ces frais; les gages, qui sont le revenu des domestique sont payés sur le revenu des maîtres ; les achats que les particulier font pour leurs besoins personnels sont des prélèvements su leur revenu et l'argent qu'ils y consacrent paye à la fois les frai de production de la marchandise et le bénéfice, c'est-à-dire 1 revenu, du marchand. Quant au revenu de l'État, il consiste près que entièrement en prélèvements sur le revenu des particuliers o sur leurs capitaux. La somme de tous les revenus particuliers était évaluée à moin de 4 milliards et demi en 1790; elle l'est aujourd'hui à 23 coi» estimation moyenne. D'ailleurs les chiffres de 1790 et de 1887B sont guère comparables, parce qu'ils ne comprennent pas prêt sèment les mêmes revenus et qu'ils ne reposent les uns et I autres que sur des calculs très hypothétiques; un total formé ( quantités dont les unes sont en parties prélevées sur les autres(p; exemple, les revenus des domestiques sur les revenus des maître serait une pure fiction. En calculant sur 20 milliards, les salaires figureraient pour plu
�LE COMMERCE.
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7 (1); le revenu foncier, c'est-à-dire la rente des propriétaires our près de S (2,645 millions pour la propriété agricole et 2,200 ourle revenu brut de la propriété bâtie); d'après les indications ue fournit la nouvelle évaluation de la propriété bâtie, en cours 'exécution (1889), le revenu brut paraît être supérieur à 2,200 milons; mais le revenu net était estimé en 1883, d'après le seul evenu agricole provenant de l'exploitation par les cultivateurs, ropriétaires ou non, pour 2,300 millions au moins (2). Le reste es revenus (5 à 6 millards) proviendrait des mines, de l'industrie, es transports et du commerce et représenterait, d'une part, intérêt des capitaux engagés et, d'autre part, la rémunération des trepreneurs. Il nous paraîtrait téméraire d'en tenter une évaluaon détaillée, mais nous sommes certain que, de ce côté, le revenu omme la production, a augmenté depuis un demi-siècle (3). Une
(1) Le recensement de 18S6 a enregistré (p. 147 de l'introduction) 9 418 000 emoyés,commis, journaliers, domestiques, c'est-à-dire salariés, dont 3 747 000 pour grieulture. D'autre part, la statistique décennale agricole de 1882 (p. 373 de ntroduction) donne seulement 3 434 000 journaliers et domestiques et fixe .395) à 2 fr. 15 en moyenne le salaire agricole (2 fr. 22 en hiver et 3 fr. il été pour les hommes, 1 fr. 42 et 1 fr. 87 pour les femmes, et, en moyenne, Ifranc par jour les gages des domestiques, nourriture non comprise), enfants B compris ; la statistique du mioistère du commerce et de l'industrie porte 3fr. 18, dans les chefs-lieux d'arrondissement (Paris noD compris), en 1885, salaire moyen de la petite industrie pour les hommes et à 2 fr. environ pour femmes. On peut en induire qu'avec le salaire des enfants (y compris celui s domestiques et le prix de leur nourriture, etc.), le total n'est guère inféter à une vingtaine de millions par jour, soit 6 milliards par an pour 0 jours de travail. Le salaire des personnes comprises dans les professions érales, l'administration et la force publique, dépasse assurément 1 milliard demi; le total général est 7 milliards et demi. Cependant, un rapport ésenté à la Chambre des députés {Journal officiel du 10 mars 1889) donne ulement 6 225 millions, à savoir: salaire de la main-d'œuvre des ouvriers ricoles, revenu du fermier, du métayer, etc., 2 600 millions; revenu des ouiers, employés et occupés par les patentés, 2 700 millions; revenu des artes, gens de lettres, professeurs et autres personnes exerçant des profesDS libérales, 600 millions; salaires publics, 325 millions. Cependant l'auteur mprend dans son total certains profits avec les salaires ; il fait, en outre, une égorie des salaires privés qu'il ne porte que « pour mémoire », parce qu'elle 1 dit-il, comprise en majeure partie dans les revenus de l'industrie et du pmerce. (2) Ce nombre, qui est inférieur à la rente foncière et nous paraît trop faible,. dérivé de ceux que fournit la statistique décennale agricole, p. 401 de l'induction (427 millions d'intérêts et 4 150 millions de gains, dont il faut rancher 2 250 millions pour les salaires agricoles déjà portés en compte s haut). 3 ) On peut s'en faire une idée par les détails que nous avons donnés dans livre VU et, en outre, par l'accroissement du produit des patentes (voir e I, p. 494) et de plusieurs impôts directs ou indirects; par exempte, la evanee des mines est montée de 221 000 fr. à 2 793 000 fr. de 1826 à 1883.
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II.
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�Richesse présumée des départements,
d'après les valeurs provenant des successions et des donations (Statistique du ministère des finances).
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7ed81-(2). 5 496f 1 46.0 Seine 138 24 8.0 Nord 270 3 7.3 Seine-Inférieure 2 312 6.3 Seine-et-Oise 224 6 5.9 Rhône 180 11 5.1 Gironde 158 16 4.8 Pas-de-iialais 277 4 4.1 Calvados 203 12 Bouches-du-Rhône.. 3.7 13 -, 189 3.7 Somme 214 14 3.7 Aisne 187 17 3.2 Manche 9 202 3.n|2 Marne 0 277 3.1 Seine-et-Marne 7 236 3.1 Eure 217 10 3.1 Oise 182 26 2.9 Maine-et-Loire 128 39 2.8 Loire-Inférieure 132 74 . 2.6 llle-et-Vilainc 21 157 2.5 1/2 Sarlhe 105 51 2.5 Saône-ct-Loire 105 2.41,2 - 47 Isère 148 30 2.4 Haute-Garonne 232 8 2.2 Eure-et-Loir 172 25 2.2 Orne 159 31 2.2 Hérault 150 28 Meurthe-et-Moselle. 2.2 184 18 2.2 Côte-d'Or 209 15 2.2 Loiret 100 58 2.1 Loire 64 . 103 2.1 Côtes-du-Nord 83 ~68 2.01/2 Finistère 177 19 2.0 Mayenne 118 36 2.0 Vendée 37 65 1.9 Puy-de-Dôme 121 37 1.0 Allier 22 188 1.9 Indre-et-Loire 108 53 Charente-Inférieure. 1.8 27 149 1.8 Ardennes 179 33 1.71/2 Yonne 74 62 1.7 Dordogne 142 45 1.6 Charente 96 71 1.6 Basses-Pyrénées
1/2 1/ 1/
1/2 1/2
38 33 41 50 34 49 46 66 42 32 29 40 43 61 67 82 44 52 57 20 56 81 60 54 76 72 5a 48 70 7b 59 73 69 23 84 77 78 85 83 63 79 80
Haute-Saône et Bel1.2 fort 1.2 Alpes-Maritimes.... 1.2 1.1 1.0 1.0 1.0 1.0 1.0 1.0 Tarn-et-Garonne .. - 0.9 0.9 0.9 0.8 0.8 Hautes-Pyrénées ... 0.7 Pyrénées-Orientales 0.7 0.7 0.7 0.7 Savoie 0.6 0.6 0.4 0.3 0.3
1/2
1/2
1/2 1/2
(1) La Corse occuperait le dernier rang dans ce classement, si 1 on opérait sur-on m tinVent successoral comme sur celui des autres départements ; mais 1 assimilation nesi [ possible l'évaluation des immeubles se faisant, en Coise, en multipliant par îuujcuim cipal de l'impôt foncier, au lieu de multiplier par 20 ou 25 la valeur locative. (2) Entre les deux périodes il y a une grande ressemblance Cependant les rang« quelque peu changé, soit par des modifications survenues dans la richesse des aep meuts, soit par le hasard des décès.
�LE COMMERCE.
499
grande partie des 3 milliards de revenus mobiliers, dont nous avons parlé plus haut, est comprise dans ces S ou 6 milliards de revenus agricoles, industriels et commerciaux (1). 358. lia distribution géographique ae ja richesse. — La manière la plus simple, et vraisemblablement la moins imparfaite, de se rendre compte de la richesse relative des diverses parties du territoire, est de comparer par département, comme l'a fait M. de Poville, les valeurs successorales (voir le tableau précédent et la flg. 242). La supériorité du déparlement de la Seine est beaucoup plus grande qu'elle ne paraît dans le tableau et sur la carte, puisque
'g- 242.
— Carte de la richesse
probable par département d'après les valeurs successorales.
s biens fonciers et mobiliers de l'État, des départements, des ommunes, des congrégations, des sociétés anonymes, etc., n'y sont as compris et qu'aucun département n'en possède, à beaucoup rès, autant que Paris : on n'exagère vraisemblablement pas en isant que plus du cinquième de la fortune de la France appartient des corps, à des associations ou à des personnes résidant à Paris, ^ue la dépense qui s'y fait est de près du quart de celle qui est
C) Le rapport cité plus haut (Journal officiel du 10 mars 1889), qui porte à "M millions l'ensemble des revenus, en donne seulement 2 700 pour le enu des industries soumises à la patente.
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LA FRANCE.
faite dans la France entière, tant par les natlonauxque par les étrangers. En rapportant les valeurs successorales à la superficie du territoire on trouve, pour la période 1885-1887, que les départements où il y a eu plus de 190 fr. de valeurs successorales et de donations par hectare forment cinq groupes (I) : 1° Celui du nord-ouest clans lequel la Seine occupe un rang tout à fait exceptionnel (30,405 fr. par hectare) et qui comprend: Nord (403 fr.), Seine-Inférieure, Seine-et-Oise, Calvados. Pas-de-Calais, (1,204 fr.), Seine-et-Marne, Somme, Manche, Ame, Oise, Eure, Maine-et-Loire, ILle-et- Vilaine, Loire-Inférieure, Loiret, Sarthe, Mayenne, Eure-et-Loir, Marne, Indre-et-Loire, Orne; 2° Meurthe-et-Moselle, département isolé; 3° Celui du Rhône (606 fr.) et de la Loire; 4° Celui de la Méditerranée comprenant les Bouches-du-Rhône et VHérault ; 5° Celui de la Garonne comprenant la Gironde et la HauteGaronne. En les rapportant à la population (voir le tableau précédent), on trouve que les départements où ces valeurs dépassent 125 fr. par habitant (en 1885-1887) forment quatre groupes ressemblant beaucoup aux précédents (2) : 1° Le groupe du nord qui, outre tous les départements du groupe nord-ouest par hectare, comprend : L,oir-et-Cher, Yonne, Aube, Côte-d'Or, Ardennes, Meuse et Meurthe-et-Moselle; ce dernier se relie ainsi aux précédents ; 2° Le Rhône; 3° Le groupe de la Méditerranée comprenant Bouches-duRhône, Var, Alpes-Maritimes, Hérault, et Aude. 4° Les trois départements de Haute-Garonne, Gironde et Charente.' D'autres indices, empruntés aux contributions, confirment ces notions sur la richesse comparée : notions conformes aux données générales de la statistique agricole, industrielle et commerciale. 1° L'impôt foncier dépassait, en 1888, 5 fr. par hectare, dans les départements de la Seine (310 fr.), de la Seine-Inférieure(9fr. 53),
(1) En 1876-1880, Maine-et-Loire, Ille-et-Vilaine, Loire-Inférieure, Loiret, Sarthe, Mayenne, Eure-et-Loir, Marne, Indre-et-Loire, Orne, Meurthe-el-M Hérault, Haute-Garonne étaient au-dessous du taux dé 100 fr. (2) En 1876-1880, Aube, Meuse, Côte d'Or, Yonne et Loir-et-Cher, Hérault et Aude étaient au-dessous de 3 fr. ; mais le Loiret, Maine-et-Lo les Pyrénées-Orientales étaient au-dessus.
�LE COMMERCE.
SOI
du Nord (9 fr. 32), de la Somme, de l'Oise, de Seine-et-Marne, de Seine-et-Oise, de l'Eure, du Calvados, de la Manche, c'est-à-dire dans la région du nord et du nord-ouest et aussi danslei?A<5ne(l), 2° L'impôt personnel-mobilier et l'impôt des portes et fenêtres réunis peuvent donner une idée de la fortune mobilière; leur somme dépassait (1885-1887) 3 fr. par tète dans les départements de la Seine (17 fr. 12), de Seine-et-Oise, de Seine-et-Marne, de la Marne, de la Seine-Inférieure, de l'Eure et du Calvados, de l'Oise, de la Somme ; dans ceux de la Gironde, du Rhône, des Bouches-du-Rhône, de l'Hérault, des Alpes-Maritimes (2). 3° Les contributions indirectes fournissent des indications à peu près semblables, quoique les consommations qu'elles représentent ne soient pas toujours proportionnelles à la richesse des populations ;. dans la Seine, on payait en moyenne 104 fr. par tête en 1883-1887; plus de 30 fr. dans la Seine-Inférieure (44 fr. 50), l'Aisne, l'Oise, la Somme, Seine-et-Marne, Seine-et-Oise, la Marne, Meurthe-et-Moselle ; dans la Gironde, le Rhône, les Bouches-duRhône, les Alpes-Maritimes, le Var (3). Le rapporteur du budget de 1890 à la Chambre des députés a dressé un état du degré de richesse des départements en combinant: 1° le produit moyen, par hectare, du centime additionnel à la contribution foncière; 2° le produit par tête, du centime addi(1) VAllas de statistique financière a distingué l'impôt sur les propriétés non bâties et sur les propriétés bâties en 1888. Les départements où le premier dépasse 3 fr. par hectare sont la région du nord-ouest (Seine, 5 fr. 93, Nord, Seine-Inférieure, Manche, Calvados, Orne, Eure, Eure-et-Loir, Seine-et-Oise, Seine-et-Marne, Oise, Somme, Pas-de-Calais), le Rhô?ie, le Tarn-et-Garonne, et le Lot-et-Garonne ; mais il est nécessaire d'observer que dans la plupart de ces départements le taux de l'impôt foncier est (excepté pour la Seine, le Rhône, le Nord et le Pas-de-Calais), élevé (de 5 à 7 p. 100 du revenu). Ceux où le second dépasse 12 fr. 75 par habitant sont : Sei?ie (5 fr. 93), Seine-Inférieure, Seine-et-Oise, Seine-et-Marne, Rhône, Hérault, Gironde. (2) Dans la période 1876-1880, l'Oise, la Somme, les Alpes-Maritimes et l'Hérault étaient au-dessous de 3 fr. (3) En 1876-1880, le Calvados figurait parmi les départements où les contributions indirectes dépassent 30 fr. par tête ; mais la Marne et le Var n'y figuraient pas. Les droits d'enregistrement dépassaient 11 fr. par habitant, dans les départements suivants, en 1876-1880 : Seine (61 fr. 07), Nord, Pas-de-Calais, Somme, Oise, Seine-et-Oise, Seine-et-Marne, Seine-Inférieure, Eure, Calvados, Manche, Orne, Malienne, Sarthe, Indre-el-I^oire, Loir-et-Cher, Loiret, Eure-et-Loir, hnne, Côte-d'Or, Aube, Marne, Aisne et Ardennes, Meurthe-et-Moselle, Rhône, Alpes-haritimes, Bouches-du-Rhône et Aude, Haute-Garonne, Lot-et-Garonne, Gironde et Charente. En 1885-1888, la Seine occupait le premier rang, mais wee un taux moindre (48 fr. (il) ; la Mayenne, les Ardennes et le Nord, le Lot-et-Garonne étaient au-dessous de 11 fr.; l'Hérault était au-dessus,
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LA FRANCK
tionnel aux trois autres contributions directes. D'après le résultai de cette combinaison, on peut répartir les départements en cinq groupes : 1° Seine, où le nombre trouvé est de 3 ^ ; 2° Ceux où il varie de 0,188 à 0,100 : Rhône, Seine-Inférieure, Nord, Seine-et-Oise, Bouches-du-Rhône, Calvados, Gironde, Somme, Eure, Seine-et-Marne, Hérault, Oise ; 3° Ceux où il varie de 0,090 à 0,061 : Pas-de-Calais, Manche, Haute-Garonne, Alpes-Maritimes, Aisne, Marne, Loire, Eure-etLoir, Meurthe-et-Moselle, Sarthe, Maine-et-Loire, Orne, Côte-d'Or, Territoire de Belfort, Gard, Loiret, Tarn-et-Garonne, Aube, Indre et-Loire, Lot-et-Garonne, Charente-Inférieure, Ardennes, Var, Charente, Vaucluse, Saône-et-Loire, Isère, Loire-Inférieure, Aude, Doubs, Mayenne, Yonne; 4° Ceux où il varie de 0,059 à" 0,041 : IIle-et-Vilaine, Meuse, Haute-Marne, Puy-de-Dôme, Haute-Saône, Jura, Tarn, Loir-etCher, Vosges, Vienne, Allier, Gers, Brome, Deux-Sèvres, Nièvre, Pyrénées-Orientales, Dordogne, Ain, Finistère, Vendée, Lot, HauteVienne, Basses-Pyrénées, Cher, Morbihan, Indre, Haute-Loire, Côtes-du-Nord ; 5° Ceux où il varie de 0,038 à 0,015 : Cantal, Hautes-Pyrénées, Aveyron, Ardèche, Basses-Alpes, Ariège, Hautes-Alpes, Corme, Landes, Creuse, Savoie, Lozère, Haute-Savoie, Corse.
�LIVRE NEUVIÈME
PARIS
SOMMAIRE.
— 359. Le sol (503). — 360. L'histoire (504). — 361. Description de la "ville(506). — 362. La population (509). — 363. Les maisons (511). — 364. L'administration (512). — 365. Les finances (513). — 366. L'instruction publique (514). — 367. La voirie et la circulation (516). — 368. L'industrie (518). — 369. Le commerce et la banque (519). — 370. Les consommateurs (519).
339. lie sol. — Paris, ayant une population et un budget plus considérable que certains États de l'Europe, mérite une place spéciale dans cet ouvrage. Le lieu où la ville est située explique en partie sa grandeur. Si l'on regarde une carte géologique, on voit que le bassin de la Seine est composé, principalement du côté oriental, d'anneaux concentriques dont chacun représente une formation géologique (voir § 5) : Paris est à peu près au centre de ces cercles. Élie de Beaumont, frappé de cette convergence, l'a nommé le « pôle attractif » de la France. En effet, si l'on regarde une carte hydrographique, on voit que la plupart des cours d'eau du bassin de la Seine se dirigent vers le centre comme autant de rayons et facilitent, par conséquent, l'arrivage des marchandises par bateau, et même l'établissement des routes. Paris se trouve un peu en aval du confluent de la Marne, principal affluent de la Seine, et en amont du confluent de l'Oise, affluent non moins important pour la navigation. L'île de la Cité lui a servi de berceau. Cette île est d'ailleurs située dans la partie I du fleuve la plus rapprochée delà Loire, qui était elle-même une grande voie de commerce. L'hydrographie explique l'existence et la fortune d'un grand nombre de cités. Des dix communes de France qui, sans compter Paris, ont plus de 100,000 habitants, sept sont dans ce cas : Marseille, bâti dans la première anse favorable, près du débouché du delta boueux du Rhône ; Rouen, Nantes, Bordeaux, placés sur les trois autres grands fleuves, précisément au point extrême où la marée facilite la navigation ; le Havre, émule de Rouen sur la Seine ;
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LA FRANCE.
Lyon, au confluent le plus important en France pour le commerce celui de la Saône et du Rhône; Toulouse, au coude de la Garonne en face du seuil de Naurouse qui conduit à la Méditerranée, La nature du sous-sol de Pains utilisable, en partie composé de matériaux (voir § 265 et suiv.), a facilité aussi la construction d'une belle et grande ville. 360. ii'Mstoire. — Sur le cours moyen de la Seine, dans uns île que l'on appela plus tard la Cité, était, à l'époque de la Gaule indépendante, une petite bourgade nommée Lutetia, nom auquel on a voulu faire signifier, par un jeu de mot sans fondement, ville de boue : c'était la cité principale de la petite peuplade des Paris» qui habitait les environs. Au nord, s'étendait une vaste plaine marécageuse, bornée par des collines dont la principale prit, à l'époque de l'introduction du christianisme, le nom de Montmartre (mont des Martyrs) ; au sud, était une colline, nommée plus tard montagne Sainte-Geneviève, qui descendait jusqu'à la rive de la Seine, et, plus à l'ouest, de basses et vertes prairies qu'on désigna dans la suite sous le nom de Pré-aux-Glers. Au sud-est de cette colline, les Romains avaient construit de vastes arènes (aujourd'hui rue Monge) que l'on a déblayées depuis 1871. Il y eut durant la période romaine un collège de Nautes parisiens, bateliers de la Seine, qui paraissent avoir été les principaux marchands de Lutèce: on a retrouvé en effet dans des fouilles faites à Notre-Dame auxviir" siècle, un autel qu'ils avaient dédié à Tibère. Lutèce prit, sous la domination romaine, quelque importance.. Au ive siècle, plusieurs empereurs s'y fixèrent afin d'être à portée de défendre le nord de la Gaule contre les barbares ; Constance-Chlore et Julien construisirent, sur la pente nord de la colline, un palais dont quelques ruines subsistent encore (lés Thermes). Après l'invasion des barbares, Clovis fixa sa résidence à Paris, qui demeura la principale capitale des rois mérovingiens. Les Carlovingiens, dont les ancêtres étaient nés sur les bords du Rhin,la dédaignèrent. Les pirates normands la pillèrent, et Paris amoindri se trouva de nouveau resserré dans la Cité. En 885, ces pirates l'assiégèrent, mais sans pouvoir s'en emparer. Paris redevint définitivement la capitale de la France avec les rois capétiens, qui étaient eux-mêmes, avant de porter la couronne royale, ducs de France et comtes de Paris. Au xn° siècle, avec Abélard et l'Université, la montagne Sainte-Geneviève se peupla d'écoliers; à la même époque, la rive septentrionale commençait à se couvrir de maisons où s'établissaient les gens de métiers,
�PARIS.
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let les Templiers construisaient le Temple. Au moyen âge, la batellerie de la Seine avait pris, comme au temps" des Romains, lune grande importance. Les « Marchands de l'eau », comme ils s'appelaient eux-mêmes, formaient une hanse, c'est-à-dire une corjorationdont les privilèges étaient déjà anciens auxir3 siècle : consueLiines eorum taies ut antique, dit une charte de 1192; la première tbarte qui mentionne les marchands bateliers remonte à l'an 121, Cette corporation groupa autour d'elle les autres corporations, et son chef électif, le a Prévôt des marchands » finit par [exercer les fonctions de maire à côté du prévôt du roi : de là, le navire qui est la principale pièce des armes de la ville de Paris. I En 1163, l'évêque(l) Maurice de Sully commençait la construction [del'église cathédrale de Notre-Dame. Philippe-Auguste, auxm0 siècle, bâtit latourduLouvre, forteresse située àl'extrémité occidentale [de la ville, fit paver deux rues, ouvrit les halles et donna à Paris p première enceinte fortifiée. Saint Louis l'embellit de plusieurs monuments, entre autres la Sainte-Chapelle. Étienne Marcel (1357) [fitagrandir l'enceinte septentrionale, et,en 1358,1e dauphin Charles, pur réduire la cité révoltée, campa sous ses murs. Auxv6 siècle, Paris et ses environs furent désolés par les Armagnacs et les Bourguignons. Au xvie, François Ier et Henri II rebâtirent le Louvre ; Catherine de Médicis fit construire les Tuileries. Henri IV, qui avait dû deux fois assiéger sa capitale (1589-1590), continua les Tuileries ; acheva presque l'hôtel de ville; commencé sous François Ier à l'emplacement où se trouvait « la maison aux Piliers », siège de la municipalité; termina le pont Neuf, construisit la place Royale. Sous Louis XIII, nouveaux embellissements et nouvelle enceinte fortifiée, formant la ligne actuelle des boulevards intérieurs. Ces boulevards furent plantés d'arbres sous Louis XV, lorsque la limite eut été reportée plus au nord. Sous Louis XVI, un mur d'octroi fut construit sur l'emplacement des boulevards extérieurs, qui demeurèrent à très peu près la limite de Paris pendant la première moitié du xix° siècle. Avec la Fronde et la bataille du faubourg Saint-Antoine, Paris avait vu les derniers troubles de l'ancienne monarchie. Depuis le 14 juillet 1789, date de la prise de la Bastille, la capitale-a donné naissance à la plupart des mouvements populaires qui ont agité pu changé les gouvernements. Napoléon Ier perça des rues et embellit la ville. Sous Louis-Phi(1) L'archevêché ne date que 1622 ; l'éYÔçhé relevait de Sens.
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LA
FRANCE.
lippe, de nouveaux quartiers furent construits en deçà du nuir d'octroi ; en 1840, fut commencée la construction d'une vaste enceinte fortifiée, de 34kil. de circuit et flanquée de forts détachés, enveloppant Paris et plusieurs communes de sa banlieue; cette enceinte esl devenue, en 1860, la limite de la ville (voir flg. 138 et 139). Sous Napoléon III, de nouveaux quartiers se sont élevés ou ont été entièrement transformés par des constructions nouvelles; des boulevards et de larges rues ont été percés dans tous les sens df manière à rendre les communications plus directes et plus faciles: de grands travaux ont été exécutés en vue de l'embellissement le réseau des égouts a été complété. Aux eaux de la Seine, d'Ar cueil, du puits de Grenelle et du canal de l'Ourcq qui l'alimentaient ont été ajoutées les eaux de la Dhuys, amenées par une longm série d'aqueducs et de siphons du département de l'Aisne jusqu'ai grand bassin de Ménilmontant ; puis celles de la Vanne amenée,1 des environs de Sens au réservoir de Montsouris. Pendant la dernière guerre avec la Prusse, Paris a été assiégi par l'armée allemande, de septembre 1870au 28 janvier 1871,bombardé et réduit parla famine à capituler. A peine le siège était-i terminé, que l'insurrection du 18 mars 1871 a occasionné plus d ruines encore (mars-mai 1871). Sous la troisième république, l'avenue de l'Opéra, la rue Etienne Marcel, etc., ont été ouvertes, l'Hôtel de ville, incendié parl'insur rection de 1871, a été rebâti; le Trocadéro, l'hôtel des postes,etc, ont été construits, ainsi que de nombreuses écoles. A l'occasion d l'Exposition de 1889, le Palais des machines et la Tour Eiffel on été construits sur le Champ de Mars. 361. Description de la ville. — Paris s'étend sur une surface d 78 kil. car. (7,802 hectares). La Seine, qui y forme, sur une Ion gueur de 8 kil. un arc de cercle ouvert au sud et qui y es bordée de magnifiques quais, partage la ville en deux partie; inégales, rive droite et rive gauche. Un grand nombre de pont relient ces deux rives. La ville est divisée en vingt arrondissements subdivisés eux-mêmes en quatre quartiers chacun et disposés e forme de spirale, depuis le Ier arrondissement, qui, placé a centre, comprend les Tuileries et parties avoisinantes de la rit droite, jusqu'au xxe arrondissement, qui comprend le quarlierd Charonne et la partie située au nord-est de la place du Trône ; ^ boulevards intérieurs et les anciens boulevards extérieurs serve» de limites d'arrondissement. La Seine forme l'île Saint-Louis, l'île de la Cité et, plus loin
�PARIS.
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Je des Cygnes. La Cité est aujourd'hui presque entièrement cupée par des édifices publics : Notre-Dame, une des œuvres s plus parfaites de l'art ogival et une des plus belles cathédrales
l'Europe, le Palais de Justice, la Sainte-Chapelle (voir fig. n° 243), préfecture de police, le tribunal de commerce, l'Hôtel-Dieu, des
sernes.
La rive gauche est toujours restée, comme au moyen âge, la cité i écoles : c'est là que sont la Sorbonne, les Facultés de droit Idemédecine, avecl'Ecole supérieurede pharmacie, quatre lycées,
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Fig. 243. — Vue de Paris.
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Joie normale supérieure, l'École polytechnique, l'Observatoire, ;e de France, l'Institut. Le jardin et le palais du Luxemrg où siège le Sénat et où est le Musée des peintres et sculp's vivants, le Jardin des Plantes, le palais du Corps législatif, Invalides, le Champ de Mars avec l'École militaire, le Palais machines et la Tour Eiffel, le Panthéon, le Val-de-Grâce, l-Sufpice, Saint-Germain-des-Prés, la plus ancienne des églises wis aujourd'hui existantes, le parc de Montsouris, sont, sur 3 rive les monuments les plus intéressants et les promenades 5 fréquentées. Le boulevard Saint-Michel au centre, la
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LA FRANCE.
rue Monge à l'est, les rues de Rennes, de Sèvres, et de Grenell l'ouest, avec les anciens boulevards extérieurs et le boulet Saint-Germain, en sont les principales avenues. La rive droite est, dans sa partie centrale, le grand foyer commerce et de l'industrie. Elle est ornée de beaux monumen Plusieurs bordent le quai : l'Hôtel de ville, rebâti après l'incen de 1871 ; le Louvre, avec les inestimables richesses de ses musé le jardin des Tuileries; la place de la Concorde, qu'orne un o lisque apporté d'Egypte sous le règne de Louis-Philippe et à quelle font suite l'avenue des Champs-Elysées et l'arc de trionr de l'Etoile, monument élevé aux victoires de la République et premier Empire ;le Trocadéro et ses musées. Parmi les autresé fices remarquables à des titres divers sur cette rive sont leshal centrales, qui datent du second Empire; l'hôtel des Posteséd sous la troisième République; le Palais-Royal, construit par Hic lieu ; la Bourse ; l'Opéra, une des œuvres originales de l'architett contemporaine et la colonne Vendôme, à l'autre extrémité de rue de la Paix; l'Elysée, résidence du Président de la répuiq On y voit de belles églises, comme Saint-Eustache, œuvre detr sition entre le style ogival et celui de la Renaissance; la Madele imitation moderne du style grec; de grands établissementspnal comme la Bibliothèque nationale et le Conservatoire des art métiers. Il y a deux grands jardins publics, le parc Monceau, e parc des Buttes-Chaumont. Deux cimetières, Montmartre e Père-Lachaise, sont situés de ce côté; le cimetière Montparn est sur la rive gauche. La rue de Rivoli, qui, continuée par les rues Saint-Antoine e Faubourg-Saint-Antoine, coupe la ville presque parallèlement Seine; lesboulevardsintérieurs, quidessinent ungrandarcdecs de la Bastille à la Madeleine et qu'animent la variété et l'élég des magasins, et une active circulation des voitures ; les anc boulevards extérieurs, qui enveloppent de leur arc concentriq vieux Paris; les grandes voies qui forment en quelque sorte rayons de ce demi-cercle, telles que la rue Saint-Honoré, le levard Malesherbes, l'avenue de l'Opéra, la rue Montmartre rue Turbigo, la rue Saint-Denis, le boulevard de Sébastopol,la Saint-Martin, la rue du Temple et leurs prolongements au delà boulevards intérieurs, donnent de faciles débouchés aux qu« arrondissements de la rive droite. Cinq grands réseaux de chemins de fer, l'Ouest qui adeusg l'Orléans, l'Est, Paris-Lyon-Méditerranée et le Nord, ont leur
�PARIS.
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]j<me à Paris et sont reliés par le chemin de fer de petite ceinture. [ l'extérieur de l'enceinte fortifiée sont deux grands et beaux •es, le bois de Vincennes à l'est et le bois de Boulogne à l'ouest. 62. La population. — La population de Paris était de 547,000 haants au premier recensement (en 1801), de 1,696,000 à celui 1861 qui a suivi l'agrandissement ; de 2,344,000 (population miciliée) en 1886. De 1817 à 1856, la densité a été en augmentée 20,765 habitants, à cette dernière époque, à 34,156; la
1825
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Accroissementde la population de Paris (1675-1886)
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Fig. 244. — Accroissement de la population de Paris (1675-1886).
perfide était de 34 kil. car. 38. Cette densité avait été sensiementplus forte avant 1789, près de 49,000 (en 1675) quand les es étaient partout étroites et les maisons entassées les unes à té des autres (fig. 244). Lorsqu'en 1860, Paris a été agrandi et limite portée de l'ancien mur (boulevards extérieurs) aux fortifiions, la densité a tout à coup diminué parce que la banlieue nexée était peu peuplée ; elle a augmenté de nouveau depuis temps et s'est élevée de 21,747 en 1861 à 29,090 en 1886, sur ne surface de 78 kil. car, 02.
�Tableau de la population de Paris de 1675 à 1885.
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1675. 1748 1788 1801 1817 1831 1841 1851 1861 1872 1881 1886
(1) (t)
540? 489 553? 413 600?(4) 177 PO] ION 547 162 714 par rabiia l tï; 207 786 228 SUPE1ÎFICIE 935 272 en 306 1053 hectares. [SITE 7802(3) 1696 217 1852 237 2269 n 286 (2240)(5) 2344 290 (2261)(5)
hecta res) 1104. 1307 3370(2) » 3438 »
1750-1759.. 1780-1789.. 1799-1808.. 1817-1830.. 1831-1835.. 1841-1845.. 1851-1855.. 1861-1865.. 1872-1876..
35 8.0? 33 8.6? 35 36 9.4 34 9.0 33 9.5 30.7 9.9 30.5 9.3 28.7 10.1 28.1 9.3
1881-1886. I
Pour Paris l'usage est de prendre la densité non par kil. car., mais par hectare. En 17S8, Paris s'accrut d'une grande partie de ses faubourgs, et le mur d'octroi (lieu vards extérieurs) fut construit. Les superficies, avant 178'.!, ont été calculées par Verniquef. (3) Agrandissement jusqu'aux fortifications, en 1860. (4) La population n'a été connue par des recensements qu'à partir de 1801. Paris, r 1789, paraît avoir eu de 600 à 630 000 habitants. (5) Les chiffres entre parenthèses sont ceux de la population de fait, c'est-à-dire de li population recensée comme présente le jour du recensement. Ce mode de recensement qui donne des chiffres inférieurs n'a été adopté qu'en 1881. Les autres chiffres représentent!: population domiciliée.
Population de Paris par arrondissement.
(En milliers d'habitants).
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Louvre ;. Bourse Temple Hôtel-de-Ville Panthéon Luxembourg Palais-Bourbon Elysée Opéra Enclos Saint-Laurent. Popincourt Reuilly Gobelins Observatoire Vaugirard Passy Batignolles-Monceau.. Butte-Montmartre Buttes-Chaumont Ménilmontant
190 97 116 156 249 211 403 381 213 286 361 568 625 4B4 721 709 445 519 566 521 7802
89 82
99
108 108 96 73 70 107 113 126 60 57 52 50 37 75 106 76 70
69 09 90 101 119 98 92 99 118 154 210 108 105 103 111 78 158 201 122 137 2344
69 67 85 9fl 113 95
88
95 112
146
202
106 102
100
109
75
153 193 119 133 2261
733 613 455 450 220 251 52Î 511 560 181 164 215 151 106 345 3J3 210 255
1668
�PARIS.
Si 1
C'est dans les arrondissements du centre, rive droite, entre la eine et les boulevards que la population est le plus dense ; la ensité s'élève dans l'arrondissement du Temple à 73,300 soit plus 'elOOOfois la densité de la France qui ne compte pas tout à fait, ùne moyenne de 73 hab. parkil. car. (V. §100). Elle est en moyenne e20,000 dans les arrondissements éloignés du centre. Mais c'est ans ces arrondissements, relativement peu peuplés et où les logeents sont moins chers, que la population s'accroît le plus epuis trente ans, comme elle s'accroît dans les communes suburbaines à mesure que se multiplient les moyens de communication, epuis 1860, époque où la ville, divisée antérieurement en douze rrondissements, l'a été en vingt, la population des nouveaux arronissements de la partie centrale (Louvre, Bourse, Temple, Hôtel er 'e ville) n'a pas cessé de diminuer. Ainsi, depuis 1861, le 1 arronissement, Louvre, a perdu 20,267 habitants, pendant que le 18°, iilte-Montmartre, en gagnait 87,168 (B. L.). Cette population se compose autrement que celle de la France général, par suite des conditions politiques et économiques dans quelles elle se trouve. Elle comprend relativement beaucoup plus adultes et moins d'enfants : pour 1000 personnes de 20 à 60 ans, n'y en avait, en 1886, que 418 au-dessous de 20 ans et 124 aussus de 60, alors que la moyenne de la France était de 677 dans premier cas et de 232 dans le second. Les mariages y sont ''riéralement plus tardifs et les célibataires plus nombreux ; fô célibataires sur 1000 hommes de 30 à 60 ans, et 314 filles |r 1000 personnes du sexe féminin de 15 à 60, pendant que les mures correspondants ne sont que 348 et 270 pour la France tière. La mortalité, quoique le taux moyen ne paraisse pas élevé, len réalité plus considérable pour tous les âges de la vie à Paris e dans la campagne (1). La population de Paris comprend prortionnellement plus d'étrangers que celle de la France (180,233 censés en 1886, soit près de 8 p. 100) et, parmi les Français qui bitent Paris, il ne s'en est trouvé, au même recensement que p. 100 qui fussent nés dans cette ville. 363. Les maisons. — Pour loger la nombreuse population de M,il fautbeaucoup de maisons : c'est pourquoi le bâtimentyest s des industries les plus importantes. Le nombre des maisons itde 26,801 en 1817, de30,770 en 1851, de55,160 en 1861, après
•) ti population de Paris ayant une très forte proportion d'adultes qui sont osément dans la période de la vie où la mort sévit le moins, la mortalité traie devrait y être moindre qu'ailleurs.
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LA FRANCE.
l'agrandissement de Paris, de 64,203 en 1872 après le siège, d 73,342 en 1886. Ce nombre, qui augmentait d'environ un millie par an, de 1817 à 1852, s'est accru beaucoup plus rapidemen depuis le second empire : de 1881 à 1886, l'accroissement es redevenu de 1000 environ par an, alors que pour le départemen entier il était de 4000. La plupart des maisons sont hautes; c 1885, 48 p. 100 avaient quatre étages ou plus et 26 p. 100 se» lement n'avaient qu'un étage ou un rez-de-chaussée ; les première se trouvent principalement dans les arrondissements du centr où l'on en comptejusqu'à 95 p. 100 (1er arrondissement) ; les secon des, dans les arrondissements excentriques (près de 60 p. 100 dan le 15e). Les maisons de Paris comprenaient, en 1886, 936,49b apparie ments ou logements (dont 10 p. 100 inoccupés), soit en moyenn 12,7 appartements ou logements par maison. Sur 100 logements 30 sont occupés par une seule personne, 26 l'étaient par deux pe_ sonnes, 18 par trois et 26 par plus de trois. Il y avait, en moyenne près de 31 habitants par maison en 1886; en 1801, on en comptai 23 et en 1851, 35. 364. ^'administration. — Paris a une administration spéciale Le préfet de la Seine est le chef de l'administration municipale d la ville de Paris en même temps que de l'administration déparie mentale de la Seine. Il fait les fonctions de maire ; il en a toute; es attributions, à l'exception de celles qui sont réservées aupréfe de police. Il a sous ses ordres 20 maires, nommés par décret, « par arrondissement ; leurs fonctions consistent principalement recevoir les actes de l'état civil, à dresser les listes électorales, surveiller les écoles, à recevoir les réclamations des contribuables à présider les bureaux de bienfaisance ; chaque maire est assisl d'adjoints, nommés aussi par décret au nombre de trois à cinq, L préfet administre, de concert avec le Conseil municipal, composé»1 80 membres, un par quartier, élus pour quatre ans par le suffrag universel. Le conseil municipal se réunit sur la convocation d préfet; il tient quatre sessions ordinaires par an comme les autre conseils municipaux; il élit son président. Le préfet de laSeinef le préfet de police ont entrée au conseil. (Les conseillers munici paux, réunis aux huit conseillers des cantons de Saint-Denis et d Sceaux, constituent le conseil général du département). Les con seils d'arrondissement de Saint-Denis et de Sceaux se compose chacun de 9 membres, suivant la loi, soit 18 pour les 8 cantons. Le préfet de police, qui relève directement du ministre de lin'
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rieur, exerce, dans la ville de Paris, dans le département de la Seine et dans les communes de Saint-Cloud, Meudon, Sèvres et Enghien, les pouvoirs de police qui, dans les autres départements, appartiennent au maire ou au préfet. Il y a un commissaire de ■police par quartier. Il y a un juge de paix par arrondissement. 365. Les finances. — Le budget ordinaire de la ville de Paris était de 53 millions en 1850. Après l'annexion de la banlieue (-1860),
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il s'est élevé à 106 millions ; à 197 en 1873, à 262 en 1887 et même à 322 en comptant les dépenses extraordinaires et les dépenses sur fonds spéciaux (voir fig. n° 245). Les ressources ordinaires en 1887 s'élevaient à 268 millions : les centimes communaux [ordinaires, 5 sur les contributions foncière et personnelle-mobilière, 4 spéciaux obligatoires pour le service de l'instruction primaire, et 4 autres facultatifs pour le même objet (avant la loi du 19 juillet 1889) sans compter les 4 centimes au profit du département (avant la loi du 19 juillet 1889) ;44centiL'A FRANCE.
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33
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LA FRANCE.
mes extraordinaires sur les quatre contributions directes, etc., a quelques taxes spéciales (la taxe des chiens a porté en 1886 71,000 animaux)], ont produit, en 1887, 33 millions. L'octroi, don le produit était de 20 millions en 1805, de 54 en 1859, a doublé d 1861 (77 millions) à 1883 (149 millions 1/2), mais est redescend à 137 en 1887 par suite d'abaissements de droits et d'une cer taine réduction de la consommation. Les halles et marchés on produit 8 millions; les voitwes publiques, 5 millions 1/2 ; lesrede vances de la Compagnie du gaz, plus de 17 millions 1/2 (mais, d son côté, la ville doit à la Compagnie du gaz une somme de 12 millions 1/2 dont l'annuité, en 1886, a été de 500,000 francs); Veau de la ville, 12 millions (mais, de son côté, la ville a racheté la Compagnie générale des eaux en 1860 pour une somme d 58 millions, sur laquelle 26 étaient encore dus en 1886, année où l'annuité à payer a été de 1,160,000 francs). L'État a contribué, en 1886, pour 7 millions 1/2 dans les dépenses de la police municipale, et pour 4 environ dans celles du pavé de Paris. Les recouvrements sur les produits des exercices antérieurs se sont, en outre, élevés à 12 millions. Les ressources extraordinaires ayant ajouté environ 70 millions provenant soit de l'exercice 1887, soit des exercices antérieurs, et les reliquats de recettes des exercices antérieurs 74 millions, le total des ressources de l'année 1887 s'est élevé à 338 millions, auxquels il convient d'ajouter 64 millions 1/2 résultant d'excédents de recette de l'exercice précédent. Les principales dépenses ordinaires étaient en 1887 : le service de la dette (environ 104 millions 1/2) ; les dépenses de l'administration, octroi, administration centrale et mairies (141/2) ; la voiris, voies publiques, promenades et éclairage (35) ; les eaux et égouts (8); l'instruction publique (24); l'assistance publique (21 1/2); lapréfecture de police (25), etc. (1). Le total des crédits ouverts pour les dépenses ordinaires en 1881 a été de 262 millions 1/2 ; en ajoutant les dépenses extraordinaires et les fonds spéciaux, le total général s'est élevé à 322. La dette de la ville de Paris, en 1887, consistait en : huit emprunts contractés en obligations à 3 et à 4 p. 100, de 1855 à 1886, pour une somme de 1,808 millions ; une dette de 283 millions contractée, en 1880, envers le Crédit foncier et remboursable par annuités
(1) Au budget de 1890 figurent : dette municipale pour 107 millions, administration 7 1/2, voirie 14, égouts 8, instruction 25, assistance 22 1/2, préfecture de police 26, etc.
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dans l'espace de cinquante-un ans et demi; annuités diverses pour rachat de ponts, de canaux, pour amortissement des dépenses faites pour le marché de la Villette, etc., dont la valeur totale représente un capital de 164 millions ; enfin une dette immobilière d'une valeur de 8 millions 1/2. Au premier janvier 1889, la ville devait encore sur l'ensemble de ces emprunts 1,865 millions. 366. L'instruction publique. — Paris avait en 1850, 123 écoles primaires publiques (65 laïques, 58 congréganistes) que fréquentent 27,500 élèves. En 1867, quelques années après l'annexion des communes suburbaines, le nombre des écoles primaires publiques s'élevait à 220 (111 de garçons et 109 de filles), celui des salles d'asile publiques à 83 ; le nombre des écoles primaires libres était de 1151, celui des salles d'asile libres de 37; 155,700 enfants réquentaient les écoles (73,981 les écoles publiques et 81,712 les ! coles libres). En décembre 1886, le nombre des écoles primaires publiques, toutes laïques, était de 367 (190 pour les garçons, 177 pour les illes(l); celui des écoles libres, de 794 (226 pour les garçons, '68 pour les filles), dont 222 congréganistes. Le nombre des élèves 'élevait à 144,000 (79,000 garçons et 65,000 filles) dans les écoles ubliques et à près de 100,000 probablement dans les écoles libres (2). es méthodes d'enseignement et les bâtiments scolaires se sont eaucoup améliorés depuis 1867; les écoles libres tenues par les ongréganistes ont augmenté en nombre depuis la suppression de eurs écoles publiques. Il y avait, en outre, 202 écoles maternelles 129 publiques, 73 libres) ayant 29,700 enfants de 2 à 6 ans. Il y avait pour les garçons cinq écoles municipales primaires suérieures et le collège Chaptal, renfermant 4,168 élèves et, pour les lies,l'école municipale primaire supérieure renfermant 285 élèves, ly avait, en outre, l'école de physique et de chimie, l'école muniipale d'apprentissage, avec 323 élèves, des ateliers de travail maueldans 89 écoles primaires, des cours spéciaux de dessin, des lasses d'adultes, des cours d'apprentis, des cours spéciaux d'entignement commercial pour les jeunes filles. Il y avait 48 bibliooèques municipales. Deux écoles normales primaires fournissent des instituteurs et es institutrices au département de la Seine. L'enseignement secondaire possédait six lycées pour les garçons
(I) La dernière école publique congréganiste de filles a été supprimée en 1883. J ( ) La ville de Paris n'a pas donné la statistique du nombre des élèves dans ts écoles privées.
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LA FRANCE.
(7 en 1890), le collège municipal Rollin et le collège Stanislas établissement libre jouissant de certains privilèges des établissements publics; le nombre des élèves de ces huit établissements était de 9,746 en 1886, dont 2,568 internes (il y en avait, en outre 1,248 aux lycées Michelet et Lakanal). Il y avait (en 1889) deux lycées de jeunes filles : Pénelon et Racine (et, en 1890, 3, avec Molière). Parmi les établissements libres figurent : le collège SainteBarbe, l'école Monge, l'école Alsacienne, les écoles Bossuet, Massillon, Fénelon pour les garçons ; le collège Sévigné et l'école Monceau pour les filles. L'enseignement supérieur est très largement pourvu : la plupart des grandes écoles, des grands établissements scientifiques, les plus importantes bibliothèques et les plus riches musées de France ont leur siège à Paris (t. I, 539). D'après le dénombrement de la population de 1886, il y avait à Paris 21,094 étudiants des facultés et élèves (garçons et filles) internes des lycées, collèges et pensionnats. 367. lia voirie et la circulation. — Les rues et places de Paris étaient au nombre de 830 en 1801. Elles avaient, en 1860, à l'époque de l'agrandissement de la ville, une longueur de 488 kil. de chaussées pavées ou empierrées. En 1886, les rues étaient au nombre de 3,620 et leur longueur totale de 950 kil. La plupart sont bordées de trottoirs ; pavées en grès, granit, etc., (6,285,000 m,car. de pavage en décembre 1886); empierrées (1,563,000); asphaltées (301,000) ou pavées en bois (428,000). Il ne restait, à la fin de 1886, que 57,000 m. car. encore à l'état de sol naturel. Les promenades (Champs-Elysées, avenue du bois de Boulogne, avenue du Champ-de-Mars, etc.), les parcs (des Buttes-Chaumont, de Montsouris, du Trocadéro, Monceau), les squares (du Temple, de la tour Saint-Jacques, etc.), les places occupent une superficie de 1,178,000 m. car. plantés de plus de 20,000 arbres et de prés de 300,000 arbustes. Dans ces totaux ne sont compris le Luxembourg et les Tuileries, propriétés de l'État, ni les bois de Boulogne (846 hectares) et de Vincennes (943), propriétés de la Ville de Paris. Les égouts de Paris avaient, en 1860,196 kil. de développement; ceux des territoires annexés 54 : en 1886, ils en mesuraient 832. La plus grande partie de ces égouts, qui sont au nombre des plus beaux travaux de voirie de la ville, ont une hauteur de 2 mètres à 2m,50 à la clef de voûte; ils aboutissent à de grands égouts collecteurs qui ont 3m,90 et plus et qui conduisent les eaux dans la Seine, h Asnières.
�PARIS
517
Paris, en 1860, était éclairé par 18,103 becs de gaz et 2,128 becs à l'huile, sans compter 368,000 becs de gaz à l'usage des particuliers; la consommation totale de l'année était de plus de 75 millions de m. cub. En 1886, la consommation s'est élevée à 251 millions, dont 44 pour l'éclairage public et 207 pour les particuliers. Le nombre des becs servant à l'éclairage public a été, en 1886, de 49,510 (dont 1,400 environ ayant un pouvoir éclairant de 8 à 10 becs ordinaires), sans compter 66 becs électriques et 421 à l'huile minérale. La circulation des voitures a toujours été relativement considérable dans Paris. Elle s'est accrue en même temps qu'augmentaient la population et la richesse, que les voies publiques devenaient plus larges et que les chemins de fer faisaient affluer les provinciaux et les étrangers. En 1854, la Compagnie générale des Omnibus, qui n'était que récemment créée, avait 329 voitures et transportait 30 millions de voyageurs, banlieue non comprise ; en 1876, elle en transportait 105 millions avec 694 voitures ; en 1887, 177 avec 860 voitures (nombre maximum des omnibus et tramways de la Compagnie générale mis en service dans l'année). En ajoutant : le mouvement des voies ferrées exploitées par la Compagnie générale (Louvre à Saint-Cloud, etc.,) celui des services de banlieue et celui des tramways Nord et Sud, on obtient un total de 240 millions de voyageurs. 11 faudrait ajouter la circulation par voitures. En 1818, on comptait à Paris 900 fiacres et 1,171 cabriolets de place, avec 877 carrosses ou cabriolets de remise ; en 1867, 9,051 voitures de place ou de remise et environ 45,000 cochers (omnibus, voitures publiques et voitures particulières); en 1887, 9,136 voitures de place ou de remise et 74,403 cochers inscrits à la Préfecture de police (1). Les bateaux parisiens ont transporté, en 1886, 21 millions de Voyageurs. Le chemin de fer de ceinture (rive gauche et rive droite), 17 millions 1/2; la ligne de la gare Saint-Lazare à Auteuil, 13 millions 1/2. Le mouvement des voyageurs dans les huit gares de Paris (autres que celles de la petite ceinture et de Saint-Lazare à Auteuil) s'est élevé à 62 millions 1/2 (arrivée et départ), dont 28 1/2 pour les deux gares de l'Ouest, 8 1/2 pour le Nord, plus de 4 1/2 pour les deux gares de l'Orléans (Orléans et Sceaux), de 3 1/2 pour le Paris-Lyon-Méditerranée, 17 pour l'Est, environ 1/2 pour l'État.
(1) Au commencement de 1889, la Préfecture de police avait délivré en tout 13,000 numéros.
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LA FRANCE.
D'après les relevés faits par l'administration des ponts et chaussées, en 1881 et en 1882, les voies de Paris les plus fréquentées sont : l'avenue de l'Opéra, où la circulation s'élevait à 36,200 colliers passant dans les vingt-quatre heures; les boulevards; le boulevard Haussmann, la rue Lafayette, le boulevard RichardLenoir, la rue Saint-Honoré et la rue du Faubourg-Saint-Honoré; la rue de Rivoli et la rue Saint-Antoine; les Champs-Elysées et l'avenue du bois de Boulogne ; le quai de la Râpée ; les boulevards de Sébastopol et de Strasbourg, le boulevard et la rue Montmartre. Sur la rive gauche, la circulation est en général bien moindre que sur la rive droite, et elle n'a une grande importance que sur les boulevards Saint-Michel et Saint-Germain. Dans la partie orientale, particulièrement sur le boulevard Richard-Lenoir, ce sont les voitures portant des marchandises qui forment la majorité; dans la partie occidentale, ce sont les voitures portant des personnes qui l'emportent de beaucoup. 368. iVinclnstrie. — Paris est le principal centre de l'activité industrielle en France. Presque toutes les industries françaises y sont représentées (t. II, livre VII) et plusieurs y ont leur siège le plus important. La chambre de commerce a dressé trois fois la statistique de l'industrie parisienne ; elle a évalué le chiffre des affaires à 1,463 millions en 1847 (chiffre vraisemblablement inférieur à la réalité) et à 3,369 en 1860 (avec la banlieue) ; elle n'a pas donné d'évaluation dans sa statistique de 1872. Le recensement de 1886 a compté à Paris (1) : d'une part, 4,739 horticulteurs, maraîchers, etc. D'autre part, 619,200 personnes exerçant une industrie manufacturière, à savoir pour 13.4 p. 100 dans les industries préparatoires, extractives, métallurgiques et chimiques (catégorie dans laquelle nous comprendrons en outre, non sans quelque arbitraire (2), la fabrication des objets en métal et en cuir); 3.6 dans les industries de l'alimentation : boulangerie, pâtisserie, confiserie, etc. ; §3.6 dans le tissage, le vêtement et la toilette, dans la lingerie, la couture, la blanchisserie, la cordonnerie, la passementerie, le métier de tailleur, etc., la bijouterie, etc. ; 13 dans le bâtiment, surtout comme maçons, menuisiers, peintres; 7.1 dans
l
'ûmèu'olemeni, y compris les industries du bois et la céramique', 1.5 dans les industries relatives aux transports; 5.6 dans les
(1) Le recensement porte dans le relevé spécial desprofessions, 1,391,055personnes, nombre sur lequel 619,200 appartenaient à l'industrie. (2) Les groupes du recensement ne concordent pas exactement avec ceux que nous avons adoptés dans cet ouvrage.
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Iindustries relatives aux besoins intellectuels, surtout l'imprimerie et |]a reliure; 0.2 dans les autres industries. I A l'alimentation peuvent se rattacher les 60,067 personnes clasIsées dans le commerce à titre d'hôteliers, de cafetiers, etc., et les 146,673 personnes classées comme bouchers, fruitiers, épiciers, etc. ; [auuto^rcf, les 50,427 personnes classées dans le commerce de Itioiœraw^s, de mercerie, etc. ; à l'ameublement, les 12,638 perIsonnes faisant commerce de meubles, faïences, glaces, etc. Il y avait à Paris environ 50,000 personnes (sans compter les I employés de l'État) vivant de l'industrie des transports (sans compiler 9,700 vivant de la fabrication des instruments de transport et Iclassées dans l'industrie manufacturière). I 11 y en avait 34,000 vivant de la banque et des professions accessoires; 66,000 employés et fonctionnaires de l'État, du DéparteIment et de la Ville. I 369. Le commerce et ïa banque. — Paris est le centre du [commerce plus encore que de l'industrie de la France. Ainsi, sur Iles 11,576 millions d'opérations qu'a faites la Banque de France ■ en 1887 , 5,652, bien près de la moitié, appartiennent à Paris. Le Imouvement des fonds du Trésor peut donner aussi une idée de [l'importance du mouvement d'argent à Paris. I Paris figurait, en 1886, à raison de 31 p. 100 dans le total Ides dépêches télégraphiques expédiées de France. Non seuleI ment la Banque de France y a son centre, mais tous les grands Iétablissements de crédit de France y ont aussi leur siège (voir § 344). I La Bourse de Paris est une de celles où il se fait le plus d'affaires Idansle monde; en 1886, le chiffre des émissions de titres nouIveauxs'y est élevé à plus d'un milliard. Au Clearing-house de Paris, Bil y a eu, en 1886, pour 5 milliards 1/2 de valeurs présentées. I Le mouvement des marchandises (grande et petite vitesse) dans Iles gares de Paris a été, en 1886, de 2 millions de tonnes au déI part et de o à l'arrivée (Ouest 514 milliers au départ et 947 à I l'arrivée, Nord 390 et 1927, Orléans 370 et 693, Lyon 494 et 789, I Est 239 et 740). Le mouvement des marchandises transportées sur la Seine a été, | la même année, de 1,922,000 tonnes à la descente et de 603,000 à la remonte sur la section de Corbeil à Paris ; de 3,671,000 pour la traversée de Paris (expéditions, arrivages et transit réunis), do 846,000 à la descente et de 1,435,000 à la remonte sur la section de Paris à Épinay. Au bassin de la Villette ont été débarquées, en 1886, 232,000 tonnes arrivées par le canal de l'Ourcq, 593,000
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LA FRANCE.
par le canal Saint-Denis. Le mouvement sur les trois canaux et le bassin de la Villette s'est élevé à 3,169,000 tonnes (2,080,000 à la remonte et à 1,089,000 à la descente.) 370. lie» consommations. — La consommation de l'eau est une des plus importantes dans une grande ville et une de celles qu'on peut le mieux calculer. L'eau était autrefois fournie: parla Seine, sur laquelle la première machine élévafoire a été construite à la Samaritaine sous Henri IV, et les premières pompes à feu ont été installées, de 1777 à 1782, à Chaillot et au Gros-Caillou; par l'aqueduc d'Arcueil, qui existait du temps des Romains et qui a été rétabli sous Henri IV ; par le canal de l'Ourcq, qui date du premier Empire. Aujourd'hui six machines à vapeur, échelonnées du Portà-l'Anglais à Saint-Ouen, pompent l'eau de la Seine; la machine de Saint-Maur fournit celle de la Marne ; les puits artésiens de Grenelle(creusédel837àl84I)et de Passyfont monter l'eau souterraine; deux rivières dont l'eau, plus pure que celle de la Seine eti plus hygiénique, est amenée par de longs aqueducs, la Dhuys depuis 1865 et la Vanne depuis 1874, contribuent (pour 100,000 m. cub. environ par jour) à l'approvisionnement. On projette d'amené aussi par aqueduc l'eau des vallées de la Vigne (Eure-et-Loir) e de l'Avre (Eure). En 1863, la quantité d'eau distribuée à Paris était d'environ 120,000 à 140,000 m. c. par jour; en 1886,elle étai en moyenne de 411,000, variant de 366,000 en décembre à 464,00 en juillet; le tiers environ provient de l'Ourcq, plus du quart d la Vanne. Paris consommait, année moyenne, 910,000 hectol. de vin dan la période 1821-1830; près de 3 millions dans celle de 1860' 1869; en 1886, 4,336,000 : ces nombres donnent environ 120,11 et 184 litres par habitant. Cette même année 1886, Paris a con sommé 293,000 hectol. de cidre, 272,000 de bière et 144,00' d'alcool pur sous forme d'eau-de-vie, de liqueurs ou de vins forte ment alcoolisés. Cette dernière consommation était de 76,000 hectol. en 1851 ; la population ayant plus que doublé, la consommatio par tête (6.2 litres par an et par tête en 1886) a plutôt fléch qu'augmenté. Paris consommait, en 1820, 126 millions de kil. de pain, corres pondant à 500 grammes par tête et par jour; en 1860, avan l'agrandissement, 262 millions, soit 430 gr. ; en 1886, enviro 347 millions, soit 405 gr. Les Parisiens consomment moins depai et ne consomment pas plus de viande de boucherie qu'il y quarante ans : 43 millions de kil. de viande de boucherie, si
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M kil. par an et par tête, de 1820 à 1830; 120 millions de 1861 [,1869, soit environ 70 par tête; 152 millions en 1886, soit 67 kil. Lr tète. Mais ils ont une nourriture plus variée en poissons, lélumes, etc., et, par suite, une alimentation meilleure, mais plus Meuse. En 1886, l'administration évaluait : la quantité de poissons |etoute catégorie à 24 millions de kil., sans compter 5 millions tour les moules et coquillages et plus de 8 pour les huîtres; le [ombre des œufs à 400 millions; le poids du beurre à 18 millions L kil., du fromage sec à 5 1/2, du fromage mou à 57, de la [olaille à plus de 25, et des raisins à 9. I En 1889, à propos de l'Exposition universelle, l'administration Evaluait de la manière suivante la consommation annuelle par tête les habitants de Paris :
1881
(popul. 2,269,000 hab.)
1888
(popul. 2,344,000
Volaille et gibier (kil.) Viande de boucherie (kil.)..
Cidre, poiré, hydromel (litres).
146 kg 12.2 2.3 10.7 G7.7 9.5 7.4 6.3 2.2 178 223 2.5 13.2
147 kg 13.2 3.3 10.5 68.1 10.5 8.0 7.1 2.3 183 185 7.6 11.2
| Outre le gaz (voir §367), Paris a consommé en 1886 près de 12 millions 1/2 de kil. d'huiles végétales, animales ou minérales autres lue l'huile d'olive et 4,314,000 d'acides et bougies stéariques. | Le chauffage a employé 1,098,000 tonnes de charbon de terre, 1,600,000 hectolitres de charbon de bois, 784,000 stères de bois, in outre, il est entré à Paris : plus d'un demi-million de stères de lois à ouvrer; 62,000 tonnes de fonte ou de fer pour la consIruclion et 84,500 de chaux et de ciment; près de 4 millions 1/2 l'ardoises, 140 millions de briques ou carreaux, etc. Pour la nourripe des animaux il a été introduit 275 millions de kil. de paille [» de foin et 182 d'avoine ou d'orge. | Le progrès de l'octroi (voir § 365) est un indice du progrès de la [onsommation à Paris. I Les théâtres peuvent, d'autre part, donner quelque idée des déposes faites à Paris pour le plaisir. Les recettes des théâtres et
�522
■ LA FRANGE.
spectacles, sur lesquelles est fait le prélèvement du dixième a profit de l'assistance publique, avaient dépassé 29 millions en 188 et étaient de 25 1/2 en 1886 ; l'Opéra figurait dans ce total pou 3 millions; la Comédie-Française, l'Opéra-Comique, les Variétés, la Gaîté et la Porte-Saint-Martin, l'Éden-Théâtre et l'Hippodrome chacun pour plus d'un million.
�LIVRE DIXIÈME
ÉSDMÉ GÉNÉRAL DES PROVINCES, DES DÉPARTEMENTS ET DES VILLKS.
371. he groupement. —• Nous avons étudié successivement le de la France, son climat, l'histoire de son territoire, sa populan, son administration, son agriculture, son industrie, ses voies communication, son commerce. Il nous reste à grouper, par vinces, les principaux résultats de ces études et, après le taku détaillé de chacun des aspects de la géographie physique, ilique et économique, à présenter un tableau ou du moins une iuisse sommaire des faits caractéristiques de chaque région (1). 'ous savons que les limites administratives des départements ne respondent exactement ni à celles des anciennes provinces ni elles des gouvernements et que ni les unes ni les autres n'ont été ■esd'après les limites naturelles des bassins fluviaux. Cependant, Ivue de faciliter les approchements entre la géographie phyTne, la géographie historique, la géographie administrative et la graphie économique, nous avons groupé approximativement .s ce résumé les départements par provinces et les provinces bassins. Ce mode de division nous a paru plus rationnel, pour âge que nous en faisons ici, que le groupement par régions icoles (2).
lrc Section.
LES RÉGIONS.
MAIRE.
— 372. La région du bassin de Ja Seine (523). — 373. La région des sans de la mer du Nord (544). —374. Larégion du bassin du Rhône (553). 315. Larégion du bassin de la Garonne (587). — 37G. La région du bassin la Loire (G05).
72. La région du bassin de la Seine. — Quatre anciens gouverents ou provinces occupent presque entièrement le bassin delà
Ce résumé synthétique est complété par la table analytique qui est placée fin du troisième volume et qui permet de rassembler tous les détails Ms à chaque nom propre. IVoir, t. II, p. 24 et suiv., ces régions agricoles. Dans le tableau qui ter( le présent livre (livre X), nous avons classé par grandes régions les proM et les départements.
�824
LA. FRANCE.
Seine : l'Ile-de-France et la Champagne dans le bassin même fleuve; la Normandie et la Picardie dans le bassin de la Seine dans ses bassins secondaires. Le département d'Eure-et-Loir, ( faisait partie de l'Orléanais, se trouve aussi en majeure partie da le bassin de la Seine. I L'Ile-de-France, ainsi nommée à cause des quatre cours de (Seine, Marne, Oise, Nonette) qui l'enveloppent, est située to entière dans le bassin de la Seine, dont elle occupe à peu près centre. Le sol est formé presque partout de terrains tertiaires, région appartient au climat séquanien. De beaux cours d'eau,do les principaux sont la Seine, l'Oise et la Marne, l'arrosent. L'Ile-de-France fit partie de la Celtique, puis d'une des Lyonnais C'est le premier pays qu'aient envahi les Francs de Clovis, venus nord (bataille de Soissons, 486). L'Ile-de-France a été, depuisEud le fief principal des ducs de France, qui plus tard montèrent le trône avec Hugues Capet; c'est ainsi qu'elle a été le noyau domaine royal. Cependant un grand nombre de fiefs qui en dép daient n'ont fait retour à ce domaine que beaucoup plus to plusieurs même, comté de Valois, duché de Nemours, baronnk Montmorency, etc., n'ont disparu qu'en 1789. Quoique placée au centre du royaume, cette province n'a pas beaucoup moins éprouvée que les autres par les ravages armées ; elle a eu beaucoup à souffrir de la guerre de Cent et des querelles des Armagnacs et des Bourguignons. AMonÈ Louis XI (1465) livra une bataille indécise aux troupes de Ligue du Bien public. Elle a été éprouvée par les guerres de r gion (batailles de Dreux, de Saint-Denis, etc.), par la Fronde; lo temps après, par les invasions, celle de 1814, pendant laqu Napoléon livra à l'armée de Blùcher des combats à Craonne Laon; celle de 1815 et celle de 1870-1871 signalée parlesity Paris (20 septembre 1870 -28 janvier 1871). L'Ile-de-France présente l'aspect de plaines légèrement ondul de plateaux et de vallées. Elle est richement cultivée. On y tro des forêts, comme celles de Fontainebleau, de Compiègne etdeiî bouillet; un terrain généralement fertile, couvert de céréales ( ment et avoine surtout), de prairies artificielles, de plantes m trielles, surtout de betteraves, qu'on cultive dans l'Aisne et Seine-et-Marne principalement. On y cultive le colza, les %« les fruits, surtout dans les environs de Paris; c'est en que
�RÉSUMÉ GÉNÉRAL DES PROVINCES, ETC
525
orte le jardin potager de la capitale, qui est le plus grand centre consommation de la France. e Les chevaux y sont nombreux ; le bétail, bœufs, moutons et porcs, est engraissé pour la boucherie. Les fermiers envoient à Paris m lait et leur fromage (fromage de Brie, etc.). Le troupeau de [mtons-mérinos dé Rambouillet, est célèbre. On élève dans l'Ile-de'rance beaucoup de volailles (poules de Houdan, Crèvecœur, etc.). On y exploite de grandes carrières de pierre de taille, de grès, e -plâtre, etc. L'industrie manufacturière est très active, surtout dans les déparmentsde la Seine et de l'Aisne. La fabrication du sucre de betteive et celle des tissus de laine et de coton, industries manufactuères exercées surtout dans l'Aisne et l'Oise, sont florissantes. On fabrique du papier, de la faïence, de la porcelaine, des glaces kint-Gobain) et cristaux, beaucoup de produits chimiques (Chauny, iml-Denis, etc.) et de machines, de la quincaillerie et autres objets i métal (Guise, etc.). Dansl'ancienne Ile-de-France sont compris, en tout ou en partie, nq départements (une partie de l'Aisne et de Seine-et-Marne iparlenait à la Champagne).
le département de la Seine , traversé par la Seine et situé li centre du bassin, est à la fois le plus petit, le plus peuplé, le lus important par l'activité industrielle et commerciale et le lus riche des départements français. Il doit son importance à pis. Malgré son peu d'étendue, il compte, outre la capitale, t communes de plus de 20,000 habitants, qui sont en quelque prte les faubourgs de la capitale et qui doivent leur population soit leurs fabriques, soit à la surabondance des habitants de Paris (1) :
|(l)Le dénombrement, publié pur le ministère de l'intérieur, distingue pour aque commune : 1° la population totale de la commune; 2° la population niés à part, qui comprend les corps de troupes de terre et de mer, les pisons centrales, les maisons d'arrêt et de correction, les dépôts de mendié, les asiles d'aliénés, les lycées et collèges, les écoles spéciales, séminaires pensionnats, les communautés religieuses, les réfugiés à la solde de l'État, P ouvriers étrangers à la commune attachés à des chantiers temporaires de ,lraux publics — population spéciale qui ne compte pas dans le chiffre de [population servant de base à l'assiette de l'impôt, etc. ; 3° la population norpfeou municipale, qui est égale à la population totale de la commune, moins population comptée à part; 4° la population normale ou municipale agglo^'e'eau chef-lieu de la commune, c'est-à-dire habitant un groupe de maisons jDtignës ou séparées seulement par des rues, des places et des jardins et finantle groupe principal de la commune. En réalité, la population comptée
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LA FRANCE.
Chef-lieu : Paris (Voir livre IX). Chefs-lieux d'arrondissement : Saint-Denis (48,000 hab.), vil
Fig. 246. — Plan de Paris au 200,000" (!).
très importante par ses fabriques de tous genre, surtout de pr duits chimiques, et par ses usines métallurgiques, par sa cath
à part fait lo plus souvent partie de la population agglomérée; elle n'en distincte dans les états de dénombrement que parce qu'il a paru injuste faire peser sur une commune le poids des impôts calculés d'après une pop lation dans laquelle figureraient des personnes étrangères à cette commu et qu'une décision administrative suffirait pour modifier. Les nombres que nous donnons ici entre parenthèses (d'après le recensemel de mai 188G), pour les villes ayant plus de 2,000 hab. de population u haine (laquelle population urbaine peut être supérieure à la population di officiellement agglomérée) sont : 1° la population totale de la commune;!' lui de la population urbaine, dans laquelle nous comprenons la populali municipale agglomérée (qui seule est comptée par l'administration lorsqu'e distingue dans la statistique la population urbaine et la population rurale) la population comptée à part (qui habile ordinairement dans la ville etf partie de la population totale agglomérée, c'est-à-dire de la population urbain lorsque toute la population de la commune est urbaine, ou lorsque la pop lation urbaine n'atteint pas 2,000 habitants, nous ne donnons qu'un nombre, population totale de la commune. — Nous mentionnerons dans ce livre (oui les villes ayant au moins 10,000 hab. de population municipale agglomérée eu outre, celles qui ont une certaine importance, économique ou historiqij Mais nous ne mentionnons pas les communes qui n'atteignent 10,000 ta que par leur population totale; plusieurs ne sont que des villages: ainsi, p exemple, la commune de Lambezellec, bien que comptant 15,641 âmes de pop lation totale, n'a que 1,412 habitants de population municipale agglomère Pour mieux distinguer les villes de plus de 20,000 âmes, nous avons misleu noms en caractères gras ; les autres sont en italiques. (1) Dans ce livre se trouvent les plans au 200,000° des villes de France aya en 1880 plus de 100,000 habitants; l'identité de l'échelle donne la mesure leur grandeur relative. Pour les trois villes de plus de 300,000 habitants, n donnons en même temps une vue et un extrait de la carte d'état-niajor 80,000° (Paris, Lyon, Marseille).
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jjtale, reste de l'ancienne abbaye, et par la maison d'éducation Lia Légion d'honneur; Sceaux (3,400 hab.). ] Autres localités : dans l'arrondissement de Saint Denis, Boulogner-Seine(30,000 h.), Levallois-Perret (35,700h.), Clichy (26,700 h.), ii existait dès l'antiquité, Neuiily-sur-Seine (pop. tôt. 26,600 h. ; rb. 26,200), Courbevoie (15,900 h.), Puteaux (pop. tôt. U 5,700; pop. urb. 13,200) ; Saint-Ouen (21,400 h.), sur la Seine, éervilliers (22,200h.), Pantin (19,260 h.), Montreuil-aux-Pêches 21,500 h.); dans l'arrondissement de Sceaux, Vincennes (22,200 h.), onmipar son château du moyen âge; Gentilly (14,200 h.) ; Ivry 1,000h.), Char enton-le-P ont(13,530 h.), Saint-Maurice (6,500 h.), ù est l'hospice des aliénés, Alfortoille (6,600 h.) où se trouve École vétérinaire d'Alfort.
Le département de Seine-et-Oise, arrosé par la Seine et la arae, enveloppe entièrement celui de la Seine et participe à son tivité économique. Chef-lieu : Versailles (pop. tôt. 49,850 h., pop. urb. 49,400.), abord rendez-vous de chasse, puis résidence ordinaire des rois France, de Louis XIV à la Révolution de 1789. Cette ville, toute niplie, dans son palais transformé en musée sous Louis-Philippe dans son parc, des souvenirs du Grand Roi et de sa cour, a été nouveau, de 1871 à 1879, le siège du gouvernement. Elle est, puis le Concordat, le siège d'un évêché. Chef-lieux d'arrondissement : Pontoise (7,200 h.), sur une émince au pied de laquelle coule l'Oise ; Corbeil (7,500 h.), ville de inufaclures, tïMantes (6,600 h.), remarquable par sa belle église, rlaSeine; Rambouillet (5,630 h.), célèbre par son château et sa rét,bergerie nationale de mérinos; Étampes (pop. tôt. 8,500h.; p. urb. 8,200), le principal marché de la fertile plaine de la auce (faisait partie de l'Orléanais). iutres localités : Saint-Germain-en-Laye (pop. tôt. 16,300 h. ; p. urb. 16,000), sur un plateau qui domine la Seine, avec un châuconverti en musée celtique ; Argenteuil (pop. tôt. 12,800 h.; p. urb. 10,600), riche par ses vignobles; Rueil (pop. tôt. 9,400 h. ; P' urb. 8,800), où se trouve l'ancien parc de la Malmaison; «ion (7,600 h.), dont le château a été détruit par les Allemands ;Saint-Cloud (pop. tôt. 5,400 h. ; pop. urb. 5,300), dont le feu a été également brûlé par eux ; Maisons Laffite (4,400 h.), «tmorency (4,900 h.) et Sèvres (7,600 h.), lieux de villégiature
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et de petit commerce; Saint-Cijr l'École (3,300 h.), où est l'Éco" militaire ; Poissij (pop. tôt. 6,400 h. ; pop. urb. 5,900), sur la Sein autrefois marché de bestiaux; Montlhéry (2,340 h.), remarquai) par les ruines de son château féodal ; Essonnes (pop. tôt. 6,800h pop. urb. 5,400), importante par ses fabriques, principalementp ses papeteries; Limours (1,140 h.), tête de ligne du chemin de 1 de Paris à Limours; Longjumeau (pop. tôt. 2,690 h.; pop, m 2,450), centre agricole; Saint-Clair-sur-Epte (590 h.) où fut sig le traité de 912 (t. I, p. 534) avec les Normands; Thiverval où est l'école nationale d'agriculture de Grignon.
Le département de Seine-et-Marne, situé à l'est de celui Seine-et-Oise, est arrosé par la Seine, la Marne et l'Yonne. Chef-lieu : Melun (pop. tôt. 12,560 h.; pop. urb. 12,300), s la Seine, centre agricole. Chefs-lieux d'arrondissement : Coulommiers (pop. tôt. 6,300,1 pop. urb. 5,100), dans la Brie, marché important; Provins[p tôt. 8,200 h.; pop. urb. 7,900), marché de grains, qui a été u des grandes foires de Champagne au moyen âge, et qui conse plusieurs monuments du temps sa grande prospérité; FontA bleau (pop. tôt. 13,300 h.; pop. urb. 13,220), célèbre par s château et sa forêt, depuis 1871, école d'application de l'artille et du génie; Meaux (pop. tôt. 12,300 h. ; pop. urb. 12,200), sur Marne, dépendant en 1789 du gouvernement de Champagne, cen agricole important, évêché. Autres localités: Monter eau-faut-Yonne (pop. tôt. 7,700 h. ; p urb. 7,500), au confluent de l'Yonne et de la Seine, au nord laquelle, sur les coteaux, Napoléon a livré, en 1814, une taille à l'armée autrichienne; Lagny (pop. tôt. 4,990; pop. u 4,900), sur la Marne; le Marais (230 h.), papeterie; Nangis (p tôt. 2,760 h.; pop. urb. 2,600), souvenir d'un combat de 18 La Ferté-sous-Jouarre (pop. tôt. 4,650 h. ; pop. urb. 3,570), confluent du Grand Morin et de la Marne, renommé pour meulières; Domiciles (620h.), souvenir d'une bataille del'and Nemours (pop. tôt. 4,460 h. ; pop. urb. 4,440), duché indépend jusqu'en 1789, conservant encore son château.
Le département de l'Oise, situé au nord de ceux de Seine-etet de Seine-et-Marne, est arrosé par l'Oise et l'Aisne.
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Chef-lieu : Beauvais (pop. tôt. 18,450 h.; pop. urb. 18,300), ville remarquable par sa cathédrale et par sa manufacture nationale de tapis. Chefs-lieux d'arrondissement: Compiègne (pop. tôt. 14,400 h. ; pop.urb. 13,900), ancienne résidence royale puis impériale; Clerttont (3,500 h.); Senlis (7,100 h.), ancien évêché, conservant sa belle cathédrale. Autres localités : Noyon (pop. tôt. 6,200 h.; pop. urb. 5,810), ancien évêché ; Montataire (pop. tôt. 5,400 h.; pop. urb. 5,100), qui possède une grande usine métallurgique; Chantilly (pop. tôt. 4,200 h.; pop. urb. 4.100), résidence princière donnée à l'Institut Jpar le duc d'Aumale, héritier des princes de Gondé ; Creil (pop. tôt. 7,400 h. ; pop, urb. 7,300), point d'où divergent plusieurs voies terrées; Gerùeroy (270h.), qui conserve des souvenirs dumoyen âge et d'Henri IV; Liancourl-sous-Clermont (4,280 h.), célèbre par les souvenirs du duc de La Rochefoucauld-Liancourt et important par ses fabriques ; Mortefontaine (340 h.), dans le château duquel fut signé en 1800 un traité avec les États-Unis ; Méru (pop. tôt. 4,340 h. ; pop. urb. 4,160), fabriques de tabletterie, etc. ; Mouy (pop. tôt. 3,270 h.; pop. urb. 3,200), fabriques de lainages et carrières de pierre de taille. Le département de l'Aisne, situé à l'est de celui de l'Oise, est arrosé par l'Aisne, l'Oise, la Somme et la Marne. Chef-lieu : Laon (pop. tôt. 13,700 h. ; pop. urb. 12,600), bâti sur ion mamelon à pentes raides et complètement isolé au milieu d'une vaste plaine, dans une situation pittoresque, non loin de l'extrémité des plateaux qui bordent la Champagne et dont plusieurs localités ont servi de champs de bataille en 1814; ancien évêché, cathédrale ogivale à sept tours, inachevée. Chefs-lieux d'arrondissement : Soissons (pop. tôt. U ,800h. ; pop. urb. 11,600), sur l'Aisne, évêché, dans une plaine fertile; SaintQuentin (pop. tôt. 47,400 h.; pop. urb. 42,700), ville au bas de laquelle coulent le canal du même nom et la Somme, très importante par ses manufactures de cotonnades et ses blanchisseries, faisait partie du gouvernement de Picardie et tissait des batistes, fabrique aujourd'hui des mousselines et des broderies, blanchit et apprête les tissus, deux fois témoin de la défaite de nos armées (1357 et 19 janvier 1871); Vervins (pop. tôt. 3,220 h.; pop. urb. 3,000); Château-Thierry (pop. tôt. 7,300 h. ; pop. urb. 6,400), sur la Marne, possédant quelques fabriques.
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Autres localités : Chauny (pop. lot. 9,000 h.; pop. urb. 8,800' et Saint-Gobain (2,200 h.), manufacture de produits chimiques de glaces; Guise (7,700 h.), château fort déclassé en 1889, fahri ques de quincaillerie; Craonne (690 h.), champ de bataille d' 1814; Crépy-en-Laonnais (1,700 h.), où fut signé en 1544 un trait entre François Ier et Charles-Quint ; Villers-Cotterets (pop. {J 3,790 h. ; pop. urb. 3,720), ancienne résidence royale où fut rendu(1539) une des grandes ordonnances royales du xvi° siècle, dépô' de mendicité de la Seine; Droizy (120 h.), champ de bataille de 593 La F'ere (4,950 h.), autrefois ville forte, une des sept écoles d'ar tillerie avant 1789. II La Champagne, située à l'est de l'Ile-de-France, est presque tout entière comprise dans le bassin de la Seine. Cependant l'extrémité nord-est de son territoire appartient aux bassins de la Meuse et de la Saône. Elle est formée en grande partie de terrains crétacés, surtout au nord-est et au sud-est ; à l'ouest, des terrains tertiaires constituent la région la plus sèche du climat séquanien. Elle tire son nom des vastes plaines qui en occupent la partie centrale. La Champagne faisait presque tout entière partie de l'ancienne Belgique. Durant la période des invasions, la bataille des champs Catalauniques (451) où fut vaincu Attila, fut livrée dans ses plaines, près de Chàlons. Depuis le traité de Verdun (843), cette province formait la frontière orientale de la France. Les comtes de Champagne furent, au moyen âge, de puissants seigneurs, et les foires de Champagne (Troyes, Reims, Provins), dans lesquelles les provinces du nord-ouest s'approvisionnaient de marchandises venues en général du sud par le Rhône et la Saône, étaient très renommées. Philippe le Bel, par son mariage avec Jeanne de Navarre, réunit la Champagne au domaine royal (réunion devenue effective à l'avènement de son fils, en 1314, et définitive en 1361). Quelques fiefs, comté de Rethel, baronnie de Joinville, comté de Tonnerre, etc., y subsistaient encore en 1789. La Champagne fut troublée par les guerres de religion (massacre de Vassy; bataille de Dormans,. 1575). Pendant le ministère de Richelieu, elle a été le théâtre de la bataille de la Marfée, livrée près de Sedan (1641), et, peu de temps après, de la grande victoire de Condé à Rocroi (1643). Elle a été envahie : en 1792, par les Prussiens, qui avaient franchi les défilés de l'Argonne, mais queDumou-
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riez repoussa à la « canonnade de Valmy » ; en 1814, par les armées coalisées, que Napoléon battit à plusieurs reprises sur la ligne accidentée des coteaux qui couperit de ce côté la vallée de la Seine ; de nouveau par les Allemands en 1870-71. La Champagne pouilleuse est une immense plaine, jadis nue, semée de maigres pâturages et de sapinières, mais où la culture a fait de sensibles progrès; les moutons en sont encore la principale richesse. Les autres parties sont fertiles ; la Brie champenoise, qui est une des contrées les mieux cultivées de la France, est riche en céréales et produit de bons fromages; les coteaux de Reims et SÉpernay donnent le vin de Champagne. La houille ne s'y trouve pas, mais le minerai de fer abonde surtout dans la Haute-Marne, et a donné naissance à de nombreuses usines métallurgiques. L'élevage des moutons a facilité le développement : de l'industrie lainière dont Reims et Sedan sont les centres, de la bonneterie de coton et de laine qui est exercée principalement à Troyes. La Champagne, qui comprenait les quatre départements désignés ci-après et une partie de celui de l'Yonne, s'étendait, en outre, sur ceux de Seine-et-Marne et de l'Aisne (V. Ile-de-France).
Le département de l'Aube, situé à l'est de celui de Seine-etMarne, est traversé par la Seine et par l'Aube. Chef-lieu : Troyes (pop. tôt. et urb. 47,000 h.), sur un des bras de la Seine; ancienne capitale de la Champagne, fabrique considérable de bonneterie pour laquelle on a (mars 1889) décidé la fondation d'une école nationale de bonneterie, avait, au moyen âge, des foires très importantes et conserve encore de beaux monuments de cette époque. C'est là que fut signé, en 1420, le traité honteux par lequel la reine Isabeau de Bavière livrait la France aux Anglais, un an après l'assassinat de Jean-sans-Peur. Chefs-lieux d'arrondissement : Bar-sur-Aube (4,600 h.) et Arcismr-Aube (2,900 hab.) ; Bar-sur-Seine (3,200 h.,) et Nogent-sur-Seine (3,700 h.). Paraclet, ruines du monastère où s'était retiré Abélarcl au xne siècle; Clairvaux, abbaye fondée (en 1114) par saint Bernard, aujourd'hui maison centrale; Brienne (1,900 h.) et La Rothière (90 h.), p rappellent la jeunesse de Bonaparte et la campagne de 1814; Itomilly-sur-Seine (pop. tôt. 6,940 h. ; pop. urb. 6,770), fabrique de bonneterie, près des ruines de l'abbaye de Scellières où Voltaire
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fut inhumé en 1778; Méry-sur-Seine (1,330 h.), fabrique de bonneterie, théâtre d'un combat en 1814.
Le département de la Marne, situé au nord de celui de l'Aube est arrosé par la Marne, l'Aisne et son affluent la Vesle. Chef-lieu : Châlons-sur-Marne (23,600 h.), au milieu de la plaine champenoise, un des centres du commerce de vins de Champagne; école nationale des arts et métiers. Chefs-lieux d'arrondissement : Reims (pop. tôt. 97,900 h.; pop, urb. 93,900), sur la Vesle, archevêché, siège delà cour d'assises, au pied de coteaux couverts de riches vignobles, en face de plaines sèches où paissent de nombreux troupeaux de moutons; cette ville a de bonne heure tissé la laine et doit à cette industrie sa fortune présente ; c'est ordinairement dans sa belle cathédrale ogivale que les rois de France se faisaient sacrer; l'église de Saint-Remi, plus ancienne, est un monument remarquable; Épernay (pop, toi, 17,900 h.; pop. urb. 17,800), presque aussi important que Reims pour le commerce des vins de Champagne ; Vitry-le-François (7,600 h.), sur la Marne, fondé par François Ier; Sainte-Menehouhl (pop. tôt. 4,400 h.; pop. urb. 3,400). Autres localités : Valmy (pop. tôt. 400 h. ; pop. urb. 300), où fut remportée par Dumouriez la première victoire de la Révolution; Vauchamps (300 h.), Champaubert (200 h.), Montmirail (pop. tôt. 2,380 h. ; pop. urb. 2,080 h.) et La Fère-Champenoise (2,000 h.), champs de bataille de la campagne de France en 1814.
Le département des Ardennes, département frontière, situé au nord de celui de la Marne, en partie formé du plateau de l'Ardennc, est arrosé par l'Aisne, la Meuse, le Chiers et la Semoy. Chef-lieu : Mézières (pop. tôt. 6,700 h. ; pop. urb. 6,500), sur la Meuse, école (unique) du génie sous l'ancienne royauté. Chefs-lieux d'arrondissement : Sedan (pop. tôt. 19,300h.;pop. urb. 19,100), ville importante par ses fabriques de draps, dont le nom rappelle un des plus grands désastres militaires de notre histoire (septembre 1870); Rethel (13,400 h.) ; Vouziers (3,400 h.). Autres localités : Charleville (16,900 h.), dans une boucle de la Meuse, ville plus importante que le chef-lieu du département en face duquel elle est située, possède le tribunal (mais non la cour d'assises) et les deux lycées du département; Rocroi (3,200 h.),sur
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un triste plateau, célèbre par la grande victoire remportée par Condé (1643) ; Givet pop. tôt. 7,820 h. ; pop. urb. 7,370), sur les deux rives de la Meuse, ville de fabriques; Fumay (pop. tôt. 3,180 h.; pop. urb. 3,000), carrières d'ardoises ; Bazeilles (1,730 h.), Beaumont (1,140 h.), Buzancy (740 h.), Nouart (600 h.), souvenirs des désastreuses batailles des29, 30, 31 août et 1er septembre 1870; Attiqny (1,860 h.), commerce d'ardoises, château connu par la pénitence publique de Louis le Débonnaire en 822.
Le département de la Haute-Marne, situé à l'est de celui de l'Aube, en partie formé par le plateau de Langres, est arrosé par la Marne, la Meuse et l'Aube, qui y prennent leur source. Chef-lieu : Chaumont (pop. tôt. 12,900 h.; pop. urb. 12,300), sur un coteau entre la Marne et son affluent la Suize. Chefs-lieux d'arrondissement : Langres (pop. tôt. 11,200 h. ; pop. urb. 10,100), ville antique, bâtie sur une éminence à pentes abruptes qui domine la Marne, très forte position militaire, évêché dont relevait Dijon jusqu'en 1731 et dont l'évêque, comme ceux de Reims et de Laon, avaient le titre de duc; Wassy (ou Yassy) (pop. tôt. 3,720 h.; pop. urb. 3,050), sur la Biaise, forges et fourneaux. Autres localités : Saint-Dizier (pop. tôt. 13,458 h.; pop. urb. 9,860), sur la Marne, important par ses usines, un des grands marchés régulateurs du fer; Le Val d'Osne, usine métallurgique dans la commune à'Osne-le-Val (1,170 h.); Joinville (pop. tôt. 4,130 h.; pop. urb. 3,940), sur la Marne, ancienne baronnie dont le château a été détruit en 1793; Andelol (760 h.), souvenir du traité de 587 entre Brunehaut, Gontran et Childeberl II; Nogent-le-Roi (pop. tôt. 3,420 h. ; pop. urb. 2,420 h.), fabriques de coutellerie dite de Langres; Bourbonne-les-Bains (pop. tôt. 4,320 h.; pop. urb. 3,980), établissement balnéaire et hôpital militaire. Le département de l'Yonne, situé au sud-est de celui de l'Aube, arrosé par l'Yonne, l'Armançon et le Loing, est situé partie en Champagne et partie en Bourgogne. Chef-lieu : Auxerre (pop. tôt. 17,500 h.; pop. urb. 16,800), ancien évêché, sur l'Yonne, fait le commerce des bois et des vins. Chefs-lieux d'arrondissement : Sens (pop. tôt. 14,000 h. ; pop. urb. 13,000), ancienne capitale d'une des Lyonnaises, plus tard capitale du Sénonais qui appartenait au gouvernement de Cham-
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pagne, archevêché dont le siège épiscopal de Paris a relevé jusqu'en 1622, belle cathédrale; Tonnerre (pop. tôt. 5,100 h.; p0p urb. 4,600), célèbre par ses vignobles ; Avallon (pop. tôt. 6,300 lv pop. urb. 5,800), sur un plateau qui domine le Cousin; Joigny (pop. tôt. 6,500 h. ; pop. urb. 6,200). Autres localités : Chablis (2,400 h.), vignoble célèbre; Vézeky (960 h.), connu par son abbaye; Villeneuve-sur-Yonne (pop. tôt, 5,100 h. ; pop. urb. 3,600 h.), qui conserve de nombreux souvenirs du moyen âge; Grimault (430 h.), scieries de bois; Cravant (1,250 h.), champ de bataille entre les Français et les Anglais eu 1423 ; Bléneau (2,140 h.), connu par la victoire de Condé pendant la Fronde (1652) ; Fontenailles (200 h.), champ de bataille où Lothaire fut vaincu par ses frères (641); Vassy-lès-Avallon (300 h.) (qu'on confond souvent avec Vassy-s.-Biaise, Haute-Marne), grand commerce de ciment. III La Normandie, située à l'ouest de l'Île-de-France, appartient presque entièrement au bassin de la Seine et à ses bassins secondaires;'^ partie méridionale du dép. de l'Orne dépend seule de celui de la Loire. La Normandie est formée, à l'est principalement, de terrains tertiaires; à l'ouest, de terrains jurassiques ou primaires. Elle doit son nom aux Normands, qui la ravagèrent souvent au xe siècle et auxquels le roi de France la céda en 911-925 (1). La population était de race celtique et, pendant la période romaine, elle avait fait partie d'une des Lyonnaises. Sous les derniers Mérovingiens et sous les Carlovingiens, elle dépendait de la Neustrie ou royaume des Francs de l'ouest. Le duc de Normandie devint roi d'Angleterre (1066). Les rois d'Angleterre battirent le roi de France leur suzerain, à Mortemer en 1054 et à Brenneville (aujourd'hui Brémule, dép. de l'Eure) en 1119. La famille des comtes d'Anjou et du Maine hérita en 1134, avec Henri Plantagenet, du trône d'Angleterre, et, par conséquent, du duché de Normandie. La redoutable puissance du grand vassal de l'ouest fut brisée
(1) Par le traité de Sainl-Clair-sur-Epte. Les Histoires de la Normandie distinguent deux traités de même nom, l'un de 912 et l'autre de 925. Par le premier, les barbares reçurent les deux tiers du pays, savoir : la Haute-i\ormandie et une partie de la Basse-Normandie, tandis que le reste, surtout la région d'Alençon, ne leur fut donné qu'en 925.
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par Philippe-Auguste, qui conquit la Normandie, le Maine et l'Anjou (1204), cédés en 1257 par le roi d'Angleterre au traité d'Abbeville. Pendant la guerre de Cent Ans, les Anglais envahirent plusieurs fois la Normandie; Duguesclin battit à Cocherel (1364) les troupes de Charles le Mauvais, qui possédait par son père de nombreux fiefs dans cette province. Henri V d'Angleterre, ayant envahi la France, prit Honfleur (1415) et les Anglais occupèrent de nouveau, malgré quelques révoltes des paysans de Normandie, lout le nord-ouest et même le nord de la France. Charles VII victorieux rentra h Rouen (1449), et acheva à Formigny (1450) la conquête de la Normandie. Louis XI, qui avait un moment cédé cette province à son frère Charles de Berri, recouvra, en échange de la Guyenne, ce fief important que ses successeurs se gardèrent bien d'aliéner. Près à'Arques, Henri IV repoussa Mayenne dans une série de combats (1589). Plusieurs fiefs, enclavés dans la province (comté i'Evreux, duché d'Alençon, comté d'Eu), n'ont été réunis administrativement au royaume d'une manière définitive qu'en 1789. Les côtes de Normandie ont été le théâtre de nombreux faits d'armes dans nos guerres maritimes; au nord delà rade de la Houytie fut livrée, en 1692, la grande bataille navale dans laquelle Tourville succomba sous le nombre des ennemis. La Normandie se compose de diverses parties : au nord de la Seine, un plateau (pays de Caux) ; au sud, une plaine fertile et à peu près unie ; plus loin, à l'ouest, des plaines accidentées par les collines de Normandie et coupées de vallées verdoyantes. Le climat armoricain y entretient presque toute l'année une fraîcheur favorable à la végétation herbacée. Entre Avranches et la Dives est la Basse-Normandie, riche en céréales et naguère en colza dans la campagne de Caen, en gras herbages dans le Cotentin, le Bessin et dans presque toutes les vallées, surtout dans celles du Bas-pays d'Auge. La Basse-Normandie est renommée pour ses chevaux, ses bœufs et ses vaches, son lait, pour son- beurre et son fromage (Camembert, Livarot, etc.); elle produit beaucoup de cidre, boisson générale du pays. La Haute-Normandie, dans laquelle est compris kpays de Caux, est remarquable par la qualité de ses terres, par ses fermes entourées d'arbres, par son bétail. La "Normandie est une des provinces où le chanvre est le plus cultivé. Sur toute la côte sont des bains demer, des ports de pêche (Dieppe, Troumlle, Honfleur) et des ports de commerce (le Havre, Rouen, etc.), qui, entre autres marchandises, exportent pour l'Angleterre les
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produits agricoles du pays et en importent de la houille. Le militaire de Cherbourg est en Normandie. Le tissage du chanvre, conséquence de sa culture, est une des^ industries caractéristiques de la province (Orne, etc.). D'autres industries : fabrication de cotonnades (Rouen, Fiers, etc.) et de lainages (Elbeuf, etc.); construction de machines et préparationdesL ■produits chimiques (le Havre, Rouen, etc.), y sont beaucoup plusl importantes que celle du chanvre. La population est dense dans! cette région; mais, la natalité étant en décroissance plus que partout ailleurs en France, elle diminue dans presque tous les départements. Dans l'ancienne Normandie sont compris cinq départements,
Le département de la Seine-Inférieure, situé à l'ouest de celui de l'Oise et baigné par la Manche, est arrosé, à son extrémité méridionale, par la Seine et, dans sa partie septentrionale, par l'Arques, l'Epte et la Bresle. Chef-lieu : Rouen (pop. tôt. et urb. 107,200), ancienne capitale de la Normandie, réuni au domaine royal par Philippe-Auguste, repris par les Anglais, conquis définitivement par Charles VII en 1449. Situé sur la Basse-Seine, à 129 kil. (du port maritime de Rouen au
ROUEN Fig. 24'. — plan ,le Rouen au 200,000".
port du Havre) de la mer, en un lieu où la marée se fait encore sentir, Rouen a été, clans l'antiquité et au moyen âge, le port principal du commerce de la vallée de la Seine avec les pays d'outre-mer. C'est une des villes les plus florissantes de France. De nombreux monuments, la cathédrale, l'église Saint-Ouen, l'église Saint-Maclou, l'Hôtel du Bourgthroude, le Palais de Justice (ancien Parlement)" attestent sa splendeur dans les siècles passés. Le chemin de fer qui met Paris en communication directe avec le Havre avait quelque peu nui à son commerce ; mais des travaux d'endiguement ont facilité la remonte de la Seine, amélioré l'état du port et rendu à la ville sa prospérité maritime. L'industrie rouennaise, qui consiste
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en tissus de coton, étoffes imprimées, machines, etc., est très active, soit dans la ville, soit dans les faubourgs (Saint-Sever et quartier de Martainville), soit dans les communes des vallées voisines. Chefs-lieux d'arrondissement : le Havre (pop. tôt. et urb. 112,100), un des plus grands ports de commerce de France, creusé du temps de Louis XII et de François Ier (d'où son nom primitif de Françoisville), à l'embouchure de la Seine pour recevoir les gros navires qui ne pouvaient entrer à Honfleur. La ville entière est
LE HAVRE Fig. 248. — Plan du Havre au 200,000'.
pour ainsi dire un grand entrepôt, coupé en tous sens de bassins (bassin de l'Eure, bassin Vauban, bassin du Commerce, etc.), dont plusieurs débouchent directement dans l'avant-port où stationnent les navires. Un projet dout l'exécution coûterait 75 millions a été formé pour créer en pleine mer un nouvel avant-port au Havre. Emule de Rouen, le Havre possède de grandes usines travaillant pour la marine, des fabriques diverses pour l'industrie (produits chimiques, etc.), et est le second port de France; c'est en quelque sorte un des bras de Paris sur l'Océan, comme Marseille est l'autre bras sur la Méditerranée. Yvetot (pop. tôt. 7,970 h. ; pop. urb. 7,330), dans le centre du pays de Caux; Neufchâtel (pop. tôt. 3,830 h.; pop. urb. 3,760), sur une des branches de l'Arques; Dieppe (pop. tôt. 23,000 h. ; pop. urb. 22,600), dans le pays de Caux, centre de pêche, port célèbre au moyen âge, auquel le commerce avec l'Angleterre par le service régulier sur Newbaven et le chemin de fer sur Paris ont rendu de nos jours une partie de son ancienne importance, bains de mer très fréquentés. Autres localités : Arques (1,000 h.) et Aumale (pop. tôt. 2,300 h. ; pop. urb. 2,000), où Henri IV remporta deux avantages signalés sur les ligueurs et les Espagnols (1589 et 1592); Fécamp (pop. tôt. 13,240 h. ; pop. urb. 12,500), port de mer ; Eu (pop. tôt. 4,990 h. ; pop. urb. 4,750), célèbre par son château; le Tréport (pop. tôt. M60 h. ; pop. urb. 4,100), bains de mer très fréquentés; Elbeuf (pop. tôt. 22,100 h.; pop. urb. 21,800), au confluent du Puchot,
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ruisseau dont les eaux sont propres à la teinture, et de la Seine et près d'une campagne où l'on élève beaucoup de moutons, doit son importance à la fabrication des draps ; Saint-Nicolas-d'Aliermont (pop. tôt. 2,290 hab.; pop. urb. 1,270), centre d'industrie de l'horlogerie ; Mortemer (210 h.), souvenir d'une défaite du roi Henri Ier par son vassal Guillaume-le-Bâtard (1054); Forges-ksEaux (1770 h.), eaux minérales et fabrique de fromage; Gournay (pop. tôt. 3,820 h. ; pop. urb. 3,320), dans le pays de Bray, renommé pour son beurre ; Saint-Valéry-en-Caux (pop. tôt. 4,100h.; pop. urb. 3,930), port de pêche et bains de mer j/umiè^es (1,030h.), ruine d'une abbaye célèbre au moyen âge ; Sotteville-lès-Rouen (pop. tôt. 15,300 h. ; pop. urb. 14,300), Saint-Etienne-du-Rouvnuj (pop. tôt. 4,480 h.; pop. urb. 4,360), Oissel (pop. tôt. 4,080h.; pop. urb. 3,680), le Petit-Quevilly (10,270 h.), Déville (pop. tôt. 5,280h. ; pop. urb. 5,170), Maromme (pop. tôt. 3,360 h.; pop.urb. 2,910), Pavilly (pop. tôt. 2,850 h. ; pop. urb. 2,100), Barentin (pop. tôt. 4,270 h. ; pop. urb. 3,670), Bois-Guillaume (pop. tôt. 5,460h.; pop. urb. 4,560), Saint-Aignan (pop. tôt. 3,400h.; pop. urb. 2,940), Darnetal (pop. tôt. 6,610 h.; pop. urb. 6,530), Candebec-lhElbeuf (pop. tôt. et urb. 11,000), Caudebec-en-Caux (pop. tôt. 2,310 h.; pop. urb. 2,180), Bolbec (pop. tôt. 12,000 h. ; pop.urb. 11,000), communes situées dans le rayon industriel de Rouen et adonnées à la manufacture du coton ; Sainl-Aubin-Jouxle-Boidkng (3,270 h.) et Saint-Pierre-lès-EIbeuf (pop. tôt. 3,900 h.; pop.urb. 3,620), qui participent de l'activité industrielle d'Elbeuf; Sauvic (pop. tôt. 5,780 h.; pop. urb. 5,160), briqueterie; Sainte-Admsé (pop. tôt. 2,240 h. ; pop. urb. 2,020), véritable faubourg du Havre; Montivilliers (pop. toi. 5,160 h. ; pop. urb. 4,300) et Lillebonne (pop. tôt. 6,790 h.; pop. urb. 5,850), localités situées dans la sphère d'activité du Havre.
Le département de l'Eure, situé au sud de celui de la Seine-Inférieure, est arrosé par la Seine, l'Epte, l'Eure et la Rille. Chef-lieu : Évreux (pop. tôt. 16,800 h. ; pop. urb. 13,100), évêché dont la cathédrale, construite ou réparée dans des styles divers, est cependant un monument remarquable, ainsi que te palais épiscopal, l'église Saint-Taurin et le beffroi. Chefs-lieux d'arrondissement : Bouviers (10,600 h.; pop. urb. 9,800), sur l'Eure, ville célèbre par ses fabriques de draps, aujourd'hui en décadence; Les Andelys (pop. tôt. 5,400h. ; pop. urb.
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h08O), dans leVexin, contrée agricole; Bernay (pop. tôt. 8,300 h.; pop. urb. 6,900), marché agricole. Autres localités : Gaillon (pop. tôt. 3,200 h.; pop. urb. 2,800), Lr la Seine, maison centrale, et Gisors (pop. tôt. 4,360 h. ; pop. Lb. 3,900), sur l'Epte, possédaient les ruines de deux anciens châteaux forts qui rappellent les limites et les luttes des ducs de jNoramndie et des rois de France; Cocherel, hameau célèbre par lune victoire de Duguesclin en 1364; Ivry-la-Bataille (1,200 h.), ■sur l'Eure, où Henri IV fut vainqueur de la Ligue en 1590; Rade|p((830 h.), avec un beau parc, reste d'une résidence féodale; menon (pop. tôt. 8,160 h. ; pop. urb. 6,850), ville autrefois fortifiée ■sur la limite de la Normandie et de l'Ile de France, aujourd'hui ■important marché agricole; Verneuil (pop. tôt. 4,200 h.; pop. ■urb. 3,600), souvenir d'une défaite, en 1414, de Charles VII; liîrionne (pop. tôt. 3,740 h. ; pop. urb. 2,480), ancienne ville forItifiée; Quillebeuf'(1501), petit port sur la Seine.
Le département du Calvados, situé à l'ouest de celui de l'Eure, Jdoit son nom aux rochers du Calvados ; il est baigné par la Manche, [traversé au sud par les collines de Normandie et arrosé par la ■Touques, la Dives, l'Orne et la Vire. Chef-lieu : Caen (pop. tôt. 43,800 h. ; pop. urb. 42,000), sur l'Orne, ville d'intendance avant 1789, possédant aujourd'hui une pur d'appel et académie universitaire, en même temps que place [de commerce, en communication avec la mer à Ouistreham par t'Orne canalisée, riche en monuments du moyen âge. Chefs-lieux d'arrondissement : Falaise (pop. lot. 8,500h. ; pop. |)rb. 8,300), ruines du château où naquit Guillaume le Conquérant; Lisieux (pop. tôt. 16,800 h. ; pop. urb. 16,300), ancien évêpé, centre important de commerce agricole et d'industrie textile; hnt-ÏÊvêque (pop. tôt. 3,050 h.; pop. urb. 2,620), sur la loupes; Viré (6,730 h.), sur la Vire; Bayeux (pop. tôt. 8,350 h.; pp. urb. 7,650), évêché, situé dans une région renommée par p prairies. Autres localités : Trouville (pop. tôt. 6,300 h. ; pop. urb. 5,700), plit village il y a cinquante ans, la plus renommée des nombreuses Nations balnéaires de cette côte ; Honfleur (pop. tôt. 9,700 h. ; pop. [wb. 9,300), port à l'embouchure de la Seine ; Orbec (pop. tôt. pO h. ; pop. urb. 2,770), fabriques de lainages ; Livarot (1,820 h.), pommé pour son beurre et son fromage ; Thury-Harcourt
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(1,160 h.), château, tanneries, minerai de fer dans le voisinage Condé-sur-Noireau (6,730 h.), fabriques de cotonnades; Allemagn (920 h.), carrières de pierre de taille; Liltry (2,060 h.), mined houille momentanément abandonnée ; lsigny (pop. tôt. 2,930 h, pop. urb. 2,330), port de mer, beurre renommé; Caéown/^iooh,) et Villers-sur-mer (1,520 h.), deux des stations balnéaires les pi) renommées d'une côte très fréquenlée en été.
Le département de l'Orne, situé au sud de celui du Calvados, es traversé par les collines de Normandie et arrosé par l'Orne, 1 Sarthe, l'Eure, la Dives. Chef-lieu : Alençon (pop. tôt. 17,500 h. ; pop. urb. 16,400) sur la Sarthe, remarquable par la façade de son église et par so ancien château. Chefs-lieux d'arrondissement : Argentan (pop. tôt. 6,300 h.; pop urb. 5,800), sur l'Orne, qui, situé plus au centre, dispute Alençon le premier rang dans le département ; Domfront (pop. tôt 5,070 h. ; pop. urb. 2,700), et Mortagne (pop. tôt. 4,540 h.; pop urb. 4,100), ancienne capitale du Perche, deux, villes situées dan la région des collines. Autres localités : Tinchebrai (pop. tôt. 4,300 h. ; pop. urb! 2,500), bataille de 1106 ; Fiers (pop. tôt. 14,000; pop. urb. 11,300) importante ville de manufactures qui tisse le coton, chambre d commerce; Séez (pop. tôt. 4,500 h.; pop. urb. 4,200), évêché 6 belle cathédrale; Soligny-la-Trappe (900 h.), monastère réform par l'abbé deRancé au xvir2 siècle; Laigle (pop. tôt. 5,200 h., pop urb. 4,500), ville importante par ses fabriques d'aiguilles et d menue quincaillerie ; Camembert (390 h.), fromages renommés Vimoutiers (pop. tôt. 3,630 h. ; pop. urb. 2,600), fabriques de toil et grand marché de fromages de Camembert ; La Ferté-Mac (pop. tôt. 8,900 h. ; pop. urb. 5,970), fabriques de toiles; Bagnoles hameau de la commune de Couterne, établissement balnéaire.
Le département de la Manche, situé à l'ouest de ceux du Cal vados et de l'Orne, formé en grande partie de la presqu'île Cotentin que baignent la Manche et le golfe de Saint-Malo, arrosé par la Yire, la Taute, la Sélune et le Couesnon. Chef-lieu : Saint-Lô (pop. tôt. 10,586 h. ; pop. urb. 10,300), su la Vire.
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Chefs-lieux d'arrondissement : Cherbourg (37,000 h.), un des cinq ports militaires de la France, bâti au fond d'une rade ouverte naturellement, mais qu'abrite une digue gigantesque, commencée us Louis XVI et achevée en 1853, ville remarquable par les SO ateliers de la marine; Valognes (pop. tôt. 5,720 h.; pop. urb. I48OO), dans une région de belles prairies; Coutances (8,100 h.), ancienne capitale du Cotentin, évêché, remarquable par sa cathédrale, siège de la cour d'assises; Mortain (2,400 h.), situé dans la [région des collines ; Avranches (pop. tôt. 8,000 h. ; pop. urb. 7,840), (ancien évêché, sur une colline en face du Mont-Saint-Michel. I Autres localités : Granville (pop. tôt. 11,600 h. ; pop. urb. 111,500), port de pêche, dominant la mer du haut d'un rocher (pittoresque; Villedieu (3,500 h.), grandes fabriques de chaudronInerie, etc.; Saint-Vaast (pop. tôt.' 2,840 h. ; pop. urb. 2,660 h.), (souvenir de la bataille perdue par Tour ville en 1692 ; Pirou (1,430 h.), (petit port ; Pontorson (pop. tôt. 2,480 h. ; pop. urb. 2,370 h.), port (sur le Gouesnon ; le Mont-Saint-Michel (210 h.), village dont les (maisons entourent et dont l'abbaye, magnifique monument du (moyen âge, couronne le rocher, entouré, à marée haute, par les œaux; Saint-Hilaire-du-Harcouet (pop. tôt. 3,900 h. ; pop. urb. 3,320), centre agricole d'un riche canton. IV La Picardie, située au nord de l'Ile-de-France et de la Normandie, est arrosée principalement par la Somme et appartient au bassin de la Seine et à ses bassins secondaires du nord. Elle est formée en grande partie d'un plateau de terrain tertiaire et de vallées de terrain crétacé. La Picardie était comprise clans la Gaule Belgique du temps des Romains. C'est là que se trouve Testry (aujourd'hui Tertry) où Pépin d'Héristal, maire d'Ostrasie, triompha de la Neustrie (687). Parle traité de Verdun (843), elle fît partie du royaume de Charles le Chauve. Durant les premiers siècles de la féodalité, le comte de Vtrmandois fut un puissant seigneur. Philippe-Auguste acquit par mariage ou par cession VAmiénois (1186), le Vermandois et la Thiéruche. En 1347, après la bataille de Crécy, Édouard III s'empara de Calais, que ses successeurs gardèrent jusqu'en 1558. Par le traité d'Arras (1435), signé par Charles VII avec le puissant duc de Bourgogne, le Boulonnais et les villes de la Somme sortirent de la mouvance du roi de France et n'y rentrèrent qu'à l'époque de
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leur réunion au domaine royal, par suite de la mort (1477) de Charte le Téméraire. En 1636, les ennemis pénétrèrent jusqu'en Picar die, jusqu'à Corbie; ils y ont pénétré de nouveau après leur vie toire à Waterloo et en 1870; le pays a été le théâtre de quelque succès de l'armée du nord, qui ont été suivis de la défaite de Saint Quentin. La Picardie est une contrée fertile, très peuplée, dont l'agricul ture, généralement prospère, donne en abondance non seulemen les céréales et le cidre, boisson ordinaire du pays, mais les plante industrielles, betterave, colza, œillette, lin; elle élève beaucoup t chevaux, de bœufs et de moutons. L'industrie y est aussi active que l'agriculture est riche : labe terave a donné, depuis le premier Empire, naissance aux de sucre et aux distilleries ; le colza et l'œillette, aux d'huile; la culture du lin, il y a très longtemps, au tissage de latoile] l'élevage des moutons, à la fabrication des lainages.
Le département de la Somme, qui occupe une grande partie d) la province, et qui est situé au nord de ceux de l'Oise et de 1 Seine-Inférieure, est baigné par la Manche et arrosé par la Somm Chef-lieu : Amiens (pop. tôt. 80,300 h. ; pop. urb. 73,000 grande ville d'industrie, tissant la laine et le chanvre, fabriquai beaucoup de velours de coton et de tapis, entrepôt importai grâce aux canaux et aux chemins de fer, ville remarquable pan belle cathédrale du xme siècle, citadelle déclassée en 1889. Chefs-lieux d'arrondissement : Abbeville (pop. tôt. 19,800 h pop. urb. 19,700), port sur la Somme, qui fut dans le princip une dépendance de la célèbre abbaye de Saint-Riquier; Pérou (pop. tôt. 4,750 h. ; pop. urb. 4,600 h.), sur la Somme, célèbre la détention de Charles le Simple et de Louis XI ; non loin de 1 est le village de Tertry, l'ancien Testry; Doullens (pop. tôt. 4,380h. pop. urb. 3,400), et Montdidier (pop. tôt. 4,680 h. ; pop. urb. 4,500) Autres localités : Corbie (pop. tôt. 4,750 h. ; pop. urb. 4,200] sur la Somme, jusqu'où s'avança l'armée espagnole menaçan Paris, en 1636; CVécî/(l,700h.), oùfut perdue en 1346 parlesFr511çais une bataille contré les Anglais qui battaient en retraite ven la Flandre; Saint-Valéry-sur-Somme (pop. tôt. 3,460 h.; pop urb. 3,290), port sur la Somme; Cayeux-sur-mer (pop. toi 3,280 h. ; pop. urb. 2,660), petit port et fabriques de serrurerie Saucourt-en-Vimeu, hameau où Louis III battit les Danois en881
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ficquigny (1,250 h.), où Louis XI signa en 1475 un traité avec le roi d'Angleterre; Villers-Bretonneux (5,940 h.), fabriques de bonneterie; Pont-Noyelles (630 h,), souvenir d'une bataille livrée par l'armée du nord en décembre 1870; Rollot (910 h.), connu par ses fromages: Friville-Escarbotin (2,220 h.), fabriques de serrurerie; Hareuil (pop. tôt. 3,380 h.; pop. urb. 3,300), remarquable par une belle église et par les ruines du château ; Roye (pop. tôt. 3,890 h. ; pop. urb. 3,600), fabriques de bonneterie ; Albert (pop. tôt. 5,820h. ; pop. urb. 5,700), fabrique de cotonnades; Nam (2,840h.), ancienne église abbatiale du xne siècle, château fort qui a souvent servi de prison pour les détenus politiques; Saint-Acheul (66 h.), où M. Boucher de Perthes a découvert une grande quantité d'armes de l'âge de la pierre. V Le département d'Eure-et-Loir, situé au sndjle celui de l'Eure, arrosé par l'Eure, le Loir, l'Huisne et la Biaise, appartient moitié au bassin de la Seine et moitié à celui de la Loire. Son territoire faisait partie du gouvernement de l'Orléanais. Chef-lieu : Chartres (pop. tôt. 21,900 h.; pop. urb. 21,520), ■ille au bas de laquelle coule l'Eure, au centre d'une riche contrée agricole, le pays chartrain; elle possède une des plus belles cathédrales de France, remarquable par son beau vaisseau et par ses deux cryptes superposées, dont l'une est intacte. Chefs-lieux d'arrondissement : Châteaudun (pop. tôt. 7,280 h. ; pop. urb. 6,710), sur le Loir, célèbre par sa courageuse résistance endant l'invasion de 1870, château qui a appartenu au duc de kynes; Dreux (pop. tôt. 8,720 h.; pop. urb. 7,810), sur la Biaise, 'glise remarquable du style byzantin qui renferme les tombeaux e la famille d'Orléans, champ de bataille en 1562; Noyent-le■offo«(pop. tôt. 8,370 h.; pop. urb. 7,350), sur l'Huisne, possède e château de Saint-Jean. Autres localités : Brétigny (130 h.), hameau où fut signé le maleureux traité de 1360; Maintenon (2,040 h.), sur l'Eure, célèbre M le château de madame de Maintenon et l'aqueduc inahevé qui en traverse le parc; Auneau (1,838 h.), souvenir d'une ictoire du duc de Guise en 1587; Senonches (2,140 h.), mines de Er i fabrique de chaux hydraulique, fameuse forêt de ce nom, i le roi Charles VI eut sa vision ; Châteauneuf-en-Thimerais ,490 h.), près de la forêt de ce nom, mines de fer, restes de for-
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tification; Brou (pop. tôt. 2,530 h.; pop. urb. 2,130), fabrique de serges et d'étamines; Anet (460 h.), au confluent de la Vègre et de l'Eure, château de Diane de Poitiers dont la façade a été trans portée à l'École des Beaux-Arts; Orgères (710 h.), dans le voisina» d'une forêt dont les carrières ont servi de lieu de retraite au. « chauffeurs » qui infestèrent cette contrée de 1790 à 1802;] Mesnil-Simon (300 h.), ruines d'un château qui a appartenu à Maie branche ; Illiers (pop. tôt. 2,830 h. ; pop. urb. 2,100 h.), centre im portant de l'élevage des chevaux percherons ; Loigny (740 h.) e Courtalain (730 h.), théâtres de combats livrés, en décembre 1870, entre l'armée de la Loire et les Allemands. 373. lia région des bassins de la mer du Word. — Deuxpro vinces, l'Artois et la Flandre , sont situées dans le bassin d l'Escaut et dans celui de la Sambre (bassin de la Meuse); la Lor raine (1) est située dans le bassin de la Meuse et dans celui del Moselle (bassin du Rhin). I
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L'Artois, dont le nom vient des Atrebates, habitants de cettepai tie de la Gaule; est située au nord de la Picardie, presque entière ment dans le bassin de l'Escaut. Le sol est formé de terrains tu tiaires et de terrains crétacés. La région appartient au clim sêquanien. L'Artois faisait partie de la Gaule Belgique. Au moyen âge, fi lippe-Auguste le réunit au domaine royal (1180); mais il sortitd la mouvance du roi de France par le traité d'Arras (1435) etn' rentra que par la conquête de Richelieu (1640), consacrée pari traité des Pyrénées (1659). En 1789, le comté de Saint-Pol étsi encore un fief dont le seigneur avait haute et basse justice. Le sol de l'Artois, richement cultivé, produit en abondance de céréales, des betteraves et à'a.\x[resplantes industrielles. L'extradio de la houille y a pris une très grande importance (mines d Lens, etc.) et, par suite, l'industrie manufacturière y est active.
Le déparlement du Pas-de-Calais, situé au nord de celui de Somme, comprenant l'Artois et le Boulonnais, est baigné par
(I) Une partie du Barrois, qui dépendait de la Lorraine, est située dans bassin de la Seine.
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Manche, le Pas-de-Calais et la mer du Nord, arrosé par l'Authie, la Canche, la Lys et la Scarpe. Chef-lieu : Arras (26,910 h.), sur la Scarpe, ancienne capitale de l'Artois et siège d'un Conseil souverain, conservant encore beaucoup de maisons et d'édifices du moyen âge, entre autres son hôtel de ville. Chefs-lieux, d'arrondissement : Boulogne (45,900 h.), ville ancienne dans sa partie haute, ancien évêché, port de mer en communication régulière avec Folkestone; Saini-Omer (21,300 h.), sur l'Aa, ancien évêché, belle cathédrale, siège de la cour d'assises ; Séthune (10,920 h.), dans une plaine marécageuse, beffroi remarquable et église de Saint-Vaast ; Montreuil-sur-mer (3,300 h.), sur la Canche, à 15 kil. de l'embouchure ; Saint-Pol (3,800 h.), sur un affluent de la Canche. Autres localités: Calais (pop. tôt. 58,970h.; pop.urb.54,700h.), qui est devenue une grande cité depuis que la commune suburbaine de Saint-Pierre-lès-Calais, tout industrielle, a été réunie à la ville (1886), et dont le port est mis, par un service de bateaux à vapeur, en communication journalière avec Douvres; Enguinegatle ou Guinegatte (500 h.), souvenir de deux batailles (1479 et 1513) ; Renty (730 h.) et Azincourt (420 h.), Lens (11,780 h.), dont les noms rappellent aussi des batailles, Lens est aujourd'hui une importante mine de houille ; Aire-sur-la-Lys (pop. tôt. 8,370 h. ; pop. urb. 5,100), ville de fabriques, entourée de fortifications, remarquable église ogivale; Frévent (pop. tôt. 4,230 h. ; pop. urb. 4,290), ville de fabriques ; Vitry-en-Arlois (pop. tôt. 2,860 h. ; pop. urb.2,780), où fut assassiné le roi Sigebert (575), ville de fabriques; Sapignies (300 h.) et Bapaume (3,290 h.), souvenir de batailles livrées, en janvier 1871, par l'armée du nord; Thérouanne (1,000 h.), évêché démembré et supprimé en 1559; Esquerdes (900 h.), poudrerie nationale. II La Flandre, située au nord de l'Artois, comprend une partie les bassins de l'Escaut, de la Sambre et des bassins côtiers. C'est w& plaine tertiaire : elle appartient au climat séquanien. Elle faisait partie, dans l'antiquité, de la Gaule-Belgique. A l'avènement de Clovis, des Francs saliens occupaient ce pays. Le traité de Verdun (843) assigna à Charles le Chauve la partie située à l'ouest de l'Escaut. Au moyen âge, les comtes de Flandre furent
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de puissants seigneurs; mais, à partir du xiir3 siècle, ils eurent de fréquents démêlés avec les communes qui, enrichies par l'industrie et le commerce, réclamaient le droit de se gouverner elles-mêmes. On distinguait : la Flandre maritime ou Flamingante et la Flandre wallonne que séparait le cours de la Lys;le Hainaut et le Cambrésis situés à l'est de la Scarpe. C'est à Cassel que Philippe I" fut battu par le comte de Flandre (1077); c'est en Flandre que fut livrée la grande bataille de Bouvines (1214). Philippe le Bel, vainqueur à Mons-en-Pévèle (1304), se fit céder(1305,1312 et 1320) la Flandre wallonne. En 1328, Philippe de Valois remporta une grande victoire à Cassel. Pendant la guerre de Cent ans, les Flamands prirent parti pour le roi d'Angleterre. En 1369, Charles V donna la Flandre wallonne en dot h son frère Philippe, duc de Bourgogne, Elle ne fit retour à la France que sous Louis XIV, qui acquit la Flandre, le Hainaut et le Cambrésis par les traités d'Aix-la-Chapelle (1668) et de Nimègue (1678) et qui établit, en 1668, à Tournai, une cour souveraine transférée à Douai en 1779, après avoir été titrée parlement en 1686. Pendant son règne, la plupart des villes fortes de Flandre furent assiégées et des batailles furent livrées dans cette plaine h Cassel (1677), à Malplaquet (1709). Les armées ennemies l'envahirent de nouveau de 1792 à 1794 (batailles de Hondschoote, de Wattignies, 1793). La plaine de Flandre est une des mieux cultivées et des plus productives de France. Elle fournit beaucoup de froment, d'on/e, d'avoine, de betteraves, de lin, d'œillette, de houblon; elle nourrit, en grand nombre, des bœufs, des chevaux et même des moutons. Les industries dont l'agriculture fournit la matière, fabriques de sucre, d'alcool, d'huile, brasseries (la bière étant la boisson ordinaire du pays), y ont pris un très grand développement, et, depuis très longtemps, la province est renommée pour ses toiles de lin et pour ses draps; Roubaix, Tourcoing, le Cateau, etc., sont aujourd'hui des centres très importants de l'industrie des lainages; le coton a pris aujourd'hui plus d'importance encore que le lin. Le bassin houiller de Valenciennes, prolongé dans le Pas-de-Calais, est le plus productif de France; il a complété en quelque sorte la fortune de cette contrée en lui donnant le combustible que le peu de forêts rendait rare. Il a permis à toutes les industries à feu, forges, usines, verreries de s'y établir et de fournir à d'autres industries leur outillage. Lille, Fives-Lille, Denain, etc., possèdent de très importantes usines métallurgiques. En Flandre, comme [partout où l'agriculture et l'industrie sont
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très développées, le commerce l'est aussi; la proximité de la Belgique et de l'Angleterre contribue à cette activité de la Flandre. Les canaux sont plus nombreux que dans aucune autre région de la France; le réseau des chemins de fer y est très serré. La population est très dense. III La Flandre, avec le Hainaut et le Cambrésis, a formé le département du Nord, département frontière, situé au nord de celui du Pas-de-Calais, baigné par la mer du Nord et arrosé par l'Escaut, la Sambre, la Deule, la Scarpe, la Lys. Chef-lieu : Lille (pop. tôt. 188,300 h.; pop. urb. 151,400), date e du ix siècle et tire son nom d'une île de la Deule sur le bord de laquelle il est bâti. Lille devint, durant le moyen âge, comme beaucoup de communes de Flandre, une florissante cité. Philippe le Bel posséda Lille, qui toutefois n'est devenu définitivement français que depuis la conquête de Louis XIV (1667). Il avait été fortifié par Vauban; mais l'accroissement de son industrie avait tellement
LILLE Fig. 247. — Plan de Lille au 200,000».
étendu ses faubourgs qu'il a fallu raser les anciennes fortifications pour les remplacer par de nouvelles, laissant pour le développement de la ville un espace bien plus considérable; la citadelle de Vauban subsiste néanmoins sur la rive gauche de la Deule. Lille possède quelques belles rues et des boulevards ; la préfecture est un des plus vastes édifices de la ville. Il est, après le groupe de Paris, le centre le plus important de la grande industrie en France ; au premier rang, sont les industries textiles, lin, coton et laine ; au second, la fabrication des huiles et le commerce des tourteaux, la fabrication du sucre, la distillerie, la construction des machines. C'est aussi un centre très important du commerce entre la Belgique et la France, important une quantité considérable de houille, de matières textiles et de graines oléagineuses. Depuis 1876, Lille est devenu, avec Lyon et Bordeaux, après Paris, un des centres les
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plus importants de haut enseignement qu'y distribuent concurremment les quatre Facultés universitaires et des Facultés libres. Chefs-lieux d'arrondissement : Dunkerque (pop. tôt. 38,000h.; pop. urb. 37,000), le principal port de France sur la mer du Nord, ville fortifiée dont les environs peuvent être facilement inondés; Hazebrouck (pop. tôt. 11,300 h. ; pop. urb. 7,700); Douai (pop. tôt. 30,000 h. ; pop. urb. 24,900), sur la Scarpe, place forte, atelier de construction militaire, importante par ses usines, ancienne ville parlementaire, siège d'une Cour d'appel et de la Cour d'assises; Valenciennes (pop. tôt. 27,600 h.; pop. urb. 22,900), place forte sur l'Escaut, ville industrielle qui doit surtout à son bassin houiller sa prospérité; Cambrai (pop. tôt. 23,900 h.; pop. urb. 17,700) sur l'Escaut, archevêché et place forte; Avesnes (6,100 h.) sur l'Helpe. Autres localités : le département du Nord, ayant une population très dense, une industrie très active et ayant été souvent, à cause de sa situation sur la frontière, le théâtre d'opérations militaires, renferme un grand nombre de localités qui méritent d'être citées. Roubaix (pop. tôt. 100,300 h. ; pop. urb. 97,500) et Tourcoing (41,600 h.), deux grandes villes manufacturières qui se touchent,
ROUBAIX Fig. 248. — Plan de Roubaix au 200,000».
situées au nord de Lille près de la frontière, l'une et l'autre bureau de conditionnement des laines, doivent surtout leur accroissement à la fabrication des tissus mélangés et des tapis; Armentières (pop. tôt. 28,000 h,; pop. urb. 27,800), ville de manufactures de toiles, sur la frontière, au bord de la Lys; Bailleul (pop. tôt. 13,300 h.; pop. urb. 8,800); Wattrelos (pop. tôt. 17,100 h.; pop. urb. 5,200) et Halluin (pop. tôt. 14,700 h. ; pop. urb. 9,400), près de Lille, villes de fabriques; Benain (pop. tôt. 17,830 h.; pop. urb. 16,100), au centre de la région de la houille et du fer, célèbre par une grande victoire de Villars en 1712 ; Maubeuge (pop. tôt. 18,300 h.; pop. urb. 5,500), place forte; Saint-Amand-les-Eaux (pop. tôt. 12,200 h. ; pop. urb. 8,700), eaux minérales; Gravelines (pop. tôt. 5,940 h.; pop. urb. 2,230 h.), port dont le nom signifie « canal du comte » et qui a été le théâtre d'une défaite des Pran-
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cais en 1558; Bergues (5,430 h., pop. urb.), place forte sur la frontière, plusieurs fois assiégée et prise par les Français; Cassel (pop. tôt. 3,840 h.; pop. urb. 2,840), souvenir de trois grandes batailles (1071, 1328 et 1677); Estaires (pop. tôt. 6,820h.; pop. urb.3,680), fabriques de toiles et de broderies; Bouvines (590 h.), où PhilippeAuguste battit l'empereur d'Allemagne et le comte de Flandre (27 août 1214); Mons-en-Pévèle (1,990 h.), où Philippe le Bel battit les Flamands en 1304; fondé (pop. tôt. 5,170 h.; pop. urb. 4,070) et Vieux-Condé (pop. tôt. 6,570 h.; pop. urb. 3,270), entrepôts de charbon et villes d'industrie, Condé a été assiégé et pris plusieurs fois dans les guerres du xvif siècle ; Le Quesnoy (pop. tôt. 5,060 h. ; pop. urb. 2,500), ancienne place forte, souvent assiégée; Le Cateau (pop. tôt. 10,010 h.; pop. urb. 9,680), ville importante par la fabrique de lainages et où furent signés les traités de Cateau-Cambrésis (2 et 3 avril 1559) ; Landrecies (pop. tôt. 4,250 h. ; pop. urb. 3,830); Sains (pop. tôt. 4,230 h.; pop. urb. 4,110), fabriques de tissus, lin, coton et laine ; Fourmies (pop. tôt. 14,790 h. ; pop. urb. 11,860), bureau de conditionnement des laines; Seclin (pop. tôt. 6,860 h. ; pop. urb. 5,120), ville de fabriques, souvenir d'une défaite des Autrichiens en 1794; Anzm(pop. tôt. 10,650h. ; pop. urb. 10,496), centre d'une grande exploitation de houille et d'usines ; Haulmont (pop. tôt. 9,310 h.; pop. urb. 8,970), centre d'usines métallurgiques; Caudry (pop. tôt. 7,390h. ; pop. urb. 7,170), ville de fabrique: Solesmes (pop. tôt. 6,419 h. ; pop. urb. 5,770), fabriques de tissus ; Sin (pop. tôt. 6,090 h.; pop. urb. 2,550 h.), fabriques.de sucre; Aniches (pop. tôt. 6,250 h.; pop. urb. 5,830), usines et verreries; Somain(pop. tôt. 5,800 h. ; pop. urb. 4,960), tissages et fabrique de sucre; Rosendaël (pop. tôt. 7,700 h. ; pop. urb. 7,340) et Saint-Pol (pop. tôt. 5,200 h. ; pop. urb. 3,890) qui sont presque des faubourgs deDunkerque; Haubourdin (pop. tôt. 7,080 h.; pop. urb. 6,550), brasseries et sucreries; Loos (pop. tôt. 7,750 h. ; pop. urb. 6,680) qui est presque un faubourg de Lille, fabriques de produits chimiques, etc. ; Comines (pop. tôt. 7,030 h. ; pop. urb. 5,000), sur la Lys, fabriques de toiles; Fresnes (pop. tôt. 6,700 h.; pop. urb. 3,000), villes de fabriques; Raismes (pop. tôt. 5,560 h.; pop. urb. 3,890), forges et usines. IV La Lorraine, qui fit partie du royaume de Lothaire et qui en tire son nom, est située à l'est de la Champagne. Elle occupe la
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partie française des bassins de la Meuse et de la Moselle et s'avance même jusque dans le bassin de la Seine par le territoire de Y Évêché de Verdun et parle Barrois ducal qui en sont des dépendances. Elle est formée presque entièrement de terrains jurassiques et triasiques avec des terrains primaires dans les Vosges qui la limitent à l'est. Cette province dépendit d'abord de la Gaule-Belgique. Sous les Mérovingiens, elle fit partie du royaume d'Ostrasie, dont les rois résidèrent souvent à Metz. Par le traité de Verdun (843), elle fut donnée à Lothaire ; disputée entre les rois de France et les rois de Germanie, elle demeura fief de l'empire d'Allemagne pendant presque tout le moyen âge. Le Barrois, dont les comtes avaient porté leur hommage tantôt en France et tantôt en Allemagne, se dédoubla depuis 1302 ; la partie à l'ouest de la Meuse fut placée sous la suzeraineté du roi de France et prit de là le nom de Barrois mouvant ou royal, tandis que la partie orientale était dite Barrois ducal, c'est-à-dire placée sous la suzeraineté du duc de Lorraine. Charles le Téméraire, voulant s'emparer de la Lorraine, fut tué devant Nancy (1477). Henri II enleva à Charles-Quint les Trois-Évêchés, Metz, Toul et Verdun (1552). La reconnaissance de ces conquêtes par l'empire d'Allemagne n'eut lieu que beaucoup plus tard, lorsque les traités de Westphalie (1648) les cédèrent à la France, qui établit un parlement à Metz, en 1663. Par la possession de l'Alsace et des Trois-Évêchés, la France enveloppait de tous côtés la Lorraine, qu'elle occupa à plusieurs reprises durant les guerres du xvn" siècle, et dont plusieurs places lui furent successivement cédées : Bar et Stenay en 1641, Sarrebourg, Phalsbourg en 1661, Longivy en 1678, Sarrelouis en 1698. Le troisième traité de Vienne (1738) donna cette province à Stanislas Leczinski, beau-père de Louis XV et roi détrôné de Pologne; à sa mort (1766), les duchés de Lorraine et de Bar furent réunis à la France; le comté de Clermont-en-Argonne ne le fut qu'en 1789. Comme la Champagne, la Lorraine a subi les invasions de 1814, de 1815 et de 1870. En 1870, Phalsbourg, Thionville, etc., ont été bombardés. Massées autour de la place de Metz, qui n'avait jusque-là jamais été prise et contre laquelle le duc de Guise avait fait échouer, en 1552, la fortune de Charles-Quint, les armées allemandes, à la suite de la défaite de Forbach, y tinrent bloquée l'armée française, commandée par un maréchal de France qui, après plusieurs combats sanglants (Borny, Gravelotte, etc.), capitula le 27 octobre 1870. Le traité de Francfort (10 mai 1871),
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qui a terminé cette funeste guerre, nous a enlevé tout le nord-est île la Lorraine, à savoir : l'ancien département de la Moselle, moins une partie de l'arrondissement de Briey et onze communes de celui de Metz ; deux arrondissements presque entiers du département de la Meurthe; une portion de chacun des deux cantons de Schirmeck et de Saales dans les Vosges (Voir tome I, p. 357). La Lorraine, montagneuse à l'est dans les Vosges, est accidentée presque partout de collines, de plateaux, de vallées fertiles. Beaucoup de coteaux sont couverts de vignes; les montagnes ont de verts pâturages et de grandes forêts; c'est une des régions les plus boisées de la France. On y trouve des eaux minérales renommées, beaucoup de sel gemme, de phosphates et de minerai de fer; aussi les industries chimiques et métallurgiques y sont-elles florissantes. Nancy et ses environs sont devenus depuis 1871 un des centres les plus importants de la grande industrie. Les verreries et cristalleries sont nombreuses, à cause des forêts. Les industries textiles, surtout celle du coton, pratiquées depuis longtemps dans la province, ont pris, dans le voisinage des Vosges, un grand développement depuis que les manufactures d'Alsace ne font plus partie du territoire français. Dans les campagnes, on fabrique de la dentelle et surtout de la broderie. Dans l'ancienne Lorraine sont trois départements. Il y en avait quatre avant les événements de 1870.
Le département de la Meuse, situé sur la frontière, à l'est de ceux des Ardennes et de la Marne, est arrosé par la Meuse, TOrnain, l'Aisne et le Ghiers. Chef-lieu: Bar-le-Duc (pop. tôt. 17,800 h. ; pop. urb. 17,700), sur l'Ornain, ancienne capitale du Barrois ducal. Chefs-lieux d'arrondissement : Monlmédy (pop. tôt. 3,200 h. ; pop. urb. 2,780), sur le Chiers, place forte; Verdun (pop. tôt. 17,800h. ; pop. urb. 17,300), sur la Meuse, évêché, place forte devenue depuis 1871 un des points les plus importants de la défense delà Meuse; Commercy (pop. tôt. 5,500 h.; pop. urb. 5,200), sur la Meuse. Autres localités : Stenay (pop. tôt. 3,190 h.; pop. urb. 2,740), sur la Meuse, près de la frontière ; Montfaucon (950 h.), souvenir d'une victoire du roi Eudes contre les Normands en 938 ; Etain (pop. tôt. 2,700h. ; pop. urb. 2,660) ; Varennes-en-Argonne (1,380 h.),
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où fut arrêté le roi Louis XVI le 22 juin 1791; Saint-Mihiel (p p 0 tôt. 6,000 h. ; pop. urb. 5,950), siège de la Cour d'assises et du tribunal, ville enveloppée de forts qui défendent le passage de la Meuse; Lérouville (1,090 h.) et Euville (810 h.), carrières de belle pierre de taille; Vaucouleurs (pop. tôt. 2,780 h.; pop. urb. 2,620), où Jeanne d'Arc se présenta au sire de Baudricourt.
Le département de Meurthe-et-Moselle, situé à l'est de celui de la Meuse, sur la frontière, est arrosé par la Meurthe et la Moselle. Chef-lieu : Nancy (79,000 h.), sur la Meurthe, ancienne capitale de la province, belle ville, riche en souvenirs datant du roi Stanislas, a vu, après les événements de 1871, sa population augmenter par l'émigration alsacienne et son importance économique, militaire et universitaire s'accroître à cause de sa situation près de la frontière. Chefs-lieux d'arrondissement : Briey (2,150 h.), (dans la Moselle en 1870), bâti sur une colline ; Lunéville (pop. tôt. 20,500 h.; pop. urb. 20,100), sur la Meurthe, résidence des ducs de Lorraine au commencement du xvme siècle; Tout (pop. tôt. 10,500 h.; pop. urb. 10,000), ancien évêché, vieille ville, dont on a beaucoup augmenté les fortifications depuis 1871, de manière à en faire une des principales défenses de la Meuse. Autres localités : Longwy (pop. tôt. 6,810 h.; pop. urb. 5,600), ville frontière et place forte prise par les Prussiens en 1792, bombardée par les Allemands en 1870; Mars-la-Tour (700 h.), où fut livré un des combats du siège de Metz en 1870; Pont-à-Mousson (pop. tôt. 11,580 h. ; pop. urb. 10,750), ancienne université, ville frontière qui possède quelques grandes fabriques ; Cirey (pop. tôt. 2,330 h.; pop. urb. 2,250) et Baccarat (pop. tôt. 5,820 h.; pop. urb. 5,300), cristalleries et verreries très importantes.
Le département des Vosges, département frontière, situé au sud de celui de Meurthe-et-Moselle, borné à l'est par les Vosges, est arrosé par la Moselle, la Meuse, la Meurthe et la Saône. Chef-lieu : Ëpinal (pop. tôt. 20,900 h.; pop. urb. 18,600), sur la Moselle, ville de fabriques. Chefs-lieux d'arrondissement : Neufchâteau (4,300 h.), sur la Meuse; Mirecourt (pop. tôt. 5,500 h. ; pop. urb. 5,300), un des centres de l'industrie de la lutherie et de la broderie; Remiremonl
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I(pop. tôt. 8,800 h.; pop. urb. 8,400), petite ville industrielle; [#jjnf-Z)ié (pop. tôt. 47,100 h.; pop. urb. 14,000), sur la Meurthe, siège d'un évêché créé au xvur3 siècle. Autres localités : Domremy-la-Pvxelle (300 h.), près de Neufchâteau, patrie de Jeanne d'Arc; le Val d'Ajol (pop. tôt. 7,600 h.; pop. urb. 1,600), dans une coquette vallée semée de fabriques; \gnmbervillers (pop. tôt. 5,700 h.; pop. urb. 5,400), ville de fabriques; Bulgnéville (1,050 h.), sources minérales et fabriques de broderies, bataille en 1431 ; Contrexéville (870 h.) et Plombières (970 h.), eaux minérales renommées; Senones (pop. tôt. 3,930 h. ; pop. urb. 3,400), centre important de l'industrie cotonnière; Bruyères (2,630 h.), fabriques, grand marché agricole; Laveline (2,200 h.), fabriques de cotonnades; Gérardmer (pop. tôt. 6,910 h.; pop. urb. 2,650), renommé pour son fromage et pour la beauté du site; Bussang (2,480 h.), station balnéaire, près de la source de la Moselle ; Baon-ï'Étape (pop. tôt. 3,970 h. ; pop. urb. 3,660), ville de fabriques, à l'entrée d'une des gorges pittoresques des Vosges. 374. Va région du bassin du Rhône. — Onze provinces sont contenues, en totalité ou en partie, dans le bassin du Rhône et dans les bassins secondaires de la Méditerranée : le Territoire de Belfort, seul reste de l'Alsace ; la Bourgogne, la Franche-Comté et le Lyonnais (en partie) dans le bassin de la Saône ; la Savoie, le Dauphiné, les comtats d'Avignon et Venaissin, la Provence (en partie) et le Bas-Languedoc (en partie) dans le bassin du Rhône; le reste de la Provence, la portion aujourd'hui française du comté de Nice, une partie du Bas-Languedoc et le Roussillon dans les bassins côtiers de la Méditerranée. La Corse est une douzième province qui appartient aussi au bassin de la Méditerranée.
L'Alsace, située à l'est de la Lorraine, était, sauf Strasbourg, grâce à la politique de Richelieu, devenue française pendant la guerre de Trente ans (1639) ; le traité de Westphalie (1648) la lui avait cédée; Strasbourg s'était donné à Louis XIV en 1681. De 1698 à 1790 un conseil souverain siégea à Colmar. La guerre de 1870-7-1 et le traité de Francfort (10 mai 1871) ont séparé de la "rance cette province et ont porté la frontière de la rive du Rhin a la crête des Vosges, en cédant à l'Empire allemand tout le département du Bas-Rhin, celui du Haut-Rhin moins la campagne de
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Belfort, et dix-huit communes de celui des Vosges, dont les descendent sur la vallée de l'Ill.
Le Territoire de Belfort, seul reste du département du Haul Rhin, situé au sud du département des Vosges, appartient entière ment au bassin de la Saône ; la ligne de partage des eaux du Rbi et du Rhône forme à peu près (V. t. I, 385) sa limite orientale. Belfort (22,190 h.), bâti au pied des Vosges, sur les dernier contreforts de la chaîne, dominant la trouée (seuil de Valdieu) ' laquelle il a donné son nom, défend, par ses imposantes fortifica fions, le passage qui est une des portes ouvertes sur la Franc pour une invasion allemande ; le faubourg de Belfort est devenu depuis 1871, un grand centre industriel; Giromagmj (3,560 h,),a: pied d'un contre-fort du Ballon d'Alsace, fabriques de cotonnades II La Bourgogne, qui doit son nom aux Burgondes, est située au sud de la Champagne. Elle appartient : au bassin de la Seine par sa partie nord-est qui est la Basse-Bourgogne (Auxois, Mon tagne, etc.); au bassin de la Loire par sa partie sud-ouest(Aulunois, etc.) ; au bassin de la Saône par la Haute-Bourgogne (Dijonnais, Chalonnais, Maçonnais, etc.). Le sol est principalement formé (excepté dans les Cévennes) de terrains jurassiques. Au sud des Faucilles et du plateau de Langres, la Bourgogne appartient au climat rhodanien. La Bourgogne est l'ancien pays des Éduens qui attirèrent César dans la Gaule indépendante; c'est dans le bassin supérieur delà Seine qu'est Alesia, où Vercingétorix fut vaincu (52 av. J.-C). Sous la domination romaine, Autun, bâti pour ainsi dire au point de contact des trois bassins du Rhône, de la Loire et de la Seine, a été une des villes les plus considérables et les plus lettrées de la Gaule. A l'époque des invasions, les Burgondes s'établirent dans la province vers 413 et fondèrent le royaume de Bourgogne. Clovis, ayant envahi le royaume, battit le roi Gondebaud sur les bords de l'Ouche (500), et ses fils conquirent le pays (534). Cependant la Bourgogne demeura à peu près indépendante sous des rois et des maires particuliers. Charles Martel la réunit de nouveau h l'empire franc. Par le traité de Verdun (843), elle échut en grande partie (jusqu'à la Saône) à Charles le Chauve et devint un des duchés-pairies de
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munie de France. Réunie au domaine royal en 1012, elle fut ssitôt aliénée par le roi Robert en faveur de son fils. Réunie une nde fois en 1361, elle fut encore aliénée par Jean le Bon en e0 yew de son plus jeune fils Philippe, qui fonda la puissante (la 'conde) maison de Bourgogne, redoutable à son suzerain penntquatre générations (1363-1477). C'est l'époque de la grande ospérité de Dijon. A la mort de Charles le Téméraire (1477), Bourgogne revint, comme fief mâle, au domaine royal. La Bourse avait été le théâtre (Fontaine-Française, 1593) d'une victoire Henri IV sur les Espagnols, maîtres alors de la Franche-Comté, (te province, dans laquelle des armées ennemies n'avaient pénétré edeux fois au xvie et au xvn° siècle, a été envahie en 1814, et rtout en 1870, époque où plusieurs combats ont été livrés autour Dijon. La Bourgogne est une contrée riche. La Basse-Bourgogne, méocrement fertile dans la Montagne et YAutunois, a cependant dans lté région de gras pâturages et nourrit un nombreux bétail; dans mois et YAuxerroà, la culture de la vigne aune grande importe. Dans la Haute-Bourgogne sont les crus renommés de la 'te-d'Or, du Charollais, du Méconnais et du Beaujolais. Derrière coteaux parés de vignobles, sont des vallées et des prairies où issent les bœufs du Charollais et, devant, s'étend la plaine de Saône, couverte de moissons et en partie envahie par la vigne. On trouve, surtout dans le calcaire jurassique de la Basse-Bourgne, de belles carrières de pierre de taille; on y fabrique beaunp de ciment. Le fer s'y trouve aussi en abondance sur divers ints : on extrait la houille de la région montagneuse du départent de Saône-et-Loire ; aussi y voit-on beaucoup de verreries, de riques de "poteries et d'usines métallurgiques, dont la plus consirable est le Creusot. Les Dornbes, réunies par confiscation en 1527 et définitivement réchange en 1762, la Bresse, le Bugey et le pays de Gex, cédés traité de Lyon (1601) par la maison de Savoie, pays tous situés us le bassin du Rhône, faisaient partie, en 1789, du gouvernent de Bourgogne, comme autrefois du royaume de Bourgogne. Dans la Bresse et les Bombes, les céréales et les étangs poissonK, régulièrement aménagés, occupent la plus grande partie du itoire; les volailles sont renommées ; dans le Bugey, plus mon*ix, les pâturages dominent. Le pays de Gex est placé en tors de la frontière des douanes françaises. Uncien gouvernement de Bourgogne a formé, en tout ou en
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partie, quatre départements (nous avons décrit un de ces quj départements, celui de l'Yonne, situé dans le bassin de la Sei Le département de la Côte-d'Or, situé au sud-est de ceux l'Aube et de l'Yonne, couvert en partie par la Côte d'Or et le j teau de Langres, est arrosé par la Seine, l'Ouche, la Saône, l'Ai et l'Armançon. Chef-lieu : Dijon (pop. tôt. 60,900 h.; pop. urb. 56,100), cienne capitale du duché de Bourgogne et ville parlementai qui rappelle par ses monuments l'époque de sa prospérité aux et xv° siècles. Chefs-lieux d'arrondissement : Châlillon-sur-Seine (3,100 Semur (pop. tôt. 3,900 h. ; pop. urb. 3,800), bâti sur un roc au-dessus de l'Armançon, ancienne cité romaine et capitale l'Auxois; Beaune (pop. tôt. 12,100 h.; pop. urb. 11,500), aup de la Côte d'Or, siège (avant Dijon) du parlement de Bourgo centre principal du commerce des vins de cette région. Autres localités : Alise-Sainte-Beine, YAlesia des Romains(700 sur le penchant de la colline au sommet de laquelle s'est défe Vercingétorix ; Montbard (pop. tôt. 2,600 h. ; pop. urb. 2,4 patrie de Buffon; Saint-Jean-de-Losne (1,600 h.), au milieu prairies de la Saône, et au débouché du canal de Bourgogne d la Saône, petite ville qui se défendit avec une égale énergie, ' avec un succès différent, en 1636 et en 1814; Auxonne (: tôt. 7,200 h.; pop. urb. 5,500), ville forte autrefois, en face la Franche-Comté, une des sept écoles d'artillerie avant 1? Époisses (930 h.), village du Morvan, fromage renommé; San (pop. tôt. 3,780 h.; pop. urb. 3,170), qui conserve quelques nr ments intéressants, marché agricole; Saint-Germain-Soum-S (111 h.), où sont les sources de la Seine; Fontaine-Franc (1,018 h.), où Henri IV battit en 1595 l'armée espagnole; Poui en-Auxois (1,160 h.), connu par ses vins et par son ciment; An le-Buc (pop. tôt. 2,580 h. ; pop. urb. 2,390), souvenir d'une bat dans les guerres de religion (1576); Lantenay(3S0h.), forges;A (pop, tôt. 3,640 h.; pop. urb. 3,530), vin renommé. Le département de Saône-et-Loire, situé au sud de cela la Côte-d'Or, couvert en partie par les monts du Charollai du Morvan, est arrosé par la Loire, la Saône, la Dheune, lArr et la Bourbince.
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Chef-lieu : Mâcon (pop. tôt. 19,700 h.; pop. urb. 18,300), sur la jjne, ancien évêché, centre important du commerce des vins. Chefs-lieux d'arrondissement : Autun (pop. tôt. 14,900; pop. b, 13,200), une des plus anciennes cités de la Gaule, chef-lieu de r Autunois, évêché, conservant encore de nombreuses et belles aes del'époque romaine ; Chalon-sur-Saône (pop. tôt. 22,800 h. ; i, urb. 22,200), ancien évêché, centre important du commerce vins, siège de la cour d'assises; Louhans (pop. tôt. 4,300 h. ; i.urb. 3,700), dans la Bresse; Charolles (pop. tôt. 3,300 h.; op. urb. 2,950), ancien chef-lieu du Charollais. Autres localités : Épinac (4,110 h.), bassin houiller et verreries; «Creusot (pop. tôt. 27,300 h. ; pop. urb. 17,700), qui n'est pour insi dire qu'une vaste usine et dont la population s'est accrue rec une merveilleuse rapidité depuis 1830; Montckanin (pop. tôt. ,860 h.; pop. urb. 4,040); Blanzy (pop. tôt. 4,300 h. ; pop. urb. ftO) et Montceau-les-Mines (pop. tôt. 15,320 h.; pop. urb. 5,200), lines de houille où le Creusot s'approvisionne et usines à feu ; 'mmj-le-Monial (pop. tôt. 4,020 h. ; pop. urb. 3,270), célèbre par npèlerinage très fréquenté; Chagny (pop. tôt. 4,850 h.; pop. rb. 4,300), nombreuses usines et fabriques, commerce de vins ; mrnus (pop. tôt. 5,220 h. ; pop. urb. 4,200), qui possède une enmrquable église romane; CVimy (pop. tôt. 4,370 h. ; pop. urb. ,100), où se trouve l'École normale de l'enseignement secondaire' Ipécial, installée dans l'ancienne abbaye ; La Chapelle-sous-Dun [1,020 h.), mines de houille.
Le département de l'Ain, situé au sud-est de celui de Saône-etoire, occupé en partie par le Jura, est arrosé par l'Ain, la eyssousse et la Valserine, et limité h l'ouest par la Saône, à l'est et au sud par le Rhône. Chef-lieu : Bourg (pop. tôt. 18,100 h.; pop. urb. 15,300), antienne capitale de la Bresse, possédant, h l'extrémité d'un de ses "aubourgs, l'église de Brou, un des plus coquets chefs-d'œuvre lu gothique tertiaire. Chefs-lieux d'arrondissement : Gex (2,700 h.), sur le versant oriental du Jura; Nantua (pop. tôt. 3,100 h.; pop. urb. 2,700); Invoux (2,660 h.), sur la Saône, ancienne capitale de la principauté des Dombes qui y eut un parlement, supprimé en 1771 ; Belley [(pop. tôt.6,160h.; pop. urb. 5,2C0), évêché. Autres localités : Coligny (1,680 h.), berceau de la famille de
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Coligny; Salhonay son camp à 7 kil. Seyssel (1,440 h.), (1,200 h.), célèbre
(pop. lot. 4,200 h. ; pop. urb. 3,750), connu de Lyon; Pouvre (410 h.), petit bassin houill mines de bitume et d'asphalte; Ferney-Volla par le séjour de Voltaire.
III La Franche-Comté, située à l'est de la Bourgogne et au sud la Lorraine, occupe la plus grande partie du Jura. Elle estpresq entièrement formée de terrains jurassiques et elle appartient climat rhodanien. Le pays formait, du temps des Romains, la Grande-Séquanai Après les invasions germaniques, elle fit partie du royaume Burgondes, puis de l'empire des Francs. Le traité de Verdun (8< l'assigna à Lothaire et, par suite du démembrement du royau de ce pi'ince, elle fut comprise dans la Bourgogne cisjurane, devi (1032) terre d'empire et fut désignée sous le nom de comté Bourgogne ou Franche-Comté. Philippe le Bel la fit entrer p mariage dans sa famille (1295). Réunie, au xive siècle, au duc de Bourgogne, elle passa (traité de Senlis, 1493) à la mais d'Autriche dont la branche espagnole la garda jusqu'à l'époq de Louis XIV. Ce prince la conquit deux fois, et le traité Nimègue (1678) confirma cette conquête. La Franche-Comté f envahie en 1814 et en 1815 par les Autrichiens et Besançon} assiégé. Elle a été de nouveau envahie en janvier 1871 après 1 batailles à'Béricourt et de Villersexel, qui n'ont pu débloqu Belfort et qui ont été suivies d'une retraite désastreuse. La Franche-Comté comprend : à l'ouest, la plaine ou région d la Saône, fertile en céréales; à l'est, la Montagne ou région du Jur riche surtout en pâturages et en bois : aussi le gros bétail et le fro mage sont-ils des richesses caractéristiques de cette contrée pitto resque. Le talus occidental du Jura est en partie garni de vignoble La pierre de taille et le minerai de fer se trouvent en abo dance dans le Jura. Il y a de nombreuses usines métallurgiques L'horlogerie est, avec le fer, la principale industrie de la contrét Les relations commerciales avec la Suisse sont importantes. La Franche-Comté, avec le comté de Montbéliard, réuni momen tanément à la France de 1676 à 1690, puis conquis, en 1793, su le duc de Wurtemberg, a formé trois départements.
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Le département de la Haute-Saône, situé au sud de ceux des Vosges et de la Haute-Marne, est arrosé par la Saône et l'Oignon. Chef-lieu : Vesoul (pop. tôt. 9,700 h.; pop. urb. 9,600), au pied de la montagne de la Molle, fabrique de tissus, musée riche en restes gallo-romains. Chefs-lieux d'arrondissement: Lure (4,470 h.); Gray (pop. tôt. 6,850 h. ; pop. urb. 6,736), centre de meunerie, sur la Saône, un des marchés régulateurs du prix des blés jusqu'en 1861. Autres localités : Luxeuil (pop. tôt. 4,900 h.; pop. urb. 4,600), célèbre par son abbaye et par ses eaux thermales, possède plusieurs fabriques; Fougerolles (pop. tôt. S,800 h.; pop. urb. 1,300); Ronchamp (3,400 h.), bassin houiller; Aillevillers et Loyaumont (2,870 h.), usines et fabriques; Héricourt (3,760 h.) et Villersexel (1,180 h.), souvenir de deux batailles livrées en janvier 1871 par les Français aux Allemands qui assiégeaient Belfort ; Bi-oye-lèshsmes (310 h.), sur l'Oignon, ruines romaines.
Le département du Doubs, au sud de celui de la Haute-Saône, situé partie dans le Jura, partie dans la plaine, est arrosé par le Doubs, l'Oignon, la Savoureuse et la Loue. Chef-lieu : Besançon (pop. tôt. 56,500 h. ; pop. urb. 45,200), ville forte, presque entièrement enveloppée par une boucle du Doubs, dominée par deux collines fortifiées et par sa citadelle; ancienne capitale de la Franche-Comté, ville parlementaire et universitaire, importante par ses fabriques et son commerce d'horlogerie; cette ville est une des principales défenses de la France du côté de l'est. Chefs-lieux d'arrondissement : Ponlarlier (pop. lot. 8,100 h. ; pop. urb. 7,600), sur un des hauts plateaux du Jura et près de la frontière suisse, ville assez importante par son commerce, défendue parle fort de Joux qui domine la route de Dijon à Neuchâtel; hume-les-Bames (pop. tôt. 2,850 h.; pop. urb. 2,550), sur le Doubs ; Muntbéliard (pop. tôt. 9,500 h.; pop. urb. 9,100), centre industrie métallurgique, ancien chef-lieu de principauté, dont la population a conservé un caractère particulier. Autres localités : Ornans (pop. tôt. 3,300 h. ; pop. urb. 3,100 h.), flans la pittoresque vallée de la Loue ; Audincourt (4,900 h.), sur le Doubs, forges; Saint-Hippolyte (1,120 h.), chef-lieu d'arrondissement avant Montbéliard.
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Le département du Jura, situé au sud-ouest de celui du Doubs formé en grande partie par lé Jura, est arrosé par le Doubs, l'Ain l'Oignon. Chef-lieu : Lons-le-Saunier (pop. tôt. 12,300 h.; pop. urJ 12,100), sur la Vallière, bains d'eau saline, église Saint-Désiré ren fermant quelques restes curieux d'architecture romane. Chefs-lieux d'arrondissement : Dôle (pop. tôt. 13,300 h. ; popj urb. 10,600), sur le Doubs, ville où siégea le parlement de' Franche-Comté jusqu'à la conquête de la province par Louis XIV et qui posséda une université; Poligny (pop. tôt. 4,600 h.; pop.f urb. 4,400) ; Saint-Claude (pop. tôt. 8,900 h.; pop. urb. 8,100), fabrique de tabletterie, évêché créé au xvme siècle. Autres localités : Arbois (pop. tôt. 4,700 h.; pop. urb. 4,400) célèbre par ses vins, siège du tribunal; Morez (pop. tôt. 5,400h.; pop. urb. 4,300), un des centres de l'industrie horlogère; Fraisant (2,720 h.), forges importantes ; Salins (pop. tôt. 5,840 h. ; pop.urbJ 5,550), sources salines, marché de bois, de céréales et de bestiaux;! Champagnole (pop. tôt. 3,750 bu; pop. urb. 3,550), forges; Sept] moncel (1,372 h.), fromages renommés, tailleries de pierres fines!
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IV Le Lyonnais, situé au sud-ouest de la Bourgogne, est moitié! dans le bassin du Rhône et moitié dans celui de la Loire. Traverse par les Cévennes et bordé par les monts du Forez, il est CODH posé; de terrains primaire et métamorphique dans sa partie mon-l tagneuse ; de terrains secondaire, tertiaire et quaternaire dans lap vallée des deux fleuves. Il appartient au climat rhodanien dans la vallée du fleuve et au climat du Massif central dans ses autres parties. 11 a fait partie, sous les Romains, d'une des Lyonnaises, donfl il était le centre politique. Au commencement du moyen âge, il appartint au royaume des Burgondes; puis, depuis 843, au royaume de Lothaire ; depuis 1032, à Y empire germanique; Lyoai a été rattaché au domaine royal et à la France par Philippe le Bel" (1307-1310). Le Lyonnais et le Forez formaient un comté (à certaines époqaes,j deux comtés séparés) qui relevait du roi de France et qui appartint,; au xive et au xve siècle, à des seigneurs de la maison de Bourbon; après la confiscation des biens du connétable de Bourbon,
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comté échut (1527) à Louise de Savoie, mère de François Ier, et fit retour à la couronne en 1531. Cette petite province, montagneuse au centre, marécageuse dans ^Fores, plantée de vignobles sur les pentes favorables, de châtaigniers sur les hauteurs, est riche en pâturages; elle nourrit un bétail nombreux; entre autres espèces, des chèvres qui fournissent un fromage renommé. Elle a une grande importance économique : par un bassin houiller qui a donné naissance à des forges, des verreries et autres usines; par l'industrie de la soierie dont Lyon et SaintEtienne sont les grands centres. Sur les deux départements formés par le Lyonnais, un seul, le Rhône, est dans le bassin de ce fleuve. \\ est situé à l'ouest de celui de l'Ain, traversé par les Cévennes et arrosé par le Rhône et la Saône. Chef-lieu : Lyon (pop. tôt. 401,930 h.; pop. urb. 367,822) dont la prospérité date de l'époque romain',, a été fondé, sous le règne d'Auguste, près d'une ville gauloise. Situé dans une magnifique position, au confluent de la Saône el du Rhône, sur la route qui
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Fig. 249. — Plan de Lyon au 200,000*.
reliait Rome à la Gaule. Lyon demeura longtemps la capitale des Gaules. Après l'invasion des barbares, il a fait partie, comme nous venons de le dire, successivement du royaume des Burgondes, de l'empire des Francs, puis, après le traité de Yerdun (843), du royaume d'Arles et de l'Empire germanique (depuis 1032) jusqu'au temps où Philippe le Bel le rattacha à la France et au domaine royal (1307). A toutes les époques, Lyon a été un important marché; depuis le xvi° siècle, il est devenu le centre de l'industrie de la soie, importée d'Italie en France. Les révolutions ont plus d'une fois cruellement éprouvé cette fabrication de luxe. En 1793, Lyon, insurgé, fut bombardé et pris par les trôupes de la
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Convention, qui lui donna le nom de « Commune affranchie ». En 1852, les cinq faubourgs voisins (La Croix-Rousse, Vaise, Fourvières, La Guillotière, Les Broteaux) ont été réunis à la ville qui n'a, depuis 1881, qu'un seul maire au lieu des six de ce qu'on appelait, entre ces deux époques, 1' « agglomération lyonnaise ». L'ancienne ville (voir fig. 249, 250 et 251), resserrée entre la Saône et le Bhône, a la forme d'un long triangle dont la pointe est dirigée vers le sud. Les quais, qui sont justement renommés; les grandes rues, comme la rue Nationale où se trouve la Bourse; les grandes places, place Bellecour et place des Terreaux flanquée
Fig. 250. — Vue de Lyon.
du palais Saint-Pierre et de l'hôtel de ville, sont animés par un circulation très active. Au nord, sur une haute colline qui s'éten d'une rivière à l'autre, est l'ancien faubourg de la Croix-Rousse, séparé jusqu'en 1866 par des fortifications. Sur la rive droite de L Saône, s'élèvent la colline de Pourvières surmontée de l'église d Notre-Dame-de-Pourvières, très bel édifice moderne de style roma et l'ancien faubourg de Vaise ; sur la rive gauche du Rhône, le1 anciens faubourgs de la Guillotière et des Brotteaux sont devenu de beaux quartiers, où se trouvent un grand parc public et Faculté de médecine. Le tissage de la soie, avec ses annexes, moulinage, teinturerie, fabrication des métiers, est l'industrie la plus importante de Lyon. C'est surtout à la Croix-Rousse et dans les rues qui y montent qu sont encore groupés les tisserands, quoiqu'une grande parti!
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cette fabrication ait émigré à la campagne. Les ateliers de machines et de quincaillerie, les fonderies de cuivre, viennent au
Fig. 2S1. — Plan de Lyon (extrait de la carte de l'État-Major, au 80,000').
second
rang. Il faut citer aussi, outre les métiers nécessaires à une nombreuse population, la chapellerie, la préparation des peaux, l'ébénisterie, la bijouterie, la fabrication de la bière et des liqueurs,
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celle des pâles alimentaires, la charcuterie, la verrerie, la carrosserie, l'imprimerie, l'industrie des papiers peints et celle des instruments de musique. Lyon avait, jusque dans les temps modernes, des foires célèbres. 11 est encore aujourd'hui le plus grand marché européen de la soie et le principal entrepôt du commerce de la France avec la Suisse et avec l'Italie, auxquelles il est relié par les chemins de fer de Genève et de Turin bifurquant à Culoz. La grande ligne de Paris à Marseille par la Bourgogne sert, ainsi que la batellerie médiocrement active aujourd'hui du Rhône et de la Saône, aux communications avec le nord et le sud; la ligne du Bourbonnais y aboutit aussi, et, de ses deux (sur neuf) principales gares (Perrache et Vaise), les lignes ferrées rayonnent dans huit directions différentes. Deux chemins de fer en plan incliné conduisent de Lyon l'un à la Croix-Rousse, l'autre à Fourvières. Lyon est aujourd'hui un des grands centres d'études de la France. ■ Chef-lieu d'arrondissement : Villefranc lie (pop. tôt. 12,800 h.; pop. urb. 12,200), près de la Saône. Autre localité : Tarare (pop. tôt. 12,600 h. ; pop. urb. 11,800), situé dans une jolie vallée, au pied de la montagne de ce nom, centre de l'industrie des mousselines et des broderies; Thizy (pop. tôt. 4,340 h. ; pop. urb. 4,400) et Cours (pop. tôt. 6,246 h.; pop. urb. 3,910), fabriques de toiles; Beaujeu (pop. tôt. 3,420 h.; pop. urb. 2,500), ancien chef-lieu du Beaujolais; VArbresle (3,630 h.), fabriques de chaux et de soieries, belle église et ruines d'un château; Givors (pop. tôt. 10,970 h.; pop. urb. 11,010), au débouché, dans le Rhône, du canal de ce nom, ville de forges, d'usines à feu et de manufactures; Caluire-et-Cuire (pop. tôt. 9,850 h.; pop. urb. 8,720), villes de fabriques, remouleries, etc.; La Mulatière (3,310 h.), près de Lyon, centre de grandes usines; Oullins (7,190 h.), dans une situation pittoresque au-dessus du Bhône, possédant de nombreuses usines et deux châteaux; Vénissieux (pop. tôt. 5,880 h. ; pop. urb. 2,040) et Villeurbane (pop. tôt. 14,710 h. ; pop. urb. 13,760), fabriques de produits chimiques; Amplepuis (pop. tôt. 7,270 h. ;pop. urb. 4,580), fabriques de toiles et de cotonnades. V La Savoie, située au sud-est de la Bourgogne, dont la séparaient la Bresse et le Bugey, était habitée dans l'antiquité par les Allobroges et avait été conquise par les Romains avant les cam-
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pagnes de César. C'est peut-être par un des cols des Alpes Graïes [Petit Saint-Bernard) qu'Annibal a franchi les Alpes. Cette province, qui avait été rattachée au royaume des Burgondes, était devenue en 1032 un fief de l'Empire germanique. Les Sarrasins et les Hongrois ont porté leurs ravages jusque sur son territoire. La Savoie a eu au moyen âge, des comtes, puis des ducs, qui devinrent puissants sur les deux revers des Alpes. La Savoie communique par des vallées ouvertes avec la France ; elle ne communique avec le Piémont que par deux routes carrossables (Petit Saint-Bernard et mont Cenis) à peu près impraticables aux voitures pendant l'hiver; c*est pourquoi la langue française y était seule parlée, et la province a été occupée facilement à plusieurs reprises par laFrance : une première fois pendant les guerres d'Italie (1535-1559). Quand la maison de Savoie, échangea sa couronne de duc contre celle de roi (1720), la province fit partie du royaume de Sardaigne. Au commencement des guerres de la Révolution (1792), elle fut occupée sans combat par la France (général Montesquiou) qui la garda jusqu'à la chute de Napoléon, mais qui, par le traité du 30 mai 1814, n'en conserva qu'une partie (savoir la région située le long du Rhône, formant un département du Mont-Blanc) ; le traité du 30 nov. 1815 rendit le tout au royaume de Sardaigne. Après la guerre d'Italie, le roi Victor-Emmanuel paya le service rendu par la France et les chances d'une couronne de roi d'Italie par la cession de la Savoie (traité de Turin, mars 1860). Cette cession fut ratifiée par le suffrage universel de la population. La Savoie conserva à peu près ses cadres administratifs; de larges crédits furent votés par les Chambres au profit des services publics dans les deux nouveaux départements de la Savoie et de la Haute-Savoie; le commerce prit un rapide essor. La Savoie, contrée tout alpestre, ne possède que quelques plaines étroites. Le Chablais et le Faucigny entre le lac de Genève et la vallée de l'Arve inclue, la larentaise dans la haute vallée de l'Isère, la Maurienne dans la vallée de l'Arc, en étaient les principales divisions. Le versant occidental du Mont-Blanc en fait partie. Lzs terrains primaires y dominent dans l'est et les terrains calcaires dans l'ouest. Le climat est tout alpestre. Le sol est médiocrement fertile excepté dans quelques grandes vallées, et une partie considérable est occupée par les neiges et les rochers. Les forêts et les pâturages occupent aussi une large place; c'est pourquoi la principale richesse agricole consiste dans le bétail, et le fromage est un produit important. Il y a des vignobles.
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Les sites pittoresques des montagnes, surtout celui de Chamonix, sont très fréquentés par les touristes dans la belle saison. La Savoie a formé deux départements.
Le département de la Haute-Savoie, qui appartient entièrement à la région alpestre et possède la partie française du Mont-Blanc, est arrosé par l'Arve et par quelques autres torrents, les Dranse, le Fier, etc.; il est situé à l'est du département de l'Ain dont la sépare le Rhône et au sud du lac de Genève. Chef-lieu : Annecy (pop. tôt. 11,810 h. ; pop. urb. 11,130), à l'extrémité septentrionale du beau lac qui porte son nom, arrosée par les Thioux, canaux qui déversent dans le Fier le trop-plein du lac, résidence depuis 1333 de l'évêque de Genève, évêché depuis 1822. Chefs-lieux d'arrondissement : Thonon (pop. tôt. 5,430 h.; pop. urb. 3,800), sur la rive du lac de Genève, ancien chef-lieu du Chablais; Saint-Julien (1,500 h.), petite ville dominée par le mont Salève, souvenir d'un combat contre les Autrichiens (1814); Bonneville (2,360 h.), sur l'Arve, ancien chef-lieu du Faucigny. Autres localités : Évian-les-Bains (pop. tôt. 3,150 h. ; pop. urb. 2,500), sur le lac de Genève, eaux minérales; Chamonix (2,430 h.), station de touristes; la Caille (commune d'Allouzier) et Saint-Gervais (1,900 h.), au pied du Mont-Blanc, station de touristes; Entrevernes (400 h.), gisement houiller; Rumilly (pop. tôt. 3,980 h.; pop. urb. 2,780), ville autrefois importante, au centre d'un pays de plaine fertile, ancien chef-lieu d'arrondissement (département du Mont-Blanc, 1814-1815), école normale d'institutrices.
Le département de la Savoie, qui appartient aussi à la région alpestre et dont les montagnes sont en général (le Mont-Blanc excepté) plus hautes que celles de la Haute-Savoie, est situé au sud de la Haute-Savoie et arrosé par l'Isère, l'Arc, le Guiers. Chef-lieu : Chambéry (pop. tôt. 20,900 h. ; pop. urb. 19,700), ancienne capitale du duché de Savoie, situé près du seuil (309 m.) qui sépare le lac du Bourget de l'Isère, cour d'appel, archevêché créé en 1817 (évêché depuis 1779, époque avant laquelle Chambéry relevait de Grenoble). Chefs-lieux d'arrondissement : Albertville (pop. tôt. 5,400 h.; pop. urb. 4,400), sur l'Arly et près de l'Isère, ville formée en 1847
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d'une vieille ville et d'une bourgade, place forte depuis 1871; Moutiers (pop. tôt. 2,300 h.; pop. urb. : 2,200), sur l'Isère, ancienne métropole romaine, ancienne capitale de la ïarentaise, ancien archevêché, aujourd'hui évêché; Saint-Jean de Maurienne (pop. tôt. 3,100h.; pop. urb. 2,600), évêché, près de l'Arc, ancienne capitale de la Maurienne, évêché. Autres localités : Aix-les-Bains (pop. tôt. 5,000 h. ; pop. urb. 3,450), localité importante, station balnéaire près du lac du Bourget, déjà fréquentée du temps des Romains; Modane (pop. tôt. 2,600 h. ; pop. urb/1,760), dernière station française du chemin de fer d'Italie; Monlmélian (1,270 h.), sur un mamelon au pied duquel coule l'Isère, ainsi nommé à cause du rocher fortifié dit mons Emelianus; le Pont-de-Beauvoisin (1,580 h.), sur le Guiers, h l'entrée de la France en Savoie. VI Le Dauphiné, situé à l'ouest de la Savoie et au sud-ouest du Lyonnais, est très montagneux à l'ouest et au centre et se termine à l'ouest par la plaine de l'Isère. Cette province est formée de bandes de terrains allongées du nord-nord-est au sud-sud-ouest et appartenant aux périodes primaire et secondaire dans la montagne, tertiaire dans la plaine. Elle est sous le climat rhodanien; l'hiver est rigoureux dans la montagne et des neiges perpétuelles couvrent les plus hauts sommets. Habité par les Allobroges et par quelques autres tribus de moindre importance, le Dauphiné fut soumis aux Romains avant Jules César. Il fit plus tard partie des divers royaumes de Bourgogne, et fut rattaché, depuis 1032, à Xempire d'Allemagne. La suzeraineté de cet empire n'étant que nominale, les grandes villes, telles que Valence et Grenoble, obéirent à leurs évêques et le reste du pays fut soumis aux sires à'Albon, depuis ducs ou dauphins de Viennois, de Valentinois et de Diois, qui possédèrent le nord et l'est de la province. Le dernier prince, Humbert II, céda en 1343-1349 ses domaines à Philippe VI de Valois, à condition qu'ils constitueraient désormais l'apanage du fils aîné du roi de France. Louis (plus tard Louis XI) étant en Dauphiné, transféra à Grenoble le Conseil de cette province, libre parlement. En 1404 et 1419, les rois de France entrèrent en possession du sud-ouest du Dauphiné, en vertu d'un legs fait par le dernier comte du Valentinois et Diois, Louis II de Poitiers. Cédé en 1643 par
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Louis XIII au prince de Monaco avec le titre de duché-pairie, le Valentinois appartenait encore, en 1789, à ce prince. Le Dauphiné a joué un rôle dans les débuts de la Révolution française, à l'époque de l'assemblée de Vizille (1788). Le sol est médiocrement fertile* dans la partie montagneuse; il l'est beaucoup plus dans certaines vallées, surtout dans le Graisivaudan. La plaine, bordée à l'ouest par le Rhône depuis Vienne jusqu'au-dessous de Pierrelate, produit des céréales, du vin et même au sud le mûrier et l'olivier. Dans la région alpestre, les forêts il les pâturages dominent; aussi y voit-on beaucoup de bœufs, de chèvres et de moutons, surtout en été. On y fabrique du fromage. La métallurgie, avec l'anthracite et le minerai de fer de l'Isère, le tissage de la toile avec les chanvres du Graisivaudan ; celui de la .soie, la ganterie sont les principales industries. La liqueur dite Chartreuse vient du monastère de la Grande-Chartreuse. Le Dauphiné a formé trois départements.
Le département de l'Isère, situé au sud-ouest de celui de la Savoie, appartient presque entièrement à la région alpestre et esl arrosé par l'Isère et le Drac, limité au nord et à l'ouest par le Rhône, Chef-lieu : Grenoble (pop. tôt. 32,500 h.; pop. urb. 49,340), le Cularo des anciens Gaulois, ancienne capitale du Dauphiné, ville parlementaire et centre universitaire, place forte, dans une situation pittoresque, sur l'Isère, au pied du massif de la GrandeChartreuse et à la sortie de la fertile vallée du Graisivaudan. Durant la Terreur on avait changé son nom en celui de Grelibre. C'est la première grande ville dans laquelle soit entré Napoléon Ier à son retour de l'île d'Elbe. La ville possède uu beau musée; la ganterie et la fabrication du ciment sont deux industries florissantes. Chefs-lieux d'arrondissement : Vienne (pop. tôt. 25,480 h. pop. urb. 23,000), sur le Rhône, au pied du mont Salomon, ancienne métropole romaine, conservant encore beaucoup de souvenirs de l'antiquité, ancien archevêché ; Saint-Marcellin (pop. tôt. 3,400h.; pop. urb. 2,870), siège, avant Grenoble, du conseil delphinal; la Tour-du-Pin (pop. tôt. 3,600 h.; pop. urb. 3,200). Autres localités : Voiron (pop. tôt. 11,950 h.; pop. urb. 8,600), ville industrielle, possédant une belle église moderne dans le style ogival ; Vizille (pop. tôt. 4,300 h. ; pop. urb. 3,200), dont le château servit à la réunion des états provinciaux en 1788; Allevard (pop. tôt. 3,080 h. ; pop. urb. 2,070), forges et eaux minérales ; ta Grande-
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Chartreuse, monastère fondé par saint Bruno au xi siècle ; Vésefonce (1,200 h.), où a été livrée une bataille entre les Francs et les Burgondes (524); Bourgoin (pop. tôt. 6,340 b.; pop. urb. 5,060), entouré de nombreux marais qu'on croit avoir formé autrefois le lit du Rhône, siège du tribunal; la Côte Saint-André (pop. tôt. 4,150 h. ; pop. urb. 3,400), fabriques de liqueurs et d'huile d'olives ; Rives (3,100 h.), manufacture de papier; Sassenage (1,560 h.), renommé pour sa grotte (caves de Sassenage) et son fromage; Uriage (1,827 h.), dépendance de la commune de Saint-Martin-d'Uriage, station balnéaire; Bourg-d'Oisans (2,550 h.), centre de la fertile vallée d'Oisans; Mens (1,900 h.), marché de bétail, tissage de toiles.
Le département de la Drôme, situé au sud-ouest de celui de l'Isère, appartient aussi en grande partie à la région alpestre et est arrosé par la Drôme, l'Isère et l'Aygues, limité à l'ouest par le Rhône. Chef-lieu : Valence (pop. tôt. 24,760 h. ; pop. urb. 22,000), sur le versant d'un plateau qui descend jusqu'au Rhône, ville principale du Valentinois, importante par ses manufactures de soieries. Chefs-lieux d'arrondissement : Die (pop. tôt. 3,800 h. ; pop. urb. 3,400), a été longtemps gouverné par ses comtes, puis ducs, ancien évêché; Montélimar (pop. tôt. 14,000 h. ; pop. urb. 11,000), ville manufacturière ; Nyons (pop. tôt. 3,500 h. ; pop. urb. 2,600), mines de lignites, sources minérales, industrie de la soie. Autres localités : Romans (pop. tôt. 14,700 h. ; pop. urb. 12,800), ville manufacturière ; d'est (pop. tôt. 5,670 h.; pop. urb. 4,300), marché important pour la soie; Tain (pop. tôt. 3.050 h.; pop. urb. 2,250), où se trouvait le cru renommé de l'Ermitage; Mantai//e(330h.), ruines d'un château duxne siècle; Saint-Paul-TroisChàteaux (2,500 h.), ancien chef-lieu du Tricastin, ancien évêché.
Le département des Hautes-Alpes, situé à l'est de celui de la Drôme et au sud-est de celui de l'Isère, appartient entièrement à la région alpestre et est arrosé par la Durance, le Buech et le Guil. Chef-lieu : Gap (pop. tôt. 11,600 h.; pop. urb. 9,200), petite ville tout entourée de montagnes. Chefs-lieux d'arrondissement : Embrun (pop. tôt. 4,500 h. ; pop. urb. 3,800), sur la Durance, ancienne métropole romaine, ancien archevêché, refuge des Vaudois chassés de la Provence au
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xvi6 siècle; Briançon (pop. tôt. 5,780 h.; pop. urb. 3,300), à 1,321 m. d'altitude, dominant la Durance, environné de forteresses qui défendent l'entrée de la France par la route du mont Genèvre bassin d'anthracite. Autres localités : Mont-Dauphin (510 h.), fort déclassé qui commandait les vallées de la Durance et de Guil; Queyras (env. 290h.), tombeaux sarrasins, dépendance de la commune de Châleau-VilkVieille (950 h.). VII Le Comtat d'Avignon et le.Comtat Venaissin (dont le non» vient de Venasque (1), son chef-lieu), sont situés au sud et à l'ouest du Dauphiné. A l'ouest et au sud, ils ont pour frontières naturelles le Rhône et la Durance. Les Alpes, auxquelles ils sont adossés, comme les régions précédentes, forment leur limite orientale, Ils sont traversés par trois chaînes parallèles à la Durance, qui appartiennent aux terrains secondaires et qui sont séparées par de? plaines de formation tertiaire ; les alluvions quaternaires se trou] vent dans la vallée de la Durance. Cette contrée appartient au climat méditerranéen. Habités du temps des Romains par les Voconces et CaDorra, pui faisant partie de la Provence, les Comtats passèrent des comlesd Provence aux comtes de Toulouse, puis, vers 1245, aux deu; frères de saint Louis, Charles d'Anjou et Alphonse de Poitiers. La première donation faite à la papauté en 1218 par Raymond VI de Toulouse, résiliée par les deux frères de saint Louis, fut d nouveau confirmée en 1274 par Philippe III, foi de France, héri lier de ces domaines. En 1305, les papes établirent leur résidenc dans le comtat Venaissin et, en 1348, un d'eux sut obtenir de 1 reine Jeanne Ire de Naples la cession de la seigneurie d'Avignon Les papes résidèrent dans cette ville jusqu'en 1377, puis de 1379 ; 1411 et y fondèrent une université. Plusieurs fois confisqué parle rois de France, les Comtats ne sont devenus définitivement françai qu'en 1791, et n'ont été cédés qu'en 1797 par le traité de Tolentino La principauté d'Orange était possédée depuis le xne siècle pa une famille de la maison de Nassau qui en tire son nom et dont le chefs devinrent d'abord stathouders, puis rois des Pays-Bas. Confis quée une première fois par François Ior, la principauté ne fut incor porée à la France qu'en 1673 sous Louis XIV, par confiscation.
(1) Petit bourg du canton de Pernes.
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De nombreuses rivières, ayant leur cours du nord-est au sudIouest, arrosent les Comtats et la principauté, et en font, grâce au climat méditerranéen et à une irrigation savamment dirigée, un vrai jardin. Les prairies des comtats sont célèbres. La découverte d'un procédé industriel pour la fabrication de l'alizarine, il y a près d'un demi-siècle, y a ruiné la culture de la garance, et le phylloxéra avait détruit presque tous les vignobles que l'on a en partie reconstitués. Les Comtats et la principauté d'Orange, avec une petite partie de la Provence, ont formé un département.
Le département de Vaucluse, situé au sud de celui de la Drôme, est limité par le Rhône à l'ouest et la Durance au sud, arrosé par l'Aygues, l'Ouvèze et la Sorgues. Chef-lieu : Avignon (pop. tôt. 41,000 h.; pop. urb. 34,300), sur le Rhône, ancienne résidence des papes au xrve et au xve siècle; la ville a conservé de nombreux souvenirs de leur séjour, principalement ses fortifications et son château ; elle doit son importance aujourd'hui à l'industrie de la soie. Chefs-lieux d'arrondissemt : Orange (pop. tôt. 1,300 h. ; pop. urb.6,990), ancienne ville romaine autrefois très florissante, ancien chef-lieu de la principauté de ce nom, possède encore un arc de triomphe et les ruines de son théâtre, ancien évêché ; Apt (pop. lot. 5,700 h. ; pop. urb. 4,300), situé en Provence avant 1790, confiseries, etc., ancien évêché, cathédrale remarquable; Carpentras (pop. tôt. 9,700 h. ; pop. urb. 7,600), ville ancienne, bâtie dans un site pittoresque, au pied du Venteux, arc de triomphe, attribué à tort à Marius, vainqueur des Cimbres et Teutons, ancien évêché, siège de la Cour d'assises. Autres localités : Cavaillon (pop. tôt. 9,150h.; pop. urb. 5,160), ville de fabriques et de filatures, possédant une porte triomphale, ancien évêché; Pertuis (pop. tôt. 5,500 h. ; pop. urb. 4,750), restes de fortifications et château ; Vaucluse (770 h.), où se trouve la source célèbre de la Sorgues, sortant d'un amas colossal de rochers, souvenirs de Pétrarque; Vaison (pop. tôt. 2,970 h.; pop. urb, 2,000), sur l'Ouvèze, possédant de nombreuses antiquités romaines et une belle cathédrale, ancien évêché ; Valréas (pop. lot. 4,900 h. ; pop. urb. 3,400), dont l'ancienne enceinte est bien conservée ; fabriques de soie ; Noire-Dame des Lumières près Mpt, célèbre pèlerinage. .
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VIII La Provence s'étend du Dauphiné au nord jusqu'à la Méditer ranée au sud. Les terrains primaires constituent une petite parti de la région alpestre et les monts des Maures ; les terrains volcal niques, l'Estérel ; la plus grande partie de la Provence est formé' de terrains jurassiques, crétacés ou tertiaires; les calcaires dora' nent. Elle appartient au climat méditerranéen. Cette province a été colonisée par les Phéniciens, puis par le Grecs [Marseille, Antibes, Nice, etc.) qui vinrent y faire le corr merce et fondèrent des comptoirs. Les Romains la visitèrent d bonne heure, y bâtirent Aquse Sextise (Aix) en 122 av. J.-C. et e firent une province romaine, d'où le nom de Provincia, Promut Cépion fut vaincu par les Cimbres et les Teutons près à'Orand (105) et Marius battit les Teutons (102) au pied, dit-on, de la mon tagne nommée plus tard Montagne de Sainte-Victoire, près d'Air Marius, pour faciliter la navigation du Rhône, creusa les Fois Marianse. A l'époque des invasions, la Provence, traversée par le Visigoths, occupée ensuite par les Burgondes, suivit en généra" avec la ville de Marseille, la fortune des royaumes de Bourgogne o d'Arles. Près d'Arles eut lieu la défaite de Thierry, fils de Clovi par les Ostrogoths (508). Partagée au xne siècle entre les comt de Barcelone qui avaient la Basse-Provence et les comtes de 'Fou louse qui possédaient la Haute, la Provence échut vers 1243 à deu; frères de saint Louis, Alphonse de Poitiers et Charles d'Anjou, qi avaient épousé, comme le roi, des filles .du comte de Provenc Les descendants de Charles d'Anjou gardèrent la Provence jusqu' la mort de René en 1481, époque à laquelle le pays, y comprl Marseille, fut réuni à la couronne par Louis XI, dont le successeii érigea en parlement la cour des anciens comtes, établie à Aix. A xvi° siècle, la Provence fut envahie par l'armée de Charles-Quin dont le général en chef, le connétable de Bourbon, échoua au sièg de Marseille. Au xvic siècle, François Ier donna l'ordre d'écraser 1 Vaudois qui habitaient les villages de Cabrières, de Mérindol, et Pendant la première Révolution, Toulon se donna aux Anglai. mais fut repris en 1793, grâce surtout à Bonaparte. La Provence produit, outre les céréales, la vigne, Volivier, figuier, les fleurs, et sur divers points de la côte l'oranger. L'industrie a exploité les produits du sol et installé des fabriqii' d'huile, de savon, de parfums. Elle a installé aussi des ateliers c construction de machines et de navires sur les côtes. Le commeri
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qui apporte dans le port de Marseille les marchandises de l'Afrique et de l'Orient, facilitant l'approvisionnement en matières premières, y a considérablement développé la grande industrie. Toulon, port militaire, est un foyer d'activité maritime, ainsi que plusieurs chantiers, la Seyne, la Ciotat. La Méditerranée qui baigne de ses eaux bleues les côtes pittoresques de cette province, la beauté des sites et la douceur du climat attirent un grand nombre de malades et de promeneurs pendant la saison hibernale. La Provence a formé trois départements. Le département des Bouches-du-Rhône, qui comprend le delta du Rhône, est situé au sud de celui de Vaucluse ; il est limité par ce fleuve et par la Durance et la Méditerranée, arrosé par l'Arc, l'Huveaune, la Touloubre. Chet-lieu : Marseille (pop. tôt. 376,150 h. ; pop. urb. 263,400). Les embouchures du Rhône sont ensablées et mobiles ; la côte à l'ouest du fleuve est basse et marécageuse ; à quelque distance du côté de l'est elle est découpée et l'eau est profonde. C'est autour
Vig. ibi. — Plan de Marseille au 200,000».
d'une de ces découpures que s'est formée et qu'a grandi la ville de Marseille, fondée 600 ans av. J.-G. par les Grecs de Phocée, qui avaient reconnu l'importance de la position. La république de Massilia florissait depuis des siècles par son commerce lorsque les Romains conquirent la Gaule. Après la longue périQde de la domination romaine, Marseille a eu au moyen âge des fortunes diverses; à plusieurs reprises il a profité des luttes des seigneurs qui se disputaient la Provence, pour s'ériger en république et se donner des consuls; pendant les troubles de la Ligue, le pouvoir tomba aux mains d'une oligarchie et peu s'en fallut que ses maîtres d'un jour
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ne la livrassent aux Espagnols. Marseille est resté toujoui grand port au milieu de ses vicissitudes. Longtemps il n'a et le Vieux-Port, auquel aboutit la Gannebière. Aujourd'hui il sède à l'ouest de ce port une suite de bassins beaucoup plus vastes la Joliette, le bassin du Lazaret, le bassin National, en tout 138he1 tares, avec 9 kil. de quais. L'intérieur de la ville a été transfor depuis 1852. On y a percé de belles et larges avenues. Quand o arrive sur le Vieux-Port par la Cannebière (voir fig. 253) on vo à sa droite la nouvelle cathédrale, ainsi que la forêt des mâts navires alignés dans les bassins neufs, tandis que, sur la hauteu à gauche, se dresse au haut d'une colline Notre-Dame de la Gar
Fig. 253. — Vue de Marseille.
qui domine le paysage. Un château d'eau, qui est un des beau monuments de l'architecture contemporaine, verse les eaux am nées de la Durance. A l'est de la ville est la promenade bien o" bragée du Prado (voir fig. 254). Chefs-lieux d'arrondissement : Aix (pop. tôt. 29,000 h.; po urb. 23,000), première colonie romaine fondée en Gaule près d sources thermales ; ancienne ville de parlement, Aix est aujour d'hui siège d'une cour d'appel et d'un archevêché; Arles (pou tôt. 23,500 h. ; pop. urb. 13,300), sur le Rhône, métropole de( Gaules au ive siècle, puis capitale du royaume d'Arles, ancie archevêché, possède des ruines, telles que les arènes et le théâtr qui témoignent de son antique grandeur, les Aleicamps, autr fois nécropole célèbre, et la population conserve un type part
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culier, reconnaissable surtout dans la physionomie des femmes. Autres localités : Tarascon (pop. tôt. 9,300 h. ; pop. urb. 6,600), sur le Rhône, siège du tribunal, tribunal de commerce, chef-lieu Arrondissement jusqu'en 1816, avant Arles; on connaît la légende
Fig. 254. — Plan de Marseille (extrait de la carte de l'État-major, au 80,000').
(le la Tarasque (dragon qu'on sort encore à certains jours de fête) ; Saint-Remy (pop. tôt. 5,800 h.; pop. urb. 3,200), marché de graines, industrie céramique, possédant encore des ruines de la cité de Glannes (détruite par les Visigoths) ; Tour-Saint-Louis (env.
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100 h.), dépendance de la commune d'Arles, petit port à l'extrémité de la Crau; Marligues (pop. tôt. 6,500 h.; pop. urb. : 4,780), appelé la « Venise provençale », à l'origine du chenal qui fait communiquer l'étang de Berre avec les étangs de Garonte et de Bouc et avec la mer, salins et pêcheries; Valdonne, dépendance de la commune de Peypin, mine de houille, la plus anciennement exploitée du Midi; Cassis (pop. tôt. 1,880 h.; pop. urb. 1,480), petit port bien protégé et vignoble renommé ; la Ciotat (pop. tôt. 10,700 h. ; pop. urb. 9,000), port bien abrité, chantier de construction des Messageries maritimes; Roquefort (890 h.), fabriques de ciment, aqueducs et tunnels romains.
Le département des Basses-Alpes, situé au sud de celui des Hautes-Alpes et tout couvert par les Alpes, est arrosé par la Durance, le Verdon, le Var, la Bléone. Chef-lieu : Digne (pop. tôt. 7,100 hab. ; pop. urb. 5,400), près de la Bléone, petite ville de peu d'industrie; possède des eaux thermales sulfureuses et une cathédrale, qui est peut-être du xne siècle. Chefs-lieux d'arrondissement : Barcelonnette (pop. lot. 2,230h.; pop. urb. 2,000 h.), sur l'Ubaye, au débouché du col de l'Argentière, vallée cédée à la France en 1713 (traité d'Utrecht) ; Forcalquier (pop. tôt. 3,000 h.; pop. urb. 2,150), capitale d'un comté autrefois important; Sisteron (pop. tôt. 3,886 h. ; pop. urb. 3,300), au-dessus du confluent de la Durance et du Buech, avec une pittoresque citadelle déclassée en 1889, ancien évêché dont le titulaire résida aussi à Forcalquier; Castellane (1,860 h.), dans une contrée montagneuse, sur le Verdon. Autres localités : Fort-Saint-Vincent (150 h.), construit en 1692, pour défendre l'entrée de la vallée de l'Ubaye ; Fort-Tournoux (env. 280 h.), hameau de la commune de Saint-Paul, sur une montagne dominant, à 1720 m. d'altitude, le confluent de l'Ubaye et de l'Ubayette; Colmars(850 h.), sur le Verdon; Entrevaux (1,470h.), sur le Var, siège, jusqu'en 1790, d'un évêché dit « de Glandèves» du nom d'une ancienne ville, située sur l'autre rive du Var, où résidait l'évêque avant qu'elle n'ait été détruite par une inondation et dont il ne reste qu'un château; /iiez (pop. tôt. 2,330 h.; pop. urb. 2,130), importante colonie romaine, ancien évêché ; Manosqve (pop. tôt. 5,450 h. ; pop. urb. 4,500), sur un affluent et près de la Durance, mines de lignite dans le voisinage ; Senez (350 h.), ancien évêché.
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Le département du Var, dont le nom n'est plus exact, puisque le Var ne l'arrose plus depuis que l'arrondissement de Grasse en a été détaché (1860), est situé au sud de celui des Basses-Alpes et occupé en partie par les Alpes et par les monts des Maures et l'Estérel, est arrosé par l'Argens, le Verdon. Chef-lieu : Draguignan (pop. tôt. 9,750 h. ; pop. urb. 8,560)dans une petite vallée fertile, enveloppée de montagnes. Chefs-lieux d'arrondissement : Brignoles (pop. tôt. 4,500 h. , pop. urb. 4,400), renommé pour ses prunes; Toulon (pop. tol70,000 h. ; pop. urb. 66,400), situé au pied de la montagne du Faron, port militaire de la Méditerranée, abrité derrière la presqu'île Sêpet, au fond d'une double rade ; ce port militaire, séparé du reste de la ville, renferme de vastes bassins et ateliers. Autres localités : la Seyne (pop. tôt. 13,170 h. ; pop. urb. 9,300), port et chantier de construction appartenant à l'industrie privée, sur la rade de Toulon; Hxferes (pop. tôt. 13,490 h.; pop. urb. 8,000), renommé pour la beauté de son site et la douceur de son climat; Garde-Freinet (2,330 h.), autrefois laPreynet ou Praxinet, localité au-dessus de laquelle les restes d'un château fort rappellent l'occupation du pays par les Sarrasins ; Saint-Tropez (pop, tôt. 3,640 h.; pop. urb. 3,250), dont le golfe offre d'excellents mouillages; Fréjus (pop. tôt. 3,540 h. ; pop. urb. 2,700), évêché, ville riche en restes romains, aujourd'hui à 1,500 m. de la mer. autrefois sur le rivage; Saint-Raphaël (pop. tôt. 3,230 h.; pop. urb. 2470), eau minérale, souvenir du débarquement de Napoléon le 1" mars 1815. IX Le Comté de Nice est situé à l'est de la Provence, entre la crête des Alpes et la Méditerranée. C'est une région de montagnes calcaires qui jouit, dans le voisinage de la mer, d'un climat déli cieux en hiver. Aussi y a-t-il dans cette saison une affluence considérable d'étrangers. Le comté de Nice fit partie du comté de Provence jusqu'en 1383, année où le duc de Savoie Amédée VII l'enleva à la reine de Naples Jeanne Ir0. Après de nombreuses péripéties, cette province, prise tantôt par les Impériaux, tantôt par la France, était restée à la Savoie (partie depuis 1720 du royaume de Sardaigne). Français en totalité de 1792 à 1814, sous le nom de département des AlpesMaritimes créé le 4 février 1793 et agrandi de Monaco (qui y fut
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même quelque temps chef-lieu d'arrondissement), le comté de Nice a été cédé, en partie, à la France par le traité de Turin du 24 mars 1860 que le suffrage universel a ratifié; les parties orientales, les districts d'Oneille (Oneglia) et de San-Remo sont restés à l'Italie et forment la province de Porto-Maurizio. L'économie pastorale domine dans la montagne. Dans les plaines côtières, la vigne, Yamandier, l'oranger, le citronnier, prospèrent, et la culture des fleurs est une industrie très florissante. La partie du comté de Nice cédée à la France et quelques territoires achetés au prince de Monaco [Roquebrune et Menton) ont formé, avec l'arrondissement de Grasse, détaché du département du Var, le nouveau département des Alpes-Maritimes.
Le département des Alpes-Maritimes est baigné par la Méditerrannée, couvert en grande partie par les Alpes et arrosé par le Var et la Roya. Chef-lieu : Nice (pop. tôt. 77,480 h. ; pop. urb. 65,050), sur le bord de la Méditerranée, à l'embouchure du Paillon, composé d'une ville vieille et d'une ville neuve, élégante, très fréquentée par les étrangers en hiver, ornée'de promenades que bordent des palmiers. Chefs-lieux d'arrondissement : Grasse (pop. tôt. 12,100 h.; pop. urb. 8,250), ville importante par ses fabriques de parfumerie et de, savon, au centre d'une région de culture des fleurs, ancien évêché; Puget-Théniers (1,200 h.), sur le Var, sources ferrugineuses, ruines d'un château fort, arrondissement qui n'a pas de tribunal et ressortit à celui de Nice. Autres localités : Saorge (Saorgio) (1,500 h.), près de la Roya, ruines de plusieurs châteaux, ancienne cité romaine et episcopale; Menton (pop. tôt. 9,380 h.; pop. urb. 8,500), port de création nouvelle et station hibernale très fréquentée, commerce de citrons et d'oranges, distilleries et parfumeries; Roquebrune (1,140 h.), mine de houille, restes d'une ancienne cité romaine et de deux vieux châteaux; Cannes (pop. tôt. 19,960 h.; pop. urb. 15,000), station d'hiver, comme Saint-Tropez, que la douceur de son climat fait rechercher par les étrangers et les malades, les îles de Lérins (SaintHonorat et Sainte-Marguerite) font partie de la commune de Cannes; Antibes (pop. tôt. 6,460 h. ; pop. urb. 5,540), ancienne colonie de Marseille, évêché du ve siècle, transféré au xmD à Grasse; Verne (pop. tôt. 2,900 h. ; pop. urb. 2,500), ancien évêché.
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X Le Languedoc, situé à l'ouest de la Provence, des Comtats et du Dauphiné, dont le Rhône le sépare, est baigné au sud par la Méditerranée et traversé par les Cévennes. Il appartient : au bassin de la Méditerranée par sa partie orientale et méridionale, c'està-dire par les deux tiers au moins de son territoire; à celui de la Loire par sa partie nord-ouest (le Puy, Mende) ; à celui de la Garonne par sa partie sud-ouest (Toulouse). C'est le pays de la «langue d'oc ». Le sol est formé : surtout de terrains primaires dans la région qui appartient au Massif central (bassin de la Loire, bassin de la Garonne, versant oriental des Cévennes) ; de terrains jurassiques, crétacés et surtout tertiaires dans le Bas-Languedoc et le Toulousain. Dans le Masssif central (Vivarais, Gévaudan, Albigeois), la montagne domine; dans le Bas-Languedoc, c'est la plaine. Dans cette grande province, qui formait un assemblage d'éléments disparates par la nature du sol, le climat, les cultures, les mœurs des populations, on trouve, suivant les régions, les climats méditerranéen, central et girondin. Le Languedoc, pendant la période de la Gaule indépendante, était habité par les Volces. Annibal traversa leur pays. Les Romains, qui s'y établirent de bonne heure, fondèrent Narbonne (Narbo Martius) en 118 av. J.-G. Du temps de l'empire, Nîmes, Narbonne et Toulouse furent de puissantes cités. Pendant la période des invasions, la province fut occupée par les Yisigoths (411) qui la conservèrent, sous le nom de Septimanie (région des sept évèchés), même après la défaite d'Alaric II à Voulon (507). Elle passa ensuite aux Arabes d'Espagne (720). Près de Toulouse, en 751, les Sarrasins furent battus par le comte d'Aquitaine. Pépin le Bref conquit la province en 759. La Septimanie devint sous Louis le Débonnaire un duché avec la Marche d'Espagne ; Charles le Chauve le détacha de la Marche et Narbonne devint sa capitale. Plus tard, le Languedoc forma des fiefs entièrement indépendants de la couronne de France, et dont le comté de Toulouse était le plus important. Pendant la croisade contre les Albigeois (1209-12), la guerre y attira les hommes du Nord; la ville de Béziers fut saccagée et le roi d'Aragon fut battu et tué à Muret (1213) ; mais Raymond "VI fut rappelé à Toulouse par ses sujets et Simon de Montfort fut tué au siège de cette ville. Le roi Louis VIII, auquel son fils Amaury de Montfort avait cédé ses droits, s'empara du BasLanguedoc (1226) et y créa les sénéchaussées de Carcassonne et
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de Beaucaire. Le traité de Paris (1229) donna presque entier à son fils saint Louis, avec le Gévaudan et le Vivarais, le BasLanguedoc. Vers la même époque (1228), l'héritière du comte Raymond VII de Toulouse fut fiancée à Alphonse, frère du roi. Les deux époux étant morts sans postérité, ces vastes et riches domaines, comprenant presque tout le Haut-Languedoc, échurent en 1271 à la couronne de France ; l'annexion définitive (1361) eut pour conséquence l'installation, définitive aussi, à Toulouse, d'un parlement créé dès 1302, mais suspendu et remplacé par une « chambre de la langue d'oc » créée au parlement de Paris. La seigneurie de Montpellier fut réunie aussi en 1349, la vicomte de Narbonne en 1507, et le duché d'Uzès en 1789. Au xvie siècle, la réforme de Calvin fut adoptée par une grande partie du Languedoc. Auxvne siècle, le canaldu Midi fut creusé, et au commencement du xvme siècle eut lieu dans les Cévennes la guerre des Gamisards. La culture diffère comme le climat dans les diverses parties du Languedoc. Dans le Vivarais, on rencontre sur les hauteurs le châtaignier, les pâturages et de grands troupeaux de moutons; sur les pentes inférieures et dans la plaine, le mûrier ; aussi y élève-t-on beaucoup de vers à soie. Les côtes du Rhône et les coteaux du BasLanguedoc sont en grande partie couverts de vignobles, plus riches en général par l'extrême abondance que par la qualité des produits, quoique quelques crus soient renommés. Les récoltes avaient beaucoup augmenté pendant les vingt premières années de la seconde moitié du xixe siècle; le phylloxéra les a beaucoup réduites; mais on a beaucoup replanté d'après les procédés nouveaux. On élève dans le sud des abeilles qui donnent le miel dit de Narbonne. Les bords de la mer sont semés de lagunes et de salins exploités suivant la méthode de Balard. La houille est exploitée sur plusieurs points, dans le bassin d'Alais, à Bessèges, à Graissesssac, etc. ; de là, les nombreuses usines d'Alais et des environs. Les principales industries sont : la filature et le tissage de la soie, à Alais, h Aubenas, à Nîmes, etc., conséquence de la culture du mûrier; le lissage de la laine, à Carcassonne, etc., conséquence de l'élevage des troupeaux des Causses; la bonneterie, etc. Sur huit départements que le Languedoc a formés, quatre appartiennent au bassin de la Méditerranée.
Le département de l'Ardéche, situé à l'ouest de celui de la Drôme, dont le sépare le Rhône, en partie couvert par les monts
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du Vivarais est arrosé par l'Ardèche, le Chassezac, et la Loire qui y prend sa source. Chef-lieu : Privas (pop. tôt. 7,600 h. ; pop. urb. 3,580), au confluent de trois rivières, non loin du Rhône, en partie détruite durant les guerres de religion du xvir2 siècle (1629), bureau de conditionnement des soies. Chefs-lieux d'arrondissement : Largentière (pop. tôt. 2,700 h.; pop. urb. 2,150), anciennes mines d'argent qui ont valu à la ville son nom, restes de plusieurs châteaux, fabriques de soie; Tournon (pop. tôt. 5,290 h. ; pop. urb. 4,170), dans une belle situation au bord du Rhône. Autres localités : Annonay (pop. tôt. 17,300 h. ; pop. urb. 14,800), importantes papeteries, commerce de la soie ; Aubenas (pop. tôt. 8,100 h.; pop. urb. 5,670), bureau de conditionnement des soies; Viviers (pop. tôt. 3,370 h.; pop. urb. 1,840), près du Rhône, ancien chef-lieu de Vivarais, évêché ; Sainl-Péray (pop. tôt. 2,640 h. ; pop. urb. 1,620), vins blancs mousseux, marbres; la Voulte (pop. tôt. 4,200h.; pop. urb. 3,600), sur le Rhône, mines de fer, fonderies et hauts fourneaux; Apt (1,500 h.), vestiges gallo-romains de la principale cité desHelviens, restes imposants d'un vieux château; Vais (pop. tôt. 3,900 h. ; pop. urb. 2,190), sur le Volant, et près de l'Ardèche, nombreuses et importantes sources minérales ; Prades (1,150 h.), sources minérales, bassin houiller jadis bouleversé par des éruptions volcaniques; Vagnas (740 h.), lignites, schiste bitumineux; Le 7h7(pop. tôt. 4,490 h.; pop. urb. 2,100), sur le Rhône, fabrique de chaux hydraulique.
Le département du Gard, situé au sud de celui de l'Ardèche, traversé parles Cévennes, limité par le Rhône et le Petit-Rhône, est arrosé par le Gard, l'Hérault, le Vidourle. Chef-lieu : Nîmes (pop. tôt. 69,900 h. ; pop. urb. 67,300), ville gauloise, rebâtie par les Romains près d'une source abondante, possède encore de beaux monuments de l'époque impériale, les Arènes, la Maison-Carrée, la Porte-d'Auguste, la Fontaine avec le temple de Diane et les Thermes, la Tour-Magne; et, du temps de Louis XIII, le Fort, devenu maison centrale; longtemps prospère par l'industrie de la soie, elle l'est encore par la fabrication des châles, des tapis et par le commerce des vins et des alcools; non loin de Nîmes, près de Remoulins, est le pont du Gard, célèbre aqueduc, un des chefs-d'œuvre de l'art antique romain.
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Chefs-lieux d'arrondissement : Alais (pop. tôt. 22,520 h.; pop. urb. 17,900), sur le Gardon de ce nom, important par son commerce de soie, par son bassin houiller, par ses forges et fonderies de fer, de plomb et zinc, ancien évêché ; Uzès (pop. tôt. 5,150 h.; pop. urb. 4,370), industrie de la soie, commerce de vins, eaux-devie et huiles, ruines des époques romaine et féodale, ancien évêché ; Le Vigan (pop. tôt. 5,350 h. ; pop. urb. 4,300), petit bassin houiller, pierres lithographiques, industrie de la soie, sources thermales. Autres localités : Trêves (500 h.), mine de houille, curieuses grottes du Bramalésan dans le voisinage ; Saint-Hippolyte-du-Fort (pop. tôt. 4,100h.; pop. urb. 3,800), sur le Vidourle qui s'y perd et renaît plusieurs fois, ancien fort construit sur les plans de Yauban contre les camisards, nombreux châteaux, école militaire préparatoire; Bessèges (pop. tôt. 10,650 h.; pop. urb. 9,170), mines de houille et de fer, hauts fourneaux, verrerie; Barjac (1,850 h.), bassin houiller, filatures de soie, sources minérales; Grand-Gallargues (1,550 h.), près du Vidourle, culture de la morille pour la fabrication de la teinture de tournesol ; Valleraugue (2,800 h.), situé dans la partie la plus belle du massif de l'Aigoual; La Grand'Combe (pop. tôt. 11,350 h.; pop. urb. 6,100), mines de houille, usines, verreries; Pont-Saint-Esprit (pop. tôt. 4,960 h.; pop. urb. 4,050), pont célèbre sur le Rhône, bâti au xn" siècle par les Frères pontifes; Bagnols (pop. tôt. 4,460 h.; pop. urb. 3,460), vins estimés, filatures de soie, cascades de la Cèze; Bognemaure (2,670 h.), sur le Rhône, soieries, fabriques d'eaux-de-vie et d'huiles, ruines romaines; Sommières (3,840 h.), sur le Vidourle, fabriques d'essences et liqueurs, de lainages et molleton, peaux, restes galloromains, château de la Renaissance; Beaucaire (pop. tôt. 9,820 h. ; pop. urb. 8,700), sur le Rhône, célèbre par ses foires qui attiraient autrefois les marchands de tout le littoral de la Méditerranée; Aigues-Mortes (pop. tôt. 3,900 h. ; pop. urb. 3,700), conservant intactes ses murailles du moyen âge, ville reliée par la Robine (ou canal de jonction) à la mer, dont elle était éloignée au temps de Saint-Louis à peu près comme aujourd'hui, voisine de vignobles créés dans le sable des dunes ; Saint-Gilles (pop. tôt. 5,500 h. ; pop. urb. 4,480), sur le canal de Beaucaire, église remarquable.
Le département de l'Hérault, en partie couvert par les Cévennes méridionales, est arrosé par l'Hérault, l'Orb, Je Vidourle, l'Agout, le Lez.
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Chef-lieu: Montpellier (pop. tôt. 56,760 h.; pop. urb. 53,500), bâti sur une légère éminence d'où l'on découvre la Méditerranée, près du Lez canalisé, siège autrefois de la chambre mi-partie du parlement de Toulouse, ville universitaire et grande place de commerce, conserve encore sa double réputation, quoique son importance ait diminué ; possède une ancienne citadelle. Chefs-lieux d'arrondissement : Béziers, (pop. tôt. 41,780 h.; pop. urb. 40,200), sur une colline au pied de laquelle passent l'Orb et le canal du Midi, ville importante par le commerce des vins et par ses fabriques de drap, ancien évêché ; Lodève (pop. tôt. 9,500 h. ; pop. urb. 9,200), nombreuses fabriques de drap, ancien évêché; Saint-Pons (pop. tôt. 3,360 h. ; pop. urb. 3,010), ancien évêché, sur le Jaur dont la source rappelle en petit celle de Vaucluse, belles grottes, mines de fer et fabriques de draps, ancien évêché Autres localités: Cette (pop. tôt. 37,100 h.; pop. urb. 36,700), entre l'étang de Thau et la mer, au débouché du canal du Midi, le second port de commerce de la France sur la Méditerranée ; grandes fabriques de vins et commerce important, ancienne citadelle sur une éminence; Lunel (pop. tôt. 6,670 h. ; pop. urb. 6,450), renommé pour son vin blanc, ses fabriques de liqueurs et ses soieries; Frontignan (pop. tôt. 3,300 h.; pop. urb. 3,100), vins et eaux-devie de muscat renommés, sources minérales et salins; Pézenas (pop. tôt. 6,900 h. ; pop. urb. 6,500), dont le marché a longtemps servi de régulateur du prix des vins et esprits; Bédarieux (pop. tôt. 7,300 h..; pop. urb. 6,700), verreries, fonderies de cuivre et draperies; Clermont-l'Hérault (pop. tôt. 5,200 h. ; pop. urb. 4,806), manufacture de draps pour l'armée; Roujan (1,700 h.), petit bassin houiller, sources ferrugineuses, antiquités romaines; La Caunetle (540 h.), dépôt de lignite; Agde(pop. tôt. 8,400 h. ; pop. urb. 7,500), ville fondée par des Grecs (Agatha), bâtie de laves, d'où le nom de « ville noire », au pied de l'ancien volcan de Saint-Loup, chantiers de construction, salins, commerce de vins, ancien évêché, dans le voisinage l'île basaltique de Brescon, surmontée d'un fort; Balaruc-les-Bains (775 h.), sur l'étang de Thau, et Lamaloules-Bains (753 h.), eaux minérales chaudes; Maguelone (1,316 h.), ancien évêché de la période romaine.
Le département de l'Aude, situé au sud-ouest de celui de l'Hérault, est en partie couvert par les Cévennes et les Gorbières et est arrosée par l'Aude, l'Agly, la (ou le) Fresque!.
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Chef-lieu : Carcassonne (pop. tôt. 29,300 h.; pop.urb. 28,950), sur l'Aude et sur un bras du canal du Midi, conserve dans la ville haute la « Cité », les fortifications et l'aspect du moyen âge, chef-lieu d'une sénéchaussée établie par Louis VIII; la ville basse toute moderne, séparée par l'Aude, a des fabriques de draps. Chefs-lieux d'arrondissement : Narbonne (pop. tôt. 29,700 h. • pop. urb. 26,400), antique métropole romaine, ancien archevêché dont le titulaire était président-né des Etats du Languedoc, belle cathédrale, fait encore aujourd'hui un commerce important le développement de la culture de la vigne dans l'Aude aaugmenté l'activité; Castelnaudary (pop. tôt. 10,100 h.; pop. urb. 8,600), sur le canal du Midi, construction de bateaux; Limoux(pop. tôt. 6,800h.; pop. urb. 6,480), sur l'Aude, souvenir d'une bataille de 1632, fabrique de draps, connu par sa « blanquette ». Autres localités : Caunes (pop. tôt. 2,600 h. ; pop. urb. 2,380), carrières de marbre ; Durban (930 h.), mines de houille, de fer, de plomb et d'antimoine; Sigean (pop. tôt. 3,800 h. ; pop. urb. 3,400), près de la mer et de l'étang de ce nom, vins et eau-de-vie, salins; Fuchau (1,663 h.), mines de houille; Quillan (pop. tôt. 2,460h.; pop. urb. 2,300), carrières de marbre, bois de construction, forges et scieries; Alet (980 h.?), sur l'Aude, dans une gorge boisée et bien fertile, eaux minérales, ancien évêché. XI Le Roussillon est une petite province située au sud du Languedoc ; il tire son nom de l'ancienne station romaine Ruscino. C'est une province maritime et pyrénéenne. Les Pyrénées, qui, avec le massif isolé du Canigou, couvrent une partie du sol, se composent principalement de terrains primaires et de transition; dans la plaine le terrain crétacé domine ; le fond des vallées et la zone maritime se composent de terrains quaternaires. Le climat est méditerranéen et un des plus chauds de la France. Le Roussillon a eu longtemps la même fortune que la Septimanie. Gouverné depuis le ixe siècle par des comtes, d'abord bénéficiaires, puis héréditaires, le Roussillon devint en 1172, une dépendance du royaume d'Aragon, tout en restant jusqu'en 1258 sous la suzeraineté de la France. Louis XI posséda pendant quelque temps cette province comme gage pour, prêts d'argent; mais Charles VIII la rendit (1493) à l'Aragon avant de partir pour son expédition d'Italie. En 1542, François Ier essaya inutilement d'en
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faire la conquête; Louis XIII l'accomplit (1640). Le traité des Pyrénées (1659) confirma cette possession, ainsi que celle de la Cerdagne française, vallée supérieure de la Sègre qui appartient au bassin de l'Èbre, et un conseil souverain fut installé à Perpignan en 1660. De 1793 à 1795, le Roussillon fut le théâtre principal de la lutte entre l'Espagne et la France (Camp du Boulou, etc.). Le Roussillon produit en abondance Yolivier, l'amandier, la vkjne. Dans la montagne les pâturages dominent ; on y trouve aussi des forêts, d'excellents minerais de fer et des sources minérales, Le Roussillon, avec la Cerdagne, forme un département.
Le département des Pyrénées-Orientales, en partie couvert par les Pyrénées, est arrosé par la Têt et le Tech. Chef-lieu : Perpignan (pop. tôt. 34,200 h. ; pop. urb. 26,840), sur la rive droile de la Têt, place de guerre de premier ordre, ancienne capitale du Roussillon. Chefs-lieux, d'arrondissement : Céret (pop. tôt. 3,800 h. ; pop. urb. 3,050), près du Tech, ruines romaines ; Prades, (pop. tôt. 3,800 h.; pop. urb. 3,600 h.), sur la Têt, bonneterie et eaux thermales. Autres localités : Banyuls-sur-Mer (pop. tôt. 4,050 h. ; pop. urb. 1,950), renommé pour ses vins et conservant encore des tours qui datent des Maures ; Rivesaltes (pop. tôt. 6,230 h. ; pop. urb. 6,040), vin muscat dont on fait un grand commerce; Le Boulou (1,750 h.), fabriques d'articles de liège, eaux thermales ferrugineuses, vestiges des redoutes de camp du Boulou; Collioure (pop. tôt. 3,700 h. ; pop. urb. 3,600), petit port de mer, bon vin ; Port-Vendres (pop. tôt. 3,000 h. ; pop. urb. : 2,800), port marchand et escale des paquebots de Marseille h Oran, chantiers de construction, vignobles; Villefranche (650 h.), sur la Têt, ancienne citadelle construite sur les plans de Vauban ; Mont-Louis (1,880 h.), près de la source de la Têt, citadelle bâtie en 1684; Amélie-les-Bains (1,500 h.), sources thermales; hôpital militaire; Elne (pop. tôt. 3,240 h.; pop. urb. 2,870), sur une colline, ancienne cité romaine (Illiberis), évêché transféré à Perpignan en 1602. XII La Corse est une île très montagneuse, couverte de forêts. Elle est en très grande partie formée de terrains primaires et de roches éruptives; la côte orientale, basse et marécageuse, est de
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formation quaternaire. Les nombreuses rivières de la Corse ne sont guère que des torrents. La côte orientale est peu découpée, et n'a de ports qu'à ses deux extrémités, septentrionale et méridionale ; la côte occidentale, toute découpée de baies profondes a beaucoup de ports. Le climat est méditerranéen. Après avoir appartenu aux Etrusques, aux Carthaginois qui la colonisèrent en partie, aux Romains, aux empereurs d'Orient, puis à Charlemagne et aux Sarrasins, la Corse passa de la domination des Pisans (xie siècle) à celle des Génois (xiv° siècle). Conquise en partie par Henri II de France qui attira à son service quelques vaillants nobles, elle fut rendue aux Génois en 1559 au traité de Cateau-Cambrésis. Sous la conduite du baron Théodore de Neuhof (1737-1743), les Corses se débarrassèrent momentanément des Génois. Ceux-ci la cédèrent à la France, moyennant finance, en 1768 par le traité de Compiègne qui y établit un conseil souverain en 1770. De 1794 à 1796, les Anglais, appelés par Paoli, dominèrent en Corse. L'île a formé : de 1790 à 1793 un seul département; de 1793 h 1811, deux départements, du Golo et du Liamone. La Corse possède de vastes forêts, des chênes-lièges et beaucoup de pâturages, des orangers et citronniers ; peu de cultures de céréales. On y élève un grand nombre de chèvres. Les mines de [fer et des carrières de marbre son nombreuses. L'industrie est très peu développée.
L'île forme le département de la Corse, qui est arrosé par le Golo et le Liamone. Chef-lieu : Ajaccio (pop. tôt. 17,570 h. ; pop. urb. : 16,800), port sur la côte occidentale, dans une belle situation, lieu de naissance de Napoléon Ier; évêché, le seul aujourd'hui de la Corse qui en avait cinq en 1789; siège de la cour d'appel jusqu'en 1816. Chefs-lieux d'arrondissement : Bastia (pop. tôt. 20,760 h.; pop. urb. 20,250), port sur la côte nord-est, ancienne capitale de l'île et jusqu'en 1790 siège du conseil souverain, aujourd'hui siège de la cour d'appel et de la cour d'assises ; Calvi (1,950 h.), dont le port sur la côte nord-ouest est magnifiquement situé; Corté (5,000h.), sur le Tavignano, situé au centre de la Corse, renommé par son vin ; Sartène (pop. tôt. 5,600 h. ; pop. urb. 3,970), où se trouve le rocher dit « l'Homme de Cagna ». Autres localités : Porto-Vecchio (2,840 h.), vieille ville, avec un
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liés bon port sur le golfe qui porte son nom ; Bonifacio (pop. tôt. 3,350 h. ; pop. urb. 3,100), sur le canal dit bouches de Bonifacio, !Tis à vis la Sardaigne, bon port, pêche de corail; Cotenzana (2,870 h.), ruches d'abeilles; Saint-Florent (800 h.), au fond d'un vaste golfe; Mariana et Aleria, sur la côte est, anciennes colonies romaines) anciens évêchés, aujourd'hui simples chefs-lieux de communes; Vico (1,860 h.), qui fut chef-lieu d'arrondissement du déparlement du Liamone. 375. lia région du bassin «le la Garonne. — Le bassin de la Garonne comprend, en tout ou en partie, neuf provinces : Guienne, Gascogne, comté de Foix, Béarn, Angoumois, Saintonge et Annis ; parties du Limousin, de l'Auvergne et du Poitou. Le Béarn occupe le bassin secondaire du sud (Adour); l'Aunis et la Saintonge, l'Angoumois, le Poitou occupent des bassins secondaires du nord. Le bassin de la Garonne comprend, en outre, trois départements dont le territoire appartenait au Languedoc. I Les trois départements dépendant du Languedoc sont : Le département de la Lozère (qui se trouve en grande partie dans le Languedoc), est situé à l'ouest de celui de l'Ardèche, sur le Massif central. Il doit son nom au mont Lozère ; il est couvert en grande partie par les Cévennes et il est arrosé par le Tarn, le Lot et l'Allier. Chef-lieu : Mende (pop. tôt. 8,100 h. ; pop. urb. 6,740), encaissé dans la vallée du Lot, entre deux Causses. Chefs-lieux d'arrondissement : Marvejols (pop. tôt. 5,100h. ; pop. urb. 4,800), sur la Colagne, fabrique de lainage; Florac (2,160 h.), sur le Tarn. Autres localités-: Javols (1,140 h.), siège d'un évèché (Gabalum) qui, après la destruction de la ville par les barbares au v° siècle, fut réuni à celui de Mende; Châteauneuf-de-llandon (768 h.), sur le versant des Cévennes dont les eaux se rendent à l'Allier, conservantes ruines du château sous les murs duquel mourut Duguestlin; Vialas, mines de zinc et d'élain.
Le département du Tarn, situé entièrement sur le Massif central, au nord du département de l'Aude, est arrosé par le Tarn, l'Aveyron et l'Agout.
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Chef-lieu : Albi (pop. tôt. 15,220 h. ; pop. urb. 14,650), sur Tarn, cathédrale remarquable et d'un style original, archevêch créé en 1678 aux dépens de celui de Bourges.Chefs-lieux d'arrondissement : Gaillac (pop. tôt. 8,340 h.l pop. urb. 6,350), sur le Tarn, fabriques de toiles; Castres(poJ tôt. 24,420 h. ; pop. urb. 22/100); sur l'Agout, grandes fabriques d| draps, ancien évêché ; Lavaur (pop. tôt. 6,976 h.; pop. urb. 4,6 sur l'Agout, fabriques de soie, ancien évêché. Autres localités : Carmaux (pop. tôt., 8,060 h.; pop. uri 6,950), chef-lieu de canton depuis 1889, bassin houiller; Mazanu (pop. tôt. 14,670 h. ; pop. urb. 10,940), fabriques de draps; Sorà (1603 h.) une des douze écoles royales militaires jusqu'en 1781 célèbre collège d'oratoriens.
Le département de la Haute-Garonne, situé au sud-est de celui du Tarn, est un département frontière, couvert par les Pyrénéa dans sa partie méridionale et arrosé par la Garonne, l'Ariègej l'Hers mort, la Pique. Chef-lieu : Toulouse (pop. tôt. 147,620 h.; pop. urb. 133,7701 ancienne capitale du Languedoc, est bâti au coude de la Garonif (voir fig. 255) à l'endroit où le fleuve commence à couler vers
Fie. 255. — Plan de Toulouse au 200 000".
nord-ouest et où aboutit la route naturelle conduisant, par le seu de Naurouze, du Haut-Languedoc sur les bords de la Méditerranée c'est à Toulouse que se termine le canal du Midi et que commeni le canal latéral à la Garonne. Toulouse était déjà une cité considt rable au temps de la Gaule indépendante ; il fut, à l'époque barbares, la résidence des rois visigoths, et, pendant le moyen ag la plus grande cité du Midi par le commerce et par la culture d( lettres. It était connu sous le nom d'« Athènes du Midi » et si « Jeux floraux » sont restés célèbres. Depuis 1271, il a fait partie df
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possessions des rois de France, et en 1361 a été réuni au domaine, gon parlement, créé en 1302, installé définitivement en 1443, était ]e premier après celui de Paris et contribuait, avec son école de fooii, à en faire le centre des « pays de droit écrit ». 11 possède de nombreux monuments, de belles promenades (grande place du Capitole). Toulouse est situé au milieu d'un pays fertile surtout en céréales. Son commerce est presque borné à des relations intérieures; cependant il expédie certaines marchandises en Espagne. Son industrie consiste surtout dans la minoterie, la carrosserie, la fabrication des faux et des ressorts, le laminage du cuivre. C'est encore aujourd'hui un grand centre universitaire, possédant, outre de nombreuses sociétés savantes, un groupe d'établissements d'enseignement supérieur libre.' Chefs-lieux d'arrondissement : Saint-Gaudens (pop. tôt. 6,602 h. ; pop. urb. 4,620), dominant la Garonne ; Muret (pop. tôt. 4,143 h. ; pop. urb. 2,673), sur la Garonne, célèbre par le souvenir de la défaite (1213) du roi d'Aragon venu au secours du comte Raymond VI de Toulouse contre « les hommes du Nord » conduits par Simon deMontfort; Villefranche (pop. tôt. 2,370 h.; pop. urb. 2,200), près du canal du Midi, connue sous le nom de Villefranche-deLauraguais. Autres localités : Bagnères-de-Luchon (3,730 h.), une des stations thermales les plus fréquentées des Pyrénées; Rieux (1,850 h.), ancien évêché ; Revel (pop. tôt. 5,350 h.), près du bassin de Sainthrréol qui alimente le canal du Midi; Pibrac (1,000 h.), grand pèlerinage en l'honneur de sainte Germaine, bergère du village, canonisée en 1867; Saint-Bertrand de Comminges (655 h.), sur un rocher, ancien évêché dit « de Comminges », cathédrale remarquable. II La Guyenne et la Gascogne dont les noms viennent d'Aquitaine et de Vascons, comprennent la plus grande partie des bassins de la Garonne et de YAdour. Elles sont situées au nord-ouest (lu Haut-Languedoc. Le sol est formé : presque entièrement de terrains tertiaires dans les plaines de la Garonne et de l'Adour; de bandes successives de terrains crétacés, jurassiques et primaires dans le Massif central et dans les Pyrénées. La région appartient au climat girondin. Dans l'antiquité, la Guyenne et la Gascogne faisaient partie de
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l'Aquitaine. La population gasconne qui l'habitait primitiveme fut refoulée peu à peu par les invasions celtiques. Sousladomi nation romaine, Bordeaux fut une ville très florissante. A l'époqu des invasions, les Visigoths s'établirent dans le pays. Clovis 1 conquit à la suite de la bataille de Voulon (507), mais ses succès s&urs ne s'y établirent jamais solidement; ils créèrent même royaume d'Aquitaine pour une branche de leur famille, ce n'empêcha pas les Aquitains de recouvrer leur indépendance pre mière pendant la lutte qui eut pour résultat la chute de la rac mérovingienne. Pépin le Bref et Gharlemagne, par une longue guerre contre Waïfr etHunald, soumirent de nouveau l'Aquitaine (759-771). Ce pays re devint à peu près indépendant, dès le commencement de la féoda lité. Il se forma un très grand nombre de principautés, duchés comtés indépendants; cependant les comtes de Poitiers parvinren à dominer, à l'ouest et au nord, ces seigneurs, comme les comte de Toulouse dominèrent, à l'est et au midi, ceux du Languedoc. L mariage (1137) d'Éléonore de Guyenne avec Louis VII donna pou quelque temps ces provinces à la couronne de France; mais so divorce et son second mariage avec Henri Plantagenet (1152) le porta à la maison d'Anjou, qui devint bientôt (1154) maison régnant d'Angleterre. Louis VIII s'empara (1224) d'une partie de la Guyenn et du Périgord, que son fils saint Louis restitua (1257) par le trait d'Abbeville au roi d'Angleterre, sous condition d'hommage-lige, jus qu'à la limite de la Charente. Philippe-le-Bel confisqua ces province (1294) qui restèrent au domaine jusqu'en 1303. Le traité de Bïéti gny (1360) les enleva pour un siècle à la suzeraineté de la couronn de France. Charles V en reconquit cependant la plus grande partie mais Charles VI la perdit de nouveau. Ce n'est qu'après la bataille de Castillon (1453), que Bordeauxe la Guyenne anglaise furent rattachés définitivement au domain royal. Quant à la Gascogne, les seigneurs d'Armagnac et ceu; d'Albrel en avaient placé peu à peu la plus grande partie sou leur autorité. Louis XI confisqua une partie des domaines d'Anna gnac et Charles VIII n'en rendit aux comtes d'Armagnac que 1 domaine utile. Henri IV, par son avènement, réunit au domaine en 1589, les riches possessions des deux maisons. Le duché à'Al bret fut cependant rétabli sous Louis XIV (1651), et ne futsup primé, avec d'autres duchés-pairies, qu'en 1789. En 1814, la France a été envahie du côté de Bayonne par Far mée de Wellington. En 1871, la délégation du gouvernement d
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la Défense nationale, obligée de quitter Tours, se fixa à Bordeaux, et y réunit l'Assemblée nationale élue en février. La Guyenne, comme la Gascogne, a des aspects très divers : Au sud se trouve la région pyrénéenne avec de profondes et étroites vallées ; des pâturages qui nourrissent, entre autres animaux, des chevaux estimés; des mines de fer; des carrières de marbre et des eaux minérales très renommées. Au centre, la belle et large vallée de la Garonne produit toutes les céréales, le maïs surtout. La vigne y est cultivée avec succès, quoiqu'elle ait à lutter contre le phylloxéra; elle donne, surtout dans le Bordelais et le Médoc, des vins fameux, et, dans VArmainac, des eaux-de-vie renommées. Le paysage des Landes est monotone, avec ses grandes forêts de fins, ses espaces incultes, ses étangs et ses marécages. Dans le nord se trouve le Périgord, fertile et riche par ses cullures, ses prairies, ses truffes et ses vignobles qu'on dispute aussi au phylloxéra. A l'est, s'élèvent le Quercy et le Rouergue qui font partie du Massifcentral, avec leurs terrains granitiques ou calcaires, leurs vignoIks sur le flanc des coteaux, leurs pâturages, leurs bœufs, leurs mutons, leurs châtaigneraies et, sur les Causses, de vastes landes. C'est dans la région des Causses qu'on fabrique le fromage de Roquefort (Aveyron). Dans la partie sud-ouest du Massif central, on trouve quelques houillères, Aubin, Decazeville, etc., et des hauts fourneaux; les fers du Rouergue et ceux de Périgord sont connus dans le commerce. L'industrie, d'ailleurs, est peu développée. La Guyenne et la Gascogne ont formé neuf départements.
Le département de la Gironde est baigné par la mer et arrosé par la Garonne, la Dordogne, la Gironde et l'Isle. Chef-lieu : Bordeaux (pop. tôt. 240,600 h. ; pop. urb. 235,100), qui occupe sur la rïve gauche de la Garonne, à 96 kilomètres de la mer, une position plus avantageuse que Rouen sur la Seine et Santés sur la Loire ; les navires du plus fort tonnage peuvent, avec la marée, venir jusqu'à ses quais. La ville a de remarquables promenades, surtout les quinconces et les allées de Tourny; des monuments, tels que la cathédrale, l'église Saint-Michel et son clocher, la tour Pey-Berland, la tour Saint-Eloy avec la grosse cloche de la « Jurade », le grand théâtre, l'ancien archevêché, au-
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jourd'hui hôtel de ville qui renferme le musée, le palais des facultés, la Bourse, les restes du palais Gallien, etc. Le port de Bordeaux comprend : l'ancien port formé par le fleuve large de 500 mètres environ, limité sur la rive gauche par un quai courbé en arc de cercle d'un développement de 9 kilomètres environ et comprenant 970 mètres de quais verticaux dont l'étendue va prochainement doubler au moins ; un bassin à flot, inauguré en 1879, de 10 hectares de superficie, avec de vastes magasins-docks, faisant suite (à l'aval ou au nord) aux quais. Sur la rive droite sont la « rad
BORDEAUX
Fig. 256. — Plaa de Bordeaux au 200 000°.
de Lormont » et la gare d'Orléans ou de la Bastide ; sur la riv gauche, la gare Saint-Jean ou du Midi. Les peaux de La Plata, les bois du nord, les sucres, cafés cacaos, poivres, gommes, indigos, arachides, grains, houille anglaises, etc., sont, pour l'importation, les principales marchai» dises; pour l'exportation, les vins, eaux-de-vie, liqueurs, con serves alimentaires. Chefs-lieux d'arrondissement : Bazas (pop. tôt. 5,030 h. ; pop. urb 2,900), fabriques d'étoffes, ancien évêché; Blaye (pop. tôt. 4,340h. pop. urb. 3,370), port sur la Gironde, ville défendue par une cita délie, par le fort Médoc et le Pâté, qui, a joué à plusieurs reprise un rôle dans l'histoire militaire de la France ; Lesparre (pop. tôt 4,010 h. ; pop. urb. 2,330), fabriques de draps et de liqueurs, reste du château et de l'ancienne enceinte; Libourne (pop. tôt. 16,740 h. pop. urb. 15,500), port maritime de la Dordogne; La Réole (pop tôt. 4,340 h.; pop. urb. 3,700), sur la Garonne, commerce d'eaux de-vie et de vins, restes d'antiquités romaines et de la triple en ceinte féodale de la ville. Autres localités : Coutras (pop. tôt. 5,100 h.; pop. urb. 3,100)
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l'Isle, victoire de Henri IV, alors roi de Navarre en 1587; Castillan (pop. tôt. 3,000 h. ; pop. urb. 2,700), sur la Dordogne; victoire des Français pendant la guerre de Cent ans, en 1453, minoteries; Guîtres (pop. tôt. 1,490 h. ; pop. urb. 1,240), sur l'Isle, vignobles, fabriques et distilleries; Saint-Emilion (3,160 h.), sur la Dordogne, un des bons crus bordelais ; Sauternes (950 h.), vin blanc très renommé ; Saint-Symphorien (2,030 h.), usine à fer et forêts de pins, comme dans toutes les Landes; Arcachon (8,100 h.), sur le bassin de ce nom, port de pêche, parc à huîtres et station balnéaire très fréquentée; la Sauve, ancienne abbaye de Bénédictins, fondée vers 1080, aujourd'hui école normale d'instituteurs ; Pauillac (pop. tôt. 4,620 h.; pop. urb. 2,210), sur la rive gauche de la Gironde où s'arrêtent les grands navires à escales qui n'ont pas intérêt à remonter jusqu'à Bordeaux, et, à 2 kiï., le lazaret de Trompe-Loup. Le département de la Dordogne (ancien Périgord), situé à l'est île celui de la Gironde, est arrosé par la Dordogne, l'Isle, la Vézère et la Dronne. Chef-lieu : Périgueux (pop. tôt. 29,600 h. ; pop. urb. 28,300), sur l'Isle, qui, sous le nom de Vésone, était plus importante du temps des Romains que de nos jours; possède la Tour de Vésone et des débris d'Arènes, commerce de truffes. Chefs-lieux d'arrondissement : Bergerac (pop. tôt. 14,400 h. ; pop. urb. 11,900), sur la Dordogne, renommé pour ses vins et liqueurs; Nontron (pop. tôt. 4,150 h. ; pop. urb. 2,800), sur le Bandicat, connu par ses pâtés de gibier; Rïbérac (pop. tôt. 4,050 h. ; pop. urb. 2,160), près de la Dronne, possède quelques fabriques et des ruines intéressantes; Sarlat (pop. tôt. 6,700 h.; pop. urb. 4,000), ville renommée pour ses truffes, ancien évêché. Autres localités : Le Fleix (1,300 h.), sur la Dordogne, souvenir d'un traité signé pendant les guerres de religion; TVrasscm (4,000 h.), sur la Vézère, près d'un petit bassin houiller épuisé aujourd'hui; Cadouin (650 h.), ruines d'une abbaye du xn° siècle, pèlerinage fréquenté. Le département de Lot-et-Garonne, situé à l'ouest de celui de la Dordogne, est arrosé par la Garonne, leLot, le Gers, laBaïse, leDropt. Chef-lieu : Agen (pop. tôt. 22,100 h.; pop. urb. 19,700), sur la Garonne et le canal latéral, ville très ancienne, grand commerce de pruneaux.
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Chefs-lieux d'arrondissement : Villeneuve-sur-Lol (pop. lot, 14,700 h. ; pop. urb. 9,800), qui doit son nom à sa reconstruction vers la fin du xme siècle, à la suite de la guerre des Albigeois; Marmande (pop. tôt. 9,900 h. ; pop. urb. 7,000), sur la Garonne, commerce de vins, fabriques d'eau-de-vie et de toiles; Nérac (pop. tôt. 7,800 h.; pop. urb. 5,200), sur la Baïse, ancienne capitale du duché d'Albret, château de Jeanne d'Albret, fabrique de grosse draperie et toilerie, terrines de perdreaux. Autres localités : Mézin (pop. tôt. 2,800 h. ; pop. urb. 1,900;, au milieu des landes, fabriques d'objets en pin et en chêne-liège; Tonneins (pop. tôt. 7,650 h.; pop. urb. 5,450), sur la Garonne, manufacture de tabacs.
Le département du Lot, situé à l'est du précédent, sur le Massif central, est arrosé par le Lot, la Dordogne, la Celle, la Cère. Chef-lieu : Cahors (pop. tôt. 15,610 h. ; pop. urb. 14,200), ancienne capitale du Quercy, dans une presqu'île du Lot. Chefs-lieux d'arrondissement : Figeac (pop. tôt. 7,400 h.; pop. urb. 5,800), dont l'abbaye a été célèbre; Gourdon (pop. tôt. 6,030 h.; pop. urb. 3,000), truffes, fabriques d'étoffes. Autres localités : Capdenac (1,200 h.), a passé pour être l'ancien Uxellodunum, pris par César, qui était dans le voisinage, sur le puech (ou pic) d'Ousselo?i ; Saint-Perdoux {510 h.), mine de houille; Souillac (pop. tôt. 3,600 h. ; pop. urb. 2,700), près de la Dordogne; Rocamadour (1510 h.), sur le flanc d'un rocher presque à pic audessus de l'Alzon, église remarquable et pèlerinage célèbre.
Le département de l'Aveyron (ancien Rouergue), situé à l'est du précédent, sur le Massif central est arrosé par l'Aveyron, le Lot et le Tarn. Chef-lieu : Rodez (pop. tôt. 15,400 h. ; pop. urb. 14,600), ville principale du Rouergue, bâti sur le penchant d'une haute colline au-dessus de l'Aveyron, possédant une remarquable cathédrale. Chefs-lieux d'arrondissement : Millau (pop. tôt. 16,100-h.; pop. urb. 14,700), sur le Tarn, ville importante par l'industrie du cuir; Espalion (pop. tôt. 3,930 h. ; pop. urb. 2,600), sur le Lot, vins et commerce de laines; Saint-Afrique (pop. tôt. 7,180 h. ; pop. urb. 5,100), sur la Sorgues, commerce de vins et de laines; Ville franc lie (pop. tôt. 9,840 h.; pop. urb. 8,100),
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dit Yillefranche de Rouergue, sur l'Aveyron, mines de cuivre et sources minérales. Autres localités : Aubin (pop. tôt. 9,050 h. ; pop. urb. 2,400), important par ses houillères et ses usines; Decazeville (pop. tôt. 10,700 h.; pop. urb. 8,000), mines de houille et usines; Cransac (pop. tôt. 4,700 h.; pop. urb. 3,400), mines de houille et sources minérales; Saint-Geniez d'Olt (pop. tôt. 3,700 h. ; pop. urb. 3,100), sur le Lot (Oltis en latin), fabriques de lainages et de cotonnades; Vabres (1,410), près de la Sorgues, filatures de laine et de coton, ancien évêché; Roquefort (1,300 h.), qui doit aux caves naturelles formées par les fissures de ses roches calcaires la grande réputation de son fromage.
Le département de Tarn-et-Garonne, situé à l'ouest du précédent, est arrosé par le Tarn, la Garonne et l'Aveyron. Chef-lieu : Montauban (pop. tôt. 29,900 h. ; pop. urb. 22,400), baigné par le Tarn, sur un petit plateau qui domine une plaine fertile; a été une des principales places du protestantisme aux xvi° et xvne siècles ; patrie du peintre Ingres. Chefs-lieux d'arrondissement : Moissac (pop. tôt. 9,200 h. ; pop. urb. 5,700), sur le Tarn, et sur le canal latéral à la Garonne, centre d'un grand commerce de farines; Castelsarrasin (pop. tôt. 7,590 h.; pop. urb. 3,900), sur le même canal; commerce de vins, grains et huile. Autres localités : Négrepelisse (2,600 h.), dont les habitants calvinistes furent tous passés au fil de l'épée en 1622, triste souvenir des guerres de religion.
Le département du Gers (ancien Armagnac), situé au sud-ouest du précédent, est arrosé par le Gers, la Baïse, la Save, l'Adour, la Douze et la Midou. Chef-lieu : Auch (pop. tôt. 15,100 h. ; pop. urb. 12,800), sur un coteau au-dessus du Gers, archevêché transféré d'Eauze. Chefs-lieux d'arrondissement : Condom (pop. tôt. 7,900 h. ; pop. urb. 15,070), sur la Baïse, entrepôt des eaux-de-vie d'Armagnac, fabriques de lainages, ancien évêché; Lectoure (pop. tôt. 5,280 h.; pop. urb. 3,100), sur le Gers, fabriques de grosses draperies, ancien évêché; Lombez (1,700 h.), sur la Save, fabriques de liqueurs, ancien évêché; Mirande (pop. tôt. 3,900 h.; pop. urb. 3,300),
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sur la Baïse, fabriques d'instruments agricoles et de pâtisseries. Autres localités : Eauze (pop. tôt. 4,200 h. ; pop. urb. 2,100), sur la Gélise, petite ville, métropole de la Novempopulanie du temps des Romains et siège d'un archevêché jusqu'après le sac de la ville par les Sarrasins, en 732 ; Vic-Fézensac (pop. tôt. 3,930 h. : pop. urb. 3,050), vignobles, commerce d'eaux-de-vie et de produits chimiques; Castéra-Verduzan (1,030 h.), sources thermales fréquentées. Le département des Landes, situé à l'ouest du précédent et baigné par l'Océan, est arrosé par l'Adour, la Midouze et ses deux affluents, la Leyre. Chef-lieu : Mont-de-Marsan (pop. tôt. 11,800 h. ; pop. urb. 10,700), sur la Midouze au confluent de la Midou et de la Douze, source ferrugineuse, fabriques de résines et d'huile, fonderies. Chefs-lieux d'arrondissement : Dax (pop. tôt. 10,900h. ; pop. urb. 5,500), sur l'Adour, remarquable par ses eaux thermales, ancien évêché ; Saint-Sever (pop. tôt. 4,870 h. ; pop. urb. 2,500), sur l'Adour, chef-lieu de la Chalosse. Autres localités : Aire (pop. tôt. 4,680 h. ; pop. urb. 2,900), évêché, commerce de vin et scieries de marbre; Tartas (pop. tôt. 3,200 ;h. ; pop. urb. 2,250), sur la Midouze, ancien chef-lieu du petit pays de Tussan; Gabarret (pop. tôt, 1,240h.; pop. urb. 900), ancien chef-lieu du petit pays de Gabardin; Labrit (1,140 h.), mines de fer, hauts fourneaux; Labouheyre (2,430 h.), forges et chantiers de bois. Le département des Hautes-Pyrénées, situé au sud de celui du Gers, département frontière, couvert en partie par les Pyrénées, est arrosé par l'Adour, le Gave de Pau, la Baïse et le Gers. Chef-lieu : Tarbes (pop. tôt. 25,100 h. ; pop. urb. 24,900), sur l'Adour, en face d'un beau panorama des Pyrénées, ancien cheflieu du Bigorre. Chefs-lieux d'arrondissement : Argelès (pop. tôt. 1,900 h.; pop. urb. 1,764), près du Gave de Pau, scieries; Bagnères-de-Bigorre (pop. tôt. 9,250 h.; pop. urb. 7,420), sur l'Adour, nombreuses sources thermales connues dès l'époque romaine, scieries de marbre. Autres localités : Vic-en-Bigorre (pop. tôt. 3,700 h.; pop. urb. 3,450), sur l'Adour, fabriques de cuir et distilleries; Ossun (pop. tôt. 2,300 h.; pop. urb. 2,200), restes d'un camp romain; Lourdes (pop. tôt. 6,517 h.; pop. urb. 5,660), sur le Gave de Pau, pèleri-
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nage très fréquenté, siège du tribunal, château déclassé en 1889; Sarrancolin (730 h.), sur la Neste, marbres renommés ; Cauterets (1,930 h.), sur le gave de ce nom, station thermale ; Barèges (440 h.), hameau de la commune de Betpouey, sources thermales sulfureuses, les plus excitantes du groupe pyrénéen, hôpital militaire ; Gavamie (300 h.), sur le Gave de ce nom, voisin du beau cirque de Gavarnie. III Le comté de Foix, situé au sud du Toulousain, comprend les deux tiers environ du bassin de l'Ariège et appartient entièrement à la région pyrénéenne. Du temps des Romains, le comté fut habité par la tribu celtique des Consoranni, dont le nom s'est conservé dans celui du petit pays de Conserans (ou Couserans), dépendance de la Gascogne. Détaché delà Novempopulanie, le comté de Poix devint au xie siècle le domaine d'une branche de la famille des comtes de Garcassonne, puis au xiv° celui d'une branche des Grailly, captais de Buch. En 1450, un de ces seigneurs, Gaston IY, épousa une fille du roi Charles VII. Inféodés dès lors à la politique de la France, les comtes de Poix se battirent vaillamment pour ses rois sur les champs de bataille d'Italie. Catherine de Poix, qui était en même temps reine de Navarre et vicomtesse de Béarn, épousa Jean d'Albret; Henri IV, leur petit-fils, dernier rejeton des maisons d'Albret et de Foix, rattacha ces divers pays au domaine royal, à son avènement en 1589. Le comté de Foix possède des vignobles et des pâturages; on y trouve du fer excellent et des eaux minérales.
Il forme aujourd'hui, avec le Conserans, le département de l'Ariège qui est en partie couvert par les Pyrénées et arrosé par l'Ariège, le Salât, l'Hers, l'Avise. Chef-lieu : Foix (pop. tôt. 7,400 h.; pop. urb. 5,900), sur l'Ariège, petite ville encaissée entre les montagnes et dominée par le château des anciens comtes, aujourd'hui prison départementale. Chefs-lieux d'arrondissement: Pamiers (pop. tôt. 14,900 h.; pop. urb. 9,300), sur l'Ariège, évêché ; Saint-Girons (pop. tôt. 5,460 h. ; pop. urb. 4,330), sur le Salât, scieries de marbre. Autres localités : Mirepoix (pop. tôt. 3,930 h. ; pop. urb. 3,000), sur l'Hers, ancien évêché; Tarascon (1,740 h.), sur l'Ariège, mar-
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bres, mines et hauts fourneaux; Saint-Lizier (1,480 h.), au-dessus du Salât, mines de cuivre, carrières de marbres et nombreuses antiquités romaines, siège de l'ancien évêché de Conserans; Ax (1,813 h.) et Aulus (893 h.), stations thermales. IV Le Béarn (avec la Basse-Navarre, le Labourd, la Soûle) est situé/* au sud du département des Landes et occupe l'extrémité sud-ouest du territoire français. C'est une province frontière, pyrénéenne et maritime à la fois. Elle est arrosée par l'Adour et ses tributaires dont plusieurs portent le nom de «gave ». On y trouve, du sud au nord, successivement presque toutes les formations géologiques, depuis le granit jusqu'au terrain quaternaire. C'est une des régions les mieux arrosées du climat girondin. Le Béarn tire son nom delà ville gallo-romaine de Beneharnum, qui faisait partie de la Novempopulanie. Depuis la bataille de Voulon (507) il appartenait aux Francs, qui, en 759, incorporèrent à leur grande monarchie toute la Navarre et par conséquent la Haute-Navarre, située au delà des Pyrénées et aujourd'hui espagnole. Mais, en 860, les Navarrais commencèrent à fonder un royaume puissant des deux côtés des Pyrénées, avec Pampelune pour capitale. Le Béarn était, depuis 819, devenu, sous le titre de vicomté, un apanage de la famille des ducs de Gascogne, qui dominèrent alors toute la région au nord des Pyrénées jusqu'à l'Ariège. Après la destruction de Beneharnum, les villes de Morlaas et de Lescar devinrent les chefs-lieux du Béarn, dont les seigneurs finirent par étendre leurs domaines jusqu'aux Pyrénées. En 1290, Marguerite, héritière du Béarn, porta sa succession dans la maison des comtes de Foix. Le dernier roi espagnol de Navarre, Sanche IV, adopta, en 1225, le comte Thibaut IV de Champagne. Philippe le Bel et ses trois fils possédèrent ce royaume pendant une quarantaine d'années. La fille de Louis X, Jeanne II, le porta dans la maison des comtes d'Evreux d'où il passa ensuite (1410) à celle d'Aragon. Puis, des héritières ayant porté la succession depuis 1480, à plusieurs maisons de France, notamment à celle d'Albret après celle de Foix, Ferdinand le Catholique fit valoir des droits à l'héritage et conquit en 1512 toute la partie située sur le revers méridional des Pyrénées (Haute-Navarre). Henri IV n'apporta ainsi à la couronne de France, en 1589, avec le Béarn et ses dépendances, que la Basse-Navarre (chef-lieu, Saint-Jean-Pied-de-Port) ;
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toutefois les rois de France ajoutèrent à leur litre celui de roi de Navarre qu'ils conservèrent jusqu'en 1830. Le Béarn (avec la Basse-Navarre, etc.), produit du maïs; il possède d'importants vignobles, parmi lesquels celui de Jurançon, connu par l'histoire de Henri IV, et renferme de beaux pâturages qui nourrissent des chevaux et un nombreux bétail; le Pays basque est particulièrement remarquable à ce dernier titre. Bayonne fait le commerce de jambons et était naguère encore renommé pour son chocolat. La pêche est abondante. Le pays possède des salines, des usines de fer. La principale industrie est celle des toiles, des cotonnades et de la bonneterie. Les Basques émigrent en grand nombre dans l'Amérique du sud.
Le Béarn, avec ses dépendances, forme le département des Basses-Pyrénées, qui est baigné par la mer, en partie couvert par les Pyrénées et arrosé par : l'Adour; les gaves de Pau, d'Oloron et de Mauléon, la Nive, la Bidassoa. Chef-lieu : Pau (pop. tôt. 30,600 h. ; pop. urb. 28,900 h.), ancienne capitale du Béarn, sous un climat doux, dans une belle situation à l'extrémité sud des « Landes du Pont-Long », au-dessus du gave de Pau et en face du plus beau panorama des Pyrénées, conserve dans son château le souvenir de Henri IV. Beaucoup d'étrangers passent encore une partie de l'année à Pau, bien que Nice lui fasse une concurrence redoutable. Chef-lieux d'arrondissement : Bayonne (pop. tôt. 27,300 h. ; pop. urb. 25,100), sur la rive gauche l'Adour, au confluent de la Nive, ancien chef-lieu duLabourd, port de mer et place de guerre, avec SaintEsprit, fort sur l'autre rive, détaché du département des Landes en 1857; Mauléon (2,250 h.), sur le gave de ce nom ou Saison, ancien chef-lieu de la Soûle, sources minérales; Oloron (pop. tôt. 8,930 h. ; pop. urb. 7,500) sur le gave de ce nom, qui s'y forme de ceux d'Aspe et d'Ossau, ancien évêché; Orthez (pop. tôt. 6,750 h. ; pop. urb. 4,750), sur le gave de Pau, ancienne université calviniste, ancienne résidence des comtes de Foix, carrières de marbres. Autres localités : Saint-Jean-Pied-de-Port (1,550 h.), sur la Nive, ancien chef-lieu de la Basse-Navarre, commandant la route du Val Carlos qui conduit en Espagne, ancienne citadelle agrandie par Vauban ; Saint-Jean-de-Luz (pop. tôt. 4,000 h. ; pop. urb. 3,000), joli petit port de mer à l'embouchure de la Nivelle, où eut lieu la cérémonie du mariage de Louis XIV avec Marie-Thérèse d'Espagne;
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Eaux-Bonnes (800 à 870 h.), station balnéaire très fréquentée ainsi que les Eaux-Chaudes; Biarritz (pop. tôt. 8,450 h. ; pop. urb. 7,280), bains de mer très fréquentés; Saint-Palais (2,000 h.), sur la Bidouze, petite ville commerçante, siège du tribunal; Sauveterre (1,050 h.), sur le gave d'Oloron, ruines d'un château de Jeanne d'Albret; Navarrenx (1,430 h.), sur le même gave, ville commerçante; Lescar (1,800 h.), dans la lande, tombeaux des souverains du Béarn, ancien évêché ; Bétharram, hameau de la commune de Lestelle, sur le gave de Pau, pèlerinage célèbre. V L'Angoumois, situé au nord-ouest du Périgord, comprend la plus grande partie du bassin de la Charente. Le sol est principalement formé de terrains jurassiques, et la région appartient au climat girondin. Cette province faisait partie de VAquitaine dans l'antiquité. Les Visigoths l'occupèrent ; Clovis les en déposséda après la bataille de Voulon (507); mais les Francs ne colonisèrent pas le pays. Charles le Chauve plaça l'Angoumois sous la suzeraineté du comte de Poitiers. Avec le reste de l'Aquitaine, il passa, par le second mariage d'Eléonore, dans la maison des Plantagenets (1152); Louis VIII le conquit, mais saint Louis rendit à l'Angleterre tout le pays situé au sud de la Charente (1257). L'Angoumois fut réuni à la couronne en 1303 par suite d'un échange. Le traité de Brétigny (1360) le livra aux Anglais. Charles V le reconquit (1373). Il devint en 1392 l'apanage de la famille d'Orléans et fut réuni à la couronne par suite de l'avènement de François Ier. Le pays fut profondément troublé par les guerres de religion et plusieurs fois donné en apanage, tout en restant sous l'autorité royale. L'Angoumois produit surtout du froment et du maïs; il était riche par ses vignobles et ses eaux-de-vie avant les ravages du phylloxéra. La papeterie est une des principales industries de cette région.
L'Angoumois a formé le département de la Charente, qui est situé au nord-ouest de celui de la Dordogne et arrosé par la Charente, la Vienne (bassin de la Loire), la Tardoire, la Touvre. Chef-lieu : Angoulême (pop. tôt. 34,700 h. ; pop. urb. 32,000), bâti en grande partie (vieille ville) sur un plateau escarpé, à un coude de la Charente et au point où la navigation commence, qui
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conserve encore des restes de ses anciens remparts, possède une belle cathédrale, dans la ville haute; dans la ville basse, sur la Charente, sont de grandes fabriques de papier; école de marine sous la Restauration. Chefs-lieux d'arrondissement : Ruffec (pop. tôt. 3,530 h. ; pop. urb. 3,280); Confolens (pop. tôt. 3,080 h. ; pop. urb. 2,600), sur la Vienne; Cognac (pop. tôt. 15,200 h.; pop. urb. 14,500), sur la Charente, centre d'un grand commerce d'eaux-de-vie; Barbezieux (pop. tôt. 4,090 h. ; pop. urb. 2,910). Autres localités : La Rochefoucauld (1,990 h.), sur la Tardoire; Jarnac (pop. tôt. 4,500 h. ; pop. urb. 4,300), sur la Charente, théâtre d'une des batailles des guerres de religion (1569); Ruelle (2,800 h.), sur la Touvre, fonderie nationale de canons pour la marine, papeteries.
VI
L'Aunis, capitale La Rochelle, et la Saintonge chef-lieu Saintes, étaient deux petites provinces, situées entre l'Angoumois et la mer. La Saintonge était le pays des Santones dans l'antiquité. Celte région maritime est formée en partie de petites collines jurassiques ou crétacées et en partie de terrains quaternaires où se trouvent le marais et le littoral avec ses marais salants. Elles appartiennent au climat girondin. Ces deux provinces ont eu à peu près les mêmes destinées que l'Angoumois. Elles n'ont été reconquises par les rois de France qu'en 1453. Les deux provinces ontétéundes foyers les plus actifs du protestantisme jusqu'à la prise de La Rochelle par Richelieu (1628). L'Aunis et la Saintonge possèdent : dans la partie formée de terrains quaternaires, de vastes prairies où paissent des chevaux, des mulets et des bœufs; dans la région des collines, et principalement dans la Champagne, les vignes, dont le vin, converti en eau-de-vie de Cognac, était, avant les ravages du phylloxéra, la principale richesse du pays. Le sel, le poisson, les huîtres, les moules sont au nombre des richesses principales de la contrée : Rochefort est un de nos cinq ports militaires et La Rochelle un port de commerce important.
L'Aunis et la Saintonge ont, avec une partie de l'Angoumois, formé le département de la Charente-Inférieure situé à l'ouest
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de celui de la Charente, baigné par la mer et arrosé par la Charente, la Seudre et la Boutonne, limité au nord-est par la SèvreNiortaise. Les îles de Ré et d'Oléron font partie de ce département. Chef-lieu : La Rochelle (pop. tôt. 23,830 h.; pop. urb. 21,600), port de commerce, qui a été plus important autrefois qu'il n'est aujourd'hui, ville fortifiée; le nouveau port qu'on creuse à LaPalice facilitera le commerce maritime. Chefs-lieux d'arrondissement : Saint-Jean-d'Angély (pop. tôt. 7,230 h. ; pop. urb. 6,500), sur la Boutonne; Rochefort (pop. tôt. 31,760 h. ; pop. urb. 30,280), port militaire et grand chantier de construction, sur la Charente, à 15 kil. de l'embouchure ; Saintes (pop. tôt. 17,300 h.; pop. urb. 1-4,600), sur la Charente, souvenir d'une victoire de saint Louis sur les Anglais (1242), siège de la cour d'assises, ancien évêché; Marennes (4,760 h.), port de mer, renommé pour ses huîtres; Jonzac (pop. tôt. 3,240 h. ; pop. urb. 2,340), sur la Seugne. Autres localités : Marans (pop. tôt. 4,930h.; pop. urb. 3,770); Roi/an (pop. tôt. 6,700 h. ; pop. urb. 5,630), port de mer très fréquenté ; Le Château (3,100 h.) ; Tonnay-Charente (pop. tôt. 4,290 h. ; pop. urb. 2,400), port d'exportation de vins et eaux-devie ; La Tremblade (pop. tôt. 3,210 h. ; pop. urb. 2,960), petit port et bains de mer, menacé par le progrès des dunes; l'île d'Aix (520 h.), abritant une rade qui sert d'avant-port à Rochefort. VII Deux départements du Poitou sont situés en partie dans le bassin de la Garonne et en partie dans celui de la Loire.
Le département des Deux-Sèvres appartient pour près de la moitié au bassin de la Garonne ; il est situé au nord de celui de la Charente-Inférieure et arrosé par la Sèvre Niortaise, la Sèvre Nantaise, le Thouet, la Vendée qui y prend sa source, la Boutonne et l'Argenton. Chef-lieu: Niort (pop. tôt. 23,013 h. ; pop. urb. 22,086), sur la Sèvre Niortaise, fabriques d'angélique et de bonneterie. Chefs-lieux d'arrondissement : Bressuire (pop. tôt. 4,170 h. ; pop. urb. 3,960), sur l'Argenton; Parthenay (pop. tôt. 6,646 h.; pop. urb. 5,840), sur le Thouet; Melle (pop. tôt. 2,835 h. ; pop. urb. 2,510), sur la Boutonne.
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Autres localités : Thouars (pop. tôt. 4,990 h. ; pop. urb. 4,010), remarquable par son vieux château, chef-lieu d'arrondissement jusqu'en 1804; les Aubiers (2,720 h.), théâtre d'un des combats de laguerre de Vendée; Saint-Laws (1,206 h.), mines de houille et fabriques de chaux; Chizé (695 h.), souvenir d'une victoire remportée par Duguesclin sur les Anglais (1372) ; Saint-Maixenl pop. tôt. 5,565 h. ; pop. urb. 5,560), sur la Sèvre-Niortaise, école militaire d'infanterie.
Le département de la Vendée, situé à l'ouest de celui des DeuxSèvres, est baigné par l'Océan et arrosé par la Vendée, l'Yon, les Jeux Sèvres, l'Autise, la Boulogne, la Vie. Chef-lieu : La Roche -sur-Yon (pop. tôt. 11,770 h.; pop. urb. 10,996), sur l'Yon, fondé en 1804, nommé, suivant les régimes politiques, le Marais, le Bocage, Napoléon- Vendée et Bourbon-Vendée, chef-lieu depuis 1810, auparavant chef-lieu de canton de l'arrondissement de Montaigu. Chefs-lieux d'arrondissement : Les Sables d'Olonne (pop. tôt. 11,070 h. ; pop. urb. 10,114), port de mer et station balnéaire importante; Fontenay-le-C'omte (pop. tôt. 10,160 h.; pop. urb. 9,280}, sur la Vendée, occupant la place d'un oppidum galloromain, théâtre d'un des combats de la guprre de Vendée, chef-lieu du département jusqu'en 1810. Autres localités : Challans (pop. tôt. 5,170 h. ; pop. urb. 2,020); Saint-Fulgent (2,150 h.); Chantonnay (4,000 h.), souvenir des combats de la guerre de Vendée, mine de houille ; Luçon (pop. tôt. 6,500 h.; pop. urb. 6,280), évêché; Montaigu (1,760 h.), remplacé, comme chef-lieu d'arrondissement, par Napoléon-Vendée en 1810; Maillezais (1,350 h.), sur la Maine, évêché transféré en 1661 à La Rochelle. VIII Le département de la Corrèze, dont le territoire appartenait au Bas-Limousin, est situé à l'est de celui de la Dorclogne; il est couvert dans sa partie septentrionale par les monts du Limousin etarrosépar la Corrèze, la Yézère, la Dordogne, la Vienne qui y prend sa source. Chef-lieu : Tulle (pop. tôt. 16,300 h. ; pop. urb. 10,630), sur la Corrèze, dans une gorge étroite, sorte de ravin, avec des rues
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escarpées, des maisons étagées les unes au-dessus des autres, im] portante manufacture nationale d'armes. Chefs-lieux d'arrondissement : Ussel (pop. tôt. 5,250 h. ; pop.urbj 3,800), sur la Diège, restes de constructions romaines, carrières da granit; Brive (pop. tôt. 15,700 h.; pop. urb. 11,670 h.), jolie ville] sur la Corrèze et en plaine. Autres localités : Treignac (3,000 h.), sur la Vézère; Argenta (pop. tôt. 3,260 h.; pop. urb. 2,100), bassin houiller; Turennt (1,680 h.), mines de fer et restes d'un château qui fut, depuis 1( ixe siècle jusqu'en 1738, le siège d'une vicomté indépendante et qu appartint au maréchal de Turenne; Beaulieu (pop. tôt. 2,450 h.[ pop. urb. 2,000), sur la Dordogne, mine de plomb ; Bort (popj tôt. 3,670 h. ; pop. urb. 2,820), où se trouvent, sur le bord d| la Dordogne, les célèbres roches balsaltiques connues sous le non à'orgues de Bort; Noailles (750 h.), château féodal; Arnac-l padour (1,540 h.), château qui fut donné à la maîtresse de Louis XVj aujourd'hui haras.
Le département du Cantal, qui fait partie de l'Auvergne (Haute Auvergne), presque tout entier compris dans le bassin de la Garonne, situé à l'est de celui de la Corrèze, en partie couvert par les monts d'Auvergne, est limité par la Dordogne et arrosé par la Trueyre, la Cère, la Célé. Chef-lieu : Aurillac (pop. tôt. 14,620 h. ; pop. urb. 13,700)1 sur la Jordanne, dans une riante vallée, eaux minérales, fabriques] de chaudronnerie. Chefs-lieux d'arrondissement: Saint-Flour (pop. tôt. 5,500 h. pop. urb. 5,000), sur la rivière des Landes, évêché, ancien chef lieu de la Haute-Auvergne, appelé la « ville noire », au-dessus ei entre de grands rocs noirs ; Mauriac (pop. tôt. 3,570 h. ; pop. tôt 2,500), mines de houille et de plomb argentifère; Murât (pop. tôt 3,140 h. ; pop. urb. 3,000), sur l'Alagnon, affluent de l'Allier, don l'arrondissement appartient en partie au bassin de la Loire, curieuses roches basaltiques de Bonnevie. Autres localités: Chaudesaigues (1,830 h.), au pied des monts d'Aubrac, localité curieuse par l'abondance de ses eaux therma les dont on se sert même pour chaufferies maisons; Champagnm (1,600 h.), non loin de la Dordogne, dans un encaissement, mini de houille; Salers (1,020 h.), qui a donné son nom à une raci bovine très estimée.
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376. J> bassin fie la Ivoire. — Le bassin de la Loire comprend en tout ou en partie quatorze provinces : ]e Yelay (partie du Languedoc), le Lyonnais (en partie), l'Auvergne (Basse-Auvergne), la Marche, le Limousin (Bas-Limousin), le Bourbonnais, le Nivernais (en grande partie), le Berri, le Poitou (en partie), l'Orléanais (en grande partie), la Touraine, le Maine, l'Anjou, la Bretagne (en partie). I Le Velaij (partie du LIaut-Languedoc) dont le nom vient de celui des Vellavii, a formé le département de la Haute-Loire.
Le département de la Haute-Loire, situé à l'est de celui du Cantal, dans le Massif central, est arrosé par la Loire, l'Allier, le Lignon, la Borne. Chef-lieu : Le Puy (pop. lot. 19,030 h.; pop. urb. 18,910), ancien chef-lieu du Velay, près du confluent de la Borne et de la Loire, dominé par le roc Corneille que surmonte une statue de la Vierge et par l'aiguille de Saint-Michel, importantes fabriques de dentelle. Chefs-lieux d'arrondissement : Brioude(pop. tôt. 3,100 h.; pop. urb. 4,920.), sur l'Allier, ville antique, église du xne siècle, mines de fer; Yssingeaux (pop. tôt. 8,030 h.; pop. urb. 3,430), mines de plomb, fabriques de dentelle. Autres localités : La Chaise-Dieu (1,780 h.), remarquable par son église gothique construite par Clément VI; Craponne (pop. lot. 3,690 h.; pop. urb. 2,260), fabriques de dentelle; Langeac (pop. tôt. 4,310 h.; pop. urb. 3,340), sur l'Allier, bassin houiller; Saint-Paulien, restes gallo-romains d'Evessio, ancienne capitale des Vellavii ; Polignac, non loin du Puy, ruines du château de la famille de ce nom. •II Le département de la Loire (partie du Lyonnais, avec le Forez), situé au nord de celui de la Haute-Loire, dans le Massif central, est en partie couvert par les monts du Forez et arrosé par la Loire, le Lignon, leFurens, le Gier, le Sornin, touché par le Rhône. Chef-lieu : Saint-Ëtienne (pop. tôt. 117,870 h.; pop. urb. 107,960), sur le Furens, doit à la qualité des eaux de cette rivière
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ses aciéries et sa manufacture nationale d'armes et au bas houiller de la Loire ses nombreuses usines à feu; par ses fabriqi de rubans et de soieries Saint-Etienne est l'émule de Lyon.
| STETIENNE Fig. 257.
—
Plan de Saint-Étienne au 200,000'.
Chefs-lieux d'arrondissement : Montbrison (pop. tôt. 7,370 h.; pop. urb. 7,140), sur le Vézerey, affluent du Lignon, chef-lieu di département jusqu'en 1855, sources minérales, siège de la coui d'assises; Roanne (pop. tôt. 30,400 h.; pop. urb. 30,060), sur 1Loire, tète de ligne du canal latéral, bassin houiller. Autres localités : Charlieu (pop. tôt. 5,350 h. ; pop. urb. 4,960), sur le Sornin, ruines remarquables du moyen kge;FeuA (pop. tôt. 3,450 h. ; pop. urb. 2,280), non loin de la Loire, autre fois Forum Segusianorum, localité qui adonné son nom au Fore et qui a conservé de nombreuses antiquités romaines ; Saint Galmier (pop. tôt. 3,410 h. ; pop. urb. 2,080), eaux minérales con nues des Romains sous le nom d' « Aquœ Segestae » ; Saint-Chamond (pop. tôt. 14,380 h.; pop. urb. 14,080); Rive-de-Gier (pop. tôt. 14,300; pop. urb. 13,730) et Firminy (pop. tôt. 13,990 h.; pop. urb. 12,410), villes de forges et d'usines, situées sur le bassin houil 1er de la Loire ; Saint-Bonnet-le-Château (pop. tôt. 2,380 h. ; pop. urb. 2,090), église gothique; Le Chambon (8,532 h.); Terre-Noire (6,489 h.).
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L'Auvergne, située à l'ouest du Lyonnais, comprend toute la région des monts d'Auvergne, la Limagne et le Combrailles. Elle se divisait en Haute-Auvergne, dans le bassin de la Garonne, et en Basse-Auvergne, dans celui de la Loire. Elle est en grande partie recouverte de terrains volcaniques sur un fond granitique;le sol de la Limagne est tertiaire et quaternaire. Le climat est celui du Massif central. L'Auvergne, habitée par les Arvernes (d'où son nom), est une
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des provinces qui ont le plus longtemps résisté à César (siège de Gergovie 52 av. J.-C). Elle a été, ainsi que les autres provinces du Massif central, plus à l'abri des invasions germaniques que les pays de plaine. Cependant elle fut cruellement ravagée par Thierry, fils de Clovis, dans le lot duquel elle se trouvait. Au moyen âge, l'Auvergne a été une dépendance de l'Aquitaine. Louis VII intervint dans l'Auvergne, qui, par le mariage d'Éléonore, avait passé .sous la suzeraineté des Plantagenets, et le pays se trouva partagé en dauphiné d'Auvergne à l'est, et comté d'Auvergne h l'ouest. En 1209-13, Philippe-Auguste réunit au domaine, par conquête, le comté qui passa par apanage à diverses maisons féodales. Le duché-pairie d'Auvergne formé en 1360 d'une troisième partie de la province, dite « Terre d'Auvergne », échut en 1416 à la maison de Bourbon et fut définitivement réuni au domaine royal par confiscation en 1527; le comté fut réuni en 1615; le duché de Mercœur en 1712; le comté d'Auvergne et le duché k Monlpensier n'ont été définitivement supprimés qu'en 1789. La Limagne est très fertile et riche en céréales, en chanvre, en betteraves et en vignes. Le plateau, sous un climat plus froid et avec un sol maigre, produit plus de seigle et de sarrasin que de froment; mais les pâturages de la montagne nourrissent un grand nombre de bœufs et des moulons. On fabrique beaucoup de fromages. On y rencontre peu de forêts, mais beaucoup de châtaigniers. L'Auvergne, renfermant beaucoup de sources minérales, possède des stations balnéaires fréquentées (Mont-Bore, etc.) ; elle possède de la houille et du plomb (Pontgibaud). L'industrie y est médiocrement active; Thiers est cependant un des principaux centres de la coutellerie. Elle a formé deux départements : le Cantal (bassin de la Garonne), déjà décrit, et le Puy-de-Dôme.
Le département du Puy-de-Dôme, situé à l'ouest de celui de la Loire, occupé en partie par les monts Dôme, est arrosé par l'Allier, la Dore son affluent, la Dordogne, la Sioule. Chef-lieu : Clermont-Ferrand (pop. tôt. 46,720 h. ; pop. urb. 31,740), ancienne capitale de l'Auvergne, entre la fertile plaine de la Limagne et la chaîne des Dôme, ville formée de deux parties, Clermont et Montferrand ; possède des églises curieuses et la remarquable fontaine incrustante de Sainte-Alyre. Chefs-lieux d'arrondissement : Amberl (pop. tôt. 8,210 h. ; pop.
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urb. 4,290), sur la Dore, manufactures de papier; Issoire (pop, tôt. 6,260 h. ; pop. urb. 6,050), sur l'Allier, possède l'église remarquable de Saint-Austremoine, de style auvergnat ; /Hom (pop. tôt. 10,310 h. ; pop. urb. 9,604), siège d'une cour d'appel; Thiers (pop. tôt. 16,750 h. ; pop. urb. 12,000), dans une étroite vallée, coutellerie et fabriques de papier. Autres localités : Saint-Éloy (3,430 h.), sur la Bouble, bassin houiller; Volvic (pop. tôt. 3,690 h. ; pop. urb. 3,320), carrières de laves et ciment; Pontgibaud (1,160 h.), près de la Sioule, mines de plomb ; Billom (pop. tôt. 4,570 h. ; pop. urb. 4,100 h.), ruines de châteaux, école militaire préparatoire; Brassac (2,330 h.), sur l'Allier, bassin houiller; La Bourboule (1,610 h.) blRoyat (1,560h.), stations balnéaires; Vodable (417 h.), ruines d'un château des dauphins d'Auvergne. IV La Marche, dont le nom signifie frontière, était une petite province située au nord-ouest de l'Auvergne, sur la frontière septentrionale de l'Aquitaine ; elle occupe, en effet, la partie septentrionale du Massif central. Elle est composée presqu'entièrement de terrains primaires. Elle formait déjà un comté au milieu du Xe siècle. Ce comté, uni pendant un certain temps à l'Angoumois, entra dans le domaine royal sous Philippe le Bel (1303), puis fut donné plusieurs t'ois en apanage, et définitivement réuni à la couronne par la confiscation de 1527. C'est une région tout agricole, où la petite culture domine, et qui a fait de grands progrès depuis un demi-siècle, grâce au débouché que les chemins de fer lui ont fourni et aux capitaux que les maçons travaillant à Paris y ont apportés. La Marche a formé le département de la Creuse et une partie de la Haute- Vienne. Le département de la Creuse, situé à l'ouest de celui du Puy-deDôme, est compris en partie dans le Massif central et arrosé par la Creuse, la Gartempe et par le Cher. Chef-lieu : Guéret (pop. tôt. 7,065 h. ; pop. urb. 6,110), conserve des restes gallo-romains et un hôtel du moyen âge. Chefs-lieux d'arrondissement : Aubusson (pop. tôt. 6,720 h.; pop. urb. 6,320), sur la Creuse, célèbre par sa manufacture natio-
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nale de tapis; Bourganeuf(pop. tôt. 3,900h.; pop. urb. 2,910), sur un plateau, mines de houille, fabriques de porcelaine; Boussac (1,327 h.), sur la petite Creuse, mines d'étain et ancien château. Autres localités : Chambon (2,536 h.), sur la Tardes, localité industrielle, siège du tribunal ; Evaux (1,200 h.), sources minérales; Ahun (2,475 h.), près de la Creuse, bassin houiller; Felktin (pop. tôt. 3,360 h. ; pop. urb. 3,010), près de la Creuse, source minérale, industrie des tapis. V Le Limousin doit, comme Limoges, son nom aux Lemovices, qui l'habitaient dans l'antiquité. Il est situé au sud de la Marche et à l'ouest de l'Auvergne ; composé presque entièrement de terrains primaires, il forme l'extrémité occidentale du Massif central, et en a le climat. Le Limousin fit partie de l'Aquitaine sous les Romains et du royaume des Visigoths au commencement du moyen âge. Conquis par Clovis (507), puis par Pépin (766), gouverné par des comtes ou des vicomtes dès la seconde moitié du ixe siècle, placé, par suite du mariage (1152) d'Éléonore, sous la suzeraineté des Plantagenets, rois d'Angleterre (1154), il fut cédé en 1365 par Jeanne de Penthièvre au roi Charles V. Mais les troupes royales durent faire le siège de Limoges pour pénétrer dans la ville et le roi rendit bientôt à Jeanne sa vicomté, qui ne fut réunie à la couronne que par l'avènement de Henri IV, héritier de la famille d'Albret qui la possédait depuis 1481. Des fiefs importants subsistèrent : la monté de Tureane, dans le Bas-Limousin, ne fit retour à la couronne qu'en 1738 par achat. Le Limousin produit des céréales, plus de seigle et de sarrasin que de froment. Les châtaigneraies et les pâturages y occupent une très grande place. Aussi y nourrit-on beaucoup de bétail ; les bœufs et les chevaux (haras de Pompaclow) de « race limousine » sont renommés. La province possède des mines de kaolin (Saint- Yrieix), qui ont donné naissance à l'industrie de la porcelaine, très florissante à Limoges et dans quelques autres localités. Le Limousin a formé deux départements : celui de la Corrèze, déjà décrit, qui est presque tout entier dans le bassin de la Garonne, et celui de la Haute-Vienne, qui est presque tout entier dans le bassin de la Loire.
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Le département de la Haute-Vienne, situé à l'ouest de celui de la Creuse, est traversé par les monts du Limousin et arrosé par la Vienne, la Charente, la Creuse et la Tardoire. Chef-lieu : Limoges (pop. lot, 68,480 h. ; pop. urb. 63,710), bâti sur une légère éminence, au pied de laquelle coule la Vienne, ancienne capitale du Limousin, importantes fabriques de porcelaine, musée céramique et école nationale des arts décoratifs. Chefs-lieux d'arrondissement : Bellac (pop. tôt. 4,800 h. ; pop. urb. 4,010), ville d'industrie, construction de machines agricoles; Rochechouart (4,380 h.), château gothique bien conservé; SaintYirieix (pop. tôt. 7,630 h.; pop. urb. 3,360), mines de kaolin, fabriques de porcelaine. Autres localités : La Roche-l'Abeille (1,460 h.), carrières de serpentine ; Chalus (2,680 h.), sur la Tardoire; château célèbre par la mort de Richard Cœur de Lion; Eymoutiers (pop. tôt.4,300 h.; pop. urb. 2,120), près de la Vienne, ancienne église; Saint-Junien (pop. tôt. 8,486 h. ; pop. urb. 5,320), fabriques de porcelaine.
VI Le Bourbonnais, situé au nord de l'Auvergne, s'étend de la Loire à l'est jusque par delà le Cher à l'ouest. Il est composé: à l'ouest de l'Allier, de l'extrémité des terrains primaires du Massif central ; à l'est de l'Allier, de terrains tertiaires. Il appartient au climat séquanien. Le pays, habité par plusieurs peuplades gauloises, Bituriges cubi, Arvernes, Éduens, a appartenu en partie à la Lyonnaise et en partie à Y Aquitaine. Il a fait partie jusqu'à la bataille de Voulon (507) du royaume des Visigoths. Le château de Bourbon, livré aux flammes par Pépin le Bref, prit au xc siècle le nom de Bourbonl'Archambault. Au xnr3 siècle, le sixième fils de saint Louis, Robert de Clermont, épousa l'héritière de la seigneurie de Bourbon et devint ainsi la tige de l'illustre maison de Bourbon. Ce fief fut confisqué à la mort du connétable Henri (1527). En 1684, le duché-pairie de Bourbon fut donné, par suite d'un échange, au prince de Condé et n'a fait entièrement retour au domaine royal qu'en 1789. Le Bourbonnais, surtout dans sa partie orientale, est une plaine fertile où sont cultivées les céréales et où la jachère, d'un usage général autrefois, a diminué depuis cinquante ans plus que dans
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la plupart des autres provinces. La province possède beaucoup de gros bétail et de moulons. Elle est riche en houille et en fer et possède un grand nombre d'usines métallurgiques, de verreries et autres usines à feu. Le Bourbonnais a formé un département.
Le département de l'Allier, situé au nord de celui du Puy-deDôme, est arrosé par l'Allier et le Cher, borné à l'est par la Loire. Chef-lieu : Moulins (pop. tôt. 21,720 h.; pop. urb. 21,210), sur l'Allier, ancienne capitale du Bourbonnais, protégée contre les inondations de la rivière par une forte chaussée, formant boulevard. Chefs-lieux d'arrondissement: Gannat (pop. tôt. 5,300 h.; pop. urb. 5,300), château des anciens ducs de Bourbon ; La Palisse (2,950 h.), sur la Besbre, ancien château et tombeau de la famille de ce nom : Montluçon (pop. tôt. 27,820 h. ; pop. urb. 26,250), sur le Cher, ville prospère par ses forges et ses usines, tête de ligne d'une des branches du canal du Berri. Autres localités : Bourbon-l'Archamùaull (pop. tôt. 4,450 h. ; pop. urb. 3,604), célèbre par ses eaux et par les ruines du château des ducs de Bourbon; Buxière ouBuxière-la-Grue (pop. 3,080 h.); Bert (1,090 h.) et Doyet (pop. tôt. 3,320 h. ; pop. urb. 2,040), mines de houille ; Nêris-ks-Bains (2,800 h.), eaux thermales, ruines romaines; Commentry (pop. tôt. 12,515 h. ; pop. urb. 9,230), bassin houiller et usines importantes ; Vichy (pop. tôt. 10,340 h. ; pop. urb. 10,180), sur l'Allier, la plus fréquentée des stations thermales de France; Cusset (pop. tôt. 6,760 h.; pop. urb. 5,350), succursale des établissements thermaux de Vichy, siège du tribunal. VII Le Nivernais, situé au nord du Bourbonnais et presque entièrement sur la rive droite de la Loire, appartient au bassin de la Seine, par sa partie septentrionale. Il se compose de terrains primaires à l'est dans le Morvan, et de terrains jurassiques à l'ouest. 11 appartient au climat séquanien. Le Nivernais a eu des comtes dès la fin du ixe siècle. Devenu duché-pairie en 1339, acheté par Mazarin en 1659, il resta jusqu'en 1789 dans la famille de ce dernier, celle des ducs de Nivernais. Le Nivernais est une région dans laquelle dominent les pâturages et où l'on élève beaucoup de bœufs (bœufs du Morvan qu'on
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engraisse dans le Charollais, etc.). Les forêts couvrent de grandes surfaces et fournissent du bois et du charbon à Paris. Les usines métallurgiques et les faïenceries y ont une certaine importance. Le Nivernais a formé un département.
Le département de la Nièvre, situé à l'est de celui du Cher, bordé à l'ouest par l'Allier et la Loire, est arrosé par la Loire, la Nièvre et l'Yonne. Il est traversé par les collines du Nivernais et par les monts du Morvan. Chef-lieu : Nevers (pop. tôt. 25,000 h. ; pop. urb. 23,610), sur une éminence au-dessus du confluent de la Nièvre et de la Loire, ancienne capitale du Nivernais, fabrique de porcelaines et de faïences, ancien château ducal. Chefs-lieux d'arrondissement : Château-Chinon(\)op. tôt. 2,670h.; pop. urb. 2,670), dans le Morvan, non loin les sources de l'Yonne, hôpital reconstruit par le marquis d'Aligre ; Clamecy (pop. tôt. 5,300 h. ; pop. urb. 4,670), sur l'Yonne, grand commerce de vins, avec un ancien évêché, sans juridiction, ni spirituelle ni temporelle, dit « de Bethléem », dans un faubourg; Cosne (pop. tôt. 7,790h.; pop. urb. 6,680), sur la Loire, principal centre de l'industrie des fers dans le Nivernais. Autres localités : Decize (pop. tôt. 5,100 h. ; pop. urb. 4,680), bassin houiller; La Charité (pop. tôt. 5,450 h. ; pop. urb. 5,100), sur la Loire, hauts fourneaux, fabriques de limes, belle église abbatiale;.Guérigny (pop. tôt. 3,160 h.; pop. urb. 2,620), au confluent de deux Nièvre, célèbres forges de La Chaussade; Fourchambault (pop. tôt. 6,150 h. ; pop. urb. 5,950) etlmphy (2,690 h.), tous deux sur la Loire, établissements métallurgiques, le dernier appartenant à la marine de l'État; Saint-Pierre-le-Moûtier (pop. tôt. 3,110 h.; pop. urb. 2,180), chef-lieu d'un des grands bailliages établis par saint Louis; Moulins-Engilbert (3,540h.),qui a disputé, à la fin du premier empire, à Château-Chinon, la sous-préfecture et le tribunal de l'arrondissement. YIII Le Berri, situé à l'ouest du Nivernais et du Bourbonnais, est formé principalement de terrains jurassiques et, dans sa partie septentrionale, de terrains tertaires. Il appartient au climat séquanien.
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Celte contrée, habitée par des Celtes (Bituriges cubi, d'où son nom), fut parcourue par César (prise d'Avaricum, Bourges, 59 av. J.-C). Sous les Romains, comme sous les rois francs, elle fit partie de Y Aquitaine. Philippe Ier acquit, à l'occasion de la première croisade (1100), la vicomté de Bourges. Le Berri, devenu duché, fut donné en apanage à plusieurs reprises, en 1360, en 1417, en 1453, en 1468, en 1574; plusieurs princes ont porté ensuite le titre de duc de Berri, mais sans que la province fût soustraite à l'administration royale. Le Berri est un pays de plaines plus ou moins fertiles, qui produit des céréales et qui nourrit du bétail, surtout des moutons. Le sol renferme beaucoup de minerai de fer; l'industrie est d'ailleurs médiocrement active. Le Berri a formé deux départements.
Le département du Cher, situé à l'est de celui de l'Indre, bordé à l'orient par l'Allier et la Loire, est arrosé par le Cher, les Sauldre, l'Yèvre et l'Auron. Chef-lieu : Bourges (pop. tôt. 42,830 h. ; pop. urb. 37,340), sur un monticule au confluent de l'Auron et de l'Yèvre, possède une fonderie de canons (la seule aujourd'hui pour l'artillerie de terre), une très belle cathédrale, la maison de Jacques Cœur, et fait un grand commerce de laines. Chefs-lieux d'arrondissement : Saint-Amand (pop. tôt. 8,470 h.; pop. urb. 7,720), sur le Cher, ville commerçante, près de laquelle était le célèbre château fort de Montrond ; Sancerre (pop. tôt. 3,790 h. ; pop. urb. 2,880), ville située sur une colline dominant la Loire, gouvernée au moyen âge par des seigneurs belliqueux, conservant des restes de ses anciennes fortifications. Autres localités : Avor (515 h.), près de l'Yèvre, vestiges d'un camp romain, sur l'emplacement duquel on a, depuis 1873, établi un camp retranché dit « camp d'Avor »; Henrichemont (3,710 h.), sur la Petite Sauldre, était, avec la terre de Bois-Belle, une possession de Sully et de ses descendants, qui y ont exercé tous les droits régaliens jusqu'à Louis XYI et y ont même eu un parlement; Vierzon (10,510 h.), au confluent de l'Yèvre et du Cher, et Vierzon-Village (pop. tôt. 6,690 h. ; pop. urb. 1,400), centres importants de commerce et d'industrie.
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Le département de l'Indre, situé au nord de celui de la Creuse limité au nord par le Cher, est arrosé par l'Indre et la Creuse. Chef-lieu : Châteauroux (pop. tôt. 22,860 h. ; pop. urb. 21,790), sur l'Indre, manufacture nationale de tabac, fabrique de draps. Chefs-lieux d'arrondissement; Issoudun(pop. tôt. 15,230 h. ;pop. urb. 12,700), fabrique de drap; Le Blanc (pop. tôt. 7,140 h.; pop. urb. 5,720), sur la Creuse, commerce de chevaux, ruines de trois châteaux du moyen âge ; La Châtre (pop. tôt. 5,210 h. ; pop. urb. 4,540), sur l'Indre, ville très ancienne, construite sur l'emplacement d'un camp romain. Autres localités : Argenton (pop. tôt. 6,390 h. ; pop. urb. 5,730), sur la Creuse, YArgentomagus des Gallo-Romains, ruines d'un important château fort; Châtillon (pop. tôt. 3,500 h. ; pop. urb. 2,200), sur l'Indre, usines métallurgiques, souvenir d'une défaite des Hongrois qui avaient pénétré jusque dans le Berri en 935.
IX Le Poitou doit son nom aux Pictavi, peuplade gauloise qui l'habitait dans l'antiquité. Il est situé au nord de l'Aunis et de la Saintonge, à l'ouest de la Marche et du Berri et s'étend jusqu'à l'Océan. A l'est dominent les terrains crétacés et tertiaires; à l'ouest, les terrains primaires dans le Bocage vendéen, les terrains tertiaires et quaternaires dans le Marais. La contrée participe des climats armoricain, séquanien et girondin, à la limite desquels elle se trouve. Le Poitou faisait partie de Y Aquitaine sous les Romains et appartint aux Visigoths que Charles-Martel chassa par la victoire remportée à Voulon (507). Près de Poitiers aussi CharlesMartel battit les Sarrasins (732). Au moyen âge, les ducs d'Aquitaine prenaient le titre de comtes de Poitiers et résidaient ordinairement dans cette ville. Avec le reste de l'Aquitaine, le Poitou échut aux rois d'Angleterre en 1154. Philippe-Auguste le conquit en grande partie (1204). Saint Louis le donna à son frère Alphonse, dit « de Poitiers » ; ce dernier étant mort sans enfant, le domaine fit retour à la couronne (1271). Après la bataille de Poitiers (1356), le traité de Brétigny (1360) abandonna le Poitou à l'Angleterre. Charles V le reconquit (bat. de Chizé, 1372). Le Poitou produit en certaine quantité les céréales dans la plaine ; les pâturages dominent dans le Bocage et le Marais. Les chevaux
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poitevins et les mulets, les bœufs de race parthenaise, les moutons sont nombreux. L'industrie manufacturière est peu active quoique le département de la Vendée possède les mines de houille de Vouvant et Chantonnai/. Le Poitou a formé trois départements et quelques cantons de la Haute-Vienne, de la Charente-Inférieure et d'Indre-et-Loire. Un seul de ces départements est situé presque totalement dans le bassin de la Loire. Le département de la Vienne, situé à l'ouest de ceux de l'Indre et de la Haute-Vienne, est arrosé par la Vienne, le Clain, la Gartempe, et, à son extrémité méridionale, par la Charente. Chef-lieu : Poitiers (pop. tôt. 36,880 h. ; pop. urb. 34,630), sur une hauteur, au-dessus du Clain et de la Vonne qui y conflue au pied de la ville ; capitale de Y Aquitaine aux x° et xie siècles, rappelant encore par ses monuments (curieuse église de Sainte-Radegonde, palais de justice, etc.) cette époque de sa grande prospérité, ancienne chambre mi-partie ressortissant au parlement de Paris : dans ses environs se sont livrées pendant le moyen âge de grandes batailles. Chefs-lieux d'arrondissement : Châtellerault (pop. tôt. 17,400 h. ; pop. urb. 14,500), au confluent du Clain et de la Vienne, manufacture nationale d'armes, fabriques renommées de coutellerie ; Civray (pop. tôt. 2,550 h. ; pop. urb. 2,470), sur la Charente, dolmen et grottes celtiques, églises remarquables ; Loudun (pop. tôt. 4,530 h. ; pop. urb. 4,040), vins blancs, belles églises ; Montmorillon (pop. tôt. 5,160 h. ; pop. urb. 4,150), sur la Gartempe, mines de fer. Autres localités : Lésigmj (820 h.), sur la Creuse, pierres meulières; Moncontour (850 h.), sur la Dive,localité célèbre par deux batailles, en 1371 et en 1569 ; Moussais (champ situé non loin du confluent du Clain et de la Vienne, où. a probablement eu lieu la défaite des Sarrasins par Charles-Martel en 732; La Cardinerie, appelée aussi Maupertuis, près de Vivonne et sur le territoire de Nouaillé, où le roi Jean fut vaincu par le prince Noir (1356) ; Voulon (270 h.), au confluent de la Dive et du Clain, où Clovis défit les Visigoths (507) ; Chizé (766 h.), victoire de Charles V en 1372. X L'Orléanais, situé au nord du Berri et traversé par la Loire, est arrosé par le Loir, l'Eure, le Loing ; la Sologne et la plus grande
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partie du Blésois sont au sud du fleuve ; le Vendômois, la Beauce et la plus grande partie de l'Orléanais proprement dit et du Gâiinais sont au nord. C'est une région de plaines formées de terrains tertiaires et coupées par la bande de terrain quaternaire du « val de Loire ». Elle appartient au climat séquanien. L'Orléanais était en grande partie habitée par les Carnutes, célèbres à l'époque de César. Orléans fut deux fois la capitale d'un royaume qui s'étendait au nord jusqu'à l'Orge. L'Orléanais fit partie du domaine primitif des Capétiens, bien que plusieurs fiefs en aient été pendant quelque temps détachés : comtés d'Etampes et de Vendôme réunis en 1723, comtés de Dunois et de Chartres supprimés en 1789. Orléans, dernier boulevard de la royauté, assiégé par les Anglais, fut délivré (1429) par Jeanne d'Arc, qui gagna ensuite la bataille de Patay. Le duché lui-même fut plusieurs fois donné en apanage à des princes de la famille royale, mais réuni définitivement à l'avènement de Louis XII (1498). Pendant l'invasion de 18701871, malgré la victoire remportée à Coulmiers, la ville d'Orléans a été occupée par l'armée prussienne. La Beauce est une des régions agricoles de la France les plus importantes par la culture : des céréales, froment, avoine et seigle; des plantes industrielles et des prairies artificielles. Dans l'Orléanais et le Gâtinais, moins fertiles, se trouve la grande'/bréf d'Orléans. Au sud de la Loire, le Blésois et la Sologne ont des prairies naturelles, beaucoup de marécages et de landes, un sol maigre qui a été cependant amélioré depuis un demi-siècle. Les coteaux du « val de Loire » sont en partie couverts de vignobles. Les chevaux et les bœufs sont élevés en grand nombre au nord de la Loire, ainsi que les moulons mérinos; au sud dominent les moutons solognots. Le miel de Montargis est renommé. L'industrie est médiocrement développée dans cette province; cependant Orléans et Biais ont des manufactures ; Gien et Brian possèdent des fabriques de porcelaine. L'Orléanais a formé trois départements dont un (Eure-et-Loir), déjà décrit, est situé en majeure partie dans le bassin de la Loire.
Le département du Loiret, situé au nord de celui du Cher, est arrosé par la Loire, le Loiret, le Loing et l'Essonne. Chef-lieu : Orléans (pop. tôt. 60,000 h. ; pop. urb. 57,500), qui était nommé d'abord Genabum et qui doit son nom actuel à l'empereur Aurélien, est situé sur la rive droite de la Loire, au coude
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que fait le fleuve à sa partie la plus septentrionale. Orléans, qui doit à cette situation son importance commerciale, a été depuis l'antiquité jusqu'aux temps modernes le grand entrepôt du commerce de la Loire avec le bassin de la Seine et Paris. Les chemins de fer, en changeant les courants commerciaux, ont diminué son importance. Orléans a de nombreux souvenirs historiques : César prit Genabum; l'armée d'Attila s'arrêta sous les murs d'Orléans (451); Jeanne d'Arc fit battre en retraite les Anglais qui l'assiégeaient (1429); les Prussiens s'en rendirent deux fois maîtres (1870-71). Chefs-lieux d'arrondissement : Gien (pop. tôt. 8,200 h.; pop. urb. 6,800), sur la rive droite de la Loire, manufacture de faïences artistiques ; Montargis (10,980 h.), sur le Loing, voisin d'une grande forêt, une des anciennes forteresses des rois de France ; Pithiviers (pop. tôt. 5,500h.; pop. urb. 5,300), sur l'OEuf, branche de l'Essonne, construction d'instruments agricoles. Autres localités : Beaugency (pop. tôt. 4,500 h. ; pop. urb. 4,000), sur la Loire, ville ancienne, grand commerce agricole; Patay (1,440 h.) et Rouvray'Sainte-Croix (240 hab.), où Jeanne d'Arc vainquit les Anglais (1429), et où furent livrés des combats indécis entre les Allemands et les Français (1870-71) ; Coulmiers (400 h.), souvenir d'un succès remporté par. l'armée française (9nov. 1870) ; Ferrières (1,800 h.), antique abbaye, dont l'église subsiste encore.
Le département de Loir-et-Cher, à l'ouest de celui du Loiret, est traversé par la Loire et arrosé par le Loir, le Cosson, le Beuvron et les deux Sauldres. Chef-lieu : Blois (pop. tôt. 22,150 h.; pop. urb. 19,560), sur la rive droite de la Loire et sur le penchant d'un coteau; la ville est dominée par un beau château, qui date de François Ier et de Gaston d'Orléans. Chefs-lieux d'arrondissement : Bomorantin (pop. lot. 7,540 h.; pop. urb. 6,700), sur la Sauldre, en Sologne, restes d'un château de la Renaissance ; Vendôme (pop. tôt. 9,300 h. ; pop. urb. 7,850), sur le Loir, grand commerce agricole, pittoresques ruines du château des ducs d'Orléans et de Vendôme. Autres localités : Prélevai (1,020 h.), sur le Loir, bataille (1194) perdue par Philippe-Auguste contre les Anglais; Chambord (290 h.), château de la Renaissance bâti par François Ier.
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La Touraine est située au sud-ouest de l'Orléanais sur les deux rives de la Loire. C'est une plaine de terrain tertiaire coupée par le terrain quaternaire du «val de Loire ». Elle appartient au climat armoricain. La Touraine, habitée par les Turones, faisait partie d'une des Lyonnaises sous les Romains. Elle dépendait, au xn° siècle, des domaines des comtes d'Anjou et fut conquise sur les rois d'Angleterre par Philippe-Auguste (1204). Apanagée plusieurs fois, de 1328 h 1584, elle est restée ensuite attachée au domaine royal depuis la mort de François d'Anjou, duc d'Alençon (1584), auquel ce duché avait été donné en apanage en 1576. Les rois, aux xfet xvie siècles, ont fréquemment séjourné {Plessis-lès-Tours, Loches, Amboise, Blois, etc.) dans cette province dont le climat est doux et qu'on avait surnommée le « Jardin de la France ». Plusieurs fois les Etats généraux se sont réunis à Tours; c'est dans cette ville qu'en 1870, pendant le siège de Paris, s'établit d'abord la délégation du gouvernement delà « Défense nationale ». La Touraine est fertile, excepté au sud dans la Brenne, qui est marécageuse. Le froment, les pommes de terre y sont cultivées et le bétail y est nombreux. Des vignobles couvrent les coteaux de la Loire. La construction des machines agricoles, la papeterie et l'imprimerie {Tours) sont les principales industries de la contrée, qui a surtout le caractère agricole. La Touraine a formé un département.
Le département d'Indre-et-Loire, situé à l'ouest de celui du Loir-et-Cher, est arrosé par le Cher, l'Indre, la Tienne et la Creuse. Chef-lieu : Tours (pop. tôt. et urb. 59,600 h.), sur la rive gauche de la Loire qui y communique par un canal avec le Cher, ville de plaisance et d'industrie, fabriques de soieries, grande imprimerie, belle cathédrale; à 1 kil. de la ville sont les ruines du château de Plessis-lès-Tours, fameux par le séjour de Louis XI. Chefs-lieux d'arrondissement : Chinon (pop. tôt. 6,200 h. ; pop. urb. 4,400), sur la Vienne, avec un château fort, souvent habité par les rois de France ; Loches (pop. tôt. 5,150 h. ; pop. urb. 3,700), sur l'Indre, ancien château de Charles VIL
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Autres localités : Amboise (4,600 h.), sur la Loire, célèbre par son château; Azay-le-Rideau (2,130 h.), sur l'Indre, beau château je la Renaissance ; Chenonceaux (410 h.), sur le Cher, château de Diane de Poitiers et de Catherine de Médicis ; La Haye-Descartes [pop. tôt. et urb. 1,780), sur la Creuse; Montrésor (2,250 h.), sur la Loire, château historique; Château-Renault (pop. tôt. 4,200 h. ; pop. urb. 3,770), plusieurs châteaux et donjons de diverses Époques ; Richelieu (pop. tôt. 2,480 h. ; pop. urb. 2,370), ville et château construits par le fameux cardinal; Luynes (2,010 h.), sur la Loire, château historique, restes d'un aqueduc gallo-romain ; Mtray (1,465 h.), colonie agricole et pénitentiaire ; le Ripault sur l'Indre, poudrerie nationale; Chanteloup, où il ne reste, du châtra habité par le duc de Choiseul, que la «pagode ». XII Le Maine, situé à l'ouest de l'Orléanais, occupe, au sud des ioliines de Normandie, presque tout le bassin supérieur de la Sarthe et de la Mayenne. Il est formé : de bandes de terrains terkires, crétacés et jurassiques à l'est; à l'ouest, de terrains primes appartenant au grand massif de la Bretagne. Il est sous le lut armoricain. Le Maine, habité dans l'antiquité par les Cénomans dont il a iréson nom, a eu des comtes dès le milieu du ixe siècle. En 1063, «illaume le Bâtard, duc de Normandie, s'empara du comté, qui lus tard (1154) devint, par l'avènement des Plantagenets, un fief es rois d'Angleterre. Philippe-Auguste brisa la puissance de ce and vassal : il conquit le Maine avec l'Anjou et la Normandie l!04), et le traité d'Abbeville (1257) confirma cette conquête. Le aine fut donné en apanage à Charles, frère de saint Louis (1256), lis a, Louis Ier, fils de Jean le Bon, et ne fut définitivement réuni «domaine royal, par suite de l'héritage de Charles III, comte iProvence et fils du « roi René », qu'en 1481. Le Maine produit des céréales, du chanvre. Il possède une grande ndue de prairies, surtout de prairies artificielles, et nourrit beau»p de chevaux et de bœufs (chevaux percherons, bœufs manmx). On élève beaucoup de volailles. Les pommiers sont en md nombre et le cidre, boisson ordinaire du pays, est un des iduits importants de l'agriculture. On exploite, dans les environs de Sablé, de l'anthracite et on rique beaucoup de chaux employée comme engrais. Le Mans
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est un centre important de la fabrication et du commerce des toikt et cordages. Le Maine a formé deux départements et quelques cantons d l'Orne, d'Eure-et-Loir et de l'Eure.
Le département delà Sarthe, situé au nord de celuid'Indre-e Loire, renferme le massif granitique des Coëvrons et est arrosé pla Sarthe, le Loir, l'Huisne et la Vègre. Chef-lieu : le Mans (pop. tôt. 57,600 h. ; pop. urb. 53,460), aj confluent de la Sarthe et de l'Huisne qui coulent au bas de I ville, au milieu d'une contrée riche en chanvre et possédant dl nombreuses fabriques de toiles ; importante manufacture de tabacs remarquable par ses églises et surtout par sa cathédrale, une d< plus belles de l'Ouest. Chefs-lieux d'arrondissement : La Flèche (pop. tôt. 9,850 h. ; poj urb. 7,900), sur le Loir, prytanée militaire qui a succédé à u célèbre collège de jésuites; Mamers (pop. tôt. 6,480 h.; po] urb. 5,300), fabriques de toiles et de cotonnades; Saint-Cak (pop. tôt. 3,680 h.; pop. urb. 3,120), fabriques de serges, bel église. Autres localités : Sablé (pop. tôt. 6,200 h. ; pop. urb. 5,380), i confluent de l'Erve et de la Sarthe; carrières de marbre et min d'anthracite; Solesmes (850 h.), connu par son abbaye de Bén dictins ; Ponlvalain (1,790 h.), victoire remportée en 1370 p Duguesclin sur les Anglais; Montmirail (770 h.), verrerie impc tante, château du xve siècle; Fresnay-le- Vicomte (2,960 h.), débi de l'enceinte murale et du château qui domine à pic la Sarthe.
Le département de la Mayenne, situé à l'ouest de celui de Sarthe, est arrosé par la Mayenne, l'Erve, l'Ernée. Chef-lieu : Laval (pop. tôt. 30,600 h. ; pop. urb. 28,700), sur Mayenne, ville importante par l'industrie des toiles. Chefs-lieux d'arrondissement : C hâteau-Gontier (7,330 h.), sur Mayenne, eau ferrugineuse froide; Mayenne (pop. tôt. 11,1001 pop. urb. 9,940), sur la Mayenne, industrie des toiles, château xme siècle. Autres localités : Ernée (pop. tôt. 5,180 h. ; pop. urb. 3,65 sur l'Ernée, antiquités romaines; Jublains (1,630 h.), sur l'Aron la Jouanne, restes remarquables de la capitale des Diablint
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ité et évêché du temps des Gallo-Romains ; Évron (pop. tôt. c i,380 h. ; pop. urb. 3,150), fabriques de toiles, curieuse église ; Suint-Pierre-la-Cour (1,180 h.), mine de houille. XIII L'Anjou, situé au sud-ouest du Maine, dans le bassin inférieur delà Sarthe et de la Mayenne, traversé par la Loire, est formé : pour une petite partie, de terrains crétacés et jurassiques, à l'est; en majeure partie, de terrains primaires appartenant au massif de liBretagne. Il est sous le climat armoricain. L'Anjou était habité par les Andecavi et a fait partie d'une des lyonnaises sous les Romains. Des pirates saxons s'y établirent au (' siècle et furent chassés par le roi Childéric. Vers le milieu du g1 siècle, la Marche (plus tard comté et duché) d'Anjou, laquelle s'étendait jusque sur Nantes et Rennes, fut créée par le roi de France pour opposer une résistance aux Normands et aux Bretons. Il y avait aussi un comte d'Anjou (résidant à Châteauneufmr-Sarthe) qui ne tarda pas à devenir maitre de la Marche et de toute la province; ses domaines s'étendaient jusqu'en Saintonge. Les Plantagenets, seigneurs d'Anjou, devinrent rois d'Angleterre en 1184. La province fut confisquée en 1204 par Philippe-Auguste. Apanagée (1246) et érigée en duché-pairie (1297), elle fit retour à la couronne par l'avènement de Philippe de Valois (1328). Apanagée une seconde fois (1356), elle rentra au domaine en 1480 et resta sous l'autorité royale, bien que donnée encore plusieurs fois en apanage dans la suite. L'Anjou a été troublé, pendant la Révolution, par les guerres de Vendée. La province produit beaucoup de froment, possède de vastes étendues de prairies artificielles et de prairies naturelles. Les arbres fruitiers et particulièrement la vigne sont au nombre des principales richesses de l'Anjou dont les vins sont estimés. Elle nourrit beaucoup de bœufs, de porcs. La fabrication des toiles et cordages est la principale industrie de la région. L'Anjou a formé un département.
Le département de Maine-et-Loire, situé à l'ouest de celui d'Indre-et-Loire, est arrosé par la Loire, la Maine, la Mayenne, la Sarthe, le Loir, l'Authion et le Layon.
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Chef-lieu : Angers (pop. tôt. 73,840 h. ; pop. urb. 71; vieux château fort et belle cathédrale; fabriques de toiles et ■ poteries, fonderies, commerce important; bâtie sur un plateal qui domine la Maine dans une région très fertile où conflueq plusieurs rivières, avec la Maine pour débouché dans la Loire. Chefs-lieux d'arrondissement : Baugé (pop. tôt. 3,370 h.;pop.ur]J 3,560), sur le Couesnon, sous-affluent de la Loire, ancien chàtea .du roi René, lainages et toiles; Cholet (pop. tôt. 16,830 h. ;poj urb. 14,820), sur le Moine, marché important de bestiaux, cent] de fabriques de toiles et de batistes, souvenir d'une défaite des Vei déens en 1793; Saumur (pop. tôt. 14,190 h.; pop. urb. 13,770 sur la Loire et le Thouet, capitale d'un des sept petits gouverni ments, autrefois université protestante, aujourd'hui école de cav; lerie; Segré (pop. tôt. 3,410 h.; pop. urb. 2,720), au confluent < la Yerzée et de l'Oudon, minerai de fer, construction de machine! et d'instruments aratoires. Autres localités: Trélazé (5,940 h.), grande exploitation de caJ rières d'ardoise ; Châlonnes-sur-Loire (pop. tôt. 4,810 h. ; pop. urlj 2,160) ; Brissarthe (840 h.), sur la Sarthe, champ de bataille où succomba contre les Normands l'ancêtre des Capétiens Robei le Fort; les Ponts-de-Cé (3,000 h.), position autrefois important au point de vue militaire, à cause des ponts consécutifs qui travei sent les bras de la Loire, souvenir d'une bataille de 1620, châteal où résida Marie de Médicis; Fontevrault, où fut une des grande] abbayes de France, aujourd'hui maison centrale ; Doué (pop. toi 3,260 h. ; pop. urb. 3,210), belles fontaines percées dans le roJ mines de houille; Saint-Florent (2,157 h.), sur la Loire; Beaut préau (pop. tôt. 3,860 h. ; pop. urb. 2,560), sur l'Evre, chef-lieu d'aï] rondissement jusqu'en 1857, et Jallais (3,620 h.), batailles gagnée (1793) par Cathelineau ; Chemillé (pop. tôt. 4,510 h. ; pop. urb| 3,200), sur le Layon, fabriques de flanelles, batailles (1793 et 179 de la guerre de Vendée; Coron (1,790 h.), ruines d'un château! Monligné (557 h.), beau château; Vihiers (1,700 h.), ruines du châ| teau, batailles de la même guerre.
XIV La Bretagne est une péninsule qui appartient par sa partiel méridionale au bassin de la Loire et à ses bassins secondaires et pari sa partie septentrionale aux bassins secondaires de la Manche. Lej
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sol est presque partout composé de granit et d'autres roches primaires. Le climat armoricain est très humide. Cette région, avec les îles qui l'entourent, était habitée autrefois parles Celtes dont la langue est encore parlée dans la Basse-Bretagne ; elle s'appelait Armorique, c'est-à-dire « sur mer » ; certains points delà côte conservent encore le nom d'« Armor ». Sous les Romains, elle fit partie d'une des Lyonnaises. Elle doit son nom actuel aux populations émigrées de l'Ile de Bretagne (Grande-Bretagne) qui vinrent s'y fixer à la suite des invasions germaniques. Elle resta, sous les deux premières races, à peu près isolée et indépendante. Noménoé, duc de Bretagne, battit même Charles le Chauve et, sur la frontière de ce duché, les rois de France créèrent vers le milieu du ix° siècle une marche (Marche, puis comté d'Anjou). Vers le milieu du xue, la Bretagne échut, par mariage, à Geoffroy, fils d'Henri II Plantagenet, duc de Normandie et roi d'Angleterre. Philippe le Bel rompit les derniers liens qui rattachaient la Bretagne à la Normandie en érigeant la première, déjà duché depuis 1108, en duché-pairie (1297). Une longue guerre de succession entre les maisons de Blois et de Montfort aboutit, après la bataille d'Auray (1364) et le traité de Guérande (1365) au triomphe de la maison de Montfort, qui reconnut la suzeraineté du roi de France. La dernière duchesse de Bretagne, Anne, épousa (1491) Charles VIIL puis Louis XII, et la Bretagne fut définitivement réunie au domaine royal (1532) par le mariage de sa fille Claude avec François d'Angoulême, depuis François Pr, dont le fils établit (1551-53) un parlement à Rennes. La province est une de celles qui ont conservé jusqu'en 1789 leurs états particuliers; plusieurs fiefs, comme le comté de Penthièvre, ont même joui jusqu'à cette époque d'une administration toute locale. Les côtes de Bretagne ont été le théâtre de nombreux faits d'armes; les Anglais ont tenté des descentes à Saint-Malo, à Saint-Cast (1758) durant la guerre de Sept ans; une bataille a été livrée à l'île d'Ouessant (1778); Hoche a écrasé les émigrés à Quiberon (juill. 1795). LaBretagne est un pays accidenté, quoique nulle part les collines n'atteignent 400 mètres. L'humidité du climat et le grand nombre des ruisseaux coulant sur un terrain imperméable y entretiennent la fraîcheur. La fertilité d'ailleurs est médiocre dans l'intérieur de la péninsule. On y trouve de vastes landes dans l'intérieur. Cependant, sur le bord de la mer qui fournit des engrais (varechs, sables coquilliers, etc.), la culture est plus avantageuse; dans les bassins de la Loire et de la Vilaine il y a des parties très fertiles.
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Le seigle et le sarrasin sont, avec le chanvre, deux produits caractéristiques de cette province ; on y fait beaucoup de cidre, boisson ordinaire du pays, et on y consomme beaucoup d'alcool. Les prairies et pâturages occupent une très grande place et on y élève beaucoup de bétail [chevaux, bœufs, et surtout de petites vaches laitières dites bretonnes). Les côtes très découpées et poissonneuses favorisent la pêche et ont fait des Bretons un peuple de marins. Beaucoup de localités (Paramé, Saint-Malo, Dinard et toute la côte jusqu'à Erqug, Roscoff, le Croisic, etc.) attirent les baigneurs en été. La fabrication de la toile est une des principales industries du pays. La population est dense en Bretagne, surtout dans le voisinage des côtes, et elle augmente par suite d'une forte natalité. L'ancienne province de Bretagne a formé cinq départements.
Le département de la Loire-Inférieure, situé à l'ouest de celui de Maine-et-Loire, baigné par l'Océan, est arrosé au nord par l'Isac, le Chère et le Don, et au sud par la Loire et la Sèvre nantaise. Chef-lieu : Nantes (pop. tôt. 127,480 h. ; pop. urb. 120,100), ancienne capitale de la Bretagne, occupant sur la Loire, à 65 kilomètres de l'embouchure, la même position que Rouen sur la Seine, la marée se faisant sentir jusqu'à la ville. Nantes existait du temps
NANTES
Fig. 238. — Plan de Nantes au 200,000°.
des Gaulois ; bâti sur la rive droite ou septentrionale, il s'est étendu sur plusieurs des îles dont est semé le fleuve. L'Erdre, qui y débouche, est le point de départ du canal qui conduit jusqu'à la rade de Brest. Le quai de La Fosse, contre lequel sont amarrés les navires et que longe le chemin de fer, est le centre du mouvement commercial ; mais les fabriques occupent les parties septentrionale et méridionale de la ville. C'est au sud que débouche la Sèvre nantaise. Outre son commerce, Nantes exerce diverses industries, construit
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des navires en bois et en fer, raffine le sucre, fabrique beaucoup de conserves alimentaires. Le chemin de fer relie Nantes à SaintNazaire, qui est comme l'avant-port de la grande ville. Sur la rive droite du fleuve se trouvent l'ancien château des ducs de Bretagne et la cathédrale où sont deux beaux tombeaux, l'un du xve et l'autre du xixe siècle; sur la rive gauche, un beau jardin botanique et la manufacture de tabacs. Chefs-lieux d'arrondissement : Saint-Nazaire (pop. tôt. 25,570 h. ; pop. urb. 21,300), à l'embouchure de la Loire, ville de création récente, point de départ des grands paquebots qui, à cause de leur tonnage et du peu de profondeur du chenal, ne pourraient remonter jusqu'à Nantes; Ancenis (pop. tôt. 5,440 h. ; pop. urb. 4,690), sur la rive droite de la Loire, houillères, forges, fabriques ; Châteaubriant (pop. tôt. 6,186 h. ; pop. urb. 5,150), sur la Chère, ville industrielle, restes d'une vieille enceinte et ruines de châteaux ; Paimbœuf (pop. 2,400 h.), sur la rive gauche de la Loire, port qui était prospère avant la création de Saint-Nazaire. Autres localités : Conquereuil (1,510 h.), sur le Don, ardoisières; Clisson (pop. tôt. 2,940 h.; pop. urb. 2,310), au confluent du Moine et de. la Sèvre nantaise, château féodal des seigneurs de Clisson, détruit en 1793; Machecoul (2,84(3 h.), château de Gilles de Laval, auquel s'attache la légende de « Barbe bleue », bataille gagnée (1793) par le vendéen Charette; Pornic (1,920 h.), chef-lieu de l'ancien pays de Retz, sur les bords de l'Océan, bains de mer, construction de navires, monuments druidiques; Le C7°oisic (pop. tôt. 2,460 h. ; pop. urb. 2,290), petit port et bains de mer; Le Pouliguen (1,150 h.), bains de mer; Guérande (pop. tôt. 7,060 h. ; pop. urb. 2,660), à 5 kil. de la mer, exploitation de marais salants, souvenir d'un traité signé en 1365 ; Savenay (pop. tôt. 3,320 h. ; pop. urb. 2,010), souvenir d'une bataille (1793) de la guerre de Vendée, sur la. rive droite de la Loire, chef-lieu d'arrondissement jusqu'en 1868, école normale d'instituteurs ; Indret, atelier de construction pour la marine de l'Etat, dans une île de la Loire dépendant de la commune de Basse-Indre.
Le département d'Ille-et-Vilaine, situé à l'ouest de celui de la Mayenne, appartient pour un tiers au bassin de la Manche, et pour les autres deux tiers à celui de l'Océan; il est arrosé par le Gouesnon, qui forme la limite du côté de la Normandie, la Rance, la Vilaine, la Meu et l'Ille.
LA FRANCE.
II.
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LA FRANCE.
Chef-lieu : Rennes (pop. tôt. 66,140 h. ; pop. urb. 64,800), au confluent de l'Ille et de la Vilaine, ancienne capitale de la Bretagne ancienne ville parlementaire, bâtie dans une plaine fertile entre les hauteurs de la Bretagne et celles du Maine, renfermant, entre autres monuments, une belle cathédrale et le palais de justice. Chefs-lieux d'arrondissement : Fougères (pop. tôt. 15,380 h. ; pop. urb. 15,130), bâti sur une hauteur qui domine le Couesnon, fabriques de tissus ; Saint-Malo (pop. tôt. 10,500 h. ; pop. urb. 10,220), port de mer à l'embouchure de la Rance, navigation active, ancien évêché ; Montfort (2,370 h.), sur la Meu, source ferrugineuse; Redon (pop. tôt. 6,430 h.; pop. urb. 4,980), port sur la Vilaine, commerce important ; Vitré (pop. tôt, 10,450 h. ; pop. urb. 8,960), sur la Vilaine, ville qui a conservé un certain aspect moyen âge avec ses fortifications, son château et ses églises, tissus de laine et de chanvre. Autres localités : Bol (pop. tôt. 4,520 h. ; pop. urb. 3,620), dans une plaine marécageuse, non loin du granitique Mont-Bol, archevêché, réuni à celui de Tours, plus tard évêché jusqu'au Concordat, cathédrale de Saint-Samson; Saint-Servan (pop. tôt. 12,160 h.; pop. urb. 9,880), port à l'embouchure de la Rance, tout voisin de Saint-Malo; Saint-Aubin-du-Cormier (2,150 h.), bataille de 1488; Paramé (pop. tôt. 4,352 h. ; pop. urb. 3,550), bains de mer fréquentés ; Cancale (pop. tôt. 6,720 h. ; pop. urb. 3,610), port de mer, parcs aux huîtres; Pontpéan (100 h.), mines de plomb; Dinard (pop. tôt. 4,250 h.; pop. urb. 3,080), port sur la rive gauche de la Rance, bains de mer très fréquentés ; Aleth, ancien évêché transféré à Saint-Malo en 1163, n'a plus que des ruines aujourd'hui.
Le département des Côtes-du-Nord, situé au nord de celui du Morbihan, appartient pour deux tiers au bassin de la Manche, et pour un tiers à celui de l'Océan ; traversé par les monts de Bretagne, il est arrosé par la Rance, l'Arguenon, le Gouet, le Trieux, le Guer, et par le cours supérieur de l'Oust et du Blavet. Chef-lieu : Saint-Brieuc (pop. tôt. 19,240h.; pop. urb. 16,290), sur une éminence près de l'estuaire du Gouet où se trouve le Légué, qui lui sert de port. Chefs-lieux d'arrondissement : Binan (pop. tôt. 10,100 h.; pop. urb. 9,700), sur une hauteur au-dessus de la Rance, dans une situation très pittoresque, conserve encore ses remparts et quelques vieilles maisons ; Guingamp (8,740 h.), sur le Trieux, filatures de
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lin, fabriques d'étoffes renommées jadis sous le nom de « guingamp »; Lannion (pop. tôt. 6,200 h.; pop. urb. 3,890), port sur l'estuaire du Guer; Loudéac (pop. tôt. 5,900 h.; pop.urb. 2,740), fabriques de toiles, retranchements de l'époque gallo-romaine. Autres localités : Saint-Cast (1,550 h.), sur une anse célèbre par une défaite des Anglais en 1758; Lamballe (pop. tôt. 4,430 h.; pop. urb. 4,420), église remarquable, fabriques de serges; Quintin (pop. tôt. 3,203 h.; pop. urb. 3,200), sur une des branches du Gouet, fabriques de toiles; Goarec (810 h.), sur le Blavet, minerai de fer; La Roche-Derrien (1,420 h.), sur le Jaudy, ardoisières, beau château de la Roche; Paimpol (2,210h.), port sur la Manche; Tréguier (3,190 h.), sur la rivière du même nom, port de mer, ancien évêché, vieille cathédrale.
Le département du Morbihan, situé à l'ouest de celui d'Ille-etVilaine, baigné par l'Océan et tirant son nom du golfe du Morbihan, est arrosé par la Yilaine, l'Oust, le Blavet et le Scorff. Chef-lieu : Vannes (pop, tôt. 20,030 h. ; pop. urb. 18,130), port sur le Morbihan, construction de navires. Chefs-lieux d'arrondissement : Lorient (pop. tôt. 40,050 h. ; pop. urb. 39,140), au confluent du Scorlf et du Blavet, port militaire créé au xviue siècle ; Ploërmel (pop. tôt. 5,880 h.; pop. urb. 3,120), vieux restes de l'enceinte navale, hôtel du duc de Mercœur ; Pontivy (pop. tôt. 9,460 h. ; pop. urb. 7,310), nommé sous le premier et le second Empire Napoléonville, sur le canal du Blavet, carrières de marbres, forges. Autres localités : Guéméné (1,640 h.), sur le Scorff, ruines du château des Rohan-Guéméné ; Port-Louis (3,160 h.), à l'embouchure du Blavet, pêche de la sardine, citadelle; Auray (pop. tôt. 6,390 h. ; pop. urb. 5,740), sur une petite baie, célèbre par le souvenir d'un (1364) des combats livrés pendant la guerre de succession de Bretagne et par le pèlerinage de Sainte-Anne d'Auray; Carnac (2,830 h.) et Locmariquer (2,160 h.), restes remarquables d'anciens monuments mégalithiques; Josselin (pop. tôt. 2,630 h.; pop. urb. 2,410), sur l'Oust, église Notre-Dame, château de la famille de Rohan sur un roc escarpé; Quiberon (2,920 h.), sur la presqu'île du même nom, fabrique de soude, désastre des émigrés en 1795; La Mi- Voie, obélisque commémoratif du « combat des Trente » en 1352.
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LA
FRANCE.
Le département du Finistère, à l'ouest de ceux du Morbihan et des Côtes-du-Nord, baigné par la mer de trois côtés et ainsi nommé parce qu'il est situé pour ainsi dire à « la fin de la terre», est traversé par les montagnes d'Arrée et par les montagnes Noires, et arrosé par l'Élorn, l'Aven, l'Aulne,TOdet et l'Ellé. Chef-lieu : Quimper (17,170 h.), sur l'Odet, petit port, remarquable par sa cathédrale gothique. Chef-lieux d'arrondissement : Châteaulin (pop. tôt. 3,650 h.; pop. urb. 2,500), port sur l'Aulne, nombreuses ardoisières; Quimperlé (pop. tôt. 7,150 h. ; pop. urb. 4,996), port sur la rivière de ce nom, papeteries, église de Sainte-Croix; Morlaix (pop. tôt. 16,100 h.; pop. urb. 11,170), port de commerce important sur la rivière de ce nom; Brest (70,780 h.), port militaire, école navale, au nord d'une des plus belles rades de l'Europe que ferme le Goulet ; ce port a été creusé, au xvn" siècle, dans le lit approfondi de la Penfeld ; au pied des rochers de la rade, a été construit, dans la seconde moitié du xixe siècle, un port marchand qui, grâce à la position avancée de Brest dans l'Océan et aux chemins de fer, semble devoir acquérir plus d'importance qu'il n'en a. Autres localités: Roscoff (4,360 h.), sur la Manche, laboratoire national de pisciculture et bains de mer; Concameau (pop. tôt. 5,680 h. ; pop. urb, 5,490), port sur l'Océan, pêche de la sardine; Landerneau (pop. tôt, 8,930 h. ; pop. urb. 3,000), sur l'Elorn, industrie des toiles; Lesneven (pop. tôt. 3,030 h. ; pop. urb. 2,490), près de i'Aber-Vrac'h, église remarquable de Notre-Dame de Folgoët; SaintPol-de-Léon (pop. tôt. 7,410 h. ; pop. urb. 3,910), capitale de l'ancien duché de Léon, port sur la Manche, ancien évêché, belle cathédrale; Carhaix (2,736 h.), sur une colline au bas de laquelle coule l'Hyères ; Crozon (8,580 h.), port, grottes curieuses; Douarnenez (10,986 h.), sur la baie de ce nom, pêche et commerce de sardines; Ouessanl (2,310 h.), commune qui occupe toute l'île d'Ouessant habitée par des pêcheurs, ruines druidiques, souvenir d'une bataille navale en 1778.
3° Section.
LA RÉPUBLIQUE D'ANDORRE ET LA PRINCIPAUTÉ DE MONACO.
SOMMAIRE.
— 377. La vallée d'Andorre
de Monaco
(628).
— 378. La principauté
(630).
377. l<a vallée d'Audorre. — Entre la France et l'Espagne, sur le versant méridional des Pyrénées Orientales, est la vallée d'An-
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dorre, appartenant au bassin de la Sègre. Elle est constituée en république. Sa population ne dépasse vraisemblablement pas G,000 âmes (1). C'est une petite contrée presque toute formée de terrains primaires ou éruptifs, hérissée de montagnes, couverte ou enveloppée déneige pendant l'hiver, ayant un climat parfois très chaud l'été. Elle est limitée à l'est et au sud-est par la Cerdagne (française et espagnole). Au nord, elle est séparée du département de l'Ariège par la crête des Pyrénées, dont les cols ou « ports » les moins élevés (port de Siguer et port de Fontargenle) ont 2,594 et 2,582 mètres d'altitude et sont à peu près inaccessibles en hiver; au nord-est, une route muletière conduit sur la frontière près de la source de l'Ariège, et, de là, en France. Au sud, le rio del gran Valira, dont les deux branches, septentrionale et orientale, coulent torrenlueusement au fond des deux principaux vallons, est longé, dans sa partie inférieure, par une route muletière débouchant en Espagne, avec laquelle l'Andorre communique facilement en toute saison. L'Andorre mesure 27 kil. du nord au sud et 29 cle l'est à l'ouest. Elle a une superficie d'environ 450 kil. car. L'Andorre était une dépendance du comté d'Urgel qui relevait, du roi d'Aragon. Les comtes cédèrent aux évêques de la Seii d'Urgel une grande partie de leurs droits seigneuriaux. Lorsque les droits des comtes d'Urgel eurent passé, par mariage, aux comtes de Foix, ceux-ci eurent avec les évêques des démêlés qui se terminèrent en J 278 par une sentence arbitrale portant : que la seigneurie et la haute justice de l'Andorre seraient indivises entre l'évêque et le comte; que l'un et l'autre prélèveraient alternativement, d'année en année, un tribut et nommeraient un des deux « viguiers ». Par l'avènement de Henri IV, les droits du comte de Poix passèrent au roi de France. En 1793, les agents français refusèrent le tribut, comme entaché de féodalité ; mais les Andorrans, désireux de conserver le protectorat français, obtinrent, par décret du 27 mars 1806, la nomination du viguier et le rétablissement du tribut, qui fut fixé à 960 francs. Le tribut payé à l'évêque de la Seii d'Urgel est de 460 francs. Les droits de la France, qui étaient exercés par le préfet de l'Ariège, le sont aujourd'hui, à cause de la route muletière qui
(1) Quelques auteurs donnent jusqu'à 16,000 habitants; Tomas Junoy (Relapao sobre ta Vall de Andorra (1S38) donnait 3,S00; M. Bladé estimait, en 1875, que ta population s'élevait à 5,800 âmes.
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LA FRANCE.
conduit dans les Pyrénées-Orientales, par le préfet de ce département. L'Andorre est divisée en six paroisses. Chaque paroisse est administrée par un premier et un second conseil élus annuellement par les chefs de famille. Les conseils et deux délégués de chaque paroisse forment le conseil général ou « conseil des vingt-quatre», qui délibère sur toutes les affaires administratives et nomme un syndic procureur général et un second syndic, chargé de faire exécuter ses décisions. Les deux viguiers, nommés par le gouvernement français et par l'évêque, commandent la milice, rendent la justice, nomment deux baillis et exercent en général les fonctions du pouvoir exécutif. Un juge d'appel, nommé à vie alternativement par la France et par l'évêque, juge en appel les arrêts des baillis. L'Andorre a peu de terres arables. Cependant on cultive les céréales et le tabac. Elle possède des pommiers, des châtaigniers, des noyers, quelques forêts et de vastes pâturages, communaux ou non, qui nourrissent des chevaux, des bœufs et surtout des moutons. On élève aussi des porcs, des chèvres et des mulets. L'Andorre.possède quelques forges catalanes qui fournissent un peu de fer. On fabrique des draps et autres lainages grossiers. Le commerce se fait en partie avec la France, en plus grande partie avec l'Espagne. 378. Ija principauté «le Monaco. ■— Sur la côte de la Méditerranée, un promontoire rocheux, taillé presque partout à pic et revêtu de plantes des pays chauds, aloès, etc., d'un aspect très pittoresque, s'avance dans la mer, la pointe vers l'est. C'est sur ce rocher qu'est bâtie la petite ville de Monaco. A l'extrémité du côté de la terre ferme, s'élève le palais du prince. Au pied de la ville, dans la direction du nord-est, sont le « port d'Hercule », origine de la ville fondée par les Grecs, le faubourg de la Condamine avec ses coquettes villas, et Monte Carlo, où se trouve la maison de jeu. Le territoire de la principauté n'a que & kil. de côte et ne s'avance nulle part jusqu'à un kil. dans l'intérieur des terres. Mais la beauté du site, la splendeur de la végétation méditerranéenne, l'attrait du jeu y attirent une foule d'étrangers. La principauté appartient à la famille génoise des Grimaldi. En 1641, Honoré II de Grimaldi, qui s'était placé sous le protectorat de la France, reçut des terres en Dauphiné et en Provence (duché de Valentinois, etc.), en compensation de celles qui lui avaient été confisquées en Espagne. Le prince recevait une rente du roi et Monaco avait une garnison française. La principauté, réunie, le
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631
14 février 1793, au département des Alpes-Maritimes, dont Monaco fut même quelque temps un chef-lieu d'arrondissement, fut rendue en 1814 aux Grimaldi et placée sous le protectorat du roi de Sardaigne. En 1860, elle a été, par suite de l'annexion de Nice à la France, détachée de ce protectorat et, le 2 février 1861, le prince de Monaco a cédé, contre indemnité, à la France les villes de Roquebrune et de Menton, qui ont été rattachées au nouveau déparlement des Alpes-Maritimes.
3e Section. TABLEAUX DE RECAPITULATION ET DE STATISTIQUE.
Les trois tableaux qui suivent complètent le résumé général: Ie Le premier résume, par région, province et département, la géographie physique et économique, et donne les chefs-lieux de canton avec leur population; 2° Le second contient la nouvelle évaluation de la superficie de la France, mesurée par département sur la Carte de l'Etat-major au 80,000° par le Service géographique de l'armée ; 3° Le troisième tableau, extrait de XAnnuaire du Bureau des longitudes, indique la longitude, la latitude et l'altitude des chefslieux de département, d'arrondissement et des villes de plus de 10,000 habitants.
�I,
—
TABLEAU RÉCAPITULATIF
PAR DÉPARTEMENT, DE LA GÉOGRAPHIE PHYSIQUE ET DE LA GEOGRAPHIE ÉCONOMIQUE ; DE LA POPULATION DES CHEFS-LIEUX DE DÉPARTEMENT, D1 ARRONDISSEMENT ET DE CANTON, D'APRÈS LE RECENSEMENT DE 1886. (Dans cette récapitulation, les faits les plus importants de la géographie physique et de la géographie économique sont seuls rappelés). DEPARTEMENT Ar. (Nombre d'arrondissements). Ca. (Nombre do cantons). Co. (Sombre de communes) . d) (2)
POPULATION (4) GEOGRAPHIE
PHÏSIQUE.
GEOGP.APHTE
ÉCONOMIQUE!.
DES
CHEFS-LIEUX
DE
DÉPARTEMENT
D'ARRONDISSEMENT ET DE CANTON
(3)
(Population totale de la commune exprimée en milliers d'habitants.)
FINISTÈRE Ar. 5 Ca. 43 Co. 291
COTES-DUNORD Ar. 5 Ca. 48 Co. 389
RÉGION DU NORD-OUEST ET DU NORD Bretagne Orge, sarrasin, QUIHPER, 17,1; Briec, 6,1; ConcarMontagnes neau, 5,6; Douarnenez, 11; d'Arrée (Saint- pomme de terre, Fouesnant,2,5; Plogastel-SaintMichel -de-Bres- lin, prairies naturelles, légumes, Germain, 2,1 ; Pont-Croix, 2,0; part), Montapommiers, châtaiPontl'A.bbé,5,7; Rosporden,l,7 i/nés Noires. Rivière de Mor- guiers, chevaux, Brest (3 cantons), 70,7; Daoulas, 0. 9; Landerneau, 8,9; Lannilis, laix (2), Aulne, bœufs, porcs, a3,2; Lesneven, 3,0; Ouessant, Elorn , Odet, beilles. 2,3; Plabennec, 3,G ; PloudalCarrières de Elle. mezeau, 3,2; Ploudiry, 1,5; granit. Saint-Renan, 1,7. Fils et toiles Chdleaulin, 3,6; Carhaix, 2, de chanvre (LanChâteauneuf, 3,5; Crozon, 8,5 derneau), rinstructions navales Le Faou, 1,3; Huelgoat, 1,4 Pleyben, 5,3. (Brest) ; conserMorlaix, 16,0; Landivisiau, 4,0 ves. Lanmeur, 2,6: Plouescat, 3,0 Canal de Nantes à Brest. Ré- Plouigneau,4,5;Plouzévédo,l,9; Saint-l'ol-de-Léon, 7,4; Saintseaux d'Orléans Thégonnec, 3,2; Sizun, 3,8 et de l'Ouest. Taulé, 3,0. Ports : Morlaix, Brest, Concar- Quimperlé, 7,1 ; Arzano, 1,9; Ban nalec, 5,2; Pont-Aven, 1,5 neati. Scaër, 5,4. Massif du Méteil,sarrasin, SAINT-BniEuc (2 cantons), 19,2 Châtelaudren, 1,4 ; Etablos,2,4 lin, pommiers, Mené. 1. amballe, 4,4; Lanvollon, 1,5 Rance, Argue châtaigniers, cheMoncontour, 1,3 ; Paimpol,2,2 non , Trieux , vaux, bœufs, Pléneuf, 2,3 ; Plœuc, 4,9; PlouAulne, Blavet. porcs, abeilles. ha, 4,8 ; Quintin, 3,3. Granit; toiles Dinan (2 cantons), 10,1 ; Broons, fortes. 2,7; Caulnes, 2,4; Evran, 4,1; Canal d'IUe-etJugon, 0,5; Matignon, 1,5; PlanRance.Réseaux de
(1) Nous donnons pour chaque département, d'après le recensement de 1886, le nombre d'arrondissements (Ar.), de cantons (Ca.), et de communes (Co.). (2) Voir, pour la superficie, la population et la densité des départements, le tableau inséré tome Ier, p. 411 et suiv. ; voir aussi, pour la superficie, le tableau II, p. 666 ei-dessous. (3) Sont en italiques les cours d'eau navigables dans les départements. (4) Les chefs-lieux de département sont en petite capitale; les chefs-lieux d'arrondissement en italique. Les chefs-lieux de canton sont en romain ; ils sont groupés par arrondissement. Les nombres placés à la suite de chaque nom de "ville indiquent par milliers la population totale de la commune. Exemple: Quimper, 17,1 (c'est-à-dire 17,100 hab., en réalité 17,171 hab.); Briec, 6,1 (c'est-à-dire 6,100 hab., en réalité 6,175 hab.) dans le territoire entier de Briec, le village luimême n'ayant que 597 habitants de population agglomérée.
�RÉSUMÉ GÉNÉRAL DES PROVINCES, ETC.
633
POPULATION GÉOGRAPHIE
DÉPARTEMENT.
PHYSIQUE.
GÉOGRAPHIE
ÉCONOMIQUE.
DBS
CHEFS-LIEUX DE
DEPARTEMENT,
D'ARRONDISSEMENT ET DE CANTON
(Population totale de la commune exprimée en milliers d'habitants.)
COTES-DUNDRD
[suite).
coët, 2,2; Plélan-le-Petit, 1,3; l'Ouest et d'OrPloubalay,2,4. léans. Ports : le Légué Guingamp, 8,7; Bégard, 4,7; Beile-Isle-en-Terre, 1,0; Bour(port de Saintbriac,4,3;Callac, 3,4; Maël-CarBrieuc), Paimpol. haix, 2,4; Plouagat, 2,2; Pontrieux, 2,2 ; Rostrenen, 2,2 ; Saint-Nicolas-du-Pélem, 2,9. Lannion, 0,2; Lézardrieux, 2,0; Perros-Guirec, 2,9; Plostin-lesGrèves, 4,7 s Plouaret, 3,4; la Roche-Derrien, 1,4; Tréguier, 3,2. Loudéac, 5,9; laChèze, 0,4; Collinée, 0,8; Gorlay, 1,5; Goarec, 0,8; Merdrignac, 3,3; Mûr, 2,5; Plouguenast, 3,2; TJzel, 1,5. Montagnes Noires, lande de Lanvaux. Vilaine, Blavet , Scorff, Oust. Seigle,sarrasin, VANNES (2 cantons), 20,0; Allaire, 2,4; Elven, 3,4; la Gacilly, 1,6; chanvre, cidre, Grand-Champ, 3,7 ; Muzillac, bœufs, porcs, a2,5; Questembert, 4,1; la Rochebeilles. Bernard, 1,3; Rochefort, 0,6; Sardines, corSarzeau, 5,6. dages, constructions navales (Lo- Lorient (2 cantons), 40,1; Auray, 6,4; Belz, 2,7 ; Hennebont, 6,5; rient). Belle-Ue-en-Mer (le Palais), Canaux du Bln5,1; Plouay, 4,5; Pluvigner, vet et de Nantes à 5.0 ; Pont-Scorff, i ,8 ; Port-Louis, Brest. Réseaux 3.1 ; Quiberon, 2,9. d'Orléans et de l'toèrmel, 5,9; Guer, 3,5; Jossel'Ouest. lin, 2,6; Malestroit, 1,7; MauPorts : Lorient, ron, 4,4; Rohan, 0,5; SaintVannes. Jean-Brovelay, 2,0; la TrinitéPorhoSt, 1,2. Pontivy, 9,5; Baud, 4,6; Cléguérec, 3,6 ; le Faouët, 3,2; Gourin, 4,5; Guéméné, 1,6; Locminé,2,0. Orge, légumes, tabac, prairies naturelles , cidre, huîtres, chevaux, bœufs, porcs, abeilles. Plomb ( Pontpéan). Industrie du chanvre et du lin, constructions navalos(Saii)t-Malo), imprimerie (Rennes). Canaux d'Illeet-Hnnee et de (4 cantons), 66,2 ; Châteaugiron, 1,3; Hédé, 0,8; Janzé, 4,8: Liffré, 3,0; Mordelles, 2,5; Saint-Aubin-d'Aubigné, 1,8. Fougères il cantons), 15,6; Antrain, 1,5; Louvigné-du-Désert, 3,7'; Saint-Aubin-du-Cormier, .2,1; Saint-Brice-en-Coglès, 2,0. Monfort, 2,4; Bécherel, 0,8; Montauban, 3,0 ; Plélan, 3,6 ; Saint-Méen, 2,9. Redon, 6,4; Bain, 5,0; Fougeray, 3,8; Guichen, 3,9; Maure, 3,6; Pipriac, 3,6; le Sel, 0,7. Saint-Malo, 10,5; Cancale, 6,7; Châteauneuf, 0,6 ; Gombourg,
RENNES
MORBIHAN
Ar. 4 Ca. 37 Co. 250
ILLE-ETVILAI NE
Ar. 6 Ca. 43 Co. 357
Monts de Bretagne (forêt de Paimpont) . Vilaine, llauce, Couesnon, Me ; marais de Dol.
�634
LA FRANCE.
POPULATION
GÉOGRAPHIE DÉPARTEMENT.
PHYSIQUE.
GEOGRAPHIE
ÉCONOMIQUE.
DES
CHEFS-LIEUX
DE DEPARTEMENT
D'ARRONDISSEMENT ET DE CANTON '
(Population totale de la commune exprimée en milliers d'habitants \
ILLE-ETVI LAI NE
»
(suite).
LOIRE-INFÉRIEURE
Ar. 5 Ca. 45 Co. 217
Sillon de Bretagne, marais de la GrandoBrière. Loire,Vilaine, Sèvre nantaise, Acheneau, Er'/re,Chère,Don, lac de GrandLieu.
Nantes à Brest. 5,9; Dinard-St-Enogat, 4,2; Dol Réseaux de l'Ou4,5;Pleine-Fougères, 3,0 ; Saintest et d'Orléans. Servan, 12,2; Tinténiac, 2,2. Ports : St-JVIalo, Vitré (2 cantons), 10,4; Argentré, St-Servan. 2,3 ; Châteaubourg, 1,3 ; la Gucrche, 4,9; Retiers, 3,2. Froment, orge, NANTES (6 cantons), 127,5; Aigresarrasin, pomme feuille, l,4;Bouaye, 1,4; Car de terre, légumes, quefou, 2,9; la Chapelle-surcolza, chanvre, Erdre, 2,6; Clisson, 2,9; Legé, lin, prairies na4,5; lo Loroux-Bottereau, 4,0; turelles , vin, Machecoul, 3,8; Saint-Philbertbœufs, abeilles. de-Grand-Lieu, 4,0 ; Vallet, 5,0 ; Vertou, 5,4. Sel, houille (bassin de la basse Ancenis, 5,5; Ligné, 2,7; Riaillo, Loire), tourbe. 2,4; Saint-Mars-la-Jaille, 2,0; Varades, 3,4. Ind. méc. et industr. chim. (Nan- Châteaubriant, 6,2; Derval, 3,3; Moisdon, 2,6; Nort, 5,5; Nozay, tes), savons, cuirs, sardines, sucre, 4,1; Rougé, 2,8; Saint-Juliende-Vouvantes, 1,9. tissus de chanvre et de lin, sabots, Paimbœuf, 2,4; Bourgneuf, 2,8; constrac. navales le Pellerin, 2,4; Pornic, 2,0; Saint-Père-en-Retz, 3,0. (Indret, Nantes), imprim. (Nantes). Saint-Nazaire, 25,6; Blain, 0,7; le Croisic, 2,4; Guéméné-PenCanal de Nantes à Brest. Réseaux fao, 6,8; Guôrande, 7,1; Herbide l'Ouest, d'Orgnac, 4.1; Pontchàteau, 4,6; léans et de l'État. Saint-Etienne-de-Montluc, 4,4 ; Saint-Gildas-des-Bois, 2,6; StPorts : le CroiNicolas-de-Redon, 2,1; Savesic, St-Nazaire, nay, 3,3. Nantes.
Anjou.
MAINE-ETLOIRE
Ar. 5 Ca. 34 Co. 381
Bocage vendéen. Loire,Thouet, Layon,Authion, Marne, Sartlie, Loir, Mayenne, Oudon.
Froment, vi gnes, pomme de terre, légumes, prairies artificielles, chanvre, lin, prairies naturelles, pépinières, chevaux, bœufs, porcs. Ardoises (Trélazé), houille (bassin delà bsoLoire), fer et forges. Industries du coton (Cholet), du chanvre (Angers, Chemillé). CanaldeDiveet Thouot. Réseaux d'Orléans, de l'O. et de l'État.
(3 cantons),73,0; Chalonnes-sur-Loire, 4,8; le LourouxBéconnais, 2,9; les Ponts-de-Cé, 3,6; St-Georges-sur-Loire, 2,6; Thouarcé, 1,6; Tierce, 2,1. Baugé, 3,6; Beaufort, 4,6; Durtal, 3,2; Longué, 4,4; Noyant, 1,5; Seiches, 1,4. Cholet, 16,8; Beaupréau, 3,9; Champtoceaux, 1,6; Chernillé, 4,5; Montfaucon, 0,7; Montrevault, 0,8; St-Florent-le-Vieil, 2,1. Saumur(3 cantons), 14,2; Doué, 3,3; Gennes, 1,6; MontreuilBellay, 2,0; Vihiors, 1,7. Segré, 3,4; Candé, 2,2; Châteauneuf-sur-Sarthe, 1,5; le Liond'Angers, 2,6 ; Pouancé, 3,5.
ANGERS
�RÉSUMÉ
GÉNÉRAL
DES
PROVINCES,
ETC.
633
POPULATION GEOGRAPHIE
PHYSIQUE.
GEOGRAPHIE.
ÉCONOMIQUE.
DES
CHEFS-LIEUX DE
DEPARTEMENT ,
D'ARRONDISSEMENT ET DE CANTON
(Population totale de la commune exprimée en milliers d'habitants.)
Maine.
Collines du Maine (les Couvrons). Sarlhe, Huisne, Loir. Orge, légumes, LE MANS (3 cantons), 57,6 ; Ballon, prairies artificiel1,7; Confie. 1,7 ; Ecommoy, 3,7; les, chanvre, pomLoué, 1,8; Montfort, 0,9; Sillcmiers , chevaux, le-Guillaume, 3,3; la Suze, 2,6. bœufs, porcs, vo- La Flèche, 9,8; Brûlon, 1,6; le lailles. Lude, 3,9; Malicorne, 1,5; Conserves, marMayet, 3,4; Pontvallain, 1,8; bres (le Mans , Sablé, 6,2. Sablé), houille. Mamers, 6,5 ; Beaumont-sur-SarInd. du chanvre the, 1,9; Bonnétable, 4,4; la (le Mans, FresFerté-Bernard,5,7; Fresnay, 2,9; nay), poteries. la Fresnaye, 1,2; Marolles-lesRéseaux d'OrBraults, 2,2; Montmirail, 0,3; léans, de l'Ouest Saint-Paterne, 0,5 ; Tuffé, 1,6. et de l'État. Saint-Calais, 3,7; Bouloire, 2,1; la Chartre, 1,6; Château-duLoir, 3,6; le Grand-Lucé, 2,1; Vibraye, 2,9. Froment, mé- LAVAL (2 cantons), 30,6; Argentré, teil, orge, sarra1,4; Chailland, 2,0; Evron,4,4; sin , légumes , Loiron, 1,1; Meslay, 1,8 ; Montprairies artifisurs, 1,7 ; Sainte-Suzanne, 1,5. cielles et naturel- Château-Gantier,!,3; Bierné, 1,0; les, pommiers, aCossé-le-Vivien,3,0 ; Craon,4.5 ; beilles, chevaux , Grez-en-Bouère, 1,6; Saint-Aibœufs. gnan-sur-Roë, 1,0. Chaux. Mayenne (2 cantons), 11,1; AmInd. du coton, brières, 2,5; Bais, 1,9; Coupdu chanvre (Latrain, 0,4; Ernée, 5,2; Gorron val). 2,8 ; le Horps, 1,4 ; Landivy,2,0 Réseau do l'Ouest Lassay, 2,6; Pré-en-Pail, 3,2 Viilaines-la-Juhel,2,6.
Collines du Maine (les Couvrons); collines de Normandie (signal des Avaloirs). Mayenne, Ernée, Jouanne, Oudon.
Normandie.
Cotentin. Couesnon,Sélune, Sée, Sienne, Ay, Sinope, Divette, Douve, faute, Vire. Froment, sar- SAINT-LÔ, 10,6 ; Canisy, 0,8 ; Carenrasin , légumes, tan, 3,2; Marigny, 1,3; Percy, chanvre, lin,prai2,7; Saint-Clair, 0,6; St-Jeanries artific. et de-Daye, 0,3 ; Tessy-sur-Vire, naturelles, pom1,4; Torigny-sur-Vire, 2,0. miers, abeilles, Avranches, 8,0; Bréccy, 2,4; Duvolailles, porcs, cey, 1,8; Granville, 11,6; la chevaux, bœufs. Haye-Pesnel, 1,0; Pontorson,2,5; Granit (des Saint-James, 3,3; Sartilly, 1,2; Chausey), pierres Villedieu, 3,5. de taille St-Vaast). Cherbourg, 37,0; Beaumont, 0,G; Ind. méc. (VilleOcteville, 2,9; les Pieux, 1,4; dieu), ind. chim., Saint-Pierre-Eglise, 1,9. cordages, cons- Coulances, 8,1; Bréhal, 1,4; Ceritructions navales sy-la-Salle, 1,7; Gavray, 1,5; (Cherbourg). la Haye-du-Puits, 1,4; Les-
�636
LA
FRANCE.
POPULATION GÉOGRAPHIE DÉPARTEMENT.
PHYSIQUE.
GEOGRAPHIE
ÉCONOMIQUE.
DES
CHEFS-LIEUX DE DEPARTEMENT
D'ARRONDISSEMENT ET DE CANTON '
(Population totale de la commune ca primée en milliers d'habitants.)
MANCHE (suite).
»
Canal de Vire et say, 1,3; Montmartin-sur-Me 1,0 ; Périer, 2,6 ; Saint-Malo-di Taute. la-Lande, 0,4; Samt-Sauveul Réseau do Lendelin, 1,6. l'Ouest. Ports : Saint-Vaast,Gran- Mortain, 2,4; Barenton, 2,4; Is gny 0,3; Juvigny, 0,8; Sain ville. Hilaire-du-Harcouët, 3,9 ; Sainll Port mil. CherPois, 0,7; Sourdeval, 4,0; ■ bourg. Teilleul, 2,1. Valognes, 5,7; Barneville, 0,9 Bricquebec, 3,6 ; Montebour 2,1; Quettehou, 1,3; Saintï Mère-Eglise, 1,4; Saint-SauveuB le-Vicomte, 2,8.
M
CALVADOS Ar. 6 Ca. 38 Co. 763
Collines de Normandie (M' Pinçon). Vire, Aure, Seulles, Orne, Noireau, Laize, Odon , Dives, Touques.
ORNE Ar. 4 Ca. 36 Co. 512
Froment, orge, CAEN (2 cantons), 43,8; Bourgu— bus, 0,2; Creully, 0,8; DoiB sarrasin,légumes, vres, l,8;Evrecy, 0,6; TilM colza, prairies sur-Seules, 1,0; Troarn, 0,W artificielles et naVillers-Bocage, 1,1. tur., pommiers, Bayeux, 8,3; Balleroy, 1,1; Ca^ abeilles, porcs, mont, 1,0; Isigny, 2,9; Ryes,0, chèvres, chevaux, Trévières, 1,1. bœufs. Granit, pierres Falaise (2 cantons),8,5; Brettevill sur-Laize, 1,0 ; Morteaux-Coul de taille (Alleboeuf ,0,7 ; Thury-Harcourt, l,k magne). Huile, ind. du Lisieux (2 cantons), 16,3; LivaroB 1,8 ; Mézidon, 1,1; Orbec, 3, J coton (Orbec, FaSt-Pierre-sur-Dives, 2,1. laise), du chanPont-l'Evêque, ,3,0; Blangy-lB vre, do la laine Château, 0,7 ; Cambremor, 0," (Lisieux, Vire) Dozulé, 0,9; Honfleur, 9, dentelle (Bayeux Trouville, 6,3. Caen), bonneterie (Falaise), froma- Vire, 6,7; Aunay, 1,9; Bény-B cage, 0,8; Condé-sur-Noirea ge (Livarot, etc.). 7,2; Saint-Sever, 1,5; Vass Canal de Caen à 2,5. la mer. Réseau de l'Ouest. Ports : Honflour, Trou ville,Ouistreham, Isigny. Méteil, avoine, AI.ENÇON (2 cantons), 17,5; Ca Collines de rouges, 1,0; Courtomer, 1,1; orge, sarrasin Normandie (foMêle-sur-Sarthe, 0,7; Sces, 4, rêt d'Ecouves) ; légumes, chanvre, Briouze, 1, coteaux du Per- prairies artificiel Argentan, 6,3; Ècouché, 1,4; Exmes, 0,5; che (monts d'A- les et naturelles, Ferté-Frénel, 0,5; Gacé, 1, pommiers, volailmain). le Merlerault, 1,3 ; Mortrée, 1, Orne,Rouvre, les, porcs, bœufs, Putanges, 0,6; Trun, 1,0; \ Noireau,Sarlhe, chevaux, fromage moutiers, 3,6. Rille, Charen- (Camembert). Granit, eaux Domfront, 5,1; Athis, 3,6; tonne, Eure, Ferté-Macé, 8,9; Fiers, 14, min. (Bagnoles). Iton. Juvigny - sous - Andaine, 1, Ind. méc. et Messei, 1,4; Passais, 1,6; Ti des métaux (Lai chebrai, 4,3. gle), fromage (CaBazocltes-su membert),ind. du Mortagne, 4,5;
�RÉSUMÉ
GÉNÉRAL
DES
PROVINCES,
ETC.
637
POPULATION GEOGRAPHIE
DÉPARTEMENT.
PHYSIQUE.
GEOGRAPHIE
ÉCONOMIQUE.
DES CHEFS-LIEUX DE DEPARTEMENT, D'ARRONDISSEMENT ET DE CANTON
(Population totale de la commune exprimée en milliers d'habitants.)
ORNE
(suite).
EURE Ar. 5 Ca. 36 Co. 100
i?î7('e,Charentonne, Eure. Iton, Biaise, Vè gre, SEINE, Andélie.
coton (Fiers), du chanvre (Alençon, Fiers, Vimoutiers, Mortagne), verrerie, plumes de fer (Laigle). Réseau de Ouest. Froment, mêteil, avoine, légumes , betterave, colza, liu, prairies artific, forêts , pommiers, volailles, chèvres, ânes, chevaux, moutons. Pierre de taille (Vernon). Ind. des métaux (Romilly),ind. m. (Louviers,Rugles), cuirs (Évreux, Pont - Audemer), ind. du coton (Raopont, Gisors, Évreux), du lin (Bernay), draps (Couviers). Réseaux de l'Ouest.
Hoëne, 1,0; Bellème, 2,6; Laigle, 5,1; Longny, 2,1; Moulins-la-Marche, 1,1; Nocé, 1,3; Pervenchères, 0,8 ; Rémalard, 1,7; le Theil, 1,1; Tourouvre, 1,8.
ÉVREUX
(2 cantons), 16,7'; Breteuil, 2,1 ; Conches,2,2; Damville, 1,2; Nonancourt, 2,1; Pacy-sur-Eure, 1,9; Rugles, 1,8; Saint-André, 1,5 ; Verneuil, 4,2; Vernon, 8,2. Les Andelys, 5,4; Ecos, 0,6; Etrépagny, 2,0; Fleury-sur-Andelle, 1,4; Gisors, 4,3; Lyons-la-Forêt, 1,3. Bernay, 8,3; Beaumesnil, 0,5; Beaumont-lo-Roger, 1,9; Brionne, 3,7: Broglie, 1,0; Thiberville, 1,3. Louniers, 10,5; Amfreville-laCampagne, 0,6; Gaillon, 3,2; le Neubourg, 2,4; Pont-del'Arche, 1,8. Pont-Audemer, 6,2 ; Beuzeville, 2,5 ; Bourgtheroude, 0,7 ; Cormeilles, 1,2; Montfort-sur-Risle, 0,6; Quillebceuf, 1,5; Routot, 0,9; Saint-Georges-du-Vièvre, 0,8.
SEINE-INFERIEURE Ar. 5 Ca. 51 Co. 759
PaysdeCaux, Bray. SEINE , Andelle , Epte , Saane, Arques, Bôthuue, Éaulne, Bresle.
Froment, avoi- ROUEN (6 cantons), 107,2; Boos, 0,7; Buchy, 0,8, Clères, 0,8; ne, légumes, betDarnétal, 6,6; Duclair, 1,9; terave, colza, lin, Elbeuf, 22,1 ; Grand-Couronne, prairies artific., a1,4; Maromme, 3,3; Pavilly, beilles, pommiers, 2,8. volailles, porcs, chèvres, ânes Dieppe, 23,0; Bacqueville, 2,2; Bellencombre, 0,7 ; Envermeu. chevaux, bœufs 1,4; Eu, 5,0; Longueville, 0,7; Craie (Rouen), Offranville, 1,7; Têtes, 0,8. galets (Dieppe' LeHavre (3 cantons), 112,1 ; Bolargile plastique et bec, 12,0; Crique tol-l'Esneval, eaux m. (Forges). 1,4; Fécamp, 13,2; Goderville, Ind. des métaux 1,3; Lillebonne, 6,8; Montivil(le Havre, Deville), liers, 5,1 ; Saint-Romain-de-Colméc. et ind. chim bosc, 1,7. (Rouen, le Havre, Elbeuf), huile de Neufchâtel, 3,8; Argueil, 0,4; Aumale, 2,3 ; Blangy, 1,7 ; Forgraines, meunerie ges-les-Eaux, 1,8 ; Gournay, 3,8 ; (le Havre), fi-om. Londinières, 1,1; St-Saëns, 2,4. Neufchâtel),sucre (le Havre), confi Yvelot, 8,0; Cany-Barvillo, 1,8; Caudebec-en-Caux, 2,3; Doudesérie (Rouen\ind. ville, 3,0; Fauville, 1,3; Fondu colon (Rouen,
�638
LA.
FRANCE.
POPULATION GEOGRAPHIE
DEPARTEMENT.
PHYSIQUE.
GEOGRAPHIE
ÉCONOMIQUE.
DES
CHEPS-LIEUX
DE DEPARTEMENT
D'ARRONDISSEMENT ET DE CANTON '
(population totale de la commune ej n milliers d'habitants
SEINE-INFERIEURE
(suite).
Yvetot, Dieppe, le Havre, etc.), cordages (le Havre), draps (Elheuf) , bretelles (Rouen), horlogerie (SaintNicolas - d'Alier mont), tabletterie (Dieppe),verrerie, (Forge-les-Eaux), construct. navales (le Havre), imprimerie (Rouen). Réseaux de l'O. et duNord. Ports: Eu, le Tréport, Dieppe, Saint-Valéry-en-Caux, Fécamp, le Havre, Rouen.
taine-le-Dun, 0,4 ; Ourville, 1,0 Saint-Valéry-en-Caux, 4,1 ; Valmont, 0,8; Yerville, 1,5.
Ile-de-France.
SEINE Ar. 3 Ca. 8 Co. 74 (Paris, avec |ses 20 arrond. municipaux, comptantpour une unité seulement.) Froment, avoi-. PARIS (2,344,550 hab.). Mont - Valé rien. ne, pomme de Saint-Denis, 48,0 ; Courbevoie. SEINE , Mar- terre, légumes, 15,9 ; Neuilly, 26,6 ; Pantin, 19,2 volailles,chevaux. Sceaux, 3,4; Charenton-le-Pont ne, Bièvre. Pierre de 13,5; Villejuif, 3,2; Vincennes; taille (Bagneux, 22,2. etc.), sable, plâtre, chaux. Ind. métallurg. (Paris, St-Denis). Ind. méc. (Paris,St-Denis), ind. ihimiq. (Paris, Saint-Denis, etc.), colle, cuirs (Paris) , ind. alim., ind. textiles, ind. diverses, articles de Paris (Paris), savons (Neuilly, St-Denis); vann. ( Montreuil) ; poteries et céramiq. (St-Cloud, Choisyle-Roi) ; verrerie (Clichy, Pantin) ; im.(Paris, Sceaux) Canaldel'Ourcq. Cinq grands réseaux.
�RÉSUMÉ GÉNÉRAL DES PROVINCES, ETC.
639
POPULATION GEOGRAPHIE
DÉPARTEMENT.
PHYSIQUE.
GEOGRAPHIE
ÉCONOMIQUE.
DES
CHEFS-LIEUX DE DEPARTRMBNT,
D'ARRONDISSEMENT ET DE CANTON
(Population totale de la commune ex- primée en milliers d'habitants.)
SEINE-ETMARNE Ar. 5 Ca. 29 Co. 530
Brie, coteaux de la Brie champenoise. SEINE, Yonne, Loing, Fusain, Lunain, Yères, Marne, PetitMorin, GrandMorin, Ourcq.
Froment, mé teil, avoine, poni mo de terre, légumes , betterave, lin, prairies arti ficielles, forêts, volailles, ânes chevaux,»nozzi'ons. Pierre do taille (Château-Landon) meulière (la Ferté-sous-Jouarre), grès ( Fontainebleau) , albâtre (Lagny), plâtre; fromage de Brie, de Coulommiers. Sucre ; chocolat (Noisiel), cotonnades ( Claye ), faïences (Montereau), papeterie (le Marais, etc.), imprim. (Coulommiers, Lagny). Canaux de iOurcq et du loing.Réseaux de Paris-Lyon-Méditerr. et de l'Est.
(2 cantons), 12,6; BrieComte-Robert, ?,6; le Châtelet, 0,9; Mormant, 1,4; Tournan, 1,9. Coulommiers, 6,2; la Ferté-Gaucher, 2,3; Rebais, 1,2; Rozoy, 1,5. Fontainebleau, 13,3; la Chapellela-Reine, 0,9 ; Château-Landon, 2,8 ; Lorrez - le - Bocage, 0,9 ; Montereau-faut-Yonne, 7,7 ; Moret-sur-Loing, l,9;Nemours,4,5. Meaux, 12,3; Claye-Souilly, 1,9; Crécy-en-Brie, 0,9; Dammartinen-Goële, 1,7; la Ferté-sousJouarre, 4,6; Lagny, 5,0; Lizysur-Ourcq, 1,5. Provins, 8,2 ; Bray-sur-Seine, 1,6; Donnemarie - en - Montois, 1,0; Nangis, 2,8; Villiers - SaintGeorges, 0,9.
MELUN
SEINE-ETOISE Ar. 6 Ca. 37 Co. 688
SEINE, Essonne, Orge, Bièvre, Mauldro, Vaucouleurs, Yères, Marne, Oise, Thève, Viosne.
Froment, méteil, seigle, avoine, orge, pomme de terre, légumes, betterave, lin, prairies artificielles, forêts, abeiU les, volailles (Houdan), ânes, chevaux, moutons. Pierre de taille, ConflansSainte-Honorine), craie (Meudon, Bougival), meulière (Meulan, Longjumeau), grès(Houdan), sable (Etampes), plaire, eaux min. (Enghien). Industrie mécaniq. (Essonnes),
(3 cantons), 49,8; Argenteuil, 12,8 ; Marly-le-Roi, 1,7 ; Meulan, 2,7 ; Palaiseau, 2,6 ; Poissy, 6,4; Saint-Germain-enLaye, 16,3 ; Sèvres, 7,6. ' Corbeil,l,b; Arpajon, 2,8;BoissySaint-Léger, 0,9; Longjumeau, 2,7. Etampes, 8,5; la Ferte-Alais, 0,9 ; Mérévillo, 1,5; Milly, 2,3. Manles-sur-Seine, 6,6; Bonnières. 1,0; Houdau, 2,1; Limay, 1,5; Magny-en-Vexiu, 2,0. Pontoise, 7,2; Ecouen, 1,5; Gonesse, 3,0; iTsle-Adam, 3,3; Luzarches, 1,4; Marines, 1,5; Montmorency, 4,9; le Raincy, 5,4. Rambouillet, 5,6; Chevreuse, 1,8; Dourdan (2 cantons), 3,2 ; Limours, 1,1 ; Montfort-l'Amaury, 1,5.
VERSAILLES
�LA
FRANCE.
POPULATION GEOGRAPHIE IARTEMENT.
PHYSIQUE.
GEOGRAPHIE
ÉCONOMIQUE.
DES
CHEFS-LIEUX
DE DÉPARTEMENT
D'ARRONDISSEMENT ET DE CANTON '
(Population totale de la commune exprimée en milliers d'habitants.)
NE-ETOISE suite).
mcunerie(Corbeil, Étampes,etc.),papeterie (Essonnes) imprim. (Corbeilj. Cinq grands réseaux. Coteaux du Noyonnais. Oise, Aronde, Bresche, Tliérain, Aisne. Froment, mê- BEADVAIS (2 cantons), 18,4; Auneuil, 1,'t ; Chaumont (enVexin), teil, avoine, pom1,4 ; le Coudray-St-Germer, 0,4 ; me de terre, léFormerie, l,3;Grandvilliers, 1,7; gumes , betteraMarseille (le Petit), 0,7; Môru, ve, chanvre, prai4,3; Nivillers, 0,2 ; Noailles, 1,5; ies artificielles, Songeons, 1,1. forêts, abeilles, volailles (Crève - Clermont, 5,5; Breteuil, 3,1; Crèvecœur, 2,5 ; Froissy, 0,6; cœur), porcs, cheLiancourt, 4,3; Maignclay, 0,7; vaux, moutons. Mouy, 3,3; Saint-Just-en-ChausPierre de taill» sée, 2,5. (Saint-Lou, Chautilly,Senlis,Verbe- Compiègne, 14,4; Attichy, 0,8; Estrées-Saint-Denis, 1,4; Guisriej, sable (Creil), card, 1,4; Lassigny, 0,9; Noyon, métaux (Monta6,2; Ressons-sur-Matz, 0,9 ; Ritaire), tourbe. bécourt, 0,7. Industrie méc. ( Montataire, Lian- Sentis, 7,1 ; Betz, 0,6 ; Creil, 7,4; Crépy-en-Valois, 3,6; Nanteuil(court), fro. Comle-Haudouin, 1,5; Neuilly-enpiègne), sucre, in. Thelle, 1,7; Pont-Ste-Maxence, delalaine(Mouy), 2,4. tapis (Beauvais), dentelle (Chantilly), boutons, faïence ( Creil ) , chaussure (Liancourt), poteries. Késeaux du N. et de l'Ouest. Froment,méteil, LAON, 13,7; Anizy-le-Château,l,l; Chauny, 9,0 ; Coucy-le-Château, seig. avoine,orge, 0,7; Craonne, 0,7; Crécy-surpomme de terre, Serre, 1,9; la Fère, 4,9; Marie, légumes, bettera2,5; Neufchâtel, 0,7; Rozoy-surve, œillette, colza, Serre, 1,4; Sissonne, 1,5. prairies artificielles,!)oZaî«7es,ânes, Château-Thierry,7,3; Charly, 1,8; Condé, 0,6 ; Fère-en-Tardenois,, chevaux , mou2,4; Neuilly-Saint-Front, 1,6. tons. Lignite; pierres Saint-Quentin, 47,3; Bohain, 6,7; leCatelet, 0,5; Moy, 1,1; Ribede taille (Crouy). mont, 3,1; Saint-Simon, 0,7;; Ind. méc. (StVermand, 1,3. Quentin), indust. c/iim. (Saint-Go- Soissons, 11,8 ; Braisne, 1,5; Ouln chy-le-Châtoau, 0,7 ; Vailly, 1,6 bain, Saint-QuenVic-sur-Aisne, 0,9 ; Yillers-CoM tin) sucre; ind. terets, 3,8. du coton, du chanvre, de la laine Vervins, 3,2; Aubenton, 1,4; H
OISE
. 4
. 35
. 701
AISNE
Ar. 5 Ca. 37 Co. 840
Tliiérache. Oise, Gland, Thon , Serre, Lette, Aisne, Vesle, Somme.
�RÉSUMÉ
GÉNÉRAL
DES
PROVINCES,
ETC.
641
POPULATION GÉOGRAPHIE
DÉPARTEMENT.
PHYSIQUE.
GÉOGRAPHIE
ÉCONOMIQUE.
DES
CHEFS-LIEUX
DE DEPARTEMENT ,
D'ARRONDISSEMENT ET DE CANTON
(Population totale (le la commune exprimée en milliers d'habitants.)
AISNE
))
(suite).
( Saint - Quentin, Guise), broderie (Saint-Quentin), vannerie, verrerie, glaces (SaintGobain, Chauny), inst. de musique (Château-Thierry) Canaux de SlQuentin, de In Sambre, de la Marne et de l'Aisne. Réseaux du Nord et de l'Est. Picardie.
Capelle, 2,6; Guise, 7,7; Hirson, 5,7 ; le Nouvion, 3,2; SainsRichaumont, 2,0; Wassigny, 1,3.
SOMME
Ar. 5 Ca. 41 Co. 836
Plateau de Picardie. Bresle, Somme, Encre ou Ancre, Aure, Authie, Celle.
Froment,me'to7, avoine,orge, pomme de terre,betterave , œillette , chanvre, lin, prairies artificielles, cidre, abeilles, volailles,porcs,chèvres, ânes, chevaux,hœuk, moutons. Argile plastique, tourbe. Ind.méc , savon, pâtés (Amiens), fromage (Rollot), sucre, ind. du, coton (Amiens), du chanvre, de la laine (Amiens,Abbeville), bonneterie (Amiens, Villers-Bretonneux). Canal de ta Somme. Réseau du Nord. Ports : le Hourdel, Abbeville, Saint-Valéry-surSomme. Artois.
(4 cantons), 80,3; Boves, 1,9; Conty, 1,1; Corbie, 4,6; Hornoy, 0,9 ; Molliens-Vidante, 0,7; Oisemont, 1,2; Picquigny, 1,2; Poix, 1,3; Villers-Bocage, 1,0. , . Abbeville (2 cantons), 19,8 ; Aillyle-Haut-Clocher, 1,0; Ault, 1,6; Crécy, 1,6; Gamaches, 2,1; Hallencourt, 1,9; Moyenneville, 1,0; Nouvion, 0,8; Rue, 2,7; Saint-Valéry-sur-Somme, 3,5. Doullens, 4,4; Acheux, 0,6; Bernaville, 0,9; Domart, 1,2. Montdidier, 4,7 ; Ailly-sur-Noye, 1,1 ;Moreuil, 3,4; Rosières, 2,6; Roye, 3,9. Vèronne, 4,7; Albert, 5,8; Bray, 1,3; Chaulnes, 1,2; Combles, 1,5; Ham, 2,8; Nesle, 2,4; Roisel 1,7.
AMIENS
PAS-DECALAIS
Ar. 6 Ca. 44 Co. 903
Plateau d'Artois, collines du Boulonnais. Authie, Candie, Liane, Aa,
Froment, mèteil, avoine, orge, pomme de terre, légumes, betterave, leilletle, lin,
ARRAS
(2 cantons), 26,9 ; Bapaume , 3,3 ; Beaumetz-les-Loges, 0,6; Bertincourt, 1,4 ; Croisilles, 1,5; Marquion, 0,8; Pas, 0.8; Vimy, 1,6; Vitry-en-Artois, 2,9.
II.
LA FRANCE.
—
41
�642
LA FRANCE.
POPULATION GEOGRAPHIE GEOGRAPHIE
ÉCONOMIQUE. DES CHEFS-LIEUX DE DEPARTEMENT
DEPARTEMENT.
D'ARRONDISSEMENT ET DE CANTON PHYSIQUE.
(Population totale de la commune exprimée en milliers d'habitants.)
PAS-DECALAIS
(suite).
prairies Béthune, 10,9; Cambrin, 0,4; CarLys , Scarpe, tabac, vin, 7,8; Houdain, 1,4; Lavontie, artificielles, ciSensée. 4,1; Lens, 11,8; Lillers, 7,5; dre, bière, volailNorrent-Fontes, 1,3. les , porcs, chèvres, ânes, che- Boulogne (2 cantons), 45,9; Calais, 59,0; Desvres,4,5; Guines, vaux,hœah, mou4,4; Marquise, 3,9; Samer, 2,1. tons. Marbres,ciment Montreuil, 3,3; Campagne-lèsHesdin, 1,1; Étaples, 3,3; Frtt(Boulogne), méges, 3,2; Hesdin, 3,4; Hucquetaux (Biacheliers, 0,7. St-Vaast), houille (bassins du Pas Saint-Omer (2 cantons), 21,3; Aire, 8,4; Ardres, 2,3; Aude-Calais etd'Hardruick, 2,7; Fauquembergues, dinghen), tourbe, 1,0 ; Lumbres, 1,4. fer (Marquise). Ind. du chanvre Saint-Pol, 3,8; Aubigny, 0,6; Auxi-le-Château, 2,9; Avesnesplumes de fer le-Comte, 1,5; Heuchin, 0,6; le (Boulogne),alcool, Parcq, 0,7. sucre (Arras,etc.) tulle (Calais), papeterie ( Saint • Omer). Canaux de la Flandre. Réseau du Nord. Ports : Calais, Boulogne, Éta pies, Berck. Flandre.
NORD Ar. 7 Ca. 62 Co. 665
Aa,Ysev, Lys, Froment, avoiScarpe , Sen- ne, orge, pommes de terre, légumes, sée, Deule, Escaut, Sambre. betterave, œitlette,lin, tabac, prairies artificielles et naturelles, cidre et bière, abeilles, volailles, chèvres, chevaux, bœufs. Bitume(Aniche), marbres (Maubeugo), argile plastique, eaux miner. (Saint - Amand), houille (bassin du Nord), fer (Lille, Anzin, Denain , Douai, Maubeuge, etc.). Industrie méc. (Lille, Fives, Roubaix), alcool, ind.
(5 cantons), 188,3; Armentières, 28,0; la Bassée, 3,7; Cysoing , 3,2; Haubourdin , 7,1; Lannoy , 1,9; Pout-a-Marcq, 0,8; Quesnoy-sur-Deule, 5,1; Roubaix (2 cantons), 100,3; Seclin, 5,8; Tourcoing (2 cantons), 58,0. Avesnes (2 cantons), 6,1 ; Bavai, 1,8; Berlaimont, 2,7; Landrecies, 4,2; Maubeuge, 18,3. Quesnoy (2 cantons), 3,S; Solrele-Chàteau, 2,6; Trélon, 3,9. Cambrai (2 cantons), 23,9; Carmères, 1,8; le Cateau, 10,0; Clary, 2,6; Marcoing, 1,9; Solesmes, 6,4. Douai (3 cantons), 30,0; Arlenx, 1,7; Marchiennes, 3,3: Orcliies, 3,8. Dunkerque (2 cantons), 38,0 ; Bergues, 5,4; Bourbourg, 2,4; d'avelines, 5,9; Hondschoote, 3,5 ;
LILLE
�RÉSUMÉ
GÉNÉRAL
DES
PROVINCES,
ETC.
643
POPULATION GÉOGRAPHIE DÉPARTEMENT.
PHYSIQUE.
GÉOGRAPHIE
ÉCONOMIQUE.
DES CHEFS-LIEUX DE DÉPARTEMENT , D'ARRONDISSEMENT ET DE CANTON
(Population totale de la commune exprimée en milliers d'habitants.)
NORD
(suite).
»
chim. (Lille, etc.), Wormhoudt, 3,7. huile, cuirs (Lille, Hazebrouck(2cantons), 11,3; BailValencienn.es), colleul (2 cantons), 13,3;Cassel, le, fromage (Ma3,8; Merville, 7,2; Steenworde, roilles) , sucre 4,4. (Lille, etc.), ind. Valenciennes (3 cantons), 27,0; du coton (Lille, Bouchain, 1,8; Condé, 5,2; DeRoubaix), du lin nain, 17,8; Saint-Amand (2 can(Sin,Armentières, tons), 12,2. Dunkerque,Valenciennes.Cambrai), de la laine (Roubaix , Tourcoing, le Cateau, Fourmies, Sains), dentelle ( Bailleul, Lille), bâtiment, ébénisterie(Lille), briques, poteries, verreries , glaces (Aniche), const. nav.(Dunkerque), imprimerie (Lille, Valenciennes). Canaux de StQuenlin et de la Sambre; canaux de Flandre. Réseau du Nord. Ports : Dunkerque, Gravelines. Douanes : Tourcoing, Roubaix, Lille, Valenciennes, Jeumont.
Champagne. AUBE
Ar. 5 Ca. 26 Co. 446 Coteaux de la Brie champenoise. SEINE , Laignes, Ourco , Hozain, Barse, Aube, Ardusson, Orvin. Moteil, seigle,' avoine, orge, navette, prairies artificielles, forêts, abeilles, volaillas, moutons. Craie (Troyes), charcuterie, fromage, tissage du coton, bonneterie (Troyes). Canal de la haute Seine. Réseau de l'Est.
TROYES
(3;cantons), 47,0; Aix-enOthe, 3,0; Bouilly, 0,7; Ervy, 1,6; Estissac, 2,0; Lusigny, 1,1 ; Piney, 1,5. Arcis-sur-Aube, 2,9; Chavanges, 0,9; Méry-sur-Seine, 1,3; Ramerupt, 0,5. Bar-sur-Aube, 4,6 ; Brienne-leChâteau, 1,9; Soulaines, 0,7; Vendeuvre-sur-Barse, 2,1. Bar-sur-Seine, 3,2; Chaource, 1,4; Essoyes, 1,6; Mussy-sur-Seine, 1,6 ; les Riceys, 2,7. Nogent-sur-Seine, 3,6 ; Marcillyle-Hayer, 0,6 ; Romilly-surSetne, 6,9; Villenauxe, 2,3.
�LA FRANCE.
POPULATION GÉOGRAPHIE
DEPARTEMENT. PHYSIQUE.
GEOGRAPHIE
ÉCONOMIQUE.
DES CHEFS-LIEUX DE DEPARTEMENT , D'ARRONDISSEMENT ET DE CANTON
(Population totale de la commune exprimée en milliers d'habitants.)
ARDENNES
Ar. Ca. Co.
5 31 503
Ar demie, Argonne. Aisne, Aire, Retourne, MED>E, Bar, Véronin, Chiers, Sein oy.
MARNE
Ar. Ca. Co.
5 32 662
F'roment, avoi- MÉZIÈHES, 6,7; Charleville, 16,9; Flize, 0,5; Monthermé, 3,7; ne, orge, pomme Omont, 0,3 ; Renwez, 1,7 ; Side terre, prairies gny-l'Abbaye, 2,8. art., forets, bière, chevaux,moutons. Réthel, 7,4 ; Asfeld, 1,0; ChàteauPorcien, 1,5; Chaumont-PorArdoises (Rimocien, 0,9; Juniville, 1,1; Noviongne, Ftvmay), méPorcion, 1,0. taux (Givet), fer Rocroi, 3,2 ; Fumay, 5,2 ; Givet, 7,8; (Charleville), ind. Rumigny,0,8;Signy-le-Petit,2,(). méc.(Sedan,Charlevillo ), cuirs , Sedan (2 cantons), 19,3; Carignan, 2,1 ; Mouzon, 1,8; Raucourt-etcolle ( Givet ), Flaba,1,6. draps (Sedan). Canal des Ar- Vouziers, 3,7 ; Attigny, 1,9 ; Buzancy, 0,7; le Chcsne, 1,5; Granddennes. pré, 1,2; Macliault, 0,6; MonRéseau de l'Est. thois, 0,6; Tourteron, 0,6. Douanes: Givet. CHALONS-SUR-MARNE , 23,6; EcuCoteaux de la Froment,seigle, ry-sur-Coole, 0,3; Marson; 0,3 Brie champe- avoine, orge, praiSuippes, 2,7; Vertus, 2,7. noise, Argonne. ries artificielles, Épernay, 17,9; Anglure, 0,8 SEINE, Aube, vin, abeilles, voAvize, 2,4 ; Dormans, 2,2 ; EsterMarne, Saulx. lailles, chevaux, nay, 1,7; Fère-Champenoise,2,0 Ornain,Somme, moutons. Montmirail, 2,4; Montmort,0,7 Ind. chim., ind. Soude, SurmeSézaune, 5,0. lin,Petit-Morin, alim. (Reims), lai • Grand - Morin, nages (Reims) , Reims (3 cantons), 97,9;'Ay, 6,1 Beine,0,9; Bourgogne,0,8 ; ChâVesle, Suippe. verrerie. tillon-sur-Marne, 0,9; Fismes, Canaux de la 3,2; Verzy, 1,4; Ville-cn-TardeMarne à l'Aisne, nois, 0,5. de la Marne au Sainte-Me?iehould, 4,4 ; DommarRhin. tin-sur-Yèvre , 0,2 ; Ville-surRéseau de l'Est. Tourbe, 0,6. e Vitry-le-François, 7,7; Heiltz-leMaurupt, 0,7; Saint-Remy-enBouzemont, 0.8; Sompuis, 0,4; Thieblemont-Farémont, 0,3. Plateau de Langres (Hautdu-Sec, mont Saule). Meuse, Marne, Suize, Rognon , Biaise, Aube. Avoine , orge, CHAUMONT, 12,8 ; Andelot, 0,9; Arcen-Barrois, 1,1; Bourmont, 0,7 ; forêts, vin, abeilChâteauvillain, 1,4; Clefmont, les, chevaux. 0,4; Juzennecourt, 0,3 ; NogentGrès (Langres), le-Roi, 3,4; Saint-Blin, 0,6; ciment, eaux miVignory, 0,6. nérales (Bourbonue-les-Bains), fer Langres, 11,2; Auberive, 0,7; Bourbonne-les-Bains, 4,3; Fays(Wassy, Saint-DiBillot, 2,2 ; la Ferté-sur-Amancc, zier, val d'Osno, 0,6; Longeau, 0,4; Montignyetc. ) , fromage le-Roi, 1,1; Neuilly-l'Evêque, Langres), gante1,1; Prauthoy, 0,7; Varennes-surrie (Chaumont), Amance, 1,1. coutellerie (LanWassy, 3,7; Chevillon. 1,2; Dougres, Nogent). laincourt, 1,0; Doulevant-IeCanal de la Château, 0,6; Joinville, 4,1; Marne au Rhin et Montier-en-Der, 1,5; Poissons, latéral à la Marne. l,2;St-Dizier, 13,4. Réseau de l'Est.
HTE-MARNE
Ar. Co. Ca.
3 28 550
�RÉSUMÉ
GÉNÉRAL
DES
PROVINCES.,
ETC.
64o
POPULATION GEOGRAPHIE DÉPARTEMENT.
PHYSIQUE.
GEOGRAPHIE
ÉCONOMIQUE.
DBS CHEFS-LIEUX
DE
DEPARTEMENT.
D'ARRONDISSEMENT ET DE CANTON
(Population totale de la commune exprimée en milliers d'habitants.)
Lorraine.
Froment, avoi- NANCY (4 cantons), 79,0; Haroué, Vosges, plaMEURTHE-ET0,6; Nomeny, 1,3; Pont-àteau de Lor- ne , pomme de MOSELLE Mousson, 11,6; Saint-Nicolas, terre, navette, raine. Ar. 4 5,5; Vézelise, 1,4. Moselle, Ma- chanvre, vin, bièCa. 29 Rriey, 2,1 ; Audun-le-Roman, 0,6; don, Meurthe, re,forêts,abeilles, Co. 596 Chambley, 0,6; Conflans, 0,6; Mortagne, Rupt porcs, chevaux. Longuyon, 2,7 ; Longwy, 6,8. Sel ( Varau godo Mad, Seille, ville), fer (Long- Lunéville (2 cantons), 20,5 ; ArOrne. racourt, 0,8 ; Baccarat, 5,8; Bawy, Pont-à-Mousdonvillor, 1,8; Bayon, 1,0; Blâson, Nancy, etc.). mont, 2,1 ; Cirey, 2,3; GerbévilInd. méc. (Nanler, 1,9. cy), tissage du coTout (2 cantons), 10,4; Colombey, ton, de la laine, 0,9 ; Domèvre-en-Haye , 0,4 ; broderie (Nancy, Thiaucourt, 1,5. etc.), faïence, verrerie (Baccarat, etc.), imprimerie (Nancy). Canal de la Marne au Rhin. Roseau de l'Est. Douanes : Pagny, Avricourt et Enibermétiil. Avoine, orge BAR-LE-DUC, 18,8; Ancerville, 2,0; Les Côtes, ArMEUSE Ligny-on-Barrois, 4,9; Montierspomme de terre, gonne. Ar. 4 sur-Saulx, 1,2; Revigny, 1,9; Meuse, Chiers, navette , forêts , Ca. 28 Triaucourt, 1,0; Vaubecourt,0,9; Othain, Loison, vinetbière, porcs, Co. 586 Vavincourt, 0,6. chevaux. Aire, Ornain. Pierre de taille Commercy,h,h; Gondrecourt, 1,7; Pierrefitte, 0,5; Saint-Mihiel, (Euwille),fromage 6,0; Vaucouleurs, 2,8 ; Vigneulconfiserie (Bar-leles-lès-Hattonchâtel, 0,9; Void, Duc, Verdun), tis1,6. sage du coton Bar-le-Duc), fer Montméily, 3,2; Damvillers, 0,8; Dun-sur-Meuse, 0,9; Montfau(Stenay). con, 0,9; Spincourt, 0,5; SteCanal de la nay, 3,2. Marne au Rhin. Verdun-sur-Meuse, 17,8; Charny, Réseau de l'Est. 0.5; Clermont-en-Argonne, 1,4; Etain, 2,7 ; Fresnes-en-Woèvro ; 0,8; Souilly, 0,7; Varennes-enArgonne, 1,4.
VOSGES
Ar. 5 Ca. 29 Co. 530
Vosges (bal Ion d'Alsace Hoheneck, Hautes - Chaumes. Donon), Faucilles. Moselle, Moselotte, Volo-
Méteil, avoine, ÉPINAL, 20,9; Bains, 2,6; Bruyères, 2,6; Châtel, 1,2; Rambervilpomme de terre. lers, 5,7; Xertigny, 3,7. prairies naturelMirecourt, 5,4; Charmes, 3,3 les, forêts, abeilDarney, 1,6; Dompaire, 1,2 les, porcs, chèMonthureux-sur-Saône, 1,6 vres , chevaux, Vittel, 1,6. bœufs. Granit, grès, Neufcliâteau, 4,3 ; Bulguéville
�646
LA FRANCE.
POPULATION GÉOGRAPHIE DÉPARTEMENT.
PHYSIQUE.
GÉOGRAPHIE
ÉCONOMIQUE.
CES
CHEFS-LIEUX
DE DEPARTEMENT
D'ARRONDISSEMENT ET DE CANTON
(Population totale de la commune exprimée en milliers d'habitants.)
VOSGES [suite).
gne, lacs de Gérardmer, etc. Mortagne, Madon,Vair,Saône, Meuse, Meurtlie.
eaux min. (Con1,0; Châtenois, 1,3; Coussey, trexéville, Plom0,8 ; Lamarche, 1,7. bières, Bussang). Remiremont, 8,7 ; Plombières, 2,0; Fromage (GérardSaulxures-sur-Moselotte, 3 4mer), kirsch, tisle Thillot, 2,9 sage du coton (Se- Saint-Dié, 17,1; Brouvelieures, nones), du chan0,5 ; Corcieux, 1,5; Fraize, 2,8 ; vre, dentelle (MiGérardmer, 6,9; Provenchèresrecourt), brodesur-Fave, 0,9 ; Raon-l'Étape, 4,0; rie (Plombières), Senones, 3,9. faïence, verrerie, papeterie, imagerie (Epinal), lutherie (Mirecourt) Réseau do l'Est.
Alsace. TERRITOIRE Vosges (balFrom., méteil, Belfort, 22,2; Dannemarie (reste), DE BELFORT lon d'Alsace). orge, pomme de 1,1; Délie, 2,2; Fontaine, 0,4; Ar. 1 Savoureuse, terre,forêts,bière, Giromagny , 3,5 ; Massevaux Ca. C Allaine. porcs, bœufs. (reste), 2,9. Co. 106 Ind. niée., horlogerie (Beaucourt), coton (Giromagny). Canal du Rhône aie Rhin. Réseaux de l'Est et de Paris-LyonMéditerranée. Douane : PetitCroix. Franche-Comté. HAUTE-SAONE Vosges. Ar. 3 Saône, LanCa. 28 terne, Durgeon, Co. 583 Oignon, Breuchin, Lisaine, Golombine. Froment, mé- VESOÏÏL, 9,7; Amance, 0,9; Comteil, avoine, orge, beaufoiitaine, 0,7 ; Jussey, 3,0; prairies naturelMontbozon, 0,8; Noroy-leles, forêts, vignes, Bourg, 1,0; Port-sur-Saône, 1,8; porcs, bœufs. Rioz, 1,0, Scey-sur-Saône, 1,6 ; Houille (RonVitrey, 0,9. champ), fer (Ail- Gray, 6,8; Autrey-lès-Gray, 1,0; levillers , etc.), Champlitte-et-Ie-Prélot, 2,5; meunerie (Gray). Dampierre-sur-Salon, 0,9 ; FresRéseaux de l'Est nes-Saint-Mamès, 0,5; Gy, 2,0; et de Paris-LyonMarnay, 0,9 ; Pesmes, 1,2. Méditerranée, Lure,i,b ; Champagney, 4,3 ; Faucogney, 1,2; Héricourt, 3,7; Luxeuil, 4,9; Melisey, 2,0; Saint-Loup-sur-Sémouso, 3,2 ; Saulx, 0,8; Vauvillers, 1,2; Yillersexel, 1,2.
�RÉSUMÉ
GÉNÉRAL
DES
PROVINCES,
ETC.
647
POPULATION GÉOGRAPHIE DÉPARTEMENT.
PHYSIQUE.
GÉOGRAPHIE
ÉCONOMIQUE.
DES
CHEFS-LIEUX DE DEPARTEMENT ,
D'ARRONDISSEMENT ET DE CANTON
(Population totale de la commune exprimée en milliers d'habitants.)
DOUBS Ar. 4 Ca. 27 Co. 638
Jura (Risoux, Larmont), Loin ont. Doubs, Dessoubre,Lizaine, Loue, Oignon, Savoureuse, Allaine (Halle).
Méteil, prairies BESANÇON ( 2 cantons ) , 56,5 ; Amancey, 0,7 ; Audeux, 0,1 ; naturelles, forets, Boussières, 0,5 ; Marchaux,0,4; bœufs. Ornans, 3,3; Quingey, 0,9. Fer (AuriinBaume-les-Dames, 2,8; Clerval, court, etc.), huile. 1,2; l'Isle-sur-Ie-Doubs, 2,5; fr orna g n cl e Pierrefontaine, 1,1; Rougemont, Gruyère, absinthe 1,1; Roulans, 0,4; Vercel, 1,2. (Pontarlier), horlogerie, imprime- Uontbéliard, 9,5 ; Audincourt, 4,9; Blamont, 0,6 ; Maiche, 1,6 ; Pontrie (Besançou). de-Roide, 2,9; le Russey, 1,3; Canal du RhôSaint-Hippolyte, 1,1. ne au Rhin. Pontarlier, 8,1 ; Levier, 1,3; MontRéseau de Parisbenoît, 0,3; Morteau,2,4; MouLyon - Méditerrathe, 0,9. née.
JURA Ar. 4 Ca. 32 Co. 584
Orge,maîs, prai- LONS-LE-SAUNIER, 12,3; Arinthod, Jura. 1,1; Boaufort, 1,3; Bletterans, Doubs, Loue, ries naturelles, Clairvaux, 1,0; Conliége, 1,0; vin, forêts, ânes, Ain. Orgelet, 1,7 ; Saint-Amour, 2,4; mulets, bœufs. Saint-Julien, 0,7 ; Sellières, 1,5 ; Marbres, sel Voiteur, 1,1. (Lons-le-Saunier, Chaumergy, 0,5; Salins), fer (Frai- Dôle, 13,3; Chaussin, 1,2 ; Chemin,0,4; Damsans), Champapierre , 0,9 ; Gendrey , 0,6 ; gnole), fromage Montbarrey, 0,4; Montmireyde Gruyère, horle-Château , 0,4 ; Rochefort , logerie ( Morez, 0,5. tabletterie (SaintPoligny, 4,6 ; Arbois, 4,7 ; CharnpaClaude). gnole, 3,7; Nozeroy, 0,8; les Canal du RhôPlanches-en-Montagne, 0,2; Sane au Rhin. lins, 5,8; Villers-Farlay, 0,7. Réseau de Paris-Lyon-Méditer- Saint-Claude, 8,9; les Bouchoux, 0,9; Moirans, 1,3; Morez, 5,4; ranée. Saint-Laurent, 1,3. Bourgogne.
YONNE Ar. 5 Ca. 37 Co. 485
Morvan. Yonne, Cure, Serein, Armançon, Vanne, Ouanne.
Froment, mé- AUXERRE (2 cant.), 17,4 ; Chablis, 2,4; Coulanges'-la-Vineuse, 1,3; teil, orge, léguCoulanges-sur-Yonne, 0,9 ; Courmes , chanvre, son-les-Carrières, 1,4 ; Ligny-leprairies artifiChâtel, l,3;Sainl-Florentin,2,7 ; cielles, vin, forêts, Saint-Sauveur, 1,8; Seignelay, abeilles, volailles, 1,3 ; Toucy, 3,2 ; Vermenton, 2,2. ânes. Pierre de taille Avallon, 6,3; Guillon, 0,9; l'Islesur-Serein, 1,0; Quarré-les(Grimault, TonTombes, 2,1; Vézelay, 0,9. nerre , ÂnstruJoigny, 6,5; Aillant, 1,4; Bléneau, des), chaux (la 2,1 ; Brienon-sur-Armançon, 2,6; Roche) , ciment Cerisiers, 1,3; Charny, 1,6 ; Saint(Vassy-lès-AvalFargeau, 2,6; Saint-Julien-duIon), fer(Ancy-leSault, 2,0; Villeneuve - surFranc). Yonne, 5,1. Canaux de Bourgogne et du Sens (2 cantons), 14,0; Chéroy,
�648
LA FRANCE.
POPULATION GÉOGRAPHIE GÉOGRAPHIE
ÉCONOMIQUE. DES CHEFS-LIEUX DE DEPARTEMENT
DÉPARTEMENT.
PHYSIQUE.
D'ARRONDISSEMENT ET DE CANTON '
(Population totale de la commune exprimée en milliers d'habitants).
YONNE
»
{suite).
Nivernais. 0,7 ; Pont-sur-Yonne, 1,8; SerRéseau de Pagines, 1,1; Villeneuve-1'Archeris-Lyon-Méditervêque, 1,8. ranée. Tonnerre, 5,1; Ancy-le-Franc, 1,4 ; Cruzy-le-Châtel, 0,8; Flogny, 0.5; Noyers, 1,5. Froment, avoi- DIJON (3 cantons), 60,8; Auxonne, ne,orge, légumes, 7,2; Fontaine-Française, 1,0; betterave, navetGenlis, 1,1; Gevrey-Chambertin, te, prairies arti1,8; Grancey-le-Chàteau, 0,5; ficielles, vin, foIs-sur-Tille, 1,9; Mirebeau, 1,3; rêts , chevaux, Pontailler-sur-Saône, 1,3; moutons. Saint-Seine-l'Abbaye, 0,6 ; SeCiment (PouilJongey, 1,3; Sombernon, 0,8. ly-en-Auxois), fer Beaune (2 cantons), 12,1; Arnay(Châtillon, Cusle-Duc, 2,6; Bligny-sur-Ouche, sey). 1,2; Liernais, 1,3; Nolay, 2,4; Huile, fromage Nuits, 3,6; Pouilly-en-Auxois, (Époisses), cassis, 1,2; Saint-Jean-dc-Losne, 1,5 ; Seurre, 2,5. pain d'épice, imprimerie (Dijon). Châtillon-sur-Seine, 5,3; AignayCanaux de le-Duc, 0,8; Baigneux-les-Juifs, 0,4; Laignes, 1,3; MontignyBourgogne et du Rhône au Rhin. sur-Aube, 0,7; Recey-surRéseau de PaOurce, 0,9. ris-Lyon-Méditer- Semur, 3,9 ; Flavigny-sur-Ozeranée et de l'Est. rain, 1,1 ; Montbard, 2,6; Précysous-Thil, 0,8; Saulieu, 3,8; Vitteaux, 1,5. Froment, sei- MAÇON (2 cantons), 19,7; la Chapelle-de-Guinchay, 1,9; Cluny, gle, maïs, sarra4,4; Lugny, 1,2 ; Matour, 2,2 ; sin , pomme de Saint-Gengoux-le-National, 1,9; terre , navette , Tournus, 5,2 ; Tramayes, 2,2. chanvre, prairies naturelles, vin, Autun, 14,9: Conches-les-Mines, 2,8; le Creusot, 27,3; Epinac, forêts , volailles , 4,1; Issy-l'Evêque, 2,1 ; Luceporcs, chèvres, nay-l'Evêque, 1,1 ; Mesvres, 1,3; bœufs. Montcenis, 2,0; Saint-LégerPierre de taille, sous-Beuvray, 1,8. (Tournus), meulière (Chalon), Châlon-sur-Saône (2 cantons), 22,8; Buxy, 2,0; Chagny, 4,5; plâtre, manganèGivry, 2,8; Montceau-les-Mines, se (la Romanè15,3; Mont-Saint-Vincent, 0,7; che), houille (ÉpiSaint-Germain-du-Plain, 1,7; nac, Blanzy, le Saint-Martin-en-Bresse, 2,0; Creusot et la ChaSennecey-le-Grand, 2,6; Verpe.Ue-sous-Dun ), dun-sur-le-Doubs, 1,9. fer et ind. mêc. (le Creusot),cuirs, Charolles, 3,3; Bourbon-Lancy, 3,8; Chauffailles, 4,5; la Clayette, briques (Mont1,8; Digoin,4,6; Gueugnon,3,4; chanin, etc.), verla Guiche, 0,9; Marcigny, 2,8; rerie. Palinges, 2,3; Paray-le-Monial, Canal du Cen 4,0; Saint-Bonnet-de-Joux, 1,6; tre.
CÔTE-D'OR
Ar. 4 Ca. 36 Co. 717
Plateau de Langres, Côte d'Or, Morvan. Saône, Yingeanne, Tille, Ouche, Seine, Armançon, Serein , Arroux, Ozerain.
SADNE-ETLOIRE
Ar. 5 Ca. 50 Co. 589
M orv an , monts du Charollais, monts du Maçonnais. Saône, Doubs, Dheune, Grosne, Seille,Loire, Arroux, Reconce, Bourbince.
1
�RÉSUMÉ GÉNÉRAL DES PROVINCES, ETC.
649
POPULATION GÉOGRAPHIE
DÉPARTEMENT.
PHYSIQUE.
GÉOGRAPHIE
ÉCONOMIQUE.
DES
CHEFS-LIEUX DE
DEPARTEMENT ,
D'ARUONDISSE'MENT ET DE CANTON
(Population totale de la commune exprimée en milliers d'habitants.)
SAÔNE-ETLOIRE [suite.)
Réseau de ParisSemur-en-Brionnais, 1,4 ; TouLyon - Méditerralon-sur-Arroux, 2,1. née. Louhans, 4,3; Beaurepaire, 0,9; Cuiseaux, 1,5; Cuisery, 1,8; Montpont, 2,6; Montrét, 1,0; Pierre, 2,0; Saint-Germain-duBois, 2,7. Jura (Revermont, grand Colombier , Crêt du Nu, Grand Crêt d'eau, Reculet, Crêt de la Neige, etc. Saône, Reyssouse, Veyle, C h a 1 a r o n n e, Rhône, Ain, Valserine , étangs des Dombes. Froment, mé- BODRG-EN-BRESSE, 18,1; Bagé-leteil, mais, sarraChâtel, 0,7 ; Ceyzériat, 1,0 ; Colisin , pomme de gny, 1,7; Montrevel, 1,5; Pontterre, navette, d'Ain, 1,5; Pont-de-Vaux, 2,8 ; chanvre, forêts, Pont-de-Veyle, 1,2; Saint-Trivolailles, porcs, vier-de-Courtes, 1,4; Treffort, 1,7. chèvres, bœufs. Belley,6,ï; Ambérieu, 3,6; ChamBitume (Seyspagne, 0,5; Hauteville, 0,8; Lasel). gnieu.2,6;Luis, 1,2; Saint-RamFromage (Nanbert-du-Bagey, 3,4; Seyssel, 1,1; tua,etc.),soieries. Tenay, 3,3; Virieu-le-Grand, 1,2. Réseau de Paris- Gex, 2,7; Collonges, 1,1; FerneyLyon - MéditerraVoltaire, 1,2. née. Nantua, 3,2; Brénod, 0,9; Châtillon-de-MichailIe, 1,2; Izernore, 1,1; Oyonnax, 4,2; Poncin, 1,9. Trévoux, 2,7; Chalamont, 1,9; Châtillon-sur-Chalaronne, 2,8 : Meximieux, 2,2; Miribel, 3,3; Montluel, 2,8 ; Saint-Trivier-surMoignans, 1,6; Sathonay, 4,2; Thoissey, 1,5; Villars, 1,6. Lyonnais.
AIN Ar. 5 Ca. 36 Co. 453
RHONE Ar. 2 Ca. 29 Co. 266
Monts du Beaujolais , monts du Lyonnais (massif de Tarare, Mont d'Or). Saône, Azergues, Rhône, Gier, Sornin.
Seigle, sarra- LYON (8 cantons), 401,9; I'Arsin, vin, porcs, bresle, 3,6; Condrieu, 2,2; Gichèvres, bœufs. vors, 11,0; Limonest, 0,9; MorCuivre et pyrinant, 2,2; Neuville-sur-Saôno, tes (i;hessy et St3,2; Saint-Genis-Laval, 3,7; Saint - Laurent-de-Chamousset, Bol), houille (SteFoy-l'Argentièrel, 1,7; Saint-Symphorien-sr-Coise, 2,1; Vaugneray, 2,1; Villeurfer et ind. méc. (Givors, Lyon), banne, 14,7. ind. chim. etalim. Villefraache, 12,5; Amplepuis, (Lyon, etc.), fro7,3; Anse, 2,0; Beanjeu, 3,4; mage (Mont-d'Or), Eelleville, 3,2; le Bois-d'Oiugt, cotonnades (Ta1,4; Latnure, l,2;Monsols, 1,2; Tarare, 12,6; Thizy, 4,5. rare), châles, soieries, tulle, bonneterie, passementerie, chapellerie, bijouterie,papiers peints,ind. dubâtiment; ébénisterie , imprimerie
�630
LÀ FRANCE.
POPULATION GEOGRAPHIE
DEPARTEMENT.
PHYSIQUE.
GEOGRAPHIE
ÉCONOMIQUE.
DES
CHEFS-LIEUX
DE DEPARTEMENT
D'ARRONDISSEMENT ET DE CANTON
(Population totale de la commune exprimée en milliers d'habitants.)
RHONE
(suite).
(Lyon), broderie (Tarare), verrerie (Givors, Lyon). Can. de Givors. Réseau de ParisLyon-Méditerr. Monts du Forez (Pierre-surHauto), moûts de la Madeleine. //OîYe,Furens, Lignon, Sornin, Gier. Seigle, pommes SAINT-ÉTIENNE (4 cantons), 117,9; Bourg-Argental, 4,4; le Chamde terre, vin, bon-Feugerolles, 8,5 ; Pélussin, porcs, chèvres, 3,5; Bive-de-Gier, 14,3; Saintbœufs. Chamond, 14,4 ; Saint-GenestEaux minérales Malifaux, 2,7 ; Saint-Héand, 2,!). (Saint - Galmier), houille (bassin de Montbrison, 7,4; Boën, 2,5; Feurs, 3,4;Noirétable, ?,1 ;Saintla Loire, Roanne), Bonnet-le-Château, 2,4; Saiutfer et acier RiveGalmier, 3,4; Saint-Georges-ende-Gier, SaintCouzan, 1,1; Saint-Jean-SoleyÉtienne, etc.). mieux, 1,3 ; Saint-Rambert, î,x, Ind. méc.(SaintRoanne, 30,4; Belmont, 3,7; CharChamond, Saintlieu, 5,3; Néronde, 1,3; la PaÉtienne), cotoncaudière, 1,9; Perreux, 2,5; nades (Roanne), Saint-Germain-Laval, 2,3 ; Saintsoies, , soieries Haon-le-Châtel, 0,7 ; Saint-JustSaint - Etienne , en-Chevalet, 2,6 ; St-SymphoSaint -Chamond), rien-de-Lay, 2,6. verrerie (Rivede-Gier, SaintÉtienne). Canal latéral à la Loire, canal de Givors. Réseau de ParisLyon- -Méditerranée.
LOIRE Ar. 3 Ca. 30 Co. 331
Savoie.
SAVOIE Ar. 4 ' Ca. 29 Co. 328 Alpes Graies ( gl ande Sassière, Lovanna, mont Cents , etc.), Alpes Cotliennes (mont Thabor, etc.), les Aiguilles, Roignais, massif de la Vanoise, massif des grandes Rousses, massif des Beauges. Rhône, lacs du Bourget etd'higuebelelte, Isère, Arc. Prairies natu- CHAMBÉRY (2 cantons), 20,9; Aixles-Bains, 5,6 ; Albens, 1,7 ; Charelles, vin, forêts, moux, 1,3; le Châtelard, 0,9; les chèvres, mulets. Echelles, 0,8; Montmélian, 1,3; Granit, eaux la Motte-Servolex, 3,1; Poutminérales (Aix, de-Beauvotsin, 1,6; la Bochettc, etc ). 1,3; Ruffieux, 0,0; Saint-Genix, Canal de Sa1,8; Saint-Piorre-d'Albigny,3,0; vières. Yenne, 2,7. Réseau de ParisLyon - Méditerra- Albertville, 5.5; Beaufort, 2,4: Grésy-sur-Isère, 1,4 ; Ugines, née. 2,5. Mouliers, 2,3; Aime, 1,0; Bourg Saint-Maurice, 2,6; Bozel, 1,2 Saint-Jean-de-Maurienne, 3,1 ;Aiguebelle, 1,0; la Chambre,0,C Lanslebourg, 1,0; Modane, 2,6 Saint-Michel, 2,0.
�RÉSUMÉ GÉNÉRAL DES PROVINCES, ETC.
POPULATION GEOGRAPHIE
HAUTEMENT.
FIIYSIQUE. ÉCONOMIQUE.
GEOGRAPHIE
DES
CHEFS-LIEUX
DE
DEPARTEMENT ,
D'ARRONDISSEMENT ET DE CANTON
(Population totale de la commune exprimée en milliers d'habitants.)
[TE-SAVOIE Mont , Blanc, ir. 4 Alpes du ChaCa. 28 blais, Alpes du Co. 314 Faucigny, Salèves. Lac de Genève , Rhône, Dranse, Arve, lac d'Annecy, Fier, Chéran, Menoye.
Forêts, châtai- ANNECY (2 cantons), 11,8; Alby, gniers, abeilles, 1,2; Favergos, 3,0; Rumilly, clièvres, bœufs. 4,0; Thônes, 2,9; Thorens, 2,5. Eaux, minérales Bonnevilie, 2,3; Ghamonix, 2,4; (Évian, Thonon. Cluses, 1,9; la Roche, 3,3; SaintSaint-Gervais). Gervais-les-Bains, 1,9; SaiutRéseau de ParisJeoire, 1,7; Sallanches, 2,1; SaLyon - Méditerramoëns, 2,5; Taninges, 2,3. née. Saint-Julien, 1,5 ; Annemasse, 2,0; Cruseilles, 1,9; Frangy, 1,4; Reignier, 1,8; Seyssel, 1,5. Thonon, 5,4; Abondance, 1,4; le Biot, 0,7; Boëge, 1,6; Douvaine, 1,3; Évian-les-Bains, 3,1. Dauphiné.
Massif du Pelvoux, massif des grandes Rousses, chaîne de Bclledonne, massif de la grande Char treuse, monts de Laos. Rhône,Gn\p.vs Bourbre, Isère, Drac, Roman che.
Seigle, sarra GRENOBLE (3 cantons), 52,5; Allesin , pomme de vard , 3,1; Bourg-d'Oisans, 2,5; terre, chanvre, Clelles,0,6; Corps, 1,3; Domène, vin, forêts, mû1,9; Goncelin, 1,5; Mens, 1,9; riers , châtaiMonestier-de-CIermont, 0,7; la gniers , prairies Mure, 3,6 ; Saint-Laurent-duartificielles, vin, Pont, 2,3; Sassenage, 1,6; le chèvres, mulets. Touvet, 1,5; Valbonnais, 1,2; Marbres , pierVif, 2,8; Villard-de-Lans, 1,9; res de taille (ÉVizille, 4,3; Voiron, 11,9. chaillon), ciment Saint-Marcellin, 3,4; Pont-en(Grenoble), eaux Royans. 1,1 ; Rives, 3,0 ; Roybon, minérales (Aile1,9; Saint-Étienno-de-Saintvard, Driage) Geoire, 1,7; Tullins, 4,6; Vihouille (bassin du nay, 2,8. Drac), fer (Alle- La Tour-du-Pin,Zfi; Bourgom.,6,3; vard, Voiron). Crémieu, 1,8; le Grand-Lemps, Cuirs (Greno2,0; Morestel, 1,4; le Pont-deble), fromage (StBeauvoisin, 2,0; Saint-Geoire, Marcellin, Sasse2,0; Virieu, 1,0. nage), chartreuse, Vienne (2 cantons), 25,5; Beaureind.du chanvre et paire, 2,7 ; la Côte-Saint-André, de la laine (Voi4,1; Heyrieux, 1,5; Meyzieux, ron, etc.), soies, 1,5 ; Roussillon, 1,5 ; Saint-Jeanganterie (Grenode Bournay, 3,1 ; Saint-Symphoble, etc.), papeterien-d'Ozon, 1,9; la Verpilrie (Rives, etc.). lière, 1,2. Réseau de ParisLyon-Méditerranée.
VALENCE, 4,9;
A Ipes du Dauhiné (mont Aiguille, massif du Vercors, forêt do Saou, mont do la Lance.
Pomme de terre, prairies artificielles , vin, forêts mûriers, porcs clièvres, tons. Soies.
24,7 ; Bourg-de-Péage, Chabeuil, 3,4; le GrandSerre, 1,3; Loriol, 3,5 ; Romans, 14,7; Saint-Donat, 2,6; SaintJean-en-Royans, 2,8; SaintVallier, 3,9; Tain, 3,0.
�652
LA FRANCE.
POPULATION GEOGRAPHIE
DEPARTEMENT.
PHYSIQUE.
GEOGRAPHIE
ÉCONOMIQUE.
DBS
CHEFS-LIEUX DE DliPARTEMEtiJ
ET DE
D'ARRONDISSEMENT
CANTOrJ
(Population totale de la commune! primée en milliers d'habitants!
□ROME [suite).
Rhône, Isère, Réseau de Paris- Die, 3,8; Bourdeaux, 1,3; laL pelle-en-Vercors, 1,2; ChàtilJ Drôme, Rou- Lyon-Méditerra1,0; Crest (2cantons), 5,7; bion, Eygues, née. en-Diois, 1,1; la Motte-Clial Ouvèze. çon, 0,9; Saillans, 1,6. lHontélimar, 14,0; Dieulefit, Grignan, 1,7 ; Marsanne, Pierrelatte, 3,2; Saint-Pj Trois-Châteaux, 2,5. Nyons, 3,5; Buis-des-Baronn[ 2,1; Rémusat,0,6; Séderon,! Alpes Cot tiennes, col et mont Genèvre, pic de Rochebrune, etc., Alpes du Dauphiné (massif du Pelvoux,massif du Dévoluy, etc.). Durance,Guil Buech. Chèvres, ânes mulets, moutons Plomb (l'Argentière). Réseau de ParisLyon-Méditerranée.
GAP,
HAUTESALPES Ar. 3 Ca. 24 Co. 189
10,6; Aspres-sur-Buëchl Veynes), l,2;BarcilIonnette,[ la Bâtie-Neuve, 0,8; Laral 1,1; Orpierro,0,7; Ribiors,! Rosans, 0,8; Saint-Bonnet, I Saint-Etienne-en-Dévoluy, I Saint-Firmin, 1,1; Serres,! Tallard, 0,9; Veynes, 2,0. I Briançon, 5,8 ; Aiguilles, I l'Argentière, 1,0; la Grave,! le Monêtier-de-Briançon, 2,J Embrun, 4,5; Chorges, 1,6; I lestre, 1,4; Orcières, 1,2; nés, 1,1.
Comtats Venaissin et d'Avignon. VAUCLUSE Ar. 4 Ca. 22 Co. 150 MontVentoux, mont de Luberon, montagnes de Vaucluso. Rhône, Eygues (ou Aygues), Ouvèze, Sorgues, Durance, CalaYon. Froment, légu- AVIGNON (2cantons), 41,0 ; Bé] rides, 2,2; Cavaillon, 9,1;1'| mes,vin, mûriers, 6,3. oliviers, porcs, Apt, 5,7; Bonnieux, 2,2; CarhSH ânes, mulets. 2,5; Gordes, 2,0; Pertuis,^J Soies et soieries Carpentras (2 cantons), 9,7; (Avignon, etc.). moiron, 1,7 ; Pernes, 4,0; S Réseau de Paris2,3. Lyon - MéditerraOra7ige(1 cantons) 10,3;Beau| née. 1,5'; Bollène, 5,4; Malaai 2,4; Vaison, 3,0; Valroas, Provence. BOUCHES-DURHÔNE Ar. 3 Ca. 29 Co. 109 Alpes de Provence (Alpines, Mont de SainteVictoire, chaîne de l'Estaquo). Bhône, Durance, Touloubre, Arc, Huveaune. Vin, mûriers, MARSEILLE (8 cantons), 376,11 bagne, 8,2; la Ciotat, 10,7 oliviers et huile, quevairo, 3,4. ânes, mulets, Aix (2 cantons), 29,0; Berre,BM moutons. Gardanne, 2,6 ; Istres, 3,7 ; M» Pierre de taille besc, 2,7; Martigues, 6,5; (Cassis), ciment rolles, 1,0; Salon. 8,6; Tretsl (Roquefort), sel, métaux (Marseil- Arles (2 cantons), 23,5; Châl renard, 5,9 ; Eyguières, I le), lignite (Aix). Orgon,2,8; Saintes-Manesl Ind. méc., ind. Saint-Rémy, 5,8 ; Tarasconf chimiq., savon,
�RÉSUMÉ GÉNÉRAL DES PROVINCES, ETC.
653
POPULATION GEOGRAPHIE
SpAUTEMENT.
PHYSIQUE.
GEOGRAPHIE
ÉCONOMIQUE.
DES
CHEFS-LIEUX
DE DÉPARTEMENT
D'ARRONDISSEMENT ET DE CANTON
(Population totale de la commune exprimée en milliers d'habitants.)
I
I
3U0HES-DURHONE
{suite).
meunerie (Marseille, etc.), conserves, sucre,saucissons (Arles), chapellerie, bijouterie , parfumerie (Marseille, Aix), constructions navales (Marseille, la Ciotat). Canaux d'A ries à bouc et de StLouis. Réseau de ParisLyon - Méditerranée. Ports : Arles, Martigues, Portde-Bouc, MARSEILLE, la Ciotat. Alpes Maritimes (Enchastraye, etc.). Alpes de Provence [Trois-Evêchés, mont Pelât). Durance, Ubaye, Bléone, Verdon, Var. Vin, mûriers, DIGNE, 7,1 ; Barrème, 1,0; la Javie, 0,4; les Mées, 2,0; Mézel, 0,9; oliviers, amanMoustiers-Sainte-Marie, 1,1; diers , chèvres, Riez, 2,3; Seyne, 2,2; Valenmulets, moutons. solle, 2,9. Lignite (ManosBarcelonnette, 2,2; Allos, 1,1; que). le Lauzet, 0,7; Saint-Paul, 1,3. Réseau de PansLyon - Méditerra- Castellane, 1,8; Annot, 1,1; Colmars, 0,8 ; Entrevaux, 1,5 ; Saintnée. André-de-Méouilles,0,7 ; Senez, 0,5. Forcalquier, 3,0; Banon, 1,1; Manosque, 5,4; Peyruis,0,s; Reillanne, 1,3; Saint-Etienne, 0,9. Sisteron, 3,9; la Motte,0,7; Noyerssur-Jabron, 0,9; Turriers, 0,5; Volonne, 0,9. Vin , forêts, DRAGOIGNAN, 9,7; Aups, 2,3; Callas, 1,5; Comps, 0,9; Fayence, mûriers, oliviers, 1,8; Fréjus, 3,5; Grimaud, 1,2; orangers, amanLorgues, 3,8 ; le Luc, 2,9 ; Saintdiers , chèvres , Tropez, 3,G ; Salernes, 2,8. ânes, mulets. Houille (Fréjus), Brignoles, 4,9 ; Barjols, 2,7 ; Besse, 1,2; Cotignac, 2,5; Rians, 2,3; savon, construcRoquebrussanne, 0,7; St-Maxitions navales (Toumin, 2,7; Tavernes, 1,0. lon, la Seyne). Réseau de Paris- Toulon (2 cantons), 70,1 ; le Beausset, 1,7 ; Collobrières, 2,2; Cuers, Lyon - Méditerra3,5; Hyères, 13,5; Odioules, née. 3,7; la Seyne, 13,2; SollièsPorts :1a Seyne, Pont, 2,7. Saint-Tropez. Port mil. Toulon.
PSSES-ALPES
Ar. 5 Ca. 30 Co. 251
VAR
Ar. 3 Ca. 28 Co. 145
Alpes de Provence (mont de Beausoleil, SteISaume), Estérel, monts des Maures. Siagne, Argens, Verdon.
�634
LA.
FRANCE.
POPULATION GEOGRAPHIE DEPARTEMENT.
PHYSIQUE.
GEOGRAPHIE
ÉCONOMIQUE.
DES
CHEFS-LIEUX DE DÉPARTEMENT!
D'ARRONDISSEMENT ET DE CANTON!
(Population totale de la commune! primée en milliers d'habitants.)
Comté de Nice.
ALPESMARITIMES Ar. 3 Ca. 26 Co. 152 Alpes Maritimes (col Long, cirne du Diable, etc.), Alpes de Provence (mont Mounier, montagne du Cheiron. Var, Tinée, lîoya, Siagne. Mûriers, oli- NICE (2 cantons), 77,5; BrcB viers, orangers et 2,6; Contes, 1,6; l'Escarèr citronniers, chè1,5; Levens, 1,5; Menton, 9, vres, ânes, muSaint-Martin-Lantosque, 2, lets. Sospel, 3,7; Utelle, 1,6; Vill franche, 4,3. Parfumerie (Nice, Grasse). Grasse, 12,1 ; Antibes, 6,5; le Bi Réseau de Paris1,4; Cagnes, 3,0; Cannes, 20, Lyon - MéditerraCoursegoules, 0,4; Saint-Auba née. 0,5; Saint-Vallier, 0,5; Veno Port : Nice. 2,9. Puget-Théniers, 1,2; Guillaume 1,1; Roquestéron, 0,4; Sain Étienne, 2,0; Saint-Sauveu 0,7; Villars, 0,8.
Corse.
CORSE Ar. 5 Ca. 62 Co. 364 Monte Cinto, Vin, mulets. AJACCIO, 17,0; Bastelica, 3,3; B monte Rotondo, Granit, porcognano, 1,8; Evisa, 1,1 ; Pian monte d'Oro, phyre , marbres, 1.3; Salice, 0,5; Santa-Mari monte Renoso, fer (Toga). Sïchè, 0,8; Sari-d'Orcino, 1,1 etc. Port: Bastia. Sarola-Carcopino, 1,0; Socci Liamone,Gra0,7 ; Vico, 1,8; Zicavo, 1,6. vone , Taravo, Bastia (2 cantons), 20,8; Borgl Tavignano, Go0,8; Brando, 1,7; Campile, 0,r lo. Campitello, 0,3 ; Cervione, 2,1 Lama, 0,5; Luri, 1,9; Muratj 1,0; Nonza, 0,5; Oletta, Pero-Casevecchie, 0,6 ; Port; 0,5; Rogliano, 1,5; Saint-Fli rent, 0,8 ; San-Martino-di-Lot; 1,0; San-Nicolao, 0,7; San-Pi tro-di-Tenda, 1,2; Vescovati
1,7.
Calvi, 2,0; Bolgodere, 1,0; Calenl zana,2,9; Ile-Rousse, 1,9;Murtf 1,1; Olmi-Capella, 0,9. Corte, 5,0; Calacuccia, 0,9; Castl fao, 0,7; Ghisoni, 1,7; MoitJ 0,9; Morosaglia, 1,0; Omessal 1,0; Piedicorte-di-Gaggio, 0,91 Piedicroce, 0,6; Pietra, 0,9T Prunelli-di-Fiumorbo, 1,2; San Lorenzo, 0,5; Sermano, 0,21 Valle-d'Alesani, 0,7; Venacq* 2,0; Vezzani, 1,1. I Sarténe, 5,0; Bonifacio, 3,3; Loi vie, 2,6; Olmeto, 2,1; Petretol Bicchisano, 1,1 ; Porto-Vecchiof 2,8 ; Santa - Lucia- di - Tallanol 1,4; Sorra-di-Scopamene, 0,7| i
�RÉSUMÉ
GÉNÉRAL
DES
PROVINCES,ETC.
655
POPULATION GÉOGRAPHIE DÉPARTEMENT.
PHYSIQUE.
GÉOGRAPHIE
ÉCONOMIQUE.
DES
CHEFS-LIEUX DE
DÉPARTEMENT,
D'ARRONDISSEMENT ET DE CANTON
(Population totale de la commune exprimée eu milliers d'habitants.)
Roussillon.
Pyrénées or. PYRÉNÉESORIENTALES (pic Nègre, col Ar. 3 Ca. 17 Co. 231 de Puymorens, pic Corlitte, col de la Perche, Canigou, etc.\ monts Albères. Tech, Tet, A-giySeigle, vin, oli- PERPIGNAN (2 cantons), 34,2 ; viers , mûriers, Latour-de-France, 1,3; Millas, chèvres , ânes , 2,2; Rivesaltes, G,2; Saint-Paul, mulets, moutons. 2,2;Thuir, 2,8. Eaux min.(Amé- Céret, 3,8; Argelès-sur-Mer, 3,3; lie-les-Bains, le Arles-sur-Tech, 2,1 ; Prats-deVernet). Mollo, 2,6. Réseau du Midi. Prades, 3,8; Mont-Louis, 1,0; Olette, 1,0; Saillagouse,0,6; SourPort : Port-Vennia, 0,7 ; Vinça, 1,8. dres.
Comté de Foix.
ARIÉGE
Ar. 3 Ca. 20 Co. 336 Pyrénées or. (pic de Montcalm , mont Rouch, pic de Vlaubermé, pic de Montvallier, etc.). Ariège,Lhers, Salât. Seigle, um, mû- Foix, 7,4; Ax,1,8 ; la Bastide-de-Sérou,2,6; lesCabannes,0,5; Laveriers, oliviers, et lanet, 3,2; Quérigut, 0,7; Tarashuilo, chèvres, con, l,7;Vicdessos,0,8. ânes,mulets,mouPamiers,\lfi; leFossat,0,9;leMastops. d'Azil, 2,3 ; Mirepoix, 3,9 ; SaverEaux min. (Ax, dun, 3,6 ; Varilhes, 1,7. Aulus), 1er, forSaint-Girons, 5,4; Castillon, 1,0; ges (St-Antoine), Massât, 3,9; Oust, 1,5; SainteRéseau du Midi. Croix, 1,6; Saint-Lizier, 1,5.
Guyenne et Gascogne.
HAUTESPYRÉNÉES
Ar. 3 Ca. 26 Co. 480 Pyrénées oc. (pic de Troumouse, pic du Marboré, cirque de Gavarnie, Vignemale, massif de Néouvielle, pic du Midi de Bigorre), plateau de Lannemezan. Neste, Gers, Baise, Adour, Gave de Pau. Collines d'Armagnac. Save, Gimone,Arrats,Gers, Baïse, Adour, Midou, Douze. Méteil, lin, fo- TARBES (2 cantons), 25,1 ; Castelnau-Rivière-Basse, 1,2; Galan, rêts, vin, volail1,2; Maubourguet, 2,5 ; Ossun, les , ânes , che2,3 ; Pouyastruc, 0,5 ; Rabasvaux, boeufs, tens, 1,2; Tournay, 1,3; Trie, moutons. 1,6 ; Vic-en-Bigorre, 3,7. Marbres (Campan, Sarrancolin), Argelès,\,'i); Aucun,0,5; Lourdes, 6,5; Luz,l,5; Saint-Pé, 2,4. albâtre, eaux min. (Barèges, Bagnè- Bagnères-de-Bigorre, 9,2 ; Arreau, 1,2; Bordères,0,4; Campan,3,0; res - de-Bigorrc , Castelnau-Magnoac, 1,6 ; LabarCauterets). the,0,8; Lannemezan, 2.4 ; MauRéseau du Midi. léon-Barousse, 0,6 ; St-Laurentde-Neste, 1,5; Vieille-Aure, 0,3. Froment, maïs, AIJCH (2 cantons), 15,1; Gimont, 2,9; Jegun, 1,8; Saramon, 1,2; légumes, lin, praiVic-Fozensac,3,9. ries naturelles, vin , volailles , Condom, 7,9; Cazaubon, 2,8 ; Eauze,4,2; Montréal, 2,6; Nogaro, chèvres, bœufs. 2,4; Valeuce-sur-Baïse, 1,6. Marbres (CastéLectoure, 5,3; Fleurance , 4,4; ra-Verduzan). Mauvezin, 2,6; Miradoux, 1,3; Alcool. Saint-Clar, 1,6. Réseau du Midi.
GERS
Ar. 5 Ca. 29 Co. 465
�636
LA
FRANCE.
POPULATION GEOGRAPHIE
DEPARTEMENT.
PHYSIQUE.
GEOGRAPHIE
ÉCONOMIQUE.
DES
CHEFS-LIEUX DE
DÉPARTEMENT
D'ARRONDISSEMENT ET DE CANTON
(Population totale de la commune exprimée en milliers d'habitant?.)
GERS [suite).
tombez, 1,7 ; Cologne, 0,7; l'Isle-
Jourdain, 4,6; Samatan,2,4.
Mirande, 3,9; Aignan, 1,0; Mar-j
ciac, 1,8; Masseube, 1,7; Miélaû, 1,9 ; Montesquiou, 1,5; Plaisance, 2,1 ; Riscle, 1,9.
TARN-ETGARONNE
Ar. 3 Ca. 24 Co. 194
Froment, maïs, Garonne, Gimone, Tarn vin, mûriers, volailles. Aveyron. Ciment (Moissac).
(2 cantons), 29,8; Caussade, 4,0 ; Caylus, 4,5; Lafrançaise, 3,3 ; Molières, 2,3; Monclar, 1,8; Montpezat, 2,3; Négrepelisso, 2,6 ; Saint-AnCanal latéral à tonin, 4,5; Villebrumier, 0,6. Castelsarrasin, 7,6; Beaumont, la Garonne. Réseaux du 4,2; Grisolles, 2,1 ; Lavit, 1,6; Midietd'Orléaus. Montecb,2,7 ; Saint-Nicolas, 2,7; Verdun-sur-Garonne, 3,3. Moissac, 9," ; Auvillar, 1,4; Bourgde-Visa, 0,9; Lauzerte, 2,5; Montaigu, 2,9; Valence, 3,5.
MONTADBAN
AVEYRON
Ar. 5 Ca. 43 Co. 302
Seigle, pomme RODEZ, 15,4; Bozouls, 2,5; CassaMassif Cengnes-Bégonhès, 1,4 ; Conques, tral; montagnes déterre, chanvre, d'Aubrac, forêt des Palanges Levezou, Caus ses. Lot, Trueyre, Aveyron, Viaur, Tarn, Dourbie, Dourdou. prairies naturelles, vin, porcs,
moulons.
Plomb, houille (Aubin, Rodez), fer (Decazeville, Cransac). Cuirs (Millau), fromage (Roquefort). Réseaux d'Orléans et du Midi.
1,3 ; Marcillac, 1,9; Naucelle, 1,5; Pont-de-Salars, 1,3; Réquista, 3,3; Rignac, 2,1; la Salvetat, 3,6 ; Sauveterre, 1,9. Espalion,Z,%; Entraygues, 2,1 ; Estaing,l,6; Laguiole, l,9;Murde-Barrez, 1,5; Saint-Amans, 1.2; Saint-Cbély, 1,8; SainteGeneviève,!^; Saint-Geniez,3,7. Millau, 16,1; Campagnac, 1,3; Laissac, 1,4; Nant, 2,6; Peyreleau, 0,3 ; Saint-Beauzély, 0,9 ; Salles-Curan, 2,7; Sévérac-leChâteau, 3,3; Vezins, 1,8. Saint-Affi-ique, 7,2; Belmont, 1,6; Camarès,2,3 ; Cornus, 1,6; SaintRome-de-Tarn, 1,5; Saint-Sernin, 1,2. Villefranche, 9,8; Asprières, 1,2; Aubin, 9,0; Decazeville, 10,7; Montbazens, 1,5; Najac,2,0; Rieupeyroux,3,l; Villeneuve, 3,1.
CAHORS
LOT
Causses.
Ar. 3 Ca. 29 Co. 324
Lot, Célé, vre, vin, forêts, châ t ai gnier s , Vord'igne.
(2 cantons), 15,6; Castelnau,3,6; Catus, 1,4; Cazals,0,9; Lalbenque, 1,9; Lauzès, 0,4; Limogne, 1,4; Luzech, 1,7; truffes, abeilles, Montcuq, 1,9; Puy-l'Evêque, volailles, porcs, 2,3; Saint-Géry, 0,8. ânes, moutons. Réseau d'Or Figeac (2 cantons), 7,4; Bretenoux, 1,0; Cajarc, 1,9 ; Lacaléans. pelle-Marival, 1,5 ; LatronLégumes, chan-
�RÉSUMÉ
GÉNÉRAL
DES
PROVINCES,
ETC.
6S7
POPULATION GÉOGRAPHIE
DEPARTEMENT.
PHYSIQUE.
GÉOGRAPHIE
ÉCONOMIQUE.
DBS
CHEFS-LIEUX DE DÉPARTEMENT ,
D'ARRONDISSEMENT ET DE CANTON
(Population totale de la commune exprimée en milliers d'habitants.)
LOT
»
{suite}.
quière, 0,6; Livernon, 0,8; Saint-Céré, 3,7. Gourdon, 5,0 ; Gramat, 4,0 ; Labastide-Murat, 1,6; Martel, 2,5; Payrac, 1,2; Saint-Germain-lesBelles-Filles, 1,1; Salviac, 2,0; Souillac, 3,6 ; Vayrac, 2,0.
LOT-ETGARONNE
Ar. 4 Ca. 35 Co. 326
Froment, maïs, ACEN (2 cantons), 22,0; AstafGaronne,Gers, fort, 2,5; Beauville, 1,1; LaBaise , Lot, pomme de terre, plume, 1,6; Laroque-Timbaut, colza, chanvre, Dropt. 1,2; Port-Sainte-Marie, 2,3; tabac, vin, voPrayssas, 1,5 ; Puymirol, 1,3. tantes , bœufs, conserves(Nérac). Marmande, 9,9; Bouglon, 0,7; Castelmoron, 1,8; Duras, 1,6; Canal latéral à Lauzun, 1,3; le Mas-d'Agenais, la Garonne. 2,0; Meilhan, 1,9; Seyches, Réseaux du Mi1,3; Tonneins, 7,6. di et d'Orléans. Nérac, 7,8; Casteljaloux, 3,5; Damazan, 1,7; Francescas, 1,0; Houeillès, 1,1; Lavardac, 2,6; Mézin, 2,8. Villeneuve-sur-Lot, 14,7; Cancon, 1,4; Castillonnès, 2,1; Fumel, 3,7; Monclar, 1,5; Monflanquin, 3,1 ; Penne, 2,6; Sainte-Livrade, 2,8; Tournon-d'Agenais, 1,3; Villeréal, 1,7. Collines du Périgord, Double. Dovdogne, ïsle, Vézère, Dronne. Froment, maïs, PÉRIGOEUX, 29,6; Brantôme, 2,4; Excideuil, 2,4; Hautefort, 1,7; betterave, tabac, St-Astier,3,6 ; St-Pierre-de-Chiprairies naturelgnac, 1,0; Savignac-les-Eglises, les, vin, truffes, 0,9; Thenon, 1,9; Vergt, 1,8. forêts, abeilles , porcs, chèvres, Bergerac, 14,3; Beaumont, 1,7; Cadouin, 0,6; Eymet, 1,8; Issidnes,mulets,mougeac, 0,9; Laforce, 1,2; Lalinde, tons. 2,2; Monpazier, 0,9; St-Alvère, Meulière (Ber1,5; Sigoulès, 0,7 ; Vélines, 0,8; gerac), fer. Villamblard, 1,4; VillofrancheHuile de noix. de-Longchapt, 0,9. Isie canalisée. Réseau d'Or- Nontron, 4,1 ; Bussières-Badil,l ,4 ; Champaguac-de-Belair, 1,0 ; Juléans. milhac-le-Grand, 2,8; Lanouaille, 1,8; Mareuil, 1,6; SaintPardoux-la-Rivière, 2,2; Thiviers, 3,6. lUbérac, 4,0; Monpont, 2,4; Montagrier, 0,8 ; Mussidan, 2,0; Neuvic, 2,4 ; Saint-Aulaye,l,5; Verteillac,l,l. Sarlat,Q,l ; Belvès, 2,2; le Bugue, 2,9; Carlux, 1,1; Domine, 1,6; Montignac, 3,5 ; Saint-Cyprien, 2,3; Salignac, 1,3; Terrasson, 4,0 ; Villefranche-de-Belvès, 1,6.
DORDOGNE
Ar. 5 Ca. 47 Co. 583
LA FRANCE.
�658
LA FRANCE.
POPULATION GEOGRAPHIE
DEPARTEMENT.
PHYSIQUE.
GEOGRAPHIE
ÉCONOMIQUE.
DES
CHEPS-LIEUX DE DÉPARTEMENT
D'ARRONDISSEMENT ET DE CANTON
(Population totale de la commune exprimée en milliers d'habitants.)
GIRONDE Ar. 6 Ca. 48 Co. 55-2
Landes, Graves, Paluds, Entre-deux-Mers, Dunes de Gascogne. Garonne, et Gironde, Dropt, Dordogne, Isle, Dronne, Ciron, Leyre , bassin d'Arcachon , étangs, etc.
Froment, légumes, tabac, prairies naturelles, vin, forêts. Industries cbim. cuirs, conserves, sucre, confiserie, cordages, chapellerie, bijouterie, bâtiment, ébénisterie, céramique, const. nav. (Bordeaux), imprimerie. Canal latéral à la Garonne. Réseaux du Midi, d'Orléans et de l'État. Ports : Bordeaux, Libourne. et Paulliac.
(6 cantons), 240,6 ; Audenge, l,3;Belin, 1,8; Blanquefort, 3,0; Cadillac, 2,9; CarbonBlanc, 0,9 J; Castelnau, Créon, 1,1; Labrède, 1,1; Pessac, 3,7; Podensac, 1,8; SaintAndré-de-Cubsac, 3,7 ; Testede-Buch, 6,2. Bazas, 5,0; Auros, 0,6; Captieux, 1,5; Grignols, 1,7; Langon,4,7; Saint-Symphorien, 2,0; Villandraut, 1,0. Blayefi,'i; Bourg, 2,7 ; Saint-CiersLalande, 2,9 ; Saint-Savin, 2,2. Lesparre,i,0; Paulliac, 4,6; SaintLaurent-et-Benon, 3,0; SaintVivien, 1,5. Libourne, 16,7; Branne, 0,6; Castillon-et-Capitonalan, 2,9; Coûtais, 5,1 ; Fronsac, 1,4; Guîtres, 1,5; Lussac, 1,7; Pujols, 0,7; Sainte-Foy-la-Grande, 3,2. La Réole, 4,3; Monségur, 1,6; Pellegrue, 1,5; Saint-Macaire, 2,2; Sauveterre, 0,7; Targon, 1,2.
BORDEAUX
LANDES Ar. 3 Ca. 28 Co. 333
Landes, Cbalosse,Marensin, Dunes de Gascogne. Adour, Luy, Gave de Pau, Midouze, Leyre, étangs, etc.
Maïs, légumes, MONT-DE-MARSAN, 11,8; Arjuzanx, lin, forêts, abeil0,7 ; Gabarret, 1,2 ; Grenade-surles, mulets. Adour, 1,5; Labrit, 1,1; Miinizan, Eaux min. (Dax), 1,1; Parentis-en-Born, 1,9; Pisfer (Labouheyre, sos, 1,8; Roquefort,1,7; Sabres, etc.). 2,5; Sore, 1,9; Villeneuye-deHuile, résine. Marsan, 2,1. Réseau du Midi. Dax, 10,8; Castets, 2,0; Montfort, 1,6; Peyrehorade, 2,8; Pouillon, 3,2; Saint-Martin-de-Seignaux, 2,6; Saint-Vincent-deTyrosse, 1,4; Soustons, 3,8. Saint-Sever, 4,9 ; Aire, 4,7 ; Amou, 1,7 ; Geaune, 0,7; Hagetmau,3,2; Mugron, 2,1 ; Tartas (2 cantons), 3,2.
Béarn.
BASSESPYRÉNÉES Ar. 5 Ca. 40 Co. 558 Pyrénées occidentales (pic du midi d'Ossau, pic d'Anie, pic d'Orhy, montagnes du pays basque). Adour, Luy, Gave de Pau, Gave d'Oloron, Maïs, lin, prai- PAU (2 cantons), 30,6 ; Garlin, 1,3 ; Lembeye,l,l ; Loscar, 1,8; Mon ries naturelles , forêts, vin, volailtaner, 0,8; Morlaas, 1,5; Nay (2 cantons), 3,4; Pontacq, 2,6; les, ânes, mulets, moutons. Thèze, 0,5. Albâtre, eaux Bayonne (2 cantons), 27,3; Bidamin. (Eaux-Bonche, 2,6; Espelette, 1,5; Hasparren, " 5,8 ; Labastide-CIaines, Eaux-Chaurence, 1,4; Saint-Jean-de-Luz, des). Jambon, choco3,9; Ustaritz, 2,6. lat (Bayonne),
�RÉSUMÉ
GÉNÉRAL
DES
PROVINCES,
ETC.
659
POPULATION GEOGRAPHIE
DÉPARTEMENT.
PHYSIQUE.
GEOGRAPHIE
ÉCONOMIQUE.
DES
CHEFS-LIEUX DE DÉPARTEMENT ,
D'ARRONDISSEMENT ET DE CANTON
(Population totale de la commune exprimée en milliers d'habitants.)
BASSESPYRÉNÉES
(suite).
Nive, Nivelle Bidassoa.
ind. du lin, const. Mauléon-Licharre, 2,2; Iholdy,0,8; Saiut-Étienne-de-Baigorry, 2,3 ; nav. (Bayonne). St-Jean-Pied-de-Port, 1,5; St-PaRéseauduMidi. Port : Bayonn». lais, 2,0; Tardets-Sorholus, 1,0. Oloron-Samte-Marie (2 cantons), 8,9; Accous, 1,3; Aramits, 1,0; Arudy, 1,8; Laruns, 2,4; Lasseube, 2,2; Monein, 4,3. Orthez, 6,7; Arthez, 1,4; Arzacq, 1,2; Lagor, 1,0; Navarrenx, 1,4; Salies, 6,1 ; Sauveterre, 1,6. Méteil, maïs, ANGOULÊME (2 cantons), 34,6 ; Blanzac, 0,9; Hiersac, 0,7; Montpomme de terre, bron, 3,4 ; la Rochefoucauld, 3,0 ; légumes, vin, volailles , porcs , Rouillac, 2,1; Saint-Amand-deBoixe,l,5; Villebois-la-Valette, ânes, mulets. Pierres de taille. 0,8. Alcool, huile , Barbezieux, 4,1 ; Aubeterre, 0,8 ; Baignes-Sainte-Radegonde, 2,1 ; vinaigre, papeteBrossac, 1,1; Chalais, 0,9 ; Montrie (Angoulême, moreau, 0,8. etc.). Réseaux d'Or- Cognac, 15,2; Châteauneuf, 3,2; Jarnac, 4,4; Segonzac, 2,4. léans et et de Confolens (2 cantons), 3,1 ; Chal'État. banais, 1,9; Champagne-Mouton, 1,3; Montembceuf, 1,3; Saint -Claud, 1,9. Ruffec, 3,6; Aigre, 1,6; Mansle, 1,7 ; Villefagnan, 1,5. Froment, colza, chanvre, lin, prairies naturelles, vin, volailles. Sel. Alcool, huile, construct. navales (Rochefort). Canaux de la Charenteàla Seudre, de Ch.arras, de Marans, etc. Réseau de l'État. Ports : la Rochelle , TonnayCharente. Portmilit. : Rochefort.
LA ROCHELLE (2 cantons), 23,8; Ars, 2,0; Courçon, 1,2; la Jarric, 1,0; Marans, 4,9; SaintMartin (île do Ré), 2,8. Jonzac, 3,2; Archiac, 1,1; Mirambeau, 2,1; Montendre, 1,4; Montguyon, 1,7 ; Montlieu, 1,0; Saint-Genis, 1,2. Marennes, 4,8; le Château, 3,0; Royan, 6,7; Saint-Agnant, 1,2 ; Saint-Pierre-d'Oléron, 4,8; la Tremblade, 3,2. Rochefort (2cantons), 31,2 ; Aigrefeuille, 1,6; Surgèros, 3,5; Tonnay-Charente, 4,3. Saintes (2 cantons), 17,3; Burie, 1,6; Cozes, 1,7; Gémozac, 2,6; Pons, 4,8; Saint - Porchaire , 1,2; Saujon, 3.3. Saint- Jean- d'Ange'ly, 7,2; Aulnay, 1,8; Loulay, 0,6; Matha, 2,2; Saint-Hilaire, 1,1 ; SaintSavinien , 3,2 ; Tonnay-Boutonne, 1,2.
Aunis, Saintonge et Angoumois.
CHARENTE Ar. 5 Ga. 29 Co. 426 Collines de Saintonge , Champagne. Charente , Tardoire, Bandiat, Touvre, Vienne.
CHARENTEINFÉRIEURE Ar. 6 Ca. 40 Co. 480
Collines de Saintonge , Pays - Bas , Champagne. Gironde, Seudre, Charente. Seugne, Boutonne , Curé, Sèvre-Niortaise.
�680
LA
FRANCE.
POPULATION GÉOGRAPHIE DÉPARTEMENT.
PHYSIQUE.
GÉOGRAPHIE
ÉCONOMIQUE.
'
DES
CHEFS-LIEUX
DE
DEPARTEMENT
D'ARRONDISSEMENT ET DE CANTON
(Population totale de la commune exprimée en milliers d'habitants.)
Poitou. Bocage vendéen (mont Mercure, mont des Alouettes),Plaine et marais. Sèvre - Nior taise, Autise, Vendée, Lay. Yon, Falloron, Vie, Sèvre-Nantaise. Froment, orge, LA ROCHE-SUR-YON, 11,8 ; Chantonsarrasin, légunay, 4,0; les Essarts, 3,3; les mes, colza, lin, Herbiers, 3,7; Mareuil, 1,9; prairies naturelMontaigu, 1,8; Mortagne-surles, vin, mulets, Sèvre, 2,2; le Poiré-sur-Vie,4,2; chevaux, bœufs. Rocheservière, 2,1; Saint-Fulgent, 2,1. Granit, houille (Vouvant, Chan- Fontenay-le-Comte, 10,1 ; Chailléles-Marais, 2,3; la Châtaignetonnay). Huile, verrerie. raie, 2,2; l'Hermenault, 0,9; Canal de LuLuçon, 6,5; Maillezais, 1,3; çon, etc. Pouzauges, 3,3; Sainte-HerRéseau de mine, 1,9; Saint-Hilaire-desLoges, -2,5. l'État. Ports : Les Sa- Les Sables-d'Olonne, 11,1; Beauvoir, 2,4; Challans, 5,2; l'Ilebles d'Olonne, Noirmoutier. d'Yeu, 3,3; la Motte-Achard, 0,9 ; les Moûtiers-les-Mauxfaits, 0,9 ; Noirmoutier, 6,1 ; Palluau, 0,5; Saint-Gilles-sur-Vie, 1,7 ; Saint-Jean-de-Monts, 4,1; Talmont, 1,0. Froment, mé- NIORT (2 cantons), 23,0; Beauvoir, teil, seigle, orge, 0,5; Champ-deniers, 1,4; Coupomme de terre, longes-sur-l'Antize, 2,3; Frontelégumes,chanvre, nay, 1,9; Mauzé, 1,6; Prahecq, colza, prairies ar1,1 ; St-Maixent (2 cantons), 5,6. tificielles, volail- Bressuire, 4,2 ; Argenton-Château, les, porcs, mulets, 1,2; Cerisay, 2,0; Châtillon-surchevaux , bœufs. Sèvre, 1,3; Saint-Varent, 2,0; Thouars, 5,0. Huile. Canal de Dive Melle,2,S; Brioux, 1,3; Celles, 1,6; et Thouet. Chef-Boutonne, 2,5 ; Lezay, 2,6; la Motte-Saint-Héraye, 2,3; Réseau de Sauzô-Vaussais, 1,8. l'État. l'arthenay, 6,6 ; Airvault, 2,0 ; Mazières-en-Gâtine, 1,2; Ménigoutte, 1,0; Moncoutant, 2,8; Saint-Loup-sur-Thouet, 1,4; Secondigny, 2,5; Thénezay, 2,4.
VENDÉE Ai-. 3 Ca. 30 Co. 300
DEUX-SÊVRES Gâtine, Bocage et marais. Ar. 4 Sèvre - Nan Ca. 31 taise, Thouet, Co. 355 Sèvre - Nior taise, Boutonne.
VIENNE Ar. 5 Ca. 31 Co. 300
Froment, raé- POITIERS (2 cantons), 36,9; LusiVienne,C\a.in, gnan, 2,1 ; Mirebeau, 2,7 ; NeuCreuse, Gar- téil, orge, chanville, 3,7; Saint-Georges, 1,5; tempe, Cha- vre, prairies artiSt-Julien-Lars, 1,1 ; laVilledieu, ficielles, vin, vorente, Dive. 0,5; Vivonne, 2,4; Vouillé, 1,8. lailles, porcs, chèvres, ânes, Châtellerault, 17,4; Dangé, 0,8; Leigné-sur-Usseau, 0,4; Lenmulets, moutons. cloître, 2,1; Pleumartin, 1,4; Pierre de tailVouneuil-sur-Vienne, 1,6. le, meulière (LéCivray, 2,5; Availles-Limouzine, signy).
�RÉSUMÉ GÉNÉRAL DES PROVINCES, ETC.
661
POPULATION GÉOGRAPHIE DÉPARTEMENT.
PHYSIQUE.
GÉOGRAPHIE
ÉCONOMIQUE.
DES CHEFS-LIEUX
DE DÉPARTEMENT,
D'ARRONDISSEMENT ET DE CANTON
(Population totale de la commune exprimée en milliers d'habitants.)
VIENNE
(suite).
2,2; Cliarroux, 2,1; CouhéArmes, coutelVérac,l,8; Gençay, 1,3: lerie ( Châtellerault), meunerie Loudun, 4,5; Moncontour, 0,8; Monts-sur-Guesnes, 0,9; Trois(Poitiers), poteMoûtiers, 1,2. ries. Canal de Dioe Mo?itmorillon,b,l; Chauvigny,2,2; l'Isle-Jourdain, 1,2; Lussac-leset Thouet. Châteaux, 1,8; Saiut-Savin, 1,7 ; Rés. d'Orléans - la Trimouille, 1,8. et de l'État.
Touraine.
INDRE-ETLOIRE
Ar. 3 Ca. 24 Co. 2S2
Gâtine, Varennes, Véron, Champeigne. Plateau de Sainte - Maure, Brenne. Loire, Authion, Cher, Indre , Vienne, Creuse.
Froment,méteil, TOURS (3 cantons), 59,6; Amboise, 4,6; Bléré,3,6; Château-la-Valpomme de terre, lière, 1,4; Châteaurenault, 4,2; chanvre, prairies Montbazon, 1,2; Neuillé-Pontartiiic, vin, chè Pierre, 1,6; Neuvy-le-Roi, 1,4; vres, ânes, che Vouvray, 2,3. vaux. Craie, engrais Chinon, 6,2; Azay-le-Bideau, 2,1 ; Bourgueil, 3,3; l'Ile-Bouchard, (falun). 1,4; Langeais, 3,4; Richelieu, Cuirs (Château2.5; Sainte-Maure, 2,5. renault), soieries (Tours), papeterie Loches, 5,1 ; le Grand-Pressigny, 1,8; la Hayc-Descartes, 1,7; (la Haye-DescarLigueil, 2,0; Montrésor, 0,7; tes), imprimerie Preuilly, 2,1. (Tours). Rés. d'Orléans, et de 1',. tat.
Orléanais.
LOIR-ET-CHER
Ar. 3 Ca. 24 Co. 297
Beauce, Sologne. Loire, Bouvron,Cissc,Cosson, Cher, Sauldre, Loir.
Froment, me- BLOIS (2 cantons), 22,1; Bracieux, 1,1; Contres, 2,6; Herbault, ta'/, seigle, avoi0,9 ; Marchenoir, 0,7; Mer, 4,0; ne, sarrasin, praiMontrichard, 3,0; Ozouer-leries artificielles, Marché, 1,5; Saint-Aignan, 3,5. forêts, vin, volailles , chèvres, che, Romoran(in, 7,5; Lamotte-Beuvron, 2,0; Mennetou-sur-Chei', vaux, moutons. 1,0; Neung-sur-Beuvron, 1,3; Ind.méc,draps Salbris, 2,1 ; Selles-sur-Cher, (R omorantin), 4,6. chaussures(Blois). Canaux du Berri Vendôme, 9,3; Droué.l,1; Mondoubleau, 1,7 ; Montoire, 3,3 ; Morée, et de la Sauldre. 1,4 ; Saint-Amand, 0,7 ; Savigny, Réseau d'Or3,2; Selommes, 0,8. léans. Froment mt- ORLÉANS (5 cantons), 60,8; Artonay, 1,0; Beangency, 4,5; Châteil, seigle, avoiteauneuf-sur-Loire, 3,5; Cléry, ne, orge, prairies 2,8; la f erté-Saint-Aubin, 3,0; artificielles, saJargeau, 2,5; Meung-sur-Loire, fran, forêts, abeil3,5; Neuville-au-Boïs, 2,7 ; Pales , volailles , tay, 1,4. moutons. Ind. méc, vi- Gien, 8,2; Briare, 5.9; Châtillonsur-Loire, 3,3 ; Ouzouer-surnaigre (Orléans), Loire, 1,2; Sully-sur-Loire, 2,7. pâtés (Pithiviers),
LOIRET
Ar. 4 Ca. 31 Co. 349
Plateau d'Orléans, Beauce, Val, Sologne, Gâtinais et Puisayo. Loire, Loiret, Cosson, Loing, Essonne.
�662
LA FRANCE.
POPULATION
GÉOGRAPHIE
DÉPARTEMENT.
PHYSIQUE.
GEOGRAPHIE
ÉCONOMIQUE.
DES
CHEFS-LIEUX DE DEPARTEMENT,
D'ARRONDISSEMENT ET DE CANTON
(Population totale de la commune e: primée en milliers d'habitants.)
LOIRET
(suite).
fromage, laina- Montargis, 11,0: Bellegarde, 1,2 ges , chapellerie Châteaurenard, 2,G; Châtillon (Orléans), bousur-Loing, 2,5; Courtenay, 2,7 tons, faïence (BriFerrières, 1,8; Lorris, 2,2. are, Gien), impri- Pithiviers , 5,5 ; Beaune-la-Romerie (Orléans), lande, 1,8; Malesherbes, 2,2; caoutchouc (LanOutarville, 0,6; Puiseaux, 1,9. glée). Canaux d'Orléans, du Loing et de Briare, canal latéral à la Loire. Réseaux d'Orléans, deLyon-Méditerranée et de l'Etat. Froment, mê- CHARTRES (2 cantons), 21,9; Auteil, avoine, seineau, 1,8; Courville, 1,7; IIgle , légumes, liers, 2,8; Janville, 1,3; Mainprairies artifitenon, 2,0; Voves, 1,9. cielles, cidre, Châteaudun, 7,3; Bonneval, 3,6; abeilles, volailBrou, 2,5; Cloyes, 2,5; Orgèles, chèvres, cheres, 0,7. vaux, moutons. Dreux, 8,7; Anet, 1,5; Brezolles, Argile plasti0,8; Chàteauneuf-en-Thimeque (Dreux). rais, 1,5; la Ferté-Vidame, 1,0; Industrie niée. Nogent-le-Roi, 1,5; Senonches, ..Chartres). 2,1. ' Réseaux de Nogent-le-Iiotrou, 8,4 ; Authon, l'Ouest, d'Orléans 1,4; la Loupe, 1,6; Thiron-Garet de l'Etat. dais, 0,6. Berri.
EURE-ET-LOIR Beauce, coAr. 4 teaux du PerCa. 24 che. Co. 426 Eure, Biaise, Avre, Vègre, Loir.
CHER Ar. 3 Ca. 29 Co. 292
Collines du Sancerrois, Sologne. Loire, Allier, Sauldre, Cher, Yèvre, Auron, Arnon.
Avoine, orge, BOURGES, 42,8; les Aix-d'Angilchanvre, prairies lon, 1,8; Bauo-y, 1,6; Charost, artificielles et na1,5; Graçay, 3,0; Levet, 1,0; turelles , forêts, Lury-sur-Arnon,0,9; Mehun-survin, abeilles, voYèvre, 6,6 ; Saint-Martin-d'Auxilailles, ânes, gny, 2,6; Vierzon-Ville, 10,5. bœufs, moutons. Saint-Amand-Mont-Rond , 8,5 ; Fer (Vierzon, Charenton-sur-Cher, 2,0; ChâBourges, etc.). teaumeillant, 3,9; ChâteauneufIndustrie méc. sur-Cher, 2,8 ; le Châtelet, 2,3 ; (Bourges), céraDun-sur-Auron (le Roi), 4,3; mique, verrerie. la Guerche-sur-l'Aubois, 3,5; Canaux du BerLignières, 3,1; Nérondes, 2,7; ri et de la SaulSancoins, 4,7 ; Saulzais-le-Podre, canal latéral tier, 1. à la Loire. Sancei-re, 3,8; Argent, 2,0; AuRéseau d'Orbigny-sur-Nère, 2,6; la Chaléans. pelle d'Angillon, 0,9; Henrichemont, 3,7 ; Léré,l,6; Sancergues, 1,1; Vailly-sur-Sauldre, 1,2.
�RÉSUMÉ
GÉNÉRAL
DES
PROVINCES,
ETC.
663
POPULATION GÉOGRAPHIE DÉPARTEMENT,
PHYSIQUE.
GÉOGRAPHIE
ÉCONOMIQUE.
DES
CHEFS-LIEUX
DE DÉPARTEMENT ,
D'ARRONDISSEMENT ET DE CANTON
(Population totale de la commune exprimée en milliers d'habitants.)
INDRE Ar. 4 Ca. 23 Co. 245
Champagne , Bois-Chaud, Brenne. Indre, Claise, Théols, Creuse, Anglin, étangs de la Brenne.
Avoine, orge, CHATEAUROUX, 22,8; Ardentes,2,6; Argenton, (i,4; Buzançais, 5,1; volailles, chèvres, Châtillon, 3,5; Ecueillé, 1,9; ânes, moutons. Draps (ChâteauLevroux, 4,1; Valençay, 3,5. Le Blanc, 7,1; Bélâbre, 2,1; Méroux). Réseau d'Orzières-en-Brenno, 1,8; SaintBenoît-du-Sault, 1,1; Saintléans. Gaultier, 2,5; Tournon, 1,6. La, Châtre, 5,2; Aigurande, 2,4; Éguzon, 1,6; Neuvy-Saint-Sépulcre, 2,6; Sainte-Sévère, 1,3. Issoudun (2; cantons), 15,2; SaintChristophe-en-Bazelle, 0,8 ; Vatan, 2,8. Bourbonnais.
ALLIER Ar. 4 Ca. 28 Co. 321
Monts de la Madeleine, collines de Combrailles. Loire, Besbre , Allier, Sioule, Cher.
Seigle, avoine, MOULINS (2 cantons), 21,7 ; Bourpomme de terre, bon-l'Archambault, 4,4; Chevagnes, 1,2; Dompierre-surprairies naturelles et artificielles, Resbre , 3,0 ; Lurcy-Lévy, 4,0; le Montet-aux-Moines, 0,7 ; volailles, porcs, chèvres, ânes, Neuilly-le-Réal, 2,2 ; Souvichevaux, bœufs, gny, 3,3. Gannat, 5,6; Chantelle, 1,9; moutons. Ebreuil, 2,2; Escurolles, 1,1; Chaux (Vichy), kaolin, eaux miSaint-Pourçain-sur Sioule, 5,1. nérales (Néris, Lapalisse, 2,9; Cusset, 6,7; le Donjon, 2,2; Jaligny, 1,1; le Bourbon-l'ArMayet-de-Montagne, 2,2; Vachambault, Virennes-sur-Allier, 2,7. chy),houille(GomMontluçon (2 cantons), 27,8; Cémentry, Buxière), rilly, 3,0; Commentry, 12,5; fer (Montluçon, Hérisson, 1,9; Huriel, 3,l;MarCommentry), cocillat, 2,1 ; Montmarault, 1,9. tonnades (Vichy), glaces ( Montluçon). Canal duBerri, canal latéral à la Loire. Réseaux de Paris-Lyon-Méditerranée et d'Orléans. Nivernais.
NIEVRE Ar. 4 .Ca. 25 Co. 313
Morvan Préneley, Beuvray, etc.). Vonne, Cure, Loire, Aron , Nièvre, Allier.
(Mts
Orge, prairies NEVERS, 25,0; Decize, 5,1 ; Dornes, 2,1; Fours, 1,6; Pougues-lesartificielles, praiEaux, 1,5 ; Saint-Benin-d'Azy, ries naturelles,/b1,9 ; Saint-Pierre-le-Moûtier, réts, vin, porcs, 3,1 ; Saint-Saulge, 2,4. ânes, bœufs. Pierres de tail- Château-Chinon, 2,7; Châtillonen-Bazois, 2,0 ; Luzy, 3,2 ; Montle et sable (Nesauche, 1,5; Moulins-Engilbert, vers), métaux(Im3,5;
�664
LA FRANCE.
POPULATION GÉOGRAPHIE
DÉPARTEMENT.
PHYSIQUE. ÉCONOMIQUE.
GÉOGRAPHIE
DES
CHEFS-LIEUX
DE DÉPARTEMENT,
D'ARRONDISSEMENT ET DE CANTON
(Population totale de la commune exprimée en milliers d'habitants.)
NIÈVRE
(suite).
phy), houille (De- Clamecy, 5,3; Brinon, 0,5; Corcize), 1er (Fourbigny, 2,4 ; Lormes, 3,1 ; Tanchambault, Nenay, 1,3; Varzy, 2,9. vers, Imphy, De- Cosne, 7,8; la Charité, 5,4; Doncise), céramique, zy, 3,5; Pouilly, 3,1; Prémery, const. navales (la 2,4 ; Saint-Amand, 2,5. Chaussade). Canal du Nivernais, canal latéral à la Loire. Réseaux de Paris-Lyon-Méditor. et d'Orléans.
Marche.
CREUSE
Ar. 4 Ca. 25 Co. 266
Massif Central : monts de la Marche. Creuse,. petite Creuse , Cher, Tardes, Thorion, Gartempe.
Seigle, sarra- GUÉRET, 7,1; Ahun, 2,5; Bonnat, sin, prairies natu2,8; Dun, 1,8; le Grand-Bourg, relles , abeilles, 3,2; Saint-Vaury, 2,7 ; la Souterbœufs, moutons. raine, 4,9. Eaux minérales Aubusson, 6,7; Auzances, 1,5; (Évaux), houille, Bellegarde, 0,7 ; Chénerailles, (Bourga neuf, 1,2; la Courtine, 1,0; Crocq, 1,1; Ahun). Evaux, 3,2; Felletin, 3,4 ; GenRéseau d'Ortioux, 1,4; Saint-Sulpice-lesléans. Champs, 1,1. Bourganeuf, 3,9 ; Bénévent-l'Abbaye, 1,8; Pontarion, 0,5; Royère, 2,3. Boussac, 1,3 ; Chambon, 2,5; Châtelus-Malvaleix, 1,3; Jarnages, 0,8.
Limousin.
HAUTEVIENNE
Ar. 4 Ca. 27 Co. 203
Massif Central (monts du Limousin,monts de la Marche). Vienne, Thorion, Briance, Gartempe.
Seigle, sarra- LIMOGES (2 cantons), 68,5; Aixesin ., pomme de sur-Vienne, 3,7; Âmbazac, 3,6; terre, prairies naChàteauneuf, 1,6; Eymoutiors, turelles , châtai4,3; Laurière, 1,5; Nieul, 1,0; gniers, porcs, chèPierre-Buffière, 1,0; Saint-Léovres, bœufs, mounard, 6,0. tons. Bellac, 4,8; Bossines, 2,7; ChâGranit, kaolin teauponsac, 4,0; le Dorât, 2,9; (Saint-Yrieix). Magnac-Laval,4,l ; Mézières,l,5; Lainages, porNantiat, 1,6; Saint-Sulpice-lescelaine, imprimeFeuilles, 2,1. rie (Limoges). Rochechouart, 4,3; Oradour-surRéseau d'OrVayres, 3,4; Saint-Junien, 8,5; léans. Saint-Laurent-sur-Gorre, 2,6; Saint-Mathieu, 2,5. Saint-Yrieix , 7,6; Chàlus, 2,7; Nexon, 3,1; Saint-Germain-lesBelles, 2,3.
�RÉSUMÉ GÉNÉRAL DES PROVINCES, ETC.
665
POPULATION GÉOGRAPHIE DÉPARTEMENT. GÉOGRAPHIE
DES
CHEFS-LIEUX DE DEPARTEMENT ,
PHYSIQUE.
ÉCONOMIQUE.
D'ARRONDISSEMENT ET DE CANTON
(Population totale de la commune exprimée en milliers d'habitants.)
CORREZE Ar. 3 Ca. 29 Co. 287
Massif Central (cl) al ne des Monédières, plateau des Mille - Vaches , mont Bessou, orgues de Bort). Corrèze, Vézère, Dordogne, Chavanon.
Seigle, maïs, TULLE 12 cantons), 16,3; Argentat, sarrasin, prairies 3,3; Corrèze, 1,8; Egletons, 1,9; naturelles, vin, Lapleau, 1,0; la Roche-Canillac, abeilles, porcs, 0,5 ; Mercceur, 0,9 ; Saint-Privat, ânes, bœufs, mou1,3; Soilhac, 2,0; Treignac, 3,0; tons. Uzerche, 3,2. Armes (Tulle). Brive-la-Gaillarde, 15,7; Ayen, Réseau d'Or1,2; Beaulieu, 2,4; Beynat, 2,0; léans. Donzenac, 3,1 ; Juillac, 2,5; Larche,0,8 ; Lubersac, 3,9 ;Meyssac, 1,9; Vigeois, 4,1. Ussel, 5,2; Bort, 3,7; Bugeat, 1,1 ; Eygurande, 1,1; Meymac, 4,2; Neuvic, 3,4; Sornac, 1,9.
Auvergne
CANTAL Ar. 4 Ca. 23 Co. 267 Massif Cen tral ( Cantal, Margeride, m. Cézallier). Lot, Trueyre Alagnon, Dordogne , Cère Célé. Seigle, sarrasin,chanvre, prairies naturelles, vin, abeilles, chèvres, bœufs, moutons. Fromage. Réseau d'Orléans et Paris Lyon-Méditerrannée. cantons), 14,6; Laroquebrou, 1,9; Maurs, 3,0;Montsalvy, 1,0; Saint-Cernin, 2,3; Saint-Mamet-la-Salvetat, 1,9 ; Vic-sur-Cère, 1,6. Mauriac,3,G; Champs, 2,0; Pléaux, 2,5; Riom-ès-Montagne, 2,8; Saignes, 0,6; Salers, 1,0. Murât, 3,1 ; Allanche, 2,0; Marcenat, 2,6. Saint-Flour (2 canton s), 5,5 ; Chau"desaigues, 1,8; Massiac, 2,0 Pierrefort, 1,2; Ruines, 0,9. CLERMONT-F'ERRAND (4 cantons) 46,7; Billom, 4,6; Bourg-Lastic 1,6; Herment, 0,5 ; Pont-duChâteau, 3,1 ; Rochefort, 1,5 Saint-Amant-Talleude, 1,4; StDier, 1,5 ; Vertaizon, 1,9 ; VayreMonton, 1,8; Vic-le-Comte, 2,7. Ambert,8,2; Ariane, 3,7 ; Cunlhat, 3,1; OJliergues, 1,9; St-AmantRoche-Savine, 1,7; Saint-Anthème, 3,1 ; Saint-Germain-l'Herm, 1,8; Viverols, 1,0. Issoire, 6,3; Ardes, 1,4; Besse, 1,8; Champeix, 1,7; Jumeaux, 1,2; Latour-d'Auvergne, 2,2; Saint-Germain-Lembron, 2,3 ; Sauxillanges, 1,!); Tauves, 2,6. Riom (2 cantons), 10,3; Aigueperse, 2,4 ; Combroude, 2,0; Eunezat, 1,2; Manzat, 2,1; Menât, 1,3; Montaigut, 1,8; Pionsat, 2,2; Ponlaumur, 1,1; Pontgibaud, 1,1; Randan, 1,8; SaintGervais, 2,(i. Thiers,lG,l ; Celles,3,2; Châteldon, 2,1 ; Courpière,4,0; Lezoux,3,5; Maringues, 3,6 ; Saint-Rémy,5,6.
AURILLAC (2
Massif Cen Méteil, seigle, PUY-DE-DOME Irai:monts Do pomme de terre, Ar. 5 re, monts Dô- chanvre,légumes, Ca. 50 me, monts du prairies naturelCo. 469 Forez et du Li les, vin, bœufs, vradois, monts moutons. Cézallier, colliBasaltes (pierre nes de Com- de Volvic), bitubrailles, Lima- me (Pont-du-Châgne. teau), eaux min. Allier, Dore, (Royat, Mont-DoAlagnon, Siou- re , Bourboule) , le, Dordogne, plomb ( Ponlgi Chavanon, lacs baud ) , houille Pavin et Cham- (St-Éloy, Bourgbon. Lastic, Brassac), chaudronnerie , caoutchouc, pâtes alimentaires, fromage (Sénecterre), dentelle, coutellerie (Thiers), papeterie (Thiers, Ambert). Réseaux d'Orléans et de ParisLyo n-Méditerran.
�666
LA FRANCE.
POPULATION GEOGRAPHIE
DÉPARTEMENT.
PHYSIQUE. ÉCONOMIQUE.
GEOGRAPHIE
DES
CnEFS-LIEUX
DE DÉPARTEMENT
D'ARRONDISSEMENT ET DE CANTON
(Population totale de la commune exprimée en milliers d'habitant?.)
Languedoc.
HAUTE-LOIRE
Ar. 3 Ca. 28 Co. 264 Monts du Velay, montagne de la Margeride, monts du Vivaraî's(Boutières, monts Mézenc, Meygal). Loire, Borne, Arzon, Lignon, Ance, Allier, Alagnon. Méteil, seigle, LE PUY (2 cantons), 19,0; Allègre, pomme de terre, 1,7 ; Cayres, 1,6; Craponne, 3,7; prairies naturelFay-le-lrroid, 1,2; Loudes, 1,7; les, bœufs, moule Monastier, 3,8; Pradelles, tons. 2,0; Saint- Julien-Chapteuil, Houille (Lan3,3; Saint-Paulien, 2,7; Saugeac). gues, 3,8 ; Solignac-sr-Loire, 1,4; Dentelle (le Vorey, 2,2. Puy, etc.). Briowle, 5,1; Auzon, 1,7; Bleslo, Réseau de Paris1,6; la Chaise-Dieu, 1,8; LauLyon-Méditerrageac, 4,3; Lavoûte-Chilhac,0,7; née. Paulhaguet, 1,5; Pinols, 0,8. Yssingeaux, 8,0; Bas, 3,1 ; Monistrol-sur-Loire, 4,8 ; Monfaucon; 1,1; Saint-Didier-la-Séauve, 4,9, Tence, 4,7. Seigle, pomme PRIVAS, 7,6; Antraigues, 1,4; Aude terre, vin, fobenas,8,l ; Bourg-Saint-Andéol, rêts, mûriers, oli4,3; Chomérac, 2,4; La Voulte, viers , châtai4,2; Rochemaure, 1,1; Saintg?iiers, porcs, Pierreville, 1,9; Villeneuve-dechèvres, mulets, Rerg, 2,0; Viviers, 3,4. moutons. Largentière, .2,7 ; Burzet, 2,8; Pierres lithoCoucouron, 1,3; Joyeuse, 2,0; graphiquesfSaintMontpezat, 2,3 ; Saint-ÉtiennePéray), ciment (le de-Lugdarôs, 1,6; Thueyts, 2,8; Teil), houille (AuValgorge, 1,2; Vallon, 2,4; les benas), fer (la Vans, 2,1. Voulte),pyrites de Tournon, 5,3; Annonay, 17,3; le fer, cuirs (AnnoCheylard, 3,0; Lamastre, 3,2; nay), soies (AubeSaint-Agrève, 3,3; Saint-Félinas, etc.), gantecien, 2,2; Saint-Martin-de-Varie, papeterie (Anlamas, 2,5; Saint-Péray, 2,6; nonay), eaux miSatillieu, 2,4; Serrières, 1,5; nérales (Vais). Vernoux, 3,0. Réseau de ParisLyon - Méditerranée. Seigle, chanvre, MENDE, 8,0; le Bleymard, 0,7; mûriers, mouChâteauneuf-de-Randon, 0,7; lons. Gandrieu, 1,8; Langogne, 3,8; Plomb (Vialas), Saint-Amans, 0,4; Villefort, 1,4. lainages (Mende). Florac, 2,1; Barre, 0,6; le Massegros, 0,4 ; Meyrueis, 1,9 ; le Pontde Montvert, 1,4; Sainte-Enimie, 1,0; Saint-Germain-de-Calberte, 1,4. Marvejols, 5,1 ; Aumont, 1,1 ; laCanourgue,l,8; Chanac, 1,6; Fournels, 0,5; le Malzieu-Ville, 1,1; Nasbinals, 1,4; Saint-Chély-d'Apclier, 2,0 ; Saint-Germain-duTeil,l,3; Servorette, 0,8.
ARDÊCHE
Ar. 3 Ca. 31 Co. 339
Monts du Vivarais ( Boutières, Gerbierde-Jonc), monts de Coiron, massif de la Tauargue. Rhône , Ouvèze, Doux, rieux, Ardèche, Chassezac, lac d'Issarlès.
LOZËRE
Ar. 3 Ca. 24 Co. 197
Cévennes méridionales (Lozère , Aigoual, etc.), Margeride (forêt de Mercoire) , monts d'Aubrac, Causses. Allier, Lot, Colagne/frueyre, Altier, Cbassezac, Tarn , Jonte, Tarnon.
�RÉSUMÉ GÉNÉRAL DES PROVINCES, ETC.
667
POPULATION GliOGRATOIE
DÉPARTEMENT.
PHYSIQUE. ÉCONOMIQUE.
GIïOGRAPHIE
DES
CHEFS-LIEUX DE DÉPARTEMENT ,
D'ARRONDISSEMENT ET DE CANTON
(Population totale de la commune exprimée en milliers d'habitants.)
GARD
Ar. 4 Ca. 40 Co. 350
Cévennes méridionales (Aigoual, plateau du Larzac ) , Hort-Diou, Garrigues. Rhône, Ardèche, Cèze, Gard et les Gardons, Vidourle, Visire.
Vin , forêts, NÎMES (3 cantons), 69,9; Aiguesmûriers, oliviers mortes, 3,9 ; Aramon, 2,7 ; et huile, chèvres, Beaucaire, 9,8; Marguerittes, mulets, moutons. I, 7; Saint-Gilles, 5,5; SaintPierre lithograMamert, 0,4; Sommières, 3,8; phique (le Vigan), Vauvert, 4,0. ciment (Nîmes), Alais (2 cantons), 22,5; Anduze, pyrites et houille, 4,1 ; Barjac, 1,8; Bessèges, 10,6; (bassins d'Alais, Génolhac, 1,2; la Grand'Combe, de Barjac, de BaII, 3; Lédignan, 0,6; Saint-Amgnols, du Vigan), broix, 3,4; Saint-Jean-du-Gard, fer et acier (Alais, 3,7 : Vézenobres, 0,9. Bessèges). Uzès, 5,1; Bagnols, 4,4; Lussan, Ind. méc, châ1,0; Pont-Saint-Esprit, 5,0 ; Reles, tapis (Nîmes), moulins, 1,3 ; Roquemaure,2,7 ; soies, (Alais, etc.), Saint-Chaptes, 0,H ; Villeneuvesoieries, bonnetelès-Avignon, 2,6. rie, bijouterie (Nî- Le Vigan,5,3; Alzon, 1,7; Lasalle, mes ), verrerie 2,4; Quissac, 1,5; Saint-Andro(Alais) ; pont du de-Valborgue, 1,7 ; Saint-HipGard. polyte-du-Fort, 4,1; Sauve. 2,4; Canal deBeauSumène, 2,9 ; Trêves, 0,5 ; Vallecaire, etc. raugue, 2,8. Réseau de ParisLyon - Méditerr. Chanvre, vin, MONTPELLIER (3 cantons), 56,8 ; mûriers, oliviers, Aniane, 2,6;Castries, 1,1 ; Cette, ânes,mulets,mou37,0; Claret, 0,6, Frontignan, tons. 3,3; Ganges, 4,4; Lunel, 6,7; Eaux minérales les Matelles, 0,5; Mauguio, 2,1 ; (Balaruc), houille Mèze, 5,8 ; Saint-Martin-de-Lon(Graissessac,Roudres, 0,9. jan), lignite (la Béziers (2 cantons), 41,8; Agde, Cau nette). 8,4, Bédarrieux, 7,3 ; Capestang, Alcool, indust 3,5; Florensac, 3,6; Montagnac, cliim. (Montpel3,2; Murviel, 1,9; Pézenas, lier, Cette), draps 6,9; Roujan, 1,7; Saint-Gervais, (Lodève, Carcas2,0 ; Servian, 2,7. sonne , Bédar Lodève, 9,5; le Caylar, 0,7; Clerrieux), cons. nav mont-l'Hérault, 5,2; Gignac,2,6; (Cette). Lunas, 1,2. Canal des É- Saint-P»ns (de Thomicres), 3.6; tanqs, canal du Olargues, 1,2; Olonzac, 2,5; Midi. Saint-Chinian, 3,6 ; la Salvetat, Réseaux de Pa3,6. ris-Lyon-Méditerranée et du Midi. Ports : Agde Cette.
CARCASSONNE
HERAULT
Ar. 4 Ca. 36 Co. 338
Cévennes méridionales (Gar rigues), pic StLoup, La Séranne,monts de Marcou, monts de l'Espinouse, monts du Minervois. Vidourle, Lez, Orb, Hérault, Lergue.
AUDE
Ar. 4 Ca. 31 Co. 437
Pic de Nore, Maïs, chanvre, Montagne Noi- vin, ânes, mulets re, col de Nau- moutons. rouse, CorbièMarbres (Cau-
(2 cantons), 29,3; Alzonne, 1,6 ;Capendu, 1,4; Conques, 1,6 ;Lagrasse, 1,3; leMasCabardès, 0,7; Montréal, 2,8;
�668
LA
FRANCE.
POPULATION GÉOGRAPHIE
DEPARTEMENT.
PHYSIQUE.
GÉOGRAPHIE
ÉCONOMIQUE.
DES
CHEFS-LIEUX DE DÉPARTEMENT,
D'ARRONDISSEMENT ET DE CANTON
(Population totale de la commune exprimée en milliers d'habitants.)
AUDE (suite).
res (pic de Bugaracli, etc. ), montagnes du Minervois. Aude, Fresque).
Mouthoumet, 0,3; Peyriac-Minés), sel. Draps, nervois, 1,3; Saissac, 1,4; Tu(Carcassonne). chan, 1,7. Canal du Midi, robine de Nar- Castelnaudary (2 cantons), 10,1; Belpech, 2,1; Fanjeaux, 1,4; bonne. Salles-sur-l'Hers, 1,0. RéseauduMidi. Limoux, 6,8 ; Alaigne, 0,5 ; Axat, 0,4 ; Belcaire, 0,9 ; Chalabre, 2,0; Couiza, 0,9; Quillan, 2,5; SaintHilaire, 0,9. Narbonne, 29,7; Coursan, 3,8; Durban, 0,9; Ginestas, 1,1; Lézignan, 6,6; Sigean, 3,8. Froment, sei- ALBI, 21,2; Albau, 0,9; Monestiès, 1,5; Pampelonne, 2,0; Réalmont, gle, avoine, maïs, 3,0;Valderiès, 1,0; Valence, 1,8; chanvre, lin, vin, Villefranche, 1,5. mûriers, volailles, porcs, ânes, mu- Castres, 27,4; Angles, 2,5; Braslets, moutons. sac, 2,2; Dourgne, 1,9; Labruguière, 3,5; Lacaune, 3,9; LauHouille ( Carmaux) ,draps ( M atrec, 2,9; Mazamet, 14,7; Montrezamet) , verrerie. ■ don, 4,6; Murât, 2,7; RoqueRéseaux du Micourbe, 1,8; Saint-Amans-Soult, di et d'Orléans. 2,4; Vabre, 2,6; Vielmur, 1,1. Gaillac, 8,3; Cadalen, 1,8; Castelnau-de-Montmirail, 2,5; Cordes, 2,1; Lisle, 4,4; Rabastens, 5,0; Salvagnac, 1,8; Vaour, 0,6 Lavaur, 7,0; Cuq-Toulza, 1,1 Graulhet, 6,9 ; Puylaurens, 4,9 Saint-Paul, 1,2. Froment, maïs, TOCLOUSE (4 cantons), 147,6; Cadours, 0,S; Castanet, 0,9; Fronlégumes, Zi?2,prai ries artificielles, ton, 2,2; Grenade-sur-Save, 4,0: Léguevin, 1,0; Montastruc, 1,0: vin,volailles,ânes, Verfeil, 2,0; Villemur, 4,1. mulets, moutons. Marbres (Saint- Muret, 4,1; Auterive, 3,0; Carbonne, 2,5; Cazères, 2,7; CinBéat) , eaux min. tegabelle, 2,6; Fousseret, 2,2 (Bagnères-de-Lu Montesquieu - Volvestre, 3,4 chou), métaux, pâtés, cotonnaRieumes, 2,1 ; Rieux, 1,8; Saint des, chapellerie, Lys, 1,5. bijouterie, impri- Saint-Gaudens, 6,6; Aspet, 2,5; Aurignac, 1,3; Bagnères-demerie (Toulouse). Luchon, 3,7; Boulogne, 2,0; Canal du Midi l'Isle-en-Dodon, 2,5; Montroet canal latéral à jeau,3,l; Saint-Béat, 1,0; Saintla Garonne. Bertrand (de Comminges), 0,6 Réseaux du MiSaint-Martory, 1,1; Salies, 1,0 di et d'Orléans. Villefranche, Z,6; Caraman, 1,9 Lanta, 1,4; Montgiscard, 0,9 Nailloux. 1,2; Revel, 5,5.
TARN
Ar. 4 Ca. 35 Co. 318
Cévennes méridionales (m. de Lacaune , montagne Noire). Avey ro n , Viaur, Cérou, Tarn, Agout, Tlioré.
HAUTEGARONNE
Ar. 4 Ca. 39 Co. 587
Coteaux de Saint-Félix de Caraman , Pyrénées oc. et or. Tue de Maupas, forêt de Fougaron), plateau de Lannemezan. Garonne, Pique, Salât, Ariege , Lhers, Touch, Save.
�RÉSUMÉ GÉNÉRAL DES PROVINCES, ETC.
669
II. - SUPERFICIE DE LA FRANCE
Calculée par le Service géographique de l'armée..
Nous avons donné la superficie des de'partements et des arrondissements (t. I, p. 411 et suiv.), et nous avons dit (id. p. 2) que les documents officiels ne concordent pas parfaitement sur ce sujet. Nous donnons ici, comme renseignement complémentaire, la mesure de superficie de la France, calculée par le Service géographique de l'armée sur la carte d'état-major au 80,000° et insérée dans le Bulletin du conseil supérieur de statistique, session fie 1887 (p. 65). Les résultats de ce travail, qui n'a pas encore été publié par arrondissement, ne pouvaient pas être substitués aux chiffres provenant du ministère des finances et extraits de Y Annuaire du bureau des longitudes, puisque notre tableau est dressé par arrondissement, tandis que le travail n'a encore été exécuté que par département.
�670
LA. FRANCE.
SURFACE DEPARTEMENT.
CONTINENTALE. DES ILES.
SURFACE DEPARTEMENT.
CONTINENTALE.
Ain Aisne Allier Alpes (Basses-).... Alpes (Hautes-).... Alpes-Maritimes ... Ardèche Ardennes Ariège Aube Aude Aveyron Bouches-du-Rhône. Calvados Cantal Charente Charente-Inférieure Cher Corrèze Côte-d'Or Côtes-du-Nord. .. . Creuse Dordogne Doubs Drôme Eure Eure-et-Loir.... Finistère Gard Garonne (Haute-).. Gers Gironde Hérault Ille-et-Vilaine Indre Indre-et-Loire Isère Jura Landes... — Loir-et-Cb"-Loire Loire (Haute-) Loire-Inférieure.... Loiret Lot Lot-et-Garonne Lozère
A reporter
k. c. 5.825 7.427 7.380 6.987 5.642 3.736 5.555 5.252 4.903 6.025 6.341 8.770 5.243 5.692 5.775 5.972 6.825 7.302 5.887 8.786 7.204 5.605 9.223 5.315 6.560 6.037 5.938 7.041 5.880 0.365 6.290 10.724 6.223 6.990 6.805 6.157 8.235 5.054 9.363 6.420 4.798 5.000 6.979 6.811 5.226 5.384 5.170
302.182
k. c. Reports
k. c. 302.182 7.283 6.400 8.204 6.258 5.146 5.275 6.239 6.983 6.887 5.773 5.885 6.143 6.750 8.004 7.712 4.533 4.141 2.859 5.374 8.626 6.244 6.187 4.597 479 6.341 5.888 5.658 6.055 6.276 5.780 3.730 6.012 3.578 6.943 5.490 7.023 5.969 7.494 609
405
13
29
Maine-et-Loire Manche Marne Marne (Haute-) Mayenne Meurthe-et-Moselle.. Meuse Morbihan Nièvre Nord Oise Orne Pas-de-Calais Puy-de-Dôme Pyrénées (Basses-).. Pyrénées (Hautes-).. Pyrénées-Orientales. Rhône Saône (Haute-) Saône-et-Loire Sarthe Savoie Savoie (Haute-) Seine Seine-Inférieure Seine-et-Marne Seine-et-Oise Sèvres (Deux-) Somme Tarn Tarn-et-Garonne Var Vaucluse Vendée Vienne (Haute-) Vienne Vosges Yonne Belfort / Portion prin„ , I cipale t^oise. Ties environ[ nantes
527.050] 9.358 455
Surface générale..
536.408
�III. — POSITIONS GEOGRAPHIQUES
ALTITUDE ET POPULATION Des chefs-lieux de département, d'arrondissement et des villes de plus de 10,000 habitants.
(Les villes de plus de 10,000 habitants qui ne sont pas chef-lieu sont en italiques.) (Extrait de Y Annuaire du Bureau des longitudes.)
TOPULATION LATITUDE.
M 1801 (Pop. exprimée ea milliers d'habitants.)
EN 1886 (Nombre (l'habitants.)
Ain.
BOURG,
égl. N.-D
Trévoux, grosse tour..
46<> 12'21" 45 45 28 46 20 9 46 9 7 45 50 37
2°53'28"E 3 21 9 E 3 43 23 E 3 16 22 E 2 26 19 E Aisne.
227 m 278 647 480 258
7.0 3.7 2.5 2.8 2.5
18.113 6.160 2.693 3.157 2.661
49 33 54 Château-Thierry, t. St49 Saint-Quentin, cl. de la Soissons, calh 49 50 55 49 22 53 49 50 8 2 56
1 17 19 1 3 40
E E E E E
.
180 77 105 49 175
6.7 4.2 10.4 8.2 2.8
13.677 7.296 47.353 11.850 3.215
0 57 13 0 59 18 1 34 16 Allier.
46 33 59 46 6 1 La Palisse, tour culm. 46 14 5S 46 20 27 46 17 14
0 59 46 0 51 43 1 18 6 0 16 1 0 24 38
E E E E E
227 345 280 228
»
13.2 5.0 , 1.8 4.4 0.6
21.721 5.606 2.952 27.818 12.515
(1) Les altitudes se rapportent au pied des édifices qui ont donné les positions géographiques des lieux. (2) La population indiquée ici est la population totale de la commune, telle qu'elle est donnée par le recensement du 30 mai 1886. Nous rappelons que la population totale se compose : 1° de la population normale ou municipale, laquelle se divise eile-mème en population normale totale et en population normale agglomérée, c'est-à-dire groupée dans des habitations contiguës; 2° la population comptée à paît, conformément à l'article 2 du décret du 5 avril 1886, et comprenant les corps de troupes, les détenus, les pensionnaires des hospices, dépôts d'aliénés, lycées et autres maisons d'éducation, les membres des communautés religieuses,les ouvriers étrangers à la commune et attachés à des chantiers temporaires de travaux publics, etc. Cette population comptée a part ne figure pas dans le nombre des habitants pour la détermination du nombre de centimes communaux. — Exemple :
Ribérac. — Population totale Population comptée à part Population municipale totale Population municipale agglomérée... 4.047 hab. 118 3.929 2.053
La population comptée à part figurant la plupart du temps dans l'agglomération, nous donuons dans ce volume, sous le nom de population urbaine, la population municipale agglomérée el la population comptée à part, soit pour Ribérac 2.171 habitants.
�672
LA
FRANCE.
POPUI ATION LONGITUDE.
VILLES.
LATITUDE.
EN 1801. (Pop. exprimée en miUiers d'habitants.)
EN 1886. (Nombre d'habitants.)
Alp es (Basses-'
DIGNE, t. de la cath Barcelonnette, tour de Vhorl.,pavé de la pl. Castellane, N.-D.-duRoc., campanile Forcalquier, grosse tour Sisleron, cit., t.del'horl.
44 > 5 52" 44 23 15 43 50 48 43 57 34 44 11 57
3-53'59"E 4 19 1 E
652m 1133 903 550 578
3.3 2.2 2 0 2.5 7.9
7.083 2.234 1.858 3.002 3.864
4 10 5Q E 3 26 41 E 3 36 25 E
Alpes (Hautes-). 44 33 30 Briançon, t. o. de l'éEmbruri, cl 44 54 0 44 33 45 3 44 31 E 4 18 20 E 4 9 30 E ' 782 1321
ALTITUDE 919
SOL. DU
8.0 3.0 3.1 -
11.621 5.777 4.481
Alpes-Maritimes. Grasse, cl Puget-Théniers, cl 43 43 43 43 41 58 39 28 57 21 33 4 4 4 4 56 35 33 40 32 19 34 27 E E E E 54 325 399
»
18.4 11.8 0.9 2.6
77.478 12.157 1.215 19.959
Ardèche.
PRIVAS,
cl. des Récollets.
Tournon, cl. du lycée,.
4't 44 11 44 32 31 45 4 2 45 14 24
2 1 2 2
15 57 29 20
31 14 56 20
E E E E
322 224 116
»
2.9 1.7 3.4 4.8
7.600 2.697 5.286 17.30S
Artlemies. 49 Réthel, cl.de la cath.. 49 49 Sedan, t. n. de la cath. "49 49 Charleville, cl. P. F... 49 45 30 55 42 23 46 43 44 32 6 53 31 2 2 2 2 2 2 22 1 11 36 22 22 46 48 5 40 6 49 E E E E E E 171 90 390 158 110
»
3.3 4.9 2.9 10.5 1.5 7.5
6.674 7.432 3.172 19.306 3.737 16.906
Ariège. 42 57 57 Pamiers, toit de la ca43 6 53 42 59 6 0 43 59 O 0 43 44 O 1 11 37 O Aube.
TROYES,
455 286 389
3.6 5 3 2.5
7.369 11.944 5.459
t. St-Pierre..:
Bar-sur-Aube ,égl.daN. Bar-sur-Seine, horloge Nogent-sur-Seine, cl..
48 18 3 48 32 14 48 14 2 48 6 50 48 29 35
14 4 41 E 14 8 21 E 2 22 21 E 2 1 2 11 E 9 44 E
110 95 166 159 72
;
23.9 2.5 4.0 2.3 3.2
46.972 2 922 4.636 3.182 3.652
�POSITIONS GÉOGRAPHIQUES
673
POPUL ATI ON
VILLES.
LATITUDE.
LONGITUDE.
EN 1801. (Pop. exprimée en milliers d'habitants.)
EN 1S86. (Nombre d'habitants.)
Anile.
CARCASSONNE,
t. Saint43° 12' 43 19 43 3 43 11 54" 4 15 8 0° 0'46"E 0 22 51 E 0 7 9 O 0 40 0 E Aveyron.
Castelnavidary, cl. enp. Narbonne, l.n.delacat.
104" 185 164 13
15.2 7.6 5.1 9.1
29.330 10.105 6.810 29.702
Espalion, cl Millau, t. de lamaii-ie.
44 44 44 43 44
21 31 5 57 21
5 18 54 30 10
0 0 0 0 0
14 25 44 32
17
15 31 30 55 58
E E E E O
633 342 368 ALTITUDE 325 267 U DSOL.
6.2 2.6 6.1 4.6 9.3
15.375 3.935 16.139 7.177 9.836
Territoire fie Belfort. (Voii : Haut-Rhin) Itou rites-il il-It H dite.
MARSEILLE,
22.181
noiw. Obser43 43 43 43 18 31 40 48 22 35 40 21
Aix, cl. de la cath Arles, t. des Arènes...
3 3 24 E 3 6 37 E 2 17 36 E 2 19 7 E Calvados.
»
205 17
»
111.1 23.7 17.2 10.0
376.143 29.057 23.491 9.314
Ah. aux D Bayeux, cl. de la cath.. Falaise, cl. St-Gervais.
CAEN,
Vire, t. de l'horl
49 49 48 49 49 48
11 16 53 8 17 50
14 35 55 50 14 21
2 41 24 0 3 2 27 O 2 32 9 0 2 6 36 O 2 9 9 0 3 13 39 O Cantal.
26 47 134 49 13 177
30.9 10.0 14.0 10.2 2.5 7.5
43.809 8.347 8.518 16.267 3.050 6.736
Mauriac, donjon N.-D.
44 55 41 45 13 7 45 6 44 45 2 5
0 6 22 0 0 19 0 31 54 0 45 25 Charente.
E O E E
622 698 937 883
10.3 2.6 2.5 5.0
14.613 3.575 3.141 5.477
ANGOULÊME,
cl. S.-P...
Confolens, t. St-Michel. Ruffec,cZ. delamairie.
45 39 0 45 28 24 45 41 46 46 0 41 46 1 44
2 2 2 1 2
11 29 39 39 8
8 28 57 43 17
0 O O 0 O
96 121 31 183 110
14.8 2.0 2.8 2.0 2.1
34.647 4.090 15.200 3.083 3.589
Charente-Inférieure.
LA ROCHELLE,
t. de la 46 9 23 45 26 45 45 49 20
3 29 41 O 2 46 56 0 3 26 40 O
8 58 10
18.0 2.5 4.6 II. —
23.829 3.237 4.766
LA FRANCE.
�674
LA FRANGE.
H o
POPULATION
VILLES.
LATITUDE.
LONGITUDE. H P n
EN 1801. (Pop. exprimée en milliers d'habitants.)
EN 1886. (Nombre d'habitants.)
Charente -Inférieur e (suite).
45°56 '37" 3°18' 4
Saintes, cl.deSt-Eutrope Saint-Jean-d'Angély, t.
45 44 40 45 56 39
2 58 44
O O
15" 27 24
15.0 10.2 5.4
31.256 17.327 7.255
2 51 39 0
Cher.
BOURGES, St-Élien?ie, h. St-Arnand, M.-Rond, cl. 47 47 4 19 59 17 52 0 3 43 7 46 4? 0 10 28 0 30
E E E
156 165 306
15.3 5.0 2.2
42.829 8.476 3.792
Corrèze.
45 16 7 0 33 58 0 0 48 15 0 32 41 214 116 640 ITUl
Brive, cl. de l'horl
45
9 33
O
0
9.4 5.6 3.0
16.277 15.707 5.252
45 32 50
Corse.
41 54 59
SOL
5 38 71 81 486 330 6.0 9.0 1.1 2.0 2.0 17.576 20.765 1.987 5.002 5.608
Bastia,cZ. Sainte-Marie Calvi, cl. de la cath.. Corté, cl. St-François.
42 41 30 42 34 36 42 18 14 41 37 11
E E 6 25 28 E 6 48 50 E 6 38 10 E
6 24 7 6 59
Côte-d'Or.
DIJON,
cl. de St-Bénigne
47 19 47
19'
2 41 55 2 30 3
1 28 47
E E E E
246 220 232 340
21.0 8.3 3.7 4.3
60.855 12.146 5.317 3.894
Châtillon - sur - Seine ,
47 51 2 13 58 0 59 48 47 29 27
Côtes-du-Nord
SAINT-BRIEUC,
St-Michel,
48 31 51 '5 5 40 0 89 73 44 23 162 8.1 4.1 5.2 3.1 6.1 19.240 10.105 8.744 6.205 5.899 48 27 15 48 33 43 48 44 7 4 22 44 5 29 18 5 48 5 5 30
Dinan, cl. Saint-Sauv.. Lannion, cl. de la cath.
O O O
1 0
48 10 36
Creuse.
GUÉRET, cl. St-Pardoux. Aubusson, cl 46 10 17 45 57 22 45 57 14 46 20 57 0 28 0 10 0 9 0 3 445 457 449 380 3.1 3.5 2.0 0 6 7.065 6.723 3.902 1.327
0 34 50 7 26
O O O
Dordogne.
45 11 45 51 4 8 1 1 1 2 1 36 54 51 40 7 16 19 14
45 31 45 45 15 13 44 53 22
0 59
O O O O O
99 32 208 103 137
6.3 8.5 2.8 3.0 6.0
29.611 14.353 4.151 4.047 6.069
�POSITIONS GÉOGRAPHIQUES.
673
POPUL ATION
VILLES.
LATITUDE.
LONGITUDE.
EN
1801.
(Pop.
exprimée en milliers d'habitants.)
EN 1886. (Nombre d'habitants.)
Donbs.
47 ' 13' 46" 3°41'56 E 368M 30.0 56 511
Baume -les- Dames,
47 22 9 4 1 20 E 56 E 14 E 532 322 838 2.3 3.7 2.9 2.841 9.531 8.098
Montbéliard, t. s. du ch.
47 30 36 46 54 9
4 27 4 1
Orôme.
VALENCE,
t. St-Jean
44 56 44 45
5 9 32 40
2 33 3 2 2 24
18
E
ALTITUDE 128 443 UD SOL. 97 277
7.5 4.0 6.3 2.7
24.761 3.823 14.014 3.534
4 E 51 E
Montélimar, t. carrée..
44 33 44 21
2 48
19 E
«
» Eure.
»
4.733
EVREUX,
fl. delacath. Les Andelysj
fl
49 49 49 49
i
14 5
30 34 32
1
11
9 13
O O
67 16 105 16 7
8.4 3.9 6.1 6.5 5.1
16.755 5.423 8.310 10.553 6.163
0 56
1 44 17 O
1 10 2 O
12 48 22
Pont-Audemer, égl
.49 21
1 49 18 O
Eure-et-Lioir.
CHARTRES,
fl. de lacath.
48 26 53 48 4 11 10
0 50 59 1 0 20 10
O O O
158 143 134
14.4 6.1 5.4
21.903 7.284 8.719
Dreux, H. de V., cl.... Nogent-le-Rotrou, cl.
48 44
0 58
48
19
29
1
31
27
O
105
-
6.8
8.372
Finistère,
QUIMPER,
cath. fl. N...
47 48 48
59 47 23 11 32 23
6 26 26 6 49 50 35 16 9 51
O O O O O O
6 41 142 56 30
6.6 27.0 3.0 9.0 4.2 5.3
17.171 70.778 3.650 16.013 7.156 15.641
6 26 6 5 6 10 33 49
Morlaix, cl. St-Mart... Quimperlé, St-Michel..
48 47 48
34 38 52 25 18 1
»
Cîard.
NÎMES,
t. Magne
43 50 36 44 7 26 0 46 59 28
2 1 2 1
0 46 E 44 22 4 16 59 E
114 168 138 230
38.8 8.9 6.2 3.8
69.898 22.514 5.146 5.353 11.341
Uzès, t. de l'horl Le Vigan, t. carrée La Grand-Combe
44 43
E
6 E
»
»
»
O)
(i)
Cette commune n'existait pas en 1801.
�676
LA FRANCE.
POr-ULATION
EN 1801. (Pop. exprimée en milliers d'habitants.)
Garonne (Haute-). St-Sernin.. — n.ob.balust Muret, cl Saint-Gaudens, cl Villefranche, cl
TOULOUSE, 43°36'33" 43 36 47 43 27 41 43 6 29 43 23 56 0 53 44 O 0 53 31 O 1 0 41 O 1 36 49 O 0 37 13 O 139™ 194 165 404 174 50.2 3.1 4.2 2.0 147.717 4.145 6.602 2.574
Gers. cath. t. du Nord Condorn, cl Lectoure, cl Lombez, cl Mirande, cl
AUCH, 43 38 50 43 57 31 43 56 5 43 28 30 43 30 58 1 45 8 O 166 84 180 166 166 7.7 6.9 5.4 1.4 1.6 15.090 7.902 5.272 1.681 3.916
1 57 55 O 1 42 51 O 1 25 41 O 1 56 3 O
Gironde. fl. St-André Bazas, cl Blaye, cit. cl. des Min Lesparre, tour Libourne, horl La Réole, cl. du nord
BORDEAUX, 44 50 18 44 25 57 45 7 43 2 6 45 18 30 44 55 44 35 2 54 40 O 2 32 52 O 3 3 0 15 O 16 52 O 5 0 7 79 17 5 38 44 91.0 4.2 3.6 0.8 8.1 3.8 240.582 5.034 4.340 4.059 16.736 4.343
2 35
2 22 35 O
Hérault. N.-D Béziers, tour de la cath Lodève, fl. de la cath. St-Pons, cl. de lacat.. ■ Cette, phare
MONTPELLIER, 43 44 36 43 20 31 43 13 57 43 29 22 31 32 34 1 32 34 E 44 70 175 316 32 33.9 14.2 7.8 4.5 9.0 56,765 41.785 9.532 3.562 37.058
0 52 23 E 0 58 48 E 0 25 18 E 1 21 52 E
Ille-et-Vilaine. t. Ste-M Fougères, cl. St-Léonard Montfort, cl Redon, flèche Saint-Malo, cl., télèg.. Vitré, cl ■ Saint-Seriant,cjuai Tt ichet
BENNES, 48 6 55 9 5 0 4 0 40 O 54 137 44 18 14 110 8 11.1 25.9 7.3 1.1 3.8 9.1 66.139 15.578 2.373 6.428 10.050 10.447 12.163
48 21 48 47 39 48 39 48
3 32 31 O 4. 17 38 O 4 25 19 O 4 21 47 O 3 32 29 O 4 21 25 O
8 25
7 32 6
48 38
Indre.
CHATEAUROUX, cl Le Blanc, cl.... La Châtre, cl... Issoudun, gr. t. 46 48 50 46 37 47 46 34 53 46 56 54 0 38 32 O 1 16 42 O 0 20 56 O 0 20 50 O 158 110 227 150 8.1 3.8 3.5 10.2 22.860 7.140 5.215 15.231
�POSITIONS
GÉOGRAPHIQUES.
677
POPULATION
LONGITUDE.
EN
(Pop. exprimée en milliers d'habitants.)
1886.
(Nombre d'habitants.)
Inilrc-et-IiOire.
TOURS,
t. N. St-Gatien Ghinon, chât. horl.... Loches, grande tour.,
47023' 47"
47 47 10 7 7 32
10 38'36"0 2 5 59 0 1 20 25 O
55M 82 90
22.0 6.1 4.3
59.585 6.205 5.141
Isère.
GRENOBLE,
cl. St-Joseph Saint-Marcellin, cl.... La Tour-du-Pin, ègl... Vienne, ègl Voiron, station
45 11
12
3 23 36 E 2 59 3 9 E 6 44 E
213 287 319 150 291
23.5 3.0 1.6 10.4 4.8
52.484 3.393 3.636 25.480 11.954
45 9 18 45 33 50 45 31 28 45 22 8
2 32 11 E 3 15 30 E
dura.
LONS-LE-SAUNIER cl. Dôle, cat Poligny, c. St-Hip Saint-Claude, cl... 46 40 28 47 5 33 46 50 16 46 23 13 3 13 13 E 3 9 29 E 3 22 27 E 3 31 48 E 258 225 324 437 6.1 8.2 5.3 3.6 12.290 13.293 4.632 8.932
Iiaudes.
MONS-DE-MARSAN,
ègl..
43 53 38 43 42 44 43 45 38
2 50 18 O 3 24 5 O 2 54 42 O
43 40 100
2.4 4.4 5.8
11.760 10.858 4.869
Dax, t. de Borda. Saint-Sever, t.pr. ègl.
Iioir-et-Cher.
St-Louis. t. Romorantin, cl Vendôme, fl. de l'abb
BLOIS, 47 35 20 47 21 26 47 47 30 10 1 16 3 0 7 O 102 85 85 13.3 5.7 7.5 22.150 7.545 9.325 0 35 32 O
liOire.
ST-ÉTIENNE,
cl. de Vhôp Montbrisou, cl Roanne, prison Firminy, stat llive-de-Gier, stat Saint-Chamond, st. . . ■
45 26 46
9
3 20 E 43 45 E 44 8 E 56 58 E 16 48 E 10 27 E
540 394 286 469 246 376
16.3 4.7 7.0 1.4 3.2 5.4
117.875 7.369 30.402 13.992 14.307
45 36 22 2 26 14 45 24
45 31 42 45 28 30
14.383
IiOire (Haute-).
gr. cl. cath... Brioude, cl Yssingeaux, t. n
LE PUY, 43 45 2 46 8 37 1 32 55 E 1 2 52 E 13 E 1 47 686 447 860 15.9 5.4 5.3 19.031 5.102 8.037
45 17 39
lioire-Inférieure.
NANTES,
cath. t. S Ancenis, cl Chàteaubriant, cl. StNicolas Paimbceuf, cl Saint-Nazaire, cl
47
13 22 1 10
53 30
18 O
19 19 62 8
73.9 2.9 3.0 4.2 »
127.482 5.514 6.177 2.399 25.575
47
47
O
47 43 47 47
42 53 O 22 23 O 32 11 O
17 17 16 22
�678
LA FRANCE.
_
VILLES.
LATITUDE.
LONGITUDE.
m g ê
POPULATION
—
EN
1801.
(Pop. exprimée en milliers d'habitants.)
EN
18S6.
(Nombre d'habitants.)
Loiret.
ORLÉANS,
fl. Sie-Çroix.
Pithiviers, flèche
47 47 47 48
•54 9" 41 9 59 59 10 28
0°25 0 17 0 23 0 4
IiOt
35"0 40 E 27 E 51 0
116" 152 116 120
36 5 6 3
2 1 4 1
G0 8 10 5
826 181 984 509
Figeac, cl. ègl. du Puy . Gourdon, t.s. St-Pierre.
44 26 52 44 36 40 44 44 15
0 53 41 O 0 18 6 O 0 57 18 O
124 225 256
ALTIT
11 7 6 5 3 7
15 622 7 396 5 029
llOt- et-Garonne.
AGEN,
cl. cath
Nérac, cl. temp. prot. Villeneuve-s.-hot,porte
44 12 27 44 29 55 44 8 12 44 24 31
1 43 6 O 2 10 23 O 2 0 I O
l 37 50 O
."
43DSC 24 59 55
10 8 5 6 5 6 5 1
22 055 9 891 7 826 14 693
Lozère.
MENDE,
cath. fl. N
44 31 4 44 19 29 44 33 17
1 9 41 E 1 15 21 E 0 57 5 E
739 628 640
5 .0 1 9 3 6
.
5
8 033 2 157 113
Maine-et-Loire cath. t. s Baugé, cl. St-Jean Cholet Saumur, cl Segré, cl
ANGERS,
47 28 17 .47 32 32 47 15 34 47 41 14
2 53 34 O 2 26 34 0
»
.
47 59
»
.
33 0 3 3
»
0 24 40 O 3 12 35 O Blanche.
77 45
9 6 0 6
73 3 16 14 3
044 569 855 187 414
Avranches, télég Cherbourg, sigt. du l.. Coutances, cath Mortain, cl. du col Valognes, fl Granville, ph
49 48 49 49 48 49 48
6 41 38 2 38 30 50
59 6 42 54 50 32 7
3 3 3 3 3 3 3
25 42 57 46 16 48 57
55 1 49 54 35 24 1
O O O
0
33 103
»
0 0
0
92 274 31 54
7 5 11 8 2 6
»
0 4 4 5 6 8
10 580 8 000 37 013 8 107 2. 408 5 718 11 620
Marne.
CHALONS-S.-MARNE/Z.Cai.
Epernay, St-Laurent.. Beims, t. n. delà cath. Ste-Menehould, fl Vitry-le-François, t. N.
48 57 22 49 2 52 49 15 15 49 5 27 48 43 34
2 1 18 E 1 36 47 E 1 41 49 E 2 33 34 E 2 15 0 E
82 81 86 138 101
11 4 20 3
1 4 3 4
23 17 97 4
648 907 903 442
6 9
7 770
�POSITIONS
GÉOGRAPHIQUES.
679
POPULATION
LONGITUDE.
EN
1801.
(Pop. exprimée en milliers d'habitants.)
Puy-ile-Dôme.
CLERiMONT-FERKAND,Ca<A.
45< 45 45 Riom, cl. St-Amable.. 45 ' 45 Thiers, t. anc.pris
46 33 32 53 51
40" 4 37 39 15
0e 1 0 0 1
44' 24 54 46 12
57 "E 12 E 50 E 31 E 42 E
407m 531 399 358 400
24.5 5.9 5.1 13.3 10.6
46 8 6 10 16
718 211 265 309 754
Pyrénées (Basses-).
PAU,
t. du chât Bayonne, cl. de la cath Mauléon, château Oloron, cl Orthez, cl
43 43 43 43 43
17 29 13 11 29
44 29 13 31 35
2 3 3 2 8
42 48 13 56 6
47 57 29 40 48
O O O O O
207 11 214 272 105
8.6 13.2 1.0 5.2 6.7
30.634 27.289 2.251 8.931 6.743
Pyrénées (liantes-).
fl. des Car... Argelès, cl Bagnères, horl
TARÉES,
43 13 58 43 0 11 43 3 54
2 15 19 O 2 26 29 O 2 11 22 O
312 466 550
0.8 0.8 6.0
25.146 1.894 9.248
Pyrénées-Orientales.
PERPIGNAN,
cl. de la cath
Céret, cl Prades, cl
4.2 42 42 29 42 37
2 9 7
0 33 33 E 0 24 38 E 0 '5 9 E
31 171 348
11.1 2.4 2.3
34.183 3.818 3.816
Ithin (Bas-)].
(STRASBOURG,
fl.) (Saverne, gr. cl.) (Schlesladt, cath.) (Wissembourg, égl.)..
48 34 57 48 44 30 48 15 39 49 2 17
5 24 57 E 5 1 42 E 5 7 15 E .5 36 24 E
144 187 177
»
49.1 4.0 7.5 4.1
Perdus en 1871.
[Rhin (Haut-)].
cl.) (Altkirch, slatio?i Belfort
(COLHAII,
4 S 4 41 47 36 55 47 38 13
5 1 20 E 4 54 33 E 4 31 44 E
198 293 419
13.4 1.7 4.4
Perdus en 1871. (1)
Etliône.
N.-D.-de-F. — Pavédel'IIôt.deV. Villefranche, cl Tarare
LYON,
45 45 50
»
2 28 52 E
»
45 59 21 4 G 6 36
2 22 56 E 2 6 58 E
295 170 183
»
109.5
»
5.0 2.7
401.930 » 12.518 12.580
(1) Voir Belfort (Territoire de).
�680
LA. FRANCE.
a
VILLES. LATITUDE. LONGITUDE.
POPULATION
g
î
a
<
.J
EN 1801. (Pop. exprimée en milliers d'habitants.)
EN 1886. (Nombre d'habitants.)
UTièire.
NEVERS,
cl. de St-Cyr.. Chàteau-Chinon, cl
Cosne, cl. St-Jacques..
40 59 15" 47 3 57 47 27 37 47 24 40
0°49' 14"E 1 35 51 E 1 10 58 E 0 35 19 E Nord.
20t™ 552 157 153
14.5 3.3 5.3 5.3
25.006 2.713 5.307 7.790
LILLE,
dôme de la Ma50 50 50 50 51 50 50 50 50 50 50 50 50 50 38 7 10 22 2 43 21 41 44 19 0 47 10 41
»
Avesnes, t. de l'égl.... Cambrai, t. de St-Géry Douai, t. St-Pierre.... Valeneiennes, beff.... Armentïeres, gare. ...
44 22 39 15 12 12 29 17 28 40 55 2 45 35
32 23 1 3 1 42 0 47 I 38 0 50
0 1 0 0 0 0 1 0 0
43 35 53 44 2 11
11
37 47 40 41 23 55 12 52 51 51 15 31 08 15
)i
E E E E E E E E E E E E O E
24 m 142 53 24 8 18 26 18 45
»
54.8 2.9 13.8 18.2 21.2 6.6 17.2 5.2 11.5 0.9 3.0 8.0 4.8 8.0
»
»
35
Tourcoing, cl
50 43 22 50 42 9
0 49 24 E 0 40 43 E Oise.
"
71 119 48 75
12.1 3.5
188.272 6.092 23.881 30.030 38.025 11.332 27.575 27.985 13.335 17.832 14.771 14.078 18.329 100.299 12.187 '58.098 17.118
BEAUVAIS,
cl. St-Pierré.
Compiègue, St-Jacques Senlis, cl. de la cath..
49 49 49 49
26 0 22 49 25 3 12 27
0 15 19 E 0 4 52 E 0 29 27 E 0 14 57 E Orne.
13.0 2.0 6.4 4.3
18.441 5.529 14.375 7.127
ALENÇON,
Argentan,
cl. N.-D cl. St-Ger-
48 25 49 48 48 48 48 44 43 35 39 31 20 45 3
2 14 52 O 2 2 1 2 21 24 O 59 7 0 47 27 0 54 11 0
136 166 215 259. n
12.4 5.9 1.5 5.7
M
17.550 6.285 5.076 4.541 14.013
Domfront, cl. St-Julien. Fiers
Pas-de-Calais. Béthune, t. St-Vaast.. Saint-Omer, cl. télég.. Calais, fl 50 60 50 50 50 50 50 17 31 43 27 44 22 57
31
58 33 54 53 55 33
0 0 0 0 0 0 0
26 26 E 18 6 E 43 25 O 34 24 0 5 3 0 0 0 0 29 0 0
67 32 58 48 .23 90 69
19.4 5.0 11.3 3.7 20.1 2.9 6.5
26.914 10.917 45.916 3.297 21.260 3.788 58.909
�POSITIONS GÉOGRAPHIQUES.
681
POPULATION
LONGITUDE.
EN
180).
EN
(Pop. exprimée en milliers d'habitants.)
1886.
(Nombre
d'habitante.) I
Marne (IIaute-1.
CHAUJIONT,
cl. du lycée.. Langres. t. s. de la cath. Vassy, cl Saint-Dizier,princ. égl.
48» 6'47" 47 51 53 48 30 2 48 38 16
2° 48' 19"E 2 59 55 E 2 36 48 E 2 36 50 E
324m 475 180
»
6.2 7.3 2.2
»
12.852 11.189 3.720 13.458
Mayenne. cl Château-Gontier, cl. StJean Mayenne, cl. N.-D
LAVAL,
48
4
7
3
6 39 O
75 58 102
14.2 4.7 6.6
30.627 7.334 11.106
47 49 50 48 18 17
3 2 34 O 2 57 18 O [Meurthe.]
cl (Château-Salins, télég.) Luné ville, t. S (Sarrebourg, cl.) Toul, t. St-Gengoult..
NANCY,
48 48 48 48 48
41 50 35 44 40
31 16 35 8 32
3 51 0 E 4 7 57 E 4 9 22 E 4 42 58 E 3 33 14 E
200 335 235 306 216
29.7 2.1 9.8 1.5 6.9
(1) (2) (1) (2 (>)
Meurlbe-et-Moselle.
NANCY 1
Briey Lunéville Toul Pont à-Mousson
I
Voir Meurthe. Voir Moselle. Voir Meurthe. 3 43 56 Meuse.
»
i
> I 48 54 16
6.4
79.038 2.143 20.500 10.459 11.585
St-Pierre. Commercy, égl Monttuédy, t. N Verdun, cl. du collège.
BAR-LE-DUC,
48 46 8 48 45 54 49 31 6 49 9 47
2 49 24 E 3 15 18 E 3 1 32 E 3 2 57 E
239 243 294 237
9.9 3.4 1.9 10.2
18.860 5.514 3.169 17.755
Morbihan.
VANNES,
cl. Sl-Pierre.. Lorient, t. du pont... Ploërmei, grosse t.... Pontivy, cl Ploè'meur..
47 47 47 48 47
39 44 55 4 44
30 45 57 5 14
5 41 49 18 45
42 30 9 15 57
O O O O O
18 20 76 56
»
8.7 19.9 4.5 3.1 5.5
20.036 40.055 5.881 9.466 11.845
[Moselle.]
(METZ,
cath.) (Thionville, gare) Briey, cl (Sarreguémines, cl.)..
49 7 14 49 21 30 49 14 59 49 6 42
3 3 3 4
50 23 E 49 53 E 36 8 E 43 48 E
177 199 257 203
40.2 5L4 1.7 3.2
(2) (2) (1) (2)
(i) Voir Meurthe-et-Moselle. (2 Perdu en i87i.
�682
LA FRANGE.
POPULATION
EN 1881. (Pop. exprimé* en milliers d'habitants.)
. (Nombre . d'habitants.)
Saône (Haute-).
VESOUL,
cl. du lycée ...
Gray, cl
47° 37'26" 47 26 48 47 41 14
3° 49' 6"E 3 15 22 E 4 9 19 E
235m 220 294
.
5.4„ 5.0 1.9
9.733 6.826 4.474
Saône-et-JLoire. 46 46 46 46 46 46 18 56 46 26 37 48 » 24 43 51 9 44 21 2 1 2 1 2 2 29 57 31 56 53 5 55 47 7 29 10 12 »
E E E E E E
Autun, fl. de la cath.. Ghalon-s-S. ,cl.St-Pierre Gharolles, t. du chât..
Montceau-les-Mines,..
184 379 178 302 181 » »
10.8 9.2 10.4 2.4 2.8 1.5
(O
17.2 5.1 5.4 3.6
19.669 14.885 22.768 3.311 4.329 27.301 15.313
Sarthe.
LE MANS,
t. St- Julien.. LA FLÈCHE, t. éc. mil... Mamers, cl. St-Nic....
48 47 48 47
0 42 21 55
35 4 4 19
2
8
19
O O O O
77 33 129 103
57.591 9.841 6.478 3.671
2 24 47 1 1 58 35 1 28
Savoie.
CHAMBÉRY, t. du chât... Albertville, cl. de Con45 33 52 3 34 57 E 325 10.8 20.916
45
40
17
4
3 42 E
422
(2) 1.8
5.46.0
Mouliers,
ch.
des Sa45 29 3 4 11 34 E
ï)
573
2.310
St-Jean-de-Maurierme,
45 16 36 4 0 34 E 2.0 3.068
Savoie (HauteANNECY,
cl. St-Maurice. Bonneville, coll. de Ch.-
45
53
59
3
47
33 E
454
14.6
11.817
46 46
4 8
32 35
4 3
4
12 E
450 465
0.9 0.7
2.358 1.494
44 46 E
Thonon-les-Bains,cZ. de
46 22 22 4 8 44 E 451 3.0 5.447
Seine. Panthéon Saint-Denis, fl... Sceaux, cl Aubervilliers, cl. Boulogne, cl Clic/iy
PARIS,
48 48 48 48 48 48
50 56 46 52 50 54
47 11 39 45 48 11
0 0 0 1 0 2 0 2 0 6 0 2
35 21 25 45 0 23
E E O E 0 O
60 33 98 » »
546.8 4.5 1.4 1.9 1.6 1.3
2.344.550 48.009 3.443 22.223 30.084 26.741
(i) Cette commune n'existait pas en 1801. (y) Ville créée par la réunion en 1845 du faubonrg de l'Hôpital à l'ancienne ville de Conflans
�POSITIONS
GÉOGRAPHIQUES.
683
POPUI ATION VILLES. LATITUDE. LONGITUDE.
EN
1801.
(Pop. exprimée en milliers
EN
1886.
(Nombre
d'habitants.)
d'habitants.)
S«iine (suite). Cowbevoie, ci." 48°53'52" 48 48 58 48 37 26
»
0° 4'46"0 0 0 54 E 0 2 3 E
»
» » » ALTITUDE «
USOL. D
Neuilly, cl
48 48 48 48 48 48
52 53 53 52 54 50
7 9 36 49 24 37
0 0 0 0 0 0
7 4 0 5 0 5
36 26 28 37 13 18
E 0 E 0 E E
» »
0.1 5.2 1.4 '(2) ■ ' 3.7 2.4 0.9 1.1 0.6 2.0
15 937 14.278 21.076 35.649 21.541 26.596 19.170 15.736 21.404 22.237
Seine-Inférieure. 49 49 49 49 49 26 55 29 43 37
»
Le Havre, cl Neufchâtel, cl Yvetot, fl Caudebec, fl.. Fécamp,
.
99 35 16 57 3
1 1 2 0 1
49 17 10 49 17 32 49 46 49 25 4 6
32 32 45 41 2 » 1 38 51 1 20 0
14 15 13 53 35
0 0 0 0 0 0
22m 51 5 92 152 130 6
» »
i)
87.0 20.0 16.0 2.8 10.0 4.3 2.9 5.8 6.5 3.0
107.163 23.050 112.074 3.832 7.972 12.007 11.038 22.104 13.247 15.304
N.-D.-dic-Sa1 57 57 0 1 14 24
Sotteville-lès-Rouen....
Sei n c ét-SIarne.
MELUN,
cl. St-Barth....
Fontainebleau, égl.... Meaux, H. t. angle S.-E.
48 48 48 48 48
32 48 24 57 33
32 52 23 40 41
0 0 0 0 0
19 44 21 32 57
10 56 52 31 19
E E E E E
70 70 79 58 136
6.1 3.5 7.4 6.4 5.5
-
12.564 6.218 13.34(1 12.291 8.240
Seine-et-©ise. cl. St-Louis. Corbeil, cl. St-Spire... Etarnpes, cl. E Mantes, t. 0. cath Pontoise, cl Rambouillet, moul.... Saint-Germain-en-Laye,
VERSAILLES,
48 48 48 48 49 48
47 36 26 59 3 38
56 44 48 28 5 5
0 0 0 0 0 0 0
12 8 10 37 14 30
44 45 22 0 23 26
O E 0 O O O
123 37 127 59 48 169
»
25.0 3.2 7.8 4.3 5.2 2.6 8.9
49.852 7.541 8.461 6.607 7.192 5.639 16.312
48 53 55
1 27 O
(1) Territoire réduit par suite de l'agrandissement de Paris. (2) Commune créée le 1er janvier 1867.
�084
LA
FRANCE.
POPULATION
EN 1801. (Pop. exprimée eu milliers d'habitants.)
EN 1886. {Nombre d'habitants.)
I
Sèvres (Deux-).
cl. N.-D Bressuire, cl Melle, collège Parthenay, cl. Laurent
NIORT,
46° 19'23 46 50 33 46 13 20 Saint46 38 49
2» 48' 12"0 2 49 45 O 2 28 53 O 2 35 14 O
29m 185 139 172
15.0 0.6 1.7 3.2
23.015 4.166 2.835 6.646
Nomme.
AMIENS,
fl. cath AbbeviUe, cl. N.-D.... Doullens (près le pont). Montdidier, cl Péronne, cl
49 -53 43 50 7 5 50 9 17 49 39 0 49 55 47
0 2 4 0 0 30 18 O 0 0 14 E 0 13 50 E 0 35 54 E
36 22 60 98 54
40.3 18.1 2.9 4.0 3.7
80.288 19.837 4.378 4.679 4.759
Tarn.
cath Castres, cl. de In cath. Gaillac, cl Lavaur, cl. de la cath. Mazamet
ALBI,
43 43 43 43
55 44 36 16 54 0 41 59
0 11 43 O 0 5 45 O 0 26 24 O 0 30 58 O
169 171 137 138
»
9.6 15.4 6.5 6.2 (1)
21.224 27.427 8.334 6 963 14.666
Tarn-et-ttaroime.
cl. Saint . Jacques Castelsarrasin, cl Moissae, cl
MONTAUBAN ,
44 44 44
1 6 2 18 6 22
0 59 6 O 1 13 49 O 1 15 11 O
96 82 72
22.0 7.0 10.0
29.S63 7.590 9.232
Var.
DRAGDIGNAN ,
tour
de 43 32 24 43 27 33 43 43 43 7 47 E 43 31 E 35 35 47 32 22 51 24 36 E E E E 216 230
»
l'horl Brignoles, cl Toulon, angl. S.-E. de la calle E... — - cl Hyères La Seyne
6.6 5.4 )) 20.5 • 6.9 5.0
9.753 4.927
»
4
»
70.122 13.485 13.166
Vaucluse.
télég Apt, t. anc. cath Carpentras, gr. t.... Orange, cl
AVIGNON,
45 57 13 43 52 31 44 3 16 44 8 18
2 28 15 E 3 3 38 E 2 42 40 E 2 28 15 E
55 223 102 46
21.4 4.7 4.8 7.2
41.007 5.743 9.685 10.280
Vendée.
égl. Fontenay-le-Comte, cl. N.-D Les Sables-d'Olonne, cl.
LA ROCIIE-SL'R-YON,
46 40 17 46 28 4 46 29 47
3 45 46 O 3 4 8 41 O 7 27 O
73 23 6
1.6 6.6 5.2
11.773 10.164 11.070
(1) N'existait pas en. 1802.
�POSITIONS
GÉOGRAPHIQUES.
685
POPULATION
EN 1801. | (Pop. exprimée en milliers d'habitants.)
I
Vienne.
POITIERS,
cl.
St-Por-
46034' 55" chaire Chàtellerault, cl. St46 48 59 Jacques 46 8 55 Civray, cl Loudun, cl. St-Pierre. 47 0 36 Montmorillon, cl. sém.. 46 25 23
1"59' 51"0 1 47 40 0 2 2 25 0 2 15 16 0 1 28 24 0.
118" 55 154 110 127
18.2 8.4 1.5 5.1 3.0
36.878 17.402 2.549 4.528 5.158
Vienne (Haute-).
LIMOGES, St-Mich Bellac, brasserie Rochechouart, cl Paint-Yrieix, cl 45 49
46
45
7
45 49
52 23 27
57
30
1 4 48 0 1 17 20 0 1 30 59 0 18 7 0 Vosges.
287 242 242
357
20.6
3.9 5
1.4 .0
68.477 4.803 4.337 7.626
48 10 24 cl. hôpit 48 18 7 Mirecourt, cl Neufchâteau, St-Nico48 21 18 las. '. .48 0 58 Remiremont, cl Saint-Dié, cl. St-Mart.. 48 17 4
ÉPINAL,
4
3 47 55 3 4 4
6 32 E E
334
279 306 403
343
7.3 5.1 2.7 3.6 5.3
20.932
5.455
21 44 E 15 18 E 36 47 E
.340 8.756 17.145
4
Yonne.
47 47 54 cl. cath 47 29 12 Avallon, cl 47 59 0 Joigny, cl. St-Jean 48 11 54 Sens, t. cath Tonnerre, cl. St-Pierre 47 51 23 AUXERRE,
1 14 10 E 1 34 17 E 1 3 43 E 0 56 49 E 1 38 6 E
122 263 117 76 179
12.0 5.0 5.2 10.6 4.3
17.456 6.335 6.494 14.035 5.095
POPULATION (exprimée en milliers d'habit.)
Population totale des chefs-lieux de département, d'arrondissement et des villes avant aujourd'hui plus de 10,000 habitants ' Accroissement de cette population de 1801 à 1886. Accroissement moyen annuel
4
.010.1 (1)
10.202
154 pour 100 1.81 —
(1) Ne sont pas comprises dans le total de 1801 les villes perdues par le traité de 1871. Ces villes avaient alors une population de 138,600 habitants.
�TABLE DES MATIÈRES
LIVRE SIXIÈME
L'AGRICULTURE ET LA PECHE
SOMMAIRE.
191. L'extraction et la production agricole (1).
lre section.
LES TERRES
SOMMAIRE.
192. Les zones de culture (2). — 193. La région des céréales (3). — 19-4. L'altitude (3). — 195. La nature des terrains (5). — 196. La division de la propriété et l'exploitation (9). — 197. Les amendements, les irrigations, l'outillage et les engrais (13). — 198. L'emploi du territoire agricole (16). — 199. Les régions agricoles (24). — Les pays (34).
2e section.
LES VÉGÉTAUX
SOMMAIRE.
201. Les assolements (41). — 202. Les céréales (42). — 203. Le froment (48). — 204. L'épeautre (52). — 205. Le seigle et le méteil. 206. L'orge (54). — L'avoine (54). — 208. Le maïs (58). — 209. Le sarrasin (59). — 210. Le prix et la consommation du blé (60). — 211. La pomme de terre (63). — 212. Les légumes (63). — 213. La betterave (67). — 214. Les plantes textiles (69). — 215. Les graines oléagineuses (74). ' — 216. Les plantes tinctoriales (76). — 217. Le tabac (77). — 218. Les prairies artificielles et les récoltes fourragères (77). — 219. Los prairies naturelles (82). — v20. Les pâtis (85). — 221. Les cultures arborescentes (86). — 222. La production et la consommation du vin (86). — 223. Les vins de Bourgogne (94). — 224. Les vins de Champagne (90). — 225. Les vins du sud-ouest (97). — 226. Les vins du Midi (99). — 227. Les vins du Rhône (100). — 228. Les vins du Centre (100). — 229. Le raisin de table (101). — 230. — Le cidre (101). — 231. La bière (102). — 232. L'alcool (103). — 233. La consommation des boissons (106). — 234. Les fruits (108). — 235. Les arbres industriels divers (109). — 236. Les essences forestières (111). — 237. Les bois et forêts (114). — 238. Le reboisement (118). — 239. Les produits des forêts (119).
3 e section.
LES ANIMAUX
SOMMAIRE.
— 240. Le bétail (121). — 241. Le cheval (123). — 242. Les ânes
et les mulets (127). — 243. L'espèce bovine (128). — 244. Les races
�TABLE DES MATIÈRES. bovines (129). — 245. Le commerce des bœufs (133). — 246. Les races ovines et la laine (135). — 247. La distribution géohraphique des moutons (137). — 248. La chèvre (139). — 249. Le porc (140). — 250. La consommation de la viande' (141). — 251. La basse-cour (143). — 252. Les abeilles (144). — 253. Le ver à soie (145). — 254. L'acclimatation (146). — 255. La chasse (147). 4° section. LE POISSON
SOMMAIRE.
687
147
— 256. La pêche (147). — 257. La pisciculture (151).
5e section. LES REVENUS DE L'AGRICULTURE
SOMMAIRE.
151
— 258. Les revenus de l'agriculture (151). — 259. Résumé des superficies (153). — 260. La valeur de la production agricole (155).
LIVRE SEPTIÈME L'INDUSTRIE
SOMMAIRE.
— 261. La classification et le groupement général des indus-
tries (167). lre section. LES INDUSTRIES EXTRACT1VES ET MÉTALLURGIQUES
SOMMAIRE.
170
— 262. Les carrières et les mines (170). — 263. Les granits et et les schistes (171). — 264. Les marbres (172). — 265. Les pierres de taille (174). — 266. La silice (176). — 267. Le plâtre et le ciment (178). 268. — L'argile (180). — 269. Les engrais minéraux (180). — 270. Le sel (181). — 271. Les eaux minérales et thermales (184).— 272. Les métaux (189). — 273. La houille et le fer (194). — 274. Les houillères et les combustibles minéraux (201). — 275. Le minerai de fer (211). — 276. La fonte, le fer et l'acier (214). — 277. Les hauts fourneaux et les forges (218). 2e section.
LES INDUSTRIES PRÉPARATOIRES
SOMMAIRE.
223
— 278. Les industries mécaniques- et les industries chimiques(223). —279. Les moteurs (225). — 280. Les machines agricoles (228). — 281. Les machines de filature et de tissage (229), — 282. Les machinesoutils (229). — 283. La chaudronnerie (230). — 284. La quincailllerie (230). — 285. Les armes (231). — 286. L'alcool et les esprits (231). — 287. Les produits chimiques (232). — 288. Les matières grasses (233).. 289. Les peaux et les cuirs (238).
3e section. L'ALIMENTATION
SOMMAIRE.
239
—290. La meunerie et les pâtes alimentaires (239. — 291. Les conserves (240). — 292. Les fromages (241). — 293. Le sucre (244). —
�690
TABLE
DES
MATIÈRES.
LIVRE DIXIÈME
RÉSUMÉ GÉNÉRAL DES PROVINCES, DES DÉPARTEMENTS ET DES VILLES. lre section.
LES RÉGIONS
SOMMAIRE.
523
— 372. La région du bassin de la Seine (523). — 373. La région des bassins de la mer du Nord (544). — 374. La région du bassin du Rhône (553). —375. La région du bassin de la Garonne (587). — 376. La région du bassin de la Loire (605).
2° section.
LA RÉPUBLIQUE D'ANDORRE
SOMMAIRE.
ET
LA PRINCIPAUTÉ DE MONACO.
(628). — 378.
628
— 377.
(630).
La vallée d'Andorre
La principauté de
Monaco
3e section.
TABLEAUX DE RÉCAPITULATION ET DE STATISTIQUE....
TABLEAU RÉCAPITULATIF PAR DÉPARTEMENT, de la géographie physique et de la géographie économique, de la population des chefs-lieux de département, d'arrondissement et de canton, d'après le recensement de 1886 .' II. SUPERFICIE DE LA FRANCE, calculée par le service géographique de l'armée. III. POSITIONS GÉOGRAPHIQUES. Altitude et population des chefs-lieux de département, d'arrondissement et des villes de plus de 10,000 habitants.
631
L.
632 666
608
FIN
DE
LA
TABLE
DES
MATIÈRES.
4727-S5. — CORDEIL. Imprimerie CRÉTÉ.
�
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1|Livre VI: L'agriculture et la pêche |4
2|Section 1: Les terres |5
2|Section 2: Les végétaux|41
2|Section 3: Les animaux|122
2|Section 4: Le poisson|148
2|Section 5: Les revenus de l'agriculture|152
1|Livre VII: L'industrie|168
2|Section 1: Les industries extractives et métallurgiques|171
2|Section 2: Les industries préparatoires|224
2|Section 3: L'alimentation|240
2|Section 4: Le vêtement, les tissus et la toilette|252
2|Section 5: Le logement et l'ameublement|287
2|Section 6: Matériel du transport|295
2|Section 7: Les besoins intellectuels|298
2|Section 8: Le résumé|304
1|Livre VIII: Le commerce et les instruments de communication et d'échange|309
2|Section 1: Les voies de communication intérieure|310
2|Section 2: La navigation maritime|393
2|Section 3: Les monnaies, le crédit et les mesures|409
2|Section 4: Le commerce intérieur|422
2|Section 5: Le commerce extérieur|423
2|Section 6: Le résumé|486
1|Livre IX: Paris|504
1|Livre X: Résumé général des provinces, des départements et des villes|524
2|Section 1: Les régions|524
2|Section 2: La république d'Andorre et la principauté de Monaco|629
2|Section 3: Tableaux de récapitulation et de statistique|632
-
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Bibliothèque virtuelle des instituteurs
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A partir du Catalogue des bibliothèques des écoles normales datant de 1887 souhaité par Jules Ferry et essayant de proposer les ouvrages de référence que chaque école normale d'instituteurs devait avoir, nous avons reconstitué une partie de cette bibliothèque idéale pour la formation des instituteurs
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La France et ses colonies : géographie et statistique. Tome premier
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The topic of the resource
France -- Colonies
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Nouvelle édition, entièrement refondue
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Levasseur, Émile (1828-1911)
Publisher
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Librairie Ch. Delagrave
Date
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1889
Date Available
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2013-01-18
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Ecole normale de Douai - Fonds Delvigne
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Université d'Artois
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1889
�PRÉFACE
En publiant La France et ses colonies, l'auteur s'est proposé de faire connaître son pays. L'histoire fait connaître une nation en racontant la suite des événements qui constituent la vie et qui intéressent la fortune de cette nation. La géographie fait connaître un pays en décrivant sous ses principaux aspects le territoire de ce pays. Le territoire d'un pays civilisé n'est pas seulement l'œuvre de la nature. L'homme l'a façonné pendant des siècles en y construisant des maisons et des villes, des ports, des routes, des canaux, des chemins de fer, en y aménageant les eaux, en le défrichant et le couvrant de cultures, en y creusant des mines, en y établissant des industries : il lui a donné ainsi un aspect tout différent de celui qu'il avait primitivement. Il l'a divisé de diverses manières pour les besoins de l'administration. . La géographie physique ne suffit donc pas pour la connaissance d'un pays, quoiqu'elle en soit le fonds premier et essentiel et qu'elle constitue la partie la plus importante de toute description géographique. La géographie politique, dans laquelle la géographie historique est comprise, et la géographie économique sont nécessaires pour compléter cette connaissance. Nous nous sommes placé successivement à ces trois points de vue. A la géographie physique nous avons consacré les deux premiers livres : Le sol et Le climat. A la géographie politique, les trois livres suivants : L'histoire et la politique, La population et L'administration.
�VI
PRÉFACE.
A la géographie économique, trois livres : L'agriculture et la pêche, L'industrie, Les moyens de transport et le commerce. La population appartient à cette partie aussi bien qu'à la précédente. Paris devait être, à cause de son importance, l'objet d'une étude spéciale : un livre lui est consacré. Quelque plan qu'adopte un auteur, il ne saurait décrire un grand pays, comme la France, sans fractionner son sujet dans une suite de chapitres ou de tableaux. La division par régions, provinces ou. départements, qui relève de la méthode synthétique, est celle qui prêterait le mieux à une description pittoresque ; la division par matières, qui procède de la méthode d'analyse, est plus didactique. Nous avons choisi cette dernière, parce qu'elle a l'avantage de présenter sur chaque matière un ensemble clair et précis dont le lecteur aperçoit nettement toute l'étendue, en même temps qu'il saisit la relation des parties de cet ensemble entre elles. La méthode synthétique, malgré son nom, morcèle presque toujours les éléments des groupes qu'elle décrit : par exemple, l'auteur qui traite de la géographie physique du Massif central peut bien montrer uue certaine unité dans le relief du sol, mais il est réduit à ne prendre que des fragments de bassins en décrivant les eaux. Nous avons voulu corriger le défaut d'ensemble régional que l'on peut reprocher h notre mode de composition en terminant la description de la France par une partie intitulée : Résumé général des provinces et des villes. Nous y rappelons les principaux faits économiques et les localités importantes, en groupant par provinces et départements des notions éparses ou disposées suivant un autre plan dans les livres précédents. Les livres onzième et douzième sont réservés à L'Algérie et la Tunisie, et aux Colonies et protectorats de la France. Les développements donnés à certaines parties de La France et ses colonies dépassent les limites de la géographie proprement dite, envisagée sous son triple aspect physique, politique et économique. Ils dépassent surtout la mesure d'un enseignement secondaire ; nous avons essayé de donner cette mesure dans nos Précis de géographie (1). Dans le présent ouvrage nous avons à dessein beaucoup emprunté à l'histoire, à la statistique et même
(1) Précis de la géographie physique, politique et économique de la France [avec ses colonies) 1 vol. in-12. Ce précis, réuni au Précis de la géographie physique, politique et économique de la Terre (moins l'Europe) et au Précis de la géographie physique, politique et économique de l'Europe (moins la France), forme notre PRÉCIS DE GÉOGRAPHIE GÉNÉRALE, 1 gros vol, in-12.
�PRÉFACE.
VII
à la technologie. L'histoire, en reliant le présentai! passé explique l'état actuel des lieux habités, les changements survenus clans les circonscriptions administratives, comme dans les destinées des États. La technologie aide à comprendre les faits économiques et leur raison d'être dans le lieu où ils se trouvent. La statistique donne la connaissance numérique d'un très grand nombre de faits sociaux; elle seule fournit le moyen d'en mesurer l'importance quantitative et de la comparer dans des lieux et dans des temps divers : elle est ainsi l'auxiliaire indispensable de la géographie économique. En inscrivant comme sous-titre les mots Géographie et statistique, nous avons voulu indiquer les principaux caractères de l'ouvrage. L'alliance de la géographie et de la statistique date de loin. Dès le seizième siècle, des écrivains avaient compris que seule elle pourrait procurer à la science les matériaux d'une description de l'état politique et des ressources des empires et ils avaient tenté, prématurément, de sceller cette alliance à une époque où la géographie physique était encore très peu avancée et où la statistique n'existait pour ainsi dire pas. Aussi Sansovino en Italie, Pierre Davity en France, Conring en Allemagne n'ont-ils été que des précurseurs. Achenwall, au dix-huitième siècle, a été plus heureux; ce n'est pas sans raison que les Allemands le considèrent comme le premier, en date, des statisticiens de l'Ecole descriptive. [De nos jours, les matériaux abondent, sans cependant être toujours suffisants pour achever toutes lesparties de l'édifice, et les ouvrages composés avec ces matériaux sont nombreux. ; Lorsqu'en 1867 nous avons publié notre volume intitulé : La France avec ses colonies, nous nous proposions de faire pénétrer une méthode et des notions nouvelles dans l'enseignement. Nous avions en vue surtout l'enseignement secondaire spécial que M. Duruy avait fondé et dont nous avions été invité, en 1863, à préparer le programme géographique, pour la seconde et la troisième année. Nous pensions que l'enseignement de la géographie 'pouvait, comme celui de l'histoire, servir au développement général de l'intelligence s'il était dirigé de manière à faire comprendre aux élèves la relation qui existe entre les phénomènes de la nature et de la civilisation et les aspects divers de la géographie. « Il n'est pas bon, disions-nous dans la préface de cette édition, que la géographie soit réduite à une sèche nomenclature qui risque de fatiguer la mémoire sans profiter à l'esprit. La géographie doit être la connaissance exacte d'un pays, et, par conséquent,
�VIII
PRÉFACE.
décrire non seulement les formes que la nature a données à ce pays, mais les richesses naturelles qu'elle y a placées, non seulement les divisions politiques que l'homme y a tracées, mais la raison d'être de ces divisions et rémunération des richesses industrielles créées par le travail. La terre est le théâtre de l'activité humaine : la conclusion d'une étude complète sur la géographie d'une contrée est donc dans les rapports de l'homme avec la terre; et, dans le détail de cette étude, il importe que chaque nom se rattache à une idée ou soit, autant que possible, accompagné de quelque trait descriptif qui intéresse le jugement ou l'imagination. Enseignée avec cette méthode, la géographie a le double avantage de n'être plus aride pour la mémoire et de contribuer, comme doivent le faire toutes les formes de l'enseignement, à développer le jugement des élèves. » En 1871, M. J. Simon, ministre de l'instruction publique, voulant faire à la géographie une place plus large dans l'enseignement classique, chargea M. Himly et moi, à la suite d'une inspection générale, de préparer, avec le. concours d'une commission spéciale, des programmes que le Conseil supérieur de l'instruction publique consacra en 1874. Ces programmes ont été remaniés en 1882; mais la distribution des matières et l'esprit de l'enseignement sont demeurés les mêmes. La France avec ses colonies, rééditée et augmentée à plusieurs reprises, dépassait déjà la limite de développement que comporte, en moyenne, l'enseignement secondaire, classique ou spécial. Car, en géographie, comme dans toutes les branches de cet enseignement, il importe beaucoup plus de bien faire comprendre à la jeunesse ce qu'on lui enseigne en lui montrant d'abord les formes du terrain et ensuite les traits caractéristiques de la géographie politique et économique que de charger sa mémoire d'une profusion de noms propres qu'un manuel ou un dictionnaire fournit au besoin. C'est pourquoi nous avons restreint ce développement en publiant le Précis de géographie physique, politique et économique de la Finance et de ses colonies qui est spécialement destiné aux élèves et d'où sont extraits nos manuels appropriés à l'enseignement secondaire, classique, spécial et à l'enseignement des jeunes filles. N'étant plus astreint à observer cette limite clans l'ouvrage principal, nous l'avons entièrement refondu et nous le publions en deux volumes. Nous en avons développé toutes les parties; nous avons fait particulièrement une place plus large à la géographie historique et administrative et à la géographie économique.
�PRÉFACE.
IX
C'est pour expliquer et commenter les faits relatifs à l'administration, à la population et au mouvement économique que nous avons eu recours à la statistique; nous avons enrichi le texte d'un grand nombre de tableaux, de chiffres, principalement de tableaux par départements parce qu'il est intéressant pour la géographie de connaître le rapport d'intensité des faits dans chaque grande circonscription territoriale; nous avons ajouté, quand il a paru utile de le faire, des caries de statistique et des diagrammes par courbes qui font apercevoir d'un coup d'œil, et plus clairement que les chiffres, la proportion d'un même groupe de faits comparés soit à une époque déterminée dans les diverses parties du territoire, soit pour l'ensemble de la France dans la suite des années (1). La plupart de ces chiffres ne doivent pas être regardés par le lecteur comme une expression absolument précise des faits mêmes ; ils en sont seulement l'expression officielle et presque toujours la plus probable à une date déterminée. La statistique qui les fournit n'a pas le privilège d'atteindre la vérité absolue, si ce n'est lorsqu'il s'agit de faits émanant de l'administration même et enregistrés par elle; quand elle procède par enquête, elle n'obtient qu'une quantité approchant plus ou moins de la réalité selon la nature des faits et le soin avec lequel l'enquête et le travail de mise en œuvre ont été exécutés. Mais cette approximation, quand elle est à peu près suffisante — or, elle l'est en général pour toutes les données numériques consignées dans cet ouvrage — constitue une notion intéressante qui éclairera d'autant plus sûrement le lecteur qu'il sera plus capable d'apprécier par lui-même le degré d'approximation. La plupart de ces données changent avec les années; aussi le livre, qui pouvait ||tre au courant des dernières statistiques au moment où l'auteur l'a mis sous presse, se trouve-t-il bientôt en arrière des faits nouveaux qui se produisent après la publication. Ce livre continuera néanmoins à faire connaître, en premier lieu, par ses séries de nombres ou par ses courbes, l'histoire des faits les [plus importants ; en second lieu, par l'ensemble de ses données statistiques (la date des données les plus récentes est toujours indiquée), la situation générale du pays à une certaine époque. Il marque ainsi une étape dans la marche économique de la nation française.
(1) Voir sur la manière dont sont construites les cartes et les figures de statistique, notre mémoire sur la Statistique graphique, inséré dans le Jubilee meeting de la Société de statistique de Londres, 1885.
�X
PRÉFACE.
Si les nombres absolus se modifient avec les événements, d'ordinaire le rapport de ces nombres les uns avec les autres ne change pas beaucoup dans l'espace de quelques années et la notion de leur importance relative, qui est celle qu'il importe surtout de dégager en vue d'une connaissance raisonnée des forces productives d'un Etat, reste vraie, même à une certaine distance de l'époque que le livre décrit. Quelque souci que nous ayons eu de l'exactitude, nous ne doutons pas que, dans un travail qui embrasse tant de détails si divers, des erreurs n'aient échappé à notre attention. Nous serons reconnaissant envers les lecteurs qui voudront bien nous les signaler. Nous avons déjà, pour les trois livres consacrés à l'administration, à l'agriculture et à l'industrie, pris conseil de personnes compétentes en leur communiquant notre manuscrit et nous nous plaisons à leur adresser nos remerciements, particulièrement à MM. Fouqué et Renou pour la partie physique, à MM. Aucoc, A. de Foville et Yvernès pour la partie administrative, à MM. Risler, Boitel, Vilmorin, Muret, Bouquet de la Grye, membres de la Société d'agriculture, pour la partie agricole, à MM. A. Girard, Liébault, Hartmann, Boursier, Deriveau, Suilliot, Dubosc, Tharel, Sandoz, Saglier, Denant et autres membres des Chambrés syndicales pour la partie industrielle, à M. Haillecourt, inspecteur honoraire d'académie, qui a relu et annoté avec un soin scrupuleux les épreuves des deux volumes. Il serait trop long d'énumérer toutes les sources auxquelles nous avons puisé. Nous nous contenterons de signaler un certain nombre de publications, officielles pour la plupart, qui sont relatives surtout à la cartographie, à l'administration et à la statistique et auxquelles le lecteur pourra recourir pour compléter les renseignements contenus dans le présent ouvrage. ■ Pour la géographie physique, la Carie géologique de la France au 500,000° par Élie de Beaumont, la réduction de la Nouvelle carte géologique de Finance au 1,000,000°, la Carte d'état-major au 80,000°, la Carte du dépôt des fortifications au 300,000°, dressée parle commandant Prudent (service géographique de l'armée), la Carte du service vicinal (ministère de l'intérieur) au 100,000e. Pour la partie historique, la Géographie de la Gaule romaine par E. Desjardins (3 vol. in-8), le Dictionnaire historique de la_France par M. Ludovic Lalanne (1 vol. gr. in-8), les introductions des volumes du Dictionnaire topographique de la France publié par le ministère de l'instruction publique.
�PRÉFACE.
XI
Pour la partie administrative, les Conférences sur l'administration et le droit administratif faites à l'école des Ponts et Chaussées par M. Âucoc, le Cours de droit administratif par M. Ducrocq, le Dictionnaire de l'administration par M. Block, le Bulletin de statistique et de législation comparée, publication mensuelle du ministère des finances, le Bulletin du ministère des travaux publics, oublication mensuelle, la Revue générale d'administration, publicaion mensuelle du ministère de l'intérieur, la Situation financière îles communes de France et d'Algérie, publication annuelle (1 vol. n-4), le Compte général de l'administration des finances, publication annuelle du ministère des finances (1 gros vol. in-4), le Compte général de l'administration de la justice criminelle en France et en Algérie et le Compte général de l'administration de la justice civile et commerciale en France et en Algérie, publiés par le ministère de la justice, la Statistique de l'enseignement primaire, publicaSion quinquennale (3 vol. in-4), le Résumé des états de situation de l'enseignement primaire, publié à peu près tous les ans (6 vol. in-8), la Statistique de l'enseignement supérieur (2 vol. in-4) la Statistique de l'enseignement secondaire (3 vol. in-4), publications du ministère de l'instruction publique. I Pour le livre de la population, le Dénombrement de la population, dont les résultats, à chaque recensement quinquennal, sont publiés au point de vue de la population légale par le ministère de l'intérieur et au point de vue démographique par le ministère du commerce et de l'industrie, le mouvement de la population qui est inséré chaque année dans le volume de la. Statistique annuelle publié par le ministère du commerce et de l'industrie, le Compte rendu des opérations du recrutement publié par le ministère cle la guerre. Pour l'agriculture, le Bulletin du ministère de l'agriculture, publication mensuelle, les Statistiques agricoles décennales et particulièrement celles de 1862 et de 1882, les deux Enquêtes agricoles de 1866 (1 vol. in-4) et de 1879 (2 vol. in-8), la dernière publiée par la Société nationale d'agriculture, la Nouvelle évaluation du revenu foncier des propriétés non bâties de la France, publiée par le ministère des finances (1 vol. in-4, avec atlas), les Primes d'honneur (1 vol. grand in-8), le Bulletin mensuel de la Société nationale d'agriculture, -Les populations agricoles de la France, par M. Baudrillart (3 vol. in-8), le Journal de la Société des agricxdteurs de France, la Statistique des pêches, maritimes publiée par le ministère de la marine et des colonies.
I Pour l'industrie,
la collection des Rapports du jury aux expo-
�XII
PRÉFACE.
sitions nationales et universelles, la Statistique de V indus trie minérale, publication annuelle du ministère des travaux publics (1 vol. in-4), la Statistique des sources minérales de la France, publiée en 1883 par le ministère des travaux publics (1 vol. in-4). Pour les transports et le commerce, les Documents statistiques sur les routes et ponts, par M. Nicolas (1 vol. in-folio), les Voies de communication en France par M. Lucas (1 vol. in-8), L'Etat des dépenses d'entretien des routes nationales, publication annuelle du ministère des travaux publics, le Compte rendu général des opérations effectuées par le service vicinal, publication annuelle du ministère de l'intérieur, la Situation des chemins de fer français, à la fin de chaque année (1 vol. in-4), les Documents statistiques des chemins de fer d'intérêt général (1 vol. in-folio) et ceux des Chemins de fer français d'intérêt local (1vol. in-folio), les Résultats de l'exploitation des chemins de fer d'intérêt général (1 vol. in-4), l'Atlas des ports de France, les Voies navigables, le, Manuel des distances (1 vol. in-12), le Relevé général des marchandises transportées sur les rivières et canaux (1 vol. in-4), publications annuelles du ministère des travaux publics, le Bulletin du ministère des travaux publics, publication mensuelle, l'Album de statistique graphique (par M. Cheysson), publication annuelle du ministère des travaux publics, la Statistique sur le mouvement des correspondances postales, publication annuelle, le Tableau général des mouvements du cabotage, publication annuelle du ministère des finances, direction générale des douanes (1 vol. in-folio), le Rapport général sur les opérations de la Banque de France, publication annuelle de la Banque, les Annales du commerce extérieur et particulièrement la livraison qui, chaque année, contient la Situation économique et commerciale : Exposé comparatif pour la période des quinze dernières années, publication du ministère du commerce et de l'industrie, le Tableau général du commerce de la France avec les colonies et les puissances étrangères, publication annuelle du ministère des finances, direction générale des douanes (1 vol. in-folio) avec récapitulation dans les Tableaux décennaux. Pour Paris, les Recherches statistiques sur la ville de Paris (en tout 6 vol. grand in-8) et l'Annuaire statistique de la ville de Paris, publication annuelle (1 vol. grand in-8). Pour l'Algérie et les colonies, la Statistique triennale de l'Algérie (3 vol. in-4), publication qui a remplacé, en 1885,1a Statistique générale de l'Algérie (1867-1881), l'Exposé de la situation générale de l'Algérie, publication annuelle (1 vol. gr. in-8), le Bulletin administratif de la ville d'Alger, publication mensuelle, les Statistiques
�PRÉFACE.
XIII
coloniales, publication annuelle du ministère de la marine et des colonies (1 vol. in-8). Nous signalerons enfin, d'une manière toute spéciale, en premier lieu, une publication officielle du ministère du commerce et de l'industrie, l'Annuaire statistique de la France (1vol. grand in-8), dont le dixième volume a paru en 1887 et qui contient pour chaque année les résultats principaux des statistiques publiées par les administrations françaises; en second lieu, plusieurs ouvrages généraux sur quelques-unes des matières traitées dans notre ouvrage, tels que le Dictionnaire géographique et administratif de la France et de ses colonies par P. Joanne (en cours de publication), la Statistique élémentaire de la France par Peuchet (1 vol. in-8), la Statistique de la France par Schnitzler (4 vol. in-8), la Statistique de la France comparée avec les divers pays de l'Europe par M. Maurice Block (2 vol. in-8), la France économique, Statistique raisonnée et comparative par M. A. de Foville (1 vol. in-12). Pour faciliter la lecture de La France et ses colonies, nous avons fait imprimer en italiques tous les noms propres ou communs sur lesquels nous voulons appeler l'altention et en lettres grasses les plus importants. Une table alphabétique indique les pages où ces noms sont cités et permet ainsi de réunir, en peu de temps et avec sûreté, tous les renseignements que l'ouvrage contient sur chaque localité ou sur chaque chose importante et qui se trouvent distribués, d'après la méthode analytique, clans divers paragraphes. Il faut avoir presque constamment la carte sous les yeux pour ien profiter d'un livre de géographie. Le lecteur trouvera sur les 45 cartes de notre Petit atlas de la France (avec l'Algérie et les colonies), géographie et statistique, une grande partie des locaÊtés mentionnées dans notre ouvrage. Il les trouvera plus complètement dans notre Grand atlas qui est en cours de publication et dont la plupart des cartes relatives à la France ont paru. \ L'histoire et la géographie sont des sciences dont l'étude est toujours digne de capturer les esprits sérieux. Mais l'histoire et la géographie du pays natal ont un attrait particulier, qui ajoute encore à l'intérêt scientifique. Quand un Français étudie l'histoire de France, il voit la suite des événements heureux ou malheureux qui forment le tissu des destinées de sa patrie ; il remarque les noms et les faits glorieux ; il constate les fautes commises par la nation ou par le gouvernement; tout en regrettant que son pays n'ait pas toujours eu pour lui la raison et tla fortune, il suit avec un intérêt patriotique le
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PRÉFACE.
développement de sa grandeur à travers les siècles et il se sent fier de ses progrès et de sa prospérité, comme il se sent attristé de ses malheurs. La géographie et la description économique de la France doivent inspirer des sentiments analogues. Ce n'est pas sans émotion que le Français verra la formation et les agrandissements successifs et, à certaines époques, l'amoindrissement du territoire national. Il se félicitera de l'accroissement de la richesse de son pays ; il s'inquiétera des arrêts que les crises lui ont fait subir. J'ai moi-même ressenti cette émotion chaque fois que j'ai traité, dans mes cours du Collège de France, des matières telles que celles qui font l'objet du présent ouvrage. Malgré l'aridité apparente de la masse de noms propres et de faits qui sont accumulés dans ce livre, j'espère qu'un Français prendra en l'étudiant, comme en lisant l'histoire, un intérêt patriotique à connaître le sol de son pays, sa configuraLion, ses qualités, ses productions. Je souhaite qu'après avoir lu l'ouvrage, il reste convaincu qu'il est citoyen d'un État grand, malgré ses malheurs, qui a une forte organisation et de puissantes ressources quoiqu'il en ait parfois abusé, que ses progrès dans le passé sont un garant de son avenir et que cet avenir dépendra moins de la nature qui a généreusement doté la France et qui est restée depuis les premiers âges historiques et restera bien des siècles encore la même, que du bon ordre social, de l'activité laborieuse de la population et de la sagesse du gouvernement.
Paris, le 28 décembre 1888.
E. LEVASSEUR.
�LA FRANGE
ET SES COLONIES
LIVRE
PREMIER
LE SOL
lre section.
LA SITUATION.
SOMMAIRE.
1. La superficie (1). — 2. La position astronomique (3).
1. lia superficie. — On peut tracer sur la carte d'Europe un hexagone, c'est-à-dire une figure à six côtés, dont les six angles auraient pour sommet : celui du nord, le village de Zwjdcoale, situé à 13 kilomètres au nord-est de Dunkerque; celui de l'ouest, la pointe de Cor■sen, située à 8 kilomètres au nord de la pointe de Saint-Mathieu ; celui du sud-ouest, l'embouchure de la Bidassoa; celui du sud, le cap Cerbère; celui du sud-est, le pont Saint-Louis, situé à l'extrémité orientale du territoire de Menton; celui du nord-est, le mont Donon, dans les Vosges, situé sur notre frontière depuis que nous Savons perdu, en 1870-71, l'Alsace et une partie de la Lorraine. On obtient ainsi une figure géométrique (,voir fig. 1) qui circonscrit à Ipeu près un vaste territoire dont la plus grande longueur, du nord ■au sud, depuis le point où la frontière de la France commence sur lia grève de la mer du Nord jusqu'à la Serre de la Bague de BorWdeillat dans les Pyrénées Orientales, est de 973 kilomètres 1/2; dont la plus grande largeur, de l'ouest à l'est, depuis le sémaphore de la pointe de Gorsen jusqu'à la pointe la plus orien1 taie de la crête des Vosges, à l'est du village de Lubine, est de
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LA FRANCE.
888 kilomètres (1) ; dont la plus grande diagonale, du sémaphore de la pointe de Corsen jusqu'au pont Saint-Louis, est de 1,082 kilomètres (2). Ce territoire est celui de la FRANGE. D'après les mesures cadastrales, sa superficie, sans la Corse, est d'environ 519,000 kilomètres carrés, et, avec l'île de Corse, située au sud-est de la France
Fig.
1. — L'hexagone
figurant la forme générale de la France.
continentale dans la Méditerranée, d'environ 528,400 kilomètres carrés ou 52,840,500 hectares. De 1860 à 1872, elle était d'environ 54,305,000 hectares. En réalité, la superficie de la France actuelle dépasse probablement 535,000 kilomètres carrés (3).
(1) Parallèle moyen 888lt,740, distance géodésique 887\900 (calcul fait par M. Percin, officier du génie). (2) Distance loxodromique : 1082",252; distance géodésique : 1081",210 (calculées à 50 mètres près par M. Percin). (3) Cette superficie, qu'on peut nommer cadastrale, est celle (528,400 k. c.) que nous avons donnée dans l'Annuaire du Bureau des longitudes, pour 1888. — La superficie de la France n'est pas exactement connue, parce que le cadastre n'est pas encore entièrement achevé (pour la Corse, la Savoie et la HauteSavoie), et ne comprend pas, d'ailleurs, la totalité du territoire, notamment le lit de certains grands cours d'eau, les glaciers, une partie des terres conquises récemment sur la mer. — Les superficies données dans des documents officiels varient de 52,700,680 hectares (Situation financière des communes, 1878) à 52,910,373 hectares (Résultat d'un travail fait par les directeurs des contri-
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Trois États d'Europe ont une superficie plus grande que laFrance : \a. Russie d'Europe (5,477,089 k. c), dix fois plus grande; l'Autriche-Hongrie (674,246 k. c), plus grande d'un cinquième; l'Empire allemand (540,515 k. c), plus grand d'un quarantième environ. 2. lia position astronomique. — La France est située dans l'hémisphère boréal, à l'occident de l'Europe, entre 51 degrés 5 minutes 27 secondes et 42 degrés 20 minutes de latitude nord d'une part ; et, d'autre part, entre 7 degrés 8 minutes de longiude occidentale à la pointe de Corsen (exactement 7° 7'56") et degrés 51 minutes 46 secondes de longitude orientale à la rontière des Yosges. Les plus longs jours d'été atteignent quinze eures dans le Midi et seize heures un quart dans le Nord. La France est donc dans la zone tempérée du globe ; elle doit à cette position les avantages dont jouissent, en général, les contrées placées dans cette zone, et surtout dans la zone tempérée du nord où sont les contrées les plus peuplées et les plus riches de la Terre.
28 section.
LA GÉOLOGIE.
OMMAIRB
. 3. L'âge azoïque et l'âge paléozoïque (3). — 4. Les terrains secondaires (6). —5. Les terrains tertiaires (9). — 6. Les derniers soulèvements et les terrains quaternaires (12). — 7. Les rapports de la géologie avec l'histoire et la géographie (15).
3. Ei'nge azoïque et l'âge paléozoïque. — A l'époque des plus anciennes révolutions géologiques auxquelles la science puisse remonter, l'espace occupé aujourd'hui par la France paraît avoir été presque totalement couvert par les eaux de la mer. La première
butions directes). Voici quelques autres évaluations officielles : 52,906,293 hectares (Compte définitif des recettes de l'exercice 1881, Min. des finances, 1883) ; 52,850,76) hect. (Compte définitif des recettes de l'exercice 1882; Min. des finances, 1884); 52,901,974 hect. (Exposé comparatif 1869-83. Commerce extérieur, Min. du commerce, 1885); 52,857,199 hect. (Bésultats du dènomb. de ■B81. Statistique générale, 1883); 52,758,711 hect. (Situation financière des 'çjjommunes en 1884. Administration départementale, Min. de l'intérieur, 1884); ■,857,310 hect. (Rapport de M. Crisenoy en 1881. Administration départementale, Min. de l'intérieur, 1831). — Le général russe Strelbitsky, dans un travail mit avec beaucoup de soin sur la superficie des États d'Europe, a trouvé en e tenant ses mesures planimétriques sur la carte de l'État-major au 320,000 , une superficie de 534,479 kilomètres carrés pour la France. En 1886, le Conseil supérieur de statistique a émis le vœu que la mesure planimétr'ique des e ^départements français fût prise sur la carte d'État-major au 80 000 et le service géographique de l'armée a entrepris ce travail, inachevé au moment où nous mettons sous presse et qui donnera environ 536,500 kilomètres carrés.
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LA FRANCE.
croûte solide du globe que nous connaissions et qui forma le fond des premières mers, lorsque les vapeurs aqueuses se condensèrent, se compose de schistes cristallins et de granits. Ce sont des masses qui vraisemblablement émergèrent en forme d'îles au milieu des eaux et auxquelles se soudèrent d'autres roches formées au fond des eaux par voie de sédimentation, sous l'influence de la chaleur terrestre, qui était considérable à cette époque. Quelquesuns de ces schistes présentent une structure cristalline, comme les gneiss, d'autres une apparence lamellaire, comme les micaschistes et les talcschistes. Ils constituent les terrains primaires et les premières assises inférieures de la Terre. Des masses considérables de roches ont fait éruption à travers ces schistes et ont contribué à en modifier la structure en couvrant elles-mêmes de vastes espaces. Les plus anciennes roches éruptives sont les roches granitiques, granit, protogyne, syénite, qui, d'une part, font partie des assises inférieures de la Terre et, d'autre part, se trouvent en maint endroit associéés et superposées aux schistes cristallins. Schistes cristallins et roches granitiques se trouvent aujourd'hui à la surface du sol dans le Massif central, le Morvan, le Bocage Vendéen, la Galine, la Bretagne méridionale, etc. Ils ne formaient peut-être, à l'époque primitive, qu'une même île s'étendant jusque sur les granits des Alpes, des Maures, de la Corse occidentale et des Vosges. Ces terrains, ainsi que certaines parties des Pyrénées, paraissent n'avoir jamais été recouverts par des stratifications plus récentes, et, par conséquent, depuis cette période qui a eu certainement une très longue durée, ils n'ont probablement jamais dû s'abaisser au-dessous du niveau des mers. Y avait-il d'autres terrains émergés que ceux qui montrent aujourd'hui leurs roches primaires à nu? Sans doute, certaines îles ou parties d'îles de cette période se sont affaissées à une époque postérieure et ont été, comme presque toute la masse des terrains primaires qui constituent les premières assises de la croûte solide du globe, recouvertes par des dépôts postérieurs. D'autre part, des régions, où les premiers terrains sont à nu aujourd'hui, ont supporté, à certaines époques, des couche; stratifiées que des bouleversements, des érosions surtout, on! ensuite balayées et fait disparaître. Une grande incertitude règne sur l'état de la terre durant ce premier âge, que l'on nomme âge azoïque, parce qu'on n'y a rencontré jusqu'ici aucune trace d'êtres animés.
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D'autres roches éruptiues, également azoïques, les roches porphyriques (porphyre, serpentine, mélaphyre), ont été, à diverses reprises, durant les périodes géologiques suivantes, poussées jus[qu'à la surface du sol, soit par l'action des volcans, soit par [d'autres causes. Au fond des mers primitives se formèrent, par la décomposition du granit et des schistes, ici des grès, là des vases argileuses, plus loin, dans les grandes profondeurs, des calcaires composés en partie de la dépouille des mollusques, en partie de la décomposition des roches. En même temps que ces dépôts s'accumulaient, des affaissements, des soulèvements successifs et des contractions de la croûte terrestre, qui se refroidissait, modifiaient les rivages et, en général, étendaient la superficie des terres émergées. C'est durant la longue série de ces révolutions que les golfes profonds et les détroits qui coupaient les îles du nord de la Bretagne se comblèrent par le soulèvement du terrain cambrien, composé de schistes satinés, de quartzites, de phyllades; du terrain silurien, composé de poudingues et de conglomérats, de schistes ardoisiers, de grès, de calcaires compacts; du terrain dévonien, composé de grauwacke, de calcaire de Givet, de psammites, de vieux grès rouge, et renfermant l'anthracite. La grande île de la France centrale s'étendit sur le Cotenlin, le Maine et bien au delà; c'est alors qu'apparut le vaste plateau de l'Ardenne et des provinces rhénanes, à travers lequel le Rhin devait plus tard trouver un passage et qui se prolongeait peut-être, à l'ouest, jusque dans le Bas-Boulonnais actuel ; c'est alors aussi que s'agrandirent les Pyrénées et les Vosges méridionales, unies alors au Schwarzwald. De plus, la chaleur intérieure du globe et les autres causes déjà indiquées agirent fortement sur les stratifications de ce second âge. Elles les métamorphosèrent, pour ainsi dire, en terrains cristallins, et elles donnèrent ainsi naissance à des marbres et à des ardoises. En même temps, les soulèvements et les contractions du sol disloquaient presque partout les couches. Des êtres animés commençaient à peupler le globe ; leur présence, constatée dans un grand nombre de couches, a fait donner à cet âge le nom d'âge paléozoïque, c'est-à-dire âge des anciens animaux (mollusques et poissons) dont les espèces sont aujourd'hui perdues. On désigne par le nom général de terrains de transition l'ensemble des terrains formés depuis le terrain silurien j squ'au terrain pénéen. Ces terrains, avec les roches éruptives des terrains
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LA FRANCE.
primaires, occupent environ le dixième du territoire de la France. Vers la fin de la période primaire se déposa le terrain carbonifère, composé de calcaire carbonifère (dans lequel se trouvent le petit granit et le marbre du Bourbonnais) et de grès houiller et renfermant, au milieu de ces couches, les dépôts de houille. La houille s'y est tantôt accumulée par l'apport de végétaux que les fleuves entraînaient et qui se déposaient sur le calcaire carbonifère constituant le fond d'une vaste mer, comme sur les deux versants de VArdenne; tantôt elle s'est formée sur le fond des terrains anciens, dans les anses de la mer, dans des lacs ou des tourbières, comme autour du Massif central. Dans nos tourbières actuelles, les végétaux sont en général de petite dimension ; dans les tourbières de la période carbonifère, les lycopodes s'élançaient à 20 mètres et plus de hauteur et les fougères arborescentes, dont on a retrouvé les traces,,(voir la fig. 2), comptaient quatre„fois Fie. 2. — Empreinte d'une , „ , , n fougère sur la houille. plus d espèces que les iougeres de la flore actuelle. Ces marbres, ces ardoises, ces houilles, ainsi que la plupart des filons métalliques, sont situés dans les terrains paléozoïques et dessinent encore à peu près le rivage des mers et des lacs durant cet âge; ils forment pour ainsi dire des ceintures autour des dépôts plus anciens. Au-dessus du terrain carbonifère est le terrain pénéen ou permien, grès rouge, schistes cuivreux, calcaire magnésien. C'est donc dans ce terrain qu'on a découvert le plus ancien mammifère ; les géologues en font tantôt le dernier étage des terrains de transition et tantôt le premier étage des terrains secondaires. 4. lies terrains secondaires. — Les terrains de la période secondaire sont les plus développés en France où ils occupent une surface de 170,000 kilomètres carrés (103,000 pour les terrains liasiques et jurassiques, 65,000 pour les terrains crétacés), c'est-à-dire près du tiers du territoire. Au début de cette période, il y eut comme une seconde époque de transition pendant laquelle se déposèrent, au-dessus des terrains primaires, les couches du trias, composées de grès bigarré, de calcaire coquillier et de marnes irisées. Cette formation a laissé autour du Massif central un chapelet de petits dépôts émergés ; elle a agrandi la contrée des monts des Maures, celle du Cotentin, celle des Pyrénées, et a mis à découvert, sur toute la
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région des Vosges, une très vaste étendue de territoire qui se prolongeait alors jusqu'à l'Ardenne et sur presque toute la HauteÉfllemagne. Le soulèvement du Morvan, qui s'est élevé jusqu'à %e altitude de 900 mètres et plus et celui du Thuringerwald ont it émerger ces terrains, modifié la forme de la mer triasique et arqué la fin d'une période. Ensuite commença l'époque jurassique. La mer, qui, par suite ^'affaissements du sol, couvrait alors une grande partie de notre ays, a été désignée par les géologues sous le nom de mer liasiîue ; les couches qui se déposaient au fond de cette mer sont les louches du lias, composées d'abord de l'infra-lias et du lias inférieur. Dans ce dernier se trouve la gryphée arquée, espèce particulière d'huître (Voir la fig. 3) qu'on rencontre en grande quantité autour du Massif central, à l'ouest de la Bretagne, au sud et à l'ouest des Vosges., et qui peut servir à dresser une carte, très hypothétique sans doute, des terres de France, telles qu'elles étaient émergées dans cette antiquité préhumaine (Voir la fig. 4). Audessus du lias inférieur se déposèrent le /"lias moyen, le lias supérieur, les marnes Kg. 3. — Gryphée arquée, supra-liasiques. Le Massif central était l'île principale, bordée de diverses couches concentriques, rattachée TUI Morvan, mais séparée de l'île des Gévennes méridionales par un détroit ; au sud, les Pyrénées formaient une longue île, ou peut-être un chapelet d'îles entrecoupées de détroits : au sudest, les Alpes constituaient un autre archipel dont les îles étaient, comme les bandes de terrains primaires de la chaîne actuelle, orientées du sud-sud-ouest au nord-nord-est, et qui renfermait peutjêtre une grande île s'étendant des monts des Maures jusqu'en Corse ; au nord-est, le massif des Vosges et de l'Ardenne constituait, avec la Haute-Allemagne, une seule et vaste terre dont la limite occidentale, du côté du Pas de Calais actuel, est encore peu déterminée ; au nord-ouest, la grande île de Bretagne, qu'un affaissement de l'isthme poitevin avait isolée du Massif central, se prolongeait dans le Cornouailles et dans le Pays de Galles. Une très grande partie du sol français doit son existence à l'époque jurassique. Durant cette époque, qui, outre le lias, comprend Yoolithique inférieur avec l'oolithe inférieure et la grande oolithe, Yoolithique moyen avec les étages oxfordien et corallien, Yoolithique supérieur avec les étages astartien, kymmeridgien et
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LA FRANCE.
portlandien, les dépôts de grès, d'argile et surtout de calcaire donnant les belles pierres à bâtir de Caen et de Bourgogne; il y avait trois grands bassins maritimes, le bassin parisien au nord, le bassin aquitanique au sud-ouest, le bassin méditerranéen au sud-est. Les diverses couchesjurassiques se déposèrent dans chaque bassin d'une manière symétrique, les unes au-dessus des autres, et, à mesure que des soulèvements relevaient les massifs plus anciens auxquels elles étaient accolées, elles apparaissaient au-dessus des mers en formant une série d'arcs de cercle concentriques.
Fig. 4. — Terrains émergés à l'époque liasique.
Les terrains jurassiques, ainsi émergés, formèrent toute la région du Jura, d'où ils tirent leur nom, et se prolongèrent sur toute la ligne des îles alpestres {Savoie, Dauphiné) qu'ils soudèrent presque toutes ; ils créèrent le Plateau de Langres, le Bassigny et le reste de la Lorraine, déjà ébauchée par le trias; une grande partie de la Bourgogne, du Nivernais et une partie du Berri et du Poitou;\a. partie occidentale du bassin parisien, le pays de Bray et le Bas-Boulonnais qui furent soulevés postérieurement; ils comblèrent le détroit qui séparait les Cévennes méridionales du Massif central, en formant la région des Causses et du Quercy, et ils agrandirent à l'ouest le rivage normand jusque dans le Perche. Les trois bassins maritimes, qui, pendant la période jurassique,
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furent séparés par la barrière du Poitou d'une part, par le soulèvement de la Côte d'Or d'autre part, devinrent des golfes. Cependant la barrière du Poitou ne fut complètement formée qu'au milieu de la période, après le dépôt des assises oxfordiennes. Ainsi était dessinée par avance la forme de trois grands bassins fluviaux de la France moderne, Seine, Garonne et Rhône; ces deux derniers toutefois communiquaient par leur partie méridionale. En même temps, la vie devenait plus variée sur le globe. Tandis que des monstres amphibies, que des coquillages innombrables, comme les ammonites (voir la fig. S), peuplaient les mers, de gigantesques sauriens hantaient les forêts marécageuses. I Dans ces mers que les terrains émergés avaient rétrécies et sur les bords de ces trois golfes, se déposèrent, en zones, également concentriques, les couches profondes des terrains crétacés, crétacé inférieur, renfermant le grès vert, le terrain wealdien, les calcaires néocomiens, les marnes aptiennes, le gault; puis crétacé supérieur, renfermant la craie glauconieuse, la craie marneuse, la craie blanche, le calcaire pisolithique, etc. ; ek même temps que des dépôts d'eau douce se formaient dans les nombreux et grands lacs du terrain jurassique. Dans le golfe parisien, les dépôts maritimes, successivement émergés, dessinèrent un grand arc de cercle concentrique aux terrains jurassiques et créèrent la Basse-Normandie, le Bas-Maine, une partie de l'Anjou, le Saumurois, le reste du Poitou, une partie du Nivernais, la Champagne, une grande partie de la Picardie et l'Artois en se rattachant à l'île du Bas-Boulônnais. Dans le golfe aquitanique, ils créèrent, au nord, la. Saintonge et une grande partie du Périgord; au sud, une partie du Béarn et du Bas-Languedoc. Dans le golfe méditerranéen, ils s'étendirent sur le Boussillon au nord des Pyrénées, sur le Vivarais ; ils couvrirent le Dauphiné et la Provence d'une suite de massifs allongés au pied des Alpes et rattachèrent la région des Maures au reste de la région alpestre.
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■C'est jusque dans les couches de sable reposant sur la marne imperméable du terrain crétacé supérieur, à 600 mètres environ de profondeur, que plongent les puits artésiens de Paris; de ces puits jaillit l'eau qui, à la suite des pluies, s'est infiltrée dans le sol à 1 extrémité de la Champagne où ces mêmes couches affleurent
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LA FRANCE.
et d'où elles s'inclinent en pente douce sous terre vers Paris (voir fig. 9, page 13). 5. Idea terrains tertiaires. — Les traits principaux de la configuration actuelle de la France étaient déjà arrêtés à la fin de la période secondaire (voir fig. 6 la carte de la France à l'époque éocène, c'est-à-dire à la première époque de la période tertiaire). Durant la période tertiaire, lorsque la mer battait les rivages émergés à la fin de la période crétacée, les golfes, devenus plus étroits, se fermaient de temps à autre pour se transformer en lacs d'eau douce; puis, la digue cédait de nouveau et les lacs, I comme le Zuiderzée de nos jours, redevenaient des golfes. | Cependant de nouveaux dépôts, tantôt marins, tantôt lacustres, I plus divers et généralement moins étendus que les précédents, se formaient. Ces dépôts ont constitué les terrains tertiaires, qui occupent plus du quart du territoire français (env. 150,000 kil. c.) j| et qui comprennent eux-mêmes trois étages : Yéocène, renfermant l'argile plastique, les sables du Soissonnais, le calcaire grossier, les sables de Beauchamp, le gypse ; le miocène, renfermantles sables de Fontainebleau, le calcaire de Beauce, les fahluns de Touraine et du Bordelais, le nagelffuh, la molasse d'eau douce inférieure, la molasse marine; le pliocène, renfermant aussi la molasse et le calcaire d'eau douce. Durant cette période, la flore et la faune se rapprochaient déjà sensiblement des espèces de la période contemporaine ; dans les forêts, le noyer poussait à côté des pins; des mammifères, le paléothérium, ressemblant à notre tapir, le dinothérium, muni de défenses comme l'éléphant, habitaient les terres. Des terrains tertiaires se sont déposés au centre des trois grands bassins, créant, dans le bassin parisien, Y Ile-de-France avec le pays Chartrain, formé de dépôts lacustres, la Beauce, une grande partie de la Touraine et de Y Orléanais, la Puisaye. Un large détroit, limité à l'est par l'extrémité de l'Ardenne et à l'ouest par le t promontoire de l'Artois uni alors à l'Angleterre actuelle, faisait: | complètement communiquer ce bassin avec le bassin du Nord où q se déposaient, au nord, les terrains de la Flandre et de la, Basse- l|| Belgique. Ces terrains ayant formé, avec la vallée centrale de la.l'é Seine, le fond d'une même mer, ne devaient être séparés de cette p vallée par aucun accident très saillant du sol : aussi, de ce côté, d n'existe-t-il actuellement aucune limite physique nettement détei- a t minée qui ait pu servir à fixer les limites politiques desEtals .de' Dans le bassin aquitanique, s'est déposée presque toute la riche p] plaine de la Guyenne et de la Gascogne, avec les Landes; dans le lièi"
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bassin méditerranéen, la plaine non moins fertile de la Bresse, le Viennois, une notable partie de la Provence et du Bas-Languedoc. L'Alsace etle duché de Bade étaient alors un vaste lac, bordé parles Vosges et par le Schwarzwald. En outre, durant certaines parties M la période, les golfes maritimes pénétraient fort avant dans la région alpestre ; les petites plaines de la Limagne, du Forez, de Digne étaient occupées par des lacs ; un détroit, qui forme aujourd'hui le passage de Naurouse, unissait le bassin aquitanique au bassin méditerranéen.
L'emplacement et l'étendue des mers et des lacs de la période tertiaire ont beaucoup varié ; la carte (voir les parties ombrées de hachures horizontales sur la fig. n° 6) indique les espaces qu'ils paraissent avoir successivement couverts, tantôt ici et tantôt la, ramenant alternativement sur certains points l'eau douce et 1 eau salée et créant une série nombreuse de couches, comme on peut le voir par la coupe du mont Valérien (voir la fig. 7). C'est dans ces couches que Paris, situé au centre d'un bassin tertiaire, a trouvé presque tous les matériaux de ses constructions, l'argile de ses briques, le calcaire grossier de ses pierres de taille, le plâtre ou gypse formé dans l'eau saumâtre, le sable et la meulière. Cette dernière roche, particulièrement intéressante pour le
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LA. FRANCE.
géologue, résulte d'un précipité de silice tenue en solution dans l'eau, tantôt moulée sur les coquillages dont elle prenait la place, tantôt boursouflée sous l'action des gaz. En même temps que se formaient les dépôts sédimentaires, des éruptions amenaient des profondeurs de la Terre certains matériaux qui, en se solidifiant, devenaient des roches cristallines, telles que les porphyres du Morvan et les diorites de la Bretagne. Ce phénomène d'éruption avait eu lieu dans toutes les périodes; mais, après un ralentissement marqué durant les époques jurassique et
TKHRAIN
TRRTIAÏRE.
Meulières de la Beauce Sables de Fontainebleau Glaises vertes Couches altern. de marne et de gypse Passage du chemin de fer Travertin de Saint-Ouen Sables de Beauchamp Marnes blanches Calcaire grossier Argiles plastiques et sables inférieurs.
TERRAIN CRÉTACÉ
Fig. 7. — Coupe géologique du mont Valerien.
crétacée, il reprenait une nouvelle vigueur dans la période tertiaire. 6. lies derniers soulèYenicnts et les terrains quaternaires. — Les couches formées par l'accumulation successive de la vase, des grains de sable ou des débris de coquilles ne conservent pas partout leur parallélisme et leur horizontalité. Les soulèvements, les affaissements, les contractions, les déchirements de la croûte terrestre les ont, ainsi que nous l'avons dit, en maint endroit rompues, disloquées, relevées (voir la fig. 8). Les terrains tertiaires n'ont pas été à l'abri de ces révolutions. Parmi les derniers grands soulèvements qui, en altérant cette
Fig. 8. — Plissements et fractures des terrains stratifiés5.
horizontalité, ont modifié le reliefde la France, celui des Pyrénées,! qui a eu lieu vers le commencement de la période, a fait saillir i
�LE SOL.
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plus de 3,000 mètres au-dessus du niveau de la mer la longue crête de la chaîne ; il a percé en plusieurs points les couches sédimentaires par des jets de roches trachytiques ou basaltiques ; il a porté le terrain nummulitique presque sur les sommets et façonné en quelque sorte le relief de la France du sud-ouest. Les torrents impétueux, qui s'échappaient de ses flancs, rongeaient ses vallées, projetaient, en l'étalant en éventail, l'argile sableuse d'alluvion, dite lœss pyrénéen, dans la vallée de la Garonne et créaient ainsi le plateau de Lannemezan et les coteaux de l'Armagnac. Le soulèvement des Alpes Occidentales est dirigé vers le nord-nord-est ; la chaîne de Belledone en fait partie. Plus tard, celui des Alpes Centrales, dirigé vers l'est-nord-est, a été le plus important de tous ceux qui ont donné à la France et à l'Europe centrale leur configuration actuelle. Le dernier soulèvement alpestre a en effet redressé en longues crêtes, que séparent de profondes vallées, les terrains jurassiques, crétacés et tertiaires de la Savoie, de la Provence et du Dauphiné ; — I il a porté le terrain nummulitique à 3,ISO mètres de hauteur, au sud de Barcelonnette ; il a, probablement aussi, par sa poussée, plissé le Jura en lignes parallèles, redressé vigoureusement le bord oriental de la Côte d'Or et du Plateau de Langres ; il a contribué peut-être, avec les érosions produites par les eaux, à faire saillir dans le bassin parisien la série de coteaux, disposés en arcs de cercles concentriques, qui marquent la limite de chacune des couches et qui forment autant de bourrelets relevés
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LA FRANGE.
dans un sens contraire à celui de la pente générale (voir fig. 9). Au commencement de la période quaternaire, le climat était froid et très humide. Des glaces polaires venaient probablement jusque sur les rivages qui sont devenus la bordure septentrionale du plateau de l'Ardenne. D'immenses glaciers, que rappellent aujourd'hui ceux du Groenland, couvraient les longues vallées des Alpes et s'étendaient jusqu'au pied des Cévennes. Ils creusaient les vallées et nivelaient le fond des plaines; le Valais tout entier, avec le lac de Genève, paraît avoir été lelitd'un des plus grands glaciers de cette période. Deux époques glaciaires, d'ailleurs, se sont succédé. La précession des équinoxes, qui donne lieu à une période astronomique de 26,000 ans et en vertu de laquelle l'hiver de notre hémisphère a été, il y a plus de 6,000 ans, ce qu'il est dans l'hémisphère austral aujourd'hui, peut en partie expliquer ces changements de température. La prédominance des vents de sud-ouest; le courant général des eaux superficielles de l'océan Atlantique boréal vers le nord-est; l'apparition du « sirocco » et du « fœhn » qui, d'après l'opinion très contestée, d'ailleurs, de certains géologues, ont commencé à souffler à l'époque tertiaire peut-être, après que le Sahara fut sorti du fond des eaux; peuvent être invoqués aussi pour expliquer ces changements. De grands courants d'eau descendirent de la région des glaciers. Ils formèrent par leurs dépôts les terrains diluviens. Ils comblèrent sur certains points les vallées par leurs déblais ; ils sillonnèrent les terrains secondaires et tertiaires d'e>osio?2sprofondes danslesquelles coulent aujourd'hui la plupart des rivières et qui sont dirigées vers le nord-ouest, conformément à la pente générale imprimée au sol par le soulèvement alpestre, surtout dans le bassin parisien et dans la plaine des Flandres et des Pays-Bas. Le Rhône créait son delta et remaniait la côte de la Méditerranée ; Y Alsace se couvrait de sable et de limon apportés des Alpes par le Rhin. La plupart des cours d'eau charriaient aussi des sables, des cailloux, de l'argile, et déposaient en maint endroit un lœss fertile, mince épiderme qui recouvre des terrains plus anciens. Durant la même période, le Massif central, que des éruptions volcaniques (mont Dore, Puy de Dôme) avaient déjà couvert de basaltes et de trachytes depuis le commencement de la période tertiaire, redevenait le théâtre de nouvelles éruptions dont les cratères sont encore, pour la plupart, visibles aujourd'hui (Puy de Pariou, etc.) et le terrain, dans les parties voisines, se soulevait à plus de 1,000 et même de 1,800 mètres d'altitude.
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la
Le sol de la France avait alors son relief actuel. L'homme, dont quelques géologues croient trouver des traces presque dans le terrain tertiaire, existait certainement à cette époque. On retrouve enfouis dans le terrain quaternaire ses outils, des haches de pierre, des haches de bronze, et même de bronze et de fer et d'autres ustensiles correspondant à des âges divers de la civilisation primitive. De grands ours habitaient alors les cavernes et le renne hantait les plaines pendant la période glaciaire.
7. lies rapports de la géologie avec l'histoire et la géographie.
— Bien des traits de l'histoire géologique de notre sol sont encore obscurs; l'esquisse que nous venons d'en tracer peut soulever beaucoup d'objections. Néanmoins l'existence des divers terrains, dans les provinces où nous les avons signalés, et leur âge relatif sont des faits certains qui ont une importance considérable au point de vue de la géographie et de l'histoire. La constitution géologique explique le relief actuel du sol qui en est la conséquence directe. Elle aide à comprendre le régime des eaux, celui des eaux stagnantes sur les terrains imperméables et celui des eaux courantes ; ces dernières, sur les terrains imperméables et surtout sur les terrains granitiques, glissent dans les ravins en nombreux torrents d'un débit rapidement variable ; sur les terrains perméables, elles forment des rivières moins nombreuses, mais plus considérables et d'un débit plus régulier ; sur les terrains calcaires et partant perméables, elles se sont creusé d'ordinaire de profondes vallées et se perdent quelquefois par des infiltrations. Elle détermine souvent le mode de culture et elle révèle le secret des richesses minérales. En donnant au sol de la France ses formes et ses qualités, elle a influé jusque sur ses destinées politiques et sociales. Ainsi, le Massif central présente une série d'anneaux concentriques, disposés pour ainsi dire en forme de cône écrasé et découvrant à son sommet les terrains les plus anciens. C'est une région pauvre, d'où, avec les eaux, s'écoulent en quelque sorte les hommes qui vont chercher du travail dans la plaine ; comme les pays de montagnes en général, il a servi de refuge aux plus anciennes populations de la Gaule refoulées par les invasions. C'est ce qu'Élie de Beaumont nomme « le pôle répulsif de la France ». Le bassin parisien présente, au contraire, une série d'anneaux concentriques, disposés en forme de cuvette, avec Paris et les terrains les plus récents au centre (voir la fig. 9). Là confluent les eaux ; là s'est développée plus qu'ailleurs la richesse ; là se sont accomplis les plus grands
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LA FRANCE.
événements de notre histoire et a grandi la ville dont l'emplacement était comme désigné par la nature pour être celui d'une capitale. C'est « le pôle attractif àe, la France. » Ces deux groupes naturels ne sont pas les seuls que la géologie et la topographie expliquent. La Bretagne, vieille terre comme le Massif central, a été, comme lui, le refuge de la vieille race celtique : ce n'est qu'à la fin du quinzième siècle qu'elle a commencé à confondre ses destinées avec celles de la France. Les bassins aquitanique et méditerranéen ont eu longtemps, comme le bassin parisien, leur histoire séparée. L'histoire du premier est caractérisée par les Ibères, par le royaume des Visigoths, par le duché d'Aquitaine ; la Marche était située précisément sur le flanc des terrains anciens du Massif central, au point de rencontre de l'ancien bassin parisien et du bassin aquitanique. La seconde est caractérisée par les Romains, par les Burgondes, par les royaumes de Bourgogne : pendant un certain temps, elle a fait partie de l'Empire germanique. Ces bassins n'étaient pas tout à fait isolés. Par la trouée du Poitou, l'influence parisienne a pénétré dans le bassin aquitanique : c'est là que se sont livrées les batailles de Voulon, de Poitiers, de Chizé et par là que la langue d'oil a pénétré jusqu'à la Gironde. Par le Plateau de Langres, les bassins parisien et méditerranéen avaient une large communication : c'est là qu'a eu lieu la bataille de l'Ouche ; le duché de Bourgogne occupait les deux revers des bassins, et c'est par là qu'ont passé les invasions de 1814, de 1815 et de 1870. Le bassin parisien communiquait de même au nord avec le bassin de la Flandre : l'ancien détroit, situé dans la région où sont aujourd'hui les sources de la Somme et de l'Escaut, a servi de lien entre les peuples et a vu maintes fois le choc des armées, depuis les victoires de Soissons et de Bouvines jusqu'à celle de Saint-Quentin et jusqu'aux guerres de Louis XIV et de la République. Les chemins de fer, en changeant les conditions du transport, ont eu pour effet de diminuer l'influence de la configuration du sol sur les moeurs des habitants.
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Tableau récapitulatif de la géologie.
Principales régions dans lesquelles les terrains se trouvent émergés.
Roches éruptives an-* ^ ciennes (azoïques, ,
e ^vre animaux .
l fl
Gneiss, micaschistes et roches gra_ nitiques
San8
/Roches porphyriques.
Terrains primaires1 (partie azoîque ; parti e pal éozoïque, c'est-à-dire renier-1 mant les plus an- ' ciennes espèces animales).
Schistes cristallins. Gambrien. Silurien. Dévonien. Carbonifère. Pénéen.
(Trias.
Jurassique ( lias. inféoolitiquô rieur, moyen périeur). Terrains secondaire-
i
1
Crétacé (inférieur et supérieur).
Massif central. Morvan. Bocage et Gàtine. Bretagne méridionale. Partie des Alpes. Monts des Maures. Corse occidentale. Partie des Vosges. Partie des Pyrénées. Partie de la Bretagne. Cotentin et Maine. ! Plateau de l'Ardenne et massif rhénan. Partie des Vosges méridionales. Partie des Pyrénées. (Flancs du Massif central. 'Vosges, Lorraine et partie d'Allemagne. ] Monts des Maures. ' Cotentin. Pyrénées. Jura. Partie des Alpes. Plateau de Langres et Bassigny. Partie de Lorraine. Bourgogne. Nivernais. Berri. Poitou. Partie occidentale du bassin parisien. Pays de Bray. Bas-Boulonnais. Causses. Quercy. Perche. Basse-Normandie. Bas-Maine. Partie de l'Anjou. Sautnurois. Partie du Poitou, i Partie du Nivernais. 'Champagne. Partie de la Picardie. Artois. Saintonge. Béarn. Bas-Languedoc et Roussillon. Dauphiné. Provence.
LA FRANCE.
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LA FRANCE. Ile-de-France. Pays Chartrain et Beauce. Touraine. Orléanais, i Puisaye. [Flandre et Basse-Bretagne. ] Partie de la Guyenne et Gascogne. . Landes, j Viennois. I Bresse. ' Provence. Bas-Languedoc. Alsace, i Liniagne. 1 Forez. ! Volcans du Massif central. \ Alsace, i Flandre. [ Côte méditerranéenne.
1
Terrains tertiaires.
Eocène. Miocène. Pliocène
Terrains quaternaires.
3E
section.
LE RELIEF.
SOMMAIRE.
8. La direction générale des pentes (18). — 9. Le caractère général et les divisions du groupe (20). — I. Les chaînes de la ligne principale de partage des eaux. — 10. Le Mont Blanc (26). — 11. Les Alpes Graies (30). — 12. Les Alpes Cottiennes (34). — 13. Les Alpes Maritimes (39). — II. Les chaînes latérales de l'ouest. — 14. Les Alpes de Savoie (41). — 15. Les Alpes du Dauphiné (45). — 16. Les Alpes de Provence (53). — III. Chaînes du fiémont et du Montserrat. — 17. Les hauteurs du Piémont et du Montferrat (55). — 18. Les montagnes de la Corse (56). — 19. Le Jura (58). — 20. La trouée de Belfort (64). — 21. La plaine delà Saône (65). — 22. Les Vosges (66). 23. La Lorraine (72). — 24. Le Hunsruck (74). — 25. L'Eifel (74). — 26. L'Ardenne (76). — 27. La plaine de Flandre (77). — 28. Les Faucilles (78). — 29. Le plateau de Langres et la Côte-d'Or (79). — 30. Le Morvan et les collines du Nivernais (81). — 31. La Champagne et l'Ile-de-France (82). — 32. Le relief entre l'Oise, la Seine et la Manche (86). — 33. Le Perche, la Normandie et le Maine (88). — 34. Le relief de la Bretagne (90). — 35. Les Cévennes (92). — 36. Le Massif central (101). — 37. Les plaines qui enveloppent le'Massif central (110). — 38. La Gàtine et le Bocage vendéen (112). — 39. Les Pyrénées (113). — 40. Les collines et les plaines au nord des Pyrénées (130). Tableau récapitulatif du relief du sol (132).
8. lia direction générale des pentes. — Le sol de la France, considéré dans son ensemble, présente un plan incliné du sud-est au nord-ouest, c'est-à-dire des Alpes à la Manche et à la mer du Nord. A l'est, ce plan est coupé par la longue et large dépression de la vallée de la Saône et du Rhône. Le terrain, se relevant brusquement à l'ouest de cette vallée, forme le bourrelet des Cévennes et du Plateau de Langres, d'où coulent, conformément à la pente générale, vers l'ouest et le nord-ouest, les eaux de quatre grands bassins, Garonne, Loire, Seine et Meuse. Par suite de cette disposition générale, le système orographique de la France se compose : 1° D'une ceinture extérieure de hauteurs comprenant : à l'est,
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les Alpes et le Jura; au nord-est, les Vosges, qui ne séparent pas deux grands bassins pluviaux et dont dépendent les Faucilles; au nord, l'Ardenne ; enfin, loin de là au sud, les Pyrénées. 2° D'un massif intérieur de hauteurs, dit Massif central, qui se compose de plateaux et de chaînes et qui a pour bourrelet oriental et méridional les Cévennes, avec leurs prolongements. Ce massif, flanqué au nord d'un autre massif secondaire, le
Fig. 10. — Tracé géométrique et massifs montagneux de la France.
Morvan, est prolongé vers le nord-est par le Plateau de Langres qui s'étend jusqu'aux Faucilles. 3° De hauteurs beaucoup moindres, collines ou plateaux, situées au nord-ouest et àl'ouest de la France, comme le plateau d'Artois, le pays de Caux, les collines de Normandie, les monts de Bretagne, le Bocage vendéen, qui n'ont qu'une très médiocre élévation. Dans l'ensemble, les plaines dominent. Si l'on traçait, de l'extrémité du département de la Meuse à l'embouchure de la Bidassoa, une diagonale divisant la France en deux moitiés, on verrait que la moitié nord-ouest ne renferme aucun point atteignant l'altitude de 500 mètres (voir fig. 10) et que l'altitude de 200 mètres ne s'y rencontre que dans un petit nombre de régions, telles que les monts de Bretagne, les collines de Normandie, le Bocage vendéen. Si l'on pouvait, s'élevant à plusieurs kilomètres dans l'air, em-
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LA FRANCE.
brasser le panorama de la France entière, on apercevrait une surface à peu près unie ou du moins légèrement accidentée sur laquelle les plus hautes montagnes ne formeraient qu'un relief peu sensible (1). On remarquerait en même temps que les chaînes elles-mêmes se présentent rarement comme des murailles escarpées ou même comme des remblais isolés. De leur ligne de faîte, les hauteurs se prolongent, en décroissant, presque toujours à une grande distance et constituent un système de contreforts, comme dans les Pyrénées françaises, ou de chaînes latérales, comme dans les Alpes, ou de talus bordant les cours d'eau, comme dans certaines parties du Massif Central, ou de terrasses et de plateaux dans les fissures desquels les rivières se sont creusé leurs vallées. Les Alpes apparaîtraient comme le relief le plus considérable de la France par la longueur de leur massif, qui se prolonge bien au delà du territoire français, par l'épaisseur de leur masse et par la hauteur de leurs crêtes. A un plan quelque peu inférieur apparaîtrait, très élevée encore et formant un môle gigantesque, la chaîne des Pyrénées. Bien au dessous, le Massif central présenterait une vaste étendue de hautes terres, que la vallée du Rhône et la vallée de la Garonne séparent des Alpes et des Pyrénées et qui s'abaisse doucement vers le nord et vers l'ouest jusqu'à se confondre avec les plaines de la Loire et de l'Atlantique. Le Jura, les Vosges, le Morvan ne formeraient, au nord des Alpes et du Massif central, que des accidents du sol médiocrement saillants. A l'ouest de ces chaînes, on n'apercevrait plus que des plaines, des plateaux très peu élevés et des collines. Beaucoup de vallées, dans les Alpes et dans le Massif central, sont à une plus grande altitude que les sommets des collines de Normandie et des monts de Bretagne. 9. l<e caractère général et les divisions du groupe. — Les Alpes Occidentales, qui forment une des trois grandes divisions des Alpes, appartiennent seules à la géographie de la France. Elles s'étendent du col de Cadibone, au sud-est, jusqu'au col Ferret, au nord-est (voir la formation géologique, § 3, 4 et 6). Entre les Apennins et les Alpes la nature n'a pas nettement tranché la séparation.
(1) Voir sur les figures ci-jointes la série des coupes et profils représentant le relief de la France sous ses principaux aspects. Pour rendre sensible ce relief, les hauteurs sont partout 20 fois ce qu'elles devraient être comparativement aux distances horizontales, autrement dit aux longueurs. Elles sont à l'échelle du 100,000e, tandis que les longueurs sont à celle de 2,000,000e; à cette dernière échelle, le Mont Blanc n'aurait que 2mm,4 au lieu de 4mm,8. Pour éviter toute fausse impression, on a représenté en noir la vraie hauteur sur la première figure, page 31.
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Cependant le col de Cadibone est, dans la partie la plus resserrée de la masse montagneuse, la dépression la plus basse de la crête qui domine le golfe de Gênes ; il se trouve dans une partie où la formation granitique a peu d'épaisseur et peu de hauteur, entre un massif de serpentine à l'est, des crêtes de lias à l'ouest et des terrains tertiaires au nord. Il est traversé par le chemin de fer de Savone à Mondovi; la ligne que suit ce chemin de fer peut être adoptée comme la limite des Alpes la plus conforme à la topographie. La plaine de terrain quaternaire du Piémont et la vallée, quaternaire aussi, du Rhône bornent, la première à l'est, la seconde à l'ouest et au nord-ouest (1), les Alpes Occidentales. La principale ligne de partage des eaux de cette chaîne a presque toujours été, à cause de sa hauteur, une barrière entre les peuples et une limite politique. Les crêtes qui sont à l'est de cette ligne appartiennent à l'Italie et celles qui sont à l'ouest dépendent, sauf exception pour la partie méridionale, du territoire français. Des trois groupes du système alpestre, les Alpes Occidentales sont le moins étendu; mais elles possèdent le Mont Blanc qui en est le sommet le plus élevé. Elles ont, du lac de Genève a la Méditerranée, une longueur en ligne droite d'environ 340 kilomètres et, de la plaine du Rhône à la plaine du Pô, une largeur moyenne de 200 kilomètres. La crête de la principale ligne de partage des eaux mesure, de la pointe d'Orny au col de Cadibone, environ 490 kilomètres. La superficie occupée par les Alpes Occidentales est d'environ 60,000 kil. car., soit 1/9 de la France. C'est aussi le moins complexe des trois grands groupes alpestres, malgré l'importance de ses massifs et la variété de ses aspects. Il se compose d'une ligne principale de partage des eaux présentant, à première vue, la courbure d'un arc de cercle orienté du sud-est au nord-ouest, mais en réalité sinueuse ou composée de plusieurs lignes brisées. En effet, cette ligne n'apparaît pas partout comme une crête continue, bien déterminée ; dans plusieurs de ses parties, elle est formée, au contraire, par la réunion de hautes chaînes transversales qui sont orientées du sud-ouest au nord-est et qui la coupent en paraissant l'étayer comme de puissants éperons allongés de l'ouest et à l'est. Elle est appuyée sur des contreforts; à l'est, ces contreforts, courts et hauts, sont disposés, ainsi que leurs étroites vallées, comme les rayons d'un cercle et s'avancent comme autant
(1) En réalité, le Rhône traverse une suite de « cluses » du terrain jurassique ; le système montagneux du Jura se prolonge au sud du fleuve par les massifs alpestres des Beauges, de la Grande-Chartreuse et du Vercors.
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LA FRANCE.
de caps sur la plaine du Piémont. A l'ouest, le système alpestre se prolonge sur la Savoie, le Dauphiné et la Provence par de plus longues chaînes, dont la direction principale, ainsi que celle des vallées qu'elles enserrent, est du nord-nord-est au sud-sud-ouest. Les roches primaires (protogyne, granit et schistes) mêlées de serpentine se montrent à nu sur presque tous les contreforts piémontais. Le trias s'étale en longues bandes sur la ligne de partage. Plus à l'ouest, les roches primaires apparaissent en grandes masses constituant la charpente des chaînes, du Mont Blanc au Pelvoux; les massifs de roches primaires sont flanqués à l'ouest par des montagnes calcaires de formation jurassique, crétacée et même tertiaire. Les Alpes Occidentales présentent, à la première vue d'une carte, comme les Alpes Centrales et Orientales, un dédale confus de sommets, de pentes et de vallées; il faut quelque attention pour démêler ce chaos apparent et pour y découvrir, à la lumière de la topographie, de la géologie et de l'hydrographie, un certain ordre. On remarque toutefois que ces Alpes servent de démarcation entre les bassins de deux grands fleuves et que les torrents qui roulent dans leurs vallées se rendent, d'un côté au Rhône et à la Méditerranée, de l'autre à l'Adriatique. On remarque en même temps que la ligne de partage des eaux est, sinon sur la totalité, du moins sur la plus grande partie de sa longueur, la crête la plus élevée du massif entier. On remarque aussi, comme un des traits les plus caractéristiques des Alpes Occidentales, d'une part, de grandes coupures longitudinales parallèles aux crêtes et, d'autre part, des coupures transversales moins importantes; les unes et les autres découpent les Alpes en massifs et facilitent les communications. C'est ainsi que la ligne principale de partage des eaux n'est pas l'axe principal de soulèvement ou de contraction; car les crêtes les plus caractérisées s'allongent du sud-sud-ouest au nord-nord-est, parallèlement à la grande dépression des vallées de la Maurienne, du Graisivaudan et de la Durance, dans une direction qui correspond à celle des vallées du Rhône et de l'inn dans les Alpes Centrales. Le Mont Blanc est un soulèvement de terrains primaires dont la chaîne de Belledonne est la continuation; le massif de laVanoise, en France, est en quelque sorte le pendant du massif du Grand Paradis en Italie ; la crête du Galibier se prolonge au delà du mont Cenis jusque dans le Piémont ; le massif du Pelvoux est un centre de soulèvement beaucoup plus élevé et plus puissant que les Alpes Cottiennes, quoiqu'il soit situé à l'ouest de la ligne de partage des eaux.
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Vers l'extrémité méridionale, la direction change. Du Viso au col de Tende, l'axe principal de soulèvement est orienté du nord-ouest au sud-est. D'autre part, les hauteurs s'abaissent et de larges plateaux calcaires, coupés par des ravins, remplacent les crêtes aiguës des parties septentrionale et centrale. Il en est de même à l'ouest, surtout dans le Dauphiné, où les Grandes Alpes, formées de roches primaires, sont bordées d'une large ceinture d'Alpes calcaires, tandis que, sur le versant piémontais, les crêtes de terrain primaire tombent presque partout directement sur la plaine. Les Alpes Occidentales, dont nous commençons la description au Mont Blanc, parce qu'il est le point culminant de tout le système, se composent : 1° au centre et à l'est, de quatre chaînes ou massifs, formant la principale ligne de partage des eaux; 2° à l'ouest, de chaînes latérales, couvrant presque entièrement trois provinces françaises, la Savoie, le Dauphiné, la Provence, et divisées en six sous-groupes, parce qu'on distingue dans chaque province les Grandes elles Petites Alpes ; la plus grande coupure longitudinale sépare les Grandes et les Petites Alpes dans ces provinces ; 3° au sud-est les hauteurs qui couvrent le Montferrat, en Italie. Nous donnons, h la page suivante, le tableau de la division des Alpes Occidentales avec les limites des onze chaînes ou groupes. 1° Chaînes de la ligne principale de partage des eaux.
A l'ouest, vallée de Chamonix, col des Montets, Trient; au nord, Rhône; à l'est, Dranse, col Ferret, val Ferret, val Véni, MONT BLANC Laye blanche; au sud, col de la Seigne, col du Bonhomme; à l'ouest, val Montjoie, Arve. Au nord, MontBlanc(col de la Seigne, Lave blanche), Doire Baltée ; à l'est, plaine du II J Piémont; au sud, Doire Ripaire, val de ALPES GBAIES ) Suse, mont Cenis; à l'ouest, Arc, mont Iseran, Isère, val des Glaciers (col de la Seigne). Au nord, Alpes Graies (mont Cenis, val de Suse); a l'est, plaine du Piémont; au sud, III 1 Stura (col de Larche, Ubayette), vallée ALPES COTTIENNES ) de Barcelonnette ; à l'ouest, Haute-Durance, Guisanne, col du Galibier, Valloirette; au nord, Maurienne (mont Cenis). Au nord, Alpes Cottiennes (col de Larche, Stura} ; àl'est, plaine du Piémont, Tanaro, chemin de fer de Ceva à Savone par le IY l col de Cadibone (autre limite possible : ,,. . . J ligne de Coni à Turin, Pô et Bormida, ALPES MAWTIMES (diviséesenchemin de fer de Cevà à Savone); au pesdu Varti Alpes Liguriennes), j sudi Méditerranée; à l'ouest, Var, route de Puget-Théniers au Verdon par le col de Rouaine, Haut-Verdon, col de la Foux \ (vallée de Barcelonnette). I ) /
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LA, FRANCE.
2" Chaînes latérales de l'ouest.
GRANDES DE ALPES DE SAVOIE. ALPES SAVOIE.
VI
PETITES DE ALPES SAVOIE.
VII
GRANDES DU ALPES DU DAUTHINÉ, ALPES DAUPHINÉ.
VIII
PETITES ALPES DU DAUPHINÉ.
IX
GRANDES ALPES ALPES DE PROVENCE. DE PROVENCE.
PETITES
ALPES
DE PROVENCE.
'. A l'est, Mont Blanc, Alpes Graies, Alpes j Cottiennes; au sud, Arc; à l'ouest, , Isère, Arly, col de Mégève ; au nord, Arve. A l'est, Rhône (Valais ;, Mont Blanc, Grandes Alpes de Savoie ; au sud, Isère, trouée de Chanibéry; à l'ouest, lac du Bourget, Rhône; au nord, lac de Genève. ' A l'est, Grandes Alpes de Savoie, Alpes I Cottiennes; au sud, Durance ; à Fouest, Buech, col de la Croix-Haute, Ébron, [ Drao, Isère. ' A l'est, Petites Alpes de Savoie, Grandes Alpes du Dauphiné; au sud, route de Serres à Nyons, Aygues; à l'ouest et au nord, vallée du Rhône jusqu'au canal de Savières. ' Au nord, Grandes Alpes du Dauphiné, Al| pes Cottiennes; à l'est, Alpes Maritimes; I au sud, Verdon jusqu'à Castellane, route I de Castellane à Dime par la vallée de l'Asse, Bléone; à l'ouest, Durance. ' A l'est et au nord, Alpes Maritimes, Gran> des Alpes de Provence, Petites Alpes du | Dauphiné ; a l'ouest, vallée du Rhône ; au sud, Méditerranée.
i
S" Chaînes du Piémont et du Montferrat
(Alpes du Piémont, rattachées aux chaînes de la ligne principale.)
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MONTFERRAT
Au sud, chemin de fer de Savone à Geva et Mondovi ; à l'ouest, chemin de fer de Mondovi à Turin; au nord, Pô;àl'est, Bormida.
I
LES CHAÎNES DE LA LIGNE PRINCIPALE DE PARTAGE DES EAUX
10. Sje Mont Blanc. — I. Au nord des Alpes Occidentales, le massif du Mont Blanc, orienté du nord-est au sud-ouest, à peu près comme les grandes lignes du soulèvement alpestre dans sa partie occidentale, est isolé dans sa grandeur majestueuse. Le Brévent est un des points d'où l'on en embrasse le mieux le panorama. Deux profondes vallées le bordent : à l'est, le versant de Courmayeur, comprenant la Laye Blanche avec le val Veni, le val Ferret, dont l'altitude est de 2,536 à 2,200 mètres et que termine le col Ferret (1) (2,492 m.), puis la Drame (710 m.); au nord, la vallée
(1) Il y a deux cols Ferret : Petit Ferret ou pas do Grapillon ou Chantonet 2,492 m., carte suisse; 2,248 m., carte italienne); à l'ouest est le vrai col Ferret 2,536 m., carte suisse; 2,543 m., carte italienne).
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du Rhône; à l'ouest, l'Arve descendant la vallée de Chamonix, dont l'altitude décroît de 2,200 à 950 mètres. Au nord, le col des Montets (1,445 m.), situé à l'extrémité d'un contrefort du Mont Blanc, Y Eau noire et la pittoresque fracture de roc connue des touristes sous le nom de gorge du Trient; au sud, le val Montjoie, le col du Bonhomme (2,340 m.), le tondent des Glaciers et le col de la Seigne (2,532 m.) achèvent d'envelopper le massif et font communiquer les deux vallées; ces cols, à l'exception de celui des Montets, ne sont accessibles qu'aux mulets. Vers l'extrémité septentrionale du massif se trouve le col de Balme (2,202 m.), qui conduit, parallèlement à la route du col des Montets, de la vallée de Chamonix au col de laForclaz (1,523 m.) et, de là, dans la vallée du Rhône ; à l'extrémité méridionale est le col des Fours (2,711 m.), qui conduit du col du Bonhomme au col de la Seigne. Le massif tout entier a une légère courbure qui lui donne à peu
Fig. 11. — Pente moyenne du Mont Blanc.
près la forme d'un croissant ouvert du côté de Chamonix. De ce côté les névés et les glaciers ont plus d'étendue que sur le versant italien; la pente moyenne, du pont de Perrolataz (1,016 m.) au sommet du Mont Blanc (4,810 m.), sur une distance horizontale de 8,400 m., est de 0m,45 par mètre (voir la fig. 11), tandis que, sur l'autre versant, plus abrupt, elle est en moyenne de 0m,47 par mètre, du sommet à Entrèves (1,285 m., carte suisse; 1,300 carte de l'État-major italien), sur une distance de 7,800 m. Un homme ne pourrait pas, sur un si long parcours, monter de pareilles pentes. On les a adoucies par des sentiers qui coupent la montagne en biseau ou en lacet; c'est ainsi que les guides comptent 7 lieues de pays ou sept heures pour aller de Chamonix aux Grands Mulets, quoique la distance en ligne droite sur la carte ne soit que de 6km,4. Du débouché de la gorge du Trient sur la vallée du Rhône au nord, jusqu'au chalet de Chapu sur le torrent des Glaciers au sud, le massif du Mont Blanc mesure une longueur de 55 kilomètres, et, de Chamonix à Entrèves, une largeur de 13 kilomètres ; mais la grande crête, de la pointe d'Orny (3,228 m. ; 3,278, carte suisse) au
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mont Tondu (3,096 m.), n'a que 37 kilomètres en ligne droite et que 45 en suivant l'arête principale. Cette arête (voir fig. 12 et 13) se compose d'une longue suite d'aiguilles, déchiquetées et aiguës, ou de crêtes de neige. On y remarque, depuis la pointe d'Orny, l'aiguille du Tour (3,537 m.; 3,531 m., carte suisse), l'aiguille du Chardonnet (3,823 m.), l'aiguille d'Argentière (3,901 m.) et le mont Dolent (3,830 m.), l'aiguille de Triolet (3,879 m.), l'aiguille de Talefre (3,745 m.), l'aiguille de Leschaux (3,780 m.), les Grandes Jorasses (4,206 m.), l'aiguille du Géant (4,019 m.), les aiguilles Marbrées (3,514 m.), le col du Géant, le mont Maudit (4,471 m.) (1), flanqué du Mont Blanc du
Fig. 12. —- Esquisse du Mont Blanc.
Tacul (4,249 m.) ; on voit ensuite le Mont Blanc (4,810 m. ; 4,807, carte italienne) ; puis, avec des hauteurs décroissantes, le dôme du Goûter (4,331 m. ; 4,211 m., carte italienne), l'aiguille de Bionnassay (4,061 m. ; 4,008 m., carte italienne), le dôme de Miage ou Mont Blanc de Saint-Gervais (3,688 m.), l'aiguille de Tré-laTête ou petit mont Blanc (3,932 m.), l'aiguille du Glacier (3,834 m.), le mont Tondu jusqu'au col du Bonhomme (2,340 m.), qui est un peu plus élevé que le col de Balme. De l'aiguille d'Argentière au Petit mont Blanc, cette crête atteint presque en moyenne 3,700 mètres ; les cols qu'on y rencontre sont des passages difficiles, situés à une grande altitude au milieu des neiges, comme
(1) C'est par erreur que la carte du mont Blanc (État-major, au 40,000e) porte 4,010 pour l'aiguille du Géant et 4,771 pour le mont Maudit.
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le cul d'Argentière (3,520 m.), qui est d'un accès très difficile, le col
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Fig. 13.
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Vue du Mont Blanc du côté de Chamonix et du côté de Courmayeur (d'après une photographie du plan en relief de M. Drivet).
du Géant (3,362 m.), le col de Miage (3,376 m.) : de hardis piétons peuvent seuls s'y aventurer.
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LA. FRANCE.
Au nord de la crête principale, séparée d'elle par le glacier du Géant et la vallée Blanche, est une crête très hante, quoique secondaire, et très escarpée; ses aiguilles, aiguille des Charnwz (3,442 m.), aiguille de Blalière (3,533 m.), aiguille du Plan (2,920 m.), aiguille du Midi (2,843 m.) se relient à l'aiguille de Saussure et au rocher des Grands Mulets (3,080 m.); elle contribue beaucoup à donner au paysage de Chamonix son imposante grandeur. L'arête principale projette au nord-ouest d'autres contreforts escarpés que surmontent de gigantesques aiguilles, telles que l'aiguille Verte (4,127 m.), flanquée de l'aiguille du Dru (3,813 m.), qui domine la Mer de glace, et le pic du 7acwZ(3,438 m.). Ces contreforts séparent les grands glaciers, dont les uns descendent dans la vallée de Chamonix (glacier du Trient, glacier du Tour, glacier de l'Argentière, glacier de Talèfre où se trouve le Jardin,glacier de Leschaux, glacier du Géant et du Tacul, ces trois derniers se réunissant pour former le glacier des Bois dont la partie inférieure, désignée sous le nom de la Mer de glace, diminue depuis une vingtaine d'années à sa partie inférieure ; glacier des Bossons, qui s'étend depuis quelques années à sapartie inférieure, glacier de Taconnaz, glacier de Bionnassay) et dont les autres descendent dans le val de Montjoie (glacier de Miage nord, glacier de Tré-la-Tête); ils portent les uns et les autres leurs eaux à l'Arve. Les glaciers, en général moins longs, mais plus rapides, sur le versant de Courmayeur, ne sont guère moins nombreux : glacier de l'Allée /Hanche,glacier de Miage sud, qui part del'aiguille Grise (3,263 m.), glacier du Brouillard, glacier de la Drenva, dominé par Y aiguille Blanche de Penteret (4,108 m. ; 4,115 m., carte italienne), glacier des Grandes Jorasses, glacier de Fréboutzie, glacier du Triolet, glacier du mont Dolent. Un second glacier du mont Dolent, les glaciers de Laneuvaz et de Saleinoz, etc., sont en Suisse, sur le versant de la Dranse. C'est par les glaciers qu'on fait l'ascension du Mont Blanc ou la traversée des grands cols. Au-dessus de 2,700 à 2,800 mètres, on ne rencontre plus que des glaciers et des névés, c'est-à-dire des champs de neige congelée partout où la pente n'est pas trop rapide, et, çà et là, quelques rocs qui émergent, comme les Grands Mulets ou le Jardin. Ces neiges, que leur propre poids pousse lentement vers les glaciers, forment, dans les parties resserrées entre deux arêtes rocheuses, des cascades de glace dont les crevasses multiples et les aiguilles rendent l'accès quelquefois dangereux et, sur le bord des grands plateaux de nevés, des
�Au milieu et au-dessus des sombres pics de roc et des blanches nappes de neige se dresse, à 4,810 mètres au-dessus du niveau
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de la mer, le sommet du Mont Blanc ou Dôme (voir fig. 12), ! qu'on devrait, par reconnaissance, nommer sommet de Saussure; ce nom a été donné à un piton plus septentrional et moins haut qui j flanque à l'ouest le Mont Blanc du Tacul. Le dôme est une crête de névé durci, mesurant d'ordinaire environ 120 mètres de long, arrondie en dos d'âne et étroite. La vallée de Chamonix a été signalée pour la première fois à l'attention des voyageurs, en 1741, par deux Anglais, et le Mont Blanc a été, l'année suivante, désigné dans le récit du génevois Martel comme « la pointe qui passe pour la plus haute des Glacières et peut-être des Alpes. » La première ascension, faite par Jacques Balmat et Paccard, date de 1786; celle que fit Saussure, conduit par Jacques Balmat, eut lieu l'année suivante. Aujourd'hui les ascensions se comptent par centaines. 11. Jt.es Alpes «raies. — IL Les Alpes Graies (voir fig. 14 et 15) tirent leur nom du Grains nions (Petit Saint-Bernard). A ce nom latin, on donne quelquefois pour étymologie gradus (degré) ou un mot supposé celtique « craigh», qui signifierait crête (1). Les Alpes Graies s'étendent dans la direction du nord-nord-ouest au sud-sudest, du col de la Seigne au col dit mont Cenis, sur une longueur d'environ 60 kilomètres en ligne droite et de 100 kilomètres environ avec les sinuosités de la crête. Ce sont de très hautes montagnes, couronnées d'une longue suite de glaciers et de champs de neige; les sommets ont en général plus de 3,000 mètres et le col le plus déprimé est à 2,157 mètres d'altitude. La chaîne, quoique partout très haute, est loin de présenter la même compacité que le Mont Blanc ; elle ne fait pas partie de la grande ligne de soulèvement granitique ; le terrain jurrassique s'y mêle aux roches primaires et les massifs qui se trouvent à l'ouest et à l'est de la ligne de partage la dominent sur plusieurs points. 1° Un premier massif, d'où se détachent vers le nord, en face du Mont Blanc,le Berio Blanc (3,259 m.) et le Cramont (2,737 m.), déjà connu sous ce nom dans l'antiquité et dont la Lancebranlette (2,933 m.) est un des principaux sommets, sépare le col de la Seigne du Petit Saint-Bernard (2,157 m. à l'hospice; 2,153 m., carte italienne), le Grains mons des anciens, col par lequel passe la route conduisant du val d'Isère (Tarentaise), dans celle de la Doire Baltée (val d'Aoste). Le Petit Saint-Bernard, de Pré Saint-Didier au bourg Saint-Maurice, est une dépression ré(I) M. D'Arbois de Jubainville, professeur de langue celtique au Collège de France,, ne reconnaît pas comme étant d'origine celtique le mot craigh.
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sultant d'une faille entre les schistes lustrés et les grès anthraci-
fères; les montagnards y avaient tracé une route de commerce très suivie dans l'antiquité et au moyen âge ; César et Charlemagne (774)
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ont franchi ce passage qui a joué, plus tard, un rôle important dans les guerres de Savoie. 2° Au sud des lacets nombreux de cette route, se trouvent le Valezan, «dominé par le sommet de VAouille blanche, « aiguille blanche » (2,907 m.) ; puis, le massif plus considérable du Ruilor dont le sommet principal (3,486 m.) est en Italie et que recouvrent de vastes glaciers. Au sud du col du Mont (2,632 m.) est le massif dans lequel se trouve YOrmelune (3,283 m.) ou pointe d'Archeboc et que dominent Yaiguille du grand Sassère (3,756 m.) el Ylnvergnan (3608 m.) ; il aboutit au massif de Djateleina (3,606 m.), mot qui signifie peut-être gîte glacé et que l'on a transformé à tort en Sainte-Hélène, et aux cols de Rhême (3,063 m. et 3,062 m., 3,120 d'après la carte ital.). Plus au sud sont le glacier de la Galise, d'où sort l'Isère, etle massif où se trouvent la cimed'Oin (3,514 m.) et la pointe du Bousson ou Aouille noire (3,366 m.), c'est-à-dire aiguille noire, et qui se prolonge à l'occident jusqu'au col désigné sous le nom de mont Iseran ; il a pour principal sommet la Levanna (3,640 m. à la pointe centrale; 3,619 m., carte italienne), nommée aussi les Trois-Becs à cause de ses trois pointes. Plus au sud sont la Ciamarella (3,676 m.), le massif (Uja di Bessans en italien) des Grandes-Pareis (3,617 m.), « les grandes parois », la pointe du Charbonnel (3,760 m.) et la Roche Melon (3,548 m. ; 3,537, carte italienne), d'où l'on embrasse le magnifique panorama du val de Suse et des montagnes environnantes. Ce dernier massif aboutit, par la pointe de Ronce (3,618 m.), au Grand mont Cenis (2,091 m.) qui est le col le plus important des Alpes Occidentales. Ces montagnes constituent un ensemble que l'on peut désigner sous le nom dé massif de la Ciamarella. 3° Les Alpes Graies sont traversées par une crête non moins importante, orientée du sud-ouest au nord-est qui les coupe en forme de croix. La partie occidentale de cette crête est la Vanoise qui appartient aux Alpes de Savoie (voir plus loin). La partie orientale, dépendance des Alpes Graies qui se détache du côté de l'orient, en Piémont, est le Grand Paradis, limité au nord parla Doire Baltée et au sud par l'Orco. La crête, orientée du sud-ouest au nord-est, fait suite à la crête delà Vanoise. Elle est séparée de la ligne de partage par le col de la Grande croix de Nivolet (2,641 m.) et par le val de Locana où coule l'Orco. Elle est, sur une longueur d'environ 70 kilomètres, en grande partie couverte de neiges perpétuelles et de grands glaciers (glacier de Grande-Croux, etc.). Le sommet du Grand Paradis se dresse sur cette crête au milieu
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dés névés à 4,061 mètres ; à l'extrémité d'un contrefort septentrional, la Grivola atteint 3,969 mètres ; sur la crête principale sont
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le Grand Saint-Pierre (3,692 m.) et la Boise des Bancs (3,164 m.); au nord, le montÉmilius (3,559 m.) et le Becco de Noua (3,142 m.).
LA FRANCE.
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4° et 5° Plus au sud, la crête qui se dresse entre l'Orco et la Stura atteint 1,971 mètres à son extrémité, au mont Soglio, et celles qui est entre la Stura et la Doire Ripaire, 2,302 au mont Civrari, On désigne souventsousle nom d'Alpes duPiémontles contreforts orientaux des Alpes Graies et des Alpes Cottiennes qui appartiennent au versant italien; ils s'avancent jusqu'à la plaine du Piémont. 12. lies Alpes Cottiennes. — III. Entre le col du Grand mont Cenis et le col de Larche, sur une longueur d'environ 92 kilomètres en ligne droite du nord au sud et sur un développement de 160 kilomètres, la ligne de faîte se détache moins nettement au milieu des massifs environnants et devient presque méconnaissable sur quelques points. Les crêtes filent en général de l'ouest à l'est; leurs plus grandes élévations sont situées principalement à l'ouest de la ligne de partage des eaux, sur le territoire français. Les géographes ont cependant donné à cette partie de la principale ligne de partage un nom particulier, celui d'Alpes Cottiennes (voir fîg. 14, 15, 16 et 17), en mémoire du roi Cottius, qui régnait sur les hautes vallées de la Doire Ripaire, du Pô, de l'Arc et de la Durance au temps d'Auguste et qui passe pour avoir percé la première route du mont Genèvre. Le royaume de Cottius et la province romaine des Alpes Cottiennes paraissent s'être étendus au sud par de là le col de Larche. 1° La route actuelle du mont Cenis, reconstruite avec soin par Napoléon Ier et défendue en France par le fort de l'Esseillon (construit par le Piémont après 1815), et en Italie par plusieurs forts considérables qui dominent l'hospice et son plateau, a été longtemps la grande voie de communication entre la France et l'Italie; son point culminant est à 2,091 mètres. Sur la route du mont Cenis, en Italie, s'embranche le col du Petit mont Cenis (2,201 m.). Au delà, le col de lalîoue (2,564m.), praticable aux mulets, fréquenté par les conducteurs de bestiaux et conduisant de Modane à Bardonnèche ; le montd'Ambin(3,381 m. ; 3,171 m-, carte ital.) et le mont Thabor (3,205 m.) font partie d'une chaîne qui, à l'ouest, se continue entre l'Arc et laRomanchejusqu'en Dauphiné. A peu près à égale distance entre ces deux montagnes, sous la pointe de Fréjus (2,944 m.), contrefort de l'aiguille de Scolette ou Pierre Menue (3,551 m.), et quelque peu à l'est du col de Fréjus (2551 m.), a été percé le long tunnel (12,233 mètres), qui, des Fourneaux, près de Modanc, à Bardonnèche, traverse les Alpes à une hauteur de 1,202 mètres à l'entrée, de 1,335 au sommet et de 1,271 à la sortie; par ce tunnel, commencé en 1857 et
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inauguré en 1871 (1), passe le chemin de fer de France en Italie qui, après avoir traversé la trouée de Chambéry et franchi l'Isère en amont du Graisivaudan, remonte la Mauriennele long de l'Arc, puis, au delà du tunnel, descend la vallée de la Doire Ripaire. Au sud du Thabor, qui marque le sommet de l'angle des Alpes Cottiennes, la ligne de partage des eaux prend brusquement la direction du sud-est et complète la ceinture de la haute vallée de la Doire Ripaire et de ses premiers affluents. Elle se compose d'abord d'une crête qui n'atteint 3,000 mètres que sur deux ou trois cimes et qui renferme le col le moins élevé des Alpes Graies, Cottiennes et Maritimes septentrionales, le col de l'Echelle (1 790 m. ; 1,771 m., carte ital.), qui débouche sur le village de Planpinet et par lequel on a projeté de construire un chemin de fer de Briançon à Turin ; ce col n'est pas très facilement praticable à l'entrée du territoire italien; le col de Thures (2,263 m,) et celui des Acles (2,330 m.) sont plus accessibles. 2° Au sud et au pied même du Chaberton (3,135 m.), qui se dresse isolé sur le territoire italien, est un col très important, le mont Genèvre (1,854 m.), « nions Matrona » des anciens, au sommet duquel on rencontre le village de Mont-Genèvre ; la route, construite, peut-être, avons-nous dit, par le roi Cottius fait communiquer la vallée de laDurance en France et celle delaDoire Ripaire en Italie. Elle était la plus fréquentée dans l'antiquité et à l'époque où les Espagnols possédaient le Milanais ; Charles VIII (1494), François Ier (1524), Louis XIII (1629) ont franchi les Alpes par cette route. Au sud du col, la chaîne se continue dans la direction du sud-est par des hauteurs de 2,100 à 3,310 mètres (3,310 m. au Bric froid, 3,067m. au Cayrori) et par des cols muletiers ayant une altitude de plus de 2,000 mètres [col de Gimonl, 2,200 m., col de Bousson, 2,160m., col de Chabaud, 2,140) et par d'autres cols moins accessibles, comme le col de Mayt (2,800 m.), jusqu'au double col de SaintMartin (2,663 m. d'après le dépôt de la guerre; 2,501 m. pour le col du nord et 2,556 m. pour le col du sud d'après la carte ital.), bon chemin de mulets. Plus au sud sont le col d'Abriès ou col de LaCTOM;-(2,317 m.), qui est aussi un bon chemin de mulets fréquenté jusqu'à la frontière française, praticable seulement aux piétons en Italie; le col de la Traversetle (2,995 ou 2,950 m.), au-dessous duquel se trouve, à une altitude de 2,914 mètres, un tunnel, long de 75 mètres et large à peine de 2 mètres, dit trou de la Tra<1) H a çoûté 75 millions.
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LA FRANCE.
versette. Le trou de la Traversette, désigné dans le pays sous le nom de Pertus de Yiso, a été creusé, de 1-478 à 1480, par ordre
de Louis II, marquis de Saluées, pour établir une voie de commerce entre la vallée du Queyras et la vallée du Pô; on prétend.
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.ans preuve suffisante, qu'une partie de l'artillerie de Chartes VIII entra en Italie par ce tunnel. Le passage fut bouché en I088 par
le duc de Savoie, qui s'était rendu maître du marquisat de Saluées, puis fut rétabli en 1803; mais il n'est guère praticable qu a partir
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du mois de juillet et des écoulements l'ont en partie obstrué. 3° A partir du col de Saint-Martin, la chaîne se dirige vers le sud jusqu'au Granero (3,170 m., carte ital.) et jusqu'à la grande pyramide du Viso (3,843 m.; 3,840 m., carte ital.), formée de serpentine et située tout entière sur le territoire italien; le sommet de ce mont, sans rival à 60 kilomètres à la ronde, n'est, dans toutes les Alpes Occidentales, dépassé que par le massif du Pelvoux, la Grande Casse, le Grand Paradis et le massif du Mont Blanc (voir fig. 17). Par un temps clair, on l'aperçoit de la pleine mer. Au nord-ouest du Viso est le col Valante (2,810 m.), passage sans chemin tracé. 4° Du col Valante au col de Tende, sur une longueur d'environ 100 kilomètres et avec un développement de 137 kilomètres, la crête est formée en grande partie de terrain triasique, flanqué de roches primaires à l'est et de roches Basiques à l'ouest. Cette section ne possède aucun sommet atteignant 3,300 mètres. Plusieurs cols :1e col Agnel (col Laniel, d'après Bourcet) ou d'Agnello (2,700 m. ; 2,744 m., carte ital.), franchi par une partie de l'armée de François Ier en 1313, par Berwick en 1702, plus tard, en 1743, par un corps d'armée qui envahit la France ; le col de Saint- Véran (2,900 m., 2,844 m., carte ital.), qui a un bon chemin de mulets et au-dessous duquel est le village du même nom, situé à une altitude de 2,010 mètres et passant pour le plus élevé de l'Europe ; le col de Longet (2,672 m.); le col de Lautaret ou l'Autaret (2,873 m.); le col de Maurin (2,654 m.), débouchent, ainsi que le col Valante, sur Château-Dauphin, au pied du Viso. Ces passages sont généralement difficiles; comme la plupart des cols et des montagnes des Alpes occidentales, ils ont des pentes beaucoup plus rapides Sur l'Italie que sur la France. Du cOl de Saint-Martin au col de SaintVéran, ils servent de débouchés au Queyras. Le Queyras, qu'arrose le Guil et qui communique plus facilement avec l'Italie qu'avec la France, estime vallée étroite, isolée entre des montagnes nues et très digned'ètre visitée. Sur la crête se dressent lejoic de Riouburent (3,340 m.), l'aiguille de Chambeyron (3,400 m.), la Tête de Mayse ou mont Oranaye (3,110 m.; 3,100 m., carte ital.). Au sud de ce dernier sommet s'ouvre le col de Larche, dit aussi col de la Madeleine ou de l'Argentière (1,993 m., 1,996, carte ital.), que François Ier prit pour déboucher en Italie avec 72 canons (1315), en tournant les positions des Suisses, comme plus tard le prince Eugène pour envahir la France au xvm° siècle ; c'est le seul col par lequel on franchissait dans l'antiquité cette partie de la chaîne et le seul
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ar lequel des voitures puissent encore aujourd'hui -la traverser. 5° Entre la Durance et son affluent l'Ubaye, sont deux chaînes que sépare le Guil et qui enserrent le Queyras; elles se continuent de l'ouest à l'est, de France en Italie, à travers la ligne de faîte. La chaîne située au nord du Guil se relie aux Alpes Graies et renferme le pic de Rochebrune (3,324 m.), le col d'Izouard (2,388 m.), principale communication du Queyras avec la France, et la chaîne de Furfande (2,913 m. au pic de Béai Traversier). Dans la chaîne située au sud du Guil, dont la crête séparait autrefois le Dauphiné de la Provence et qui se rattache aux Alpes Cottiennes, est la pointe de Font-Sancte (3,370 m.) ; cette dernière chaîne, dite massif du Parpaillon, se continue jusqu'au confluent de l'Ubaye et de la Durance (col de Vars, 2,115 m., route charretière, pic du Grana Lombard, 2,996 m., Grand Bérard, 3,048 m.). 6° et 7° Sur le versant italien, des chaînes formant les contreforts de la ligne de partage s'allongent entre les étroites vallées piémontaises. La grande chaîne de l'Assiette, courbée en arc de cercle, présente le col de Sestrières (2,030 m.), où passe la route du mont Genèvre à Pignerol par le val Cluson, le col de VAssiette (2,472 m.), le col deFenestre (2,741 m.), VOrsiera (2,878 m.), le mont Rocciavrè (2,778 m.), le mont Freidour (1,451 m.). Plus au sud, le mont Albergian atteint 3,040 mètres et son voisin, le Politzi, 3,081 mètres ; dans le contrefort qui se détache duGranero sont le Frioland (2,735 m.) et le mont Bracco (1,305 m.); près de l'aiguille de Chambeyron, le Chersngno atteint 3,026 mètres et le Pelvo d'Elva 3,064 mètres ; plus au sud, le pic la Méja, 2,831 mètres et le col voisin, col délia Mulo, 2,425. Ces chaînes font partie des Alpes du Piémont. 13. i,es Alpes maritimes. — IV. Les Alpes Maritimes s'étendent du col de Larche au nord jusqu'au col de Cadibone au sud-est. Elles forment un arc de cercle dont la corde a environ 100 kilomètres de longueur et la crête montagneuse un développement de 180 kilomètres (voir fig. 16, 17 et 18). 1° L'Enchastraye (2,956 m.), qui forme aujourd'hui la limite des départements des Basses-Alpes, des Alpes-Maritimes et de l'Italie, n'a que 2,956 mètres, mais constitue un nœud orographique important; le Timbras (3,031 m.) est plus élevé. A la Colla Lunga (2,510 m., 2,758 m. au pic Barbacana, tout voisin), la crête des Alpes cesse de servir de frontière entre la France et l'Italie; près delà, en Italie, se trouvent le col de Guercia (2,451m.); puis, le Matto (3,087 m.), la Rocca dell' Argentiera (3,297 m.), dernier grand sommet des Alpes méridionales, le Gelas (3,135 m.)
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le Clapier de Pagarin (3,046 m.), qui sont en Italie. La cime du Diable (2,687 m.), située au sud du Clapier, est le principal sommet de la frontière française de ce côté. Si cette partie des Alpes Maritimes n'a pas de très hautes cimes, elle présente du moins une arête continue dont les cols, sentiers de piétons, ont en moyenne une altitude de près de 2,500 mètres, sans présenter toutefois de grandes difficultés (chemin de Colla Lunga, 2,573 m., col Santa Anna, 2,318 m. ; coldiFinestre, 2,288 m., etc.). Deux seulement descendent au-dessous de 2,000 mètres, le col de Larche, qui est à la limite septentrionale de la chaîne, et le col de Tende (1,873 m.), dont la route est carrossable depuis la fin du 0 xvui siècle ; tous deux conduisent à Coni (Cuneo, en italien), l'un de Barcelonnette en descendant la vallée de la Stura, l'autre de Nice en remontant la vallée de la Roya. 2° De l'Enchastraye, au delà du Pas de la Mule (2,671 m.) et du col de Vermillon (2,512 m.), se détache vers le sud une longue chaîne dans un des contreforts de laquelle sont, d'un côté, le mont Pelât (3,053 m.) et le col de la Foux ou de Valgebaye (2,250 m.); de l'autre, le mont Mounier (2,818 m.). Dans la partie méridionale de ce massif se trouvent le Grand Coyer (2,700 m.\ la colle San Michel (1,506 m.\ le collet de Rouaine (1,124 m.), qui sert de limite aux Alpes de Provence. 3° Plus à l'est, d'autres contreforts descendent aussi vers le sud '. celui où se trouve le Tournairet (2,085 m.), ceux qui bordent la vallée de la Roya et qui se terminent par le mont Agel (1,149 m.) à l'ouest et par la Tête d'Alpe (1,586 m.) à l'est. Ces trois premiers massifs forment le groupe des montagnes duVar. 4° La partie sud-est des Alpes Maritimes forme une section particulière, celle les Alpes Liguriennes (voir fig. 16 et fîg. 18), qui s'étend le long du golfe de Gènes, depuis le col de Tende jusqu'au col de Cadibone et qui domine la Méditerranée de sa crête pittoresque, formée de roches crétacées, jurassiques ou primaires. Le sommet le plus élevé, le Mougioie (2,631 m.), est voisin du col de Tende et n'est pas sur la ligne de partage des eaux; le mont Bertrand (2,482 m.) s'y trouve. Les Alpes Liguriennes s'abaissent beaucoup vers l'est et les cols accessibles deviennent plus nombreux: col de Nava (937 m.), col de San Bernardo (965 m.), col de Melugno. Quoique le mont Galero ait encore 1,711 mètres, et que le mont Settepani, situé à la source de la Bormida di Spigno, en ait 1,391, la ligne de faîte s'abaisse au-dessous de 1,000 mètres. Là passent la route du col de Cadibone (environ 495 mètres à la dé-
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pression naturelle; 436m,29 à l'extrémité occidentale du tunnel de la route), dit aussi Pas d'AHare ou Pas de Carrare, et le chemin de fer de Savone à Mondovi et Turin; le tunnel du chemin de fer, situé aunord du col, est à l'altitude de 360 m.). La route franchit plusieurs autres dos de terrain au delà du col, et, avant d'atteindre la vallée du Tanaro, franchit, à Montezemolo, un seuil de 793 mètres. Bonaparte profita de cette dépression, en 1796, pour tourner l'armée austro-piémontaise qui lui faisait face au col de Tende ; il fit passer le gros de ses troupes par le col de Cadibone qui conduit à Millesimo, pendant que le reste prenait, plus au sud-ouest, le col de SaintJacques (San Giacomo) et débouchait à Montenotte derrière le mont San Giorgio (835 m.), premier sommet des Apennins. Cette partie des Alpes n'a guère, du côté de Savone, que 20 kilomètres d'épaisseur. Au sud, la chaîne plonge sur la Méditerranée par des contre | forts courts et déchirés de ravins profonds, que la belle route de la Corniche traverse et au bas desquels passe, par une série de tunnels et de viaducs, le chemin de fer de Nice à Gênes. II
LES CHAINES LATÉRALES DE L'OUEST.
14. lies Alpes <ie Savoie. — On désigne sous le nom d'Alpes de Savoie (voir fig. 14) les massifs, situés à l'ouest du Mont Blanc et des Alpes Graies, qui couvrent cette province jusqu'à l'Arc (Maurienne), à l'Isère et à la trouée de Ghambéry ; on pourrait y comprendre le massif de la Grande-Chartreuse, qui n'appartient au Oauphiné que par sa partie méridionale. Nous les divisons en Grandes Alpes de Savoie et en Petites Alpes de Savoie que séparent une partie du cours de l'Isère, l'Arly, le col de Mégève etl'Arve. V. Les Grandes Alpes de Savoie comprennent plusieurs massifs. 1° Entre l'Arve, l'Isère (Tarentaise) et l'Arly est un massif de roches primaires et jurassiques dans lequel se trouvent, à l'ouest du Mont Blanc, le mont Joli (2,527 m.) et les Aiguilles (2,487 m.) ; au sud, l'aiguille du Grand Fond (2,889 m.), le Roignais (3,001 m.), le Crêt du Rey (2,639 m.) et, plus à l'ouest, le mont de Mirantin (2,465 m.) (voir sur la figure 19 la coupe transversale). 2° Entre l'Isère supérieur et l'Arc, c'est-à-dire entre les vallées dites 'Tarentaise et Maurienne, est une chaîne composée de roches primaires et de terrains sédimentaires, ayant tout à fait le caractère sauvage des Grandes Alpes. Un col (2,769 m.), accessible aux
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mulets et fréquenté par les touristes, qui réunit les deux cours d'eau près de leur source, la sépare de la crête des Alpes Graies;
il est désigné, comme beaucoup de cols (mont Cenis, mont Genèvre, etc.), sous le nom de mont : c'est le mont heran. Cette
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Raine est flanquée au nord d'une double crête escarpée, terminée Hr le mont Jonvet (2,503 m.) et par les glaciers du massif du
mont Pourri dont le pic le plus septentrional est l'aiguille Bouge (2,080 m.) et dont les plus élevés sont le mont Thuria (3,788 m.) H le mont B or nier ou aiguille du Midi (3,422 m.). Un de ses somets, la montagne de Sainte-Foix, s'est en partie écroulé en 1877. 3° La chaîne principale, très élevée, étend ses cimes dans la rection de l'ouest, avec la Grande Motte (3,603 m.), la Grande lasse ou pointe des grands Couloirs (3,801 m.), l'aiguille de îéclet (3,560 m.) qui est moins une aiguille qu'un plateau incliné ■ couvert de neige. Les cols de l'est ont plus de 2,300 mètres et Knt généralement praticables pour des piétons; le principal est le Wûl de la Vanoise, 2,527 m., passage important en temps de guerre El accessible même à l'artillerie de montagne. Cette chaîne se pro■inge jusqu'au confluent de l'Arc et de l'Isère par des chaînons Brientés du sud au nord, s'élevant de 2,400 à 2,850 mètres et renfermant : le col des Encombres (2,350 m.), le meilleur des trois passes conduisant de Saint-Michel, à Moutiers, le Grand Perron des ncombres (2,028 m.), le Cheval Noir (2,834 m.), le col de la Madedne (1,984m.), praticable aux mulets, le mont Bellachat (2,488m.), : Grand Arc (2,489 m.). Elle déploie sur ses flancs de vastes nappes e neige et des glaciers non moins nombreux que ceux des Alpes raies elles-mêmes ; le plus grand est le glacier de la Vanoise que ,rmine le dôme de Chasseforêt (3,597 m.) et que domine la Dent arrachée (3,712 m.). C'est ce glacier qui a fait donner le nom de assif de la Vanoise à la chaîne dont le massif du Grand Paradis, n Italie, semble être la continuation. La Tarentaise, située au nord de la Vanoise, a été, à l'époque omaine, une cité (civilas Ceutronum, Darentasia), et est restée le entre d'un diocèse qui, communiquant par le col du Petit Sainternard avec le val d'Aoste, étendait jusque-là et jusque sur le alais sa juridiction spirituelle ; c'est encore aujourd'hui un passage «portant au point de vue stratégique. Au sud, la Maurienne, non moins profondément encaissée par ce assif, a été un comté important; c'est par là que passe la route u mont Cenis. Montmélian, ville forte prise par François Ior, par enri IV et par Catinat, en défend l'entrée; aujourd'hui, c'est par ette vallée que le chemin de fer de Paris à Turin remonte jusqu'à
'odane.
VI. Sous le nom de Petites Alpes de Savoie, sont comprises cérames montagnes qui, par leur altitude et leur caractère, appar-
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tiennent, non seulement aux Moyennes, mais aux Grandes Alpes : tel est, par exemple, le Buet. Mais l'ensemble est moins élevé; il est détaché des Grandes Alpes par la maîtresse dépression du système; les formations, excepté dans le massif du Brévent, sont jurassiques, crétacées et même tertiaires; c'est pourquoi nous les classons comme Alpes secondaires de la Savoie. 1° En face du Mont Blanc, séparé de lui par la vallée de Ghamonix, se dresse la muraille du Brévent (2,526 m.), du sommet duquel on contemple dans toute sa grandeur le géant des Alpes. Le Buet (3,109 m.), enveloppé de neiges, domine ce massif et peut être considéré, avec les Tours Sallières, comme le point de jonction de quatre crêtes aux sommets escarpés. L'une, la plus haute, s'allonge au nord vers le Rhône et renferme la Dent du Midi (3,285 m.), plus élevée que le Buet même et les Tours Sallières (3,227 m.). La seconde, avec les Dents Blanches (2,774 m.), le col de Chésery (2,020 m.), les Cornettes de Bise (2,441 m.), la Dent, du Villari (1,920 m.), le col de Morgin (1,411 m.), forme la barrière qui sépare la France de la Suisse et dans laquelle se trouve, sur le territoire français, la Dent d'Oche (2,225 m.), dominant le lac de Genève. Ces deux premières crêtes sont souvent désignées sous le nom d'Alpes du Valais, quoiqu'elles ne bordent qu'une petite partie du Valais ; elles servent de frontière entre la France et la Suisse. La troisième, qui n'est séparée de la précédente que par le col de Coux (1,927 m.) et qu'on peut désigner sous le nom de monts du Chablais, enveloppe tous les vallons où coulent la Dranse et ses affluents ; elle possède de hauts sommets, roc d'Enfer (2,240 m.), mont Billard (1,901 m.), et se termine en face de Genève parles Voirons (1,486 m.). La quatrième s'étend entre la Giffre et l'Arve et renferme le col d'Anterne (2,263 m.), connu des touristes, le désert de Platé (2,476 m.), la pointe du Colloney (2,692 m.), l'aiguille de Varan ou de Varens (2,488 m.), le Môle (1,869 m.) qui domine la route de Genève à Chamonix; elle fait partie des monts du Faucigny. Les quatre chaînes situées entre le lac Léman, le Rhône et l'Arve peuvent être désignées par le nom commun de massif de la Dranse, parce que ce torrent reçoit la plus grande partie des eaux de cette région. 2° Au sud de l'Arve, entre le col de Mégève (1,121 m.) et le colde la Bufjfaz (1,504 m.), sont deux crêtes; celle de l'est, désignée sous le nom de chaîne du Beposoir ou de chaîne des Aravis, renferme la
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ointe-Percée (2,752 m.); le col des Aravis (-1,498 m.) et le mont harvin (2,414 m.); la pointe de Jallouvre (2,438 m.) et la Tourelle (2,357 m.) qui domine le beau paysage du lac d'Annecy, apartiennenlàla chaîne de l'ouest. Au delà est le Pdrmelan (1,855 m.); uis, séparés par les plaines du Génevois, le massif des Bornes itué entre l'Arve et le Fier, avec les Salèvcs (1,379 m. au Grand 'alève), dont la crête isolée est orientée, comme les autres, vers e nord-ouest et domine Genève; plus à l'ouest encore, le Vuache 1,111m.), qui semble n'être en réalité qu'un contrefort du Jura, éparé de son tronc par la cluse où coule le Rhône, 3° Plus au sud, entre deux dépressions profondes remplies, l'une arle lac d'Annecy, l'autre par le lac duBourget et dont le seuil le lus élevé n'est qu'à 505 mètres (seuil de Faverges) dans la première t à 309 dans la seconde (seuil ou trouée de Chambéry), se trouve le assif calcaire des Beauges, entièrement isolé des autres massifs l formé de longues crêtes oricntées'du nord au sud; la pointe d'Aralod ou d'Arcalin (2,223 m.) et le Trélod (2,186 m.) sont les plus îauts sommets de ce massif; à l'extrémité du mont deNivolel, la dent duNivolet (1,558 m.), qui domine Chambéry, en est le plus renommé pour la beauté du panorama. Au nord-ouest est le Semnoz (1,704 m.), d'où l'on embrasse un beau panorama sur le lac d'Annecy. 15. lies Alpes du Uauphiiié. — Sous le nom d'Alpes du Dauphiné (voir flg. 17), on désigne la partie des Alpes qui s'étend, à l'ouest des Alpes Cottiennes, de l'Arc et de la trouée de Chambéry au nord jusqu'à la Durance, au Buech et à l'Aygues au sud; ces limites physiques ne correspondent pas exactement aux anciennes limites politiques de la Provence et de la Savoie. Les Alpes du Dauphiné ne sont pas une chaîne, mais une accumulation de chaînes et de massifs différant par leur direction, comme parleur constitution géologique. Nous les divisons, comme les Alpes de Savoie, en Grandes Alpes du Dauphiné et en Petites Alpes du Dauphiné, séparées par le Buech, le col de la Croix-Haute^ l'Ébron, le Drac et l'Isère, c'est-à-dire par une partie de la grande dépression de cette partie des Alpes. VII. 1° Entre l'Arc et la Romanche est une première chaîne des Grandes Alpes du Dauphiné. Orientée de l'est à l'ouest, elle continue la ligne du mont d'Ambin et du Thabor ; un col de plus de 2,000 mètres d'altitude, d'un accès peu facile, le col de la Madeleine, l'unit à cette dernière montagne. Elle se compose d'une série de crêtes étroites, escarpées, présente partout infranchissables, orientées du sud au nord et reliées dans leur partie méridionale
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par une crête transversale dont les sommets ont en général plus de
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— Massif du Pelyoux ; partie occidentale (Extrait de la carte de l'iitat-major au 80,000") (1). '
(1) La carte de l'État-inajor, entreprise en 1817, à la suite d'un rapport de Laplace, a été exécutée par les ingénieurs géographes et les officiers d'état-
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3,000 mètres (Grand Galibier, 3,242 m. ; Trois Evéchés, 3,120 m. ; Trois Eliions ou Aiguilles d'Arves, 3,314 m.; Goléon, 3,429 m.). Les cols, à l'est, ont environ 2,300 mètres : col des Rochilles (2,431 m.), mauvais passage de mulets, col de la Ponsonnière (2,330 m.), facilement praticable aux mulets en été; ils sont moins élevés à l'ouest : col du Goléon (2,970 m.), partant de la Grave, col d'Arves (1,734 m.), muni d'une bonne route muletière conmajor attachés au Dépôt de la guerre. La géodésie (triangulation de l" et 2° ordre) a été faite de 1818 à 1854; la topographie, précédée de la géodésie secondaire, a été faite ensuite à l'échelle du 20,000° et du 40,000°. Les officiers ont dressé d'abord les mappes ou brouillons de cartes, soit par lever sur le terrain, soit par réduction du cadastre; puis, dans le cabinet, les minutes des cartes, en fournissant (excepté pour la partie septentrionale, la plus anciennement levée) des calques séparés de la planimétrie, des courbes de niveau et de la lettre. Les cartes ont été dessinées et gravées d'après ces minutes, à l'échelle du 80,000e, c'est-à-dire d'un millimètre pour 80 mètres, par le Dépôt de la guerre. La carte se compose de 274 feuilles qui sont vendues 2 francs chaque, quand elles sont tirées en taille-douce, et 0 fr. 50 quand elles sont tirées en report sur pierre. Les premières feuilles ont été publiées en 1833; les dernières ont paru en 1878. Les feuilles assemblées forment une carte de 12 mètres sur 18. Tout Français instruit doit connaître et pouvoir lire cette carte ; c'est pourquoi nous en donuons des extraits. Ces extraits, ayant dû être reproduits en clichés topographiques pour entrer dans le volume, présentent une image plus lourde que la carte originale. Fig. 20 bis. La crête intérieure du massif ihiPelvoux est une des parties les moins accessibles du territoire français. Il n'est pas étonnant que l'officier qui on a fait le lever à une époque où le goût des grandes excursions de montagnes existait à peine et où le mot même d'alpiniste était inusité, ait commis quelques incorrections dans le dessin deglaciers qui n'offraient aucun intérêt pratique et dont il était presque impossible d'embrasser l'ensemble. La connaissance que les nombreuses ascensions faites depuis quelques années ont donnée des détails de ce puissant massif a permis de rectifier plusieurs points. M. Duhamel, président de la section de l'Isère (Club alpin français), qui a lui-même exploré tout le massif, a publié une carte rectifiée dont nous donnons ici la reproduction à une échelle réduite de moitié (160 000°).
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duisant de Saint-Jean-de-Maurienne dans l'Oisans, le col du Glandon (1,931 m.). Cependant une route praticable en été aux voitures, excepté clans les rapides lacets de l'extrémité septentrionale du côté de la Maurienne, traverse le col du Galibier (2,658 m.), qui rejoint, au Lautaret, la route de Briançon à Grenoble. On désigne l'ensemble sous le nom de massif du Galibier. C'est une des parties les plus pittoresques des Alpes françaises. A l'ouest de cette chaîne, les Grandes Rousses (3,473 m.), dont la crête est perpendiculaire à celle du Galibier, constituent un massif épais, allongé, enveloppé de glaciers comparables à ceux de la Vanoise. 2° Parallèlement au Graisivaudan, vallée de l'Isère, s'allongent deux autres crêtes granitiques qui sont orientées comme le Mont Blanc, et qui, au point de vue géologique, en sont la continuation immédiate : en premier lieu, la crête dont le Puy Gri (2,9G0 m.) est le plus haut sommet et qui se termine au sud par la montagne, pierreuse et désolée, des Sept Lacs ou Sept Laux (2,184 m. au col des Sept Laux que domine le Rocher Blanc, 2,931 m.), ainsi nommée à cause d'une série de petits lacs situés dans la gorge ; en second lieu et immédiatement au sud, celle qui, du nom de son principal pic (2,981 m.), est dite chaîne de Belledonne et qui, dominant la rive gauche de l'Isère, élève ses sombres rochers et ses névés étincelants en face de Grenoble. 3° La gorge profonde et pittoresque dans laquelle coule la Romanche sépare ces premiers massifs d'un autre massif plus important encore. Non loin de la source de la Romanche, cette gorge aboutit à un col, haut de 2,038 mètres : c'est le col du Lautaret, dos de terrain qui forme la jonction du massif du Galibier et du massif du Pelvoux. De l'autre côté du Lautaret, la gorge se continue, étroite et profonde, par la vallée de laGuisanne, affluent de la Durance, et sépare le massif du Galibier du massif du Pelvoux. La grande route de Grenoble à Besancon suit cette longue gorge, franchit le Lautaret (voir fig. 17) et passe par deux tunnels. Le massif du Pelvoux (voir fig. 20) est une masse de granits et de schistes à peu près circulaire, mesurant de 20 à 30 kilomètres de diamètre. La Romanche et la Guisanne au nord, la Durance à l'est, la Séveraisse au sud, le Drac à l'ouest, l'enveloppent. Ses vallées intérieures, très étroites et sauvages, sont presque partout à une altitude supérieure à 1,000 mètres. Ses crêtes, étroites et escarpées, ont environ 3,500 mètres en moyenne
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et dépassent même 4,000 mètres sur un point; le Mont Blanc et le Grand Paradis dressent seuls leurs neiges et leurs pics à une plus grande hauteur dans les Alpes Occidentales. Le massif du Pelvoux se compose de plusieurs massifs secondaires : ceux du Mont de Lans et de la Meije au nord, ceux de la Grande Ruine, des Ecrins, du Pelvoux et du Seguret Foran à l'est, ceux des Bans, des Bouies, de VOlan et de la Muzelle au sud, du Plat de la Selle au centre. Les crêtes, trop abruptes pour que la neige s'y attache, sont flanquées d'un immense cirque de glaciers (glacier de Tabuchet, glacier d'Arsine, glacier Blanc, glacier du Sélé, glacier de laPilatte, des A'tançons, de la Selle, etc.) qui descendent jusqu'à 2,000 mètres et au-dessous ; les uns se déversent à l'extérieur et forment, entre autres panoramas, celui du village de la Grave (route du Lautaret) ; un grand nombre se déversent à l'intérieur et enveloppent une grande vallée, nommée, du nom du torrent principal, cirque du Vénéon. La gigantesque nappe du glacier du Mont de Lans, couvrant au nord du massif, sur plus de 6 kilomètres de longueur et 3 kilomètres de largeur, la croupe, haute d'environ 3,200 mètres, qui domine la rive gauche de la Romanche, est unique en son genre. Vu du sud-est, le massif semble dominé par le Pelvoux (3,954 m.) (1), qui attire les regards par sa vaste croupe, par ses grands glaciers et par sa double pyramide, dont une pointe a été gravie d'abord par le capitaine Burand en 1830 (lever de la carte de l'état major), et l'autre par V. Puiseux en 1848. Cependant, à 4 kilomètres au nord-ouest du Pelvoux, de l'autre côté du glacier Noir, la Barre des Ëcrins ou Pointe des Arsines, la plus haute cime du massif, dresse au dessus de lui à 4,103 mètres d'altitude, au milieu des glaciers, sa pyramide triangulaire dont la face septentrionale est en partie tapissée de glace; au nord du massif, la Meije (3,987 m. au pic occidental), c'est-à-dire l'aiguille du Midi, magnifique montagne qui domine presque à pic la route du Lautaret, et le pic Lory (4,083 m.), point culminant du département de l'Isère, le dépassent aussi; au sud, \epic d'Olan (3,578 m.) et Y aiguille d'Olan (3,383 m.) sont dominés par d'autres pics, pic Gaspard (3,880 m.), etc. De ce massif dépendent : à l'est, la crête granitique que le Vallouise (val Louise) sépare du Pelvoux et dont la cime de la Condamne (2,936 m.) est le point culminant ; au sud, la crête, également
(1) Le pic de la Pyramide, dont l'altitude est de 3,938 mètres et dont la carte de l'État-major donne la cote, est quelque peu dominé par un sommet de neige voisin qui atteint, d'après M. Tuckett, 3,954 mètres.
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granitique, de Bonvoisin (3,506 m.), des Bans (3,651 m.) et de Si?'ac (3,438 m.), à laquelle font suite les montagnes calcaires du Grand Pinier (3,120 m.) et de la Dublée ou Diablée (2,910 m.) entourant la source du Drac ; au sud-ouest, le massif du Champsaur avec le Chaillol (3,211 m. au point culminant, 3,163 au signal du vieux Chaillol). Au nord-ouest, le contrefort granitique, puis calcaire, de Taillefer (2,861 m.) se rattachant à la chaîne de la Muzelle (3,459 m.), dont le col d'Ornon (1,535 m.) les sépare, s'étend jusqu'au confluent de la Romanche et du Drac avec des crêtes généralement escarpées. Le massif du Pelvoux et ses contreforts sont la région la plus sauvage et la plus grandiose des Alpes françaises. UOisans, c'està-dire la région qui s'étend à l'ouest de ce massif et dont la partie inférieure, après avoir été un lac pendant un siècle, au moyen âge, est aujourd'hui très fertile, possède des vallées qui sont au nombre des plus encaissées des Alpes. 4° Au sud-ouest du massif du Pelvoux, de l'autre côté du Drac, est le sombre massif du Dévoluy d'où descendent, vers la Durance, les deux Buech, vers le Drac, la Soulouse et l'Ébron; le plus haut sommet est la Tête de l'Aubiou ou Obiou (2,793 m.) ;le centre est à peu près à la montagne d'Aurouse (2,712 m. au pic de Bure). C'est peut-être la partie la plus désolée des Alpes. Autrefois, dit-on, elle était couverte de forêts. Mais les eaux l'ont ravinée et la ravinent encore; aujourd'hui elle ne présente, sur presque tous ses flancs, que des éboulis de cailloux grisâtres entre lesquels l'herbe même a peine à pousser : ce qui lui a valu son nom (devolvere). Le col Dayard (1,246 m.), où passe la route de Gap à Grenoble, etle col de la Croix-Haute (1,176 m.) à l'ouest duquel passe (par un tunnel à 1,166 m. d'alt.) le. chemin de fer de Grenoble à Marseille, après avoir traversé des vallées très pittoresques, peuvent être regardés comme les limites orientale et occidentale du Dévoluy. Au sud s'élève la plaine profondément ravinée du Trièves. VIII. Les Petites Alpes du Dauphiné commencent à l'ouest du col de la Croix-Haute. 1° Au nord-ouest de la Croix-Haute est le mont Glandage ou Glandasse (2,025 m.), qui forme, avec le mont d''Ambel (1,710 m.), la pointe méridionale du Vercors. Le Vercors est un massif bien différent des précédents ; il appartient aux Alpes calcaires. Par sa constitution géologique comme par la direction de ses arêtes de grès vert orientées du nord au sud, il est, pour ainsi dire, la
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continuation du massif de la Grande-Chartreuse dont il n'est séparé que par le cours de l'Isère (1). La crête orientale, la plus élevée, dite montagnes de Lans, atteint 2,289 mètres à la Grande Moucherolle, 2,346 au Grand Veymont et domine un vaste plateau boisé qui a en moyenne 1,500 mètres d'altitude et qui se termine au bec de l'Échaillon. C'est un calcaire néocomien, sillonné de fissures profondes et de ravins creusés par les eaux. Le mont Aiguille (2,097 m.), très renommé jadis, a longtemps mérité son surnom de Pic inacessible : il a été cependant gravi, une première fois en 1492 et souvent depuis 1834. La Vernaison et la Bourne, petits affluents de l'Isère, roulent leurs eaux à travers le Vercors et le Roj'annais, dans des gorges d'une imposante beauté. 2° Au nord du Vercors et au sud de la trouée de Chambéry, qui a été, ainsi que le Graisivaudan, le fond d'un glacier et peut-être l'ancien lit du Rhône à une époque où le fleuve n'avait pas encore trouvé une issue entre le montVuache et les contreforts du Grand Colombier, est le massif de la Grande-Chartreuse, borné à l'est et au sud par la vallée de l'Isère (voir fig. 14 et 19). Il appartenait en partie à la Savoie et en partie au Dauphiné. Il est très boisé, long de 30 kilomètres. Il présente, du côté de l'est, une muraille calcaire, haute-et abrupte (voir fig. 19), au pied de laquelle s'appuient des pentes d'éboulement couvertes de pâturages et de bois, puis de cultures et de vignes ; au nord, il se termine par le mont Granier (1,938 m.) dont le sommet se dresse à pic audessus de ses éboulements et domine la trouée de Chambéry ; au sud, il descend sur l'Isère et sur Grenoble par les escarpements fortifiés, du mont Hachais; h l'ouest, il s'abaisse plus doucement par une suite de crêtes boisées. Au centre, sont des arêtes parallèles allongées du nord au sud ; ses principaux sommets sont le Grand Som (2,033 m.) qui se dresse au-dessus du monastère de la Grande-Chartreuse, fondé par saint Bruno dans un vallon solitaire, et Chamechaude (2,087 m.). Le massif rappelle, comme les Beauges, le terrain jurassique dont il est la suite; il s'y rattache directement par la longue crête du mont du Chat (1,497 m.) qui se termine au pied du Rhône et qui appartient en réalité au Jura. 3° Au sud du Vercors (voir fig. 21), entre la Drôme et l'Aygues, est le massif du Diois, chaos de montagnes confusément entas(1) En comprenant dans le massif du Vercors les montagnes du Royannais fit de Lans qui en sont la continuation au nord et qui s'étendent jusqu'au Bec de l'Echaillon, au coude de l'Isère.
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remarque le singulier cirque de la forêt de Saou, en partie dévastée, et Roche-Courbe (1,592 m.) au nord; le mont de Bouter.
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m/(1,523 m. au Champ Rabi) à l'est; la montagne de Couspeau u centre; le mont de la Lance (1,340 m.) au sud-ouest. Le col e Cabre (1,180 m.) réunit les vallées de la Drôme et du Buech ; n tunnel en construction (1886) sous ce col fera communiquer directement la voie ferrée de Briançon avec la vallée du Rhône, presque à la hauteur de Valence. 4° A l'ouest de la Grande-Chartreuse et au nord de l'Isère sont deux massifs de terrain tertiaire ; le premier, dit Terres froides, renferme le lac de Paladru et est traversé par le chemin de fer de Lyon à Grenoble ; ses crêtes atteignent 691 et 810 mètres ; le second, dit Plateau de Chambaran, s'élève à 735 mètres. 16. ijes Alpes de ProTence. — Les Alpes de Provence (voir fig. 17 et 18) s'étendent entre les Alpes Maritimes à l'est, la plaine du Rhône à l'ouest, la Durance, le Buech et l'Aygues au nord, la Méditerranée au sud. Ce sont des montagnes de calcaire, de schiste et de grès vert, généralement nues et âpres, profondément ravinées par les torrents, présentant sur leurs flancs de longs éboulis de terre noirâtre ou grise où l'herbe ne tient pas. Il s'y produit parfois des effondrements, comme celui qui a eu lieu, en 1878, au hameau de la Clappe, près de Draguignan. Elles sont brûlées du soleil en été, couvertes de neige en hiver. Elles peuvent se diviser, comme celle de la Savoie et du Dauphiné, en Grandes Alpes de Provence et Petites Alpes de Provence, séparées par le Verdon, l'Asse, la Bléone et la Durance. IX. Le sommet des Trois Évêchés, situé à l'ouest du col de la Foux (2,250 m.), s'élève à 2,823 et 2,927 mètres à la montagne de la Sèche (signal ouest des Trois Evèchés) et peut être considéré comme le nœud qui unit les quatre principales chaînes des Grandes Alpes de Provence : celle du nord, dite montagne de la Blanche (2,510 m.) ; celle de l'ouest, où le col de Maure, route de Digne à Embrun, a 1,349 mètres d'altitude; celle du sud-est, où se trouvent le lac cl'Allos et le col des Champs (2,191 m.), celle du sud-ouest que dominent la Tête des Brouisses (2,404 m.) et le Cheval-Blanc (2,323 m.), voisin du Pas de Claret (1,310 m.). X. Les Petites Alpes de Provence, dont l'altitude est partout inférieure à 2,000mètrcs, occupentun beaucoup plus vaste espace. Elles ont, plus que les précédentes, l'aspect aride qui caractérise les montagnes de la Provence. 1° Le Vercors (Alpes du Dauphiné), situé sur le flanc occidental du soulèvement alpestre, a ses arêtes orientées du nord au sud ;
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LA. FRANCE.
les montagnes au sud de l'Aygues, placées sur le flanc méridional du même soulèvement et composées aussi de grès verts et de calcaires, ont leurs arêtes orientées de l'est à l'ouest. Au nord, où se trouve, entre autres sommets, le mont de la Châbre (1,354 m.), les lignes paraissent encore brisées ; mais au sud, entre la Durance et le Rhône, hors du Dauphiné et sur le territoire provençal, trois lignes parallèles se dessinent nettement; elles semblent flanquer les Grandes Alpes de Provence comme les formations jurassiques flanquent les Alpes de Savoie. D'abord, le mont Ventoux (1,912 m.) dresse au-dessus de la plaine du Rhône sa crête visible depuis Montpellier, toute chauve, longue de 20 kilomètres, escarpée au nord, ravinée au sud par de nombreux lits de torrents, et, plus à l'est, la montagne de Lure (1,827 m.) s'étend jusqu'au bord delà Durance sur une longueur de plus de 25 kilomètres. En seconde ligne sont les montagnes de Vaucluse d'où sort la fontaine de ce nom et qui s'élèvent jusqu'à 1,242 mètres vers la source de Dona. En troisième ligne, la montagne du Léberon (1,125 m., à l'est et 720 à l'ouest de l'Aiguebrun) (voir fig. 18), s'allonge au nord de la Durance sur une longueur de 40 kilomètres; en partie reboisée aujourd'hui, elle est soulevée et arrondie en voûte par le plissement des couches néocomiennes. Dans cette région étaient les villages vaudois dont la population fut détruite par ordre du parlement d'Aix sous François Ior. 2° Au sud del'Asse et du principal coude du Var, les chaînons, presque tous orientés de l'est à l'ouest, semblent avoir été alignés par la compression du soulèvement alpestre contre le massif cristallin et porphyrique des Maures et de l'Estérel. Le principal sommet, entre l'Asse et le Verdon, le Mourre de Chanier, a 1,931 mètres; le mont de Teillon, à l'est du Verdon, en a 1,894; au sud du Verdon, un chaînon de grès vert, composé en partie de plateaux calcaires, forme la limite entre le bassin du Rhône et les petits fleuves côtiers ; il a 1,778 mètres au Cheiron, à l'est, près du Var, 1,713 mètres à la montagne de la Chens ou Lachens, 1,130 mètres seulement à la montagne de Beausoleil, 1,011 à la montagne de Sainte-Victoire, près d'Aix, montagne ainsi nommée parce qu'une tradition place dans la plaine subjacente la victoire de Marius sur les Cimbres. La ligne des hauteurs se continue par les monts de la Irévaresse et par la petite chaîne des Alpilles ou Alpines (492 m. audessus d'Eyguières), remarquable par la blancheur de ses rocs crevassés, non moins que par la grotte des Fées, et faisant suite,
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'entre la Durance et le Rhône, à la montagne du Léberon. De be système de hauteurs font partie le mont Olympe (893 m.), le "ilon du Roi et la chaîne de la Sainte-Baume (1,154 m.), qui, située à l'est de Marseille, à l'origine des bassins de l'Huveaune et de l'Argcns, doit son nom et sa célébrité à la légende de sainte Madeleine, retirée dans une grotte, « baume », de la montagne. Au sud de la Sainte-Baume est un massif qui se termine sur la côte parle Coudon (702 m.) et par le Faron (580 m. au Grand Bau), dominant Toulon de sa crête aride, et à l'ouest duquel est le passage, autrefois redouté, des gorges d'Ollioules. Tout autre est l'aspect des deux dernières chaînes côtières, les montagnes des Maures et l'Estérel, qui doivent être comprises dans la description générale des Alpes, quoiqu'elles aient un autre caractère et qu'elles constituent des systèmes distincts. 3° Les montagnes des Maures (voir fig. 16), isolées entre l'Argens, le Gapeau et la mer, sont de granit et de schiste. Elles n'ont guère que 400 à 500 mètres d'altitude, quoique sur deux points elles approchent de 780 mètres (779 m. à Notre-Dame des Anges et à la Sauvette) ; mais elles sont sauvages, boisées, couvertes d'arbustes et d'arbres des climats chauds, pittoresques, découpées en baies profondes sur la mer. Elles doivent leurs noms aux pirates sarrasins qui y restèrent établis pendant près d'un siècle. 4° L'Estérel, situé à l'est entre le Reyran et la Siagne, n'a guère que 20 kilomètres de longueur et n'atteint que 616 mètres au mont Vinaigre, son plus haut sommet. C'est aussi un massif isolé, composé de roches porphyriques et cristallines, se dressant en forme de murailles et détours crénelées, plus pittoresques encore que les montagnes des Maures, parées de grandes fougères arborescentes qui se mêlent aux pins d'Alep. Il rappelle certains paysages de l'Espagne méridionale.
III
CHAÎNES DU PIÉMONT ET DU M0NTFERRAT
17. Les hauteurs du Piémont et du Montferr.it. — Les chaînes qui s'avancent jusqu'à la plaine du Piémont et qui sont désignées, ainsi que l'avons dit, sous la dénomination générale d'Alpes du Piémont, sont si intimement liées avec la ligne principale de partage des eaux que nous les avons comprises dans la description des chaînes de cette ligne ; nous avons rattaché le massif le
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plus important, le Grand Paradis, aux Alpes Graies et la longue chaîne de L'Assiette aux Alpes Cottiennes. XI. Au nord du chemin de fer de Mondovi à Savone, entre la Bormida et le Pô, sont les Hauteurs du Montferrat, comprenant plusieurs massifs de terrain tertiaire, qui s'élèvent seulement de quelques centaines de mètres au-dessus de la plaine quaternaire. Elles peuvent être considérés plutôt comme une dépendance des Alpes, telles que nous les avons définies, que des Apennins; mais elles forment un groupe distinct par leur situation topographique comme par leur constitution géologique. 1° Au sud, entre le Tanaro et le Belbo, sont les monts d'Alba, dont le point culminant (mont Boscasse) a 712 mètres ; entre le Belbo et la Bormida, la crête atteint 898 mètres ; ce sont de véritables contreforts des Alpes qui vont en s'abaissant vers le nord. 2° Au nord-ouest du Tanaro sont les collines d'Asti (391 m. au Bric Torniold) et, au nord de ces collines, sont les collines du Haut Montferrat qui, orientées de l'ouest à l'est, dominent le cours du Pô et atteignent leur plus grande altitude dans les collines de Superga (716 m. au Bric délia Maddelena, 716 m. au Bric délia Duca). Le chemin de fer de Turin à Alexandrie traverse cette région. 18. lies montagnes «le la Corse. — La Corse (voir fig. 22) est un pays de montagnes qui semblent se rattacher, par leur nature comme par leur direction, au système alpestre (voir la formation géologique, § 3). Une grande chaîne, formée de terrains cristallins, la parcourt du nord au sud, envoyant, surtout au sud-ouest, de hauts rameaux qui ne s'arrêtent qu'à la mer et qui y forment des promontoires; ils sont orientés, comme le Mont Blanc, du sud-sud-ouest au nord-nord-est. Cette grande chaîne commence à l'ouest de l'Ostriconi et s'élève, au-dessus de la plaine dite la Balagna, à 2,000 mètres et plus : 2,393 mètres au monte Padro, situé au nord de l'Asco ; 2,710 mètres au monte Cinto, la plus haute montagne cle l'île, d'où sort une des sources de l'Asco. Ce massif est flanqué : à l'ouest, de la pointe Minuta (2,547 m.), à l'est, du capo al Berdato (2,583 m.) dont la crête se prolonge entre la vallée de l'Asco et celle du Golo jusqu'au mont Traunato (2,180 m.). Entre le Golo et le Tavignano, la pointe Artka atteint 2,329 m. ; plus au sud-est, sont le monte Botondo (2,625 m.), le monte Cardo (2,454m.), lemonte d'Oro (2,291 m.),lemonteRenoso (2,357 m.). Toute cette partie de la chaîne enveloppe d'un arc de cercle la petite plaine de Corte, située environ à 400 mètres d'altitude, et n'a de comparable pour la hauteur que les Alpes et les
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Pyrénées ; c'est une suite ininterrompue de roches et de gorges sauvages, de forêts de pins laricio, quelquefois de chênes dans les vallées (forêt de Filosorma, forêt de Valdoniello, etc.). Cette région, très peu peuplée, est coupée par des'cols qui ont de 1,162 mètres (col dn'Bocca de Vizzavona,au sud, où passe la grande route d'Ajaccio à Corte) a 2,029 mètres (col de Scaglia).
Fig. 22. — Esquisse des montagnes de la Corse.
La crête , quelque peu abaissée dans le bois de Marmano (1,534 m.) à l'est du massif du monte Renoso, se continue vers le sud. Elle est moins haute dans cette partie, quoique plusieurs sommets y dépassent encore 2,000 mètres (2,136 m. au mont Incudine); mais, au sud, le mont Colva n'a que 1,378 mètres et la montagne de Cagnà, située à la latitude de Sartène, n'en a que
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1,377. Plus au sud, la chaîne se déprime tout à fait et se termine sur les bouches de Bonifacio par des falaises et des roches de 30 à 200 mètres de hauteur. Au nord-est de la chaîne' principale est un massif secondaire, formé de terrains calcaires, qui n'atteint nulle part 2,000 mètres. La partie septentrionale de ce massif est désignée sous le nom de cap Corse ; plus au sud, le Stello atteint 1,305 mètres ; la chaîne se déprime à la hauteur de Bastia où le col de Téghime n'a que 541 mètres. Entre ce col et la vallée inférieure du Golo et de l'Ostriconi (altitude de 450 à 500 mètres au point de partage des deux vallées), une seconde chaîne a pourpoint culminant le mont Asto (1,533 m.). A l'est de la plaine de Corte et au sud du Golo une troisième chaîne, que le col de San Quilico (560 m.) rattache à la grande chaîne, s'étend du Golo au Tavignano dans une direction à peu près parallèle à la grande chaîne ; le mont San Pielro (1,726 m.) en est le point culminant.
La côte occidentale possède, au fond de ses golfes, quelques petites plaines d'alluvion encaissées entre les montagnes. La côte orientale a des vallées plus longues s'ouvrant sur la plaine de la côte, qui est en partie formée par des alluvions marécageuses et dont la région centrale s'appelle plaine d'Aléria. 19. lie Jura. — Le Jura, situé au nord des Alpes Occidentales, est une masse toute composée de ce calcaire oolithique auquel on donne, à cause de la chaîne, le nom de jurassique (voir la formation géologique, § 4) ; çà et là, quelques étroites bandes de terrain crétacé, que les révolutions géologiques n'ont pas emportées, s'étendent dans les vallées. Du lac d'Aiguebelette au confluent de l'Aare et du Bhin, le Jura mesure 310 kilomètres sur la ligne de faîte ; sa largeur la plus grande, entre le lac de Neuchâtel et Besançon, est de 70 kilomètres. C'est un ensemble de plateaux, on peut même dire un vaste plateau, cultivé et boisé, incliné vers l'ouest, comme le montre le cours des rivières, surmonté de longues crêtes parallèles et strié de profondes vallées, nulle part assez élevé pour porter des neiges perpétuelles. Il semble que le soulèvement alpestre soit la cause qui a relevé et plissé si régulièrement ce terrain; cependant les géologues y ont trouvé plus de cent soulèvements distincts. Le plateau est flanqué, à l'ouest et à l'est, de plaines dont les pentes sont à peu près inverses, l'une, celle de la Saône, haute de 220 (au sud) à 300 mètres (au nord), l'autre, celle de la Suisse, haute de 315 mètres (au nord) à 500 (au sud) (et même 600, un peu plus au nord, près du tunnel du chemin de
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fer de Morges à Y verdon). Le Jura n'est pas coupé en massifs distincts comme les Alpes ; il est plus compact. On peut cependant le diviser en bandes longitudinales et en sections transversales. Les plus grandes élévations (1,200 à 1,723 m.) se trouvent dans la crête orientale qui forme une muraille continue, percée de quelques brèches peu profondes et tombant en glacis rapides sur la plaine de la Suisse; c'est, de ce côté, le talus du plateau. Son pied, qui est, avons-nous dit, à une altitude variant de 500 à 315 mètres, est bordé par les lacs de Neuchâtel, de Bienne et par l'Aare (voir fig. 24). A l'ouest de cette crête principale qu'on désigne quelquefois sous le nom de Jura oriental et qui cache des villes peuplées, comme Pontarlier, le Locle, la Ghaux-de-Fonds, situées à 837, 971 et 998 m. d'altitude, s'étend une suite de plateaux, désignés sous le nom général de Haute Montagne, ayant en moyenne de 800 à 1,000 mètres, riches en pâturages et en forêts de sapins, parfois tourbeux, sillonnés clans la direction du nord-nordest au sud-ouest par des crêtes secondaires, hautes de 1,000 à 1,200 mètres, et par des vallées étroites et creuses ; les plus importantes sont celles du Doubs et de l'Ain qui sont parallèles à la crête principale et dont la pente est en sens opposé, celles du Dessoubre, de la Loue, de l'Albarine que suit le chemin de fer d'Ambérieu à Culoz, celle de la Valserine. Dans ces vallées, les pentes douces, formées parles terrains marneux et contrastant avec les murailles abruptes du calcaire, sont désignées sous le nom de combes, et les étroites fractures perpendiculaires aux chaînons, par lesquelles d'ordinaire s'échappent les cours d'eau, sont désignées sous le nom de cluses : telles sont les cluses de Nantua, de la Bienne, de Culoz, de laBirs, de l'Ain. Par trois ou quatre étages successifs de terrasses on descend jusqu'à la plaine de la Saône, haute de 220 à 300 mètres, et à la vallée du Doubs. Le dernier talus, un des plus rapides et des plus accidentés, qui forme la bordure occidentale du Jura, domine le Doubs et la plaine de 300 mètres en moyenne (à l'est de Poligny le sommet de ce talus atteint même 786 mètres) ; il forme une muraille continue, qui, vue de loin dans la plaine de la Saône, paraît uniforme et qui est parée de vignes dans la partie inférieure et de bois dans la partie supérieure. C'est au pied de ce talus, désigné quelquefois sous le nom de Jura Occidental, qu'ont été bâties, dans les anfractuosités de la muraille calcaire et dans une situation favorable pour la défense, pour le travail agricole et pour les communications, les villes de Saint-Amour, de Lons-leSaunier, de Poligny, d'Arbois, de Besançon.
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Le Jura Méridional (voir fig. 23 et 25), qui s'étend au nord jusqu'à la cluse où sont les lacs de Sylans et de Nantua, est séparé en deux par la coupure dans laquelle le Rhône roule ses eaux en franchissant les seuils et les défilés par une suite de rapides : le
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Fig. 23. — Esquisse du Jura méridional et central.
chemin de fer de Lyon à Genève a profité de cet étroit fossé pour y établir savoie. Au sud du fleuve, sont le mont du Chat (1,497 m.) et le mont Vuache (1,111 m.), qui se confondent avec les Alpes. Au nord du fleuve, la crête principale, qui s'élève entre le fleuve et le val Romey, atteint 1,534 mètres au Grand-Colombier, qui
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domine le fort de l'Écluse, et 1,535 au Crêt duMNû. Les vallées ^longitudinales, dirigées, comme les crêtes, du sud-ouest au nord-est ou même du sud au nord, sont très encaissées ; l'Ain passe dans la plus profonde. Les deux grandes fracturés transversales sont celle de Nantua, que suit le chemin de fer de Bellegarde à Bourg, et celle de YAlbarine, que suit le chemin de fer d'Ambérieu _h Culoz. A l'ouest, le Revermont (594 m.), qui fait 'partie du^Jura
Fig. 24. — Esquisse du Jura septentrional.
Occidental, borde la plaine de la Saône d'une ligne de coteaux s'étendant de Saint-Amour à Bourg. Le Jura Central (voir fig. 23 et 25) s'étend de la cluse de Nantua jusqu'à la latitude du saut du Doubs et de la source du Dessoubre. C'est la portion la plus élevée de la chaîne. Dans la crête orientale se dresse le Grand Crêteau (Crêt d'eau), dit à tort Credo (1,608 m.), au-dessus de la gorge du Rhône et du fort de l'Écluse, et le Crêt de la Coulte (1,624 m.). Plus au nord est le Reculet (1,720 m. ; voir fig. 25), dont la crête est formée de jurassique supérieur et dont le versant occidental, plus rapide, est un exemple saisissant des plissements et des fractures gigantesques des couches jurassiques ; à très peu de distance au nord du Reculet, se trouve le plus haut sommet du Jura, le Crêt de la Neige (voir fig. 26) ou Creux des Neiges (1,723 m.). L'étroit espace qui s'étend entre le lac de Genève et le pied du Jura fut fortifié par César pour arrêter l'émigration des Helvètes qui se décidèrent à passer par les hauts
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cols de la chaîne. Entre le Colomby de Gex (1,691 m.) et la Dôle (1,678 m.) qui dominent le lac de Genève, s'ouvre le col de la Faucille (1,323 m.), d'où l'on contemple le magnifique panorama du lac et du Mont Blanc. Le Noirmont (1,550 m.), le mont Tendre (1,680 m.) et la Dent de Vaulion (1,486 m.) lui font suite, enserrent et bordent la vallée de Joux, dont le col de Marchairia (1,450 m.) est le débouché principal sur la Suisse. Cette première crête orientale s'arrête au pied du lac de Neuchâtel. Outre la Faucille, plusieurs cols, presque aussi élevés que la crête, entre autres le col de Saint-Cergues (1,268 m.) qui se détache, près des Rousses,
CHAINE
Profil en long mené por le lac du Bourgct, la vallée du
JURA MERIDIONAL
CHIÎLLF.S
(
/ des longueurs = 1 : 2.000.000 M mill. pour 2 kilom.) teurs = 1 : 100.000 ;i mill. pour 100 mètres
aes naI1
Fig. 23.
de la route du col de la Faucille (1,323 m.), le col de Jougne ou des Hôpitaux (1,010 m.) par lequel passe le chemin de Pontarlier à Lausanne, conduisent de France en Suisse; Suchet, en 1815, disputa ces passages aux Autrichiens. La seconde crête orientale, un peu moins haute, comprend le col de la Savine (961 m.), où passe la route de Champagnole à Morez, et quelques sommets remarquables : en France , le Risoux (1,423 m.) et le mont d'Or (1,653 m.); en Suisse, le Suchet (1,595 m.) et le Chasseron (1,611 m.). Le massif du Chasseron, couvert de pâturages et de bois, sépare du lac de Neuchâtel le beau val de Travers. Il est lui-même enveloppé par deux lignes de chemins de fer conduisant de France en Suisse,
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l'une par le val de Travers, l'autre par le col de Jougne et le val d'Orbe : ce sont les principales brèches du bourrelet oriental ; elles ont été de tout temps un des débouchés les plus fréquentés sur la Suisse ; Neuchâtel leur a dû sa fortune et c'est près de là que le duc de Bourgogne perdit les batailles de Granson et de Morat. En outre, des voies ferrées unissent le Locle et la Chaux-de-Fonds à Bienne et à Neuchâtel et plusieurs routes longent les vallées ou traversentles crêtes (colde France, de Morteau au Locle, route de SainteCroix, dePontarlier à Yverdon, etc.) de cette partie du Jura qui est d'un accès relativement facile. Parallèlement à la ligne du GhasD TJ JURA Rhône, le lac Léman, le lac de Neuchâtel et la vallée de VAare.
TRAL -fJURA SEPTENTRIONAL
Profil du Jura.
seron, s'allonge en France le Larmont (1,326 m.), où le fort de Joux, énergiquement défendu en 1871, garde la route de Pontarlier. L'Ain, le Doubs, la Loue coulent dans les vallées et les cluses de cette portion de la chaîne, très boisée sur ses larges plateaux et sur les flancs de ses crêtes qui sont orientées, comme ses vallées, du sud-ouest au nord-est. Parmi les coupures transversales de cette partie de la chaîne, la principale est celle que suit le col de la Faucille, la vallée des Dappes, Morez, Ghampagnole, la route de Gex à Salins. A l'extrémité occidentale des plateaux, ■entre la Loue et le Doubs, est la grande forêt de Chaux. Sur les versants des vallées s'élèvent quelques sommets re-
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marquables, comme le mont Poupel (858 m.), voisin de Salins. Le Jura Septentrional (voir flg. 24 et 25) dresse, comme les deux autres parties, sa crête principale sur son talus oriental, audessus de l'Aare. Cette crête, orientée vers le nord-est, a son plus haut sommet dans le mont Chasserai (1,609 m.), dominant le lac de Bienne et la vallée de la Suze ; elle s'abaisse vers le nord par le Hasenrnatte (1,4-48 m.), par le Weissenstein, ou Pierre blanche (1,284 m.), d'où l'on domine Soleure et d'où l'on embrasse dans un très vaste panorama l'ensemble des Alpes et de la Suisse, et par
Fig. Î6. — La partie la plus élevée du Jura (Extrait de la carte de l'État-major au 80,000e).
le Rœthifluh (1,398 m.). Au dernier coude de l'Aare, la chaîne n'a plus qu'une altitude de 774 mètres et ne domine la plaine que de 450 mètres environ. Deux chemins de fer partant, l'un de Brugg par Rheinfelden, l'autre d'Olten par le tunnel d'Hauenstein et Liestal la traversent pour aboutir à Bâle ; un troisième chemin de fer conduit de Bâle à Bienne par Pierre-Pertuis (757 m.) ; en outre, plusieurs routes carrossables font communiquer Bâle et Porrentruy avec la vallée de l'Aare. Les crêtes secondaires, dans le Jura Septentrional, ont une orientation autre que dans le Jura Central:
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elles s'allongent directement de l'est à l'ouest, présentant leur front aux Yosges, comme si l'obstacle opposé par le massif vosgien à la force de compression qui a plissé tout le terrain jurassique avait fait dévier en cet endroit les on. &&> DoiTjurrsbcrg dulations. La plus im. go Jfcinnhcim, portante de ces crêtes Route, (le M'omis à. Kaisers tautem secondaires est celle qui SpOTcr ISpire i renferme le mont Teri-68i Kalmù rible (998 m.), au pied Gernicrshtim, duquel se replie leDoubs, et les montagnes du Lomont (934 m., à la .. -îoy Latiicrbi'urg - xQo U'isnemboura partie la plus haute) que iùaeUtfL cette rivière traverse g 5 'ViÂntcrsbcrfl dans une gorge profonde, Ijichlenberg puis contourne. Au nord-est, le Jura || S *\ * <|| Tircii ScKloas est limité par l'étroite .3? ■s* STRASBOURG vallée du Rhin qu'il domine depuis le confluent de l'Aare jusque dans le ? ï)onon. voisinage de Bâle. En 5 Champ du Jeu réalité, il se relève même de l'autre côté du fleuve, JZ^dçJ^yifaric. axtec, dans le Jura de Souabe. CoL dxi.B onKorruT-^ C'est dans cette partie nord-est que fut livrée, au bord de la Birs, la ..i»a6 BaHorude GuebmlUep bataille de Saint-Jacques, en 1444. Au nord, ... îSi Mulhouse le Jura descend par ses Plateau, dï. Alulhou, derniers coteaux jusque .?kb Hturin£uc dans la plaine d'Alsace. 20. lia trouée de Belfort. — Au nord-ouest, cette plaine, resserrée entre le Jura et les Yosges, n'a que 344 mètres d'altitude au point de partage des eaux du Rhône et du Rhin, entre Délie et Massevaux : là se trouvent le seuil
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de Valdieu et le bief du canal. Plus à l'ouest, la plaine se resserre encore et s'accidente de collines boisées. L'ensemble de ce passage, qui a une largeur d'une trentaine de kilomètres entre le Lomont et le Ballon d'Alsace, premier sommet des Vosges, s'appelle la Trouée de Belfort, du nom de la place forte, qui, adossée aux collines de Belfort et aux Vosges, le défend, et qui s'est illustrée par sa résistance en 1871. Par là ont maintes fois passé les invasions germaniques pour déboucher dans la vallée de la Saône, puis de la Seine : là sont la Lisaine, Villersexel, Héricourt, théâtres des dernières batailles de la guerre de 1871. Six routes et trois voies ferrées (Paris-Mulhouse, Belfort-Bâle par Porrentruy, Belfort-Montbéliard) convergent à Belfort ; le canal passe au sud de la ville. La France a dû multiplier les fortifications pour défendre ce passage. 21. Ija plaine de la Saône. — A l'ouest du Jura, jusqu'au Plateau de Langres, à la Côte d'Or et aux Cévennes, s'étend, sur une longueur de 200 kilomètres et sur une largeur de 40 à 65 kilomètres, la haute (300 à 220 mètres d'altitude au pied du Jura, 250 à 175 dans la partie la plus basse) et belle plaine de la Saône (voir fig. 23). Toute la partie méridionale de cette plaine, du Doubs au Rhône, est le plateau de la Bresse, qui a été un lac durant l'époque tertiaire, et qui, à cause de son sous-sol argileux et de son peu de pente, a de nombreux étangs; l'inclinaison générale, rendue manifeste par la direction des cours d'eau, est du sud-est au nord-ouest (de 350 m. environ à 177 m. au confluent de la Saône et du Doubs). La partie méridionale de la Bresse, dite Bombes, est la plus élevée (300 à 350 m.) et a la forme d'un cône très aplati ; elle possède aussi un soussol imperméable et elle est plus couverte que le reste de la Bresse d'étangs, creusés pour la plupart de main d'homme. 22. Ijes Vosges. — Au nord de la Trouée de Belfort est une ligne de collines formées de calcaire jurassique, filant entre l'Oignon et le Doubs dans la direction du sud-ouest et ayant pour sommet principal la montagne du Salbert, qui s'élève au-dessus de Belfort et qui atteint 647 mètres; cette ligne, désignée sous le nom de collines de Belfort, marque la limite des terrains jurassiques et des terrains relevés par les soulèvements des Vosges. Les Vosges (voir la formation géologique, § 3 et 4), le mons Vosegus des anciens, le Wasgau des Allemands, sont une chaîne longue de 240 kilomètres en ligne directe, en y comprenant le Haardt qui en est le prolongement ; elles sont orientées du sud-
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sud-ouest au nord-nord-est; quoiqu'elles ne séparent pas deux
Fig. 28. — Esquisse des Vosges.
, bassins fluviaux et que leurs torrents, sur l'un et l'autre versant, aillent grossir le Rhin, elles sont, par la continuité et l'élévation
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de leur crête, une des parties les plus saillantes du relief de l'Europe occidentale. Parallèles au Schwarzwald, dont les révolutions géologiques paraissent les avoir brusquement séparées, en faisant place à la plaine du Rhin, et qui leur ressemble sous tous les rapports, elles bordent, à l'est, cette plaine de leurs plus grandes hauteurs et de leurs pentes les plus rapides (voir fig. 27), tandis qu'elles se prolongent à l'ouest par une suite de gradins sur le plateau de Lorraine jusqu'à la limite des collines du terrain triasique et forment une série de rides longitudinales orientées comme la crête principale. Une ligne tracée de Sarrebourg à Epinal marquerait à peu près la limite des Vosges (voir fig. 30). De profondes vallées, fertiles et verdoyantes surtout sur le versant alsacien, formées pour la plupart par des fractures de la masse et par des lits d'anciens glaciers, les traversent ; mais elles coupent à peine sur un petit nombre de points la ligne du faîte. Les sommets, de roches granitiques ou porphyriques dans le sud, doucement arrondis, s'élèvent de peu au-dessus des crêtes qui se dessinent au loin comme des lignes horizontales, couvertes de forêts ou de pâturages, qu'on appelle quelquefois des chaumes. Au-dessous des sommets, dont quelques-uns seulement portent le nom de ballons et qui sont nus ou gazonnés, les flancs et même quelques sommets inférieurs sont parés de magnifiques forêts de sapins et de mélèzes ; plus bas, les hêtres dominent ; plus bas encore, sur les coteaux, la vigne se mêle aux cultures de la plaine, pendant que de limpides et bruyants ruisseaux courent dans le fond des vallées au milieu des prairies et des usines. Les paysages des Vosges sont en général plus gracieux, surtout du côté de l'Alsace, mais moins imposants, que ceux des Alpes. Les Vosges se divisent en quatre parties (voir fig. 28) : 1° Au sud, de Belfort jusqu'à la vallée où coule la Bruche, sont les Hautes Vosges, longues de 100 kilomètres. De Belfort et surtout de Giromagny, une suite de croupes, étagées les unes au-dessus des autres, conduit rapidement au sommet du Ballon d'Alsace (1,250 m.). A partir delà, la crête, formant plateau, conserve une altitude à peu près uniforme de 1,000 à 1,200 mètres, avec quelques ballons ou quelques crêtes élevées : le Gresson (1,249 m.), le Brumont ou Tête de Felleringer (1,226 m.), le Grand Ventron (1,209 m.), le Rothenbach (1,319 m.), le Hohneck (1,366 m.), énorme masssif de granit, qui est le principal point de partage des eaux dans les Hautes Vosges et qui, vu du, plateau de Lorraine, comme de la plaine d'Alsace, est un des points
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les plus remarquables du panorama des Vosges, la Chaume de Balourche (-1,282 m.), les Hautes-Chaumes (1,306 m.); plus loin, le Climont (974 m.), au pied duquel la frontière française quitte mBÈMÈÊmmmÊMm\\t 1111 mmmmwHmaÊnmmm»
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Kg. 29. — La partie la plus haute des Vosges (Eitrait de la carte de l'État-major au 80,000').
aujourd'hui les Hautes Vosges, et le Champ du Feu (1,095 m.), a l'extrémité duquel est la forêt de Barr, dominant la vallée de la Bruche et faisant face à la Éloss (819 m.). Des cols, presque aussi
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élevés que la crête, interrompent à peine la continuité de cette ligne : la route de Giromagny à Remiremont, qui franchit le pied du Ballon d'Alsace, le col de Bussang (734 m.), par lequel passe une autre route conduisant aussi dans la vallée de SaintAmarin, le col d'Oderen (985 m.), le col de Bramant (890 m.) qui y aboutit aussi, la Schlucht (1,148 m.), munie d'une bonne rouie (1,086 m. au point culminant) qui descend dans la vallée de Munster, le col du Bonhomme (949 m.), la route de Sainte-Mark aux Mines à Saint-Bié (787 m. au sommet). Entre les profondes vallées qui découpent à l'est le massif vosgien et qui semblent avoir été limées par les glaces presque au niveau de la plaine d'Alsace, telles que la vallée de SaintAmarin où coule la Thur, la vallée de Munster, la vallée de SainleMarie-aux-Mines, etc., toutes riches par leurs prairies et par leurs manufactures, se prolonge, comme autant de rameaux, la crête des Hautes Vosges. Entre la vallée de Massevaux et celle de Saint-Amarin, le Rossberg a 1,196 mètres; entre la vallée de Saint-Amarin et celle de Munster, la crête latérale se maintient à plus de 1,000 mètres. On y trouve la Tète de Chien (1,363 m.) et le point culminant des Vosges, le Ballon de Guebwiller ou de Soultz (1,426 m.), dit aussi le Ballon par excellence (voir fig. 29). présentant, à côté des lignes ondulées de ses pâturages, quelques rocs abrupts, particulièrement sur les bords du lac du Ballon; de son sommet on jouit d'un magnifique panorama qui s'étend, non seulement sur la plaine d'Alsace et le Schwarzwald, mais jusque sur là Suisse et sur les Grandes Alpes. A l'ouest des Vosges, les rameaux, séparés aussi par de verdoyantes vallées, se perdent par une suite de pentes douces, généralement boisées, puis par une chute brusque sur le plateau de Lorraine. Un des plus importants est celui qui commence au Ballon de Servance (1,189 m.), et qui longe jusqu'à Plombières et à Remiremont la rive gauche de la Moselle. 2° Une dépression dans laquelle coulent, d'un côté la Bruche vers la plaine d'Alsace, de l'autre la Pave, affluent de la Meurthe, vers le plateau de Lorraine, sépare les Hautes Vosges des Moyennes Vosges ; le col de Saales, devenu frontière de la France depuis 1871, passage important où convergent plusieurs routes et qui était déjà fréquenté dans l'antiquité, marque la séparation des deux vallées à une altitude de 565 mètres. Les Moyennes Vosges (voir fig. 27 et 28), qui, du confluent de la Fave et de la Meurthe à la route de Saverne, n'ont que 50 kilomètres, sont
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moins hautes et beaucoup moins larges que les Hautes Vosges. Elles commencent, à l'ouest du col, par s'allonger parallèlement aux Hautes Vosges, puis elles les de'passent pour former à leur tour la bordure de la plaine d'Alsace. Elles ne tombent pas directement sur la plaine comme les Hautes Vosges ; une région ondulée de petites collines et formée de terrains triasiques et tertiaires s'étend entre le pied du massif de grès vosgien dont elles sont composées et les terres d'alluvion du Rhin. Sur la remarquable pyramide tronquée du Donon (1,013 m.) (Dun : la hauteur?), limite septentrionale à laquelle la frontière française touche aujourd'hui les Vosges, les roches porphyriques apparaissent. A partir de cette montagne, la crête s'abaisse par le Prancey (1,004 m.) et le Bosskopf (803 m.) vers le nord. La Zorn, qui prend sa source sur le versant occidental de la chaîne, file vers l'est dans une gorge, par une altitude de 220 à 187 mètres, traverse toute la chaîne et débouche à l'orient dans la plaine d'Alsace : cette gorge est le défilé ou Passage de Saverne, dans lequel convergent le canal et le chemin de fer, après avoir franchi plus à l'ouest un plateau de 331 mètres d'altitude, formant la ligne de faîte ; la route passe un peu plus au nord, par Phalsbourg ; c'est là, avantla montée de la route, entre Bourschied et Zilling, qu'est la plus grande dépression de la ligne de partage des eaux (306 m.) 3° Entre la route de Saverne et la source de la Lauter, sont les Basses Vosges (voir fig. 27 et 28). Elles ne sont pas, en réalité, une chaîne de montagnes ; mais un plateau de grès vosgien, haut de 300 à 500 mètres, très boisé (forêt de Waldeck, forêt de Philippsbourg, etc.), se confondant à leur extrémité occidentale avec les collines de la Sarre et présentant à l'est, du côté de l'Alsace, une sorte de muraille régulièrement formée de pentes brusques et coupées de distance en distance par les vallées pittoresques qui débouchent vers le Rhin (voir fig. 27). Le Breit Schloss (418 m.) et le Gross Wintersberg (577 m.) en sont les plus remarquables hauteurs. Plusieurs routes, celle, déjà citée, de Phalsbourg à Saverne (404 m.), celle de la Petite-Pierre (379 m.), le chemin de fer de Bitche (environ 400 m.) coupent ce plateau. La frontière française, avant les pertes de la guerre 1870-71, passait à 8 kilomètres au nord-est de Bitche. Devant les Basses Vosges, comme devant les Moyennes Vosges, s'étend jusqu'à la plaine et presque jusqu'au Rhin, au sud de la Lauter, une région de terrains jurassiques ou tertiaires, ondulée de collines. C'est sur ces collines, au débouché du chemin de
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fer de Bitche, entre Wœrth et Ileichshoffen, que l'armée française éprouva un des premiers désastres de la guerre de 1870. A" Dans les pays allemands, on désigne souvent sous le nom de hardt des régions presque stériles, couvertes de landes ou de maigres buissons. Tel est le Haardt qui, depuis la source de la Lauter jusqu'au mont Tonnerre, sur une longueur de 60 kilomètres, forme la continuation des Vosges. Comme les Basses Vosges, il présente à l'est un front qui, vu de la plaine du Palatinat, ressemble à une muraille percée de nombreuses brèches par d'étroites vallées (voir fig. 27 et 28). Cette muraille, dont le Rehberg (579 m.), le Kesselberg (665 m.) et le Kalmil (681 m.) sont les principales éminences, est le talus d'un plateau de grès vosgien, boisé, triste, d'un accès peu facile, quoique trois chemins de fer le traversent, mais cachant dans ses replis de fertiles vallées; le point culminant de l'intérieur du plateau est VEschkopf (613 m.), qui se trouve, ainsi que le Kalmit, au sud du chemin de fer de Neustadt à Kaiserslautern, principal passage. A l'ouest, le Haardt se continue, sur la rive droite de la Blies, par le plateau de Westreich, et plus au nord, près du Glan, par le Kœnigsberg (552 m.). Au nord du Haardt, séparé de lui par le col de Dreysen (230 m.), se dresse tout à coup à une hauteur de 689 mètres, la masse porphyrique du Bonnersberg, « mont Tonnerre », dont le sommet forme un plateau, en partie stérile, en partie cultivé, et qui est le point le plus remarquable de l'horizon dans la plaine du Palatinat. 5° A l'est des Vosges s'étend une longue et fertile plaine que le Rhin partage par le milieu : d'un côté, est la plaine de l'Alsace, qui doit son nom à la rivière de l'Ill et qui comprend le Sundgau et le Nortgau; de l'autre côté, la plaine de Bade; au nord, le Palatinat occupe les deux rives. Cette double plaine forme un plan incliné variant entre 250 mètres à Bâle et 79 mètres au confluent de la Nahe. C'est surtout au pied des Vosges et dans la région des collines tertiaires du nord qu'on trouve les terres fertiles de cette riche contrée ; près du Rhin, en maint endroit, sont des alluvions sablonneuses, impropres à la culture et recouvertes de forêts (forêt de la Harth, forêt de Haguenau). Au nord de Donnersberg, entre le Rhin et la Nahe, la plaine du Palatinat est ondulée de collines qui ne dépassent guère 300 mètres. 23. lia Lorraine. —A l'ouest des Vosges est le plateau de Lorraine (voir fig. 30), qui commence au pied des grès vosgiens par les collines du terrain triasique et qui s'étend jusqu'au delà de la
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Meuse, presque à la limite des terrains jurassiques (voir la formation géologique, § 4). Les habitants le nomment la Plaine, par opposition à la monta3o LE KH/iS'/JVfiu^uiyy gne (Vosges). Comme les iS Canaldu Rhàhe av-RhinVosges, il est en géné.. « iti 177/ - jEWf*A*un«' ral plus élevé au sud, où il dépasse 500 mètres, .^tGBciUan file OuebwKnu qu'au nord, où il descend ..î oo ntftrùv " \5 '": à 300 mètres et au-des«3 1 sous, dans la [partie où la Meurthe, la Seille et l'Orne confluent vers la Moselle. Au sud, où se trouvent, entre la MoI _ .Vall^A dx^O ^'^q^a I * selle et le Vair, la côte L_ StS IpJnttl de Vaudemont (545 m.), avec ses belles ruines, et, entre la Meuse et la Marne, le plateau de Grand (445 m.), il se lie 3 oif an* il complètement aux Faucilles et au Plateau de 3 3 Langres, et, dans l'ena ôi semble, il constitue une 5 ui\ région ondulée, couverte de bois (forêt de Vaucouleurs, de Vaux, Duheu, etc.). Les rivières coulent au fond de vallées étroitement encaissées dans le plateau, dont les bords sont taillés souvent en talus rapides et découpés par des ravins ; tels sont les coteaux de la Moselle (de 356 à 407 m.), qui .-<)« "Vîtry 1 François bordent la rive droite de cette rivière en amont de Metz (mont Pain de sucre, mont Toulois au nord de Nancy) et la rive gauche en aval et qui marquent la limite du calcaire à gryphées arquées. Les hauteurs situées en aval de
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Metz et renfermant le mont Saint-Quentin (361 m.) ont été le théâtre de la plupart des combats livrés par l'armée française contre les armées prussiennes pendant le siège de cette ville en 1870. Plus à l'ouest, des deux côtés de la Meuse, la limite de l'étage moyen 'du terrain oolithique est également marquée par une ligne de coteaux boisés; sur la rive droite du fleuve, faisant suite à la côte de Vaudemont, sont les hauteurs du Toulois (454 m. au sud, 385 m. au mont Saint-Michel, au nord), puis, dans le Verdunois, les Côtes (de 357 à 412 m.) dont les pentes les plus accentuées descendent vers l'est sur la plaine marécageuse, mais fertile, des Woèvres, arrosée par l'Orne (1). Au nord de la Lorraine et à l'est de la Nahe, s'étend, jusque par delà la Meuse et la Sambre, une vaste région de terrains paléozoïques. C'est en général une région de plateaux froids, tristes et infertiles. La Moselle la traverse dans une profonde vallée, souvent très étroite, s'élargissant un peu sur certains points, comme à Thionville et à Trêves, tranchant sur la pauvreté du haut pays par la richesse de sa culture. 24. lie Hansrttck. — Le massif entre Moselle, Rhin, Nahe et Sarre s'appelle, d'un nom général, le Hunsrùck (voir fig. 28 et 31). C'est un plateau de grauwacke, découpé presque à pic par les étroites vallées des quatre cours d'eau qui l'enveloppent et appartenant entièrement à l'Allemagne. Sur le plateau s'allongent, dans la direction du nord-est, plusieurs rangées de chaînes parallèles, VErrwald (689 m.), le Hochwald qui lui fait suite et dans lequel est le Wald Erbeskopf (818 m.), la plus grande hauteur de tout le massif schisteux situé à l'ouest du Rhin, Vldarwali (782 m. au point dit Zwei Steinen, « aux deux pierres » ). A l'est se trouve le Soonwald (662 m. au Simmer Kopf), composé d'une double chaîne et flanqué à l'est par le Bingerwald (655 m.) dont les pentes rapides tombent jusque dans le Rhin. Au nord-est, est le Hunsrùck proprement dit; il constitue la partie la plus stérile du plateau ; mais il borde le Rhin qui court serré, à une altitude de 65 mètres, entre ses sombres murailles, hautes de 400 mètres et plus (531 m. au Fleckertshœhe), et les murailles également
(1) C'est par une extension non justifiée que des géographes ont donné à cette chaîne le nom d'Argonne orientale. L'Argonne ne s'est jamais étendue sur la rive droite de la Meuse. 11 est vrai que la carte de l'État-major au 320,000° donne à un village à l'est de Verdun le nom de Fleury-en-Argonnc ; mais c'est une erreur de dessinateur. Car la carte au 80,000e et la minute dressée sur le terrain par l'officier d'état-major donnent, ainsi que les documents du ministère de l'intérieur, le nom de FÎeury-devant-Douaumont.
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hautes du Taunus. C'est une des parties les plus pittoresques du cours de ce grand fleuve.
25. I/Eifei. — Sur la rive gauche de la Moselle commence le massif de l'Eifel et de l'Ardenne. LJEifel (voir fig. 31) appartient,
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comme le Hunsrùck, à l'Allemagne. C'est un plateau encore plus monotone et plus pauvre que le précédent. Les rivières y coulent très étroitement encaissées ; leurs rives présentent seules des sites pittoresques. Des bords escarpés de la Moselle jusqu'à la partie la plus haute du plateau, il s'élève en une série de gradins coupés transversalement de failles par lesquelles les ruisseaux vont à la Moselle. A l'est, il est volcanique : le lac Laacher est un de ses anciens cratères. Son plus haut sommet est le Hohe Achi (761 m.), entouré de bois. Entre les sources de la Kyll, de la Prum et de l'Our est la partie la plus stérile, la plus triste, la plus froide de l'Eifel, le Schnee Eifel (par contraction Schneifel) « l'Eifel des neiges » (700 m.), que couvrent en grande partie des tourbières et des landes et que la route de Prum à Saint-Vith traverse par une altitude de 693 mètres. Au nord du Schnee Eifel, le Zitterwald (679 m. au point culminant) conduit à VHohe Venn, expression qui correspond à celle de Hautes Fagnes ou hautes fanges en langue française, c'est-à-dire haut pays de marécages tourbeux. Le Hohe Venn est en effet un plateau de tourbières et de marais, sans arbres, sans sommets proéminents, profondément entaillé toutefois; car, au pied du signal de Botranche, il y a des encaissements de près de 400 mètres. C'est à ce signal de Botranche (695 m.), presque sur la limite de la Belgique et de l'Allemagne, 'qu'est le point le plus élevé de ce plateau qui, avec le Zitterwald, forme le nœud entre l'Eifel et l'Ardenne. Au sud, le plateau de l'Eifel descend par des gradins étagés sur la plaine du Luxembourg où coule l'Alzette. Au nord, il s'étend, en s'abaissant peu à peu vers la grande plaine de VAllemagne et des Pays-Bas, jusqu'à Bonn, Aix-la-Chapelle et Liège, entre le Rhin et la Meuse. Son extrémité septentrionale marque encore l'emplacement du rivage des mers de la période tertiaire et indique le golfe qui pénétrait entre le Westerwald et l'Eifel et qui est devenu la vallée du Rhin inférieur. De ce côté, le Ville (154 m.) est un coteau de terrain tertiaire, boisé, qui prolonge l'extrémité de l'Eifel, de Bonn jusqu'au delà de Cologne. 26. ii'Ardennc. — L'Our forme la limite entre l'Eifel et l'Ardenne. L'Ardenne (voir fig. 31), dont l'étymologie est peut-être la même que celle de Hardt (Ard-enn), terre haute, couverte de maigres broussailles et de marécages, justifie son nom (voir la formation géologique, § 3 et 4). Depuis la source de la Roer à
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l'est jusqu'à la source de l'Oise à l'ouest, c'est un vaste plateau de terrains de transition, principalement de schistes argileux et de calcaires carbonifères, très anciennement émergé, sans sommets saillants, quoique fortement plissé par les contractions de l'écorce terrestre, autrefois très boisé (silva arduenna), conservant encore de grandes forêts, au centre, la forêt de Saint-Jean, la forêt de Saint-Hubert, célèbre dans les légendes de la chasse, au sud, la forêt des Ardennes, offrant ailleurs de vastes landes et de maigres pâturages au milieu desquels on rencontre des cultures de seigle ou d'avoine. Les lignes de faîte mesurent de ■400 à 650 mètres environ; le point le plus élevé de toute l'Ardenne est situé entre l'Amblève et l'Ourthe, dans le plateau des Tailles (651 m.), qui forme pour ainsi dire une île aux bords escarpés au milieu du terrain ardennais. Les rivières coulent dans des failles à parois abruptes, à angles brusques et multipliés ; ainsi, la Semoy est une des rivières d'Europe dont le cours, à cause des fréquents changements de direction de ces failles, est le plus sinueux. La Meuse qui, de Mézières à Givet, traverse l'une d'elles, s'y tord en nombreux replis au pied des rochers qui la dominent de 200 à 300 mètres. Il semble que le sol, en se contractant, se soit déchiré comme le ferait une argile mouillée, puis séchée au soleil. A l'extrémité occidentale de l'Ardenne est une région de collines tertiaires qui s'étend jusqu'à l'Oise et à la Serre, son affluent, région élevée de 231 (à la Gapelle) à 150 mètres, très boisée, très découpée par des vallées creusées jusque dans le terrain crétacé : c'est la Thiérache. La pente septentrionale de l'Ardenne, entre la Lesse et l'Ourthe, s'appelle la Famène. Plus au nord, le terrain s'abaisse rapidement et forme un long pli du sol ardennais qui s'étend de Maubeuge jusqu'au delà de Liège. Les couches de terrain carbonifère l'ont en partie rempli, et, à une époque bien postérieure, la Sambre et la Meuse s'y sont creusé un lit à une altitude moyenne de 75 mètres. Là sont la Marlagne et le Condroz, région où la houille a créé la richesse manufacturière. A l'est de l'Ourthe est le pays d'Hervé, un des plus accidentés : c'est là cju'est le site pittoresque de Spa. Sur la rive gauche de la Sambre et de la Meuse, le sol se relève, mais ne forme qu'un léger dos de pays qui ne dépasse pas 200 mètres : là est la Hesbaie, recouverte d'un limon fertile et riche en céréales. L'Ardenne est traversée aujourd'hui par plusieurs lignes de
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chemins de fer. Bien qu'elle offre trop peu de ressources aux armées pour ayoir été jamais le théâtre de grandes opérations militaires, au sud de son plateau ont été livrées plusieurs batailles contre les armées envahissant la France : à Rocroi (1643) de glorieux souvenir, à Sedan (1870) de triste mémoire. C'est au nord du plateau qu'on s'est battu pour la possession de la Belgique. De ce côté en effet, la Sambre et la Meuse forment un fossé qui est la défense naturelle de la Belgique et auquel les collines de Sambreet-Meuse servent d'escarpe; sur ce fossé, à Gharleroi, à Jemmapes (1792), ou sur le glacis de l'escarpe, à Seneffe (1674), à Fleuras (1690, 1794), à Ligny (1815) et même plus loin au nord, à Waterloo (1813), à Neerwinden (1693-1793), les armées françaises ont combattu pour envahir la Belgique en tournant les défenses de la plaine ou ont essayé de maintenir des positions acquises. 27. li» plaine île Flandre. —■ Le glacis s'incline doucement vers la plaine des Pays-Bas; depuis Maëstricht, Bruxelles, Mons, Cambrai jusqu'à la mer, le sol est partout au-dessous de 100 mètres et même au-dessous de 50 mètres dans les Flandres et la Campine ; du moins, on ne voit au-dessus de ce niveau que quelques rares monticules sablonneux, comme le mont Trinité (146 m.) près de Tournai, le mont des Cats (158 m.) et le mont Cassel (167 m.) dans la Flandre française (voir la formation géologique, § 5 et 6). La surface de la plaine est, dans certaines parties, telles que le Brabant, ondulée de légers mouvements de terrain: dans d'autres parties, elle est uniformément plate, comme dans la Campine. Mais il semble que la surface du sol se soit rompue, par suite des soulèvements, dans le sens même des grands plissements de l'Ardenne, c'est-à-dire du sud-ouest au nord-est : c'est ainsi que, transversalement à la pente générale qui porte au nord-ouest, s'est formée une série de petites cassures et de bourrelets parallèlement orientés au nord-est. Cette plaine pourrait être comparée à un fleuve qui s'est congelé après avoir charrié des glaçons ; les glaçons, pressés les uns contre les autres, s'inclinent au fil de l'eau en présentant cependant une arête relevée à contresens du courant. Les cours d'eau descendant vers le nordouest rencontrent et suivent, parallèlement les uns aux autres, ces talus qui bordent leur rive gauche et ils ne reprennent leur direction au nord-ouest que lorsqu'ils trouvent une issue pour s'échapper. 28.1«es Faucilles. — A partir du dernier contre-fort méridional
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des Vosges, s'étend jusqu'à la source de la Meuse, sur une longueur de 65 kilomètres, une région de terrains triasiques formant des plateaux onduleux plutôt que de véritables montagnes ; le plus haut sommet, la montagne de Laino ou montagne du Parmont, au sud de Itemiremont, ne dépasse pas 613 mètres; le Haulmont, au nord de Bourbonne-lesBains, n'a que 501 mètres. L'altitude moyenne n'est guère que de 400 à 500 mètres et domine de 200 mètres à peine les plaines environnantes. Entre la source de la Saône et celle du Madon, la ligne de faîte n'a que 338 mètres. Les indexations de la crête paraissent, beaucoup plus que sa forme recourbée, lui avoir fait donner le nom de monts Faucilles. Les plateaux sont quelquefois boisés, plus souvent cultivés, d'un aspect peu varié ; mais les vallées sont profondément découpées, encadrées par des pentes rapides et boisées, bien arrosées et pittoresques, comme le val d'Ajol, la vallée de l'Augrogne, qui arrose Plombières, et celle du Coney. Le chemin de ferd'EpinalàVesouletle canal de l'est traversent ce dos de terrain. 29. lie Plateau de Iiangrcs et la Côte d'Or. Au sud-Ouest de
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mesurée à la ligne de partage des eaux, un vaste plateau de calcaire jurassique ou plus exactement une suite de plateaux creusés par les vallées des cours d'eau. La pente générale de ces plateaux, qui semblent avoir obéi au soulèvement du Jura, est vers le nord-ouest. Comme l'indique le cours des eaux, le terrain est en pente douce (voir la formation géologique, § 4). Il est peu productif, parfois cultivé, souvent couvert de forêts. Sur le versant oriental, les plateaux tombent d'une altitude de 600 à 450 mètres sur la plaine de la Saône, élevée d'environ 200 mètres, en lui présentant un talus rapide, profondément échancré par de petites vallées, comme le val Suzon (voir fig. 32). On les appelle Plateau de Langres, du nom de la ville de Langres, assise sur l'un d'eux dans une forte position, à une altitude de 473 mètres (voir fig. 33; voir aussi plus loin la montagne et le sud du plateau de Langres, sur la figure représentant la source de la Seine). Les points culminants , dans la partie septentrionale, sont le Haut-du-Sec (516 m.): . Fig. 33 . — Langres (d'après la carte de l'État-major). la montagne du Saule (512 m.) qui domine la vallée de la Tille; le mont Aigu (504 m.). Entre l'Ource, affluent de la Seine, et l'Ouche le plateau s'élève davantage ; à son extrémité méridionale, il atteint 593 mètres au mont Tasselot et 608 au signal de Mâlain, où commencent à apparaître les terrains primaires. C'est au sud de ce dernier sommet que débouche le chemin de fer de Dijon, après avoir traversé la ligne de faîte par le tunnel de Blaisy-Bas. Du côté de l'ouest, les coteaux, boisés ou parés de vignobles, s'inclinent doucement et sont sillonnés par des vallées boisées ; au confluent des rivières, ils forment des promontoires avancés. Les habitants de la plaine delà Saône ou Pays-Bas (dans le dép. de la Côte-d'Or) désignent cette région de plateaux sous le nom générique de la Montagne. Au sud, entre l'Oze et l'Armançon, est une région où les vallées sont plus fraîches, à cause de l'imperméabilité du sous-sol, et les coteaux plus déchiquetés : elle est désignée sous le nom d'Auxois. Le mont Auxois (418 m.), promontoire qui domine la plaine des Laumes, au confluent de l'Oze et de la Brenne, et qui vraisem-
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blablement a été le théâtre de la lutte de César contre Vercingétorix/en dépend (voir fig. 34). Le pays d'Auxois, dont les plateaux dépassent en général 500 mètres, forme une région intermédiaire entre le Plateau de Langres, la Côte d'Or et le Morvan : de là les eaux se partagent pour couler vers la Seine, vers la Saône et vers la Loire. La Côte d'Or, séparée du Plateau de Langres par la profonde vallée de l'Ouche, s'étend de cette vallée jusqu'à celle de la Dheune, sur une longueur de 50 kilomètres. C'est un plateau calcaire, étroit, nu au sommet, s'élevant à 584 mètres au mont Affrique, visible de Dijon, à 636 mètres dans le bois Janson, h 571 aux Étraumes d'Auvenoy, il doit son nom de Côte d'Or aux riches vignobles qui, au-dessous de la zone des bois, revêtent, de Dijon à Chagny, tout son versant oriental et qui produisent les vins les plus renommés de la Bourgogne. Le nom de Côte d'Or s'applique par extension au revers occi- Fig. 34. — Mont Auxois (d'après la carte de l'État-major). dental (vallée supérieure de l'Ouche) comme au revers oriental. La Côte d'Or se relie aussi, d'une part à l'ouest, à l'Auxois, et, d'autre part au sud-ouest, à l'Autunois, dans lequel se trouve, entre l'Arroux et la Dheune, la ligne de partage des eaux (684 m. au point culminant, au sudest d'Uchon et à l'ouest du Creusot). Par une extension que la nature des lieux ne justifie pas, on applique quelquefois à l'ensemble des trois régions le nom de Côte d'Or; en réalité, la ligne de partage des eaux de l'Océan et de la Méditerrrnée est dans l'Auxois et dans l'Autunois. 30. !<e Morvan et les collines du Nivernais. — Au sud-ouestde l'Auxois, se dresse un massif de granit, de porphyre et de schistes cristallins (Voir la formation géologique, § 3 et 5) : c'est le Morvan, sorte de bastion avancé du Massif central, qui peut servir de réduit à une armée et de poste d'observation dans une guerre contre l'Allemagne. Sur son sol imperméable courent de nombreux et limpides ruisseaux qui portent leurs eaux à la Loire ou à la Seine et qui
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entretiennent la fraîcheur des prairies. Quoique la direction générale de la crête soit du nord au sud, sur une longueur d'environ 80 kilomètres, c'est moins une chaîne qu'un amas de surfaces ondulées et de dômes qui dépassent en général 600 mètres et qui atteignent leur plus grande élévation au sud-est de ChâteauChinon. Au sud de la forêt d'Anost se trouvent le sommet des Grands-Bois (804 m.) ; plus au sud, la chaîne du Grand-Montarnu (847 m.) et le bois de Folin (861 m.) ; dans les Bois du Roi se trouve le point le plus élevé de tout le bassin de la Seine, dit le Haut-du-Brûlé (nommé aussi Haut-Polin), qui atteint 903 mètres, Plus au sud encore, à la source de l'Yonne, sont le mont Préneky (850 m.) et le mont Beuvray (810 m.), sur le sommet duquel fut probablement l'antique Bibracte. Des forêts recouvrent en partie le Morvan. La vallée de l'Arroux, qui récèle la houille dans ses bas-fonds, marque la limite sud-est du Morvan du côté de l'Autunois. Les collines du Nivernais (voir la formation géologique, § 4) s'étendent des vallées de l'Yonne et de l'Aron, par lesquelles passe le canal du Nivernais et qui les séparent des monts du Morvan, jusqu'à la vallée de la Nohain. Elles forment plusieurs rangées allongées du nord au sud, très boisées, séparées par les vallons où coulent parallèlement les petites rivières tributaires de l'Yonne ou de la Loire. Elles sont formées en général de terrains tertiaires reposant sur un sol jurassique, quoique leur principale crête, à l'ouest de Saint-Saulge (452 m.), soit composée de schistes cristallins. Au nord du Morvan et des collines du Nivernais jusqu'à Auxerre et Tonnerre, règne la région monotone des plateaux calcaires et secs de YAuxerrois qu'entrecoupent de gracieuses vallées. Sur la rive gauche de la Nohain, à la limite des terrains jurassiques, crétacés et tertiaires, le terrain se relève en bourrelet; le sol, maigre, imperméable, se couvre d'étangs, de landes et de forêts : c'est la Puisaye (388 mètres, à l'ouest de Courson), qui s'étend, en s'abaissant vers le nord-ouest, jusqu'à Briare. Au delà du canal de Briare, le bassin de la Seine et celui de la Loire ne sont séparés que par un plateau de terrain tertiaire, élevé de moins de 200 mètres, qui fait partie du Gâtinais (voir plus loin) et que recouvre en grande partie la vaste, mais monotone, forêt d'Orléans. Ce plateau domine par un talus d'une cinquantaine de mètres le val de Loire. Une butte, au nord de Gien, s'élève à 187 mètres : c'est le point culminant. Mais, à l'endroit où passe le
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canal d'Orléans, la ligne de faîte n'a plus que 128 mètres ; le sol se relève jusqu'à 182 mètres dans la forêt d'Orléans qui, à son extrémité, se confond avec le Gâtinais et ..170 "METZ 1« Hatfel/r avec la Beauce. La Beauce (voir plus loin) ellemême est un plateau dont le relief est insensible, quoiqu'il s'élève dans la direction de l'est (129 m. près de Pithiviers) à l'ouest (152 m. au nord ....toi v-- aua.X..i2£B0'SB de Voves) ; les ruisseaux qui divergent y naissent à une certaine distance de la partie centrale dans des plis de terrain et coulent la plupart ..;)30 SrWenohaultL l'Aisne vers le nord. 31. I<a Champagne et l'ile-dea.1 France. — Entre la Thiérache et l'Ardenne, le plateau de Lorraine, le plateau de Langres, la Côte d'Or > Qiâlofcmi-Mavnti la 3 et l'Auxerrois, s'étend la région dès plaines de la Champagne et de , 180 Wonl*Ae Jlém» CotiCJLJC dtlo. l'Ile-de-France (voir la formation R rie Ctwmrr* "'* * géologique, § 4 et 5). Les divers terrains géologiques dont cette région est composée et qui y forment plu] ji sieurs cercles concentriques, dont Paris est le centre, y diversifient le ! -I "■•■6c Qmteau.-Thie<ïy ^ relief. La pente générale est vers t) l'ouest, jusqu'à Paris du moins, ainsi td que l'indiquent les cours d'eau ; mais, à la limite de chacune des for.^.......VolLû. &£t,'Oura) mations géologiques, se rencontre t) -y .M un bourrelet de hauteurs formant arc de cercle et présentant, comme a le Plateau de Langres et la Côte d'Or, son talus le plus rapide du uS Plaitaii'd. Aoron ■côté de l'est, à contre-sens de la -t 3o LA SEVVE Chtamtorf £j PARIS f LasToumeUa-/ pente générale (voir fig. 35). Toute la masse a été fortement rongée par les eaux qui ont mis à nu, clans les vallées et dans de vastes plaines, les couches inférieures, ne laissant les couches les plus récentes que sur le haut des collines et des plateaux.
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La première ligne de ces hauteurs commence à l'est de la Champagne avec les terrains crétacés inférieurs. La partie la plus caractéristique est l'Argonne, qui se prolonge sur les terrains jurassiques de la rive gauche de la Meuse, à peu près depuis Mouzon jusqu'à l'Ornain, sous-affluent de la Marne. L'altitude (357 m. au signal de Sivry et 342 m. à Montfaucon) est moindre que celle des côtes de la rive droite de la Meuse ; mais la région est coupée du sud au nord par les longues vallées de l'Aire et de l'Aisne, traversée de l'est à l'ouest par d'étroits défilés (les Isleltes qui débouchent à Sainte-Ménehould et par où passe aujourd'hui le chemin de fer de Verdun, la Chalade, Grandpré où passe l'Aire pour rejoindre l'Aisne, la Croix-aux-Bois, et, au nord de l'Argonne, le Chêne-Populeux par où passe le canal des Ardennes); toute boisée autrefois, elle conserve encore de nombreuses forêts dont la principale est la forêt d'Argonne. Elle présentait dans son ensemble une région accidentée, d'un accès difficile. Après la prise de Verdun, c'est dans ces défilés dont il comptait faire les « Thermopyles de la France » que s'était retranché Dumouriez; quand les défilés eurent été forcés parles ennemis, c'est à la lisière de l'Argonne, sur les petits coteaux qui marquent la limite du terrain crétacé inférieur et du terrain crétacé supérieur, qu'il les arrêta par la canonnade de Valmy. Au sud de l'Ornain et à l'est de la plaine dans laquelle se réunissent l'Ornain, la Saulx et la Marne, de Bar-le-Duc jusque vers Troyes, le terrain crétacé supérieur forme une suite de plateaux élevés de 440 à 180 mètres, caractérisés par des forêts, forêt du Der, forêt du Grand Orient, etc., riches en minerai de fer, coupés par les cours d'eau du bassin de la Seine et formant, avec l'Argonne, une des lignes de défense de Paris. C'est là que, durantla campagne de 1814, Napoléon livra les combats de Saint-Dizier, de Brienne, de la Bothière. Au sud de la Seine, le même terrain reparaît et des forêts (forêt d'Aumont, etc.) le caractérisent. Mais c'est un peu plus au nord, sur un plateau de terrain tertiaire, qu'on rencontre avec la grande forêt d'Othe (249 m.), le principal accident du sol de cette région. Au sud-ouest de la forêt d'Othe, l'arc de cercle se continue jusqu'à la Loire par la Puisaye (voir page 82), formée également de terrain tertiaire et couverte de bois et d'étangs. Dans l'intérieur de ce premier arc de cercle, des bords de l'Aisne jusqu'au pays d'Othe, s'étend la plaine de la Champagne, vaste surface de craie, à peine accidentée de quelques collines
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tertiaires attestant les érosions de l'époque' diluvienne, sèche, monotone et peu fertile, quoiqu'elle commence à se couvrir de semis de pins ; sa stérilité lui a fait donner le nom de Champagne pouilleuse; les vallées seules, arrosées par les cours d'eau et engraissées par leur limon, sont riantes. C'est cette plaine qu'Attila, avec sa nombreuse cavalerie, choisit pour champ de bataille (451); c'est là qu'est le camp de Châlons. A l'ouest de cette plaine commence le terrain tertiaire et se dessine un second arc de coteaux qui forment le talus oriental du plateau de la Brie. Ce talus, aux bords déchiquetés, percé par les cours d'eau qui traversent la Champagne Pouilleuse ou qui prennent naissance dans les marécages stagnants à son pied, peut être désigné sous le nom de falaise ou de Coteaux de la Brie champenoise, bien qu'il s'étende, au nord de la Brie, jusque sur la lisière du Tardenois et sur le Laonnais. La montagne de Laon, au nord, en est un contre-fort détaché. La montagne de Reims (280 m.) en est le promontoire le plus avancé à l'est ; au delà sont les hauteurs isolées de Nogent-V Abbesse et de Moronvilliers. Quelques bois recouvrent le sommet du talus ; les pentes, qui regardent l'orient, depuis la Vesle jusqu'au Petit Morin, sont couvertes, à Verzy, à Avize, à Vertus, de vignobles qui donnent les vins renommés de la Champagne. Les coteaux de la Brie champenoise constituent la seconde ligne de défense du bassin parisien. Dans la campagne de 1814, Napoléon culbuta les Autrichiens sur les hauteurs qui dominent la Seine à Montereau ; il mit en déroute les Prussiens à Baye, à Champaubert, à Montmirail, au moment où ils venaient d'aborder le plateau du côté oriental, et c'est sur les hauteurs de Craonne qu'il échoua dans une dernière tentative faite pour couvrir la route de Paris. Le plateau de la Brie, haut de 200 à 100 mètres en moyenne, incliné vers l'ouest, comme toute cette partie de la France, marécageux et pauvre à l'est, mais, partout ailleurs riche en céréales et en cultures industrielles, sillonné de l'est à l'ouest par de verdoyantes vallées, s'étend à l'occident jusqu'à Villeneuve-SaintGeorges, c'est-à-dire jusqu'à la plaine où confluent la Marne et la Seine; il domine, d'un côté, la plaine de Champagne et, de l'autre, les plaines de l'Ile-de-France. Au sud de la Seine est le Gâtinais, c'est-à-dire la mauvaise terre, sol de grès peu fertile en effet, mais portant la belle forêt de Fontainebleau dont les rochers, bizarrement entassés, s'allongent en lignes parallèles vers le nord-ouest, comme la plupart des
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cours d'eau et des rangées de collines de l'Ile-de-France. Ils marquent ainsi la direction des eaux qui, à l'époque de la fonte des grands glaciers de l'Europe centrale, ont balayé toute la contrée et achevé le dessin de son relief actuel. Au sud-ouest du Gâtinais est la Beauce dont nous avons déjà parlé. Ce plateau calcaire, uni, monotone, sec, mais riche en céréales et découpé par d'étroites et verdoyantes vallées, s'étend à l'ouest jusqu'au Loir, au nord jusqu'au Hurepoix; il a une altitude moyenne de 120 à 160 mètres environ et son relief indécis sépare le bassin de la Seine, à laquelle il envoie presque toutes ses eaux, de celui de la Loire qui coule au pied de ses coteaux : c'est pourquoi nous l'avons cité à la suite des collines du Nivernais. L'Ile-de-France proprement dite était primitivement la région située entre la Seine, l'Oise, la Marne et la Nonette. Dans l'acception la plus étendue, cette province peut être considérée comme une plaine fertile, surmontée çà et là de petits plateaux et de collines d'un terrain tertiaire plus récent, alignées dans la direction du nord-ouest et généralement couvertes de bois, comme la forêt de Montmorency ou les hauteurs de Cormeilles-enParisis; au sud de la Seine, les plateaux couverts de bois (bois de Meudon, forêt de Marly) présentent la même direction. Entre ces plateaux, élevés de 80 à 200 mètres, est creusée, à une altitude de 30 à 15 mètres, la vallée dans laquelle serpente la Seine, tandis que la Loire, à Orléans, coule à une altitude de 93 mètres. Au nord de l'Ile-de-France, vers les sources de la Somme et de l'Escaut, est une région de terrain tertiaire, boisée (forêt de Bohain, etc.), haute seulement de 166 à 108 mètres à la ligne de faîte, séparant le bassin de la Manche de celui de la mer du Nord. C'est, entre l'Ardenne et la Tiérarche d'une part et le plateau d'Artois d'autre part, la route naturelle de l'Ile-de-France aux Pays-Bas. On peut la désigner sous le nom Passage de Flandre. Deux canaux et deux chemins de fer y passent en effet; la guerre y a conduit souvent les armées. 32. lie relief entre l'Oise, la Seine et la Manche. — Sur la rive droite de l'Oise, dont la vallée basse a peu de pente, s'étend un bourrelet de hauteurs au pied desquelles coule la rivière. L'altitude est médiocre et ne dépasse pas celle des plateaux de la rive droite (120 à 180 mètres) ; elle s'abaisse même à 85 mètres à l'endroit où passe le canal Grozat; le bief de partage de ce canal n'y est qu'à 50 mètres au-dessus de la Somme. Ce bour-
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relet est désigné sous le nom de coteaux du Vermandois et du Noyonnais et marque la limite occidentale du bassin de la Seine (voir la formation géologique, § 4). Le Vermandois se relie lui-même au plateau de Picardie (voir fig. 36), coupé en deux par la Somme, et au plateau d'Artois. Ces deux plateaux sont formés d'une terre argilo-calcaire, propre au labourage, sillonnée de creuses vallées où l'on rencontre des prairies et des tourbières; leurs talus descendent au nord en pentes doucement -.4 Guxnej, ondulées sur la plaine de Flandre et en pentes plus allongées encore sur la vallée de la Somme. Au nordJioukiqne L-til.xichr ouest, le bord du plateau tertiaire se Lcorc du relève jusqu'à 207 mètres et s'enBoulonnais trouvre en quelque sorte pour laisser 3 place à une petite région de terrain 11 o calcaire et jurassique, accidentée de K-ï «? o j collines et arrosée de limpides ruisseaux : cette région est le Boulonnais ■ijjfl j.-At'Tnm (voir fig. 36). Les sillons parallèles Ul ^ ~ un Crùcy des vallées de l'Artois et de la Picardie <C<IZ G n sont autant de fossés qui défendent de fe..9 AblxîvDlp ri SO.VMK ce côté l'entrée de la France et dont nos forteresses occupent les passages. C'est plus souvent au pied des hauSmtrrpont. teurs, dans la plaine de Flandre, que sur le plateau qu'ont été livrées les grandes batailles contre les armées du Nord. Crécy (1346) et Azincourt (1415) font exception ; mais les armées anglaises qui y ont remporté des victoires venaient de la vallée de la Seine et se repliaient vers le nord lors;8 ROUrTIV.LA.'ÎEnVK qu'elles ont été attaquées. La vallée de la Somme est basse ; la source du fleuve est à moins de 100 mètres d'altitude et la plaine qu'elle arrose dans son cours inférieur est prescjue au niveau de la mer : c'est là qu'est le Marquenterre, nom qu'on donne à la région de terres d alluvions comprise entre les dunes et la mer. Au sud de la Somme, le terrain se relève en plateau dans le
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pays de Thelle, qui atteint 243 mètres au sud-ouest d'Aumalc Cette région paraît avoir été le centre d'un soulèvement relativement récent qui a relevé en terrasse et en plateau les couches tertiaires. Ces couches se sont fendues et entrouvertes dans la partie centrale du soulèvement ; elles ont formé un escarpement allongé en forme de boutonnière du nord-ouest au sudest et mis à nu un fond imperméable de terrain crétacé, tout verdoyant de prairies et arrosé de petites rivières, dont l'une, la Béthune, va directement à la mer, et dont les autres, l'Epte et le Thérain, vont grossir la Seine et l'Oise : c'est le pays de Bray, la contrée la plus caractéristique du relief de cette partie de la France (voir fig. 36). Sur les lèvres de cette boutonnière, c'est-à-dire sur les bords relevés du terrain tertiaire, se trouve la cote de 245 mètres. La lèvre méridionale, par une brèche de laquelle l'Epte descend dans le Vexin, forme, à l'ouest de l'Anclelle, la bordure du pays de Caux. En effet, le pays de Caux lui fait suite; c'est un plateau calcaire et sec, mesurant de 205 à 100 mètres et moins d'altitude, qui s'incline doucement vers l'ouest. Il se termine en hautes falaises sur le bord de la mer et il est sillonné de fraîches vallées, creusées jusqu'à la profondeur du terrain crétacé. 33. lie l'erclie, la Normandie et le Maine. — A l'ouest de la Beauce et du pays Chartrain qui en dépend, le plateau tertiaire s'élève doucement et devient un peu plus accidenté. Il dépasse 200 mètres, atteint jusqu'à 287 près
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de la source de l'Eure et se couvre de forêts : là commence le Perche. Sur le revers du plateau dans l'intérieur de l'arc de cercle dessiné par le relèvement de la couche tertiaire, le sol est tout ondulé ; le terrain crétacé s'y montre à nu dans les vallées herbeuses et sur les coteaux, pendant que les plateaux, la plupart, couverts de bois, conservent leur revêtement tertiaire ou laissent voir, dans la forêt de Perseigne par exemple, les schistes de l'époque de transition : ce sont les premiers contre-forts des collines de Normandie. Le talus intérieur de cet arc, dans lequel prennent naissance la Sarthe et l'Huisne, constitue les coteaux du Perche (voir fig. 37); les monts d'Amain (309 m.), où la Rille prend sa source, en sont les plus haut sommets. A l'ouest de la Campagne d'Alençon et du Saosnais, dont le sol jurassique fait suite au Perche, apparaissent de nouveau les terrains anciens, schistes cristallins, qu'annonçait le sol de la forêt de Perseigne. Ce sont les collines de Normandie (voir fig. 36) qui, sur une longueur d'environ 130 kilomètres, dressent leurs trois lignes parallèles. Leurs plus grandes élévations sont dans la partie orientale : au nord d'Alençon, dans la forêt d'Écouves (413 m.) et, à l'ouest d'Alençon, dans la forêt de Multonne, au signal des Avaloirs, où le sol s'élève à l'altitude de 417 mètres. Dans toute la France du nord et du nord-ouest, jusqu'à l'Ardenne, au Nivernais et au Massif central, on ne rencontre pas une élévation qui égale celle de ces deux points voisins. C'est aussi, grâce à l'humidité du climat, un des centres hydrographiques importants de la France ; dans un rayon de 40 kilomètres autour de la forêt d'Écouves, une centaine de rivières et de ruisseaux prennent naissance en divergeant vers tous les points de l'horizon. Un même plateau, élevé de 200 mètres et plus, supporte les trois rangées des collines de Normandie qui sont couvertes de bois : ce qui a fait donner à la contrée les noms à'Houlme et de Bocage. La rangée du sud, dont les pentes s'élèvent parfois brusquement en amas de rochers pittoresques au-dessus du bassin de la Mayenne, particulièrement du côté de Mortain (317 mètres dans la forêt), se termine, sur la baie du mont Saint-Michel, par la colline d Avranches ; elle est interrompue par des brèches qui donnent passage aux rivières. Celle du centre, moins accentuée, est la principale ligne de partage des eaux; le sol s'y élève jusqu'à 368 mètres aux sources de la Sée et de la Vire. Celle du nord, qui se relie presque aux coteaux du Perche du côté des monts dAmain, est toute formée de terrains de transition; l'Orne la tra-
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verse à Harcourt-Thury, dans une gorge pittoresque profonde de 200 mètres, à l'ouest de laquelle le mont Pinçon atteint 365 mètres. Au nord-est, les collines de Normandie sont flanquées par un plateau tertiaire, cultivé, nommé Lieuvin à l'est de la Touques et Haut pays d'Auge à l'ouest jusqu'à la Dives. Ce plateau est coupé par de creuses vallées, couvertes d'herbages et désignées sous le nom de Bas pays d'Auge. Au nord-ouest, les collines de Normandie sont flanquées par le Cotentin, composé en grande partie de terrains de transition, mais ayant une très médiocre altitude ; la ligne de partage des eaux, entre la Sèves et l'Ay, n'est qu'à 33 mètres au-dessus du niveau de la mer ; le mont Castre n'en a que. 127, et le point culminant de toute la péninsule, à l'ouest de Cherbourg, dans la Hague, n'a que 179 mètres. Entre le pays d'Auge et le Cotentin s'étendent les terres de labour de la Campagne de Caen et les prairies du Bessin. Au sud des collines de Normandie, les collines du Maine, irrégulièrement semées et groupées en petits massifs, couvrent le pays entre le Couesnon, qui borde la forêt de Fougères, sur le territoire breton, et la Sarthe. Quoique composées de terrains anciens, gneiss et schistes, elles ont en général moins de 200 mètres d'altitude; cependant le massif des Coëvrons que l'on a, non sans beaucoup d'exagération, comparé à la Suisse, atteint 352 mètres à son point culminant; c'est là que sont le mont Rochard (357 m.), la forêt de Sil/é, la forêt de Pail qui relie ce massif aux hauteurs de la forêt de Multonne et les pittoresques encaissements de la Sarthe à Saint-Céneri. Dans le sud-ouest, entre la Mayenne et la Vilaine, le relief du sol ne consiste plus qu'en collines boisées, de 19 à 80 mètres d'altitude (forêt d'Ancenis, etc.), allongées de l'est à l'ouest, comme les landes du Morbihan. Le sillon de Bretagne (87 m.), qui s'étend de la Roche-Bernard jusqu'au delà de Savenay et dans lequel apparaît déjà le granit, est le lien géologique de la Vendée et de la Bretagne ; il termine de ce côté les mouvements du terrain et domine le marais de la Grande-Brière. 34. Jje relief de la Bretagne. — A l'est des collines du Maine est une plaine de terrains siluriens, plaine légèrement ondulée, mais presque partout monotone, présentant la forme d'une cuvette dans le centre de laquelle, par une altitude de 25 à 18 mètres, convergent les eaux et où a été bâtie Rennes. Au sud des points où la Meu et la Seiche tombent dans la Vilaine, cette plaine est
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sillonnée par quelques rangées- de basses collines entre lesquelles passe la Vilaine. Au nord, elle tombe, par un talus nettement accusé, sur la plaine basse et très fertile, dite maltais de Bol, occupée autrefois par la mer ; le mont Dol est un rocher qui s'élève au milieu de cette plaine (voir la formation géologique, §3,4 et S). Les monts de Bretagne ne commencent qu'à la forêt de Paimpont, où le sol s'élève à 255 mètres et forme un contre-fort avancé, séparé du reste des hauteurs par la vallée du Duc. A l'ouest de
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Fig. 38. — Coupe de la Bretagne occidentale allant du sud au nord.
cette vallée s'élève le massif du Ménez ou Méné. Le mot mené veut dire montagne : c'est en effet la montagne par excellence de l'antique Bretagne. Orienté du sud-est au nord-ouest, le Ménez ne présente pas de grandes hauteurs, mais de légers dômes de roches granitiques ou cambriennes, aplatis, émoussés et usés par le temps, ayant l'aspect et l'altitude de collines : le Bel-Air, point culminant, ne dépasse pas 340 mètres. Cependant les landes et lesforêts qui recouvrent une grande partie de la chaîne, quelques rochers escarpés qui dominent certaines vallées, les encaissements où coulent les ruisseaux lui donnent un certain caractère de montagne : on le voit de loin dans les campagnes environnantes. A l'ouest du Ménez la crête se continue jusqu'à la forêt de Beffou (326 m.), au nord-est de laquelle s'avance le Ménez Bré (326 mètres). Al'ouest de la forêt de Beffou commence la ligne des montagnes d'Arrée (voir fig. 38). C'est une des parties les plus agrestes des monts de Bretagne et c'est la plus élevée ; la crête atteint 334 mètres. Au sud de cette crête, se dresse isolé, entouré d'une plaine marécageuse, un dôme haut de 391 mètres au sommet duquel est la chapelle de Saint-Michel-de-Braspart, point culminant de toute la Bretagne.
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Au sud des montagnes d'Arrée et séparées d elles par le bassin de l'Aulne, sont les montagnes Noires (voir fig. 38), non moins sauvages et autrefois couvertes de forêts ; les Bretons les nomment Kein Bress, l'échiné de la Bretagne. Elles appartiennent à une seconde ligne de hauteurs, la ligne méridionale qui se prolonge jusqu'au Sillon de Bretagne. Les montagnes Noires commencent près de Rostrenen et s'allongent à l'ouest sur la limite du terrain silurien et du terrain primitif (352 m. au point culminant, 330 au Mené Hom), en hérissant, comme les montagnes d'Arrée, la côte du Finistère de leurs escarpements. Au nord, le terrain granitique, entrecoupé par les petites vallées où coulent vers la Manche les ruisseaux et les fleuves côtiers, se prolonge jusqu'à la côte, presque partout rocheuse et élevée (excepté dans la plaine fertile de Tréguier et de Paimpol). Au sud, les terrains primitifs dominent ; mais le niveau s'abaisse et les vallées supérieures sont au-dessous de 100 mètres. Plusieurs plateaux, ayant de 170 à 120 mètres d'altitude et faisant partie de la ligne méridionale, s'allongent, comme les basses collines du Maine, de l'ouest-nord-ouest à l'est-sud-est ; la lande de Lanvaux (150 m., au point culminant), située entre les vallées de la Claie et de l'Arz, est le plus grand de ces plateaux. 35. Les Cévennes. — De la dépression de l'étang de Longpendu, extrémité méridionale de l'Autunois et de la Côte d'Or, jusqu'au passage de Naurouse que franchit le canal du Midi, s'étend une suite de montagnes dont la ligne de faîte mesure environ 530 kilomètres et qui sépare les eaux tributaires de l'Atlantique des eaux tributaires de la Méditerranée : on la nomme chaîne des Cévennes, bien que le nom n'appartienne en propre qu'à une partie de cette chaîne (Voir la formation géologique, § 3 et 4). Nous la divisons en Cévennes septentrionales (300 kilomètres) s'étendant de l'étang de Longpendu jusqu'au point où passe le chemin de fer de Clermont à Nîmes, c'est-à-dire au col de la Bastide et à la vallée du Chassezac, et en Cévennes méridionales (230 kilomètres), du mont Lozère jusqu'au passage de Naurouse. Jusqu'aux monts du Vivarais, elles sont médiocrement élevées ; mais, depuis le Pilât jusqu'aux Garrigues, elles présentent sur la vallée du Rhône un talus rapide et presque continu, percé çà et là d'étroites vallées par où débouchent les torrents et elles ont une altitude supérieure à 1,000 mètres ; elles s'abaissent dans les Garrigues et se relèvent vers leur extrémité sud-ouest (voir fig. 39 et 40). 1° Au sud de la dépression de l'étang de Longpendu par laquelle
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passe le canal du Centre par une altitude de 304 mètres et dans laquelle sont accumulés de riches dépôts houillers, le terrain granitique apparaît, comme dans le Morvan, et s'étend, sur une longueur de 65 kilomètres du nord au sud, en formant une bande étroite entre les affluents de la Saône et ceux de la Loire, jusque vers les sources du Sornin et de la Grosne : ce sont les monts du Charollais (voir fig. 40), du nom du comté dont Charolles était la capitale. Ils présentent une suite de plateaux mamelonnés, couronnés çà et là de bois et de pâturages, avec des vignes et des terres de labour sur les flancs. De creuses vallées, riches en prairies, les sillonnent; les principales, orientées du nord au sud, comme la chaîne, la divisent en massifs longitudinaux, conformément à la direction générale qu'affectent les plis du terrain et du cours des eaux depuis la région du Jura et des Alpes calcaires jusqu'au Bocage Vendéen. Le mont de Saint-Vincent (603 m.), situé au nord, à la source de la Reconce, est un des principaux sommets ; mais le point culminant de la chaîne (774 m.) est plus au sud, près des Grandes-Roches, au mont de Saint-Cyr. De la source du Sornin et de la Grosne jusqu'à la Valsonne, affluent de l'Azergues, les montagnes qui forment une double chaîne, séparée par la vallée de l'Azergues, sont nommées monts du Beaujolais (voir fig. 40), du nom d'une petite province dont Beaujeu était le chef-lieu. Ils sont surtout porphyriques à l'est, schisteux à l'ouest, formés de couches diversement tourmentées et redressées, coupés par des vallées profondes, principalement par celle de l'Azergues, et semés de petits bois, restes de leurs antiques forêts. Plus élevés que les monts du Charollais, ils atteignent, à leur naissance, 1,012 mètres au mont Saint-Rigaud, dans le bois d'Ajoux, « bois de Jupiter ». Les monts du Méconnais (voir fig. 40 et 41), en partie porphyriques aussi, en partie jurassiques, forment comme un appendice des monts du Beaujolais (701 m., à la mère Boîtier) ; ils courent à l'est des monts du Charollais, allongeant vers le nord leurs crêtes boisées et présentant à la plaine leur flanc oriental, tout tapissé de vignobles. Au sud du Beaujolais commencent les monts du Lyonnais (voir fig- 40 et 41), dont la partie septentrionale, au nord de la Brévenne, est composée du massif de Tarare, tout porphyrique vl,004 m., au mont Boussière et 935 m., au mont Crépier). Entre la vallée de la Brevenne, dont l'eau coule sur le terrain houiller, et la vallée profonde du Gier, qui possède de riches mines de
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houille, sont les monts du Lyonnais proprement dits, masse de gneiss profondément ravinée par les eaux, qui n'atteint pas
Fig. 3y. — Esquisse du Massif ceutral (partie nord-ouesl).
1,000 mètres (937 m. dans le bois de Saint-André m sud de la chaîne) et dont les sommets les plus connus, presque isolés à
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la pointe septentrionale de la chaîne, sont le mont Verdun (625 m.) et le mont d'Or (612 m.), devant lesquels se recourbe la Saône.
Fig. 40. — Esquisse du Massif central (partie nord-est).
Le col du Pas-de-l'Ane, sous lequel passe le chemin de fer de Saint-Etienne à Lyon, sépare la vallée du Furens de celle du Gier et
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marque la jonction des monts du Lyonnais et de ceux du Yivarais. Entre le Gier, dont le chemin de fer de Lyon à Saint-Étienne remonte la vallée, et le mont Lozère est une ij5 Tourmis chaîne beaucoup plus importante , longue d'environ 136 kilomèil I très, orientée vers le ? s \ nord-nord-est, com- i \ posée de gneiss dans t 2 S S > sa partie septentrio?! Signal Auquel ■ nale et partout ailleurs 8 t'U-UfrarWÀ£ ; de granits recouverts ; çà et là d'antiques dé• 6z5 M^Vcrdun I jections volcaniques : : ino'i Massif de Tarari ! i63 LYON i c'est la chaîne des ; monts du Vivarais - i56 Gvoors. l&Gia| (voir fig. 40 et 41), qui ; s'étend au delà de la > province qui lui a I î donné son nom. Elle ! commence au nord, i dans le Forez, par le j beau massif du Pilât t (1,434 m. au Crêt de la t- ■ z dcSrmeu ui ■ \ Perdrix), où le gneiss ^ Vdience. ^ ; se mêle au granit et au . quartz et qui dresse, \ presque isolée, sa • masse coupée de gorges profondes et as5 >Ionlr3imar ' sombrie par des forêts. ° La chaîne des Bou....i&ic) Ttmurquc tières (1,390 m.) ou Si Bourg J.AnAr&L l&ïnftj Ccl 3* laBoaUde. Grand Felletin, crête 5-*- PLomb du Ctuxldl volcanique qui affecte la forme d'un cirque, relie [le Pilât au mont Mézenc (1,754 m.), le plus haut sommet de toute la chaîne des Cévennes et le plus important des anciens volcans de la contrée (voir fig. 41). Le Mézenc se dresse en forme de dôme très escarpé
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à l'est, incliné" en pente douce à l'ouest, terminé par trois dents, sur un plateau de 1,200 à 1,300 mètres d'altitude, tout couvert de phonolithes et de trachytes, au milieu de nombreux cônes volcaniques, moins élevés, entre autres le Suc de Montfol (1,601 m.), la
RocheTourte{l,^Qmè-
tres), le Gerbier-deJonc (1,551 m.). Au nord-ouest est le Meygal (1,438 m.); au sudest, le roc de Gourdon (1,061 m.) ; puis, au delà du col de l'Escrinet (792 m.), route de Privas à Aubenas, les monts de Coiron, coulée basaltique projetée en avant de la ligne de partage des eaux ; au sud, le Tanargue (1,519 m.) et les montagnes de Berg (720 m. à la Dent de Rez) constituent , avec leurs champs de lave, leurs cratères en forme de « coupes » [coupe de
Jaujac, coupe d'Aisac, etc.), une des par-
ties les plus pittoresques de la France. Les deux derniers massifs continuent la grande cassure granitique, disposée en hémicycle, qui sépare le Haut et le Bas Vivarais et dans laquelle descendent, après les orages, les redoutables torrents tributaires del'ArdècheC'est à l'extrémité méridionale des monts du Yivarais que le cheLA FRANCE.
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min de fer de Glermont à Nîmes, après avoir remonté l'Allier jusque près de sa source, franchit la ligne de partage des eaux pour gagner la vallée du Gardon. 2° La vallée du Ghassezac et le col de la Bastide (1,147 m.), où le chemin de fer coupe la ligne de faîte, peuvent être regardés comme la séparation des Cévennes septentrionales et des Cévennes méridionales. Celles-ci, qu'aucun canal et que peu de chemins de fer traversent, constituent une barrière beaucoup plus continue que les Cévennes septentrionales ; elles séparent la chaude plaine du Bas Languedoc de la région haute, froide et triste des Gausses. La montagne de la Lozère, Lesora mons des anciens (1,702 m. au signal de Finiels) (voir fig. 42) est un massif de granit, allongé de l'est à l'ouest, en grande partie déboisé, comme le Tanargue et l'Aigoual, profondément entaillé par des ravins où coulent de maigres torrents donnant naissance au Lot, au Tarn et à plusieurs affluents du Rhône, flanqué, au nord, de la montagne du Goulet (1,499 m.), dont il est séparé parle col de Trèbes (1,130 m.), au sud, de la montagne du Bougés (1,424 m.). Au sud de la montagne de la Lozère sont les Cévennes proprement dites (voir fig. 42 et 43), c'est-à-dire, dans lalangue des anciens. Gaulois, les crêtes (Kefin). Elles s'étendent dans la direction du sud-ouest sur toute la ligne des roches primitives, granit, gneiss, micaschiste et talc, c'est-à-dire jusqu'au delà des sources de la Vis et de la Virenque, tributaires de l'Hérault. Elles atteignent leur plus grande élévation dans la montagne de l'Aigoual (1,567 m.); la montagne de Lespérou et la montagne du Lingas, voisines du Yigan, ne dépassent pas 1,440 mètres. Elles présentent partout des ravins profonds, des crêtes sauvages, des pentes rapides, boisées de châtaigniers ou de hêtres, et, sur les derniers coteaux calcaires de leur versant méridional, le mûrier ou la vigne, en partie détruite par le phylloxéra ; leur versant occidental et septentrional est soudé aux vastes plateaux calcaires du Massif central. Dans les gorges qui s'étendent entre le pied de la Margeride et l'Aigoual, les protestants du Gévaudan, à la suite de la révocation de ledit de Nantes, ont défendu, même contre Yillars, l'indépendance de leur foi religieuse. Entre la Dourbie et l'Orb, les terrains primaires disparaissent ; le plateau calcaire déborde en quelque sorte et étend la longue nappe de ses plaines nues, couvertes de pierres blanches et d'une herbe maigre, semées çà et là de petits monticules ou de crêtes ro-
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cheuses n'atteignant pas 1,000 mètres à la partie la plus élevée. Les garrus, taillis de chênes verts hantés par les kermès, ont
fait donner aux friches de cette région le nom de Garrigues (voir fig. 43): c'est, en réalité, l'extrémité du plateau de Larzac, lequel
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fait lui-même partie de la grande région des Causses. Les talus méridionaux des Garrigues présentent des accidents de terrain pittoresques que l'on rencontre d'ordinaire dans les montagnes calcaires, particulièrement la montagne de Séranne (943 m.) et le pic de Saint-Loup (633 m.) qui, vu de Montpellier, se détache nettement au fond du paysage. Le nom de Garrigues s'étend d'ailleurs à tous les plateaux, généralement secs et nus, qui dominent de ce côté la plaine de la Méditerranée. La montagne d'Agde (115 m.), sur le bord de la mer, est volcanique; celle de Cette, dite pilier de Saint-Clair (180 m.), ne l'est pas. Dans la partie occidentale des Garrigues, la crête des Cévennes est composée de terrains de transition que percent çà et là le granit et les roches éruptives. Avec YEscandorgue (866 m.), volcanique, les monts de l'Orb (782 m. à la Sauvaynière), le mont de Marcou (1,094), la montagne de l'Espinouse (1,126 m. à la source de l'Agout), la.montagne de Caroux (1,093 m.), les terrains primaires reparaissent et s'élèvent, jusqu'à 1,202 mètres, en formant une crête en arc de cercle ouvert au sud. Au nord de l'Agout, sur le plateau, sont les monts de Lacaune (1,266 m. au Montgrand). Au delà des Garrigues, près de la source du Thoré, est une dépression (430 m.), dite col de la Feuille, par laquelle passe la route de Saint-Pons à Mazamet. Au sud du Thoré, le terrain, granitique et schisteux, se relève en formant un arc de cercle dont la crête est opposée et presque tangente à la précédente; là sont, à l'ouest des monts du Nienervois, le roc de Peyremau (1,056 m.) et le pic de Nore (1,210 m.) dont le flanc septentrional est tapissé d'une belle forêt de sapins. Immédiatement à l'ouest se trouve la montagne Noire (1,021 m., dans la forêt de Montaud), ainsi nommée à cause des sapins qui la couvrent (forêt de ïtamondens, etc.), et dont le nom peut être étendu à tout le massif jusqu'au col de la Penille. Une étroite bordure de collines tertiaires, désignées à l'ouest sous le nom de coteaux de Saint-Félix de Caraman (339 m,), conduit jusqu'au bief du canal du Midi et au passage de Naurouse (191 m.), qui est moins un col qu'un seuil étroit de terrain tertiaire entre deux massifs montagneux et qui marque la limite de la chaîne des Cévennes. A l'est des monts du Vivarais et des Cévennes, s'étend une région de collines parées de mûriers et de vignes, qui descend jusqu'à l'étroite plaine du Rhône. Au sud des Cévennes méridionales, les
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collines se prolongent de la même manière et se perdent dans la fertile plaine du Bas Languedoc. 36. ïie Massif ceutral. Entre le canal du Centre et le passage de Naurouse, d'une part, entre le Rhône et la source de la Charente, d'autre part, s'étend 45 Pont S. Kîprit, KIIOXTl une vaste région composée de montagnes granitiques ou volcaniques, de plateaux .2jj..i35 S. stmb-aijc granitiques ou calcaires, de vallées en2B0 CharnàorùfatïcL caissées ayant une altitude de plus de S00 ---■ i683 Souree. tUt-Tanu mètres en moyenne ; ér. .flgfi de Jfonloei'i' elle mesure environ "3 '7°2 StanaL cU-. FtnieLs 100,000 kilomètres -Ctt. 53fi Tarn, carrés, à peu près --ii. S irnund, (Loris ta f3 Causse. Mijcan. le cinquième de la France : c'est le MasSï àans la Ccuisse .... aoii etc. Sniiwclerre. sif central, une des .. i:>h'+ ixqncil dit Rundort "'12*3 Truc Ae Foruuiio parties les plus an... -■ 5sï livûmourffw -J > < H ciennement émergées or 4! âujwi df PciulhcLt du sol français (voir la formation géologique, § 3, 4 et 6). < i Les Cévennes forment, avec leurs talus .. *55 Ëntraùjii&r- lu- Tiuri/r*. rapides, le bourrelet oriental et méridional ■ -B3o Jfîantsaloxj de ce massif dont la pente s'abaisse dou8- 8 l'IomS ait Canin! —1*26 Perce* du, Licon ..1707 Piuillnr'i cement vers le nordîj44 Y'vy Oiaoaroche <-a5afc Tuy Violent ouest et le sud-ouest et se perd en général dans les plaines subiS8(î PuydeSniLcy. S^S^fcm •--\v+65 Lt Capucin jacentes par des ters 1 rasses et des rangées de collines courant entre les rivières. Murât et Saint-Flour, deux des villes les plus élévées de la région, sont à 937 et à 883 mètres au-dessus du niveau de la mer; de l'autre côté du Plomb du Cantal, Mauriac est à 698 mètres ; plus à l'ouest, Tulle n'est plus
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qu'à 214 mètres. De même, plus au nord, Ussel est à 639 mètres, Guéret à 443 mètres, Limoges, situé sur le flanc d'une vallée, à 287 mètres. Au sud, Rodez est à 632 mètres. La partie la plus haute du Massif central est dans les monts d'Auvergne, anciens volcans qui paraissent avoir été, durant les il* TuTic la Carrèitc plus récentes révoluSeiihactions géologiques, le 954 centre du dernier sou3 08 Uv ï~ér*œlèvement de toute la contrée. La Margeride relie au sud-est ' les monts d'Auvergne aux Cévennes ; à ^.2 /Vu Xuffièrt> l'ouest, les monts du Signal de Sau.Dojjnac ...205 fci. ftfflVUi vM i,Ùnn.iC; Limousin continuent de former avec ces deux chaînes le dos principal ou arête du p3o Si <Su7iit£/*s '■ Massif central et la séparation entre les 1 Si S _ a eaux de la Loire et celles de la Garonne (voir fig. 39 et 40). Au nord de cette arête, « la chaîne du Yelay et du Forez et les monts j de la Marche sont orientés vers le nord i et le nord-ouest; au 4 \ sud, les monts d'Aubrac, les Causses et leurs prolongements couvrent une grande partie du bassin de la Garonne. Les vallées qui s'ouvrent entre les nervures du Massif central sont en général élevées. Celle de la Loire, jusqu'à Digoin, domine de beaucoup la vallée du Rhône et de la Saône, dont la pente est en sens inverse et qui en est séparée par le bourrelet des Cévennes;
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elle la domine de 500 mètres à la hauteur du Puy (600 m. d'altitude au Puy, environ 100 à Valence), de 100 mètres à la hauteur de Roanne, et elle est de 45 mètres environ à la hauteur du canal du Centre, qui réunit les deux bassins. 1° Les monts d'Auvergne (voir fig. 39 et 40) sont la partie la plus importante du Massif central. Leurs volcans, qui appartiennent à des âges géologiques différents, ont, à plusieurs reprises, soulevé les roches granitiques qui forment le noyau de ce massif, ainsi que les couches calcaires déposées sur ses flancs, et les ont en partie couvertes de leurs coulées de lave. Les monts d'Auvergne s'étendent du nord au sud, sur une longueur de 130 kilomètres, depuis la rive de la Trueyre jusqu'à celle de la Morges, et forment quatre groupes distincts. Le groupe du sud est le massif du Cantal (voir fig. 39 et 44), énorme masse de trachyte et de basalte qui a 70 kilomètres de longueur, du sud-est au nord-ouest, sur près de 50 kilomètres de largeur. Il ressemble à une gigantesque étoile au centre de laquelle s'ouvre une dépression vaste, escarpée, ayant la forme d'un cratère, surmontée de. quelques cônes et coupée par les gorges où passent la Cère et la Jordanne ; plus de quarante ruisseaux, formant autant de rayons divergents, coulent dans ses gorges profondes et ombreuses et vont porter leurs eaux à l'Allier, à la Dordogne et au Lot. La crête du cratère, généralement chauve, est partout très élevée et ne s'abaisse que sur un point à 1,276 mètres : ce point est la percée du Lioran ou col de Cabre où passent, par deux tunnels superposés, la route d'Aurillac à SaintPlour et le chemin de fer. Le plus haut sommet, qui n'est en réalité qu'une colline arrondie surmontant le massif et dominant les vallées de la Cère et de l'Alagnon, est le Plomb du Cantal (1,858 m.) ; il ne le cède en altitude qu'au plus haut des monts Dore. Les déjections du Cantal ont, pendant la période tertiaire et au commencement de la -période quaternaire, recouvert jusqu'à Saint-Plour le monotone, mais fertile, plateau de la Planèze. Au nord-ouest, dans les branches de l'étoile, le puy'.Mary- (1,787 m.), voisin àucolde Cabre, et le puy de Chavaroche (1,744 m.) sont presque aussi élevés que le Plomb ; plus loin, le puy Violent n'a que 1,594 mètres. Au sud du Plomb, le puy Gros a.1,539 mètres. Sur les flancs du massif, couverts de neige pendant plus de six mois, s'étalent quelques belles forêts de sapins et les vastes plateaux herbeux où paissent les bœufs de Salers. Le plateau du Cézallier, crête de gneiss aplatie et surmontée de
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déjections basaltiques, monotone et nue, relie la chaîne du Cantal à celle des monts Dore; il n'atteint que 1,555 mètres à son point culminant, le mont Luguet.
Fig. 46. — Monts Dore et monts Dôme (Extrait de la carte do l'État-major au 320,000*).
Les monts Dore (voir fig. 40 et 46) renferment le plus haut sommet de la chaîne et de toute la France entre les Pyrénées et
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es Alpes : c'est le Puy de Sancy (1,886 m.), dyke conique de rachyte, qui se dresse majestueux au milieu d'une multitude de ônes moins élevés et d'où le regard embrasse un immense panoama sur la France centrale. Là fut jadis un grand volcan ; son rincipal cratère, effondré et percé aujourd'hui, paraît avoir ccupé l'emplacement de la vallée où coule vers le nord la Dordogne naissante. Le Puy de Sancy ferme au sud cette vallée. A droite et à gauche, d'autres puys la bordent, puy Ferrand, (1,846 m.), puy de VAiguiller, Cacadogne, puy de Cliergue (1,667 m.), Capucin (1,463 m.), puy de Cuzeau (1,724 m.); ce dernier se prolonge par le puy de Mareille et par le puy de l'Angle. Les coulées basaltiques se sont étendues, vers le nord, au delà de Rochefort jusqu'à la Sioule, à l'ouest, jusqu'à la Dordogne sur la rive de laquelle sont les colonnes basaltiques connues sous le nom d'orgues de Bort (860 m.), au pied de la remarquable émi|nence du puy de Bort. Le nom de puy qu'on donne généralement à Ices cônes volcaniques, vient d'un mot latin, podium, qui veut dire éminence. Le quatrième groupe est celui des monts Dôme (voir fig. 40 et 46) (1), long chapelet de cônes volcaniques posés sur un plateau de granit, haut de 700 à 800 mètres, et rangés au nombre d'une cinquantaine sur une ou deux files, depuis la Yeyre jusqu'aux environs de Riom. De grandes coulées de lave, particulièrement celles qui s'étendent jusqu'à Pontgibaud et jusqu'à Volvic, ont recouvert ça et là le granit. Les cônes, tout herbeux, ont la plupart de 1,000 à 1,300 mètres : au sud, le puy de Mercœur, situé à l'est de Nébouzat, en a 1,250; au nord, le puy de la Nugère, à l'ouest de Volvic, 994. Le Puy de Dôme (1,465 m.), composé de trachyte grenu, dépasse de beaucoup ce niveau et, quoique inférieur en hauteur au Puy de Sancy, il l'égale par la beauté du panorama qu'il offre et par la netteté avec laquelle il se détache dans le paysage de Clermont. On y a retrouvé les restes d'un temple dédié à Mercure, protecteur des Arvernes, et on y a établi un observatoire. Le puy de Pariou (1,210 m,), beaucoup moins élevé, est remarquable par la parfaite conservation de son cratère arrondi en forme de coupe «t profond de 93 mètres; le puy de Louchadière (1,200 m.), profond de 148 mètres et situé près de Pontgibaud, est presque aussi remarquable.
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(1) Lacarte de l'État-major au 320,000°,réduction au quart de celle au 80,000e,comCn 1853 par le Dépôt de Ia £uerre,se compose de 32 feuilles. Une feuille 0 000o représente la même étendue de terrain que 16 feuilles au 80,000».
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Au nord, le terrain, bien qu'encore granitique jusqu'à la Sioule et au delà, s'abaisse rapidement à 500 mètres et au-dessous. 2° Au sud-est des monts d'Auvergne, reliée à eux par le plateau de la Planèze, est la longue crête granitique et boisée de la montagne de la Margeride (1,554 m. au Truc de Randon dans la partie méridionale, 1,488 m. au mont Chauvet). Sa crête, qui forme plateau (voir fig. 40), s'étend entre le col de la Pierre-Plantée (1,265 m. à la pyramide) par où la route de Lyon à Toulouse entre dans la Planèze et le col de la Bastide (1,147 m.) ; elle se rattache par l'ancienne forêt de Mercoire aux monts du Yivarais et du Velay. Elle fait partie de l'arête du Massif central et forme le lien entre la chaîne des Cévennes et les chaînes du Massif central. La Margeride se relie elle-même à la montagne du Goulet (voir Cévennes méridionales) par le plateau du Palais du Roy. 3° Le Limousin et la Marche ne sont pour ainsi dire qu'une seule masse de granit, séparée du groupe volcanique de l'Auvergne par la Dordogne, par le Chavanon, son affluent, et par la Sioule. C'est un vaste plateau qui, nulle part, n'atteint 1,000 mètres, mais qui, sur une longueur de plus de 120 kilomètres de l'est à l'ouest et de 160 kilomètres du nord au sud, se maintient partout à une altitude de plus de 300 mètres ; il a sa plus grande altitude à l'est du Limousin, du côté du soulèvement de l'Auvergne, où le terrain conserve, sur une longueur d'environ 40 kilomètres, une altitude de 800 mètres au moins, et il s'abaisse doucement vers le nord, l'ouest et le sud-ouest, comme l'indique la direction des cours d'eau qui en descendent, encaissés dans de profondes vallées. Ce plateau, couvert en partie de cultures, en partie de pâturages et de landes, n'ayant pas de grandes forêts, mais d'innombrables bouquets de hêtres et de châtaigniers, est surmonté de petits plateaux plus élevés et nus ou de rangées de collines qui affectent aussi la forme de cônes très écrasés et qui sont presque toujours désignées sous le nom de puy; leurs flancs présentent quelquefois le granit escarpé, plus souvent des pentes de gazon doucement inclinées, et, quoique plusieurs de leurs sommets dépassent 900 mètres, ils n'ont nulle part l'aspect grandiose de rochers abrupts. Les monts du Limousin (voir fig. 39), qui s'étendent sur toute l'ancienne province du Limousin, font partie, sur une longueur de 120 kilomètres, de la ligne de partage du bassin de la Loire et de la Garonne. Ils commencent à l'est par des plateaux dénués de tout intérêt pittoresque, qui supportent les forêts de Ckâteauvert (931 m.) et de Magnat (895 m.), et par des mamelons granitiques,
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couverts de gazon. Leur plus grande élévation est dans le plateau des Millevaches, plateau nu, monotone, désert, qui a probablement donné son nom au village de Millevaches et que la route de Tulle à Aubusson parcourt sur une étendue de plus de 24 kilomètres, en restant toujours à une altitude supérieure à 800 mètres ; plusieurs de ses mamelons dépassent 950 mètres : au nord, le mont Odouze ou Audouze (954 m.); au sud, le mas Chevalier (971 m.), le mont Bessou (978 m.), point culminant du Limousin et de la Marche (1); aussi jouit-on sur ce plateau d'une vue très étendue. C'est aussi un point important de partage des eaux : la Creuse, la Vienne, la Vézère et plusieurs autres affluents de la Dordogne y prennent naissance. Au sud, la chaîne des Monédières, entre le cours supérieur de la Corrèze et de la Vézère, n'a que 920 mètres ; à l'ouest, les monts Gargan, dont les eaux descendent, d'un côté, dans la Vézère, de l'autre, dans la Vienne par la Combade et la Briance, n'ont que 731 mètres au Gargan; plus à l'ouest, à la source de la Dronne et de la Gorre, l'altitude est de 546 mètres. Uniformément monotones, les plateaux se ramifient entre les cours d'eau qu'ils séparent et dont ils encaissent les fraîches et gracieuses vallées. 4° Les monts de la Marche (voir fig. 39) ne forment pas à proprement parler une chaîne ; ils se composent de plusieurs lignes de collines granitiques, orientées vers le nord-ouest et supportées par un haut plateau. Deux de ces lignes bordent la Creuse ; celle de l'ouest, qui, s'appuie au sud sur le vaste plateau de Gentioux, haut de 800 mètres environ et relié lui:même au plateau des Millevaches, s'élève, près de Guéret, à 687 mètres au mont de Peyrabout et h 686 au Mavpuy. Une ligne plus importante se dirige vers l'ouest, séparant la Gartempe du Thorion et de la Vienne : c'est celle qui renferme le puy de Sauvagnac (761 m.) et, à sa partie occidentale, hmontagne deBlond (515 m.). Au nord-est, à la source du Cher, se trouve le plateau de SaintAvit, d'où la ligne des granits se prolonge à travers le Bourbonnais par un plateau très boisé, haut de 804 à 400 mètres qui séparent le Cher de la Sioule et de la Bouble et cpi'on nomme collines du Combrailles. La longue dépression dans laquelle ces deux dernières rivières coulent vers le nord, tandis que le Chavanon et la Dordogne coulent vers le sud, est remplie par une suite de bassins houillers qui séparent le massif d'Auvergne du massif de la Marche et du Limousin.
(t) La carte de l'État-major ne donne que le signal de Meyrnac (978 m.), situé à un kil. environ au sud-est.
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5° Les monts volcaniques du Vivarais ont pour base un haut plateau qui s'étend, à l'ouest, jusqu'à l'Allier. La Loire s'y est creusé péniblement un lit dans des gorges profondes et pittoresques. La partie de ce plateau qui s'étend sur la rive gauche du fleuve, jusqu'à l'Allier à l'ouest et jusqu'au bassin de la Dore au nord, s'appelle, du nom de la province, monts du Velay (voir fig. 40). Ces monts se composent, comme ceux du Vivarais, d'une masse granitique, sillonnée de coulées de lave et surmontée d'anciens volcans et de cratères. L'aiguille de Saint-Michel, qui domine le Puy, la montagne de Denise, les orgues d'Espaly rappellent une origine plutonique ; le cratère le mieux conservé est celui qui est devenu le lac du Bouchet (1,208 m. d'altitude). Le plateau est élevé de 1,000 à 1,200 mètres et n'atteint 1,423 mètres qu'en un point, peu remarquable d'ailleurs, le bois de l'Hôpital; plus au nord, il a 1,306 mètres à la Durande. Cette chaîne se dédouble vers le mont de Bar (1,167 m.) en deux massifs. La partie granitique, à l'ouest de la Dore, peut être désignée sous le nom de massif du Livradois (1,210 m. au point culminant); elle renferme le roc de Berbezit (1,198 m.) et conserve une altitude de plus de 1000 mètres jusqu'à Notre-Dame du Mont, où passe la route de Clermont à Ambert. A l'est sont les monts du Forez (voir fig. 40), granitiques dans leur partie méridionale et mouchetés de roches basaltiques ; les porphyres dominent au nord sur quelques points seulement, particulièrement aux environs de Montbrison. Les monts du Forez présentent, entre la Dore etla Loire, une longue crête mamelonnée, chenue, monotone, avec des flancs boisés et sombres au sommet. Elle est plus haute que les monts du Velay; car elle atteint 1,640 mètres à Pierre-sur-Haute d'où la vue s'étend sur un vaste panorama et d'où descendent de nombreux affluents de la Loire et de la Dore; au nord de la chaîne, dans la portion désignée, à cause de ses épaisses forêts, sous le nom de Bois Noirs, elle atteint 1,292 mètres au puy de Monloncel, large pyramide porphyrique d'où descendent aussi de nombreux affluents des mêmes cours d'eau. Les cols sont élevés : le moins haut, le col de Noirétable, où passe le chemin de fer de Lyon à Clermont, est à 754 mètres d'altitude. Les granits s'étendent, à l'ouest de la Dore supérieure qu'ils enveloppent, jusqu'à la plaine de la Limagne, en conservant une altitude de plus de 1,000 mètres. Au nord-est du puy de Montoncel, entre la Besbre et la Loire, est le massif porphyrique des montagnes de h
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Madeleine (1,165 m.) dont le chemin de 1er du Bourbonnais traverse la partie septentrionale par un tunnel. Mesurée depuis la source de l'Ardèche jusqu'à l'extrémité des montagnes de la Madeleine, cette ligne de hauteurs a environ 160 kilomètres. 6° Le triangle dont le mont Lozère, la montagne Noire et l'extrémité occidentale des monts du Limousin marquent les sommets, forme la partie méridional du Massif central, celle qui appartient au bassin de la Garonne. Elle commence, à l'est, par le massif volcanique, sur fond de granit et de gneiss , des montagnes d'Aubrac (voir fig. 40), dont le plus haut sommet, le pic de Mailhebiau, a 1,471 mètres. Plus au nord, le Peyron atteint 1,310 mètres, le mont Moussoux, 1,405 m. et le Cayla, 1,300 m. Ces montagnes s'étalent en arc de cercle entre le Lot, vers lequel elles envoient de nombreux torrents à travers des ravins sombres, pittoresques, tout déchiquetés, et la Trueyre, à laquelle elles portent les eaux de leur versant septentrional, plus allongé, plus uniforme et couvert de pâturages ou de forêts. 7" Au sud des montagnes d'Aubrac, entre les roches primaires des Cévennes à l'est, celle de Lévezou à l'ouest et jusqu'aux Garrigues au sud, s'étend sur tout le Rouergue, avec une longueur de 75 kilomètres, la suite monotone des Causses (voir fig. 43). Leur nom signifie terre calcaire (calx) ; ce sont en effet des plateaux de calcaire jurassique, d'une altitude de 900 à 1,100 mètres, presque entièrement nus et à peu près déserts, légèrement mamelonnés, fissurés çà et là, privés de sources, glacés l'hiver, brûlants l'été, semés de pierres et couverts d'une herbe maigre qui pousse principalement là où se trouve un peu d'argile et que pâturent les moutons. Les rivières coulent encaissées dans des fissures à parois presque abruptes, dont la profondeur atteint parfois 500 mètres et divisent ce grand plateau en plusieurs causses : causse de Mende, causse de Sauveterre au nord et causse Méjan, au sud du Tarn, causse de Concourès au nord de l'Aveyron, causse iVoir, où se trouve, à 15 kilomètres à l'est de Millau, un remarquable chaos de rochers, simulant les ruines d'une grande cité (dit Montpellier le Vieux), plateau dit Larzac, séparé du précédent par la Dourbie, etc. A l'ouest des montagnes d'Aubrac et de la chaîne du Cantal, une suite de plateaux granitiques ou schisteux, tout sillonnés de ruisseaux, s'incline en pente douce vers le sud-ouestjusqu'au promontoire de Capdenac sur le Lot. A l'ouest du causse Noir, les terrains primaires se montrent avec la chaîne du Lévezou (1,131 m.),
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le Pal (1,157 m.), la forêt des Palanges (899 m.), montagnes situées entre le Tarn et le cours supérieur de l'Aveyron, et se continuent par le plateau argileux désigné sous le nom de plateau du Ségala, parce que le seigle y est la céréale dominante; ce plateau forme, avec le causse de Goncourès, la partie centrale du Rouergue. A l'ouest de ce plateau, au delà de Villefranche et de Figeac, reparaît, avec le calcaire jurassique, un vaste plateau monotone, sans arbres et sans eau : c'est le causse du Quercy, traversé par le Lot dont la vallée, très encaissée, est seule pittoresque. Ce causse, un des plus secs de toute la région, s'étend entre la Dordogne et l'Aveyron jusqu'au delà de Caho'rs ; il est sillonné par des vallées pierreuses où, à l'époque des pluies, des torrents intermittents s'engouffrent dans le sol sans pouvoir couler jusque dans les rivières; il forme la limite occidentale du Massif central. 37. lies plaines et régions qui enTironnent le Massif central. — Le Massif central est presque entièrement enveloppé de plaines; quelques-unes même sont encadrées par ses chaînes (voir la formation géologique, § 4, 5 et 6). 1° Entre les monts d'Auvergne et les monts du Forez, s'allonge, depuis Brioudejusqu'au confluent de la Sioule, la belle plaine delà Limagne, qui fut un lac dans la période tertiaire et que surmontent çà et là quelques anciens cônes d'éruption; sur un de ces cônes était la cité gauloise de Gergovie. Entre les monts du Forez et les monts du Vivarais est la plaine du Forez, qui fut aussi un lac et qui est encore, sur certains points, marécageuse. Le Puy, Moulins et d'autres villes sont aussi bâties clans les plaines fertiles qui ont été autrefois des lacs, sur le parcours actuel de la Loire ou de l'Allier. 2° Au nord du Massif central, la grande plaine du Bourbonnais, du Berri, de la Sologne et de la Touraine, ou plaine du Centre, s'étend jusqu'à la Loire qui l'enveloppe dans le grand arc de cercle qu'elle décrit. La partie méridionale, sur la limite des granits de la Marche, est formée de terrains primaires et présente encore quelques plateaux, légèrement accidentés et ayant une altitude de 300 à 400 mètres. Le reste est une plaine unie, formée de terrain tertiaire, haute de 200 mètres au sud, ayant à peine une pente de 100 mètres sur une longueur de 120 kilomètres du sud au nord. Elle est sur certains points sablonneuse, stérile et semée de forêts [forêt du Sommiers, forêt de C/iâteauroux), comme dans le Bois-Chaud; sur d'autres, elle est calcaire et fertile, mais toute déboisée et sèche, comme dans la Champagne, ou sablonneuse, supportée par un
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sous-sol argileux et couverte de marais, comme dans la Brenne et la Sologne. Seules, les vallées, partout encaissées, laissent voir à nu le sous-sol jurassique ou le calcaire et offrent de gracieux paysages. A l'est, dans le Berri, la ligne des collines du Sancerrois, qui est située à l'extrémité du terrain jurrassique et qui s'étend de Sancerre à Mehun, rompt cette uniformité et s'élève jusqu'à 434 mètres à h Motte d'Humbligny, entre les sources des deux Sauldre. 3° Au nord-ouest du Massif central, une vaste plaine de calcaire jurassique, surmontée çà et là de petits plateaux tertiaires, sépare les granits du Limousin de ceux du Bocage Vendéen; sur une longueur de 80 kilomètres, entre la source du Glain et celle de la Vonne, on ne trouve pas une éminence qui atteigne 200 mètres. La route et le chemin de fer passent des bords du Glain aux bords de la Charente, c'est-à-dire de l'altitude de 120 mètres à celle de "100 mètres, en franchissent un seuil qui n'a que 132 mètres d'altitude au-dessus du niveau de la mer. Cette dépression, qu'occupe le cours supérieur du Clain et de ses affluents, peut être désignée sous le nom de détroit, passage ou seuil du Poitou. Elle ne présente aux regards qu'une plaine monotone, médiocrement fertile, semée au sud de quelques forêts et de vastes landes, coupée par de creuses et ravissantes vallées et se confondant au nord, dans le Poitou, avec la grande plaine tertiaire de la Touraine et du Berri. Le large passage qui sépare le Massif central et le Massif vendéen a toujours été, entre la Loire et la Garonne, une grande route de commerce dont Angoulême et Poitiers sont les deux entrepôts; elle a été aussi un grand chemin d'invasion et, par suite, un champ de bataille : Voulon (507), Poitiers (732 et 1356) et même Chizé (1372) en sont les preuves. 4° Au sud-ouest du Massif central, s'étend, entre la Charente et la Dronne, une région de collines calcaires, sèches, pierreuses, monotones, ayant de 86 à 250 mètres de hauteur. Ce sont les collines de la Saintonge, qui séparent les bassins de la Charente et de la Garonne. Elles sont en partie couvertes de vignobles, cruellement éprouvées par les ravages du phylloxéra; cependant les châtaigniers et les bruyères dominent du côté de Nontron où elles se rattachent au massif granitique du Limousin. Entre la Dronne et le Tarn s'étend aussi une région de collines tertiaires, médiocrement élevées (de 120 à 300 m. environ), très médiocrement fertiles et généralement pierreuses sur les platesformes, mais couvertes de vergers et de vignes sur les pentes;
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les plus importantes sont les collines du Périgord, entre la Dronne et le Dropt. Elles encadrent un grand nombre de vallées d'une remarquable fertilité. Au pied de ces collines, sur le cours moyen de la Garonne, est la Rivière (Rivière-Verdun, Rivière en montagne), c'est-à-dire la fertile plaine où coule le fleuve. 5° A l'est des Cévennes septentrionales sont la belle plaine de k Saône et l'étroite plaine du Rhône, et, au sud des Cévennes méridionales, la riche plaine du Bas-Languedoc, dont nous avons déjà parlé. 38. I<a Ciâtiue et le Bocage "Vendéen. ■—■ Au nord-ouest dtl seuil du Poitou, sur une longueur de plus de 100 kilomètres, s'étend une longue et étroite bande de granit, flanquée de gneiss et de micaschites, semée de quelques déjections volcaniques et reliée géologiquement à la Bretagne. C'est une terre dont les sommets, usés et arrondis par le temps, attestent la haute antiquité, et qui n'atteint nulle part 300 mètres ; c'est aussi un fouillis de petits coteaux à pente douce, avec quelques lignes de hauteurs orientées vers le nord-ouest, des prairies dans les fonds, quelques landes, « brandes », sur les plateaux, partout des buissons et des chemins creux, bordés de haies. La Sèvre Nantaise coupe en deux cette contrée. Plus stérile à l'est de la rivière, elle s'appelle la Gâtitte, c'est-à-dire le pays gâté et peu fertile; à l'ouest et au nord jusqu'aux environs de la Loire, elle est désignée sous le nom de Bocage Vendéen : nous avons dit que la partie de la Normandie, qui, granitique aussi, a un aspect à peu près semblable, s'appellait Bocage normand. C'est dans le Bocage que se trouvent, entre la Sèvre et le Lay, les puys principaux, le puy Crapeau (270 m.), le mont Mercure (288 m.), le mont des Alouettes (231 m.), célèbre dans la guerre de Vendée. Sur ce sol imperméable, les petits ruisseaux pullulent et les rivières sont encaissées. A l'est, au contraire, jusqu'à la Loire et à la Vienne, s'étend une plaine monotone de terrain crétacé, perméable, peu arrosé. A l'ouest, les granits et les gneiss se prolongent sur plusieurs points jusqu'au bord de la mer, mais avec une altitude inférieure à 100 mètres. La contrée a encore en partie l'allure du Bocage; cependant elle est moins accidentée : c'est la plaine. Sur d'autres points, les terrains primitifs bordent une terre d'alluvion, à peine élevée de 1 ou 2 mètres au-dessus du niveau de la mer, toute semée de marécages, de marais salants et sillonnée de canaux: c'est le marais. Entre la Sèvre Niortaise et la Charente, le terrain, presque tout
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jurassique, est ondulé de légers plissements qui ne dépassent 100 mètres que dans une rangée de collines portant à une de ses extrémités la forêt d'Aulnais (172 m.), et orientée vers le nord-ouest, comme la succession des terrains géologiques de cette région. Ailleurs les coteaux n'ont guère plus de 50 mètres d'altitude ; ils portent ça et là de petits plateaux tertiaires et quelques forêts, avec des pentes, calcaires le plus souvent et presque entièrement couvertes de vignes. 39. lies Pyrénées. — Les Pyrénées, dont le nom vient peut-être du mot biren, « pâturages élevés », sont une haute chaîne de montagnes qui, du cap de Creus jusqu'au port (passage) de Velate (Belate), ont une longueur de 450 kilomètres (plus de 550 avec les détours de la grande crête) et qu'on peut nommer Pyrénées Hispano-françaises, parce que leur crête la plus accusée sert sur presque toute son étendue de limite entre la France et l'Espagne. Les Pyrénées espagnoles ne sont pas encore entièrement connues, malgré les belles études de MM. Schrader, Wallon, SaintSand et Prudent. Elles constituent entre la plaine de la Garonne et la plaine de l'Èbre une énorme masse de hautes terres dont la largeur varie de 100 à 150 kil. La partie française ne forme guère que le tiers de cette masse ; c'est la plus accidentée, la plus déchirée par les révolutions géologiques et la plus ravinée par les eaux. Les Pyrénées françaises ont pu être comparées à une arête de poisson, à cause de leur chaîne centrale et de ses contreforts septentrionaux, perpendiculaires à cette chaîne et parallèles entre eux, quoique cette disposition ne réponde pas exactement à la réalité. Les révolutions géologiques avaient orienté la plupart des bourrelets du sol pyrénéen de l'ouestnord-ouestàl'est-sud-est; ces bourrelets formaient avec les cercles de latitude des angles variant de 15° à 30° ; les eaux, abondantes sous le climat humide du versant septentrional, ont profité des déchirures transversales de ces bourrelets et du massif entier pour creuser de profonds sillons perpendiculaires à l'axe de soulèvement en coupant à travers la série des formations géologiques et ont accusé ainsi davantage les contreforts. La chaîne centrale, dont la crête est dentelée de pics aigus et qui est la grande ligne de partage des eaux, n'est, à proprement parler, que le bourrelet principal, celui qui forme la crête, le talus septentrional du massif. Par delà la frontière, les Pyrénées espagnoles sont le massif même ou du moins la masse la plus considérable et de beaucoup la plus compacte ; le climat étant sec, les eaux ont peu altéré
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de ce côté les formes du terrain; de profondes fissures aux arêtes vives, les unes longitudinales, les autres transversales, au fond desquelles coulent les rivières, ont découpé tout le plateau en blocs isolés et ont formé une sorte d'échiquier; des bourrelets montagneux, orientés aussi la plupart de l'ouest-nord-ouest à l'est-sudest, surmontent ce plateau et dominent même sur plusieurs points la grande ligne de partage des eaux. Le noyau central est de granit (voir la formation géologique, §3,4 et 6), souvent dissimulé sous des schistes cristallins de l'époque silurienne ; il est bordé, au nord et au sud, par des îlots de terrain jurassique et par des bandes, symétriquement allongées de l'ouestnord-ouest à l'est-sud-est, de terrains crétacé et nummulitique. Les Pyrénées ont moins de forêts et beaucoup moins de neiges perpétuelles que les Alpes : ce n'est guère que dans le centre, à une altitude variant entre 3,000 et 3,400 mètres, que l'on trouve des nappes de neige d'où descendent quelques courts glaciers. On peut diviser les Pyrénées en deux parties : les Pyrénées Orientales, qui s'étendent du cap de Creus jusqu'au Pont-du-Roi sur la Garonne, au nord-ouest du val d'Aran; les Pyrénées Occidentales, qui s'étendent du sud-est du val d'Aran jusqu'au port de Velate. Le val d'Aran peut être considéré comme le nœud des deux parties. La grande ligne de partage des eaux, après avoir suivi la crête des Pyrénées Orientales, s'en détache à l'est du pic de Maubermé pour suivre vers le sud un contrefort qui aboutit au col de Béret (1,880 m.). Ce col, qui limite à l'est le val d'Aran, est la plus grande dépression de la ligne de partage des eaux qui existe dans la partie comprise entre le col de la Perche et le Somport. Au delà du col, le contrefort se relève jusqu'au pic de Piedrafitta (2,758 m.) et, au delà du port de Pallas (2,050 m.), rejoint la crête des Pyrénées Occidentales. I. Les Pyrénées Orientales (voir fig. 47 et 49) sont granitiques dans la plus grande partie de leur ligne de faîte. Elles se composent, à l'est, de quatre sections parallèles que séparent des vallées profondes. La ligne brisée qui, avec une orientation générale de l'està l'ouest, relie ces sections et forme le partage des eaux, sert, sauf sur quelques points, de frontière entre la France et l'Espagne. 1° La première section s'étend du cap de Creus à la source du Tech. Nous la désignons par extension sous le nom de monts Albères, quoique les géographes limitent souvent les Albères au Perthus; pour le géologue, toute cette section peut être considérée comme une dépendance du massif du Canigou.
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La chaîne commence en Espagne, au cap de Creus, c'est-à-dire cap de la Croix. C'est la pointe la plus avancée d'un promontoire tout montagneux, cultivé cependant en vignes et en oliviers, dont les murailles rocheuses descendent à pic dans la mer en formant une suite pittoresque de petites anses. La chaîne se dirige au nord-ouest en enveloppant le petit bassin espagnol de la Llansa ; les ruines d'un monastère bâti sur le versant d'un de ses principaux pics, à la place d'un ancien temple de Yénus, a fait nommer cette partie sierra de san Pedro de Roda. Elle porte des vignes sur ses flancs, mais sa crête est nue ; le chemin de fer de Narbonne à Barcelone la traverse au bois de Canellas par un tunnel de 1,350 mètres. Au pic du col de Thourn, la chaîne se relie à un chaînon moins important qui, orienté vers l'est, se termine, au cap Cerbère; ce cap, tout dénudé, sert de frontière entre la France et l'Espagne. Les rameaux de la chaîne couvrent toute la côte jusqu'à Collioure. Le pic Jouan (457 m.) en est un des principaux pitons ; le col le plus fréquenté, simple sentier de mulets qui borde presque la mer, est le col deBalitre; le chemin de fer le traverse par un tunnel de 1,071 mètres. Entre le pic du col de Thourn et le Perthus s'étendent les Albères proprement dites ; leurs pentes inférieures sont couvertes de vignes ou de chênes-liège sur le versant français; leurs crêtes sont nues, dentelées, formées de parois presque verticales ; leurs rameaux sont plus allongés et leurs pentes sont plus douces et plus boisées sur le versant espagnol que sur le versant français. On y trouve le roc de Sailfert d'où partent plusieurs rameaux, dressant le Taille fer (514 m.) et le pic de la Tourelle à leurs extrémités, le pic des Pradets (1,180 m.), le pic de Noules (1,257 m.), dont un des rameaux, se détachant au pic des Qualre-Termes, renferme le pic d'Aureille (1,030 m.), le col de Fourcat, voisin de la belle forêt de Itequesens. Le Perthus, c'est-à-dire le passage, qui a donné son nom au village, est une profonde dépression qui, de tout temps, a été une des routes les plus suivies à travers les Pyrénées ; le col n'a qu'une altitude de 290 mètres. C'est par là qu'Annibal est entré en Gaule ; c'est par là que passe la route corrossable de Perpignan à Girone, défendue par le fort de Bellegarde. 2° A l'ouest du Perthus, la crête s'élève davantage. Elle affecte la forme générale d'un arc de cercle ouvert au nord, descendant en escarpements ou en glacis rapides, garni de châtaigniers sur le versant français qui est peu fertile, excepté dans les vallées, s'étendant au loin en rameaux ou en gradins d'un accès facile du côté de
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l'Espagne. On y trouve le col de Portell, plusieurs fois traversé par les armées dans la guerre de 1793 à 1795, le pic des Salines
(3,449 m.), le roc de France (1,432 m.), le mont Nègre, le col de la Mouga, la crête delà serre de la Bague deBordeillat, plus escarpée
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et plus nue en Espagne qu'en France, la cime arrondie du mont Falgas (1,610 m.) avec le col des Aires, tout voisin, le col Pragon,
célèbre dans l'histoire de la campagne de 1794, enfin le pic Costabonne où le Tech prend sa source.
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3° La seconde section ne sert de ligne principale de partage des eaux qu'entre la source du Tech et le col de la Perche. C'est
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entre le Tech et la Têt, un des plus imposants sommets des Pyrénées, le Canigou (2,785 m.), qui, situé bien en avant de la ligne de par
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tage, domine le Roussillon de son arête granitique. Le massif du Canigou ou chaîne des Aspres se continue par le mont de l'Escoula (2,460 m.) et fait partie de l'axe des Pyrénées par la crête où se trouve le pic du Géant (2,681 m.). Lachaîne se continue parlamasse énorme du Puigmal (2,909 m.), qui en est pour ainsi dire le noyau ; puis elle se prolonge au sud de l'axe pyrénéen, sur le territoire espagnol, parla sierra del Cadi. Séparée du Puigmal par le col de Tosas (1,770 m.) que traverse une route corrossable, cette sierra renferme le puig (c'est-à-dire le pic) A'Alp (2,835 m.), les cols de Pendix et de Tança la Porta, le puig de la Canall Baredana (2,650 m. environ). Au nord de cette chaîne est une profonde coupure qui la borde sur une grande partie de sa longueur; c'est la Cerdagne. La Têt y prend sa source pour couler vers le nord-est; la Sègre y coule en sens opposé et un col, qui n'a que 1,622 mètres d'élévation, le col de la Perche, met en communication par une route carrossable les deux parties de la vallée. Montlouis, en France, et Puigcerda, en Espagne, gardent ce passage. 4° Au nord-ouest du col de la Perche, le massif granitique dont la crête sert de limite entre les départements des Pyrénées-Orientales et de l'Ariège atteint sa plus grande hauteur dans le pk Madrés (2,471 m.), situé hors de la ligne de partage des eaux ; plus près de cette ligne, on rencontre le col de Casteillon (1,720 m.) avec la route de Quillan à Montlouis, le pic de Carlitte (2,920 m.), point culminant d'un vaste massif aride, de forme quadrangulaire, d'où descendent l'Ariège, la Sègre, la Têt et l'Aude, puis le col de Puymorens (2,931 m.), avec la route d'Ax à Puigcerda, et le pic Nègre (2,812 m.), où l'Ariège prend sa source. Cette crête se continue vers le sud presqu'au pic du Port Nègre (environ 2,900 m.) en formant la limite orientale du val d'Andorre. C'est la troisième section des Pyrénées Orientales. 5° Au nord de cette troisième ligne, entre le cours de la Têt et le défilé profond où coule l'Aude, est un massif nu, triste, composé de roches schisteuses enveloppées de formations jurassiques et crétacées ; sillonné de gorges étroites et sauvages, il s'étend du col de Saint-Louis, au sud-ouest, jusque vers Narbonne, au nord-est. C'est le massif des Corbières, dont le sommet le plus élevé, tout voisin du col de Saint-Louis, est le beau pic de Bugarach (1,232 m.), mais qui s'abaisse à 879 mètres dans les montagues de Tauch et à 600 mètres dans la blanche et aride montagne d'Alaric. 6° Au sud de la première et de la seconde section, sur le ter-
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ritoire espagnol, sont de longues et hautes chaînes, quelques-unes perpendiculaires (puig se Calm, 1,319 m.), la plupart parallèles à la direction générale des Pyrénées, la sierra de Bert et la montaùa del Port del Comple, dont les altitudes sont encore inconnues, la Pedro Força et le Rasos de Paguera (1 ,990 m.), la, Fossa et d'autres qui sont des rameaux de la sierra del Cadi, le Monseny (1,693 m.), le Monserrat (1,227 m.), le Monsant (1,071 m.). Ces chaînes font dévier vers l'est les cours d'eau, comme le 'Ter, qu'elles avaient d'abord dirigés vers le sud et qui ne percént pas leurs lignes. Elles forment de toute la Catalogne une terrasse montueuse, semée ça et là de landes, sillonnée de vallées fertiles et terminée, du côté de la Méditerranée, par une suite de talus dont les défilés livrent passage à la Llobregat, àl'Ebre et à ses affluents. 7° La quatrième section des Pyrénées Orientales est une haute crête continue, tantôt granitique et tantôt schisteuse, formant le bourrelet septentrional du massif et la ligne principale de partage des eaux (excepté dans le val d'Aran). Elle atteint 3,080 mètres au pic de Montcalm; ses cols, rares et difficiles sentiers de mulets, ne sont nulle part au-dessous de 2,200 mètres. Du pic Nègre au pic de l'Albe (2,764 m.), et du pic de l'Albe au pic de Médécourbe (2,849 m.), par le pic de Serrière (2,911 m.), la crête enveloppe les hautes vallées de la Balira et de quelques torrents qui la grossissent, et forme le val d'Andorre. Du pic de Médécourbe, la ligne de faîte, s'avançant en zigzag vers le nord-ouest par le pic de Montcalm, le mont Rouch (2,865 m.), le beau pic de Mont-Vallier (2,839 m.), le pic de Maubermé (2,880 m.), atteint la fracture du Pont-du-Boi où passe la Garonne par une altitude d'environ 585 mètres. Là se terminent les Pyrénées Orientales. 8° Au sud, sur le territoire espagnol, entre la sierra del Cadi et le val d'Aran se trouvent, outre la chaîne du pic du port Nègre, la crête partant du pic de Médécourbe et fermant à l'est le val d'Andorre (Como Pedrosa 2,950 m., Punlo Raz) et qui paraît se prolonger par la sierra de San Juan (2,405 m.), la sierra de BonMort (2,074 m.) entre le Sagro et la Noguera Pallaresa. Le Val d'Andorre est lui-même très montagneux ; vers le centre se trouve le pic de Casamanyd (2,750 m., environ). 9° Cette dernière section des Pyrénées Orientales projette, du côté de la France, de courts contre-forts perpendiculaires à la ligne de faîte. Au nord, ces contreforts sont bordés par deux longues crêtes parallèles à la chaîne centrale. Dans la première, qui est haute, presque toute formée de ter-
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rains de transition, très boisée sur ses flancs, se trouvent le Jkc Blanc (2,343 m.), le pic de Tarbesou (2,366 m.), le pic de Tabe ou de Saint-Barthélemy (2,394 m.). Elle est quelquefois désignée sous le nom de montagne de Tabe. Les forêts de Bivarenert (1,422 m.) et de Fougaron (1,610 m.) sont la continuation de cette première crête. La seconde, plus nue, présente une véritable muraille, parfois double, mesurant de 900 à §00 mètres et désignée souvent sous le nom de chaîne du Plantaurel. Les cours d'eau contournent ces crêtes ou les percent, comme à la grotte du mas d'Azil. Plus au nord, entre l'Aude et la Garonne, on ne rencontre plus que des collines, puis un plateau que coupent des coteaux monotones, hauts de 450 à 250 mètres, bordant les ruisseaux et séparés par une belle plaine au confluent de l'Ariège et de l'Hers. II. Les Pyrénées Occidentales (voir fig. 48 et 50) peuvent se subdiviser en deux sections. Entre la source de la Noguera Pallaresa et le massif de Néouvielle, elles sont de granit surmonté sur beaucoup de points par des terrains de transition; dans la partie méridionale dominent les roches calcaires relevées jusque sur les sommets. La partie des Pyrénées qui s'étend de la source de la Noguera à la source de l'Aragon et qui est désignée par plusieurs géographes sous le nom de Pyrénées centrales, est la plus haute de tout le massif pyrénéen. A l'ouest de la source de l'Aragon et du gave d'Aspe, les Pyrénées se composent surtout de terrains triasiques qui sont beaucoup moins élevés. La section orientale commence en réalité au col de Béret. Elle comprend d'abord un groupe de massifs de granit situés entre la Garonne et les deux Noguera, celui de Piedrafîtta (2,758 m.), avec le port de Pallas (2,050 m.), celui de Comolo Pales (3,010 m.), de Montarto d'Aran (2,826 m.), de Comolo Forno (3,038 m.); puis, à partir du port de Toro (2,297 m.), le massif de la Maladetta, c'est-à-dire des monts maudits; le principal sommet de la Maladetta, le Néthou, ou plus exactement le pic d'Aneto (3,404 m.), point culminant de toutes les Pyrénées, est situé au sud de la ligne de partage des eaux; c'est un sommet de 20 mètres de long sur 5 de large, enveloppé d'abîmes à pic et de glaciers (fig. 50). Nous appliquons par extension le nom de massif de Maladetta à l'ensemble des hauteurs qui bordent à l'est et au sud le val d'Aran et qui ne sont connues avec précision que depuis les levers de M. Schràder. . ... , .
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Quatre crêtes se détachent au sud de ce massif et s'allongent entre les vallées de la Noguera, de l'Ysabena, de l'Ésera : celle du Peguara (2,982 m.) qui se prolonge par le Monseny (2,881 m.), celle de Tuca de Mauvanet (2,746 m.) qui se prolonge par le SaintGervas (1,880 m.) et la sierra de Lieras, celle d'El-Bosch (1,091 m.), rameau peu élevé, celle du Gallinero (2,729 m.) et du Turbon (2,492 m.), qui fait suite à la Maladetta. 1° Le massif granitique du sud, qui appartient tout entier à l'Espagne, se rattache à la chaîne frontière par le pic de la Mine
Fig. 51. — Cirque do Gavarnie.
(2,707 m.), qui domine le port de Venasque (3,417 m.), situé plus à l'ouest et connu des touristes qui ont séjourné à Bagnères-deLuchon. Autour de la vallée du Lys (vallée de Luchon), on trouve, clans la grande chaîne du talus comme dans les chaînes latérales, les plus grandes altitudes des Pyrénées et les champs de neige les plus étendus, le Tue de Maupas (3,110 m.) et le pic de Crabioulès (3,104 m.), qui dominent le glacier des Graouès, le plus grand des Pyrénées; le pic Perdighera (3,220 m.) sur le flanc duquel s'ouvre le plus haut col des Pyrénées, le Portillon d'Oo (3,044 m.). La crête qui se continue dans la direction de l'ouest entre la
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France et l'Espagne conserve, sur une longueur de 140 kilomètres, jusqu'au Somport vers la source du Gallego, une altitude de plus de 3,000 mètres en général sur les sommets et de 2,500 mètres environ dans les parties déprimées ; un seul col, le port de Gavarnie, s'abaisse jusqu'à 2,282 mètres. C'est dans cette partie que sont le pic de Troumouse (3,086 m.) et le cirque de Troumouse, plus grand, mais moins saisisissant que celui de Gavarnie ; c'est là qu'est le Marboré (3,253 m.' à la Tour de Marboré et 3,327 au Cylindre de Marboré), dont les glaciers donnent naissance aux cascades du magnifique cirque de Gavarnie (voir fig. 51); ce cirque, creusé en gradins d'amphithéâtre dans le calcaire, sur un arc de cercle de près de 4,000 mètres, forme une sorte de muraille haute d'un millier de mètres; là se trouvent aussi le col (2,804 m.) connu sous le nom de brèche de Roland et le Vignemale (3,298 m.), qui domine Cauterets et qui est la plus haute montagne des Pyrénées françaises (voir fig. 52). Plus à l'ouest, sont le Quejada de Pondilh (3,082 m.), situé un peu au sud de la crête, le Bat-Laytous (3,146 m.) et le Pic Arriel (2,823 m.). La crête commence déjà à présenter une élévation moindre entre le Gallego et l'Aragon. Près de la source de cette dernière rivière est le Somport, ou port de Canfranc, passage situé à 1,632 mètres d'altitude, où aboutit en France une route carrossable dans toute la longueur de la vallée d'Aspe, et qui descend en Espagne, dans la vallée de Canfranc. 2° La ligne de partage des eaux, ligne brisée qui sert de frontière, est la muraille la plus continue des Pyrénées, mais elle ne renferme pas les sommets les plus élevés du massif. Au sud, en Espagne, ce massif se prolonge par une vaste étendue de hauts plateaux calcaires, analogues à quelques égards aux causses du Massif central, surmontés de crêtes qui sont parallèles à la ligne de partage des eaux et qui s'élèvent sur certains points au-dessus même de l'arête granitique ; les plateaux paraissent inclinés vers le sud et sont coupés par de profondes déchirures qui s'entrecroisent comme les mailles d'un réseau et où coulent les rivières. Sur une même ligne, parallèle à la ligne de partage des eaux et faisant suite au pic d'Aneto sont, à l'ouest de la vallée de l'Esera, les Posets (3,367 m.), le second pic des Pyrénées par la hauteur de sa crête qui se prolonge, au sud, par l'Arment (2,932 m.), le Cotiella (3,010 m.), qui domine un vaste désert pierreux ; la PeiïaMontanesa (2,302m.) et le Campanuelo (1731 ni.); plus à l'ouest, le Suelza (2,967 m.); à l'ouest de la Cinca, le mont
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Perdu (3,352 m.), la plus haute et la plus belle montagne calcaire
Fig. 52. — Pic de Vignemale (Extrait de la carte de l'État-major au 80 000e).
(NOTA.
— Le figuré du terrain, sur la carte de l'État-major, s'arrête à la frontière.)
de l'Europe qui se relie par le cylindre de Marboré à la ligne de partage des eaux et se prolonge au sud par le Sestral (2,080 m.)
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et le Lujiarre (1,992 m.) ; le Pontillos Balans (2,908 m.) et le Tendehera (2,860 m.), qui se prolonge au sud par YOturia (1,920m.) et se relie à la crête des Penas de Cancias (1,930 m.), parallèle à la grande ligne de partage ; plus au sud, parallèlement aussi à cette ligne, sont la sierra de Monrepas (1,770 m. ?) ; puis les sierras de Loarre (1,595 m.) avec le Grelal, celles de Presin, de Guan (2,080 m.), de Sevil (1,375 m.), de San Benito et de la Hoz. Ces massifs, crêtes ou sommets sont compris entre les vallées de la Ginca et du Gallego. A l'est de ces dernières montagnes, au-delà de la Ginca et paral-
Fig. 53. — Pic du Midi d'Ossau.
lèlement à la grande ligne de partage, se trouvent le Bunero (1,108 m.), le Monsech, longue crête qui a 1,677 au point culminant et qui se rattache (par une crête dont dépend le Gallino) à la sierra de Bou-Mort. A l'ouest de la vallée du Gallego est le massif de Penas Collaraè (2,883 m.) ; plus au sud, se trouvent les Picos de San Salvador (1,534 m.), le port (1,070 m.) et la Pena de l'Oroel (1,758 ni.), la sierra de la Pena, la crête où se trouvent le San Domingo et les Très Obispos (1,492 m.). A l'ouest de la vallée de l'Aragon, sont le Nava d'Arajo (2,389 m.), VEzcaurre (2,074 m.) qui se prolonge jusqu'à la Pena de Forcada (1,470 m.), la Lacuaga (1,575 m) qui se prolonge par le Araja mendi (1,383 m.), la crête qui est la continuation occidentale de la sierra de la Pena et dont la Hija
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(1,289 m.) est le principal sommet. L'ensemble de ces chaînes, dont la plupart bordent les plateaux et sont coupées par les déchirures du sol au fond desquelles coulent les eaux, peuvent être désignées, entre la Seyre et l'Aragon, sous le nom de sierras de l'Aragon, et, à l'ouest de l'Aragon, sous le nom de montagnes de la Navarre. 3" Au nord de la ligne de faîte, en France, sont de puissants contreforts qui s'abaissent par une suite d'étages successifs jusqu'à une altitude de 1,400 à 1,200 mètres (voir fig. 50). Celui qui commence au pic de la Mine et qui ferme, à l'ouest, le val d'Aran a environ 2,000 mètres d'altitude. Celui qui s'étend entre la Neste, affluent de la Garonne, et le gave de Pau, affluent de l'Adour, et duquel descendent l'Adour et ses premiers affluents, renferme le puissant et granitique massif de Néouvielle, avec quelques glaciers et des sommets décharnés, le pic Campbieil (3,175 m.), le pic Long (3,194 m.), le pic d'Arbizon (2,831 m.), le beau pic du Midi de Bigorre (2,877 m.), qui, détaché des autres sommets, apparaît au loin comme le géant de la chaîne et au sommet duquel est un observatoire (à l'altitude de 2870 mètres) ; on désigne quelquefois ce contre-fort sous le nom de monts de Bigorre. Le contre-fort qui s'allonge à l'est du gave d'Ossau renferme le pic de Ger (2,612 m.) qui domine les Eaux-Bonnes; un peu plus à l'ouest se dresse le double sommet du pic du Midi d'Ossau (2,885 m.) (voir fig. 53). 4° La section occidentale, qui commence au Somport, a son point culminant au pic d'Anie, (2,504 m.), « le mont des chèvres, » en basque; mais la plupart des sommets n'atteignent pas 2,000 mètres et, à l'est du pic d'Orhy (2,017 m.), ils n'ont que 1,500 à 1,000 mètres. La ligne dje faîte cesse d'être la frontière des deux Etats : la forêt d'iraty, située dans le bassin de l'Aragon au nord des monts de Abodi (1,268 m.), est française, tandis que le val Carlos, dans le bassin de la Nive, est espagnol; plus à l'ouest, YOrsanmriela atteint 1,570 m. Quoique les ports soient encore très élevés, plusieurs passages, routes ou sentiers fréquentés, traversent cette section de la chaîne ; les principaux sont les ports d'Anso, d'Urdaitéet de Larrau, le cold'Orgambide(980.m.), sentier de mulets, le col de Bentarté (1,222 m.), muni d'une mauvaise route de chars, le col de Roncevaux (1,100 m.), sentier de mulets entre la route de Burguete à Pampelune et celle du val Carlos à Saint-Jean-Pied-dePort, le col de Lindux (1,065 m.) avec son fort, le col des Aldudes (947 m.), sentier de mulets passant au pied du mont Adi (1,452 m.)
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et reliant l'extrémité de la route carrossable qui part de SaintEtienne de Baïgorry au commencement de la route carrossable qui conduit à Pampelune, le port de Vélate, Belate en espagnol, (868 m.), situé à 7 kil. et demi au sud-ouest de la frontière française, entre le bassin de la Bidassoa et celui de l'Aragon ; c'est par ce dernier que passe la route carrossable de Bayonne à Pampelune, laquelle traverse d'abord le col de Maya (602 m.). Entre ce col et celui de Perthus, sur une étendue d'environ 400 kilomètres, il n'y a pas une seule route par laquelle une voiture puisse aller de France sur les bords de l'Ebre, celle de Somport n'étant pas achevée. 5° Au nord-ouest du col de Vélate, les Pyrénées envoient des rameaux, couverts de forêts ou de pâturages, jusqu'au fond du golfe de Gascogne : ce sont les montagnes du Pays basque. Les principaux sommets, en partie granitiques sont : le Mondarrain (730 m.) entre la Nive et la Nivelle, le mont d'Oursouya, c'est-à-dire « mont des Landes » (678 m.), le Lahrun (la Rhune sur la carte de l'Étatmajor) « pâturage bon » (900 m.), entre la Nivelle et la Bidassoa, le Mendaur (1,130 m.) et la Baya (967 m.) sur le territoire espagnol, entre la Bidassoa et l'Urumea. C'est au pied de ces dernières pentes, près du rivage, que passe la route la plus praticable et un des deux chemins de fer qui unissent la France et l'Espagne, par Bayonne et Saint-Sébastien. Mais, au delà de Saint-Sébastien, la route et le chemin de feront encore à traverser la crête pyrénéenne (port d'Idiazabal) pour pénétrer dans la vallée de l'Èbre, Ces passages ont été, comme ceux de l'extrémité orientale, le théâtre des luttes entre la péninsule et la France. C'est au col de Roncevaux que l'arrière-garde de l'armée de Charlemagne a été détruite (778) et que les Français et les Espagnols se sont battus en 1794 et en 1813 ; c'est entre Pampelune et le col de Vélate que l'armée française a éprouvé la défaite de Sorauren (1813); c'est au port de Maya qu'elle culbuta l'armée anglo-espagnole; c'est sur le Lahrun que Soult s'était établi pour défendre l'entrée delà France et qu'il a livré une bataille acharnée (1813) ; sur la grande route, des combats se sont livrés à Béhobie en 1793, à Oyarzun en 1638, àFontarabie et à Saint-Sébastien, villes qui ont été maintes fois prises et reprises depuis les guerres du seizième siècle. III. C'est à la Bidassoa et au port de Vélate que les géographes placent d'ordinaire la limite, indéterminée dans la nature, des Pyrénées Hispano-françaises et des Pyrénées espagnoles. Ces dernières ont jusqu'au cap Finisterre une longueur d'environ 600 kilomètres
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et se subdivisent, suivant les provinces qu'elles couvrent, en Pyrénées Cantabriques, Pyrénées Asturiennes, qui sont les plus élevées '(2,678 mètres à la Pena Vieja), et monts de Galice. Les Pyrénées Cantabriques intéressent la géographie de la France, parce qu'elles sont voisines de la frontière et qu'elles Irenferment les principaux passages de France en Espagne du Icôté de l'ouest. La route du port de Azpiroz (567 m.), conduisant
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Fig. 54. — Coupe transversale des Pyrénées par la vallée de la Garonne.
dlrun et de Saint-Sébastien à Irurzun, sur la route et sur le chemin de fer de Vitoria à Pampelune ; la route du port d'Idiazabal (058 m.), conduisant, comme le précédent, sur la route de Vitoria à Pampelune et donnant passage au chemin de fer de Madrid ; la grande route gagnant directement, par le col de Salinas (520 m.), Vitoria, dont les environs furent témoins de la dernière grande bataille perdue en Espagne par les Français en 1813 ; le cold Orduna (6o0 m.), par lequel passent la route et le chemin de fer de Bilbao à Burgos ; le haut col de Lunada, au pied duquel est Espinosa, et le ■toi de Reinosa (847 m.), témoins des deux premières victoires remportées par l'armée française, lorsqu'enl808 elle envahit l'Espagne.
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■ Les montagnes ont moins de 1,500 mètres en moyenne; elles sont en général très boisées, d'un accès difficile. Elles projettent vers le nord jusqu'à la mer de nombreux et courts rameaux boisés; elles sont flanquées, au sud, de quelques chaînes crétacées, parallèles à la grande chaîne : sierra de Andia (1,494 m.), etc. 40. lies collines et les plaines au nord des Pyrénées. — Ail nord, les Pyrénées Occidentales se terminent brusquement sur la Basse Gascogne, présentant, depuis Bayonne jusqu'à Cazères sur la Garonne, un front à peu près droit de murailles crénelées, d'abord crétacées, puis jurassiques, puis schisteuses ou granitiques, étagées les unes au-dessus des autres (voir la formation géologique, § 5 et 6). Au nord de ce front montagneux, le terrain n'offre plus qu'une surface à peu près plane, accidentée seulement par des rangées monotones de coteaux sur le bord de rivières encaissées. Les glaciers et les eaux, qui ont profondément raviné les grandes vallées pyrénéennes, en ont porté et accumulé les débris dans la plaine subjacente et les ont étalés en forme d'éventail. Ce sont, en réalité, des moraines frontales et des cônes de déjection, très surbaissés, correspondant par leur sommet à l'ouverture des principales vallées et composés du terrain que les géologues nommenl lœss pyrénéen (voir fig. 49, 50 et 54). On distingue ainsi quatre sommets de cônes qui se confondent à leur base ; le principal, situé au nord de la vallée de la Neste, haut de 660 mètres à sa naissance et s'abaissant au-dessous de 600, est le plateau de Lannemezan. Sur ce plateau naissent de nombreux affluents de la Garonne et de l'Adour, qui descendent en s'écartant et qui presque tous rasent et rongent les coteaux de leur rive droite, taillés à pic par eux, tandis que les coteaux de leur rive gauche s'abaissent jusqu'à leur lit en pente presque insensible. Ce faisceau de coteaux monotones, formés d'un terrain argilo-calcaire très friable et rougi par l'oxyde de fer, tout couverts de vignes, domine d'une centaine de mètres à peine les vallées et leurs prairies, à une altitude de 470 à 150 mètres, en décroissant vers le nord. On les désigne sous le nom de coteaux d'Armagnac entre la Garonne et l'Adour, sous le nom de Chalosse sur la rive gauche de l'Adour. Entre l'Adour et la Gironde d'une part, la Baïse et les dunes du golfe de Gascogne d'autre part, le terrain tertiaire n'est plus qu'une plaine sans collines, sans relief, offrant à peine aux eaux une pente suffisante pour leur écoulement. Ce sont les Landes, couvertes des sables que les courants des Pyrénées paraissent avoir apportes
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omme le lœss des coteaux d'Armagnac. Sous ces sables, à une rofondeur variable, est une couche imperméable, fortement imrégnée d'oxyde de fer ; elle est le principal obstacle à la culture ans cette région et fait d'une partie de la contrée un marécage ans la saison des pluies. Cette terre, longtemps stérile, a été améiorée de nos jours par les vastes forêts de pins que la main des ommes y a plantées.
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Tableau récapitulatif du relief du sol.
MASSIFS et
RÉGIONS SECONDAIRES.
CHAINES
DE MONTAGNES ET RÉGIONS.
PRINCIPALES
DIVISIONS.
PRINCIPAUX
SOMMETS ET COLS.
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Col des Montets. Col de Balme. Mont Dolent. I MONT BLANC. Aiguille du Géant. Mont-Blanc. Col du Bonhomme et coldelaSeigne. MASSIF DU PETIT \ Lancebranlette. SAINT-BERNARD. I Petit St-Bernard. / Ruitor. [ Aig. de la GrandeSassère. I MASSIF DE LA CIA- \ Galise. Levanna. MARELLA Ciamarella. ALPES CRAIES. Grandes-Pareis. Roche Melon. Mont Cenis. GRAND-PARADIS. Mont Ambin. (Voir Alpes du Aig. de Scolette. Piémont.) pte de Fréius (tun, MASSIF DU THAnel). \ BOR Mont Thabor. Col de l'Echelle. Mont Chaberton. ! MASSIF DU M. GEMont Genèvre. NÈVRE Cols de St-Martin. Mont Granero. ALPES COTTIENMont Viso. NES Col Valante. j MASSIFS DU VISO Col Agnel. f et du col de Col de St-Véran. Larche Aig. de Chamheyron. Tête de Moyse. Col de Larche. ( Pointe de Fonl'MASSIF DU ) Sancte. PARPAILLON. i Pic du Grand-Lom( bard. [Ch. de l'Assiette. / Enchastraye. I Colla Lunga. \ M A S S IF DI ) C. de Mercantour. ALPES MARITI- / M L'ENCHAS • Mont Clapier. MES . TRAYE Cime du Diable. Col de Tende. MASSIF DU Mont Pelât. M. PELÂT.. Mont Mounier. Mont Bertrand. Montgoie. ALPES LIGURIENMont Settepani. NES M. San Giorgio. C. de Cadibone.
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MASSIFS et
RÉGIONS SECONDAIRES.
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CHAINES
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/ Roignais. Roi-; Crêt du Rey. iMont de Mirait1 tin. Mont-Joli. Aiguilles. MASSIF DU MONT Iseran (col). POURRI ) Mont Jouvet. I Mont Tliuria. Aiguille de la Grande-Motte. Grande-Casse. Gl. de la Vanoise Dent de Parrachée. MASSIF DE LA VA- 1 Aiguille de Péclet. NOISE { Perron des Encombres. Cheval-Noir. Col de la Made leine. ALPES DE j Bellachat. SAVOIE. ^ Grand-Are. Buet.... ' Brévent. Buet. Tours Sallières.. Dent du Midi. a I Alpes du Va Dents-Blanches. Col de Coux. Cornettes de BiseDent du Villard. Dent d'Oche. Monts du \ Désert de Platé. Faucigny. j Aiguille de Varan. Môle. Monts du Boc d'Enfer. Chablais. Voirons. Pointe-Percée. Pic de Jallouvre.. CHAÎNE DES ARAVIS Mont Charvin. ET Tournette. MASSIF DES BORNES Salèves. (Vuache). Pointe d'Arcalod. MASSIF DES BEAU Ni volet. . Semnoz. „ ( Grand-Galibier. MASSIF UALI- \ Trois-Evêchés.. \ BIER ( Trois-Ellions. tn \ g « \ Grandes-Rousses ALPES DU ( Rocher Blanc. H - CHAÎNE DE BELLE] Les Sept-Lacs. DAUPHINÉ. DONNE / Pic de Belledonne. / Col du Lautaret. MASSIF DU PEL- I Meije. voux j Barre des Écrins. ( Pelvoux. | Pic d'Olan. Massif du gnais
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LA FRANCE.
MASSIFS CHAINES
DE MONTAGNES ET REGIONS.
PRINCIPALES
DIVISIONS.
et
REGIONS SECONDAIRES.
PRINCIPAUX
SOMMETS ET C0L3.
ALPES DU DAUPHINÉ. (Suite.)
eu -a ai
F—<
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ALPES DE PROVENCE.
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ALPES DU MONT
PIE-
( Pic Bonvoisin. Grand-Pinier. ( Dublée. «J M.duChanipsaur | Chaillol. , Tête d'Aubiou. MASSIF DU DÉVO! Msnc d'Aurouse. LUY j ColBayard. / Mont Glandasse, MASSIF DU VERj Mont d'Ambel. CORS ( Mont Aiguille, SNF j Gdc Moucherollc. |M ' de Lans. I Grand Veymont. c Granier. IMASSIFDEI.AGR'1'Grand-Soin. CHARTREUSE ... / Chamechaude. I Forêt de Saou. \ Roche Courbe. * MASSIF DU DIOIS. < Me de Bouternard. j M" de Couspcau. [ Mont de la Lance, Col de.Foux. Trois-Évêchés. M8"" de la Blanche. Tête des Brouisses. Pas de Claret. Terres froides et Mont de la Chàbre. plateau de Ventoux. Chambaran... M. de Lure. M. du Ventoux.. M. du Léberon. Mourre de Chanier. Mont de Teillon. M. du Mourre de Cheiron. M11" de la Chens. Chanier M'" de Bcausoleil. Ms°e Ste-Victoire. 1 M" de la Tréraressc. Alpines. Sainte-Baume... me des Anges. M5"" DES MAURES. N.-D , ESTÉREI Mont Vinaigre. Gr"e Rossère Cramont. GRAND-PARADIS .. Col du Nivolet. (Compris dans les Grand-Paradis. Alpes Craies.) Grivola. Emilius. \ Monte Soglio. / Monte Civrari.
MASSIF DU PEL-
voux
I CH. DE L'ASSIETTE.
(Comprise dans les Alpes Cottiennes.) MONTFERRAT.
Monte Freidour. Monte Bracco. Col de Superga. Monte Stello. Monte Asto. Monte Padro.
| Monts d'Alba ... lHauteurs du [ Montferrat
MONTAGNES DE LA CORSE-
�LE SOL.
MASSIFS CHAINES
; MONTAGNES ET REGIONS.
135
PRINCIPALES
DIVISIONS.
et
RÉGIONS SECONDAIRES.
PRINCIPAUX
SOMMETS ET COLS.
MONTAGNES DE LA CORSE
(Suite).
JURA NAL
MÉRIDIO- [
JURA.
.\JURA CENTRAL...
UURA SEPTEN - ( TRIONAL
Monte Çinto. Monte Rotondo. Monte d'Oro. Monte Renoso. Mont del'Incudine. Mont8"' de Cagna. , Monte San-Pietro. / Mont du Chat. I Mont Vuache. ' Landart. j Grand Colombier. [ Crêt du Nû. \ Revermont. / GrandCrèteau Reculet. Crêt de la Neige. Colombier de Gex. Col de la Faucille. Dôle. i Noirmont. jCol de St-Cergues. ( Mont Tendre. Dent de Vaulion. Risoux. Mont d'Or. Col de Jougne. Suchet. Chasseron. Larmont. Mont Poupet. Mont Chasserai. Hasenmatte. Weissenstein.
ltôlhifluh.
HAUTES VOSGES.
VOSGES •
\ MOYENNES GES
VOS-
BASSES VOSGES.
HAARDT.
Lomont. Mont Terrible. Ballon d'Alsace. Gresson. Drumont. Col du Bonhomme. Grand Ventron. . Bothenbach. Hohneck. Hautes-Chaumes. Climont. Champ du Feu. Ballon de Guebwiller. Col de Saales. | Donon. ( Prancey. (' Passage de Saverne. ; Breit Schloss. ( Wmtersberg. , Rehberg. \ Kalmit. i Eschkopf. ' Dbnnersberg.
�136
LA. FRANCE.
CHAINES
DE MONTAGNES ET RÉGIONS.
PRINCIPALES
DIVISIONS.
MASSIFS et
RÉGIONS SECONDAIRES.
PRINCIPAUX
SOMMETS ET COLS.
PLATEAU DE LORRAINE . [Erwald. I Hochwald ] Idarwald \ Soonwald I Bingerwald. ' Hunsruck / Eifel \ Schne Eifel. ' Zitterwald. / Hohe Venn ( Ville. Plat, des Tailles. Hautes Fagnes. Famène. J Condroz. I Morlagne.
CôtedeVaudémont Plateau de Grand. Wald Erbeskopf Ain zwei Steinen. Simmerer Kopf. Fleckerts Hohe. Hohe Acht. Signal île Botranche.
HUNSRUCK.
EIFEL.
ARDENNE. PLAINE DE FLANDRE. FAUCILLES PLATEAU DE LANGRES.
COTE D'OR. MORVAN . COLLINES DU NIVERNAIS. PLATEAU D'ORLÉANS. BEAUC5. ARGONNE. COTEAUX DE LA BRIE CHAM / PENOISE i PLATEAU DE LA DRIE. SATINAIS. COTEAUX DU VERMANDO'S ET DU NOYONNAIS. PLATEAU D'ARTOIS ET D-i PICARDIE I PAYS DE RRAY. PLATEAU DE CAUX. COTEAUX DU PERCHE... COLLINES DE NORMANDIE.
y
' Auxois .
I Morvan ...
Î
Autunois. Auxerrois. Puisaye.
Montagne de Laino. Haul-du-Sec. Mont Saule. / Mont Tasselot. . Signal de Màlain. j Mont Affrique. ( Bois Janson. I Mont Auxois. i Bois du Roi. Mont Préneley. Mont Beuvray.
\ Montagne de Laon. (Montagne de Reims
Bas Boulonnais.
COLLINES DU MAINE.
MONTS DE DRETAGN E.
Msn0'
D'ARRÉE.
Me"" NOIRES.
. Monts d'Amain. (Forêt d'Écouves. \ F' de Multonne.. Signal des Avaloirs {Pays d'Auge / Mont Pinçon. \ Cotentin. ' I Coëvrons. j F' de Paimpont. Menez Bel-Air. Forêt de Beffou. Mené Bré. Chapelle de SamtMichel-de-Brcspart.
�LE SOL.
137
MASSIFS et PRINCIPAUX
SOMMETS ET COLS.
CHAINES
DK MONTAGNES ET RÉGIONS.
PRINCIPALES
DIVISIONS.
RÉGIONS SECONDAIRES.
'MONTS DU CHAROLLAIS..
I MONTS DU MACON-
Mont Saint-Vincent I
CONNAIS
Mère Boitier. Mont Saint-Rigau dMont du Crépier. Mont d'Or. Mont Verdun. Crêt de la Perdrix.
I MONTS DU BEAU-
CËVENNES SEPTENTRIONALES .
JOLAIS ' MONTS DU LYON-I NAIS I
! Massif de Tarare.
/ Pilât , Ch"des Routières
MONTS DU VIVARAIS.
]
Mts
! Mont Mézenc. ) Gerbier de Jonc Meygal. de Coiron... Roc de Gourdon. Tanargue. Mont de Finiels. Mont de l'Aigoual. Montagne de la Séraune. Pic de Saint-Loup.
/M8nc de la Lozère. M8"0 du Goulet. M8nc du Bougés.
CEVENNES.
CÉVENNES MÉRIDIONALES..
] GARRIGUES
Mont de Marcou. Me DE L'ESPINOI'SE I M8no NOIRE. Coteaux de StFélix de Caranian. Plomb du Cantal. Puy Mary. ! Puy Chavaroche. 1 ' Puy de Sancy. I Puy Ferrand. ' Puy Cuzeau. | Puy de l'Angle. ( Puy de Mareilh. Puy de Mercœur. I Puy de Dôme. | Puy de Pariou. i Puy de la Nugère. I Puy de la Louchadière. Pic de Nore.
I
; MASSIF DU CANTAL. MONTS CÉZALLIER.
MONTS D'AUVERGNE
I MONTS
DORE.
MONTS DÔME.
"ASSIF CENTRAL.
MONTAGNE DE / Ft de Mcrcoire. LA MARGE- S RIDE / Plateau des Mille1
vaches MONTS DU LI- Chaîne des Mo\ MOUSIN ' nédières.
LA
!
Mont Odouze. Mont Bessou. Mont Gargan. Maupuy. Puy de'Sauvagnac.
MONTS DE MARCHE. .
) Pl. de Gentioux.
Mtsde ia Marche.
COLLINES DU COMBRAII.LES
�133
LA.
FRANCE.
MASSIFS CHAINES
DE MONTAGNES ET REGIONS.
PRINCIPALES
et
REGIONS SECONDAIRES.
PRINCIPAUX
SOMMETS ET COLS.
/ MONTS DU VELAY
1
, MONTAGNES D'AUBRAC MASSIF CENTRAL (Suite). ! i \ /
Volcan de Denise. Mont Bar. M" du Livradois. [ Roc de Berbezit. j Pierre-sur-Haute. MONTS DU FOREZ. ) Puy de Montoncel. M«" de la Madeleine. Pic de Mailhebiau. Gausse de Sauveterre, Causse Méjean. Causse Noir. Plat, de Larzac. M6"e de Lévezou. F' des Palanges. Le Pal. Plat, du Ségala. Causse du Quercy
CAUSSES.
COLLINES DU SANCERROIS. COLLINES DE SAINTONGE. COLLINES DU PÉR1GQRD. BOCAGE VENDÉEN. PLATEAU DE GATINE \ Mont Mercure, j Puy Crapeau. Mont des Alouettes. Pic Jouan Pic de Taillefer. MONTS ALBÈRES.. . Pic des Pradets. j Pic d'Aureille. {Pic de Noules. f Perthus. I Pic des Salines, f Mont Falgas. Canigou. CHAÎNE DES ASPRES [ Mont de l'Escouk. Pic du Géant. Massif du Puig- Puigmal. mal \ Col de la Perche. SlERIlA DEL CADI. ) Puigd'Alp. j Puigde la Cannll Baredana , Pic Madrés. I Massif du pic de \ Pic de Carlitte. PYRÉNÉES ORIEN- / Carlitte ) Col de Puymorens. TALES. V Col de Saint-Louis. ( Pic de Bugarach. J CORBIÈRES . Montagne d'Alanc ( Pic Nègre. / Pic de l'Albe. I Pic de Serrières. J Pic de Montcalm. ' Mont Rouch. Pic du Mont-Vallier Pic de Mauberme. (Roc Blanc. \ Picde S'Barthélémy. M«"e de Tabe. \ Pic de Tarbesou. /Mont Fourcat. V Forêt de Fougaron. Chcdu Plantaurel |
PYRÉNÉES
�LE
SOL.
139
MASSIFS CHAINES
; HONTAGNES ET RÉGIONS.
PRINCIPALES
DIVISIONS.
et
RÉGIONS SECONDAIRES.
PRINCIPAUX
SOMMETS ET COLS.
I MALADETTA.
Pie d'Aneto. Pic de la Mine. Tue de Maupas. Pic de Crabioulès. Pic Perdighera. ) Portillon, f Posets. ' Pic de Troumouse.
I
Mont Perdu. Port de Gavarnie. Marboré. i Vigneinale. I Bat Laëtous. ! Somport. Sierra de Cancias
SIERRA DU GUAIIA. SIERRA DE LA PENA
(
I
PYRÉNÉES {Suite).
/
PYRÉNÉES
OCCI/
MASSIF
DENTALES
. Pic Campvieil. l Pic Long. {Pic d'Arbizon. VIEILLE Pic du Midi de Bigorre.Pic du Midi d'Ossau. Mont de Ger. Pic d'Anie. Pic d'Orhy. Col de Bentarté. Col de Roncevaux. Col de Vélate. Col de Maya. Mondarrain. Mont d'Oursouya. MONT»"" DU PAYS Larhun. BASQUE Mendaur. Haya. / Port d'Aspiroz. PYRÉNÉES CANTA- S Port d'Idiazabal. BRIQUES > Col d'Ordima. VCol de Reinosa.
DE NÉOU-
Sierra de Audia. PLATEAU DE LANNEMEZAN COTEAUX D'ARMAGNAC. CHAIOSSE. LANDES.
�140
LA
FRANCE.
4E
section.
LES EAUX DOUCES.
(FLEUVES, RIVIÈRES, LACS, ÉTANGS.)
SOMMAIRE.
41. La direction générale (140). — 42. Le Rhône (143). — 43. Les bassins secondaires de la Méditerrannée (156). — 44. La Garonne (159). —45. Les bassins secondaires du golfe de Gascogne (168). — 46. La Loire (112). — 47. Les bassins secondaires de l'océan Atlantique (185). — 48. La Seine (186). — 49. Les bassins secondaires de la Manche (198). — 50. L'Escaut. (20H). —51. Lesbassins secondaires de la mer du Nord (10àj. — 52. La Meuse (207). — 53. Le Rhin (213). — 54. Les cours d'eau de la Corse(224). — 55. Les cours d'eau espagnols ayant leur source en France (225). — 56. Les lacs, les étangs et les marais (228).
41. lia direction générale. — La pluie et la neige arrosent le sol. Lorsque ce sol est formé de terrains imperméables, argile ou roc, il retient l'eau qui s'épand en étangs ou en lacs, s'il n'a pas de pente d'écoulement ; s'il a une pente, l'eau glisse à la surface et donne naissance, comme dans le Morvan, à un grand nombre de ruisseaux et de torrents dont le débit varie suivant l'abondance ou la rareté des pluies. Lorsqu'il est formé de terrains perméables, la pluie pénètre enterre et sort sur certains points en sources abondantes: les cours d'eau sont peu nombreux, comme en Champagne; mais ils ont un débit d'ordinaire plus régulier que ceux des terrains imperméables. Les eaux courantes suivent la pente du terrain qui détermine leur direction générale et la plupart de leurs sinuosités : c'est pourquoi le relief du sol commande et explique l'hydrographie. Il détermine aussi la constitution des bassins. Ces bassins ne sont pas nécessairement disposés en forme de cuvettes et limités par des montagnes. Le relief est ce qu'il est; les eaux y coulent comme elles peuvent et aboutissent le plus souvent, soit en convergeant, soit en suivant des directions parallèles ou obliques les unes aux autres, à un chenal commun qui devient par là le principal cours d'eau, le fleuve. Sur beaucoup de points cependant, les eaux ont elles-mêmes modifié le terrain en se creusant une issue et en traçant elles-mêmes leur lit En France, conformément aux pentes du sol qui s'abaissent en s'éloignant des Alpes, la direction générale des eaux est vers l'ouest. Elle incline vers le nord-ouest dans toute la région qui est située au nord de l'arête du Massif central; elle incline vers le sud-ouest dans toute la région qui est au sud de celte arête et sur la rive gauche du Rhône et de la Saône.
�LE SOL.
iil
Au sud des Yosges, entre le plateau de Langres et les Cévennes d'un côté, le Jura et les Alpes de l'autre, s'étend une longue et belle plaine. Les pentes y dirigent en général les eaux vers le sud-ouest et vers le sud : c'est le versant de la Méditerranée. A l'ouest des Cévennes et du Plateau de Langres, les pentes dirigent les cours d'eau en forme d'éventail vers le sud-ouest, l'ouest, le nord-ouest et le nord : c'est le versant de l'Océan. Telles sont les deux grandes divisions hydrographiques de la France. Ces deux versants se divisent en cinq grands bassins. Un de'ces bassins appartient à la Méditerranée ; trois appartiennent à l'océan Atlantique et occupent l'intérieur de l'arc de cercle que dessinent l'Argonne, le Plateau de Langres et les Cévennes; un appartient à la mer du Nord, par conséquent aussi à l'océan Atlantique, et est situé, comme le bassin de la Méditerranée, à l'extérieur de l'arc de cercle. Ces cinq bassins, dont chacun comprend le bassin du fleuve et les bassins des fleuves côtiers qui en dépendent, sont : 1° Le bassin du Rhône, dont les eaux coulent d'abord presque toutes, excepté celle des Cévennes, vers le sud-ouest et ensuite se replient vers le sud pour aboutir à la Méditerranée. 2° Le bassin de la Garonne, qui correspond à l'ancien Bassin aquitanique et qui aboutit au golfe de Gascogne. 3° Le bassin de la Loire, qui débouche dans l'océan Atlantique et comprend une grande partie du Massif central. 4° Le bassin de lâ Seine, tributaire de la Manche. Ces deux derniers bassins n'en faisaient pour ainsi dire qu'un durant les périodes géologiques antérieures à la nôtre : c'était le Bassin parisien. Aujourd'hui, aucune chaîne de montagnes ne sépare le cours moyen des deux fleuves. 5° Le bassin de la mer du Nord, qui comprend les bassins de l'Escaut, de la Meuse et du Rhin. La France possède une petite partie des bassins qui aboutissent à la mer du Nord; le bassin du Rhône moins le cours supérieur du fleuve, le bassin de la Loire tout .entier ; les deux autres hassins, moins les sources de la Garonne et celle de l'Oise. La France compte, dit-on, environ 27,000 cours d'eau. Sur ce nombre, 203 sont classés comme flottables (mesurant 2,978 kil.), c est-à-dire capables de porter des bûches de bois, ou comme navigables (mesurant 8,873 kil.), c'est-à-dire capables de porter bateau ; mais, en réalité, le flottage n'était pratiqué, en 1887 (voir Guide offiw/ de la navigation intérieure, 1887), que sur 17 cours d'eau mesurant 1,012 kil., et la navigation sur 81 cours d'eau (dont 5 figurent
�142
LA FRANCE.
parmi les 17 flottables) ou lacs mesurant 6,970 kil. Ces cours d'eau et lacs dépendent, comme voies de communication, du domaine de l'État. Les autres sont de petites rivières, des torrents et, pour h plupart, des ruisseaux, qui font tourner des roues de moulin ou de manufacture, qui arrosent des prairies ou qui ne sont pas utilisés:
ils sont considérés par les jurisconsultes soit comme des propriétés privées, soit comme des choses d'un usage commun et soumis a une certaine réglementation administrative ou à certaines servitudes. Nous mentionnons tous les cours d'eau flottables et navigables ét ceux qui ont quelque importance historique ou topograpbiq* " 42. L,e Khône (voir les figures 53 et 53 bis). — 1° Le bassin. — Le bassin du Rhône mesure environ 98,900 kilomètres carres,
�LE SOL.
143
dont 91,000 environ appartiennent à la France. Il occupe toute la partie sud-est de notre territoire et il est borné :
Sur le versant oriental, par une partie des Alpes de Provence,. par les Alpes Occidentales (AlpesMaritimes depuis l'Enchastraye, Alpes Cottiennes, Alpes Graies, Mont Blanc), parla crête des Alpes
�144
LA. FRANCE.
Pennines et par celle des Alpes Lépontiennes jusqu'à la Purka, par la crête des Alpes Bernoises, par le dos de pays qui s'étend entre les Bernoises et le Jura et dont le Jorat est la principale éminence, par le Jura central et par une partie du Jura septentrional, par la trouée de Belfort, par le pied des Vosges (Voir le relief du sol, § 9,10,15,16 et 17). Sur le versant occidental, par les Faucilles, par le Plateau de Langres et YAutunois, par les Cévennes septentrionales, par une partie des Cévennes proprement dites et par les Garrigues de la plaine de Nîmes (voir le relief du sol, § 23, 24 et 30). Il se divise en deux parties distinctes : au nord, le bassin de la Saône, dans lequel est comprise la grande plaine de la Saône et qui s'étend jusqu'à Lyon; au sud, le bassin du Rhône proprement dit, qui est très montagneux. 2° Le fleuve. — A l'extrémité orientale du Valais, se trouve un des plus grands et un des plus beaux glaciers des Alpes; il est enveloppé d'une double arête de pics granitiques dont le plus élevé est le Rhônestock et dont le plus apparent dans la vallée est le Galenstock (1) : c'est le glacier du Rhône (voir fig. 56) (2). De la base de ce glacier qui tend aujourd'hui à reculer comme la majeure partie des glaciers des Alpes, sort, à une altitude de 1,753 mètres, un torrent écumeux: c'est le Rhône (812 kilomètres(3) dont 522 en France; 33 kil. flottables et 489 kil. navigables). Le jeune fleuve, sur une longueur de 40 kilomètres, roule en grondant vers le sud-ouest dans l'étroite gorge du Valais supérieur. C'est à Brieg, à une altitude de 676 mètres, c'est-à-dire à l'endroit où la route du Simplon s'engage dans la montagne, qu'il commence à couler dans une vallée un peu plus spacieuse (de 600 à 3,000 mètres de largeur) et nivelée par ses alluvions ; il y roule, sur une longueur
(1) La partie méridionale de la crête orientale, désignée sour le nom de Galengrat, se termine par un pic de 3,028 mètres, nommé Furka; ce pic domine le col de la Furka. Dans une prairie située au pied de ce pic naît un petit ruisseau, qui pénètre bientôt sous le glacier et que quelques géographes, avec les paysans de la contrée, donnent comme étant la source du Rhône (voir sur lu figure le petit torrent qui naît dans l'Oberalp). (2) Cette figure est un fac-similé de la carte de ['État-major suisse, dressée à l'é chelledu 100,000e sous la direction dugénéralDufour, del8i2à 1865. L'État-major a entrepris, de concert avec les Cantons, la publication de la carte de Suisse par courbes à l'échelle du 50,000e dans la montagne, et du 25,000e dans la plaine. (3) 720 seulement d'après la superficie de l'Europe par le général Strelbitsky. Mais les longueurs des cours de France, mesurées par le général sur la carte d'État-major au 320,000e qui simplifie les sinuosités, paraissent en général être au-dessous de la réalité. Ainsi il attribue à la Loire 875 kil., à la Gironde et Garonne 554, à la Seine 685.
�LE SOL
145
d'environ 80 kilomètres, ses eaux souvent blanchâtres et chargées d'alluvions jusqu'à ce qu'arrêté par la masse de montagnes que forment les contre-forts avancés du Mont Blanc, il tourne brusquement au nord-ouest, près de Martigny, et franchisse la gorge de Saint-Maurice. Il descend, par une altitude de 462 à 410 mètres, un étroit défilé entre deux hautes montagnes de granit et débouche dans' une plaine qui a fait autrefois partie du lac Léman et qu'il i peu à peu remplie de ses alluvions ; de Martigny à son entrée dans le lac, la distance est d'environ 40 kilomètres. La longueur jle son cours torrentueux dans le Valais, qui constitue son oremier bassin, est donc de 160 kilomètres, avec une pente loyenne de 8 mètres par kilomètre. Le fleuve y est comme étouffé entre deux hautes chaînes et bordé de glaciers qui l'alimentent. La chaîne du nord, celle des Alpes Bernoises, formant une escarpe continue, lui envoie pour ainsi dire plus d'avalanches que d'afluents; le glacier d'Aletsch, le plus long glacier des Alpes, s'y décharge par un petit torrent; la Lanza est également un torrent. La chaîne du sud, composée des Alpes Lépontiennes et des Alpes Pennines, projette, surtout dans ces dernières, de longs contreforts entre lesquels coulent de gros torrents, la Visp qui sert de déversoir aux glaciers du mont Rose et qui se grossit de la Visp ne Saas, la Navisanche, la Borgne, la Dranse, formée de trois branches dont une prend sa source au Grand Saint-Bernard. Le lac Léman ou lac de Genève est un vaste fossé creusé par [in glacier de la période quaternaire, long de 65 kilomètres, nesurant une superficie de 633 kilomètres carrés (dont 240 environ m France), élevé de 375 mètres au-dessus du niveau de la mer et lyant sur certains points une profondeur égale à son altitude. Il est ourbé en forme d'arc incliné au sud-ouest, dans la même direction [ue le lac de Neuchâtel et sous l'influence de la même cause, la larrière du Jura. C'est le second bassin du fleuve qui, sur la rive ;auche ou rive française, est dominé par les hautes montagnes u Chablais, au pied desquelles sont Évian et Thonon et qui reçoit i Dranse (44 kil.), nom commun à plusieurs.torrents de cette conJée. La rive droite, bordée par les riantes collines de Lausanne t d'Aubonne, reçoit la Vénoge, qu'un seuil pôu élevé sépare du asssri du Rhin. Le la« de Genève est le régulateur du Rhône, qui s perd en quelque sorte dans ses eaux d'un beau bleu foncé et ui s'y épure. La ligne :de .navigation sur. la ,rive française de pint Gingalp/i à Herniance est de .54 kilomètres. Genève est bâtie. appoint où Je fleuve, sort du: lac, roulant des LA FRANCE. 10
�146
LA FRANGE.
eaùx azurées et limpides que salissent bientôt les flots limoneux de l'Arve. Il coule vers le sud-ouest en serpentant au pied du Jura; plus d'une fois, dans ce parcours difficile, il est forcé de
,) Fig. 86. — Source du Rhône (Extrait de la carte de l'État-major suisse au 100,000').
changer de route, contournant les; rocs ou se frayant à travers les cluses un lit qui parfois est large seulement de 25 mètres, mais très profond. Il traverse ainsi la chaîne entre lè mont Vuacli'
�LE SOL.
et le Grand Grèteau dans une gorge où le fleuve, la route, le chemin de fer et le fort de VÉcluse, qui les défend et que cependant les Autrichiens prirent en 1814, se pressent les uns à côté des autres. A quelques kilomètres en aval, arrêté de nouveau par les éboulis du Crêt-du-Nu et du Grand-Colombier, il plonge dans une sorte d'entonnoir où il s'engouffre presque entièrement à l'époque des basses eaux; puis il s'ouvre un chemin dans une fisssure profonde, large à peine de 10 mètres et en partie couverte de blocs tombés de la montagne : c'est la perte du Rhône au-dessous de laquelle le fleuve reçoit la belle cascade de la Valserine. L'industrie a profité trop peu jusqu'ici de cette force naturelle pour faire fonctionner, à l'aide d'un canal de dérivation, des turbines et installer quelques usines au confluent même des deux cours d'eau. Le Rhône tourne ensuite brusquement au sud en longeant, comme la Valserine, le pied de la crête; peut-être continuait-t-il autrefois sa course dans cette direction à travers le lac du Bourgct et le lit actuel de l'Isère jusqu'à Grenoble ; la région située au pied du Grand Colombier est encore toute marécageuse, et il a fallu construire plusieurs digues, pour empêcher le fleuve de porter ses eaux vers cet ancien lit que les glaciers de la période glaciaire lui avaient probablement nivelé, Le fleuve, devenu navigable au Parc, traverse aujourd'hui le. massif jurassique par ûne faille ouverte entre le Grand Colombier et le Landart : là est Culuz, frontière de la France avant 1860. Au delà, rencontrant une autre crête, le fleuve la côtoie d'abord dans la direction du sud, puis la traverse par la gorge où est le fort de Pierre-Châlel et se heurte enfin contre une dernière crête qu'il contourne au sud de la montagne d'Izieu, par 212 mètres d'altitude ; de ce côté encore, il paraît avoir poursuivi autrefois son cours directement vers.le sud-ouest, à travers des terrains d'alluvions attestant l'existence d'anciens glaciers; aujourd'hui la Bourbre supérieure y coule en arrosant les champs de la Valloire. A partir de la montague d'Izieu, le Rhône se dirige vers le nordouest entre des plis du terrain jurassique et il débouche enfin, entre le mont Falcon et la forêt de Saint-Serverin, dans la plaine tertiaire de la Bresse, à une altitude de 193 mètres, Il y a changé plusieurs fois de lit et il épand ses eaux en formant de nombreuses îles et en contournant le plateau de la Bresse jusqu'à ce qu'il atteigne le pied des Cévennes, où il reçoit la Saône. De Genève à Lyon, il a un cours de 200 kilomètres, avec une pente moyenne de 1 mètre par kilomètre, ce cours, tourmenté et souvent
�14-8
LA FRANCE.
étranglé entre les crêtes du Jura, forme une suite de lignes brisées de l'est à l'ouest et du nord au sud, puis une ligne à peu près continue vers le nord-ouest. Il appartient au troisième bassin du Rhône. A travers tous les obstacles que lui oppose le Jura, le Rhône tend toujours vers l'ouest, chassé en quelque sorte par la pente générale du soulèvement alpestre. Parvenu au confluent de la Saône, par une altitude de 161 mètres, il se trouve, comme cette rivière, acculé au pied des Cévennes. Il tourne alors brusquement vers le sud et il longe, d'aussi près qu'il le peut, leur base granitique ou cristalline, sans laisser quelquefois même la place d'un chemin de halage entre son lit et la croupe de la montagne. Il se trouve ainsi jeté sur la limite occidentale de son propre bassin, et, à chaque contour des Cévennes dont il presse en quelque sorte la base, il semble, comme tous ses affluents de gauche, vouloir fuir plus loin encore vers l'ouest. Au confluent du Gier, il se heurte contre la pointe avancée des monts du Lyonnais, et il fait, pour la contourner, un brusque crochet de Givors h Vienne et de Vienne à Condrieu, entre deux lignes de hauteurs ; il reprend ensuite sa route vers le sud, d'abord en bordant la fertile plaine de la Valloire, puis en passant de nouveau entre deux rangées de hauteurs au débouché desquelles sont Tain et Tournon. Il entre ensuite dans une belle plaine d'alluvion où il reçoit Y Isère, puis la Drôme et où il arrose Valence, ville en face de laquelle s'élève la montagne de Crussol, la première cime calcaire des Cévennes qu'il rencontre ; il a près de cette ville une altitude de 104 mètres et il a parcouru, depuis Lyon, 113 kilomètres. Le paysage commence à changer : les granits s'écartent dans la direction du sud-ouest et le Rhône continue à couler vers le sud au milieu de campagnes plus méditerranéennes; il rase les collines calcaires qui bordent sa rive droite, ayant tantôt des collines, tantôt une plaine ouverte sur la rive gauche (plaine de Montélimar, plaine d'Orange, plaine de Carpentras), s'étendant plus à l'aise et formant de nombreuses et grandes îles. Près du Ventoux, qui dresse sa cime conique et chauve au-dessus des fertiles plaines du Comtat, le paysage devient tout à fait méridional. Le fleuve fait un dernier crochet, pour contourner la forêt de Malmont; il arrose Avignon, puis Beaucaire et Tarascon, deux villes jumelles. De la mer jusqu'à ce point la remonte était facile; aussi la foire de Beaucaire dutelle au moyen âge sa splendeur à la présence des navires de la Méditerranée qui s'y arrêtaient. En effet, depuis ce point, le fleuve coule lentement dans.une plaine basse, formée par ses alluvions-
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En amont d'Arles, point où était son embouchure avant les temps historiques et où commence aujourd'hui la navigation maritime (au pont d'Arles, à 48 kil. de la mer), il n'est plus qu'à 3 mètres au-dessus du niveau de la mer (1); il se divise en deux branches très inégales : le petit Rhône (58 kil. navigables) qui se jette dans la mer au milieu de marais et d'étangs, en se subdivisant en Rhône vif, débouchant au grau d'Orgon, et en Rhône mort; le grand Rhône qui emporte les six septièmes de l'eau du fleuve. Ce dernier se dirige au sud-sud-est, entre la plaine pierreuse de la Crau, formée par les galets de la Durance et l'île marécageuse de la Camargue, formée par le limon du Rhône et occupant une étendue d'environ 1,100 kilomètres carrés; il se jette dans la mer à l'entrée du golfe do Fos en envoyant à l'ouest une petite branche aujourd'hui desséchée, dite le Bras-de-Fer ou bras du Japon, que termine le vieux Rhône, et en formant des graus ou bouches et des theys ou barres que ses alluvions modifient sans cesse. On évalue à 21 millions de mètres cubes le limon qu'il y dépose chaque année. Grossi par les eaux de plusieurs centaines de glaciers, le Rhône est le fleuve de France qui a le débit le plus considérable : il verse à la mer, en moyenne, 2,200 mètres cubes d'eau par seconde. Il a un cours torrentueux jusqu'à Lyon; depuis cette ville, il est très rapide et sujet à des crues brusques (6m,81 d'élévation au-dessus de l'étiage et 7,000 m. c. de débit au pont de Givors en 1856); ses embouchures ensablées sont peu praticables et les bancs de sable de son cours moyen ne permettent pas d'y naviguer avec des bateaux d'un fort tonnage. 3° Les premiers affluents de droite. — Les premiers affluents de la rive droite du Rhône viennent du Jura et de la plaine de la Saône. Le London, reçoit le Lion, grossi de la Journan qui passe à Gex et dont le confluent est en Suisse. La Valserine (52 kil.) coule du nord au sud dans une cluse profonde et pittoresque, au pied des plus hautes crêtes du Jura, et reçoit par la Sémine le trop-plein du lac de Sylans. Le Séran (35 kil.), né dans le val Romey, et le Furans (32 kil,) coulent aussi vers le sud. L'Ain (190 kil. — 171 d'après le général Strelbitsky — dont 92 navigables), dont la vallée, presque partout étroite et profonde, est une cluse du Jura plus pittoresque encore, descend aussi du
(1) Cependant l'inscription maritime commence à Vile de Vallabrègues, à 10 kilomètres de la mer, tandis que la salure des eaux et la pêche maritime ne commencent qu'à l'embouchure même dans une mer sans marée.
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nord au sud ; il forme deux belles cascades en passant d'un étage du Jura à l'autre, reçoit la Sienne qui baigne Saint-Claude, YOignin qui lui apporte l'eau du lac de Nantua, la Valouse, le Surand, YAlbarine, dont un chemin de fer suit la pittoresque vallée; il devient navigable à Condes et il se confond avec le Rhône au pied du plateau de la Bresse. La Saône (455 kil. — 432 d'après le général Strelbitsky — dont 374 navigables) prend sa source par 400 mètres environ d'altitude dans les monts Faucilles, près de Yioménil, au nord de la forêt de Darney qu'elle traverse. Elle arrose Graxj par 208 mètres d'altitude et recueille auparavant dans son lit l'eau des nombreux et abondants ruisseaux qui descendent du grand cirque formé par les Vosges, les Faucilles et le Plateau de Langres et qui se réunissent comme les branches d'un éventail : à gauche, le Coney(Q0 kil. dont 11 navigables) devient navigable à Coire, à la jonction du canal de l'Est, la Lanterne (65 kil.), grossie du Breuchin et de la Semouse, qui reçoit elle-même YAugrogne et la Combeauté, le Durgeon (50 kil.) qui arrose Yesoul; Y Oignon (192 kil.), dont le cours est très sinueux, la vallée fertile et qui reçoit la Reigne, ruisseau passant à Lure, et le Ra/iire qui arrose Rouchamp; à droite, VApance (52 kil) ; YAmànce (72 kil.), dont le chemin de fer de Chaumont à Yesoul suit la vallée; le Salon (60 kil.), non moins riant, la Vingeanne (96 kil.), la Bèze, la Tille (92 kil.), formée de trois ruisseaux et grossie de YIgnon; entre la Vingeanne et la Tille a été livré par Henri IV contre les Espagnols le combat de Fontaine-Française (1595). Plusieurs de ces cours d'eau, l'Oignon à Froideterre, la Tille à Lux et à Genlis, se perdent dans des fissures, comme il arrive souvent dans les terrains calcaires, et reparaissent plus loin; une des infiltrations de la Tille donne naissance à la belle source de la Bèze. La Saône continue son cours en serpentant vers le sud-esl dans la plaine qui porte son nom. Elle reçoit YOucke (101 kil.), qui, avant de gagner cette plaine, coule vers le nord-est, en séparant la Côte d'Or du reste du plateau, et dont la vallée forme le principal débouché du bassin de la Seine dans le bassin du Rhône; le canal de Bourgogne et le chemin de fer de Paris à Lyon y passent et aboutissent à Dijon avec le Suzon; c'est sur les bords de l'Ouche que Clovis, venu de Paris, battit, en l'an 500, l'armée du roi des Burgundes. La Saône reçoit ensuite la Dheune (65 kil.) qui, suivant la même direction, prête son eau au canal du Centre et se grossit du Muzin ou Meuzin, qui passe plus au sud, à Nuits et reçoit lui-même la Bouz.oize. dont la source est près de Beaune;
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la Dheune communique par le canal du Centre avec la Thalie, qui baigne Chalon-sur-Saône. En face de la Dheune débouche le Doubs, le plus important des affluents de la Saône. Le Doubs (430 kil., dont 69 navigables) prend sa source dans une grotte au pied du mont Olivet, contrefort du Risoux, par 937 mètres d'altitude, coule vers le nord-est dans une des hautes vallées longitudinales du Jura, forme le lac de Saint-Point (831 mètres d'altitude), reçoit le Drugeon, puis baigne Pontarlier. Retenu par un étranglement de sa vallée, il perd dans le calcaire une partie de ses eaux; puis il s'étale de nouveau et forme un lac (lac de Chaillexon ou des Brenels), à l'extrémité duquel il tombe d'une chute de 27 mètres : c'est le saut duDoubs. 11 continue à couler vers le nord dans une gorge étroite et tortueuse, servant d'abord de frontière entre la France et la Suisse, puis appartenant sur ses deux versants à la Suisse. 11 se heurte alors contre la muraille du mont Terrible et des montagnes du Lcmont, tourne brusquement à l'ouest en longeant leur pied méridional; près de Saint-Hippohjte, il reçoit le rapide Dessoubre; il rencontre, à Pont-de-Roide, une fissure par laquelle il traverse ces montagnes en reprenant sa course vers le nord. Arrêté une seconde fois par les dernières pentes des Vosges, il tourne vers le sud-ouest, franchit un autre défilé du Lomont, puis arrose Baumeles-Bames, où il reçoit le Cuisancin. Son cours, malgré ses nombreux replis, dans l'un desquels est enveloppée la ville forte de Besançon, plusieurs fois assiégée, conserve cette direction jusqu'à son confluent à Verdun, où il parvient après avoir baigné Dèle. Il reçoit YAllaine (67 kil.), venue du Jura et grossie, à Montbéhard, de la I.isaine (30 kil.) ou Lusine, théâtre de combats en 1871, le ruisseau de Saint-Nicolas, la Savoureuse qui vient des Vosges, baigne Belfort et qui coule aujourd'hui sur la frontière de la France amoindrie, la Loue (140 kil. dont 34 flottables), rivière pittoresque, grossie du Lison et renommée pour sa source et la beauté des sites de sa creuse vallée, la Furieuse, la Cuisance et 1 Orain qui naît près de Poligny sous le nom de Glantine. .. . Après le confluent du Doubs, la Saône, sous l'influence de la pente générale du Jura dirigée vers l'ouest et de la pente du plateau de la Bresse dirigée vers le nord-ouest, se range au pied des Cévennes. Cette dernière chaîne lui envoie la Grosne (30 kil.), formée de deux ruisseaux et grossie de la Guye, le Morgon, qui passe à Villefranclie, el YAzergues (66 kil.), qui reçoit la Brévenne, grossie de la Turdine, coule dans une direction opposée à la Grosne,
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l'une vers le nord, l'autre vers • le sud, et baigne Mâcon. Parmi les affluents de gauche de la Saône, la Seilie (116 kil. dont 39 navigables) suit encore, dans son cours tourmenté, la direction du sud-ouest; elle arrose Louhans et reçoit la Brenne, le Solnan, grossi de la Vallière qui passe à Lons-le-Saunier. Les autres affluents, la Reyssousse (84 kil.), qui arrose Bourg, la Veyle (75 kil.), la Chalaronne (35 kil. dont 6-navigables), déversoirs des étangs des Dombes, se dirigent vers le nord-ouest, à contre-sens de la Saône, en suivant la pente du plateau de la Bresse. La Saône s'encaisse entre deux lignes de coteaux dans le défilé de Rochetaillée qui la conduit dans le Rhône, à Lyon, par 161 mètres d'altitude (voitplus loin dans la Revue des provinces le plan de Lyon). Bien différente du Rhône qui précipite ses eaux\rapidos sur une pente de 62 centimètres par kilomètre depuis sa sortie des gorges du Jura jusqu'à Lyon et de 55 centimètres par kilomètre de Lyon à Arles, la Saône, qui ne fournit guère que le quart des eaux du Rhône, est lente et n'a guère, depuis le point de navigabilité jusqu'au confluent, que 11 centimètres de pente en moyenne. César disait quelle coule « incredibili lenitate ». 4° Les derniers affluents de droite. — Les Cévennes, que le Rhône borde de très près, ne lui envoient que des torrents. Le Gier (45 kil.), qui arrose Saint-Chamond, n'a d'importance que par son canal. La Cance (44 kil.), qui arrose Annonay, et YAy, (30 kil.) parcourent des sites pittoresques. La Doux (60 kil.), qui coule dans une gorge profonde, se jette dans le Rhône près de Tournon. h'Érieux (70 kil.), qui coule également resserré dans une gorge granitique, est sujet, comme la Doux, à des crues dévastatrices. L'Ouvèze (26 kil.) passe au pied de Privas où il reçoit deux torrents. h'Escoutay débouche à Viviers. L'Ardèche (108 kil.) est redoutable à cause des nombreux torrents du Vivarais qui la grossissent, tels que la Ligne qui passe à Largentière, le Chassezac qui prend sa source au Maure de la Gardille. L'Ardèche roule quelquefois plus d'eau aux équinoxes, surtout vers l'équinoxe d'automne, que le Rhône, en temps moyen ; on a vu ses eaux monter de 19 mètres, et son débit s'élever à 7,000 mètres cubes à la seconde ; dans d'autres saisons, il est presque à sec. Son bassin, comme celui des rivières voisines, est fermé au nord par un contre-fort des Cévennes (monts
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u Coiron) qui dessine un cirque où s'engouffrent les orages pportés par les vents du sud et d'où les eaux s'écoulent avec imétuosité sur les rocs imperméables que la rivière ronge ; la belle oûte du pont d'Arc a été ainsi formée. La Cèze (100 kil.), torrent capricieux coulant au fond de défilés auvages, est surtout remarquable par la pittoresque série de ses hutes désignées sous le nom de cascade du Sauladet. Deux torrents, le Gardon d'Alais et le Gardon d'Anduze, grossi Bu Gardon de Mialet, se réunissent au pied des Gévennes pour ormer le Gard ou Gardon (137 kil., depuis la source du Gardon "'Anduze, dont 2 navigables); il reçoit l'A hon, grossi de la fontaine l'Eure qui coule au pied d'Uzès et dont les eaux étaient conduites usqu a Nîmes par l'aqueduc du pont du Gard ; le Gard et les Gardon •ont des torrents presque sans eau à certaines époques, mais qui se onflent tout à coup et dévastent quelquefois leurs campagnes. o° Les affluents de gauche. — Tous les affluents de la rive gauche du Rhône viennent du massif alpestre. L'Arve (100 kil.) a sa source non loin du col de Balme par ,273 mètres d'altitude ; il descend la vallée de Ghamonix en recueil.ant les eaux des glaciers du Mont Blanc, particulièrement celles pe la Mer de glace que YArveiron lui apporte; puis il coule vers 'ouest-nord-ouest dans une vallée étroitement resserrée jusqu'à Cluses, où il reçoit la Giffre, la Borne et plusieurs autres torrents ; ïl baigne Bonneville, reçoit l'Aire qui passe à Saint-Julien, et se Bette dans le Rhône au-dessous de Genève par 372 mètres d'altilude. Sa grande pente (environ 18 mètres par kilomètre) en fait [un des torrents les plus impétueux des Alpes, d'un maigre débit en hiver, d'un volume considérable à l'époque de la fonte des neiges. On a songé à débarrasser le lit étroit du Rhône de ces crues valables en conduisant l'Arve dans le grand réservoir du lac Léman. Le Fier (76 kil. dont 3 kil. navigables) a sa source au mont Char'in, traverse des gorges renommées, reçoit à Annecy, par deux Icanaux, le Thiou et le Petit Thiou, les eaux du pittoresque lac • Annecy (28 kil., carrés), tout encadré de montagnes, et celles u Chéran, venu du massif des Beauges. Le lac du Bourget {M kil. carrés) est le fond d'un lit de glacier t le dernier reste d'un grand lac dans lequel le Rhône a coulé ;-elre autrefois ; il est à peu près au même niveau que le Rhône jactuel et il a une profondeur de 80 mètres et plus : il reçoit la lieysse, qui vient des Beauges arrose Chambéry après avoir reçu jl^/iane dont la source n'est séparée du bassin de l'Isère que par
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un seuil tout à fait insensible (309 m. au point culminant) : en réalité, une vallée continue s'étend du lac du Bourget (238 mètres d'altitude) à l'Isère (238 mètres au fort Barraux). Le lac se déverse dans le Rhône par le canal de Savières (22 kil. navigables en tout). Le Guiers (55 kil.), formé par la réunion du Guicrs vif et du Guiers. mort qui ont tous deux leur source dans le massif delà Grande-Chartreuse et qui se réunissent à l'entrée de la Gorge às Echelles, reçoit les eaux du gracieux petit lac d'Aiguebeletie. La Bourbre (80 kil.) coule presque toute en plaine, au milieu d'une contrée marécageuse, dite Terres Proides, et arrose la Tour-du-Pk. L'Ozon (24 kil.), la Gère (40 kil.) dont le confluent est à Vienne, le Varèze, le Dolon (38 kil.), la Galaure (56 kil.) sont de petites rivières qui arrosent une plaine du Dauphiné, assez semblable à la Bresse par sa constitution géologique et par ses nombreux étangs, et qui, sur certains points, s'enfoncent dans des gorges dignes d'être visitées. L'Isère (290 kil. dont 217 navigables) prend sa source dans les glaciers du mont d'Iseran à une altitude de plus de 2,300 mètres, Torrent emprisonné entre les hautes murailles des Alpes de Savoie, il court à travers les rocs dans la gorge qui s'ouvre devant lui, en faisant de brusques détours, au nord-ouest d'abord dans un sile grandiose, au sud-ouest ensuite en arrosant la sombre vallée delà Tarentaise et la petite ville de Mouliers, son ancienne capitale, puis au nord-ouest jusqu'à AIbertville, où il se replie de nouveau vers le sud-ouest pour baigner, entre les massifs de la Grande-Chartreuse et de Belledonne, la riche vallée du Graisivaudan. L'Isère s'est déjà grossi du Doron à Mouliers sur la rive gauche; de VArhj, grossi lui-même d'un autre Doron, à Albertville, sur la rive droite; puis de l'Arc (150 kil.), torrent impétueux dont la source, situées 2,816 mètres d'altitude, est voisine de la sienne, et qui, grossi aussi d'un Doron, décrit un grand arc de cercle en baignant toute la Maurienne; enfin du Bréda, torrent qui reçoit l'eau des Sept tas, Il est normalement navigable depuis son entrée dans le département de l'Isère. En aval de Grenoble (autrefois à Grenoble même), w> bâtie au sud du Graisivaudan, l'Isère reçoit son plus grand affluent, le Drac (148 kil.), torrent non moins impétueux que l'Arc et pl»s dévastateur. Formé par la réunion du Drac proprement dit et * Drac de Champoléon, le Drac coule entre de hautes montagnes et se grossit des torrents de la vallée du Champsaur, du Dévolu)"1 de l'Oisans, la Sévéraise, \&-Bonne, YÊbron, surtout la Bomanch (88 kil.), alimentée par les glaciers du massif du Pelvoux et grossit
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li Vénéon et des eaux du lac de Laflrey ; dans cette région, les iscades, les torrents, les sauvages beautés de la gorge de l'In!rnet, de la route du Lautaret, du cirque du Vénéon et du fertile d d'Oisans sont renommées. Au delà de Grenoble, l'Isère reçoit jau du lac de Paladru; la Cumane qui passe à Saint-Marcellin; intourne le massif du Vercors, qui lui envoie la Bourne (40 kil.) nommée, comme le Vernaison et même la Lyonne, ses affluents, rarla beauté grandiose des gorges qu'elle traverse ; se replie une ;rnière fois vers le sud-ouest, reçoit encore YBerbasse et se jette tns le Rhône en amont de Valence. La Véuure (40 kil.) est un torrent qui descend des dernières pentes lisées du terrain crétacé. La Drôme (118 kil.) sort d'une belle source dans la région des I ontagnes du Luc et coule au nord-ouest ; arrêtée par un éboulèrent, elle forme deux lacs d'où elle s'échappe par des cascades, Içoitle Bez (flottable sur 10 kil.) à Dié, puis la Mérosse, la Boanne, 1 Cervanne, et, après plusieurs détours, coule directement vers raest jusque dans le Rhône. Le Roubion (68 kil.) se grossit du Jabron à Montélimar. UBerre (32 kil.) et le Lez (75 kil.) reçoivent les eaux de l'étang la Bonde. h'Aygues (100 kil.), grossi de YOule, est un torrent capricieux qui isse à Nyons. Le Meyne, petit torrent, passe à Orange. La.Sorgues (40 kil.) doit sa naissance à la fontaine de Vaucluse. i pied d'un cirque de roches calcaires et perméables, coupées à c sur une hauteur d'environ 120 mètres, cette célèbre fontaine urd tout à coup en bouillonnant ; même à l'époque des séchesses, elle débite un volume d'eau à peu près égal au quart de la ane à Paris. La Sorgues se divise en plusieurs branches qui ferti; entlepays ; elle reçoit \&Nesque (64 kil.), grossie de la Crau, qui ule à un niveau plus élevé et dont les infiltrations clans le terrain Icaire alimentent probablement la fontaine de Vaucluse ; puis elle ; grossit de plusieurs ruisseaux sortis par d'abondantes sources js flancs poreux du mont Ventoux, la Mode, YAuzon qui coule au pd de la colline de Carpentras; elle reçoit ensuite YOuvèze ïï> kil.), qui descend du versant septentrional du mont Ventoux. [La Durance (380 kil. dont 256 flottables) prend sa source près du |ont Genèvre, se grossit de deux torrents plus abondants qu'elle, ! Clarée qu'on peut regarder comme la vraie source de la Durance la Guisanne, passe au pied de Briançon par 1,249 mètres d'alti-
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tude, franchit un sombre défilé, reçoit sur sa rive gauche le Gi (60 kil.) qui arrose le Queyras, coulant, de sa source à son confluent, dans des gorges sauvages et étroites ; puis, après avoir passé aupiej d'Embrun, elle reçoit Y [/baye (75 kil.), grossi de YUbayelle, dk San, torrent capricieux et dévastateur qui arrose Barcelonnette. h suite, sur sa rive droite, tombent la Luye, petit torrent qui passel Gap, et le Buech, grossi du Grand et du Petit Bueck, qui descendit Dévoluy et dont le confluent est hSisteron; sur sa. rive gauche, ls Bléone (70 kil.), qui passe à Digne et que grossit le Bès, Y A sse (80 kil), formé de deux torrents, le Verdon (170 kil.), qui, formé de la réunion de trois torrents et grossi des eaux qui s'écoulent souterrainement du lacd'Allos (2,239 m. d'altitude) par le Chadoulin, arrose Castellane, reçoit YIssole, YArtuby et traverse plusieurs défiléprofonds et pittoresques, le Lez, enfin le Calavon (84 kil.), qui prend sa source sur le flanc de la montagne de Lure, passeàijil et qui est renommé par ses cascades. Tous ces cours d'eau, comme la Durance elle-même, sont des torrents impraticables à la navigation et presque au flottage, couranl sur de très larges lits de galets semés d'îlots, tantôt en filets, tantôt en flots précipités et dévastateurs. Sur certains points, la Duranct, toute mouchetée d'îles, a jusqu'à 2 kilomètres de largeur, et soi lit est composé de bancs de sable formant dos. d'âne. Son cours» férieur, qui alimentait directement les Fosses mariennes, s'est beaucoup modifié depuis les temps historiques. Cependant le Verdonel la Durance, riches en limon, sont devenus, grâce à des canauxi dérivation, les bienfaiteurs des campagnes et même des villes dan; le Comtat et dans la Basse-Provence; le Verdon donne soneaui Aix ; la Durance donne son eau à Marseille et, plus bas, aux camn de Crapponne, de Carpentras, de Boisgelin ou des Alpines et di Verdon. C'est pour amener l'eau de la Durance à Marseille qu'aéfi construit, au-dessus de la vallée de l'Arc, le magnifique aqueducdi Roquefavour. Aux basses eaux, la Durance débite de 80 à 100 mètre cubes par seconde, dont 69 sont dérivés par les canaux; elle! des crues fréquentes pendant lesquelles son débit atteint 301) s 1,000 mètres cubes et même 3,000 mètres par seconde. 43. Les bassins secondaires de la Méditerranée. — 1° £'* due. — Les bassins dépendant du Rhône ou bassins secondaires* la Méditerranée occupent une superficie de 28,400 kilomètres caf rés. Ils ont pour bornes les Alpes Liguriennes, une partie desi'j"1 de Provence, les Cévennes méridionales et une partie des Pyrê^ orientales. Ils s'étendent sur la côte de la Méditerranée à l'est, c'«
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dire à gauche du Rhône, jusqu'à Gênes, et à l'ouest ou à droite du lône jusqu'au cap de Creus(voirle relief du sol,§10,13, 30 et 34). 2° Les fleuves côtiers à gauche du Rhône. — L'étang de Berre çoit la Touloubre (68 kil.), qui est en partie alimentée par le canal Crapponne et qui traverse une gorge pittoresque avant de débouer dans l'étang, et Y Arc (85 kil.), qui coule vers l'ouest, passe à kilomètres au sud d'Aix et irrigue par des saignées les camgnes qu'il ravage quelquefois par ses débordements. VHuveaune (55 kil.), qui se jette dans la mer au sud de Marseille, la même direction. Le Gapeau (54 kil.), qui se jette dans la rade d'Hyères au sud des ontagnes des Maures, a la directions du sud-est. L'Argens (101 kil.), le principal fleuve côtier de cette région, a même direction ; il naît d'une belle et forte source et il se grossit autres sources non moins abondantes et très nombreuses sur les ateaux calcaires où les eaux se perdent dans des gouffres dits .bues, pour reparaître plus loin; il s'accroît aussi de plusieurs tornts, entre autres de YIssole, grossi lui-même du Caramy, qui arse la plaine de Brignoles, de la Bresques, de Y Aille, du Nartuby, ii passe à Draguignan, et il se jette dans le golfe de Préjus. La Siagne (50 kil.) n'a de remarquable que la beauté de sa source. Le Loup (55 kil.) est un torrent dont l'embouchure est voisine de lie du Yar. LeVar (135 kil.) sort, à une altitude d'environ 1,800 mètres, d'une urce abondante située à l'est du lac d'Allos, dont les infiltrations, t-on', l'alimentent ; c'est un torrent redoutable, étroitement resserré ns des gorges sauvages. Il coule d'abord du nord au sud; puis, rèté par un des nombreux chaînons orientés de l'ouest à l'est, il end cette direction, arrose Puget-Théniers par 400 mètres d'alude, reçoit, sur sa rive gauche, la Tinée (75 kil.), qui descend rectement du nord dans une vallée plus étroite et plus sauvage core que la sienne, puis la Vésubie (50 kil.), non moins pittos que, et, sur sa rive droite, YEstéron (65 kil.). Il débouche ensuite la plaine où il s'étend sur un large lit qu'il a pavé de galets Tachés aux montagnes ; il ne le remplit qu'à l'époque des hautes ux, où il verse dans la mer 4,000 mètres cubes d'eau, tandis ni en porte 30 à peine dans les basses eaux. A l'est du Var sont plusieurs torrents qui ont un régime aussi caicieuxet qui sont d'autant moins importants que la crête des Alpes rapproche plus de .la mer : le Paillon (34 kil.), qui passe à Nice et ii souvent est presque à sec, la Roya (60 kil.) qui naît au pied du
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col de Tende sur le territoire italien et qui, entrant en France par une gorge très étroite, y coule l'espace de 20 kilomètres et en sort pour se jeter dans la Méditerranée sur la côte italienne. La Taggk, la Centa, petits torrents au delà desquels on ne trouve plus, sur la côte du golfe de Gênes, que des torrents plus petits encore jusqu'à la Migra, débouchant à l'est du golfe de la Spezia, appartiennent à l'Italie. 3° Les fleuves côtiers à droite du Rhône. — Le Vistre (68 kil.) n'est qu'un maigre cours d'eau qui descend des Garrigues de la plaine de Nîmes, reçoit les eaux de la fontaine de Nîmes et se perd dans un canal, Le Vidourle (100 kil.) est aussi un maigre cours d'eau ; mais les orages le transforment quelquefois subitement, comme la plupart des autres rivières venues des Gévennes, en un large torrent, terrible par ses ravages.. Le Lez (29 kil. dont 10 navigables), remarquable par sa source abondante, passe au pied de la citadelle de Montpellier, où il reçoit un ruisseau, le Merdanson et il se grossit plus loin du Mossun (i kil. 1/3 navigable). L'Hérault (164 kil. dont 12 classés comme navigables) prend sa source sur les flancs de l'Aigoual dans les Cévennes, descend rapidement vers le sud dans des gorges étroites, particulièrement à SaintGuilhem-le-Désert, reçoit des monts de Garrigues l'Aire (3o kil,), qui arrose le Vigan et une des plus riantes vallées des Cévennes, la Vis (76 kil. jusqu'à la source de la Virenque) qui coule dans des gorges sauvages, la Lergue (43 kil.) qui fait mouvoir les fabriques de Lodève; il débouche ensuite dans la plaine du Bas Languedoc, passe près de Pézenas et se jette dans la mer à l'ouest d'Agde. En 1868, les crues de 1 equinoxe d'automne ont porté son débit à 3,800 mètres cubes par seconde. L'Orb (144 kil. dont 3 1/2 navigables) a sa source à l'ouest du plateau des Garrigues, reçoit le Jaur (55 kil.), qui naît au-dessus de Saint-Pons, et coule d'un cours tourmenté avant de descendre dans la plaine où il passe au pied de Béziers. . L'Aude (208 kil.) naît dans un petit lac au pied du roc d'Aude, coule l'espace de plus de 30 kilomètres au fond d'une gorge taillée à pic, dans laquelle il est comme perdu à une profondeur de plusieurs centaines de mètres; il reste ensuite encaissé jusqu'à Lirnouf, mais sa vallée, un peu plus large, laisse, depuis Axat, place à une route. A partir de Limoux, il continue à couler vers le nord, a l'ouest du massif des Corbières, jusqu'à ce qu'il rencontre les dernières pentes de la montagne Noire des Cévennes; il se recourbe alors vers l'est, comme au même contact la Garonne se replie à l'ouest,
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et il reçoit, par 84 mètres d'altitude, le Fresquel, venu du passage de Naurouse ; là a été bâtie Carcassonne, ville située, comme Toulouse, au débouché de la route naturelle qui joint la côte de la Méditerranée au bassin de la Garonne. Depuis ce point, le fleuve coule dans la belle et chaude plaine du Languedoc où il reçoit la Cesse eïYOrbieu; puis, formant une sorte de delta qui enveloppe la montagne de la (llape, il se jette en partie directement dans la mer, en partie dans l'étang de Sigean par le canal dit Robine de Narbonne, lequel, avant 1388, était son principal lit. L'Aude, dont le débit varie de 3,000 mètres cubes à 5 mètres cubes par seconde, roule beaucoup de limon. L'Agly (75 kil..), petit cours d'eau qui descend du pic de Bugarach, fertilise par des irrigations la plaine du Roussillon. La Têt (115 kil.), qui prend sa source, par 2,325 mètres, au puig Peyric et qui arrose Montlouis, Prades et le pied de Perpignan, est un torrent qui tantôt s'élargit en manière d'étang, tantôt descend par une suite de rapides entre les rochers qui l'étranglent; il fertilise aussi la campagne du Roussillon. Le Tech (85 kil.) prend sa source entre le roc Goulom et le pic de Costabonne, coule d'abord dans une gorge étroite et pittoresque, passe aux bains de la Preste, à Pratz de Mollo (748 m.), à Amélie-lesBains, près de Céret dans le Vallespir, entre dans la plaine du Roussillon, en suivant, comme tous les cours d'eau de la province, la direction est-nord-est qui est celle des crêtes dans cette partie des Pyrénées. M. lia. Garonne. — 1° Le bassin. — Le bassin de la Garonne mesure environ 85,000 kilomètres carrés, dont 2,500 environ (val d'Aran) appartiennent à l'Espagne. Il occupe toute la partie sud-ouest de notre territoire et comprend presque tout le bassin aquitanique des périodes géologiques antérieures à la nôtre. Il est borné : P sur le. versant sud-est, par les Cévennes méridionales qui le séparent du bassin du Rhône ; 2° sur le versant septentrional, par larête du Massif central{Margeride, partie des monts d'Auvergne, monts du Limousin), et parles collines de Saintonge ; 3° sur le versant méridional, par les Pyrénées ; 4° sur le versant occidental, par le contrefort des Pyrénées qui se détache au pic d'Arbizon, par le plateau de Lannemezan, par une des rangées des coteaux d Armagnac et par la plaine des Lmdes et les coteaux du Médoc (Voir le relief du sol,. § 30, 31, 34, 35). 2° Le fleuve., — La Garonne (605 kil. dont 547 en France, sur lesquels 86 flottables et 461 navigables) prend sa source dans le
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val d'Aran, en Espagne (voir flg. 56). A peu de distance de la source de la Noguera, par 1,872 mètres d'altitude, deux sources, dites les yeux de la Garonne, sortent du pied d'un petit rocher et donnent naissance au torrent : c'est la Garonne orientale et la véritable origine du fleuve. Le torrent se joint bientôt à un torrent plus considérable, descendu d'une altitude d'environ 2,000 mètres, près du port de la Hourquette et passe à Biella. Le gave de la Picade ou Garonne occidentale, plus importante encore, quoique moins longue, naît, par une altitude de plus de 1,400 mètres, de plusieurs sources dites Goueil de Jouéou (Œil de Jupiter) ; très abondantes à l'époque de la fonte des neiges, ces sources sont alimentées par les glaciers de la Maladetta, dont le torrent, à 4 kilomètres de là, derrière la montagne, se perd avec fracas dans le trou de Toro, à 600 mètres au-dessus du Goueil de Jouéou. Le fleuve, grossi de plusieurs autres torrents du val d'Aran, s'abîme en partie dans le gouffre de Clédes (par 730 m. d'altitude) et entre en France par l'étroite gorge du Pont-du-Roi (590 m.), ainsi nommée parce qu'un pont (le pont du Roi René) y traverse le fleuve naissant dont le lit est à plus de 1,000 mètres.au-dessous des crêtes ; c'est là qu'il devient flottable. Il coule rapide et pur vers le nord entre les contre-forts de la chaîne qui le serrent étroitement aux gorges de Saint-Béat. Arrêtée au sortir des défilés pyrénéens, à Montréjeau (400 m. environ d'altitude), par le plateau de Lannemezan, la Garonne se replie vers l'est, décrit une grande courbe en longeant le faisceau des collines d'Armagnac, passe au pied de Saint-Gaudens, devient navigable au confluent du Salai à Roquefort et entre dans une plaine d'alluvion, monotone, mais riche, où elle arrose Muret; là s'est livrée, en 1213, entre Pierre d'Aragon et Simon de Montfort, la bataille qui décida du sort du comté de Toulouse. Le fleuve vient ensuite se heurter contre les derniers coteaux des Cévennes dont la pente dirige toutes les eaux de cette région vers le nord-ouest; il suit cette direction et coule dans une longue et fertile plaine d'alluvion qu'on nomme « la Rivière ». C'est au lieu où il se recourbe ainsi ët d'où une route de terre conduit au passage de Naurouse qu'a été bâtie dans l'antiquité la ville de Toulouse (132 m- d'altitude), qui par cette situation était' l'entrepôt nature! du commerce de la Garonne et de la Méditerranée, et qui est devenue de bonne heure une grande cité et une des Capitales du Midi; c'est là aussi que débouché le canal du Midi -et c'est sur les coteaux situés au nord- de via--ville- que- le- maréchal- Soult livra-
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la bataille de 1814. Au confluent du Tarn, les pentes du Massif central, qui dirigent toutes les eaux h l'ouest et au sud-ouest, forcent la Garonne à s'incliner davantage vers l'occident. Elle coule à pleins bords, ondulant entre deux lignes de coteaux et inondant quelquefois sa riche vallée sur de vastes espaces: en 1875, elle s'est élevée à plus de 10 mètres au-dessus de l'étiage. Elle passe au pied de Castelsarrasin, de Moissac, arrose Agen, Marmande, la Réole, villes bâties, comme Toulouse, sur sa rive droite. Puis, bordée d'un coté par la plaine stérile des Landes, de l'autre par une ligne de coteaux garnis de vignobles, elle arrose Bordeaux. En ce lieu, la Garonne est déjà un fleuve profond et large d'environ 600 mètres dans lequel la marée montante et descendante se fait sentir ; c'est pourquoi le grand port maritime de l'Aquitaine y a été bâti, à 98 kilomètres de la mer. C'est le point où commence aujourd'hui la navigation maritime (à 97 kilomètres de la mer) ; mais l'inscription maritime s'exerce jusqu'à Mondret, à 149 kilomètres de la mer, tandis que la salure des eaux et la pêche maritime ont leur limite à Saint-Julien, à 57 kilomètres de la mer. Vingt-trois kilomètres au-dessous, au bec d'Ambès, la Garonne s'unit à la Dordogne et prend le nom de Gironde (voirfig.57) : c'est dès lors un estuaire, large de 4 à 13 kilomètres, sur la rive droite duquel est Blaye et qui débouche dans la mer entre l&pointe de Grave au sud et la pointe de la Coubre au nord, au milieu de grands bancs de sable entre lesquels le phare de la Tour de Cordouan aide les marins à se diriger. Dans l'antiquité, cet estuaire, aujourd'hui modifié par les dunes et par les vagues, paraît avoir eu deux bouches. 3" Les affluents de droite. — Les deux premiers affluents importants de la rive droite de la Garonne viennent des Pyrénées et coulent du sud au nord ; les autres viennent des Cévennes et du Massif central et ont une direction générale vers l'occident, mais en convergeant comme les rayons d'un cercle dont le centre serait à peu près au confluent du Lot. Le Salât (78 kil. dont 17 navigables) est un torrent formé par la reunion de plusieurs petits torrents nés sur la frontière ; il se grossit du Garbet et de YArac à droite, du Lez à gauche, arrose SaintGirons, franchit plusieurs défilés sauvages et coule dans une étroite, mais fertile vallée avant de se jeter dans la Garonne. L'Ariège (157 kil. dont 38 navigables) prend sa source à plus de 2, 000 mètres d'altitude dans le pic Nègre, sert, sur les neuf premiers kilomètres, de frontière entre la France et l'Espagne, desFRANCE.
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cend d'abord rapidement vers le nord-ouest, serré entre deux crêtes sauvages, reçoit, entre autres torrents, celui de Vicdessos, se
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dirige ensuite vers le nord à travers une percée des montagnes de granit, arrose Foix, traverse la double ligne du Plantaurel et
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ébouche dans une belle plaine d'alluvion où il arrose Pamiers t a l'extrémité de laquelle il reçoit YBers (120 kil.), par 197 mètres
Fig. 57 bis. — Bassin de la Garonne.
d altitude, puis la Lèze. Dans son cours inférieur, l'Ariège est dominé sur sa rive droite par les dernières collines des Gorbières, à son con-
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fluent, il n'est plus qu'à 137 mètres au-dessus du niveau de la mer, h'Hers (108 kil.), qu'on nomme aussi Hers-Mort à cause delà lenteur de son cours, naît dans le voisinage de Naurouse; il se grossit du Marès, qui baigne Villefranche-de-Lauraguais, et du Giron et se jette dans la Garonne au-dessous de Toulouse; le canal du Midi suit la vallée de cette rivière.
VAL D'ARAN 1°J<0' ET SOURCES DE LA GARONNE
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Fig. 58. — Sources de la Garonne.
Le Tarn (375 kil. dont 147 navigables) est un des trois grands affluents que la Garonne reçoit du Massif central et qui, sortis de terrains granitiques très arrosés par les pluies, sont sujets à des crues considérables. Il a sa source par 1,600 mètres environ d'altitude sur le flanc méridional du mont Lozère qui lui envoie plusieurs torrents, pendant que le Tarnon, qui a baigné Florac, lui apporte les eaux de l'Aigoual; il pénètre dans le terrain calcaire et y coule au-dessous de la surface des Gausses, étranglé dans une gorge profonde de 400 à 600 mètres, longue d'une centaine de kilomètres et non moins pittoresque que les plus belles gorges des Alpes, ayant à peine au sommet une ouverture moyenne de 1,500 mètres.
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1 s'y grossit de sources abondantes qui filtrent à travers le calaire et qui sourdent dans son lit même. Il reçoit en même temps ur sa rive gauche des affluents qui se sont creusé, comme lui, es lits encaissés dans le calcaire jurassique, la Jonte, la Dourbie ont le confluent est à Millau, le Cernon. Il est un peu moins ncaissé lorsqu'il coule dans les terrains primaires où il reçoit e Dourdou, grossi de la Sorgues qui passe à Saint-Affrique, et e Rancé. Après avoir formé la belle chute du Saut-du-Sabo,
(Extrait de la carte de l'État-major au 80,000').
aute de 19 mètres, il devient navigable et il débouche dans une laine d'alluvion, à l'entrée de laquelle est Albi ; il arrose ensuite aillac; puis il reçoit YAgout (180 kil.) qui, venu de l'Espinouse, e grossit du Thoré (52 kil.) et du Dadou (100 kil.), arrose Castres, evenue ville industrielle grâce à ses chutes, et Lavaur. Faisant enuite un coude vers le nord-ouest, le Tarn débouche dans la plus 8Jge partie de la belle plaine de la Garonne ; là, il arrose Montauban ; >un peu plus bas, il reçoit YAveyron. Ensuite il se replie de noueau vers l'ouest devant les coteaux du Quercy, arrose Moissac et e rend en serpentant dans la Garonne. — Son principal affluent, Aveyron (240 kil.) naît près de Séverac, dans la région des Gausses ù il est profondément encaissé, passe au pied de Rodez, arrose Ulefranche, reçoit le Viaur et le Céron; de Yillefranche à Rruninel, avant de reprendre sa course vers l'ouest, il traverse dans le
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trias et le calcaire jurassique des gorges rocheuses d'une beauté majestueuse ; le chemin de fer de Capdenac à Toulouse suit sa vallée. La Iïarguelonne (72 kil.) est grossie de la Petite Barguelonne,et la Seoune (77 kil.) de la Petite Seoune. Le Lot (481 kil. dont 297 navigables) prend sa source pat 1,300 mètres environ d'altitude dans la montagne du Goulet, coule vers l'ouest, encaissé entre cette montagne et celle de la Lozère, passe au pied de Mende par 750 mètres d'altitude, reçoit le Cokgm qui passe à Maroejols, puis arrose Espalion, en longeant au sud la base granitique des montagnes d'Aubrac que contourne par le nord son affluent, la Trueyre (175 kil.), rivière pittoresque, coulant dans des gorges profondes; la Trueyre elle-même est grossie de la rivière des Landes qui passe au pied de Saint-Flour, du Bès, du Goul et des ruisseaux nés entre la Margeride, le Gantai et les monts d'Aubrac. Le Lot, devenu navigable au moulin d'Olt, passe au promontoire de Capdenac, longe le causse du Quercy en -décrivant une suite ininterrompue de méandres, témoignage delà difficulté avec laquelle il a frayé sa route à travers les failles du sol, reçoit le Célé qui baigne Figeac, arrose Cahors par 160 mètres d'altitude, débouche dans une plaine d'alluvion où est Villeneuvesur-Lot et tombe dans le fleuve (23 m.). Le Drot ou Dropt (128 kil. dont 64 navigables), rivière qui a peu d'eau, arrose une fertile vallée. La Dordogne (496 kil. dont 147 flottables et 267 navigables) est presque l'égale de la Garonne par la longueur de son cours et par l'abondance de ses eaux. Près de la base du Puy de Sancy, par 1,694 mètres d'altitude, naît le petit torrent de la Dore, qui reçoit, au pied de la montagne, un ruisseau venu du val d'Enfer et désigné quelquefois sous le nom de Dogne. Les deux torrents réunis formentla Dordogne, quin'est elle-même qu'un petit torrent courant vers le nord dans la vallée centrale du mont Dore ; la rivière incline vers l'ouest, se double par le confluent du Chavanon (52 kil.), qui, venu des monts de la Marche, coule sur la limite du Limousin et de l'Auvergne, arrose une vallée étroite, semée de beaux rochers basaltiques, comme les Orgues de Bort, reçoit, en face des Orgues, la Rhw (65 kil.), torrent pittoresque qui descend de la chaîne du Gantai et qui est connu par la cascade du Saut de la Saule; la Rhue reçoit ellemême la Santoire, la Sumène, grossie du Mars, et l'Auze. La Dordogne continue son cours, resserré entre les roches des terrains primaires ; les monts du Limousin lui envoient à droite la Dièf qui passe au pied d'Ussel, la Luzège et le Doustre; la chaîne du
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Cantal lui envoie à gauche la Maronne, la Cère, grossie de la Jorianne qui arrose Aurillac et la Bane. Elle est déjà dans le terrain crétacé lorsqu'elle reçoit la Cuse qui passe à Sarlat, le Céou grossi du Bleue, qui coule au pied de Gourdon, puis la Vézère par 48 mètres d'altitude. Elle est navigable depuis Meyronne. La Vézère (192 kil. dont65 navigables) prend sa source au plateau des Millevaches, parcourt une des vallées les plus pittoresques par ses gorges rocheuses, ses bois, ses chutes, reçoit la Loyre, et, par 99 mètres d'altitude, la Corrèze (85 kil.) qui coule profondément encaissée, baigne Tulle et arrose à Brive une plaine large et très fertile. La Dordogne, continuant son cours vers l'ouest, traverse le défilé des Porcherons et serpente, entre deux lignes de coteaux couronnés de vignes, dans la plaine d'alluvion qu'elle a créée et à l'entrée de laquelle est Bergerac; c'est dans cette plaine, à Castillon, que les Anglais furent battus en 1451. Elle y reçoit le Caudan, la Lidoire et enfin l'Isle. L'Isle (232 kil. dont 143 navigables) descend de la partie occidentale des monts du Limousin, reçoit la Loue qui passe à Saint-Yrieix, double de volume au confluent de YAuvézère (90 kil.), dite aussi Haute-Vézère, dont le cours rapide fait mouvoir des usines, arrose Périgueux où il devient navigable, double de nouveau de volume à Coutras (bataille de 1587) par le confluent de la Dronne (178 kil. dont 2 navigables) qui arrose Bibérac de ses belles eaux limpides et qui se grossit elle-même de la Lizonne (ou Nizonne) et de la Tude, reçoit encore le Lary et le Moron (3 kil. navigables) et débouche dans la Dordogne à Liboume, le port maritime du Périgord; car la marée remonte jusque par de là cette ville. Au-dessous de Libourne, la Dordogne rejoint la Garonne au bec d'Ambès. 4° Les affluents de gauche. — Les affluents de la rive gauche de la Garonne ont peu d'importance ; disposés en éventail, ils descendent presque tous du plateau de Lannemezan et des coteaux d'Armagnac en rasant les hauteurs qui bordent leur rive droite. La Pique (38 kil.), qui passe à Bagnères-de-Luchon et dont la vallée pittoresque est renommée, et la Neste (75 kil.), formée de la réunion des deux Neste, viennent des Pyrénées. La Louge (108 kil.), le Touch (74 kil.), la Save (148 kil.), qui passe à Lombez, la Gimone (136 kil.), YArrats (135 kil.), malgré la longueur de leur cours, ne sont en été que de très minces filets d eau bourbeuse, quelquefois des flaques d'eau stagnante. Le Gers (168 kil.), qui passe au pied d'Auch et de Lectoure, n'est guère plus important et, sans le canal de Lannemezan qui lui verse une partie des eaux empruntées à la Neste, il serait à sec une partie de l'été.
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La Baise (180 kil. dont 84 navigables), malgré ses affluents, est aussi pauvre en eau que les rivières précédentes ; comme elles, elle ne doit de couler en été qu'à la dérivation de la Neste par le canal de Lannemezan. Formée de la Baise-devant et de la Baïse-derrim, elle coule au pied de Mirande, passe à Condom et hNérac et reçoit la Gelise (98 kil.), grossie de l'Auzoue et de la Losse (108 kil.). La Beune (30 kil.) coule au pied de Basas. Le Ciron (90 kil. dont 28 navigables), quoique né en plaine et ne traversant que des landes, est plus régulier et plus abondant que les cours d'eau du plateau. 45. Lies bassins secondaires du golfe de Gascogne. — l" L'étendue. — Les bassins dépendant de la Garonne ou bassins secondaires du golfe de Gascogne, en donnant à la côte de ce golfe toute l'étendue qu'avait, entre les granits pyrénéens et les granits de la Vendée, l'ancien golfe aquitanique, occupent une superficie dé 43,000 kilomètres carrés. Les bassins de la rive gauche ont pour limite les Pyrénées avec le contrefort occidental qui s'étend jusqu'à la pointe du Figuier et le contrefort oriental qui commence au pic d'Arbizon, le plateau de Lannemezan et une des rangées des coteaux d'Armagnac, puis la plaine des Landes et du Médoc. Les bassins de la rive droite ont pour limite les collines de la Saintonge, les monts du Limousin, le seuil du Poitou et la partie méridionale du Bocage Vendéen (Voir le relief du sol, § 35, 31, 33). 2° Les fleuves côtiers à gauche de la Garonne. — ha. Leyre occidentale ou Leyre de Sabres (114 kil. dont 96 flottables) est une rivière de plaine, qui naît dans la lande de Luglon, reçoit la Petite Leyre, dite aussi Leyre de Sore ou Leyre orientale (25 kil. flottables), coule d'un cours limpide vers le nord-ouest à travers les bruyères et les forêts de pins et se jette au fond du bassin d'Arcachon, qui lui-même débouche dans le golfe de Gascogne au delà de la barrière des dunes. Cette barrière arrête tous les petits ruisseaux de la lande que la pente insensible du terrain dirige vers l'ouest et forme, le long des dunes, un long chapelet d'étangs bordés de roseaux, généralement plus profonds à l'ouest qu'à l'est et élevés d'une vingtaine de mètres au-dessus du niveau de la mer : l'étang d'Hourtins et de Carcan (61 kil. carrés); l'étang de Lacanau (19 kil. carrés), qui n'est séparé du précédent que par un marais et qui se déverse dans le bassin d'Arcachon ; l'étang de Cazau et Sanguinet (53 kil. carrés) dont les rives sont boisées et qui se déverse dans le bassin d'Arcachon; l'étang de Biscarrosse (35 kil. car.), qui communique au nord avec le précédent et au sud avec l'étang d'Aurei/han et la mer. Plus au
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sud sont le courant de Contis par lequel débouchait l'étang de SaintJulien, aujourd'hui desséché; les étangs de Léon, de Soustous communiquent isolément avec la mer, ce dernier par l'estuaire du vieux Boucauqui est navigable (7 kil.) et qui, à la suite d'unetempète en 1260, est devenu et est resté jusqu'en 1579 l'embouchure del'Adour. L'Adour (335 kil. dont 174 navigables) (1) a sa source au Tourmalet dans les Pyrénées, par 1,931 mètres d'altitude; il descend en torrent rapide dans la vallée de Campan où l'on admire sa grande cascade, passe à Bagnères-de-Bigorre par 556 mètres d'altitude et sort de la région montagneuse pour arroser la ville de Tarbes (304 m.) et ses verdoyantes prairies. Il coule vers le nord jusque vers Riscle ; puis il tourne brusquement à l'ouest devant l'obstacle que l'épanouissement des coteaux d'Armagnac lui oppose; bientôt, après avoir côtoyé la Ghalosse qui s'étend sur sa rive gauche, il s'engage dans la monotone région des Landes, au milieu des pinadas (forêts de pins) et des bruyères. Il passe au pied de SaintSever où il devient navigable, de Dax, se replie en serpentant vers le sud-ouest sur la limite des Landes et devient un fleuve facilement navigable, après avoir reçu les gaves réunis de Pau et d'Oloron. A Bayonne, il porte des navires et il se jette dans le golfe de Gascogne par une embouchure qui a souvent varié et qui, malgré de grands travaux d'endiguement, est toujours embarrassée d'une barre dangereuse. A l'extérieur du grand arc de cercle qu'il décrit, l'Adour ne reçoit que de maigres cours d'eau venus des coteaux d'Armagnac et de la lande; les principaux sont VArros (105 kil.), grossi delà Bouès, et la Midouze (155 kil. depuis la source de la Douze navigable depuis Mont-de-Marsan sur 43 kilomètres), formée à Montde-Marsan par la réunion de la Midou et de la Douze. A l'intérieur de l'arc de cercle, l'Adour se grossit de tous les torrents impétueux qui descendent des Pyrénées dans la direction du nord ou du nordouest et qui pour la plupart sont désignés sous le nom de gaves : le torrent du lac Bleu, le Lées (55 kil.), le Gabas (107 kil.), le Luy (141 kil.), qui, formé de la .réunion du Luy de France et du Luy île Béarn, roule peu d'eau et cependant convertit toute sa plaine inférieure en marais dans ses débordements, les Gaves réunis de Pau et d'Oloron. Celui de Pau (175 kil. avec les Gaves rénnis, dont 9 kil. navigables), qui paraît prendre sa source dans une gorge voisine de la brèche de Roland, par une altitude de plus de 2,800 mètres, tombe
(•) Le nom d'Adour se retrouve dans un- grand nombre de cours d'eau de la région que les Ibères paraissent avoir habitée, Douro, Dordogne, Dore, Doron, Dora, Durance, etc. Cependant, pour l'Adour, cette étymologie est contestée.
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au fond du cirque de Gavarnie par une chute de 422 mètres, court en bouillonnant et en formant plusieurs cascades dans une suite de gorges pittoresques, depuis Gavarnie jusqu'à Lourdes ; il reçoit auparavant le Gave de Cauterets qui lui apporte l'eau du lac de Gaube, et passe'pied d'Argelès d'où lui vient le gave d'Azun; à Lourdes, il tourne à l'ouest en longeant le pied des montagnes, baigne Pau, Orthez, Peyrehorade où il devient navigable ; il se grossit du gave d'Oloron (67 kil. depuis Oloron), presqu'aussi fort que lui et formé par la jonction, à Oloron, du gave d'Ossau (66 kil.) et du gave d'Aspe (34 kil.); il reçoit plus bas le Saison (70 kil.), qui arrose Mauléonet la Soûle; le gave de Pau apporte à l'Adour plus d'eau que n'en roule le fleuve lui-même. Les derniers affluents de l'Adour sontla. Bidouze (80kil. dont 18 navigables), grossie du Lihoury (1 kil. 1/2 navigable) ; la Joyeuse ou Aran (11 kil. navigables), YArdanabia, la Nive (75 kil. dont 22 navigables), qui arrose le pays basque, reçoit le Lauvhibare, la Nive d'Arnéguy, la Nive des Aldudes et dont le confluent est à Bayonne. La Nivelle (45 kil. dont 7 navigables) a ses sources en Espagne et débouche au fond de la belle rade de Saint-Jean-de-Luz. La Bidassoa (70 kil. dont 9 navigables) a sa source et la plus grande partie de son cours en Espagne dans la verte vallée de Baztan; dans son cours inférieur, sur une longeur d'environ 16 kilomètres, elle forme la limite de la France et de l'Espagne. Elle enveloppe plusieurs îles, entres autres, l'île des Faisans et la petite île de la Conférence où fut signé, en 1659, le traité des Pyrénées ; elle se termine par un estuaire ayant sur ses bords la ville espagnole de Fontarabie, plusieurs fois assiégée par nos armées, et le village français de Hendaye. Au delà de la frontière française, sur la côte espagnole, sont YUruméa, YOria, YUrola, la Deva, la Nervion, petits cours d'eau qui descendent des Pyrénées dans le golfe de Gascogne. 3° Les fleuves côtiers à droite de la Garonne. La Seudre (85 kil. dont 25 navigables) coule vers le nord-ouest dans le terrain crétacé, se perd sous terre sur une longueur d'environ 2 kilomètres et forme un long et large estuaire dont l'embouchure est ensablée et où débouche le canal de Marennes. La Charente (355 kil. dont 191 navigables) est le fleuve le plus important de cette région. Elle prend sa source à l'extrémité des monts granitiques du Limousin, près de Rochechouart, roule vers le nord-ouest ses eaux limpides jusque vers Civray, où une rangée de collines jurassiques du Poitou la force à se replier en serpentant vers le sud et à passer au pied de la colline de Ruffec. A peine ai-elle franchi ce seuil et reçu la Tardoire qu'une seconde rangée
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l'arrête et la force de nouveau à couler en serpentant vers le sud ; c'est seulement lorsqu'elle est entrée dans le terrain crétacé qu'elle peut, en longeant le pied des collines jurassiques, suivre paisiblement son cours vers l'ouest dans une vallée tapissée de prairies. La ville d'Angoulême est bâtie précisément au point où elle débouche dans la craie et où commence la navigation effective. La Charente est classée comme navigable depuis Montignac, 27 kil. en amont d'Angoulême. Cognac, Saintes, /ZocAe/bî^setrouventsurle cours inférieur. Le principal affluent de sa rive droite est la Boutonne (90 kil. dont 31 navigables), qui arrose Saint-Jean-d'Angely et reçoit la Béronne, rivière de Melle. Les affluents de la rive gauche sont tous dirigés, comme elle-même dans son cours supérieur, vers le nord-ouest, conformément à la direction générale des couches géologiques. Le plus important est la Tardoire, qui a aussi sa source dans les granits du Limousin, mais qui, parvenue dans les calcaires jurassiques, subit les vicissitudes suivantes : la rivière qui devrait être son principal affluent, le Bandiat, lequel arrose Nontron, rencontre au pied de la forêt de la Braconne une suite de gouffres, phénomène fréquent dans les roches calcaires, et s'y perd complètement, n'amenant que dans les grosses eaux son tribut à la Tardoire; un peu plus loin, la Tardoire elle-même subit le même sort et ne porte guère à la Charente que l'eau de son dernier affluent, le Bonnieure; cependant ces deux rivières ne sont pas perdues pour la Charente; elles reparaissent à 10 à 20 kilomètres de distance, à l'ouest de Bois-Blanc, par deux sources magnifiques qui forment immédiatement une grosse rivière de 10 kilomètres de longueur, la Touvre, affluent de la Charente. Les autres affluents sont des rivières coulant entièrement dans le terrain crétacé : leNé(10 kil.), la, Seugne (78kil.), qui passe kJonzac eihSaintes, et quireçoitle Trèfle(k% kil.), coulant au pied de la colline de Barbezieux, la Gère (34 kil.). Le Curé débouche dans la mer au milieu d'immenses marais. La Sèvre Niortaise (165 kil. dont 71 navigables) prend sa source sur un plateau jurassique à une altitude d'une centaine de mètres, se perd bientôt dans un gouffre, entre Breuil et Bagnaux, reparaît à 500 mètres de là, rencontre l'extrémité méridionale des granits du Bocage et les longe en se repliant vers l'ouest et en coulant au milieu des terrains jurassiques du bassin aquitanique. Elle arrose Niort où elle devient navigable ; dans son cours inférieur, elle traverse les marais où se perd le Curé. L'Autise (56 kil. dont 10 navigables), la Vendée (75 kil. dont 25 navigables), qui reçoit la Mère et passe à Fontenay-le-Comte, descendent du Bocage et sont, avec
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le Mignon (40 kil. dont 17 navigables), ses principaux affluents. Le Lay (104 kil. dont 40 navigables), formé par la réunion du Grand et du Petit Lay, se grossit de l'Yon, qui passe à La Roche-sur-Yon. 46. ï>a Loire (voir la fig. 58). — 1" Le bassin. — Le bassin de la Loire mesure 121,000 kilomètres carrés. Il forme ainsi plus du cinquième de la France dont il occupe le centre; tout le versant septentrional du Massif central et une partie des plaines de l'ancien bassin parisien lui appartiennent. Poussée par la pente du Massif central, la Loire s'en éloigne autant qu'elle peut; elle descend en suivant la plus orientale des grandes vallées de son bassin et en longe au nord l'extrémité en décrivant un grand arc de cercle. Il en résulte que ses principaux affluents lui viennent du sud et que, bien que son cours ait près de 1,000 kilomètres, il n'y a, de sa source à son embouchure, que 565 kilomètres en ligne droite (voir la fig. 58 et 58 bis). La bassin de la Loire est borné : au sud-ouest et au sud, par le Bocage Vendéen et la Gàtine, par le seuil du Poitou, par l'arête du Massif Central [monts du Limousin, partie des monts d'Auvergne et Margeride), qui la séparent du bassin de la Garonne et des petits bassins de sa rive droite ; à l'est, par les Cévennes Septentrionales, par les monts du Morvan et les collines du Nivernais; au nord, par le plateau de Beauce, par les coteaux du Perche, les collines de Normandie et la partie occidentale des collines du Maine (voir le relief du sol, §33 , 31,30,25,26 , 27,28). 2° Le fleuve. — La Loire (980 kil., dont 57 flottables et 825 navigables) est le plus long fleuve de France et le seul de nos grands fleuves dont le bassin tout entier appartienne au territoire français. Elle prend sa source par 1,408 mètres d'altitude dans une fissure du granit, au pied du Gerbier-de-Jonc (1,551 mètres), un des cônes volcaniques et nus du Vivarais ; elle en descend en torrent vers le sud (voir la fig. 59) et, 3 kilomètres plus loin, elle n'est plus qu'à une altitude de 1,234 mètres, après avoir reçu un torrent plus long qu'elle, venu de la Croix-de-Montouse. A 12 kilomètres de là, elle est repôussée vers l'ouest, puis vers le nord, par les monts du Vivarais et elle s'engage dans une gorge profonde où elle se tord entre les rochers. Elle est à 900 mètres d'altitude à la hauteur du lac d'Issarlès, et à 600 mètres lorsqu'elle rencontre pour la première fois une petite plaine tertiaire que la ville du Puy domine du haut de son rocher. Elle reçoit les torrents du Vivarais et du Haut Forez, traverse par deux chutes la gorge de Saint-Victor entre les rocs des monts du Forez et des monts du Lyonnais qui la dominent de plus de 300 mètres, devient flottable h Vorey, navi-
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gable à La Noirie, débouche près de Saint-Rambert dans la plaine du Forez, encore parsemée de nombreux, étangs, puis traverse de nouveau une gorge étroite, le saut de Pinay, et entre définitivement en plaine par 275 mètres d'altitude. C'est là qu'est Roanne et que la navigation commence en réalité avec le canal latéral à la Loire, bien que nominalement le fleuve soit navigable depuis le pont de la Noirie. La pente moyenne, depuis la m source du fleuve jusquà Roanne, est de 4 ,50 par kilomètre. Les petites plaines allongées que la Loire traverse dans son cours supérieur formaient, comme celles de l'Allier, un chapelet de lacs dans l'âge géologique précédent. La chaîne du Forez et celle des Gévennes, que le fleuve serre de plus près, continuent à diriger son cours vers le nord; mais, à Digoin, les dernières pentes du massif granitique et porphyrique du Morvan l'arrêtent brusquement et l'obligent à se courber vers le nord-ouest, de Digoin jusqu'à Nevers, en rasant le pied des derniers coteaux du Massif, sans qu'elle soit nulle part emprisonnée dans une gorge. Un peu au delà de Nevers, après le confluent de l'Allier (voir la fig. 60), par une altitude de 172 mètres, le fleuve, débarrassé de ses plus grands obstacles, coule probablement dans une fracture du sol, vers le nord-ouest, comme la plupart des cours d'eaux de cette partie de la France. Il s'étale dans un lit beaucoup trop large pour lui à l'époque des basses eaux; il le sème d'îles verdoyantes et de bancs de sable jaunâtres ; tantôt il y serpente en déroulant ses filets d'argent sur ce fond d'or, tantôt il l'emplit et y roule impétueusement une énorme masse d'eau limoneuse que des digues, souvent impuissantes, empêchent seules d'inonder les campagnes voisines. A l'étiage, c'est-à-dire aux plus basses eaux, la Loire ne débite, au-dessous du confluent de l'Allier, que 30 mètres cubes d'eau par seconde ; dans la grande crue de 1856, elle en débitait 9,000. A Orléans, dans un lit deux fois large comme celui de la Seine à Paris, elle ne roule guère à l'étiage que le tiers de la masse d'eau qui passe sous les ponts de Paris en été. Comme la Loire, dans son cours supérieur, coule en grande partie, ainsi que l'Allier, sur des terrains imperméables, avec une grande pente et entre des berges étroites, toute l'eau des pluies, glissant à la surface du sol, est promptement ramenée dans le thalweg; c'estpourquoi elle est le plus variable de nos grands fleuves. Dans la seconde partie de son cours, la Loire arrose Sancerre, '<ne, Gien et Orléans. Elle sépare la France du nord de la France midi et ses rives ont été plus d'une fois le théâtre de combats 1S les guerres civiles et dans les guerres étrangères : il suffit
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de rappeler le siège d'Orléans en 1428, et, à quelque distance de là, la victoire de Jeanne d'Arc à, Patay, le siège de Sancerre en 1575
k'ig. 60. — Bassin de la Loire.
durant les guerres de religion, la prise d'Orléans en 1870 par les Allemands et, aux environs, les batailles de Coulmiers et d'Artenay.
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A la hauteur d'Orléans, la Loire est à 93 mètres au-dessus du niveau de la mer. Elle rencontre les calcaires du plateau de la
Fig. 60 bis.— Bassin de la Loire.
tfeauce qui la dominent de 30 à 50 mètres et elle se replie pour Prendre la direction sud-ouest, qui est celle de tous ses affluents
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d'arcs de cercle concentriques. C'est au changement de direction et, par conséquent, au point le plus septentrional de sa course et le plus propice aux relations commerciales avec le bassin de la Seine, qu'est bâtie la ville d'Orléans; c'est aussi le commencement du bassin inférieur de la Loire. Le fleuve coule dans une vallée qu'il s'est creusée en fouillant le sol tertiaire jusqu'à la profondeur des couches de la craie et qu'il ne remplit pas dans toute sa largeur : le plus souvent, il longe les coteaux de sa rive droite qui sont l'obstacle et qui le rejettent parfois sur les coteaux moins élevés de la rive gauche. C'est sur la rive droite que sont les villes de Beaugency, de Blois et les plus nombreux vignobles de cette contrée, riche en vins. Tours est dans la plaine où le Cher et la Loire se réunissent par une altitude de 40 mètres. Au moyen âge, la Loire passait à Bourgueil au pied des terrains crétacés, là où sont aujourd'hui les prairies de l'Authion; elle s'est légèrement déplacée vers le sud et, de Candes à Saumur, elle occupe l'ancien lit de la Vienne. Le fleuve rencontre à Candes un nouvel obstacle, celui des terrains qui s'appuient sur le massif granitique de la Gâtine, et il dévie vers le nord-ouest jusqu'au confluent de la Maine qui est à l'altitude de 14 mètres. Un peu avant ce confluent sont les Ponts-de-Cé, position militaire importante sur la route d'Angers en Vendée; on s'y est battu en 1793, ainsi que sur divers autres points de la Basse Loire, à Saumur, à Savenay, etc. Le fleuve passe ensuite entre les micaschistes au sud et les terrains siluriens au nord, contourne ceux-ci et les traverse en arrosant Ancenis et en formant un arc de cercle jusqu'à Nantes; au pont de Nantes, à 56 kilomètres de la mer, commence la navigation maritime (1); le fleuve, devenu plus régulier dans son régime depuis qu'il coule entre des plaines, débite au moins 300 mètres cubes d'eau à la seconde et n'en a jamais fourni plus de 6,115. Par une dernière courbe, il gagne l'océan Atlantique où il débouche avec la direction du sud-ouest entre les pointes de Chémoulin et de Saint-Gildas, distantes de 12 kilomètres. Depuis Orléans, et surtout depuis Blois, la vallée est partout nante et fertile, encadrée de deux lignes de côteaux et de longues rangées de peupliers, d'un aspect cependant peu varié. Les rois de France y ont fréquemment séjourné au quinzième et au seizième siècles, à Amboise, à Plessis-lès-Tours, etc., et ils y ont
(1) L'inscription maritime commence en amont de Nantes, à TJiouaré, à ' kilomètres de la mer, et la salure des eaux et la pêche maritime en aval, 511 Migron, à 27 kilomètres de la mer.
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construit les plus gracieux châteaux de la Renaissance, Chambord et Blois. Le cours du fleuve est semé d'une multitude d'îles et de bancs de sable formés de la poussière des roches qu'il ronge dans son cours supérieur. Ces bancs, qui font varier le chenal, contribuent, avec les eaux, tantôt trop hautes et tantôt trop basses, et avec les vents, souvent contraires, à rendre la navigation toujours difficile. Les bâtiments d'un tonnage moyen ne peuvent remonter jusqu'à Nantes, parce qu'en face de l'île Pineau, la profondeur est
Fig. 62. — Confluent de la Loire et de l'Allier. (Extrait de la carte de l'État-major au 80,000").
à peine de 3 mètres 50. En amont du confluent de la Vienne, la navigation est presque nulle; en aval, elle est.un peu plus considérable, mais elle diminue devant la concurrence du chemin de fer. Pour éviter les inconvénients du port de Nantes, on a construit à l'embouchure, sur la rive droite, le port de Saint-Nazaire, mieux situé que l'ancien port de Paimbœuf qui est sur la rive opposée. 3° Les affluents de droite du bassin supérieur. — Durant la première partie de son cours, la Loire est resserrée dans un bassin trop étroit pour recevoir de grands affluents; un seul cours d'eau, qui est presque son frère jumeau, l'Allier, fait exception. Les premiers affluents de la rive droite viennent des Cévennes : le Lignon (84 kil.), roulant au fond d'un sombre ravin et recevant la Siaidme qui passe au pied d'Yssingeaux, le Furens (42 kil-), fl111 passe à Saint-Étienne, le Rhin ou Rahin (56 kil.), dont le confluent est près de Roanne, le Sornin (54 kil.), YAi'conce (70 kil.), <Pl arrose Charolles et qui fait un brusque détour vers le nord avant
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de se jeter dans la Loire. Les autres affluents viennent du Morvan et du Nivernais : YArroux (120 kil.), qui arrose Autun et reçoit la Bourbince (90 kil.), sortie d'un des étangs du Charollais et servant a alimenter le canal du Centre depuis son bief de partage; YAron (73 kil.), qui sort de l'étang d'Aron, comme un bras du Beuvron, affluent de l'Yonne, sert à alimenter le canal du Nivernais et reçoit le Mère; la Nièvre (53 kil.), qui reçoit la Nièvre de Prémery (38 kil.) et dont l'étroite vallée, couronnée de forêts, est pittorresque. 4° Les affluents de gauche du bassin supérieur. — Les affluents delà rive gauche de la Loire sont : la Borne (48 kil.), qui, formée de la réunion de deux torrents, parcourt une des parties les plus pittoresques du Velay et qui rejoint la Loire au pied du Puy ; YArzon (43 kil.) et YAnce (66 kil.), qui, venus des monts du Forez, coulent encaissés dans d'étroits ravins ; le Lignon (42 kil.), rivière du Forez, dont les gracieux paysages ont été célébrés dans YAstrée, roman du marquis d'Urfé, et qui reçoit le Vézerey, passant à Monlbrison; l'Aix (50 kil.), qui vient des montagnes de la Madeleine et arrose aussi le Forez; la Vouzance; la Desbre (108 kil.), qui vient du puy de Montoncel, arrose la Palisse, et coule directement vers le nord dans une belle vallée; YAcolin (50 kil.) ; l'Aubois (51 kil.), qui prête ses eaux au canal du Berri, et la Vauvise (56 kil.), parallèle à la Loire. Entre l'Acolin et l'Aubois, à l'extrémité occidentale du coude que le massif du Morvan fait décrire à la Loire, se trouve par 172 mètres d'altitude, le confluent de l'Allier. L'Allier (375 kil. dont 247 navigables) prend sa source par 1,426 mètres d'altitude environ, dans un ravin de l'ancienne forêt de Mercoire, et décrit vers le sud, puis vers l'est, enfin vers le nord une courbe symétrique à celle de la Loire ; près de Langogne, après 42 kilomètres de cours, son altitude n'est plus que de 900 mètres. A partir de cette ville jusqu'à Brioude, il serpente étroitement serré entre la montagne de la Margeride et les monts du Velay dans un ravin boisé, sauvage, profond de 300 à 500 mètres ; '1 débouche près de Brioude par 426 mètres d'altitude, dans la belle plaine de la Limagne, est navigable depuis Fontanes, arrose moire, puis le Bourbonnais (par 210 mètres d'altitude) et Moulins, la seule ville importante qui soit bâtie sur sa rive et qui soit protégée contre ses débordements par une digue. L'Allier est d'ailleurs une rivière capricieuse, sujette à des crues non moins redoutables îue celles de la Loire et plus médiocrement navigable. L'Allier re Çoit, à droite, la Senouire (56 kil.) et la Dore (130 kil. dont 35 flottables); celle-ci, grossie de la Dolore (35 kil.), coule du sud au
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nord dans un pays accidenté passe h Ambert et reçoit la Durolk (25 kil.), dont les chutes font la beauté pittoresque et l'importance manufacturière de Thiers. 11 reçoit, à gauche, YAlagnon (86 kil), qui prend sa source au Plomb du Cantal, arrose Murât et dont le chemin de fer de Clermont à Aurillac remonte la belle et sauvage vallée; les trois Couze (nom qui signifie torrent), descendant des Gézallieret des monts Dôme, ainsi que la Veyre (34 kil.), la Marges (66 kil.), grossie de YAmbène, qui passe à liiom et qui a elle-même pour sous-affluent la Tiretaine, née au pied de Clermont-Ferrand; l'Andelot (45 kil.), qui passe à Gannal; la Sioule (160 kil.), qui prend sa source dans les monts Dore et qui, grossie du Sioulot et de la Bouble, coule resserrée dans une vallée profonde et pittoresque. 5° Les affluents de droite du bassin inférieur. —• Dans la seconde partie de son cours, la Loire ne reçoit d'abord, sur sa rive droite où les côteaux la serrent de près, que de petits ruisseaux, comme le Cens qui alimente le canal d'Orléans ; la Cisse (80 kil.) ; YAulhim (105 kil., dont 50 nominalement navigables), qui, après avoir coulé, sous le nom de Changeon, dans les ravins du plateau, débouche, comme la Cisse, dans la vallée du fleuve et la suit quelque temps dans un lit qu'il paraît avoir occupé autrefois. L'Authion reçoit le Couasnon, qui arrose Baugé. Dans les crues de la Loire, les eaux du fleuve refluent dans l'Authion et semblent remonter vers leur source. -\ A l'endroit où le fleuve quitte les terrains tertiaires et crétacés pour s'engager dans les terrains de transition, il reçoit la Maine qui baigne Angers et qui n'a que 10 kilomètres de cours, mais qui apporte au fleuve les eaux de trois importantes rivières descendues des collines de Normandie, du Perche et du Maine et formant en quelque sorte l'éventail : la Sarthe, grossie du Loir, et la Mayenne. La Sarthe (286 kil. dont 134 navigables) prend sa source dans les coteaux du Perche, par 300 mètres d'altitude environ, baigne Alençon (par 136 mètres d'altitude), traverse à Saint-Cénerimt gorge pittoresque creusée dans un massif de granit, descend vers le sud et devient navigable en amont du Mans, au pied duquel elle passe en séparant là ville d'un de ses faubourgs; elle reçoitYOnu saosnaise (50 kil.), grossie de la Dive qui passe à Mamers; puis, par une altitude de 45 mètres, son premier affluent important, YHuisM (192 kil.), dont le cours, tout bordé de charmantes prairies, formf exactement le pendant du sien, arrose Nogent-le-Rotrou et reçoit la Chippe, née au pied de Mortagne. La rivière prend ensuite, en
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serpentant, la direction du sud-ouest qu'avait suivie l'IIuisne, recueille, sur sa rive droite, les petites rivières qui viennent de la chaîne des Coëvrons, la Vègre (54 kil.), et YErve (58 kil.), et reçoit le Loir, 5 kilomètres avant de se réunir à la Mayenne, au milieu de prairies qui s'étendent presque à perte de vue. Le Loir (310 kil. dont 117 navigables), plus long que la Sarthe, prend sa source du côté des coteaux du Perche; les premiers kilomètres de son lit sont souvent à sec. Le Loir s'enfonce bientôt dans le plateau et coule entre deux lignes de coteaux, serpentant de l'une à l'autre et creusant çà et là sur cette double muraille des cirques d'érosion, comme tous les cours d'eau placés dans les mêmes conditions. 11 baigne Châteaudun, Vendôme, La Flèche. Il est navigable depuis le Port Gautier. Il ne reçoit que des ruisseaux : sur sa rive gauche, la Conie (45 kil.), marécageuse; sur sa rive droite, c'est-à-dire du côté des coteaux du Perche, VOzanne (50 kil.), la rivière d'Yerre et la Braye (72 kil.), grossie de YAnille qui passe à Saint-Calais. La Mayenne (204 kil., dont 135 navigables en y comprenant la Maine) prend sa source par 300 mètres environ d'altitude, au pied de la forêt de Multonne, point culminant de la France occidentale, traverse dans des encaissements profonds et souvent pittoresques les terrains granitiques situés au nord et au sud de Mayenne et désignés sous le nom de collines du Maine, est navigable depuis Brives, coule, toujours encaissée, dans des terrains de transition qui recèlent l'anthracite, arrose Laval, ChâteauGonthier, se grossit de nombreux petits tributaires, la Varenne (66 kil.), venue des collines de Normandie et coulant au pied de Domfront, YErnée (50 kil.) et l'Oudon, venus des collines du Maine, la Jouanne (49 kil.), venue de la chaîne des Coëvrons, et débouche dans les prairies où elle se joint par deux bras à la Sarthe. La Mayenne est, avec la Maine, la rivière de ce groupe où la navigation est le plus active. Le plus grand de ses affluents est YOudon (82 kil. dont 19 navigables), qui arrose Segré; le bassin de cette dernière rivière est remarquable par le parallélisme des ruisseaux qui s'y jettent, Araise, Verzée (48 kil.), etc. et qui indiquent, ainsi que les affluents de la rive gauche de la Vilaine la direction générale des plissements du sol dans la région. Après la Maine, les seuls affluents de la Loire dignes d'être cités de ce côté sont YErdre (105 kil. dont 6 navigables) qui, avant de déboucher à Nantes par une coupure du terrain granitique, s'étale dans le terrain tertiaire en formant un long chapelet d'étangs et des
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paysages gracieux et le Brivé (23 kil. navigables) ou élier de Méan, 6° Les affluents de gauche du bassin inférieur. — Sur sa rive gauche, la Loire reçoit, dans la seconde partie de son cours, plusieurs grands affluents qui descendent vers le nord sur la pente septentrionale du Massif central et qui, parvenus dans la plaine de la Loire, se replient vers l'ouest avant de se confondre avec elle. Le Loiret (12 kil. dont 4 navigables.) naît dans un parc par deux sources, le Bouillon et l'Abîme, renommées pour leur abondance; même dans les plus basses eaux, elles fournissent près d'un hectolitre par seconde. Il est probable qu'elles sont produites par des infiltrations de la Loire elle-même, dont une partie des eaux paraît se perdre sous le sol au coude de Sandillon pour reparaître 7 kilomètres plus loin, à l'extrémité de la vallée d'alluvion et au pied des coteaux du terrain tertiaire; le Loiret, grossi de quelques ruisseaux, suitla ligne de ces coteaux jusqu'à son confluent. Le Beuvron (125 kil.), rivière de plaine, coule au milieu des étangs et des landes stériles de la Sologne, reçoit le Néant (48 kil.) et une partie des eaux du Cosson (100 kil.), qui verse directement l'autre partie dans le fleuve dont il suit quelque temps la vallée. Le Cher (320 kil. dont 62 réellement navigables), redoutable par ses débordements, prend sa source dans les monts de la Marche à une altitude de 654 mètres, coule vers le nord clans une vallée granitique et étroite, reçoit la Tardes (62 kil.) aux gorges pittoresques et commence à Montluçon (202 mètres d'altitude) à se former une étroite vallée d'alluvion, dans laquelle passent le chemin de fer et un embranchement du canal du Berri; il reçoit l'Œil (76 kil.) et l'Aumance (52 kil.), réunis, et, à SaintAmand, la Marmande (50 kil.) qui alimente un embranchement du canal; il prend dans la plaine tertiaire la direction du nordouest en inclinant de plus en plus vers l'ouest, comme tous les cours d'eau de la région, devient navigable à Vierzon et y reçoit le canal du Berri et l'Yèvre (80 kil.), qui alimente ce canal et qui reçoit lui-même VAuron (80 kil.) ; Bourges est au confluent de l'Auron et de l'Yèvre. Le Cher reçoit encore : à gauche, VArnon (150 kil.), grossi du Théols qui passe à Issoudun, à droite, ls Grande Sauldre (162 kil.), qui se grossit de la Petite Sauldre (70 kil.) et qui arrose la Sologne, Romorantin et sert à alimenter le canal de la Sauldre. Il débouche, à 8 kilomètres à l'est de Tours, dans la vallée de la Loire qu'il longe pendant 24 kilomètres et dont de fortes digues le séparent^ puis il se confond avec le fleuve en face de 'Ginq-Mars-la-Pile, par 42 mètres
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d'altitude. 11 prolongeait autrefois son cours vers l'ouest, dans la même vallée jusqu'au confluent actuel de l'Indre à laquelle il envoie encore un de ses bras. La navigation y est peu active. L'Indre (245 kil.) naît au fond du massif granitique de la Marche, par 437 mètres d'altitude, reçoit la Vanvre, coule à pleins bords vers le nord-ouest, au milieu de prairies encadrées de gracieux paysages, fait mouvoir un grand nombre d'usines, arrose La Châtre, Châteauroux et Loches et entre, au-dessous d'Azay-leRideau, dans la vallée de la Loire où un de ses bras longe le fleuve pendant 12 kilomètres avant de se confondre avec lui. Elle n'a pour affluent que des ruisseaux dont le plus grand est YIndroie (55 kil.). La Vienne (372 kil. dont 83 navigables) prend sa source sur le flanc occidental du mont Odouze, par 858 mètres d'altitude, coule vers le nord-ouest dans une vallée profonde et pittoresque, où elle est sujette à de grandes crues et où elle se grossit des torrents descendus des plateaux du Limousin. A Saint-Priest, elle rencontre le massif où est le puy de Sauvagnac ; se recourbe vers le sud-ouest après avoir reçu le Thorion (96 kil.) qui a déjà longé le même massif dans une sauvage vallée et qui passe au pied de Bourganeuf; baigne Limoges et reprend sa course vers le nord-ouest après avoir reçu la Briance (55 kil.), dont elle semble avoir continué le cours. Presque à l'extrémité des terrains granitiques, après avoir reçu la Graine (26 kil.) qui coule au pied de Rochechouart, elle rencontre une faille ouverte vers le nord, s'y engage en changeant brusquement de direction, arrose Confolens, et, après avoir formé une longue suite de sites pittoresques, elle débouche dans les terrains jurassiques, puis crétacés, du Poitou où elle baigne Châtellerault, puis elle arrose Chinon, devient navigable à Chïtré et reçoit ses deux principaux affluents, à droite la Creuse, à gauche le Clain. La Creuse (235 kil.), qui prend sa source au nord du mont Odouze, coule vers le nord-ouest, d'abord dans une gorge étroite, puis dans une creuse et pittoresque vallée, arrose Aubusson, reçoit la Petite Creuse (65 kil. dont 25 flottables et 16 navigables), qui passe à Poussac, la Bouzanne (70 kil.), arrose Le Blanc, reçoit encore, par 56 mètres d'altitude, la Gartempe (170 kil.), [qui se grossit de YArdour (28 kil), du Vincou (44 kil.), passant au pied de Bellac, de ÏAnglin (80 kil.), grossi lui-même de la Benaize (60 kil.), et renommé pour ses beaux sites], qui arrose Montmorillon, la Claise (86 kil.), qui reçoit les eaux de la Brenne et se réunit h la Vienne par 37 mètres d'altitude après un cours paisible. Le Clain (125 kil.), au cours sinueux et lent, mais parfois pittoresque, a sa source par
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100 mètres environ d'altitude, sur la lisière du terrain granitique ; il arrose avec ses petits affluents, Vonne, Clouère, Avzance, le passage du Poitou et coule au pied de Poitiers, non loin des coteaux où le roi Jean fut vaincu par les Anglais en 1356. La Vienne reçoit encore la Vende (48 kil.) et se jette dans la Loire à Gandes, au pied de la forêt de Pontevrault, par 32 mètres d'altitude ; autrefois, quand le fleuve coulait dans la vallée de l'Authion, c'était plus à l'ouest, vers Saumur, que se trouvait le confluent. Le Thouet (133 kil., dont 12 navigables, ou même 24 avec le canal de Dive-et-Thouet) prend sa source dans la Gâtine, près de la Sèvre Nantaise, coule en serpentant vers le nord sur le bord occidental du terrain granitique ; arrose Parthenay; reçoit, des collines de la Gâtine, le Thouaret (46 kil.) et YArgenton (65 kil.) formé de Y Argent et du Ton ou Dolo, qui passe au pied de Bressuire; reçoit, de la plaine du Poitou, la Dive (76 kil.) sur les bords de laquelle a été livrée la bataille de Montcontour (1569) et qui reçoit la Petite-Maim, passant au pied de Loudun; il se jette dans la Loire à Saumur. LeLayon (90kil.dont60 classés comme navigables) descend d'abord vers le nord-est sur la pente des schistes du Bocage Vendéen ; mais il rencontre bientôt un bourrelet de terrain tertiaire qui le sépare de la Loire et il tourne brusquement au nord-ouest, coulant au milieu de terrains carbonifères et recueillant au passage tous les petits ruisseaux qui ont la même direction que lui dans son cours supérieur. h'Èvre (70 kil.) coule au milieu des schistes du Bocage Vendéen. La Sèvre Nantaise (138 kil. dont 22 navigables) naît dans un étang à. 215 mètres au-dessus du niveau de la mer, coule vers le nordouest au milieu d'une étroite bande de prairies sur le sol granitique et pittoresque du Bocage et reçoit le Moine (65 kil.), qui passe à Cholet et la Maine (6 kil. navigables). Dans le bassin de ce cours d'eau, de nombreux combats ont été livrés durant la guerre de Vendée, à Châtillon, àTorfou, à Cholet. VAcheneau (82 kil. avec la Boulogne, dont 24 navigables) coule au milieu de vastes prairies, tantôt dans un sens, tantôt dans l'autre, selon la marée; il reçoit le Tenu (16,kilomètres navigables) et sert de déversoir au lac de Grand-Lieu (70 kil. carrés). Ce lac, situé au niveau de la mer, très peu profond et bordé de marécages, paraît, d'après la tradition, avoir été agrandi par une invasion de l'Océan au vi° siècle; il a été question de le dessécher. La Boulogne (60 kil. dont 2 navigables) et YOgnon (6 kil. navigables) l'alimentent. La Haute-Perche, qui se jette dans la mer à l'ornic, est navigable sur 12 kilomètres.
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47. lies bassina secondaires de l'océan Atlantique. — 1° L'étendue. — Les bassins dépendant de la Loire, ou bassins secondaires de l'océan Atlantique proprement dit, depuis les granits de la Vendée jusqu'à l'extrémité occidentale de la Bretagne, occupent une superficie d'environ 18,000 kilomètres carrés. Les bassins de la rive gauche ont pour limite le Bocage Vendéen. Les bassins de la rive droite ont pour limite la partie occidentale des collines du Maine et les monts de Bretagne (voir le relief du sol, § 33 et 29). 2° Les fleuves côtiers de la rive gauche. — Entre la baie de Bourgeuf et le pertuis Breton, l'océan Altantique reçoit plusieurs petits cours d'eau qui descendent du Bocage Vendéen ou qui ont leur source dans la plaine et qui, comme les rivières coulant sur des terains granitiques, sont encaissés, sinueux et grossis d'une multitude de ruisseaux; la plupart se terminent au milieu de marais salants. Le Falleron entoure l'île de Bouin de ses bras, Etier du sud et îierduDain (56 kil.). La Vie (54 kil. dont 13 navigables) reçoit le Ligneron, qui se perd en partie dans les marais; puis, à son embouchure, le Jaunay. L'Auzance (48 kil.) reçoit la Ritaudière. 3° Les fleuves côtiers de la rive droite. — La Vilaine (220 kil. dont 145 navigables) est le fleuve le plus important de la Bretagne. Elle prend sa source près du village de Juvigné, dans les collines du Maine, à 153 mètres au-dessus du niveau de la mer. Elle forme un vaste étang, contourne la colline d'où elle est sortie, passe au pied de Vitré, ^oule vers l'ouest entre des rives tantôt élevées et tantôt plates, ecueille en amont ou en aval de Bennes toutes les eaux du versant ud-ouest des collines du Maine, (comme le Couesnon recueille celles u versant nord-ouest) : la Seiches (82 kil.), le Samnon (64 kil.), la hère (5 kil. navigables), qui passe à Châteaubriant, le Don (11 kil. avigables), Ylsac (72 kil.), sont les principaux affluents qui lui 'îennent de cette direction. Elle devient navigable au pont de Cesson. Sur sa rive droite, la Vilaine reçoit Ville, petit cours d'eau qui ort d'un des étangs du plateau granitique et qui alimente le canal llle-et-Rance. Arrêtée par les dernières pentes des collines de retagne, la Vilaine se replie vers le sud à partir du confluent de 'Mie, qui est à une altitude de 23 mètres seulement au-dessus du iveau de la mer. C'est là qu'a été bâtie la ville de Rennes, en un °mt qui peut être comparé en petit au confluent de la Saône et du [thône où a été bâtie la ville de Lyon. Des collines granitiques de retagne, la Vilaine reçoit l&Meu (84 kil. dont 3 navigables), descente du Mené, qui baigne Montfort, et VOust (150 kil.) qui alimente
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le canal de Nantes à Brest. L'Oust reçoit de nombreux affluents, les uns coulant du Mené et de la forêt de Paimpont vers le sud, le Ninian (56 kil.), grossi du Bue (58 kil.), qui passe près de Ploermel, etl'A| (9 kil. navigables), les autres coulant vers l'est entre les plateaux inférieurs, la Claye (60 kil.) et YArz (10 kil. navigables, etc.) dont le confluent est au-dessous de Redon. Vers son extrémité, la Vilaine se recourbe vers l'ouest et se rend à la mer par un large estuaire, après avoir coulé sous le pont suspendu de la Roche-Bernard. Entre la Vilaine et le Blavet, il n'y a que des ruisseaux sans importance, parce que les plateaux inférieurs font dévier les cours d'eau vers l'un ou l'autre de ces deux fleuves. Quelques estuaires, comme la. Marie ou rivière de Vannes (16 kil. navigables), et la?'ivière d'Auray, dont les rives sont boisées et pittoresques et qui au-dessus d'Auray s'appelle ruisseau du Loc, sont navigables à marée haute, Le Blavet (145 kil.) prend sa source par une altitude d'environ 280 mètres, descend vers le sud à travers un terrain ondulé, s'engage à Goarec dans un étroit défilé que domine de plus de 100 mètres la forêt de Quenecan et dans lequel il s'avance en- serpentant vers l'est, arrose Ponlivy, puis coule de nouveau vers le sud en dessinant de nombreux et brusques crochets et en contournanl, dans son cours inférieur, la pointe occidentale delà lande deLanVaux. Il reçoit VÉvel (50 kil.) sur sa rive gauche ; le Scorff (70 kil. dont 9 navigables) débouche sur la rive droite de son estuaire vaseux, dans lequel on a pu cependant construire un de nos grands ports militaires, Lorient. Le Laïta ou rivière de Quimperlé (16 kil. navigables), formé de Y E lié (14 kil.) et de VIsole (50kil.); l'Ai;m(40kii. dont 6 navigables); l'Ocfe (62 kil. dont 18 navigables) qui passe à Quimper, larivièreit Pont l'Abbé (6 kil. navig.) et le Goyen (17 kil. navigables) qui débouche à Audierne, descendent des ravins des Montagnes Noires avec les ruisseaux qui les grossissent. Le versant tout granitique de la pointe occidentale de la Bretagne n'a que deux cours d'eau clignes d'être cités et qui tous deux débouchent dans la rade de Brest : YÉlorn, ou rivière de Landerneau, (14 kil. navigables) qui longe le versant septentrional de la montage d'Arrée ; et l'Aulne qui prend sa source au pied de la forêt de Beflou, se grossit de Y Aven et arrose Châteaulin; le bassin de cette rivière comprend, avec la rivière de Daoulas, qui n'est qu'un estuaire, tout l'espace situé entre les Montagnes d'Arrée et les Montagnes Noires. La Penfeld, qui forme le port militaire de Brest, n'est qu'un ruisseau 48. lia Sciue (voir la fig. 63). — 1° Le bassin. — Le bassin de la
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Seine a une superficie d'environ 77,000 kilomètres carrés, dont 92 dépendent de la Belgique, h la source de l'Oise. Ce n'est pas le plus grand des bassins français, mais c'est le plus régulièrement disposé et le plus important, parce qu'au centre se trouve Paris, la capitale. Le fleuve forme à peu près le diamètre du grand cercle que dessine le bassin parisien ; les grands affluents, Yonne, Marne, Oise, l'Eure même avant de se replier vers le nord au-dessus de Chartres, figurent en quelque sorte des rayons de ce cercle et Paris, dont des causes diverses ont contribué à faire une grande ville, occupe le centre. Le bassin n'est nulle part protégé par de hautes montagnes et les principaux affluents sont des chemins qui, de plusieurs côtés, peuvent conduire un ennemi sous les murs de la capitale. La faiblesse et le danger de la situation ont été considérablement accrus depuis que les Prussiens sont maîtres delà crête des Vosges et de Metz. A un autre point de vue, ce bassin est celui qui possède le plus de riches plaines cultivées et qui a offert le plus de facilités pour multiplier les routes. Sur une grande étendue, il se compose de terres perméables qui boivent l'eau des pluies et régularisent le volume du fleuve. La Seine est à ce titre un fleuve qui favorise les œuvres de la civilisation. A Paris, elle ne débite jamais moins de 44 mètres cubes d'eau à la seconde; rarement même elle descend au-dessous de 75 mètres cubes à l'étiage. Dans les plus grandes crues, elle ne donne jamais plus de 2,400 mètres cubes d'eau : 250 mètres cubes constituent son débit moyen. Cependant une partie de son bassin, particulièrement la région arrosée par l'Yonne, est imperméable et donne lieu, en hiver, à des crues considérables; la plus forte, celle de 1658, a fait monter l'eau à 8m,81 au-dessus de l'étiage à Paris. Le bassin de la Seine est limité, au sud, par les coteaux du Perche, le plateau de la Beauce, les collines du Nivernais, les monts du Morvan qui le séparent du bassin de la Loire ; à l'est, par la Côte d'Or et le Plateau de Langres, qui le séparent du bassin du Rhône, et par le bourrelet de collines jurassiques qui s'étend à 1 ouest de la Meuse; au nord, parles dernières pentes de l'Ardenne, par la ligne à peine sensible des coteaux du Vermandois et du Noyonnais et par la partie centrale du Plateau de Caux (voir le relief du sol, § 28, 25, 26, 27, 24, 21). 2° Le fleuve. — La Seine (776 kil., dont 573 navigables, non compris les portions du fleuve en dehors de la voie principale) a ses sources à une altitude d'environ 471 mètres dans un petit vallon boisé, ou plutôt dans un pli de terrain du monotone Plateau de
�sur l'emplacement de la première source ; on y voit, clans un petit jardin, au fond d'une grotte artificielle une nymphe tenant en
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main une urne d'où s'échappe l'eau naissante, quand la source n'est pas h sec. La Seine se grossit tout d'abord de quelques
i'ig. 63 bis. — Bassin de la Seine et de l'Escaut.
sources importantes, coule rapidement vers le nord-nord-ouest dans l'étroit vallon que le plateau domine de près d'une centaine de
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mètres, fait tourner un premier moulin grâce à une retenue d'eau, passe au pied du plateau de Chameaux, disparaît dans les sables
l'jg. 04. — Source de la Seine (1) (Extrait de la carte de l'État-major au 80,000").
pour reparaître dans le pré de La Chapelle, près de Billy et reçoit
(1) Ce nom de Sahit-Germain-la-Feuille est celui que portait autrefois (avant l'érection du monument de la Source) la commune de Saint-GermainSource-Seine.
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sur sa rive droite des ruisseaux sortis, comme elle, des vallons du Plateau deLangres. Au confluent du Brevon, elle n'est plus qu'à une altitude de 260 mètres ; à Châtillon-sur-Seine, son lit, qu'un terrain calcaire trop poreux a appauvri, se remplit de nouveau par l'abondante source dite la Douix (l)etle fleuve débouche dans la plaine, à l'altitude de 220 mètres. La Seine rencontre bientôt la bande des terrains jurassiques moyens et la traverse dans une gorge dont les hauteurs, en partie boisées, la dominent de plus de 100 mètres. C'est au sortir de ce défilé qu'elle reçoit ses premiers affluents notables et arrose Bar-sur-Seine ; elle est alors à une altitude de 150 mètres. Elle prend la direction du nord-ouest, entre ensuite dans le terrain crétacé, serpente, en se divisant en plusieurs canaux au milieu des prairies, dans la grande plaine de la Champagne où est bâtie la ville de Troyes et où elle n'est plus qu'à une altitude de 100 mètres ; là elle devient navigable à l'aide du canal de la HauteSeine. A l'extrémité de cette plaine, elle rencontre un obstacle, la ligne des hauteurs de la Brie, et son cours ralenti donne naissance à des marécages. Elle se recourbe vers l'ouest-sud-ouest et reçoit, à Marcilly, l'Aube arrêtée par le même obstacle. C'est là que commence la navigation du fleuve même. De Nogent-sur-Seine jusqu'au delà de Montereau, sur une longueur de plus de 30 kilomètres, la Seine coule en serpentant sur un fond de craie et en longeant le pied méridional des coteaux tertiaires de la Brie ; elle ne reçoit que de petits ruisseaux. Montereau est bâtie au confluent de l'Yonne, le plus grand affluent de la rive gauche de la Seine. Le fleuve à cet endroit est à une altitude de SO mètres et commence à être véritablement un grand cours d'eau, très propre à la navigation. Le cours de la Seine, de Troyes à Montereau, a été le théâtre de maints combats livrés dans la campagne de 1814 par Napoléon contre les Autrichiens qui marchaient sur Paris en suivant la vallée de ce fleuve: combats à Troyes, à Nogent-sur-Seine, bataille à Montereau sur le coteau de la rive droite. A la hauteur de Moret, la Seine dirige sa marche sinueuse vers le nord-ouest, dans une percée de terrain tertiaire ; elle coule dans une vallée fertile, occupant un lit de 100 à 150 mètres de largeur entre deux rangées de coteaux, et baigne Melun et Corbeil. De Villeneuve-Saint-Georges à Argenteuil, cette vallée, en grande partie nivelée par les terrains de transport du diluvium, s'élargit : c'est (0 C'est la seconde Douix ; la première est située en amont à Duesmes. La source de la Seine est aussi une Douix.
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là qu'est bâti Paris. La ville a subi plusieurs sièges ; aucun n'a été plus pénible que celui de 1870-1871, pendant lequel ont été livrés plusieurs combats, à Châtillon au sud de la ville, à Champigriy sur les bords de la Marne à l'est, au Bourget au nord-est, à Buzenval à l'ouest. La basse Seine commence à Paris où l'altitude du fleuve à l'étiage du Pont-Boyal, à l'époque des plus basses eaux, est de 24m,50, De là à la mer, son cours, qui est de 360 kilomètres, est lent et sinueux; treize barrages avec des écluses y facilitent la navigation. La vallée, dont le fond d'alluvion repose presque partout sur la craie, a été coupée, à l'époque du diluvium, dans une plaine de terrain tertiaire
qui la domine d'une centaine de mètres ; une longue suite de gracieux coteaux, limés et arrondis par les eaux, forme des deux côtés le talus de cette plaine. Le fleuve déroule dans la vallée son ruban sinueux et parsemé de longues îles; il rebondit en quelque sorte d'une ligne de coteaux à l'autre ; la rive extérieure de ses méandres borde le pied des hauteurs, tandis que la rive intérieure enveloppe une plaine unie et souvent boisée. Dans cette partie de son cours, la Seine touche de sa rive droite Saint-Denis, où les protestants et les catholiques se sont livré bataille en 1567 et que les Allemands ont bombardé en 1871; de sa rive gauche Saint-Germain et Poissy, villes entre lesquelles est le confluent de l'Oise (voir fig. 65) ; puis Mantes et Elbeuf. Au sommet d'une de ses courbes les plus arquées est la ville de Rouen ; c'est là, à 129 kilomètres de la mer, que commencent la navigation maritime et la salure des eaux (1); la marée se fait sentir même au delà, jusqu'à Pont-de-VArche. Cet avantage faisait de Rouen le grand port de la Seine, lorsque les chemins de fer n'existaient pas et que le commerce employait des bâtiments d'un
(1) La limite de l'inscription maritime est en amont, h Marlot, à 154 kil. de la mer.
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plus faible tonnage qu'aujourd'hui; la ville, qui avait perdu une partie de son importance, est parvenue à recouvrer sa navigation en améliorant sou port et le chenal du fleuve. De Rouen à l'embouchure, les méandres contiuuent; le fleuve devient plus large et plus profond et le paysage est d'une beauté imposante. Au-dessous ieCaudebec, il mesure plus d'un kilomètre de largeur ; à Quillebœuf, près de 2 kilomètres et demi. Au sud-ouest s'étend en outre le vaste marais Vernier, presque tout desséché. Des bancs de sables mouvants obstruent le cours du fleuve et, à marée basse, laissaient moins d'un mètre de profondeur; cet obstacle, joint à la barre, dite mascaret, qui, à marée haute, remonte avec furie jusqu'au delà du Jumièges, nuisait à la navigation. On y a remédié, en partie, par de grands endiguements ; on a fixé les grèves de Quillebœuf et assuré partout une profondeur de plus de 5 mètres. Cependant, en septembre 1887, un navire anglais de 3,000 tonnes, surpris par le mascaret, a été perdu en face de Villequier. Au delà de Quillebœuf et de Tancarville, où est le cap de Hode, commence l'estuaire, large de plus de 9 kilomètres entre Ronfleur et la pointe du Hoc. Un canal, construit de Tancarville jusque dans les bassins du Havre et traversé par la Lézarde (3 kil. navigables), facilite à la navigation ce passage que gênent les bancs d'Amfard et du Ratier. A l'extrémité de la rive droite de l'estuaire est le Havre, dont le port s'ouvre sur la mer. 3° Les affluents de la rive droite de la Haute-Seine. — Ces affluents ont tous leur direction générale vers le nord-ouest et viennent des mêmes plateaux que le fleuve. L'Ource (83 kil.), qui descend précisément du même plateau que la Seine, se grossit de YArce (23 kil.) presque à son confluent. La Barse recueille, sur un sol imperméable, les eaux de nombreux étangs et les porte à Troyes. L'Aube (226 kil. dont 46 navigables) prend sa source à la montagne du Saule ; à partir de la forêt de Formont, dans la Côle-d'Or, elle coule parallèlement à la Seine vers le nord-ouest, comme tous les cours d'eau de ce versant du plateau, arrose Bar-surAuùe et Arcis-sur-Aube, reçoit YAujon (65 kil.), la Voire (52 kil.) tiYAuzon qui viennent de la région des étangs; contrainte de se replier, comme la Seine, devant le même obstacle, elle se réunit à ^kMarcilly, par 71 mètres d'altitude. L'Aube est une des routes qui conduisent des bords du Rhin, par le Plateau de Langres, à Paris; plusieurs combats y ont été livrés dans la campagne de 1814, àBar-sur-Aube, à Brienne, à Arcis.
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La Vouhie (41 kil.) passe à Provins. L'Yères (88 kil.) naît dans les terrains de la Brie et coule vers l'ouest, en serpentant dans une creuse et charmante vallée ; malgré le tribut de sources abondantes, elle n'a pas beaucoup d'eau, parce qu'elle en perd une grande partie dans les terrains poreux qu'elle traverse. La Marne (494 kil. dont 327 navigables avec le canal latéral et 183 seulement utilisés par la batellerie), est le plus grand affluent de la Seine. Elle prend sa source au sud-est de Langres, à la fontaine de Marnotte, par une altitude de plus de 380 mètres, coule vers le nord, passe au pied de la colline de Langres dans une creuse vallée que suit le chemin de fer et où débouchent plusieurs ruisseaux. Au-dessous de Chaumont, au confluent de la Suiie (46 kil.) dont le chemin de fer franchit la vallée par un long et beau viaduc, elle est encore à 253 mètres d'altitude. Parvenue au bourrelet que forme à sa limite le terrain crétacé, elle s'infléchit vers l'ouest, de Saint-Dizier où elle devient navigable à Vitry-le-François; elle y reçoit la Saulx (95 kil.), grossie de YOrnain (120 kil.) qui passe au pied de Bar-le-Duc et reçoit la Chée. Déjà se sont réunis à elle le Rognon (60 kil.) et la Biaise (82 kil.), qui passe à Wassy ; tous ces cours d'eau font mouvoir des forges et des usines. De Vitry-le-François à Epernay, la Marne arrose Châlons et coule au nord-ouest à travers la plaine monotone et nue de la Champagne ; la SommeSoude (56 kil. jusqu'à la source de la Somme) est le principal affluent qu'elle y reçoit. D'Épernay à Meaux, elle traverse la Brie et, de Meaux à son confluent, elle en longe le versant septentrional; sur ce parcours, elle arrose Château-Thierry, plusieurs fois assiégée par les armées envahissantes, et elle se dirige, par une suite de méandres, vers l'ouest-sud-ouest. Sur sa rive gauche, elle reçoit le Surmelin (40 kil.) grossi de la Dhuys dont les eaux sont conduites à Paris par un aqueduc ; le Petit Morin (85 kil.) près duquel ont été livrées en 1814 les batailles de Champaubert et de Montmirail;dle Grand Morin (118 kil. dont 17 navigables) exposé à des crues rapides, qui baigne Coulommiers et reçoit YAubetin; tous deux naissent sur le terrain crétacé de la Champagne, dans une région où croupissent en marécages les eaux qui, arrêtées par les coteaux de la Brie champenoise, traversent ensuite, comme la Marne, dans de creuses et humides vallées, ce plateau semé de nombreux étangs. Sur sa droite, la Marne reçoit YOurcq (80 kil. dont 11 navigables), qo' naît dans la forêt de Riz-en-Tardenois et qui doit son importance a son canal. A Saint-Maur, près de son confluent, la Marne roule a
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l'étiage 15 mètres cubes et 1,500 dans les grandes crues. Elle forme à un dernier méandre, dit boucle de Marne, dont un canal souterain épargne le détour à la navigation (1). C'est dans la boucle de larne que les Bagaudes, au temps des Romains, s'étaient réfugiés t qu'ils furent écrasés par l'empereur Maximien ; c'est en face e cette boucle que sont les hauteurs de Champigny, rendues céèbres par la bataille livrée aux Allemands, en décembre 1870, endant le siège de Paris. La Marne entre dans la Seine à Chaenton par son lit naturel et par un canal. 4° Les affluents de la rive droite de la basse Seine. — La direction énérale de leur cours est vers le sud-ouest. Le Rouillon, né au pied de la montagne de Montmorency, déouche à Saint-Denis, après avoir reçu le tribut du Crould et de lusieurs autres ruisseaux. L'Oise (302 kil. dont 159 navigables) prend sa source en Belique. au sud de Chimay et au pied du terrain des Ardennes ; entre ienlôt en France en traversant la forêt de Saint-Michel ; reçoit à sa auche, le Gland (30 kil.) qui lui apporte l'eau de quelques ruisseaux e Belgique, le Ton, la Serre (104 kil.) grossie elle-même de pluieurs ruisseaux, dont un, le Vilpion (36 kil.), passe à Vervins, et la ette ou mieux Ailette (65 kil.). Elle coule vers le sud-ouest, arrêtée t bordée sur sa rive droite par un dos de pays (coteaux du Verîandois et du Noyonnais) qui ne lui permet d'abord de recevoir de e côté aucun affluent digne d'être nommé. Elle devient navigable Chaunj/. Les collines s'écartent ensuite légèrement et lui envoient 'Aronde (32 kil.) qui débouche un peu en amont de Compiègne, et ^Brèche (58 kil.) qui passe au pied de Clermont; puis, de la haute allée dite pays de Bray, descend le Thérain (93 kil.) qui arrose eauvais. Au sud du pays de Bray, l'Oise ne recueille plus que des aisseaux, comme la Viosne (32 kil) dont le confluent est à Pontoise. gauche, au contraire, son bassin s'étend jusqu'à l'Argonne, au ord du bassin de la Marne, et tous les cours d'eau qui coulent ers l'ouest viennent tomber dans son lit, au pied des hauteurs du ermandois, du Noyonnais et du Beauvoisis ; elle reçoit, au sud es rivières déjà énumérées, son plus important tributaire, l'Aisne. L'Aisne (279 kil. dont 146 classés comme navigables et 59 seuement utilisés) prend sa source au hameau de Sommaisne, au idde l'Argonne, serpente vers le nord, arrose Sainte-Menehould,
(') H y a sur le cours de la Marne huit petits canaux ou dérivations d'une igueur de 29 kilomètres, destinés à faciliter la navigation, sans compter le ™ latéral d'une longueur de 137 kilomètres.
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ville près de laquelle Dumouriez livra, en 1792, la bataille de Valmy, reçoit la Biesme et longe le flanc occidental de la forêt de l'Argonne jusqu'au confluent de l'Aire qui vient des terrains jurassiques et qui longe le flanc oriental de la même forêt. L'Aisne arrose Vouziers, Réthel, se replie vers l'ouest pour traverser la plaine unie de la Champagne d'où lui arrivent la Retourne (48 kil,) et la Suippe (78 kil.), devient navigable à Château-Porcien; puis elle pénètre dans le Soissonnais par une vallée pittoresque où elle reçoit la Vesle (125 kil.) qui passe à Reims; elle arrose Soissom, position militaire importante où Clovis, venant du nord, ballil Syagrius en 486 et dont les Prussiens, venant du nord-est, s'emparèrent en 1814 et en 1870. L'Aisne se jette ensuite dans l'Oise, un peu en avant de Compiègne. Après l'Aisne, l'Oise ne reçoit plus, jusqu'à son confluent à Cmflans-Sainte-Honorine, que des ruisseaux : l'Automne (28 kil.) qui vient de la forêt de Villers-Cotterets, la Nonette (34 kil.) qui passe à Senlis, et la Thève qui a sa source dans les étangs de Mortefontaine. VEpte (102 kil.), coquette rivière qui naît aussi sur les hauteurs du pays de Bray, reçoit la Troësne (24 kil.) à Gisors. Le Gambon a son confluent aux Andelijs. L'Andelle (60 kil.), dont la source est très voisine de celle de l'Epte, coule dans une vallée plus coquette encore et plus animée par les fabriques, et se réunit à la Seine au pied de la cûte des Deux-Amants. Les deux ruisseaux qui se jettent dans la Seine à Rouen, l'Eaude-Robec et le ruisseau de Cailly (36 kil.), n'ont d'importance que par les manufactures bâties sur leurs rives. 5° Les affluents de la rive gauche de la Haute-Seine. — La Lignes naît sur le même plateau que la Seine, se perd bientôt dans un gouffre, mais reparaît à 20 kilomètres plus loin par une belle source. h'Hozain vient de la région des étangs. h'Ardussoa (25 kil.) et l'Orvin (38 kil.) sont des ruisseaux sans importance. L'Yonne (273 kil. dont 108 navigables) est la plus importante rivière de la rive gauche. Elle a sa source dans les étangs de BellePerche, au pied du mont Préneley et au milieu des terrains po'phyriques du Morvan, passe au pied de Château-Chinon et reçoil un grand nombre de petits ruisseaux qui glissent sur le roc impM' méable ; elle descend rapidement jusqu'à Clamecy, où elle reçoit
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le Beuvron (40 kil.). Plus bas, près de Vermenton, est le confluent de la Cure (116 kil.), importante par son flottage à bûches perdues que facilite le réservoir des Settons, et, grossie d'un grand nombre de petits ruisseaux, tels que le Cousin (60 kil.) passant au pied A'Avallon. L'Yonne baigne Auxerre où elle devient navigable, se grossit du Serein (155 kil.) et de YAr»!fl»JCow(204 kil.). Cette dernière rivière passe au pied de Semur, se grossit elle-même de la Brenne (66 kil.), qui reçoit YOze et YOzerain dans la plaine des Laumes, dominée par le mont Auxois et célèbre par la défense de Vercingétorix ; elle coule dans une gracieuse vallée bordée de vignobles, arrose Tonnerre et conflue à La Boche. En aval du confluent, l'Yonne passe à Joigny, à -Sens où est le confluent de la Vanne (78 kil.) ; une partie des eaux de cette petite rivière est conduite à Paris par un aqueduc. L'Yonne se rend dans la Seine à Montereau, au milieu d'une plaine unie et fertile. Elle roule plus d'eau que la Seine elle-même et elle est bien plus sujette qu'elle à des crues rapides, à cause du sol imperméable et boisé sur lequel elle naît, ainsi que ses premiers affluents. Le Loing (162 kil.) prend sa source dans les hauteurs de la Puisaye; passe a Bléneau, lieu célèbre par la victoire de Turenne sur Condé en 1652; reçoit YOuanne (85 kil.) dans le bassin de laquelle estPontanet, théâtre de la bataille de 841 entre les fils de Louis le Débonnaire ; baigne Montargis où est le confluent du Puiseaux (25 kil.), grossi du Vernisson (38 kil.) ; reçoit avec la Bézonde l'eau du canal d'Orléans; se grossit encore du Fusain (35 kil.), du Lunain (53 kil.) et de YOrvanne (40 kil.), qui passe près du champ de bataille de Dormelles. Il débouche dans la Seine un peu audessous de Moret, à Saint-Mammès. L&rivière d'Avon amène à la Seine les eaux de Fontainebleau. L'Essonne (60 kil.), formée par la réunion de la Rimarde (40 kil.) et de Y Œuf (40 kil.) qui passe h Pithiviers, se grossit de la Juine (40 kil.), qui arrose Etampes;le confluent de l'Essonne est à Corbeil. L'Orge (60 kil.), grossie de l'Yvette (50 kil.), a son confluent à At/iù. La Bièvre (40 kil.), qui coule d'abord dans une coquette vallée, se termine à Paris en manière d'égout. 6° Les affluents de la rive gauche de la Basse-Seine. — La ilaul*e (37 kil.), qui reçoit, par le ru de Gally, les eaux du parc de Versailles; et la Vaucouleurs (27 kil.) coulent encaissées dans de verdoyantes vallées. L'Eure (226 kil. dont 14 navigables) est formée dans la forêt de Longny par la réunion des eaux de plusieurs étangs ; coule d'à-
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bord, ainsi que ses principaux affluents, au sud-est sur la pente des coteaux du Perche ; se replie devant l'obstacle du plateau de la Beauce, coule dans une vallée qui a, comme tous les plis du terrain de ce côté, la direction nord-ouest; passe au pied de Chartres; reçoit, à droite, la Voise dont le confluent est dans le parc de Main tenon, la Broue, accrue de la Guesle, qui passe à Rambouillet, la Vègre (45 kil.) ; à gauche, la Biaise (50 kil.), qui passe à Dreux, YAvre (75 kil. dont 3 navigables) ; Ylton (140 kil.), qui traverse presque à sa naissance l'étang de la Trappe, se perd au milieu des sables, reparaît, 15 kilomètres plus loin, et arrose Ëvreux. L'Eure baigne ensuite Bouviers et se réunit à la Seine près de Pont-del'Arche. Elle n'est réellement propre à la navigation que depuis Louviers, c'est-à-dire 15 kilomètres avant son confluent. Des batailles ont été livrées dans son bassin durant nos guerres civiles : à Gocherel en 1364, à Dreux en 1562, à Ivry en 1590. La Bille (148 kil. dont 15 1/2 navigables) a sa source voisine de celle de l'Orne, mais coule d'abord dans un sens tout opposé en arrosant une fraîche et ondoyante vallée; elle reçoit la Charenlonne (65 kil.) qui passe à Bernay; baigne Pont-Audemer et se jette dans l'estuaire du fleuve en aval de Quillebœuf. 49. I<es bassins secondaires de la Manche (voir la fig. 66). — 1° B'étendue. —■ Les bassins dépendant de la Seine ou bassins secondaires de la Manche ont une superficie d'environ 39,000 kilomètres carrés. Les bassins de la rive gauche ont pour limites les monts de Bretagne, les collines de Normandie et se divisent en trois régions naturelles, Basse-Normandie, Cotentin et Bretagne. Les bassins de la rive droite ont pour limites la partie centrale du plateau de Caux, la ligne des coteaux du Noyonnais et du Vermandais et le plateau d'Artois (voir le relief du sol, § 29, 28, 27). 2° Bes cours d'eau de gauche jusqu'au Cotentin. — Entre l'estuaire de la Seine et la presqu'île du Cotentin, les cours d'eau, qui sont en grand nombre sous ce climat pluvieux (voir plus loin, Climat), ont leur direction générale vers le nord, conformément à la pente donnée par les collines de Normandie ; ils sont en général encaissés et leurs vallées ne sont, pour ainsi dire, que de longs tapis d'herbe. La Touques (108 kil. dont 29 navigables) prend sa source près du Champ-Haut, coule sur un fond d'argile, dans une fertile vallée encaissée de 50 à 100 mètres dans le plateau du pays d'Auge, arrose Bisieux et Pont-V Evêque et se jette dans la mer à Trouville. La Dives (100 kil. dont 32 navigables) borde le pied occidental
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des coteaux du pays d'Auge qu'elle contourne en inclinant au nordouest et qui lui envoient quelques ruisseaux, entre autres YAnte
Fig. 66. — Bassins secondaires de la Manche et du nord de la Loire.
(24 kil.) qui arrose Falaise et la Vie (59 kil.). Elle arrose elle même dans la vallée d'Auge les plus beaux herbages de cette ré-
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gion si riche en prairies et se jette dans la mer au milieu de dunes qu'elle contourne. C'est à l'embouchure de laDives que Guillaume le Bâtard avait réuni, en 1066, la flotte avec laquelle il partit pour conquérir l'Angleterre ; une colonne dressée sur la falaise voisine rappelle cet événement. L'Orne (158 kil. dont 16 navigables, le principal fleuve de celle côte, prend sa source à 200 mètres environ d'altitude dans le terrain jurassique, près de Séez; coule vers le nord-ouest entre les lignes parallèles des collines de Normandie; arrose Argentan;pas® en serpentant sur une bande du terrain granitique et recueille les eaux de plusieurs petites rivières, la Rouvre (38 kil.), le Noirem (42 kil.), etc., avant de traverser la ligne des terrains de transition au fond de la gorge étroite et pittoresque de Thury-Harcourt, dans laquelle il est encaissé de plus de 150 mètres. Le fleuve débouche ensuite dans la plaine calcaire de Caen, au-dessous de laquelle il coule entre deux bordures de riants coteaux et où il reçoit la Lake (34 kil.) et YOdon (50 kil.); puis il se jette dans la mer au milieu d'une vaste plage. La Seulles (62 kil.) naît sur la dernière ligne des collines de Normandie et arrose de belles campagnes. La Vire (132 kil. dont 69 navigables) prend sa source dans le terrain granitique, non loin de la Sée; arrose Vire; traverse, comme l'Orne, en serpentant dans une gorge pittoresque, la bande des collines du terrain de transition qui dominent son cours de plus de 100 mètres; devient navigable à Pont-far cy, arrose Saint-Lô et les plantureux herbages du Bessin ; puis se jette sur une vaste grève à l'extrémité de laquelle elle confond ses eaux avec celles de la Taute. Le plus considérable de ses affluents est YAure (80 kil.) qui passe à Bayeux et qui, après s'être grossie de la Bromme (60 kil), se perd dans une suite de crevasses dites fosses du Soucy et. reparait, en partie sur la grève de Port-en-Bessin; là, elle se perd en partie directement dans la mer et va en partie se jeter dans YAure inférieure qui commence 1 kilomètre plus loin; à l'époque des crues, l'Aure supérieure coule par-dessus les fosses jusque dans l'Aure inférieure. 3° Bes cours d'eau du Cotentin. — La Taute (55 kil. dont IS navigables) prend sa source dans les collines du Cotentin et reçoit la Vanloue et la Terrette (7 kil. navigables) ; elle coule, ainsi que la rivière d'Ouves (69 kil. dont 29 navigables), grossie du Merderet (30 kil. dont 6 navigables) qui passe à Valognes et de la Sèves (7 kil. navigables) avec son déversoir, le Madeleine (navigable sur 9 kil.), dans une plaine couverte de belles prairies et parsemée çà
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et là de tourbières et de marais et arrose Carentan; son bassin occupe presque toute la partie orientale du Cotentin. Le Cotentin, dans sa partie septentrionale, n'a que de très-petits cours d'eau, comme la Sinope, la Saire (35 kil.) et la Bivelte (26 kil.) qui arrose Cherbourg. Ceux de sa côte occidentale sont : VAy (36 kil.); la Sienne (75 kil. dont 7 navigables), qui prend sa source dans la forêt de Saint-Sever, court dans une fertile et étroite vallée, se grossit de la Soulle (45 kil.) qui passe au pied de Coutances, forme le canal de Coutances (6 kil.) et se jette dans la mer au havre de Regnéville; la Sée (63 kil. dont 16 navigables), dont la source est voisine de celle de la Vire et qui, coulant de l'est h l'ouest entre deux lignes de collines granitiques dans un pli de terrain verdoyant et pittoresque, se jette au fond de la baie du mont Saint-Michel après avoir passé au pied tihvranches; la Sélune (60 kil. dont 16 navigables), qui a un cours à peu près parallèle à celui de la Sée, quoique moins direct. La Sélune reçoit la Cance, qui passe au pied de Morlain, YAiron (38 kil.), le Beuvnn (35 kil.), coule dans un fond de prairies encaissées entre les collines dont son bassin est tout ondulé et confond ses eaux avec celles de la Sée sur la grève du mont Saint-Michel. 4° Les cours d'eau du versant septentrional de la Bretagne. — A 12 kilomètres au sud-est de Fougères et à une altitude d'environ loO mètres, le Couesnon (90 kil. dont 22 navigables) descend vers l'ouest en suivant la pente générale de cette partie de la province. 11 prend sa source dans les collines du Maine ; reçoit le Nançon, qui arrose Fougères, se replie vers le nord devant l'obstacle que lui oppose le plateau granitique de la Bretagne ; coule au milieu de prairies dans un encaissement étroit et profond d'une cinquantaine de mètres, et, après avoir traversé la plaine dite marais de Dol, se perd dans la mer sur la grève du mont Saint-Michel. Un canal a facilité l'accès de son embouchure ensablée ; mais la navigation y est presque nulle. Dans un vallon du Méné, à 250 mètres environ au-dessus du niveau de la mer, est la fontaine d'où sort la Rance. Le petit fleuve coule vers l'est, comme le Couesnon vers l'ouest, au milieu de prairies encaissées et il semble devoir se réunir à lui; mais le plateau granitique de la Bretagne orientale l'arrête. Il s'enfonce alors dans une gorge pittoresque ouverte vers le nord, passe au pied àeDinan et se termine par un vaste estuaire entre Binard, d'un cûté, Saint-Seroan et Saint-Malo, de l'autre. C'est, au point de vue de la navigation et de l'étendue (110 kil. dont 16 navigables de la
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mer jusqu'au canal), le cours d'eau le plus important du versant septentrional de la Bretagne; le canal d'Ille-et-Rance l'unit à la Vilaine. Les autres cours d'eau sont de très médiocre importance; ils coulent dans une direction à peu près parallèle vers le nord, en faisant cependant de nombreux et brusques crochets pour contourner les roches granitiques entre lesquelles ils sont encaissés, et ils n'ont qu'une navigation maritime, depuis le port bâti à l'origine de leur estuaire jusqu'à la mer; leurs rives offrent presque partout des sites agréables. Ce sont : YArguenon (50 kil.), navigable sur 9 kilomètres depuis Plancoët et débouchant au pont du Guildo dans la baie de l'Arguenon; le Gouessan qui arrose Lamballe; le Gouet (48 kil. dont 3 navigables); qui arrose SaintBrieuc, le Trieux (72 kil. dont 18 navigables); qui arrose Guingamp et reçoit le Leff (50 kil.); le Jaudy (48 kil. dont 18 navigables); qui arrose Tréguier; le Guer (71 kil. dont 9 navigables) qui arrose Lannion; la rivière de Morlaix (6 kil. navigables); formée de la réunion de deux petits cours d'eau, le Jarlot et le Qucffleut, et débouchant dans la même baie que la Pensez (50 kil. dont 8 navigables). L'Aber-Vrac'h ou Labewrach (30 kil. dont h navigables) et YAber-Benoît ou Leuban (30 kil.) sont des estuaires navigables dans lesquels débouchent des ruisseaux. 5° Les cours d'eau à droite de la Seine. — Les cours d'eau à droite de la Seine, jusqu'au cap d'Alprech, ont la direction du nord-ouest et coulent encaissés dans de vertes vallées au-dessous de la surface sèche des plateaux. La Burdent (27 kil.) et la Sâane (36 kil.) coulent dans des vallées pittoresques et très peuplées du pays de Caux. h'Arques (52 kil.) est désignée sous le nom de Varenne dans son cours supérieur; près du château d'Arqués, où elle devient navigable, deux rivières aussi fortes qu'elle, la Béthune (60 kil.) qui baigne Neufchâtel, et YEaulne (48 kil.), lui apportent leur tribut. C'est à l'embouchure de l'Arques qu'est Bieppe et c'est près du château d'Arqués qu'Henri IV, en 1589, repoussa par une série de combats l'armée des Ligueurs, commandée par Mayenne. La Bresle (72 kil.), formée de deux ruisseaux qui ont leur source dans la partie la plus élevée du pays de Caux, coule sur la limite de la Picardie et de la Normandie et arrose le beau parc du château d'Eu. Sur les bords de la Bresle, à Aumale, Henri IV remporta, en 1592, un avantage signalé sur le prince Alexandre Farnèse, venu de Belgique au secours de la Ligue. La Somme (245 kil. dont 24 nominalement navigables sans
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compter le canal latéral) prend sa source à 11 kilomètres au nord-est de Saint-Quentin, ville dont le nom est attaché à deux batailles, celle de 1557 où les Espagnols triomphèrent des Français et celle de 1871 où le général Faidherbe résista à l'armée allemande. Elle descend au sud-ouest en arrosant cette ville et en mêlant ses eaux à celles du canal qui la suit dans presque tout son cours. Elle se recourbe vers le nord-ouest devant les collines tertiaires qui bordent l'Oise; arrose Péronne; coule sur un fond crayeux où la tourbe abonde; se grossit à droite de la rivière d'Ancre (42 kil.), à gauche de l'Avre (55 kil. dont 21 navigables) grossie elle-même du Bon, qui passe à Montdidier, et de la I\'oye (52 kil.); elle reçoit la Hallue, arrose Amiens, où elle reçoit encore la Celle, puis Abbeville, qu'un large canal rend accessible à la navigation maritime ; finit par déboucher dans une baie vaseuse et tout endiguée. La vallée de la Somme, qui forme une seconde ligne de défense de la France en arrière des forteresses de la Flandre, a été souvent un champ de bataille. Là se trouvent Saint-Quentin (1557-1871) ; Teslry, témoin de la grande défaite des Neustriens par les Austrasiens, en 687; le gué de Blanquetaque, franchi par les Anglais avant la bataille de Crécy (1346) ; Corbie que prirent les Espagnols, en 1636, « l'année de Corbie ». L'Authie (100 kil.), dont la vallée est toute peuplée de fabriques, coule, comme la suivante, sur un fond tourbeux et baigne Boullens. La Candie (95 kil. dont 16 navigables), dont la vallée n'est pas moins riche, reçoit la Bernoise (46 kil.) qui passe à Saint-Pol, et arrose elle-même Montreuil-sur-mer. Au nord du cap d'Alprech, le principal cours d'eau du Boulonnais est la Biane (48 kil.), formée par la réunion de plusieurs ruisseaux coulant jusqu'à Boulogne, à travers un sol ondulé, dans une charmante vallée. 50. li'Eacaut (voir les figures 63 et 63 bis). — 1° Be bassin. — Le bassin de l'Escaut qui mesure environ 20,000 kilomètres carrés, a pour limites, au sud, le plateau de l'Artois, la haute plaine entre 1 Artois et l'Ardenne, l'Ardenne et le dos du pays où est la Hesbaie. A l'ouest et à l'est, il n'y a que des plaines entre le bassin de l'Escaut et les bassins voisins (voir le relief du sol, § 27, 21 et 22). Ce bassin qui faisait partie de la Gaule et qui a été le séjour des Francs Saliens jusqu'au temps de Clovis, fus partagé entre la France neustrienne et l'empire de Lothaire par le traité de Verdun. La Flandre relevait du royaume de France et Philippe le Bel y éta-
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blit sa domination directe ; mais c'est seulement sous Louis XIV, durant la guerre de dévolution et la guerre de Hollande, que la France acquit définitivement la Flandre, le Cambrésis et le Hainaut français. La partie française du bassin de l'Escaut, en y comprenant celle des petits fleuves côtiers (Aa, Yser), mesure 8,700 kilomètres carrés. 2° Le fleuve. — L'Escaut (400 kil. ; 120 en France dont 63 navigables) prend sa source sur un sol crayeux, à 90 mètres d'altitude, dans l'ancienne abbaye de SaintMartin, près du Catelet; il est alimenté dès sa naissance par le canal des Torrents qui lui amène l'eau des pluies tombées sur le versant occidental de la forêt de Bohain. A quelques kilomètres audessous du Catelet débouche le canal de Saint-Quentin qui sort de son long souterrain et l'Escaut devient ainsi, presque à son origine, une ligne de navigation importante. Il descend vers le nord, et, jusqu'à Noy elles, il est bordé de coteaux doucement inclinés dont les sommets ne dominent guère ses prairies que d'une cinquantaine de mètres. Il coule ensuite dans une plaine où il forme, avec ses prairies coupées de petits canaux, la principale défense de la frontière française; on a dû multiplier les forteresses sur ses bords : Cambrai, Valenciennes, Condé; c'est à Cambrai que la navigation commence. La guerre a maintes fois passé par cette plaine, pris ces places et livré des batailles, entre autres celle de Denain, en 1712, et Celle du camp de Famars en 1793. Hors de France, dans la plaine de Flandre, l'Escaut arrose encore un grand nombre de lieux célèbres dans l'histoire militaire : Fontenoy (1745), Tournai, Audenarde (1708), et la grande cité de Gand. Il prend, à partir du confluent de la Lys à Gand, la direction de l'est; contourne le pays de Waes en dessinant de nombreux replis et baigne Anvers, bâti sur sa rive droite, un des meilleurs ports du continent européen; puis, au milieu d'un terrain sans relief, il s'élargit. Parvenu dans la Zélande, il coule vers l'ouest, au sud de l'archipel, et prend le nom d'Escaut occidental ou Hont: à marée haute, c'est un véritable bras de mer; à marée basse, ce sont des bas-fonds avec un chenal étroit et de longues plages qui, à l'œil, se confondent presque avec les polders des îles de la Zélande. Au nord, un autre bras beaucoup plus étroit, le Kreekerak, conduisait naguère à Bergen-op-Zoom, et là se subdi visait en Escaut oriental, parallèle au Hont, et en Gendragd qui se perdait par plusieurs branches dans la bouche la plus méridionale de la Meuse. Depuis qu'on a construit le barrage du chemin de fer, qui relie l'île Sud-Beveland à la terre ferme, la communication avec
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l'Escaut oriental ne se fait plus que par un petit canal à travers le Sud-Beveland et le fond de l'Escaut oriental est ensablé. 3° Les affluents de la rive droite. — La Haine coule encaissée dans le terrain houilier; c'est en quelque sorte un retranchement naturel qui défend la Belgique et dont les abords ont été souvent disputés les armes à. la main, à Mons plusieurs fois assiégé, à. Jemmapes en 1792, à Malplaquet en 1709. LaDender (69 kil.), dont le bassin supérieur est voisin de la Haine, rappelle aussi des souvenirs militaires (bataille de Leuze en 1691). La Rupel, qui mesure à peine 15 kilomètres de cours, se forme par la réunion de trois cours d'eau disposés en éventail : la Senne, qui passe à Bruxelles; la Bijle, qui arrose Louvain et qui reçoit la Demer, grossie elle-même de la Geete; la Nèthe, formée de la réunion de la Grande Nèthe et de la Petite Nèthe. Les coteaux qui séparent ces cours d'eau de la Meuse sont, comme ceux qui bordent la Haine, fameux par plus d'une bataille : Seneffe (1674), Steenkerque (1692), Fleuras (1690-1794), Lawfeld (1747), Ramillies (1706), et, dans l'intérieur du bassin, entre la Dyle et la Senne, Mont-Saint-Jean et Waterloo (1815). 4° Les affluents de la rive gauche. — La Sensée (66 kil.), dont la source est quelque peu au nord de Bapaume (combat en 1871), donne presque toute son eau au canal de la Sensée. La Scarpe (112 kil. dont 67 navigables) coule vers le nord-est au milieu de prairies marécageuses, passe devant les fossés d'Arras où elle devient navigable et arrose Douai. La Lys (205 kil. dont 72 navigables en France) a sa source sur le plateau de l'Artois, non loin de l'Aa, devient navigable à Aire, elle se grossit de la Lawe qui passe à Bélhune (48 kil., canalisée sur 18 kil.) et de la Beule (86 kil.) qui porte plusieurs noms, arrose Lille, et reçoit la Marcq (44 kil.); elle traverse ou reçoit plusieurs canaux dans la plaine de Flandre, entre autres celui de la BasseDeule; sert de frontière à la France entre Armentières et Menin; baigne Courtrai et rejoint l'Escaut à Gand. Dans ces campagnes se sont souvent heurtées les armées : à Mons-en-Pevèle (1304), àBouvines (1214), à Courtrai (1302 et 1794), à Lens (1648), à Roosebeke (1382). 51. lies bassins secondaires fie la mer «lu Nord. — La plaine de Flandre, entre le plateau de l'Artois et le bassin de l'Escaut, n'a que deux petits fleuves qui vaillent la peine d'être nommés ; le premier n'appartient même à la France que par son cours supérieur. L'Yser (33 kil. en France) prend sa source au pied du mont
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Cassel, coule clans un pays plat, coupé de digues et de canaux de dessèchement ou de navigation; reçoit YYperlée qui arrose
Fig. 67.
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Bassins de la Meuse et du Rhin.
Ypres, ville souvent prise par les armées françaises ; et traverse la marécageuse région des Moères.
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h'Aa (80 kil. dont 29 navigables) prend naissance à Bourthe-lesllameaux sur le versant oriental des collines du Boulonnais, des-
Fig. 67 bis. — Bassins de la Meuse et du Rhin (rive gauche).
jusqu'à Saint-Omer à travers une riante vallée dont il fait mouvoir les usines, y devient navigable, puis coule dans une
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plaine où il reçoit Y Hem (36 kil.) ; il distribue ses eaux à plusiei canaux et sert en même temps d'écoulement aux toateringues
canaux de dessèchement de la marécageuse contrée qu'il traverse avant de déboucher dans la mer h Gravelines; sous les murs de
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cette ville, les Français furent battus en 1358 par les Espagnols, et, sur les bords d'un des canaux voisins, à Hondschoote, les Français commandés par Houchard remportèrent, en 1793, une victoire sur les Anglais. Cette plaine de la Flandre est, avec celle du du Pô, la contrée qui a été le théâtre du plus grand nombre de combats. 52. r,a lieuse (voir les figures 67 et 67 bis). —■ 1" Le bassin. — Le bassin de la Meuse mesure environ 33,000 kilomètres carrés. La France n'en possède crue la moindre partie, 7,800 kilomètres carrés, à savoir ie bassin supérieur du fleuve, qui est très étroit, et le cours supérieur de la Sambre. Ce bassin est borné au sud parle Plateau de Langres; à l'est et à l'ouest, il est borné, dans la partie supérieure, par le plateau de Lorraine dans lequel la Meuse est encaissée ; dans la partie moyenne, par la ligne de faîte centrale de l'Ardenne et de VEifel à l'est, par les hauteurs de la Thiérache, la plaine du Gambrésis et le dos de pays de la Hesbaie à l'ouest; la Meuse inférieure coule dans la même plaine que l'Escaut et le Rhin (voir le relief du sol, § 24, 18, 21, 20). La Meuse, par le traité de Verdun, devint frontière de la France; mais, sous les rois carlovingiens, la Lorraine fut continuellement disputée entre la France et l'Allemagne. Au milieu du seizième siècle, la conquête des Trois-Évêchés nous donna une partie du cours de la Meuse ; Louis XIV conquit le bassin supérieur de la Sambre et, sous Louis XV, la Lorraine fut réunie à la France. 2° Le fleuve. —La Meuse (804 kil. avec 574 kil. navigables, dont, en France, 272 pour la branche nord du canal de l'Est et 132 pour le reste de la partie navigable du fleuve) prend sa source à la fontaine de Meuse, vers l'extrémité du Plateau de Langres, par 409 mètres d'altitude (voir fig. 68) ; elle coule al ouest d'abord, s'engage bientôt, au village de Meuse, dans une étroite rigole ouverte vers le nord, disparaît tout à coup sous terre au village de Bazoilles, à l'époque des basses eaux, pour reparaître à 3 kilomètres de là, près de Neufchâteau, arrose Commercy et Verdun et reçoit deux petites rivières venues des Faucilles, le Mouzon et la Vaire (50 kil.), à une altitude de 275 mètres. Depuis le confluent de cette dernière jusqu'à celui de la Chiers, sur une longueur de plus de 200 kilomètres, elle coule au nord-ouest, comme plusieurs autres rivières, suivant la direction m eme des zones du terrain jurassique, profondément encaissée entre
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les marnes et les argiles de son lit et les calcaires qui bordent sa rive gauche et qui constituent son bassin ; elle n'y recueille pas un seul affluent digne d'être nommé et n'a jamais de crues considérables. Sa vallée s'élargit et devient fertile depuis Dun, surtout de Mouzon à Sedan; dans cette partie elle reçoit deux de ses principaux affluents, le Cliiers (112 kil.) et la Semoy (165 kil. dont 25 kil, en France). A partir de Mézières et Charleville, elle s'engage ellemême, comme ces deux affluents, dans une gorge étroite (100 à 150 mètres) et profonde, où ses eaux font maint brusque repli entre les arêtes de rocs dénudés qui surplombent de 200 et même sur certains points de plus de 300 mètres. La Meuse sort de France au-dessous de Givet et du fort de Charlemont qui, du haut de son rocher, domine de plus de, 200 mètres les eaux du fleuve. Elle traverse ainsi le plateau ardennais et descend, en longeant la Famène et le Condroz, jusqu'au pied septentrional du plateau dans le creux formé par le terrain houiller; elle y reçoit la Sambre à Namur, où son altitude n'est plus que de 74 mètres (voir fig. 69) (1). A partir de Namur, point stratégique très important, elle se dirige droit au nord-est en suivant jusqu'au delà de Liège le fossé du terrain carbonifère, entre le plateau ardennais et le dos de terrain de la Hesbaie ; c'est une région tout industrielle. Au delà de Liège, la Meuse prend son cours vers le nord, quitte les terrains anciens et accidentés pour les plaines quaternaires, la Belgique pour la Hollande, et baigne la ville forte de Maestrichl (Maastricht, passage de la Meuse),' qui est la clef de la BasseMeuse et que domine le pittoresque plateau de la montagne de Saint-Pierre. La Meuse, Maas en hollandais, coule vers le nord dans cette plaine uniforme, avec quelques rangées de coteaux à droite, mais à gauche avec un horizon de landes sans fin dans la Campine, puis de marécages (le Peel). Elle baigne Venlo, se replie lentement et par de nombreux méandres vers l'ouest, communique une première fois avec le Waal, près de Boemel, par un canal aujourd'hui obstrué, puis confond en partie ses eaux avec celles du Waal près de Gorkum. De ce confluent jusqu'à Dordrecht, le cours d'eau
(I) La figure 67 est un fac-similé de la carte de l'État-major belge, gravée a l'échelle du 40,000e, avec le relief du sol représenté par des courbes de niveau. Cette carte, commencée en 1855 est en 72 feuilles. La Belgique a publié aussi depuis 1806, au 20,000°, en chromo-lithographie (460 feuilles), les cartes-minutes dressées par les officiers.
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a le nom de Mervede. Mais il ne porte pas jusqu'à cette ville tout le tribut du Waal et de la Meuse : un bras se détache vers le sud et vase jeter dans le Biesbosch, c'est-à-dire la Forêt de joncs, vaste archipel composé de polders, quelque peu boisé, et formé, en 1421, à la suite d'une rupture des digues par une invasion de la mer qui engloutit 100,000 habitants ; le large estuaire par lequel se déversent les eaux du Biesbosch s'appelle le Hollandsch-Biep et se partage, pour se rendre à la mer, en deux branches, le HaringF&fau nord et le Krammer au sud, qui enveloppent l'île d'Over(lakkee. Le Mervede perd son nom à Dordrecht et se divise en deux branches, la Vieille-Meuse qui coule à l'ouest, et le Noord-Diep qui va au nord rejoindre le Lek; le double courant (Lek et NoordDiep) prend le nom de Nouvelle-Meuse, reçoit l'Yssel inférieure (1), baigne Rotterdam, puis se réunit à la Vieille-Meuse et se jette à la mer au sud du cap nommé Hoek van Holland. 3° Les affluents en France. — Après avoir reçu non loin de sa source le Mouzon et la Vaire, venues des Faucilles et débouchant par conséquent sur sa rive droite, la Meuse, prisonnière dans son étroite vallée jurassique, ne se grossit que de petits ruisseaux qui ne méritent pas d'être nommés. Parvenue au pied de l'Ardenne et près de la frontière de France, elle commence à avoir des affluents plus considérables. A gauche : La Bar (60 kil.), dont la source verse une partie de son eau dans un affluent de l'Aire (bassin de la Seine), alimente le canal des des Ardennes. La Sormonne (40 kil.) naît au pied du plateau de Rocroi. Le Véronin (68 kil.) est formé de deux cours d'eau nés dans le pays de Rocroi et de Chimay : Y Eau-Noire, dont la source est près de Rocroi, et Y Eau-Blanche, qui baigne la forteresse autrefois française de Mariembourg; il ne nous appartient aujourd'hui (lue par son confluent avec la Meuse et par la source de l'EauNoire. La Sambre (180 kil. avec 148 canalisés et navigables, dont 54 en France) prend sa source dans une forêt au nord de la Thiérache, d une altitude de 210 mètres; elle est rendue navigable presque en naissant par le canal de la Sambre à l'Oise qui absorbe toute son ea u; quitte le canal à Bandrecies où commence la navigation
^ 'lollaudais écrivent Ijssel, pour représenter la lettre!/. C'est ainsi l«ils écrivent Leijde, Rijn. Malgré cela, nous avons cru devoir adopter l'y, qui représente l'orthographe franc aise des mots de ce genre.
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de la Sambre proprement dite s'engage, vers le nord-ouest dans le fossé tracé par la nature au pied de la pente septentrionale
de l'Ardenne; serpente au milieu du terrain houiller; arrose Charleroi et se jette dans la Meuse à Namur, au point où le fleuve
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tombe lui-même dans le fossé du terrain houiller, de sorte que la Meuse semble être la continuation de la Sambre (voir fig. 69). Les affluents de la Sambre viennent du plateau ardennais : la PeliteHelpe et la Grande-Helpe (54 kil.), qui baigne Avesnes, sont des rivières presque entièrement françaises; {'Heure, à droite, et XOrneau, à gauche, sont belges. A droite : Le Chiers (112 kil.), dont la source est en Belgique, près d'Arlon, coule de l'est à l'ouest dans une vallée étroite, encaissée de plus de 100 mètres sur divers points; elle reçoit, ^n.r Y Otkain (70 kil.), la Thonne et le Loison, les eaux des dernières terrasses jurrassiques ; s'étend au pied des Ardennes; arrose Montmédy et tombe dans la Meuse près de Sedan, par 160 mètres d'altitude. La Semoy (165 kil. dont 18 navigables), qui prend sa source non loin du Chiers, dans le terrain jurassique, et qui a un cours à peu près parallèle au sien, coule beaucoup plus encaissée encore au fond des roches cristallines de l'Ardenne, qui la dominent sur quelques points de plus de 250 mètres ; peu de rivières ont des eaux aussi limpides et une vallée plus pittoresque et plus profonde ; aucune n'a été contrainte par les fractures de sol à se replier en sinuosités plus tortueuses. Elle n'appartient à la France que par l'extrémité de son cours inférieur, 4° Les affluents hors de France. — De Namur à Maestricht, dans le pays belge, la Meuse est bordée, sur sa rive gauche, par un dos de pays qui ne lui permet pas de recevoir d'affluents considérables. La Mehaigne et, plus loin, le Gcer, qui viennent de la Hesbaie, ne sont que de très petites rivières. Sur la rive droite, au contraire, elle reçoit de l'Ardenne la Lesse, qui traverse la célèbre grotte de Han et reçoit Y Homme; YOurtke (135 kil.) qui, formée de la réunion des deux Ourthe, coule dans un profond encaissement et recueille, par ses deux branches et par ses affluents, YAmblève, grossie de la Warthe et la Vesdre, une grande partie des eaux du plateau; au confluent de l'Ourlhe est bâtie la ville de Liège. Dans la plaine des Pays-Bas, la Meuse reçoit la Roër (108 kil.) qui descend de l'Eifel en serpentant vers le nord-ouest, et la Mers; à gauche, elle ne se grossit d'abord que de quelques ruisseaux sortis du grand marais de Peel ; puis, quand elle s'est repliée vers l'ouest et le nord, elle reçoit la Dommel (70 kil.) qui prend sa source dans la Campine; coule vers le nord; reçoit ■elle-même, dans la monotone plaine du Brabant septentrional,
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de nombreux affluents, entre autres ceux qui viennent de la partie occidentale du marais de Peel, et arrose Bois-le-Duc (s'Hertogenbosch).Plus loin, la Meuse s'accroît de la Mark qui arrose Breda. 33. lie Rhin. — 1° Le bassin. — Le bassin du Rhin est, après celui du Danube, le plus grand de l'Europe centrale (1); il mesure environ 196,000 kilomètres carrés. Il est borné : 1° au sud, par les Alpes (ligne de faîte des Alpes Algaviennes, Alpes des Grisons, Alpes Lépontiennes, partie des Alpes Bernoises, avec le Jorat) ; 2° à l'ouest, par le Jura central (2), par une partie du Jura septentrional, par la trouée de Belfort, les Faucilles, le plateau de Lorraine ; à l'est de la Meuse, par la partie centrale de l'Ardenne et une partie de l'Eifel, par le plateau entre la Roeret l'Erft, puis par la plaine; 3° à l'est, par le plateau situé au nord du lac de Constance, par les Alpes de Souabe, par une partie de la terrasse de Franconie et par le Jura franconien, par le Fichlel Gebirge, le Franken Wald, le Rhon, le Vogelsberg, le Rolhaar Gebirge, le plateau de Brilon, VEgge Gebirge, les hauteurs du pays de Munster et la plaine des Pays-Bas (voir le relief du sol, § 15, 23,18; — voir aussi § 17, 19, 20). Le Rhin partage en deux parties inégales ce vaste bassin très divers d'aspect, ou pour parler plus exactement, cette suite de bassins, auxquels il sert d'écoulement. La partie orientale ou rive droite, la plus étendue, est entièrement suisse ou allemande. La partie occidentale ou rive gauche a été disputée et partagée, depuis le commencement du moyen âge, entre plusieurs nations. Elle était comprise dans la Gaule romaine dont le Rhin formait la limite et elle a été le théâtre d'un grand nombre de luttes et de conquêtes alternatives de la France et de l'Allemagne. Elle se rattache, par la direction des eaux comme par les événements de l'histoire, à la géographie de la France. Là fut le centre de l'Austrasie et de l'empire de Charlemagne, entre la France neustrienne et la Germanie. Là furent l'empire de Lothaire et la Lorraine, disputée par les rois carlovingiens aux rois de Germanie. Là fut aussi le royaume de Bourgogne, à cheval sur les deux versants du Jura. En 1552, la soumission de Metz porta la monarchie française au bord de la Moselle, et, en 1648, les
(1) 11 y a dans l'Europe orientale, c'est-à-dire en Russie, plusieurs bassins plus considérables. — Nous avons pris le Rhin comme limite de la description physique; c'est pourquoi nous donnons les cours d'eau de la rive gauche du Rhin, comme nous avons donné le relief du -sol de cette région. (2) 11 faut remarquer que la ligne de partage des eaux entre le bassin du Rhône et celui du Rhin est quelque peu à l'ouest de la ligne de faite.
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traités de Westphalie consacrèrent la possession de l'Alsace jusqu'au Rhin ; en 1766, la Lorraine tout entière devint française. Sous la République, les traités de Bâle, de Campo-Formio, de Lunéville assignèrent comme frontière à la France le Rhin, au delà duquel l'Empire déborda imprudemment. Les traités de 1814 et de 1815 nous laissèrent les bords du Rhin, de Huningue à la Lauter. La funeste guerre de 1870-1871, en nous enlevant l'Alsace (moins Belfort) et une partie de la Lorraine, nous a enlevé la frontière du Rhin avec les rivières alsaciennes, la Sarre, presque toute la Seille et une partie du cours de la Moselle. 2° Le fleuve (voir flg. 67 et 67 bis). — Dans une haute et sauvage vallée, se trouve le petit lac Toma, situé à 2,344 mètres d'altitude, dominé par les crêtes du Six-Madun-Badus et alimenté par trois petits ruisseaux : c'est la source du Rhin antérieur. Le torrent qui en sort roule vers le nord-est ses eaux vertes et écumantes dans une gorge profonde, dite Tavetsch, entre deux rangées de glaciers. Des montagnes de quartz serrent sa rive gauche de leurs pentes presque abruptes. Sur sa rive droite s'ouvrent çà et là de petits vallons qui lui envoient leurs torrents, nommés pour la plupart Rhin, entre autres le Rhin du milieu, ou mieux Rhin de Medels, qui prend naissance près du Luckmanier. A Reichenau, où il n'a plus qu'une altitude de 586 mètres, il se réunit avec le Rhin postérieur, qui descend des glaciers du mont Adula en suivant une étroite et sauvage vallée et qui est grossi de l'Albula et de plusieurs autres torrents aux eaux limoneuses. Le Rhin est désormais un fleuve, mais encore un fleuve torrentueux. Les masses du Hochwang et du Rhseticon, qui se dressent sur sa rive droite, le contraignent à se recourber vers le nord sans cesser de lui envoyer leurs torrents. C'est au point où cette courbe se dessine et où la vallée s'élargit quelque peu, que la ville de Coire (Chur) a été bâtie au pied des montagnes, au centre des chemins conduisant du Tessin et de l'Engadine dans la vallée du Rhin et que le fleuve devient navigable. Sur la rive gauche se dresse le massif calcaire duCalanda. Parvenu à la hauteur du Bhseticon, le fleuve semble avoir le choix entre deux vallées, celle de l'ouest par Sargans et celle du nord par le Liechtenstein. Dans les temps antéhistoriques, quand il roulait une masse d'eau plus considérable, il a pris celle de l'ouest pour cheminer par les lacs Walen et de Zurich (1). Il coule aujour(1) Cette direction peut avoir encore existé à l'époque dont Ptolémée nous a transmis la géographie. Ce fut du reste longtemps la limite extrême de la Gaule de ce côté.
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d'hui par celle du nord, entre des montagnes de 2,000 à 2,300 mètres d'altitude, qui s'écartent pour faire place à une plaine large de 7 kilomètres et plus, formée et nivelée par ses alluvions, sillonnée à son extrémité septentrionale de canaux d'irrigation. Ses débordements subits sont encore très redoutables, et les villes, telles que Goire, Sargans, Liechtenstein (Vaduz), ont été construites à quelque distance de sa rive. Au nord de cette vallée, le Rhin est à une altitude de 398 mètres et il entre dans les terrains tertiaires dont les plus grandes hauteurs ne dominent son cours que de 300 à 400 mètres. Là se rencontrait une dépression du sol, profonde, large, de 10 kilomètres en moyenne, longue de plus de 70 kilomètres et mesurant une superficie de 534 kilomètres carrés. Il l'a remplie et il a formé ainsi le lac de Constance (Boden see), un des deux plus grands lacs de la Suisse après le lac de Genève (580 kil. c.) et le plus beau des lacs du versant septentrional des Alpes Helvétiques. Dans ce lac aux eaux vertes le Rhin se dépouille de son limon et reçoit un grand nombre de torrents, portant le nom de Aach (aquœ?) qui déversent leurs eaux. La fonte des neiges élève, en été, son niveau de plus de 2 mètres ; en hiver il a gelé plusieurs fois depuis les temps historiques. Quelques ports, Bregenz, Friedrichshafen, Lindau, Constance, font communiquer par la navigation les contrées qu'il sépare. A son extrémité occidentale, le lac se divise en deux branches, le lac d'Ueberlingen au nord, et le lac de Zell au sud. Le Rhin, après avoir baigné Constance, pénètre dans la branche méridionale ou lac inférieur, où se trouve la belle île de Reichenau, et en sort pour se heurter bientôt contre la base des plateaux calcaires du Jura de Souabe. Dans cette partie de son cours, il ne saurait avoir d'affluent important à droite; mais, à gauche, il recueille la plus grande partie des eaux de la Suisse qui, comme lui, ont suivi la pente générale des Alpes vers le nord, et qui, arrêtées, comme lui, à l'extrémité de la plaine helvétique par le bourrelet du Jura de Souabe, viennent se perdre dans la rigole commune. Le Rhin contourne ce bourrelet en se repliant vers le sud; un peu avant Schaffkouse, il franchit une barre de roc en faisant une .chute de 15 à 20 mètres, dite chute du Rhin, qui est une des beautés les plus renommées de la Suisse. Presque à l'extrémité méridionale des calcaires triasiques du Schwarzwald, s'ouvre une étroite faille dans laquelle le Rhin se précipite en courant de rapide en rapide ; c'est par cette issue qu'il quitte la Suisse. Le défilé, où il descend rapidement de 312 à
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248 mètres, est la seule communication naturelle entre la région du Haut-Danube et de la Suisse, d'une part, et, d'autre part, la plaine d'Alsace et la vallée de la Saône; le moyen âge y avait établi ses forteresses, Waldshut, Laufenburg, Sœckingen, Rheinfelden; en 1638, le duc de Saxe-Weimar battit à Rheinfelden les Impériaux ; en 1800, l'armée française, conduite par Moreau, pénétra par là. dans la vallée du Danube, et c'est par là aussi que déboucha en 1814 une partie des troupes autrichiennes qui envahissaient la France. L'Aare et le Rhin vont à la rencontre l'un de l'autre et se rejoignent à l'extrémité nord-ouest et clans la partie la plus basse de la plaine helvétique, par 312 mètres d'altitude. C'est là que s'ouvre la faille par laquelle s'échappe le Rhin, emportant, avec l'Aare et ses autres affluents, toutes les eaux de la plaine et la plus grande partie des eaux du versant septentrional des Alpes centrales. Le fleuve débite en moyenne, à Bâle, 1,000 mètres cubes d'eau par seconde. Au sortir de la gorge, le fleuve entre dans son bassin moyen. Au point où la navigation du Rhin commence à devenir régulière, quoique difficile encore, est située Bâle, la première de ses grandes villes de commerce. Le Rhin coulait vers l'ouest; les derniers contre-forts du dernier sommet du Jura, le mont Terrible, le forcent à s'incliner au nord et l'obstacle, bien plus considérable que lui opposent les Yosges, achève de déterminer son cours dans cette direction. Il y tombait peut-être d'abord dans un grand lac ; puis il semble avoir coulé au pied même de la chaîne, clans le lit actuel de l'IU ; mais les sables qu'il amoncelait l'ont peu à peu forcé à reculer vers le Schwarzwald en laissant, entre 1*111 et lui, ces sables, recouverts de maigres forêts (forêt de la Harth). Il y étale ses eaux abondantes et rapides jusqu'à Strasbourg, plus lentes en aval de cette ville jusqu'à la Lauter, et il enveloppe de ses bras une multitude d'îles basses qu'incessamment il ronge ou modifie par de nouvelles alluvions : au delà de la Lauter, il se roule en anneaux qu'il forme et qu'il abandonne ensuite, comme la plupart des grands fleuves coulant sur un sol d'alluvion. On a corrigé son cours capricieux en lui traçant, dans son lit même, uti chenal artificiel; aujourd'hui les eaux se retirent peu à peu de ses méandres et rendent à la culture des terres autrefois inondées. Il es l là dans son second bassin, le plus fertile sans contredit et le plus ri che des quatre. Ce bassin n'est pas d'ailleurs borné aux murailles montagneuses qu'on voit de ses rives : les eaux qui coulent sur le
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versant opposé lui reviendront, celles du Schwarzwald et de toute la Franconie dans le même bassin, celles des Vosges dans le bassin suivant. Au confluent du Main, en face duquel est bâtie, sur la rive gauche du fleuve, une des plus fortes positions militaires de l'Europe, Mayence (Mainz), le Rhin se heurte contre les pentes du Taunus, qui l'obligent à se replier brusquement à l'ouest et il s'élargit (500 à 700 mètres de largeur). Bientôt il rencontre, entre l'extrémité du Taunus et la masse du Hunsrùck, une gorge étroite, longue faille tortueuse ouverte par les déchirements du sol dans ces vieilles roches cristallines ; à Bingen, il s'y engage d'un cours rapide, creusant son lit (23 mètres de profondeur au rocher de Lurlei), grondant sur les rocs et dominé par de sombres crêtes que couronnent les ruines des châteaux forts du moyen âge. Koblenz est dans une petite plaine de cette gorge, au confluent de la Moselle; la citadelle d'Ehrenbreitstein est en face sur la rive droite du fleuve (voir fi g. 70). Au delà, du Sieben Gebirge et de Bonn, les hauteurs s'écartent et s'abaissent. Le Rhin entre dans la plaine tertiaire où doit se terminer son cours : c'est son quatrième et dernier bassin. Il coule au nord-ouest en dessinant de nombreux méandres et baigne la ville de Cologne (Koln), située, comme la plupart des grandes villes, sur sa rive gauche (la rive romaine), puis Busseldorf et Wesel, sur sa rive droite. Près de quitter la terre allemande pour les Pays-Bas, le Rhin se recourbe définitivement vers l'ouest, sert quelque temps de frontière aux États et se partage, presque immédiatement après son entrée dans les Pays-Bas, en deux branches que sépare le Betuwe : le Waal, qui, continuant son cours vers l'ouest, arrose A'imègue, ville forte de sa rive gauche, et va se confondre à Gorkum avec la Meuse; et le canal de Pannerden, qui coule vers le nord-ouest, depuis le village de Pannerden jusqu'à celui deWestervoort où il se subdivise lui-même en deux branches, au milieu d'une contrée basse et composée en partie de polders. La branche septentrionale rejoint à Doesborg l'ancien Yssel (Ijssel) par un canal que creusa Drusus en l'an 9, se confond avec lui et, après avoir baigné Zuiphen, Deventer et Zwolle, débouche dans le Zuiderzée. La branche occidentale baigne Arnhem et coule, sous le nom de Rhin, au pied des collines stériles de la Gueldre. A "Wyk> nouveau partage des eaux en deux bras. Le moins important, le Kromm Ryn, se dirige au nord-ouest et, à Utrecht, se subdivise
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en plusieurs bras : le Vecht qui tombe clans le Zuiderzée à Muiden, et le vieux Rhin qui, après avoir arrosé Leyde (Leijden) et le Rynland, renommé pour ses pâturages, se jette à Kalwyk dans la mer du Nord à laquelle il n'apporte qu'un mince filet d'eau ; pendant près de mille ans (depuis l'an 839), cette eau, arrêtée par les dunes, s'est perdue au milieu des marécages; depuis 1866, un canal à écluses lui a rendu son débouché maritime. Le plus important des deux bras qui se détachent à Vyk est le Lek, formé d'abord en partie par le canal de Curlis et devenu, depuis l'an 860, à la suite de l'obstruction du vieux Rhin, le principal débouché des eaux du fleuve ; il continue à couler vers l'ouest ; à Krimpen, il rencontre le Noord-diep et se confond avec la Meuse. 3° Les affluents de la rive gauche dans le bassin supérieur. — Les premiers qui soient dignes d'êtres nommés sont : à droite XAlbula qui tombe dans le Rhin inférieur, la Landquart et 177/; à gauche la Tamina, torrent célèbre par la gorge sauvage dans la-' quelle il s'est frayé un passage à demi souterrain. Au sortir du lac de Constance, le Rhin, qui coule en travers des Alpes, reçoit, comme nous l'avons dit, tous les cours d'eau qui ont arrosé la Suisse en suivant, comme lui, la pente générale des Alpes : la Thur, qui naît dans les Churfirsten, reçoit la Sitter et la Murg, arrose le Toggenbourg et les plaines verdoyantes de la Thurgovie, la Toss et la Glalt, torrents sans importance. L'Aare ou Aar (280 kil.) est un cours d'eau considérable, qui, au confluent, apporte plus d'eau que le Rhin lui-même (environ 13°/o en plus). Elle est formée à peu de distance au nord du Crimsel par les eaux réunies de deux grands glaciers orientaux de lOberland bernois, le glacier inférieur et le glacier supérieur de 1 Aare ; ce dernier est à 2,260 mètres d'altitude dans sa partie la plus basse. Elle descend, en grondant au fond d'un ravin, la vallée dite Hasli supérieur et forme, à la Handeck, une chute de 75 mètres qui est une des beautés de la Suisse. Elle coule d'abord vers le nord; mais elle rencontre bientôt, au sortir des terrains cristallins, près de Meiringen, une longue et profonde déchirure des roches calcaires, dirigée dans le sens de l'est à l'ouest. C'est le chemin qu elle suit ; après avoir comblé une partie de ce creux et créé la charmante plaine du Hasli inférieur, elle remplit de ses eaux l'autre partie et alimente le lac de Brienz et lac de Thun, que sépare une 'angue déterre d'alluvion apportée parla Lutschine, son affluent; Cest là, entre les deux lacs, qu'est la petite ville d'Interlaken, fréquentée par les touristes. Sortie du lac de Thun, qui reçoit de
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-l'Oberland la Kander avec la Simme, et grossie des torrents de l'Oberland, l'Aare coule vers le nord-ouest et arrose Berne qu'elle enveloppe de ses replis ; elle reçoit ensuite la Sarine (Saane en allemand), qui coule vers le nord-est, parallèlement à la direction du Jura et des couches de terrain calcaire soulevées par les Alpes, lui amène les eaux de la partie occidentale des Alpes Bernoises et arrose Gruyères et une contrée renommée pour ses pâturages et ses fromages. Après le confluent de la Sarine, l'Aare prend la direction de cet affluent, dont elle semble être la continuation, et reçoit bientôt, parla Thièle (Zihl en allemand) les eaux des lacs de la région jurassique, qui ont coulé sur deux lignes parallèles à la chaîne, du sud-ouest au nord-est. La première ligne est celle de Y Orbe qui naît en France, au pied du Noirmont, forme le lac des Rousses à 1,075 mètres d'altitude, puis, hors de France, le lac à Joux, se perd dans l'entonnoir de l'Orbe, sous une roche calcaire, et se jette sous le nom de Thièle dans le lac de Neuchâtel. Ce grand lac, dont la superficie est de 240 kilomètres carrés, a pour débouché la Thièle, qui porte le trop-plein de ses eaux dans le kc de Brienne. Celui-ci s'écoule à son tour sous le nom de Zihl dans l'Aare. La seconde ligne est celle de la Broyé qu'une légère rangée de collines tertiaires sépare de la précédente et qui, après avoir formé le lac de Morat, se jette dans le lac de Neuchâtél, au milieu d'une contrée marécageuse. Cette partie du bassin est célèbre dans l'histoire par les batailles que perdit, à Granson et à Morat, en 1476, le puissant duc de Bourgogne, Charles le Téméraire qui avait franchi le Jura pour soumettre les Suisses. L'Aare, qui rase le pied du Jura, n'en reçoit plus que de petits ruisseaux ; mais, coulant vers le nord-est, elle croise et recueille,à l'extrémité de la plaine helvétique, toutes les rivières dirigées vers le nord-ouest suivant la pente générale : la Grande Emme, dont les pâturages ne sont pas moins renommés (Emmenthal) que ceux de la Sarine et dont le confluent est un peu au-dessous de Soleure (Solothurn), la Wigger, la Suhr, qui sort du lac de Sempach et reçoit par YAa l'eau des lacs de Baldegg et de Hallwyl, la Reuss et la Limmat. La source de la Reuss est dans le Saint-Gothard, non loin de celle du Rhin ; le torrent coule vers le nord dans une vallée sauvage, presque parallèle à celle de l'Aare. Comme cette rivière, la Reuss se perd au pied des terrains cristallins, dans une profonde fissure des roches calcaires ; cette fissure, aux parois abruptes, bizarrement découpées, est le lac des Quatre-Cantons (Vierwaldstâtter
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see) où tombe le Muolta, déversoir du petit lac de Schwenau et souvenir des luttes de 1799. La Reuss sort du lac des Quatre-Cantons kLucerneet reçoit la Petite Emme, sortie, comme la Grande, des lianes du Rothhorn de Brienz, puis la Lorze, qui sort du lac ^Egeri et traverse le lac de Zug. Les glaciers du Tôdi forment la Linth qui reçoit le Lems, l'eau du lac de Walen (ou lac de Walenstadt), et celle de la Seez et qui, par un lit creusé de main d'homme, se rend dans le lac de Zurich, allongé du sud-est au nord-ouest, comme presque tous les lacs et les cours d'eau de cette région. Le cours d'eau qui sort de ce lac s'appelle la Limmat; il reçoit la Sihl et rejoint l'Aare près du confluent de la Reuss. La partie orientale du bassin de l'Aare renferme des lieux historiques chers à la mémoire des Suisses : Morgarten, petite colline sur le bord du lac JEgeri, Sempach, Ncefels, où des victoires ont été remportées, en 1315, en 1386, et en 1388 sur les Autrichiens qui voulaient replacer la Suisse sous leur domination. Les Français y ont fait aussi.la guerre, lorsque Masséna y prit position entre les armées ennemies de l'Italie et de l'Allemagne ; par une série d'habiles combats dans les hautes montagnes, le long de l'Aare et de la Reuss, dans la région des collines, aux environs de Zurich et sur les bords de la Limmat, ce général désorganisa l'armée austrorusse (1799). 4° Les affluents de la rive gauche du bassin moyen. — La Birs, sur les bords de laquelle fut livrée la bataille de 1440, descend du Jura et tombe dans le Rhin près de Bâle, faisant pour ainsi dire le pendant de la Wiese. L'Ill (205 kil.) est la seule rivière importante de l'Alsace : elle lui a donné son nom (111, en latin Alsa). Elle prend sa source au pied du Glassberg, sur les dernières pentes du Jura, se perd sous terre et reparaît peu après dans le terrain tertiaire, près de Lingsdorff, à une altitude de 840 mètres environ, contourne le dernier massif de terrain jurassique et descend à travers une contrée tout ondulée de collines, en se dirigeant, au nord-ouest jusqu'à Altkirch, puis au nord-est jusqu'à Mulhouse; après avoir recula Largue, petit ruisseau qui coule sur la limite du bassin du Rhin et du bassin de la Saône, elle entre dans la grande plaine d'Alsace à une altitude de 240 mètres. Elle y coule mollement, au milieu des prairies, des cultures et des bois, en se divisant en plusieurs canaux et en recueillant, sur sa rive gauche, les torrents des belles vallées vosgiennes : la Thur (88 kil.) aux eaux limpides, la Lauck (52 kil.),
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la Fecht (50 kil.), la Bruche (70 kil.) qui parcourt la plus longue vallée longitudinale de la chaîne. La Moder (80 kil.) est grossie de la Zom (95 kil.), qui prend sa source sur le revers occidental des Vosges, près de la source de la Sarre, et reçoit la Zinzel (48 kil.) ; la Zom coule dans une gorge profonde et, parvenue à la fracture dite passage de Saverne, elle y coule vers l'est pour déboucher dans la plaine d'Alsace. Le Lauter (82 kil.), qui, avant les funestes événements de 18701871, formait la limite de la France et de l'Allemagne, est ensuite le seul cours d'eau digne d'être cité ; ceux qui, situés plus au nord, descendent du Haardt, comme la Queich, le Speierbach, la Pfrimm, la Selz, ne sont que des torrents. La Nahe (110 kil.) est plus importante; coulant au pied du Hunsrùck, sur un terrain carbonifère, elle reçoit les petits cours d'eau qui naissent entre ce plateau et le plateau vosgien, le Gkn grossi de la Lauter, VAlzenz, etc. ; elle a son confluent à Bingm, au lieu même où le Rhin quitte son deuxième bassin pour s'engager dans le défilé des roches cristallines. 5° Les affluents de la rive gauche du troisième bassùi. — La Moselle (505 kil. dont 265 en France; 106 flottables et 34 navigables), dont le bassin mesure environ 28,000 kilomètres carrés, est le principal cours d'eau de la Lorraine et le récipient de presque toutes les eaux du versant occidental des Vosges (1). Elle a sa source au col de Bussang, à 734 mètres d'altitude, devient en partie souterraine sur une longueur d'un kilomètre, reçoit, à SaintMaurice, un petit torrent descendu du Gresson et portant aussi le nom de Moselle. Elle coule vers le nord-ouest, encaissée d'abord entre les contreforts des Vosges jusqu'à Remiremont, où elle reçoit, à une altitude de 396 mètres, la Moselotte, renommée par l'abondance de sa principale source et par la beauté de ses cascades ; ensuite elle court dans une étroite vallée creusée à travers le plateau de Lorraine, dont les coteaux boisés dominent ses prairies d'une cinquantaine de mètres. Dans cette partie de son cours, elle arrose Remiremont, Épinal, où elle devient flottable, et ne reçoi que de petites rivières, comme le Madon, venu des monts Faucilles et passant à Mirecourt, et la Vologne, descendue des Vosges par une série de chutes en emportant avec elle les eaux des lacs pittoresques de Retournemer, de Longemer, de Gérardmer. A Toul, la Moselle n'est séparée de la Meuse que par un espace de 11 kiloCi) Elle serait le récipient de toutes les eaux de ce versant, si quelques petits cours d'eau ne traversaient pas la crête pour se rendre dans le Rhin.
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mètres; la Meuse qui coule à 248 mètres d'altitude, aurait pu venir se jeter dans son lit, lequel n'a plus qu'une altitude de 204
f'ig. 70.
— Confluent de la Moselle et du Rhi i (Entrait de la carte de l'État-major prussien
au 80 000*).
mètres : mais l'étroit bourrelet des collines de l'oolithe moyenne a maintenu la séparation. A partir de ce point, qui est la tête de
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route entre les deux vallées, et par suite une position militaire importante, et qui a été le théâtre de batailles (611, 1813, 1870), les deux cours d'eau divergent. La Moselle contourne la forêt de Haye et reçoit la Meurthe. LaMeurthe (161 kil., dont 115 flottables, et 12 navigables), formée de deux ruisseaux près du col de la Schlucht, a un cours parallèle à celui de la Moselle, baigne Saint-Dié, se grossit de la Fave, de la Taintroué, du Rabodeau (grossi lui-même de la. Ravines), de la Plaine grossie de la Goutte de la Maix, de la Vezouse formée des ruisseaux du Val et de Châtillon et de la Mortagne ; elle arrose Lunéville, Nancy et, à Frouard où est son confluent, elle roule presque autant d'eau que la Moselle. La Moselle, devenue navigable depuis Frouard, coule directement au nord, à travers l'oolithe et le lias, reçoit, sur sa rive gauche, le rupt de Mad ; sur sa rive droite, laSeille qui, comme la précédente, limite aujourd'hui, dans une partie de son cours, la France amoindrie et dont le confluent est à Metz; puis, sur sa rive gauche, l'Orne qui, venue des collines de la Meuse, arrose la plaine des Woèvres et reçoit le Woigot coulant au pied de Briey. À Thionville, elle n'a plus qu'une altitude de 148 mètres. Elle, incline dès lors vers le nord-est et s'engage, en serpentant à travers les roches triasiques et cristallines, dans une étroite et fertile vallée; là elle reçoit, à gauche, la Sure (Sauer, en allemand) qui, par ses nombreux affluents {Alzette, arrosant le Luxembourg, Our,Prim\ lui amène une partie des eaux de l'Ardenne et de l'Eifel ; à droite, la Sarre. La Sarre, formée de la Sarre blanche et de la Sarre rouge sorties des flancs du Donon et du Prancey, reçoit elle-même du plateau de Lorraine la Nied, formée de la Nied française et de la Nied allemande; des Vosges, la Blies grossie de l'Erlbach ; du Hunsrûck, la Prim; en partie française avant 1870, elle est aujourd'hui tout entière dans les possessions allemandes. Après ce double confluent, la Moselle arrose Trêves et ne reçoit plus, clans la gorge étroite où elle coule, entre l'Eifel et le Hunsrûck, que- des ruisseaux sans importance venus du Hunsrûck et surtout de l'Eifel, comme la Kyll, la. Salm, YElz. Lorsqu'elle se jette dans le Rhin, à Koblenz (voir la fig. 68) (1), le niveau de ses eaùx a une altitude de 58 mètres.
(1) La figure 08 est un fac-similé de la carte de l'État-major prussien des provinces rhénanes, dressée a l'échelle du 80,000°, commencée en 1841, et composée de 72 feuilles.
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La,Nelte, YAhr (60 kil.), torrent qui vient des hauteurs de l'Eifel et qui coule dans une gorge d'une soixantaine de mètres de profondeur, coupée presque à pic, boisée et sauvage à son origine, fertile dans sa partie inférieure, et YErft qui coule en plaine et dont un des affluents traverse le champ de bataille de Tolbiac, sont les derniers cours d'eau à mentionner de ce côté. 54. JJCS COUPS d'eau île la Corse (voir fig. 71). — La Corse n'a pas de cours d'eau navigables, mais des torrents capricieux dans
Fig. 71. — Montagnes et cours d'eau de la Corse.
'squels débouchent d'autres torrents plus petits, desséchés penantune partie de l'année (voir le relief du sol, § 14). VAliso débouche dans le golfe de Saint-Florent. LOstriconi n'est qu'un ruisseau, ainsi que le Ficarella, le Fango ' le Sagone.
U FltANCE.
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��LE SOL.
227
golfe d'Ajaccio, le Jaravo et le Tavaria qui tombent dans le
COURS D'EAU DE LA FRANCE
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des cours d'eau.
golfe de Valinco,
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pas
beaucoup
plus
d'importance.
�228
LA FRANCE.
La côte orientale n'a également que de petits torrents dans la parlie méridionale, le Stabiacco, le Solenzara, le Travo, le FiumOrbo. Dans sa partie centrale, se trouvent les deux principaux cours d'eau de l'île : Le Tavignano (75 kil.) qui a sa source par 1,743.mètres d'altitude au lac de Nino, dans la forêt de Valdo Niello, et qui arrose Cork; Le Golo (82 kil.) qui reçoit VAsco. 55. Cours d'eau espagnols ayant leur source en France. —La France possède en outre, avec la Cerdagne française, le cours supérieur d'un des affluents de l'Ebre, la Sègre. La Sègre (300 kil.) a ses sources près du Puigmal; elle reçoit plusieurs petits torrents dont un descend du col de la Perche et dont un autre, la Sègre de Carol, sert de déversoir au lac de Lanoux, appelé quelquefois lac Noir (1 1/2 kil. c), le plus grand des Pyrénées, et dont le confluent se trouve un peu en aval de la frontière française. La Sègre coule vers le sud-ouest dans des gorges profondes et reçoit sur sa rive droite les torrents descendant en ligne droite des Pyrénées, la Balira, qui vient du val d'Andorre, la Noguera Pallaresa, la Noguera Mbagorzana, la Cinca, etc., dont les sources sont voisines de celles de la Garonne et de ses affluents. L'Iraty est un torrent qui prend sa source au bois Bagarguiéta dans le pays basque ; il coule au sud à travers la forêt d'Iraty, sert quelque temps, ainsi qu'un de ses affluents, de frontière entre la France et l'Espagne et se dirige ensuite vers l'ouest sur le territoire espagnol pour aller grossir l'Aragon. 56. lies lacs, les étangs et les marais. — Les lacs, les étangs et les marais ont plus de rapports avec la constitution géologique du sol qu'avec les bassins hydrographiques auxquels ils apportent d'ordinaire leur tribut. Ce sont les gorges sans issue ou à issue très étroite et les fonds imperméables qui en déterminent la formation. 1° Dans la région alpestre, toute sillonnée de profondes vallées dont plusieurs ont été creusées dans l'âge géologique précédent par les glaciers, se trouvent les plus grands lacs de France. Le lac Léman ou lac de Genève (375 m. d'altitude), situé sur la frontière de France, a une superficie de 633 kilomètres carrés. Le lac d'Annecy et le lac du Bourget, situés à l'altitude de 343 et de 238 mètres dans les vallées qui limitent à l'est et l'ouest le massif des Beauges, ont 28 et 44 kilomètres carrés de superficie et se déversent dans le Rhône. Ce dernier lac, qui se trouve entre le massif des Beauges et le Jura, paraît être le dernier reste d'un lit de glacier et d'un grand lac qui, avant l'époque histo-
�LE SOL.
229
rique, occupait toute la vallée du Graisivaudan, recevait probablement les eaux de l'Isère et du Drac et que le Rhône traversait peut-être. Plus au sud-ouest, le lac d'Aiguebelelle et le lac de Paladru envoient leurs eaux l'un au Guiers, l'autre à l'Isère ; à l'ouest de la région des Alpes calcaires, la plaine du Valentinois renferme de nombreux étangs. Au sud de l'Isère, on ne rencontre plus que de petits lacs de montagne situés dans de hautes vallées, comme le lac du mont Cents (hors de France), le chapelet des lacs de la montagne des Sept-Laux, le lac ieLaffrey qui se jette dans la Romanche, le petit lac d'Allos dont les eaux s'écoulent par infiltration par le Chadoulin dans le Verdon. Dans le delta du Rhône, la Crau et surtout la Camargue ont de nombreux étangs : étang du Grand-Clar, étang du Comte, etc., dans la Crau; étang de Valcarès (190 kil. car.), étang du Roi, étang de la Ville, etc., dans la Camargue (voir § 37). 2° Dans la région jurassique, les lacs sont nombreux, allongés du nord au sud suivant la direction générale des vallées et plus petits que les lacs alpestres, sauf en Suisse où s'étendent, au pied même de la chaîne, les lacs de Neuchâtel, de Bienne et de Morat. Ce sont, en se dirigeant du sud au nord, le lac de Nantua (2.7 kil. car.) qui se déverse dans l'Ain ; le lac de Sylans (1.8 kil. car.) qui a une communication souterraine avec le lac de Nantua et ne se déverse qu'à l'époque des crues parla Séminedans laValserine; le lac de l'Abbaye, qui n'a pas de déversoir apparent ; le lac des Mousses (0,8 kil. car.) que l'Orbe naissante traverse ; le lac de Joux (6.5 kil. car.) où l'Orbe se perd, à Yentonnoir de l'Orbe, pour reparaître un peu plus loin; le lac de Saint-Point (4.8 kil. car.), le plus grand des lacs jurassiques de la France, traversé par le Doubs. Au pied du Jura, la Bresse a de nombreux étangs; la Dombes, plus élevée, mais ayant aussi un sous-sol argileux, renferme encore un bien plus grand nombre d'étangs ; ceux-ci ont généralement une forme allongée et paraissent rayonner d'un centre qui est à une altitude de près de 400 mètres. Une partie de ces étangs a été créée de main d'homme ; après deux années de culture on faisait « une jachère d'eau », c'est-à-dire qu'on laissait le sol de l'étang se couvrir d'eau; quelques années après, on péchait le poisson, on desséchait l'étang et on cultivait de nouveau. Ces étangs malsains, qui couvraient environ 200 kilomètres carrés, sont aujourd'hui réduits de plus de moitié (voir § 37). Dans la plaine de la Saône et dans la région accidentée qui est au sud des Faucilles, on trouve aussi un certain nombre d'étangs.
�230
LA FRANCE.
3° Dans la région vosgienne et ardennaise, les lacs sont petits et ne se rencontrent que dans les hautes vallées. Tels sont les lacs qui se déversent par la Vologne dans la Moselle, lac de Longemer (0.7 kil. car.), lac de Retournemer (0.6 kil. car.), lac de Gérardmer (1.1 kil. car.), le plus grand et le plus pittoresque ; presque à la même altitude, mais sur le versant alsacien, sont le lac Noir et le lac Blanc. La région ardennaise a moins de lacs encore; rien que de petits lacs circulaires dans d'anciens cratères de l'Eifel, comme le lac Laacher. Au nord de la région ardennaise, dans la plaine des Pays-Bas, s'étend le vaste marais de Peel (voir § 52). 4° A l'ouest des Vosges, dans la Lorraine septentrionale, sont de nombreux et grands étangs, tels que l'étang de Contrexange et l'étang de Lindre dont les eaux se rendent à la Seille. L'étang de Bischivald et quelques autres aboutissent à la même rivière par la Nied. Les Woëvres, à l'ouest de la Moselle, renferment aussi des étangs dont le plus grand est celui de Lachaussée (voir § 47). Dans l'Argonne et dans la Champagne, au sud de la forêt duDer dans la Brie champenoise, il y a aussi beaucoup d'étangs, parce que le sol est imperméable. A l'extrémité de la Champagne pouilleuse, l'eau des pluies, absorbée ailleurs par le sol poreux, mais retenue là par la ligne des coteaux de la Brie, forme des marécages. Dans le reste du bassin de la Seine, les étangs se trouvent surtout vers les sources de l'Eure, près des coteaux du Perche. Le petit étang connu sous le nom de lac d'Enghien ne vaudrait pas la peine d'être nommé s'il n'était voisin de Paris. Vers l'embouchure de la Seine, le grand marais Vernier a été en grande partie desséché et rendu à la culture (voir § 43). 5° Dans la région volcanique de la France centrale, on trouve de petits lacs de forme généralement circulaire, parce que ce sont d'anciens cratères remplis d'eau, comme le lac Pavin, profond de 94 mètres, le lac Chambon, etc., en Auvergne; le lac d'Issarlès (0.9 kil. car.) dans le Vivarais. La plaine du Forez est semée d'étangs et de marécages. Au nord du Massif central, la Sologne et la Brenne, avec leur soUs-sol imperméable, constituent de grandes et tristes régions de marécages et d'étangs. Au nord de l'embouchure de la Loire s'étend le vaste marais tourbeux de la Grande-Brière ; au sud, le lac de Grand-Lieu (70kil'
�LE SOL.
231
car.), lac sans profondeur et d'un aspect marécageux, dont l'Acheneau verse les eaux dans la Loire ; et, sur les rives de la Sèvre Mortaise, de vastes marécages aménagés en marais salants (voir § M). 6° Dans la région pyrénéenne se trouvent une vingtaine de petits lacs, situés tous à une grande altitude, comme le lac de Lanoux (1.5 kil. car.) situé à 2,13-4 mètres et qui alimente la Sègre, le lac Bleu, situé à la base du pic du Midi de Bigorre, le lac de Cap-de-Long, le lac de Gaube, situé à 1,788 mètres et souvent visité par les voyageurs, le lac de Lourdes, le lac d'Oo, le lac Grégorio, etc. (voir § 39). A cette région appartient le long cordon d'étangs que les eaux, retenues par les dunes, ont formé à l'extrémité occidentale des Landes et qui communiquent pour la plupart entre eux et quelquesuns avec la mer : étang Blanc et étang de Soustons (3, 8 kil. car.) communiquant par le ruisseau de Hardy, étang de Léon (3, S kil. car.) débouchant dans la mer parle canal de l'étang de Léon, étang de Lit et étang de Saint-Julien débouchant par le courant de Contis, étang d'Avreilhan (3 kil. car.) débouchant parle canal de Mimizan, étang de Biscarrosse et Parentis (35 kil. car.) communiquant avec le précédent par le canal de Sainte-Eulalie, étang de Cazau et de Sanguinet (53 kil. car.) communiquant avec le précédent par le canal de Biscarrosse et par le canal de Cazau avec le bassin d'Arcachon, étang de Lacanau (19 kil. car.), étang d'Hourtins et de Carcans (61 kil. car.) communiquant par le canal des Etangs avec le bassin d'Arcachon. Le bassin d'Arcachon est lui-même un étang de ce genre qui est considéré comme une baie, parce qu'il s'est ouvert un débouché plus large dans la mer. 7° La région languedocienne a de nombreux étangs côtiers, séparés de la Méditerranée par d'étroites langues de sable. Sur le bord même de la mer s'étend de l'ouest à l'est le chapelet des étangs de Canet et deSaint-Nazaire (12 kil. car.), de Leucate{55 kil. car.), de Lapalme (3 kil. car.), de Bages et de Sigean (43 kil. car.) où débouche laBerre, et Vétang de Gruissan. L'Aude, près de son embouchure, reçoit l'eau des étangs de Capestang (19 kil. car.) et de Vendres (25 kil. car.). L'étang de Thau (80 kil. car.), les étangs de Maguelone (13 kil. car.), de Pérols (12 kil. car.) et de Mauguio (36 kil. car.) sont situés entre l'embouchure de l'Hérault et celle du Yidourle.
�232
LA
FRANCE.
Tableau récapitulatif des principaux cours d'eau
(i).
BASSIN DE LA MÉDITERRANÉE.
FLEUVES. AFFLUENTS.
ROYA.
SOUS-AFFLUENTS.
VAR
SIAGNE. ARGENS. GAPEAU. HUVEAUNE. ARC. TOULOUBRE.
Tinée (G).
|Vispe (G).
LAC DE GENÈVE....
Arvo (G). Valserine (D). Fier (G) O1 deSavières^G). Séran (D). Guiers (G) Bourbre (G). Ain (D) v '
i^ °S /D). (Dranse(G).
n
e
Lac d'Annecy (G). Lac du Bourget. Lac d'Aiguebelelte (D'-.
( Albarme (G). l Lanterne (G). | Durgeon (G). Vingeanne (D). Oignon (G). Tille (D). . Ouche (D). Dheune (D). [ Dessoubre (G|. Allaine (D). Savoureuse (D). I Lisaine (D). i Loue (G).
liir^L
SAÔNE
(D). I Doubs (G).
Grosne (D). Seille (G). I Reyssouse (G). IVeyle (G). Chalaronne (G). Ozon (G). Gier (D). Gère (G). Dolon (G). Cance (D). Galaure (G* Doux (D)
ISÈRE
(G)...
Érieux (D).
(1) D
(Arc (G). Drac (G). Romanche (D). — Lac de Laïrey. ( Bourue (G).
affluent de droite; G : affluent de gauche.
�LE SOL.
AFFLUENTS. SOUS-AFFLUENTS.
•233
Véoure (G). Drôme (G). Ouvèze (D). Eoubion (G). Ardèche (D). Lez (G). Cèze (D), ,Aygues (G). Sorgues (G)
RFIfÎNE (suite),.
Nesque (D). Clarée (D). Guisanne (D). Guil (G).
DURANCE (G)
l^f}-
Buech (D). Bléone (G). Verdon (G) Lac d'Allos. Gard ou Gardons ( Gardon d'AIais. \ réunis (D) ( Gardon d'Anduze. GardondeMialet(G).
VISTRE.
V1D0ORLE.
LEZ. HÉRAULT. ORB. AUDE. AGLY. TÊT. TECH.
BASSIN
DU
GOLFE
DE
GASCOGNE.
BIDASS0A. NIVELLE.
ADOUR .
LEYRE.
i
I
Arros (D). Midouze (D) Luy (G). Gaves réunis (G). Bidouze (G). Nive (G).
i Douze
(D). [ Midou (G). ; Gave de Pau (D). ! Gave d'Oloron (G).
Saison (G).
GARONNE.
/Pique (G). Neste (G). Salât (D). Louge (G). Ariège (D) 'Touch (G). 1 Hers mort (D). | Save (G). Gimone (G).
Hers (D).
\TARN
(D)
'Jonte (G). ^Dourbie (G). jDourdou (G). ^ Rancé (G).
�234
LA FRANCE.
S0U9-AFFLUENTS.
( Agout (G)...
TARN
(suite). ( Aveyron
(D).
Arrats (G). Gers (G). Baïse (G).
LOT (D).
) { j i
Thoré (G). Dadou (D). Viaur (G), Cêrou (G).
GARONNE [suite).
(Golagne (D). (Trueyre (D).. ' Célé (D).
Bès (G).
Dropt (D). \Giron (G). / Chavanon (D). Rhue (G). Diège (D). Luzège (D). I Maronne (G). JCère (G). \Céou (G). I Yézère (D) .. ' Caudou (D). Lidoire (D).
DORDOGNE (D) .
Corrèze (G).
Isle
SEUDRE. -'Tardoire(G).. CHARENTE. (Touvre (G). Né (G). 'Seugne (G). -, Boutonne (D). Autise (D). Vendée (D). Yon (D).
(D).
[ Auvézère (G). ! Dronne (D). ( Lary (D).
(Bandiat (G). (Bonnieure (D).
CURE. SEVRE NIORTAISE. LAY
BASSIN DE L ATLANTIQUE.
AUZANCE. VIE.
FALLER0N.
LOIRE
/ Borne (G). ' Arzon (G). Lignon du sud (D). i Ance (G). i Lignon du nord (G). lAix (G). jRhin (D). \ Sornin (D). lArconce (U). l Arroux (D) Bourbince (G). ' Besbre (G)Aron (D). I Acolin (G). \Nièvre (D).
�LE SOL.
AFFLUENTS. FOUS-AFFLUBNTS.
235
I Alagnon
ALLIER
(G)
; SeDouire (D). (G). J Couze (G). jDore (D).
( , ' j
Sioulet (G).
Aubois (G). Vauvise (G). Cens (D). Loiret (G). Beuvron (G) Cisse(D).
Cosson (D). Tardes (G). Aumance (D). OEil (D) Marmande (D). K 1 v, Auron (G). Yevre (D) Arnon (G). Grande-Sauldre (D). Petite-Sauldre (G). Indroye (D). Thorion (D). Briance (G).
clain
,.
CHER
KG
, 1 \ f ;
INDRE
((i)
VIENNE
(G)
•!
( )-
G
\ Creuse (D). (Thouaret (G). Argenton (G). ( Dive (D). Couesnon (D). / Sarthe (G)...
MAINE
Petite-Creuse (D). Bouzanne (D). Anglin(G). Gartempe (G).
Thouet (G) Authion (D)
(D)
1
Huisne (G). Vègre (D). Erve (D). ( Loir(G).Braye(D).
Mayenne (D)
Layon (G). Èvre (G). Erdre (D).
!
Varenne (D). Ernée (D). . Jouanne (G). Oudon (D).
,p. f Moine (D). Sèvre naniaise w ' (Maine (G). , „ , r. (Boulogne. Lac de Grand-Lieu. £ °_ 0gno lAcheneau (G). Tenu (G).
■ 111 e
I
(D). Meu (D). Seiche (G). Semnon (G). Chère (G). Don (G). Oust (D).. ( Claie (D\ Aff (G). Arz (DV
'Scorlî (D). ÎEllé (G). (.Isole (D).
�236
FLEUVES. AFFLUENTS.
LA FRANCE.
SOUS-AFFLUENTS.
AVEN. ODET. GOYEN. AULNE ÉLORN. PENEELD.
Aven (G).
BASSIN DE LA MANCHE. ABER-BENOÎT. ABER-VRAG' H. RIVIÈRE DE MORLAIX. GUER. JAUDY. TRIEUX. GOUET. GOUESSAN. ARGUENON. RANCE. COUESNON. SÉLUNE SÉE. SIENNE AY. DIVETTE. SINOPE. DOUVE. TAU TE. VIRE SEULLES.
(Airon (G). (Beuvron (G). Soulle (D).
Aure (D).
DIVES TOUQUES.
I
Rouvre (G). Noireau (G). Laize (D). Odon (G)Vie(D).
/Brevon (D). / Laignes (G). Ource (D). Hozain (G). Barse (D). Aube(D) Ardusson (G). Orvin (G). (Voulzie (D). I Beuvron (G) Cure(D) Serein (D). Cousin (D). (Aujon (D). (Voire (D).
SEINE
i.ima^(D).Brenne(D \ Vanne (D). Ouanne (D). Puiseaux (G) Bezonde (G). Fusain (G).
).j2™ '
(I))
i
Vernisson (D).
�LE SOL.
SOUS-AFFLUENTS,
237
jLoing (suite). Essonne (G).. Orge (G). Yères (D).
<j Lunain (D). ( Orvanne (D). Juine (G).
MARNE (D).
/Suize (G). Rognon (D). Biaise (G). ) Saulx (D) . Somme-Soude (G). Surmelin (G) Petit Morin (G). Ourcq (D). v Grand Morin (G). Gland (G). Thon (G). Serre (G). Lette (G). Àronde (D).
Ornain (D). Dhuys (G).
Bièvre (G).
OISE (D)
/ Aisne (G)
' Biesme (D). lAire (D). Retourne (G). | Suippe (G). iVesle (G).
Bresche (D). Thérain (D). Nonette (G). Thève (G). Viosne (D). Mauldre (G). Vaucouleurs (G). Epte (D) Andelle (D).
Troesne (G).
EURE
(G)
(D).
Eau-do-Bobec Ruisseau de Cailly (D) Rille (G)
I
Biaise (G). Avre (G). Vègre (D). Iton (G).
Charentonne (G). Varenne (G).
SAANE. ARQUES BRESLE. SOMME.. AUTHIE. CANCHE LIANE. SlACK.
/ Ancre (D). ) Avre (G) (Celle (G). Ternoise
(D).
(Béthune (G). (Éaulne (D).
Noye (G).
�238
LA FRANCE.
AFFLUENTS. .SOUS-AFFLUENTS.
BASSIN DE LA MER DU NORD.
AA YSER
Hem (G). Yperlée (D). ' Sensée (G). Haisne (D). I SCARPE (G).
• • | LYS
(G)
( Lawe (D). î Deule (D). i Senne (G). Dyle (G).. 'Nèthe (D).
Dender (D).
i Rupel (D)...
Mouzon (D). Vaire (D). Ghiers (D).. Bar(G). Sermonne (G). Semoy (D). ... . Veronm v (G) ' Lesse (D).
MEUSE.
Demer (D).
i Thonne (D). ) Othain (G). I Loison (G).
J _
(Eau-noire. ,, , ( Eau-blanche.
„
r SAJIBRE (G) v
, < '
/Petite-Helpe (D). ) Grande-Helpe (D). { i Heure (D). ' Orneau (G).
„ ,T>\ '
Mehaigne (G). Ourthe(D) j Amblève (D). uunne [U >( Vesdre (D). Geer (G). Roër (D). Niers (D). Dommel (G). Mark (G). RHIN ANTÉRIEUR (G). Rhin de Medels (G). RHIN POSTÉRIEUR (D). Albula (D). Tamina (G). Lac de Constance. Thur (G). Toss (G). Glatt (G). / Lac de Brienz. Lutschine (G). Lac de Thun Simme (G). Sarine (G). 'Lac de Biennc, Thièle, LACS DS i AARE (G). NEUCHATEL et de Zihl (G). Morat, Orbe, avec lacs des Rousses etdeJoux.Broye. Grande-Emine (D). Wigger (D).
RHIN
�LE SOL.
AFFLUENTS. BOUS-AFFLUENTS.
239
Suhi-(D) .
A
Lac de Sempach. (LacsdeBaldegget a \ d'HalLwyll.
/ LAC DES 4 CANTONS.
(AARE
(suite).
Birs (G).
ILL
(G)
Moder (G) Lauter (G). Queich (G). Speyerbach (G). !Selz (G). ,'Nahe (G)
RHIN (suite).
\ Petite-Emme (G). WLorze(D),lacsde l Zug et d'iEgery. /Linth (G),lacs"Wa\ Liinmat (D) \ len et de Zurich, ( Sihl (G). / Largue (G). jThur (G). ( Lauch (G). ' Fecht (G). Bruche (G). Zorn (D).
Reuss
„
,_,
Clan (G). Moselotle (D). Vologne (D) Madon (G). Meurthe (D) Rupt de Mad (G). Seille (D). Orne (G). Sure (G)
: Lacs deLongemer, de Retournemer , et de Gérardmer.
j
Vezouse (D). [ Mortagne (G).
MOSELLE .
Sarre (D.) Kyll (G), Salin (G).
/ Alzotte (D). Our (G). ( Prum (G), i Blies (D). Prirn (D). ( Nied (G).
s
SAhr (G). Erft(G).
FLEUVES DE LA. CORSE
BASSIN DE LA MÉDITERRANÉE PROPRE.
ALISO. ' OSTRICONI. FICARELLA.
FANGO. SAGONE. LIAMONË.
BASSIN
GRAVONE. PRUNELLI. TARAVO.
T AVARIA.
DE LA MER TYRRHÉNIENNE.
STABIACCO. SOLENZARA.
TAVIGNANO, lac de Nino. GOLO Asco.
TRAVO. FlUM'ORBO.
�240
LA FRANCE.
5me section. LES COTES.
SOMMAIRE.
57. Les frontières maritimes (240). —58. Le côté nord-ouest (240).— 59. Le côté ouest (253). — 60. Le côté sud-est (260).
57. lies frontières maritimes. — Sur trois des côtés de l'hexagone dans lequel elle est inscrite, la France est baignée par la mer. Ses côtes ont, sans compter les îles, un développement total d'environ 2,710 kilomètres, savoir (1) : 1,223 de la frontière du nord à la pointe Saint-Mathieu, 862 de cette pointe à la Bidassoa, 625 du Gap Cerbère au pont Saint-Louis (Alpes-Maritimes). 58. lie côté nord-ouest. — 1° La côte de la mer du Nord. — Sur une plage sablonneuse et plate, orientée du nord-est au sudouest, bordée de petites dunes que forment les sables apportés par les vents et qui mesurent de 10 à 20 mètres de haut, commence la frontière de France, sans qu'aucun accident naturel distingue la terre française de la terre belge ; la tour du village de Zuydcoote, que surmonte une sphère blanche servant de signal maritime, marque seule l'entrée de la France. De la bouche méridionale de l'Escaut, dite le Boni, jusqu'à Dunkerque, l'uniformité règne : c'est un sol d'alluvion et une ligne de sables, basse et monotone, en partie conquise sur les eaux, percée çà et là de canaux, sur laquelle tranchent à peine, en Belgique, les jetées et les digues de Blankenberghe et d'Ostende et le chenal de Nieuport tout voisin de l'embouchure de l'Yser. C'est aux embouchures des canaux et des petits fleuves que se trouvent les ports. Les dunes de Dunkerque sont célèbres dans l'histoire par la victoire de Turenne sur les Espagnols (1658). Dunkerque, dont le nom signifie « l'église des Dunes » (Dun Kirke), ville achetée par Louis XIV au roi d'Angleterre Charles II (1662), fortifiée par Vauban, a longtemps porté ombrage à l'Angleterre, parce qu'elle était notre port militaire de la mer du Nord et qu'elle pouvait menacer Londres ; elle est signalée en mer par sa longue jetée (900 m.) et par les feux à éclipses de son beau phare, qui ont une portée de 24 milles (44 kil.) ; le port et les nouveaux bassins peuvent recevoir des navires calant plus de 5 mètres. Entre Dunkerque et Calais, la région côtière, basse, marécageuse, coupée de canaux,
(1) 4,600 kilomètres avec les îles, d'après le général Strelbitsky.
�LE SOL.
241
est une conquête faite sur la mer. Puis on découvre le canal qui conduit au petit port de Gravelines, situé à l'embouchure de VAa,
lue la canalisation a déplacée; ensuite, tout enveloppée de ses fortifications, Calais, dontlapopulationmanufacturièreadébordé dans LA FRANCE. 10
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l'ancien faubourg de Saint-Pierre, devenu aujourd'hui un quartier de la ville; le port, signalé par une double jetée en charpente et par un phare à feu blanc visible de 15 milles (28 kil.), peut recevoir aux grandes marées des navires calant 6 mètres. Sur plusieurs points, il a fallu construire des digues pour défendre contre l'invasion de la mer la côte basse et rongée par le flot. Cependant la plage, de Calais à Sangatte, paraît tendre à s'élever. Le fond de la mer, qui est la continuation de ce sol sans pente, s'incline très doucement; on rencontre une série de bancs parallèles sur lesquels, à 20 kilomètres et plus de la côte, H n'y a pas 4 mètres d'eau; entre Calais et la frontière on en compte onze. L'église Notre-Dame de Paris, plongée au milieu de cette mer du Nord à égale distance entre la Belgique et l'Angleterre, s'élèverait encore au-dessus du niveau des flots de toute la hauteur de ses tours. La navigation, à cause du peu de saillie des côtes et de la fréquence des brouillards, est difficile sur la mer du Nord. 2° Le Pas de Calais. — Le détroit du Pas de Calais (Voir fig. 73) (1), un peu plus creux dans sa partie médiane, mesure
(1) Les cartes des côtes et des mers, nommées cartes hydrographiques ou cartes marines, sont dressées et publiées par le Dépôt de la marine d'après le système connu sous le nom de projection de Mercalor. Dans ce système, les méridiens et les parallèles sont figurés par des lignes droites se coupant à angles droits, les méridiens sont également espacés, les parallèles ont un écartement croissant de l'équateur aux pôles. Cette projection est la seule qui permette aux marins de tracer facilement et avec exactitude leur route sur une carte à l'aide de la boussole. Les cartes hydrographiques se lèvent, comme les cartes terrestres, à l'aide d'une triangulation appuyée sur des observations astronomiques et complétée par un levé topographique de la côte et en général de tout ce qui peut se voir de la mer. Quant aux sondes, c'est-à-dire aux profondeurs de la mer au-dessous de son niveau, elles se déterminent dans des canots; on observe à. l'aide d'un sextant ou d'un cercle à réflexion les distances angulaires de plusieurs points de la côte au moment même où l'on mesure la profondeur avec une ligne de sonde, corde divisée en mètres et décimètres munie à son extrémité d'une masse de plomb enduite de suif. On inscrit sur la carte, autrefois en brasses, aujourd'hui en mètres, la profondeur trouvée, en la rapportant au niveau des plus basses mers afin d'indiquer le minimum de profondeur. Le suif fait adhérer au plomb une partie du fond dont on inscrit la nature à côté de la cote trouvée. Quand cette côte est surmontée sur la carte d'une barre horizontale, cela signifie qu'on ne trouve pasle fond à la profondeur indiquée; quand la barre est au-dessous de la côte, cela signifie que, aux plus basses mers, le fond découvre de la hauteur indiquée. Dans l'intérêt de la navigation, la Marine revise fréquemment ses cartes d'après ses propres travaux ou d'après les travaux des Marines étrangères : tantôt elle en supprime parce qu'elles sont trop erronées, tantôt elle en dresse de nouvelles dont le besoin se fait sentir; aussi leur nombre est-il indéterminé. Ces cartes, qui se vendent en général deux francs chaque, sont à diverses échelles: il y a des cartes générales à petite échelle, comme celles que nous donnons ici, et des cartes d'atterrissement à grande échelle pour les ports et pour certaines côtes très fréquentées.
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de 5b à 64 mètres de profondeur; il n'a que 32 kilomètres de largeur. Il s'étend entre le cap South Poreland en Angleterre et deux caps en France, le Blanc-Nez (petit Blanc-Nez 60 m., grand Blanc-Nez 105 m.) dominé en arrière par des falaises (1) et le GrisNez (51 m.). De la falaise abrupte de ce dernier cap, sans cesse rongé par la mer, ou du mont Couple dont l'altitude est de 120 mètres, on distingue la côte de Douvres. La similitude des couches témoigne de la révolution géologique, relativement récente, qui a séparé la Grande-Bretagne du continent. De toutes parts, des voiles ou des traînées de fumée apparaissent dans ce passage, un des plus frécpientés du monde ; le pilote, qui doit éviter les bancs du Colbart et du Varne (ou Banc rouge), à cause des remous et des vagues qu'ils occasionnent, et qui doit craindre partout les courants de marée, est guidé la nuit par une suite ininterrompue de feux : il y a entre le cap d'Alprech et BeachyHead au sud-ouest, Dunkerque et North Foreland au nord-est, vingtcinq phares ou feux de port. Celui du Gris-Nez, élevé de 69 mètres, est visible à 22 milles (41 kil.). Le flot de marée, dans le Pas de Calais, vient de la Manche et se fait sentir jusqu'à South Poreland et à Calais où il rencontre un autre flot venu dans un sens contraire, à travers la mer du Nord. La mer est souvent houleuse et la traversée est redoutée des passagers qui craignent le mal de mer. On a commencé les études d'un tunnel à creuser à une profondeur de 100 mètres, pour réunir, à travers le Pas de Calais, l'Angleterre à la France; l'opposition de l'Angleterre a jusqu'ici arrêté l'entreprise. 3° La côte de la Manche jusqu'à la Seine. — Au delà du BlancNez, la côte incline vers le sud, puis elle s'étend directement au sud à partir du Gris-Nez; c'est la côte du Boulonnais, montueuse et bordée de falaises jurassiques. Là sont le petit port à'Ambleleuse, à l'embouchure de la Slack, et, à l'embouchure de la Liane — plus large autrefois qu'aujourd'hui — le grand port de Boulogne, où la marée monte plus haut que dans les autres ports de la même côte; le cap d'Alprech termine cette première région de la Manche. La Manche est un bras de mer que ferment au sud la côte de France, et au nord celle d'Angleterre ; elle mesure environ
(1) Nez est le mot anglais ness, cap; l'élymologic de Gris-Nez pourrait être craig-ness, cap des rochers. Les géologues disent avec plus de vraisemblance : 'ecap Blanc formé de craie blanche et le cap Gris composé de rochers jurassiques plus sombres.
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83,000 kilomètres carrés. Ouverte largement à l'ouest sur l'océan Atlantique et se rétrécissant en forme d'entonnoir vers l'est jusqu'au Pas de Calais, elle est sujette à de hautes et violentes marées, parce que le flot de marée qui vient de l'ouest, étant emprisonné entre des rivages de plus en plus rapprochés, se gonfle et s'irrite. Entre les deux côtes, au milieu de la Manche, le courant se renverse, se dirigeant tantôt vers l'ouest et tantôt vers l'est, suivant que la marée monte ou descend; sur certains points, comme entre le Havre et l'île de Wight, le renversement se fait immédiatement et le courant qui se dirigeait vers l'ouest à marée montante passe sans transition à l'est quand la marée descend; sur d'autres points le courant dévie peu à peu en tournant, tantôt dans le sens opposé à celui de l'aiguille d'une montre comme cela se produit entre le cap de la Hague et Start Point, tantôt dans le même sens que l'aiguille, comme à l'est de Start Point. Près de la côte de France, comme près de la côte d'Angleterre, les courants alternent aussi, quoique plus réguliers, et se dirigent presque toujours de l'ouest à l'est ou du sud au nord; ils se croisent sur les rives et dans les anses qu'ils longent. Un des plus violents est celui du raz Blanchart qui, pendant la marée montante, porte au nord-est; pendant la marée descendante, il porte au sud-ouest, et atteint' une vitesse de 8 nœuds (14 kil. 5 et plus à l'heure). Les brouillards sont fréquents sur la Manche. Les vents d'ouest, que les marins de la Manche nomment vents d'aval (les vents d'amont viennent de l'est), et principalement ceux de sud-ouest qui soufflent pendant les deux tiers de l'année, surtout de novembre à mars, amènent souvent des tempêtes et augmentent la force de la marée. Du cap d'Alprech à la Somme, la côte est basse, parsemée de dunes et même de marécages ; là est le Marquenterre conquis sur les eaux. La Canche, sur laquelle est le port d'Étaples ; YAuthie qui se termine par une baie vaseuse; la Somme, sur laquelle sont les ports du Crotoy et de Saint-Valéry et dont la baie, plus grande et plus vaseuse encore, est presque à sec à marée basse, débouchent sur cette côte. C'est dans les petits ports de ces cours d'eau que Napoléon préparait, en 1804, la flottille à l'aide de laquelle il comptait envahir l'Angleterre. Plusieurs bancs de sable, dont quelques-uns portent des huitrières (la Bassure de Bass, les bancs de la Somme), bordent cette côte que la mer peu profonde rend très peu hospitalière aux navires, surtout quand régnent les vents du sud-ouest et du nord-
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ouest. La côte de Cayeux au Tréport paraît être un peu plus élevée qu'autrefois. 4° La côte de la Manche, de la Somme à la Seine. — A 20 kilomètres au sud de l'embouchure de la Somme, les marais et les dunes cessent. Au village d'Ault, dont les tempêtes ont détruit le port au XVIIIe siècle, la côte s'élève brusquement en falaise ; elle prend la direction du sud-ouest en dessinant une très légère courbe et oppose partout à la mer une grande muraille de craie blanche ou jaunâtre, haute d'une centaine de mètres et plus : ce sont les falaises du pays de Caux, dans lesquelles les cours d'eau ont creusé ça et là de profondes et verdoyantes échancrures. Dans chaque échancrure est un petit port ou une station balnéaire : le Tréport sur la Bresle, qui, du temps des invasions normandes, était navigable, Dieppe sur la rivière d'Arqués, dont une tempête a détruit le port au xvue siècle, Saint-Valéry-en-Caux, Fécamp, Etretat avec ses falaises bizarrement découpées en arcades par les flots. Le phare à éclipses de la pointe d'Ailhj, d'une portée de 27 milles (50 kil.\ et le phare moins important de Fécamp éclairent cette côte. Au cap d'Antifer (110 m.), la côte tourne au sudsud-ouest, formant une muraille de falaises uniformes jusqu'au cap de la Hève qui se dresse à pic à 105 mètres au-dessus de la mer et dont la base est jonchée des débris de la falaise. La mer mine sans cesse les falaises sur toute cette côte, et gagne en moyenne environ 0m,32 par an, 1 mètre même, dit-on, au cap de la Hève. Ce cap, surmonté d'un double phare élevé de 121 mètres au-dessus de la mer et faisant voir à une quarantaine de kilomètres ses feux électriques, est à l'embouchure même de la Seine ; en descendant de la falaise vers le sud-est, on atteint bientôt, par le village coquet de Sainte-Adresse et par un beau boulevard, le plus grand port marchand de la France sur l'Atlantique, le Havre, et l'estuaire de la Seine clans lequel la marée s'engouffre en formant le mascaret, barre redoutable. L'embouchure de la Seine a une largeur de 9,300 mètres entre le clocher de Villerville et la jetée du Havre, et même près de 10 kilomètres entre la pointe de Villerville et le cap de la Hève, qui Peuvent être considérés comme les deux points extrêmes de cette embouchure. Malgré de nombreux et utiles travaux, le lit du fleuve est des deux côtés encombré de bas-fonds qui découvrent a ux marées ordinaires ou aux grandes marées, laissant seulement un chenal étroit qui n'a guère qu'un ou deux mètres de profondeur au moment des plus basses mers. Au delà de Ronfleur, à la
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hauteur du Havre et de Villerville, ces bas-fonds se terminent par deux bancs, le banc d'Amfard, au nord, qui ne découvre qu'aux grandes marées et le banc du Balier, au sud, qui découvre aux marées ordinaires. Le chenal navigable se déplace souvent. Au sud du Ratier est le principal passage (plus de 2 mètres de profondeur presque partout aux plus basses mers) qui fait communiquer Honfleur avec la haute mer. La petite rade, sur laquelle le fond est en moyenne à 7 mètres aux plus basses mers, s'étend du cap de la Hève à l'entrée du poil du Havre ; rade ouverte à tous les vents d'ouest et imparfaitement protégée par les bas-fonds (banc de l'Éclat, Haut de la rade, Haut de Quarante) qui la bordent, du côté de lamer, à l'ouest et au sud. A l'est de la ligne qui réunit le Havre à l'embouchure de la Dives, on ne trouve nulle part, aux basses mers, plus de 5 mètres d'eau. 5° La côte de la baie de la Seine. — Entre le cap d'Anlifer et la pointe de Barfleur, la baie de la Seine s'étend sur une largeur de 103 kilomètres. Le courant de flot, dirigé en général vers l'est, et le courant de jusant, dirigé vers l'ouest, s'y font sentir avec force. La mer n'y atteint nulle part 40 mètres de profondeur. Trois grands phares et plusieurs feux l'éclairent ; à l'est celui du cap de la Hève, à l'ouest celui de la pointe de Barfleur, feu à éclipses visible de 21 milles (40 ML), au centre celui de Ver. A l'ouest de l'embouchure de la Seine, la côte s'incline vers le sud-ouest, offrant presque partout une belle plage de sable que dominent et qu'interrompent, sur quelques points, les pointes crétacées du pays d'Auge formant falaise; là sont l'embouchure de la Touques et celle delà Dives que la dune, dite pointe de Cabourg, a fait dévier. Des villages coquets, hantés par les baigneurs durant l'été, se pressent les uns à côté des autres, Trouville avec les Roches Noires, Deauville, Villerssur-mer, Houlgate, Beuzeval, Dives où Guillaume le Conquérant s'embarqua pour l'Angleterre, Cabourg, etc. ; entre la Di'ves et l'Orne, les dunes remplacent les falaises. Au delà de l'embouchure vaseuse de l'Orne, où se trouve le petit port A'Ouistreham, la côte prend la direction ouest-nord-ouest; on y trouve encore des plages de sable et des bains de mer, Lion-surmer, Luc, Langrune, Saint-Aubin-sur-Mer, Courseulles, desservis par un chemin de fer, Arromanches ; mais il n'y a plus de falaises du côté de la terre, et, du côté de la haute mer, la plage est bordée d'un cordon de roches basses et dangereuses : les roches de Lion, de Bernières; le plateau du Calvados, banc de roches qui découvre
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en partie et qui a reçu son nom, au xvie siècle, d'un des navires de 1' « invincible Armada », échoué sur ses brisants. A l'ouest du Calvados, la côte présente une succession de plages sablonneuses, de dunes, de collines cultivées et de petites falaises jusqu'à la pointe de la Percée, à l'ouest de laquelle on trouve une falaise élevée, puis une côte très basse et, en avant, les longs et bas rochers de Grand-Camp. Ces rochers bordent une baie vaseuse large de 5 kil. .1/2, dite le Grand Vey, qui découvre presque entièrement à marée basse et laisse à sec les bancs de la Ravine et de Grand Vey : au fond de cette baie se jettent la Vire et la Taute : on y a gagné, surtout depuis 1858, de vastes terrains à la culture. Là sont les ports d'Isigny et de Carentan. 6° La côte orientale du Colentin. — A l'ouest de cette baie, com • mence la côte du Cotentin qui se dirige avec de très légères ondulations vers le nord-nord-ouest ; c'est une grève bordée de dunes jusqu'à la Hougue, avec une rangée de coteaux situés plus loin, dans l'intérieur des terres ; à 6 kil. en mer s'allongent deux bancs de sable qui supportent les deux îlots de Saint-Marcouf. Le fort de la Hougue, bâti sur des rochers et réuni par une chaussée à la terre, défend la rade de la Hougue, le seul bon abri que dans les gros temps les navires puissent trouver sur la côte occidentale delà baie de la Seine ; c'est là qu'après le glorieux combat naval livré par Tourville, en 1692, aux Anglais bien supérieurs en nombre, douze vaisseaux français vinrent chercher un refuge et furent brûlés par l'ennemi. De Saint- Vaast de la Hougue et de la petite île fortifiée de Tatihou qui, à mer basse, est réunie au continent, jusqu'à la pointe de Saire s'étend une petite baie sablonneuse. Puis une côte granitique, basse, semée de roches dangereuses, dominée en arrière par quelques coteaux, conduit de cette pointe au port et à la pointe de Barfleur, formée de roches basses qui couvrent et découvrent et sur lesquelles s'élèvent deux tours avec un phare élevé de 71 mètres. Près de ces roches, à l'extrémité nord-ouest du Cotentin, se produit le raz de Barfleur que redoutent les marins. Après la pointe de Barfleur, la côte tourne brusquement à l'ouest et décrit un arc de cercle peu courbé jusqu'au cap de la Hague, promontoire de syénite s'abaissant en pente très douce jusqu'au niveau des flots qui le battent avec fureur. Entre ces deux pointes le rivage, tout composé des roches granitiques ou cambriennes, défie l'effort des vagues et présente successivement à la mer le
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cap Lévi, Vile Pelée et la pointe de Querqueville, enlre lesquelles est la digue gigantesque du port de Cherbourg. 7° La côte occidentale du Cotentin. — A l'ouest du cap de la Hague, que son phare signale au loin la nuit, la côte tourne de nouveau brusquement et se dirige vers le sud. Entre le nez de Jobourg et le cap de Flarnanville, une plage de sable courbée en arc de cercle forme l'anse de Vauville; à quelque distance en arrière de cette plage, s'élèvent les coteaux du plateau dont le nez de Jobourg et le cap de Flarnanville sont les pointes proéminentes. Plus au sud, règne aussi une plage de sable et de dunes fermée par une ligne de coteaux et interrompue seulement par la pointe du Rosel, le cap Carteret, l'anse de Sciolot et les havres de Carteret, de Port-Bail, de Surville, de Saint-Germain-sur-Ay et de Régneville. La mer ronge cette côte : de Régneville on peut voir à marée basse les ruines d'un château fort. Le roc proéminent de Granville marque la fin de cette partie de la côte qui est parsemée de roches basses et où la profondeur diminue à mesure qu'on s'avance davantage vers le sud. En face de cette côte sont les îles Anglo-normandes qui faisaient partie de l'ancien duché de Normandie et qui, depuis Guillaume le Conquérant, sont restées attachées à la couronne d'Angleterre ; elles rappellent par leur verdure et leurs paysages la Basse-Normandie. Ce sont, à la hauteur du cap de la Hague, Aurigny (Alderney en anglais), puis le passage du Singe, l'île Burhou, le passage d'Ortach et les Casquets, rochers dont les trois feux, visibles de Guernesey jusque vers la Hague, éclairent les approches de ces passages ; la verdoyante Guernesey (Guernsey en anglais) (65 kil. c), descendant en pente douce vers le nord, présentant au sud des côtes escarpées, avec la pointe de Pleinmont et le phare du Hanois au sud-ouest, la pointe de Saint-Martin et la pointe de Jerbourg (94 m. au pied de l'obélisque) au sud-est; puis à l'est, des rochers isolés dans la mer et trois petites îles escarpées, Herm, Jethou et Sercq (91 m. au point culminant). La plus méridionale et la plus grande des îles Anglo-normandes est Jersey (116 kil. c), dont la pente, opposée à celle de Guernesey, est inclinée vers le sud, et qui présente à la mer sur sa côte septentrionale un front de falaises et de rochers très pittoresques; elle est presque entièrement enveloppée de récifs dont les plus étendus sont les Écrehoux au nord-ouest ; le Gros-Nez au nord-est, la pointe de la Corbière au sud-est, en sont les principaux caps. Les dangers qu'occasionnent les écueils et les courants sont corn-
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pensés par l'abri commode qu'offrent au sud la baie de Saint-Aubin et le port de Saint-Hélier, capitale de l'île. Au sud de Jersey est le plateau des Minquiers (30 kil. de long), qui ne laisse entre ses nombreux rochers aucun chenal accessible à un navire de moyen tonnage; au sud-est, sont les lies Chausey, groupe d'îlots (Grande île, Ile longue, etc.) et de rochers avec un phare ; au sud-ouest, le plateau sous-marin et le phare des Roches Douvres. Entre toutes ces îles, les courants sont changeants, dangereux, et la mer est mauvaise. Le passage le plus redouté, entre la Hague et Aurigny, est le raz Blanchart dont nous avons parlé plus haut (page 244) ; le passage de la Déroute, qui s'étend plus au sud du cap de Flarnanville à Régneville parallèlement à la côte, est plus navigable. De Granville, la côte, bordée de dunes, se dirige droit au sud jusqu'à la pointe de Champeaux. Entre cette pointe et la pointe du Grouin s'enfonce la baie du Mont Saint-Michel, qui a une ouverture de 20 kil., et une superficie d'environ 250 kil. c. La pointe de Champeaux, le village de Carolles et la hauteur sur laquelle est bâtie Avranches sont les extrémités des collines de Normandie, qui dominent la baie et tombent en hautes falaises sur la grève ; deux rochers, Tombelaine et le granitique mont Saint-Michel, qui faisaient jadis partie du continent et qui à marée haute deviennent des îles, sont la continuation de ces hauteurs. Dans cet enfoncement la mer monte jusqu'à une hauteur de 10 à 15 mètres au-dessus de son niveau le plus bas et se retire à une distance de 15 kil. ; la Sée, la Sélune et le Couesnon y ont leur embouchure. La violence et la rapidité du flot rongent cette baie et paraissent avoir détruit un cordon littoral qui devait exister durant la période glaciaire et dont faisaient partie les îles Anglo-normandes. On est même porté à croire qu'il y avait des forêts au commencement de l'ère chrétienne (forêt de Scisey ?) et que cette bande de terre était traversée au sud par une voie romaine. Aujourd'hui une digue relie le mont Saint-Michel à la terre ferme et de vastes terrains ont été gagnés à la culture par des désséchements qui ont commencé en 1792 et qui se poursuivent de nos jours. La baie, ainsi que la côte septentrionale de la Bretagne abondent en poissons, en crustacés et possède des bancs d'huîtres. 8° La côte septentrionale de la Bretagne. — La côte de la Bretagne est la plus rocheuse et la plus découpée de France. Elle commence à l'embouchure du Couesnon, en face du mont Saint-
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Michel, par la grève basse et sablonneuse qui occupe tout le fond de la baie et qui fait partie de la plaine fertile dite « marais de Dol » ; une digue garantit la terre contre les invasions du flot. Dans la partie occidentale de la baie, la côte se relève ; le schiste et le granit commencent à apparaître et la plage que couvre et découvre la marée se rétrécit; cette plage disparaît au nord du petit port de Cancale et fait-place h une côte de rochers, dans la bonne rade de Cancale, où sont des parcs d'huîtres renommées; la pointe du Grouin forme l'extrémité septentrionale de cette rade. A partir de cette pointe, la côte, hérissée de roches schisteuses ou granitiques, proéminente à la pointe du Meinga et à la pointe de la Varde, rentrante au havre de Roteneuf et à la plage de Paramé, semée de dangereux écueils que bat une lame presque toujours forte, se dirige au sud-ouest ; les derniers rochers de cette partie (la Conckée, le Grand Bey, le Petit Bey, Harùour, Yîle Césambre, etc.) sont ceux qui couvrent le port de Saint-Malo, et dont l'un contient le tombeau de Chateaubriand. Saint-Malo, bâti à l'embouchure de la Rance, dans une presqu'île qui n'a pour isthme qu'une étroite chaussée, est, avec Saint-Servan, sa sœur cadette, plus peuplée aujourd'hui que l'aînée, le principal port de la côte septentrionale ; son nom rappelle de glorieux souvenirs militaires et l'énergie commerciale de ses marins. De l'autre côté de la Rance, que ferme presque complètement un long chapelet de rochers, est le port de Dinard; h l'ouest, la côte continue à présenter à la mer des pointes de schiste et de granit (pointe du Décollé), escarpées, profondément découpées, et forme de belles grèves que la marée basse laisse à sec, à SaintEnogat, à Saint-Lunaire, à Saint-Briac, stations balnéaires ; puis la presqu'île de Saint-Jacut, entre les baies de Lancieux et de l'Arguenon, l'anse de Sainl-Casl, célèbre par la tentative infructueuse de descente des Anglais en 1758, la baie de la Fresnay, le fort La Latte. La plus avancée de ces pointes est le cap Fréhel, situé à l'extrémité d'un promontoire de roc, dominant les flots d'une hauteur de 72 m. et éclairant par son phare à éclipse toute cette partie de la mer jusque par delà les Minquiers, à une distance de 23 milles (43 kil.). A l'ouest du cap Fréhel sont le chenal et le cap d'Erquy, où les rocs de granit et de schiste découpent la mer d'une manière pittoresque. Puis, du cap d'Erquy aux roches de Saint-Quay et à la rade de Porlrieux se développe en demi-cercle la profonde baie
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de Saint-Brieuc avec ses vastes grèves parsemées de rochers et rongées par .le flot ; au fond se trouvent l'anse d'Yffiniac et l'embouchure du Gouet, près de laquelle sont le Légué, port de SaintBrieuc et la tour de Cesson. La côte, toujours rocheuse, coupée presque à pic et dentelée, se prolonge vers le nord-ouest. On y trouve l'anse de Paimpol, quelques bons petits ports de pêche ; puis, à l'extrémité, une longue grève toute mouchetée d'ilôts et d'écueils qui semblent être des débris de la péninsule sans cesse battue par une mer en courroux ; le plus important est l'île Bréhat, dont le port peut abriter des vaisseaux de guerre ; les plus septentrionaux sont les Héaux de Bréhot, rochers dont les sommets restent toujours d'une dizaine de mètres au-dessus des plus hautes mers, et dont le phare, croisant ses feux avec celui des roches Douvres, élevé au milieu des flots à 35 km. de la côte, complète l'éclairage du dangereux golfe de la Manche qui s'étend de la Hague aux Héaux. La Marine ne donne pas à ce golfe un nom officiel; il est naturel de désigner l'espace de mer entre Jersey, la côte du Cotentin et la côte de Bretagne sous le nom du golfe de Saint-Malo, et de désigner sous le nom de baie du mont SaintMichel le fond de ce golfe entre la pointe de Champeaux et la pointe du Grouin. Toute celte partie de la Manche a une médiocre profondeur qui semble indiquer qu'il y a là une conquête relativement récente de l'Océan. De la pointe du Grouin au cap de la Hague règne un plateau sous-marin qui supporte les îles Anglo-normandes et sur lequel la mer n'a pas plus de 50 mètres de profondeur; entre Jersey et le fond de la baie du mont Saint-Michel, la profondeur n'excède même nulle part 10 mètres. Au sud des Héaux de Bréhat est le sillon de Talbert, chaussée naturelle de cailloux qui forme la pointe la plus septentrionale de la Bretagne. A l'est et à l'ouest, toute la côte, granitique, haute, hérissée de rocs, bordée de grèves, dont la plus grande est celle de Saint-Michel-en-Grève, forme une sorte de presqu'île avancée et découpée par les estuaires du Trieux qui baigne Lézardrieux, du Jaudy qui passe à Tréguier, du Léguer qui arrose Lannion. Devant la côte sont de nombreux écueils dont quelques-uns ne couvrent jamais dans les plus hautes marées, l'île d'Er près de la pointe du Château, l'île Tomé voisine de la station balnéaire de Perros-Guirec, et l'île Grande. Plus loin en mer sont les Sept-lles et les Triagoz avec leurs phares. De violents courants de marée,
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variables suivant les heures, contribuent avec les écueils à rendre ces parages dangereux. 9° La côte du Finistère. — Au-delà de la pointe de Primel, les terrains de transition bordent les deux côtés de l'estuaire au fond duquel est le joli port de Morlaix; à l'ouest, le granit reparaît à la pointe de Bloscon, plus élevée aujourd'hui qu'autrefois, qui abrite Roscoff, et dans l'île Batz dont le feu tournant se voit à 24 milles (44 kil.). Là commence la presqu'île de Léon, semée d'îlots et de récifs, débris du continent qui paraissent en avoir été séparés par la violence des flots. La côte qui, au delà de l'anse de Goulven, à partir de la pointe de Pontusval, et plus encore au delà de l'île Vierge, de l'étroit estuaire de l'Aber-vrac'h et de celui de l'Aberbenoît, inclinait déjà vers le sud-ouest, tourne complètement au sud depuis le rocker du Four. De ce rocher à la pointe de Penmarc'h, sur une étendue de 84 kil., s'étend le front de la grande presqu'île bretonne qui sépare la Manche de l'Atlantique. Les vagues, toujours courroucées et souvent poussées par le vent du sud-ouest, battent incessamment ce front ; au nord, elles ont détaché, peut-être bien avant les temps historiques, l'île granitique d'Ouessant, célèbre par les batailles navales de 1778 et de 1794, et la chaîne des îlots et des roches, île de Molène, île de Béniguet, chaussée des Pierres-Noires, etc., qui semblent jalonner l'extrémité écroulée du continent et que traversent aujourd'hui des détroits dangereux à cause de la violence des courants, le passage du Fromveur, entre Ouessant et les îlots, le passage du Four, entre les îlots et la côte. Sur la côte sont les rochers dePorsal; la pointe de Corsen, avec son sémaphore, la partie la plus occidentale du continent; la pointe Saint-Mathieu (voir fig. 74), la plus connue des navigateurs, avec son feu qui s'éclipse et reparaît de 30 en 30 secondes. A l'extrémité occidentale de l'île d'Ouessant est le phare de Creac'h, qui, portant à 24 milles (44 kil.), éclaire toute la côte occidentale et signale le premier la terre de France aux navires venus de l'Atlantique. 59. Le côté ouest. — 1° Suite de la côte du Finistère. — Au sud de la pointe Saint-Mathieu, la côte rocheuse de Léon tourne brusquement à l'est et forme un enfoncement profond de plus de 9 kil. : c'est la rade de Brest. On y entre par un goulet (ou passe) large de 2 kil., serré entre la côte de Léon et la presqu'île de Quélern et embarrassé par plusieurs roches à fleur d'eau. De la pointe du Minou part un câble transatlantique qui relie la France à l'Amérique du nord. La rade elle-même, qui pourrait donner abri à toute la
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marine militaire de l'Europe, est divisée en deux parties : la rade proprement dite, au nord, avec le port militaire de Brest sur la
Penfeld et l'embouchure de la rivière de Landerneau ; la rivière de
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Châteaulin ou deuxième rade, au sud. Une presqu'île escarpée, et terminée par trois pointes dites presqu'île de Quêlern (ou Kélern) au nord (terminée par la pointe des Espagnols), pointe du Toulinguet à l'ouest, presqu'île de Crozon avec le cap de la Chèvre au sud, sépare la rade de Brest de la baie de Douarnenez, dont l'entrée, malgré le roc de la Vieille, est plus facile que celle de la rade ; on y voit les restes d'une forêt submergée et, au nord-est, les grottes de Morgat. Au sud, la baie est fermée par une ligne de hauteurs rocheuses qui font suite aux Montagnes Noires et que terminent la baie des Trépassés et l'abîme ou enfer de Plogoff, où les vagues s'engouffrent en tonnant, et la pointe du Raz, presque aussi avancée vers l'ouest que lapointe Saint-Mathieu. L'île de Sein (2 kil. c), et les roches dites pont ou chaussée de Sein prolongent à plus de 25 kil. en mer cette pointe dont les feux du Raz et de Sein éclairent les approches. Les fureurs de l'Océan ont rongé et minent sans cesse cette digue et donnent à ces parages un sinistre renom ; les druidesses avaient fait de l'île de Sein un de leurs sanctuaires. Cependant malgré ses courants et ses roches, le raz de Sein est très fréquenté par les caboteurs et les bateaux de pêche. Entre la chaussée des Pierres-Noires et la chaussée de Sein, s'étend l'Iroise, golfe où l'eau est profonde et où le marin a moins à redouter les courants et les écueils. En pleine mer s'élève le phare d'Armen bâti sur un roc sous-marin. De la pointe du Raz à la pointe de Penmarc'h, ou pointe SaintPierre, la côte, basse et très inhospitalière, se développe en arc de cercle et des roches isolées sont semées aux abords de Penmarc'h: c'est la baie d'Audierne. Nulle part peut-être la mer ne déferle avec plus de furie ; à la pointe de Taliferne et à la Torche, elle brise avec un tel fracas qu'on l'entend du village de Pont-l'Abbé à 13 kil. 2° La côte méridionale de Bretagne. — A partir de la pointe de Penmarc'h, la côte tourne brusquement à l'est : c'est le versant méridional de la Bretagne. Les terrains granitiques régnent encore sur une longueur d'environ 180 kil. en ligne droite. De lapointe de Penmarc'h à la pointe de Chemoulin, la côte est médiocrement élevée, mais en général taillée en escarpe avec des plages de sable qui découvrent et de nombreuses roches basses à une certaine distance du rivage. Il n'y a, la Vilaine exceptée, que de petits cours d'eau sur ce littoral ; mais il y a des baies et de longs estuaires que la mer a fouillés, et qu'elle a en partie envasés avec les débris des roches : l'anse de Bénodet, dont l'entrée est hérissée de rochers et où se jettent la rivière de Pont-l'Abbé et l'Odet ou rivière de Quimper; la baie de la Forêt et le port de Concarneau; l'Aven, navigable
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jusqu'à Pont-Aven, Vanse du Pouldu; Vestuaire du Blavet que ferme à l'est la pointe de Gavre et où l'on remarque, à l'entrée, PortLouis et sa citadelle ; au fond, sur le Scorff, Lorient et son port militaire. En avant de la baie de la Forêt sont les îles Glénan, composés de huit îlots enveloppés de roches, et, en avant du Blavet, l'île de Groix, élevée de 46 mètres, coupée de toutes parts en falaises escarpées, et éclairant la mer de plusieurs feux dont le principal, celui du nord, porte à 18 milles (33 kil.). Après la pointe de Gavre, la côte, basse, bordée de dunes, se dirige au sud-ouest jusqu'à l'étroite presqu'île de Quiberon, île jadis, qui se relève brusquement au fort Penthièvre à une hauteur de 20 mètres. Cette presqu'île, rendue célèbre par la défaite des émigrés en 1795, se termine au sud par le petit port Haliguen. Cependant elle se continue vers le sud-est par un plateau sousmarin sur lequel émergent les îles de LJouat et d'Hoedic, souvent fréquentées par les escadres durant les guerres de la république. Droit au sud de la presqu'île est Belle-Ile, la principale île de cette région, présentant à la mer une muraille de falaises terminées au nord par la pointe des Poulains, mais offrant aux marins, dans le port du Palais, un excellent abri contre les redoutables vents d'ouest, et éclairant l'Océan par son phare à une distance de 27 milles (50 kil.). C'était, ainsi que la plupart des îles voisines, une région très fréquentée par les pêcheurs de sardines ; mais le poisson y est devenu aujourd'hui plus rare. La presqu'île de Quiberon abrite contre les vents d'ouest la baie de Quiberon, sur les bords de laquelle sont les nombreux monuments celtiques de Locmariaker; l'estuaire de la rivière de Crac'h. avec son bon mouillage, et le Morbihan y débouchent. Le Morbihan, « mer petite » dans la langue bretonne, est un bras de mer pittoresque de 20 km. de long, presque entièrement fermé, découpé à l'intérieur par de nombreux estuaires, celui à'Auray, celui de Vannes, celui de Navalo, semé de très nombreux îlots et de bas-fonds vaseux, découvrant en grande partie à mer basse et sillonné par de rapides courants de marée. Il paraît s'être formé depuis les temps historiques. La presqu'île de Bhuis, dont les points les plus apparents de la pleine mer sont le clocher de Saint-Gildas et le Grand-Mont, ferme au sud le Morbihan; la côte, composée de falaises, se continue vers l'est par la rade et la rivière de Penerf jusqu'à l'estuaire de la Vilaine. La côte se dirige ensuite vers le sud : on y rencontre la grève de Mesquer, la pointe de Piriac, et, au nord-ouest, l'île Dumet, la rade et la ville du Croisic,
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et d'autres stations balnéaires fréquentées, avec une bonne rade, et la pointe du Croisic qui, dans l'antiquité, paraît avoir fait partie d'une île ; en mer, le roc du Four qui semble continuer le plateau sous-marin d'Hoedic. Près de la pointe du Croisic, sont les marais salants de Batz. La côte reprend la direction de l'est, forme la baie du Pouliguen, qui est masquée par quelques roches et où viennent souvent s'abriter les navires entrant dans la Loire ou en sortant, puis la pointe de Ghemoulin, qui, avec la pointe d'Eve, sa voisine, signale l'entrée de la Loire; le port de Saint-Nazaire est à 6 km. plus à l'est, faisant face au fort Mindin. En remontant le fleuve, on trouve d'un côté Paimbœuf, de l'autre le marais de la GrandeBriere qui, d'après M. E. Desjardins, a été autrefois un golfe semé d'îles, et où César aurait vaincu la flotte des Vénètes ; plus loin, Nantes en remontant le fleuve. Un feu fixe placé au milieu de la mer, sur une roche d'un plateau sous-marin, la Banche, indique l'approche du fleuve en se croisant avec les feux des phares du Four et du Pilier et en séparant le chenal du nord de celui du sud. 3° La côte de la Loire à la Gironde. — La pointe de Saint-Gildas, fornaée de roches basses, sépare l'embouchure de la Loire de la baie vaseuse de Bourgneuf, où les navires entrant en Loire vont quelquefois chercher un abri, et où sont les petits ports de Pornic et de Noirmoutier. A l'est, la côte est toute coupée de canaux désignés sous le nom d'étier et semée d'étangs; Y île de Bovin n'est séparée elle-même de la terre ferme que par Yélier du Bain ; on a gagné de ce côté de vastes terrains de culture sur la mer. Une longue plage réunit cette côte à l'île de Noirmoutier qui ferme la baie à l'est et à laquelle on peut aujourd'hui, à basse mer, accéder à pied sec par le passage du Gua, route longue de 4 km. Au sud du détroit de Fromentine qui sépare du continent la pointe méridionale de Noirmoutier, la côte se dirige au sud-sud-est, en présentant une succession de plages et de dunes avec quelques petits ports à l'embouchure des rivières ; elle court vers le sud-est depuis la pointe de VAiguille et son fort, qui abritent la rade des Sables-d'Olonne, et depuis le phare des Barges, qui l'éclairé, jusqu'à la pointe de l'Aiguillon. Au sud-ouest de la Fromentine, à 18 kilomètres de la côte, est la petite Ile d'Yeu (22 kil. c), rocheuse, pittoresque, éclairée par un feu fixe, à éclats rouges ; un plateau sous-marin, dit pont d'Yeu, la relie au continent. A l'ouest de lapointe de l'Aiguillon est la baie de l'Aiguillon dans laquelle se jette la Sèvre Mortaise. Cette baie
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est presque toute remplie d'une vase molle et profonde sur laquelle les navires échouent sans danger; les riverains y ont établi de vastes parcs à moules. Au sud de cette côte, à laquelle elle était probablement unie dans l'antiquité et dont elle est séparée par le pertuis-Breton, est l'île de Ré (73 k. c.) allongée dans la direction du sud-ouest. La terre gagne de ce côté; dans l'antiquité il paraît y avoir eu un golfe qu'on suppose s'être avancé jusque dans le voisinage de Niort, et qui, comblé peu à peu dans les temps bistoriques, est aujourd'hui un marais fertile, sillonné de canaux. L'île de Ré est presque coupée en deux parle fief d'Ars et présente, au nord-ouest, la pointe des Baleines, dont le phare a une portée de 23milles (43 kil.); au sud-est, le phare de Chauveau et la pointe de Sablanceau. Lepertuis d'Antioche sépare l'île de Ré de l'Ile d'Oleron (153 kil. car.), qui est plus inclinée au sud et qui est riche par ses vignobles et ses marais salants. Ces îles forment une digue dont la mer bat avec force et ronge la côte sud-ouest, mais dont la côte nord-est a des anses et des ports, et qui abrite elle-même sur la côte du continent l'embouchure de la Charente, celle de la Seudre et quelques-uns des meilleurs ports de la France, la Rochelle, avec son nouveau port (encore inachevé) de la Palice, Rochefort, Tonnay-Charente, Marennes. Sous Charles V et sous Richelieu, les flottes françaises triomphèrent des Anglais dans ces parages; mais, en 1809, les Anglais détruisirent une flotte française près de l'île d'Aix. Par malheur, ces ports s'ensablent peu à peu par les alluvions, par les débris des roches de Bretagne que les courants y apportent, par l'exhaussement du sol, tandis que, sur d'autres points, la mer déferlant avec violence, a converti d'anciens isthmes en îles. A 55 kil. à l'ouest de lapointe des Baleines est le plateau sous-marin de Roche-Bonne, où la vague est dure et dangereuse, et que signalent deux feux allumés sur un ponton; de savants hydrographes regardent ce plateau comme les débris d'une pointe qui, dans l'antiquité, aurait fait partie de la terre ferme. La côte est couverte de marais salants, et les basses roches de la plage, qui sont découvertes au loin à marée basse, abondent en huîtres et surtout en moules. Un passage étroit et dangereux, le pertuis de Maumusson, sépare l'île d'Oleron de la presqu'île d'Arvert. Au fond du pertuis d'Antioche, des deux côtés de l'embouchure de la Charente, sont les petites îles rocheuses d'Aix et de Madame. Au sud du pertuis de Maumusson, la côte d'Arvert, bordée de dunes et boisée de pins, s'étend jusqu'à la pointe de la Coubre
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qui marque, avec son phare, l'entrée de l'estuaire de la Gironde. Les bancs d'huîtres sont nombreux sur cette côte et sont une partie de la richesse des habitants. De la pointe de la Coubre à la pointe de Grave, dont le phare s'élève au milieu des pins et que ronge la mer, la distance est d'environ 19 kilomètres. C'est l'entrée de la Gironde, que les dunes ont beaucoup modifiée depuis l'époque historique et dans laquelle on peut pénétrer par trois passes ; au milieu est le plateau sous-marin de Cordouan, ancien débris de la côte primitive, avec la tour et le phare de Cordouan, éclairant la mer à 27 milles (oO ML): 4° De la Gironde à la Bidassoa. — Au sud de l'estuaire de la Gironde, la côte, dirigée presque directement au sud avec une légère inclinaison vers l'ouest, est droite, uniforme, inhospitalière, battue par les vents et par les vagues houleuses da golfe de Gascogne qui y ont amoncelé en longues lignes parallèles les rangées de dunes sur une longueur de 240 Ml. Ces dunes, qui par leurs progrès ont englouti des villages, ont été en partie fixées par les pins que Brémontier a commencé (1787) à y planter. Le golfe de Gascogne, qui commence aux Sables-d'Olonne, avec la fin des terrains granitiques, baigne cette côte. C'est une partie de mer dangereuse par ses tempêtes. Près du rivage règne un courant qui contourne le golfe et porte à l'est sur la côte d'Espagne, au nord sur la côte de France ; mais les courants secondaires que produit la marée sont variables et font presque tout le tour du compas, en tournant dans le sens de gauche à droite. La mer y a en général une grande profondeur et, au large, les lames de fond ont une grande amplitude et fatiguent peu les navires; mais elles ne se brisent qu'avec plus de violence lorsqu'elles rencontrent tout à coup les bas-fonds de la côte. Vers le milieu de la côte inhospitalière des Landes, le cap Ferret signale l'entrée, souvent dangereuse, du grand bassin d'Arcachon qui découvre en partie à marée basse et dont la plage est fréquentée par les baigneurs et utilisée pour l'élevage des huîtres. Plus au sud, la, fosse du cap Breton (le Gouf, c'est-à-dire le gouffre, suivant l'expression des gens du pays) est une sorte de vallée sous-marine longue de 6 km., la profondeur y varie de 33 à 380 mètres près de la côle; aussi la houle y est-elle comparativement moins forte qu'ailleurs à cause de la profondeur; toutefois les brisants qui bordent cette fosse sont redoutables. Pas un port d'abri : un vaisseau surpris par la tempête est souvent obligé de chercher un refuge dans la fosse du cap Breton. Les
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dunes ne s'ouvrent que pour laisser passer les chétifs canaux, déversoirs des étangs qui se sont formés derrière la barrière des sables ou qui sont d'anciennes baies séparées de la mer par les dunes. Un seul a un chenal maritime : c'est le bassin d'Arcachon. La passe de ce bassin, située au sud du cap Ferret, qui s'est avancé d'environ 5 kil. depuis le commencement du siècle pendant que la mer gagne rapidement dansl'intérieur de la baie, est difficile; mais, à l'intérieur, le bassin a pour ainsi dire l'aspect d'un lac à demi desséché àmarée basse et offre le joli port d'Arcachon, habité par des pêcheurs et fréquenté par de nombreux baigneurs durant la belle saison. Entre le bassin d'Arcachon et YAolour sont plusieurs canaux par lesquels s'écoulent les eaux des étangs; les principaux sont le vieux Boucau avec son port et ses vertes prairies et le canal du cap Breton, qui tous deux ont servi successivement d'embouchure à i'Adour. Au sud de l'embouchure de I'Adour que les dunes enveloppent, la côte querelèventles dernières ondulations des Pyrénées, change tout à coup d'aspect. Elle est haute et présente des pointes : la pointe de Biarrits et ses rochers pittoresques; la pointe de Sainte-Barbe, marquant l'entrée de la gracieuse baie de Saint-Jean-de-Luz au fond de laquelle se jette la Nivelle et que creuse sans cesse la vague. Les phares d'Hourtin, d'Arcachon, de Contis d'une portée de 24 milles (44 kil.), de Biarritz, éclairent cette côte. Excepté sur quelques points, comme Noirmoutier èt la Rochelle, la côte de l'Atlantique paraît s'affaisser par un mouvement séculaire et presque insensible. Chatelaillon, Montmélian ont disparu, et à la pointe de Grave, à Arcachon, à Saint-Jean-de-Luz, les effets de cet affaissement sont assez prononcés pour inquiéter les habitants. 5° La côte espagnole de Gascogne. — La Bidassoa, avec sa large grève, forme la frontière de la France et de l'Espagne. Sur sa rive gauche se trouvent Fontarabie (Fuenterrabia) et la pointe du Figuier, qui est sur le territoire espagnol. Depuis ce point, la côte prend la direction de l'occident, en présentant aux flots du golfe de Gascogne une ligne légèrement ondulée et hérissée de promontoires que projettent les Pyrénées cantabriques ; le cap Machichaco, la, pointe de Atalaya, le cap Ajo sont les plus importants. Derrière ces pointes, à l'arrière-plan, se dressent les crêtes boisées de la chaîne pyrénéenne, et, au bord de la mer, se trouvent quelques estuaires avec des ports, comme Saint-Sébastien à l'embouchure de l'Uruméa, et Bilbao sur le Nervion.
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60. I> côté sud-est. — Le côté sud-est est baigné par la Méditerranée sur une longueur de 625 kil., depuis le cap Cerbère, limite de l'Espagne et de la France à l'ouest, jusqu'au pont SaintLouis, limite de la France et de l'Italie, h l'est. La Méditerranée a un aspect tout différent de celui de l'Océan : elle n'a pas de marées, ou du moins la marée ne s'y élève sur la côte de France que de 0m,30 en moyenne, de Om,75 au plus. On y voit beaucoup moins que dans l'Océan les grandes lames de fond déroulant leurs vastes ondulations et leurs teintes souvent sombres ; les vagues sont, en général, saccadées, se brisent vite et fatiguent davantage les navires. Quand la Méditerranée est calme, rien n'égale la magnificence de ses eaux azurées resplendissant sous un ciel sans nuages. Les courants sont très variables sur la côte de France; on a longtemps cru à l'existence d'un courant littoral se dirigeant de l'est à l'ouest depuis le golfe de Gênes jusqu'au delà de la frontière d'Espagne; mais, en réalité, ce courant n'a jamais pu être observé d'une façon précise en dehors de l'action des vents du large : le mouvement des eaux dans ce sens peut donc leur être attribué. Les deux grandes directions des vents qui soufflent sur notre côte sont celles du nord-ouest et du sud-est, la première variant de l'ouest au nord, la seconde du sud à l'est. Près de la côte, les premiers, connus sous le nom de mistral, quoique très violents, sont peu dangereux pour le navigateur parce qu'ils ne rendent jamais la mer très grosse ; les seconds, au contraire, sont très redoutés des marins parce qu'ils démontent la mer en peu d'heures et repoussent vers les côtes basses du Languedoc et de la Camargue, souvent cachées par la brume, le bâtiment dont le capitaine n'a pas su prévoir l'arrivée du mauvais temps. Ce sont eux qui poussent les eaux vers l'ouest et influent le plus sur les marées et les courants. Les vents de sud-ouest, variables du sud à l'ouest, soufflent aussi avec une grande violence et sont principalement dangereux près des côtes de Provence, mais ils durent peu. L'été, les vents soufflent rarement avec force; ceux du sud-est reprennent vers le mois de septembre, alternant presque sans interruption avec ceux du nordouest, qui sont plus froids, mais plus secs. Au sud de la frontière française, la côte de Catalogne, généralement haute et découpée, forme plusieurs baies dont les plus importantes, au point de vue du commerce, sont le golfe de Rosas, bordé par une plage sablonneuse et dominé par les montagnes de Cadaguès et la baie de Santa-Cruz de la Selva. Cette côte présente plusieurs caps peu proéminents : cap Saint-Sébastien, éclairé par
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un phare, cap Bagur, cap Estarois, La pointe la plus avancée et
Fis. 73. — Le cap Cerbère (Extrait des cartes de la marine).
la plus escarpée est le cap de Creus (cap de la Croix), que prolonge
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l'îlot de Masa de Oro et qui porte, à 85 mètres au-dessus de la mer, un feu à éclat visible jusqu'à 15 milles (28 kil.). •1° Côte du Roussillon. — A 19 kil. du cap de Greus, la frontière française commence au cap Cerbère (Voir flg. 75). Les Albères, qui terminent les Pyrénées, hérissent la côte de promontoires dont le plus important est le cap Béar et d'anses étroites abritant de petits ports : sur le flanc méridional du cap Béar, Uanyuls-sur-Mer, qui ne peut recevoir que de petits bateaux; sur le flanc septentrional, Port-Vendres (Portus Veneris des anciens), autrefois dans une anse étroite que d'importants travaux ont rendue accessible aux plus grands bâtiments et qui pourrait rendre des services à la marine de l'Etat comme il en rend aujourd'hui à celle du commerce; puis le petit port de Collioure. De la mer qu'éclairent les feux croisés du cap de Creus et du cap Béar (sur une éminence de 214 met. avec 22 milles, ou 40 kil., de portée) on voit s'élever les unes au-dessus des autres les crêtes des Albères que domine à l'horizon la masse du Canigou. A 2 kil., à l'ouest de Collioure, la montagne cesse brusquement ; la côte orientée vers le nord n'est qu'une plage basse, uniforme, à peine interrompue par les graus ou débouchés des étangs de Sainl-Nazaire et de Leucate et par les embouchures sensibles seulement après les pluies, du Tech, de la Têt et de l'Agly. 2° Côte du Languedoc. — Le cap Leucate, élevé de 60 mètres et abritant la rade de Franqué, tranche par sa blancheur sur la monotonie du paysage. Du cap Leucate, la côte incline au nord-est en formant un arc de cercle dessiné régulièrement par la mer et en continuant à présenter le même aspect monotone. On y trouve un cordon littoral, formé par les apports de la mer, bande de terre étroite et stérile, et derrière ce cordon une série d'étangs, qui, plus praticables dans l'antiquité qu'aujourd'hui, permettaient peutêtre de gagner le Rhône par une sorte de navigation intérieure. Narbonne, ville d'origine phénicienne, très florissante jusqu'au e xiv siècle, a été ruinée par le déplacement, en 1320, de l'Aude qui lui servait de débouché. Narbonne communique avec l'étang de Sigean au débouché duquel est le port de la Nouvelle créé en 1703. Çà et là, en suivant la côte vers l'est, on voit quelques éminences, comme les collines de la Clape, la montagne volcanique (126 mètres) et le cap d'Agde qui furent des îles; en avant, sur un îlot, est le fort Brescou, au sud de la digue bâtie par ordre de Richelieu et aujourd'hui ruinée; puis on voit la montagne au pied de laquelle estle port de Cette et l'étang de Thau dans lequel aboutit le canal du Midi. VAude, l'Orb, et l'Hérault canalisé jusqu'au port d'Agde se jettent
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sur cette côte. Le beau phare de Saint-Loup, placé sur la montagne d'Agde, projette son feu à éclipses à une distance de 24 milles (44 kil.) et éclaire la plus grande partie du golfe. Au delà de Cette, une bande étroite de sable sépare la mer des étangs de Maguelonne, de Pérols et de Mauguio, région malsaine, et conduit dans le golfe d'Aigues-Mortes, où l'on aperçoit des lignes basses de dunes couronnées de pins parasols; au fond de ce golfe est le canal conduisant hAigues-Mortes. La distance de cette ville à la mer ne paraît pas avoir varié d'une manière sensible depuis les temps historiques; Aigues-Mortes était située, comme aujourd'hui, au bord d'un canal qui n'avait probablement qu'un faible tirant d'eau lorsque saint Louis s'y embarqua en 1248 pour aller rejoindre en rade sa flotte. La pointe orientale du golfe d'Aigues-Mortes, dite Terre-Neuve ou pointe de VEspiguette, éclairée depuis 1869 par un feu à éclats, marque l'extrémité occidentale de la côte formée par les alluvions du Rhône. A l'est du Grand Rhône, qui avait autrefois plus d'importance qu'aujourd'hui, cette côte forme le golfe des Saintes-Mariés, ou golfe de Beauduc, qui pourrait être utilement fréquenté par les bâtiments si le mouillage était éclairé par un phare. On donne le nom de Camargue à l'île basse, marécageuse (étang de Valcarès, etc.), malsaine, formée en grande partie depuis les temps historiques, parles alluvions du Rhône; elle tend à s'accroître sans cesse, principalement à sa pointe orientale, par les apports du Petit Rhône, aujourd'hui endigué; le bord septentrional de l'étang de Valcarès paraît avoir formé la côte dans l'antiquité. On peut évaluer, d'après M. E. Desjardins, à 14 kil. l'avancement du littoral de la Camargue vers le sud depuis le iv° siècle de l'ère chrétienne ; mais les hydrographes ne croient pas tous à ce progrès du delta qui semble cependant vraisemblable. De 1841 à 1872, .l'embouchure du grand Rhône paraît s'être avancée vers le sud-est de près de 2 kil., resserrant ainsi l'entrée du golfe de L'os; là se sont formés de nouveaux graus ou débouchés et de nouveaux theys, îles basses composées de vase accumulée parfois autour des épaves d'un navire échoué, comme le they de Rouslan. Le beau phare de Faraman (19 milles, ou 35 kil., de portée), menacé d'une ruine prochaine par les eaux de la mer, éclaire seul le littoral monotone de la Camargue, théâtre de nombreux sinistres maritimes. Dans le golfe de Fos débouche le canal Saint-Louis, construit sous le second Empire, qui relie le Rhône à l'anse du Repos; là débouchait autrefois le canal dit Fosses-Mariennes, queMarius avait creusé, que
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la Durance alimentait et dont il avait fait don aux Marseillais. Précisément en face se trouve Port-de-Bouc, relié à Arles par un étroit canal creusé sous le premier Empire; il communique par le canal maritime de Martigues avec le vaste étang de Berre, sorte de lac salé qui mesure plus de 50 kil. car. et dont on pourrait faire un vaste port intérieur, quoique la profondeur n'y dépasse pas 10 mètres; Martigues, Saint-Cliamas et Berre en sont les principales localités. La côte, depuis le cap de Creus jusqu'au cap Couronne, au delà de l'étang de Berre, est bordée par le golfe du Lion qui reçoit les eaux vaseuses du Rhône. Aussi la profondeur de la mer y est-elle médiocre ; ce n'est guère qu'à une cinquantaine de kil. du rivage qu'on trouve des fonds de plus de 100 mètres, tandis que sur la côte rocheuse de Provence, la sonde à quelques kil. du rivage descend à un millier de mètres. La mer, par ses apports durant les tempêtes, a formé dansle golfe du Lion de longs cordons littoraux en manière de digues; les atterrissements des fleuves ont peu à peu comblé les étangs restés derrière la digue et lé rivage s'est étendu en se régularisant; le chemin de fer d'Arles à Cette et Perpignan marque à peu près l'emplacement du rivage primitif. C'est principalement à ces atterrissements qu'est due la décadence des ports qu'un ingénieur a nommée les villes mortes de la Méditerranée (Ruscino, Narbonne, Agde, Maguelone, etc.). Le golfe du Lion est particulièrement redouté des marins à cause de la violence des vents du large et de l'absence, dans toute la portion occidentale, d'un port de refuge facilement accessible, sur une côte basse, peu visible de loin, souvent cachée par la brume qu'amènent les vents du large. 3° Côte de Provence et de Nice. — Au sud de Port de Bouc le paysage change. La côte devient rocheuse; elle est généralement découpée et dominée par des montagnes qui vont, en s'élevant vers l'est, rejoindre la grande chaîne des Alpes. Entre le cap Couronne, extrémité orientale du golfe de Fos, et le cap Croisetle, s'ouvre la vaste baie de Marseille que signale au navigateur venant du large le beau phare du Planier, élevé sur un rocher isolé à près de 8 kilomètres à l'ouest du cap Croisetle. Dans l'intérieur de la baie, les lies Pomègues et Ratonneau qui ferment le port de Frioul réservé aux bâtiments en quarantaine, l'îlot d'If couronné par un château célèbre, abritent la rade et les beaux ports de Marseille. Le vieux port est un havre creusé par la nature, qui, se trouvant à proximité du grand fleuve de la Gaule méridionale, a fait la fortune de la ville; à l'ouest, les nouveaux ports, beaucoup plus vastes, sont entièrement l'œuvre des hommes.
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Au delà du cap Croisette qu'entourent plusieurs îlots arides et déchiquetés, île Maire, île Riou, etc., la côte élevée et rocheuse, dominée par des montagnes au profil nettement découpé, comme la Sainte-Baume, court à l'est en formant la baie de Cassis et la baie de la Ciotat, séparées par les escarpements du cap Canaille que termine le Bec de VAigle. C'est à la Ciotat que les Messageries maritimes ont établi leurs chantiers de construction et de réparation. La baie de Bandol et celle de Saint-Nazaire, limitée au sud par les îles des Embiers, dont l'une, le Grand-Rouveau, est surmontée d'un phare, précèdent la rade de Toulon. Elles en sont séparées par la presqu'île élevée que termine le cap Sicié (360 m. de hauteur, voir fig. 76). Cette presqu'île se prolonge à l'est par une plus petite presqu'île, celle du cap Sépet ; au nord de ce cap s'ouvrent la grande rade de Toulon, puis la petite rade mieux abritée des vents d'est, défendue à l'entrée par les forts de VEguillette et de la Malgue et dominée au nord par les escarpements nus et rougeâtres du Faron (546 m.). C'est dans la partie nord-est de la petite rade que se trouve le port militaire ; le port de la Seyne, où s'est établie la Compagnie des forges et chantiers de la Méditerranée, s'ouvre à l'extrémité sud-ouest. La presqu'île de Giens, la pointe la plus avancée de la côte de Provence, qui paraît avoir été une île dans l'antiquité et qui tient aujourd'hui à la terre par la plage basse des Pesquiers, sépare la grande rade de Toulon de la rade d'Hyères; celle-ci doit son nom à la pittoresque ville d'Hyères, bâtie en amphithéâtre, à 5 kil. de la mer. Au sud de la rade d'Hyères s'étendent les îles d'Hyères, au nombre de quatre : Porquerolles, la plus grande, présentant au sud des rocs escarpés et descendant en pentes douces vers le nord, Bacjaud, Port-Cros et Vile du Levant ou du Titan; elles sont, à l'exception de Porquerolles et Port-Cros, à peine habitées et peu fertiles ; on peut dire qu'elles servent surtout à éclairer et à défendre la côte de Provence et principalement la rade d'Hyères, célèbre par l'étendue et la sûreté de son mouillage. Le cap Bénat sépare la rade d'Hyères de la rade de Bormes ou du Lavandou. La côte, qui forme le pied de montagnes boisées, & la direction générale du nord-est ; elle est presque partout rocheuse et coupée de caps séparant des plages sur lesquelles il est difficile de débarquer par une mer houleuse; aussi est-elle peu fréquentée, ainsi que la baie de Cavalaire qui s'ouvre au sud. Au delà du cap Lardier et du cap Camarat, qui porte un phare dont le-feu tournant, élevé de 130 mètres, est visible à plus de
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21 milles (40 kil.), la côte court d'abord au nord, puis à. l'ouest pour former le golfe de Saint-Tropez, qui s'ouvre à l'est entre le cap de Saint-Tropez ou de la Moutte et la pointe des Issambres. C'est sur la côte sud de ce golfe, partout dominé par des collines boisées et riantes, plus élevées au nord qu'au sud, que sont situés la ville et le petit port de Saint-Tropez. En continuant à courir vers le nord-est, la côte forme le golfe de Fréjns au fond duquel s'étend la plaine de ce nom, entre les dernières montagnes des Maures à l'ouest, et le massif rougeâtre de VEsterel à l'est. Fréjus, autrefois sur le bord de la mer, en est aujourd'hui séparée par une plage de sable et de vase de 1,500 m., formée en grande partie par les dépôts de YArgens. Le petit port de Saint-Raphaël est loin d'avoir l'importance que possédait l'antique cité romaine, patrie d'Agricola. Après la rade d'Agay, petite, mais sûre, le cap Roux, aux formes bizarres et tourmentées, annonce au navigateur le voisinage du golfe de la Napoule au fond duquel est bâtie la coquette ville de Cannes avec ses collines verdoyantes et ses élégantes villas. C'est au golfe de la Napoule que commencent les paysages si vantés de la côte de Provence avec leur luxuriante verdure de pins parasols, d'orangers, de citronniers et d'oliviers, et à l'arrière-plan, les montagnes dont les lignes sévères se découpent nettement sur un ciel souvent bleu. Plus on s'avance vers l'est, plus l'arrière-plan s'élève par une suite de crêtes étagées dont les cimes sont blanches de neige jusqu'à l'été ; de la mer, laperspective peut s'étendre jusqu'au mont Viso. Devant la pointe Croisetle qui sépare le golfe de la Napoule du golfe Jouan où débarqua Napoléon au retour de l'île d'Elbe, s'élèvent les deux îles de Lérins, basses et couvertes de végétation : Sainte-Marguerite, la plus grande, plusieurs fois prison d'Etat; Saint-Honorat, où est l'ancienne abbaye de Lérins. Le promontoire de la Garoupe, dont le sommet porte un phare élevé de 108 mètres, limite à l'est le golfe Jouan. Sur le flanc oriental de cette pointe avancée, s'ouvre le petit port d'Antibes/puis la plage de sable et gravier court au nord en s'infléchissant vers l'est pour former l'embouchure du Var. Ce petit fleuve, souvent à sec, mais torrent impétueux après les pluies, descend des premiers sommets des Alpes maritimes dont le rideau borde au nord la plaine accidentée qui s'étend à l'ouest de Nice; il servait sur les (40) derniers kil. de son cours de frontière à la France avant l'annexion (1860) de l'arrondissement de Nice.
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La ville de Nice qui, depuis sare'union à la France, n'a pas cessé de s'accroître et de s'embellir, s'étend aujourd'hui sur les deux
rives du Paillon, dont on a dit avec raison qu'il ne sert aux habitants
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de Nice que pour faire sécher leur linge. Le petit port est dans la partie orientale de la vieille ville, au pied du mont Boron dominant à la" fois Nice, Villefranche et la baie de Villefranche, qui offre la meilleure rade de toute cette côte depuis le golfe Jouan jusqu'à Gênes. La presqu'île de Villefranche, qui limite cette baie à l'est, porte à sa pointe méridionale, un phare, le dernier de notre littoral, dont le feu tournant, visible à 20 milles (37 kil.), est, la nuit, le principal point de reconnaissance pour les marins, dans ces parages. La côte, rocheuse et vigoureusement découpée, continue à se diriger vers l'est ; elle est formée par le pied des montagnes qui s'élèvent rapidement en étages successifs jusqu'aux sommets neigeux des Alpes. Tandis que le chemin de fer la borde sur presque toute sa longueur, la route pittoresque de la Corniche serpente en ligne blanche à mi-hauteur des montagnes du premier plan et domine Monaco, qui est bâti sur un rocher avancé et taillé à pic; ce petit rocher est couvert de la végétation des tropiques qui contribue, avec la douceur du climat et la pureté du ciel, à faire de cette côte un séjour enchanteur. La petite ville de Monaco et les élégantes constructions de Monte-Carlo, élevées de l'autre côté du petit port naturel que le rocher de Monaco abrite au sud, constituent aujourd'hui toute la principauté de Monaco. Au delà du cap Martin, Menton est la dernière commune française et, grâce à sa plage et à son climat, une des plus charmantes stations d'hiver. Elle a été, ainsi que les communes voisines, cruellement éprouvée par le tremblement de terre de 1887. Le pont Saint-Louis, jeté sur un ravin à 2 kil. de Menton, marque la frontière française du côté de l'Italie. 4° La côte italienne. — Sur le territoire italien, la côte, qui continue à être bordée par le chemin de fer et à être dominée par la route de la Corniche, conserve le même aspect et la même direction; on y rencontre d'abord Vintimiglia, San-Remo et Porto-Maurizio. Du cap délie Mêle à l'ouest, presque jusqu'au golfe de laSpezia à l'est, la côte s'enfonce et forme un arc de cercle au fond duquel est Gênes et qui enceint le golfe de Gênes; la côte occidentale, dite rivière du Ponant, c'est-à-dire située au couchant de Gênes, s'étend jusqu'en France ; la côte orientale est la rivière du Levant. Sur cette dernière côte, on remarque deux longs promontoires, celui que termine la, pointe de Portifino et celui qui limite à l'est le golfe de la Spezia et que termine l'île de Palmaria. 5° La côte de Corse. — A170 kilomètres au sud-est du cap Martin est la grande île de Corse (8,747 k. c.) dont les côtes ont un déve-
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loppement de 480 kilomètres. Elle présente au nord un long promontoire très montagneux, le cap Corse, dont la longueur, depuis Bastia et Saint-Florent, est d'environ 30 km., et à l'extrémité septentrionale duquel sont Y îlot et le phare de la Giraglia, visible à 23 milles (42 kil.). La côte occidentale de l'île est presque partout rocheuse, escarpée, bordée de hautes montagnes, hérissée d'innombrables pointes; la profondeur est considérable à peu de distance du rivage. A l'ouest du cap Corse, la côte a d'abord une direction générale vers l'ouest ; elle borde le golfe de Saint-Florent et présente les lies Rousses et la.pointe Revellata dont le phare (20 milles, ou 37 kil. de portée) annonce l'approche du port de Calvi; elle se dirige ensuite vers le sud et présente successivement le cap la Morsetta, Yîle de Gargalo, le golfe de Porto, le cap Rosso, le golfe de Sagone, le cap de Feno, hpointe de Parafa à l'extrémité de laquelle le phare des îles Sanguinaires indique l'entrée du golfe d'Ajaccio. Le cap Nero ferme au sud ce golfe et le sépare du golfe de Valinco. Plus au sud, les montagnes et les escarpements de la côte s'abaissent : on rencontre le cap Senetosa,le port de Bonifacio et le cap Pertusato, qui forme la pointe méridionale de l'île. Le détroit des bouches de Bonifacio, que de nombreux écueils rendent d'une navigation difficile, sépare la Corse de la Sardaigne. La côte orientale est toute différente de la précédente. Dans sa partie méridionale elle est encore accidentée : pointe Capicciolo, golfe de Santa-Manza, golfe de Porto-Vecckio rade vaste et sûre, avec un phare puissant élevé sur la pointe délia Chiapa. Dans toute la partie centrale, elle est unie, basse, bordée de plages sablonneuses et d'étangs; le phare d'Alistro, visible de 21 milles (39 kil.), l'éclairé.
�LIVRE DEUXIÈME
LE CLIMAT
SOMMAIRE.
— Cl. Les conditions générales du climat de la France. — 62. Les vents. — 03. La pluie. — 64. La température. — G5. Le climat armoricain. — 66. Le climat séquanien. — 67. Le climat vosgien. — G8. Le climat rhodanien. — G9. Le climat méditerranéen. — 70. Le climat girondin. — 71. Le climat central. — 72. Les harmonies solaires et les harmonies terrestres.
61. lies conditions générales du climat de la France. — Outre l'intensité absolue de la radiation solaire (1), intensité que tout porte à regarder comme invariable, il y a divers facteurs dont le climat est la résultante ; les trois principaux sont : la latitude, l'altitude et la position du lieu relativement à la mer. En vertu de la première, qui détermine l'angle d'incidence des rayons solaires sur la surface du sol, la température s'abaisse à mesure que la latitude est plus élevée; en vertu de la seconde, elle s'abaisse rapidement à mesure que le lieu est situé à une plus grande hauteur; en vertu de la troisième, le climat est d'autant plus tempéré par l'influence régulatrice de l'Océan que le lieu est plus rapproché de la mer. Les autres facteurs, tels que le régime des vents, les météores aqueux, le régime des eaux qui coulent ou séjournent sur le sol, l'exposition du lieu sont d'ordre secondaire et n'exercent souvent qu'une influence locale. Dans une étendue très restreinte, de quelques hectares par exemple, une partie de ces facteurs peuvent subir des variations notables ; aussi pourrait-on dire, à certain point de vue que chaque lieu a son climat particulier, mais la géographie ne peut s'occuper que des phénomènes généraux. Située dans la zone tempérée de l'hémisphère boréal, la France jouit, par cela même, d'un climât tempéré. Ce climat doit en grande
(1) La chaleur est, pour ainsi dire, l'unique source de la vie. Sur la Terre la chaleur vient principalement du Soleil : à la distance où cette planète se trouve des autres astres, leur radiation calorifique est insensible, et la chaleur dont l'intérieur de la Terre est le foyer ne se fait que très médiocrement sentir à sa surface.
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partie sa douceur relative à deux causes principales : 1° le voisinage de l'Océan, que traverse, depuis le golfe du Mexique jusqu'au côtes occidentales de l'Europe, un courant chaud considéré comme une suite du Gulf Stream ; 2° la prédominance des vents du sud-ouest qui venant, comme le Gulf Stream, de là zone équatoriale, contribuent largement à diminuer la rigueur de l'hiver comparativement aux régions de même latitude qui sont situées plus avant dans l'intérieur du continent européen. On peut dire que dans l'ensemble il n'y a que deux climats en France : le climat méditerranéen borné par les Alpes et les Gévennes et le climat océanique au nord de cette limite. Mais, en étudiant le détail des variations qui se produisent dans ces deux parties du territoire français, on constate l'existence d'un plus grand nombre de subdivisions, autrement dit de climats particuliers. 62. lies vents. — La France est soumise à deux systèmes de vents principaux : l'un, qui est presque toujours pluvieux et qui est relativement chaud en hiver, et frais (pour le vont d'ouest) en été, est le système des vents du sud et de l'ouest, qui apportent avec eux une partie de la chaleur tropicale et qui réchauffent notre atmosphère tant que les mers sont plus chaudes que les terres; l'autre, qui est sec, est caractérisé par la prédominance des vents du nordest, qu'on désigne sous le nom de bise, vents qui sont frais en toute saison. Il faut y ajouter un système secondaire, celui des vents du nord-ouest et dusud-est, beaucoup moins fréquents, surtout le second. Les vents prédominants soufflent du sud-ouest; ils sont la prolongation du contre-alizé, formé par les masses d'air qui, dans les régions équatoriales, s'échauffent et, se dirigeant vers le nord-est, s'élèvent pour se rapprocher ensuite du sol vers la latitude de 35°. La direction des vents, à un moment donné, dépend de la position des centres de hautes et de basses pressions ; l'aire, c'est-à-dire l'étendue superficielle des basses pressions s'allonge généralement suivant une ligne orientée du sud-ouest au nord-est. Les deux principaux courants atmosphériques qui constituent ce système varient continuellement en largeur et hauteur et sont tantôt superposés, tantôt juxtaposés. Sur leurs limites ou dans leur masse se produisent des dépressions barométriques, accompagnées d'un mouvement de l'air en manière de tourbillon ou de cyclone ; ces dépressions qui suivent le plus souvent la direction du courant principal (du sud-ouest au nord-est), déterminent les tempêtes d'hiver et les orages d'été. Souvent les accidents du sol les font dévier de leur direction
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moyenne, mais il est très rare qu'elles suivent la marche complètement opposée, celle du nord-est au sud-ouest. Dans la Manche, ouverte précisément à l'ouest, et dans les contrées qu'elle baigne, ainsi que dans la Flandre, le vent s'engouffre comme la marée et souffle le plus souvent du sud-ouest, souvent de l'ouest. Ainsi, au cap Lévi, le vent vient du sud-ouest pendant le quart de l'année, et de l'ouest pendant un cinquième; les autres vents, qui soufflent de tous les points de l'horizon dans cette péninsule, sont plus rares. Dans la Bretagne méridionale et dans le golfe de Gascogne, il. semble que le courant tourne en longeant l'arc de cercle que lui oppose la côte ; c'est la direction ouest qui domine vers la pointe de Saint-Mathieu et la direction nord-ouest dans le bassin de la Garonne ; ces deux vents se partagent avec le vent de sud-ouest, l'empire sur cette région. Tout autre est le régime des vents sur les bords de la Méditerranée, où le courant maritime venu du sud-ouest et le contre-alizé n'exercent presque plus leur action, mais où le courant atmosphérique vient le plus souvent des massifs montagneux, soit des Alpes, en soufflant du nord-est, soit du Massif central de la France en soufflant du nord-ouest, comme à Montpellier. Ce dernier vent, le plus froid et le plus violent, est nommé pour cette raison, par les habitants du Midi, le mistral, c'est-à-dire le « maître vent ». Déjà, dans l'antiquité, Strabon le signalait comme un des fléaux de la région. Les vents qui soufflent en sens contraire, venant du sudouest et du sud-est, sont bien plus rares; ils amènent soit des pluies torrentielles, mais de très courte durée, soit des masses de nuages qui obscurcissent le ciel et produisent le phénomène que l'on désigne dans le Bas-Languedoc sous le nom de Marin. Quelquefois souffle le sirocco, venu du Sahara, sec et brûlant, chargé de parcelles de sable. Dans la région alpestre, le vent suit ordinairement les vallées en les descendant ou en les remontant ; des hautes montagnes s'abattent dans les bas-fonds des vents froids et redoutés. A Nice, où le mistral est presque inconnu à cause de l'abri des montagnes, le vent vient principalement de l'est. Il vient du nord ou du nordouest pendant plus de la moitié de l'année à Marseille et pendant les deux tiers de l'année à Aigues-Mortes et à Montpellier. Dans la région pyrénéenne, de Perpignan jusqu'au delà d'Auch, il souffle parfois, dans la saison chaude, un vent qui est redouté comme débilitant.
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Quand on s'avance vers le nord, dans l'étroite vallée du Rhône, ce sont encore les deux vents du nord ou du sud qui prédominent; h Lyon, le vent du sud, apportant une chaleur lourde ou des nuages pluvieux, règne pendant 80 jours environ et celui du nord, sec et froid, pendant 130; à Privas, la girouette est presque constamment dirigée vers le nord ou le sud, surtout vers le nord. Il en est de même dans le Jura. Dans la vallée inférieure et moyenne de la Loire et dans la vallée moj'enne de la Saine, le vent du sud-ouest apporte d'ordinaire la pluie. A Paris, les vents d'ouest, du sud-ouest et du sud régnent pendant 200 jours environ; ceux du sud-ouest sont ordinairement les plus forts. Dans l'Alsace et dans la Lorraine, les vents dominants sont : le vent du nord-est, désigné sous le nom de bise, toujours sec et froid en hiver; le vent du sud-ouest, pluvieux. 63. JLeg pluies. —Les vents transportent, sous forme de nuages, la vapeur d'eau qui se forme sous l'influence de la chaleur solaire. Un abaissement de température, quand il se produit par une cause quelconque, détermine la résolution de ces nuages en brouillard, en pluie, en grêle ou en neige (1). Comme le vent du sud-ouest vient de l'océan Atlantique, immense surface d evaporation, il convoie beaucoup plus de nuages que les autres vents ; et, comme il part des régions chaudes de cet océan, il est capable de maintenir à l'état de vapeur une grande quantité d'eau qui, au contact du sol plus froid de la France, doit se résoudre en pluie. Aussi les vents d'ouest et du sud-ouest sont-ils, par excellence, les vents pluvieux dans notre pays. Au premier contact avec la terre, c'est-à-dire près des rivages de la mer, les nuages versent la pluie en abondance. Ainsi les côtes de la Manche {Bretagne, Normandie et Picardie) sont largement arrosées, surtout dans les anses où le vent s'engouffre et où les nuages sont retenus par une ceinture de hauteurs. On le constate dans l'espace compris entre les montagnes d'Arrée et les montagnes Noires, qui semblent être, pour ainsi dire, un entonnoir ouvert exprès pour recueillir les premières nuées venues de l'ouest et sur les côtes de la baie du mont Saint-Michel ou sur celles de l'embouchure de la Somme. Dans ces anses, il tombe, année moyenne, une hauteur d'eau de 0m,80 à 1 mètre. C'est en hiver et en automne qu'on y compte le plus de jours de pluie ; d'ailleurs les
(I) A Paris, en 18S4, année chaude et sèche, il y a eu 155 jours de pluie, 5 de neige, 17 de grêle ou grésil, 60 de brouillard.
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nuages y fournissent leur eau par des brouillards fréquents et des pluies fines plus que par des orages ; aussi la terre n'est-elle presque jamais desséchée et les prairies verdoient-elles toute l'année. Le vent, qui se replie dans le golfe de Gascogne, souffle de l'ouest, accumule les nuages au fond du golfe et surtout dans le massif pyrénéen. Il tombe environ 0m,80 d'eau par an dans les Landes; il en tombe 1 mètre dans les Pyrénées occidentales, jusqu'à lm,40 dans le Pays basque et môme lm,80 dans la haute région du Yignemale. Quand les vents d'ouest ont franchi la ligne du littoral, ils portent leurs nuages jusqu'aux régions montagneuses et ne déposent dans les parties intermédiaires qu'une quantité d'eau relativement faible: 0m,60 environ dans la plaine de la Garonne, 0m,50 àOm,60 dans les vallées moyennes de la L^oire et de la Seine. Les hautes terres, plateaux ou montagnes, leur opposent une digue qui arrête les nuages, et comme ces terres sont souvent plus froides que les plaines, elles déterminent la condensation des vapeurs; de là, les pluies moins continues, mais plus abondantes dans les régions montagneuses de la France que sur les côtes. Dans une grande partie du Limousin et de la Haute-Auvergne, particulièrement sur le plateau des Millevaches, sur le massif du Cantal et sur les monts d'Aubrac, il tombe environ 1 mètre d'eau. Sur toute la ligne des Cévennes, du Pilât à la Montagne-Noire, la pluie tombe en plus grande quantité encore, parce que ce long môle arrête et condense à la fois les nuées de la Méditerranée et celles de Y Océan-; certains points des monts du Vivaraù reçoivent environ 2 mètres d'eau fournis par des averses et des orages qu'apportent les vents soit de l'Océan, soit delà Méditerranée ; comme ces orages sont loin d'être continus, cette région est exposée pendant l'été à de longues sécheresses (1). Les Alpes, plus hautes et plus froides que les Cévennes, sont dans la même condition et fixent autour de leurs crêtes et de leurs pitons les nuages qui avaient passé au-dessus des régions précédentes; aussi la pluie atteint-elle lm,50 et 2 mètres, dans les Alpes du Dauphiné et de la Savoie. Elle est aussi d'environ lm,50 dans le Jura central et méridional, ainsi que dans le Morvan. A mesure qu'on s'éloigne des mers en se dirigeant vers le nordest, la quantité de pluie devient moindre; cependant les Hautes(1) Par exemple à Vialas (Lozère), en 1873, année un peu plus pluvieuse que d'ordinaire, il est tombé 2m,60 de pluie, dont 1™,39 en hiver.
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Vosges reçoivent 1 mètre d'eau, tandis que la lisière des Ardennes et da plateau lorrain n'en reçoit que 0m,60; ce sont principalement des pluies de printemps et d'été. Les pluies étant apportées en général par les vents d'ouest, les versants occidentaux des montagnes en ont une plus large part que les versants orientaux; la différence est très sensible dans le Massif central et dans les Vosges. Elle l'est même pour de médiocres altitudes : c'est ainsi que dans l'étroit bassin de la Meuse, les collines de la rive droite sont plus arrosées que celles de la rive gauche. Elle l'est aussi pour certaines plaines et vallées abritées du côté de l'ouest par un rideau de hauteurs; il tombe peu de pluie à Clermont-Ferrand et dans la Limagne, couverte par les monts d'Auvergne, où la moyenne ne dépasse peut-être pas 0m,50; peu dans le bassin moyen de la Seine; très peu dans la plaine calcaire de la Champagne pouilleuse, que le plateau de la Brie couvre et où la hauteur moyenne de la pluie est de 0m,40 à 0m,50 : c'est la côte de Provence, la région en France qui reçoit le moins de pluie. Le nord et le centre de la France, à partir de la ligne allant de l'embouchure de la Gironde au Jura méridional, paraisseut soumis à un même régime de pluies d'hiver; ce sont les vents d'ouest et du sud-ouest qui y amènent les nuages, et la pluie s'y propage de l'ouest à l'est dans l'espace d'un ou deux jours. Le bassin de la Garonne et le bassin du Rhône, surtout au sud de Lyon, sont soumis à un autre régime de pluies. La pluie est rare sur la côte occidentale de Provence (0m,50 à Marseille), parce que le vent de la Méditerranée apporte beaucoup moins de nuages que celui de l'Océan, que les terres sont à une plus haute température que les mers en été, et que les vents les plus fréquents ne viennent point de la mer. C'est en été que. ces vents prédominent; aussi la pluie est-elle extrêmement rare durant cette saison dans le bassin méditerranéen où les sources ne sont alimentées qu'en automne et en hiver. De très légers accidents de terrain, quelquefois un simple rideau de forêt, suffisent pour modifier le régime des pluies comme celui des vents. Ainsi, dans la plaine de la Beauce, où il ne tombe guère que de 0m,60 de pluie en moyenne, les nuages crèvent souvent du côté de Patay. Sillé-le-Guillaume, dans les Coëvrons, en reçoit 0m,70, pendant qu'à quelques kilomètres au sud, dans la plaine, Lorée paraît n'en recevoir que 0m,40. C'est surtout en été, principalement en juin et juillet, que les orages sont fréquents. Les brusques variations de pression barométrique peuvent peut-être expliquer leur formation ; le vent du
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sud-ouest est celui qui les apporte le plus fréquemment. Ils suivent d'ordinaire certaines directions déterminées. Dans la plaine du Bas-Languedoc, ils viennent souvent du nord-ouest, c'est-à-dire du Massif central; dans les plaines de l'ouest, ils glissent vers le nordest, le long de ce Massif, jusque dans la vallée de la Seine ; dans la Lorraine, ils partent du sud-ouest. En hiver, la pluie tombe surtout dans la zone voisine de l'océan Atlantique et dans les hautes montagnes &:s Cévennes, où elle s'amasse sous forme de neige. Les vallées de la Garonne supérieure, du Rhône, de la Loire, du Rhin et le bassin de la Seine en reçoivent moins. Au printemps et en été, ce sont les régions du centre et de l'est, avec la région pyrénéenne et quelques autres massifs montagneux de moindre importance, qui sont le plus arrosées; en été, les pluies sont très rares dans les parties situées au sud du 4bc degré, à l'exception toutefois du Massif pyrénéen, de la MontagneNoire, de la Lozère, et des monts des Maures. En automne, les parties montagneuses de la France, Pyrénées, Cévennes, Alpes, Jura, Vosges, sont largement arrosées et les plaines du sud et du centre reçoivent plus d'eau que celles du nord. La hauteur moyenne de la pluie qui tombe annuellement en France peut être évaluée à 80 centimètres (0m,80) (1). Une partie de cette eau s'évapore immédiatement et retourne à l'atmosphère. Une autre partie glisse sur la surface du sol, forme les ruisseaux et va grossir aussitôt les rivières ; c'est ce qui se produit principalement sur les terrains imperméables. Enfin une partie pénètre dans le sol où elle peut prendre deux directions très différentes ; ici, elle filtre à travers les couches perméables et donne naissance aux sources et aux nappes souterraines : ce qui a lieu lorsque ces terrains perméables sont supportés par des couches imperméables et ce qui est la condition la plus favorable à un bon régime des rivières; là, elle est pompée par les racines des plantes qu'elle nourrit et qui par leur transpiration la rendent à l'atmosphère. 64. lia température. — La température moyenne en France est d'environ 11 degrés (2). La température est déterminée;
(1) Le calcul donne 0™,77 ; mais, dans les parties montagneuses où la pluie est la plus abondante, les stations météorologiques manquent sur beaucoup de points. (2) Les cartes météorologiques, dont les lignes isothermes sont tracées d'après la température ramenée fictivement au niveau de la mer, donnent des résultats quelque peu différents. Les cartes de nos atlas sont dressées d'après la température réelle de chaque région.
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d'abord, par la latitude et l'altitude; on a calculé qu'une élévation de 14.0 mètres clans les Alpes augmente le temps nécessaire à la maturité du seigle dans la même proportion (quatre jours) que le rapprochement d'un degré vers le pôle. Au pied du mont Ventoux, la température moyenne est de 13°, et l'olive y mûrit; au sommet, c'est-à-dire à une altitude de 1912 mètres, la température moyenne est seulement de 2°, comme dans la Finlande méridionale, et le règne végétal consiste uniquement en graminées. La température est déterminée aussi par la direction moyenne des vents. Les régions où le vent du nord-est domine sont, à la même latitude et à la même altitude, plus froides que celles où règne le courant du sud-ouest. Elle l'est en outre, par le degré à'humidé de l'atmosphère. Les brouillards et les nuages forment pour ainsi dire un écran qui tempère, d'une part, l'ardeur des rayons solaires et, d'autre part, le refroidissement causé par le rayonnement du sol et par l'évaporation. Le voisinage de la mer, surtout celui de l'Atlantique qui est échauffé par le courant venu du sud-ouest, exerce à cet égard une influence, parce que la mer, conservant en toute saison une température beaucoup plus uniforme que la terre, fait fonction de réservoir de calorique et devient une source de fraîcheur en été et de chaleur en hiver. En traçant une diagonale de l'embouchure de la Vire au col de Tende, on divise à peu près la "France en deux grandes régions; celle du nord-est est au-dessous de la température moyenne ; celle du sud-ouest est au-dessus. L'influence causée par l'océan Atlantique et par l'altitude sur la direction générale de cette ligne de démarcation, qui coupe obliquement les degrés de latitude, est manifeste. La ligne isotherme moyenne de la France est d'ailleurs loin d'être droite. De l'embouchure de la Vire, elle se dirige vers le sud, laissant dans la région froide le massif des collines de Normandie et du Maine et dans la région chaude la Bretagne que l'Océan entoure; elle se replie en forme de golfe pour envelopper jusqu'au delà de Blois la vallée de la Loire, où pénètrent profondément les vents d'ouest, et pour laisser ainsi dans la région chaude la Touraine ; elle longe le pied du Massif central qu'elle relègue, malgré la latitude, dans la région froide; sur le flanc oriental des Cévennes, elle remonte jusqu'à Dijon la vallée du Rhône et de la Saône que réchauffe le souffle méditerranéen ; mais, de l'autre côté de la vallée, elle se recourbe vers le sud, laissant dans la région froide tout le Jura, les Alpes de Savoie et du Dauphiné. Au milieu
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du Massif central, la Lirnagne, abritée contre les vents, constitue un îlot de la région chaude. En général, la température moyenne est supérieure à 11° au sud de cette ligne isotherme, inférieure à 11° au nord de la même ligne. Les températures moyennes les plus élevées sont celles de Nice et Menton, placées en espalier au bord de la Méditerranée, et celle de Perpignan. Les plus basses sont celles des provinces du nordest : la température est inférieure à 8° dans Meurthe-et-Moselle. La température moyenne de l'hiver en France, difficile à préciser, est d'environ 3°. Si l'on trace une ligne passant par le Pas de Calais, le pays de Caux, la campagne de Caen, enveloppant le massif des collines de Normandie et du Maine où l'hiver est un peu plus rude, dessinant comme la ligne isotherme moyenne, un grand golfe pour laisser la vallée inférieure de la Loire dans la région des hivers doux, contournant toute la froide région du Massif central, remontant aussi, comme la ligne isotherme, la vallée du Rhône jusque vers Lyon et enfermant toute la région alpestre, moins la Basse-Provence, dans la région des hivers froids, on peut dire, d'une manière vague, que la région située au sud de cette ligne est au-dessus de la moyenne et la région au nord, au-dessous. A Barcelonnette, la moyenne de l'hiver descend à l°,o, plus bas qu'à Lille, tandis qu'à moins d'un degré de dislance, à Nice, elle est de plus de 8°. La partie centrale des Pyrénées est aussi dans la région des hivers froids. C'est en hiver surtout que l'influence de l'Atlantique se fait sentir en adoucissant les rigueurs du froid dans les parties où elle s'exerce. En été, cette influence cesse d'être aussi sensible. La température moyenne de l'été en France est de 18°. Toute la vallée inférieure de la Loire, jusqu'au delà d'Orléans, le Bocage vendéen, la vallée de la Garonne au sud du Massif central, le Languedoc au sud des Cévennes, la vallée du Rhône et de la Saône et une partie des plaines du centre de la France ont un été dont la chaleur est supérieure à la moyenne. Le reste, sauf quelques exceptions, est au-dessous. Les hauts plateaux du Jura et les Grandes Alpes restent dans la région qui est au-dessous de la température moyenne. Lorsqu'on compare à la carte hypsométrique de la France la carte des pluies ou la carte de la température, on est frappé de la ressemblance des images.. Les courbes de la pluie et celles
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de la température rendent distinctes au premier coup d'œil les plaines du bassin de la Seine et les hauteurs du Massif central, les chaînes des Vosges et du Jura, la vallée de la Garonne et celle du Rhône avec la côte méditerranéenne, la crête des Cévennes et les hautes cimes alpestres, et montrent ostensiblement l'influence prépondérante de la latitude et de l'altitude sur le climat. 65. lie climat armoricain. — La Bretagne, le Maine, Y Anjou, la Touraine, la Normandie et la Picardie occidentale sont les régions qui subissent le plus l'influence de l'Océan et des vents d'ouest. Un été modéré, un hiver doux, beaucoup d'humidité, des brouillards, sont les traits généraux de leur climat tout maritime ; on peut le désigner sous le nom de climat armoricain, du mot celtique « armor », qui veut dire pays baigné par la mer. Sur les bords de l'Océan, on y compte jusqu'à 152 jours de pluie par an. Elle tombe principalement en automne et en hiver. La température moyenne est d'environ 11°. Les brouillards, en diminuant le rayonnement du sol, et la condensation des nuages en pluie, en donnant lieu à un dégagement de chaleur, rendent la température si douce en hiver sur les côtes, qu'à Cherbourg les magnolias et les figuiers viennent en pleine terre. La moyenne de l'hiver y varie en effet entre 5° et 6°, tandis qu'elle descend à 3°,3 à Paris. Elle est en janvier de 6° à Brest. — L'été est généralement moins chaud (16° à 17°) qu'à Paris; la moyenne du Cotentin, en juillet, est de 17° ; les fraîches prairies du Cotentin et du Bessin sont dues en partie à l'imperméabilité du sous-sol, en partie à l'humidité de l'atmosphère et en partie aussi à cet équilibre de la tem pérature. La Touraine et la région de la Basse-Loire ont les mêmes hivers avec les vents d'ouest, et des étés plus chauds à cause de la latitude; aussi, la bénignité du climat et la fertilité du sol, célébrées de tout temps, ont-ils fait donner, vers le xv° siècle, à la Touraine, moins humide que la Basse Loire, le nom de « Jardin de la France ». Dans la région plus élevée du Maine et des collines de Normandie, la saison d'hiver est plus rude ; mais les pluies sont abondantes dans presque toute cette contrée et donnent naissance à de nombreuses rivières. 66. lie climat séquanien. — Le climat séquanien comprend le bassin de la Seine, à l'exception du cours inférieur du fleuve depuis Rouen et de la partie orientale du bassin. Il s'étend aussi au nord sur la Flandre, au sud, jusque sur les terrains granitiques qui for-
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ment la limite du bassin géologique de Paris. L'influence maritime y domine avec les vents du sud-ouest et d'ouest. Mais, abritée par la Normandie et la Bretagne, la contrée où règne ce climat est moins arrosée de pluie que la région du climat armoricain. La température de l'hiver y descend un peu au-dessous de la température moyenne de la France. La Champagne, qui ne reçoit que 0m,40 àom,50 de pluie, appartient à ce climat. La moyenne de la pluie qui tombe à Paris est de 0m,50. La température moyenne de Paris, qui peut être prise comme type de ce climat, est de 10°,2 ; la moyenne de l'hiver et de 3°,3 ; celle du printemps, où les vents et les pluies alternent avec les jours sereins, est de 10°,3; celle de l'été, souvent brûlant, est de 18°,1 ; celle de l'automne, pendant lequel les beaux jours se prolongent parfois longtemps, est de 11°,2(1). La moyenne pour janvier est de 2° au-dessus de zéro; pour juillet, de 18°3. Nous donnons les courbes dressées par M. Renou de la température moyenne de l'année entière et de la température moyenne du mois le plus froid et du mois le plus chaud à Paris (voir la fig. 77) et, en note, les résultats mensuels des observations météorologiques faites au parc Saint-Maur et dans quatre stations à Paris. Il y a d'ailleurs des différences sensibles entre le nord et le centre de la région; ainsi la température moyenne de Lille (9°, 7), est inférieure à celle de Paris, avec un hiver plus froid (2°,4) et un été plus froid aussi. 67. lie climat tosg-ien. — Le climat vosgien est celui de la région du nord-est, au nord du 47° degré de latitude et du bassin de la Saône, ^température moyenne est d'environ 9°,5. Comme cette région est, en France, la plus éloignée de la mer, elle subit moins que les autres l'influence maritime; elle a, comme tous les pays à climat continental, des hivers froids et longs, des étés chauds. La neige y tombe en grande quantité ; dans la vallée de la Moselle, la température moyenne de l'hiver descend à 0°. La pluie est assez abondante dans les Vosges (lm,58 à la Rothlach, par 1000 mètres d'altitude), principalement sur les versants lorrains
(1) La température moyenne varie dans certaines limites suivant les années. Ainsi, à Paris, la moindre température moyenne a été de 9°,1 en 1829 et la plus forte a été de 12°,3 en 1834. Quoique Paris jouisse d'un climat tempéré, il existe entre les températures qui ont été observées des différences considérables : le 13 juillet 1859, la température s'est élevée à plus 37°,2 et le 31 décembre 1788 elle s'est abaissée à 21»,8, soit 59 degrés d'écart. Voici pour l'année 1884, qui a été relativement une année chaude et sèche et à fortes pressions barométriques, les résultats mensuels des principaux phénomènes météorologiques :
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(lm,08 à Saint-Amé, par 730 mètres d'altitude, et 0m,78 à Nancy) et le plateau de Langres, qui arrêtent les nuées de l'ouest. Elle décroît dans la plaine de l'Alsace (lm,15 à'Wesserling, 0m,45 à Golmar et 0m,66 à Strasbourg), qui en reçoit beaucoup moins en hiver qu'au printemps et en été. En général cependant, la pluie tombe moins par le vent d'ouest qui est déjà épuisé, que par le vent du nord-est, qui abaisse tout-à-coup la température et qui occasionne les orages d'été. « Quand il pleut à la bise, dit-on, il pleut à sa guise. » La transition de l'hiver à l'été est beaucoup plus brusque sous ce climat que sous les climats maritimes. Au nord des Vosges, l&région ardennaise, froide et très longtemps couverte de neiges, reçoit plus de pluie qu'aucune autre région du nord-est. 68. lie climat rhodanien. — Le climat rhodanien, qui tire son nom du Rhône, appartient non moins à la Saône qu'au Rhône. Il s'étend des monts Faucilles au nord jusqu'à Privas et Digne au sud, c'est-à-dire du 48e au 44e degré. La moyenne générale est de 11°, mais avec des écarts considérables entre la plaine et la montagne. C'est en effet, en France, la région où l'on rencontre les plus grandes différences d'altitude ; pendant que la température moyenne est d'environ 11°,1 à Dijon, de 10°,S à Besançon, elle s'élève à 13° à Valence; elle descend à S0,5 à Barcelonnetle et dans la haute montagne, et à — 1° à l'hospice du Saint-Bernard (— 8°,5 en hiver, — 2°,4 au printemps + 4°,4 en été — 0°,2 en automne). L'influence de la Méditerranée se fait sentir par le Sirocco qui alterne avec le vent froid du nord; par suite, le climat, h Lyon particulièrement, comporte de brusques variations de température. Dans le Jura et surtout dans le Jura méridional, dans les Alpes et dans les Cévennes, la pluie est très abondante; la neige couvre pendant trois ou quatre mois le sol des hautes vallées et couronne pendant huit à neuf mois le sommet des grandes montagnes; ainsi, à l'hospice du mont Saint-Bernard il tombe 0m,94 de pluie et plus de 7 mètres de neige (1). Sous le climat rhodanien, la pluie est rare en hiver dans les
Les différences qui existent entre les observations comparées en divers lieux sont dues à des causes accidentelles qui n'ont rien de commun avec le climat. (I) C'est pourquoi l'altitude de certains sommets ne peut pas être déterminée avec précision, parce qu'elle n'est pas la même en été et en hiver; le mont Cervin (dans les Alpes Pennines), par exemple, a deux sommets dont l'un est tantôt plus et tantôt moins élevé que l'autre.
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LA. FRANCE.
plaines, et les étés sont généralement chauds et secs dans les vallées des Alpes et des Cévennes. 69. i-e climat méditerranéen. — Le climat méditerranéen est celui delà région de plaines qui s'étend entre les Pyrénées et les Alpes Liguriennes, qui est bornée au nord par les Cévennes et qui pénètre jusque dans les Alpes de Provence; il s'étend jusqu'au passage de Naurouse et remonte jusqu'à Privas dans la vallée du Rhône. 11 est nettement caractérisé par l'élévation de la température moyenne qui est de 14°,3. L'été y est chaud et sec : c'est le soleil d'Italie. Quoique les jours de pluie (56 par an en moyenne) y soient bien moins nombreux que partout ailleurs, les orages d'automne et d'hiver fournissent en abondance de l'eau dans les parties élevées. Le climat méditerranéen, en France, comme sur les autres côtés du bassin occidental de cette mer, est précisément caractérisé par la rareté des pluies d'été. A Montpellier, une des villes de France, où, sous ce climat, la pluie est le plus abondante (0m,9I), il n'en tombe que 0m,09, c'est-à-dire 1/10, en été. Sur la côte deProvence, il n'en tombe guère en été que 0m,04 sur une moyenne annuelle d'environ 0m,50; la Provence est la partie la plus sèche de nos côtes. La pluie commence à devenir abondante en octobre; mais elle se produit surtout par des orages, et elle varie beaucoup d'une année à l'autre. « Hiver pluvieux, été abondant », dit-on dans les Comtats. L'agriculture cependant y désire, comme dans le nord, les pluies de printemps; « Boues en avril, épis en été », est un dicton répandu. Deux ennemis y sont à redouter : le mistral, au souffle impétueux et froid, et le sirocco, qui apporte du Sahara la sécheresse, la chaleur étouffante et le sable du désert. C'est surtout dans la plaine du BasLanguedoc et dans la Provence occidentale jusqu'à Toulon que sévit le premier. Les orages se forment d'ordinaire dans les Cévennes: « Mer claire et montagne obscure annoncent la pluie sûre. » A l'extrémité occidentale, le Roussillon, mieux abrité des vents, a une température plus élevée; à l'autre extrémité, la Provence orientale, de Cannes à la frontière, entièrement couverte par le rideau des Alpes, atteint à une moyenne de 15 degrés et plus, voit l'orange et le citron mûrir sur ses coteaux et, en quelques lieux privilégiés, le palmier porter des dattes. La température moyenne de Nice est de 23° en été et de 8°,5, en hiver; cependant les vents du nord et de l'est y sont quelquefois rudes et on y voit parfois de la neige. 70. lie climat girondin. — Le climat girondin est celui des bassins de l'Adour, de la Garonne, de la Charente, de la Sèvre Niortaisc
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jusqu'à la limite du Massif central. La température moyenne y dépasse 12°,5. Il participe de la nature des climats maritimes. La pluie tombe surtout par les vents d'ouest et du nord-ouest : « Montagne claire, Bordeaux obscur, pluie à coup sûr », dit-on dans la campagne de Montauban. Ces vents apportent une quantité notable d'humidité, surtout au printemps, et arrosent très largement la région pyrénéenne. « Jamais pluie au printemps ne passe pour mauvais temps », dit-on en Gascogne. kSaint-Ferréol, dans le Tarn, sur 0m,69 d'eau, le printemps en fournit 0m,21. Cependant ce climat est bien moins humide que le climat armoricain, lia des étés beaucoup plus beaux, plus chauds, et de longs automnes. A Bordeaux, la moyenne de l'été est de 21° ; elle est un peu moins élevée à Pau, qui jouit d'un climat exceptionnel ; à Toulouse, la température estivale est en moyenne de 21°,5, mais la moyenne hivernale descend au-dessous de 4°,o. 71. lie climat central. — Le climat central comprend toute la région du Massif central. Sur ces hautes terres granitiques, l'hiver est long et rude ; la neige reste quelquefois longtemps sur le sol, jusqu'à six mois dans les montagnes de l'Auvergne. La température moyenne de la saison froide à Rodez et à Aurillac, est bien inférieure à celle de Tours, situé à trois degrés plusau nord. Les vents sont violents, les pluies sont d'autant plus abondantes que l'altitude est plus grande: elles atteignent 0m, 88 à Limoges, lm,13 à Aurillac, 2m,ll à Vialas. L'été, malgré les lourdes chaleurs qui régnent dans les parties basses, ne dépasse pas en moyenne 17° à 18°, et la température moyenne de l'année n'est guère que de 9°,5, comme sous le climat vosgien : à l'ouest, jusqu'à Limoges, Tulle et même Mende dans la région des Causses, les vents d'ouest et les pluies d'automne dominent; kArgentat, surOm,79 de pluie, l'automne en fournit 0m,25; au nord jusqu'à Clermont-Ferrand, les pluies d'été l'emportent, comme sous le climat vosgien, et celles d'hiver sont peu abondantes.
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LA. FRANCE.
Tableau de la température et de la pliue dans certaines localités de chaque climat (d'après le bureau central météorologique).
TEMPÉRATURE MOYENNE VILLES.
NOMBRE JANVIER. JUILLET. ANNÉE. HAUTEUR.
PLUIE.
CLIMATS.
de
jours.
Degrés. Degrés. Degrés.
Nancy
St-Martin-dé-Hinx(l '.. Clermont-Ferrand...
G.3 2.6 0.2 2.4 4.8 7.5 5.6 6 6 2.7
17.9 18.3 18.5 21.2 23.8 23.1 20.C 20.2 18.3
11.7 10.2 9.3 11 5 14 0 14.7 12.8 13.2 9.5
Millim. 920 550 780 740 690 540 770 1390 540
205 170 160 150 70 00 150 190 150
Armoricain. Séquanien. Vosgien. Rhodanien. Méditerranéen. Idem (Pyrénées). Girondin. Idem (Pyrénées1. Central.
(i) Landes, au nord-est de Bayonne.
66. Harmonies solaires et harmonies terrestres. — La principale cause des phénomènes météorologiques et par suite de la différence des climats est donc, comme nous l'avons dit, le soleil, qui par sa chaleur produit l'évaporation et par son attraction détermine la rotation de la terre et, par suite de cette rotation et des différences de température, les grands mouvements des eaux et de l'atmosphère sur le globe terrestre. Bernardin de Saint-Pierre aurait désigné celte influence sous le nom d'Harmonies solaires. Ces harmonies ont en effet une action considérable sur l'économie générale d'un pays. Car elles règlent en grande partie la végétation et la production du sol; elles imposent à l'homme une hygiène propre à chaque climat et elles influent par là sur le vêtement, le logement, sur les habitude delà vie et jusque sur les moeurs des populations. Le sol a une influence non moins considérable qu'on peut nommer Harmonies terrestres. Non moins que le soleil, le sol, par sa composition géologique, par les inégalités de son relief, par ses diverses expositions, rend possibles ou impossibles les cultures, et, par suite, facilite et active plus ou moins le progrès de lacivilisation. En absorbant les eaux dans son sein ou en les conduisant dans les rigoles qu'elles se tracent à sa surface, il donne la stérilité ou la fertilité, et fait les torrents dévastateurs ou les fleuves qui servent de routes au commerce ; en se découpant sur le bord de la mer en golfes et en
�LE CLIMAT.
287
ports, et, en ouvrant l'Océan à une nation, il l'invite à la navigation et fait naître en elle le désir des entreprises maritimes ; en opposant par ses montagnes et ses cours d'eau un obstacle aux invasions, il garantit dans une certaine mesure les hommes contre les attaques de leurs voisins ; il contribue, par la proximité et la communauté des intérêts, à les réunir sous une même autorité, et par là détermine en partie la formation des nationalités et la configuration des Etats.
�LIVRE TROISIÈME
L'HISTOIRE ET LA POLITIQUE
SOMMAIRE.
—
72.
L'homme.
72. i/homme. —■ L'homme reçoit en quelque sorte de la nature la chaleur solaire et la terre. Par son intelligence et son travail, il met en œuvre ces forces naturelles pour vivre ; il crée la richesse, il forme les sociétés et il organise les États. La nature est l'instrument ; l'homme est l'agent ; il se sert d'elle comme de son bien légitime et en vue de son propre intérêt. Il s'établit sur le sol dont il fait sa propriété, il en tire les produits de l'agriculture et ceux des mines; il y trace ses voies de communication; il le rend plus habitable par ses constructions et ses aménagements; il le divise en circonscriptions correspondant aux besoins de sa politique et de son administration; il le défend par ses armées. Possesseur des richesses agricoles et minérales qui, produites ou extraites, sont de toute façon le résultat de son industrie, il les convertit en produits manufacturiers; parle commerce intérieur, il fait passer ces richesses du producteur jusqu'au consommateur; par le commerce extérieur, il y ajoute les ressources des pays étrangers et il étend lui-même, par la colonisation, son autorité sur les contrées lointaines; par la religion, par l'instruction, par la justice, par la police, il exerce son action, non pas sur la nature, mais sur luimême pour réprimer le mal, développer les germes du bien, améliorer sa condition morale et élever son âme jusqu'à la connaissance des lois qui régissent le monde. L'ensemble compose les Harmonies sociales que nous étudierons sous leurs formes diverses dans la suite de cet ouvrage. La population, étudiée dans son état, dans sa répartition sur le sol, dans son bien-être et dans sa moralité, peut être considérée comme la résultante de ces diverses influences naturelles et morales. Elle est plus même que cela; car elle est la cause efficiente de la richesse et de l'ordre social : c'est pourquoi nous parlerons de la
�L'HISTOIRE
ET
LA.
POLITIQUE.
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population dans ses rapports avec la géographie avant de traiter delà géographie économique.
lle sectiou.
LA GAULE ET LES ORIGINES DE LA POPULATION FRANÇAISE.
SOMMAIRE. — 73. Les temps préhistoriques et la Gaule barbare. — 74. La Gaule romaine. — 75. Les invasions barbares du cinquième au neuvième siècle.
73. lies temps préhistoriques et la Gaule barbare. — On ignore à quelle race appartenaient les premiers habitants du sol qui est aujourd'hui la France; mais on sait, par les ossements et par les instrumeuts qu'on retrouve enfouis dans les couches du terrain quaternaire, plusieurs même disent dans les couches les plus récentes du terrain tertiaire, qu'à une époque antérieure à la première période glaciaire, il existait des hommes dont le crâne et la charpente osseuse accusent en général un type inférieur, et qui paraissent avoir appartenu à une race répandue sur une grandepartie de l'Europe, où elle aurait vécu pendant de longs siècles. On peut suivre jusqu'à un certain point les progrès de l'état social dans ces premiers âges parle perfectionnement des outils et des ornements (1). Munis de haches de silex taillé plus ou moins grossièrement, puis de flèches et de harpons, les hommes de ces temps paraissent avoir vécu de chasse et de pêche et avoir habité des cavernes; c'est pourquoi l'anthropologie les désigne quelquefois sous le nom de £ro<?/odytes (tp&fl-/), trou; Sûvto, entrer) ou d'hommes paléolithiques. Les caractères anatomiques des plus anciennes tribus permettent de les rapprocher des sauvages actuels de l'Australie. Plus tard, on trouve des tribus analogues aux Esquimaux actuels ou à certains Peaux-Rouges américains : les caractères ethniques autorisent à classer ces derniers dans un groupe spécial qu'on pourrait désigner par le nom de méditerranéen occidental. La plus ancienne race que l'on connaisse est dite race de Canstadt, contemporaine du mammouth. Elle a été répandue principalement dansles bassins du Rhin et de la Seine ; elle porte les caractères d'un
(1) Parmi les nombreuses localités dans lesquelles on a découvert des traces de ces premiers hommes, on peut citer Saint-Acheul (Somme), qui présente les caractères d'une antiquité très reculée; la Madeleine, les Eyzies (abri de CroMagnon, etc.) et le Moustiers sur les bords de la Vézère (Dordogne) ; Solutrè (Saône-et-Loire) ; Lombrives, Ornolac, Ussat, Sabart, etc. (Ariège), appartiennent à des époques postérieures, mais encore très anciennes.
LA FRANCE.
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type très inférieur, vivant de chasse et de pêche, contemporain de l'ours des cavernes, puis du mammouth. La race dite de Cro-Magnon était beaucoup plus grande, plus forte, taillait avec plus d'art ses armes et ses outils de silex et d'os; elle avait une de ses principales stations dans le bassin delà Garonne et vivait surtout de la chasse du renne, dont elle est contemporaine. Les races de Furfooz, dont on a retrouvé des restes nombreux dans l'Ardenne, semblent avoir été moins industrieuses que la précédente. Lorsque, par suite du changement de climat et de la fonte des glaces, le renne émigra peu à peu de nos contrées, la race de Cro-Magnon paraît avoir dégénéré et avoir presque entièrement disparu. D'un point de départ inconnu et par une longue suite d'émigrations lentes dans la direction de l'ouest, vinrent des tribus distinctes de ces races primitives. On peut suivre leur route depuis les bords de la Baltique, à l'aide de leurs monuments, dits mégalithiques parce qu'ils sont formés le plus souvent de pierres colossales. Ces monuments sont ou des cairns, monceaux de pierres; ou des dolmens, tables de pierre supportées par deux ou plusieurs autres pierres; des menhirs, pierres levées; des cromlechs, pierres disposées en cercle. La plupart sont des tombeaux dans lesquels on retrouve des haches et des instruments tranchants de pierre polie et de bronze, des outils en os, des poteries et même, dans la France méridionale, des objets de verre que peut-être le commerce phénicien avait introduits dans la contrée. Les populations qui construisaient de tels monuments et qui étaient encore sauvages ont dû tantôt détruire les populations primitives et tantôt se mêlera elles; elles avaient pour séjour des camps situés dans des lieux élevés, quelquefois des cabanes bâties sur pilotis au bord des lacs. Plusieurs lacs de la Suisse et du Jura, le lac de Grand-Lieu, et celui de Paladru (Isère), présentent des restes de ces habitations lacustres. C'est dans le nord-ouest et l'ouest de la France, particulièrement en Bretagne [Carnac, Locmariaker, Gaor'inis, Camaret, etc.), que les monuments mégalithiques sont le plus nombreux. Des érudits estiment que les instruments de la pierre polie caractérisent surtout la population qui élevait les dolmens et se trouvent principalement dans l'ouest et le centre de la France, tandis que le nord-est serait plutôt la région des tumuli et du fer. Cependant dans le bassin de la Saône et du Rhône, souvent dans les mêmes lieux, on a découvert une quantité considérable d'armes et d'instruments appartenant aux dernières époques des âges préhistoriques, pierre taillée, pierre polie, bronze, fer.
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A côté des découvertes de l'archéologie préhistorique, il faut placer les connaissances géographiques et ethnographiques que les anciens nous ont transmises, et d'après lesquelles la Gaule aurait été peuplée par deux courants d'émigration successifs et opposés, celui des Ibères et celui des Celles et Gaels. On pourrait peut-être rattacher l'existence des Ibères à celle des troglodytes (1). Les Ibères, habitant principalement le sud de l'Europe, ont, à une certaine époque, occupé toute la partie méridionale de la Gaule et paraissent s'être avancés jusqu'en Irlande. Leur type était celui des races méridionales. Lorsque les historiens et les géographes anciens les ont connus, ils étaient déjà, sur le continent, presque tous refoulés par les invasions venues du nord et cantonnés sous le nom à'Aquitains au sud de la Garonne. Ils parlaient une langue particulière, différente des langues aryennes et des langues sémitiques ; cette langue n'a laissé de traces que dans Yeuskuara, parlé aujourd'hui par les Basques. Les Vascons ou Gascons sont des descendants de cette même race, mélangés avec d'autres populations ; mais ils parlent une langue issue du latin, et leur type s'est profondément modifié. Les Basques mêmes, qu'on trouve sur les deux versants des Pyrénées, à l'ouest du pic d'Anie, sont loin de présenter un type uniforme. Les Ligures ou Ligues, qui paraissent avoir parlé la même langue que les Celtes, quoiqu'il soit probable qu'ils n'étaient pas Celtes, sont aussi une des populations les plus anciennes de la Gaule. Ils apportaient avec eux les métaux. Ils habitaient la Provence et les vallées des Alpes méridionales où les Celtes vinrent ensuite et se mêlèrent à eux. Ils avaient généralement la taille petite, le corps trapu, la tête globuleuse, les cheveux noirs et bouclés, le teint basané. Leurs luttes contre les Ibères sont les événements les plus anciens dont il soit fait mention dans les traditions de l'Occident. L'émigration des Celtes ou Gaëls paraît avoir eu lieu de l'est à l'ouest à travers la vallée du Danube dont ils ont longtemps constitué la principale population. En Gaule, où ils pénétrèrent vers le vc siècle avanll'ère chrétienne, ils refoulèrent les Aquitains et pénétrèrent jusqu'à la Garonne; ils occupèrent presque toute la vallée du Rhône et les bords de la Méditerranée, et ils s'y sont mêlés aux Ligures qui avaient peut-être été refoulés aussi vers le sud par d'au(1) C'est cependant dans le midi de la France que l'on trouve les grottes à ossements les plus nombreuses. Florus disait de ses anciens habitants : Aquitani, callidum genus, in speluncas se recipiebanl (liv. III).
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LA FRANCE.
très invasions. Ils ont même passé en Espagne, où sur plusieurs points ils se sont unis aux peuplades ibériennes (Celtibériens, etc.), et ont occupé une partie de l'Italie et des îles Britanniques. Ils étaient, grands, élancés; ils avaient la tête allongée, les yeux bleus ou gris, les cheveux blonds ou roux, le teint clair et rosé. Le principal centre de leur civilisation paraîtavoir été la Champagne, où ils ont laissé de nombreux vestiges de leur présence, comme dans les tombes de la Marne. Les Belges ou Kymris, derniers venus en Occident de cette race, s'étendirent sur la rive gauche du Rhin jusqu'à la hauteur de la Seine et de la Marne, où leurs tribus dominèrent à peu près exclusivement. Plusieurs de ces tribus pénétrèrent bien au delà de la Seine, vers le sud; car les Volées, qui habitaient le Languedoc, paraissent avoir été des Belges. Le nom de cette race se retrouve également dans le pays de Galles en Angleterre, dans le pays ivallon au nord de la France, dans la Galice, ancienne GallEecia (Espagne). Les Celtes se répandirent même par de nombreuses incursions en Italie, en Grèce, dans la vallée du Danube et l'Asie Mineure. C'est cet ensemble de peuples, très divers et déjà très mélangés avant l'ère chrétienne, qui fut désigné par les Romains sous le nom commun de Gaulois. En résumé, au 1er siècle avant l'ère chrétienne, la Gaule barbare se trouvait, suivant César, occupée par trois groupes de population (sans compter les Ligures) correspondant aux trois régions Belgique, Celtique et Aquitaine. Chacun des groupes était subdivisé en un grand nombre de tribus que n'unissait aucun lien politique régulier et qui étaient souvent en guerre les unes avec les autres, quoique cependant beaucoup de petites tribus fussent les clientes de leurs voisines plus puissantes (fig. 78). Chacune des peuplades occupait un canton plus ou moins étendu, ordinairement délimité par des accidents physiques ou par la nature géologique du sol. Beaucoup de leurs noms ont persisté jusqu'à nos jours, avec des altérations plus ou moins profondes, soit dans le nom moderne du pays, soit dans celui de sa ville principale. Le territoire de ces peuplades fut désigné sous le nom de civitas par les Romains; il était divisé en pagi (pays). On y trouvait presque toujours des oppida où enceintes fortifiées qui servaient de refuge en cas d'attaque. 1° La Belgique comprenait le territoire situé entre le Rhin, au nord et à l'est; les monts Faucilles, la Marne et la Seine, au sudouest (1); c'est-à-dire les bassins de la mer du Nord, à l'exception
(1) Ces limites ne doivent pas être prises dans un sens absolu. Plusieurs
�L'HISTOIRE ET LA. POLITIQUE.
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du Rhin supérieur, et la partie à droite du bassin de la Seine. Ses principales tribus étaient les Menapii, qui occupaient d'abord le Brabantet qui, refoulés plus tard par les Toxandri, peuplèrent la Flandre maritime ; les Nervii (Flandre wallonne et Hainaut) ; les Eburones, dans le pays de Liège et la Hesbaie, où ils furent, après leur destruction par César, remplacés par les Tungri; les Aduatici, derniers venus de l'émigration cimbrique, dans le Namurois ; les Treveri (Trêves); les Mediomatrici (Metz); les Leuri (Lorraine méridionale) ; les Rémi, ayant pour villes principales Durocortorum
Fig. 78. — La Gaule au temps de César.
(Reims) et Bibrax (vieux Laon) ; les Suessiones (Soissons) ; les Silvanectes (Senlis) ; les Veromandui (Vermandois) ; les Alrebates (Arras) ; les Morini (Boulonnais) ; les Ambiani (Amiénois) ; les Bellovaci (Beauvoisis) avec la forteresse de Bratuspantium (près de Breteuil) ; les Veliocasses (Vexin et Rotomagus, Rouen) ; les Caletes (pays de Caux), les Aulerci (Alençon).
tribus, dont le centre principal de population était sur la rive droite de la Marne (les Suessiones, par exemple), avaient aussi une partie de leur territoire sur la rive gauche. La même observation s'applique aux autres grandes divisions de la Gaule.
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2° La Celtique s'étendait entre la Seine et la Marne au nordest et les Cévennes et la Garonne et au sud-ouest, c'est-à-dire sur la partie à gauche du bassin de la Seine, sur tout le bassin de la Loire, sur celui de la Saône et sur la partie supérieure de celui du Rhin. On y remarquait au nord de la Loire : les Heluelii (Suisses), déjà partagés en pagi ou cantons distincts ; les Rauraci (Alsace méridionale et Bâle) ; les Sequnni (Franche-Comté), ayant pour capitale Vesontio (Besançon) ; les Lingones (Langres); les Tricasses (ïroyes) ; les Senones, ayant pour villes Agendicum (Sens) et Vellaunodunum (Château-Landon), less&dui (partie de la Bourgogne), les Mandubii (Auxois), chez lesquels était probablement A lesia; les Me Wi(Meaux) ; les Parisii (Paris) avec la ville de Lutecia; les Carnutes (Chartres), ayant pour ville principale Cenabum ou Genabum (Orléans); la confédération des Aulerci, composée de trois peuples principaux, les Cenomani (le Mans), les Diablintes (Jublains) et les Eburovices (Evreux); les peuples maritimes situés entre l'embouchure de la Seine et celle de la Loire, qui, à certaine époque, ont formé une ligue armoricaine, et qui étaient au nombre de neuf: les Lexovii (Lisieux), les Bnjocasses (Bayeux), les Une lit (Cotentin), les Ambivariti ou Abrincalui (Avranches), les Redones (Rennes), les Curiosolilœ (Corseul), les Osismii (Basse-Bretagne), les Veneli (Vannes), les Namnetes (Nantes); les Andecavi (Angers), les Turom (Tours), les Segusiavi (Forez) ; on trouvait au sud de la Loire : les Bituriges Cubi (Bourges), les Pictones (Poitou), les Santones (Saintonge), les Bituriges Vivisci (Bordelais), tribu celtique sur la rive gauche de la Garonne, ainsi que les Vasates (Bazas) et les Niliobriges (Agen) qui occupaient les deux rives ; les Petrocorii (Périgord), les Lemovices (Limousin et Marche), la confédération des Arverni (Auvergne) ayant pour capitale Gergovia (au sud de Clermont) ; à celte dernière se rattachaient les Eleulerli (Haute-Auvergne, Lieutadès), les Veltavii (Velay), les Gabali (Gévaudan), les Hehrii (Vivarais), les Ruteni (Rouergue), les Cadurci (Quercy) ; la forteresse d'Uxellodunum (le Puy d'Issolu) en dépendait. 3 L'Aquitain e ou Novempopulanie, resserrée entre la Garonne el les Pyrénées et peuplée par les Ibéro-Aquitains, comprenait les Ausci (Auch), les Elusates (Éauze), les Sotiales (Sos), les Gariles (Gaure), les Tarusates ou Alurenses (Tursan, cap. Aire), les Pretiani (Albret), les Cocosates (Castets dans les Landes), les Lactorates (Lectoure), les Tarbelli (Dax), les Subollates (Soûle), les Bernarnenses (Béarn), les Bigt-rriones (Bigorre), les Convenu (Comminges), les lluronenses (Oloron), etc.
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&° II faut ajouter à ces trois groupes les peuples compris dans les limites de la province romaine qui avaient des origines diverses : les Volcw Tectosages (Haut-Languedoc), et les Volcse Arecomici (Bas-Languedoc), que l'on rattache aux Belges; les Consorani (Couserans ou Conserans), les Sardones (Roussillon), les Atacini (Narbonne), les Salyes (Basse-Provence), les Suelteri (Estérel), les Albiœci (Riez), les O.cybii, les Nerusi, les Dédales, etc., dans les Alpes Maritimes, qui paraissent avoir appartenu à la famille des Ligures ; enfin quelques peuples de race celtique, comme les Cavari (Avignon), les Tricastini (Tricastin), les Vocontii (Die), les Vertacomicori (Vercors), les Segalauni (Valentinois), les Allobroges (Dauphiné et Savoie). A la race celtique appartenaient aussi les nombreuses tribus alpines, comprises entre les deux Gaules romaines, mais réellement indépendantes, et dont les principales étaient : les Ceutrones ou Ceutroues (Tarentaise), les Nantuates (Ghablais), les Veragri et les Seduni (Valais), les Belagi (Beauges), les Graioceli (Graisivaudan), les Caturiges ou Rigomagenses (Cborges et Embrun), etc. Le commerce avait pénétré de bonne heure dans la Gaule barbare. Dès le xie siècle avant notre ère, les Phéniciens, les premiers navigateurs de l'antiquité, avaient des comptoirs en Corse; sur la côte de la Méditerranée, ils avaient peut-être fondé des établissements à l'embouchure du Rhône, et des noms d'origine phénicienne se retrouvent dans Monaco (le port de Melkarth, l'Hercule phénicien), dans Ruscino, etc. Alesia leur devrait également sa fondation, s'il faut en croire Diodore de Sicile. Les Grecs leur succédèrent dans l'empire de la mer. Dans une petite plaine tertiaire et fertile, présentant, non loin des bouches ensablées du Rhône, un abri favorable aux navires, des Grecs, probablement les Phocéens qui fuyaient la domination des Perses, fondèrent Massilia, vers l'an 600. Massilia, devenue un centre florissant, fonda à son tour, le plus souvent sur les ruines d'anciens comptoirs phéniciens, Nice (Naoaa), Anlibes (5AVTI7COXI?), La Ciotat (KiOxpicToÊ), Agde (A.yiB-/] ?ûy/,), el d'autres colonies sur les côtes non seulement de la Gaule, mais de l'Espagne et de l'Italie. Ce fut par Marseille que les Romains entrèrent en rapport avec la Gaule. 74. i,» «ànle romaine. —■ Les Romains désignaient sous le nom de Gaule cisalpine la vallée du Pô, peuplée en grande partie de tribus gauloises, Insubres, Cenomani, Se?iones, Boii, Lingones, etc., et sous le nom de Gaule transalpine ou de Gaule chevelue (Gallia comata) à cause de la chevelure que les barbares laissaient croître,
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toute la partie située au delà des Alpes (relativement à Rome). Ils conquirent la première de 283 (défaite des Senones au lac Vadimon) à 101, époque où fut créée la province gauloise cisalpine ou citérieure. La Gaule transalpine les vit arriver en 154 comme alliés des Massiliotes contre les Ligures du voisinage. Appelés une seconde fois (125), ils restèrent dans le pays; au nord du territoire de Marseille, près d'une source d'eaux minérales, le consul Sextius fonda (123) la colonie d'Aquœ Sextise, aujourd'hui Aix. Peu après, les Allobroges et les Arvernes étaient vaincus et tout le territoire, jusqu'au Rhône et au lac Léman, devenait province romaine (120) : d'où le nom de Provence. Deux ans après, les Romains franchissaient le Rhône, occupaient jusqu'aux Pyrénées le pays bas situé entre les Cévennes et la Méditerranée, et fondaient (118) dans une ancienne ville gauloise {Nedenacum) la colonie de Narbonne (Narbo Martius, du nom du consul Q. Martius Rex). Située sur la route commerciale qui relie la vallée de la Garonne à la Méditerranée, Narbonne devint la capitale d'une nouvelle province qui comprit toute la vallée du Rhône jusqu'à la Saône exclu* sivement, et même la plaine de Toulouse au delà du passage de Naurouse. Nommé proconsul des deux provinces gauloises, Jules César entreprit de soumettre la Gaule indépendante en se présentant à elle d'abord comme un libérateur. Il commença par arrêter l'émigration des Helvètes en fermant par une muraille fortifiée le passage entre le Rhône et le Jura au-dessous de Genève; puis, les Helvètes ayant rebroussé chemin et passé par les cols du Jura, il les battit au passage de la Saône et au pied du mont Beuvray, près de Bibracte (Autun), 58 av. J.-C. La même année, il repoussait l'invasion des Suèves après avoir défait leur chef Arioviste dans la plaine d'Ochsenfeld, en Alsace, près de Cernay, entre la Thur et la Doller. Au libérateur succéda le conquérant. De 57 à 51, César soumit la Gaule en huit campagnes signalées par de nombreuses batailles : défaites des Belges aux bords de l'Aisne, près de Berry-au-Bac, et de la Sambre, près de Hautmont (57) ; victoire navale sur les Yénètes à l'entrée du Morbihan (56) ; défaite des peuples de l'Armorique près d'Avranches et des Aquitains près de Sos (56) ; échec des Romains chez les Éburons près de Tongres (54) ; victoire sur les Senons et les Aulerques près de Paris (52) ; défaite de César près de Gergovia (52) et enfin victoire complète sur Vercingétorix et les Gaulois coalisés à Alesia (52) (1).
(1) Alesia, que plusieurs érudits ont voulu placer en Franche-Comté, était
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La Gaule resta soumise à Rome pendant 456 ans. Les Romains s'y établirent et y introduisirent leur administration; leurs lois; leur langue, qui remplaça, au moins dans les villes, les anciennes langues gauloises; leur civilisation qui transforma la Gaule barbare en une Gaule romaine, florissante par le commerce et par les arts. Arles (Arelate), surnommée la Rome des Gaules, Narbonne (Narbo Martius), Toulouse (Tolosa) et Bordeaux (Burdigala) furent les cités les plus importantes de la région méridionale. Au centre, étaient Lyon (Lugdunum, qui signifie soit « la hauteur du corbeau » Lug Dun, soit « la hauteur marécageuse » Luck Dun) et Autun (Auguslodunum), célèbre par ses écoles; au nord, Reims (Durocortorum), Metz (Divodurum), Trêves (Augusta Trevirorum), Cologne (Colonia Agrippina). La Gaule fut divisée en provinces, dont le nombre s'accrut à mesure que l'administration provinciale devint plus compliquée. En l'an 27 avant J.-C, Auguste avait formé des provinces spéciales de chacune des quatre grandes divisions de la Gaule : province propre ou Narbonnaise, Celtique ou Lugdunaise (Lyonnaise), Belgique et Aquitaine; il avait agrandi cette dernière, aux dépens de la Celtique, de tout le pays situé entre la Garonne et la Loire et avait attribué le pays des Séquahes à la Belgique. Tibère créa en Belgique, le long du Rhin, deux nouvelles provinces, ou commandements militaires, dans le but de surveiller et de maintenir les Germains; de là leur vint le nom de Germanie inférieure et de Germanie supérieure. A la fin du me siècle après J.-C. (297), par suite de démembrements successifs, le reste de la Belgique avait formé trois provinces; la Lugdunaise, deux; l'Aquitaine, trois; la Narbonnaise, deux; soit en tout, douze provinces, nombre qui monta jusqu'à dixsept à la fin du ivc siècle. Ces dix-sept provinces étaient : Narbonnaise première, métropole Narbonne; Narbonnaise seconde, métropole Aix; Viennoise, métropole Vienne; Alpes maritimes, métropole Embrun; Alpes Graies et Pennines, métropole Davantasia, aujourd'hui Moutien-en-Tarentaise ; Aquitaine première, métropole Bourges ; Aquitaine seconde, métropole Bordeaux ; Novempopulanie ou Aquitaine troisième, métropole Eauze; Lyonnaise première, métropole Lyon ; Lyonnaise seconde, métropole Rouen; Lyonnaise troisième, métropole Tours; Lyonnaise quatrième, métropole Sens; Belgique première, métropole Trêves; Belgique deuxième, métropole Reims; Germanie première ou supérieure, métropole Mayence ;
très vraisemblablement en Bourgogne, dans le bassin de la Seine, an mont Auxois, entre l'Oze et l'Ozerain.
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Germanie seconde ou inférieure, métropole Cologne; Grande Séquanaise, métropole Besançon. Ces provinces, depuis l'organisation du pays par Auguste, qui introduisit le cens en Gaule, l'an 27 après J.-G., se subdivisaient, comme nous l'avons dit, en cités (civilates) au nombre de 126, dont le territoire était presque partout le même que celui des anciennes peuplades gauloises et les cités se subdivisaient en pagi (pays) (1). Avant la conquête de César, le pagus gaulois paraît avoir été en général la propriété collective d'une tribu, quoique le conquérant mentionne déjà un certain nombre de propriétés rurales qui appartenaient à des particuliers et qu'il désigne sous le nom de œdifcia. Mais, sous la domination romaine, les pagi furent divisés en fundi. Le fundus était une exploitation agricole comprenant une certaine étendue de terres et une villa, composée de bâtiments d'exploitation, d'ateliers, de logements pour les esclaves ou les colons et de l'habitation du propriétaire. Le fundus servait de base à l'assiette de l'impôt foncier (2). L'Église ayant établi de bonne heure des évêques dans la plupart des cités, il est facile de retrouver, à quelques différences près, les limites des cités et, par suite, celles des tribus, dans les diocèses épiscopaux de 1789 (v. page 325), ainsi qu'une partie des anciennes provinces dans les sièges archiépiscopaux. La Gaule, pendant quatre siècles et demi, jouit d'une paix, « pax augusta », qui cependant fut plusieurs fois troublée par des révoltes ou par des ambitieux tentant d'y former un empire séparé; plusieurs fois aussi, dans les derniers temps, quand l'Empire s'affaiblissait, elle fut exposée aux invasions des barbares d'outre-Rhin. Divers points du territoire ont été ainsi signalés par des événements militaires. Trêves et Autun virent, en 21, la défaite des chefs gaulois Julien Florus et Sacrovir qui s'étaient insurgés ; Albinus, compétiteur de Septime-Sévère, fut défait par ce dernier près de Trévoux (197) et Posthumus, compétiteur de Gallien, près de Mayence (261). Une des premières invasions des Francs fut arrêtée près d'Arles par la défaite de leur roi Crocus (268); Aurélien défit son rival Tétricus à Châlons-sur-Marne (273) ; les Ba(1) Pagi minores par opposition aux pagi majores, qui, là où il en existait, représentaient en général le territoire même des cités. (2) « Forma censuali cavetur ut agri sic in censum referantur : nomen fundi cujusque et in qua civitate et in quopago sit et quos duos proximos habeat.■» Texte d'Ulpien (Voir Diyeste, LXV, 4).
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gaudes ou paysans révoltés furent exterminés par Maximien au lieu où est aujourd'hui Saint-Muur-les-Fossés (285); Constance Chlore battit à Lmgres (■' 01) les Mamans, qui à leur tour défirent Magnence près de Sens (353) ; Julien remporta une victoire sur les Francs près de Strasbourg (357) et Jovien deux victoires sur les Alamans à. Metz et à Châlons-sur-Marne (366). L'empereur Gratien demanda contre ces derniers l'alliance des Francs dont le roi Mérovée, victorieux à Colmar (377), reçut la pourpre consulaire. 75. lies invasions barbares du cinquième au neuvième siècle. — Du nie au ve siècle, Rome avait pu arrêter les invasions barbares en Gaule, soit par ses propres forces, soit au moyen des barbares mêmes qu'elle soudoyait et opposait les uns aux autres; elle avait dans ce but établi dans ses provinces frontières des bandes de Germains à titre de « colons militaires ». Quand elle n'eut plus de troupes pour les repousser, d'argent pour les soudoyer, le chemin demeura ouvert. Au commencement du ve siècle, de nombreuses tribus germaines et même slaves passèrent le Rhin sans obstacle (janvier 406), pénétrèrent dans la plaine entre Mayence et Bàle et envahirent la Gaule qu'ils mirent au pillage ; l'invasion se composait principalement de Burgondes, de Vandales, de Suèves et d'Alains. Les Burgondes, pénétrant par la trouée de Belfort, ravagèrent les provinces de l'est ; puis, avec l'autorisation des empereurs, ils s'établirent successivement au pied des Vosges et en Savoie. De là, ils occupèrent la vallée du Rhône et de la Saône et formèrent un nouvel Etat, le royaume des Burgondes, d'où est venu le nom de Bourgogne. Les autres peuplades, après avoir semé de ruines leur route à travers la Gaule, avaient passé pour la plupart en Espagne par Saint- Jean-Pied-de-Port (411). Sur un autre point, à travers les Alpes Maritimes, pénétrait un peuple germain un peu plus civilisé, les Visigolhs, qui, venus des bords du Danube, avaient successivement ravagé la Grèce et pillé Rome et auxquels l'empereur d'Occident donnait le gouvernement de la Gaule pour débarrasser l'Italie de leur présence. Sous Euric, ils se séparèrent entièrement de l'Empire auquel ils obéissaient nominalement jusque-là et fondèrent un royaume qui s'étendait sur l'Aquitaine, la Narbonnaise et la Viennoise, de la Loire aux Pyrénées, et au delà sur presque toute l'Espagne. Au nord, une troisième peuplade barbare était déjà, depuis le milieu du quatrième siècle (344), fixée dans la Toxandrie (aujour-
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d'hui le Brabant septentrional), où l'empereur Constant lui avait donné des terres en la chargeant de défendre la frontière. C'étaient les Francs Saliens, ainsi nommés peut-être à cause de l'Yssel ou Sala, sur les bords de laquelle ils habitaient antérieurement. Les uns étaient disséminés à titre de « colons militaires » ; les autres, dits fsedcrati, étaient groupés en corps d'armée. Ces Francs, grossis d'autres bandes, après avoir en vain essayé d'arrêter la grande invasion, avaient eux-mêmes pris part au pillage et s'étaient établis dans la Tongrie et jusqu'à Tournai, tout en restant nominalement sous l'autorité impériale. La Gaule, vers le milieu du vc siècle, se trouvait donc partagée en quatre groupes dont les chefs, qui étaient réellement indépendants, se disaient encore les « serviteurs de l'Empire » : le royaume des Burgondes au sud-est, le royaume des Visigoths au sud-ouest, les royaumes francs au nord, les cités entre la Somme et la Loire qui obéissaient au romain Syagrius; à ce dernier groupe se rattachait peut-être la confédération des villes armoricaines dont une partie forma bientôt le royaume de Bretagne. Un danger commun réunit un jour tous ces anciens et nouveaux possesseurs de la Gaule sous l'autorité d'Aetius, le dernier général romain : c'était la formidable invasion d'Attila, à la tête des Huns et autres tribus tartares. Romains, Gaulois, Francs, Goths, Burgondes arrêtèrent ce torrent par la bataille des champs Catalaunigues livrée dans la grande plaine de la Champagne pouilleuse (451). A la fin du v° siècle, les Francs prirent le premier rang en Gaule. Vainqueur des Romains à Soissons (486), des Alamans à Tolbiac, près de Cologne (496), Clovis, leur roi, embrassa le christianisme et, avec l'appui des évêques, soumit ou rallia sous son autorité les cités romaines jusqu'aux rives de la Loire. La bataille de Vouillé ou Vou'lon (Vocladum) lui donna la partie du royaume des Visigoths entre la Loire et les Pyrénées (507). Toutefois ce dernier peuple, grâce à Théodoric, roi des Ostrogoths d'Italie, conserva quelque temps la Provence, conquise depuis par les Burgondes, et la Narbonnaise qui prit, de ses sept évêchés [Béziers, Maguelonnes, Fine, Nîmes, Agde, Lodève, Carcassonne), le nom de Septimanie et ne fut soumise par les Francs que sous Pépin le Bref. Clovis réunit ensuite sous son autorité les différentes tribus des Francs, gouvernées jusque-là par des chefs distincts, entre autres les Francs Bipuaires, c'est-à-dire habitant les bords du Rhin, et étendit sa domination au delà de ce fleuve, jusqu'à la forêt de Thuringe. Mais, pour lui comme pour ses successeurs, la Gaule
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était moins un État à fonder et à gouverner qu'un domaine à exploiter; de là, les partages bizarres et irréguliers qui eurent lieu entre les quatre fils de Clovis et ensuite entre les quatre fils de Clotaire. Cependant l'unité de domination se complétait ; en 534, les fils de Clovis mettaient fin au royaume des Burgondes, sans cependant déposséder les Burgondes de leurs domaines, et l'on vit, sous Clotaire II et Dagobert, l'empire des Francs s'étendre sous la loi d'un seul chef, des Pyrénées à la forêt de Thuringe et même au delà. Néanmoins, grâce aux partages et à la diversité des éléments ethnographiques, il se constitua plusieurs groupes de population tendant à former des nations distinctes et correspondant à peu près aux quatre grandes divisions naturelles de la Gaule : le bassin géologique parisien, les bassins fluviaux de la mer du Nord, le bassin du Rhône, le bassin Aquitanique avec le Massif central. Au nord-ouest, les Neustriens (No-ost-reich, royaume qui n'est pas à l'est), formés du mélange des Francs Saliens et des GalloRomains, occupaient le vaste triangle entre l'embouchure de l'Escaut, la source de la Seine et la Bretagne, et, par conséquent, à peu près tout l'ancien bassin parisien avec la Normandie actuelle. Au nord-est, les Ostrasiens ou Francs du royaume oriental (Ost-reich), ayant conservé plus complètement les institutions et les mœurs germaniques, s'étendaient sur la rive droite de l'Escaut, de la forêt d'Argonne et de la source de la Seine, dans le bassin de la mer du Nord jusqu'au delà du Rhin. Au sud-est, les Burgondes, soumis, mais non mêlés aux Francs, habitaient avec les Gallo-Romains le pays situé entre la source de la Seine, la Loire et l'embouchure du Rhône d'un côté, l'Aare et les Alpes de l'autre. Le sud-ouest jusqu'aux Pyrénées et à l'embouchure du Rhône était occupé, à l'exception de la Touraine et de l'Orléanais, par les Aquitains, qui, malgré la domination des Yisigoths et la conquête des Francs, étaient demeurés à peu près tels qu'il étaient durant la période romaine. En dehors de ces quatre grands groupes, les peuples situés au sud de la Garonne, en Vasconie ou Gascogne, retranchés dans leurs montagnes, avaientplus complètement encore échappé à l'influence des Francs. Il en était de même à l'ouest dans la presqu'île armoricaine où les Francs n'avaient pas pénétré ; là, la vieille race gauloise avait été renforcée, quelquefois même opprimée par des Bretons qui avaient, par groupes nombreux et durant une longue suite d'années, quitté leur île devant les invasions saxonnes, et la
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presqu'île commençait, depuis la fin du vi° siècle, à être désignée sous le nom de Bretagne. Au nord-est, des Alamans occupaient les deux rives de la plaine du Rhin jusqu'aux Vosges. L'anonyme de Ravenne, qui écrivait au vn° siècle, nous donne une idée des divisions géographiques de son temps. 11 étend la Suevia ou Alamania sur les deux rives du Rhin entre Bâle et Mayence, jusqu'aux Vosges : il désigne sous le nom de Burgundia toute la vallée du Rhône avec la Haute-Auvergne jusqu'à la Durance; sous celui de Septimania toute la côte de la Méditerranée jusqu'à la Durance et aux Cévennes; sous le nom d'Aquitania, autrefois Guasconia, dit-il, le pays entre Loire et Allier au nord et à l'est, Garonne au sud ; il place au sud de la Garonne la Spano-Guasconia. 11 désigne la Bretagne sous le nom de Nuotricus. Le reste de la Gaule entre la Loire, l'Allier, le plateau de Langres, les Vosges et le Rhin est la Francia; mais son manuscrit incomplet ne traite que de la Francia Ilinensis (France rhénane), qui est la portion orientale de ce territoire. Les Francs d'Ostrasie et les Francs de Neustrie se disputèrent pendant plus d'un siècle la prééminence. Cette lutte donna lieu à de nombreuses batailles livrées pour la plupart sur la limite des deux empires : Droissy (593); Tout (611); Latofuo, aujourd'hui Laffaux (596 et 687) ; Testry, aujourd'hui Tertry(687); Vincy près Cambrai (717) ; Soissons (719). Quand c'étaient les Burgondes qui entraient en lice contre les Neustriens, les rencontres avaient lieu en général au sud de Paris: à Dormelles (600), à Élampes (604). L'avantage demeura en dernier lieu aux Ostrasiens sous Pépin d'Héristal (687) et, après lui, sous son fils Charles Martel (719), qui, sans avoir le titre de roi, fut le véritable fondateur de la dynastie des Carlovingiens. Les Carlovingiens, ayant réuni sous une même autorité les deux fractions du peuple franc, reconstituèrent l'unité de l'empire par la soumission de la Bourgogne (734), par la victoire de Poitiers (732) sur les Sarrasins qui avaient envahi l'Aquitaine en franchissant le col de Boncevaux et qui s'étaient avancés jusqu'au delà de la Loire, enfin par la conquête, longue et difficile, de la Seplimanie et de l'Aquitaine même. Ils s'étendirent à l'est jusqu'à l'Elbe, après avoir conquis et converti la Saxe au christianisme, et au sud sur la plus grande partie de l'Italie occupée depuis deux siècles et demi par les Lombards. Charlemagne, petit-fils de Charles Martel, reçut du pape la couronne d'empereur d'Occident (800), parce qu'en effet il possédait la plus grande partie des
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contrées qui avaient composé autrefois l'empire romain d'Occident. Mais cetempire était trop vaste et comprenait des éléments trop disparates pour durer ; moins de trente ans après la mort de son fondateur, il se disloqua. Après la bataille de Fontanet (841), livrée au sud d'Auxerre, le traité de Verdun (843) partagea les États de Gharlemagne entre les trois fils de Louis le Pieux. Lothaire, l'aîné, qui obtint, avec le titre d'empereur, les deux capitales, Rome et Aix-la-Chapelle, eut par suite l'Italie, presque tout l'ancien royaume des Burgondes, l'Ostrasie et la Prise. Louis eut la Germanie, à l'est de la Frise et du Rhin, avec quelques villes de la rive gauche du fleuve. Charles le Chauve eut le pays des Francs de l'ouest, qui commença dès lors à porter le nom de France occidentale et bientôt celui de France. VEscaut, depuis son embouchure jusqu'à sa source, les dernières pentes de YArdenne, la Meuse, la Saône, les Çévennes et le Rhône depuis Avignon jusqu'à la mer la séparaient des domaines de Lothaire (1). Ce traité, qui a eu une influence capitale sur toute la géographie du moyen âge, ne fut cependant pas longtemps respecté. L'empire de Lothaire se brisa et forma les royaumes d'Italie, de Provence et de Lorraine ; ce dernier, qui comprenait l'ancienne Ostrasie, était ainsi nommé de Lothaire II {Lother reich, puis Lotharingie ou Lorraine). A la mort de Lothaire II, les deux rois de Germanie et de France se partagèrent une parlie de ses dépouilles par le traité de Mersen (870) qui donna à Charles le Chauve pour limites la Meuse, YOurthe et la Moselle jusqu'au pied des Vosges. La Lorraine, disputée entre les empereurs d'Allemagne et les rois de France de la dynastie carlovingienne, demeura aux premiers (940). Quant au royaume de Provence, qui composait presque tout l'ancien royaume des Burgondes, la partie située sur la rive droite de la Saône jusqu'au-dessous de Mâcon resta à la France; le reste échut à Boson, beau-frère de Charles le Chauve (879), et fut uni à la Bourgogne transjurane pour former le royaume d'Arles de 933-947 à 1033, époque à laquelle Rodolphe III le céda à l'empereur Conrad II. Mais les grands vassaux, les comtes de Provence, de Maurienne, de Bourgogne, de Vienne et Albon (depuis dauphin de Viennois) et les comtes-archevêques de Lyon étaient indépendants.
(1) Nithard dit que les deux seigneurs du parti de Charles, envoyés pour fixer les limites, furent trompés et mirent indûment la forêt des Ardennes dans la part de Lothaire.
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Cependant, au milieu des luttes des princes carlovingiens, les Normands (North-mann), pirates venus des régions Scandinaves, purent impunément ravager les côtes de la France, pénétrer dans l'intérieur par les embouchures des fleuves et se fixer dans le pays de Neustrie qui leur fut cédé en 911 et prit le nom de Normandie. Les Normands sont les derniers barbares qui aient fondé un établissement stable en Gaule. Les Sarrasins, qui avaient repris leurs invasions dans le'Midi où ils possédèrent longtemps la station de Fraxinet, aujourd'hui la Garde-Freynet (888-972), dans les monts des Maures, pillèrent plus qu'ils ne colonisèrent. Quant aux Hongrois, ils ne se signalèrent que par d'affreux ravages au milieu du xe siècle. En résumé, trois peuples, composés eux-mêmes d'éléments multiples, ont, par une longue suite d'invasions, de conquêtes et de dominations, contribué à former la nation française, dont ils sont, à des titres divers, les ancêtres : les Gaulois, les Romains et les Germains. La langue française, dérivée du latin avec quelque mélange de celtique et de teuton, se forma : au sud, la langue d'oc, presque toute romaine; au nord du Massif central, la langue d'oïl. Ces deux langues se subdivisaient en dialectes suivant les provinces : le bourguignon, le picard, le normand étaient les principaux dialectes de la langue d'oïl avec le luallon, le champenois, le lorrain, le franc-comtois, comme variétés ; le provençal, le languedocien, le catalan, Yagenois, le limousin, l'auvergnat étaient ceux de la langue d'oc.
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LA FORMATION TERRITORIALE DE LA FRANCE.
SOMMAIRE.
— 7G. La féodalité. — -77. La France sous les Capétiens directs. — 78. La France sous les trois branches des Valois. — 79. La France sous les Bourbons. — 80. L'administration au dix-huitième siècle. — 81. La France pendant la Révolution et le premier Empire. — 82. La France de 1815 à 1871. — 83. L'administration depuis 1871. — 84. Le résumé des changements territoriaux.
76. ï-a féodalité. — Les Francs, maîtres de la Gaule, n'avaient guère changé les circonscriptions administratives de l'Empire romain et s'étaient en général contentés de confier h un comte le gouvernement de chaque cité, quelquefois à des ducs le gouvernement d'une province, souvent aussi à des comtes subordonnés au
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comte de la cité le gouvernement d'un pagus ; des centeniers administraient les subdivisions du pagus. Les possesseurs de bénéfices, c'est-à-dire de terres données d'abord en usufruit seulement par les rois ou par des seigneurs, étaient peu à peu parvenus à transformer ces usufruits en propriétés perpétuelles et héréditaires. Les ducs et comtes parvinrent aussi peu à peu, comme les bénéficiers, à rendre leurs offices, c'est-à-dire leurs comtés, duchés ou autres seigneuries, à peu près héréditaires et indépendants et finirent par obliger les hommes libres à se lier à eux par la recommandation. c'est-à-dire par un engagement qui mettait à perpétuité leur personne et leurs terres sous la dépendance du seigneur. Ce fut le commencement de la féodalité, dont le triomphe devint complet vers la fin du ix° siècle; Charles le Chauve consacra l'hérédité des offices, grands et petits, par le capitulaire de Kiersi-sur-Oise (877) qui est le plus connu des actes de cette transformation sociale. La souveraineté se trouva alors presque confondue avec la propriété territoriale. Le territoire fut divisé en fiefs ; chaque grand propriétaire rendit la justice sur sa terre et devint le maître des hommes qui l'habitaient; chaque seigneur régna sur ses serfs et ses vassaux et fut lui-môme subordonné par le lien de la vassalité à un autre seigneur, souvent au comte; le comte, à son tour, relevait tantôt immédiatement du roi, tantôt d'un seigneur plus puissant, duc ou comte. Le pouvoir d'un grand nombre de ducs et de comtes avait pour origine un office conféré par les rois carlovingiens et transformé en propriété héréditaire. Les principaux domaines féodaux, dans la France, septentrionale qui correspond à peu près au bassin géologique parisien (avec la Normandie), étaient, en 877 : le comté de Flandre, le comté de Vermandois, le duché de France, qui s'étendait de la Somme à la Loire et auquel la Champagne fut rattachée de 854 à 923, le comté d'Anjou et le duché de Bourgogne. Après le traité de 911, le duché de Normandie devint un des principaux domaines et eut lui-même nominalement la suzeraineté de la Bretagne, réellement indépendante sous des seigneurs qui prenaient les titres de comte, de duc et même de roi. Dans cette région, sous le régime féodal qui présentait de grandes irrégularités et dont les circonscriptions politiques subirent de fréquents changements, les cadres de l'administration romaine disparurent en grande partie; mais ils subsistèrent dans les divisions ecclésiastiques. Au midi de la Loire, au contràire, c'est à-dire dans l'Aquitaine, l'élément barbare ayant moins pénétré, le pays n'avait presque
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aucun rapport de subordination avec la France du nord, et l'organisation féodale, étant moins compliquée, n'avait pas effacé les traces de l'administration romaine. Du xe au xiv° siècle environ, la nation française a vécu sous le régime féodal, divisée pour ainsi dire en autant d'Etats qu'il y avait de seigneuries et de châteaux, attachée au sol par le servage, par la propriété féodale, vivant surtout d'une vie rurale; cependant, à partir du xm° siècle, l'industrie concentrée dans les villes se développa, et avec elle le commerce qui avait longtemps été très restreint. Les relations des provinces entre elles et de la France avec l'étranger avaient lieu principalement à l'aide de grandes foires périodiques, comme les foires de Champagne, celle de Beaucaire, celle du. Landit h Saint-Denis, etc. D'autres rapports, malheureusement fréquents, résultaient des guerres entre seigneurs. Les divers éléments ethnographiques que les invasions avaient juxtaposés sur le même sol se fondirent dans le moule nouveau durant cette longue, et quelquefois dure, élaboration; mais, en même temps, certaines différences locales et provinciales, causées par l'influence du milieu, s'accusèrent davantage. 77. lia France sous les Capétiens directs. — Le premier des rois de la troisième race, Hugues Capet (987), était, avant son avènement, le plus puissant des seigneurs féodaux. Comte de Paris et duc de France (i), il régnait sur des domaines situés au centre du bassin de la Seine et possédait la capitale de la France neustrienne, qu'avaient choisie, non sans raison (2), les rois mérovingiens et les rois francs depuis Charles le Chauve. L'Ile-de-France, avec l'Orléanais (3), composait son domaine particulier : c'est à ce domaine que fut à peu près bornée l'autorité des premiers rois. Cependant les limites étaient loin d'en être précises ; ainsi les premiers Capétiens partageaient avec l'évêque une partie de l'autorité dans les villes épiscopales du nord et ils exerçaient certains droits sur Montreml-sur-Mer. Les autres grands seigneurs, ducs ou comtes, régnaient en souverains, chacun dans leurs domaines. Aussi, pendant un siècle, l'histoire des rois de France a-t-elle eu
(1) Le nom de France, plus tard Ile-de-France, s'appliqua d'abord au pays que bordent l'Oise, la Nouette, la Beuvronne, la Marne et la Seine, et paraît avoir compris à peu près la même région que le Parisis. (2) L'empereur Julien, qui gouverna plusieurs années la Gaule, avant d'être à la tête de l'empire romain, avait déjà fait de Lutece sa capitale. (3) L'Orléanais propre a été apanage comme duché d'Orléans de 1344à 14!)S; réuni à la couronne par Louis XII, il fut plusieurs fois érigé en apanage nominal pour les branches cadettes de la famille royale de Bourbon.
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pour Ihéâtre les environs de Paris. Louis le Gros, qui s'efforça le premier de ramener à l'obéissance féodale les petits vassaux turbulents du domaine, allait guerroyer contre des châteaux bâtis sur les collines de Montmorency, du Puiset (au sud-ouest d'Étampes), de Montlbéry, de Coucy (au sud-ouest de Laon), et les batailles les plus importantes de ce temps furent livrées sur les frontières de la Normandie, dans les guerres entre le roi et son plus puissant vassal, devenu roi d'Angleterre : à Brémule (1119); au pont de Gisors (1198) dont le château, bâti par Richard Cœur-de-Lion, défendait le passage de l'Epte, limite des deux Etats. Philippe Ior avait acquis, dans l'intérieur même de l'Ile-deFrance, le Gâlinais (1068) et le Vexîn français (1082); car il s'en fallait de beaucoup que cette province même fût alors tout entière aux mains du roi. Hors de l'Ile-de-France, Philippe Ier avait acquis Corbie, acheté la vicomte de Bourges (1100) à un seigneur qui partait pour la Terre-Sainte. Philippe-Auguste acquit par héritage le Vt-rmandois (1), V Amiénois, le Valois (1185-1214) et Y Artois (1191). II est vrai que ces trois dernières provinces furent plus tard aliénées. Le roi d'Angleterre, Henri Plantagenet, maître de la Normandie et du Maine par sa mère, de Y Anjou et de la Touraine par son père, te Y Aquitaine (Poitou, Limousin, Bordelais, Agenois, avec la suzeraineté de l'Aunis, de la Saintonge, de J'Angoumois, du Périgord, de la Marche et de la Gascogne) par sa femme, et presque de la Bretagne par son fils Geoffroy, gendre et héritier de Conan IV, dernier duc de nationalité bretonne, était beaucoup plus puissant que le roi de France. Philippe-Auguste entra en lutte avec lui et avec son dernier fils, Jean sans Terre, auquel il enleva la Normandie, le Maine, Y Anjou, le Poitou, la Touraine (1204) (2); il acquit aussi, d'autre part, la plus grande partie du comté d'Auvergne (1213). Quoique ces provinces aient été dans la suite plusieurs fois perdues ou aliénées, les conquêtes du xne et des premières années du xm° siècle ont commencé à constituer la puissance territoriale des rois de la troisième race; elles ont été consolidées par la victoire que remporta Philippe-Auguste au pont de Bouvines (1214) contre les troupes confédérées des seigneurs du nord et de l'empereur d'Allemagne, dans cette plaine de Flandre qui allait devenir souvent le théâtre des luttes de la France contre l'étranger.
(1) Comté en 880; uni au Valois en 1077, à la couronne en 1185-83; donné temporairement comme douaire à Marie SUiart en 1576. (2) Comté au ixe siècle; uni à l'Anjou en 1044; confisqué en 1204; apanage ; nominalement plusieurs fois de 1328 à 1576.
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Le fils de Philippe-Auguste recueillit les fruits des victoires de son père en enlevant encore aux Anglais le Bas Poitou, VAunis et la Saintonge jusqu'à la Gironde (1224), et ceux de la guerre des Albigeois, en dirigeant lui-même une croisade dans le midi et en s'emparant du Bas-Languedoc (1226), où il établit les sénéchaussées de Beaucaire et de Carcassonne. Ces conquêtes furent consacrées sous saint Louis, pendant la régence de sa mère, Blanche de Castille, parle traité de Paris (1229), qui céda au roi le Bas-Languedoc avec le Gévaudan, une partie de l'Albigeois et qui assura à Alphonse de Poitiers, son frère, la succession du comte de Toulouse. Elles furent sanctionnées de nouveau par les victoires de Taillebourg et de Saintes, gagnées sur le bord de la Charente (1242), et par le traité d'Abbevitle (1259). Toutefois saint Louis consentit à prendre la Charente comme limite des possessions anglaises et françaises : il restitua au roi d'Angleterre le Limousin et tout le pays au sud du fleuve, connu plus spécialement depuis cette époque sous le nom de Guienne, et assura à la France la possession légitime des pays situés au nord. Il acheta aussi en 1238 le comté de Mâcon apanagé par la suite ; mais, en 1258, par le traité de Corbeil, il renonça au droit nominal de suzeraineté que la France avait sur la Catalogne, le Roussillon et la Cerdagne. Alphonse et sa femme étant morts sans enfants (1271), leurs domaines composés du comté de Toulouse, qui comprenait le Toulousain, le Quercy, le Rouergue, l'Agenois et l'Albigeois, et du comté de Poitou échurent au roi Philippe III le Hardi; le comté de Toulouse conserva cependant une administration particulière et ne fut réuni au domaine de la couronne qu'en 1361 (1). L'Agenois fut cédé à l'Angleterre. Ces agrandissements dans le Midi entraînèrent le roi de France à soutenir, par delà la limite naturelle des Pyrénées, des guerres peu favorables à sa puissance. Plus habile, Philippe IV le Bel porta son principal effort du côté de la Flandre (victoires de Furnes en 1297, et de Bruges en 1300; défaite de Cour Irai en 1302; victoire navale de Zierikzée dans les eaux de l'Escaut oriental; victoire de Mont-en-Pévèle au nord de Douai en 1304) et se fit
(1) En 778, création par Charleniagne de la Marche de Gothie dans l'ancienne Septimanie ou Bas-Languedoc, et du comté de Toulouse dans le Haut-Languedoc. Réunion de la Gothie au comté de Toulouse en 918. Démembrement à partir de 1229; héritage du roi en 1271; annexion définitive à la couronne en 1361, y compris le Quercy et le Rouergue, qui ne furent rattachés que postérieurement au gouvernement de Guyenne. — Le comté de Poitou, donné plusieurs fois en apanage, ne fut définitivement réuni à la couronne qu'à l'avènement de Charles VII (1422).
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céder la Flandre française jusqu'à la Lys (1303 et 1312). Plus tard, Charles V abandonna cette importante province en la donnant ên dot à son frère Philippe le Hardi, chef de la deuxième maison capétienne de Bourgogne, qui épousait l'héritière du comte de Flandre. Philippe le Bel avait épousé Jeanne, comtesse de Champagne et de Chartres (1) et reine de Navarre, qui lui apporta ses domaines en dot; le royaume de Navarre sortit de la maison de France à la mort de Louis le Hutin, et la Champagne réunie au domaine
Fig. 7[). — Les accroissements du domaine royal.
royal, mais donnée quelque temps en douaire ou en apanage, rentra définitivement en 1361 (2). Le même roi se fit céder par le comtearchevêque de Lyon la souveraineté de sa ville (cession en 1307, réunion en 1310) qui, depuis le xi° siècle, relevait de l'empire
(1) Comté de Blois ou Blaisois créé vers 830, avec comté de Chartres (conquis vers 970), Tours, etc.; uni à la Champagne en 1019 et plusieurs fois séparé et réuni; Chartres uni à la couronne en 1284; donné à Charles de Valois en 1293 ; réuni en J492, donné ensuite en apanage. Comtés de Blois et Dunois achetés en 1391 par le duc d'Orléans, réunis à la couronne par Louis XII, puis donnés en apanage. (2) La Champagne érigée en comté héréditaire en 854; passe à la maison de Blois en 1019; le comte Thibaut V hérite de la Navarre en 1234; réunion de la Champagne à la couronne par mariage en 1284; définitivement réunie en 1361. . •
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germanique et la réunit à la France (1310) (I). Beaugency (1292), le Bigorre (1292), la Marche, VAngoumois (1303), la Soûle (1309) entrèrent aussi, mais momentanément, dans le domaine royal; le Barrois à l'ouest de la Meuse (2) appelé dès lors Barrois mouvant dut, après la défaite et la capture du comte Henri III, reconnaître la suzeraineté du roi de France (1302). A la fin des Capétiens directs, le domaine royal comprenait environ les deux tiers de la France neuslrienne, touchait la Lys au nord, les Pyrénées au sud, et à l'est possédait, avec Lyon, une portion de l'ancien royaume de Lothaire. La Franche-Comté ou comté de Bourgogne avait même été pendant un temps réunie aux possessions de la couronne parle mariage, en 1295, de son héritière avec un fils de Philippe le Bel, devenu roi de France lui-même sous le nom de Philippe V (1316-1322) (voir fig. 79). Sur le reste du territoire du royaume que gouvernaient des seigneurs vassaux, la suzeraineté du roi était devenue effective. 78. lia France sous les trois branches des "Valois. — L'avènement des Valois fut le point de départ d'une guerre avec les rois d'Angleterre. Devenus par leurs mariages possesseurs d'une grande partie du bassin de la Garonne en 1152 (mariage d'Eléonore de Guyenne et de Henri Plantagenet) et du Ponthieu ou France maritime en 1279 (mariage d'Éléonore de Ponthieu et d'Édouard III), ceux-ci prétendaient, contrairement à la loi salique, avoir des droits sur la couronne de France comme héritiers plus proches que les Valois ; ils descendaient d'une branche féminine. La guerre dura plus d'un siècle (1337-1453) ; elle est connue sous le nom de guerre de Cent ans. La France y fut cruellement éprouvée; ses armées- féodales y subirent, entre autres, trois grands désastres. En 1346, Édouard III, après avoir débarqué dans le Cotentin à la faveur d'une trahison et dans l'espoir d'un brillant accueil en Normandie, s'était vu obligé de regagner à la hâte ses possessions du Ponthieu. L'indication du gué de Blanqueiaque, près d'Abbeville, où se trouvait une ancienne voie romaine oubliée, lui permit de tromper la surveillance de Philippe VI qui croyait avoir gardé tous
(1) Comté do Lyon érigé pour Gérard de Roussillon vers SGO; augmenté du Forez et du Beaujolais en 870; réuni au royaume d'Arles en 955. Les comtes abandonnent la ville aux archevêques en 1073, et prennent plus spécialement le titre de comtes de Forez. (Voir plus bas, p. 316.) (2) Cette partie occidentale du duché de Bar fut dite Barrois mouvant ou royal, parce qu'elle était dans la mouvance (sous la suzeraineté) du roi de France. La partie orientale était le BurroU ducal ou non mouvant.
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les passages de la Somme et qui fut défait à Crée;/. Dix ans après (1356), ce fut à Poitiers (1) que Jean If, fils de Philippe VI, fut vaincu par le Prince Noir, fils d'Edouard III, qui, après avoir ravagé le Berri, se repliait sur la Guyenne. Enfin, sous Charles VI, en 1415, eut lieu la désastreuse bataille d'Azincourt, gagnée par Henri V d'Angleterre qui, après avoir ravagé la Normandie, et se hâlant de regagner Calais, put aussi traverser la vallée marécageuse de la Somme au-dessus de Péronne, à l'aide du gué de Voyennes, autre passage d'une voie romaine oubliée. La prise de Calais, que les Anglais possédèrent plus de deux siècles, avait été le résultat de la bataille de Crécy. Celle de Poitiers avait été suivie du traité de Drétigny (1360) qui céda au roi d'Angleterre en toute souveraineté Calais, Guines, Montreuil et tout le Ponthieu dans le nord," dans le sud, le Poitou, YAunis, la Saintonge, YAngoumoU, le Limousin, le Périgord, le Quercy, le Rouergue, la Guienne, YAgenois, le Labourd, la Soûle et la suzeraineté de Y Armagnac et du comté de Foix. Charles V, par sa tactiqueprudente, autant que par ses armes qui se signalèrent par les victoires navales de La Rochelle et de la Charente (1372), aux combats dePontvallain (1370) et de Chizé (1372) (2), reprit aux Anglais tous ces territoires : il ne leur resta plus que Calais, Cherbourg, Brest, Bordeaux, Mortagne-sur-Gironde, Dax et Rayonne. Charles V acquit, en outre, le comté d'Auxerre (vers 1363). Mais, sous Charles VI, la défaite d'Azincourt et la complicité de la reine Isabeau et du duc de Bourgogne livrèrent de nouveau la France aux Anglais; l'héritage même de la couronne de France fut réservé par le honteux traité de Troyes (1420) au fils du roi d'Angleterre. Charles VII, à son avènement (1422), tristement inauguré par les défaites de Cravant-sur-Yonne (1423) et de Verneuil (1424) (3), ne régnait en réalité que sur Bourges où il avait dû se réfugier, sur Poitiers et sur quelques autres villes au sud de la
(1) Les luttes de Charles V contre les Anglais se trouvèrent compliquées par des révoltes de vassaux, entre autres par celle de Charles le Mauvais, roi de Navarre et comte d'Évreux, défait par Duguesclin à Cocherel (1364). (2) Le Poitou, comté en 778, fournit des ducs d'Aquitaine depuis 839. Rattaché à la France par le mariage d'Éléonore avec Louis VII, en 1137, à l'Angleterre par le mariage de la même princesse avec Henri II (1152); conquis par Philippe-Auguste en 1204, apanagé à diverses reprises, occupé par les Anglais de 1356 à 1369; apanagé en 1417 à Charles VII, alors dauphin, qui le réunit à la couronne à son avènement en 1422. (3) Le lieu précis de cette bataille est Mauperhds, aujourd'hui la Cardinerie, écart de la commune de Nouaillé, au sud-ouest de Poitiers.
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Loire. Si les Anglais étaient parvenus à forcer par la prise d'Orléans le passage de ce fleuve, c'en était fait de la royauté des Valois. Jeanne d'Arc sauva son pays en délivrant cette ville (1429), et, par !a prise de Reaugency et la victoire dePatay (1429) remportée près de Bonvray, ville qui quatre mois auparavant avait été le théâtre d'une de nos défaites, elle débarrassa le cours de la Loire de la présence des ennemis. Après la mort de l'héroïne, Charles VII, par le traité d'Arras (1435), détacha le duc de Bourgogne de l'alliance étrangère en lui cédant les comtés d'Auxerre et de Mâcon, l'Artois et les villes riveraines de la Somme {Saint-Quentin, Corbie, Amiens, Abbeville, Saint-Valery); plus Péronne, Roye, Montdidier, c'est-à-dire presque toute la Picardie, et en le dégageant de toute vassalité. Puis il rentra dans Paris (1436) et chassa les Anglais de presque toute la France. Il ne restait plus àces derniers, en 1444, que Calais, la Normandie et la Guyenne (1). La Normandie (2) leur fut enlevée (1450) et la possession en fut assurée par la victoire de Formigny. La Guyenne (3) fut soumise après la prise de Libourne, de Bordeaux et de Rayonne (1451) ; la victoire de Castillon sur les bords de la Dordogne (1453) et la seconde prise de Rordeaux, qui avait rappelé les Anglais, marquent la fin de la guerre de Cent ans. Une guerre si longue et si souvent désastreuse avait appauvri la France et considérablement diminué sa population. Cependant le domaine royal s'était agrandi et l'unité morale de la nation française s'était formée au milieu même des souffrances de l'invasion et par la haine de l'étranger. L'avènement de Philippe de Valois
(1) Pendant ce temps avait lieu la guerre civile connue sous le nom de Praguerie (1440) ; en 1444, le Dauphin marchait au secours de l'empereur contre les Suisses, qui éprouvèrent une défaite à Saint-Jacques, sur la Birs, près de Bàle (1444). (2) Duché en 911 ; son duc conquiert, en 1066, l'Angleterre qui reste unie à la Normandie; cette province fut confisquée par Philippe-Auguste en 1204; apanagéc pour Jean II en 1332; conquise par les Anglais en 1415; reprise définitivement en 1450. (3) Guienne, corruption du mot Aquitaine et partie méridionale de l'ancien duché d'Aquitaine. Sous les deux premières races des rois de France et jusqu'au xnie siècle, le mot Aquitaine désignait l'Aquitaine de la période romaine ou du moins l'Aquitaine première et l'Aquitaine seconde. Au xnr3 siècle, cette région fut morcelée et on désigna sous le nom de Guienne la région située entre la Charente et les Pyrénées que le traité d'Abbeville laissait aux Anglais. L'archevêque de Bourges portait le titre de primat d'Aquitaine, que lui contestait au xvnr3 siècle l'archevêque de Bordeaux. Depuis le traité d'Abbeville (1257) la Guienne fut occupée presque toujours par les Anglais iusqu'en 1453; elle fut apanagêo sous Louis XI, en 1469, et réunie définitivement en 1474.
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avait réuni au domaine le Valois (1), le comté de Chartres, le Maine et VAnjou; mais de nouveaux apanages détachèrent ces provinces (2). Le dernier dauphin de Viennois, Humbert II, avait, par lés traités de Vincennes et de Sainte-Colombe (1343) et par celui de Romans (1349), vendu au roi de France ses domaines du JDauphiné (Viennois, Graisivaudan, Gapençois, Embrunois et Brianconnais) ; en 1419, la cession par testament du Valentinois et du Diois au prince qui devait être Charles VII avait à peu près complété l'acquisition de cette province. Le territoire du royaume de France se trouvait encore une fois étendu au delà des limites du traité de Verdun. A partir de 1456, le Dauphiné fut rattaché au domaine de la couronne. Charles VII parlait même (1444) trompeusement des « frontières antiques et naturelles de la Gaule française qui s'étendait jusqu'au Rhin. » Sous le roi Jean, une importante province, la Bourgogne, qui, par déshérence, était tombée dans le domaine royal, en sortit pour constituer, avons-nous dit, un anapage en faveur du plus jeune fils du roi et créa une puissante maison qui fut, après les Anglais, la plus redoutable ennemie de la roj'auté (3). Louis XI triompha de cette ennemie et, après la mort du dernier duc, Charles le Téméraire (1477), il réunit au domaine le duché de Bourgogne (4), les villes de la Somme, le Ponlhieu(§), le Boulonnais (6) et le Charolais. Il réunit aussi, à la mort de Bené d'Anjou (1480), VAnjou (7) et le
(1) Valois, comté en 880 ; uni au Vermandois en 1077 ; à la couronne en 1185 ; apanagé en 1285; rentré au domaine en 1328 ; apanagé à la branche des ValoisOrléans de 1392 à 1498, et nominalement depuis à toutes les familles d'Orléans. (2) Les Capétiens directs avaient eii général favorisé l'émancipation des communes contre l'autorité des seigneurs. Sous les premiers Valois, la puissance féodale reprit, au contraire, de l'importance et fut plus d'une fois soutenue parles rois eux-mêmes. C'est ainsi que Philippe VI soutint le comte de Flandre contre ses villes révoltées (victoire de Cassel, 1328), exemple que suivit Charles VI (bataille de Roosebeke, 1380), mais qui indisposa cette province. (3) Sous Louis XI même, la Bourgogne fut à la tête d'une révolte féodale, dite Guerre du Bien Public, signalée par la bataille de Montïkéry et les traités de Confieras et de Saint-Maur (1465). (4) Fondé en 877, occupé en 1012 par le roi Robert le Pieux, dont le deuxième fils, Robert, fonda une dynastie ducale en 1032; passa par héritage en 1361 au roi Jean, dont le dernier fils, Philippe le Hardi, fonda une deuxième dynastie (1303-1477); réuni en 1477, sauf le Charolais, qui resta en possession de l'Autriche-Espagne jusqu'en 1659. (5) Comté en 859; à l'Angleterre, par mariage, en 1279; conquis en 1369; donné en 1435 à la Bourgogne avec les villes de la Somme et I'Amiénois; comté au ix° siècle; uni au Vermandois et au Valois au xi"; à la couronne, 1185; réuni définitivement en 1477. (6) Comté en 860; uni à la Bourgogne en 1419; à la couronne en 1477. (7) Anjou, comté en 870; fournit (1154) à l'Angleterre la dynastie des Plantagenets; confisqué en 1204; apanagé en 1246; réuni définitivement en 1481.
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Barrois mouvant, et, à la mort de Charles, héritier de René, le Maine (1) et la Provence (2) (1481). Il avait acquis par confiscation le duché d'Alençon et le Perche (1474 et 1482) (3), le duché de Nemours, l'Armagnac et la vallée d'Aure; il tenait le Roussillon et la Cerdagne à titre de gage pour de l'argent qu'il avait prêté au roi d'Aragon, et, comme dot de sa future bru, petite-fille de Charles le Téméraire, l'Artois et la Franche-Comté (4). La puissance royale n'avait jamais été si grande. Par son mariage avec Anne, duchesse de Bretagne, Charles VIII avait préparé la réunion au domaine royal de celte importante province qui avait eu jusque-là une existence presque entièrement séparée de celle de la France (5). Mais ses projets de conquête en Italie lui firent abandonner une partie des acquisitions de son père ; en effet, pour ne pas laisser d'ennemis derrière lui, il rendit à Maximilien d'Autriche Y Artois, la Franche-Comté et le Charolais (traité de Senlis, 1493), et au roi d'Aragon la Cerdagne etle Roussillon (traité de Barcelone, 1493). Les guerres d'Italie, dont les résultats furent si brillants pour les arts et les lettres, entraînèrent les rois et leurs armées à la poursuite de conquêtes lointaines et impolifiques. La Haute Italie, particulièrement la région entre la Sesia et l'Adda, devint le champ
(1) Comté en 830; uni en 1110 à l'Anjou dont il a ensuite suivi le sort. (?) Royaume en 879; uni à celui de la Bourgogne transjurane pour former le royaume d'Arles en 947 ; comté en 948; à la maison capétienne d'Anjou en 124G; à la couronne en 1481. (3) Le duché avait été restitué en 1476, et une seconde fois en 1483; réuni à la couronne en 1525 et plusieurs fois donné en apanage. (4) Ces deux provinces, dont la cession au roi de France avait été consentie comme dot de Marie de Bourgogne fiancée au dauphin, par le traité d'Arras (1482), avaient été l'objet d'une guerre entre LouisXI et Maximilien d'Autriche, gendre du Téméraire, laquelle fut signalée par la bataille indécise de Guinegatte (1479), près de Thérouanne. Louis XII devait, en 1513, éprouver près de cette place une défaite complète. (5) La Bretagne a des chefs nationaux, comtes ou rois depuis 383. En 577, trois comtés principaux; en 594, celui de Cornouailles soumet les autres et devient royaume; en 690, anarchie à la suite de laquelle les rois francs soumettent la Bretagne; en 824, duché bénéficiaire, devenu royaume et indépendant en 840; er puis duché vassal do la Normandie 992. Érigé en duché sous Geffroi I en 1108; placé sous la suzeraineté du roi de France en 1213. De 1341 à 1364, lutte entre la maison de Blois, soutenue par la France, et la maison de Mnntfort, soutenue par l'Angleterre, qui finit par l'emporter (batailles de la Roche-Derrien, 1347 ; d'Auray, 1364) ; en 1491, mariage de Charles VIII avec l'héritière Anne, qui gouverne néanmoins son duché d'une façon indépendante, même sous Louis XII, son second mari. Sa fille aînée, Claude, épouse, en 1514, François dAugouer lême, qui devient roi de France en 1515 (François 1 ) ; ce roi se fait reconnaître comme souverain par la noblesse bretonne à la mort de sa femme, en 1524 et unit lo duché à la couronne par lettres patentes en 1532.
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de bataille des Français contre les Suisses ou les Impériaux, parce que c'était surtout la possession du Milanais qu'on se disputait. Les Alpes furent maintes fois traversées par nos troupes : le col du mont Genèvre, le plus facile de tous, fut le chemin de Charles YIII à l'aller et au retour (1494-1495), plusieurs fois celui de Louis XII, celui de François Ier avant la bataille de Pavie (1525); le col de l'Argentière fut traversé, avant Marignan (1515), par François Ier qui voulait tourner par le sud le Pas de Suze et la vallée de la Doire occupés par les Suisses, et qui dut faire de grands travaux pour rendre le passage praticable à ses 72 canons; le mont Cenis fut franchi par le même roi dans la campagne de 1536. C'est par le petit Saint-Bernard que Bonnivet fit sa retraite après la campagne où mourut Bavard (1524); c'est par les passages des Alpes Liguriennes que le duc de Bourbon (1524) et, douze ans plus tard, Charles-Quint (1536) envahirent la Provence. La principale victoire que les Français aient remportée dans la région des Alpes durant les guerres d'Italie est celle de Cérisoles livrée au sud du Pô (1544). Le marquisat de Suze dans la vallée de la Doire Ripaire, Pignerol dans la vallée du Clusone, Saluées au débouché du Pô, gardaient les passages et furent plusieurs fois attaqués ou pris. Les Impériaux se trouvant maîtres des Pays-Bas, la France fut aussi, pendant ces guerres, envahie plusieurs fois par sa frontière du nord et du nord-est. Sous François Ier, Charles-Quint, pénétrant par la vallée de la Marne, prit et brûla Vitry et s'avança jusqu'à Château-Thierry (1544). En revanche, Henri II, allié des protestants contre l'empereur, passa la Meuse en 1552, fut reçu dans Verdun et dans Toul, prit Metz (1) et pénétra même jusqu'au Rhin. Charles-Quint vint camper au mont Saint-Quentin, près de Metz, essaya en vain de reprendre celte ville (1553) et essuya des échecs dans les Pays-Bas (bataille de Renly, 1554). Plus heureux, Philippe II son fils et Emmanuel Philibert duc de Savoie, « le portier de l'Italie », dont les Français occupaient le duché depuis 1534, pénétrèrent par la trouée du nord jusqu'à Saint Quentin et remportèrent une grande victoire près des murs de cette ville (1557). Des succès divers, tels que la prise de Calais sur les Anglais par le duc de Guise (1558) et la défaite du maréchal de Thermes à Gravelines (1558), amenèrent la paix de Caleau-Cambrésis (1559)
(1) Les territoires de ces trois vieilles cités lorraines devinrent dès lors une province française sous le nom de Trois-Évéchés, bien que l'annexion n'ait été sanctionnée que par le traité de Westphalie, en 1048.
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par laquelle la France recouvra Ham, Saint-Quentin et Le Catelel, pris par les Impériaux, et rendit la Savoie et le Piémont, moins Turin, Villeneuve d'Asti, Quiers, Chivasso restitués en 1562, Pignerol, Pérouse et Savigliano rendus en 1574, le marquisat de Saluces, qui ne fut échangé contre la Bresse qu'en 1601 et les petites vallées qui furent échangées contre Barcelonnette en 1713. Ces guerres, commencées dans le dessein de conquérir le royaume de Naples, puis le Milanais, avaient réduit la France à la nécessité de défendre son propre territoire contre la puissance formidable de la maison d'Autriche. Plusieurs fois même elle fut menacée d'un démembrement comme au troisième traité de Blois en 1504, et à celui de Madrid (1526), qui cédait le duché de Bourgogne à l'Espagne; heureusement ce traité ne fut pas ratifié. La France sortit de ces guerres, en fin de compte, sinon victorieuse, du moins intacte et même agrandie. Les trente années qui suivirent (1560-1589) furent tristement, troublées par les guerres de religion. La. France devint le champ de bataille des partis, et, comme les protestants avaient leurs principaux points d'appui au sud de la Loire, c'est sur les routes qui relient le nord et le midi que la plupart des engagements eurent lieu : à Moncontour au nord de Poitiers (1569), à La Roche-i'Abeille au sud de Limoges (1569), à Jarnac sur la Charente (1569), à Coutras sur lTsle (1587), à Anneau dans la Beauce (1587), à Vimory dans le Gâtinais (1587), à Arnay-le-Duc dans le Morvan (1569). On se battit aussi du côté de la Normandie, où les protestants pouvaient recevoir les secours de l'Angleterre; à Dreux (1562); h Arques (1589); à Lvry, au passage de l'Eure (1590). La dernière bataille, qui est une victoire de Henri IV, fut livrée à Fontaine-Française (1595), dans la Bourgogne que gouvernait Mayenne, et près des possessions des Espagnols qui appuyaient les ligueurs. Malgré les guerres d'Italie et les guerres de religion, les derniers Valois avaient étendu le domaine royal et commencé à donner au royaume une administration régulière. François Ier consomma la réunion de la Bretagne ; par son avènement il réunit VAngoumois (1) ; par la confiscation des biens du duc de Bourbon, il réunit le Bourbonnais, le duché (l'érection de la terre d'Auvergne en duché-pairie date de 1360) et le dauphiné à'Auvergne, le Forez, le Beaujolais
(1) Comté en 830; à la famille de Lusignan, en 1181; réuni à la couronne en 1303 ; occupé par les Anglais de 1300 à 1373; apanagé aux Valois-Orléaus en 1392; réuni définitivement, sauf apanages nominaux, en 1531.
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avec la Dombes et la Marche (1527) (1), c'est-à-dire une grande partie du centre de la France. A la mort de Henri III, il ne restait guère que le Nivernais, les Comtals (Venaùsin et d'Avignon) et les provinces au sud de la Garonne et de l'Ariège qui ne fussent pas directement soumis à l'administration des officiers royaux. 79. Lia France sous les Bourbons. — Par son avènement au trône, Henri IV apportait au domaine royal les riches patrimoines que les maisons de Foix et d'Albret possédaient dans le Midi : vicomté de Béarn (2) et Basse-Navarre, Gascogne (Labourd, Landes, Chalosse et Albret, Armagnac, Bigorre, Conserans) (3) ,com té de Foix, Périgord (4), Limousin (5); la réunion eut lieu officiellement en 1607, et, en -1620, le Béarn fut compris dans le gouvernement de Guienne et Gascogne; en 1785, il forma un gouvernement- particulier avec la Basse-Navarre. Par sa guerre contre le duc de Savoie et par le traité de Lyon qui la termina (1601), Henri IV acquit, en échange du marquisat de Saluées, le Bugey avec le Valromey, la Bresse et le Pays de Gex. Louis XIII, peu de temps après son avènement, hérita du comté d'Auvergne (1615) que Marguerite de Valois lui avait laissé par tes(1) Bourbonnais : sirerie en 920; duché-pairie en 1327. — Auvergne : comté en 880; démembré du Dauphiné d'Auvergne en 1169 et de la Terre d'Auvergne en 1232 (devenue duché-pairie en 1360); réunion à la couronne en 1213 de la Terre d'Auvergne, apanagée depuis comme duché et réunie définitivement, ainsi que le Dauphiné d'Auvergne; en 1527 cependant donné encore en apanage jusqu'en 1693, date de la mort de mademoiselle de Montpensier; union à la couronne du comté, en 1615, date de la mort de Marguerite de Valois. — Forez: titre de comté pris par les comtes de Lyonnais en 1073, passe à la famille de Bourbon en 1414. — Beaujolais : comté vers 920; passe en 1400 aux ducs de Bourbon avec la Dombes. — Marche : comté en 944; aux Lusignan en 1180; à la couronne par déshérence en 1303; apanagé comme duché-pairie en 1317; à la famille de Bourbon en 1327. (2) Béarn : vicomté en 819; uni en 1290 au comté de Foix. — Foix : comté en 1012; uni au royaume de Navarre en 1479. — Navarre : royaume en 860; à la maison de Champagne en 1234; à la France en 1284; détachée en 1328, passe à la famille d'Albret en 1483; perd en 1512 toute la partie au sud des Pyrénées. — Albret : sirerie en 1060; acquiert Bazas en 1250; la Chalosse en 1361; l'Armagnac, la Navarre, Périgueux, Limoges, etc., au xvc siècle; passe à la famille de Bourbon en 154S; rentre à la France en 1589. (3) Duché de Gascogne en 602; duché héréditaire en 872; uni à l'Aquitaine ou 1070, forme de nombreux fiefs. (4) Comté en 886; confisqué en 1399 et apanagé à la famille d'Orléans; à celle de Penthièvre en 1438; à celle d'Albret en 1470. : (5) Composée de plusieurs seigneuries vassales de l'Aquitaine, entre autres la vicomté de Limoges (Haut-Limousin), qui appartint à la famille d'Albret depuis 1481; dans le Bas-Limousin était la vicomté de Turenne (page 323, note 3).
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tament (1), et vers la fin de sa vie, il acquit la principauté de Sedan (1642) que le duc de Bouillon dut céder pour recouvrer sa liberté. Sous son règne et sous le ministère de Richelieu, un des plus grands hommes d'État qui aient gouverné notre pays, la puissance de la maison d'Autriche, ennemie séculaire de la France, se trouva ébranlée par sa lutte contre les protestants d'Allemagne, lutte connue sous le nom de guerre de Trente ans (1618-1648) et à laquelle la France prit une part directe en 1635. Elle en recueillit les fruits par l'acquisition de l'Alsace que Bernard de Saxe-Weimar laissa en mourant à la France avec son armée (1639) et par la conquête faite sur l'Espagne de Y Artois et du Roussillon (1640). Le traité de Munster, un des deux traités de Westphalie (1648) négociés par Mazarin, élève de Richelieu, assurait à la France la possession de presque toute VAlsace comprenant le Sundgau (avec Brisach sur la rive droite du Rhin), les landgraviats de Haute et de Basse-Alsace, la préfecture de Haguenau avec ses dix villes impériales (2), et la possession des Trois-Évêchés conquis (1552) par Henri II. Le traité des Pyrénées (1659) lui assura la possession de VArtois occidental, avec cinq villes de la Flandre et du Hainaut, plus Marienbourg, Philippeville, Monlmédi/, Tkionville pour couvrir la frontière du nord, et au sud la possession du Roussillon (3), et de la partie de la Cerdagne qui prit et a conservé le nom de Cerdagne française. Louis XIV eut l'honneur de ces deux traités signés sous son règne. Lorsque, après la mort de Mazarin, il prit en main la direction de l'État, le royaume de France avait atteint au sud la limite des Pyrénées, telle qu'elle est restée depuis ce temps. Au sud-est, la frontière atteignait la limite naturelle des Alpes, du Var au mont Thabor (moins la vallée de Barcelonnette), le Guiers et le Rhône jusque
(1) ISAuvergne avait été divisée de bonne heure en trois grands fiefs : le comté d'Auvergne, silué presque entièrement à l'ouest de l'Allier, le Dauphiné d'Auvm-yne, silué surtout à l'est de l'Allier et ainsi nommé parce que son premier seigneur (11G9) était de la famille des dauphins du Viennois, et la Terre d'Auvergne située au sud-ouest de la province, réunie en 1213 probablement au domaine royal après conquête et érigée en duché-pairie en 1360. (2) Ces dix villes étaient : Haguenau, Colmar, Schelestadt, Wissembourg, Oberenheim, Rosenheim, Munster-en-Gregôrienthal, Kaiserbei'g, Fùringheim. Une indemnité de 3 millions de livres fut donnée aux archiducs d'Innsbruck, anciens propriétaires de l'Alsace. A la suite des arrêts des Chambres de réunion, toute la noblesse de la Basse-Alsace reconnut la souverainelé du roi, et la république de Strasbourg ouvrit ses portes (1081 ; le Iraité de lîyswyck (lfi9:3) confirma ces acquisitions. Plusieurs princes allemands con-ervèreot des domaines en Alsace jusqu'à la Révolution de 1780 ; la cession de leurs droits fut faite par le traité de Campo-Formio (1797). (3) Comté au ixc siècle : uni à l'Aragon en 1172.
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dans le voisinage de Genève et jusqu'au lac. A l'est, la FrancheComté était encore une possession espagnole, comprenant toute la région du Jura et presque toute la vallée supérieure de la Saône, depuis le confluent de l'Oignon ; mais le Rhin, de Bàle à Lauterbourg, coulait sur la frontière de Y Alsace, devenue française, avec Landau comme poste avancé. Cependant, à l'ouest des Vosges, la Lorraine était encore une terre d'Empire; mais elle avait été mise sous séquestre pendant une partie de la guerre de Trente ans et elle était coupée par les nombreuses enclaves françaises du Toulois, du Verdunois et du pays Messin. Au nord, Sedan, Rocroi, Le Calelel, Saint-Pol, le cours inférieur de l'Aa et Gravelines marquaient la frontière française qui enveloppait aussi les bassins de la Somme, de la Canche, de l'Authie et de la Liane; Philippeville et Marienbourg servaient de postes avancés entre la Meuse et la Sambre. A l'intérieur, il ne restait plus (v. page 316) qu'un petit nombre de souverainetés indépendantes; c'étaient, d'une part, la république de Mulhouse, les principautés d'Orange et de Bombes, les Comtats, le vicomte de Turenne et le comté de Charolais qui, conservé à l'Espagne, même après le traité des Pyrénées, avait été saisi par Condé en nantissement des sommes que lui devait cette puissance; d'autre part quelques domaines jouissant encore de l'indépendance féodale, comme les duchés de Nevers (1) et de Penthièvre (2). La féodalité avait été définitivement vaincue durant la minorité de Louis XIV (guerre de la Fronde), mais elle restait propriétaire ou suzeraine de la plus grande partie du sol ; elle conservait, indépendamment de ses droits honorifiques, des immunités et des privilèges pour ses propres terres désignées sous les noms de duchés, comtés, marquisats, seigneuries, etc., et de nombreux droits productifs de revenus sur les terres qui re'evaient d'elle. Louis XIV continua aux dépens de la maison d'Autriche la politique d'agrandissement dont Richelieu lui avait donné le modèle. Il acheta Bunkerque aux Anglais (1662). Son beau-père le roi d'Espagne étant mort, il réclama la Flandre, l'envahit et, par le traité d'Aix-la-Chapelle (1668), se fit céder les douze villages de la partie de la Flandre qu'on appelle Flandre française (3). En 1676, il prit
(1) Comté depuis le x° siècle; comté-pairie en 1347; duché-pairie en 1539. (2) Comté au xi° siècle; duché-pairie en 1569. (3) Comté de Flandre en 8G2; uni par mariage à la Bourgogne en 1384; passe à la maison d'Autriche en 1477; à l'Espagne en 1594 par l'avènement de Charles-Quint; conquis en partie de 1659 à 1678.
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Bouillon qui resta jusqu'à la Révolution à la famille de la Tour sous la protection du roi de France. Quatre ans après, il entreprit la guerre contre les Hollandais dont il avait à se plaindre, et, par le traité de Nimègue (1678 et 1679), l'Espagne paya encore les frais en cédant, dans le nord, le reste de l'Artois (1) (bassin de l'Escaut), le Cambrésis et le Hainaut dit depuis français; dans l'est, la Franche-Comté. Les obstacles grandissaient à mesure que l'ambition du Grand roi unissait plus étroitement contre lui les puissances étrangères. Aussi la troisième guerre, terminée par le traité de Ryswyck (1697), l'obligea-t-elle à rendre certaines places que les traités antérieurs lui avaient données sur la rive droite du Rhin ; mais il consacra la possession de Strasbourg, de Longwy et de Sarrelouis. La quatrième guerre mit sur le trône d'Espagne un prince français, mais elle épuisa la France, et le traité d'Utrecht (1713) n'apporta qu'un seul changement dans sa frontière, la cession de la vallée de Barcelonnette en échange des petites vallées piémontaises que la France possédait encore. Dans l'intérieur du royaume, Louis XIV confisqua la principauté d'Orange (1673), dont le possesseur Guillaume d'Orange, stathouder de Hollande, était son ennemi, et le comté de Charolais, possession de l'Espagne confisquée, puis rendue au traité des Pyrénées, dont le domaine utile, c'est-à-dire les droits pécuniaires et les revenus, à l'exclusion des droits de souveraineté, fut réclamé et dévolu au grand Condé, par arrêt du parlement (1684), sous la haute souveraineté du roi. La guerre de Trente ans et les grandes guerres du règne de Louis XIV avaient eu pour principaux théâtres, près des frontières de la France, les Pays-Bas, le Palatinat et le Rhin, les Alpes, les Pyrénées. Entre la plaine des Pays-Bas et le Palatinat, le massif Ardennais était peu propre aux opérations militaires ; entre le Rhin et les Alpes, la Suisse, alliée de la France, couvrait la frontière. 1° Du côté des Pays-Bas, la France avait débuté par une victoire à Avein (1635), au sud-est de Namur; elle avait vu, il est vrai, l'année suivante, les Impériaux s'avancer jusqu'à Corbie, sur la Somme; mais, dès 1640, elle était maîtresse d'Arras. Deux fois Condé arrêtait l'ennemi, à Rocroi (1643) à l'extrémité de l'Ardenne,
(I) Artois, comté en 863; uni à la France par mariage en 1180; apanage réel en 1237; comté-pairie en 1297; uni à la Flandre en 1382; à la couronne en 1482; rendu par le traité de Senlis (1493); cédé a l'Autriche, comme fief, en 1497, et à titre indépendant, par le traité de Madrid en 1526; conquis en partie en 1640.
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et à Lens (IC48). Dix ans après (1658), il se faisait battre sur les dunes de Dunkerque ; mais cette fois il était dans les rangs ennemis, et ses vainqueurs étaient des Français commandés par Turenne. La guerre de dévolution ne présenta qu'une suite de sièges, savamment dirigés par Vauban, comme celui de Lille (1667), sans qu'il y eût de bataille rangée. Lorsque la guerre de Hollande fut devenue une guerre générale, il fallut transporter le champ de bataille des bords du Rhin inférieur dans la vallée de l'Escaut, et aux sièges de Liège, Condé, Val.enciennes, Cambrai, etc., se mêlèrent des batailles presque toujours favorables. Condé attaqua vigoureusement Guillaume d'Orange dans le bois de Séneffe (1674), près de la source de la Senne ; le duc d'Orléans fut vainqueur au mont Cassel (1677), et Luxembourg repoussa heureusement, à Saint-Denis près Mons (1678), Guillaume qui l'avait traîtreusement attaqué pendant la signature de la paix de Nimègue. La victoire fut plus vivement disputée encore dans la troisième guerre. Les Français perdirent à Valcourt (1689) la ligne de la Sambre ; mais le duc de Luxembourg la reconquit à Fleuras (1690), et il sut se maintenir, après la prise de Namur, par les batailles de Leuze (1691), de Steenkerque (1692) et de Neerwinden (1693). La quatrième guerre fut surtout signalée par des revers ; Marlborough battit nos armées à Ramillies (1706), tout près du champ de bataille de Neerwinden, à Audenarde (1708), à Malplaquet (1709), et les ennemis prirent successivement Lille, Tournai, Mons, Douai, Béthnne, Aire, Saint-Venant, menaçant la vallée de la Seine. Heureusement, Marlborough fut rappelé et Villars, profitant de la résistance qu'opposa Landrecies au prince Eugène, rétablit nos affaires par la victoire de Denain (1712) qui délivra la Flandre. 2° Du côté du Rhin et du Palatinat, la France fut d'abord (1636) envahie et dévastée par Galoas jusqu'à Saint-Jean-de-Losne; mais ce général fut repoussé et Bernard de Saxe-Weimar, vainqueur à Uheinfeld et à Brisach (1638), conquérant de l'Alsace, joua quelque temps le principal rôle sur ce théâtre ; Guébriant, le vainqueur de Kempen(1642), le soutint; cependant, après la défaite de Rantzau à Tùllingen (Diitlingen) (1643), il fallut appeler Condé qui battit Mercy sous les murs de Fribourg (1644) et prit ensuite Mayence. Durant la guerre de Hollande, Turenne, posté en Alsace (1674), dut d'abord se contenter de couvrir l'armée du roi qui conquérait la Franche-Comté ; quand il fut libre d'agir, il passa le Rhin et,
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manœuvrant habilement entre les corps ennemis, battit les Impériaux à Sintzheim (1674). Un ordre cruel de Louvois, qui voulait faire un désert entre le Rhin et la frontière française, l'envoya ravager le Palatinat; mais les Impériaux, plus nombreux, le forcèrent à se replier sur les lignes de laLauter; puis, repassant le Rhin, ils tournèrent la position en entrant en Alsace par le pont de Strasbourg. Après une victoire à Entzheim, près de cette ville, Turenne fît volte-face et vint placer son camp à Dettwiller, appuyé à la route de Saverne qui assurait sa ligne de retraite. Les Impériaux, ayant couvert leur front, disséminèrent le reste de leurs troupes dans la plaine de la Haute-Alsace pour y passer l'hiver. C'est alors que le général, qui avait prévu et annoncé au roi ce mouvement de l'ennemi, quitta sans bruit son camp, se replia par la route de Saverne sur la Lorraine, fila derrière les Vosges, puis, rentrant en Alsace par le Sundgau, prit les Impériaux à revers, les culbuta à Mulhouse, à Colmar, à Turckheim (décembre 1674 et janvier 1675), et les força à repasser le Rhin en désordre. Il les attaquait lui-même sur la rive droite, lorsqu'il fut tué à Sassbach (27 juillet 1675). Cette campagne de Turenne est la plus mémorable des opérations militaires du xvu° siècle qui aient été fondées sur la connaissance de la topographie. Les succès furent ensuite plus disputés; cependant Créqui, après une défaite à Consarbrûck, près de Trêves (1675), finit par se maintenir en Lorraine et en Alsace. La guerre d'Allemagne commença par la conquête facile des quatre électorats du Rhin, suivie du ravage méthodique du Palatinat, lorsque, la guerre devenant générale, il fallut abandonner cette province; cette exécution barbare n'empêcha pas les Impériaux de pénétrer jusqu'en Lorraine, et ce ne fut qu'en 1692 que le maréchal de Lorges rétablit les affaires par la victoire d'Heidesheim. Au moment où éclata la guerre de la succession d'Espagne, Catinat, chargé de garder la frontière du Rhin, resta sur la défensive ; après lui, Villars, plus hardi, passa le Rhin, gagna son bâton de maréchal sur le champ de bataille de Friedlingen (1702), en face de Haguenau, força le prince de Bade à s'enfermer derrière les lignes de Stollhofen qui barraient la plaine, du Rhin à la forêt Noire, et alla sur les bords du Danube donner la main aux Bavarois et gagner la bataille d'Hochstett (1703) au même lieu où, l'année suivante, son successeur se faisait battre. Villars reprit ensuite le commandement, se maintint sur le Rhin et enleva même
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sans combat (1707) les lignes longtemps redoutables de Stollhofen. 3° Du côté des Alpes, les événements les plus importants de la guerre de Trente ans ont été les victoires (1640) de Casale et d'Ivrée remportées par le maréchal de Créqui. Pendant la guerre d'Allemagne, Gatinat marcha contre le duc de Savoie qui venait de se joindre à nos ennemis ; il prit la Savoie, envahit le Piémont, s'y maintint par la victoire de Staffarde (1690), livrée au lieu ou lè Pô débouche des montagnes, et s'empara du comté de Nice. Mais, Louvois ne lui ayant laissé qu'un corps de 10,000 hommes, il ne put empêcher le prince Eugène de pénétrer dans le Dauphinô et de le ravager ; =«1«l ~: -- -,; - « *■ • • . . résistance des habitants, et Catinat, qui avait reçu des renforts et qui le suivait, le battit dans la plaine de la Marsaille au sud-ouest de Turin (1693). Dans la guerre de la succession d'Espagne, l'armée française ayant à défendre le Milanais, possession espagnole, opéra d'abord sur la ligne du Mincio, où elle éprouva les défaites de Carpi, de Chiari (1701, et de Crémone (1702). Mais la défection du duc de Savoie, bien que suivie des victoires de Cassano (1705) et de Calcinato (1706), obligea les Français à faire le siège de Turin; une manœuvre hardie du prince Eugène nous causa un grand désastre sous les murs de cette ville (1706) ; l'Italie fut perdue et la France même fut un moment envahie (siège de Toulon, 1707). 4° Sur la frontière des Pyrénées, les deux extrémités de la chaîne étaient les seuls points par lesquels la France pût entamer l'Espagne. La conquête de Perpignan et du Roussillon, les secours donnés à la Catalogne révoltée, la victoire de Leucate (1637) par Schomberg, celle de S. Llorenzo (1645) par d'Harcourt, le siège infructueux de Lérida (1647) par Condé, signalent la guerre de Trente ans. Durant la guerre de Hollande, les partisans, désignés sous le nom de « miquelets», empêchèrent Schomberg de pénétrer en Catalogne au delà de Figueras. Durant la guerre d'Allemagne, Noailles s'empara d'Urgel (1691) et de Gérone (1694), après une victoire remportée sur le Ter, à Vergés (1694), et en 1697 Vendôme prit Barcelone. Enfin, durant la guerre de la succession d'Espagne, la France ayant à défendre le trône de Philippe V, ce ne fut pas sur la frontière, mais au cœur de la péninsule qu'eurent lieu les opérations militaires.
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Sous Louis XV, deux traités modifièrent l'étendue du territoire français. Par le troisième traité de Vienne (1735-1738), le duc François de Lorraine, époux de Marie-Thérèse et futur empereur d'Allemagne, céda contre, la Toscane son duché de Lorraine et de Bar à Stanislas Leczinski, roi détrôné de Pologne et beau-père de Louis XV, avec réversibilité à la couronne de France ; à la mort de Stanislas en 1766, la Lorraine et le Barrois furent réunis au domaine (1). Deux ans après (1768), par le traité de Compiègne, les Génois cédèrent à la France, moyennant finance, l'île de Corse, dont ils s'épuisaient en vain à soumettre les habitants révoltés depuis quarante ans, et en moins d'une année, les troupes françaises A l'intérieur, Louis XV réunit définitivement deux des derniers restes de l'indépendance féodale, la principauté de Bombes (2) et la vicomte de Turenne (3). Le règne de Louis XV, quoique peu conquérant, ne fut pas néanmoins sans guerres : les armées françaises eurent à lutter sur les théâtres qui les avaient déjà vues tant de fois sous le règne de Louis XIV. Durant la guerre de la succession d'Autriche, Maurice de Saxe, voulant couvrir l'armée royale qui assiégeait Tournai, accepta, sur le bord de l'Escaut, entre Antoing et Fontenoy, une bataille qu'il gagna non sans péril (1745), mais qui, suivie de la victoire de Rocoux (1746) remportée en face de Liège, sur le plateau de la Hesbaie, lui donna la Belgique : il est à remarquer que c'est presque toujours sur le léger dos de pays qui borde au nord la Sambre et la Meuse que s'est décidé le sort de cette contrée. Maurice battit ensuite l'armée anglo-hollandaise à Lawfeld (1747), près de Maestricht qu'il investit, et ses brillants succès décidèrent l'Autriche à traiter.
(1) Royaume de Lorraine en 855 ; rattaché au royaume de Germanie en 900; à la France par accession des habitants en 911 et 940; érigé par la France en duché bénéficiaire, 916; occupé par le roi de Germanie en 939 et en 944. — Duché de Lorraine mosellane en 959 ; à la maison d'Alsace, 1048 ; à la maison capétienne d'Anjou, 1431; à la maison de Vaudemont, 1473. (2) La Dombes, faisant partie du comté de Beaujolais (page 316, note 2), passe en 1406 à la maison de Bourbon; confisquée par François (1527;; rendue on toute souveraineté, en 15U0, à la famille de Montpensier, héritière du connétable de Bourbon; échangée en 1762 contre divers domaines utiles (Argentan, Dreux, Gisors, Vernon, etc.); réunie définitivement au point de vue administratif, par décret du 27 décembre 1791. (3; Comprenant une grande partie du Bas-Limousin; érigée en vicomte au e ix siècle; unie au duché de Bouillon en 1591,par le mariage du vicomte Henri de la Tour avec Charlotte de la Marck, héritière du duché de Bouillon; vendue en 1738 à la couronne par Charles Godefroy, duc de Bouillon.
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La guerre de Sept ans, quoique malheureuse pour la France, ne se rapprocha jamais autant de sa frontière septentrionale; c'est surtout sur le Weser et la Saale qu'eurent lieu les opérations ; deux batailles seulement furent livrées sur la rive gauche du Rhin qui servit plus d'une fois à couvrir nos armées en retraite : à Krefeld (1738) où les Français furent vaincus et, non loin de là, à Closter-Gamp (1760) où ils battirent l'ennemi venu pour les surprendre et l'obligèrent à repasser le Rhin. Sur le Rhin moyen, les hostilités ne furent pas en général très vives. Les Français prirent Kehl et Philippsbourg dans la guerre de succession de Pologne et les rendirent à la paix. Dans la guerre de la succession d'Autriche, ils portèrent d'abord le champ de bataille en Bohême et en Bavière; mais ils furent ramenés sur le Rhin dès la fin de l'année 1743. L'année suivante, les Impériaux forcèrent les lignes de Wissembourg et inondèrent l'Alsace ; mais le roi, sortant de son indifférence, se mit à la tête de son armée et, quoiqu'une maladie l'ait arrêté à Metz, l'élan qu'il avait communiqué aux troupes contribua à faire chasser l'ennemi, qui perdit même plusieurs places fortes de l'autre côté du Rhin. C'est sur la frontière des Alpes qu'avaient été portés les coups décisifs dans la guerre de la succession de Pologne, par les victoires de Parme et de Guastalla (1734). Dans la guerre de la succession d'Autriche, nos armées, maîtresses de la Savoie (1742) et du comté de Nice (1744), avaient écrasé l'armée piémonlaise à Bassignano (1745) , au confluent du Tanaro et du Pô; mais, battues à Plaisance (1746) , elles perdirent l'Italie et essayèrent en vain, l'année suivante, d'y rentrer par le col du mont Genèvre et le col de l'Assiette. Sur la frontière des Pyrénées, il n'y eut d'hostilités que dans la première guerre du règne, lorsque le maréchal de Berwick prit Fontarabie (Fuenta-rabia) et Saint-Sébastien (1716). 80. Ii'adn>iiiistration au dix-huitième siècle.—Au XVII0 et au xvm° siècle, les divisions ecclésiastiques, les divisions judiciaires, les divisions militaires, les divisions administratives proprement dites et les divisions fiscales constituaient les principaux cadres de l'administration du pays. Les divisions ecclésiastiques étaient, comme nous l'avons dit {pages 298 et 305), les plus anciennes de notre pays. En effet, sur les 126 cités que contenait la Gaule à la fin de la période romaine, et qui, en grande partie, répondaient à des divisions ethnographiques, la France de 1789 (non compris la Corse qui ne faisait pas partie de la Gaule, mais y compris les Comtats dont les habitants jouis-
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LA FRANCE.
saienl des droits de regnicoles), en possédait 103, dont 98 avaient conservé leur siège épiscopal (1). Sur les 17 métropoles gauloises, la France en possédait 13 ayant encore leur siège archiépiscopal; mais, de ces 13 provinces ecclésiastiques, 8 au plus avaient conservé leur ancienne étendue (v. p. 326). Il y avait eu aussi de nombreux e démembrements de diocèses, surtout au xiv siècle, époque où le pape Jean XXII, outre un archevêché, créa 17 nouveaux, évêchés; 0 au xviii , où le diocèse de Toul fut partagé en trois [Tout,Nancy, Sainl-Bié), tandis qu'au xvi°, celui de Thérouanne avait disparu pour faire place à trois nouveaux {Boulogne, Saint-Omer, Ypres). Au résumé, il y avait en 1789 sur tout le territoire français (y compris la Corse etles Comtats, 19 archevêchés et 121 évêchés(2). Au nord, l'archevêché de Reims représentait l'ancienne Bele gique II ; mais il avait perdu, en 1559, après le traité de CateauCambrésis, les Pays-Bas où furent créés deux archevêchés, celui de Cambrai, dont relevaient Namur et Tournai, et celui de Malines. A l'est, l'archevêché de Besançon, dont relevait une partie de la Suisse, représentait la Grande-Séquanaise. Au centre, les quatre Lyonnaise étaient représentées par les archevêchés de Lyon, de Rouen, de Tours et de Sens; car la province de Paris, créée en 1622, était formée aux dépens de celle de Sens. Au sud-ouest, les trois Aquitaine se retrouvaient dans les provinces de Bourges, de Bordeaux et d'Auck ; mais, dans l'Aquitaine première, une nouvelle province, celle d'Albi, avait été créée en 1678. Au sud-est, à la première Narbonnaise correspondait la province de Narbonne, dont un dédoublement, en 1322, avait donné naissance à celle de Toulouse; la deuxième Narbonnaise était représentée par l'archevêché d'Aix; les Alpes maritimes par l'archevêché d'Embrun dont relevait l'évêché de Nice (3); Ja Viennoise par l'archevêché de Vienne dont rele(1) Les 5 cités qui n'avaient plus de siège épiscopal étaient celles des Diablintes (Jublains), réunie au diocèse du Mans; du Castrum Portus Abucini, réunie à Besançon; des Elusates (Éauze), réunie à Auch, ville à laquelle elle avait transmis le titre do métropole (879); des Rigomagenses ou Caturiges (Chorges), réunie à Embrun; des Sollinienses (?), qui paraît avoir été réunie à Fréjus. — Ajoutons que quelques chefs-lieux d'anciennes cités avaient transmis leur titre épiscopal à une autre localité de leur circonscription : ainsi la cité des Curiosolites (Corseul) était devenue l'évêché d'Aleth ou de Saint-Malo; celle des Veromandui (Vermand) était devenue l'évêché de Noyon, etc., mais sans modification territoriale apparente. (2) 121, en comprenant dans le total celui de Bethléem dont le titulaire, résidant à Clamecy et entretenu aux frais du clergé de France, était à la nomination du duc de Nivernais et n'avait pas de juridiction spirituelle ni temporelle. •(S) La province deTarantaise (anciennes Alpes Graiesou Pennines) était tout entière en dehors du territoire français à cette époque.
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vait l'évêché de Genève, et même à certaines époques celui de Maurienne. Mais, dès la fin du rve siècle, Arles, d'abord simple cité et évèché de cette dernière province, était devenue en quelque sorte la capitale des Gaules et avait été érigée en archevêché; un second démembrement de cette même province avait donné naissance (1475) à celle d'Avignon. Ces 19 provinces ne comprenaient pas toute la France continen-
Fig. 80. — Les archevêchés et évêchés en 1789.
taie : les diocèses lorrains, ceux de Metz, l'oul et Verdun, datant des premiers siècles du christianisme, ceux de Nancy et Saint-Dié, datant du xvme siècle, étaient compris dans la province de Trêves, ancienne Belgique F0; l'évêché de Strasbourg était suffragant de l'archevêché de Mayence, métropole de la Germanie lrG (1).
(I) Cependant la bulle de suppression des I.r>6 sièges (1° 140, appartenant à la France de 1789, y compris les Comtats et la Corse; 2° les 4 métropoles de Tarentaise, Malines, Trêves et Mayence; 3° 3, appartenant aujourd'hui à la France agrandie, Maurienne, Chambéry et Nice; 4° les 9 sièges de Genève (prov. de Vienne1, de Liège, Ypres, Gand, Anvers, Ruremonde, Bruges (prov. de de Malines), de Namur (prov. de Cambrai) existant sur le territoire français à l'époque du Concordat (1801) mentionne Strasbourg (peut-être par erreur) comme suffragant de Malines.
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LA FRANGE.
Enfin les 5 évêchés de la Corse étaient suffragants de Pise et do Gènes (1).
M;
FRANCE ECCLÉSIASTIQUE. 1789-1888.
ÉVÊCHÉS ARCHEVÊCHÉS. EN
CONSERVES EVECHES SUPPRIMES.
1801
OU RÉTABLIS DEPUIS.
S.
1. Aix... 2. Arles. 3.
AUCH .
Fréjus, Gap âlurseilje Aire, Tarbes, Bayonne \Arras \Agen, Angouléme, Luçon, | Poitiers, Périgueux, la ( Rochelle ( Clermont, Limoges, Tulle, \ Saint-Flour, le Puy Rodez, Cahors, Mende Digne. :
J Autun, Lanqres, Dijon, ' ( Saint-Claude. \Carcnssonne, Nîmes, Mont' j pellier, Perpignan
CAMBRAI
2 Api, Riez, Sisteron l Orange, Saint-Paul T.-C, Toulon 3 Dax, Lectoure, Comminges, Conserans, Bazas, Olo. ron, Lescar Saint-Omer
a
5. G. 7.
S.
BESANÇON BORDEAUX
Saintes, Sarlat, Condorn...
BOURGES.
8. ALDI .... 9. Embrun. 10.
LYON
Castres, Vabre.. Grasse. Vence, Glandève, Senez Chalon, Mâcon,. Béziers, Agde, Uzès, Lodèoe, Saint-Pons, Aleth, A lais Laon, Sentist Noyon, Boulogne Avranches, Lisieux Auxerre, Bethléem Mirepoix, Lauaur, Rieux, Lombez, Saint-Papmtl... Dol, Saint-Pol, Tréguier, Saint-Malo Die Carpentras, vaillon
a 6
S.
11. Narbonne. 12. 13. 14.
PARIS. REIMS. ROUEN , SENS TOULOUSE. .
Chartres, Blois, Orléans, ■ M eaux Chàlons, Soissons, Beauvais, Amiens Bayeux. Coutances, Ecreux, Troycs, Nevers Montauban, Pamiers. [Angers, le Mans, Rennes, Nantes, Qu'imper, Vannes, Saint- Brieuc Grenoble, Valence, Viviers.
TOURS S.
J
18. Vienne.. 19. AVIGNON.
Vaison,
Ca-
TU-, A _ , , [Metz, MÉTROPOLES ÉTRANGÈRES..) . 1
i
Verdun. Nancy, StrasJ ■„ 0 -A «... À ■ bourg, Saint-Die, Ajaecio.
Tout et 4 de Corse..
Archevêchés Evêchés
19 dont 4 supprimés (A?'Zes, Embrun, Narbonne, Vienne), restant 13 121 — 58 — — 63 *78 3 81 5
140 "62* Versailles (1801), Moulins (H22), Laval (1855) ont eu un siège épiscopal..., Nombre de sièges en 1859, dont 16 archiépiscopaux (Rennes érigé en archevêché en 1859) , Nombre de sièges de la Savoie et de Nice (5 dont 1 archiépiscopal Chambéry) et 4 épiscopaux, Tarantaise, Mauricnne, Nice, Annecy Sièges épiscopaux perdus en 1871 (Metz et Strasbourg). (Reste 17 archevêchés et 67 évêchés)....
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�L'HISTOIRE ET LA. POLITIQUE.
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La justice royale était rendue en dernier ressort (sauf le cas d'évocation au grand conseil) par 13 parlements et par quatre conseils supérieurs (voir fig. 81). Le Parlement de Paris, devenu sédentaire et permanent dans la seconde moitié du treizième siècle et organisé par Philippe le Bel (1302-1304), étendait sa juridiction de Uunkerque à Lyon (compris), sur plus du tiers du royaume (environ 10 millions d'habitants), c'est-à-dire à peu près sur toutes les provinces qui constituaient au xivc siècle le domaine royal. Il y avait à Poitiers une Chambre mi-partie dépendant du Parlement de
Fig. 81. — Les parlements, conseils supérieurs et présidiaux en 1789 (1).
Paris. Le parlement de Toulouse créé par ordonnance en 1302, au grand mécontentement du Parlement de Paris, supprimé en 1312, rétabli en 1419 et définitivement installé en 1443,'eut la Guyenne dans son ressort jusqu'en 1462, époque où sa juridiction fut restreinte au Languedoc (chambre mi-partie à Montpellier) ; celui de Grenoble, qui fut créé en 14S1-1453 d'abord par le dauphin (plus tard Louis XI) pour remplacer l'ancien conseil delphinal de SaintMarcellin, ensuite par le roi lorsque le Dauphiné eut été définitivement réuni à la couronne; celui de Bordeaux, qui ne fut institué régulièrement qu'en 1462 par Louis XI; celui de Dijon, créé en 1477
(1) Sur celte figure, le parlement de Trévoux, quoique supprimé à la date de 1789, est indiqué.
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LA FRANCE.
(et établi d'abord à Beaune, où il y a eu des Grands-jours, 1477-1480), à l'époque de la réunion de la Bourgogne à la couronne et plusieurs fois supprimé et rétabli ; celui de Rouen, créé en 1499, année où Louis XII rendit perpétuel l'Échiquier de Normandie, ancien tribunal qui ne tenait jusque-là ses assises que deux fois par an, et en 1515, où le tribunal changea son nom en celui de Parlement; celui d'Aix, créé en 1501 après la réunion de la Provence à la couronne (les comtés de Provence avaient une cour royale àAix);celui de Rennes (1551-1553), qui remplaça les Grands-jours ou sessions intermittentes
Fig. 82. — Les gouvernements en 1789.
de magistrats, institués après le mariage de Charles VIII avec Anne de Bretagne, et à la création duquel le Parlement de Paris fit une très vive opposition; celui de Pau, créé en 1620, après la réunion du Béarn à la couronne par Louis XIII; celui de Metz, créé en 1633, pour assurer une juridiction spéciale aux Trois-Evêchés, supprimé en 1771 (son ressort réuni à celui du Parlement de Nancy), rétabli en 1776; celui de Besançon, dont l'origine remontait au parlement de Franche-Comté, établi successivement à Salins et à Bâle, confirmé par Louis XIV à la suite des conquêtes de 1668 et de 1674 et transféré à Besançon en 1676 ; celui de Bouai, qui avait d'abord été créé à Tournai comme cour souveraine en 1668, érigé en parlement en 1686 et transféré à Douai après la perte de Tournai (1709) ; celui de Nancy,
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qui succéda à la cour de Pologne établie par le roi Stanislas et transformée en parlement après la réunion de la Lorraine à la France (1769). Trévoux a eu, pour la principauté desDombes, un parlement, qui, institué par François Ier en 1535 (I), fut supprimé par la réforme deMaupeou. Lanouvelle organisation judiciaire supprimait en effet le Parlement de Bombes et celui de Metz dont elle réunissait le ressort à celui du Parlement de Nancy; elle fractionnait en six (conseils de Paris, Châlons, Lyon, Blois, Clermont, Poitiers) le vaste ressort du Parlement de Pains et en deux (Toulouse et Nîmes, Rouen etBayeux) les ressorts de Toulouse et de Bouen. Elle comprenait vingt-deux conseils (en comprenant les quatre conseils désignés ci-dessous), mais cette organisation ne dura que cinq ans (1771-1776). Les acquisitions de territoire faites par Louis XIV et par Louis XV avaient donné lieu à-la création de quatre Conseils souverains, qui, malgré leur titre, étaient cependant subordonnés dans certains cas aux parlements : conseil souverain d'Arras pour l'Artois, institué (1641) après la conquête française et réorganisé en 1677 ; de Perpignan pour le Roussillon, institué (1660) après la paix des Pyrénées; d'Alsace qui succéda à la chambre royale établie (1649) à Brisach et qui siégea successivement à Ensisheim (1658) et à CoImar (1698), après avoir été pendant vingt ans (1661-1680) subordonné au parlement de Metz; de Bastia (1770) pour la Corse. Au-dessous des parlements et conseils étaient les présidiaux au nombre de 111, établis depuis le règne d'Henri II. Au-dessous des présidiaux, quelquefois même confondus avec eux, étaient les bailliages dans le nord et les sénéchaussées dans le midi. C'était une des plus anciennes divisions administratives du royaume. Les baillis avaient été au moyen âge des officiers chargés des finances, de la justice et du commandement des hommes d'armes ; mais au xve et au xvi° siècle le pouvoir judiciaire avait été enlevé aux baillis d'épée, ainsi que le pouvoir financier et au xvm° siècle ils n'avaient plus pour ainsi dire que des attributions honorifiques. On comptait environ 829 baillages, grands et petits. C'était en général dans les chefs-lieux de baillage qu'avait lieu l'élection des députés aux États généraux. En 1789, elles se firent dans 191 grands bailliages ou sénéchaussées (2).
(1) 11 y avait aussi à Henrichemont une cour souveraine, parce que l'autorité royale ne s'exerçait pas sur ce domaine ; elle fut supprimée sous Louis XV ; mais la souveraineté de Henrichemont (dit aussi Bois-Belle) subsista jusqu'en 178'.). Bourg-en-Brcse a eu quelque temps (depuis 1C61) un parlement. (S) Liste des bailliages (au nombre de 85), sénéchaussées (au nombre de 74), évêchés (au nombre de 9), etc., qui ont nommé des députés aux États généraux en 1789 (d'après le journal le Pointdu jour) (voir à la page suivante).
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LA. FRANCE.
L'autorité militaire avait été mise entre les mains des gouverAgen, sénéchaussée. Aix, sénéchaussée. Alençon, bailliage. Alsace, les dix villes (*). Amiens et Ham, bailliage. Amont, en Franche-Comté, bailliage. Angoulême, bailliage. Anjou, sénéchaussée. Annonay, sénéchaussée. Arles, en Provence, sénéchaussée. Arles, en Provence, ville. Armagnac, Lectoure et Me Jourdain, sénéchaussée. Artois, province. Auch, sénéchaussée. Autun, bailliage. Auvergne, Riom, sénéchaussée. Auxerre, bailliage. Auxois, bailliage. Aval, en Franche-Comté, bailliage. Avesnes, bailliage. Bailleul, bailliage. Bar-le-Duc, en Barrois, bailliage. Bar-sur-Seine, bailliage. Basse-Marche, sénéchaussée. Bazas, sénéchaussée. Béarn. Beaujolais, sénéchaussée. Beauvais, bailliage. Belfort et Huningue, en Alsace, bailliage. herry, bailliage. Besançon, bailliage. Béziers, sénéchaussée. Bigorre, sénéchaussée. Blois, bailliage. Bordeaux, sénéchaussée. Boulonnais, sénéchaussée. Bourbonnais, Moulins, sénéchaussée. Bourg-en-Bresse, bailliage. BRETAGNE : Évêchés de : Dol. Nantes. Quimper. Rennes. Saint-Brieuc. Saint-Malo. Saint-Pol-de-Léon. Tréguier. Vannes. Sénéchaussées de : Brest. Carhaix. Chàteaulin. Quimperlay.
{') tt est vraisemblable que dans ces dis villes ne sont pas comprises les quatre (Colmàr, Scaetestadt, Haguenau et Wissembourg) qui sont portées sur cette liste comme contres d'élection.
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neurs de provinces, institués par François I" au nombre de douze.
Dinan. Fougères. Saint-Aubin. Hebde. Hénnebond. Lesneven. Morlaix. Lannion. Nantes. Guêrande. Ploërmel. Quimper. Concarneau. Rennes. Saint-Brieuc. Jugon. Dugey et Valromey, bailliage. Caen, bailliage. Calais et Ardres, bailliage. Cambrésis. Carcassonne, sénéchaussée. CasteV-Moron d'Albret, sénéchaussée. Castelnaudary, sénéchaussée. Castres, sénéchaussée. Caux, bailliage. Ckâlons-sur-Marne, bailliage. Chalon-sur-Saône, bailliage. Charolles, bailliage. Chartres, bailliage. Chdteauneuf-en-T/iimerais, bailliage. Château-Thierry, bailliage. Châtellerault, bailliage. Chaumont-en-Bassigny, bailliage. Chaumont-en-Vexin, bailliage. Clermont-en-Auvergne, bailliage. Clermont-en-Beauvoisis, bailliage. Colmar et Schelestadt, bailliage. Comminges et N<!bouzan. Condom, sénéchaussée. Corse, isle. Couserans, vicomté. Coutances, bailliage. Crépy-en-Valois, bailliage. Dnuphinê. Dax, Saint-Sever, Gan et Bayonne, sénéchaussée. Dijon, bailliage. Dôle, en Franche-Comté, bailliage. Donay et Orchies, bailliage. Dourdan, en Orléanais, bailliage. Draguignan, Grasse et Castellane, sénéchaussée. Élampes, bailliage. Êvreux, hailliage. Forcatquier, Sisteron, Digne, etc., sénéchaussée. Forez, bailliage.
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LA. FRANCE.
Leur nombre, souvent variable, ainsi que les limites de leurs gouGex, bailliage. Gien, en Orléanais, bailliage. Guéret, en Haute-Marche, sénéchaussée. Hagueneau, bailliage. Wissembowg, bailliage. Labourd, séant à Ustaritz, bailliage. La Montagne, séant à Chàtillon-sur-Seine. Langres, bailliage. La Rochelle, sénéchaussée. Les Quatre Vallées. Libourne, sénéchaussée. Lille, en Flandre, bailliage. Haut-Pays de Limousin : Limoges et Saint-Yrieix, sénéchaussée. Bas-Pays de Limousin : Tulle, Brive et Uzerches, sénéchaussée. Limoux, sénéchaussée. Loudun, bailliage. Lyon, ville et sénéchaussée. Mâcon, bailliage. Maine, sénéchaussée. Mantes et Meulan, bailliage. Marches-Communes de Poitou et de Bretagne. Marseille, sénéchaussée. Meaux, bailliage. Melun, bailliage. Mende, en Gévaudan, sénéchaussée. Metz, Thionville, Snrre-Louis, Longwy et Trois-Évêchés, bailliage. Mirecowt, bailliage. Montargis, bailliage. Mont-de-Marsan, en Gascogne, sénéchaussée. Montfort VAmaury, bailliage. Montpellier, sénéchaussée. Montreuil-sur-Mer en Picardie, bailliage. Nancy, bailliage. Navarre. Nemours, bailliage. Nérac, sénéchaussée, duché d'Albret. Nîmes et Beaucaire, sénéchaussée. Nivernais et Donziois, bailliage. Orange. Orléans, bailliage. Pamiers, comté de Foix, sénéchaussée. Paris, vicomté (*). Perche, bailliage. Périgord, sénéchaussée. Péronne, Roye et Montdvlier, bailliage. Perpignan, province de Roussillon. Poitou, sénéchaussée. Ponthieu, sénéchaussée. Provins, bailliage. Puy-en-Velay, sénéchaussée. Qutrcy, sénéchaussée.
(*) Paris n'est pas compris dans la liste du Point du jour, parce que les élections n'y étaient pas encore faites.
�L'HISTOIRE ET LA. POLITIQUE.
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vernements qui ne répondaient pas toujours exactement à celles des provinces (1), était de quarante en 1789; mais l'autorité leur avait été presque entièrement retirée sous Louis XIV, et ils n'avaient plus guère queles honneurs du commandement. On distinguait quelquefois les gouvernements en grands au nombre de trente-trois, parmi lesquels les douze créés par François Ier avaient une importance particulière, et en petits au nombre de sept (voir fîg. 82). Dans le tableau suivant qui présente, conformément àl'almanach royal, les trente-trois grands gouvernements avec leurs chefslieux, nous indiquons en caractères gras les douze gouvernements
Le Quesnoy, Hainault. Reims, bailliage. Rhodez, sénéchaussée. Rivière-Verdun, Game, Léonae et Marestaing, pays et jugerie. Rouen, bailliage. Rouen, ville. Sarreguemine*, bailliage. Saint-Flour, en Auvergne, province. Saint-Jean d'Angely, sénéchaussée. Saint-Pierre-le-Moustier, bailliage. Saint-Quentin, bailliage. Saintes, sénéchaussée. Saumur, sénéchaussée. Sedan, Mouzon, Mohou et Carignan, Trois-Évêchés, bailliage. Sentis, bailliage. Sens et Villeneuve-le-Roy; bailliage. Se'zanne, bailliage. Soissons, bailliage. Soute, pays. Strasb >urg, ville. Tartas, sénéchaussée, duché d'Albret. Tout et Vie, Trois-Évêchés, bailliage. Toulon, sénéchaussée. Toulouse, première sénéchaussée de Languedoc. Touraine, bailliage. Trévoux, sénéchaussée, principauté de Dombes. Troyes, bailliage. Valenciennes, ville. Vendosme, bailliage. Verdun et Clermont-en-Argonne, Trois-Évêchés, bailliage. Vermandois, bailliage. Villefrunche-de-Rouergu*, sénéchaussée. Villeneuue-de-Berg en Vivarais, sénéchaussée. Villers-Cotterets, bailliage. Vitry-le-François, bailliage. Il y avait, en outre, trois circonscriptions électorales de la colonie de SaintDomingue (provinces de l'ouest, du nord, du sud). (1) Ainsi le gouvernement de la Flandre française comprenait réellement deux provinces distinctes, Flandre et Hainaut; au contraire, certaines provinces et certaines régions historiques ou physiques, comme la Brie, le Gàtinais, le Perche, le Vexin, etc., étaient partagées entre plusieurs gouvernements.
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LA FRANCE.
de première formation, en italiques les gouvernements qui en ont été démembrés, en caractères ordinaires les gouvernements nouveaux provenant des conquêtes.
Noms des gouvernements. Capitales.
1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14. 15. 16. 17. 18. 19. 20. 21. 22. 23. 24. 25. 2G. 27. 28. 29. 30. 31. 32. 33.
Ile-de-France (1) Picardie Normandie Bretagne Champagne et Brie Orléanais Maine et Perche Anjou Touraine Nivernais Berri Poitou Aunis Bourgogne (duché de) Lyonnais, Forez et Beaujolais Auvergne Bourbonnais Marche (Haute et Basse) Guienne et Gascogne (ou Guienne) Saintonge et Angoumois (2) Limousin (ou Limosin) Béarn et Basse-Navarre (ou Navarre et Béarri) Languedoc Com^cieFoîa;(ouFoix,DonuezanetAndorre). Provence (q.q.fois Provence, Monaco)— Bauphiné Flandre et Hainaut (dit aussi Flandre et Namur, quoique Namur ne fût plus à la France) Artois Lorraine et .Barrois (ou Lorraine) Alsace Franche-Comté (ou Comté de Bourgogne).. Roussillon Corse (lie de)
Paris. Amiens. Rouen. Rennes. Troyes. Orléans. Le Mans. Angers. Tours. Nevers. Bourges. Poitiers. La Rochelle. Dijon. Lyon. Clermont. Moulins. Guéret. Bordeaux. Saintes. Limoges. Pau. Toulouse. Foix. Aix. Grenoble. Lille. Arras. Nancy. Strasbourg. Besançon. Perpignan. Bastia.
Les sept petits gouvernements étaient : Ville, prévôté et vicomté de Paris, Le Havre de Grâce, Boulonnais, Principauté de Sedan,
(1) La désignation des gouvernements n'est pas précisément la même dans tous les documents de l'époque; mais les différences sont peu considérables. Nous indiquons entre parenthèses les principales variantes. (2) L'Angoumois fut d'abord compris dans le gouvernement de l'Orléanais.
�L'HISTOIRE ET LA POLITIQUE.
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Metz et Verdun, pays Messin et Verdun (dit aussi Trois-Évêchés, quoiqu'il n'y en eût que deux), Toul et Toulois, Saumur et Saumurois. En réalité, les pouvoirs administratifs étaient presque tous concentrés entre les mains des trente-quatre intendants. Ceux-ci avaient été établis par Richelieu (1628 et 1635) puis supprimés momentanément et en partie; enfin rétablis après la Fronde. Ils portaient le titre d'intendants de justice, de police et de finance, et ils avaient des pouvoirs très étendus ; leur résidence était Yintendance et leur circonscription s'appelait généralité, nom qui provenait des trésoriers généraux des finances et qui était déjà usité à la fin du xvie siècle. Dans les anciennes provinces de la couronne, les généralités étaient divisées en élections, nom dérivé des anciens élus institués par les États généraux de 1356 pour la perception des impôts ; chaque élection était administrée par un ou plusieurs subdélégués. Dans la plupart des autres provinces, l'intendant administrait les finances de concert avec les États, c'est- à-dire avec l'assemblée des trois ordres (clergé, noblesse et tiers état) de la province : on les désignait sous le nom de généralités de pays d'états. Les autres intendances étaient celles des pays conquis, ou pays d'imposition. Les vingt et une généralités de pays d'élection, qu'on désignait parle nom de leur chef-lieu, étaient celles de : Paris, Caen, Alençon, Rouen, Amiens, Soissons, Châlons, Orléans, Bourges, Moulins, Riom, Lyon, Trévoux, Limoges, Montauban, Auch, Bordeaux, la Rochelle, Poitiers, Tours, Pau (avec Bayonne depuis 1783) (voir fig. 83). Elles étaient subdivisées en 171 élections et 16 circonscriptions qui ne portaient pas le nom d'élection. Les quatorze généralités et intendances des pays d'états et des pays conquis étaient celles de : Bretagne, Flandre et Artois, Hainaut et Cambrésis, Metz et Trois-Evêchés, Lorraine et Barrois, Alsace, Bourgogne, Franche-Comté, Grenoble, Aix et Provence, Montpellier, Toulouse (les deux généralités de Toulouse et de Montpellier étaient confiées à un seul et même intendant, dit intendant du Languedoc), Perpignan et Roussillon, île de Corse (voir fig. 83). Elles étaient divisées en 229 circonscriptions d'ordre inférieur, élections, subdélégations, diocèses, vigueries, etc. Metz, la Lorraine, l'Alsace, la Franche-Comté, le Roussillon, la Corse n'avaient pas d'états. Les états du Dauphiné ne furent pas convoqués de 1628 à 1778. Mais, par compensation, plusieurs pays des Pyrénées avaient conI.A FRANCK. 22
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LA. FRANGE.
servé les leurs : Foix, Marsan, Nébouzan, Quatre-Vallées, Bigarre, Béarn, Soûle, Basse-Navarre, Labourd. Sous le rapport des traites, c'est-à-dire relativement à l'impôt des douanes, la France était divisée en trois groupes : 1° provinces des cinq grosses fermes, à savoir : Normandie avec Perche, Picardie avec Boulonnais, Champagne, Ile-de-France, Bourgogne avec Bresse et Bugey, Bourbonnais, Berri, Touraine, Poitou, Anjou, Maine, Orléanais ; ces provinces formaient un groupe territorial qu'enveloppait une ceinture de douanes et qui était soumis au tarif général
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ADMINISTRATIVE «û. 178g.
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ItL Fig. 83. — Les généralités et les pays d'États en 1789.
des douanes ; 2° provinces réputées étrangères, comprenant tout le sud de la France (moins Marseille, Bayonne et Labourd) et, en outre, la Franche-Comté, la Bretagne, l'Artois et la Flandre (moins Dunkerque); ces provinces étaient soumises à un régime particulier ; 3° provinces à l'instar de l'étranger effectif, à savoir Marseille, Bayonne et Labourd, Gex, Lorraine et Alsace, Dunkerque; ces dernières communiquaient librement avec l'étranger, mais étaient soumises aux mêmes droits que lui pour leur commerce avec le reste du territoire français. Sous le rapport de l'administration des gabelles, c'est-à-dire de l'impôt du sel, les grandes gabelles comprenaient à peu près le
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même territoire que les cinq grosses fermes. Cependant le Cotenlin et le pays d'Auge formaient le pays de quart bouillon dans lequel on ne payait le sel que 13 livres tournois le quintal (100 livres en poids), tandis qu'il valait de 57 à 60 livres tournois dans les grandes gabelles ; il y avait toutefois dans le territoire des grandes gabelles quelques lieux privilégiés, comme le Havre, qui ne payaient que 3 livres le quintal. Les pays de petites gabelles, où la taxe variait de 571,10s. à 9l,6 s., comprenaient toutes les provinces du sud-est de la France. La Lorraine et la Franche-Comté avaient des tarifs spéciaux comme pays de salines. Presque toutes les provinces du sud-ouest formaient le groupe des rédimés. Les provinces franches qui ne payaient qu'un droit relativement minime (de 8 livres à l',10 s.) étaient en général situées au bord de la mer, comme la Bretagne, une partie de YAunis, etc. 81. lia France pendant la IléTolution et le premier Empire. — Le premier résultat de la Révolution de 1789 et des décrets de l'Assemblée constituante fut la suppression du régime féodal (décrets du 4, 6, 7, 8, 11 août 1789) et, par suite, de tous les droits territoriaux ou personnels dont jouissaient la noblesse et le clergé, de tous les privilèges et des distinctions des provinces et des villes. Cette suppression atteignait les domaines qui étaient encore régis par des seigneurs, et dont le plus important était le Nivernais possédé par la famille de Mazarin ; ils furent dès lors soumis au même régime que le reste de la France. Il en fut de même des fiefs appartenant à des princes étrangers en Lorraine et en Alsace (v. page 317). L'Assemblée qui donnait à la France une constitution nouvelle fondée sur les trois principes de l'unité, de la liberté et de l'égalité, ne pouvait laisser subsister la diversité des divisions administratives de l'ancien régime qui semblaient liées à l'existence des privilèges particuliers des provinces, des villes et des seigneuries supprimées par les décrets de la nuit du 4 août. Conformément à ces décrets, l'Assemblée discuta plusieurs systèmes, entre autres celui de Thourex, partageant la France en 80 divisions de 324 lieues carrées chacune (1), qui, sous une apparence d'égalité et de simplicité, cachait une grande inégalité et de nombreuses difficultés ; puis elle adopta, par le décret du 22 décembre 1789, le principe de la division en départements au nombre de 75 à 85, de-la subdivision
(1) Comme on l'a fait, sans difficulté, pour les pays neufs pour ainsi dire territoire que se sont annexés les États-Unis d'Amérique, l'Australie, non en carrés égaux (on n'y a point songé), mais en suivant les arcs de méridien et de parallèle.
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de ces départements en districts et de ces districts en cantons composés des villes, bourgs, des paroisses et communautés de l'ancien régime qui furent organisées en municipalités (Décret du 12 novembre 1789) et qu'on désigne sous le nom de communes. Elle arrêta ensuite, par la loi du 26 février 1790, sanctionnée par le roi le i mars 1790, le nombre des départements à 83, et elle les groupa a peu près par provinces, sans s'astreindre toutefois à suivre partout les limites des anciennes circonscriptions. Un économiste distingué, qui avait été l'ami de Turgot, Dupont de Nemours, lut le rapport général sur cette question dans la séance du 15 février. Il s'exprimait ainsi : « Dans les démarcations qui vous ont été proposées, Messieurs, soit par les députés des différents départements, soit par vos commissaires, on a pris autant que possible pour bases les limites physiques, les rivières, les chemins, les crêtes de montagnes et leurs eaux pendantes. Quelquefois aussi on a tiré des lignes purement conventionnelles... » La première constitution politique qu'ait eue la France et qui fut promulguée le 17 septembre 1791, consacra l'institution nouvelle: « Art Ier. Le royaume est un et indivisible ; son territoire est divisé en 83 départements, chaque département en districts, chaque district en cantons. » Le baron Mounier, qui avait été député à l'Assemblée nationale constituante et qui, en 1833, était, à la Chambre des pairs, comme membre de rapporteur d'une loi nouvelle sur les conseils généraux, caractérisait en ces termes l'organisation administrative que la Révolution française a donnée au territoire français : « Alors, au milieu de la fermentation des passions, le sentiment désintéressé d'un noble patriotisme animait la nation. On reconnaissait sur tous les points du royaume, que s'il est des gouvernements où les privilèges sont d'utiles barrières, il ne doit point en exister sous un gouvernement libre ; chacun doit y jouir de tous les droits compatibles avec l'intérêt général, et nul ne doit y jouir d'un droit qui lui serait contraire... On ne saurait contester que, si cette grande mesure a pu froisser des sentiments respectables, elle n'en a pas moins produit un bien immense. Les blessures qu'elle a faites sont cicatrisées ; le bien qu'elle a produit est durable. Avant d'être Français, on était Breton, Provençal. Maintenant, on est Français et rien que Français. » Le département (1) fut administré par un « conseil de départe83 (1) Voici le texte de la loi du 26 février 1790. « La France sera divisée en départements, savoir: Provence, 3; Dauphiné, 3; Franche-Comté, 3;
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ment » composé de trente-six membres élus par les citoyens « actifs » et se partageant en un « directoire » de 8 et un « conseil » de 28 membres; le district par un « directoire » de 4 membres et un « conseil » de 8 membres ; la commune, par un conseil municipal et par un maire élu. Un procureur général syndic par département, un procureur syndic par district, nommé par les électeurs, était chargé de la suite à donner aux affaires. La justice fut rendue (loi du 24 août 1790) par le juge de paix dans le canton, par le tribunal civil et par des tribunaux de commerce dans le district, par la cour d'assises dans chaque département ; l'appel se faisait d'un tribunal à un autre dans un certain rayon. 11 devait y avoir, d'après la constitution civile du clergé (12 juillet, 24 août 1790), un évêquc par département et 10 provinces ecclésiastiques. La constitution de l'an III ne laissa subsister que la division des départements en cantons et des cantons en communes. Elle confia le pouvoir administratif à une administration départementale composée de cinq membres élus et à une administration municipale dans chaque canton et dans chaque commune de 5,000 habitants et au-dessus. Chaque commune de moins de 5,000 âmes n'avait, sous le nom d'agent municipal, qu'un délégué àla municipalité cantonale. Le pouvoir j udiciaire fut exercé par des arbitres à la volonté des parties, par des juges de paix élus pour deux ans dans chaque canton, par un tribunal civil élu pour cinq ans dans chaque département, par des tribunaux correctionnels au nombre de trois à six et par tribunal criminel par département, enfin par des tribunaux de commerce. En 1793, la création du département de Vaucluse (25 juin 1793), la séparation de Ilhône-et-Loire (dép. du Rhône et dép. de lu Loire) el celle de la Corse (dép. du Golo et dép. du Liamone réunis de nouveau en 1811), portèrent le nombre des départements, dans les anciennes limites de la France, à 87.
Alsace, 2; Lorraine, Trois-Évêchés et Barrois, 4; Champagne, principauté <le Sedan, Carignan etMouzon, Philippeville, Marienbourg, Givet et Charlemont, 4 ; les deux Flandres, Hainaut, Cambrésis, Artois, Boulonnais, Calaisis, Ardrésis, 2; Ile-de-France, Paris, Soissonnais, Beauvoisis, Amiénois, Vexin français, 6; Normandie et Perche, 5; Bretagne et parties des Marches communes, 5; Haut et Bas-Maine, Anjou, Touraine et Saumurois, 4; Poitou et parties des Marches communes, 3 ; Orléanais, Blaisois et pays Chartrain, 3; Berri, 2; Nivernais, 1; Bourgogne, Auxerroiset Sénonais, Bresse, Bugey et Valromey, Dombes et pays ■de Gex, 4; Lyonnais, Forez et Beaujolais, 1; Bourbonnais, 1; Marche, Dorât, Haut et Bas Limousin, 3; Angoumois, 1; Aunis et Saintonge, 1; Périgord, 1; Bordelais, Bazadais, Agénois, Condomois, Armagnac, Chalosse, pays de Marsan et Landes, 4 ; Quercy, 1; Rouergue, 1; Basques et Béarn, 1 ; Bigorre etQuatreVallées, 1 ; Couserans et Foix, 1 ; Roussillon, 1 ; Languedoc, Comminges, Nebouzan et Rivière-Verdun, 7; Velay, Haute et Basse Auvergne, 3 ; Corse, 1. »
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Le Consulat remania cette organisation par la loi du 17 février 1800. Il créa les arrondissements, généralement plus grands que n'avaient été les districts (1) (350 districts en 1790, 362 arrondissements en 1888) (2). (Voir sur la figure 84 la comparaison des districts et des arrondissements du département de Seine-et-Oise) ; il les subdivisa, par la loi du 8 pluviôse an IX (28 janvier 1801), en cantons, à peu près plus grands de moitié que ceux de 1790(6,840 cantons en 1790, 2,871 en 1886). Les cantons furent comme précédemment, divisés en communes. D'après la loi du 8 pluviôse an IX, qui réorganisa en principe
Fig. 84. — Les districts et les arrondissements du département de Seine-et-Oise.
les justices de paix, il devait y avoir 3,600 cantons au plus, et 3,000 au moins, ayant une superficie de 315 à 325 kilomètres carrés, et renfermant chacun 10,000 habitants en moyenne et 15,000 au plus. L'administration du département fut confiée à un préfet, avec un conseil général nommé par le gouvernement et un conseil de préfecture; celle de l'arrondissement à un sous-préfet avec un conseil d'arrondissement nommé; celle de la commune à un maire nommé et à un conseil municipal nommés aussi. Pendantl'Empire, les circonscriptions administratives ne subirent qu'un petit nombre de modifications sur l'ancien territoire de la France. Cherbourg et Rambouillet (1811) formèrent deux arron(1) Voici comme exemple du rapport d'étendue des districts et des arrondissements, la division du département de Seine-et-Oise avec ses 9 districts dont les limites sont marquées par des points ... Les limites des arrondissements actuels sont indiquées par des points longs ou par les deux signes — , — . quand elles sont les mêmes que celles des anciens districts. (2) Pour une étendue superficielle à peu près la même (en plus la Savoie et l'arrondissement de Nice, ainsi que le Comtat; moins l'Alsace-Lorraine).
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dissements nouveaux ; le département de Tarn-et-Garonne fut créé par décret du 9 août et sénatus-consulte du 2 nov. 1808, aux dépens des départements voisins, ce qui fit créer l'arrondissement nouveau de Moissac. Avant le Consulat et l'Empire, le territoire avait été troublé par les dissensions intestines. Les Girondins avaient formé un corps d'armée qui fut battu à Vernon (1793); Toulon s'était donné aux Anglais, qui n'en furent expulsés qu'après que l'armée française, sur le conseil du jeune Bonaparte, eut pris le fort la Malgue et menacé ainsi la flotte anglaise dans la rade (1793); Lyon insurgé n'avait ouvert ses portes qu'après 63 jours de bombardement et avait perdu pendant quelque temps son nom pour prendre (1793) celui de « Commune-Affranchie ». En Vendée, la lutte, commencée en mars 1793, n'avaient été complètement terminée qu'en 1800; les Aubiers, Thouars, Fontenay, Saumur, Châtillon, Chantonnay, Torfou, Entrammes (1793), sont devenus des lieux tristement célèbres parles défaites des républicains; Luçon, Ckolet, le Mans, Savenay (1793), la,presqu'île de Quiberon (1795), par celles des royalistes. A l'extérieur, les guerres de la République et de l'Empire étendirent considérablement les limites de la France. La première conquête après la déclaration de guerre fut celle de la Savoie (24 sept. 1792) et du comté de Nice (28 sept. 1792, dép. des AlpesMaritimes, créé le 4 fév. 1793, agrandi de Monaco le 14 fév. 1793) enlevés presque sans combat au roi de Sardaigne. La Savoie demanda à être incorporée à la France (21 novembre) : elle forma le département du Mont-Blanc (créé le 27 nov. 1792), le premier que la victoire ait ajouté aux 83 départements de la France (1). La Belgique conquise en 1792, perdue en 1793, reconquise en 1794, et les provinces rhénanes, abandonnées par la Prusse au traité de Bâle (1795), étendirent jusqu'au Rhin le territoire français. Les annexions faites par la République (traités de Bâle 1795, de Paris 1796, de Tolentino 1797,
(1) Les Alpes-Maritimes (4 fév. 1793) et le Mont-Terrible (23 mars 1793) sont le second et le troisième. 11 y avait en 1790 83 départements. Créations de départements dans l'intérieur des frontières de 1790(,Vaucluse, démembrement de Loire-etRhône, de la Corse et de Tarn-et-Garonne) 4 — Créations de départements dans les territoires conquis au delà des frontières de 1790 4G 133 Suppressions de départements (Mont-Terrible, supprimé en 1800; Tanaro, supprimé en 1805 ; Liamoue et Golo, réunis en 1811) 3
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de Campo-Formio 1797, de Lunéville 1801), dues à Dumouriez, à Pichegru, à Hoche, à Jourdan et surtout à Bonaparte, ne portèrent pas le territoire de la France au-delà des limites du Rhin et des Alpes : elles auraient pu être durables. Celles de l'Empire mirent sous l'autorité française des pays qui n'avaient avec la France aucun lien naturel, ni par la configuration de leur sol ni par l'esprit de leur population ; cette exagération de conquêtes fatalement éphémères compromit les annexions antérieures. Le nombre des départements s'éleva à 130 de 1811 à 1814 (1), et les frontières de l'Empire français s'étendirent de Lubeck, sur la mer Baltique, à Terracine, en Italie. Au nord-est furent formés 26 nouveaux départements (27 en comptant le Mont-Terrible) (2) : 9 sur le territoire de la Belgique conquise en 1794-95 (possession confirmée à Campo-Formio en 1797) : départements de la Lys, de Jemmapes, de Sambre-et-Meuse, des Forêts, de l'Ourthe, de la MeuseInférieure, delaDyle, de l'Escaut, des Deux-Nèthes; 4 dans le Palatinat et la province du Rhin, dont la possession fut assurée par le traité de Lunéville en 1801 (déclarés partie intégrante du territoire français par la loi du 18 ventôse, an IX) : départements du Mont-Tonnerre, de la Sarre, de Rhin-et-Moselle, de la Roër; 9 par l'annexion de la Hollande : départements des Bouches-du-Rhin et des Bouches-de-l'Escaut formés en mars 1810, départements des Bouches-de-la-Meuse, du Zuiderzée, de l'Yssel-supérieur, des Bouches-de-l'Yssel, de la Frise, de l'Ems occidental et de l'Emsoriental formés en juillet 1810; 4 par l'annexion en décembre 1810 d'une partie de la Westphalie et des bassins inférieurs du Weser et de l'Elbe : départements de l'Ems supérieur, des Bouches-du-Weser, des Bouches-de-l'Elbe, de la Lippe. 18 départements (19 en comptant leTanaro, supprimé en 1805) furent ajoutés au sud-est : la Savoie, le comté de Nice et Genève, conquêtes de 1792 et de 1798) confirmées en 1796 et 1798 (traité de Paris), formèrent les 3 départements du
(1) A la fin de 1810, il y avait 130 départements. La réunion dos deux départements de la Corse (12 avril 1811) ramena ce nombre à 129; la création du département de la Lippe (27 avril 1811) le porta de nouveau à 130. Si l'on compte comme un département l'île d'Elbe à laquelle des décrets ont donné ce titre (voir déc. du 10 mai 1810) il y aurait 131 départements (2) Le département du Mont-Terrible créé par décret du 22 mars 1793 fut formé du territoire de l'Évêché de Bàle, accru (décret du 10 octobre 1793) de la principauté de Monlbéliard enlevée au duc de "Wurttemberg, plus tard de l'Eyguel et de Val-Moutiers. Réuni au déparlement du Haut-Rhin lors de la création des arrondissements : Delemont, Porrenlruy (où Montbéliard était chef-lieu de canton).
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Mont-Blanc, des Alpes-Maritimes et du Léman; le Piémont, réuni en 1802, forma les 5 départements de la Doire, de la Sésia, du Pô, delaStura(duTanaro), de Marengo ; la Ligurie, annexée en 1805, les 3 départements de MontenoLte, de Gênes et des Apennins; la Toscane, réunie en 1808, les 3 départements de la Méditerranée, de l'Arno et de l'Ombrone; les duchés de Parme et de Plaisance réunis aussi en 1808, 1 département, celui duTaro; le Valais, réuni en 1810, 1 département, celui du Simplon ; les Etats de l'Eglise, réunis aussi en 1810,2 départements, ceux de Rome (ou du Tibre) etde Trasimène(l). Une annexion moins importante, mais qui est demeurée, est celle d'une partie de la vallée des Dappes (10 février 1811) cédée par la Suisse à la France, pour faciliter les communications. Avec les autres pays que l'empereur Napoléon gouvernait directement, comme le royaume d'Italie et les provinces Illyriennes, et en y joignant les États gouvernés par les princes ses alliés et presque ses vassaux (l'Espagne, le royaume de Naples, la confédération du Rhin, le grand-duché de Varsovie), plus de la moitié des populations européennes se trouvaient sous l'obéissance d'un même maître. Pendant la longue période des guerres qui durèrent de 1792 à 1815 et qui amenèrent ces conquêtes et ces annexions, la lutte a eu lieu d'abord sur les frontières de la France; puis elle s'en éloigna avec nos triomphes, mais elle y fut ramenée à la suite des revers de l'Empire, et jusqu'au cœur de notre pays. 1" Du côté de la Belgique, les troupes françaises tentèrent, d'abord sans succès, à Mons, à Tournai, l'invasion du pays. Pendant que Dumouriez essayait de réorganiser en Flandre des troupes mal armées et mal disciplinées, l'armée prussienne, commandée par le duc de Brunswick, remontait la Moselle, passait entre l'armée de Flandre et l'armée du Rhin, prenait Longwy (22 août 1792), Verdun (2 septembre) et, maîtresse du passage de laMeuse, menaçait la vallée de la Seine. Dumouriez accourut et occupa les cinq principaux déQlés de l'Argonne, le Chêne-Populeux, la Croix-auxBois, Grand-Pré, la Chalade, les Islettes, qu'il considérait alors comme les « Thermopyles de la France » ; mais les deux défilés du
(1) Les 130 départements français de 1812 formaient les ressorts de 3(5 cours d'appel, dont 27 situées sur le territoire resté français en 1815, et ayant leur siège dans les mêmes villes qu'aujourd'hui (excepté celle d'Ajaccio, quia été transférée à Bastia). — Il y avait 37 académies dont 20 (la Corse n'avait pas d'académie) sur le territoire resté français en 1815; le siège était le même que celui de la Cour d'appel, excepté pour Cahors (au lieu d'Agen, siège de la Cour), pour Strasbourg (au lieu de Colrnar), pour Clermont (au lieu de Riom). La Corse n'a été une académie qu'en 18'i5 (chef-lieu Bastia).
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nord ayant été surpris par les Prussiens, il se replia au sud vers Sainte-Ménehould, sur le flanc de l'ennemi dont il repoussa victorieusement l'attaque à la butte de Valmy (20 septembre 1792). Les Prussiens se replièrent lentement et repassèrent la frontière. Cependant l'armée autrichienne avait pénétré dans la Flandre française et bombardait Lille (20 septembre, 7 octobre 1792) ; Dumouriez poussa droit au nord, afin de les tourner, força, par la victoire de Jemmapes (novembre 1792), le passage delà Haine, et obligea les Autrichiens à faire vers le Rhin une retraite précipitée qui lui livra toute la Belgique. Quelques mois après, cette province était perdue par la défaite de Neerwinden (mars 1793), et les hostilités reportées sur la frontière française elle-même. Valenciennes et Coudé furent pris par les Autrichiens ; mais Houchard fut vainqueur à Hondschoote et à Menin; Jourdan, à Wattignies (octobre 1793); Maubeuge fut délivrée. Mouscron, Troisvilles, GpurIrai, Tourcoing, Pont-à-Chin, Hooglède, Landrecies, furent ensuite le théâtre d'actions diverses(1794), jusqu'au jour où, attaquée à son extrême gauche et menacée dans sa retraite par le passage de la Sambre, la prise de Charleroi et la victoire de Jourdan à Fleurus (26 juin 1794), l'armée autrichienne dut abandonner pour la seconde fois la Belgique, qui resta vingt ans à la France. Mais en 1814, celte même frontière vit passer l'armée du Nord, (général Winzengerode) s'avançant vers Paris par la vallée de l'Oise el entrant dans Soissons; c'est contre cette armée que Napoléon se heurta à Berry-au-Bac, à Craonne (7 mars) et à Reims. 2° Sur le Rhin, Gustine, profitant de l'arrêt des Impériaux au siège de Thionville (23 août, 16 octobre 1792), prit Spire, Worms et Mayence, et menaça Koblenz dont la prise eût pu couper la retraite aux Prussiens après leur défaite de Valmy. Mais, après nos échecs en Belgique, Custine perdit la tête, abandonna précipitamment toutes les places du Palatinat, et la garnison française de Mayence dut capituler (1793). Vainqueurs à Pirmasens (13 octobre 1793), les ennemis bloquèrent Landau et tournèrent même par Bitche les lignes de Wissembourg que notre armée dut abandonner, ainsi que la place de Haguenau, pour se replier plus loin derrière la Zorn. Hoche rétablit les affaires: un premier échec à Kaiserslautern (28 novembre) ne l'effraye pas ; il bat les ennemis à Frœschwiller et à Wœrth (23 décembre), déloge en plein hiver les Autrichiens postés à leur tour dans les lignes de Wissembourg et débloque Landau ; à la fin de 1794, les Français s'étaient avancés par Trêves jusqu'à Koblenz, par le Palatinat jusqu'à Mayence.
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Celte partie de nos frontières ne revit la guerre qu'en 1814, lorsque les alliés, le 1er janvier, passèrent le Rhin, de Mayence à Bâle. Blûcher arriva de Mayence sur Nancy. Schwarzenberg déboucha par le pont de Bâle, au mépris de la neutralité suisse, et s'étendit sur le Jura (siège de Besançon) et le plateau de Langres, où il comptait faire sa jonction avec Blûcher. Par les batailles de Saint-Dizier, de Brienne, de la Rothière, de Bosnay (du 27 janvier au 2 février 1814), livrées dans la région boisée du bassin supérieur de la Seine, Napoléon essaya, mais sans succès, d'empêcher cette jonction. Il est vrai que lorsque les deux généraux se furent séparés pour 'prendre, Blûcher la route de la Marne, Schwarzenberg celle de la Seine, il battit sur les coteaux de la Brie champenoise, le premier, à Champaubert, à Vauckamps et près de Montmirail (10 et 11 février), dans la vallée du petit Morin, le second à Nangis et à Montereau (18 février). Mais sa petite armée s'épuisait, par ses succès mêmes, et ses dernières tentatives sur les derrières des armées ennemies, bien que signalées encore par de courageux faits d'armes (Craonne, Laon, la Fère-Champenoise et Saint-Dizier), ne purent empêcher la marche des ennemis et la prise de Paris. 3° Sur les Alpes, Montesquiou s'empara de la Savoie dès 1792; la même année, le comté de Nice était conquis et le camp de Saorgio qui défendait le col de Tende était enlevé en 1794. Toutefois, lorsqu'en 1796 Bonaparte prit le commandement de l'armée d'Italie, celte armée était depuis plusieurs années dans l'inaction et le relâchement, en face des Alpes maritimes dont l'armée austro-piémontaise occupait les passages. Le jeune général fit filer ses 35,000 hommes le long de la mer, jusqu'à Savone, et les lança parles cols de Cadibone, de Saint-Jacques, c'est-à-dire à l'endroit où les Alpes sont le plus déprimées, contre le flanc de l'armée ennemie qu'il coupa et culbuta à Montenotte, à Millesimo, à Dego (avril 1796). « Annibal a forcé les Alpes ; nous, nous les avons tournées, » ditil à ses soldats. Poursuivant le général piémontais qu'il avait isolé des Autrichiens,il l'enferma au pied des Alpes et le vainquit à Ceva et à Mondovi ; puis, après l'avoir obligé à capituler, il marcha contre les Autrichiens pour continuer dans la Lombardie et la Vénétie la suite de ses brillantes victoires. A l'époque de la seconde coalition, les Français occupèrent encore le Piémont, de même que la plus grande partie de l'Italie (1798) ; mais bientôt les armées austro-russes de Mêlas et de Souvarov, vainqueurs en Lombardie, barrèrent le passage à l'ar-
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mée française qui était à Naples et empêchèrent sa jonction avec l'armée du Piémont. Macdonald essaya en vain de forcer le passage de la Trébbia (1799). Joubert, qui lui succéda, fut tué à Novi. 11 fallut se jeter à travers les Apennins et se replier derrière leYar. Bonaparte, devenu premier consul, prit la direction de celte campagne et conçut la pensée de pénétrer en Italie sur les derrières des ennemis, afin de les envelopper et, s'il était vainqueur, de terminer d'un coup la guerre. Il passa, non sans de grandes difficultés, avec le corps principal de son armée par le col du Grand Saint-Bernard, praticable seulement aux mulets, et déboucha par le val d'Aoste où le fort de Bard faillit l'arrêter ; pendant ce temps, d'autres divisions descendaient par le Simplon, le Petit Saint-Bernard et la route du mont Cents. De Milan, où il concentra ses forces, il se rabattit sur les Autrichiens, comme il l'avait prévu, les rencontra à Montebello et compléta leur défaite à Marengo (14 juin 1800). Celte frontière ne revit les troupes autrichiennes qu'en 1814 : la ligne des Alpes, mal défendue par Augereau, fut alors forcée presque sans combat. 4° Du côté de l'Espagne, c'est sur le territoire français qu'eurent lieu les premières hostilités, l'armée ennemie ayant forcé les Pyrénées orientales au Perthus et s'étant établie au camp du Boulou (1793) sur les bords du Tech. Ils n'abandonnèrent cette position qu'en 1794 lorsque Dugommier eut menacé leur ligne de retraite. Les Français, passant à leur tour la chaîne, battirent les Espagnols aux passages de la Mouga (1794) et de la Fia via (1795) et occupèrent l'importante place de Figueras. Dans les Pyrénées occidentales, Moncey prenait Fontarabie, Saint-Sébastien, et pénétrait dans la vallée de l'Ebre par la victoire de Vitoria (179S). L'Espagne traita. C'est par la route de l'ouest qu'en 1808 Napoléon fit entrer ses troupes en Espagne, et que lui-même pénétra, à la fin de l'année, avec la grande armée. C'est de ce côté aussi qu'en 1813 Wellington, posté à Vitoria, à l'entrée des défilés, coupa la retraite à l'armée de Joseph qui dut se replier en hâte par la route de Pampelune et par leportdeYélate, tandis que Suchet rentrait, sans se laisser entamer, par le Perthus. La France fut envahie dès la fin de l'année 1813, et Soult, malgré quelques combats (Orlhez, 1814), dut se replier sur Toulouse, où il livra tardivement (10 avril 1814) une bataille inutile. La chute de l'Empire entraîna la perle des conquêtes faites depuis le commencement des guerres de la Bépublique. Le traité de Paris du 30 mai 1814 ramenait la France aux limites qu'elle avait
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le 1er janvier 1792, en accordant cependant quelques rectifications du côté du Jura et en lui laissant les enclaves annexées, c'est-à-dire Mulhouse, Montbéliard, Avignon et le comtat Venaissin, plus quelques cantons du nord reliant directement à son territoire les places de Philippeville et de Marienbourg, la position isolée de Landau, et la plus grande partie des arrondissements de Chambéry et & Annecy, qui formèrent un nouveau, mais plus petit (sans Chablais, Maurienne et Tarenlaisé) département du Mont-Blanc (arrls : Chambéry, Annecy, Rumilly). La France avait alors 87 départements. Cet état de chose dura peu ; Napoléon revint de l'île d'Elbe et la guerre recommença. Prévenant lui-même l'ennemi, il entra en Belgique et passa la Sambre dans l'espérance de couper l'armée prussienne de l'armée anglaise. Il battit en effet la première à Ligny (16 juin 1815) ; mais le 18, il se heurta en avant de Waterloo contre les lignes anglaises qu'il ne put forcer, et son armée, débordée sur la droite par l'arrivée des Prussiens, fut mise en déroute. La France sortit amoindrie de ce désastre. Par le second traité de Paris (10 novembre 1815), elle rentra dans ses anciennes frontières, mais en perdant Philippeville et Marienbourg entre la Sambre et la Meuse ; Chimay, Bouillon sur le Chiers ; Sarrelouis et toute la partie avoisinante du cours de la Sarre ; Landau et le cours inférieur de la Queich, autant de positions avancées qui gardaient sa frontière septentrionale; elle perdait aussi la rive du lac de Genève; la partie de la Savoie (v. page 347) que lui avait laissée le traité de 1814. La principauté de Monaco, qui avait été annexée en 1793 au département des Alpes-Maritimes, cessa d'être sous la suzerainetéde la France elle pays de Gex, rattaché au dép. de l'Ain (1), dut rester en dehors de la ligne des douanes françaises. 82. La France de 1815 à 1871. — De 1815 à 1860, le territoire français ne subit aucune modification et les circonscriptions administratives demeurèrent à peu près telles que les avait faites le Consulat. Hors d'Europe, l'Algérie et des colonies s'ajoutèrent aux possessions françaises. Sous la Restauration, quelques changements furent faits dans la répartition des cantons, principalement par la loi du 21 juil. 1826 (2) et l'arrondissement de Valenciennes fut créé en 1823.
(1) Le pays de Gex avait fait parlie du dép. du Léman depuis 1801. En 1815, 0 communes de ce pays furent attribuées au canton de Genève et les 31 autres tonnèrent l'arrondissement de Gex. (2) Notamment pour les arrondissements de Fonlenay et Bourbon-Vendée, de Bellac et de Limoges, de Saumur et Angers, de Chinon et de Tours. Voir le tableau, p. 411.
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Sous le règne de Louis-Philippe l'administration fut profondément modifiée. Le système de l'élection avait été appliqué à tous les conseils administratifs, de 1790 au Consulat ; sous l'Empire et sous la Restauration, tous les membres avaient été à la nomination du gouvernement. L'élection prévalut de nouveau, mais avec des tempéraments, après 1830. Les maires durent être choisis par le gouvernement dans le sein du conseil municipal, désormais électif (loi du 21 mars 1831) ; les conseils généraux et les conseils d'arrondissement devinrent aussi électifs, à l'exception du bureau, savoir : des présidents, vice-présidents, secrétaires, qui resta à la nomination du gouvernement (loi du 22 juin 1833) Sous la seconde République, en 1848, des conseils cantonaux durent être substitués aux conseils d'arrondissement (constitution de 1848), mais ces conseils ne fonctionnèrent pas. Les maires (loi du 3 juillet 1848) furent nommés par le conseil municipal et pris dans son sein. Sous le second Empire, le gouvernement s'attribua de nouveau (Loi du 7 juillet 1852) le droit de nommer les maires et de les choisir hors du conseil municipal ; il rétablit les conseils d'arrondissement en se réservant, comme pour les conseils généraux, la nomination du bureau. Un chef-lieu de àé\>axiemenï{Saint-Etienne au lieu deMonlbrison, en 1855) et trois chefs-lieux d'arrondissement [Mulhouse au lieu d'Allkirch, Cholet au lieu de Beaupréau, Saint-Nazaire au lieu de Saverny), furent changés pendant la période du second empire. En 1859, la France soutint le roi de Sardaigne Victor-Emmanuel II dans sa lutte contre l'Autriche ; après les victoires de Magenta et de Solférino, suivies des préliminaires de Villafranca (11 juillet) et du traité de Zurich (10 novembre 1859), le roi de Sardaigne, qui allait (1861) devenir roi d'Italie, céda à l'empereur Napoléon III, par le traité de Turin (24 mars 1860), la Savoie tout entière, laquelle forma les départements de la Haute-Savoie et du la Savoie et une partie du comté de Nice jusqu'à la source de la Roya, à l'exception de la crête des Alpes, laquelle forma, avec l'arrondissement de Grasse pris au département du Va.r le déparlement des Alpes-Maritimes, plus petit que celui du même nom, qui avait perdu en 1814. Depuis ce temps, le Var ne coule plus dans le département qui conserve à tort son nom. En 1870, l'empereur Napoléon III engagea avec la Prusse une guerre désastreuse. A quatre armées ennemies ayant un effectif disponible de 600,000 hommes, la France avait à opposer
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230,000 hommes, répartis en deux armées : celle du Rhin ou de Metz et celle de Châlons. Cette dernière ne devait être que l'armée de réserve et de soutien ; mais, par suite de l'immense développement de la ligne d'opérations, elle se trouva bientôt portée plus près du Rhin que l'armée du Rhin même. Attaquée la première par la troisième armée allemande partie de Spire, elle subit sur la frontière l'échec de Wissembourg (4 août), qui coûta la vie au général Douai, puis elle perdit la bataille de Reichshoffen (6 août), que le maréchal de Mac Mahon avait engagée avec des forces inégales sur les collines de Wœrth, de Frœschwiller et de Reichshoffen, contreforts avancés des Vosges. Il fallut se replier derrière cette chaîne de montagnes dont l'armée abandonna trop précipitamment les passages, laissant aux mains de l'ennemi l'Alsace et même la Lorraine, pour gagner Châlons (17 août). Dans cette retraite, l'armée fut poursuivie par la troisième armée prussienne, qui, le 14, occupait déjà la ligne de la Moselle, après avoir détaché un corps important pour investir Strasbourg (prise de Strasbourg, 28 septembre). Toul, après un bombardement, capitula le 23 septembre. Le jour de la bataille de Reichshoffen, la première et la deuxième armée prussienne venant, l'une de Koblenz par la Moselle, l'autre de Mayence (Mainz) à travers le Palatinat, et concentrées à Sarrebruck, passaient la Sarre et faisaient éprouver, sur les hauteurs de Spickeren, une défaite à l'armée française du Rhin qu'elles suivirent dans sa retraite sous les murs de Metz. Le combat de Borny (14 août), livré à l'est de la ville, fit perdre la rive droite de la Moselle ; ceux de Rezonville, de Grayelotte (16 août), qui furent des victoires, ceux à'Amanvilkrs, de SaintPrivat (18 août) livrés sur la ligne des hauteurs qui bordent à l'ouest la vallée de la Moselle, coupèrent les communications avec Verdun et eurent pour résultat l'investissement de notre armée (19 août dans Metz et dans la plaine de la Moselle qui s'étend au pied de la ville et du mont Saint-Quentin. Après diverses tentatives de dégagement (bataille de Noiseville, combats de Louvallier, de Vassy, de Chieulles, de Peltre et de Ladouchamps), le maréchal qui commandait et que plus tard un conseil de guerre dégrada et condamna à mort pour cause de trahison, livra à l'ennemi, par la capitulation du 27 octobre, 120,000 hommes composant la meilleure armée que la France ait eue dans cette guerre et la seule qui lui restât alors. L'autre armée française qui, après Reichshoffen, s'était repliée en déroute sur le camp de Châlons, s'y était reformée à la hâte à
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l'aide de recrues nouvelles, mais peu aguerries. Les hésitations sur le plan de campagne à adopter firent perdre plusieurs jours, et lorsque le maréchal de Mac Mahon se fut décidé à tenter de faire route dans la direction de Metz, il fut serré de près par la ..troisième armée prusienne qui s'était avancée jusqu'en Champagne, et qui fit une conversion vers le nord pour le suivre et pour opérer sa jonction sur la Meuse avec la quatrième armée (réserve) ; cette quatrième armée venait d'entrer en ligne. L'armée française, abordée par l'ennemi au moment où elle allait passer la Meuse, fut rejetée vers le nord-ouest le long du fleuve et finit, après des engagements partiels à Busancy, à Nouard, h Beaumont, à Mouzon (29, 30, 31 août), par se replier vers Sedan et se trouver acculée entre la Meuse, le Chiers et la frontière belge, à la suite d'un mouvement tournant des Allemands par Vrigne-au-Bois, qui coupait la retraite sur Mézières. Vaincue dans une grande bataille qui commença le matin du 1er septembre, kBazeilles, l'armée dont Mac Mahon blessé avait dû abandonner le commandement capitula dans Sedan avec l'empereur, qui se constitua prisonnier (2 septembre). La France perdait 140,000 hommes. Laon se rendit le 19 septembre. Le chemin de Paris était ouvert. Les deux armées victorieuses se dirigèrent l'une par Laon et la vallée de l'Oise pour investir cette ville au nord, l'autre par Beims et la vallée de la Marne pour l'investir au sud. Les plateaux qui entourent et dominent la ville devinrent le théâtre de nombreux combats : Créteil (17 septembre), Châlillon (19), Villejuif (25), Chevilly ell'Hay (30), Bagneux, Châlillon (30 octobre); batailles de la Malmaison (21 octobre), de Champigny (29 novembre et 2 décembre), de Buzenval (19 janvier 1871) ; deux combats eurent lieu dans la plaine du nord, au Bourget et à la Ville-Evrard (28 et 30 octobre, 21 décembre). Paris demeura bloqué et séparé du reste de la France pendant plus de quatre mois. Pendant ce temps, de nouvelles armées françaises s'organisaient sur divers points du territoire en vue de délivrer la capitale. L'armée de la Loire, par la victoire d'Ouzouer-leMarché (7 novembre), força les Prussiens à évacuer Orléans, où ils étaient entrés dès le 11. octobre et gagna une seconde bataille à Coulmiers (9 novembre) ; mais, après la capitulation de Metz, la principale armée prussienne, qui bloquait cette place, se porta sur Orléans par Troyes et par les plaines du Gâtinais {Ladon, 25 novembre ; Beaune-la-Rolande, 28 ; Ckilleurs, 3 décembre) et, à la suite de plusieurs combats dans les plaines de la Beauce {Orgères, Patay, Loigny, 2 décembre ; Chevilly, 3 ; Cercoltes, 4), cette armée
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reprit possession d'Orléans. L'armée de l'a Loire se trouva coupée en deux tronçons. Le corps de l'ouest ou armée de la Basse-Loire (armée de Chanzy) trouvait déjà l'ennemi dans les pays où il avait, le 17 septembre, bombardé Châteaudun et occupé Chartres. Il livra, à Beaugeney et à Cravant (8 décembre), à Origny (10), à Fréteval, à Vendôme et kMontoire (15-27), des combats à la suite desquels, malgré des succès divers, cette armée dut abandonner la ligne du Loir pour se replier sur le 'Mans, où elle comptait se renforcer des réserves du camp de Conlie et des détachements de l'ouest ; mais six jours de brillants combats autour du Mans, et principalement sur le plateau d'Auvours, se terminèrent par une déroute subite (janvier 1871). L'autre corps de l'armée de la Loire, après un échec à Nevoy (7 décembre), se fondit avec l'armée de l'est. Celle-ci (armée de Bourbaki), formée de divers détachements, qui furent tardivement placés sous un commandement unique, avait à lutter depuis la prise de Strasbourg contre deux corps d'armée ennemis. L'un de ces corps, remontant la vallée de l'Ill, était allé investir Belfort (3 novembre) qui dut à son héroïque résistance, prolongée jusqu'à la fin de la guerre, l'avantage de rester français; l'autre, traversant les Vosges par la vallée de la Bruche (combats de Champenay, de Raon-V Etape, d'Etival-Nompatelize, de la Bourgonce, 6 octobre) s'était répandu sur le plateau de Langres, dans le bassin de la haute Seine (victoire de Châtillon, 19 novembre, combats de Dijon, 30 octobre), dans la vallée de la Saône jusqu'à Nuits (batailles du 20 octobre et du 18 décembre) et même jusqu'à Autun '(1" décembre); il se replia vers l'Alsace quand l'armée française de l'est marcha pour débloquer Belfort et opérer une diversion sur les derrières de l'envahissement. Après deux victoires, à Villersexel (9 janvier 1871), et entre Arcey et Héricourt (14 janvier) les Français échouèrent dans une lutte de trois jours contre les lignes de la Lisaine (15-17 janvier) ; attaqués par une seconde armée venue de Langres, ils opérèrent dans le Jura une retraite désastreuse (combats de Sombacourt et de Chaffois, 29 janvier, de Vaux, 31 janvier, d'Oye, 1er février) et se jetèrent en Suisse. L'une des armées allemandes (lre) qui bloquait Metz s'était, après la capitulation, avancée vers le nord et vers la Normandie en se déployant sur la ligne de l'Oise. La victoire d'Amiens lui donna les villes de la Somme et lui permit de marcher sur Rouen
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F-RAKCE.
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(combats à Étrépagny, Pacy, Bourthéroulde). Le gros de cette armée eut à compter avec notre armée du nord (général Paidherbe) qui soutint l'effort de l'ennemi, à Pont-Noyelles (23 décembre), sur ÏBallue(26décembre),h,Sapignies(% janvier), à Bapaume (3) ; mais qui, tentant une troisième attaque à Vermand (18), échoua à SaintQuentin (19), et fut forcée de se retirer dans les places du nord. Cette longue et douloureuse suite de désastres eut pour dernier terme la capitulation de Paris (28 janvier 1871), suivie de la signature, à Versailles, des préliminaires de la paix (26 février). Par le traité définitif signé le 10 mai 1871, à Francfort sur-le-Main, la France céda à l'Empire allemand la partie septentrionale de la Lorraine et l'Alsace, moins Belfort et son territoire, la ligne de partage des eaux du Rhin et de la Saône ; la ligne devint à peu près la frontière de ce côté. La France perdait en tout environ 14,500 kilomètres carrés (11 chefs-lieux d'arrondissement, 6 en Alsace et 5 en Lorraine) et 1,600,000 habitants. Elle a payé en outre une indemnité de 5 milliards, et une partie de son territoire est resté occupée par les Allemands jusqu'à l'acquittement de cette somme. 83. L'administration depuis isffl. — Malgré les armements considérables que l'état actuel de l'Europe rend nécessaires et qui perpétuent pendant la paix quelques-uns des inconvénients de la guerre et malgré les menaces qui ont à plusieurs reprises ému la politique, la France n'a pas eu, depuis le traité de Francfort, d'ennemi à combattre sur le continent européen. Sa frontière n'a pas changé. Il a été donné au Territoire de Belfort, seul reste du département du Haut-Rhin, une administration spéciale (loidu 11 septembre 1871) et le département de Meurthe-et-Moselle a été formé avec les parties qui lui restaient de la Meurthe et de la Moselle. De nouvelles circonscriptions militaires ont été créées par la division du territoire en 18 corps d'armée (Algérie non comprise) : plusieurs autres circonscriptions administratives ont été remaniées ; l'administration départementale a été modifiée (loi du 10 août 1871) parl'insitution d'une commission départementale que le conseil général nomme dans son sein et qui est chargée de suivre dans l'intervalle des sessionsl'exécution des affaires que ce conseil lui confie. Le mode de nomination des maires a varié suivant les fluctuations de la politique; la loi du 14 avril 1871, se proposant de concilier le principe de liberté et celui d'autorité, décida que les maires seraient nommés par le gouvernement dans les villes de plus de 20,000 habitants et dans les chefs-lieux de département et d'arrondissement, qu'ils seraient élus par le conseil municipal dans les autres com-
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munes, et que partout ils seraient pris dans le sein du conseil municipal (1); la loi provisoire du 20 janvier 1874 rétablit les choses telles que les avait réglées le régime de 1852; celle du 12 août 1876 arrêta qu'ils seraient nommés par le gouvernement dans les chefslieux de département, d'arrondissement et de canton, et élus dans les autres communes ; celle du 21 avril 1881 a donné à Lyon une mairie unique au lieu de 6 arrondissements ayant chacun leur mairie et forment le groupe lyonnais; celle du 28 mars 1882 a établi l'élection pour toutes les communes, sans autre exception que Paris, qui est soumis à un régime particulier, et celle du o avril 1884 a déterminé les attributions du conseil municipal, du maire et des adjoints. 84. Le résumé des changements territoriaux. — Il est utile de présenter sous forme récapitulative les changements survenus dans le nombre, le nom et les limites des départements et des arrondissements français. Nous ne mentionnons que les changements survenus sur l'ancien territoire français tel qu'il était en 1790 à l'époque de la division en 83 départements et sur les territoires qui, ayant été annexés depuis cette époque font encore aujourd'hui partie de la France (Avignon et Comtat Venaissin, Savoie, partie du comté de Nice). La France est divisée en 86 déparlements, plus le territoire de Belfort; sur ces 86 départements, quatre appartiennent en totalité (Savoie, Haute-Savoie) ou en partie ( Vaucluse, Alpes Maritimes) à des territoires annexés depuis 1790; 82 font partie de l'ancien territoire dont nous avons perdu trois départements en totalité (Bas-Rhin) ou en partie (Haut-Rhin, Moselle) et des parties de deux autres départemements (Meurthe, Vosges), et sur lequel deux départements nouveaux ont été créés (dép. de la Loire et dép. du Rhône par démembrement de Rhôneet-Loire, dép. de Tarn-el-Garonne). 1° Sous la première République, le département de Vaucluse, qui a été créé le 25 juin 1793 et formé en partie (2) du comtat Venaissin et de la principauté d'Avignon, réunis à la France par la loi du 14 septembre 1791, annexés d'abord aux départements de la Drôme et des Bouches-du-Rhône, et cédés définitivement par le pape au traité de Tolentino en 1797 ; le département du Rhône et
(1) Déjà, à la fia de l'Empire, une loi du 22 juillet 1870, que le temps n'a pas permis d'appliquer, avait décidé que les maires seraient pris par le gouvernement dans le sein du Conseil municipal. (2) Ce département a été formé des districts de Vaucluse, Orange, Api, pris aux Bouches-du-Rhône ; de VOuvèze pris à la Drôme.
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le département de la Loire, formés par le démembrement du déparlement de Rhône-et-Loire en 1793; la Corse divisée en deux départements, le Golo et le Liamone, en 1793; la principauté de Monlbéliard annexée en 1793 au département du Mont-Terrible, puis au Haut-Rhin ; la ville libre de Mulhouse, annexée en 1798 au département du Haut-Rhin. 2° Sous le Consulat et le premier Empire, la substitution du nom de département de la Seine au nom de département de Paris; la substitution de Saint-Lô à Coutances (1801) comme chef-lieu de la Manche (1), de Lille h Douai (1802) comme chef-lieu du Nord, de La Rochelle et Napoléon-Vendée (2) à Saintes et k Fontenay-leComte(]um 1810) comme chefs-lieux de la Charente-Inférieure et de la Vendée; la réunion en un seul (1811) des départements du Golo et du Liamone, avec suppression de l'arrondissement de Vico; la création du département de Tarn-et-Garonne (décret du 9 août 1808) aux dépens des départements voisins (arrondissement de Montauban, etc., environ 100,000 habitants pris au département du Lot; arrondissement de Castelsarrasin, etc., environ 91,000 habitants pris au département de la Haute-Garonne; environ 46,000 habitants h Lot-et-Garonne, 8,000 au Gers, 2,900 au Tarn pour former un nouvel arrondissement, celui de Moissac) ; la création (1811) de Y arrondissement de Rambouillet aux dépens des arrondissements de Versailles et d'Elampes, de Y arrondissement de Cherbourg aux dépens de celui de Valognes ; la substitution de Monlbéliard à Saint-Hippolyte (1814), d'Arles à Tarascon (1816), de Dunkerque à Bergues (1803), de Redon à Bains, de Bressuire à Thouars (1804) et de Schlestadt à Barr (1806), comme sous-préfectures (3).
(1) Nous n'avons pas indiqué les changements de chefs-lieux qui ont eu lieu de 1798 au Consulat. Voici d'ailleurs les départements qui avaient, en 1790, un chef-lieu autre que celui qu'ils ont aujourd'hui : Tarascon (Ariège); Aix (Bouches-du-Rhône); Saint-Flour (Cantal); Saintes (Charente-Inférieure) ; Bastia(Corse) ; Coutances (Manche) ; Douai (Nord) ; Castres (Tarn); Toulon (\rar); Fontenay-le-Peuple (Vendée). Saintes, Saint-Flour, Coutances sont restés le siège de la cour d'assises, comme d'ailleurs Aix, Bastia et Douai chefs-lieux de cours d'appel. Ou trouve aussi dans l'almanach de l'an IV que des assemblées départementales se tenaient à Otoron, à Bvignoles. (2) Napoléon- Vendée (La Roche-sur-Yon) n'était pas même chef-lieu d'arrondissement; la sous-préfecture était à Montaigu. (3) Dans les actes par lesquels l'administration a été remaniée au commencement du Consulat, il y a eu quelques incertitudes ou il s'est glissé quelques erreurs : ainsi, dans l'arrêté du 11 ventôse an VIII (2 mars 1800), qui nomme des préfets, Aix est désignée comme chef-lieu du département des Bouchesdu-Rhône et dans l'arrêté du 17 ventôse de la même année (8 mars 1800), qui donne le tableau des chefs-lieux de dép. et d'arr., c'est Marseille.
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3° Sous la Restauration, la perte, au second traité de Paris (20 novembre 1815), de la partie du pays de Gex (1) qui est riveraine du lac de Genève, celle de Landau, des territoires de Sarrelouis, Bouillon, Chimay, de Pkilippeville et de Marienbourg ; la création, en 1823, de Y arrondissement de Valenciennes aux dépens de celui de Douai. 4° Sous le second Empire, la substitution de Saint-Etienne à Montbrison comme chef-lieu du département de la Loire (1855) ; de Cholet à Beaupréau (1857), de Mulhouse h Altkirch (1857); de Saint-Nazaire à Savenay (1868) comme chefs-lieux d'arrondissement ; la perte (guerre 1870-71 contre l'Allemagne et traité de Francfort du 10 mai 1871) de presque toute ïAlsace^ h savoir, tout le département du Bas-Bkin et le département du Haut-Rhin moins le territoire de Belfort, de partie des cantons de Schirmeck et de Saales appartenant au département des Vosges, de la Lorraine septentrionale (comprenant une partie du département de la Meurthe et la plus grande partie du département de la Moselle); les portions de ces deux départements qui restent aujourd'hui à la France constituent le département de Meurthe-et-Moselle, créé le 11 septembre 1871. La perte totale a été d'environ de 14,500 kilomètres carrés et de plus de 1 million et demi d'habitants (2). Le second
(1) En 1801, Gex faisait partie du département du Léman, comme chef-lieu de canton de l'arrondissement de Genève. Il a été rattaché, avec un territoire moins étendu, au département de l'Ain en 1815 et est devenu chef-lieu
d'arrondissement. (2) Voici le détail des pertes résultant du traité de Francfort (Voir Die flevôlkerung der Erde,
1872,
p.
21-23.
Habitants au recensement lui. car. de 1866.
4,550 588,970
Département du BAS-RHIN tout entier Département du HAUT-RHIN : Arrondissement de Colmar tout entier — de Mulhouse, tout entier — de Belfort (cantons de Cernay, Saint-Amarin, Thann, Dannemarie, Fontaine, Massevaux) Département des VOSGES : Arrondissement de Saint-Dié{\ 1 communes sur 12 du canton de Schirmeck; 7 communes sur 13 du canton de Saales) Département de la MEURTHE : Arrondissement de Sarrebourg (cantons de Fénétrange, de Phalsbourg, de Sarrebourg, 18 communes sur 26 du canton de Corquin, 17 communes sur 18 du canton de Réchicourt Arrondissement de Château-Salins (cantons d'Albestroff, de Delme, de Dieuze, 35 communes
1,697 1,156
217,693 179,347
653
76,274
211
21,017
1,009
64,210
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FRANCE.
Empire, d'autre part, a agrandi le territoire français d'une partie du comté de Nice, qui est devenu, avec l'arrondissement de Grasse pris au département du Var, le département des Alpes-Maritimes, et de la Savoie, qui a formé les département de la Savoie et de la Haute-Savoie : en tout 13,272 kilomètres carrés et environ 600,000 habitants (1). Les noms de lieu que l'histoire militaire de la France a rendus célèbres ne sont pas semés au hasard sur le sol. Quand on regarde la carte, on voit que, dans l'ensemble, ils sont répartis par groupes correspondant aux différentes situations de la politique française. Si l'on ne tient pas compte des guerres civiles, telles que les guerres de religion au xvi° siècle, la Fronde, la guerre de Vendée, on constate que, depuis le xvi° siècle, c'est-à-dire depuis l'époque où l'unité territoriale et administrative de la France a triomphé du morcellement féodal, c'est, dans le voisinage des frontières que les batailles sont livrées : en très petit nombre sur
sur 38 du canton de Château-Salins, 15 communes sur 24 du canton de Fïfi) Département de la MOSELLE : Arrondissement de Sarreguemines tout entier... — de Thionville tout entier — de Metz (cantons de Bouley, de Faulguemont, de Metz [3 cantons], de Fange, de Verny, de Vigy, et 17 communes sur 29 du canton de Gorze) Arrondissement de Briey (cantons de Conflans, de Longuyon, 10 communes sur 34 du canton d'Audun-le-Roman, 7 communes sur 24 du canton de Briey, 2 communes sur 27 du canton de Longwy 9T7 1,499 1,071 55,904 131,870 90,591
1,500
100,701
163
10,585
14,492 1,597,228 Le total des communes cédées à l'Empire allemand est de 1,690. La superficie n'est qu'approximative. M. Desbuissons (Bull, de la Soc. de géog., janv. 1872) l'évaluait à 14,475 kil. c. h'Almanach de Gotha de 1872 l'évaluait à 14,508 kil. c. Cette superficie de 14,508 est celle que les documents officiels assignent à l'Alsace-Lorraine. — La population avait dû dépasser en 1870 le chiffre de 1,600,000 âmes. (1) Le département des Alpes-Maritimes, formé par décret du 4 fév. 1793, comprenait tout le comté de Nice, puis (14 février 1793), la. principauté de Monaco; il avait donc un territoire différent de celui du département actuel. Il en est de même des départements de la Savoie et de la Haute-Savoie, qui ne correspondent qu'en partie aux anciens départements du Mont-Blanc et du Léman; il y a d'ailleurs eu trois départements du Mont-Blanc : celui de 1792 renfermant toute la Savoie; celui de 1801 démembré pour la formation du Léman; celui de 1814 à 1815, le plus petit des trois. On doit aussi compter deux départements du Var, celui de 1790 et celui de 1860 après perte de l'arrondissement de Grasse ; deux départements du Doubs, celui de 1790 et celui de 1814 après réunion de l'ancienne principauté de Montbéliard qui avait fait d'abord partie du Mont-Terrible puis (1800) du Haut-Rhin.
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les frontières' de mer et sur la frontière des Pyrénées, qui n'est accessible aux armées qu'à ses deux extrémités; en petit nombre sur les frontières des Alpes et du Jura, difficiles à franchir ; en grand nombre au contraire sur les frontières du nord et du nordest que la nature n'a pas défendues et qui ont été les plus ouvertes autrefois aux invasions barbares, aujourd'hui aux opérations des armées. Deux fois dans notre siècle, en 1814 et en 1870, les champs de bataille ont été portés jusqu'à Paris et, en 1870-71, le nord de la France jusqu'à la Loire en a été couvert. Dans le détail, quand on examine de près la topographie, on constate que la configuration du sol, comme le passage d'une rivière, la jonction de plusieurs routes, une éminence de terrain, un débouché des montagnes, a presque toujours déterminé la rencontre des armées. C'est pourquoi certaines localités ont été à diverses époques le théâtre de combats. Dans son développement territorial, la France, après avoir acquis son unité dans la seconde partie du xve siècle par l'expulsion des Anglais à la fin de la guerre de Cent Ans et par la défaite définitive de la féodalité sous Louis XI, s'est efforcée de s'étendre par la conquête sur la surface entière de l'ancienne Gaule. Depuis la paix de Cateau-Cambrésis jusqu'à celle de Lunéville, elle a fait pendant deux siècles et demi, des progrès considérables et, si chaque traité ne l'a pas fait avancer, aucun du moins ne l'a fait reculer d'une manière sensible en deçà des limites qu'elle considérait comme ses frontières naturelles. Le traité de Lunéville a été l'apogée de sa grandeur. Le tort qu'elle a eu et dont la responsabilité incombe au premier Empire est d'avoir voulu aller au delà. Elle a été rudement ramenée en deçà une première fois par les guerres de 1814-1815 et une seconde fois par celle de 1870-1871 qui, en même temps qu'elle a amoindri son territoire et sa puissance, a compromis sa sécurité.
�360
LA. FRANCE.
Tableau récapitulatif des principaux accroissements du domaine royal de 987 à 1789, et des modifications territoriales, depuis 1789.
(Orléanais propre
PHILIPPE I"
Domaine particulier des rois. Id. 1068. Achat. 1082. Id. 1100. Id.
(Gàtinais jVexin français (Vicomté de* Bourges
PHILIPPE-AUGUSTE,
/Verniandois, Amiénois* et Valois 1185. Héritage. Artois*.... 1191. Id. Normandie 1204. Confiscation ; sur Jean sans Terre. Touraine Id. Maine*, Anjou*, Poitou* Id. Comté d'Auvergne* 1209-1213. Conquête,
/LOUIS VIII.
LOUIS IX.
(Bas-Poitou, Aunis et Saintonge* 1224. Conquête sur les Anglais. •Bas-Languedoc 1226. Conquête delà guerre des Alh geois. Gévaudau, Vivarais, Velay, Albi geois 1229. Id. . Comté de Màeon 1238. Achat. [Renonciation à la suzeraineté du comté de Barcelone, du Rous sillon et de la Cerdagne] 1258. Traité de Bar celone.
PHILIPPE III.
« (
Comté de Toulouse, Rouergue Champagne* Comté de Chartres* Lyon (Partie de la Flandre*
DE
Quercy, 1271. Héritage. 1284. Mariage. 1284. Id. 1307. Cession. 1312. Conquête. 1349. Cession. 1361. Cession. 1370. Conquête. 1365. Conquête.
PHILIPPE IV. / PHILIPPE VALOIS O {JE > CHARLES V VI
Dauphinë. Champagne [Auxerre*. (Limousin en grande partie.
(1) Les noms en italiques sont ceux des pays conquis hors des limites du traité de Verdun. Les astérisques désignent les pays dont l'annexion n'a pas été définitive à la date où le nom est placé. Les pertes ou rétrocessions sont entre crochets.
�L'HISTOIRE ET LA POLITIQUE.
361
DATE ET CAUSE
DE L'ANNEXION.
CHARLES VI
| Yalentinois et' Diois. Poitou
1419. Héritage. 1422. Avènement au trône.
CHARLES VII
LOUIS XI
/[Abandon de tout droit sur la 1435. Traité d'Arras. J Flandre et l'Artois] [Normandie 1450. Conquête. 1453. Conquête sur IGuyenne, Agénois les Anglais. < j Duché d'Alençon et Perche*, Ar1475. Confiscation. magnac. 1477. Déshérence. iBourgogne. » Id. 'Ponthieu et Boulonnais » Id. (Amiénois et villes de la Somme. 1480. Héritage. jAnjou » Id. • Barrois mouvant 1481 Id. ' Maine. .. Id. Provence. Bretagne. (191. Mariage; annexion légale on 1532. 1498. Avènement au trône. 1515. Avènement.
CHARLES VIII.
LOUIS XII.
1
Valois, Orléanais.
FRANÇOIS 1"
Angoumois Bourbonnais, Dauphiué d'AuverI gne, Marche, Forez, Beaujolais. 1527. Confiscation.
HENRI
/Les Trois-Êvêchês (Metz [perdue 1552. Conquête confirmée par le traien 1871], Toul, Verdun) té de Westphalie (1648). 1558. Conquête. Calais. Béarn et Basse-Navarre, Gascogne, Foix, Périgord, vicomté 1589. Avènement au 1 de Limoges trône. 1601. Traité de Lyon. Bresse, Bugey, Gex. 1615. Héritage. Comté d'Auvergne 1042. Cession forcée. Sedan* Alsace [perdue en 1871] moins 1039. Conquête conStrasbourg firmée par le traité de Westphalie (1648). Artois occidental, partie de la 16 401 Conquêtes conFlandre et. du Hainaut 'firmées par le | traité des PyRoussillon et partie de l'Artois. 1640 rônées(1659). Flandre française 1668. Traité d'Aix-laChapelle. 1673. Confiscation.
HENRI IV
O M
S /LOUIS XIII. m
LOUIS XIV.
IPrincipauté
d'Orange.
�362
LA FRANCE.
rnovmcES.
DATE
ET
CAUSE
DR L'ANNEXION.
LOUIS XIV.
/Artois oriental, Cambi-ésis etpar1678. Traité de N ' tie du Hainaut môgue. » Id. Franche-Comté 1684 confiscation. ICharolais 1681-1697. Traité de {Strasbourg [perdu en 18711. lîys'wyck. 1713. Traité d't'lreclil. ' Vallée de Barcelonnette....
I
LOUIS XV.
{Lorraine et Bar
I Corse
jNivernais.
1738-1766. Traité de "Vienne et héritage. 1768. Achat.
LOUIS XVI et BLIQUE .
1789. Suppression de la féodalité. 1793. Annexion. , Comté de Montbéliard [Avignon et Comtat Venaissin.... 1791-1797.Traité de Tolentino. 1794-1797. Traité de Belgique* [perdue en 18111 Campo-Formio. 1798. Annexion. Genève [perdu en 1814]. 1798. Annexion. Mulhouse* [perdu en 1871]..'.. l'alatinat et province du Rhin 180 [.Traité de Lunéville. [perdus en 1814 et 1815]. Hollande, partie de la Westphalie, Italie septentrionale et centrale, Valais [perdus en 1814 1804-1810. Conquêtes et annexions et 1815]. diverses.
1860. Traité de Tu-
I
/EMPIRE.
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NAPOLEON
rin. /[Perte de l'Alsace et de la Lorraine sep'entrionale avec Metz], 1870-1871. Traité de Francfort, signé après la chute de l'Empire, 10 mai 1871.
Savoie bipartie du comté de Nie
�L'HISTOIRE ET I,A POLITIQUE.
3Cît
Tableau des changements administratifs depuis 1789.
PRINCIPAUX MODIFICATION
DU TERRITOIRE. CHANGEMENTS survenus
DANS LES CIRCONSCRIPTION1*
ORGANISATION
ADMINISTRATIVE.
administratives.
Superficie en 1789 : 526,000k. c. (?) —Popula tion: 26 millions d'hab
14 déc. 1789. — Loi sur l'organisation des communes : maire et corps municipal électifs. 22 déc. 1789. — Division en départements, districts, cantons, communes. — Assemblée départementale (directoire de départ., conseil de département), procureur syndic. — Assemblée de district (directoire et conseil de district), procureur syndic. 26 février 1790. — 83 départements {districts, cantons, communes).
14 sept. 1791.— Annexion Réunis aux départements de la Drôme et des d'Avignon et du com Bouches-du-Rhône. tat Venaissin. 1792. — Conquête de la Savoie et du comté do Nice. 1792-93. — Dép. du MontBlanc et des Alpes-Maritimes. 25 juin 1793. — Création du dép. de Vaucluse. 19 nov. 1793. — Division du dép. de Rhône-etLoire en dép. du Rhône et dép. de la Loire. 1793. —Division du dép. de la Corse en dép. duGolo et dép. du Liamone. 1793. — Annexion du Béuni au dép. du MontTerrible. comté de Montbéliard. Dép. de Paris nommé dép. de la Seine.
�1164
LA FRANCE.
PRINCIPAUX MODIFICATIONS
DU TERRITOIRE. CHANGEMENTS survenus
DANS LES CIRCONSCrtTPTIONS
ORGANISATION
ADMINISTRATIVE.
administratives.
22 août 1795. — Suppres- 22 août 1795. — (Constititution de l'an III). sion des districts. Confirmation de la division en départem., cantons, communes. — Nouvelle administration départementale et administration municipale. 1797. —Traité de Tolentino. Cession d'Avignon etdu comtatVenaissin. 1797. — Traité de CampoFormio. Cession de la Belgique conquise en 1794. 1798. — Annexion do Réuni au dép. du HautMulhouse (enclave de Rhin. l'Alsace). 1798. —Sup. 580,000k. c. 29 millions 1/2 d'hab.
17 février 1800. — Créa- 17 février 1800. — Division des départem., tion des arrondisseen arrondissem., canments. tons. — Préfet, souspréfet, conseil général, conseil d'arrondissement; conseil municipal et maire ; tous nommés par le gouvernement. 800. — Le dép. du MontTerrible est annexé à celui du Haut-Rhin où il forme deux arrondis.
1801. — Traité de Lunéville. Cession du Palatinat, etc. 28 janv. 1801.— Réduction du nombre des cantons et, par suite, des justices de paix. 1802. —Sup.626,000k. c. 32 millions 1/2 d'hab. 1803. — Dunkerque remplace Bergues, comme ch.-l. d'arrondissement. 1804. — Bressuire rempl. Thouars. 1806. — Schelestadt remplace Barr.
�L'HISTOIRE ET LA. POLITIQUE. PRINCIPAUX MODIFICATIONS
DU TERRITOIRE. CHANGEMENTS survenus
DANS LES CIRCONSCRIPTIONS
36b'
ORGANISATION
ADMINISTRATIVE.
administratives.
9 août 1808. — Création du département de Taru-et-Garonne et de l'arrondis, de Moissac. 1810.—Slip. 148,000 k.c? 1810. —Napoléon-Vendée 42 millions d'hab. rempl.Montaigu comme ch.-1. d'arrondis. etFontenay-le-Comte, comme ch.-l. de déparlement. 1811. — Création des arrond. de Cherbourg et de Rambouillet. 1811.— Corse réunie en un seul département et suppression de l'arrondissement de Vico. En 1811. — 130 départements. 30 mai 1814. — Traité de France réduite a 81 départements. Le pays de Paris. Frontière du 1er janv. 1192, et, en Gex fait retour, comme outre, quelques can- arrondiss., à l'Ain. tons au nord et partie de la Savoie. 20nov. 1815. —Traité de Restitution aux États Paris, frontière de Sardes du départem. du 179D. Perte de Philip- Mont-Blanc. — 86 dépeville, Marienbourg, partements avec 362 Stenay, Bouillon, Sar- arrondissements. relouis, Landrecies, de la Savoie. Sup. 530,218 k. c? popul. 29 millions 1/2 d'hab. 1816. — Arles remplace Tarascon. 1823. — Création de Farrond. deValenciennes : 363 arrondissements. 21 mars 1831. —Maires et adjoints nommés par le gouvernement dans le sein du conseil électif. 22 juin 1833. — Conseils énéraux et conseils 'arrondiss. élus. Bureaux nommés dans leur sein.
G
�306
LA
FRANCE.
PRINCIPAUX MODIFICATIONS
DU TERRITOIRE. CHANGEMENTS survenus
DANS LES CIRCONSCRIPTIONS
ORGANISATION
ADMINISTRATIVE.
administratives.
Juillet 1848. — Maires élus par le conseil municipal. Nov. 1848. — Conseils cantonaux institués à la plaee du conseil d'arrondissement. 7 juillet 1852. — Maires nommés par le gouvernement, même hors du conseil municipal. 1855. — Saint-Etienne remplace Montbrison, comme ch.-l. du départ. 1857. — Mulhouse rempl. Altkirch, et Cholet Beaupréau. 2-i mars 1860. — Traite 1860. — Création des dép. de Turin. Cession do de la Savoie, de la Haula Savoie et du comté te-Savoie ; des Alpesde Nice; 543,051 k. cl M aritimes qui prend au Var l'arrond. de Grasse. 83 départ., 373 arrond. 1868. — Saint-Nazaire remplace Savenay. 10 mai 1871. — Traité de 1871. — Perte du Bas- 14 avril 1871. — Maires Francfort. Perte de Rhin, du Haut-Rhin nommésparle gouver(moins Belfort), de nement dans les ch.-l. l'Alsace et de la Lorraine septentrionale ; parties des cantons de de dép. et d'arrond. et villes de plus de 200UO Schirmeck et de Saales sup. : 528,400 k. c? (Vosges), de parties de hab. ; élus par le conla Meurthe et de la Mo- seil dans les autres communes. selle. 10 août 1*71. — Commission dép. nommée par le conseil général dont les attributions sont largement accrues et qui, comme le conseil d'arrondiss., élit son bureau. 11 sept. 1871. — Création du départ, de Meurtheet-Moselle et du Territoire de Belfort. En tout 86 départ, et 1 territoire formant 362 arrondiss.
�L'HISTOIRE ET LA POLITIQUE. PRINCIPAUX MODIFICATIONS
1)0 TERRITOIRE. CHANGEMENTS survenus
UANS LES CntCONSGIUl'ïIONS
367
ORGANISATION
ADMINISTRATIVE.
administratives.
20 janv. 1874. — Maires nommés par le gouvernement. 12 août 1876. — Maires nommés par le gouvernement et parmi les conseillers dans les ch.-l. de département, d'arrondiss. et de canton ; élus par le conseil municipal dans les autres communes. 21 avril 1881. —Lyon obtient une seule mairie centrale, au lieu de 6 arrond. municipaux. '8 mars 1882.—Les maires des ch.-l. deviennent électifs, comme ceux des autres communes. .'> avril 1884.—Loi sur l'organisation communale.
3mc section. LES DIVISIONS POLITIQUES
SOMMAIRE.
— 85. Le tableau comparatif des départements et des anciens gouvernements.
8ô. Le tableau comparatif fies départements et des anciens gouvernements. — Les limites des départements sont loin de correspondre exactement à celles des anciennes provinces ou, en termes plus corrects, des gouvernements tels qu'ils existaient en 1789. Lorsque l'Assemblée Constituante créa la nouvelle division administrative de la France, elle se proposait précisément de rompre avec les traditions provinciales, et, quoique le décret du 26 février 1790 eût indiqué par provinces le nombre des départements à former, elle ne chercha pas à faire concorder les nouvelles divisions avec les anciennes. C'est le système que la royauté elle-même, comme nous 1 avons vu, avait en partie suivi dans l'organisation des intendances. Souvent les limites des départements et des provinces coïncident
�368
LA FRANCE.
pour la Bretagne, par exemple, qui, avec les Marches communes, forme exactement S départements ; souvent elles en diffèrent, comme dans le Bourbonnais, dont le département de l'Allier rappelle imparfaitement la forme et l'étendue. On attribue en général à un ancien gouvernement les départements dont ce gouvernement a formé la totalité ou la majeure partie. Les noms des départements sont presque tous empruntés à la géographie physique; les deux Savoie et la Corse font, avec le Nord, seules exception. Ainsi, dans le bassin de la Seine, en y comprenant les bassins secondaires jusqu'à la Bretagne exclusivement : quatre, Seine-el-Marne, Seine, Seine-et-Oise, Seine-Inférieure, portent le nom du fleuve; huit (sans compter Seine-etMarne et Seine-et-Oise déjà mentionnés) portent le nom d'affluents, Aube, Yonne, Haute-Marne, Marne, Aisne, Oise, Eure-et-Loir, Eure; deux, Orne et Somme, portent le nom de fleuves côtiers.Il n'y en a que trois [Manche, Calvados, Pas-de-Calais) qui doivent leur nom à leur situation maritime. Le Loiret, la Nièvre et la Meuse, dont une partie seulement appartient au bassin de la Seine, tirent leur nom de cours d'eau appartenant à d'autres bassins ; les Ardennes et la Côte-d'Or, qui appartiennent aussi à d'autres bassins, le tirent du relief du sol. Dans les bassins de la Mer du Nord: Meuse (déjà cité) et Meurtheet-Moselle sont des noms empruntés aux cours d'eau. Celui de Pasde-Calais (déjà cité) est dû à sa situation maritime; celui de Nord h sa position géographique ; ceux d'Ardennes (déjà cité) et de Vosges au relief du sol. Dans le bassin de la Loire, le fleuve donne son nom à six départements : Haute-Loire, Loire, Saône-et-Loire, Indre-et-Loire, Maineet-Loire, Loire-Inférieure; les affluents à douze départements (sans compter Eure-et-Loir et Indre-et-Loire déjà mentionnés): Nièvre, Loiret, Eure-et-Loir (déjà cité) Sarthe, Mayenne, Allier, Cher, Loir-et-Cher, Creuse, Indre, Haute-Vienne, Vienne, DeuxSèvres. Le Puy-de-Dôme seul doit son nom aux montagnes. En Bretagne, Ville-et-Vilaine doit son nom à des cours d'eau; le Morbihan, le Finistère et les Côtes-du-Nord, à leur situation maritime. Au nord les départements de l'Orne (déjà cité), au sud la Vendée, qui appartiennent en partie seulement au bassin de la Loire, ont des noms de cours d'eau. Dans le bassin de la Garonne, le fleuve donne son nom à quatre départements : Haute-Garonne, Tarn-et-Garonne, Lot-et-Garonne, Gironde; les affluents à sept : Ariège, Gers, Aveyron, Tarn, Lot,
�L'HISTOIRE ET LA POLITIQUE.
369
Corrèze, Dordogne; les cours d'eau côliers à trois départements : Charente et Charente-Inférieure et Vendée, sans compter les DeuxSèvres (déjà cité) ; les montagnes donnent leur nom à quatre départements: Cantal et Lozère, Hautes-Pyrénées et Basses-Pyrénées; le département des Landes tire son nom de la nature du sol. Dans le bassin du Bhône, le fleuve donne son nom à deux départements seulement: Bhône et Bouches-du-Bhône ; mais les affluents le donnent à huit (sans compter Saône-et-Loire, déjà mentionné) : Haute-Saône, Saône-et-Loire (déjà cité), Duubs, Ain, Isère, Dràme, Vaucluse, Ardèche, Gard, et les fleuves côtiers à trois : Var, Hérault, Aude. Les montagnes, dans cette région accidentée, donnent leur nom à six départements : Côte-d'Or, Jura, Hautes-Alpes, BassesAlpes, Alpes-Maritimes, Pyrénées-Orientales. La Haute-Savoie et la Savoie sont le nom d'une province; le territoire de Belfort est le nom d'une ville. Cette énumération, qui fait connaître la répartition des départements par bassins, apprend aussi que sur un total de 86 départements, 64 doivent leur nom à des cours d'eau, 13 au relief ou à la nature du sol, 6 à leur situation maritime, 1 à sa situation géographique. Les deux Savoie et la Corse font seuls exception, ne devant pas leur nom à la géographie physique. Aussi, quand on connaît bien la géographie physique, est-il facile de trouver la position des départements sur la carte de France. La France compte aujourd'hui 86 départements, plus le Territoire de Belfort, seul reste de l'Alsace. Il y a, y compris ce territoire, 362 arrondissements (1) qui comprennent 2,871 cantons et plus de 36,000 communes (36,121 à l'époque du recensement de 1886). Le nombre des cantons et surtout celui des communes a varié quelque peu d'une période à une autre. Nous donnons (voir pages 370, 371, 372 et 373) le tableau des départements avec leurs chefs-lieux et des arrondissements, ainsi que leur rapport avec les 33 anciens grands gouvernements, les 7 petits gouvernements et les 3 nouvelles provinces (comtat Venaissin, Savoie, partie du comté de Nice).
(1) Dans ces 362 arrondissements ne sont pas comptés les 20 arrondissements de Paris qui ont un tout autre caractère. Au commencement de l'année 1887, un projet de loi (auquel il n'a pas été donné suitej a été présenté portant suppression de 66 sous-préfectures réparties daus 59 départements. Sept de ces chefs-lieux d'arrondissement seulement (Castelnaudary, Millau, Issoudun, Thiers, ^efranche-sur-Saône, Fontainebleau, Oranye) avaient une population de plus de 10,000 habitants. Dans 52 départements la suppression devait porter sur une sous-préfecture, et sur deux dans 7 départements (Ardennes, Creuse, Gironde: Indre-et-Loire, Marne, Hautes-Pyrénées, Vaucluse),
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LA. FRANCE.
4=me section.
LES FRONTIÈRES ET LES COTES.
SOMMAIRE. — 88.
— 86. La disposition générale des frontières. — 87. L'étendue, La fronLière du nord. — 89. La frontière de l'Ardenne. — 90. La frontière lorraine. — 91. L'étendue. — 92. La frontière des Vosges. 93. La frontière du Jura. — 94. La frontière des Alpes. — 95. La frontière des Pyrénées. — 96. La côte de la Méditerranée. — 97. La côte de l'Atlantique. — 98. La côte de la Manche.
86. lia disposition générale des frontières. — Des six côtés de l'hexagone que figure la France, trois sont des frontières de terre et trois sont des frontières de mer. Le premier côté, de Zuydcoote, au nord de Dunkerque (1), au mont Donon et à la source de la Sarre, est borné par le royaume de Belgique, le Grand-duché de Luxembourg et la partie de la Lorraine appartenant aujourd'hui à l'Empire allemand ; le second côté, du mont Donon à Menton (ou plus précisément au pont SaintLouis, limite de la commune de Menton), est borné par l'Alsace appartenant aujourd'hui à l'Empire allemand, la Suisse et le royaume d'Italie ; le quatrième côté, du cap Cerbère à Y embouchure de la Bidassoa, est borné par l'Espagne et par la république du val d'Andorre. Le troisième côté, de Menton au cap Cerbère, est baigné par la Méditerranée; le cinquième côté, de l'embouchure de la Bidassoa à la pointe Saint-Mathieu, par le golfe de Gasgogne et l'océan Atlantique ; le sixième côté, de la pointe Saint-Mathieu à Zuydcoote, par la Manche, le Pas de Calais et la mer du Nord. Le développement total des frontières est d'environ 5,230 kilomètres, dont 2,520 sont des frontières de terre et 2,710 des frontières de mer, en tenant compte des principales sinuosités de la côte. [°r COTÉ.
LA FRONTIÈRE DU NORD.
87. Ii'étendue. — La frontière septentrionale de la France a une longueur de 790 kilomètres et peut être divisée en trois parties ayant chacune un caractère particulier : la frontière du nord
(1) Ou plutôt depuis le territoire de la commune de Ghyvelde.
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proprement dite, la frontière de l'Ardenne et la frontière lorraine. Par les deux premières, la France est limitrophe de la Belgique sur une longueur d'environ 550 kilomètres; parla troisième, elle est limitrophe du grand-duché de Luxembourg sur une longueur de 13 kilomètres et de l'Empire allemand sur environ 240 kil. 88. La frontière du nord, proprement dite, a subi de nombreuses modifications dans la suite des siècles (voir flg. 85). Le traité de Verdun (843) avait donné pour limite de ce côté au royaume de Charles le Chauve le cours de Y Escaut jusqu'à sa source, et, de là, une ligne à peu près droite rejoignant la Meuse à l'embouchure du ruisseau de Faîtières près de Revin, à travers la Thiérache ; la Flandre s'y trouvait comprise. Mais, vers la fin de la guerre de Cent Ans, Charles VII, roi de France, par le traité d'Arras (1435), renonça à ses droits, purement nominaux, de suzeraineté en faveur du duc de Bourgogne, possesseur de la Flandre et de l'Artois. Rattachée momentanément à la France par Louis XI, cette dernière province fut cédée à l'Autriche par le traité de Senlis (1493) sous réserve de suzeraineté ; puis, par le traité de Caleau-Cambrésis (1559), la France abandonna de nouveau tous ses droits sur les deux provinces. Cédais venait d'être reconquis sur les Anglais (1558); alors la frontière française, partant de l'embouchure de l'Aa, se dirigeait vers le sud jusqu'à YAutkie, dont elle remontait le cours, en nous laissant Doullens, et allait de l'ouest à l'est, au nord du Càtelet, de Bohain, de la Capelle et de Rocroi, jusqu'à la Meuse. Les succès de la guerre de Trente Ans rendirent à la France, parle traité des Pyrénées (1659), la plus grande partie de YArtois jusqu'à la source de la Lys, avec les territoires flamands de Gravelines, de Bourbourg et de SaintVenant, auxquels vint s'ajouter, en 1662, celui de Dunkerque resté comme gage entre les mains de l'Angleterre, et une partie du Hainaut (Avesnes, Landrecies, le Quesnoy, etc.). Le traité d'Aix-laChapelle (1668) ajouta à ces possessions douze villes des Pays-Bas, situées entre la mer et la Sambre, avec leur territoire (Dixmude, Bergues, Furnes, Armentières, Courtrai, Lille, Douai et fort deScarpe, Tournai, Audenarde, Ath, Binche,Charleroi) ; celui de Nimègue (1678), en échange de Charleroi, Binche, Ath, Audenarde et Courtrai, rendues à l'Espagne, céda à la France les dernières villes de l'Artois, Aire et Saint-Omer, le Cambrésis et huit villes de la Flandre et du Hainaut (Bailleul, Cassel, Ypres, Poperinghe, Valenciennes, Condé,Bouchain, Maubeuge) qui lui donnèrent un territoire compact depuis l'embouchure de l'Yser (moins Nieuport) jusqu'à Jeumont
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LA FRANCE.
et-Meuse, la France possédait quelques enclaves isolées. Le traité des Pyrénées lui avait, donné Philippeville et Mqrienhourg, villes
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du Hainaut qui, des hauteurs de YArdenne, gardaient le passage delà Sambre; la souveraineté de Chimay lui fut cédée par l'Espagne enl684; plus loin encore et sur la Meuse, elle occupait Givet et la forteresse de Charlemont, bâtie par Charles-Quint, deux villes cédées par l'Espagne en 1678. Mais le traité d'UtrechtlAlïS) enleva à Louis XIV Purnes, Dixmude, Poperinghe, Ypres, Menin, Tournai, et dessina la frontière telle qu'elle est restée jusqu'en 1789. Les victoires de la république ratifiées par les traités de CampoFormio (1797) et de Lunéville (1801) firent de la Belgique des départements français ; mais les traités de 1814 ramenèrent la France à sa limite du 1" janvier 1792, modifiée toutefois à son avantage par la cession du territoire enveloppant entièrement les anciennes enclaves de Philippeville et de Marienbourg; ils lui laissèrent aussi Landau; celui de 1813 lui enleva ces deux villes, ainsi que Bouillon et le pays de Chimay, et fit en quelque sorte une trouée dans notre frontière jusqu'au-dessous de la source de l'Oise. La frontière actuelle du nord commence à 13 kilomètres au nord-est de Dunkerque, traverse en se dirigeant vers le sud-est plusieurs petits affluents de l'Yser, passe entre Poperinghe et Bailleul, atteint la Lys à Armentières et la suit, vers le nord-est, jusqu'à Menin; elle reprend la direction sud-est, passe entre Mouscron et Tourcoing, Tournai et Saint-Amand, traverse Y Escaut au confluent de laScarpe, se replie vers le sud en enveloppant Condé et Valenciennes, puis va à l'ouest, à travers une région boisée, toucher la Sambre à Jeumont, au-dessous de Maubeuge. De là, elle se dirige à peu près vers le sud jusqu'au delà de YOise h travers les forêts delà Thiérache, puis vers l'est jusqu'à l'étroite vallée où coule la Meuse; elle tourne vers le nord, en suivant l'escarpement occidental de cette vallée, et traverse le fleuve en aval de GivetSaint-Hilaire. Cette frontière est toute de plaines entre la mer et l'Escaut; légèrement accidentée de collines et boisée entre Y Escaut et la Sambre, plus agreste et couverte de forêts plus épaisses entre la Sambre et la Meuse, c'est-à-dire dans la région qui fait partie du plateau de l'Ardenne. Elle est traversée par une douzaine de grandes routes, par plusieurs canaux (ceux de Dunkerque à Purnes, de la Basse-Colme, de Condé à Mons), et par dix chemins de fer, ceux de Dunkerque à Purnes, de Hazebrouck à Ypres, à'Armentières à Comines, de Lille à Gand et à Tournai, de Valenciennes à Mons par Quiévrain, de Maubeuge à Mons et à Charleroi, de Vervins à
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LA FRANCE.
Ghimay par Hirson, de Givel à Dinant le long de la Meuse, avec deux embranchements sur Marienbourg et sur Florennes. Elle est partout accessible aux armées, surtout entre l'Escaut et la Sambre. Elle a été maintes fois envahie, notamment durant la guerre de succession d'Espagne (1706, 1708, 1710,1711), pendant les guerres de la République en 1793 et 179-1 par Cobourg,. puis en 1814. En 1870, elle fut tournée par la première armée allemande. Il a fallu multiplier les forteresses pour opposer à l'ennemi des obstacles que la nature des lieux ne fournissait pas. C'est sous Louis XIV que les plus importants travaux en ce genre ont été exécutés, et c'est à Vauban qu'ils sont dus. Les places fortes présentent à peu près un aspect uniforme : dans une plaine unie, une ceinture de bastions reliés par des courtines, rasant la plaine et projetant en pointes avancées divers ouvrages en terre ; la place est ordinairement appuyée sur un canal ou sur une rivière qui remplit les fossés, et qui peut en cas de guerre inonder les alentours. La France a dû conserver plusieurs lignes de places fortes. Dunkerque, avec le fort des Dunes et celui de Mardick, les villes de Bergues et de Calais, puis Bourbourg, Gravelines et Boulogne, gardent les bords de la mer ; ces défenses sont appuyées, à la naissance du plateau de l'Artois, par Saint-Omer et Aire. Lille et ses neuf forts, soutenu par Douai, le fort de Seclin, la citadelle d'Amis sur-la Scarpe, le fort de Mortagne, plus loin Valenciennes et ses forts, soutenus par Condé, le Quesnoy, Bouchain, la citadelle de Cambrai sur l'Escaut, tiennent le passage par lequel on pénètre dans la vallée de la Seine. Maubeuge et ses forts, Landrecw soutenu par la Sambre, complètent ces lignes défensives. Dans la Thiérache sont Hirson, près de la source de l'Oise, à la trouée de Chimay, et Bocroi, au pied de l'Ardenne. Quand nous possédions Marienbourg et Philippeville, cette partie de la frontière était mieux gardée. En arrière, les plateaux et les vallées de l'Artois et de la Picardie forment, avec l'Oise et ses affluents, des lignes intérieures de défense soutenues par Péronne, le château de Ham, la citadelle d?Amiens, Guise, et surtout par le système des forts de la Fère et de Laon, qui s'étend jusqu'à Soissons, et qui enveloppe le plateau de Saint-Gobain. Derrière ces lignes de défense est Paris, où conduisent des chemins de fer dont plusieurs se réunissent à Creil. Après les invasions de 1814 et de 1815, on a compris la nécessité de fortifier une capitale qu'une armée ennemie atteignait trop vite, et on l'a enveloppée (1840) d'une enceinte et d'une ceinture de forts; après
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POLITIQUE.
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le siège de 1870-1871, on a pensé qu'il fallait étendre ces foiiifi-
■* limites defaFrance en 1871. ■*■ id..\iâ....en. I8i5 • •+ là.:. .......iâ en IBiè - ^...id ...,id en 1783 Parties del'Alsace réuniespDsiérieuTë■ment à.'1'onnexion générale delapro■vmce (IGétQ). Un cartouche donne/a data delà réunion partielle. Parties de h lorraine réunies avant J annexiongénérale du Duché(.1?'66). Un. cartouche donne la. date de chaque rénïizwn partielle riIM111JJ LuxBjnbovrg français réuni en 16Ï>$, b; Z es Trois JH-vêch. és, conquis en 1552 . • -, 1 Ximites delafbance jusqu'au milieu du i&It siècle.
Fig. 86, — La frontière nord-est (partie occidentale).
cations pour mettre Paris hors des atteintes de l'artillerie moderne, e * on a construit un vaste cercle de forteresses à Villeneuve-Saint-
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LÀ FRANCE.
Georges, à Sucy, à Champigny et à Villiers, aux extrémités du plateau de la Brie qui dominent la Seine et la Marne, sur les hauteurs de Chelles et de Vaujours qui, à l'est, séparent la Marne du canal de l'Ourcq, à Stains, à Ecouen, sur les hauteurs que couronnent Montmorency, Montlignon et Domont, sur la hauteur de Cormeilles, au nord-ouest, à Aigremont, à Sainte-Jamme et à Marly au-dessus de la Basse-Seine, au bois d'Arcy, à Saint-Cyr et au Haut-Bue, pour défendre les approches de Versailles, à Villeras pour occuper le plateau qui est au sud de la Bièvre, sur les hauteurs qui dominent Palaiseau, à l'extrémité du même plateau, et en face sur la butte Chaumont. 89. lia froutière de l'Ardenne. — A 2 kilomètres au nord de Givet Saint-Hilaire, la frontière traverse la Meuse sur une longueur de 2 kilomètres environ (voir fig. 86 et 86 bis). Elle serpente vers le sud à l'est du fleuve, le long de la Houille et de la Halle, sur une longueur de 30 kilomètres en ligne droite, à travers la forêt des Ardennes ; elle traverse la Semoy, prend la direction du sudest, et, à travers les bois, sur environ 50 kilomètres, elle suit à peu près la ligne de partage des eaux de la Semoy et du Chiers; elle atteint la rive du Chiers à 7 kilomètres à l'est de Montmédy, la quitte pour envelopper le territoire de Lonywy, traverse ensuite le Chiers et aboutit à YAlzetle, dont la source se trouve à 6 kilomètres 1/2 de là, en France. Entre la Meuse et la source de l'Alzette, la meilleure défense du territoire français est la neutralité de la Belgique, si la Belgique a toujours la sagesse de la faire respecter. Le pays d'ailleurs se prête mal aux opérations des armées : on y rencontre, en Belgique, le massif agreste et boisé de l'Ardenne, coupé au sud, en première ligne, par le profond fossé de la Semoy qu'aucun chemin de fer ne traverse; en seconde ligne, par la Meuse et le Chiers. Cette seconde ligne est protégée par Givet et la citadelle de Charlemont, par Mézières avec le fort des Ayvelles, dominé par des hauteurs, par Montmédy, fortifié dans Montmédy-Haut, et Longwy, dominé aussi par les hauteurs d'où les ennemis l'ont bombardé en 1870. Les principales routes de YArdenne aboutissent à Bouillon sur la Semoy, ville qui a été occupée, en 1676, par les troupes de Louis XIV et qui est restée à la France jusqu'en 1815, puis, de là, à Sedan et à Virton, Mais ces positions peuvent être tournées; avant même que notre frontière nord-est n'eût été complètement désemparée, l'armée allemande, victorieuse à Reichshoffen, l'a prouvé en pénétrant dans la plaine de Champagne par la vallée de YOrnain et
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en se repliant ensuite au nord pari'Argonne pour empêcher l'armée
formée au camp de Châlons de passer la Meuse et de marcher à la délivrance de Metz (batailles de Nouart, de Beaumont, de Sedan,
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LA. FRANCE.
livrées sur les plateaux entre l'Aisne et la Meuse, et sur la rive droite de la Meuse, combat de Bazeilles). 90. Tua. frontière lorraine. — La frontière entre l'Alzette et les Vosges est une de celles que les succès et les revers de notre politique ont le plus modifiées (voir fig. 85 bis et 86). Sous Louis XIV, le grand-duché de Lorraine et de Bar était encore terre d'empire; mais les trois évêchés, Metz, Tout, Verdun, étaient à la France depuis 1552. Le traité des Pyrénées (1659) nous avait cédé Montmédy, Thionville et leur territoire ; le grand roi avait quelque temps occupé Luxembourg (1681-1697) ; depuis 1661, il possédait, par cession du duc de Lorraine, certaines parties de l'importante ligne de la Sarre (Saarburg) et il avait construit sur la rive gauche de la rivière la forte citadelle de Sarrelouis, dont les traités de 1697 et de 1718 cédèrent à la France les environs. Lorsqu'en 1766 la Lorraine devint française, en vertu des stipulations à\\ traité de Vienne{ïl2>%), cette frontière se compléta par l'acquisition de Longwy, de Sarreguemines, etc. Cette frontière lorraine, qui était restée ensuite sans changement jusqu'en 1792, est à très peu près celle à laquelle le traité de Paris du 30 mai 1814 ramena la France et qu'une ambition inconsidérée avait portée au delà du Rhin. Le traité de Paris, du 20 novembre 1815, l'amoindrit en lui enlevant, avec Sarrelouis, sa ligne de défense sur la Sarre, ligne qu'elle dut reporter en arrière à Sarreguemines, et en découvrant le nord de la Lorraine. La funeste guerre de 1870-71 et le traité de Francfort (10 mai 1871) l'a bien plus cruellement atteinte en livrant à l'étranger les portes de la Moselle avec la ville de Metz, et en éventrant en quelque sorte la Lorraine. De l'Alzette, cette frontière, depuis 1871, se dirige vers le sud en suivant le plateau qui borde à l'ouest la vallée de la Moselle, traverse la. forêt de Moyeuvre, VOrne, laisse au pouvoir de l'étranger les champs de bataille de Saint-Privat, de Gravelotte, de Rezonville, atteint la Moselle au confluent du Ruptde Mad, remonte le cours de la rivière, sur une longueur de 4 kilomètres, puis s'élève sur le plateau oriental de la vallée de la Moselle, traverse la Seille dont une petite partie (canton de Nomény) reste française, suit cette rivière sur une longueur d'environ 20 kilomètres et en abandonne enfin à l'étranger le cours supérieur avec Château-Salins et Marsal, pour se diriger vers le sud-ouest jusqu'au pied du Donon, en traversant le canal de la Marne au Rhin, le chemin de fer de Strasbourg à Avricourt entre l'embranchement de Cirey et celui de Benestroff et
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la crête qui sépare la Vezouse de la Sarre jusqu'à Raon-sur-P laine dont le territoire est resté français. Cette frontière est un des passages par lesquels l'Allemagne et la France se sont le plus souvent entrechoquées. A l'ouest, la position la plus importante est celle de Luxembourg, où viennent aboutir les chemins de fer de l'Ardenne, de Trêves et de Metz. L'Alzette, dont la vallée est escarpée à Luxembourg, ne présente plus dans son cours supérieur et vers sa source, à Tiercelet, qu'une vallée spacieuse et d'un accès facile : c'est par là que les Prussiens sont entrés en 1792 pour surprendre Longwy et par là qu'ils se sont retirés après Valmy. Au centre, la grande ligne de défense était naguère la vallée de la Sarre, dont nous pouvions couronner de troupes les berges occidentales, rarement forcées par l'ennemi. Saarbrùck était un des points de concentration d'où l'armée française pouvait prendre l'offensive avec le plus de fruit; là aboutissent les routes du Hunsrùck elles chemins de fer de Cologne par Trêves, de Mayence et de Mannheim par la Nahe et par Kaiserslautern; le vaste camp retranché de Mayence, qu'enleva Custine en 1792 et que reprit le roi de Prusse en 1793, était sur la rive gauche du Rhin, au débouché des principales voies qui, de Saarbrùck, donnent entrée en Allemagne. En 1814 et en 1870, les armées ennemies ont tourné par le sud les défenses de l'Argonne. La position importante de Mayence, par laquelle les armées et les invasions françaises ont tant de fois franchi le Rhin, a été, depuis 1871, augmentée de fortifications nouvelles, et, les canons de Thionville, de Metz et de ses forts sur la Moselle, deux places de premier ordre, ceux de Marsal sur laSeille ont été retournés contre nous par les Prussiens. Sur cette frontière ouverte et menacée, la France oppose aujourd'hui à l'invasion, outre Montmédy et Longioy, la ligne des fortifications de la Meuse et de la Moselle et des côtes de la Meuse. Cette ligne comprend les défenses de Verdun, situées au passage de la Meuse (Marre, Tavanne, etc.), sur la route de Metz à Châlons, les forts de Troyon, de Saint-Mihiel, du camp des Romains, de Liouville, de Gironville, les défenses de Toul avec ses cinq forts ; c'est une ligne presque continue le long de la Meuse jusqu'à la boucle de la Moselle à Toul. En avant sont les fortifications de Frouard sur la Meurthe. Derrière Toul, Saint-Dizier et Vitry-le-François surveillent le passage dé la Marne ; plus loin les défenses de Reims, avec les forts de Brimont, de Nogent-VAbbesse, de Vitry, de Monthré, des Berguelles, à'Auviller se relient presque à celles de Laon et couvrent Paris.
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LA FRANCE.
IIe COTÉ
LA FRONTIÈRE DE L'EST.
91.
Li'étendue.
— La frontière orientale a une longueur de
1,160 kilomètres. Elle peut être partagée en trois sections correspondant aux chaînes de montagnes qui la couvrent, sur la plus grande partie de son étendue, les Vosges, le Jura et les Alpes. 92. £<a frontière des Vosges. —La frontière des Vosges a un développement d'environ 150 kilomètres. Elle a eu des vicissitudes semblables à celles de la frontière lorraine (voir fig. 86 bis). Les traités de Westphalie (1648) nous avaient donné Y Alsace jusqu'à la Lauter et même, sur la rive droite du Rhin, Philipsbourg, que Louis XIY échangea, au traité de Nimègue, contre Fribourg en Brisgau (1679); par le traité de Ryswyek (1697), le grand roi abandonna toutes ses possessions de la rive droite, Fribourg, Brisach et le pont de Kehl. Le traité de Bade (1714) lui confirma la possession de la forte ville de Landau, sur la Queich, au nord de la Lauter, place occupée par nos troupes dès 1644, et plusieurs fois prise et reprise par les Allemands et les Français. La république de Mulhouse se donna à la France en 1798. Les traités de Bâle (1795) de Campo-Formio (1797) et de Lunéville (1801) avaient compris tout le Palatinat jusqu'au Rhin dans les limites de la France ; le traité de Paris de 1814 nous avait laissé Landau et tout le territoire au sud de cette ville; celui de 1815 reporta notre frontière dans les Basses-Vosges, à peu près à égale distance entre le défilé de Pirmasens qui conduit à Landau et celui de Bitche qui débouche à Haguenau, et le long de la Lauter inférieure sur la rive septentrionale de laquelle nous conservâmes cependant Wissembourg; Huningue, fortifiée par Vauban, fut démantelée en 1815. La guerre de 1870-71 nous a privés entièrement de cette frontière en livrant Y Alsace à l'Empire allemand, qui a réuni Huningue au grand-duché de Bade par un pont et un chemin de fer et qui a enveloppé Strasbourg de douze forts. Au nord du Bonon, les deux revers des Vosges appartiennent aujourd'hui à cet empire qui peut, pour l'attaque, non seulement concentrer rapidement des troupes par les chemins de Kaiserlautern et par la route de Pirmasens, mais qui est maître des routes et du chemin de fer de Bitche, de toutes les routes secondaires de la montagne (la Petite-Pierre, etc.), et du passage de Saverne, la grande voie de communication entre l'Alsace et la Lorraine, avec
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la forteresse de Phalsbourg. Metz et Strasbourg, avec leur puissante ceinture de forts, sont devenus deux camps retranchés qui menacent notre frontière nord-est et desquels deux armées peuvent s'abattre à la fois sur Nancy. Tout le sommet du Donon et même la source de la Plaine, affluent de la Meurthe, appartiennent à l'Empire allemand. La frontière française s'arrête à 2 kilomètres et demi à l'ouest de ce sommet et n'atteint qu'un peu plus au sud la crête des Moyennes- Vosges qu'elle suit jusqu'à la hauteur de Saales. Elle traverse le col de Saales sur la ligne de partage des eaux, rejoint la crête des HautesVosges au pied du Climont et, sur une longueur de 62 kilomètres en droite ligne, elle suit cette crête jusqu'au Ballon d'Alsace. Elle descend de là par un contrefort des Vosges [Barennopf, etc.) et par la plaine onduleuse du Sundgau entre les eaux qui vont au Rhin par YIll et celles qui vont au Doubs depuis le ruisseau de SaintNicolas. L'Empire allemand s'est réservé les deux versants du seuil de Valdieu (trouée de Belfort) et le cours inférieur du petit ruisseau de la Louvre lui appartient, quoiqu'il soit affluent du ruisseau de Saint-Nicolas. Aucun chemin de fer jusqu'ici ne traverse cette partie des Vosges ; mais plusieurs pénètrent de la vallée de l'ill jusque vers l'extrémité des profondes vallées alsaciennes, et faciliteraient les préparatifs d'une armée qui voudrait franchir la crête pour entrer en Lorraine. D'autres, en Lorraine, pénètrent dans les vallées occidentales et serviraient pour la défense de la France. Des routes carrossables rendent le passage praticable pour toutes les armes. Au nord, la route du Donon(de Raon-l'Étape à Schirmeck d'une part, et d'autre part à Sarrebourg, deux voies qui se réunissent sur le territoire allemand), celle du col de Prayez, la petite route carrossable qui relie Senones à la route du Donon, la route de Senones à SaintBiaise, celle du col de Saales qui conduit de Saint-Dié à Saales et de là dans la plaine d'Alsace ou à Schirmeck (à Saales convergent cinq chemins, celui de la ferme des Braques, les deux chemins de la Grande-Fosse à Saales, la route de Saint-Dié et le chemin de Cotrey-la-Grande), la route de Provenchères à Velte par le Haut du Repos, la route de Saint-Dié à Sainte-Marie-aux-Mines, la route du col du Bonhomme, de Plainfaing à la Poutroye (Snierlach en allemand), débouchent sur Saint-Dié, dans le bassin delà Meurthe. Au centre sont la route de la Schlucht, qui conduit de Gérardmer à Munster, le chemin du col de Bramont, conduisant du village de la Bresse dans la vallée de la Thur, la route de Ventron à Kriith
LA FRANCE.
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LA FRANCE.
(vallée de la Thur) par le col de Froide-Fontaine, la route du col de Bussang qui, de Remiremont et Saint-Maurice, conduit aussi dans la vallée. La route de Saint-Maurice à Giromagny et à Belfort longe la frontière, mais en restant sur le territoire français. Au sud, depuis la route de Bougemont à Massevaux, jusqu'au canal du Rhône au Rhin, on compte huit chemins carrossables qui traversent la frontière et dont deux, ceux de Belfort à Cernay et de Belfort à Altldrch, sont de grandes routes. Le chemin de fer de Paris à Mulhouse traverse la frontière entre les deux Montrent, Montreux-Château en France, et Montreux-Vieux (ait Miinsterol) en Alsace-Lorraine. Les chemins de la vallée méridionale convergent sur Belfort, place fortifiée par Vauban et le général Haxo et célèbre par son héroïque défense de 1871. Belfort protège seul le passage si souvent forcé que la nature a laissé entre les Vosges et le Jura. C'est en manœuvrant autour des Vosges, de Saverne à Belfort, que Turenne (voir page 321) a fait pour la défense de l'Alsace sa dernière et plus belle campagne ; mais il avait pour point de départ ses campements d'Alsace et il était maître de la seule route praticable qui traversât alors les Vosges, le passage de Saverne. Aujourd'hui, les routes qui traversent la chaîne auraient de l'importance en cas de guerre ; mais il ne faut pas oublier qu'en outre la crête des Vosges est presque partout accessible à des fantassins et que les armées allemandes, maîtresses des deux versants des Vosges septentrionales, peuvent sans obstacle tourner la chaîne sans avoir besoin de forcer les passages. Les défenses de cette frontière au pied des Vosges consistent dans les forts d'Épinal (Dogneville, Longchamps, Razimont, la Mouche, Giraucourt, etc.), qui ga.rdent la Moselle et donnent la main aux défenses de Toul, dans les forts des monts Faucilles (Arches, Parmont, Ilupt, Château-Lambert, Ballon de Servance) et dans Belfort, qui n'est plus aujourd'hui qu'à 11 kilomètres de la frontière et qui a dû être garni d'une imposante ceinture de forts voisins de la place (mont Salbert, mont Vaudois, Roppes, Hautes et Basses-Perches, Bosmont) ou avancés à Giromagny, à Mont-Bart, à Lachaux, au Lomont; le passage est rendu par là difficile à une armée envahissante. Derrière cette première ligne se trouve la forte position de Langres enveloppée d'une ceinture de forts (Beauchemin, etc.) et destinée à arrêter sur son plateau l'ennemi à l'entrée du bassin de la Seine. 93. Ija frontière du «lura, — La frontière du Jura s'étend sur
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une longueur de 290 kilomètres, depuis le seuil de Valdieu jusqu'au Rhône. Elle a moins varié que la frontière du nord. La Saône avait été de ce côté la limite assignée par le traité de Verdun au royaume de Charles le Chauve ; mais en réalité la limite n'atteignait la rivière que du confluent de YAmance jusqu'au-dessous de Mâcon. Le Lyonnais se trouvait dans la part de Lothaire ; il resta avec le Forez (1) sous l'autorité souveraine des comtes-archevêques de Lyon jusqu'au jour où ceux-ci cédèrent leurs droits au roi de France Philippe le Bel (1307-1310). Le comté de Chalon devint, par échange en 1237, possession des ducs de Bourgogne, dont l'autorité s'étendit ainsi au delà de la Saône sur la Bresse chàlonnaise. En 1601, au traité de Lyon, la Bresse, le Bugey, le Valromey et le pays de Gex, jusque sur la rive du lac de Genève, furent cédés à Henri IV par le duc de Savoie en échange du marquisat de Saluées. En 1678, par le traité de Nimègue, Louis XIV acquit la Franche-Comté qu'il avait deux fois conquise et qu'il occupait depuis 1674. En 1793, le comté de Montbéliard, possession de la maison de Wurtemberg, qui avait déjà fait partie du royaume de France de 1676 à 1697, fut occupé par l'armée française, ainsi que la ville et le territoire de Porrentruy, qui dépendaient de l'évêché de Bâle. En 1814, la France perdit Porrentruy et, en 1815, la rive du lac de Genève. Aujourd'hui la frontière du Jura qui, avant la perte de l'Alsace, commençait au nord de Bâle, commence à Montreux, à l'ouest de la petite rivière de la Largue, l'affluent le plus occidental de l'Ill, contourne le territoire de Porrentruy, en suivant de l'ouest à l'est sur une longueur de 15 kilomètres la crête du Lomont, traverse le Doubs à une quinzaine de kilomètres au sud-ouest du mont Terrible, puis, à 3 kilomètres plus au sud, rejoint cette rivière et la remonte jusqu'au lac des Brenets. Depuis ce lac jusqu'à sa source, les deux rives du Doubs sont françaises et la frontière suit, à 4 kilomètres environ au sud de la rivière, une des crêtes du Jura, du col de Roches jusqu'au Gros-Taureau. Elle incline ensuite presque directement vers le sud, en traversant la vallée des Verrières jusque dans le voisinage du mont Suchet, passe par le sommet du mont d'Or et la crête du Risoux, traverse la vallée de l'Orbe, et suit le pied du Noirmont dont la France a cédé à la Suisse (1862) quelques pâturages en échange d'une partie de la vallée des Bappes (dont elle possédait une autre partie depuis 1811) située sur la route du col de la Faucille. Au delà de cette vallée, elle traverse la crête
(1) Le Forez ne fut réuni au domaine qu'en 1527.
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principale du Jura au sud de la Dôle, laissant ainsi sur le territoire français les plus hauts sommets de la chaîne. Elle court ensuite en serpentant entre le pied de la chaîne et le lac de Genève et atteint le Rhône à 8 kilomètres en amont du fort de l'Écluse. Le pays de Gex, qui est sur le revers oriental du Jura, reste, par stipulation des traités de 1814 et de 1815, en dehors de la ligne des douanes françaises. La chaîne est entièrement traversée par le chemin de fer de Dijon à Neuchâtel par Pontarlier et les Verrières. Plusieurs autres chemins de fer la coupent en partie : ce sont ceux de Montbéliard à Porrentruy, de Neuchâtel au Locle, de Lausanne à Vallorbe ; au sud, le chemin de fer de Lyon à Genève remonte, à partir de Culoz (Ain), la vallée du Rhône. Plusieurs cols (voir § 19) ont des routes carrossables, presque toutes encaissées sur divers points dans des gorges profondes dites « cluses ». Le Jura, avec sa pente rapide sur l'Aare, avec ses lignes de crêtes et de creuses vallées parallèles à la frontière, présente des facilités particulières pour la défense. On peut le tourner au nord par Bâle ou le franchir par la routejde Porrentruy que ne défend pas le château de Blamont, trop éloigné. Le fort deJoux et le fort du Larmont, placés des deux côtés du chemin de fer en avant de Pontarlier et à la jonction avec la route de Jougne, défendent incomplètement la principale porte de la France de ce côté ; derrière eux est Salins et, dans une boucle du Doubs, Besançon, dont les fortifications étaient devenues impuissantes contre l'artillerie moderne, mais que de nouveaux ouvrages, Montfaucon, Palente, Chailluz, Châlillon, Planoise, etc., ont de nouveau rendu redoutable. Le petit fort de la Chaille et le fort des Rousses, devenu insuffisant depuis qu'il peut être dominé par l'artillerie à longue portée, défendent le col de Saint-Cergues;le fort de l'Écluse, que l'on a comparé à un nid d'aigle construit sur un des contreforts inférieurs du Jura et qui était avant 1860 sur la frontière, commande la gorge du Rhône ; sa reddition, en 1813, ouvrit la route de Lyon aux Autrichiens. Les ouvrages de Pierre-Cnâtel, situés à l'extrémité d'un long couloir qui laisse à peine assez de place pour le fleuve, la route et le chemin de fer, défendent imparfaitement le passage du Rhône au pont de la Balme. Derrière cette ligne que couvre sur toute son étendue la neutralité de la Suisse, au confluent de la Saône et du Rhône, se trouvent Dijon, avec sa ceinture de forts, et Lyon, avec ses nombreux forts détachés. Ces deux positions constituent en quelque sorte l'arrière-garde des défenses de l'est, comme Paris forme l'arrière-
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garde de celles du nord. La vallée du Rhône et Genève, clef du Jura méridional, sont en quelque sorte les avant-postes de la position militaire de Lyon. 94. lia frontière des Alpes. — La frontière des Alpes a une longueur de 720 kilomètres. Elle commence sur le Rhône au sud de Ghancy, contourne le canton de Genève et touche, au confluent de YHermance, la rive méridionale du lac de Genève qu'elle longe jusqu'à Saint-Gingolph sur une longueur de 55 kilomètres ; depuis le défilé de Saint-Gingolph, elle suit la crête orientale des Alpes du Chablais, sépare la Savoie du Valais et rejoint la crête du Mont-Blanc au mont Dolent en laissant la Vallorsine ou haute vallée du Trient à la France et en passant par le col de Balme; de là, elle suit la grande ligne de faîte des Alpes, Mont-Blanc, Alpes Graies, Alpes Coltiennes, jusqu'au point où elle rejoint le Var, à la cuna di Testa Rognosa. De là elle descend sur la Tinée, coupe les vallées et les montagnes en laissant les deux versants de la crête à l'Italie. Elle passe par la Cime du Diable; elle traverse une première fois la Roya, dont le cours moyen est français sur les deux versants de son étroite vallée, et la traverse de nouveau, au-dessous de Breil, en laissant à l'Italie les deux versants de son cours inférieur; suivant la crête d'un des contreforts de la chaîne, elle se termine sur la Méditerranée au ravin sur lequel est jeté le pont Saint-Louis. La France du moyen âge a d'abord eu les Gévennes et le Rhône pour frontière de ce côté. La guerre des Albigeois donna à la royauté le Vivarais avec le Bas-Languedoc ; des cessions et héritages lui valurent le Dauphinê (1343-1349), le Valentinois et le Diois (1419), la Provence (1481). La France a longtemps possédé, avec Pignerol (1535-1574, 1630-1697) et Saluées (1564-1588 et 1601, 1633-1713), une partie des vallées piémontaises. Elle a été maîtresse de la Savoie de 1534 à 1559, de 1628 à 1630, de 1704 à 1713, de 1792 à 1814 et 1815. Depuis 1860, il y a en Savoie deux zones dont l'une est complètement exempte des droits de douane et dont l'autre l'est en partie. De 1713, époque où la vallée de Barcelonnette fut cédée par le duc de Savoie à la France en échange des petites vallées piémontaises, jusqu'aux conquêtes de 1792, puis de 1815 à 1860, cette frontière quittait le Rhône au confluent du Guiers, coupait le massif de la Grande-Chartreuse et traversait la vallée de Y Isère entre Montmélian et Chapareillan ; après avoir suivi le cours inférieur du Bréda, le cours du Bens, son affluent, et la crête des Grandes-Rousses, elle
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gagnait la ligne de faîte des Alpes au mont Thabor et la suivait jusqu'au pic de YEnchastraye. Laissant alors en dehors la vallée supérieure du Var, elle traversait deux fois ce fleuve, au-dessus et au-dessous à'Entrevaux, et rejoignait sa rive droite au confluent de YEstéron pour la suivre jusqu'à la mer. La cession de la Savoie et d'une partie du comté de Nice (circundario de Nice) par le traité de Turin (1880) nous a donné la frontière actuelle. C'est une région puissamment défendue par la nature. Cependant, malgré les obstacles qu'opposent les torrents, les neiges et les montagnes, les armées y ont maintes fois passé, depuis l'époque gauloise jusqu'à Napoléon; les cols du Petit Saint-Bernard, du mont Cents, du mont Genèvre, de Tende, de Cadibone, et même des cols moins accessibles, comme celui de Larche, ont livré passage aux envahisseurs de l'Italie plus souvent qu'aux armées pénétrant d'Italie en France. C'est que la largeur du massif des Alpes à l'ouest de la ligne de faîte, l'étroitesse et les sinuosités des vallées divergeantes rendent de ce côté l'invasion pénible sur un territoire ingrat et la défense facile, tandis que les courts contre-forts des Alpes piémontaises conduisent promptement, comme des rayons convergents, dans une riche plaine traversée par la ligne du Pô. Aussi l'invasion de la France par les Alpes, dans les temps modernes, n'a-t-elle réussi ni au connétable de Bourbon (1524), ni à Charles-Quint (1536), ni au prince Eugène et aux Austro-Sardes (1707-1711), ni à Mêlas (1799), ni aux Autrichiens (combat de Saint-Julien près du Salève en 1814). En 1815, deux divisions, sous les ordres de Suchet, défendirent ces passages contre 150,000 ennemis. Aujourd'hui le chemin de fer, qui, par la vallée de l'Arc (Maurienne), le tunnel du Fréjus et la vallée de la Doire Ripaire, réunit la France à l'Italie, et la tactique ont modifié quelque peu les conditions de l'attaque comme celles de la défense. L'Italie, en cas de guerre (cas qui serait un malheur pour les deux peuples), aurait l'avantage de la position dans les Alpes Maritimes où elle s'est réservée les deux versants de la crête; elle aurait aussi l'avantage, pour la défensive, de pouvoir avec une seule armée surveiller les passages convergents dans la plaine du Piémont. La partie septentrionale de cette frontière, couverte par la hauteur des montagnes, par la neutralité de la Suisse et par la ligne du Haut-Rhône et du'Jura, n'a pas besoin de forteresses; Albertville est au débouché de la route du Petit Saint-Bernard. Les forts d'Aussois (ancien fort de YEsseillon, etc.), près de Modane, et celui de Ckamousset au confluent de l'Arc et de l'Isère, veillent sur le
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débouché de la route du mont Genis et du tunnel du chemin de fer. Mais les forts italiens bâtis au col même dominent la route. Le fort Barraux et Grenoble, dont on a fortifié les montagnes voisines, gardent la vallée du Graisivaudan. Sur la route du mont Genèvre, le long de la Durance, sont échelonnés Briançon et ses forts (Mont-Dauphin aujourd'hui déclassé), Sisteron (Embrun est déclassé) ; un peu plus à l'est, le fort de Tournoux, la Seyne et surtout le fort Saint-Vincent gardent la route de Digne au col de Larche ; la ligne du Var et de la Roya est défendue par Entrevaux, Villefranche, Nice et ses forts détachés. A l'arrière-garde sont Toulon et Marseille. IVe COTÉ.
LA FRONTIÈRE DU SUD.
95. lia frontière ties Pyrénées. — La frontière de Pyrénées a un développement d'environ570 kilomètres. Les limites delà France de ce côté n'ont pas varié depuis le traité des Pyrénées (1659). La frontière commence sur la Méditerranée au cap Cerbère; elle suit la crête des monts Albères jusqu'au Perthus, puis la crête des Pyrénées orientales proprement dites jusqu'au delà du Puigmal; elle traverse la Sègre dont la vallée supérieure, dite Cerdagne française, nous appartient, mais sans que la route qui, en France, franchit le col de la Perche, continue à être carrossable en Espagne. Elle rejoint ensuite la crête des Pyrénées orientales au pic Nègre, sépare la France du val d'Andorre (vallée supérieure de la Valira) jusqu'au pic de Médecourbe, suit la même crête jusqu'au Pont-duRoi où elle traverse la Garonne, à sa sortie du val d'Aran (qui de 1812 à 1814 avait été réuni à la France), atteint au pic de la Mine la crête des Pyrénées occidentales et la suit jusqu'à la forêt d'haty. qui est française, quoique située dans le bassin de l'Ebre, tandis qu'un peu plus loin le val Carlos, situé dans la vallée de la Nive et conduisant au col de Roncevaux, est à l'Espagne. Au pic de Lohiluz, avant le col de Vélate, elle abandonne complètement la crête des Pyrénées, court au nord, puis serpente vers l'ouest, à travers les montagnes du Pays basque, et atteint la Bidassoa qu'elle suit jusqu'à la mer. Par le traité de Verdun (843) la frontière française s'étendait jusqu'aux Pyrénées et au delà (comté de Barcelone). Le Roussillon, qui resta longtemps une possession de la maison d'Aragon et dont
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les habitants ont des liens étroits de parenté avec les Catalans, a été définitivement acquis à la France en 1659 par le traité des Pyrénées. Quelques rectifications de détail ont été faites à cette frontière par trois conventions signées avec l'Espagne de 1860 à 1870. La frontière des Pyrénées est mieux défendue encore par la nature que celle de Alpes. Dans toute la partie centrale de la chaîne, sur une longueur de près de 400 kilomètres, les passages sont inaccessibles à une armée, même à une voiture, surtout du côté de l'Espagne. C'est toujours aux deux extrémités que, depuis les temps d'Annibal et de Charlemagne jusqu'aux guerres de l'Empire (voir § 39), ont eu lieu les invasions du nord au sud ou du sud au nord. C'est là que sont les forteresses. A l'est sont Figueras et Gérone en Espagne ; en France, Bellegorde et la redoute du Perthus au Perthus, Prats-de-Mollo, le fort Lagarde et Fort-les-Bains sur le Tech, Montlouis au col de la Perche avec Villefranche pour arrièregarde, et, derrière cette double ligne, Perpignan dans la plaine. Cette frontière fut envahie (1793) par les Espagnols, qui s'établirent au Boulou, mais qui furent chassés en 1794 par Dugommier. A l'ouest sont le château de Lourdes, le Portalet ou fort d'Urdos qui garde la route inachevée du Somport, avec Navarreins au débouché des montagnes. Saint-Jean-Pied-de-Port garde le col de Roncevaux et Bayonne, avec la citadelle de Saint-Esprit, surveille la seule route importante, celle qui côtoie la mer. Du 7 octobre 1813 au 10 avril 1814, Soult a défendu pied à pied cette frontière, de la Bidassoa à Toulouse, contre l'armée anglo-espagnole de Wellington. IIP COTÉ. 96. lia côte de la Méditerranée. — Les apports de la mer et les atterrissements des fleuves ont modifié la côte de la Méditerranée, et des ports autrefois florissants, Illiberis (Elne), Maguelone, AiguesMortes, sont actuellement des ruines ou des villes du moyen âge aujourd'hui déchues. Cependant Narbonne, quoique tombée, a encore une certaine importance. La côte de la Méditerranée fut longtemps exposée aux incursions des pirates barbaresques et des Sarrasins qui, pendant plus d'un siècle (890-993), occupèrent le Fraxinet, aujourd'hui la Garde-Freynet, et qui ont laissé leur nom aux monts des Maures. Aigues-Mortes communiquait au moyen âge avec la mer par le canal Viel qui n'était pas ensablé; saint Louis Tacheta en 1248 et s'embarqua pour sa première croisade au grau Louis
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ou grau du Roi, à l'extrémité méridionale de ce canal. Le duc de Bourbon et Charles-Quint prirent Toulon qui n'avait pas alors l'importance militaire que lui donna plus tard Louis XIV. En 17.44, une double escadre espagnole et française eut à livrer combat à une escadre anglaise en sortant de Toulon. En 1707, les Anglais bombardèrent cette ville pendant que le prince de Savoie l'assiégeait par terre, mais sans pouvoir s'en emparer; en 1793, ils occupèrent la Corse et Toulon qui leur avaient été livrés; c'est en enlevant le fort La M algue qui commandait la rade et en les obligeant par cette manœuvre à une retraite immédiate, que Bonaparte commença à se signaler. Toulon, situé au fond d'une double rade, dominé en arrière par les forts et les batteries du Faron, est notre grand port militaire de la Méditerranée. Villefranche, Antibes, Yile Sainte-Marguerite et les îles d'Hyères, à l'est de Toulon, sont fortifiées, ainsi que Saint-Tropez; à l'ouest, quelques fortifications défendent les approches de Marseille et la rade de Cette, nos deux principaux ports de commerce sur la Méditerranée. Collioicre et Port-Vendres, au pied des Pyrénées, ont une enceinte fortifiée que soutiennent les forts Saint-Elme et Dugommier. Bastia, Corte, Bonifacio, sont les principales défenses de la Corse. Ve COTÉ. 97. La côte de l'Atlantique. — Bayonne défend l'entrée de l'Adour, ainsi que le passage des Pyrénées. La côte des Landes est, par sa nature inhospitalière, à l'abri d'une attaque. Le fort Médoc, le fort Pâté et Blaye défendent les approches de la Garonne et de la Dordogne. A15 kilomètres de l'embouchure de la Charente est Rochefort, un de nos grands ports militaires, créé sous le fègne de Louis XIV. Un peu plus au nord est la Rochelle, plusieurs fois assiégée et prise durant les guerres de religion. Le siège de la Rochelle (1627-1628), précédé de la délivrance de l'île de Ré, dont les Anglais s'étaient emparés, à l'exception des forts de Saint-Martin et de la Prée est l'événement le plus mémorable de l'époque dans cette région ; pour fermer l'avant-port aux Anglais, Richelieu fit construire une digue composée de deux môles ne laissant qu'une étroite ouverture à leur point de jonction, et garnie d'une forte artillerie, contre laquelle échoua l'attaque de deux flottes anglaises. Cette partie importante de nos côtes est gardée aujourd'hui par les forts et les batteries de l'île de Ré, de l'île A'Oleron, de l'île à'Aix, de l'île Madame et du continent.
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LA FRANCE.
Les forts Mindin et de la Ville-Martin protègent l'entrée de la Loire et le port de Nantes,. Noirmoutier et le Palais dans Belk-kk sont fortifiés. Lorient, un de nos ports militaires de l'Atlantique, est situé au sud de la Bretagne, au confluent du Scorff et du Blavet; la ville doit son nom (1721) à la Compagnie des Indes-Orientales qui s'y était établie; elle est protégée par plusieurs forts et par la ville de Port-Louis, qui doit son nom et ses remparts à Louis XIII. Cette côte, habitée par les marins du Bordelais, de la Saintonge et de la Bretagne, a été souvent le théâtre de luttes navales, depuis l'époque où César battait les Venètes. Durant la guerre de Cent ans, la flotte franco-castillane fit éprouver, en vue de la Rochelle, une grande défaite à la flotte anglaise (1372). En 1759, une flotte française, partie de Brest, fut battue par les Anglais devant Belle-Isle, et l'île tomba au pouvoir des vainqueurs (1759). En 1795, après une victoire remportée près de la même île, les Anglais débarquèrent dans la presqu'île de Quiberon un corps d'émigrés que Hoche détruisit en vue de l'escadre qui l'avait amené. En 1809, une escadre française fut vaincue par les Anglais dans la rade de l'île d'Aix. A l'extrémité de la Bretagne est Brest, qui fut longtemps au pouvoir des Anglais pendant la guerre de Cent ans, mais qui ne devint un de nos grands ports militaires qu'après avoir été fortifié par Vauban; des forts et des batteries défendent la rade de Brest et la presqu'île du Conquet. A la hauteur de l'île d'Ouessanl, le 27 juillet 1778, la flotte française, commandée par le comte d'Orvilliers, eut avec la flotte anglaise un engagement qui n'aboutit pas à une bataille générale; en 1794, Villaret-Joyeuse, chargé de protéger l'entrée d'un convoi de blé, parvint à ouvrir aux bâtiments de transport un passage jusqu'à Brest, mais perdit la plus grande partie de son escadre dans une lutte inégale. VP COTÉ. 98. lia côte rte la Manche. — Les côtes nord-ouest de la France font face à la puissance avec laquelle la France a eu à soutenir dans les temps passés le plus de guerres maritimes ; aussi les souvenirs militaires y sont-ils nombreux. Les ports de Morlaix, de Saint-Malo, de Dieppe, de Boulogne, se sont souvent signalés par des armements de corsaires. C'est de Dives que partait, en 1066, la flotte de Guillaume le Conquérant; c'est à Barfleur qu'après
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avoir saccagé Guernesey, Edouard III prit terre (1346) avec l'armée qui allait gagner la bataille de Crécy et prendre Calais qui ne fut reconquis qu'en 1558 ; au commencement du règne de Charles V, les Anglais se firent livrer et occupèrent longtemps Cherbourg et Brest; en 1415, Henri V débarqua à l'embouchure de la Seine, près à'Barfleur, au commencement de la campagne qui devait se terminer à Azincourt. La France n'avait pas de port militaire sur cette côte; François Ier fonda, à l'embouchure de la Seine, Françoisville, dénomination qui ne prévalut pas sur celle de Havre-de-Grâce; ce port, livré un instant aux Anglais (1563), fut trois fois bombardé par eux durant les guerres de Louis X1Y et de Louis XV. Brest, Sainl-Malo, Cherbourg, Dieppe, le furent également. En 1758, une descente des Anglais en Bretagne, dans le but de surprendre Saint-Malo, fut repoussée à Saint-Cast. Mais le fait militaire le plus important qui ait eu lieu sur ces côtes est la grande bataille navale de la Hougue (1692), que Tourville, pour obéir à l'ordre du roi, livra, entre le cap la Hague et la pointe de Barfleur, à une escadre près de trois fois plus nombreuse que la sienne ; Tourville soutint la lutte un jour entier; mais il n'y avait pas alors de refuge, et quinze de ses vaisseaux, qui n'avaient pu, à cause du courant, passer le raz Blanchart, furent détruits à Cherbourg et dans la rade de la Hougue. C'est pour donner un point d'appui à nos flottes dans la Manche que la digue de Cherbourg à été construite de 1783 à 1853 et que cette ville est devenu un de nos ports militaires ; plusieurs forts le défendent. A l'embouchure de la Seine, des batteries défendent l'approche du Havre. Sur la mer du Nord, la France, depuis 1662, possède Dunkerque, dont Louis XIV fit un port militaire, à peu près abandonné aujourd'hui, tandis que le port de commerce s'est agrandi; les fortifications, qui durent être démolies à la paix d'Utrecht, ont été relevées, complétées, et font de Dunkerque une place de guerre de première classe. De nombreux armements de corsaires ont eu lieu dans cette ville, où est né Jean Bart.
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SOMMAIRE.
— 99. Le dénombrement. — 100. La densité. — 101. La population totale des pays français. — 102. La composition de la population. — 103. Les naissances. — 104. Les décès. — 105. Les mariages et l'accroissement de la population. — 10G. Les rapports de la population avec le climat, le sol et la race. — 107. Les rapports avec la politique et l'administration. — 108. Les rapports avec l'agriculture. — 109. Les rapports avec l'industrie, le commerce et les colonies. — 110. Les rapports de la population avec la richesse. — 111. La population et la moralité. — 112. Conclusion sur la population.
99. Lie dénombrement. — Au commencement du xvm0 siècle, on évaluait la population de la France, d'après les Mémoires rédigés par les intendants pour l'instruction du Dauphin, à 20 millions d'âmes ; à l'époque de la Révolution, on peut dire, en combinant les évaluations diverses des auteurs du temps, que la population de la France agrandie de la Lorraine et de la Corse, était d'environ 26 millions d'âmes. Le premier recensement a eu lieu en 1801 ; il a donné 27,445,000 habitants sur la partie du territoire français qui est restée à la France après le traité de 1813. Les recensements, depuis 1831, se font tous les cinq ans; celui de 1866 accusait 38 millions d'habitants (y compris Nice et la Savoie) ; les nombreux décès de la période 1870-1871 et la perle de l'Alsace et d'une partie de la Lorraine réduisirent la population à 36 millions au recensement de 1872. Le dernier recensement qui a eu lieu le 30 du mois de mai 1886, a donné pour la population domiciliée en France un total de 38,218,903 habitants (1). Le tableau suivant présente l'état de la population tel qu'il résulte des évaluations du xvm° siècle, et des recensements du xix".
(1) En 1881 et en 1886, comme on le voit sur le tableau, on a recensé non seulement, comme auparavant, la population domiciliée, c'est-à-dire résidant ordinairement ou légalement dans la commune, dans chaque commune, niais aussi la population de fait, c'est-à-dire celle qui se trouvait dans chaque commune le jour de l'opération. Si ce dernier mode de recensement a fourni les deux fois un résultat inférieur à l'autre mode, c'est qu'il est exposé à des omissions plus nombreuses.
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FRANCE
26
�402
LA FRANCE.
La France tient aujourd'hui le quatrième rang en Europe parle nombre de ses habitants; elle vient après la Russie, l'Empire allemand et l'Autriche-Hongrie. 100. lia densité. — On appelle densité de la population le nombre moyen d'habitants par kilomètre carré. La densité moyenne delà population en France a augmenté presque constamment dèpuis 1801, puisque chaque recensement (excepté celui de 1872) a accusé un nombre d'habitants supérieur au nombre fourni par le précédent (en ne comptant pour 1801 et 1806 que le territoire resté français en 1813) et que le territoire était, en 1886, un peu moindre
Fig. 88. — Carte de la densité de la population en 18S6.
qu'en 1815, et, par conséquent, moindre que celui qu'habitaient les 27,445,000 individus recensés en 1801. Cette densité était de 51,0 en 1801 et de 72,3 en 1886. Les principaux groupes où la densité dépasse 75 sont : le groupe de Paris, comprenant le département de la Seine, qui, avec une population de 2,961,089 habitants et un territoire de 479 kilomètres carrés, atteignait en 1886 une densité de 6,182, et Seine-et-Oise (densité = 110), groupe qui doit son importance exceptionnelle à la capitale ; le groupe du Nord, comprenant les nombreux centres manufacturiers des départements
�LA POPULATION.
403
du Nord (d. = 294), du Pas-de-Calais (d. = 129), de la Somme (d. = 89) et de Y Aisne (d. == 76), ces deux derniers n'ayant une densité remarquable que sur quelques points de leur territoire ; le groupe de la Normandie, avec la Seine-Inférieure (d. = 138) et certaines parties du Calvados (d. = 79) et de la Manche (d. == 88), qui est à la fois manufacturier, maritime et agricole; le groupe de la Bretagne, agricole et maritime, avec Ille-et-Vilaine (d. = 92), les Côtes-du-Nord (d. = 91), le Finistère (d. = 105), le Morbihan (d. = 79), la Loire-Inférieure (d. =93) ; le groupe de l'est, groupe manufacturier, dont les événements de 1870-1871 ne nous ont laissé que la moindre partie, et qui comprend Meurthe-et-Moselle (d. = 82) et le territoire de Belfort (d. = 131) ; le groupe de Lyon et de Saint-Ëtienne, avec le Rhône (d. = 277), la Loire (d. = 127), centre industriel très important; le groupe de Marseille, avec les Bouches-du-Rhône (d. = 118) ; celui de Toulouse, avec la Haute-Garonne (d. — 76) ; celui de Bordeaux avec la Gironde (d. = 80) (voir la carte de la densité de la population en 1886 (flg. 88). Un département ne représente d'ordinaire ni une région naturelle, ni même une région économique : aussi trouve-t-on souvent d'un arrondissement ou d'un canton à l'autre des différences considérables sous le rapport de la densité. Exemples : le Gard, où l'arrondissement houiller d'Alais avait, en 1881, une densité de 100, tandis que l'arrondissement agricole et montagneux du Vigan n'avait que 41; la Seine-Inférieure, où l'arrondissement maritime du Havre avait 258, et l'arrondissement tout agricole de Neufchâtel 49 seulement. Dans un même arrondissement, il se rencontre des différences non moins sensibles. Il convient de distinguer tout d'abord les communes urbaines (1), dont la densité moyenne, en 1886, était d'environ 428, mais qui n'occupent guère que la dix-septième partie du territoire français, et les communes rurales (1), qui occupent tout le reste de la France, avec une densité moyenne d'environ 49. Cette dernière moyenne se composait elle-même d'éléments très divers, puisque, dans le département de la Seine, elle s'élevait jusqu'à 264, tandis que, dans celui des Basses-Alpes, elle s'abaissait à 17. En 1886, 2,411 communes avaient une densité inférieure à 20.
(1) Une commune est dite urbaine quand elle présente une agglomération d'au moins 2,0.00 personnes, d'après la population de domicile, habitant un •groupe de maisons contiguës ou réunies par des jardins ou séparées seulement par des voies publiques; dans le cas contraire, elle est dite rurale.
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LA FRANCE.
Pour 4,433 communes seulement présentant une densité supérieure à 100, on en comptait plus de 18,000 de densité inférieure à 50, sur lesquelles 11,531, savoir, près du tiers de la totalité, venaient avec une densité variant entre 30 et 50. Dans l'arrondissement de Ve?*sailles, par exemple, on avait : 2,000 pour la ville de Versailles contre 800 pour le canton de Sèvres et 30 seulement pour la commune de Velizy, située tout à côté du chef-lieu sur le plateau. Pour déterminer une agglomération, il suffit de la présence d'un cours d'eau, de l'ouverture d'un chemin de fer, de l'existence d'une source ou même d'une nappe souterraine que des puits, artésiens ou non, mettent à la portée du cultivateur ou de l'industriel. Parmi les circonstances qui peuvent amener une diminution de densité, nous nous bornerons à indiquer le développement, dans un pays de plaine, de la grande culture. Les pays de landes et de forêts sont toujours peu peuplés. 101. lia population totale des pays français en 1886. —Si aux 38,219,000 habitants du territoire français en 1886, on ajoute la population de l'Algérie, des colonies et des protectorats (voir la Xe et la XI0 parties), on voit que le nombre total des individus vivant sous l'autorité du gouvernement français était alors d'environ 71 millions :
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102. lia composition de la population. — Dans le total des 38,219,000 habitants de la France, en 1886, les étrangers figurent pour 1,126,000 (population de domicile, autrement dit population légale), soit 3 p. 100 à très peu près (1). Cette proportiona été constamment en augmentant, d'un recensement à l'autre, dans la seconde moitié du siècle. Elle est supérieure à celle que présentent les autres États européens.
(1) Le recensement delà population do domicile est celui qui fournit la population légale, telle que la publie, sous forme de décret, le Ministère de l'intérieur. La population de fait, c'est-à-dire présente dans la commune le jour du recensement, est celle qui fournit des bulletins individuels et qui donne lieu à la plupart des constatations démographiques du volume publié par la Statistique générale de France.
�LA. POPULATION.
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La plupart des Français (environ 83 p. 100 de la population totale en 1886) résident, d'après le recensement de la population de fait, dans le département où ils sont nés; mais, dans l'intérieur de beaucoup de départements, il y a une émigration notable des campagnes vers les villes, qui augmentent sans cesse au détriment des communes rurales. La proportion des habitants recensés hors du département où ils sont nés (nés en France ou nés à l'étranger et naturalisés ou non) est de près de 16 p. 100, savoir, environ 1/6, tandis que celle
Habitants nés dans le département et hors du département
3
Millions d'habitants
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Fig. 89. — Habitants nés dans le département et hors du département (recensement de 1881) (I).
des seuls étrangers non naturalisés est dlun peu plus de 1/40 (2,9 p. 100) ; c'est ce que montre encore plus clairement la figure ci-dessus dressée d'après la population de fait de 1881 (voir la fig. 89). C'est en général dans les départements manufacturiers (voir, plus loin, § 106) que la population des villes s'accroît le plus aux dépens des campagnes. Les 38 millions d'habitants (37,930,000, population de fait en 1886) de la France se répartissaient comme il suit entre les deux sexes :
Sexe. 1 masculin., (féminin... 18,900,000 19,030,000 ou environ...
1
502
par 1,000.
Le sexe féminin n'a cessé, en France, de prédominer numériquement depuis le commencement du siècle, mais dans une proportion variable suivant les temps et les lieux. C'est surtout dans le ■nord-ouest que cet excès est sensible; en 1886, on y comptait jusqu'à 100 personnes du sexe féminin contre 92 de l'autre. Dans les colonies, la population européenne présente en général
(1) Le recensement de 1881 ayant constaté 1,001,090 étrangers d'une part et 864,107 personnes nées à l'étranger d'autre part, on doit en conclure que plus •de 135,000 étrangers étaient nés en France.
�406
LA FRANCE.
une disproportion plus forte, mais en sens inverse; les hommes sont en majorité. Les gens mariés forment, sous le rapport de l'état civil, le groupe le plus nombreux de la population (à peu près 15 millions; soit 39,4 p. 100, en 1886) ; le groupe des enfants vient en second ordre
Population par Sexe ot par Etat Civil
Fig. 00. —Population par sexe et-par état civil.
(près de 11 millions) ; les célibataires adultes sont au nombre d'environ 8 millions et demi; les veufs et veuves au nombre presque de 3 millions en 1881 d'après l'état civil. 103. lies naissances. — En France, la prédominance numérique du sexe féminin ne tient pas à la naissance. Il naît en effet plus de garçons que de filles : le nombre total des naissances était à peu près de 25 par 1,000 habitants de 1872 à 1886 (voir sur la fig. 91 la comparaison par année de la natalité, de la mortalité el de la nuptialité) et, pour toute la France, d'environ 950,000 par an, sans compter les mort-nés (912,782 en 1884, dont environ 460,000 garçons et 450,000 filles. Il y avait, en outre, 43,581 mortnés). Mais l'enfance des petits garçons est sujette à plus d'accidents que celle des petites filles ; puis le service militaire et les travaux plus rudes ou plus dangereux auxquels se livrent les hommes rendent la mortalité plus grande dans le sexe masculin. Entre 40 et 50 ans, l'équilibre se trouve établi entre les deux sexes, c'est-à-dire que, sur un million de naissances, il y a 520,000 survivants, dont environ 260,000 hommes et 260,000 femmes. Cet équilibre des deux sexes est rompu ensuite peu à peu au profit du sexe féminin : vers 75 ans, on compte environ 100,000 survivants, dont 79,000 hommes et plus de 81,000 femmes. 104. lies décès. — Aujourd'hui, en France, il y a, en temps ordinaire, environ 22 à 23 décès sur 1,000 individus; soit, chaque année, plus de 850,000 individus dans la France entière (860,222:
�LA POPULATION.
407
en 1886). La mort ne frappe pas également sur tous les âges. Les enfants, immédiatement après leur naissance, sont les plus exposés ; le sixième environ périt dans le cours de la première année, par suite de faiblesse de constitution ou faute des soins délicats qui doivent entourer la première enfance ; la seconde et même la troisième année sont encore très exposées. Puis la vie s'affermit.
Fig. 91. — Natalité, nuptialité et mortalité de la France (1801-1885).
Cependant chaque année amène une diminution dans le nombre des survivants; après 45 ans, il ne reste guère que la moitié de la génération et, vers 70 ans, à peine le cinquième. A partir de cet âge et même dès la soixante-cinquième année, la mort fait de plus grands ravages que dans l'adolescence et dans l'âge adulte. Si l'on divise la population française en groupes comprenant chacun une période de cinq ans et qu'on dispose ces groupes par étages, on voit qu'ils tiennent moins de place à mesure qu'on
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LA FRANCE.
avance clans la vie, et que le sexe féminin occupe proportionnellement un espace un peu plus grand dans les dernières périodes (voir la fig. 92).
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105. Lies mariages et l'accroissement île la population. — L(î nombre moyen des mariages est de 285,000 par an (283,693 en 1886) dont 255,000 environ en premières noces; la proportion est d'un peu plus de 7 mariages 1/2 par 1,000 habitants. L'âge moyen du mariage est d'à peu près 25 ans pour les femmes
�LA POPULATION.
409
et d'un peu moins de 30 pour les hommes. Pour les célibataires seuls, la moyenne est d'environ 23 et 28 ans. Le mariage est la source principale du renouvellement dff.la population. En effet, sur 100 naissances, il y en a plus de 92 légitimes; 7 ou 8 sont des naissances illégitimes. Le nombre moyen des naissances par mariage est de 3 à peine. Sous' ce rapport la France est au-dessous de tous les autres Etats européens. Aussi sa population augmente-elle plus lentement que les autres populations européennes. Elle gagne à peine 4 habitants par 1,000 habitants chaque année, tandis que d'autres États en gagnent 8 à 10 : condition défavorable au point de vue du maintien de la puissance militaire de la France et même sous le rapport de la production de la richesse. L'accroissement de la population d'un pays peut avoir trois causes : l'accroissement du nombre des naissances, la diminution de celui des décès, l'excédent de l'immigration sur l'émigration. Examinons-les par rapport à la France. 1° La natalité est en décroissance ; elle est moindre aujourd'hui (1880-85) qu'elle n'était au commencement du siècle et même il y a vingt ans (1860-1865). Cette décroissance est surtout relative, c'està-dire qu'il y a, par 1,000 habitants, moins de naissances ; 2° la mortalité diminue un peu absolument et relativement (1), car, il meurt chaque année une moindre proportion qu'autrefois de personnes de tout âge. C'est surtout la première enfance qui, grâce à l'accroissement du bien-être et au progrès dans les soins qu'elle réclame, a bénéficié de cette diminution ; 3° l'immigration augmente sans être à beaucoup près contrebalancée par une émigration équivalente. Les arrondissements qui ont le plus gagné de 1801 à 1886 sont ceux de Saint-Denis, qui est huit fois et demie plus peuplé, et de Sceaux qui l'est six fois plus ; la population de Paris a quadruplé ; celle des arrondissements de Marseille, Montbéliard, Saint-Etienne, Lille, Lyon, La Roche-sur-Yon, a triplé. Les deux tableaux suivants donnent : 1° le premier, par départements et pour la période 1877-1881, le nombre des naissances, des décès et des mariages par 1,000 habitants; 2° le second la superficie actuelle ; la population et la densité des départements et des arrondissements en 1801, en 1846 ei en 1886 ; les nombres qui les représentent proportionnellement au commencement et à la fin des deux périodes ; la population des chefs-lieux d'arrondissement I en 1801 et en 1886.
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�410
LA FRANCE.
Mouvement de la population, 1877-81.
(Données publiées par la Statistique générale de France, ministère du commerce et de l'industrie).
NOMBRES
DE MARIAGES, NAISSANCES ET DÉCÈS ANNUELS POUR
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Savoie (Haute-) Seine-Inférieure Seine-et-Marne Sèvres (Deux-) Tarn-et-Garonne Var
Vienne (Haute-)
6.7 16.3 20.4 7.3 32.9 24.1 7.2 20.3 20.9 7.4 21.9 22.5 7.4 24.3 22.5 6.9 21.1 20.4 7.7 24.0 22.5 7.6 23.6 25.3 7.1 21.7 21.4 7.3 31.3 21.9 7.6 23.4 18.3 7.4 32.3 22.7 7.2 22.0 22,6 7.2 19.0 .2.1 7.2 30.1 22.3 7.7 22.0 21.2 MARIA 5.9 25.7 21.1 6.2 22.4 20.C 8.1 31.8 2G.6 7.8 23.2 23.8 6.9 22.6 20.5 7.5 26.2 19.2 7.6 20.0 22,3 0.1 26.6 23.!) 6.5 26.5 22.2 8.0 26.5 25.1 7.6 29.1 20.9 7 . i .22.2 22.1 7 5 22.1 24.0 8.0 24.0 18.8 7.4 23. ! 23.4 6.9 23.5 ,20.9 7.2 18.8 22.0 7.1 21.1 23.0 7.3 22.7 20.7 8.2 27.1 60.2 7.6 23.8 18.3 8.4 30.1 20.8 7.3 25.7 23.0 7.0 18.8 19.8
—
Moyennes générales.... 7.5 25.1 22.4
■—
■
=
2 8 Rappel de 1S61-1865.... 8.0 26.6
�LA POPULATION.
411
\iperficie actuelle, population, densité des départements et arrondissements en 1801, 1846 et en 1886.
(Données publiées par le ministère de l'intérieur.)
1801.
1846.
1886.
POPULATION des
CUEFS-L1EUX
O M
s 6 P g
o S
en ^'
a2
(2)
a
1.059 1.310 414 933 1.483 S. 799 2.456 1.186 1.07:i 1.241 1.396 7.352 2.578 1.021 1.620 2.089 7.308 2.391 1.151 1.295 1.072 1.045 6.954 2.495 1.640 1.455 5.590 1.048 1.232 1.463 3.743
108.6 75.0 50.9 62.5 (3)
124.0 83.1 22.5 53.3 84.4 367.3 171.3 64.5 127.8 73.6 120.2 557.4 95.2 68.7 78.7 86.9 329.5 52.2 18.3 23.8 36.2 26.1 156.6 69.8 30.8 32.4 70 54 119 59
125.134 80.73S 20.907 49.678 87.955 364.408 165.899 58.288 148.040 70.884 112.814 555.925 122.870 64.287 96.615 140.780 424.582 44.332 15.477 18.059 31.524 20.102 129.4S4 66.002 28.134 28.788 122.924 (4) 53 134.683 81.834 22.040 238.057 22 129 15 66 49 138 57 81
(3)
115 108 •• 98 141
101 97 93 93 104
7.0 3.7 2.5 2.8 2.5
18.113 6.160 2.693 3 157 2.661
297.0 (3) 51 135.5 55.7 83.3 60.4 91.0 425.9 76.5 53.6 61.1 57.6 248.8 43.5 18.0 20.0 29.3 23.2 134.0 55 47 78 49 65
122 105 117 124
97 90 116 96 94
6.7 4.2 10.4 8.2 2.8
13.677 7.296 47.353 11.850 3.215
161 120 158 244 171 102 86 90 108
129 94 123 162 129 85 85 76 87 77 83
13.2 5.0 1.8 4.4
21.721 5.606 2.952 27.818
2.0 2.5 7.9
7.083 2.234 1.858 3.002 3.864
109 108 110
8.0 3.0 3.1
11.621 5.777 4.481
20
133.1
92
49 22 18.4 11.8 0.9 77.478 12.157 1.215
W) î»ous ne mentionnons pas les changements qui ont eu lieu dans les chefs-lieux de département ou ■raidissement, de 1801 à 1886, comme la substitution de Lille à Douai, de La Rochelle à Saintes, de piiii-tiicime i llonthrison (voir p. 354 et 362) ; nous donnons les chefs-lieux actuels (voir pour les changeas territoriaux § 84). K bexPopulation indiquée ici est la population totale de la commune. °na r ■' ' été réuni à ce département qu'en nov. 1814. La densité du département a été calculée en Wrinchaut la superficie de cet arrondissement. es ■f) k arrondissement de Gn usse faisait partie du département du Var avant l'annexion (1860) de Nice.
�412
LA FRANCE.
1801. NOMS des
DÉPARTEMENTS
1846.
1886.
RAPPORT de la riopulat. par arrondiss. et départ.
S
3
et
ARRONDISSEMENTS
PRIVAS
Largentière .... Tournon Ardèche
MÉZIERES
1.744 1.927 1.850 5.527 985 1.223 836 798 1.391 5.233 2.105 1.288 1.501 4.891 1.569 1.258 1.045 1.231 898 6.001 2.025 898 1.820 1.570 6.313 2.270 1.539 1.930 1.713 1.291 8.743 610 658 2.133 2.294 5.105
81.4 77.0 108.2 266.6 51.6 54.4 (') 50.6 51.0 52.3 259.9 66.1 60.4 69.9 196.4 84.8 32.0 36.1 48.8 29.7 231.4 40
123.5 112.7 143.4 379.6 75.3 70.6 51.4 67.2 62.3 326.8 94.4 80.8 95.3 270.5 93.7 36.6 43.6 52.6 35.3 261 .8 95.7 54.7 76.1 63.1 289.6 35 38 29 29 (•)?.«.* 107.5 67.1 66.0 59.8 88.7 389.1 45
125.042 99.412 151.018 375.472 96.128 55.804 34.880 73.577 52.280 332.759 80.574 75.639 81.386 237.619 108.294 30.822 38.896 43.033 36.329 257.374 106.525 46.349 64.544 114.662 332.080 115.803 63 192 67.371 60.665 108.795 415.826 79.758 131 633 49 36 118
154 129 140
Réthel Rocroi Sedan Vouziers Ar demies Foix Pamiers Saint-Girons... Ariège
TROYES
186 103 108 144 100
122 125 116
Arcis-sur-Aube. Bar-sur-Aube... Bar-sur-Seine .. Nogeut-s.-Seinc. Auba
CARCASSONNR. ...
128 96 108 8s 122
Castelnaudary.. Limoux Narboune Aude
RODEZ
60.0 41.2 225.2 80.0 59.0 56.1 49.0 326.3
130 101 108 278 147 145 107 120 124 (=)132 127
Espalion Millau Saint-Afïrique.. Villefranche (2). Aveyron Belfort (Terr. de)
MARSBILLB. ...
Aix Arles B.-du-Rhône.
126 90.0 68.6 285.0
192 42 30 56
216.4 112.2 85.3 413.
32! 52 37
416.341 105.859 82.657 604.857
329 118 120 212
(l) La perte de Philippeville, Marienbourg, etc., en 1815 a occasionné une diminution et un reniant'1 de l'arrondissement de Iiocroy. En conséquence, nous ne donnons pas la densité de cet aiTOii'li--1';; pour 1801 et nous ne donnons que par approximation l'accroissemeut de l'arrondissement de 1801 ai' ainsi que la densité et l'accroissement du département. (*) Un canton de l'arrondissement de Villefranche, celui de Saint-Antonin, a été détaché en lflÛM former le département de Tarn-et-Garoune. L arrondissement avait 82,807 habitants en 1806, et 71,16" ^ ment en 1821. C'est pourquoi nous donnons seulement comme approchés la densité en 1801 et lerapf d'accroissement de 1801 à 1886 pour cet arrondissement et pour le département.
�LA POPULATION
413
1801.
NOMS
1846.
r-OPULATION
(les .
CHEFS-LIEUX
j
des
DÉPARTEMENTS
et
UROSDISSEJIENTS.
o, g
■Ux Baveux ■Falaise JLisieux,
■'ont-l'Évèque.
t.082 949 871 890 771 956 5.521 1.9« 1.282 853 1.664 5.741
112.5 73.0 63.2 78.4 54.9 79.8 451.8 81.4 50 29 58.8 220.3 95.2 46.6 43.0 60.0 (1) 299.0 70.3 76.2 46.0 43.4 93.1 68.1 399.1 83.4 74.7 59.6 217.7 106.0 90.5 47.2 243.7 38.9 51.4 19.1 33.0 21 5 163.9 121.0 104.6 48.1 66.7 340.5
104 77 73 77 71 83
140.0 80.8 61.6 68.6 58.3 89.0 498.1 96.9 65.5 36.5 61.5 260.4 136.6 57.4 54.9 70.8 59.3 379.0 83.1 84.0 51.3 58.7 107.9 83.1 468.1 115.7 103.7 75.1 294.5 137.0 115.7 64.8 317.5 53 4 68.5 24.3 54.6 29.3 230.2 146.7 125.3 54.2 70.3 390.5
129 85 71 77 75 93
121.065 70.333 49.730 63.256 59.945 72.918 437.267 92.722 61.137 34.440 53.443 241.742 139.093 47.912 61.190 68.984 49.229
112 74 57 71 78 76
108 96 79 92 109 91
87 81 92 102 82
30.9 10.0 14.0 10.2 2.5 7.5
43.809 8.347 8.518 16.267 3.050 6.736
■Calvados.
JAURILLAC. .. .
fclauriac JMurat ■Saint-Flour.
114 121 117 91 110 146 103 136 115 94 122 102 50 71 94 74 48 99 90 109 119 96 90 99 182 158 142 163 130 133 145 132 11 143 121 101 104 105 102 83 111 97 83
10.3 2.6 2.5 5.0
14.613 3.575 .3.141 5.477
■Cantal
IAHGOULÈHE.
JBai'bézieux. ■Cognac.... ■Confolens.. TtiuTec
14. 2.0 2.0 2.1
715 1.413 870 .942 813 .524 791 742
34.647 4.090 15.200 3.083 3.589
[Charente
i ROCHELLE....
64 "102 55 65 79 69 59
366.408 82.549 75.579 56.163 69.679 103.808 75.025 462.803 152.506 118.141 81.702 355.349 138.010 120.168 68.316 326.494 73.292 80.019 25.118 59.352 40.720 278.501 162.799 115.925 42.690 60.160 381.574
IJcmzac [Marennes Rochefort [Saintes pt-Jeaa-d'Augély.
122 161 109 110
18.0 2.-5 4.6 15.0 10 5.4
23.829 3.237 4.766 31.256 17.327 7.255
ICharente-Infèr..
BOURGES
6.826 2.459 2.656 2.08: 7.199 2.568 1.524 1.775 5.866 2.054 1.362 1.003 2.483 1.843 8.747 3.013 2.14-2 1.975 1.631 8.761
paiat-Arnand. paacerre
15.3 5.0 2.2
42. 3.470 1.792
Cher
IlIlLE.
prive..
9 5.6 3.0
16.277 15.707 5.252
«Corrèze
^astia...... talvi ■Corte ■Sartène
150 132 180 190 176 134 111
137 117 104 109 139
6.0 9.0 1 1 2.0 2.0
17.576 20.765 1.987 5.002 5.608
Icorse iDuos
JlBeauue
PiâtiUon-s.-S'eine
loemur
111 92 79 86
21.0 8.3 3.7 4.3
60.853 12.146 5.317 3.894
iCôte-d'Or
112
(') H y a eu des omissions en 1801, car le département comptait 326,000 habitants en 1790 et 327,000 en 1806. in, (s) L'arrondissement de Vieo qui avait, en 1801, 11,817 habitants, a été supprime en 1811 et reum a celui |« Ajaccio. La répartition de la superficie et do la population n'est, en conséquence, qu'approximative pour 1801.
�414
LA
FRANGE.
1801.
NOMS
1846.
1886.
SUPERFICI nse(rtèmolik ca "c K -S
3
RAPPORT de la populat. par arrondiss. et départ.
des
DÉPARTEMENTS
"3 O o
H cl Ï5 S
^ al < 43
s ■§
■< ^5
O. g ' ti -
■g g, g 3
° o J=l
S H
et
ARRONDISSEMENTS.
-C ■< =d
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J
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B|
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o
05
_•
C
CO_. C S m
m £=.-«
a O.P.
SAINT-BRIEUC . .
1.472
ltë.0
96.2 89.6 85.4 87.1 304.2 75.3 81.7 31.3 29.7 218.0 82.8 104.0 67.8 61.6 93.3 409.5
Dinan Guingamp Lannion Loudéac
t.411
1.730 906 1.367 6.886 1.607 2.040 906 953 S. 568
.
99 68 52 94 64 73 45 40 35 31 39 48 47 41 42 48 45
177.8 116.6 125.5 114.4 94.2 628.5 97.7 106.8 42.3 38 8 285.6 108.9 119.3 86.2 73.2 115.9 503.5 109.1 77.8 63.8 51.6 292.3 149.3 66.6 67.9 36.3 320.1 121.8 64.9 80.0 69.4 87.1 423.0 109.8 64.5 71.4 46.9 292.6 115.6 202.6 104.0 143.9 46.0 612.1
121
83
73 126 69 91 59 52 47 41 51 57 54 52 50 60 55
177.473 122.374 129.376 109.428 89.605 628.236 99.849 100.648 43.471 40.974 284.942 121.524 108.642 86.717 70.072 105.250 492.205 115.702 58.507 83.538 53.216 310.963 159.574 59.202 65.718 30.121 314.615 112.889 58.152 71.720 60.177 65.881 338.829 112.137 63.657 66.014 41.911 ; 283.719 163.912 227.454 115.508 142.771 56.175 707.820
121 87 75 121 66 91 60 49 48 43 51 63 49 52 48 54 55 83 40 78 41 59 85 25 58 26 48 54 56 57 77 71 60 54 44 44 51 48 119 161 63 108 75 105 ■
122 127 144 128 103 125 133 123 139 138 131 147 104 128 114 113 120 130 104 299 124 144 158 104 140 100 134 97 95 81 94 77 89 117 121 96 104 110 204 178 140 139 126 161
100 104 103 96 95 100 102 94 103 106 100 112 91 101 96 91 98 106 86 131 103 100 107 89 97 83 93 93 90 77 87 76 83 102 99 92 89 97 143 112 110 99 121 110
11
Côtes-du-Nord.
GDÉRKT
Aubusson. .. Bourganeui . Boussac
Creuse
PÉRIGUELX.
■ac. Nontron . Hibérac.. Surlat ...
1.917 2.197 1.660 1.465 1.944 9.183 1.393 1.474 1.078 1.283 5.228 1.880 2.350 1.132 1.160 6.522 2.109 1.091 1.044 785 929 5.958 2.092 1.446 1.509 827 5.874 1.400 1.414 1.832 1.325 751 6.722
Dordogne..
BESANCON ....
Baume-les-JDames Montbéliard Pontarlier..
64 88.8 38 56.4 28.0 (') •• 34 43.0 216.2 101.1 57.1 46.9 30.2 235.3 115.4 61.2 76.3 64.0 85.8 402.7 95.9 52.i, 69.0 40.4 257.8 81.5 128.1 82.7 102.3 44.4 439.0 41 54 24 41 26 34 54 36 73 82 92 68 45 36 46 49 44 58 91 45 77 59 75
78
46 59 40 56 79 29 60 31 49 58 59 77 88 94 71 52 44 47 57 50 83 143 57 109 61 91
Doubs
VALENCE.. .
Die Montélima Nyons
Drôme....
ÉvRl'UX
Les Andelys.. Bernay Louviors Pont-Audemei-
Eure
CHARTRES
Châteaudun Dreux Nogent-le-Rotrou
Eure-et-Loir....
QUIMPER
Brest Châteaulin Morlaix Quimperlé
Finistère
(^.Jusqu'en 1814, Montbéliard faisait partie de l'arrondissement de Porrentruy (département du Haut-R' ) en 1814, il a été réuni au département du Doubs et il a remplacé Saint-Hippo/yte comme sous-pi éTccture., population donnée pour l'arrondissement et par suite pour le département en 1801 est donc approximative,al ! que l'accroissement pour 1801-1868. Nous ne donnons pas la densité de l'arrondissement en 1801.
�LA POPULATION.
415
1801.
P= iî
1846.
1886.
RAPPORT
,
H
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de la populat. — par arroadiss. et départ.
POPULATION des
CHEFS-LIEUX
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89 75 60 48 69 111 56 69 69 76 48 48 53 53' 50 50 67 38 82 32 85 66 62 74 75 48 41 62 100 84 62 59 130 71 84 156.772 128.993 74.466 56.868 417.099 223.941 82.818 123.036 51.334 481.169 58.780 66.1 3 42.038 35.277 72.133 274.391 461.071 53.393 55.786 44.983 111.895 48.715 773.845 177.401 165.933 50.734 44.956 439.044 165.913 88.901 62.998 91.359 133.047 79.166 621.334
S ï.-
£i 90 98 50 41 71 141 51 58 55 139 208 106 103 139 190 115 119 99 107 131 83 85 104 126 79 100 93 92 80 84 85 7.7 6.9 5.4 1.4 1.6 50.2 3.1 4.2 2.0 38.1 6.2 3.8
1.637 1.311 1.486 1.402 5.836 1.593 1.633 2.128 916 6.290 1.305 1.500 985 797 1.093 6.280 4.235 1.484 717 1.204 1.290 810 9.740 1.997 1.786 1.198 1.217 6.198 1.376 996 946 1.330 929 1.149 6.726
112.5 62.0 70.0 65.6 300.1 117.7 71.7 103.7 52.0 (60.5) 345.1 51.4 62.7 64.7 35.9 65.9
146.0 98.1 89.5 66.7 400.3 177.3 91.8 147.8 65.0 481.9
76 C) •• 45 44 43 44 43 44 <') 109 36 78 37 87 60 80 89 93 42 37 71 121 89 67 69 143 69 92 146 117 112 137 131 104 114 105
39 42 56 45 38
62.9 72.2 52.3 41.1 85.3 314.8 285.9 55.5 58.8 38.9 110.1 53.3 602.4 147.1 133.4 56.0 49.5 386.0 137.0 84.4 59.0 79.0 120.9 82.0 562.9
270.6 (2) •• 219.3 46.4 51.5 30.0 101.4 54.1 502.7 94.0 99.5 45.9 36.0 275.4 113.3 76.0 65.9 66.7 101.1 75.8 488.8 52 31 72 25 79 67 52 47 56 39 30 44 82 76 59 50 109 60 73
•■
211 115 108 150 110 90 155 189 167 110 125
161 99 95 116 102 91
129
91.0 4.2 3.6 0.8 8.1 3.8
121 124 91 91 114 123 105 107 116 110 96 110
33.9 14.2 7.8 4.5
25.9 7.3 i.l 3.8 9.1 8.8
66.139 15.578 2.373 6.428 10.500 10.447
[') Une partie de la Haute-Garonne (arrondissement de Castelsarrasin) (voir dép. Tarn-et-Garonne) a été eu ,8 K i.ee 08 pour former le département de Tarn-et-Garonne ; c'est pourquoi nous ne donnons ni la B lté pour 1801 ni le rapport de 1801 à 1886. —' " e "" P^'ie de l'arrondissement de Lectoura (59,754 habitants en 1807 et 52,251 en 1821) a été détachée 8 our P former le département de Tarn-et-Garonne; c'est pourquoi nous ne donnons, pour cet arrangent et pour le département, ni la densité en 1801 ni le rapport de 1801 à 1886.
�416
LA FRANCE.
1801. NOUS des.
DÉPARTEMENTS
■
1846. — S" 8 O S
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1886.
■
RAPPORT
1
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de la populat. pai' arrondiss. et départ. «j S "c . ~§ ^^S
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ARRONDISSEMENTS.
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455 840 321 179
74 49 42 39
7 4 1 4
30 27 32 33 30 47 53 31 44 40 64 74 59 52 78
55
PO
98 n mil] : 59 10 66
7 8 2 2
40 33 37 48 P 60 54 36 51 53 82 103 87 72 70 64 64 60 63 19 C2) « 53
(2) ..
115.699 62.624 64.771 53.053 296.147 192.055 84.138 PO 64.728
abmici
47 34 49 45 44 73 50 36 56 56 ombre 75 97 80 7u 62 59 61 50 56
155 127 154 135
117
1115
132
6 795
205 6
203 9 157 1 91 2 64 1 312 4 219 88 136 154 0 0 6 8
144 "lia 156 94 114 127 139 118 131 136 133 91 109 92 106 98 122 92 101 100 105 92 95 92 97 88 98 79 100 89
2 623 (i) 123 1 i 693 (<) 89 3 56 5 1 798 Indre-et-Loire... Saint-Marcell'ui.. La Tour-du-Pin.. 6 114 4 1 1 i 111 071 332 775 268 9 164 68 98 104 3 6 3 7
340.921 229.265 80.606 129.158 142.651 581.680 95.931 70.067 63.213 52.081 281.292 109.330 110.446 82.490 302.266 141.415 59.572 78.227 279.214 298.389 143.271 161.724 603.384 148.058 80.141 91.864 320.063
8 289
LONB-LE-SAUNIER.
435 9 105 64 69 49 7 4 0 1
598 4 108 75 79 52 8 7 5 1
Saint-Claude
1 544 1 179 i 233 1 038 4 994
56 47 68 14 33 45
288 2 71 7 75 1 77 5 224 3 (2) 103 2 38 7 68 0 209 9 97 6 97 6 95 7 290 9 94 0 71 3 64 5 229 8
316 1 99 3 108 4 90 3 298 2
MOKT-DE-MARSAN.
Dax (') Saint-Sever Landes.. • Komorantin .
299 2 311 1 711
5
110 152 21 48 (2)147 (2)102 106 91 48 32 (2) •■ (2) ■ • 56 28 46 44 289 74 91 127 66 51 80 64 137 154 115 133 306 147 169 208 157 112 142 139 110
121
9 321 2 532 2 102 1 717 6 351 1 034 1 941 i 7 ri il •4 700 g 236 1 571 1 155
41 18 39 33 94 50 53 61 42 45 55 46
128 6 49 2 79 0 256 8 188 4 131 3 134 0 453 7 135 7 84 3 87 1 307 1
51 23 46 40 182 67 75 95 60 54 76 62
99 109 160 109 121 133 109 95 105 104
Loir-et-Cher —
SAINT-ÉTIEMSE. ..
Loire (Haute-)...
4.962
(*) En 1824, le canton de Chàteau-la-Vallière a passé de l'arrondissement de Chinon à celui En conséquence, nous ne donnons que comme approximatifs la densité en 1801 et le rapport de 1801 a . (2) La commune de Saint-Esprit et ses environs oat été détachés de l'arrondissement de Dax sous les^ Empire et attribués à celui de Bayoïine. L'arrondissement de Dax. avait 113,794 habitants en . 106,118 seulement en 1861. En conséquence, nous ne donnons que comme approximatifs les densités eu et en 1846, et les rapports de 1801 à 1846 et de 1846 à 18s6.
�LA POPULATION
447
1801.
NOMS des PARTE ME NT S et
OSBISIEUENTS.
1846.
1886.
POPULATION des
CHEFS-L1BUX
fa
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"mbœuf "ut-Nazaire....
1.740 791 1.396 769 2.179
6.875
160 38.0 47.2 32.2 91 309.3 131.4 37 62.0 55.3 286.1 106.8 80.1 75.2 [115.1] (1) 377.3 262.0 53
ire-Inferieure.
LÉAXS
233.7 47.4 67.5 45.2 123.4 517. 150. 46.5 74.3 60.1 331.6 118.8 93.0 82.7
134 59
288.056 52.873 92.349 48.852 171.643.884 172.668 60.616 82.573 59.016 374.875 106.446 87.239 77.829 271.314 76.170 89.407 57.969 83.891 307.437 53.065 35.370 52.829 141.264 174.764 73.198 126.036 90.859 62.823 527.680
106 67 59 64 79
179 139 174 152 188 174 131 162 133 107 131
(1)100
123 111 122 108 189
3.9 2.9 3.0 4.2
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Iiiviers
2.421 1.472 1.677 1.201
6.771
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294.5 85.1 103.0 61.7 97.0 346.8 47.9 40.8 54.6 143.3 152.4 80.3 117.1 94.9 60.2 504.9
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1.012 1.409 1.388 1.545
5.354
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1.777 1.689 1.704 5.170 (3)1.546 1.406 1.618 (3)1.389 (3)1.162
7.121
45.5 39.5 41.5 126.5 91.9 60.7 74.6 90.1 58.2 375.5
1 90 127 27 113 52 78 6S 54 74 121 169
111 87 97 99 113 91 108 96 104
33.0 3.3
BHS...........
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e-et-Loire
9.6 0.6
62
loi
|) Le département du Lot comprenait, en 1801, l'arrondissement de Monlauban, qui en a été détaché, ainsi ic cantou de Caylus (de l'arrond. de Cahors), en 1808, pour former le département de Tarn-et-Garonne. enuant le recensement de 1821 donne pour cet arrondissement une population supérieure à celle de 1806. 5 < lle comme \ ISS™ ' approximatifs les densités de l'arrondissement et du département et les rapports
8oT
de Lot-et-Garonne (arrondissement où se trouvait Moissac, etc.) a été, en 1808, détachée pour àm i artement de Tarn-et-Garonne. L'arrondissement d'Agen avait 106,017 habitants en 1806 et 80 214 le Mannands fia 'M e n' < 110,563 en 1806, et 99,240 en 1821. Nérac en 1807 a reçu les cantons de Castel■ ~ Oamazan qui appartenaient auparavant à l'arr. de Marmande. En conséquence, nous ne donPartement ni la aeasité en 1801 ni le E isîo e can on e ' l'apport de 1801 à 1886. le t ' ' d Tierce (alors canton de Briolny) a passé de l'arr. de Segré à celui d'Angers. En C 011 e àdi<; ^ Tàouarcé a passé de l'arr. de Saumur à celui d'Angers; en conséquence, pour ces trois sements nous ne donnons que comme approximatives les densités pour 1801 et nous ne donnons le rapport de 1801 à 1880.
M FRANGE.
I ??1 Parue
27
�418
LA FRANCE.
1801.
NOMS
,^
1846.
1886
RAPPORT de la populat. par arrondiss. et départ.
POPoutioi (les
CHBFS-Llm
des
DÉPARTEMENTS 'H ri
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et
ARRONDISSEMENTS.
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SAINT-LÔ
1.126 973 599 1.319 874 1.037 5.928 1.653 2.151 1.704 1.134 1.538 8.180 2.449 2.163 1.568 6.220 1.811 1.268 2.092 6.171 (1.453) 1.087) 1.255 1.127) 1.168 (6.090) 1.481 1.133 1.448 1.168
90.3 96.5 130.4 69.6 143.8 530.6 36.9 83.8 104.6 31.0 48.4 304.7 76.0 89.9 60.8 226.7 96.4 61.0 14S.3 305.7 (3) 89.4 51.5 (3) 85.7 53.2 58.3 338.1
80 99 99 80
100.2
89 129 139 101 87 90 10* ebhN.marod(' kil. par
86.829 98.590 88.745 106.527 64.680 75.494 520.863 61.968 99.688
77 101 148 81 74 73 88 37 46 113 36 30
96 102 82 93
87 84 106 80 ■
AYranches Cherbourg Coutances Mortain Valognes
7.0
5.4
POPULAT117.9 ION 83.3 nsed(r i'lhmabitant
93.8 604.1
11.4
8.5 2.8
132.8 73.9
C) ••
90 22 39 01 27 31 36 31 40 38 36 83 48 70 58 62 47 68 47 50 56
85
80 86 118
Manche
ÇHALONS-S-MARKI
DENSITÉ
6.8
i. t 37.» l.l 2,1 ii. il ss.i
IB 91,1
• POPULATION
98 168 119 183 95 96 141 106 102
Epernay Reims Ste-Menehould .. Vltry-le-François
52.5 91.4 134.9 36.4 52.1 367.3 87.4 103.2 71.4 262.0 127.7 77.6 163.1 368.4 144.5 70.3 88.2 77.4 63.5 445.9
32 42 79 ~ 32 34 45 35 47 47 42
11.1
191.795 e,éildomc 30 mai 29.568 46.475 429.494 80.639 92.183 74.959 247.781 120.195 73.893 143.973 340.063
109 - 4.4 142 20.3 81 3.4 89 117
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DENSITE
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42 48 40 66 58 70 66
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Chûteau-Gontier Mayenne
ae6.dl4(ét18u p o ant 94 e100). étn sérpepar 95
89 92
14.2
4.7 1801 6.0 en
s).tribahe'p(d l 1 im
Mayenne
NANCY (2) (Château-Salins) Lunèville (Sarrebourg).... Toul (MEURT HE)..
NANCY
99
65 70 69 56 73 203.043 68.727 98.980 60.943 137 61 68 52 83 . 57 38 41 53 47 113 101 100 118 108 127 140 116 105 141 106 112 93
29.5 2.1
perioli
perdotl
9.8 6.9
n3
Î,I
Briey Lunèville Toul
(Voir Mosell e et Meur he)
a; îw
Meurtlie-et-Mos
BAR-LE-DUC .... 1.419 1.968 1.351 1 .490 71.6 74.3 55.4 68.2 269.5
••
431.693 83.8 87.5 68.9 83.5 325.7
50 37 41 46 43
59
44 51 57 52
81.166 75.288 55.332 80.185 291.971
WÊÊ
86 80 94 ~~90
Commercy Montmédy Verdun
i«:j S.i 11.J
Ê
Meuse
(1)
En 1801, l'arrondissement de Valognes comprenait le territoire des arrondissements actuels de V et de Cherbourg. La séparation a eu lieu en 1811. (2) Les noms et nombres qui sont en lettres penchées et entre parenthèses sont ceux des arrondissent ou départements qui n'appartiennent plus à la France ; les noms qui sont en lettres penchées sans p» thèses, avec les nombres entre parenthèses, sont ceux qui, n'appartenant plus au même départ»* retrouvent ailleurs. Ces nombres ne sont pas comptés dans les totaux de la superficie et de la popula™' (3) En 1801, l'arr. de Lunèville comprenant les cantons de Haroué et de Vezelize donnés par 15 mars 1816 à l'arr. de Nancy ; en conséquence, pour chacun de ces deux arr. nous ne donnons que """ approchée la densité en 1801.
�LA
POPULATION.
419
SUPERFICIE nsertèmolik( car és
1801.
1846.
1886.
RAPPORT
de la populat. par arrondiss. et départ.
NOMS des
DÉPARTEMENTS
POPULATION des
CHEFS-LIEUX
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1886. &
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124 165 122 114 133
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1.984 1.474 1.740 1.600 6.798 (1.620' (1.061) 1.189) (1.499) (S.369) 2.270 1.676 1.469 1.402 6.817 874 1.397 893 472 722 693 630 3.681 1.939 1.300 1.288 1.328 6.835 1.033 1.870 1.234 1.900 6.097 1.378 940 942 1.125 1.083 1.138 6.606
115.2 113.6 89.5 82.9 401.2 118.4 94.9 48.9 85.9 348.1 72.1 88.5 59.6 52.4 232.6
129.0 146.2 100.4 90.3 472.7 164.4 89.8 65.6 129.2 449.0 102.6 68.1 78.1 73.4 322.2 356.8 142.2 174.1 99.9 104.6 104.6 150.7 1.132.9 133.8 90.8 98.8 42.6 405.0 72.8 110.1 135.3 123.9 442.1 171.9 136.1 117.9 78.9 109.6 81.3 695.7
65 99 61 56 63 101 85 55 86 83 45 41 53 52 47 408 102 195 212 145 151 239 199 69 70 77 62 69 70 69 110 63 72 125 146 125 70 101 71 106
florhiuan
METZ) Tkionville).... ïn'ey Sarreguemines) MOSELLE),.,
(EVEHS '. . . .
143.034 187.993 TALUPO[Oi 109.446 94.783 e,léicmo 30 535.256 DENSITÉ
72 128 63 59 79
eb.had' r b mpar i
110 129 103 105 113
8.7 19.9 3.1 4.5
20.036 40.055 9.466 5.881
Î
40.2 perdus en 5.4 1871 1.7 3.2 perdu en 187-
Château-Chinon Clamecy Cosne
129.112 73.207 68.759 76.567 347.645 680.951 205.189 197.026 131.278 132.459 112.921 210.300 1.670.184 125.817 86.194 93.315 97.820 403.146 62.795 83.990 124.488 95.975 367.248 173.652 223.803 186.186 76.291 116.556 77.038 853.526
57 44 47 55 51 779 147 221 278 183 163 334 294 65 66 72 74 69 61 45 101 49 60 126 238 19? 68 108 68 129
179 151 113 146 149 303 223 182
Nièvre
LILLE
126 14.5 107 3.3 88 5.3 n1801 e 104 5.3 s d'?r e i l hi mabil 108 191 144 113 131 127 108 140 147 94 95 94 118 99 ?6 76 92 77 83 101 164 158 97 106 95 123 19.4 5.0 11.3 3.7 20.1 2.9 12.4 5.9 1.5 5.7 13.0 2.0 6.4 4.3
25.006 2.713 3.307 7.790
...
Avesnes Cambrai Douai Duûkerque Hazebrouck .... Valencieimes...
223.0 254 91.8 66 108.6 121 165.2 (') •• 80.2 111 96.2 138
(') ....
t ) 165 ••
1
117 218 103 108 117 142 115 94 80 113 84 93 132 202 280 112 133 169
51.8 2.9 13.8 18.2 21.2 6.6 17.2
188.272 6.092 23.881 30.030 38.025 11.332 27.575
Nord
BEAUVAIS
765.0 122.1 79.3 79.9 69.1 350.9 67.0 104.6 110.5 113.6 395.7 131.3 110.5 66.6 67.7 87.5 (2) 42.0 505.6
135 63 61 62 52 59 65 56 90 58 65 95 118 71 60 81 77
Clermont Compicgne Seniis
18.441 5.529 14.375 7.127
Oise
ALBXÇOK
Argeûtan Domfront Mortague
17.550 6.285 5.076 4.541
Orne
ARRAS
Béthune
„ ^ogne [
'Uontreuil.
Saint-Omer." Saint-Pol [
26.914 10.917 45.916 3.297 21.266 3.788
Pas-de-Calais..
Douli '.arrondissement de Valenciennes n'existait pas; il a été créé en 1823 aux dépens de celui de c°nsequeuce, nous ne donnons ici ni la densité pour 1801, ni l'accroissement relatif de 1801 à 1846. [i\ 1 car les I'0m'"'e 41,979 donné par la statistique gén. de France pour l'arr. de Saint-Pol en 1801 est erronément .u^^'f du déPart- donnent 70,780 pour 1801-02, 71,555 pour 1802-03, 75,190 pour 1806 (le recense<™ ae 1806 donne 75,092. Voir la statistique générale de France).
V
�420
LA FRANCE.
RAPPORT de la populat. par arrondiss. et départ.
1801.
NOMS
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1846.
1886.
POPOL.VTIOK
des
CHEFS-i'.E!
des DÉPARTEMENTS et
ARRONDISSEMENTS.
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99 78 55 68 85 76 80 87 39 42 73 00 86 33 50 55 63 45 29 44 165 97 118 118 127 123 129 103 119 297 108 196 60 56 77 05 100 51 76 51 72 66 603.062 169.250 772.912 93.277 68.200 129.477 290.934 115.414 129.723 157.183 136.361 87.004 625.885 467 113 277 49 43 70 54 96 68 91 55 71 73 303 169 258 89 82 124 100 113 194 150 131 116 139 175.589 79.104 94.884 143.877 77.510 570.964 129.750 107.337 POPULATION 60.843 ,eéidolmc0 3 mai. 64.247 70.822 432.999 110.868 41.640 82.317 234.825 117.427 46.594 47.166 211.187
■
& 88 62 48 55 71 64 58 66 30 34 61 47 59 24 35 39 176.5 92.9 101.1 156.5 74.5 601.5 128.2 89.9 76.2 77.0 85.9 457.8 112.5 42.9 95.8 231.2 86.8 41.7 52.2 180.7 273.9 111.5 137.1 94.8 581.3 208.7 148.3 130.2 487.1 384.2 161.4 S45.6 114.5 89.2 143.3 347.0 119.9 97.1 131.3 128.3 88.4 565.0
CLERMONT-FERR..
Arnbert Issoire Riom Thiers
1.776 1.185 1.829 2.298 862 7.950 1.607 1.035 1.935 1.864 1.182 7.623 1.307 1.312 1.910 4.529 1.371 924 1.827 4.122 (1.445) (1.140) (1.164) (804) (4.553) (1.695) (1.153) (1.260) (4.108) 1.292 1.498 2.790 1.900 1.591 1.849 5.340 1.197 1.909 1 .721 2.496 j .229 8.551
157.1 73.5 88.3 126.6 61.6 507.1 93.3 68.0 58.6 63.7 72.0 355.6 76.8 32.0 66.0 174.7 48.» 23.8 38.4 110.7 157.3 77.8 96.6 118.2 450.2 136.6 84.0 82.2 303.8 199.3 100.1 299.4 104.8 82.7 104.1 291.6 102.0 66.8 105.1 104.0 74.8 452.7
79
67 52 63 90 72
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112 108 107 114 126 113 139 158 104 101 98
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Puy-de-Dôme....
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Céret Prades
Pyrénées-Orient.
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1871.
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73 66 74 154 67 107 55 52 56 55 85 35 61 42 61 53
13.4 En H 1.7 perdu 4.4 en liïl t.lil 157 109.3 3.0 104 142 81 76 90 84 96 134 120 100 98 111 10.8 9.2 10.4 2.4 2.8 5.4 5.0 1.9
401
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Villefranche.
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Autun Chalon-s.-Saône Charolles ..' L ou hans
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Saône-et-Loire .
(1) La commune de Saint-Esprit et ses environs, qui appartenaient à l'arr. do Dax (Landes), ont et tachés, sous le second Empire à celui de Bayonne, qui a passé, de 86,996 hab. en 1856, à 95,327 liai), en .. En conséquence, nous ne donnons que comme approximatifs les densités et les rapports de 1 arr. et au
�LA. POPULATION.
CIE
421
carrés)
1801.
1846.
1886.
POPULATION des CHEFS-LIEUX
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1.889 1.602 1.617 1.099 6.207 1.488 . 676 1.629 1.967 5.760 1.219 1.436 745 915 4.315 78 218 183 479 1.284 1.172 878 1.545 1.156 6.035 1.085 944 1.226 1.257 1.224 5.736 848 640 800 877 1.113 1.326 5.604
128.6 82.9 113.6 63.0 388.1
68 52 70 57 63
171.9 101.9 131.4 69.6 474.8
. c.) 1 91 . 64 81 63 76
175.818 92.570 105.666 62.057 436.111 141.292 36.517 35.178 54.441
137 112 93 98 112
102 91 80 89 92
17.2 5.1 5.4 3.6
57.591 9.841 6.478 3.671
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20.916 5.460 2.310 3.068
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267.428 85.086 70.167 54.904 64.861 14.6 0.9 0.7 3.0 64
873
11.817 2.358 1.494 5.447
....
547.8 7.022 184 40.2 238 43.6 631.6 1.318 194.3 100.7 112.8 78.6 123.4 609.8 55.1 49.4 60.5 88.1 46.0 299.1 151 86 128 51 107 101 51 52 49 70 38 52 1.053.9 12.512 860 187.5 675 123.5 1.364.9 265.5 112.7 163.6 84.6 141.. 758.8 60.7 51.3 76.8 94.3 54.1 340.2 150.8 60.2 41.4 60.4 94.1 68.0 474.9 2.846 200 96 186 55 122 126 56 58 63 75 44 59 178 94 52 69 85 51 85
275.018
2.344.550 30.058 351.941 1.614 264.598 1.446 2.961.089 296.666 110.047 239.886 76.654 110.133 833.386 66.242 53.379 85.356 97.680 52.479 335.136 228.674 88.451 40.627 56.346 135.160 68.831 018.089 62 6.185 231 94 273 50 95
188 214
546.8 2.344.550 48.009 4.5 3.443 1 .4
153 110 213 97 138 120 108 141 111 114 119
110
98 147 92 78
87.0 20.0 16.0 2.8 10.0
107.163 23.050 112.074 3.832 7.972
110 98 111 104 97 104 152 147 98 93 144 101 130
6.1 3.5 7.4 6.4 5.5
12.564 6.218 13.340 12.291 8.240
162.8 (2) •• 82 52.3 59.2 (2) •• 67 59.0 79 88.2 (2) ... 421.5 75
270 (2) ■• 169 138 51 (2) •• 95 64 133 121 62 147 110
25.0 3.2 7. 4.3 5.2 2.6
49.852 7.541 8.461 6.607 7.192 5.633
' Albertville a ëté créé vers 1840 par la réunion de Conllans et de l'Hôpital. .(') L'arrondissement de Rambouillet a été créé en 1811 aux dépens de ceux de Versailles et a L lampes. m\ l'arrondissement de Versailles qui avait, en 1806, 166,249 habitants, n en avait plus que' «" ,821; celui d'Etampes 62,801 en 1806, et 38,249 en 1821. En conséquence, pour Versailles comme pour lampes, nous ne donnons ni la densité en 1801, ni le rapport pour 1801-1886.
�422
LA
FRANCE.
1801.
NOMS
,
1846.
1886.
—
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RAPPORT de la populat. par arroiidiss. et départ.
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1.414 1.633 1.373 1.580 6.000 1.799 1.585 659 • 915 1.203 6.161
84.7 43.5 60.7 53.0 241.9 148.0 113.0 46.7 62.3 89.5 459.5 62.6 106.6 59.7 42.0 270.9
60 27 44 34 40 82 71 71 68 74 75 44 48 47 52 47
105.3 OPUI 67.7 tiers 79.1 69.5 321.6 188.2 137.1 60.4 71.4 113.4 570.5 91.2 143.7 72.4 53.3 360.6 107.9 72.4 62.1 242.4
74 41 57 41 53 105 86 92 78 94 93 64 64 57 66 63 68 60 69 65 31 35 99 58 154 45 66 73 73 57 63 49 56
112.147 86.400 72.982 82.237 353.766 198.489 133.790 50.187 64.189 102.318 548.982 102.334 114.418 62.367 49.638 358.757 100.474 64.247 49.325 214.046 85.269 54.387 143.833 283.689 83.288 47.397 45.994 65.108 241 .787 163.993 144.237 126.578 434.808
79 53 53 52 59 110 84 76 70 85 89 DEN 72 :d'ha 65 • 49 61 62
Sèvres (Deux-)..
AMIENS
106 128 93 118 110 105 98 83 90 90 96 112 100 86 93 99 93 89 79 88 98 79 112 123
Abbeville .. Doullens ... Montdidier. Péronne ...
Sonrme.
ALBI. ...
Castres . Gaillac.. Lavaur..
Tarn...
MoNTAUIUIT
Castelsarrasin.. Moissac
Voir dép . Lot et Hte-Garonne (i) .... 3.720 2.763 1.974 1.291 6.028 497 1.224 850 977 3.548 (4)2.369
Tarn-et-Garonne
DRAGUIGNAN .
....
73.2 65.2 78.0 55.3 271.7 48.6 48.8 39.7 54.3 191.4 54.7 109.3 .79.4 243.4
C) ••
63 53 55 (')"•• 58 31 lii 116 83 184 147
27 60
Brignoles ...
Toulon Grasse
87.0 68.8 127.8 66.2 349.8
Var
AVIGNON. ...
47 (2)131 (3)104 168 39 54 67 68 69 68 57 65 171 97 116 120 120 300 132 159 179 109 86 83 91 93 121 109 117 116
Apt Carpenlras. Orange
98 40 47 56 54 23 52 36 36
70.5 55.4 55.7 71.5 259.1 135.5 132.6 108.1 370.2
Vaucluse..
LA ROCHR-SUR-YON
Fontonay-l-Comte (i)2.105 Les Sables d'Olonne... 2.229
Vendéep)
6.703
(') Le département du Tarn-et-Garonne n a ete crée qu'en 1808, aux dépens des départements du Loi arrondissement de Moutauban, canton de Caylus, etc., environ 100,000 à 120,000 hab.) dé la Haute-Garonnt arrondissement de Castelsarrasin etc., plus de 90,000 habitants), de Lot-et-Garonne environ 46,000 habitants) du Gers (environ 8,000 habitants), et de l'Aveyron (canton de Saint-Antonin, 3 000 à 10,000 hab.). brasse appartient depuis 1860 au département des Alpes-Maritimes (S) Y compris l'arrondissement de Grasse, qui ne fait plus partie du département depuis 1860. La superficie de cet arrondissement ne figure pas dans le total de la superficie actuelle du département du Var, niais elle a ete comptée pour le calcul de la densité en 1801 et en 1846 (») En 1801, les cantons de Mareuil et de Chantonnay faisaient partie de l'arr. de Fontenavi ils ont été donnes a celui de Bourbou-Vendee (La Roche-sur-Yon) en 1824. En conséquence, nous ne donnons pourclncun de ces deux arr. que comme approximatifs les densités en 1801 et les rapports de 1801 à 1886. (5) L accroissement considérable qu indique la statistique de 1801 à 1846 provient peut-être en partie d'o1 1 missions dans le recensement de 1801.
�LA POPULATION.
423
1801. NOMS des
IDÉPARTEMENTS
1846.
1886
POPULATION des
CUEFS-LIHUX
'et
. '
LftBOSBlSEBMESTS.
'OITIEHS
l.oil
1.12a 1.136 899 1.879 6.970
(1)2.002 (1)1.809
IChitelLerauIt... pvray '.oudun ^ontmorillon... ienne
LIMOGES
82.1 44.5 36.6 32.1 45.7 241.0 88.7 76.4 43.4 36.6 245.1 62.4 66.7 55.3 48.3 76.2 308.9 09.9 39.8 79.5 55.1 46.2 320.1
106.2 57.3 49.4 35.8 59.7 308.4 134.2 84.3 51.5 44.7 314.7 99.3 74.1 65.7 71.2 117. 427.: 119.0 47.6 97.7 65 45.0 374. 50
126.752 63.051 51.234 35.: 05.894 342.785 176.! 81.508 54.399 47.309 363.182 107.306 64.107 56.353 78.772 107.169 413.707 115.171 43.382 93.161 63.992 39.658 355.364 48 66
49
154 143 140 110 144 142 199 111 125 129
119 Ut 104 99 110
18.2 8 1 5.1 3.0
36.878 17.402 2.549 4.528 5.158
Bcllac Rochechouart.. Saint-Yrieix Vienne (Haute-)
EPINAL
799 907 5.517 1.470 1.125 1. 876 1.15.
0
1 .100 106 106
20.6 3.9 1. 5.0
68.477 4.803 4.327 7.626
Mirecourt Neufchâteau.... Remiremont.... Saiut-Dié (2) ... Vosges
AUIERHE
172 96 102 163
108 111
7.3 5.1 2.7 3!6 5.3
20.932 5.455 4.340 8.756 17.145
.853
Avallon Joigny Seas Tonnerre Yonne
Totaux pour la
2.027 1.000 1.967 1.222 1.212 7.428 (4)
115 109 117 116 111
12.0 5.0 5.2 10. 4.3
17.456 6.335 6,494 14.035 5.095
France entière(») 528.400 27.349.0
35.401.7
38.218.903
72
(5) (8) ? 140 ? 108
(l) En 1801, le canton de Laurière faisait partie de l'arr. de Bellac ; en 1824, il a été donné à celui de Limoges. En conséquence, pour chacun de ces deux arr., nous ne donnons que comme approximatifs la densité en 1801 etle rapport pour 1801-1846. (-) La perte du canton de Schirmeck, etc.. en 1871, ayant enlevé à l'arr. de Saint-Dié plus de 210 kil. car. et île 21,000 hab. (voir § 81), nous ne donnons pas les rapports de 1801 et de 1846 pour l'arrondissement, et le calcul de ces rapports pour le département n'est qu'approximatif. (3| Formant 86 départements, plus un territoire. (*) La superficie est celle qui est donnée dans Y Annuaire du Bureau des Longitudes (année 1888). La mesure prise sur la carte d'état-major au 80 000e, par le service géographique de l'armée, ne donnant jusqu. ici (avril 1888) que la surface des départements et non celle des arrondissements, n'a pas pu être employée pour dresser ce tableau. Cette mesure, qui donne (provisoirement) 536,408 kilomètres carrés, attribue uno superficie un peu moindre au Territoire de Belfort ainsi qu'à 6 départements, et une superficie plus grande à 80 départements, surtout aux déparlements côtiers, probablement parce qu'une partie de la laisse de mer a été comprise dans l'évolution. Calculée avec ces données, la densité de la France serait de 71 seulement; (°) L'accroissement de la population n'est qu'approximatif, parce qu'en 1801 et en 1S46 la France possédait 1 Alsace-Lorraine, qu'elle a perdue en 1871, et ne possédait pas la Savoie et une partie de Nice, qu'elle ? acquises en 1860. En tenant compte de ces différences, on trouve un accroissement de 100 à 141,8 de 1801 a 1886 (voir l'Introduction au recensement de 1886).
�424
LA FRANCE.
106. lies rapports avec le climat, le sol et la race. — L'homme a des rapports intimes avec l'air qu'il respire, avec le soleil qui l'échauffé, avec le sol qui le nourrit. A un climat ou à un sol ingrats correspond une population rare, quand des circonstances particulières ne modifient pas cette loi naturelle. Aussi, pendant que la population totale de la France augmentait, celle de plusieurs départements a-t-elle diminué depuis 1801. Cette diminution a eu souvent pour causes les obstacles opposés parle climat ou par la nature du sol à la production de la richesse. C'est le cas des Basses-Alpes, des Hautes-Alpes, régions très montagneuses, et même du Jura et de la Haute-Saône. Elle a eu aussi d'autres causes, très diverses. Car elle s'est produite avec intensité clans de riches départements agricoles, comme ceux de la vallée de la Garonne (Gers, Tarn-et-Garonne, Lot-et-Garonne) et comme ceux de la Normandie (Eure, Calvados, Manche, Orne)(\). Dans ces régions, on doit l'attribuer soit à ce que les populations s'attachent davantage à leur bien-être, soit à ce que les changements survenus dans la culture ont diminué le nombre de bras nécessaires. Quoique dans la Seine-Inférieure l'accroissement de la population des fabriques aux environs de Rouen et du Havre compense à peu près la diminution de celle des campagnes, cependant la population rurale y est aussi en décroissance. C'est dans les régions montagneuses qu'on remarque le mieux l'influence exercée par le climat sur la distribution de lapopulation. Le département de l'Isère peut servir d'exemple. 1° Les hautes régions au-dessus de 2,200 mètres, où la température moyenne est inférieure à 0° et où la végétation n'est en activité que pendant trois mois, n'y sont pas habitées (2); 2° les régions entre 2,200 et 1,700 mètres, où l'on peut commencer à cultiver le seigle, mais qui sont presque, exclusivement des régions de pâturages, n'ont guère d'habitants que pendant l'été dans les chalets de la montagne (3) ; 3° de 1,700 à 1,100 mètres, les arbres résineux, le
(1) Les arrondissements qui ont le plus diminué sont ceux de Vont-Audemer, Lectoure,- Agen, Falaise, Bernay, Argentan, Coutances, Gray, Brignoles, Mortagne,. Tonnerre, Barcelonnette, Sisteron, Montauban, Bar-sur-Seine, Châtillon-sur-Seine,. Marmande, Florac; de 1881 a 1886, ils ont perdu 24 à 12 p. 100 deleur population. (2) On ne peut pas compter comme habitations les chalets qui ne sont occupés que l'été pour le plaisir des voyageurs, comme la cabane des Grands-Mulets (.Mont-Blanc) située à l'altitude de 3,050 mètres. (3) Cependant dans les Alpes, mais non dans le département de l'Isère, le village de Saint-Véran, qui est à une altitudede 2,000 à 2,060 mètres, est. habité toute l'année. Il passe pour être un des deux villages les plus élevés de : l'Europe.
�LA POPULATION.
425
seigle, l'avoine et l'orge se mêlent aux pâturages, et l'on trouve une densité de 13 habitants par kilomètre carré environ; 4° plus bas, de 1,100 à §00 mètres, les céréales poussent et le froment même commence à apparaître avec la vigne, le pommier et le cerisier ; la densité s'élève à 60 habitants par kilomètre carré ; 5° de 500 à 200 mètres, la vigne est presque partout cultivée, ainsi que le châtaignier, le noyer et le mûrier, et la densité est d'environ 100 habitants par kilomètre carré; 6° enfin elle est de 113 habitants par kilomètre carré dans les basses vallées telles que le Graisivaudan, où les terres sont presque partout très fertiles et où la température moyenne atteint 13 degrés. Il y a des maladies et des infirmités qui tiennent ou qui paraissent tenir au climat et au sol. Ainsi, par exemple, les maladies de poitrine et la fièvre typhoïde sont fréquentes sous le climat sec et rude des Vosges; les maladies de poitrine, sous le climat rhodanien que balayent les vents du nord et du sud ; les rhumatismes et les maladies du système lymphatique, sous les brouillards humides du climat séquanien. Les fièvres dites paludéennes sont engendrées par les émanations des contrées marécageuses. Le nord de la France n'en est pas gravement affecté, même dans les wateringes de la Flandre; mais elles sévissent dans les marais salants de la Charente-Inférieure, dans les Landes, que les plantations et les travaux de dessèchement ont cependant notablement assainies, dans le voisinage des étangs du lias-Languedoc et des Bouches-du-Rhône, dans les plaines de la Corse, dans la Bombes, dont les conditions hygiéniques se sont aussi beaucoup améliorées, dans la Sologne, dans la Brcnne. Le goitre et le crétinisme sont des infirmités qui affligent principalement les régions montagneuses et les pays pauvres. On en rencontrait, en 1866, beaucoup dans la Savoie, la Haute-Savoie, les Hautes-Alpes, les Basses-Alpes, les Alpes-Maritimes et l'Isère, les Basses-Pyrénées, l'Ariège, les. Hautes-Pyrénées, les PyrénéesOrientales, la Haute-Loire, le Puy-de-Dôme, la Lozère, le Cantal, Ardèche, l'Aveyron, le Lot, les Vosges et le Jura. Cependant on 'encontrait un certain nombre de goitreux dans l'Oise, de crétins ■t d'idiots dans les départements du Nord, de l'Aisne, de la Somme, e la Loire-Inférieure, dans l'ancien département de la Moselle, etc., pui appartiennent à la région des plaines. En Savoie, on a compté, fans une enquête faite en 1884, jusqu'à 5 crétins par 1,000 habitants ; une enquête terminée en 1873 porte même jusqu'à 22 sur 1)000 le nombre de ceux des Hautes-Alpes.
\
�426
LÀ FRANCE.
Le bien-être et la propreté, qui est souvent une conséquence du bien-être, peuvent beaucoup contre ce genre d'infirmité. À Varangéville et à Rosières, près de Nancy, les goitreux étaient autrefois très nombreux; depuis que l'exploitation du sel a enrichi ces villages, le goitre est devenu une exception. Dans la Savoie,-un village du canton de Borel (arr. de Moutiers) portait le nom de yillar-le-Goitreux ; détruit par un incendie, vers 1860, il a été rétabli dans des conditions favorables au point de vue de l'hygiène; peu d'années après, il était bien loin de compter parmi ceux où le crétinisme était le plus répandu chez les jeunes générations. Les sourds-muets paraissent être nombreux dans les mêmes régions. Le recensement de 1872 place dans les premiers rangs sous ce rapport la Savoie, la Haute-Savoie, les Hautes-Alpes, la Corse, Meurthe-et-Moselle, la Haute-Loire, YAriège, Y Ain. Quelques départements, comme la Seine, la Savoie et la Gironde, ont des établissements spéciaux pour instruire et traiter les sourds-muets. C'est surtout dans les départements du midi, particulièrement du sud-est, que l'on trouvait le plus d'aveugles (Corse, Tarn-elGaronne, Hérault, Aude, Alpes-Maritimes, Var, Hautes-Alpes, Basses-Alpes), et surtout dans le nord-est (Savoie et Haute-Savoie, Lot-et-Garonne, Haute-Garonne, Gard); le recensement de 1872 en a enregistré beaucoup aussi dans le Cantal, la Normandie (Manche, Calvados), dans Eure-et-Loir et surtout dans le nord-est. L'aliénation mentale, au contraire, se rencontre plutôt dans les départements riches et paraît avoir plus de rapports avec l'industrie qu'avec le sol ou le climat ; les dix départements qui étaient notés comme en renfermant le plus sont : Maine-et-Loire, Seine, Saône-et-Loire, Seine-Inférieure, Haute-Saône, Bhône, Nièvre, Côted'Or, Meurthe-et-Moselle, Bouches-du-Rhône. Mais, comme ces départements possèdent des hospices spéciaux d'aliénés, leur contingent est formé en partie par les aliénés envoyés des autres départements. Certaines affections ou certaines dispositions physiques, qui ne sont pas des maladies, semblent tenir en grande partie à la race. La race celtique est généralement considérée comme étant de taille médiocre; aussi est-ce clans la Bretagne, dans la plaine à Centre et dans le Massif central qu'il y a le plus de jeunes gens réformés pour défaut de taille; il faut y ajouter les Landes et les Alpes. Au contraire, chez les montagnards des Pyrénées, chez les habitants du Bas-Languedoc et de la Basse-Provence, où se retrouve encore le sang des Ibères mélangé à d'autres races, la taille est
�LA POPULATION.
427
plus élevée. C'est surtout dans le nord de la France, depuis la Manche jusqu'au Jura, où se sont successivement portées les races hymriques ou germaniques, Belges, Francs, qu'il y a le moins de conscrits réformés pour défaut de taille, et qu'on rencontre les plus hautes tailles ; toute la vallée de la Saône et une partie de la vallée du Bhône, où se sont établis les Burgondes, ont le même caractère. Une partie du Poitou, la Saintonge, principaux centres des invasions étrangères en Aquitaine, ont aussi des tailles élevées, tandis que les petites tailles dominent sur les granits de la Vendée, où vivaient les frères des Limousins et des Bretons. 107. Les rapports avec la politique et l'administration. — La politique et l'administration exercent une influence sensible sur la répartition des habitants dans un pays. Les chefs-lieux, et surtout la capitale, par la concentration des services administratifs, attirent un grand nombre d'individus et créent des intérêts permanents de diverse nature. Le service militaire emploie une partie des forces de la jeunesse et la groupe, pour la défense commune, sur certains points, dans quelques grandes villes, dans les forteresses et dans les ports. Aussi, en 1886, sur 235 villes ayant plus de 10,000 habitants, n'en compte-t-on que 79 qui ne soient pas au nombre des préfectures ou sous-préfectures ; dans ces 79 villes, Boubaix dépasse 100,000 habitants, et cinq, Calais, Tourcoing, Cette, Levallois-Perret et Boulogne-sur-Seine dépassent 30,000 habitants. Parmi les chefs-lieux de département, il n'y en a que 8 qui aient moins de 10,000 habitants ; ils sont situés la plupart dans les régions peu peuplées des Alpes (Digne, Draguignan), ou des Pyrénées (Foix), ou du Massif Central (Privas, Mende, Guéret). Les autres sont Mézières (1), le plus petit des chefs-lieux de France (6,674 habitants). Vesoul, dans la Haute-Saône, atteint presque 10,000 hab. au recensement de 1886 (9,733). Il n'y a que 21 départements dans lesquels le chef-lieu n'est pas la ville la plus peuplée : 1° les 5 départements dans lesquels sont nos ports militaires, dont on n'a pas fait des chefs-lieux, quoiqu ils fussent la ville la plus importante, afin de ne pas mettre le [préfet du département en contact immédiat avec un fonctionnaire plus important, le préfet maritime ; 2° 11 dans lesquels l'industrie ou le commerce ont donné à dix sous-préfectures et même à.quatre chefs-lieux de canton un développement plus grand qu'au
(') Dont 1,808 hab. comptés à part, c'est-à-dire ne faisant pas partie de la .Population, municipale.
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LA. FRANCE.
chef-lieu du département, à savoir : Calais; Saint-Quentin; le Havre; Sedan, Charleville, Givet, Rethel et Nouzon; Reims; Montluçon; le Creusot et Chalon-sur-Saône ; Millau; Castres ; Saint-Dizier ; Annonay; 3° 5 départements où la préfecture le cède de quelques centaines ou de quelques milliers d'habitants seulement à une sous-préfecture, ayant ou ayant eu une importance historique ou agricole : Narbonne, Dôle, Baslia, Fontainebleau, Ramiers. 108. Lies rapports avec l'agriculture. — Le premier besoin de l'homme est de se nourrir : de là l'importance de l'agriculture. C'est pourquoi, en France, la majorité de la population est fixée dans les campagnes et se livre en grande partie aux travaux agricoles qui exigent beaucoup de bras. Cependant, à mesure que l'industrie et les villes grandissent et que l'emploi des machines devient plus fréquent en agriculture, la masse de -la population agricole tend à diminuer relativement; ce qui n'empêche pas que la population totale ait beaucoup augmenté depuis le commencement du siècle dans les départements riverains de l'Océan entre Brest et la Gironde, dans ceux de la Méditerranée, de la Loire et du Bhône. En 1846, on comptait encore 73 p. 100 de population rurale, c'est-à-dire habitant les communes rurales. Aujourd'hui, on n'en compte, d'après le recensement de 1886, que 64,0 p. 100, c'est-à-dire qu'elle est de 24 millions 1/2. C'est dans les régions où l'industrie et le commerce sont le moins actifs que la proportion de la population rurale à la population totale est le plus forte : la Rretagne, le Poitou, le Massif central, les Landes, les A Ipes, etc. Le territoire des communes rurales a une superficie totale d'environ 496,b00k. c, un peu plus de 94 p. 100 de celle de la France; nous avons dit que la densité de la population y était de 49. Un peu plus de la moitié de la population française (53 p. 100), environ 18millionsl/2 d'individus, vit du travail agricole et compose la classe des cultivateurs avec leur famille, leurs ouvriers et leurs domestiques. 109. Lies rapports afee l'industrie, le commerce et les colonies. — La population dite urbaine, c'est-à-dire qui habite des communes urbaines (au nombre de 1,236 en 1886), était en 1886 de 13,7 millions d'habitants, soit 36 p. 100, avec une densité moyenne de près 428 habitants. Elle comprend la majeure partie des personnes vivant des professions libérales, de l'industrie et du commerce ; néanmoins, on exerce aussi le commerce et l'industrie dans les campagnes, et l'on y pratique des professions libérales, telles que celles de prêtre, d'instituteur, de notaire, etc. Le nombre des personnes composant les familles qui vivent de ces occupations
�LA POPULATION.
429
pouvait être estimé, en 1881, à 9 millions 1/2 pour l'industrie, et à près de 4 millions pour le commerce. La population urbaine s'est constamment accrue pendant que diminuait la population rurale. Les causes de ce déplacement ne sont pas exclusivement économiques; les hôpitaux et hospices qui attirent les malades et le service militaire qui agglomère dans les casernes les jeunes gens du contingent y contribuent. Les industries des tissus, du bâtiment, de l'habillement et de la toilette, qui employaient, en 1886, chacune près d'un million d'habitants, soit, en tout, près de la moitié du total, sont au premier rang; au second, celles de l'alimentation, des transports, des mines et carrières, des objets en métal. . L'alimentation (1/2 million) prend le premier rang dans le commerce; l'habillement et la toilette viennent ensuite. L'industrie et le commerce tendent à concentrer les populations sur un certain nombre de points favorisés soit par un débouché facile, comme un port, un confluent, soit par une force motrice, comme un cours d'eau, soit par la présence de la matière première, comme une mine de houille (voir livre VII, section i). Aussi la plupart des départements dont la population a le plus augmenté depuis vingt ans doivent-ils cet avantage à la grande industrie ou au commerce. Tels sont les départements suivants : Seine, Seine-et-Oise, Nord, Pas-de-Calais, Marne, Loire, Rhône, Bouches-du-Rhône. La Vendée et la Corse doivent leur accroissement à d'autres causes. C'est aussi dans ces départements qu'en général la population urbaine est le plus considérable. Ainsi, dans la Seine, elle est de 98 p. 100; dans les Bouches-du-Rhône, le Rhône, le Nord, le Var, l'Hérault, les Alpes-Maritimes, elle dépasse 60 p. 100; dans Vaucluse, le Gard, 40 p. 100, la Seine-Inférieure 50 p. 100; dans la Loire 50 p. 100, la Gironde 50 p. 100, elle dépasse 40 p. 100. C'est encore pour les mêmes raisons que l'on compte dans ces départements le plus de constructions sur un même espace. La Seine, le Nord, la Seine-Inférieure, le Rhône occupent les premiers rangs à cet égard ; viennent ensuite des départements industriels ou des départements agricoles : Manche, Somme, Pas-de-Calais, Calvados, Côtes-du-Nord, Sarlhe, Aisne, etc. Si l'on examine les villes, on en trouve 235 qui ont plus de 10,000 habitants et 52 qui en comptent plus de 30,000. Les 235 villes ont doublé d'importance depuis le commencement du XVIII" siècle. Les 52 villes ont gagné 1,746,000 habitants dans l'espace seulement de vingt-cinq années, de 1861 à 1886. Cet excédent est dû moins à
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LA FRANCE.
l'augmentation effective de la population qu'à l'émigration des campagnes et des pays montagneux, dont la population diminue au profit des villes. Au nombre des villes qui ont le plus profité sont: Paris, Lyon, le Havre, Lille, Marseille, Roubaix; puis, au-dessous des villes de 30,000 âmes, le Creusot, Montluçon, Saint-Nazaire, Roanne. Ce sont aussi le commerce et l'industrie qui ont attiré la plus grande partie des 1,126,000 étrangers qui vivent sur notre territoire (voir § 102) : en premier lieu, les Belges, au nombre de près de 432,000, dans les départements du Nord, de la Seine, des Ardennes, du Pas-de-Calais, de l'Oise, de la Marne, de l'Aisne, de Seine-et-Oise, etc. ; et en second lieu, les Italiens (240,000), dans les Bouches-du-Rhône, les Alpes-Maritimes, la Seine, le Var, la Corse, le territoire de Belfurt, le Rhône, le Nord, l'Allier, Meurthe-et-Moselle, l'Aude, etc. ; puis les Espagnols, les Allemands, les Suisses, les Anglais, etc. C'est aussi le commerce qui, après avoir attiré des individus vers les ports, les pousse, en général, à émigrer soit dans nos colonies, soit dans les pays étrangers, où le nombre des Français (sans compter les colonies) approche de 2 millions : aux EtatsUnis (107,000), sur les rives de la Plata (70,000), en Suisse, en Egypte, etc. 110. lies rapports de la population avec la richesse. — Les produits de l'agriculture et de l'industrie sont le fruit du travail de l'homme. Il est évident que plus on déploie d'activité intelligente, plus les produits sont nombreux, et que plus les produits sont nombreux, plus chacun a de chances pour en obtenir une somme plus considérable dans la répartition générale qui se lait chaque jour, sous forme de salaires, de profits, d'intérêts. Il y a quatre-vingts ans, l'agriculture fournissait la moitié du blé qu'elle produit aujourd'hui, et ne donnait peut-être pas moitié autant de viande. Elle produisait à peu près autant de seigle qu'aujourd'hui; mais la récolte de la pomme de terre, celle de la betterave, etc., étaient presque nulles; la culture maraîchère était relativement peu avancée. En résumé, la quantité de substances alimentaires, depuis le commencement du xix° siècle, a certainement plus que doublé (voir liv. VI). Il y a cinquante ans, l'industrie était moins savamment armée par la chimie et par la mécanique, et pratiquée par un moins grand nombre d'individus ; elle n'avait pas la force des 567,000 chevaux que représentent nos machines à vapeur; elle consommait quatorze fois moins de houille et dix fois moins de fer qu'au-
�LA POPULATION.
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jourd'hui; elle fabriquait vraisemblablement trois fois moins de tissus en tout genre et six fois moins de tissus de coton, ceux dont les classes peu aisées font une consommation beaucoup plus grande que les classes riches. En somme, la quantité des produits industriels, depuis le commencement du xix° siècle jusqu'à nos jours, paraît avoir plus que quadruplé (voir liv. VII). Le commerce extérieur, lorsqu'il n'avait pas encore la vapeur à sa disposition, parcourait moins facilement le monde. Gomme il n'avait pas, d'une part, autant de richesses nationales à échanger et, comme, d'autre part, il n'était pas en rapport avec des pays aussi riches qu'aujourd'hui, tels que l'Angleterre, les autres États de l'Europe, l'Egypte, les États-Unis, l'Amérique du Sud, il était bien moindre. Plusieurs des produits qu'il fournit et qui sont passés dans l'usage journalier de la vie, le coton, le sucre, le café, le cacao, le thé, étaient en beaucoup plus petite quantité et, il y a deux siècles, n'existaient pour ainsi dire pas. Le commerce de la France depuis la fin du dernier siècle est devenu au moins huit fois plus considérable (voir liv. VIII). Or, comme depuis le commencement du siècle la population de la France n'a pas augmenté de moitié, il est évident que, toute proportion gardée, la moyenne des consommations individuelles a plus que doublé, et que les Français possèdent en plus grande quantité les choses que chacun cherche à se procurer par son travail, c'està-dire plus de bien-être. De là, une mortalité moindre dans l'enfance, et un certain accroissement de la durée moyenne de la vie. C'est dans les départements du nord et du nord-est qu'il y a le plus d'activité industrielle ; car c'est là qu'on trouve le plus grand nombre de forges, d'usines, de filatures, de tissages, etc. ; or c'est dans les départements du nord et du nord-est que l'on trouve les hommes les plus robustes, et que les hautes tailles sont le plus fréquentes. Il est vrai que la taille, comme nous l'avons dit plus haut(§ 100), est déterminée beaucoup moins par l'état économique d'une population que par son caractère ethnographique. Mais la richesse, qui contribue à répandre la santé avec le bien-être, sans modifier essentiellement ces rapports, tend à améliorer l'état des populations et à diminuer les cas de rachitisme. Il ne faut donc pas croire, conformément à un préjugé très répandu, que le travail industriel abâtardisse nécessairement la race. Il faut pourtant dire que le séjour des villes est moins favorable au développement physique que celui des campagnes et que leur mauvaise influence à cet égard croît avec le progrès de l'agglomération.
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LA FRANCE.
Les départements dans lesquels le nombre des jeunes gens exemptés par les conseils de revision pour infirmités ou pour faiblesse de constitution ne dépassait pas, il y a quelques années, 4 p. 100 sont : Pas-de-Calais, Oùe, Aisne, Ardennes, Meuse, Aube, Haute-Marne, Haute-Saône, Côte-d'Or, Boubs, Jura, Ain, Orne. 111. lia population sous le rapport de la moralité. — 1° Jus' tice. Si les crimes avaient pour cause unique la misère, leur nombre devrait décroître à mesure que s'améliore l'état économique; mais ils sont aussi l'effet des mauvaises pssions, particulièrement de l'envie qu'excite le spectacle de la richesse et, à mesure que la richesse augmente, il est à craindre qu'il ne se commette plus de crimes et de délits contre les propriétés. Les comptes rendus de la justice ne peuvent pas être une mesure de comparaison de la moralité française à diverses époques ; car les différences d'une période à une autre peuvent avoir pour cause un changement dans la législation ou dans l'activité de la police autant que dans la moralité même des populations. Toutefois on peut dire que le nombre des accusés pour crimes et même celui des prévenus pour certains délits est loin d'augmenter autant que le chiffre de la population et que la masse des richesses. Dans chaque société, la criminalité a un contingenta peu près constant comme la plupart des grands phénomènes qui font l'objet des études de la statistique; les moralistes connaissent certaines causes de cette régularité (voir plus loin, liv. Y, sect. vm). Le nombre des accusés qui ont été traduits chaque année devant les cours d'assises durant la période 1881-1885 a été d'environ 4,400, soit 12 sur 100,000 habitants. Les départements où l'on en comptait le plus, relativement à la population, sont les Bouches-duRhône et la Seine, plus l'Eure, la Corse, Y Hérault et l'Aube (27 sur 100,000 habitants). Les départements où l'on en rencontrait le moins sont : HauteSaône, Yonne, Savoie, Haute-Loire, Lot, Creuse. D'ailleurs les rapports varient quelque peu d'une année à l'autre. Dans la catégorie des départements où l'on commet le plus de délits et de crimes sont ceux qui possèdent les plus grandes villes : cela ne veut pas dire que la population des grandes villes soit nécessairement moins morale dans son ensemble; mais les occasions de satisfaire les penchants cupides y sont plus nombreuses, et les chances de se cacher plus grandes ; il n'est pas étonnant qu'elles servent de rendez-vous aux malfaiteurs de toute la région. Le nombre des accusations (chaque accusation implique un ou
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LA. FRANCE.
plusieurs accusés) portées devant les cours d'assises ne varie pas beaucoup d'une année à l'autre. Les différences qui sont indiquées par la courbe ci-jointe (voir fig. 93) proviennent plutôt de causes politiques (révolutions de 1848 et de 1870, suivies d'une répression moindre) et des lois qui, de 1853 à 1860, ont fait passer dans la catégorie des délits un certain nombre d'infractions qui ressortissaient à la cour d'assises et des instructions données par le garde des sceaux au sujet de l'application des lois. Le nombre des personnes prévenues de délits, c'est-à-dire de fautes justiciables des tribunaux correctionnels, a été de 215,000 (moyenne de 1881-1885). Les régions où ce nombre est relativement le plus considérable sont surtout celles où il y a de grandes villes et les régions montagneuses des Pyrénées, celles de l'es* et du nord-est, parce que, dans ces derniers, les forêts sont nombreuses, et que les délits forestiers sont fréquents et souvent graves. Les faits relatifs à l'administration de la justice civile permettent d'établir un autre classement basé moins sur la moralité des habitants que sur la multiplicité des transactions. Au nombre des arrondissements qui comptent le plus d'affaires de ce genre à juger sont : Paris, Lyon, Marseille, Bordeaux, Saint-Etienne, Grenoble, Bouen, Valence, Toulouse, Nantes, Chambéry, Nice, Montpellier, Sarlat, Clermont, le Havre, le Puy, Caen, Limoges, Versailles. On en peut dire autant de la justice commerciale, dont le nombre des affaires, par tribunal, mesure non l'esprit processif, mais l'activité industrielle des habitants. Les tribunaux de commerce qui ont le plus d'affaires commerciales à juger sont : Paris, Lyon, Marseille, Bordeaux, Toulouse, Rouen, Lille, Saint-Étienne, Versailles, Nice, Angoulême, Caen, Besançon, Nantes, le Havre, Rennes, Grenoble, Angers, Limoges. 2° Instruction. Une cause qui est plus efficace que le bien-être, mais qui est cependant bien loin d'être toute-puissante pour combattre le mal, c'est l'instruction. L'instruction primaire comptait en France un grand nombre de « petites écoles » avant la révolution. Constituée enfin d'une manière régulière par la loi du 28 juin 1833 (loi Guizot), elle a fait de rapides progrès dont la preuve se trouve dans la comparaison des nombres de conscrits illettrés; en 1829, on en comptait 55 sur 100; en 1886, 10 environ seulement (v. fig. 94). On peut classer, sous le rapport de l'instruction, les départements de la France en trois catégories, qui, malgré les grandes améliorations amenées par le temps et par les efforts des conseils
�LA. POPULATION.
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municipaux études conseils généraux, conservent à peu près le même groupement depuis 1880. Les 46 départements dans lesquels le nombre des conscrits de la classe 1883 ne sachant pas lire ne dépasse pas 10 sur 100 sont :
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à 5,517,000) est au bas de la figure; elle commence à l'année 1837; celle des conscrits (do 42,1 à 89,7) commence en 1827; celles des époux (de 69,1 à 86,4) et des épouses (de 53,3 à 78,1) commencent en 1854 (Voir ministère
NOTA. 2,090,000
Fig. — Instruction des conscrits, — La courbe du nombre des élèves (de
des époux et des épouses.
do l'Instruction publique, statistique de l'enseignement primaire).
Jura, Doubs, Territoire de Belfort (1 illettré sur 100 conscrits), Hérault, Meurthe-et-Moselle, Vosges, Haute-Marne, Meuse, HautesPyrénées, Haute-Savoie, Rhône, Ain, Seine, Côte-d'Or, Ardennes, Isère, Seine-et-Marne, Aube, Hautes-Alpes, Yonne, Savoie, Eure-et-
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LA FRANCE.
Loir, Seine-et-Oise, Marne, Calvados, Manche, Haute-Saône, Orne, Basses-Alpes, Cantal, Saône-et-Loire, Oise, Aveyron, Vaucluse, Bouches-du-Rhône, Tarn-et-Garonne, Lozère, Puy-de-Dôme, DeuxSèvres, Creuse, Drôme, Aude, Loiret, Loire, Maine-et-Loire, Var, Tous les départements de la région du nord-est sont compris dans cette catégorie. Les 30 départements dans lesquels le nombre des conscrits illettrés varie entre 10 et 20 sur 100 : à savoir, presque toute la région du nord et du nord-ouest, Nord, Pas-de-Calais, Aisne, Somme, Eure, Seine-Inférieure, Mayenne, Loir-et-Cher, Sarthe, Indre-et-Loire, 'Ilie-etNHaine, Loire-Inférieure ; une partie de la région du sud-ouest, Vendée, Charente, Charente-Inférieure, Gironde, Lot, Lot-et-Garonne, Tarn, Gers, Basses-Pyrénées, HauteGaronne, Pyrénées-Orientales, Ariège; et presque toute la région du sud-est et du centre, Haute-Loire, Vienne, Ardèche, Gard, AlpesMaritimes, Cher. Les 9 départements dans lesquels le nombre des conscrits illettrés dépasse 20 pour 100, et qui sont en général des pays pauvres ou montagneux : la Bretagne, avec trois de ses cinq départements, Finistère, Côtes-du-Nord, Morbihan; une portion du Massif central et de la plaine du centre, Nièvre, Allier, Indre, Haute- Vienne, Corrèze, la Dordogne et les Landes; enfin la Corse(i). 3° Religion. Le sentiment des devoirs de l'homme envers Dieu, envers lui-même et envers ses semblables est une cause puissante
Population
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(1872)
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95.
— Population par cultes.
de moralité, quand l'homme porte ces sentiments profondément gravés dans son cœur. La religion fortifie ce sentiment dans les idées sensibles et enseigne, comme la philosophie, à aimer et à pratiquer ces devoirs. En France, d'après le recensement de 1872, le dernier qui fasse
(1) Moyenne générale, 123 conscrits illettrés sur 1,000 pour la classe de 1885.
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mention du culte, on ne comptait que 50,000 israélites qui habitaient surtout la Lorraine, le Doubs, Paris, Bordeaux, Marseille, Bayonne, Lyon, Nice et Avignon. L'Alsace en comptait beaucoup. Ce nombre, qui était probablement alors inférieur à la réalité, a dû augmenter depuis cette époque. Les protestants étaient au nombre de 580,000, dont la grande majorité appartenait au calvinisme (église réformée). Les régions où ils sont le plus nombreux sont la Franche-Comté, où domine l'Eglise luthérienne (confession d'Augsbourg), le midi [Languedoc — 124,000 dans le département du Gard — et Guyenne) ; Y est (Dauphiné, Savoie), où'domine la confession calviniste; l'ouest (DeuxSèvres et Charente-Inférieure), où l'on trouve les deux communions ainsi que dans la Seine. Les catholiques étaient au nombre de 35,387,000. En résumé, sur 10,000 Français, la statistique enregistrait en moyenne 9,800 catholiques, 160 protestants et 15 israélites, plus 25 personnes sur lesquelles elle ne fournit pas de renseignements. 112. Une conclusion sur la population. ■— La Gaule, plus grande que la France, n'avait peut-être pas, il y a vingt siècles, plus de 5 millions d'habitants qui vivaient pauvrement et, en grande partie, presque à l'état sauvage. La difficulté qu'ils avaient de se nourrir les poussait à émigrer fréquemment, de même que l'impuissance où ils étaient de défendre leur sol les exposait eux-mêmes à de fréquentes invasions ; 80,000 hommes suffirent à César pour les conquérir, malgré leur bravoure. Aujourd'hui, sur un territoire moindre ayant les mêmes qualités naturelles et le même climat, 38 millions d'habitants vivent dans une abondance relativement plus grande qu'autrefois, produisant, possédant, consommant plus de choses utiles ou agréables à la vie. La terre leur fournit une nourriture variée, et approvisionne en grande partie leurs industries de combustible et de matières premières; le commerce y ajoute les produits de toutes les parties du monde. Sous le rapport matériel et intellectuel, ils sont dans une condition bien supérieure à celle des anciens Gaulois et même à celle des Français du moyen âge, bien qu'au commencement du quatorzième siècle la population fût devenue nombreuse. Us doivent ces avantages non pas à la nature, qui a très peu varié, mais à la civilisation, c'est-à-dire aux progrès que l'homme a accomplis sur lui-même en s'instruisant et en améliorant les conditions du gouvernement et de la vie sociale, à ceux qu'il a faits dans l'art de connaître et de tournera son profit les forces de la nature et à l'accumulation des capitaux qu'il a fixés sur le sol.
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LA FRANCE.
Il reste cependant encore beaucoup à faire, non seulement parce que les générations successives ont en tout temps de grands et continuels efforts à accomplir pour conserver et pour améliorer l'état présent, mais parce que la France a particulièrement besoin, depuis les revers de 1870, de réparer ses forces ; de les accroître par la pratique sincère de la liberté, par le sentiment du devoir, par le respect de l'autorité et de l'ordre, par l'amour de la patrie et de la famille et par l'application au travail. Entre la nature et l'homme, il y a des rapports nombreux et étroits ; le climat, la composition et l'étendue du sol, le régime des eaux, la configuration des côtes exercent, comme le montrera la suite de cet ouvrage, une influence considérable sur l'agriculture, l'industrie et le commerce. Mais l'homme fait plus encore que la nature. Sous un climat et sur un sol donnés, un pays vaut surtout par sa population; la population elle-même vaut par son intelligence et sa moralité, par sa force productive, c'est-à-dire par son travail et ses capitaux qui sont le fruit épargné du travail ; elle vaut aussi par le bon ordre social, qui contribue à la formation des forces productrices et qui en permet le libre développement. Nous avons étudié dans les quatre premiers livres la nature (sol et climat) et l'homme (histoire et politique, population). Il nous reste, pour connaître la France, à étudier successivement la manière dont les Français administrent le territoire et la population les richesses qu'ils tirent du sol par la culture et l'élevage, celles qu'ils doivent à l'industrie extractive, celles qu'ils produisent par les industries manufacturières, les voies de communication qu'ils ont établies pour rendre le sol plus habitable et l'exploitation des richesses plus facile, le commercepar lequel ils échangent entre eux les produits de leur agriculture et de leur industrie, ou étendent leurs relations avec l'étranger jusque dans les contrées les plus lointaines de la Terre. . Nous terminerons cet ouvrage par l'étude des pays que la France possède hors d'Europe.
�LIVRE CINQUIÈME
L'ADMINISTRATION
1" section.
LE GOUVERNEMENT CENTRAL.
SOMMAIRE.
—113. Le gouvernement. — 114. Les Chambres. — 115. Le président de la République et le conseil d'État. — 116. Les ministres.
113. Lie gouvernement. — La France est une République. Elle a eu un gouvernement monarchique, sous le nom de royauté, depuis les invasions des barbares et plus particulièrement depuis 987 jusqu'en septembre 1792, et d'avril 1814 (sauf les Cent-Jours) à février 1848 ; sous celui d'empire, de 1804 à 1814-1815 et de 1852 à 1870. La République, qui avait déjà existé deux fois, de septembre 1792 à mai 1804 et de février 1848 à décembre 1852, est devenue pour la troisième fois le gouvernement de la France le 4 septembre 1870. La Constitution républicaine date du 25 février 1875 ; elle a été revisée par la loi du 14 août 1884. Le gouvernement, dans le sens le plus large du mot, comprend l'ensemble des pouvoirs publics qui dirigent les affaires du pays. Il faut distinguer, d'une part, le Pouvoir législatif, qui fait les lois et administre la fortune publique, en créant les recettes qui alimentent le trésor national et en fixant les dépenses à faire dans l'intérêt de tous; d'autre part, le Pouvoir exécutif, qui pourvoit a l'exécution des lois. 114. lies Chambres. — Le pouvoir législatif est exercé par deux Chambres, le Sénat et la Chambre des députés, qui, prises collectivement, forment le Parlement (1), et par le président de la République. Le Sénat, d'après la loi du 9 décembre 1884, se compose de
(1) Cette expression qui est devenue usuelle, à l'exemple de l'Angleterre, n'a en d'officiel. Officiellement on dit : Les Chambres.
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LA FRANCE.
300 membres élus pour 9 ans, par les 90 départements (en comptant Belfort) et les colonies, et renouvelables par tiers tous les trois ans. Les conditions d'éligibilité sont d'avoir au moins 40 ans et de jouir de ses droits civils et politiques. Dans chaque département, le collège électoral se compose des sénateurs, des députés, des conseillers généraux et d'arrondissement, et de délégués spéciaux nommés en nombre variable suivant la population, par le conseil municipal de chaque commune (30 pour Paris), de sorte que l'élection résulte d'un suffrage à deux degrés. La Constitution de 1875 avait donné au Sénat 75 membres inamovibles, se recrutant par voie de cooptation; la loi du 9 décembre 1884 les a supprimés pour l'avenir et a prescrit qu'au fur et à mesure des décès, le sort déciderait du choix du département appelé à pourvoir les sièges vacants. La Chambre des députés est nommée au scrutin de liste, parle suffrage dirent (toute fraction de ce nombre donnant droit à un député). Chaque département nomme un député pour 70,000 habitants, de sorte que le nombre total des députés est d'environ 600. Pour la Chambre des députés, la limite d'âge est de 25 ans. La durée du mandat est de quatre ans ; le renouvellement est intégral. Le suffrage universel est établi depuis 1848. Est électeur tout citoyen français qui, n'étant frappé d'aucune incapacité légale, a atteint sa majorité et réside depuis six mois au moins dans la commune. Les militaires actuellement sous les drapeaux ne votent pas. Le Sénat et la Chambre des députés tiennent en même temps leur session qui commence de droit chaque année le second mardi de janvier. Le président de la République prononce la clôture de la session. Il peut convoquer une session extraordinaire ; il doit le faire si la demande lui en est adressée par la moitié des membres de chacune des deux Chambres. Il peut, sur l'avis conforme du Sénat, dissoudre la Chambre des députés. Dans ce cas, les collèges électoraux doivent être convoqués dans le délai de trois mois. Les deux Chambres proposent, discutent et votent les lois ; les lois de finances doivent être présentées d'abord à la Chambre des députés. 115. Le Président de la République et le Conseil d'État. — Le pouvoir exécutif est confié au Président de la République, qui" est élu pour sept ans, à la majorité des voix, par le Sénat et la Chambre des députés réunis en assemblée nationale, h Versailles. Le président est rééligible. Il a, comme les membres des deux.
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Chambres, l'initiative de la proposition des lois. Il promulgue les lois votées par le Parlement et pourvoit à leur exécution par voie de décrets ou décisions, si la matière le comporte. Il a le droit de grâce ; cependant il ne peut pas proclamer d'amnistie générale. I! dispose de la force armée, mais il ne peut déclarer la guerre sans l'assentiment préalable du Parlement. Il est responsable en cas de haute trahison. Si la présidence devient vacante, les deux Chambres se réunissent immédiatement afin de nommer un Président de la République. Le Président de la République nomme et révoque les ministres ; il préside le Conseil des ministres. Le gouvernement est assisté d'un Conseil d'État présidé en l'absence du garde des sceaux, ministre de la justice, par un viceprésident ad hoc. Ce conseil donne son avis sur les projets de lois ou de décrets qui lui sont soumis par le gouvernement et sur les décrets portant règlement d'administration publique,, qui lui sont nécessairement soumis. Il constitue, en outre, le tribunal supérieur en matière administrative. Il connaît des questions relatives h la validité des élections municipales (en appel) et départementales (en première et dernière instance). Quand il siège comme tribunal, les parties se font assister d'avocats spéciaux, les mêmes que ceux qui plaident devant la Cour de cassation. Le Conseil d'Etat est divisé, par la loi du 13 juillet 1879, en cinq sections : 1° législation, justice et affaires étrangères ; 2° intérieur, instruction publique, cultes et beaux-arts ; 3° finances, postes et télégraphes, guerre, marine et colonies ; 4° travaux publics, agriculture et commerce ; S0 contentieux. Il est composé des ministres qui siègent dans certains cas, de conseillers d'Etat en service ordinaire et en service extraordinaire, de maîtres des requêtes et d'auditeurs. Le tribunal des conflits, créé en octobre 1849, rétabli par la loi du 24 mai 1872, est chargé de régler les conflits d'attributions qui s'élèvent entre l'autorité judiciaire et l'autorité administrative. Il est présidé par le garde des sceaux et composé de trois conseillers à la Cour de cassation et de trois conseillers d'État élus par leurs collègues, de deux autres membres et de deux suppléants élus par les autres juges. 116. Lies ministres. — Le conseil des ministres ou secrétaires 'l'Etal, dont le nombre a souvent varié et s'est élevé de six à douze sous le premier empire et qui est de dix (en 1888), onze de 1879 à 1887 (par suite de la création du ministère des postes et télégraphes), se compose de ministres pris le plus souvent dans le sein des deux
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Chambres. Le conseil des ministres gouverne la France. Un des ministres, le président du Conseil, représente la politique du gouvernement et choisit ses collègues de concert avec le Président de la République. Chaque ministre a la direction d'une des grandes administrations désignées sous le nom de ministères; il peut être assisté d'un sous-secrétaire d'État, nommé comme les ministres. Le ministère est responsable devant les Chambres de la politique générale du gouvernement et chaque ministre est, en outre particulièrement responsable de ses actes. 1° Le ministère de la justice et des cultes dirige et centralise l'administration judiciaire ; de ce ministère dépendent l'Imprimerie nationale et la Grande chancellerie de la Légion d'honneur. 2° Le ministère des affaires étrangères est chargé des rapports avec les puissances étrangères et de la direction des pays placés sous le protectorat français. A ce ministère sont rattachés, d'une part, les consuls généraux, consuls et vice-consuls que les puissances étrangères entretiennent dans les différentes villes de France où leur commerce est intéressé, et, d'autre part, les consuls généraux, consuls et vice-consuls que la France entretient, pour le même motif, dans les villes étrangères. 3° Le ministère de l'intérieur a sous sa dépendance les préfets, les sous-préfets, les maires, par conséquent l'administration générale, départementale et communale de la France, l'administration des hospices et hôpitaux ; celle des prisons, celle des établissements d'aliénés, de sourds-muets et d'aveugles, l'assistance publique; la police générale et la surveillance des théâtres. C'est de ce ministère qu'ont été détachés successivement l'instruction publique, les beauxarts, les travaux publics, le commerce, l'agriculture, les postes, les télégraphes. 4° Le ministère des finances administre les revenus publics, perçoit les impôts, surveille par ses inspecteurs et opère par ses agents toutes les recettes et tous les payements de l'État. On lui a rendu, en 1887, les postes qui en avaient été détachées en 1870 pour former un ministère; on y a ajouté les télégraphes qui, avant leur réunion aux postes, ressortissaient au ministère de l'intérieur. S0 Le ministère de la guerre a sous sa direction l'armée de terre et les diverses administrations militaires, ainsi que le service géographique de l'armée. Le ministre est assisté de plusieurs commissions et comités consultatifs (comité de défense, conseil supérieur de la guerre, comité consultatif d'état-major, comité de l'infanterie, comité de la cavalerie, etc.).
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6° Le ministère de la marine et des colonies a dans son département l'armée de mer, la flotte, les administrations maritimes coloniales, le dépôt des cartes et plans de la marine. Le ministre est assisté de plusieurs conseils et comités consultatifs (conseil supérieur des colonies, conseil des travaux, conseil des prises, etc.). 7° Le ministère de l'instruction publique et des beaux-arts, créé en 1820 (de 1824 à 1828 il y avait eu un ministre des affaires ecclésiastiques et de l'instruction publique), dirige les administrations et les établissements publics d'instruction et surveille les établissements d'instruction libre. Le ministre régit les matières relatives à l'enseignement public avec le concours du conseil supérieur de l'instruction publique; il surveille, à l'aide des inspecteurs généraux, les recteurs, les inspecteurs d'académie. II a sous ses ordres la direction des beaux-arts. La direction des cultes qui a été rattachée successivement à divers ministères, dépend aujourd'hui (année 1888) du ministre de la justice. 8° Le ministère de l'agriculture a sous son autorité les diverses administrations relatives à l'agriculture : l'hydraulique agricole, les haras, les forêts, les écoles vétérinaires, les stations agronomiques, etc. Divers conseils ont été créés pour assister le ministre : conseil supérieur de l'agriculture, etc. Il surveille à l'aide d'inspecteurs généraux. 9° Le ministre du commerce et de l'industrie a sous son autorité les administrations relatives au commerce et à l'industrie. De ce ministère dépendent le comité consultatif des arts et manufactures ; la commission permanente pour la fixation annuelle des valeurs de douanes, le conseil supérieur de statistique. 10° Le ministère des travaux publics, créé après 1830, a sous son autorité les ponts et chaussées, la navigation intérieure, les chemins de fer, les mines; un conseil général des ponts et chaussées, un conseil général des mines, elc, assistent le ministre; des inspecteurs généraux surveillent les divers services.
2e section.
L'ADMINISTRATION COMMUNALE ET DÉPARTEMENTALE.
SOMMAIRE. 119. 122.
— 117. Les principales circonscriptions. — 118. La commune. — Le canton. — 120. L'arrondissement. — 121. Le département. — L'assistance publique. —
117. Lies principales circonscriptions.
Des agents du pOU-
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voir exécutif ont été établis dans les différentes parties du territoire, afin d'administrer et d'assurer l'exécution des ordres émanés du pouvoir central. Les circonscriptions qui correspondent à la plupart des services publics sont le département, l'arrondissement, le canton et la commune. Le département et la commune ont le caractère de personne civile. L'un et l'autre peuvent avoir des propriétés spéciales, des ressources et des charges particulières. Par suite, on y trouve, à côté des agents du pouvoir central qui représentent l'Etat, des conseils électifs qui représentent les intérêts propres de la communauté qu'ils administrent. L'organisation administrative s'applique non seulement à tout le territoire de la France européenne, que l'on désigne souvent à tort sous le nom de « France continentale », mais aussi presque complètement, quoique avec certaines différences, à VAlgérie, et en partie seulement aux colonies françaises. Nous consacrons à l'Algérie et aux colonies les deux derniers livres de cet ouvrage. Cependant nous indiquerons dans celui-ci les principales divisions administratives de l'Algérie qui lui sont communes avec la France. 118. r>a commune. — La commune représente, dans la division territoriale et dans l'organisation administrative, l'unité élémentaire; elle est immédiatement après la famille, qui est d'ordre purement naturel et civil, le premier groupe, la première association d'ordre politique. C'est une portion du territoire français, comprenant soit une ville, soit un ou plusieurs villages, avec hameaux, habitations isolées et dépendances agricoles. Il y avait en France 36,121 communes à l'époque du recensement de 1886. Avant 1789, la France était divisée en villes, bourgs et paroisses. Le nombre, évalué à plus de 44,000, était plus considérable que n'a été celui des municipalités (1) organisées par les administrations de département et de district conformément aux prescriptions de l'Assemblée constituante. Celle-ci cependant ne comprit pas assez qu'il est utile pour une bonne administration des affaires de ne pas morceler le territoire en trop petites parcelles et la population en trop petits groupes et elle porta le nombre des communes à 43,915. Ce nombre, réduit sous le Consulat et l'Empire, était de 36,856 en 1821. Depuis ce-temps, il a varié d'abord suivant la
(1) Sous la constitution de l'an III, le mot « municipalité » s'applique surtout aux cantons (v. p. 362) dont on avait voulu faire des administrations plus importantes que celles des communes.
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fortune de la France qui a gagné les communes de la Savoie et de Nice en 1860 et perdu presque toutes celles de l'Alsace et celles d'une partie de la Lorraine en 1871 (1), ensuite suivant les tendances de l'administration, qui tantôt a favorisé les réunions de communes (1836-1848), et tantôt les séparations (1872-1886). Voici le nombre des communes à chaque recensement depuis 1836 :
1836 37,140 1841 37,040 1846 36,819 1851 36,835 1856 36,826 „. I 36,789 sans la Savoie et Nice. 18 "* i 37,510 avec la Savoie et Nice. 1866 37,548 1872 35,989 1876 36,056 1881 36,097 1886 36,121 (2)
Il y a en moyenne 415 communes par département et 1,058 hab. par commune (recensement de 1886) ; mais la moyenne de la population descend à457 pour la Haute-Marne et s'élève jusqu'à 3,000 pour la Bretagne. Pour les communes rurales seules, c'est-à-dire celles qui ont une population agglomérée inférieure à 2,000 hab., le nombre moyen des habitants est de 702 et descend à 339 dans le Doubs et à 355 dans la Marne. La commune est administrée par le maire, les adjoints et le conseil municipal, qui forment le corps municipal. Le maire exerce le pouvoir exécutif. Il est nommé, d'après la loi du5avrill884 (v. p.362-65), parle conseil municipal dans son sein. Il est assisté d'un ou de plusieurs adjoints nommés de la même manière (le nombre est réglé d'après le chiffre de la population : lpour les communes de2,500hab. et au-dessous; 2jusqu'à 35,000; 12 au-dessus de 260,000; 17 à Lyon), qui le remplacent en cas d'absence ou d'empêchement. Le conseil municipal a dans ses attributions fixées par la loi, soit le pouvoir délibératif, soit simple voix consultative, sur toutes les affaires communales. Il tient, indépendamment des sessions extraordinaires (d'ailleurs assez rares) autorisées par le sous-préfet (ou le préfet dans l'arrondissement chef-lieu), quatre sessions ordinaires de quinze jours et même de six semaines pour la session
(!) Le traité de Francfort (1871) a fait perdre à la France 1,690 communes <v. p. 356). (2) De 1881 à 1886, il y a eu 34 communes créées et 7 communes supprimées.
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du budget, celle de mai. Il a pour président le maire. Il est composé d'un nombre variable de membres (de 10 à 36, selon le chiffre delà population), qui sont élus pour quatre ans par les Français domiciliés dans la commune depuis six mois au moins (loi du S avril 1884) et ayant vingt et un ans révolus, et n'étant dans aucun cas d'incapacité prévu par la loi. Paris a en tout une administration spéciale. Le conseil municipal, formé de 80 membres (4 par arrondissement), nomme son président et son bureau. Le préfet de la Seine qui a toujours, ainsi que le préfet de police, entrée au conseil, remplit les fonctions de maire. Pour la tenue des registres de l'état civil et pour certaines fonctions de police, d'hygiène, d'assistance, etc., il y a 20 maires (un par arrondissement, plus 3 adjoints) qui sont nommés par décret comme leurs adjoints. 119. Jjc canton. — Le canton comprend généralement plusieurs communes (une douzaine en moyenne), bien qu'il y ait de grandes communes qui forment, au contraire, plusieurs cantons. Il ne constitue pas aujourd'hui une unité administrative, à proprement parler ; mais il sert de circonscription électorale pour l'élection des membres du conseil général et du conseil d'arrondissement ; c'est au chef-lieu de canton que se faisait l'opération du tirage au sort entre les jeunes gens soumis à la conscription de 1832 à 1872, chaque canton devant fournir un contingent proportionnel à sa population. Le canton est surtout une circonscription judiciaire, parce qu'il y aun juge de paix par canton et, dans certains cas, une circonscription de police, un commissaire cantonal étant établi dans un certain nombre de cantons : dans la plupart des cantons il y a un receveur de l'enregistrement. 11 y a en France 2,871 cantons (recensement de 1886). 120. L'arrondissement. —U arrondissement comprend plusieurs cantons (8 en moyenne). Il forme un groupe d'importance secondaire, administré par un sous-préfet (à l'exception de l'arrondissement chef-lieu, qui est directement administré par le préfet ou par le secrétaire général, et des deux arrondissements de la Seine). Le sous-préfet réside au chef-lieu d'arrondissement ou sous-préfecture. Il y a en France 362 arrondissements (1), en y comprenant celui de Belfort.
(1) En comptant, outre Paris, Sceaux et Saint-Denis, qui, depuis la loi du 2 avril 1880, n'ont plus de sous-préfet; mais les conseils d'arrondissement subsistent : le préfet de la Seine exerce les fonctions des anciens sous-préfets. Paris est divisé en vingt arrondissements ; chacun des vingt arrondissements, outre une mairie (V. p. 445), a une justice de paix, ce qui l'assimile à cet égard au canton.
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Le sous-préfet, agent du pouvoir exécutif, est directement subordonné au préfet, dont il est en quelque sorte l'intermédiaire pour les rapports avec les communes et les habitants ; il est chargé de certaines attributions qui lui sont propres. Il est assisté d'un conseil d'arrondissement, composé d'autant de membres qu'il y a de cantons clans l'arrondissement, sans que ce nombre puisse être inférieur à neuf. Ce conseil élit son bureau, qui se réunit sur la convocation du sous-préfet, avant et après la session d'août du conseil général, délibère sur les réclamations des communes relativement à l'impôt, sur les travaux publics de l'arrondissement, émet des vœux, et répartit les contributions directes entre les communes. Les conseillers sont élus pour six ans et renouvelables par moitié tous les trois ans. 121. lie département. — Le département comprend plusieurs arrondissements (4 en moyenne). Il est, entre la commune, représentant l'unité élémentaire, et l'État, représentant l'unité générale ou nationale, le seul groupe très important au point de vue administratif. La France actuelle compte 86 départements et un territoire, reste de notre ancien département du Haut-Rhin, qui a une administration particulière. Le département est régi, depuis le Consulat (1), par un préfet, nommé par le chef de l'État sur la proposition du ministre de l'intérieur, et révocable. Il est le représentant direct du gouvernement, chargé de faire exécuter les lois et décrets et de pourvoir au maintien de l'ordre public ; il exerce une surveillance générale de police. Il est chargé de l'instruction préalable des affaires qui intéressent le département, ainsi que de l'exécution des décisions du conseil général et, depuis 1872, de la commission départementale. Le pouvoir délibératif appartient à un conseil général, qui se recrute, à raison d'un conseiller par canton. Le conseil général élit son bureau. Il délibère et vote sur toutes les affaires qui intéressent le département; il tient deux sessions ordinaires par an : dans l'intervalle des sessions, il délègue ses pouvoirs à une commission départementale de 4 à 7 membres, élue chaque année dans son sein, chargée de se mettre en rapport avec l'administration préfectorale et se réunissant au moins une fois par mois. A côté de ces deux pouvoirs administratifs, il y en a un troisième au chef-lieu du département : c'est le pouvoir judiciaire adminis(1) Depuis l'origine (1790) jusqu'au Consulat, l'administration des départements, comme celle des districts (supprimés par la constitution de l'an III), ùtait confiée à des administrations électives (v. p. 352-65).
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tratif, exercé parle conseil de préfecture, qui, sauf appel au Conseil d'État, juge les réclamations relatives aux élections municipales ; prononce sur les demandes en réduction de contributions, sur les différends entre l'administration et les particuliers, etc. Nous en parlerons en traitant de la justice. 122. L'assistance publique. — L'assistance publique est une des branches de l'administration. Elle est dans certains cas obligatoire. Dans la plupart des cas elle est facultative ; car il est de principe dans la législation charitable en France de faire pour la société un devoir moral d'assister les pauvres et les malades, sans jamais reconnaître à ceux qui peuvent recevoir le secours un droit à le ■réclamer. L'assistance publique est donnée principalement par la commune €t à ses frais : il est de règle, en effet, de placer l'administration des secours le plus près possible de ceux qui ont besoin d'y recourir, parce qu'elle est ainsi mieux en état de recevoir les demandes, ainsi que d'apprécier les misères et moins exposée à mal employer les ressources de la charité en libéralités superflues. Les communes procurent l'assistance surtout par les bureaux de bienfaisance et par les hospices et hôpitaux qui, d'après la loi du 21 mai 1873, sont régis partout, excepté à Paris, par des administrations distinctes. Dans certains cas et pour certains établissements, l'assistance est départementale ou générale, c'est-à-dire donnée aux frais et par l'autorité du département ou de l'État. Les bureaux de bienfaisance sont administrés par des commissions composées, d'après la loi du 5 août 1879, du maire, de six membres dont deux sont nommés par le conseil municipal, quatre au moins par le préfet (d'après la loi de 1873, elles étaient composées de cinq membres, du maire et du curé le plus ancien). Ils donnent des secours permanents ou temporaires, en nature ou en argent, suivant les cas. Les bureaux de bienfaisance étaient, en 1884, au nombre de 14,760 ; ils ont fait une recette totale de 50 millions et demi provenant des revenus de leurs immeubles et de leurs rentes {14 millions et demi), des subventions de la commune (12 millions et demi) des recettes dites de la charité publique (droit des pauvres sur les spectacles) et de la charité privée (dons et legs) (près de 6 millions et demi), etc. ; ils ont dépensé 34 millions et demi pour secourir environ 1 million et demi de personnes, soit environ 24 francs en moyenne par tète ; ils ont placé en immeubles ou en rentes une grande partie de l'excédent. Le nombre des habitants des communes qui ont un bureau de bienfaisance étant de 22 mil-
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lions, la proportion des individus secourus est d'environ 7 p. 100. Les hôpitaux et hospices reçoivent des malades qui sont soignés pendant le temps de la maladie, des infirmes, des vieillards, des enfants qui sont pensionnaires de l'établissement. Ils sont administrés par des commissions composées comme celles des bureaux de bienfaisance, et, sous leurs ordres, par des receveurs et des économes ; des médecins et chirurgiens, des sœurs hospitalières et (à Paris, des infirmiers et infirmières laïques) font le service des établissements. Dans les hôpitaux sont traités temporairement les malades indigents; ceux-ci le sont le plus souvent à titre gratuit, quelquefois moyennant rétribution et, comme, sans qu'il y ait de règle rigoureuse, il est cependant de principe que chaque commune soigne ses malades, les commissions peuvent réclamer les frais de séjour et de traitement pour les malades venus de communes autres que celle à laquelle appartient l'hôpital. Dans les hospices sont entretenus les vieillards indigents, les infirmes, les orphelins, les aliénés. En 1884, il y avait en France 1,654 établissements hospitaliers (394 hôpitaux, 424 hospices, 836 hôpitaux-hospices), contenant 169,123 lits. Leur recette provient de sources du même genre que celles des bureaux de bienfaisance et s'élevait à 113 millions et demi ; la dépense épuise à peu près toute la recette. Cinquante ans plus tôt, elle n'était que d'une cinquantaine de millions. Le nombre des malades traités dans le cours de l'année s'est élevé à 454,000 et le nombre moyen de jours de maladies (environ 15,000,000 jours en tout) de 33 environ par malade. Le nombre des décès (environ 40,000) a été d'un peu moins du dixième des malades; c'est en hiver et au printemps (janvier à mai) qu'il y a le plus de malades admis dans les hôpitaux et, par suite, le plus de décès. Le nombre des infirmes, vieillards et incurables présents dans les hospices au 1er janvier 1884 était d'environ 49,000. Les enfants assistés constituent un service spécial qui comprend deux catégories : 1° les enfants trouvés, les enfants abandonnés par leurs parents, les orphelins; 2° les enfants secourus à domicile, c'est-à-dire dont les mères reçoivent une subvention à la condition de se charger de leur éducation. L'entretien des enfants de la première catégorie incombe comme service obligatoire à la commune, mais sous la surveillance du département qui pourvoit le plus souvent aux dépenses. Ces enfants sont presque tous placés en nourrice aussitôt après leur entrée à l'hospice et sont élevés à la campagne. Au premier janvier 1884, le nombre des enfants qui se trouLA FRANCE.
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vaient dans les hospices était de 2,075 et celui des enfants qui étaient placés à la campagne était de 47,437; dans le courant de l'année 1884 on en a admis 11,558. En 1884, 37,653 enfants de la seconde catégorie ont été secourus à domicile. La dépense totale pour les enfants assistés a dépassé 16 millions en 1884. Les départements étaient tenus autrefois d'avoir des asiles pour les aliénés; quoique la loi ne leur en fasse plus depuis 1866 une obligation, ils restent en réalité chargés de ce soin. 11 y a des asiles départementaux (47 asiles en 1884), communaux et privés (42 asiles dont 17 faisaient fonction d'asile public), 14 quartiers d'hospices affectés aux aliénés. Il y a, en outre, à Charent.on, un asile national. Le nombre des personnes enfermées dans des asiles d'aliénés était d'environ 50,000 à la fin de l'année 1884; celui des entrées et des sorties annuelles est d'environ 13 à 15,000 (moyenne de 1879 à 1883). Dans un certain nombre de circonscriptions, il y a des médecins cantonaux, rétribués par les départements avec le concours des communes, qui sont chargés de soigner les malades pauvres. La loi du 23 décembre 1874 a placé sous la surveillance de comités départementaux, de commissions locales, des maires des communes et de médecins inspecteurs les enfants au-dessous de deux ans placés par leurs parents ou autrement en nourrice ou en garde moyennant salaire. C'est surtout dans les départements populeux et manufacturiers que l'assistance publique a le plus à faire. Ainsi sur 1,440,000 personnes secourues en 1884 par les bureaux de bienfaisance, le Nord comptait pour 235,000, la Seine pour 196,000, le Pas-deCalais pour 75,000, le Calvados pour 64,000, les Bouches-du-Môm pour 49,000, le Rhône pour 33,000, la Seine-Inférieure pour 41,000; tous les autres pour moins de 30,000. Il en était de même pour les hôpitaux : la Seine, le Rhône, les Bouches-du-Ilhône, le Nord avaient beaucoup plus de malades que les autres départements. C'était pour la Seine, le Rhône, les Bouches-du-Rhône, la Gironde, la Seine-Inférieure que le nombre d'enfants assistés atteignait son maximum.
3° section.
LES TRAVAUX PUBLICS ET LES PROPRIÉTÉS PUBLIQUES.
SOMMAIRE.
— 123. Les travaux. — 124. Les ponts et chaussées. — 125. Les mines. — 126. Les poids et mesures. — 127. La poste. — 128. Le télégraphe. 129. Les forêts.
123.
JLCS
travaux. — La communauté (commune, département
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ou État) possède des propriétés et est chargée de certains services d'utilité générale, tels que la construction et l'entretien des routes et de la plupart des canaux, la construction, la surveillance ou l'exploitation des chemins de fer, la surveillance de l'exploitation des mines, etc. Une grande partie de ces services est confiée à l'administration des travaux publics qui comprend le corps des ponts et chaussées, celui des mines et le service des cours d'eau, au ministère de l'intérieur, à l'administration des postes et à celle des forêts. On peut ajouter à cette liste le ministère des finances, qui dirige les manufactures de tabac, les postes et télégraphes; le ministère de l'agriculture dont relèvent les haras ; les ministères de la marine et de la guerre qui fabriquent des engins de guerre; le ministère de l'instruction publique qui entretient des écoles, etc. 124. lies ponts et chaussées. — Le service vicinal est confié à des agents voi/ers de canton, relevant des agents voyers d'arrondissement, qui dépendent eux-mêmes d'un agent voyeren chef nommé parle préfet. Dans un certain nombre de départements, ce service est plus ou moins complètement confié aux ponts et chaussées. Le service des routes départementales est le plus souvent, en vertu d'une décision du conseil général, confié à l'administration des ponts et chaussées, qui comprend les ingénieurs ordinaires (le plus souvent un par arrondissement, règle qui souffre cependant de nombreuses exceptions), ayant sous leurs ordres des conducteurs et dépendant de l'ingénieur en chef du département, en résidence au chef-lieu. Quelques départements ont nommé un ingénieur spécial pour les routes départementales ; dans quelques autres, ce service ressort au service vicinal. Plusieurs départements ont, en outre, certains services spéciaux, relatifs au régime des eaux, des usines, aux irrigations, au drainage, aux dessèchements et aux assainissements, qui sont confiés à l'ingénieur en chef du département ou à un ingénieur libre. Chacun des grands cours d'eau navigables et chacun des canaux a un ingénieur en chef, assisté d'ingénieurs ordinaires et de conducteurs; les ports ont des ingénieurs des travaux maritimes, chargés du soin des phares, des balises. Les chemins de fer ou sections de chemins de fer sont surveillés ou contrôlés par des ingénieurs en chef de l'Etat, assistés d'ingénieurs ordinaires; les chemins de fer de 1 Etat sont exploités directement par des ingénieurs de l'État. Les ingénieurs des départements et les ingénieurs des services spéciaux sont subordonnés à des inspecteurs. Il y a en France 19 inspections, dont 14 inspections de départements.
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DES PONTS ET CHAUSSÉES.
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Seine, Seine-et-Oise, Seine-et-Marne. Eure, Seine-Inférieure, Somme, Oise, Calvados. Nord, Pas-de-Calais, Aisne. Ardennes, Marne, Haute-Marne, Meuse, Meurthe-et-Moselle, Vosges, Aube. Câte-d'Or, Jura, Doubs, Haute-Saône, Haut-Rhin, Suône-elLoire, Ain. Haute-Savoie, Savoie, Isère, Hautes-Alpes, Drôme, Vauclust Bouches-du-Rhône, Var, Basses-Alpes, Alpes-Maritimes, Corn. Ardéche, Gard, Hérault, Aveyron, Aude, Pyrénées-Orientales. Corrèze, Dordogne, Lot, Tarn-et-Garonne, Tarn, HauteGaronne, Ariège. Gironde, Landes, Basses-Pyrénées, Hautes-Pyrénées, Gers, Lot-et-Garonne. Vendée, Deux-Sèvres, Vienne, Charente-Inférieure, Charente, Haute-Vienne, Indre-et-Loire, Loir-et-Cher, Indre, Creuse. Finistère, C6tes-du-Nord, Morbihan, llle-et-VHaine, LoinInférieure. Manche, Orne, Mayenne, Eure-et-Loir, Sarthe, Maine-etLoire. Loiret, Yonne, Nièvre, Cher, Allier, Rhône, Loire, Pmj-ileDôme, Haute-Loire, Cantal, Lozère.
Les cinq autres inspections sont : 1° L'Algérie, qui forme la 15° inspection, subdivisée en 7 circonscriptions ; 2° 4 inspections pour les études et travaux, contrôle des travaux des chemins de fer concédés et non concédés, et liquidations d'entreprises. Les ingénieurs sont formés, pour le plus grand nombre, kl'Écok nationale des ponts et chaussées, qui se recrute parmi les élèves sortis de l'École polytechnique. 125. lies mines. — L'administration des mines comprend 17 arrondissements, ayant chacun un ingénieur en chef, assisté d'ingénieurs ordinaires et de gardes-mines, et groupés en 5 divisions (nord-ouest, nord-est, sud-est, sud-ouest, centre). A la tête de chaque division est un inspecteur général de 2e classe, qui réside à Paris, comme les cinq inspecteurs-généraux de lre classe. ARRONDISSEMENTS DU SERVICE DES MINES. Nord-ouest.
Arrondissements. Départements qui en font partie.
Paris
Seine, Seine-et-Oise, Seine-et-Marne, Loiret, - Loir,
�L'ADMINISTRATION. Douai Jlrras Rouen le Mans
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Nord, Aisne. Pas-de-Calais, Oise, Somme. Seine-Inférieure, Calvados, Eure, Manche, Orne. Sarlhe, Côtes-du-Nord, Finistère, Ille-et-Vilaine, LoireInférieure, Mayenne, Morbihan.
Nord-est.
Nancy Chaumont Chalon-sur-Sàône Meurthe-et-Moselle, Ardennes, Marne, Meuse, Vosges. Haute-Marne, Aube, territoire de Bel fort, Haute-Saône, Yonne. Saône-et-Loire, Ain, Câte-d'Or, Doubs, Jura.
Centre.
Poitiers Vienne, Corrèze, Creuse, Indre, Indre-et-Loire, Loiret-Cher, Maine-et-Loire, Deux-Sèvres, Vendée, HauteVienne. Loire, Rhône. Puy-de-Dôme, Allier, Cantal, Haute-Loire, Nièvre.
Saint-Étienne Clermont-Ferraud....
Sud-est.
Marseille Chambéry Alais Bouches-du-Rhône, Basses-Alpes, Alpes-Maritimes, Corse, Var, Vaucluse. Savoie, Hautes-Alpes, Isère, Haute-Savoie. Gard, Ardèche, Drôme, Lozère.
Sud-ouest.
Bordeaux Gironde, Charente, Charente-Inférieure, Dordogne, Gers, Landes, Lot-et-Garonne, Basses-Pyrénées, Hau tes-Pyrén ées. Aveyron, Lot, Tarn, Tarn-et-Garonne. Haute-Garonne, Ariège, Aude, Hérault, PyrénéesOrientales.
Rodez Toulouse
Les ingénieurs des mines sont exclusivement formés à VÉcole nationale supérieure des mines qui se recrute parmi les élèves sortis de l'École polytechnique. A ce chapitre on peut rattacher les médecins inspecteurs des eaux minérales, quoiqu'ils dépendent du ministère du commerce et qui sont attachés à 105 stations balnéaires. 126. JLes poi.Is et mesures. — Dans chaque arrondissement il y avait un vérificateur des poids et mesures dont le nombre doit être réduit d'après la loi de finances de 1887. Les arrondissements sont groupés en 5 circonscriptions régionales (Paris, Avignon, Bar-le-Duc, Bordeaux, Tours) dont chacune est administrée par un vérificateur en chef. A Sainl-Cloud (pavillon de Breteuil) réside un bureau international des poids et mesures chargé de vérifier les étalons de mesures pour les États qui ont adopté le système métrique.
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Dans la plupart des départements il y a un bureau de garantit qui examine le titre des objets d'or et d'argent et qui le certifie par l'apposition d'un poinçon de marque. Il y avait, en 1878, 72 bureaux de garantie établis, à peu d'exceptions près, au chef-lieu du département. 127. lia poste. — Le service de la poste a pris en France un développement considérable dont les causes principales sont le progrès de l'instruction, celui de la richesse et des échanges; la facilité des communications due aux chemins de fer, à la navigation à vapeur, à la multiplication même des bureaux de poste et des facteurs ruraux et à l'abaissement du tarif des lettres. Sous le règne de Louis-Philippe, une lettre coûtait 1 fr. 10, de Paris à Marseille. En 1848, la taxe a été rendue uniforme pour toute la France et fixée pour une lettre simple affranchie à 0 fr. 20; de 1872 à 1878, elle a été de 0 fr. 23 ; depuis 1878, elle est de 0 fr.lB; Les lettres non affranchies payent, sauf quelques exceptions, une taxe double. Le poids de la lettre simple a été élevé de 7,5 grammes à 10, puis à 15 grammes. De grandes facilités ont été données pour le transport des imprimés, des papiers d'affaires, des échantillons, etc. En 1830, la poste transportait 103 millions d'articles (63 millions de lettres et 40 millions de cartes et imprimés) ; en 1885, elle en a transporté 1,602 millions (719 millions de lettres et 883 millions d'imprimés, cartes postales, etc.). Le nombre des timbres-poste, cartes postales, enveloppes et bandes timbrées, chiffres-taxes pris en compte par les comptables a été, pendant l'année 1883 (1), de 1,068 millions, sur lesquels le département de la Seine figure pour 273 millions. Le produit total de la taxe des lettres, imprimés, etc., ayant été de 126 millions de francs en 1883, ce produit ne dépasse 2 millions que dans les départements de la Seine (34 millions 2/3), de la Gironde (3 millions 3/4), du Nord (3 millions 1/2), du Rhône (3 millions 1/3), de la Seine-Inférieure (3 millions 1/4), des Bouches-du-Rhône (3 millions), de Seine-et-Oise (2 millions 1/4) : ce sont les grandes villes de commerce qui ont la correspondance la plus active. Une figure insérée plus loin (livre VIII, Commerce, section 1) permet de suivre depuis 1830 le progrès du nombre des lettres et imprimés transportés par la poste. Le transport des lettres particulières par les courriers de France
(1) Ce nombre est inférieur à celui des transports, à cause des franchises.
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qui avait commencé, à titre officieux, à partir de l'établissement des relais de poste, devint, en 1627, l'objet d'une taxation par ordonnance royale et d'une ferme, et, en 1681, fut érigé en monopole dans le but de rendre la ferme plus productive. Il est resté monopole de l'État : l'administration des postes est investie par la loi du privilège exclusif de transporter les dépêches expédiées pour le service de l'État, les lettres particulières à l'exception des factures, etc., les cartes postales, les imprimés tenant lieu de lettres, les journaux, à moins que ceux-ci ne soient réunis en paquet pesant plus d'un kilogramme. Elle transporte aussi, mais sans privilège exclusif, les autres imprimés, les échantillons, les objets recommandés, les valeurs déclarées, les sommes d'argent transmises par le moyen de bons de poste de valeur fixe ou de mandats de poste, etc. La poste se charge même du recouvrement des effets de commerce. Elle a institué en 1882 la Caisse d'épargne postale, dont les recettes se sont élevées à 185 millions en 1886. Les compagnies de chemins de fer et de paquebots subventionnées transportent des colis postaux et se chargent de les livrer contre remboursement (1) : c'est un service qui, malgré son titre, est tout différent de celui de la poste. L'administration des postes opère ses transports par l'intermédiaire des chemins de fer sur lesquels elle a des bureaux ambulants et de courriers convoyeurs, des paquebots pour les pays d'outre-mer, des services de voiture et des facteurs de ville ou ruraux. Les bureaux, bureaux composés et bureaux simples, sans compter les facteurs-boîtiers, étaient au nombre de plus de 10,000 en 1886. Dans chaque département il y a un directeur des postes et des télégraphes, résidant au chef-lieu et ayant sous ses ordres des inspecteurs, sous-inspecteurs, des receveurs de bureau et des facteurs-boîtiers, des facteurs de ville et des facteurs ruraux. La plupart des bureaux de poste sont en même temps des bureaux télégraphiques. 128. Le télégraphe. —Le télégraphe aérien, inventé par Chappe, a fonctionné de 1794 à 1850, il ne servait qu'à transmettre les dépêches du gouvernement. L'invention du télégraphe électrique et la facilité qu'on a eue tout d'abord de l'établir sur les voies ferrées ont permis de mettre les communications télégraphiques au service des particuliers (loi du 29 novembre 1850). Le nombre des dépêches privées s'est élevé de 9,000 en 1851 à 27 millions
(1) H y a aussi les colis non postaux, de 3 à 5 kilos, qui sont transportés a prix fixe, comme les colis postaux.
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LA FRANCE.
en 1885. La multiplication des lignes qui mesuraient 2,133 kilomètres en 1851 et 93,108 (1), avec 278,747 kil. de fils, en 1884, et l'abaissement du tarif (10 fr. en moyenne par dépêche de 1831 à 1853 contre 0 fr. 68 en 1883 à l'intérieur de la France) ont rapidement développé ce service (Voir plus loin la figure du livre VIII, section I, qui permet d'en suivre le progrès). En 1885, le réseau télégraphique de France était pourvu de 14,704 appareils (dont 12,308 Morse). Ce sont encore les grandes villes qui fournissent le plus fort contingent; car, sur les 23 millions de dépêches de l'année 1883, 8,600,000 (sans compter celles des services publics) appartenaient au département la Seine, 822,000 à celui du Nord, 824,000 à la Seine-Inférieure, 618,000 à la Gironde, 616,000 au Rhône. Sur tout le littoral de la Méditerranée et de l'Océan, il existe un service éleclro-sémaphorique qui permet de communiquer avec les navires en rade. Il y a, près de la Direction générale des postes et télégraphes, une Ecole supérieure de télégraphie. La direction générale des postes avait été de l'an XII jusqu'en 1879 dans les attributions du ministère des finances, celle des télégraphes dans celles du ministère de l'intérieur. L'analogie et l'importance croissante de ces deux services les a fait réunir en principe dès le 27 février 1878 et avait fait créer le ministère des postes et télégraphes. Ce ministère a été supprimé en 1887 et les deux services ont été attachés au ministère des finances. 129. L<es forêts. — De toutes les propriétés territoriales de l'État, les plus étendues sont les forêts (Voir § 132). Elles sont régies par l'administration des forêts, qui ressortit au ministère de l'agriculture (depuis décembre 1877 ; antérieurement elle ressortissait à celui des finances), et comprend 35 conservations ou arrondissements forestiers embrassant un ou plusieurs départements (2). Les départements de l'est, où les forêts sont très nombreuses, comprennent presque autant de conservations que de départements. Les conservateurs ont sous leurs ordres des inspecteurs, des inspecteurs-adjoints et des gardes généraux. Le tableau suivant indique les conservations et les départements qui en font partie.
(1) Ce réseau comprenait 85,368 kilomètres de lignes aériennes, 1,715 de lignes souterraines et 6,025 de lignes sous-marines ou sous-fluviales. Il faut ajouter à ce réseau 189,632 kilomètres du réseau pneumatique. (2) Le nombre et les circonscriptions des conservations forestières ont très souvent changé.
�L'ADMINISTRATION.
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CONSERVATIONS FORESTIÈRES.
Conservations. 110 paris 2 Rouen
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Départements qui en font partie.
3e 4» 5e 0° 7° 8e
Slc
10e 11e
12e
13e 14e 15e 1GC 17» 18e 19e 20e 21e 11e 23° 24° 2oe 20e 27e 28e 29°
30° 31e
Dijon Nancy Privas Gharleville Amiens Troyes Épinal Melun Valence Besançon Lons-Ie-Saunier Grenoble Alençon Bar-le-Duo Mâcon Toulouse Tours Bourges Moulins.. Pau Tarbes Niort Carcassonne Aix Nîmes Aurillao Bordeaux Ajaccio Chaumont Vesoul Chambéry Nice Gap
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33e e 3'' 35e
Oise, Seine, Seine-et-Oise. Calvados, Eure, Eure-et-Loir, Seine-Inférieure. Côte-d'Or. Meurthe-et-Moselle. Ardèche, Haute-Loire, Lozère. Ardennes. Aisne, Nord, Pas de-Calais, Somme. Aube, Yonne. Vosges. Marne, Seine-et-Marne. Brome, Vaucluse. Doubs, territoire de Belfort. Jura. Isère, Loire, Rhône. Coles-du-Nord, Finistère, Ille-et-Vilaine, Mayenne, Morbihan, Orne, Sarthe. Meuse. Ain, Saône-et-Loire. Ariège, Haute-Garonne, Tarn-el-Garonne. Indre-et-Loire, Loir-et-Cher, Loire-Inférieure, Loiret, Maine-et-Loire. Cher, Indre, Nièvre. Allier, Creuse, Haute-Vienne, Puy-de-Dôme. Basses-Pyrénées. Gers, Ilaules-P y rénées, Lot-et-Garonne. Charente, Charente-Inférieure, Deux-Sèvres, Vendée, Vienne. Aude, Pyrénées-Orientales, Tarn. Basses-Alpes, Bouches-du-Rhône. Gard, Hérault. Aveyron, Cantal, Corrèze, Lot. Dordogne, Gironde, Landes. Corse. Haute-Marne. Haute-Saône. Savoie, Haute-Savoie. Alpes-Maritimes, Var. Hautes-Alpes.
Il y a, en outre, dans plusieurs conservations (12 en 1888) un service spécial du reboisement des montagnes, comprenant des inspecteurs, des inspecteurs-adjoints et des gardes généraux. Les agents forestiers sont organisés militairement (V. p. 469) et font partie de l'armée territoriale. L'administration des forêts possède à Nancy une Ecole forestière., où sont préparés à leur carrière des jeunes gens admis au concours après avoir fait (décret de 1888) leurs études à YInstitut national agronomique. Elle possède deux autres écoles pour la préparation aux emplois inférieurs.
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LA FRANCE.
4° section.
L'AGRICULTURE, L'INDUSTRIE ET LE COMMERCE.
SOMMAIRE.
— 130. La liberté du travail. — 131. L'agriculture.—132. L'industrie.
— 133. Le commerce.
130. lia liberté du traTail. — Dans le service des ponts et chaussées, la principale fonction de l'État est d'agir; dans les mines, de surveiller; dans le service des postes et des télégraphes, l'État exerce une industrie d'une nature particulière dont il fait payer les services ; dans l'administration des forêts, il a le rôle de propriétaire foncier. Quelque importants que soient ces services publics, ils ne constituent qu'une faible partie de la vie de la nation. Les institutions économiques de la France étant fondées sur le principe de la liberté du travail, les habitants agissent par leur propre initiative en matière d'agriculture, d'industrie et de commerce; l'administration n'intervient que dans des cas déterminés pour encourager les travailleurs par des récompenses, pour les consulter sur leurs propres intérêts ou pour surveiller le travail dans certains cas, par exemple celui des enfants en vertu de la loi de 1872. La France est divisée en 21 circonscriptions d'inspecteurs divisionnaires, du travail des enfants et des filles mineures employés dans l'industrie. 131. Ii'agricuiture. — Il y a 3 inspecteurs généraux de l'agriculture en France (sans compter l'Algérie). Des comices agricoles sont organisés, soit par arrondissement, soit par canton, par les soins de l'administration ou des associations agricoles que subventionne l'administration ; dans chacune des douze régions agricoles de la France a lieu, ordinairement tous les ans, un concours régional qui se tient, au mois de juin, successivement dans chacun des chefs-lieux de département faisant partie de la région. De plus, il existe des concours d'animaux de boucherie, institués dans huit villes [Lille, Nancy, Châteauroux, Nîmes, Nantes, Bordeaux, Lyon, Poissy) et des concours spéciaux ou généraux qui se tiennent à diverses occasions. Les courses de chevaux sont classées ordinairement au nombre des encouragements à l'agriculture. Il y a en France Y Institut national agronomique à Paris, 3 écoles nationales d'agriculture, à Grignon (Seine-et-Oise), à Grand-Jouan
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459
(Loire-Inférieure), à Montpellier; 1 école d'horticulture à Versailles; 3 écoles vétérinaires h Alfort, à Lyon, à Toulouse; 1 école des haras au Pin ; 1 vacherie modèle à Corbon (Calvados) ; -1 bergerie et école des bergers à Rambouillet (I). Il y a, en outre, 22 dépôts d'étalons, 20 écoles pratiques d'agriculture, 18 fermes-écoles, 84 chaires d'agriculture (en 1888) dans 81 départements [Rouen en a 4) (2), 43 stations agronomiques subventionnées dans 38 départements, 4 chaires de chimie agricole. L'agriculture fait connaître ses vœux par le conseil supérieur de l'agriculture, présidé par le Ministre, et par les chambres consultatives d'agriculture qui, en principe, existent dans chaque arrondissement, six départements n'en ont pas : Loire-Inférieure, HauteMarne, Basses-Pyrénées, Rhône, Haute-Saône, Deux-Sèvres [Almanach national). La Société nationale d'agriculture de France, dont le siège est à Paris, relève du ministre de l'agriculture. Il existe un grand nombre de sociétés libres d'agriculture, parmi lesquelles la plus importante est la Société des agriculteurs de France. 132. i/industrie. — L'industrie fait Connaître ses vœux par les chambres consultatives des arts et manufactures. Ces chambres, instituées sur la demande des conseils municipaux, sont composées de membres élus par les notables commerçants ; il en existe aujourd'hui 73. Des commissions et une inspection organisés en vertu de la loi du 19 mai 1874 surveillent le travail des enfants ; cette inspection (voir le § 124) occupe, à Paris seulement, 13 inspecteurs et 10 inspectrices. Les expositions partielles, nationales ou universelles sont les concours dans lesquels se manifestent les progrès de l'industrie. 133. Le commerce. — Le commerce fait connaître ses vœux par les Chambres de commerce, composées de membres élus par les notables commerçants; il y en a aujourd'hui 94. Le conseil supérieur de l'enseignement technique, le Conservatoire des arts et métiers, l'Ecole centrale des arts et manufactures ; les écoles d'arts et métiers [Aix, Angers, Châlons, Cluses [Haute-Savoie)] relèvent du ministère du commerce. Au commerce se rattache l'hôtel des Monnaies (3) (Voir § 227), qui
(1) Il y en a une à Moudgebeur (Algérie). (2) Les 5 départements qui n'en ont pas sont (Almanach national pour 18871888) Seine, Calvados, Nord, Morbihan, Var; mais le Nord a une station agronomique; le Calvados en a aussi une et, en outre, une chaire de chimie agricole. — La Seine a deux stations (Joinville, Vincennes). (3) Unique depuis la loi du 31 juillet 1879 dont le résultat a été la suppres-
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LA
FRANCE.
fabrique les monnaies d'or, d'argent ou de bronze et les médailles pour le compte de l'État et des particuliers. La Banque de France (Voir § 253), qui a le double caractère d'établissement public (par son gouverneur et son sous-gouverneur qui sont à la nomination du gouvernement ainsi que les directeurs de ses (94) succursales, par le monopole de l'émission des billets de banque, etc.) et d'établissement libre, s'y rattache aussi.
5° section.
L'ARMÉE.
SOMMAIRE.
— 134. La défense du sol. — 135. Le recrutement. — 13G. L'effectif en temps de guerre et en temps de paix. — 13". L'armée territoriale. — 138. La composition de l'armée active. — 139. Les corps d'armée et les régions territoriales. — 140. Les services administratifs. — 141. La justice militaire. — 142. Les écoles.
134. Lia défense du sol. — Il faut être toujours prêt à défendre le sol national, avec ses habitants et ses richesses, contre les ennemis qui pourraient l'envahir. C'est pourquoi il est nécessaire d'avoir une armée de terre et de mer qui protège l'indépendance nationale. L'armée sert en même temps à assurer l'influence que peut légitimement et que doit exercer une grande nation clans la politique générale du monde. Il est profondément regrettable pour la France, comme pour l'Europe entière, que l'état de la politique exige qu'elle soit si nombreuse, qu'elle coûte tant d'argent et détourne tant d'hommes du travail. 135. l<e recrutement. — Le recrutement s'est fait depuis 1789 de diverses manières. La loi du 26 février 1793, votée au moment où l'Europe se coalisait contre la France, avait ordonné la levée en masse par réquisition permanente de tous les Français de dix-huit à quarante ans non mariés ou veufs sans enfants : ainsi furent recrutées les armées de la Convention. Laloi du 6 septembre 1796 établit le recrutement par la conscription, c'est-à-dire par l'appel annuel de tous les jeunes gens ayant atteint leurs vingt ans qui devaient, par voie de tirage au sort, fournir le contingent d'hommes nécessaires pour le recrutement; la conscription, très légèrement modifiée sous le Consulat et l'Empire, fournit des soldats aux armées de Napoléon. La Charte de 1814 l'abolit. La loi du 10 mars 1818, due au maréchal Gouvion Saint-Cyr, puis légèrement modifiée par celle
sion du dernier (Bordeaux) des seize hôtels des monnaies qui existaient eu France, en 1789, hors de Paris.
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du 9 juin 1824, établit en principe le recrutement par engagement volontaire et accessoirement par la conscription ; mais, en fait, la conscription resta presque le seul mode de recrutement. Le roi fixait par ordonnance le contingent, c'est-à-dire le nombre d'hommes appelés sous les drapeaux. La durée du service militaire était el resta jusqu'en 1872 de sept ans. Diverses lois ont, depuis ce temps, modifié à plusieurs reprises la composition de l'armée. Celle du 31 mars 1832 consacra le recrutement par des « appels » votés chaque année par les Chambres, en le combinant avec la faculté de la substitution et du remplacement et avec les engagements volontaires ; celle du 26 avril 1855 institua l'exonération du service militaire au moyen d'une somme d'argent versée au Trésor et alimentant une caisse destinée à fournir une haute-paye aux rengagés ; celle du lor février 1868, due au maréchal Niel, et votée après la victoire de la Prusse sur l'Autriche en 1866, supprima l'exonération, rétablit le mode de remplacement de la loi de 1832, répartit les inscrits valides de chaque classe en deux parties, la première comprenant ceux qui avaient tiré au sort les plus faibles numéros, formant le contingent de l'armée active, et la seconde formant une garde nationale mobile, qui pouvait être appelée sous les drapeaux en cas de guerre. Après les désastres de la guerre de 1870-71, il a fallu, par une loi nouvelle, accroître les forces militaires en vue d'assurer la sécurité du pays et rendre le service obligatoire pour tous les Français : c'est ce qu'ont fait la loi du 27 juillet 1872 sur le recrutement et celle du 24 juillet 1873 sur l'organisation de l'armée. Sous la Restauration, la classe, c'est-à-dire le total des jeunes gens soumis à la conscription, se composait d'environ 285,000 hommes; mais il n'y avait que 40,000 hommes appelés sous les drapeaux jusqu'à l'expédition d'Espagne (1823) et que 60,000 depuis cette époque. Sous le règne de Louis-Philippe et jusqu'en 1852, avec une classe d'environ 300,000 jeunes gens, l'appel a été de 80,000 hommes. Pendant la guerre de Crimée et pour la classe de 1858 (guerre d'Italie, 1859), il s'est élevé à 140,000; pendant les autres années, de 1856 à 1867, il a été de 100,000 pris sur des classes qui comprenaient environ 320,000 jeunes gens depuis l'annexion de la Savoie et de l'arrondissement de Nice. La loi du 1er février 1868 a changé la composition de l'armée. Celle-ci avait un effectif de 205,000 hommes sous la Restauration, de 338,000 en 1852, avant la guerre de Crimée. En 1868, elle corn-
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LA FRANCE.
prit, d'une part, 441,000 hommes sous les armes et, d'autre part, avec les réserves et la garde nationale mobile, 1,003,000 hommes disponibles. Depuis 1872, la classe, diminuée par suite de la diminution du territoire, n'a guère été en moyenne que d'environ 301,000 jeunes gens (1), et la première partie du contingent a varié de 132,000 à 152,000 hommes (Voir la figure 96, qui indique le contingent
Nombre des hommes du contingent annuel (exprime en milliers}.
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Effectif de l'armée (exprimé en milliers d'hommes).
Fig. 96. — Contingent et armée depuis la Révolution.
à diverses époques et le nombre des soldats et des hommes disponibles). L'armée, conformément à la loi du 27 juillet 1872, se recrute par le contingent annuel et par les engagements. I. En premier lieu par le contingent que fournit chaque année la classe. La classe se compose de tous les jeunes gens nés de parents français soit en France, soit à l'étranger, ou nés en France de parents étrangers qui sont nés eux-mêmes en France, ou des jeunes étrangers nés en France qui veulent acquérir la qualité de Français et qui ont eu vingt ans révolus dans le courant de l'année
(1) Voir le tableau plus loin.
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précédente. La liste de ces jeunes gens est dressée dans chaque commune, du 1er au 15 janvier de chaque année, par les soins du maire et comprend tous les jeunes gens qui ont, par leurs parents ou par eux-mêmes, leur domicile légal dans la commune. Un décret fixe chaque année l'époque du tirage au sort, lequel a lieu au chef-lieu de canton devant le sous-préfet assisté des maires du canton. Le maire tire pour les absents, lorsqu'ils ne sont pas représentés par leurs parents ou tuteurs. La classe de 1883, qui a tiré au sort en 1886 (V. p. 460), comprenait 306,854 jeunes gens (1). L'infirmité duement constatée est le seul cas à'exemption complète et définitive ; cette catégorie comprenait 39,760 individus en 1886. Les infirmes ne comptent pas dans le contingent, lequel, pour la classe de 1885, comprenait donc 267,094 jeunes gens. Ils sont répartis en cinq parties. 1° La première partie du contingent comprend tous les hommes propres au service actif. Cette partie se composait en 1886 de 132,496 jeunes gens ; cette partie est subdivisée elle-même va. première portion du contingent qui fait un service de cinq ans (en réalité quatre ans environ aujourd'hui) et qui comptait 90,216 hommes pour l'armée de terre et 5,639 pour l'armée de mer, et en seconde ■portion du contingent qu'on garde de 6 à 12 mois sous les drapeaux et qui comptait 36,641 hommes (2). 2° Il y a une certaine catégorie de jeunes gens qui, en vertu de l'article 17, sont provisoirement dispensés, mais seulement en temps de paix, du service actif; ce sont : l'aîné d'orphelins de père et de mère, le fils aîné de femme veuve ou d'un père aveugle ou ayant plus de soixante-dix ans, l'aîné de deux frères de la même classe et quelques jeunes gens placés dans des conditions analogues; cette catégorie forme la seconde partie du contingent, laquelle comprenait 46,466 jeunes gens (3).
(1) Ce nombre de 300,854 est le nombre définitif après révision des tableaux de recensement dressés par les maires. De ces tableaux ont été rayés 1,203 fils d'étrangers qui se sont réclamés de la qualité d'étrangers (sur un total de 2,993 qui étaient inscrits) et 230 jeunes gens nés en France d'étrangers qui euxmêmes y étaient nés (sur un total de 575 qui étaient inscrits). Dans les 300,854 sont comptés 2,058 jeunes gens des classes antérieures omis dans les tableaux précédents et découverts dans la formation de la classe de 1885. Sur ces 306,854 jeunes gens, 7,584 ne se sont pas présentés; conformément à la loi, ils ont été considérés comme aptes au service. (2) Ces proportions sont variables, le ministre pouvant appeler toute la seconde portion. La première portion du contingent de la classe de 1887, appelée en 1888, est de 135,049 hommes, la seconde de 5,000 seulement. (3) Dans la seconde partie du contingent de la classe de 1885, les fils ou
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LA FRANCE.
3° Une autre catégorie est celle des jeunes gens dispensés conditionne llement, en vertu de l'article 20, même en temps de guerre, parce qu'ils rendent à l'Etat des services d'une autre nature; tels sont les membres de l'instruction publique et les élèves de l'École normale supérieure, de l'École des chartes, de l'École des langues orientales, qui s'engagent à servir dix ans l'État dans leur carrière; les jeunes gens qui se préparent au sacerdoce, etc. En outre, les élèves de l'École polytechnique et de l'École forestière sont considérés comme présents sous les drapeaux ; les inscrits maritimes, les engagés volontaires, les engagés conditionnels d'un an qui sont réellement au service, sont rangés dans cette catégorie, laquelle forme la troisième partie du contingent; elle comprenait 31,875 individus (1). 4° Les jeunes gens qui, sans avoir une infirmité les rendant incapables de servir, ont cependant certaines infirmités ou une constitution trop délicate pour faire un service actif, sont classés dans la catégorie des services auxiliaires, laquelle est appelée en temps de guerre dans les bureaux, ateliers, etc., pour remplacer les hommes valides versés dans le service actif et pour assurer les services administratifs. Cette quatrième partie du contingent comprenait 16,531 individus en 1886. 5° La cinquième partie du contingent comprend les jeunes gens dont le développement physique est insuffisant ou qui n'ont pas atteint la taille réglementaire (1 m. 54) et qui pendant deux ans peuvent être ajournés à un nouvel examen ; après quoi, ils sont exemptés ou classés soit dans le service actif, soit dans le service auxiliaire. Cette catégorie comprenait 39,726 jeunes gens en 1886. Dans le contingent annuel figurent les ajournés des deux classes antérieures qui ont été classés par le conseil de révision. Ainsi, en 1886, en même temps que la classe de 1885 était versée
petits-fils de veuves, de père aveugle ou âgé de plus de soixante-dix ans figuraient à raison de 37 p. 100, les frères de militaires, dans l'armée active, à raison de 54 p. 100, les autres à raison de 9 p. 100. fl) Dans la troisième partie du contingent de la classe de 1885, les élèves des Écoles polytechnique et forestière figuraient à raison de 0,6 p. 100; les élèves de l'École normale supérieure, les professeurs des lycées et collèges à raison de 1 p. 100; les membres des associations religieuses vouées à l'enseignement primaire et reconnues comme établissements d'utilité publique à raison de 1 p. 100 environ, les instituteurs à raison de 8 p. 100; les élèves ecclésiastiques à raison de 5,7 p. 100; les jeunes gens (au nombre de 18,333) liés au service, en vertu d'un engagement volontaire, d'un brevet ou d'une commission à raison de 57,7 p. 100; les inscrits maritimes à raison de 13 p. 100; les engagés conditionnels d'un an (4,095) à raison de moins de 11 p. 100, etc.
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LA
FRANCE.
dans les régiments, 3067 hommes de la classe de 1883 et 7227 de celle de 1884 étaient classés dans la première portion de la première partie du contingent; 1043 de la classe de 1883 et 2 801 de celle de 1884 clans la seconde portion. Le total des jeunes gens inscrits dans la première partie du contingent s'est trouvé être ainsi de 146634 (1), dont 132 496 pour la classe de 1885 et 14138 pour celles de 1883 et de 1884. Après le tirage au sort, le conseil de revision, composé de cinq membres, qui siège dans chaque département sous la présidence du préfet et qui tient successivement session dans chaque canton, assisté du sous-préfet et des maires, examine les jeunes gens de la classe, prononce les exemptions, arrête et signe la liste du recrutement cantonal sur laquelle les noms des jeunes gens non exemptés sont inscrits dans une des cinq parties du contingent. Le commandant de recrutement du département dresse une liste semblable sur le registre matricule du département. Les hommes portés sur ce registre y figurent pendant les cinq ans qu'ils sont à la disponibilité de l'armée active et pendant les quatre ans de la réserve, et sont tenus de faire connaître tous leurs changements de résidence. La même obligation s'impose aux hommes appartenant à l'armée territoriale. Sur le nombre des jeunes gens compris dans la première partie des listes du recrutement cantonal, le ministre peut, en vertu de l'article 32 de la loi de 1872, autoriser, jusqu'à concurrence de 4 p. 100, des jeunes gens qui se trouvent dans une situation malheureuse à rester dans leurs foyers à titre de soutiens de famille. La classe de 1885 a eu 5 317 dispenses pour ce motif. Il peut aussi, à raison de 4 p. 100, accorder des sursis d'appel pendant deux ans de suite à des jeunes gens qui en ont besoin pour l'exercice de leur profession. Mais ces sursis sont des ajournements et non des dispenses; aussi sont-ils peu recherchés;il n'y en a eu que 299 en 1886. Lorsque les jeunes gens dispensés perdent leur droit à la dispense, ils sont tenus de rentrer sous
(1) En comptant les ajournés qui, après un an ou deux, ont été attribué: définitivement à la première ou à la deuxième portion de la première parte du contingent, on a : 1877 1878 1879 1880 1881 159.574 hommes. 151.072 — 159.288 — 168.949 — 163.611 — 1882 1883 1884 1885 1886 155.886 hommes. 155.896 155.553 147.313 146.694 -
�L'ADMINISTRATION,
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les drapeaux pour terminer leur temps. 929 hommes ont été réintégrés dans les corps pour ce motif en 1886. En second lieu, l'armée se recrute par les engagements. Tout Français célibataire peut s'engager dans l'armée de mer à partir de seize ans, dans l'armée de terre à partir de dix-huit ans, sous certaines conditions. La durée de l'engagement volontaire est de cinq ans. En cas de guerre, le Français qui a accompli le temps de service prescrit dans l'armée active et sa réserve peut contracter un engagement pour le temps de cette guerre. Les hommes qui, après avoir fait un an ou six mois de service, sont envoyés en disponibilité, peuvent contracter un engagement de cinq ans, et dans ce cas ils ne peuvent être renvoyés dans leurs foyers sans leur consentement. Le nombre des engagements volontaires de cinq ans a été en 1886 de 21 762, dont 13 624 pour l'armée de terre, et 8138 pour l'armée de mer. Il y a eu en outre 4137 engagements dans les corps étrangers, régiments étrangers, tirailleurs algériens et spahis. Les rengagements peuvent être contractés jusqu'à l'âge de vingtneuf ans pour les caporaux et soldats, et de trente-cinq ans pour les sous-officiers et pour une durée de 5, 4, 3 ou 2 ans. Ils ont été, en 1886, au nombre de 3 181 pour la France et l'Algérie, dont 1222 par des soldats, 372 par des caporaux ou brigadiers, 3 587 par des sous-officiers. Le nombre des rengagements a augmenté depuis quelques années par l'effet de la loi du 23 juillet 1881 sur les «primes de rengagement ». Les engagements conditionnels (volontariat d'un an) sont ceux que contractent, au moment de l'appel sous les drapeaux de la première partie du contingent, des jeunes gens ayant certains titres, comme celui de bachelier, ou appartenant à certaines écoles, ou ayant subi un examen spécial et professionnel; ils sont autorisés moyennant une « prestation » de 1 500 francs dont le ministre peut exempter un volontaire sur 100, à contracter un engagement d'un an, à condition d'avoir dix-huit ans accomplis au jour de or l'engagement et de n'en avoir pas eu vingt au l janvier écoulé. Ds peuvent d'ailleurs obtenir un sursis d'appel jusqu'à 24 ans. Après avoir passé cette année sous les drapeaux, ils sont renvoyés dans leurs foyers s'ils ont, par un examen, satisfait aux conditions d'instruction-militaire ; ils font ensuite partie de la disponibilité de l'armée active jusqu'à leur passage dans la réserve au bout des einq ans. Le nombre de ces volontaires a été de 3 392 en 1886.
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LA FRANCE.
Le tableau suivant montre qu'il est en diminution depuis 1878, l'examen professionnel ayant été rendu plus difficile.
ENGAGÉS CONDITIONNELS
DAPnÈB LES DISPOSITIONS
ANNÉES.
-__ de l'art. 53 (sans examen).
—"
—
TOTAL.
de l'art. 54 (après examen).
1878 1879 1880
1883 1884 1885 1886
2.211 2.383 2.7G3 2.434 2.581 2.782 2.322 2.530 2.494 2.417
6.302 6.994 4.405 2.437 2.422 2.400 2.658 2.074 1.993 975
8.513 9.377 7.168 4.871 5.003 5.182 4.980 4.604 4.487 3.392
L'effectif total incorporé en 1886 (première partie du contingent de la classe de 1885: 132 496, — incorporations d'ajournés des classes antérieures : 14 138,— engagements et rengagements: env. 26 300) a donc été de 187100 hommes environ, sur lesquels, à cause des dispenses (soutiens de famille, etc.), ISO 000 environ seulement peuvent être comptés comme des recrues effectives. L'Algérie a, en outre, son recrutement particulier depuis la loi du 6 novembre 1875 (voir livre XI). Ces nombres ne donnent pas encore le total des hommes qui sont appelés chaque année sous les drapeaux ; car il faut y ajouter les réservistes (réserve de l'armée active) et les territoriaux (armée territoriale) qui fournissent deux fois dans l'espace de quatre ans un service de vingt-huit jours pour les premiers et de treize jours pour les seconds. Par exemple, en 1886, l'appel des réservistes des classes de 1877 et 1879 a porté sur 151 927 et 162 656 hommes sans compter 10 à 11 000 hommes qui ont obtenu un ajournement; celui des territoriaux des classes de 187-4 et de 1875 a porté sur 85 837 et 87172 hommes, sans compter 4500 hommes environ qui ont obtenu un ajournement. Le total est d'environ 487 000 hommes appelés. 136. L'effectif en temps de guerre et en temps de paii. " Le service dans l'armée de terre ou dans l'armée de mer comprend vingt années divisées en quatre parties : 1° cinq ans dans l'armée active, qui commencent à partir du l°r juillet de l'année du liras6 au sort ; 2° quatre ans dans la réserve de l'armée active; 3° cinq ans
�L'ADMINISTRATION.
469
dans Y armée territoriale; 4° six ans dans la réserve de l'armée territoriale. Après le tirage au sort, les hommes de la première portion de la première partie du contingent sont incorporés dans un corps en garnison dans une région de corps d'armée quelconque. Les hommes de la seconde portion d'une part, les réservistes et les conditionnels d'un an libérés d'autre part sont incorporés dans un corps de la région qu'ils habitent. Le service pour l'armée de mer est réglé de la même manière pour l'armée active et pour sa réserve; mais, après la réserve de l'armée active, les hommes, en vertu de la loi du 4 décembre 1875, passent directement dans la réserve de l'armée territoriale. Si tous les hommes qui doivent le service étaient présents sous les drapeaux, on aurait, en temps de guerre : 1° L'armée active, portée à l'effectif de guerre par le rappel des hommes en disponibilité (2° portion de la première partie du contingent, etc.) et par l'appel des réserves de l'armée active, le tout comprenant 880 000 hommes d'armée de campagne et 50 000 hommes devant rester en France et en Algérie ; 2° Les troupes de remplacement ou de dépôt, formées parles parties des réserves et de la disponibilité excédant l'effectif mobilisé par la dernière classe du contingent encore insuffisamment instruite et par les classes suivantes qui peuvent être appelées par anticipation pendant la durée de la guerre, le tout comprenant par pure hypothèse environ 220 000 hommes ; 3° L'armée territoriale, qui, sans sa réserve, peut mettre sur pied au moins 450 000 hommes (90 000 X 5), est réputée pouvoir fournir, en cas de besoin, plus de 600 000 hommes (37 000 officiers et 579 000 hommes) ; 4° Le dépôt de l'armée territoriale, qui est d'environ 20000 hommes. En outre, les corps forestiers (86 compagnies et 40 sections de compagnies de chasseurs forestiers) et les corps des douaniers (32 bataillons actifs et 6 bataillons de forteresse), qui sont organisés militairement et qui comptent dans l'armée territoriale, fournissent plus de 20 000 hommes. Le tout forme un total d'environ 1 800 000 hommes. Sil'on ajoute, d'autre part, les vingt classes d'hommes dispensés, mais non exempts, et les hommes du service auxiliaire, deux catégories qui comprennent environ 1330 000 hommes, et la réserve non organisée de l'armée territoriale, on arrive à un total qui, sur le papier, dépasse 3 millions et demi d'hommes mis, en cas de besoin, à la disposition du ministre de la guerre, sans compter l'armée de mer.
�470
LA FRANCE.
Ces hommes devraient, en cas de guerre, être incorporés dans les 18 corps d'armée de la France (voir § 131), et même dans des cadres supplémentaires que le ministre de la guerre formerait suivant les besoins. L'appel de toute cette masse d'hommes causerait une perturbation considérable dans la vie ordinaire de la nation et une interruption du mouvement économique ; elle paraît peu vraisemblable ou du moins elle ne pourrait durer longtemps sans entraîner de très graves conséquences. Aujourd'hui, l'entretien sous les armes d'un demi-million d'hommes est par lui seul une perte énorme pour la production nationale en même temps qu'une charge très lourde pour le Trésor. Depuis 1870, l'état de l'Europe exige de toutes les grandes puissances des sacrifices qui pèsent lourdement sur les populations comme sur les budgets et qui gênent l'essor de la richesse. L'armée active, dontl'effectif est déterminé chaque année approximativement par la loi du budget, est d'environ 520000 hommes (1). Mais le nombre des hommes au service est, en réalité, inférieur par suite de l'incomplet qui se produit après le départ de la classe libérée ; le total se réduisait à environ 504 000 en 1887. D'après le budget de 1888, il devait y avoir un effectif net (militaires présents ou en mission) de 466 341 hommes, dont 26133 officiers, et 439 208 hommes de troupe, et, en outre, 39252 hommes absents (dans les hôpitaux, en congé ou punis par jugement): total général 504 693 (2). Dans ce total est comprise la gendarmerie, qui comptait, en 1887, 25 812 hommes.
Milliers. Milliers.
(1) 1869 Effectif au l=r janvier. 1815 — — —
444 442
1885 Effectif prévu parle budget. 524 1887 — — — — »23 (525 avec les sapeurs-pompiers).
(2) Voici comment se décomposait l'effectif qui a servi de base au budget de 1887 : Officiers dont 23.203 armée active 2.348 Algérie 637 Tunisie / Corps de troupe l Administration centrale.., ) États-majors 1 Écoles militaires [Hors cadres \ Invalides 18.009 \ 196/ 3.763 1 1.295i 2.9241 1 j 447.484\ 848 / 3.818 f 545;
isi
Troupe / Corps de troupe dont 388.874 arméeactive ) États-majors 48.370 Algérie Écoles militaires 15.451 Tunisie [Hors cadres
j
450 G95
Total de l'armée active
478.883
�L'ADMINISTRATION.
471
Le chiffre de l'effectif porté par le budget signifie que le ministre de la guerre a à sa disposition les fonds nécessaires pour entretenir, pendant les 365 jours de l'année, le nombre d'hommes fixé. Mais ces nombres ont plus de précision dans les statistiques que dans les régiments. En réalité^ l'effectif n'est jamais au complet. Les congés, les maladies, les détentions le réduisent ordinairement d'environ 8 p. 100, sans compter les congés supplémentaires donnés par raison d'économie. C'est pourquoi il est difficile de savoir le nombre d'hommes présents sous les drapeaux. Le tableau suivant indique 1' « effectif réel brut moyen » par mois, tel qu'il a été en 1885 (avec un effectif budgétaire de 48-4 000 hommes) et tel que le prévoit le budget de 1888 (avec un effectif budgétaire de 466 000).
Nombres exprimés par milliers en 1885. prévision pour 1887. Nombres exprimés par milliers en 1885. prévision pour 1887.
Janvier Février Mars Avril Mai Juin
511 504 488 489 490 489
478 (1) 479 480 481 481 481
Juillet 488 Août 487 Septembre... 452 Octobre 385 Novembre... 388 Décembre.... 506
480 479 434 443 339 (2) 468
Dans l'effectif brut moyen ne sont pas compris les réservistes appelés pour le service de vingt-huit jours et les territoriaux appelés pour le service de treize jours. Nous avons dit qu'en 1886 les premiers étaient de 314 000, et les seconds de 173 000, en nombres ronds. Ils augmentent considérablement l'effectif, surtout au mois de septembre. Cependant tous ne sont pas appelés sous les drapeaux en même temps, particulièrement dans la cavalerie, où le nombre des chevaux serait insuffisant pour le service. Gomme exemple, nous indiquons les groupes d'hommes qui sont à la disposition du ministre de la guerre au 18 juillet 1887. La Report pour l'armée active Gendarmerie et garde républicaine. dont 1.045 Algérie 108 Tunisie \ (Officiers (Troupe ) 788 j 25.024) 478.883 „.
Total général 504.693 (1) Dans cet effectif ne sont pas compris les 12,500 hommes qui étaient eu 1881 au Tonkin. (2) Après les manœuvres et avant l'incorporation de la classe, beaucoup de soldats sont envoyés en congé et l'effectif diminue.
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LA FRANGE.
première portion de la première partie des contingents de 1886, 1885, 1884, 1883 (environ 402 000 avec les engagés volontaires) est au service, et celle de 1882 est en congé en attendant son passage dans la réserve ; la deuxième portion de la première partie du contingent de 1886 (environ 33 500 avec les engagés conditionnels) est au service, et celle des classes de 1885, 1884, 1883 et 1882 est en disponibilité; les officiers (près de 26 000), les engagés volontaires (déjà comptés dans les catégories précédentes) et les rengagés (environ 20 000) sont au service (1). La réserve de l'armée active des classes de 1881 1880, 1879 et 1878 est à la disposition, et deux de ces classes (1881, 1882) seront au service pendant vingt-huit jours de l'année; il en est de même pour les classes de l'armée territoriale de 1877, 1876, 1875, 1874, 1873, dont deux (1880 et 1881) seront au service pendant treize jours. La réserve de l'armée territoriale, qui comprend six classes (18721867), n'a pas été encore organisée. Dans l'organisation actuelle de l'armée, ce ne sont pas les hommes qui manquent, mais l'argent : l'effectif est limité par la somme allouée au ministre de la guerre. Ce qui importe d'ailleurs le plus pour la sécurité de la France, c'est moins d'avoir beaucoup d'hommes présents, ce qui est coûteux, que beaucoup d'hommes disponibles, suffisamment exercés et pouvant être, au premier appel, incorporés dans des « cadres » solides. 137. li'armée territoriale. — L'armée territoriale, qui est le doublement de l'armée active, est organisée en vertu des lois du 27 juillet 1872 et du 24 juillet 1873. Elle comprend des troupes de toutes armes, excepté les chasseurs à pied pour la France européenne, et elle est constituée par subdivision de région de corps d'armée pour l'infanterie et par région pour les autres armes. Chaque subdivision de région fournil un régiment d'infanterie (sauf Aix qui en fournit deux) composé de 3 bataillons à 4 compagnies et des cadres d'une compagnie de dépôt : en tout 145 régiments (plus 9 bataillons de zouaves en Algérie). Chaque région fournit 4 escadrons de cavalerie (en tout 72, plus en Algérie 4 escadrons de chasseurs d'Afrique) ; un régiment d'artillerie (en tout 18, plus 2 bataillons de canonniers sédentaires à Lille et à Valenciennes) ; un bataillon de génie ; un escadron du train des équi(1) Le total fait 482 500; mais ces nombres sont empruntés à l'état de f année 1883. Les étrangers et indigènes algériens (13 600), les hommes retenus pour punition (9 200) n'y sont pas compris.
�L'ADMINISTiiATlON.
473
pages; une section de commis et ouvriers militaires d'administra- tion ; une d'infirmiers. Un effectif administratif permanent et soldé est affecté à cette armée et attaché aux bureaux de recrutement des subdivisions régionales pour l'infanterie, et, pouf les autres armes, au cheflieu de la région, sous les ordres d'un officier supérieur compris dans la section territoriale de l'état-major général du corps d'armée. Les cadres de l'armée territoriale sont recrutés : 1° pour les officiers et les fonctionnaires, parmi les officiers et les fonctionnaires démissionnaires ou en retraite des armées de terre ou de mer; parmi les volontaires d'un an qui, après avoir fait une année supplémentaire, ont obtenu un brevet d'officier auxiliaire ou une commission; parmi les sous-officiers de réserve ou les volontaires d'un an, munis du brevet de sous-officier, qui satisfont à un examen spécial, et enfin parmi les officiers de réserve auxquels leur temps de service donne droit de passer dans l'armée territoriale; 2° pour les sous-officiers et les employés, parmi les anciens sous-officiers et employés de la réserve et les volontaires d'un an brevetés comme sous-officiers, et aussi parmi les anciens caporaux et brigadiers reconnus aptes à ce nouveau service. 138. Lia composition rte l'armée active. — L'armée active (France et Algérie) se compose (d'après la loi du 13 mars 1875 relative à la constitution des cadres et des effectifs de l'armée active et de l'armée territoriale) : 1° Des corps de troupes de toute arme, savoir : l'infanterie, la cavalerie, l'artillerie, le génie, le train des équipages militaires; 2" Du personnel de l'état-major général et des services généraux de l'armée, savoir : l'état-major général de l'armée, le service d'état-major, le corps de l'inspection de l'administration de la guerre ; 3° Du personnel des états-majors et des services particuliers ; 4° De la gendarmerie ; 5° Du régiment des sapeurs-pompiers de la ville de Paris. I. Troupes. — L'infanterie (293 000 hommes (1) y compris les officiers) comprend 144 régiments d'infanterie de ligne dits « subdivisionnaires » (1 653 hommes), à 3 bataillons de 4 compa(1) Les nombres relatifs à la composition de chacun des corps sont ceux de | l'effectif moyen normal de 1886, qui est supérieur à l'effectif moyen réel du budget de 1887.
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LA FRANCE.
gnies, avec un demi-cadre d'officiers pour le quatrième bataillon (loi du 25 juillet 1887] ; en outre, 18 nouveaux régiments (n° 145 à n° 162) ont été créés, dits régionnaires, à 3 bataillons de 4 compagnies, destinés à occuper certaines places fortes (1611 hommes); 30 bataillons de chasseurs à pied (573 hommes) à 4 compagnies, plus 2 compagnies de dépôt. Les 6 bataillons d'Afrique ont en général 6 compagnies ; 4 régiments de zouaves (2 656 hommes) à 4 bataillons de 4 compagnies, plus 1 compagnie de dépôt; 3 régiments de tirailleurs algériens à 4 bataillons de 4 compagnies (2 733 hommes) ; 1 légion étrangère à 4 bataillons de 4 compagnies ; 3 bataillons d'infanterie légère d'Afrique à 6 compagnies; 5 compagnies de discipline, dont 1 de pionniers et 4 de fusiliers. La cavalerie (74 800 hommes et 65 000 chevaux) comprend 82 régiments, savoir : 12 régiments de cuirassiers 18 — de dragons 32 — de cavalerie légère (20 de à 5 escadrons dont chasseurs, 12 de hussards) un de dépôt (soit 830 6 régiments de chasseurs d'Afrique hom. et 710 chev.); (1 037 hommes, 930 chevaux) 4 régiments de spahis (1159 hommes, 1141 chevaux) 8 compagnies de cavaliers de remonte ; les cavaliers de manège (240 hommes). L'artillerie (70 300 hommes et 32 600 chevaux) comprend : 19 régiments d'artillerie divisionnaire (27 939 hommes) à 3 batteries à pied, à 8 batteries montées et 2 batteries de dépôt; 19 régiments d'artillerie de corps à 8 batteries montées, 3 batteries à cheval et 2 batteries de dépôt (27 303 hommes) ; 2 régiments d'artillerie-pontonniers à 14 compagnies (3 612 hommes) ; 10 compagnies d'ouvriers d'artillerie (1 860 hommes); 3 compagnies d'artiûciers (315 hommes) ; 57 compagnies du train d'artillerie (5142 hommes). Les troupes du génie (11 900 hommes, 980 chevaux) se composent de : 4 régiments de sapeurs-mineurs, de 5 bataillons à 4 compagnies, plus une compagnie de dépôt, une d'ouvriers de chemins de fer, une de sapeurs-conducteurs (10 960 hommes, 733 chevaux).
�L'ADMINISTRATION.
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Les équipages militaires (12 600 hommes et 9100 chevaux) comprennent : 20 escadrons de train à 3 compagnies (270 hommes, 198 chevaux par escadron); II. Personnel de Vélal-major général. —Il comprend l'état-major général (345 officiers), c'est-à-dire les maréchaux de France, les généraux de division, les généraux de brigade et les généraux de la réserve; le service d'état-major, ' c'est-à-dire les officiers munis du brevet d'état-major au nombre d'environ 300 en temps de paix. III. Employés, troupes d'administration et autres. — Ils comprennent environ 27 700 hommes : l'état-major particulier de l'artillerie, composé d'officiers et de gardes, dont la mission est d'assurer, en campagne, le service des états-majors de l'artillerie des armées et des corps d'armée et la direction générale des divers services de l'arme, et, à l'intérieur, le fonctionnement des établissements et services de l'arme (manufactures d'armes, fonderies, forges, arsenaux, écoles, etc.) ; l'état-major particulier du génie, composé d'officiers et d'adjoints du génie (fortifications, casernement, écoles, etc.); le corps de l'intendance militaire; le corps des officiers de santé militaires; les officiers et sections d'administration ; les sections de secrétaires d'état-major et du recrutement; les aumôniers militaires; les vétérinaires; les interprètes ; les officiers employés dans les bureaux du recrutement, cle la mobilisation, des réquisitions et cle l'armée territoriale ; les services de la trésorerie et des postes, de la télégraphie militaire et des chemins de fer; les écoles militaires, la justice militaire, les dépôts de remonte, les officiers indigènes en Algérie. IV. Gendarmerie (25 800 hommes et 13000 chevaux). — Elle comprend la gendarmerie départementale à l'intérieur, organisée en 27 légions et en 87 compagnies (décret du 24 déc. 1887) ; la légion de la garde républicaine (Paris) ; la légion de gendarmerie à'Afrique; les 4 compagnies et les 5 détachements (dont un à Tunis) cle la gendarmerie coloniale. C'est un corps d'élite, composé d'anciens soldats et chargé de la police administrative, judiciaire et militaire à l'intérieur de la France. Dans presque tous les chefs-lieux cle canton, il y a une ou plusieurs brigades de gendarmes à cheval, quelquefois à pied (la brigade se compose de 5 ou 6 hommes); chaque arrondissement forme généralement une lieutenance, commandée par un capitaine ou un lieutenant ou sousHeutenant, mais il y en a plusieurs qui sont divisés en deux°« sec-
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LA FRANCE.
tions ou même davantage (Lyon, Givors, LArbresle, Tarare) ayant chacune son officier de gendarmerie. Chaque département est commandé par un chef d'escadron; enfin, chacune des légions de gendarmerie est commandée par un colonel ou un lieutenantcolonel. V. Sapeurs-pompiers de la ville de Paris. — Soldé et entretenu entièrement par la ville de Paris, mais placé sous l'autorité du ministre de la guerre, le corps des sapeurs-pompiers forme un régiment de 2 bataillons à 6 compagnies. En guerre, les états-majors et les cadres des troupes de l'armée active s'accroissent par l'adjonction d'officiers auxiliaires, dits officiers de réserve, soldés seulement en temps de service. 139. lies corps «l'armée et les régions territoriales. — La plupart de ces troupes sont réparties entre les corps d'armée, qui sont au nombre de 19, dont 18 pour la France, 1 pour l'Algérie, plus un 20° corps d'armée combiné qui, en cas de guerre, serait constitué partie avec des troupes d'Algérie, partie avec l'infanterie de marine. En temps de guerre, il serait même constitué 24 corps d'ordinaire, et de plus, s'il était nécessaire, 8 corps d'armée complémentaires. Chacun des 18 corps d'armée de France, tout organisé pour le temps de guerre, comprend son état-major, 2 divisions d'infanterie, 1 brigade de cavalerie, 1 brigade d'artillerie avec 1 bataillon du génie et un escadron des équipages militaires. Le 19e corps, dont le poste est en Algérie, forme 3 divisions et a une organisation particulière. Les 36 régiments de cavalerie qui ne sont pas compris dans les corps d'armée sont groupés en 9 divisions distinctes. Ces forces pourraient être réunies en quatre ou cinq armées. Le territoire de la France est partagé en 18 régions territoriales, autant que de corps d'armée, et celui de l'Algérie forme la 19e région. Le commandement de chacune de ces régions est attribué au général de division commandant le corps d'armée. Les hommes de la réserve et de la disponibilité résidant dans une région sont versés dans le corps d'armée correspondant, lors du passage sur pied de guerre. Les régions territoriales sont :
N0». Chefs-lieux. Départements qui en font partie.
1" Lille 2" Amiens
Nord, Pas-de-Calais, Aisne, Oise, Somme; Seine-et-Oise (arrondissement de Pantoise); Seine (cantons de Saint-Denis et de Pantin, 10e, 19e 20e arrondissements de Paris).
�L'ADMINISTRATION.
N™. Chefs-lieux. Départements qui en font partie.
477
38 Rouen
4e
Le Mans
a° Orléans
G" Châlons-sur-Marne. 1« Besançon
S" Bourges 9e Tours
10° 11e
Rennes Nantes 12e Limoges 13e Clermont-Ferrand.
14e
Grenoble
(Quartier générai à Lyon) 15e
Marseille Montpellier
10°
lî° Toulouse
18°
Bordeaux
Calvados, Eure, Seine-Inférieure; Seine-et-Oise (arrondissements de Mantes et de Versailles) ; Seine (cantons de Courbevoie et de Neuilly, Ier, 7e, 8e, 9e, 15°, 16e, 17e, 18e arrondissements de Paris). Eure-et-Loir, Mayenne, Orne, Sarthe; Seine-et-Oise (arrondissement de Rambouillet); Seine (cantons de Villejuif et de Sceaux, 4e, 5e, 6°, 13°, 14e arrondissements de Paris). Loir-et-Cher, Loiret, Seine-et-Marne, Yonne; Seineet-Oise (arrondissements de Corbeil et d'Étampes) ; Seine (cantons de Charenton et de Vincennes, 2e, 3e, 11e, 12e arrondissements de Paris). Ardennes, Aube, Marne, Vosges, Meurthe-et-Moselle, Meuse. Ain, Doubs, territoire de Belfort, Jura, Haute-Marne, Haute-Saône ; Rhône (canton de Neuville, 4e et 5e arrondissements de Lyon). Cher, Côte-d'Or, Nièvre, Saône-et-Loire ; Rhône (arrondissement de Ville franche). Indre, Indre-el-Loire, Maine-et-Loire, Deux-Sèvres, Vienne. Côtes-du-Nord, Manche, IIle-et-Vilaine. Finistère, Loire-Inférieure, Morbihan, Vendée. Charente, Corrèze, Creuse, Dordogne, Haute-Vienne. Allier, Cantal, Loire, Haute-Loire, Puy-de-Dôme; Rhône (cantons de L'Arbresle, Condrieu, Limonest, Mornant, Saint-Symphorien, Saint-Laurent, Vuugneray). Hautes-Alpes, Drôme, Isère, Savoie, Ilaule-Sauoin ; Rhône (cantons de Givors, Saint-Genis-Laval, Villeurbanne, lra, 2e, 3° et 6° arrondissements deLyon). Passes-Alpes, Alpes-Maritimes, Ardèche, Bouchesdu-Rhône, Corse, Gard, Var, Vaucluse. Aude, Aveyron, Hérault, Lozère, Pyrénées-Orientales, Tarn. Aritge, Haute-Garonne, Gers, Lot, Lot-et-Garonne, Tarn-et-Garonne. Charente-Inférieure, Gironde, Landes, Basses-Pyrénées, Hautes-Pyrénées.
Chacune de ces régions comprend régulièrement 8 subdivisions (en tout 144) commandées par des généraux de division et des généraux de brigade. Il y a, en outre, deux gouvernements militaires, celui de Paris, qui comprend les départements de la Seine et de Seine-et-Oise et qui a sous ses ordres une division de cavalerie, et celui de Lyon, dont le titulaire, en résidence à Lyon, est en même temps le commandant du 14° corps d'armée (Grenoble). 140. Lies services administratifs. —■ Les services administratifs sont sous la direction de l'intendance. Ils comprennent les officiers comptables de l'hôtel national des Invalides, des hôpitaux
4b
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LA FRANCE.
militaires, des subsistances (vivres et fourrages), de l'habillement et du campement, des bureaux de l'intendance, formant les troupes d'administration. Une armée de 500 000 hommes, avec un budget qui s'élève en 1887 à 620 millions (budget ordinaire et extraordinaire), consommant beaucoup en vivres, étoffes, chaussures, etc., a de très importantes relations avec l'industrie et le commerce. On compte 92 établissements cle subsistances en France, -29 établissements du service de l'habillement et du campement en France et en Algérie, des hôpitaux militaires. L'artillerie compte, en France et en Algérie, 32 directions : Baslia, Bayonne, Belfort, Besançon, Brest, Briançon, Cherbourg, Clermont, Dijon, Dunkerque, Epinal, Grenoble, La.on, Langres, La Bochelle, Lille, Lyon, Maubeuge, Nice, Perpignan, Beims, Tout, Toulon, Toulouse, Verdun, Vernon (Eure), Versailles, Vincennes. — Alger, Constantine, Oran, Tunis. Le dépôt central de l'artillerie est à Paris. On compte, en outre, comme dépendances de l'artillerie : la fonderie (et l'école cle pyrotechnie militaire) de Bourges; 3 manufactures d'armes (Châtellerault, Saint-Etienne, Tidle); 12 poudreries (v. § 148) ; une inspection des forges (Pains) et S sousinspections (Besançon, Mézières, Nevers, Bennes, Toulouse) ; l'atelier d'arçonnerie de Saumur; 7 ateliers de construction (Angers, Avignon, Bourges, Douai, Bennes, Tarbes);un atelier de construction à Vernon. Il y a S commandements régionaux du génie (Châlons, Lille, Lyon, Montpellier, Alger) et un commandement dépendant du gouvernement militaire de Paris. Il y a 40 directions : Amiens, Bastia, Bayonne, Belfort, Brest, Briançon, Besançon, Bordeaux, Bourges, Châlons, Clermont, Dijon, Dunkerque, Epinal, Grenoble, Laon, Langres, Lille, Limoges, Lyon, Le Mans, Marseille, Maubeuge, Nantes, Nice, Orléans, Paris, Perpignan, Beims, Bennes, Bouen, Toul, Toulouse, Tours, Verdun, Versailles. — Alger, Constantine, Oran, Tunis (une 41e à Hanoï). On compte, comme dépendance du service du génie : le dépôt des fortifications à Paris, la galerie des plans en relief aux Invalides, le service des parcs du génie à Salory, la brigade topographique dont le centre est à Dijon et qui est rattachée au service des travaux géographiques. Il y a 19 dépôts de remonte. 141. I<a justice militaire. — Les militaires, les individus assi milés aux militaires et les citoyens accusés de crimes contre la
�L'ADMINISTRATION.
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sûreté de l'État dans les places mises en état de siège, sont justiciables des conseils de guerre, composés de 7 juges militaires en activité de service, d'un commissaire du Gouvernement, d'un rapporteur et d'un greffier. Les jugements rendus par les 28 (un au chef-lieu de chacun des dix-huit corps d'armée continentaux, deux à Paris, un à Lyon, six en Algérie ou à Tunis) conseils de guerre peuvent être jugés en appel, et souverainement par un des deux conseils de révision : Paris pour la France européenne, Alger pour l'Algérie et la Tunisie. Les militaires condamnés sont envoyés aux ateliers de condamnés aux travaux publics (au nombre de 6 en Algérie), ou aux pénitenciers militaires (au nombre de 6, dont 4 en Algérie). 142. Les écoles. — L'École polytechnique fournit des candidats aux services militaires et civils; l'École supérieure de guerre, à Paris, reçoit des capitaines, lieutenants et sous-lieutenants admis au concours après cinq ans de service ; ils sont instruits en vue du service de l'état-major. Il y a, en outre, l'École d'application du génie et de l'artillerie de Fontainebleau (à Metz avant 1871), composée d'élèves sortis cle l'Ecole polytechnique et ayant le rang de sous-lieutenants ; l'Ecole d'application de cavalerie de Saumur, où sont admis des lieutenants, des sous-lieutenants, des sous-officiers pour apprendre la théorie et la pratique du maniement du cheval de guerre ; XEcole spéciale militaire de Sainl-Cyr, où des jeunes gens âgés de 17 à 21 ans et des militaires âgés cle moins cle 25 ans sont admis tous les ans à la suite d'un concours et sortent, après deux années d'études, comme sous-lieutenants dans l'armée ; l'École de médecine et de pharmacie militaires du Val-cleGrâce; l'École militaire de l'artillerie et du génie à Versailles; l'École militaire d'infanterie de Saint-Maixent (Deux-Sèvres) ; l'Ecole d'administration de Vincennes; l'école centrale de pyrotechnie de Bourges; l'École normale de tir h Châlons; les écoles régionales du camp de Châlons, de celui du Ruchard près de Tours, de celui cle la Valbonne, près Lyon; l'Ecole normale de gymnastique de Joinville-le-Pont ; les 19 écoles régimentaires d'artillerie (une par corps d'armée) ; les 4 écoles régimentaires du génie (Arras, Grenoble, Montpellier, Versailles) ; le Prytanée militaire de la Flèche, où des fils d'officiers sans fortune et de sous-officiers morts au champ d'honneur reçoivent l'instruction secondaire ; les écoles d'enfants de troupe, dites écoles militaires préparatoires, aux Andelys, à Autun, à Billom (Puy-de-Dôme), à Boulogne-sur-Mer, à SaintHippolyte-du-Fort(Gard), à Bambouillet.
�480
LA FRANCK.
6° section.
LA MARINE.
SOMMAIRE.
—
143.
maritime (481). écoles (481). —
— 146.
La flotte (480). — 144. Le personnel (180). — 145. La justice Les établissements de la marine (481). — 147. Les 148. Les arrondissements (482).
143. La flotte. — Le service de mer comprend : 1° le matériel ou flotte; 2° le personnel. La flotte, variable dans sa composition par suite des nécessités imposées par la politique et par les inventions industrielles, se compose, d'après le budget de 1888, de 393 bâtiments. Sur ce nombre, on comptait (au l01 janvier 1888) 60 cuirassés munis cle 583 canons et comprenant 19 cuirassés d'escadre (1), 10 croiseurs cuirassés, 12 garde-côtes, etc. Tous sont revêtus, jusqu'à une certaine profondeur au-dessous de la ligne de flottaison, de plaques de fer ou d'acier destinées à protéger le navire contre l'artillerie ennemie. A ces moyens de défense, on oppose des moyens d'attaque de plus en plus énergiques ; l'artillerie de marine s'est transformée et quelques-uns de ses énormes engins lancent aujourd'hui des boulets coniques du poids de 760 kilogrammes. Il y avait, en outre, d'une part, 211 bâtiments à vapeur et 22 bâtiments à voiles, armés de 1087 canons; d'autre part, 125 bateaux torpilleurs. 144. lie personnel. — Le personnel comprend : 1° Vétat-major, officiers de vaisseau de tout grade (vice-amiraux (2), contre-amiraux, capitaines de vaisseau, capitaines de frégate, etc.), ingénieurs du génie maritime, ingénieurs hydrographes, mécaniciens en chef et principaux officie?^ du commissariat et du corps de santé de la marine, 2° Les équipages, comprenant environ 25 000 hommes. Ils sont recrutés soit par l'engagement volontaire, soit par la portion des contingents annuels du recensement affectée à l'armée cle mer, soit par l'inscription maritime. 3° Les troupes de la marine (environ 16 000 hommes), comprenant la gendarmerie, l'artillerie, l'infanterie de marine, sont recrutées comme l'armée de terre.
(1) Le plus fort cuirassé de la flotte, en 18*8, VAmiral-Baudin, a une capacité de 11,200 tonneaux, une machine à vapeur de 8 000 chevaux; il porte 3 canons de 38 centimètres de diamètre et 12 canons de 14 centimètres; son blindage a 35 centimètres d'épaisseur à la ligne de flottaisou. (2) Il n'a pas été nommé d'amiraux non plus que de maréchaux depuis 1870.
�L'ADMINISTRATION.
481
L'inscription maritime, dont il vient d'être question, et qui date du ministère de Golbert, comprend tous les gens de mer, lesquels, inscrits sur les rôles de l'administration, peuvent être requis pour le service de la flotte, de 18 à 50 ans, tant qu'ils ne déclarent pas renoncer à la pêche ou à la navigation. En cas de pareille déclaration, ils sont remis à la disposition de l'autorité militaire, qui les appelle au service, s'il y a lieu. Le nombre des inscrits est de plus de 150,000. 145. lia justice maritime. — Les troupes et fonctionnaires de la marine sont justiciables des conseils cle guerre maritimes, composés d'une façon analogue à ceux de l'armée : il y en a deux dans chacun des cinq ports militaires. En outre, il y a, à Brest et à Toulon, un conseil de revision chargé de reviser, pour vices de forme seulement, les jugements des conseils de guerre frappés d'appel. Les condamnés subissent leurs peines, comme ceux de l'armée, dans les pénitenciers militaires ou dans les ateliers de travaux publics. Il existe en plus des compagnies disciplinaires des colonies, dont le dépôt est à l'île d'Oleron : on y envoie les condamnés provenant des compagnies de discipline qui ont subi de nouvelles condamnations, et on y incorpore aussi les jeunes soldats frappés de condamnations infamantes avant leur arrivée au corps. 146. lies établissements de la marine. — Indépendamment des cinq ports militaires, qui renferment de vastes ateliers de construction et cle réparation, la marine possède l'établissement i'Indret, où elle fabrique des machines à vapeur et des coques de navire en fer; les forges de la Chaussade à Guérigng (Nièvre); la fonderie de Buelle (Charente). 147. ,i,es écoles. —■ La marine possède à Brest une École navale où sont admis, par voie de concours, des jeunes gens de 14 à 17 ans qui, après deux années d'études, sortent avec le grade d'as6 pirant de 2 classe : ils passent ensuite une année sur la frégateécole d'application, à bord de laquelle ils font un voyage, et sortent enfin avec le grade d'aspirant de lre classe. Dans les principaux ports, des Écoles d'hydrographie (19 en 1887) forment les capitaines de la marine marchande. Toulon, Brest et Rochefort ont une École de médecine navale, dirigée par des professeurs du corps médical de la marine; Paris possède l'École du génie maritime (l); Toulon, l'École des torpilles; les différents ports militaires ont des Écoles de maistrance pour former les officiers mariniers, c'està-dire des sous-officiers pour la marine; Bochef"ort al'École normale
(1) Qui a été aussi à Brest, à Lorient, à Cherbourg.
LA FRANCE.
31
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LA FRANCE.
' des instituteurs de la flotte, formant des sous-officiers qui sortent avec un brevet et dirigent ensuite les écoles des différents ports et des bâtiments. Il faut encore citer parmi les écoles de la marine VÉcole des mousses h Brest, les vaisseaux-écoles des canonniers à 'foulon, etc., et divers autres établissements affectés à des services spéciaux. 148. lies arrondissements. — Le territoire maritime de là France est divisé en cinq arrondissements maritimes commandés par un vice-amiral, préfet maritime. Les arrondissements sont divisés en 12 sous-arrondissements qui se subdivisent en 87 quartiers. Ces divisions et subdivisions, faites principalement en vue de l'inscription maritime, sont placées sous la direction d'officiers du commissariat de la marine, relevant du préfet maritime. Les arrondissements ont pour chefs-lieux les cinq grands ports militaires :
Préfectures ou arrondissements . Sousarrondissements. Quartiers.
1er
AR.
Cherbourg.
\ Le Havre....
(
Cherbourg... Dunkerque...
j j
Cherbourg, Caen, Courseulles, Isigny, la Hougue.
( Dunkerque, Gravelines, Calais, Boulogne, | Saint- Valéry-sur-Somme. [ Le Havre, Le Tréport, Dieppe, Saint-Valéryen-Caux, Fécamp, Rouen, Honfleur, Trou{ ville.
I Brest, Paimpol, Tréguier, Lannion, Mor-
I
I Brest. 2e An. Brest. Saint-Servan. Lorient.
3
E
)
j
\
laix, Roscoff, l'Aberwac'h, le Conquet, Camaret, Douarnenez, Audierne, Quimper, Concarneau. Régneville, Granville, Cancale, Saint-Malo, Dinan, Saint-Brieuc, Binic. Ile-en-Mer.
j j
\
j Lorient,Ile-de-Groix, Auray, Vannes, Belle-
AR.
Lorient. ' Nantes.
( Nantes, Le Croisic, Saint-Nazaire, Paim\ bœuf, Noirmoutier. (Rochefort, la Rochelle, l'Ile' d'Yeu, Saint| Gilles-sur-Vie,les Sables-d'Olonne, Ma) rans, Ile de Ré, Marennes, Saintes, Ile d'Oleron. ' Bordeaux, Royan, Pauillac, Blaye, Li| bourne, Langon, La Teste-de-Buch, Dan, ' Bayonne, Saint-Jean-de-Luz. ( Toulon, Nice, La Seyne, Saint-Tropei, I Cannes, Antibes, Villefranche. j Marseille, Port-Vendres, Saint-Laurent-dela-Salanque, Narbonne, Agde, Cette, ( Arles, Martigues, la Ciotat. Bastia, Ajaccio, Rogliano.
[Rochefort...
4E AR.
Rochefort.. ' Bordeaux:...
Toulon.
5« AR.
Toulon .
j Marseille.
Corse... .
�L'ADMINISTRATION.
483
section.
LES FINANCES.
SOMMAIRE.
— 149. Les budgets (483). — 150. Le budget de l'État (484). — 151. Le budget des recettes de l'Etat (188). — 152. Les dépenses par ministères l (490). — 153. Les contributions directes (492). — 154. L'enregistrement et le timbre (501). — 155. Les douanes (502). — 156. Les contributions indirectes (505). — 157. Les monopoles (510). — 158. Les postes et télégraphes (512). — 159. Les revenus du domaine (512). — 160. Les revenus et produits divers (513). — 161. Le mouvement des fonds (514).— 162. La Cour des comptes (515). — 163. Les caisses d'épargne (516). — 164. Les finances départementales (516). — 165. Les finances communales (518). — 166. La dette et le remboursement (520).
149. Jjcs budgets. — Pour subvenir aux services publics, il faut faire des dépenses; pour acquitter ces dépenses, il faut faire des recettes. Les recettes sont fournies par les impôts que payent les contribuables et parles revenus propres de l'État, des départements et des communes. En France, la Déclaration des droits de l'homme de 1789 a établi ce principe fondamental « que toutes les contributions seront réparties entre tous les citoyens également, en proportion de leurs facultés ». Ce principe ne saurait être appliqué avec une rigueur mathématique; mais les législateurs doivent s'en inspirer et s'en rapprocher autant que possible lorsqu'ils établissent des impôts. L'État, les départements et les communes, qui sont les communautés politiques de la France, ont besoin, autant et plus que les particuliers, de connaître d'avance leurs ressources, c'est-à-dire de se rendre un compte exact des dépenses qu'entraînent les services publics, afin de demander une contribution égale à cette dépense ou de réduire la dépense au niveau de la contribution : cette étude préparatoire est faite par les autorités compétentes et donne lieu au budget, qui se partage en deux parties : dépenses et recettes. Le budget de la commune, préparé par le maire, est discuté, voté par le conseil municipal; il est approuvé par le préfet, ou par le chef de l'État si le revenu est de 3 millions au moins (voir § 156). Si le revenu de la commune excède 30,000 francs, le conseil municipal peut demander la nomination d'un receveur municipal spécial. La nomination est faite sur une liste de trois personnes par le préfet ou le chef de l'État, suivant les cas. Le budget départemental, préparé par le préfet, est soumis à la commission départementale qui dépose au préalable son rapport,
�484
LA. FRANCE.
puis discuté et voté par le Conseil général et enfin approuvé par le chef de l'État (voir § 155). Le budget de l'État, préparé par le conseil des ministres, présenté par le chef de l'État, examiné par la commission du budget, est discuté et voté en séance publique par la Chambre des députés et ensuite par le Sénat qui représentent, à des titres divers, la nation. Aucune levée de contribution et aucun emprunt ne peuvent être faits qu'en vertu d'une loi. 150. lie budget de l'État. — Le budget de l'État comprend, entre autres dépenses, les frais de perception des impôts et revenus publics, le service de la dette publique, les dépenses des services intérieurs de chaque ministère. On distingue le budget ordinaire (3 milliards pour 1888 avec les « recettes d'ordre »), qui comprend les recettes et dépenses régulières, renouvelables à peu près tous les ans, et le budget extraordinaire (6G3 millions en 1882 et 122 seulement en 1888), qui comprend des dépenses extraordinaires, telles que la reconstitution, depuis 1871, du matériel de guerre. Les budgets annexes, rattachés pour ordre au budget, concernent l'Imprimerie nationale, la Monnaie, la Légion d'honneur (17 millions en 1886), la Caisse des invalides de la marine (12 millions en 1886), les Chemins de fer de l'État, la Caisse d'épargne postale, l'École centrale des arts et manufactures. L'École centrale forme un compte h part, porté en recette et en dépense. Le total est d'environ 80 millions. Le budget sur ressources spéciales (« dépenses sur ressources spéciales et recettes corrélatives ») comprend les centimes additionnels, départementaux et communaux, c'est-à-dire la plus grande partie des dépenses départementales, certaines dépenses communales (voir § 155 et 156), etc.; il s'élevait à 472 millions en 1886. Le total des budgets des dépenses que le Parlement a votés en 1886 était de 3,730 millions. Les deux Chambres discutent et votent chaque année, chapitre par chapitre (le chapitre se divise en articles), la loi de finances qui fixe le budget de l'année suivante. Quand le budget a été voté par les Chambres, il devient la loi de finances et est exécutoire pour l'exercice auquel il s'applique. Sous peine d'un désordre regrettable, qui s'est produit cependant plus d'une fois dans notre histoire financière (1816, 1849, 1871, 1879, 1887, 1888), cette loi doit être promulguée avant le commencement de l'année pour laquelle elle est faite. Faute de cette promulgation, le Gouvernement est réduit à faire voter des « douzièmes provi-
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soires » pour subvenir aux dépenses. Le budget ne doit pas cependant être voté longtemps d'avance, parce qu'il risquerait de ne pas être en harmonie avec la situation. L'exercice, mot qui signifie la durée pendant laquelle s'exécute un budget, ne comprend que des services rendus, des travaux exécutés, des marchandises vendues et des droits acquis du 1" janvier au 31 décembre. Cependant il y aune prolongation jusqu'au lor février suivant pour l'achèvement des services du matériel commencés avant le 31 décembre, jusqu'au 1" juillet pour la liquidation et l'ordonnancement des sommes dues aux créanciers et jusqu'au 31 août pour le recouvrement des produits et le payement des dépenses : ce qui porte à vingt mois la durée de l'exercice (l'exercice communal n'est que de quinze mois, jusqu'au 31 mars). Un ministre ne peut ni dépasser la somme qui lui est allouée par la loi de finances pour chacun des « chapitres » de son budget, ni porter un crédit d'un chapitre à un autre ; mais il peut dans le même chapitre transporter un crédit d'un « article » à un autre. Tous les mois, le ministre des finances fait savoir à chacun de ses collègues la somme dont il peut disposer, dans les limites de son budget. Les dépenses rendues nécessaires par des faits non prévus au budget donnent lieu, en cours d'exercice, à des crédits additionnels qui sont votés par les Chambres. Après la clôture de l'exercice (au 31 août), les comptes des comptables sont examinés et certifiés par la Cour des comptes, qui rédige un rapport et une déclaration générale que l'administration publie avec les « éclaircissements fournis par les ministres en réponse aux observations delà Cour ». De son côté, le ministre publie le « Compte général de l'administration des finances » ; puis, à la suite du « Rapport et procès-verbal de la commission de vérification des comptes ministériels », les Chambres votent la loi portant règlement définitif des recettes et des dépenses de l'exercice. Ce mécanisme fonctionne trop lentement; il est très regrettable, par exemple, que le règlement définitif de 1875 n'ait été régularisé par vote qu'en 1887, plus de onze ans après les faits accomplis. Pour ce qui concerne les communes, les comptes des maires sont toujours soumis à l'approbation du préfet; ceux des receveurs municipaux sont approuvés par le conseil de préfecture, sauf recours à la Cour des comptes, et sont directement soumis à cette Cour si le revenu dépasse 30,000 fr. La répartition des dépenses en plusieurs budgets, qui prête beaucoup à la critique, a souvent varié suivant les régimes politiques. Le total qu'on obtient en les additionnant ne donne pas une
|
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LA FRANCE.
idée précise des sacrifices que les services publics imposent aux contribuables, ni même des ressources dont dispose le Trésor pour l'accomplissement des services de l'État. Ainsi, les recettes du budget sur ressources spéciales, prélevées sous forme de contributions, ne servent pas à solder des dépenses de l'État; elles sont, ainsi que nous l'avons dit, appliquées aux dépenses des départements et des communes dont elles ne constituent d'ailleurs pas tout le revenu. En comprenant ce budget sur ressources spéciales, on trouve que la progression des dépenses et des recettes a été la suivante :
Recettes totales et dépenses totales en millions de francs (dans lesquelles les budgets communaux ne sont pas entièrement compris.)
An IX (1800-1801)
1810 1820....
Recettes. 836 1008 939
Dépenses. 835 1007 907 1095 1363
1850 1860 1869 1880 1886
1432 11)62 2267 3361 3654
1473 2084 2209 3760 3778
Le graphique ci-après (voir fig. 96) donne, année par année, le montant de la recette et de la dépense. L'influence des guerres s'y manifeste par l'accroissement des budgets de 1802 à 1813 et par les dépenses qui, de 1815 à 1818, ont dû être faites pour liquider les dettes de l'Empire et pour payer l'indemnité de guerre (un peu moins de 700 millions à cause des réductions obtenues par le duc de Richelieu). De 1820 à 1830, la situation s'est maintenue à un niveau à peu près constant, dans le voisinage d'un milliard de francs, avec une légère augmentation en 1823 occasionnée par la guerre d'Espagne. Les conséquences de la révolution de 1830 ont été coûteuses; puis, de 1838 à 1848, le développement des travaux publics et surtout la construction des chemins de fer ont entraîné à de nouvelles dépenses l'État qui se chargeait de tous les achats de terrains, terrassements et travaux d'art (loi de 1842). Il en a été de même sous le second Empire : la guerre de Crimée a ajouté une somme énorme aux dépenses en 1854, 1855 et 1856, ainsi qu'à l'intérêt de la dette perpétuelle, et elle a été suivie des coûteuses expéditions d'Italie et du Mexique et enfin de la guerre de 1870 ; les budgets de l'Empire avaient dépassé 2 milliards. Ceux de la troisième République, aggravés des intérêts des nouveaux emprunts,
�L'ADMINISTRATION.
487
s'élèvent à plus de 3 milliards ; l'exagération des dépenses pour les travaux publics depuis 1878 et pour les entreprises coloniales les ont portés par delà le quatrième milliard. Les financiers discutent la question de savoir à quel point précis il faut fixer la dépense totale de l'Etat comprise dans ces quatre
Million: do francs «000 3750 Uépens&s ordinaires et- cjEtnaai'duuiur&s 350Q
BUDGETS Dépenses et recettes de l'exercice
(1801 - 1885)
A.
i
3250 3<!00 2750 2600 2250 2000 I7S0 la
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1500 1250
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750 500
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1
Fig. 96. — Dépenses et recettes ordinaires et extraordinaires de l'État de 1801 à 1885.
milliards. Si l'on additionne les sommes portées aux divers budgets, on trouve en effet, pour l'année 1884 (1), 4,025 millions (3,933 millions d'après M. Boiteau qui ne comprend pas le « compte de liquidation » dans le total) ; si l'on retranche les fonds spéciaux, tels que les centimes départementaux et communaux, le montant est réduit à 3,539 millions d'après le Bulletin du ministère des finances et à 3,659 millions d'après le calcul de M. Germain, membre de l'Institut. Mais, dans ces comptes, figurent les recettes et dépenses ordinaires et extraordinaires. Ces dernières dépenses ont formé, de 1868 à 1886, une somme de près de 9 milliards, auxquels il convient
(l) Le règlement de l'exercice 1886, qui a été déposé le 27 mars 1888, porte 3,593 millions 1/2 pour la dépense ordinaire et extraordinaire de l'Etat.
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LA FRANCE.
d'ajouter les 5 milliards (1) de l'indemnité de guerre stipulée par le traité de 1871. Les recettes ordinaires n'ont couvert que quatre fois (1826, 1875, 1876 et 1877) le montant total des dépenses ordinaires. Les ressources extraordinaires, qui proviennent entrés grande partie d'emprunts, ont dû combler les déficits, pour une partie pendant l'exercice de chaque budget et pour une partie beaucoup plus considérable après l'exercice lorsqu'il s'était clos en déficit. De 1873 à 1886, dans une période de quatorze ans, les dépenses ont été sept fois inférieures aux recettes (ordinaires et extraordinaires) et leur ont été sept fois supérieures. 151. lie budget des recettes de l'État. — Le budget des recettes de l'État (Algérie non comprise) s'est modifié avec la richesse du pays et selon le régime politique. En voici l'état comparatif pour les années 1847, 1886 et 1888 :
En 1847. En 1886. lïtat provisoire pour 1888.
Contributions directes (fonds généraux de l'État) (2) et taxes assimilées Enregistrement, timbre et domaines .Forêts Douanes et sels Contributions indirectes Postes et télégraphes Produits et revenus divers (y compris l'impôt de 3 p. 100 sur les valeurs mo- bilières) Budget ordinaire
250 2G0 38(3) 218 294 50
434 699 25 375 1077 174
437 692 24 344 1157 169
57 1167 '
153 2937
80 '2993'
Si l'on réunit sous la dénomination générale, mais peu exacte, de « contributions » indirectes les contributions indirectes proprement dites, l'enregistrement et le timbre, les douanes et sels, etc., on voit, comme le montre la figure ci-jointe (fig. 97), que l'augmentation des recettes de l'État a porté principalement sur elles et que l'aggravation a été surtout considérable et brusque après les événements de 1871. Le budget de 1887, groupant les recettes de l'État d'après un mode nouveau de classement, qui est plus rationnel que l'ancien sans être lui-même à l'abri de la critique, distingue :
Millions. Rapport p. 100.
m s di ects 4 0 ft
lo Les revenus fiscaux j \ ^
/ impôts indirects
^
;,
*
^ 1.803
62
(I) Ou plus exactement 4,669 millions que la France a payés, le surplus étant représenté par la valeur (325 millions) de la partie des chemins de fer de l'Est qui a été cédée à l'Allemagne et par des versements volontaires (6 millions). (S) Depuis 1850, il n'y a plus (voir p. 493) de centimes généraux pour l'État. (3) Avec la pêche.
�L ADMINISTRATION.
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580 76 2.899
ec 2" Revenu3 mixtes et ( monopoles et exploitadomaniaux j tions Revenus domaniaux et divers
20 3 100
Gomme une part du bénéfice que procurent les monopoles constitue un impôt indirect, on peut dire qu'on, demande aux impôts
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indirects environ 75 p. 100 des recettes de l'État, aux impôts directs environ 15 p. 100, de sorte que 90 p. 100 des recettes sont réellement à la charge des contribuables et que le reste (10 p. 100) représente à peu près le véritable revenu, foncier ou industriel, de l'Etat qui ne grève pas les contribuables. Sous les premiers Capétiens, c'était au contraire le domaine qui
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LA FRANCE.
fournissait presque toute la recette; mais il convient d'ajouter que beaucoup de droits onéreux aux sujets étaient alors compris dans les revenus domaniaux. 152. Les dépenses par ministères. — Voici le même tableau comparatif pour les dépenses (en millions), d'après les comptes généraux pour 1847 et pour 1884, d'après le budget pour 1888.
1847. 394 Frais de perception, de régie, non-valeurs et 225 Services généraux des ministères: Finances (avec les postes et télégraphes) (1) . Affaires étrangères 17 9 27 27 39 18 14 62 302 118 1.252 120 1.372 355 350 32 26 34 21 75 68 37 39 45 46 139 150 43 45 115 172 582 536 227 272 2.999 3.065 416 (3) 122 3.121 3.294 1886. 1.395
1888.
1.309
Instruction publique et beaux-arts Agriculture, industrie et commerce....
Budget total de l'État
Le graphique ci-joint (voir la figure 98) fait voir l'aggravation du poids de la dette, la relation qui existe entre ce surcroît de charge et les dépenses du ministère de la guerre aux deux dates de 1855 et de 1871, la diminution de la dette à la suite des conversions de rente (conversion du 5 p. 100 en 4 1/2, en 1851 ; du 4 1/2 en 3 en 1862), l'augmentation rapide et ruineuse aujourd'hui des dépenses militaires depuis qu'en 1852 un esprit de conquêtes et de domination a remplacé le régime pacifique de 1830-1848 et depuis qu'en 1872 tous les hommes valides de la nation ont dû se tenir prêts à prendre les armes. L'accroissement du budget de la marine, quoique moins sensible, parce que ce n'est pas du côté de la mer que la France est aujourd'hui le plus menacée, est aussi très accentué, ainsi que ceux des travaux publics et de l'instruction publique. Les travaux publics sont nécessaires pour l'outillage de la civilisation moderne; mais, à plusieurs époques, notamment depuis 1878, on les a entrepris avec une précipitation hors de proportion
(1) Avec les dépenses afférant aux services des pouvoirs publics, présidence, sénat, chambre des députés (2° partie du budget de 1888). (2) Non compris le budget sur ressources spéciales du service départemental et communal. (3) Total composé du service extraordinaire des travaux publics, de la guerre et de la marine.
�L'ADMINISTRATION.
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avec le profit qu'on en pouvait attendre; l'instruction publique,
dont le progrès depuis 1870 répond aux besoins de la démocratie, est une dette que la société moderne doit libéralement acquitter;
�492
LA. FRANCE.
mais l'Élat, en se substituant en quelque sorte aux communes dans la gestion financière des écoles, nous semble avoir pris à la charge du budget général une trop grande part des dépenses qui incombaient auparavant aux budgets locaux, sans que les communes, qui ont contracté des engagements pour leurs constructions scolaires, aient trouvé un allégement correspondant de leurs charges (voir § 169). 153. lies contributions directes. — Les impôts de répartition (contributions foncière, mobilière, des portes et fenêtres) sont ceux dont le montant total est fixé par la loi de finances et réparti ensuite entre les contribuables. Les impôts de quotité (patentes) sont ceux dont les éléments de la taxe sont fixés par la loi et dont le total ne peut être connu que par l'addition des cotes individuelles. Dans chaque département, il y a un directeur des contributions directes, chargé de dresser l'état des contribuables et de préparer les rôles; il a sous ses ordres un inspecteur au moins et des contrôleurs ; sa circonscription — appelée division — comprend plusieurs ressorts de perceptions, bien que les percepteurs ne soient point leurs subordonnés. Le conseil général répartit entre les arrondissements l'impôt attribué au département; le conseil d'arrondissement (dans sa seconde session), entre les communes; le contrôleur, assisté de délégués de la commune qu'on appelle répartiteurs, fait la répartition entre les habitants de la commune. Les contributions directes qui s'élevaient pour l'exercice 1885 à 745 millions, dont 396 en principal et 349 en centimes additionnels, comprennent cinq sections : 1° La contribution foncière, qui est assise sur le revenu net des propriétés non bâties (terres), et des propriétés bâties (maisons), et qui se divise en «principal», ou part afférente à l'État(177 millions), et en « centimes additionnels », ou part afférente principalement aux départements et aux communes (189 millions) ; total : 366 millions. L'importance de la contribution foncière payée par chaque département est en rapport intime avec sa production agricole et avec le nombre des propriétés bâties, qui dépend lui-même de l'activité industrielle et de la richesse. Pendant que le département de la Seine, malgré son peu d'étendue, paye près de 16 millions en principal, celui de la Corse ne paye que 50 000 francs. Les départements de la région du nord et du nord-ouest sont presque tous au-dessus de la moyenne; il en est de même du groupe de la Saône et de Lyon (Côte-d'Or, Saône-et-Loire, Rhône, Isère), du groupe de Bordeaux [Gironde, Charente-Inférieure, Dordogne, Lot-et-Garonne), du groupe de Toulouse, de l'Hérault et de Marseille.
�L'ADMINISTRATION.
493
L'impôt foncier est au nombre de ceux dont le « principal » a le moins augmenté. La courbe n° 1 (voir fig. n° 99) fait voir le mouvement de cette contribution, principal et centimes additionnels réunis, partant de 295 millions en 1818, descendant jusqu'à la fin de la Restauration parla réduction nécessaire de 70à 24 millions des centimes sur fonds généraux (ces centimes sur fonds généraux, c'est-à-dire perçus au profit de l'État, ont été complètement supprimés en 1850), puis se relevant jusqu'à 355 millions par l'effet de la loi de 1835, qui a décidé que les constructions nouvelles donneraient lieu à des cotes nouvelles et à une augmentation proportionnelle des contingents locaux, c'est-à-dire de la part contributive de la localité. La courbe n° 2 représente la part de l'État dans la contribution foncière, principal et centimes sur fonds généraux, et fait mieux voir l'influence de la réduction de ces centimes et de leur suppression en 1850 ; de 245 millions en 1816, cette part est tombée à 160 en 1860 et elle était de 180 en 1886. La courbe n° 3 fait voir le mouvement du principal seul que l'Assemblée constituante avait fixé dans le principe à 240 millions, que des réductions successives avaient abaissé à 150 millions environ en 1821 et que la loi de 1835 a relevé; depuis 1850, cette courbe se confond avec la courbe n° 2 par suite de la suppression des centimes généraux. Mais, si le principal a peu varié depuis un demi-siècle, les centimes additionnels, qui sont affectés aux fonds spéciaux, ont beaucoup augmenté et doublent aujourd'hui le poids de la charge : ainsi, dans le budget de 1887, l'impôt foncier figure pour 377 millions, parce qu'aux 180 millions de l'État il faut en ajouter 102 perçus au profit des départements, 89 à celui des communes, et 6 millions au fonds de non-valeurs, réimpositions, etc. On reproche à cet impôt d'être inégalement réparti, et des financiers réclament la « péréquation de l'impôt foncier »„ c'est-à-dire une revision des rôles, afin que chaque contribuable ne paye que proportionnellement à son revenu net. L'impôt foncier est en effet mal réparti, parce que la base des évaluations cadastrales n'a pas été partout uniforme ; une enquête faite par le ministère des finances en 1879 a démontré que le département le plus favorisé, l'Aude, payait en moyenne 2,5 p. 100 du revenu de ses terres, tandis que les Hautes-Alpes étaient taxées à plus de 7. Or, de cette inégalité dans le taux du principal, résulte une inégalité beaucoup plus grande, par suite, des centimes additionnels. Des inégalités plus choquantes encore se rencontrent entre les communes d'un même département, quoique le cadastre ait été établi par départements ;
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i
�494
LA FRANCE.
or, si celles-ci peuvent voter comme elles l'entendent les centimes communaux facultatifs, elles ne sont pas libres pour les centimes
Contributions
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Fig. 99. — Contributions directes depuis 1815 (avec la contribution foncière de 1790 à 1386).
obligatoires et pour les centimes départementaux. L'impôt foncier peut être amélioré surtout par une meilleure répartition entre les contribuables d'une même commune; mais la péréquation
�L'ADMINISTRATION.
495
absolue nous semble une chimère : il faut bien réfléchir avant de se décider à changer l'assiette d'un impôt qui est ancien. 2° La contribution -personnelle et mobilière est présumée être prélevée sur le revenu mobilier des personnes, comme la précédente l'est effectivement sur leur revenu immobilier. La taxe personnelle, impôt d'État, est fixée, comme la prestation, impôt communal, à une, deux ou trois journées de travail; elle est due par toute personne non classée comme indigente ; le conseil général en fixe le taux dans les limites de 1 fr. 50 à 4 fr. 50. La taxe mobilière est une taxe proportionnelle à la valeur de l'habitation du contribuable, qu'il soit locataire ou propriétaire. Les villes peuvent être autorisées à payer à l'État une partie de leur contingent personnel-mobilier sur les recettes de leur octroi. Cette contribution a suivi une marche régulièrement progressive, excepté en 1817 où les centimes sur fonds généraux ont été plus que doublés, et de 1827 à 1832 où ces centimes ont été réduits et où, après avoir essayé (en 1831) d'en faire un impôt de quotité, on est revenu au système de la répartition en portant le principal de 27 à 34 millions. Le principal a augmenté depuis la loi du 4 août 1844, qui a ordonné d'ajouter au contingent de chaque département la valeur locativedes logements nouveaux (voir fig. n° 99, courbe n° 4). Le produit s'élevait, en 1887, à 137 millions, dont 71 en principal et 66 en centimes additionnels qui ne portent que sur la contribution mobilière. 3° La contribution des portes et fenêtres est assise sur les ouvertures extérieures (portes ou fenêtres), d'après un tarif variable selon la population de la ville et l'importance de la maison. Elle est aussi considérée comme une des formes de l'impôt sur le revenu mobilier, parce que le législateur a supposé que l'importance des logements, dont le mobilier et les fenêtres sont des indices, correspondait à peu près à la fortune des contribuables, ce qui, sans être toujours vrai, est suffisamment exact pour servir de base à l'impôt. Cette contribution avait tout à coup été doublée en 1831, puis réduite en 1833 ; depuis la loi de 1835, elle porte sur les constructions nouvelles (voir fig. 99, courbe n° 6). Le produit s'élevait à 79 millions en 1887, dont 47 en principal et 32 en centimes additionnels. Les départements qui possèdent le plus de portes et fenêtres sont naturellement ceux où la richesse agricole et manufacturière est le plus développée. Dans cette catégorie figurent tous les départements de la région du nord et du nord-ouest, Flandre, Artois, Picardie, Ile-de-France, Normandie, avec le département de la Marne et ceux du bassin inférieur de la Loire, les départements du
�496
LA FRANCE.
groupe de Lyon depuis la Côte-d'Or jusqu'à Y Isère, les Bouches-duRhône, la Haute-Garonne et la Gironde avec la Charente-Inférieure. 4° La contribution des patentes est un impôt de quotité (voir p. 492) qui est présumé porter en général sur le revenu industriel, quoiqu'elle soit payée par certaines catégories de personnes, comme les médecins, qui ne sont pas commerçants, mais qui tirent un revenu de leur travail. Ce revenu résulte de l'emploi des capitaux et du travail personnel de l'entrepreneur : celui-ci supporte, à ce titre, une part des charges publiques. La patente se compose d'un droit fixe réglé d'une manière constante d'après certaines catégories et d'un droit proportionnel, c'est-à-dire variable d'après le loyer et le genre de travail de chaque industriel (1). L'assiette de cette contribution a été plusieurs fois modifiée. Elle a été tout à coup réduite de 40 à 20 millions en 1817. Elle a ensuite augmenté à mesure que l'industrie s'est développée. Elle a été aggravée et portée de 120 millions en 1870, à 180 en 1872 ; elle a été quelque peu réduite depuis 1880(voir fig. 99, courbe n° 5). Le produit s'élevait à 174 millions en 1887, dont 105 pour l'État, et 69 pour les communes qui prélèvent 8 centimes sur le principal (c'est-à-dire 8 400000 sur les 105 millions de l'année 1887), outre leurs centimes additionnels. Le groupe industriel de Paris (Seine et Seine-et-Oise), celui du nord et du nord-ouest (Nord, Pas-de-Calais, Somme, Aisne, Marne, Seine-Inférieure, Calvados), celui de Lyon (Rhône et Loire), les groupes commerçants de Marseille (Bouches-du-Rhône, Gard et Hérault), de Toulouse (Haute-Garonne), de Bordeaux (Gironde) et de Nantes (Loire-Inférieure) sont ceux qui fournissent le plus à la contribution des patentes. L'Alsace était clans cette catégorie. 5° Diverses taxes spéciales (29 millions pour 1887), telles que la taxe sur les « biens de mainmorte », les redevances des mines, le droit de vérification des poids et mesures, la taxe sur les chevaux, voitures, les chiens (dont une partie appartient à la commune), etc., sont assimilées aux contributions directes, parce qu'elles sont perçues en vertu de rôles.
(1) Les patentes sont réglées par la loi du 16 juillet 1880. Le droit fixe est établi : 1° pour la plupart des professions, eu égard à la population et d'après un tarif général divisé en un certain nombre de classes; 2° pour certaines professions, eu égard à la population et d'après un tarif exceptionnel; 3°pour certaines grandes manufactures, sans avoir égard à la population de la commune (par exemple, les filatures, dont le droit fixe est établi d'après le nombre de broches, d'ouvriers, et d'après la force des machines). — Le droit proportionnel est établi d'après la valeur locative de l'établissement et d'après le classement de l'industrie dans une des six catégories légales qui payent, la première sur le pied de 1 /15e de loyer, la sixième sur le pied de 1 /40e.
�L'ADMINISTRATION.
497
Les contributions directes et les patentes par département, en 1830 et en 1887.
^Par millions de francs.)
FONCIERE. DÉPARTEMENTS.
PERSONNELLE • et : MOBILIÈRE.
PORTES et FENÊTRES.
PATENTES.
•—■—
1830. 1887.
—•—1887.
-
"—
-—■
1887.
——
: 83 .
.
1887.
1830.
1.
Ain.
13. Belfort (Terril, de),... 14. Bouches-du-Rhône 16. Cantal 18. Charente-Inférieure...
22. Côte-d'Or 23. Côtes-du-Nord
30. Finistère
36. Ille-et-Vilaine 3-f. Indre-et-Loire
3.1 6.9 3.0 1.2 1.0 1.5 2.1 1.4 1.9 3.0 1.4 0.9 2.2 3.5 2.7 4.3 2.9 2.2 » 0.3 4.9 5.3 7.6 2.8 1.7 2.2 3.9 2.9 3.8 5.3 1.6 2.2 1.7 1.3 0.3 0.5 3.9 5.1 3.2 2.6 1.4 1.1 4.3 3.3 1.8 2.2 2.0 2.9 6.2 4.7 5.1 3.4 2.1 2.9 3.9 2.7 4.7 3.5 2.9 2.5 7.2 4.6 5.8 3.4 2.9 3.9 2.5 1.6 2.4 3.5 5.6 3.8 2.6 2.0 1.4 1.1 2.0 3.0 3.7 2.3 2.1 1.6 3.9 2.5 2.0 4.5 2.0 0.9 0.7
1. |
0.5 0.2 0.09 0.06
»
0.1 0.3 0.1 0.3 0.3 0.3
»
0.8 0.9 0.2 0.3 0.5 0.2 0.1 0.09 0.5 0.3 0.1 0.3 0.2 0.2 0.5 0.5 0.5 0.4 0.5 0.3 1.0 0.5 0.4 0.2 0.3 0.4 0.2 0.1 0.3 0.4 0.1 0.6
0.8 0.1 1.9 0.2 0.9 0.07 0.3 0.04 0.2 D.03 » 0.8 0.7 0.07 0.» 0.1 0.4 0.06 0.9 0.1 0.9 0.1 0.7 0.1 0.1 0.5 » 3.0 1.7 0.2 0.4 0.05 1.0 0.1 1.4 0.2 0.8 0.08 0.4 0.06 0.4 0.007 1.1 0.1 0-9 0.1 0.4 0.04 1.0 0.1 0.7 0.1 0.9 0.07 1.2 0.3 1.1 0.1 1.1 0.1 1.2 0.1 1.4 0.2 0.6 0.1 3.1 0.5 1.7 0.1 1.2 0.1 0.7 0.06 1.0 0.1 1.4 0.1 0-6 0.1 0.4 0.08 0.8 0.1 1.4 0.1 0.5 0.07 1.7 0.1
0.5 1.4 0.5 0.5 0.1 0.4 0.4 0.5 0.2 0.6. 0.4 0.4 0.1 1.7 1.2 0.2 0.5 0.7 0.4 0.2 0.1 0.6 0.4 0.2 0.5 0.4 0.4 1.0 0.6 0.6 0.8 1.0 0.3 1.8 0.9 0.6 0.3 0.6 0.8 0.3 0.3 0.4 1.1 0.3 1.0
0.1 0.3 0.1 0.05 0.04
»
0.1 0.2 0.09 0.2 0.1 0.09
»
0.7 0.3 0.07 0.1 0.3 0.1 0.06 0.04 0.4 0.1 0.05 0.1 0.1 0.1 0.3 0.1 0.2 0.3 0.3 0.1 0.08 0.3 0.2 0.1 0.2 0.3 0.1 0.09 0.1 0.2 0.06 0.4 32
0.7 2.4 1.0 0.2 0.2 1.4 0.7 1.2 0.3 1.0 0.9 0.5 0.2 5.4 1.5 0.3 0.9 1.2 0.7 0.3 0.4 1.2 0.6 0.3 0.7 0.9 0.8 1.1 0.8 1.1 1.5 1.8 0.3 5.6 2.3 1.3 0.6 1.1 1.8 0.5 0.4 0.6 2.7 0.4 2.3
LA FRANCE.
�498
LA FRANCE.
FONCIÈRE.
PERSONNELLE et MOBILIÈRE.
.
TORTES et FENÊTRES.
.
PATENTES.
DÉPARTEMENTS.
—— —1830. 1887. 1830. 1887.
1830.
1887.
1S30.
1SS7.
48. Lot-et-Garonne
53. Marne (Haute-) 55. Meurthe-et-Moselle
65. Pyrénées (Hautes-) 66. Pyrénées-Orientales... 68. Saône (Hante-) 69. Saône-et-Loire 72. Savoie (Haute-) 75. Seine-et-Marne 77. Sèvres (Deux-) 79. Tarn 80. Tarn et-Garonne
3.0 2.0 3.1 0.9 3.9 5.2 3.3 2.1 2.4 2.6 2.2 2.2 2.0 6.7 4.4 3.6 4.8 3.7 1.4 0.9 1.0 3.2 2.2 4.3 3.3
» »
85. Vienne (Haute-) 87. Yonne Totaux (principal et cen-
10.8 7.1 4.5 5.5 2.2 4.8 2.6 2.5 2.1 1.3 2.4 1.9 1.4 1.8 2.8
4.5 2.4 3.9 1.1 5.8 6.5 4.9 2.6 3.2 3.(1 2.9 2.8 3.0 11.8 6.6 4.6 7.5 4.8 1.8 1.8 1.5 6.5 2.6 5.7 4.7 1.7 1.7 32.4 11.2 7.8 9.7 3.2 6.8 3.3 3.2 2.4 1.9 3.2 2.7 2.0 2.2 4.3
1.2 0.5 0.:i 0.5 0.8 0.4 0.08 0.2 0.5 1.3 0.6 1.3 1.8 0.5 0.2 0.6 0.3 0.8 0.3 1.1 0.2 0.7 0.4 0.7 0.2 0.9 1.1 . 4.5 0.6 1.5 0.4 1.0 2.0 0.6 0.5 1.2 0.2 0.8 0.09 0.4 0.09 0.4 0.8 3.3 0.2 0.6 0.4 1.3 0.4 1.2 » 0.5 » 0.4 6.0 .24.6 1.6 3.4 0.6 1.7 0.9 4.1 0.2 0.7 0.7 1.0 0.3 0.7 0.2 0.5 0.3 0.9 0.1 0.7 0.2 0.8 0.1 0.8 0.2 0.6 0.2 0.7 0.4 1.2
0.7 0.2 0.2 0.08 0.4 0 1 0.1 0.03 0.8 0.1 0.8 0.1 1.2 0.2 0.3 0.1 0.07 0.4 0.6 0.1 0.4 0.1 0.3 0.1 0.4 0.07 4.1 0.5 1.2 0.2 0.6 0.1 1.9 0.3 0 09 0.6 0.1 ' 0.6 0.05 0.2 0.04 0.2 2.1 0.3 0.3 0.1 0.7 0.1 0.7 0.1 . » 0.3 » 0.2 12.7 1.5 2.0 0.6 0.9 0.1 1.9 0.4 0.3 0.08 1.5 0.3 0.4 0.1 0.08 0 2 0.5 0.1 0.09 0.5 0.4 0.05 0.1 0.5 0.07 0.4 0.1 0.4 0.1 0.6
0.2 0.08 0.1 0.03 0.2 0.1 0.4 0.2 0.1 0.2 0 2 0.1 0.1 0.8 0.2 0.1 0.4 0.1 0.1 0.08 0.08 1.0 0.1 0.2 0.2
»
1.1
6.7 1.2 0.3 0.5 0.1 0.3 0.1 0.1 0.3 0.2 0.1 0.1 0.1 0.1 0.2
0.4 O.ti 0.V 1.4 o.a 2.4 0.6 0.7 1.5 0.7 O.G 0.8 9.3 1.4 0.8 2.7 1.1 1.0 0.4 0.5 7.4 0.4 1.3 1.2 0.6 0.5 49.5 5.6 1.3 2.9 0.5 2.0 O.C 0.4 0.9 0.8 0.6 0.8 0.9 1.0 0.9
245.0 376.7 41.2 — les cent, addit. 179.8 186.0 31.2 65.2 184.4 10.0
136.9 15.5 71.1 14.6 66.7 0.9
79.3 47.1 34.5
28.2 174.4 23.9 78.9 4.3 104.9
�L'ADMINISTRATION.
499
L'enregistrement et les boissons par département, en 1830 et en 1886.
(Par millions de francs.)
ENREGISI REMENT, TI31 BRE
BOISSONS.
DEPARTEMENTS.
ET DO MAINE.
1830.
. 188G.
TOTAL général des recettes. 1886.
1830.
1886.
(1) 19 46 21 7 6 22 14 25 8 19 26 14 11 118 44 10 19 29 16 11 6 27 23 10 20 20 16 29 24 33 26 32 12 110 48 35 14 24 33 15 10
1. Ain 2. Aisne 3. Allier 4. Alpes (Basses-) 5. Alpes (Hautes-) 6. Alpes-Maritimes 7. Ardèche 8. Ardennes 9. Ariège 10. Aube 11. Aude 12. Aveyron 13. Bclfort (Territoire de) 14. Bouches-du-Rhône 15. Calvados 16. Cantal 17. Charente 18. Charente-Inférieure 19. Cher 20. Corrèze 21. Corse 22. Côte-d'Or 23. Côtes-du-Nord 24. Creuse 25. Dordogne 26. Doubs 27. Drôrne 28. Eure 29. Eure-et-Loir 30. Finistère 31. Gard 32. Garonne (Haute-) 33. Gers 34. Gironde 35. Hérault 36. Ille-et-Vilaine 37. Indre 30. Indre-et-Loire 39. Isère 40. Jura 41. Landes
1.5 3.1 1.3 0.5 0.4
»
1.3 1.7 0.6 1.6 1.6 1.3
))
4.1 9.7 5.3 1.0 1.0 4.8 2.5 5.0 1.8 4.3 5.1 3.8
»
0.4 1.4 0.4 0.1 0.1
»
0.3 0.6 0.2 0.8 0.2 0.3
»
2.7 3.4 1.1 1.6 1.9 1.1 1.0 0.2 2.2 1.2 1.0 1.6 1.2 1.4 3.4 2.0 1.2 1.9 2.5 1.3 4.3 2.0 1.6 1.0 1.9 2.9 1.3 0.6
13.9 9.8 2.5 4.5 5.8 3.6 2.7 1.0 6.5 4.8 2.5 4.8 4.3 3.3 7.0 5.4 5.7 4.3 7.7 3.1 18.3 7.7 7.2 2.9 5.9 6.5 3.0 .2.0
1.5 1.3 0.3 0.4 0 7 0.3 0.2
»
1.7 9.4 2.7 0.6 0.6 1.9 1.7 4.3 0.7 2.7 1.9 1.5 0.8 8.1 6.8 1.1 1.8 2.2 2.1 1.1
»
1.0 1.2 0.2 0.3 0.5 0.3 0.9 0.9 1.6 0.7 1.0 0.1 1.1 0.5 1.7 0.2 0.6 0.9 0.4 0.4
3.8 5.0 1.3 2.2 2.6 l .9 5.0 4.1 8.1 2.6 3.0 0.6 8.3 3.2 7.4 1.8 3.2 3.9 1.9 1.2
(i) Total général des recettes du budget ordinaire (impôts directs, produits domaniaux impots et revenus indirects, divers revenus, produits divers), du budget extraordinaire et du budget sur ressources spéciales.
�soo
LA FRANCE.
ENREGISTREMENT, TIMBRE ET DOMAINE. BOISSONS.
DÉPARTEMENTS.
TOTAL général (les recetles. 1886.
1830.
1886.
1830.
1886.
44. Loire (Haute-)
57. Morbihan
1.3 1.6 1.1 1.7 2.0 0.8 1.7 0.5 1.8 2.5 2.5 2.7 1.1 (4.1) 1.5 0.9 1.5 4.8 3.7 2.2 3.4 2.5 1.4 0.7 0.4 3.8 1.2 2.4 2.1
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72. Savoie (Haute-)
80. Tarn-et-Garonne
27.9 G.2 2.8 4.2 0.9 3.0 1.2 1.1 1.2 1.2 0.8 1.5 1.2 1.4 1.2
3.9 6.2 3.1 8.0 6.7 2.4 4.1 1.1 7.3 8.0 8.4 3.0 4.1 6.0 4.0 3.6 4.2 22.4 8.4 5.7 5.1 6.6 4.5 . 25 . 2.5 17.9 4.0 6.6 6.4 2.7 2.4 259.6 21.4 . 7.5 16.4 4.0 8.4 3.9 2.6 4.6 2.9 4.3 4.5 3.7 4.3 5.5
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2.0 5.9 1.5 6.4 3.7 1.1 1.4 0.4 4.7 6.5 7.2 2.0 3.7 4.8 2.8 4.6 1.8 22.3 6.4 3.5 12.7 3.1 2.6 1.1 1.4 11.4 1.9 3.8 4.4 » 1.0 » 0.9 15.2 78.5 3.6 20.9 1.3 5.0 2.5 . 10.7 0.4 1.9 1.3 9.5 0.2 1.6 1.0 0.3 0.8 2.4 0.4 1.3 2.2 0.5 2.2 0.5 0.5 2.4 4.2 0.5 0.4 1.9
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741.1
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3387
�L'ADMINISTRATION.
145. L'enregistrement et le timbre. — Le droit d'enregistrement est une taxe, tantôt proportionnelle aux valeurs enregistrées, tantôt fixe et tantôt graduée, qui résulte de l'inscription sur des registres publics de certains actes; elle leur donne un caractère authentique. Elle porte principalement sur la propriété foncière, mais, dans un grand nombre de cas, elle atteint aussi la propriété mobilière. Ce droit est perçu quand la propriété passe d'un propriétaire à un autre par vente, donation ou succession; quand elle est l'objet d'un contrat de prêt ou de louage, pour les
(Millions
Fig. 100. — Enregistrement, greffe et timbre depuis 1800.
contrats de mariage par exemple et pour presque tous les actes notariés. Les mutations par décès (177 millions en 1886) et les ventes ou transmissions entre-vifs à titre onéreux (1S7 millions) sont les deux principales sources du revenu de l'enregistrement, qui a produit (avec les droits de greffe perçus surtout à propos des actes judiciaires, et les droits d!'hypothèques perçus à propos des inscriptions au bureau des hypothèques, qui y sont compris) 518 millions en 1886. Ce revenu, que les grandes crises affectent (1814, 1831, 1848, 1870), augmente par l'effet du progrès général
�502
LA FRANCE.
de la richesse, par l'élévation des tarifs qui a été considérable depuis 1871 (voir fig. n° 100, les courbes 1 et 3), et par la réunion de l'impôt du greffe à l'enregistrement en 1876. De 1882 à 1885, l'état de crise a réduit la recette de l'enregistrement d'une cinquantaine de millions. L'impôt du timbre (voir la courbe 2, fig. n° 100), timbre fixe ou timbre proportionnel, qui s'applique aux effets de commerce, aux actions et obligations, aux actes civils, aux écritures destinées à faire foi en justice, aux reçus de sommes au-dessus de 10 francs, même aux billets de place de chemins de fer, s'est élevé graduellement jusqu'en 1870 à cause du développement des affaires et brusquement en 1872 à cause des nouveaux impôts ; il était de 156 millions en 1886. 146. lies douanes. — Les droits de douane sont perçus sur les marchandises entrant en France, ou sur les marebandises sortant de France. Les droits de douane n'ont pas été toujours établis d'après les mêmes principes. Le premier tarif des douanes que la France ait eu depuis que des assemblées électives votent les lois, c'est-à-dire depuis 1789, est le tarif de 1791. Ce tarif était libéral, c'est-à-dire qu'il n'imposait pas aux importations des taxes excessives dans le but de les arrêter à la frontière. La guerre avec l'Angleterre, qui commença en 1793 et dura jusqu'en 1814, amena la Convention, puis l'Empire à prendre des mesures prohibitives, telles que 1' « acte de navigation » en 1793, le tarif de 1806 et le « blocus continental » la même année; on voulait interdire à la marine et au commerce britanniques l'accès des ports et des marchés de France. Sous la Restauration, les grands propriétaires fonciers et les grands industriels, qui avaient la majorité dans les Chambres, firent voter une série de lois destinées à assurer à l'agriculture, et à certaines usines ou manufactures, un tarif protecteur, c'est-àdire un système de prohibition ou d'énormité de taxes qui, en écartant la concurrence étrangère, assuraient à la production française le privilège exclusif de la fourniture du marché français. Le traité de commerce signé le 22 janvier 1860 avec l'Angleterre et suivi d'autres traités du même genre avec la plupart des nations civilisées, inaugura une ère nouvelle du développement économique de la France : à côté de l'ancien tarif général qui continua à être appliqué à un petit nombre de nations, mais qui fut lui-même profondément modifié par la franchise accordée à
�L'ADMINISTRATION.
503
l'importation des matières premières et de certains aliments, il établit le tarif conventionnel, c'est-à-dire résultant d'une convention, à l'égard des nations signataires de traités de commerce. Les taxes du tarif conventionnel, qui est fondé sur le principe des concessions réciproques et de la liberté commerciale, sont en général moins fortes que celles du tarif général et constituent des droits modérément protecteurs ou simplement fiscaux, c'està-dire destinés à rapporter un revenu au fisc et non à écarter la concurrence. Les droits d'un tarif quelconque sont dits « spécifiques » quand ils sont fixés d'après la qualité de la marchandise, et « ad valorem » quand ils le sont d'après sa valeur marchande. Les premiers garantissent mieux le fisc contre les fausses déclarations. Les seconds ont l'avantage de suivre les variations du prix de la marchandise, et de maintenir ainsi à un niveau constant le taux de la taxe, c'està-dire qu'ils sont toujours de 20 p. 100 de la valeur si la taxe de 20 p. 100 est portée au tarif, tandis que le droit spécifique exagère ce taux quand le piix de la marchandise vient à baisser. Les nécessités budgétaires ont conduit à augmenter depuis 1871 plusieurs droits de douanes. En 1881, le tarif général des douanes a été complètement refondu (loi du 7 mai), et l'esprit de protection douanière a exercé une influence prépondérante sur cette refonte ; depuis cette époque, des droits protecteurs ont été imposés sur les céréales, les bestiaux, les sucres; de nouveaux traités de commerce (8 traités signés en 1882 et 1883 ; en outre, 4 États jouissant du bénéfice de ces traités en vertu de stipulations antérieures) ont été conclus dans un esprit moins libéral que ceux de la période précédente ; un de ces traités (avec l'Italie) n'a pas été renouvelé pour 1888. Le système protecteur ou restrictif, qui a inspiré, depuis 1871, la législation douanière de plusieurs États d'Europe à l'exemple des États-Unis, semble avoir obtenu une recrudescence de faveur à cause de l'antagonisme politique qui est résulté de la guerre francoallemande. Les nations, par une contradiction singulière, se sont appliquées à mettre obstacle aux échanges internationaux en élevant des barrières de tarifs, dans le même temps qu'elles cherchaient à s'ouvrir des débouchés commerciaux à l'étranger, et qu'elles rapprochaient leurs territoires en construisant des chemins de fer et en favorisant la navigation. Aux droits de douane qui sont perçus à l'importation, il faut ajouter le droit de « statistique » (10 centimes) que paye tout colis (et dans certains cas des groupes de colis) à l'entrée ou à la sortie,
�504
LA FRANCE.
et divers droits de navigation qu'acquittent les bâtiments français et étrangers. Le produit des droits de douanes (333 millions en 1886), y compris les droits divers de navigation et de statistique (19 milEcTieUe
en million: de francs
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101.
— Droits de douane, de navigation, de statistique, etc., de l'an IX (1800-1801) à 1880.
lions), et la taxe des sels dans le rayon des douanes, c'est-à-dire dans la zone frontière où s'exerce l'action de la douane, dont la perception est confiée aux douaniers (23 millions), a augmente avec le développement du commerce français (132 millions en 1820, et 171 millions en 1860) ; il a diminué avec le régime li-
�L'ADMINISTRATION.
oOS
béral inauguré à cette époque, qui a supprimé un grand nombre de taxes (144 millions supprimés de 1860 à 1869), mais il a augmenté par suite des taxes nouvelles sur le café, le sucre, etc., votées depuis 1871 pour faire face aux besoins du Trésor (voir fig. n° 101). Le service des douanes dans les départements frontières forme 23 directions, savoir (en 1888) : Dunkerque, Lille, Valenciennes, Charleville, Nancy, Epinal, Besançon, Lyon, Chambéry, Nice, Marseille, Montpellier, Perpignan, Bayonne, Bordeaux, La Bochelle, Nantes, Brest, Saint-Malo, Rouen, Le Havre, Boulogne, Bastia. Chaque direction comprend en général au moins un département, à l'exception des trois du Nord [Lille, Valenciennes, Dunkerque) et des deux de la Seine-Inférieure [Rouen, Le Havre). Le directeur (qui, comme on le voit, n'a pas toujours sa résidence au chef-lieu) a sous ses ordres des inspecteurs, sous-inspecteurs, receveurs principaux et autres employés en résidence dans diverses villes. Le service actif est fait par des brigades de douaniers organisés militairement (voir p. 469). 147. lies contributions indirectes. — Les contributions indirectes sont généralement celles qui sont perçues par l'administration des contributions indirectes. On peut dire qu'elles sont perçues à propos d'un fait accidentel, tel qu'achat ou transport, et qu'elles sont le plus souvent confondues dans le prix avec la valeur même de la marchandise ou du service, tandis que les contributions directes sont établies d'après un certain état de richesse et perçues par le moyen de rôles personnels. Les contributions directes sont un prélèvement sur le revenu des individus, que ceux-ci payent directement à l'État ; les contributions indirectes sont payées le plus souvent par un marchand qui avance en quelque sorte la taxe au Trésor et qui se récupère en la faisant ensuite payer au consommateur; ce dernier se trouve ainsi atteint indirectement par l'impôt. Toutefois il n'est pas toujours facile de déterminer 1' « incidence » de l'impôt, c'est-à-dire la personne qui supporte en définitive la charge, ou même de distinguer si un impôt est direct ou indirect. Les douanes sont comprises dans la catégorie des impôts indirects, quoiqu'elles ne soient pas régies par l'administration des contributions indirectes. Cette administration perçoit des impôts dont l'espèce et la qualité ont souvent varié : droit sur les boissons, droit sur les sels hors du rayon des douanes, droit sur le sucre indigène, etc., et elle exerce ou afferme des monopoles que l'État s'est réservés, tabacs, poudres, allumettes. L'administration des contributions indirectes se compose d'un
�SOG
LA FRANCE.
directeur par département, ayant sous ses ordres, d'une part des sous-directeurs, des inspecteurs, des sous-inspecteurs, des contrô-l leurs, des commis à chevalet à pied pour surveiller ; d'autre part,! des receveurs-entreposeurs, des receveurs particuliers, sédentaires, des receveurs à cheval et à pied, des receveurs de la navigation et des receveurs buralistes. Les droits sur les boissons se composent d'un droit de circulation dû par toute personne transportant d'un lieu à un autre une quantité de vins, cidres, poirés et hydromels supérieure à trois bouteilles (sont exemptes cependant les boissons que le propriétaire transporte d'un lieu à un autre pour sa consommation, celles que le métayer envoie en payement à son propriétaire, celles qu'un vendeur expédie à un entrepôt) ; d'un droit de licence, variable selon la population et la profession, que payent les débitants de boissons, distillateurs, brasseurs; d'un droit de détail et de consommation, lequel frappe les boissons vendues par les débitants, et qui donne lieu dans les petites villes à 1' « exercice », ou. vérification sur lieu, par les employés de la régie ; du droit d'entrée (distinct du droit d'octroi), dans les villes au-dessus de 4,000 âmes, gradué suivant la population. Il y a de plus un droit de fabrication sur la bière. Le droit de licence (17 millions en 1886) est une sorte de supplément de patente que payent les débitants et les marchands en gros de boissons, les brasseurs, les distillateurs, etc. Mais la plupart des villes (au nombre de 180 en 1887) sont rédimées et ne payent que le droit de circulation et une taxe unique clans laquelle se confondent les autres droits; le droit d'octroi reste distinct. A Lyon et à/'ansj la « taxe de remplacement », qui se perçoit en même temps quel l'octroi, tient lieu de tous les droits, y compris celui de circulation. En 1885, le droit de circulation a rapporté 27 millions, celui! d'entrée 2, celui de détail 46, la taxe unique 38 et la taxe de rem-j placement 42; en somme 155 millions dont environ 140 pour le vin et 15 pour le cidre. La bière, qui est assujettie au droit fixe de fabrication, a rapporté 23 millions. L'alcool (eau-de-vie, liqueurs et autres spiritueux), qui est assujetti aussi à un régime particulier, paye une taxe de consommation, qui a varié de 30 fraiics l'hectolitre d'alcool pur sous la Restauration à 156 francs sous la troisième République, et un droit d'entrée dans les communes de plus de 4,000 habitants, gradué suivant la population. Le produit a été de 237 millions en 1886; ce qui, en comprenant dans le total quelques droits non énumérés, porte
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507
à 423 millions la recette totale des impôts sur les boissons. On peut suivre sur les courbes de la figure ci-jointe le mouvement des droits sur les boissons depuis 1801.
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Les départements dans lesquels l'impôt sur les boissons rapporte !e plus sont : Seine (80 millions en 1883), Nord (25 m.), Seinehférieure (21 m.), Pas-de-Calais (14 m.), Seine-et-Oise (11 m.),
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LA FRANCE.
Aisne (10 m.), Rhône (10 m.), Somme (10 m.) ; ce sont, à l'excep tion d'un, des départements de la région du nord-ouest, qui tou renferment une nombreuse population ouvrière. Aucun autre dé partement n'atteignait 10 millions en 1883. La taxe de consommation du sel a été créée en 1806 etmodifiée àdi verses reprises, surtout par des abaissements de droit qui ont e lieu principalement en 1813 et en 1848 (taxe : 40 francs par 100 kil en 1813, 10 francs depuis 1876). Elle a remplacé les gabelles d l'anci en régim e que leur exagération et leur inégalité avaient rendue odieuses et que la Révolution avait supprimées. Nous avons dit qu l'impôt du sel est perçu par l'administration des douanes dans 1 rayon des douanes (23 millions en 1886); il l'est par l'administra tion des contributions indirectes dans le reste de la France (10 mil lions en 1886) (voir la courbe 5 de la fig. n° 103). Le produit total été de 33 millions en 1886; il s'en faut de beaucoup que l'accrois sèment de la consommation ait compensé la diminution du droit qui rendait 70 millions en 1847. Le sel dénaturé pour être employ par l'agriculture n'est pas soumis au même droit. La taxe du sel, due par le producteur, n'est perçue que dans m petit nombre de départements et ne produit plus d'un million qu dans Meurthe-et-Moselle, le Doubs et le Jura. Le droit sur le sucre indigène est une des taxes qui ont soulev le plus de controverses et qui ont été le plus souvent modifiées. L sucre de betterave, qu'on avait commencé à fabriquer en Franc sous le premier Empire à l'époque où le « blocus continental» avai porté à un taux excessif le prix du sucre de canne, et dont les fa briques avaient toutes été ruinées lorsque le commerce interna tional avait été rétabli sous la Restauration, fut fabriqué de nouvea quelques années après, grâce à la protection indirecte qu'il trouj vait dans les surtaxes imposées au sucre de canne étranger et l l'immunité d'impôt dont il jouissait lui-même. Il fit de tels progrès que les colonies réclamèrent et obtinrent qu'on l'imposât, en 1837, d'abord à raison de 10 francs par 100 kil., puis par des augmen tations successives à raison de 45 francs, c'est-à-dire absolumen comme le sucre des colonies françaises. Les colonies, appauvrie en 1848 par l'émancipation des esclaves, réussirent même à fair décider que leur sucre payerait 5 francs (en 1851), puis 7 francs (e 1852) de moins que le sucre indigène de betterave, et ellesjouiren de cette faveur jusqu'en 1870, malgré divers remaniements de 1 législation sur les sucres. Les droits ont été augmentés de 1871 1874 ; puis ils ont été réduits une première fois directement en 1880,
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une seconde fois indirectement en 1884 et malgré une augmentation apparente, la nouvelle assiette de la taxe étant établie sur le poids des betteraves au lieu de l'être sur la quantité de sucre produite ; enfin, ils ont été relevés en 1887. Quoique l'égalité du sucre indigène et du sucre colonial soit admise en principe, les droits diffèrent encore selon la provenance et selon la nature du produit (surtaxe de 7 fr. par 100 kilogr., depuis 1884, pour les sucres importés d'Europe, différence de droit entre les sucres fabriqués par le procédé de la diffusion et les autres sucres, etc.). L'impôt sur le sucre, qui
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avait rendu jusqu'à 183 millions en 1876, n'a donné, en 1886, que millions, dont 47 perçus par la douane sur les sucres coloniaux et les sucres étrangers et 91 millions perçus par les contributions indirectes sur le sucre indigène (voir la courbe 3 sur la fig. n° 103 (1). L'impôt sur le sucre indigène n'a d'importance que dans un petit nombre de départements : Seine (73 millions en 1883),
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(1) Du 1" janvier au 31 décembre 1886, les quantités effectives (supérieures (le 1/20 aux quantités exprimées en sucre raffiné) soumises au droit ont été de 205 millions de kilog. ; les sucres des colonies françaises mis en consommation (commerce spécial), de 98 millions ; les sucres de canne des pays étrangers, de 51 millions; les sucres de betterave étrangers n'ont fourni que 135000 kilog.
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Nord(6 m.),Bouches-du-Rhône{i m. 1/2), Loire-Inférieure(lm. 1/3), Gironde (1 m.), Seine-Inférieure (1 m.). Ce sont les départements qui ont le plus de raffineries. Les produits divers consistent dans le produit de 2/10 (impôt qui est en réalité de 23 p. 100 des recettes nettes) des prix de transport par chemin de fer (80 millions au budget de 1887), de 2/10 sur le prix des transports par voitures publiques (près de 5 millions), du droit sur la stéarine et les bougies (8 m. 1/2), du droit! de consommation des vinaigres et de l'acide acétique (2 m. 1/2), de celui de garantie des matières d'or et d'argent (5 m.), de celui des cartes à jouer (2 m. 1/2), etc. 148. Les monopoles. — La plus lucrative des industries qu'ait monopolisées l'État est celle du tabac. Le monopole date de l'ancien régime ; supprimé à l'époque de la Révolution, il a été rétabli en 1810. Il se justifie par la nature de la consommation qui est toute de luxe et par l'importance du revenu qu'il procure. Les tabacs sont achetés par l'État, soit aux agriculteurs français qui ne peuvent cultiver la plante qu'avec son autorisation et la vendre que soit à lui soit à l'étranger. Ils sont travaillés dans 20 manufactures, sises à Paris (Gros Caillou et Reuilly), à Bordeaux, à Chàleauroux, à Dieppe, à Dijon, au Havre, à Lille, à Lyon, au Mans, à Marseille, à Morlaix, à Nancy, à Nantes, h Nice, à Orléans, à Pantin, à Riom, à Tonneins et à Toulouse. Ces manufactures sont en même temps des chefs-lieux de circonscription, d'où les produits sortent pour être réunis dans les entrepôts qui les livrent aux débitants. Les débits ou bureaux, qui étaient au nombre d'environ 43 000 en 1884, se divisent en débits-recettes, dont les titulaires exercent en même temps un contrôle sur les boissons, et en débits simples. La vente du tabac a été presque toujours en augmentant et a suivi à peu près la même progression que l'impôt des boissons. Elle était, en 1815, de 53 millions sur lesquels le produit net, c'està-dire le produit après défalcation des frais de production et d'administration, était de 40 millions ; en 1853, de 148 millions dont 110 de produit net ; en 1884, de 377 millions (plus de 400 millions avec le bénéfice des débitants) dont 305 de produit net (voir la courbe 2, fig. n° 103 et fig. n° 104). Le produit a fléchi quelque peu dans les années suivantes. Le tabac à fumer figure pour près de la moitié de la recette ; les cigares et cigarettes pour un cinquième, le tabac à priser, quoiqu'en déclin, pour un peu plus d'un cinquième, etc. Les départements où la vente du tabac a le plus d'importance sont la Seine (61 m. 1/2 en 1883), le Nord (13 m.), la Seine-Infé-
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L'ADMINISTRATION.
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tieure (12 m.), les Bouches-du-Rhône (12 m.); puis le Pas-de-Calais, Finistère, les Deux-Sèvres, la Gironde, l'Hérault, Ille-et-Vilaine, l'Isère, la Zoire, le Rhône, Saône-etles Côtes-du-Nord, le
Loire, qui produisent chacun plus de 5 millions. La plupart sont 'les départements manufacturiers ou maritimes. La fabrication et la vente des poudres est un monopole que la
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LA FRANCE.
sûreté de l'État peut justifier, quoique la fabrication de la dynamite ne soit pas monopolisée. Le produit des poudres vendues (non compris, par conséquent, les poudres consommées par l'État) a été en 1885 de 14 millions, dont plus de moitié a été un produit net. Outre la poudrerie de l'artillerie du Bouchet, il y a 11 poudreries, situées à Saint-Ponce (Ardennes), Vonges (Côte-d'Or), SaintChamas (Bouches-du-Rhône), Toulouse, Saint-Médard (Gironde), Angoulême, Le Ripault (Indre-et-Loire), Ponl-de-Buis et MoulinBlanc (Finistère), Esquerdes (Pas-de-Calais), Sévran-Livry (Seineet-Oise), trois raffineries à Bordeaux, Lille et Marseille. La fabrication et la vente en gros des allumettes ont été constituées par la loi du 2 août 1872 en un monopole que l'État afferme à une compagnie au prix d'environ 17 millions; c'est une faible compensation des inconvénients qu'entraîne un monopole appliqué à un objet de première nécessité. 149. lies postes et télégraphes. — Les postes et télégraphes, placés depuis 1887 sous l'autorité du ministre des finances, peuvent être considérés comme produisant un impôt indirect, résultant du monopole. Leur produit brut a été constamment en augmentant, excepté dans les années de réduction de taxe. Les postes rendaient, en 1801, 17 millions, dont 8 de produit net; en 1830, 43 millions, dont 20 de produit net; en 1877, les postes et télégraphes réunis rendaient 139 millions, dont 47 1/2 nets; en 1886, 169 millions (140 pour les postes et 29 pour les télégraphes), dont 30 de produit net. Le vrai produit net est en réalité fort inférieur, parce que les dépenses inscrites au budget extraordinaire pour les postes et télégraphes ne figurent pas dans ce compte et parce que les transports par chemins de fer, étant fournis gratuitement à l'État, diminuent la recette des compagnies et que le déficit retombe, clans certains cas, à la charge de l'État qui paye les garanties d'intérêt. Le produit brut des postes et télégraphes dépassait 36 millions dans le département de la SEINE, en 1883, et 2 millions dans les départements du Rhône, du Nord, des Bouches-du-Rhône, de la Gironde, de la Seine-Inférieure, de Seine-et-Oise ; c'est dans ces départements que se trouvent les grands centres de commerce. 150. Les revenus du domaine. — Indépendamment des monopoles dont l'exploitation procure au Trésor un bénéfice dont une certaine part peut être considérée comme un profit industriel, tel qu'en pourrait faire un fabricant, et dont l'autre part est un impôt, l'État a des revenus qui lui sont propres. Les plus importants sont
�L'ADMINISTRATION.
ceux de ses forêts qui s'élèvent à environ 11 millions net en 1887 (27 millions de recettes et 16 millions de dépenses). Les autres produits domaniaux (ventes de chevaux de l'armée, d'objets mobiliers ou autres devenus impropres au service, ou restés sans propriétaire, ou retenus au greffe des tribunaux de tout ordre), qui sont perçus par les receveurs de l'enregistrement, produisent rarement une quinzaine de millions. Parmi les revenus domaniaux, on pourrait classer la fabrication des monnaies, médailles et jetons qui, concentrée à l'Hôtel des monnaies, rapporte à peine une centaine de mille francs ; Y Imprimerie nationale, qui produit quelques centaines de mille francs. Les chemins de fer de l'État ne fournissent pas en réalité de revenu, parce que le produit net qu'ils accusent (près de 5 millions pour 1887) est inférieur à l'intérêt des sommes qu'ils ont coûtées à l'État. 151. lies revenus et produits divers. — Parmi les revenus
Fig. 105. — Carte des contributions publiques par département en 1883.
classés dans cette section, il est utile de mentionner les produits universitaires (droits d'examen devant les Facultés et Écoles supérieures, les Écoles préparatoires de médecine et de pharmacie, et, depuis 1887, les commissions pour les brevets d'instruction priLA FRANCE.
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maire), les amendes, les retenues pour pensions civiles qui ne sont qu'une simple avance faite à l'État. Les départements les plus riches par l'agriculture, l'industrie et le commerce sont naturellement ceux qui, par le total de leurs contributions de toute espèce, fournissent le plus au Trésor. Ainsi, pendant que la recette était de 892 millions dans le département de la Seine (en 1883), elle était de S millions et demi clans la Corse, qui a d'ailleurs un régime fiscal particulier et très atténué. Après le département de la Seine, ce sont les départements de la région du nord et du nord-ouest, Nord, Pas-de-Calais, Aisne, Calvados, et les départements de Meurthe-et-Moselle, de la Loire-Inférieure, de la Gironde, du Rhône, des Bouches-du-Rhône, de Y Hérault, qui donnent les recettes les plus élevées (plus de 40 millions en 1883). Ils doivent ce rang à leur industrie, à leur agriculture, à leur commerce : ce sont en général les départements qui possèdent les plus grandes villes de France (v. fîg. n° 105). 152. lie mouvement des fonds. — Les contributions indirectes, les droits d'enregistrement, etc., sont perçus par les receveurs de divers ordres ; les contributions directes le sont par les percepteurs. Les uns et les autres sont tenus de se dessaisir, soit à certaines époques, soit à partir d'une certaine somme, des fonds reçus par eux et de les verser dans la caisse du receveur (général ou particulier) de leur arrondissement, les receveurs particuliers versant à la Trésorerie générale. Il y a, en effet, par département, presque toujours au chef-lieu (cependant à Brest pour le Finistère, h Toulon pour le Var), un trésorier-payeur général, faisant fonction de receveur particulier dans l'arrondissement chef-lieu et centralisant le service des recettes et des dépenses du département tout entier. En communication permanente avec la caisse centrale du Trésor public, il reçoit les fonds dont son département a besoin ou expédie les fonds qui lui sont demandés, quelquefois directement en espèces, quelquefois par des traites sur Paris, le plus souvent par simple dépôt en compte courant à une succursale de la Banque de France (1). Le caissier central du Trésor public est simplement un agenl d'exécution. Le mouvement des fonds ressort d'une direction spéciale qui porte le nom de direction du mouvement général des fonds. C'est cette direction qui connaît chaque jour l'état général
(1) Il y avait, en 18S8, 74 succursales do la Banque (sur un total de 94) dans les villes où résident des trésoriers-payeurs généraux.
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du Trésor, donne des ordres aux départements et dirige le vaste mouvement des fonds du ministère des finances. Le total du « mouvement des fonds » est toujours supérieur au total du budget, parce que les mêmes sommes, passant par plusieurs mains, sont souvent comptées plusieurs fois successivement en recette ou en dépense. En 1883, le total des recettes réalisées par les comptables des finances sur les budgets (c'est-à-dire sur les sommes portées au budget de l'année), sur les services spéciaux et sur les découverts et avances au Trésor, s'est élevé à 5 646 millions et celui des dépenses à 6 385 millions. C'est à Paris que se concentre principalement le mouvement; car, en 1883, le caissierpayeur central du Trésor public a fait 1308 millions de recette et 2168 millions de payement. Dans les départements qui viennent au premier rang après la Seine [Bouches-du-Rhône, Gironde, Nord, Seine-Inférieure) la recette ne dépassait pas 155 millions. Il y avait 7 départements [Basses et Hautes-Alpes, Ariège, Corse, Creuse, Lozère, Hautes-Pyrénées) où elle ne dépassait pas 10 millions; mais il n'y en avait que deux [Ariège et Haute-Loire) où elle restât audessous de ce chiffre. 153. lia Cour <ies comptes. — Au sommet de notre système financier est la Cour des comptes, comme la Cour de cassation est au sommet de notre système judiciaire. La Cour des comptes est souveraine, puisque si le Conseil d'État annule l'arrêt rendu par une de ses trois chambres, l'affaire revient devant une des deux autres chambres dont l'arrêt est sans appel. La Cour des comptes se compose d'un premier président, de trois présidents de chambre, de dix-huit conseillers maîtres, de quatrevingt-six conseillers référendaires, de vingt-cinq auditeurs. Le procureur général est assisté d'un conseiller référendaire faisant fonction d'avocat général et d'un auditeur faisant fonction de substitut; il y a un greffier en chef. La Cour est chargée déjuger les comptes des recettes et des dépenses publiques qui lui sont présentés chaque année par les trésoriers-payeurs généraux, les receveurs de l'enregistrement, les receveurs des douanes, les receveurs des contributions indirectes, les receveurs principaux des postes, le directeur des monnaies, les comptables de l'Algérie et des colonies, le directeur comptable des caisses centrales du Trésor et l'agent responsable des virements de comptes, etc. Elle juge aussi les comptes annuels de l'agent comptable du grand-livre de la dette publique et de celui des transferts, des caissiers de la caisse d'amortissement et de celle
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des dépôts et consignations, de l'Imprimerie nationale, de l'agent comptable des chancelleries consulaires, du trésorier général des Invalides de la marine, de l'agent comptable des traites de la marine, du caissier de la caisse des travaux de Paris, des économes des lycées; des agents comptables des matières de consommation ou de transformation, des receveurs municipaux, de ceux des hospices et établissements de bienfaisance, de l'agent comptable de l'École centrale des arts et manufactures, de celui de la Monnaie, des économes des écoles normales primaires lorsque le revenu de la ville ou de l'établissement dépasse 30000 francs, etc. Elle examine chaque compte, après la clôture de l'exercice; le comptable n'est libéré qu'après un quitus favorable de la Cour. C'est lorsque tous les comptes ont été apurés, que le règlement définitif est présenté par les ministres au Parlement. 154. IJCS caisses «l'épargne. —Au nombre des dettes de l'État, il faut compter les dépôts faits aux caisses d'épargne, que celles-ci versent à la caisse des dépôts et consignations et dont une grande partie est employée par le Trésor pour ses dépenses journalières, quoique les déposants aient le droit d'en réclamer à très bref délai le remboursement. La caisse des dépôts et consignations devait aux caisses d'épargne 633 millions en décembre 1870 et 2240 millions en décembre 1885. La création, en 1882, de la caisse d'épargne postale et surtout l'élévation du maximum des dépôts de 1000 à 2 000 francs en 1881 ont considérablement augmenté la recette totale des caisses d'épargne. Quelques mesures, encore insuffisantes, ont été prises en vue d'atténuer la progression inquiétante de cette dette dont le remboursement a déjà deux fois, en 1848 et en 1870, causé de graves difficultés (voir fig. n° 106). Les caisses d'épargne sont d'ailleurs une institution excellente qui facilite et stimule la prévoyance dans les classes peu aisées de la société. Il y avait, en 1883, 543 caisses d'épargne, établissements libres qui jouissent de certains privilèges et dont l'État administre les fonds. En outre, la caisse d'épargne postale, recevant des dépôts dans tous les bureaux de poste, a généralisé le bienfait de l'institution. Les caisses d'épargne les plus importantes sont naturellement celles des villes où il y a le plus de population ouvrière : en premier lieu, Paris. 155. lies finances départementales. — Les départements ont aussi leur budget; mais, quoique leurs attributions aient été étendues par la loi du 10 août 1871, ils ne sont pas souverains comme l'État; ils jouissent même, pour le régler, d'une liberté moindre
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que les communes. Ce budget est préparé par le préfet, discuté et voté par le conseil général, et approuvé par décret. Il y a des
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dépenses obligatoires que le gouvernement peut inscrire d'office. Les recettes départementales, qui montaient à 314 millions en 1881, proviennent principalement des centimes additionnels aux
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contributions directes, les produits éventuels n'apportant guère qu'un contingent d'une centaine de millions. Ces centimes se divisent en centimes ordinaires, au nombre de 37 (dont 7 pour les chemins vicinaux et 4 pour l'instruction primaire) et en centimes extraordinaires, généraux ou spéciaux. Les chemins vicinaux et départementaux, les enfants assistés et les aliénés, l'instruction primaire publique sont les plus fortes charges des départements. Les recettes et dépenses des budgets départementaux, soumis à la commission départementale qui fait son rapport et constituant une sorte de budget, sont votées par le parlement en même temps que le budget de l'Etat et sont comprises dans un budget annexe sous le titre de « dépenses sur ressources spéciales et recettes corrélatives ». Dans le cas, comme pour 1888 par exemple, où la loi des finances n'est pas votée et promulguée au moment où le Parlement va entrer en vacances en juillet, on en détache tout ce qui concerne les quatre contributions directes, pour en faire l'objet d'une loi particulière. Les conseils généraux peuvent dès lors, dans leur session d'août, faire la répartition entre les arrondissements et voter les centimes additionnels nécessaires pour assurer les services départementaux. Les centimes additionnels sont perçus en même temps que le principal, par les percepteurs de l'État. Ils variaient, en 1885, de 46 dans la Côte-d'Or à 90 dans la Haute-Savoie ; la valeur du centime allait de 601957 francs pour la Seine à 5 694 francs pour la Corse. 156. lies finances communales. — La commune a une autonomie plus étendue que le département: elle a son budget propre. Le budget communal est préparé par le maire, discuté en détail et voté par le conseil municipal, puis soumis à l'approbation du préfet si le revenu n'est pas de 3 millions au moins, du chef de l'État dans le cas contraire : ce qui a eu lieu pour une dizaine de villes en 1877. Le droit d'approuver entraîne celui d'inscrire d'office les crédits pour les dépenses obligatoires. Les recettes sont alimentées par les centimes généraux ou spéciaux qui sont votés par les Chambres dans le budget sur ressources spéciales, par les prestations pour les chemins vicinaux quand elles sont payées en argent, par les octrois, par les centimes extraordinaires, etc. L'amortissement des emprunts contractés pour les écoles et la voirie est aujourd'hui la plus lourde charge des communes. Le produit de Y octroi, sur lequel l'État a longtemps prélevé le dixième et qui peut être l'objet d'une ferme ou d'une régie, a été
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sans cesse en augmentant (excepté pendant les crises de 1848, 1870-71, etc.), moins par l'accroissement du nombre des villes que
par celui de la population, de la richesse et de la consommation (voir flg. n° 107).
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En 1883, le produit net des octrois dépassait S millions de francs dans 6 départements, Gironde, Seine-Inférieure, Bouches-duRhône, Rhône, Nord et Seine. L'octroi seul de Paris produit à peu près autant que tous les autres octrois de France réunis et a pendant plusieurs années produit davantage (143 millions en 1883 pour Paris et 138 pour le reste de la France). La ville de Paris a d'ailleurs un budget qui dépasse de beaucoup celui des plus riches villes de France. En 1877, le budget de toutes les communes, moins Paris, s'élevait à 695 millions, y compris les recettes extraordinaires, et celui de Paris était de 220 millions. En 1887, le budget de Paris s'était élevé à 257 millions et celui <des autres villes avait grandi dans une proportion analogue. Mais on ne connaît pas l'état annuel des budgets communaux; le dernier travail complet publié par l'administration sur cette matière date précisément de 1877. A cette époque, les dettes des communes représentaient un capital de 1322 millions réparti entre 18 233 communes et de 1 988 millions pour Paris. Depuis ce temps, beaucoup de communes ont contracté de nouveaux emprunts, particulièrement pour la ' construction d'écoles ou l'exécution d'autres travaux publics. 157. lia dette et le remboursement. — La dette de l'État se compose de la dette consolidée, dont le capital représente plus de 19 milliards et demi et dont les intérêts en 1887 étaient de 740 millions; de la dette amortissable par remboursements périodiques; de la dette viagère dans laquelle sont comprises les pensions de retraite ; de la dette flottante qui se compose d'emprunts temporaires faits par le Trésor à divers titres, et qui s'élève à un milliard environ. La dette consolidée, qui date de l'ouverture du grand-livre par la Convention et qui a pour origine la liquidation du passif de l'ancien régime, avait été réduite à 40 millions de rente par la banqueroute du Directoire, masquée sous le nom de « tiers consolidé ». La liquidation des dettes de l'Empire et les conséquences de l'invasion de la France en 1814 et en 1815, puis l'indemnité d'un milliard aux émigrés (qui ne s'est pas élevée en réalité à 800 millions) l'ont élevée pendant la Restauration à près de 200millions de rente; le gouvernement de Louis-Philippe y a ajouté près de 45 millions; la seconde République l'a réduite d'environ 5 millions par suite de la conversion (1) du 5 0/0 en 41/2 (239 millions au 1er janvier 1851) ;
(1) La seconde République a fait aussi des emprunts. Les 5 millions représentent la différence entre les créations de rentes et l'économie (17 millions) résultant de la conversion.
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b2t
le second Empire et les premiers mois de la guerre de 1870 l'ont accrue de plus de 146 millions (386 millions au if» janvier 1871) ; la guerre de 1870-71 et ses suites l'ont beaucoup augmentée et, malgré la conversion du 5 0/0 en 41/2 en 1883, l'ont plus que doublée (près de 883 millions en 1887) (voir flg. n° 108). Cette dette se compose, en 1887, de 740 millions de rentes perpétuelles (396 millions et demi en 3, un demi-million en 4,
niiioi JleFrancs| 750 700 650 GOO 550 4. 500 (60 «00
Dette publique
s:
Fig. 103. — Dette publique de 1315 à. 1887.
343 millions en 4 1/2) et de 142 millions et demi en rentes amortissables, c'est-à-dire dont le capital est remboursé par annuités. Ces deux espèces de rentes représentent un capital d'environ 26 milliards. Cette dette n'est pas la seule qui pèse sur la France. La dette viagère, que de trop nombreuses mises à la retraite ont accrue rapidement depuis 1871, représente en 1887 une dépense de209 millions. Le service des pensions, qui est compris dans ce chapitre, avait
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d'abord été fait par des caisses spéciales pour chaque administration et instituées sous le Directoire, l'Empire ou la Restauration. La plupart étaient mal organisées et durent solliciter des subventions de l'État. La loi du 9 juin 1833 sur les pensions civiles établit des règles générales pour la retraite des fonctionnaires et admit au bénéfice de la pension plusieurs catégories d'employés, notamment les instituteurs primaires, qui n'en jouissaient pas auparavant. Le service des pensions de toute nalure, y compris les subventions aux caisses particulières (13 millions), coûtait 54 millions en 1847 ; il en a coûté 87 en 18G9 ; celui des pensions civiles, régies par la loi de 1853, coûtait près de 24 millions au début et de 30 millions en 1869 ; il en a coûté près de 59 en 1886; c'est surtout depuis 1871 qu'il s'est accru par des libéralités imprévoyantes et par des mises prématurées à la retraite. D'autre part, depuis 1870, les pensions militaires ont augmenté de plus de moitié et les rentes viagères de la caisse des retraites pour la vieillesse, qui ont été longtemps onéreuses au Trésor, ont plus que doublé; une loi de 1886 a réglé plus sagement l'intérêt à payer aux déposants. En somme, le chapitre de la dette viagère figurait au budget pour 65 millions en 1830, pour 85 et demi en 1869, pour 209 (dans lesquels sont compris, il est vrai, des articles qui ne figuraient pas dans les budgets antérieurs) en 1887. Il y a des catégories de fonctionnaires ou employés dont les pensions ne grèvent pas le budget de l'État, mais bien ceux des départements (bureaux des préfectures, archives, service vicinal....) ou des communes (bureau delà mairie, police municipale, octroi....); les caisses qui administrent ces pensions ont des règlements particuliers. La dette flottnnte (24 millions et demi d'intérêts en 1887), l'intérêt et l'amortissement des obligations à court terme du Trésor (36 millions), les annuités à titre de subvention ou d'avance aux chemins de fer (32 millions 1/2), les intérêts des cautionnements ajoutent encore 194 millions. Le service de ces dettes, inscrit au budget sous le titre de dette remboursable à terme ou par annuités, monte en 1887 à 403 millions. Cette dette s'est élevée tout à coup, après lès événements de 1871, par le remboursement annuel (de 1872 à 1878) des avances qu'avait faites la Banque de France en 1870-71, puis par les créations de rente 3 p. 100 amortissable et par diverses autres obligations contractées pour la construction des chemins de fer. La charge totale est de 1300 millions environ que supporte le budget annuel et que des statisticiens compétents estiment cor-
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respondre à une dette de plus de 30 milliards en capital (1). Quelque riche que soit la France, le fardeau est beaucoup trop lourd; il pèse sur la richesse nationale dont il gêne l'essor. Ces 30 milliards ne constituent qu'une évaluation approximative et probablement incomplète. On ne peut pas représenter avec précision la dette de la France par une somme figurant le capital de cette dette ; car plusieurs des engagements auxquels le Trésor doit faire face, comme les pensions de retraite et la garantie d'intérêt aux chemins de fer, ne correspondent pas à un capital remboursable. Cette garantie consiste, depuis les « conventions » de 1883, dans celle d'un minimum d'intérêt qui diffère selon les compagnies (de 35 fr. 50 par action pour l'Est à 56 fr. pour l'Orléans) et que l'État complète de ses deniers quand les profits de la compagnie n'y suffisent pas; mais cette somme n'est pas inscrite au budget et n'est pas considérée comme une dette, parce qu'en effet elle est une avance que les compagnies doivent rembourser au fur et à mesure sur leurs bénéfices ou plus tard sur la valeur de leur matériel quand leurs lignes feront retour à l'État qui n'a accordé la concession que pour un maximum de 99 ans ; elle forme un compte à part administré par une caisse spéciale. L'État doit cependant payer chaque année une somme qui est évaluée à plus de 80 millions pour 1887. La France est de tous les États celui qui porte la dette la plus lourde. La Russie et l'Angleterre, qui viennent sous ce rapport au second rang, doivent près de moitié moins, soit 18 milliards. Le gouvernement doit s'appliquer à alléger cet énorme fardeau, soit par la conversion des rentes, lorsque l'occasion est favorable pour emprunter à meilleur marché en offrant à ses créanciers le remboursement de leur créance, soit par l'amortissement, c'est-à-dire par le rachat périodique d'un certain nombre de titres de rentes et par leur annulation immédiate ou par l'emploi de leur revenu annuel à de nouveaux rachats. La Caisse d'amortissement est chargée de cette opération depuis 1816; mais l'amortissement a- été suspendu depuis 1871, et ne fonctionne que par l'amortissement des rentes achetées pour le compte de la caisse des retraites pour la vieillesse. Cette caisse est en même temps Caisse des dépôts et consigna-
is) M. de Foville (la France économique, p. 425) trouve plus de 32 milliards; M. Leroy-Beaulieu (Traité des finances), 31 milliards 700 millions; M. Stourm (Économiste français du 11 août 1888), 29 milliards 1/2.
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lions et reçoit, à ce titre, les consignations judiciaires et les dépôts volontaires ou obligatoires des particuliers et des communes.
8° section.
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SOMMAIRE. 100.
— 158. Le matériel et le moral (524). — 159. Les juridictions (524). — Les tribunaux civils et les tribunaux de commerce (525). — 161. Les cours d'appel (520). — 162. La juridiction criminelle (528). — 163. Le parquet (529). — 164. Les prisons (529). — 165. La Cour de cassation (530). — ÏG6. Les officiers ministériels (531). —167. Les juridictions administratives (531).
158. i>e matériel et le moral. — Les services publics que nous avons mentionnés s'appliquent pour la plupart aux choses autant qu'aux personnes; ils régissent le territoire et ses habitants (lrc section); ils entretiennent les propriétés publiques (2esection); ils secondent le travail agricole, industriel et commercial (3° section); ils défendent la patrie (4a et 5° sections); ils recueillent et répartissent la portion du revenu de la nation affectée à la totalité des services publics (6° section). Ils embrassent donc en quelque sorte le matériel de la société. Les trois derniers services dont nous avons à parler concernent principalement les personnes, et embrassent le côté moral de la vie sociale. La justice (7e section), qui, il est vrai, règle les différends relatifs aux choses, réprime le mal; l'instruction (8° section) et les cultes (9° section) le préviennent en développant l'intelligence et en fortifiant la moralité. 159. lies juridictions. — La justice est rendue en France au nom du peuple français. (Déc. du 6 sept. 1870.) On distingue trois espèces de juridictions : l'autorité judiciaire proprement dite, qui se divise elle-même en juridiction civile et juridiction criminelle, et la juridiction administrative qui se rattache, dans une certaine mesure, à l'administration. 1° La, juridiction civile, dont la juridiction commerciale peut être regardée comme une subdivision, connaît en général de tous les différends, personnels, mobiliers ou immobiliers, des citoyens entre eux. Le Code civil et le Code de procédure civile en sont les règles fondamentales ; la juridiction commerciale a sa loi principale dans le Code de commerce. 2° La juridiction criminelle connaît des contraventions, des.
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délits et des crimes. Elle a pour règle principale le Code pénal et le Code d'instruction criminelle. 3° Les juridictions administratives, comprenant les conseils de préfecture et les conseils de revision de l'armée, les conseils universitaires, la Cour des comptes et le Conseil d'Etat, connaissent des matières dans lesquelles le plus souvent l'Etat est partie intéressée. 160. lies tribunaux civils et les tribunaux de commerce. — Au chef-lieu de canton réside un juge de paix qui a pour mission, comme son nom l'indique, de pacifier les différends, en essayant de concilier les parties, et, quand il n'a pu les concilier, de juger en litige, sans appel, les affaires personnelles et mobilières dans lesquelles les intérêts débattus n'ont pas une valeur de plus de 100 francs et, avec appel, les autres affaires. Un certain nombre de villes importantes sont subdivisées en plusieurs cantons. Paris a autant de juges de paix que d'arrondissements (20). Les juges de paix exercent aussi quelques fonctions extrajudiciaires, ainsi qu'une juridiction de police. Cette magistrature a été ■créée par l'Assemblée constituante en 1790. Notre organisation judiciaire date, en partie, de cette Assemblée et, en partie, du Consulat. L'uniformité dans la hiérarchie a été complétée par la loi du 13 juin 1856, qui a remis aux Cours les appels de police correctionnelle, dont une partie se portait encore de tribunal à tribunal. Dans chaque arrondissement (excepté pour ceux de Puget-Théniers, Sceaux et Saint-Denis) est un tribunal civil ou tribunal de première instance (1), composé d'une ou de plusieurs chambres, et chargé de juger toutes les affaires personnelles, réelles ou mixtes : en dernier ressort, les affaires réelles qui n'excèdent pas 60 francs de revenu et celles qui ne portent pas sur une valeur de plus de 1 500 francs ; à charge d'appel, celles qui portent sur une valeur supérieure. « C'est au chef-lieu de l'arrondissement que siège le tribunal. Il y a, toutefois, neuf exceptions : dans les arrondissements suivants : Argelès, Arles, Boussac, Commercy, La Palisse, La Tour-du-Pin, Mauléon, Mézières et Poligny où le tribunal est à Lourdes, Tarascon, Chambon, Saint-Mihiel, Cusset, Bourgoin, Saint-Palais, Charleville et Arbois. » Dans les villes manufacturières, il existe une sorte de justice de paix de l'industrie, chargée de concilier (en bureau particulier) ou de juger (en bureau général), soit en dernier ressort jus(1) Les tribunaux civils ont prononcé en 1886 sur 227 392 affaires inscrites au rôle ou portées devant eux sur requête ou sur rapport.
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qu'à une valeur de 200 francs, soit avec appel au-dessus de 200 francs, les différends qui surgissent au sujet du travail entre les patrons et les ouvriers ou apprentis : ce sont les conseils de prucVhommes (1). Ils sont composés, par moitié d'ouvriers élus par les ouvriers, par moitié de patrons élus par les patrons. Il y avait 138 conseils de prud'hommes en 1887 ; mais 17 de ces conseils n'ont pas siégé. Dans les villes manufacturières et commerçantes, il existe aussi une sorte de tribunal de première instance des affaires commerciales : c'est le tribunal de commerce (2). Chacun de ces tribunaux a pour ressort un arrondissement (quelques arrondissements ont 2 et 3 tribunaux de commerce). Les membres sont élus pour deux ans par tous les patentés et par quelques autres catégories de personnes, dont la liste est préparée par le maire et par deux conseillers municipaux (loi du 8 déc. 1883). 11 existe en France 222 tribunaux de commerce (en 1887). Dans les arrondissements qui n'en ont pas, les affaires commerciales sont jugées par le tribunal civil. Quand les parties sont d'accord, elles peuvent, par un compromis, remettre légalement le jugement de leur litige, soit civil soit commercial, à des arbitres. 161. lues Cours d'appel. — Au-dessus des tribunaux civils et des tribunaux de commerce, sont les Cours d'appel (3). Elles comprennent une ou plusieurs chambres civiles, une chambre des appels de police correctionnelle et une chambre des mises en accusation; toutefois dans certaines Cours cette division n'existe pas, les conseillers se partageant le travail sans qu'il y ait de chambres distinctes. Les Cours ont un premier président, au moins un président, neuf conseillers [Bordeaux a 18 conseillers et Paris 62), un procureur général, au moins un avocat général et un substitut du procureur général, un greffier en chef. Il y a 26 Cours d'appel. Treize sont dans des villes où étaient, eh 1789, des parlements ou conseils supérieurs (4).
(1) Les conseils de prud'hommes ont été saisis, en 1887, de 41917 affaires, dont 5 953 seulement ont été jugées. (2) Les tribunaux de commerce (tribunaux spéciaux ou tribunaux civils) ont eu à statuer en 1886 sur 252 088 affaires contentieuses ; ils en ont jugé 160 83Î dont 122 053, les trois quarts, en dernier ressort. (3) Lesquelles terminent, au civil, environ 12 000 affaires par an (12 364 en 1886). (4) Avant l'annexion (1860) de la Savoie et de Nice, elles étaient au nombre de 27 dont 13 aux chefs-lieux des 13 parlements de 1789 (celui de Trévoux ayant été supprimé par la réforme Maupeou) et 2 (Colmar, Bastia) aux chefslieux de deux des 4 Conseils souverains. Le ressort du Parlement de Paris com-
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Au nord et au nord-ouest.
Coui-s d'appel. Départements du ressort.
Douai Amiens Rouen Paris Caen Rennes Angers
Nord, Pas-de-Calais. Aisne, Oise, Somme. Eure, Seine-Inférieure. Aube, Eure-et-Loir, Marne, Seine, Seine-et-Marne, Seineet-Oise, Yonne. Calvados, Manche, Orne. Côtes-du-Nord, Finistère, Ille-et-Vilaine, Loire-Inférieure, Morbihan. Maine-et-Loire, Mayenne, Sarthe. Au nord-est.
Besançon Nancy Dijon
Doubs, Jura, Haute-Saône, Territoire de Belfort. Meurthe-et-Moselle, Meuse, Vosges, Ardennes. Côte-d'Or, Haute-Marne, Saône-et-Loire. Au sud-est.
Chambéry Grenoble Lyon Nîmes Aix (1) Montpellier .... Bastia
Savoie, Haute-Savoie. Hautes-Alpes, Drame, Isère. Ain, Loire, Rhône. Ardeche, Gard, Lozère, Vaucluse. Basses-Alpes, Alpes-Marilimes, Bouches-du-Rhône, Var. Aude, Aveyron, Hérault, Pyrénées-Orientales. Corse. Au sud-ouest.
Toulouse Agen Pau Bordeaux Poitiers
Ariège, Haute-Garonne, Tarn, Tarn-et-Garonne. Gers, Lot, Lot-et-Garonne. Landes, Basses-Pyrénées, Hautes-Pyrénées. Charente, Dordogne, Gironde. Charente-Inférieure, Deux-S'evres, Vendée, Vienne. Au centre.
Bourges Riom Orléans Limoges
Cher, Indre, Nièvre. Allier, Cantal, Haute-Loire, Puy-de-Dôme. Indre-et-Loire, Loir-et-Cher, Loiret. Corrèze, Creuse, Haute-Vienne.
IL y a, en outre, une Cour d'appel à Alger, à laquelle rassortissent les tribunaux des trois départements de l'Algérie et ceux de la Tunisie (16 tribunaux de première instance et 4 tribunaux de commerce pour l'Algérie, tribunal civil de Tunis, tribunaux des
prenait à lui seul, à peu près intégralement, ceux des Cours d'appel de Paris, Amiens, Angers, Limoges, Bourges, Lyon, Orléans, Riom, sans compter quelques portions d'autres Cours. Celui de Toulouse comprenait le ressort des Cours de Toulouse, de Montpellier, de Nîmes. (1) La Cour d'Aix reçoit les appels des tribunaux consulaires établis dans les Échelles du Levant et la Barbarie.
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cadis). L'Algérie a d'ailleurs, sous certains rapports, une organisation judiciaire spéciale (voir livre XI). 162. lia juridiction criminelle. — Les contraventions, c'est-àdire les infractions légères aux lois et aux règlements administratifs n'entraînant que des peines de police, sont du ressort des tribunaux de simple police (i); aux juges de paix appartient exclusivement cette juridiction. Les délits, c'est-à-dire les infractions qui entraînent des peines correctionnelles de six jours à cinq ans d'emprisonnement (2), sont du ressort des tribunaux correctionnels (3), lesquels ne sont suivant les cas qu'une manière d'être ou une chambre particulière des tribunaux civils, et existent, par conséquent, dans chacun des 359 arrondissements où il y a un tribunal. Les crimes, c'est-à-dire les infractions graves passibles d'une peine afflictive ou infamante (4), sont du ressort des Cours d'assises(o) (voir dans le IYe livre, la Population, page 433, la courbe des accusations en Cour d'assises, dont l'abaissement, ainsi que nous l'avons fait remarquer, n'indique pas un progrès de moralité). Dans chaque département et au chef-lieu du département, sauf quelques exceptions (6), la Cour d'assises tient quatre sessions par an ou plus, si besoin est. Le terme de « juridiction criminelle », à proprement parler, ne s'applique qu'à cette dernière catégorie. La Cour d'assises se compose : d'un membre de la Cour d'appel, président, ayant pour assesseurs deux membres de la Cour d'appel, s'il y en a une dans la ville, sinon deux membres du tribunal civil ; du chef ou d'un membre du parquet, du greffier ; elle est assistée du jury pour les accusés présents. Sur une liste dressée par une commission mixte, on tire au sort, à chaque session, les noms des trente-six personnes qui doivent
(1) Ils ont rendu, en 1886, 357,917 jugements. (2) En cas de récidive légale, jusqu'à dix ans. (3) Ils ont jugé, en 1886, 187 720 affaires et 223 129 préveaus. (4) C'est-à-dire mort, travaux forcés, déportation, détention, réclusion. (5) Elles statuent sur 3 700 à 3 100 affaires par an (3 252 affaires et 4 397 accusés en 1886). Le nombre des affaires criminelles a diminué depuis qu'on a porté devant les tribunaux correctionnels certaines affaires qui étaient auparavant du ressort des Cours d'assises. (6) Sont exceptés : 1° les 4 départements où la Cour d'appel n'est pas au cheflieu : Nord (Vouai), Bouches-du-Rhône (Aix), Corse (Bastia), Puy-de-Dôme (Riom); 2° Cantal (Saint-Flour), Charente-Inférieure (Saintes), Loire (Montbrison), Manche (Coutances), Marne (Reims), Meuse (Saint-Mihiel), Pas-deCalais (Saint-Omer), Saône-et-Loire (Chalon-sur-Saône), Vaucluse (Carpentras); 3° Me'zières, bien que le tribunal soit à Chaiieville, est siège de la Cour d'assises.
�L'ADMINISTRATION.
faire les fonctions de jurés, et, dans chaque affaire, le président lire, sur cette liste de trente-six noms, les jurés, qui, après le droit de récusation exercé par le ministère public et par la défense, doivent siéger au nombre de douze pour décider de la culpabilité ou de la non-culpabilité de l'accusé. Le jury décide le point de fait ; les juges décident le point de droit, c'est-à-dire appliquent la peine, s'il y a lieu. La Cour d'appel connaît en appel des jugements correctionnels des Tribunaux de première instance. Les arrêts des Cours d'assises sont sans appel; ils ne peuvent donner lieu qu'à des pourvois en cassation pour vice de formes. 172. lie parquet. — A côté de la magistrature assise, qui juge, est la magistrature debout, ou ministère public, qui a un rôle administratif ; la première est inamovible, la seconde est révocable et constitue le parquet, dont la Cour d'appel est le centre. Nous avons dit qu'à chaque Cour d'appel est attaché un procureur général, assisté d'un ou de plusieurs avocats généraux et substituts. A chaque Tribunal civil, et sous l'autorité du procureur général, est attaché un procureur de la République, seul ou assisté d'un ou de plusieurs substituts; 160 tribunaux (sur 359) n'ont pas de substitut (Loi du 30 août 1883). Dans les Tribunaux de police, l'office du ministère public est rempli par un commissaire de police ou par le maire, quoique celui-ci ne fasse pas partie du parquet. Le ministère public n'intervient dans les affaires civiles que lorsque l'ordre public y est intéressé. Dans les affaires criminelles, au contraire, il est partie principale ; il ordonne la recherche du délit ou du crime, fait arrêter les prévenus, surveille l'instruction du procès, accuse devant la Cour d'assises, au nom de la société qu'il représente, et poursuit l'exécution du jugement rendu. Quand une infraction aux lois vient à sa connaissance, il peut faire juger immédiatement le flagrant délit ou, quand l'affaire est grave, saisir le juge d'instruction, qui rassemble les témoignages et instruit l'affaire dans tous ses détails; puis, selon la gravité du cas, c'est le Tribunal correctionnel qui juge le délit, ou la Chambre des mises en accusation (Cour d'appel), qui décide si le fait est de nature, comme crime, à être déféré à la Cour d'assises. 173. lies prisons. — Les inculpés, les délinquants et les condamnés sont retenus dans les chambres municipales, prisons de simple police ; dans les dépôts de sûreté ; dans les prisons départementales, qui sont à la fois des maisons d'arrêt, de justice et
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34
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de correction (1) ; dans les établissements déjeunes détenus, qui comprennent les colonies pénitentiaires ; dans les maisons centrales (2), où sont astreints à un travail rigoureux les hommes condamnés à la réclusion ou à un long emprisonnement et les femmes condamnées aux travaux forcés; dans les maisons de détention affectées aux condamnés politiques ; dans les colonies pénales de la Guyane et de la Nouvelle-Calédonie. Il y a 9 prisons départementales clans le département de la Seine (dont 8 à Paris et 1 à SaintDenis) (3) et 45 prisons départementales pour les autres départements. Les maisons centrales de force et de correction sont en 1888: Albertville, Beaulieu (Calvados), Cadillac (Gironde), Clairvaux (Aube), Clermont (Oise), Doullens (Somme), Embrun, Eysses (Lot-etGaronne), Fontevrault (Maine-et-Loire), Gaillon (Eure), Landerneau (Finistère), Loos (Nord), Melun, Montpellier, Nîmes, Poissy, Rennes, Riom, Thouars (Deux-Sèvres). 11 y a un dépôt de forçats à SaintMartin-de-Ré (Charente-Inférieure), des pénitenciers agricoles à Chiavari et à Castellucio, en Corse. Il y a des colonies pénitentiaires de jeunes détenus à Belle-Isle (Morbihan), aux Douaires (Eure), à Saint-Bernard (Nord), à Saint-Hilaire (Vienne), à Saint-Maurice (Loir-et-Cher), au Val-d'Yèvre (Cher), à Y île de Porquerolles (Var). 174. ïta Cour de cassation. — Au-dessus de tous les autres Tribunaux, est la Cour de cassation, qui assure l'exacte application des lois, l'unité de la jurisprudence et le respect des formes de la procédure. Contre tout jugement ou arrêt rendu en dernier ressort par un Tribunal ou une Cour quelconque, on peut se pourvoir devant la Cour de cassation. Ce Tribunal est une création de l'Assemblée constituante; avant 1789, le grand Conseil avait quelques-unes de ses attributions, car on appelait quelquefois des parlements à ce Conseil. La Cour de cassation est composée d'un premier président, de trois présidents de Chambre, de quarantecinq conseillers, qui forment trois Chambres composées chacune d'un président et de quinze conseillers (Chambre] des requêtes, Chambre civile, Chambre criminelle), d'un procureur général, de six avocats généraux dont un prend le litre de premier, de greffiers. La Cour examine : si les juges sont restés dans les limites de leur pouvoir; si,_ dans certains cas, il n'y a pas eu erreur de fait; si, dans tous les cas, les formes juridiques ont été scrupuleusement
-(I) Au nombre de 181, renfermant environ 25 000 détenus. (21 Au nombre de 21, renfermant environ 15 000 détenus. (3) Le dépôt de mendicité de Villers-Cotterets et le dépôt de mendicité de Nanterre (quoiqu'on envoie dans ce dernier des libérés en état de vagabondage), ne sont pas des prisons.
�L'ADMINISTRATION.
531
observées. Par son propre arrêt, elle confirme ou casse l'arrêt de la Cour ou le jugement du Tribunal, ou rend un arrêt de nonlieu (1). Dans ce dernier cas, le procès recommence devant une autre Cour ou un autre Tribunal désigné par la Cour de cassation. 175. lies officiers ministériels. — A l'administration de la justice se rattachent les notaires (2 au moins, 5 au plus par ressort de justice de paix pour les villes de moins de 100000 habitants; 144 notaires à Paris), qui reçoivent et conservent les actes et contrats et leur donnent le caractère d'authenticité. Cependant la date certaine des actes reste prouvée par l'enregistrement. Au siège de chaque Tribunal de première instance existe une Chambre de discipline des notaires, élue par les notaires du ressort. Les avoués (près les Tribunaux de première instance ou près les Cours d'appel) représentent les parties ; les huissiers (près toute Cour et tout Tribunal) portent les assignations, signifient les jugements et en requièrent l'exécution; ils ont aussi des Chambres élues par eux. A la Cour de cassation les avocats-avoués représentent les parties. 176. Les juridictions administratives. — Les réclamations dirigées contre les actes de l'autorité administrative ne sont pas, en général, portées devant les Tribunaux de l'ordre judiciaire. Elles sont soumises à des Tribunaux spéciaux. Les contestations qui s'élèvent au sujet du recouvrement des contributions directes, de l'exécution des travaux publics, de la police, de la grande voirie et d'un certain nombre d'autres matières sont portées devant les Conseils de préfecture, qui siègent au cheflieu de chaque département. Il y a une juridiction spéciale pour le recrutement de l'armée de terre : c'est le Conseil de revision, dont les décisions sont sans appel. Il y en a une pour l'instruction publique : elle se compose des Conseils départementaux et des Conseils académiques, dont est fait appel au Conseil supérieur de l'instruction publique dont les arrêts sont sans appel. La Cour des comptes, dont nous avons déjà parlé, figure parmi les juridictions administratives. Lorsqu'aucune loi n'a indiqué un juge spécial en matière administrative, c'est au ministère compétent que la partie intéressée doit soumettre sa réclamation. Au sommet de toutes les juridictions administratives se trouve placé le Conseil d'État, dont nous avons déjà parlé et qui est à la fois Juge d'appel unique et Cour de cassation, étant appelé à sta(1) La Cour de cassation a rendu en 1882, en matière criminelle, 1320 arrêts, dont 1133 (86 p. 100) de rejet, 153(12 p. 100) de cassation, 34 (2 p. 100) de non-lieu.
Il
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tuer sur les recours contre les décisions des juridictions inférieures et sur les demandes en annulation, pour excès de pouvoirs, des actes de toutes les autorités administratives.
9° section.
L'INSTRUCTION.
SOMMAIRE.
Les divers genres et les degrés d'enseignement (532). — 178. L'enseignement primaire (533). — 179. L'enseignement secondaire (538). — 180. L'enseignement supérieur (539). — 181. Les écoles spéciales (541). — 182. L'administration académique (542). — 183. Les collections, les sociétés savantes et l'Institut (544).
177.
—
177. Les divers genres et les degrés d'enseignement. — Les établissements d'instruction placés sous l'autorité du ministre de l'instruction publique comprennent l'enseignement public, donné par la commune, le département ou l'État, et l'enseignement dit libre ou privé, donné par les particuliers. Il y a trois degrés d'enseignement qui relèvent du ministère de l'instruction publique : 1° L'enseignement frimaire, comprenant les écoles maternelles, les écoles primaires élémentaires, les écoles primaires supérieures. Les écoles primaires élémentaires dont le programme, d'après la loi du 28 mars 1882, embrasse l'instruction morale et civique, la lecture et l'écriture, la langue et les éléments de la littérature française, la géographie, particulièrement celle de la France, l'histoire, particulièrement celle la France, quelques notions usuelles de droit et d'économie politique, les éléments des sciences naturelles, physiques et mathématiques, leurs applications à l'agriculture, à l'hygiène, aux arts industriels, travaux manuels et usage des outils des principaux métiers, les éléments du dessin, du modelage et de la musique, la gymnastique, les exercices militaires pour les garçons et les travaux à l'aiguille pour les filles ; ce programme, très vaste, n'est pas complètement appliqué dans toutes les écoles. 2° L'enseignement secondaire, qui se divise en enseignement secondaire classique et enseignement secondaire spécial. Le premier, qui se partage en division élémentaire (classe préparatoire, huitième et septième), division moyenne ou de grammaire (sixième, cinquième et quatrième) et division supérieure ou des lettres (troisième, seconde, rhétorique, philosophie, mathématiques élémentaires, mathématiques spéciales, cours préparatoires divers), comprend, d'après l'arrêté ministériel du 22 janvier 1885, l'étude grammaticale et littéraire du français, du latin et du grec, de l'anglais et de l'allemand, l'histoire, la géographie, la philosophie, le dessin, les sciences mathé-
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matiques, physiques et naturelles ; les programmes diffèrent selon que les élèves se destinent aux lettres ou aux sciences et correspondent aux matières du baccalauréat ès lettres et du baccalauréat ès sciences. Le second, qui se partage en cours élémentaire, dont les programmes sont les mêmes que ceux de la division élémentaire classique et qui peut être remplacé par une année préparatoire, en cours moyen (lre, 2° et 3° années), et en cours supérieur (4° et 5e années), comprend l'étude grammaticale et littéraire du français, les langues vivantes, l'histoire et la géographie, la morale, la législation et l'économie politique, les sciences mathématiques, physiques et naturelles, la comptabilité et la calligraphie; ces études conduisent à un certificat d'études à la fin de la troisième année et au baccalauréat de l'enseignemént secondaire spécial à la fin de la cinquième année. 3° L'enseignement supérieur, initie les jeunes gens aux hautes études et les prépare aux professions libérales. Outre ces trois degrés qui sont placés sous l'autorité du ministère de l'instruction publique, il y a des écoles d'enseignement technique, dont la plupart donnent un enseignement supérieur et relèvent d'autres ministères. 178. L'enseignement primaire. — L'enseignement primaire est gratuit (loi du 16 juin 1881) et obligatoire (loi du 28 mars 1882). La loi du 30 octobre 1886 a décidé qu'à l'avenir l'enseignement primaire public n'admettrait que des maîtres et maîtresses laïques. Les enfants de six à treize ans révolus doivent fréquenter une école, à moins qu'ils ne reçoivent l'instruction dans leur famille ou qu'ils n'aient obtenu, avant leur treizième année, le certificat d'études primaires. En 1886-87, on comptait 80209 écoles primaires (dont 66 708 écoles publiques) et 5 526 000 élèves inscrits dans ces écoles (1). On peut suivre sur la figure ci-jointe (voir fig. 109) le progrès du nombre des écoles et du nombre des élèves inscrits ; quoique ce dernier renseignement n'ait pas une précision absolue, il est néanmoins à peu près exact et marque un progrès presque continu et considérable depuis la loi du 28 mars 1833, qui est due au ministère de M. Guizot et qui a été la première charte de l'instruction primaire en France.
(I) Le nombre des élèves inscrits dans les écoles primaires est supérieur à celui des enfants qui les fréquentent réellement. Les déplacements ont pour résultat l'inscription dans plusieurs écoles d'un même enfant pendant l'année scolaire qui se trouve ainsi compté plusieurs fois; c'est une des causes d'exagérations qui résultent de l'enquête faite par le ministère (voir Statistique de l'enseignement primaire, tome IV), qui a constaté que dans les écoles publiques, le nombre des inscrits pour 1886-87 était do 4,444,568, 3,508,469 présents le 4 décembre 1886 et 3,216,739 le 4 juin 1887.
�Nombre | ^'Ecoles
Nombre d'Ecoles
et
d'Elèves
Nombre
1832 -1885
j
d'Elèves! Ecoles -picôlz^rue*? çisprupâea
msj. 16.000.000
j-15.000
70.000
-S.000.000
65.000
45.500.000
60.000
44.000.000
I 55.000
-Q.500.000
50.000
-B.000.000
45.000
-6.500.000
40.000
42.000.000
35.000
li.SOO.000
Années
52
Fig. 109.
—
Nombre d'écoles primaires et d'élèves des écoles primaires depuis 1832.
�L'ADMINISTRATION.
Année scolaire 1886-1887.
(Extrait du Résumé des états de situation.)
NOMBRE D'ÉLÈVES INSCRITS
ÉCOLES
CAL
DÉPARTEMENTS.
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ÉCOLES
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ÉCOLES
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PUBLIQUES ET PRIVEES.
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—
■
-
—■—publiques. privées.
Garçons.
filles.
29.768 31.610 86:! 1.018 Ain .. 38.922 39.967 1.242 1.378 | Aisne 31.601 32.865 805 636 I Allier 10.599 10.376 652 605 Alpes (Basses-) 13.030 13.848 613 596 Alpes (Hautes-) 14.237 14.427 454 373 Alpes-Maritimes 29.783 31.775 850 1.024 Ardèche 24.787 25.261 864 816 Ardennes.... : 16.685 19.790 775 732 Ariège 17.267 16.755 686 609 Aube 24.881 24.858 801 674 Aude 39.470 39.499 1.204 1.358 Aveyron 6.314 6.511 184 104 Belfort (Territ. de). 37.546 35.499 852 425 Boiiches-du-Rhône.. 30.338 27.779 922 1.036 Calvados 21.990 22.026 746 687 Cantal 26.347 27.519 907 792 Charente 31.224 32.713 849 1.005 Charente-Inférieure. 26.888 28.432 638 531 Cher 26.770 28.673 741 665 Corrèze 17.977 23.698 791 763 Corse 27.150 28.325 1.020 1.159 Côte-d'Or 42.853 46.190 874 780 Côtes-du-Nord 23.450 24.785 590 532 Creuse 34.557 37.499 1.116 1.221 Dordogne 27.767 28.753 977 1.053 Doubs 23.798 24.598 901 764 Drôme 21.693 21.635 847 734 Eure 20.977 20.161 699 599 Eure-et-Loir 44.550 51.609 808 664 Finistère 28.768 28.697 758 1.007 Gard 30.618 31.694 938 1.218 Garonne (Haute-).. 16.925 17.462 876 747 Gers 46.0S9 44.106 928 1.251 Gironde 28.315 27.391 689 1.010 Hérault 46.865 48.320 807 604 Ille-et-Vilaine 20.728 20.826 525 443 Indre 20.551 21.204 667 558 Indre-et-Loire 46.522 48.100 1.238 1.477 Isère 24.975 26.846 980 1.048 Jura 19.077 20.914 636 584 Landes 21 288 21.511 624 503 Loir-et-Cher 45.650 49.102 790 1.022 Loire 20.755 25.800 837 654 Loire (Haute-) 44.154 44.584 712 478 Loire-Inférieure— 29.383 28.432 695 586 Loiret 19.820 19.921 809 720 Lot 18.301 18.525 756 605 Lot-et-Garonne 41.457 1.360.827 1.311.943 34.593 A reporter...
51.927 70.773 49.928 18.610 25.573 23.625 48.439 45.950 33.177 28.494 39.247 66.433 11.410 42.073 49.732 38.313 46.175 54.460 45.266 47.859 39.750 46.663 78.786 43.941 64.179 51.539 39.801 37.677 34.549 76.89S 39.229 47.537 27.414 65.738 35.392 68.239 34.776 33.914 78.564 46.895 35.762 36.288 71.813 33.383 58.933 49.349 34.617 27.579 2.176.675
9.451 8.116 14.53S 2.359 1.305 5.039 13.119 4.098 3.298 5.528 10.492 12.536 1.415 30.972 8.385 5.703 7.691 TOTAJ 9.477 10.054 7.524 1.925 8.812 10.257 4.294 7.827 4.981 8.595 5.651 6.589 19.261 18.236 14.775 6.973 24.457 20.314 26.952 6.778 7.841 16.058 4.926 4.229 6.511 22.939 13.172 29.805 8.466 5.124 9.247
61.378 78.889 64.466 20.975 26.878 28.664 61.558 50.048 36.475 34.022 49.739 78.969 12.8.25 73.045 58.117 44.016 53.866 63.937 (gar 55.320 sedée 55.383 41.675 55.475 89.043 48.235 72.006 56.520 48.396 43.328 41.138 96.159 57.465 62.312 34.387 90.195 55.706 95.191 41.554 41.755 94.622 51.821 39.991 42.799 94.752 46.555 88.738 57.815 39.741 36.826
496.095 2.672.770
�336
LA FRANCE.
NOMBRE D ELEVES INSCRITS
DANS
LES ÉCOLES DANS LES ÉCOLES
DEPARTEMENTS.
PUBLIQUES ET PRIVÉES".
Garçons
Filles.
publiques.
privées.
Report 34.593 il.45 1.360 .881 .311.943 2.176.675 496.095 .672.7 Lozère 780 833 15 .785 14.844 26.792 3 837 30.621 Maine-et-Loire 704 900 30 643 31.415 48.148 13.910 62.051 Manche 1.114 1.21 39 .076 39.408 68.672 9.812 78.481 Marne 946 1.050 30 320 30.694 48.292 12.722 61.01 Marne (Haute-).... 793 867 18 276 17.«63 32.154 3.985 36.13 Mayenne 524 580 23 .715 24.012 42.104 5.623 47.72 Meurthe-et-Moselle 957 1.06 30 .921 29.987 50.944 9.964 60.90 Meuse 916 973 20 593 20.144 36.453 4.284 40.73 Morbihan 480 615 34 515 32.498| 53.977 13.036 67.01 Nièvre 552 663 29 .358 27.568 45.974 10.952 50.92 Nord 1.446 1.809 137 .539 134.406 216.849 55.090 271.94; Oise 1.019 1.147 29 .000 29.658 51.430 7.228 58.651 Orne 755 837 22 540 24.231 40.484 6.287 46.77Pas-de-Calais 1.394 1.710 74 .349 70 613 118.653 26.309 144.96: Puy-de-Dôme 1.060 1.309 43 .209 43.09 65.508 20.798 80.301 Pyrénées (Basses-).. 972 1.122 31 .483 30.558] 51.670 10.371 62.04 Pyrénées (Hautes-).. 774 18 .953 17.487 30.613 5.827 36 Pyrénées-Orientales 401 496 19 577 17.686 30.330 6.933 37.263! Rhône 643 1.139 44 .458 47.237 57.621 34.074 91.695 Saône (Haute-) 1.067 1.127 27 .226 24.835 48.408 3.653 52.061 Saône-et-Loire 1.007 1.298 55 .434 52.1561 82.248 25.342 107.590] Sarthe 692 79 26 .983 27.830 46.779 8.034 54.813 Savoie 875 942 26 .377 25.521 46.745 5.153 51.89S Savoie (Haule-) 862 93 i 25 .829 24.830| 45.464 5.195 50.659 Seine 582 1.898 149 .200 169.271 195.407 123.064 318.471 Seine-et-Marne.. ". 793 9261 24 .627 25.421 42.592 7.456 50.048 Seine-et-Oise 1.026 1.339| 40 .712 41.731 63.533 18.910 82.443 Seine-Inférieure 1.216 1.4 60 .247 63.156 99.366 24.037 123.403 Sèvres (Deux-) 687 823 33 .143 28.149 51.528 9.764 61.292 Somme 1.272 1.423 40 .153 41.689 71.806 10.036 81.842 Tarn 763 926 26 .283 25.806 41.582 10.507 52.089 Tarn-et-Garonne 437 541 13 .457 13.713 20.096 7.074 27.170 Var 311 483 16 .009 16.285 23.172 9.122 32.291 Vaucluse 347 454 14 .857 15.096 21.255 29.953 8.69S Vendée 642 797 35 .553 33.795 54.663 69.348 14.68;, Vienne 528 688, 27 .618 23.858 38.890 51.476 12.586 Vienne (Haute-) 526 626| 30 .818 27.444 48.940 58.202 9.322 Vosges 1.043 1.112 33 .722 33.317 62.159 67.039 4.880 Yonne 804 934 26 .300 27.428 46.592 53.728 7.136 Totaux 66.708 80.209 2.789.685 2 736.680 4.444.568 .081.797 5.526.365
Dans ces nombres, sont comprises 289 écoles primawes supérieures avec 28389 élèves, 421 cours complémentaires (10052 élèves) qui sont faits dans des écoles primaires élémentaires. Les écoles primaires élémentaires comprennent 1825 écoles de hameau (49 460 élèves), dont le nombre diminue d'année en année à mesure qu'elles sont remplacées par des écoles primaires.
�L'ADMINISTRATION.
537
Les écoles maternelles, désignées longtemps sous le nom de salles d'asile, ne sont pas comprises dans ces nombres. En 1886-87, il y en avait 5 882 (dont 3 447 écoles publiques) et le nombre de leurs élèves inscrits était de 741224. Les classes enfantines sont comprises, suivant les cas, dans les écoles primaires ou dans les écoles maternelles. Les cours ou classes d'adultes servent pour les uns à suppléer à l'insuffisance des premières notions et pour les autres à acquérir certaines connaissances complémentaires ou spéciales. En 1886-1887, l'administration constatait (constatation qui manque parfois de précision) l'existence de 7 596 classes de ce genre, publiques ou privées, suivis par 156 390 hommes, et de 1457 classes suivies par 28 022 femmes. Chaque département doit, seul ou en se réunissant à un autre département, entretenir deux écoles normales primaires pour former dans l'une des instituteurs et dans l'autre des institutrices. En 1887, il y avait 90 écoles normales d'instituteurs (dont 2 en Algérie) ; chaque département, en a une, située (excepté dans 17 départements) (1) au chef-lieu; Belfort en a une; le Doubs, outre celle de Besançon, en a une, à Montbéliard, pour les protestants. Il y avait, pour la France et l'Algérie, 82 écoles normales d'institutrices (dont 2 en Algérie); 7 seulement ne sont pas situées au chef-lieu(2). Le nombre des élèvesmaîtres était, en 1887, de 5 443 et celui des élèves-maîtresses de 3 544. Il y a, en outre, deux écoles normales primaires supérieures qui fournissent des professeurs aux écoles normales, celle de Saint-Cloud pour les instituteurs et celle de Fontcnay-aux-Roses pour les institutrices. Nul ne peut exercer les fonctions d'instituteur ou d'institutrice dans une école publique ou privée sans être pourvu du brevet cle capacité ; ce brevet est obtenu à la suite d'un examen que les candidats subissent devant une commission départementale présidée par l'inspecteur d'académie. Il y a deux degrés, le brevet élémentaire et le brevet supérieur. En 1887, il a été délivré 3 636 brevets
(1) Voici les départements où l'école normale d'instituteurs n'est pas au cheflieu : Basses-Alpes (Barcelonnette), Ardennes (Charleville), Bouches-du-Rhône (Aix), Charente-Inférieure (Lagotd), Gironde (La Grande-Sauve), Indre-et-Loire (Loches), Landes (Dax), Loire (Montbrison), Loire-Inférieure (Suvenay), Meuse (Commercy), Nièvre (Vnrzy), Nord (Douai), Basses-Pyrénées (Lescar), Rhône (Villefranche), Hi.ute-Savoio (Bonneville), Deux-Sèvres (Parlhenay). (2) Ardennes (Charleville), Bouches-du-Rhône (Aix), Manche (Coulances), Nord (Douai), Savoie (Albertville), Haute-Savoie (Rumilly), Alger (Milianah). — Belfort entretient une école normale d'institutrices, commune avec la HauteSaône, à Vesoul.
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LA FRANCE.
élémentaires d'instituteur et 8 963 d'institutrice ; 1 676 brevets supérieurs d'instituteur et 2 680 d'institutrice. Le brevet élémentaire d'institutrice, pour lequel les admissions et surtout les candidatures (1) sont plus nombreuses que pour les autres brevets, esL un titre que beaucoup déjeunes filles recherchent comme une consécration de leurs études, sans se destiner à l'enseignement. Les dépenses de l'instruction primaire ont beaucoup augmenté. Le total des dépenses ordinaires et extraordinaires de l'État et des dépenses ordinaires (on ne connaissait pas exactement avant 1887 le total des dépenses facultatives des communes) des communes s'élevait à 30 millions et demi en 1856, à 89 millions et demi en 1877, et à 140 millions en 1886 (Algérie non comprise). Avant 1877, la plus forte part de la dépense incombait aux communes et aux familles (environ 71 p. 100); depuis la suppression de la rétribution scolaire et les lois sur l'obligation et la gratuité, les charges financières sont interverties ; en 1885, l'État fournissait 75 millions et demi, soit 52 p. 100 du total des dépenses. Aux 146 millions du budget de l'instruction primaire, il faudrait ajouter une partie des dépenses facultatives et extraordinaires des communes et les dépenses de construction d'écoles (368 millions ont été affectés de ■1878 à 1886 à ces constructions à titre de subvention ou de prêt). 179. li'eïiseiguemeut secondai™. — L'enseignement secondaire est donné par l'État dans les lycées, par l'État et les communes dans les collèges; les uns et les autres sont des établissements publics,Il est également donné dans les petits séminaires (de 1 à 3 par diocèse), par le clergé; dans les établissements privés, par des prêtres séculiers, des congrégations religieuses ou par des laïques. Paris possède, pour l'instruction des garçons, six lycées (Louisle-Grand, Condorcet, Henri IV, Charlemagne, Saint-Louis, Jansonde-Sailly), un collège municipal (Rollin), un collège privé (Stanislas) ; il y a en outre, dans le département de la Seine, deux autres lycées, Michelct à Vanves et Lakanal h Sceaux. Pour l'instruction des filles, Paris possède les lycées Fénelon, Racine et Molière. Parmi les établissements privés, on peut citer, pour les garçons, le collège Sainte-Barbe, l'école Monge et l'école Alsacienne; pour les filles, les cours faits dans le local de la Sorbonne, le collège Sévigné, l'école Monceau et un grand nombre de cours. Presque tous les chefs-lieux de département ont un lycée. Sainl(1) Ainsi, en 18SG, le nombre d'admissions définitives a été en moyenne de 25 p. 100 pour les aspirantes au brevet élémentaire, contre 40 p. 100 pour les trois autres catégories de candidats.
�L'ADMINISTRATION.
539
Orner, Saint-Quentin, Charleville, Sens ont un lycée, le chef-lieu n'en ayant pas. Le nombre total de ces établissements (y compris Paris et l'Algérie) était, en décembre 1887, de 100, sans compter les petits lycées dépendant des grands. Le nombre des élèves était d'environ 54000, dont plus de 5000 recevaient l'enseignement élémentaire, 34000 l'enseignement classique et 11000, l'enseignement spécial. A la même époque, il y avait, dans 246 collèges communaux, environ 36 000 élèves dont près de 8000 pour l'enseignement primaire, de 18000 pour l'enseignement classique et plus de 10000 pour l'enseignement spécial. Les lycées de filles (le plus ancien de ce genre ne date que de 1881), étaient au nombre de 20, les collèges de filles au nombre de 23 et les cours secondaires au nombre de 69 ; le nombre des élèves dans ces 112 établissements s'élevait à 10 400. Parmi les établissements publics d'enseignement secondaire pour les jeunes filles, il faut citer la maison d'éducation de Saint-Denis, avec ses succursales des Loges [Saint-Germain) et d'Écouen, qui dépendent de la Grande Chancellerie de la Légion d'honneur. L'administration ne relève qu'à de rares intervalles le nombre des élèves des établissements privés. En 1876-1877, ce nombre s'élevait à 78 000 environ, dont 47000 dans les établissements ecclésiastiques et 31000 dans les établissements laïques. Les professeurs de l'enseignement secondaire classique sont formés à YEcole normale supérieure, qui est à Paris, et aussi, depuis 1875, dans les cours des facultés. Les professeurs de l'enseignement secondaire spécial sont en partie formés dans Y Ecole normale spéciale de Çluny. Les professeurs de l'enseignement des jeunes filles sont formés dans l'école normale de Sèvres. 180. L'enseignement supérieur. — Jusqu'en 1875, cet enseignement était exclusivement donné, au nom de l'État, par les facultés qui ont d'ordinaire leur siège au chef-lieu d'académie. Il y a, en France, en 1888 (sans compter l'Algérie), 13 facultés des lettres et 15 des sciences, 13 de droit, 2 de théologie prolestante [Paris, Montauban), 3 facultés de médecine et 3 écoles supérieures de pharmacie [Paris, Montpellier, Nancy qui a remplacé Strasbourg), 3 facultés mixtes de médecine et de pharmacie [Bordeaux, Lille, Lyon), 3 écoles de plein exercice de médecine et de pharmacie [Marseille, Nantes, Toulouse) et 14 écoles préparatoires de médecine et de pharmacie [Reims, Arras, Amiens, Rouen, Angers, Rennes, Caen, Besançon, Dijon, Poitiers, Limoges, Clermont, Grenoble, Tours), 3 écoles des sciences et des lettres [Chambéry, Nantes, Rouen).
�o40
LA FRANCE.
Les facultés, indépendamment des cours que font les professeurs, sont chargées de faire subir aux candidats les examens pour les grades de bachelier, de licencié et de docteur. (V. le tableau ci-après).
Enseignement supérieur (État).
Th. D. M. É.S.Ph. S. L. É.Pr.M.Pli. E.P.E.S
Aix Marseille
(O (0 (O
Besançon ... Bordeaux ... Caen
Rouen
Clermont Dijon Lille
Amiens Arras
Grenoble Lyon Montpellier.. Nancy Paris
Reims
O
1
Poitiers
Limoges Tours
Rennes
Angers Nantes
Toulouse
Montauban (1)
(5) 2 13 15
Chambêry. ...
Alger (2).
LEGENDE :
Th. : Faculté de théologie. — D. : Faculté de droit. — M. : Faculté de médecine. — É. S. Ph. : École supérieure de S. : Faculté des sciences. — L. : Faculté des lettres. pharmacie (celles de Bordeaux,f Lille, .Lyon, sont réunies, sous le nom de faculté mixte. à la faculté de médecine). — É. Pr. M. Th. : École préparatoire de médecine et de pharmacie. — É. Pr. É. S. École préparatoire à l'enseignement supérieur (ces écoles n'ont aucune juridiction).Les noms en lettres grasses sont ceux des villes qui ont au inoins deux facultés. (1) Des 7 facultés de théologie, les deux qui appartiennent aux communions protestantes : Paris et Montauban, subsistent en 1888 ; les 5 facultés catholiques ont cessé de figurer au budget depuis 1885; leurs membres conservent le titre de professeurs honoraires. (2) Les quatre écoles supérieures d'Alger tiennent, jusqu'à un certain point, lieu de facultés.
�L'ADMINISTRATION.
541
Les Facultés n'ont pas de ressort ou circonscription territoriale, sauf cependant celles de médecine et les écoles supérieures de pharmacie, en ce qui concerne les aspirants au titre d'officier de santé ou de pharmacien et de sage-femme de 2e classe. Chaque aspirant doit subir ses examens devant l'école préparatoire dans le ressort de laquelle est le département où il doit exercer. Chaque école préparatoire est dans le ressort d'une faculté et d'une école supérieure de pharmacie, d'où lui viennent les présidents des jurys d'examen. Un Conseil général des facultés, créé par décret du 28 décembre 1885, est composé, pour chaque académie, du recteur, des doyens de faculté et directeurs d'école supérieure et préparatoire (Médecine et Pharmacie), de délégués élus au nombre de deux par chaque faculté, d'un par chaque école supérieure ou préparatoire. La Sorbonne, à Paris, est le siège des facultés de théologie, des lettres et des sciences. h'école de droit et l'école de médecine sont le siège des facultés de droit et de médecine. Le Collège de France et le Muséum d'histoire naturelle, établissements de l'Etat, représentent aussi, à Paris, les hautes études. Un certain nombre d'écoles et de cours publics ou libres peuvent être rangés dans la même catégorie. Le Conservatoire des arts et métiers, à Paris, qui est rattaché au ministère de l'industrie et du commerce, est en quelque sorte la Sorbonne de l'industrie. La loi du 12 juillet 1875 sur la liberté de l'enseignement supérieur, amendée par la loi du 18 mars 1880, a autorisé, dans certaines conditions, l'établissement de facultés autres que celles de l'Etat. Les villes qui ont profité de cette liberté sont Paris (droit et école libre de hautes études), Angers (droit, sciences, lettres), Lille (droit, médecine, sciences, lettres), Lyon (droit, sciences, lettres), Toulouse (lettres), Marseille (droit). 181. Les écoles spéciales. — Indépendamment des écoles militaires et autres déjà mentionnées, il faut citer (plusieurs l'ont été déjà) : 1° à Paris, Y Ecole polytechnique, qui fournit des officiers à l'armée et des ingénieurs aux services publics ; Y Ecole supérieure des mines, YEcole des ponts et chaussées, YEcole centrale des arts et manufactures (1), qui préparent des ingénieurs pour les services
(1) L'école centrale n'est pas complètement une école de l'Etat, puisque son budget en recettes et en dépenses n'est porté que pour mémoire au budget national (voir p. 484) et qu'elle jouit d'une autonomie presque entière pour le choix du personnel.
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LA FRANCE.
de l'Elat et des ingénieurs civils; YEcole des chartes, qui forme des archivistes paléographes; YEcole pratique des hautes études, qui, liée à l'enseignement des facultés, relève de l'instruction publique, et prépare des jeunes gens à l'étude approfondie des mathématiques, de la physique, de la chimie, de l'histoire naturelle, des sciences historiques et de la philologie; YEcole nationale et spéciale des beaux-arts, qui forme des peintres, des sculpteurs, des architectes; Y Ecole nationale des arts décoratifs; le Conservatoire national de musique et de déclamation, qui forme des artistes dramatiques et des musiciens ; YEcole des langues orientales vivantes; Y Institut national agronomique ; 2° hors de Paris, 3 Ecoles d'arts et métiers, à Châlons-sur-Marne, à Angers, à Aix, et YEcole d'horlogerie de Cluses (Haute-Savoie) ; 3 Ecoles des beauxarts, à Lyon, Dijon, Bourges; 3 Ecoles d'art décoratif, à Nice, à Limoges, à Aubusson; 1 Ecole nationale des arts industriels, à Roubaix; 26 Ecoles de musique et 6 maîtrises; 3 Ecoles d'agriculture, à Grand-Jouan (Loire-Inférieure), à Grignon (Seine-et-Oise), à Montpellier; 3 Ecoles vétérinaires, h Alfort (Seine), à Lyon, à Toulouse; 3 Écoles de médecine et de pharmacie navales, à Brest, à Rochefort et à Toulon; YEcole des mines de Saint-Etienne ; 2 Ecoles des mineurs, à Alais et à Douai ; YEcole pratique d'irrigation et de drainage de Lézardeau (Finistère), Y École forestière de Nancy ; Y École des haras du Pin (Orne). Ces écoles relèvent de divers ministères. Il existe aussi en ce genre des établissements libres ou communaux, entre autres, des cours de dessin pratique ou des écoles telles que YEcole libre des sciences politiques et YEcole d'architecture, à Paris, YEcole centrale lyonnaise à Lyon, Y École d'horlogerie de Besançon, Y École des hautes éludes commerciales à Paris, les écoles supérieures de commerce, à Paris, à Bordeaux, à Rouen, au Havre, à Lyon, à Marseille, etc. 182. L'administration académique. —L'instruction publique est donnée par Y Université (1). Publique ou libre, l'instruction est régie par les lois du 15 mars 1850, du 14 juin 1854, du 21 juinl865, du 10 avril 1867, du 12 juillet 1875, du 27 février 1880, du 18 mars 1880, du 21 décembre 1880, du 28 mars 1882, du 30 octobre 1886. Le ministre de l'instruction publique est assisté d'un Conseil supérieur de l'instruction publique, organisé par la loi du 27 février 1880 et composé de 58 membres élus ou nommés pour quatre ans, et de plusieurs comités et commissions.
(I) Une ordonnance royale du 17 février 1815 remplaçait l'université impériale par 17 universités (locales); mais elle est restée lettre morte après les Cent jours.
�L'ADMINISTRATION.
343
L'administration de chacune des 16 académies ou circonscriptions territoriales de l'instruction publique est confiée à un recteur, assisté d'un Conseil académique qu'il préside. Ce recteur a sous ses ordres, dans chaque département de son ressort, un inspecteur d'académie (plusieurs pour le département de la Seine). L'inspecteur d'académie a sous ses ordres au moins autant à!inspecteurs primaires qu'il y a d'arrondissements dans le département (sauf quelques exceptions); depuis 1871, le nombre des inspecteurs primaires a augmenté avec l'importance de leur service, et il était devenu bien supérieur à celui des arrondissements: depuis 1887 il a été réduit par raison d'économie. L'inspecteur d'académie est vice-président du Conseil départemental présidé par le préfet. Le nombre des académies n'est pas resté, depuis l'origine, invariable comme celui des Cours d'appel, auquel il était primitivement lié (voir p. 344). En 1848, on le réduisit, par mesure d'économie, de 27 h 19 (tout en créant une académie à Reims et une autre, la 20e, à Alger), en supprimant celles de Rouen, Metz, Pau, Baslia, Amiens, Clermont, Limoges, Nîmes. En vue de diminuer l'autorité des recteurs et en même temps celle de l'Université, la loi du 15 mars 1850 créa autant d'académies que de départements et subordonna dans une certaine mesure les recteurs aux préfets. En 1854, de grands rectorats furent rétablis au nombre de seize; des facultés furent créées dans la ville où résidait le recteur et qui était, à peu d'exceptions près, une ancienne ville parlementaire (1). L'annexion de la Savoie a porté le nombre des académies à dix-sept; mais la perte de l'Alsace l'a fait retomber à seize (Algérie comprise). En 1888, le siège de l'académie de Douai a été transféré à Lille. Les 16 académies sont : Au nord et au nord-ouest.
Académies. Départements du ressort.
Lille Caen Paris Rennes.
Nord, Aisne, Ardennes, Pas-de-Calais, Somme. Calvados, Eure, Manche, Orne, Sarthe, Seine-Inférieure. Seine, Cher, Eure-et-Loir, Loir-et-Cher, Loiret, Marne, Oise, Seine-et-Marne, Seine-et-Oise. llle-et-V Haine, Cotes-du-Nord, Finistère, Loire-Inférieure, Maine-et-Loire, Mayenne, Morbi/ian.
(I) Lyon, Clermont et Poitiers, placés dans le vaste ressort du parlement de Paris, sont aujourd'hui les seuls chefs-lieux d'académie qui n'aient pas été, en 1789, sièges de parlement. Encore Poitiers a-t-il eu un parlement, et Clermont ses Grands-Jours. Quant à Strasbourg, chef-lieu d'académie depuis l'origine jusqu'à la perte de l'Alsace, on peut dire qu'il remplaçait Colmar, siège d'un Conseil souverain.
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LA FRANCE.
Au nord-est.
Académies. Départements du ressort.
Nancy Besançon Dijon Chambéry
Meurthe-et-Moselle, Meuse, Vosges. Doubs, Jura, Haute-Saône, territoire de Del fort. Côte-d'Or, Aube, Haute-Marne, Nièvre, Yonne. Savoie, Haute-Savoie.
Au sud-est.
Lyon Grenoble Aix Montpellier .... Rhône, Ain, Loire, Saône-et-Loire. Isère, Hautes-Alpes, Ardèche, Drôme. Bouc/ies-du-Rhône, Basses-Alpes, Alpes-Maritimes, Var, Vaucluse. Hérault, Aude, Gard, Lozère, Pyrénées-Orientales.
Corse,
Au sud-ouest.
Toulouse Bordeaux Poitiers Haute-Garonne, Ariège, Aveyron, Gers, Lot, Hautes-Pyrénées, Tarn, Tarn-et-Garonne. Gironde, Dordogne, Landes, Lot-et-Garonne, Basses-Pyrénées. Vienne, Charente, Charente-Inférieure, Indre, Indre-et-Loire, Deux-Sèvres, Vendée, Haute-Vienne.
Au centre.
Clermont Puy-de-Dôme, Allier, Cantal, Corrèze, Creuse, Haute-Loire.
Il y a, en outre, une dix-septième académie à Alger, créée en 1848, dont le ressort s'étend sur les trois départements d'Alger, A'Oran et de Constanline et sur la Tunisie. Ces trois départements sont administrés, à quelques différences près, sous le rapport de l'instruction publique, comme les départements de la France. 183. lies collections, les sociétés savantes et l'Institut. — L'instruction est facilitée, d'une part, par les bibliothèques et les musées, où sont rassemblés les chefs-d'œuvre de la pensée et de l'art ; d'autre part, par les corps savants, qui font ou qui stimulent les travaux littéraires et scientifiques et groupent les hommes d'études. La plupart des villes ont une bibliothèque ; beaucoup de communes et d'écoles primaires ont été pourvues de bibliothèques soit par l'Etat, soit par des associations privées. Presque tous les départements possèdent une ou plusieurs sociétés savantes dont quelques-unes jouissent d'une ancienne renommée. Paris renferme des richesses inestimables dans ses bibliothèques et ses musées. On trouve, en outre, à Paris, d'autres grandes institutions scientifiques, telles que l'Académie de médecine, l'Observatoire, le Bureau des longitudes, la Société nationale d'agriculture. Est placé au sommet des institutions littéraires et scientifiques, l'Institut de France, créé parle décret du25 oct. 1795; il est composé
�L'ADMINISTRATION.
845
depuis 1833 de cinq académies : Y Académie française, Y Académie des inscriptions et belles-lettres, Y Académie des sciences, Y Académie des beaux-arts, Y Académie des sciences morales et politiques. Quatre d'entre elles se composent de 40 membres titulaires; l'académie des beaux-arts a, en outre, un secrétaire perpétuel hors section; l'académie des sciences a 66 membres titulaires, plus deux secré taires perpétuels hors section. Chacune d'elles (moins l'Académie française) a, en outre, dix membres libres, des associés étrangers et des correspondants nationaux ou étrangers (au nombre de 248). Les académiciens sont élus par leurs confrères.
10° section.
LES CULTES. SOMMAIRE.
— 184. Les divers cultes (545). — 185. L'Église catholique (545). — 186. Les provinces ecclésiastiques (547). — 187. Le culte protestant (548) — 188. Le culte Israélite et le culte musulman (549). — 189. Les dépenses de l'État pour le culte (549).
184. Ijes divers cultes. — Il y a en France (Algérie comprise) quatre cultes reconnus par l'État et entretenus en partie à ses frais : le culte catholique, le culte protestant, le culte israélite et le culte musulman. 185. L'Église catholique, — La paroisse est l'unité de circonscription religieuse dans l'Église catholique, comme la commune est l'unité de circonscription administrative; une commune comprend, selon son importance, une ou plusieurs paroisses, et, à l'inverse, certaines paroisses comprennent plusieurs communes. On distingue, parmi les paroisses, les cures et les succursales. Les premières, qui sont environ au nombre de 3400 (1), ont pour pasteur un curé inamovible, nommé par l'évêque et agréé parle gouvernement; les secondes ont un desservant nommé par l'évêque et amovible. Le curé peut être assisté d'un ou de plusieurs vicaires; le temporel des églises est administré par la fabrique, comprenant le conseil et le bureau des marguilliers. Au-dessus du curé est Yévêque, préposé à un évêché ou diocèse qui correspond en général à un département (2). On compte
(1) Il y a au moins une cure par canton, laquelle, dans l'espèce, prend le nom de doyenné. Le nombre des curés, en 1881, était de 3,381 ; (il s'élevait à 3,410 en 1877); celui des desservants était de 29,107. Le nombre total des membres du clergé séculier s'élevait à 5i,827. (2) Cinq diocèses comprennent deux départements : Lyon (Rhône et Loire),
LA FRANCE.
35
�S46
LA. FRANCE.
84 diocèses, dont. 67 évêchés. L'évêque est nommé par le chef de l'État et institué canoniquement par le pape. La bulle de nomination est vérifiée et enregistrée au Conseil d'État avant que l'évêque prenne possession de son siège. L'évêque est assisté de vicaires généraux qu'il nomme et qui composent d'ordinaire l'officiaUté diocésaine ; il a sous son autorité le chapitre des chanoines de la cathédrale, qu'il nomme avec l'agrément du chef de l'État comme ses vicaires généraux, le séminaire diocésain, dans lequel sont formés les jeunes gens qui se préparent au sacerdoce, le petit séminaire et les communautés religieuses de son diocèse. Uarchevêque (nommé comme l'évêque) n'administre réellement, comme les autres évêques, que son propre diocèse ; mais il est, de plus, le chef, à titre honorifique, d'une province ecclésiastique ou
Poitiers (Vienne et Deux-Sèvres), Bourges (Cher et Indre), Limoges (HauteVienne et Creuse), Besançon (Doubs et Haute-Saône, Territoire de Belfort). Le diocèse de Reims comprend le département des Ardennes et l'arrondissement de Reims; celui de Châlons, le département de la Marne moins l'arrondissement de Reims: le département des Bouches-du-Rhône a deux diocèses, Marseille et Aix; le diocèse de Fréjus comprend le département du Var, plus l'arrondissement de Grasse; celui de Nice, le département des AlpesMaritimes moins l'arrondissement de Grasse; le département de la Savoie a trois sièges épiscopaux, l'archevêché de Chambéry et les évêchés de Tarentaise (Moutiers) et de Saint-Jean-de-Maurienne, et comprend tout le diocèse de SaintJean-de-Maurienne et une portion de ceux de Chambéry, de Tarentaise et d'Annecy. La Haute-Savoie comprend une partie des diocèses de Chambéry, à'Annecy et de Moutiers. Dans les vingt départements suivants, le siège épiscopal (ou archiépiscopal) unique est situé hors du chef-lieu du département : Cambrai (Nord), Autun (Saône-et-Loire), Langres (Haute-Marne), Saint-Claude (Jura), Bayeux (Calvados), Séez (Orne), Coutances (Manche), Soissons (Aisne), Saint-Flour (Cantal), Luçon (Vendée), Aire (Landes), Bayonne (Basses-Pyrénées), Pamiers (Ariège), Fréjus (Var), Verdun (Meuse), Belley (Ain), Meaux (Seine-et-Marne), Saint-Dié (Vosges), Viviers (Ardèche), Sens (Yonne). Les départements des Ardennes, de la Loire, de la Haute-Saône, des Deux-Sèvres, de VIndre, de la Creuse n'ont pas de siège épiscopal.
Départements. Sièges.
57 départements ont un seul siège épiscopal, situé au chef-lieu 57 2 (Marne et Bouches-du-Rhône) ont un siège épiscopal au chef-lieu et un archevêché ailleurs. 4 1 (Savoie) a un siège archiépiscopal au chef-lieu et deux sièges épiscopaux ailleurs 3 20 départements ont un siège épiscopal ailleurs qu'au chef-lieu (1G dans un chef-lieu d'arrondissement, 4 dans un chef-lieu de canton) 20 6 départements n'ont pas de siège épiscopal >» 84
�L'ADMINISTRATION.
547
archevêché, comprenant plusieurs évêchés dits ses- suffragants ; à ce titre, il préside les conciles provinciaux, consacre les évêques et exerce sur eux une certaine juridiction. Deux des archevêchés français sont de création moderne : Chambéry en 1817, Rennes en 1859 (1). Il y a un chapitre à Saint-Denis. 186. lies provinces ecclésiastiques. — Les provinces ecclésiastiques, établies par le Concordat au nombre de neuf (pour le territoire de l'ancienne France, y compris les Comtats), portées sous la Restauration (ord. roy. du 31 oct. 1822 qui a rétabli 29 sièges anciens, dont 5 archevêchés, et créé l'évêché de Moulins) au nombre de quatorze, sont aujourd'hui au nombre de dix-sept par suite du rétablissement de celle de Cambrai (1841), de la création de celle de Rennes (1859) aux dépens de celle de Tours et de l'annexion de Chambéry (1860). 11 n'y en a plus que sept(Aia;, Bordeaux, Lyon, Sens, Besançon, Tours et Rouen, qui rappellent encore les anciennes provinces romaines. Plusieurs sièges épiscopaux sont, ainsi que nous l'avons déjà dit (livre III), de date relativement récente : Blois du xvii° siècle; Dijon, Nancy, Saint-Dié, SaintClaude du xvm°, ainsi que Chambéry (aujourd'hui archevêché) ; Versailles date de 1801 ; Moulins de 1822; Laval de 1855. Annecy, créé en 1822 aussi, n'a fait que remplacer l'évêché de Qenève, dont les Princes-évêques, expulsés en 1535, résidaient de fait à Annecy, lïn 1861, l'évêché de Nice a perdu toute la partie de son diocèse que le traité de 1860 n'avait pas annexé à la France et est devenu suffragant d'Aix. En 1874, en même temps que les évêchés de Metz et de Strasbourg étaient rattachés directement au Saint-siège, les diocèses de Nancy et de Saint-Dié étaient remaniés en conséquence des modifications survennes dans la frontière, ainsi que celui de Besançon (qui a dès lors compris le territoire de Belfort). Voici la liste des dix-sept archevêchés avec les évêchés suffragants; ils sont classés conformément aux bulles de 1801,1822,1841, 1855,1859, 1861, 1874, devenues lois d'État, dans un ordre qui est à peu près celui d'ancienneté (2).
(1) La Bretagne a eu pendant longtemps, à Dot, son archevêché, retombé plus tard au rang d'évèché suffragant (comme les 8 autres) de Tours. — Quant à l'archevêché Tarentaise, supprimé par le Concordat de 1801, rétabli comme simple évèché en 1825, sa juridiction s'étendait principalement hors de la Savoie, dont la plus grande partie relevait de Vienne. (2) Nous mettons entre parenthèses les noms des villes qui ne sont pas le siège de l'archevêché ou de l'évêché.
�S18
LA FRANCE.
Au nord et au nord-ouest.
Archevêchés. 1er Paris 2e Rouen 3e Tours 4e Cambrai Évêchés suffragants.
5e Rennes 6e Reims
Chartres, Beaux, Orléans, Mois, Versailles. Uayeux (et Lisieux), Ëvreux, Séez, Coutances (et Avraneh.es). Le Mans, Angers, Nantes, Laval. Arras et Saint-Omer. Vannes, Saint-Brieuc et Tréguier, Quimper (et Saint-Pot de Léon). Soissons (et Laon), Châlons, Beauvais, Noyon (et Sentis), Amiens.
Au nord-est.
7e Besançon 8e Lyon (et Vienne) Verdun, Belley, Saint-Dié, Nancy et Tout. Aulun, Châlon (et Mâcon), Langres, Dijon, SatnlClaude, Grenoble.
Au sud-est.
9e Chambéry 10e Avignon 11e Aix ^Arles et Embrun). Annecy, Tarentaise, Saint-Jean-de-Maurienne. Nîmes (et Uzés), Valence, Viviers, Montpellier. Marseille, Fréjus (et Toulon), Digne, Gap, Ajaccio, Nice. Au sud-ouest.
12e Toulouse (et Narbonne). 13° Bordeaux 14e Auch
Montauban, Pamiers, Carcassonne. Agen, Angouléme, Poitiers, Périgueux (et Sarlat), La Rochelle (et Saintes), Luçon. Aire (et Dax), Tarbes, Bayonne.
Au centre.
15e Albi
16e Bourges 17° Sens (et Auxerre)
Rodez, Cahors, Mende, Perpignan. Clermont, Limoges, Le Puy, Tulle, Saint-!'tour. Troyes, Nevers, Moulins.
Il y a en outre un archevêché à Alger avec deux évêchés suffragants à Constantine et h Oran et, dans les colonies, trois évêchés, créés en 1850, à Saint-Denis (Réunion), à La Basse-Ttrre (Guadeloupe), à Saint-Pierre (Martinique), suffragants de l'archevêché de Bordeaux. Les cardinaux français sont nommés par le pape sur la présentation du chef de l'État; on en compte aujourd'hui quatre (cinq y compris celui d'Alger). 187. lie cuite protestant. — Le protestantisme comprend, en France, deux communions reconnues par l'État et régies, la première par la loi du 18 germinal an X et par le décret-loi du 26 mars 1852, la seconde, par les mêmes lois, complétées par la loi du lor août 1879, le décret du 12 mars 1880, etc. : 1° la communion réformée ou calviniste; 2° la communion de la confession d'Augsbourg
�L'ADMINISTRATION.
849
ou luthérienne. Dans l'une et dans l'autre, chaque paroisse a son pasteur et son conseil presbytéral, qui administre sous l'autorité d'un consistoire. Dans la communion calviniste, les pasteurs sont élus par le consistoire ; l'autorité supérieure est exercée par des synodes (comprenant cinq Églises consistoriales), et, au-dessus des synodes, par un conseil central des Eglises réformées siégeant à Paris. L'organisation synodale de l'église réformée, votée en 1872, n'ayant pas été approuvée par le gouvernement, la majorité des églises réformées se sont groupées, sans la participation de l'État, en synodes officieux, dont les décisions n'ont rien d'obligatoire. Il y a, à Montauban, une faculté de théologie pour la communion calviniste, et h Paris, une faculté mixte de théologie (luthérienne et réformée) créée en remplacement de celle de Strasbourg, qui appartenait à la confession d'Augsbourg. Il y a des Églises consistoriales et paroissiales à Paris et dans 70 départements, situés en majorité dans le sud et dans l'ouest de la France. Dans la communion luthérienne, les pasteurs sont nommés par le consistoire, sur la présentation des conseils presbytéraux (1). Il y a un synode général officiel, qui se réunit tous les trois ans, alternativement à Paris et a Montbéliard, et deux synodes particuliers, également reconnus par la loi, qui se réunissent tous les ans, simultanément, l'un à Paris, l'autre à Montbéliard. Les synodes sont représentés, dans l'intervalle de deux sessions, par une commission exécutive et par deux commissions synodales. Les Églises consistoriales et paroissiales sont groupées dans les départements de la Seine, du Doubs, de la Haute-Saône, du Rhône, des AlpesMaritimes et dans le territoire de Belfort. 188. lie culte Israélite et le culte musulman. — Le soin du culte israélite est confié, dans chaque synagogue, à un rabbin communal et à des ministres officiants, sous l'autorité de consistoires départementaux (9 en France) que surveille un consistoire central, séant à Paris et présidé par le grand-rabbin (2). Le culte musulman, exercé par des marabouts, est entretenu en partie aux frais de l'État, en Algérie. 189. lies dépenses de l'État pour le culte. — Le budget de 1884 portait une dépense de 48 1/2 millions de francs pour le culte catholique, dont 41 1/2 pour le personnel; de 1 1/2 environ pour
(1) Le nombre des pasteurs et suffragants de la communion calviniste était, en 1881, de 642; de ceux de la communion luthérienne, de 69. (2) Les rabbins et ministres officiants étaient au nombre de 62 en 1881.
�550
LA FRANCE.
le culte protestant et le culte israélite; de 100,000 francs pour le matériel de ces deux cultes; de 227,000 francs pour le culte musulman.
11e section.
LE RÉSUMÉ ADMINISTRATIF.
SOMMAIRE.
—
190.
Le résumé administratif
(550).
190. Le résumé administratif. — L'administration française comprend des fonctionnaires qui administrent, des corps qui délibèrent et des magistrats qui jugent; c'est la division qu'établissait Montesquieu lorsqu'il reconnaissait trois pouvoirs dans un État : « puissance exécutrice, puissance législative et puissance de juger. » Au sommet : 1° le Sénat et la Chambre des députés constituent le Parlement; elles se réunissent en Assemblée nationale, à Versailles, quand il s'agit de reviser la Constitution ou de nommer le Président de la République. En temps ordinaire les deux Chambres délibèrent séparément et votent les lois ; elles représentent la souveraineté nationale ; 2° le Président de la République, qui fait exécuter les lois, nomme les fonctionnaires et gouverne avec l'aide des ministres; 3° le Conseil d'État, la Cour de cassation et la Cour des comptes qui se rattachent au pouvoir exécutif. Un certain nombre d'administrations ont des circonscriptions intermédiaires entre l'État et le département : les mines, les forêts, la guerre avec ses dix-huit régions de corps d'armée, la marine avec ses cinq arrondissements, la justice avec ses vingt-six Cours d'appel, l'instruction publique avec ses seize ressorts académiques, le clergé avec ses dix-sept provinces. Mais le département est en réalité la seconde unité administrative en France. On y trouve : 1° le Conseil général, qui est l'assemblée du département et qui délègue une partie de ses pouvoirs d'administration et de surveillance à la Commission départementale, permanente; 2° le préfet, et, à côté de lui, le trésorier-payeur général et les autres chefs de service des finances et des travaux publics, l'inspecteur d'académie, représentants des divers ministères, et, le plus souvent, l'évêque; 3° la Cour d'assises et le Conseil de préfecture. L'arrondissement est une unité moins complète; il n'est pas, non plus que le canton, une personne morale. On y trouve cependant :
�L'ADMINISTRATION.
551
1" le Conseil d'arrondissement; 2° le sous-préfet, et, à côté de lui, le lieutenant de gendarmerie, le receveur particulier; 3° le Tribunal de première instance et, souvent, le Tribunal de commerce. La commune est la troisième unité administrative, la seule qui, avec l'État, constitue une personne morale à peu près complète et capable d'agir et de contracter avec une suffisante liberté ; mais avec cette différence que l'État est souverain, tandis que la commune est, dans l'intérêt de l'upité nationale, sous la tutelle de l'État. Elle possède : 1° le Conseil municipal; 2° le maire. Le pouvoir judiciaire n'y est pas représenté ; mais il l'est non loin de là, au chef-lieu de canton, où siège le juge de paix.
FIN DU TOME PREMIER.
Erratum : Page 501. Au lieu de § 145 lire § 154 et ainsi de suite jusqu'à la fin du tome premier.
�TABLE DES MATIERES
LIVRE PREMIER LE SOL lre section.
LA SITUATION
SOMMAIRE.
1. La superficie (I). — 2. La position astronomique (3).
2° section.
LA GÉOLOGIE
SOMMAIRE.
3. L'âge azoïque et l'âge paléozoïque (3). — 4. Les terrains secondaires (G). — 5. Les terrains tertiaires (9). — 6. Les derniers soulèvements et les terrains quaternaires (12). — 7. Les rapports de la géologie avec l'histoire et la géographie (15). — Tableau récapitulatif de la géologie (17).
3e section.
LE RELIEF
SOMMAIRE.
8. La direction générale des pentes (18). — 9. Le caractère général et les divisions du groupe (20). — I. Les chaînes de la ligne principale de partage des eaux. — 10. Le Mont Blanc (26). — 11. Les Alpes Graies (30). — 12. Les Alpes Cottiennes (34). — 13. Les Alpes Maritimes (39). — II. Les chaînes latérales de l'ouest. — 14. Les Alpes de Savoie (41). — 15. Les Alpes du Dauphiné (45). — 1G. Les Alpes de Provence (53). — III. Chaînes du Piémont et du Montfeivat. — 17. Les hauteurs du Piémont et du Montferrat (55). — 18. Les montagnes de la Corse (56). — 19. Le Jura (58). — 20. La trouée de Belfort (64). — 21. La plaine de la Saône (65). — 22. Les Vosges (G6). — 23. La Lorraine (72). — 24. Le Hunsruck (74). — 25. L'Eifel (74). — 26. L'Ardenne (76). — 27. La plaine de Flandre (77). — 28. Les Faucilles (78). — 29. Le plateau de Langres et la Côte-d'Or (79). — 30. Le Morvan et les collines du Nivernais (81). — 31. La Champagne et l'Ile-de-France (82). — 32. Le relief entre l'Oise, la Seine et la Manche (86;. — 33. Le Perche, la Normandie et le Maine (88). — 34. Le relief de la Bretagne (90). — 35. Les Cévennes (92). — 36. Le Massif central (101). — 37. Les plaines qui enveloppent le Massif central (110). — 38. La Gâtine et le Bocage vendéen (112;. — 39. Les Pyrénées (113). — 40. Les collines et les plaiues au nord des Pyrénées (130). — Tableau récapitulatif du relief du sol (132).
�TABLE DES MATIÈRES. 4e section. LES EAUX DOUCES
(FLEUVES, RIVIÈRES, LACS, ÉTANGS.) SOMMAIRE.
JD3
140
41. La direction générale (140). — 42. Le Rhône (143). — 43. Les bassins secondaires de la Méditerrannéé (156). — 44. La Garonne (159). — 45. Les bassins secondaires du golfe de Gascogne (168). — 46. La Loire (172). — 47. Les bassins secondaires de l'océan Atlantique (185). — 48. La Seine (186). — 49. Les bassins secondaires delà Manche (198). — 50. L'Escaut (203). — 51. Les bassins secondaires de la mer du-Nord (105). — 52. La Meuse (207). — 53. Le Rhin (213). — 54. Les cours d'eau de la Corse (224). — 55. Les cours d'eau espagnols ayant leur source en France (225). — 56. Les lacs, les étangs et les marais (228). — Tableau récapitulatif des principaux cours d'eau (232). S" section. LES CÔTES 240
SOMMAIRE.
57. Les frontières maritimes (240). — 58. Le côté nord-ouest (240). — 59. Le côté ouest (25.2). — 60. Le côté sud-est (260).
LIVRE DEUXIÈME
LE CLIMAT
SOMMAIRE.
270
61. Les conditions générales du climat de la France (270). — 62. Les vents (271). — 63-. La pluie (273). — 64. La température (276). — 65. Le climat armoricain (279). — 66. Le climat séquanien (279). — 67. Le climat vosgien (281). — 68. Le climat rhodanien (283). — 69. Le climat méditerranéen (284). — 70. Le Climat girondin (284). — 71. Le climat ceutral (285). — 7.2. Les harmonies solaires et les harmonies terrestres (286).
LIVRE TROISIÈME
L'HISTOIRE ET LA POLITIQUE
SOMMAIRE.
288
72. L'homme (288). section. 289
1"
LA GAULE ET LES ORIGINES DE LA POPULATION FRANÇAISE.
SOMMAIRE.
73. — Les temps préhistoriques et la Gaule barbare (289). — 74. La Gaule romaine (295). — 75. Les invasions barbares du cinquième au neuvième siècle (299). 2° section. LA FORMATION TERRITORIALE DE LA FRANCE 304
SOMMAIRE.
76. La féodalité (304). - 77. La Frauce sous les Capétiens directs. (306). — 78. La France sous les trois branches des Valois (310). — 79. La France sous les Bourbons (317). — 80. L'administration au dix-huitième siècle (3.25). — 81. La France pendant la Révolution et le premier Em-
�554
TABLE
DES
MATIÈRES.
pire (339). — 82. La France de 1815 à 1871 (349). — 83. L'administration depuis 1871 (354). — 84. Le résumé des changements territoriaux (355).
3e section.
LES DIVISIONS POLITIQUES
SOMMAIRE.
367
85. Le tableau comparatif des départements et des anciens gouvernements (367).
4e section.
LES FRONTIÈRES ET LES CÔTES
SOMMAIRE.
374
86. La disposition générale des frontières (374). — Ier CÔTÉ. LA FRONTIÈRE DU NORD. — 87. L'étendue (374). — 88. La frontière du nord (375). — 89. La frontière de l'Ardenne (380). — 90. La frontière lorraine (382). 11 CÔTÉ. LA FRONTIÈRE DE L'EST. — 91. L'étendue (384). — 92. La frontière des Vosges (384). — 93. La frontière du Jura (386). — 94. La frontière des Alpes (389). — IIIe CÔTÉ. LA FRONTIÈRE DU SUD. — 95. La frontière des Pyrénées (390). — IVe CÔTÉ. — 96. La côte de la Méditerranée (392). — Ve CÔTÉ. — 97. La côte de l'Atlantique (393).— VIe CÔTÉ. —98. La côte de la Manche (394). — Tableau récapitulatif des frontières.
LIVRE QUATRIÈME
LA POPULATION
SOMMAIRE.
399
99. Le dénombrement (400). — 100. La densité (402). — 101. La population totale des pays français (404). — 102. La composition de la population (404). — 103. Les naissances (406). — 104. Les décès (406). — 105. Les mariages et l'accroissement de la population (408). — 106. Los rapports de la population avec le climat, le sol et la race (424). — 107. Les rapports avec la politique et l'administration (427). — 108. Les rapports avec l'agriculture (428). — 109. Les rapports avec l'industrie, le commerce et les colonies (428). — 110. Les rapports de la population avec la richesse (430). — 111. La population et la moralité (432). — 112. Conclusion sur la population (437).
LIVRE CINQUIÈME
Ire section.
LE GOUVERNEMENT CENTRAL
SOMMAIRE.
439
113. Le gouvernement (439). — 114. Les Chambres (439). — 115. Le Président de la République et le Conseil d'État (440). — 116. Les ministres (441).
2e section.
L'ADMINISTRATION COMMUNALE ET DÉPARTEMENTALE....
SOMMAIRE.
441
117. Les principales circonscriptions (443). — 118. La commune. (444). _ U9, Le canton (446). — 120. L'arrondissement (44G). —121. Le département (447). — 122. L'assistance publique (448).
�TABLE DES MATIÈRES. 3° section. LES TRAVAUX PUBLICS ET LES PROPRIÉTÉS PUBLIQUES...
SOMMAIRE.
555
450
123. Les travaux (450). — 124. Les ponts et chaussées (451). — 125. Les mines (452). — 126. Les poids et mesures (453). — 127. La poste (454). — 128. Le télégraphe (455). — 129. Les forêts (456). 4° section. L'AGRICULTURE, L'INDUSTRIE ET LE COMMERCE 458
SOMMAIRE.
130. La liberté du travail (458). — 131. L'agriculture (458). — 132. L'industrie (459). — 133. Le commerce (459). 5e section. L'ARMÉE 460
SOMMAIRE.
134. La défense du sol (460). — 135. Le recrutement (460). — 136. L'effectif en temps de guerre et en temps de paix (468). — 137. L'armée territoriale (472). — 138. La composition de l'armée active (473). — 139. Les corps d'armée et les régions territoriales (476). — 140. Les services administratifs (477). — 141. La justice militaire (478). — 142. Les écoles (479). 6° section. LA MARINE 480
SOMMAIRE.
143. La flotte (480). — 144. Le personnel (480). — 145. La justice maritime (481). — 146. Les établissements de la marine (481). — 147 . Les écoles (481). — 148. Les arrondissements (482). 7e section. LES FINANCES
483
SOMMAIRE.
149. Les budgets (483). — 150. Le budget de l'État (484). — 151. Le budget des recettes de l'État (488). — 152. Les dépenses par ministère (490). — 153. Les contributions directes (492). — 154. L'enregistrement et le timbre (501). — 155. Les droits dédouane (502). —156. Les contributions indirectes (505). — 157. Les monopoles (510). —158. Les postes et télégraphes (512). — 159. Les revenus du domaine (512). — 160. Les revenus et produits divers (513). — 161. Le mouvement des fonds (514). — 162. La Cour des comptes (515). — 163. Les caisses d'épargne (516). — 164. Les finances départementales (516). — 165. Les finances communales (518). — 166. La dette et le remboursement (520). 8e section. LA JUSTICE 524
SOMMAIRE.
167. Le matériel et le moral (524). — 168. Les juridictions (524). — 169. Les tribunaux civils et les tribunaux de commerce (525). — 170. Les cours d'appel (526). — 171. La juridiction criminelle (528). — 172. Le parquet (529). — 173. Les prisons (529). — 174. La Cour de cassation (530). — L75. Les officiers ministériels (531). — 176. Les juridictions administratives (531).
�TABLE DES MATIÈRES.
Oc section.
L'INSTRUCTION
SOMMAIRE.
.177. Les divers genres et les degrés d'enseignement (532). — 178. L'enseignement primaire (534). — 179. L'enseignement secondaire (538). — 180. L'enseignement supérieur (539). — 181. Les écoles spéciales (541). — 182. L'administration académique (542). — 183. Les collections, les sociétés savantes et l'Institut
10e section.
LES CULTES
SOMMAIRE.
181. Les divers cultes (545). — 185. L'Église catholique (545). — 186. Les provinces ecclésiastiques (546). — 187. Le culte protestant (548). — 188. Le culte israélite et le culte musulman (549). — 189. Les dépenses de l'État pour le culte (549).
1 Ie section.
LE RÉSUMÉ ADMINISTRATIF
SOMMAIRE.
190. Le résumé administratif (550).
FIN DE LA TABLE DES MATIÈRES.
4727-85.
—
Corbeil. Imprimerie d'été.
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1|Préface |4
1|Livre I: Le sol |14
2|Section 1: La situation |14
2|Section 2: La géologie |16
2|Section 3: Le relief |31
2|Section 4: Les eaux douces |153
2|Section 5: Les côtes|253
1|Livre II: Le climat |283
1|Livre III: L'histoire et la politique|301
2|Section 1: La Gaule et les origines de la population française |302
2|Section 2: La formation territoriale de la France|317
2|Section 3: Les divisions politiques|380
2|Section 4: Les frontières et les côtes|387
1|Livre IV: La population|413
1|Livre V|452
2|Section 1: Le gouvernement central|452
2|Section 2: L'administration communale et départementale|456
2|Section 3: Les travaux publics et les propriétés publiques|463
2|Section 4: L'agriculture, l'industrie et le commerce|471
2|Section 5: L'armée|473
2|Section 6: La marine|493
2|Section 7: Les finances|496
2|Section 8: La justice|537
2|Section 9: L'instruction|545
2|Section 10: Les cultes|558
2|Section 11: Le résumé administratif|563
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http://bibnum-bu.univ-artois.fr/files/original/4cddbdd0756ca82cfc3173103bb3cbe9.pdf
911d5dcb90fe0a351012edd68369cf17
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Ouvrages remarquables des écoles normales
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La France et ses colonies : géographie et statistique. Tome premier
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France -- Colonies
Colonies
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Nouvelle édition entièrement refondue
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Levasseur, Émile (1828-1911)
Publisher
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Librairie Ch. Delagrave
Date
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1893
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2018-06-04
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Domaine public
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1 vol. au format PDF (522 p.)
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Français
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MAG DD 92 398
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Ecole normale de Douai - Fonds Delvigne
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�4727-85 — ConnisL. Imprimerie CnÉTi.
�LA FRANC
ET SES COLON
(GÉOGRAPHIE ET STAT^TIQÏ
PAR
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E.
PROFESSEUR AU DES
LEVASS EU R
DE DE L INSTITUT FRANCE ET ET
AU C 0 X ST. R .V A Ï..0I-§| \ -. -
MEMBRE COLLÈGE
ARTS
MÉTIERS
ISTovi-v-elle édition, entièrement refondue.
TOME TROISIÈME
fcucrit & l'invemtmira s»ux la
81 £ &
PARIS
LIBRAIRIE CH.
15,
RUE
DELAGRAVE
15
SOUFFLOT,
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' BP-827lM , «, etv°s -oR 58o08 00VJA1.«. 78 ,27 93
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�LA FRANGE
ET SES COLONIES
LIVRE ONZIÈME
L'ALGÉRIE, LES COLONIES ET LES PROTECTORATS
I
PREMIÈRE PARTIE
LA FORMATION COLONIALE.
SOMMAIRE. — 379. Les colonies sous Colbert (1). — 380. Les revers du dixHhuitième siècle et du premier Empire (3). — 381. Les acquisitions coloniales \du dix-neuvième siècle (4). — 382. L'organisation coloniale jusqu'en 1870 (5). 11— 383. L'organisation actuelle de l'Algérie, des colonies et des protectorats (6).
379. JLes colonies sous Colbert. — La France avait eu, dès le xive siècle, de hardis marins dieppois, basques et autres, qui allaient faire la pêche dans des mers lointaines, peut-être jusque dans les parages de Terre-Neuve, et commercer dans les îles du nord-ouest de l'Afrique et sur les côtes de Guinée. H&û xvi° siècle, François 1er, jaloux de la grande puissance coloniale de son rival Charles-Quint, envoya des navigateurs, d'abord Verazzani (trois voyages, de 1523 à 1525), puis Jacques Cartier (trois ou quatre, de 1534 à 1544) dans le Nouveau-Monde. Kè Canada fut découvert et il y eut un commencement d'établissement. '/ Les guerres de religion furent funestes à la politique coloniale. Malgré les efforts de Coligny, malgré les expéditions de Villegaignon à la baie de Rio-de-Janeiro, de Jean Ribaut et de Laudonnière en Floride, malgré la concession de Bastion de France, en
LA FRANCE.
III.
1
�2
LA
FRANCE.
Afrique (1361), ce siècle se termina sans qu'aucun résultat sériet eût été atteint. La première colonie française qui ait été durable date de! fondation de Québec par Samuel Champlain, en 1608. La puissan coloniale de la France à laquelle, après François Ier et Henri ] s'intéressa vivement Richelieu, ne commença, en réalité, que so son ministère avec les premiers établissements aux Antilles (165 1636). Elle grandit dans la seconde moitié du XVII" siècle, lorsqi Colbert dirigeait la marine. Le Canada devint une colonie importante, qui s'étendit peu peu des bords du Saint-Laurent jusque sur les rives des Grau lacs auxquels ce fleuve sert de débouché. Puis, grâce à de nor breux explorateurs, entre autres Joliet, le père Marquette l'intrépide Cavelier de la Salle (1682), le bassin du Mississipi ! découvert; il reçut le nom de Louisiane. De Terre-Neuve et de Baie d'Hudson jusqu'au golfe du Mexique, cette région compreœ nominalement les trois quarts de l'Amérique du nord. Mais 1 Français n'avaient véritablement colonisé que le Bas-Canada, : delà duquel ils ne possédaient que des postes isolés au milieu tribus sauvages et destinés à protéger le commerce des pelleterit Le Canada était alors souvent désigné sous le nom de Nouvel. France. Dans les Antilles, la France occupait la partie occidentale l'île Saint-Domingue, où s'étaient établis de hardis boucanis (à Vile de la Tortue d'abord, en 1630), l'île Saint-Christophe, pi mier point occupé par d'Esnambuc (en 1625), sous le ministi de Richelieu. Elle possédait, en outre, la plupart des îles du Yen la Guadeloupe (1635), la Dominique, la Martinique (1635), Sam Vincent, Tabago (Tobago en anglais), etc. ; ces îles, rachetées a premiers concessionnaires par le roi, avaient été concédées par: à la Compagnie des Indes occidentales (1664). Dans l'Amérique du sud, elle possédait la Guyane, où les pi miers essais d'établissement, démeurés infructueux, dataient Henri IV et de Richelieu. En Afrique, elle était établie au Sénégal que des marchai rouennais, fixés dès le temps de Richelieu, cédèrent à la Compagi des Indes occidentales. Quoique cette compagnie eût été bien! démembrée, la colonie s'accrut aux dépens des comptoirs holla dais (Arguin, Gorée, etc.). La France avait eu à Madagasc quelques postes dont l'existence fut précaire ; elle prit possessiB d'une manière plus durable de l'île Bourbon, de l'île de Frai
�L'ALGÉRIE.
3
et des petits groupes voisins, vers la fin du règne de Louis XIII. En Asie, elle possédait Pondichéry, que la Compagnie des Indes orientales, repoussée de Madagascar, avait acheté, grâce, â son directeur, le hollandais Caron (1683), après avoir tenté inutilement deux autres établissements à Surate et à Ceylan; elle possédait aussi Chandernagor, acheté en 1688, etc. 380. Les re»ers du dix-huitième siècle et du premier Empire. — Le traité d'Utrecht (1713) porta à la puissance coloniale de la France une première atteinte, par la cession à l'Angleterre de la baie d'Hudson et de Terre-Neuoe, sur lesquelles les deux royaumes avaient des prétentions, de VAcadie et l'Ile Saint-Christophe. . Cependant, dans la première moitié du règne de Louis XV, la Louisiane se peupla et la Nouvelle-Orléans fut fondée, grâce aux entreprises financières de Law. Aux Indes, Dumas et surtout son successeur, Dupleix, commencèrent à créer un empire colonial : Mahé, Karikal avaient été cédés à la France; en 1746, La Bourdonnais et Dupleix avaient pris Madras aux Anglais; de 1746 à 1754, Dupleix s'était fait céder Yanaon, Mazulipatam, la nababie du Carnatic, avec la suzeraineté de plusieurs soubabies. Mais la guerre de Sept-ans ruina les espérances de la France dans celte contrée : battue sur mer par l'Angleterre et dans l'Inde à Vendabachi, elle dut, par le traité de Paris (1763), renoncer à l'empire des Indes. Elle ne conserva que des comptoirs sans avoir le droit de les fortifier ; Chandernagor, Yanaon, Pondichéry, Karikal, Mahé. Elle dut, par le même traité, céder le Canada tout entier, ne recevant en échange que les petites îles Saint-Pierre et Miquelon pour abriter ses pêcheurs de morue ; abandonner toute la région située à l'est du Mississipi, sur la rive gauche du fleuve, la plupart des Petites Antilles et le Sénégal. En outre, à titre d'indemnité pour les pertes subies pendant la guerre par l'Espagne, son alliée, elle lui céda le reste de la Louisiane. | Sous Louis XVI, la marine française reparut avec honneur sur les mers, mais sans profit considérable pour les possessions coloniales; la France recouvra cependant quelques Antilles avec le Sénégal. A celte époque la colonie française de Saint-Domingue était devenue très florissante.
j| Pendant les guerres de la Révolution et de l'Empire, de 1793 à 1810, Saint-Domingue, dont l'Espagne avait cédé à la France la partie orientale (1793), se révolta, et toutes les autres colonies tombèrent successivement au pouvoir des Anglais.
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LA FRANCE.
- Par le traité du 30 mai 1814, l'Angleterre, la Suède et le Portugal rendirent à la France les colonies qu'elle possédait en 1789, moins Vile de France et ses dépendances (en Afrique), Sainte-Lucie et Tabago (aux Antilles). L'île Saint-Domingue demeura indépendante. 381. lies acquisitions coloniales au dix-neuvième siècle. — Dans la dernière année du règne de Charles X, une expédition avait été dirigée contre Alger pour venger une injure faite par le dey au consul français; la ville était tombée au pouvoir des Français (juillet 1830). Cette importante conquête, que le gouvernement de Louis-Philippe hésita d'abord à conserver, puis étendit peu à peu sur presque toute l'Algérie, a donné à la France sa plus belle possession d'outre-mer et a augmenté beaucoup son importance maritime dans la Méditerranée. Outre l'Algérie, la France, durant la seconde moitié du règne de Louis-Philippe, a acquis : les comptoirs de Grand-Bassam, d'Assinie, de Dabou, du Gabon, les îles Mayotte et Nossi-Bé (1842) en Afrique ; les îles Marquises et le protectorat de Tahiti (1843) en Océanie. Sous le règne de Napoléon III, le Sénégal, grâce au général Faidherbe (1854-1865), a été délivré des attaques du musulman Al-Hadji qui assiégeait Médine (1857) ; il a été exploré et agrandi par la cession de territoires et la soumission de plusieurs États nègres. En Asie, à la suite de la prise de Tourane (abandonné bientôt après), de Saigon (1860) et d'une guerre avec l'empereur d'Annam terminée par le traité de 1862, la Basse-Cochinchine a été cédée à la France, puis agrandie par de nouvelles conquêtes; le royaume de Cambodge s'est placé sous son protectorat. En Océanie, la Nouvelle-Calédonie a été occupée en 1853. Sous la troisième République, la marine retira momentanément, après les événements de 1871, les garnisons de plusieurs comptoirs de la côte de Guinée, mais sans renoncer à ses droits de possession. Un traité d'amitié perpétuelle a été signé par le roi d'Annam avec la France en 1874. En 1878, la Suède lui rétrocéda l'île Saint-Barthélemy, et, en 1880, Tahiti et ses dépendances lui ont été cédées. Le gouvernement inaugurait alors, comme plusieurs autres gou- <;ol vernements européens, une politique coloniale active dont le protectorat de la Tunisie a été, jusqu'ici, le résultat le plus incontestablement avantageux. Reprenant le dessein de Francis Garnier qui, en 1873, avait pris Hanoï, il occupait de nouveau cette ville (avril 1882), et sous le ministère de M. J. Ferry, il disputait par les armes le Tonkin aux
�L'ALGÉRIE.
Pavillons-Noirs et aux Chinois, à la suite d'une guerre maritime dirigée par l'amiral Courbet ; il faisait accepter par la Chine le traité de 1885, qui cédait cette province à la France; par le traité du 6 juin 1884, il avait déjà imposé à VAnnam un protectorat effectif; il réprimait une insurrection au Cambodge et ne cessait de combattre par les armes les pirates du Tonkin. Dans le même temps, en Afrique, il s'occupait d'un établissement à Obock; il faisait revivre les anciens droits sur Madagascar, il engageait sur la côte de cette île les hostilités contre les Hovas et obtenait enfin un traité de protectorat (1885). Il établissait plus fortement son autorité sur les comptoirs de Guinée. Il obtenait au congrès de Berlin (1885) la reconnaissance de la possession du territoire de YOgôoué jusqu'au Congo, conséquence des découvertes de M. de Brazza, et confiait à ce dernier le soin d'établir pacifiquement l'influence de la France dans le Congo français. Le territoire français s'est étendu par une suite régulière d'ex. péditions et d'explorations jusqu'au Niger à l'est et sur le Fouta Djallon au sud. En 1890, une convention signée avec l'Angleterre a reconnu à la France le droit d'étendre son influence sur le Sahara entre l'Algérie et le Niger. 382. L'organisation coloniale Jusqu'en 1870. — Dans un édit de mars 1642 il est dit: « Voulons et ordonnons que les descendants des Français habitués ès-dites îles et même les sauvages convertis à la foi chrétienne et en faisant profession soient censés et réputés naturels français, capables de toutes charges, honneurs, successions, donations, ainsi que tous les originaires et regnicoles ». Ce droit, consacré par plusieurs ordonnances et étendu même par le Code noir (1685) aux esclaves affranchis, fut celui des colons français jusqu'en 1789. Le 8 mars 1790, l'Assemblée nationale constituante rendit un décret portant : a Art. 1. Chaque colonie est autorisée à faire •connaître son vœu sur la constitution, la législation, l'administration qui conviennent à sa prospérité et au bonheur de ses habitants, à la charge de se conformer aux principes généraux qui lient les colonies à la métropole et qui assurent la conservation de leurs intérêts respectifs ». Le décret du 4 février 1794, qui abolissait l'esclavage, portait, comme conséquence, que «toutes les personnes habitant les colonies seraient citoyens français ». La constitution l'an III déclara que les colonies faisaient partie intégrante du territoire français et les soumit aux mêmes lois constitutionnelles; >i du 12 nivôse an VI assimila les colonies à des départements,
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LA FRANCE.
en donnant aux administrations locales une autorité un peu plust étendue. t Sous la constitution de l'an VIII, l'esclavage fut rétabli (loi du 1 " régi 30 floréal an X) et les colonies furent pie lois spéciales et de sénatus-consultes. La charte de 1814 instituale ! pour elles un régime de lois et de règlements particuliers : ce sonl/rû en effet des ordonnances royales (ord. du 21 août 1823, sur l;de gouvernement de l'île Bourbon, du 19 février 1827 sur celui de L Martinique et de la Guadeloupe, de 1828 sur la Guyane et six autre: es de 1827 à 1829 sur l'organisation judiciaire, les douanes, l'enrequ gistrement, etc.) qui ont constitué, à cette époque, le code colonial. I La charte de 1830 portait que les colonies seraient régies pat mu des lois particulières. En conséquence, la loi du 24 avril 1833 fixavei le régime civil et l'organisation administrative des quatre princi-1 pales colonies, Guadeloupe, Martinique, Bourbon et Guyane, les dol8< tant d'institutions municipales et conférant des pouvoirs tré.-esi étendus aux autorités locales. Les autres colonies, où l'état des mœurs ne permettait pas celte décentralisation, furent maintenue; sous le régime des ordonnances. d' La révolution de 1848 abolit l'esclavage, et admit les colonies lG' envoyer des députés à l'Assemblée nationale. La constitution de IS'if3' établit en principe que les colonies seraient régies par « des loi:1" particulières, jusqu'à ce qu'une loi spéciale les ait placées sou vei le régime de la présente constitution ». Cette loi n'était pas encor d' faite, lorsque la constitution de 1852 déclara que « la constitutio!se: de l'Algérie et des colonies serait réglée par sénatus-consulte »c" Celui du 3 mai 1854 régla, en effet, la distribution des pouvoir:un publics à la Martinique, à la Guadeloupe et à la Réunion et attribuire! la réglementation des affaires coloniales partie au sénat et parti-arr au gouvernement; à l'exception des dépenses de souveraineté (arme mée, justice, etc.) qui restaient à la charge de l'État, les colonie 00 devaient pourvoir à leurs dépenses, obligatoires ou facultatives ^ avec leur propre budget. Le sénatus-consulte du 4 juillet 1866 con cer féra aux conseils généraux de ces trois colonies des pouvoirs trè ^ei étendus en matière financière. Le « pacte colonial », en verlno duquel les colonies étaient obligées de s'approvisionner exclusivetrat ment de marchandises venues de la métropole, fit place, dès 1861 ^e à un régime de liberté commerciale; l'octroi de mer leur permelta même d'établir des taxes sur certaines marchandises provenant i ^em la métropole, comme de l'étranger. 383. Inorganisation actuelle de 1 Algérie, des colonies et ;
�L'ALGÉRIE.
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plustectorats. — Sous la troisième République, les décrets du 15 septembre et du 3 décembre 1870 ont doté l'Algérie, la Martinique, >i du la Guadeloupe, la Guyane, le Sénégal et la Réunion du suffrage e df universel et du droit de représentation à l'Assemblée constituante ; tituale décret du 1" février 1871 a accordé les mêmes droits à l'Inde sont française. Le suffrage universel a dès lors changé l'équilibre social ir Ifde ces colonies. le 1; Le code civil et le code pénal sont en vigueur dans les colonies; îtreles indigènes conservent, en général, leur statut personnel, à moins snrc qu'ils ne se placent volontairement sous la loi française, niai. La Martinique, la Guadeloupe et Bourbon ont des institutions paimunicipales depuis 1837. Les autres colonies ont obtenu successifix;vement les mêmes droits : Saint-Pierre et Miquelon 1872, Sénégal inci-1872-1887, Cochinchine 1877, Nouvelle-Calédonie et Guyane 18793 do 1889, Indes 1880; Tonkin 1888. La loi municipale du 5 avril 1884
tréest en vigueur à la Réunion, à la Martinique, à la Guadeloupe. de; L'Algérie est sous l'autorité d'un gouverneur général. nue; La Martinique, la Guadeloupe et la Réunion, d'une part, et, d'autre part avec un régime (différent à quelques égards, la les [ Guyane, le Sénégal, l'Inde, la Nouvelle-Calédonie, les établissements {^français de l'Océanie sont' administrés, sous l'autorité directe du loi:ministre du commerce, de l'industrie et des colonies, par un gouverneur exerçant le pouvoir civil et militaire. Le gouverneur a S0l] cor d'ordinaire sous ses ordres un directeur de l'intérieur, un chef du itio: service judiciaire (le procureur général dans plusieurs colonies), un te , chef du service administratif de la marine, un directeur d'artillerie, foi,, un chef du service de santé, un trésorier-payeur, etc. Le gouverneur, ibu représentant le chef de l'État et dépositaire de l'autorité, rend des
arti,
arrêtés et prend des décisions pour l'exécution des lois et règle^arments et pour la police de la colonie. Chargé de la défense de la ,n;e colonie, il a des pouvoirs militaires très étendus. Il est assisté jvei d'un conseil privé qu'il préside et qu'il est tenu de consulter dans
con
certains cas sans être obligé de suivre son avis ; ce conseil, composé trçdes chefs d'administration et d'au moins deux habitants notables . l nommés par le chef de l'État, fait fonction de tribunal adminiscr j tralif. Dans plusieurs colonies, un conseil d'administration tient lieu 3 ye ggl de conseil privé.
$
lt(
lta conseil général, élu comme les conseils généraux de dépar|tement, possède des attributions à peu près analogues aux leurs, mais plus étendues surtout en matière d'impôt, et délègue ses pouvoirs, clans l'intervalle des sessions, à une « commission coloniale ».
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LA FRANCE.
Toutes les colonies, à l'exception de Diego-Suarez, de Mayotte, du Gabon et d'Obock, ont été dotées d'un conseil général (182S-1885;. Les Rivières du sud, le Soudan français, Mayotte, Diego-Suarei, Obock, Saint-Pierre et Miquelon n'ont qu'un sous-gouverneur. La Cochinchine, qui est une colonie, le Cambodge, VAnnam et If Tonkin qui sont des pays de protectorat (le troisième étant placé plus immédiatement que les autres sous l'autorité française), constituent VIndo-Chine française qui est gouvernée par un commissaire général, ayant sous ses ordres un lieutenant-gouverneur dan; la colonie, et un résident supérieur dans chacun des trois pays de protectorat. Un résident général représente la France en Tunisie el à Madagascar. La magistrature coloniale relève immédiatement du ministre des colonies ; ses arrêts ne sont pas du ressort de la cour de cassation. Les juges sont amovibles. Il y a des justices de paix, des tribunam de première instance, dans quelques colonies, une cour d'assises el une cour d'appel, un tribunal de commerce et des tribunaux spéciaux pour les indigènes. L' Algérie possède un archevêché et deux évêchés. Trois colonies [Martinique, Guadeloupe, Réunion) ont un évêché (celui de la Guadeloupe n'a pas de titulaire depuis 1883) suffragant de l'archevêque de Bordeaux. h'instruction publique est sous l'autorité d'un recteur en Algérie, d'un vice-recteur à la Martinique et à la Réunion, du directeur de l'intérieur dans les autres colonies. L'Algérie, l'Inde et la Martinique possèdent des établissements d'enseignement supérieur. Il existe 6 lycées, dont 3 en Algérie. Des inspecteurs sont chargés de surveiller les services administratifs et financiers dans les colonies. Les colonies fournissent au budget général de l'Etat quelquerecettes peu considérables, telles que la rente de l'Inde et les retenues pour la pension sur les traitements des fonctionnaires colo niaux. Le budget de l'État, d'autre part, pourvoit sur les fond; généraux aux dépenses militaires (armée et marine), au traitement du gouverneur, du personnel, aux dépenses de lajustice, des cultes et de la trésorerie et même, dans les colonies qui n'ont pas de conseil général, à toutes les dépenses dans lesquelles l'État a un intérêt direct. VAlgérie et la Tunisie ont chacune un budget spécial. Chaque colonie a son budget local que prépare le directeur de l'intérieur et que vote le conseil de la colonie. Les colonies, réglant elles
�L'ALGÉRIE.
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mêmes leurs tarifs douaniers, ont adopté des régimes divers. La plupart des colonies ont un octroi de mer dont le produit est réparti entre les communes. Il existe une banque d'émission en Algérie, h la Martinique, à la Guadeloupe, à la Guyane, à la Réunion, au Sénégal, en Indo-Chine. A la suite de la suppression de l'esclavage (1848), des armateurs français avaient recruté des engagés noirs à la côte d'Afrique; ce recrutement cessa sur les réclamations de l'Angleterre qui le considérait comme une forme détournée de la traite des noirs. Par suite d'une convention faite avec l'Angleterre en 1861, des coolies de l'Inde furent amenés pour travailler dans les plantations. On comptait, au recensement de 1881, 77,000 immigrants indiens dans les trois colonies de la Réunion, la Guadeloupe et la Guyane. D'après la Constitution de 1875 (Martinique, Guadeloupe, Réunion et Inde) et les lois de 1879 et de 1881, (Sénégal, Guyane, Cochinchine), les colonies nomment 4 sénateurs : 1 pour la Martinique, 1 pour la Guadeloupe, 1 pour la Réunion, 1 pour l'Inde, et 10 députés : 2 pour la Guadeloupe, 2 pour la Martinique, 1 pour la Guyane, 1 pour le Sénégal, 2 pour la Réunion, 1 pour l'Inde, 1 pour la Cochinchine. VAlgérie est rattachée d'une manière générale au ministère de l'Intérieur. | L'administration des colonies proprement dites a relevé pendant presque tout le XIXe siècle jusqu'en 1889, du ministère de la marine et des colonies, (excepté aux deux époques où il y a eu un ministère spécial des colonies en 1860, et un ministère du commerce et des colonies en 1881). Le décret du 14 mars 1889 l'a rattachée au ministère du commerce et de l'industrie, qui est devenu le ministère du commerce, de l'industrie et des colonies. Elle forme une branche particulière désignée sous le nom de Sous-secrétariat d'État des colonies, que dirige un sous-secrétaire d'État; un conseil supérieur des colonies, créé en 1883 et réorganisé en 1890, siège à Paris sous la présidence du sous-secrétaire d'État. Une école coloniale, destinée à préparer des fonctionnaires français et indigènes pour les colonies, a été créée par décret du 13 novembre 1889. : Depuis 1885, Y administration du protectorat de la Tunisie et de Madagascar dépend du ministère des affaires étrangères.
�DEUXIÈME PARTIE
L'ALGÉRIE ET LA TUNISIE
lr0
section.
GÉOGRAPHIE PHYSIQUE DE L'ALGÉRIE ET DE LA TUNISIE.
SOMMAIRE.
— 384. La situation (10). — 385. Les côtes (12). — 38G. La structure géologique (15). — 387. Le relief du sol (17). — 388. La région des Hauts plateaux (19), — 389. L'Atlas Tellien (22). — 390. L'Atlas Saharien (28). — 391. Le Sahara algérien (31). — 392. L'Atlas en Tunisie (32). — 393. Les eaux (33). — 394. Le climat (39).
384. lia situation. — Toute la partie nord-ouest de l'Afrique, du cap Ghir sur l'Océan Atlantique au càp Bon sur la Méditerranée, est une région qui se distingue du reste du continent africain par sa configuration physique, par son climat et conséquemment par son état de civilisation. Les Arabes la désignaient sous le nom de Maghreb, « pays du couchant ». Elle comprend trois pays : le Maroc, à l'ouest; l'Algérie, dite par les Arabes Maghreb-el-Ouoslh, « couchant du milieu » et Beled Mtaa Djezaïr « pays d'Alger », au centre ; la Tunisie, à l'est. L'Algérie est l'ancienne régence d'Alger. Ce nom, qui vient d'El-Djézaïr, « les îles », désigne quelques îlots rocheux qui servaient autrefois d'abri et qui ont en partie disparu dans les fondations du môle du port d'Alger. L'Algérie et la Tunisie dépendent de la France : l'Algérie comme territoire français et la Tunisie comme État placé sous le protectorat de la France. L'Algérie s'étend, de l'est à l'ouest, sur un millier de kilomètres ; du nord au sud, sur environ 760 kilomètres (distance d'Alger à El-Goléa à vol d'oiseau). L'Algérie et la Tunisie sont bornées au nord et à l'est par la Méditerranée; le point le plus septentrional de la côte est par 37° 20 ' de latitude. Au sud, leur territoire s'étend sans limite déterminée sur le Sahara jusque par delà le 31° parallèle. A l'ouest, l'Algérie est bornée par le Maroc dont la sépare une ligne qui coupe le 4" degré de longitude occidentale, depuis l'embouchure de YAdjeroud
�L'ALGÉRIE ET LA TUNISIE.
jusqu'au chott el-Gharbi qu'elle traverse pour passer ensuite entre Ain Sfissifa, oasis française et Figuîg, oasis marocaine, d'après le traité de 1843 (1) ; mais cette limite occidentale n'est fixée que sur une petite étendue. La frontière entre l'Algérie et la Tunisie est coupée par le 0° degré de longitude orientale et part du cap Roux pour se prolonger jusqu'à Bereçof dans le désert. Nous évaluons approximativement la superficie de toute cette région entre la côte et le parallèle à'el-Golea à 636,000 kilomètres
(I) Le traité du 18 mars 1845 entre la France et le Maroc porte : Art. 1er. — Les deux plénipotentiaires sont convenus que les limites qui existaient autrefois entre le Maroc et la Turquie resteraient les mêmes entre l'Algérie et le Maroc. ■Art. 3. — Cette ligne commence à l'embouchure de Voued Ai/jeroud dans la mer. Elle remonte avec ce cours d'eau jusqu'au gué où il prend le nom de Kùs; puis elle remonte avec le même cours d'eau jusqu'à la sourqp qui est nommée Raz-el-Aïoun et qui se trouve au pied de trois collines portant le nom de Menasseb-Kiss, lesquelles par leur situation à l'est de l'oued appartiennent à l'Algérie ; de Raz-el-Aïoun cette même ligne remonte sur la crête des montagnes avoisinantes, jusqu'à ce qu'elle arrive à Draa-ed-Doum ; puis elle descend dans la plaine nommée El-Aouedj; de là, elle se dirige à peu près en ligna droite sur Haouck-Sidi-Aïed. Toutefois le Haouch lui-même reste à cinq cents coudées (250 mètres environ; du côté de l'est, dans les limites algériennes. Du Haouch-Sidi-Aïed elle va sur Djerf-el-Baroud, situé sur l'Oued-BouNaïui (Isly); de là elle arrive à Kerkour-Sidi-Hamza, à Zoudj-Begliâl; puis, longeant à gauche le pays des Oulad-Ali-Ben-Tahta jusqu'à Sidi-Zaher, qui est sur le territoire algérien, elle remonte avec la grande route (*) jusqu'à Aïn-Takbalet, qui se trouve entre Vound Bou-Erda et les deux oliviers nommés El-Touniet, qui sont sur le territoire marocain. De Aïn-Takbalet elle remonte avec Voued Koubàn jusqu'à Raz-Asfour; elle suit au delà le Kef en laissant à l'est le marabout de Sidi-Abd-Allah-benMokarnmed-El-Hamlili; puis, après s'être dirigé vers l'ouest en suivant le col El-Méckemiche, elle va en ligne droite jusqu'au marabout de Sidi-Aïssa, qui est à la fin de la plaine de Missiouin. Ce marabout et ses dépendances sont sur le territoire algérien. "De là elle court vers le sud jusqu'à Koudiat-el-Debbagh, colline située sur la limite extrême du Tell (c'est-à-dire le pays cultivé). De là elle prend la direction sud jusqu'à Khenig-el-Hada, d'où elle marche sur Tenielt-es-Sacy, col dont la jouissance appartient aux deux empires. I Art. 4. — Dans le Sahara (désert) il n'y a pas de limite territoriale à établir entre les deux pays puisque la terre ne se laboure pas et qu'elle sert seulement de pacage aux Arabes des deux empires. Les deux souverains exerceront de la manière qu'ils l'entendront toute la plénitude de leurs droits sur leurs sujets respectifs dans lé Sahara. Et toutefois, si l'un des deux souverains avait à procéder contre ses sujets, au moment où ces derniers seraient mêlés avec ceux de l'autre État, il procédera comme il l'entendra sur les siens, mais il s'abstiendra envers les sujets de l'autre gouvernement. Art. 5. — Les Ksours qui appartiennent au Maroc sont ceux de lche et de Figuig. Ceux qui appartiennent à l'Algérie sont : Aïn-Sefra, Sfissifa, Asla, Tiout, Chellala, El-Abiod et Boa-Seniglionne. Art. 6. — Quant au pays, qui est au sud des Ksours, comme il n'y a pas d'eau, qu'il est inhabitable et que c'est le désert proprement dit, il serait suerflu d'en faire la délimitation.
(*) La roule de Marhnia à Gûr-Roubùn.
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carrés (518,000 pour l'Algérie et 118,000 pour la Tunisie) (1). 385. lies côtes. — La côte de l'Algérie est peu découpée; elle est presque partout élevée et n'offre à la navigation aucun bon port naturel. A l'est des îles Zaffarines qui appartiennent à l'Espagne, et qui n'ont été occupées par elle qu'après le traité avec le Maroc (1845), l'embouchure, sur une plage sablonneuse, de YAdjeroud ou Kiss marque la limite du Maroc et de l'Algérie ; elle est signalée par le cap Milonia. Plus à l'est, sont : le port de Nemours qu'une jetée insuffisante protège à peine contre le flot; le cap Noé, Vile rocheuse de Rachgoun dont le phare annonce l'embouchure de la Tafna, des îlots volcaniques parmi lesquels se distinguent les îles Habibâs, le port de Beni-Saf, le cap Figalo, le cap Lindlès. Jusqu'au cap Falcon la côte se dirige au nord-est; le phare de ce cap éclaire la belle rade de Mers-el-Kébir,xm des meilleurs mouillages de l'Algérie et le golfe d'Oran, dont les rives sont escarpées et au fond duquel s'élève, au pied d'une montagne, la ville d'Oran. Plus à l'ouest, derrière le cap Ferrât, le cap Carbon et la montagne des Lions, se trouve le golfe d'Arzew (prononcer Arzeu) au fond duquel se jette la Macta. Au delà du port, de Moslaganem et de l'embouchure du Chélif se dressent les falaises de la côte inhospitalière du Dahra avec les caps Ivi, Khames (Maghraoua), Tenès; puis apparaissent le port de Cherchel et le râs-Fl-Amouch, dominé par le mont Chenoua. La Torre Chica ou pointe de Sidi-Ferruch, bordée de dunes, rappelle le débarquement de l'armée française le 14 juin 1830. Au delà du râs K'nater ou cap des Arcades et du cap Caxine, éclairé par un phare, s'ouvre en arc de cercle, entre la pointe Pescade et la pointe Matifou, le gracieux panorama de la baie d'Alger, avec les blanches murailles d'Alger étagées en amphithéâtre et le verdoyant coteau de Mustapha. A l'est de la baie commence la côte de la Grande-Kabylie, haute et rocheuse, accidentée de nombreux caps, Djinnet, Bengul, Tedlès, Corbelin, Sigli, quoique uniforme. A l'horizon, on aperçoit les hautes cimes du Djerdjera ; sur la côte, on trouve les ports de Bellys, et l'île Pisan. On entre dans le département de Gonstantine dont la côte est plus accidentée que celle des deux autres départements. Entre le haut cap Carbon (239 m.), en forme de pain de sucre, percé d'une voûte naturelle et surmonté d'un phare puissant, et l'embouchure du Sahel, est Bougie, le meilleur port naturel de l'Algérie, abrité par
(I) Voir § 400, page 48.
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le massif du Gouraya. Le golfe de Bougie est limité à l'est par le cap Cavallo au delà duquel est le petit port, mal abrité, de Djidjelli; puis, une petite presqu'île rocheuse, le Bou-Garoûn (ou Bougarouni) ou Sebaa-Rouss, « Sept Têtes », large promontoire, à l'extrémité tduquel est un beau phare (31 milles de portée), forme, avec ses anses nombreuses, ses falaises abruptes et ses hauts sommets (1,100 m.), la masse la plus septentrionale de la côte algérienne (par 37°5'30"). Le port étroit, mais sûr, de Collo est sur le flanc sud-est de ce massif. Plus loin, àl'est d'une côte escarpée etinhospitalière, est le golfe de Stora, avec le port de Philippeville, muni de jetées, et le cap de Fer (râs el-Hadid), avec son phare, promontoire long et élevé qui forme l'extrémité occidentale du massif volcanique de l'Edough et limite à l'est le golfe. A l'autre extrémité de l'Edough, dont la côte est partout haute et escarpée (Roche percée, etc.), le cap de Garde, roc de marbre haut de 120 mètres, abrite imparfaitement Bône, à l'embouchure de la Seybouse. Le golfe de Bône s'étend jusqu'au cap Rose, surmonté d'un phare et voisin de l'emplacement où était le Bastion de France ; plus à l'est, le cap Roux descend à pic dans la mer en formant la frontière de l'Algérie et de la Tunisie. Le cap Roux, situé par 6° 17' de long. or., et l'oued Adjeroud, par 4° 35' de long, occ, sont les points extrêmes de la côte algérienne. I Cette côte a plus de 1,000 kilomètres de développement. Bougie est à 725 kilomètres de Marseille et Oran à 1,030. A l'est de l'Algérie est la Tunisie dont les côtes ont aussi un développement d'environ 1,000 kilomètres. Elles sont orientées sur deux lignes disposées presque à angle droit avec, le cap Bon pour point de partage. La première ligne, qui n'a guère qu'une longueur de 310 kilomètres, est la continuation de la côte algérienne. Elle est escarpée depuis le cap Roux jusqu'au cap et à Vile de Tabarca, qui offre aux navires un mouillage médiocrement sûr. Le cap Negro, le cap Serrât, le râs-el-Keroun, le cap Blanc, qui est le point le plus septentrional de toute la côte barbaresque (37° 20') et dont les escarpements annoncent aux navigateurs l'approche de la rade de Bizerte, le râs-el-Mekki sont les principaux accidents de cette côte. En pleine mer se trouve la petite île de la Galile avec les îlots le Galiton et de Cams. Bizerte, situé au débouché d'un grand lac, peut devenir comme au temps des Romains, un vaste port; c'est la meilleure rade de
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la côle barbaresque; on travaille aujourd'hui (1890) à approfondir l'entrée qui est ensablée. Au sud du cap Sidi-el-Mekki, le port Farina pourrait aussi, s'il était aménagé, abriter de grandes flottes. Entre le cap Sidi-el-Mekki et le cap Bon, distants l'un de l'autre d'environ 70 kilomètres, se creuse en manière d'arc de cercle le golfe de Tunis. Au fond de ce golfe, sur la côte sud-ouest, au delà du cap de Carthage, débouche le chenal sur lequel est le port de la Goulelte et qui donne accès dans la Bahira, « petite mer ». La Bahira est une vaste lagune, à peu près circulaire, au fond de laquelle, sur la côte occidentale, s'élève la ville de Tunis. Sur la côte orientale du golfe, l'îlot Zembra se dresse à une hauteur de 403 mètres. Le cap Bon, râs-Addâr en arabe, qui ferme le golfe à l'est et marque, avec le râs-el-Melah, situé un peu plus au sud, l'extrémité orientale de la région de l'Atlas, est un promontoire rocheux et élevé dont le phare éclaire un des passages les plus fréquentés de la Méditerranée; du haut de ce phare, on peut apercevoir l'île de Pantellaria, dépendance de la Sicile. Du cap Bon au cap el-Melah, la côte se dirige au sud-est; du cap el-Melah au râs-Maamoura, au sud-sud-ouest. Entre le râs-Maamoura et le râs-Dimâs se développe le grand arc de cercle du golfe de Hammamet avec les ports de Hammamet, de Sousse, ensablé, de Monaslir, abrité par un haut promontoire et signalé de loin par un groupe de trois îlots dont Kouriat est le principal. Entre le râs-Dimâs et le râs-Kapoudia, la côte est une suite de plages ; on y voit la petite ville de Méhadia. Au sud du râs-Kapoudia, la côle prend de nouveau la direction sud-sud-ouest; son principal port, insuffisamment abrité, est celui de Sfax en face duquel sont les basses îles Kerkena, comprenant Kerkena, Gherba, Kamleh, Koucha. Au sud de la pointe de Maharès commence le golfe de Gabès, la petite Syrie des anciens, qui doit son nom à la ville de Gabès; c'est un cul-de-sac où la marée, se faisant sentir plus fortement que sur les autres côtes méditerranéennes, monte jusqu'à 2m,60. A l'est du golfe est l'île Djerba (env. 600 kil. c), toute couverte de cultures quoiqu'elle n'ait d'eau que par les puits et les citernes, et peuplée d'environ 30,000 habitants. Au sud de cette île qu'un chenal étroit (passe d'Adjim à l'ouest, navigable, et passe A'el-Kanlara à l'est, obstruée) sépare du continent, sont le râs-el-Djerf, le golfe de Bou Crara sablonneux, mais profond et bien abrité par l'île Djerba, le port de Zarsis; la côle déserte du Sahara avec trois lagunes, la sebkha-el-Melah, le Bahirt-
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el-Bibân et une troisième où le râs-Tadjer marque la frontière de la Tunisie et de la Tripolitaine. Du cap Bon au râs-Tadjer la côte a un développement d'environ 650 kilomètres. 386. t«a structure géologique. — La masse de l'Atlas est probablement composée principalement de terrains jurassiques et de terrains crétacés (1). Dans Y Atlas Tellien apparaissent çà et là des bandes de lias. Sur les Hauts plateaux, le jurassique supérieur se présente à la surface du sol dans toute la région nord-ouest située entre 4° et 0° de long., dont Saïda est à peu près le centre ; mais des terrains quaternaires, anciennes alluvions lacustres, les recouvrent presque partout ailleurs, particulièrement dans les bassins des chotts elGharbi et el-Chergui, Zahrès et Hodna; sur le plateau du Sersou; dans toute la plaine entre Constantine et Batna. De la surface unie de ces terrains relativement récents émergent des crêtes de terrain crétacé qui ressemblent, surtout dans la province de Constantine, à des îles escarpées se dressant au-dessus des eaux. VAtlas Tellien est presque entièrement formé de terrains crétacés, supérieurs et inférieurs, et de terrains tertiaires miocènes, çà et là aussi de terrains jurassiques ; le terrain nummulitique occupe une place importante, surtout dans les montagnes de la province de Constantine. Le Dahra est formé en grande partie de terrains miocènes à l'ouest et de terrains crétacés à l'est. Le pliocène apparaît surtout près de la côte d'Alger et de Mostaganem. Entre Djidjelli et Philippeville, les gneiss et schistes talqueux dominent; on trouve à Nédroma un îlot de terrain granitique, et dans l'ouest de la province d'Oran (monts des Traras, etc.) quelques fragments de terrains paléozoïques ; près (YOran même sont des terrains triasiques. Les terrains plutoniques n'apparaissent que sur quelques points, par exemple près de Nemours et d'Aïn-Temouchent, au cap Djennet, au sud deBougie, au Bou-Garoun, au cap de Fer, elçà et là en Tunisie. Les plaines côtières du Tell, plaine de la sebkha d'Oran, plaine du Chélif, plaine de la Métidja, plaine de Bône, plaine de la Medjerda, etc., sont couvertes d'épaisses couches quaternaires, de formation ancienne ou récente. L'Atlas Saharien est composé presque entièrement de terrains crétacés inférieurs à l'ouest (le djebel-el-Mour en particulier) et de terrains crétacés de divers étages à l'est. Dans YAurès, les terrains crétacés moyens forment le noyau principal et sont enveloppés de terrains crétacés supérieurs.
(I) Voir la carte géologique provisoire de l'Algérie en cinq feuilles (1881).
�plaines et une partie des plateaux du Sahara. Dans Y Erg, ce ter-
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rain est couvert de sable. Dans le i)hâb, dans le Hamada qui est au
ud de la Tunisie et dans le djebel Gouirat, le terrain est crétacé. 387. i^e relief iiu sol. — L'Atlas qui s'étend, avec une longueur
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III.
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totale de plus 2,000 kilomètres, du cap Ghir sur l'Atlantique au
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Fig. 261. — Essai de coupe de l'Algérie, du nord au sud.
Bon sur la Méditerranée, occupe la plus grande partie de l'Ai
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rie, sur une longueur d'environ 900 kilomètres. Considéré dans son ensemble, l'Atlas est un énorme massif de hautes terres, orienté de l'ouesl-sud-ouest à l'est-sud-est, plus élevé et plus large en général à l'occident que vers son extrémité orientale ; il s'abaisse et se perd dans la plaine de Tunisie. Il peut se diviser du nord au sud, en trois parties (Voir les figures 2S9, 260, 261,262 et 262 bis). Au centre, est un vaste plateau, haut de 1200 à SOO mètres environ. Au nord et au sud de ce plateau sont deux talus qui descendent, l'un sur les plaines côtières, l'autre sur le Sahara et qui se composent eux-mêmes d'un grand nombre de chaînes coupées de ravins et de vallées étroites, disposées quelques-unes en éventails, la plupart en lignes parallèles à la direction générale du massif. Ces deux talus constituent deux grandes chaînes, l'Atlas Tellien au nord et l'Atlas Saharien au sud ; ils se confondent en un seul massif à l'est d'Aïn-Beïda. 388. lia région des Hau«s-pla(caux. — Le plateau, OU plutôt la suite des Hauts-plateaux, a de 1 200 à 900 mètres d'altitude dans la partie occidentale, où sa largeur du nord au sud est d'environ 200 kilomètres, et de 900 à 500 mètres dans la partie orientale, où il se rétrécit. Il occupe le milieu du massif entre les deux chaînes de l'Atlas. La partie centrale des plateaux est en général plus basse que les bords et forme une sorte de cuvette allongée de l'ouest à l'est; les « ouad » (rivières), aux rares époques où l'eau coule dans leur lit, y confluent et se perdent dans les dépressions où elles ont formé des « chotts ». Ces chotts sont aussi le plus souvent à sec; cependant ils présentent des flaques d'eau saumâtre, quelquefois même de vastes étendues inondées. Il n'y a qu'un petit nombre d'ouad, comme le Taguin, origine du Chélif, qui, parvenant à s'échapper par des ravins, traversent le talus pour descendre jusqu'à la mer. Le plateau n'est cultivable et cultivé que sur un petit nombre de points, tels que la plaine de Sétif, la plaine des Abd-en-Nour, la Medjana, la plaine du Hodna. Ce n'est pas en général la terre végétale qui y manque, mais l'humidité. Il forme une longue suite de steppes arides, propres seulement au pâturage et à la vie nomade ; aussi le nomme-t-on région des steppes. Les tribus qui y habitent sont les unes sédentaires, cultivant le sol, les autres nomades; ces dernières viennent la plupart du Sahara au commencement de l'été pour faire paître leurs troupeaux dans le nord « ou achaha » payant un droit par tête de bétail; l'hiver elles retournent dans le sud.
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La convergence des deux talus de l'Atlas dans la partie orientale de la province de Constantine, où le « Tell » occupe plus de lar3
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Fig. 262. — Coupe de l'Algérie de l'ouest à l'est (partie occidentale).
geur et où les plateaux n'ont plus le caractère du désert, donne à cette région des Hauts-plateaux à peu près la figure d'un triangle
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Le sommet de ce triangle est voisin de la source de la Medjerda. La base se trouve h l'ouest et est formée par la frontière de l'Ai. Dj;Foiuma O. Rcxaicila, Dj.Onssif ■ Dj.l>j<.'(*ruj'
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262 bis. — Coupe de l'Algérie de l'ouest à l'est (partie orientale).
gérie et du Maroc ; c'est de ce côté que les plateaux sont le plus élevés. La surface unie du plateau est surmontée d'un grand nombre de chaînons, calcaires pour la plupart, alignés parallèlement les
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uns aux autres dans la direction même des grandes chaînes de l'Ai las ; comme des îles rocheuses sur un lac, ils émergent tout à couj du plateau qu'ils ne dominent guère de plus de 500 mètres, et) plus souvent ils ne sont pas reliés entre eux par une crête conli nue. Les principaux sont : à l'ouest, le Sidi-el-Abd (1590 mètre au-dessus du niveau de la mer et 400 à peine au-dessus de la sutface du plateau) et le djebel Ouazzen (1449 mètres), qui se dirigen au sud de la plaine du Daxjat-El-Ferd, parallèlement au massif di TJemcen; plus à l'ouest, dans la région du Zahrès, le Sebtta-Row (les sept têtes), qui domine la steppe de Sidi-Aïssa, et le djebe Oukeït (1193 m.) qui s'élève au nord du Zahrès-el-Gharbi ; à l'esl entre la Medjana, la plaine de Sélif et la plaine du Hodna le monts du Hodna avec le djebel Maadhib (1848 m.) et le Bo\t l'ha'aleb(l 820 m.), en partie boisé et les monts de Batna (2100 m au dj. Touggour). La plaine du Hodna, qui est une des steppes le plus importantes et les plus fertiles des Hauts plateaux, parai être le lit d'un ancien lac desséché dont le sol est formé d'alluviori et dont la partie la plus basse est encore un chott. Cette plaines confond en partie avec le « Tell ». 389. Ii'Atias Tellien. — Le talus septentrional se compose d'ui grand nombre de chaînes, ou, pour mieux dire, de massifs séparé soit par des ravins au fond desquels coulent des torrents, soit pa: des plaines cultivables, généralement parallèles, orientées de l'es à l'ouest au centre, et du sud-ouest au nord-est aux deux extrémité On donne à l'ensemble le nom de Tell, lequel signifie « colline terre cultivable », et dans lequel est compris l'Atlas Tellien.I s'étend entre la Méditerranée au nord et les lignes de hauteur qui passent immédiatement au sud de Saïda, de Tiaret, de Bogbii de Bordj-bou-Arreridj et de Sétif. La limite du Tell est d'ailleur indéterminée ; elle se trouve au point où le climat est trop sec po» les cultures de labour. Les plaines de l'Atlas Tellien sont situées, les unes sur les Haul; plateaux, comme la plaine de la Medjana, les autres dans le voi sinage de la côte, plaine du Sig, plaine du Chélif, Métidja au nor et au pied de l'Atlas. Au nord de l'Atlas et de ses plaines sont que ques massifs de hauteurs côtières, désignés d'une manière gént raie sous le nom de Sâhel, c'est-à-dire côte ou montagne du rivagf Le Tell a une largeur d'environ 100 kilomètres au centre et de 13 à l'est et une superficie estimée de 130000 à 150 000 kilomètn carrés; c'est la partie de l'Algérie cultivée et habitée par une popi lation sédentaire.
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L'Atlas Tellien présente une succession de crêtes, nues ou boisées, de gorges sauvages, de versants rocheux, de vallées fertiles où coulent les ruisseaux et où verdoient les prairies tant que l'été n'a pas tari les sources et durci le sol. A l'ouest, entre la frontière et la Mekerra supérieure, le massif de Tlemcen renferme, entre autres sommets, le Toumza'it, le râs Ashfour (1589 m.), situé sur la frontière même du Maroc, le Tnouchfi (1842 m.), le Nador de Tlemcen (1379 m.), VAssas (1635 m.), le Mahredy, le Kouabete (1621 m.), VOuargla (1724 m.), montagnes rocheuses, plus escarpées au nord qu'au sud, disposées en gradins qui descendent vers la côte, en partie boisées, dominant de grandes plaines. Au nord, le massif de Tlemcen est flanqué de deux massifs secondaires. Le massif des Traras, entre la Rapia, Tisser et la côte, renferme le Zendâl (613 m.), puis sur le flanc du mont Filhaouçen (1136 m.), le col de Taza (1100 m.) par lequel on descend dans la plaine de Sidi-Brâhim, célèbre dans l'histoire militaire de notre conquête, ainsi que le djebel Tadjera ou montagne carrée des Traras (864 m.) qui projette sur la mer le cap Noé. Le massif du Tessala doit son nom à la montagne de Tessala (1061 m.), renommée par son panorama, et renferme le Tafaraoui (728 m.). Dans cette région sont de belles plaines : celle de la Mléta, au nord du Tessala; celle A'Oran séparée de la précédente par la sebkha d'Oran, celle du Sig et de la Habra. Près de la côte est une ligne de collines dont le Kabâr ou montagne des Lions (304 m.) est un des points remarquables. Entre la Mekerra, qui coule dans une vaste plaine, le Ghélif inférieur et la Mina, qui arrosent aussi une plaine fertile, est le massif de Saïda, dont les sommets dépassent 1200 mètres dans le Tendfelt (i;288 m.), le Khenafer (1244 m.), le djebel Nosmote (1204 m.), le djebel Gaada (1500 à 1 600 m.), au pied duquel est Prenda. Plus au nord, des montagnes de moindre hauteur enveloppent la plaine d'Egris. Elles renferment le Châreb-èr-Ilih (900 m.), « la lèvre du vent », portant sur son flanc Mascara (585 m.) et ses vignobles, puis le col d'Aoued-et-Talf et le Keloub-Tsour (925 m.) et s'avancent, en diminuant de hauteur, jusqu'à la côte de Mostaganem. La chaîne des Beni-Cougrân, avec le Bou-Ziriz qui domine la plaine du Sig, et avec le Nador (808 m.), forme de ce côté la crête la plus septentrionale du talus de l'Atlas. Plus à l'est se dresse le puissant massif de l'Ouarnsenis (Ouarlis, Ouarensenis ou Ouan-cherich), dit aussi monts des Malmata
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Il s'étend de l'ouest à l'est entre la Mina et le Chélif supérieur, i du sud au nord entre le plateau du Sersou et la plaine du Chéli: inférieur. Ses rameaux sont disposés comme les doigts de la mai: et séparés par d'étroites vallées où coulent des affluents du Chélif On retrouve cependant encore dans ses croupes massives la direction générale du sud-ouest au nord-est, qui est particulière I l'Atlas, en même temps que d'autres rides du terrain orientée du nord au sud. L'Ouarnsenis (1 986 m.), principal sommet dt massif occupe le centre; les flancs du massif, plus abrupts au suiqu'au nord, sont en général couverts de forêts et abritent de terres fertiles. A l'ouest est le Saadia (1 194 m.); au sud, le massi: du Guezzoul (1 211 m.), sur les dernières pentes duquel est bàf Tiaret; à l'est, les sommets atteignent 1516 mètres à VAmrom et 1 819 mètres à YAchakoun, 1 448 au djebel Louhe, 1 731 at Taguelsa, situé au-dessus de Boghar, 1021 au Condiat-el-Disi Plusieurs coupures traversent ce massif accidenté ; la principal* est celle du Teniet-el-Haad (1 160 m.), col dont la route es! carrossable. Au nord du Chélif inférieur est un groupe secondaire, parallèle au premier et s'élendant jusqu'à la mer. Il comprend dem massifs. Celui de l'occident est le Dahra, « le nord », plateau coupé dt ravins ondulés (777 m. à Si-Sa'id), dont le talus tombe d'une pari en hautes falaises sur la Méditerranée et serre étroitement d'autrt part la vallée du Chélif. Il est coupé çà et là par des ravines à pi et renferme la grotte de Fréchih, où, en 1845, la tribu des OuladRiah périt asphyxiée presque tout entière. Celui de l'orient est le Zakkar, ayant pour sommets principal)! le massif du LariTaourut (1055 m.), le Zakkar Gharbi, c'est-à-dm occidental (1579 m.), qui se dresse au-dessus de Miliana, le Bou Mad (1417 m.), le Chenoua (861 m.), qui forme promontoire dam la Méditerranée et dont un contrefort oriental est surmonté dt l'ancienne sépulture des rois de Juba, désignée sous le nom dt Tombeau de la chrétienne. A l'est du Zakkar-Gharbi est le col in Bigha. Quelques géographes ont désigné sous le nom de Petit Atlas li ligne de massifs côtiers qui s'étend à l'embouchure du Chélif à Alger; ce mot a d'ailleurs été employé vaguement pour désigner divers groupes de montagnes algériennes. A l'est, faisant partie de la chaîne principale, est le massif de Titeri, du nom que portait cette région avant la conquête française-
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ou massif d'Alger, qui s'étend jusqu'à Tisser. Il renferme plusieurs montagnes remarquables : le Goutâs (871 m.), le Mouzaia (1604 m.), coupé par le col de Mouzaia (1043 m.) et dominant le flanc gauche des gorges célèbres et peut-être trop vantées de la Chi/fa (voir fig. 263), le Sidi-Abd-el-Kader (1640 m.), sommet principal des Beni-Salah, qui domine la rive droite de la Cbiffa et que flanque la belle forêt de cèdres d'Aïn-Talazid, le Feroukka (1497 m.). Ces montagnes se dressent à l'ouest et au sud de Blida ; elles limitent au sud la plaine de la Metidja qui s'étend du Chenoua à l'ouest jusqu'à la plaine de Tisser à l'est, et que bordent au nord
Fig. 263. — Gorges de la ChifTa.
massif de la Douera (242 m.) et les collines du Sâhel, « le littoral » (407 m. au signal de Bou-Zaréa), dominant Alger et sa rade. Au sud une autre crête renferme le Kef-er-Rmel (1244 m.) et le Saebbâb (1172 m.). A l'est de Tisser, limite du massif d'Alger, est le Djerdjera (prononcer Te très muet; on écrit aussi Djurdjura), le'mons Ferratus des Romains, qui est la chaîne la plus importante de l'Atlas Tellien. Il couvre toute la Grande-Kabylie. Le Djerdjera est à proprement parler la haute crête située à l'extrémité méridionale de ce pays et bordée par Toued Sahel; mais le nom a été étendu à tout e massif situé entre Tisser et le Sahel et comprenant, outre la crête
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principale, les contreforts qui s'en détachent vers le nord et qui couvrent le pays jusqu'à la mer en formant eux-mêmes deux groupes séparés par la vallée du Sebaou. Les contreforts présentent des croupes arrondies, des pentes rapides, rarement abruptes, cultivées jusqu'au sommet, garnies sur leurs flancs de moissons, de frênes et d'oliviers. Les villages kabyles sont comme perchés sur l'extrémité des crêtes ; des vallées étroites, mais fertiles, plus largement arrosées et plus verdoyantes que la plupart des vallées algériennes, séparent ces lignes de hauteurs. La crête principale, d'un aspect différent, conserve partout une! grande altitude. Elle se dresse comme une muraille ébréchée et blanche de neige pendant trois mois environ de l'année, beaucoup plus escarpée au sud, sur la vallée du Sahel, qu'au nord. Elle porte de beaux cèdres sur ses flancs jusque dans le voisinage du sommet formé de roches arides. Elle atteint 2 308 mètres au Tamgoût (sommet) de Lalla-Khedidja (nom d'une sainte dont le tombeau paraît avoir été dans le voisinage). Le Lalla-Khedidja est une énorme pyramide jaunâtre, formée de roches stratifiées et relevées presque verticalement; il se termine par un petit plateau d'une quinzaine de mètres de longueur sur lequel la piété des musulmans a élevé un monceau de pierres en l'honneur de la sainte; il domine toute la crête. A côté du Lalla Khedidja est le massif calcaire de Thalektk, hérissé d'aiguilles. Le principal pic est ensuite le pic d'Akouker (2 252 m.). Les trois cols les plus fréquentés sont le col de Tirourda par lequel passe la route de Fort-National à Beni-Mançour; le col de Chtllata (1622 m.) et le col d'Aksadou. A l'est, le massif du Gouraya, qui se termine au cap Carbon audessus de Bougie, forme la pointe orientale de la Grande Kabylie. Au sud du Djerdjera et séparé de lui par la vallée du Sahel supérieur, est un massif allongé de l'ouest à l'est, qu'on peut nommer massif des Bibân, du nom des Bibân, « portes », Portes de fer en français, célèbre défilé franchi en 1839 par l'armée française. Cette chaîne, qui borde au nord les Hauts-plateaux (Medjana et g plaine de Sétif), renferme de grandes montagnes : le Dira (1812 m.) qui domine Aumale et qui est remarquable par ses forêts et ses pâturages, YOuên-noûgha, massif dont l'Afrocen (1 453 m.) et le Choukehol (1 836 m.) sont les points culminants, le Zamoun (1 380 m.), le Guergour (I 800 m.), le djebel Anini (1540 m.) et le Megris (1 736 m.), entre lesquels passe, par le col de Tak-itount, la route de Bougie à Sétif; le Chouf-Aïssa-ben-Zirn (1461 m.), qui domine la plaine de Sétif; dans la plaine, est le pic isolé de B'-ao
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(l 263 m.). Plus au sud et se confondant presque avec les monts du Hodna, le Kteuf (1860 m.). A l'est du Sahel, au nord des Bibân et dans une direction parallèle à cette chaîne, s'étend le massif de la Petite-Kahylie dont les montagnes confusément entassées s'avancent jusqu'à la mer. On y voit le Tafat (1613 m.), le Taltitouncht (1674 m.), le Takouck (1904 m.), YAdrâr[ï 994 m.) qui domine le défilé étroit et pittoresque dit Chabet-el-Akra, « ravin de la mort », par lequel passe la route de Bougie à Sétif, les deux Babor (1 965 et 1970 m.), le Tamesguida (1 627 m.), couvert de belles forêts et dominant le col de Tibaïren, route de Djidjelli à Sétif, le djebel Arhès (1355 m.), au sud duquel la route de Djidjelli à Constantine franchit le col de Fedj-el-Beinen. A l'ouest de l'oued el-Kebir est le massif de Constantine, composé de chaînes et de gradins parallèles, de montagnes entassées et de ravins profonds. On y remarque, au sud-ouest, la chaîne du Tafrent (1 400 m. au Kehbet-ed-Djemel), située sur le territoire des Abd-en-Nour, le Nif-en-Neçer, « nez de l'aigle » (1554 m.); au sud-est, le Guercoun (1272 m.) ; au sud de Constantine, le djebel Fortâs, « mont chauve » (1477 m.), le Guebel-mzara-de-mir-Setel (1126 m.), VOum-Setas (1316 m.); le djebel Sidi-Meçid (1790 m.) qui domine la vallée du Bummel, puis YOuach (1 281 m.); au nord, le djebel Moitia (1 273 m. au Sidi-Dris), les monts d'El-Kanlour (896 m. au Sourmiel, « les mamelles ») qu'un chemin de fer traverse par un tunnel au col des Oliviers, et qui se prolongent par le Thaya (1207 m.) et YAoura (980 m.); d'autre part, le djebel Goufi (1100 m.) qui s'épanouit sur la côte en formant le cap BouGaroûn. H^us à l'est, sur la côte aussi, est le massif de l'Edough (1 004 m. au Bou-Zizi), isolé au nord-ouest de la plaine de Bône. Au delà de l'oued Seybouse, un dernier massif, dit massif de Souk-Ahras ou de la Aledjerda, renferme le Mahoûna (1 410 m.), le Mahabouda (1077 m.), le Mecid (1 406 m.), et, plus au nord, le Bou-Diss, le massif des Beni-Salah, couvert d'une grande forêt. 1 Au nord de l'Atlas se prolonge le Tell, dont les limites sont indéterminées. Il comprend, outre l'Atlas Tellien, les petites chaînes côtières, désignées généralement sous le nom de Sâ/iel, et de belles plaines : la Al téta et les plaines de VHabra près d'Oran, la plaine d'Eghris près de Mascara, la Alétidja près d'Alger, les plaines de Bône. I Au sud de la Medjerda, YOuenkel (1 304 m.) domine la plaine àe Tifcra.
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390. i/AUas Saharien. — Le talus méridional est désigné SOUs le nom d'Atlas Saharien, parce que généralement il sépare la région des Hauts-plateaux de la région saharienne proprement dite et qu'il a lui-même le plus souvent l'aridité du désert. Sur beaucoup de points, surtout à l'ouest, le Sahara commence même sur les plateaux, au nord de l'Atlas Saharien. Les massifs de l'Atlas Saharien, encore imparfaitement étudiés, sont moins épais., moins divers et presque partout moins élevé; que ceux des chaînes du nord ; ce sont en général, excepté sur deux points, des crêtes étroites disposées sur plusieurs rangs parallèles et formant des gradins, orientées du sud-ouest au nord-est: avec une direction un peu plus septentrionale que l'Atlas Tellien, qu'elles rejoignent vers leur extrémité orientale. A l'ouest, sur la frontière marocaine, sont le Rekem-Halloûf et le Guettâr; plus au sud, la chaîne des Ksour (1), c'est-à-dire la chaîne dans les plis de laquelle sont de petits villages fortifiés, bâtis aux lieux où l'on trouve un peu d'eau, et tranchant, avec leur; palmiers et leurs jardins, sur la solitude de ces contrées désertes ou pastorales. Dans ces chaînes on trouve le Mir-ed-Djebel, le Mekler, le djebel Aïça, le djebel Ksal (2110 m.). A l'est, le djebel Amoûr, qui doit son nom à l'ancienne tribu de; Amour et qui renferme les sources du Chélif, est un massif plu; considérable, plus abrupt que les précédents, dressant des lignes de rocs nus au-dessus de vallées presque aussi nues que les sommets. Cependant un certain nombre de Ksour s'y abritent dans des vallons cultivés et parés de forêts, et l'oued Djedi sort de ses versants méridionaux. Il atteint 1937 mètres au djebel Toïula-Makna, situé vers sa partie centrale, et 1 437 mètres au djebel Gouroa à l'est, La muraille abrupte dite Kef-Guebli termine au sud le djebel Amoûr du côté du Sahara. A l'est du djebel Amoûr, les chaînes qui constituent l'Atlas Saharien sont moins nettement accentuées, quoiqu'affectant la forme générale de plissements parallèles. On peut les désigner sous le nom de monts des Oulâd-Nayl, du nom d'une des principales tribus qui habitent cette région. Le djebel Lazereg, au nord de Laghouât, atteint 1 480 mètres, le Dra-el-Marga 1 215, le Senalba 1 618 et le djebel Sera, tout voisin, 1482. Au nord-est, la route de Djelfa à Laghouât franchit le col des Caravanes. Le Sebâ-Mokrân (1486 m.)
(1) Le nom de Ksar, pluriel Ksour que l'on écrit aussi quelquefois geçar et geçour, est un nom général qui s'applique à tous les villages sahariens de ce genre.
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se trouve à l'est de Djelfa. Au sud, le Bou-Kahil, « montagne noire » (1 oOO m.), dresse au-dessus du Sahara ses murailles escarpées. Les montagnes du Zâb, qui, au-delà du défilé ÛAïn-Kahla, font suite dans la direction du nord-est, s'étendent jusqu'à la route de Batna à Biskra; cette route, qui descend de Batna, situé sur les Hauts-plateaux, à Biskra dans le Sahara, suit l'étroite et pittoresque gorge de l'oued el-Kanlara, franchit la plaine de el-Outaya, puis le col de S fa. A l'est de cette route commence le puissant massif de l'Aurès ou Aourâs. G est Y Aurasius nions des anciens, célèbre dans l'histoire des Vandales. Les terrains crétacés y dominent; les révolutions géologiques ont plissé le sol en cinq longues rides parallèles, orientées du sud-ouest au nord-est, quelques-unes (au nord) de l'ouest à l'est, et les eaux, en ravinant profondément leurs vallées, ont achevé le modelé du massif. Les hautes crêtes conservent leur neige une grande partie de l'année; les vallées, très étroites, orientées aussi du sud-ouest au nord-est et couvertes d'épaisses couches d'alluvions, sont généralement fertiles et cultivées. L'Aurès paraît avoir été autrefois plus arrosé et plus verdoyant qu'il ne l'est aujourd'hui. Batna et Khenchela, au nord, situés sur le plateau ou à la tête des vallées, sont à un milllier de mètres d'altitude, el-Outaya et Khanga, au sud, situés près du débouché des vallées dans le Sahara, ne sont qu'à l'altitude de 300 à 250 mètres. Les crêtes du nord, en général celles qui sont abritées du vent du désert, sont en partie boisées ; elles sont déchiquetées et projettent des contreforts avancés qui, sur les Hauts-plateaux, rejoignent presque, sur les rives du bassin du Tharf, les crêtes de l'Atlas Tellien. Celles du sud, enserrant leurs étroites et profondes vallées, sont plus ravinées; elles tombent resque à pic sur le Sahara et se présentent de ce côté, dans toute leur hauteur, comme une longue et haute muraille de marbre ou 'e roche rouge, ébréchée, sans aucune verdure. Au-dessous s'étend une plaine formée d'alluvions enlevées à la montagne par les torrents et affectant la forme de cônes de déjection. L'oued Abdi, l'oued el-Abiod, qui franchit les gorges renommées de l'eranimin, coulent dans le fond des principales vallées ; l'oued el-Arab marque la limite orientale de l'Aurès. Au nord, le Chelliya atteint 2,328 mètres au pic Keltloum : c'est le plus haut sommet e toute l'Algérie; à l'ouest, le Keroùmb-ed-Dhib ou cou du Chacal (2306 m.), et le djebel Ichemout, à l'est le djebel Amamra (2087 m.) l'égalent presque ; au sud, la crête rouge de YAmar-Kkaddou omine l'horizon de Biskra. Dans la partie septentrionale, les pla-
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teaux de Médina, situés au pied du Chelliya et couverts de pâturages et de cultures, peuvent être considérés le centre orographique et hydrographique du massif. A l'ouest de la vallée de l'oued el-Arab, le djebel Cherchât (1876 m. au Kef-Ali-en-Nâs) sépare l'Aurès des montagnes des Nemencha (1706 m. au djebel Doukan), qui étendent jusqu'à la frontière tunisienne leurs chaînes orientées comme celles dt l'Aurès et séparées, comme elles, par d'étroites vallées. Dans la partie centrale et occidentale, au sud de la chaîne des Ksour et de Laghouât, le terrain reste très élevé, de 800 \ 900 mètres; c'est une de ces contrées hautes, calcaires, entièrement sèches et stériles, que les Arabes désignent ordinairement sous le nom de Hamada. On y trouve : à l'ouest, la plaine de Habilât, leplateaux de Smeida; à l'est, la région des Dâya dont le sol est couvert sur beaucoup de points d'arbrisseaux épineux ; le Mzâb ou payhabité par les Mzâbites [Ghardaïa est par 330 mètres d'altitude) ; la région de la Chebka où les Chaambaâ vivent en nomades, région caillouteuse, sillonnée de ravins et tout à fait aride. A el-Goléa, au-dessous du 31° degré de latitude, ce plateau qui s'incline vers le sud, a encore 400 mètres d'allitude ; partout il est profondément sillonné par des ouâd, dont le lit pierreux est presque toujours à sec. La partie sud-ouest de celte région, au sud du 32° parallèle, appartient à l'Erg, c'est-à-dire à la région des dunes de sable. Dans la partie orientale, une longue dépression qui porte les noms d'oued-Rhîr, puis d'oued-Mîa, s'étend du nord au sud ; elle marque la limite du plateau et n'a guère que 50 à 200 mètres d'altitude (160 mètres à Ouargla, 80 à Tougourt). A l'est de cette partis basse se trouve, au sud de l'Aurès, la dépression, plus profonde, des chotts algériens et tunisiens et, plus au sud, une vastt plaine, en partie couverte de dunes, qui s'étend jusqu'au Hamada de la Tripolitaine. Les travaux de nivellement du commandant Roudaire ont fait connaître avec précision l'altitude de la région des chotts. Le chott Mel-Rhîr et les petits chotts voisins, avec le Farfaria, sur une étendue d'environ 6000 kilomètres carrés, sont situés au-dessous du niveau de la mer. Le terrain s'incline doucement vers l'ouest et atteint, à l'extrémité occidentale, 31 mètres au-dessous de ce niveau. Le bassin du chott Rharsa, beaucoup plus petit, et séparé de celui du chott Mel-Rhîr par un seuil de peu d'élévation, se trouve aussi au-dessous de ce niveau. Le massif des collines de Nefta qui atteint 172 mètres à sa partie la plus haute (mais qui n'en a pas 20 au seuil de Mouïat Sultane) et qui abrite
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un grand nombre de petites oasis, sépare ce second bassin de la ' grande plaine du chott Djerid et du chott el-Fedjed, longue d'environ 200 kilomètres, haute de 20 mètres, paraissant formée d'une l r ^ croûte saline et d'un sol de vase fluide et terminée, sur le bord 'es du golfe de Gabès, par un dernier seuil de 47 mètres de hauteur. Ia Le djebel Tabaga, qui atteint 500 mètres,borde le chott el-Fedjed ^ au sud; une suite de hauteurs, Cherb-Berrania, Cherb-el-Dakhlania, le bordent au nord et se rattachent au massif de Nefta. C'est en ouvrant un canal à travers ces seuils et celte plaine qu'il croyait dans le principe moins élevés qu'ils ne sont, que le commandant Roudaire avait proposé de creuser un canal pour convertir en lacs maritimes la double dépression des chotts Rharsa et Mel-Rhîr. Au pied sud-ouest de l'Aurès s'étendent les oasis des Zibân, avec Biskra. Au nord-ouest, est le djebel Tougour (montagne des cèdres), haut de 2086 mètres, que sépare du grand massif la plaine de Batna (1021 m. d'altitude), bordée de hauteurs. Près de la frontière tunisienne et au-delà, plusieurs sommets dépassent encore 1 000 mètres : tels sont le djebel Maïzer(l 396 m.), le Hallouk-el-Mekhila (1045 m.), etc. 391. lie Sahara algérien. — Au sud de l'Atlas Saharien, le terrain, en grande partie nu ou couvert çà et Jà de touffes d'herbes rares ou d'arbrisseaux nains, brûlé du soleil, descend en terrasses inclinées vers le sud : c'est le Sahara, c'est-à-dire le désert, aride, tantôt calcaire et uni, tantôt ondulé de dunes de sable dans les régions dites el-Erg. Le mot Sahara désigne les immenses espaces sans culture. La stérilité n'y règne pourtant pas partout. Sur beaucoup de points, la terre offre des pâturages aux troupeaux. En maint endroit même, comme dans les environs de Biskra, la terre végétale est de bonne qualité; il n'y manque que de l'eau. Le Sahara algérien a une superficie de plus d'environ 200000 kilomètres carrés; jusque par 31°wde latitude. Quelques géographes disent même 400000; comme il n'a pas de limites, l'évaluation est arbitraire. Des hauteurs du Sahara algérien descendent quelquefois, dans la saison des pluies, des torrents qui ravinent leur lit; plus souvent, les bas-fonds sont seulement des ouâdi, contenant une humidité souterraine suffisante pour alimenter des puits, puits ordinaires ou puits artésiens. Là sont les oasis, où des cultures s'abritent à l'ombre des palmiers-dattiers; aussi nomme-t-on sur divers points cette contrée brûlante la région des dattes (Belad-ed-Djérid), par
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opposition à la région beaucoup plus froide des steppes. Les oasis, dont le nombre s'élève à près de quatre cents et dont les principaux groupes sont ceux des Oulâd-Sidi-ech-Chéikh, des Beni-Mzâb, des Zibân, de YOued-Rhir, du Soûf, ont seules une population sédentaire. El-Goléa, oasis des Chaambaâ, située à 360 kilomètres au sud de Laghouât, par 30° 32' de latitude et par 400 m. d'altitude environ, est considérée comme le point le plus méridional des possessions de la France qui n'y entretient pas de garnison, mais qui y a institué un caïd à la suite de l'expédition de 1873. Cependant les intérêts français s'étendent plus au sud parce que les nomades du Sahara algérien sont en relation régulière de commerce par caravanes avec les autres tribus et les oasis du désert. 392. Ii'Atlas en Tunisie. — L'Atlas s'étend, par delà la frontière algérienne, sur la Tunisie qu'il couvre en partie de ses chaînes, mais sans présenter aussi nettement à son extrémité orientale la distinction des trois grandes régions d'Atlas Tellien, de Hauts-plateaux et d'Atlas Saharien. Les deux chaînes du nord, entre la vallée de la Medjerda et lai mer, appartiennent bien à l'Atlas Tellien. Le massif de laKhroumirie, en partie composé de grès, est un assemblage confus el sauvage de crêtes, de dômes, de pics coniques et de plateaux cou-| pés de profonds ravins et d'étroites vallées et en partie couvert de forêts et de bruyères. Le djebel Ghorra (1202 m.), situé sur la frontière, le Sidi-Abdallah (1000 m.), le djebel Sma (1400 m.), le djebel Bir (1014 m.) qui domine Aïn-Draham, le djebel Ben-Draa, situé plus au nord-est, dans le Mogod, le djebel Mouchâr à l'est de Béja sont les principaux sommets connus de cette région. La seconde chaîne, parallèle à la première, passant par le Kef et s'étendanl jusqu'à Porto-Farina, se trouve aussi au nord de la Medjerda. Au sud de la vallée de la Medjerda et au nord de l'oued Fekka, une troisième chaîne, qui constitue pour ainsi dire l'éperon central de l'Atlas, s'étend jusqu'au sud de Tunis. Dans cette chaîne, presqu'aussi boisée que celle de Kroumirie, se trouvent, près de Feriana, le djebel Chasubi (1 590 m.), le plus haut sommet de la Tunisie, le Rds-Sidi-Ali-Bou-Moaça (1520 m.), le Mgila (1445 m.), le Berberou des Ouled-Aïar (1 480 m.) ; à l'ouest du Zaghouân, le col (500 m.) que franchit la route la plus courte de Tunis vers le sud de la régence. Le djebel Zaghouân (1295 ou 1340 m.) se dresse isolé au sud de la plaine de Tunis et du sommet duquel on jouit d'un magnifique panorama et le djebel Ressds (700 m. ?), au sud-est de Tunis, font partie d'une suite de hauteurs qui se prolongent jusqu'au cap Bon.
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Ces montagnes, imparfaitement explorées jusqu'ici, portent en général de la verdure sur leurs versants septentrionaux. Au sud de l'oued Pekka, les steppes, les plaines arides et désertes et les crêtes nues rappellent la région saharienne. Quelques massifs, tels que celui que termine à l'ouest, près d'Aïn-Guettâr, le djebel Arbet (1100 mètres), aux flancs escarpés, ou le massif de Bou-Hedma, entre Gafsa et El-Maharès, avec la montagne de Seneb (1180 m.), abritent de fertiles oasis. L'ensemble de ces hauteurs, mal connues encore, fait suite à l'Aurès et borde la plaine basse des grands chotts. .393. lies eaux. — La plupart des cours d'eau de l'Algérie méritent à peine le nom de fleuve. Beaucoup ne sont que des ruisseaux ou des torrents boueux, rapides et dangereux en hiver, presque h sec et partout guéables en été, dont le lit présente seulement desbouquets de tamarins ou des chapelets de mares, dites « ghedir » ou « redir ». Le sol perméable boit la plus grande partie des pluies. Les cours d'eau appartiennent à trois bassins : bassin de la Méditerranée, bassin des plateaux et bassin du Sahara.
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Les cours d'eau du bassin de la Méditerranée descendent des-plateaux ou des montagnes de l'Atlas, arrosent le Tell et peuvent, fournir à l'irrigation et à la culture de précieuses ressources. La Moulouia ou Molouïa (environ 400 kil.) coule entièrement, sur le territoire marocain, tel qu'il a été déterminé par le traitéde 1845; elle a très peu d'eau en été. Plusieurs de ses affluents prennent leur source en Algérie; son embouchure n'est qu'à 10 kilomètres delà frontière française. La Tafna (170 kil.), sortie d'une grotte pittoresque au pied du Kouabet, est dans son cours supérieur un torrent qui roule avec grand bruit, et dans son cours inférieur un fleuve qui a toujours des eaux assez abondantes et qui arrose une plaine fertile; un deses affluents de gauche, venu du territoire marocain, lui apporte,, par la Mouila, les eaux de Ylsly, sur les bords duquel le maréchal Bugeaud défit, en 1844, l'armée marocaine. A droite, la Tafna reçoit, à Remchi, Visser de l'ouest (100 kil.), grossi de la Sikka ou Safsaf qui est remarquable par sa belle cascade d'Ourit, située non loin de Tlemcen, et qui débouche sur la côte après avoir franchi un défilé de la montagne des Traras. La Tafna et Tisser forment un cercle qui enveloppe presque tout le massif de Tlemcen. LA FRANCE. III. 3
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dit gué », est formée par la réunion du Sig (240 kil.), dit Mekerra dat vii son cours supérieur, qui arrose Sidi-bel-Abbès et Saint-Denis-à Sig, avec YHabra (240 kil.) ou oued el-llammam, « rivière de j|| bains chauds » (2), formée de la réunion de quatre torrents M qui, à son débouché dans la plaine, arrose Perrégaux. Venues de M Hauts-plateaux à travers des gorges pittoresques et des plaint fertiles, ces deux rivières confondent leurs eaux au milieu du vaste marécage ; des barrages les ont fait servir à l'irrigatioi Celui de Perrégaux sur l'oued el-Hammam qui s'est rompu en 18Î! constitue un réservoir de plus de 6 kilomètres de longueur. ^
La Macla, ou plus exactement oued-el-Mocta (1), « la rivière à
Le Chélif ou Chelef, l'Asar des Romains, est formé aussi p; gg la réunion de deux cours d'eau. Au pied du djebel Amoûr naît a m
maigre torrent, souvent à sec, l'ouàd Sebgâg, qui coule à travers! steppe dans une vallée étroite, bordée de hautes berges vers le nori M et qui porte divers noms (oued Taguin, sur les bords duquel le di J| d'Aumale prit, en 1843, la smala d'Abd-el-Kader ; oued Beliin, etc. ^ Au sud du massif de l'Ouarnsenis, naît le Nahr-Ouaçel (170 kil, ^e
« le fleuve naissant», alimenté par de nombreuses sources (Sbà'i Aïn « les 70 sources ») et quelquefois cependant à sec en été ; ; ^ vallée paraît avoir été plus cultivée dans l'antiquité qu'elle ne le aujourd'hui. Les deux cours d'eau se réunissent dans une plaie marécageuse; en avant du confluent est le marais de Kséria. Le Chélif, ainsi formé, s'engage dans un étroit ravin par leqit il descend des Hauts-plateaux en contournant le massif de l'Ouan senis; il débouche, avant Orléansville, dans une plaine d'alluvii
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basse, naturellement fertile quoique sèche en été, qui peut dev; nir très productive grâce aux torrents, Dewdeur, llouina, Fod^^Ê Isly, Riliou, Djidiouia et Mina (remarquable par la cascade Hourara), etc., qui de l'Atlas descendent l'hiver dans le fleuve, fi
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barrages facilitent l'irrigation. Quoiqu'il soit le principal cours d'ea dej de l'Algérie, le Chélif ne débile guère en moyenne dans son cou: tigs
inférieur que 30 mètres cubes d'eau à la seconde, dix fois nioifj|ffl| que la Seine à son embouchure ; en été, il est réduit à moins d'e pre
mètre cube, et il n'a qu'une dizaine de mèlres de largeur, sai ml profondeur. Au-dessous d'Orléansville, il s'approche du flanc mén m pet
6'applique
(1) Oued ou Ouàd, Ouàdi au pluriel, et Ouïdau signifie en arabe vallée tan à toute vallée, qu'elles renferment ou uon un fleuve, une rivièi^H un torrent. at (2) La plupart des cours d'eau de l'Algérie portent des noms différent» da. P les diverses parties de leur cours. plu
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dional du Dahra. Depuis la source du Sebgâg, le Chélif mesure environ 700 kilomètres, 425 depuis sa réunion avec le Nahr Ouaçel. Le Mazafrân, « rivière aux eaux jaunes », formé de trois torrents le Djer, la Chiffa (65 kil.), célèbre par les gorges sauvages qu'elle traverse, et le Harrach (75 kil.), arrosent la Métidja « la plaine couronnée » ; les deux premiers torrents, au sud-ouest d'Alger ; le troisième, au sud-est. La Eeghàia est un ruisseau d'un débit régulier. Le Boudaou coule sur la limite orientale de la Métidja. Visser oriental (220 kil.) se forme par la réunion de plusieurs torrents (les ouâdi el-Melah, Halleba, Zerouâ) sur le plateau des Beni-SIimân ; il descend dans la plaine après avoir traversé des gorges pittoresques, et il arrose une vallée riche en céréales. Le Sebaou (115 kil.) prend sa source au col de Tirourda, coule dans; un large lit, avec des eaux abondantes, surtout en hiver, au milieu de la Grande-Kabylie, entre les contreforts du Djerdjera dont il reçoit les nombreux torrents (oued Aïssi, etc.) ; il traverse des gorges profondes. Le Sahel (env. 200 kil.) est formé par la réunion de plusieurs cours d'eau, dont le principal a sa source dans le Dira, près d'Aumale ; il reçoit l'oued Marghrîr, qui traverse le défilé des Bibân ; il coule au pied méridional du Djerdjera, dans une vallée pittoresque, reçoit le Bou-Selâm, rivière plus considérable que lui, qui arrose la plaine de Sétif et se grossit du Melah. Il traverse des plaines fertiles et des défilés étroits avant de déboucher dans le golfe de Bougie, L'Agkrioun est un petit torrent qui descend des Bibân et traverse, par le Chabel-el-Akra, le massif de la Petite-Kabylie. Le Rummel, « rivière des sables » (226 kilom.), naît dans les montagnes qui enveloppent la plaine de Saint-Arnaud et porte successivement divers noms ; après avoir reçu le Bou-Merzoug, « rivière de l'abondance », il s'engage dans un ravin d'une profondeur verI tigineuse, en bordant le plateau sur lequel est bâti Constantine; puis il traverse par un cours torrentueux et sinueux plusieurs gorges profondes, reçoit le Smendou et l'Endja avant de se jeter dans la mer sous le nom d'oued el-Kébir, « la grande rivière ». La Safsaf (100 kil.), « rivière des peupliers blancs », est un petit cours d'eau dont le chemin de fer de Philippeville à Constantanline suit la vallée dans sa partie inférieure. La Seybouse ou Seïboûs (232 kil.), au cours tortueux, se forme par la réunion de l'oued C'lierf et de l'oued Zenati, se grossit de plusieurs rivières, passe près de Guelma, et termine son cours dans
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LA FRANCE.
la riche plaine de Bône, où elle devient navigable ; elle est presq à sec en été. A l'ouest de la Seybouse, est le lac Fezzâra (140 kil. car.), qui été desséché ; à l'est sont le Mahrag ou Mâfrag, « rivière qui se si pare » (environ 100 kil.), et les petits lacs de la Calle, lac el-MeU « le salé », lac el-Hout, « lac des poissons », lac Oubé'ira. La Medjerda (environ 400 kil.), ainsi que son principal afflue le Mellâg ou Mellègue, prennent naissance en Algérie. La Medjet: a sa source au râs-el-Alia, au milieu des ruines de Khamîsa; e! coule dans de profonds encaissements et quitte l'Algérie après 1O0I lomètres de cours pour entrer en Tunisie. II Le bassin des plateaux se divise en plusieurs bassins secondais A l'ouest, le chott el-Gharbi, « chott de l'ouest », moitié; Maroc, moitié à la France, et le chott ech-Chergui, « chott l'est », sont deux longues dépressions, alignées de l'ouest à la et enfermées, la première entre des berges rocheuses hautes 60 à 90 mètres, la seconde entre des rives peu élevées sur un fol plat, dans lesquelles confluent en hiver les eaux pluviales apport par les ouâdi Bou-V Ardjâm, « vallée aux las de pierres », A Remmada, Guezmir, Hammam, Madlier, Merzoudnû, etc. Ces cho présentent une surface sèche, de sable ou de gypse, avec quelqi sources salines, quelques puits et des fondrières. Vers le milieu des Hauts-plateaux et à l'est du Taguin, les de Zarhès, Zarhès el-Gkarbi ou occidental et le Zarhès ech-Chen ou oriental, sont deux chotts (dits aussi sebkhas) remplis d'f salée en hiver, secs en été, mesurant 45 et 36 kilomètres de HI sur une douzaine de large. A l'est du bassin des Zârhez, le chott el-Hodna ou Es-Sai « chott l'heureuse », vaste lac salé (800 kil. car.), souvent às|| reçoit par les ouâdi Chair, dont la vallée est relativement ferl: Dermal ou Boû Saâcla, Chellâl (160 kilomètres), Krab ou 51:1 (150 kil.), Mêla, les eaux d'une vaste région, bien cultivée du ten des Romains. Plus au sud est le Petit chott du Hodna (85 kil. que les sécheresses ont séparé des précédents. Plus â l'est, sont le chott el-Beïda, les sebkhas Tensilt et Mm que longe le chemin de fer de Constantine. Les lacs guerahs ou lacs saumâtres Djendeli, el-Djemel, Gui et el-Tharf, le plus grand et le plus salé, sont en partie alimei par des torrents de l'Aurès.
�L'ALGÉRIE ET LA TUNISIE.
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III Le bassin du Sahara, qui paraît avoir été plus arrosé dans des temps reculés qu'il ne l'est aujourd'hui, ne voit presque jamais couler l'eau dans le lit pierreux de ses ouâdi, qui sont cependant parfois transformés en torrents pour quelques heures, après un orage dans la montagne; plusieurs sont même obstrués par des dunes. C'est en creusant des puits qu'on y trouve la nappe d'eau souterraine; on y a foré une centaine de puits artésiens, surtout dans les régions de Cliegga'a, de Tougourt et de Ouargla. Cependant, à l'ouest, sur le territoire marocain, l'oued Guîr paraît être un cours d'eau à peu près permanent. Sur le territoire français, l'oued En-Namous, qui porte ses eaux vers le Touât, et l'oued Seggueur sont des lits désséchés dont la pente incline vers le sud ou vers le sud-est. L'oued Miya au contraire, descend du Touât jusqu'à Ouargla, présentant une vallée large d'une vingtaine de kilomètres, plate, graveleuse, dépourvue de végétation, bordée, sur la rive gauche, du côté du plateau du Mzâb, de coteaux hauts d'une soixantaine de mètres; le thalweg lui-même serpente dans cette vallée et se remplit quelquefois d'eau sans que jamais le courant, épuisé dans les sables, parvienne jusqu'à Ouargla; clans la vallée de l'oued Mîya débouchent celles de l'oued Mzâb et de l'oued Necâ. L'oued Igharghar, « eau courante », nom bien mal justifié aujourd'hui, est une vallée qui se dirige aussi vers le nord, et dont les plus grandes altitudes sont dans le sud. Beaucoup plus large que l'oued Mîya, elle se divise en deux branches à la hauteur du trente-deuxième parallèle et se perd dans les dunes non loin de Tougourt. A partir de cette localité, une autre vallée continue sous le nom d'Oued Rhîr, large de 26 kilomètres et longue de 170, riche en eaux souterraines, en sources, en puits et par suite en oasis; elle aboutit à la dépression du chott Mel-Rhîr. Ces ouâdi, dans lesquels on trouve çà et là quelques marécages •ou des berges coupées en falaises, parfois des ruines et des instruments de l'âge de pierre, paraissent avoir été plus propres à l'habitation des hommes autrefois qu'aujourd'hui. Le principal cours d'eau du sud est l'oued Djedi (environ 500 kil.), < rivière du chevreau » en arabe; mais le nom paraît être une corruption du nom berbère primitif Iguidi, « rivière de sable ». 1 prend naissance au sud du djebel Amoûr, passe à Laghouât sous
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LA FRANCE.
le nom d'oued M'zi, reçoit, quand ils ont de l'eau, plusieurs toi. rents, le l'ademit, le Namous, débouchant des gorges de la chaîiij des Oulâd-Nayl, coule vers l'est, au milieu des sables, sur uni étendue de plus de 400 kilomètres et de la solitude, et se perd dan les terres, à l'entrée du Farfaria. Des flancs de l'Aurès et des ha; teurs qui lui font suite descendent des torrents qui arrosent \ palmiers des oasis et se perdent aussi clans les sables : l'ouJ Biskra, l'oued el-Abond, l'oued el-Arab (150 kil.), l'oued Boi Doukan, l'oued Hallait, etc. Le chott Mel-Rhîr (6 000 kil. carrés), ou Mel-ghir, « lac d| Tortues », occupe la partie occidentale de la longue dépression d sol, orientée de l'ouest à l'est, et dont la partie la plus basse e; à 31 mètres au-dessous du niveau de la Méditerranée. C'est uni plaine unie comme une glace et saupoudrée de blancs cristaux i sel de magnésie, avec des flaques d'eau marécageuse. D'autres petits chotts, puis le chott Rharsa sur la frontière d! Tunisie, le chott Firaoûn ou chott ed-Djerid et le chott el-Fedp. forment un chapelet qui s'étend jusqu'au golfe de Gabès et qi n'est séparé de la mer que par une ligne de dunes d'une cinquat taine de mètres de hauteur. IV En Tunisie, presque tous les cours d'eau sont des torrents, : sec en été, tumultueux après les pluies. Plusieurs, l'oued Tabark l'oued Zaine, etc., descendent des montagnes deKroumirie danst mer. Dans la Tunisie septentrionale se trouve aussi le lac Fchketû alimenté par plusieurs cours d'eau (oued Djoumin, etc.) et le lai de Bizerte communiquant, d'une part, avec le précédent, d'aub part avec la mer. La Medjerda, après son entrée en Tunisie, coule en serpentai vers le nord-est dans une vallée peuplée et cultivée, reçoit daï une plaine large d'une vingtaine de kilomètres l'oued Mellègue descendu, comme elle, des plateaux de l'Algérie, puis l'oued Klial" et la Siliana; elle franchit plusieurs défilés étroits, baigne Tebourh arrose une vaste plaine et se termine par un delta marécages qu'elle a formé de ses alluvions et qui a porté le rivage de la me à plus de 10 kilomètres de l'ancien port à]Utique (aujourd'hui Bo Chaleur). Le lit de la Medjerda est presqua sec en été; cependa on y a vu l'eau s'élever à une hauteur de 12 mètres. L'oued Miliana débouche au fond de la baie de Tunis.
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L'oued Tekka prend sa source à l'est de Tebessa, près de la frontière algérienne, coule vers le nord-est, se grossit, près de Kairouân, de l'oued el-Hattab et se perd, près du rivage de la mer, dans la sebkha Kelebia. Plus au sud sont la sebkha Sidi el-Hani ou lac de Kairouân, la sebkha el-Melak-Mta-el-Graara, etc., qui bordent aussi le cordon littoral. 394. Ce climat. — L'Algérie est un pays chaud, mais qui a des climats très différents suivant la latitude, l'altitude et l'exposition. Dans le Tell, le climat est méditerranéen ; il se classe parmi les climats chauds de la zone tempérée, avec une température moyenne annuelle d'environ 17°. Comme partout, les changements sont moindres sur le littoral, où la moyenne du mois le plus chaud (juillet) varie de 18° à 30°, que dans l'intérieur et particulièrement sur les Hauts-plateaux où elle varie de 16° à 33°. Dans la plaine du Chélif, à Orléansville, cette variation s'étend de 18° à 41°. A Oran, d'après la moyenne des années 1877-1886, la température est de 12°,3 en hiver, de 16°,6 au printemps, de 24°,5 en été, de 19°,3 en automne et de 18°, 1 pour l'année entière; à Alger, elle est de 11°,8 en hiver, de 13°,5 au printemps, de 23°,6 en été, de 19°,1 en automne et de 17°,S pour l'année entière (1) ; à Constantine, de 9°,1 en hiver, de 17°,2 au printemps, de 26°,1 en été, de 12°,8 en automne et de 16°,3 pour l'année entière. En Tunisie, les moyennes sont de 16°,4 pour l'année, de 10°,S pour l'hiver, de 22°,3 pour l'été, au Kef; de 19°,9 pour l'année, de 11°,8 pour l'hiver et de 2o°,7 pour l'été, h Kairouân. Il n'y a en réalité que deux saisons tranchées : la saison chaude qui dure de juin en septembre et la saison tempérée qui est pluvieuse d'octobre en mars et sèche de mars au commencement de juin; la sécheresse persiste jusqu'aux derniers jours d'août. Jusqu'à la fin d'avril la campagne verdoie ; elle est desséchée à partir du commencement de juillet. Durant ce dernier mois, la température moyenne de la journée varie entre 20° et 30° sur la côte, entre 15° et 40° sur les Hauts-plateaux, entre 26° et 44° dans le Sahara. Les vents du nord-ouest dominent d'octobre à mai ; ils sont souvent accompagnés de brume. Les vents d'est se font sentir surtout durant le reste de l'année.
(I) A Alger, l'observatoire est au fort national. Voici la température mensuelle (moyenne de 1877-1886} : Janvier, 11°,4; fév., 12"; mars, 13°,5; avril, 14°,9; mai, 18°,2; juin, 20°,4, juillet, 24o,7; août, 2G°,5; sept., 23°,2 ; oct., 18°,7; nov., 15°,4 ; déc, 12».
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LA. FRANCE.
La pluie est très inégalement répartie en Algérie, même dans! Tell. Elle tombe le plus souvent sous forme d'orage ou d'averse1, le nombre des jours pluvieux est peu considérable; l'eau s'évapo promptement à cause de la température ou s'écoule rapideme à cause des pentes, quand elle ne forme pas de marécages. Aus la sécheresse est-elle un des inconvénients du climat algérie C'est en octobre d'ordinaire que la pluie commence à tomber av abondance ; c'est en décembre et en janvier qu'elle atteint se maximum; elle diminue beaucoup en mai et il ne pleut presqn jamais en juin, juillet et août. Dans la province d'Oran, les vents de nord-ouest n'arriver, qu'après avoir traversé les montagnes du sud de l'Espagne su lesquelles ils ont déposé leur humidité et se sont refroidis. Ces pourquoi il pleut très peu dans cette province : 35 centimètre (moyenne de la hauteur de la pluie tombée annuellement dans h période de 1877-1886) à Nemours; 38 à Oran, 21 à Sidi-Bel-Abbèi La campagne de Tlemcen, plus favorisée, en reçoit 60 à 80 : c'est k cause de sa fertilité. Dans la vallée du Chélif, Orléansville n'en reçoit que 35. La quantité d'eau qui tombe dans la province d'Alger, est plus considérable : 80 centimètres à Alger, 70 à Boufarik. Elle l'est surtout dans la Grande-Kabylie où Tizi-Ouzou en reçoit 82 et FortNational 97; toute la chaîne du Djerdjera est largement arrosée et doit à ce privilège sa verdoyante végétation. Ii en est de même de la côte de la province de Constantine (plus de 100 probablement à Bougie; 83 à la Calle). Les hauteurs sont moins bien partagées : 58 à Constantine. Il y a entre les quantités d'eau tombées chaque année de grandedifférences qui gênent l'agriculture. Ainsi, à Alger, cette quantité a été de 45 centimètres en 1880 et de 143 en 1886. Sur les Hauts-plateaux, le climat est excessif. L'hiver, il neige et la température descend jusqu'à —7° ; en janvier 1882, une colonne partie de Tiaret a eu jusqu'à — 17°; à Batna, on a vu pendant plusieurs années le thermomètre descendre au-dessous de 0° ; à Gerijville, il se produit en mai de fortes gelées qui font tomber les fruits alors presque mûrs. L'été, la chaleur monte parfois jusqu'à 40° et la moyenne est d'environ 19°. Les variations diurnes sont très grandes ; quelquefois il gèle le matin et le thermomètre marque 24° à midi (à Batna par exemple). La moyenne annuelle -de la température est de 15°,2 à Aumale, de 14° à Sétif, de 12°,7 à Batna, de 13°,6 à Mécheria, villes situées entre 905 et 1475 mè-
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très d'altitude; dans ces quatre localités la moyenne du mois le plus froid (janvier) varie de 10°,9 à 1°,9, de 9°,5 à 3°,07, de 3°,8 à 1°, de 11°,7 à 1°,2; celle du mois le plus chaud (juillet) de 35°,2 à 18°,1, de 33°,7 à 17°,8, de 23°,3 à 4°, de 37°,7 à 18°,2. La pluie est beaucoup moins abondante que sur la côte ; elle est presque partout au-dessous de 50 : 42 à Aflou et à Aumale, 35 à Sélif, 39 à Batna. L'air est plus léger et la sécheresse de l'atmosphère est beaucoup plus sensible sur les plateaux que dans le Tell. Le climat y est ordinairement sain. Les plateaux de la province de Conslantine jouissent d'une sorte de climat mixte, participant de celui du Tell et de celui des plateaux. Le climat du Sahara est plus excessif encore que celui des Hauts plateaux. La température moyenne est à peu près de 22°. Le thermomètre descend quelquefois à 0° et au-dessous pendant la nuit; mais, pendant le jour, au mois de juillet, il s'élève à l'ombre jusqu'à 45° et on l'a même vu monler jusqu'à 51° en 18G3, à Tougourt. D'ailleurs les variations sont considérables d"une année à l'autre ; dans l'Oued-Ilhir, la température moyenne au mois de juillet est tantôt de 26° et tantôt de plus de 40°. A Biskra, la moyenne de l'hiver est de 11° ; celle de l'été, de 33° (1). A Gafsa, à l'entrée du Sahara tunisien, la moyenne de l'année n'est que de 19°, 1, celle de l'été de 26° et celle de l'hiver de 12°,8 (2). Les vents d'est prédominent dans le Sahara. Le Guebli, « vent du
(1) On n'a pas enregistré les minima à Batna. (2)
TEMPÉRATURE MOYENNE DE CHAQUE MOIS
(moyenne décennale de
1877 à 18SG).
LAGIIOUAT.
JI O Y E X N E maximu. M 0 Y F, N N E minima.
BISKRA.
MOYENNE maxima. MOYENNE minima.
Juillet
Janvier... Février... Mars Avril Mai Juin
Août Septembre Octobre. .. Novem bre Décembre. I
14.4 17.1 17.7 2,1.5 27.9 33.7 37.G 3G.G 31.7 24.5 19.3 14.8
0.7 2.3 4.0 7.1 11.8 1G.7 19. G 19.0 15.0 9.G 4.5 1.0
1G.9 18.2 22.5 2G.3 31.2 36.0 39.7 39 G 34.G 27.9 21.4 17.1
4 6 7.1 9.1 12.2 15.8 20.2 23.3 22.8 19.G 14.G 9.7 G. 4
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LA
FRANCE.
sud-est », nommé simoûn, « l'empoisonné » ou sirocco, qui vient dg Sahara, et qui se fait sentir en Europe par delà la Méditerranée est un vent brûlant l'été, desséchant toujours, redouté dans toutt l'Algérie. 11 souffle plus en hiver qu'en été. La pluie, très rare, est en général bien inférieure à 30 centimètre; M. Teisserenc de Bort estime que la moyenne est de 12 dans !• Sahara algérien. La moyenne des années 1877-1886 n'a été que di 16 à Laghouât, de 12 à Biskra, de 16 dans Y Oued- Rhir, d'aprè M. Rolland. Il se passe quelquefois plusieurs années sans qui Tougourt il tombe une goutte de pluie (1). La sécheresse du climat de l'Algérie pendant toute l'année dan le sud, pendant plusieurs mois dans le nord, et les brusques abai; sements de la température sont des obstacles à l'acclimatation d'ui grand nombre de végétaux utiles.
2° Section.
GÉOGRAPHIE POLITIQUE DE L'ALGÉRIE
SOMMAIRE.
— 395. L'Algérie avant la conquête française (42). — 396. La co: quête (43). — 397. L'histoire des circonscriptions administratives (4G). ■ 398. Les frontières de l'Algérie (48). — 399. Les circonscriptions actuel: de l'Algérie (48). — 400. Tableau des circonscriptions administratives et ; la population de l'Algérie (49). — 401. La population indigène (52). — 402.1 j population européenne. (54). — 403. L'immigration et la colonisation (57).404. L'administration actuelle de l'Algérie (59). — 405. Les villes print pales
(6C).
395. Ii'Algérie avant la conquête française. — En 1830, à lâf du règne de Charles X, une armée française, envoyée pour vens | une injure faite à notre consul et commandée par le général : Bourmont, débarqua le 14 juin à Sidi-Ferruch, battit à Stem les troupes du dey et, le 5 juillet, entra dans Alger après deuxjoiB de siège. L'Algérie, habitée dans le principe par les Libyens (Numid; Maures, Garamantes, Gétules), de race berbère, avait été oceuf successivement par les Carthaginois, de race phénicienne, et i les Romains clans l'antiquité. Après la destruction de Carlhage (145 ans av. J.-G.) les Romè qui avaient longtemps redouté cette terre, — « terra portento arbori infecunda », disait Salluste, — occupèrent et colonisèrenl
(1) A Biskra même, qui est plus au nord, il n'est tombé que d'eau en 1878; mais il en est tombé 35 en 1885. 4
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région de l'Atlas à laquelle ils donnèrent les noms de Numidie (à peu près la province de Constantiné), de Mauritanie Sélifienne (Sétif), de Mauritanie Césarienne (Cesarea, Cherchell), de Mauritanie Tingitane (Tanger). Ils s'établirent fortement dans la Tunisie et la province de Constantiné actuelles où les ruines romaines sont encore très nombreuses (Lambessa, Hippone, etc.) et où ils s'avancèrent jusque dans le désert {Ad piscinam, aujourd'hui Biskra); ils se contentèrent d'occuper les côtes de la partie occidentale. Les Vandales, de race germanique, venus par l'Espagne, vainquirent les Romains et fondèrent (30 ans av. J.-C.) un royaume éphémère dans le nord de l'Afrique ; Bélisaire, sous le règne de Justinien, vainquit à son tour les Vandales et rendit à l'empire romain [Empire byzantin) cette contrée que les invasions des Arabes lui enlevèrent définitivement. Les populations indigènes, composées de Berbères, s'allièrent d'abord aux Arabes pour se délivrer de la pesante administration des préfets de l'empire, puis essayèrent en vain de secouer le joug de leurs nouveaux maîtres et furent vaincus ou refoulés dans les montagnes. Sous la loi de l'Islam, plusieurs dynasties arabes ou berbères se succédèrent ou se partagèrent le pouvoir. Le pays eut de grandes cités florissantes (Kairouân, Tlvmcen, etc.). Depuis 1518, l'Algérie forma un Etat particulier qu'avait fondé le corsaire Kheïr-ed-dîn, surnommé Baba-Aroudj d'où les Européens ont fait Barberou=se, et que gouvernaient des pachas de race turque, sous la suzeraineté de la Porte ottomane. La piraterie, les exactions et des guerres intérieures signalèrent cette période, à laquelle mit fin la prise d'Alger (o juillet). 396. l,a conquête. — Pour maintenir cette conquête, il fallut, sous le règne de Louis-Philippe, combattre les tribus et étendre la domination française : première reconnaissance jusqu'à Médéa (22 novembre 1830), occupation deMers-el-Kébir et d'Oran (1831), prise de Bône (26 mars 1832) qui avait été déjà occupé et perdu l'année précédente, prise d'Arzew, de Mostaganem, et de Bougie (1833), nombreux combats dans la plaine de la Metidja, à Boufarik, etc., prise de Constantiné par les généraux Damrémont (tué pendant le siège) et Yalée (octobre 1837) qui réparèrent un grave échec essuyé l'année précédente sous les murs de cette ville, Néanmoins, le gouvernement avait hésité d'abord (1831) à conserver la conquête et n'avait tranché définitivement la question par une déclaration solennelle qu'en juin 1838. La France ne posséda longtemps que quelques villes, toujours cernées par des
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populations ennemies. Celles-ci trouvèrent un chef dans Abd-elKader dont les combats du Sig et de la Macta (1833), malheureux pour les Français, puis la victoire de Bugeaud à la Sikkak (1836) dans l'ouest et le traité de la Tafna (30 mai 1837) avaient fait un personnage important. Après le combat du Ténia (18-10), la prise de Médêa et de Miliana (1840) par le maréchal Valée, la conquête s'étendit et s'affermit sous le gouvernement du maréchal Bugeaud (1841-1847). Bugeaud, qui, dans le principe, avait été partisan d'une occupation restreinte de l'Algérie, arriva avec la résolution d'achever la conquête par la soumission complète des Arabes et d'occuper le sol par la colonisation. Dans sa première campagne (1841), il fit de Médéa son centre d'approvisionnement, força à Miliana les troupes d'Abdel-Kader à battre en retraite;, le corps de Lamoricière occupa Takdemt, incendié par Abd-el-Kader, et Mascara, pendant que celui de Baraguay d'Hilliers détruisait dans la région de l'Ouarnsenis Boghâr et Taza, ville fondée par Abd-el-Kader ; celui-ci brûlait lui-même Saïda. En 1842, Tlemcen fut occupé, la vallée du C/télif fut entièrement soumise (combat de Youed-Fodda); des expéditions parcoururent le Dahra et VOuarnsenis; le Titcri fut réorganisé et divisé en huit aghalik placés sous la surveillance d'officiers français. En 1843, des insurrections de Y Ouarnsenis et du Dahra furent réprimées, des postes militaires établis à el-Esnam (depuis Orléansville), à Ténès, à Tiaret, à Teniet-el-Haad; le duc d'Aumale, colonel du 7e léger, s'empara par un coup d'audace, avec 500 cavaliers, de la Smala d'Abd-el-Kader comprenant plus de 20000 personnes et campée à Taguin, dans une région déserte. En 1844, le duc d'Aumale, ayant le commandement de la division de Constantiné, Batna et Biskra furent occupés et les Kabyles de YAurès, forcés dans la forte position de Mchounèche, se soumirent; dans la province d'Alger, les troupes, montées sur des chameaux, s'avancèrent jusqu'à Laghouât qui reconnut l'autorité française ; la conquête de la Grande-K ah y lie fut commencée (occupation de Dellys, combat de Taourga et de Ouarez-ed-dine). C'est à cette époque que furent institués les bureaux arabes, commandés par des officiers et chargés de gouverner les tribus soumises. La fondation des postes de Saïda, de Sebdou et surtout de Lalla-Marnia ayant indisposé les Marocains, Abd-el-Kader trouva un appui auprès du sultan ; le maréchal Bugeaud pénétra sur le territoire marocain et gagna la bataille à'/sly (14 juin 1814), pendant que le prince de Joinville bombardait Mogador. Le sultan,
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ayant traité avec la France, enjoignit à Abd-el-Kader de sortir de ses États. Un jeune musulman, BouMaza, « le père de la chèvre », souleva les tribus du Dahra; après la destruction des Oulad-Riah asphyxiés dans la grotte d'où ils avaient refusé de sortir, elles se soumirent. Mais l'insurrection se propagea dans l'Atlas Tellien (combat malheureux, pour les Français à Sidi-Brahim); \&Métidja fut menacée par Abd-el-Kader et de nombreuses colonnes durent être lancées à la poursuite de l'émir qui se dérobait sans cesse et ûnit par rentrer au Maroc. En 1846, le poste d'Aumale fut créé. En 1847 le duc d'Aumale succéda au maréchal Bugeaud. Abd-el-Kader, qui avait dû quitter le Maroc, rentra sur le territoire algérien où il se rendit au général Lamoricière et ensuite au duc d'Aumale (décembre 1847). Depuis 1848 et surtout depuis 1852, la colonisation et l'organisation administrative, dont s'était déjà préoccupé le maréchal Bugeaud, devinrent la principale affaire du gouvernement dans le Tell. Cependant il fallut encore combattre et conquérir. Dans la région du sud, Zaalcha, après une première attaque infructueuse et une très énergique résistance, fut pris et entièrement détruit (1849). A la suite de la prise d'armes du chérif de Ouargla, Laghouât fut pris d'assaut (déc. 1852) par le général Pélissier ; le poste de Djelfa fut créé et Ouargla reconnut l'autorité française en 1862. Dans la région du Tell, les Kabyles de la Grande et de la PetiteKabylie, restés indépendants, s'agitaient; une première expédition, médiocrement fructueuse, fut dirigée par le général Saint-Arnaud contre la Petite-Kabylie (1851) et le général Pélissier s'empara, clans la Kabylie occidentale, du village de Tizilt-Mahmoud, réputé imprenable (1851). Le général Randon, devenu gouverneur de l'Algérie (1852), conquit enfin, dans une troisième expédition (la seconde avait été dirigée par le général Mac-Mahon en 1852), la Petite Kabylie (1853), obtint par une brillante expédition la soumission du M'zâb (1853-1854), occupa Tougourt (1854); YOued-Rhir et le Soâf se soumirent ; des puits artésiens furent forés (1855-1856). La conquête de la Grande Kabylie, commencée vers la fin de la guerre de Crimée, fut reprise avec activité par le maréchal Randon après la paix de Paris; les Beni-Ralen vaincus se soumirent; Fort-Napoléon (aujourd'hui Fort-National) fut construit sur le plateau de Souk-el-Arba et relié par une route à Tizi-Ouzou; le combat d'Iclieriden fut le dernier événement important de celte campagne (mai-juillet 1857). De 1864 à 1870, de nouvelles révoltes dans la Kabylie, dans
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LA FRANCE.
Y Ouarnsenis et dans le sud (djebel A?noûr, etc.) durent être répri- lesqi mées ; une expédition fut dirigée par le général de Wimpfen dan arroi Y Oued Rhîr, et, d'autre part, les Oulad-Sidi-ech-Cheikh, vainc»:1 direc à Magoura, furent réduits à l'obéissance. 1814 En 1871, à la suite des désastres de l'invasion prussienne et dî des ii la naturalisation des Juifs, une révolte générale commença àSotil des a A/iras (janvier 1871); à l'instigation de l'agha de la Medjana, elj du 9 s'étendit sur la Kabylie, le Tell et jusque dans les environs d'Alger chaq
L'agha fut tué au combat de Yeued Soufflât, et les Kabyles, qi ad mi avaient investi Fort-National, Tizi-Ouzou, Djidjelli, Bougie, furet furer arrêtés au combat de Y Aima, puis vaincus au combat dTchérident muni
privés d'une partie de leurs terres (mai-décembre 1871). Le ûa\\ donn
fut pacifié; les insurgés de la Medjana furent vaincus au djebel Ik civil Kaleb et une colonne française s'avança jusqu'à el-Goléa (1873 décre Une révolte beaucoup moins importante dans YAurès (I87'J) fi De gerie promptement étouffée. Une autre insurrection, qui parut d'abord plus grave, conduis d'un
en 1881 la France à envoyer une armée en Tunisie pour réprim; une s les pillages des Khroumirs et eut pour résultat de faire accept: mesu par le bey de Tunis le -protectorat français. Dans le même temp: Le
le marabout Bou-Hamama, « l'homme au turban », souleva di droits tribus du sud-ouest, surtout les Oulad-Sidi-ech-Cheikh dont 1; dépai principaux chefs ne firent leur soumission qu'en 1883 et en 18& placé Les Mzabites avaient traité avec la France (24 janvier 1853) api- avait
l'occupation de Laghouât, s'engageant à payer une somme ai civil nuelle et à fermer leurs marchés aux ennemis de la France. I affrai traité n'ayant pas été complètement exécuté, le territoire du ik. draie a été réuni à celui de l'Algérie (novembre 1882). 397. JL'histoire des circonscriptions administratives. — D taire,
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Le divisions administratives de l'Algérie ont été modifiées à niesm que la conquête s'est étendue et que la colonisation s'est con;.de l'A lidée. On désignait d'abord officiellement le pays sous le nom : du gc
Possessions françaises dans le nord de l'Afrique. L'ordonnance (cner î
31 octobre 1838 créa un premier partage des pouvoirs en institua: Dep e ( une direction de l'intérieur à Alger, avec deux sous-direction;. ^ 1 gouverneur général relevant du ministre de la guerre et assi;l^ ^ d'une part, d'un intendant civil et d'un directeur des finances d
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Oran et à Bône. En 1834, l'Algérie fut placée sous l'autorité d'i^ aoi
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la justice, d'autre part, d'un conseil d'administration. L'ordonnait ^'f S du 15 avril 1845 assigna un rôle plus important à t'administra»' °tyet > civile et divisa le pays en trois provinces, Alger, Oran, Conslaiéi
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lesquelles n'étaient jusque-là que des divisions militaires; chaque arrondissement du « territoire civil » fut administré par un sousdirecteur de l'intérieur, assisté d'une commission consultative; dès 1844 avaient été institués les bureaux arabes pour l'administration des indigènes. L'ordonnance du 1er octobre 1847 plaça une direction
des affaires civiles à la tète de chaque province. L'arrêté présidentiel > el! du 9 décembre 1848 constitua en département le territoire civil de Llg« chaque province, avec un préfet, et le subdivisa en arrondissements s,<f. administrés par des sous-préfets; un certain nombre de services urei furent directement rattachés aux ministères algériens; les communes, dont l'administration municipale avait été réglée par l'orOak donnance du 28 septembre 1847, furent organisées en territoire
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civil et leur régime, modifié de 1850 à 1867, redevint libéral par le .873 décret du 13 janvier 1867. De 1838 à 1860, l'administration dépendit du ministère de l'Algérie et des colonies qui n'a eu que deux ans d'existence. A la suite cl ni; d'un voyage en Algérie, Napoléon III eut la pensée de constituer rini: une sorte de « Royaume arabe-français » et prit à cet effet des :ept: mesures qui alarmèrent les colons européens.
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em[t Le décret du 27 octobre 1858 donna aux préfels à peu près les a ils droits dont le décret du 13 mars 1852 avait investi les préfels des nt 1: départements français. Ces préfets algériens étaient cependant 18S: placés sous l'autorité du général commandant la province qui api't avait dans ses attributions l'administration générale du territoire
ie ai civil et du territoire militaire. Le décret du 31 mai 1870 les a ;e. I affranchis de cette subordination et a décidé qu'ils correspondu: draient directement avec le gouverneur général; le pouvoir admi-
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nistratif des généraux s'est dès lors trouvé limité au territoire militaire, sous l'autorité du gouverneur général. Le décret du 29 mars 1871 a établi un gouverneur général civil de l'Algérie et un autre décret du 6 mai 1871 a détaché le budget h celui de l'intérieur.
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jnirdu gouvernement algérien du budget de la guerre pour le ratta-
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Depuis 1870, l'assimilation de l'Algérie au reste de la France a été l'objet d'une suite de mesures complétées par les décrets du
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di26 août el 3 septembre 1881 qui ont prescrit le rattachement pour ^ l'intérieur, les cultes, la justice, l'instruction, les finances, la ma, rine, les travaux publics, l'agriculture, le commerce, les postes et c(i: télégraphes, etc. Toutefois des décrets postérieurs ont eu pour ralu J donner au gouverneur général des délégations de plusieurs ^ ministres au nom desquelles les affaires lui sont soumises.
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LA FRANCE.
398. Les frontières «le l'Algérie. — L'Algérie a pour lirai d'am au nord la Méditerranée, depuis l'oued Adjeroud à l'est par 4°,3 comn de longitude orientale jusqu'au cap Roux à l'est par 6°,16 de Ion: sion : tude occidentale. généi A l'ouest, elle est séparée du Maroc par Y oued Adjeroud, nomt mixte, oued Kiss dans son cours supérieur ; la frontière qui suit ce pe sont i fleuve, traverse ensuite plusieurs affluents de laTafna, à l'ouest ; étendi Lalla-Marhnia; au delà du col Teniet-es-Sacy, elle n'est plus fkr^^^H par le traité du 18 mars 1845 « puisque la terre ne se laboure p plus i et sert seulement de pacage aux Arabes des deux empires » (vc tion. . page 11); le traité stipule que clans le sud les ksour d'Iche el 4597 ( Figuîy appartiennent au Maroc et ceux d'Aïn-Sefra, de Sfissifa, el 12199 à la France. Les colons algériens ont souvent exprimé le regr- nombi que ce traité n'ait pas assigné pour frontière aux deux États Tiaret Moulouia, fleuve situé un peu plus à l'ouest, qui séparait autref Thalel le Maroc du royaume de ïlemcen. Si 1 te Au sud, dans le Sahara, aucun traité ne marque de limite He < 011 ro territoire algérien ; el-Goléa (par 30°,5 de lat.) est le poste le pi l en méridional où l'autorité française soit reconnue aujourd'hui (188( mais des voyageurs français ont pénétré plus loin dans le sud. *32 c< car A l'est, l'Algérie est bornée par la Tunisie ; la frontière est pr; rés que partout une ligne conventionnelle qui, du cap Roux, se I:: terrilo: au sud-ouest en formant quelques sinuosités, traverse la Medjers ^6056( 801 puis, de ce fleuve jusqu'au 35° parallèle, suit presque partout ' ^ 6° degré de longitude orientale, oblique ensuite à l'ouest et cougj£^0! la la grande dépression des chotts à l'ouest du chott Rharsa. ' "' C éterm 399. Les circonscriptions actuelles de l'Algérie. — L'Alg ' 1 03 est divisée aujourd'hui, pour l'administration civile, en trois déjiP }^ temenls: Alger, Oran, Constantiné. pograj uent Les départements sont divisés en arrondissements : cinq pour ] 11 6 1 département d'Alger; cinq pour celui d'Oran; sept pour celui^j " Constantiné. '. e a Il n'y a plus de commissariats civils dont l'origine remonl ^ ri< à 1834, ni de circonscriptions cantonales qui avaient été organiY ° depuis 1871 ; les communes mixtes les ont remplacées. ToulesB communes de plein exercice, c'est-à-dire administrées comme ..3 communes de France, sont en territoire civil. H y a des commit, ■ mixtes en territoire civil (voir plus loin, page 60). Le territoire militaire est désigné sous le nom de terriloin commandement. Sous l'autorité civile du gouverneur généralj sous l'autorité militaire du général commandant le 19e
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d'armée, dont Alger est le chef-lieu, des généraux de division commandent les divisions d'Oran et de Constantiné. Chaque divijii. sion forme plusieurs subdivisions commandées chacune par un général de brigade ; les subdivisions comprennent des communes mu mixtes et des communes indigènes. Les commandants militaires p sont assistés de bureaux arabes qui ont des droits de police très si; étendus sur les indigènes. Le territoire civil s'est agrandi à mesure que les colons devenaient ep plus nombreux et exerçaient plus d'influence sur l'administra(y, tion. Il avait une superficie de 1355 000 hectares en 1870 ; de t 4597000 en 1876; le décret de juin 1880 l'a doublé et il était de ; ei, 12499100 hectares en 1887, comprenant tout le Tellel un certain eg[. nombre de territoires des Hauts-plateaux jusqu'à Saida, Frenda, ![; Tiaret, Teniet-el-Haad et jusqu'au versant nord du Dira, du Bou[, J'haleb, de VAurès. re
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Si l'on compare ce territoire à la superficie totale de l'Algérie, ie telle que la donne l'Annuaire statistique de la France de 1888 , p on trouve que le territoire civil occupait 2,7 p. 0/0 de ce terriloire en 1870, 9,2 en 1876 et 26 en 1887. A cette dernière date, les 83il 232 communes de plein exercice occupaient 22 340 kilomètres pF carrés soit 4,4 p. 0/0 du territoire ; les 78 communes mixtes du lu territoire civil et les 6 communes mixtes du territoire militaire 160560, soit 33,6 p. 0/0, et les 13 communes indigènes 295 000, er soit 62 p. 0/0. )ul
*'"uleau ,les circonscriptions administratives et de la population de l'Algérie. — La superficie de l'Algérie n'est pas
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déterminée. L'Annuaire de statistique de la France (année 1888), ][r ,° publication officielle, donne en nombre rond 478 000 kil. c. ; des géographes, l'étendant arbitrairement dans le Sahara, lui attribuent plus de 650000 kil. c. ; en prenant pour limite de ce ter)ur e ritoire indécis le 31 parallèle, ce qui est à peu près la latitude i'El-Goléa, on trouve environ 518000 kil. c. Le tableau suivant fait connaître les circonscriptions actuelles de on| .'Algérie avec leur population au recensement de 1886. ni; le; ne
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LA FRANCE.
401. lia population indigène. — L'Algérie possédait en 18! d'après le recensement, une population totale (1) de 3 817 000 in vidus (2), dont 3324000 en territoire civil et 493 000 en territoi militaire. Pour les indigènes, ce recensement accuse, relativement aui •censément précédent, un accroissement invraisemblable : les rea sements antérieurs devaient être très incomplets (3). La population se compose de deux éléments très différents, I Indigènes et les Européens. 1° Les Indigènes, au nombre d'environ 3 430 000 (en 1886), n sulmans pour la plupart, comprennent eux-mêmes plusieurs race mais les migrations et les conquêtes ont causé de très nombre mélanges et il y a aujourd'hui très peu de tribus de race pure Les Berbères ou Kabyles (4), au nombre de près de deux itj lions, appartiennent à la race sémitique et sont les premiers haï tants du sol dans les temps historiques. Les invasions successif surtout celles des Arabes, les ont repoussés dans les régions mon gneuses, Dahra, Sâhel, Kabylie, Ouarnsenis, Aur'es, etc., ou dans désert, comme les Déni Mzab (5), établis dans cinq ou six villesr la Chebka. Les Zibanais et les Touareg se rattachent à celte famil Dans la GrandeK-abylie, la population (densité : environ 75)1 plus dense qu'elle n'est en moyenne en France; chez les Be Raten, on trouve même 21000 habitants sur 90 kilomètres cari Les Kabyles sont une race énergique, laborieuse, qui a une lan; •et un type particuliers. Elle professe l'islamisme, mais elle condamne pas la femme à la réclusion, et n'admet pas la pal garnie, quoique la facilité et la fréquence de la répudiation de;
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asser Le: en g( Tell déno indig ralen nisés mêm< noma catég sont i nistra mais Les ti désig coniic tribu Iradit conte: ses tr les sa la vie (1) Cette population s'est accrue lentement pendant la période de latl plusie mœur •quête; depuis 1848, elle fait de remarquables progrès. (2) Peut-être 3 960 000 individus avec les oasis du Sahara. Les (3) Depuis 1861, le recensement de la population musulmane a dounil les Sa résultats suivants : les B, 2462000 1861 2658 000 1876 2415000 platea 1866 2510000 1881 3 2 8 7 000? de la j 1872 2195 000 18 86 les Tunisiens et Marocains). dans 1 Le faible nombre de 1872 tient probablement à l'état des esprits dan;| tan tin tribus après l'insurrection de 1871 ; il tient aussi à la mortalité qui avait si les Ou la disette de 1867. Les (4) Plus exactement les Kebaïl, c'est-à-dire les confédérés. (5) Les Beni-Mzab ou Mzabites forment une secte religieuse particnlil sont C' ■dont le chef s'appelle Cheikk-el-Babra; on ne les regarde pas comniet'l Les ■véritablement des Berbères.
�L'ALGÉRIE ET LA TUNISIE.
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femme ressemble parfois à une sorte de polygamie successive. Fixée sol, cette population vit dans des maisons, rarement sous la 'ihflÉJHlans la Grande-Kabylie, elle a construit ses villages au sommet des crêtes montagneuses pour se mieux défendre contre sesmi ennemis. Elle a de fortes institutions communales (la djema'a ou m assemblée communale eïYamin ou chef de village dans le Djerdjera). Les Arabes, au nombre de plus d'un million, sont très mélangésen général de sang berbère. Ils sont sédentaires dans une partie du Tell et dans les villes où ils sont désignés sous le nom de MauresT dénomination sous laquelle on confond presque tous les citadins indigènes musulmans. Mais, dans certaines parties du Tell et génébre ralement sur les Hauts-plateaux et dans le Sahara, ils sont organisés en tribus, subdivisées en douars (voir p. 60), subdivisés euxmêmes en fractions et groupes de tentes. Ils y vivent, sédentaires ou bc nomades, gouvernés par des chefs qui appartenaient autrefois aux catégories nobles des chorfâ, des djouad ou des marabouts, mais qui sont maintenant choisis sans considération de noblesse par l'administration française. Ils sont musulmans et admettent la polygamie ; mais les gens aisés peuvent seuls avoir le luxe de plusieurs femmes. Les tribus sédentaires ont en général des propriétés individuelles, désignées sous le nom de terre melk ; les tribus nomades ne /),' connaissent guère que la terre arch ou propriété collective. Chaque ai tribu a son territoire de parcours qui est consacré par d'anciennes an. traditions et qui était souvent, avant l'administration française, lie contesté à main armée par des tribus rivales; elle y campe avec pe ses troupeaux, tantôt dans un canton, tantôt dans un autre, suivant de les saisons. Les Arabes sont une race conquérante, plus faite pour la vie pastorale que pour le travail assidu de la terre. Cependant li plusieurs tribus (les Harakla, par exemple) ont adopté en partie les mœurs européennes. . Les principales tribus sont : les Djafra, les Flitta, les Hachem, m les Sdama dans l'Atlas Tellien de la province d'Oran ; les Hamiân, 10 les Beni-Matar, les Yaoub, les Harar, les Trafi sur les Hauts)0 plateaux ; les Oulâd-Sidi-ech-C'heikh, les Chambaâ, dans le Sahara )0 de la province d'Oran ; les Oulâd-Nayl, les Laarba, les Aghazlia dans le Sahara de la province d'Alger ; dans la province de Cons* tantine, les Hamencha, les Harakla, les Nemencha, les Oulâd-Zekri, les Oulâd-Moulat, etc. Les Kouloughli, descendants de Turcs, etc., et de femmes arabes, fi sont compris dans le nombre des indigènes musulmans. Les Turcs, anciens dominateurs, sont en très petit nombre.
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LA FRANCE.
Les Nègres se trouvent surtout dans les oasis du sud; ils n'oi été compris qu'en très petit nombre dans le recensement. Deux lois, l'une de 1882 sur l'état civil des indigènes, l'autre; 1873 sur la propriété individuelle, n'ont été qu'incomplètement s; pliquées jusqu'ici. Les Juifs indigènes (42 600 en 1886) ont été naturalisés p décret du 24 octobre 1870. Les indigènes musulmans sont affiliés en très grand nombre des confréries religieuses qui exercent une influence considérât! Elles ont chacune pour centre une ou plusieurs zaouias, lesquell: sont à la fois des tombeaux de saints, des chapelles et des école Les plus importantes sont celles de Sidi-Moulaï-Taieb, de Si Ahmed-Tedjini, de Sidi-Abd-el-Kader-ed-Djilâni, de Sidi-Mohi med-ben-Abd-er-Rahman-bou-Koubrin, de Sidi- Mohammed-k Aïssa, de Sidi-Youçef-el-Hamsaki, de Sidi-Mohammed-ben-Bo\ài des Derkaouâ-, des Oulad-Sidi-ech-Cheikh, de Sidi-es-Senoussi. I 402. La population européenne. — 2° Les Européens (42a(( âmes en 1886) comprennent : Vannée, dont l'effectif a varié: 35 à 90000 hommes (3S333 au recensement de 1881); la cohi (413 000 individus, non compris la population comptée à pail| composée des fonctionnaires et des colons proprement dits. Sur les 422 000 Européens on comptait (en 1886), 219000 Frai çais (1), dont 64500 nés en Algérie, et 203 000 étrangers. Il y avait (en 1881), 114000 Espagnols et Mahonais (dont 68(1 dans la province d'Oran) (2). Les races du midi, Espagnols, haï® (33693 en 1881), Maltais (15000), Provençaux, Catalans, s'accj matent mieux que les races du nord. La province d'Alger est celle où les Européens sont le p| nombreux; la province de Constantiné, celle où il y a le pl d'Arabes des tribus. La population européenne forme aujourdï la grande majorité dans les villes. Les Français, les Israélites indigènes et les étrangers naturalE jouissent des mêmes droits que les Français en France. Le tableau suivant et la figure 264 font connaître le progrès! la population européenne en Algérie depuis 1830.
(1) D'après le recensement de déc. 1881 : 227 323 individus nés de pari français; plus 0G14 naturalisés français (saus compter lesisraélites indigini en tout 233 937 individus. A déduire 35 333 hommes de l'armée de tcrrejri 192 000 individus d'origiue française, sans l'armée. (2) Pour le recensement de 1886, le nombre des Européens étrangers! chaque nationalité n'a pas encore été publié.
�L'ALGÉRIE ET LA. TUNISIE.
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Accroissement de la population européenne en Algérie.
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DE FRANÇAIS
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3 228 3 478 5 485 16677 46 339 66 050 92 750 112 229 122119 129 601 155 727 184 400(1) 219O0O(2) 4 334 9076 20 697 48 982 65 233 68048 80 417 95 871 115516 155 738 189 600 203 000
3 228 7 812 14 561
100 121 44 53 51
37 374 51 95 321 131283 160 798 192646 217 990 245117 311 462 374 000 422 O'O 48 23 50 34 57 23 58 22 56 18 53 32 50 24 49 22 51
(1) 227 000 (2) 261 000
avec l'armée. avec l'armée et près de 270 000 avec les lycées, hôpitaux, etc.
1866. 1872. 1876. 1881. Israélites. 33 9.Ï2 34 374 33 287 3ô 665 Espagools. 58 510 71 366 92 510 114 320 Italiens. 16 655 18 350 25 760 33 700 Maltais. 10 627 11 512 14 230 15 400
Recensement de 1886.
Population municipale.
Français (natifs ou naturalisés) Israélites indigènes Sujets indigènes (Arabes, Kabyles, Mzabites).. Étrangers Marocains et Tunisiens ° ( Européens 219 42 3 264 22 203 028 595 932 338 144
I
Total de la population municipale Population comptée à part (armée, internes des lycées et collèges, malades des hopitaus, etc.), laquelle comprend environ 42 000 Français. 10 000 sujets indigènes, 2 000 Marocains ou Tunisiens et 11 000 étrangers européens
3 752 Ô37~'
65 269 3 817 306
Total
�56
LA
FRANCE.
Fig. 264.- Progrès de la population européenne en Algérie.
�L'ALGÉRIE ET LA TUNISIE.
57
403.
Ii
'immigration et la colonisation. — La colonisation de
l'Algérie a été longtemps entravée par le défaut de sécurité; en 1834, on n'y comptait guère que 8 000 Européens, 14 561 en 1836; presque tous habitaient les villes. C'est à cette époque (19 avril 1836) que le maréchal Clausel fit les premiers règlements en faveur de la colonisation et inaugura le système des concessions de 4 à 12 hectares; Dely-Ibrahim, Kouba, la Rassauta, Boufarik venaient d'être fondés (1835). Le maréchal Bugeaud, qui se proposait de conquérir l'Algérie « ense et aratro », développa le système des concessions à titre gratuit (arrêté du 18 avril 1841, modifié par les ordonnances du 21 juillet 1845 et du 1er septembre 1847, puis par le décret du 26 avril 1851) ; il essaya sans succès (El-Kolea, etc.) la colonisation militaire; de 1838 à 1845, il favorisa la colonisation en augmentant le nombre des villages agricoles qui, en 1848, étaient de 1261. De 1851 à 1860, 85 groupes nouveaux furent créés, quoique l'administration ait mis certaines entraves à l'immigration après 1848. L'envoi, à la suite des journées de juin 1848, d'insurgés comme colons réussit médiocrement. Cependant la population rurale française, qui était de 1560 individus en 1841, s'élevait à 42493 en 1851 sur un total de 131000 colons européens; puis, en 1861, à 86500 sur un total de 193 000. Le décret du 26 juillet 1860 régularisa le système de la vente des terres qui, déjà essayé depuis 1856, n'avait pas donné tous les résultats qu'on en attendait, et qui n'en donna pas davantage (12053 hectares seulement furent vendus aux enchères ou à l'amiable de 1860 à 1864). Par le sénatus-consulte. de 1863, l'Empire crut pouvoir supprimer le « cantonnement », qui attribuait à l'État une portion des terres collectives de la tribu; dans le dessein de fonder le « Royaume arabe-français », il reconnut aux tribus la propriété de tout leur territoire, occupé ou non. Cette mesure fut nuisible au progrès de la colonisation qui ne trouva plus de terres. Le décret du 31 décembre 1864 interdit toute concession gratuite des terres domaniales. Les confiscations qui suivirent l'insurrection de 1871 mirent de vastes territoires (environ 300 000 hectares) aux mains de l'État. La loi du 21 juin 1871 en affecta 100000 aux Alsaciens-Lorrains. Les décrets du 16 octobre 1871, du 10 octobre 1872, du 15 juillet 1874, du 30 septembre 1878 rendirent plus facile l'accès de la propriété foncière par concession gratuite, ainsi que le prêt des capitaux. Du décret du 16 octobre 1871 au commencement de l'année 1878,
�38
LA. FRANCE.
158 villages furent créés. De la date de ce décret au 31 Ak . . bre 1884, 501793 hectares, estimés valoir 44 millions et demi Tout t été livrés à la colonisation, dont 58 445 ont fait l'objet de nu ^ ' ra es sions individuelles et le reste a été affecté aux communes, auxd(' • tements ou à l'État. Des 11 048 familles auxquelles des concesiesure . avaient été accordées, 5 867 vivaient encore en 1884 sur leurs nQn cessions ; les autres avaient été frappées de déchéance ou ^en^ fa( vendu leur lot et étaient remplacées par d'autres, de sorte f[nreg.ist avait (en déc. 1884), 8 567 familles résidant sur leurs concc?^ ^, a et comprenant en tout environ 33000 personnes. Une moitié c rjepui familles se composait d'Algériens et l'autre moitié d'immigrar j ans a Un projet qui avait pour objet de doter l'Algérie d'un m j) ] ans 50 millions, destiné partie à acquérir, par voie d'exproprialiemcfS ( Arabes, pour les rétrocéder à des colons environ 40000 lietij^gg s partie à approprier par des travaux publics les nouveaux cen acCrc de colonisation, a été repoussé comme onéreux pour lÉ^jg jgg comme injuste à l'égard des indigènes. Penda Des mesures législatives, en rendant possible raliénatfcj£a/#eterres arch, ont facilité l'extension du territoire affecté à lac pour sation (I). De 1878 à 1888, 76 villages (25 dans le dép. d'ourla] 17 dans celui d'Oran, 8 dans celui de Constantine) ont été crcègaucoû que 6 hameaux; 41 centres ont été agrandis, malgré la dit Les m qu'éprouve aujourd'hui l'administration à acquérir des terri.ee. Ce] Le total de 1871 à décembre 1887 est de 246 villages crié contr 73 agrandis, le tout ayant une superficie de 541845 hectare-ont été i 390497 ont été vendus ou concédés en 13 964 lots. Ces cri 404. t, ont coûté 30 millions. mentdi La propriété européenne occupait une superficie de KL'Algé hectares en 1883 cl do 1355 000 en 1887 (3). La popiléung.
e rilri
(1) Les terres affectées à la colonisation sont divisées en lots île t::' ë 100 hectares au plus et en lots de village de 40 hectares au plus. ElW:'dres le être concédées par le gouvernement général à des Français d'orisiiiiBfc j n r péenne et à des étrangers naturalisés ou sur le point de l'être, justilia^B titudes et de ressources suffisantes et n'étant pas déjà concessions' assist terres domaniales. La revente des concessions à des indigènes c,4 -insultât pendant un laps de dix ou de douze ans. Les concessions sont révoca]il« , )Mye? cas où le titulaire ne résiderait pas ou ne mettrait pas sa terre en val. (2) Les villages créés depuis 1878 dont la population dépassait ÎIIIJ jnéral ( 1889 étaient : Département d'Alger : Carnot (495 hab). ; dép. d'Ora: j ^ Inl;em v res kanefis (749), Mocta-Douz, hameau (585), Rio-Salado (502), ' i i„ rierleur r Mellakou (515); dép. de Constantine : Morris (429), Robertville (4(>I). I (3) Les terres possédées par les Européens avaient une superlirie : Jaux fo De 1 Oi.'i •■ UX élus En 1850 De 101 229 hectares. En 1880 1383 1 081 876 1860 191 202 éparé r 188 7 1 35 5 006 1 1870 571 215
�L'ALGÉRIE ET LA TUNISIE.
59
Agricole s'élevait, au 31 décembre 1887, à 207 015 Européens. ™ Toutes les races ne s'acclimatent pas également en Algérie. Les m .rabes et surtout les Kabyles paraissent augmenter en nombre, Xl ' uoique les statistiques soient trop imparfaites pour fournir une CCi iesure de cet accroissement. Les Israélites indigènes ont en général llR ne nombreuse famille. Les Maltais et les Espagnols s'accommodent facilement à ce climat; les Italiens aussi. Les Français ont Le Enregistré longtemps plus de décès que de naissances. Les natum hlisation$ ont été au nombre de 1790 en 1888. Depuis 1800 environ, il y a excédent de naissances sur les décès ans la population européenne; elle s'est acclimatée. crf Dans la période duodécennale 1873-1884, il y a eu 149 611 nais^w-inces et 124,151 décès dans cette population; la différence est de iec ' 5460, soit un peu plus de 2000 en moyenne par an; ce qui donne x fr n accroissement de près de 6 p. 1000 par an. Dans la période trient-île 1885-1887, l'excédent moyen annuel s'est même élevé à 2210. Pendant cette dernière période, le rapport de la mortalité à la Vitalité a été à peu près le même pour la population européenne lat pour la population musulmane (86 décès contre 1G0 naissances ( l ' our la première et environ 86,2 pour la seconde) ; mais elle a été beaucoup moindre pour la population israélite (52 contre 100). dit'-Les mariages ont lieu d'ordinaire entre personnes de même ertice. Cependant, sur les 3342 mariages de l'année 1887, 590 ont ci é contractés entre Européens de diverse nationalité; 4 seulement ire;)nt été entre personnes de race européenne et de race musulmane, cro 404. L'administration actuelle île l'Algérie. —Chaque déparmentde l'Algérie nomme aujourd'hui deux députés et un sénateur, i ( L'Algérie est administrée en vertu du décret du 24 octobre 1870 icpar un gouverneur général civil auquel les ministres ont délégué :ie grande partie de leurs attributions; le gouverneur a sous ses i!< ;'dres les commandants des troupes de terre et de mer; il peut !" cevoir lui-même le commandement s'il est général de division. Il t assisté d'un secrétaire général (depuis 1879) et de deux conseils m rf Jmsultatifs institués par décret du 10 décembre 1860; le conseil de '^)uvernement, sorte de conseil privé présidé par le gouverneur .minéral et composé de l'archevêque et des principaux fonctionMires civils et militaires de l'administration centrale; le conseil " périeur de gouvernement, composé du conseil ordinaire, des prinie:mux fonctionnaires des départements et de 18 conseillers géné«lux élus (6 par déparlement). Ce dernier conseil examine le budget é are j(,G P ' Par le gouverneur général.
�00
LA FRANCE.
Depuis le décret du 26 août 1881, le budget de l'Algérie esl parti entre les budgets particuliers de chaque ministère don: forme une annexe. Le service de l'Algérie est rattaché d'une manière généraitministère de l'intérieur. Mais la plupart des services civils a depuis le décret de 1881, placés sous l'autorité directe des: nistres compétents et les lois et règlements qui régissent ces > vices en France s'appliquent à l'Algérie, quand il n'y a pas; loi particulière pour régler la matière dans le pays. En co: quence, le gouverneur général rend compte de ses actes à cha: des ministres compétents. Chacun des trois départements de l'Algérie est divisé en i parties : le territoire civil, administré par le préfet, assisté t conseil de préfecture, et le territoire de commandement, ai nistré, sous l'autorité du gouverneur général, par le générait mandant la division. A côté du préfet siège le conseil général^ par décret du 27 oct. 1858), composé d'environ 23 membres ti çais élus et de 6 assesseurs musulmans nommés par l'adminr lion. Le territoire civil de ces départements ayant, à lui seul,1 superficie cinq à huit fois plus grande que la moyenne des dépa ments français, il a été question d'une répartition autre du ritoire. Les arrondissements sont administrés par des sous-pré feu: communes de plein exercice par des maires et les communes m par des administrateurs. Les communes de plein exercice, qui n'existent qu'en territoire! sont régies par les mêmes lois que les communes françaises ; lu fois les musulmans et les'étrangers ont, dans le conseil munit des conseillers élus chargés spécialement de leurs intérêts. I les communes où la population indigène est nombreuse, il y adjoint indigène. Les communes mixtes, dont la superficie e; général très grande et la population indigène nombreuse, ( prennent des sections européennes et des douars; elles ont à tête un administrateur, nommé par le gouverneur général, qui les fonctions de maire et une commission municipale (en terril? civil seulement) qui était nommée par le préfet jusqu'en 1881, qui, depuis le décret du 7 avril 1884, est élue par les citoyens», çais, quand il y a un groupe de population française. Les corn» indigènes, lesquelles ne se trouvent que dans le territoire de cl mandement, comprennent chacune un vaste territoire habité f que exclusivement par des indigènes et subdivisé en douars;*
�L'ALGÉRIE ET LA TUNISIE.
e5l: dori
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sont administrées par le commandant du cercle ou de l'annexe, assisté d'une commission municipale ; on les appelle aussi annexes et cercles. Au recensement de 1886, il y avait 232 communes de plein exercice et 78 communes mixtes en territoire civil, 6 communes mixtes et 13 communes indigènes en territoire de comman-
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de
dément (1). Le territoire de commandement ou territoire militaire dépend exclusivement de l'administration militaire, quoique le général de division soit placé sous l'autorité du gouverneur général. Les commandants de cercles et annexes sont assistés de bureaux arabes. Le territoire de commandement, qui comprend toute la région saharienne et une partie des Hauts-plateaux, est presque exclusivement peuplé d'Arabes et de Kabyles. Ceux-ci sont groupés
Pas
1 co:
•
cns
en o islé
t, ai en tribus, administrés par des caïds et subdivisés en douars; le raie douar est aujourd'hui un certain territoire qui comprend quelqueral fois plusieurs fractions et agglomérations de tentes dites metcha et res fi qui est administré par un cheikh nommé par le préfet. Plusieurs
mini; tribus réunies forment un groupe dit aghalik, surveillé par un seul, agha. Plusieurs aghas sont subordonnés à un bach-agha. Il y a déps eu autrefois à la tête de certains arrondissements ou provinces du un khalifa; il n'y en a plus. Les chefs-lieux des divisions militaires sont Alger, Oran et Cons-
3
éfeu:
tantine.Lcs subdivisions militaires, naguère au nombre de douze, es m sont aujourd'hui réduites à six, commandées chacune par un général de brigade. Ce sont : Aumale et Médéa (division d'Alger, oirec où l'on a supprimé celles à'Alger, Dellys et Orléansville), Cons-
tantine et Batna (divis. de Constantine, où l'on a supprimé Sétif mniei et Bâné), Mascara et Tlemcen (divis. d'Oran, où l'on a supprimé
ÎSJIO
■èu. I celle ÛOran). il y Les subdivisions sont divisées en cercles, avec quelques annexes. jie est Le 19e corps d'armée occupe l'Algérie. La brigade de Tunisie jse, t relève du général commandant ce corps. En cas de guerre, le ,nt à 19e corps pourrait être rappelé en Europe et la défense du pays il, qui serait confiée à l'armée territoriale qui comprend 10 bataillons de terril zouaves, 6 escadrons de cavalerie et 13 batteries d'artillerie, n 185 La 19° légion de gendarmerie réside en Algérie ; ses quatre comyenst pagnies sont en garnison à Alger, Oran, Constantine et Blida.
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L'administration des finances est organisée à peu près comme
en Fr
e de ( ibitél
uars;>-
ance ; il y a un trésorier payeur par département.
exer
(I) Voir plus haut, p. 50 et 51. Ma 1881, il y avait 106 communes de plein «ce, 83 communes mixtes et 15 communes indigènes.
�62
LA FRANCE.
Les dépenses relatives à l'Algérie ont considérablement augme: avec les progrès de la conquête et de la colonisation. En vj d'après la Statistique générale de l'Algérie, le montant (exprimj millions de francs) depuis 1835 :
Dépenses Dépenses
(y compris
les dép. militaires et les dépenses extraordinaires). Recettes.
(y compris
les dép. militaires Rrç et les dépenses extraordinaires).
1835 .... 1840 .. . 1845 1855
15.T G6.5 84.7 83.0
15.0 64.5 79.9 63 4 66.7 64.7
1865 1870 1875 1880 (budget). 1885 ( — ). 1887 ( — ).
89.4 109.0 99.0 101.7 119.2 120.3
0
Si
6!
K
11
K
Dans les 120 millions du budget de 1887, les services civils, constituent le budget spécial de l'Algérie, figurent pour 45 (d| 211/2 pour les frais de régie des impôts et remboursements, les dépenses sur ressources spéciales, 7 1/2 pour l'administrai générale, 6 1/2 pour les travaux publics ordinaires, etc.); les a vices militaires pour 54; les dépenses extraordinaires pour 21 12 pour garantie d'intérêt aux chemins de fer, 5 pour annuité! compagnie des chemins de fer de l'Algérie, etc.). D'après le Bull de statistique du ministère des finances, le budget spécial de l'Algtj sans les dépenses militaires, formait un total de (1) :
Recettes (en millions de francs), Dépenses (en millions de francs).
1840 1850 1860 1870 1880... 1886 1801 (évaluation du budget avec les ressources spéciales
1.8 13.4 19.7 14.6 34.9 42.8 44.8
4.1 21.3 33.8 32.1 52.7 53.5
De 1840 jusqu'à la fin de 1888, l'excédent des dépenses ci' sur le total des recettes de l'Algérie a été de 352 millions. Si! ajoute les dépenses militaires, on constate que, de 1830 à 1886 recettes de l'Algérie forment un total de 1 260 millions et qui dépenses de toute nature faites par le trésor public pour FAI? montent à 5 020 millions; la différence, 3 760 millions, représ;
(1) Voir Y Algérie et la Tunisie, par M. P. Leroy-Beaulieu, qui a reprot commenté la statistique du ministère des finances.
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le prix qu'ont coûté à la France la conquête et l'organisation de ce pays (1). Mais l'État possède en terres, en routes et autres travaux publics, une valeur d'environ un milliard. Le budget général de 1887 avait prévu une recette totale de 43 millions 1/2 dont 6 sur ressources spéciales et une dépense de 66 millions pour les services civils (dépenses ordinaires et extraordinaires) de 54 millions pour les services militaires (guerre et marine). Celui de 1891 porte 48 millions 1/2 de dépenses civiles ordinaires, 55 1/2 de dépenses militaires et près de 5 de dépenses sur ressources spéciales, total 109. Les principaux chapitres de la recette sont (en 1887), les douanes (8 millions 1/2), le timbre et Y enregistrement (8), les impôts arabes (près de 7). Dans les dépenses, les travaux publics figurent pour 16 millions 1/2, représentant en grande partie la création d'un capital foncier. Les budgets départementaux sont alimentés presque entièrement par un prélèvement de moitié sur les impôts arabes; ils le sont, pour une petite partie, par les centimes additionnels et par des subventions de l'État. Yoici à plusieurs époques le total, en millions, des recettes départementales :
1860. 1870. 1880. 1886.
Département d'Alger d'Oran de Constantine
3.4 2.2 3.1 8.7
3.9 3.0 5.4 12.3
4.6 4.1 5.6 14.3
6.2 3.9 7.1 17.2
ises ci gj ng à 1886 ; et qll
ir l'Ai? reprfc
Les recettes sont toujours très supérieures aux dépenses qui n'ont pas atteint 12200000 francs en 1886. Les budgets communaux sont alimentés par une partie de l'octroi de mer (6 millions 1/2 en 1888) qui est perçu sur certaines marchandises débarquées et partagé entre les communes proportionnellement à leur population (d'après un certain coefficient suivant la nationalité), par les centimes additionnels aux impôts arabes, les Vresiations clue tes indigènes payent généralement en argent, les centimes additionnels, les patentes, les droits d'enregistrement, etc. L'impôt foncier n'existe pas, mais on perçoit des centimes additionnels qui s'en rapprochent. Les impôts arabes sont : l'achour,
impot sur le
Produit
des
cultures, le zekkat, impôt sur le bétail, la
t
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renro'i 1
Dans cp total ne gont pag comp ées mais les aranti s
^
dépenses de la marine militaire ;
rembourser à l'État) y figurent.
8
? d'intérêts aux chemins de fer (que les compagnies doivent
�64
LA. FRANCE.
lezma, impôt de capilation en Kabylie et impôt sur les pal dans les oasis, le hokkor, impôt sur les terres, prélevé seulct ^ dans la province de Constantine. Le produit des recettes cent . ♦ ■ tfW nales, ordinaires et extraordinaires, s'élevait à 6 millions en à 9,5 en 1870, à 28,4 en 1880 et à 48 en 1888. Les recettes commue ( sont en général supérieures aux dépenses (38.9 millions en kX La justice, sauf quelques règles particulières, est organisa t Algérie comme en France; toutefois les juges ne sont pas h ^ vibles. La cour d'appel siège à Alger ; les assises, avec un jai exclusivement français, se tiennent dans plusieurs villes, M ^ Oran, Constantine, Bône, Guelma, Balna, Sidi-Bel-Abbès. Hya^J outre, 16 tribunaux de première instance dont le ressort' corresj j.er à celui de l'arrondissement (excepté pour Blida dont le resso™ tribunal s'étend sur les deux arrondissements de Médéa Miliana) et qui connaissent des affaires civiles et correctionnel des tribunaux de commerce, des juges de paix (au nombre c en 1887) ayant une compétence plus étendue qu'en France cl banaux de simple police. La Cour d'appel a eu à juger, en 1887, 2 306 appels; les C gar d'assises 506 affaires criminelles ; 10332 affaires civiles, et 968 noi faires correctionnelles ont été portées devant les tribunaux de A mière instance. d'ui La justice entre musulmans est rendue en premier ressort £,brt chacune des circonscriptions par le tribunal dit mahakma comdu du cadi, de plusieurs bachadels ou suppléants et d'adels ou: L, tiers, ou par le juge de paix, suivant les cas. Jusqu'à 500 limiè le jugement est définitif; au-delà de cette somme appel petiltem interjeté devant le tribunal civil ou devant la cour d'appcl.d'ui décret du 17 août 1889, la juridiction des cadis a été reslrçonj au profit des juges de paix. Les musulmans peuvent, par unei jl| ( claration expresse, renoncer à leurs droits et coutumes poifoMfi soumettre à la législation française. pro" L'Algérie forme une académie administrée par un recteur; H;8$ est le chef-lieu d'académie depuis 1848. A la tête de chaque dCha tement est un inspecteur d'académie ; il y a 11 inspecteurs prinr'Prés Outre une école de droit (383 inscriptions en 1886), il possède M école de médecine et de pharmacie érigée en décembre 1888 en ^te r de plein exercice (264 inscriptions), une école des lettres (20P di e criptions) et une école des sciences (354 inscriptions), qui pc^ ^ un certain temps ont été réunies sous le titre d'École su])éi™fi$ 3e des lettres et des sciences. Aujourd'hui ces quatre écoles cont ^
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05
les grades de bachelier, licencié et docteur. Alger, Constantine et Oran possèdent des lycées (2 091 élèves en 1889). Il y a, en outre, C() " sept collèges communaux (Blicla, Médéa, Bûne, Philippeville, Sétif, en! Mostaganem, Tlemcen). Oran possède un collège de filles. A Dellys 111111 se trouve une école a"apprentissage, dont le maintien est contesté. 'n 1 Quatre écoles normales primaires sont établies à Alger, Bou-Zaréa mis et Constantine pour les instituteurs, à Miliana et Oran pour les inss lffi titutrices. En 1887, le nombre des écoles primaires était de 921 (771 1111 laïques et 150 congréganistes), et celui des élèves de 70 500 (au -, 1 ^er décembre 1889, le nombre des instituteurs et institutrices était U.v; de 1853). Il y avait, en outre, 26 000 enfants dans 208 écoles marm l ternelles. Des medersa (ou medraça), écoles supérieures musuless : - mânes, se trouvent à Tlemcen, à Alger, à Constantine; il y a un t'a t g d nombre d'écoles primaires arabes, ainsi que d'écoles priran omi! maires arabes-françaises, dont quelques-unes pour les filles. ■e <fe Alger, Oran et Constantine possèdent une chaire d'agriculture. 2 cl S Les Kabyles et les Arabes comprennent encore peu les bienfaits de l'instruction; d'ailleurs les écoles manquent. Sur 300000 petits lest garçons indigènes, 10000 à peine vont à l'école; dans ce total, le 968nombre des filles est de moins d'un millier. x Je Alger, évêché suffragant d'Aix en 1838, est, depuis 1866 le siège d'un archevêché, ayant pour suffragants les évèchés à'Oran et îorl Constantine (créés en 1886 aussi), sans compter l'administrateur coitdu diocèse de Tunis-Carthage. ou. h'église protestante a été remaniée plusieurs fois depuis la pre00 limière arrivée de quelques pasteurs en 1839; le décret du 14 seppcultembre 1859 a institué des conseils presbytéraux sous l'autorité ppcl d'un consistoire unique à Alger : celui du 12 janvier 1867, trois restreonsistoires provinciaux, à Alger, à Oran et à Constantine. [■ une Une ordonnance du 9 novembre 1845 a institué à Alger un consis; gloire central algérien israélite pour toute la colonie, et des consistoires provinciaux à Oran et à Constantine; un décret du 16 septembre ; 11867 remplace le consistoire central par un consistoire provincial, [() ued Chacun se compose du rabbin et de 6 membres laïques avec un ^inuprésident élu par le consistoire. sscJi Jusqu'en 1877, les musulmans de la province à'Alger avaient à leur 8 téte un muphti maléki, assisté de 2 muphtis hanéfis et de 6 muphtis CI|t ru ^ordinaires ; ceux à'Oran, un muphti de l classe assisté de 3 muphtis ie 2e 1 pet classe; ceux de Constantine, un muphti maléki, 6 muphtis hapé,iéfis et 21 imàms. Le décret du 26 août 1877 a modifié quelque peu ;u pette organisation. Les muphtis sont nommés par le gouverneur
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LA FRANCE.
JII,
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LA FRANCE.
général et les imâms par les préfets ou commandants militai i Les postes et. télégraphes sont sous l'autorité d'un tftmtjl ingénieur résidant à Alger; les travaux publics, sous celle II inspecteur général ; Y agriculture, sous celle d'un inspecteur, qU a trois conservateurs des forêts par département. je I
403. lies Tilles principales. — La province (départemei division militaire) d'Oran a une superficie de -Ho,585 kil. c, près l'administration et une superficie plus grande suivant ( en prolonge davantage le territoire dans le Sahara. Elle a[ préfecture Oran et pour sous-préfectures Mascara, Mostap Sidi-bel-Abbès, Tlemcen. Les villes principales sont : Nemours (2,576 hab.) (1), petite ville bâtie en 1844 sur une pl au fond de l'échancrure de la côte qui était l'ancien port de droma, près de la frontière marocaine; elle est dominéepat haute citadelle ; le port est mal abrité. Tlemcen (Telemsân en arabe) (pop. agglomérée : 21,5541 tants; pop. de la commune de plein exercice : 28,204 hab.),! lieu d'arrondissement, ville forte bâtie dans une haute plai: gra 822 mètres d'altitude, dominée au sud par une des chaîne « J l'Atlas Tellien, ancienne capitale du Maghreb central, appelé trefois Tlemcen la sultane, la ville aux sept enceintes. Tlerace: aux le chef-lieu d'une subdivision militaire. Il possède dans ses: ^ru ou dans les environs de remarquables monuments arabes(mce^H de Bou-Médine, ruines de Mansourah). Dans le voisinage era<* cascade d'El-Ourit. Quoique déchue de son ancienne splen: s'a' Tlemcen a encore quelques industries et un marché fréqueuBH 1 viennent les produits du Maroc et même du Touât. Lalla Maghrnia, ou mieux Lalla Murnia (commune mixte un ■1,933 hab. agglom. sur 25,017 habit.), ancienne station romai^H v nom de Syr. Poste fortifié créé en 1874, à 10 kil. de la froi ^ marocaine, dans une vaste plaine ; marché important. Pe' R (1) Les chiffres de population indiqués ici sont ceux du recensement i a U]
pl( dii d'I en m cic agi ( la d'u d'u citt vil! an< pii
Quand nous ne donnons qu'un chiffre, c'est celui de la population t -ïaM comprenant la population agglomérée et la population comptée à part||H[ donnons, en outre, le chiffre île la population de la commune totale depM^H cice, quand l'écart entre les deux populations est considérable; quandil]^^B outre, sous le même nom, une commune mixte ou une commune indie h^r ressort militaire, il y a trois et même quatre chiffres pour la même le 'arr
�L'ALGÉRIE
ET LA TUNISIE.
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Sidi-bel-Abbès (pop. agglom. 19,848 hab. ; pop. totale de la commune 21,595), chef-lieu d'arrondissement, ville fondée en 1843 par l'armée française sur les Hauts plateaux, dans une région fertile qu'arrose la Mekerra, entourée d'un mur crénelé ; c'est une des villes de création européenne dont le développement a été le plus rapide. Mascara (El-Ma'asker en arabe) (15,453 hab. pour la comm. de plein exercice et 42,159 pour la commune mixte), chef-lieu d'arrondissement, ville située à 588 mètres d'altitude au nord de la plaine d'Eghris, ancienne résidence d'Abd-el-Kader, bâti sur deux collines et entourée d'un mur d'enceinte ; chef-lieu d'une subdivision militaire, Sainl-Denis-du-Sig (10,268 hab. pour la commune de plein exercice et 13,035 pour la commune mixte), fondé en 1845, centre agricole important de la plaine du Sig. Oran (pop. agglom. 62,297 hab. ; pop. totale 67,681 hab. dans la commune de plein exercice), chef-lieu du département, siège d'un tribunal de commerce, ville bâtie en amphithéâtre au bord d'une baie, sur les deux côtés d'un ravin (ouahrdn, d'où Oran); cité importante au moyen âge, aujourd'hui une des plus belles villes de l'Algérie française. Entre deux ravins sont le Château neuf, ancienne résidence des beys et la vieille kasbah (citadelle). Les principaux monuments modernes sont la mairie et le lycée. Une grande partie de la population indigène habite le quartier dit <( village nègre ». Grâce aux jetées par lesquelles on l'a mis à l'abri, le port d'Oran est devenu assez bon, quoiqu'il reste exposé aux vents du nord. Oran est dominé à l'ouest par le fort de Santa Cruz et la montagne du Mourdjado. Mers-el-Kébir (2,308 hab.), situé à l'ouest d'Oran, très bonne rade qui a servi longtemps de porta la ville; ce n'est plus qu'une station militaire.
Arzew ou Arzeu (on prononce Arzeu) (3,664 hab.), l'ancien Portus Magnus des Romains, petite ville murée dont le port offre (jjU un Don refuge aux navires mouillés dans la rade. Mostaganem (12,595 hab.), chef-lieu d'arrondissement, ancienne mai; fra Y*'le romaine et arabe, bâtie à un kilomètre de la mer, sur un petit plateau que coupe en deux un ravin. Rélizane (3,866 hab.), commune agricole sur la Mina, qui, grâce ;nti à un barrage, fertilise la plaine voisine.
Tiâret ou
jUtt
"part i plei:
Tihâret (1) (pop. agglom. 3,093 hab. ; pop. totale de la
ni il M ut pas confondre ce Tiâret, qui est le plus important, avec deux ii;. autres localités du même nom dans le même département. L'un se trouve dans n( oefc l'arrondissement d'Oran avec 4020 hab. (populat. agglom.) L'autre est une
11 ne fa
�68
LA FRANCE.
commune de plein exercice 4,541), poste important, bâti à une sar tude de 1083 mètres entre deux ravins, probablement surl placement de l'ancienne Tingastia, pour garder, à l'extrémit soi Tell, le plateau du Sersou. bâl Tâgdemt, bourg voisin, a été la résidence d'Abd-el-Kader tiei dant un certain temps et a été incendié par les Arabes en l'arrivée des Français. Kai Dans la région des steppes : sor Le poste du Kreider, situé sur la voie ferrée entre les Bal parties du chott Ech-Chergui. laq Géryville (pop. agglom. 2,292 hab. ; 24,435 dans la comr de plein exercice), commune indigène de la subdivis. Mascara; redoute avancée et bien fortifiée, bâtie en 1852 une gorge de l'Atlas Saharien, à 1300 mètres d'altitude ; prés redoute est le village, habité par des Européens et des indij Dans le Sahara sont les oasis des Oulâd-Sidi-ech-Cheikh. II La province (département et division militaire) d'Alger la superficie est officiellement de 540,171 kil. c, a pour ture Alger, et pour sous-préfectures Orléansville, Médéa, iï\
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Tizi-Ouzou. Les villes principales sont : Ténès (commune de plein exercice 1,703 hab. agglom. el pour la commune de plein exercice ; 25,873 pour la coi mixte), fondé en 1843, au nord-ouest du Vieux-Ténès, suri placement de l'antique Cartenna; petit poste de refuge qi_ vait de débouché commercial à Orléansville. Cherchell, Cherchâl en arabe (3,507 hab. pop. aggloir ^ 8,331 hab. pour la commune de plein exercice), l'ancienne capitale de la Mauritanie Césarienne dont il ne reste que desr.c'est aujourd'hui un petit et médiocre port. Alger (pop. agglom. 74,792 hab.), siège du gouvernera^ néral et chef-lieu du département (fig. 265), archevêchta j d'appel, académie universitaire avec écoles de droit, de: cine, des sciences, des lettres et observatoire, situé à 772 kilo. mr. •de Marseille, port de mer que de grands travaux ont ari^,
commune mixte du territoire militaire, subdivision de Mascara, Tiârel-Aftou, avec 163 hab. (popul. agglom.) et 34,352 hab. (popul. commune).
et: 4 toU'esl
�L'ALGÉRIE ET LA TUNISIE. [ une sur
69
sans le mettre entièrement à l'abri des vents. La ville est très pittoresque, surtout quand on la voit de la Méditerranée avec ses mai•émii sons blanches brillant au soleil comme une carrière de marbre, bâtie en amphithéâtre au-dessus de la mer, avec de beaux quarader tiers européens sur la plate-forme qui domine le port et d'étroites ,n ij rues mauresques étagées sur les pentes ardues de la colline. La Kasbah, vieille citadelle, où était le trésor des deys, s'élève au sommet. Le boulevard de la République qui borde le quai, la rue ]e, Bab-Azoun qui lui est parallèle, la place du Gouvernement, près de laquelle sont la Grande mosquée et le palais de l'archevêché, le
Vue d'Alger.
square de la place Bresson sont au nombre des promenades les ^ rplus fréquentées d'Alger. 00 ^ Dans le voisinage sont, plusieurs localités curieuses à visiter, '.elles que le sommet du Sâhel, où était le village de Bou-Zaréa;]& " < Tombeau de la chrétienne », quiestsituésurune crête à l'extrémité occidentale de la Métidja et qui fut en réalité la sépulture du roi de , Mauritanie, Juba; les ruines de la colonie phénicienne de Tipaya; 1 a baie de Sidi-Ferruch où les Français débarquèrent en 1830. de Staouéli (localité de la commune de Chéragas, qui a 4,765 hab.), " important établissement agricole des Trappistes, souvenir d'une n ' bataille des premiers jours de la conquête. ,a it: Mustapha (17,729 hab.), commune peuplée de villas, située à ul. M'est d'Alger et divisée en Mustapha inférieur et Mustapha supé-
�70
LA FRANCE.
rieur ; Arba (1,362 hab. de pop. agglomérée sur 6,670 de pop et : taie); Bir-Rabalou (207hab. agglomérés sur 6,527 de pop. toU de Blad-Guitoun (102 hab. agglomérés sur 8,259 de pop. totale);.!)! ] ville (947 hab. agglomérés sur 6,747 de pop. totale) et 7ssef lal (241 hab. agglomérés sur 7,452 de pop. totale), villages prosp d'à Tizi-Ouzou (1,793 hab. agglomérés sur 31,552 hab. de la sai mune de plein exercice), chef-lieu d'arrondissement, situéàlegoi de la vallée de Tisser, dans la plaine de la Grande-Kabylie. I Fort-National (1,089 hab.), chef-lieu d'une commune mixtmi la Grande-Kabylie, bâti au milieu des montagnes par 616n>da: d'altitude, place forte importante. l'ei Dellys (13,288 hab. dans la commune de plein exercic me 24,036 dans la commune mixte) port de la Grande-Kabylie,; J d'une subdivision militaire. la Blida (11,435 hab. pop. agglomérée sur 24,304 de pop. I vil] de la commune de plein exercice), au fond de la plaine t 1 Métidja, presque au pied de l'Atlas Tellien, avec le montSidi J el-Kader (1,640 mètres) à l'horizon, ville entourée de plan: coi au d'orangers et d'oliviers. Boufarik (3,703 hab. pop. agglomérée sur 7,331 de pop'4' taie); Bovigo (335 hab. pop. agglomérée sur 6,433 de pop. tuunFondouk (640 hab. pop. agglomérée sur 4,709 de pop. l( Pei villages prospères de la plaine de la Métidja. ^e Koléa (3,023 hab. pop. agglomérée sur 5,791 de pop. to:sie r petite ville florissante, bâtie sur le flanc du Sâhel. *° Orléansville (3,082 hab. pop. agglomérée sur 8,737 de po[ | 1 taie), chef-lieu d'arrondissement, ville bâtie en 1823 au c-A ' de la plaine du Chélif, sur un plateau de la rive gauche où m été une station romaine; marché agricole. , J etr Miliana (3,962 hab. pop. agglomérée sur 7,426 de pop.l chef-lieu d'arrondissement, ville bâtie sur le flanc méridien:0111 Zàkkar et dominant la fertile vallée du Chélif, souvent attaque" ' les Arabes pendant la première période de la conquête fraiiD Boghar (1) (670 hab. pop. agglomérée, 2,372 dans la corn civile de plein exercice, et 24,063 hab. dans la commune n 0C( sur un plateau de la rive gauche, dominant la plaine dul i Chélif; Abd-el-Kader en avait fait son arsenal. étt Téniet-et-Hâad (3,700 hab. dans la commune de plein es
(1) Sur le Chélif même, rive droite, se trouve à une vingtaine de ki: Ze, distauce, le bourg de Boghdri [2308 hab. dans la comm. de pl. exerc.||| plus, 22,512 hab. dans la comm. mixte) qui porte presque le mêraeno^B
�L'ALGÉRIE ET LA TUNISIE.
e
71
pop
et 29,098 dans la commune mixte), poste militaire dans le massif
~>- tôt
del'Ouarnsenis. 2);.Il: Médéa (3,754 hab. pop. agglomérée sur 14,211 de pop. toh- (aie), chef-lieu d'arrondissement, ville située par 220 mètres trosf- d'altitude sur une terrasse des Hauts-plateaux, dans une région e la saine et cultivée, au sud de Blida, dont Médéa est séparé par les : aie: gorges de la Griffa; elle renferme de nombreuses ruines romaines. ie. Aumale (1,550 hab. pop. agglomérée sur 3,675 dans la commis mune de plein exercice ; 37,320 dans la commune mixte; 18,627 16 ni dans la commune indigène; total 61,025 hab.); fondé en 1846 sur l'emplacement de l'ancienne Auzia, forte position militaire et comercir merciale, siège d'une subdivision militaire. ylie,; Bou-Sà'ada (5,337 hab. clans la commune mixte, et 22,965 dans la commune indigène appartenant à la même division militaire), op. i ville bâtie en amphithéâtre dans le bassin du Hodna. line, Dans la région saharienne : Sidi- Laghouât (5,384 hab. dans la commune mixte; 13,463 dans la liant; commune indigène de la subdivision militaire de Médéa), situé au pied méridional de l'Atlas Saharien, à l'entrée du Sahara à 3 p0p 741 mètres d'altitude, sur les deux pentes d'un ravin au fond duquel ,p l„ un barrage et un canal amènent l'eau de l'oued Mzi; cette eau a ,p (, permis de multiplier les palmiers-dattiers et d'étendre les cultures de céréales dans une région entièrement stérile ; chef-lieu de plu,p ^ sieurs Ksour ou villages, tels que Tadjemout et Ain-Madhi, place forte prise en 1852 par le général Pélissier. je 0. Plus au sud, dans la région déserte de la Chebka, au milieu !d'un cirque de roches arides, long de 18 kilomètres et large de ( j|2, les villes des Mzabites : 0 Berridn (4,800 hab. environ), dont la fondation remonte peute p | être au commencement du xu siècle, ceinte d'une muraille et do0 ,jdiorminée par le minaret de sa mosquée; au pied de la ville, campe 't .une tribu arabe qui la défendait autrefois ; l'oasis contient 30,000 ; .. .palmiers. , Ghardaia (env. 14,000 hab. dans Ghardaia; 38,000 dans toute con l'oasis?), possède 64,000 palmiers; près de la ville est un fort me][ ^occupé par une garnison française. i Béni-hguen, sur le flanc d'une colline, ville sainte et centre des . ^études des Mzabites. Guerara (5,000 hab.), à la limite de la Chebka, sur l'oued de B Zeghrir.
■wc
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P1us au sud sur le
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territoire des Chambâa, est l'oasis de Metlili
�72
LA FRANCE.
III
La province (département et division militaire) de Constantin; : mui la plus grande de l'Algérie, mesure d'après la statistique oli cielle 191,527 kilomètres carrés et beaucoup plus de 200,000 ; t c e on la prolonge dans le désert jusqu'à Témacin. Elle a pour pr ill( v lecture Constantine et pour sous-préfectures Balna, Bône,Bouii, ,j an Guelma, Philippeville, Sélif. i ca c Les villes principales sont : j a n Bougie (6,040 hab. pop. aggl. sur 12,167 de pop. tôt.), villetmse t florissante au moyen âge, bâtie sur l'emplacement de la coloni proi romaine de Saldaa, aujourd'hui chef-lieu d'arrondissement, dan-eau] une situation pittoresque à l'embouchure du Sahel, avec un Kasl bonne rade; fait un commerce d'une certaine importance. La ] Djidjelli ou Djidjel (3,837 hab.), petit port abrité par des récit dans Collo (2,712 hab. dans la commune de plein exercice et 2b,G!ipont dans la commune mixte), plus prospère dans l'antiquité queipala nos jours. tabb Philippeville (18,480 hab. pop. agglom. sur 22,177 de pop. lu cipai taie), Rusiccada des Phéniciens et Skikda des Arabes, chef-lie phy d'arrondissement, ville fondée en 1838 sur la baie de Stor dirig tête de ligne du chemin de fer de Constantine, port muni de j-bre tues qui aujourd'hui dispensenl les navires de mouiller à Stnn Stora (3,238 hab.), petit port de cabotage situé sur le flanc occi-| dental de la baie de Stora, à proximité de Philippeville. Bône (26,225 hab. pop. agglom. sur 29,640 de pop. lot.), chef-bif lieu d'arrondissement et de subdivision militaire, tribunal et c\\m\ bre de commerce, non loin des ruines d'Hippone, dans une : situation au fond du golfe qui porte son nom ; son port a élé am -3i627 lioré par de récents travaux. FedjLa Calle (6,197 hab. dans la commune de plein exercice, *! :d'Algé 2,650 agglomérés; 15,418 hab. pop. tôt. de la commune mixte),! Gui abri ordinaire des pêcheurs de corail; la Compagnie françaismune d'Afrique y avait son principal centre ; près de là, à l'est, se trou-lieu d vait le Bastion de France, détruit en 1694. plaine Randon (497 hab. pop. agglom. sur 4,316), dans la plaine, as Sou sud-est de Bône. et 28, Mondovi (1,038 hab. pop. agglom. sur 1,750), sur la Seybousc.de Thi Sétif (5,460 hab. pop. agglom. sur 11,553), ancienne colonit saire, romaine, aujourd'hui chef-lieu d'arrondissement et de subdivision ^n
mil pos d'A
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^Q
�L'ALGÉRIE ET LA TUNISIE.
73
militaire, situé sur les Hauts-plateaux à 1096 mètres d'altitude, position militaire et agricole importante sur le chemin de fer d'Alger à Constantine, conservant, dans le jardin qui lui sert de itine musée, des ruines de l'époque romaine.
;
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Constantine (pop. urb. 44,960 hab.), chef-lieu du département
XX)-et d'une division militaire, tribunal et chambre de commerce. La ' P- ville, située à 87 kil. de Philippeville par chemin de fer, est bâtie 3 ; ",'/ dans une situation très pittoresque et très forte sur un plateau calcaire, étroit et haut (534 à 644 mètres au-dessus du niveau de
la mer); le plateau est coupé à pic et séparé, excepté du côLé où e In', se trouve la « place de la Brèche », du reste du pays par un ravin ■Ion: profond de 50 à 90 mètres au fond duquel le Rummel roule ses daiteaux. Les hauteurs du Mansoura et du Chettaba le dominent. La un Kasbah occupe la pointe nord-est à l'angle formé par le Rummel.
La population, trop dense, se porte dans les faubourgs, surtout icifi dans celui de Mansoura avec lequel la ville communique par le i,65;pont dit' El-Kantara. L'hôtel de la préfecture et surtout l'ancien e A palais d'Ahmed-bey, spécimen curieux, quoique d'un goût contestable, de: l'architecture mauresque du xvui siècle, sont les prin. t cipaux monuments. Le quartier arabe a conservé son ancienne -li: physionomie. Constantine, qui avait repoussé en 1836 une attaque on dirigée par le maréchal Clause], a été pris d'assaut le 13 octobre 1837. on Condé-Smendou (367 hab. pop. agglom., sur 12,555), centre en agricoles, sur le chemin de fer de Constantine à Philippeville. Le Kroubs (545 hab. pop. agglom., sur 6,482 hab.), situé à la
i, bifurcation des chemins de fer de Batna et de Constantine-Alger.
0
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Mila (2,528 hab. pop. agglom., sur 7,356), Oued-Zénati (16,265
]| hab.), commune mixte, et Rou/fach. (257 hab. pop. agglom., sur n-3,627), centres agricoles de l'arrondissement de Constantine; Fedj-M'zala (66,569 hab.), la commune indigène la plus peuplée de .; l'Algérie. Guelma (4,600 hab. pop. agglom., sur 6,728 hab. dans la comisemune de plein exercice et 23,090 dans la commune mixte), chefulieu d'arrondissement, bâti près de l'ancienne Calama, dans une plaine au pied du Djebel Mahouna, marché fréquenté, u Souk-Ahras (5,997 hab. clans la commune de plein exercice et 28,011 dans la commune mixte), bâti sur les ruines de la ville .deThagaste près de laquelle les Vandales furent vaincus par Béliçsaire, marché fréquenté par les marchands tunisiens. Aïn-Beïda (2,752 hab., comm. de plein exercice), « la Source
�74
LA FRANCE.
blanche », sur un plateau où se trouvent de nombreuses rut romaines. Tebessa (2,437 hab. dans la comm. de plein exercice, 43,329 4 la commune mixte, et 24,279 dans la commune indigène), i au milieu des ruines de l'ancienne Teveste, sur la frontière 1 SoM, sienne, à 1,088 mètres d'altitude. cé Batna (1,024 hab. pop. agglom., sur 6,514 dans la comm,f|B| plein exercice et 22,632 dans la commune indigène), chef! _ d'arrondissement et de subdivision militaire, ville détruite et 11 bâtie en 1871, située à 1,021 mètres d'altitude, entre le dji ™c' Tougourt (ou montagne des Cèdres) et le massif de l'Aurès, d une plaine fertile, trop sèche, non loin des vastes et curie 4( ruines romaines de Lambessa. qui Dans la région saharienne : d'he Biskra (2,522 hab. pop. agglom., sur 7,910 dans la conwconl de plein exercice; 106,704 dans la commune indigène), à i tiles trée du Sahara et au pied de l'Aurès; c'était la station AdPisp méd dans l'antiquité ; c'est aujourd'hui la principale ville du Zàl déjà une oasis riche en palmiers-dattiers; en communication par che: l'éta de fer avec Batna ; près de là, l'oasis de Zaatcha, célèbre pi: déce siège de 1849, n'est plus qu'une ruine. Kha Au sud-est de Biskra est l'Oued Soûf, groupe d'oasis dont nisa Ouad, avec ses palmiers plantés dans des fosses, est le ce: L( Au sud, le chapelet des oasis de YOued-Rhir, dont le priu par groupe est celui de Tougourt (2,000 hab.), occupé par un- .En 1 nison depuis 1854, possédant aujourd'hui plus de 20,000 palitofflci et fabriquant des haïks renommés; ensuite la petite oasi;indig Temaçin; à 10 kilomètres au sud-ouest de Tougourt, puis cei'avait menl A'goussa, et la grande oasis de Ouargla. Ouargla (21,000 hab. dans la ville) dépend de la division #ew^ taire d'Alger; l'oasis est riche en dattes (800,000 palmiers)t: Da chameaux; elle communique, d'une part, avec Ghadamès au^est u lureest, et, d'autre part, au sud-ouest avec le Touât. El-Goléa, oasis située à 300 kilomètres de Ouargla, à l'e»"e g d'une longue vallée qui se prolonge vers le sud, cultivée par sont petite population de noirs esclaves, a été visitée pour la preinenC( M ti( fois par les troupes françaises en 1873. El-Goléa est sur ]ar ^ 11 du Touât.
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73
3e Section. 29
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GÉOGRAPHIE ECONOMIQUE
' SOMMAIRE.
DE L'ALGERIE.
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— 406. Le sol du Tell et la population agricole (75). — 407. Les céréales (77). — 408. Les autres cultures industrielles et maraîchères (89). — 409. Les forêts (79). — 410. Les arbres fruitiers (81). — 411. La vigne (82). — 412. Les Hauts-plateaux et l'alfa (84). — 413. Le Sahara et les dattes (85). — 414. Le bétail et les animaux sauvages (80). — 415. Les mines (90). — 416. Les eaux minérales (92). — 417. L'industrie (93). — 418. Les voies et moyens de communication par terre (94). — 419. La marine et la navigation (97). — 420. La banque et le crédit (98). — 421. Le commerce (99).
406. lie sol du Tell et la population agricole.
—
Le Tell,
qui comprend environ 130,000 kilomètres carrés ou 13 millions
d'hectares, constitue la partie cultivable du territoire. On y renmn contre, surtout dans les vallées, beaucoup de terres fortes et ferà 1 liles. La flore et les cultures y sont à peu près celles de la région 'is'< méditerranéenne de la France. La fertilité de cette région était Zàl déjà renommée au temps des Carthaginois et des Romains; elle clic l'était aussi dans les premiers temps de la domination arabe. La : pr décadence a commencé avec le démembrement de l'empire des
Khalifes et surtout avec les Turcs. Le relèvement date de la colo3nl nisation française. c< Les colons européens ont beaucoup accru la production du sol rim par la science, l'activité et les capitaux qu'ils ont apportés, ne.En 1887, leurs instruments agricoles avaient, d'après la statistique ala officielle, une valeur de 20 millions 1/2, tandis que ceux des asi indigènes en représentaient moins de 4; la valeur des premiers ,; avait doublé depuis 1878, tandis que celle des seconds avait augmenté à peine d'un tiers. Tous les ans il y a en Algérie un concours m général agricole et des concours locaux.
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Dans une contrée où les sécheresses sont fréquentes, l'irrigation
est une des améliorations foncières qui profitent le plus à la culaui ture. Depuis la conquête, les anciens canaux ont été nettoyés et l'e»de grands barrages-réservoirs ont été construits. Les principaux p sont : le barrage de Marengo sur l'oued Meurad et le barrage ar reu(encore inachevé) de YHamiz, non loin de Fondouk, dans la
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Métidja, le barrage de Y oued el-Hammâm, dans le bassin de l'Habra, et celui de Cheurgas, dans le bassin du Sig, qui se sont rompus, l'un en 1881, l'autre en 1883; le barrage de la Djidiouia auxquels il faut aujouter les canaux de la Mina, du Mou et du Chélif.
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LA FRANCE.
Les puits artésiens, que l'administration a commencé à cre depuis 1856, quelques-uns dans la province d'Oran, beaucoup 4P la province de Constantine, ont contribué à fertiliser certaines |<ïu ties des Hauts-plateaux, surtout la plaine du Hodna et plus end -aj la région de Youed-Rhîr où leur eau jaillissante a mis en val$âj des portions du désert et agrandi plusieurs oasis entre Chegjf» Ouargla. En 1889, le débit des nappes jaillissantes étaitac< au 412,000 mètres cubes par jour. Sur un total de 3,817,000 habitants recensés en 1886, 3.2K et formaient la population agricole, à savoir : 1,038,000 home J 985,000 femmes et 1,223,000 enfants au-dessous de 15 ans;! 1 avait 3,039,000 indigènes et 207,000 Européens. De 1884 à «s;! ! d'ï contingent européen a augmenté de 21 p. 100, surtout au prot 11, la province d'Oran; le contingent indigène, de 11 p. 100, surj est au profit de la province de Constantine. La densité de la lation agricole est considérable clans la Kabylie (102 habitant;.^1"0 Les kilomètre carré dans l'arrondissement de Tizi-Ouzou, 48 l'ei celui de Bougie) ; elle est moyenne dans les arrondissements qui ger (32), à'Orléansville (25), de Mostaganem (24), de 'PkiUpp lai et de Guelma (23), faible sur les Hauts-plateaux (arrondissent 1 Batna, 12; de Sidi-bel-Abbès, 8). Sur les Hauts-plateaux,lap coi lation agricole est presque exclusivement indigène. D'après la Statistique générale de l'Algérie, document offici-: aus superficie des propriétés rurales, en 1887, était de 10,567,700 em tares, dont 1,356,800 (1,181,000 en 1884) aux Européei 4,0 9,210,900 aux indigènes (8,054,600 en 1884). La propriété: par péenne avait augmenté d'environ 175,000 hectares depuis I dig La superficie consacrée aux céréales était évaluée, en 1$ tan 2,675,300 hectares (393,300 aux Européens et 2,281,500 aux ai gènes). La production était de 15,034,000 quintaux métrflH (3,167,000 aux Européens et 11,867,000 aux indigènes). TrenlH auparavant (en 1856), la récolte totale était inférieure à 5gUJ lions de quintaux, dont 588,000 pour les Européens. en La culture indigène a peu progressé. Elle continue à labjj^ avec une charrue qui écorche à peine le sol et qui tourne a^ des touffes, presque partout nombreuses, de palmiers nains, jj^ plante, très vivace et très résistante, est un obstacle sérieux,: pour la culture européenne. Plus exposés aux intempére m climat que les Européens, les indigènes obtiennent les rendtD'ap plus variables et sont plus exposés à des famines : ainsi, en|8i;â . d'ap année de famine dont les effets ont été terribles, la reco.do£
�L'ALGÉRIE ET LA TUNISIE.
77
oupiPas atteint pour toutes les céréales réunies, 2 millions et demi de ; . quintaux. L nes ' 407. lies céréales. — Pour subvenir aux besoins de la popula]tion en cas de disette, il s'est formé des sociétés indigènes de préen ya .voyance et de prêts mutuels qui forment des réserves de grains, ^accumulés dans des silos ou prêtés à des particuliers. Ces sociétés, au 1er janvier 1890, étaient au nombre de 62, avec 133,000 membres 3 qjget une valeur de 3 millions en céréales ou en capitaux. La céréale prédominante est l'orge, qui occupait, en 1887, environ 1,300,000 hectares et rendait 8,230,000 quintaux ; en 1888, j^la récolte n'a été que de 6,900,000, soit environ 12 millions 1/2 ^d'hectolitres (à 00 kilogr. par hectolitre). Elle s'était élevée à ^11,405,000 quintaux en 1884; la moyenne des années 1870-1888 j est de 8,090,000. Cette céréale convient au climat parce qu'elle a ^ j!craint moins la sécheresse que le blé et qu'elle mûrit plus vite. t ^ Les neuf dixièmes de la récolte appartiennent aux indigènes qui ,' r cru;' l'emploient à nourrir les chevaux et autres animaux de ferme et ... qui s'en nourissent eux-mêmes. L'orge d'Algérie est estimée par la brasserie anglaise. 3eni?[ j Le blé dur, que les indigènes cultivent le plus après l'orge et qui 1 ' ' convient aussi au climat de l'Algérie, est en général de bonne qua^ . lité. Le blé dur concassé sert à faire le kouskous; on en fabrique 'aussi un pain très nourrissant, mais un peu jaunâtre. La superficie t ' . emblavée était, en 1888, de 1,048,000 hectares et la production de 4,055,000 quintaux, soit environ 5,200,000 hectolitres (à 78 kilogr. îpLé f • par hectolitre) dont les neuf dixièmes appartenaient à la culture in IUIS digène. Le rendement n'a guère été que de 6 hectolitres 1/2 à l'hecn lSj tare. La récolte de 1888 était d'ailleurs médiocre; celle de 1884 aux, avait donné 6,832,000 quintaux. méli Le blé tendre, qui vaut un peu plus sur le marché, est au conL'reniij traire une culture dont les quatre cinquièmes appartiennent aux Européens, qui emploient la charrue française. La production, en 1888, était de 1,424,000 quintaux, soit environ 1,825,000 hecto1 la litres (1,649,000 quintaux en 1884). Le rendement n'était guère que ne a ' de 7 hectolitres et demi à l'hectare sur les terres des indigènes; ain3 il était de 8 et demi sur les terres des Européens (1).
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'P (1) La qualité du blé paraît n'avoir pas beaucoup changé depuis l'antiquité. 3nat-D'après les recherches de M. Lacroix, l'hectolitre de blé d'Afrique aurait pesé [ en 81 kilogrammes du temps des Romains; celui de Bône eu pèse aujourd'hui 78; i ,,;,,-/d'après Pline, le blé d'Afrique rendait 80 % de farine et 20 de son; il LW donne aujourd'hui 81 et 19.
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LA FRANCE.
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�L'ALGÉRIE ET LA TUNISIE.
79
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Le seigle est très peu cultivé : moins de 3,300 quintaux en 1888. Les principaux centres de la culture des céréales (blé tendre ou
jj-dur et seigle) sont: dans le département d'Oran, Sidi-bel-Abbès, '.^les Trembles, Nédroma, Saïda, Cacherou, Frenda, Tiaret, Ammi-
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LA FRANCE.
Moussa, Cassaigne, Renault ; . dans le départenent d'Alger Mélidja, la Grande et la Petite Kabylie; dans le département me^ Constantine, la plaine de Sétif et de Constantine jusque par ; met Guelma. L Le mais (près de 75,300 quintaux en 1888) est très peu a u: tivé, faute de terrains suffisamment humides. L Le sorgho (becknaet obra en arabe) avait donné 227,000ava taux en 1888. Cette culture a diminué. Cependant, ne craiataupas la sécheresse, le bechna remplace en partie le maïs; il en^ d'un usage fréquent en Kabylie. & ^ L'avoine a produit, en 1888, 540,000 quintaux. Elle n'est gi^H cultivée que par les Européens (surtout dans la Mélidja, les pla: ^0_n d'Oran et de Sidi-bel-Abbés) ; les Arabes la jugent trop échirfjà fante pour les chevaux. rïiffl C 0ni 408. L<cs autres cultures industrielles et maraîchères. - ' légumes les plus cultivés sont les fèves et les pois chiches que; I duisent surtout les régions du Dahra, de YOuarnsenis ,de la GM Kabylie, le territoire montagneux entre Djidjelli, Philippev'è Constantine. Les indigènes en consomment une grande qu!:^ani pé (273,000 quintaux en 1888). ^ L'arachide, dite cacouette dans le pays, est cultivée dans cert^ les J douars du littoral. les t Le tabac [Métidja, environs de La Calle et de Bône, etc.),J la principale espèce est le chebli, était cultivé avant la conqj2,08i française. Introduit de nouveau en 1844, il occupait, en 'du t
10,140 hectares et donnait environ 40,000 quintaux. Cette ture n'est pas en progrès, surtout chez les indigènes qui sunlB d'obtenir le même rendement que les Européens. de^do Le coton, introduit en 1842 et fortement encouragé de 1860, fournissait, surtout dans la plaine du Sig et la pkk l'Habra, de bonnes qualités longue-soie. Cette culture, quia été florissante sous les Arabes et qui a été stimulée quelque to^H par la guerre de sécession en Amérique (1860-1863), a été pres.à sooc abandonnée depuis 1881 (récolte de 140 quintaux seulemen:' ^j i1a 1887). Cett On cultive la pomme de terre, surtout les primeurs qu'on expfl au printemps pour la France. La culture maraîchère, que] quent surtout les Mahonais, est devenue très importante environs d'Alger, d'Oran, de Nemours, de Moslaganem, de Cl chel, dans la Grande-Kabylie, dans les environs de J5OMJK,^L Philippeville, de Bône. Elle fournit des légumes toute l'année.,*^
�w melons, des pastèques, etc., à la consommation locale et des primai
L'ALGÉRIE ET LA TUNISIE.
81
iar i meurs au marché français (1). La culture des fleurs, surtout celle du géranium et de la menthe, >eu( a une certaine importance, particulièrement à Boufarik. Le lin, lin de Riga et lin d'Italie, culture renouvelée en 1862, 30 j avait fait d'assez rapides progrès pour donner, en 1873,67,300 quin(i„ taux de graines. La récolte est tombée peu à peu jusqu'à 6,36& . j en 1885, année d'ailleurs très défavorable; elle a remonté, en 1886, ' ' à 18,870. l&râïitie, ramie blanche [china grass) et ramie verte, plante textile dont la culture avait été inaugurée en 1878, et qui, en 1880, avait ■. déjà donné 83 quintaux, a été presque abandonnée à cause de la difficulté de décortiquer les fibres. Cependant, en 1887, elle en a _ donné encore 23. . La canne à sucre était cultivée en Algérie au temps des Arabes, La luzerne, que les indigènes connaissaient et qu'on rencontre dans les oasis, commence à s'introduire dans les cultures européennes.
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ç 'Cette culture y est devenue impraticable au prix actuel du sucre..
409. lies forêts. — La superficie du sol forestier, comprenant les forêts domaniales, communales et particulières, les bois et les broussailles, était évaluée, en 1887, à 3,247,000 hectares dont " 2,083,000 dans la région méditerranéenne ou Tell, soit 19 % ,n Jdu territoire et 1,162,000 sur les Hauts-plateaux et sur le versant 2 Les j. saharien, soit 6 °/ ( )forets domaniales, qui, sous la loi
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(1) En 1887, l'exportation de ces primeurs par les quatre principaux bureaux de douane a été (nombres exprimés en quintaux) :
Alger. Oran. Philippeville. Bône. Total.
Pommes do terre.. Légumes verts
19,400 6,330
2,060 190
5,140 800
530 140
27,730 7,520
.
,
En 1889
> l'exportation s'est élevée à 10,000 tonnes pour les légumes frais et
rfà 8000 pour les légumes secs; le progrès a été considérable.
(2) En .France, comparativement à la superficie totale, celle des forêts est Mans la proportion d'environ 18 à 100. (Tome II, p. .114.) Cette proportion s'établit ainsi pour l'Algérie :
XI Proportion p. 100 du territoire. •, . Oran. Alger. Constantine.
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Région méditerranéenne Région du sud
25
4
16
4
17
. Proportion, donnée par un document officiel,parait être au-dessous de our la P province de Constantine. Ce document, dont les chiffres diffèt rent un peu de ceux que nous avons cités dans le texte, donne 2,475,000 hecLA FKANCE. l]J g
la réallté
*
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LA FRANCE.
musulmane, étaient aussi des propriétés d'État (beylik),om Rb 2,498,000 hectares; les forêts des particuliers 468,000; W(jé n'était pas classé. La valeur des produits vendus des forêts niales s'élevait à près de 600,000 francs en 1887. ^e La province de Constantine est la plus riche en produit;: I tiers. Bib Il y a trois conservateurs des forêts, un par département les Le chêne vert (738,000 hectares) est une des principalesa-l'E de l'Algérie. Il peut atteindre 13 à 18 mètres; c'est un bois vas et compacte, très résistant, excellent pour le chauffage et 1?par ronnage. Il se trouve surtout dans la province montagnequ'i Constantine et dans la Kabylie (1), ainsi que le chêne liège L eus suber) (434,000 hect.), qui n'aime pas les terrains cales Tas qui est plus abondant en Algérie que clans aucune autre rap: du globe. Le chêne zéen (34,000 hect.), qui se plaît à 1 L sition du nord et qu'on trouve surtout dans la province éestii tantine, fournit un bon bois de construction. On cultive, en en 1 le chêne à glands doux qui pousse presque partout. 4 Le pin d'Alep (811,000 hect.), qui fournit de grandes pl;d fa et de bonne résine, se rencontre surtout dans les province; :turt et $ Alger. sous On trouve aussi des bois d'ébénisterie : le cèdre (37,000 '' es qui est la plante caractéristique des hautes régions monta::Deai et qui se trouve en abondance (forêt des cèdres) près de lk@uei thuya (138.000 hect.), dont les loupes sont richement veir $1 qui, comme le pin d'Alep, ne se rencontre guère au-dei^H 3n ïï 600 mètres. Près des deux tiers de la superficie boisée de l'Algérie est cinne par le pin d'Alep, le chêne vert, le chêne-liège et le thuya. 'eu'e Les forêts du littoral, dans les départements d'Alger et 0C consistent surtout en broussailles. C'est sur l'Atlas Tellier pe les cercles de Sebdou, de Telagh et de Frenda (dép. d'Or566111 Djendeli, du Haut- Sebaou, de Bou-Saâda (dép. d'Algia na L'o me 1
tares en territoire civil, presque tous sont soumis à l'action du serc^ . tier, et près de 820,000 en territoire militaire, non soumis à ce régit, En 1884, l'administration n'évaluait encore la superficie foi'esl::Œn«i 2,785,000 hectares en tout. es te (1) En 1887, l'Algérie a exporté 6,500 tonnes de liège en plan*., , 4,874,000 francs (d'après M. Combe, conservateur des forêts), et en ont uae liège ouvré. La France en a reçu pour une valeur de 3,300,000 fraiir- ^ E M. Combe estime que, si l'exploitation était bien aménagée, lap:'unn: annuelle du liège pourrait s'élever à 45,000 tonnes.
�L'ALGÉRIE ET LA TUNISIE.
83
OMIT Rirha, de Tebessa, dans le massif de VEdough et des Beni-Jalah ) ; lf (dép. de Constantine) que se trouvent les massifs principaux.
rêls luit;
L'Atlas Saharien renferme, au sud des Zârhez, un vaste massif de forêts, dont Djelfa est à peu près le centre,
Dans le département de Constantine, il faut citer les forêts des Bibân, des Babor, colles qui bordent au nord la plaine du Hodna, nent, les forêts situées entre l'oued El-Kebir et Philippeville, celle de es es VEdough, celle du massif de Souk-Ahras et des Béni-Jalah, les
buis vastes forêts qui entourent Batna et s'étendent sur une grande et 1:partie de l'Aurès; celles qui, plus vastes encore, s'avancent jusigne. qu'au bord de la mer et sont plus facilement exploitables, iège L'eucalyptus, surtout l'espèce dite globulus (gommier bleu de a; Tasmanie), introduit vers 1880 dans le pays, s'y est développé sa [rapidement, surtout dans la Mélidja.
, [i i Les incendies sont fréquents dans les forêts de l'Algérie. On e è estimait à 1 million 1/2 de francs les dommages qu'ils ont causés ■ en en 1887 (1).
410. lies arbres fruitiers. — Parmi les arbres fruitiers cultivés, p]:il faut citer d'abord l'olivier qui était déjà une des principales cul;s ; tures du pays, du temps des Carthaginois et qui est très rustique ice sous ce climat. Il forme sur certains points des forêts entières, et 00(1 il est cultivé en grande quantité dans la Kabylie. On en a planté i beaucoup dans les environs de Tlemcen, de Blida, d'Alger, de n a; p Guelma, de Djidjelli, de Bône, de Bougie, ports d'exportation, de Jti ^Pkilippeville.
,4* C'est une des richesses de la population indigène ; un pied donne en moyenne 58 kilogrammes de fruits. La récolte varie suivant les , innées : elle a été de 960,000 quintaux en 1876 et de 80,000
;(|
„ seulement en 1881. En 1886, elle a été de 260,000; on a fabriqué i,16,000 hectolitres d'huile. e ][j Cette fabrication a fait de notables progrès, grâce aux Euroe[ péens. La médiocre qualité de l'huile de Kabylie est due moins à y„, a nature du fruit qu'à la manière de le traiter.
;:
L'oranger, le citronnier, le limonier, dont le fruit est plus doux jue le citron, le cédratier, dont le fruit ressemble à un gros citron, ^ont cultivés en beaucoup de lieux, surtout à Blida, à Koléa, à BounArik, à Cherchel, dans les environs d'Oran, et en général sur
es terres bien abritées et situées à moins de 500 mètres d.'alouï itude. ancs .api (1) En 1881, le dommage a 616 de 9 millions. Il est en moyenne de plus
un million par au depuis douze ans.
�84
LA
FRANCE.
foni Le bananier, grande plante herbacée qui réclame un soiffille et arrosé, un lieu abrité et chaud, ne pousse que sur points, surtout aux environs à'Alger, de Bône, de PhiR^ d'Oran. Le goyavier est dans le même cas. ; Le figuier est l'arbre fruitier le plus commun en A'. aime les vallées profondes, et particulièrement celles g. Kabylie. j;i 0 On cultive, pour la consommation locale, la plupart deiJeiu d'Europe : pommes, poires, pêches, groseilles, etc. (1). |m r 411. lia -ïigiie. — La vigne réussit très bien. Le climat 1^ vient : elle y est à l'abri des gelées et à peu près préservé coulure. Elle pousse avec vigueur et, dès la troisième anné^B tains cépages donnent déjà une demi-récolte. Elle se plail»jgn terrains sablonneux de la région côtière, surtout dans la pimai d'Oran où elle produit des vins peu alcooliques, mais agréalH sur les terrains sablonneux et calcaires de l'intérieur nen l'altitude d'environ 800 mètres. >,is-x Le raisin du Jura, le tokay de Hongrie, le pinot noir (POT gogne et le pinot de Champagne sont les plants les plusemH Certains cépages produisent des vins blancs mousseux, pnH
j
être champanisés. L'industrie vinicole a eu des débuts difficiles en Algérie. Eeme contre encore, entre autres obstacles, celui d'une tempcraltessu (2) élevée. Néanmoins elle est celle qui, depuis vingt ans, i 3yA plus d'espérances et fait le plus de progrès, surtout depuiadm elle est destinée à en faire encore. Les ravages du phylloi^J France lui ont été favorables ; il a fait son apparition clans«] localités de la province d'Oran en 1885 et dans les envil Philippeville ; mais jusqu'ici il s'est très peu étendu. La col la vigne est pratiquée, partie par de petits propriétaire;.! par de grandes compagnies. Elle exige une première |
187.. !88
(1) L'Algérie exporte pour la France de 30 à 40 milliers Je }gg" ' d'oranges par an (moyenne de 1881-1886). Voici, en quintaux pour i JJ,V portation algérienne des fruits et de l'huile par les quatre priaci[|j| reaux de douanes.
Alger. Oran. Philippeville. Bône 1,310 310
25,780 6,020 Fruits secs (amandes, raisins 25,530
»
1,180 1,680 4,830
»
500 4,050 26,030 1,490 41,640
310
»
19»
2,690 4,590
20 50
�L'ALGÉRIE ET LA TUNISIE.
fonds importante : 3,000 francs et plus par hectare (1). En 1872, 'îlle n'occupait encore que 16,000 hectares ; en 1888, elle en occuir c 'l pait 125,000, dont 119,000 aux Européens et 6,000 aux indigènes. /ii,! «La production était évaluée à 227,800 hectolitres en 1872, à 439,500 m 1880 et à 2,701,000 en 1888, représentant, avec le raisin de table, A - me valeur probablement supérieure à 40 millions de francs (2). 3ucs En 1886, sur une récolle totale qui était évaluée à 1,667,000 hecolitres, 682,000 appartenaient au département d'Alger, 580,000 à 'l de-elui d'Oran qui a fait depuis ce temps plus de progrès que les mtres et' qui avait déjà, en 1886, le plus d'hectares plantés en natlirjgneS) et 400,000 à celui de Constantine. serve Le rendement moyen semble n'avoir été que de 20 hectolitres annî'L l'hectare pour l'année 1886; toutefois, près de la moitié des plait-ignés étaient trop jeunes pour produire, il a été en réalité d'une la [Quarantaine sur les vignobles en plein rapport, igréal Les principaux centres de vignobles en 1888 étaient : départeieur ;aent d'Oran, Oran et ses environs, Arzew, Messerghin, Saint-De■is-du-Sig, Saint-Cloud, Aréole, Bou-Sfer, Bou-Tletis, Fleurus, o'wPerrégaux, A'in-Témouchent, Mascara, Saïda, Sidi-bel-Abbès, les .iseni]
Pu
x, pl. (0 Des agronomes estiment qu'il suffit de 1200 à 1850 francs, dans lesquels ont compris le prix du terrain et celui de tous les travaux de culture pen . ant trois ans. Mais ce chiffre paraît être un minimum. D'autre part, les renne f ements de 1000 à 1800 francs à l'hectare, que l'on cite aussi, sont fort auéi iiti essus de la moyenne. ■\ \ (2) Ces .cmlTres sont coux 4"ui ont été publiés par le Gouvernement général ' * r l'Algérie. Ils diffèrent quelque peu, comme; en France, de ceux que fournit "'e Jeputadministration des contributions indirectes.' Ainsi, d'après la statistique du ||V|1, ouvernement général :
ansqH
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Européens. Hectolitres récoltés (par milliers d'unités). 951 1,663 1,396
Indigènes. Hectares cultivés. 5,486 4,051 4,057 Hectolitres récoltés (par milliers d'unités). 15 4 6
Totaux. Hectares cultivés. 70,886 79,049 87,795 125,000 100,000 Hectolitres récoltés (par milliers d'unités). 966 1,667 1,902 2,761 »
a
ire;
Hectares .cultivés. •
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uicti86
G5,40O 7i,998
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; ,1e fl, , ". , „ " » » A ,wur ™, (d après la Direction de l'agriculture) après M'inti: Administration des contributions indirectes :
,310 310 310
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Hectares cultivés.
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60,410 69,660 1,902 83,326 94,842
Hectolitres récoltés (par milliers d'unités). 1,018 1,569 2,728 2,512
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LA FRANCE.
Trembles; département d'Alger, Cherchai, plaine de la Ji-emp avec le Sâhel d'Alger (crus de Slaouéli, etc.), Dellys, Médéa;iqae] tement de Constantine, Constantine, Bougie, Philippeville,Ci,scïw Smendou, Bône, Mondovi, etc. ficie Parmi les vins d'Algérie, quelques-uns sont déjà estimésprès exemple les vins de Mascara, ceux AwSâhel, et surtout de SvAépi les vins blancs de Bône et de Douera, les vins de dessert de, Ce et de Pélissier. Beni-Melek, Guelma, Souk Ahras, dans la pn Tes! aux de Constantine, fournissent un bon ordinaire. L'exportation des vins d'Algérie en France, qui n'étaille l! Ui de 499,000 fr. en 1881, s'est élevée à 22 millions en 1886 ien. la grande chaleur nuit à la fermentation vinicole, on v notable partie de la récolte sous forme de raisin de table lu b raisin sec 41 412. JLea Hauts-plateaux et l'alfa. — Dans les parties note p, tivées, on rencontre, au milieu des broussailles et des pàhifâ k beaucoup de cactus dits figuiers de Barbarie, qui servent à fait?es'haies et dont le fruit est comestible, et non moins de pa!;e 5 ,a e] nains qui hérissent le sol. Ce dernier fournit le crin végétal. ^ oun La région des Hauts-plateaux (environ 90,000 kilom. can lu V un tout autre caractère que le Tell ; sa végétation est steppes, surtout à l'ouest. Il y a pourtant sur les Hauts-pla:-1 esI ,ar ( des plaines fertiles qui font parties du Tell (voir § 388) ; telle i ' ne plaine du Hodna que le forage de puits artésiens a fertilisée. es Dans le département d'Oran et dans une région dont lal P te septentrionale commence au sud de Sebdou, de Saïda, deT.' ' de Boghar et de Sétif, et dont la limite méridionale se tre* I erbf l'entrée du désert, au nord de Géryville, de Laghouât, de1 : alm pousse en abondance Val fa (spita lenacissima des botani .elles graminée haute de près d'un mètre, et le sparte, haut d'en' 180,' 63 centimètres. Tous deux servent à fabriquer des ouvrajl ÎS d sparterie et du papier et peuvent donner par le rouissage une ueill propre au tissage. .es e L'alfa aime la sécheresse. En général, il ne pousse pas Da régions où il tombe plus de 50 centimètres d'eau par an.|l'est pourquoi il abonde dans la province d'Oran, depuis jusqu'au Sahara, sur les Hauts-plateaux des provinces d'Ak ^ pied des montagnes, sur les plateaux de la province de Comï- ^ et dans le sud par delà Laghouât. (1) Les anciens en faisaient des cordages et des tapis. Aujour^oo la papeterie, et presque exclusivement la papeterie anglat
i
�L'ALGÉRIE ET LA TUNISIE.
87
i Remploie dix fois plus que les autres industries ; cependant, depuis
^'«quelques années, les progrès de la fabrication du papier avec la e, Gsciure de bois fait concurrence à l'alfa. L'alfa occupait une superficie d'environ ■1,250,000 hectares en 1887, donnant une récolte de près d'un million de quintaux, dont plus des neuf dixièmes dans le ^département d'Oran. do .1 Cette exploitation n'était encore que de 37,000 quintaux en 1868.
prnu'est à partir de 1870 qu'elle a pris de l'importance (425,000 quin-
aux en 1870). La production la plus forte jusqu'ici a été celle
taile 1885 (965,000 quintaux) (1).
). G Une autre graminée plus fine, le diss, pousse dans l'Atlas Telvon i en. Avec le palmier nain, l'alfa et le diss servent à la nourriture .bk lu bétail. 413. te Sahara et les dattes. — Dans la région saharienne, e palmier-dattier, cultivé clans les oasis, donne en moyenne 3 n0[ 9^/2 kilogrammes de dattes par pied et 72 quintaux par hectare :
. pjjje que rendrait la même superficie cultivée en Hal 'aleur varie entre 4 fr.
ifaiii'est un poids de substances alimentaires douze fois supérieur à
céréales dont la et 60 fr. par an. Aussi le dattier, qui 'ournit, en outre, des bois de charpente, des fibres pour nattes et car |]lu vin de palmier, est-il regardé comme la providence du désert. ce ..pljj'espèce la plus renommée est le Deglet-en-nour. Le dattier vient |j partout sous le soleil brûlant du Sahara, pourvu qu'il ait à son pied e e ^t ne humidité suffisante ; on la lui procure d'ordinaire par l'eau ja es puits et des canaux d'irrigation : « les pieds dans l'eau et la
,j I'te dans le feu du ciel », disent les Arabes. Sous son ombrage c , (l, oussent divers arbres fruitiers, des céréales et autres plantes 5 erbacées. C'est dans le M'zab, c'est plus encore à Biskra (150,000
le
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d ft;
almiers), dans les autres oasis desZeiban (556,000 palmiers), dans ' eUes de l'Oued-Rhir (637,000 palmiers en 1888) et dans le Soûf
80 000
via/ unet
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almiers
)> que les dattiers sont le plus nombreux et que
le mieux. Les torrents du djebel Aurès, reueillis dans des réservoirs, arrosent les plantations de Biskra et ^..es environs.
Dans les oasis le henné
iS dattes
murissent
an.„ ' est cultivé comme plante tinctoriale. j I l'est surtout dans la dépression de YOued-Rhîr, qui renferme une
|\}/?:'aPPe considérable d'eau souterraine, que les Français, en creusant , ',les puits artésiens (depuis 1856), ont fertilisé des terres absolument
M
RC'O ' P ' a atteint jusqu'ici son maximum en 1885 : b5,000 quintaux. Elle a été de 830,000 (dont 750,000 pour l'Angleterre) en our , ■887.
L ex 01 lation
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�88
LA FRANCE.
arides auparavant. Grâce à ce procédé, de grandes plantatio palmiers ont été créées par des compagnies françaises. En on comptait 31 lieux habités dans l'Oued-Rhir, il y en avait|L 1889. Une des trois sociétés qui ont entrepris des plantations,L | genre, celle de Batna et du Sud-algérien, qui date de 1881, J8 sédait en 1889, 50,000 palmiers-dattiers. C'est principalcmi|0n| Tougourt, qui possède en tout 170,000 palmiers, et à Ouargk L6 sont les exploitations. QQ( 414. Le bétail et les animaux sauvages. — Les pays Û\\]'As« sud de l'Atlas Tellien sont des pays de pâture; le bétail(>ïym plus grande richesse. Le nombre des bestiaux de toute race r0Si en 1887, de 17,973,000, dont 708,000 aux Européens et aux indigènes; depuis 1884, il avait augmenté de 5 °/0 -, ;au| Européens et de 43 pour les indigènes. KC\V Les bœufs appartiennent la plupart à deux races : cel'm'êi Guelma, qui est petite (pesant de 160 à 350 kil.), bien confoJM apte au travail, sobre, facile à engraisser, mais qui donne[JM lait, et celle d'Aïn-Beïda, un peu plus forte (180 à 400 kil. iant rieure en qualité à la précédente et un peu meilleure laife'era. nombre de ces animaux, qui avait beaucoup augmenté deluati 1876, est h peu près stationnaire depuis ce temps: 1,2lOX'iarc 1887, dont 138,000 aux Européens et 1,072,000 aux indigeiiux. ] Les régions les plus riches m bœufs ; plus de 10 par kilo^B carré en 1887) sont les environs d'Alger, la Grande-Kalj',,892 Dahra, le territoire de Y Ouarnsenis, la plaine de Bofjkfd.cï plus grande partie du Tell dans le département de Cons(aal|| Les moutons, relativement très n I>reux, sont en g^B grands et rustiques. Ils appartiennent à deux races, l'une à Oua grasse, l'autre à queue fine; ils se distinguent surtout pifnfe laine qui est tantôt courte et frisée, tantôt longue et droite,e^H présente des variétés intermédiaires. Quelques troupeaux injuro.] ont une laine très fine qui peut être comparée à celle des ni. al-1 mais, en général, la toison, faute de soin, est d'une valca^H diocre. Les laines de carde se trouvent surtout dans le lerjH civil des départements d'Alger et de Constantine ; les lcie: peigne, dans celui d'Oran. ''S11 On divise quelquefois en deux groupes les moutons de B'ant Le groupe berbère, qui occupe les régions montagneuses elf gions voisines de la mer, a la laine grossière, générai longue (jusqu'à 20 et 25 centimètres), raide et sans élasti peut être considéré comme le type indigène. Le groupe an
�L'ALGÉRIE ET LA TUNISIE.
lali [ 1:11
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" ;e rencontre surtout clans les vallées fertiles, sur les Hauts-pla'eaux et sur le versant saharien de l'Atlas, a généralement la laine vaiu :ourte, parfois demi-longue, fine et très frisée; il semble descendre iom le races importées d'Europe et a probablement du sang mérinos. Le nombre total des moulons, en 1887, était de 10,854,000, nl " iont 316,000 aux Européens et 10,538,000 aux indigènes.
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f- Les régions les plus riches en moutons dans le Tell (ayant de
1
,000 à 10,000 tètes par kil. carré) sont les environs de Tlemcen et ,'Aïn-Témouchenf, le Dahra et le bassin du Ckélif, la Grande-Kail tiylie, la région enlre Bougie et Philippeville. Les moutons à laine rossière el longue (groupe berbère) dominent dans le Tell. 17,$ Les montons constituent la richesse principale des Hauts-Pla, poteaux ; la laine fine et courte (groupe arabe) y domine presque xclusivement, ainsi que dans le Sahara. Les plateaux du dépar: 1 «ment de Constantine et la partie septentrionale de ceux d'Alger mkitisÊmM(Aimiale, Boghar, Teniet-el-Baâd, Frenda, etc.) ont plus
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nif [e 10,000 moulons par kilomètre carré. Les troupeaux transhukil.'.iants du'sud passent l'hiver dans les pâturages de l'Atlas Sahalaifesm. Ils s'acheminent lentement vers le nord en mars, restant del'ualre ou cinq jours dans chaque pâturage, et atteignent en été les 210.i'iarchés du Tell où ils sont vendus. Le troupeau, réduit aux femelles,
ligitux béliers et aux agneaux, reprend alors le chemin du Sahara. ■ kil: Les chèvres, bélail de l'Arabe, étaient, en 1887, au nombre de AV,.,892,000, dont 93,000 aux Européens et 4,799,000 aux indigènes. )(/ka chèvre espagnole domine dans le département d'Oran; la chèvre
"oH.i/aaltaise dans celles de Constantine et d'Alger; on a introduit la
en : lèvre d'Angora à la bergerie de Ben-Chicao (Mécléa). Le Dahra, ne à Ouarnsenis, les Bibân,\e Tababor, YAurès, régions montagneuses, ut put au nombre de celles qui nourrissent le plus de chèvres. Vite, Les porcs (87,000) sont presque exclusivement la propriété des xiiiJ.uropéens, les musulmans ne mangeant pas la viande de cet aniÏS
m al. Il y en a beaucoup dans les communes de Mascara, de Saïda, val,,! Telagh.
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Les chevaux (192,000) sont pour la plupart inférieurs à leur '-demie réputation : cependant il existe des chevaux barbes, race •iginaire d'Algérie (1), surtout dans le Dahra et chez les Flittas),
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P e et expressive, le corps grand et mince, aniP es à la course et durs à la fatigue, et quelques chef " P°
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la race barbe pure a été institué eu (88G dans les g^éral. Do 1886 à 18S8 inclusivement, 1141 ani-
�LA FRANCE. 00
vaux arabes, petits, mois remarquables par la finesse dtH muscles, passant à juste titre pour le type le plus parfait do , capable de fournir une longue course. L'État entretient dai^-J dépôts d'étalons des animaux de choix, arabes pur sang [& ^ syriens), syriens-barbes et barbes, anglo-arabes, etc. Il po;, ^ e Maret une jumenterie. jgp Les régions riches en chevaux (ayant plus de 5 chevn& j n kilom. carré en 1887) sont la plaine de la Métidja, les envir 0U] Duperré et de Miliana, les environs de Mostaganem, de iÎ!,jj e de Sidi-bel-Abbès, de Tlemcen, les plaines àeSétif et de &B|
les environs de Bône. Les mulets, de taille médiocre, et les ânes, qui sont en?; supérieurs à ceux de France et qui conviennent au pays, 1 tout par sa sobriété, sont au nombre d'environ 383,000 el| tiennent en grande majorité aux indigènes. Les mulets encore les ânes sont relativement nombreux (plus de 3 p carré) dans la Grande et la Petile-Kabglie, la campagne dtl la région montagneuse de YOuarnsenis et la plaine du CM: rieur, les environs de Sidi-bel-Abbès, de Tlemcen, de iVemaj Les dromadaires sont au nombre d'environ 300,000 et tiennent guère qu'aux indigènes ; ils sont employés dan>j>*| [Hauts-plateaux et Sahara) où ils servent de bêtes de sorari-78 : tant environ 150 kilogrammes; ils fournissent du laitetun? J| utilisée pour la fabrication des cordes et des feutres. Le; 76 sont des dromadaires de course. 78 Parmi les produits animaux sont la soie que l'on ava^jj mencé à obtenir, mais en petite quantité, et qu'on a 81 abandonnée depuis 1883 (200 kilog. de cocons récoltés e:j| les peaux de chèvre dont on fait des outres \. celles de Iwj*. mouton que l'on tanne pour l'industrie indigène ou quel brutes en Europe ; le miel et la cire, qui sont de bonne q tout en Kabylie. On compte plus de 150,000 ruches enB i)
(1) En 1867, il y avait 224,966 ânes, dont 4,850 aux Européens et ïE, indigènes (la disette avait fait tomber ce dernier nombre à Oi.lOiîJî en 1887, 297,380 ânes, dont 15,414 aux Européens et 281,966 aus^, En 1867, il y avait 157,011 mulets, dont 6,477 aux Européens et 150, "__ en 1868) aux indigènes; en 1887, 140,899, dont 22,030 aux Européeïjp aux indigènes. En 1867, le nombre des chevaux était de 203,GSI. i aux Européens et 187,068 aux indigènes. La disette de 18G8 réduisii nombre des chevaux indigènes, sans atteindre celui des chevausia En 1887, sur 192,678 chevaux, 36,607 appartenaient aux Européen* aux indigènes. Les chevaux barbes ont été payés en moyenne 650 fc| remonte en 1887.
�ANNÉES.
CHEVAUX.
L'ALGÉRIE ET LA TUNISIE.
91
se il! iUu
La ville de Bougie a donné son nom aux chandelles de cire
[u'elle exporlait. nt lls L'autruche, dont les plumes avaient naguère une grande valeur, ng(dst devenue très rare; l'antilope, la gazelle vivent dans le Sahara.
11
ANES.
P0i,e lion, la hyène, le chacal se trouvent dans le Tell; mais les fauves isparaissent peu à peu des cantons colonisés. Les sauterelles cau-
%t parfois de très grands dégâts ; le moyen que l'on a imaginé BOEUFS. ™our les détruire et qui consiste à les arrêter par des barrières de uC "i>ile avant qu'elles n'aient leurs ailes peut, sans les arrêter tou:1e fo, rendre de sérieux services. urS)
en
;liev;
it en} :
Bétail en Algérie.
LA
ys.i'ii"
C ^ '>'APRÈS
MOUTONS.
(Nombres exprimés en milliers d'unités).
STATISTIQUE
GÉNÉRALE DE L'ALGÉRIE DE ET LA
SITUATION
ÉCONOMIQUE
lUlCtSi
ET
COMMERCIALE
LA FRANCE.
CHÈVRES.
de 3
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cm
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PORCS.
-iVennl 30 et t
:73 74 75 .... 76 77 78 79 80 81.. .. 128 122 137 150 159 170 156 157 155 149 139 164 164 166 174 192 193
129 118 128 135 137 136 142 134 136 136 133 69 140 136 141 140 134
t eti
120 126 158 164 176 186 190 187 194 205 210 235 245 272 285 297 306
826 821 1.012 1.052 1.159 1.251 1.214 1.200 1.163 1.112 1.028 1.105 1.127 1.164 1.198
178 163 185 197 186 178 186 195 212 216 154 181 224 241 276 299 300
5.928 7.718 9.153 9.699 9.478 9.189 8.504 8.788 6.992 5.995 5.142 6.056 6.810 7.776 9.358 10.854
2.798 3.881 4.160 3.916 3.653 3.575 3.454 3.468 3.293 3.144 3.056 3.618 4.999 4.426 4.666
69 89 84 65
57
61 58 57 54 60 46 59 62 79 86 87 (i) 83
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1.210
1.227
n.
4.892 10.713(2) 4.587(2)
en3
I) D'après l'Atlas de la Statistique agricole envoyé par le gouverneur général de l'Algérie et " Exposition universelle de 1889; recensement de la population animale effectué en 1888 n' jQii les maires et les administrateurs de communes rurales.
t
' „ ',,,. ) - Couput, dans une brochure sur Les laines et l'industrie lainière de l'Algérie (1889), )0b au*;ine, sans préciser l'année, 10,998,000 moutons et 4,785,000 chèvres. 150;
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a,gré les rédui;ii encouragements donnés aux marins français, la pêche : hevaus é longtemps faite par des étrangers, surtout des Italiens de ; ir e del Greco des ne 10
° 65ot ' Maltais et des Espagnols. L'inscription maritime é appliquée aux marins français de l'Algérie par le décret du
�92
LA FRANCE.
er
12 juillet 1880, et la loi du 1 mars 1888 qui interdit aux élrangl la pêche dans les eaux territoriales de la France et de l'Alger? de obligé une partie d'entre eux à se faire naturaliser et l'aulr- iag. abandonner la pêche. Le nombre des marins français indigène: g0l étrangers inscrits sur les registres des quartiers maritimes il / . ex de 5,537 en 1886 et de 6,130 en 1888. Hai Depuis la fondation de la Compagnie d'Afrique du Baslk J S0 France (voir §379), les Français avaient le privilège de la pèche a p, corail sur les côtes barbaresques (Tunisie comprise). Les banc; am£ existaient sur toute la côte ont été épuisés et on ne pêche plus etai puis 1880 environ) que sur les bancs de La Calle. La pêche, qt tem fait avec de grosses croix de Saint André, en bois, devient: etai neuse pour les bancs de coraux, quand les pêcheurs, malgré de i règlements, les arment de « grattes de fer ». Le nombre de; G teaux qui font cette pêche s'était élevé jusqu'à 263 en 1877 et Ma: pêche avait été de 33,700 kilogrammes (valant environ 2,312,(1 d'Al à 09 fr. le kil.); en 1888, il n'y a eu que 26 bateaux et le prs prèi a été de 5,100 kilogrammes (valant 265,000 fr., à 50 fr., leï pfo; Les poissons sont à peu près les mêmes que sur la côte mél nés ranéenne de France; Vallache, poisson qui ressemble à la sari de mais qui est plus gros qu'elle, la sardine et le maquereau, ïam 13,le thon sont les espèces les plus communes; les langoustes aboi L dans les parages de Djedjelli. Les bateaux de pêche, au no: outr, de 928 en 1888, montés par3,766 hommes (1), ont péché 7,500lo- Gon de poisson, valant 3 millions 1/2 de francs. Cette pêche s'esA'eé surtout dans le voisinage des lieux de consommation: kavài Mers-el-Kebir, d'Oran, d'Arzeiv, côtes de Cherchel, d'A/f O Djedjelli, de Philippeville, de Bône, de La Calle et, pour les ;leqç sons de passage, sardines, etc., côtes de Nemours, de 7e««de ( H Dellys, etc. PP 415. t,cs mines. — Les mines, objet d'une exploitation a Con intelligente sous la domination romaine, avaient été négligée;: L se dant la période musulmane; la colonisation française leur: r et G propice au Le fer se trouve en grande quantité, surtout dans les ar ° ^ ' 7 fit sements d'Oran et de Constantine. On l'exploite: dans le massij^^ liions magw^M tallin de Bône, qui renferme de riches filons de fer mag«j ac Mokta-el-EV oxydulé, très propre à la fabrication de l'acier; à Mokta-el-î[ de j (département de Constantine) où se trouvent les mines d'Aïn-fc souj
(1) Avant que la pêche ne fût réservée aux seuls Français, le bateaux avait été, en 1883, de 1,042 et le nombre d'hommes de nom
son
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�L'ALGÉRIE ET LA TUNISIE.
93
Sétfe de Bou-Uamra, des Kharézas (abandonné aujourd'hui), à la mon= lagne dé /'7//?/a, à Aïn-Sedma. Les mines d'hématite rouge de ^ Souma (exploitation suspendue) près de Boufarik, celle de Gouraya sa (exploitation suspendue), celle du Zâkkur Gharbi et du djebel Hadid, sont situées dans le département d'Alger. Dans celui d'Oran sont la mine de Camerala, celle des Beni-Saf, dans le djebel Aouarin 1"- à l'ouest d'Oran, qui est une des plus productives et des mieux « aménagées. Le rendement des trois mines et de la minière exploitées était évalué en 1886 a 433,000 tonnes, dont 305,000 pour le dépar. <f tement d'Oran, et 128,000 pour celui de Constantine. La valeur ni était estimée 3,604,000 francs pour 1886. L'exploitation du minerai
n ult
:C
lgrt de fer avait atteint le chiffre de 596,400 tonnes en 1880. de; Gar-Roubân, sur la frontière du Maroc près de Lalla-Maghnia, et' Mazis et Fillaoucen (dép. d'Oran), Gerrouma et R'arbou (dép. d'Alger), Kef-oum-Téboul près de La Calle et le cap Cavallo, près de Djidjelli (dép. de Constantine), sont des exploitations de plomb argentifère. Le rendement en 1886 a été de 19 à 21,000 tonnés dont la moitié pour Kef-oum-Téboul. L'exportation du minerai
,000 pro le 1 méd
sari de plomb, très variable d'une année à l'autre, s'est élevée à mi! 13,400 tonnes en 1881. ibor Le cuivre se rencontre sur un grand nombre de points, à Ghilm oum-Djin, dans l'Aurès, près de Batna, à Aïn-Barbar (dép. de )0to Constantine), à Mouzaïa (mine inexploitée depuis 1876), à l'Oueds'e Kebir, à Taffilet, au cap Ténès (dép. d'Alger. Le rendement qui bè avait dépassé 30,000 tonnes en 1883 a été d'environ 10,000 en 1886. Uijù On trouve le manganèse au Djerf-el-Koéli; l'antimoine, avec les lequel les femmes se teignent les sourcils, à El-Hamminat, au sud bifide Guelma ; le mercure, h Taghil, à Râs-el-Ma, au sud-est de Philippeville, et à Bir-Béni-Salah, toutes localités du département de iiConstantine. Le rendement était de 67 tonnes en 1887. ac jées: Le zinc (sous forme de calamine et de blende, de nadorite, etc.), ,ur:se rencontre à Hammâm-N'bail, non loin de Guelma à Sakamodi, et Guerrouma (départ. d'Alger),, puis au djebel Nador et à Mazis,
am [f(jS
au djebel Fillaoucen (départ. d'Oran). Le rendement a été ;( 7,000 tonnes de minerai.
de
Le sel agit 1ue l'oa rencontre dans la plupart des lacs intermittents _epj(lacs, sebkha ou chott) est exploité sur un assez grand nombre in
.|de points; il y avait, en -1886, deux mines de sel gemme, quatre sources salées et onze lacs salants exploités. Les principaux points sont : la saline d'Arzew, celle de Bélizane, la sebkha d'Oran, le sel gemme du Guerab, entre la mer et Aïn-Témouchent (départe-
�9.4
LA FRANCE.
ment d'Oran), celui du djebel Sahari sur la route de LagU celui de Djelfa, les six lacs salés de la province de Constantin, rochers de sel d'El-Outaïa, entre Batna et Biskra (1), ceoi] Bassoult, de Tadzervina et de Djella; dans le sud, le sel geJ de l'oasis des Oulâd-Sidi-ech-Cheikh. On évalue, sans complJ consommation indigène, la production de sel gemme en 181 2,600 tonnes ayant une valeur de 514,000 francs. Le salpêtre abonde dans le Zâb, à Tougourt et à Sétif. On compte en Algérie 310 carrières, dont 172 à exploitation!; poraire, et 138 à exploitation continue. Il faut citer surtod] gypse de Tessala près de Sidi-bel-Abbès, etc., le marbra d'Aïn-Tekbalet (dép. d'Oran), exploité déjà par les Romaii marbre rouge du djebel Orousse (dép. d'Oran), Y argile plaslif, Kabylie, les marbres blancs de Filfila, près de Constantine, a lesquels le marbre blanc statuaire rivalise presque avec cela Carrare. Le travail des mines et carrières de toute sorte oct 3,300 mineurs et 1,370 carriers. 416. lies eaux minérales. — Les eaux minérales et ther sont d'autant plus nombreuses qu'on s'avance davantage versl Elles étaient connues des anciens; on retrouve des ruines roi dans mainte station balnéaire, par exemple à Hammâm-Ilmi (entre Bône et Constantine); les Arabes et les Kabyles en t tout temps fait usage. Les plus connues sont Hqmmâm-Mesfa près de Guelma, dans un site très pittoresque, sources dot. eaux, les unes ferrugineuses, les autres chlorurées sodiqiies.j très chaudes (environ 95° cent.) et très abondantes; Tarn près de Sétif, eau gazeuse agréable à boire ; Aïn-Mkeberla&M mètres au sud de Constantine, eau sulfurée ; Sala-Hin, prfcj Biskra; Hammâm-Siân en Kabylie, eau sulfhydrique ; Hami llhira, à 26 kilomètres de Miliana, avec un établissement bien; tallé et une eau thermale qui contient une forte proporlk sulfate de chaux et de chlorure de sodium et de magné;;. Oued-Anteur, près de Boghàr, eau calcique; Berroua-fi 20 kilomètres de Médéa; Bammâm-Mélouane, près de Rovigo, thermale, gazeuse, fortement chargée de chlorure de sodium;;
(1) La liste des mines concédées, publiée dans la Statistique généra l'Algérie, 1885, 1886, 1887 (p. 304), montre que le nombre des mineséN ou abandonnées est bien plus considérable que celui des mines exploits, tableau des gites miniers exploités (p. 306) paraît d'ailleurs être incoinpl*1 (2) Hammam signifie bains chauds.
�L'ALGÉRIE ET LA TUNISIE.
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| près de Mostaganem, eau sodique sulfurée; Sidi-boulaheddin, près du confluent de la Mina et du Chélif, fréquentée les indigènes; Bains de la Reine, à 3 kilomètres d'Oran, thermale qui contient de la soude et du magnésium et dont 'établissement est fréquenté; Hammâm-bou-Hadjar, sur la roule d'Oran à Tlemcen, établissement fréquenté, eau bicarbonatée sodique ; Ain-Merdja, « source du marais », dans la vallée de la Tafna, eau ferrugineuse carbonatée où les Romains avaient une station; Hammâm-bou-Hanifià, à 20 kilomètres de Mascara, qui contient beaucoup de carbonate de chaux et qui est très estimée des indigènes et des Européens. 417. i/iiidustrie. —L'Algérie n'est pas encore un pays nianuàcturier dans le sens propre du mot; cependant elle tend à le evenir et le nombre des machines à vapeur augmente. Les industries les plus importantes sont celles qui mettent en uvre des matières fournies par l'agriculture algérienne : Les minoteries, occupaient en 1887, près de 2,000 ouvriers, à Consantine, Aurnale, Dlida, Alger, Tlemcen, etc. ; Les industries alimentaires autres que la minoterie (pâtes alimentaires, salaisons, vinaigreries, boulangeries, confiseries), qui employaient, 20o machines à vapeur (2,070 chevaux-vapeur) et lus de 2,000 ouvriers. La préparation des peaux, surtout des cuirs maroquinés, à Constantine, Alger, Tlemcen; La fabrication des bouchons de liège, occupant près de 3,000 ouriers ; La préparation du crin végétal avec les feuilles du palmier nain, ui occupe près de 1,400 ouvriers ; La préparation de l'alfa, qui occupait environ 1,900 ouvriers, ans 33 élablissemenls-situés presque tous dans la province d'Oran ; La fabrication des essences, à Chéragas et dans la plupart des illages qui avoisinent Alger. Les autres fabrications qui méritent d'être citées sont : Le*bijoux (122 bijoutiers), à Alger, Constantine, Oran, Tlemcen; Les vêtements (burnous, haïks, etc.), les broderies, les passemeneries, les étoffes, confectionnés par les femmes chez les Kabyles et dans les tribus arabes qui vivent sous la lente ; industrie importante pour la toile, particulièrement à Bougie et kBjidjelli; pour les lainages à Biskra, à Bordj-boû-Arreridj, en Kabylie; Les tapis de Mascara, de Tlemcen, de Biskra, de Constantine, qui sont renommés;
�LA FRANCE.
La coutellerie et les armes en Kabylie, à Bou-Saâda (Ai-.«l ° v-. zane d'Alger), etc: ; Ar%( La céramique, pipes de Mostaganem, poteries grossier® Kabylie, etc. ; Tlm Le bâtiment occupe, d'après la statistique officielle, 2,D j^]]; trepreneurs de maçonnerie, 1,6G0 charpentiers et menu. jr 120 peintres. lign( 418. Les \oies et moyens de communication par tern 9° Après la conquête, l'administration songea à doter l'Alger: péné routes, condition nécessaire au maintien de l'autorité comevéi^l développement de la colonisation. En 1839, il n'y avait t.env0 que 323 kilomètres de routes nationales, dont 17 seulement! Mod d'entretien; en 1869, il y en avait 1,220, à l'état d'entrelier,trave ordonnance du 17 janvier 1843 avait établi pour les routd'où l'Algérie un classement que le décret du 18 juillet 1864 et la] 3?| 29 mars 1879 ont modifié. En 1889, il y avait dix routes nali 10 k mesurant 2,930 kilomètres, dont 627 seulement (routes de & ligne de Laghouât, de Bou-Saâda) n'étaient pas encore à l'état J puis tien ; quelques-unes, comme celles du Chabet-el-Akra et des .ridj', de la Cldffa, ont été d'une construction très difficile. IlyaviflB plus, à l'état d'entretien, 521 kilomètres de routes départemï(51 k et 3,685 kilomètres de chemins vicinaux. La longueur des cl.. EU vicinaux non entretenus était, en outre, d'environ 6,000 kilontruite Les routes et ponts sur routes ont coûté, de 1873 à 1887 1 1 Bli 68 millions, dont 22 millions 1/2 pour travaux neufs. Le;'hem a va et phares ont coûté 33 millions 1/2. 4° 1 La première concession de chemin de fer en Algérie a en 1860 à la compagnie de Paris-Lyon-Médilerranée pour 110,00 lignes <XAlger à Oran et de Philippeville à Constantine. La;: 8%' d'Alger à Blida a été ouverte en 1862 et toute la ligne statu exploitation en 1871 ; celle de Philippeville-Gonstantine îiskr en 1870. Un Il y avait, au commencement de l'année 1889, 2,700 kilorlfo-ij de chemins de fer en exploitation, ayant coûté environ 000ni 6° J aen la recette brute était d'environ 20 millions. ^ Iauts 1° Le chemin de fer d'Alger à Oran (421 kilom. et 13,000 de recette- kilométrique en 1885), parla plaine de la )l'ar e u (Blida), la vallée du Chélif (Affreville, Orléansville, Rélmm ^ '< heme gaux, Saint-Denis-du-Sig; Sainle-Barbe-du-Tlélat). Sur ce Un s'embranchent le chemin d'Orléansville à Ténès qui travdj ezzai Dahra, le chemin de Rélizane à celui de Mostaganem, celui
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zane à Tiârel (200 kilomètres en tout), le chemin de Perrégaux à Arzew;\e chemin de Sainle-Barbe-du-Tlélat à Râs-el-Ma (100 kil.) par Sidi-bel-Abbès (51 kil.), avec embranchement de la Tabia à Tlemcen, d'où le chemin se continuera jusqu'à la frontière par •'■> Lalla-Maghnia. 111 II y a, en outre, deux embranchements projetés, celui de la ligne d'Aïn-Tômouchent à Béni-Saf, et celui de Tlemcen à Sebdou. «m 2° Le chemin de Perrégaux à Aïn-Sefra est la grande ligne de 1 S'- - pénétration à l'ouest dans le Sahara. Oran et Arzew en sont les m véritables points de départ. La ligne s'élève sur les plateaux en l 'envoyant un embranchement sur Mascara, puis un second de iti Modzbah à Marhoum qui doit se prolonger jusqu'à Râs-el-Ma; elle lie»traversé au Kreider le choot ech Chergui et aboutit à Aïn-Sefra oui d'où elle pourra être prolongée vers Figuîg. la 3° Le chemin de fer d'Alger à Constantine (463 kil. y compris ali 10 kil. de la ligne d'Alger à Oran sur laquelle se raccorde cette « ligne), par les vallées de Tisser(iVérteri;i//e)et du Skhél(Beni-Bouira), l d puis par le plateau delaMedjana, etc., où il dessert Bordj-bou-ArréQi.ridj, Oued-Tekister, Sétif, El-Guerrah, Ouled-Bamoun, le Kroubs. av Cette ligne envoie un embranchement de Ménerville à Tizi-Ouzou : (51 kil.).
; cl. Elle doit se relier au chemin de fer d'Oran par une ligne consluiitruite sur le plateau et allant de Beni-Bouïra, au pied duDjerdjera, ; (là Blida d'une part et, d'autre part, à Affreville, avec sous-embranLc-ïhement sur Boghari. Elle doit envoyer, depuis Beni-Mansour, par a vallée du Sahel, un autre embranchement sur Bougie (87 kil.). i,t 4° Le chemin de fer de Philippeville à Constantine (87 kil. et 11,10,000 francs de recelte kilométrique en 1885). 5° Sur la ligne d'Alger à Constantine, est le point de départ istation à'El-Guerrah) du chemin de fer de Batna (87 kil.) et de ; IO îiskra (121 kil. de Batna et de Biskra). Un autre embranchement à voie étroite, va KOuled-Rahman à W^Vin-Béida, sur le plateau.
uni. 6° Le chemin de Bône à Constantine par Guelma (raccordenent au Kroubs) parcourt du nord-est au sud-ouest la région des joolauts-plateaux (203 kil. de Bône au Kroubs) et se continue à l'est, ;|,ar Souk-Ahras (Algérie), et par la vallée de la Medjerda (105 kil. D m,-* ™Mèi\h la frontière) jusqu'à la ville de Tunis, avec embranchement de Souk-Ahras à Tebessa (225 kil.).
•a* jii'èzzara;
Un che
min de fer de Bône à Aïn-Mokra (33 kil.), sur le lac qui se prolonge jusqu'à Philippeville.
ITI -,
LA FRANCE.
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LA FRANCE.
L'ensemble de ces chemins constitue : 1° une grande ligne parallèle à la côte, allant d'Oudjda à Tunis par les trois chefs-lieux des départements; 2° plusieurs lignes perpendiculaires à la côte qui mettent les Hauts-plateaux en relation avec les ports. La longueur exploitée au 31 décembre 1888 était de 2,816 kilomètres, non compris 212 kilomètres sur le territoire tunisien (ligne de la Medjerda), et 33 kilomètres pour les chemins industriels. La recette totale à la fin de cette année s'élevait à près de 20 millions de francs. Lesprincipales compagnies qui exploitent ces lignes sont celles de Paris\ Lyon-Méditerranée (chemins d'Alger à Oran et de Philippeville J Constantine), de YEst-Algérien (Constantine à Alger, El Guerral àBiskra, etc.), de Bône-Guelma (avec prolongement jusqu'à Tunis), de Y Ouest-Algérien (Sainte-Barbe-du-Tlélat à Tlemcen et Ràsel-Ma), la compagnie Franco-Algérienne (Arzew à Aïn-Séfra), etc. Chemins de fer d'Algérie.
LONGUEUR DÉPENSES
EXPLOITÉE DE PREMIER
RECETTE par
KILOMÈTRE.
M0CYE1IE5I KIL Mérniip
au 31 dec. de l'année.
établissement,
(ij. (Nombres exprimés par million s d'unités). Marchandises.
(kilomètres). (millions de fr.)
(francs.)
Voyageurs.
1862
16 449 653 757 1105 1310 1422 1600 1655 1786 1852 (2) 2231 2367 (3) 2754
193 212 258 288 318 343 356 391 460 503 562 563
10.402 8.800 10.285 10.463 9.632 9.339 10.504 11.269 10.471 10.251 11.585 10.098 9.255 8.537
43 47 58 75 87 93 101 103
1
m
115 » »
26 30 40 54 57 73 70 78 108 105
» »
(1) Voir la déllnition du mouvement kilométrique, tome II, p. 320, 386. (2) Y compris 225 kilomètres de la ligne Bône-Gucima sur le territoire tunisien. (3) A ce nombre il convient d'ajouter 28 kil. de chemins de fer industriels.
En 1890, il y avait en Algérie 202 bureaux mixtes de poste et* télégraphe et 235 bureaux posteaux, dont 33 hors de la région » Ionisée, sur les Hauts-plateaux et dans le Sahara. Le total des a cettes des postes algériennes a été de 2 496000 francs. La longueur des lignes télégraphiques en Algérie était, en 1888, de 11151 kilomètres et celle des fils de 25 608. Le nombre des dé-
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pêches de l'année s'élevait à près de 1 900000. Il y avait en outre les 202 bureaux mixtes, 78 bureaux télégraphiques spéciaux. Les recettes de toutes les lignes ont été, en 1888, de 1277 000 francs. Il existe, en outre, sur les Hauts-plateaux, une série de postes de télégraphie optique qui permettent de communiquer avec des localités lointaines du Sahara. Dans le département d'Oran, ces postes s'étendent jusqu'à Tioût et Aïn Sfissifa, dans le département de Constanline, jusqu'à VOued-Soûf, à Zénouat et Enchic-Bessiriani et au sud jusqu'à El-Beîr, dans l'Oued-Rhîr. Cinq câbles sous-marins, posés de 1870 à 1880, relient Marseille : trois à Alger et deux à Bône. Au câble anglais qui fait communiquer, par le détroit de Gibraltar etla Méditerranée, Londres et Suez, est rattaché, à Malte, un câblequi dessert Alger, Bône et Tunis. 419. lia marine et la navigation. — L'effectif de la marine marchande en Algérie était de loi navires jaugeant 4 903 tonneaux en 1870, de 277 navires jaugeant 3 466 tonneaux à la fin de 1888. La navigation dans les ports de l'Algérie comprend le cabotage etla navigation entre l'Algérie et la France ou l'étranger. Le cabotage consiste surtout en transport de grains et farines, matériaux de construction, bois et sel. En 1887, il a transporté 82 300 tonnes en 3 324 voyages (1). Les ports de Philippeville, Alger, Bône et Oran en font près des deux tiers. En 1889, la navigation entre la France et l'Algérie, réservée au pavillon français, a employé 2 283 navires jaugeant 2 301 000 tonnes (entrées et sorties réunies) ; la navigation entre l'Algérie et les pays étrangers, 3878 navires (2001 à l'entrée, et 1877 à la sortie), jaugeant 1714000 tonnes. Dans le dernier tonnage, le pavillon français figurait pour 209 000 tonnes, le pavillon anglais pour 1109000, le pavillon espagnol pour 143 000, le pavillon italien pour 42 000, etc. Après la France, c'est avec l'Angleterre, l'Espagne, l'Italie, la Tunisie, l'Egypte, les Indes britanniques, les États-Unis que la navigation est le plus active. La Compagnie Transatlantique fait le service de Marseille à Alger re e (voyage d'environ 36heures, 100fr. en l classe, 18fr. en4 classe) tous les jours, directement ou par Port-Vendîmes, de Marseille à Oran directement, ou par Carthagène, de Marseille à Philippeville ou à Bône.
(1) Ces chiffres sont tirés du Tableau général des mouvements du cabotage en 1887, p. 9. Ils diffèrent de ceux de la Statistique générale de l'Algérie, années 1885,1886, 1887, qui donne (p. 342), 71 277 tonnes expédiées et 60 089 tonnes entrées.
�100
LA FRANCE.
La moyenne décennale de la navigation (réservée et de renée*!, entrées et sorties réunies des navires chargés seul entêtai
NOMBRE DE NAVIRES.
TONNAGE DES NAVIRE
FRANÇAIS.
FRANÇAIS.
ÉTRANGERS.
ÉTRANGES;
2.333 2.892 3.200
2.416 3.945 3.930
519.839 1.054.637 2.012.918
118.98 399.111
942.631
Les ports de cabotage sont les suivants, nombre des navires en 1887 :
classés d'après'
IIOL'TEUEST COHUERf.liL UM. Valeur en raillions de fraocî. PORTS. SORTIE. ENTREE.
PERIODE 1852-1854.
PERIODE 1883 - ISÎT.
1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14. 15. 16. 17.
Philippeville.. Alger Bône Oran Djidjelli Collo Bougie La Calle Dellys Arzew Cherchell Mostaganem.. Nemours Ténès Beni-Saff. Mers-el-Kébir Stora
1020 784 691 497 199 262 164 210 99 126 151 148 93 52 51 84 8
729 700 4174 536 572 397 355 193 267 227 135 104 128 68 51 9 20
15 40 7 28 0.9
»
79 132 41 110 1.5 2
2.4 1.9 0.2
<gf«.f
fl
6.1 O.S 10 0.1 6.5 2.6 0.8 3.6 1.0 1,0
0.3
»
0.1 2.6
420. lia banque et le crédit. — En Algérie, les capitaux sont pf. abondants relativement aux besoins. Un grand nombre de colors après avoir dépensé en achat de terres ou en constructions!! plus grande partie de leur avoir, n'ont plus qu'un fond de rooll ment insuffisant. Le taux de l'intérêt est plus élevé qu'en France. Au commencement de la conquête, il a été fixé légalement i 20 p. 0/0, et ce n'est qu'après de nombreuses mesures transitoire que l'Algérie a été assimilée sous ce rapport à la métropole,
�L'ALGÉRIE ET LA TUNISIE.
101
Pour faciliter le crédit, la banque de l'Algérie a été créée par la loi du 4 août 1851, au capital de 3 millions, porté plus tard à 10, puis à 20 millions (en 1880), avec privilège d'émission. Ses billets, depuis 1870, ont cours légal en Algérie, comme ceux de la Banque de France en France. Le directeur est nommé par décret; les membres du conseil d'administration et les censeurs sont nommés par l'assemblée des actionnaires. La Banque a son siège social à Alger et des succursales à Oran, Constantine, Bône, Philippeville, Tlemcen. La Banque de l'Algérie qui, en 1851-1852, escomptait 8 millions 1/2 de francs, en escomptait 68 en 1861-1862, 203 en 18711872 et 466 en 1886-1887 (dont 13,7 en papier sur la France et 452,2 en papier sur l'Algérie) ; elle avait en moyenne, en 1886-1887, 63 millions de billets en circulation, 24 millions en caisse et effectuait durant l'exercice 625 millions de recettes et 626 de dépenses. Le Crédit foncier et agricole d'Algérie, qui a son siège h Alger et des succursales à Constantine, Oran, Bône, avait prêté à long ou à court terme, de 1881 à 1888, 80 millions de francs dont près de 13 étaient déjà remboursés. Le Crédit lyonnais qui a deux succursales à Alger et à Oran, a escompté 135 millions en 1887. Il y avait, en outre (en 1887), 20 Comptoirs d'escompte créés de 1879 à 1886, et une caisse agricole (à Mascara), dont les escomptes (au taux de 7 à 10 p. 100) se sont montés à 91 millions 1/2 en 1887. 421. L.e commerce. —Le commerce extérieur de l'Algérie se fait par terre et par mer. Le commerce par terre a lieu : par caravanes, par chemin de fer et par mer avec la Tunisie; par caravanes avec le Maroc et le Sahara. Il consiste principalement: en exportation de peaux, de laines', de dattes, de gomme, de bestiaux, de plumes d'autruche, de henné et de séné, de plantes médicinales; en importation de numéraire, de savon, de sucre, de tissus de coton et de laine, d'armes, d'articles de mercerie et de quincaillerie. Il est très peu considérable aujourd'hui du côté de la frontière méridionale ; la conquête française a eu pour effet de détourner les caravanes vers le Maroc et vers Tripoli, parce que la France n'admet pas sur son territoire les esclaves qui ont été le plus souvent jusqu'ici leur principale marchandise et parce que les musulmans du désert préfèrent les marchés musulmans. L'occupation du M'zàb en 1883 a eu déjà pour effet de détourner une partie des caravanes qui y venaient ; on peut craindre pour l'avenir la dé-
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LA FRANCE.
cadence des villes m'zâbites. Cependant Tlemcen reçoit enc d'importantes caravanes venues du Maroc et même du Ton Dans l'intérieur, il y a un grand nombre de marchés fréquent! par les étrangers comme par les algériens : dans le départe^ d'Oran, Tiâret, marché de laines ; dans celui de Constantine, G»; ma, marché de bœufs ; dans le Sahara, El-Ouâdei Ghardak,t Le commerce extérieur par mer s'est développé rapides depuis la conquête française. Le premier tarif général (Il, vembre 1835) appliqué à ce pays accorda l'entrée en franchi aux produits français venant des ports de la métropole et impi; une surtaxe de navigation aux marchandises importées sous pi villon étranger. Par décret du 16 décembre 1863, les droits d'enlij sur certaines marchandises étrangères furent augmentés et la pli part des exportations d'Algérie en France obtinrent une réducli; de 50 p. 0/0 sur les tarifs appliqués à la nation la plus favorisj. La loi du 11 janvier 1851 et surtout celle du 17 juillet 1867 acct; dèrent la franchise, à leur entrée en France, à tous les produi naturels et à une partie des produits manufacturés de l'Algéri en même temps qu'elles stipulaient de larges exemptions ou dis nutions de droits en faveur des importations étrangères. La Ioij 29 décembre 1884 a appliqué à l'Algérie les tarifs métropolitait en ne faisant d'exception que pour un petit nombre d'articles, En 1835, ce commerce naissant, qui consistait principalem? à approvisionner l'armée, n'était encore que d'une douzainet millions. Vers la fin du règne de Louis-Philippe, il avait atteint^ même dépassé 100 millions (88 à l'importation et 10 à l'expot tion, moyenne de la période 1844-1850). Il a pris un rapide es sous le second Empire, à la suite des tarifs douaniers de 1851: de 1867, si bien qu'en 1869 il avait augmenté, presque triplé.I commerce général avec la France montait alors à 215 millions tl commerce spécial à 193 (130 à l'importation et 63 à l'exportai», le commerce général avec l'étranger atteignait 78 millions el commerce spécial 70 (49 à l'importation et 21 à l'exportation). La crise financière qui a commencé à sévir en 1882 et les & sures restrictives de la liberté commerciale qui ont été prises! 1884 ont restreint le commerce avec l'étranger, qui, après s'ti élevé jusqu'à 163 millions (commerce spécial) en 1882 n'était pl que de 87 en 1888; le commerce avec la France, qui a subi desi riations nombreuses et dont les approvisionnements militairessï une des causes, après avoir fléchi pendant quelques années, s' relevé et a même atteint 332 millions (commerce spécial) en 181
�L'ALGÉRIE ET LA TUNISIE.
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En 1888, le commerce général de l'Algérie avec la France et l'étranger s'élevait à 444 millions de francs. £ SNOITAT Nous donnons1 le tableau de ce commerce d'après deux docueirég .ecnar ments officiels qui/ne sont pas toujours en concordance (1).
TAIONS\
'rance1
D'APRÈS LA DIRECTION GÉNÉRALE DES
J .eirégI
DOUANES
(MINISTÈRE DES
FINANCES).
[ SNOITAT (Nombres exprimés en millions de francs.) \ eirégI [ .ecnar
COMMERCE DE L'ALGERIE
AVEC LA FRANCE. COU. OÉXÉIUL. COUUERCB SPÉCIAL.
COMMIS KC E DE L'ALGÉRIE AVEC L ETRANGER ET LES ENTREPOTS DE FRANCE. COU. GÉJÉRH. COÏMERCE SPÉCIAL.
H O H H O tJ H
a *t a
& ta m.
ANNÉES.
§ s-É
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? a i-a 1831.... 1835.... 1840.... 1845.... 1850.... 1855 1860 18G5 18C0 1867 1868 1809.... 1870.... 1871.... 1872.... 1873.... 1874.... 1875.... 1876.... 1877.... 1878.... 1879.... 1880.... 1881.... 1882.... 1883.... 1884.... 1885.... 1886.... 1887 1888 1889....
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2 2 4 7 39 59 72 67 69 72 65 49 80 140 151 115 112 127 126 123 124 129 93 98 98 104 191 20:i 166 159 202
» 7
22 89 75 156 153 135 130 114 117 130 109 118 140 140 135 146 148 138 129 139 102 161 165 154 147 167 189 153 174 179
)> 1 1 3 5 37 58 71 66 67 71 63 47 79 138 148 113 108 123 12î 120 122 127 92 96 96 102 124 125 133 158 200
»
))
» » » » » »
8 23 92 80 193 211 206 196 281 188 193 156 297 278 288 248 254 271 260 249 261 289 253 261 250 249 291 314 286 332 379
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»
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)) 18 23 29 61 66 54 47 68 66 54 5G 51 61 6S 77 75 80 106 90 84 74 59 53 58 61 68
)) 8 23 22 17 21 24 55 69 76 80 52 49 52 48 37 54 56 57 80 70 55 72 57 50 38 38
»
17 22 28 58 63 49 44 62 58 47 50 46 57 05 72 70 74 100 87 80 71 55 50 53 54 59
»
15 20 21 51 63 68 70 49 44 49 44 33 51 51 53 76 66 52 69 55 46 33 29
73 83 70 95 125 126 117 99 90 106 109 105 12f 125 153 163 146 123 124 105 99 87 88
245 268 268 297 303 293 279 349 439 445 383 380 409 399 392 425 459 450 568 451 416 448 441 410 444 410
(1) Une des causes de discordance vient de ce que la statistique du Gouvernement général de l'Algérie a été faite longtemps à l'aide des « valeurs officielles ». de douane qui ont été fixées en 1827, tandis que celle de la Direction générale des douanes l'était d'après les « valeurs actuelles » qui changent chaque année. °
�lOi
LA FRANCE.
Commerce général.
D'après le Tableau des établissements français dans l'Algérie (183S-18GG) et la Statistique générale de l'Algérie ^1867-1887). (Nombres exprimés en millions de francs.)
IMPORTATION EXPORTATION
TOTAL
MOYENNES
DÉCENNALE!
1831 1835 1840 1845 1850 1855 18G0 1865 1866 1807 1808 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888
6,5 16,7 57,3 9!),3 72,7 105,4 109,4 175,2 179,1 187,7 192,G 183,3 172,7 195,0 197,0 206,7 19(i,3 192,3 213,5 216,6 236,0 272,1 303,4 342,2 411,9 330,3 289,8 237,9 222,1 220,0
1,4 2,6 3,8 10,5 10,2 49,3 47,8 100,5 92,7 97,1 103,1 110,9 124,4 111,7 16i,6 152,2 149,3 143,9 1G6,5 133,6 131,0 151,9 168,8 143,6 150,0 144,1 175.9 195/» 196,4 200,4
7,9 19,3 01,1 109,8 82,9 154,7 157,2 275,7 271,8 284,8 295,7 294,2 297,1 306,7 361,6 358,9 355,6 346,2 380,0 350,2 307,0 424,0 472,2 485,8 561,9 464,5 465,7 433,3 418,5 420,5 432.6
17,1 15,G 154,1
254,2
40,1,0
404,3
Dans le commerce avec la France, les importations consistent principalement en cotonnades, savoir: tissus, passementerie tl' rubans (27 millions en 1888, commerce spécial), en ouvrages et peau ou en cuir (15 millions), en vêlements confectionnés et lingeà (8 millions), en lainages (5 millions 1/2), en peaux préparées (o millions), en sucre (5 millions), etc. ; les exportations d'Algérie ea France, en vins (43 millions), en céréales et farines (32 millions!, en moutons (27 millions) et laines (20 millions), en bœufs (6 nullions), peaux et pelleteries brutes, en liège, en fruits, en légumes, en poissons, en huile d'olive, en phormium tenax, en eau-de-vie, elc. Dans le commerce avec l'étranger, les premiers rangs appariiez
��108
LA FRANCE.
nent aux entrepôts de France qui ont fourni 16 millions (commert; général) en 1888, aux colonies françaises (6millions), hl'AngkUrti (25 millions), à VEspagne (2 millions), à la Tunisie (10 millioM à la Belgique (9 millions), à la Russie (10 millions), au Maroc (lOmil lions), àl'Italie (6 millions). L'Algérie importe surtout du ca/e(8mil. lions en 1888), des cotonnades (7 millions), des céréales (7 millions); elle exporte de l'alfa (7 millions), du minerai deplomb (6 millions 1/ï, du minerai de fer, du liège, du crin végétal, du tabac, des poisson^ des peaux ouvrées, etc.
3e Section.
LA TUNISIE.
SOMMAIRE.
— 422. La géographie politique et l'administration de la Tunisie (ldf. — 423. La population et la propriété (109). — 424. Les villes principales (10Ï, — 425. La production agricole (112). — 426. Les produits des mines et 4 l'industrie (113).— 427. Les voies de communications (114).— 428. Les moi. naies et mesures (115). — 429. Le commerce (115).
422. lia géographie politique et l'administration de la Tunisit — La superficie de la Tunisie est d'environ 100000 à 140000 kilomètres carrés. Elle est bornée à l'ouest, par l'Algérie ; au nordt! à l'est, par la Méditerranée ; au sud-est, par la province de Tri poli, dont elle est séparée par un chott dit Cliareb-Souada4kji servant de limite aux terrains de labour des Oudernas et desïi» zim, tribus tunisiennes; au sud, elle s'étend dans le Saharajusqui vers le 32° de latitude nord, sans limite déterminée. La côte au développement d'environ 000 kilomètres. C'est là qu'a été, dans l'antiquité, la florissante république de O thage; lesruinesde la ville se voient au nord-est de Tunis. Surceili terre ont dominé sucessivementles Romains, les Vandales, les Gréa c du Bas-Empire, les Arabes. Kairouan, fondée au vn siècle, aéléli capitale de plusieurs empires musulmans. Conquise par CharlesQuint en 1525 (prise de la Goulette), par Barberousse en 1534, Tm est devenu, depuis 1575, une dépendance de l'empire ottoman. Le bey de Tunis s'est affranchi en 1811. Depuis le firman du 28 octobre 1871, il n'est plus astreint au tribut, mais il doit recevoii l'investiture de la Porte ottomane. A la suite de l'attaque des Kroumirs sur la frontière algérien!! et de différends politiques avec la Tunisie, l'armée française occupj le pays en 1881, vainquit les résistances, et le traité de Afljr* Sdid ou traité du Bardo (12 mai 1881), complété par la conven-
�L'ALGÉRIE ET LA TUNISIE.
H»
tion du 8 juin 1883, ratifié par la loi du 10 avril 1884, a placé la Tunisie sous le protectorat de la France. Le Ministre, Résident général de la France à Tunis, qui relève du ministre des affaires étrangères, est le dépositaire des pouvoirs de la métropole. Il peut prendre sous forme d'arrêtés des règlements concernant la colonie française dont il est le chef. Par le décret beylical du 27 janvier 1883, les décrets du bey doivent être insérés au journal officiel tunisien, pour être exécutoires, et ar conséquent ne peuvent être promulgués sans l'assentiment du lésident. Le Résident remplit les fonctions de ministre des affaires étrangères du Bey ; il a sous ses ordres un secrétaire général du gouverement tunisien qui a rang de ministre. Le Bey est souverain absolu; mais, par le traité de Kasr-es-Saïd, il a accepté le protectorat; par la convention du 8 juin 1883, il s'est engagé à procéder aux réformes que le gouvernement français jugerait utiles. Un décret du Président de la République française (18 novembre 1884), rendu en conformité d'un des articles de la « loi de garantie de la dette tunisienne », a délégué au résident le droit d'approuver et de rendre exécutoires les décisions du bey; un autre décret (23 juin 1885), en conférant au représentant de la France le titre de résident général, a placé sous ses ordres les commandants des troupes de terre et de mer et tous les services administratifs concernant les européens et les indigènes. Le conseil des ministres se compose du résident général qui préside, du premier ministre qui est musulman, du général de brigade qui est en même temps ministre de la guerre, du directeur des finances, du directeur général des travaux publics, du secrétaire général des travaux publics, du secrétaire général du gouvernement tunisien et du secrétaire général adjoint qui sont français, du « ministre de la plume » qui est musulman. Des gouverneurs indigènes, nommés par le bey, portant le titre de Caïds, administrent les dix-sept provinces de la Régence de Tunis; ils lèvent les impôts de capitalion, les dîmes; ils règlent en premier ressort les questions litigieuses et les affaires de simple police. Ils ont sous eux des kkalifas et des cheikh qui administrent et qui perçoivent les impôts. Treize contrôleurs civils, agents de l'administration française, institués par décret du 4 octobre 1884, et placés, depuis 1890, sous l'autorité d'un directeur des renseignements et du contrôle qui dépend lui-même du président général, sont chargés de surveiller et de contrôler les caïds de leur circonscription et d'autre part, de fournir des renseignements et des con-
�108
LA FRANCE.
seiis aux colons ; la gendarmerie indigène est sous leurs ordres.Les treize circonscriptions sont (en 1890) : Tunis, la Goulelte, Neki Sousse, S fax, Djerba, Tôzeur, Kairouan, Maktar, El-Kef, Soul;4 Arba, Béja, Bizerte. Dans les régions militaires, comme la Kntmirie, Sousse, Gafsa, Gabès, le contrôle civil est attribué au commandant des troupes. Le bey n'a pas d'armée ; il ne conserve qu'une garde d'honneur, Il y a une brigade d'occupation de Tunisie, qui fait partie è 19e corps d'armée. Le corps d'occupation qui s'est élevé jusqu'à 40000 hommes n'était que de 13000 en mai 1890. La brigade comprend 1 régiment de zouaves, 1 régiment de tirailleurs, 1 régiment de spahis, 1 bataillon d'infanterie légère d'Afrique, 1 compagni; de fusiliers de discipline, 1 régiment de chasseurs d'Afrique, 3batteries d'artillerie (avec une direction), 1 compagnie du génie (avet une direction), et 4 compagnies du train. Il y a trois commandemei militaires : Tunis, Sousse et Gabès. La gendarmerie a un capitata commandant à Tunis et un lieutenant à Sousse. Les juridictions consulaires, établies en vertu des capitulationdu xvie siècle, ont été supprimées en 1884 par des conventioninternationales et tous les Européens sont justiciables de la justice française. Il y a un tribunal français de lre instance à. Tunis (loido 27 mars 1883) et un autre à Sousse (décret du 1er décembre 1888(1 du 22 janvier 1890), qui siègent avec adjonction d'assesseurs français, étrangers et tunisiens et qui statuent en matière criminelle. Il sont du ressort de la Cour d'appel d'Alger. Des Juges de paix, ayant des pouvoirs analogues à ceux de l'Algérie, ont été établis d'abord à Tunis, à la Goulelte, à Bizerte,) S fax, h Sousse, au Kef, à Nebeul, à Souh-el-Arba, à Gabès, etc. (ai nombre de 16 en 1889). Dans les localités où il n'existe pas déjuge de paix, les contrôleurs adjoints ou des officiers de l'armée en exticent provisoirement les fonctions. Les Caïds conservent une partie de leurs anciennes attributionjudiciaires. Des municipalités ont été créées à l'unis, à la Goulelte, auAef, h S fax, à Sousse, hBizerte, hMehadia; des commissions municipale dans une dizaine d'autres localités. L'instruction est placée sous les ordres d'un Directeur de l'en» gnement public. Il y a un Igcée français (lycée Sadiki) à Tunis. En 1890, il y avait 79 établissements primaires (dont71 écoles publiques) et 4 établissements secondaires, où l'enseignement se donnait en français à 10749 élèves.
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Le système financier de la Tunisie a été entièrement remanié depuis 1883. A la suite du traité de Kasr-es-Saïd et de la suppression de la commission financière (octobre 1884), l'administration française a introduit l'ordre dans le maniement des deniers de la régence. Les principales sources du revenu sont la medjba (6 milr lions et demi de piastres — 1 piastre vaut 0 ,60 — en 1890-1891), impôt de capitation qui pèse surtout sur les moins fortunés, le hanoun des oliviers et des dattiers (plus de 2 millions), Yachour (plus de 3millions), dîme payable partie en nature et partie en argent, les douanes (3 millions et demi), les monopoles et marchés (5 millions et demi), les mahsoulals (3 millions), taxes sur la vente de marchandises. Le budget de 1890-1891 s'élevait à 36977500 piastres (22 millions de francs) en recette. Les dépenses à 32 millions et demi. Les principales étaient le service de la dette (10 millions et demi de piastres), la liste civile du bey et les dotations de sa famille (3 millions), la brigade d'occupation (près de 1 million), les routes et ponts (3 millions). La dette publique, dont le service a été assuré par l'administration française, s'élevait, en 1884, à 125 millions de francs en capital avec intérêt à 5 p. 100 ; par décrets des 27 et 28 mai 1884, elle a été convertie en 4 p. 100, ainsi que la dette flottante (17 millions et demi de francs) et garantie par la France. La commission internationale a cessé dès lors de fonctionner et l'administration de la dette tunisienne a été confiée à des fonctionnaires français. Un décret beylical du 17 décembre 1888 a autorisé la conversion du 4 p. 100 en 3 1/2 p. 100. La transition du régime ancien au régime d'un protectorat plus effectif encore qu'apparent, la simplicité des organes français d'administration, la sécurité dont jouissent les personnes et les biens font honneur aux résidents qui ont gouverné la Tunisie depuis dix ans. 423. lia population et la propriété. — La population de la Régence est évaluée à environ 1 million 1/2 d'âmes : soit 13 hab. par kil. c. Quelques auteurs la portent jusqu'à 2 millions. Cette population est composée en partie de Berbères, sédentaires pour la plupart, en partie à'Arabes nomades. Ils sont presque tous musulmans, appartenant surtout aux cultes malékite ou hanéfite. Plusieurs tribus du sud avaient émigé après l'occupation française, elles sont (sauf un très petit nombre d'exceptions) rentrées en faisant leur soumission. On compte 45 000 Israélites et plus de 40 000 européens (environ 4000 français, 10000 italiens, 9000 anglais, etc.).
�HO
LA FRANCE.
La propriété « arch » ou propriété collective, qui est la forme t plus ordinaire parmi les indigènes en Algérie, n'existe pas en Tunisie. C'est la propriété melk, ou propriété individuelle, qui d , 0 mine; mais l'exercice et surtout la transmission en sont souvent gênés par diverses servitudes. Les biens habbous, ou biens de main, 1 morte gérés par la djemdïa des Habbous, sont très considérables on suppose qu'ils occupent le tiers ou le quart du territoire. Pou régulariser les litres de propriété et faciliter aux européens l'at. er quisition du sol, la loi du 1 juillet 1885 (amendée par celle du6novembre 1888) a institué Y immatriculation; l'immeuble immatricule, après une purge qui établit le droit complet du propriétaire, est pleinement garanti par l'inscription sur le registre de la Conservation ; une copie du titre de propriété est remise au propriétaire qui peut ainsi le négocier. (67 immatriculations seulement ont été faites de 1886 à 1889.) 424. lies villes principales. — Les villes principales sont: Tunis (environ 150 000 habitants, dont près de 25 000 européens' capitale de la Régence, ville connue déjà des Romains sous le non de Tunes (1), Tunetum, est bâti sur la pente douce d'une colline, entre la Bahira et lasebkha Sedjoumi, et dominée à l'ouest paris « Kasbah » ou citadelle, en partie ruinée. Cette ville est d'un aspect pittoresque au premier abord ; mais les rues y sont, comme dans beaucoup de villes arabes, étroites, tortueuses et sales. Les maisons, 1 blanchies à la chaux, sont peu élevées et nues à l'extérieur; elles sont surmontées de toits plats en terrasses. Les nombreuses mosquées sont couronnées de coupoles couvertes en tuiles vertes. Les souk, marchés couverts, sont les rendez-vous de la population, La; petite industrie et le commerce sont actifs. La ville européenne s'est beaucoup développée depuis 1882; coupée d'une large avenue, elle s'étend, du côté de la Porte de la Marine, entre la ville indigène et la Bahira. Il y avait, en 1888,47 écoles primaires fréquentées pat 4600 garçons et 2 400 filles ; il y a un lycée. Le Bardo, palais fortifié du bey, est situé à 2 kilomètres de Tunis. On a commencée» 1888 de grands travaux (qui doivent être terminés en 1894), pour creuser uu canal de 8 kilomètres de longueur dans la Bahira et doter Tunis d'un port. Bizerte (5000 hab.), Uippo Zaritus de l'antiquité, situé le long du canal par lequel le lac de Bizerte débouche dans la mer et qui sert de port à la ville. La position maritime de Bizerte est très
(I)
Elle est appelée
Acux^ TvrjTa
par Diodore de Sicile.
�L'ALGÉRIE ET LA TUNISIE.
111
forte et on a songé à en faire un grand port militaire de refuge ; on a commencé des travaux d'approfondissement dans le canal qui a trop peu de profondeur pour recevoir des bâtiments de fort tonnage. Porto-Farina, sur le bord du lac Ghâr-el-Melah, près de l'embouchure de la Medjerda, qui l'ensable peu à peu; près de là, sont les ruines à'Utique. La Goulelte, c'est-à-dire le Goulet (4 000 hab.), port de Tunis construit sur la baie de Tunis, au débouché de la Bahira, « la petite mer » ou plus exactement la lagune au fond de laquelle est Tunis ; il n'est accessible qu'aux petits bâtiments ; c'est aussi une station de bains de mer. Au nord de la Goulette, sur la côte, près de la Chapelle SaintLouis, sont les ruines de Carthage, qui se composent surtout de citernes effondrées et des restes d'un aqueduc romain. Sousse (6000 habitants), l'ancienne Adrumète (?), est aujourd'hui le second port de la Tunisie ; la ville, adossée à une montagne, dominée par la Kasbah et par la tour de l'observatoire (En-Nadour) et percée de ruelles tortueuses, sert de débouché à la plaine de Kairouan ; elle est tout entourée de jardins d'oliviers et fait un grand commerce agricole. Hammamet (6100 hab.), sur le bord de la mer, n'offrant à la navigation qu'une rade sans abri. Monastir (6000 hab.), ville voisine des ruines de Thapsus, et Méhedia ou Mahedia (6300 hab.), rades meilleures que celle de Sousse. Sfaks (42000 hab. avec la population des jardins qui environnent la ville), fortifié et bâti en amphithéâtre; marché important; fabrication d'étoffes et de babouches ; le port est une rade qui ressent fortement l'effet de la marée, mais qui est la plus sûre de la côte, grâce à l'abri des îles Kerkenna. Sfax fait un commerce important avec les villes de la côte et les oasis tunisiennes ; sa campagne, divisée en jardins d'oliviers et bien cultivée jusqu'à une certaine distance de la ville, compte plus de 20000 habitants. Aïn-Draham, ville principale de la Kroumirie. El-Kef (3 500 hab.), « le rocher », marché autrefois très important, bâti sur un rocher, avec des rues escarpées, étroites et tortueuses, une importante kasbah; la ville se trouve sur une des routes qui relient l'Algérie à la Tunisie. Tebourba (2 000 hab.), sur les bords de la Medjerda.
�112
LA FRANCE.
Teslour (3 000 hab.), bâti sur une colline. Béja (5 000 hab.), l'ancienne Vacca, ville d'origine carthagim située dans une région fertile en céréales ; ville bien déchue t jourd'hui. Zaghouan (3 000 hab.), bâti près des ruines d'une ville maine, sur le flanc des derniers contreforts du mont Zagho dans une région remarquable par sa belle végétation. Nabeul (8 400 hab.), petite ville bien bâtie, dans une fe oasis. Kairouan (17 800 hab.), la ville sainte de la Tunisie, fondées 675 de J.-G. par le célèbre conquérant Okba. Ancienne capilï de plusieurs dynasties et empires, la ville est bâtie au milieu d' plaine triste et marécageuse, entourée de cimetières et de roi mais régulièrement construite en briques et relativement pro enceinte d'une haute muraille crénelée, ornée d'un grand nom de mosquées (entre autres la grande mosquée fondée parOkbn viie siècle), rendez-vous des caravanes et centre d'un commet, important. Houmt-Souk, chef-lieu de l'île de Djerba. Le Sahara tunisien comprend quatre régions d'oasis. Au pied de l'Atlas, dans le Hammema, entre 33° et 34° de k tude, sont plusieurs oasis dont Gafsa est la principale. La " connue sous le nom de Capsa au temps des Romains, est située 340 mètres d'altitude, dans une gorge que dominent des me gnes de 1170 mètres (djebel Orbata ou Arbet) et de 1200 me environ (djebelBou-Younès) et qui est, avec le chemin de la le seul passage conduisant de Tunisie dans le Sahara. La loc est peuplée d'environ 4 000 habitants ; la culture consiste plu; oliviers qu'en palmiers dont les dattes ne sont pas comeslit l'industrie consiste dans la fabrication de couvertures. El-Gtà est une oasis située au sud-est de Gafsa. Le Djérid ouBelâd-ed-Djerid, « pays des palmiers », est unes d'isthme qui sépare les chotts Rharsa et Djérid; il se compose quatre oasis : El-Hamma, en décadence; El-Oudiân, adossée à chaîne de collines et possédant plus de 100 000 palmiers; t femmes fabriquent des burnous ; Tôzeur (8 500 hab. avecfl sept autres villages de l'oasis), la plus importante des qualt, arrosée par un oued qui ne tarit pas, très verdoyante au rai des sables arides qui l'énveloppent, possédant d'après t relevés de l'impôt, 230 000 palmiers, qui donnent en moyens 70 milliers de quintaux de dattes ; et peut-être en réalité p'!
�L'ALGÉRIE ET LA TUNISIE.
113
du double: fabrique de burnous d'une grande finesse et de haïks; Nef ta (9000 hab.?), où la chaleur est très forte, ville bâtie sur le bord d'un plateau qui domine l'oasis, est renommée pour la qualité de ses dattes (201 000 palmiers payant l'impôt et peut-être le double en réalité) et la beauté de ses haïks de luxe. Le Nefzaoua, qui borde la rive orientale du chott ed-Djerid, renferme un millier d'oasis dont la principale est Kebilli; c'est peutêtre le groupe qui possède le plus de palmiers. L'Aarad est la région qui borde le golfe de Gabès; c'est la plus peuplée'des quatre. Les deux principales oasis sont celles de Gabès et d'El-Hamma. El-Hamma, située à l'extrémité orientale du chott Fedjedj. Gabès (850 hab. sans la garnison), peuplée principalement de Français, d'Italiens et de Maltais, est une petite ville située à 800 mètres de la mer, au bord de l'oued Gabès. L'oasis de Gabès, appuyée à la mer, a une superficie de 2100 hectares et une population d'environ 10 500 âmes, dont 850 à Gabès et le reste à Djarra, à Menzel et dans quelques autres villages. Le climat y est relativement tempéré (19° 1/2) grâce au voisinage de la mer. L'oasis est arrosée par des sources qui se réunissent en deux ouâdi et alimentent de nombreux canaux. La riche végétation de l'oasis, qui tranche sur l'aridité de la côte, a rendu cette localité célèbre dès l'antiquité. Les palmiers y sont au nombre de 140 000; mais les dattes (200 litres en moyenne par an et par pied dans les plantations les plus favorisées) y sont en général de qualité médiocre. Le bananier, le grenadier, l'amandier, l'abricotier, le pêcher, l'olivier et la vigne, le henné, le coton et l'arachide, le blé, l'orge, la bechna, le maïs et le sorgho, l'ail, l'artichaut et divers légumes y prospèrent. Les moutons et les chèvres sont en grand nombre. Le pays des Ourghemma, tribus de pillards, est situé au sud-est de l'Aarad. Ksar el-Medenine est l'oasis la plus importante de ce pays très peu cultivé, dont les moutons sont la principale richesse. Au sud des Ourghemma, sur les plateaux arides et ravinés des monts des Matmata, vivent misérablement dans des grottes des tribus berbères, possédant quelques k'sour fortifiés : Foum-Tatahouin, Duuirat, etc. 425. lia production agricole. — Comme l'Algérie, le sol de la Tunisie peut être divisé : 1° en Sâhel, plaine orientale, composée de terrains salins et incultes et de terres fertiles, et Tell, région du nord, généralement fertile, qui ne forme, sur beaucoup de points,
LA KBAÏÎCE.
III. — 8
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LA
FRANCE.
qu'une étroite bande sur le littoral, mais qui comprend la vallkk la Medjerda ; 2° en région des steppes au centre, que hérissent de montagnes rocailleuses et des terrains formés d'une épaisse couche d'humus, mais arides à cause des efflorescences salines ; 3» y Sahara au sud, où sont des groupes importants d'oasis, surlorj dans le Djérid; ces oasis, étant plus voisines de la mer, sont moie isolées que celles de l'Algérie. On a essayé de dresser un état du territoire (133000 kil. c.) pjî cultures, d'après lequel les landes, pâtures et les terres de labour occuperaient 52 000 kil. c, les d unes 18 000, les plaines à als 15000, les parties plus ou moins boisées 800, les oliviers lfflj les palmiers 200, etc. Le Tell et le Sâhel comprennent tout le nord de la contrée,!; une partie des côtes de l'est; ils renferment, outre la vallée de Medjerda, le district de S fax, les îles Kerkenna et Djerba. Duleinp des Romains ce pays était un des greniers de l'Italie. Quoique t culture y soit en général très négligée, il produit beaucoup I céréales, surtout le froment et l'orge, et quelque peu le mais ell millet. Il produit aussi le tabac, les fèves, les pois chiches, le il et le chanvre, le coton, les légumes. Le « littoral » entre Sousse^ Gabès fournit au commerce des drogues tinctoriales, l'indigo, carthame, la garance, le henné, arbuste dont on extrait une teinti orange employée par les femmes pour se teindre les ongles, cumin. Les arbres fruitiers, amandier, figuier, oranger, grenadier; vigne, etc., réussissent bien. L'olivier, qui atteint en Tunisie de grandes dimensions, est «s des principales richesses du pays, surtout dans les environs* Sousse, de Monastir, de Mahedia, de S fax et dans l'île Djerba ài en compte plus de 35,000 pieds ; mais l'huile est en général* fabriquée. On trouve des forêts entières d'oliviers; dans les enviade S fax on ne fabrique pas moins de 36000 hectolitres d'hirfl La culture de la vigne a fait, comme en Algérie, des progrs depuis 1882. En 1889, on évaluait, dans le territoire des contrJW civils, la superficie des vignobles à 5 220 hectares, dont 4 060appi' m; tenaient à des Européens (les 3/4 à des Français) et 1160 à t indigènes. La production était d'environ 32 000 hectolitres, t } e 21700 pour le contrôle de Tunis, 3 400 pour celui de Sonar- pr: 3 000 pour celui de Souk-el-Arba. (ik Les forêts en général, forêts de chênes et de chênes-liège (eif j 0i ron 80 000 hectares de chênes-liège), de thuyas, de pins d'Alef un de cèdre, sont presque toutes dans la région côtière et montai*' soi
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du nord ou dans le voisinage de la côte orientale ; on en rencontre très peu dans l'intérieur. Dans les steppes, l'alfa croît en abondance, ainsi que le salicorne dont la cendre fournit une soude de bonne qualité. Dans le Sahara, le palmier-dattier est la principale richesse des habitants des oasis, et quelques cultures prospèrent sous son ombre ; les dattes du Belâd-ed-Djerid, du Nefta et de Tôzeur, passent pour les plus succulentes du désert ; la qualité supérieure, récoltée de décembre à février, est désignée sous le nom de degla. Le bétail constitue une richesse plus considérable encore en Tunisie. Les petits chevaux barbes, élevés dans les steppes, y sont estimés; les chèvres (1 million), les ânes et les mulets y sont très nombreux; les dromadaires y sont, comme en Algérie, la bête de somme généralement employée dans le Sahara et même dans les steppes; comme en Algérie on élève des mehari ou dromadaires de course qui coûtent beaucoup plus cher que le chameau ordinaire. Les bœufs (3 millions en 1888), généralement de petite taille, se trouvent principalement dans les vallées cultivées, comme celle de la Medjerda. Les moutons étaient en tout 20 millions en 1888; parmi eux les moutons à grosse queue sont en grand nombre ; leur lame est l'objet d'un commerce important. Le miel des abeilles est aussi un objet de commerce important. Les sangsues abondent dans plusieurs cours d'eau. Sur la côte, principalement dans les parages de Tabarca, qui doit en partie sa prospérité aux mesures qui ont écarté les Italiens de la côte algérienne, dans le canal de Bizerte de Sidi-Daoud, et dans le golfe de Gabès, on pèche le corail, l'éponge (d'octobre à février) et beaucoup de poissons, surtout de thons, qu'on expédie principalement en Italie, à'alloches, de sardines et de poulpes qu'on consomme clans le pays. 426. lies produits des mines et de l'industrie. Le plomb des mines de Djebba situées près d'un affluent de la Medjerda dans le djebel Messas, le plâtre qui abonde surtout aux environs de Sousse, le sel des sebkha, les phosphates des environs de Gafsa sont les principaux produits minéraux. De nombreux gisements de plomb (île Tabarka), de charbon de terre (Tabarka, Béja), de cuivre {Teboursouk), etc. sont inexploités et mal connus. La Tunisie renferme un grand nombre de sources minérales dont les plus fréquentées sont celles d'Hammâm-el-Lif près de Tunis qui contiennent des car-
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LA FRANCE.
l'albJ
bonates et des sulfates, et de Kourbes, qui contiennent de
mine et du fer. L'industrie était autrefois plus florissante qu'elle ne l'est aujou d'hui. Cependant le Belâd-ed-Djérid, Gafsa, l'île Djerba sont end renommés pour leurs couvertures et burnous de laine blanchi Kairouan travaille le cuir et, dans plusieurs villes, on confection! avec art des selles brodées ; Nabel fabrique des poteries; Sousstj Monastir des savons; Tunis fait des chéchias ou fez que l'on M à Zaghouan et exerce des industries variées. 427. Voies de communication. — Les routes n'existaient ptt ainsi dire pas, excepté dans la banlieue de Tunis, 4 kilomètres; Tunis au Bardo avant 1S82, et leur entretien était nul. De 18 à 1890, 650 kilomètres de routes de terre ont été construits. En 1881, il existait quelques voies ferrées (50 kil. environ) 4 la banlieue de Tunis et le chemin de fer d'Algérie à Tunis, conté à une compagnie française, était en construction. En 1888, lalir de Tunis à Bône (354 kil., dont 195 de Tunis à Ghardimaou,-. le territoire tunisien) desservant par la vallée de la Medja Tebourba, Béja (avec embranchement de 13 kilom. de Béjà-ga Béja-ville), Souk-el-Arba, était en activité; les chemins de ferii banlieue réunissaient la Goulette, El-Marsa, le Bardo et En mdm-el-Lif à Tunis (5G kil.). Un chemin de fer à voie étroiter Kairouan à Sousse. Les lignes télégraphiques, desservant 44 bureaux, avaient, 1888, une longueur d'environ 4000 kilomètres. Deux câbles sous-marins relient Tunis à Bône. Tunis est relié,
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outre, au câble anglais qui passe à Malte. La marine marchande (il n'y a plus de marine de guerre sienne) compte environ 300 bateaux de 150 tonneaux au plus. La navigation a eu, en 1888, un tonnage général, entrée ets réunies, d'environ 3 millions de tonneaux. Près des 3/5 de ce nage sont couverts par le pavillon français, après lequel se pla les pavillons italien et anglais. Plus de la moitié du mouvemenl time appartient à la Goulette, port de Tunis ; Bizerte, Sousse,S Monastir, Porto-Farina, Hammamei, Gabès sont en seconde li Les paquebots de la Compagnie transatlantique font un se régulier (trois fois par semaine) entre 7unis et Marseille el i" vent Bizerte, Soicsse, S fax, Gabès, Djerba. Il y a aussi un servie paquebots italiens. 428. lies monnaies et mesures. — Les monnaies de Fran d'Italie sont d'un usage général en Tunisie. La monnaie o§
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■du pays est la piastre, monnaie de compte, valant de 60 à 63 centimes et divisée en 16 carroubas. Jusqu'ici les Tunisiens préfèrent leur monnaie nationale à la monnaie française. Le décret du 27 juillet 1888 a décidé que les caisses publiques de la Régence prendraient les monnaies françaises à raison de 60 centimes la piastre. Le rotai ou livre (500 à 509 grammes suivant les localités), est l'unité de poids. Il est divisé en 16 oukras ou onces. Le cantar (quintal) vaut 100'rolal. Le ta ffis, variant suivant les localités, de 1552 litres (El-Kef), à 640 (Tunis) et à 320 (Mehadia), est l'unité de volume divisée en 16 ouibas, il équivaut à 5,3 hectolitres. Le draâ, ou pek, unité de longueur, varie de 0m,49 à 0m,67. Les mesures du système métrique sont employées parles peseurs publics. 429. Le commerce. — Tunis était, avant l'occupation française, une place de commerce importante qui exportait de l'huile, des bonnets et tissus de laine, des grains et farines, des cuirs, du thon mariné, du savon. En 1838, le commerce de la Régence était évalué à 10 millions 1/2 de francs (environ 6 millions 1/2 à l'importation et 4 à l'exportation) ; la Toscane, la France, la Turquie et la GrandeBretagne occupaient les premiers rangs. Vingt ans après, ce même commerce était d'environ 15 millions dans lesquels la France figurait à peu près pour moitié. En 1879, il s'élevait à 22 millions 1/2 ■de francs (9 à l'importation, 13 1/2 à l'exportation). En 1884-1885, sous le protectorat français, le commerce extérieur de la Régence atteignait presque 76 millions de piastres (44 1/2 à l'importation et 31 à l'exportation); en 1888-1889, il était de 82 millions, dont 52 à l'importation et 30,2 à l'exportation. Les principaux articles étaient : à Vimporlation, les céréales (10 millions 1/2 de piastres), les farines (7 millions), les vins et spiritueux (3 millions), les tissus de coton (5 millions 1/2), les bois, les denrées coloniales, etc. ; à Y exportation, le blé, l'alfa, l'huile ■d'olive, la laine en suint, les peaux, les éponges. La part de la France dans ce commerce était (sans le numéraire qui figurait pour 5 millions 1/2 à l'importation et pour 700 000 francs à l'exportation) de 28 millions de piastres à l'importation et de 6 1/2 à l'exportation, soit les 3/8 du commerce total de la Régence. Le commerce de l'Angleterre, qui atteignait presque 9 millions •en 1883, n'était plus que de 3 millions environ en 1888.
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LA FRANCE.
4° Section.
LE SAHARA AU SUD DU 30° PARALLÈLE.
SOMMAIRE.
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430.
La région saharienne au sud du
30°
parallèle (U8j,
430. lia région saharienne au sud du 30e parallèle. sud du 30e parallèle, le Sahara se prolonge sur une longue» près de 1 500 kilomètres jusqu'au sommet de l'arc de cercle Niger où se trouve Tombouctou (ou Timbouctou). Le vaste qua! latère qui s'étend sur cette longueur entre le méridien de Gha: mès à l'est et celui d'Igli à l'ouest a une superficie approxim de 1,500,000 kilomètres carrés et ne constitue que la moi portion du Sahara occidental. Cette région peut être considérée, depuis que les puissa européennes se sont partagé l'Afrique, comme étant située danzone de l'influence française; elle a été reconnue comme telle l'Angleterre ; par sa situation entre l'Algérie et le Niger, elle p destinée à devenir quelque jour une voie de commerce intére" pour la France. Peu de voyageurs européens s'y sont avent Richardson, se rendant, en 1845, de Ghadamès à Ghât, et" en 1850, faisant le même trajet et, de là, se dirigeant vers le Soi n'avaient fait que longer cette région à l'est. René Caillié, en T avait passé beaucoup plus à l'ouest. En 1858, l'interprète frai Bou-Derba pénétra jusqu'à Ghât. L'année suivante, H. Duve entra le premier à el-Goléa, puis gagna Ghadamès (1860) etpéi jusqu'à Ghât en suivant le pied du Tasili du nord. En J860,le pitaine Colonieu s'avança de la province d'Oran jusqu'au Toui. 1870, le général de Wimpffen conduisit une colonne jusqu'à sur l'oued Ghuir. Depuis 1870, plusieurs autres français pénétré à Ghadamès. En 1874, Soleillet a été d'el-Goléa jusq»' portes d'Jnsala/t (ou In. Galah). Il était le troisième européen fi aperçu cette oasis; le major Laing en 1826 et G. Rohlfs qui 1864, traversa toute la contrée d'Insalah à Ghadamès, l'ar précédé. Le projet de relier l'Algérie au Soudan par une ferrée fut le motif de la mission Choisy à el-Golea et Ouar des deux expéditions du colonel Flalters ; dans sa première e dition (1880) Flatlers pénétra, au sud de rémassînin, dans lav des Ighargharen, au pied du Tasili ; dans la seconde (188l| atteignit la région d'Amagdhor, entre le plateau du Ahaggare Tisali du nord et il périt assassiné au puits dit Bir el-Gk (lat. 23°, long. 5°) par de là le tropique du Cancer.
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Toute la partie centrale de cette vaste région peut être désignée sous la dénomination générale de Ahaggar, qui s'applique particulièrement à la chaîne du Ahaggar ou Hoggâr. Aucun européen n'a visité cette chaîne ; la seconde expédition de Flatters en a seulement longé le versant septentrional. Le Ahaggar, dans son acception la plus étendue, est compris entre 27° et 21° de latitude. Il domine les régions environnantes du Sahara ; à Amguîd, localité située dans une vaste plaine par 26° 30' environ de latitude, l'altitude est de 600 mètres ; plus au sud, par 24°, près de la sebkha d'Amagdhor où les pentes du terrain commencent à se diriger vers le sud, elle approche de 700 mètres. Il se compose principalement de plateaux étagés par gradins : plateau du Ahaggar proprement dit au centre, plateau de Mouïdir et de Bâten-Ahenet au nord-ouest, Tasili (c'està-dire plateau) du]nord ou Tasili des Azdjer au nord-est, Tasili du sud ou Tasili des Ahaggar au sud. Ces plateaux sont en général ravinés par les eaux. Le Ahaggar paraît recevoir plus de pluie, surtout dans la partie située au sud du Tropique, que les plaines du Sahara. Les Touâreg disent qu'on y voit de la neige sur certains sommets en hiver et que des cours d'eau y forment des cascades : renseignement qui aurait besoin de confirmation. Plusieurs grandes vallées, qui d'ailleurs ne contiennent qu'une eau souterraine, et çà et là quelques marécages y prennent naissance. A l'est est la vallée de l'Igharghar dont une des branches se forme dans le massif vers le 24e parallèle, et l'autre sur le flanc du Tasili des Azdjer; elle se dirige vers le nord en suivant à peu près le 3e degré de longitude et à laquelle fait suite l'oued Rhîr. La vallée de l'oued Miyâ, qui débouche aussi dans l'Oued-Rhîr, vient du nord de ce massif. M. Largeau a trouvé dans ces dépressions un certain nombre d'instruments de silex qui autorisent à croire qu'elles ont été peuplées autrefois plus qu'aujourd'hui. A l'ouest, les vallées (Tirehart, etc.) semblent se perdre dans-le désert. Au sud, quelques-unes, tels que l'oued Tin-Terabin et l'oued Tedjidjit, paraissent se prolonger vers le Niger. À l'est de l'oued Miyâ, la vaste région des dunes, de l'Erg central et de 1' Erg oriental sépare le Sahara central du Sahara tunisien; à l'ouest d'el-Goléa, l'Erg occidental le sépare du Sahara oranais. A l'extrémité orientale du Tasili du nord, par 26° de latitude, se trouve, dans une autre région (730 m. d'altitude), Ghât ou Rhât, oasis qui est un grand rendez-vous de caravanes et qui est nominalement rattachée à la Tripolitaine ; Barth en 1850 et Duveyrier en 1861 l'ont visitée. Elle se trouve à 560 kilomètres au sud de
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LA FRANCE.
Ghadamès (350 m. d'altitude), autre oasis et marché sahariendi pendants de la Tripolitaine et marquant à peu près, sous le 3} parallèle, la limite orientale du territoire, sur lequel doit s'étëndri l'influence française. A son extrémité nord-ouest, le Ahaggar est flanqué d'une région; peuplée d'Arabes, de Berbères et de nègres, qui comprend le )A leau de Tademayt, le Tidikelt avec l'oasis de Ivalah, les oasis louât et celles du Gourâra. L'oasis d'Insalah, dont la population a été évaluée à 808 âmes, est situé dans une plaine riche en palmiers, à l'allilui d'environ 140 mètres : c'est aussi un entrepôt important du co~ merce des caravanes, le grand marché des Touareg Ahaggar. Le Touât, nom sous lequel on comprend souvent les trot groupes du Tademaït, du Tedekelt et du Gourâra, se composée! réalité d'un chapelet de villages situés au sud du Gourâra dontlei principaux sont Timmimoûn au nord et Tamentit au sud (par 2î environ). Le Gourâra lui-même se compose d'oasis voisines de la sebUt Gourâra, par 29° de latitude environ, dont les villages (Timm moûn, etc.) sont ceints d'une muraille crénelée; les habitantsi Gourâra entretiennent des relations commerciales avec la provint! d'Oran. Jusque dans le Touât se prolonge la vallée de l'oued Guir.C oued, qui naît au sud de l'Atlas saharien, sur le territoire mai cain, descend vers le sud, perd une grande partie de son e dans les marécages des Doui Menîa. A lyli, par 320 mètres d'allitoi: sa vallée se réunit à celle de l'oued Zouzfana, qui passe à Fipi lgli (ou I gurdi) est à 180 kilomètres au sud de Figuîg; c'est village fortifié qui renferme environ 1 500 habitants et en mè temps, une étape de caravanes d'une certaine importance. La vil lée se prolonge sous les noms d'oued Saoura et d'oued Mess» vers le sud-ouest jusqu'au Touât, en formant jusqu'à Kerkâs la lirai occidentale de l'Erg occidental. Celte longue vallée sépare enell» l'Erg occidental, région de dunes à l'est, de Ylguidi, autre régi»! de dunes et de sables qui s'étend à l'ouest presque jusqu'à l'Océ' Toute cette partie du Sahara, située entre 5° de long, occidît taie et 7° de long, orientale, n'est habitée que dans les oasisel sur quelques points du Ahaggar par des populations sédentaire qui cultivent le palmier-dattier et un peu de céréales; elle est par courue ailleurs par des tribus nomades qui font paître leurs tro peaux de chameaux, là où il se rencontre de l'herbe et de l'eau,f!
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traversée par des caravanes qui font le commerce entre la région .barbaresque et le Soûdân. Hes caravanes qui font le commerce entre le Soûdân, les contrées méditerranéennes et les oasis du Sahara, se sont presque entièrement détournées de l'Algérie depuis qu'elle est française, partant chrétienne, et interdisant le trafic des esclaves. Aujourd'hui c'est à l'ouest du Ahaggar, Insalah, qui est le centre le plus important, en communication avec Igli et le Maroc au nord, avec Tombouctou et le Soûdân occidental au sud, et h l'est du Ahaggar, Ghat qui est la principale étape de la route de Tripoli par Ghadamès au Soudan central par l'Air. Insalah et Ghat sont reliés par une route de caravanes qui passe par Amguîd et traverse le Ahaggar. Les Touareg, de race berbère, qui dominent dans toute cette partie du Sahara et qui occupent tout le Ahaggar, sont divisés en deux grands groupes et en un certain nombre de tribus : les Imôghagh ou Touareg du sud, comprenant les Kel-Oiiï et les Aouelimmiden et occupant la région sud-ouest entre le massif du Ahaggar et le Niger-; les Imôhagh ou Touareg du nord comprenant la confédération du Ahaggar (Hoggâr en arabe) qui occupent la plus grande partie du massif et la confédération d'Azdjer (Azgâr en arabe) qui en occupent la partie nord-est et étendent leur parcours jusqu'à Ghadamès. Ces confédérations, qui ne formaient autrefois qu'un seul État sous l'autorité d'un sultan, sont aujourd'hui distinctes et presque rivales; elles sont composées de tribus, les unes nobles, d'autres religieuses, d'autres serves. Les Adzjer, qui semblaient favorablement disposés pour la France, ont été refoulés par les Ahaggar, leurs rivaux qui forment la confédération la plus puissante. Les Ahaggar sont en général hostiles aux Français, et sont entretenus dans leur haine des chrétiens par la secte religieuse des Senoussi. C'est par le territoire de ces derniers que la mission du colonel Flatters fit route dans son second voyage pour gagner le Soûdân central, et c'est au-delà de Temassinin, au puits dit Bir el-Gharama, par 23° de latitude, qu'il a été attiré et massacré dans une embuscade avec une partie de son escorte, et c'est pendant la retraite que sa troupe, composée d'une soixantaine d'hommes, a été empoisonnée avec des dalles, et presque entièrement anéantie au combat à.'Amguîd. Les Ahaggar, auteurs du massacre, obéissaient non-seulement à leur haine naturelle contre les chrétiens, mais à des instigations parties de Ghadamès et d'Insalah. Cette injure, qui n'a pas été vengée jusqu'ici, a laissé des souvenirs irritants et fait croire dans le désert à l'impuissance de la France.
�LA FRANCE. 122
Pour reprendre ses avantages de ce côté et frayer peu à peu route vers le Soudan, M. Rolland a proposé d'occuper par despo^ fortifiés Temassinin et Amguîd et de construire un chemin de à voie étroite qui, de Biskra, passerait, en remontant l'Ouedet l'Igharghar, par Tougourt, Ouargla, El-Biodh, Temassinh aboutirait à Amguîd, d'où il pourrait être prolongé ensuite yen sud, soit sur le lac Tchâd, soit sur le coude du Niger. Ladépt jusqu'à Amguîd est évaluée à 100 millions; pénétrant ainsi cœur du Sahara central, il aurait une importance politique in testable ; reste à savoir s'il aurait aussi un intérêt économiqu; paierait une partie notable de ses frais. M. Foureau, à la suite sa mission au Tademayt en 1890, a proposé un autre itiné d'Ouargla à Msalah, centre d'approvisionnement des Ahag Deux autres projets de voie ferrée ont des partisans. Celui l'ouest ferait suite au chemin de fer d'Ain Sefi-a et gagnerait Youed-Sousfana, etc., le Tidikell et peut-être Insalah; mais celle passerait par Figuîget Igli que le traité de 1845 a expressément servé au Maroc (quoique le sultan du Maroc n'y exerce réelle pas son autorité), laisserait à l'est les routes principales de vanes du Sahara central et ne pourrait avoir comme objectif le coude du Niger. Celui par l'est partirait d'un port voisii Gabès, soit du golfe de Bou-Grara et gagnerait la région det damés et de Ghât en suivant la route la plus courte qui conduil le Soûdân, à Sokoto et au Bornou; mais Ghât et Ghadamès pendent de la Tripolitaine et ont été, depuis 1874, plus étroileafc rattachés qu'auparavant à l'autorité turque. La France aurait™ à se ménager des amitiés dans ces deux villes. La convention signée le 5 août 1890 avec l'Angleterre porliH « le gouvernement de Sa Majesté britannique reconnaît lafl d'influence de la France au sud de ses possessions médilH néennes, jusqu'à une ligne de Saï sur le Niger à Barrowi, I lac Tchâd ». La superficie saharienne sur laquelle, d'aprèsB convention, la France est libre d'étendre son influence, ■ e le 30 parallèle et le Niger est d'environ 4 000 000 de kiloM carrés (sans compter la côte occidentale du Sahara, entre «M Bogador et le cap Blanc), sur laquelle l'Espagne peut éleraB prétentions.
�TROISIÈME PARTIE
LES COLONIES ET LES PAYS DE PROTECTORAT
(MOINS LA TUNISIE.)
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section.
LES COLONIES ET PROTECTORATS DE LA FRANCE EN I AFRIQUE, AU SUD DU TROPIQUE DU CANCER.
— I. 431. La région du Sénégal et du Soûdân français (124). —432. Le climat du Sénégal (128). — 433. Les populations indigènes du Sénégal (129). — 434. L'occupation française du Sénégal et du Soudan au xix° siècle (130). — 435. Les productions du Sénégal et des Rivières du Sud (135). — 436. Les moyens de communication au Sénégal (137). — 437. Le commerce du Sénégal. II. 438. Les Établissements de la côte de GuiDée (138). III. 439. Le Gabon et le Congo français (142). IV. 440. Les Comores et Mayotte (150). — 441. Nossi-Bé et dépendances (152). — 442. La géographie physique de Madagascar (153). — 443. La géographie politique de Madagascar (156). — 444. La géographie économique de Madagascar (158). — 445. La géographie historique de Madagascar (169). — 446. Diégo-Suarez et Sainte-Marie de Madagascar (163). V. 447. La géographie physique de la Réunion (105)). — 448. L'histoire de la Réunion (1G8). — 449. La population de la Réunion (170. — 450. La géographie économique de la Réunion (171). VI. 451. Obock (176).
SOMMAIRE.
I 431. Va. région du Sénégal et du Soûdân français. — Les Européens ont donné le nom de Sénégambie à la région qu'arrose le Sénégal et la Gambie et qui s'étend entre 17° et 8° de latitude nord, d'une part, entre 20° et 10° de longitude occidentale d autre part. La forme de cette région est à peu près celle d'un trapèze mesurant plus de 500000 kilom. carrés, dont Saint-Louis sur le Sénégal, Segou-Sigoro sur le Niger, la source du Mahel Balevel, affluent du fleuve et Benty sur la Mellacorée sont les sommets.
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LA FRANCE.
Au nord de l'embouchure du Sénégal, la côte est sablonne»; et déserte : c'est encore le Sahara. Sur cette côte saharienne,)) 20° 27' de latitude, à quelque distance au sud-est du cap Blan se trouve la pointe d'Arguin qui abrite la petite île d'Arguin;\ côte est escarpée, aride, inhospitalière; en mer, s'étend, suri: longueur de plus de 200 kilomètres, par delà la pointe d'Arguj au nord et le cap Mirik au sud, le banc d'Arguin que le naufraa de la Méduse, en 1816, a rendu célèbre; le poisson abonde dans]? parages et des pêcheurs des Canaries y viennent tous les ans/' 1678, les Français se rendirent maîtres de cette position suri Hollandais et les Anglais qui se l'étaient disputée; quoiqu'elle!1 été abandonnée sous Louis XV, elle est restée nominalement à i France. Plus au sud, mais encore dans la région saharienne, entre 18',ï et 18 ,40' de latitude, est le nouveau Portendik, dit Djouaa arabe; à 30 kilom. au nord-est se trouve le vieux Porteni Andjil en arabe. Ce ne sont que des rades, en face d'une brait qui donne accès dans le désert. Des caravanes de Maures viennes parfois trafiquer en ce lieu avec des bâtiments européens. Dèsl fin du xvi]e siècle, la Compagnie française des Indes orientales; avait un comptoir. Les Maures, ayant chassé les Hollandais q: étaient venus s'y établir, cédèrent (1723) Portendik à la Compagi française du Sénégal qui avait remplacé celle des Indes danses régions. Les Anglais, ayant conquis le Sénégal, détruisiretl le comptoir français, puis le restituèrent avec le Sénégal parli paix de Versailles (1783), mais en réservant à leurs navires k droit de venir dans la baie faire le commerce de la gomme, fest le principal objet de trafic de la région. En 1857, le généra! Faidherbe, gouverneur du Sénégal, obtint de l'Angleterre la «•■ nonciation à ce droit en échange du comptoir d'Albreda quelij France avait fondé (en 1695) à l'embouchure de la Gambie, M centre des possessions britanniques. Une langue de sable sépare le Sénégal de la mer. Au sud de l ent bouchure de ce fleuve qui se déplace presque chaque année, la côte, partout uniforme, plate, sablonneuse ou argileuse, court au sud-S ouest sur une longueur de 170 kilomètres jusqu'au cap Vert et i la pointe Manuel, derrière laquelle s'abrite la petite île, ou, pou mieux dire, le rocher escarpé de Gorée, mesurant seulement 17 hectares. Là se trouve la seule bonne rade de cette côte, avetj' les ports de Dakar et de Rufisque. La côte, basse, monotone, presque partout bordée de plusieurs
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lignes de bancs de sable sur lesquels la houle est forte, et qui barrent l'entrée des fleuves, incline au sud-ouest. Au delà de Portudaiei de Joal est la triple embouchure du Saloum, couverte par la pointe sablonneuse de Sangomar ; immédiatement après, s'ouvre le large estuaire de la Gambie. La Casamance, sur les bords'de laquelle sont des établissements français, se termine aussi par un estuaire. La côte, à partir de là, se pare de toute la richesse de la végétation tropicale. Le rio Cacheo, le rio Geba et le RieGrande confondent presque leurs embouchures devant lesquelles est l'archipel des Bissagos (île Bissam, ileFormose, île Harang, etc.) dont les roches sous-marines et un violent ressac rendent l'approche dangereuse. La rivière Cassini avec les îles Tristào, le ricNunez, le rio Pongo, les îles de Los, Vile Matacong, la Mellacorée qui n'est qu'un estuaire, les deux Scarcies sont les accidents les plus remarquables de la côte basse de Sénégambie jusqu'au cap Sierra Leone, situé environ par 8° de latitude nord. Sur cette côte, qui, depuis le cap Vert, a une étendue d'environ 900 kilomètres, on rencontre des comptoirs français, quelques anciens établissements portugais et des comptoirs anglais. Le Fouta Djallon (ou plus correctement Foula Dhiallon) est une région montagneuse où tous les grands cours d'eau de la Sénégambie prennent leur source. Quelques plateaux dépassent l'altitude de 1000 mètres et les hautes vallées habitées en ont de 500 à 900. La ville de Timbo, située non loin des sources de Bafing et tout entourée de montagnes, est à 7G0 mètres. Cette région montagneuse, riche en pâturages, s'étend à l'est jusqu'au Niger, à l'ouest jusque vers 15° de long., au nord presque par delà 12° de latitude et se prolonge au sud-est dans la Guinée. Elle- est fertile et peuplée. Le reste de la Sénégambie, jusqu'à la rivière Casamance, ne se compose guère que de plaines accidentées de collines, peu cultivées en général, et d'un aspect monotone. Le Oualo, le Cayory le Baol et le Siné occupent la région côtière, entre le Sénégal et le Saloum. Le Fouta s'étend sur la rive gauche du Sénégal, de Bakel à Podor ; au sud du Fouta est un désert qui couvre plus de 20000 kil. c. Entre la Falémé et le Sénégal est la région dite Bambouk. Au sud de la rivière Casamance, au contraire, la végétation tropicale anime le paysage. A l'est du Bafing, une des deux branches du Sénégal, et au nordest du Fouta Djallon, est un vaste plateau accidenté, de forme à peu près triangulaire, où le Bakhoy prend sa source et où les cours
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d'eau sont profondément encaissés ; il a une altitude de 300 à " mètres environ, avec quelques rangées de hauteurs, comme] monts du Manding qui paraissent plus élevés. En grande pj tie formé de granit et de grès, couvert de la végétation des lu
piques et riche en forêts, il borde par son versant oriental !.. vallée du Niger sur laquelle il tombe par des falaises hautes a 200 m. ; il s'incline vers l'ouest en pentes plus douces. Il porte |f noms de Manding et de Bélédougou dans sa partie orientale ç appartient au bassin du Niger, ceux de Fouladougou et de Gak gou dans sa partie centrale, et de Gangaran dans sa partie oct dentale qui appartiennent toutes deux au bassin du Sénégal. ,1 sud du Gadougou est le désert de Djallouka. Au nord du plateau et à l'est du Sénégal est le Kaarta, pays: plaine, dont la partie septentrionale confine au Sahara et qrjl déjà en grande partie le caractère du désert. Ce plateau et la plaine au nord font partie du Soûdân occident et sont désignés aujourd'hui sous le nom de Soûdân françai Depuis le voyage du capitaine Binger et depuis la convenlii de 1890 avec l'Angleterre, la zone dans laquelle peut s'exerti. l'influence française s'est considérablement agrandie. On peut de qu'elle comprend la plus grande partie du nord-ouest de l'Afriqu; 1° au nord du Sénégal, la région cûtière du Sahara jusqu'au e Blanc et le pays entre le Sénégal et le Niger ; 2° au sud du Séné:: et du Niger, la région soudanéenne et guinéenne jusqu'à la cùtet golfe de Guinée. Cette vaste région, où la république de Libtt n'occupe guère que 40000 kil. c. et les colonies anglaises, port gaises et allemandes que 130 000, aune superficie d'environt million et demi de kil. c. (1). Dans cette région, dont toute la partie sud-ouest est encs: inexplorée, se trouve le massif de Kong ou de Natinian-Siga;; formé principalement de granit et ayant une altitude de 800tl 1 500 mètres. A l'ouest, ce massif paraît se relier au Fouta Djallô: à l'est, il se prolonge jusqu'à la Volta Noire ; au sud, il se terril par un bourrelet rocheux que les cours d'eau descendent en fil niant des rapides; au nord, il se prolonge par des contreforts al la plaine du Niger dont il sépare le bassin de celui du golfe! Guinée. (I) On peut attribuer vaguement, d'après un calcul planimétrique, outretj 500000 kil. c. du Sénégal (avec Soudan français et Rivières du Sud), 720 000Mt* pour la partie située dans l'arc de cercle du Niger jusqu'à la latitude de M 250 000 pour la partie occidentale de la Guinée entre la république de Libers et la colonie anglaise de Cape Coast Castle, et 30 000 pour celle de Porto Non
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Dans ce massif, l'eau est rare, la température très élevée ; la végétation est chétive, excepté dans le fond des vallées ; elle devient luxuriante, plus au nord, vers le coude du Niger. Les monts llombori (1800 m.) sont peut-être un prolongement de ce massif. Plus à l'est, dans le Gourounsi, le sous-sol étant imperméable, les marécages abondent; la chaîne isolée où se trouve le pic de Naouri (1800 m.) se dresse sur la limite du bassin du Niger. Entre ce massif et le golfe règne une plaine accidentée çà et là de collines et couverte, au sud de 7°30' de lat., d'épaisses forêts; c'est surtout dans cette zone que sont les exploitations forestières. Le Sénégal est formé à Bafoulabé par la réunion du Bafing et du Bakhoy. Le Bafing prend sa source par 10°30' de latitude environ, au sud de Timbo dans le Fouta Djallon. Il coule sur une longueur d'environ 500 kil. vers le nord-nord-est, puis vers nord-nord-ouest en décrivant deux courbes dans la dernière partie de son cours. Le Bakhoy, ou Ouandan, ou Minian (dans son cours supérieur), moins long, prend sa source vers l'extrémité méridionale du Manding (Soûdân français) par environ 12°,40' de latitude, coule vers le nord-ouest sur le plateau (entre 13° et 13°,25' de lat.) dans un encaissement profond de 200 mètres, reçoit, de l'extrémité septentrionale du plateau, le Ba-Oulé, grossi lui-même du Bani-Oulé ou Balindingho, et passe au pied des monts du Naré. De Bafoulabé, où les deux cours d'eau se réunissent, jusqu'à Podor, le Sénégal coule vers le nord-ouest; puis de Podor à la mer, vers le sudouest sur une longueur de 1100 kil. environ, vers le sud-ouest d'abord, puis vers le sud. Au-delà des chutes de Gouina (par 14° de lat.) et du Félou (par 14°,25'), le fleuve devient navigable. Il fertilise, par ses débordements, la vallée qu'il traverse. Il reçoit, à droite, le Nouniakari qui borde le pays de Kaarta, à gauche la Falémé, passe devant Bakel, baigne Matam et décrit un grand arc de cercle par Podor où il coule entre des berges élevées jusqu'à Saint-Louis en baignant Dagana et Richard-Toll. Dans son cours inférieur, il communique avec le lac de Guïer qui se prolonge au sud-est, à travers une plaine sablonneuse, par le marigot de Bounoun. Le fleuve est sujet, dans la saison des pluies, à des crues considérables (13 mètres à Bakel, lm,20 à Saint-Louis). Dès le commencement de mai, des pluies torrentielles tombent dans le Fouta
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j > J décembre surtout; en septembre, les barrages sont couverts d'eau, le fleuve est navigable; les débordements
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LA. FRANCE.
donnent naissance à. des cours d'eau temporaires, dit mari» qui sont nombreux. Dans le cours inférieur, tout semé d'îles, le fleuve envelopp; ses bras la Grande lie à Morfil, (ivoire), très boisée; le brasi tentrional est encaissé entre deux falaises couvertes de verdi Non loin de son embouchure, le lac de Téniahé sert de déverl au fleuve par le marigot des Maringouins. L'embouchure, sépj de la mer par une langue de sable, est variable et obstruée! une barre mobile qui ne permet pas aux navires calant 3 mt; d'y pénétrer. La largeur du fleuve, en temps ordinaire, varie de 300 à 600: très; elle n'est guère que de 100 mètres en temps de séchers, La profondeur moyenne, dans la partie navigable, en est dej
10 mètres. Le Sénégal est navigable jusqu'au delà de Podor, au barraJI Mafou (env. 250 kil.) en toute saison, jusqu'à Bakel et à A'at/esf Médine (720 kil.) pour les bâtiments calant 4 mètres, pendan! hautes eaux (1). Les sinuosités du chenal rendent cette naviga
difficile. La Falémé ou Tenné (env. 900 kil.) prend sa source souslel de Gombo Ko par 10',45' environ de latitude, coule parallèles au Baûng et au Sénégal; elle est semée d'îles et de rapides.:, passe près de Sénoudébou et se jette dans le fleuve entre Mat: et Bakel. Elle est navigable sur les 120 derniers kil. de sont„ Au sud du Sénégal, le Saloum n'a guère qu'une centaine de| mètres; son cours, dirigé de l'est à l'ouest, est sinueux, e' embouchures entre la pointe de Sangomar et l'île aux Oisej sont encombrées d'îles. ^ La Gambie, dont le cours dépasse 100 kil., prend sa source! le Fouta Djallon, au nord de la ville de Labé, coule d'abordw nord sous le nom de Dimmah,puis vers l'ouest à partir deBadoi 13° de lat. environ), reçoit à droite le Nérico et forme une : de méandres serpentant au milieu d'une riche végétation. Le George, situé dans l'île Mac Carthy, à 200 kil, env. de l'en chure, est le poste le plus avancé vers l'est des possessions tanniques de la Gambie. Le fort Saint-James est dans uneî l'estuaire, presque en face à'Albreda, ancien comptoir frai
(1) Pendant les expéditions du colonel Borgnis-Desbordes, des bàtinift 2 000 tonneaux ont mis 5 à 6 jours pour aller de Saint-Louis àKayes.P* la saison sèche, des bâtiments de 10 tonneaux peuvent faire ce trajet, S nant des précautions aux barrages.
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Sainte-Marie de Bathurst, chef-lieu de la colonie britannique de la Gambie, se trouve plus loin, sur l'autre rive, à l'entrée même On désigne aujourd'hui sous le nom de Rivières du sud les fleuves qui se rendent à la mer entre 13° et 8° de latitude : la Casamance, qui n'a peut-être pas plus de 350 kilomètres de cours,
ivelopp de l'estuaire.
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dont le lit est large et profond en amont de la barre et sur les bords de laquelle sont Sedhiou, comptoir français, Zighinchor, ancien astruée nlTiiv comptoir portugais, Carabane, comptoir français dans une île de
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l'embouchure; la rivière Cachéo ou Santo-Domingo, qui ne paraît 0
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QQQ. avoir que 200 kilomètres de cours et dont Cachéo est le principal
' comptoir; la rivière Géba, longue d'environ 300 kilomètres, coulant depuis 16° de longitude sur le territoire portugais, et se terminant par un large estuaire devant lequel est l'archipel des Bissagos; le
i est 1 barrât
^°^*ô> grancle rivière qui prend sa source au nord de Labé, dans , ^'le Fouta Djallon, par 11°,20' environ de latitude, sous le nom de 1 A Ul 'f .Komba, reçoit la Tomme, et forme plusieurs chutes, c'est le principal / affluent du Rio Geba ; le Rio Grande de Ralola, qui débouche devant
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le même archipel, et qui paraît n'être qu'un estuaire, ainsi que la rivière Cassini; le rio Kompony qui naît dans le Fouta Djallon par SOl Jj,|'11° de latitude environ, et porte le nom de rivière Kogon ou KasacU . ' fara; le rio Nuïiez, sur lequel se trouve le poste de Bolcé, et le rio ' '^Pongo, grossi de la rivière Fatlala; le rio Kouhouré, qui prend sa tie 1 a source dans le Fouta Djallon près de celles du Bafing et au sud de s0nt le ximbo, et se grossit de la Kakrima dont les sources sont voisines ame l l ' ae celles du Rio Grande, dans le pays de Labé; la Mellacorée, qui ueux f ', n'est pour ainsi dire qu'un estuaire, et sur la rive méridionale de 1UX '"laquelle est le poste français de Benty ; les Grandes et les Petites Scarcies, qui coulent, ainsi que la rivière de Sierra Leone ou Rokella-
i source,ur je territoire cédé à l'Angleterre par la convention d'août 1889. ibordvt Njg i i fleuves de l'Afrique (probableLe er est un ues p us granc s
deBaduijuînl; plus de 4 000 kil.). Il décrit un immense circuit dans le me une'gôûdân occidental, prenant sa source par 8°,36' de latitude et
lllon Lf
- 12°,53' de longitude, coulant vers le nord-est jusque par 17°,45', de l*puis se recourbant pour descendre vers le sud-est et se jeter dans sessionif ^ Guinée par 4° environ. Toute la partie orientale et
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ns unei;eptentrionale du cours, de la source à Tombouctou, et de Tomtoir feiouctou à Saï appartient à la région de l'influence française. Le
leuve prend sa source près du mont Daro (1340 m.) par une alti-
Ia jS (d'après MM. Zweifel et iMoustier), au V nilieu lnijci,e de pâturages semés de bouquets d'arbrisseaux et bordés
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LA FRANCK. JJJ^ _ g
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ude d,environ 830 mètres
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LA FRANCE.
par une crête de hauteurs dentelées. Grossi du Falico, il prendlnom de Dhioliba. Il reçoit à droite le Yandon, le Milo ou rm de Kankan, le Sankarani grossi du Fié, le Dalé, venus des hauteur, qui relient le Fouta Djallon au massif de Kong ; à gauche, le M 1 et le Tankisso (env. 230 kil.) qui naît dans le Fouta Djallon»! loin de Timbo et qui sert aujourd'hui (1890) de limite entre^ Soûdân français et les États de Samory, placés sous le protecton de la France. Le fleuve qui, à ce confluent, n'est plus qu'à 330 mètres al dessus du niveau de la mer, coule dans un lit large, sans profc: deur; il est guéable dans la saison sèche et il s'épand très lrJ dans la plaine pendant la saison des pluies. Il longe le pied du pli teau de Manding qui ne lui envoie que de petits torrents, tanl que, du sud, lui viennent de grandes rivières. Entre le confluent! Tankisso et la ville de Sansanding, il descend, vers le nord-est,de!) à250 mètres, dans un lit dont la largeur est en moyenne de 800ns très (comme à Bammako), mais varie entre 600 et 2 000, etj sur plusieurs points est embarrassé de roches et de rapides (rapi: à 12 kilomètres en aval de Bammako, etc.) qui ne sont pas fn chissables pour une canonnière pendant plus de quatre mois! l'année. Kangaba, Bammako, Bagouinia, Ségou-Sikoro, ancœ capitale du Ségou, Sansanding sont les principales localités f. arrose. Depuis Sansanding, il décrit une courbe vers l'est, p: vers le nord, et coule lentement entre des rives très basses; 11 Caillié, en 1882, et le lieutenant de vaisseau Caron, en 1887,i la canonnière française le Niger, ont été les premiers Europ' qui aient descendu celte portion du fleuve jusqu'à Kabara. A Isaka (ou Mopfi), le Niger reçoit du sud le Mahel Balével, aussi Oulou-Oulou, Ba-Oulé et Bakhoï, grande rivière venue du. ayant, sur environ 500 kilomètres, un cours à peu près par à celui du fleuve et apportant au confluent plus d'eau que loi: confluent, à l'époque des hautes eaux, devient un vaste lat Mahel Balével recueille parle Ba-Oulé, le Mahel Danével, Ici' Dhiola, toutes les eaux du versant septentrional du massif de ï Au delà d'Isaka, le fleuve se dirige droit au nord, à traiw Macina, entre des rives basses et nues, bordées cependant, quelques points, de collines de sable rougeâtre, il s'épand le lac Débou (ou Dhéboé), à l'entrée duquel des îles rocheuses bligent à se partager en plusieurs bras. Ce lac, très peu prof est entouré de vastes marécages. Le Niger en sort par deux longs de plus de 100 kilomètres, le Mayo Dhariko « fleuve bl
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et le Mayo Balleo « fleuve noir » ; le dernier, qu'a suivi René Caillié, est seul connu jusqu'ici. De nombreux marigots se ramifient au loin; marais stagnants dans la saison sèche, ils deviennent navigables dans la saison pluvieuse. Après la réunion des deux bras, le Niger reçoit, à Vile Kura, un des principaux marigots de la contrée, la rivière Fatta, et, à 25 kilomètres plus loin, baigne Kabara ou Korioumé, port de Tumbouclou. Le fleuve recevant peu de tributaires dans la partie septentrionale de son cours, les crues y sont plus tardives que dans le cours supérieur. A partir de Korioumé, il change de direction et coule vers l'est, en plein Sahara, dans un large lit semé d'îles, tantôt entre des collines de sable couvertes de végétation, tantôt entre des marécages et des marigots ; la verdure de ses îles et de ses rives tranche sur l'aridité du désert. Chergo (2 000 h.) est bâti sur sa rive gauche, sur un terre-plein qui se transforme en île à l'époque des crues. Au village de Bamba, le lit se trouve resserré entre de hautes berges. Il atteint 17°,45' de latitude, point le plus septentrional de son cours, et se trouve étranglé de nouveau à l'île Tahont n'Eggich « la porte des rochers », puis à Vile Samgoï et au défilé de Tossaye, où il n'a guère, d'après Barth (le seul Européen qui ait visité ces parages), que 150 à 90 mètres de largeur; d'après les indigènes, sa profondeur à cet endroit est considérable. Un peu plus loin, dans la vallée de Bouroum, où, encombré d'îles, il est guéable, le Niger, changeant de direction, coule au sud-est et abandonne le désert pour rentrer dans les régions soumises au climat soudanais. Gôgô (ou Gaô), par 17° de lat., autrefois capitale de l'État de Sonrhaï, ville ruinée aujourd'hui (ou du moins en 1854, quand l'a vue Barth), est sur la limite du désert et du Soûdân. Le fleuve, après avoir descendu les rapides des îles Bornou-Goungou, reçoit sur sa rive droite le Goredjenende, enveloppe dans un large lit de nombreuses îles sur deux desquelles sont les villes importantes (environ 18 000 hab.) de Sinder et de Garou, puis, arrose une région peuplée et bien cultivée et atteint Saï. Cette ville est, d'après la convention de 1890 la limite commune de l'influence française et britannique. Le cours du fleuve, d'ailleurs entre Saï et les chutes de Boussa, n'est pas connu.
432. lie climat «lu Sénégal. — Le Sénégal a le climat tropical. On n'y connaît, en réalité, que deux saisons, la saison sèche et la saison pluvieuse, dite hivernage. Ces saisons ont, d'ailleurs, une allure très différente suivant les régions ; elles ne sont pas les mêmes à l'ouest sur la côte et à l'est dans l'intérieur des terres ; au
�132 nord sur les bords du Sénégal ou dans le voisinage du Sahara au sud plus près de l'équateur. A Saint-Louis, la température varie à peu près entre les extrêm de +8° et de +45°; les variations sont beaucoup moins ampl dans le sud, et la température moyenne est plus élevée dans f
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que sur la côte. La pluie, sous l'influence saharienne, est rare dans le nord;e tombe en moyenne pendant trente-cinq jours par an sur les bo. du Sénégal, et se produit par averses qui durent peu d'heur dans le voisinage de Sierra Leone, on compte cent trente-sept jo de pluie, et la pluie dure quelquefois des semaines entières. Lhivernage à Saint-Louis dure à peu près de juillet à octo les vents, variables, soufflent surtout de l'ouest; la tempérai varie très peu (27° à 30°; ; la pluie qui tombe à torrent, fait débo les cours d'eau et forme de vastes marécages ; l'atmosphère saturée d'humidité. La moiteur de l'air et la continuité de ht leur énervent non seulement les hommes, mais les animaux; habitants, surtout les Européens, souffrent, pendant que lavé» tion est dans sa pleine vigueur. Dans la saison sèche, de nove à mai, la température et la pluie, suivant les régions, varient j que pendant l'hivernage. Les Européens supportent beauc» mieux cette saison pendant laquelle la température passe quel;, 0 fois dans une journée de -J-12 à -f- 40°; mais la terre devient at et la végétation languit ou meurt; le vent de nord-est, c'est-à-i l'alizé, désigné souvent sous le nom d'harmallan, domine, ta; frais, tantôt brûlant, toujours sec; sur le littoral, il se fait ma sentir que dans l'intérieur; la température est relativement frai (d'abord 20°,5 en moyenne), durant les premiers mois et» peu à peu (21° en moyenne) dans les derniers. Au contraire, dans l'intérieur, à Bakel, par exemple, les dert mois correspondant à notre printemps sont extrêmement chai et l'harmattan souffle presque constamment. Ce vent brûlaill monter le thermomètre à 42° à l'ombre. Sur la côte, la brisedefl rafraîchit l'atmosphère dans la soirée et rend le climat support! A l'est du Niger, entre le fleuve et la Volta, la pluie n'est pasat e dante au nord du 10 parallèle. Elle le devient davantageài t sure qu'on descend vers le sud, et au-delà de 7°,30' le climatt côte de Guinée est très humide ; c'est pourquoi la végétationffl
cale y est luxuriante. Sous ces climats, les Européens ont à redouter surtout lesfiA paludéennes, la dyssenterie et l'anémie.
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433. I>es populations indigènes du Sénégal. — Au nord, Sur la rive droite du Sénégal, vivent des tribus généralement nomades de Maures, mélange d'Arabes envahisseurs, de Berbères et de noirs qui comprennent les Trarza, les Brakna et les Douaicli, aujourd'hui pacifiques, ont été longtemps des ennemis redoutables pour les noirs du Sénégal. Au sud du fleuve, et sur les deux rives dans sa partie supérieure, la contrée est habitée par des noirs appartenant à diverses races. Les Ouolofs (Wolofs, orthographe anglaise) et les Sérer, au teint noir, au nez épaté, aux lèvres épaisses, aux cheveux crépus, habitent les plaines de l'ouest jusqu'au rivage de la mer. Les Mandingues ou Malinkés habitent le Bambouk, le Bouré, le Manding, et quelques rivières du sud. Les Saracolets sont groupés dans les environs de Bakel. Les Bambarra occupent le Kaarta et la région montagneuse de l'est jusqu'au Niger; ces trois dernières races appartiennent à la famille Mandé. Les Foûlbé, dits aussi Pouls, Peuhls et Pellatahs, qui ont le teint rougeâtre, le profil semblable à celui des Nubiens et quiparlent une langue particulière, sont des musulmans, convertis autrefois par les Arabes, convertisseurs aujourd'hui et conquérants, venus de l'est; jadis nomades, ils sont aujourd'hui sédentaires au Sénégal et pasteurs dans le Pouta Djallon où ils dominent. Les Toucouleurs sont en grande partie des métis des Foûlbé et des noirs indigènes, musulmans et conquérants aussi, pillards, habitant le Sénégal oriental et les bords du Niger, hostiles en général aux Bambarra et aux Français. La majeure partie des habitants du Sénégal, les Bambarra exceptés, sont musulmans tout en conservant un grand nombre de pratiques fétichistes. Partout existent l'esclavage et la polygamie. Les indigènes du Sénégal habitent en général des cases groupées au hasard et formant des villages. Leur vêtement consiste ordipairement en un pantalon large, une grande chemise de couleur sans manches et un bonnet. Les femmes s'enveloppent les reins d'un pagne. Les enfants sont nus. Les femmes sont astreintes aux travaux les plus durs. Les esclaves de case sont hien traités et font partie de la famille ; à la troisième génération leurs enfants deviennent libres. Les esclaves destinés à la traite sont au contraire traités comme une sorte de bétail. A l'est du Niger, dans le massif de Kong, les Mandé, autre famille de noirs, dominent ; leur langue est un peu répandue partout. Il y a d'ailleurs dans cette région un grand nombre d'autres races : les Siénou-Fo, les Gouroun-Ga, les Mo, etc.
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Dans certaines contrées, ces noirs forment des sociétés orga-j nisées, comme sur certaines parties de la côte, dans le FoJ Djallon et le Soudan et possèdent des villes importantes, conj Timbo et Kong; ces petits États sont souvent en guerre les ut avec les autres. Ailleurs, ils vivent dans un état de civilisation tôt à fait rudimenlaire, comme les Bobor Fing qui habitent à 300tt lomètres au nord de Kong ou comme les gens du Gourounsi J sont groupés par petits villages, très hostiles les uns aux autres,
434. L/occupation
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française «lu Sénégal et du SoûtUn ii
XIX siècle. — Les possessions françaises au Sénégal se so
longtemps bornées à quelques postes, Saint-Louis et sa banliei Richard-Toll, Dagana et Bakel sur le fleuve, Dakar et Sedhioumw Le commandant (plus tard général) Faidherbe (1854,18( 1863-1865), s'inspirant des vues d'un ancien gouverneur,: (1697-1723), voulut compléter la domination française sur ce pai et la porter jusqu'au Niger. Sous son administration, les chei maures de la rive droite du fleuve traitèrent avec la France (11 la possession de la rive gauche fut assurée ; le Oualo fut souii la forteresse de Médine, construite en 1855, résista victorieuse» à toute l'armée du prophète conquérant, el Hadji-Omar (18o7)([; traita en 1860. Les chefs du Cayor (1861) du Baol, du SinêA Saloum (1865-1867) et de plusieurs rivières du sud reconnnra jusqu'à la Mellacorée (1807), l'autorité française. Le port de Mfut fondé (1863). Les petits États du Foula, région habitée part Foûlbé, furent placés aussi sous cette autorité ( 1858-1862). Qi ques révoltes furent réprimées par les armes (batailles de But dou en 1875, de JN'Dourbdaou en 1881) et le Cayor fut defe contre une invasion (bataille de Cokien, 1875). En 1879, un poste fut construit à Bafoulabé au confluent: Bafing et du Bakhoï. Le général Faidherbe avait, dès 1860, ent? en exploration plusieurs officiers, particulièrement le lieut» de vaisseau Mage et le docteur Quentin qui avaient pénétré daf e Sahara près du 18 parallèle et qui avaient poussé dans le Sel jusqu'au Niger, près de Ségou-Sikoro, une des capitales du suit Ahmadou. En 1878, Soleillet séjournait dans cette ville auf du souverain. En 1879, sous l'administration du colonel Briére l'isle, deux officiers, Gallieni et Derrien, furent chargés de» des relations avec ce souverain et d'étudier la constructioni chemin de fer. En 1880 et 1881, une expédition traversa le plateau située Sénégal et le Niger. Gallieni s'avança le long du Niger pour
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un traite avec le sultan de Ségou-Sikoro. Le fort de Kita fut construit (1881); puis celui de Bammako (1882-1883) sur le Niger. Le chemin de Ter n'a été construit que de Kayes à Bafoulabé. Cependant d'autres postes furent établis entre les deux fleuves par le colonel Borgnis-Desbordes; la destruction de Couburgo, la prise de Daba, la défaite du chef indigène Mahmadou-Lamine ont fortifié la position de la France dans le Soudan français. Une canonnière française, commandée par le lieutenant Caron, a descendu le Niger jusqu'à la hauteur de Tombouctou (1888). En môme temps, le Fouta-Djallon était visité (mission Zweifel et Moustier aux sources du Niger 1879; mission du docteur Bayol à Timbo 1881, mission du Fouta-Djallon, lieutenant Plat 1888, etc.) et des traités étaient signés avec les chefs indigènes. Deux des principaux États du pays, celui d'Ahmadou au nord et celui de Samory au sud reconnaissaient le protectorat de la France (1886-1889). Sous la direction du colonel Gallieni, commandant le Soûdân français, en 1890, Ségou-Sikoro a été occupé par les Français et Ahmadou, dont cette ville était une des capitales, a perdu Koniakary (1890) et plusieurs autres places; Nioro, capitale du Kaarta et dernière résidence d'Ahmadou, a été pris d'assaut en 1890 par le colonel Archinard; des officiers reconnaissaient les routes du pays, parcouraient de nouveau le Fouta-Djallon et poussaient de là jusqu'à la côte. Un d'eux, le capitaine Binger, a exploré (1887-1889) toute la région, jusque-là inconnue, de Kong, qui s'étend entre le Niger et la colonie du Grand-Bassam, et a préparé les relations commerciales et assuré l'influence politique de la France dans la contrée située entre le Soûdân français et le golfe de Guinée. Les pays que la France possède, à titre de souveraineté ou de suzeraineté, dans cette région, comprennent (en 1890) : 1° Arguin, Portendik et la région avoisinante du Sahara au nord du Sénégal; 2° Tout le bassin du Sénégal et la région qui s'étend du fleuve jusque vers le 14° parallèle; 3° Le Soûdân français, entre le Ba-Oulé et le Tankisso; 4° les Rivières du sud, c'est-à-dire toute la région côtière entre 14° et 9° de latitude, moins le cours de la Gambie qui appartient à l'Angleterre et les rivières Cacheo, Geba, Cassini qui appartiennent au Portugal. Cette région comprend le bassin de la Casamance jusqu'au cap Roxo au nord du rio Cacheo, et toute la côte, du rio Nuhez jusqu'à la ligne de partage des eaux entre la Mellacorée et les Scarcies.
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Cependant, sur cette côte, les îles de Los appartiennent aux .\ti. glais et les postes français du rio Cassini ont été cédés au Portugal. 5° La France possède aussi des droits de protectorat sur ton le Fouta-Djallon en vertu des traités passés entre M. Bayol ellf chef, « l'almany », du Fouta-Djallon. L'ensemble de ces territoires a une superficie qui dépasse peutêtre 500000 ML c. On peut, par hypothèse, lui assigner une popn- lalion de 2000000 d'âmes; ce qui correspondrait à une densiték 4 hab. par kil. c. La convention du 5 août 1890 (voir p. 119) a Qxé certaine; limites à la zone d'influence de la France et de l'Angleterre im la région du Niger. La Compagnie anglaise du Niger ayant,è puis 1882, obtenu l'alliance d'un grand nombre de chefs deli région du Bas-Niger et ayant été officiellement reconnue pu l'empereur de Sokoto qui a sous son autorité ou sous sa mit raineté presque tout le pays entre l'Etat de Bornou et le Niger la limite a été fixée au nord du territoire de cet empire. L'A» gleterre reconnaît les droits de la France (sans préjudice è ceux de la Turquie au sud de Tripoli) sur la région saharien qui s'étend de l'Algérie au Sénégal et au Niger. La ville de Sais la limite, sur le fleuve même, du territoire d'influence des deui Etats contractants. A l'est du fleuve, la limite est une ligne (un commission anglo-française doit la déterminer) parlant de Sai t; aboutissant à Darroua, au nord-ouest du lac Tchâd. Si, parti détermination, la France n'acquiert pas le droit de commercer' brement sur les marchés de Gando, de Wourno, de Katsena de Kouka, elle ne possédera guère clans sa zone que le désert, 1 régions les plus peuplées du Soûdân se trouvant dans la zo anglaise. La commission doit délimiter aussi les zones d'influen des deux pays clans les régions situées à l'ouest et au sud du Niger Les Statistiques coloniales pour l'année 1888 (publication officiel comptent au Sénégal 134 635 habitants portés sur les registresJ; population au 31 décembre 1887. Sur ce nombre moins de 21 étaient nés en France; en outre, 3 200 personnes, nées en Franc ou ailleurs, composaient le corps des fonctionnaires et la garnis» Les décès dans les villes, autant qu'on en peut juger par cell| statistique (qui ne porte que sur les populations urbaines), soi 1 plus nombreux que les naissances. A Saint-Louis, par exemple,! natalité aurait été de 37 et la mortalité de 53 par 1000 habitat* et il y aurait eu seulement un mariage enregistré régulièrement \ 1000 habitants.
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La population des Rivières du sud était, en outre, de 47 541 âmes d'après le même document. Depuis 1MJ0, ces possessions sont divisées en deux administralions, Je Sénégal et les Rivières du sud, qui ont l'une un gouverneur, et l'autre un lieutenant-gouverneur, et, à partir du 1er janvier 1891 (décret du 18 août 1890), le Soûdân français a un gouverneur spécial portant le titre de commandant supérieur et placé sous l'autorité du gouverneur du Sénégal et possède un budget spécial (200 000 fr. en 1891). Les Établissements français de la Côte-d'Or et du golfe de Bénin relèvent du lieutenant-gouverneur des Rivières du sud. Le gouverneur du Sénégal réside à Saint-Louis. Il est assisté d'un conseil d'administration composé des chefs de service, du directeur de l'intérieur, du commandant supérieur des troupes, du commandant de la marine, du chef du service judiciaire, de deux habitants notables et d'un secrétaire. Un conseil général tient ses sessions à Saint-Louis. Le Sénégal est divisé en deux arrondissements dont Saint-Louis et Dakar sont les chefs-lieux. Il y a un tribunal spécial à Baket, des tribunaux de première instance à Dakar, ù Kaijes et à Saint-Louis ; une cour d'appel et une cour d'assises à Saint-Louis ; la justice musulmane est rendue à Saint£ot«'spar un tribunal et par un conseil d'appel présidé par le gouverneur et par une mahakama ayant un assesseur français. Le Sénégal envoie un député à la Chambre des députés. Il y a une école secondaire congréganiste de garçons et une école secondaire de Allés à Saint-Louis', des écoles primaires à Saint-Louis, à G orée, à Dakar, à Rufisque, à Joal. La force armée se composait (avant la guerre du Dahomey) d'un bataillon d'infanterie de marine, d'une compagnie du corps des disciplinaires des colonies, de deux bataillons de tirailleurs sénégalais, d'un escadron de spahis sénégalais, de deux batteries d'artillerie. La station navale du Sénégal, commandée par un capitaine de frégate, fait partie de la station navale de l'Atlantique sud. Les budgets communaux au Sénégal proprement dit étaient, en 1886, d'environ 500 000 francs. Le budget colonial du Sénégal pour 1890 a été fixé à 3018000 fr.; les dépenses de la métropole dans la colonie étaient de 10 millions 1/2. En 1890, le budget colonial était de 2 330000 fr.; les dépenses de l'État au Sénégal étaient fixées à 5 219000 fr. pour l'année 1891. Il v a un trésorier payeur à Saint-Louis.
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Le budget colonial des Rivières du sud était de 300000 fr. (r cette) en 1890. Ari-ondissement de Saint-Louis, divisé en cercles de Saint-Lot Dagana, Podor, Saldé. — Le chef-lieu de la colonie est Saint Louis (17 300 h. en 1880), bâti sur une île sablonneuse du fleuvt à 15 kilomètres de l'embouchure par 16°1'31" de lat. nord,; 18° 50' 36" de long, occid. — La ville n'est séparée de la mer f par une étroite bande de sable, dite Langue de Barbarie, quiej réunie à elle par deux ponts et une passerelle et sur laquelle s] trouvent les villages noirs de Guet IVdar et de N'dar ToultA ville est réunie à la terre ferme par un pont de bateaux traverse le grand bras du fleuve. Elle s'élève au milieu d' paysage aride. Elle est composée aux deux extrémités de r de paille; le palais et la place du gouvernement occupent partie centrale. Saint-Louis manquait d'eau dans la saison sèc celle du fleuve étant salée à cause de la marée ; un aqueduc anv aujourd'hui l'eau douce de Lampsar. Autres localités : Gandiole, marché important pour les arachi et le sel, voisin du poste fortifié de Mouit; Lampsar et Nï postes fortifiés au nord de Saint-Louis; Merinaghen, près! lac de Guïer; Bichard-Toll, qui est en quelque sorte le jardine Saint-Louis ; Dagana, poste établi dès 1821 sur le fleuve à 24& lomètres de Richard-Toll ; Podor, petit hameau; Aéré, poste k fié, et Saldé, dans l'île à MorflT; Matam, poste fortifié sur le fient Makhana, sur le Sénégal. Arrondissement de Dakar-Gorée, avec les cercles de Dé Gorée, Bufisque, M'bidjem, Tfiié, Portudal, Joal, Koalack. fis (1800 hab. environ), petite ville bâtie sur l'île de Gorée dont rade présente un excellent abri, excepté durant la saison des pli mais dont les magasins sont délaissés depuis la construction chemin de fer; Dakar (2500 h.), bâti sur une pointe derrière! cap Vert (par 14° 40' 30" de lat. nord et 19° 45' 35" de long, occj sur la même rade, port dont la construction a commencé en 18 muni aujourd'hui de deux longues jetées; c'est le meilleurp de toute la côte occidentale d'Afrique; son importances accrue au détriment de Gorée depuis qu'elle est la tête del« du chemin de fer de Saint-Louis, siège du tribunal de f mière instance; Bufisque (7 800 h.), qui se trouve sur lai» rade (par 14° 42' 39" de lat. nord et 19° 36'6" de long. occi(| 30 kil. au sud-est de Dakar, port médiocre pendant l'iiivernij Portudal (1400 h.) et Joal (2 200 h.), comptoirs près de la M
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Koalach (300 h.), à 130 kilomètres de l'embouchure du Saloum. Le Soûdân français a pour chef-lieu Kayes, qui possède une justice de paix à compétence étendue. Il comprend Médine, sur le HautSénégal, en aval des chutes du Félou, ville assiégée (1857) par elHadji-Omar et réduite à la dernière extrémité, et qui fut délivrée par l'arrivée inattendue de l'armée de Faidherbe ; Bakel (1 400 h.), situé sur le fleuve à 30 kilomètres en aval du confluent de la Falémé, tribunal spécial (14° 53'30" de lat. nord et 14° 41'40" de long, occid.); Sénoudébou, poste fondé en 1879 sur la Falémé; Bafoidabé, poste fortifié, créé en 1879 au confluent du Bafing et du Bakhoï; les postes fortifiés de Kita, au centre de la région, bâti en 1881, de Badoumbé et de Kondou commandant le cours du Ba-Oulé, de Bammako, bâti en 1882-1883 sur la rive gauche du Niger; de Siguiri, situé sur le même fleuve, en amont, presqu'au confluent du Tankisso. Dans la région méridionale : entre le Soûdân français et les Rivières du sud, le Fouta Djallon qui comprend l'émirat de Dinguiray et plusieurs petits États gouvernés par des almanys, chefs qui. alternent d'année en année, entre autres ceux de Timbo, de Kolladé, de Ko'in, de Labé; plus au sud, les Etats de Samory, dont la capitale est Bissandougou et qui s'étendent sur presque tout le bassin de la rive droite du Haut-Niger. Dans les Rivières du sud, au sud de la Gambie, se trouvent le comptoir de Caral/ane, dans une des îles de l'embouchure de la Casamance, chef-lieu du cercle dont l'autorité s'étend sur les deux rives du fleuve, celui de Zighinchor, cédé à la France en 1887, celui de Sedhiou (par 12° 36' de lat. nord, et 18° de long, occid.), cheflieu de cercle, sur le même fleuve, à 120 kil. dans l'intérieur des terres; Boké, sur le Rio Nunez, chef-lieu du cercle, et Victoria, poste voisin ; Boffa, chef-lieu du cercle du Rio Pongo; Dubreka sur la rivière du même nom; Conakry, plus au nord (par 9°30' de lat. nord et 16° 5' 20" de long, occid.), situé au sud de la rivière Dubreka, par 9° 45' de lat. nord et 15° 50' de long, occ, à l'extrémité d'un promontoire, en face des îles anglaises de Los et ayant un port accessible aux paquebots, est la résidence actuelle du lieutenant-gouverneur et escale des paquebots français ; Benty, qui a été la résidence du lieutenant-gouverneur des Rivières du sud et le chef-lieu du cercle de la Mellacorée, mais où le peu de profondeur de la mer ne permet pas aux bâtiments de fort tonnage d'accoster. Hors de ces possessions, la zone dite de l'influence française,
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laquelle s'est manifestée par des voyages d'exploration et par traités conclus avec des chefs indigènes comprend : Au nord, le parcours des Maures Trarza, qui habitent le Sali les Etats d'Ahmadou, dont Nioro dans le Kaarta (par 10'53'30; lat. nord et 16° 34' 30" de long, occid.), et Ségou-Sikoro sur le S di étaient les capitales, et qui s'étendent sur le Kaarta et suris ce di gions voisines, du Sénégal au Niger et par delà le Niger; Dans la région de Kong, dont une partie relève de Samoa m trouvent les Etats de Tiéba avec Sikaso pour capitale, et le» ce ai de Kong. Kong (environ 15 000 hab.. sans les esclaves), esll ville divisée en sept quartiers, peuplée de musulmans apparia te pour la plupart aux nègres Mandé, instruits, commerçants ei ce lativement civilisés; au centre, est la place du marché,trèsj es quentée; des ruelles étroites et tortueuses bordées de maison! et pisé, à toit plat, y aboutissent. A l'est du pays de Kong qu'i et le Gomoé, le Daffina, le Gourounsi, le Gond j a sont dans le de la Voila; le Mossi, pays où la population paraît relative^ q< re dense (15 à 20 hab. par kil. c), est au nord du bassin de laTj di 435. Les productions du Sénégal et des Rivières du m! C< Les indigènes cultivent le mil, le maïs et le riz; ils ne recel celte dernière céréale qu'en petite quantité, quoiqu'elle ps bien dans les terrains marécageux, particulièrement dansliH samance. Us se nourrissent aussi de haricots dits mébés. citrouilles, de bananes et, dans le Soûdân français, du fni Icarité ou arbre à beurre qui donne le beurre végétal. L'aracf sorte de légumineuse dont les fleurs s'enfoncent en terre pi fécondation et dont les graines, dites pistaches de terre, enfermées au nombre de deux à quatre dans une gousse ov grisâtre, fournit aux indigènes un aliment recherché et à l'q tation une huile comestible ; les gousses réduites en tourt le servent d'engrais. Cette culture, qui ne date que de 1840a ti es jusqu'à 30 millions de kilogrammes de graines versl880;lefj P< et la région de la Casamance en fournissent beaucoup. L'adnj L« tralion s'efforce de ranimer celte culture que les indigènesa« abandonnée, dans le sud surtout. Gandiole, Bufisque, Sm et r étaient les principaux marchés. Les autres plantes oléagi»| sont : le béref, graine d'une espèce de melon ; le sésame, graine qui ressemble à la luzerne, et qu'on récolte surtout diU sud; la noix de toulocouna, que donne un arbre communs bords de la Casamance, la noix de palme, qui fournit une comestible, consommée ordinairement dans le pays, et pour
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porlation une huile non comeslible, la noix de coco que l'on commence à cultiver clans la banlieue de Saint-Louis. Les cultures indigènes sont en général plus soignées sur le haut fleuve que dans la région côlière. On ai commencé, mais avec peu de succès à cause de la paresse des indigènes, à cultiver le café, surtout au Rio Nunez, et le coton courte-suie, surtout au Bondou. On exploite le baobab, dont le fruit, dit pain de singe, est comestible ; divers palmiers, particulièrement le ronier qui, ainsi que le calebassier et le gonatier, sert aux constructions. On trouve presque partout du caoutchouc, surtout au Rio Kuhrz, à la Dubreka, h la Mellacorée. On trouve des bois de teinture et surtout de la gomme. La gomme arabique du Sénégal est plus estimée en Europe que celle qui vient d'Arabie. La meilleure suinte des fissures d'une espèce d'acacia dont l'écorce se fendille après la saison des pluies et qui forme des forêts entières entre la rive droite du Bas-Sénégal et le désert. Aussi les gommiers sont-ils aux mains des Maures qui, après les pluies, viennent camper dans ces forêts, font faire la récolte, travail pénible, par leurs esclaves et en vendent le produit sur les marchés riverains du fleuve (plus de 3 millions de kil.). Ce sont généralement des traitants noirs qui achètent et portent la marchandise à Saint-Louis. La gomma copal est extraite du gommier en grande quantité dans le sud. Les chevaux sont peu nombreux au Sénégal. Les chameaux (env. 3000) ne se trouvent que dans le désert, au nord du fleuve. Les ânes et Tes bœufs (80000 en 1887, d'après la statistique officielle) sont employés comme bêtes de somme. Les moutons (42,000 d'après la statistique officielle), qu'on élève surtout dans le FoutaDjallon, ont la laine courte et grossière. On élève aussi des chèvres, de la volaille, des abeilles. Le lion, le léopard, l'hyène, le sanglier, la gazelle, le crocodile, le singe, l'autruche qui est devenue très rare, sont les principales espèces d'animaux sauvages. Les cours d'eau du Sénégal sont poissonneux. Les pêcheurs de Guet-N'dar approvisionnent SaintLouis de poisson de mer. On exploite,' par des moyens primitifs, de l'or dans le Bambouk et le Tambaoura, du fer dans le Soûdân français. Il existe aussi du mercure et du cuivre. L'industrie est très primitive aussi. Celle du tissage exercée par les indigènes, consiste à fabriquer, sur un métier grossier, des étoffes de colon bleu dont la pièce n'a que 2 ou 3 mètres long
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et 15 centimètres de large et dont plusieurs pièces, ce* ensemble et ornées de fils de couleur, forment le pagne, vête» ordinaire des indigènes. L'importation des cotonnades européen fait une rude concurrence aux tisserands indigènes. La fabj, I tion de Vhuile, delà chaux et des brigues, celle du /ereldesB joux sont au nombre des industries du pays. Dans les pays situés au sud du Haut-Niger et dans le bassinl golfe de Guinée, le marché de Kong peut être pris comme de la production et du commerce. Le sel, qui vient de la ré| du Niger et de celle de la Guinée, le kola, fruit comestible qui très abondant dans le massif de Kong, le piment, le bétail,\ terie et les ustensiles en bois, les outils en fer, qui se fabriquent;, tout dans les États de Tiéba, la vannerie, les cotonnades teinte bleu, pour lesquelles Kong est renommé, sont les principatisi ticles qui le garnissent. Les cotonnades européennes y pénèlrc La poudre d'or et les coquillages dits cauris servent de mon 436. lies moyens de communication. — Le Sénégal est la cipale voie de communication de l'intérieur; il n'est navij qu'une partie de l'année pour les gros bateaux (voir p. Rivières du sud sont navigables pour la plupart, malgré la h qui obstrue l'entrée, jusqu'à une certaine distance dans l'intéii des terres. Le chemin de fer de Saint-Louis à Dakar (2641 construit en 1883-1885, traverse tout le Cayor et dessert la ri: côtière qu'il a contribué à peupler et à faire cultiver. Le chem fer du Soûdân, à voie étroite (0m,60), n'a été construit (128i que de Kayes, sur le Sénégal, à Bafoulabé (de 1884 à 1888}i embranchement de Kayes à Médine (2 kil.); on s'occupe de leco nuer jusqu'à Kila. Les lignes télégraphiques avaient une longueur de 2 6701* mètres en 1887; elles mettent en communication Saint-Loié Bammako. Un câble sous-marin, de Saint-Louis à Ténériffe, en 1884, relie le Sénégal et l'Europe. Les principaux ports sont Saint-Louis, Dakar et Gorée, Un Les Messageries maiitimes, qui partent le 5 et le 20 de mois de Bordeaux (trajet en 10 jours), des paquebots an Liverpool, qui partent toutes les trois semaines, le servicem postal de la côte occidentale d'Afrique qui touche à Dakar i paquebots allemands mettent la colonie en communication! lière avec l'Europe. Dakar est le centre de ces communicatio Le mouvement de la navigation entre la France et le Séné; compris la Guinée française (entrée et sortie réunies des ni
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chargés seulement), a été de 84000 tonnes en 1887. Il s'était élevé jusqu'à. 130000 en 1880.
437. I<ecommerce du Sénégal. — Le commerce du Sénégal avec la France n'était guère que de 4 millions vers 1830 et de 9 millions 1/2 vers 1850. En 1887, d'après les « Statistiques coloniales », le commerce total du Sénégal avec tous les pays a été de 40 millions de francs; le commerce avec la France y figurait pour 24 millions, dont 12,3 à l'exportation du Sénégal en France et 11,7 à l'importation de France au Sénégal (il s'était élevé jusqu'à près de 36 millions en 1885) ; le commerce avec les autres colonies, pour 1/2 million; le commerce avec l'étranger, pour 15 millions 1/2). Les principaux articles d'exportation sont les graines et fruits -oléagineux (7 millions de fr. importés en France en 1887; 16 1/2 en 1882) , la gomme (9 millions 1/2 importés en France en 1887), le caoutchouc et la gutta-percha, les peaux et cuirs. Les principaux articles d'importation sont les vins et liqueurs (1 million 1/2 en 1887), les viandes salées, les vêlements, les objets en métal surtout le fer, le riz, les ouvrages en peau, le sucre, les tissus de coton, surtout les guinées, toile grossière, étroite, teinte en bleu que portent les indigènes et qui souvent sert de monnaie dans les échanges. Le commerce des Rivières du sud, en 1887, a été en outre d'après les « Statistiques coloniales » d'environ 4 millions 1/2; il s'est fait principalement au Rio Nunez, à la Mellacorée et au Rio Pongo. Les « Statistiques coloniales » publiées par le service des colonies ne concordent pas exactement avec le « Tableau général du commerce extérieur » publié par l'administration des douanes. Des différences de ce genre n'ont rien de surprenant, parce que les valeurs déclarées à l'exportation ne sauraient être identiques aux valeurs déclarées pour les mêmes objets à l'entrée dans le pays de destination, parce que, d'autre part, le mode d'enregistrement et la sincérité des déclarations ne sont pas identiques dans les deux pays et enfin parce que lorsqu'il s'agit de contrées lointaines, une marchandise partie une année peut n'arriver que l'année suivante. Le tableau ci-joint fait connaître par périodes décennales de 1827 à 1886 et par année de 1887 à 1889, le commerce spécial du Sénégal avec la France d'après l'administration des douanes et la figure n° 268 présente, d'une part, le commerce total du Sénégal (avec celui des Rivières du sud depuis 1883) depuis 1840 d'après les « Statistiques coloniales », d'autre part le commerce général du Sénégal avec la France depuis 1852
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IA FRANCE.
(d'après
Commerce du Sénégal les statistiques .coloniales) Commerce avec la France
général/ (intpovtaiLoTis et/ c/spoT<iatioTis réunies)
(dajyrcs le tableau général du commerce de la France)
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Figs 268. — Commerce du Sénégal, de 1841 à 1889.
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et les exportations et importations du commerce spécial entre la France et le Sénégal d'après le « Tableau général du commerce de la France ». Commerce spécial du SÉNÉGAL avec la France
(en millions de francs).
IMPORTATIONS PÉRIODES DÉCENNALES.
EXPORTATIONS
en France.
de France.
TOTAL.
1857-66
.
1.7 3.1 4.2 8.6 12.0 18.3 18.0 23.6 22.2
2.5 5.5 5.3 8.6 6.1 7.5 7.9 9.4 10.1
4.2 8.6 9.5 17.2 18.1 25.8 25.9 33.0 32.3
II
438. lies Établissements de la côte de Guinée. — Deux navires ' dieppois s'étant aventurés, dès 1364, sur la côte de Sierra Leone et ayant donné, dit-on, au lieu où ils avaient trafiqué le nom de Petit Dieppe, d'autres bâtiments de Dieppe et de Rouen suivirent leurs traces et vinrent trafiquer jusque sur la Côte de l'ivoire où ils établirent le comptoir de la Mine, en 1383. Les événements politiques "détournèrent ensuite pour longtemps le commerce français de ces ■ parages.
H
Un comptoir que la Compagnie d'Afrique avait fondé à Assinie 700 fut abandonné sept ans plus tard. la suite de l'exploration de cette côte par le commandant et Williaumez (1838), des négociations furent entamées avec /les chefs indigènes pour la cession de quelques territoires; en 843, le commandant Fleuriot de Langle débarqua sur la rive e la rivière A'Assinie, y construisit un blockhaus et signa un raité qui cédait en toute propriété, à la France, la presqu'île sur iquelle le comptoir était établi (juillet 1843). En même temps, ne autre flottille prit possession du Grand-Bassam (août 1843). ;iais la population indigène de la côte, craignant de perdre le monopole du trafic qui se faisait entre les Européens et les tribus 'e l'intérieur, se montra hostile et il fallut deux fois (1849 et 1853) nvoyer de France ou du Sénégal des troupes qui détruisirent le
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principal village indigène, Dabou. Cette localité, devenue possession française, fut fortifiée. A la suite du bombardement de Porlo-Novo par.les Anglais, le royaume de Porto-Novo, situé entre la lagune Denham et la rivière Lagos, se plaça (janvier 1863) sous le protectorat de la France; les limites de ce royaume furent fixées par une convention entre la France et l'Angleterre (1863-1864). Mais, après la mort du roi nègre, le gouvernement impérial dénonça ce protectorat qui n'a été rétabli qu'à la suite du décret du 14 avril 1882 (proclaméà Porto-Novo en 1883). Dans l'intervalle, une partie de la côte de cet État [Kétênou et Appa) avait accepté le protectorat anglais. En 1868 (traité confirmé le 19 avril 1878), le roi du Dahomey a cédé Kotonou à la France. A la suite des événements de 1870, la France avait retiré (en 1872) ses garnisons des comptoirs de Guinée et confié à un négocianl français (M. Verdier) la garde du Grand-Bassam et à un négocianl anglais (M. Swanzi) celle d'Assinie. Elle a rétabli son administration en 1883. Par une convention du 24 décembre 1885, l'Empire allemand s'est interdit toute action à l'est du Petit Popo qui lui a été cédé parla France. En 1884, des négociants français, qui possédaient des factoreries sur le Bas-Niger, les ont vendues à une compagnie anglaise qui seule occupe aujourd'hui les bouches d» fleuve. Depuis l'année 1890, les colonies françaises de la Guinée, Grand-Bassam, Grand-Popo, Porto-Novo sont sous l'autorité de l'administrateur de l'établissement français de la Côle-d'Or et de l'administrateur de l'établissement français du golfe de Bénin, ^ tous deux relèvent du lieutenant-gouverneur des Rivières du sud. Des publicistes ont demandé que les territoires de Guinée eussent une administration distincte, ne relevant que du ministère des colonies; Porto-Novo en effet ne devrait dépendre ni du Gabon ni du Sénégal, mais le Grand-Bassam et Assinie peuvent devenir m jour les débouchés du Soûdân français sur le golfe de Guinée. Par une convention du 10 août 1889, le Tanoé et une ligne remontant ce fleuve et suivant à peu près le même méridien jusque par 9° de lat. sept, sépare le territoire français d'Assinie et du GrandBassam du territoire anglais de Cape Coast Castle ; une ligne coupant par moitié le royaume de Porto-Novo, remontant la crique d'Ajarra et suivant à peu près le même méridien jusque par 9°de lat. sépare le territoire français de Porto-Novo du territoire anglais de Lagos. Le groupe occidental des possessions françaises de Guinée
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■tué sur la Côte d'Or et la Côte de l'ivoire; il est désigné sous le |om d'Établissements de la Côte d'Or; Grand-Bassam en est le Irincipal comptoir. Les droits de la France s'étendent vraisemblablement à l'ouest jusqu'à la rivière Cavally, limite contestée par la République de Libéria qui prétend, en vertu d'acquisitions faites de ■835 à 1850, porter sa frontière jusqu'au rio San Pedro. Le proftctorat français s'étend en réalité de la rivière Lahou, à l'ouest, Isqu'à la lagune Eyhi (factorerie de Newtown) et au fleuve Tanoé, ■ l'est, qui bornent à peu près de ce côté le territoire anglais ^e Cape Coast Castle. L'intérieur de ce pays n'était guère connu, 'vant l'année 1887, à plus d'une cinquantaine de kilomètres de la er. La côte est sans ports, peu accessible à cause de la barre, ordée de lagunes. Le Lahou débouche dans la mer par une lagune Huée environ par 6°30' de long. ; la grande lagune Ebrié s'étend r une longueur d'environ 120 kilomètres et se prolonge, au ord, dans les terres par un grand nombre de petites baies, ans une de ces baies s'élève sur une éminence, Dabou, poste forfie. Grand-Bassam, à 93 kilomètres de Dabou, est situé (par °12' de lat. nord et 6°3' de long, occ.) sur une pointe de sable arécageuse, au bord de la rivière Costa, ou rivière de Grandassam, dont une barre rend l'entrée très difficile et qui est le ébouché de la lagune Ébrié. Grand-Bassam, pour la défense uquel a été construit le fort Nemours, possède une poudrière, un ôpital et quelques maisons européennes. La lagune Potou commuique avec l'Akba ou Comoé qui se jette dans la rivière Costa. Sur la langue de terre qui s'étend entre la lagune et la mer, sont e nombreux villages habités par les Jack-Jack, noirs qui servent en lénéral d'intermédiaires dans le commerce des Européens avec les ■•ibusdermtérieur.Aunorddelalaguneestleroj/auîîierf'ylmah'/bMqui Ist placé sous le protectorat français et dont lùwijabo est la capitale. I Plus à l'est, les lagunes Aby, Tendo et Eyhi communiquent les ■nés avec les autres ; le fleuve Tendo ou Tanoé y débouche ; leur ■au se déverse à la mer par la rivière d'Assinie, obstruée aussi par ■ne barre. C'est sur la rive droite de cette rivière, à 8 kil. de la per, qu'est le poste d'Assinie, simple blockhaus. Les voyages de M. Treich-Laplèneenl887, qui ont fait connaître le ettié, Y Indénié et VAlangoua, et surtout ceux du capitaine Binger ui, en 1887-1889, a parcouru toute la région entre le Niger et la ôte française, dans le Bondoukou, le pays de Kong, le Djeminé et Anno, signant au nom de la France des traités avec des chefs digènes, ont donné à cette région, au point de vue de l'avenir
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LA FRANCE.
du protectorat et du commerce, une importance qu'elle n'avait pas eue jusque-là. On sait maintenant que le Lahou et le Dabou (désignés sous les noms de Landamna et d'/si à l'intérieur) sont des cours d'eau de plus 400 kilomètres et que le Camoé est un fleuve important qui vient du nord par 9° environ de latitude et dont le cours dépasse 600 kilomètres. Par ces voyages Bammako et le Soûdàn français se trouvent aussi reliés au Grand-Bassam et à la Guinée française. Les deux autres groupes, le Grand-Popo et Porto-Novo, sont situés plus à l'est sur la Côte des esclaves ou côte du golfe de Bénin et portent le nom d'Établissements du golfe de Bénin. Le Grand-Popo (env. 30000 hab.), Pla dans la langue indigène, est un groupe de villages situés sur une langue de sable et dans les îlots de la lagune Avon (par 6°,16' de lat. sept, et 0°28' de long, occ.) qui, non loin de là, communique avec la mer et qui reçoit la rivière Mono, voie de communication avec l'intérieur. Les villages des environs ont été bâtis par des noirs fuyant devant les cruautés du roi du Dahomey; ils étaient sous l'autorité de plusieurs petits rois du pays, lorsqu'en avril 1885, la France a occupé le Grand-Popo. Le mouvement commercial du Grand-Popo paraît être de plus de 2 millions de francs. \ l'ouest du Grand-Popo, sur une langue de sable qui sépare la lagune de la mer, se trouvent le Pelit-Popo et Porlo-Seguro, où des Français avaient, ainsi que des négociants d'autres nations, des comptoirs et qui, depuis 1880, reconnaissaient le protectorat de la France. Par la convention du 24 déc. 1885, la France a cédé à l'Empire allemand le protectorat de ces deux localités, en échange de certaines compensations dans la Sénégambie. Porto-Novo, Adjaché dans la langue indigène (environ20,000liai), dont une vingtaine d'Européens) (1), est situé sur une lagune profonde, (par 5° 30' de lat. nord, et 0°20' de long, orient ), à l'ouest de la lagune Denham, avec laquelle elle communique par les canaux Zoumé et Toché ; ces canaux sont (par conventions du 2janvier 1888 avec l'Angleterre) librement ouverts au commerce. Prés de la ville débouche YOuémé, large fleuve dont le cours supérieur est dans le Dahomey, et le cours inférieur, formé de plusieurs te dans le royaume de Porto-Novo ; la branche occidentale sert de frontière aux deux Etats. A l'est, la rivière Addo, qui est la vén(1) Les Statistiques coloniales pour l'année 1888 accusent 36 habitants enH! (probablement la population européenne) à Kotonou-Porto-Novo.
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Ible limite du petit royaume de Porto-Novo, ne limite plus les ■ossessions françaises de Kotonou et Porto-Novo des possessions K^laises de Badagry et de Lagos; la convention de 1889 a cédé à (Angleterre toute la partie du royaume de Porto-Novo comprise tre l'Addo et la crique d'Ajarra (ou rivière Ogirim). La populan totale du pays soumis au protectorat français s'élève peut-être 200000 individus et comprend les Djejis, race conquérante venue Dahomey, et les Nagos, race conquise. Kotonou (qu'il ne faut pas confondre avec Kéténou, village situé us à l'est), est situé sur une plage entre la mer et la lagune enham; la côte n'ayant pas de port, les navires mouillent au (rge de Porto-Novo, en face Kotonou. Le mouvement de la vigationy était d'environ 50000 tonnes en 1889. Le commerce de rto-Novo est évalué à 6 millions de francs. Les incursions des troupes du Dahomey, qui viennent presque aque année faire des razzias d'esclaves, ont nui beaucoup au mmerce; les prétentions du roi du Dahomey à continuer apercevoir s droits de douanes sur le territoire de Kotonou qu'il a cédé par traité de 1878, et à faire déposer le roi de Porto-Novo, protégé r la France, ont eu pour conséquence une guerre avec le Damey qui s'est terminée par la reconnaissance des droits de la ance sur Kotonou et du protectorat de Porto-Novo (1890). Les côtes de la Guinée sont marécageuses et malsaines pour le? Européens. Pendant la saison chaude et sèche, la température est de 30° à 40°; dans la saison humide, elle est de 24° à 30». ■Le mats, le manioc et la patate sont les principales cultures ali«ntaires, avec la banane, la noix de coco, etc. Au Grand-Bassam ■ a commencé à cultiver le café avec succès. ■L'huile et l'amande de palme, l'ivoi?*e, la poudre d'or sont les ■ncipaux objets du trafic avec les Européens. ■L'ensemble de ces possessions de Guinée représente peut-être ■jourd'hui en réalité, avec le protectorat du royaume de Porto■vo, 25000 kil. car., et 300000 âmes (nombres très hypothétiques); mais peut recevoir une plus grande extension. T.eur budget en 1890 s'élevait à 128 000 fr. pour la Côte d'Or et ^23 000 fr. pour le golfe de Bénin. III 139. Le Gabon et le Congo français. — Sur la côte de la Guinée ridionale, la France possède depuis 1841 l'estuaire du Gabon M'Pongo.
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Cet estuaire, ou plus exactement cette baie, située presque souj l'équateur (030'lat. nord), est bordée parle cap Sainte-Claire^ nord et par la pointe Poungara au sud. Elle a une largeur moyen! de 15 kilomètres, une longueur de plus de 60, une profondeur d'eau de 6 à 8 mètres et même de 20 dans une certaine partie,;' A l'entrée, se trouvent plusieurs écueils et bancs de sable; aufondJ; Vile aux Perroquets et Y île Coniquet, toutes verdoyantes. DaJ l'intérieur, les courants de marée sont violents. La côte est plate au sud, bordée de coteaux (mont Bouet, ete.ll au nord, partout couverte d'une végétation touffue de palétuviers,! de palmiers, de manguiers, de fromagers, de bambous, de tulipieffl autour desquels s'enlacent de longues lianes ; la forêt est peuplée! d'oiseaux. Dans cet estuaire débouchent de petits cours d'eau, 1(1 Como et le Remboé (100 kil. nav.), qui sont navigables, le Cottl qui ne l'est pas. Le sol est marécageux; la chaleur, quoiqu'elle ne soit pas tr| élevée (26°o en moyenne pour l'année, 32° pour la saison chauèl de janvier à mai) et l'extrême humidité de l'air rendent le séjour! de la contrée désagréable et très dangereux pour les Européens qui sont exposés à l'anémie, surtout pendant la transition entai une saison sèche et une saison pluvieuse. De ia mi-mai h la mil septembre, la saison est sèche ; elle est ordinairement pluvienal de la mi-septembre à la mi-janvier, sèche de la mi-janvier à lil ûn de février, pluvieuse de mars à la mi-mai ; les plus fortes pluie! coïncident avec les passages du soleil au zénith qui ont lieu vers! la ûn de mars et le milieu de septembre. La hauteur annuelle delij pluie est d'environ 2m,50. La saison des pluies dure pins long-l temps dans l'intérieur que sur la côte. La marine française désirait avoir une station navale sur la* de Guinée pour surveiller la traite des noirs. Le 9 février 1839, ItI commandant Bouet-Williaumez signa avec un chef nègre delarifil gauche un traité, qui fut suivi de plusieurs autres et dont le dernietj (1er avril 1844) consacra l'autorité de la France sur les deux rirai de la baie. De 1846 à 1849, Libreville fut fondé sur un plateau de la rive droilîj entre l'estuaire et les monts Bouet et Baudin pour y établir un cl» gement de noirs enlevé à un bâtiment négrier. D'ailleurs on nell presque rien pour développer cette colonie, qui, après un demi-j siècle d'existence, ne compte guère qu'une centaine d'habitants; la maison du gouverneur, l'hôpital et les établissements des m sionnaires sont à peu près les seuls bâtiments qui se trouvent su
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■côte ; le reste se compose de huiles de paille bâties sur la côte ou dans le bois. Libreville est reliée par une route de 6 kilomètres à Glass, situé au bord de l'estuaire et occupé par des hlissements allemands, anglais et américains, n 1862, le cap Lopez, avec le cours inférieur de l'Ogôoué, furent pés à la France dont l'autorité fut bientôt ensuite reconnue par chefs d'Isambey, de Sangatang et de la rivière Danger. Un ckhaus fut construit au cap Lopez. a colonie s'étendait alors nominalement du cap Saint-Jean et la baie de Corisco (1° lat. nord) jusqu'au cap Sainte-Catherine ,30' lat. sud), soit une longueur de 320 kilomètres. ■L'intérieur du pays était inconnu. En 1856, M. Du Chaillu s'a■nça, en chassant, dans la région située entre la rivière Mouni et le Gabon jusqu'à 130 kilomètres de la côte ; en 1865, le même chaslur pénétra, au sud de YOgôoué, à plus de 350 kil. (par 10°,20' de long.), lin 1862, le lieutenant de vaisseau Serval remonta le itcmboé; chargé, avec le chirurgien de marine du Bellay, d'explo■r le fleuve, il ne put pas dépasser le lac dit Éliva-Zonengué. L'Anglais Walker remonta l'Ogôoué jusque par 9° de longitude en 1866 ■ jusquaLopé par 9°,30', en 1873, et explora le Ngounié, son ■fluent. MM. Gompiègne et Marche (1872-1875) s'avancèrent plus ■in encore jusqu'au confluent de la rivière Ivindo. MM. Savorguan de Brazza, Marche et Ballay (1875-1878), malgré les difficultés qui ndirent leurs voyages très pénibles, furent plus heureux. Non seulement le fleuve fut remonté jusque vers sa source; ais MM. de Brazza et Ballay, ayant franchi la ligne de partage des ux, descendirent, sur une longueur de 100 kilomètres, YAlima, ns savoir qu'il était un affluent du Congo. Dans un second voyage 879-1882), M. de Brazza qui, h son retour en Europe, avait appris découverte du cours du Congo par Stanley, repartit; il alla nder, près du confluent de l'Ogôoué supérieur et de la rivière assa, sur une haute colline, dont cette dernière rivière baigne le ied, la station de Franceville et s'avança jusqu'au bord du ongo. Après avoir conclu avec le roi des Batékés un traité olennel par lequel ce chef cédait en toute souveraineté un teritoire sur le bord du Congo et plaçait ses États, situés sur s deux rives du fleuve, sous le protectorat français, il fonda u bord du lac N'coussa (dit Stanley pool), qui n'est qu'un élarissement du fleuve en amont des chutes, une station dans une ituation importante. Il y laissa, pour garder le drapeau français, n sergent sénégalais et trois hommes. Cette station a reçu, en
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considération de son fondateur, le nom de Brazzaville. Le voyageu reconnut le cours du Niari ou Kouilou, qui fournit la voie la piy, courte pour se rendre de la côte, partie par eau, partie par terre sur les bords du Congo au-dessus des rapides. Le gouvernement français ratifia le traité conclu avec le roi des Batékés et vota des fonds (1 275 000 francs, puis 780 000 francs) pour continuer la mission de l'Ouest africain. Durant cette mission (1883-1885), M. de Brazza et ses compagnons (MM. J. de Brazza Chavannes, Mizon, Dolisie, Dufourcq, Dutreuil de Rhins, Cranpel, etc.) dressèrent environ 4000 kilomètres de levers et fondèrent de nouvelles stations jusqu'au jour (août 1885) où l'administration du pays fut remise au ministre de la marine. La conférence de Berlin (nov. 1884 fév. 1885) a reconnu les droits de la France sur ce territoire exploré par elle, et des traités conclus (5 févr. 1885 et 26 janv. 1886) avec l'Association internationale africaine et (12 mai 1886) avec le Portugal en ont fixé en parlie les limites. L'Acte général de la conférence de Berlin porte que le commerce de toutes les nations jouira d'une complète liberté dans tout le bassin fluvial du Congo. Dans le reste de la région dite Congo français, la France demeure souveraine. D'après une lettre du 23 avril 1884, la France avait un droit de préférence si l'Association internationale africaine était amenée à céda quelque jour les stations fondées par elle dans le bassin du Congo et dans la vallée du Kouilou-Niari ; mais la donation de l'Etat indépendant du Congo faite en vertu d'un testament par le roi des Belges à la Belgique a détruit l'effet de cet engagement. Au nord, le rio del Campo et le parallèle 2°,20' de latitude séparent le Congo français des territoires soumis au protectorat allemand; toutefois, cette détermination s'arrête à 15° de longitude orientale, méridien de Greenwich (12°,40', méridien de Paris) ; plus loin, dans l'est, le territoire français s'étend sans limite déterminée jusqu'à l'Oubanghi (affluent du Congo), dont il suit la rive droite vers le nord dans la direction du lac Tchad.; A l'est, l'Oubanghi, puis le Congo (jusqu'à Manyanga exclusivement), servent de limite et séparent le Congo français de l'État indépendant du Congo. La limite méridionale s'étend de Manyanga à l'Océan ; elle est formée par une ligne qui va de Manyanga à la crête de partage des eaui du Congo et du Niari, suit cette crête, gagne la source la plus septentrionale du Tchiloango, et enfin longe ce cours d'eau. Une ligne passant entre les bassins du Tchiloango et du Louémé et aboutissant à Massabi, sépare le Congo français du Territoire portugais.
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m\ l'ouest, l'Océan baigne le Wdel Campo, sur une étendue
Congo français, de Massabi au d'environ 1200 kilomètres. a superficie du territoire ainsi délimité est d'environ 700 000 kièlres carrés (1). e cap Saint-Jean, la baie de Corisco, l'estuaire du Gabon, le cap
es qui doit son nom au pilote portugais Lopo Gonçalves et enveloppent les bouches ensablées de l'Ogôoué, le canal Ferd Vaz débouché de la lagune N'comi, la petite baie de youmba, la rade de Loango et la Punla Negia sont les principaux idents de la côte du Congo français.
u delà de celte côte monotone, presque partout basse, maré:Bgeuse, malsaine, comme toute la zone maritime, s'élèvent les ■ûrrelets et gradins du plateau et une véritable chaîne, formée de Hsieurs crêtes parallèles à la côte, haute de i 000 à 1 500 mèHs, coupée de cluses par lesquelles s'écoulent les rivières; les
rtugais l'ont désignée sous le nom générique de Monts de Cristal. ntérieur du pays est un plateau, haut de 400 à 500 mètres, s'élevant jusqu'à 900 vers la ligne de partage des eaux. Il est
jesque partout nu, sablonneux, moucheté, couvert çà et là de grandes herbes qui forment des îlots de verdure, et sillonné de vallées fertiles; les rivières y ont creusé de profonds ravins dont H falaises sont friables.
■Les fleuves côtiers qui se rendent à l'Atlantique descendent par une série de chutes les gradins du plateau ; en conséquence, ils fflsont pas navigables.
HfUi nord, le rio dcl Campo (ou Etamboué), donl le cours inférieur sépare les possessions allemandes et françaises, est sans importance; le San-Bénito (ou Eyo) parait avoir sa source sur le plateau, vers le 10e degré de longitude, sous le nom de Ntem (voyage de M. Crampel en 1889) ; la navigation de ce cours d'eau obstruée par des chutes, et son bassin se prolonge peut-être au d de la frontière française (2°,20'); la rivière Mouni (dit aussi ger ou Angra) est formée de la réunion des rivières Ntemboni 'anié. ous avons décrit (voir p. 150) le Gabon. 'Ogôoué, seule voie d'eau praticable aujourd'hui, prend sa ■rce (encore imparfaitement fixée en 1889) par 12° 1/2 de longi-
En prenant des limites plus restreintes à l'est nous avions trouvé 00 kilomètres carrés (voir Statistique de la superficie et de la population «contrées de la terre dans le Bulletin de l'Institut international de stalislique).
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LA FRANCE.
tu environ et 2°,40' de latitude sud. Le fleuve coule d'aJ vers le nord-ouest, sur le plateau, par une altitude de àdfj 200 mètres et forme plusieurs cascades; il reçoit la Passa, M coule au pied de Franceville, le Nconi, le Sébê. Il estât* près navigable pour des pirogues depuis Franceville (350 kil
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navigables) en amont de la chute de Booué (9 mètres), mal>| les chutes de Doumé, de Mopoco, etc. Il reçoit Ylvindo, grai rivière qui coule à peu près du nord au sud et qui n'a été explorl qu'en partie; il descend ensuite, en se dirigeant vers l'ouest confluent de l'Ivindo à N'Djolé, sur 200 kilomètres, le talusl plateau, par une suite de rapides et de cascades: cette partit son lit est bordée de montagnes.il entre en plaine après ceci fluent, coule vers le sud, puis vers l'ouest, reçoit le Ngouniè (m gable jusqu'à la chute dite Samba), s'étale sur divers points di un lit de plusieurs kilomètres de large, forme de nombreuxiu gots et même des lacs (eliva dans la langue indigène), lac 2m gué, lac Anengué, lac Azmgo, etc., et enveloppe de ses bras de son vaste delta vaseux le cap Lopez. De N'Djolé à la mer(38i lom.) il est navigable toute l'année pour des bateaux calant u de 1 mètre. Le Rhembo se jette dans la lagune N'comi. Le Nyanga, dont I source est voisine du Ngounié et qui a été exploré par le liti I nant Mizon, n'est navigable qu'à son embouchure. Le Kouilou coule du nord-est au sud-ouest, accidenté de;| sieurs chutes {chute Koussounda, etc). Il est formé de la réui I ,du Niari venant du sud-est et de la Louêté venant du nord etil çoit le Lalli.Le Niari-Kouilou fournit la voie (relevée parM.Jtl en 1889) la plus courte pour gagner Brazzaville, mais sur un ■ encombré de rapides. Plus au sud, le Louémé et le Tchiloanfm Loango) coulent, jusqu'au confluent du Loukouala, sur la froii du Congo français et de l'État du Congo. Ces cours d'eau ont à peu près le même régime que l'OgôoÉ commence à grossir en septembre, a son plein en décei baisse jusqu'à la fin de janvier, puis remonte jusqu'en mail atteint de nouveau son plein. A l'est de 12° ou 13° de longitude, les eaux coulent ver 1 Congo qui sert de limite entre le Congo français et l'État du Cil du confluent de l'Oubanghi à Manyanga, sur une longueur 1 viron 700 kilomètres ; les cinq sixièmes de cette partie du coi* fleuve sont sur le plateau et appartiennent au bassin mojti Congo. Le fleuve coule d'abord dans une plaine sans relief etll
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de vastes marécages sur sa rive gauche. A partir de Bolobo ses rives sont bordées de nombreux villages ombragés de bananiers, s le confluent du Koua, commencent les contreforts de la rémontagneuse qui enserre son lit entre des berges hautes jis de 200 mètres. Ce lit s'élargit brusquement à l'altitude de mètres pour former une espèce de lac, ayant une superficie viron 230 kil. carrés, et nommé Stanley pool. Une île longue 2 kil. en occupe le centre et divise Stanley pool en deux bras ; ■as méridional, dont les rives sont basses, et qui appartient à .t indépendant du Congo, est navigable toute l'année; le bras entrional est bordé de hauteurs. Au débouché de Stanley pool, euve s'engage dans une gorge de 280 kilomètres par laquelle Iscend du plateau dans la plaine côtiôre ; cette descente a lieu lune série de cataractes dites rapides de Livingstone, (chute de \w, etc.), dans un lit-tortueux presque partout encaissé pro[ément entre des falaises rougeâtres, hautes de 200 mètres et Entre Issanghila et Manyanga, limite du territoire français, ouve, entre deux chutes, un bief navigable de 175 kilomètres, elà delà dernière cataracte nommée rapide de Yellala, le fleuve fient et reste navigable jusqu'à son embouchure, sur une ueur de 180 kilomètres. Brazzaville, dont la prise de possession de 1880 et l'occupation définitive de 1883, est un village situé mètres environ au-dessus de l'eau, à l'extrémité occidentale itanley pool, sur la rive droite, rive française, en face de toldville,situé sur la rive gauche; il ne se composait encore en , que d'un petit nombre de cases recouvertes en chaume, i plus grand tributaire du Congo sur le territoire français est banghi, très importante rivière (peut-être 2 400 kilom. de cours), une expédition du capitaine Van Gèle (1887) a dé-montré l'iSté avec l'Ouellé découvert par Schweinfurth en 1870; YOuellé >rme dans la région montagneuse de l'Albert-nyanza par la ion d'un grand nombre de ruisseaux et de rivières (Kibali, Boandi,etc.) coulant vers l'ouest; il porte le nom de Doua dans :ours moyen ; après s'être recourbé vers le sud vers 17° de long, de lat. (position déterminée en 1890, par M. Crampel),il porte >m d'Oubanghi, coule encaissé sur plusieurs points entre de es berges et forme une suite de rapides. L'Oubanghi marque mite orientale du Congo français. Son lit a dans cette partie largeur moyenne de 800 mètres et est parsemé de grandes îles tées. Son confluent se dissimule dans un dédale d'îles boisées et maux espacés sur une longueur de plus de 10 kilomètres ; son
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débit est d'environ 13 000 mètres cubes à la seconde ; les a affluents sont la Bounga ou Sanga qui, large de plus d'un mètre, mais semé d'îles et peu profond, coulant à travers plaines peuplées d'éléphants, a été exploré jusque par 4° délai tude nord par M. Cholet en 1889, ainsi que son principal affluai le Ngoko, large de 200 mètres et bordé de bois, dont la SOUK paraît se trouver au nord du Congo français; la Likouala (plus 600 kil.), sur les bords de laquelle sont de nombreuses salinesJ des prairies peuplées d'innombrables troupeaux de ruminantsJ qui se grossit de VAmbili, du Lebaï et de la Licona; la Bossaka, l'J lima (environ 500 kil.) formée de la Mpama et du Leketi donll! source est voisine de celle de l'Ogôoué, le cours très sinueux etdoq le delta a 25 kil. de largeur; le Mpaka qui vient de l'ouesl Le/ini, le Nkenké. Le climat du Congo français est extrêmement humide, suri dans la partie voisine de l'équateur. Il paraît qu'il tombe a| quelques points jusqu'à 3 mètres d'eau. Il y a deux saisons pli vieuses, correspondant aux deux passages du soleil au zénith. ls pluies sont très abondantes de janvier à la mi-mai ; elles reprenner vers la mi-septembre jusqu'à la fin de l'année. L'humidité, suri côte, est plus considérable dans le nord que dans le sud. RéguI rement, sur la côte, la brise de terre souffle dans la matinée,! brise de mer dans l'après-midi. Le Congo français est aujourd'hui administré par un commissà général du gouvernement français au Gabon et au Congo fraim (M. de Brazza), quia sous ses ordres un lieutenant-gouverneurrés dantau Gabon. La politique du commissaire explorateur a eonsiil à se concilier, par une attitude toute pacifique, l'amitié despeup! des de l'intérieur et à asseoir le respect du nom français sur la» fiance des noirs. Depuis 1890, le Congo français est partagé endeH vicariats apostoliques. Le budget du Gabon-Congo en 1890 était de 1701000 fr., 1292000 fr. provenaient d'une subvention de la métropole, laquel dépensait en outre, sur son budget, 230000 fr. pour la colonie, Parmi les stations ou localités qui, outre Brazzaville, Francevl Libreville et le cap Lopez, offrent quelque intérêt sont : N'D'm au point où commencent les rapides de l'Ogôoué; Mbé, résidence! roi Makoko ; Loango, le port le plus fréquenté de la côte, au déboi ché du Niari; Doumé, sur l'Ogôoué; Diélé, sur l'Alima; Stépkm ville sur le Niari. En 1889, la station de Banghi a été fondées| coude de l'Oubanghi, à plus de 400 kilomètres du confluent,p
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40° §e«rc de lat. nord sur la rive droite de la rivière. En face se trouve la station de Zongo, fondée par l'Etat du Congo. Les peuplades noires qui habitent le pays sont nombreuses et très diverses. Les Akoas ou Bongos, que caractérise leur petite taille et qui sont d'agiles chasseurs d'éléphants, paraissent les plus ancien^Hls habitent principalement le delta marécageux de l'Ogôoué. Les Bongos, ou M'Pongoués, qui se trouvent plus au nord dans le voisinage du Gabon, semblent appartenir au même groupe; les représentants de ce groupe diminuent devant les migrations venues de l'intérieur. Les Adoumas habitent dans le bassin supérieur de l'Ogôoué II semble qu'un courant continu ait porté vers l'ouest les peuplades du plateau, plus vigoureuses que celles de la côte. Au nombre de ces peuplades sont les Pahouins, ou M'Fans, c'est-à-dire ^Bhoinmes «, qui ont le teint plus clair que les autres tribus, et qui sont des conquérants arrivés dans ces régions au xixe siècle doutés des tribus voisines, les Osyébas, les Okandés, les 'os, qui sont pour la plupart anthropophages; les Apfourous burous et les Bou-Banghi. v civilisation est tout à fait rudimentaire. Chaque village reît l'autorité d'un chef, quelquefois même, comme chez lesPas, de plusieurs chefs. Il n'est uni par aucun lien politique aux vilvoisins ou du moins aux tribus voisines, excepté chez les Balékés ^^ftcupent une partie du bassin du Congo. L'état d'hostilité ou de défiance àl'égarddes voisins est permanent, quoique ces populations so ï en général de mœurs douces. Les féticheurs ou sorciers, qui ent d'ordinaire les fonctions de chef, ont seuls une grande ine. Les hommes sont affiliés à une sorte de fétichisme mysx qui se nomme « man Congo ». Ils pratiquent la polygamie sent aux femmes et aux esclaves les travaux rudes. Ils état en général leurs villages près des cours d'eau; ceux des ades de la côte sont régulièrement bâtis et composés de huttes is et en feuillages. La culture, qu'ils pratiquent en mettant d le feu aux herbes des champs à la fin de la grande saison la fabricalion des pirogues, des armes, de quelques ustensiles ers et de tissus teints, constituent presque toute leur induss chassent, pèchent, font un peu de commerce et se reposent oup en fumant. La population est très clairsemée sur ce vaste ire et n'atteint probablement pas le chiffre de 3 et même e 2 millions d'âmes (1).
! chiffre de 6 700 000 hab., que DOUS avons donné par hypothèse dans la Jjwe de la superficie et de la population de la Terre est assurément trop
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LA FRANGE.
Le cocotier le manguier, Varachide sur la côte, diverses esp' de palmiers, l'ananas, le mais, le sésame et le mil dans l'intérie le manioc (qui ne contient pas de poison comme celui d'Amériqn l'igname, quelque peu la canne à sucre, la banane, ISL patate plantes alimentaires. Parmi les bois et les lianes, qui sont en m nombre, on peut citer le bambou, le santal rouge, le copal,\è\ le baobab, l'ocoumé dans le tronc duquel on peut tailler des pire de 18 mètres, la liane ndambo dont on extrait du caoutchouc. L'hippopotame, l'antilope, l'éléphant, diverses espèces dequad mânes, comme le gorille et le chimpanzé, le bœuf sauvage, la perd-' le pigeon, de nombreuses variétés de perroquets, de singes & serpents, le caïman fournissent, par la chasse, l'alimentation a: maie, avec un petit nombre d'animaux domestiques, voM porcs, etc. Le léopard, les serpents venimeux et les fourmhn des ennemis dangereux. On trouve un peu de fer dans le bassin de l'Ogôoué et, d celui du Niari, du cuivre, dont les gisements sont exploités par indigènes à l'aide d'un couteau pour tout outil. Ce cuivre sert fabriquer des pipes et divers ustensiles dans l'intérieur. Depuis l'année 1889, un service maritime postal relie les colo' de la côte occidentale d'Afrique à la métropole; il part de 1b seille, et dessert Oran, Dakar, Conakry, Sierra Leone, lecajj Palmes, Grand Bassam, Kotonou, Beruto, Libreville et Loango une longueur totale de 4 900 milles marins ; (1200 fr. en 1" cl et 400 fr. en 3e, de Cherbourg à Loango). Des paquebots angl allemands et portugais, desservent aussi cette côte. Un câble télégraphique anglais, ayant 'son point de départ Dakar, dessert Conakry, Grand-Bassam, Kotonou et Librevilk Le commerce direct de l'Europe est encore très peu dévelo avec l'intérieur, faute de moyens suffisants de communicaÉ cependant par la voie du Niari-Kouilou, les convois de marclil dises se rendent de Brazzaville au port de Loango en vingt-cal jours. Le caoutchouc (1 million de fr.), l'ivoire (630000 fr.),lïl| (476 000 fr.), les peaux, les arachides, l'huile de palme, le co\A bois rouge, la cire végétale sont les principaux articles du ti merce du Gabon, évalué, en 1888, à 6 582000 fr., dont 31811 à l'importation et 173 000 à l'exportation, pour la France. Lespi ncipales factoreries sont installées au Gabon. Les échanges set en grande partie à l'aide de sous-traitants noirs qui reçoivent
fort. L'état de civilisation de ces peuplades n'autorise pas 10 hab. par k. c.
à penser qu'il;
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[andises de troc et vont dans l'intérieur chercher des produits >n échange, mais qui ne reviennent pas toujours. Ces intermédiaire, qui voient avec regret les Européens pénétrer dans l'intérieur} rendent un service qui est très onéreux, et, par suite, le commerce est fort restreint. Le commissaire général a en partie monopolisé le transport par pirogues. Le 26 janvier 1890, une compagnie commerciale et industrielle du Congo français, au capital de 2 millions, s'est engagée, moyennant certains privilèges (entre autres 1500 hectares de terre au choix de la compagnie par kilomètre de route construite), à étudier à ses frais, la construction d'une voie de communication |la côte et le Congo, spécialementen utilisant de Kouilou-Niari. IV l^es Comores et Hayottc. —L'archipel des Comores est sil'extrémité septentrionale du canal de Mozambique, à peu là égale distance du continent et de Madagascar, par 11°20' et 13°.5' de lat. sud, et par 40°,S0' et 43°,10' de long, orientale. Il se compose de quatre îles, d'origine volcanique, et de quelques îlots orientés du nord-ouest au sud-est sur une longueur de 250 kilomètres. La superficie totale est de 2065 kil. c, et la population peut être évaluée hypothétiquement à 80 000 âmes. La mer est très profonde dans ces parages. La plus occidentale des îles est la Grande Comore, ou Angazyza, longue de 60 kilomètres et large de 24. Sa superficie est de 1 lOOkil. c. La côte, presque partout escarpée et aride, n'est abordable que sur quelques points. Dans l'intérieur, il n'y a pas de cours d'eau permanents, parce que ce sol poreux absorbe l'humidité, et la population n'estalimentée que par l'eau des citernes; on trouve des forêts, des pâturages et des montagnes, dont la plus haute, le volcan Caratala, atteint 2650 mètres et présente, vu de mer, un aspect imposant. Les habitants, dont le nombre est évalué très diversement de 20000 à 80 000 (nombre probablement très exagéré), sont musulmans et forment deux Etats rivaux. Le protectorat de la France a soumis File à l'autorité d'un seul chef. Mourom, sur la côte occidentale, est la résidence du principal sultan ; Islanda et Mouchamouli sontfesdeux autres localités de l'île. La population est vigoureuse; le ty|e sémite domine; les esclaves sont de race noire. L'arabe est la langue officielle, mais le souahéli est l'idiome vulgaire. Le riz, dont se nourrissent principalement les habitants, leur vient en partie de Madagascar.
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LA FRANCE.
L'île Moheli, Mohil ou Moali, la plus petite (230 k. c.), a environ 6 000 habitants. Un Français, M. Lambert, y avait fondé une sucrerie en 1869. Fomboni, sur la côte septentrionale, est la capitale. La population de l'île Anjouan(375 kil. c.) estévaluée à 12 000 habitanls et même (avec exagération) à 25000 (musulmans, d'origine manati ou arabe). Le sultan réside à Mossamoudou, ville bâtie en partie en pierres, sur la côte septentrionale. C'est la plus fertile des Comores et la station la plus fréquentée par les bâtiments faisant route vers l'Inde. Les montagnes sont boisées. Le sultan, qui s'était associé successivement pour la fabrication du sucre à un Anglais et à un Américain, s'est décidé à demander le protectorat français, après avoir été forcé par une menace de bombardement de payer une indemnité à l'Américain. En 1889, il a aboli l'esclavage. Mayotte, ou Maouté, est la plus orientale des quatre Comores. Elle est comprise entre 12°,39' et 12°,59' de lat. sud et 42°,46' et 43°,2' de long, ouest ; sa longueur du nord (cap Douamouni) au sud (îlot Bouni) est de 38 kilomètres ; sa largeur est de moins de 10 kil. en moyenne ; sa superficie est de 360 kil. c. Les côtes, hérissées de promontoires abrupts qui abritent des anses (baie de Boeni, baie Longoni, etc.) bordées de palétuviers, sont enveloppées d'une ceinture de récifs corallins qui enserrent, en même temps que l'île principale, des îlots dont la superficie totale n'est que de 20 kil. c. : Pamanzi (11 kil. c), renommé pour ses pâturages, Bandéli, M'Zamboarou, Bouzi. Les anses, abritées par les récifs, fournissent d'excellents mouillages ; la rade de Dzaoudzi est très bonne. Mayotte est volcanique, accidenté, coupé de ravines, traversé dans sa plus grande longueur par une chaîne de hautes collines dont les points culminants sont le Mavégani (660 mètres) et le pic d'Ouchougé (642 mètres). Il est boisé et verdoyant, excepté sur les hauteurs. Mayotte n'est arrosé que par des ruisseaux, qui deviennent des torrents dans la saison des pluies. Son climat qui est le même que celui des autres Comores, est caractérisé par une température moyenne d'environ 25°. avec des variations de 18° à 29° dans la saison sèche, de mai à octobre, et 26°5' durant l'hivernage ou saison des chaleurs et des pluies. Celles-ci commencent en novembre avec la mousson nord-est et cessent en avril avec la mousson sud-est; elles sont très abondantes. Mayotte avait pour sultan un chef sakalave, nommé Souli, qui s'était rendu maître de presque toute l'île, lorsqu'une corvette française vint dans ces parages (1840) et que le gouverneur de l'île Bourbon, frappé des avantages de la position, acheta l'île à ce
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sultan (traité du 23 avril 1841, ratifié le 10 févr. 1843) et la fit occuper le 13 juin 1843. Depuis ce temps, l'île est une colonie française administrée par un gouverneur. Mayotte a un tribunal de première instance. Le gouverneur de Mayotte est en même temps chargé du protectorat des Comores. La population, qui parait avoir triplé depuis l'occupation française par le bienfait de la paix, était (sans compter les enfants audessous de 16 ans) d'environ 10 000 âmes (10 551 en 1887 et 9598 en 1888, d'après les Statistiques coloniales officielles), dont 30 Français, 5000 Maoris ou indigènes originaires de File et descendant probablement d'Arabes, et 4000 Africains des Comores, de la Terre ferme et de Madagascar. La plupart sont musulmans.et parlent le souahéli, langue ordinaire sur la côte voisine d'Afrique. Les Européens ont beaucoup de peine à s'acclimater, à cause des marais, des fièvres paludéennes et de la dyssenterie, qui en sont la conséquence. Le chef-lieu de la colonie est Dzaoudzi, bâti sur un îlot élevé et relié à la petite île Pamanzi par une jetée (70 hab. à Dzaoudzi et bOO à Pamanzi); M'Saperé (900 h.), en face de Dzaoudzi, est le principal marché de l'île. Outre les vivres, manioc, maïs, patates, bananes, noix de coco, l'île produit la canne à sucre (env. 1 million de francs en 1888), principale culture qui occupait 1 400 hectares en 1888, le rhum, la vanille, le colon et diverses fibres textiles. On a tenté d'introduire dans File le caféier de Liberia, pour rétablir les plantations que des insectes avaient entièrement détruites. Il y avait (en 1888) environ 2000 animaux de Vespèce bovine, presque autant de chèvres et beaucoup de porcs sauvages. La navigation, en 1888 (bâtiments entrés seulement), a été de 163 bâtiments jaugeant 15 470 tonneaux, dont 13 770 pour la France; la plus grande partie appartient aux paquebots des Messageries maritimes qui touchent une fois par mois à Mayotte. Le commerce de Mayotte, qui, avec ses dépendances et SainteMarie de Madagascar, n'était que de 1/2 million vers 1850, a été, d'après les « Statistiques coloniales », de 1,573,000 francs en 1888 (2800000 fr. en 1887), dont 500000 francs à l'importation et plus d'un million à l'exportation ; la part de la France était d'un million, presque uniquement en exportations. Les principaux articles sont les tissus, le bétail et le riz à l'importation ; le sucre, la vanille et le rhum à l'exportation. Le tableau suivant fait connaître par période décennale depuis
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1847 et par année depuis 1880 le commerce avec la France (d'après le « Tableau du commerce extérieur ») et la figure n° 269 présente depuis 1832 le même commerce par année et depuis 1882 le commerce total de ces colonies d'après les « Statistiques coloniales». Commerce de Mayotte, Nossy-Bé et Sainte-Marie de Madagascar avec la Finance
(En millions do francs).
1 PÉRIODES DÉCENNALES. IMPORTATIONS EXPORTATIONS
en France.
de France.
TOTAL.
1827-3G 1837-40 1847-56 1857-GG 1867-7G 1877-8G 1888 1889
» 0.1 0.8 2.0 2.8 0.9 1.1 1.6
»
» il
0.3 0.4 0.3 0.3 0.2 0.3 0.4
0.4 1.2 2.3 3.1 1.1 1.4 2.0
441. iVossi-Bé et dépendances. — Sur la côte nord-ouest de Madagascar, au nord de la baie de Passandava, se trouve NossiBé ou mieuxNosi-Bé, « la grande île », traversée par 13°,20' delat. sud et par 43° de long. est. Elle mesure 22 kil. de longueur, 15 de largeur et 293 kil. c. de superficie. Un détroit de 12 kil., au milieu duquel se trouve Nossi-Goumba, la sépare de Madagascar, tandis qu'elle est à 240 kil. de Mayotte. La côte est découpée de baies dont les principales sont : à l'ouest, la baie de Befotaka et, au sud de la pointe d'Audila, le mouillage abrité par la petite île Sakalk; au sud, la bonne rade d'IJellville. L'île est volcanique et accidentée ; le plus haut de ses trois sommets, le Loucoubê (343 m.), couvert de forêts sur le versant méridional, dénudé sur le versant occidental, se trouve à la pointe sud-est. Le plus important des trois ruisseaux de l'île, le Djabok,. débouche à Hellville. Le climat ressemble à celui de Mayotte; la pluie y est très abondante (environ 3 mètres par an). Le sol, en partie déboisé, est très fertile et se prête aux mêmes cultures que celui de Mayotte : maïs, manioc, canne à sucre, vanille. La population, presque entièrement composée de Sakalaves, avec quelques marchands indiens ou arabes, était de 7 800 âmes eu
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Commerce de Mayotte, Nossi-Bé.etS^Marie de ivladagasc (d'après les statistiques coloniales) Commerce avec la France
(d'après le tatleau général du. commerce de la France)!
. Comjntrc€'toial/à£j^ayoUeJ^ossi'ScetS^Marie3£Ma3ngcLscaA .......—„ Jmporta&OTis ( ^ commerce. -....„..„ IccportatioTus [ spécial, mmilll ExécLenL desJmporUctioTls srir les Exportations ^-^3 cL° EceporicUzorts sur Zcs Importations {X)Ze commerce iotalne oommenc&cLjigurar qu'en, J8SZ .
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Fig. 209. — Commerce de Mayotte, Nossi-Bé et Sainte-Marie de Madagascar. (La courbe supérieure représente le commerce total des colonies ; les trois autres courbes représentent le commerce ayee la France.)
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1888 (elle a diminué de près de 500 hab. de 1887 à 1888) ; dans ce total figuraient 38 Français de plus de 14 ans. Une grande partie des ouvriers agricoles sont des engagés venus des Comores ou de Madagascar. Le chef-lieu est Helluille, du nom de l'amiral de Hell, petite ville de 1050 habitants, située au milieu d'une abondante végétation, en partie bâtie en pierres et munie d'une jetée qui facilite le débarquement. Ambanourou (1650 hab.), peuplé sutout d'Indiens, est le principal marché indigène. Au sud-est, dans le détroit, à 2 kil. de Nossi-Bé, la petite ile Nossi-Coumba (120 kil. c.) est un double cône montagneux (548m.) dont les vallons sont parés d'une végétation touffue. A 15 kil. à l'est de Nossi-Bé et à l'entrée de la baie d'Ambato, est Nussi-Fali, « petite île, » relativement basse et en partie couverte de rizières. A 70 kil. environ au nord de Nossi-Bé est le groupe des îles Minoiv, dont la principale est Nossi-Mitsiou, longue de 20 kilomètres environ et très étroite. Elle est flanquée, au sud, des rochers des Quatre-Frères et, au nord, de la petite île Nossi-Lava. Ces îles sont des possessions françaises dépendant de NossiBé. L'ensemble représente un territoire d'environ 450 kil. c. peuplé de 9 000 habitants. L'amiral de Hell, gouverneur de l'île Bourbon, offrit, en 1840, le protectorat de la France aux habitants de NossiBé qui acceptèrent et, le 5 mars 1841, il prit possession de l'île. Sont également françaises : au N.-O. de Madagascar, les îles Glorieuses, qui possèdent un village (Caltambourg) ; dans la zone d'action de la France, à l'ouest du cap d'Ambre, sont situées les îles Alvalra, Assomption, Cosmoleto, Astore, très riches par la pêche des tortues et dontl'Angleterre tente de s'emparer. Nossi-Bé, avec ses dépendances, est rattaché au gouvernement de Suarez. Les principaux fonctionnaires et deux notables élus par les Français résidant dans l'île composent le conseil d'éministration. Il y a un tribunal de première instance qui ressortit de la cour d'appel de la Réunion. Le commerce en 1887 a été de 4 millions, dont 1 840 000 à l'importation {vivres, boissons, tissus, sel, bois) et 2160000 à l'exportation (sucre, rhum, vanille, etc.). La part de la France et de ses colonies n'a été que de 250 000 francs. 210 bâtiments, dont 35 français, sont entrés dans les ports de Nossi-Bé en 1887; les bâtiments français figuraient pour 16 700 tonneaux sur un total de 27 500. Les petits bâtiments sont pour la plupart arabes ou indiens.
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V 442. La géographie physique «le Madagascar. — Madagascar est la plus grande île de l'Afrique et la plus grande de la Terre après la Nouvelle-Guinée et Bornéo. Elle mesure environ 592 000 kil. car. Elle est située au sud-est de l'Afrique, dont elle est séparée par un détroit large d'environ 400 kil., le canal de Mozambique. Elle est orientée S.-S.-O N.-N.-E. et s'étend entre 11°,57',30" (au cap d'Ambre) et 25°,38',55" (au cap Sainte-Marie) de latitude sur une longueur de 1 620 kil. et 40°,59',30 (au cap Saint-Vincent) et48°,7',20" (au cap Angonlsy ou Antsirakosy) sur une largeur d'environ 500 kil. dans la partie centrale. Le développement des côtes de Madagascar est d'environ 4000 kil. La côte occidentale, terminée au nord par le cap d'Ambre, présente les îles Minoiv qui abritent la baie cVAmbaro, Nossi-Bé et Nossi-Coumba qui couvrent la belle et grande baie de Passandava, les îles Raclama et la baie de Narinda, le port de Majunga (ou Mojanga ou Madsanga), à l'entrée de la baie de Bombétck, le cap Saint-André très proéminent, les îles Barren ou Stériles, le cap Saint-Vincent (nommé Tsingilifily par les indigènes), le port de Tulléar (ou Ankatsaoka), la baie de Saint-Augustin et le cap Sainte-Marie, pointe méridionale de l'île. Cette côte est généralement basse, marécageuse sur beaucoup de points; du cap SaintAndré au cap Sainte-Marie, elle est très peu hospitalière et n'offre pas de bons ports à la navigation. La côte orientale est bordée de hauteurs dans les environs du cap Ranavalona et de la région où se trouvait Fort-Dauphin. Entre Fort-Dauphin et l'île Sainte-Marie, sur une étendue de près de 1 000 kil., la côte est unie, sans ports naturels, basse, quoique bornée par un rideau de montagnes élagées en gradins et verdoyantes, bordée de lagunes étroites que relient des canaux. On y trouve cependant la baie de Sainte-Luce, quelques ports ou plus exactement des rades : mouillage de Manakara, mauvaise rade d'Andavorante, bonne rade de Tamatave (Taomasina en malgache), rade de Foulepointe ou Marofototra, baie peu hospitalière de Fénériffe ou Fenoarivo. L'île Sainte-Marie abrite une bonne rade. La côte de Madagascar présente la Pointe-à-Larrée et le port de Tintingue ou Tinteny, la profonde baie d'Antongil, dont l'entrée est signalée par le cap Masoala, et au fond de laquelle était Port-Choiseul, un des plus anciens établissements français. La côte s'élève et est bordée de montagnes dans la partie nord-est où se trouvent le cap Est, la petite baie Vohé-
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mar, PortLouquez et, près du cap d'Ambre, la baie de Diego-Suarez. Tout le centre de Madagascar est un Grand massif de hautes terres, formé de terrains primaires, granit, gneiss, etc., très accidenté, dont l'altitude moyenne est d'un millier de mètres, à l'est de 43°,20' de longitude, entre 13° et 23° de latitude sud. Le centre est désigné sous le nom d'Imérina ou Emirne, pays habité par les Hovas; il est flanqué, à l'est, du Bézanozano, au nord de YAntsianaka, au sud du Betsiléo, puis du Bava. Dans ce massif, dont les vallées sont fertiles, on peut distinguer deux lignes principales de soulèvement. Au nord du Grand massif, c'est-à-dire au nord des baies de Vohemar et de Passandava, l'Antankarana est une région accidentée de collines rocheuses, peu fertile et peu peuplée, mais possédant de bons pâturages dans ses vallées. Dans les monts Ankaratra, les sommets s'élèvent jusqu'à 2 632 mètres (au Tsiafajavona). Il y a quelques cônes volcaniques. Le massif tombe en pentes rapides vers l'est; il est flanqué d'une chaîne côtière dont le bourrelet forme pour ainsi dire un des gradins de la descente et qui s'étend de la baie de Vohémar à la baie de Sainte-Luce, région désignée sous les noms de Betsimaraka, etc. A l'ouest, il se prolonge en pentes douces sur le pays des Sakalaves, dont la côte est formée de terrains secondaires ; deux chaînes parallèles, orientées du N.-N.-E. auS.-S.-O., chaîne Bongo Lava et chaîne Bemaraha, traversent ce pays coupé d'étroites vallées cultivées, mais en général sec, peu fertile et peu peuplé. La région septentrionale et la région méridionale, au sud de 23°, dont le Mahafaly et YAntanoroy forment la partie méridionale, paraissent être aussi des plaines; celle du sud est très peu connue. Le bassin du canal de Mozambique comprend non seulement la plaine occidentale, mais presque tout le Grand massif. Les principaux cours d'eau sont le Mahajamba, le Betsiboka (800 kil.) qui, grossi de YJkopa, recueille les eaux des nombreux ruisseaux delà province d'Imérina et se jette dans la baie de Bombetok, le Manjuray, le Manambolo, le Tsiribihina, le Mangoka ou rivière SaintVincent. Le bassin de l'océan Indien reçoit des torrents qui ne sont pas navigables et qui ont à peine une centaine de kilomètres de cours ; cependant le Mananara et le Mangoro, grossi du Ouibé qui prend naissance dans l'intérieur du Grand massif, sont plus longs. Presque toutes les rivières sont séparées de la mer par une langue de sable que rompent parfois les eaux et que la houle reforme; de là, les marécages malsains de la côte. Madagascar est soumis au régime des moussons : mousson du
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nord-est de novembre à avril; mousson du sud-ouest de mai à octobre. La «mauvaise saison» ou saison pluvieuse correspond à ■ la première; la saison sèche ou « bonne saison » à la seconde. La I côte est presque partout malsaine, à cause des émanations paluIdéennes; la chaleur y est en général très lourde, surtout en janIvier et février; à Tamatave la température varie, suivant les saiIsaisons, entre 15° et 34°. Elle est naturellement moins élevée dans ila partie méridionale de l'île. Le climat varie aussi suivant l'altitude. Sur le Grand massif, il est généralement tempéré et très sain; là Antananarivo (Tananarive), les extrêmes varient de 15° à 28°,5 dans la saison pluvieuse et de 6° à 23° dans la saison sèche. Madagascar possède une flore et une faune particulières qui ont donné lieu à la grande publication de M. Grandidier. On y trouve I un baobab un peu plus petit que celui d'Afrique, le ravénéla, très ■employé dans les constructions, le chrysopia, divers bois d'ébénisterie, le takamaka et Varonga dont la gomme sert à fabriquer des vernis, des palmiers parmi lesquels le rafia et le sagoutièr, Ile cocotier qui n'existe encore que sur quelques côtes. Les orchidées abondent. Le riz, la banane, le manioc, la patate, le mais, le gros millet, l'arachide sont cultivés pour la nourriture des habitants. L'ile produit à peu près tous les fruits des pays chauds. Parmi les animaux sauvages sont le crocodile, qui abonde dans certaines rivières, la tortue, de grandes chauves-souris, dont on mange la chair, le maki gris, petit quadrupède qui ressemble un peu à l'écureuil, le zébus ou bœuf à bosse, le sanglier. Parmi les animaux fossiles, le plus curieux est Yxpyornis, oiseau qui avait à peu près 2 mètres de hauteur. 443. La géographie politique de Madagascar. — Les indigènes de Madagascar tirent probablement leur origine des races africaine et malaise. Ils sont désignés sous le nom commun de Malgaches ou Ambanilanitra; ils parlent la même langue, le malgache, qui a beaucoup d'affinité avec le malais. Au centre sont les Hovas, qui ont les cheveux lisses, le type malais et qui sont aujourd'hui le peuple le plus puissant et le plus civilisé de l'île. Les autres sont divisés en un grand nombre de tribus qui diffèrent par le type et par les mœurs. Au centre aussi, les Betsiléos ou Hovas du sud, qui leur ressemblent, mais qui sont plus doux et qui leur sont soumis, et les •flores; au ï\ovA,\esAnt'ankares (ou Antankaranas) qui sont peut-être de race cafre et qui sont tous musulmans : l'influence musulmane n est pas favorable à l'influence française; au sud, les Hutanosy, divisés en deux groupes. Sur la côte orientale vivent les Bet-
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simisarakes, aux cheveux crépus, opprimés par les Hovas, et moins civilisés qu'eux, etc. ; dans la plaine occidentale, les Sakalaves, aux cheveux crépus et à la peau noire. En général, les Malgaches travaillent peu (à l'exception toutefois des Hovas et des Betsiléos), aiment le plaisir et beaucoup s'adonnent à la boisson, surtout les Betsimisarakes. Cependant les Ho vas sont en général des cultivateurs plus laborieux que les habitants des côtes. La polygamie est pratiquée, excepté chez les Hovas. Les femmes ne se piquent pas d'ordinaire de chasteté, mais elles paraissent très attachées à leurs enfants. Les Hovas (nom qui signifie proprement le peuple, comme Andriana signifie nobles, et Andevo esclaves), ou plus exactement les Antaimérines, passent pour être venus au xvu° siècle, s'établir, de la côte d'où ils étaient chassés, dans Ylmerina. Dans la seconde moitié du xvme siècle, un de leurs chefs parvint à mettre sous son autorité toutes les petites tribus de Hovas et une partie des peuplades voisines. Son fils, Radama Irr (1810-1828), secondé parl'Angteterre qui cherchait à effacer les traces de l'influence française dans l'île, étendit ses conquêtes. Il eut pour successeur la première de ses femmes, Ranavalona (1828-1861), qui expulsa les étrangers, interdit les prédications chrétiennes et régna par la terreur. Son fils, Radama II (1861-1863), chercha au contraire à se rapprocher de l'Europe et surtout de la France; il fut assassiné et remplacé par sa femme, Rasohérina (1863-1868) qui suivit la même politique. Sa cousine lui succéda sous le nom de Ranavalona II, et adopta bientôt le protestantisme comme religion de l'État. En réalité, le royaume des Hovas est gouverné par un premier ministre qui devient en même temps le mari de la reine, et, sous le titre de prince-consort, exerce en quelque sorte les fonctions de maire du palais. Le premier ministre depuis 1864 est Rainilaiarivony. En 1883, Ranavalona étant morte, une petite-nièce de Radama Ier fut proclamée reine sous le nom de Ranavalona III. Le Code Hova a été publié en 1881. Tout Hova libre et valide doit le service militaire (depuis 1879) de dix-huit à vingt-trois ans. L'effectif de l'armée, avec les contingents levés dans les pays conquis, est d'environ 30000 hommes. Le royaume des Hovas comprend d'abord l'Imérina, centre de la puissance des Hovas, habité par une population très dense, le Betsiléo et les autres pays du Grand massif; puis une partie des pays de collines et de plaines qui se trouvent au nord, au nord-ouestetsur la côte orientale. Cependant les Ant'ankares au nord, la plupart des Sakalaves de l'ouest et presque toutes les parties sud-ouest et sud
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de l'île n'obéissent pas aux Hovas qui leur sont antipathiques et sont groupés par petites tribus indépendantes les unes des autres. On ne connaît pas la population de Madagascar. On estime celle de Ylmérina à 1 million, soit une densité de 40 habitants par kil. c., celle du Belsiléo à 600000 ; celle du reste de l'île à 2 millions environ; soit 3600000 pour l'île entière, avec une densité de 6 hab. par k. c. M. Cattat et d'autres auteurs pensent que cette population peut s'élever à 6 ou même 8 millions. Le royaume des Hovas compte environ 350 000 protestants et 30000 catholiques. La plupart des Malgaches sont encore fétichistes. L'instruction primaire est obligatoire chez les Hovas; on comptait déjà, en 1883, 1 167 écoles et loi 000 élèves dans l'Imérina. Le capitale du royaume des Hovas est Antananarivo ou Tananarive (on ne prononce guère que Tananarive), nom qui signifie « ici les mille villages ». Bâtie sur le sommet de la montagne Analamanga et tout enveloppée de rizières, elle renferme environ 150,000 âmes. Sur la crête se dresse le palais de la reine. Les maisons sont étagées par gradins sur le versant ; une seule grande rue donne accès du bas au sommet. Quelques églises, le palais du prince-consort, celui du résident français sont construits en pierres de taille. Ambohimanga, à 20 kil. d'Ant'ananarivo, une des villes saintes des Hovas, lieu de plaisance où la reine fait chaque année un séjour. Fianarantsoa (env. 6000 h.), à 300 kil. au sud d'Antananarivo, capitale des Betsiléos, bâtie sur un monticule, à une altitude de 1,200 à 1,300 mètres, centre des missions protestantes. Ambatondrazaha (env. 2 000 h.), capitale des Sihanakas, bâtie sur la pointe d'une crête de collines. Tamatave (10000 h.), qui peut être considéré comme le port d'Antananarivo sur l'océan Indien, grand marché, fréquenté par les Européens. La ville, défendue par un fort hova, se divise en quartier européen et en quartier malgache. Majunga (6000 h.), ou Mojanga, sur une colline, à l'entrée de la baie de Bombétok, port bien abrité. La ville est à une dizaine de journées de marche d'Antananarivo. 444. l,a géographie économique tle Madagascar. — Les habitants se nourissent de riz et en exportent. Aussi le riz, bien cultivé à labèche avec irrigation et fumure dans Ylmérina et le Belsiléo, en culturenomade et ordinairement sans labour dans la plupart des autres régions où la plus grande partie des terres sont incultes, surtout dans la plaine occidentale, est-il la plus importante production
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de l'agriculture malgache. L'igname, la patate, le manioc, l'arachide, le saonio (dit taro en Océanie), les pois du Cap sont cultivés aussi. Les Européens ont introduit leurs céréales, leurs légumes et leurs fruits. Le tabac est de bonne qualité. Le café réussit très bien sur les pentes, la canne à sucre dans les régions basses, ainsi que le colon. La vanille, Yorseille, l'indigo, qui pousse à l'état sauvage, le rafia, fibre de palmier utilisée pour la sparterie, le crin végétal, lechanvre, le caoutchouc, l'ébène, le palissandre sont au nombre des produits importants du sol. Les grands pâturages de l'île sont propices à l'élevage; les iœufs et les zébus ou buffles de l'Inde, les moulons h grosse queue, les chèvres y sont en très grand nombre. Le commerce des peaux de bœuf, de mouton et de chèvre est important. On élève des «m à soie dans Ylmérina; la soie malgache n'est employée que dans le pays. On recueille le miel et la cire des abeilles. Les Malgaches sont industrieux, mais leur industrie est dans l'enfance. Ils bâtissent en bois et en chaume; à l'exemple des Européens, ils emploient souvent aujourd'hui la brique et la/«'erre. Ils fabriquent du fer, dont le minerai abonde, et des ouvrages en fer. Ils font des poteries, des ouvrages de sparterie, des nattes, qui servent à beaucoup d'usages, des paniers, des chapeaux, des tissus de coton et de soie, surtout des lambas, des tissus de diverses fibres ligneuses, particulièrement des rabaienes ou tissus de rafia, des bijoux en filigrane, etc. Madagascar n'a pas de routes à proprement parler. Celle d'Antananarivo à Tamatave (350 kil.), la plus fréquentée, n'est qu'un sentier qui côtoie des précipices. On voyage soit à pied, soit monté sur un bœuf, soit en filanzane, espèce de palanquin découvert, porté par quatre porteurs. On a calculé qu'un voyageur, ayant un bagage de 60 kil. dépense plus de 400 francs pour faire, en filanzane, le voyage d'Antananarivo à Tamatave (350 kil.). Il existe, depuis 1887, une ligne télégraphique cl'Antananarivo à Tamatave. Les paquebots des Messageries maritimes ont un service mensuel qui dessert Diégo-Suarez, Vohémar, Sainte-Marie et J'amatave. Les ports principaux sont Tamatave et Majunga; Mananzary, Valomandrij et Vohémar ont moins d'importance. La France a des vice-résidents dans les deux premiers. Dans le premier semestre de 1887,91 navires de commerce sontentrésàTamatave, dont 65 anglais, 14 français, 4 américains, 4 allemands et 4 d'autres nationalités. Les poids et mesures n'ont pas d'étalon fixe à Madagascar. On
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ommence à employer les mesures françaises, comme la raonaie française qui est devenue monnaie légale. Le commerce intérieur est peu considérable, excepté dans 'Iraerina et sur quelques points de la côte dont les marchés sont rès fréquentés. Le commerce extérieur, que quelques auteurs portent à 60 milions de francs, n'est estimé par d'autres qu'à une vingtaine. En 888, le commerce de la France avec Tamatave, Majunga, Mananary, Vatomandry et Vohémar a été de moins de 2 millions 1/2 de rancs (1700000 fr. à l'exportation et 700 000 à l'importation); elui des autres nations, de 6080000 fr. (2 593 000 à l'exportation, t 3487000 à l'importation), celui de l'Angleterre de 2 millions 1/2 e francs également. Le commerce se développe lentement, par uite du peu d'énergie des habitants et de la pénurie d'argent. L'exportation consiste surtout en bœufs, viande salée, riz, peaux, aoutchouc, rafia, sucre, cire, écaille, orseille, etc. ; l'importation onsiste en calicots et indiennes qui venaient naguère d'Angleterre, t qui viennent aujourd'hui des États-Unis, faïences, rhum, soieries, uincaillerie. 445. La géographie historique de Madagascar. — Les Arabes nt fait, au moyen âge, du commerce avec les Comores et avec la ôte septentrionale de Madagascar. Les Chinois paraissent avoir onnu la grande île. Les Portugais, naviguant vers les Indes, la écouvrirent dès l'an 1506 : ils y établirent même, en 1510, un omptoir qu'ils durent ensuite abandonner. En 1642, Louis XIII concéda à une « Société de l'Orient ou de ladagascar » le privilège « d'ériger des colonies et de prendre ossession au nom de S. M. Très Chrétienne » de Madagascar nommée bientôt après, Ile Dauphine). En 1643, un navire, comîandé par le capitaine Cocquet, conduisit (la navigation dura de aars à septembre) Pronis et Foucquembourg, agents de la Compagnie, et douze Français à Vile Sainte-Marie, à la baie d'Antongil, uis à la baie de Sainle-Luce, dont Pronis prit possession : au sud e cette dernière, sous un climat meilleur et dans une position lus avantageuse, il bâtit Fort-Dauphin (1643) et l'année suivante, n navire de Dieppe amena 90 émigrants. Mais la mauvaise admiîstration de Pronis compromit l'entreprise; la discorde qui se mit armi les colons, les hostilités des indigènes qu'avaient irrités de muvais traitements, l'abandon de la Compagnie qui resta six nnées sans envoyer de renforts ni même de nouvelles à sa coloie, amoindrirent l'établissement de Fort-Dauphin, malgré les
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efforts de Flacourt qui avait succédé à Pronis. En 1664, Madagascar fut cédé à la Compagnie des Indes orientales et recul le nom de France orientale. La Compagnie équipa quatre bâtiments portant 491 hommes et 82 canons, qui, partis de Brest le 7 mars 1665, arrivèrent le 12 juillet à Fort-Dauphin. Mais les gouverneurs ne surent pas ranimer la colonie, malgré l'appui que leur prêta un français, surnommé La Case et devenu chef d'une tribu malgache, et malgré les renforts qu'amena en 1667 (la flotte, partie de la Rochelle le 14 mars 1666 n'arriva à FortDauphin, après avoir relâché à Pernambouc, qu'en mars 1667) une flotte de dix bâtiments de la Compagnie escortés par quatre vaisseaux de guerre, la situation était très mauvaise et les profits nuls: la Compagnie rétrocéda son privilège au roi en 1668. En 1672, les derniers Français demeurés à Fort-Dauphin furent massacrés par les indigènes, pendant que les survivants faisaient voile vers l'île Bourbon où ils trouvèrent un asile. Pendant les soixante années qui suivirent, le gouvernement français, qui avait définitivement réuni Madagascar au domaine de la Couronne en 1686, proclama à plusieurs reprises ses droits sansles faire valoir. Cependant, en 1733, un ingénieurfrançnis et, en 1766, LaBourdonnais, gouverneur de l'Ile-de-France, firent des reconnaissances dans la baie oVAntongil. En 1767, comme les Français de Bourbon et de l'Ile-de-France possédaient quelques comptoirs sur la côte de Madagascar où ils achetaient des vivres, le gouverneur de l'Ile-de-France rappela les droits de la France sur Madagascaret fit de Foulepointe le centre de ces opérations ; en 1768, le comte de Mandave, colon de l'Ile-de-France et officier distingué, vint, avec le titre de commandant pour le roi en l'île de Madagascar, rétablir Fort-Dauphin ; mais, n'ayant pu obtenir aucun secours en hommes ni en argent, il dut, au bout de deux ans, abandonner l'établissement. En 1772, le comte Benyowski, né en Hongrie, ayant été déporté par l'impératrice Catherine II au Kamtchatka et étant parvenu à s'échapper par mer, proposa au gouvernement français de fonder une colonie à.Formose (mer de Chine); le gouvernement le chargea en effet d'une mission de ce genre, mais pour Madagascar. Benyowski créa un établissement, nommé Lowsbourg, ou Port Choiseul, au fond de la baie d'Antongil (1774). Pendant près de trois ans, il sut le rendre prospère, rétablir les autres comptoirs de la côte orientale et grouper sous son autorité les chefs indigènes, qui l'aidèrent à combattre victorieusement les Sakalaves. Mais, abandonné par la métropole et contrarié par le gouverneur de l'Ile-de-
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France auquel ses succès portaient ombrage, il renonça (1776) à Ion titre de « gouverneur pour le roi de France des établisse ments Be la baie d'Antongil >>■, se fit reconnaître chef par les indigènes, tint en France où il ne put rien obtenir et finit par accepter les propositions d'une maison de Baltimore, qui lui fournit un navire 1784). De retour à Madagascar, il fut reçu avec empressement par es indigènes; mais, un détachement de troupes ayant été envoyé ;ontre lui de l'Ile-de-France, il fut tué d'un coup de fusil (1786). En 1791, Lescalier fut envoyé à Madagascar pour étudier les causes de l'insuccès de la colonisation. En 1801, Bory de SaintVincent fut envoyé aussi avec une mission et, pendant l'Empire, [le général Decaen, gouverneur de l'ile-de-France, érigea les établissements de la côte de Madagascar en sous-gouvernement dont WTamatave fut le chef-lieu. En 1811, ces établissements tombèrent |aux mains des Anglais, qui détruisirent les forts. Lorsque l'île Bourbon eut été rendue à la France en 1814, les Anglais fondèrent à. Port-Louquez un comptoir dont les colons furent peu de temps après massacrés par les indigènes. Le gouverneur de Maurice prétendit que Madagascar était une des dépendances cédées par la France à l'Angleterre ; mais l'Angleterre reconnut les droits de la France, et, en 1818, le gouverneur de l'île Bourbon fit prendre possession de Vile Sainte-Marie, de Tintingue et de quelques points de la côte. L'Angleterre soutint les Hovas qui n'avaient été longtemps qu'une tribu sans importance, méprisée même, mais qui avaient commencé à devenir redoutables dans la seconde moitié du xviue siècle; elle voulait s'en faire un appui en favorisant leurs conquêtes. Elle reconnut le chef des Hovas comme roi de Madagascar, plaça auprès de lui un résident, obtint par traité (1823) le droit de commercer dans tous les ports de l'île et excita secrètement contre les Français Radama qui s'empara de Pointe-à-Larrée, de Tintingue (1823) et même de Fort-Dauphin (1825), où le commandant de Sainte-Marie avait envoyé une garnison de six hommes. La mort de Radama (1828), auquel succéda une de ses femmes, fit perdre aux Anglais leur influence sans profiter à la France. En 1829, un capitaine de vaisseau n'ayant pu obtenir de réparation, bombarda Tamatave, mais dut battre en retraite et, après 1830, Tintingue fut évacué par les Français. De nouvelles vexations obligèrent les Français et les Anglais à bombarder, de concert cette fois, Tamatave (1845), exécution qui, n'ayant pas eu un plein succès, fut suivie du massacre de tous les chrétiens dans l'île. Vers les dernières années du règne de
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la reine Ranavalona, trois Français, Lastelle, Laborde et Lambert prirent sur l'esprit de la reine un grand ascendant. Lambert vint en France proposer à Napoléon III une alliance ; mais le gouvernement anglais, consulté, n'entra pas dans les vues de l'empereur et, à la suite d'une mission anglaise envoyée à Antananarivo, les étrangers furent encore une fois persécutés et expulsés. Le fils et successeur de Ranavalona, Radama 11(1861-1863), se montra très bienveillant pour Lambert auquel il délivra une charte de concession pour la formation d'une compagnie de commerce. Sa politique favorable aux étrangers excita contre lui le vieux parti hova, qui le fit étrangler. Les Français et les Anglais, missionnaires, négociants et consuls, continuèrent, sous le règne des deux reines qui lui succédèrent, à se disputer l'influence h la cour. Le gouvernement français, résolu de suivre une politique d'expansion coloniale, commença les hostilités pour protester contre l'occupation par les Hovas de Majunga, port du pays des Sakalaves placé sous la suzeraineté de la France, et le représentant français quitta Tananarive. En février 1883, l'amiral Pierre chassa les Hovas de Majunga, puis bombarda Tamatave (juin 1883) sans pouvoir forcer leur camp retranché. Sous l'amiral Miot, le blocus des côtes fut effectué ; la baie de Vohémar fut occupée (1883), les Hovas furent expulsés de la baie de Diégo-Suarez (1885), mais une nouvelle attaque contre le camp retranché de Farafate, près de Tamatave, échoua (1885). Le 17 décembre 1885, un traité fut signé, qui, sans donner aux Français tous les droits auxquels ils auraient pu alors prétendre, établit cependant en termes nets leur protectorat. Il reconnaissait Ranavalona III « reine de Madagascar » ; mais il stipulait qu'un résident, nommé par le gouvernement français, serait exclusivement chargé de toutes les relations extérieures de Madagascar, sans s'immiscer clans l'administration intérieure et en laissant à la reine le soin de donner l'exéquatur aux consuls étrangers, que le résident aurait à Tananarive une escorte militaire, que les litiges entre Français et indigènes seraient jugés par le résident, assisté d'un juge malgache, enfin que les Français seraient régis par la loi française etpourraient résider, circuler et faire librement le commerce, louer des immeubles par bail emphytéotique, etc. La reine devait payer une indemnité de 10 millions de francs et la France se réservait lf droit d'occuper la baie de Diégo Suarez. Sous la direction de M. Le Myre de Villers, qui a été le premier résident, ce protectorat est devenu effectif depuis 1886 ; mais il est très loin d'avoir donné
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jusqu'ici aux intérêts français la même influence qu'en Tunisie, letcertaines violences commises par des Hovas contre des Français |en 1890 semblent indiquer la nécessité d'une action plus énergique. Le pays a été exploré surtout par des Français : M. Grandidier, |le pèreltoblot, MM. Cattatet Maistre (1889-1890). Par la convention du 5 août 1890, « le gouvernement de Sa Majesté Britannique reconnaît le protectorat de la France sur l'île de Madagascar avec ses conséquences, notamment en ce qui touche l'exéquatur des consuls et agents britanniques qui devra être demandé par l'intermédiaire du résident général français ». 446. Diégo-Suarez et Sainte-Marie «le Madagascar. — La baie de Diégo-Suarez, Antomboka en malgache, est située par 12°,18' de lat. sud et 47° de long, est; un marin anglais, qui l'a explorée le premier, la surnommait la citadelle de l'océan Indien. Au mois de janvier 1885, les troupes françaises y ayant débarqué, chassèrent une garnison que les Hovas y entretenaient malgré l'hostilité de la population composée d'Ant'ankares. Le traité du 17 décembre 1885 donna à la France « le droit d'occuper la baie de Diégo-Suarez et d'y faire des installations h sa convenance »,~sans déterminer de frontières. L'entrée de la baie, au sud du Cap Palrimonio, est étroite et défendue par l'îlot de la Lune, Nosi-Volane ; un fort bâti sur celte île interdirait l'accès de la baie à tout navire ennemi. La baie mesure 10 kilomètres de long sur 7 de large; au centre, se dresse l'îlot de Nosi-Langour ; quatre bras de la baie s'enfoncent dans les terres par la baie du Tonnerre et la baie des Cailloux blancs au nord, la baie de la Nièvre et la baie des Français au sud. La baie de la Nièvre doit son nom à un navire français qui, en 1832, a fait dresser la carte de cette région maritime; elle a pour entrée un goulet étroit sur les rives duquel sont, au nord, le village de Diego, au sud, le plateau sec et balayé des vents, et le village à'Antsirane, résidence du gouverneur (2 540 hab. en 1887) ; ce dernier établissement se composait, en 1887, de 187 maisons de briques ou de bois et de 528 cases en paille ; un chemin de fer à voie étroite (12 kil.) relie Antsirane à Mahatsinsa. Au fond de la baie de la Nièvre se trouve le Cul-de-sac Gallois, qu'une langue de terre de 6 kil. seulement de largeur sépare de la baie du Courrir qui se trouve sur la côte occidentale de Madagascar. La région est montagneuse et généralement stérile; le pic dAnsabro Kala qui est un contrefort de la montagne d'Ambre et qui est situé au sud de la colonie, a une altitude d'environ
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1100 mètres. En 188G, un retranchement a été construit sur la hauteur de Madgindgarive qui domine la position de Diégo-Suarez, La saison sèche dure d'avril à novembre avec une température moyenne de 25°, 1/2 ; la saison pluvieuse, de décembre à mars, avec une température moyenne de 27°. A la fin de l'année 1887, le recensement de la population accusait 4600 personnes présentes dans la colonie de Diégo-Suarez, Sur ce nombre, il y avait 527 Français ou créoles de Maurice, environ 1100 soldats ou marins, et 2 700 indigènes de Madagascar ou des Comores. Depuis le décret du 4 mai 1888, Diégo-Suarez est la résidence du gouverneur qui administre, outre cette colonie, Nossi-Bé el Sainte-Marie de Madagascar. Le budget de Diégo-Suarez en 1831) a été de 128000 fr. Le commerce d'exportation est presque nul (45 000 fr. en 1887); le commerce d'importation (675000 fr. en 1887) a surtout pour objet d'approvisionner la garnison. L'île Sainte-Marie de Madagascâr, Nosi Boraha en malgache, est située par 16,45' de lat. sud et 48°,15' de long, occidentale, sur la côte orientale de Madagascar, en face de la Pointe-à-Larrée; le canal, de 7 à 30 kil. de largeur, qui la sépare de la grande ile, lui sert de rade. Sainte-Marie à 48 kil. de longueur, depuis la pointe d'Albrand, au nord, et 69 avec l'îlot aux Nattes, qui lui fait suite au sud et se termine par la pointe de Blévec. Sa largeur ne dépasse pas o kil., et sa superficie n'est que de 170 kil. c. La côte orientale, ceinte de récifs, est presque inabordable, excepté dans l'anse de Calabé. Couverte par le Récif de la Baleine, la côte occidentale, plus découpée, offre dans sa partie méridionale un bon port, le Port Sainte-Marie, où se trouvent l'îlot Madame et l'ile aia Forbans. Sainte-Marie est ondulée de petites collines (60 m- au point culminant), d'où descendent de nombreux ruisseaux. Au fond du port débouchent deux petites rivières navigables pour des chaloupes, la Filtalia et l'Andza dont un bras seulement, aux rives magnifiquement ombragées, se jette dans la baie et dont les trois autres se rendent dans la mer sur l'une ou l'autre côte. La saison pluvieuse dure au moins huit mois. L'ile est très marécageuse. Elle est très humide et très malsaine sur la côte occidentale où les Européens sont établis. Le giroflier, le manioc, la patate, le riz sont les principale-' cultures. Une partie de File est boisée. La population est de 7 660 âmes (31 déc. 1888) dont 2 Euro-
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éens et 58 créoles. Le reste se compose presque exclusivement e Malgaches appartenant à la race betsimisarake. Sainte-Marie qui, de 1876 à, 1888, était une dépendance de la éunion, forme, depuis le décret du 4 mai 1888, avec Diégo-Suarez t Nossi-Bé, un gouvernement particulier. En 1890, le budget e Sainte-Marie a été de 90 000 fr. L'administrateur de Sainter arie, sous l'autorité duquel sont douze chefs indigènes de illage, réside dans Yîlot Madame, qu'un pont réunit à l'île prinipale. Ambodifototra (1200 h.), située en face de l'îlot Madame, st la principale localité; on y voit quelques constructions euroéennes, une école de filles tenue par les sœurs de Saint-Joseph de luny, une église, et, sur une éminence, un petit fort bâti en 1753. En 1643, quelques colons de la compagnie française de l'Orient inrent s'établir à Sainte-Marie ; la plupart moururent. Au miieu' du xvme siècle, un caporal au service de la compagnie des ndes, Labigorne, devenu le mari de la reine de Foulepointe, fit éder par sa femme, moyennant quelques cadeaux, l'île à la rance (1750). Quoique la tyrannie de l'officier qui était venu igner le traité eût amené le massacre des premiers colons, la eine renouvela l'acte de cession (1753). Sainte-Marie, qui avait rospéré sous l'administration de Sylvain Roux (1804-1811), dut apituler devant une escadre anglaise après la prise de la Réunion, .e traité de Paris la rendit h la France, qui en reprit effectivement possession en 1818 et qui l'a conservée depuis ce temps, non sans Ivoir été à plusieurs reprises inquiétée par la politique anglaise |t par la domination des Hovas sur la côte de Madagascar. 1 Le commerce est très médiocre : 428 000 fr. en 1888, dont 163000 pour les échanges entre la France et la colonie. I Avec le groupe de Nossi-Bé et Diégo-Suarez, l'ensemble du terjitoire administré par le gouverneur de Diégo-Suarez est à peu près e 800 kil. c, peuplé d'environ 21000 habitants. VI 447. La géographie physique €le la Réunion. — L'île de la éunion ou île Bourbon forme, avec l'île Maurice (ancienne llee-Fmnce) et Rodrigues, le groupe des Mascareignes, découvert .robablement en 1507 par le Portugais Diégo Fernandez Pereira et exploré, en 1545, par Pierre Mascarefihas. Située à 600 kil. eniron à l'est de Madagascar, elle est comprise entre 20°,50' et 1°,20' de lat. sud et 52°,55' et 53°,12' de long. est. Elle a la forme 1A FRANCE. III. 12
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d'une ellipse dont le plus grand diamètre, orienté du nord-ouest au sud-ouest, mesure 71 kil. de la pointe des Galets h la pointe de h Table et dont la plus grande largeur est de 51 kil. Sa superficie est de 2 512 kil. c. Les côtes, dont le développement est de 207 kil., sont accores, sans baie capable d'abriter un navire ; la mer est profonde. La pointe des Jardins et le cap Bernard, voisins de Saint-Denis, en forment l'extrémité septentrionale. Un peu plus à l'ouest est la pointe des Galets, avec son port construit de toutes pièces en mer, et qui, quoique inachevé, est ouvert à la navigation ; puis on recontre la ville de Saint-Paul, le cap la Houssaye et la pointe des Aigrettes; sur la côte sud-ouest, les villes de Saint-Leu, de Saint-Louis et de Saint-Pierre, ville dont le port a été amélioré; au sud, la ville de Saint-Joseph et les pointes de l'Angevin, des Sables blancs et de la Table; h l'est, la pointe des Cascades abritant la petite anse du même nom, Sainte-Rose, Saint-Benoit, SaintAndré, Sainte-Suzanne, la pointe de Bel-Air en avant de laquelle sont les deux, roches du Cousin et de la Marianne, Sainte-Mark La côte nord-est est la Côte du vent; le côté opposé est la Côti sous le vent. L'île est volcanique. Elle se compose de deux massifs. Le plus considérable, celui du nord-ouest dit massif des Salâtes, comprend trois grands cirques d'effondrement : Salazie, Mafatte et Cilaos, que bordent des murailles à pic de plus de 200 mètres d'élévation. Dans ces murailles, autrefois boisées en partie, aujourd'hui dénudées et ravinées par les ouragans et les incendies, s'ouvrent des gorges étroites, profondément creusées dans la lave, par lesquelles s'écoule l'eau des cirques. L'ancien cratère occupe à peu près le centre des trois cirques. La muraille de lave qui les sépare renferme les plus hauts sommets de l'île, le Piton des Neiges (3069 à 3150 m.) entre Salazie et Cilaos (voir fîg. 270), entouré d'anciens cratères, le pic Amandef ou Bonnet point» (2 226 m.?), le Gros-Morne dont une partie s'est écroulée en 1811!, le Grand-Bénard (2 895 m.), les Mornes de Fourche (2267 m.), entre Salazie et Mafatte. Ces sommets sont les bords de cratères détruits ; ils restent comme les témoins des anciennes éruptions. L'activité volcanique a cessé de ce côté. Elle règne encore dans le massif du sud-est où, au milieu diu vaste cirque semi-circulaire à parois hautes de 250 à 300 mètres et formant un escarpement d'une remarquable régularité et d'une imposante grandeur dit l'Enclos, se dressent le Piton de la Four-
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naise (environ 2 500 m.) dont la première éruption date de 1791 et dont le cratère est rempli de laves en fusion, le Cratère Bory (2625 m.) qui est solidifié. Les fréquentes éruptions du Piton de la Fournaise ont couvert de laves cette partie de l'île ; du côté de la mer, l'Enclos se termine par un glacis de laves accidentées nommé le Grand-Brûlé, sur lelequel la végétation a peu de prise. Un plateau, haut de 1500 à 1 600 mètres, coupé de ravins, portant les noms de plaine des Cafres et plaine des Salazes; puis, à un
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niveau inférieur, la plaine des Palmistes (env. 1000 m. d'altitude) et la plaine des Remparts, unissent les deux massifs. Les flancs de l'île sont inclinés en terrasses jusqu'à la mer ; ces flancs sont sillonnés très profondément par plus de cent ravins dans lesquels coulent des torrents et au bas desquels sont quelques petites plaines formées de leurs alluvions; la principale est le Champ de Borne. De nombreux torrents coulent dans ces ravins. Sur la côte occidentale sont : la rivière des Galets (25 kil.); la rivière Saint-Etienne 30 kil.) qui descend du cirque de Cilaos, au nord-est de l'île. Sur a côte orientale : la rivière de l'Est (25 kil.), principale rivière lile, profondément encaissée; la rivière Sèche; la rivière des rsomns (30 kil.) qui vient de la plaine des Salazes, reçoit une partie des eaux du Piton des neiges et a un régime un peu plus égulier que les autres; la rivière du Mât (36 kil.) qui recueille
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les eaux du cirque de Salazie ; la rivière des Remparts (25 kil.), très encaissée aussi. Les rivières de la Réunion ne sont pas navigables. Ce ne sont, par leur étendue, que.des ruisseaux ou des torrents, descendant par des pentes très rapides. Leur lit est à sec une partie de l'année; dans les saisons de pluie ou après un orage ils s'emplissent tout à coup ; le débit, par exemple, de la-rivière du Mât a varié de 8 mètres cubes à plus de 3 000 mètres cubes à la seconde. Les pluies ont creusé les cirques ; les torrents ont entraîné les déblais sur la côte ; le ressac de la mer, en les refoulant, a formé des bancs de galets ou de sable à leur large embouchure ou des cordons littoraux et, derrière ces cordons, des étangs, étang de Saint-Pol, étang du Gol, étang du Bois rouge, etc. La pente a permis d'en utiliser l'eau au moyen de canaux de dérivation ; le plus ancien de ce genre, construit en 1770, amène l'eau de la rivière de Saint-Denis dans la ville. La Réunion a deux saisons. V'hivernage, de décembre à avril, est caractérisé par de fortes chaleurs, des pluies abondantes, des raz de marée: la belle saison, de mai à novembre, est sèche et la température estplusdouce(16°à25). Elle varie à Saint-Denis de 12° à 34°3 ; la moyenne annuelle est d'environ 25°,5. Il fait moins chaudit Saint-Pierre et Sous le vent que sur la Côte du vent. La pluie amenée par l'alizé qui souffle régulièrement de mai en octobre est plus abondante à l'est qu'à l'ouest de l'ile; à Saint-Benoît, la hauteur de la pluie annuelle est de 4 mètres et seulement de 0m,70 ii Saint-Paul. La température décroît à mesure qu'on s'élève; dans la plaine des Cafres, le thermomètre ne monte guère au-dessus de 20° et descend au-dessous de 0°; le Piton des Neiges doit son nom à la neige qu'on n'y voit guère cependant que tous les dix ans. Le vent le plus fréquent vient du sud-est. Il souffle le jour; la nuit, il est remplacé par la brise de terre. Les cyclones qui sont redoutables, surtout en février, et les raz de marée font parfois d'épouvantables ravages. 448. L'histoire et l'administration de la Réunion. — En 1638, un capitaine français, Salomon Gaubert, prit possession, au nom du Roi, de l'île nommé Mascareigne,- du nom du navigateur portugais Mascarenhas, qui l'avait aperçue en 1545. En 1642, l'agent de: la compagnie française à Madagascar transporta dans cette île, alors déserte, une douzaine de mutins dont il voulait débarrasser Fort-Dauphin ; ils n'ont pas laissé de traces. En 1664, l'île, qui avait été baptisée du nom de Bourbon, reçut quelques colons envoyés de Lorient par la Compagnie des Indes,
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et, en 1665, son premier gouverneur; la cérémonie de la prise officielle de possession au nom du roi n'eut lieu, au village de la Possession, qu'en 1671. L'ile n'avait alors qu'une cinquantaine d'habitants; elle s'accrut des fugitifs de Fort-Dauphin. Mais les débuts furent difficiles et les cultures ne commencèrent à s'étendre que sous l'administration paternelle du père Bernardin (1680 à 1686). A partir de 1689, le gouverneur fut nommé par le roi; la colonie comptait alors (en 1690) 400 habitants dont 200 blancs. Trente ans plus tard, il y en avait 2 000 dont 900 blancs : la culture du café avait commencé.. En 1764, l'île fit retour à la couronne. Elle fut, depuis 1737, placée sous les ordres du même gouverneur général (La Bourdonnais) que l'Ile de France, occupée en 1715, puis définitivement en 1721 par la France après son abandon parles Hollandais (qui l'avaient occupée de 1638 à 1710 et la nommaient Ile Maurice). C'est sous l'administration de Mahé de la Bourdonnais que les îles Rodrigues furent occupées et les Mes Amirautés et Mahé reconnues (1742). Pendant la Révolution, l'île prit le nom de Réunion, parce que les patriotes des deux îles (Ile de France et île Bourbon) s'étaient spontanément réunis pour se donner au gouvernement; puis de Bonaparte (1806). Les habitants avaient refusé de proclamer l'abolition de l'esclavage décrété par la Convention. Le 8 juillet 1810, après une défaite essuyée par les colons dans la plaine de la Redoute, ils durent capituler devant les Anglais, et l'île resta jusqu'en 1815 sous l'autorité anglaise. Elle reprit, sous la Restauration, le nom de Bourbon qu'elle a gardé jusqu'en 1848; depuis 1848, elle porte de nouveau celui de Réunion. L'esclavage y a été aboli en 1848. La Réunion est administrée par un gouverneur ; il a sous ses ordres un directeur de l'intérieur, chargé de l'administration proprement dite et un procureur général, chef du service judiciaire; il est assisté d'un conseil privé consultatif composé des principaux fonctionnaires et de deux habitants notables désignés par décret. Un conseil général siège h Saint-Denis. La Réunion envoie au Parlement de la métropole un sénateur et deux députés. L'île est divisée en arrondissement du Vent, comprenant cinq cantons {Saint-Denis, Sainte-Suzanne, Saint-André, Saint-Leu, Saint-Paul) et neuf communes, et en arrondissement Sous-le-Vent, comprenant quatre cantons (Saint-Joseph, Saint-Pierre, SaintLoms, Saint Benoît) et sept communes. Le chef-lieu de l'île et de l'arrondissement du Vent est Saint-
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Denis (26000 hab.), situé près de la pointe des Jardins, au nord de l'île, dans une partie exposée aux cyclones, par 20°, SI', 38" de lat. sud, et 53°, T, 0" de long, orient. ; la ville est d'une construction régulière ; le jardin botanique en est la promenade principale; Saint-Paul (22000 hab.), situé au sud [de la pointe des Galets; Saint-Pierre (18 000 hab.), qui jusqu'en 1738 a été le chef-lieu de l'île et qui est encore celui de l'arrondissement Sousle-Vent, possédait le meilleur port de la Réunion avant les travaux exécutés à la pointe des Galets; Saint-Louis (14000 hab.), à l'embouchure de la rivière Saint-Etienne. Les autres communes, Saint-Joseph (8000 hab.), au sud; Saint-Benoît (6 000 hab.), à l'est; Sainte-Marie, Sainte-Suzanne et Saint-André, au nord-est, ont moins de 10000 habitants. Saint-Denis possède une cour d'appel; Saint-Denis et Saint-Pierre ont des tribunaux de première instance. La Réunion possède un lycée (à Saint-Denis), trois collèges communaux, deux établissements libres, une école normale primaire. L'instruction publique est administrée par un vice-recteur. Saint-Denis est le siège d'un évêchè, 449. lia population de la Réunion. — La population (déc. 1887) était de 163880 habitants : 64 habitants par kil. c. Celte population qui n'était que de 103 000 âmes en 1844 s'était élevée, avec la prospérité de l'industrie sucrière, jusqu'à 212000 en 1870. Les difficultés économiques qui éprouvent la génération contemporaine l'ont sensiblement réduite. Les nationaux français, y compris les fonctionnaires et l'armée, étaient au nombre de 123000 en 1887 (dont 2 247 Européens). Ils comprenaient des blancs, des nègres et des métis. Les blancs descendent pour la plupart des colons du xvme siècle qui, en 1825, étaient au nombre d'environ 17 000. Les nègres, désignés sous le nom de Cafres, proviennent d'esclaves amenés, pour la plupart, d'Afrique au xvin0 siècle. Les métis forment la grande majorité de la population. Depuis longtemps, la race est acclimatée et le nombre des naissances dépasse sensiblement celui des décès. Quelques ouvriers européens sont venus à la Réunion en 1849; cet essai n'a eu aucun succès. En 1848, le nombre des esclaves était de 60829; leur rachat a coûté 41 millions de francs. De cette époque jusqu'en 1860, des engagés volontaires ont été amenés de la côte d'Afrique et ont travaillé sur les plantations dans une condition qui différait peu de l'ancien esclavage. Par une convention avec l'Angleterre (1860), la France s'interdit ce mode de recrutement et les planteurs furent
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autorisés à engager des coolies de l'Inde (convention de 1861), auxquels ils avaient déjà eu recours, même avant 1848. Un consul anglais fut établi à Saint-Denis pour surveiller cette nouvelle immigration que le gouvernement anglais a cessé d'autoriser depuis 1882. Les Indiens étaient engagés pour cinq ans en général ; la plupart restaient ensuite dans la colonie; en 1887, on en comptait 26380 (immigrants et autres), dont 17 560 du sexe masculin, 8120 du sexe féminin; la mortalité est plus considérable que la natalité parmi ces Indiens. Les Africains (immigrants et autres) étaient au nombre de 15340 et présentaient une inégalité plus grande encore entre les sexes (10400 hommes, 4 940 femmes). Les Chinois (935), qui se trouvaient à la Réunion, s'adonnaient surtout au petit commerce. 450. lia géographie économique île la Réunion. — La situation économique et la condition sociale des habitants de la Réunion ont beaucoup changé depuis 1848. Avant l'abolition de l'esclavage, les planteurs étaient les maîtres de la colonie et les profits de la culture du sucre leur procuraient des revenus que beaucoup dépensaient plus facilement encore qu'ils ne les avaient gagnés. La libération des esclaves leur a créé, en 1848, de graves difficultés auxquelles l'introduction des coolies n'a pas complètement remédié. La suppression des privilèges douaniers accordés aux sucres coloniaux et la baisse des prix, qui a été la conséquence d'une production beaucoup plus abondante dans le monde, ont amoindri considérablement la fortune des planteurs, malgré les efforts qu'ils ont faits pour transformer leurs procédés de fabrication en établissant des usines centrales. Enfin le suffrage universel, en 1870, a transféré l'influence politique des blancs aux gens de couleur. Les Mascareignes étaient, dans le principe, très boisées; les défrichements, les incendies et les abattis faits sans mesure et sans prévoyance, les cyclones, ont dépouillé depuis longtemps la Réunion de sa parure primitive. Bory de Saint-Yincent, en 1803, se plaignait déjà du déboisement. On évalue approximativement de 40000 à 56000 hectares la superficie des bois qui sont situés principalement sur les pentes moyennes des montagnes. L'autorité locale a organisé, depuis 1871, la surveillance des forêts et tenté quelques reboisements; on a planté surtout des quinquinas qui ont réussi dans le cirque de Salazie, des caoutchoucs, des eucalyptus. La flore indigène est riche en fougères et en orchidées. La superficie des terres en culture est d'environ 60000 hectares; on évalue à 32000 hectares l'étendue des terres en friche.
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La colonie produit la plus grande partie de ses vivres : manioc ■patates, maïs, pommes de terre, haricots (désignés sous le nom de pois dans le pays), lentille, et un peu de riz. On cultive des planta potagères qui poussent, les unes comme le melon et l'artichaut, pendant l'hivernage, les autres, comme les carottes, les choux et les salades, pendant la saison sèche. Les plateaux conviennent surtout à ces cultures : les haricots de Salazie et les pommes de terre de la plaine des Gafres et de celle des Palmistes sont renommés. Dans les plaines il y a alternance : quatre années de canne à sucre et quatre de vivres. Les deux grandes cultures coloniales sont le sucre et le café. La canne à sucre (voir la fig. 271 représentant un pied de canne
Fig. 271. — Canne à sucre. Hauteur : 3 à 4 mètres.
et une portion a grossie de la tige) est une graminée dont la hauteur dépasse ordinairement 3 mètres et dont la tige ressemble à
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gros roseau noueux. Lorsqu'elle est mûre, on la coupe, 15 à 30 mois après la plantation suivant l'altitude du champ. Dans les îrois ou quatre années qui suivent, elle donne encore deux coupes, uis on l'arrache; en général, un plant de cannes dure quatre ans. La écolte se fait le plus souvent en septembre, octobre et novembre, a tige contient une moelle sucrée que l'on extrait en broyant les annes entre des cylindres; le jus qui en découle est épuré à la baux et cuit dans de grandes chaudières," il produit le sucre crisallisé. Les dispositions des cylindres broyeurs et les procédés de uite, que l'on a considérablement améliorés depuis la suppression e l'esclavage (1848), influent beaucoup sur la quantité et la qualité du produit. La canne, peut-être indigène, peut-être introduite pour la préfère fois en 1711 dans l'ile, n'est devenue l'objet d'une culture mportante qu'au xixc siècle. Les faveurs que le tarif douanier de la estauration avait accordées aux sucres coloniaux déterminèrent es colons à multiplier les plantations; on arracha les caféiers et on éfricha les pentes boisées. Il y eut une longue période de prosérité que quelques crises interrompirent à peine et dont le point drainant a été atteint vers 1854. En 1840, il n'y avait encore que 3000 hectares plantés en cannes dont la production approchait e 30 millions de kilogrammes ; en 1860, ces nombres s'étaient levés à 47000 hectares et à 82 millions de kilogrammes; ils sont etombés à 30815 et à 36627 000 en 1888. On avait trouvé dans l'île une espèce indigène de café, ayant un rôme très fort. On fit venir des plants de Moka, dès 1714, et, au viuc siècle, le café devint la principale culture de Bourbon. 1 réussit sur les pentes, dans les .terres d'une moyenne altitude, nouragan, en 1806, détruisit la plus grande partie des arbres; e progrès de la canne et les maladies qui ont atteint la plante ème (parasite de Libéria, etc.) ou les bois noirs qui l'abritent nt fait peu à peu abandonner- cette culture. La récolte s'est élevée usqu'à 30 000 quintaux; en 1840, elle était encore de 15 000; en 883, elle n'avait été que de 1900; elle s'est relevée à 5 200 en 1888. Le café est récolté en mars et avril. Les espèces cultivées à la éunion sont le café Leroy, qui est le plus rustique, mais dont e grain est le moins estimé, le café Bourbon, qui est le meilleur et uon trouve surtout dans des cantons secs, comme la commune e Saint-Leu et la Ravine-à-Marquet, le café Libéria. On a cultivé vers la fin du xvin0 siècle, sous l'administration de lerre Poivre, les épices : poivrier, muscadier, giroflier, dans les
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îles Mascareignes. Cette culture est presque nulle aujourd'hui quoiqu'on ait fait récemment quelques plantations de girofliers à Saint-André. La vanille, qu'on cultive dans les terrains bas, au-dessous de 300 mètres d'altitude, aeuplus de succès, surtout depuis que la fécondation artificielle a mieux assuré le rendement. En 1860, la récolte n'était encore que de 52 quintaux ; elle a atteint 2030,'en 1886. Cette production est énorme relativement aux besoins du marché européen ; aussi le prix de la denrée a-t-il beaucoup baissé, Les autres cultures ont peu d'importance. Le cacao, qui est de bonne qualité dans les parties basses de la côte orientale, ne rend que quelques milliers de kilogrammes (3 000 ML en 1888); le tabac n'est pas aussi apprécié qu'il devrait l'être; les essais de culture du coton ont échoué; ceux de culture du thé sont encore peu nombreux. On commence à cultiver le géranium et d'autres fleurs pour la parfumerie, et le quinquina. Un des indices de l'état languissant de l'agriculture est la diminution des animaux de labour : 15367 en 1867 et 12389 en 1887, Le bétail est en général peu nombreux ; "en 1887, 2 500 chevaux et 8 500 ânes ou mulets, 8400 bœufs, 28000 moutons ou chèvres, 30000 porcs; mais on élève beaucoup de volaille et des abeilles, La Réunion possède sur plusieurs de ses plages des sables noirs, provenant de la décomposition des laves, qui contiennent une forte proportion de minerai de fer de très bonne qualité ; mais on te l'exploite pas. Les eaux minérales et thermales sont en grand nombre dans l'ile. Il y a des établissements : à Cilaos (1114 m. d'altitude) où les baignoires, creusées dans le gravier, se remplissent d'elles-mêmes, à Salazie (872 m.), à Mafatte (582 m.). L'altitude des stations ne contribue pas moins que les eaux à rétablir la santé des malades. L'industrie est à peu près nulle à la Réunion. Presque tous les objets manufacturés qu'on y consomme viennent d'Europe- Les seules fabriques importantes sont les usines dans lesquelles on travaille la canne et qui produisent le sucre et le rhum. Cependant les habitants sont habiles à faire des meubles et surtout des chapeaux depdlk La concurrence du sucre de betterave en Europe et du sucre de canne dans des pays plus favorisés par l'étendue du territoire a fait baisser le prix du sucre et ruiné une partie des usines. Au xvmc siècle on avait tracé quelques sentiers dans la montagne pour faire communiquer les villes. En 1823, on construisit, sur la côte, la route nationale de ceinture (232 kil.). Il y a aujour-
�LES COLONIES ET LES PAYS DE PROTECTORAT.
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■'hui 514 kilomètres de routes nationales et beaucoup de chemins ■icinaux ou particuliers. De 1879 à 1882, on a établi un chemin de fbr semi-circulaire (126 kil.) à voie étroite (1 mètre de largeur) lui suit la côte de Saint-Benoit à Saint-Pierre par Saint-Denis ; > relief du terrain a exigé de nombreux travaux d'art, particulièrement trois tunnels d'une longueur totale de 10550 mètres Intre Saint-Denis et La Possession. Ce chemin de fer est exploité, |ar suite de la déchéance de la compagnie (en 1887), par l'État; est loin de rémunérer jusqu'ici le capital de construction ftîOoOO voyageurs et environ 40 000 tonnes transportés en 1887; [149000 francs de recettes). L'ile n'a eu longtemps que des rades ouvertes, sans abri, sur une lôte où la mer est presque toujours forte. A Saint-Pierre, on avait Lmmencé en 1854, aux frais de la colonie et de l'État, la construcjion d'un port; mais les difficultés d'exécution avaient fait inter'ompre, en 1867, les travaux que la commune de Saint-Pierre a ■épris en 1881, à son compte et moyennant deux emprunts; ce lort, protégé par un brise-lames, est aujourd'hui en activité de ervice, quoique inachevé. Dès 1873, le projet a été formé de Mnstruire à la pointe des Galets, dans une des plaines les plus 'tendues de l'île, le grand port de la Réunion. Ce port, creusé lans l'intérieur des terres, et ouvert en septembre 1886, commuîique avec la mer par un canal de 150 mètres de longueur et se :ompose d'un bassin de manœuvre et de deux canaux ou darses ie 200 mètres de long chacune, servant au déchargement. Les grandes dépenses qu'il a nécessitées n'en ont pas permis l'achèvenent complet, mais l'ont mis en état de service. La Réunion entretient des relations fréquentes avec Maurice, Madagascar, la France. Les paquebots des Messageries maritimes de Marseille vont en vingt et un jours à la Réunion par Suez et Men, avec transbordement à Mahé; sans transbordement, mais en [trente jours, par Zanzibar, Mayotte et Tamatave. En 1888, 11 paquebots français, jaugeant en tout 24 441 tonJieaux de jauge officielle, ont importé à la Réunion une valeur ■d'environ 8 millions 1/2 de francs, et 20 paquebots (37 302 tonnes) ont exporté pour une valeur à peu près égale. Le tonnage total des bâtiments de France ou des colonies françaises entrés et sortis dans [le cours de l'année a été de 278000 tonneaux. Les bâtiments étrangers (dont la statistique officielle ne fait pas connaître le tonnage) figurent pour moins de 4 millions 1/2, sur un mouvement d'affaires (importations et exportations) évalué à 38.
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Le commerce extérieur, qui était de 28 millions en 1830 et de en 1840, s'était élevé jusqu'à 93 1/2 en 1860; il se faisait d'aboii presque entièrement avec la France (71 millions en 1860). Depuj le changement de système douanier, les relations avec l'étranga se sont d'abord un peu développées ; mais le commerce avsl la métropole a beaucoup diminué. En 1888, le total s'éleva 38165000 francs, dont 19945000 avec la France (9 034 000 p l'importation à la Réunion et 10911000 pour l'exportation),j 1461 000 pour les colonies et pêcheries françaises et de 16759 avec l'étranger (12 875 000 pour l'importation et 3 883 000 potj l'exportation). Ce commerce consiste : 1° A l'importation : en denrées alhnn taires : riz de l'Inde (7 225000 francs), froment et farines, beslkm viande et graisse que l'Ile ne produit pas en quantité suffisantes qu'elle tire de Madagascar, de l'Inde, du Cap, poissons secs d Terre-Neuve, vins et liqueurs de France; en tissus, surtout en cil tonnades de Pondichéry; en articles de modes; en meubles \ machines; 2° A l'exportation : en sucre (10247 000 francs en 181 vanille (1 128 000 francs), café, tabac, vins (451000 francs), rk Commerce spécial de la REUNION avec la France
(En millions de francs).
PÉRIODES DÉCENNALES.
IMPORTATIONS
EXPORTATIONS
en France.
(le France.
TOTAL.
1867-1836 1847-1856 1857-18GG 1867-1876 1887
12.5 18.7 22.5 36.5 21.4 16.7 13.7 15.9 12.1
8.3 13.9 13.2 23.4 9.6 7.8 4.8 6.7 6.6
;
20.8 32.6 35.7 59.9 31.0 34.5 18.5 22.6 18.7
.
�LES COLONIES ET LES PAYS DE PROTECTORAT.
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Commerce de la Réunion
(d'après les statistiques coloniales) Commerce avec la france
(d'après le tableau général du .commerce de la France)
Co-rrvnerctt' total, cLc la/Réunions Commerce*géjiércdy{l7nportaiions et,JÇ-cportcttions réunies J *.-.« Tinportaiions \ . \_. f oui* commet'ce* spécial/
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Fig. 272. — Commerce de la Réunion
■p courbe supérieure
représente le commerce total de la colonie; les trois autres courbes présentent le commerce avec la France.)
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LA FRANCE.
VII 4SI. Obock. — A 70 kilomètres aù sud du Bab-el-Mandeb eli l'entrée de la baie de Tadjoura est Obock. C'est un port naturel formé par un banc de sable d'environ 2 kilomètres de longueur surmonté d'un récif de corail à l'ouest, découvert à basse ms et bordé de deux passes, celle de l'est, qui a toujours plus de 6 mètres d'eau et celle de l'ouest; le port, entre le banc et la côte, mesure à peu près 1 kilomètre carré. Du côté de la terre il est bordé d'une falaise haute d'une vingtaine de mètres et, plus loin, à 4ou 5 kilomètres dans l'intérieur, d'une rangée de hauteurs volcaniques, Il est flanqué à l'ouest d'une plage marécageuse, couverte dam les grandes marées, où débouche la rivière d'Obock, torrent qui est presque toujours à sec ; cependant on trouve de l'eau et de l'herbe dans la vallée des Jardins. Les plateaux sont arides comme le Sahara ; on n'y aperçoit que de rares bouquets de mimosas. Le elmi est très chaud; la moyenne est de 25° à 30° en juin et on a observé des températures de 54° à l'ombre. Des tribus nomades de Danakil (Dankali au singulier) ou Afat, de race éthiopienne métissée, d'Arabes et de Gallas habitent le territoire qui dépend de YAgal, confinant à l'ouest, à l'Abyssinie. Depuis le râs Bir jusqu'au fond de la baie de Tadjourah, qui se termine par le lac dit Goubet-Kharah, la côte, sur laquelle se trouve Tadjourah et Sagallo, est aride. La côte méridionale de la baie, bordée de* falaises hautes de 150 mètres environ et non moins aride, s'étend jusqu'au cap Djetoubil. En pleine mer sont les îles Moucha. A la suite de propositions faites par la Turquie, M. Lambert, consul de France à Aden, acquit pour 50000 francs le port d'Obock en 1855; l'acquisition ne fut ratifiée par le gouvernement français qu'en 1862, à la suite d'un voyage de l'amiral Fieuriot de Langle. En 1881, un premier comptoir français fut établi et un commandant civil envoyé. Sagallo (1882-1883), Tadjourah (1884), Ambado (1885) furent successivement cédés à la France ou placés sous son protectorat. En 1887, un traité avec l'Angleterre fixa pour limites aux possessions françaises et britanniques une ligne allant du cap Djetoubil vers Harrar. Les sultanats de Tadjouré, de Gobad et une partie du territoire Somàli sont sous le protectorat de la France ; ce protectorat est exercé par le gouverneur d'Obock.
De Djetoubil part une des routes de caravanes réputées les mieux
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�LES COLONIES ET LES PAYS DE PROTECTORAT.
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(urvues d'eau et d'herbe pour se rendre au Harrar et, de là, en
byssinie.
Obock, dont on a fait un entrepôt de charbon, est une station aritime importante de la route de l'Orient, au débouché du Bab-Mandeb. Au nord de ce détroit, dans la mer Rouge, et à 550 kilomètres îviron d'Obock se trouve, non loin de Massaoua, la baie d'Adulis, lii, sous le second Empire, a été cédée à la France par les soudains du Tigraï, mais qui n'est pas occupée. Adulis, aujourd'hui pula, avait plus d'importance dans l'antiquité qu'aujourd'hui, 'est dans la baie d'Adulis qu'a débarqué l'armée anglaise d'expéilion contre le négus d'Abyssinie, ïheodoros.
2e Section.
L'ASIE FRANÇAISE.
OMJiAiRE.
— 1.452. Les Établissements français dans l'Inde au dix-septième et au dix-huitième siècle (191). — 453. Les villes de l'Inde française (194). — 454. La population et l'administration de l'Inde française (197). — 455. L'agriculture, l'industrie et le commerce de l'Inde française (198). . 456. La géographie physique de la Cochinchine (201). — 457. L'occupation frauçaise de la Cochinchine (204). — 458. L'administration et la population delà Cochinchine (205). —459. Les circonscriptions, arrondissements et villes de la Cochinchine (206). — 4G0. L'agriculture, l'industrie et le commerce de la Cochinchine (208). —461. La géographie physique du Cambodge (212). — 462. La géographie historique et politique du Cambodge (213). —463. La géographie économique du Cambodge (215).— 464. La géographie physique de l'Annam (216). —465. La géographie historique de l'Annam (218j. — 466. La population et la géographie politique de l'Annam (219). — 467. La géographie économique de l'Annam (222). — 468. La situation et la superficie du Tonkin (223). -469. La côte du Tonkin (223). — 470. Le relief du sol du Tonkin (224). — 471. Les cours d'eau du Tonkin (224). — 472. Le climat du Tonkin (226). — 413. L'histoire du Tonkin (226). — 474. La population du Tonkin (228). — 415. L'administration, les provinces et les villes du Tonkin (230). — 476. Les produits agricoles du Tonkin (235). — 477. L'industrie du Tonkin (237). — 418. Les voies de communication du Tonkin (237). —479. Le commerce du Tonkin (238). — 480. Le gouvernement général de l'Indo-Chine (239).
I
452. Les Établissements français dans l'Inde au XVIIe et au
XViir siècle. — A la suite d'une longue anarchie et de guerres sanglantes, Bâbâr, descendant de Tamerlan, venait de fonder l'Empire du Grand Mogol et régnait à Delhi, lorsque Yasco de Gama aborda à Galicut (1498). Cet empire parvint à l'apogée de sa grandeur au xvu8 siècle, sous le règne d'Aureng-Zeyb (1659-1707), contemporain
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de Louis XIV, qui étendit sa domination du Tibet au Dekban. U décadence commença sous ses successeurs. Les Portugais s'étaient cependant créé sur les côtes, de l'Inde m empire militaire et avaient joui du monopole du commerce de celle contrée avec l'Europe jusqu'à l'époque de la conquête du Portugal par Philippe II (1580). Les Hollandais, qui avaient fondé en 160! la Compagnie des Indes orientales, s'emparèrent d'abord d'une partie de leurs comptoirs de Malaisie ; après une bataille naval* dans laquelle ils restèrent vainqueurs (1638), ils les expulsèrent di Ceylan, puis de la plupart dé leurs comptoirs de terre ferme. Dès 1599, des négociants de Londres avaient de leur côté formé mt compagnie pour faire le commerce dans l'Inde ; en 1601, avaient une factorerie à Surate ; en 1639, ils achetaient à un rajah la ville de Madras; en 1652, ils commerçaient dans le Bengaleel établissaient un comptoir sur l'Hougly; en 1664, le mariage du Charles II avec une princesse portugaise donnait à l'Angleterre Ii petite île de Salsette où s'éleva bientôt la ville de Bombay. Les premiers établissements français sont postérieurs à ceux des Portugais et des Hollandais. Toutefois des armateurs, dont les premiers paraissent avoir été les frères Parmentier (1529), avaient conduit des navires dans l'Inde e c dès le xvi siècle; au commencement du xvn , des négociantsdt Rouen et de Saint-Malo commerçaient dans les contrées lointaines de l'Orient ; Henri TV avait fondé, en 1604, une compagnie à laquelle il avait donné le privilège exclusif du commerce dans l'Inde, mais qui ne parvint à se constituer qu'en 1616, et qui ne semble pas avoir eu une grande importance. Des voyageurs, comme Chardin, joaillier de Paris, le médecin François Bernier, la Boullaye le Gouz, Tavernier, Jean Thévenot et des missionnaires, comme les Capucins, qui établirent une maison de leur ordre à Surate en 1639, visitaient l'Inde. Une députation, envoyée par Louis XIV, se rendil en 1667, par celte ville, à Agra auprès- d'Aureng-Zeyb. La Compagnie des Indes, fondée en 1664, ne s'était occupée d'abord que de Madagascar; ce ne fut qu'en 1667 que Caron,Français réfugié en Hollande, puis revenu en France et nommé directeur de la Compagnie aux Indes, arriva de Madagascar avec deux bâtiments à Cochin, puis à Suraleoù il établit une factorerie (1668). En décembre 1669, une autre factorerie fut établie par l'agent Marcara à Mazulipalam, avec privilège du roi de Golconde. Une escadre, commandée par De la Haye et partie de Madagascar en 1671, entreprit sans succès, et même avec perte, la conquête de Ceylan sut
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Hollandais (1672) ; mais elle fut plus heureuse à San Thomé, sur côte de Coromandel, qu'elle prit d'assaut. Cependant, la guerre intété déclarée à la Hollande, Caron, dont on suspectait la bonne fut renvoyé en France, et l'escadre hollandaise, alliée au roi de lconde, attaqua San Thomé qui dut capituler après vingt-six mois siège (septembre 1674). jn agent de la Compagnie, Martin, s'était fait céder (1673) par ■kan-Soudy, roi de Visapour, un petit territoire qui devint bienPondichéry. Après la perte de San Thomé, Pondichéry devint ablissement français de la côte de Coromandel et commença à spérér. La factorerie de Mazulipatam fut rétablie (1681) ; le itoire de Chandernagor, dont les premiers terrains avaient été :juis en 1673 par la Compagnie, fut concédé définitivement aux ançais par Aureng-Zeyb (1688). La guerre s'était rallumée en Europe. Martin, laissé sans seurs par la métropole et assiégé dans Pondichéry par une escadre llandaise et une armée de débarquement, dut capituler (6 sephbre 1693). La ville fut rendue (1699) apiès la paix de Ryswyk et Martin )ccupa à l'embellir; en 1701, le conseil souverain de l'Inde, qui ait eu jusque-là son siège à Surate, y fut transféré. Un comptoir jt fondé à Calicut. En 1722, le directeur de ce comptoir avait llenu du roi du pays l'autorisation d'en fonder un autre à l'emtachure de la petite rivière Mahi ; l'établissement étant menacé r les Anglais et par les indigènes, une expédition envoyée par gouverneur s'empara de Mahê (1725) qui devint dès lors une lie française. En 1739, le nabab de Tritchénapaly s'emparait de irikal et remettait à Dumas, gouverneur de Pondichéry, cette ace qu'un roi de Tandjore lui avait vendue l'année précédente et ait refusé de livrer. Le gouverneur Dumas parvint, par son éner8 et son habileté, à détourner de Pondichéry (1741) l'armée des hrattes qui ravageait le Cafnatic ; La Bourdonnais, qui était nu pour le secourir, délivra Mahé assiégé et obligea le roi du ys à signer un traité de commerce avantageux pour la Compaie (1742). Dupleix (1741-1754) continua, avec plus d'éclat encore, politique de Dumas. Grâce à l'escadre de La Bourdonnais, il it aux Anglais Madras (1746) ; mais l'occupation de cette ville nena entre Dupleix et La Bourdonnais, deux hommes de mérite, rupture qui fut très préjudiciable aux intérêts français. La |ourdonnais se retira avec son escadre ; Dupleix tenta plusieurs fois de emparer du fort Saint-David qui appartenait aux Anglais; un
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III.
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de ses lieutenants battit l'armée du nabab d'Arcate qui marchai contre Madras ; Pondichéry fut attaqué par une escadre anglais commandée par Boscaven, mais Dupleix par son opiniâtre résistance obligea l'armée ennemie à lever le siège. La paix d'Ak-lf Chapelle (1748) rendit Madras à l'Angleterre. Dupleix profita de la paix pour étendre l'influence français, grâce à ses alliances avec les souverains du pays, aux servies qu'il rendit aux uns et à la guerre qu'il fit aux autres. De vaste territoires lui furent concédés autour de Pondichéry et deKarikl; Masulipatam lui fut donné. Nommé nabab et rajah par le Grand Mogol, il devint lui-même un des souverains puissants de l'Inde. Mais, comme cette politique coûtait encore plus d'argent qu'elfe n'en rapportait, la Compagnie des Indes, excitée par les ennemi du gouverneur et inquiète des menaces de l'Angleterre, le rappel en 1754. La guerre avec l'Angleterre éclata peu de temps après, et, malgré le traité de neutralité que le successeur de Dupleix, renonçai! aux conquêtes de ce dernier, avait signé avec le gouvernai anglais, lord Clive, celui-ci prit et détruisit Chandernagor (1731), Lally-Tollendal, nommé gouverneur, débuta par quelques suces (prise du fort David, etc.), mais il essaya en vain de prendre Madras (1759) et, attaqué à son tour dans Pondichéry, délaissé par li mère-patrie qui ne lui envoyait aucun secours, il dut capituler après sept mois de siège (janvier 17G1). La paix de 1763 rendit àli France Pondichéry, Karikal, Yanaon, C handernagor et Mahé, mais avec un territoire réduit et stipula l'interdiction d'y élever aucun fortification. Le champ resta désormais libre à l'Angleterre qui commençaili fonder son empire des Indes. Durant les guerres suivantes, elle put confisquer sans coup férir les Établissements français. Elle les rendit chaque fois à. la paix: une première en 1783, une seconde en 1802, une troisième après 1814 (la remise de Pondichéry et de Chanclernagor eut lien en décembre 1816 ; celle des trois autres colonies au commencement de 1817). 453. lies Tilles île l'Inde française. — Les cinq villes que 11 France possède aujourd'hui sont situées, une sur la côte occidentale, trois sur la côte orientale, une dans le delta du Gange. Mahé est situé sur la côte de Malabar ou côte sud-ouest de l'Inde, par 11°,42'8" de latitude nord et73°,12'23" de longitude orientale. La ville se trouve à l'embouchure de la rivière Mahi ou Mahé que
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e petits bâtiments (de 70 tonneaux au plus) peuvent remonter jusu'à une distance de 12 kilomètres ; mais des rochers en obstruent entrée et les gros bâtiments doivent jeter l'ancre en pleine mer. uatre aidées ou villages (Chalakara, Chambara, Palour, Pandauel), enclavés dans le territoire anglais, de l'autre côté de la rivière, épendent de Mahé. La superficie totale du territoire n'est que de 9 kilomètres et la population (en 1889) de 8 470 âmes, dont 160 Eu-péens. Le commerce est très restreint; mais la ville est dans e situation agréable, tout enveloppée de jardins et dominée par ;es coteaux verdoyants. Karikal est situé sur la côte de Coromandel ou côte sud-est de nde, par 10°,53' de latitude nord et 77°,24' de longitude orientale. a ville se trouve dans le delta du Cavéry, sur la rive gauche et à 00 mètres de l'embouchure de YArselar, un des bras du fleuve. e territoire a une superficie de 135 kilomètres carrés ; il comprend 10 aidées (villages) réparties en trois communes {Karikal, 35 871 ab.; la Grande aidée, 23 810 hab. ; Nédouncadou, 33 453 hab.). Six ras du Cavéry, dont les débordements distribués par des canaux rosent un sol d'alluvion riche en humus, traversent ce territoire ui est très fertile et produit beaucoup de riz. Des puits artésiens urnissent aussi de l'eau. La population était de 93100 habitants 1889. Pondichéry est situé sur la même côte, à 115 kilomètres au ord de Karikal, par 11°,54'41" de latitude nord et 77°,31'30" de ngitude orientale. Lorsque le gouverneur Martin l'acheta (1693) u roi deYisapour, c'était un village de parias nommé en tamoul udiclieri, « nouveau village ». Le territoire de Pondichéry est situé dans le delta du Pennar. a ville elle-même est sur le bord de la mer et sur la rive nord e ÏAriancmcpom, un des bras de la Gingy, petit fleuve qui déboue dans ce delta. Elle est divisée par un canal en deux parties : ville blanche, qui borde la plage, renferme deux beaux jarins, plusieurs monuments, l'hôtel du gouvernement, l'église paissiale, de coquettes maisons peintes de couleurs vives ; derrière le, la ville noire ou ville indienne, composée de cases à demi chées dans une verdure touffue. Pondichéry est une des villes cl Inde méridionale les plus agréables d'aspect. Les étangs sont ombreux sur son territoire; le plus grand (environ 6 kil. c.) est lac Oussondou, entouré de maisons de campagne. Ce territoire esure 291 kilomètres carrés et renferme 145 000 hab. Il est di-. >se en quatre communes comprenant 93 aidées et 141 hameaux :
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Pondichéry (-il 853 hab. en 1889) au nord-est, Oulgaret^ 170hab,) et Villenour (34 936 hab.) à l'ouest, Bahour (24459 h.) au sud pré du Ponear. Dans la campagne, les routes sont bordées de maisons et de jardins ; les terres sont arrosées et bien cultivées en m, ei cotonniers, indigotiers et bananiers. Des puits artésiens fournissent une bonne eau potable. Le territoire français est morcelé par de nombreuses enclaves de territoire britannique, les Anglais s'étaji attribué, parles traités, la plupart des positions qui peuvent dominer la ville. Le climat de Pondichéry est celui de la zone torride. La pluie est médiocrement abondante (67 centimètres en moyenne par an); elle tombe en octobre, novembre, décembre et janvier ainsi qu'en juillet et août, mais avec de fréquentes intermittences. Il y a des années où il ne pleut pas; c'est un désastre pour l'agriculture.k température moyenne de la saison sèche (lor janvier au 15 octobre) varie de 310 à 42° le jour et de 27° à 29° la nuit ; celle de la saim humide ou hivernage, de 25" à 32° le jour et de 13° à 20° la nuit. La mousson du nord-est règne généralement du 15 octobre ai 15 avril avec les vents d'est, de nord-est et même de nord-ouest; celle du sud-ouest règne du 15 avril au 15 octobre. Le vent de terre est une brise chaude qui ne se fait sentir que pendant cette dernière saison. Depuis 1879, Pondichéry est relié au chemin de fer de Madrasî Tandjore par un embranchement partant (12 kit.-) de la jetée de Pondichéry à Yilloupouram, sur la rivière de Gengy. Pondichéry n'a pour port qu'une rade foraine, qui, quoique médiocre, est la meilleure de la côte, parce que le mouillage enest bon; il se fait dans la petite rade à 2 kilomètres du rivage pendant la belle saison, dans la grande, à 6 kilomètres, pendant la mauvaise. Le débarquement sur des espèces de radeaux dits chélingues élail pénible à cause de la houle ; une jetée en fer de 232 mètres de longueur a atténué cet inconvénient. La construction (à laquelle oui songé) d'un port à l'embouchure de l'Ariankoupom améliorerait beaucoup la situation. Yanaon est situé à 600 kilomètres environ au nord de Pondichéry, sur la côte d'Orissa, par 16°,43' de latitude nord et 80',5 de longitude orientale. La ville se trouve près de l'embouchuredi Godavéry, entre la rive gauche de ce fleuve etle Coringuy, soute principal. Le territoire, qui a une longueur d'une dizaine de kilomètres et qui est étroit, a une superficie de 14 kilomètres carrés et une population de 4470 habitants (en 1889). Le sol est fertile; mais
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communications avec la mer ne sont pas faciles et le commerce presque nul. Chandernagor, situé à un millier de kilomètres au nord de naon, par 22°,51'26" de latitude nord et 86°,9°,15" de longitude 'entale, se trouve sur une anse de la rive droite de YHougly, un s bras du Gange, à 35 kilomètres environ en amont de la ville Calcutta, à laquelle il est relié par "un chemin de fer. La ville 'élégantes maisons et un aspect riant. Mais son territoire n'est e de9.4 kilomètres carrés ; sa population, presque toute indienne, de 32700 habitants. Son commerce, écrasé par le voisinage de leutta, est presque nul. a France possède, en outre, huit loges, qui étaient des magaset des entrepôts avec juridiction souveraine. Elles ont dû lui e restituées par les traités de 4814 et de 1815, mais celles qui ient voisines des Établissements français ont seules été rendues : atna, sur le Gange, loges situées à cinq emplacements; h Casbazar, loge en ruines, à 170 kilomètres de Chandernagor; à cca,logeavecunétang, un jardin et une rue française, Yougdia; alasore, sur le golfe du Bengale, loge composée de deux terins et d'un jardin ; à Mazulipatam, loge dans laquelle l'administeur de Yanaon entretient un résident indigène chargé de la rde du pavillon et dont dépend l'aidée de Francipelt et deux rrains habités par 200 indiens (l'Angleterre paie une rente de 00 fr. pour la renonciation de la France à fabriquer des spiriBUX à Mazulipatam) ; Calicut, sur la côte de Malabar, loge qui mprend un jardin voisin des remparts et l'ancien cimetière des ançais. La France a aussi des droits de propriété et de juridicn sur une douzaine de « maisons de commerce » ou factoreries.
454. lia population et l'administration de 1 Inde française.
Le total de la population des cinq établissements était de 2 700 âmes en 1889 (280 303 en décembre 1888 d'après les Statisues coloniales). La population française européenne y figurait ur 928, les descendants d'Européens français pour 1757, les glais pour 68, les indigènes pour 280 000 environ. Le nombre s naissances (10402 en 1887) dépasse celui des décès (8740); on mpte à peu près 4 naissances par mariage. Le nombre des hommes 1 lln Peu supérieur à celui des femmes. Les mariages sont très écoces: 12 ans d'ordinaire pour les garçons et 10 pour les filles. Les indigènes sont divisés en castes ; les deux premières sont celle s brahmes qui se vouent au culte, aux arts libéraux et à l'admishalion et celle des tchetris qui fournit les guerriers; la troisième
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et la quatrième comprennent les cultivateurs et les artisans qui S( subdivisent en un grand nombre de corporations. Les parias sont hors caste et sont réputés impurs. Les indigènes parlent diverses langues ; le tamoul est celle qui domine à Pondichéry. Le brahmanisme est la religion de la grandi majorité des habitants. Pondichéry et Karikal comptent plusieurs milliers de chrétiens. Le gouverneur de l'Inde française réside à Pondichéry. \\ es|, assisté d'un conseil privé ; il a sous ses ordres un directeur de M térieur, un procureur général, un chef du service judiciaire et m trésorier-payeur. Les quatre autres établissements sont régis par des administrateurs ou chefs de service, sous l'autorité du gouverneur. Les habitants nomment un conseil général qui siège kPmiv chéry. Ils nomment, en outre, un conseil local dans chacun des cinq établissements, et les dix communes ont chacune un conseil municipal. Les Indiens participent, dans une certaine proportion, au droit électoral. Chaque établissement a sa justice de paix; Karikal et Pondiéb] ont des tribunaux de première instance; Pondichéry possède une cour d'appel et un tribunal maritime. Pondichéry a une école de droit, un collège colonial dirigé par les Pères de la congrégation des Missions étrangères, une école primaire supérieure (école Calvé) ouverte depuis 1885 à tous les enfants sans distinction de religion, une maison des dames de Saint-Joseph de Cluny et plusieurs écoles primaires. Les quatre autres établissements sont pourvus aussi de moyens d'instruction. Pondichéry est le siège d'un archevêché dont la juridiction s'étend sur une grande partie du Dekhan et qui a quatre évêchés suffragants. Depuis 1871, les habitants de l'Inde élisent un représentant à 11 Chambre des députés et, depuis 1875, ils nomment un sénateur. 455. IVagriculture, l'industrie et le commerce de l'Inde française. — Les principales productions de l'agriculture sont : le ris dit nelly (environ 150 000 quintaux récoltés en 1888) et les m« grains (arachides et autres graines oléagineuses, kambou, etc.), les ananas et autres fruits. On cultive le cocotier qui fournit les liqueurs dites arak et callou, le bananier, les légumes, le ié/e/(sorte de poirier), le tabac, Vindigotier, la canne à sucre, le colonnkt. Mahé cultive un peu le caféier, le cacaoyer et le vanillier. Les chevaux sont rares ; les bœufs (32000 en 1888) sont employés pour les transports. L'industrie principale est la fabrication des guinées, cotonnades
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tes à l'indigo, pour lesquelles Pondichêrij jouit d'une certaine utation et qui sont recherchées au Sénégal. Le travail à la main presque entièrement remplacé par la filature et le tissage méiques (fabrique de Savanna). Parmi les autres industries qui ont elque importance, figure la fabrication de Y huile (huile depalma■isti, de coco, etc.), celle des briques et poteries, la teinturerie, la oulerie et Y orfèvrerie que soutiennent l'originalité des dessins Je bon marché des produits. a seule monnaie légale est la roupie, monnaie d'argent (pesant r ,oà916/1000 de fin). La valeur officielle de la roupie est fixée que année d'après le cours moyen du change pendant l'année 'cédenle ; après avoir été longtemps de 2tr,50, elle n'était plus e de lfr,82 en 1888 à cause de la baisse du métal argent. ,a Banque de l'Indo-Chine, dont le siège est à Saigon, a une ccursale h Pondichéry. Pondichéry possède une Chambre de comme. Chandernagor n'a guère de relations qu'avec Calcutta, sa isine; Mahé fait à peu près 400,000 francs d'affaires. Yanaon pour ainsi dire aucun commerce maritime. Le commerce extérieur par mer a varié, depuis cinquante ans, tre 12 (en 1850) et 48 millions (en 1857). Il a été de 25 millions demi en 1888. Il est presque entièrement concentré à Pondiéry (23 millions de francs en 1888) et à Karikal (2 millions de ncs). Pondichéry est un port franc (excepté pour le sel et l'o"m) à l'importation comme à. l'exportation. Le commerce se t, pour le plus grand nombre d'articles, avec l'Inde anglaise, par timents anglais. Il se fait un peu avec la Réunion par bâtiments glais ou français. Le commerce avec la France (compris dans le total du commerce térieur) a varié depuis 1850 entre 4 millions (en 1877) et 35 milns (1866), avec un excédent toujours considérable de l'imporlion sur l'exportation (Voir le tableau et la fig. 273). Il consiste rtout: 1° A l'importation (environ 4 millions en 1888, en faisant straction des articles qui ne sont importés que pour la réexportan), en vins et liqueurs de France, en vêtements et pièces de linrie; 2° A l'exportation (21 millions et demi en 1888), en araides dont le commerce a sextuplé de 1878 à 1888, et dont une ande partie provient de l'Inde anglaise, en guinées destinées l'Afrique et en indigo de médiocre qualité, en huile de coco et très, en peaux tannées, quelque peu en pistaches, épices, café, row-root, etc. La France fait dans les ports anglais de l'Inde un mmerce beaucoup plus important que dans ses propres colonies.
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Commerce des Indes françaises (d'après les statistiques coloniales): Comrnerce avec la France
(d'après le tableau général du. commerce delà France)
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Années
Fig. 273. — Commerce des Iodes françaises (1845-1889). La courbe supérieure indique le commerce total des Indes françaises et les autres courbes, le commerce d'importation et d'esportation de la colonie avec la France.
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Tableau du commerce spécial des Indes françaises, de l'Indo-Chine et des établissements français en Océanie avec la France (/).
IMPORTATIONS en France. (Millions tic francs). EXPORTATIONS de France. (Millions tic francs). TOTAL. (Millions de francs).
PÉRIODES DÉCENNALES;
1871-86
1.4 1.5 4.8 8.2 6.1 14.7 21.9 19.C 30.4
0.4 0.5 0.5 0.9 0.8 12.1 14.7 22.8 19.5
1.8 2.0 5.3 9.1 6.9 26.8 36.6 42.4 49.9
II 4o6. La géographie physique île la Cochinchine. — A l est de l'Inde, au delà du détroit de Malacca, un grand fleuve, le Mé-kong, « mère-rivière » en laotien, ou Cambodge, venu des montagnes situées à l'est du Tibet et coulant à travers l'Indo-Chine, se jette dans la mer de Chine en embrassant de ses nombreux canaux un vaste territoire de forme rectangulaire, terminé au sud par la pointe de Camâo. On désigne ce territoire sous le nom de Basse-Cochinchine. Les Annamites appelaient Gia-Dinh la province de Saigon. La côte est partout basse et la mer est sans profondeur. Sur le golfe de Siam, un seul port, celui d'Ha-tiên, est accessible à de très petits bâtiments. La pointe de Camâo, ou cap Cambodge, qui marque la limite méridionale de la Cochinchine, par 11°30' de latitude nord, et qui sépare le golfe de Siam de la mer de Chine, est une plage vaseuse. La côte de la mer de Chine, orientée au nord-est jusqu'au delta du Mé-kong, est vaseuse aussi, peu accessible, couverte en partie de palétuviers. La plupart des bouches du Mé-kong sont envasées ; cependant la branche du Soirap pré(1) Le commerce spécial avec la France peut être, dans certains cas, supérieur au commerce total de la colonie, parce que les années d'expédition ne correspondent pas précisément à l'année d'entrée et que le commerce spécial peut puiser dans les entrepôts. Le commerce de ces pays se trouve confondu dans les tableaux décennaux du commerce extérieur de la France. Toutefois jusqu'en !!??' " ne comPrend que les Indes françaises (et même que Pondichéry avant «te), la Nouvelle-Calédonie étant alors une colonie toute réceute et la Cochinctune n'étant pas encore conquise.
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sente un chenal qui a partout plus de S mètres de profondeur' l a rivière de Saigon a plus de 10 mètres de profondeur jusqu'à la ville (excepté au passage obstrué par un rocher). Le cap SaintJacques (1-49 mètres), rocher granitique, et son phare indiquent l'entrée de ce chenal et la fin de la région basse : c'est là qu'atterrit le câble télégraphique. A peu de distance à l'est sont le cap Ti-oan et la pointe Ba-ké. Au sud-est du cap Camâo est un groupe d'îles volcaniques, montagneuses et boisées, les Poulo-Condore. Dans le golfe de Siam sont la baie vaseuse de Bach-gia, et le groupe des îles Phu-Quoc, comprenant Phu-quôc, hautes (environ 600 mètres au point culminant) et boisées ; îles des Porales, Poulo-Dama, Hôn-ràv, situées sur la frontière de la Cochinchine et du Cambodge. La Basse-Cochinchine est une terre d'alluvion formée par le fleuve qui y coule et qui y a créé un vaste delta; elle présenteçà et là quelques collines et montagnes isolées qui tranchent sur l'uniformité d'une immense plaine basse, couverte en partie de forêts et de marécages. Le Nui (1) Bd-dind (884 m.) et le C hua-gang m nord, le Nui Bâ-pnom, le Nui Cam (500 m.) sont les principales éminences de cette plaine. Au nord et à l'est, sur la frontière de l'Annam et à la limite du bassin du Dong-naï, le sol s'élève davantage avec les terrains schisteux, quelque peu accidentés et boisés, qui forment les derniers rameaux des montagnes de l'Annam. Le Mé-kong, c'est-à-dire « le grand fleuve », dont la source, située au nord-est du Tibet, est encore inconnue, mais dont les expéditions de Lagrée et Garnier, du Dr Harmand, du lieutenant Bonnaud, du Dr Néis, de M. Pavie ont révélé tout le cours moyen, descend du Tibet, coule dans le Laos en replis tortueux, en formant une série de rapides dangereux, comme ceux de Louang-prabawj, deKhong, de Prèa-batang, de Sambor et de Cralieh qui semblaient interdire toute navigation ; cependant on les a remontés aujourd'hui ; dès 1887, un lieutenant de vaisseau, M. Fesigny a été avec une chaloupe à vapeur jusqu'aux chutes de Khong et on construisait en 1890 un bâtiment à vapeur destiné à naviguer jusqu'à Louang-prabang par 20° de latitude, c'est-à-dire à 1110 kilomètres de la mer à vol d'oiseau. Le. fleuve enveloppe de ses bras un grand nombre d'îles et se déploie sur certains points jusqu'à atteindre une largeur de 5 kilomètres, tandis que, sur d'autres, il se resserre dans un lit de 200 ou 300 mètres. Il reçoit, à gauche, le Sé-bang-kieng et le Sc-kong. Parvenu au Cambodge, où il est
(1) Nui signifie montagne.
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désigné sous le nom de Tônly-thom, il envoie vers le nord, par le Tônly-sab ou Bras-des-lacs, une partie de ses eaux dans un grand lac poissonneux, qui est divisé en deux parties, le Camman-lieu ou Petit lac et le Toulé-sap ou Grand lac et qui baigne le Cambodge et le Siam; au nord de ce lac, sont les ruines d'Angkoor. Le reste des eaux du fleuve coule vers le sud par deux bras qui enveloppent l'île Nam-ian; à l'est, le Tiên-giang ou fleuve antérieur est navigable en toute saison pour des bâtiments d'un faible tonnage, il se subdivise lui-même en quatre bras principaux (dont deux sont navigables) pour se rendre à la mer, Cua-tieu qui est navigable, Cua-daï, Cua-ham-long, Cua-co-chien; à l'ouest, le Hau-giang ou Bassac, ou fleuve postérieur, qui est partagé par des îles en trois bras : Cua-dink-an, Bassac et Cua-lran-dié, un grand nombre de canaux naturels font communiquer les bras du fleuve. Le Mé-kong a des crues considérables. Ses eaux montent de mai en octobre et atteignent encore 10 mètres (quelquefois même 12) à Pnom-penh, 4 seulement à Châu-dôc ; à cette époque les jonques ne peuvent pas remonter le courant ; mais les débordements fertilisent le sol. Le fleuve décroît d'octobre à mars; à l'époque des basses eaux, la marée se fait sentir jusqu'à Pnom-penh et même jusqu'au Tônlé-sap. La région qui s'étend à l'est de sa branche orientale est arrosée parle Dong-naï qui a ses sources dans deux petites rivières du pays des Mois. Ce fleuve, dont le lit supérieur est obstrué de roches et de rapides montagneux, devient navigable, malgré les roches, à partir du confluent du Song-bé. Plus bas, il reçoit la rivière de Saigon. Puis il se divise en forme de delta : à l'ouest, la branche du Soirap qui reçoit le Grand Vaïco (navigable sur 130 kil.) ou Vaïco oriental, et le Petit Vaïco ou Vaïco occidental; à l'est, la rivière de Saigon (dite aussi dans cette partie de son cours Dong-naï) avec la bouche de Gangiou qui se continue, étroite, mais plus propre que les autres à la navigation parce qu'elle est plus profonde, quoiqu'elle soit en un point obstruée à marée basse par un banc de corail. La plaine basse du delta est sillonnée de canaux; les uns sont creusés de main d'homme, comme le canal de Bach-gia, le canal de Vinh-té qui conduit de Châu-dôc, sur le Mé-kong, à Ha-tièn, sur le golfe de Siam, le canal de Tra-ôn, et les arroyos, comme YArroyo commercial, creusé en 1877, YArroyo chinois, YArroyo de la Poste, le plus important, qui conduisent du Dong-naï au Tiên-giang et font communiquer les bassins des deux fleuves de la Cochinchine;
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les autres sont naturels, encombrés d'herbes, souvent à sec dans la saison des basses eaux. Dans la saison des pluies, une grande partie de la région n'est qu'une suite de marécages couverts de joncs et d'herbes, ou, sur la côte, de forêts de palétuviers à demi noyées. Au sud-ouest des bouches du Mé-kong plusieurs rivières enveloppent la pointe de Camâo ; la principale est le Song-doc. Dans la saison sèche qui correspond à la mousson du nord-est, d'octobre à avril, et pendant laquelle la pluie est extrêmement rare, la température varie de 36° pendant le jour à 16° pendant la nuit; la moyenne est de 26° à Saigon ; la végétation languit et la terre est aride ; les hommes souffrent, surtout les Européens, sur lesquels sévissent la dyssenterie et la fièvre typhoïde. Dans la soison des pluies, quand souffle la mousson du sud-ouest, à partir du mois de mai (très rarement à partir de juin), la température varie entre 23° et 35° et ne descend pas beaucoup au-dessous de 30"; quoique la moyenne soit très élevée, la nature reverdit; c'est la saison des travaux agricoles. La pluie commence généralement vers la fin d'avril et tombe avec abondance, surtout en juin et en septembre ; il y a, à la fin de juillet, une courte période de sécheresse. Les orages sont fréquents et durant ces six mois il tombe environ lm,32 d'eau sur un total de lm,64 pour l'année. 457. 1/occupatiou française de la Cochinchine. — La BasseCochinchine a appartenu au royaume Khmer jusqu'en 1658 et à l'Empire d'Annam de 1658 à 1859. Les Annamites n'en achevèrent la conquête qu'en 1720. Les missionnaires portugais et même français avaient pénétré dès le xvi° siècle dans ce pays. Au xvinc siècle, Pigneau de Béhaine, missionnaire français, devenu évêque d'Adran, ayant gagné la confiance de Gia-long, souverain de l'Annam qui luttait pour reconquérir le pouvoir, vint à Versailles avec le fils de ce prince ; Louis XVI signa un traité d'alliance offensive et défensive avec l'Annam, s'engageant à fournir des secours en hommes et en argent et obtenant la cession de la baie de Tourane et autres territoires (1787). Les événements ne permirent pas l'envoi de troupes ; cependant l'évêque parvint à faire équiper deux navires chargés de munitions, par les Français de Pondichéry (1790). Sous le fils et successeur de Gia-long, les Français furent expulsés (1824), les missionnaires furent persécutés et deux fois (1847 et 1852) des bâtiments de guerre français durent exercer des représailles. Une troisième expédition franco-espagnole commandée par l'amiral Rigault de Genouilly (août 1858) s'empara des forts de la
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baie de Tourane (1 septembre 1858), puis (février 1859) pénétra dans le Dong-naï et prit d'assaut Saigon (17 février). Quand la campagne de Chine fut terminée, l'amiral Charner vint et, par la prise des lignes de Ki-koa, délivra la garnison de Saigon bloqué par les Annamites et s'empara de la citadelle de Bien-hoa (17 déc. 1861). Il occupa My-tho et acheva la conquête de la province de Gia-dink, celles de Bien-hoa, Baria, Vinh-long furent conquises (1862). L'empereur d'Annam se décida à signer (5 juin 1862) le traité de Saigon par lequel il cédait en toute souveraineté, à la France, les provinces de Bien-hoa, Gia-dink et Dinh-tuong et l'île Poulo-Gondore et accordait aux bâtiments français la libre navigation du Mé-kong. Le traité fut mal exécuté et les Annamites fomentèrent contre les Français des révoltes qui déterminèrent l'amiral de la Grandière à occuper les provinces de Vinh-long avec Sa-dec, Châu-dôc et Hâ-tiên, que l'empereur d'Annam a cédées par le traité du 15 mars 1874. Plusieurs tentatives d'insurrection (à My-tho en 1867, h Bach-gia en 1868) furent réprimées, et, depuis 1870, la Cochinchine est pacifiée. A partir de 1879, le gouvernement civil a succédé au gouvernement militaire et, depuis le mois d'octobre 1887, la Cochinchine se trouve placée sous l'autorité du gouverneur général de l'Indo-Chine. 438. I/administration et la population «le la Cochinchine. — La France possède donc, en vertu du traité du 5 juin 1862, les provinces de Saigon, de Bien-hoa et de Mytho, c'est-à-dire toute la région qui s'étend à l'est de la branche orientale du Mé-kong, plus deux îles du delta, le tout ayant une superficie de 22 380 kilomètres carrés, et, en outre, à 70 kilomètres environ au sud du Cambodge, Poulo-Condore, dont la superficie totale est d'environ 60 kilomètres carrés et dont un isthme, submergé à marée haute, réunit les deux parties. Depuis 1867, et en vertu du traité du 13 mars 1874, elle occupe les trois provinces de Vinh-long, de Châu-dôc et de Hâ-tiên, situées au sud du fleuve et cédées avec l'île Phu-quôc. L'ensemble de la Cochinchine française a une étendue de 39 460 kilomètres carrés. Elle est bornée au nord-est parle pays des Mois, sauvages indépendants, au nord-ouest par le royaume de Cambodge, au sud par la mer de Chine et le golfe de Siam. La population était, en 1888, évaluée à 1 916 000 âmes, dont 2630 Européens, sur lesquels il y avait 2 537 Français, sans compter la garnison (1 817 hommes), 55 740 Chinois, qui s'adonnent surtout au commerce, 1 679 000 Annamites, 153 000 Cambodgiens, anciens habitants du pays avant l'invasion annamite, des Malais et Tagals
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(env. 12000), des tribus sauvages ou à demi sauvages de A/oïs et de Châms (env. 12000). La densité moyenne est de 33 habitants par kilomètre carré. Mais cette population est très inégalement répartie, et, sur le bord des cours d'eau où sont les rizières, la densité dépasse 100. Des Chinois viennent s'établir en Cochinchine. La statistique offi. cielle (1) portait, pour l'année 1888, à 6000 environ l'excédent de leur immigration sur leur émigration (16 000 arrivés, 10000 partis), tandis que le nombre des Européens qui sont partis (896) excède le nombre de ceux qui sont arrivés (825). Les Cochinchinois sont une variété de la famille annamite et appartiennent à la race mongole. Ils ont le teint cuivré, les pommettes saillantes, la taille médiocre (lm,60 en moyenne pour les hommes). Ils sont généralement doux et timides, amis du plaisiréi du luxe et moins économes que les Chinois. Comme ceux-ci, quelques Cochinchinois fument l'opium. Ils vivent surtout de riz, de poissons et de légumes et sont très sobres. La plupart de leurs maisons, espèces de huttes, sont malproprement tenues, comme leurs personnes, lis sont agriculteurs; ils ont une organisation de famille et une législation analogues à celles des Chinois qui ont été longtemps les maîtres du pays. Il y a beaucoup de métis chinoise! annamites, désignés sous le nom de Minh-huong. Depuis l'union politique des possessions indo-chinoises (1887), la Cochinchine est gouvernée par un lieutenant-gouverneur. Il est assisté d'un conseil colonial composé de six membres élus parles colons français ; de deux membres élus par le conseil privé, deux membres délégués de la chambre de commerce de Saigon et de six indigènes. Jusqu'en 1876, la France avait conservé les 6 provinces ou circonscriptions anciennes du pays. En 1876, la division en arroniiv semenls (20 en 1889) répartis en quatre circonscriptions devint seule officielle. Chaque arrondissement est administré par un administrateur assisté d'un conseil nommé par les notables indigènes. Chaque commune est administrée par un maire que nomme le conseil électif des notables indigènes. La commune fait elle-même sa policée! est responsable de l'ordre. Il y a une cour d'appel de VIndo-Chine à Saigon, des cours criminelles h Saigon, à Mytho et à Vinh-long, des tribunaux de premièrt
(1) Cette statistique n'est qu'approximative, car elle porte, d'une part, l( nombre des Chinois recensés en 1888 ]eu Cochinchine à 55 741 et, d'autre part, le nombre des émigrants chinois existant en décembre 1888 à 73 965.
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instance dans presque tous les arrondissements et une justice de paix à Saigon. Les indigènes et les Asiatiques en général sont régis par la loi annamite. La Cochinchine possède deux collèges à Saigon, un à Mytko, un grand séminaire à Saigon, deux petits à Cholon et à Saigon, des écoles cantonales créées par les arrondissements et plus de 450 écoles primaires. La Cochinchine française a un vicaire apostolique. Le nombre des catholiques est d'environ 52 000. Le nombre des bouddhistes est évalué à 1700000. La défense du pays est confiée à l'infanterie de marine^ 250 hommes en 1889) et au régiment de tirailleurs annamites (2 900 hommes). 459. Lies circonscriptions, arrondissements et villes fie la Cochinchine. — Les quatre circonscriptions sont : La circonscription de Saigon (19 600 kil. c, 63 cantons et 643 communes; 82 000 hab.), occupant l'est de la Cochinchine, comprend les arrondissements de Saigon central (1 828 kil. c), et de la Gia-ninh, de Taï-ninh (4 315 kil. c), de Thu-dâu-môt (2 275 kil. c), de Bien-hoa (8 856 kil. c), et de Baria (1 225 kil. c), avec PouloCondore, îles sur la plus grande desquelles est établi un pénitencier. |La ville principale est : Saigon (13480 hab., en 1881, mais près de 100000 avec les agglomérations voisines qui s'étendent jusque sur la circonscription de Mytho), dont le nom vient d'une espèce de cotonier. La ville est par 10°,46'47* de latitude nord et 104°,21'43'" de longitude orientale, sur un affluent du Dong-naï. C'est le siège du gouvernement colonial. La ville européenne, de construction rétente, est bien bâtie, et renferme de beaux édifices, surtout le alais du gouverneur, l'hôpital militaire, les deux collèges, le paaisde justice; elle est flanquée de villages cochinchinois dont la oopulation, chassée d'abord par notre conquête, s'est reformée. Située dans une plaine, sur la rivière de Saïgon, une des plus rofondes de la Cochinchine, a 70 kilomètres environ de la mer, ommuniquant avec le Dongnaï d'une part, et d'autre part, par es arroyos (Arroyo chinois, etc.), avec le Cambodge dont les bouhes sont ensablées, Saïgon est la position maritime la plus imortante de la Cochinchine. Taï-ninh, principal marché de bois du ays, Thu-dâu-môt, Bien-hoa, chef-lieu d'une des anciennes proinces du pays, Gia-dinh, Baria sont les autres chefs-lieux. La circonscription de Mytho (7140 kil. c; 42 cantons et 2i communes, 349 000 hab.), au centre, renferme l'arrondisseent (1483 kil. c), et l'importante place de Mytho, composée des
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deux villages de Dien-ho et de Dinh-tao, situés sur la rive gauct de la branche orientale (Cua-daï) du Mé-kong, au confluent de l'Arroyo de la poste qui conduit à Saïgon. Mytho, dont les maison] sont en partie construites sur pilotis et qui, réuni à Saïgon par m chemin de fer et par l'Arroyo de la poste, est un marché très considérable. Les autres arrondissements et chefs-lieux sont : Tan-tu (2524 kil. c), Go-cong (6192 kil. c), Clw-lon (1257 kil. c.);l K villes sont situées au milieu de fertiles rizières qu'arrose le Yaïco. La principale est C ho-Ion, presque entièrement rebâtie depuis 1881 place de commerce importante dont les quais, bordés de grands magasins et de belles maisons, ont un développement de plusieurs kilomètres et qui renferme la riche pagode des Cantonnais. La circonscription de Vinh-long (6 800 kil. c. ; 56 cantons, 587 communes; 434000 hab.) comprend le delta du Mé-kong avec l'arrondissement (1 597 kil. c.) et la ville de Vinh-long, belle ville sur la rive droite du hras oriental du Cambodge et à la jonction des quatre bras, les arrondissements de Ben-tré (1538 kil. c), de Tra-vinh (2 346 kil. c), de Sa-dec (1312 kil. c); cette circonscription n'est guère moins riche en rizières que celle de Mytho. La circonscription de Bassac (19 600 kil. c, 68 cantons et 530 communes; 358 000 hab.), à l'ouest, comprend les arrondissements de Châu-dâc (4 040 kil. c), deHd-liên (1 322 kil. c), delonjxuyen (2 512 kil. c), de Rach-gia (1 26-2 kil. c.) de Can-ho ou Tra-k (2150 kil. c), de Soc-trang (4603 kil. c), de Bac-lien. La ville de Ghâu-dôc, située sur le bras oriental du Mé-kong, possède une forte citadelle ; celle de Hâ-liên est un port sans profondeur; celle de Long-xuyen est célèbre par ses beaux cocotiers; Soc-trang possède un petit port de cabotage. Des canaux font communiquer le bras occidental du Mé-kong (Han-giang) avec le golfe de Siam, de Ghâu-dôc a Hà-tiên, et de Long-xuyen à Rach-gia. 460. [/agriculture, l'industrie et le commerce de la Cochiuchine. — Le sol, formé parles alluvions du fleuve, est tout argileux dansles parties basses. A quelque distance delà mer, les palétuviers forment un épais cordon littoral. La végétation est riche près des cours d'eau ; elle est maigre dans les plaines. Les parties hautes sont couvertes d'épaisses forêts : ce sont des contrées fiévreuses habitées par les Mois. La principale culture est celle du riz (riz gras et riz ordinaire, avec leurs nombreuses variétés) qui occupait 820000 hectares (en 1888), situés surtout dans le voisinage des cours d'eau et qui rend
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viron C millions de quintaux : un tiers de la récolte suffit à la urriture des habitants en temps ordinaire ; le reste est livré au mmerce. Les arrondissements de Ben-tré, de Can-lho, de Myo, de Vinh-long sont ceux qui en produisent le plus. La camgne de Co-cong est renommée pour la qualité de son riz rond. Les
Fig. 274. — Riz. Hauteur : 1»,60.
ultures et produits secondaires sont le cocotier, l'aréquier, le aïs, l'arachide, les légumes (patate, haricot de Long-xuyen et e Bassac, etc.), le melon, la canne à sucre, le poivre, le manioc, le tel, le tabac, la banane, l'ananas, le coton, l'indigo, l'ortie de hine, le palmier d'eau, la vigne, le mûrier, l'oranger. La petite culture domine. Sur 219 S27 exploitations rurales en
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1887, 167 372 avaient une étendue de moins de S hectares et étaient presque toutes cultivées par le propriétaire. Les forêts (865 000 hectares), qui se trouvent surtout dans la région nord-est, sont riches en bambous et en rotins, très employé dans le pays, en tamariniers, en bois de santal, en bois de fer, avec lequel on fait des pilotis, etc. Le nombre des bœufs et des buffles, en 1887, était de 143000, Les animaux sauvages, éléphants, tigres, rhinocéros, cerfs, smgliers sont en grand nombre dans les forêts; les crocodiles, les tortues, dans les cours d'eau ; les chauves-souris et les serpents,partout. Le poisson et les crustacés abondent sur les côtes, dans les cours d'eau et surtout dans les étangs; ils constituent une des principales ressources alimentaires de la population. Sur le bord de la mer il y a des marais salants. On a trouvé du lignite à Phu-quôc. L'industrie est très peu développée. Les Annamites fabriquent de l'eau-de-vie de riz, un peu de sucre, de l'huile de coco, des briques, des nattes, des bijoux, des éventails, des tissus pour leur consommation. Les Européens ont installé quelques brasseries A des usines à décortiquer le riz. La main-d'œuvre est à très bon marché; mais les indigènes montrent peu d'aptitude pour le travail des fabriques; les Chinois leur sont préférés. Le commerce est en grande partie aux mains des Chinois qui,par leur langue, leurs mœurs, leurs relations, leurs habitudes d'économie, ont très souvent la supériorité sur les Européens. Les cours d'eau et canaux sont les principales voies de communication en Cochinchine. 11 y a un chemin de fer de Saïgon à Mijlk (71 kil.) et un tramway de Saïgon à Cho-lon. Plusieurs services de diligences sont installés. Le commerce intérieur, dont les principaux marchés sont Saigon, Cho-lon, Go-eong, Mytho, Vinh-long, Sa-dec, Châu-dôc, Hi-tik, Rach-gia, Taï-ninh, se fait par les rivières, les arroyos et les routes déterre. Durant les années 1881 et 1882 on a ouvert ou mis en état 3 386 kilomètres de routes. Le commerce intérieur est fait par des barques et des jonques du pays et par des navires européens de France, d'Angleterre, d'Allemagne, etc., qui font concurrence à la marine indigène. Des lignes télégraphiques (2 385 kilomètres avec le Cambodge) font communiquer tous les chefs-lieux. Le nombre des télégrammes en 1889 a été de 118000 pour le service intérieur et de 21,800 pour le service international.
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Commerce de la Cochinchine . (d'après les statistiques coloniales) Commerce avec la France
(d'après le tableau.général du commerce diî la France)
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courbe supérieure indique le commerce total de la Cochinchine et les autres courbes le Jmetce d'importation et d'eiportation de la colonie avec la France.)
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Le mouvement maritime, qui n'est pas enregistré complètement dépasse 800000 tonnes. Les principaux ports sont : Saïgon, port franc de 1860 à 188] Hâ-tiên, Rach-gia, Camao, Mytho, Vinh-long, Chdu-clôc, Sa-k Cho-lon. Saïgon est desservi par les Messageries maritimes ion[\^ paquebots arrivent tous les quinze jours; deux fois par mois aul le paquebot anglais de Singapore à Hong-kong y fait escale. Jusqu'en 1887, l'importation en Cochinchine était libre; lésai cools, les armes et le pétrole payaient seuls un octroi de mer quelques marchandises, comme le riz, étaient soumises à undroi d'exportation. Depuis le lcrjuin 1887, le tarif des douanes français est appliqué, avec quelques modifications, à toute l'Indo-Cfc française. Le commerce par mer s'élevait, en 1888, à 115 millions de fram, dont 11 et demi avec la France et à 103 et demi avec l'étranger, (Voir sur la figure 275 le commerce de la Cochinchine avec li France depuis 1876 et le commerce de la Cochinchine depuis 1883.) Le commerce est plus actif avec Hong-kong, Chang-haï et le Japei qu'avec l'Europe. L'importation consiste principalement en filets et tissus de cota (près de 12 millions de francs), en tissus de soie, en ouvrages & métaux, en vins et eaux-de-vie, en houille, en papier, en thé,a sucre, en tabac, en opium, en huile, en farine, en fruits, en lép mes, en or battu, en indigo, en bougies, en moiïnaies d'or et d'argent en parasols, etc. L'exportation consiste en riz et paddy (39 millions de frans en 1888), destiné principalement à la Chine, en poissons salés,a peaux, en soie, en saindoux, enporcs, en graines et fruits oléagiim, en bois, en poivre, enmonnaies d'or et d'argent. 461. lia géographie physique du Cambodge. — Le royaii! de Cambodge est situé au nord-ouest de la Cochinchine et cou pris à peu près entre 10° et 14° de latitude nord et 100° et 104*4 longitude orientale. Les territoires qui dépendent historiquemii du Cambodge s'étendent même jusque par 15° de latitude. Al'ei où il a pour voisins des tribus sauvages de Mois, sa frontière es indéterminée, il a une longueur d'environ 400 kilomètres el m superficie de 100000 à 120000kilomètres carrés. La baie Compong-som, très peu explorée et couverte pari» Kong, est le principal accident de la côte. Le sol du Cambodge est composé en grande partie d'alluvioH que le Mé-kong dépose en quantité considérable. Les terres les
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ta sont toujours humides, insalubres, couvertes de lotus etd'ar■es et sont désertes ; les terres de moyenne altitude, que le Mé-kong bnde chaque année, sont, au contraire, très fertiles. Les plateaux fies montagnes de la région du nord présentent un aspect tout jtre que la plaine ; ils sont boisés, à peine cultivés et très peu peuEntre le bassin du Mé-kong et celui de Compong-som, les uteurs sont fortement accusées ; dans la chaîne de l'Éléphant, le J -kliang, fout voisin de la côte, atteint 97o mètres. | Le Mé-kong traverse le Cambodge du nord au sud. A Pnom-penh, se divise en deux bras qui se dirigent vers le sud. Un troisième as très large, le Bras-des-lacs, orienté vers le nord, conduit dans Grand lac, divisé lui-même en grand et petit lac, Tonlé-sap et immantieu qui sert de réservoir au fleuve pendant les crues; le urant, suivant les saisons, alterne du fleuve au lac et du lac au uve. Le Mé-kong y dépose des masses énormes d'alluvions ; depuis poque où le lac baignait les murailles d'Angkoor, c'est-à-dire il y :inq à dix siècles, les dépôts se sont élevés de 16 mètres. A l'épole des crues, ce lac est plein et les campagnes environnantes sont uvent inondées; à l'époque des basses eaux, il n'a plus de profoniur et il laisse à découvert d'immenses étendues de vase ; c'est ors que des populations entières viennent s'établir sur ses bords mr recueillir le poisson. Le climat est à peu près le même que celui de la Cochinchine. pendant en hiver (mi-novembre à mi-février) le thermomètre lisse souvent pendant le jour au-dessous de 15° et les nuils sont aiches. La saison sèche dure de novembre à mai. La saison des aies, très humide, dure le reste de l'année. 462. La géographie historique et politique du Cambodge. — histoire du Cambodge est obscure. Le pays paraît avoir été rilisé dans le principe par des colonisations chinoises. Il est resté aidant plusieurs siècles sous la suzeraineté du Céleste-Empire. Il ait connu alors sous le nom de Tchin-la. Les Kmers, fuyant ndeoùle bouddhisme était proscrit, vinrent (de Ceylan peut-être) ins le pays qui s'était détaché de la Chine et qui devint un État lissant; les ruines d'Angkoor attestent encore sa grandeur. Le imbodge (Kampuchea en pali) fut un des centres d'où le boudîisme se répandit en Chine et au Tibet; il est encore regardé 'mine une terre sainte. A partir du xie siècle, le royaume de Cambodge qui s'était endu sur la plus grande partie de la péninsule, particulièrement
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sur la Cochinchine, entra dans une période de décadence. Lesij cursions fréquentes des barbares du nord, les guerres avec rAn nam et Siam l'amoindriront. Au xvi° siècle les Portugais y p ( trèrenl et y exercèrent quelque temps une grande influence, i ils en furent expulsés. Vers 1750, les Annamites s'établirent dans les provinces maritimes du Cambodge. De l'autre côté, les Siamois pénétrèrent dans les provinces voisines du Grand lac. Une longue guerre s'ensuivit; elle se termina par un traité qui plaça le roi de Cambodge, Ang-duong sous la suzeraineté des empires d'Annan et de Siam. Les Siamois s'approprièrent la province àeBaltamki et détachèrent le Laos du Cambodge. Ang-duong, pour échapper à cette domination, avait secrètement fait proposer à la France, en 1857, de se mettre sous son protectorat en lui cédant la Basse-Cochinchine ; mais, sa proposition ayant été portée à la connaissance de la cour de Bang-kok, il refusa de signer le traité. C'est son fils Norodom, qui, après la conquête de la Cochinchine par la France, sollicita la protection de ses nouveaux voisins (1861). Le protectorat a été institué par le traité du 11 août 1863 et Norodom a été défendu par les armes françaises, En 1867, par un premier traité signé avec le roi de Siam (18 j let 1867), la France abandonna, sans consulter le roi du Cambodge, les provinces de Ballambang et d'Angkoor. Le 17 juin 1884, une dernière convention signée par le roi Norodom et le gouverneur de la Cochinchine a placé le Cambodge dans une dépendance plus étroite ; elle a amené un soulèvement des bonzes qui a été promptement réprimé. On évalue approximativement la population à 1 million et km d'âmes, soit 12,5 habitants par kilomètre carré. Les indigènes, Khmers, Samré et Koui, forment la très grande majorité de cette population. Les Annamites et les Chinois sonlan nombre de plus de 200000. Les métis sont nombreux. Les quatre cinquièmes des habitants sont établis sur le bord du fleuve. Les Cambodgiens sont partagés en castes. La famille mjali, qui est très nombreuse et qui est à peu près exempte d'impôt, les Tra-vongs, descendant des anciens rois, les Bakers, descendants des anciens Brahmes, les prêtres de Bouddha sont les quatre castes privilégiées. Les Cambodgiens libres, qui forment la population bourgeoise, sont la cinquième. Il y a, en outre, un grand nombre d'individus hors caste. Les Cambodgiens pratiquent un bouddhisme mélangé de beaucoup de superstitions. Le Cambodge forme un vicariat apostolique.
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Les Cambodgiens parlent une langue particulière. Leur instruction est en général très bornée. Avant la convention du 17 juin 1884 signée avec la France, le oi était seul maître et seul propriétaire du sol; son pouvoir était ans limite. Le royaume était divisé en 57 provinces, dont 41 releaient directement du roi et dont les autres formaient des apanages. La convention a réglé les pouvoirs du roi. Il y a au Cambodge une garnison française d'une demi-compagnie d'infanterie de marine. Le budget particulier du Cambodge est d'environ 3 millions de
francs. Le pays, nominalement au moins, est divisé depuis cette époque en 5 résidences provinciales: Pnom-penh (22 provinces annamites), ïampot (7 provinces),,Pursat (6 provinces), Sambor (13 provinces), ïompong-thom (6 provinces). A la tête de chacune des provinces st un résident français qui juge soit en première instance, soit en Idernier ressort. La capitale Pnom-penh (30 000 à 35 000 hab.), par 11°,35' de atitude nord et 102°,37' de longitude orientale, est une ancienne ille, d'un aspect tout asiatique, bâtie le long de la rive gauche du Bras-des-lacs ; toute l'activité se concentre sur le bord du fleuve. La ville est entourée de marécages et de jardins maraîchers que Icultivent des Chinois. Kampot, à l'embouchure d'une petite rivière, est le port du Cambodge, il n'en reste que des ruines. Les ruines des anciens monuments Khmers sont d'ailleurs beaucoup plus intéressantes que les édifices modernes et attestent un art avancé qui a eu des caractères un peu différents suivant les époques. Les plus importantes qu'on ait découvertes jusqu'ici et qui sont enfouies dans la végétation sont celles d'Angkoor-vat et celles à'Angkoor-tom. 463. lia géographie économique du Cambodge. — Le Cambodge a eu autrefois de bonnes routes. Aujourd'hui le fleuve et ses bras sont pour ainsi dire les seules voies de commerce. Les bateaux des Messageries fluviales de la Cochinchine, qui font le service postal, vont en deux jours de Saïgon à Pnom-penh ; ils remontent jusqu'aux rapides de Sambor. Le pays se divise, au point de vue agricole, en deux parties : lia ua//e'e du fleuve qui est la plus cultivée et la plus fertile ; les plateaux et les montagnes qui sont la plus boisée, et la moins peuplée. Le riz, surtout dans les parties basses et moyennes, est la principale culturelle riz du Cambodge est estimé. Les légumes (patate,
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haricot, igname, etc.) et les fruits (noix de coco, goyave, ananas, etc.) sont très cultivés. Le caféier qui vient très bien dans les parties hautes, le cardamome dans le nord (surtout à Pursat, Sun}, trang, Kampot), le cotonnier, la canne à sucre, le palmier sucre fa la province de Kampot, le mûrier, le tabac, l'indigo, le bétel réussissent au Cambodge. Le Cambodge produit une 'gomme-gui estimée, de la cannelle, du poivre (poivre de Kampot). La pêche est la principale industrie du pays. Elle fournit à h population une notable partie de son alimentation et se fait surtout à l'aide de filets et de barrages qui arrêtent le poisson dans les arroyos à l'époque de la baisse des eaux ; au mois de novembre, vingt mille individus environ viennent s'établir pour pêcher sur les bords du Grand-lac. Les buffles, employés aux labours et aux transports, servent dt bêtes de somme. Les éléphants, domestiques ou sauvages, le cocki dit tonkinois, les poules et les canards sont nombreux. Le cerf, le tigre, le rhinocéros, les singes de diverses espèces, les tortues, les crocodiles, les serpents, les lézards peuplent les forêtsel les eaux. Les insectes pullulent, surtout les moustiques, qui rendent le séjour de certains lieux insupportable. L'industrie consiste principalement dans la fabrication du ftr, des bijoux, des tissus de coton et de soie, des nattes, des matek. Le commerce extérieur est d'environ 10 à 12 millions de francs sans compter celui qui se fait par le Laos. 11 consiste: en importation de sel qui sert surtout à saler le poisson, de vins et spiritueia, de tissus, de sucre raffiné, d'outils, d'armes, de faïences, de boisé teinture, etc. ; en exportation de poissons, de coton, de haricots,à cardamome, de sucre de palmier. Outre la piastre (voir p. 241) la monnaie usitée est la sap'eipi (environ 1 centime); il en faut 450 à 500 pour faire une ligature, On emploie aussi des barres d'argent pesant 378 grammes d'argent fin et des piastres mexicaines. 464. lia géographie physiqne de l'Aunam. — L Empire d'Annam, Daï-nam en annamite occupait tout le littoral oriental de l'Indo-Chine jusqu'à la frontière chinoise ; il comprenait au nord le Tonkin ou Bac-ky, au centre l'Annam ou Hué-ky ou Haute-Cechinchine et au sud la Basse-Cochinchine. Les conquêtes de la France lui ont enlevé, au sud, la Cochinchine et, au nord, le Tonkin moins ses trois provinces méridionales. Aujourd'hui l'Annam s'étend depuis le bassin du Song-ma (20° de latitude nord), cours
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'eau de la province tonkinoise de Thanh-hoa qu'il a conservée, isqu'au cap Ba-ké par 10°,30' où commence la Cochinchine rancaise. A l'est, il est riverain de la mer de Chine et du golfe du onkin. A l'ouest, il est traversé, sans frontière déterminée, par chaîne de montagnes qui forme la limite des bassins côtiers 1 qui n'est guère éloignée de la côte en moyenne de plus de 0 kilomètres; il s'étend dans cette direction, entre 102° et 107° de ngitude orientale, et même par delà, si on comprend dans son rritoire une partie du Laos. La plaine, entre le pied des montanesetla mer, est le domaine des Annamites; la montagne est elui des Muongs. La superficie est très diversement évaluée, suiantqu'on place la frontière plus ou moins à l'ouest dans la région soumise des Mois ; les uns, ne considérant que la partie gouvernée ar les mandarins, donnent 120000 kilomètres carrés. D'autres ui en attribuent 275 000 ; nous avons trouvé 220 000 kilomètres arrés, en prenant pour frontière la ligne de faîte (peu connue Ile-même) qui limite le bassin du Mé-kong. La côte ne présente pas de grands accidents. Elle est généraleent saine, semée de quelques petites îles et découpée par des nses. En allant du sud au nord, on trouve le cap Ba-ké, limite de la ochinchine et de l'Annam, Y îlot de la Vache, la baie de Phan-ry, e cap Padaran ou Ninh-dinh, isolé et escarpé (186 m.), le cap aux Varella (950 m.), qui descend en pente douce sur la mer, ubaie de Phan-rang,la baie de Cam-ranh, qui est un abri excelent, la baie de Bing-cang, la grande baie Iion-khoï, fermée par 'île montagneuse de Coua et encadrée de montagnes, le cap Vavlh ou Mui-naï, visible au loin (730 m.), le port de Tra-nong et e port de Phu-yen composé de trois baies (Xuau-dai, etc.), qui firent de bons mouillages, l'île dite Poulo Garnbir, le port de Quiihon (ou Gia), abri vaste et sûr, les caps Batangan, rocher à pic, iBanlam, les îles Culao-cam et la baie dè Tourane, vaste bassin brité par la presqu'île Tiên-tcha, qui, quoique située à 85 kiloètres de Hué, en est le véritable port, la baie de Tua-moi, abri méiocre, lagune de Truoï où débouche la rivière de Hué, le cap Laï t l'île du Tigre, le cap Vung-chua, massif boisé et élevé. On connaît très peu, quoiqu'elle ait été-traversée par plusieurs oyageurs, la chaîne de montagnes dont la crête forme, du Tonkin à la Cochinchine, une ligne parallèle à la côte et qui couvre l'Annam de ses contreforts. On y a vu des sommets de 1500 à 1800 mètres; la M ère-et-V enfant, dans le Tonkin méridional, atteint même 2175 mètres. Entre les montagnes sont d'étroites vallées et,
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près de la mer des plaines basses, d'une assez grande étendue sur certains points, comme entre Hué et Binh-dinh, et sur d'autre étroitement resserrées entre la côte et les montagnes. De nombreux cours d'eau descendent des montagnes en coulait vers l'est; la plupart ne sont que des torrents. Les principaux sont le Song-ma, fleuve du Tonkin méridional, qui vient du Laos et dont les nombreux rapides rendent la navigation difficile; le Song-ca, dont le bassin, dépendant aussi du Tonkin méridional, est en grande partie habité par des Muongs et qui se termine par plusieurs bouches ou canaux (Song-koï, etc.), se prolongeant jusqu'au Song-ma; le Song-giang, large estuaire formé par la réunion du Ngan-nam et du Dong-hoï; la rivière de Hué qui débouche dans une lagune et dont l'entrée est obstruée par une barre ; la rivière de Tourane qui débouche dans la baie de ce nom; la rivière de Phu-yen ou Da-rang, la rivière de Cam-ranh qui coule presque parallèment à la mer. Des canaux font communiquer le Song-koï avec le Song-giang et les cours d'eau plus septentrionaux. L'Annam a un été et un hiver. Le climat y est plus chaud au sud qu'au nord. L'été dure en général d'avril à octobre et amène des chaleurs sèches qui sont accablantes. A Hué, la température moyenne de l'année est de 28°,S; celle du trimestre décembre-janvier-février est de 19°,o; celle du trimestre mars-avril-mai, de25'; celle du trimestre juin-juillet-août, de 28°,6 ; celle du trimestre septembre-oclobre-novembre, de 25°,2. Rarement le thermomètre y descend au-dessous de 16° et y monte au-dessus de 32°. L'atmosphère est toujours très chargée de vapeur. Cependant, de janvier à août, les jours de pluie sont rares, excepté toutefois en février. Mais la pluie est très abondante et tombe par averses en août et surtout de septembre à décembre; les nuages pluvieux sont apportés par les rafales de nord-est. Il tombe par an, à Hué, 2m,50 d'eau dont les 4/5 dans la saison pluvieuse. Les variations de température sont à craindre surtout pendant l'hiver en Annam. 465. lia géographie historique de l'Annam. — L'Annam, peuplé depuis un temps immémorial par une race probablement indigène (les Giaochi, hommes au gros orteil écarté) et probablement envahi et civilisé par les Chinois, a été pendant longtemps, avant l'ère chrétienne, une dépendance de l'Empire chinois. Il a été très longtemps ensuite troublé et divisé par des dissensions intestines. Dans la seconde moitié du xvnr2 siècle, le souverain du Tonkin, qui était de la même famille que le souverain de l'An-
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, profita de la discorde pour s'emparer de Hué. Mais les Tonkinois furent bientôt expulsés, et ce ne fut que plus lard qu'un seigneur de Hué, Nguyen-an, parvint à ressaisir le .pouvoir, et ayant ramené tout le pays sous son autorité, il prit le nom de Gialong, « souveraine extension » (1802). C'est lui qui signa, à l'instigation de l'évêque d'Adran, le traité de 1787. Sous ses successeurs, les chrétiens furent à plusieurs reprises l'objet de persécutions qui amenèrent, en 1858, l'expédition franco-espagnole et la conquête de la Cochinchine. La conduite des mandarins h l'égard d'un négociant français (M. Dupuis) amena l'envoi au Tonkin du lieutenant de vaisseau Francis Garnier qui, avec 175 hommes, s'empara audacieusement de Hanoï. Le traité du 15 mars 1874 rendit le Tonkin à l'empereur qui, de son côté, accordait la libre navigation du Song-koï et le droit de commercer à Qui-nhon en Annam, à Haï-pliong et à Hanoï au Tonkin; la France promettait de défendre le royaume contre ses ennemis. L'inexécution du traité, la mort du commandant Rivière (19 mai 1883), tué dans une sortie près de Hanoï par les bandes chinoises, amenèrent le bombardement de Thuan-an par l'amiral Courbet (19 août 1883). Le traité du 6 juin 1884 avec l'Annam et les traités du M mai 1884 et du 9 juin 1885 avec la Chine (précédés de la convention avec l'empereur d'Annam du 25 août 1883, qui n'avait pas été ratifiée à Paris) établirent définitivement le protectorat français en Annam et au Tonkin. Une révolte, conduite par les régents, fut réprimée; la citadelle de 'Hué fut occupée par les troupes françaises (5 juillet 1885) et le calme se rétablit. Le protectorat de la France est devenu effectif depuis le 23 février 1886, époque à laquelle l'empereur Dong-khanh, intronisé en 1885 par le commandant des troupes françaises, eut été reconnu par les principaux mandarins. Une ordonnance du lor octobre 1888 a accordé aux citoyens et protégés français le droit d'acquérir des terres en Annam et au Tonkin. Des insurrections partielles se produisaient encore jusqu'en 1890 et ont dû être réprimées par les armes. LaFrance représente l'Annam dans toutes ses relations extérieures. Le représentant de la France à la cour de Hué reçoit les instructions du gouverneur général de l'Indo-Chine française. Une garnison française est établie à Thuan-an et dans une partie de la citadelle de "ué. Les Français et les étrangers résidant en Annam sont placés sous la juridiction française: Les douanes réorganisées sont confiées, ainsi que la police des ports, à des administrateurs français.
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Enfin, par une ordonnance royale du d octobre 1888, le port et la ville de Tourane sont devenus possession française. 466. I^a population et la géographie politique «le l'Annam. Le nombre des habitants de l'Annam n'est pas connu; o'est par une évaluation sans donnée précise, que nous portons la population à 5 millions d'habitants : ce qui correspondrait à une densité de 41 habitants par kilomètre carré. Des auteurs croient qu'elle ne dépasse pas 2 millions. Les vallées et la côte sont habitées parles Annamites, dits Gktehi à cause de l'écartement de l'orteil ; les montagnes par les Mon à peu près sauvages et indépendants. Les Annamites (voir page 205) sont petits, plus petits dans le sud que dans le nord; ils parlent l'annamite. Les classes élevées professent la doctrine deConfucius; les classes inférieures, une sortede bouddhisme grossier; tous pratiquent le culte des ancêtres. L'autorité du père de famille est très respectée. La polygamie existe, mais la femme de premier rang a des droits et des respects dont ne jouissent pas au même degré les autres femmes. On compte 420000 catholiques, l'Annam est divisé en 8 vicariats apostoliques. Les Mois sont plus grands et ont le teint plus foncé ; ils parlent divers dialectes. h'Empereur d'Annam est souverain absolu; son pouvoir n'est limité que par la coutume, il gouverne à l'aide des six ministres; un conseil des censeurs, dit co-mat, contrôle toutes les parties de l'administration et peut présenter des observations. Chaque province (tink en annamite) est administrée par un (jouverneur appelé Tong-doc dans les grandes provinces et Phuan-pk dans les petites. Le gouverneur a sous ses ordres trois mandarins chargés l'un de l'impôt, le second de la justice, le troisième des troupes. Tous les fonctionnaires sont recrutés parmi les modernes, corps dans lequel on n'entre que par examen et qui est organisé en sept degrés, comprenant chacun deux classes. La province est divisée en préfectures (phu); la préfecture en sous-préfectures (huyen) ; l'arrondissement, en cantons (tomj); le canton, en communes (xa) qui s'administrent librement elles-mêmes; comme en Cochinchine. L'impôt personnel se paye en argent; il comprend, en outre, le service militaire et les corvées. L'impôt foncier est payé en argent ou en nature. L'armée, dont les communes sont tenues de fournir le contingent, chaque soldat servant dix ans, ne se compose plus, depuis le
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rotectorat, que de quelques milliers d'hommes formant les régienls de la garde et les régiments provinciaux. L'Empire d'Annam est divisé en 11 provinces, 9 grandes et petites dépendantes des grandes, à savoir du nord au sud : Thanh-hoa, limitrophe au nord des provinces tonkinoises du proeclorat dont elle est séparée par des montagnes calcaires réputées nfranchissables, excepté au col de Tam-diep par lequel passe la •oute, comprend cinq phu {Ha-brung, Quang-hoa, Tho-xuan, Tienoo et Tinh-gia) et dix-neuf huyen ou chau. Le chef-lieu Thanhoa, sur un bras du Song-ma, possède une citadelle et un marché important. Nghé-an, peuplée d'environ 1200000 habitants (avec la province de Ha-tinh), chef-lieu Vinh, ville composée de deux rues principales se coupant à angle droit et bordée d'un canal; elle possède un palais royal. • Ha-tinh, province dépendante de Nghé-an. Ces trois provinces sont considérées comme faisant partie du Tonkin méridional. (Dans le projet de traité de 1883, elles faisaient partie, avec le reste du Tonkin, du territoire cédé à la France.) Quang-binh, située entre la porte du Tonkin (route de Hué à Hanoï) et le cap La, comprenant deux phu {Quang-hinh et QuangIrack) et trois huyen; chef-lieu Quang-binh ou Dong-hoi, marché important et point stratégique où la France entretient une garnison. Quang-lri comprend deux phu (Tuen-phong et Cam-lô), cinq huyen et neuf châu. Cam-lô est le plus important marché de la province pour les échanges avec les Muongs. Quang-duc ou province de Hué comprend le phu de Thua-tien et six huyen. Hué, capitale de l'Empire, en est le chef-lieu. Thmn-an, située dans une position favorable à l'embouchure de la rivière de Hué, en est le port. Quang-nam comprend deux phu (Dien-bau et Thaug-binh), et six huyen. Le port principal est Tourane, mouillage excellent au fond de la baie de Tourane, devenu commune française en 1888 par la cession qu'en a faite l'empereur d'Annam. Quang-ngaï, dont la population est évaluée à 374000 habitants, comprend un phu, deux huyen et, en outre, un grand nombre de villages. La citadelle de Quang-ngaï est le chef-lieu de la province. Binh-dinh, peuplée d'environ 1200000 habitants, divisée en deux phu {An-nhon et Bong-son); chef-lieu. Binh-dinh, qui possède un palais royal et la plus belle citadelle de l'Empire. Qui-nhon, Thi-naï en annamite (3000 hab.), situé à 18 kilomètres de Bin-
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dinh, en fuce d'une presqu'île sablonneuse, est le port de la province Phu-yen, considérée comme une dépendance de la province de Binh-dinh, comprend un phu (Tuyan) et deux huyen; chef-lieu Phu-yen, port qui offre un vaste et sûr abri à la navigation. Khanh-hoa et Binh-ihuan sont les deux provinces méridionalede l'Annam, réunies sous le nom de Thuan-khanh. Le chef-lieu est Nha-trang, port situé entre la baie de Gam-linh et celle de Ninh-hoa. Les autorités provinciales résident à Khanh-hoa, ancienne citadelle, située à 12 kilomètres dans l'intérieur. Hué, capitale de l'Empire, se trouve sur la rive gauche d'un cours d'eau limpide, à 12 kilomètres de la lagune de Truoï, dans une plaine encadrée d'un cirque de montagnes. Hué comprend la ville officielle ou citadelle, construite à la fin du xvm° siècle par des officiers français, vaste quadrilatère de 2 400 mètres de côté, désignée sous le nom de Dong-ha, et la ville marchande, bâtie principalement le long d'un canal qui forme un des fossés de la citadelle. Le commerce est de peu d'importance. Hué renfermait environ 30 000 habitants ; sa population a beaucoup diminué depuis le protectorat. La France lient aujourd'hui garnison dans la citadelle. — Tinh-nghé (environ loOOOhab.) est un port fréquenté par les Chinois; la France y tient garnison. 467. Lia géographie économique de l'Annam. — Le rii est cultivé partout où la nature du terrain le permet; mais la production est loin de suffire à la nourriture des habitants; le riz de la province de Thanh-hoa est particulièrement estimé. La canne à sucre, cultivée surtout dans le Quang-ngaï, le Phu-yen et le Binkdinh, le cotonnier dans le Thanh-hoa, le canne Hier dans le Quangnain, les arachides clans le Phu-yen et le Binh-dinh, le maïs, le tabac, le thé, sont avec l'igname, la banane, le ricin, l'ananas, la patate, le bétel, la noix de coco, au nombre des cultures et des productions du pays. La cannelle de Thanh-hoa est renommée. On cultive dans toutes les provinces le mûrier et on élève l'e ver-à soie. On élève des chevaux et des bœufs de petite taille, des porcs, des chèvres et de grands buffles qui sont employés aux transports et au labour des rizières. Le gibier est abondant. Les tigres et les panthères hantent certaines régions, surtout celles du sud. Les nids comestibles d'hirondelles proviennent de grottes que baigne la mer. L'Annam possède quelques mines. Une mine de houille, voisine de Tourane, est exploitée. On pratique dans l'Annam les industries nécessaires à l'existence d'une population qui consomme très peu. La fabrication des étoffes
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n ie soie et des crépons (surtout ceux de la province de BinhS ih) donne lieu aune certaine exportation. L'Annam ne possède qu'une grande route qui longe la côte et lend de la Cochinchine au Tonkin par Hué. 11 fait par terre avec le Laos et la région montagneuse un certain mmerce qui consiste en importation d'ivoire, de peaux, de résine, cire contre le riz, les poteries et les métaux, mais qui est très îité par le défaut de communications. Il fait un commerce plus nsidérable avec le Tonkin et la Cochinchine. Tout le grand commerce extérieur se fait par mer, de même 'une notable partie du commerce intérieur se fait par cabotage, commerce extérieur était à peine de 8 millions de francs en 88. Les 5/7 environ appartiennent au port de Tourane; plus de à Qui-nhon;le reste aux cinq autres douanes. Vimporlation consiste principalement en riz, en fils de coton, en onnades (cotonnades anglaises dont l'importation a diminué deis l'application du tarif général des douanes françaises), en km, en papier de couleur, venant de Chine, en thé, drogues, tabac, 'ences et allumettes de Chine ou du Japon. L'exportation consiste en cannelle (2 millions de fr.), soie, bamus, bétail, sucre, sel. 468. La situation et la superficie du Tonkin. — Le Tonkin, signé en annamite par le nom deBac-ky, est situé entre l'Empire imam et la Chine. Ses limites sont vagues sur la plupart des ints. A l'est il est baigné par le golfe du Tonkin; au sud, par "environde latitude, le Song-gianh, petit cours d'eau, et, plus nord, le cap Vung-chua le séparent de l'Annam proprement dit. l'ouest, il s'étend jusqu'à la source des cours d'eau du golfe ; en porte même le plus généralement la limite au delà jusqu'aux es du Médcong. La région haute qui sépare le bassin du golfe de lui du Mé-kong est habitée par des tribus, les unes à demi sauges, les autres quasi indépendantes, qui reconnaissaient à peine utorité du gouvernemeut annamite; la frontière sur le Song-koï euve rouge) s'arrête à Lao-kay, au confluent du Nan-Si-ho. Une ite sinueuse qui traverse, entre 21°,30' et 23°,20', la région mongneuse sans suivre régulièrement la ligne de partage des eaux, pare le Tonkin de la Chine. La super fuie du Tonkin, dans sa plus grande étendue, est évaée à. 165 000 kilomètres carrés. Mais, si l'on ne compte que la rtie cédée à la France (c'est-à-dire sans les trois provinces du cl laissées à l'Annam) et située entre 101° et 10o°,40' de longitude
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orientale d'une part, 20° et 23°,20' de latitude nord d'autre part^ superficie est de 90000 kilomètres carrés. •469. La côte «lu Tonkin. — La côte du Tonkin s'étend sur uni longueur d'environ 400 kilomètres. Celle du delta est basse; \ mer y est toute semée de bancs de vase qui se prolongent jusqua 20 kilomètres au large et qui rendent la navigation difficile. On; rencontre successivement les sept bouches du Song-koï et lessh bouches du Thaï-binh, depuis le Daï jusqu'au Lach-huyen;lt% et le Cua-nam sont les plus fréquentées. Au nord-est de la pr& qu'île de Lach-huyen, la côte devient rocheuse; les montagnesdj cendent jusque dans la mer, hérissée d'archipels sur une étendue de plus de 150 kilomètres. Les îles, formées de calcaire cristallin, sont généralement escarpées et stériles; les îles Norivay dontli plus grande, l'île Cac-ba, est munie d'un bon port, les îles des h l'aies ou Gow-tow peuvent être citées. La côte présente un grand nombre d'anses et de baies abritées par des îlots clans lesquelles les navires peuvent mouiller; la plus grande est la baie defe long, située au nord de l'île Cac-ba, bordée de rochers pittoresque séparant de nombreux canaux et communiquant avec deux, autres baies, Faï-tsi-long et Bon-gai et avec le delta du Song-koï. Leoi Pak-lung marque la limite du territoire français. Il n'y a qu'une marée par jour dans le golfe du Tonkin. 470. lie relief du sol du Tonkin. — Le Tonkin se compose 4 trois régions : 1° le delta du Song-koï et du Thaï-binh qui est tas, plat, formé d'alluvions, très fertile en riz, dominé par quelque collines, comme la. montagne de l'Eléphant (100 m.), les monkigws de la Pagode (260 m.); 2° la région des collines du nord dont le sol, plus élevé et accidenté, est maigre, rocheux, fréquemment coupé en muraille calcaire, sillonné de vallées étroites, de défilS et semé de fourrés impénétrables; 3° la région des montagnesqii dans la partie occidentale du Tonkin, se dresse brusquement andessus du delta, et qui est encore imparfaitement explorée; elle est très accidentée de collines rocheuses ou boisées de broussailles elle enveloppe dans un vaste demi-cercle les deux premières» gions. Dans une des chaînes qui se détachent de ce cirque, le Ai situé près de Son-tay, atteint 1 950 mètres. La ligne de partage des eaux au nord paraît passer au sud 4 Lang-son, de sorte que la frontière française du côté de la Port chinoise s'étend jusque sur le bassin du Kouang-si. La route4 Phu-lang-thuong à Lang-son franchit un des principaux cols (A*oqnao) du massif du nord. Ce massif se prolonge jusqu'à la mer pu
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s hauteurs dont quelques-unes atteignent 1000 mètres; une elles, située sur la frontière chinoise, paraît même dépasser 1800 êtres. Sur la frontière chinoise sont des défilés, Cui-aï, « Porte de ine », Nien-ti-ni, qui conduisent du Tonkin en Chine. 471. Les cours d'eau du Tonkin. — Le Song-koï OU Song-ka, uveRouge, prend sa source en Chine clans le Yun-nan. Il coule pidement vers le sud-est dans un lit étroit et est réputé navible à Mang-hao, ville située à huit jours de marche de la capile du Yun-nan ; il entre dans le Tonkin après avoir reçu le Ëan-ù-ho, à Lao-kaï; deux bateaux à vapeur, le Lao haï en 1889, le Yun-nan en 1890 ont pu, dans la saison des plus hautes eaux lillet), remonter le fleuve jusqu'à Lao-kay. Au-delà, les rapides peuvent être remontés que par des bâtiments calant moins de ,80. De Song-koï il franchit ensuite plusieurs rapides et dent navigable jusqu'à Hanoi pour des bâtiments calant 2 mètres. Il reçoit, entre Hung-hoa et Son-tay à droite, le Song-da-gian Song-bo ou Rivière noire, à gauche, le Lo-kiang ou Rivière ire, qui viennent du Yun-nan et dont le cours est à peu près rallèle à celui du fleuve. La Rivière noire est navigable jusqu'au îrrage de Hao-trang et même jusqu'à Cho-bo, à 70 kilomètres du pifluent. Dans son cours supérieur, elle traverse le pays rocheux boisé des Muongs, coule resserrée entre des rives hautes, au miSu d'une végétation touffue et forme plusieurs rapides. La Rivière ■tire ne l'est que jusqu'à Tuyen-quan. partir de la ville de Son-tay, le fleuve donne naissance à une mière branche, celle du Lach-day; c'est le commencement du ta qui a la forme d'un trapèze mesurant environ 11000 kilotres carrés et qui est sillonné de canaux et couvert de rizières, alluvions accroissent chaque année ce delta. Au-dessous de ■nj-î/en, le fleuve forme d'autres branches. Ses bouches sont ■inairement désignées par les noms de Cua-lac, Cua-halan, CuaWlac-nam, Cua-ba-lac-dong, Cua-traly, Cua-dien-hô; elles sont ■tesobstruées par des bancs de sable. Le Day, seul jusqu'ici praRble, n'admet cependant à marée haute que des bâtiments calant Bms de 3 mètres et, à marée basse, on ne trouve sur sa barre que T>0 d'eau. A l'époque des crues (fin de mai et fin d'août), le au du fleuve monte de 6 à 7 mètres et l'eau se répand au loin s la campagne ; les débordements font parfois de grands raes. Le fleuve, rongeant ses rives, déplace souvent son lit. Les aux de Nam-dinh et de Phu-ly conduisent du Day dans le Songetsont, de ce côté, les deux routes fluviales de Hanoï.
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III.
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Le Thaï-binh, dontles crues sont beaucoup moins considérable! prend naissance, dit-on, dans les lacs Ba-bê que les Européens n'ont pas encore vus ou même peut-être plus au nord, par delà la frontière chinoise. Il descend d'abord en torrent, puis reçoit le ionj. thuong et le Lach-ngan, venus de la région montagneuse du nord. Il forme un delta tout coupé d'arroyos et aboutit à la mer par sa bouches ensablées, comme celles du Song-koï, mais plus praticable à la navigation. La principale, le Cua-cam, qui conduit à Bê phong, conserve toujours au moins 2m,50 sur sa barre et donne, à marée haute, accès à des navires calant S mètres; une autre branche, le Cua-dong-trieu a même 3m,60 à marée basse, mais son lit est obstrué par des rochers et il est moins fréquenté que le Cua-cam. Le canal de Vang-chau fait communiquer le Cuadonj trieu avec le Cua-nam, le canal du Song-than-bac, qui comment! à Haï-phong, unit le Cua-nam au Cua-traly, autre branche do fleuve, et devient la route principale de navigation de Haï-phon; à Hanoï pendant huit mois de l'année, quand le canal des Rapide manque d'eau. Le delta des deux fleuves est tout sillonné de canaux. Le miul des Bapides ou canal de Bac-ninh unit le Thaï-binh au Song-kôï, Hanoï; il n'est praticable pour les bateaux à vapeur que pendant les crues. 472. l«e climat du Tonkin. — Le Tonkin a deux saisons, ïê et l'hiver. L'été dure de mai à septembre avec une température moyenne, dans le delta, de 28°,1 et même de 28°,9 en juillet. La moyenne de maxima mensuels, de 1878 à 1880, a été de 30°5'; celle desminiml de 25°,1. Pendant cette saison, les variations d'un jour à l'autreei même du jour à la nuit sont peu sensibles; c'est cependant entre une heure et deux que la chaleur est le plus accablante. Pourle Européens, elle l'est durant toute la saison et, combinée avec 11 grande humidité de l'atmosphère, elle les rend incapables d'un Invail suivi en plein air et les expose à de fréquentes insolations. C'est aussi la saison des pluies; les orages sont fréquents, surtol en juin et en août, sans être réguliers comme ils le sont généralement sous les climats tropicaux; en juillet, il tombe quelquefoise< un jour une hauteur de plus de 10 centimètres de pluie. L3 rivières commencent à déborder en mai, à cause de la fonte des neiges dans le Yun-nan. L'hiver, qui après les temps variables d'octobre commence» novembre et dure jusqu'àla fin de mars, a une température moyei
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ne 19°)2) qui descend même à 16°,o pour le mois de janvier. Les variations mensuelles et diurnes sont plus sensibles qu'en été; on vu le thermomètre monter à 28° et descendre à 8°,o. L'hiver commence par des sécheresses et se termine en février et mars par des brouillards et des pluies fines. La température relativement basse et variée des quatre mois d'hiver et les brumes qui couvrent |le ciel, quoique la pluie soit moins abondante qu'en été, retrempent les ressorts de la vie détendus par la continuité des chaleurs stivales et rendent le séjour du Tonkin supportable aux Européens. Entre ces deux saisons il y a une transition qui dure à peu près un mois et qu'on peut considérer comme un printemps et un aulomne. Au Tonkin, sous l'influence des moussons, les vents dominants ^ont celui de sud-est en été et celui de nord-est en hiver. Les typhons, qui sévissent avec une grande violence, nuisent à la végétation arborescente et sont redoutables surtout aux époques de changenent de mousson. Le delta, malgré les débordements des cours d'eau, est réputé beaucoup plus salubre que la région des collines et des montagnes. 473. i/histoire «lu Tonkin. — Le Tonkin a été longtemps un Etat indépendant sous la dynastie des Lé. Un de ses rois s'empara nème de Hué. Mais la fortune tourna contre eux et Nguyen-an, Hepuis Gia-long, empereur d'Annam, envahit le Tonkin, massacra |a famille royale et étendit sa domination sur le pays. Après la conquête de la Cochinchine, plusieurs Français tentô'ent le commerce du Song-koï par lequel ils espéraient ouvrir une oute navigable jusqu'en Chine. Francis Garnier, qui aspirait à faire lu Tonkin une possession française, ayant obtenu du gouverneur le Saigon d'être envoyé dans ce pays pour apaiser un différend iommercial et négocier, s'il était possible, un traité, répondit à me attitude malveillante des indigènes par la prise de la citadelle z Hanoï(19-20 nov. 1873) et s'empara, avec une poignée d'hommes, les principales places du delta. Une sortie téméraire contre les 'avillons-Noirs qui étaient venus jusque sous les murs de la citalellelui coûta la vie (21 déc. 1873). Le traité de paix du 13 mars tetle traité de commerce du 31 août 187G signés avec l'empeeur dAnnam autorisèrent la libre navigation du Song-koï et luvrirent au commerce européen les ports de Hanoï et de Haïûong, puis de Quïnhon. Le gouvernement annamite soutint sous main les Pavillons-Noirs ft ses mandarins montrèrent des dispositions si malveillantes
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qu'en 1882 la France dut envoyer quelques troupes. Rivière qui les commandait et qui avait dû occuper de nouveau la citadelle (22 avril 1882), périt, comme Garnier, dans une sortie (19 mai 1883). Il fallut envoyer des renforts. Après le bombardement de Thuuan par l'amiral Courbet (19 août 1883), M. Harmand, commissaire général, obtint de l'empereur d'Annam (25 août 1883) un traité par lequel, entre autres conditions,un résident français devait être plate' à côté du gouverneur annamite dans chaque province du Tonkin, Cependant l'amiral Courbet , disposant d'une petite armée (9 000 hommes), enleva aux Pavillons-Noirs la citadelle deSon-fay après trois jours de combat acharné (17 nov. 1883). En 1884, de nouveaux renforts étant arrivés, Bac-ninh, Hung-hoa, Tuyen-qum^ furent successivement enlevés et les Chinois partout battus (1881), Le parti de la paix l'ayant emporté à la cour de Pé-king, le traité de Tien-tsin par lequel la Chine renonçait à toute action au Tonkin fut signé (11 mai 1884); mais, sous l'influence du parti delà guerre, les Chinois n'évacuèrent pas leurs positions et la guerre recommença avec l'engagement de Bac-lé (juin 1884); c'est alors que l'amiral Courbet alla hardiment bombarder l'arsenal de Fou-tchéou, et qu'au Tonkin le général Brière de l'Isle rejeta les Chinois au delà de Lang-son (prise de Lang-son le 13 février 1885), pendant que le chef de bataillon Dominé arrêtait quarante jours une armée chinoise de renfort devant Tuyen-quan, et donnait au général le temps de venir les battre à Hoa-Môc (4 mars 1885). Un retour offensif des Chinois sur Lang-son et une retraite précipitée faillit compromettre ce succès. Un nouveau traité venait d'être négocié avec la Chine (préliminaires le 4 avril 1885, traité le 9 juin) qui renonça à ses prétentions sur le Tonkin. Le général de Courcy, muni de pleins pouvoirs, triompha du mauvais vouloir de la cour de Hué et d'une révoltée! institua un nouveau souverain. Les années suivantes jusqu'en 1889 ont été employées à purger le Tonkin des rebelles, désignés sous le nom de pirates, qui l'infestaient et à pacifier lTndo-Chine. Après la mission de Paul Bert dont la mort subite interrompit l'œuvre d'organisation civile du pays, le gouvernement a réuni toutes les possessions françaises de l'Indo-Chine sous l'autorité d'un gouverneur général civil. Depuis 1887, le chiffre des dépenses militaires supportées parla métropole a été réduit, et en 1889 la création de la garde civile» fait passer de l'armée active à la population indigène la responsabilité de la sécurité locale. Celte sécurité est loin d'être encore
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omplèle (1891). Plusieurs provinces du delta paraissent presque ntièrement pacifiées; mais d'autres sont infestées par les pirates, aelques-uns Chinois, la plupart Annamites ou Muongs, qui ocipent la région montagneuse et forestière, même une partie de région des collines et que recrute l'aversion des habitants pour ute domination étrangère; une quarantaine de villages ont été llaqués et brûlés par eux en 1890. En 1891 la prise du fort de 'um-thuong dans la province de Yen-thé a arrêté de ce côté leurs ncursions. 474. I>a population «lu Tonkin. — Le chiffre de la population, ui n'est pas connu, ne dépasse peut-être pas 6 millions pour les provinces administrées sous l'autorité de la France et 9 millions pour a totalité du Tonkin, français et annamite. Des auteurs portent ème à plus de 10 millions la population du Tonkin français. Les nnamites, à qui on reproche d'être vaniteux et dissimulés, forlent le fonds de cette population et occupent le delta. Us sont, omme nous l'avons dit, de petite taille (lm,55 pour les hommes) et ils ontles membres grêles, les pieds petits et le gros orteil séparé 'es autres doigts, les pommettes saillantes, la peau jaune. Les Muongs, nom par lequel les Annamites désignent d'ordiaire les habitants du haut pays qu'ils qualifient de barbares, sont eut-ètre des Mois de Thaïs, de Méos, de Mans; parmi eux sont robablement les plus anciens habitants du pays. Leur type diffère peu de celui des Annamites. Us habitent exclusivement la région montagneuse et y vivent disséminés par petites tribus, dans une 'ndépendance presque complète, au milieu de forêts impénétrables. Leurs maisons sont élevées sur pilotis de bambous, à 3 ou 4 mètres du sol. Les cours d'eau, Song-koï, Rivière claire et Rivière noire, sont à peu près les seuls moyens d'accès dans leur pays. Les Chinois sont pour la plupart marchands dans le delta; ils sont cultivateurs, mineurs dans la région montagneuse du nord-est. Les Européens, en 1888, n'étaient guère qu'au nombre de 1150, dont 439 habitant Hanoï, 500 Haï-phong, d'autres résidant à Namdinh. Presque tous étaient français; les femmes (186) ne formaient qu'une très petite minorité. La vie au Tonkin est coûteuse pour l'Européen. Les Tonkinois parlent à peu près la même langue que les Annamites. Les Muongs parlent plusieurs dialectes tout à fait différents de cette langue. Les Tonkinois professent une sorte de bouddhisme très relâché, comme en Annam. Les pagodes sont en très grand nombre dans
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la campagne; celles deConfucius sont nues; celles des bouddhiste sont parées d'images et d'autels ; d'autres pagodes sont consacrées h des génies divers. Il y a des catholiques ; le Tonkin forme cinq vicariats apostoliques. Les Tonkinois sont en général dociles, soumis à l'autorité, de mœurs douces, défiants et ne laissant pas facilement paraître leurs impressions. Us sont habiles aux travaux agricoles et cultivent leurs champs avec beaucoup d'art. Us sont surtout agriculteurs; ils sont aussi artisans. Les femmes, qui passent pour plus laborieuses, plus économes et même plus intelligentes que les hommes, exercent le commerce ; un négociant (surtout le négociant Chinois) qui a plusieurs maisons fait tenir chacune d'elles par une de ses femmes. La polygamie existe; mais, comme en Annam, l'épouse de premier rang est la maîtresse de la maison, supérieure aux femmes de second rang qui la respectent et lui obéissent; son fils aîné, quelle que soit l'époque de sa naissance, est réputé l'aîné de la famille. En fait, la polygamie n'est pratiquée d'une manière générale que dans les classes riches. Le Tonkinois, comme l'Annamite, est très attaché à la vie de famille et professe avec respect le culte des ancêtres; il aime l'instruction et les honneurs. Le costume indigène est très simple : un pantalon blanc, une grande robe et un très grand chapeau en forme de champignon en sont les trois principales pièces. Les femmes s'habillent comme les hommes. Le parasol est un signe de distinction. Les soins de propreté font défaut aux deux sexes. Les habitations sont plus simples encore que le costume; elles consistent le plus souvent en une petite case construite avec quelques poteaux de bambou et couverte d'une toiture en feuilles ou en paille, d'où leur nom de pailloltes. Cependant les riches habitent des maisons construites en briques, sans étages. Le mobilier est d'une extrême simplicité; le principal meuble de la salle de réception est une grande table basse qui sert de siège et de table à manger. Les Tonkinois se pressent dans le delta où la densité est généralement considérable, tandis que la population Muong est très clairsemée dansles parties hautes, qui sont d'ailleurs réputées insalubres. Le delta est une fourmilière d'hommes; la région montagneuse et boisée est presque déserte. Aussi dans le delta, les salaires agricoles ne dépassent-ils guère 20 centimes sans la nourriture et les salaires dans les villes variaient-ils entre 25 et 30 centimes, avant l'arrivée des Français.
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47o. L'administration, les provinces et les villes du Tonkin.
— Le traité du 6 juin 1884 a déterminé les conditions du protectorat français dans le Tonkin. Le Résident supérieur à Hanoi doit en assurer l'exercice. Des résidents français peuvent être placés dans tous les chefs-lieux où leur présence est jugée utile; ils peuvent habiter la citadelle et avoir une escorte française ou indigène. Les douanes, placées exclusivement aux frontières, sont administrées par des Français. Les étrangers sont placés sous la juridiction française. Des concessions faites, en octobre 1888, par l'empereur d'AnInam, ont permis d'ériger en communes françaises les villes de Hanoï [et de Haï-phong; les résidents y remplissent les fonctions de maire. Il y a, pour rendre la justice française, deux tribunaux de preimière instance, à Hanoi et à Haï-phong, qui relèvent de la cour \Sappel de Saigon. Les postes et télégraphes fonctionnent sous les ordres d'un directeur résidant à Hanoi. Il y a des écoles françaises à Hanoï et à Haï-phong, 17 écoles franco-annamites (pour l'Annam et le Tonkin), des écoles libres tenues par des congrégations religieuses (particulièrement par les sœurs de Saint-Joseph de Cluny et de Saint-Paul de Chartres pour les filles) et un grand nombre d'écoles indigènes dans lesquelles on enseigne à écrire l'annamite en caractères chinois ou français (quoe-ngn). Une garde civile indigène, chargée de la police depuis 1886 et | réorganisée en 1888, est placée sous les ordres du Résident supérieur. Le corps d'occupation du Protectorat se compose de trois brigades; environ 8S0O hommes de troupes européennes (pour le Tonkin et l'Annam) et 10000 de troupes indigènes tonkinoises (en 1891). Les troupes indigènes sont fournies par les villages et commandées par des Européens. Le général commandant réside à Hanoï. Sur les rivières stationne une flottille de canonnières. Le Tonkin est divisé en 23 circonscriptions territoriales administratives françaises (le nombre en a varié fréquemment), dont une province Muong créée en 1886 aux dépens des territoires montagneux de Son-tay, de Ninh-binh et de Hung-hoa. Un gouverneur indigène, mandarin de deuxième degré portant le titre de tong-doc dans les grandes provinces annamites, mandarin de quatrième classe avec le titre de thuan-phu dans les petites, possède le pouvoir civil et militaire, avec une autorité très étendue et répond de la levée de l'impôt. Pour certaines affaires impor-
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antes, le thuan-phu doit en référer au tong-doc duquel il relève A la tète de chaque circonscription territoriale, il y a un résident ou un vice-résident français qui contrôle les administrations indigènes en évitant de s'immiscer dans les affaires intérieures, centralise le service des impôts et exerce son autorité sur les fonctionnaires français et sur la population européenne. Les mandarins conservent, à côté des résidents, toutes leurs anciennes attributions. Chaque province annamite est divisée (comme dans l'Annam) en phu, le phu en huyen, le huyen en tong, le tong en xa, circonscriptions qui rappellent à peu près les préfectures, sous-préfectures, cantons et communes de l'administration française et quelquefois en dao ou marches militaires. Le chef du village, dit ly-truong, est agréé par le huyen sur la présentation d'un conseil de notables. Les notables exercent eux-mêmes certaines fonctions administratives; le ly-truong n'est que l'exécuteur des décisions du conseil, qui gère souverainement les affaires de la commune. Sa gestion est contrôlée par un autre notable, le huong-truong. Le nombre des provinces annamites ne correspond pas aux circonscriptions administratives françaises. La répartition des huyen et des phu entre ces circonscriptions est opérée, de concert, par le résident supérieur et le Kinh-luoc (vice-roi du Tonkin). La commune est la véritable unité politique au Tonkin comme enAnnam; elle s'administre elle-même; c'est par commune que sè perçoit l'impôt. Le Tonkinois est attaché à sa commune comme à sa famille. Chaque village forme une agglomération compacte de maisons entourées chacune d'un jardin et masquée par une épaisse haie de verdure; le village lui-même est ceint d'une fortification de bambous ou entouré de marais; la nuit, les portes en sont fermées et des chiens de garde veillent. Dans l'enceinte est une pagode dédiée au génie protecteur du village et qui sert de maison commune. L'impôt se compose de contributions personnelles acquittées en argent ou en nature, de contributions foncières payées aussi en nature ou en argent et d'impôts spéciaux sur quelques industries. 1° La,province de Hanoï comprend quatre phu : Hoaï-duc, Thuongtin, Hung-hoaï, Ly-nhân, et le dao de Myduc. — La capitale est Hanoï (env. 150 000 hab.). La ville, fondée dans les premiers siècles de l'ère chrétienne, a été longtemps la capitale du royaume d'Annam. Hanoï, située par 21° l'58' de latitude nord et 103° 29'26 de longitude (tour de la citadelle) est assise le long de la rive droite du Song-koï, au sud du grand lac, sur une étendue de 3 kilomètres. La ville, comme toutes les villes annamites, est une
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Lloméralion de villages (108 villages répartis en 7 cantons et oupés près de la citadelle) et comprend un canton extérieur (Thoiong)- Chaque village est administré par un maire et possède au oins une pagode. La citadelle, carré de 1200 mètres de côté, cupe plus du tiers delà superficie totale de la ville qui aune forme iangulaire. La plupart des rues sont étroites et sont souvent inoniespendant les crues, moins par le fleuve que par les eaux de pluie i ne trouvent plus d'écoulement. Les maisons sont la plupart en iques; dans les quartiers pauvres elles sont en paillotte. Les instries, qui ont une grande diversité, sont exercées par les inclines, principalement celle de la laque, de la soie, du papier, de la nfiserie, de l'ébénisterie. Les Chinois et quelques maisons franises font le commerce en gros. Tous les cinq jours, il y a un and marché pendant lequel les rues sont encombrées de plus de 000 campagnards. Chaque rue, pour ainsi dire, a son genre de mmerce spécial; la plupart des boutiques sont tenues par des nmes. La rue Paul-Bert, qui s'étend du fleuve à la citadelle, est rdée de constructions européennes. La « Concession », où étaient ibord (depuis 1874) les établissements français, occupe la rue du uve. Les rués sont animées par une active circulation de piéis, d'acheteurs discutant longuement le prix de la marchandise, porteurs soutenant sur leur épaule un bambou avec un panier ihaque bout, de « pousse-pousse » traînés par deux hommes, de lanquins. Outre la citadelle, plusieurs monuments, la pagode du mdBouddha, la cathédrale, etc., sont dignes de remarque. La le qui, depuis octobre 1888, est devenue française, par concesn de l'empereur d'Annam, et qui est administrée comme une mmimc de France, a pris de rapides développements et s'est ibellie. Au delà de la citadelle est un lac de 12 kilomètres de )r, le Tay-ho, dont les bords sont la promenade favorite des ropéens. 2° La province Ninh-binh, dont la population est d'environ 0000 habitants, comprend quatre phu : Yên-khanh, Nho-quan, h-quan-phan et Yên-khanh-phan. La capitale Ninh-binh (5 000 h. v.) est située entre le cours inférieur du Day et le Song-nanigi ^ citadelle est huchée sur un rocher escarpé. 3° ^province de Nam-dinh, province maritime, la plus peuplée millions d'hab. ; 2 500 kil. c. ; densité 800 hab. par kil. c.) et la Jscommerçante du Tonkin, comprend quatre phu: Zuang-truong, en-xuong, Thaï-binh, Nghia-hung. —La capitale Nam-dinh (env. 000 hab.) s'étend sur plusieurs kilomètres le long d'un canal
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qui relie le Day au Song-koï, au centre d'une région fertile t t riz, avec une forte citadelle; on y voit beaucoup d'artisans h plupart indigènes, surtout des ouvriers en incrustation de nacre et de marchands, dont beaucoup sont Chinois. La ville conslruilea briques, avec des rues alignées et propres, est, après Hanoï, la plus importante du Tonkin et un des plus grands marchés indigents, Elle a, depuis 1890, un budget particulier. -4° La province de Hung-yèn, peuplée d'environ 162000 haï,}, tants, comprend deux phu : Khoai-chau et Tuoï-hung. —La capitale Hung-yèn (8 000 hab. env.), située à l'entrée du canal fe Bambous, est une localité agricole sur la rive gauche du Songkoï, qui a été au xvn° siècle (depuis 1637) un entrepôt commercial des Hollandais; on y fabrique des mèches de lampion en moelle de bambou et des éventails en plumes. 5° La province de Haï-duong, province maritime, peuplée d'environ 1300000 habitants (dont 122000 catholiques), comprend quatre phu : Binh-giang, Nam-sach, Ninh-giang, Kinh-mon. — La capitale est Haï-duong (10000 hab.), ville située sur le Thaï-binh, renommée par son luxe; elle a été saccagée deux fois et presque entièrement détruite pendant la guerre, en 1883. La ville principale clans la partie septentrionale de la province, sur le Thaï-binh,esl la ville des Sept-Pagodes, qui a pris un rapide développement. 6° La province de Haï-phong, qui est de création récente et qui est la plus petite province du Tonkin, comprend trois huyen el compte environ 30000 habitants annamites. — La capitale esl Haï-phong (située par 2G°51'43" de latitude et 104°20'8" de Ion;, à la pagode de l'Observatoire), qui n'était qu'un village avant 1815 et qui est aujourd'hui une ville européenne (15 000 hab., dontCOO Européens et 5 600 Chinois); elle a été construite à grands te presque sur un marais et est devenue le principal port du Tonkin; la rive droite du Cua-Cam et le Song-lam-bac (canal qui conduit à Hanoï) sont tout bordés de docks et de magasins. Haï-phong a été détaché du territoire de la province et forme une commune française . 7° La province de Quang-yen, province maritime, est divisée en trois huyen et peuplée d'environ 25 000 habitants. 8° La province de Haï-ninh, province maritime aussi, quiaele détachée de la précédente, est située au nord-est du Tonkin, sw la frontière chinoise, et divisée en deux huyen ; elle renferme environ 6 000 habitants et a pour chef-lieu Mon-kaï (1 500 Chinois el 350 Annamiles).
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'laprovince de Son-taï, peuplée de 400000 à SOOOOO habitants, prend quatre phu : Quoc-oaï, Vinh-tuong, Lam-tkao, Quang— La capitale est Son-taï (env. 30000 hab. en 1882 et 00 hab. en 1890), sur le Song-koï, au pied du mont Bavi, ville issante autrefois, forte citadelle, qui a été le quartier général de ésistance contre les Français et dont ceux-ci se sont emparés lécembre 1883; elle a été ruinée par la guerre. 0° La province de Hung-koa, qui est limitrophe du Yun-nan, upe le cours supérieur (au Tonkin) du Song-koï et de la Rivière re, compte environ 20000 habitants sur un territoire beaucoup s vaste que celui de toutes les autres provinces; elle est divisée cinq sous-préfectures qui sont incomplètement organisées : chef-lieu Hung-koa, bourgade de 1 700 habitants (dont 30 euéens), dont la citadelle, construite d'après le système de Vau, est voisine du fleuve. Lao-kay, petite ville située sur le Songet à la limite du Tonkin et de la-^ Chine, pourra devenir une ce de commerce importante. 1° La province de Luc-Nam, de création récente, comprend un i[Lang-giari) et trois huyen [Hu-nhung, Luc-nam, Yen-bac). — ng-son est le principal marché. i° La province de Cho-bo a pour chef-lieu Cho-bo, sur la Rire noire. 3° La province de Tuyen-quang, située sur la frontière de la 'ne et très boisée, comprend deux phu (An-binh et An-ninh), tre huyen et deux chans. — La capitale Tuyen-quan, assiégée les Chinois en 188b et vaillamment défendue par la petite upe française du commandant Dominé, a été presque entièrenl détruite. 4° La province de Bac-ninli comprend quatre phu : Tuson, uân-hanh,ûa-phucet Dang-phu et renferme environ 1300000 haants. — La capitale Bac-ninh, située à 25 kilomètres au nord-est Hanoï, comptait environ 11 000 habitants dont beaucoup de Chis; elle aune citadelle très considérable; la ville, presque rasée dant la guerre (1884), s'est relevée, depuis la conquête, par s constructions nouvelles et plus régulières. Dap-Cau lui sert de rf, sur le Song-cau. 13° La province de Thaï-nguyen, peuplée d'environ 150000 liants, comprend trois phu : Phu-binh, Tong-hoa, Tung-hoa et chans. — La capitale est Thaï-nguyen (env. 20C0 hab.), sur ng-cau, dont la citadelle a été prise en 1884 par les Français. La province de Lang-son comprend deux phu : Truong-khanh
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et Truong-dinh. — La capitale est Lang-son sur le Song-ki-kou qui porte ses eaux en Chine, localité rendue célèbre par les év nements de 1883, place très fortifiée sur la frontière. Le grnj marché de Ky-lua se trouve à 2 kilomètres de Lang-son. 17° La province de Cao-bang, la plus septentrionale du Tonkin comprend deux phu : Trung-Khach et Hoa-an et trois huva [Nguyen-binh, Quang-huyen, Thach-an). — La capitale est Cm. bang, ville frontière comme Lang-son et occupée par les Francu en 1886. 18° La province Muong comprend deux phu : Luong-son etZacson, deux huyen : Ky-son et Lac-thuy, et deux chan. — Elle a pou chef-lieu Phuong-lam, sur la Rivière noire. 19° La province de Thai-binh, située entre le canal des Bambou et le bras du Song-koï dit Thaï-binh. •476. Lies produits agricoles du Tonkin. — Le riz (riz sec, blanc ou rouge, destiné à l'alimentation et riz gluant à la fabrication de l'alcool) est, comme dans l'Annam et la Gochinchine,Il principale culture du Tonkin, comme il est la principale nourrituri de la population. Les habitants lui consacrent tous les terrainsargileux du delta et tous les fonds de vallée de la région montagneuse, soit environ 1 million d'hectares. Les rizières sont en général très bien tenues. Sur les cinq sixièmes des terres on fait deux récolte par an : la première, semée en octobre, repiquée de la fin de décembre au commencement de février, est récoltée en juin et ai commencement de juillet (ce qui correspond au quatrième et ai cinquième mois du calendrier annamite) ; la seconde, qui est la phi productive, repiquée en juillet est récoltée en novembre (dixième mois de l'année annamite); mais ces deux récoltes ne rendent guère qu'un quart en sus de l'unique récolte de la Cochinchine. La canne à sucre, dont la qualité est jusqu'ici médiocre, est cultivée dans les jardins et sur les bords sablonneux des rivières : on fabrique du sucre cristallisé. Le ricin et le sésame fournissent la plus grande quantité deVhuile consommée dans le pays. Les patates,\s ignames, les navets, le gingembre, les choux, les haricots, lespii, les epinards et la chicorée poussent en abondance et presque tous les légumes d'Europe peuvent réussir. L'indigo provient surtout de la province de Bac-ninh. La culture de l'aréquier est très répandue. Il en est de même de celle du tabac, car les femmes fument comme les hommes. Lt tabac des provinces de Hung-hoa et de Tuyen-quang est estimé des indigènes. Le bétel est plus rare.
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e mûrier nain est très répandu dans le delta; le cotonnier vient les terrains secs et sablonneux. Le cunoo, tubercule qui croît s les forêts du nord, fournit une teinture brune fort usitée chez Annamites. Le thé est bien cultivé, surtout dans la province de m-binh et dans les montagnes des Muongs. armiles fruits, les bananes viennent en première ligne; puis les tiges, les limons, les pamplemousses, les fruits du jaquier, les anas qu'on consomme en grande quantité, e bambou est très cultivé dans tout le delta et sert à un très grand mbre d'usages. Les forêts, qui couvrent la région montagneuse, ne sont guère ploitées que dans le voisinage de cette région. Elles fournissent charbon et des bois de construction, tels que le cho, le liera, iinh, le sen, le .tan, le ngoc-am employé pour les cercueils. On élève un petit nombre de chevaux dans le nord, surtout dans province de Cao-bang; les chevaux annamites sont petits, mais ès résistants. Les bœufs, qui sont de petite taille et dont les indigès mangent rarement la chair, et les buffles sont beaucoup plus mbreux. Les porcs sont très communs; on mange beaucoup de rc et on en fait une exportation régulière pour Hong-kong. Les km sont en grand nombre dans la région montagneuse. Partout élève beaucoup de volailles, canards, oies, poules. On élève aussi petits chiens que l'on mange. La pèche fournit le poisson et les crustacés dont les Annamites nsomment une très grande quantité. La sauce dite nuoc-mam, qui t d'un usage journalier, est faite avec du poisson fermenté. L'élevage des vers à soie est une des industries importantes de la ontrée; on a évalué à plus de 700 000 kilogrammes la producon annuelle de la soie. Les rats, les grenouilles et les crapauds, les oiseaux aquatiques bondent dans le delta. L'éléphant et le tigre, tous deux de petite spèce, vivent dans la région montagneuse. Il existe à Hanoï un jardin botanique et à Phu-doan une ferme'cole. 477. L'industrie du Tonkin. — Les montagnes du Tonkin paaissent riches en métaux. Les Annamites exploitaient une centaine e mines : or dans les sables d'alluvion des provinces de Thaïguyen et de Tuyen-quan; argent et fer dans la province de Thàiguyen; fer hSon-tay, à Lang-son; cuivre à Hung-hoa, à Tuyenwng, à Son-tay, sur les bords du Thai-binh, à Han-long, à Daï-tu, ur les bords du Dao-kiang ; fer dans les provinces de Lang-son,
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de Thaï-nguyen, de Cao-bang, de Quang-yen; plomb argent^ dans les montagnes du Kkin-nhan; houille dans la presqu'île Lacht-duyen, à Hon-gaï, à Ke-bao, à Ha-lou, à Nagotna, àZ>oi trien. La province de Thaï-nguyen est la plus riche en mjJ On a découvert la présence du charbon de terre ou du terri houiller dans le nord. Les gisements de l'île de Kébao et de Hougaï sont exploités par des compagnies françaises. La fabrication des étoffes de soie, qui sont d'un usage presq B général au Tonkin, occupe beaucoup de bras, surtout dans 1K provinces de Son-lay, de Hanoi et de Nam-dinh; celle des cotonnades, dont les quatre cinquièmes environ sont faits avec des| importés, en occupe plus encore. La principale fabrique de papier, lequel est fait avec l'écorcedt caygio, est située dans la banlieue de Hanoi. Le salaire des ouvrier; n'y est que de 12 à 25 centimes par jour. On peut encore citer parmi les industries florissantes celle de la laque, que l'on extrait du cayson, arbre abondant dans les forêts du Hung-hoa. La broient, la teinture, Xorfèvrerie, la sculpture sur bois, la fabrication des meubles, des cercueils, des incrustations de nacre, des poteries (surtout celles de Tho-ha, province de Bac-ninh) sont, aussi à citer. 478. Les yoies «le communication. —Les digues qui, dans le delta ont de 2 à 7 mètres de hauteur et se ramifient dans Ions les sens sur la plaine, sont les voies de communication les plus fréquentées chez un peuple qui se sert de doubles paniers portési dos d'homme et de brouettes, très rarement de voitures. La rai royale de Hué en Chine par Ninh-Dinh, Hanoi et Lang-son, large de 4 à 8 mètres, traverse le Tonkin ; elle envoie des embranchements sur toutes les capitales de province; elle est médiocrement entretenue, faute de matériaux. Une autre route, de Hanoi ài'ontay et Hung-hoa, a été construite par les Français. Il y a aussi i grand nombre de chaussées étroites qui relient les principales localités entre elles. Un chemin de fer à voie étroite (0 ,60) est en construction de Phu-lang-thuong à Lang-son (105 kil.) et doit être terminé en 1891. On doit le prolonger jusqu'à Nacham (35 kil.) et de l'étendre de Phu-lang-thuong à Hanoi par Bac-ninh (46 kil.) et d'en construire un autre de Bac-ninh aux Sept-Pagodes (28 kil.). Les cours d'eau et les canaux sont les voies de communication les plus suivies pour le transport des marchandises. Un service de messageries fluviales, dont Hai-phong est la tête de ligne, a été organisé en 1886; il dessert les principales villes jusqu'à Nam-diê\
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Cho-bo, etc. La navigation du Song-koï est ouverte jus'à la frontière chinoise et Lao-kay deviendra un entrepôt de mmerce entre le Tonkin et la Chine; des convois de petites joues se sont rendus, par d'autres cours d'eau, jusqu'en Chine. Le Tonkin est relié par câble télégraphique à Hong-kong et à ïgon par Thuan-an. Une ligne télégraphique par terre relie Hué Hanoi. Des lignes télégraphiques relient toutes les préfectures Tonkin et communiquent, depuis 1890, avec le réseau chinois ar Lao-kay. La ville de Hanoï, située au centre du delta, est le grand marché Tonkin. Haï-phong, qui communique avec Hanoï par deux caix, en est le port principal et possède une rade spacieuse, bien ritée. Haï-phong entretient des relations maritimes surtout avec ong-kong (trajet de 50 à 60 heures) et avec Saigon (trajet de 6 à jours par les paquebots de la compagnie des Messageries mari)nes). Le paquebot français arrive de Saigon à Haï-phong 30 milles marins) en quatorze jours, après avoir fait escale sur côte de l'Annam à Nhabrang, h Qui-nhou, à Tourane et, si le empsle permet, à Thuan-an. De Marseille à Haï-phong, le voyage, ar Saigon, dure de 35 à 40 jours; la distance est de 8095 milles arins (près de 15 000 kilomètres). 479. lie commerce du Tonkin. — L'état de guerre n'a pas péris de juger d'abord ce que pourrait être le commerce du Tonkin. n 1883, Haï-phong n'avait importé et exporté qu'une valeur d'un lillion de francs. Le transit pour le Yun-nan avait été d'environ million et demi en 1882. En 1888, les importations constatées par e service des douanes se sont élevées à 23 881 000 francs (38 milions en 1887), sur lesquels la France en comptait 9 ; elles consistaient en fils de coton, en riz, blé et farines, en cotonnades, en opium, en vins et liqueurs, en ouvrages en métaux, en papier. Les exportations (environ 7 millions), consistaient surtout en soie, en riz, en huile. Le total du commerce extérieur a été d'un peu plus de 30 millions. Les cinq sixièmes se font par Haï-phong. Une petite partie se fait par terre avec la Chine. Dans le dernier trimestre de 1889, le mouvement commercial entre le Yun-nan et le Tonkin par le Song-koï et la douane de Mongtzé, ouverte le 24 août, a été de 1200 000 francs. 480. lie gouvernement général de l'Indo-Chine. — Le décret du 17 octobre 1887 a détaché le protectorat de l'Annam et du Tonkin du ministère des affaires étrangères et l'a rattaché au ministère de la marine et des colonies (aujourd'hui au ministère du
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commerce, de l'industrie et des colonies) en confiant l'adminislrj tion supérieure de la colonie de la Cochinchine et des protectorats de l'Annam, du Tonkin et du Cambodge à un gouverneur général civil de l'Indo-Chine. Saigon est la résidence ordinaire du verneur général, qui peut d'ailleurs séjourner dans toute aub ville de l'Indo-Chine (le ministère a projeté de transporter \ siège à Hanoi). Ces changements de résidence ne sont pas saninconvénient pour l'administration. Le gouverneur avait sous SR ordres, d'une part, un commandant supérieur des troupes (général de brigade), un commandant supérieur de la marine (contre-amirall un chef du service judiciaire (procureur général) et d'autre pari un lieutenant-gouverneur en Cochinchine, un résident général « Tonkin et en Annam et un .résident général au Cambodge. Le décret du 9 mai 1889 a modiûé cette organisation en supprimantlj résidents généraux et en plaçant sous les ordres du gouverneur général un lieutenant gouverneur à Saigon, un résident supérieure Hué, un résident supérieur à Hanoï et un résident supérieur a Pnom-penh. D'autres décrets (30 novembre 1889) ont fortifié l'autorité du gouverneur général.
Jj
Un conseil supérieur de l'Indo-Chine (institution qui a été critiquée), que préside le gouverneur général et dont font partie les deux commandants, le lieutenant-gouverneur, les trois résidents supérieurs, le chef du service judiciaire et les chefs de service des quatre pays, fixe le budget de la Cochinchine et donne soi avis sur ceux de l'Annam, du Tonkin et du Cambodge, que fixe le ministre du commerce, de l'industrie et des colonies. Un conseil de défense a été institué sous la présidence du gouverneur général en 1888. Il y a pour les postes et télégraphes un chef de service pour la Cochinchine et le Cambodge et un pour le Tonkin et l'Annam, Une Cour d'appel de l'Indo-Chine siège à Saigon. Depuis 1887, les possessions françaises de l'Indo-Chine forment une Union douanière. Le tarif général des douanes françaises, modifié pour certains articles par des décrets subséquents (décret du 9 mai 1889), est appliqué à l'Indo-Chine française. Deux directeurs des douanes et régies de l'Indo-Chine administrent : l'un pour la Cochinchine et le Cambodge ; l'autre pour le Tonkin et l'Annam. Un payeur chef de service dirige la trésorerie du protectorat de l'Annam et du Tonkin. L'ensemble des possessions désignées sous le nom de gouvernement général de l'Indo-Chine peut être évalué à environ
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00000 kilomètres carrés, peuplés de près de 14 millions et demi 'habitants, k savoir :
Superficie en k. c. Population. Densité habit, par k. c.
Cochinchine Cambodge Annam Tonkin
59.460 120.000 220.000 100.000 499.460
1.916.000 1.500.000 5.000.000 (?) 6.000.000 (?) 14.416.000
33 13.5 41 60
Avant l'union, la Cochinchine avait un budget de recettes qui, près de longues difficultés au début, s'était considérablement ccru et laissait chaque année un excédent de recettes. En 1863, première année où la Cochinchine ait eu un budget résilier qui était affecté aux dépenses militaires faites par la métrooie pour la colonie, les dépenses de la colonie avaient été de 398000 francs sans excédent; la métropole avait dépensé, en utre, cette même année, 10 millions et demi pour sa colonie. En 887, les dépenses de la métropole pour sa colonie étaient réduites 4242000 francs, et les dépenses du budget colonial montèrent 27333600 francs sur lesquels la Cochinchine fournissait 200000 francs pour les dépenses militaires de la métropole. L'Union a grevé la Cochinchine d'une lourde charge. Malgré 'accroissement de certaines branches du revenu, particulièrement a Annam, les dépenses, surtout à cause du Tonkin, ont excédé fes recettes et la Cochinchine a dû fournir, depuis 1888, un continent de il millions de francs pour les dépenses générales du proectorat. Cette contribution, qui a été réduite à 8 millions en 1891, été une cause de gêne pour l'administration de la Cochinchine. Le budget du protectorat (Annam, Tonkin et Cambodge) s'élevait n 1890 à un peu plus de 12 millions de piastres, correspondant, au ours moyen de l'année, à environ 46 millions de francs et provenant, d'une part, des ressources extraordinaires (environ 23 millions ans lesquels figure le contingent de la Cochinchine), d'autre part es impôts annamites (impôt foncier, rachat des corvées, vente de k cannelle, ferme de l'opium, etc.), les contributions indirectes douanes, etc.). Les principales dépenses du protectorat portent ur les services militaires (23 millions) et sur la garde civile indiène. Le projet pour 1891 réduit ce budget à 37 millions et demi e francs dont près de 23 sont affectés aux dépenses militaires guerre et marine), le Tonkin devant supporter sur son propre budetce genre de dépense qui, pour les autres colonies, reste à» la barge de la métropole.
LA FRANCE.
III.
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De 1881 à 1890, le déficit du budget du protectorat s'est élevé a plus de 9 millions de francs ; pour le combler en partie et pourvoir k quelques travaux urgents, construction de casernes, achèvement du chemin de fer de Phu-lang-tuong à Lang-son, le gouvernements fourni, sur le budget métropolitain de 1891, une somme de 18 millions. Le décret du 11 mai 1888 a supprimé le budget général de l'Indo-Chine et lui a substitué les trois budgets de la Cochinckint, du protectorat du Cambodge, du protectorat de l'Annam et k Tonkin. L'unité monétaire dans l'Indo-Chine est la piastre, pièce d'argent de 27^,21 au titre de 900/1000cs, qui valait 5 fr. 35 lorsque la valeur de l'argent était avec celle de l'or dans le rapport de 15,5 ai La baisse de l'argent en Europe et en Amérique a causé de graves embarras aux finances de l'Indo-Chine, quoique l'argent continuât à conserver à peu près son ancienne valeur dans les transactions journalières des indigènes. Le budget que l'on avait établi en francs en 1887 a été rétabli en piastres en 1888, mais le traitement des fonctionnaires français a été réglé en francs et payé en piastresau cours. La Banque de l'Indo-Chine (créée en 1875), qui a son siégea Saigon, une succursale h Haï-phong, une à Pondichéry, une agence h Hanoï et une agence à Pnom-pen, possède un capital de 12 millions de francs (dont 3 millions versés) ; elle a fait, pendant l'exercice 1888-1889, 61 millions d'escomptes ou encaissements, 22 millions et demi d'avances diverses et 87 millions d'opérations de change (remises ou émissions sur l'Europe, etc.). En 1888, le commerce total de l'Union douanière indo-chinàt s'était élevé à 140 millions de francs (non compris les monnaies d'or et d'argent). En 1889, il n'a été que de 117 millions par suite d'une diminution (il y a eu une légère augmentation pour l'Annam et le Tonkin) de 25 millions pour la Cochinchine, dont le contingent budgétaire de 11 millions a affecté les forces productives;les importations ont été de 68 millions ; les exportations de 72. L'application du tarif français, même après les modifications de 1883, a restreint les débouchés étrangers et gêné le développement du commerce indo-chinois. Sur les 117 millions, 17 (15 et demi à l'importation et 1 etdemi à l'exportation) appartiennent à la France; un demi-million auï autres colonies françaises; 99 millions et demi à l'étranger, surtout à. Singapore, Hong-kong et la Chine.
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Les articles principaux ont été : à l'importation, les ouvrages en létaux (18 millions), les tissus (14 millions), les fils (7 millions), les oissons, le charbon de terre, les denrées coloniales; à l'exportation, .riz et autres farineux alimentaires (38 millions), les ouvrages en étaux (9 millions), les produits animaux, les denrées coloniales. Le commerce en 1889 se répartissait ainsi (en millions de ancs, la piastre étant comptée pour 4 francs) :
Importations. Exportations. Total.
Cochinchine Annam Tonkin
31.9 4.7 23.7 00.3
42.2 3.7 10.9 56.8
74.1 8.4 34.G 117.1
3e Section.
LES POSSESSIONS FRANÇAISES EN OGÉANIE.
— I. 481. Géographie physique de la Nouvelle-Calédonie (243). — 482. Les indigènes (246). — 483. Géographie historique et administrative de la Nouvelle-Calédonie (246). — 484. La population libre et les condamnés (248). — 4 8 5. La géographie économique de. la Nouvelle-Calédonie (249). — 486. Les dépendances de la Nouvelle-Calédonie (251). — 487. Les NouvellesHébrides (253). .488. Géographie physique de Tahiti et de l'archipel de la Société (256). — 489. La géographie historique de l'archipel de la Société (258). — 490. La population de l'archipel de la Société (259). — 491. L'administration et les localités (200). — 492. Les productions et le commerce de l'archipel de la Société (2GI). — 493. Les îles Toubouaï et Rapa (262). — 494. Les îles Touamotou et les îles Gambier (264). — 495. Les îles Marquises (265). — 49G. L'ensemble des établissements français de l'Océanie (267).
OMMAIHE.
I 481. Géographie physique de la Nouvelle-Calédonie. — A 000 kilomètres environ au sud-est de Saigon et à 1000 kilomètres l'est de l'Australie est une grande île, longue d'environ 400 kiloètres, large seulement de 55 en moyenne, inclinée du nord-ouest a sud-est entre 20° 10' et 22° 26' de latitude sud d'une part t entre 161° et 164° de longitude orientale d'autre part, ayant me superficie d'environ 15000 kil. carrés ; c'est la Nouvellealédonie. Une ceinture de récifs, bâtie par les coraux, l'enveloppe en laisant çà et là quelques passes et protège la côte contre les tempêtes la haute mer, en même temps qu'elle en rend l'accès difficile, nord-est, le récif porte encore le nom de Cook qui l'a décou-
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vert. Les principales passes de la côte orientale sont celles de Balade, de Toulio, de Houaïlan, de Canala, de Toupéti, de Ym Sur la côte occidentale où la barrière de coraux porte les noms de Grand récif au sud et de Grands récifs de Gatone, de Mathieu de Roumac et des Français au nord, les passes principales sont celles de Boulari, de Dumbéa, et de Ouitoé qui conduisent à méa; de Saint-Vincent, de Ouarail, de Pouembout, la coupée k l'Alliance, les passes du Coëtlogon, celle de la Gazelle, celle dt Yandé. D'Ouraïl à Gatope la ceinture serre de trop près la côte pour que les gros navires puissent pénétrer dans l'intervalle. Dans l'intérieur de la ligne de récifs, les principaux accidents de la côte occidentale sont le cap Ndoua et Y île Ouen, extrémités méridionales de la Nouvelle-Calédonie, les presqu'îles de Nontm et de Ducos avec Vile Nou ou Dubouzet, les baies de la Dumbéa & de Saint-Vincent; la baie de Ourail; puis à 250 kilomètres plus ai nord, la baie de Néhoulié, avec le port de l'anlé, la presqu'île k Poume et Vile Paâbâ à l'extrémité septentrionale de la NouvelleCalédonie. Sur la côte orientale, sont Vile Balabio, voisine de l'extrémité septentrionale, Balade et le cap Colnett, découvert le 4 septembre 1774 par Colnett, pilote du navire de Cook, les cap Touô, Baye et Bocage, la baie de Canala avec le cap Dumoulin A le port Duperré, la baie de Ouinné. L'aspect général du pays est triste. Vu de la mer, il paraît aussi montagneux que la Corse, et il est formé en général de terrains anciens. Les roches serpenlineuses dominent dans la partie méridionale jusqu'à Canala : dans la partie septentrionale les schistes anciens donnent à la terre sa fertilité et au paysage son caractère pittoresque. Le système des hauteurs est complexe et quelque peu confus. Une grande chaîne centrale, accidentée, souvent aride, formée de roches ferrugineuses, partage l'île en deux versants. Da côté oriental, les montagnes bordent de près la côte et y forment souvent des falaises escarpées. Au nord, la chaîne qui se trouve entre la côte et la vallée du Diahot est une des plus importantes; elle tombe en pentes abruptes dans la vallée, en pentes plus douces sur la mer; au nord de Balade, les sommets ont de 500 à. 700mètres (683 m., près de Balaboum, 596 au sommet de Balade). Entre Balade et la pittoresque vallée d'Hyenghènc, la crête, plus accentuée, a des sommets qui dépassent 1000 mètres : le sommet Doà (1200 m.), le piton de Panié (1642 m.); plus' au sud, le mont Thingou (1 374 m.), le Mé-Maoya (1441 m.), le Mé-Arembo (1112m.) continuent cette ligne de hauteurs. Du côté occidental, les hauteurs
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iii bordent la côte sont en général moins élevées et laissent place plusieurs plaines étendues : la plaine de Boguin, près de Bourail, la plaine de Saint-Vincent au pied de la dent de Saint-Vincent, a chaîne qui borde au sud la vallée du Diahot n'atteint pas 0 mètres ; cependant, plus à l'est, le mont Kuala a 1085 mètres, le mont Homédeboua en a 1290. Au centre, la Table Unio 023 m.), visible en mer des deux côtés de l'île, est le centre d'un assif important. Plus importants encore et plus hérissés dépitons ntles massifs du sud dont les plus hauts sommets sont la dent 1 Saint-Vincent (1 547 m.), le pic de Humbolt (1 634 m.), le mont uen (1319 m.), le Mou (1219 m.), le mont Koghi (1078 m.). Au id de l'île et à l'est du mont d'Or, s'étend le vaste plateau des Lacs u'une chaîne de médiocre hauteur partage en deux parties et ont la moitié septentrionale est nommée plaine de Yaté; dans la oitié méridionale la rivière des Kaoris arrose une vallée étendue. Celte île montagneuse et étroite ne renferme que des torrents ont la plupart ont à peine 50 kilomètres de cours. Le plus impornt, la rivière de Bondé ou Diahot (100 kil. environ), « grande 'vière », prend sa source au mont Panié, traverse de belles foêts et coule du sud au nord dans une vallée qui occupe la artie septentrionale de l'île. Il est navigable sur une longueur de 0 kilomètres. Sur la côte orientale débouchent le Ouaième, la ri'ère de Hienghène où sont des grottes pittoresques et qui, après voir disparu près de la mer, reparaît dans un îlot de la côte, celle iTiouaka qui se jette dans la mer à Ouagap, celle à'Ouinné, celle e Yaté. Sur la côte occidentale sont le torrent de Tontouba qui e jette dans la baie de Saint-Vincent, disparaît sous terre pour eparaître un kilomètre plus loin, la Foa, la Aéra, formée de la otjouen et de l'A ri. La Nouvelle-Calédonie a deux saisons ; la saison sèche ou chaude 2° à 38°) de la fin d'octobre à mars, et Vhivernage ou saison aîche (13° à 25°) de novembre à mars. De la fin de décembre h vril, la pluie est abondante; les ouragans se produisent, accomagnés d'une chaleur souvent accablante. La quantité de pluie ni tombe à Nouméa est de lm,80, dont lm,60 pendant l'hivernage, es alizés du sud-sud-est et du sud-est dominent plus réguliôreienl dans le nord que dans le sud de l'île. La brise de terre est lus fréquente sur la côte occidentale, qui est sous le vent, que sur ^ côte orientale. Les brises qui soufflent presque toute l'année à ertaines heures rafraîchissent l'atmosphère et rendent le climat de îNouvelle-Calédonie très sain et même, en somme, agréable pour
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les Européens. Nouméa, abrité du vent, est une des localités où les brises se font le moins sentir; la température y monte jusqu'à 33° dans la saison chaude. Elle descend rarement dans l'île au-dessous de 12°. 482. L<es indigènes. — Les indigènes de la Nouvelle-Calédonie appartiennent, les uns à la race noire de la Mélanésie que caractérisent une peau noire, des cheveux crépus et des membres grêles, d'autres à la race malayo-polynésienne ou race canaque qui est plus grande et plus intelligente, quoiqu'elle soit en NouvelleCalédonie moins pure qu'à Tahiti et qu'elle se compose principalement de métis des deux races. Le costume consiste en un simple chiffon d'étoffe qui tombe sur le bas-ventre. Les Néo-Calédoniens sont agiles et robustes. Cependant ils travaillent peu et laissent aux femmes presque tous les labeurs pénibles. Ils construisent des cases qui ont à peu près la forme d'une ruche. Leur arme principale est le casse-tête; ils ne se servent guère d'arcs et de flèches que pour la chasse et la pêche. Ils croient à des génies, surtout à des génies malfaisants, et ils consultent souvent leurs sorciers. Ils sont divisés en petites tribus souvent hostiles les unes aux autres, et obéissent à des chefs héréditaires. Ceux-ci pratiquent la polygamie, quoique le nombre des femmes soit bien moindre que celui des hommes. L'igname, le taro, le pois canaque, diverses racines sont, avec les poissons, les coquillages,\t bœuf, le porc, la volaille et le gibier, les aliments ordinaires des indigènes. Les Néo-Calédoniens étaient anthropophages avant l'occupation française et ils le sont peut-être encore. Quelquefois, quand un vieillard devient à charge à sa famille, on le fait mourir, 483. Géographie historique et administrative de la NouvelleCalédonie. — Cook, venant des Nouvelles-Hébrides, aperçut, le 4 septembre 1774, la terre qu'un de ses hommes lui avait signalée et, après avoir trouvé un passage à travers les récifs,il aborda le lendemain dans le havre de Balade. La ressemblance que cette côte lui parut avoir avec l'Écosse lui fit donner à File le nom de Nouvelle-Calédonie. Au sud il découvrit aussi (26 sept) Vile des Pins. On suppose que des navires espagnols avaient para antérieurement sur ces côtes. En 1792, l'amiral d'Entrecasteaux, à la recherche de La Pérouse, reconnut l'île des Pins et une partie de la barrière occidentale des récifs ; il revint en 1793 et séjourna dix-huit jours à Bakk Un demi-siècle plus tard, le commandant du Bucépkale, ayant amené des missionnaires dans l'île, traita avec des chefs indi-
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es ethissa le pavillon français (1843) ; cet acte fut ensuite désaé sur les réclamations de l'Angleterre. Cependant, pour venger e massacre de l'équipage d'une chaloupe française, le gouverneent fit prendre possession de la Nouvelle-Calédonie par l'amiral évrier-Despointes (24 sept. 1853). Quelques jours après, le pavilm français fut hissé à Vile des Pins au moment même où un jmmodore anglais négociait une reconnaissance de l'autorité ritannique. La Nouvelle-Calédonie, considérée comme faisant partie des établissements français de l'Océanie, fut érigée en colonie distincte (15 juillet 1860) ; elle a eu un gouverneur dès 1862. En 1864, elle reçut un premier convoi de condamnés. Une grande insurrection, qui a eu lieu en 1878, arrêta pour plusieurs années le progrès de la colonisation. Aujourd'hui la colonie est administrée par un gouverneur qui exerce le pouvoir militaire avec le concours d'un colonel d'infanterie de marine et le pouvoir civil avec le concours d'un conseil privé, d'un directeur de l'intérieur, d'un chef du service judiciaire et d'un directeur de l'administration pénitentiaire. Les chefs d'administration et deux conseillers coloniaux, nommés par le gouverneur, composent le conseil privé. Un conseil général, élu par le suffrage universel, possède à peu près, mais avec des pouvoirs plus étendus, les mêmes attributions qu'en France. Nouméa est le siège d'un tribunal supérieur, d'un tribunal de première instance et i'mtribunal de commerce. La Nouvelle-Calédonie est divisée en cinq arrondissements : Nouméa, dont dépendent Vile des Pins et les îles Loyaltg, Canala, Hoaaïlou, Touha, Ouégoa. Les îles Loyaltg sont sous l'autorité d'un administrateur résident qui a sous ses ordres deux agents, l'un à Chêpenehé (Lifou) et l'autre à Tadinou (Maré). Nouméa forme une municipalité depuis 1879. Les autres localités sont administrées par une commission municipale, nommée par le gouvernement. Le budget de la Nouvelle-Calédonie est (1891) de 3803 000 francs. Il y a un vicariat apostolique pour la Nouvelle-Calédonie. La Nouvelle-Calédonie n'a pas de représentant dans le Parlement français; mais elle nomme, par le suffrage universel, un délégué au conseil supérieur des colonies. Nouméa (8100 hab. dont 5 200 personnes libres en 1887 avec l'îfe Nou et la presqu'île Ducos, mais sans le camp de Montravel), chef-lieu de la colonie, est situé sur une presqu'île entre les baies
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Boulari et Dumbéa, par 22°16°14' de latitude sud et 164°T de longitude est. Le palais du gouverneur, avec son jardin, les bâtiments militaires, l'hôpital, la place des cocotiers, sont les lieux remarquables; un aqueduc amène de 13 kilomètres l'eau potable Le port, bordé par la presqu'île et par l'Ile Nou et bien abrité s'ouvre au nord de la ville. A 5 kilomètres de Nouméa, le cam de Montraoel renferme un millier de forçats. Les autres localités de quelque importance sont : (2000 hab., dont 745 personnnes libres). La Dumbéa (880 hab.). Païta (620 hab.). Boulapari (530 hab.). Pouembout (550 hab.). Canala (430 hab.).
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484. Ija population libre et les condamnés. — Outre les indigènes, la population comprend des colons libres et des condamnés. La loi du 30 mai 1854 porte que tout individu condamné en France à moins de huit ans de travaux forcés doit, après sa libération, séjourner dans une colonie pénitentiaire un temps égal à la durée de sa peine et que tout individu condamné à huit ans et plus doit y passer le reste de sa vie. 11 peut, s'il se conduit bien, être admis à travailler comme engagé chez un colon ou obtenir une concession déterre et recouvrer une partie, voire même la totalité de ses droits civils. C'est en vertu de cette loi que la transporlatim à la Nouvelle-Calédonie a commencé en 1864 et est devenue considérable depuis 1870. En vertu de la loi du 27 mai 1885, le décret du 20 août 1886 a désigné l'île des Pins pour le séjour des récidivistes. Les condamnés sont répartis en cinq classes suivant leur degré de criminalité et leur docilité, ne recevant ni salaire, ni tabac, ni vin dans la dernière classe et pouvant s'élever, par leur bonne conduite, à la première dans laquelle sont pris les engagés et les concessionnaires. Après l'expiration de leur peine ils obtiennent une concession ou, s'ils n'en sont pas jugés dignes, ils sont simplement libérés. Parmi ces libérés il se trouve des vagabonds qui deviennent parfois un fléau pour les colons. Les principaux établissements de cette administration sont le pénitencier de l'île Nou qui renferme divers ateliers, un hôpital, un asile d'aliénés, le camp de Montravel, situé près de Nouméa, l'établissement de la presqu'île Ducos, celui de Koé-Nimba, celui de La Foa, celui de Bourail qui est le plus important, celui de Pouembout Kamombo, celui d'Ouégoa.
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Le recensement de la population de la Nouvelle-Calédonie et de dépendances en 1887 a donné le résultat suivant :
Colons Fonctionnaires (y compris l'armée) Indigènes dans les tribus Engagés des Nouvelles-Hébrides, de la Nouvelle-Calédonie, de l'Inde et de la Chine... Libérés astreints à la résidence Condamnés en cours de peine 5.585 3.476 (1). 41.874 (2). 1.825 2.515 7.477 62.752
Tout immigrant, d'après l'arrêté du 27 mai 1884, a droit à une ncession de terre (24 hectares dont 4 de culture et 20 de pâtuge, et 10 ares dans le village); il y est transporté gratuitement epuis Nouméa, reçoit des vivres pour six mois et une valeur de 0 francs en graines et outils; mais il est déchu de sa concession au bout de quatre années il n'en a pas mis au moins la moitié valeur. Il peut aussi, à son gré, acheter des terres au prix de francs l'hectare. Cependant le nombre des immigrants est très streint. La main-d'œuvre est fournie un peu par des indigènes qui ne availlent généralement que par intermittence, par les condamnés gagés, un peu par les immigrants des îles Logally ou des Nouîles-Bélmdes (au nombre d'environ 2 000 Néo-Hébridais en 1889), partie aussi par des Indiens ou des Chinois qui s'adonnent au etit commerce. Le gouvernement a décidé aussi de pratiquer mmigration tonkinoise en Nouvelle-Calédonie. Un millier de nkinois y seront introduits en 1891. 485. La géographie économique de la Nouvelle-Calédonie. — a moitié de l'île est à peu près impropre, dans l'état actuel de la lonie, à toute exploitation agricole ; un quart environ n'est propre u'au pâturage et un quinzième consiste en forêts exploitables. On e compte guère que 145 000 hectares propres au labour. Les terres d'alluvion, qui sont les meilleures, se trouvent dans s vallées et sont, sur beaucoup de points encore, envahies par les ux pendant l'hivernage. Un colon peut cultiver environ 3 hectares, s'il est seul; 5, s'il t aidé par sa femme et ses enfants. Quand il peut se passer de am-d'œuvre salariée, il a plus de chance de réussir, surtout s'il 1 esprit de persévérance et d'économie.
(1) Dont 1714 hommes de garnison. ffl Le recensement de 1880 n'avait .accusé que 21 250 indigènes pour la melk-Calédonie et 14 679 pour les îles Loyally.
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La Nouvelle-Calédonie produit Vigname et le taro, nourriture ordinaire des indigènes. Les haricots et le maïs sont, avec les pois, les principales cultures des colons. Le haricot de Pàila est jusqu'ici le plus cultivé'' il donne deux récoltes par an. Le maïs, qui peut donner aussi deux récoltes, réussit bien dans les terres d'alluvion et rend près de 2000 kilogrammes de grain à l'hectare; il est employé partout pour la nourriture des animaux. Le blé est encore à l'état d'essai et paraît s'acclimater avec les semences tirées de l'Australie méridionale. Le café, qui est aussi à l'état d'essai, parait pouvoir réussir. La canne à sucre, h laquelle conviennent le sol et le climat, n'a eu jusqu'ici qu'un médiocre succès, à cause des sauterelles et du bétail qui mange les tiges ; l'administration pénitentiaire possède à Bourail et à Koë des usines où l'on fabrique du sucre et du rhum. L'ananas de la Nouvelle-Calédonie est de très bonne qualité. On a fait des plantations de caféiers et de mûriers. Le manioc pousse bien dans les terres légères._Le riz, le tabac, la vanille, la vigne sont l'objet de quelques cultures. On commence à cultiver les pommes de terre, la luzerne; la plupart des cultures de France peuvent s'acclimater en Nouvelle-Calédonie. Le cocotier vient bien dans le nord; il fructifie moins dans le sud ; avec sa noix on fabrique de Y huile et du coprah (coco comprimé). Le bancoulier, dont la noix est comestible et sert aussi à fabriquer de l'huile, est très répandu dans l'île. Il y a de vastes forêts sur le flanc des montagnes. La principale industrie agricole est jusqu'ici l'élevage. On évalue (en 1890) à 102000 le nombre des bœufs; on élève aussi des moutons (11 400 en 1890), des porcs, des chevaux qui sont petits, mais agiles. En général, le bétail est peu soigné. La pêche fournit en très grande abondance des poissons, des coquillages, des tortues, des holothuries. La Nouvelle-Calédonie possède une grande variété de minerais, soit dans les terrains cristallins du nord et du nord-est, soit dansles serpentines qui constituent le principal noyau de l'île. On exploite depuis 1873 surtout du nickel (19700 tonnes extraites en 1889), à Thio dans les régions de Nakétg, de Toutouta, de Koua, du cidm dans la vallée de YOuega (abandonné depuis 1884) et du Diakt près de Pam (9 500 tonnes de minerai en 1889), du cobalt dansles régions de Nakéty, de la baie Laugier, de la baie d'Uque, de Mou, de Wagap, des îles Yandi et Bélep, de l'antimoine, du chrome à la rivière N'go et à la rivière des pirogues (2 250 tonnes de minerai).
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du plomb argentifère dans la vallée du Biahot, du manganèse, du p en abondance, du kaolin. On a trouvé sur quelques points, à Karigou, près d'Ourail, de Boulari et de Nouméa, de la houille; dans la vallée du Biahot, des gisements aurifères. Une route doit faire le tour de l'île ; elle est construite de Nouméa àBourail. Il y a aujourd'hui plus de 200 kilomètres de routes construites par l'administration pénitentiaire. La ligne télégraphique fait tout le tour de l'île. Un câble relie l'île Nou à la grande terre. Le cabotage est facile entre la côte et les récifs. Deux services de bateaux à vapeur font chaque mois le tour de l'île et en relient les ports. Nouméa est en communication fréquente avec Sydney d'où plusieurs services de paquebots conduisent en Europe. Les Messageries maritimes conduisent directement à Nouméa par le paquebot qui arrive tous les mois, en quarante-deux jours depuis Marseille, avec escales à Suez, Aden, Mahé, King's George Sound, Adélaïde, Melbourne et Sydney. Le prix du voyage est de 1875 francs en lre et 460 en 4° classe. Le mouvement de la navigation, en 1888, représente environ 160000 tonneaux, entrée et sortie réunies. Le commerce de la Nouvelle-Calédonie a été, en 1888, de 12 millions de francs, dont 5 avec la France (3 862000 à l'importation de France dans la colonie et 1160000 à l'exportation) et 7 avec l'étranger (5326000 à l'importation et 1821000 à l'exportation). A l'importation, le vin figure pour 1 million et demi ; la farine, les tissus, la quincaillerie viennent au second rang. Le coprah, les minerais de nickel et de cobalt sont les seuls articles quelque peu importants d'exportation. 486. Les dépendances de la Nouvelle-Calédonie. — A 30 kilomètres au sud-est de la Nouvelle-Calédonie, se trouve la petite île des Pins, Kouniéh en canaque, qui est séparée de la précédente par le passage Havannah, découvert en 1852. Cette île, de formation madréporique, a une superficie de 160 kil. c. Le pic Nga y atteint 206 mètres. Sur la côte orientale est la baie de Oupi devant laquelle est la petite île Koutomo. L'île des Pins jouit d'un climat plus doux encore que celui de la Nouvelle-Calédonie; mais elle ne présente qu'un plateau à peu près aride, enveloppé d'une lisière de terrains bas et très boisés de sapins, surtout dans le sud. A. 100 kilomètres environ à l'est de la Nouvelle-Calédonie se trouve le groupe des îles Loyalty, ou îles de la Loyauté en fran-
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çais, de formation madréporique, basses, bordées de cocotiers Elles sont composées de trois grandes îles, Maré, Lifou et Oiicéa et d'un grand nombre d'îlots, la plupart inhabités. La superficie totale est d'au moins 2000 kil. c. Ouvéa, terminée au nord par le cap Rossel, forme le côté oriental d'un atholl dont l'anneau est complété à l'ouest par des îlots et des écueils ; plusieurs passes, passe du Taureau, passe k Coëtlogon, etc., donnent accès dans le lagoon ou bassin intérieur dont la profondeur varie de 1 à 18 mètres. L'îlot Beaupré est à peu de distance au nord-ouest d'Ouvéa. Lifou, la plus grande (environ 1200 kil. c), est aussi un banc de corail, mais qui n'a pas de lagoon et dont le sol s'élève jusqu'à 90 mètres au-dessus du niveau de la mer. Sur la côte orientale esl la baie de Chateaubriand; sur la côte occidentale la baie du santal. La pointe Aimé Martin et le cap de Flotte marquent les extrémités nord et sud de l'île. Le sol, très poreux, est percé de nombreuses grottes. Maré, formée de cinq étages de coraux, s'élève jusqu'à 100 mètres d'altitude; c'est la plus boisée et la plus fertile des trois. Ces îles, dont une grande partie du terrain est infertile, produisent du bois de santal pour le commerce; des bananes, des ignames, etc., pour la consommation locale. Mais les produits suffisent à peine à nourrir leur popidation, composée de mélanésiens et de polynésiens, qui est d'environ 14000 âmes. A une centaine de kilomètres au nord d'Ouvéa sont les récifs madréporiques de l'Astrolabe dont l'étendue n'est pas encore exactement connue et, à 130 kilomètres au sud-est de Maré, la petite île Walpole. Les îles Huon, situées au nord-ouest et à 270 kil. de la Nouvelie-Calédonie, par 18°,12' de latitude méridionale et 100°,30' de longitude australe en moyenne, comprennent quatre petites îles madréporiques, Huon, le Leïzour, Fabre et Surprise, enveloppées par les récifs d'Entrecasteaux et presque stériles. Elles n'ont d'intérêt que par le guano qu'y ont déposé en très grande quantité les oiseaux de mer et par les tortues qu'on y pêche. Elles sont des dépendances de la Nouvelle-Calédonie. Les îles Wallis (env. 100 kil. c), du nom du navigateur qui les a découvertes en 1767, sont situées au nord-est des îles Fiji, par environ 13°,20' de latitude sud et 179° de longitude ouest. Les principales sont Ouvéa, par le nom de laquelle on désigne quelquefois l'archipel entier, île de formation volcanique, entourée de
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'écifs corallins et couverte d'une puissante végétation, et Noukouitéa. Les autres sont des îlots madréporiques. Les Ouvéens étaient ^auvages, divisés en tribus ennemies les unes des autres et tous hostiles aux Européens, lorsque le père Bataillon y débarqua seul (1837), parvint à se faire accepter à force de patience et décida même le roi Lavélua à se placer sous le protectorat français (4 nov. 1842). Sa fille, la reine Amélia, se déclara catholique et renouvela laconvention de 1842 par le traité du 19 novembre 1886. Le décret du 5 avril 1887 a confirmé ce traité et, depuis le décret du 27 novembre 1888, ce protectorat est rattaché administralivement au gouvernement de la Nouvelle-Calédonie. Un résident français habite l'île et assiste aux conseils de la reine. Un service régulier de bateaux doit, à partir de 1891, relier ces îles à la NouvelleCalédonie. Les Ouvéens sont de race polynésienne. Vigname est leur principale nourriture. Leurs mœurs sont douces ; en général ils s'abstiennent de liqueurs fortes. Us sont industrieux : ils ont su bâtir de grandes églises en pierre. Depuis que la paix règne dans leurs îles, la population augmente. Le commerce consiste en importation de cotonnades et de quincaillerie, en exportation de coprah et de racines de kava; il se fait surtout avec les îles Samoa. Lesî/es Foutouna et Alofi, découvertes en 1616 par Lemaire et Schouten, sont situées au sud-ouest des Wallis par 14°,15' de latitude sud et 179°,40 de longitude est; elles se composent de Foutouna et à'Alofi, deux îles volcaniques dont le plus haut sommet (mont Schouten ou Puke) atteint 800 mètres. La végétation y est plus riche qu'aux îles Wallis; mais il n'y a pas de port et les cyclones sont fréquents de décembre à mars. Lu population, qui est de race polynésienne et qui paraît avoir anéanti une première population mélanésienne, est presque toute concentrée dans Foutouna. Elle est d'environ 1500 âmes. Quand la corvette française l'Allier vint pour venger le meurtre d'un missionnaire, les chefs placèrent leur pays sous le protectorat de la France (1842). Sur la demande des habitants, ce protectorat a été confirmé par décret du 16 février 1888. La superficie totale de la Nouvelle-Calédonie et de ses dépendances peut être évaluée à 17360 kilomètres carrés, renfermant 63000 à 64000 habitants; densité 3,7 hab. par kil. c. 487. Les Nouvelles-Hébrides. — Les Nouvelles-Hébrides ne sont pas à proprement parler une colonie française ; mais la France y
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exerce certains droits de surveillance et de protectorat concurrtj ment avec l'Angleterre. Découvertes par l'espagnol Quiros (1606) qui crut y voir lac{|| d'un continent austral, elles ont été explorées par BougainvilJ (1768) qui les nomma Grandes-Cyclades, puis par Cook qui lgl explora en détail et leur donna leur nom actuel. La Nouvelle-Calédonie était, même avant 1853, en relation COŒ-I merciale avec cet archipel, qu'il a été question d'annexer possessions françaises. A la suite d'un échange de notes diplomatiques (1878) entrelj France et l'Angleterre, le haut-commissaire de l'Océanie britaJ nique ayant exigé que les Anglais établis dans les Nouvelles-Ht brides fissent enregistrer leurs propriétés en Australie pouréta leur droit, une Compagnie calédonienne des Nouvelles-Héki fondée par M. Higginson (1882), entreprit de racheter les terrai appartenant à des Anglais et d'acquérir dans l'archipel de vastel territoires; elle créa un établissement à Port Havannah. Les| lonies australiennes protestèrent. Le différend s'est terminé f convention du 24 octobre 1887, qui a confié à une commisse mixte d'officiers de marine appartenant aux stations françaisesd anglaises du Pacifique le soin de protéger les biens et les personnes des sujets français et britanniques dans les Nouvelles-Hébridt-, La France s'est engagée à ne pas y envoyer ses condamnés ete a retiré les garnisons qu'elle avait mises provisoirement di deux îles.
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L'archipel des Nouvelles-Hébrides, qui s'étend sur une longui d'environ 1 300 kilomètres, de 20°16' à 9°45' de latitude sud, aval une légère inclinaison du nord-ouest au sud-est, est situé à 270 kikf mètres à l'est des îles Loyalty (270 kil. de Lifou à Anatom,la] méridionale des Nouvelles-Hébrides). Sa superficie totale est d'enj viron 14000 kilomètres carrés. Il forme plusieurs groupes. Celui du sud comprend : Anatomo Aneityoum (160 kil. c), montagneuse et en partie bordée de récifs Tanna ou Aipari (380 kil. c), au nord de la précédente, connu par le volcan Yasaoua (910 m.) qui est en activité et par les deu ports Résolution, où séjourna Cook et qu'un tremblement de terrei rendu impraticable, et Ouaisisi; Nioua et Foutouna, îlots situés « nord-est et à l'est de Tanna; Erromango (1040 kil. c), boiss dans les vallées et nue sur les sommets (900 m. au point culminant! Le second groupe comprend : Valé, Efat ou Sandwich (520 kl carrés), entourée d'une ceinture de coraux, découpée de baies (
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hannah, etc.), fertile et très boisée ; les îles Shepherd, « îles des gers», composées d'îlots; Api ou Tasiko (300 kil. c.) très monneuse et très boisée; Lopevi (20 kil. c), le plus haut volcan 24 m.) de l'archipel ; Ambrim ou Chenambrym dont le volcan 67 m.) est en activité; Mallicolo (2 270 kil. c), où se trouve le i Sandwich; Y île du Saint-Esprit ou Méréna (4 860 kil. c), la s grande de l'archipel, nommée Espiritu Santo par Quiros, séée de Mallicolo par le détroit de Bougainville, découpée dans sa lie septentrionale par la profonde baie de Saint-Philippe où se e le Jourdain; à l'est de cette île et au nord d'Ambrim, les îles [la Pentecôte, A'Aurore et à'Aoba ou île des Lépreux. Le troisième groupe, celui des îles Banks, ne comprend que des ; de peu d'étendue : Méralava, cône volcanique de 884 mètres d'alîde, Gaoua ou Santa Maria, Vanoua Lava (330 kil. c), la plus inde, Mota, Valoua, Oureparapara, les petites îles Torrès ou
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Le groupe du nord est celui des îles Santa Cruz ou archipel inte-Croix, qui se trouve à l'est des îles Salomon et qui renferme iles Vanikoro, célèbres parle naufrage de La Pérouse, Santa uz et des îlots madréporiques. l'exception des iles Santa Cruz et Torrès, formées en partie I coraux, les Nouvelles-Hébrides sont surtout volcaniques; Santa juz même est un ancien volcan. Plusieurs cratères sont encore en ■uption. Cependant le sol de quelques îles est en partie composé jissises madréporiques et en partie de laves. ■Le climat est celui de la zone torride : saison sèche de mai à ocbre, saison pluvieuse de novembre à avril. L'humidité est très lande; les marécages et les forêts rendent le séjour de la plupart Is îles fort malsain pour les Européens. [La végétation est luxuriante : le cocotier, l'arbre à pain, le salutier, le bananier, l'igname y poussent vigoureusement. Le bois '■ santal, qui attirait les Européens, est devenu rare. Des oiseaux espèces très variées peuplent les bois. Sur les côtes, la mer, pronde et transparente, abonde en poissons. La population est évaluée à 60 000 ou 72000 âmes. Elle apparat aux races mélanésienne et polynésienne modifiées par des élanges. Les indigènes parlent diverses langues; ils ne se com'ennent pas toujours d'un village à l'autre d'une même île. laque village a son chef et est souvent en guerre avec les villes voisins. Les hommes sont en général grands et forts; les rames, auxquelles incombent tous les travaux rudes, se flétris-
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sent de bonne heure. Ils sont anthropophages; ils passent pot, être belliqueux et même féroces. L'arc et les flèches empoisonné* ou le casse-tête, la sagaie et la lance, suivant les tribus, m encore leurs armes ordinaires ; cependant ils possèdent aujourd'hui des armes à feu. Ils se nourrissent surtout de noix de coco, de maïs, de im d'ignames, de bananes et font du coprah qu'ils vendent auxEurtpéens. Ils font un grand usage de tabac. Les Néo-Hébridais s'expatrient comme engagés (engagement!! trois ans en général) pour travailler en Australie et en NouvelleCalédonie. Cette émigration, qui a commencé vers 1864 pourle Queensland, a donné lieu à des abus que les gouvernements ai» traliens et français ont plusieurs fois essayé de réprimer. Un bateau à vapeur, subventionné par l'État, fait le service entre Nouméa et les Nouvelles-Hébrides. Un service anglais relie \ port Havannah à Sydney. II 488. Géographie physique de Tahiti et de l'archipel de h
Société. — L'archipel de la Société est compris entre 16° etlï
de latitude sud et 155° et 130° de longitude ouest. Il se compose dis lles-du-vent [Tahiti, Mooréa et les îlots de Tétiaroa et de il/é/iéù] à l'est, et des Iles sous-le-vent (Touboua'i-Manon, Houahine,Raialk Tahaa, Bora-bora et les îlots de Motou-iti et de Maoupiti) àl'otiei Tahiti (1 042 kil. c), situé entre 17° 29' et 17° 32' 30" de latitude sud et 151° 27' et 131° 38' de longitude ouest, est l'île la plus importante de l'archipel. Il se compose de deux massifs montagne»!, allongés en ovale, ayant une étendue inégale, reliés par l'isthme bas de Taravao (2 200 m. de largeur, 4 m. d'altitude) ; la forme générale est à peu près celle d'une gourde. Le plus petit massif, celui de la presqu'île de Taïaranou, situé au sud-est, est un CÔII qui atteint 1 324 m. au sommet du mont Niou. Le plus grand,situé au nord-est, est Tahiti, énorme cône tronqué surmonté de pics.Il région centrale de Tahiti est un ancien cratère en forme de cirquî sur les parois abruptes duquel se dressent les sommets de l'Omis" (2237 m.), de VAoraï (2063 m.) et du Tétouféra (1 740 m.). Le«1 à'Ouroufaa, le moins élevé, est à 884 mètres. Le massif se termine au nord-ouest par des murailles escarpées ; il se proton? sur d'autres points par des crêtes enserrant d'étroits ravins» coulent des torrents; le principal est le Vaïtouraou, qui arroS
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liée de Papénoo. Sur les hauteurs, d'anciens cratères sont des de petits lacs : lac Vaihiria, lac Tévaitohi. Une étroite ceine de terres basses et fertiles (environ 250 kil. c), formée par éboulements et les alluvions qui ont recouvert les coraux, stitue les côtes; elle est plus large au sud qu'au nord, ces côtes accidentées, sont bordées presque partout de récifs qui servent brise-lames. La pointe de Vénus, à l'ouest de laquelle Cook fit, 1769, des observations astronomiques, en marque l'extrémité tentrionale ; le port du Phaéton, au sud de l'isthme de Taravao, est le plus sûr abri. 'ooréa ou Eiméo (i32 kil. c), situé au nord-est et h 20 kilomès de Tahiti, a une forme à peu près triangulaire. Deux baies, e de Cook ouPaopao, enfermée entre deux montagnes escarpées, laie de Papétoaï, offrent de bons abris aux navires. L'intérieur occupé, comme celui de Tahiti, par de hautes montagnes qui sentent de loin l'aspect de châteaux crénelés et dont le plus ît sommet, le Tamaroulo, atteint 1212 mètres, es ilôts de Tétiaroa sont plantés de cocotiers, 'îlot de Méhétia, situé à une centaine de kilomètres à l'est de iti, a une côte partout accore; c'est un cratère éteint, haut de mètres. Il n'était habité en 1889 que par un indigène qui y ■ait des porcs. oubouaï-Manou ou Maïo-iti, situé à 65 kilomètres à l'ouest de réa, est un îlot montagneux (250 m.), entouré de récifs. 160 kilomètres au nord-ouest de Mooréa, par 16° 40' de latie sud et 153° 16' de longitude ouest, est l'île de Houahiné (73 kil. és) qui se compose, comme Tahiti, de deux massifs montagneux Inis par un isthme étroit. Le sommet de la Grande Houahine ^uahine-Niou) est d'environ 700 mètres ; celui de la Petite uahine-iti), 450. Des deux côtés de l'isthme sont des baies pro'es, baie Maroé et baie Bourayne. L'île est tout entourée de ré■ Le village principal, Ouharé, situé au nord, aune bonne rade. opulation est d'environ 1 300 âmes. 36 kilomètres à l'ouest, 16°45' de latitude sud et 153°52' de itude ouest, est la double île Raiatéa-Tahaa (280 kil. c), qu'enppe une même ceinture continue de récifs et que sépare un al de 5 kilomètres de large. Dix passes donnent accès dans érieurde la ceinture où l'eau est toujours tranquille; plusieurs s profondes [baie de Faaroa dans Raïatéa, baie Haméné dans aa) offrent d'excellents abris. Les deux îles sont montagneuses ; s Tahaa, le mont Ohiri s'élève à 590 mètres ; dans Raiatéa,
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une chaîne, orientée du nord au sud, atteint dans sa partie ml dionale 1033 mètres; une seconde chaîne, qui borde la côte sudest, est moins élevée. La population de la double île est d'envirm 2300 âmes. Bora-bora ou Faanoui, « la grande vallée » (38 kil. c), située] 18 kilomètres au nord-ouest de Tahaa, est une pyramide liaulej 725 mètres (au mont Pahia), parée d'une magnifique végëtatioi Dans sa ceinture de récifs sont enfermés plusieurs îlots dont 7» boué est le principal. La population dépasse 2000 âmes. Am vingtaine de kilomètres au nord, Motou-iti ou Toupaï est uni corallin dépendant de Bora-bora. A une quarantaine de kilomètre à l'ouest, Maoupiti (26 kil. c.) est une montagne de 250 mètresi haut, entourée de récifs ; ses 300 habitants dépendent du chell Bora-bora. A l'archipel de la Société se rattache un groupe de trois I situés plus à l'ouest (traversé par 16° de lat. et par 157° deloij dont les ceintures de récifs sont entièrement fermées : Mahif» Bellingshausen et Scilly. La superficie totale de l'archipel est de 1 650 kilomètres carré Tahiti']omi d'un climat salubre et d'un printemps perpétuel,sii vant l'expression consacrée, parce que la brise de mer y adou^ la chaleur tropicale. La température moyenne est d'environ il avec des extrêmes de 32° après-midi et de 13° la nuit. La pli tombe toute l'année, mais surtout dans les mois de novembre,li cembre et janvier. 489. lia. géographie historique de l'archipel de la Sociélé.L'île de Tahiti a été découverte en 1767, par l'Anglais Wallis, pi visitée par Bougainville et par Cook qui en firent une descriplii enchanteresse. La société des missions de Londres y envoi! dès 1797, des ministres anglicans qui, après vingt-cinq ans d'effort parvinrent à convertir au protestantisme les habitants de h chipel. Deux missionnaires catholiques étant arrivés à la finJ Tannée 1836 furent expulsés, l'année suivante, par l'influence! ministre anglais Pritchard qui était devenu très puissant. Le cm mandant Dupetit-Thouars, qui se trouvait dans ces parages,' rendit à Papeete pour demander raison de l'outrage et fit sij« au roi Pomaré IV une convention qui accordait aux Français toute profession le droit de séjourner à Tahiti et d'y faire commerce. Mais, après son départ, Pritchard obtint du roi M| interdisant l'enseignement des doctrines étrangères au culte reco et une demande de protectorat qui fut adressée au gouverne»
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lais. Pendant quelques années l'île fut troublée par cette rivalité fluences jusqu'à ce que les chefs eussent obligé la reine Pomaré olliciter par écrit le protectorat du roi des Français (9 sepbre 1842), contrat qui fut ratifié (25 mars 1843) par le gouverent métropolitain. Mais Pritchard, qui était de retour après un âge à Londres, excita la reine contre les Français. Le commant Bruat déclara cette princesse déchue, prit possession de l'île t arrêter Pritchard. L'événement ayant causé une vive émotion ngleterre, le gouvernement français, pour éviter une rupture, sentit à donner une indemnité à Pritchard et renonça à la session de Tahiti en se bornant au protectorat. L'autorité frane ayant été compromise par cette concession, les indigènes se evèrent; il fallut les soumettre par les armes (combats de oéna, de Fatahoua, du Pounarouou, 1845; prise du fort Fau:a,17 déc. 1846). a reine Pomaré, qui s'était réfugiée à Raiatéa, rentra à Tahiti; ans après (1852), renversée par une insurrection indigène et blie par les Français, elle accepta franchement le protectorat lipar l'acte du 19 juin 1847 et devint une alliée fidèle ; en 1865, consentit à confier le jugement des crimes et délits à des juges çais. Son fils et successeur en 1877, Pomaré V, se décida à émettre complètement et pour toujours entre les mains de rance le gouvernement et l'administration de ses États » en éservant pour lui-même les honneurs et quelques prérogade la royauté (29 juin 1880). La loi française du 30 décem1880 a ratifié cette cession. Les îles qui dépendaient de Tahiti suivi la destinée de l'île principale. 1842, lors de l'établissement du protectorat, la reine Pomaré t déclaré que les îles Sous-le-Vent étaient entièrement indédantes, quoiqu'en réalité elles fussent subordonnées à Tahiti un certain lien de vassalité. Une première convention conclue l'Angleterre (19 juin 1847) stipula qu'aucune des deux puises ne prendrait possession de ces îles. Cependant, vers l'époque transformation du protectorat de Tahiti en possession directe, gent de Raiatéa-Tahaa consentit à signer un traité (avril 1880) lequel il acceptait le protectorat à la condition que la France immiscerait pas dans les affaires temporelles et spirituelles de • Les îles Sous-le-Vent ont été annexées à la France par décrets 16, 17 et 19 mars 1888. Plusieurs chefs ayant manifesté des iments hostiles, une frégate a dû les réduire par la force dans «Aine et faire une démonstration à Bora-bora (1890). Les reines
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de ces deux îles ont reçu, en reconnaissance de leur fidélité, k» mission d'arborer leur propre drapeau à côté du drapeau français la reine de Bora-bora est l'épouse du prince Hinoï, l'héritier ad du roi Pomaré. 490. lia population. — Les habitants de l'archipel sont de polynésienne et parlent une langue qui a beaucoup d'analogie^ celles des îles Hawaï et de la Nouvelle-Zélande ; des ethnograp' pensent qu'elle est originaire de la Malaisie. C'est une belle rac dont les mœurs sont très sociables et dont le caractère est do Le Tahitien aime les fêtes, la parure et les fleurs; grâce à la[ tilité du sol et à la beauté du climat, il lui faut très peu detrar pour se nourrir et il ne porte que de légers vêtements. Il serep* volontiers et laisse entièrement aux femmes les soins du mémj Les riches Tahitiens ont pris en partie le costume et les habita des Européens. La grande majorité des indigènes appartient à la religionpr testante. Cette population, qui avait diminué durant la première p riode de son contact avec les Européens, paraît au moins s' tionnaire aujourd'hui. Au 31 décembre 1888, le nombre deshai; tants de Tahiti et de Moorea était de 11181, dont 319 Français soit environ 10 habitants par kilomètre carré, densité qui sec faible pour des îles fertiles si elles étaient entièrement habitées mais, la partie centrale étant à peu près inhabitable, la populali: n'occupe que les vallées et les étroites plaines de la côte. La population des îles Sous-le-Vent est d'environ 5O001 [Houahiné 1300 ; Raiatéa-Tahaa 3 000 ; Bora-bora 600). 491. Ii'administration et les localités. —La Colonie est adnf trée par un gouverneur, assisté d'un directeur de l'intérieur, S chef du service judiciaire et d'un conseil privé dont ces deuxkï tionnaires font partie. Depuis 1885, un conseil général de dix-k membres élus non seulement par Tahiti et Mooréa (10 conseilles mais par les Marquises (2), les Touamotou (4), les Gambier (1) les îles Toubouaï et Rapa (1), exerce les mêmes fonctions que conseils généraux des autres colonies. La justice est rendue les tribunaux français [tribunal de première instance, trik supérieur et justices de paix). Les tribunaux indigènes, qui'" naissaient seulement des questions de propriété foncière entrée gènes, ont été supprimés en vertu d'une convention passee_ 29 octobre 1887 entre la France et le roi Pomaré V et approut par la loi du 10 mars 1891.
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ahiti est divisé en 18 districts et Mooréa en 4. Chaque district administré par un conseil municipal électif, composé exclusient d'indigènes et possédant des attributions judiciaires, mais rant aucune attribution financière. e budget local des Établissements de l'Océanie, qui s'applique ut le groupe y compris les Marquises, était, en 1889, de 3000 francs, sur lesquels la France fournissait une subvention 30000 francs (sans compter le budget colonial métropolitain qui (e, en 1891, 544000 francs pour les établissements d'Océanie). 'instruction primaire est donnée dans des écoles publiques et écoles libres ; la plupart des écoles de filles sont tenues par dre de Saint-Joseph de Cluny. Trente écoles étaient, en 1889, gées par des indigènes. L'archipel de la Société a un vicariat stolique. es îles Sous-le-Vent sont encore en partie sous l'autorité de rs chefs indigènes. Le plus puissant est le roi de Raiatea; c'est s cette île que réside l'administrateur français. Lé chef (aujourui une reine) de Bora-bora gouverne un peuple dont la petite ée est disciplinée et qui a été autrefois conquérant, a principale localité est Papeete (3 413 hab. en 1889), situé s la partie septentrionale de Tahiti, peuplé moitié d'indigènes, itié de Français et bâti en bordure sur la côte ; les maisons, qui t pour la plupart des huttes de bambous, mais dont les plus -antes sont construites en bois, se perdent dans le feuillage des resqui ombragent les rues et les jardins; le palais du roi, la hédrale, quelques temples protestants et la caserne sont les ncipaux édifices. Le port, abrité par les récifs entre lesquels livrent trois passes, est très sûr. Papeete a été érigé en commune décret du 20 mai 1890.
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aaa, Paea, Papara et Pounaauia sont quatre chefs-lieux dont districts comptent plus de 500 habitants (686 à 503). éahoroa (520 hab.), résidence du roi, et Papeloai (370 hab.), où
itent les représentants de l'autorité française, sont les princies localités de Mooréa. uhare est le village principal de Houahine. éavaroua, situé au nord-est de l'île et au pied du mont de Tapioï »iège du gouvernement de Raiatéa, possède un port muni d'une gue jetée-débarcadère en bois. aïtape, principal village et résidence du chef de Bora-bora. 32. Les productions et le commerce. — Une admirable végéta■ tropicale pare les îles de la Société. Le sol appartient presque
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entièrement aux indigènes; il y a peu de grandes propriété, h'arum et le colocasia esculenta, plantes herbacées qui se plaisent dans les lieux humides et dont les racines fournissent une fécule très nutritive désignée sous le nom de taro, le feï, espèce de bananier dont le fruit, n'étant pas sucré, peut être mangé comme la pomme de terre, l'arbre à pain, dont le fruit farineux cuit au four est très estimé, le cocotier qui donne son amande, son lait, uns huile douce, des tourteaux propres à engraisser les porcs, et pour l'exportation, le coprah sont les principales cultures alimentaires. La canne à sucre, le cotonnier, qui donne un coton longuesoie de qualité supérieure, l'oranger, qui croît à l'état sauvage, d'autres arbres fruitiers, le caféier, le vanillier, le tabac, les léguw figurent parmi les cultures. Les pâturages sont rares et le bétail est peu nombreux. L'industrie est très peu développée : quelques usines à sucre, une briqueterie, trois imprimeries, etc. Les Tahiliens fabriquent de Yarroiu-root (ou fécule de pia), des chapeaux de paille et quelques tissus. Pour l'industrie comme pour l'agriculture, la main-d'œuvre fait défaut, les indigènes ayant peu de goût pour un travail assidu. Une route circulaire longeant la côte entoure Tahiti. Une route du même genre existe à Mooréa. Toutes les semaines un paquebot fait le service entre Papët et Papetoai (Mooréa); huit fois par an un « roulier » partant de Papeete dessert les Touumotou et les Marquises; tous les deui mois un voilier se rend aux îles Toubouaï et aux Gambier. Des bâtiments marchands vont de temps à autre de Papeete aux te Sous-le-Vent. Les communications lointaines sont assurées : par le service mensuel entre Papeete et San-Francisco (États-Unis), qui est fait par des bâtiments à voiles ; par le transport à vapeur de l'État qui, tous les cinq mois, se rend de Papeete à Nouméa (NouvelleCalédonie) d'où les Messageries maritimes conduisent en Europe; par le service néo-zélandais qui, tous les quarante-cinq jours ennron, fait la traversée entre Papeete et Auckland d'où l'on gagée Sydney, escale des Messageries maritimes. Le commerce est libre pour tous les pavillons; il existe seulement un octroi de mer sur certaines marchandises. Le c» merce maritime se concentre presque entièrement à Papeete.l consiste surtout en importation de tissus et d'outils que le cabotage distribue ensuite dans les autres îles et en exportation de
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lacre, de perles, d'huile de coco, de coprah, de vanille, d'oranges, hfungus, de tripang. La valeur totale de ce commerce, en 1888, lété de 6 millions de francs, dont 1/10 seulement avec la France. Ile s'était élevée à 9 millions 1/2 en 1884. 1 Le commerce des îles Sous-le- Vent consiste presque uniquement ■n coprah, huile de coco, coton et oranges. \ Le commerce de l'archipel est fait principalement par des négolants américains, allemands, anglais et, au second rang, par des français et des Chinois. 493. Les îles Toubouaï et Râpa. — L'archipel des Toubouaï J44 kil. c.) est compris entre 21°49' et 24° de latitude sud et |51°lT et 150°30' de longitude ouest. Il se compose de : l'île ia, petit atholl triangulaire qui est situé par 21°49' et 157°11' Il dans la ceinture coralline duquel sont quatre îlots boisés ; limatora, par 22°40' de lat. et 155°12' de long., petite île JO kil. c.) fertile, ondulée de collines, bordée de très près par un pcif corallin ; Rouroutou (50 kil. c), située par 22°40' et 153°42', ; montagneuse (400 m. au point culminant), cernée aussi par un |écif, mais offrant sur la côte occidentale une belle baie propre abriter les navires quand souffle l'alizé de l'est; Toubouaï |03 kil. c), situé par 23°19' et 152°, composée de deux montaInès peu élevées (300 m.) et reliées par un isthme, bordée d'un lécifetde quelques îlots; Raivavae (66 kil. c), située par 23°50' Et 150°lo', de forme elliptique, surmontée de pics basaltiques ta m. au mont Rouatara) et entourée d'un récif sur lequel se Irouvent une vingtaine d'îlots boisés. Les iles Toubouaï, quoiqu'en partie déboisées, possèdent encore leaucoup de cocotiers, de pandanus, de bois de fer. On y fabrique |e Y arroow-root. La population était en 1888, de 285 indigènes à Raivavae, de 400 Toubouaï, de 730 à Rouroutou, de 550 à Rimatara : soit enviIon 2000 pour tout l'archipel. Rapa (42 kil. c), dit aussi Rapa-iti, c'est-à-dire la petite Rapa les indigènes nomment l'île de Pâques Rapa-noui, « grande Rapa) » pt situé au sud-est des Toubouaï, par 27° 40' de latitude sud t 146° 40' de longitude ouest. C'est un ancien cratère dont les larois basaltiques, déchiquetées, se dressent à 600 mètres et plus 1 m. au mont Perahou) et dont la mer occupe le centre en ormant la baie Ahoureï; cette baie, dont l'entrée est difficile, stun excellent abri contre les vents du sud-ouestqui soufflent dans es parages. Le climat est tempéré, presque froid sur les hau-
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teurs : le coco ne mûrit pas clans l'île. Rapa n'a guère que làO habitants. Au sud-est de Rapa est le récif Morotiri (5 kil. c). L'archipel des Toubouaï, qui reconnaissait la suzeraineté de la reine Pomaré, est devenu possession française en vertu du traité ratifié par acte du Parlement le 30 décembre 1880, qui déclare colonies françaises « Tahiti et tous les archipels qui en dépendent ». Les 27 et 29 mars 1889, les chefs des îles Rouroutou A Rimalara ont fait acte de soumission. L'administration est confiée à l'officier commandant la station locale. A Rapa, l'autorité est déléguée au gendarme. 494. lies îles Touamotou et les îles Ciambier. — L'archipel des Touamotou s'étend (y compris les îles Gambier) sur une longueur d'environ 1800 kilomètres, du nord-ouest au sud-est, entre 14° 5' et 23° 12' de latitude sud et 151° et 136° de longitude ouest. Il est entièrement composé d'at/iolls, c'est-à-dire de récifs élevés par les coraux et affectant en général la forme circulaire ou elliptique..On suppose : 1° qu'il existe des chaînes de volcans sous-marins alignés dans les profondeurs de l'Océan, depuis les îles Philippines jusque par delà les Gambier ; 2° que, lorsque les cratères de ces volcans se sont trouvés soulevés jusqu'à 80 mètres environ audessous de la surface, les coraux ont pu commencer à vivre sur leurs bords, élever leurs digues jusqu'au niveau de la mer et former ainsi des récifs circulaires, percés çà et là de brèches qui, servant dépasses, donnent accès dans les bassins intérieurs oulagoons.Dans ces bassins, la profondeur de l'eau est en générel peu considérable et le fond est peuplé de coquillages. Dans l'intérieur du lagoon et sur le récif circulaire se trouvent des îlots, tous très bas, mais contenant assez de terre végétale pour que les cocotiers y poussent et que quelques cultures y soient praticables. De loin on ne reconnaît la terre que par les têtes des cocotiers et parla houle de la mer. Les Touamotou, c'est-à-dire « îles éloignées », que les premiers navigateurs européens avaient désignées sous les noms d'/fe Basses et d'Archipel Bangereux et qu'on nommait naguère iles Pomotou, c'est-à-dire « îles soumises », parce que le roi de Taliiti Pomaré Ier les avait conquises, sont composées d'atholls de ce genre. On y compte 70 à 80 îles dont les principales sont: Rairoo ou Rangiroa ou Nairsa (60 k, c), la plus grande de 1 archipel, ayant un vaste lagoon hanté par les requins; Maki» (30 k. c); Kaouattoura ou Palliser (15 kil. c), dont le port est
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ao et dont le lagoon renferme des huîtres perlières; Toao; iaki (40kil. c.); Fakarava (15 kil. c.), le plus grand atholl, dont' lagoon a une cinquantaine de kilomètres de longueur et où 'e trouvent le meilleur port de l'archipel et le village de Rotoava, hef-lieu administratif des Touamotou ; Makemo (40 kil. c.) ; Kaliou 5 kil. c), dont le village [Toinï) possède une école ; Hao ou la arpe; Anaa, « la chaîne » (20 kil. c), atholl nommé ainsi à use de la disposition de ses îlots riches en cocotiers, le plus oisin de Tahiti (à 390 kilomètres de Papeete) et le plus peuplé ; récif elliptique d'Anaa mesure environ 30 kilomètres de pourur et ne présente que des passes peu profondes (50 à 60 centièlres), accessibles seulement à des canots; dans le lagoon, l'eau, 'une merveilleuse transparence, laisse voir un fond de sable lanc et de corail qui, au dire des indigènes, s'exhausse peu à eu; Maroutéa (20 kil. c.) ; Marokaou, dont le village possède une cole; Manou-hangi; Vairaatéa; Mourouroa, Marouta. La superficie totale des Touamotou est d'environ 1100 kil. c, t leur population atteint à peine le chiffre de 5100 âmes, dont 500 environ dans Anaa. La noix de coco, le fruit de Y arbre à pain, le taro sont, avec le oisson et les coquillages, les principaux aliments de celte populaon qui vit pauvrement. La pêche des perles (en petite quantité) et e la nacre se fait dans les lagoons, surtout dans ceux de Maroutéa, e Kaouakoura, de Fakarava et à!Apataki. Les îles Gambier (30 kil. c), situées par 23°10' de latitude d et 137°10' de longitude ouest, semblent par leur position ppartenir à l'archipel des Touamotou; mais elles en diffèrent ar leur nature. Quoique formant un atholl, elles sont d'origine olcanique et elles sont beaucoup plus hautes que les îles corallies. Elles se composent de dix îlots dont quatre seulement sont abités : Mangaréva, le plus grand et le plus septentrional, ressant au-dessus de la mer ses deux sommets, le Monkoto (400 m.) t le Dujf (401 m.) au pied duquel est le village de Rikatéa, hef-lieu du groupe; Aoukena à l'est; Aka-marou au sud; Taravai u Belcher au sud-ouest. Sur le cercle de récifs sont quelques ots couverts de verdure, Tékava, Kamaka, etc. La population ît de 460 âmes, le commerce consiste dans la vente de la nacre ourune valeur de 250 000 à 400 000 francs. L'îlot Témou ou Grescent est tout voisin des Gambier. 7 i9b. i.cs îles Marquises. — Les îles Marquises, ainsi nommées ar Mendana en l'honneur de la marquise de Mendoza, femme du
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gouverneur du Pérou, désignées aussi sous le nom d'archipel de Mendana, du nom du navigateur qui, en 1595, en découvrit la partie méridionale, sont situées entre 7°50' et 10°33' de latitude sud el 140°45 et 143°5' de longitude ouest, à 700 kilomètres environ au nord-est des Touamotou et à 1 400 de Tahiti. L'archipel, dont la superficie totale est de 1274 kil. c, se compose de onze îles ou îlots que les géographes divisent en deux groupes, celui du nord-ouest et celui du sud-est. Les îles sont toutes de formation volcanique, hautes, hérissées de pics et très accidentées; leurs montagnes plongent directement dans la mer sans laisser place à des plaines côtières. Ces îles ne sont nulle part entourées de récifs. Sept sont habitées. Le groupe du nord-ouest comprend les îlots Eiao ou Hiaou ou île Masse (610 m., d'altitude), Hatoutou (10 kil. c. et 420 m.d'alt.) et Motou-iti (2 kil. c. et 220 m. d'alt.), tous trois inhabités, et Ouahouka (65 kil. c. et 740 m. d'alt.) ou île Washington; File Nouka-hiva ou île Marchand (482 kil. c), découverte par ce navigateur, haute de 1 170 mètres au plateau Tovii, arrosée de petites rivières qui descendent en cascades du plateau et des flancs dénudés des montagnes et possédant quelques bons ports (baie de Taiokè, le meilleur de l'archipel, baie de Hatikehou, etc.), dans les anses de sa côte occidentale qui sont très accidentées ; l'île Ouajm (83 kil. c), dont la crête déchiquetée s'élève à 1 232 mètres. Le groupe du sud-ouest se compose des îles : Hiva-oa (400 kil. c), ou Dominica, île boisée dont les montagnes sont abruptes et dont le principal sommet se dresse à 1260 m. ; Taou-ata ou SainteChristine (70 kil. c), séparée de la précédente par le détroit Bordelais ; Motane (18 kil. c. et 518 m. d'alt.) ; Fatou-hïvaÇt'IYi.t,. et 1118 m. d'alt.); il y a, en outre, quelques îlots. La température se maintient presque toujours entre 23° et 33°,et la chaleur tropicale est tempérée par la brise de mer. La pluie est abondante ; cependant six mois et plus quelquefois passent sans qu'il en tombe. C'est un des climats les plus sains pour des Européens. Les îles sont divisées en 40 chefferies. Les principaux villages sont Taiohaé (Nouka-hiva) et Atouana (Hiva-oa). Les habitants, de race polynésienne, sont remarquables entre tous les Océaniens par la haute stature des hommes et par les traits réguliers des femmes. Ils sont tous catholiques, de mœurs douces (quoiqu'ils fussent autrefois anthropophages), relâchés, enclins à abuser des liqueurs fortes et aimant peu le travail. Cette
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opulation que Marchand, en 1791, évaluait, non sans beaucoup 'exagérationprobablement, à 50000 âmes, était en 1855 de 11 900 t en 1888 de 5 1-45, dont 107 Français et une quarantaine de hinois. Découvertes en partie (groupe sud-est) en 1595, ces îles n'ont été xplorées ensuite que par Gook en 1772, puis par le Français Marhand'(1791) et presque en même temps par l'Américain Ingraham [ui reconnurent le groupe nord-ouest. Marchand en avait pris ossession au nom de la France en leur donnant le nom d'archiel de la Révolution. Les Américains essayèrent sans succès d'y onder une colonie (1813). Le 1er mai 1842, le commandant upetit-Thouars en prit possession au nom de la France. En 1851, n songea à y établir une colonie pénitentiaire ; mais on n'y nvoya que trois déportés qui furent graciés trois ans après. Les îles Marquises sont gouvernées par un administrateur suordonné au gouverneur de Tahiti ; il réside à Taiohaé. Un vicedministrateur siège h Alouana. Elles ont un vicariat apostolique. Les indigènes se nourrissent principalement du fruit de l'arbre ! pain avec lequel ils font une pâte dite popoi et, de poissons; ces aliments ils ajoutent le taro, la noix de coco, la banane, 'igname. Ils cultivent la canne à sucre, Yoranger, le cotonnier, etc. e bétail est relativement nombreux : le nombre des bœufs est 'environ 2000. Les indigènes ont peu d'industrie, quoiqu'ils soient assez hailes à construire des embarcations, à fabriquer des étoffes dites apa, des instruments de musique, des bijoux. Le courrier de San Francisco à Tahiti fait chaque mois escale ' Taiohaé. En 1888, la valeur de la cargaison des navires (au nombre e 26 à l'aller et de 26 au retour) qui sont venus des Marquises à apeete ou qui ont été de Papeete aux Marquises était estimée à m demi-million de francs. 496. L'ensemble des établissements français en Océanie. — es possessions placées sous l'autorité du gouverneur des Étalissements français de l'Océanie sont les îles de la Société, les les Toubuuaï avec Rapa, les îles Touamotou avec les Gambier, ! es îles Marquises. Leur superficie totale est d'environ 4 320 kil. c. tikurpopidation de 29 000 âmes : densité moyenne de 9 habitants arkil. c. C'est une population à peu près double de celle de deux cantons français et une superficie un peu supérieure à la moitié un département, laquelle se trouve disséminée en petites îles
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sur une surface de mer huit fois grande comme la France. Le commerce des groupes entre eux et le commerce extérieur n'atteignent vraisemblablement pas 8 millions de francs; ils sont faits, à cause de l'éloignement, par des étrangers plus que par des Français. Outre la station locale, composée de deux avisos et de deux goélettes, qui est spécialement sous l'autorité du gouverneur,la division navale de océan Pacifique, commandée par un contreamiral, comprenait, en 1889, un croiseur à batterie de la force de 600 chevaux, portant 16 canons, deux croiseurs plus petits et un aviso.
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4? Section.
COLONIES D'AMÉRIQUE.
ISOJUIAIRE. — I. 497. Le Canada (2G9). — 498. Les premières découvertes au xvc et au xvic siècle (269). — 499. La colonisation et les découvertes de la première moitié du xvii0 siècle (273). — 500. Les tribus sauvages (276).— 501. La colonisation et les découvertes sous Louis XIV (281). _ 502. Le Canada sous le règne de Louis XV (282). — 503. La population française au Canada depuis ï 765 (284). |ll. 504. Saint-Pierre et Miquelon (285). — 505. La pêche de la morue (287). — 506. Le commerce de Saint-Pierre et Miquelon (289). —507. La côte de TerreNeuve (290). 508. Les Français aux Antilles jusqu'en 1713 (293). — 509. Sous Louis XV et Louis XVI (297). — 510. Depuis la Révolution de 1789 (298). |lV. 511. La géographie physique de la Guadeloupe (299). — 512. Les dépendances de la Guadeloupe (302). — 513. La géographie historique de la Guadeloupe (303). — 514. L'administration, la population et les villes (306). — 515. La production (308). — 516. Les voies de communication et le commerce (310). |V. 517. La géographie physique de la Martinique (313). — 518. La géographie historique de la Martinique (315). — 519. L'administration, les villes et la population (316). — 520. La production (318). — 521. Les voies de communication et le commerce (321). |VI. 522. La géographie physique de la Guyane (323). — 523. Les premières tentatives d'établissements des Français dans l'Amérique du sud (328). — 524. La géographie historique de la Guyane et le territoire contesté (329). — 525. La population et la géographie administrative (334). — 526. La géographie économique (336).
I 497. i,e Canada. — La colonie française du Canada n'est plus Iqu'un souvenir. Mais elle occupe une place trop importante dans l'histoire générale de la France et la race française occupe actuelIlement une place trop importante dans le Canada pour que ce [souvenir ne soit pas consigné ici dans la mesure qui intéresse la ographie coloniale. 198. Les premières découvertes au XVe et au XVIe siècle. — Un | citoyen de Venise établi à Bristol, Jean Cabot, accompagné de son i Sébastien, est probablement, après les Scandinaves du Groenland, le premier Européen qui ait pris terre dans ces parages. Après avoir fait, depuis 1491, plusieurs voyages dans l'espérance de découvrir des terres à l'ouest, Cabot parait avoir vu, le 24 juin 1494, une côte qui doit être celle de Terre-Neuve. Deux ans après (4 mars 1496), ayant obtenu un privilège du roi d'An-
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gleterre, il retourna avec quatre vaisseaux; il suivit la côte sur | une étendue d'environ 900 milles, découvrit l'île de Saint-Jean donna le nom de cap Bonavista à une pointe qui est probablement la plus orientale de Terre-Neuve et aborda peut-être au Labrador e vers le 56 degré de latitude. Deux ans encore après (1498), son fils, Sébastien Cabot, repartit sans son père et relâcha à TerreNeuve qu'il nomma Tierra de Bacalaos (Terre des morues). Pl us tard, après la découverte de la mer du sud par Balboa, Sébastien, cherchant un passage vers ce nouvel océan, lit un quatrième | voyage (1517) clans lequel il s'éleva au nord jusque par 67°30'de lat. Le manque de documents ne permet pas de donner d'une I manière certaine la date et l'étendue des découvertes des Cabot(1\ Un Portugais, Gaspard Cortéreal, vint, deux ans après, dans les mêmes eaux (1500), donna au pays le nom peu mérité de Labrador (Tierra de Labrador, Terre de Labour) et aperçut un détroit qu'il nomma détroit d'Anian (peut-être le détroit d'Hudson). Ilyre-! tourna en 1501 ; mais on ne le revit jamais et les recherches pour trouver ses traces sont restées infructueuses (2). Les Cabot et Cortéreal cherchaient, comme Colomb, le passage aux Indes. Plusieurs témoignages prouvent d'ailleurs que des pêcheurs basques (3), bretons et normands, ainsi que des pêcheurs portugais hantaient les parages de Terre-Neuve au commencement e du xvi siècle, peut-être même avant Cabot (4). En 1518, un Français, le baron de Léry, partit pour fonder une colonie à l'île de Sable, île infertile. Il échoua; des animaux abandonnés, entre autres des lapins, s'y multiplièrent seuls. Quelques années après, er François I , jaloux de prendre sa part dans la conquête du nouveau monde qui commençait à enrichir les Espagnols, chargea trois fois (1523-1525) l'Italien Verazzano de faire des voyages de découverte; dans le second, le navigateur aperçut la côte depuis
(1) M. Cortambert a relevé la légende d'un des deux exemplaires de la mappemonde de Sébastien Cabot de 1544, celle de la Bibliothèque nationale. Cette légende porte que cette terre a été découverte par J. Cabot, Vénitien, et Séb. Cabot, son fils, en l'année MCCCCXCIV, le 24 juin, à 5 heures du matin. M. d'Avezac a fait connaître ce fait intéressant pour l'histoire de 11 géographie. (2) Son frère, Michel Cortéreal, périt lui-même sur les côtes de Terre-Neuve dans une expédition entreprise pour cette recherche (1502). (3) On prétend que des Basques venaient pêcher dans ces parages au xive siècle. (4) Charlcvoix dit avoir lu qu'un habitant de Honfleur avait fait une carte d'une portion du golfe de Saint-Laurent en 1506; en 1508, Aubert, de Dieppe, ramena en France un sauvage du Canada.
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a Floride jusque vers Terre-Neuve (1), mais il périt dans le roisième. Les malheurs de la guerre contre Charles-Quint détournèrent 'attention du roi. Cependant après la paix de Cambrai, sur la ■ecommandation de l'amiral Philippe de Chabot, il chargea d'une ouvelle expédition un marin de Saint-Malo, Jacques Cartier, arti au printemps de 1534 avec deux bâtiments de 60 tonneaux ontés par 61 hommes, Cartier atteignit en vingt jours Terre'euve que les pêcheurs malouins connaissaient, pénétra par le létroit de Belle-Ile jusqu'au delà du promontoire Gaspé (juillet 1534); 1 longea Terre-Neuve jusqu'au cap Raye, s'arrêta dans une baie u'il nomma baie des Chaleurs et y planta une croix en signe de rise de possession au nom du roi de France. Ces parages étaient éjà fréquentés par les pêcheurs. Le résultat important de ce •oyage était la découverte du fleuve. « Il a, dit Cartier dans la dation de son second voyage, entre les terres du sud et du nord nviron 30 lieues et plus de 200 brasses de profondeur. Et nous nt les sauvages confié être le chemin et le commencement du rand fleuve de Hochelaga et chemin du Canada, lequel allait oujours en élroississant jusqu'au Canada; et puis, que l'on trouve 'eau douce de ce fleuve qui va si loin que jamais homme n'avait ,\é qu'ils eussent ouï et qu'autre passage n'y avait que par ateaux. » N'était-ce pas la route des Indes qu'avait cherchée Colomb? La erspective était séduisante; François Ier, en apprenant la mauaise humeur qu'avaient montrée les rois d'Espagne et de Portugal u sujet de ce voyage, avait dit : « Eh quoi I ils partagent tranuillement entre eux toute l'Amérique sans souffrir que j'y prenne art comme leur frère ! Je voudrais bien voir l'article du testament 'Adam qui leur lègue ce vaste héritage ». Il ordonna une seconde xpédition. Jacques Cartier partit avec trois navires et 110 hommes (1535), finit par atteindre Terre-Neuve malgré les tempêtes; guidé par deux sauvages du promontoire Gaspé qui étaient venus avec ui en France, il pénétra entre l'île d'Anticosti et le Labrador, arrêta quelque peu à l'embouchure d'une rivière (peut-être la mère Saint-Jean) qu'il nomma Saint-Laurent, nom qui a passé ensuite au fleuve, remonta ce fleuve plus de 200 lieues et s'arrêta dans le port Sainte-Croix (rivière Saint-Charles), à Stadaconé (aujourd'hui Québec), principale bourgade du Canada, nom qui
(J) Jusque vers les terres découvertes jadis parles Bretons, sous le 50° parallèle, dit Yerazzano.
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signifiait, paraît-il, amas de cabanes. Le Canada n'était que la tion centrale de la rive septentrionale du fleuve; en aval était la rivière de Saguenay, en amont celle de Hochelaga. La saison étant avancée, Cartier se décida à hiverner près de Stadaconé dans la rivière Saint-Charles et, à la fin de septembre, il partit pour Hochelaga, située à 60 lieues plus haut dans une île qui passait parmi les sauvages pour un pays riche et peuplé. Il y fut bien reçu et, du sommet d'une montagne qu'il nomma Mont-Ropl (d'où Montréal), il vit au loin du côté de l'occident le fleuve versla source duquel, disait-on, à plus de trois lunes de navigation, ily avait des mines d'argent et de cuivre (peut-être les mines de cuivre du lac Supérieur). Un nouvel hivernage à la rivière Saint-Charles fut rude; le froid et le scorbut firent périr une partie de l'équipage et Cartier dut abandonner au retour un de ses navires (1). Il avait nommé la contrée Nouvelle-France. Quatre ans après, er François I donna à un gentilhomme picard, François de la Roque, seigneur de Roberval, le titre de gouverneur général du roi au Canada. On songeait à coloniser le pays. Pendant que Roberval achevait en France les préparatifs de son départ, Cartier le devançait (mai 1541) avec cinq bâtiments et jetait les premiers fondements de la future ville de Québec en élevant des cabanes et des palissades à l'endroit où était auparavant Stadaconé qu'il nomma Charlesbourg-royal. Cependant, Roberval n'étant pas encore arrivé au printemps suivant, Cartier qui craignait d'être attaqué parles sauvages, fit embarquer tout son monde ; en route il rencontra l'escadre de Roberval et la colonie vint de nouveau s'établira Charlesbourg-royal qui prit le nom de France-Royal (2). Ce ne M pas pour longtemps. La guerre entre Charles-Quint et FrançoisI" ayant de nouveau éclaté, Roberval fut rappelé; Jacques Cartier alla chercher et ramena en France tous les colons survivants (3). Sous le règne de Henri II (1549), Roberval repartit pour fonder une nouvelle colonie; mais il périt avec toute son escadre en mer et la colonisation parut oubliée pendant les guerres de religion.
(1) La Petite-Hermine, dont quelques érudits croient avoir retrouvé les restes dans les débris d'un bateau découvert dans le lit de la rivière en 1S43. (2) Une autre version est que Cartier aurait refusé de retourner et que Roberval se serait seul rendu, avec ses trois vaisseaux, à l'établissement abandonné. (3) Ce quatrième voyage de J. Cartier, qui paraît avoir continué sa roule vers la France lorsqu'il rencontra Roberval, est mis en doute par plusieurs historiens. Cependant Lescarbot dit expressément « qu'il employa huit mois à l'aller quérir ».
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Cependant les pécheurs de morues, et, à leur suite, les trafianls en pelleterie n'avaient pas oublié cette route ; on dit qu'en n 1378, il y avait 150 bâtiments français à Terre-Neuve. En 1583, imphrei/ Gilbert relâcha dans la baie de Saint-Jean et prit possesdu pays au nom du roi d'Angleterre, mais sans savoir que 'tait une île; en 1608, Jean Guyas de Bristol fonda un premier blissement dans cette baie. En France, les héritiers de Cartier firent une demande pour tenir le monopole du commerce au Canada qui leur fut concédé, '88) puis retiré sur les réclamations de leurs concurrents. En 1598, après la paix de Vervins, Henri IV donna au marquis de Roche un privilège semblable à celui qu'avait eu Roberval. marquis partit avec une soixantaine d'hommes, presque tous gabonds ou condamnés, qu'il débarqua provisoirement dans Vile Sable; mais écarté par les tempêtes, rejeté en France, inquiété 'rses créanciers, le marquis ne put obtenir que cinq ans plus tard rapatriement de ses hommes dont le plus grand nombre étaient orts de misère.
499. ha colonisation et les découvertes dans la première moitié
xvue giècle. — Un marchand de Saint-Malo, Pontgravé, obtint suite un privilège du même genre; son premier associé, le capine Chauvin, installa à Tadoussac une douzaine d'hommes qui eraient morts de faim sans l'assistance des sauvages ; son send associé, le commandeur de Chaste, gouverneur de Dieppe, ma une association composée surtout de marchands rouennais envoya Samuel de Chaniplain qui remonta avec Pontgravé le int-Laurent jusqu'au saut Saint-Louis (1603) et, de retour, uisit Henri IV en mettant sous ses yeux la carte du pays. Le , à la mort du commandeur, donna le privilège au sieur de nts, gentilhomme huguenot de Saintonge et marin distingué i donna un nouvel essor à la société de marchands formée par ' prédécesseurs et envoya (1604) des vaisseaux, non seulement ur faire la traite des pelleteries, mais pour saisir les concurrents 'lafaisaient en grand nombre malgré les privilèges royaux. La te de l'Acadie, habitée par les Souriquois, fut reconnue, ainsi que baie Française (baie de Fundy); un des émigrants, le baron Jean Poutrincourt, se fixa à Port-Royal où en 1604 Annapolis fut dée avec le concours d'une quarantaine de nouveaux colons e Pontgravé venait d'amener ; pendant ce temps, Champlain ussait une reconnaissance au sud jusqu'au cap Cod. marchands de Saint-Malo ayant obtenu la révocation du priU FRANCE. III. 18
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vilège qui leur interdisait le commerce des pelleteries, Poutrio court, avec tous les colons, abandonna Port-Royal que cette rêva cation ruinait (1607) ; puis bientôt, ayant trouvé d'autres négociant pour le soutenir, il revint (1610). Après la mort de Henri IV le jésuites profitèrent de leur influence pour amener la retraite d associés huguenots auxquels se substitua la marquise de Guercht ville ; ils ruinèrent Poutrincourt et fondèrent Saint-Sauveur l'embouchure du Penobscot (1612). Mais les Anglais, malgrél'éta de paix, détruisirent Saint-Sauveur et Port-Royal (1) (1613). Après avoir abandonné, en 1607, l'Acadie, de Monts avait fjrenouveler son privilège et équipé deux bâtiments conduits pa Champlain qui s'établit avec vingt-sept autres personnes à Que bec (2), c'est-à-dire au détroit, localité siluée au rétrécissemel du fleuve (1608). Le village indien de Stadaconé n'existait plu alors, non plus que celui de Hochelaga. Champlain prit parti dan les querelles des sauvages, soutint les Algonquins contre les Iro quois (lre bataille au lac Champlain, 29 juillet 1609, etc.) (3); il bâtir un petit fort à Montréal et, s'étant allié avec les Hurons, remonta (1613) la rivière des Outaouais (Ottawa); puis (1615) découvrit le lac Nipissing et le grand lac Ontario, puis le lac Hum La Compagnie du Canada fondée par de Monts ne remplissa pas ses engagements; elle gênait le commerce et les trafiquants e pelleterie combattaient son privilège. Le prince de Gondé, puis duc de Montmorency, nommés successivement vice-rois de la c lonie, n'avaient rien fait pour elle. Cependant les Hécollets étaie venus à Québec en 1615 au nombre de quatre, les Jésuites s'élaie fixés en Acadie en 1611, et furent introduits par les Récolleis Québec en 1625. Pensant ranimer le commerce de cette contrée qu'Henri IV ava nommée la Nouvelle-France (4), Richelieu prononça la dissolutio
(1) Le père Biart était sur l'escadre de l'Anglais Argall lorsque Port-Roy fut brûlé ; il s'efforça, mais en vain, de persuader aux habitants de quitter pays avec les Anglais. (2) Québec avait 28 habitants en 1G08, COen 1620, environ 800 en 1GG3 (lereer sèment de 1665, qui donne 547, n'est pas complet), 1407 en 1688, 8,9Gîen 11 (3) Dans cette bataille, il n'y avait que trois Français, y compris Champlai mais, dès la première décharge, ils tuèrent ou blessèrent les trois chefs ( Iroquois qui prirent la fuite. (4) Notre Nouvelle-France, écrivait Lescarbot(16l8),un des premiers colons Port-Royal, a pour limites, du côté de l'ouest, les terres jusqu'à la mcrPacifiq au delà du tropique du Cancer; au midi, les îles de la mer Atlantique; au levant, mer du Nord; et au septentrion, cette terre qui est dite inconnue, vers lai» Glacée jusqu'au pôle Arctique. » Mais, de cette contrée que Lescarbot délimita on ne connaissait alors que la côte de l'Atlantique et les bords du Saint-Laure
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e l'ancienne Compagnie du Canada, créa celle des cent associés 99 avril 1627), à laquelle il conféra de nombreuses immunités our quinze ans et céda à perpétuité le Canada « depuis la Floride uscm'au cercle arctique ». Mais il eut le tort d'en exclure forellement les protestants que les ordres religieux s'étaient éjà appliqués à écarter. La première escadre que la Compagnie voya, sous les ordres de ltoquemont, fut capturée par une escare anglaise, commandée par Kertk, protestant français réfugié à 'étranger. L'année suivante (19 juillet 1629), Québec, affamé, dut apituler et une grande partie de YAcadie tomba aux mains des nglais : Jacques Ier venait d'accorder au chevalier Guillaume lexander tout le pays à l'est de la rivière Sainte-Croix, auquel les nglais donnèrent le nom de Nouvelle-E'cosse. Le traité de Saint-Germain (1632) rendit à la France Québec vec tous les droits sur la Nouvelle-France. Cependant, en Acadie, es hoslilités des Français (Rasilli, La Tour, Charnise) entre eux, 1 avec les Anglais, entravèrent le progrès des établissements qui urent encore une fois occupés, par ordre de Cromwell, puis restiuésà la France par la paix de Bréda (1667). La paix de Saint-Germain avait rendu la liberté, puis le gouverement, à Champlain, qui avait été emmené prisonnier en Angleerre après la prise de Québec, mais qui mourut en 1635. Québec, adoussac, Trois-Rivières (fondé en 1634) étaient alors les princiaux points occupés; le nombre des Français au Canada ne dépasait cependant pas 200. Sous les successeurs de Champlain, Sillery ut fondé par les Jésuites (1637), Montréal (sous le nom de Villelarie) par Paul de Maisonneuve (1642) pour le compte de Royer de a Dauversière. Les découvertes s'étendirent : on cherchait le assage nord-ouest. Le Saguenay fut exploré par le père Dablon 1646); le lac Saint-Jean fut visité par le père Le Queen (1647), et, aria même route, Desprès Couture atteignit (1663) la baie d'Hudson ue, quelques années auparavant (1656), le marin français Jean ourdon avait explorée jusqu'à la côte méridionale. Les coureurs de bois, chasseurs de castors, se répandaient dans ouest. Un des premiers aventuriers de ce genre, Jean Nicolet, mi fait un séjour de neuf ans (1625-1634) chez les Nipissings et 'était avancé à 300 lieues plus loin dans l'ouest jusqu'à la baie des «ans (baie Verte) dans le pays des Winnebagoes qu'on supposait iverams de la mer du sud. Les missionnaires étaient au nombre plus intrépides pionniers; en 1640, deux Jésuites, Jogues qui ait plus tard être martyrisé par les Iroquois et Garnier, péné-
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trèrent jusqu'au lac Huron, puis, l'année suivante, jusqu'au Sainte-Marie. Dès 1659, deux jeunes traitants s'avancèrent dan< l'ouest au delà des lacs jusqu'au pays des Sioux d'où ils rappor tèrent une ample cargaison de fourrures. Les attaques fréquentes des Iroquois gênaient le pacifique déve loppement de la colonie (bataille de Montréal contre les Iroquois 1644; destruction des Hurons par les Iroquois, 1648-1649). Cepi dant, en 1662, ils durent signer la paix et promettre de respecte le territoire canadien. D'autre part, le gouvernement français n'en couragea que médiocrement la dissémination des colons dan l'ouest, préférant grouper, en vue de la défense et de la culture,! population au bord du Saint-Laurent et les Jésuites s'appliquèren à écarter les autres ordres religieux et les trafiquants afin d'êtr plus complètement maîtres des sauvages. 500. Lies tribus sauvages. — La vaste contrée où les Françai commençaient à s'établir et qui s'étend de l'Atlantique au Pacifiqu et de l'océan Glacial aux Grands lacs était alors habitée par de tribus sauvages qui vivaient de chasse dans les forêts et depêch sur le bord des lacs, des cours d'eau ou de la mer et qui mèm cultivaient un peu de maïs. Comme tous les peuples chasseurs ils étaient disséminés en petit nombre sur de très vastes espaces Les premiers Européens qui pénétrèrent au milieu d'eux furen portés à exagérer leur nombre : ainsi Champlain évaluait à plusi 30000 (relation de 1640) les Hurons qui n'étaient guère que 12 000 Les Yendats ou Ouendats que les Français appelèrent Hurons' cause de la disposition de leur chevelure en manière de hure, oc cupaienl le voisinage des lacs Ontario, Érié et Huron; ils s'adon naient beaucoup à la pêche et un peu à la culture. C'était un nation puissante avant leur guerre avec les Iroquois qui lesanéan tirent presque complètement en 1648 et 1649. Les débris decetl nation se réfugièrent, les uns sur le Bas Saint-Laurent, d'autre au delà du lac Supérieur d'où ils furent ramenés plus tard parle Sioux. Il n'en restait plus, en 1671, que 356, habitant à Lorettt près de Québec, et au sud du lac Huron. Les Iroquois, qui appartenaient à la même famille que les Huron et qui furent leurs implacables ennemis, habitaient au sud-est de Grands lacs. Le sobriquet d'Iroquois leur fut donné du mot Hir « j'ai dit » par lequel ils terminaient leurs discours; leur véritabl nom était Agonnonsionni, « faiseurs de cabanes ». Ils étaient com posés de cinq tribus, les Agniers ou Mohawks, les Onnéyouls, le Onnontaguès, les Goyogouins, les Tsounoutouains ou Sénécas. H
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t pendant longtemps la terreur de la région des Grands lacs cependant ils ne comptaient, en 1605, que 2340 guerriers, c'estdire environ 12 000 âmes et seulement 1850 guerriers en 1736(1). étaient encore, en 1871, au nombre de 6 374 fixés dans la procède Québec et sur les bords de la Grande-Rivière dans la proice d'Ontario. Hurons et Iroquois appartenaient à la race Hunne-Iroquoise qui comprend encore de notre temps les Sioux les Assiniboines (1400 et 2 000 en 1871) vivant à l'ouest du anitoba (2). La race algonquine ou race algique était plus nombreuse. Elle thprenait : les Montagnais de l'est, qui n'étaient guère qu'un millier xvif siècle et qui chassaient dans les montagnes du Yermont et nsles cantons à l'est de Québec (1 745 individus en 1871, habint sur la rivière Saguenay et le Bas-Saint-Laurent), les Naskapis 500 en 1871) dans l'intérieur du Labrador, les Micmacs ou Souuois, évalués par les Jésuites, en 1611, de 3000 à 3 500 (3 459 en 71) dans le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Ecosse, descennt des Abénakis « hommes de l'est », qui, convertis au chrisnisme, s'attachèrent à la fortune de la France et furent décimés ndanl les guerres coloniales, les Maléchiles ou Étaminquois 500 en 1611, 574 en 1871) au sud des Micmacs, les Abénakis ou nibéquis (326 en 1871) sur la rive droite du Saint-Laurent; les iaouais (3 540 en 1871) dans les environs de la rivière Ottawa qui ur doit son nom, les Algonquins proprement dits (8 637 en 1871) blis entre les Grands lacs et la baie d'Hudson; les Sauteux (9000 1871), entre le lac Supérieur, le lac Winnipeg et la baie d'Hudson ; Cris (8300 en 1871) dans le bassin du Churchill et du Nelson; Pieds-noirs, etc. (7 500 en 1871), à. l'ouest des Assiniboines.
I) Dans le récit du voyage du gouverneur de Courcelles au lac Ontario argry, p. 178), ils sont désignés par des noms qui diffèrent un peu de ceux i ont été ensuite consacrés : « Ce que nous appelons Iroquois est un peuple i habite le long du lac Ontario, du côté du Midi, divisé en cinq nations. Les s proches de nous sont les Gamegueronons ; ceux qui suivent sont les ecouronons; ensuite les Onontagueronons, les Gocogoucoronons et enfin les nontouarouons. Ces cinq nations peuvent mettre environ sur pied deux Ile hommes de guerre. » Dans un autre récit (p. 128) on lit : « La nation des nnontouans est la plus nombreuse de tous les Iroquois ; elle est composée quatre villages, dont deux renferment chacun cent cinquante cabanes et deux autres environ trente cabanes, et en tout, peut-être, mille ou douze its hommes capables de porter les armes. Ces deux grands villages sont virou à six ou sept lieues l'un de l'autre et tous deux a. six ou sept lieues s bords du lac. » On voit par cette relation combien cette population était îrsemée. P) (I y avait, en outre, des Iroquois qui étaient venus se fixer dans les colonies glaises, au nombre de 5,550 environ en 1736 et de 11,150 en 1763.
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La partie occidentale de ce vaste territoire dans laquelle lesEï ropéens ne pénétrèrent que plus tard, était la patrie de la rat e Déné-dindjié. On ignore quels en étaient au xvn siècle les repn sentants. Cette race comprend aujourd'hui : les Mangeurs de Cari bou (2000 en 1871) et les Couteaux jaunes (500 en 1871) àl'oul de la baie d'Hudson, les Monlagnais de l'ouest (5000), les Plais cèlt de chiens (1 500) dans la région du lac Alhabaska et du Grand la de l'Esclave, les Castors (1000) sur les bords de la rivière de la Pais les Koutanis (1000), les Takalis (2000), les Sekkanais (2500) dan la partie orientale de la Colombie britannique, les Noulkans^W) les Sélish (5000), les Haïltsa (2 500), les Billakoulas (1500), le Chemmesyans (1000), les Hàidah (3000) dans les montagnes Ro cheuses et sur la côte du Pacifique; les Esclaves (1 200), les Peam de-Lièvre (800), les Naannès (3000), les Dahodinnis (1 300), les ku cheux (4000) entre le Mackensie et le Yukon, dans la partie sep tentrionale du bassin du Mackensie. Au nord, dans toute la région qui borde l'océan Glacial, habi taient et habitent encore les Innoït ou Esquimaux dont on évalu le nombre à 4000. Une estimation faite en 1763, donnait environ 17 500 sauvage sur une étendue de plus de 1600000 kilomètres carrés. Cette pop» lation s'est modifiée par suite de déplacements; mais il est rar que des tribus aient augmenté en nombre; souvent, elles ont dirai nué par la guerre, la famine, le contact des Européens. Lerecen sèment de 1871 portait le total des indigènes à 102000, occupan un territoire de 8735000 kilomètres carrés; ce qui correspond une densité de 1 habitant par 85 kilomètres carrés.
Race — — — algonquine déné-dindjié huronne-iroquoise innoït 46.028 42.000 10 330 4.000 102.358
Sur ce total, 44000 vivaient par familles dans les forêts, 23 000v vaient principalement de pêche, 18 000 de chasse dans les pra ries; 17000 étaient établis à poste fixe dans des villages. Un' a.vail pas de sauvages de cette dernière catégorie avant l'arm des Européens. Leurs villages n'étaient alors que des agglomérations temp raires de cabanes en branchages et en peaux, entourées di palissade. Ils fabriquaient avec habileté des canots d'écorce. n'avaient pour armes que des flèches, des arcs, un casse-tête
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lis dur.' le commerce avec les Européens leur procura des haches des fusils- "s se tatouaient et se peignaient le corps. Quand ils 'étaient pas en expédition de guerre ou de chasse ou qu'ils 'étaient pas en Conseil, les hommes restaient presque toujours iifs- les femmes cultivaient la terre, préparaient les aliments, ortaient les fardeaux. Les sauvages récoltaient surtout du maïs, es citrouilles, des fruits; le poisson et le gibier étaient leurs prinpauxaliments. Ils étaient en général hospitaliers, mais cruels enrs leurs prisonniers qu'ils torturaient et mangeaient. Ils avaient teint bronzé, le nez plat, les pommettes saillantes, le menton ns barbe, les cheveux noirs et longs, souvent relevés au sommet e tête. Leurs caractères physiques les rapprochent du type ongol. 301. lia colonisation et les découvertes sous Louis XIV. — ouis XIV, conseillé par Colbert, voulut avoir une grande puisance coloniale. II nomma (1663) un gouverneur général du Caadaqui administra directement, en son nom, avec l'assistance d'un onseil souverain dont l'intendant de la colonie faisait partie; la outume de Paris devint la loi du Canada. La colonie n'avait encore que 2000 à 2500 habitants. De vastes oncessions de terres furent faites et des seigneuries instituées vec le droit féodal ; la justice fut organisée ; Québec devint un vèché (1670). Vingt-quatre compagnies du régiment de Carignan, icencié, reçurent des terres et du bétail, principalement près de invita Richelieu ; les officiers devinrent des seigneurs, les soldats es tenanciers ; le fort Chambly fut bâti. Le gouverneur général de 'mij et le gouverneur de Cowcelles, l'intendant Talon, qui avait a confiance de Colbert, puis le gouverneur comte de Frontenac irent des réformes. Les Iroquois, vaincus de nouveau (1665), ignèrent un second traité. L'omnipotence des jésuites fut moins bsolue; le monopole qui, de la Compagnie des cent associés, vait passé à la Compagnie des Indes occidentales, fut supprimé, auf quelques légers droits (1666) ; la liberté du commerce prolamée, quoique avec certaines restrictions, favorisa l'essor de la olonie. Par l'influence des missionnaires, des villages chrétiens se forèrent sur les rives septentrionales des Grands lacs; MichillimaWak, à l'extrémité du lac Huron, devint un centre important 1671). Déjà le voyageur Nicolas Perrot, envoyé par Talon pour gagner les Indiens, s'était avancé juscpie chez les Miamis de la nviere Chicago et un grand nombre de tribus, réunies grâce à lui
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au saut Sainte-Marie, acceptèrent pour père le « Grand chef d e Français » (1671). Le fort de Catarocoui fut construit pour tenir le Iroquois en respect. Le père Allouez s'établit à Chagouiamigi à l'extrémité occidentale du lac Supérieur, explorant tout le p aux alentours : c'est à la suite de ces explorations que les Franca'i apprirent l'existence d'un grand fleuve coulant au sud-ouest etq Jolliet et Marquette découvrirent le Mississipi (17 juin 1673). La découverte de ce fleuve était un grand événement géogra phique. Un gentilhomme normand, Cavelier de la Salle, qui, élan venu au Canada dans l'espérance d'ouvrir une route commercial jusqu'à la Chine, avait fondé près de Montréal un comptoir désigné pour cette raison peut-être, sous le nom de Lachine et qui avai peut-être déjà aperçu le fleuve avant Jolliet, voulut compléter h découverte. Soutenu par le gouverneur Frontenac, il se rendit Versailles et obtint un privilège et la cession du fort de Cataracoui qu'il nomma fort Frontenac (1675), à condition d'en réédifier e pierre les fortifications. Il lança un navire sur le lac Ontario o' n'avaient jamais navigué auparavant que des pirogues; il bâtit un maison palissadée en guise de fort au-dessus de la chute du Niagara, (1679) et y construisit un second navire, le Griffon, avec lequel il s rendit à Michillimakinak, puis à la baie des Puans ; mais, ayan renvoyé ce navire pour porter des pelleteries au Niagara, il ne Y revit jamais. Après être allé à l'ouest du lac Michigan construir quelques baraques qu'il désigna sous le nom de fort Crèvecœur,t reconnu ou fait reconnaître la rivière des Illinois jusqu'à soncon furent, il eut l'énergie, ne recevant ni nouvelles de son bâtiment, ni secours, de revenir à pied avec deux compagnons jusqu'à Cala rocoui (16H0). C'est là qu'il fit ses derniers préparatifs pour l'expie ration du Mississipi. Il nomma Louisiane le vaste pays qu'arros le fleuve. L'étendue de la Nouvelle-France se trouva presqu doublée par sa découverte. Les deux dernières guerres du règne de Louis XIV mirent aux prises les Français et les Anglais en Amérique. Les Iroquois avaient repris les armes; le massacre de Lachine (1689), qui jeta l'épouvante dans la colonie, en fut un des épisodes les plus sanglants. L'amiral Philippe prit Port-Royal; pour tirer vengeance d'une expédition que les Canadiens avaient faite avec succès dans la Nouvelle-Angleterre, il assiégea, mais en vain, Québec (1690) et essuya bientôt après un désastre en mer. De leur côté, les Français, conduits par d'Iberville, détruisirent le fort anglais de Pémaquid; puis, après un échec (1696) des Anglais au siège de
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Plaisance, le fort français de Terre-Neuve, ils prirent Saint-Jean de Terre-Neuve et soumirent presque toute l'île. Anglais et Français s'étaient disputé la baie d'Hudson. Les Anglais, guidés par deux huguenots canadiens, Desgrosseillers et Radisson, avaient pénétré dans cette baie, bâti le fort Rupert, le fort Monsonio et le fort Sainte-Anne (1663). Puis les deux Canadiens, étant rentrés en grâce à Québec, avaient formé une Compagnie du nord et dirigé une expédition par terre contre les forts anglais qu'ils n'avaient pas pu prendre, mais ils avaient bâti le fort Bourbon h l'embouchure de la rivière Thérèse ; puis ils avaient fait défection une seconde fois et livré le fort Bourbon aux Anglais qui lui donnèrent le nom de Nelson. Les Canadiens s'étaient vengés en organisant un corps expéditionnaire dont faisait partie d'Iberville et qui alla par terre (découverte de lac Abbitibi) s'emparer des (rois forts anglais et faire un riche butin (1686) ; toutefois les Anglais reprirent le fort Sainte-Anne. Après la conquête de TerreNeuve, d'Iberville, qui était aussi aimé des Canadiens qu'il était inlrépide, fut envoyé avec son escadre dans la baie où il pénétra malgré les glaces et non sans péril, battit avec un seul navire une escadre anglaise et prit le fort Nelson. Le traité de Ryswyck (1697) rétablit la paix et, en 1701, les tribus iroquoises consentirent à « enterrer la hache de combat » ; mais les ravages de la guerre avaient porté une grave atteinte au Canada. Par ce traité la rivière Saint-Georges fut déclarée frontière de l'Acadie et de la Nouvelle-Angleterre. Les Français construisirent vers cette époque, au grand mécontentement des Anglais, le fort de Détroit, sur le bord du lac Michigan, afin de mieux relier la Nouvelle-France à la Louisiane (1720). La guerre de la Succession d'Espagne, qui éclata peu de temps après, mit de nouveau aux prises les colonies françaises et anglaises de l'Amérique ainsi que les tribus sauvages qu'elles entraînèrent dans leur alliance. Port-Royal, après avoir deux fois repoussé l'ennemi (1704), succomba (sept. 1710) et l'Acadie fut conquise par les Anglais; le Canada fut deux fois envahi (1709-1711), mais sans succès; le naufrage (aux Sept-Iles) d'une partie de l'escadre de 1 amiral Walker détermina la retraite de l'armée de terre anglaise. La France céda par le traité d'Utrechl (avril 1713) l'Acadie avec les villes de Port-Royal, la baie d'Hudson, Terre-Neuve (1) et ses droits sur le pays des Iroquois. (1) Avec réserve toutefois du droit exclusif de pêche sur une partie de ses
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502. lie Canada BOUS le règne de Louis XV. — Pour réparer la perte de l'Acadie et couvrir l'entrée du Saint-Laurent, le gouvernement français songea à coloniser l'île du cap Breton à laquelle fut donné le nom d'île Royale et où fut créé le port de Louisbourg (1720). Les Acadiens, cruellement traités par leurs nouveaux maîtres qui avaient donné au pays le nom de Nouvelle-Écosse émigrèrent en certain nombre à l'île Royale. L'île Saint-Jean qui concédée au sieur Doublet en 1663, était restée une simple station de pèche, fut donnée (1719) au comte de Saint-Pierre et à une compagnie qui ne réussit pas; cependant l'île fut peuplée aussi d'Acadiens fugitifs. Pendant la paix, on reprit les explorations en vue d'atteindre l'océan Pacifique. On connaissait, quoique d'une manière imparfaite encore, les affluents de droite du Mississipi. Le gouverneur Beauharnais envoya (1735) Varenne de la Vérandrye qui remonta la rivière des Assiniboines sans atteindre la mer ni même les montagnes Rocheuses, mais qui fit connaître ce vaste « pays de la mer de l'ouest » où quelques postes furent établis. La colonie avait été divisée sous l'administration du comte de Vaudreuil (1722) en trois gouvernements : Québec, Trois-Rivières, Montréal, et en 82 paroisses; elle comptait alors 25000 habitants, dont la moitié habitaient les villes ; les 62 000 arpents qu'on y cultivait produisaient 282000 minots de blé, et, en outre, de l'avoine, du tabac, du lin, des pois et un peu de maïs; le bétail était estimé à 59000 têtes. La pêche, surtout celle de la morue, et le commerce des pelleteries avec les sauvages préoccupaient les Canadiens plus que l'agriculture. Montréal était devenu le grand marché où tous les ans, au mois de juin, les sauvages affluaient pour vendre leurs pelleteries. La pèche avait été presque toujours libre. Le commerce avait été au contraire l'objet de privilèges qui ne disparurent qu'en partie, en 1674, lorsque le roi eut racheté les droits de la Compagnie des Indes occidentales; toutefois la vente des peaux de castor resta un monopole que l'État affermait à des traitants et contre lequel les colons ne cessèrent de protester. Les abus et les gênes de ce système qu'aggravaient encore les congés donnés à des fonctionnaires pour faire la traite, facilitèrent, surtout après le traité d'Utrecht, la concurrence des colonies anglaises où ce monopole n'existait pas et vers lesquelles la situation favorable de New-York et le bon marché des produits anglais attiraient les sauvages. Les Canadiens eux-mêmes tiraient des colonies anglaises une
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partie de leurs marchandises de traite : aussi l'interdiction du commerce prononcée en 1720 par un gouverneur de New-York et la fondation du comptoir anglais d'Oswego, voisin des établissements français, furent-ils si préjudiciables au commerce de la colonie que le gouvernement crut devoir, pour lutter, prendre à sa charge les postes de Frontenac, de Toronto et de Niagara et y vendre des marchandises au-dessous du prix de revient. Québec était le centre d'un grand commerce d'importation et d'exportation que l'on estimait, vers 1755, àlO millions et demi de livres, dont 8 à l'importation et2etdemià l'exportation (1); la colonie faisait une grande consommation d'objets de luxe. La cession de l'Acadie avait rapproché les frontières des deux nations rivales ; aucune limite précise n'avait été tracée et les Français soutinrent les Abénakis contre les Anglais. La guerre de la succession d'Autriche (1740-1748) ayant éclaté, les Anglais profitèrent d'une révolte de la garnison de Louisbourg pour aller faire le siège de cette place qui leur ouvrit ses portes après quarante-neuf jours de siège (1745) ; une escadre envoyée l'année suivante pour reprendre cette importante position échoua complètement, et la guerre de frontières recommença (Saratoga brûlé, 1746, etc.). Le traité d'Aix-la-Chapelle rendit Louisbourg à la France (1748). La guerre, que ce traité interrompait sans trancher les questions litigieuses, se ralluma bientôt. Le gouverneur du Canada, La Galissonnière, mit une garnison à Détroit (1749) et prit quelques autres mesures pour arrêter les empiétements des Anglais. Cependant ceux-ci réclamaient toute la rive méridionale du Saint-Laurent comme une dépendance de l'Acadie, tandis que les Français voulaient arrêter la limite à une ligne tirée du cap Canseau au fond de la baie de Fundy. La querelle s'envemina au sujet des forts de l'Ohio. Sur ces entrefaites, l'amiral Boscawen, ayant attaqué sans déclaration de guerre deux bâtiments français près du Banc de Terre-Neuve, la guerre devint générale. C'est la funeste guerre de Sept ans (1756-1763). File débuta au Canada par la proscription des Acadiens d'origine française qui furent dépossédés et expulsés de leur patrie au nombre de 6000 ou 7 000 (1755) après la prise de Louisbourg par un corps de troupes parti de Boston. Les colons français, attirés par surprise et arrêtés par les troupes anglaises, furent cruelle(1) Ces chiffres, donnés par Gameau (II, 150), sont des évaluations.
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ment dispersés sans considération pour les liens de famille; leurs terres furent confisquées et données à des Anglais. De 1755 à 1757, les Canadiens tinrent hardiment la campagne et remportèrent des succès sur le territoire des colonies anglaises' mais ils étaient réduits à leurs propres ressources, affaiblis par la disette et ils ne purent, avec 6 000 hommes environ que réunit Montcalm, résister aux 50000 hommes de troupes et aux 30000 miliciens dont disposaient les colonies anglaises. En 1758, les Anglais prirent Beauséjour et tentèrent sans succès d'envahir le Canada. En 1759, la tentative fut renouvelée par trois corps d'armée comptant 60000 hommes; l'un attaqua le fort Niagara qui ne se rendit qu'après une énergique résistance; un autre marcha sur Montréal par le lac Champlain; le corps principal, amené parla flotte anglaise et placé sous les ordres du général Wolfe, débarqua près de Québec. Après la bataille livrée sous les murs de la ville dans la plaine d'Abraham (septembre 1759), où les deux généraux Montcalm et Wolfe furent tués, Québec capitula en septembre 1759. L'année suivante, les Français, vainqueurs dans cette même plaine d'Abraham, auraient repris Québec sans l'arrivée d'une escadre anglaise; ce fut Montréal, la dernière ville française du Canada, qui dut se rendre (8 septembre 1760). Le traité de Paris (1763) céda le Canada à l'Angleterre (1), avec stipulation que les Canadiens auraient le droit de professer la religion catholique, alors proscrite en Angleterre. 503. Lia population française au Canada depuis 1765. —La population du Canada était alors d'environ 60000 colons (sans compter l'Acadie). C'était surtout au grand nombre des naissances qu'était dû l'accroissement depuis un siècle; car l'historien Garneau
(I) Voici quelques chiffres tirés des statistiques du Canada (tome IV du recensement de 1871) qui indiquent le progrès de la colonisation de la Nouvelle-France (sans compter l'Acadie et Terre-Neuve). 1628 76 hivernants. 1065 3.215 (population de droit). 1675 7.832 1685 1695 1706 1716 1726 173G 1754 10.725 (plus 1,538 sauvages réunis en villages). 13.639 16.417 20.531 (dont3,318 hommes,3,340 femmes, 7,056garcons,6,814fiHe5. 29.396 30.063 55.009 (clergé 155, religieuses 225, fonctionnaires 208, chefs de familles 6,820, femmes 6,020, enfants 38,581, serviteurs et autres personnes 3,000). 56.931
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'estime pas à plus de 3 000 le nombre des émigrants français qui, epuis l'arrivée du régiment de Carignan, étaient venus se fixer au anada. Six villes seulement, Charlesbourg, Saint-Pierre, du Porwe, Saint- Vincent-de-Paul, Varennes, Saint-Charles, Saint-Thons, comptaient de 1000 à 1 300 habitants ; deux, Québec (8967) et 'ontréal (5 733) dépassaient ce nombre. La population française e l'Acadie, avec l'île Royale et l'île Saint-Jean, qui, avant les roscriptions de 17SS, s'élevait à 18 500 individus, en comptait ncore 10000 en 1765 (1). C'était donc, en tout, 70000, peut-être 5000 Français. Il y a aujourd'hui plus d'un million et demi de catholiques de angue française dans le nord de l'Amérique. Le Canada, aujour'hui possession anglaise, forme une confédération de sept colonies ous le nom de Dominion of Canada (Puissance du Canada en rançais). II 504. Saint-Pierre et Miquelon. — A 16 kilomètres au sud de a pointe de Lameline, une des extrémités de Terre-Neuve, se rouvent par 46°46' de latitude nord et 58°30' de longitude uest (position de Saint-Pierre) deux petites îles situées à près e 4000 kilomètres (2160 milles) de Brest : Saint-Pierre et Miuelon, avec quelques îlots : l'île aux Chiens, le Grand et le etit-Colombier, l'île aux Vainqueurs, l'île aux Pigeons, l'île Verte, 'ik Massacre, l'île aux Moules. as 235 kil. c. La superficie totale ne dépasse
Explorées en 1591 par Le Court-Précourt, elles faisaient, au viie siècle, partie du domaine colonial de la France. Elles lui nt été formellement cédées par l'Angleterre en 1763, comme ne faible compensation de la perte du Canada. Le célèbre Cook ut envoyé par l'Angleterre pour en faire le levé à l'époque de ette cession. Miquelon, la plus grande (184 kil. c), est formée de deux les, la Grande-Miquelon (104 kil. c.) au nord et la Petite-Miquelon u Langlade (30 kil. c.) au sud; depuis 1783, une étroite langue e sable, basse, longue de 10 kilomètres, sur laquelle mainte emarcation a échoué par un gros temps, réunit les deux parties.
La population française de l'Acadie, sur laquelle les documents ne sont d'accord, paraît avoir*été, d'après les statistiques du Canada (t. IV, p. xxix), 10,000 en 1749, de 18,500 en 1755 (dont 8,200 dans la Péninsule), de 10,150 11 1165 et de 8,442 en 1771.
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Miquelon est principalement formée de roches granitiques et porpbyriques imprégnées de minerai de fer; çà et là sont des tourbières. Le sol est rocheux, raviné, peu cultivable, excepté dans quelques parties de Langlade dont la côte sud est hérissée de rangées parallèles de collines de sable, dites Buttereaux k Langlade. La plus grande altitude (248 m.) se trouve dans la Grande-Miquelon. Quelques petits ruisseaux, dont le principal est la Belle-Rivière dans Langlade, arrosent l'île. Les bouquets de bois ne se composent que d'arbustes, surtout de genévriers^ de pins avec lesquels on fabrique une certaine bière, dite sapinette, boisson ordinaire des habitants. La côte est en général rocheuse et nue. Le cap Miquelon au nord et l'anse de Miquelm, trop ouverte pour être sûre, l'étang de Mirande, le Grand-Btmchois, vaste lagune située au sud de la Grande-Miquelon, qui s'emplit et se vide presque à chaque marée, le cap aux Morts, haut promontoire dans Langlade, le cap Coupé et la pointe Plate au sud de Langlade sont les principaux accidents de la côte. Saint-Pierre n'a que 26 kil. c. C'est aussi une île porphyrique, rocheuse et escarpée, située au sud-est de Miquelon dont elle esl séparée par le détroit dit La Baie, large de 5 kilomètres à peine. Le sol, mamelonné et très peu fertile, s'élève à 204 mètres; dans les fonds se trouvent des étangs dont le principal (44 hectares] est l'étang du Savoyard. Les cultures se bornent presque an jardins qui avoisinent Saint-Pierre. La pointe Henry au nord, le cap de l'Aigle à l'est, la pointe du Diamant et la pointe du Savoijmi au sud et au sud-ouest en marquent les extrémités. La longueur de l'île est de 7 kil. et demi et la largeur de 5. A l'est, l'île m Chiens abrite la rade de Saint-Pierre ouBarachois de Saint-Pierre, qui est sûre et dans laquelle on pénètre par la passe l\ord-Esl,\i passe aux Flilans et la passe Sud-Est. Le climat est très brumeux. L'hiver est long sans être très rude (température moyenne de l'année — 5°), quoique les tourmentes de neige dites « poudrin » soient fréquentes, que la banquise cerne souvent les îles et que le thermomètre descende parfois à —20*. Les vents du nord et du nord-ouest dominent dans cette saison. La végétation est rabougrie partout, excepté sur les bords de la Belle-Rivière. Ces îles, où quelques Acadiens étaient venus chercher un refuge en 1755, possédaient environ un millier d'habitants lorsqu'elles furent formellement cédées par l'Angleterre à la France. Elles sont sans défense ; aussi, chaque guerre les a-t-elle fait tomber au pouvoir des Anglais : en 1778, époque où ceux-ci détruisirent
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alites les maisons et forcèrent les 1 200 habitants à se réfugier n France; en 1793, puis en 1803. En 1816, les habitants ramenés e France clans la colonie relevèrent le bourg de Saint-Pierre et ommencèrerit à peupler Miquelon. La population, en décembre 1888, était d'environ 6000 habiants : 4 7*4 à Saint-Piè'rve, 611 dans Vîle aux Chiens, dépendance le la commune de Saint-Pierre, et 574 à Miquelon-Langlade, qui ont les trois seuls centres de population. Sur ce total, 3 779 étaient lés dans la colonie, 777 dans d'autres colonies et 1 373 en France. Le sol ne suffit pas à nourrir ses habitants et il n'est pas vraisemblable que la population sédentaire augmente. Mais elle ouble et au delà temporairement, lorsqu'avec le printemps arrivent de France les bâtiments armés pour la pêche de la morue. La ville de Saint-Pierre est construite tout en pierres ou en riques dans la partie centrale, en bois dans les autres parties. L'église, quoiqu'en bois, a une certaine élégance. La rade est bordée de larges quais en bois. Les îles sont administrées par un gouverneur ayant plusieurs chefs de service sous ses ordres et assisté d'un conseil privé. epuis 1887, elles ont un conseil général ; mais elles ne sont pas représentées au Parlement. 11 y a un conseil d'appel à Saint-Pierre et deux justices de paix, à Saint-Pierre et à Miquelon; une préfecture apostolique. Saint-Pierre et Miquelon sont une des 19 colonies qui ont le droit d'élire un délégué au Conseil supérieur. La culture est presque nulle, excepté à Langlade où l'on compte une dizaine de fermes. Parmi les productions on ne peut guère citer que la bière de spruce ou sapinetle et quelques légumes des jardins. Le gibier est assez abondant. 505. La pêche de la morne. — La seule industrie de cette colonie est la pêche de la morue, qui a lieu d'avril en octobre. Elle s'exerce en partie sur le Banc, en partie sur les côtes des "des et dans les parages de Terre-Neuve. Elle est précédée de la boette, c'est-à-dire de la pêche du poisson qui sert d'appât aux pêcheurs de morue. Depuis quelque temps, le parlement de Terre-Neuve a interdit la vente de la boette aux pêcheurs français. Cet appât consiste, d'avril à juin, i harengs qui se trouvent en très grande quantité dans les pages de Terre-Neuve ; de juin à juillet, en capelans, petits poissons >nt les morues sont très avides et auquel elles donnent la lasse; de juillet à septembre, en encornets, petites pieuvres qui »ndent aussi dans cette mer. On fait quelquefois la boëtte avec
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des coques qu'on ramasse dans la vase, surtout au Grand-Ban. chois. La pêche au Banc se fait soit sur le Grand-banc de Terre-Neuve situéau sud-est de Terre-Neuve et mesurant environ 150000kil.c soit sur le Banc-à-Vert, le Banc de Saint-Pierre, le Banqutnw, au sud de Terre-Neuve. Sur le Grand-Banc, dont le fond est généralement vaseux, la profondeur de l'eau est en moyenne de 40 mètres et dépasse 150 sur quelques points. C'est sur ce banc que la pêche est le plus fructueuse et qu'on trouve les plus belles morues. La pêche est faite soit par les bateaux de la colonie, soit par les navires qui viennent chaque printemps de France, expédiés principalement de Bayonne, de Saint-Brieuc, de Paimpol, de Saint-Malo, de Granville, de Fécamp, de Dieppe, de Dunkerqm, La pêche avec salaison à bord est faite sur les bancs par des bâtiments dont le minimum d'hommes d'équipage est déterminé par les règlements maritimes (le minimum est de 25 hommes sur les bâtiments jaugeant moins de 142 tonneaux). Pendant que le bâtiment reste à l'ancre sur le banc, les marins vont pêcher de côté et d'autre, autrefois avec de grosses et lourdes chaloupes, aujourd'hui avec de petites embarcations légères, dites « doris» et montées par deux hommes. Les hommes tendent les lignes de fond, dites « harouelles » ou « palangres ». Cette pêche produit surtout des morues vertes, qui, salées seulement après avoir été désossées, ne peuvent se conserver longtemps. Les navires armés avec salaison doivent rapporter en France toute leur pêche pour jouir de la prime. La pêche avec sécherie fournit surtout des morues sèches. 11 faut une vaste place et un établissement sur le littoral pour préparer, nettoyer, saler et étendre le poisson qui sèche à l'air. Sont affectées à cet usage : 1° les grèves de Saint-Pierre et de Miquelon qui portent des établissements, en partie fixes, devenus aujourd'hui des propriétés privées ; 2° certaines parties (côte nordest et côte occidentale) des grèves (dites graves) de Terre-Neuve. L'usage d'une partie de ces grèves est attribué tous les cinq ans, par tirage au sort (à Saint-Servan), aux armateurs de France qui y envoient leurs navires. Les barques font la pêche côtière avec un grand filet dit seine ou flotte et l'équipage travaille dans le « chaufaud » pendant que le navire reste désarmé ou va lui-même pêcher à la ligne de fond sur le Grand-banc. Avec la morue, il faut compter, comme produits accessoires,
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huile de foie de morue A&rogue ou œufs de morue salés qui servent appât, la pêche du hareng, du capelan et du saumon. On récolte, rlout dans le Grand-Barachois, beaucoup de moules. En 1880,1a pêche faite : parles habitants(280 hommes) s'élevait 370 000 kil. de morue sèche; par les pêcheurs hivernants 52 hommes) a 183 000 kil. de morue sèche; par les équipages des -ires armés, avec sécherie à Saint-Pierre et passagers venus de ance (22 navires et 3 717 hommes) à 2 646000 kil. de morue che et 12803 000 kil. de morue verte. En outre, les bâtiments més avec salaison à bord avaient déposé à Saint Pierre 022000 kil. de morue verte. La pêche de la morue est une nne école pour former des marins. Mais c'est un rude métier et nombre des hommes qui s'y adonnent n'est pas en progrès. :après les relevés dressés par le ministère du commerce pour le vement des primes et publiés dans la « Situation économique de France»,les 421 bâtiments armés en 18S3 pour cette pêche porient 13 615 hommes; le maximum a été atteint en 1859 avec G bâtiments et 14 949 hommes; en 1888, le nombre des bâtienls s'est élevé à 1 050, mais celui des hommes n'était que de 437. Le total des primes d'armement a varié pendant cette période trente-cinq ans entre 466 000 francs (en 1855) et 723 000 (1859). Le total des exportations de morue donnant lieu à une prime sportation des entrepôts français ou des lieux de pêche à destilion des colonies et exportation des ports de France pour les ys étrangers ou pour l'Algérie et la Sardaigne), qui était, d'aèsle même document, de 21 millions de kilogrammes en 1838, tait abaissé jusqu'à 4 millions et demi en 1877; il s'est relevé squa 2G en 1886; il était de 19 en 1888, représentant une vaur d'environ 6 millions de francs. D'après l'état général des tours de la pêche fourni par l'administration des douanes, l'imrlation des morues en France a été, en 1888, de 44 millions de logrammes (42 977 000 kil. de morues vertes, 1428 000 kil. de orues sèches), chiffre qui donne une idée plus exacte de l'imrlance de la pêche. 506. Le commerce de Saint-Pierre et Miquelon. — Un petit teau à vapeur établit une communication régulière entre les miles. Il existe aussi un service régulier avec Halifax (Nouvelle'osse) et avec Saint-John (Terre-Neuve). Deux câbles transatlanws, l'un anglais (depuis 1869), l'autre français (depuis 1880) terrissent à Saint-Pierre. Le commerce de Saint-Pierre et Miquelon, en 1888, s'est élevé,
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d'après la statistique coloniale, à 31 287 000 francs dont 13 millions avec la France (3 722 à l'importation dans la colonie et 9 921000 à l'exportation), 1908 000 francs avec les colonies françaises (50000 francs à l'importation et 1857000 francs à l'exportation) et 15 735000 francs avec l'étranger (9 805 000 francs à l'importation et 5 930000 francs à l'exportation). Ce même commerce était de 7 799 000 francs seulement en 1854 et de 28 099 000 fr. en 1874. L'importation (d'après la Statistique coloniale), qui vient surtout des États-Unis et de France, consiste en farine, mélasse, sel, m et liqueurs, tissus de laine, etc.; l'exportation, en morues (26mil. lions de kilogrammes et 11200000 francs en 1888) (1) et produits de la morue, en réexportation de farine et de mélasse pour l'approvisionnement des navires. Les morues sont expédiées partie en France, partie aux Antilles françaises et à la Réunion.
Commerce spécial de SAINT-PIERRE et MIQUELON avec la France.
(en millions de francs).
PÉRIODES DÉCENNALES.
IMPORTATIONS eu France.
EXPORTATIONS de France.
TOTAL.
1837-46 1807-76 1877-86 1888
7.0 12.1 15.8 18.4 24 4 27.6 29.1 32.0 27.6
2.3 5.2 5.7 6.2 6.5 4.7 4.3 4.1 4.6
P-
9.3 17.3 21.5 24.6 30.9 32.3 33.4 36.1 32.2
jj
?
507. lia côte de Terre-Neuve. — Les côtes de l'île de Terre Neuve, aperçues (au cap Bonavista) par Cabot en 1497, furent es plorées, en 1505 et 1506, par Bergeron et par Denis de Honfleur puis par Verazzano (1525) qui lui donna le nom qu'elle porte encor
(1) La quantité importée en France de Saint-Pierre et Miquelon, d'après' douane française (30 millions et demi de francs pour les poissons de merd toute sorte en 1888), est supérieure à la quantité exportée de Saint-Pierre( Miquelon pour tous pays, parce qu'une partie des bâtiments fait la pêche ai toucher à Saint-Pierre : c'est pourquoi le commerce de Saint-Pierre et Wiquelo avec la France, tel qu'il est donné par la douane française (voir le tableur joint),est supérieur au commerce total de la colonie avec la! France et l'étrang tel qu'il est donné par la statistique coloniale (voir la ligure n° 276).
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ten prit possession au nom du roi François I . Roberva] y fonda m premier établissement. Des pécheurs anglais s'y étaient établis en même temps que les rançais. Les deux gouvernements s'en disputèrent l'administraion. Le traité d'Utrecht (1713) l'adjugea à l'Angleterre en même emps que l'Acadie. Mais ce traité stipula que la France conserverait e droit de pèche avec « chaufauds », c'est-à-dire le droit d'élever sur e rivage des baraques en bois pour préparer et sécher le poisson, epuis le cap Bonavisla sur la côte est jusqu'à la pointe Biche sur a côte ouest. Le traité de Paris (1763) autorisa, en outre, la pêche u large dans le golfe du Suint-Laurent. Par le traité de Versailles 1783), la France fit abandon de la partie sud de la côte orientale, u cap Bonavista au cap Saint-Jean, en échange de la partie de côte occidentale qui s'étend de la pointe Biche au cap de Baye. etle côte, ainsi délimitée, sur laquelle les Français avaient le oit exclusif de pêcher et d'établir des chaufauds, fut désignée sous nom de French Shore, « Côte française »; elle comprend la rtie orientale de la côte de Terre-Neuve au nord du cap Saintan, c'est-à-dire du 50° parallèle et toute la côte occidentale, du p Normand au nord jusqu'au cap de Baye au sud. Les traités 1814 et de 1815 confirmèrent les stipulations de Versailles; ngleterre avait, dans le cours des négociations, offert de restituer le de France en échange des droits sur Terre-Neuve et le gournement français avait préféré les pêcheries. Cependant les pêcheurs français ne faisant pas valoir strictement r droit sur cette longue étendue de côtes et, la population de rre-Neuve augmentant, pendant que se réduisait le nombre des vires français parce que la morue devenait moins abondante, s pêcheurs de Terre-Neuve établirent leurs chaufauds dans les mes parages et des colons du pays se fixèrent dans plusieurs ies. D'autre part, des bâtiments américains d'un plus fort tonnage e les bâtiments français vinrent pêcher dans les mêmes eaux, maintes reprises, les croiseurs français qui stationnent pour téger leurs nationaux ont dû confisquer des filets et détruire chaufauds appartenant à des sujets britanniques. Cet état de oses a fréquemment suscité des difficultés, ne convention fut signée par les deux puissances le 4 avril 1857, donnait aux Français : 1° le droit exclusif de pêcher et de her, du 5 avril au 5 octobre, sur les côtes de Belle-hle et du irador, sur la côte orientale de Terre-Neuve du cap Saint-Jean M p Normand, extrémité nord de l'île, et dans cinq havres de
�Commerce de S^Pierre et Miquelon ( oVaprès les statistiques coloniales) Commerce avec la Frange (d'après le tableau général du commerce de laFrance)
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Fig. 276. —Commerce de Saint-Pierre et Miquelon (1840-1883).
La courbe figurée par un trait fort en noir représente le commerce la colonie d'après «les Statistiques coloniales ». Les trois autres c0"™?" présentent le commerce de la colonie avec la France (Voir dans le tests raison de la supériorité de ce dernier sur le premier).
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côte occidentale, Porl-au-Choix, Petit-Port, Port-à-Port, lleRou§e, Me Cod-Roy; 2° le droit non exclusif sur le reste de la côte occidentale, du cap Normand au cap de Raye avec usage exclusif He cette côte depuis le cap Normand jusqu'à la pointe Saint-Roch. Mais le Parlement de Terre-Neuve a refusé de ratifier cette convention, qui est ainsi demeurée nulle, ainsi qu'une autre conclue entre les deux métropoles en 1884 et que l'arrangement du 14 novembre 1885. Les difficultés n'ont fait depuis ce temps que s'aggraver, l'obstacle venant moins de l'Angleterre que des Terre-Neuviens; des tentatives d'arrangement ont échoué en 1889 et en 1890 par la résistance des habitants de l'île. Cependant le conseil général de Saint-Pierre et Miquelon a indiqué une solution qui consisterait à échanger le droit de servitude sur toute l'étendue du Prench Shore contre un droit de propriété sur une côte plus restreinte. En 1890 un arrangement provisoire fut conclu relativement à la pêche du homard, dont les Terre-Neuviens contestaient le droit aux Français comme n'étant pas un poisson, et en 1891 (convention du 11 mars) les deux États ont décidé de remettre la décision du différend à une commission arbitrale. III 508. Les Français aux Antilles jusqu'en 1713. — Les Espagnols, qui faisaient peu de commerce aux Antilles, avaient cependant la prétention d'en interdire l'accès aux autres nations en 'ertu de la bulle pontificale qui leur avait donné les pays nouveaux «à découvrir et à convertir dans les mers de l'ouest » ; ils détruisaient tous les navires européens qu'ils surprenaient dans ces parages. Cependant une piraterie lucrative s'était organisée contre eux et quelques aventuriers étaient venus s'établir sur les îles pour boucaner. Un Dieppois, Rélain d'Esnambuc, arriva avec de Rossey à Saint-Christophe, à peu près dans le même temps que des Anglais y débarquaient. D'Esnambuc, de retour en France, sut plaire à Richelieu et fondala Compagnie de Saint-Christophe (1626), qui obtint pour vingt ans le privilège du commerce des îles du NouveauMonde. Les empiétements des Anglais et les menaces des Espagnols déterminèrent le roi à envoyer sous le commandement de Cahuzac une escadre qui battit les Anglais et éleva un fort dans lîle Sainl-Euslache (1629). Mais, pendant que Cahuzac croisait dans le golfe du Mexique, une escadre espagnole parut devant
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Saint-Christophe. De Rossey capitula et les Français se réfugièrent à Saint-Martin, à Saint-Barthélemy, à Anguelle (Anguilla) D'Esnambuc, qui s'était retiré à Antigoa, revint et reprit (1630) possession de l'île où les Anglais s'étaient déjà rétablis. D'autres aventuriers français et anglais s'étaient réfugiés (1G30) sur la côte septentrionale de Saint-Domingue, dans l'île de la Tortue où ils chassaient le buffle comme boucaniers et d'où ils écumaient la mer comme flibustiers. Les hardis coups de main des c flibustiers sont restés célèbres dans l'histoire maritime du xvn siècle (1). L'île se peupla rapidement de colons et d'engagés venus principalement de Dieppe. Inquiets de ce voisinage, les Espagnols chassèrent les flibustiers de l'île de la Tortue et en pendirent™ grand nombre (1638). Mais les flibustiers revinrent bientôt et se donnèrent pour chef l'Anglais Willis. Cependant la compagnie de Saint-Christophe s'était, grâce à la protection de Richelieu, réorganisée sous le nom de Compagnie des îles d'Amérique (1635) et s'était engagée à établir aux Antilles, en vingt ans, 4 000 personnes de religion catholique. D'Esnamkc et Dupont avaient occupé la Martinique avec 100 colons, construite fort Saint-Pierre (1635) et commencé l'extermination des Caraïbes; Liénard de l'Olive etDuplessis avaient débarqué avec 550personnes, à la Guadeloupe. En 1638, de Poinci fut nommé lieutenant général des îles de l'Amérique, chaque île conservant néanmoins son gouverneur particulier. Sur la demande des Français opprimés par un chef anglais, il envoya (1641) pour commander dans l'île de la ToHm, Le Vasseur, qui éleva des fortifications et repoussa les attaques des Espagnols, mais qui, ayant profité des dissensions pour se déclarer le prince de la Tortue, fut assassiné par deux de ses partisans (1650). Une guerre civile avait en effet éclaté dans les Antilles, entre Patrocle de Thoisy nommé gouverneur (1644) et de Poinci qui n'accepta pas sa disgrâce, s'allia même aux Anglais et finit par l'emporter. Poinci avait envoyé le chevalier de Fontenay reprendre possession de l'île de la Tortue; mais les Espagnols, auxquels la piraterie causait de grandes pertes, envoyèrent une escadre qui attaqua le fort de la Tortue et força Fontenay à capituler et tous les Français à partir sur deux navires dont un disparut en route. En 1659, de Rossey (ou du Roùsset) obtint une commission (1) Parmi ces exploits de flibustiers on cite celui d'un nommé Legrand qui, avec une barque montée par vingt-huit hommes, accosta le galion vice-amiral d'Espagne, coula aussitôt sa barque et courut sur le pont mettre le pistolet sous la gorge du capitaine qui se rendit à discrétion.
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de gouverneur de la Tortue et vint prendre possession de l'île que quelques Espagnols occupaient; mais, étant rentré en France en 1603 après avoir nommé son neveu La Place pour gouverner en son absence, il fut mis à la Bastille et ne recouvra sa liberté qu'après avoir cédé pour 15 000 livres son privilège à la Compagnie des Indes occidentales, fondée en 1004. La Compagnie des Indes fit de mauvaises affaires et finit (1) par vendre ses possessions : la Guadeloupe avec la Désirade, les Saintes et Marie-Galante au marquis de Boisseret pour 73 000 livres ; la Martinique, Sainte-Lucie, la Grenade et les Grenadilles pour C0,000 à du Parquet, neveu de d'Esnambuc, qui les revendit 90,000 au comte de Cerillac ; Saint-Christophe, Saint-Barthélemy, SainteCroix et la Tortue pour 147 000 livres à Poinci, qui les légua (1659) à l'Ordre de Malte. Le roi racheta ces îles (excepté celles qui appartenaient à l'Ordre de Malte), en les payant à leurs propriétaires le double de ce qu'elles avaient coûté, et les rétrocéda à la Compagnie des Indes, investie pour quarante ans du monopole du commerce. M. de Tracy, nommé vice-roi de l'Amérique, se rendit à la Martinique et installa dans les îles les gouverneurs choisis par la Compagnie. Les Anglais durent abandonner Sainte-Lucie, dont ils s'étaient emparés. Les Français, alliés aux Hollandais alors en guerre contre l'Angleterre, forcèrent après plusieurs combats (à la rivière de Cayenne, aux Cinq Combles, à la Cabesterre) les Anglaisa capituler dans Saint-Christophe (1666); Antigoa, Tabago, Montserrat, Saint-Eustache tombèrent en leur pouvoir; la Martinique repoussa victorieusement deux attaques des Anglais, la première dirigée par le gouverneur de la Barbade qui avait débarqué à la Grande anse du Carbet (1666), la seconde conduite par un amiral qui avait essayé de surprendre la ville de SaintPierre. En 1668, la paix de Bréda restitua à l'Angleterre Antigoa, Montserrat et la portion de Saint-Christophe qu'elle possédait avant la guerre, et autorisa tout navire à commercer aux Antilles en payant un droit à la Compagnie des Indes. La Compagnie avait nommé gouverneur de la Tortue, d'Ogeron, qui sut se faire aimer des boucaniers et les soutint dans leurs har(1) En 1G68, elle avait fait un appel de fonds de 4,000 livres par associé: ces fonds n'ayant pas été versés,ia Compagnie vendit les îles qu'elle n'avait plus Je capital pour exploiter. Les colons étaient alors dans une grande misère et les Hollandais, qui faisaient par contrebande presque tous le commerce, réalisaient des bénéfices.
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dies expéditions contre les colonies espagnoles. Les boucanier fondèrent quelques établissements, Port Margot, le Cap (1670), yj s la côte occidentale de Saint-Domingue nommée aussi Haïti- l a culture du tabac et celle de la canne furent entreprises; des femmes furent amenées de la métropole et le nombre des habitants augmenta. Cependant le monopole de la Compagnie occasionna en 1671 une révolte qu'il fallut réprimer par la force ; mais, en 1675 comme son capital était insufQsant pour faire valoir son immense domaine et que son monopole gênait le commerce, elle fut supprimée. Les colonies commencèrent à prospérer sous un régime moins restrictif. Pendant la guerre de Hollande, l'amiral hollandais Ruyter, qui avait débarqué avec 3 O0O hommes au fonds Canonville, sur la côte de la Martinique, fut repoussé avec perte ; l'amiral d'Estrées, après un combat naval (1077), s'empara de Tabago, alors aux Hollandais, et le traité de Nimègue (1678) confirma cette conquête. C'est l'époque la plus brillante de la puissance française aux Antilles. La Martinique, dont la population dépassait 20,000 âmes, était le centre du gouvernement. Sainte-Croix, Saint-Mart'm,iy\t la France partageait avec la Hollande, Saint-Christophe, qu'elle partageait avec l'Angleterre, Saint-Barthélemy,1a Guadeloupe avec la Désirade, Marie-Galante et les Saintes, la Dominique, SainleLucie, Saint-Vincent, la Grenade et les Grenadilles, Tabago faisaient partie du domaine de la France. La Tortue était presque abandonnée, mais des établissements s'étaient formés dans la partie occidentale de Saint-Domingue (1), au Cap Français, h Porté la Paix, au Grand et au Pelit-Goyave, à Léogane, à la Grande anse, à Vile aux Vaches. L'introduction d'un grand nombre de nègres avait favorisé le progrès de la grande propriété et des cultures d'exportation, mats avait en même temps diminué le nombre des « petits blancs». L'interdiction du mariage entre les blancs et les mulâtres entretenait les antipathies de race. Cependant le « code noir », promulgué en 1681, faisait aux noirs une condition un peu moins dure que dans les colonies anglaises. Vers la fin du xvn° siècle, les Anlilles françaises étaient arrivées à produire 27 millions de livres de sucre, et comme la métropole, qui était le seul marché ouvert aux planteurs, n'en consommait guère que 20, les prix s'avilirent
(I) Saint-Domingue ne fut pas compris dans le traité de Nimègue, parce que les Espagnols ne voulaient pas reconnaître qu'une partie de l'Ile ne leur appartenait plus.
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tombèrent de 15 livres le quintal brut en 1682 à 6 en 1713. Pendant la guerre d'Allemagne, le gouverneur français Cussy ttilles Espagnols à Santiago (1690); mais les Anglais chassèrent Saint-Christophe les Français qui se réfugièrent à Saintningue et prirent Saint-Eustache et Marie-Galante, pendant .]es Espagnols, vainqueurs dans la plaine de la Limonade, brûlent le Cap et ravageaient la partie française de Saint-Domingue ; rtie occidentale). Ducasse, successeur de Cussy, alla deux fois a 93 61 1094) ravager la Jamaïque; l'année suivante (1695), une mée anglo-espagnole ravagea à son tour toute la partie française Saint-Domingue et ruina les établissements ; deux ans après, intis, avec une escadre renforcée par les flibustiers, vengea cet trage par le sac de Carthagène ; des corsaires anglais qui avaient nté de nuit une descente h la Martinique furent rejelés à la mer 97). La paix de Ryswyck (1697) rétablit le calme dans les tilles et rendit à la France la moitié de Saint-Christophe. Pendant la guerre de la succession d'Espagne, les Français rent encore une fois expulsés de Saint-Christophe (1702). Mais Anglais furent repoussés dans leurs attaques contre Léogane et Guadeloupe (1703); des escadres françaises pillèrent les étalements anglais de Saint-Christophe, et s'emparèrent de Nieves f06), de Montserrat et d'Antigoa (1712), de Saint-Eustache et Curaçao. La paix d'Utrecht (1713) donna toute l'île de Saintristophe à l'Angleterre. 509. Sons les règnes de LouisXVetdeLiOiiisXVI.— Sousle règne Louis XV, jusqu'à la guerre de Sept ans, les Antilles prospèrent. Les planteurs de la Martinique, qui avaient 15,000 noirs 1700, en possédaient 72,000 en 1736. A Saint-Domingue, les faciès données par Law au commerce stimulèrent la production du tre; cependant les privilèges accordés à la nouvelle Compagnie s Indes soulevèrent les habitants (1722) qui ne s'apaisèrent que sque ces privilèges eurent été révoqués. L'industrie sucrière se reloppa très rapidement et l'exportation de la colonie française Saint-Domingue, qui n'était que de 11 millions de livres tournois ÎHI, s'éleva à 193 en 1788 (1). Le commerce total de Saintmngue s'élevait alors à 285 millions de livres tournois et sa pulalion était de 520,000 habitants, dont 452,000 esclaves. La guerre de Sept ans interrompit cette prospérité. La Martinique,
1775, le total des exportations des Antilles (y compris Cayenne) était 1°6 millions; le sucre seul figurait dans cette somme pour 02 millions, pour Saint-Domingue, 10 pour la Martinique et 7 pour la Guadeloupe.
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attaquée par une flotte anglaise, résista; mais la Guadeloupe^ tula (1759) au moment où arrivaient des secours de la métropole et resta quatre années sous l'administration anglaise; la Désirui et les Saintes subirent le même sort. A la suite de plusienr échecs, les Français se trouvèrent impuissants à tenir la mer e perdirent la Dominique (1761) et la Martinique (1762), puis toute les autres Antilles françaises. Le traité de Paris (1763) ne rendit que la Guadeloupe avec Marie-Galante et la Désirade Martinique et Sainte-Lucie ; l'Angleterre garda la Dominique,Qn nade, les Grenadilles, Saint-Vincent et Tabago. Les Anglais( tèrent en masse, sur la côte du continent, les Caraïbes de Saint Vincent qui étaient restés fidèles h la France. Lorsque, quinze ans après, la France prit parti pour les Étals Unis, la fortune lui fut plus propice. Saint-Martin, Samt-Vincen la Grenade (1779), puis Tabago, Saint-Eustache, Saba{Yl%{),{ Saint-Christophe, Nièves (Nevis en anglais), Montserrat (1 furent conquis par ses escadres. L'Angleterre, après avoir relev l'honneur de son pavillon par la bataille des Saintes, consi à signer la paix de Versailles (1783) par laquelle les deux rants se restituaient réciproquement leurs conquêtes, à l'exceplio ' de Tabago qui revint à la France. 510. Oepuis la révolution de 1789. —■ A la nouvelle de la rév lution de 1789, les petits blancs de Saint-Domingue, désignés so le nom de «pompons rouges», puis les hommes de couleur libr s'insurgèrent pour obtenir l'égalité des droits (1791); ensuite 1 esclaves, qui commencèrent à massacrer les colons. Après le décr de la Convention qui abolissait l'esclavage (4 février 1794), 1 blancs appelèrent les Espagnols et les Anglais à leur secour l'anarchie fut complète. L'Espagne, par le traité de Bâle (1795), céda à la France partie orientale de Saint-Domingue qui lui appartenait. Un noi Toussaint Louverture, qui s'était d'abord mis au service des Esp gnols contre les Français et qui avait été nommé ensuite génér de division au service de la France, chassa les Anglais, maîtres d Port-au-Prince et des principales villes de l'ouest (1798); malgi l'agent du Directoire, il alla prendre la ville de Saint-Domingu aux Espagnols, et il donna à l'île une constitution (1801). Loin la ratifier, le premier consul envoya le général Leclerc qui s empa de Toussaint Louverture. Mais deux généraux indigènes, Dess lines et Pétion, soulevèrent la population, chassèrent les França de la partie occidentale et proclamèrent l'indépendance de
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rier 1804). Après l'assassinai de Dessalines (1806), les disensions entre les partisans du général noir Christophe, proclamé oi dans le Nord, et de Pétion, élu président de la République dans Sud, troublèrent le pays. Les Français ne purent reprendre l'aantage et, en 1809, ils durent se retirer de la partie orientale l'île. Ce n'est pourtant qu'en 1825 que la France reconnut l'indée cndance de Haïti qui dut payer une indemnité de 150 millions, éduite plus tard (1838) à 60. La Révolution, puis la guerre avec l'Angleterre jetèrent aussi le ouble dans les Petites-Antilles. Le décret du 28 mars 1792, qui onnait le droit de suffrage à tous les hommes libres, blancs ou e couleur, puis celui du 4 février 1794 sur l'abolition de l'esclaage produisirent une irritation très vive parmi les planteurs. Ceux ela Martinique appelèrent les Anglais (mars 1794) qui restèrent aîtres de l'île jusqu'à la paix d'Amiens; ceux de la Guadeloupe apitulèrent, sans faire beaucoup de résistance (1795), mais les oramissaires et les troupes de la Convention parvinrent à chasser s Anglais. Tabago (Tobago en anglais) fut pris par les Anglais 1797; Saint-Martin en 1801. Le traité d'Amiens rendit à la ranceses colonies (1802). Puis la guerre les lui enleva encore une 1s : la Martinique en 1809, la Guadeloupe en 1810. Les traités e 1814 et de 1815 lui rendirent la Guadeloupe avec ses dépendans et la Martinique. Les autres Antilles demeurèrent à l'Angleterre. Mais la langue ançaise est encore aujourd'hui très répandue à Sainte-Lucie, à la mimique et dans plusieurs autres îles. Le seul changement territorial qui ait eu lieu depuis ce temps jst la rétrocession faite par la Suède à la France de Saint-Bar\èkmy par le traité du 10 août 1877.
IV 511. La géographie physique de la Guadeloupe. — La Guade«pe est une des Petites-Antilles. Elle se trouve au sud de Monterai dont la sépare le canal de Montserrat et au nord de la ominique dont la sépare le canal de la Dominique ; elle est située te la" 39' et 16° 31' de latitude nord et 63° 32' et 64° 10' de lonitade ouest. Sa superficie est de 1 603 kilomètres carrés. Elle se »mpose de deux îles, Grande-Terre au nord-est, Basse-Terre ou wieloupe proprement dite au sud-ouest, séparées par la Rivière
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'ée, canal dont la largeur est de 30 à 120 mètres et la longueur
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de 6 kilomètres. Les noms sont trompeurs : car Grande-Terre es la plus petite des deux îles et Basse-Terre est très montagneuse Grande-Terre (656 lui. c.) a la forme d'un triangle rectaH dont la pointe de la Grande-Vigie, la pointe Caraïbe et la poiJ des Châteaux sont les sommets. C'est une plaine basse d'allavion grasse, labourable, reposant sur des assises de calcaire madrepor que, traversée par plusieurs rangées de petites collines, clontlapri cipale longe la côte sud (115 m. aux Grands fonds de Sainle-Anm et très peu boisée. Grande-Terre n'a que des ruisseaux insigni fiants; les puits fournissent une partie de l'eau nécessaire a bétail. Des canaux, dont le principal est le canal de Rotoun,stt vent à l'écoulement des mares qui se forment dans la saison de pluies sur ce terrain sans pente. Basse-Terre (947 kil. c.) a la forme d'un ovale dont le plus gran diamètre, de la caye (récif corallin), dite Tête à l'Anglais aunor à, la pointe du Vieux Port au sud, mesure 46 kilomètres. C'est un île volcanique très montagneuse et très boisée, dont le sole formé de trachytes, de porphyres et de laves et dont les plain sont couvertes d'un lit d'argile. Sur la côte sud se dresse le mo Caraïbe (698 m.), séparé du reste de la chaîne par le coldeGm begre, que franchit la route de Basse-Terre à Petit-Bourg. " sommet le plus élevé est la Soufrière, cône de trachyte dont cratère, situé à 1458 ou 1557 mètres, a eu plusieurs éruptions qui émet constamment des vapeurs de soufre. Au sud de la Se frière est la montagne de la Grande-Découverte (1260 m.); au nor le mont Sans-Toucher (1480 m.), situé au milieu de l'ellipse, est centre du soulèvement dont les crêtes présentent la forme d'un Celle du nord-ouest est surmontée des Sauts de Bouillante (Il et 1 054 m.), des Deux Mamelles (773 et 719 m.), du mont àLoui du mont Piment, et se divise en plusieurs contreforts au delà d Dos d'âne mort; celle du nord-est est moins élevée, mais pl abrupte près de la côte. La plupart des sommets sont d'ancie volcans. L'île, dont le sol est léger et qui renferme de nombreuses sou ces thermales, est exposée à des tremblements de terre. La Guad loupe est arrosée par de nombreux torrents, très poissonneu qui descendent en cascades à travers les forêts la pente de s montagnes et approfondissent les ravins où ils coulent. Le pn cipal est la Grande rivière à Goyaves qui descend vers le nord da un bassin limité par les deux branches de l'Y ; il est navigab sur une longueur de 7 kilomètres 1/2; mais son embouchure e
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bslruée par une barre. La rivière de Bon goût renommée pour i qualité de son eau, la Lézarde, qui est navigable sur 3 kilolètres de longueur, se jettent dans la baie dite Petit cul-de-sac ; la mèreduCarbet est remarquable par sa chute, haute de 600 mètres ; irivière de la Goyave est navigable à son embouchure. Sur la côte ccidentale débouche la rivière Saint-Louis ou rivière des Pères jminicains dont la vallée est pittoresque. La mer est profonde autour de la Guadeloupe. Au nord, Grande-Terre se termine par la pointe de la Grande M; la mer est bordée de récifs percés de grottes dans lesquelles i vague s'engouffre avec bruit. Le Moule est le port de la côte ird-est, qui est en partie formée de falaises nues, en partie de lages sablonneuses et devant laquelle s'étendent des bancs de oraux; cette côte se termine par la longue pointe des Châteaux, ilaise abrupte, haute de 44 mètres. Sur la côte sud, qui est géléralement basse, sont Saint-Fi-ançois, Sainte-Anne, la pointe Cai\k, le Gozier, la rade très bonne de la Pointe-à-Pitre, située iu fond du Petit cul-de-sac, presque à l'entrée de la Rivière ialée, qui n'est pas accessible aux bâtiments de fort tonnage. Le Petit cul-de-sac est semé d'îlots; îlot à Cochons surmonté d'un 'ort, îlot à Boissard, etc. La côte orientale de Basse-Terre est bordée de palétuviers ; on I trouve Petit-Bourg, le bon port de Sainte-Marie, la pointe et le bourg de Capesterre, la pointe à Launay. La pointe du vieux Fort marque par ses roches noires l'extrémité méridionale de l'île. Sur la côte occidentale qui est escarpée, la ville de la Basse-Terre n'offre qu'une rade sans abri ; Yanse à la Barque, le bourg de Bouilmnte et Yanse Deshayes sont de meilleurs mouillages. La pointe \Mlègre termine au nord la Basse-Terre ; la côte est rocheuse à l'ouest de cette pointe, basse et sablonneuse à l'est. Entre la Tête à l'Anglais et la pointe d'Antigues, dans GrandeITerre, s'étend le Grand cul-de-sac, baie qui communique avec le Petit cul-de-sac par la Rivière Salée et dont la partie méridionale est barrée par une muraille de récifs corallins. Sur cette baie, au sud de la pointe d'Antigues, et au nord d'une petite baie bordée de palétuviers, est Port-Louis. Dans les parages de la Guadeloupe, la température est plus élevée que dans les autres parties de l'océan Atlantique. L'année se partage en hivernage ou saison des pluies, de juillet à novembre; en Misorc fraîche de décembre à mars; en saison sèche, qui est chaude, île mars à juillet. La température moyenne de l'année est d'envi-
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LA FRANGE.
ron 26° ; elle varie dans la saison sèche entre 21° le malin et 29' midi, entre 26° et 37° pendant l'hivernage; c'est pendant l'hivi nage que les cyclones, rares d'ailleurs, se produisent. L'humidit de l'atmosphère est considérable dans celte saison; à Grande-Terr m où elle est le moindre, il tombe en moyenne par an l ,9o d pluie; à Basse-Terre, il en tombe davantage, surtout dans la mor tagne. La pluie tombe en grains en mars et avril; de juillet octobre, il y a des pluies diluviennes. Le vent froid et sec du nor domine clans la saison fraîche; le vent pluvieux du sud pendr l'hivernage. L'alizé d'est règne de mars à juin, surtout sur la Côl du-vent. La brise souffle de terre la nuit et de mer pendant le jou 512. lies dépendances de la Guadeloupe. — Plusieurs ilo sont groupés, comme des satellites, à l'est et au sud de la Guad loupe. La Désirade (27 kil. c), découverte en 1493 par Christoph Colomb, est située à l'est de Grande-Terre, à 11 kilomètres a nord-est de la pointe des Châteaux, par 16° 20' de latitude nor et 63° 23' de longitude ouest. Inclinée du sud-ouest au nord-es' elle a, de la pointe des Colibris à la pointe du nord, 11 kilomètre de long et 2 de large. Une chaîne de collines (278 m. au morne Fr gule) en forme l'arête. La côte orientale est à pic; la côte oeci dentale descend en pente douce sur la mer. Le Bourg du Galet e situé à l'extrémité sud-ouest. Petite-Terre (3 kil. c. 1/2) est située à 9 kilomètres au sud-e de la pointe des Châteaux et se compose de deux îlots, Terre i'e haut et Terre d'en bas, que sépare un canal de 200 mètres de lon0 bordé de hautes berges. Marie-Galante, découverte en 1494 par Christophe Colomb, q lui donna le nom de son navire, Maria Galanda, est située pa 10° 3' de latitude et 63° 29' de longitude, à 27 kilomètres au su est de la Guadeloupe. L'île, à peu près circulaire, a une superfici de 149 kilomètres carrés. C'est une plaine fertile, surmontée d'un petite chaîne de mamelons qui atteignent 205 mètres au mo Constant. La Côte-du-vent ou côte orientale est une falaise à pi flanquée de récifs ; la côte occidentale est formée de plages sa blonneuses. La pointe du nord marque l'extrémité septentrio nale de l'île; la principale localité, le Grand Bourg, se trouve su la côte méridionale. La rivière Saint-Louis est le principalruis seau de Marie-Galante. Les Saintes(14kil.c),découvertes en 1493 par Christophe Colomb colonisées par des Français en 1641 d'abord, en 1652 ensuite, son
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; au sud de la Guadeloupe à 12 kilomètres de la pointe du Fort. La Terre d'en bas occupe la partie occidentale de ce élit archipel. La Terre d'en haut, montueuse et escarpée (317 m. u morne du Chameau), occupe la partie orientale et est flanquée, a nord, de l'îlot à Cabrit et, au sud, du Grand îlet. Les îles et les els encadrent une vaste rade qui est très sûre et que protègent e fortes défenses. A173 kilomètres au nord-ouest de la Guadeloupe se trouve l'île aint-Barthélemy, une des Petites-Antilles, située par 17° 55' de lilude nord et 65° 10' de longitude ouest. Colonie française :1648 à 1784, deux fois prise par les Anglais (1689-1763), cette e fut cédée par la France à la Suède qui l'a rétrocédée à la rance en 1877. Elle mesure 9 kilomètres dans sa plus grande ongueur, de l'est à l'ouest, et elle a une superficie de 21 kilomères carrés. C'est une île calcaire, accidentée, dont les mornes tteignent 300 mètres d'altitude et dont la côte est découpée de ombreuses échancrures; les principales sont la baie de Saint-Jean t le port de Gustavia, accessible en tout temps aux navires de tout onnage. La pointe Nègre au sud, la pointe Toury à l'est, la, pointe « Colombier à l'ouest marquent les extrémités de l'île, qui est flanuée de plusieurs îlots. L'île manque de sources et de ruisseaux. Le canal de Saint-Barthélemy sépare cette île de celle de Saintartin, située par 18° 5' de latitude nord et 65° 23' de longitude uest, à 233 kilomètres de la Guadeloupe. Des Hollandais et des rançais s'y établirent à peu près dans le même temps, en 1650, t Unirent par se la partager sans que leur accord ait jamais été roublé depuis cette époque. La France possède la partie nord et uest qui forme à peu près les deux tiers (52 kil. c.) de l'île. Saintlartin a à peu près la forme d'un triangle dont la pointe Blanche, ijiointe Basse-Terre et la pointe Nord sont les sommets. Elle est raversée par une chaîne de hauteurs qui atteint 415 mètres au pic ^Paradis. Le sol sablonneux est en très grande partie stérile; il y a pas de rivières, mais seulement deux lacs, lac Salé et lac iupson. La côte est très découpée ; la baie Simpson et la baie du higot sont les principaux mouillages. L'ensemble des îles qui composent le gouvernement de la Guaeloupe a une superficie totale de 1778 kilomètres carrés. 513. La géographie historique de la Guadeloupe. — Christophe olomb avait découvert, le 4 novembre 1493, la Guadeloupe dans i second voyage. Les Caraïbes, qui, venus de l'Amérique du sud, nommaient Turu-kéra, s'étaient rendus maîtres d'une grande
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partie des Antilles. Colomb la nomma Guadalupe, soit en l'hon neur de Notre-Dame de Guadalupe, soit peut-être à cause de sa ressemblance avec la sierra de Guadalupe. Il y revint en 149R. mais, après l'échec essuyé en 1515 par Ponce de Léon, les Espagnols ne l'occupèrent pas et les Caraïbes restèrent indépendants. Des missionnaires français, envoyés en 1523 furent massacres Ce fut d'Esnambuc qui tenta le premier avec succès un établissement (1625). De 1625 à 1635, il conquit une partie de l'île SaintChristophe pour le compte de la Compagnie de l'île Saint-Christophe (1626), puis de celle des îles d'Amérique (1635). Chassé par les Espagnols, il reprit possession de l'île (1630), etil se disposait à occuper les grandes îles méridionales des Antilles. Son lieutenant, Liénard de l'Olive, le devança; étant venu en France, il obtint que la Compagnie lui cédât pour dix années le commandement des îles et, après avoir touché à la Martinique, il débarqua, le 28 juin 1635, avec 550 personnes, dont Duplessis, amenant à la Guadeloupe, 400 laboureurs engagés pour trois ans, qui s'établirent à l'endroit où est aujourd'hui la Basse-Terre. La lutte contre les Caraïbes, commencée par l'Olive après la mort de Duplessis, fut longue et interrompue par des trêves. Ce ne fui qu'en 1660 que les Indiens survivants, au nombre d'environ G 001), consentirent à être transportés à Saint-Vincent et à la Dominique. Plusieurs Compagnies possédèrent successivement la Guadeloupe qui fut vendue au marquis de Boisserel et à son beau-frère, Hoùel, gouverneur de l'île, pour 60000 livres tournois, et pour une redevance annuelle de 6 000 livres pesant de sucre. Rachetée pour 125 000 livres tournois, l'île fut concédée par le roi à la Compagnie des Indes (1664-1674). Après la dissolution de celte compagnie (1674), elle devint domaine de la couronne et fut administrée par un gouverneur dépendant de la Martinique (depuis 16G8). L'île, où les premières plantations de cannes h sucre datent de la venue de Hollandais fuyant le Brésil (1649), prospéra auxvnf siècle par le commerce du sucre et du café. Pendant la guerre de Sept ans, les Anglais, qui avaient en vain attaqué à trois reprises la Guadeloupe sous Louis XIV (1690-1703), s'en emparèrent en 1759. La paix (1763), qui fit perdre à-la France une grande partie de ses colonies, lui restitua la Guadeloupe avec ses dépendances. L'île fut affranchie de toute subordination à legard de la Martinique et sa prospérité s'accrut rapidement. Le droit de suffrage donné par l'Assemblée législative (décret du 28 mars 1792) à tous les hommes libres, sans distinction de
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couleur, souleva l'opposition des blancs ; le drapeau blanc fut arboré avec l'assentiment du gouverneur et les « patriotes » furent expulsés. Le nouveau gouverneur (général Gollot) envoyé par la métropole parvint à ressaisir l'autorité; mais le décret d'abolition de l'esclavage (4 février 1794) fut une nouvelle cause de mécontentement et, une flotte anglaise ayant paru, l'île, après une faible résistance, capitula (avril 1795). Deux mois après, deux commissaires de la Convention ayant débarqué avec 1150 hommes, rallièrent autour d'eux les « patriotes » et les noirs, et le commissaire Hugues parvint, après une lutte de deux mois, à chasser les Anglais. Sous le Consulat, le général Richepanse, envoyé pour gouverner l'île, inquiéta les esclaves libérés qui prirent les armes; mais les mouvements insurrectionnels furent promptement réprinés et l'esclavage fut officiellement rétabli (1802). En 1808, les Anglais s'emparèrent de Marie-Galante et des Saintes n 1809. En février 1810, une expédition anglaise débarqua à Sainteïarie et se rendit, presque sans combat, maîtresse de Basseerre. La Guadeloupe resta au pouvoir des Anglais qui, en 1813, a cédèrent à la Suède sans que cet État en ait jamais pris effecivement possession. Le traité de Paris (30 mai 1814) la rendit à la 'rance; mais les Anglais y rentrèrent pendant les Cent jours et a métropole ne reprit définitivement possession de sa colonie que e 2a juillet 1816. La Guadeloupe prospéra sous la Restauration, malgré les diffiultés relatives au recrutement des noirs. Vers la fin du régime ervile, les esclaves étaient dans une condition relativement assez ouce : neuf heures de travail interrompues par un repos de trois eures; une case pour chaque famille et un petit jardin avec un ourpar semaine, outre le dimanche, pour le cultiver; des rations éterminées de viande salée, de poisson, de riz ou de manioc pour eux qui n'avaient pas de jardin; deux vêtements par année. En 839, le nombre des esclaves était de 96 321, dont 11 741 dans les illes et 8i S80 sur les propriétés rurales. La suppression de l'esclavage, décrétée le 27 avril 1848 et Momplie par le gouverneur avant même l'arrivée du décret dans i (juin 1848), produisit une crise très grave qui diminua de is de moitié la culture de la canne, mais dont la colonie, grâce 'importation de travailleurs africains et indiens, était parraue à sortir vers 1858. Les sénatus-consultes du 3 mai 1854 et ^juillet 1866 et le décret du 3 décembre 1870 ont donné à la adeloupe, comme à la Martinique, une certaine autonomie admiU FRANCE. III. 20
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nistrative et le droit de nommer des représentants au Parlement français; la loi du 3 juillet 1861 a supprimé le « pacte colonial» et accordé aux colonies la liberté commerciale. Le projet de tarit des douanes de 1891 propose l'abrogation du sénatus-consulte de 1866. Le gouverneur français de Saint-Christophe avait, dès 1639, pris possession de Saint-Martin, mais sans l'occuper. Des Espagnols qui s'y étaient établis abandonnèrent deux ans après leur établissement en détruisant les constructions. Quatre Français qui étaient avec eux s'étaient cachés et étaient demeurés dans l'île (1630). Ils s'aperçurent bientôt qu'ils n'étaient pas seuls et que cinq Hollandais s'y trouvaient aussi. Après quelques désaccords, les partis convinrent de se partager le territoire qui est resté depuis ce temps aux Français et aux Hollandais. L'île Saint-Barthélemy, rétrocédée par la Suède à la France en 1877, a été occupée par elle en mars 1878. 514. I-'administratioii, la population et les villes. — La Guadeloupe est administrée par un gouverneur qui représente le chef de l'État; il a sous ses ordres un directeur de l'intérieur, un procureur général, chef du service judiciaire, un chef du service administratif, un trésorier-payeur. Il est assisté d'un conseil prié Un conseil général, élu à raison d'un conseiller par canton et renouvelable par moitié tous les trois ans, exerce à peu près les mêmes fonctions que les conseils généraux en France. Il délègue ses pouvoirs, dans l'intervalle des sessions, à une commission coloniale. A la Basse-Terre siège une cour d'appel; Basse-Terre, la Po'uttà-Pitre et Marie-Galante ont un tribunal civil; il y a onze justim de paix, dont trois, Marie-Galante, Saint-Barthélemy et Saint] Martin, sont à compétence étendue. L'instruction est donnée par le lycée de la Pointe-à-Pitre, par le collège diocésain de La Basse-Terre, par les écoles primaires que dirigent des laïques ou des congréganistes (frères de Ploërmel et sœurs de Saint-Joseph de Cluny). Basse-Terre est, depuis 1850, le siège d'un évéché suffragantde Bordeaux. Le traitement de l'évêque ayant été supprimé législalivement, le diocèse n'a plus qu'un administrateur apostolique. Il y a des chambres de commerce à Basse-Terre et à Pointt-iPitre. La Guadeloupe n'a plus aujourd'hui qu'une garnison d'environ 250 hommes. Les dépenses qui concernent la souveraineté sont payées pa'
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budget de l'État; elles s'élèvent à 1 579 055 francs en 1891. Les très dépenses sont payées par le budget local qui était, en 1891, plus de 5 millions et qu'alimente principalement Y octroi de mer. a Guadeloupe est divisée en trois arrondissements : Basse-Terre comprend Basse-Terre et les Saintes et dont Saint-Barthélémy Saint-Martin sont des cantons; Pointe-à-Pitre qui comprend nde-Terre et la Désirade; Marie-Galante. Les communes sont au ibre de 34; elles sont administrées par un maire et par un seil municipal, conformément à la loi du 5 avril 1884. a population de la Guadeloupe (avec ses dépendances) était luée à 50000 âmes en 1759 et à 99 970 en 1779, à 107 210 938 blancs, 3149 affranchis et 90139 esclaves) en 1790. Yers 0, elle était d'environ 120 000 âmes; en 1853, après la suppresde l'esclavage, de 125 700; en 1870, à la chute de l'Empire, 129500. En décembre 1887, elle s'élevait à 182 000, dont 154 individus de population coloniale et 16 083 immigrants : lté moyenne de 102 habitants par kilomètre carré. La densité eu réalité beaucoup plus forte dans les parties habitées; car, ontagnes de Basse-Terre sont désertes et près de la moitié ol (700 kil. c. en 1888) est inculte, nombre des femmes est supérieur à celui des hommes 05 hommes et 76 666 femmes de population coloniale en 1888). 1848 à 1875, le nombre moyen des naissances annuelles, dont uart de naissances naturelles, a été d'un peu moins de 30 par habitants; celui des décès d'un peu plus de 30; le nombre des d(/es de 6 à 7 par 1000 habitants. Cependant en 1888 (et dans nées immédiatement précédentes) les naissances (3 936) dans pulalion coloniale l'emportaient sur les décès (3 350), tandis esdécès (395) l'emportaient sur les naissances (341) parmi les granls. suppression de l'esclavage et la baisse du prix du sucre ont ndément modifié l'équilibre économique et politique dans la ition de la Guadeloupe. Presque toute la fortune était aux des planteurs ; celle-ci a beaucoup diminué, et les habitudes e persistant ont dans beaucoup de familles amené la gêne; ence a passé aux mains des gens de couleur, surtout des res dont l'éducation ne s'est pas encore partout élevée au de leur puissance. chef-lieu de la colonie est Basse-Terre (8 790 hab.), ville par les premiers colons, bâtie en amphithéâtre sur le bord et encadrée de riantes collines que domine le volcan de
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la Soufrière, percée de larges rues et ornée de plusieurs places dont la principale est le champ d'Arbaud ; elle a été plusieurs fois ravagée par les Anglais. Le camp Jacob est près de la ville. Le port n'est qu'une rade dont le fond est d'une bonne tenue près de la côte, mais qui ne présente pas d'abri; dans les mauvais temps, les navires doivent chercher un refuge aux Saintes, La Pointe-à-Pitre (17 600 hab.), que l'on nomme communément la Pointe, doit son nom à une pointe où un colon hollandais, Peters, avait fixé sa résidence en 1654; la ville, fondée en 1763 sur la rive orientale du Petit cul-de-sac, doit sa prospérité à sa rade et à son beau port, vaste et profond, ainsi qu'à la richesse agricole de Grande-Terre. La ville est bâtie régulièrement avec une I promenade (promenade de la Victoire); depuis le tremblement de terre de 1843 qui a détruit la Pointe-à-Pitre de fond en comble, les maisons sont bâties en bois ou en fer. Le canal Vatable, qui entourait la ville et qui s'était envasé, a été comblé. La Pointe-à Pitre, qui a grandi par le commerce, est beaucoup plus impor| tante que Basse-Terre. Le Moule (11 000 hab.), port sur la côte orientale de la Grande| Terre. Èlorne-à-l'Eau (6000 hab.). Le Grand-Bourg (6 700 hah.), chef-lieu de Marie-Galante. 515. JLa production. — Le manioc (production de 17 de kil. en 1888), la banane, la patate (207 000 kil.), le ma/aojj| Yignarne, le maïs, Yarrow-root sont les principales productions cultures dites vivrières. L'Anse-Bertrand, le Gozier, le /.OTOT/ÙJ Sainte-Rose, Capeslerre, Petit-Bourg sont les communes où l'o| cultive le plus le manioc. Les plantes industrielles sont la canne à sucre qui en 1888, 65 millions et demi de kilogrammes de sucre valant prè| de 20 millions de francs, 4 millions et demi de kilogrammes d sirops et mélasses et près de 5 millions de kil. de tafia; le cafèiti^ dont l'introduction date de 1730 et dont la culture est très inf rieure à ce qu'elle était en 1790 ; le cacaoyer, le rôucôuyer, qi| n'ont qu'une médiocre importance. La canne à sucre de Haïti est celle qui est préféré! L'exportation du sucre, qui avait atteint 8 700 000 kilograraœi en 1790, fut réduite pour ainsi dire à rien pendant la période d|
(1) On estime le rendement d'un hectare à 2,500 kil. de sucre lorsque I( cannes sont traitées dans une plantation particulière et à 4,500 Iorsqu'elles| sont dans une usine centrale.
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guerres de la République et de l'Empire; elle se releva après la paix et dépassa, en moyenne, 30 millions de kilogrammes de 1830 à 1848; la concurrence du sucre de betterave et la suppression de l'esclavage ont créé à cette culture des difficultés dont elle n'a triomphé qu'incomplètement par l'importation de coolies indiens et africains, par de plus vastes exploitations agricoles et parla oncenlration du travail dans de grandes usines centrales. Presque oute la fabricalion se fait aujourd'hui dans ces usines (1), situées rincipalement dans les communes de Sainte-Anne, de la Pointe'-Pitre^ Anse-Bertrand, du Moule, de Port-Louis, du Petit-Canal, es Abymes, de Saint-François, de Petit-Bourg, de Capesterre, de aie-Mahault. La transformation a commencé après le trembleent de terre de 1843. En 1858, à la veille de la suppression du acte colonial, l'exportation du sucre était de 28 millions et demi e kilogrammes. Malgré ce perfectionnement et malgré l'exportation du rhum, 'industrie sucrière est médiocrement lucrative ; on estime que le roduit net n'atteint pas 5 p. 100 du produit brut. Le caféier, café ordinaire, moka et libéria, est cultivé surtout ans Basse-Terre, à Pointe-Noire, h. Bouillante, aux Habitants, etc. a récolte de 1888 a été de 633 000 kilogrammes. Le cacaoyer, cultivé à Deshayes, à Sainte-Rose, à Pointe'oire, etc., a donné 212 000 kil. Umoyer, cultivé surtout à Saint-Claude et à Capesterre, a donné 00 000 kil. La Guadeloupe est une des Petites-Antilles qui possède les plus elles forêts. On y trouve des bois de construction et d'ébénistede Idu campêche; mais l'exploitation en est très restreinte. La culture du tabac, qui avait été longtemps négligée, a repris uelque faveur depuis que la canne ne donne plus autant de profits. Le coton est cultivé clans quelques habitations, surtout à la fa'rac/e et à Saint-Barthélemy. l'ananas, cultivé surtout à Sainte-Rose, a produit 200000 kil. 1888. La Guadeloupe est riche en eaux minérales, sulfureuses, salines ferrugineuses; celles de Malouba, de la Sofaïa, de Saint-Charles,
(i)En 188G, sur 606 habitations où la canne était cultivée, il y en avait | qui possédaient des usines (87 à vapeur, 49 à eau, 53 à vent, etc.) et 402 sans «je; il y avait 10 usines centrales à vapeur sans plantation ; sur 71,799 Iratours eaiployés en 1888 aux cultures, 40,090 appartenaient aux plantations cannes ou aux usines à sucre.
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du Bain-du-Curé, de la Fontaine-Bouillante, elc. sont utilisées. Eli possède des minéraux exploitables, du soufre que l'on recueille à] Soufrière, de la lave qui sert pour les constructions. Lessafcj Saint-Martin produisent près de 4 millions d'hectolitres de sel par an Le bétail est peu nombreux (21 500 bœufs, 21G00 porcs 10 300 chèvres, etc., en 1887) et ne suffit pas à la consommalio des habitants; cependant il a augmenté depuis quelques années 516. lies moyens de communication et le commerce. —llexist à la Guadeloupe un millier de kilomètres de routes et de chemin vicinaux ; à Basse-Terre, une route circulaire, carrossable de Peli Bourg à la Basse-Terre, longe la côte, mais l'île n'est traversée da sa largeur que par un sentier. Des usines ont établi à la Grand Terre plusieurs chemins de fer d'intérêt privé (85 kil. en 188/). La navigation maritime, entrée et' sortie réunies, représenta un mouvement total d'environ 86000 tonnes il y a cinquante! (moyenne de 1827 à 1836) et de 195 000 tonnes en 1888. Un câble anglais met la Guadeloupe en communication avec continent américain et l'Europe. Deux câbles français, posés en 18 relient la Guadeloupe (Pointe-à-Pitre) à Marie-Galante elh.ld.Mir nique. Des paquebots de la Compagnie générale transatlantique Fo le service en douze ou treize jours de Saint-Nazaire, de Bmiw et de Marseille (en 19 jours) à la Pointe-à-Pitre et à la Basse-Tin Le régime commercial des colonies françaises des Antilles a é longtemps très restrictif. Jusqu'en 1674, des compagnies privil giées ont eu le monopole. De 1674 à 1727, les colonies n'ont entretenir de relations qu'avec la métropole; en 1727, les lie furent quelque peu relâchés par l'autorisation d'exporter, s navires français seulement, des sucres non bruts dans les po d'Espagne et, en 1784, les navires étrangers furent admis à port aux colonies des objets de première nécessité. Ce pacte coloni fut rétabli par la Restauration, avec des adoucissements, partie lièrement pour l'importation des vivres. Mais la fabrication du sucre de betterave, en supprimant monopole de la fourniture par les colonies, leur enleva le pfl cipal avantage qu'elles tiraient de ce pacte et devint un sujet plaintes continuelles. Le régime changea lorsque la France fut trée dans les voies de la liberté commerciale; laloi du 3 juillet 18 donna aux colonies le droit d'importer et d'exporter sous I pavillon sans distinction et le décret du 4 juillet 1860, en les ai risant à régler leurs tarifs de douane et leur octroi de mer, affranchit de la subordination commerciale à l'égard de
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tropole. (Le projet de tarif des douanes de 1891 soumet la colonie au régime douanier de la métropole.) Le commerce de la Guadeloupe avec la France et l'étranger, en 1790, était de près de 32 millions de livres dont 20 millions et demi à l'exportation. En 1835, il était remonté à un taux un peu plus élevé : 34 millions et demi de francs; en 1858, avant la suppression du pacte colonial, les importations et les exportations de France s'élevaient à 38 millions. En 1878, le commerce de la Guadeloupe a été de 60 millions et demi; en 1888, il n'était que de 50374000 francs. Il se compose du commerce avec la métropole (36068000), consistant en importation devivres, bétail, riz, farine, boissons, etc., de houille, d'engrais, d'ouvrages en peau ou en cuir, de tissus de coton, de parfumerie, et en exportation de sucre (sucre d'usine, 21 millions et demi de francs et sucre brut), de café, de rhum; du commerce avec les colonies françaises (1270000 fr.) consistant en importation de morues; du commerce avec l'étranger (13034 000 fr.) qui consiste m farine, riz, engrais, houille importés, ■sucre exporté, et qui a lieu avec les États-Unis, Y Angleterre, Y Inde, les Antilles non françaises. Le commerce avec les colonies et surtout avec l'étranger a baissé sensiblement depuis l'année 1878. Le commerce spécial de la France avec sa colonie se résume ainsi, d'après la douane française, par période décennale jusqu'en 1886 et par année depuis 1887.
Commerce spécial de la GUADELOUPE avec la France.
(en raillions de francs.)
PÉRIODES DÉCENNALES.
IMPORTATIONS
EXPORTATIONS
en France.
de France.
TOTAL.
1827-36 1831-46 1847-56 1851-66 1861-76 1871-86 1887 1888 1889
20.5 18.G 14.5 17.3 20.2 20.0 21.2 23.2 22 4
17 1 18.0 13.7 15.4 12.3 11.3 9.8 12.4 13.0
37.6 36.6 28.2 32.7 32.5 31.3 31.0 35.6 35.4
La figure suivante (fig. n° 277) représente le mouvement du onimerce total de la colonie et le mouvement de l'importation
;l
de l'exportation du commerce spécial avec la France.
�Commerce de la Guadeloupe (d'après les statistiques coloniales) Commerce avec la France
( A'après le tableau, général du. commerce de la France)
CoTnjruercc- total* ~Uu Guadeloupe . Cyranxerce^généralyflinportatuiTJS cteœpoT>UvUonsJ ^ a XmpoTtniions
i
t
70 €5
ea.s
JTaxèdxftt' â&? iTnportxxIion? &ur> tes Jïjptmlations cL ° ITaporta-tion-r JTir» les- Impovtaiions-
60 55
50 4-5
±0
35 30
25
20 15 10
5
Cl
M 03 CO CQ g
Années %
■S3
00
Fig. 277. — Commerce de la Guadeloupe (1840-1888). La courbe supérieure indique le commerce total de la Guadeloupe, et les autres court
le commerce d'importation et d'exportation de la colonie avec la France.
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V
'
al". La géographie physique de la Martinique. — La Martinique est une des Petites-Antilles. Elle est située entre 14° 23' 23"' M» 82 15' de latitude nord, et 63° 6' 19" et 63° 31' 34" de lonet gitude ouest, au sud-sud-est et à 100 kilomètres de la Guadeloupedont elle est séparée par la Dominique. De la Martinique à la° Dominique la distance est de 53 kilomètres; de la Martinique à Sainte-Lucie, située plus au sud, elle est de 35 kilomètres. L'île a à peu près la forme d'une ellipse, accidentée d'anses et de promontoires, dont le plus grand axe incliné du nord-ouest au sud-est mesure 63 kilomètres ; sa superficie est de 988 kil. carrés. Le cap Saint-Martin et la pointe du Macouba marquent l'extrémité septentrionale de l'île. La côte orientale est presque partout rocheuse, abrupte, exposée aux raz de marée et très peu hospitalière. Au delà de la pointe du Marigot elle est toute semée d'îlots, d'écueils et de bancs de roches madréporiques. La, presqu'île de la Caravelle, serrée entre le havre de la Trinité et l'anse du Galion,. haute de 160 mètres au point culminant, s'avance d'une dizaine dekilomètres en mer et se termine par la pointe Caracoli; toute cettecôte, très découpée, forme une suite d'anses dites « culs-de-sac», havre du Robert, baie du Vauclin, etc., et de longs promontoires,. pointe la Rose, pointe de la Prairie, pointe du Vauclin, etc. Plusau sud, sont le cul-de-sac Ferré et le cap Ferré, la pointe Baham et la pointe des Salines qui marque, avec l'îlot Cabrit, l'extrémité méridionale de l'île. Sur la côte occidentale, sous le vent, on trouve d'abord le cul-de-sac du Marin, la grande anse du Diamant que signale le morne du Diamant, les deux anses d'Arbet, la grande et. belle haie de Fort-de-France, la meilleure rade des Antilles, dont le fond est bordé par un terrain bas et marécageux, couvert depalétuviers et malsain, mais dont la partie septentrionale, celleoù se trouve Fort-de-France, est saine, avec une eau profonde et une côte plus élevée. De la pointe des Nègres, roche basaltique qui marque l'entrée de cette baie, jusqu'au cap Saint-Martin, la côte est saine et dessine deux légères courbes entre lesquelles est. la ville de Saint-Pierre. La Martinique est une île toute volcanique. Elle se compose de «x massifs d'inégale hauteur, reliés par une crête. Le massif septentrional, qui est le plus important, se termine par le piton. Pierreux et la montagne Pelée (1 350 m.), au sommet de laquelle 'ancien cratère des Palmistes est devenu un petit lac et comprend
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le morne Rouge, le pilon Gelé, les pitons du Carbet (1 207 plus haut des trois); le massif méridional comprend le mornei, Vauclin dont la hauteur dépasse peut-être 500 mètres, le momel Régale, le Marin, le morne Diamant (478 m.). Sur beaucoup de points les flancs des montagnes sont escarpéi d'un accès difficile, et leurs murailles à pic enserrent de profond et étroits ravins où coulent les eaux; presque partout ils son recouverts d'une riche végétation arborescente et la verdi monte jusqu'à leur sommet. Dans le massif septentrional, le sol composé en partie de pierre ponce, est assez fertile, mais il es aussi en partie pierreux et aride. C'est dans l'est, à la Th'nii et au sud qu'on trouve des terres argileuses, très favorables à 1 culture. Les tremblements de terre se font sentir en moyennedeu: fois par an ; celui du 11 janvier 1839 a presque entièrement détrui For t-de-France. Un nombre considérable de ruisseaux descendent des hauteur boisées, et par les ravins gagnent la plaine côtière; pendant FM vernage, ils se transforment en torrents redoutables. On e~ compte soixante-quinze dont les principaux sont : sur la côte d 1 Vent, le Capot, la rivière du Lorrain et la rivière du Galion et su la côte occidentale, la rivière Pilote, la rivière Salée, la rivière du Lézard, la plus longue (28 kil.). La rivière Pilote et la rivière Salée sont navigables à leur embouchure. Le climat de la Martinique, comme celui de la Guadeloupe, comprend : une saison fraîche, de décembre en mars, pendant laquelle le temps est généralement très beau, le vent souffle souvent du nord et la température moyenne atteint 24°,5 d'avril en juillet; une saison chaude, pendant laquelle la température moyenne estde 26°, la pluie est rare et le vent d'est prédomine; l'hivernage, delà mi-juillet à fin de novembre, avec une température moyenne de 27°,4 et des pluies très abondantes souvent torrentielles parle m vent du sud. Sur une moyenne annuelle de l ,73 (et même soum vent 2 mètres) de pluie, il en tombe l ,12 durant cette dernière saison. L'atmosphère est d'ailleurs, presque toute l'année, saturée d'humidité. La température varie beaucoup dans le cours de la journée pendant l'hivernage; de 20° le matin, elle s'élève quelquefois à 40° après midi. Sur les hauteurs, vers 400 ou 500 mètres d'altitude, la chaleur et l'humidité sont moindres et les Européens trouvent un climat qui leur convient mieux que celui de la côte. Les cyclones sont rares, mais parfois terribles; celui du 10 octobre 1780 a coûté la vie à 9000 personnes.
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518. ta. géographie historique de la Martinique. — La Martinitjue, que Christophe Colomb nomma Marlinico, l'ayant découverte le jour de la Saint-Martin (1493) et dont il fit la reconnaissance dans son quatrième voyage (juin 1502), était peuplée de Caraïbes qui la nommaient Madiana. Elle ne fut occupée par les Européens qu'en 1635. Liénard de l'Olive y débarqua au Carbet (23 juin 1635) pour en prendre possession au nom de la Compagnie des îles d'Amérique; mais, trois jours après, il partit pour la Guadeloupe ; ce fut d'Esnambuc qui vint (1er sept. 1635) s'établir avec 100 colons de Saint-Christophe au lieu où a été bâtie la ville de Saint-Pierre, et procéda à la prise de possession de l'île (15 sept. 1635). Trente ans après, les Caraïbes étaient définitivement vaincus et les derniers étaient plus tard transportés (1060) à l'île SaintVincent et à la Dominique. Du Parquet était alors gouverneur et propriétaire de l'île qu'il avait achetée en 1650 pour 60000 livres à la Compagnie des îles et que ses héritiers cédèrent à la Compagnie des Indes occidentales pour 250000 livres (1664). En 1669, le siège du gouvernement général, qui était auparavant à SaintChristophe, fut transporté à la Martinique dont Fort-de-France devint en 1692 et est resté le chef-lieu. Depuis l'année 1674, l'île rétrocédée au roi par la Compagnie des Indes fit partie du domaine royal. Elle était peuplée d'habitants, colons libres auxquels l'Etat concédait des terres moyennant une redevance payable dans le principe en produits, tabac ou coton ; d'engagés envoyés de France (jusqu'en 1738) qui travaillaient, comme de nos jours les coolies, chez les habitants et recevaient, après trois ans, 25 hectares de terres; d'esclaves noii's, amenés d'Afrique ou nés dans la colonie. Comme la Guadeloupe, la Martinique résista plusieurs fois, pendant les guerres de Louis XIV, aux attaques des Anglais (1666, 1667,1693, 1097) et à celle de l'amiral hollandais Ruyter, qui tenta de s'emparer du fort Saint-Louis et dut se rembarquer en abandonnant ses blessés (1674). Sous le règne de Louis XV, la Martinique prospéra, mais elle fut prise pendant la désastreuse guerre de Sept-ans (janvier 1762) et resta dix-sept mois au pouvoir des Anglais. Cet événement n'empêcha pas la colonie d'être très florissante au xvine siècle par la culture du sucre et par le commerce. Les troubles qui, dans les colonies, accompagnèrent la Révolution française arrêtèrent celte prospérité, et une guerre civile éclata entre les partisans de l'ancien régime et ceux de la Révolution. Les planteurs arborèrent le drapeau blanc dès 1792; puis
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LA FRANCE.
appelèrent les Anglais qui envoyèrent une escadre de quinze navire et, malgré la résistance de Rochambeau, se rendirent maîtres de l'île. Elle resta huit ans en leur pouvoir (mars 1794-1802). Le Consulat recouvra l'île par la paix d'Amiens; il maintint l'esclavage. La Martinique retomba une troisième (février 1803. 1814) et une quatrième fois (1815-1816) au pouvoir des Anglais A diverses reprises, notamment en 1822, les esclaves formèrent des complots contre les blancs pour recouvrer leur liberté. 519. L'administration, les villes et la population. — Ll Martinique a été régie par les mêmes lois que la Guadeloupe et a eu à peu près la même destinée. Elle a été pendant les siècles passés le siège du gouvernement général des Petites-Antilles françaises. Elle est administrée aujourd'hui par un gouverneur, assisté de plusieurs chefs d'administration (directeur de l'intérieur, procureur général, etc.) et d'un conseil privé. Le conseil général est composé de membres élus et délègue, dans l'intervalle des sessions, ses pouvoirs a une commission coloniale. L'île est divisée en deux arrondissements : Fort-de-France comprenant cinq cantons (Fort-de-France, Lamentin, Saint-Esprit, Diamant, Marin) ; Saint-Pierre, comprenant quatre cantons (SaintPierre-Mouillage, Saint-Pierre-Fort, Basse-Pointe, Trinité). Les communes, au nombre de 32, sont administrées par un maire et par un conseil municipal élus. La Martinique possède une cour d'appel (à Fort-de-France) et une cour d'assises (Saint-Pierre), deux tribunaux de première instance (Fort-de-France et Saint-Pierre) et neuf justices de pat. La Martinique possède une école de droit à Fort-de-France, m lycée de garçons (à Saint-Pierre), un lycée de jeunes filles, un séminaire-collège, une école d'arts et métiers, un ouvroir. Les écoles primaires renfermaient 9 530 élèves en 1889-1890; le nombre des élèves a augmenté d'un millier en trois ans. Elle possède, depuis 1850, un évêché dont le siège a été transporté en 1853 de Fort-de-France à Saint-Pierre. Le budget de l'État à la Martinique était de 2 722595 francs en 1891, le budget local des dépenses de 5174 000 francs. La population de la Martinique était évaluée en 1776 à 85 779 âmes (11 619 blancs, 2892 gens de couleur et 71268 esclaves). Elle était, vers 1830, de 110 000 âmes dont environ 10 000 blancs; en 1853, après la suppression de l'esclavage, de 130 000 ; en 1870, à la chute de l'Empire de 154 000. Au 31 décem-
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1888, elle s'élevait à 175 863 âmes; la densité était de 178 hare ilants par kilomètre carré. Comme à la Guadeloupe, cette popualion est groupée presque tout entière dans le voisinage des ■(Iles et le centre montagneux est désert. Les femmes sont en lajorité (91169 femmes et 84 674 hommes) (1). La population de la Martinique dans laquelle dominent les gens couleur et les noirs est en général d'un caractère plus ardent ue celle de la Guadeloupe. Sur le total, 165 000 personnes étaient nées dans la colonie, ans la population non sédentaire on comptait, il y a quelques nuées encore, 20 000 immigrants (13 189 Indiens, 6 412 Africains, 95 Chinois) ; de 1853 à 1883, le nombre total des coolies indiens ntroduits à la Martinique s'était élevé à 24 584, nombre auquel 'étaient ajoutées 3 605 naissances et dont il faut retrancher 0818 décès et 4 200 rapatriements. En 1888, il n'y en avait que OoÛO. Depuis 1885, la subvention coloniale a été supprimée et il 'y a plus eu d'immigration de ce genre. Les naissances sont en général supérieures aux décès dans la population sédentaire ; les mariages sont relativement bien moins nombreux qu'en France (2,6 pour 1000 habitants en 1888) ; mais les naissances, parmi lesquelles il y a beaucoup de naissances illégitimes, sont un peu plus nombreuses (28 pour 1000 habitants en 1888). En 1888, il y a eu, par exception, plus de décès que de naissances (35 par 1000 hab.) (2). Le chef-lieu de la colonie est Fort-de-France (17 460 hab. en 1888, dont 12 000 environ de population urbaine), le port des Petites-Antilles le mieux abrité contre les vents du large, fondé en 1673, détruit en partie par un tremblement de terre en 1839. La ville, défendue par trois forts, est située sur la rive septentrionale de la baie de Fort-de-France au pied d'un morne sur lequel est bâti le fort Desaix. La rivière Madame la borne au nord. Fortde-France a été, en 1890, presque entièrement détruite par un incendie. Depuis 1856, un canal y amène l'eau des Pitons ; le port possède une forme de radoub, la plus commode qui existe dans les Antilles. Autres villes : Saint-Pierre (28 100 hab. en 1885, dont 20 000 de population urbaine), la ville la plus commerçante de Me ; serrée
(1) En 1881, parmi les enfants au-dessous de quatorze ans, il y avait 18,818 garçons et 20,249 filles. En Europe, te nombre des garçons est presque partout supérieur à celui des filles. P)La moyenne des décès n'était que do 28 dans la période 1863-1872.
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entre la mer et le pied des montagnes, elle s'allonge sur la côte en forme de croissant. La partie méridionale s'appelle le Mouillage, la partie septentrionale le Fort. Le Carbet (5 400 hab.) où abordèrent les premiers colons français; le Lamentin (9 630 hab.); le François (10 440 hab.); l a Trinité (7 800 hab.); Sainte-Anne (7 020 hab.); Rivière-Pilote Lorrain, Sainte-Marie, Gros-Morne, Robert, Saint-Joseph, communes qui ont plus de 7000 habitants. 320. lia production. — Les cultures sont les mêmes à la Martinique qu'à la Guadeloupe. Sur les 988 kilomètres carrés du territoire, 193 étaient en savanes et en friches en 1889 (1), 237 en bois et forêts, 26 en palétuviers; les cultures ne portaient que sur 625 kilomètres carrés (2), c'est-à-dire sur un peu moins des deux tiers du territoire, et plus des 4/5 des champs cultivés (490 kil. carrés) étaient en cannes; 134 en plantes alimentaires qui sont en progrès et 20 en caféiers et en cacaoyers. Les cultures ne s'élèvent guère au delà de l'altitude de 200 mètres; la partie supérieure est abandonnée aux forêts. Les vivm consistent surtout en manioc, plante d'une culture facile avec la farine de laquelle on fait la plus grande partie du pain consommé dans l'île, en bananes, ignames, patates, etc. Sur les hauteurs, on cultive les légumes et les fruits d'Europe. Les cultures vivrières sont en progrès : 12 700 hectares en 1867 et 17 140 en 1887. La canne à sucre avait été apportée du Brésil à la Martinique dès 1630 et était devenue la principale source de richesse au e xvm siècle. L'exportation du sucre, en 1788, avait été d'environ 14 millions de kilogrammes. Sous la Restauration, elle s'éleva jusqu'à 33 millions; elle faiblit d'abord sous le règne de LouisPhilippe pour atteindre de nouveau 33 en 1844 et en 1848. A partir de 1867, sous le régime de la liberté commerciale, elle a dépassé constamment 30 millions et s'est élevée même à 50 en 1875. La culture de la canne occupait 18 565 hectares en 1867 et 28450 en 1886; elle a diminué à partir de cette dernière année avec le prix du sucre en se concentrant sur les terrains les plus favorables et elle n'occupait plus que 21 300 hectares à la fin de 1887. L'emploi des machines et des eaux de la montagne pourrait, dit-on, beaucoup améliorer le rendement. 11 y a environ 200 petites sucreries mues par la vapeur ou par
(1) Ces chiffres, extraits de Y Annuaire colonial (1890), ne doivent être considérés que comme des évaluations approximatives. (2) En 1852 il n'y en avait que 300.
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situées la plupart dans le nord, et faisant partie des habitasucrières qui produisent du sucre brut et 17 grandes usines ntrales, situées la plupart dans le sud, qui produisent, plus onomiquement, du sucre blanc. La production du tafia, alcool provenant de la distillation de la êlassc et souvent vendu pour du rhum, et celle du rhum, ueur colorée et de qualité supérieure provenant de la dislilladu vesou ou jus de canne, ont augmenté, surtout depuis que
n
phylloxéra a réduit en France la fabrication de l'alcool (1 miln de litres exportés en 1850, 6 200 000 en 1857 et 15 208 000 en 88). Néanmoins l'abaissement des prix a causé une crise douteuse pour les planteurs de la Martinique, comme pour ceux la Guadeloupe et de la Réunion; en 1875, en effet, les 50 milns de kilogrammes exportés valaient environ 30 millions de ancs; les 39 millions exportés en 1887 n'en valaient que 11. tte situation économique a été accompagnée, comme à la Gualoupe, d'une évolution politique qui a donné la prépondérance x gens de couleur et éloigné des affaires, parfois môme de l'île, ncienne aristocratie des planteurs. Le tabac, qui avait prospéré avant 1789, est aussi une culture décadence, comme celle du coton.
hcaféier fut introduit à la.Martinique en 1723, par le capitaine
sclieux qui planta le premier pied dans son habitation du écheur (1). Il a été une source de richesse vers la fin de l'ancien gime. Le café de la Martinique était très estimé et l'exportation 'tait élevée en 1788 à 3 331000 kilog. valant près de 8 millions demi de livres. La culture et l'exportation n'ont pour ainsi dire s cessé de diminuer depuis la Qn de la Restauration, où l'exportions'était relevée jusqu'à 1 million de kilogrammes. En outre, puis 1830, les plants ont été attaqués par un insecte qui les a truits presque tous. L'exportation n'était plus que de 3 000 kiloammes en 1888. La Martinique importe aujourd'hui la plus ande partie du café qu'elle consomme. On a cherché, depuis elque temps, à régénérer cette culture par l'introduction du café béria.
^cacaoyer, au contraire, a gagné peu à peu (9 675 hectares en
87),quoique l'exportation ne dépasse guère jusqu'ici 500000 kigrammes. Les cacaoyers (voir la fig. 279 représentant une anche de cacaoyer et un fruit (a) coupé en deux) sont des
M Trois
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pieds lui avaient été remis par de Jussieu à son départ de Paris; moururent en route faute d'eau.
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-arbrisseaux d'espèces diverses dont les fruits désignés souslenoj -de cabosses forment des baies contenant une quarantaine de graines ; ces graines, détachées des baies et séchées dans des
'fosses avec un léger commencement de fermentation, constituent le cacao. Le cacaoyer ne réussit que dans les terrains fertiles et tbien abrités du vent.
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La Martinique possède plus d'animaux de ferme (21 000 bœufs, 20000moutons, 18 000 porcs, etc.) que la Guadeloupe. Néanmoins l'élevage y est négligé et chaque année la colonie importe des animaux vivants.
Fig. 279. — Cacaoyer.
Les rats sont un des fléaux de l'agriculture ; ils sont redoutés surtout des planteurs de cannes. Les serpents, parmi lesquels le trigonocéphale est venimeux, sont nombreux. L'industrie ne consiste guère que dans la fabrication du sucre, dur/mm et de quelques poteries. Des sables de la plage on extrait un peu de minerai de fer. 521. Les moyens de communication et le commerce. Il existe une banque à la Martinique, des chambres de commerce à Fort-ie-France et à Saint-Pierre. La Martinique possède 490 kilomètres de roules; mais elle n'a pas de chemin de fer. La navigation maritime, entrée et sortie réunies, qui avait été en moyenne de 73 000 tonnes de 1817 à 1836 sans le cabotage, a été, en 1887, de 862 navires jaugeant 372 000 tonnes, dont 227 000 sous pavillon français. Le cabotage a porté, en outre, sur plus de 500 000 tonnes. Presque tout ce mouvement est concentré à Saint-Pierre; Fort-de-France, la Trinité, le Marin, le François sont des ports secondaires. Des services journaliers de bateaux relient Fort-de-France à Saint-Pierre et au Lamentin. Les paquebots de la Compagnie maritime transatlantique partent Me fois par mois de Saint-Nazaire, de Bordeaux, de Marseille pour Fort-de-France et, de là, pour Colon ou Cayenne. De ■■A FRANCE. III. 21
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Saint-Nazaire à Fort-de-France la durée du voyage est de treizi jours. Un service anglais met la Martinique en communication avec | Southampton ; un service américain, avec New-York. Un câble télégraphique relie Fort-de-France avec les États-Unis | et avec l'Amérique du sud. Un câble français relie, depuis li la Martinique à la Guadeloupe. Il existe une ligne télégraphique terrestre entre Fort-de-France | et Saint-Pierre. Le commerce de la Martinique était évalué, en 1790, à un plus de 40 millions de livres. Sous la Restauration ce commerce a été de 49 millions de francs en 1818, à l'époque où la France venait de recouvrer sa colonie; il a baissé jusqu'à 30 en 1822et s'est promptement relevé jusqu'à dépasser 51 en 1826, l'année la plus florissante de la période; puis il a baissé de nouveau. Sous le gouvernement de Louis-Philippe, il était tombé à 29 en 1831; il remonta jusqu'à 41 en 1844. Après la crise de 1848, il s'estI relevé jusqu'à 53 en 1869. Il a baissé depuis 1882, où il était| de 59 millions; en 1888, le tolal n'a été que de 46 371000 francs. Le commerce avec la France était, cette année, de 30 208 000 francs (7 959 000 à l'importation dans la colonie et 22 249 000 francs à l'exportation), le commerce avec les colonies françaises était de 770 000 francs seulement, le commerce avec l'étranger sous pavillon français ou étranger, de 15 392 000 francs (14293000 à l'importation et de 1100000 à l'exportation). Parmi les pays étrangers, les États-Unh figurent au premier rang. Au nombre des denrées du cru exportées, le sucre brut (6 millions de kil. valant environ 2 millions de fr.), destiné surtout aux États-Unis, et le sucre d'usine (33 278 000 kilog. valant environ 13 millions de fr.), destiné surtout à la France, figurent au premier rang ; le rhum (15 208 000 litres valant 5 169 000 fr.) est au second rang; le cacao (675 000 kil. valant 862 000 fr.) au troi-i sième. Les autres denrées, bois de campêche, casse, mélasse, nel figurent que pour de faibles quantités. La France envoie surtout| des vins (1 million et demi de fr.), des ouvrages en peau et en cuir, des produits chimiques, du beurre et autres denrées alimentaires,| des bijoux, de la mercerie. Avec les pays étrangers et les colonies, les principaux articles 1 de commerce sont : à l'importation, les céréales et farines qui| viennent des États-Unis, les morues, de la Nouvelle-Écosse et i Saint-Pierre etMiquelon, les mélasses ; à l'exportation, le sucre brut, I
�LES COLONIES ET LES PAYS DE
PROTECTORAT.
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La Martinique réexporte une partie de la houille qu'elle importe. Le tableau suivant fait connaître, d'après la douane française, le commerce spécial de la France avec la Martinique par période décennale jusqu'en 1886 et par année depuis 1887. La figure (voir fig. 280) représente, d'après les Statistiques coloniales, le mouvement total du commerce de la colonie avec la France et l'étranger etlemouvementd'importation et d'exportation du commerce avec la France.
Commerce spécial de la MARTINIQUE avec la France.
(millions de francs).
PÉRIODES DÉCENNALES.
IMPORTATIONS en France. (Eïport. de la Martinique.)
EXPORTATIONS de France. (Import, à la Martinique.)
TOTAL.
1847-56 1851-66 1867-76
16.0 15.1 16.8 20.4 21.7 21.7 21.7 23.0 22.8
16.9 19.0 17.5 18 8 14.7 12.6 14.2 11.4 12.6
32.9 3i.l 34.3 39.2 36.4 34.3 35.9 34.4 35.4
YI 322. La géographie physique rte la Guyane. — SûUS le nom de Guyane on désigne la contrée qui s'étend entre l'Orénoque et l'Amazone et dont la côte est baignée par l'océan Atlantique sur une longueur d'environ 1 800 kilomètres. Elle n'a pas de limite déterminée àl'intérieur des terres, mais on peut y comprendre tout le massif de terrains anciens, granits, schistes cristallins, etc., qui se prolonge jusqu'au Cassiquiare, canal de jonction entre l'Orénoque supérieur etlerio Negro. La superficie de ce territoire peut être estimée à plus de 400000 kil. c. La France n'en possède que la moindre partie: 10b000 kilomètres carrés compris entre YAoua (le territoire contesté entre le Tapanahoni et l'Aoua ayant été attribué, par décision arbitrale de l'empereur de Russie, le 25 mai 1891, aux Pays-Bas) et le Maroni, YOyapock, Y Atlantique et les Toumouckumac. Elle a des droits sur le territoire qui s'étend au sud de lOyapock et dont la possession est contestée entre elle et le Brésil. La cote de la Guyane française commence à l'embouchure du woni près de laquelle se trouvent celle du Mana et le bourg
�' Commerce de la Martinique
(d'après les statistiqn.es coloniales) Commerce avec la France (3 après le tableaii général dix commerce de ta France)
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* La courbe supérieure représente le commerce total de la colonie arec la France et 1 citai" ger, et les autres les importations et les exportations avec la France.
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<lu même nom. La côte est basse, bordée de savanes mouillées. En mer sont quelques petites îles : île Verte, îles du Salut comprenant l'îlot du Diable, l'île Royale avec son phare, l'île SaintJoseph, plus loin les îles Remire comprenant le Père, la Mère et les Mamelles, et un peu plus loin le Grand et le Petit-Connétable. A l'ouest de ces îles sont la rivière, l'île et la ville de Cayenne et une longue ligne de savanes mouillées dont la monotonie est à peine interrompue par la pointe du mont Carinaré.Sur la rive droite fal'estuaire de l'Oyapock s'avance le cap Orange, bordé de récifs. Tout l'intérieur est un plateau boisé dont le relief est peu considérable et très peu connu. Un petit nombre de voyageurs se sont aventurés dans l'immense forêt tropicale qui le recouvre. Ceux qui y ont pénétré, comme Leblond, Vidal, Crevaux n'ont guère fait que suivre le lit des rivières qu'ils remontaient dans leurs canots ; M. Coudreau est l'explorateur (1887-1891) qui a le plus étudié jusqu'ici la topographie de cette vaste contrée. La ligne de partage des eaux entre le bassin de l'Amazone et les bassins côtiers, dont une partie constitue précisément la Guyane française, est désignée sous le nom de Toumouc-Houmac. Elle fait suite aux monts de la Parime, qui sont aussi très peu connus. Elle est peu élevée; le mont Rorquin, où se trouve une des sources de l'Aoua, n'a que 400 mètres d'altitude ; le pic Crevaux à la source de l'Oyapock n'en a que 350. Dans l'intérieur du plateau on a signalé quelques sommets, comme le mont Leblond, la Montagne magnésie, le mont Plée qui, pour la hauteur, ne sont aussi que des collines. Le plateau, si l'on en juge d'après les nombreux rapides et les cascades qui interrompent le cours des rivières, est disposé en adins qui s'abaissent dans la direction de la mer et les bourreels du sol coupent transversalement le lit de ces rivières. La forêt tropicale qui couvre toute cette région s'étend sur des illiers de kilomètres carrés, interrompue seulement çà et là par es savanes; elle est composée de grands arbres dont les branches i le feuillage entrelacés forment, à une hauteur d'une trentaine mètres environ, comme un feutre presque impénétrable aux ayons du soleil; sur les hautes branches vivent les oiseaux et les n ! ges; le sol est jonché de troncs morts, de végétaux en décompol'on et semé, dans la saison des pluies, de marécages où poussent plantes aquatiques ; dans certaines parties, les arbrisseaux, les aies et les plantes herbacées l'encombrent; dans d'autres, l'épais anteaude verdure supérieure étouffe toute végétation inférieure»' 6 la haute couche de pourriture amoncelée sur le sol se dressent
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les tiges des grands arbres, comme autant de piliers supportant une voûte de verdure. Les palmiers d'espèces diverses, produisant la plupart des amandes comestibles et le chou palmiste,le cacaoyer le touka dont l'amande est de la grosseur d'une pomme, un grand nombre d'autres arbres dont les fruits peuvent fournir de l'huile et dont les tiges peuvent être utilisées comme bois de construction ou d'ébénisterie se trouvent dans ces forêts. A une distance de la mer variant d'une centaine à une cinquantaine de kilomètres, le plateau est bordé de rangées de collines et de dunes de grès; puis s'étend jusqu'au rivage la plaine formée d'alluvions, basse et unie : c'est la région habitée et cultivée. Le sol, très fertile sur certains points, est stérile sur d'autres et marécageux en maint endroit. Les prépris sont des savanes voisines d la mer qui doivent leur nom au palmier prépri qui en borde le rives ; dans la saison pluvieuse ils se remplissent par le débordement des rivières, parles pluies et par l'infiltration d'eau de mer, deviennent de vastes étangs poissonneux et se couvrent de plantes aqua tiques ; dans la saison sèche, ils se transforment en plaine argileus et poudreuse, recouverte ça et là d'une herbe fine. Les savanes sï ches sont celles qui ne sont pas inondées pendant l'hivernage;elle occupent en général, dans la plaine ou sur le plateau, des dosd terrain sur lesquels l'eau glisse en ruisseaux; les herbes des prai ries y poussent et, çà et là, des bouquets d'arbres s'élèvent au milie de la verdure. Le rivage est presque partout formé par une zone continue d savanes noyées et de savanes tremblantes. La mer y pénètre elle végétaux aquatiques, les palétuviers, les manguiers y étalent leu verdure. Dans les savanes noyées, quand le sol est ferme, le chas seur qui ne craint ni les caïmans ni les serpents peut s'aventurer dans les savanes tremblantes dont la surface, toute verdoyante repose sur une épaisse couche de vase à demi liquide, il risque d s'enliser. Les alluvions sablonneuses ou argileuses que les fleuve apportent à la mer ont créé cette zone dont la limite est indécise on ne voit pas exactement où se termine la terre et où commencel mer. A une dizaine de kilomètres de la côte, la profondeur est en coreà peine de 5 mètres et le fond est généralement de vase molle Les cours d'eau de la Guyane française coulent dans la directio du nord-est, quelques-uns dans celle du nord. Ils ont un débit variable suivant les saisons. Le Maroni (environ 700 kil.) est formé de la réunion du Aoua droite et du Tapanahoni, à gauche. Vltany, dont la source nap
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encore été déterminée par les Européens, sort, d'après les récits des Indiens, du mont Tépou dans les Toumouc-Houmac, et devient navigable pour des canots au confluent de la crique Coulé-Coulé, près d'un rocher blanc nommé piton Vidal. Crevaux l'a remonté jusque là, par 2°,50' de latitude. Après avoir reçu sur sa droite plusieurs rivières, le Maroni, YAraoua, Ylnini, YOaaqui, il prend le nom d'Aoua, qui forme la frontière occidentale de la Guyane française, depuis la sentence arbitrale du 25 mai 1891. Il apporte au Maroni un tiers environ plus d'eau que le Tapanahoni, dont le cours n'a été reconnu par la commission franco-hollandaise (1861-1862) que jusqu'à 172 kilomètres du confluent avec l'Aoua. Le lit de ces deux cours d'eau ressemble à un canal partagé en un grand nombre de biefs par des cascades et des rapides. Après le confluent, les chutes, saut de l'embouchure, saut Peter-Songou, saut Hermina, sont moins rapprochés. En aval de ce dernier, le fleuve, dont la largeur est de 1000 à 1500 mètres, est navigable sur une longueur de 80 kilomètres pour les bâtiments calant moins de 5 mètres. Le pénitencier ieSaint-Laurent-du-Maroni est situé sur la rive droite, à 20 kilomètres environ de l'embouchure. La Mana, dont le cours peu exploré est compris entre 4° et 5°,45 de latitude, descend par une suite de cascades vers le nord et le nord-ouest et se jette dans la mer à 15 kilomètres à l'est du Maroni, près du bourg de Mana. Le Counamana et le Corononi sont de petits cours d'eau côtiers. Le Sinnamary prend sa source entre 3° et 4° de latitude, se dirige d'un cours sinueux vers le nord, reçoit à gauche le Courcibo et baigne à son embouchure Sinnamary. Le Kourou, qui prend sa source par 4°,30' à la montagne de Plomb, coule vers le nord, puis le nord-est et descend plusieurs rapides dont le dernier n'est qu'à 48 kilomètres de la mer. Il termine son cours au milieu d'une longue savane mouillée qui a plus de 20 kilomètres de longueur et qui est toute couverte de palétuviers ; une barre en rend l'accès difficile. lu Rivière de Cayenne est formée de deux petits cours d'eau, la rcuiére de Montsinéry et de la Rivière de Tonnégrande; son bras principal débouche dans la mer à la pointe Tanguy en face de Cayenne. L'autre bras, dit Rivière du tour de Vile, coule vers le sudest et rejoint l'Oyak en limitant au sud-ouest Y île de Cayenne. La nvière de la Comté (100 kil.) a sa source dans le mont Plée, se grossit de YOrapou (50 kil.), prend le nom A'Oyak, puis après le confluent de la Rivière du tour de l'île où elle baigne Roura, celui
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de Mahoury (50 kil.) ; dans cette dernière partie de son cours elle forme la limite orientale de l'île de Cayenne. Un canal naturel la Crique Fouillée réunit l'embouchure du Mahoury à la rade è Cayenne, toute voisine de l'emboucbure delà rivière du mêmenom et coupe l'île de Cayenne en deux parties inégales. L'Approuage (environ 220 kil.) naît sur le plateau, un peu au nord du troisième parallèle, coule vers le nord au milieu des forêts puis vers le nord-est en descendant une longue série de chutes, longe des terrains aurifères et se jette dans la mer à la pointe Behague, un peu au-dessous du bourg à'Approuage. A l'ouest est la petite rivière de Kaw qui communique par un canal de 10 kilomètres avec l'embouchure de l'Approuage. L'Oyapock (environ 480 kil.), limite orientale de la Guyane française et du Territoire contesté, est formé au pied du pic Crevaux par la réunion de plusieurs ruisseaux. Presque à sa naissance, aa degrad des Banarès jusqu'où Crevaux l'a remonté en canot, il n'est qu'à 90 mètres d'altitude. Il coule vers le nord-est en formantde nombreuses cascades malgré le peu de pente de son lit. Au delà du saut Robinson il s'élargit, et il est navigable jusqu'à son embouchure; sur cette partie de son cours, toute semée d'îles, se trouve le pénitencier de Saint-Georges. L'Oyapock porte à la mer plus d'eau que la Loire, et son estuaire n'a pas moins de 20 kilomètres de largeur. Il reçoit un grand nombre d'affluents : à gauche le Camopi dont la source est voisine de celle de TAraoua, affluent du Maroni, le Ouanari qui débouche dans l'estuaire, à droite le Yaiie', le Ménoura, le Onatayé, le Koucour, le Ouassa qui débouche dans l'estuaire. M. Coudreau a exploré (1889-1890) une grande partie des affluents de l'Oyapock. Le climat est tropical. Pendant la saison pluvieuse ou hivernage, de décembre à juillet, avec une courte interruption en mars, l'humidité de l'atmosphère est extrême ; la hauteur de la pluie tombée est de 3™,5 par an. Pendant la saison sèche, le ciel est sans nuage et les végétaux languissent ou meurent. La température varie de 24° à 32°, avec des extrêmes de 20° et de 35°. S23. l<cs premières tentatives d'établissement des Franeaii dans l'Amérique du sud. — Peu d'années après la découvertedu Brésil par Alvarez Cabrai, au temps où Americo Vespucci faisait son voyage, un marin de Honfleur, Paulmier de Gonneville, abordait dans les mêmes parages du Brésil et ramenait en France un sauvage. Pendant toute la première moitié du xvic siècle, des bâtiments français venaient sur cette côte acheter du bois de Brésil,
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En 1555, Nicolas Durand de Villegaignon, protégé par l'amiral ligny, arriva dans la baie de Rio de Janeiro et fonda un petit blissement dans l'île de Sery Gipe (aujourd'hui île de Villegaion). Des querelles religieuses troublèrent la petite colonie, comsée de catholiques et de calvinistes, et, Villegaignon étant rentré en rope, les Portugais, qui étaient établis aussi dans le pays, purent mparer (1560) du fort Coligny (aujourd'hui fort Villegaignon) ; la [te continua pendant sept ans entre les Français, alliés aux Indiens moyers qui habitaient dans le voisinage de la baie et les Portui3des colonies de Saint-Paul, Saint-Vincent et autres. Ces derniers irent (1567) par se rendre maîtres des deux positions fortifiées de •umniri (dans un faubourg actuel de Rio) et de Paranapucuky ujourd'hui île du Gouverneur) et chassèrent définitivement les ançais; c'est à la suite de cette victoire que la ville de Rio-deneiro fut fondée. Cependant, dans le nord du Brésil, les Français continuèrent à re du commerce, malgré les Portugais et les Espagnols sous la minalion desquels le Portugal était tombé en 1580; plusieurs sieurs bâtiments furent capturés. En 1584, une fortification que Français avaient élevée de concert avec les Indiens à Parahyba détruite par les Portugais. Les hostilités sur les côtes du Parabaet du Rio-grande-del-norte durèrent jusqu'en 1609. En 1594, armateur de Dieppe, Riffault, vint commercer à l'île de Maraud, en 1605, Henri IV conféra au chevalier Daniel delà Touche, gneur de la Ravardière, le litre de « lieutenant général du roi ès trées de l'Amérique, depuis la rivière des Amazones jusqu'à l'île la Trinité. » La Ravardière s'établit dans l'île où il fonda l'étassement de Saint-Louh-de-Maragnon (1612); mais les Portugais oyèrent, de Pernambuco, des troupes qui, après un combat à axenduba et l'arrivée d'une escadre de renfort, s'emparèrent de nt-Louis (1615). En 1616 les Portugais fondaient la ville de Para l'Amazone. Depuis cette époque, les Français n'ont plus fait de talive pour s'établir au sud de l'Amazone. U. La géographie historique de la Guyane et le territoire tesié. — Il paraît que quelques colons avaient été établis par la vardière dans Vile de Cayenne dès l'année 1604. La Guyane était àcélèbre à cette époque. C'était derrière ses forêts que la légende Çait le lac Parime, la résidence de l'El Dorado et les immenses «es des Incas fugitifs du Pérou. Depuis Walter Raleigh, plursaventuriers avaient pénétré dans ces régions à la découverte prétendus trésors; l'un d'eux, un Anglais, a dans son récit, rap-
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porté qu'en 1596 des bâtiments français venaient déjà charger i bois sur la côte de la Guyane. En 1628, Gbantail et de Chambaud débarquèrent avec vingt! hommes sur la côte de Sinnamary et pénétrèrent dans l'intérie sans qu'on ait jamais eu ensuite de leurs nouvelles. La même a née, une compagnie de seize personnes, sous la conduite du lit tenant Lafleur, s'établit à la rivière Counamana; mais malgré de renforts d'immigrants qu'elle reçut les années suivantes, l'entrepri échoua et les colons survivants vinrent se réfugier dans File Cayenne (1634). La Compagnie de Rouen, créée en 1033, qui ai obtenu le privilège de « s'établir dans tous les pays non habit par aucuns princes chrétiens entre la rivière d'Orénoque, icel comprise, jusqu'à celle des Amazones, icelle comprise » envoyasa succès des renforts au premier établissement. Une autre Compagn de Rouen créée en 1643 fit une tentative plus sérieuse; mais 1 600 hommes que Poncet de Brétigny débarqua à l'embouchure Mahoury ou établit dans l'île de Cayenne furent, en moins de de ans, presque tous massacrés par les indigènes. En 1652, la Ce pagnie de la France équinoxiale, qui avait été dotée des pririlèg qu'on enlevait à celle de Rouen malgré ses protestations, envoya convoi de 700 hommes qui s'établit à Cayenne, où se trouvait dé le fort Cépérou bâti l'année précédente par sa rivale; les dissensio des chefs, l'impéritie des colons, l'hostilité des sauvages nef dèrent pas à faire disparaître (1654) cet établissement, comme! précédents. Tels furent les débuts de la colonisation française. Sous le ministère de Colbert, une nouvelle Compagnie de France équinoxiale fut fondée (1663) et, grâce à l'appui du go verneur français des Antilles, le directeur de celte compagnie, Barre, put recouvrer l'île de Cayenne que des colons hollandais des Juifs brésiliens avaient occupée, la trouvant abandonnée, etq les sauvages consentirent à céder aux Français. L'ile passa, 1664, dans les domaines de la Compagnie des Indes occidental Elle fut prise, une première fois par la flotte anglaise qui délrui les constructions (1667), une seconde par les Hollandais (1GÏ qui s'appliquèrent à la fortifier; mais elle fut reprise à la fin de même année par l'amiral d'Estrées. La Guyane ayant fait relc à la couronne comme les autres colonies d'Amérique en » sous une administration plus intelligente, la situation s'améliO' malgré quelques persécutions qui obligèrent les Juifs à se reli sur le territoire hollandais. Toutefois, le marin Ducasse enrôlapo une expédition contre la Guyane hollandaise une partie des
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nts de Cayenne qui ne revinrent jamais. Le marquis de Férolles appliqua à agrandir la colonie ; il chassa les Hollandais qui avaient ndé à l'embouchure de l'Oyapock l'établissement d'Orange; après ir péniblement frayé sa route à travers les forêts, il surprit Portugais, détruisit (1G97) les forts des rives de l'Araguary, s Tohéré et de Desterro (construit dans la première moitié du ['siècle par les Portugais, à l'embouchure du Parou) et s'empara celui de Macapâ (situé sur l'emplacement du fort anglais de Caau pris par les Portugais en 1632) qu'ils avaient construit au bord e l'Amazone. Un mois après, les Portugais rentraient à Macapâ. Par une convention du 4 mars 1700 (confirmée par un traité de 01), la France consentit provisoirement à ne pas faire d'établisseent sur la rive septentrionale de l'Amazone, la question de la ossession du territoire entre Macapâ et la rivière Iapoc devant Ire réglée plus tard; les Portugais durent raser et rasèrent en ffetle fort de Macapâ. Le traité d'Utrecht (1713) décida que la rance renoncerait à ses prétentions sur les deux rives de l'Amazone [abandonnerait tout le territoire « entre la rivière des Amazones [celle de Iapoc ou Vincent Pinçon, sans se réserver aucune portion es dites terres » (art. 8) et interdirait à tout Français de commerer « dans le Maragnon et dans l'embouchure de la rivière des mazones ». Ce traité n'a pas terminé le débat, parce qu'aucune carte n'y était nnexée pour déterminer ce qu'on entendait par « rivière Iapoc ou incent Pinçon » et, dès 1722, les difficultés d'interprétation comencèrent. On a prétendu que la rivière Pinçon n'était autre chose ue le canal de Bragance, bras septentrional de l'Amazone sur equel se trouve Macapâ. En 1736, un accord fut conclu entre les ouverneurs de Cayenne et de Para et, de fait, les Français purent rafiquer avec les Indiens jusqu'à l'Araguary. Les Portugais construisirent, en 1764, le fort de Macapâ, non oinde l'ancien poste du même nom. De son coté, le gouverneur français de la Guyane établit en 1777 n poste dans la baie où débouchait le Carapaporis (obstrué ujourd'hui), une des branches de l'Araguary. Ce poste fut évacué n 1792. En 1778 un village avait été fondé à Counani, non loin u cap Nord, et, en 1783, un autre à Macari. Pendant les guerres e la Révolution, le gouverneur portugais de Para envoya une olLille qui s'avança jusque sur la rive droite de l'Oyapock où, ayant pu prendre le poste français, elle planta un poteau de 1L— Me et, au retour, détruisit les villages français de Macari et de
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Counani (1794). Plusieurs traités (traité non ratifié du 10 août Hj traités du 6 juin et 29 sept. 1801) furent négociés, assignants» cessivement pour limite le Carsevenne, le bras méridional del'Ar guary et la rivière Caranapatuba voisine de l'équateur; cet d'Amiens (1802) décida que la grande bouche de l'Araguary (l»j delat. N.), le cours de l'Araguary et une ligne droite tirée delàsour de ce fleuve au rio Branco serviraient de frontière. Maisonnecoi naissait ni le cours de l'Araguary, ni sa source, ni la positionexac du rio Branco. Le traité de Paris du 30 mai 1814 (art. 8) slipul que la Guyane serait rendue à la France conformément aux limil de janvier 1792; mais ce traité n'a pas été ratifié par le Portuga Par le traité de Vienne (art. 107) le prince régent du Portugal et d Brésil s'engagea « à restituer au roi de France » la Guyane frai çaise jusqu'à la rivière d'Oyapock dont l'embouchure est situéeentr le 4° et le 5° de latitude septentrionale : limite que le Portugal toujours considérée comme celle qui avait été fixée par le trait d'Utrecht. Cette limite était d'ailleurs donnée comme provisoi « en attendant la fixation définitive à l'amiable de la limite ent les Guyanes française et portugaise, conformément au sens prêt de l'article 8 du traité d'Utrecht ». Les Portugais ne rendirent! Guyane (avril 1810) que sur la menace de l'envoi d'une escad française. Après la proclamation d'indépendance du Brésil et pendant le dissensions qui avaient amené des esclaves fugitifs sur le terriloir contesté, la France établit (1836) un poste à Mapa pour assure l'ordre; puis en 1810, les Brésiliens établirent, sur la rivegauched l'Araguary, la colonie militaire de don Pedro II. Sur la propositio que fit le Brésil d'instituer une commission de démarcation, laFrant consentit à évacuer le poste de Mapa, et l'arrangement du o juil let 1841, sur le statu quo, déclara neutre le territoire entrel'Amap (ou Mapa) et l'Oyapock en attendant une solution définitive. Lasolu tion ne vint pas et, en 1850, les Brésiliens furent détournés par! présence d'un aviso français d'un projet d'occupation deMapa.De négociations reprises de 1853 à 1856, dans lesquelles le plénipo tentiaire français réclamait Ja branche nord de l'Araguary ou ton au moins (dernière proposition) le Carapaporis pour limite et! plénipotentiaire brésilien offrait en dernier lieu le Carsevenne (o Calçoene), situé au nord de l'île de Maracâ, n'eurent pas plus d succès; la question est restée sans solution. Depuis 1860, les Brésiliens se sont annexé le district entre l'Araguary et le Tartarougal.
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publicistes pensent que la France est autorisée à revendi* r non seulement le territoire compris entre l'Araguary et l'Oyack mais aussi en profondeur tout celui qui s'étend de l'Araguary rio Branco parallèlement à l'Amazone et à 200 kilomètres au ddu fleuve; ils évaluent la superficie de ce territoire, conteslesuivanteux, à 260000 kil. c. dont 60 000 pour la partie réelent contestée entre l'Araguary et l'Oyapock. Le tiers environ ait composé de prairies où le climat est sec et sain et où l'Europeut s'acclimater suivant l'opinion de M. Coudreau qui n'évapasàplusde 100 000 le nombre des Indiens de toute la contrée, urle territoire non contesté, les tentatives de colonisation faites iviii0 siècle ont presque toutes échoué. Cependant le P. Lomd s'établit à l'embouchure du Kourou (1726), et des missions ent fondées sur l'Oyapock. La culture du café et celle du cacao aient de commencer. En 1740, la Guyane française comptait ((personnes dont 566 blancs, 4 634 esclaves noirs, etc. En 1763, es la cession du Canada, le duc de Choiseul, qui considérait la ane comme une position maritime importante pour surveiller Antilles, réunit, surtout en Alsace et en Lorraine, environ 15 000 as séduits par la perspective de trouver des mines d'or et de e une rapide fortune ; ils furent embarqués pour le Kourou. s la jalousie des colons de Cayenne, qui craignaient de voir tre une colonie rivale de leur établissement, avait entravé les paratifs nécessaires ; les colons qui arrivèrent successivement rop vite en plusieurs convois ne trouvèrent pas même assez de tes pour abriter leurs provisions; ils furent bientôt surpris par pluies, et, lé mal s'étant aggravé par l'impéritie des gouverrs (Ghanvallon et Turgot) (1), la plupart moururent de misère de maladie (1767). Les derniers arrivés, ne pouvant débarquer Kourou encombré, furent dirigés vers les îlots du Diable et ent la vie à ce changement de direction ; ces îlots reçurent le d'ides du Salut. ous le règne de Louis XVI, un homme à projets, le baron de snerparvint encore à séduire des esprits crédules en vantantles rveilleuses richesses de la Guyane. Malouet, commissaire généde la marine, envoyé par le ministre Sartines, essaya de dis1 ces illusions et en même temps de tirer parti des ressources les du pays, en propageant, à l'imitation de la Guyane holluise, la culture de la canne à sucre. Cependant, en 1789, quel) H était frère du grand Turgot.
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ques planteurs avaient réussi ; à côté de 520 blancs, dont la plupJt étaient des « petits blancs », il y avait 12000 esclaves noirs» un millier d'Indiens attachés aux plantations. Pendant la Révolution, la suppression de l'esclavage, qui ne tu jamais complète, causa de graves difficultés. A deux reprises, d< déportés du Directoire, hommes politiques, furent envoyés à 1 Guyane au nombre de 300 environ. En janvier 1809, une fioli portugaise se présenta devant Cayenne dont le gouverneur capitul sans résistance, et la colonie, rendue par les traités de 1814 et d 1815, resta en réalité aux Portugais jusqu'en novembre 1817, Des tentatives de colonisation, sur les bords du Kourou^u\ baron de Lausset, de la Mana (à Nouvelle-Angoulême) par Gatineai Laroche échouèrent. La fondatrice de l'ordre de Saint-Joseph d Cluny obtint, en 1828, la concession de ce dernier établissement! y établit une colonie de noirs libérés qui est devenue le bourgd Mana. Un décret du 8 décembre 1851 désigna la Guyane comme lieue déportation et, en vertu du décret du 27 mars 1852 (complété pi la loi du 30 mai 183-4), les forçats détenus dans les bagnes de 1 métropole y furent transportés jusqu'en 1864, au nombre d'env ron 160000. Depuis 1867, on n'y a plus envoyé, sauf quelquese ceptions, que les condamnés de l'Algérie et des colonies. Un décret du 26 novembre 1885 a désigné la Guyane et la Nm velle-Calédonie comme lieux de relégation des récidivistes etdi condamnés français à plus de huit ans de travaux forcés ainsi qi tous les condamnés de race étrangère. Le nombre des établissements pénitentiaires qui était de lli début a été réduit h 4. La suppression de l'esclavage en 1848 et l'abandon des culte pour les mines d'or depuis 1856 ont été défavorables à la produ tion. C'est en 1854, sur les bords de l'Approuage, qu'un Indien( Brésil trouva pour la première fois de l'or dans les terres d'ail vion; d'autres découvertes sur les bords de cette rivière (1855),si celles de la Mana, du Maroni furent faites ensuite. La plupart d hommes valides désertèrent alors les plantations pour allerche cher fortune sur les « placers », et cette richesse nouvelle de colonie devint une cause de démoralisation. 525. lia population, la géographie administrative et les Tille — La population qui, sous Louis XVI, était de 11 897 âmes pe être évaluée aujourd'hui à 24 000, sans compter les sauvage 20 500 (dont 12 000 environ à Cayenne) pour la population coloaia
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• 3400 (en 1885) pour les condamnés en cours de peine ou j à la résidence après libération. Il y a, en outre, au nombre trois à quatre mille, dit-on, les noirs, Bonis, Polygodoux ou You• qui, descendants d'esclaves fugitifs de la colonie hollandaise, se ntétablis au sud-ouest dans les forêts de l'intérieur, entre le TapaIhoni et l'Itany et y forment une sorte de république qui s'étend uà peu au détriment des Indiens. Les Indiens appartiennent à sieurs tribus, Roucouyennes, Émerïllons, Oyampès, Aramachan, et rentdisséminés dans les forêts au nombre de plusieurs milliers, s indiens et les noirs sont des sauvages sur lesquels l'adminislion française n'exerce guère d'autre autorité que l'investiture nnée à leurs chefs. Il y a une certaine émigration, surtout de domestiques, des Anles en Guyane. es bras manquent en Guyane pour l'exploitation des richesses airelles; les habitants sont, excepté dans l'île de Cayenne, très séminés et communiquent difficilement d'un village à l'autre, armi les condamnés, la moitié à peine sont capables d'un tra1 régulier et ce travail en général est médiocre, a colonie est administrée par un gouverneur assisté de chefs de m [directeur de l'intérieur, chef du service judiciaire, directeur l'administration pénitentiaire, etc.) et d'un conseil privé. Depuis née 1879, elle a un conseil général, composé de 10 membres s. a Guyane est divisée en arrondissements, divisés eux-mêmes en mîmes. L'organisation communale a été supprimée dans les alités autres que Cayenne. a Guyane possède un tribunal de première instance et un triai supérieur à Cayenne, et une justice de paix k compétence ndae k Saint-Laurent du Maroni et trois justices de paix ordiresà Cmjenne, à Approuage et à Suma-Mary. Ile possède un collège à Cayenne et six écoles primaires. Le clergé liolique est sous l'autorité d'un préfet apostolique. a force armée se compose de deux compagnies d'infanterie de fine, d'une demi-batterie d'artillerie et d'un détachement de (larmerie. e budget de la colonie est d'environ 2 millions de francs 40,000 en 1891), somme insuffisante pour une bonne adminis>on des services publics. Les dépenses métropolitaines, pour ème année, sont fixées à G 339 588 francs, y compris les désesde la transportation et de la relégation.
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Depuis 1855, la Guyane possède une banque coloniale. Le chef-lieu de la colonie est Cayenne (12 000 hab.). La vil] est située par 4°,56'28" de latitude nord et 54°,39'40 de longiiud ouest (fort de Cayenne) à l'extrémité occidentale del'î/e deCaymnt et sur la rive droite de la rivière de Cayenne dont l'embouchure signalée par « le rocher de l'Enfant perdu », sert de port; une jeté facilite le débarquement pour les navires qui ne calent pas plusd m 4 ,25. Elle se divise en ville vieille et en ville neuve (créée en 1771) Les rues sont tortueuses, mais les palmiers qui les ombragent leu donnent un aspect riant. Un incendie a en partie détruit Cayea en 1888. L'île de Cayenne entourée par YOyak à l'est, la Rivière de Cmjtw à l'ouest, la Rivière du Tour de l'île ausud, la mer au nord, estpa lagée par la Crique Fouillée, canal naturel d'eau salée, en çuai lier de Cayenne au nord et quartier du Tour de l'Ile au sud. Sinnamary (1509 hab.), sur la rivière du même nom; JVOJI (1 670 hab.), sur la rive gauche de la rivière du même nom, villag qui doit son importance à l'établissement des sœurs de Sain Joseph de Cluny; Roura (1134 hab.) ; Approuage (1044 hab.). Les établissements pénitentiaires sont au nombre de quatre: 1° Les îles du Salut, situées près de l'embouchure du Kourou, une cinquantaine de kilomètres de Cayenne et en partie couvert de cocotiers, sont le lieu où les condamnés sont d'abord déposé Dans Vile Royale se trouvent l'hôpital et des ateliers où travaille les condamnés réputés incorrigibles. 2° Cayenne possède un pénitencier situé à 1 kilomètre enviro de la ville, au bord de la mer. Les condamnés employés à la cullu des caféiers de la Montagne d'argent et ceux de l'exploitation f restière de YOrapou dépendent de ce pénitencier. D'autres sonta service de la municipalité ou des colons de l'île. 3° Le Kourou, avec ses dépendances, est un pénitencier agrico destiné aux condamnés les moins pervertis," dans lequel on culth le manioc, les légumes et on élève un nombreux troupeau. 4° Saint-Laurent-du-Maroni est l'établissement le plus importait il est situé sur la rive droite du fleuve, à 30 kilomètres environ l'embouchure ; il possède un hôpital et des écoles, des cultures canne à sucre, etc. Il a été érigé en commune. Le dépôt central cet établissement est à 20 kilomètres en amont, sur la rive fleuve et sur l'emplacement de l'ancienne colonie de Saml-k 526. lia géographie économique. — Les colons n'ontjamaisr en culture que la plus petite portion des terres cultivables de
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ane. Il n'y a encore que 38 000 hectares (380 kil. c.) concédés 'est à peine si la dixième partie de ces concessions est défri. Toutefoisla culture, surtout celle des denrées d'exportation, a eaucoup plus importante autrefois qu'elle ne l'est aujourd'hui, nppression de l'esclavage l'a ruinée et la transportation ne lui fourni de quoi compenser la diminution du travail des noirs; scouverle des placers l'a privée de bras : les champs de cannes et ocouyers sont redevenus des savanes. Le riz, le maïs, l'igname, anioc avec lequel on fabrique le couac, aliment principal des les à la Guyane comme aux Antilles, sont produits en quantité ine suffisante pour la population. Les autres végétaux cultivés : le rocouyer dont la graine fournit une drogue tinctoriale rouge diée en pains ; le cacaoyer, dont le fruit est de qualité médiocre; fékr, la canne à sucre, le giroflier. La baisse de prix du rocou uropeen a fait presque abandonner la culture et les fabriques iicre se sont toutes fermées à la suite de la suppression de lavage. Les forêts, que l'on n'exploite presque pas faute de de communication et de bras, pourraient fournir des quanconsidérables de bois de construction, d'ébénisterie ou de ure [angélique balata, cèdre noir, etc.); du palétuvier, on déde l'écorce à tan. Igré l'étendue des pâturages, l'élevage est à peu près nul et lonie doit importer du bétail. Il existe des gisements de pkossau Grand connétable. st sur les bords de l'Approuage que l'or fut découvert en 1854 n Indien du Brésil qui avait travaillé dans les mines d'or du Geraes et fut exploité par un colon français, M. Gouy. Les rs aurifères de l'Approuage, du Sinnamary (placers de Sainti'Aden-Vat), de la Mana, de l'Aoua, etc., fournissent environ lions d'or par an. L'exploitation des filons quartzeux du ■ouest et du centre a amené la création d'un certain nombre mpagnies ; mais le haut prix de la main-d'œuvre (salaire de fr. par jour pour un ouvrier nourri et logé) et la cherté des ports (23 jours en pirogue pour aller de l'embouchure du iaux placers de l'Aoua) ont nui au développement de celte irie. colonie possède quelques ponts sur des cours d'eau ; mais elle rouies que dans Vile de Cayenne où leur développement est kilomètres. Deux canaux mal entretenus, celui de Kaw et celui Crique Fouillée, ont une longueur totale de 19 kilomètres, plupart des transports se font par cabotage. LA FRANCE. III. — 22
��LES COLONIES ET LES PAYS DE PROTECTORAT.
339
La Compagnie générale transatlantique a un paquebot annexe qui, de la Martinique, se rend à Cayenne en faisant escale à Sainte-Lucie, la Trinité, Demerari et Surinam ; de Saint-Nazaire à Cayenne, le voyage dure vingt jours. Cayenne est, en outre, en communication avec Nantes par un voilier qui part à peu près une fois par mois et par les bateaux à vapeur qu'affrète l'administration pénitentiaire. Une ligne télégraphique relie Cayenne à Saint-Laurent du Maroni Mana; mais Cayenne n'est pas en communication avec l'Europe, le câble s'arrètant à Demerari. La navigation commerciale est faite par 60 à 70 navires jaugeant environ 33 000 tonneaux. Le commerce extérieur est très languissant : le total ne dépasse pas 11 millions. l'importation, qui s'élevait à 3 800 000 francs en 1888, consiste surtout en vivres et en approvisionnements divers destinés pour plus de moitié aux fonctionnaires. L'exportation, à part l'or qui ligure pour 3 millions sur les états de douane de la colonie et qui en réalité a plus de valeur, ne s'élève qu'à quelques centaines de milliers de francs en rocou, clous de girofle, cacao, tafia ou rhum et bois, et se fait presque entièrement pour la métropole. Le tableau suivant fait connaître, d'après la douane française, par période décennale de 1827 à 1886 et par année depuis 1887, le commerce spécial avec la France, commerce qui est très faible et qui a beaucoup diminué à l'exportation (importation en France) et n'a augmenté depuis 1833 à l'importation (exportation de France) qu'à cause de l'approvisionnement des transportés'et des fonctionnaires. Il faut toutefois remarquer que ces chiffres ne concordent pas avec ceux que la colonie même fournit et que publie le ministère des colonies. Ces derniers d'après lesquels a été dressée la figure 281 accusent un commerce total (commerce avec la France, avec les autres colonies et avec l'étranger) de 18 millions en 1888, dont 14 millions avec la France (8,2 pour l'importation, 3,8 pour l'exportation). D'après ces dernières données, le commerce aurait plus que doublé depuis vingt ans : accroissement que ne paraît pas justifier l'état de la colonie. D'où provient la différence entre les deux renseignements?
�340
LA FRANCE.
Commerce spécial de la GUYANE avec la France.
(.Millions de francs.)
PÉRIODES DÉCENNALES.
IMPORTATIONS en France. (Exportations de la Guyane).
EXPORTATIONS de France. (Importations en Guyane). TOTAL.
18-37-46 1847-56 1857-66 1867-76
1.5 1.8 0.9 0.9 0.8 0.4 0.6 0.2 0.1
2.1 2.7 3.0 5.6 5.3 5.3 4.3 5.7 5.6
3.6 4.5 3.9 6.5 6.1 5.7 4.9 5.9 5.7
/
�QUATRIÈME PARTIE
LE RÉSUMÉ
SOMMAIRE.
COLONIAL
— 527. La superficie et la population de la France et de son domaine colonial (341). — 528. Les Français à l'étranger (344). — 529. Le budget des colonies (347). —530. L'armée coloniale (348). —531. Les productions coloniales (349). — 532. Les voies de communications et la navigation aux colonies (353). — 533. Les banques coloniales (353). — 534. Les monnaies (354).— 535. Le commerce des colonies (354).— 536. La comparaison avec les autres puissances coloniales (3C2).—Tableau récapitulatif des colonies (365).
527.
lia superficie et la population île la France et de sou
la Révolution de 1789, la France, qui, pendant la guerre de l'indépendance des États-Unis, avait honorablement figuré sur mer et recouvré quelques-unes de ses colonies perdues pendant la guerre de Sept ans (voir § 380, t. III, p. 3), possédait Saint-Pierre et Miquelon, la partie occidentale de SaintDomingue, la Guadeloupe, la Martinique, Sainte-Lucie, Tabago, la Guyane française, le Sénégal qui ne comprenait alors que quelques comptoirs sur le fleuve, et les cinq villes de Vlnde ; en tout environ 138 200 kilomètres carrés, avec une population de 744 000 âmes. Les guerres de la Révolution et de l'Empire lui enlevèrent toutes ses colonies et elles ne lui furent qu'incomplètement restituées après le rétablissement de la paix en 1814 et en 1815. La Restauration légua Alger au gouvernement de Louis-Philippe, celui-ci conquit la plus grande partie du Tell, étendit jusque sur les HautsPlateaux l'autorité de la France et ajouta à son domaine colonial quelques possessions en Afrique et en Océanie. On peut estimer qu'à la veille de la Révolution de 1848 la France possédait hors d'Europe environ 215 500 kilomètres carrés peuplés de 2 717 000 âmes. Le second Empire agrandit, ce domaine en Algérie, au Sénégal, en Indo-Chine, en Océanie. Depuis 1878, la troisième République )'a ajouté, la Tunisie, Madagascar, le Tonkin, le protectorat plus effectif de YAnnam, quelques îles de YOcéanie, la suzeraineté réelle °u nominale de vastes territoires en Afrique et la reconnaissance
domaine colonial. —Avant
�342
LA FRANCE.
de son droit d'« influence » sur d'autres contrées de celte partie du monde. En 1890, l'ensemble des territoires que la France possédait ou protégeait ou sur lesquels des traités ou des explorations lui donnaient droit d'influence, avaient une superficie d'environ 8 millions de kilomètres carrés, c'est-à-dire plus de 15 fois sa propre étendue, avec une population qu'on peut évaluer à 33 millions d'âmes. Le tableau suivant fait connaître l'état approximatif de ces territoires et de ces populations : 1° vers la fin de l'ancien régime, 2° à l'époque de la seconde république, 3° aujourd'hui.
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LE RESUME COLONIAL.
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�344
LA. FRANCE.
Dans cette superficie de plus de 8 millions de kilomètres, il f an distinguer en premier lieu environ 5 millions et demi (Sahara jrégioi soudano-guinéenne entre le Soudan français et les Établissement' de la côte de Guinée; la plus grande partie du Congo français)sui lesquels l'influence de la France est jusqu'ici entièrement nulle et second lieu, Madagascar, le Fouta Djallon et régions adjacentes les environs d'Obock, la partie montagneuse de l'Annam et di Tonkin, soit ensemble environ 700000 kilomètres carrés sur lesquels son autorité n'est pas encore solidement établie. En troisièmi lieu, le reste se compose de l'Algérie, des colonies que la Franci administre directement et effectivement (Sénégal et Soûdàn français, Établissements de la Côte-d'Or et du golfe de Bénin, Mayotli et dépendances, Réunion, Diego-Suarez et dépendances, Établissements de l'Inde, Cochinchine, Nouvelle-Calédonie, Établissements français de l'Océanie, Saint-Pierre et Miquelon, Guadeloupe et i pendances, Martinique, Guyane), des possessions sur lesquelles son autorité est restreinte (partie du Congo français, Obock) et des pays de protectorat qu'elle gouverne effectivement, en partie par l'intermédiaire des autorités indigènes et en partie par ses fonctionnaires mêmes (Tunisie, Cambodge, Annam, Tonkin) ou sur lesquels elle ne fait jusqu'ici qu'exercer son influence (Madagascar). La superficie de laFrance étant officiellement de 528400 kilomètre^ carrés et sa population en 1891 de 38 600 000 habitants, le total ( territoires et des populations placés sous son autorité ou réservésàsom influence est de près de 8 700000 kilomètres carrés peuplés d'environ 71 millions et demi d'habitants, (voir les fig. 282 et 282 bis sur] lesquelles sont comparées la superficie en carrés ombrés et 1 population en carrés noirs de la France et de ses possessions). 528. lies Français à l'étranger. — Les Français, hors de France,! ne sont pas établis seulement dans les possessions françaises.Beau-| coup sont fixés temporairement ou définitivement dans des ] étrangers, tout en conservant leur nationalité. Ils y sont établis la plupart comme commerçants, industriels ou ouvriers : ils y représentent en quelque sorte la nation française et sont de très utiles auxiliaires du commerce et de l'influence morale de la France dans le monde. L'administration a plusieurs fois essayé de dresser la statistique des Français fixés à l'étranger. Quelque imparfaite que soit cette statistique, elle fournit des renseignements instructifs. Voici les résultats généraux de celle de 1886 (voir page 346) ; ces chiffres sont considérés comme un minimum par les agents qui les ont fournis.
/
��346
.
LA FRANCE.
Français fixés à l'étranger :
En Europe Dont52.000 54.000 26.600 17.600 10.900 200.000 en Belgique. en Suisse. dans le Royaume-Uni. en Espagne. en Italie, etc.
France et Possessions françaises
S'jperfîcie* et po-pnloiUoTV comparées
France
Indo-Chine française
Etbl1? del'lnda
N'!eCalédonie
Etabli franc,ai« de l'Océanie
Guyane
Si-Pierre Guadeloupe etMiquelon
Martimqm
Ze-millimètre' égales230KU/- caryâr et2S.000. habitants Fig. 282 6(5. — Superficie et population comparées de la France et de ses possessions coloniales.
Dans les autres parties du monde (sans compter les Français établis dans les possessions françaises et les protec torats de la France).
En Afrique En Asie En Océanie En Amérique Dont 116.000 8.800 60.000 14.000 0.800 300.000 15.000 3.000 160.000 aux États-Unis. au Mexique. dans la République Argentine. dans l'Uruguay. au Brésil, etc. 678.000
�LE RÉSUMÉ COLONIAL. 99 Les budgets coloniaux.
347
— Une partie des dépenses des -'ces coloniaux incombe à la métropole. Cette partie comprend :
raitement du gouverneur, du personnel de la justice et des les du trésorier payeur général, les services militaires, des reniions à l'instruction primaire et aux services dans lesquels
a
l a un intérêt direct. Le budget métropolitain pour le service niai a été en millions de francs :
1861 1865 1810 1875 20.4 24.4 26.7 29 .4 1880 1885 1890 29.G 34.7 52.2
1891, il s'élève à 33,5 millions. Sur celte somme, 13,3 sont clés au service pénitentiaire, qui ne profite que très médioment aux colons et qui leur est même quelquefois à charge; sont attribués aux dépenses, qui sont surtout des dépenses ilaires, du Tonkin et de YAnnam; 5,4 au Sénégal et au Soudân mis (y compris les chemins de fer) ; 4,4 à la Réunion (y comsle chemin de fer et le port des Galets) ; 3,5 à la Cochinchiné; la Nouvelle-Calédonie; 2 à la Martinique et autant à la Guaoupe. La part de chacune des autres colonies est inférieure à illions. ce chiffre de 53 millions, il conviendrait, pour obtenir le total dépenses faites par la métropole pour ses possessions d'outrer, d'ajouter 7 291 000 francs pour le service de l'Algérie, 'autre part, le Trésor de la métropole bénéficie de quelques elles provenant des colonies, surtout de la « rente de l'Inde », niant à quatre « lacks de roupies » (732000 fr.) et payée par le vernement anglais en compensation de l'abandon qu'a fait la née de son droit de réclamer l'opium au prix de fabrication ; contingent à fournir par les colonies d'après la loi annuelle de ances (environ 2 millions pour la Cochinchiné et 700 000 francs urles autres colonies) ; de certains produits, comme l'exploitan du port et du chemin de fer de la Réunion (1355 000 francs). Toutes les dépenses, les unes obligatoires et les autres facultaqui ne se trouvent pas portées dans le budget métropolitain, ila charge du budget local des colonies. Le budget local des recettes s'est élevé en 1886 à :
�348
LA FRANCE.
(Nombres «primés en millions de francs.) 2.8 0.5 0.3 0.2 5.2 ... 2.2 22,5 2,2 1.2 0.3 4.1 4.0 2.1
Sénégal Gabon et Congo Mayotte Nossi-Bé Réunion Inde Cochinchiné Nouvelle-Calédonie Tahiti Saint-Pierre et Miguel on Guadeloupe Martinique Guyane
Les contributions directes et indirectes, dont l'assiette et les k varient suivant les colonies, Venregistrement et les domaines,t Iroi de mer et les droits de douane sont au nombre des principa sources de revenu des colonies. La loi du 23 mai 1860 et le déc du 16 janvier 1861 avaient supprimé les surtaxes imposéesjusq là, en vertu du régime colonial, à l'importation des sucres étrange dans la métropole. Comme compensation à la perte de leur pri lège, la loi du 3 juillet 1861 conféra aux colonies le droit d'imporl par tous pavillons, aux mêmes droits qu'en France, et d'exporter même, toutes espèces de marchandises coloniales, étrangères métropolitaines ; le sénatus-consulte du 4 juillet 1806 autorisa Guadeloupe, la. Martinique et la Réunion à fixer elles-mêmes le tarif de douane et à créer un octroi de mer (lequel existait depuis 18 aux Antilles), c'est-à-dire un droit d'entrée sur toute marchand! sans distinction de provenance, importée par mer. Ces colonies e Mirent en effet cet octroi et supprimèrent les douanes qui ontélc partie rétablies pour les importations étrangères depuis l'année 18 L'octroi de mer a été établi ensuite à la Guyane, au Sénégal, Saint-Pierre et Miquelon, à la Nouvelle-Calédonie et en Alytrit 530. L'armée coloniale.
—
La loi du 15 juillet 1889 a pre'i
l'organisation de troupes coloniales chargées de la défense d colonies et des pays de protectorat (à l'exception de la Tunisie Cette organisation, qui n'est encore (avril 1891) qu'à l'état deproje comprendrait huit régiments d'infanterie coloniale de troupes m tropolitaines dont les 4e et' 5° bataillons fourniraient des garniso coloniales, une légion étrangère coloniale, cinq régiments de tirai leurs tonkinois, annamites ou sénégalais, etc., deux bataillons tillerie coloniale de forteresse, deux régiments d'artillerie niale de troupes métropolitaines dont une batterie sur sept! en résidence dans les colonies.
�LE RÉSUMÉ COLONIAL.
349
31 Les productions coloniales. — L'expression de « denrées niales » avait, dans la première partie duxixe siècle, une signilionplus caractérisée qu'aujourd'hui: le sucre et le café étaient principales productions des colonies et les quantités qu'en sommait la métropole étaient surtout de provenance coloniale, tension du domaine de la France hors d'Europe, le dévelopent du commerce étranger et la fabrication du sucre de betve ont changé cet état de choses. Le sucre l'a emporté de en plus dans les trois anciennes colonies dites « sucrières » de éunion, la Martinique et la Guadeloupe; il est encore aujouri, malgré les difficultés qu'ont éprouvées les planteurs, la culdominante de ces îles, ainsi que de Sainte-Marie de Madaar, de Nossi-Bé et de Mayotte. a Restauration, qui était dévouée aux intérêts delagrande proté, n'avait pas hésité à rétablir pour les .colonies un régime rnercial à peu près semblable à celui qui avait été organisé par bert. Ce régime, qu'on désignait sous le nom de. pacte colonial, t en effet une sorte de pacte bilatéral qui, d'une part, n'admetdans ces colonies que les produits manufacturés de la métroet, d'autre part, faisait des avantages considérables aux colons rie placement de leurs denrées en France. Ainsi, dès 1816, on il mis sur les sucres étrangers, outre la taxe générale, une surde 33 p. 100; le résultat avait été de réduire l'introduction de sucres à 2 millions et demi de kilogrammes, tandis que les coloen introduisaient S0 millions (en 1821). L'administration, qui applaudissait comme d'un succès, porta la surtaxe à 50 p. 100 anière à chasser entièrement du marché français les sucres ngers. Mais, deux ans après, les colonies s'inquiétèrent de la icalion du sucre de betterave qui s'était relevée en France à veur des prix exagérés et dont la concurrence était devenue outable. Une lutte, qui dura pendant tout le règne de Louisippe,s'engagea au sujet de la taxation des deux sucres. Malgré artage du marché, les colonies avaient augmenté leur producetimportaient en France 102 millions de kilogrammes en 1845. a suppression de l'esclavage en 1848 porta un coup funeste aux leurs : la production, faute de bras, diminua tout à coup de moile se releva cependant peu à peu, grâceà un emploi plus large judicieux du capital et au changement apporté dans la faon par la création d'usines centrales ; en 1863, l'importation ronce était montée à 123 millions de kilogrammes (sucre
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���332
LA FRANCE.
Depuis 1860, le gouvernement avait abandonné le système protecteur pour suivre une politique commerciale plus libérale et plus conforme aux besoins d'un grand pays à la fois agricole, manufacturier et commerçant qui aspire à développer ses affaires avec l'étranger Il fallait qu'il pût se procurer en abondance et au meilleur marché possible sa subsistance et ses matières premières. En conséquence, la loi de 1861 rompit le pacte colonial ; les sucres étrangers furent admis et leur importation, qui n'avait jamais atteint 60 millions de kilogrammes avant cette année, s'éleva en quatre ans à 134 (en 1864). En 1885, elle a été de 159 millions: c'est jusqu'ici le maximum; des remaniements de tarif qui ont de nouveau en (1884) privilégié les sucres coloniaux, l'ont fait descendre à 57 millions en 1886. Mais la production indigène a continué à se développer et l'importation coloniale, en 1888, ne dépassait pas 126 millions, quoique la consommation du sucre en France eût doublé depuis 1860 (voir § 293, t. II, p. 246). Ces changements ant porté une atteinte h la fortune des grands propriétaires dans les colonies sucrières. Le suffrage universel, en déplaçant les centres d'influence, a contribué à diminuer, en outre, la situation morale des propriétaires. Il est désirable que les colonies, pour répondre à cette transformation sociale, s'appliquent à produire de plus en plus les vivres qui leur sont nécessaires et dont elles achètent une grande partie à l'étranger et à varier davantage leurs cultures. Le café, quoique n'ayant plus l'importance qu'il avait au dix-huitième siècle, est encore une des cultures importantes. Le cacao, la. vanille, là cannelle sont au nombre des produits accessoires de ces îles ; le rhum est un produit de la canne dont l'exportaLion peut s'accroître. Le Sénégal, les autres Établissements de la côte occidentale d'Afrique et YInde française exportent surtout des arachides et des fruits oléagineux. Mais la plus grande partie de ces fruits sont des produits spontanés delà nature et les arachides de Pondichéryproviennent principalement du territoire britannique. Madagascar produit ses vivres, surtout le riz et le gros bétail. La Réunion lui achète des boeufs. En Amérique, la Guxjane ne suffit pas à nourrir sa faible population avec son maïs, son riz et ses ignames. Elle n'exporte guère que du rhum et de l'or. Saint-Pierre et Miquelon, deux îlots presque arides, n'ontd'importance que par la pêche de la morue. Sur la Méditerranée, l'Algérie et la Tunisie sont deux contrées anciennement civilisées, qui ont une agriculture relativement flo-
�LE RÉSUMÉ COLONIAL.
353
tissante produisant le froment, l'orge, la datte et autres fruits, cultivant depuis quelques années avec succès la vigne, récoltant l'alfa, élevant des moutons. un nombreux bétail, chevaux, bœufs et surtout
En Asie, Hndo-Chine française est essentiellement productrice de riz; mais elle fournit aussi pour la nourriture de ses habitants et pour le commerce extérieur du maïs, d es arachides, des liqueurs, du tabac, etc. La Nouvelle-Calédonie produit pour sa consommation des haricots, du maïs, des ignames, des noix de coco, du taro et n'exporte guère encore que du coprah et du minerai de nikel ou de cobalt. Le coprah et les fruits {oranges, etc.) sont aussi, avec la nacre, les principales exportations des établissements de l'Océanie. 532. lies Toies de communication et la navigation aux colonie».— Les possessions françaises d'outre-mer (à l'exception de l'Algérie) sont, relativement à leur étendue et même à leur population, très médiocrement dotées de voies de communication intérieure. L'Algérie et la Tunisie sont les mieux partagées : 3,415 kilomètres de chemins de fera, la fin de l'année 1889 (2,805 pour l'Algérie et 410 pour la Tunisie) et 13,085 kilomètres de lignes télégraphiques. Toutes les autres colonies réunies ne possédaient à la môme époque que 609 kil. de chemins de fer (400 au Sénégal, 126 h la Réunion, 12 à Pondichéry, 71 en Cochinchiné) ; une ligne était en construction au Tonkin. Les lignes télégraphiques, outre celles qui suivent les chemins de fer, avaient, à la Martinique, au Cambodge, enAnnam et au Tonkin, une longueur déplus de 3000 kilomètres. Saint-Pierre, la Guadeloupe, la Martinique, le Sénégal, les villes k l'Inde et l'Indo-Chine française sont reliés par des câbles au grand réseau télégraphique du monde. En 1888, la navigation maritime des colonies et protectorats français représentait un tonnage total de 20 648 000 tonnes (10 427 000 à l'entrée et 10 221000 à la sortie). Sous ce rapport, le premier rang, après l'Algérie et la Tunisie, est à Saint-Pierre, à cause de la pêche, et le dernier aux Établissements de l'Océanie. 333. Les banques coloniales.
—
Les colonies ont, comme l'Al-
gérie, leurs banques. A la suite de l'abolition de l'esclavage, la loi (In 30 avril 1849 stipula que le huitième de la rente de 6 millions attribuée comme indemnité aux anciens propriétaires d'esclaves de li Martinique, de la Guadeloupe et de la Réunion serait affecté à 'établissement d'une banque de prêt et d'escompte dans chacune de ces colonies et que les colons recevraient la valeur de ce huiU FRANCE.
III. 23
�354
LA FRANCE.
tième, actions des banques. La loi du il juillet 1851 détermina les conditions de ces établissements et des banques furent créées à la Martinique, à la Guadeloupe et à la Réunion en 1853, à la Guyane et AuSénégal en 1855. Leur privilège a été renouvelé pour vingt ans par la loi du 24 juin 1874; un décret du 15 janvier 1873 a créé une banque de Y Indo-Chine dont le siège est à Paris, avec succursales à Saigon, à Pondichéry, kBaï-phong. Les banques font l'escompte, le commerce des traites, acceptent les effets garantis par des récoltes pendantes, etc., et émettent des billets de banque, Voici, pour l'exercice 1889-1890, leursprincipalesopérations(nombres exprimés en millions de francs) :
TOTAL
des OPÉRA TIONS avances, prêts et sur escomptes de cb ange. COMPTES sur place (dont cession une partie de est com- -——— à deux couraok récoltes prise dans les deux signatures pendantes colonnes Émissions. Remises. précédentes) .
PRÊTS EFFETS
Indo-Chine (1880)...
11.7 3.2 16.7 4.8 3.7 52.8
3.6 8.0 1.7 » »
0.5
16.0 12.4 27.4 5.2 5.4 84.6
6.6 14.1 2.2 2.3 4.5 40.0
6.3 14.G 2.9
3.1
5.2 62.1
43.6 51.6 19.4 1.1 4.0 39.4
534. Les monnaies. — Toutes les colonies françaises, excepté l'Inde et l'Indo-Chine, ont le système monétaire de la France;mu les monnaies étrangères sont acceptées par la population dans la plupart des colonies. L'exportation du numéraire a causé une certaine gêne dans plusieurs colonies; on a essayé de remédier à cet inconvénient en autorisant, à la Réunion et h Tahiti, l'émission de bons de caisse. En Cochinchiné, la piastre mexicaine est la monnaie la plus usitée; dans l'Inde, la roupie (valeur d'environ 2 francs, variable suivant le cours) circule à côté des monnaies françaises. 535. lie commerce des colonies. — Le commerce des colonies françaises a eu dans la seconde moitié du xvme siècle une période brillante de prospérité : c'est précisément à la suite de la guerre
�LE RÉSUMÉ COLONIAL.
355
neste qui avait enlevé le Canada à la France. La culture du café it un grand essor, surtout à Saint-Domingue, et l'importation r France des produits des colonies d'Amérique et d'Afrique, qui e s'élevait guère qu'à 20 millions dans les commencements du >ne de Louis XV, atteignit le chiffre de 193 vers la fin du règne e Louis XVI. Les chiffres suivants, tirés de \a.Dalance ducommerce 'Arnould, sans être d'une précision rigoureuse, sont les renseiements les meilleurs à l'aide desquels on puisse évaluer le comerce de cette période. La balance du commerce par Arnould. (Tableau n° 12.)
COMMERCE
DE LA NATION FRANÇAISE
COMMERCE
DE LA NATION FRANÇAISE
ANNEES.
avec ses colonies ou établissent en Amérique et en Afrique (l). (Millions de livres.) Importation en France. Exportation de France.
aux Indes orientales. (Millions de livres.) Importation en France. Exportation de France.
1116... 1125-32 1133-35 1136-39 1140-48 1149-55 1156-C3 164-11! 1111-83 1184-88
17.2 18.1 21.8 37.5 39.0 69.0 16.3 116.6 108.7 193.2
9.8 16.0 15.9 21.8 26.6 37.2 12.9 39.1 50.6 93.0
6.3 12.8 20.0 20.1 13.8 21.4 5.7 19.0 0.8 33.7
3.7 9.2 10.0 15.9 10.0 18.2 4.5 12.8 10.4 26.8
(1) Toutes les valeurs ont été ramenées par l'auteur à la livre de 54 au marc qui diffère tèi peu (eu poids) du frauc actuel.
En 1788, le commerce total des colonies françaises paraît s'être evé à 331 millions de livres, dont 218 pour l'importation en ance(95 millions de kilog. de sucre ont été importés cette année), pour l'exportation de France aux colonies et 37 pour le comerce des colonies avec l'étranger. En y ajoutant le commerce des set la grande pèche, on trouve un total d'environ 362 millions. Le commerce colonial, interrompu pendant les guerres de la volution et de l'Empire, n'a pas pu, jusqu'en 1860, remonter au î qu'il avait atteint avant 1789. Pour les sept colonies que la ance possédait sous la Restauration, il était d'environ 96 milns en 1822, et sous le règne de Louis-Philippe, en 1840, de 177; "A avant la réforme douanière, il s'est élevé à 271 millions, puis 1860, les relations des colonies avec la France ont en généI faibli, parce que celles-ci n'ont plus été liées (de.ouis l'année
�356
LA. FRANCE.
1861 et surtout depuis le sénatus-consulte du 4 juillet 1866) par pacte colonial; mais leurs relations avec l'étranger se sont étendue En 1887, grâce à l'annexion de colonies nouvelles, le total commerce colonial, tel qu'il est enregistré dans les Statistiques loniales, s'élevait à 423 millions, dont 171 pour l'Indo-Ghin 12 pour les Rivières du sud qui ne figurent dans les totaux q depuis 1883 et 1885. Pour les colonies seulement qui figurent da la Statistique de 1860, il a été, en 1887, dé 239 millions, à savi 136 pour leur commerce avec la France, 8,5 pour leur commer entre elles (importation et exportation additionnées : ce qui réd à environ 4,25 la valeur des marchandises échangées) et 94po leur commerce avec l'étranger (1). En ajoutant, approximativement pour l'année 1889, aux I millions du commerce des colonies et protectorats (autres que Tunisie), le commerce de l'Algérie et de la Tunisie (540 million on obtient 990 millions qui représentent la valeur générale commerce des possessions de la France outre-mer. Dans ce total,1 commerce de la France avec ses possessions figure pour 573 m lions, c'est-à-dire pour plus de moitié. Le tableau suivant (p. 358 et suiv.) et la figure n° 283 (p.3= fournissent, d'après les Statistiques coloniales, le détail de commerce par année depuis 1840.
(I) Le régime douanier de l'Algérie établi par les lois de 1851, de 1881 de 1884, est celui de l'assimilation; les produits algériens entrent en t chise en France, comme les produits français en Algérie; les marchandi étrangères sont soumises à leur entrée en Algérie aux mêmes droits qu'ai entrée en France. Celui de la Tunisie, établi par la loi du 19 juillet 18 accordé certaines faveurs à l'importation en France des produits agricoles la Tunisie ; mais plusieurs de ces produits payent en Tunisie un droit d' portation et, à l'importation, les produits français sont encore aujourd' soumis aux mêmes droits que les produits étrangers (env. 8 p. 100). Lel de l'Union douanière indo-chinoise, établi par la loi du 26 février 1881 par les décrets du 8 septembre 1887 et du 9 mai 1889, est basé, avec qnelc^ modifications, sur le tarif général de la France (ce tarifa remplacé un ré; d'importation à peu près libre de droits) ; les produits français entrent franchise en Indo-Chine et les produits indo-chinois, à l'exception des der coloniales entrent en franchise en France. Le régime douanier île Guadeloupe, de la Martinique et de la Réunion, qui, depuis le séna consulte de 1866, était celui de 1' « octroi de mer » prélevé sur toute chandise importée sans distinction de provenance, a été modifié par Fin duction (sans préjudice de l'octroi de mer) de tarifs douaniers qui surla un certain nombre de marchandises étrangères (décrets rendus de 188 1890) et les sucres coloniaux ont été privilégiés à leur entrée en France du 29 juillet 1884). L'importation des produits coloniaux en France,à™ tion des denrées coloniales, est franche de droits en vertu du tarif du 7 mai 1881. Quelques colonies (Sénégal, Nossi-Bé, Saint-Pierre et Miqu Guyane) font quelques avantages aux produits français dans leurs tarif»! autres ont des droits de douane égaux pour toutes' les provenances octrois de mer. A Madagascar, la France paye 10 p. 0/0 à l'entrée et a la comme les États qui ont le traitement de la nation la plus favorisée.
�Commerce des Colonies françaises (Sénfi^al/Mayotte et dépendances,Réunion,Tnàe , riido-CWne,SÎ Pierre Gijadeloupe,MartinLque,Guyaae) (
, Commerce'de-la/France' noceses Colonies,( Commerce' des Caloniesjhajiçaises erUrceZZes. ..<B Commerce' des Colonies ^françaises ccoec- VEtrajiger, l Commerce* total' des Colonies^françaises .
(1)Cest t&parlir çU'3883 qioz1 commenees' a- JXgurcr le- commerce' cler
Jaeiires dmrud/et-trv2ffâo', celui/ cLo- VTnda-tninty.
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'g. 283, — Commerce des colonies avec la France et avec les pays étrangers (1840-18
�ANNÉES. COLONIES. 1840. 1841. 1842. 1843. 1844. 1845.
■
Commerce de la France avec le Sénégal... — du Sénégal avec les autres colonies. — du Sénégal avec l'étranger Total général En 1830 18-22
19.5 0.4 15.0 34.9 7.2 3.6
7.3 0.1 8.4 15.8
6.6 0.1 5.1 11.8
6.0 4.2 5.1 15.3
5.9 10.1 3.2 5.3 5.3 7.0 14.4
22.4
3,i 6.1
■
Commerce de la France nvecMayotte, NossiBé et Sainte-Marie de Madagascar Commerce de Mayotte, etc., avec les antres colonies Commerce de Mayotte, etc., avec l'étranger. Total général Commerce de la France avec la Réunion... — de la Réunion avec les autres colonies. — de la Réunion avec l'étranger Total général En 1830 1823 Commerce de la France avec les Établissements français dans l'Inde Commerce des établissements français avec les autres colonies Commerce des établissements français avec l'étranger Total général Commerce de la France avec Findo-Chine. — de l'Indo-Chine avec les autres colonies — de l'Indo-Chine avec l'étranger.. Total général Commerce de la France avec Saint-Pierre et Miquelon Commerce de Saint-Pierre et Miquelon avec les autres colonies Commerce de Saint-Pierre et Miquelon avec l'étranger Total général Commerce de la France avec ta Guadeloupe. — de la Guadeloupe avec les autres colonies — de la Guadeloupe avec l'étranger. Total général En 1830 1822 Commerce de la France avec la Martinique. — de la Martinique avec les autre.-: colonies — de la Martinique avec l'étranger. Total général Enl830 1822 Commerce de la France avec la Guyane ... — de la Guyane avec les autres colonies — de la Guyane avec l'étranger... Total général En 1830 1822
RÉCAPITULATION DES COLONIES
»
»
»
»
26.5 1.8 5.0 33.3 28.0 lii.S 4.4
»
38.0 2.0 4.3 44.3
41.4 2.6 7.3 51.3
44.9 2.0 6.6 53.5
36.3 in 2.0 1.8 6.2 6.0 44.5
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3.6 1.3 2.5
3.9 2.3 3.2 9.4
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3.3 3.1 0.7 7.1 36.7 3.1 4.4 44.2 31.4 30.0 36.2 2.0 6.3 45.1 31.4 30.0 6.3 0.2 1.3 7.8 3.6 3.9
2.9 2.3 0.4
5.6
3.2 2.4 0.8 0.4 36.6 2.3 4.1 43.0
1.7 3.2 0.9 5.8 37.8 3.3 5.5 46.6
2.3 3.1 1.7 7.1
2.6 4.0 1.!
778
3.5 6.6
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43.9 "4T5 3.6 6.5
54
.0 10
35.0 2.4 6.1 43.5
34.0 2.1 5.7 41.8
39.8 4.0 5.2 49.0
39.7
3.4 5.7
TTs 39.1
3.0 5.8
48.8
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4.6
5.9 0.2 1.0 7.1
6.2 0.2 1.0 7.4
6.5 0 1 0.9 7.5
0.) 0.1 0.9 7.1
0.1
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CI-DESSUS KNIÎSIÉRÉBS.
Commerce de la France avec ses colonies... 132.9 130.5 131.9 144 0 134.2 153.7 145.6 — des colonies françaises entre elles. 11.2 10.7 12.0 17.5 15.4 19.7 17. — des colonies franc, avec l'étranger. 32.7 27.0 27.2 26.4 26.3 32.4 33. Total général 176.8 168.2 171.1 187.9 173.9
iôsTi iïT;
�ANNÉES.
1841 1851. 1852. 1853. 1854. 1855. 1856. 1857. 1858. 1859. 1860. 1861. 1862. 1863. 1864. 20.7 1.9 6.0 28.6 17.8 2.4 6.6 26.8 20.3 2.5 7.2 30.0 21.5 2.4 7.4 31.3
11. i. S,
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s
11.2 0.9 2.9
16.2 1.1 4.1 21.4
22.6 2.5 6.6 31.7
28.7 2.5 8.3 39.5
28.6 2.7 8.5 39.8
19.0 2.7 5.4 27.1
22.5 1.8 7.6 31.9
20.0 2.2 9 0 31.8
20.7 2.7 9.7 33.1
17.6 2.9 8.3 28.8
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6.2
39.8 2.8 6.3
39.8 3.1 7.4 50.3
45.8 2.9 11.9 60.6
58.6 2.9 15.2 76.7
56.5 2.1 13.6 72.2
66 2 3.0 14.8 84.0
70.3 4.2 18.7 93.2
67.U 4.4 19.8 91.2
70.9 5.6 17.0
85.7 4.2 21.7
72.4 4.5 23.3
75.9 1.8 16.3 94.0
38.6 3.0 17.1 58.7
13,
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93.5 111 6 100.2
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8.6 1.5
13.3 1.7 6.3 ~2L3
23.9 2.0 8.6 31.5
14.1 1.6 8.0
12.1 2.6 10.9 25.6
15.2 2.6 13.4 31.2
31.1 4.1 12.8 48.0
23.7 2.7 15.8 42.2
9.9 5.0 12.7 27.0
14.1 4.7 13.5 32.3
21.3 4 7 19.2 45.2
18.8 2.8 15.4 37.0
8.9 2.4 16.0 27.3
13.0 2.5 11.1 26.6
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2.9 3.0 1.7
2.8 2.6 2.1 7.5 31.9 2.3 3.4 37.6
2.6 2.4 2.8 7.8 23.7 2.3 2.9 30.9
2.6 2.3 2.9 7.8 31.0 2.8 5.0 38.8
2.3 1.9 2.7 0.9 31.2 2.9 5.3 39.4
2.4 2.1 3.2 7.7 30.6 2.7 6.3 39.6
2.8 2.2 2.9 7.9 32.9 3.2 6.8 41.9
3.4 2.5 3.2 9.1 38.6 3.9 6.1
3.0 2.3 3.5 8.8 35.3 2.8 5.7
3.1 2.3 3.5 8.9 38.7 2.8 8.5 50.0
2.9
2.4
3.1 2.7 3.4 9.2 32.5 3.6 8.6 44.7
4.2 3.8 3.2 11.2 23.2 3.2 6.4 32.8
1.8 ' 3.0 3.6 8.3 35.7 2.7 6.9 45.3 3.3 8.7 37.5 3.7 6.7 47.9
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41.4 2.0 5.5 48.9
34.5 2.7 6.1 43.3
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33.0 2.6 6.6 42.2
42.1 2.8 7.7 52.6
38.2 3.2 6.8 48.2
42.3 2 6 9.0 53.9
40.4 2.7 6.4 49.5
42.4 2.6 6.3 51.3
41.8 2.2 8-8 52.8
40.0 3.4 8.4 51.8
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31.9 3.7 10.3 45.9
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5.9 1.5 7.4
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5.2 0.1 1.5 6.8
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45.4 135.2 150.4 153.1 153.3 102.7 173.6 198.9 212.0 189.7 194.4 215.6 198.3 181.9 136.5 17.0 11.4 12.6 12.6 14.4 15.0 15.5 15.0 18.3 18.4 20.0 20.8 17.5 19.7 16.7 19.2 3! !HL( 24.1 18.8 35.3 43 9 49.4 53.6 51.7 63.3 58.8 56.4 70.4 69.8 69.1 59.4 171.9 191.8 202.8 212.2 227.0 242.3 208.9 293.7 268.5 271.6 303.5 287.8 26777 215.1
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�ANNÉES. COLONIES. 1865. 1866. 1867. 1868. 1869. 1870. 1811. 111 Commerce de la France avec le Sénégal... — du Sénégal avec les autres colonies — du Sénégal avec l'étranger Total général Commerce de la France avec Mayotte, Nossî Bè et Sainte-Marie de Madagascar Commerce de Mayotte, etc., avec les autres colonies Commerce de Mayotte, etc., avec l'étranger. Total général Commerce de la France avec la Réunion... — de la Réunion avec les autres colonies, — de la Réunion avec l'étranger Total général Commerce de la France avec [es Établisse ments français dans l'Inde Commerce des établissements français avec les autres colonies Commerce des établissements français avec l'étranger Tot;il général. Commerce de la France avec VIndo-Chine, — de l'Indo-Chine avec les autres colonies. , — de l'Indo-Chine avec l'étranger.. Total général , 5.8 3.7 4.2 13.7 30.2 2.8 4.3 37.3 34.0 2.7 12.7 40.4 8.6 0.1 1.7 10.4 7.4 3.0 5.6 16.0 33.5 1.7 6.5 41.7 3S.3 2.3 12.8 53.4 9.3 0.1 2.2 11.0 7.5 3.1 6.6 17.2 26.0 2.4 5.9 34.8 33.7 3.0 14.3 51.0 10.0 0.2 2.6 12.8 7.5 3.1 6.3 16.9 32.4 2.3 6.6 41.3 42.2 2.4 14.4 59.0 0.9 0.2 2.5 9 6 7.8 2.9 7.1 17.8 34.9 2.5 8.6 46.0 40.4 2.4 20.2 03.0 8.2 0.1 2.4 10.7 7.8 3.3 6.6 17.7 35.0 2.5 8.4 10 3.1 5.5 3 5 Commerce de la France avec Saint-Pierre et Miquelon Commerce de Saint-Pierre et Miquelon avec les autres colonies Commerce de Saint-Pierre et Miquelon avec l'étranger Total général. Commerce de la France avec la Guadeloupe — de la Guadeloupe avec les autre: colonies ' — de la Guadeloupe avec l'étranger, Total général Commerce de la France avec la Martinique. — de la Martinique avec les autres colonies — de la Martinique avec l'étranger.. Total général Commerce de la France avec la Guyane... — de la Guyane avec les autres colonies , — de la Guyane avec l'étranger... Total général
RÉCAPITULATION DES COLONIES
CI-DESSUS ÉNOMÉRÊES.
23.0 5.3 7.6 35.i)
21.4 4.0 10.1 35.5
20.7 3.7 10.2 34.0
24.1 3.8 10.3 38.2
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19.8 20.2 1/ 4.1 3.7 t 7.0 8.6 ) 30.9 32..! 31
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Commerce de la France avec ses colonies... — des colonies françaises entre elles. — des colonies franç. avec l'étranger. Total général Rivières du sud Indo-Chine.,
44.0 160.0 143.8 153.2 152.9 150.3 146.2 161. 18.2 16.7 19.6 19.0 20.1 17.5 13.5 18. 57.4 73.9 64.1 67.0 69.5 70.0 77.1 84. !20.2 250.6 227.5 239.2 242.5 237.8 ii-2.8 S
(1) Pour l'année 1884, les documents font défaut et ne permettent pas de fournir (les rcnseig» sur le commerce du Sénégal avec les autres colonies françaises; il y a eu cependaot un mou commercial assez élevé enlre tes ports du Sénégal et les Rivières du sud, le Gabon et la M™ Nous n'avons aucun détail sur la Nouvelle-Calédonie en 1881, 1882 et 1883, il n'y a, merce, que les importations et les exportations. — (2) Avec Gabon et rivières du Sud.—I'
�ANNEES. 1883. 1884. 1885. 1886. 1887. 1888. 1889. 18V7. 1878. 1879. 1880. 1881. 1882. (2) (2) (2) (1) (2) 1S.6 9.8 6.3 31.7 16.7 4.7 6.8 28.2 19.0 5.7 8.4 33.1 27.6 5.7 8.4 41.7 27.7 5.9 10.8 44.4 29.3 8.2 13.U 50.5 29.1 6.7 11.3 58.7 31.6 n 14.5 59.1 1.8
» » » » »
27.6 0.1 14.6 48.4 2.6 1.2 8.5 12.3 14.5 2.3 20.4 37.2 19.6 1.4 13.4 34.4
26.0 0.3 14.9 59.1 1.8 0.9 7.8 10.5 19.1 0.6 21.6 41.3 12.9 1.2 13.4 27.5
24.0 0.3 15.4 52.4 1.5 0.5 5.2 7.2 17.0 1.0 13.8 32.4 11.0 1.1 15.2 27.3
(3)
1.3 0.2 4.4 5.9 19.9 1.4 16.7 38.0 10.0 0.8 14.2 25 0
(4) 7.9 33.1 2.S 18.8 54.4 4.0 4.1 31.6 39.7 33.6 1.8 21.6 57.0 3.6 4.4 15.5 23 5 28.7 2.4 21.9 53.0 3 9 1.2 18.0 23.1 27.3 1.9 29.8 59.0 12.3 1.6 19.5 33.4 25.5 1.4 24.7 51.6 10.0 1.2 13.0 24.2 20.9 1.0 18.2 46.1 14.3 1.4 15.7 31.4 (5)
•' •> » » »
(41
9.5 24.1 1.0 25.9
1.2 5.2 8.2 14.1 1.1 28.4
51.0 ~43~6 14.3 1.6 16.3 32.2 ' (5) 11.8 1.5 21.0 34.3
piastres piastres 22.1 14.4 1.5 7.8 20.4 32.8 2 1 26.8 ~7 36.7 1.6 24.0 62.3 5.6 0.2 2.3 8.1 12.5 1.0 7.6 21 1 32.4 1.9 26.4 60.7 34.4 1.4 24.4 60.2 5.4 0.3 2.4 8.1 19.9 1.2 6.5 27.6 34.5 1.7 22.7 58.9 38.7 1.4 23.6 63.7 5.4 0.2 2.1 ".7 9.8 1.8 8.3 19.9 33.3 1.6 23.5 58.6 38.6 1.6 26.1 66.3 5.8 0.1 2.6 8.5 8.4 1 4 9.1 18.9 33.3 1.5 22.4 57.2 36.4 1.0 20.9 58.3 7.2 0.1 2.7 10.0 12.1 3.0 9.6 24.7 40.8 1.9 25.9 08.0 42.S 1.5 23.1 67.4 6.1 0.2 2 2 8.5 33.8 15.2 2.6 10.2 28.0 30.5 2.5 27.3 00.3 30.0 1.5 31.5 69.6 6.2 0.2 2.6 9.0
3.3 13.3 (5) 0.1 >t 32.7 piastres piastres piastres 113.7 30.1 183.0 109.0 170.8 127.0 15.0 2.1 12.2 29.3 27.8 .1.0 22.9 52.3 28.3 1.2 24.6 54.1 12.8 0.5 1 .3 14.3 19.0 2.2 12.2 33.4 24.1 1.6 11.8 37.5 24.5 1.0 17.8 43.3 10.1 1.4 13.8 25.3 21.7 1.6 10.5 33.8 24.6 1.2 18.2 44.0 15.4 2.2 14.3 31.9 30.3 1.0 10.8 42.7 25.4 1.0 17.3 44.3 13.6 1.9 15.7 31.2 36.0 1.2 13.0 50.2 30.3 0.7 15.4 46.4 14.0 0.1 4.) 18.2
"ÏÔ.l
0.1 2.1 12.6
9.6 ' 11.0 0.2 2.1 il.9 0.2 2.7 13.9
139.2 138.6 150.1 154.9 148.5 172.3 156.0 146.5 142.3 125.8 136.2 139.0 21.5 15.5 13.8 14.3 12.5 17.2 16.1 9.9 9.0 7.4 8.5 6.3 117.6 104.7 103.2 118.2 103.6 107.7 125.1 162.8 100.8 102.3 94.7 197.2 278.3 258.8 267.1 287.4 204.6 297.2 297.2 318.3 253.0 235.5 239.4 342.5 11.6 13.0 0.1 17.9 12.7 308.8 331.3 259.1 185.0 109 0 170.8 (6) 444.1 422.4 422.9
K
donne pas de renseignements sur le commerce du Sénégal et des Rivières du sud. — ii-Bé, Sainte-Marie de Madagascar ne figurent pas avant 1882 et pour 1882-1883 on 1»e les totaux. — (5) Ne représente que le commerce du port de Saigon. — (6) Compris ll( >ut partiels.
�362
LA FRANCE.
Si l'on établit le bilan général du commerce français, on trouv pour l'année 1889 :
1° Pour le commerce général de la France avec l'Algérie, les colonies françaises et l'étranger 15320 millions à l'importation et 4804 à l'exportation) Sans compter le numéraire dont le mouvement connu de la douane a porté sur 448 millions à l'importation et sur 232 à l'exportation. 1° Pour le commerce général de l'Algérie un total de 491 millions dont: 385 avec la France déjà comptés dans les 10124 du commerce de la France et le reste (10G) pour le commerce de l'Algérie avec les entrepôts de France et avec l'étranger, soit 3° Pour le commerce de la Tunisie un total de 49 millions dont: 21 avec la France déjà comptés dans les 10124 millions et le reste (28) pour le commerce de la Tunisie avec l'étranger, soit environ 4° Pour le commerce des colonies et possessions françaises un total d'environ 450 millions (I) dont 167 pour leur commerce avec la France et le reste (283) pour leur commerce entre elles ou avec l'étranger, soit environ
Millions de francs.
10124
106
28
283
10541
La part de l'Algérie et des colonies dans les 10 milliards 1/ est environ de 990 millions, soit en nombre rond un peu plus d 9 p. 100, dont 5,4 p. 100 pour leur commerce avec la France et3, pour leur commerce avec les autres colonies et avec l'étranger(2) Le commerce que la France fait directement avec les pays élran gers est donc plus de dix fois plus considérable que celui qu'ell fait avec ses colonies et près de vingt fois plus que celui qui est fai par les colonies entre elles ou avec l'étranger. Néanmoins ce commerce des possessions françaises hors d'Eu rope, atteignant un total de près d'un milliard de francs, est trè important. 536. I>a comparaison avec les autres puissances coloniales, La France est un des États européens qui possèdent hors d'Europ
(1) La valeur du commerce des possessions françaises entre elles et ave l'étranger n'est encore qu'une évaluation approximative pour 1889. (2) M. Vignon {Expansion de la France, p. 233) a trouvé 893 millions, comm moyenne approximative des années 1887, 1889, dont 583 pour le commerc des colonies avec la France (311 pour l'exportation des colonies en France e 272 pour l'importation), 365 pour le commerce des colonies avec l'étrange (149 pour l'exportation des colonies à l'étranger et 21G pour l'importation) 14 millions pour le commerce des colonies entre elles et le reste (3G millions pour l'insuffisance des statistiques.
�LE RÉSUMÉ COLONIAL.
363
le territoire le plus étendu. L'Angleterre et la Russie seules en ont un plus vaste. L'Espagne et le Portugal, les deux grandes puissances coloniales du seizième siècle, les Pays-Bas qui, au dixseptième siècle, primaient tous les autres États par l'importance de leur commerce colonial, la Belgique, à laquelle on peut attribuer, par avance d'hoirie, l'État du Congo, l'Empire allemand dont le domaine est de date récente en ont un moindre. On peut en 1891, évaluer ainsi qu'il suit l'étendue de ces territoires, en faisant remarquer qu'une grande partie de ceux d'Afrique, et une partie de ceux d'Asie etd'Océanie ne sont que des possessions nominales sur lesquelles les métropoles ont, en vertu de certains titres historiques ou conventuels, des droits sans y exercer d'autorité ni même y faire aucun commerce. Évaluation de la superficie des États européens qui possèdent des territoires hors d'Europe.
(En milliers de kilomètres carrés).
ÉTATS
F.IÏ10PK.
AFMQl'E.
km.
OCÉASIÏ.
111ÉRIQCE.
TOTAL.
Royaume-Uni de GrandeBretagne et d'Irlande...
314 4.736 528 497 89 540 29 28G 142 33
7.310
(Sus
4.077 16.658 500
>;
8.439
»
9.206
M
29.346 21.394 4.695 933 1.121 2.980
»
l'Esjptt-)
»
3.541
(Sans le Salara.)
21 299
105 128
» » »
Italie
9 1.029 2.207 (2.600) 379
»
11
3
» »
»
233
» » »
1.598
88 120
605? 230 1.751
La population des territoires français ou réservés à la France étant évaluée à 71 millions, celle des territoires anglais ou réservés à l'Angleterre peut l'être à 355 millions, celle de l'Empire russe à 113, celle de l'Empire allemand à 51. Les autres n'atteignent pas ce dernier chiffre. La politique d'agrandissement colonial que le gouvernement français a suivie depuis 1878 et que d'autres États, Angleterre, Empire allemand, Italie, et le roi des Belges ont adoptée comme lui, a eu pour effet d'étendre considérablement, surtout en Afrique, ledo-
�364
LA FRANCE.
maine des Européens hors d'Europe. Ces États, en s'attribuantpar une occupation effective ou par des conventions conclues entre eux presque tout ce qui restait sur le globe de contrées non soumises à un gouvernement civilisé ont eu en vue principalement l'extension de leur commerce ; devant la concurrence qui rend plus difficile qu'autrefois le placement de leurs produits sur les grands marchés du monde, devant les efforts que toutes les grandes nations font pour suffire à leur propre consommation en développant leur industrie manufacturière et devant les mesures douanières que plusieurs prennent pour arrêter à leur frontière les produits des manufactures étrangères, ils ont voulu s'approprier des contrées peu civilisées pour s'en réserver la clientèle. En s'étendant ainsi, ils n'ont pas augmenté leur puissance militaire ; au contraire, puisqu'au lieu de concentrer leurs forces, ils présentent une plus grande surface vulnérable et qu'ils éprouveraient, en cas de guerre plus de difficulté à défendre des possessions disséminées, ils ont augmenté leurs dépenses ; mais plusieurs ont acquis un champ plus large d'exploitation commerciale. La France est de ce nombre. Quand s'est produit un courant aussi puissant que celui qui, depuis une douzaine d'années a poussé les États européens a ces agrandissements, il eût été impolitique de se tenir, par des motifs d'ordre philosophique, à l'écart du mouvement. La France nel'a pas fait et elle n'a pas à se plaindre de la part qu'elle s'est taillée dans le partage ; il appartient à ses colons, h ses industriels, à ses marchands, à son gouvernement de tirer le meilleur parti possible de ses possessions.
�LE
RÉSUMÉ
COLONIAL.
365
Tableau récapitulatif des possessions de la France hors d'Europe.
VILLES. SUPERFICIE, GEOGRAPHIE POPULATION
ÉCONOMIQUE.
GEOGRAPHIE
DENSITÉ.
(Y compris les chefs-lieux de canton non mentionnés dans le texte). Popul. afrglomérée(avec la popul non comptée à part) exprimée en milliers d'hab.
AFRIQUE.
ALGÉRIE.
520.000 à 600.000 kilomètres carrés; 3.817.000 habitants. Cap Tenès,cap Caxine et pointe Pescade, baie d Alger, cap Matifou. — Ouamsenis, Dahra,Zakkar, Mouzaia, monts duTiteri (Beni-Salah), Djerd7'era(LallaKhedidja) et Grande Kabylie, Dira, pl. de la Mé tidja, chaîne des Oulad-Nayl, (Senalba, Bou Kahil), monts du Zab, Chélif, Chiffa, Isser, Sebaou, Sahel, Zarhès occidental et oriental, oued Djedi. Céréales, vins, oranges, olives, tabac, légumes, fleurs, lin, dattes. Forêts , chevaux , bœufs, moutons. Cuivre. Chemin de fer d'Alger à Oran, d'Alger a Constantine, d'Alger à Médéa. Ports : Alger, Dellys, Chercher!, Tenès.
ALGER,
Territoire civil S. 30.630 P. 1.202.700 D. 9.33 Territoire militaire S. 140.171 P. 117.700 D. 1.3 Total S. 170.801 P.l.380.400
75 ; Arba, 7 ; Aima, 3; Blida, 24; Boufarik, 7; Cherche!], 8 ; Fondouk, 5 ; Aumale, 5; Mustapha, l8;Palestro, 3; Ménerville, 6; Rovigo, 6. Médéa, 14. Miliana, 7. Orléansville, 9. Tizi-Ouzou, 31 ; BordjMenaïel, 14; Haussonviller, 14; Dellys, 13; Dra-el-Mizan,4; Isserville, 7. Subdivisions militaires : Alger, Aumale, Dellys, Médéa, Orléansville.
Cap Milonia, cap Fal- Céréales, vins, olives, ORAN, 68 ; Arzew, 4; con, golfe d'Oran, oranges, forêts, alfa, Saint-Denis-du-Sig, cap Ferrât, golfe bétail. 10 ; Ain - TemouTerritoire d'Arzew, cap Ivi. Chemin de fer d'Al- chent, 5 ; Saintecivil S. 35.557 Dahra ; massifs de ger à Oran, d'Arzew Barbe du Tlélat, 2. Tlemcen, des Tra- a Aïn-Sefra, d'Oran Mascara, 15; Saïda, P. 752.400 D. 21.2 ras, du Tessala, de à Râs el-Ma, à Tlem- 5. Saïda, Nador. pl. cen. Territoire Mostaganem, 14; Remilitaire d'Egris, massif de Ports : Mostaganem, lizane, 6. S. 80.028 l'Ouarnsenis, chaîne Oran, Beni-Saf, Ne- Sidi-bel-Abbès, 21. Tlemcen, 28. des Ksour Djebel mours. P. 117.900 D. 1.5 Subdivisions miliAmour. Total taires: Oran, TlemAdjeroud, Tafna, Sig, S. 115.585 Habra, Chélif, Mina, cen, Mascara. P. 870.300 Chott el - Gharbi, Chott ech-Chergui, \ oued Seggueur. Cap Sigli,cap Carbon, Territoire golfe de Bougie, cap l civil Cavallo, cap Bou-GaS. 58.754 roûn, golfe de Stora, IP.1.369.000 cap de Fer, cap de D. 23.3 Garde,golfe de Bône, cap Rose, Petite KaCéréales, olives, fo- CONSTANTINE,45; Con12; rêts, alfa, dattes. — dé-Smendou, 14; Chevaux , bœufs , Oued Zenati, moutons,chameaux. Rouffach,3;Mila, 7; Bizot, 8. Corail, fer, marbre. Chemin de fer de Phi- Batna, 6; Biskra, 8. lippeville à Constan- fidrce, 29; La Calle, G.
�366
LA FRANCE.
SDPERFICIB, GEOGRAPHIE POPULATION,
PHYSIQUE. ÉCONOMIQUE.
GEOGRAPHIE
DENSITÉ.
VILLES. Population exprimé, milliers d'Iiab.'
"s?
'3
Z
H en sr; O
Territoire militaire S. 132.773 /P. 197.400 \D. 1.2 Total S. 191.527 P. 1.566.400
1
bylie, monts des Bibàu, monts du Hodna, massif d'Edough, monts du Zàb, Aurès (Chelliya), montagnes des Nemencha, Sahara algérien, région de la Chebka. Sahel, Rummel, Seybouse, Medjerda, Chott el - Hodna , Guerah el-Tarf,oued Djedi, Chott MelRhîr, oued Rihr.
tine, de Constantine à Alger, de Constantine à Bône par Guelma et en Tunisie, de Constantine à Biskra. Ports : Philippeville, Bône, la Calle, Bougie, Collo. 2816 kil. de chemins de fer en Algérie. Commerce : 444 millions. Import.: Cotonnades, tissus, ouvrages en peau , vêtements , sucre. Export. : Vins, céréales, moulons, laine, liège, peaux, huile d'olive, légumes.
Bo« ;e,l2;Djiujclli,
ff
Gnelma, 7; Soukahras, 6. P/iilippeville,iï:l\.< Arrouch,4;Uobcrtville, 5. Sélif, 11. Subdivisions militaires : Bône, Constantine, Batna, Sé-i tif.
a
i
i
B.
140.000 .500.000 11.0
Cap Blanc, ràs el- Froment,orge,olives, Mekki, golfe de Tu- vins, forêts, dattes, TUNIS, 150; Bizerte, nis, cap Bon, golfe bœufs , moutons , 5 ; la Goulette, 1; Sousse, 6; Hainuiade Hammamet, ras miel, dromadaires. Kapoudia, îles Ker- Plomb, plâtre, phos- met, 0; Monastir, kena, golfe de Ga- phates, sources mi- 6; Sfax, 42 ; Beja, 5; Nebeul, 8 ; Kaibès, île Djerba. nérales. Massif de la Kroumi- Industrie du cuir, des rouan, 1"; Tozeur, 8; Nefta, 9; Gabès, rie djebel Zaghouàn. poteries, des fez. 10. Medjerda, oued Mel- Chemin de fer de Tulégue, oued Tekka, nis à Constantine et lac de Bizerte, chott de la banlieue de Rharsa, choltel-Djé- Tunis (225 kil.). rid. Ports : Bizerte, Tunis et la Goulette, Hammamet, Sousse, Sfax, Gabès. Commerce, 49 millions. Im port. : Céréales, farines, vins et spiritueux, tissus de coton, denrées coloniales. Export. : Blé, alfa, huile d'olive, laine.
S. 1.500.000 Sahara au sud du 30° Caravanes (Touâreg). Temassinin, pour parallèle, Ahaggar, guid, Insalah le triangle Tasili dunord/ïasili
Anv
�LE RÉSUMÉ COLONIAL.
367
GÉOGRAPHIE
GEOGRAPHIE
ECONOMIQUE.
VILLES. Population exprimée par milliers tl'liab.
du sud, Touàt Gourâra;oued Guir, vallée de l'Igharghar.
Banc d'Arguin, Sénégal, cap Vert, Gorée Gambie, Fouta Dial Ion. — Sénégal !BafingetBakho) et Fa lémé. — Soudan français, Niger, Tan kisso* et Mahel Balével. Région de Kong. Rivières du sud, Casamance,Rio Nunez, Rio Pongo, Mellacorée.
Miel, maïs, riz, hari Saint-Louis, 17; Gocots, arachides, noix rée, l,8;Dakar,2,5; de touloucuna el Rufisque, 7,8; Joal, noix de palme, gom 2,2; Kayes, Bakel, me arabique,gomme 1,4 ; — Conakry copal. (Timbo-Kong, 15). 392 kil. de ch. de fer Commerce : 44 millions. Import. : Vins et li queurs, viandes salées, vêtements, ouvrages en peau, su cre, guinées. Export. : Graines et fruits oléagineux, gomme,caoutchouc, peaux. Maïs,manioc,patates. bananes, huile de palme, ivoire, pou are d'or. Commerce : 6 mil lions pour Porto Novo. Grand-Bassani, Dabou. Grand - Popo, 30 ; Porto-Novo, 20 ; Kotonou.
Grand Bassam; Da bou, lagunes Eyhi etEbrié, Lahou, Comoé, rivière d'Assinie. Grand Popo, lagunes Avon et Denham, riv. Addo. Estuaire du Gabon, delta de l'Ogôoué et cap Lopez, monts de Cristal. Rio del Campo, rivière Mouni,Ogôouc Ivindo , Nyanga, Kouilou-Niari, Congo,Oubanghi,Sanga, Loukoua/a, Alima.
Maïs, miel, sésame, Brazzaville, Francecocotier, manguier ville, Libreville, arachides, palmiers, Loango. bambou, ananasjfer. cuivre. Commerce : 6 mil lions 1/2. Export.: Caoutchouc, ivoire, ébène,peaux
Grande Comore, Mo- Riz, manioc, maïs, Mourom, Dzaoudzi, heli, Anjouan, Ma- patates , bananes, Islanda, Mouchayotte (3G0 k. c). coco, canne à sucre mouli, MossamouBétail. dou. Conim. de Mayotte : 1 inillious 1/2.
�368
MA . KCOB RÉUNIAD GOASN.CAR. ai H K W Pi S u w
LA FRANCE.
=
SUPERFICIE, GÉOGRAPHIE POPULATION, PHYSIQUE. DENSITE. ÉCONOMIQUE. GÉOGRAPHIE VILLES.
S H
a. « Q
P o
* s o
<
Population exprimée milliers d'hab.
»
»
Import. : Tissus, bétail, riz. Export. : Sucre, vanille, rhum.
i 1S j
800 P. 21.000 D. 26.2
Nossi - Bé , Nossi - Manioc, patate, riz. Coumba, Nossi-Fali, Commerce : 5 mil- Ilellville.Ambono rou.i4n(si>flne,D Nossi-Mitsiou, baie lions. go, Ambodifotot de Diégo - Suarez , Sainte-Marie de Madagascar. Royaume des Hovas. Tananarive,158;l narantsoa, 6; A Riz, igname, patate, batondrazalîa, manioc, arachides; Tamatave, 10; 1 tabac, café, canne à juuga, G. sucre, coton. Bœufs, moutons, miel. Commerce : C0 millions. Import. : Cotonnades, faïences, rhum, soieries, quincaillerie. Exp. : Bœufs, viande, riz, peaux, caoutchouc, sucre, cire, écaille. Manioc, patate, maïs, Saint-Denis, 2Î; pomme de terre, ha- Paul, 22; Sai ricot, lentille, canne Pierre, 18; Sai à sucre, café, vanille. Louis, 14; Sai Eaux minérales. Joseph, 8; Saii 126 kil. de ch. de fer. Benoit, 6. Commerce : 38 millions. Import. : Farines, bestiaux, graisses, vins et liqueurs, tissus, meubles et machines. Export. : sucre, vanille, café, tabac, rhum.
»
»
Cap d'Ambre,baie de Passandava, cap StAndré, cap SainteMarie, baie d'Antongil, baie de DiégoSuarez, plateau de S. 590.000 l'Imérina, région de P.3.600.000 Betsimaraka, plaine des Sakalaves, BetD.6 (?). siboka, Manjuray, Mangoka.
i ■
Pointe des Jardins, pointe des Galets, pointe de l'Angevin et de la Table. — Massif des Salazes, piton des Neiges ; piS. 2.512 ton de la Fournaise. P. 164.000 Plaine des Cafres el D. 46 des Salazes, plaine des Palmistes,plaine des Remparts. Rivière du Mât.
»
Baie de Tadjoura, rivière d'Obock, cap Djetoubil. ASIE.
1 S. Riv.Mahi; delta du Ca- Riz, arachides, ana- Pondichéry.tt; P. 282.700 véry (Arselar) ; delta nas, coco, bananes, hé, 8,5;Karika!
�LE RÉSUMÉ COLONIAL.
369
SUPERFICIE,
GEOGRAPHIE GEOGRAPHIE
| POPULATION
ÉCONOMIQUE.
VILLES. Population exprimée milliers d'hab.
DENSITÉ.
du Pennar (Arian kouporn) ; Godavéry et Coringuy; Hou glv.
bétel, tabac, légu- Yanaon, 4,5 ; Chan mes, indigo, café dernagor, 33. guinées. 12 kil. de ch. de fer Commerce : 25 millions. Import. : Vin et li queurs, vêtements. Export. : Arachides, guinées , indigo , huile de coco,peaux. Riz, maïs, arachides, Saigon, 13 ; Mytho ; légumes, canne à su- Cogong, 6; Vinhcre, poivre, manioc. long, Châu-dôc. bétel,tabac, banane, ananas. Bœufs, buffles, lignite. 71 kil. de ch. de fer Commerce: 115 millions. Import. : Filets, tissus, ouvrages en mé taux, vins et eauxde-vie, opium. Exp. : Riz et paddy, poissons,soie,porcs.
Cochinchine (59.400 k. cet 1.916.000h.) Pointe de Cainâo golfe de Siam, mer do Chine; cap Saint Jacques, îles PouloCondore; Mé-kong (Tonléy-sab), delta du Mé-kong avec Tiên-giang et Haugiang, Dong-naï et riv. de Saïgôn, ar royos.
IS. 489.460 'P 14.416.000 \D. 29.
Cambodge (120.000 Riz, légumes, fruits, Pnom-penh, 30. c. et 1.500.000 hab.) café, coton, sucre, Mé-kong, Bras-des- poisson. lacs, Tonly-sab. Annam (220.000 k. c. et 5 millions d'hab.) Cap Ba-ké, cap Padaran, cap Varella; baie de Camranh, baie de Tourane ; Song-ma, Song-ca, riv. de Hué. Riz, sucre, coton, Hué, 30; Tinh-nghé, maïs, tabac, thé, Thanh-hoa, Touigname, patate, ana- rane, Qui-nhon. nas, bétel, cannelle. Commerce : 8 milions. Import. : Riz, cotonnades et fils de coton, opium, papier. Export. : Cannelle, soie, bambous. Riz, canne à sucre, légumes, tabac, indigo, thé, coton, mûrier, bambou. Forêts. Chevaux, buffles, porcs, volailles, poissons, crustacés. Charbon de terre, or, argent, fer, cuivre, Hanoï, 150; Ninhbinh, 5; Nam-dinh, 50; Yung-yên, 8; Haï-duong^lO ; Haïphong, 15;Son-tay, 10; Bac-ninh, 11.
Tonkin (90.000 k. c, 0 millions d'hab.). Bouches du delta, baie de Ha-long, îles des Pirates, capPaklung. Régions du delta, des collines, des montagnes. Song-koï, Rivière
LA
FRANCE.
III. — 24
�370
LA FRANCE.
SUPERFICIE, GEOGRAPHIE POPULATION,
PHYSIQUE. ÉCONOMIQUE.
GEOGRAPHIE
DENSITÉ.
noire,Rivière claire, Thaï-binh.
14
P3 u
étoffes de soie, papier. 1U5 kil. de ch. de fer; rivières et canaux. Commerce : 24 millions en 1888. Import. : Fils de coton, riz, blé, cotonnades, opium, vin et liqueurs. Export. : Soie, riz, huile.
OCEANIE. Nouvelle - Calédonie (15.000 k. c). Récifs, presqu'îles de Nouméa et de Ducos, baies de Saint-Vincent, de Bourail, de Canala; piton de Panié, pic Humboldt, rivière Diahot. Ile des Pins, îles Loyalty, îles Wallis, îles Foutouna. Tahiti (1042 k. c). Pointe de Vénus, isthme de Taravao ; Orohéna et Aoraï; autres îles de VArchipel de la Société: Moorea, Houahiné, etc. Iles Toubouaï; Ile Rapa. Iles Touamotou ; îles Gambier. Iles Marquises: Nouka-hiva,Hiva-oa,etc. Haricots, maïs, manioc, coco ; bœufs. Nickel. Commerce : 12 millions. Import. :Vin, farine, tissus, quincaillerie. Export. : Coprah, nickel, cobalt.
o
M
-S «
S. 11.360 P. 64.000 D. 3.1
H -H
w o S2 o
S. 4.320 P. 29.000 D. 6.1
Taro, feï, coco et coprah, oranges, coton, arrow-root, arbre à pain. Commerce : 1 millions. Import. : tissus, outils. Exp. : Nacre, perles, huile de coco, coprah.
AMERIQUE. Miquelon (grande et petite), Grand-Barachois; Saint-Pierre : île aux Chiens. Grand Banc de. TerreNeuve . « French shore » sur la côte de Terre-Neuve. Pèche de la morue. Commerce : 31 millions. Import. : Farine, mélasse, sel, vin, liqueurs, lainages. Export. : Morue, farine.
S. 235 P. 6,000 D.25.5
�LE RÉSUMÉ COLONIAL.
371
SUPERFICIE,
GEOGRAPHIE
POPULATION,
GEOGRAPHIE
VILLES.
ÉCONOMIQUE. DENSITÉ.
Population exprimée en milliers d hab.
Guadeloupe (1603 k c); Grande - Terre, pointe des Châteaux, rivière Salée; Basse Terre, Soufrière 1.778 mont Sans-Toucher 182.000 rivière Lézarde, pointe du Vieux102 Fort. — Désirade, Marie-Galante, les Saintes, Saint-Bar thélemy, partie de St-Martin. Martinique. Cap St Martin, baie de Fortde-France, pointe S. 988 des Salines ; monP. 176.000 tagne Pelée, pitons D. 178 du Carbet; rivière Pilote, rivière du Lézard. Guyane. Toumouc Houmac, mont Lorquin, pic Crevaux, S. 105.000 forêt tropicale ; MaP. 24.000 roni, Mana, rivière D. 0.2 de Cayenne, Approuage, Oyapocck ; cap Orange, îles du Salut.
Canne à sucre, ma Basse- Terre,%\Poin lenioc, café, cacao, à-Pitre,\l;le Moule, rhum, rocou, tabac, 11 ; Morne-à-l'eau, ananas. 6; Grand-Bourg, 6. 85 kil. de ch. de fer Commerce : 50 millions. Imp.: Vivres, houille engrais, tissus. Export. : Sucre, café, rhum.
Canne â sucre, café, rhum, tabac, cacao. Commerce : 46 millions. Imp. : Céréales, vin, morue, houille. Exp. : Sucre, rhum, cacao.
Fort-de-France, 17; Saint-Pierre, 28 ; le Carbet, 5; le Lamentin, 9; le François, 10; la Trinité, 7; Sainte-Anne, 7.
Riz, maïs, rocou, ca- Cayenne, 12 ; Sinnaféier, canne à sucre, mary, 1,5; Mana, bois, or. l,6;Roura,l,l;ApCommerce : 11 mil- prouage, 1. lions. Import. : Vivres. Export. : Or.
�APPENDICE
CORRECTIONS PRINCIPALES ET ADDITIONS.
PREMIER VOLUME Page 34, au heu de : a été percé ua long tunnel..., mettre: a été perce un long TUNNEL (13.671 m. depuis la construction de la nouvelle galerie du côté français) qui, des Fourneaux, près de Modane, à Bardonnèche, traverse les Alpes à une altitude de 1157 m. à l'entrée, de 1296 au sommet de la voie et de 1292 à la sortie. Page 38. Col de Saint-Véran, au lieu de : 2900 m., mettre : 2985 m. Page 39. Col de Fenestre, au lieu de : 2711 m., mettre .-2174 m. Page 48, après : sous le nom de MASSIF DU GALIBIEH, ajouter : à l'est, le massif du Galibicr proprement dit et à l'ouest le massif d'Arves. Page 53. Plateau de Chambaran, au lieu de : s'élève à 735 m., mettre : 787 m. Page 53, après : où le col de Maure, route de Digue à Embrun, a 134!) m.d'altitude, ajouter : et qui se termine par les Monges (2116 m.); celle du sudouest avec le Blayun (2191 m.); celle du sud que dominent la Tète des Brouisses... Page 56. Brie délia Maddalena, au lieu de : 716 m., mettre : 671 m. Page 103, ligne 25, au lieu de : percée du Livran ou col de Cabre où, /tre : percée du Lioran où. Page 106, ligne G, au lieu de: Sa crête qui forme, itj'e.:Sa crête se prolonge au sud jusqu'au plateau du roi et au col de la Pierre-Planlée (1265 m.) qui li sépare de la montage du Goulet et par lequel passe la route de Lyon i Toulouse. Page 107, ligne 8, au lieu de : Mont Bessou (978 m.) point culminant, lin: Bessou ou Besson (978 m.), c'est-à-dire jumeaux, désigné en géodésie sou» le nom désignai de Meymac, point culminant (avec le Puy-Pendu, situé plus au nord, qui a aussi 978 m.). Page 121, ligne 18, ajouter avant le Montcalm : la Pique d'Estato, le plus haut sommet de la région. Page 123, ligne 10, au lieu de : 3417, mettre: 2417. Page 128, ligne 7, au lieu de: Entre le col, mettre: Sur une longueur de400kil. entre le col et le Pertkus, il y a aujourd'hui quatre passages (cols de la hrrk et de Puymorens, route du Somport, route à'ibaneta) par lesquels une voiture peut aller de France sur les bords de l'Ebre. 13'autres routes sont eu construction ou projetées par Lalau, par le Pla de Béret, par Glère, par Marcadau, par Aneu. Page 331, au lieu de : vingt-deux conseils, mettre : vingt-trois. Page 343, note, au lieu de : de Loire-et-Rhône, de la Corse, de Tarn-et-Garonne, mettre : de Bhône-et-hoire et de la Corse; création du Tarn-et-wronne. Page 356, ligne 20, au lieu de : Tarn, mettre : Aveyron.
�APPENDICE.
373
Pa«e 357, note, au lieu de : Thann, Dannemarie, Fontaine, Massevaux, mettre: Thann, Fontaine, partie de ceux de Dannemarie et de Massevaux. Pa»es 378 et 380. Les places fortes de Valenciennes, Amiens, Guise, Givet ont été déclassées de 1889 à 1891. Pa»e 392. Lourdes a été déclassé en 1889. Pa^c 401. Le recensement de 1891, dont le dépouillement n'est pas encore achevé au moment où nous mettons sous presse, paraît devoir attribuer à la France une population de 38 millions 1/2 d'àmes environ de population domiciliée; la population de fait ou population présente dans les communes le jour du dénombrement est en 1891 de 38 095 000. Page 410. — Mouvement de la population en 1889.
Nombre absolu en milliers. Nombres proportionnels par 1000 hab.
Naissances 880 22.9 Mariages 273 7.1 Décès 837 21.9 Page 412. Au moment où nous mettons sous presse, les résultats définitifs du recensement de 1891 ne sont pas encore connus. Page 432, § III. — Cours d'assises (1888).
Nombre des accusations.
Assassinats Infanticides Meurtres Coups ayant occasionné la mort Attentats à la pudeur sur des enfants. Autres crimes sur les personnes Faux divers Vols domestiques Autres vols qualifiés Incendies volontaires Autres crimes contre les biens Total des accusations Tribunaux correctionnels (1888).
214 * 183 179 I 116 | 1453 572 189 258 1 206 , 857 > 1673 195 ' 157. 3126
Nombre des affaires.
Vagabondage Mendicité Outrages envers des fonctionnaires. Coups et blessures Vols simples Délits de chasse Autres délits Total des délits Total des contraventions
17.787 12.675 12.407 21.842 37.505 20.243 67.680 190.139(av.228.2Hprcvenuj) 41.036
Page 435, ligne 37. En 1888, il y a eu 90.6 conscrits sur 100 qui savaient au moins lire; le nombre des illettrés était, par conséquent, de 9.4. Page 443, au lieu de : « Ministère de la marine et des colonies » et de « Ministère du commerce et de l'industrie », mettre: « Ministère de la marine », 11 Ministère du commerce, de l'industrie et des colonies. » rage444, avant-dernière ligne, au lieu de: 43.915, mettre: plus de 40.000. Page 446. Un décret du 9 avril 1889 a réduit à 32 le nombre des conservations forestières. Page 448. — Hôpitaux et hospices en 1889.
�374
LA FRANCE. Nombre d'établissements hospitaliers Nombre de lits dans ces établissements Budget des recettes des établissements hospitaliers Total des dépenses des établissements hospitaliers Nombre de malades admis durant l'année dans les hôpitaux — de malades présents dans les hôpitaux au 31 déc — d'infirmes, de vieillards et d'incurables admis dansles hospices durant l'année. — d'infirmes, de vieillards et d'incurables présents dans les hospices au 31 déc. — d'enfants assistés admis durant l'année. — d'enfants assistés, élèves i à l'hospice.... de l'hospice au lcrjan-j vier 1889 ( àlacampagne. — d'asiles d'aliénés ou de quartiers d'aliénés — d'aliénés admis dans l'année — d'aliénés dans les asiles au 31 déc — de bureaux ou de commissions de bienfaisance durant l'année Recettes des bureaux de bienfaisance Dépenses — — Nombre de personnes secourues durant l'année par les bureaux de bienfaisance 1.639 180.473 119.733.308 fr. 114.718.221 fr. 492.707 54.419 18.728 56.395 13.762 2.233 64.680 74 16.247 57.418 15.308 39.731.575 fr. 36.321.865 fr. 1 .672.352
Page 454, § 127. La poste en 1889 a transporté : 710 millions de lettres ordinaires; 1010 millions de journaux, d'imprimés, papiers d'affaires et cartes | postales; le produit total a été de 138 millions. Page 45G, § 128. Le réseau télégraphique comprenait, en 1889, 99.399 kilomètres de lignes et 301.733 kil. de fils. Le nombre des dépêches expédiées par les bureaux de l'État (non compris les gares de chemins de fer) s'est élevé à 31.755.000 en 1889. Page 462. Substituer aux pages 462-476 l'état actuel de la composition de l'armée. 1 Le service militaire est obligatoire. Eu vertu de la loi du 15 juillet 1889, qui a remplacé celle de 1872, tous les Français (nés en France ou à l'étranger) et les individus nés en France d'un étranger et ne prouvant pas leur qualité d'étranger sont astreints au service militaire de vingt à quarante-cinq ans. Les infirmes, les individus jugés indignes par suite de certaines condamnations et les Français fixés à l'étranger ou dans les colonies font seuls exception; cependant les indignes sont mis à la disposition du ministre de la guerre. I Le service est de trois ans dans l'armée active, de sept ans dans la réserve| de l'armée active, de six ans dans l'armée territoriale, de neuf ans dans I réserve de l'armée territoriale : en tout vingt-cinq ans. En temps de paix, après un an de présence sous les drapeaux, un congé peut être accordé à l'ainé d'orphelins, au fils aîné d'une veuve, aux jeunes geas reconnus être le soutien nécessaire de leur famille, aux jeunes gens ayantcontracté l'engagement de servir pendant dix. ans dans l'enseignement public, aux étudiants ayant certains titres déterminés, aux élèves ecclésiastiques, etc. .Mais les individus dispensés du service par une cause quelconque payent une taxe militaire. Tout Français peut, sous certaines conditions, contracter un engagement volontaire à partir de seize ans dans la marine et de dix-huit dans l'armée de terre. Les soldats ayant certains titres peuvent contracter des rengagements'
�APPENDICE.
37o
L'ensemble des forces militaires de la France, avec les réserves, peut s'élever, sur le pied de guerre, nominalement du moins, à plus de 4 millions d'hommes. s i' ée de terre. — L'armée active se composait, sur le pied de paix, d'enam viron 560.000 hommes en 1890, répartis en 19 corps d'armée, dont 1 en Algérie. Elle comprenait : 10 Les états-majors et les administrations (environ 27.000 hommes), sans compter les officiers ayant brevet d'état-major qui se trouvent répartis dans tous les corps; 2» La gendarmerie (26.000 hommes), corps d'élite; 26 légions de gendarmerie en France, 1 en Afrique, 1 bataillon de gendarmerie mobile, 1 légion delà garde républicaine de Paris; 30 L'infanterie (329.000 hommes), à savoir: 144 régiments d'infanterie plus 18 régiments régionnaires; 30 bataillons de chasseurs à pied ou de montagne, 4 régiments de zouaves; 1 légion étrangère composée de 2 régiments; 5 compagnies de discipline; 4 régiments de tirailleurs algériens, plus le 4e régiment de tirailleurs tonkinois; 1» La cavalerie (79.000 hommes), à savoir: 12 régiments de cavalerie de réserve (cuirassiers) ; 29 régiments de cavalerie de ligne (dragons) ; 39 régiments de cavalerie légère (chasseurs, hussards et chasseurs d'Afrique) ; 4 régiments de spahis; 8 compagnies de cavaliers de remonte; 5»L'artillerie (77.000 hommes), à savoir; 38 régiments d'artillerie (dont : 19 avec 12 batteries montées, 19 avec 3 batteries à cheval et 9 batteries montées) armés de canons en acier se chargeant par la culasse; 15 batteries détachées en Afrique (dont 4 à pied); 2 régiments de pontonniers; 10 compagnies d'ouvriers d'artillerie ; 3 compagnies d'artificiers ; 57 compagnies du train d'artillerie; 16 batteries d'artillerie de forteresse; 6° 5 régiments du génie (11.000 hommes); î° 11 a été formé en plus un corps spécial pour le service télégraphique, mais sa force n'est pas encore connue ; 8° Les équipages militaires (12.000 hommes), 20 escadrons et 12 compagnies mixtes du train; 9° Les troupes d'administration, le personnel non enrégimenté et les élèves des écoles en tout (22.000 hommes); 10° Le régiment des sapeurs-pompiers de la ville de Paris. 11 faut compter, en outre, l'armée territoriale (environ 600.000 hommes;, dont les cadres sont organisés et qui se composerait en temps de guerre : de 145 régiments d'infanterie, 8 de zouaves, 1 bataillon de chasseurs à pied (Algérie), 144 escadrons de cavalerie, dont 4 de chasseurs d'Afrique, 18 régiments d'artillerie, 18 bataillons du génie, 18 escadrons du train. Page 407. La loi du 15 juillet 1889 a supprimé le volontariat d'un an. Page 479, à : composée d'élèves sortis de l'école polytechnique et ayant rang de sous-lieutenants, ajouter : et de sous-lieutenants venant des corps. Quatre lignes plus bas, supprimer : âgés de 25 ans; au lieu de : l'école de médecine et de pharmacie militaires du Val de Grâce, mettre : Militaires de Lyon et l'école d'application du Val de Grâce à Paris. Page 480. En 1890 la flotte se composait de : 11 cuirassés de première classe (jaugeant do 5.800 à 11.500 tonneaux, ayant 9 cuirassés de deuxième classe; une force de 3.200 à 12.000 chevaux et une vitesse de 13 à 16 nœuds); 15 garde-côtes ; M croiseurs (dont 9 blindés), etc., etc. ; ou ' ': 378 bâtiments (sans compter les navires à voiles, les navires-écoles et les garde-pêches. Page 486. — Recettes totales et dépenses totales. — Dépenses ordinaires et extraordinaires (dans lesquelles nous n'avons pas, comme à la p. 486, compris le budget sur ressources spéciales).
�376
LA FRANCE.
Eu millions de francs. Recettes. Dépenses.
1886 1887 1888 1889 Page 484 et suivantes :
3169 3243 3267 3271
3293 3260 3220 3247
Budget des recettes de 1891.
ISirÔTS DIRECTS.
Loi de finances de 1891 promulguée le 27 déc. 1890.
Contributions directes (fonds généraux) , ., j Propriété non bâtie.. Contribution foncière. *_ jjàtie personnelle-mobilière des portes et fenêtres des patentes etc. Taxes assimilées aux contributions directes (fonds généraux) Contributions et taxes spéciales en Algérie....
IMPÔTS ET REVENUS
111.7 0 71 81.6 53.3 111.7
Projet de budget de mi préseaté en fév. (891 par le gouvernement 430.1 433.9
— — —
29.6 9.1
29.9
INDIRECTS.
Produits de l'enregistrement (France et Algérie). — du timbre (France et Algérie) Taxe de* 4 p. WOsur le revenu des valeurs mobilières (France et Algérie) Produits des douanes (France et Algérie) Droits de douanes à l'importation en France. Droit de consommation des sels de douane en France Produits des contributions indirectes Vins, cidres, poirés et hydromels Alcools Bières Taxe de consommation des sels hors du rayon des douanes Produit des 2/10 des prix du transport par chemin de fer etc. Produit des contributions diverses en Algérie. Produit des sucres Sucres coloniaux Douane. — étrangers j Sucres indigènes /
PRODUITS DE MONOPOLES ET EXPLOITATIONS
509.0 168.0 65.8 385.1 334.3 20.6 617.5 156.5 253.8 22.5 12.1 100.3 1.6 175.5
541.8 173.8 68.0 415.3
590.5
1.6 181.0
INDUSTRIELLES DE L'
TAT. 410.1
Produits recouvrés par les receveurs des contributions (France et Algérie) Allumettes chimiques (France) 26.5 Tabacs (France) 372.8 Poudres à feu (France) 10.9 etc.
410.2
�APPENDICE.
Produits des postes et des télégraphes (France et Algérie) Poslcs Télégraphes . Produits de diverses exploitations
PRODUITS ET REVENUS DU DOMAINE
377
193.5 159.1 34.4 10.0
DE L'ÉTAT.
194.8
Produits du domaine autre que le domaine forestier (France et Algérie) Produits des forêts (France et Algérie)
PRODUITS DIVERS DU BUDGET RESSOURCES EXCEPTIONNELLES
17.9 26.0 26.4 27.1 23.4 60.9 24.4
17.5 27.1 26.0 12.1
Reliquat disponible sur les Trésor à court terme etc.
RECETTES D'ORDRE
obligations du
GO.6
Retenues et autres produits affectés au service des pensions civiles etc.
Total 3165.3 3218.4 dont 3017.1 sans les ressources exceptionnelles et les recettes d'ordre).
Budget des dépenses.
Dette publique Pouvoirs publics Services généraux des ministères Justice..... Cultes Affaires étrangères et protectorats Intérieur et Algérie : Finances (service général) Guerre Marine Instruction publique et beaux-arts Commerce et industrie Postes et télégraphes Colonies Agriculture et forêts Travaux publics frais de régie, de perception et d'exploitation des impôts. Finances Remboursements, restitutions, non-valeurs et primes..:
BUDGET SUR RESSOURCES SPÉCIALES
1271.7 13.0 1879.5 37.5 45.0 14.7 76.7 19.9 675.7 209.5 181.4 19.7 146.1 53.536.0 167.4 183.4 13.0 31G4.9 37.5 45.0 15.1 77.1 20.0 670.5 212.9 186.G 19.6 151.7 55.1 36.1 197.1 183.1
1284.2 13.1 1920.7
3218.0 454.3 107.3
(re447.7
celte et dépense)
BUDGETS ANNEXES RATTACHÉS AU BUDGET GÉNÉRAL POUR ORDRE
100.3
Page 512. Depuis l'année 1889, les postes et télégraphes relèvent du ministre du commerce, de l'industrie et des colonies. Page 516, | 163 (et non 154; les numéros des paragraphes sont à changer depuis 154 au lieu de 145, p. 501). « II y avait en 1843, 548 (au lieu de 543) caisses d'épargne. » Ajouter : En 1889, il y avait 545 caisses d'épargne, avec •028 succursales qui avaient reçu dans l'année 765 millions et avaient en dépôt en tout 2683 millions appartenant à 5.538.638 livrets. La Caisse nationale d'épargne ou caisse postale, qui avait ouvert G785 bureaux aux dépo-
�378
LA FRANCE.
sants, a reçu la même année 169 millions en 1.455.780 versements et bourse 133 millions. Page 520, ligne 6. Les octrois, dans 1529 villes, comptant 12 millions 1/2 d'habitants, ont produit en 1887, 280 millions. Page 520 (dettes communales). Fin 1886, 3020 millions, dont 1778 pour p ji ar Page 522. Le chapitre de la dette viagère figurait au budget de 1891 221 millions, dont 126 pour les pensions militaires de la guerre et de la m ! 9 pour les suppléments de pensions aux anciens militaires ou marins et leurs veuves, 10 pour les traitements viagers des membres de la Lé»ii d'honneur et des médaillés militaires, 63 pour les pensions civiles (lois de 179 er et de 1853), etc. Le total de la dette flottante au 1 janvier 1891 était de 1071 mil lions dont 1007.5 portant intérêt et 69.5 sans intérêts. La rente 3 p. y amortissable ne doit pas être portée au compte de la dette flottante. La charge totale de la dette, consolidée, flottante, viagère, etc. est portée pou 1284 millions au projet de budget de 1892. Page 52G, ligne 28, Au lieu de : neuf conseillers (Bordeaux a 18 conseillers...) mettre : huit conseillers (Aix, Bordeaux, Lyon, Montpellier, Rennes, Roue en ont 19). Page 533, § 178. — Écoles primaires (en 1888-1889).
ÉCOLES NATURE
ÉLÈVES.
des
écoles.
de garçons
de filles.
mixtes.
Total.
Garçons.
Filles.
Total.
SS \
75.2* <
m [ Laïques .. 24.053 16.116 17.855 58.024 2.293.696 1.374.336 3.06 8.032
Cougréganistes ..
793
7.076
672
8.541
153.879
603.950
757.835
â SS
\
Total
24.846 23.192 18.527 66.565 2.447.575 1.978.292 S.425.861 860 1.754 2.499 7.994 516 234 3.875 9.982 58.799 287.937 346.73G 111.500 655,605 170.299 943.512
. ; Laïques... \ Congréga73"S 1 nistes ..
o.£ 1
&
( Total
2.614 10.493
750 13.857
767.105 1.113.811
Total général... 27.460 33.685 19.277 80.422 2.794.311 2.745.397 5.539.108
Écoles maternelles (en 1888-1889).
ÉLÈVES.
NATURE
DES
ÉCOLES.
NOMBRE
d'écoles.
Garçons.
Filles.
Total.
Écoles publiques. > Congréganistes. ( Total
1.559 1.141 2.700 237 2.276 2.513 5.213
148.885 87.746 236.631 6.420 100.231 106.651 313.282
132.493 90.898 223.391 5.244 116.404 121.648 345.039
281.318 178.641 4 0 9.022 11.061 210.035 228.299 088.321
Écoles privées... ] Congréganistes. ( Total Total général
�APPENDICE.
ne au îeM e
379
e53Ii l'èT ' ^ * ^ départements, mettre : 1G départements; lfirne20,la seconde école normale du Doubs a été supprimée; en note, supprimer .•Basses-Alpes (Barcelonnette), l'école normale a été transportée à j^539, —Enseignement secondaire. — Le 1« mai 1891, il y avait 107 lycées renfermant 50746 élèves (22.411 interneset 28.325 externes), 235 collèges communaux renfermant 32.968 élèves (12.152 internes et 20.816 externes) ; 250 établissements libres laïques renfermant 15.855 élèves, dont 7.184 internes et jGil externes (en 1876, 494 établissements avec3l.249 élèves) ; 352 établissements libres ecclésiatiques renfermant 51.287 élèves dont 27.G62 internes et 23325 externes (en 1876,309 établissements avec 46.81G élèves) ; 139 petits sémnaires renfermant 23.290 dont 20.545 internes 2.745 externes; en tout 174.146 élèves. En 1890, il y avait 24 lycées de filles renfermant 3.955 élèves j;6 internes et 3079 externes) ; 27 collèges renfermant 2.489 élèves (595 internes et 2.489 externes) ; 58 cours secondaires avec 3.860 élèves.. l'École normale spéciale de Cluny a été supprimée ; il y a à la place une ait nationale d'ouvriers et de contre-maîtres. âge 540, tableau. L'école préparatoire de médecine et de pharmacie à'Arras n'existe plus; Toulouse a une école supérieure mixte de médecine et de pharmacie.
DEUXIÈME; VOLUME
agc 9, ligne 21. La statistique dressée par le ministre des finances en 18871889 a constaté l'existence de 9.051.542 maisons passibles de l'impôt, âge 45. — Complément du tableau.
1887.
1888.
1889.
(En milliers d'hectares.)
/ Froment Méteil Nombre d'hectares ensemencés.
J Maïs et millet
Avoine , Pommes de terre...
G.967 327 1.G24 934 G»2 608 3.720 1.488 112.4 5.1 23.6 16.9 8.5 11.0 80.1 117.0 16.4 15.6 14.6 18.1 13.G 15.2 21.5 78.7
G.978 30G 1.629 893 G07 GI9 3.734 1.446 98.7 4.4 22.2 15.8 9.8 10.4 84.9 103.4 14.1 14.3 13.6 17.7 1G.2 14.2 22.7 71.5
7.038 299 1.GO0 873 590 603 3.758 1.454 108.3 4.5 23.1 15.8 9.3 9.7 85 2 107.0 15.4 15.2 14.4 18.1 15.8 14.1 22.7 73.5
jEnmillions d'hectolitres pour les céréales et en millions de quintaux pour les pommes de terre.
Nombre total d'hectolitres récoltés.
Maïs et millet Pommes de terre...
(En hectolitres pour les céréales, en quiutaux pour les pommes de terre.)
Rendement par hectare.
Seigle Orge
Pommes de terre...
�380
LA FRANCE. Pages 56, 70, 80, 92. — Production agricole en 1889 par département
DÉPARTEMENTS. C
cr £ ïï ce
te
O
a
a
a§ s<
e quinlau
Si 11 •
ta
Millic s u'heetc litres.
Alpes (Basses-)... Alpes (Hautes-)... Alpes-Maritimes..
Belfort (Terr. de). Bouches-du-Rh. . Charente Charente-Infér... Cher Côte-d'Or Lûtes-du-iNoru.,.
Eure-et-Loir Finistère Gard Garonne (Haute-).
Ille-et-Vilaine.... Indre Indre-et-Loire ...
Loire (Haute-) Loire-Inférieure.. Lot Lot-et-Garonne... Maine-et-Loire... Hanche Marne
1.343 400 662 3.180 3.160 830 1.976 1.302 AVOINE. 867 601 78 45 197 102 151 203 3 AUTRES 20 315 62 548. CÉRÉALES 1.298 1.533 438 457 150 541 1.370 1.573 881 757 235 911 688 543 596 66 51 47 665 251 69 1.977 875 1.027 98 180 974 1.447 759 639 2.250 1.002 500 1.517 1.511 462 221 65 1.136 147 7 81 1.631 1.519 582 l.Gio 1.880 2.246 304 424 1.289 1.488 173 612 667 1.197 202 1.800 756 411 2.257 2.011 38ii 2.660 4.0G4 816 815 1.415 1.G55 689 398 206 1.625 600 1.360 1.562 418 356 1.249 170 392 195 162 55 2.140 1.147 2.242 1.449 1.660 439 1.424 1.699 435 1.627 600 711 645 351 324 470 18 2.078 1.155 1.377 656 C99 433 971 228 395 1.558 2.100 378 566 1.382 2.043 850 878 249 1.051 1.034 270 976 126 145 610 2.400 798 441 1.107 520 1.566 1.676 2.474 1.790
1 Iilliers ( 1.268 » 1.205 15.350 2.535 G 660 » 477 » 104 5.396 1.587 1.150 1.08!» 728 260 184 » 972 238 768 380 105 » 1.677 238 1.624 405 628 72 1.038 » 49 1.801 446 » 1.680 » 1.727 4.480 1.456 ï) 1.612 » 458 868 338 456 » 1.917 619 9 » 1.092 155 » 885 94 » 1.098 » 979 64 1.040 108 1.985 2 770 31 225 » 531 1 » 2.403 » 1.763 992 952 604 » 787 » 1.846 229 1.832
495
»
1.046 2.566 1.933 369 458 108 286 1.458 570 1.524 1.438 1.394 60 705 2.819 97 ! LUZERNE, 2.309 TRÈFLE, 2.392 SAINFOIN. 1.619 43 22 1.580 1.440 324 744 1.362 2.157 2.189 2.8S6 171 821 1.825
493
2.9G4 1.850 3.264 623 363 237 1.616 1.733 1.678 896 2G3 2.267 460 476 3.022 5.428 2.865 1.98Î 2.028 3.457 138 1.672 2.074 2.424 2.430 1.787 742 1.290 5811 2.321
426
237 1.041 1.058 1.454 1.421 2.604 674 850
954
586
498
507 595 672 1.841 622 1.542 71 826 1.429 1.987
1.G50 1.734 2.292 248 2.243 1.862 1.399 1.954 1.205 688 719 2.798 2.955 3.260 538 831 1.400 2.135 2.435 5.701 807
�APPENDICE.
381
g H g J O
DÉPARTEMENTS.
S •» s 3 S
Milliers Milliers de quintaux d'heclol, 1.177 50 989 1.299 206 607 » 2.042 2.079 2 2.389 19 1.023 1.589 492 2.388 44 945 1.758 214 » 568 39 2.394 2i' 1.226 54 1.683 2.683 1071 1.901 15.475 1.6G7 3.593 1.285 7.203 2.720 1.069 ); 314 1.795 5.66G 1.744 11.071 1.875 1.187 3.034 8G5 1.048 5.272 550 188 210 1.768 140 650 1.900 215 93 598 348 584 7 CS 1.305 679 2.031 2G0 1.8GI 1.079 2.121 G5 3.731 73 957 4.887 523 2.594 1. 562 1.805 80 472 568 1.627 88 700 1.333 1.408 117 535 8 73 3 16 314 254 2.103 2.S41 » 733 4.399 2.836 663 58 2.121 2.455 2.114 528 141 1.096 643 2.473 2.559 50 949 7.992 2.407 461 1.136 1.397 1.543 53 528 1.274 712 222 G'.'9 423 192 369 1.323 14 866 270 229 1.307 1.279 2.941 182 2.046 3.731 1.239 204 1.717 ■ 208 4.555 3.037 1 589 2.907 125 1.128 2 904 254 1.419 32:t 108.320 85.259 62.509 106.99» 71.445 10G.851 1G3.390 24.033 Milliers d'hectolitres. 13» 1.233 1.050 088 1.508 1.62(1 146 1.338 1.692 284 1.310 1.770 442 1.977 607 570 1.569 1.2G2 747 3.612 2.055 624 2.541 ,2.858 945 1.012 1.037 3.274 3.619 1.176 682 2.288 981 849 139 619 120 63G 420 102 375 74 326 271 913 323 846 1.201 938 2.103 577 1.085 591 1.282 169 438 251 119 441 279 24 106 112 349 2.291 2.020 2.589 3.415 370 547 1.954 2.950 1.572 1.002 583 2.858 3.186 1.033 826 465 1.167 462 1.370 369 17 631 99 208 120 925 404 2.225 595 500 1.842 2.487 488 210 1.206 394 493 1.033 2.041 1.711 530
■lame (Haute-) . • jlavemie..... ••• Ileiirthcet-Mos... Uense
Morbihan
Nièvre
I
Nord
Dise \ Orne Pas-de-Calais Puy-de-Dôme.... Pyrénées(BasSC5-) Pyrénées (Hlcs-). Pyrénées-Orient. Rhône Saône (Haute-)... Saône-et-Loire... Sarlhc Savoie Savoie (Haute)...
Seine
Seine-Inférieure.. ■Seine-et-Marne.., Beinc-ct-Oiso ■Sèvres (Deux-)... ■Somme, ■un Jarn-cl-Garonne . Var Vaucluse Vendée Vienne Vienne (Haute-)..
neiges
lionne
TOTAUX
I) Sans les regains.
■Page 01. — Prix moyen de l'hectolitre de froment. 1881-1885 1886-1889 19fl',48 18fr,09
|Page 83. En 1889, la production du vin a été de 23.224.000 hectolitres d'après les contributions indirectes et de 24.031.771 d'après le ministère de l'agricullure. | ge 91. Eu 1889, l'importation de vin a (dont 7 d'Espagne) ayant une valeur de tion de 2 millions environ d'hectolitres • La production du cidre a été de
Pa
été de 10 millions 1/2 d'hectolitres 384 millions de francs et l'exportavalant 251 millions de francs. 13.4 millions d'hectolitres en 1887,
�382
LA FRANCE.
de 9.7 en 1888 et de 3.7 seulement en 1889. La moyenne annuelle ncdépa? pas en réalité 12 millions 1/2. Page 105. La production de l'alcool constatée par l'administration (Don c pris par conséquent la fraude, particulièrement celle des bouilleurs de a été de 2.052.000 hectolitres en 188G, do 2.086.000 en 1887, de 2.162, en 1888, de 2.246.000 en 1889. Page 106. — Consommation des boissons. — La valeur du cidre (moyenne 1885-1889) n'a pas, à 15 francs l'hectolitre, excédé 150 millions de francs, consommation (d'après les contributions indirectes) en 1889 a été de 36 a lions d'hectolitres de vin (dont 27.2 atteints de l'impôt, 0.9 livrés à ladi tillation, 0.06 convertis en vinaigre et 7.8 environ consommés en franchi chez les récoltants), de 5 millions d'hectolitres en cidre et poiré, de 8.4 m lions d'hectolitres en bière, de 1 million 1/2 d'hectolitres en alcool. Pages 122 et 130. Complément des deux tableaux. CHEVAUX. Animaux de ferme en 1889. (Nombres exprimés en milliers d'unités.)
ANES TEMULETS. 09 DÉPARTEMENTS. D •Jl Z
ë
ta
o F3 O
m u a
Alpes (Basses-) Alpes (Hautes-)
Cher Corse Côte-d'Or Côtes-du-Nord Creuse Dordogne Drôme
19 80 16 7 5 7 13 49 10 34 14 17 4 15 71 10 45 41 37 5 11 51 96 8 17 20 19 50 45 106 21 28 22 37 17 71 2G
3 4 9 16 9 12 11 1 11 1 9 8
»
15 4 3 14 6 11 8 19 3 2 8 24 1 18 8 5
»
18 9 5 6 19 2 15
260 150 280 7 25 17 112 110 105 97 22 181 19 6 223 227 96 157 152 160 63 166 337 203 146 138 39 138 104 421 8 137 149 131 10 366 139
49 579 312 319 215 98 244 278 394 208 124 677 5 299 115 361 292 303 499 485 466 298 82 797 499 49 447 312 577 71 373 201 134 188 363 32 571
70 66 133 31 17 9 112 55 01 29 21 123 11 42 64 51 99 73 47 94 80 70 150 82 199 49 129 39 24 99 48 80 54 71 39 111 70
1
�APPENDICE.
383
M DÉPARTEMENTS.
< > u n u
H en a
m
m
-< a
H
s
o
D O
■
8
a
u ea o
CL.
ai
en W -63 03
O
Indre-et-Loire
Loire (Haute-)
Meurthe-et-Moselle
Pyrénées (Hautes-) Pyrénées-Orientales Rhône Sarthe
Seine-et-Marne Seine-et-Oise Sèvres (Deux-)
Var Vaucluse Vendée
ïc-uDe
35 32 12 24 37 13 13 46 43 8 26 6 53 81 54 42 75 57 51 42 24 80 53 62 . 73 15 25 18 11 14 22 26 60 3 10 11 77 41 48 39 76 15 15 9 14 20 34 8 31 47 2.881
11 9 1 15 6 3 1 1 5 8 4 1 1 4 4
»
1
»
1
»
9 5 3 3 7 4 22 17 9 2
»
5 7 8 2
»
1 3 4 14 5 7 3 16 19 7 20 6
»
7 376
119 206 168 105 96 155 184 341 136 73 298 80 335 343 157 102 269 92 106 302 194 285 128 216 226 334 155 120 22 87 169 346 207 140 132 10 277 100 94 233 153 124 97 3 4 278 104 204 153 149 13.518
148 164 19 424 277 99 401 94 297 559 122 344 74 207 411 111 62 83 104 62 170 93 357 151 201 401 435 226 260 42 59 137 53 85 37 4 225 461 306 175 372 346 134 196 205 134 398 612 41 297 21.997
61 54 44 91 45 56 90 99 37 59 64 37 105 126 70 63 61 91 84 63 72 79 40 44 152 126 81 65 27 19 74 206 101 15 23 2 76 14 16 104 84 103 38 25 41 51 90 148 77 33 6.038
23 61 4 21 19 31 11 4 7 17 2 12 3 3 4 4 3 12 10 4 5 21 7 2 26 20 14 14 26 28 5 33 21 20 23 1 3 2 2 42 16 4 2 15 11 4 27 12 16 4 1.505
fa
ôe 142. Aux chiffres du tableau substituer les chiffres suivants :
�384
LA FRANCE.
BOEUF ET CHEVAL.
MOUTON ET CHÈVRE.
(En millions de kilogr.)
1812 1840 1862 1882
197 310 480 685
66 82 115 168
241 290 378 387
504 682 673 1240
Page 146. La production des cocons en 1889 n'a été que de 7.410.000 kilo». Page 148. En 1889, d'après la Situation économique de la France, 1089 navire et 12.458 hommes étaient employés à la pêche de la morue, 574 bateau (18.700 tonneaux, et 6.240 hommes à la pèche du hareng, 10.150 bateau: (88.997 tonneaux) et 46.477 hommes à la pêche côtière. Page 171. En 1887, année médiocrement productive, on a extrait des carrière 35 millions de tonnes de matériaux (soit 17 millions 1/2 de mètres cite ayant une valeur de 164 millions de fr. Page 176. Ajouter les carrières suivantes. § 265 : Ravières (Yonne), Meilleri (Haute-Savoie), Villebois (Ain), Saint-Alban (Isère), Cénac et Cérons(Gironde) § 266 : Chaumes (Seine-et-Marne). Page 183. En 1889, la production du sel a été de 746.009 tonnes dont 218.00 pour les salins de la Méditerrannée, 42.000 pour les marais salants do l'oues et 485.000 pour les salines. Page 189. Complément du tableau.
ANNÉES.
CUIVRE.
ri.OMB.
ARGENT.
(Toi nés).
1880 1887 1888 1889
3519 2083 1684 1622
3997 6022 6406 5305
(Kilogrammes). 46.8 54.3 49.4 80.9
Page 193. La production du zinc, qui, en 1884, était de 16.884 tonnes (aulici de 16.132), s'est élevée, en 1889, à 17.982 tonnes. Page 198. Complément et correction du tableau (milliers de tonnes).
COMBUSTIBLE ANNÉES. MINÉRAL
(houille et anthracite).
FONTE.
FER.
ACIER.
1887 1888
21.287 22.602 24.303
1567 1683 1733
771 817 803
459 517 529
�384"
iyc 161 (note qui aurait du être placée avant celle de la page 171). — La valeur Je la production brute et celle de la production nette de l'agriculture ne sauraient être fixées avec précision à une époque déterminée. En outre, elles varient d'année en année. Une discussion s'est engagée sur cette question à la Société nationale d'agriculture; elle a été insérée dans le Bulletin ë ta Société de l'année 1891 et publiée à part, avec pièces justificatives, sous le titre de Note sur la valeur de la production brute agricole de la France, présentée à la Société à propos d'un tableau de M. le Trésor de la Rocque par il. Lei'asseur, membre de l'Institut, et discussion relative à la valeur de cette production dans les séances de la Société du 27 mai et du 3 juin 1891. Nous extrayons de cette brochure le tableau suivant; c'est un essai d'évaluation pour l'année 1889, fait en partie à l'aide de l'Enquête décennale de 1882, en partie d'après des données plus récentes, de chacun des produits dont le total constitue la production brute agricole; nous avons dit dans la brochure et nous répétons ici que ces chiffres ne sont que des approximations et. que plusieurs ne reposent que sur une hypothèse. Le total s'élève à près de 13 milliards (pour l'année 1889).
Production agricole de la France.
CHIFFRES en partie
HYPOTHÉTIQUES
IGIHCO LliS.
que M. Levasse»!* indique comme préférables à ceux qu'avait proposés M. le Trésor de la Rocque. Valeur exprimée ?n millions de francs.
OBSERVATIONS.
Production végétale.
Céréales.
2.919
Chiffre hypothétique obtenu en retranchant des 3,380 millions de la récolte de 1889, 431 millions, valeur de l'avoine consommée par les animaux de ferme (sur une valeur totale de 727 millions, 288 étant supposés vendus hors de l'agriculture et 431 consommés par et pour l'agriculture) et 30 millions pour la partie des autres céréales consommées aussi par les animaux de ferme. Nous acceptons le chiffre proposé par M. le Trésor de la ltocque; l'Enquête de 1882 donnait G48 ; une certaine augmentation peutêtreadmise depuis 1882. Nous admettons l'hypothèse de M. le Trésor de la Rocque. L'Enquête de 1882 donnait 1,048; une certaine augmentation peut être admise depuis 1882. Les pailles et les fourrages sont consommés sur place et sont des moyens de production, non des produits ; nous ne devons donc pas les compter dans
Pommes de terre .
G95
légumes, etc
1.318
Paille
[fourrages
130? 200
LA FUAiNCE.
III. — 24*
�384:'
CHIFFRES en partie PRODUITS
.
HYPOTHÉTIQUES
AGRICOLES.
que M. Levassent' indique comme préférables à ceux qu'avait proposés M. le Trésor de la Rocque. Valeur exprimée eu millious de francs.
OBSERVATIONS.
Paille employée dans l'industrie pour toitures et emballa100
le total de la production brute. Cependant, une partie est vendue hors de la ferme à des personnes qui ne sont pas cultivateurs. Cette partie doit figurer dans le total du produit brut;"rious supposons, par pure hypothèse, qu'elle représente 1/10 de la récolte (quantité qui est probablement exagérée, car dans ce dixième ne sont pas compris les pailles et les fourrages vendus par des cultivateurs à d'au très cultivateurs). Nous admettons, par hypothèse, les quantités données par M. le Trésor de la Rocque d'après le modo de conversion adopté par un professeur de Grignon. Cependant nous avons cru devoir diminuer de moitié la valeur de la ; paille (1,300 au lieu de 2,18fl), confor-j mément à l'Enquête de 1882 qui douiie 1,293 et d'après M. le Trésor de laltocquc qui donnait d'abord 1,320. Nous n'osons pas accepter le chiffre de 300 millions que M. le Trésor (le la Rocque attribue à la vente de cet article et nous le réduisons par pure hypothèse à 100 millions. Chiffres semblables à ceux de l'Enquête de 1882. Idem. Hypothèse. Nous l'acceptons. Hypothèse vraisemblable de M. le Trésor de la Rocque. L'article est omis dans l'Enquête de 1882. Chiffre du Bulletin du ministère it l'agriculture, 1889. Idem. Les graines à ensemencer pour les céréales (558 millions de francs, d après M. le Trésor de la Rocque) sout comprises dans la récolte. M. le Trésor de la Rocque aurait dû, suivant nous, déduire non 440 millions, mais la vaicu totale. Les semences de petites graines
193 — — oléagineux.. à distiller ... 33 4 10 .
187 41 Graines oléagineuses à ensemencer. 40?
�:J84'
CHIFFRES en pnrtie
HYPOTHÉTIQUES
PRODUITS
JDllCIlLtS-
que M. Levassent' indique comme préférables à ceux qu'avait proposés M. le 1résor de la Rocque. Valeur exprimée en millions de francs.
OBSERVATIONS.
(40 millions d'après M. le Trésor de la Rocque, hypothèse que nous admettons) sont-elles omises dans l'Enquête de 1882, ou sont-elles comprises dans la valeur du fourrage? Nous portons, sans savoir au juste si nous ne faisons pas double emploi, 10 millions. Plants d'arbres ... 35? Hypothèse de M. le Trésor de la llocque que nous acceptons. L'article est omis dans l'Enquête de 188.'. Chiffre de l'Enquête de 1882. M. le Trésor de la Rocque compte l'herbe des marais servant de litière : c'est un moyen de production. Nous mettons 2 au hasard pour les joncs employés dans l'industrie.
Bois Joncs et roseaux..
334
Gommes et résines.
'C?)
Les résines no sont-elles pas comprises dans les produits forestiers? Nous n'osons les placer ici. Chiffre du Bulletin du ministère de l'agriculture, 1889.
Lin et chanvre Houblon, etc Tabac Vin
28 18
Chiffre de l'Enquête de 1882. Chiffre du Bulletin du ministère de l'agriculture, 1889. D'après le Bulletin die ministère de l'agriculture, les 24 millions d'hectolitres de 1889 auraient, à 31 fr. 55 en moyenne l'hectolitre, valu 700 millions. — En ajoutant une partie de la valeur des vins de sucre, etc., on arriverait peut-être à S00 millions. — Mais comme la récolte de 1889 a été faible, nous calculons sur 34 millions d'hectolitres (y compris les vins de sucre) et nous portons à 35 fr. le prix de l'hectolitre moyenne de l'évaluation du ministère de l'agriculture et de celle des contributions indirectes). Toutes ces évaluations sont en partie conjecturales; c'est pourquoi il ne faut pas les pousser jusqu'au maximum qu'on puisse rencontrer.
1.190
�3S45
CHIFFRES en partie
HYPOTHETIQUES
A G R I C O L E f
que M. Levasseur indique comme préférables a ceux qu'avait proposés M. le Trésor de la Rocque. Valeur exprimée en millions de francs.
OBSERVATIONS.
Cidre et poire.
1G3
D'après la moyenne (12,6 millions d'hectolitres) récolte des dix dernières années et le prix de 13 francs l'hectolitre chez le récoltant.
Production animale. Chevaux, ânes, mulets (travail) 250? C'est par pure hypothèse que nous mettons 250 pour représenter la valeur des chevaux vendus à des acheteurs autres que les cultivateurs. Les chevaux hongres de 3 ans et plus entre les mains des cultivateurs, ayant, d'après l'Enquête de 1882, une valeur de ,190 millions, soit, avec les mulets et ânes de plus de 3 ans, environ 500 millions. Nous supposons que la moitié est vendue dans l'année. L'Enquête de 18S2 ne fournit pas de données à cet égard et M. le Trésor de la Rocque ne parait compter dans les 1,960 millions que le travail, qui n'est pas un produit. Le travail des bœufs n'est pas un produit. — Les produits de l'espèce bovine sont comptés à viande, lait, peaux, etc. Le chien de berger est un instrument de production. Les chiens vendus pour la campagne à la ville méritent-ils de figurer ici? 1.613 ? M. le Trésor de la Rocque suppose une consommation accrue depuis 18!" dans une proportion qui ne parait pas justifiée, et fixe le prix du kilogramme trop haut (I fr. 62 d'après le tarif des douanes). C'est par pure hypothèse que nous hasardons 1,613 millions: nous avions d'abord donné hypothétiquement 1,300 millions. Nous n'avons pas les moyens de contrôler le chill're de M. le Trésor de la Rocque ; nous l'acceptons donc provisoirement et comme une hypothèse. Nous déduisons avec lui 100 millions pour la « viande de pore employée dans les salaisons et la charcuterie », quoique nous ne voyions pas exactement sur quoi la déduction doit être faite.
Bœufs (travail).
Chiens
Viande deboucherie
Viande salée, lard..
.360 :
�384'
CHIFFRES en partie
HYPOTHÉTIQUES
PRODUITS
que M. Levasseur indique connue préférables à ceux qu'avait proposes M. le Trésor de la Rocque. Valeur exprimée en millions de francs
OBSERVATIONS.
Fumier. Œufs... 271
Le fumier n'est pas un produit, mais un moyen de production. Le chiffre de 428 est fondé sur l'hypothèse d'une consommation par tête à la campagne égale à celle de Paris; ce qui nous parait exagéré. M. le Trésor de la Rocque avait donné 240 millions dans son premier travail ; l'Enquête de 1882 donne 120 millions; nous avions d'abord proposé au hasard 200; nous admettons au hasard aussi, 271. M. le Trésor de la Rocque porte à 0 fr. 20 le prix du litre, qui nous paraît trop fort pour la veute à la ferme. L'Enquêtede l882donne 1,157 millions pour 0,820 millions de litres à 0 fr. 17 le litre. Le produit étant en 1889 de 7,723 millions de litres, on peut mettre 1,300 millions de francs. M. le Trésor de la Rocque avait donné 1,450 dans son premier travail. L'Enquête de 1882 donne 118 millions pour les fromages et 1G4 pourle beurre. Nous avons un peu forcé ces chiffres. Le prix de douane adopté par M. le Trésor de la Rocque est trop fort : nous n'adoptons pas son estimation.
lait.
1.300'?
Beurre et fromages.
300?
1 et cire eaux et dégras .
20? 383 ? Faute de renseignements, nous acceptons provisoirement les chiffres de M. le Trésor de la Rocque. Hypothèse obtenue en réduisant de moitié le calcul fait sur les prix de douane. Bulletin du ministère de l'agriculture, 1889, dont le chiffre est très supérieur à celui du rapport de la commission des valeurs de douane, qui donne G8 milions eu 1889. D'après le Bulletin du ministère de l'agriculture, 1889. 7,405,000 kilogr. le cocons à 3 fr. 75 le kilogramme.
fins et plumes .
50?
aine.,
90
21
�3847
PRODUITS
AGRICOLBS.
CHIFFRES en partie HyPOTHBTIQUBS que M. Levasseur indique comme [iréférablcs à ceux qu'avait proposés M. le Trésor de la Rocque. Valeur exprimée eu millions de francs.
OBSERVATIONS.
Volailles et gibier..
280 ?
L'Enquête de 1882, que M. le Trésor de la Rocque trouve avec vraisemblance trop faible, donne 187. Lui-même calcule d'après un prix au kilogramme qui me parait exagéré. C'est par pure hypothèse que nous donnons 280.
Total Somme qu'il convient d'ajou ter pour certains produits non énumérés dans
l2.GG.-j
178 12.843
Corrections supplémentaires du tome III insérées après le tirage de la page
393
Page 11, ligne 8 et page 12, au lieu de : 63G.000 kil. c. (518.000 pour l'Algérii et 118.000 pour la Tunisie), mettre 740.000 kil. c. (600.000 pour l'Algéri et 140.000 pour la Tunisie. Eu note, au lieu de: voir p. 49, mettre p. 51 Page 19, ligne 3, au lieu de ; est-sud-est, mettre est-nord-est. Page 28, ligne 27, au lieu de : Toïula, mettre Touïla; ligne 28, au lieu de : Gouraaj mettre Gourou. Page 30, ligne 4, au lieu de : à l'ouest, mettre à l'est. Page 32, ligne 8. Il y a aujourd'hui à El-Golea un corps de cavaliers niontcj sur des méharis. Page 39, au lieu de : Oued Tekka, lire Oued Fekka. Page 43, ligne 10, au lieu de : 30 ans av. J.-C, mettre 439 après J.-C. Page 49, au bas de la page, au lieu de: 31e parallèle, metlreW, et au lieude\ 518.000 kil. c, mettre 600.000. Page 52. En 1891, d'après le résultat provisoire du recensement, la populatiol indigène se compose de 3.267.223 indigènes d'Algérie, 2.803 Tunisiensej 15.G98 Marocains; total 3.285.724. Page 54. En 1891, le nombre des israélites s'élevait à 47.677. Page 55. Complément du tableau de l'accroissement de la population (d'aprèj le rapport de M. Burdeau sur le budget de l'Algérie en 1892).
rroporlioD Taux d'ace.
Français. Étrangers. Total. p. 100 des Franc, delà pop.eur.
1891 272.062 219.920 492.582 55 20 Page 85. Production du vin en Algérie en 1889: 2.573.000 hectolitres. Page 104. Commerce de l'Algérie (d'après le rapport de M. Burdeau).
Inip. Exp. Total.
1888 188!)
2IG.1 219.2
2I0.G 251.6
426.7 (aulieu de 432.0) 500.8
�384V
Pa^s 137 P décret du 17 décembre 1891 les possessions françaises de la côte occidentale d'Afrique, situées entre la Guinée portugaise et la colonie anglaise de Lagos, ont été réunies en une seule colonie sous le nom de GCINÉE FRANÇAISE ET DÉPENDANCES. L'administration est confiée à un gouverneur ayaut sous ses ordres un secrétaire général qui administre la Guinée française proprement dite (Rivières du sud), un résident qui administre les Établissements de la côte d'Ivoire (Établissements de la côte d'Or) et un lieutenant gouverneur qui administre les Établissements du golfe de Bénin. Le Gouverneur exerce le protectorat sur le Fouta Djallon, chacun des trois groupes de la colonie conserve en partie son autonomie administrative et financière. Paie 313- Dans le tableau : Ftat des possessions et colonies de la France en 1ÎÎ9-1789, 1848 et 1891 : La partie française de S'-Domingue avait 288,000 liab. en 1879 {d'après Necker) et 520,000 en 1789 (d'après Moreau de S. Méry); en 1848, à Établissements de la côte d'Or, colonne de la superficie, »!e(fre200k. c, et à celle de la population mettre 200 bab. En 1891, colonne de la superficie, au lieu de : 4.320 k. c. pour les Établissements français de FOcéanie, mettre 5.240; d'où 21.600 pour le total de l'Océanie et 8.lîi.046 pour le total général; colonne de la population, au lieu de : 3.817.300 pour l'Algérie, mettre 4.136.000, à savoir 3.286.U00 pour les indigènes algériens, tunisiens et marocains, 47.677 pour les israélites indigènes, 192.582 pour les Européens (résultats provisoires du recensement de 1891, d'après le rapport de M. Burdeau sur le budget de l'Algérie), et en outre, 10.000 (chiffre tout hypothétique) pour les habitants du Sahara outre la région recensée et le 30° parallèle. Le total des habitants de l'Afrique placés sous l'autorité ou l'influence française doit être porté, par suite, à 18.522.880, et le total général pour les quatre parties du monde à 33.702.443. Page 314. La population de la France en 1871 est de 38 millions 1/3 d'âmes, soit avec la population des colonies, protectorats et pays d'influence, un total d'environ 72 millions.' Addition au tome II, pages 525 et suiv. Population des villes au-dessus de 30.000 irnes (d'après le recensement du 12 avril 1891).
et ar
HABITANTS
HABITANTS
Paris Lyon .Marseille... Bordeaux... Lille Toulouse
Nantes
St-Etienne..
Rouen
Le Havre ... Houbaix
Reims
Nancy
Brest
Amiens
Angers
Toulon
Niuies
Limoges
.447.957 416.029 403.749 252.415 roi.211 149.791 122.750 133.443 112.352 116.369 114.917 10i.l80 87.110 75.854 83.054 72.669 77.747 71.623 72.C97
Rennes.... Nice Orléans Montpellier Tours Dijon Calais Le Mans... Grenoble .. Versailles.. Besançon.. Troyes St-Quentin. Boulogne.. Saint-Denis Béziers Caeu Clermont.. Dunkerque
09.232 88.273 63.705 09.258 60.335 05.428 50.867 57.412 60.439 51.679 56.055 50.330 47.551 45.VOS 50.992 45.475 45.201 50.119 39.498
Lorient.... Cherbourg. Bourges ... Cette Tourcoing. Poitiers ... Avignon... Angoulême. Levailoù—llerret Pau Laval Rochefort.. Clichy Narbonne.. Périgueux Roanne Perpignan. St-Nazaire.
42.110 38.554 45.352 36.541 05.477 37.997 43.453 36.090 39.857 33.111 30.374 33.334 39.69S 32.569 31.439 31.380 33.87S 30.935
�3849
Page 411 à 423. Population (population domiciliée) par département (Recensement du 12 avril 1891.)
DEPARTEMENTS.
POPULATION
DÉPARTEMENTS.
l'OPULATIOS.
Ain Aisne Allier Alpes (Basses-) Alpes (Hautes-) Alpes-Maritimes Ardèche Ardennes Ariège Aube Aude Aveyron Belfort (Territoire de). Bouches-du-Rhône Calvados Cantal Charente Charente-Inférieure... Cher Corrèze Corse.. Côte-d'Or Côtes-du-Nord Creuse Dordogne Doubs Drôme Eure Eure-et-Loir Finistère Gard GaroDne (Haute-) Gers Gironde Hérault Ille -et-Vil aine Indre Indre-et-Loire Isère Jura Landes Loir-et-Cher Loire Loire (Haute-) Loire-Inférieure
356.907 555.493 42-4.382 124.285 115.522 258.571 371.269 324.923 227.491 255.548 317.372 400.467 83.670 030.022 428.945 239.601 360.259 456.202 359.276 328.119 288.596 376.80G 618.652 284.660 478.471 303.081 306.419 349.471 284.683 727.012 419.388 472.383 261.084 793.528 461.651 626.875 292.868 337.298 572.145 273.028 297.842 280.358 616.227 316.735 645.263
Loiret Lot Lot-et-Garonne Lozère Maine-et-Loire Manche Marne Marne (Haute-) Mayenne Meurthe-et-Moselle. Meuse Morbihan Nièvre Nord
Oise Orne
Pas-de-Calais Puy-de-Dôme Pyrénées (Basses-). Pyrénées (Hautes-). Pyrénées-Orientales Rhône Saône (Haute-) Saône-et-Loire Sarthe Savoie Savoie (Haute-) Seine Seine-Inférieure.... Seine-et-Marne Seine-et-Oise Sèvres (Deux-) Somme Tarn Tarn-et-Garoune... Var Vaucluse Vendée Vienne Vienne (Haute-) Vosges Yonne ' Total
377.718 253.885 295.300 135.527 518.589 513.815 434.692 243.533 332.387 444.150 292.253 544.«0 343.581 1.736.341 401.835 354.381 874.364 504.266 425.021 225.861 210.125 800.131 280.850 619.523 429.731 263.297 208.267 3.111.595 839.876 350.709 628.590 354.282 540.495 340.739 200.590 288.336 235.411 442.355 344.355 372.818 410.196 344.088 38.343.192
D'après le recensement de 1891, le nombre des arrondissements est de 362. celui des cantons de 2.881 (2.871 en 1886), celui des communes de3G.144 (36.121 en 1886); 27 communes ont été créées et 4 ont été supprimées de 1886 a 1891.
i
�APPENDICE. Page 524. Complément et correction du tableau. Machines à vapeur.
388
ANNÉE3.
NOMBRE
NOMBRE
de machines.
de chevaux-vapeur (en milliers d'unités).
66.517 68.308 70.390 71.501 72.977
4.528 4.597 4.723 4.809 5.004
Page 198. — Combustibles minéraux et fonte en 1889.
NOMBRE HOUILLE, PRODUCANTION PRODUCTION PRODUCTION
DE CHEVAUXYAFËua
DÉPARTEMENTS.
des machines THRACITE , en activité DE LA FONTE DU FER DE L'ACIER employées LIGNITE dans (en milliers (en milliers (en milliers l'industrie (en milliers de tonnes). de tonnes). do tonnes). de tonnes). (par milliers).
w
p.
)i
..))...
...
A
»
»
Alpes-Maritimes
823 26 6 )> 51
»
33
» »
30
»
1 , 14
»
J). . . ,
5 14 9
»
)> 29 21 3
» »
)) ))
»
))
»
.
»
»
68 6 5
»
sa. 2 [$. 3
» .
Bouches-du-Rhône
852 » 382
»
14
»
14 1
»
)> 3
» »
16
»
1. 5 16 1 6 3 5 5 19 4
»
45
»
)>
»
»
»
Charente-Inférieure
»
)) 4
»
))
»
))
» »
. .
3
»
,
(
Côte-d'Or Côtes-du-Nord Dordogne Doubs Drôme
^
, . -
8 )> 199 »
))
))
»
6 ■4
»
1
» »
3 10
»
,6
i]
3 •4 5 1 )> 4 2 2 î 5 3
'') Non compris les chevaux-vapeur des locomotives. Il est tenu compte ici : i 0 des appafais des, 2° des appareils mi-Dxes et 3" des locomobiles.
LA FRANCE.
III. — 25
�386
LA. FRANCÈ.
HOUILLE, PRODUCANTION DÉPARTEMENTS. THRACITE,
DE LA FONTE
PRODUCTION
DU FED
PRODUCTION
DI L'ACIER
LIGNITE (en milliers de tonnes). de tonnes).
(en milliers (en milliers (en milliers de tonnes' de tonnes).
Eure Eure-et-Loir Finistère Gard Garonne (Haute-)— Gers Gironde Hérault Ille-et-Vilaine Indre Indre-et-Loire Isère Jura Landes Loir-et Cher Loire Loire (Haute-) Loire-Inférieure Loiret Lot Lot-et-Garonne Lozère Maine-et-Loire Manche Marne Marne (Haute-) Mayenne Meurthe-et-Moselle.. Meuse Morbihan Nièvre Nord Oise Orne Pas-de-Calais Puy-de-Dôme Pyrénées (Basses-) .. Pyrénées (Hautes-).. Pyrénées-Orientales. Rhône Saône (Haute-) Saône-et-Loire Sarthe Savoie Savoie (Haute-) Seine Seine-Inférieure Seine-et-Marne Seine-et-Oise Sèvres (Deux-)
1.987
49
13
248
144
23
»
.324 187 10
55 » 30
»
37 12
28 14
»
38
»
58 46 943 4 177 .719 »
»
59
41 9
231 84
322 18
.614 190
43 232 .500 11 13
3 12
»
75
1 03 2 34
18
�APPENDICE.
387
p „ 2J3. Minerai de fer. 2° ajouter : la HAUTE-MARNB a produit (surtout près a e je l'ont-Varin) 118.000 tonnes en 1887; 3° le département de MEURTHE-ETMOSELLE a beaucoup gagné surtout depuis que le procédé Thomas Gilchrist a permis d'employer les minerais phosphoreux; aux exploitations de ce département il faut ajouter : Briey, Chavigny, Ilussigny, Val de fer, Saulnes. p - 214. Miuerai de fer. 11° ajouter : Dielette (Manche), Saint-Remi Calvados).
aD e
HOUILLE, PRODUCANTION DÉPARTEMENTS. . THRACITE, TION TION PRODUCPRODUC-
NOMBRE
DE CHEVAUXVAPEUR
des machines DE LA FONTE DE FER DE L'ACIER en activité LIGNITE employées (en milliers (en milliers (en milliers dans (en milliers de tonnes). de tonnes). de tonnes). l'industrie de tonnes). (par milliers).
Somme —..... Tarn Tarn-et-Garonne Var Vaucluse Vendée Vienne Vienne (Haute-). Vosges Yonne
TOTAUX. ..
3S3
3 2
■ » A >TT!P
»
2
»
>,
21
n
»
i,
»
»
»
15 3 1 4 2 4 3 2 20 4 804
24.303
1.710
800
529
Page 224. — Machines employées dans l'industrie (717.718 chevaux-vapeur en 1880). — Nombre de chevaux-vapeur en 18S0. Mines et carrières Usines métallurgiques Agriculture Industries alimentaires Industries chimiques et tanneries ... Tissus et vêtements Papeteries. — Mobiliers et objets d'habitation. — Instruments Bàtimeuts et entreprises de travaux Services publics de l'État 125.535 100.056 84.029 103.286 41,224 163.580 35.893 82.002 22.785 SIS.390 Page 231. Fabrique de cartouches, ajouter : Puteaux, établissement de l'État. Page 240. La Situation économique de la France donne (d'après le ministère oes finances) pour la production et la consommation du sucre indigène, par année civile :
�388
LA FRANCE.
ANNÉES.
SUCRE FABRIQUE.
SUCRE livré à la consommation!
(Millions de kili
1885 1886 1887 1SS8 1889
261 393 381 395 575
173 203 303 268 279
Page 304. — Le nombre total des brevets et certificats d'addition en 1889 aét de 9.287. Page 320. Le tonnage kilométrique des marchandises transportées sur le cours d'eau administrés par l'État, qui avait été de 3026 millions de tonne en 1887, a été de 3201 millions en 1889. Page 349. Supprimer la dernière ligne du tableau « chemins non concédés » Ajouter le nombre de kilomètres de chemins de fer d'intérêt général ex ploités au 31 décembre 1890. Compléter ainsi le tableau : Chemins de fer d'intérêt général (31 déc. 1890). Ouest Nord Est P.-L.-M Orléans Midi État Ceinture (rive droite) Grande ceinture Compagnies diverses Chemins non concédés 4.718 3.596 4.368 8.324 6.071 2.970 2.658 32 141 551 309
Total 33.535 (*) ( — en 1870 17.575) ( — en 1860 8.655) (*) Déduction faite des parcours communs à deux réseaux qui ne doive être comptés qu'une fois. Page 352. — Chemins de fer d'intérêt général et d'intérêt local (en 18 ( de locomotives Nombre j de voitures pour ( d'employés Recettes recettes (en millions de fr.) Dépenses totales Recette brute totale par kilomètre — nette — voyageurs l Grande vitesse. ) Petite vitesse .. j Diver3eg
m h 624.7
0.819 22.718 275.329
44-2
577.0 33.145 fr. 16.154 fr.
Page 354. Le coût moyen du kilomètre de chemin de fer en 1887 a été de 422367 fr pour les ligues d'intérêt général et de 128800 pour les lignes d'intérêt loca
�APPENDICE.
389
RECTBF pJoe 3gg_ _ Résultats généraux de l'exploitation des chemins de fer (complénd snoil em
ment du tableau).
etRbrute. c •S
ASNÉES. 5! 6 O . 'A "
a o a g-
H u. 9 o
C—i
RECETTES ET DÉPENSES
kilométriques. Dépense. etRc nette.
NOMBRE ABSOLU
(en millions)
NOMBRE
RECETTE M0YBWE
kilométrique.
CO
™S s. a u a 5-Ô o S
73
de j , s ruegayov d 10.1 218.4 e :j tonnes. 78.1 10.1 228.4 82.3
■§
(en m liions) 1881.... 31770 1046 1888.... 32128 1064 1889.... 33162 1141 33.3 33.1 34.4 1,7.2 17.0 10.9 7209 9918 4.54 5.8 5.6 »
7345 10409 4.48 ed voyageurs kilométrques.1 17.5 244.5 S7.2 M » » . »
par Page 395. — Complément du tableau : Effectif de la marine marchande. voyageur.
TONNAGE NAVIRES A VAPEUR. tone. j
I par
ANNÉES.
NOMBRE
des navires.
(en milliers de tonneaux).
Nombre.
Tonnage.
1887 1888 1889
15.237 15.278 15.194
972.525 902.073 932.735
984 1.015 1.066
506.658 509.801 492.684
Page 404. Le tonnage des navires chargés a été (en milliersjle tonneaux) :
NAVIRES.
1887.
1888.
1889.
9.312 13.212 Total 22.524
9.283 13.008 22.891
9.175 13.057 22.232
Page 409. — Monnaies frappées (en millions de fr.).
ARGENT. ANNÉES. OR.
Pièces de 5 fr. 1887 1888.... 1889. 24.6 0.5 17.5
Pièces divisionnaires. 8.9 5.7
»
Page 415. Complément du tableau.
�390
LA FRANGE.
OPi;n.AT!ONS.
1887.
1888.
1889.
1890.
(Millions de fr.).
Paris Escompte \ Succursales Total Maximum.. Taux de l'escompte. Minimum.. Moyenne .. Maximum.. Portefeuille. Minimum.. Moyenne... Maximum.. Circulation . Minimum.. ( Moyenne .. / Maximum.. Encaisse Minimum.. Moyenne V En or (maximum) Total des opérations
3.870 4.398 8.2G8 3 3 3 792 431 578 2.930 2.551 2.719 2.402 2.31G 2.362 1.210 11.576
4.221 4.463 8.684 4 1/2 2 1/2
)>
816 495 n 2.891 2.516 2.347 2.242 )) 1.234 12.005
4.620 6.701 9.180 4 1/2 3 1.076 491
4.18! 4.82 9.00
1.059 493 3.259 2.893
2.59S 2.223
2.592 2.360 1.120 13.450
12.803
Page 425. Complément du tableau : Commerce de la France dans la pêriot 1887-1889 (trois ans).
IMPORTATIONS.
EXPORTATIONS.
TOTAL,
( in
5.150 4.150
millions de fr.
4.447 3.400
9.597 7.550
Page 430. Complément du tableau : Résumé général du commerce extérieur en 1889 : (En millions de francs).
MATIÈRES nécessaires à l'industrie.
OBJETS d'alimentation.
OBJETS fabriqués.
TOTAL.
Impo •tations. Commerce général... — spécial.... Commerce général... — spécial....
2.467 2.262 1.706 1.441 1.147 613 5.320 4.316
Expo •talions.
1.147 941 1.141 837 2.515 1.926 4.803 3.704
Page 431. En 1889, le commerce par mer a été de 6.91G millions et le commerce par terre de 3.207.
�APPENDICE.
391
Pao-e 437- - Commerce général par pays de provenance et de destination en 1889 (exprimé en millions de fr.).
Angleterre
Russie
Suède
Norvège
Danemark
Empire allemand.
Pays-Bas
Belgique
Suisse...:
Portugal I Espagne i Autriche
Italie
[Grèce Turquie
Egypte
États barbaresques Côte occidentale d'Afrique.. Maurice et Cap Autres pays d'Afrique Indes anglaises néerlandaises Philippines Chine, Siarn, Australasie,etc. États-Unis
Mexique
Guatemala
1841.7 250.0 58.0 39,2 17.4 851.0 99.8 1220.7 706.3 75.5 697.6 153.5 436.6 50.3 227.6 55.9 71.0 9.6 30.3 21.9 220 36.0 7.2 319.7 725.1 64.4 7.7
Nouvelle-Grenade '. Venezuela Brésil Uruguay RiodelaPlata Équateur et Bolivie Pérou Chili Haïti Amérique espagnole — anglaise — danoise — néerlandaise Réunion Guyane française Martinique Guadeloupe Algérie Sénégal Sainte-Marie, Mayotte Établissements de l'Inde Indo-Chine française Saint - Pierre et Miquelon (Grande-Pêche) Épaves et sauvetages Total
66.4 45.1 223.8 86.5 444.1 8.3 54.3 28.2 71.0 30.9 12.6 11.8 0.6 22.7 8.0 39.7 38.7 393.7 46.8 2.5 24.2 17.1 33.4 13.6 10.123.8
Page 438. — Exportations par nature de marchandises en 1889. Chevaux Mulets et mules
istiaux
Viandes salées Œufs Fromages Beurres Peaux brutes et pelleteries.. Laines Poils Plumes de parure Soie et bourre Graisse, suif, saindoux Poissons de mer Céréales et farines unes de terre Ugumes secs et farines fruits de table Graines et fruits oléagineux. Graines à ensemencer Sucre indigène Sucre raffiné .'. Cacao
i
50.9 Résines indigènes distillées.. ou a ' | Huiles d'olives 47.8 — de graines grasses.... 17.8 Bois communs 24.9 Lin brut, etc. et étoupes 111.5 Coton en laine Garance 67.6 Tourteaux 109.2 Matériaux 11.2 Or battu, tiré, etc » Fer, fonte et acier 139.2 Cuivre 21.6 Produits chimiques 33.8 Cochenille 20.1 Indigo Garancine 13.3 Couleurs 32.1 Parfumerie 5.2 Médicaments composés 21.6 Savons , 53.2 Acide stéarique ouvré 68.1 Vins Eaux-de-vie et esprits j | Liqueurs j
23.8 9.6 35,2 44.2 10.8 28.3 14.8 24.9 3.3 30.3 30.8 49.5
»
4.0
10.4 14.3 7.5 ■C.P 251.0 67.8
�392 Poterie, verres et cristaux..
LA FRANCE. 43.7 1 Orfèvrerie et bijouterie 11.2 | Horlogerie 5S.6 Machines et mécaniques 200.8 Armes 304.4 Coutellerie 110.2 Tabletterie, etc 14.4 Modes et fleurs art » Instruments de musique 102.7 Articles divers de l'industrie 43.3 de Paris Autres marchandises
»
j^j 42 ' 145 ; 3g y , 437. 3407.
Tissus de soie et fleuret....
—
lin et chanvre
Papier et ses applications... Peaux tannées, etc. (v. peaux
135.4 5.1 Importations par nature de marchandises en 18S9. Chevaux Bestiaux Viandes Œufs ..j Fromages \ Beurre ) Peaux • Laine en masse Poils Plumes de parure OEufs de vers à soie Soie et bourre Graisse brute et saindoux... Guano et engrais Poissons de mer Graisse de poissons 1 Fanons de baleine J Rogues de morues et morues. ) Céréales et farines Riz Légumes secs et farines Fruits de table — oléagineux Graines oléagineuses — à ensemencer Sucre des colonies — de l'étranger Cacao Café Poivre et piment Thé Vanille Tabac Gommes pures exotiques ... Huiles d'olive — de graines Écorce de quinquina Bois communs — exotiques , 17.0 Jute 85.6 Chanvre et étoupes 48.9 Coton en laine 9.1 Soufre et fleur de soufre.... Bitume, pétrole, etc 34.8 Houille et coke 180.3 Cendres et regrats d'orfèvre. 371.2 Fer et acier 7.4 Fonte brute 20.7 Cuivre pur et allié 0.1 Plomb brut et allié 291.6 Étain brut 28.6 Zinc 26.7 Minerais de toutes sortes 37.3 Produits chimiques Cochenille 13.4 Indigo Cigares 365.6 Vins 24.7 Eaux-de-vie, rhum, tafia 17.7 Esprits 64.0 Fils de lin ou chanvre — coton 155. — laine — poils de chèvre 44.2 Tissus de soie 20.5 — laine 20.2 — coton 144.9 — lin ou chanvre... 4.0 Peaux préparées 2.0 Nattes ou tresses Orfèvrerie, bijouterie 19 Horlogerie 13.9 Machines et mécaniques.... 19.2 Armes 19.1 Autres marchandises « 172.8 22.1
31 212 I 6 6 20 19 15 13 31 81
�APPENDICE.
393
I Pages468 et suivantes. — Le mouvement des ports peut être compté de différentes
manières. Il est donné à la page 468 et suiv. en tonneaux de jauge officielle conformément au tableau qui figure à la fin do la Statistique du cabotage publiée chaque année par 1'admiDistration des douanes laquelle comprend le mouvement des navires chargés et sur lest de la grande navigation, de la grande pêche et du cabotage. L'Album de statistique graphique publié par le ministère des travaux publics, donne le mouvement du commerce extérieur et du cabotage en tonnes effectives de 1000 kilogrammes. La différence entre les deux renseignements peut être considérable; ainsi, pour IS8S, le tableau de la Statistique du cabotage porte 5365638 tonneaux et l'Album de statistique graphique 2653 700 tonnes. Pa^e 510. — La population présente (qui n'est pas exactement la même que la population domiciliée) de Paris, au recensement de 1891, est de 2.423.609 âmes. Page 552, dernière ligne, Rocroi étant chef-lieu d'arrondissement, doit être placé après Vouziers. | Page 049. Tenay, Miribel et Sathonay dans l'Ain ne sont pas des chefs-lieux de canton. | Page 072. Troyes, au lieu de : 14°4'41", lire : l°44'4l" ; Arcis-sur-Aube, au lieu rfe: 14»8'21*. lire: 1"48'21". Page CIO. Saint-Malo, au lieu de : 10050 hab., lire : 10500. PageOÎ7. Vienne, au lieu de : 15480 hab., lire: 25480. Page 678. Saumur, au lieu de : 0°24'40", lire : 2°24'40". Page 679 (ainsi paginée par transposition, devrait être p. 681 ; au lieu de : 680, lire: au lieu de; 081 et 682, lire : 679 et 680); Tarbes, pop. en 1801, au lieu de : 0.8, lire : 6.8.
m;
TOME III Page 49. Au lieu de : en prenant pour limite de ce territoire indécis le 31° parallèle... on trouve environ 548.000 k. c. — mettre: ... 30° parallèle... on trouve environ 600.000 k. c. Page 51. En bas du tableau, 2e colonne, au lieu de 42.087? et 520.000 mettre 12-3.087? et G00.000. Page 165. Au lieu de 592.000 k. c, 590.000 parait préférable. Page 241. Au lieu du total 499.460, mettre 489.460 k. c. Page 284 note. Au lieu de 6.814 filles, mettre 6.817. Page 317. Au lieu de : s'élevait à 175.863 âmes; mettre: 177.078.. Page 323. Au lieu de : compris en le Maroni..., mettre : compris entre l'Aoua et le Maroni. Page 339. Au Heu de : le cable s'arrête à Demerard, mettre: le cable qui relie Cuyenne au réseau télégraphique européen a été posé en 1891.
�INDEX
DES CARTES ET DES FIGURES INSÉRÉES DANS LE TEXTE.
PREMIER VOLUME. Hexagone figurant la forme générale de la France j Empreinte d une fougère sur la houille 6 Gryphée arquée I Terrains émergés à l'époque liasique 8! Ammonite 9 Terrains émergés au commencement de la période tertiaire 11 Coupe géologique du mont Valérien lî Plissements et fractures des terrains stratiDés 12 Coupe figurant la succession des terrains dans le bassin do la Seine 13 10. Tracé géométrique et massifs montagneux de la France 15 11. Pente moyenne du mont Blanc 25 12. Esquisse du mont Blanc 2G 13. Vue du mont Blanc du côté de Chamonix et du côté de Courmayeur 21 14. Esquisse des Alpes occidentales (partie septentrionale) 29 15. Coupe et profil de la crête des Alpes occidentales (partie septentrionale) 31 16. Coupe de la crête des Alpes occidentales (partie méridionale) 3' 17. Esquisse des Alpes occidentales (partie centrale) 31 18. Esquisse des Alpes occidentales (partie méridionale) 3 19. Coupe transversale donnant une vue des Alpes de Savoie *' 20. Massifs du Pelvoux ; partie occidentale. (Extrait de la carte de l'Étatmajor au 80 000°.) 10 bis. Contrefort méridional de la chaîne des Écrins 21. Coupe transversale donnant une vue des Alpes du Dauphiné 22. Esquisse des montagnes de la Corse 23. Esquisse du Jura méridional et central 24. Esquisse du Jura septentrional 25. Profil du Jura 0226. La partie la plus élevée du Jura. (Extrait de la carte de l'État-major au 80000».) 27. Profil des Vosges vues de la plaine d'Alsace 28. Esquisse des Vosges 1. 2. 3. 4. 5. G. 7. 8. 9.
�INDEX DES CARTES ET DES FIGURES. 29 La partie la plus haute des Vosges. (Extrait de la carte de l'Étatuiajor au 8000û<>.) 30 Coupe transversale des Vosges et du plateau de Lorraine 31. Esquisse du Hunsruck, de l'Eifel et de l'Ardenne 32; Coupe transversale du Jura, de la plaine delà Saône et du plateau de Langres 33. Langres (d'après la carte de l'État-major) 3i, Mont Auxois (d'après la carte de l'État-major) 35. Coupe du bassin de la Seine JU. Coupe allant de la Seine à Calais par les plateaux 11, Coupe allant de la Loire à la Seine ■ 38, Coupe de la Bretagne occidentale allant du sud au nord 39. Esquisse du Massif central (partie nord-ouest) 10. Esquisse du Massif central (partie nord-est) jl. Profil des Cévennes septentrionales vues de la vallée du Rhône et de la vallée de la Saône 12, Profil des Cévennes méridionales vues de la plaine du Languedoc et de la vallée du Rhône 13, Esquisse du Massif central (partie méridionale) 11. Coupe et profil du Massif central (partie orientale 15. Coupe et profil du massif central (partie occidentale) et de la plaine de l'ouest 16, Monts Dore et monts Dôme. (Extrait de la carte de l'État-major au 320000e.) ii. Esquisse des Pyrénées orientales 18. Esquisse des Pyrénées occidentales» 19. Coupe et profil des Pyrénées orientales vues de la plaine de la Garonne 50. Coupe et profil des Pyrénées occidentales vues de la plaine de la Garonne 51. Cirque de Gavarnie 52. Pic do Vignemale. (Extrait de la carte de l'État-major au 80000°.).. 53. Pic du Midi d'Ossau :.. ili Coupe transversale des Pyrénées par la vallée de la Garonne 55. Bassin du Rhône 55iis. id. id 56. Source du Rhône. (Extrait de la carte de l'État-major suisse au 100000°.) , 51. Bassin de la Garonne 51iis. id. id 58. Sources de la Garonne 59. Confluent de la Garonne et de la Dordogne. (Extrait de la carte de e l'État-major au 80000 .) 60. Bassin de la Loire id. id. 61. Source de la Loire. (Extrait de la carte de l'État-major au 80000°). 62. Confluent de la Loire et de l'Allier. (Extrait de la carte de l'Étatmajor au 80000°.) 63. Bassin de la Seine et de l'Escaut 63 W». id. id M. Source de la Seine. (Extrait de la carte de l'État-major au 80 000°.). 65. Confluent de la Seine et de l'Oise 66. Bassins secondaires de la Manche et du nord de la Loire 61. Bassins de la Meuse et du Rhin jjHis. Bassins de la Meuse et du Rhin (rive gauche) »8. Source de la Meuse. (Extrait de la carte de l'État-major.)
39S
69 73 75 19 80 81 83 87 88 91 94 95 96 97 99 101 102 104 11G 117 118 119 123 125 126 129 142 143 147 162 163 164 165 174 175 176 178 188 189 190 192 199 206 207 208
P».
�396
INDEX DES CARTES ET DES FIGURES.
69. Confluent de la Sambre et de la Meuse. (Extrait de la carte de l'Étatmajor belge au 40000°.) ' 212 70. Confluent de la Moselle et du Rhin. (Extrait de la carte de l'Étatmajor prussien au 80000°.) 223 71. Montagnes et cours d'eau delà Corse 225 72. Longueur comparée des cours d'eau 22] 73. Le Pas-de-Calais. (Extrait des cartes de la marine.) jil 74. La pointe Saint-Mathieu. (Extrait des cartes de la marine.) 253 75. Le cap Cerbère. (Extrait des cartes de la marine.) OJI 76. Le cap Sicié. (Extrait des cartes de la marine.) 261 77. Courbes de la température à Paris 280 78. La Gaule au temps de César 293 79. Les accroissements du domaine royal 309 80. Les archevêchés et évêchés en 17 8 9 321 81. Les parlements, conseils supérieurs et prégidiaux en 1789 329 82. Les gouvernements en 17 89... . 330 83. Les généralités et les pays d'États en 1789 338 84. LeB districts et les arrondissements du département de Seine-otOise 342 85. La frontière nord-ouest 316 86. La frontière nord-est (partie occidentale) 37g 87. La frontière nord-est (partie orientale) 381 88. Carte de la densité de la population en 1886 402 89. Habitants nés dans le département et hors du département (recensement de 1881) 405 90. Population par sexe et par état «ivil 406 91. Natalité, nuptialité et mortalité de la France (1801-18 85) 40; 92. Pyramide de la population disposée par âge et par état civil 401 93. Criminalité depuis 1831 43! 94. Instruction des conscrits, des époux et des épouses..., 431 95. Population par cultes 43( 96. Contingent et armée depuis la Révolution 463 90 iis. Dépenses et recettes ordinaires et extraordinaires de l'État, de 1801 à 1885 48' 97. Comparaison des contributions directes et indirectes depuis 1801... 481 98. Dette publique et dépenses par ministère de 1830 à 1885 49 99. Contributions directes depuis 1815 (avec la contribution foncière de 1790 à 1886) ® 100. Enregistrement, greffe et timbre depuis 1800 50 101. Droits de douane, de navigation, de statistique, etc., de l'an IX (1800-1801) à 1886 50 102. Impôts sur les boissons depuis 1801 50 103. Impôts indirects depuis 1801 50 104. Tabacs depuis 1853 51 105. Carte des contributions publiques par département en 1883 51 106. Mouvement des caisses d'épargne depuis 1835 5' 107. Produit des octrois depuis 1825 ■ 51 108. Dette publique de 1815 à 1887 • 52 109. Nombre d'écoles primaires et d'élèves des écoles primaires depuis 55 1832
DEUXIÈME VOLUME. 110. Coupe de la vallée du Graisivaudan et du versant occidental de la pjiaîne de ïtelledonne, indiquant les zones de végétation .••
�INDEX DES CARTES ET DES FIGURES. 111. Superficie comparée du territoire agricole par nature de culture... 11!. Superficie, rendement et valeur de la culture des céréales et des pommes de terre 113, Récolte du froment et de l'avoine et prix, du froment de 1815 à 1880 111. Carte statistique de la récolte du froment par arrondissement 115, Récolte duméteil, du seigle, de l'orge, du maïs et millet do 1815 à 1886 116. Carte statistique delà récolte de l'avoine par arrondissement il, Carte de la récolte du maïs par arrondissement US. Carte delà récolte du sarrasin par département 119. Carte de la récolte des pommes de terre par département 120- Importation et exportation des grains et farines de froment, épeautre et méteil (commerce spécial) de 1827 à 1886 IJI. Récolte des pommes de terre de 1825 à 1886 1B. Carte de la production des légumes par département 123. Superficie et rendement des cultures industrielles en 1885 121, Carte de la production des betteraves par département 125. Superficie et rendement de la culture des betteraves à sucre en 1885 126. Carte de la production du chanvre par département |27, Carte de la production du lin par département 138. Carte statistique du colza 129. Carte des prairies artificielles par département 130. Superficie et rendement des cultures fourragères 131. Carte des prairies naturelles par département 132. Culture et récolte (avec leur valeur approximative) du vin de 1868 à 1886 133. Superficie et rendement des vignobles 134. Carte de la production du vin par département 135. Production du cidre et de la bière de 1830 à 1887 136. Production et commerce de l'alcool (alcool pur du commerce) de 1830 à 1886 131. Carte des forêts par département 138. Carte de la race chevaline par arrondissement 139. Carte de la race bovine par arrondissement 140. Carte de la race ovine par arrondissement 141. Carte de la race caprine par département 112. Carte de la race porcine par département 143. Carte de la volaille par département 144. Pêche cotière de 1853 à 1885 115, Pèche du hareng, de 1856 à 1885 116, Pêche de la morue, de 1827 à 1884 HJ, Evaluation du capital foncier agricole de la France 118, Évaluation du capital d'exploitation agricole de la France H9. Evaluation des principales charges delà culture 150. Evaluation du revenu brut agricole (.51. Carte par département de la valeur vénale de l'hectare des terres de labour •52. Carte de la production du sel 153. Production du sel (1853-1886) 154. Carte de la production des métaux dans les mines et dans les usines 155. Production du plomb, du cuivre et du zinc (1820 à 1885) 156. Production et consommation de la houille (1815-1886) , 151. Production de la fonte, du fer et de l'acier (1815-1886)
397 22 4G 50 52 53 55 58 59 60 62 64 65 66 67 68 74 75 76 78 82 84 88 90 94 102 104 116 126 134 135 139 140 143 148 149 150 154 158 159 160 165 182 183 190 193 195 196
�398 158. 159. 160. 161. 162.
INDEX DES CARTES ET DES FIGURES. 20'
Production de la tourbe (1853-1885) Le bassin du nord dans sa partie orientale (coupe du sud au nord).. Carte delà production des bassins houillers Coupe verticale du bassin du Creusot (puits Chaptal) Le bassin de la Loire dans sa partie orientale (coupe du sud au nord 163. Coupe du bassin d'Alais, dans la partie de la Grand'Combe (Champelauson et Sainte-Barbe) 164. Coupe de la grande couche de Commentry 165. Coupe d'un haut-fourneau 166. Carte de la production de la fonte 167. Machines à vapeur (1840-1876) 168. Carte de la force des machines à vapeur fixes 169. Marteau-pilon 170. Importation de suifs et de graisses de toute sorte (1827-1885) 171. Importation d'huiles d'olive et d'huiles de graines grasses (18531885) 172. Importation de graines oléagineuses (1827-1885) 173. Développement des industries du cuir 174. Production et consommation du sucre indigène (1853-1885) 175. Production, importation, consommation et exportation du sucre (1820-1885) 176. Atelier de tissage 177. Importation du coton (1827-1885) 178. Importation et exportation des fils et tissus de coton (1827-1885). Valeur 179. Carte de l'industrie du coton 180. Importation de lin, de chanvre et de jute (1827-1885) 181. Importation et exportation des fils et tissus de lin, de chanvre et de jute (1827-1885) 182. Carte de l'industrie linicre 183". Importation delà laine en nature (1827-1885) 184. Importation et exportation des fils et tissus de laine (1827-1880)... 185. Carte de l'industrie lainière 186. Importation et exportation des soies (1827-1886) 187. Exportation et importation des tissus de soie (1827-1886; 188. Importation des bois communs et exotiques (1827-1885) 189. Hôtel des Invalides 190. Cathédrale de Chartres 191. Château do Chambord 192. Pont du Gard 193, Brevets d'invention (1814-1886) 194. Tonnage kilométrique des voies navigables (1847-1887) 195. Carte figurative de l'importance des transports sur les voies navigables 196. Bief de partage du canal de Bourgogne 197. Double versant du canal du centre 198. Longueur des chemins de fera diverses époques 199. Carte indiquant les recettes des principales lignes de chemin de fer 200. Mouvement général du trafic des chemins de fer d'intérêt général (1841-1885) 201. Transport des lettres, imprimés, etc., par la poste (1830-188G) 202. Dépêches télégraphiques (1853-1886) 203, Effectif de la marine marchande (1837-1886) 204 Mouvement du cabotage (1853-1886)
50 ^ i 2 21 22 22 2r % 22 2; 24' 2' 25 25: 26 %' 2fl 2" 21 2î| 2t 3 31)
3
3 3
3
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35
3 3
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i
�INDEX DES"CARTES ET DES FIGURES.
399
!05, Mouvement de la navigation des quatre grands ports : Marseilln, le Havre, Bordeaux, Nantes (1830-1886) 398 !0G. Mouvement de la navigation dans les ports de France (1827-18SG).. 399 îOi! Mouvement dans les ports de France. — Part des navires chargés, français et étrangers, dans la navigation avec les colonies françaises, l'étranger et les grandes pêches (1827-1886) 400 !08, Part des pavillons français, anglais, italien, allemand, dans la navigation de concurrence, navires chargés (1853-1SS6) 401 !09. Part des pavillons des États secondaires (comparés au pavillon allemand) dans la navigation de concurrence, navires chargés (18531880) 402 110. Mouvement général de la navigation à voiles et à vapeur (navires chargés de tout pavillon) dans le commerce de la France avec les colonies françaises et l'étranger, et dans les grandes pêches (1835-1886) 403 111. Mouvement de la banque de France (1800-1887) 420 112. Commerce comparé de la France par périodes décennales (commerce général et commerce spécial ; importation et exportation de numéraire (1837-1886) 426 113. Mouvement commercial de la France par années. Commerce général et commerce spécial (1827-1886) 427 114. Commerce par terre et par mer (1830-18S6) 428 115. Importation et exportation des céréales et de leurs farines, commerce spécial (1853-1880) 444 ÎI6. Importation et exportation des bas grains (seigle, maïs, orge, avoine, sarrasin) (1827-1885) 445 111. Consommation du café en France (1827-1886) 446 118. Importation et exportation de l'or et de l'argent (lingots et monnaies), commerce spécial (1830-1886) 447 119. Commerce de la France avec l'Angleterre (1827-1886) 548 110. Commerce de la France avec la Belgique et les Pays-Bas (1827-1880).. 449 81. Commerce de la France avec le Zollverein, la Suisse, l'AutricheHongrie (1827-1886) 450 82. Commerce de la France avec l'Italie (1827-1886) 451 83. Commerce de la F'rance avec l'Espagne et le Portugal (1827-1886)... 452 24. Commerce de la France avec la Russie (1827-1886) 453 1!5, Commerce de la France avec les États Scandinaves (1827-1886) 454 86. Commerce de la France avec la Turquie, la Roumanie et la Grèce (1851-1886) 455 fil. Commerce de la France avec l'Égypte, Tripoli et le Maroc (18271886) 456 88, Commerce de la France avec les pays d'Afrique des côtes océaniques (1851-1886) 457 89. Commerce de la France avec les pays d'Asie et d'Océanie (1827-1886). 458 80. Commerce de la France avec les États-Unis (1827-1886) 459 Hl. Commerce de la France avec les colonies britanniques, néerlandaises et danoises et avec les deux républiques de l'île Haïti (18271 1886) 460 81. Commerce de la France avec le Mexique, l'Amérique centrale, la Colombie et le Venezuela (1827-1886) 461 |'3. Commerce de la France avec le Brésil (1827-1886) 462 "4. Commerce de la France avec la République Argentine et l'Uruguay (1827-1886) -463 Commerce de la France avec la côte du Pacifique, Amérique du sud (Chili, Pérou, Bolivie, Équateur) (1827-1886) 464 «■ Transit des marchandises en France (1857-1886) 466
�400 237. 238. 239. 240.
INDEX DES CARTES ET DES FIGURES.
Marchandises entreposées (1853-1886) Importance relative des marchandises dans les principaux ports. Importance relative des principales douanes Commerce comparé de la France, des grandes puissances européennes et des États-Unis (1845-1886) 240 bis. Commerce comparé de la France et de l'Angleterre (1815-1845).. 241. Cours de la rente française (1798-1888) 242. Carte de la richesse probable par département, d'après les valeurs successorales 243. Vue de Paris 244. Accroissement de la population de Paris (1675-1886) 245. Budget de la ville de Paris 246. Plan de Paris au 200000e 247. Plan de Rouen au 200000e 248. Plan du Havre au 200000e 247 bis. Plan de Lille au 200 000e 248 bis. Plan de Roubaix au 200000e 249. Plan de Lyon au 200000e 250. Vue de Lyon 251. Plan de Lyon. (Extrait de la carte de l'État-major au 80000e.) 252. Plan de Marseille au 200 000e 253. Vue de Marseille 254. Plan de Marseille. (Extrait delà carte de l'État-major au 80000e.).. 255. Plan de Toulouse au 200000e 256. Plan de Bordeaux au 200 000e. 257. Plan de Saint-Étienne au 200000e 258. Plan de Nantes au 200000e
TROISIÈME VOLUME.
259. Esquisse de la géographie physique de l'Algérie (partie occidentale).. 260. Esquisse de la géographie physique de l'Algérie (partie orientale).. 261. Essai de coupe de l'Algérie, du nord au sud 262. Coupe de l'Algérie, de l'ouest à l'est (partie occidentale) 262 bis. Coupe de l'Algérie, de l'ouest à l'est (partie orientale) 263. Gorges de la Chiffa 264. Progrès de la population européenne en Algérie 265. Vue d'Alger 266. Production agricole de l'Algérie (1872-1888) 267. Commerce de l'Algérie d'après la Direction générale des douanes (1835-1888) 268. Commerce du Sénégal, de 1841 à 1889 269. Commerce de Mayotte, Nossi-Bé et Sainte-Marie-de-Madagascar (1852-1889) 270. Coupe de la Réunion 271. Canne à sucre 272. Commerce de la Réunion (1840-1889) 273. Commerce des Indes françaises (1845-1889) 274. Riz .' 275. Commerce de la Cochinchine (1870-1889) 276. Commerce de Saint-Pierre et Miquelon 277. Commerce de la Guadeloupe 278. Exportation du sucre de la Martinique 279. Cacaoyer
�INDEX DES CARTES ET DES FIGURES.
401
jjj Commerce de la Martinique 324 iil. Commerce de la Guyane 339 ï!. Superficie et population comparées de la France et de ses possessions coloniales 345 jjjjis. Superficie et population comparées de la France et de ses possessions coloniales 348 S, Commerce des colonies avec la France et avec les pays étrangers (1840-1888) 357
LA PIUNCK.
III.
—
26
�INDEX
DES TABLEAUX DE STATISTIQUE INSÉRÉS DANS LE TEXTE.
PREMIER VOLUME. Tableau récapitulatif de la géologie — — du relief du sol — — des principaux cours d'eau Tableau de la température Tableau de la température et do la pluie dans certaines localités de chaque climat Tableau de la France ecclésiastique — des gouvernements militaires avant 173!) — récapitulatif des principaux accroissements du domaine royal de 987 à 1789 et des modifications territoriales depuis 1789 Tableau des changements administratifs depuis 1789 — des départements avec leurs chefs-lieux et leurs arrondissements, ainsi que leur rapport avec les anciens gouvernements Tableau récapitulatif des frontières État de la population de 1700 à 18SG Mouvement de la population, 1877-1SSI Superficie actuelle, population et densité des départements et arrondissements en 1801, 1810 et en 1880 Répartition des inscrits des quatorze classes de 1872 à 1885 Engagés conditionnels (1877 à 1880) Les corps d'armée et les régions territoriales Los arrondissements maritimes Les contributions directes et les patentes par département, en 1830 et en 1887 L'enregistrement et les boissons par département, en 1830 et en 1S8G... Cours d'appel et départements qui en ressortissent Année scolaire 1880-1887. Nombre d'écoles et d'élèves Enseignement supérieur Académies et départements de leur ressort Archevêchés et évêchés suffragants DEUXIÈME VOLUME, Répartition de la petite, de la moyenne et de la grande propriété Tableau comparé do l'étendue des propriétés.
�INDEX
DES
TABLEAUX
DE
STATISTIQUE.
403 18 21
Contenance imposable des terres, par nature de culture Étendue comparée du territoire agricole eu milliers d'hectares Tableau par département des diverses catégories de territoire, évaluées eu centièmes de la superficie totale Tableau de la culture des céréales depuis 1815 • Production moyenne annuelle des céréales Valeur à l'hectare du produit des céréales Les dix départements qui, en 1886, ont produit le plus en froment et en avoine Production, par département, des céréales et de la pomme de terre..... Moyenne des prix de l'hectolitre de froment de 1797 à 1885 Production des cultures industrielles par département Production des arbres à fruits par département en 1886 _ des fourrages par département en 1886 — et consommation du vin (Enquête de 1882) — du vin par département — de l'alcool en 1885 — et valeur des fruits Superficie et production des bois et forêts Recensements des animaux de ferme , Animaux de ferme par département en 1886 Consommation de la viande — — à diverses époques Superficie du territoire agricole Valeur moyenne de l'hectare des diverses cultures Production des mines et usines métallurgiques (fer excepté) de 1816 à 188G. — de la houille et du fer depuis 1802 — des combustibles minéraux par département à diverses époques -. •Machines à vapeur depuis IS'IO Principales industries qui emploient la vapeur Machines à vapeur en 1886 Production du sucre indigène — en 1885 du sucre, du savon, du papier et carton par département Industries textiles en 1885 Brevets d'invention délivrés en 1810 Longueur des lignes de chemins de fer exploitées par réseau, à diverses époques ER Longueur des lignes construites ou à construire par réseau, au 1 janvier 1888 Dépenses d'établissement des chemins de fer au 31 décembre 1885 — — par réseau au 31 décembre 1885 des chemins de fer d'intérêt général Matériel, personnel, recettes et dépenses des chemins de fer en 1885 Résultats généraux de l'exploitation des chemins de fer d'intérêt général. fréquentation des chemins de fer par réseau en 1885. Effectif de la marine marchande Mouvement du cabotage Mouvement de la navigation avec les colonies, avec l'étranger et la grande pêche Monnaies frappées de 1871 à 1887 tableau des espèces d'or et d'argent fabriquées eu France selon le système Mimai, de 1795 au 31 décembre 1887 «anque de France (avec ses succursales) Opérations des succursales eu 1S36
25 44 47 47
55 56 61
70
72 80 80 92 105 109 113 122 130 141 142 153 157 189 198
199 224 224 225 247
248 252 304
349
350 351
351 352 386 387 395 397
404 409
410 415 417
�404
INDEX DES TABLEAUX DE STATISTIQUE. ^
Commerce de la France par périodes décennales Résumé général du commerce extérieur à diverses époques Commerce général par terre et par mer — — par pays de provenance et de destination Exportations par nature de marchandises Importations — — Fortune privée d'après divers économistes Évaluation de la richesse mobilière et immobilière, d'après divers économistes Richesse présumée des départements Tableau de la population de Paris de 1675 à 1885 Population de Paris par arrondissement Consommation annuelle, par tête, des habitants de Paris Tableau récapitulatif, par département, de la géographie économique; de la population des chefs-lieux de département, d'arrondissement et de canton, d'après le recensement de 18S 6 Superficie de la France par département Positions géographiques. Altitude et population des chefs-lieux de département, d'arrondissement et des villes de plus de 10,000 habitants.... TROISIÈME VOLUME. Température de chaque mois en Algérie Population de l'Algérie en 1S8G Accroissement de la population européenne en Algérie Tableau des principales cultures de l'Algérie Bétail en Algérie Chemins de fer d'Algérie Navigation en Algérie Commerce général de l'Algérie (1831 à 18S0) — — importations et exportations (1831-1888). — spécial du Sénégal avec la France — de Mayotte, Nossi-Bé et Sainte-Marie-de-Madagascar avec la France Commerce de la Réunion avec la France — des Indes françaises, de l'Indo-Chine et des Établissements français en Océanie avec la France Commerce spécial de Saint-Pierre et Miquelon avec la France — — de la Guadeloupe avec la France — — de la Martinique avec la France — — de la Guyane avec la France Budget des colonies françaises Tableau des cultures et de la production à diverses époques à la Réunion, à la Guadeloupe, à la Martinique, au Sénégal et en Cochinchine Les banques dans les colonies françaises La balance du commerce, par Arnould (Tabl. n° 12) Résumé du commerce des colonies françaises avec la France, entre elles et avec l'étranger ■ Évaluation de la superficie des États européens qui possèdent des territoires hors d'Europe Tableau récapitulatif des possessions de la France hors d'Europe
430 431 43] 4391
490 j 4911
su
510 521
0321 Gîo| Cîl|
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l
�TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES
NOTA. —
Les noms de lieu sont imprimés en romain; les aulres noms sont imprimés en italique. Les chiffres romains indiquent le volume, les chiffres arabes, la page.
A
Aa(riv.), 1,207, 520, 238, 24t. — II, 331, 332,409,641, 642. Aarid, III, )I3. Aarcfriv.), 1,58, 69, 61, 207, 217, 219, 220,221,227, 238. Aliancourt, II, 362. Abbainville, 11,220. Abbaye (lac de 1'), I, 142, 229. Abbecourt, II, 326. Abbevillc, I, 203, 312, 370, 422. — II, 124, 261, 265, 272,276,327, 362, 363,471, 342, 641, 684. Abbeville (traité if), I, 308, 312. Abbilibi (lac), III, 281. AI>d-c]-Kadcr, 111, 34, 44, 4b, 67, 68, . 70. Abd-en-Nour (tribu), III, 27. Abd-cn-Nour, (plateau des), III, 19. Abdi (oued), III, 29. Abeilles (miel et cire), II, 24,30,33, 34, 144, 6 8 0 , 6 16, 634, 639, 643,647, 651, 656, 667,658, 661,062,664, 665. - III, 90, 115, 141,170,171, 186, 2Î3, 368. Abénakis (tribu), III, 277, 283. Aber-Benoit, I, 199, 202, 252. Abcr-Vrac'h, I, 199, 20i,252,399, 482. - II, 330, 476. Abcsse, II, 2-22. Abiod (cl-), III, U 29, 38.
Abloui, II, 222. Abodi (monts de), I, 127. Abondance, II, 37, 651. A bra ham (plaine d'), III, 284. A brvncatui (peuple), I, 294. Abricots, II, 108, 111, 113. Abriès (col d'), I, 35. Aby, III, 147. Abymes, 111,309. Académie de médecine, -1, 544. Académies, 1, 543, 545. Académies (circonscriptions universitaires) , I, 345 , 543. — III, 64. Acadie, III, 3, 273, 274, 275, 281,282, 283, 285,286, 291. Acclimatation, II, 146. Accous, II, 659. Acbahoun, 111,24. Achcnau (riv.), I, 174, 184. — II, 235, 341, 634. Achères, II, 354. Adieux, II, 641. Achiet, II, 363. Achour (impôt), III, 63, 109. Acier, II, 214 et suiv., 433, 438, 442,452, 650, 067. — III, 385. Ack (pays d'), II, 36. Acles (col des), I, 35, Acolin, I, 175, 179, 234. Acquigny, II, 359. Addar (râs), III, 14. Addo (riv.), III, 148, 149, 367. Adels, III, 64. Adcn-Vat, III, 337. Adi (mont), I, 127.
Adjeroud.lll, 10,11, 12, 48, 365. Adjim (passe d'), 111, 14. Adjoints, I, 445. Adjots (les), II, 214. Administration, I, 427, 438 et suiv. — III, 5, 59, 106, 137,180, 197, 205, 231, 246, 287,300, 316, 334. Adoumas, III, 157. Adour (fleuve etbassin), I, 116, 117, 127, 130, 169,233, 259, 284. — II, 138,337, 338, 382, 383,589,595, 596, 599, 655, 65rf. Ad piscinanl,III, 43, 74. Adran.III, 204, 219. Adrâr, III, 26. Adrum ète , voir Sousse, III, 111. Adnatïci (peuple), I, 293. Adula(mont), 1,215. Adulis (baie d'), III, 191. Aidificia, I, 298. JEdui (peuple), 1, 294. yEgeri (lac), I, 221. Aéia, III, 245. Aéié, III, 138. JE-pyornis, II, 167. A far, III, 190. Afl'(riv.), 1,186,199. — II, 342. Affaires étrangèrrs {ministère des), I, 442. — III, 9. Affreville, III, 96, 97. Aflou, III, 41. Afrique, I, 475. — II, 432 et suiv., 457,459, 460,46t. — III, 1, 2, 4, 5, 9, 10 à 191, 341,
343, 352,363,365. Afrique (établissements de la côte occidentale d'), III, 352. ÎB franAfrique (C çaise d'), 111, 72. 92. Afrique (mont), I, 60, 81, 136. Afrocei), III, 26. Agadès, II, 39. Agal, III, 190. Agay, II, 172. Agay (rade d'), I, 143, 266. Agde, I, 262, 295, 300, 327, 328,482. — II, 337, 406, 470,480,583, 667. Agde (monts d'), I, 100. Agel (mont). 1,40. Agen, I, 161, 327, 328,332,345,373, 417,424, 627, 548. — II, 101, 336, 376,381, 383, 593, 657,678. Agendicum, 1, 294. 304, Agénois, I, 308, 311, 341,361. — 11,38, 108. Agent municipal, I, 341. Agents voyers, I, 451. Aghalik, III, 61. Aghazlia (tribu), III, 53. Aghriouu, III, 35.Agly. I, 159, 233, 262. —II, 84, 655. Agnel (cold'), I, 38, 132. Agniers (peuple), IU, 276. Agonnousionni(çcvLpIe),voir Iroquois. Agout (riv.), I, 163, 165,234.-11,668. Agricole? de la
�406
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
France (régions),
H,
Agriculture I, 428, 430,438, 458,459. — II, I et suiv., 151 et suiv., 422. — III, 75 et suiv., 113, 140, toi, 109, 198, 208,222,230, 249, 308, 318,336, 349. Agriculture (ministère de l'), 1, 443, 458. — III, 66. Ahaggar, III, 118, 119, 120, 121, 122. 366. Ahmadou (Etats d'), III, 134, 135, 140. Ahoureï (baie d'), III, 263. Ahr (riv.), I, 206, 225, 239. Abun, II, 209. 293, 609, 664. Aïça (djebel), III, 28. Aiffres, H, 380. Aigle (bee de 1'), I, 143, 265. Aigle (cap de 1'), III, 286. Aignan, II, 656. Aignay-le-Duc, II, 648. Aigoual(mont de 1'), I, 97, 98, 99, 137. — II, 666, 667. Aigre, II, 99, 659. Aigrefeuillc, II, 330. 659. Aigremont, I, 3S0. Aigrettes (pointe des), III, 178. Aigu (mont), I, 80. Aiguebclle, II, 650. Aiguebelette(lacd'), 1, 142, 154, 229. — II, 650. Aigueblanche, II, 335. Aiguebrun, 1, 54. Aigueperse, II, 665. Aigues-Mortes, I, 97, 272,392.-11, 335, 375, 481,582, 667. A i gues-Mortes (golfe d'), I, 263. Aiguille (mont), I, 51, 134.-11, 651. Aiguille (pointe de 1'), I, 162, 256. Aiguilles (les), I, 29, 41, 133.-11, 650. Aiguiller (puy del'), 1,105. Aiguillon (village et baie de l'),I. 256. — Il, 151, 478. Aiguillon (pointe de l'),I,162. —11,478. Aigurande, II, 663. Ailette (riv.), I, 195, 237.
a,
Aillant, II, 647. Aille, I, 143, 157. Aillevillers, II, 221, 368,369,559, 646. Ailly (pointe d'), I, 245. Ailly-le-Haut-Clocher, II, 641. Ailly-sur-Noye, II, 641. Aime, II, 650. Aimé-Martin (pointe), III, 252. Ain(riv.), 1,60,142, 149, 232, 369. — II, 557, 500, 047, 649. Ain (dép. de 1'), I, 369, 371, 402,410, 411, 426,432,435, 452,453,457,477, 497,499,527, 535, 544,-11, 18, 25, 56, 70, 72, 75, 80, 92, 96, 130, 132, 166,198, 225,242, 244, 248,252,280, 294,498,502,557, 649, 670, 671. — III, 380, 382, 385. Ain (combe d'), II, 37. Aïn-Barbar, III, 93. Aîn-Beîda, 111, 19, 73, 88,97. Aîn-Draham,lII,32, 112. Aïn-Kahla, III, 29. Aïn-Madhi, III, 71. Aïn-Merdja, III, 95. Aïn-Mkeberla, III, 94. Aïn-Mokra, III, 9.'. 97. Aïn-Nouissy, 111,94. Aïn-Sedma, III, 93. Aïn-Sefra, III, H. 48, 97, 122, 365. Aïn-Sfissifa, III, 11, 93. Aïn-Talazid (foret d'), III, 25. Aïn-Tekbalet, III, H, 94. Aïn - Témouchent, 111, 15,85, 89, 93, 97, 365. Airaines, II, 265. Aire (riv. H^-Savoie), I, 142, 153. Aire (riv. Ardenncs), 1, 196, 237. Aire-sur-Adour, I, 327, 328, 338. — II, 596, 658. Aire-sur-la-Lys, 1, 205,321,375, 376, 378, 398. — II, 331, 545, 642. Aire à laBassée (canal d'), II, 331. Aires (col des), 1, 117, 199. Airon, I, 201,237.
Avirault, II, 380, 660. Aisne (riv.), I, 195, 237.-11,75, 319, 327,528, 532,640, 644. Aisne (canal latéral à 1'), II, 325, 326. Aisne (dép. de 1'), I, 368, 371, 402, 403, 410,411, 425, 429, 430,432, 436, 452,453, 457,476, 495 497,499, 508, 514,527, 543. — II, 10, 12, 18, 25, 51, 64, 65, 70, 72, 75, 79, 80, 92, 96, 103,120, 127, 130, 137, 143, 164,165, 197,198,205, 225, 226,229,242, 244, 248,252,255, 272, 274,275,287, 289, 293,306, 307,498, 500, 501,502,525, 529,640, 670, 671. - III, 380, 385. Aisne à la Marne (canal de 1'), II, 326, 641. Aïssi(oued), III, 35. Aix,I, 296,328, 332, 356, 372,412,457, 459, 527,537, 540, 542,544, 546, 547, 548. — II, 186, 211, 233, 283, 372. 572,574,652, 673. — III, 65, 373. Aii (lignite d'), II, 211, 652. Ail (île d'), I, 257, 393,394.-11, 602. Aix-les - Bains, II, 185, 371,372,567, 650. Aix-la-Chapelle (Allemagne), 1,76. Aix -la-C hapelle (traitéd'), I, 319, 361, 375, 396. — III, 194, 283. Aix-d Angillon(les), II, 662. Aix-en-Othe, II, 643. Aixe - sur - Vienne, I, 102. — II, 664. Aizae (coupe d'), I, 97. Ajaccio, I, 327, 328, 345, 372,413, 457, 482, 528. 548, — II, 406, 483, 586, 654, 674. Ajaccio (golfe d'), I, 269. Ajarra (cirque d'), III, 146, 149. Ajo (cap). I, 259. Ajoié, II, 36. Ajol (val d'), I, 79. Ajol (village, vat d'), II, 553.
Aka-Marou,m "65 Akoas, III, (s/" ' Akouker (pied'), m Aksadoufcold'),",!, Al-Àdji, m, 4. Alagnon (riv.), i 175, 180, 235. II, 665, 666. Alain's (peuple), I 1 294. Alaigne, 11,668, Alais, I, 328, 37) «3, 415,453,542 - H. 145, 146, 181,222,233,280 293, 306,344,371 375,580,582,667 675. ' Alais (bassin hoiiil. 1er d'), H, 208, 5 8 0 , 582 , 667. Alais au lthone (chemin de fer d'), II 3 4 9 , 350,375. Alais (pays d', II, 39. Alamania, 1,302. Alamans (peuple) I, 302. Alangoua, III, 147. Alaric (mont, d'), I, 116, 120, 138. Alba (monts d'), I 56, 134. Alban, II, 668. Albane(nv.), 1,153. Albaiinc, I, 61,142, 150, 232. - II, 370. Albâtre, II, 178,658. Albe (pie de 1'), I, 116, 121,138. Albens, II, 650. Albcres (monts), I, 114 et suiv., 138, 262, 391. Albergian (mont), I, 39. Alberoue, II, 38. Albert, II, 231, 543, 641. Albertville, I, 154, 372,390. 421,530, 5 3 7.-11,372,566, 650,682. Albestroff. I, 357. AIbi, I, 165, 326, 327, 328,372,422, 548. - N, 179, 3 0 2 , 3 7 9 , 3 8 3,588, 668, 684. Albigeois, I, 308.— II, 39,98,141,579. Albiœci (peuple), I, 295. Albon (sires d'), I, 303, II, 567. Albreda, III, 12', 128. Albrct, II, 38, 590. Albula, I, 215, «i», 328. Album de sfa/««-
�TABLE ALPHABETIQUE DES MATIERES.
!0S. nue qraphique, III, 303. Albv. », 031„ Almol,\, 500.-II, 103,231, 546,624, 659, 667. — III, 212, 319, 382. Aidées. — villages de l'Inde, III, 195. Aidée (grande), III,
,95, , , ildules (col des), I, 117, 127. Alençon, 1,180,314, 332, 337, 338,370, 419,457.-11,124, 267,281,284,359, 360, 535, 540,636, 680. Alençon (campagne d'), 1,89.-H, 27,
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Alençon (duché d ), 11, 535. Alep (pin d'), "> 114, 583. — III, 82. Aléria (ville et plaine d'), I, 58, 327. -11,39,587. Alcth (Aude), I, 327, 328.-11,187,584. Aleth (Ille-et-Vilaine), 11, 36,626. Aletsch (glacier), 1, 145. Alexandrie, II, 407, AlfaMl 86, 87, 95, 100,115,117, 353, 265, 366. Alfortou Alfurtville, I, 459, 542. — II, 135, 175,237,527. Algajola, II, 172. Alger (ville et dép. ouprov. d'),1,478, 479, 527,540,543, 544, 548. — II, 392, 406. — III, 4, 10, 12. 39, 40, 42, 46, 48, 49, 50, 53, 54, 58, 61, 64, 65, 66, 68, 76, 80 et suiv., 86, 88, 89, 92, 93, 95, 96, 97, 98, 99, 100, 341, 365, 366. Alger (baie d'), 111, 12, 365. Alger (massif d'), III, 25, 69. Algérie, I, 444, 479. — Il, 406, 433, 435,442,459,478, 479 et suiv.— III, 4, 7,8, iOetsuiv., 106,108, 136,289, 334, 341, 343,344, 348, 352, 353,356, 302, 365, 376. Alqérie (banque d'), III, 101. Algérie (chemins de 1er de 1'), III, 36, 72, 73, 98.
35.
Algonquins (peuple), III, 274, 277. Alia(ràs el-), 111,36. Aliénés, I, 426, 450, 518. Alima(riv.),IIl. 150, 367. Alimentation, 1,429. — II, 239 et suiv., 518. Alise -Sainle - Heine (Alesia), I, 294, 295, 296. — II, 554, 556. Aliso (riv.), I, 225. Alislro, I, 269. Alizé (vent), I, 271. — III, 302. Allaine(riv.),1,142, 151.-11,646,047. Allaire, II, 633. Allan, II, 176. Allanche, II, 665. Allée-Blanche (glacierdel'),!, 26,28. Allègre, II, 666. Allègre (pointe), III, 301. Allemand (empire), (voir Empire allemand.) Allemagne et Allemands, I, 76. 430. — Il, 175, 540 — III, 210, 263, 207. Allerey, II, 372. Allevard, II, 185, 213, 222,568, 651. Alliance (coupée de 1'), III, 244. Allier (riv.), I, 103, 175,179,226,235, 368.- 11,40,117, 340, 371,007, 611, 612,613,662,663, 665, 666. Allier (dép. de 1'), I, 368, 373, 402,411, 430, 436,452,453, 457,477, 497,499, 527, 535, 544. — H, 12, 13, 18, 23, 24, 25, 49, 54, 56, 63, 70, 72, 79, 80, 92, 130, 132, 135, 137,141, 163, 166,172, 173, 180, 186, 198,203, 221, 223, 225,248,252, 262,292,502,611, 663, 670, 671. — III, 380, 382, 385. Allobroges (peuple), I, 295. — II, 564, 567. Alloches (poisson), III, 92, 115. Allos.ll, 653. AIlos (lacd'), 1,143, 156, 157, 229. Alloue: (jésuite), 111, 280. Allumettes, I, 512. — 111, 223.
Aima, III, 46, 365. Ahnanac/inational, I, 459. Almanys (chefs), III, 136, 139. Aïoli (île), III, 253. Alouettes (mont des), I, 112, 138. Alouettes, II, 147. Aloxe-Corton, II, 95. Alp(puigd'), 1,120, 138, 214. Alpes, I, 4, 7, 9, 13, 14, 17, 19, 20 et suiv., 60, 132 et suiv., 140 et suiv., 153, 156, 229, 872, 274,276,277, 233, 291, 347, 348,359, 369, 389 et suiv., 424,426,427, 428. — II, 4, 31, 51, 58, 86, 107, 111, 114, 117, 119, 126, 128, 132, 130, 172, 174,176,185, 191,210,213,223, 304,307, 310, 370, 373, 565, 569. — III, 372. Alpes (provinces romaines des),1,297, 326. Alpes (Grandes et Petites), I, 23. Alpes Algaviennes, I, 214. Alpes Bernoises, 1, 144, 214. Alpes Centrales, I, 13. Alpes du Chablais, I, 29, 133, 389. — II, 651. Alpes f.ottienncs, I, 4, 23, 24, 34, 35. 36, 132, 134, 143, 389. — II, 310, 650, 652. Alpes du Daupbiné, I, 24, 36, 45, 50, 133, 134,274, 277. — 11,85, 117, 651, 652. Alpes du Faucigny, 1,29,44.-11,651. Alpes Graïes, I, 23, 24,29,30, 34, 132, 143, 389. — II, 650. Alpes des Grisons, I, 214. Alpes Lépontiennes, I, 29, 144, 214. Alpes Liguriennes , I, 23, 37, 40, 132, 156, 315. Alpes Maritimes, I, 24, 37, 39 etsuiv., 132, 143,206, 390. — II, 653, 654. Alpes Occidentales, I, 13, 20 et suiv., 58, 132, 133, 134, 143.
Alpes Pennines, I. 29, 144, 283. Alpes du Piémont, I, 24, 29, 34, 39, 55, 134. Alpes de Provence, I, 23, 24, 53 et suiv., 134, 143, 156, 284. — H, 652, 653, 654. Alpes de Savoie, I, 24, 29, 41 etsuiv., 133, 274, 277. — II, 85. Alpes de Souabe, I, 214. Alpes du Valais, I, 29, 44, 133. Alpes (dép. des Bas ses-), I, 369, 372, 403,410,411,424, 425,426,427,436, 452,453, 457,477, 497, 499,515, 527, 535, 544. — 11,10, 18, 25, 56, 70, 73, 80, 92, 110, 111, 128, 130, 145,174, 198, 225, 248,252, 319, 356,502, 576, 653, 670, 672. — III, 379, 380, 382, 385. Alpes (dép. des Hautes-), I, 369, 372, 402, 410,411,424, 425,426, 435,452, 453,457, 477,493, 497,499,515,527, 535,544.- 11,10, 12, 14, 18, 25, 56, ' 70, 73,80,92,139, 174,198,203,225, 248, 252,280,319, 356,502,589,652, 670, 672. — III, 380, 382, 385. Alpes-Maritimes (dép. des),I, 343, 349,355, 358,366, 309, 372,402,410, 411,425,426,429, 430,436,452, 453, 457,477, 497,499, 525, 527,535,544, 549. - II, 10, 12, 17, 18, 25, 51, 50, 70, 72, 80, 92, 99, 107, 108,110, 130, 145, 198, 225,237, 248, 252.307,498, 500, 501, 502,578, 653,654,670,672. — 111, 380, 382, 385, Alpines, I. 37, 54, 134. — II, 652. Alpines (canal des) II. 14. Alprech (cap d'), I, 243. Alsace, I, H, 14, 221, 230,230,273, 318 et suiv., 330, 331,332,336,337
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TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
Amguîd, III, 119, 121, 122, 366. Amiante, II, 172. Amiénois, I, 307, 361. -II, 35,541. Amiens, 1, 203, 293, 322, 327,328,330, 332, 337, 338,370, 376, 378,396,422, 457, 476,478,527, 539, 540,543,548. — 11,66,226,229, 233, 237,238,241, 261,265, 275, 276, 281, 282,288,302, 327,353, 337, 359, 361, 362, 363,364, 377, 417, 542, 641, 684. — III, 373. Amiens (paix d'), 111, 299, 316, 332. Amïn (chef en Algérie), III, 53. Amirautés (iles), III, 181. Amiraux et viceamh'aux (voir Marine), I, 482. Ammi-Moussa, III, 79. Ammonite (coquillage), 1, 9. Amogues, II, 40. Amortissement, I, 523. — II, 495. Amour ou Amous (val d'), II, 37. Amoûr (Djebel), III, 10, 28, 34, 37, 46, 365. Amou, II, 658. Amouch (ràs-el-) , III, 12. Amphion-les-Bains, 11, 185. Amplepuis, II, 504, 649. Ampugnani (territoire d'), II, 39. Amruuna (pie), III, 24. Anaa, III, 265. Ananas, III, 158, 198, 809, 216,222, 237,250, 309, 367, 368. Anatom, voir Aneityoum. An-binh, III, 235. Ance (riv.), 1, 175, 179, 234. — II, 666. Ancenis, 1, 177, 370, 417. — II, 377, 625, 634, 077. Ancerville, II, 368, 645. Anchois, III, 92. Ancre ou Encre (riv.), I, 203, 237. — II, 361, 641. ' Ancv-le-Franc, H, 220, 048. Andabre, II, 187. Andaine (forêt dl II, 117. '' Andavoraute, l[\ 1 165. Andecavi (peuple) I, 294. _ u y Andelle (riv.), ■' 188,196,230 -II' 320, 637. Andelot (Jura) n h 372. ' Andeiot (riv. Allier'] I, 1S0. " Andelot (riv. Haute. Marne), II 533 644. ' Andelys(les), 1,196, 37 0, 414, 479.-1 II, S38, 037, 675. Andia (sierra de (Espagne), 1, 130, 139. Andilly, II, 367. Andorre (val d'), 1, 116, 120,121.374 891. - II, 628. Andrézieui, II, 344. Andusenque, II, 39. Amiuze II 145, 375, 667. Andza (riv.), III, 176. Aneilyoum ou Analom(ile), 111,251. Anengué (lac), M, 154. Anes, II, 28,32,31 34, 121, 127, 610, 622, 030, 652,653, '655, 657,658,662, 667. —III 90,115, 141, 382. Anet, II, 662. Ancto ou Nellioti (pic d'), I, 116, 122, 129, 139. Aneu. III, 372. Angaziza, voir Cemore (Grande). Àpg-Duong,\U,iU. Angélique, III, 357. Angély, II, 374. Angers, I, 180, 327, 328, 349,370,417, 434, 459,478,527, 539,540,541,542, 549.-11,109,124, 172,250,207,268, 28 4,3 6 0 , 361,377, 380, 417, 622,631, 678. Angevin (pointe tic T), III, 178, 368. Angkoor (province d'), III, 214. Anekoor (ruines J'), III, 203, 213,215. Angie (Puy de 1'), 1, lo5, 137. Angles, II, 668. Angleterre et Anglais, I, 10, 240 et suiv., 250, 307, 308,310,312, 315, 319, 360,361,
338, 341 et suiv., voir Malgaches 351 et suiv., 361, (peuple). 374, 384, 420. — Ambanourou , III, 11, 29, 36, 96, 102, 164. 103,151, 165, 172, Ambaro (baie d'),lll, 185, 221,238,251, 165. 235, 2ôU,2(".0, 201, Ambato (baie d'), 273, 280, 280,296, III, 164, 165. 302, 306.322,327, A m b a t o u drazaha, 328, 360 et suiv., III, 169, 368. 453,550, 553,554, Ambazac, II, 664. 646,681, — III, Ambel (mont d'), I, 333. 36, 50, 134. Alsace (ballon d'), I, Ambène (riv.),I,180. 07, 68, 385. — II, Ambérieu, II, 370, 554, 645, 646. ' 373, 649. Alsace (plaine d'), Ambert, I, 180, 373, I, 05 et suiv., 70 450. — II, 298, 71, 72, 283, 322, 374, 607, 665, 679 365. p. 681. Alsace-Lorraine et Ambès (bec d'), I, . Alsaciens-Lor161, 162. rains, I, 357, 358, Ambiani (peuple), 366, 381, 384 et I, 293. suiv. — II, 123, Ambili, III, 156. 231, 259,260,273, Ambin (mont d'), I, 283, 322,335,481. 29, 31, 34, 36, 45, — 111, 57. 132. Altkirch, I, 221, Ambivarii (peuple), 350, 357, 386,420. I, 294. — 11,366,679,681. Ambleteusc, I, 243. Allier, 11, 666. Amblève (riv.), I, Altitude, I, 277. — 213. II, 3, 4, 5. Ambodifototra, III, Alumine, II, 181. 177, 368. Alunite, il, 181. Ambobimanga, III, Alvara(ile),IlI,164. 169. Alzenz(riv.), I, 222. Ambuisc, I, 177, — Alzelte(riv.), I, 224, II, 375, 618, 619, 239, 380. 661. Alzon (riv.), I, 143, Amboise (forêt d'), 153. II, 117. Alzon, II. 145, 667. Ambonourou, III. Alzonne, II, 667. 368. Aniagdhor (sebkha), Ambre (cap d'), III, III, 118, 119. 164, 165, 368. Amagne, II, 367. Ambre (montagne Ainain (monts d'), I, d'), HI, 175. 89, 136. —II, 636. Ambrières, II, 635. Amamra (Djebel), Ambrin file d'), III, J III, 29. ^ '' 255. Amance (riv. et valAmélie -les -Bains, A; de 1'), I, 142, I, 159. — II, 187, 150, 387. — II, 535, 655. 366. Amendements et enAmance (commune), grais, II, 13. II, 646. Amérique et AmériAmancey, II, 647. cains, I, 253. Amande!" (pie), III, — II, 406, 432, 178, 434, 437, 442, 461, Amandiers et aman464, 465,479,481, des, II, 109, 578, 482. — III, 158, 585, 653. — III 242, 263, 269 et 113, 114. suiv., 310, 343, Amauvillers, I, 351, 352. Amar Kliaddou Amérique du Nord, (mont.), III, 29. III, 2, 209 et suiv. AmatiCou (royaume Amérique du Sud, d'), III, 147. 111,2,203, 322,328. Amazones (lleuve Ameublement, II, et bassin des), III, 286, 518. 323, 325,329, 330, Amfard, (banc d'), 331, 333. I, 246. Ambado, III, 190. Anifreville-la CamAmbani lanitra, pagne, II, 037.
�TABLE ALPHABÉTIQUE- DES MATIÈRES.
392 et suiv. — IL 392 402, 404 et suiv., 429, 430 et suiv., 441 etsuiv., 450,400,402,464, 407, 470 et suiv., 480,481, 531, 534 et suiv., 545 et suiv., 590, 000, 002, 603,609,614, 616 et suiv., 623. - 111, 3, 4, 5, 9, 99, 109, 117, 118, 1«2 121,125,126, 129,135,136, 139. 146,148,149,164. 168,170, 171,173, 174 et suiv., 181, 182, 190 et suiv., 210,246, 247,254, 259, 263,269,273, 274, 275, 280 et suiv., 291 etsuiv., 303,304, 305,315, 310, 330, 363. Angleterre (Nouvelle-), III, 280, 281. Anglin (riv.), 1,175, 183, 235. — II, 663. Anglo - Normandes (iles), I, 248. — II, 199, Anglo - Normands (peuple), II, 124. An'glure, II, 644. Angontsv (cap), III, 165. Angoulème, I, 111, 171,327,328, 332, 373,413,434, 512, 548. -II, 99, 176, 297,3 3 8 , 3 7 6 , 3 7 8, 380, 417,600, 659, 673. Angoumois, I, 310, 311,310,330,341, 301,373.- 11, 33, 38,659. Anguelle (Anguilla), III, 294. Ajournés militaires (voir Armée), I, 464. Ariane, II 238,280, 667. Aniche, II, 172,204, 205,233 , 293 , 294, 549, 643. Anic (pic d'), I, 117, 127,139.-11, 658. Anille (riv.), I, 181. Animaux sauvages, II, 147. —III. 88, 141,158,161, 210, 216, 222. Anini (Djebel), III, 26. Anizy-le-Château, II, 640. ' Anisy-Pinon,H,365. Anjou, I, 279, 305, 307. 309, 313,330, 332.33S, 341, 300, 301, 370.- 11,24, 36, 67, 69. 74, 84, 100, 108, 125, 127, 129,135, 141, 144, 267, 535,621, 634. Anjouan (Ile), III, 160, 367. Ankaratra (monts), 111, 166. Aunam et Aunamites,\\\, 4,5,8,201, 202,204, 205, 214, 216 et suiv., 232 et suiv., 239, 240, 241,242, 243,244, 341, 347, 353, 369. Annapolis, III, 273. Annecv, I, 153, 328, 349, 372, 421, 546, 547, 548.-11,47, 124, 372,566, 651, 682. Annecy (lac d'), I, 142, 153, 228. — II, 335, 506, 651. Annemasse, 11, 372, 651. Annexes (Algérie), III, 61. Au-nhin, III, 235. An-nhon, III, 221. Anno, III, 147. Aunonay, I, 152, 332,428.-11,145, 233, 238,279,283. 297, 417,581, 666, 672. Annot, 11,653. Annuaire colonial, III, 318. Annuaire statistique de la France, II, 167, 273, 389. — III, 49, 50. Annuaire duBureau des lonqitudes, I, 2. — II, 031, 669. Anost (forêt d'), T, 82. Ansabro-Kala (pic), m, 175, Anse, II, 649. Anso d'Urdaïlé (port d'), I, 117, 127. Anstrudes, II, 176, 647. Antahnerines (peuple). Voir Hovas. Antananarivo ou Tananarive, III, 107, 169, 170, 174. Antankarana, III, 166. Ant'ankares (peuple), III, 167, 168, 175. Antanoroy, III, 166. Ante (riv.), I, 199. Anleilly, II, 177. Anterne (col d'), I, 29, 44. Anteur (oued), III, 94. Anthracite, II, 201, 202,210, 211, 568, 619. — III, 385. Antibes, I, 266, 295, 393, 398, 482. — II, 482, 572, 578, 654. Anticosti (iled'), III, 271. Antifer (cap d'), 1, 245. — II, 393. Antigoa, III, 294, 293, 297. Antigucs, 111,301. Antilles, III, 2, 4, 293, 294, 295, 296, 297. 304,310,311, 333, 335. Antilles françaises, III, 290, 290, 208, 299, 330, 335, 337, 348. Antilles (Petites), III, 3, 299, 303, 309,313, 310, 317. Antilopes, 111, 9i, 158. Antimoine, II, 191. — 111, 93, 250. Antiochc (perluis d'), I, 282, 257. Antuing, 1,324, 370. Antongil (baie d'), 111, 165, 171, 172, . 173, 368. Antraigues, II, 066. Antrain, II, 633. Antsianaka, III, 100. Antsirane, 111, 175, 368. Anvers, I, 201. Anvin, il, 364. Anzin, II, 203, 204, 205, 219,220,293, 362, 363. Aoba (île), III, 255. Aoraï (île), III, 256, 370. Aoste (val d')(Alpes), I, 29, 30,43, 549. Aoste (Isère), II, 373. Aoua(riv.), III, 323, 325, 326,327, 337, 393. Aouarim (Djebel) III, 93. Aoued-et-Talf (col), 111,23. Aouedj (el-),III, 11. Aouelimmiden (peuple), III, 121. Aouille Blanche, I, 32. Aouille Noire, I, 29, 31, 32. Aoukcna.lll, 265. Aoura (mont), III, 27. Aouràs, voir Aurès. Apance(riv.), 1,142, 150. Apalaki, III, 265. Apennins, I, 20, 30, 56.
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Apennins (dép. des), I, 344. Api (ile), III, 255. Appa, III, 146. Apfourous, III, 157. Approuage (rfV.), III, 327, 328, 334. Approuage, 111, 335, 336. Apremont, II, 367. Apt (Vauclusc), I, 156, 327,328,' 355, 372, 422, — II, 111, 373, 571,652, 684. Apt (Ardêche), II, 581. Aquœ Scxtiae, voir Aix. Aquitaine, I, 108, 292, 293, 294, 297, 299, 301, 302,303, 307,211,312,319, 320,427,589, 590. 600,007, 009, 610, 613,614,615. Aquitains (peuple), I 291 301. Ara'b (OÙedcl-), III, 29, 30, 38. Arabes (peuple) (voir aussi Sarrasins), I, 304. — III, 10, 11, 30, 44, 48, 52, 53, 55, 58, 59, 01, 03, 68, 87, 70, 72, 80, 81, 80, 94, 106, 109, 120,133,101, 171, 190. Arac (riv.), I, 101. Arachides, II, 434, 436.-111,80, 113, 140,158, 107, 170, 198,199,200,222, 351,352, 353, 367, 368. Aragon (riv.), I, 117, 124, 127. Aragon (royaume d'), I, 308, 314, 318. — II, 584, 585. Araguari (riv.), III, 331, 332, 333. Araisc (riv.), I, 181. Araja-Mendi, I, 126. Arak, III, 198. Aramachou,IIl,325. Aramits, II, 659. Aramon, II, 667. Aranjvald'), 1, 114, 116, 121,122, 127, 159. — II, 38. Aran (riv.), I, 170. — II, 338. Araoua (riv.), III, 327, 328. Aravis (chaîne des), I, 29, 44, 133. Aravis'col des),1,45. Arba, III, 70, 305, Arbailles, II, 38. Arbes (massif d'), III, 372.
�410
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
99, 143. 152, 233. — II, 334, 581, 666, 667. Ardèche (dép. de l'),I, 369,372,412, 425, 436, 452, 453, 457, 477,497, 499. 527, 335,544,546, 548. — II, 18, 25, 56, 63, 70, 72, 80, 111, 130, 139, 145, 146, 172, 173,179, 180,181, 187,191, 198, 212,213,223, 225, 248, 252,270, 280,298, 306, 334, 498,502,580, 666, 670, 672. — III, 380, 382, 385. Ardennaise (région), I, 283. Ardenne, I, 5, 6, 7, 19, 76, 77, 86, 89, 125,136, 187, 203, 200,209, 214, 275, 303,377,380,381. — II, 30,135, 173, 200, 212,532, 644. Ardenne française, II, 36. Ardennes (canal des), II, 318, 320, 327, 332, 644. Ardennes(forètdes), I, 77. 380. — II, 117. Ardennes (dép. des), I, 368, 370, 371, 410,412,430,432, 435,452,453,457, 477, 497, 499, 527. 543, 546.- 11, 18, 25, 23, 55, 56, 68, 70, 72, 79, 80, 92, 103, 107,1 14, 125, 130, 137, 172, 180, 192, 197,198, 200, 213,220, 225,226, 230, 244, 248,252, 255.273,289, 306, 307,498,500, 501, 502, 532, 644, 670, 672. — III, 380, 382, 385. Ardenne (frontière de 1'), I, 375, 376, 380,381,382,306, 397. Ardentes, II, 663. Ardes, II, 665. Ardoise, II, 172,533, 622, 634, 644. Ardoise (1'), II, 375. Ardour (riv.), 1,183. Ardres, 1,333.- 11, 331, 642. Ardrésis, II, 35. Ardusson (riv.), I, 196. — II, 643. Arènes, II, 504, 574, 581, 593. Aréquiers, III, 209, 230, 351. Argelès, 1,170, 373, 420, 525. — 11, 383, 525, 596, 655, 679, p. 681. Argelès-sur-Mer, II, 655. Argence, II, 145. Argens (riv.), 1,143, 157, 232, 266. — II, 577, 633. Argent (mines et monnaies d'), I, 190. — II, 408, 409,410, 430,447, 462.-111,93,199, 216, 237. Argent (riv. Poitou), 1, 184. Argent (Cher), II, 662. Argentan, I, 200, 370, 419, 424. — II, 283, 358, 359, 540,030, 680. Argentat, I, 285. — II, 209, 604, 665. Argcnteuil, II, 101, 178, 179,233, 281, 354, 527, 639. Àrgentiera (Rocca dell'), I, 39. Argentière (!'), Il, 190, 652. Argentière (aiguille d'), I, 26. Argentière (col de 1"), I, 315. Argentière (glacier de 1') I, 28. Argentine (république), II, 405, 403, 465. Argenton (riv. Poitou), I, 184, 235. Argenton (Indre), II, 614, 663. Argenton - Château, II, 660. Argentomag us (voir Argenton). Argentré ( 1 Ile-etVilaine), II, 634. Argentré(Mayenne), II, 635. Argile, II, 180, 662. — III, 94. Argileuses (terres), Û, 7. Argonne, 1, 84, 136, 187, 230,345,381, 383.— II, 30, 644, 645. Argonne (forêt d'), II, 117. Argueil, II, 637. Arguenon (riv.), I, 199, 202,230, 250. — II, 330, 026, 632. Arguin (pointe d'), III, 124. Arguin (île d1), III, 2, 124, 135. Arguin (banc d'), III, 124, 367. Arhès (Djebel, III, 27.
Arliet (Djebel), III, 33. Arbet (anse cl'), III, 313. Arbitres, 1, 526. Arbizon (pic d'), I, 117, 127,139, 16S. Àrbois, 1,525.- 11, 90, 560, 647. Arboisis, II, 37. Arboras, II, 291. Arbousl (vallée d'), II, 38. Arbre à pain, III, 255, 262, 267. Arbres fruitiers, II, 108 et suiv. — III, 83, U4. Arbresle (!'), I, 476, 477. — II, 374, 564, 649. Arc (riv. Savoie), I, 24, 29, 34, 35, 41, 43, 45, 143, 151, 232, 300. — II, 335, 566, 650. Arc (riv. Provence), I, 156. 157,232.— II, 370, 573, 052. Arc (Grand), I, 43, 133. Arc-en-Barrois, II, 644. Arcaclion, I, 259— II, 148, 150, 382, 593. Arcachon (bassin d'), I, 162, 231, 258. — II, 151, 337, 593, 658. Arcalod (pointe d'1, I, 29, 45, 133. Arçav, II, 380. Arec "(riv-)' 1, 193. Arccy, I, 353. AreA (terre), III, 53. 110. Arche (fort d'), I, 386. Arche, II, 97. Arches, II, 368. Archevêchés et Archevêques, I, 326 et suiv., 546, 547, 548. — III, 8, 59, 65, 198. Archiac, II, 659. Archinard (le colonel), III, 135. Areis-sur-Aube, I, 193, 371, 412. — II, 324, 367, 531, 643, 672. — III, 393. Arcole, III, 85. Arconce ou Rcconce (riv.), I, 95, 175, 178, 234. Arcs (les), II, 373. Arcueil, II, 175. Arcv (le bois d'), I, 380. Ardanabia (riv.), I, 170. — II, 338. Al dëche (riv.), 1,95,
Ari
(riv.), IH, 243 Ariancoupom (riv )' , Ç[I.»S, 190,369 Anego (riv.), I (on 122, 129,161 16y 588,o97,6bâ,668 Anege (dép. de m I. 368, 372, 41) 425, 426,436,45^' 453,457,477,497' «5,515, 527.535' 544,546.-11 (g 23, 56, 03, 70, 73' 80, 92, 118, 107' 130,187,191,19V 214, 225, 248, 25-) 274, 330,350,498' 502,655, 670,6V — III, 380, 382, 385. . ' Arinthod, II, 647. Arjuzani, II, 658. Ariane, II, 281, 665. Arles, I, 149, 264 29 7 , 29 8 , 327,328, 332,356, 365,372 382 , 398 , 412,548 — II, 241, 302 333,370,371,373 375, 397,481,572, 574, 652,673. Arles (rovaume a"), I, 303, 314.-Il, 572. Arles à Bouc (canal d'), II, 318, 334, 653. Arles-sur-Tcch, II, 655. I Arleui, II, 042. Arly (riv.), I, 41, 142, 154. - II, 335, 566. Armagnac, I, 108, 311,314, 332,311. — II, 32, 38, 85, 98, 105 , 590, 591, 595. Armagnac (coteaux d'), I, 130, 139, 159, 168, 169. II, 655. Armançon (riv.), I, 80, 197 , 227 , 236. — II, 329, 369, 533,550, 647, 64S, Armeùa, I, 124. Armentièrcs, 1, 375. 376, 377. — II, 265,363, 364,543, 642, 680. Armée et administration militaire), I, 400 et suiv., 468, 469,472,473. — III, 54, 01, 220, 348, 374. Armes, 11,231,440, 442,604, 606,615, 050, 661, 665. III, 96, 101, 21-', 216. Armes (perluis il), II, 326.
�TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
Armen {pliare d'), t, '54. Aiiiiorîquc (!'), H, 6i3. Irmor, II, 36, 623. irmoricaines (villes), I, 300. Amac-Pompadour, I, 124. — H, 604. Iriiv-le-Duc, 1,316. ' -II, 556, 648. Arnéguy (riv.), I, 170. Arnliem I, 218. Arno (dép. de 1'), I, .144. Arnon (riv.), I, 132, 235. — II, 376, 662. Aron (étang d'), I, 179. Aron (riv.), I, 175, 234. - II, 329, 663. Arondcfriv.), 1,195, 237. - II, 640. Aronga, III, 167. Arnaion, II, 039. Arques (riv.), I, 202, 245.-11,357,637. Arques, I, 188, 202, 316.-11,535,537. Arques (forêt d'). II, 117. Arracourt, II, 645. Ams, I, 320, 327, 328, 330,331,370, 376,378,419, 453, 479,539,540, 548. - II, 226, 229, 233,240, 244,270, 281,282, 302,331, 301,363 , 3 6 4,5 4 5, 641, 680. — III, 379. Arras [traités cf),I, 312,314,301,396. - II, 544. Arrats (riv.), I, 103, 167, 234. — II, 655. Arre (riv.), I, 143, 158. Arreau, II, 655. Arrée (montagnes d'),I, 91, 92, 136, 186, 273. - II, 628, 632. Arre (riv.), II, 361. Arriel (pic), I, 117, 124. Arromanches, 1,246. Arrondissements, I, 342,343, 350,356, 358, 363 et suiv., 369,412,423,446, 525, 550. — III, 47, 49, 60, 00, 74, 138,181, 182,2 0 6, 207, 307 , 316 , 325. Arrondissements maritimes, 1,482. Arrondissements forestiers (Voir : Conservation des forêts). A rrondi s sèment s du service des mines, 1, 452, 453. Arros (riv.), I, 162, 169. Arrou, II, 379. Arrouaise, II, 35. Arrouch (cl), III, 366. Arroui (riv.), I, 81, 175, 179, 234. — II, 341, 556, 048. Arrow-root,\\\, 199, 262, 263,307. Arroyos (canaux), III, 207, 220. Arroyo commercial, III, 203, 208. Arroyo chinois, III, 203, 207. Arroyo de la poste, III, 203, 208. Ars, I, 257. — II, 478, 659. Ars-snr-Moselle, II, 220. Arsac, II, 97. Arsat, II, 39. Arsctrwiller, II, 328. Arselar, 111,195,368. Arsine (glacier d'), 1,49. Arsines (pointe des) (voir aussi barre des Ecrins), I, 49. Artenay II, 661. Artense, II, 40. Arlhez, II, 659. Artica (pointe), I, 56. A rtichauts, III, 184. Artillerie, I, 474, Artois, I, 9, 87, 307, 312,314, 318,320, 330 et suiv., 336, 338,361,362, 370, 375, 495.-11,28, 35, 54, 66, 69, 73, 76, 79, 101, 124, 127,129, 135,141, 144. 188, 265,291, 544, 641. Artois (plateau d'), I, 19, 87, 136, 198, 203. — II. 641. Artuby (riv.), 1,143, 156. Arudy, II. 659. Arum (plante), III, 262. Arvant, II, 378. Arve (riv.), I, 23,24, 25, 26,29,44,143, 153, 232. — II, 566, 651. Arveiron (riv.), I, 142, 153. Arverni (peuple), I, 294. — II, 006, 610. Arves (col, aiguille et vallée d'), I, 47. — II, 37. Arvert (côte et presqu'île d'), I, 257. Arvieu, II, 173. Arz (riv.), 1, 180, 199, 235. — II, 342. Arzacq, II, 659. Arzano, II, 632. Arzew (ville et golfe d'), 111,12, 16,43, 67, 85, 92, 93, 97, 99, 365. Arzon (riv.), I, 175, 179,234.-11,666. Ascain, II, 338. Asco, I, 57, 228. Ascq, II, 361. Asfcld, II, 044. Asie, il, 407, 433 et suiv., 441, 442, 457,458,461, 402, 481. — III, 3, 191 et suiv. 343, 352, 303, 368. Ashfour (râs), III, 23. Asla, III, H. . Asnières (Yonne), II, 176. Aspc (vallée et gave d'), 1,124 170. — II, 38, 102. Aspet, II, 068. Aspiroz (port d'), I, 117, 129, 139. Aspres (chaîne des), I, 110, 120, 138. Aspres-sur -Buëch, II, 652. Asprières, II, 190, 656. Assas (mont), III, 23. Asse (riv.), I, 24, 32, 54, 143, 156. Assemblée nationale, I, 440, 550. Assiette (chaîne de 1'), I, 29, 39, 56, 132, 134. Assiette (col de 1'), I, 39. Assuuboines (peuple], III, 277. Assmiboines (rivière des), III, 282. Assinie (riv.), III, 145. 147, 367. Assinie fposte), III, 4, 140, 147. Assistance publique^, 448. Assolement, II, 41, 42. Assomption (île), III, 164. Astaffort, II, 057. Astarac, II, 38. Asti (collines d'), I, 56. Asto (mont), I, 58, 134.
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Astore (île), III, 104. Astrolabe (récifs de 1'), III, 252. Atacini (peuple), I, 295. Atalaya (pointe de) I 259. Ath'abaska (lac), III, 278. Athis (Seine). I, 197. — II, 220. Athis (Orne), 11,636. Atkolls (récifs do coraux), III, 252, 263, 265, 266. Atlas (massif de I'), IH, 14, 15,16, 17, 19, 20, 22 etsuiv., 32, 33, 34, 43. Atlas saharien, III, 15, 19, 28, 31, 32, 68, 71, 83, 89. 120. Atlas tellien, III, 15, 19. 22) 23, 25, 27, 29,32, 45, 53, 60, 70, 82, 87, 88. Atlas Levasscur, II, 3. Atouana, III, 266, 267. Atrebates (peuple), 1, 293. — II, 544. Attichy, II, 640. Altigny, II, 533,644. Attouarcs, II, 37. Aubagne, II, 370, 373, 652. Aube (riv.), I, 180, 193,236.-11,366, 531, 533, 643,644. Aube (dép. de I'), I, 368,371, 412,432, 435,452, 453,457, 477,497,409,527, 535, 544. — 11, 18, 25, 29, 48, 54, 55, 56, 70, 72, 80, 92, 96, 107, 117, 130, 179, 198. 225, 242,248, 252,280, 282, 307,498, 500, 501, 502,531,643, 670, 672. — III, 380, 382, 385. Aubenas, II, 145, 146, 279, 580, 581. Aubenas (bassin houiller d'), II, 208, 066. Aubenton, II, 640. Auberive, II, 044. Aubervilliers,11,233, 235, 237,527, 682. Aubeterre, II, 059. Aubetin(riv.), 1,194. Aubiers (les), 1,343. — II, 003. Aubigné, II, 379. Au bi gn y-au-B a c (Nord), II, 365. Aubigny (Pas-deCalais), II, 642. Aubigny - sur - Nère
�TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
(Cher), II, 605. 79, 142, 150. Aurignac, II, 668. Aubin, II, 200, 214, Augsbourg (confesAurignv (ile), 1,199, 591, 595, 656. sion d'), I, 548. 248. Aubiou (tête de 1'), Au gusta TreviroAurillac, I, 167, 285, 1, 50, 134. rura (Trêves), I, 373, 413. — II, Aubois (riv.), I, 175, 297, 327. 124,230, 231, 284, 179, 235.-11,340. Aujon (riv.), I, 193. 378 , 604, 605, Aubrac (monts d'), Aulerci (peuple), I, 673. I, 95, 109, 138, 293, 294. Auron (riv.), I, 182, 166, 274.-11, 33, Aulnay (Seine), II, 235. — II, 340, 85, 118, 666. 367. 013, 662. Aubrac(race bovine Aulnay (CbarenleAurore (ile), III, 255. d1), II, 133. Irif.), II, 659. Auros, II, 65S. Aubrnis (les) , II, Aulnais (forêt d'), Aurouse (mont d'), 375, 376, 379. I, 113. I, 36, 50, 134. Aubrêville, II, ISO. Aulne (riv.), I, 1S6, Ausci (peuple), I, Aubry-la-Roncc, II, 199, 236. — II, 294. 206. 342, 632. Aussois (fort d'), I, Aubusson, I, 183, Aulnove, II, 363. 390. 373, 414. 542. — Auit, I, 245. - II, Australie, III, 243, II, 270, '378, 603, 641. 250, 254, 256. 664, 674. ' Aulus, II, 187, 598. Austrasie (voir aussi Aucb, I, 167, 272, 655. Ostrasie), 1, 214, 294,326,327, 328, Aumale (Seine-Iiif.), 241, 301, 302, 332,337,338,373, II, 537, 637. Autcrive, II, 668. 415,548.- 11,32, Aumale (Algérie), Auteurs (les), II, 98, 127, 383, 595, III, 26, 35, 40,41, 299. 655, 670. 45, 50, 01, 71, 89, Autevielle, II, 383. Auchy, II, 205. 95, 365. Authie(riv.), I, 188, Auchy -lès- Hesdin, Aumance (riv.), I, 203, 237, 244, 375, II, 261. 182, 235. 376. — II, 641. Auckland, III, 262. Auuiont, II, 666. Authion (riv.;, I, Aucun, II, 655. Aumont (forêt d'), I, 174, 180, 235. — Aude (riv,), I, 116, 8£ II, 342, 034. 120,158, 226, 233, Aunay (Marne), II. Authon, II, 662. 262, 369. — II, 96. Autise (riv.), I, 162, 138,319,381, 583, Aunay (Calvados), 171, 234. — II, 584, 667, 668. II, 360, 036. 339, 003, 660. Aude (dép. de 1'), Anneau, I, 316. — Automne (riv.), I, I, 363, 372, 412, II, 3S0, 543, 662. 196. 426, 430,430,452, Auneuil, II, 640. Aulrey-les-Grav, II, 453. 457,477,493, Aunis, I, 311, 339. 646. 407,499,527, 535, — II, 37, 84, 133. Autriche - Hongrie, 544. — II, 14, 18, 601, 659. II, 403, 436, 450, 23, 25, 49, 56, 70, Aunis et Saintonse, 454, 479, 481,480. 72, 80, 89, 92, 99, I, 341, 360, 373, — III, 283. 107, 1 10, 130,103, Aups, II, 653. Autruches, III, 91, 106, 187, 198,225, Aurasius mous (voir 141. 248, 252, 500, 501, Aurès), III, 29. Autuu, I, 179, 208, 502, 583,584, 667, Aurav, 1, 180, 399, 297, 298,327,328, 668, 670, 673. — 482. - II, 477, 332,371,420, 479, III, 380, 382, 385. 623, 627, 633. 540, 548. — II, Audcnarde, I, 204, Auray (rivière et es172, 206, 374,554, 321, 396. tuaire d'), I, 180, 557, 648, 682, Audenge, II, 658. 199, 255. — II, Autun (bassinhouilAudeux, II, 647. 150, 151, 342. Jer d'), II, 206. Audierne, I, 186, Aure (riv.), I, 199, Autunois, 1, 81, 92, 199,482.-11,477. 200, 236. — II, 136, 144.—Il, 37, Audierne (baied'}, I, 520, 636. 554,555. 190, 254. Aure (vallée d') (PyAuvergne, I, 274, Audila (pointe d'), rénées), I, 314. — 307, 309,310,317, III, 162. II, 38. 318, 332, 373. — Audiucourt, II. 221, Aureilhan (étang II, 33, 34, 40, 85, 372,559, 647. d), I, 162, 168, 100,100, 108, 111, Audruick, II, 642. 231. — II, 337. 126, 138, 172,231, Audun- le - Roman, Aureille (pic d'), I, 371,604,605, 006, I, 358. — II, 368, 115, 138. 607, 608, 665. 369, 645. Aureng - Zeyb, III, A uvergne (monts d'), Auge (pays et vallée 191, 192, 193. I, 95, 103, 137, d'), 1,90, 136, 339. Aurès (Massif de 1'), 159, 172, 275. — — II. 27, 35, 85, III, 15, 29, 30, 31, II, 604. 101, 124, 129, 133, 33, 36, 38, 44, 46, Auvézère (riv.), I, 535. 49, 52, 74, 83, 87, 163, 167, 234. Augerons, II, 124. 89, 93, 366. Auvillar II, 656. Augrogne (riv.), I, Auribat, II, 38. Auvillor, I, 383. Auvours (plaieau d), 1, 353. Auierre, 1,197,311 312,327, 328,332' 371, 423, 548. II, 96, 326, 35i) 374,417,533,617! 685. ' Auxcrrois,1,82,136 — II, 37, 555. Auxi-le-Chàteau, II, 642. ' ' Auxois, I, 80, 81 332. -11, 37,554! 555. Auxois(mont), 1,80. 136, 297. Auxonnais, II, 37. Auxonne, II, 370 556, 648. Auzance (riv.), I 184. Auzances, II, 664, Auze (riv.), I, 166. Auzon (riv.), 1,143, 155. Auzon, II, 660. Auzoue (riv.), 1,162, 168. Availles, II, 060. Aval (baillaged'U, 332. Avaloirs (signaldes), I, 89, 136. - II, 635. Avallon, I, 197, 371, 423.-11,374,534, 647, 685. Avallonnais, II, 37. Avaricum, 11, 613. Avein, 1, 320, 390. Avoine (montagne d'), II, 208. Aven (riv.), I, 186, 199, 236, 254.II, 342. Avesne (Hérault), II, 187. Avesnes (Nord), I, 213,332,370,376, 419. - II, 548, 642, 680, Avesnes - le - Comte (Pas-de-Calais), II, 642. Aveugles, I, 426. Avevron (riv.), I, 109, 110,103,163, 234, 368. - H, 376, 587,594,595, 656, 668. Aveyron (dép. de 1'), I, 368, 373, 410, 412 , 423,436,452, 453,457,477,497, 499, 527, 535,544. — II, 12, 18, 25, 56, 63, 69, 70, 72, 80,85,92,130,138, 141, 181,187,191, 198, 212,225,244, 248, 252 , 274,376, 502 , 594, 050,673. — III, 372, 3S0, 382, 385.
�TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
Avignon, I, 148, 303, 327,328, 349, 353, 362, 372,422,437, 478, 328, 548. — 11,63,67, 191,233, 279, 2S0, 345, 354, 370,373, 417, 571, 652, 684. Avignon (comtatcT), I, 148, 307, 327, 355, 304 , 3 7 2. — II, 32, 39, 76, 77, 100,570,571,652. Avignon (pont d'), II, 311. Avizc, II, 96, 644. Avocats, I, 529. Moine, II, 27, 28, 29, 30 , 34, 43 , 44 et suiv., 50, 51, 54 et suiv., 546, 616, 637 et suiv., 661, 662. — III, 80, 380. Avon (rivière d';, I, 197. Avon (lagune d'), III, 148, 367. Avor (camp d'), II, 613. Avoués, I, 531. Avranches, I, 201, 249,296, 327. 328, 370, 418, 548. — II, 233, 238, 360, 422,541, 635, 678. Avranchin, II, 35. Avre (riv. Eure-etLoir), I, 188, 108, 237, — II, 662. Avre (riv. Somme), I, 203, 237. — II, 327, 641. Avriconrt, I, 381.— II, 354, 365, 368, 369, 484. Ai, 11,187,383, 598, 655. Aiat,II, 668. Aïone,II, 36. Av (riv.), I, 201, 236. - II, 035. Ay (Marne), II, 90, 98, 644. Aven, II, 665. Avgues ou Eygues (riv.), 1,24, 36,45, 142, 155, 233. — II, 571, 652. Ayvelles (fort des), I, 380. Azav-lc-Rideau, II, 619, 661. Aziljer, III, 121. Azergues (riv.) I, 93,142,151.- 11, 649. Azincourt, I, 3H 370, 399. — II, 545. Azingot (lac), III, 154. Azoique (âge et terrains), I, 3. Azois, II, 36. Azun (gave d'), I, 162, 170. Azy-lc-Yif, II, 213. (serre de la), I, 116. Bagouinia, III, 130. Bagur (cap), I, 201. Baham (pointe), III, 313. Bahira (lagune de la), 111,14,110,111. Bahirt-el-Bibân, III, 14. Bahour, III, 196. Baignes-Sainte-Radegonde, II, 659. Baigneux-Ics - Juifs, II, 648. Baïgorry, II, 38. Bailliage d'Amont, I, 332. — II, 37. Bailliage d'Aval, I, 332. — II, 37. Bailliage de Besançon, I, 332. — II, 37. Bailliage du Milieu, II, 37. Bailleul, I, 332, 376, 377. — II, 265, 281, 548,643, 680. Bain, II, 633. Bain-du-Curé, III, 310. Bains, II, 645. Bains de mer, I, 240 et suiv. — II, 535, 537, 339,340, 593, 000, 603,024, 025, 626, 628. Bais, II, 635. Baise, 1, 162, 168, 234. - II, 337, 593, 595, 055, 657. Bajocasses (peuple), I, 294. Ba-Ké (cap ou pointe), III, 202, 217. Bakers (peuple), III, 214. Bakel (ville et arrond. de), III, 125, 127, 128,132, 133, 134, 137, 139,367. Bakho, III, 367. Bakhoy (riv.), III, 125, 127,134, 139. Balabio (île), III,
413
Bàbâr, III, 101. Ea-bé (lac), III, 226. Bab-el-Mandeb (détroit de), III, 190, 191. Babor (forêts du), III, S3. Babor (monts du), III, 27. Baccarat, II, 293, 368, 552, 645. Bachadel, III, 64. Bach-agha, III, 61. Bac-lien, III, 208. Bac-ky,lII,210,223. Bac-lé, III, 228. Bac-ninli, III, 228, 235, 230,238,309. Bacqueville. II, 637. Badagry, III, 149. Bade (plaine de), I, 72. Bade (traité de), I, 384, 397. Bâ-dind (nui), III,
202.
Badon, III, 128. Badouviller, II, 368, 645. Badoumbé, III, 139. Bafing {riv.), III, 125,127,128,129, 134, 139. 307. Bafing (sources du), III, 125. Bafoulabé (fort et ville de), III, 127. 134, 135, 139, 142, Bagaud (ile), I, 205. Bagaudes (peuple), I, 195. Bagé-le-Cliàtel, II, 649. Bages et de Sigean (étang de), I, 231. Bagnaux, I, 171. Bagneux, I, 352. — II, 175, 038. Bagnères - de - Bi gorre, I, 109, 373, 420. — II, 127, 173, 188,383,596, 655, 679, p. 681. Bagnères - de - L'" chon, I, 164, lo7. — II- 187, 383, 589,v,d8. Bagnoles, II, 188, 540, 626. Bagnolet, II, 178. Bagnols (Gard), II, 100,145, 582,007. Bagnols (lignite de), II, 209. Bagnols (Lozère), II, 187. Bague de Bordcillat
2a.
Balaboum, III, 244. Balade (passe de), III, 244.. Balade, III, 244, 246. B .lagna, I, 56. —II, 39, 110. Balaruc,Il, 187,583, 667. Balasove, III, 197. Balata, III, 337. Baldegg (lac de), I, 220. Bâle, I, 217, 381, 387. — II, 366. Bâle (traité de), I, 215, 343, 397. — \U, 298.
Balé (riv.), III, 130. Baleine (récif delà), III, 176. Baleines (pointe des), I, 162, 237. Balira (riv.), I, 228. — Il, 629. Balitre (col de), I, 115. Ballerov, II, 636. Ballon,"il, 635. Balme (col de), I, 25, 26, 132, 389. Balme (pont de la), I, 388. Balola (Rio grande de), III, 129. Bamba, III, 131, Bambarra (peuple), III, 133. Bambouk, III, 125, 133, 141. Bambous (canal des), 111,234,236, Bambous, III, 158, 210, 223, 237, 367. Bammako (fort et ville de), III, 130, 135, 139, 142, 148. Bananiers et bananes, III, 84, 113, 140, 149, 158,161, 167, 196, 198,200, 222,237, 252,235, 250,267,307, 318, 367, 368. Banarès (degrad des), III, 328. Banca, II, 191. Banc-Rouge, 11,209. Banche, I, 256. Banc de Terre-Neuve (grand), III, 288, 370. Banc-à-Vert, III, 288. Banc (grand), III, 288. Banc de Saint-Pierre, III, 288. Bancoulier,\\l, 250. Bande occidentale (Corse), II, 39. Bande orientale (Corse), II, 39. Bandéli (ile), III, 160. Bandiat(riv.), 1,163, 171, 234. Bandols (baie et port de), I, 143, 265, 267. — II 482. Bane (riv.), I, 167. Banghi, III, 156. B*nié, III, 153. Bani-Oulé (riv.), III, 127. Bang-Kok, III, 214. Banks (iles), III, 255. Bannalcc, II, 632. Banon, II, 653. Banque d'émission, 111,9.
�414
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
320,362, 372,389, 411, 424, 537. — II, 39. 356, 576, 653, 672. — III, 379. Barcill nnette, II, 652. Bardo (le), III, 110, 116. Bardo ftraité du), III, 100. Bardonnèche, I, 34. — Il, 371. — III, 372. Bardos, II, 338. Barèges, II, 188,597, 655. Barèges (vallée de), II, 38. Barennopf, 1,07,383. Barentin, II, 261, 357, 358, 538. Barenton, II, 636. Bares, III, 167. Barétous (vallée de), II, 38. Bartleur, 1, 394. — II, 148, 360. Barfleur (pointe de), I, 246, 247, 305. Barges (phare des), I, 256. Bargis (val de), II, 40. Barguelonne (riv.), I, 166. Barhoue, II, 38. Baria, III, 205, 207. Barjac, II, 145, 209, 582, 667. Barjols, II, 653. Barneville, H, 636. Barœul, II, 35. Baronnies, II, 37. Barousse (vallée de), II, 38. Barque (Anse à la), III, 301. Barr, I, 350, 364. Barr (forêt de), I, 09. Barraux (fort), I, 391, 398. Barre, II, 606. Barrême, II, 653. Barren (îles), III, 165. Barres d'argent (monnaie), III, 216. Barrois (mouvant; non mouvant, champenois,bourguignon), I, 310, 314, 324, 332, 336 à 338, 341, 301, 362. — II, 36, 37, 550. Barroua, III, 122, 136. Barsac, II, 97. Barse (riv.), I, 193, 236. — II, 643. Barzuns, II, 188. Bas, II, 666. Basaltes, I, 12, 55, 71, 72, 81, 93, 97, 105, 108. — II, 172, 211,604,654, 665. Basque (pays), I, 274, 292, 341. — II, 38, 599, 658. Basque (montagnes du pavs), I, 117, 128, 139, II, 658. Basques (peuple), I, 291. — III, 271. Bassac (riv.), 111, 203. Bassac, III, 208,209. Basses (iles), III, 261. Basse-Pointe, III, 316. Basse-Terre (ville et arrond. de), I, 548. — III, 299, 300, 301, 304 305, 306, 307,309,310, 318,323,320, 330, 332, 334, 371. Bassée (la), II, 642. Bassée (canal de la), II, 331, 332. Bassigny (champenois, bourguignon), I, 8, 17, 333. — II, 29, 36, 37. Bassin aquitauique (géologie), 1,8, H, 85, 141, 159, 171, 301. Bassins houillcrs, I, 0, 77, 82, 93, 107. — II, 51, 201 et suiv. (V. Houille), Bassin méditerranéen (géologie), I, 8, H, 16, 141. Bassin du Nordfgéologie), I, 10, 11, 301. Bassin parisien (géologie), I, 8, 11, 13, 14,15,10, •85, 141,301.-11, 51, 115, 223. Bassure de Bass. — 1, 2S4. Bastelica, II, 654. Bastia, I, 329, 330, 331,336,338,345, 356,372,S"3,413, 428, 478, 4S2, 505, 527, 528, 543. — II, 240, 392, 406, 483,586,654, 674. Bastide (col de la), I,92,95,'„ j,98,106. Bastide (la), II, 376. Bastide - de - Sérou (la), II, 655. Bastion de France, III, 1, 72, 92. Batangan (cap.), III, 217. Batavia, II, 407. bateaux à vapeurs, I, 265, 323, 392,
Banque d'escompte, II, 419. Banque de France, I, 460, 514. — 11, 410 à 419,519. — III, 390. Banques, II, 410, 519. — III, 9,100, 101, 199,242, 321, 330, 353, 354. Banque et crédit, m, IOO. Banquereau,III,2SS. Bans (glacier des), I, 49, 50. Bans (pic des), I, 50. Bautam (cap), III, 217. Banyuls- sur - Mer, I, 262. — II, 99, 480, 585. Baobab, III, 141, 158, 167. Baol, III, 123, 134. Ba-oulé (riv.), III, 127,130,135, 137. Bapaume, I, 354. — II, 282, 545, 041. Bà-pnom (Nui), III, 202. Bar (riv.), I, 200, 211, 238. — II, 327, 614. Bar (mont de), I, 95, 108, 138. Bar (duché de Lorraine et de), 1,324, 336, 341, 302. — II, 550. Bar (le), II, 654. Bara, III, 160. Bar-lc-Duc, I, 194, 332, 371, 418,457. 528. — II, 250, 201, 281, 294,327, 365, 368, 551, 645, 679. 681, Bar-sur-Aube,I, 193, 371, 412, 531. — II, 643, 672. Bar-sur-Seine, I, 191, 332, 371,412, 424. —H, 179,323, 366, 307,531,643, 672. Barachois (grand), III, 286, 288, 289, 370. Barbacana (pic), I, 39. Barbarie(Ianguede), III, 138. Barbentauc, II, 373. Barberousse, III, 43, 106. Barbezieux, I, 373, 413. — II, 144, 380, 001, 059, 073. Barcarès (le), 11,480. Barcelone, II, 392, 572. Barcelone (traité de), I, 360. Barcelonnctte, I, 13, 156, 278,283,310,
�TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
250,20S,295, 382, 399,406, 408,417, 480,599,658,6 5 9, 681, p. 679- — III, 288. Bazadais, II, 38. _ Bazancourt, II, 273, 367. Bazas, I, 168, 317, 327,328 , 3 3 2 , 3 73, 415,- II, 383, 592, 658, 676. Bazcllc, II, 39. Bacilles, 1,352,379, 382,397.-11,533, Bazochcs-sur-Hoëne, II, 636. Bazoilles, I, 209. Bazois, II, 40. Bazlan (vallée de) (Espagne), I, 170. Bcachv(cap) (Angleterre), II, 392. Ecal-Traversier (pic de). I, 39. Bear (cap), I, 202. Béarn, I, 9, 17, 317, 330,332,336 , 338, 341, 361, 373. — 11, 33 , 38 , 98, 182, 268,598,599, 658. Bearn et Basse-Navarre, I, 317, 336, 361. Beaucaire, I, 148, 306, 308, 334. — II, 176, 280, 335, 344,422,580, 582, 667. Beaucaire(canalde), H, 335, 667. Bcaùcc, 1,10,18, 83, 86, 136, 172, 187, -II, 34, 39, 41, 54, 5H, 79, 125, 136,137,616,602. Beauchamp, II, 37. Beauchcmin, I, 386. Dcaucourt, II, 230, 231, 285. Beauduc (golfe de), I, 143, 263. Beaufort (Maine-etLoire), II, 634. Beaufort (Jura), II, 647. Beaufort (Savoie). 11,650. Beaufort (vallée de), (Savoie), II, 37, Bcaugcncy 1, 177, 310, 312, 353. — H, 100, 375, 617, 661. Bcauges (Massif), I, 25, 51, 133, 153, 243.—II, 37, 244. Bcaujcu, I, 93. — H, 374, 564, 649. Beaujolais, I, 316, 332,336,341,361. - 11,40, 96, 555, 619. Beaujolais (monls du),I,93,95,96,137 Beaulicu (Calvados), I, 530. Beaulicu (Corrèze), II, 604, 665. Beaulicu (Vendée), II, 339. Beanlieu (Eure-etLoir), II, 380. Bcaumes, II, 652. Beaumesnil, II, 637. Beaumetz-les -Forges, II, 641. Bcaumont (Dordogne), II, 657. Beaumont (Ardennes), I, 352, 379, 397, — II, 533. Beaumont (contrée, Cotentin), II, 35. Beaumont (contrée, Gapençois), II, 37. Beaumont (Elie de), I, 15. Beaumont-de-Lomagne, II, 656. Beaumont- le - Roger (Eure), II, 637. Beaumont - sur-Sarthe, I, 88. — II, 635. Beaune, I, 330, 371, 413. — II, 95, 180,309, 650, 648, 674. Beaune-la-Rolande, I, 352. — II, 377, 662. Beaunois, II, 38. Beaupféau, I, 350, 357. — II, 622, 634. Beaupré (ile), III, 252. Beaurepaire (Saôneet-Loire), II, 649. Beaurepaire (Isère), II, 651. Bcauséjour, III, 284. Bcausoleil (montagne de), I, 37, 54, 134. — II, 653. Beausset (le), II, 653. Beautiran, II, 383. Beautois, II, 35. Bcauvais, I, 195, 327, 328, 332, 371, 419, 548. — II, 101,180, 270,272, 276, 282,289,291, 302,355,362,363, 417,529, 640,680. Beauval, II, 180. Beauville, II, 657. Beauvoir (Vendée), II, 660. Beauvoir (DeuxSèvres), II, 660. Bcauvois, II, 37. Bcauvoisis ou Beauvaisis, 1, 193, 293, 341. — II, 35. Bèbre ou Bcsbre (riv.), I, 93, 108, 17», 179, 234, II, 40, 011, 063. Bccco de Nona, I, 33. Bec-de-l'Aigle, I, 143, 265. Bécherel, II, 633. Bédarieux, II, 274, 383, 583, 667. Bédarridcs, II, 6*2. Béderrois, II, 39. Bédoule, 11,179. Beffes.II, 179. Beffou (forêt de), I, 91, 130, 180. Befotaca, III, 162. Bégard, II, 633. Behague (pointe de), III, 328. Béhobie, I, 128. Beïda(chott),III,36. Beillant, II, 380. Beine, II, 644. Beîr (el-), III, 98. Beja, III, 32, 108, 112, 115,110, 366. Belâd-cd-Djerid, III. 115, 116. Bel-Air (Bretagne), I, 91, 136. Bel-Air (pointe de) (Iiéunion),IlI,178, Bélagi (peuple), I, 295. Bclâbre, II, 663. Belate. Voir Vélatc. Belcaire, II, 668. Beled Mtaa Djezaïr, III, 10. Bélédougou,III,120. Belep (île), III, 250. Belfort, I, 68, 151, 332. 353, 357, 366, 38i; 386, 396,420, 478, 537, 547. — II, 300, 309, 370, 417,484, 554, 046, 673, 679, 681. Belfort (collines de), 1, 66. Belfort (trouée de), I, 61, 65, 66, 144, 214, 381,385,386, 396. Belfort (territoire de), I, 215, 355, 357, 366,369, 403, 412, 430, 434, 435. 453, 457,477.497, 499,527, 535,514, 546, 547, 549. — II, 12, 18, 26, 29, 57, 71, 73,81, 93, 107, 116,130, 200, 221,248, 252,260, 274, 307,472,498, 499,502, 554, 640, 670, 673. — III, 380, 382, 385. Beiges (peuple), I, 292, 290, 427, 430. Belgique, I, 10, 240, 292, 293,297, 344, 362, 374, 375 et suiv. — II, 331, 364, 409, 432 et suiv., 441 et suiv.,
41b
445 , 416 , 452 et suiv., 467, 530. 541,544, 545, 550, — III, 100, 152, 363. Belgodère, II, 654. Belin, II, 36. Belin (Gironde), II, 658. Bélisaire, III, 43, 73.' Bellac, I, 349, 373, 423. — II, 378, 610, 664, 083. Bellachat, 1,43, 133. Bellay, II, 380. Belledonne (chaîne de), I, 29, 36, 48, 133. Bellegarde (contrée, Languedoc), II, 39. Bellegarde (Creuse), II, 604. Bellegarde (Loiret), H, 062. Bellegarde (Aiu). I, 61, 62. — II, 370, 372. Bellegarde (fort do) (Pyrénées - Orientales), I, 115, 392, 398. Belle-Ile (détroit de, Terre-Neuve),111, 271. Belle - Ile - en - Mer (Morbihan),I, 199, 255, 394,482, 530. — II, 148, 391, 633. Belle-Isle, III, 291. Belle-Isle-en -Terre (Côtes-du-Nord), II, 633. Bellême,II,242,637. Bellème (forêt de), II, 117, 284. Bellèmois, II, 36. Bellencombre, II, 637. Belle-Perche (étangs de), I, 196. Belle-Rivière (riv.), III, 286. Bellevaux, II, 37. Belleville (Rhône), II, 374, 649. Bdley, I, 327, 328, 371, 411, 546, 548. — II, 174, 619, 671. Bellingshausen (ile de), III, 258. Bellovaci (peuple), I, 293. Belmont (Avevron) II, 656. Belmont (Loire), II, 650. Belpech, II, 668. Belvès, II, 657. Belz, II, 633. Bemaraba (chaîne), III, 160.
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TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
Bergerac, I, 167, 373, 414.-11.98, 177, 378,593, 657, 674. Bergeries, II, 135. Bergues, 1,356, 364, 375,376, 378, 396. — II, 549, 642. Bergues à Dunkerque (canal de), II, 331. Berguette, II, 364. Berguettes(fortdes), I, 379, 383. Berio-Blanco, I, 30. Berjou, H, 300. Bcr'laimont, II, 042. Berlin (Congrès de), III, 5,152. Bernard, 111, 178. Bernanenses (peuple), I, 294. Berna-ville, II, 641. Bernav, I, 198, 370, 414*424.-11, 69, 267, 357, 360, 539, 637, 675. Bern(contrée),II,38. Berne (Suisse), I, 220. Bernières (roches de), I, 199, 246. Béronne (riv.), I, 162, 171. Berre (Boucbes-duBhône), I, 264. — II, 652. Berre (riv. Drôme), I, 142, 155. — II, 652. Berre (étang de, Bouches-dullhône), I, 143, 264. — II, 370. Berre (riv. Aude), I, 143, 231. Berri, ou Beri-y, 1,8, 307, 309,330,336, 338, 341, 373. — II, 34,39, 69, 108, 136,138,140, 212, 213, 221,223, 23-1, 268,270,274, 306, 312,612. Berri (canal du), II, 318, 319,322, 340, 661,662, 663. Berri (plaine du), I. 110. Berrian, III, 71. Berroua-guia, III, 94. Bcrry-au-Bac, I, 290, 346. — II, 326. Berry (baillage), I, 332. Bcrsac, II, 377. Bert, II, 611. Bert (bassin bouillcr de), II, 210. Bert (sierra de), I, 121. Bertincourt, II, 611. Bertrand (mont), I, 33, 37, 40, 132. Bertrand (anse), III, 308, 309. Beruto, III, 158. Berzé- la-Ville, II, 178. Bès (riv. BassesAlpes),!, 143,156. Bès (riv. Lozère), I, 166, 234. Besançon, I, 48, 58, 59, 79, 151, 283, 293. 298,326,327, 328,329, 330, 332, 347,371, 388,397, 414, 434,457,477, 478, 505,527,537, 539,540, 542,544, 546, 547, 543. — II, 124, 213, 285, 299,302,311,355, 370, 372,417,558, 559, 647, 675. Besbre. Voir Bèbre. Bcssan, II, 337. Bessé-sur-Braye, II, 379. Besse (Var), II, 653. Besse (Puy - de Dôme), II, 665. Bessèges, II, 209, 222,375, 580, 582, 667. Bessin, I, 90, 279. — II, 27, 35, 85, 101, 124, 129, 135,357, 535. Bessines, II, 664. Bessou (mont), I, 94, 107, 137. — II, 005. — III, 372. Bétail, II, 23, 24, 27 et suiv., 34, 54, 60, 83, 121 et suiv., 159, 241 et suiv., 270, 422, 434,438,439, 443, 452 et suiv., 482 et suiv., 520,525, 531, 535, 542, 540, 551,555, 558,560, 561, 565, 568, 571, 580,586,592, 597, 599, 601,604,007, 611, 013,015, 016, 621,622,024, 030, 632, 668, 669. — III, 88, 91, 101, 114,115,142, 101, 186,188,223, 262, 267,282,310,311, 352, 353,365, 367, 368. Bétel, III, 198, 209, 216, 222, 236. Bétharram, II, 338, 600. Bethléem, I, 326, 328. —II, 612, Béthune, I, 205,321, 370, 376, 419. — II, 319, 331, 362, 303, 545, 642,680. Béthune (riv.), I, 202, 237. — II, 543, 637. Belsiboka, I[[, K;6 368. ' Betsileo, I][ 1C6 168, 1G9. Betsilcns (peuple), "I. 167, 108,169. Belsimaraka , ll| 166, 368. ' . Betsimisarakcs (peuple), III, 167 168, 177. Betteraves, II, Jj 67, 68, 70, 7|! 79, 104, 524,54» 544,546,607,637' 639,640,641,64» 048, 657. - m' 380. Bettié, III, 147, Bettin (ouej), m 34. Bctz, II, 640. Beune (riv.), I, 168. Bevinco, II, 174, Beurre, II, 129,13» 435, 443,534,53o! 538, 539, 540. III, 140, 322. Beuvrav (mont) I 82, 136.-11, 663. Beuvron (riv. Loiret-Cher), I, 175, 182, 235. - II, 617, 061. Beuvron (riv. Manche), 1, 19S, 201, 236. Beuvron (riv. Nièvre), I, 197, 236 — II, 329. Beuvry, II, 319. Beuzeval, I, 246. Beuzeville, II, 35S, 637. Bey (Tunis), III, 107 et suiv. Bey (grand), I, 250. Bey (petit), I, 250 Beylik, III, 82. Beynat, II, 665. Bevrouth, 11,407. Bez (riv.), I, 143, 155. Bezanozano, III, 166 Bèze (riv.), I, 142, 150. Bézencl. II, 374,378 Béziers, I, 158, 300 327, 328,332,372 415.-11,99,250 284,382,383, 385 579, 5S3, 667 670. Bézondc (riv.), I 197, 237. Bezons, II, 239. Biache-Saint-Vaast, II, 192. Biarritz,!, 162,259 — Il, 382, 600. Bibân (massif des), III, 26, 27, 35 89, 366. Bibân (forêtdcs), III, 83.
Benaizc(riv.),1,183. Benard (grand), III, 178. Benauges, II, 38. Bénat (cap), 1, 143, 265. Bcn-Draa (djebel), 111,32. Bénéfices et bénéficias, I, 305. Bcuct, H, 381. B e n e h a r n uni (Béarn), II, 598. Bénévenl-l'Abbavc, II, 664. Bengale (contrée), III, 192. Bengale (golfe du), III, 197. Bcngut (cap), III, 12. Beni-Bouïra, III, 97. Beui-Cougran (chaîne des), III, 23. Beni-Isguen, III, 74. Beni-Jalah (forêt des), III, 83. Beni-Mansour, III, 26, 97. Beni-Malar, III, 53. Beni-llclek, III, 86. Beni-Mzâb, III, 32, 52. Beni-Raten, III, 45, 52. Béni-Saff (ville et port), III, 12, 93, 97, 99, 100, 305. Beni-Salab, III, 25, 27, 365. Beni-Sliman (Plateau des), III, 35. Béniguet (ile de), I, 109, 252. Bénin (Établissements français du golfe de), III, 137, 146, 148,149,343, 344. Bénodet (anse de), I, 199. 254. Bons (riv.), I, 389. Bcntarté (col de), I, 117, 127, 139. Ben-tré, 111,208,209. Benty, III, 123, 129. Bény-Bocago,ll,636. Bérard(grand),I, 39. Berbères fpeuple), III, 42, 43, 52, 59, 109, 120, 133. Berberou des Ouled-Aïar, III, 32. Bcrbezit (roc de), I, - 95, 108, 138. Berck, II, 471. Berdato (capo alj, I, 56, 57. Bereçof, III, 11. Beref (graine), III, 140. Béret (col de), I, 114, 122. Berg(montagnes de), I, 97. '
�TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
417
Binh-thuan, III, 222. Blamonlois, II, 30. Blayez (ou Blayois), Binic, I, 482. — II, Blanc (lac), I, 230. II, 38, 97. 476. Blanc (cap), 111, 13, Blé (voir aussi FroBimlti (el-), III, 122. 306. ment), II, 48, 49, Bionnassay (glacier Blanc (glacier), I, 467. — III, 77, de), I, 26. 49. 239, 250, 366. Bionnassav (aig. de), Blanc (le), I, 183, Blende, II, 191. I, 27, 28. 373, 416. — II, Bléneau, I, 197. — Biot (le) II, 37, 651. 378, 614,663, 676. II, 534, 647. Bir (djebel), III, 32. Blanc-Misseron, II, Blcone, I, 24, 52, Bir frâs), III. 190. 362, 364, 484. 143, 156, 233. — Bir-Béni-Salah, III, Blanc (dép. du II, 576,653. 93 Mont-),l, 343,338, Bléré, II, 661. Bir-liabalou.IlI, 70. 363. — II, 565. Blesle, II, 666. Bir-el-Gharama, III, Blanc (Mont-), I, 22, Blesme, II, 366. 118, 121. etsuiv., 30, 32, 38, Bletterans, il, 617. Birse (riv. Suisse), 41 et suiv., 60, Bleu (lac), I, 162, I, 65, 207, 221, 132, 143, 145, 153, 169, 231. 239, 381. 389. — II, 505, Bleue le (riv.), I, Biscarrosse (étang 651. 167. de), I, 162, 168, Blanc (petit Mont-), Blévec (pointe de), 231. I, 26, 31. III, 176. Bischwald (étang Blanc du Tacul Blczois, H, 36,- 616. de), I, 206 230. (Monl), I, 26, 27. Blevmard (le), H, Biskra, III, 29, 31, Blanc (roc), I, 116, 666. 41, 42, 43, 44, 74, 122, 133, 138. Blida, III, 61,64,65. 86, 87, 94, 95, 97, Blanc-Nez, I, 241, 70, 83, 90, 95, et 122, 365, 366. 243. suiv., 305. Biskra (oued), III, Blancafort, II, 341. Blies (riv.), I, 67, 38. Blanchart (raz), I, 72. Bissagos (archipel), 199, 244,249, 395. Bliesgau, II, 36. III, 125, 129. Blanche - de -PeuteBlignv - sur - Ouche, Bissandougou, III, ret (Aiguille), I, II, 648. 139. 28. Blois, I, 177, 178, Bitchc, I, 71, 72,381, Blanche (Allée), I, 277,327. 328, 331, 384. 26. 332, 373, 416, 547, Bitschwiller, 11.221, Blanche (glacier de 548. — II, 124, 273. . l'Allée)', I, 28. 250, 284,302, 375, Bitume, II, 172, 433, Blanche (vallée), I, 378, 380,417. 616, 440, 642, 649, 663. 28. 017,618, 661, 677. Biluriges-Cubi(neuBlanche (montagne Blond (montagne ple), I, 294. — II, de In), 1, 53, 134. de), I, 107. 610, 013. Blanche (pointe1, III, Blore(val de), 11,39. Bituriges- Vivisci 303. Bloscon (pointe de), (peuple) I, 294. Blanchisserie, II, I, 252. Bize. Il, 383. 518, 529. Bobor Fing (peuBizerte, III, 13, 108, Blandain, II, 361. ple), III, 134. 110, 116, 366. Blangy- le - château Bocage normand, I, Bizerte (lac de), III, (Calvados), II, 636. 17. — II, 27, 35, 13, 38, 110, 366. Blangy (Seine-Infé85. Bizerte (canal de), rieure), II, 637. Bocage sainton111, 115. Blankenberghe (Belgeois, II, 37. Bizot, III, 365. gique), I, 240. Bocage vendéen, 1, Blad-Guitoun, 111, Blanqucfort, II, 658. 4, 19, 112, 138, 70. Blanquetaque,!, 203, 168,172, 185, 278. Blain, II, 634. 310, 370. — Il, 33, 37, 125, Blainville, II, 367. Blanzac, II, 059. 614, 634, 660. Biaise (riv., HauteBlanzy et du CrcuBocage (cap), III, Marne), 1,194. — zot (bassin houil244. II, 533, 644. ler et métallurgiBocca di Vizzavona, Biaise (riv., Eure), que de), II, 200, I, 57. I, 188, 197. — 11, 207, 293,557, 048. Bocognano, II, 654. 543, 637, 662. Blatiëre (Aiguille Boemi (baie de), Blaisois (contrée), de), I, 28. III, 160. II, 39. Blavet (riv.), I, 180, Boëge, II, 051. Blaizv-Bas, I, 80. — 109, 235,255,304. Boën, II, 650. II, 369. — il, 342, 477, Boette, III, 287Blâment (Meurthe626,627, 632, 633. Bœufs, 11, 24, 27, 2S, ct - Moselle), II, Blavet (canal du), 30, 31, 33, 34, 121 645. II, 342, 627, 633. et suiv., 134, 137, Blamont (Doubs), II, Blave, I, 101, 373, 141, 142, 422, 430, 647. 393, 415, 482. — 438,439, 453, 457, Blamont (chàleau II, 381, 479, 592, 520, 525, 535,542, de), (Doubs), 1, 653, 676. 540, 555, 558, 568, 388, 397. Blavem, III, 372. 591, 601,604, 607,
I.A FHANCB.
III.
27
�418
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
Boîtier (mère), I, 93, 95, 137. Boké, III, 129, 139. Bolbcc, II, 261, 538, 637, 683. Bolivie, II, 464. Bollène, II, 145, 180, 290, 632. Bologne, II, 368. Bombétok (baie de), III, 165. Bommes, II, 97. Sommiers (forêt du), I, 110. Bong-son, Iil, 221. Bon (cap), III 10, 13, 14, 366. Bonaparte ou Réunion (île), III, 181. Bonavista (cap), III, 291. Bondé (riv.), 111,243. Bondonneau, II, 185. Bondou, III, 141. Boudoukou, III, 147. liondv, II, 307. Banc,"II, 392. — III, 13, 15, 27, 43, 46, 61, 64, 65, 72, 80, 83, 84, 86, 90, 02, 07, 98, 99, 100, 116, 365, 366. Bône (golfe de), III, 13, 365. Bône-Guehna (Cie), III, 98. Bon-Gout (riv.), III, 301. Bougo - Lava (chainé), III, 166. Bongos, III, 157. Bonhomme (col du) (Alpes), I, 23, 26, 132. Bonhomme (col du) (Vosges), 1,65, 67, 70, 132. 135, 381. Bonifacio, I, 260, 393. — II, 483, 587, 654. Bonifacio (détroit de), I, 57, 225, 269. — 11, 587. Bon-Mort (sierra de), I, 121. Bonis (peuple), III, 335. Bonn, I, 70. Bonne (riv.), I, 143, 154. Bonnétable, II, 635. Bonnieure (riv.), I, 171, 234. Bonnieux, II, 652. Bons de caisse, III, 354. Bonson, II, 374. Bouvoisin (pic), I, 36, 50, 134. Boos, II, 037. Booué(chutede), III, 154. Bora-Bora (ile), III, 256, 258, 259,260, 261. Bordarrupia (riv.), II, 338. Bordeaux, I, ICI, 285,297,311, 312, 326,328, 359, 332, 337, 373, 403, 413, 434, 437,453, 457, 458, 460,477, 478, 482,492, 496,505, 510, 512,526,527, 530,540,542, 544, 547,548.- 11, 67, 96, 226, 233, 235, 238,239, 240, 241, 250, 251, 268, 283, 284, 286,288,291, 293,295, 290, 298, 299,300, 302, 337, 345, 354, 355, 375, 376, 379, 380, 381, 382,390, 396, 399, 405,400,407, 40S, 412, 416,417, 470, 479,503,590,591, 592, 658, 676. — III, 310, 321, 378. Bordeillat (voir BaBornou-Gounguu ("es), III, 131. Borny, |, 35L, 379. — II, 550. Baron (mont), 1,268 Bort, II 336, 601, 665. Bort (orgues de), I M. 101, 105. 166. — H, 604, 665. Bort(Puydc), 1,105. Bory (cratère), ill 179. Boscasse (mont), I, 56. Bosmont (fort), I 386. Bossaka (riv.), III, 156. Bossons (glacier des), I, 26 etsuiv. Bostmoreau, II, 209. Boston, III, 283. Botranche, (signal de), I, 75,76,136. Bou-Banghi, 111,157. Bjuble (riv.), I, 95, 107, 180. Boucaniers, III, 2. 294, 295. Boucau ( vieux). 1, 102, 169, 259^ H, 338. Bouchain,!, 375,370, 378. — II, 331, 643. Bou-Cliatcur, 111,33,
009, 6H, 016,510, 621, 624, 030, 632 et suiv., 641, G42, 645 et suiv., 651, 635, 057, 600, 602, 063.064, 605, 006. — 111, 88, 104,1 15, 141, 158, 161,170, 171, 198,210, 222, 237, 246,250, 267, 353,365, 306,368, 382. Botta, III, 139. Bogtaàr, III, 44, 70, 88, 89. Bc-guin (plaine de), III, 245. Bo;:ouen (riv.), III, 245. Bohain, I, 375, 370. — II, 275, 640. Bohain (forêt de), I, 86.-11, 117,362. /?oiï(peuple), I, 293. Buileux.ll, 303. Bois (glacier des), I, 28. Bois et forêts : voir forêts et bois. Bois exotiques, II, 434, 440, 404. Bois de teinture, III, 337, 339.
Bois de construction, etc., II, 321,
434, 438,440, 445, 453, 454, 403, 404, 470, 471, 173, 478, 479. — III, 309, 337, 339. Bois-Belle, I, 331. — II, 39, 613. Eois-Bretoux,II, 319. Bois-Chaud, I, 110. — II, 39, 663. Bois d'Oiugt (le), II, 649. Bois-du-Roi (forêt), I, 82, 136. , Bois-le-Duc, I. 214. Bois de fer, III, 263. Bois rfe/ei-,111,210. Bois de santal, III, 255. Bois-Guillaume, II, 538. Bois-le- Comte, II, 178. Bois-Hahon, II, 177. Bois-Noirs, I, 108. Boisgelin (canal de), I, 143,156.-11,14. Bois rouge, III, 158. Bois rouge (étang du), III, 180. • Boissard (îlot à), III, 301. Boissons, II, 86 et suiv., 101 et suiv. — III, 161, 243, 382.
Boucheries et touchers, II, 142,319.
Bouches- de - l'Elbe (dép. des), I, 344. Bouches de l'Escaut (dép. des), I, 344. Bouches - de - la Meuse (dép. des), I, 344. Bouches de l'Ysscl (dép. des), I, 344. Bouches - du - Rhin (dép. des), 1,344, Bouches-du - lllione (dép. des), I, 369, 372,403,410,412, 425, 426,429,430, 432, 436,450,452, 453,457,477,496, 497,499,510, 511, 512, 514, 515, 520,525,527,535, 539, 544, 540. II, 18, 23, 25, 56, 67, 70, 72, 76, 80, 89,91,92,106, 107,108, 110,111, 126 128, 130, 131, 138 et suiv., 145, 165,179, 181,182, 186,192, 193,2)9, 225,227, 228,233, 237,243,250,25!, 260,262,267,273, 270, 277,287, 290, 294, 299, 300,307, 3;>2, 355, 370,3'l, 3 7 3 4 8 2, 408,499,
gue de).
Bordelais, II, 33, 38, 87, 94, 132,591. Bordelais (détroit), III, 206. Bordères, I, 655. Bordes (les), II, 377, 378. Bordj-Bou-Arréridj, III, 95, 97. Bordj-Menaïel, III, 365. Borgo, II, 654. Borgne (riv.), I, 142, 145. Bormellès, II, 190. Bormes (forêt de), II, 118. Bormes (rade de), I, 265. Bormida, I, 37, 40. Born (pays de), II, 38. Borne (riv. HauteLoire), I, 175,179, 234. — II, 603, 666 Borne (riv. HauteSavoie), I, 142, 153. Bornes (Massif des), I, 45, 133. Bornier (mont), I, 43.
Bonneterie et Bonnets, II, 282. 531,
530, 580, 585,590, 041, 643, 649,657. — III, 117. Bonneval, II, 662. Bonncvie (Cantal), II, 604, Bonneville, I, 153, 372, 421, 537. — II, 37, 356, 566, 051, 682. Bonnières, II, 639,
Boissons (droits sur les), 1, 509. Boissy-Saint-Léger, II, 639.
�TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
500, 501,502, 573, (52, 670, 073. — 380, 382, 385. Bouches-du -Weser (dép. des), I, 344. Boucliet (le, Seinect-Oise), I, 512, Bouche! ( lac du, Ardèche), I, 95, 108. louchons de liège, III, 95. Bouclioux (les), II, 647. Jou Crara(golfe de), 111,14. ■ Boudiiou, III, 35. Bouddha,Bouddhisme et Bouddhistes, III, 207, 213, 214, 220, 230. Bou-Diss. III, 27. Buuiljos. III, 157. lloii-Donkan (riv:)', III, 38. Bou-Erda (riv.), III, 11. Bouérc, II, 36. Boucs (riv.), 1, 162, 169. Bouct (forêt de, Ardennes), II, 117. Bouct (mont), III, 150... Bonfirik,lll, 40, 43, 5", 70,81,83,365. Bmqainoille, 111, 254, 258. Bou-Garoùu, III, 13, 15. Bou-Garoûn (cap), 111,13,15, 27,365. Bougés ( montagne du), 1,98,99, 137. Bougies, II, 237. — ni, 2i2. Bougie, III. 12, 13, 15, 26, 27,40, 43, 46,51,72,70,80,83, 86 , 89 , 91, 95 , 99, 100. Bougie (golfe de), 111, 13, 35, 305. Bouinval, II, 170, 179. Bouglon, II, 657. Bou-Grata, III, 122. Bou-Uamama, III, 46. Bou-Hamra, III, 93. Buu-IIedma (massif), III, 33. Bouillante, III, 300. 301, 309. Bouillon (Belgique), 1, 320, 321, 349, 357 , 376 . 3 8 0. Bouilly, II, 043. Bouin(ilede), 1,256. -11, 478. Bou-Kalcl, (djebel), J 111,46. ' Boukanefis, III, 58. Bon-Kahil, III 29
1CK ' '
419
Boulangerie, II, 518. Buulapari, III, 248. Boulari, III, 25I. Boulari (passe et baie de), III, 244, 248. Bou-l'Ardianifoued),
m, 36.
Bouleau, II, Il2. Bouley, I, 358. Boulogne (riv. LoireInférieure), I, 174, 175,179,184,235, II, 206, 333, 341, 556, 648. Bouloiïne-sur-Seine, I, 427. — II, 527, G82. Boulogne (bois de), II, 526. Boulogne - sur-mer, I, 203. 213, 326, 327, 328,338, 370, 370, 378,398, 419, 479, 482, 305. — II, 148, 173, 179, 205, 281, 298,302, 304, 390.307,399, 405, 417. 545, 042, 680. Boulonnais, I, 87, 207,243, 313, 332, 338, 338,341, 301. — il, 35,212, 541, 544, 641. Boulonnais (bas), I. 5, 8, 9, 17, 136, II, 362. Bouloire, II, 635. Boulou, I, 348. — II, 187, 585. Boult - sur - Suippc , II, 273. Bou-JIad, III, 24. Bou-Maza, III, 45. Boumdou, III, 134. Bou-Merzoug, III, 35. Bouni(ilôt), III, 160. Bouquiès, II, 336. Bourail, III, 245,248, 250, 370. Bourayne (baie), III, 257. Bourbince.I, 95,175, 179. — II, 335. Bourbon (fort), voir Nelson (fort). Bourbon (voir, Réunion (ile). Bourbons (les), I, 315, 317 et suiv. Boit ?'ôon(connétablc de), I, 315, 390. — II, 560. Bourbou-Lancv, II, 186, 648. Bourbon - l'Archambault.II, 177, 186, 611, 663. Bourbon-Vendée(ou Napoléon-Vendée) I, 349, 356. — II, 603(voirLa ltochcsur-Yon.)
Bourbonnais (chemin de fer du) II, 364, 371. Bourbonnais, I, 6, 107,109, 316,317, 332,336, 338,341, 361, 368, 373. — II, 34, 35, 40, 85, 108,132,138,141, 610, 603. Bourbonnais (plaine du), I, 95, 110. Bourboule (la), II, 187,608, 665. Bourbonne - les Bains, II, 184, 308, 533, 644. Bourbourg, I, 375, 376, 378. — II, 364, 042. Bourbourg (canal de), II, 332. Bourbre (riv.),1,142. 154, 232. — II, 651. Bourbriac, II, 633. Bourdeàux, II, 052. Bourdon (Jean), III, 275. Bouré (contrée), III, 133. Bou - Remmada (oued), III, 30. Bourg-du-Galct, III, 302. Bourg - en - Bresse, (Ain). I, 61, 152, 331, 332, 371,411, 546. — II, 355, 370, 372,417,357, 649, 671. Bourg (Gironde), II, 176, 658. Bourg-A rgénial (Loire), II, 050. Bourg-et-Comin, II, 320. Bourg-Saint-Andéol (Ardèche), II, 145, 666. Bourg-Lastic (Puyde-Dôme), II, 210, 665. Bourg . la - Heine (Seine), II, 379. Bourg - Saint-Maurice (Savoie), I, 30, 43. — II, 050. Bourg-de-Visa(Tarnet-Garonne), II, 656. Bourg - d'Oisans (Isère), II, 222, 569, 651. Bourg - de - Péage (Drôme), II, 145, 651. Bourganeuf, I, 183, 373,414.- 11,378, 009, 604, 074. Bourges, 1, 182, 294, 297, 307, 311, 320 et suiv. 336, 337, 338,360, 373, 413, 477 et suiv. 527,
542, 340, 548. — II, 39, 222, 229, 231,274, 302,341, 345,377, 378,417, 013, 062, 674. Bourges (septauie de), II, 39. Bourges, II, 38. Bourgct(lacdu,H1"Savoie), I, 29, 45, 60, 02, 142, 153, 228. — II, 335, 371, 567, 650. Bourget (le, Seine), I, 192, 352. — II, 293. Bourgidou (canal de), II, 316, 335. Bourgneuf, II, 034. Bourgneuf (baie de), I, 174, 256. — II, 14, 341. Bourgogne, I, 8, 17, 81, 299, 302, 303, 305, 309,311, 313, 316, 336,337, 338, 341,361, 371,387, — Il, 29, 30, 37, 59, 69, 75, 76, 79, 80, 90, 94, 95, 96, 102, 105, 114, 127, 134,130,137, 144, 145, 175,179, 191,212, 213, 229, 234, 238,290,317, 330,334, 554, 558, 506, 572, 647. — III, 84. Bourgogne (royaume de) (voir Bargondes). Bourgogne (Marne), II, 644, Bourgogne (canal de), 1,142, 150.— II, 317, 318, 328, 329,330,333, 556. 047, 648. Bourgogne (duc de), I, 63! Bourgogne (chemin de fer de la), II, 309, 564. Bourgoin, I, 525, II, 211, 569, 651. Bourgonce, I, 353, 381. Bourgthéroude, I, 354. — II, 637. Bourguébus, II, 636. Bourgueil, I, 177. — II, 100, 001. Bourmont, II, 644. Bournc (riv.), I, 5, 143, 155, 232. II, 335. Bourne (canal d'irrigation de la), II, 14. Bouroum(vallée de), III, 131. Bourreliers, II, 296. Hourron, II, 374. Bou-Saàda, III, 71, 82, 96.
�420
Bou-Selâm(riv.),III, 35. Bou - Scnighonnc , 111,11. Bou-Sfer, III, 85. Boussa (chutes (le), 111, 130. Boussac, I, 373, 414, 525.-11,609,604, 674. Boussacois, II, 39. Boussens, II, 383. Boussière (mont), I, 93. Boussièrcs, II, 647. Bousson (col de), I, 35. Boutcrnard (mont de), I, 52, 134. Bou-Tha'aleh, III, 22. Bou-Thalcb, III, 49. Boutières (cliaînc des), I, 66, 137. — II, 666. Bou-Tletis, III, 85. Boutonne (riv.), I, 102, 171, 234. — II, 338, 602, 059. Boulons, II, 282, 040, 662. Bouvines, 1, 16, 307, 396.-11,546,540. Bouxwillcr, II, 233. Bou-Younès (Djebel) III, 112. llouzanne (riv.), I, 183, 235. Bou-Zaréa, III, 25, 65, 69. Bouzi, III, 160. Bou-Zirig, III, 23. Bou-Zizi, III, 27. Bouzoise, 1,142,150. Bouzv, II, 96. Boves, II, 364, 641. Bozel, II, 650. Bozouls, II, 656. Brabant, I, 78, 213, 293. Bracco (mont), I, 39, 134. Bracicux, II, 661. Braconne (forêt de la), I, 171. Bralima Brahmes et Brahmanisme,\[l, 193, 214. Braisne, II, 610. Brakna (tribu), III, 133. Bramalésan, II, 582. Bramont (col de), I, 67, 70, 385. Branco (rio), III, 331, 333. Brandes, I, 112. Brandn, II, 054. Brantôme (Dordogne), II, 657. Branne, II, 97, 658. Braques (ferme des), 1, 385. Bras-des-lacs, voir Tônly-Sab.
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
Bras-de-fer, I, 149. Bresle (riv.), I, 87, Brao, III, 26. 188, 202,237, 245. Brassac (Tarn), II, — II, 330, 536, 668. 637, 641. Brassac (bassin Brcsques (riv.), I, houiller de). (Puv143, 157. de-Dôme), II, 210, Bresse (bassin de la, 608. géologie), II, 51. Brasseries, III, 210. Bresse, I, 11, 66, Bratuspantium, I, 151, 152,229, 316, 293. 317, 332,338,341, Bray-su r-Seine 361, 387. — II, Seine-et-Marne), 30, 37,54, 00,120, I, 639. 132,135, 141, 284, Brav (Somme), II, 555, 557. 641. Bresse (Vosges), 1, Bray (pays de) (Nor381, 385. mandie), I, 8, 17, Bressuire, 1,184,350, 35, 88, 136, 195. 364, 373, 422. — — II, 27, 35, 135, H, 380, 381, 002, 357, 538, 637. 660, 684. Brave, I, 181, 235. Brest, I, 199, 311, Brazza (Savorgan 332, 370,399, 414, de), III, 5, 151, 478,481, 482, 505, 152, 156. 514. — II, 268, Brazzaville, III, 152, 295, 358,360,417, 154, 155 158, 167. 476, 628, 632, Brécey, II,' 635. 675, Brèche (la), (voir Brest (port et rade Brcsche). de), I, 186, 252, Bréda (riv. Isère), 253, 394, 395. — I, 143, 154, 389. 11, 397, 405, 470, Bréda, I, 214. 476, 628, 632. Bréda (traité de), Bretagne, I, 4, 5. 7, III, 275, 295. 12, 16, 17, 92, Bréliai, II, 635. 198, 201, 202, 249 Bréhat (ile), I, 199, et suiv., 272, 273, 251. 277, 279,281,290, Bréhat (Héaux de), 293,204,300, 302, I, 251. 305, 307,309, 314, Breil, 1, 389. - II, 316, 329,330, 332, 654. 330,337, 338, 339, Breit Schloss, I, 67, 341,301,308,370, 71, 135. 394, 395, 398, 420 Brémoniier, II, 118. et suiv., 430, 445, Brémule,I, 307, 399. 547. — II, 13, 14, — H, 534. 23, 24, 36, 54, 58 Brenets (lac des), I, et suiv. 74 et suiv. 141, 151, 387. ■ 84, 86, 94, 101, Brenne (riv. Côtc107, 108, 111,116, d'Or), I, 80, 142, 127, 132 et suiv. 152, 197, 236. 140 et suiv. 145, Brenne (contrée), I, 165,107, 171,180, 111, 183.- 11,34, 182, 188, 223,241, 39, 136, 147, 329, 267, 342,358,300, 618,661, 663. 376, 392, 475 et Brenne (étangs de suiv. 499, 662, la), I, 230. — 11, Bretagne (canaux 663. de), I, 174. — II, Brcnncville, II, 534. 318, 322. Brcnod, II, 649. Bretagne(monts de), Brenva (glacier de I, 19, 90, 01, 136, la), I, 26, 28. 185, 198. — II, Bresche (ou Brèche, 633. riv.), I, 195, 237. Bretagne (sillon de), — Il, 640. I, 90, 92. — II, Brescou (fort de), 377. I, 143, 262. — II, Bretelles, II, 282, 583. 038. Brésil et Brésiliens, Bretenoux, II, 363, II, 432, 434, 436, 656. 437, 441 et suiv., Brcteuil (Eure), II, 462, 465, 645. — 637. III, 304, 318, 323, Brcteuil (Oise), II, 329,330, 332,334. 640. Brcteuil (fure[ dc) II, 117. " Brétigny, II, 177 379, 543. Bréti(iny(traitéde), I, 311, 399.- 1| 590. ' Brelou (fosse du Cap-, Landes), 1, 162, 258. Breton (vins de Cap-), II, 98. Breton (ile du Cap-, Canada) voir lie Royale. Breton (pertuis.Ycndée), 1,162, 257. Bretonne (forêt de) II, 117. " Bretons (peuple), I, 427. Brettcville-sur-laize, II, 636. Breuchin (riv.), I 142, 150. - IL 646. Brevcnne (riv.), I 93, 95, 142, 151. II, 191. Brévcnt, I, 29, 14 133. Brevets d'invention, 11,304.- 111, 388. Brevon (riv.), 1,191, 236. Brézolles, II, 662. Briance (riv.), 1,107, 183, 235. - II, 664. Briançon, I, 35, 48, 155,372,391,411, 478.-11,210,372, 570, 652, 072. Briançonnais. II, 37. Briare, II, 282, 291, 329,340,616,661. Briare (canal de), 11, 317,529,330,339, 662. Brias, II, 364. Bric dclla Duca, I, 56. Bric délia Maddalcna, I, 56, 372. Bric froid, I, 33, 35. Bric Torniola, I, 56 Bricbe (la), II, 325. Bricquehec, II, 636. Brie, 1,85,130,330. — II, 28, 35, 30, 41, 53, 79, 129, 136, 137,145,210 et suiv. 525, 639; Brie champenoise coteaux de la), , 85, 136.194. — II, 531, 639, 643, 644. Brie-Comte -Itobcrl, II, 307, 639. Briec, II, 632. Brieg (Suisse), I, 144. Bricnnc-le-Châtenu,
�TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES
1,347. - II, 324, 531, 643. jjrienne (canal de), H, 337. Briennois, II, 36. Brieno-N, II, 647. Bricnz (lac de, Suisse),!, 219,238. Brière (La Grande-), I, 911, 236. - II, 24, 36, 634. Brières (contrée), II, I 39. Driev, I, 358, 37), 379, 418 , 4 1 9. — II, 220, 368, 551, 552, 645 . 681, p. 679 . — III, 387. Brignognan, II, 392. Brigades, 1, 157, 356,372,422,424. - II. 109, 238, 372, 577, 053, 084, BriIon (plateau de, Suisse), I, 214. Brimont(fort),1,383. Brinon, II, 664. Briolay, 1, 417. Brioim'e, II, 539, 637. Brionuais, II, 37, 132. Brioudc, I, 179, 372, 416. - II, 371, 605, 666 , 677. Brioui, II, 660. Briouze, II, 360, 636, Brigues, II, 290. — III, 142, 170, 199, 210. Brisach, 1, 318, 320, 321,331 , 381. Bristol, 111,269,273. Brivé (riv.), I, 182. Brivc-la- Gaillarde, I, 167, 334, 373, 113. - II, 241, 376,378, 004, 605, 674. Brivcs (Mayenne).I, 181. - II, 342. Grives (mines, Indre), II, 213. Brivois, II, 49. Broderie, II, 250, 261,281,5 2 9 , 5 4 9, 551, 5 64 , 6 0 3 , 6*0,611,612,043, 546 , 065 , 666. — III, 93, 238. Broglio, II, 637. Broljinière (la), II, 1 361. ", ' Bronze, I. 290 — II, 291.' B'oons, II, 632. B'ossac, II, 659. Brosse (Terres de '»), H, 39. Brou (Eure-et-Loir), U, 541, 662. JJ'»" (Ain), II, 557. «rouage (canal de), H, 339. " Brouageais, II, 38. Brouercch, II, 36. Brouillard (glacier du), I, 26, 28. Brouillards, I, 273. brouisses (Tètedcs), I, 53, 134. — III, 372. Broussailles (voir Landes). Brouvelieures, II, 646. Brove-Iès-Pesmcs,[[, 559. Broyé (riv. Suisse), I, 220, 238. Bruadan (forêt de), II, 117. Bruay, II. 204, 319. Bruche(ou Bruscbe), (riv.), I, 67, 200, 222, 239, 381. — II, 333. Bruche (canal delà), II, 333. Bruges (Gironde), II, 382. Brûlé (Grand), III, 179. Brûlés (plateau des), II, 329. Brullois (le), II, 38. Brùlon, II, 635. Brunswick (Nouveau), III, 277. Bruxelles (Belgique), I, 205. Bruvères, II, 553, 465. Bruyères (voir Landes. Bue (le Haut), I, 380. Buch (pavs de), II — II, 30, 37, 555. Buguc (le), II, 057. Buis-les-Baronnies (le), II, 145, 652. Buisson (le), II, 378. Bulgnéville, II, 353, 045. Bully (Seine - Inférieure), II, 241. Bully (Pas - de Calais), 11,204. Bunero, I, 126. Bure (pic de), I, 50. Bureaux arabes, III, 44, 47, 49, 61. Bureaux de bienfaisance, I, 448. Bureau des Longitudes, I, 401, 544, Burqondes (peuple), I, 16, 150, 299 et suiv., 427. — II, 554,558,560, 563, 572. Burgundia, I, 302. Burhou (ile) (Angleterre), I, 248. Burie, II, 059. Burlats, II, 274. Burnous, III, 112, 113, 116. Burzct, II, 666. Busignv, II, 362, 365. Bussang,II,lS4,553. Bussang (col de), I, 70, 73, 222, 381, 386. Busscau d'Ahun, II, 378. Bussières-Badil (Dorclogne),11,637. Bussières (>eine-etMame), II, 178. B u s s i è r e-G a 1 a n t II'»-Vienne), II, 378. Buxière-la-Grue, II, 172, 210, 011. Buxy, II, 048. Buzançais, II, 222, 063. Buzancy, I, 352. — II, 533, 644. Buzenval, I, 332. Buzy, II, 383. Byzantin (empire), "III, 43.
421
38.
Buchv, II, 637. Budgets, I, 483,487, 488, 490, 518. — III, 109, 149. 170, 215, 244, 261, 307, 316, 335,347,375, 376,377. Budget de l'A Igérie, III, 60, 62, 63. Buech (riv.), I, 45, 50, 53, 143, 156, 233. — II, 569, 652. Buenos-Aires, II, 407, 432. Buet, I, 44, 133. Bulfaz, (col de la), I, 44. Buffles, III, 210, 216, 222, 237. Bugarach (pic de), I, 116, 118, 120, 138. — II, 668. Bugeat, II, 665. Buqcaud (le maréchal), III, 33, 44, 45, 57. Buges, II, 298, 329. Bugey(pays), I, 317, 338,338," 301, 387.
Cabannes (les), II, 655. Cabardès (Contrée Languedoc), 11,30. Cabardès (Aude), II, 667. Câbles télégraphiques et câbles sous-marins, I, 252. — II, 389 et
suiv. III, 98, 116, 142, 158,202,239, 289, 310, 322. Cabot (Jean), III, 269. Cabot (Sébastien) III, 209, 270. Cabotaqe, II, 395, 396, 397, 408, 470 et suiv. — III, 100, 223,251, 202, 321, 337. Cabourg, I, 240. — II, 359, 540. Cabre (col de) (Alpes), I, 53. Cabre (col de) (Auvergne), I, 103. Cabrières, II, 572 Cabrit (ilot à), III 303, 313. Cacadogne (mont), I, 105. Cacao et cacaoyer, I, 431. — 11, 432, 438,410, 464, 467, 473, 477, 482. — III, 186, 198, 308, 309,318, 319,321, 322, 320, 333, 337, 339,350, 351, 352. Cac-ba, III, 224. Cachée (rivière de), III, 125, 129, 135. Cachéo (ville), III, 129, 135. Cacherou, III, 79. Cachou, II, 402. Cadaques (Espagne), III, 200. Cadastre, II, 14. Cadelen, II, 068. Cadenet, II, 052. Cadi, III, 64. Cadi (sierra de) (Kspagne), I, 120, 138. Cadière (la), II, 211. Cadibonne (col de), (Italie), I, 20, 21, 33, 37, 39, 40, 41, 132, 390. Cadillac, I, 530. — II, 058. Cadix (Espagne), II, 406. Cadouin, II, 593,057. Cadours, II, 668. Cadurci (peuple), I, 294. Caen, I, 200, 333, 337, 338,370,413, 434, 482,527,539, 540, 543.- — II, 124, 234,241,281, 282, 288, 290,355, 357, 359,360,417, 422, 474,539, 036, 673. Caen (campagne de), I, 90, 278. — II, 27, 35, 124, 234, 357, 535. Caen à la mer (canal
�422
de), II, 330, 474, 539, 636. Café et Caféier, I, 431. — II, 432, 438,440,445,447, 459, 402 et suiv. 407. 473, 477,479, 482! — III, 100, 141, 140, 161, 170, 181, 184,185, 188, 198,199,216,230, 262, 304, 308, 309, 311, 318,333,337, 349, 350, 351,352, 355, 308. Cafetiers, II, 519. Caffis (mesure), III, 117. Cafres (peuple), III, 182. Cafres (plaine des), III, 180, 184, 36S. Cagna (mont de), I, 57, 135. Cagnes, II, 654. Cahors, I, 166, 327, 328,345, 373,417, 548. — II, 98, 111,177,378,417, . 594, 656, 678. Caïds, III, 107, 108. Caille (la), II, 185, 566. Cailles, II, 147. Cailloux blancs (baie des), III, 175. Caillv (ruisseau de), I, 196. — II, 357, Caïmans, III, 158. Cairns, I, 290. Caisse d'amortissement, I, 523. Caisse des dépôts et consignations, I, 523. Caisses d'épargne, I. 455, 510. —III, 377. Calabé (anse de), III, 176. Calacuccia, II, 05 4. Calais, 1,240 etsuiv., 311, 312,315, 333, 361, 375,376, 378, 395, 396,427,428, 482.— 11,229,281, 319, 331,362, 363, 364,392,399,405, 470,541, 545,642, 680. Calais (canal de), I, 241. — II, 331. Calaisis, I, 341. — II, 35. Calama, III, 73. Calamine, II, 191. Calavon (riv.), I, 143,156.- 11,652. Calcaires (terrains) (voir Terrains), Calcinato, I, 323. Calcutta (Asie), II, 407. — III, 197, 199.
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
Calebassier, 111,141. Calenzana, II, 654. Caletes ou Caleti, (peuple), I, 293. Calicot, III, 171. Calicut (Asie), III, 191, 193, 197. Californie, II, 406. Callac, II, 633. Callas, II, 653. Calle(la), 111,40,72, 80, 92, 99, 305, 366. Callou (liqueur), III, 198. Calm (puig se), I, 121. Caluire et Cuire, II, 564. Calvados, , 246 , 247, 368. Calvados (dép. du) 1,49,101,108,129, 134,201, 308,370, 403, 410,413.424, 429,430, 450,452, 453,457, 459, 477, 490,497, 499, 514, 527,530,535,543, 640. — II, 18, 23, 25, 49, 51, 52, 55, 56, 58, 59, 60, 65, 07, 70 et suiv., 80, 81, 84, 92, 94, 101, 108,110, 124, 120, 127, 120, 130, 134,138, 139, 140, 143, 165, 175, 177, 180, 182, 190, 198, 204, 211,214,219, 225, 228, 242, 248, 252, 255, 260, 261, 272, 273,292, 298, 307, 322,474, 475, 498,500, 501,502, 539, 036,670,673, — 111,380,382,385, 387. Calvi, I, 209, 372, 413. — II, 483, 586, 654, 074. Cam (Nui, riv.), III, 202. Camào (pointe et port de), III, 201, 202, 204, 212. Camarat (cap), I, 143, 205. Camarès, II, 650. Camaret, 1,290, 482. — II, 477. Camargue, I, 149, 260, 263. —11, 30. 39, 127, 233. Cambo, II, 338. Cambodge et Cambodgiens, III, 4, 5, 8,201 etsuiv.,212, et suiv. 240 et suiv. Cambrai, 1,204, 321, 320, 327, 328, 370, 376,378, 419, 546, et suiv. - II, 103 205,272, 275, 318, 320,331. 355, 303, 364, 365, 417,548, 642, 680. Cambrai (Paix de), . III, 271, Cambremer, II, 036. Cambrésis, I, 209, 320, 333,341,302, 375. — 11,35, 281, 546. Cambrien (terrain) (voir Terrains), Cambrin, II, 042. Came, II, 33*. Camerata, III, 93. Camembert, II, 242, 535, 540, 636. Cam-lô, III, 221. Camman-tieu), III, 203, 213. Camopi (riv.), III, 328. Campagnac, II, 209, 656. Campagne - lès-Hesdin, 11,642. Campan, II, 173, 655. Campan (vallée de), I, 169. — 11, 33. Campanuelo, I, 124. Campbiel (voir Campvicil). Campèche (bois de), III, 309, 322. Campile, II, 654. Campine, I, 78,213. Campitello, II, 654. C ampo- Fo rmio (traité de), I, 215 362, 377, 396. Campo (rio del), III, 152, 153. Campoloro, II, 39. Campoloro, II, 39. Campvicil (pic), I, 117, 118, 127,139. Gam-ranh (baie de), III, 217. Cam-ranh (rivière de). III, 218. Cams (ilot), III, 13. Canada et Canadiens,]], 434,460, 464, — III, ), 2, 3. 269, 271, 275, 281, 282,283,284, 333, 335. Canaille (cap).1,265. Canala (passe de), III, 244. Canala (baie de), III, 244. Canala, III, 244,247, 248. Canal 1 - Baredana (puig de la), I, 120, 138. Canaples, II, 303. Canaques (peuDle), 111,246. Canards, II, 144, 147. — III, 216, 237. Canari, II, 483. Canaries (iles), III 124. Canaux d'irrigation, d'alimentation ou d'assèchement. I, 136, 197 216, 257, 259. H, 14, 83,81, 520. — III, 195. Canaux, I, 66, 71 79, 82, 83, 84, 8o' 92,93, 95, 99,101, 150, 151,156,160, 164,173, 175,180, 185, 189,191,195 201, 202, 201 et suiv., 218, 219 240, 241,202,263' 204, 380. — H, 315 et suiv., 365, 385, 547,550,584, 588, 006,618,027, 632,633,634,636, 639, 641 et suiv., 650, 053, 056 et suiv., 667, 608. — III, 73, 165, 201, 203,208,218, 224, 225,234, 238,337. Cancale, 1,250, 2S2. — II, 148, 150, 300,475,026,633. Cancefriv. Ardèche), I, 142, 152. Cance (riv. Manche), I, 199, 201. Candie (riv.), 1,188, 203, 237,244,319. — II, 330, 545, 641. Cancias (sierra de), I, 139. Cancon, II, 057. Candé, II, 634. Candes, I, 177. Canellas (bois de), I, 115. Canct (étang de), I, 231. Canfranc (vallée de), I, 124. Canfranc, I, 124. Can-ho, III, 208. Canigou (mont), I, H6,118,119„1Î0, 138,202.-11,214. 584. Canisy, II, 635. Canne à sucre (voir Sacre). Cannelle, 11,433.III, 216, 222, 223, 241, 352. Cannes, I, 266, 284. 482. - II, 35». 373,482, 578,654, 672. Canourgue (la), H, 666. Canstadt (race d'hommes de), I, 289. Cantal, I, 94, 103, 137,274,309.- 11, 133, 187, 66b.
�TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
Câpres, II, 108. Cinlal (plomb du), Captieux II, 658. 1,94, 90,101, 102, Capucin (puv),1,105. 103,13'/, 100, 180. Capvern, II, 188. _ 11, 005. Carabane, III, 129, Caillai (dép. du), I, 133,309 , 3 7 3, 4 1 0. 139. Caracoli (pointe), 413 423,426,436, III, 313. 451, 45 2 , 4 33, 457, Caraïbe (pointe), III, 477,497,499, 527, 536,544, 546,548. 300, 301. Caraïbe (mont), III, _ II, 10, 18, 25, 300. 51, 52, 54, 55, 56, Caraïbes (peuple), 58, 59, 60, 65, 67, 70, 72 ctsuiv., 78, III, 294, 298, 303, 304, 315. 80,81,92,93, 1 16, 130,133,134, 138, Caranian (riv.), II, 668. 139,140, 143,145, 163, 18i, 187, 190, Caramy(riv.),1,143, 101,199,210,219, 157. Caratala, (volcan), 225,5 28, 243, 244, III, 159. 218,252,207, 273, 307, 378, 502, 004, Caravanes (col des), 607,665 , 070 , 6 7 3. III, 28. Caravanes, III, 101, — III, 380, 382, 101, 102, 1 10, 120, 385. 190 et suiv., 366. Caillai; 111, 117, Caravelle(presqu'ïle Cantenac, II, 97. Can-tlio, III, 209. de), 111, 313. Cantons, I, 292,340, Carbet (pilons du), 341,3 42 , 3 49 , 3 6 4, III, 314, 371. 412 et su iv., 446, Carbet (Grande anse 463,474, 525,345. au), III, 295. — Il, 632 et suiv. Carbet (rivière du), Can\-Barville , II, III, 301, 315, 318. Carbon (cap), III, 2, 358, 637. Cao-liang. III, 236, 26, 365. Charbon-Blanc, II, 237. Caoutckouc et gut658. ta-percha, II, 233, Carbonne, II, 668, 239.434,465, 662, Carcasses, H, 39. 665. — III, 141, Carcassonne, I, 159. 143,158, 170, 171, 300, 308, 327, 328, 183, 367, 368. 339,372, 412, 457, Cap (le), (Afrique), 548.— II, 99, 229, III, 188, 432, 437, 274,302, 337, 383, 461. < 4)7, 579, 580,584, Cap (le), (Antilles), 667, 673. III, 296, 297. Cardamome,\U,Uû. Cap de long (lac du), Cardinaux, I, 548. 1, 231. Cardinerie (la) (auCapcir, II, 39. jourd'bui MauperCapdenac, II, 378, tuis), I, 311. — II, 379, 594. 615. Cape Coast Castle, Cardo (monte), I, 56, III, 146, 147. 57. Capelans, III, 287, C ar embault ou 289. Fagne, II, 35. Capellc (la) (Aisne), Carentan, I, 201, I, 375, 370. 247. — 11,85,357, Capellc (la) (Lot), 475, 635. II, 641. Carhaix, I, 332. — Capemlu, II, 667. H,628, 632. Capcstang, II, 99, Carignan, I, 335. — 667. II, 220, 368, 644. Capcstang (étang Carimaré(montJ, III, Je), I, 143, 231. 325. Capcsterre, III, 301, Cirjac, II, 636. 308, 309. Carladès, II, 40. Capétiens, I, 306. Carlitte (pic de), I, Capicciolo (pointe), 116, 120, 138. 1, 225, 269. Carlos (val), 1, 127, Capital (le), I, 438. 391. — II, 151 et suiv., Carlovingiens , I, 488 et suiv. 302. — II, 534. Capot (le), III, 314. Carlui, II, 657. Cannaing, II, 39. Carmaui, II, 209, 293, 383,588. Cannois, II. 36. Carnac, I, 290. —II, 477, 627. Carnatic, III, 3, 193. Carnières, II, 642. Carnot, III, 58. Carnoules, II, 372. Carnutes (peuple), I, 293, 294. — II, 616. Carol (-val de), II, 39. Carolles, I, 249. Carottes, II, 05, 79. — III, 184. Carouge (Suisse), II,
423
37.
Caroux (mont de), I, 100. Carpentras, I, 151, 156,327, 328,372, 422, 528. — II, 111. 250,373, 571, 652, 684. Carpentras (canal de),!, 143, 156.— II, 14, Carpi, I, 323: Carquelou, II, 634, Carrières, I, 429. — II, 170 et suiv. 305.- 111,94,384. Carrières- Saint-Denis, II, 175. Carrosserie, II, 290. 564, 589. Carrouges (Orne), II, 636. Cartonna, III, 68. Carterct, I, 199, 248, — II, 475. Cartilage et Carthaginois, III, 14, 42, 65, 75, 83, 106,
m.
Cartilage (cap de), III, 14. Cartliame, III, 114. Cartier (Jacques), III, 1, 271, 272, 273. Carton, II, 436. Cartouches, II, 231. Carvin, II, 364, 612. Casamanee (lleuve), III, 125, 129, 135, 139, 140, 367. Casamanya (pic), I, 121. Cascades (pointe des), III, 178. Casinca, II, 39. Casquets, 1,109,248. Cassagnes- Bégon hès, II, 656. Cassaigne, III, 80. Cassano, I, 323. Casse, III, 322. Casse (aiguille de la Grande), I, 29, 43, 133. Cassel (Belgique), I, 375, 37G. —
II, 546, 540, 043. Cassel (mont), I, 78, 321. Casscmbazar, III, 197. Cassinca, II, 39. Cassini (rio), 111,123, 129, 135. Cassis, II, 176, 482 576, 652. Cassis (baie de), 1, 143, 265. Castagniccia, II, 39. Castanet, II, 668. Casteillon (col de), I, 116, 120. Castcljaloui, I, 417. — Il, 237, 657. Castcllane, I, 150, 333, 372, 411. — II, 109, 356, 570, 653, 672. Castellucio, I, 530. Castelmoron, I, 333. — II, 657. Cnstelnau (Gironde), H, 382, 658. Castelnau (Lot), II, 656. Castelnau-Magnoac , dites - Pyrénées), II, 655. Castelnau - RivièreBasse (Htes - Pyrénées), II, 655. Castelnau-de- Hontmirail (Tarn), II, 668. Castelnaudarv, I, 333, 369, 372, 412. — H, 381, 383, 584, 668, 673. Castelsarrastn , I, 161,356,373,415, 422. — II, 38), 595, 656, 684. Castéra - Verduzan, II, 173, 590. Castcts, II, 658. Castifao, II, 654. Castillon (Gironde), I, 167, 312. — II, 590, 593, 658. Castillon (Aricge), II, 655. Castillonnais, II, 38. Castillonnès, 11,657. Castors, III, 278. 282, Castre (mont), I, 90. Castres, I, 165, 327. 328,333,356, 372, 422, 428. — If, 226, 274, 383,588, 608, 084. Caslries, II, 667. Catalans (peuple), III, 54. Catalauniques (champs), I, 300. — II, 530. Catalogne, I, 121, 200, 308, 323. Cataroconi (fort), III, 280, 283.
�424
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
Cavignac, II, 381. Cavorres (voir Cavari) . Caxine (cap), III, 12, 365. Cayenne, II, 406. — III, 297, 322, 325 et suiv. 333, 339, 371. Cavennc (ile de), III, 327,328, 330, 336. Cavenne (rivière de), III, 295, 327, 328, 336. 337. Cayeui, I, 245. — II, 542. Civla, I, 109. Caylar (le), II, 371, 375, 667. Caylus, I, 417, 422. *:— II, 656. Cavor, III, 125, 134, 142. Cayres, II, 666. Cayron (inont), I, 35. Cazals, II, 656. Cazau et Sanguinet (étang de), I, 162, 168,'231. Cazaubon,11,98,655. Cazeau (île du), I, 162, 165. Gazères, II, 668. Cédratiers, II, 1 OS. — III, 83. Cèdres, III, 26, 82, 114, 337. Ceinture (chemin de fer de), II, 354. Célas (bassin liouil1er de), II, 209 Célé (riv.), 1, 163, 106. 234. — II, 594, 656, 665. Celle (riv. Somme), I, 203. — II, 641, Celles (UeuxSèvres), II, 660. Celles (Aisne), II, 32b. Celles (Ardèche), II, 187. Célibataires, I, 406. Celtes ou Gaêls, (peuple), 1, 291, 292, 427. Celtique, I, 124, 291, 293, 294, 426. — II, 524. Cenabum ou Genabum (Orléans1, I, 294, — II. 310, 616. Cénac, III, 384. Cendres et regrats d'orfèvre, II, 433. Cenis (mont), I, 23, 29, 30 et suiv. 42, 132, 313,348,390. — Il, 505, 650. Cenis (lac du mont), 1, 229. Cenis (GrandMont-), 1,32. Cenis (Petit Mont-), I, 34. Cenis (Col du Grand Mont ), I, 31, 34, 42, 315, 390, 398. Cenis (col du Petit Mont-), I, 33, 34. Cenomani (peuple), I, 294, 295. — II, 019. Cens (riv.), I, 180. — II, 317. 329. Cent ans (guerre de), I, 310.' Centa, I, 158. Centimes additionnels, I, 517. Centre (canal du), I, 93. 95, 103, 142, 150, 151, 179. — II, 290. 330, 333, 339, 648. Centre (plaine du), I, 110. — II, 213. Centre (chemins de fer du), II, 376. Centrones ou Ceutrones (peuple), I, 295. Centuri, II, 483. Céou (riv.), I, 167, 234. Cépérou (fort), III, 330. Céramique, II, 289, 518.612, 63S, 002, 664. — III, 96. Cerbère(cap), 1,116, 118, 261,262,374, 391. Cercanceaux, II, 298. Cercles (Algérie), III, 61. Cercotles. I, 352. Cercueils, III, 238. Cercy-la-Tour, II, 374. Cerdagne, I, 120, 308, 314, 318,391. — II, 39, 585. Cère (riv.), I, 103, 167, 234. — II, 594, 004, 665. Céréales, I, 77, 85. — II, 3,21, 23, 23 et suiv., 42, 44 et suiv., 155, 435, 438, 439, 443 et suiv. 462, et suiv. 405,470,472,478, 479, 482,484, 524, 531,535,544, 555, 558,568,572,607, 610.613, 614,610, 619, 630 et suiv. — III, 77, 104, 112 114, 117, 120, 170, 322,365,300, 379, 380. Céret, I, 159, 372, 420. — II, 585, 655, 679, p. 681. Cerfs, III, 210, 216. Cérilly, II, 663. Cerisay, II, 660. Cerises, II. 108. Cerisiers, II, 647. Cérisoles, 1, 315. Cérisv-la-Salle, Il 635. Cernav, I, 386. — II, 260. Cernou (riv.),t, (65. Gérons, III, 384, Cérou (riv.), I, 103, 165. 231. - II, 668. Certificat d'études, I, 533. Cervanne (riv.), I 143, 155. Cervin(llont), 1,52, Cervione, II, 654. Cervières, II, 241. Césambre (ile de), I, 250. César. I, 31, 391, 437. — II, 617. Cèsaréa, III, 43, 68. Cesse (riv.), I, 143, 159. Cesse, II, 337. Ccsson (Ile-et-Vilaine), I, 185. — II, 342. Cesson (tour dr), (Côtes -du-Nord , I, 251. Cette, I, 262, 393, 427,482.- 11,99, 250, 295,335,343, 371, 381 et suiv., 396, 399,406,417, 470,480,583,007, 676. Cette (canal de), II, 335, 337. Cévennes (proprement dites), 1,98, 137, 144. — II, 208, 222. Cévennes, I, 18, 19, 92, 100, 101, 102, 100, 147,152,274, 276,277,278,283, 284, 303. — II, 32, 39, 86, 94, 119,132,133. 145, 213, 223,268,371. 560, 501, 583. Cévennes septentrionales, I, 92, 137, 144, 172. Cévennes méridionales, I. 92, 98, 100, 137,156,159. — II, 666, 667, 668. Cevlan, III, 3. 192, 213. Ceyzériat, II, 649. Cézallier (monts), I, 94, 103, 137. — II, 665. Cèze (riv.), I, 14, 143, 153. — H, 233, 582, 667. Cèze (bassin liouiller de la), II, 209.
Cateau (le), ou Cateau-Cambrésis, I, 370. — II, 272, 375, 362,365, 546, 549,642. Cateau ■ Cambrésis {traité de), I, 315, 359, 375, 396. — II, 549, 586. Càtelet (le), I, 204, 316, 319,375, 376. — Il, 326, 640. Catholiques,U\,a-07, Catillon, II, 365. Cats (mont des), I,
78.
Caturiqes (peuple), I, 295, 326. Catus, II, 656. Cauchie-à-la-Tour, II, 205. Caudau (riv.), I, 167, 234. Caudebec - en-Caux, I, 193. — II, 358, 538, 637, 683. Caudebec - lès - Elbeur, II, 272, 538. Caudrv, 11,281, 365, 549, Caulues, II, 632. Caumont, II, 636. Caunes, II, 173, 383. 584. Caunette(Ia),II,209, 583. Cauris (monnaie du Sénégal), 111,142. Caussade, il, 143, 656. Causses (monta gnes), I, 8, 98, 99, 101, 102, 109, 110,138,164,165, 166, 285.-11, 34, 38, 39, 138, 580, 591, 656, 666. Cauterets, II, 38, 124, 188, 597. Cauterets (vallée de), II, 597. Caux,I, 333. Caux (falaises du pays de), I, 245. Caux (pays de), I, 19, 88, 136, 187, 198, 278, 333. — II, 27, 35, 121, 137, 234,535, 637. Cavaillon, I, 327, 328. — II, 145, 373, 571, 652. Cavalaire (baie de), I, 265. Cavalerie, 1, 474. Cavallo (cap.), III, 13, 93, 365. Cavally, III, 147. Cavari ou Cavorrcs (peuple), I, 295. — II, 570. Cavelierde la Salle, III, 2, 280. Caverne, II, 479. Cavéry, III, 195,368.
�TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
Châlons-sur- Marne, 1, 83, 194, 298, 299.327, 328, 331, 333, 337,338, 351, 371,383, 418,459, 477, 478,479,512, 546, 548. — II, 103,284,288,365, 366, 367,377,532, 644, 678. Chalon- sur - Saône. I, 151, 327, 328', 333,371,387,420, 428, 453,528,548. — II, 108, 177, 240,295,319,334, 369, 372,417,557, 648, 682. Chalunnais (Bourgogne), II, 37, 554, Chàlonnais (Champagne), II, 36. Chalosse (Gascogne), I, 130, 139. — Il, 33, 3S, 98, 133, 596, 658. Chàlus, II, 610, 664. Chambaa (Iribu), III, 53, 71. Chambara, III, 195. Chambaran (plateau de), I, 53, 134. — II, 37. Chambertin, II, 95, G48. Chambéry, I, 62, 153.328, 349, 372, 421,434, 453, 457, 505,527,539, 540, 544,546, 547, 548. — II, 371, 373, 417,566,650,682, Chambéry (trouée ou seuil de), I, 24, 35, 45, 51, 154. Chambevrou (aiguille de), I, 30, 38, 132. Chamblev, II, 645. Chamblv"(fort), III, 279. Chambon, I, 525. — il, 609, 664. Chambon (lac), I, 175,230.-11,605. Chambon- FeugerolIcs (le), II, 230, 231, 606, 650. Chambord, 1,178.— Il, 302, 617. Chambre (la), II, 650. Chambres législatives, I, 439', 440, 450. Chambres consultatives d'agriculture, I, 459. Chambres consultatives des arts et manufactures, I, 459. Chambres de commerce, I, 459. —
423
III, 199, 306, 321. Champlain (Samuel Chambres des mises de), III, 2, 273, en accusation, I, 274, 275, 276. 529. Champlain (lac), III, Chameau ( morne 274, 284. du), III, 303. Champlitte, II, 646. Chameaux, III, 74, Champ-Rabi, I, 53. 1 14,120, 141, 365. Champrond, II, 179. Chameehaude, I, 36, Champroux, II, 292. 51, 134. Champs, II, 605. Chamonix, I, 23 et Champs (coldes), I, suiv. 153. — II, 53. 37, 560, 651. Chainpsaur, I , 36, Chamousset, 1, 390. 50, 134. — II, 37. Chamoux, II, 650. Champtoceaux, II, Champagnac, (Can634. tal), II, 210, 601, Chàms, III, 206. Champagnac-de-BeChanac, 11, 606. lair (Dordugne), Chanceaux, I, 190. II, 657. Chandernagor, III, Champagne, I, 17, 3, 193, 194, 197, 83, 84, 85, 230, 199, 309,. 281,292,304,306, Chandesse, II, 40. 309,336,338, 330, Change, II, 213. 300, 371. — II, Chang-hai, III, 212. 36, 54, 75, 79, 96, Chamelle, II, 663. 98, 115, 127, 136, Chanteloup, II, 619. 137, 143,145, 212, Chautenav, II, 177, 213,220,270, 282, 477. 291, 366,422,525, Chantilly, II, 175, 530. 281, 301, 304, 529, Champagne (con640. trée, Maine), II. 9, Chantillv (forêt de), 36. II, 117. Champagne (Ain), Chantonnay, I, 343, 11, 649. 422. — II, 211, Champagne Pouil293, 603, 615, 060. leuse, I, 85, 275 Chanu, II, 231. II, 29, 36, 54,331. Chanvre (et tissus Champagne Berride), II, 24, 27, 28, chonne, I, 110. — 30, 33, 67, 69 et II, 39, 063. suiv., 242, 263 et Champagne Sainsuiv.,432,435,441, tongeoise, II, 34, 443, 460, 48 3,484, 38, 98, 001, 659. 535, 542, 568, 007, Champagne et Brie, 61 9 et suiv., 641, I, 336. 659,660, 662, 667, Champagne- Moutou 668. — III, 114, (Charente), II, 170. 659. Chaource, II, 643. Champagney , II, Chapareillan, I, 380. 646. Chapeaux de paille, Champagnole, II, III, 262. 221, 372, 558, 647. Chapelle -aux.-Pots, Champaubert, I, 85, III, 291. 347. — II, 532. Chapelle- d'Angillon Champdeniers, II, (la), II, 662. 660. Chapelle - de - GuinCliamp-de-Borne,III, chay (la), II, 648. 179. Chapeile-en-Vercors Champdu feu, I, 07, (la), II, 652. 69, 135. Chapelle-la-Reiue, Champcaui, I, 199, II, 639. 249. Chapelle - Péchaud, Chainpeigne (conII, 209. trée), II, 39, Chapelle-Saint- DeChampeix, II, 665. nis (la), II, 237, Champenay, I, 353. Chapelle - St- Louis, Chainpigneulles, II, III, 111. 368. Chapelle -sous - Dun Champigny, I, 195, (la), 11,207, 557. 352, 380. — II, Chapclle-sur-Erdre, 354. II, 634. Champillet, II, 378. Chapellerie et ChaChainpillon, II, 96. peaux, II, 283,
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TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
Charlemagne, I, 31, 302, 303. — H, 590. Charles V, II, 546, 560, 609. Charles VI, 11,513. 546. Charles VII, II, 535, 536, 539,511, 597. Charles VIII, 1,35, 37, 314, 315. — II, 505, 390, 023. Charles X, III, 4, 42. Charles le Chauve, I, 305, 387. — II, 511,545. 554, 570, 623. Charles - Quint, I, 315, 390. — 11, 530, 550, 572. — III, 1, 100, 271, 272. Charles le Mau vais, II, 535. Charles le Simple, II, 542. Charles le Téméraire, I, 63, 313, 314. — II, 542, 550, 555. Charles-Martel. 1, 302. — II, 554, 615. Charlcmonl, I, 210, 341, 376, 377, 380. Charleroi (Belgique), I, 212, 375, 370, 377. — II, 302. Charlesbourg-Boval, III, 272, 285. ' Charleville, I, 210, 428, 457,505, 525, 528, 537, 539. — II, 220, 230, 231, 532, 644, 672. Charlieu, II, 600, 650. Charlv, II, 640. Charme, II, 112. Charmes, 1,73.-11, 369, 645. Charmes (forêt de), II, 116. Charmoise(va.cc ovine), II, 138. Charmoz (aiguille des), I, 28. Charnie (contrée), II, 36. Charny (Meuse), II, 645. Charny (Yonne), II, 647. Charollais, I, 179, 313, 314,319,320, 362. — II, 30, 37, 83, 132, 555, 657, 612, 048. Charollais (canal du), II, 317. Charollais (monts du), I, 93, 05, 137. — II, 556. 648. Charolles, I, 93 178, 333, 371, 420. — 11, 374, 557, 648, 682. Charost, II, 662. Charras (canal de), II, 338, 659. Charrons, II, 296. Chai-roux, II, 378, 661. Chars, II, 357. Chartraio (pays, Orléanais), 1,10. )S. — II, 27, 39, 125, 543. Chartre (la), II, 635. Chartres, 1,198, 309, 313,327, 328,333, 353, 360, 373,414, 546. 548. — II, 125, 226, 241,250, 294, 302,358, 359, 377, 379, 380, 417 543, 616, 662, 675. Chartreuse (Massif de la grande), I, 21, 29, 36, 51, 53 131, 154, 389. — II, 31, 118, 651. Chartreuse (couvent de la grande), II, 250, 508. Chartreuse (liqueur), II, 250. Charvin (mont), I, 29, 45,52, 133. Chassagne, II, 95. Chasse, 11, 375. Chasse, H, 147. — III, 276, 278. Chasseforèt (Dôme do), I, 43. Chassenon, II, 378. Chasserai (mont), I, 61, 63, 64, 135. Chasseron (mont), I, 62, 63, 135. Chassezac (riv.), I, 92, 98, 143, 152. — II, 666. Chasubi (djebel), III, 32. Chat (mont du), I, 51, 60, 135. Châtaigneraie(la),II, 660. Châtaignes et Châtaigniers, I, 98, 106, 111, 115. — II, 30 et suiv. 72, 110,111,112, 501, 565,580, 591, 607, 609,630, 050, 056, 664, 666. Château (pointe du), I, 251. Château (le), II, 478, 602, 659. C.hâtcaubouï'g, H, 634. Chàleaubiiant (haie '[<=), 111, 252. Cbâteaubriant, I 185, 370, 417 J. II. 361, 379, 615 634, 677. Château-Chinon, I 19Q, 373, 419. IJ, 612, 661, 680, Château-Dauphin, I 38. ' Château-du-Loir II 379, 635. ' ' Châteaudun, I, 181 353, 373, 414 -1 H, 379, 543, 062, 675. Châteaugiron, I| 633. ' Châleau-Gonlier, I 181, 370, 418. II, 188, 361, 620, 635, 681. p. 679. Château-Ladite, II, 97. Château - Lambert, (fort), I, 386. Chàteau-Landoiî, II, 175, 179, 639. Chàteau-Latour, II, 97. Château-la-Yallière, I, 416. — II, 661. Châleaulin, I, 186, 332, 370, 411. II, 172, 342, 377, 628, 632, 675. Châteaulin (rivière de), voir Aulne. Château - Maryaux, II, 97. Châteaumeillaiit, II, 662. Châieanneuf (IIl(Vienne), II, 664. Châteaune uf-surCharente, II, 3S0, 059. Chàteauneuf (Finistère), 11, 632. Cliàteauneuf(lllc-etVilaine), 11, 633. Chàteauneuf (Puyde-Dôme), 11,18". Chàteauneuf - en Thimerais, 1,333. — II, 543, 662. Chàteauneuf - de Randon (Lozère), II, 587, 666. Chàteauneuf - du Pape (Vaucluse), II, 100. Chàteauneuf - sur Cher (Cher), II, 662. Chàteauneuf - sur Loire (Loiret), 11, 661. Chàteauneuf - surSarthe (llainc-elLoire), II, 621, 634. Châteauponsac, 664.
436, 441. — III, 170, 186. Charbon de terre (voir Houille). Charbon, de bois, II, 119, 214 et suiv. 223, S21, 612. — 111, 237. Charbonncl (pointe du), 1,32. Chardonnet (aiguille du), I, 26. Charbonnières, II, 186. Chareb- Souada-Magla (chotl), III, 106. Charêb-er-Kihj III, 23. Charente (bassin, vallée et rivière de la),1,111, 112, 162, 170, 171, 220, 234,237, 284,308, 311, 399. — II, 112, 133,164, 163, 207,337,338, 376, 600. 613,639, 600. Charente (dép. de la), I, 369. 373, 402,410,413,436, 432, 453,437,477, 481, 497,499, 527, 535, 544, 518. — 11, 12, 18, 25 48, 56, 70, 72, 81, 92, 94, 105, 127, 128, 130, 133, 134. 137, 144, 177,199, 225, 233, 248, 252, 380, 398,500, 501, 502, 600,659,670, 673. — III, 380, 382, 385. Charente-Inférieure (dép. de la), I, 369, 373,402, 410, 413,425,436, 437, 432, 453,457,477, 481,482,492,496, 497, 499,505,512, 513, 527, 335,544. 540,548. —H, 10, 12, 18, 25, 51, 56 70,72, 75, 80, 92, 94, 105, 125, 127, 130,181,199, 225, 233, 248, 252,21.8, 315, 380,478,498, 502, 601,602,659, 670, 073. — III, 380, 382, 38S. Charente à la Seudre (canal de), II, 338, 659. Charenton - le -Pont, I, 450, 477. — II, 527, 638. Charenton-sur-Cher, II, 662. Charentonne (riv.), I, 198, 237. — II, 357, 636, 637. Charité (la), II, 012, 664.
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�TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
Cliàtcau-Porcien, I, 190. _ II, 273, 325, 644. Châteaurenard ou Château - Renard ffiou c h e s - d u Ithône). II, 652. Château - Renard (Loiret), II, 662. Chàleau-Itenault ou Cliâteaureuault (Indre-et-Loire), II, 23S, 619, 661. Chàteauroux, I, 181, 373,416, 458,510. 516, — II, 174, 229,274, 283,376, 378,417 , 6 1 4 , 6 6 3, 676. Chàteauroux (forêt de), I, 110. — II, 117. Château -Salins, I, 357, 358, 381 382, 418. — II, 368, 681, p. 679. Château-Thierry, I, 194, 315, 333,"371, 411. — II, 108, 300,365, 367, 529, 640, 671. Chàteauvert (forêt de), I, 106. Château-Villain ou Châtcauvillain, II, 644. Château-Ville-Yieille, II, 570. Châteaux (pointe des\ III, 300, 301, 302. Chàteau-Yquem, II, 97. Châtel, II, 645. Châtelard (le), II, 650. Châtelaudren, II, 632. C.hâteldon, II, 187, 665. Chàlelguyon.II, 187. Châtclet (le) (Seineet-Marne), H, 639. Châtclet (le) (Cher), 11, 662. Châtelaillon, I, 259, Cliàtellerandais, II, 37. Châtcllerault,'I,183, 333, 373,423, 478, - II, 108, 231. 294,341, 376, 380, 381,615,660, 685. Chàtclus- Malvaleix, II, 664. Chàtenois, II, 646. Chàtillon (ruisseau de) Meurthe - etMosclle), I, 224. Chàtillon (Vendée), I, 184, 343. Chàtillon (fort de), (Doubs), I, 388. Chàtillon (forêt de), II, 116. Chàtillon - de - Mi chaille (Ain), II, 649. Châtillon-en - Bazois ou Cbatillon-surIndre), II, 614, 663. Chàtillon - en - Diois (Drôme), II, 652. Chàtillon-sur-Chalaronne (Ain), II, 372, 649. Châtillon-sur-Loing (Loiret), II, 662. Châtillon-sur - Loire (Loiret), II, 173, 661. Châtillon-sur - Marne (Marne), 11,644. Châtijlon (bataille de, Seine), I, 352. Châtillon-sur - Sèvre (Deux-Sèvres), II, 660. Châlillon-sous- les Côtes (Meuse), II, 170. Châtillon-sur- Seine (Côte-d'Or), 1.191, 353.371,413, 424. — II, 178, 213, 220, 226,231, 209, 319,366, 307,371, 556, 648, 674. Chàlitlonnais (contrée), II, 37. (Chatou, 11,283. Châtrais (contrée), II; 35. Châtre (la), I, 183, 373, 410. — 11, 354, 378, 614,603, 676. Chaudcfonds (la) (Suisse), II, 341. Chaudesai gîtes, II, 187, 604, 665. Châu-dôc, III , 203, 205,208, 210, 212, 369. Choudronnerie, II, 230. Chauffailles, II, 648. Chnulues, II, 363, 641. Chaumergy, II, 617. Chaumes (pâturages), I, 68. Chaumes, III, 384. Chaume-de-Balourche, I, 67, 69. Chaumont ( Haute Marne), 1,150,194, 333,371,418,453, 457, 546. — II, 284,366,533, 644, 681, p. 679. Chaumont-en-Vexin Oise), I, 333. — I, 640. Chaumont - Porcien, (Ardennes), II , 644. Chaumontois (contrée), II, 36.' Chauny, I, 195. — II, 233, 266, 294, 319, 325, 326, 362, 365, 525, 530, 640, 641. Chausey (îles), I, 199, 249. — H, 171, 635. Chaussadc (la), I. 481. — II, 295, 612, 664. Chaussures, II, 284. Chaussin, II, 647. Chautagne, 11, 37. Chauveau(phare de), I, 257. Chauves-souris, III, 167, 210. Chauvet (mont), I, 106. Chauvignv, II, 661. Chaux, U", 13, 179, 619. — III, 142. Chaux (forêt de), I, 63. — II, 116. Chavanches, II, 643. Chavanon (riv.), I, 106, 107,163, 100, 234. — H, 065. Chavaroche (puv), I, 94, 103, 137.' Chavigny, III, 387. Chebka (région de la), III, 30, 52, 71, 366. Chée (la), I, 194. Chcf-Boutonne. II, 060. Chef-lieu de canton (voir Cantons). Chef du service judiciaire (colonies), III, 335. Chef du service administratif (colonies), III, 306. Chegga'a.III, 37,76. Cheikh-el-Babra,III, 52. Cheikh, III, 61, 107. Cheiron (mont), I, 37. 54, 134. Chélif (canal du), III, 7b. Chélif(riv. et vallée du), III, 12, 15 et suiv. 22, 34, 39, 40, 44, 70, 89, 90, 95, 96, 365. Chellâl (oued), IU, 36. Cheilala, III, H. Chellata(eol de), III, 26. Chellcs (fort de), I. 380. Chellcs (canal de), II, 325. Chelliya, III, 29, 30, 366. Chemazé, II, 361. Cliemmesyans (peuple), III, 278. Chemillé, II, 267, 622, 634.
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Chemin, II, 647. Chemins de fer, I, 513. — II, 109, 148,296,313,343, et suiv., 386 et suiv., 547, 632 et suiv. — III, 90 et suiv., 110,118, 122, 134,135,187, 238,310, 353,365, 306,367, 388, 389. Chemins départementaux. (Voir Boutes départementales.) Chemins vicinaux, I, 518. — II, 313, 314. Chemoulin (pointe de), I, 174, 254, 256. Chêne, II, 112, 586. — III, 82, 114. Chêne-liè(je,U, 112, — III, 82, 114. Chêne-vert, III, 82. Chêne-zcen, III, 82. Chêne-Populeux (déUlé du), I, 84, 345. — II, 327. Chénérailles, II, 664. Cbenonceaux, II, 619. Chenoua (mont), III, 12, 25, 624. Chens (montagne de la), I, 54, 134. Chêpenehé, III, 247. Cher (riv.), I, 94, 107, 174, 177,182, 220, 235. — II, 340, 341, 377, 008, 611,617, 618,619, 661 , 662 , 663, 664. Cher (dép. du), I, 368, 373,402,413, 430, 452,453,457, 477,478,527, 543, 540, 548. — II, 12, 18, 23, 21, 25, 56, 70, 73, 79, 81, 92, 100, 110, 128,130, 138, 180, 199,213, 221,223, 225,230.248, 252, 292, 319, 502, 613,019, 001,662, 063, 664, 670, 674. — III, 380, 3S2, 385. Chéragas, III, 00, 95. Chéran (riv.),I, 142, 153. — II, 651. Chcrb-Beirania, III, 31. Cherb-cl-Bakhlania, III. 31. Cherbourg, I, 201, 248, 279,311,342, 356, 365, 370, 395, 399,418, 478, 482.- 11,67,233, 268, 29b,357,360,
�428
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
624, 632, 633 et (montagne), 1,53, suiv., 642, 662. 134. Cilaos (cirque de), Clary, II, 642. III, 178, 179 186. Classe (appel delà), Cimbrcs (peuple), I, voir Armée. 54. II, 571, Chutes enfantines, 572. I, 537. Ciment, II, 178, 179, Classes ou cours 521,534, 555, 556, d'adultes, I, 537. 568, 576, 647 et Claye (riv.), I, iati, suiv., 651 et suiv., 190, 235. 666, 667. Claye (Seine), II Cinarca, II, 39. 262. Cinca (riv.), I, 228. Claye-Souilly(SeineCintegabelle.Il, 336, et-.YIarne),"H, 039. 668. Clayette (la), 11,648. Cinto (monte), I, 56, Clèdes (gouffre de), 57, 135, 225. — I, 160. II, 654. Clelmont, II, 644. Ciotat (la), I, 143, Cléguérec, II, 633, 265, 295, 482. — Clelles, II, 651. II, 295, 482, 573, Clères, II, 637. 576,652. Clermont-en-ArponCirculation, II, 43 à ne (Meuse), I, 335, 388. 379. II, 368, Cire végétale, III, 550, 645. 158. Clermont-en- Beau Cire (voir Abeilles). voisis (Oise), I, Cirey, II, 233, 234, 195, 333, 371,419, 294, 308, 552,645. 530. II, 363, Ciron (riv.), I, 162, 520, 640, 680. 168. II, 337, Clermont - Ferrand 658. (Puy-de-Dôme), I, Cisse (riv.), I, 174, 105, 180, 275, 180. 233. 285, 327, 328, 330 Cité (Lutècei II, et suiv., 345, 373, 504. 420, 434,453,477, Citronniers i473, 539,540,543, trons, II. 2, 108, 544, 548. II, 109,266.57S,586, 108, 239, 240, 654. III, 83. 250,296,371,374, Citrouilles, 111, 140, 378,607, 603,670, 279. p. 681. Civitas, ou Cités, Clermont-l'Hérault I, 292, 298. (Hérault), II, 583 Civrari (monte), I, 667. 34, 134. Clerval, II, 647. Civrav, I, 170, 373, Cléry, II, 661. 423". II, 015, Clicliv, 11. 233, 237, 000, 685. 262", 293, 527,682. Cize, II, 38. ClierRiie (puv de), I, Clain (riv.), I, 111, 101, 105. 174, 183, 235. — Climat (voir aussi II, 370, 615, 660. Température), I, Clairvaux (Aube), I, 270 et suiv., 284, 530.—II, 531. 42 3.-11,543,380. Clairvaux (forêt de), — III, 39 et suiv., II, 116. 131, 132,150, 160, Clairvaux (Jura), II, 190,255,2SO, 328. 647. Climats continenClaise (riv.), I, 183. taux, I, 281. — II, 663. Climats maritimes, Clamart, II, 65,178. I, 285. Clamecy, 1, 196, 326, Climat alpestre, II, 373,419. II, 565. 117, 374, 612, 064, Climat armoricain, 680. I, 279, 286. II, Clape (la), I, 53, 535, 614,618,619, 262. 621, 623. Climat central Clapier (mont), I, 40, 132. (massif central), 1, Clarée (riv.), I, 143. 285, 286. II, 560, 579,000,609. 155, 233. Claret, II, 067. Climat girondin, I, Claret (Pas de) 284, 280. - 11,
399, 403,475, 530, Chiens, III, 237. 541, 635, 678. Cliicrs (riv.), I, 210, Clierchâr (djebel), 213,238,349,380. III, 30. — II, 332, 532, Cherchell.III, 12,43, 551, 644, 645. ' 68, 80, 83, 86, 92, Cliiculles, I, 351. 99, 100, 365. Chiffa, III, 33, 363. Chère (riv.), I, 174, Chifl'a (gorges de la), 185, 235. II, III, 25, 71, 96, 342, 624, 034. 36S. Cherf (oued), III, 35. Chili, II, 192, 464. Chergo, III, 131. Chilleurs, I, 352. Chergui (Chott-icli), Chimay, I, 349, 357, III, 15, 16, 36, 376, 377. II, 68, 97, 365. 364. Chéroy, II, 647. Chimpanzé, III, 158. Chcrsogno (monl), China grass ou RaI, 39. mie, 111,81. Chésery (col de), I, Chine et Chinois, II, 44. 431 et suiv. 462. Chesne (le), II, 644. — III, 5, 201,205, Chessv, 11, 191, 640. 210,213,214,218, Chettabà(munt), 111, 229,238, 239, 242, 73. 249. Cheurgas, III, 75. Chine (mer de), NI, Chevagnes, II, 663. 172,201,205, 217. Cheval blanc (MontChiuon, I, 183, 349, du, Alpes), I, 53. 373, 416. II, Cheval blanc (Vau109, 380,618, 661, cluse), II, 373. 677. Cheval noir, I, 43, Chippe (la, riv.), I, 133. 174, 181. Chevalier (mas), 1, Chitré, I, 183. H, 107. 341. Chevaux, II, 24, 27, Chizé(Deux-Sèvres), 28, 29, 31, 121 et I, 16, 111, 311. — suiv. 136, 435, II, 603, 614. 438, 439,443, 525, Chizé (Vienne), II, 535,542,346, 591, 615. 590,601,609,614, Cbo-bo, III, 225 , 616,619, 624, 032, 235 239. et suiv. 648, 660 Cho (arbre), III, 237. et suiv. III, 89, Chocolat, II, 250, 90, 141, 222, 237, 658. 250,353, 365, 382. Choisv-le-Iîoi , II, Chevaux arabes,\U, 291", 638.. 89. Cholet, I, 184, 343, Chevaux bai'bes,Ul, 350,357, 360, 370, 89, 115. 417. II, 133, Chevillon, II, 644. 262, 207,381, 022, Chevilly, I, 352. 634, 678. Chèvre (cap de la), Cho-lou, III, 207, I, 199, 254. 208, 210, 212. Chèvres, II, 31, 32, Chomérac, II, 173, 121,130, 139,561, 179, 279, 060. 568, 586, 630 et Chorfà (tribu), III, suiv. 651, et suiv. 53. 600, et suiv. 667. Chorges, 1, 295, 326, III, 89, 113, 114, II, 652. 115, 141,222, 237, Choit ou lac, en Al382. gérie, III, 30 et Chevreuils, 11, 147. suiv. Chevreuse, II, 639. Chouf - Aïssa - ben Chevrie, II, 35. Zirn, III. 26. Chevroches, II, 176. Cbouard, II, 179. Chevlard (le), II, Choukchot, III, 26. 666. ' Choux, III, 184 236. Chèze (la), II, 633. Chrùme, III, 250. Chiapa (pointe délChrysopia, III, 167. ia), I, 57,225 269. Chua-gang, III, 202. Chiari, I, 323. Ciamarella (mont), Chiavari, I, 530. I, 31, 32, 132. Chicorée, III, 236. Cidre, I, 506. II, Chiens (îlot aux), 72,101 à 109,158, III, 285, 286, 287. 159,535, 542, 619,
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�TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
579,589,598,600, GOI, 614. Climat méditerranéen, I, 271, 284, 286. — II, 570, 572,579 , 5 84, 5 8 6. _ III, 38, 39. Climat océanique, I, 271. Climat rhodanien, I, 283, 286, 425. _ II, 554, 558, 560, 567. Climat séquanien , I, Î79, 286, 425. - Il, 524, 544, 545,610, 611,612, 614, 616. Climat vosgien, I, 281, 286. Climont (mont), I, 65, 69, 135, 381, 385. Clisson, II, 381, 625, G34. Clissounais, II, 36. Clouére, I, 184. Cloycs, II, 662. Clovis, 1, 306. Clnny, I, 539. — II, 124, 374, 557, 048, Cluse (la) (Ain), II, 372. Cluses (Haute-Savoie), I, 133, 459, 542. — II, 285, 651. Cluses, I, 59. Clusone (riv. Italie!, I, 315. Coda», III, 250, 251, 353. Cocasates (peuple), I, 294. Cocherel, I, 311. — II, 535, 539. Cochinchine et Cochinchinois, III, 7, 8, 9, 201, 201, 205,206,207, 208, 210 et suiv., 223, 240,241, 243,347, 348, 330,353,354. Cucliinchine (basse), III, 4, 201, 202, 204, 214, 215. Cochons (ilot à), III, 301. Cocotiers, III, 138, 167,198, 209,210, 250, 233,262, 203, 265, 267, 367. Co-cong, III, 209. Cocons, III, 384. Cod (cap), III, 273. Codes, 1, 524, 525. Cotl-Iloy (ile), 111, 203. Coëtlogon (passe de), 111, 244, 252. Cocvrons (massif des), I, 88, 90, 136, 181, 275.— 11, 620, 635. t: »glès, II, 36. Cognac, I, 171, 373, 413. — II, 98, 99, 105,163,338,380, 601, 630, 673. Cogong, III, 309. Coire (Haute-Saône), I, 150. Coire (Suisse), 1,216. Coiron (monts de), I, 95, 97, 137, 153. — II, 666. Coke, II, 214, 215, 216,219,221,445, 453. Cokien, III, 134. Colagne, I, 163, 166. — II, 666. Colbart (banc), I, 243. Colbcrt, III, 1, 2, 279, 330, 349. Colettes (les), II, 180. Colibris (pointe des), III, 302. Coligny, II, 557, 649. Coligny (fort), III, 529. Colis postaux, I, 455. Colla Lunga, I, 37, 39, 40. 132. Collarada (Penas) , I, 126. Colle, II, 239, 03S, 643, 644. Collège colonial, 111,-198. Collège de France, I, 541. Collèges, 1,538, 529, III, 182, 198, 207, 300, 316, 335, 379. Colliuée, II, 633. Collioure, I, 262, 393, 398. — 11, 99, 585. Collo, III, 13, 99, 100,366. Colïobrières, II, 633. Colloney (pointe du), I, 44. ' Collongcs, II, 619. Colraar, I, 65, 299, 318, 322, 329,331, 333, 345, 357. 420. — II, 333, 553, 070, p. 681. Colmars (Masses-Alpes), II, 576, 653. Colmatage, il, 13. Colme (canal de la), II, 331. Colnet (cap), III, 244. Colocasia esculcnta, 111, 262. Cologne (Allemagne), I, 218, 297, 298. Colognc(riv.) (Gers), II, 656. Colomb (Christophe)
429
III, 270, 271, 302, Commerce, de l'in303, 304, 315. dustrie et des coColombes, II, 175. lonies (Ministère Colombcy, II, 645. du), I, 443. — Colombie, II, 400, 111,9. 442,401,463, 478. Commerce et admiColombier (pointe), nistration comIII, 303. merciale, I, 428, Colombier (île du 431, 438,458. 302, Petit), III, 283. et suiv. —11, 308, Colombier (ile du 421,422, 424,425, Grand), III, 285. 426, 427, 429, 431, Colombier (grand), 485, 519.-111,101 I, 23, 60, 02, 135, et suiv., 117, 113 147. — II. 049. et suiv., 162, 163, Colombier de Gex, 171, 176, 188, 189, I, 62, 135. 198 et suiv., 208, Colombinc (riv.), II, 212, 216, 223,228, 646. 239, 231, 253, 261, Colombo, II, 407. 262,289,310, 311, Colon, II, 400.-III, 321, 322,325, 330, 322. 354, 330,366, 367, Coloniales (den308, 390, 391 . rées), voir DenCommercv, I, 209, rées. 371, 379,418, 523, Colonies et Coloni537. — II, 220, sation, 1,428,430, 250,365, 531, 615, 444, 487. — II, 681, p. 679. 404 et suiv., 430 Comminges, I, 327, et suiv. — III, 1,7, 328, 333. -II, 38. Si, 57, 106, 123, Commissariat de la 279, 353 (le tome marine, I, 482. III en entier). Commissaires de poColonies étrangèlice, II, 513. res, II, 460, 404. Commissaire généColons libres (Noural (colonies). Ilî, velle-Calédonie), 8, 156. III, 218. Commissaire civil Colva (mont), I, 57. (colonies), III, 48. Colza, II, 27, 28, Commission dépar30, 67, 70 etsuiv. tementale, I, 448, 233, 234, 524,535, 550. 542, 637, 640, 660. Communay (bassin Combeaufon ta i n e, houillcr de), II, II, 646. 208. Combeauté (riv.), I, Communes et admi142, 150. nistration com Combs-la-Ville, II, munale, 1, 310 et 369. suiv., 363, 367, Combles II, 641. 403,428,444, 446, Combleux, II, 329. 448, 518,545, 550. Combourg, II, 633. — III, 232, 307, Combraiiles (con335. trée), II, 40, 606. Communes rurales, Combraiiles (colliI, 403, 428. nes du), I, 107, Communes urbai137. — II, 210, nes, I, 403, 428. 663, 660. Communes de plein Combronde, 11,663. exercice(XlgèviQ), Combustibles mi III, 48, 60. hérdux , voir : Communes mixtes Rouille, Anthra(Algérie), III, 48, cite, Lignite. 49, 60. Comices agricoles, Communes indigèI, 4S8. nes (Algérie), 111, Comines (Nord), I, 49, 60. 376. — II, 205, Co mmun i cations 364, 349. (voir : Canaux, Comines (BelgiChemins de fer et que), II, 364. • Boutes. Commentrv, II. 210, Como, III, 150. 221,226, 377,378, Comoé, III, 140,147, 611, 663, 671. 148, 367. Commequiers , II, Comolo - l'orno, I. 381. 122.
�430
Comolo-Palcs, 1,122. Como- Pedrosa , I. 121. Comores (îles), III, 139, et suiv. 171, 176, 161,313, 307, 363. Compagnie transatlantique, II, 403, 406. — III, 99, 116,310,321, 339. Compiègne, I, 195, 371,410. — 11,07, 124, 240, 241,362, 363, 305, 529, 640, 680. Compiègne (forêt de), II, 1 17, 524. Compiègne (traité de), 1, 324, 398. Compong-som (baie de), III, 212, 213, Comps, II, 653. Comptoir d'Escompte, U, 419. — III, 101. Comtois, I, 319, 326 et suiv., 341, 343, 362, 364. — II, 32, 39, 76, 100, 570, 571, 652. Comte (étang du), I, 229. Comté (riv. de la), III, 327. Comtés, l, 303 et suiv. — II, 535, 550. Conakry, III, 139, 158, 367. Concarncau, I, 254, 333, 482. — II, 148, 151, 241,379, 477, 623, 632. Couchée (la), I, 250. Couches, II, 222, 357, 359, 637. Conchcs (forêt de), II, 117. Concordat (1801), I, 327, 547. Concoures (causse de), I, 109, 110. Concourson, II, 431. Concours agricole, III, 75. Concours d'animaux, I, 458. Concours régional, II, 24, 458. Condamino (cime de la), I, 36, 49. Condamine (la) (Monaco), II, 030. Condamnés, 111,248, Coudé ou Condé-surl'Escaut (Nord), I, 204, 205,321, 346, 375 et suiv., 306, — II, 363, 364, 549, 643. Condé (princede), I, 319, 321, 323. — . 11, 529, 533, 534. Condé-Smendou (Al-
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
gérie), III, 73, 80, 365. Condé-en - Bric (Aisne), II, 326, 640. Coudé-sur -Noireau (Calvados),II,26l, 540, 636. Condé - sur - Iluisne (Orne), II, 359. Coudé à Mous (canal de), II, 331. Coudes, I, 150. Condiat-el-Diss, III, 24. Condillae, II, 185. Condiments, II, 251. Condom, I, 168, 327, 328,333,373.413. — Il, 283, 337, 383,595, 655,676. Condomois, II, 38. Condricu, I, 148, 477. — II, 100, 649. Coudroz, I, 77, 136. Connétable (grand), III, 323, 337. Connétable (petit), III, 325. Coney (riv.), I, 79, 142, 150. — II, 333. Confections, II, 282, 283, 441. Conférence (île de la), I, 170. Confiserie, II, 250, 518, 058. — UI, 233. Conflans (Meurtheet-Moselle),!, 358. — II, 308, 645. Conflans (traité de), I, 313. Conllans -Sainte-Honorine, I, 196. — II, 175, 325, 326, 639. Confient (contrée), II, 39. Confolens, I, 183, 373, 413. — II, 601, 659, 673. Confucius (doctrine de), 111, 220, 230. Congo français, III, 5, 149, 152, et suiv., 156, 343, 348, 367. Congo (État indépendant du), III, 152, 154,155, 157, 363. Congo (riv.), III, 5, 151,132, 154, 367. Conie (riv.), I, 181. Coniquet (ile), UI, 150. Conlie, I, 353. — II, 635. Conliège, II, 647. Connerié, II, 359. Conques (Avevron), II, 656. Conques (Aude), II, 667. Conquereuil, II, 625. Couquet, I, 394,482. — 11,124, 233,470. Couroès, II, 39. Conscription ( voir Recrutement et Armée), I, 460 et suiv. Conseil d'Etat, I, 440,441,448,531, 532, 550. Conseil de gouvernement (colonies), III, 59. Conseils généraux des Facultés, I, 541. Conseil des Ministres, I, 441, 448. Conseil supérieur du commerce, de l'agriculture et de l'industrie, I, 443, 459. Conseil supérieur de l'instruction publique, I, 531, 542. Conseils de préfecture, I, 342, 448, 531,550.- 111, 00. Conseils départe mentaux de l'instruction primaire, I, 531, ,543. Conseils académiques, I, 331, 543. Conseils d'arrondissement, 1, 342, 364, 365, 366, 440,447, 551. Conseils généraux, I, 342, 364, 305, 366,440, 447, 518, 530. — III, 7. 60, 137,181, 198, 247, 260, 287, 300, 310, 335. Conseils munici paux, I, 342, 364, et suiv., 415, 448, 550. — II, 512, III, 60, 108, 198, 261. Conseils de prud'hommes, I, 526. Conseil des Censeurs, III, 220. Conseil colonial (colonies), 111, 206. Conseil privé (colonics),III,181, 198, 217. Conseil de défense (colonies),UI, 240. Conseils de guerre, I, 479, 481. Conseils de révision (recrutement), I, 466, 53t. Conseil de révision (justice militaire), I, 479. Conseils souverains, I, 331- - 11, 513, 0*6,533,507,508, 572, 585, 586. Conseil supérieur (colonies), III, o 240. Conseil de notables (coloniesUIl 232. Conservations forestières, I, 451 450, 457. _ m' 66,82,373. Conservatoire de musique, I, 542. Conservatoire des arts et métiers, I, 459, 541. Conserans(voirCo«serans). Consistoires Israélites, 1,549.-111. 65. Consistoires protestants, I, 549. III, 65. Consommation, I, 288, 430, 437, 506, 508, 519. — II, 63 et suiv., 87, 91, 100 et suiv., 119, 139 et suiv., 168, 194 et suiv., 218, 232 etsuiv., 210, et suiv., 432, et suiv., 416, 520, 521. Gonsorfljii(voirCo«serans). Constance (Suisse). I, 216. Constance (lac de, Suisse), I, 207, 216, 219. Constant (mont), III, 302. Constantine (ville, prov. ou dép. de), 1,478,544,548.III, 15, 27, 35, 30, 40 , 41, 43 , 46 , 48, 49 , 51, 61,61, 65, 72 et suiv., 80, 82, 85, 86, 89, 92, 93, 95, 96 et suiv., 364, 365. Constantine (massif de), III, 27, 41. Constantine (plaine de), III, 80. . Constitution française de 1875, I, 439. Construction (matériaux de), II, 171 et suiv., III, 90. Constructions navales,U, 625,633, 634, 635,653,659, 667. Contes, II, 179, 651. Contingent militaire, 1, 462 et suiv. Contis (courant et phare de), I, 102,
/
�TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
169, 231, 259. Contraventions, 1, 528. Contres; II, 601. Contre-alizé (vent), I, 271. Contrcxange (étang de), I, 200, 230. Contreiéville, II, 185, 553. Contribuables, I, 483. Contribution foncière, I, 492, 493, 494. - III, 232, 376. Contribution personnelle et mobilière, I, 495. — III, 232, 376. Contribution despatentes, 1, 496. — 111,376. Contribution des portes et fenêtres, I, 495. — III, 376. Contributions directes, I, 488, 489, 492 et suiv. —III, 348, 376. Contributions indirectes, I, 488. 489, 499 , 500 et suiv. -111,348, 376. Contrôleurs civils (colonies),111,107. Coiity, II, 641. Convenue (Comniinges), I, 294. Conversion des rentes, 1, 523. Cooll, 111, 243 , 244, 216,254, 257,258, 267, 285. Cook (baie de), III, 257. Coolies, UI, 8, 9, 183, 309, 315. Copal, III, 138, 366. Coprah, III, 250, 251,253, 256, 262, 263, 353. Coquillages, II, 147. - III, 246, 250, 265. Coques, UI, 288. Corail, III, 02, 115, 265, 301, 365. Corbeil, I, 191, 197, i>71, 421, 477. — II, 240, 299, 371, 527, 639, 683. Corbeil (traité de), I, 308, 398. Corbelin (cap), III, 12. Corbie, I, 203, 307, 312, 320. — II, 542, 641. Corbière (pointe de la), I, 199, 248. Corbières, I, 116, 120, 138, 158. — U, 583, 067. Corbignv, II, 604. Corbun, I, 459. Corbonnais, U, 36. Corcieux, II, 646. Cordelières, U, 179. Cordes et cordages, II, 265, 620 et suiv., 658. Cordes, II, 068. Cordonnerie et cordonniers, II, 518. Cûrdouan (tour de;, I, 161, 162, 258. Coringuy, III, 196. Corisco (baie de),III, 151, 153. Corlav, II, 124, 633". CormeilIes(Eure). H, 637. Cormcilles-eu-Pari sis, 1, 86, 380. Cornettes de Bise, I, 29, 44, 133. Corniche (route de la), I, 208. Cornimout, II, 261, 369. Cornouailles, II, 36. Cornus, II, 656. Coromandel (côte de), III, 193, 195. Coron, II, 622. Corononi, UI, 327. Corps, II, 631. Corps d'année, I, 476. Corquin, I, 357. Corre, II, 333. Corréze (riv.), I, 94, 102, 107, 163,234, 369. — II, 376, 378, 603, 663. Corréze (dép. de la), I, 369, 373, 402, 410, 413,436,452, 453,457, 477, 497, 499,527, 533.544. — II, 18, 25, 51, 54, 56, 63, 70, 72, 80, 85, 92, 111, 128,130, 138, 141, 199,225,248, 252, 279, 502,603, 009, 663, 670, 074. — UI, 380, 382, 385. Corréze (localité), II, 665. Corse, I, 4, 17, 56, 57, 268, 269, 295, 324,327,328, 329, 330,331,333, 336, 337, 338, 341, 343, 344, 345, 356, 368, 369, 372, 393,402, 410,413,425,426, 429, 430,432,430, 452,453,457, 477, 478, 4S2.497, 499, 513,514,515, 518, 520,527,530, 535, 544, 548. — II, 4, 12, 18, 25, 32, 39, 56, 70, 72, 80, 80, 92, 100, 108, 110, lk,112, 114,120. 127, 128, 130,140, 145, 172, 174,191, 199, 214,222,225, 244,248, 252,289, 307,406, 502,585, 580,654,070, 674. — III, 372, 380, 382, 385. Corse (cap), I, 57, 58, 225, 269. - II, 100. Corsen (pointe de), I, 232. Corte, I, 372, 393, 413. — II, 174, 586, 654, 674. Corte (plaine de), I, 56, 57. Corteréal ( Gaspard), III, 270. Co rvol- l'Orgueilleux, II, 298. Cosmoleto (ile), III, 164. Cosne, I, 173, 373, 419. — II, 612, 664, 680. Cosne-sur-l'OEil, II, 374. Cossé-Ic-Vivien, II, 633. Cosson (riv.), I, 175, 182, 235. Costa(rrrOi III. 147. Costabonue (pic de), I, 117. Coteau, II, 374. Côte de l'ivoire, III, 145, 147. Côte d'Or, I, 9, 13, 29, 81, 92, 136, 150,187,193,369, 513. — II, 37, 54, 94, 95, 555, 556, 648. Côte-d'Or (dép. de la), I, 371, 402, 410, 413,426, 432, 435,452,453, 457, 477,492,496,497, 499,512,518,527, 535,544,547, 548. — II, 18, 25, 29, 51, 56, 64, 68, 70, 72, 80,90,92,107, 130,135,137, 180, 193,199,225, 237, 242, 244, 248, 252, 307,322, 500, 501, 502, 556, 648, 670, 674. — III, 380, 382, 383. Côte d'Or (établissements de la), III, 137, 146,147, 149, 343. Côte-Rôtie, II, 100. Côte-Saint - André, II, 100, 569, 651. Colentin, I, 17, 90, 136, 193, 199,200, 201, 247, 248,273, 339. — II, 27, 35, 69, 85, 124, 129,
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135,171, 172, 211, 535,035. Cotenzana, II, 587. Côtes (les, mont), I, 74. — U, 645. Côtes-du-Nord (dép. des), I, 250. 231, 368, 370,402, 403, 410,414, 429, 430, 452, 453,457,477, 497,499, 511,513, 327,535, 543,540. — II, 19, 23, 24, 23, 48, 49, 54,50, 69, 70, 72, 80, 91, 92, 108, 121, 127, 130,131, 132, 137, 141,145, 166, 190, 199, 225, 248, 252, 502,626, 632,033, 670, 674. — III, 380, 382, 385. Cotiella(pic), I, 124. Cotignac, II, 653. Coton et cotonnades, I, 431. — U, 252 et suiv., 262, 264, 275, 282,431,430, 438 et suiv., 443, 452 et suiv., 462, 464, 465, 408. 470 et suiv. 480, 529, 536 et suiv., 542, 551,553, 564,395, 599, 620, 635 et suiv., 643, 645, 046,649,650, 663. — III, 80, 104, 113,114,117, 141, 161, 170,186,109, 209,212, 216,222, 223,237,238,239, 253, 262,263,267, 309, 315, 318, 366, 368. Cotonniers, III, 190, 198, 216. Cotrey-la-Grandc, I, 385. Coua (ile), III, 217. Couac (aliment), III, 337. Couasnon (riv., Maine-et-Loire), II, 622. Coubrc (pointe de la), I, 162, 257, 258. Couches-les- Mines, II, 648. Coucouron, U, 606. Coucy-le-Cbâteau, 1, 307. — H, 302, 640. Comlon (mont), I, 55. Coud ray-Saint-Germer (le), II, 010. Couéron, II, 192, 477. Couesnon (riv., Bretagne), I, 90, 199, 201, 236, 249. — II, 330, 540, 625, 633, 035.
�432
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
C'.ouhé, II, 061. Courtrai (Belgique), Craponne (canal de), Creus (cap de), I Couiza, II, 668. I, 205, 308, 346, I, 143, 156. — II, 414 et suiv., 157' CouJaoges-la-Yineu376, 306. — II, 14, 83. 261, 204. se, II, 96, 647. 364. Cràtieh, III, 202. Creuse (riv.), [ 94 Coul anges-sur-YonCourville, II, 662. Crau (plaine de la), ne, 11, 647. 407, 17S,183,'23S: Couse, I, 180. 1,149.-11, 23, 31, — H, 341 608, Coulé-Coulé, 111,327. Couserans, I, 295, 39, 136, 138, 570. 614, 618, 019 Coulmiers, I, 352. 327,328, 333, 341. Crau (riv.), I, 143, , 663,604. — II, 010, 617. — II, 38, 597. 155. Creuse (petite, riv ) f.oulmiers-le-Scc,I!, Cousin (roches du, Gravant (Loiret), I, I, 175, 183.-il' 176. Réunion), III, 178. 353. 664. Coulommicrs, 1,194, Cousin (riv.), 1,197, Cravant-sur- Yonne, Creuse (dép. de la), 371, 421. — II, 236.-11,207,534. I, 311. — II, 534. I, 368, 369, 373 242,299, 528,639, Cousolre, II, 304. Crayons, II, 298. 683. 410,414,432,430 Couspeau (mont de), Créac'h (phare de), 452, 453,437,477 Cuulungcs, II, 600. I, 36, 53, 134. I 252. 497,499,315,327; Counamana, 111, 327, Coussey, II, 646. Crécv (^omme), I, 535, 544, 546. — 330. Coutanèes, I, 201, 203, 311, 399, — ", 1", 25, 51,51, Counani, III, 331, 327, 328, 333,350, II, 06, 641. 56, 63,70,72,130, 332. 370,418,424,528, Crécy - en - Brie 135, 138,186, 109, r.oupé'(cap).m. 280. 537, 540, 548 —II, fSeine-ct-Marne), 225,218, 252,50* Coupcau, II, 210. 300, 541,035, 67b. II, 639. 608, 661.070,074! Couple (mont), I, Coutade (canal de), Crécv-sur-Serre — III, '380, 382, 243. II, 84. (Aisne), II, 640. 385. Couptrain, II, 035. Couteaux jaunes Crédit (le), II, 3U9, Creuset (le), I, 428 Cour de cassation, (peuple), III, 278. 410 et suiv.— III, 430.—II, 181,200, I, 530, 550. Coutellerie, II, 177, 99. 207, 212,221,226 Cour criminelle (co204, 439,007,615, Crédit foncier, II, 230, 295,296,306, lonies), III, 206. 644,661, 665. — 419. — III, 100. 374, 553,557, 648, Cour des comptes, I, III, 96. Crédit foncier et 682. 515, 531, 550. Coutcrnc, II, 360. agricole de l'AlCrevaux (pic), III, Cours d'appel,\,o2C>. Coutras, I, 167, 316. gérie, III, 100. 325. — III, 8, 64, 107, — II, 376, 381, Crédit lyonnais, II, Crèvccœur (fort),III, 137, 182,198, 200, 592, 658. 419. — III, 100. 280. 231,240,306,316. Couturières et CouCreil, II, 178, 282. Crcvecœtir, II, 143, Cours d'assises, I, ture, II, 282, 518. 291, 293, 361,362, 272, 525, 640. 341, 528, 529. — Couvrot, II, 324. 363, 529, 640. Crimes et CriminaIII, 8, 64, 137, Cous (col de), I, 29, Crémieu, II, 651. lité, I, 432, 433, 316, 373. 44, 133. Crémone (Italie), I, 528,529, 530. Courbevoie, I, 477. Couzan, II, 40. 323, 338. Crin végétal, III, 95, — II, 281, 527, Couze (riv.), I, 180, Créon, II, 058. 106, 170. 638, 683. 235. Crépier (mont du), Crique Fouillée, III, Courcelles (de), III, Couzon, II, 176. I, 93, 137. 328, 336. 279. Coyer (Grand), I, Crépon (mont), II, Criquetot l'Esneval, Courcheletles, II, 40. 208. II, 637. 331. Cozes, II, 659. Crépons (étoffes), Cris (peuple), III, Courcibo, III, 327. Crabioulès, I, 117, III, 223. 277. Courçon, II, 659. 123, 139. Cr é py-en-Yal o is Cristal (monls de), Couronne (cap), I, Crac'h (riv.), I, 190, (Oise), I, 333. — III, 153, 367. 143, 264. 255. II, 304, 640. Cristallerie et CrisCourpière, II, 605. Craie, I, 9, 17, 84, Crépv-en- Laonnais tal, II, 292 et Courrier (baie du), 245. — II, 7, 96, (Aisne), II, 530. suiv., 525, 645 et III, 175. 176, 637, 639, 613, Crespin, II, 210. suiv., 660, 662, Courrières, II, 204, 661. Crest, II, 146, 279, 667. 205. Cramans (Jura), II, 652. Crocodiles, III, 141, Cours, II, 374, 504. 333. Crèt de la Coulte, I, 167, 210, 216, Cours d'adultes, I, Cramant (Marne) , 61. Crocq, II, 664. 537. II, 96. Crôt de la Neige, 1, Crocus, 11, 77. Cours secondaires, Cramont (mont), I, 61, 62, 135. - II, Croisette (cap), I, III, 379. 30. 649. 264, 266. Coursan, II, 668. Cransac, II, 187,209, Crèt de la Perdrix, Croisic (le), I, 255, Courscgoulles , II, 222, 595,656. I, 96. 482. — II, 148, G54-. Craon, II, 141, 361, Crêt du Nu, I, 61, 379,477, 624, 625, Courseulles, I, 246, 635. 62, 147. —11,649. 634. 482. — II, 360, Craonnais, II, 30. Crêt du Rev, I, 41, Croisic (pointe du), 397, 475. Craonne, I, 340, 133. I, 174, 256. Courses de chevaux, 347. — II, 524, Crétacés (voir TerCroisilles, II, 641. I, 458. 530, 640. rains). Grbii-Haute (col de Courson, II, 647. Crapauds, III, 237. Crêteau (grand ou la), I, 24, 36, 50. Courtalain, II, 379, Crapeau (puv), I, Crèt d'eau), I, 61, — II, 372. 380, 541. 112, 138. 62, 135, 147. — Croix-aux-Bois, I, Courtenav, II, 662. Craponne (Rhône), II, 649. 84, 345. Courterolles, II, 179. II, 374. Croii-de-NivoIet(col Créteil, I, 332. Courtine (la), II, 004. Craponne (Adam Crêlinisme, I, 425. de la grande), I, Courtomer, II, 636. de), II, 316, Creully, II, 636. 32.
�TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
Crois-de-Vie, II , Cuisine, II, 239, Cuivre, II, 190 et suiv., 433. 438, 440, 583, 589,595, 598, 649, 446. — III, 93, 115, 141, 158,237, 250, 365, 367. Culao-cam (îles), III, 217. Cularo, II, 568. Cul-de-sac (grand), III, 301. Cul-de-sac (petit), III, 301, 308. Culmont, II, 368. Culoz, I, 147, 388. — II, 370. Cuite catholique, I, 325 et suiv., 436, 545 et suiv., 538. Culte israélite, I, 430, 549, 550. Culte musulman, I, 549. Culte protestant, I, 436, 548, 550. Cultes (direction des), I, 443. Cultures industrielles,l, 85. —II, 21, 42, 67 et suiv. — III, 80. Culture (modes de), II, 40, 86. Cumane (riv.), 155. Cornières, II, 96. Cumin, III, 114. Cunao (tubercule), III, 237. Cuulhat, II, 665. Cuoug-son, III, 235. Cuq-Toulza, II, 608. Curaçao, III, 297. Cures et curés, I, 545. Cure (riv.) I, 197, 236.. — II, 647, 663. Curé (riv.), I, 171. — II, 659. Curiosolites (peupic, Curseul), I, 294, 326. Curlis (canal de), I, 219. Cusaguez, II, 38. Cuse (riv.), I, 167. Cusset (Allier), I, 525.-11,611,663. Cussey (Côte-d'Or), II, 220. Cuzeau (puy de), I, 94, 105, 137. Cysoing, II, 642.
433
118, «»• , r,o-Magnon (race d'hommes de), I, 290. Woy(port),l,2«. Crouldl.iv.), I, 1^. 610. m Crozat (canal), 11,
,\},m,
II,
I
CNZOD,
628,
!
Cioion (presquile de), I, 234. Gruas, II, 179. Cruceiias, I, 98. Craseilles, II, 651. Crustacés, II, H7, Î10. _ III, 237. Ouzy-le-Châtel, II, 648. Cry, II, 176. Cm-ba-lac- dong(riv.), III, 225. Coa-ba-Iac - nam (riv.), III. 225. Ciia-cam (riv.), III, !26 . 234. Clia-co-chien (riv.), III, 203. Cua-daï (riv.), III, 203. Cuadien-hô (riv.), III, 225. Cua-don g-tr i eu (riv.), III, 226. Cua-diuh-an (riv.), III, 203. Cua-halan (riv.), III, 223. Cu!-ham-long(riv.), III, 203. Cua-lac (riv.), III, 225. Cua nam (riv.), III, 224. Cua-tien (riv.), III, 203. Cua-traly (riv.), III, 225, 226. Cua-tran-dié (riv.), III, 203. Cuhlac, II, 209. Cuers, 11, 653. Cui-aï (ou Porte-dcChine, délilé de), III, 225. CuVj et peaux, II, 238,239, 243,432, 436 el suiv., 445, 471 et suiv., 482, 484,582, 592,631, 613, 648, 656,661, 666. - III, 90, 95,104, 106, 116, 117,143, 158, 170, 171,199,212,223, 322, 366. Cuis, II, 96. Cuisauce (riv.), I, lbl. ' ' Cuisancin (riv.), I, v 151. " ' Cniseaui, II, 649. Msery, nj 549, LA FRANCE.
(
! I
Daba, III, 135. Dabo (foret de), II, 116. Dabou, III, 4, 146, 147, 148, 367.
Dacca, III, 197. gne, I, 317, 361 Dadou (riv.), I, 165. ' II, 607. Daffina, III, 140. Dauphiue (ile), voir Dagana, III, 127, Madagascar. 134, 138. Dauphins de France Dahodinnis (peuI, 313, 317. — il, ple), III, 278. 507. Dahomey, III, 136, Davantasia (Moû146, 148, 149. tiers), I, 297. Dahouet, II, 476. Dax, I, 109, 3H, Dalira, III, 2, 13, 327, 323, 33:1, 373, 24, 35, 44, 45, 46, 416,482,537,548. 52, 80, 88, 89, 96. — H, 188, 382, Dain (voir Etier du 383, 596, 65S, 677. Dain). Day (riv.), m, 225, Daï (riv.), III, 224. 233, 234. Daï-nam, III, 216. Daya el-Fenl (nlaine Daî-tu, 111, 237. du), III, 22. Dakar, III, 124, 134, Daya (région des), 137,138, 142,158, III, 30. 367, Deauville, I, 246. — Damazan, I, 417. — II, 359. II, 657. Débou(lac), III, 130. Dammarie, II, 220. Decazeville, II, 209, Dammartin-en-Goël, 222,379, 591, 595, II, 639. 056, Dampicne (Jura), Deciates (peuple), I, II, 647. 295. Dampierre-sur- SaDécès (voir Mortalon (Ute-Saôue), lile"). II, 646. Decize, II, 207, 221. Damville, II, 637. 292, 329,612,663, Damvillers, II, 045. Décollé (|io.nte du), Danakil, III, 190. I, 250. Dan-eau, III. 239. Délits, I, 432, 434, Danemark, III, 363. 528. Dangé, II, 660. Délie, I, 65. — IL Danger (riv.). III, 306. 369, 646. 151. Dellys, III, 12, 44, Dangereux (archi 61, 65, 70, 86, 92, pei), III, 264. 09, 100. Dang-phu, III, 235. Delv-lbrahim , III, Dannemarie, 1, 357. 57. Delme, I, 357. — II, 646. —III, 373. Dcmer(iiv ), I, 205. Danube (vallée et Démerari, III, 339. fleuve du), 1, 216, Denain, I, 204, 321, 217. — II. 407. 376, 396, — II, Dao-kiam:, III, 237. 205, 210,293,319, Daoulas, II, 632. 303, 516,548,642, Daoulas (rivière de), 643, 680. I, 186. Dcnder(riv.), 1,205, Dap-cau, III, 235. 238. Da-phuci III, 235. Dénè-Dindiiè (race), Dappes (vallée des), III, 278. ' Denbam (lagune), f, 03, 345, 387. Darnav, II, 645. III, 146, 148, 149. Denise (volcan de), Dainetal, II, 261, I, 95, 108, 138. 538, 637. Darnieulles, II, 30*. Denrées alimentaires, III, 188. Daro (mont) , III, Denrées coloniales, 129. II, 432.-111, 117, Dattes, III, 87, 101, 243. 112, 113,115,121, Dents Blanches, I. 353, 365, 360. Dalles (région des), 44, 133. Dent de Yaulion, I, III, 31. 62. Daupbiné, I, 9, 17, Dent du Midi, I, 44, 22, 23, 313, 323, 329 et suiv., 333, 133. Dent du Nivolct, I, 336 et suiv. 360, voir Nivolct. 372, 389, 437. — Dent d'Odie, I, 44. II, 31, 37, 231, Dent du Yillard, I, 567, 568, 631. 44. Daupliiué d'Auver-
III. — 28
�434
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
502, 602,660, 670, 6«4. — III, 381, 383, 386. Deux-Nèthes (dép. tles), I, 344. Dcva (riv.,Espagne), I, 170. Deville, II, 192, 261, 538, 636. Dcvcnter, I, 218. Dévoluy, I, 36, 50, 131,154. —Il, 31, 37, 652. Devonicn (terrain), I, 5, 17. Dheune (riv.), I, 81, 142, 150, 151,232. — II, 334, Dbioliba, III, 130. Dhuys (riv.), I, 194, 520. Diable (cime du), I, 37, 40, 132, 389. Diable (ile du), III, 325, 333. Diablinles (peuple), I, 294, 326. — II, 620. Diahot (vallée du), III, 244, 245,250, . 251. Diaaut (rivière du), III, Ï45, 370. Diamant (pointe du), III, 280, 313. Diamant (ville), III, .316. Diamant (morne) , III, 313, 314. Die, I, 155,327, 328, 372, 414. — II, 373, 569, 652, 675. Dièse (riv.), I, 166, 234. Diégo, III, 175, 368. Diégo-Suarez , III, 8, 164, 166. 170, 174, 175, 176, 177, 343, 368, Diélé, III, 156. Diélette, II, 171,475. — III, 387. l)ien-bau, III, 221. Di. n-ho, III, 208. Dieppe et Dieppois, I, 202, 245, 370, 394, 395,399,421, 4X2, 510. — II, 148,178,261. 289, 357, 358, 392, 397, 399,405,471, 472, 535, 537,637,683. — III, 288. Dieppe (petit, Guinée), III, 145. Dieulcflt, II, 274, 279, 652. Dkuze, I, 357, 381. — II, 181, 233, 333. Digne, I, H, 156, 283,327, 328,333, 372, 391,427,548. — II, 111, 372, 576, 033, 672. — III, 372, 379. Digoin, II, 291, 335, 339, 340, 648. Dijon, I, 150, 277, 283, 327 et suiv., 333,338,353, 3T|, 38«, 413, 457,478, 510,527, 539, 540, 542, 544,517, 548. — II, 109, 174, 229,233, 230,251, 296,299,302,320, 355, 369, 370 371, 372,417, 555,530, 648, 674. Dijonnais (contrée), II, 37, 554. Diniàs (ids), III, 14. Dinan, 1, 201, 333, 370, 414, 483. — II, 267, 360, 626, 632, 674. Dinanais (contrée), II, 30. Dinard, I, 201, 250. — Il, 144, 360, 476,624, 626, 634. Dindes, II, 144. Dinguiray, 111, 139. Din/l (arbre), 111, 237. Dinh-tao, III, 208. Dinh-tuoug, 111,203. Diocèses, I, 29«, 32'i et suiv., 545 et suiv. Diûis (contrée), I, 36, 51, 131, 313, 361, 389. — II, 37, 110, 367. Dira (mont), 111,20, 35, 49. Directeur de l'ensciqueiwiit public (Tunisie), III, 108. Directeur de l'intérieur (colonies), III, 198, 2i7, 200, 306, 316, 333. Directeur de l'ailministration pénitentiaire 3, III, 247, 335. Districts, I, 310 et suiv. — UI, 261. Divc (riv. Vienne), I, 184, 235. - II, 615, 060. Dive (riv. Sarthe), I, 180. Dive-et-Thouct (canal de), II. 341, 634, 660, 661. Dives (riv. Normandie), I, 188, 198, 199, 236, 216, 399, — II, 14, 85, 330,474, 535,539, 540, 636. Dives (ville), I, 246, 394. — II, 474. Disette (i iv.). I, ISS, 201,236.-11,635. Divisions ecelésks. tiques, I, 305 e| suiv. Divisions po/if,'. 367ctsuiv Dirision navale de l'Océan PnciR. »>'«■ III, 268. "izy, II, 96 , 324. Djabola (luisseani III, 162. Dj«/>a(tribu,III,53. Djalluuka, III, Djarra, III, U3. Djateleina (massifi, i, 32. B/eoeZlMonlagncou massif en Algé6 rie). njcbla III, 115. Dj.'di (oued), III, 28. Dj'jis (tribu), III, 149. Djelfa, III, 28 , 29, 45, 83,94. Diella, III, 94. Djema'a (assemblée communale en Algérie), 111, 53. Dj-niiné, III, 147. Djendrli, III, 82. l'jendeli (lac), III, 36. Diruncl (el-) (lac), 111, 36. Djer (torreul), III, 35. Djerba, III, 108, 116. Djerl.a (ile), 111, 11, 112, 114, 110. Djerdjera (ou Djurilju'ra), III, 25, 26, 35, 40, 53, 97. Dicif-cl-Barouil.Ill,
Dent Parrachéo, I, 43, 144. Dentelles, II, 281, 551,636, 640,645, 646, 665, 666. Beo-quao, III, 224. Départements (et a d m i ni str a lion départementale), I, 339 et suiv., 354etsuiv., 363 et suiv., 423, 447, 448, 483, 510 et suiv., 528, 529. 537, 545, 550. — III, 46, 47, 48, Dépôts d'étalons, I, 459. — II, 12 t. Dépôts militaires, I, 409. Dcr (contrée), II, 36. Der (forêt du), I, 84. — II, 147. Dercy, II, 365. Derkaouâ, III, 54. Dernial (Ouàd), III, 36. Déroute (passage de la), I, 199, 249. Derval, II, 634. Desaix (fort), III, 317. Désert, II, 36 Désert (Sahara), III, 31. Deshaye (anse), III, 301, 309. Désiradc (la), III, 295,296, 298, 302, 307, 309, 371. Désœuvré, II, 35. Desores, II, 179. Desprès Couture , 111, 275. Dessoubre, I, 59, 142, 151, 232. — II, 647. Desvrcs, II, 642. Détroit (fort de), III, 281, 283. Dette publique, I, 490,491.492,515, 520 et suiv. — II, 514, — III, 109. Dethviller, I, 322, 381. Deule, I, 205, 238. - II, 547, 642. Deule(rananx de la), II, 322, 331. Deurdeur. III, 34. Deutsch H, 365, Deux-Sèvres (dép. des), 1, 356, 304, 368, 369, 373,410, 422.436, 437,452, 453.437, 459.477, 479,498,500, 511, 527,536.544,516. — II, 10, 20, 24, 26, 48, 49, 57, 70 72, 79, 80,93, I0«, 128, 131,133.137, 140, 141,225, 234, 249,252, 498,499,
m
•11.
Die f-elKoèli, III, J 93. Djcrf (ràs el-), III, 14. Dj-rid (Chott cl-), III, 31, 38, 112, 113, 111. Djeloubil (cap), III, 190, 368. bjidielli, UI, 13,15, 27, 40, 72, 80, 83, 92. 93,93,99,100. 366. Djidiouia, III, 34, 75. Diinuct (cap), III. 12, 15. Douad (nobles en Algérie), III, 53. Dioiimin (oued), III. 38. Docshorg (Allemagne), I, 218. Dogne (iiv.), I, !»• D.igneville (fortdcl, I, 386. DoireB.illéeet Doue Ripaire (riv. Piemout), I, 23, 26,
�TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
Don (riv. Somme), I, 29, 34, 35, 36. Savoie), I, 143, 203. 154. Doire (dép. du la), 1, Donav, I, 333. Dos d'àne mort, III 345. Dol, 1,327, 328, 332. Donrherv, II, 327. 300. -11,360, 626,634. Donu-hoî (ville), III, Douai, I, 205, 321, 218. Dol (marais de), I, 329, 321, 330, 350, Dong-hoï (fleuve), 91, 201, 250. — 364, 370, 375,376, III, 221. 11,14, 633. , 378, 396, 419, 453, Dong-iiai (fleuve), Dol (mont-), I, 91. 478,527, 528,537, III, 202. 203, 205, -II, 626. 542. — II, 103, 207. 369. 205, 219, 244,265, Mie, I, 151, 330, Dong-tneu, III, 238. 333,371,416 , 42 8. 302, 361, 364,365, -11,163,233,237, Donjcux, II, 220, 546, 548, 642, 680. 324. 333,335,370,372, Douaich (tribu), 111, Donjon (le), II, 663. 560, 647, 677. 133. Donne ni., r i e-e n- ' Douaires (les),1,530. Dole (moût), I, 60, Montoir, II, 639. J Douamouui 62, 133, 388. (cap), Donii'TsbiTg (voir Dolent (mont ou 111,160. Mont-Tonnerre). glacier), I, 26, 28, i Domines (et direcDoniieznn, II, 38. 132, 389. tion des), I, 502 Donon (mont), I, 67, Dolent (glacier du. et suiv. — II, 467 Suisse), I, 26, 28. 71. 135, 374, 381, et suiv., 483 et 382,3 4, 385, 397. suiv. — III, 109, Msie, 111, 132. Dolmens (voir Mo— Il, 645. 219,239,240, 318, numents mégaliDoh-Sàiugnin , II, 376. 304, thiques). Douars, III, 53, 60, Dolon (riv ), 1,142. Donzenac, II, 605. 61. 154, 232. Donziois (routrèe), Douchv, II, 204. Oolore (riv.), I, 180. I, 334. — H, 40. Doublé, II, 38. domaine royal, I, Donzv (« outrée), II, Donarnenez, I. 199, 40. 306 et suiv., 360, 254, 482. — II, Donzv, II, 664. et suiv. — II, 524, I 148, 241,379,397, 530,535,342, 544, Dorai (le), II, 378, 477, 628, 632. 664. 555,560 , 5 6 7 , 5 7 2, Douarnenez (baie D>>rdogne (riv,), I, 580, 500, 597, 598, de), I, 254. 600, 601, 6 0 7 et 94, 103 et suiv., Doubs (riv.), I, 59 suiv., 016, 618, 161 et suiv., 166, et suiv., 142, 151, 619, 631, 623. 167.226,234,369. 220, 232, 369, Domart, 11, 641. — 11.33, 114, 336, 385, 527. - II, Dombasles, II, 319. 376,591, 493, 603, 29, 96, 307, 333, Dombcs, I, 66, 152, 607,656,057, 058, 335, 559, 564,647. 665. 229 , 317,319 , 3 24, Doubs (saut du), I, 331,425.- 11, 30, Dordogne (d^p. de 61, 142,151. 37, 126, 145, 555. la), I, 309, 373, Doubs (dép. du), Dôme (mont-), I, 410, 414, 436, I, 369, 371, 410, «4, 104.105, 137. 452, 453,457, 477, 414, 432. 435, - Il, 607, 665. 492, 527,535, 544. 437,445,452, 453, Domène, II, 051. — Il, 13, 10,25,33, 457 477, 497, 499, Domèvre-en - Hâve, 56, 61, 65, 63, 70, 508, 535,514, 546, II, 645. 72. 77, 80, 92, 98, 349. — II, 19, 25, Domfront, I, 70, 1 10, 1 11, 128, 130, 29,49,56,65,70,72, 419. - H, 360, 137,138. 141, 144, 77,80,92, 96, 130, 540, 636, 680. 180, l"0, 200, 212, 137, 199, 206,223, Dominica (île), voir 222, 225.233.248, 230, 242, 248, 252, Hiva-oa. 252,498.502, 593, 261, 307,4('8,50i Dominion of Cana657, 67u, 674. — 527,559,617, 670, da, ou Puis-auce III, 380, 82, 385. 675. — III, 379, du Canada (voir Dore (lorrent), I, 380, 382, 385. Canada). 166. Doudeville, II, 637. Dominique (ile), III, Dore (riv.), I, 95, Doué, II, 179, 622, 2,290, 298. 299 634. 108, 175, 179,235. 304,313,315. Douëlan, II, 477. — II, 340, 007, 665. Dommartin-surDouéra (massif de Yévrc, II, 044. Dore(monts), 94, I, la), III, 25. Homme, II, 637. 104, 137. — II, Douéra ville), III, Dommel (riv. Pavs186. 607, 665. 86. Bas), 1. 213, 238. Dmiirat, III, 113. Dorighics, II, 319, Domont, I, 380. Dnrii.aus, II, 530, Douit (mont) , III, Dompaire, 11, 645. 644. 244. Dompierre, II, 663. Domiciles, I, 302. Doukan (djebel), III. Domrcmy, II, 553. — II, 528. 30. Don (riv. LoireDnrmois (contrée), Doulaincourt , II, Inférieure), 1,174, II. 36. 614. '83, 199 , 2 3 5. Donlevent, II, 367, Dornes, II, 663. -11,342,624,631. Dorous (torrents, 644.
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Donllens, I, 203, 370,375, 370,422, 530. — II, 265, 303, 542,641,684. Duuiué (chute), III, 154. Doumé (ville), III, 156, Dourbie (riv.), I, 98, 163, 165, 233, — Il, 656. Dourd.in, I, 333. — II, 229, 639. Dourdnu (riv.) , 1, 163, 165, 233. — II, 656. Dnurene, II, 668. Doustre (riv.), I 166. Domaine, II, 651. Douve (riv,) I, 236, — II, 635. Douvres (llalvadosl, II, 636. Douvres (roches de), I, 199, 2i9, 251. Douvres(Ain) ; bassin houiller de), II, 206. Douvres (Angleterre), I. 242, 243. — II, 392, 405. Doux (riv.), I, 113, 152, 232. — II, 666. Douze (riv.), 1, 162, 169, 233. — II, 338, 596. Doyennés, I, 515. Dovet, II, 210, 378 611. Dozulé, II, 359, 636. Draà (mesure), III, 117. Draa-ed-Doum, III, 11. Dra-el-Marga, 111,28. Dr.ic (riv., Isère), I, 24, 45, 48, 50, 143, 154, 232. — II, 335, 568, 651. Drac (bassin houiller du), II. 210. Drac (canal d'irrigation du), II, 83. Drac de Champoléon (riv., Isère), 1,151. Dracv, II, 374. Dra-eï-Jlixan, III, 365. Draguignan, I, 157, 333, 372, 422,427, 514. — II, 237. 373, 577, 653,684. Dransc (riv.), I, 23, 26, H. 145, 232. — II, 651. Drause (massif de la), 1,44,133. Drap (voir Laine). Drcx, I. 198, 316, 373. 414 — II, 180. 338.339, 524, 543, 662, 675.
�436
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
Dumbéa (baie de la), III, 244. Dumbéa (la, ville), III, 248. Dumet (ile), I, 255. Dumoulin (cap), III, 244. Dun (Creuse),II,664. Dun-sur - Auron ou Dun-le-rtoi(Cher), 11,662. Dun - sur - Meuse (Meuse), II, 645. Dunes (fort des), I, 378. Dunes, I, 240. — II, 118. Dunkerque, 1,1,240, 243,319. 338, 356, 364,370, 375, 370, 377, 378, 393, 419, 478, 482, 505. — II, 103, 148, 240, 261, 265, 28-',295, 332, 362,3s3, 364, 392,396, 399, 405. 417, 468, 470,472. 548, 642, 680, p. 682.-111,288. Dunkerque à Furne, Dunkerque à Bergues et à Hazebrouck (canaux de), II, 332. Dunois, II, 39, 616. DuParquet,111,'ilï. Duperré, III, 9', 244. Dupleix, III, 3, 193, 194. Durance (riv.),I, 23, 24, 34,36, 53, 54. 143, 155,156, 226, 233, 391. — II, 14, 370, 569 et suiv., 673, 574,576, 652, 653. Durance (canal d'irrigation de la), II, 83. Duraude, I, 108. Duras, II, 057. Durban, II, 211,584, 668. Durdent (la, riv.), I, 202. Durgen, II, 046. Durgeon (riv.),1,150, 232. — 11, 646. Durham (Bœufs de), II, 129. D ur o cor t orum (Reims), I, 293. Durolle (riv.),I, 180. Durtal, II, 634. Dusseldorf (Allemagne), I, 218. Diitlingen, I, 321, Dutreuil de Bhins, III, 152. Duvivier, 111, 97. Dyle (riv. Belgique), I, 205, 238. Dvle (dép. de la), I, 344. Dzaoudzi (rade), III, 160. Daoudzi (ville), III, 161, 367. griculture, I, 458 459, 542. Ecole d'horticulture, I, 458. Ecole d'apprentissage de Dellvs, III, 65. Ecole pratique d'irrigation et de drainage, I, 542, Ecole d'horlogerie. I, 542. ' Ecole des Haras, I 459, 542. Ecoles des beraers I, 459. ' ' Ecoles vétérinaires, I, 459, 542. Ecoles d'arts et métiers, I, 459, 542. Ecole nationale des arts décoratifs, I, 542. Ecole des langues orientales vivantes, I, 512. Ecoles nationales des beaux-arts, I, 542. Ecole des hautes études, I, 542. Ecole des chartes, I, 542. Ecole centrale des arts et manufactures, I, 459,541. Ecole normale supérieure, I, 539. Ecoles normalesprimaires supérieures, I, 537. Ecole des torpilles, I, 481. Ecole des mousses, I, 481. Ecole normale des instituteurs de la flotte, I, 481. Ecole nationale d'ouvriers et de contre-maîtres, III, 379. Ecole normale de Sèvres, I, 539. Ecole de pyrotechnie, I, 479. Ecole de médecine navale, I, 481. Ecole de médecine et de pharmacie, I, 479. - III, 64. Ecole supérieure de guerre, I, 479. Ecoles des enfants de troupe, I, 479. — II, 582, 608. Ecoles de gymnastique, I, 479. Ecole de droit, l 541. - III, 64, 198, 316. Ecole de médecine, I, 541. - HI, 64. Ecole des arts in-
Dreux (forêt de), II, 117. Drevsen (col de), I, 72. Drilles, II, 446. Drogues, III, 223. Droissy, 1, 302. Droits sur les boissons, I, 506. Droits divers (voir Impôts). Droit à l'assistance publique (voir Assistance publique). Droizy, II, 530. Dromadaires , III, 90, 115. Drônie (riv.), I, 51, 143, 148,155, 233, 369. — II, 335, 569, 652. Drônie (dép. de la), I, 369, 373, 410, 414, 436,452,453, 457,477, 497,409, 527, 535, 554. — II, 19, 23, 25, 49, 50, 63, 70, 72, 76. 80. 92, 110, lli,128, 130, 140, 141, 145,163, 180, 185, 199,225, 218, 252, 279.280, 298, 319,498,502, 560, 651, 670, 675. — III, 380,382, 383. Drôme (forêt), 11,118. Droninie (riv.), 1, 199, 200. Dronne (riv.), I, 94, 107, 11 1,162, 167, 234. — H, 337, 376, 593 657, 658. Dropt (riv.), I, 162, 166, 234. — II, 336,593, 657, 658. Drouais (contrée), II, 36. Droue (riv.), I, 198. Droué, H, 661. Dru (aiguille du), I, 28. Drugeon (riv.), 1, 142, 151. Drumont (mont), I, 68, 135. Dublée, I, 50, 134. Dubreka (riv.), III, 139, 141. Duc (riv.), 1,186,199. Ducey, II, 635. Duchés, I, 305. Duclair, II, 637. Ducos (presqu'île), III, 244, 247, 248, 370. Duesmuis, II, 37. Du£f, III, 265. Dufourcq, III, 152. Dugoinmier (fort), I 393 Dumas,' III, 3, 193. Duuibéa (passe de la), III, 244.
Eau-Blanche (riv.), I, 211, 238. Eau-de-vie, II, 98, 99, 102 et suiv., 435,438, 440,443, 591, 600, 601. — III, 104, 210, 212. Eau - Noire (riv.) (Ardeunes), 1,211, 238. Eau - Noire (riv., Haute-Savoie), I, 25. Éaulne (riv.), 1,202, 237. —II, 037. Eaux-Bonnes, 1,127. — 11,188,000,658. Eaux-Chaudes , II , 188, 600, 658. Eaux minérales et thermales, II, 184 et suiv., 551, 591, 597, 650,651, 655, 658, 663, 665,666, 667. — III, 94, 95, 186. Eaux et égouts (Paris), II, 514, 516. Éauze, I, 294, 297, 326. — II, 383, 596, 655. Ebàne, III, 158, 170, Ébênisterie, II, 288. Ebre (riv.), I, 112, 121, 128, 348, 391. Ébreuil, II, 663. Ébrié (lagune), III, . '47. Ébron (riv.), I, 24, 45, 50, 154. Eburones (peuple), I, 293. i?ôuroi;ices(peuple), I, 294. Écaille, III. 171. Ecbaillon (bec de l'j,I,51. Echaillon (Isère), II, .176, 651. Éc h anges (voir aussi Commerce), II, 421, 422. Echauffour, II, 360. Echelle (col de 1'), I, 35, 36, 132. Echelles (les, Savoie) , II, 650. Echelles (gorge des), I. 154. Echkeul (lac), III, 38 Eelaron, II, 367. Ecluse (fort de 1'), I, 61, 147, 388, 397. Ecluses, II, 316. Ecole nationale d'a-
�TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. dustriels, I, 542. Ecole de musique-, I, 542. Ecole libre des sciences politiques, I, 542. jjcofe spéciale d architecture, I, 542. /Jcoïes supérieures de commerce, I, 542. fisle des lettres (Algérie), III, 64. Ecole des sciences (Algérie), III, 64. Ecole d'application de l'artillerie et du génie, I, 479. Ecole d'application de cavalerie, I, 479. Ecoles d'hydrographie, I, 481. Ecole navale, I, 481. Etole forestière, I, 457 , 542. Ecole nationale supérieure des mines, I, 453, 541, 542. Ecole des mineurs, I, 542. Ecole nationale des ponts et chaussées, I, 452, 541. Ecole polytechnique, I, 479, 541. Ecole spéciale militaire de SaintCvr, I, 479. Ecole de maislrance, I, 481. Ecoles, I, 453, 457, 479,481, 5 3 3, 541, 542. — 111, 64, 207,231, 3 0 6 , 3 1 6, 335, 378. Ecoles communales, I, 453, 479. -III, 137. écoles secondaires, I, 538. — III, 137. Ecoles maternelles, I, 537.— III, 378. Ecoles normalesprimaires, I, 537. — III, 65, 182. écoles de télégraphie, I, 456. Ecoles cantonales (Cochinchine), III, École coloniale , III, 9. tmmmois, II, 635. frorceàfan.ll, 120. Bros, II, 637. Brosse (Nouvelle-), III, 275. ' Bronché, II, 124, 636. Swiicn, I 380. — II, 639. Ecouen (maison d'éEloss, I, 69. ducation d'), I, Elsgan (ou Ajove), 539. II, 36. Ecouves (forêt d'), Elusales (peuple), I, 89, 136. — II, I, 294. 117, 636. F.lven, II, 633. Écouviez, II, 368, Elz (riv.), I, 206, 369. 224. Ecrehonx, I, 199, Embiers (ile des), I, . 248. 265. Écrevisscs, II, 147. Embrun, I, 156,297, Eerins (barre des), 326, 328, 372, 391, I, 47, 49, 133. 411, 530, 548. — Ecueillé, II, 663. II, 372, 569, 652, Ecuisses, II, 290. 672. — III, 372. Ecury-sur-Coole, II, Embrunois, II, 37. 644. Emerillons (tribu), Edough (massif d'), III, 335. III, 13, 27, 83. Emigration, I, 430. Eduens ou yEdtii — III, 335. (peuple), I, 294. Emilius (mont), I, — II, 554, 610. 33, 134. Effets de commerce, Emirne, III, 166. il, 410. Emme (grande,riv.), Egce-Oebirge , I , I, 220, 238. 214. Emrne (petite, riv.), F.glctons, II, 665. I, 221. Eglise catholique , Emmenthal (Suisse), (voir Culte cathoI, 220. . ligue). E m pire Germani Église réformée que, I, 303, 310, (voir Culte pro315,318,324, 354, testant). 374. — II, 500, Eglise (Etats de 1'), 565, 567. "I, 345. Empire français Egris (plaine d'), III, (premier), I, 129, 23, 27, 67. 264, 339, 342, 349, Eguillelte (fort de 362,364, 305, 439. 1'), I, 265. — II, 17, 61. Eguzon, H, 663. Emporium, II, 309. Egvpte, II, 456, 460. Ems occidental (dép. — III, 99. de 1'), I, 344. Ehrenbreitstein (AlEms oriental (dép. lemagne), 1,218. de 1'), I, 344. Eiao (ile), III, 266. Ems supérieur (dép. Eifcl (mont), I, 75, de 1'), I, 344. 76, 136, 209, 213, Encausse, II, 188. 214, 224. Enchastraye, I, 36, Elbe (ile d'), II, 39, 132, 390. — 222. II, 653. Elbe (riv.), I, 344. Enchaume (moulin Elbenf, 1,191. — II, d'), II, 340. 229, 237, 270,272, Enchic- Bessiriani , 536, 637, 683. III, 99. El-Bosch (sierra d'), Enclos (I'), III, 178. I, 123. Encombres (coi des), Elections (anciens I, 43. États Généraux), Encombres (GrandI, 337. Perron des),I, 43. Eléphant, III, 156, Encornets (appât 158,210, 216, 237. de pêche), III, 287. Eléphant (chaîne de Encre, II, 298. 1'), III, 213, 224. Encre, voir Ancre Eleutherti (peuple), (riv.), I, 203, 237. I, 294. — II, 641. El-Kantour (monts), Eucula (glacier de III, 27. 1'), 1,45. Ellé (riv.), I, 186, Endja (riv.), III, 35. 199, 235. — II, Enfants (voir Na628,632. talité). Elne, I, 300. — II, Enfants assistés, I. 585. 449, 518. Elorn (riv.), I, 186, Enfer (roed'), I, 29, 199, 230. — II, 44, 133. 312, 628, 632. Engagements volon-
437
taires, I, 461,462, 467. Engagés, III, 315. Enghien, II, 188, 358, 363, 513,03-3. Enghien (lac d'), I, 230. Engrais, II, 12 et suiv. 157, 158, 161, 162, 180, 321, 434, 661. — III, 311. Enguinegatte, 1,314, 376, 396.—II,545. En-Namous (Oued), III, 37. Ennezat, II, 665. Enregistrement et timbre; domaine, I, 501. — III, 63, 348, 376. Enseignement, I , 532, 533, 539. — III, 379. Enseignement primaire, I, 532, 533. Voir aussi Ecoles. Enseignement secondaire, I, 538, 539. — III, 379. Voir aussi Ecoles. Enseignement supérieure, I, 539. Voir aussi Facultés et Ecoles. Ensisheim, I, 331, 381. Entrammes, I, 343. F.ntraygucs, II, 656. Eutre-deux-mers. II, 38, 97, 658. E n tr e-Dor d o gn e (pays d'), II, 38. Entrepôts, 1.510. — II, 424, 467, 483. — III, 106. Entre - Sam bre - et Meuse, I, 376. Entrevaux, I, 390, 391, 396. — II, 576, 653. Entreverncs, II, 210, 566. E'itrôves, I, 25. Entzheim , I, 322 , 381, 397. Envermeu, II, 637. Eocène (terrain), I, 10. Epeautre, II, 52, 62, Epernav, 1,191, 371, 418. — II, 29, 97, 177, 350, 365, 531, 644, 678. Epernon, II, 177. Eoiais, II, 361. Épicéas, II, 114. Epiées et épicerie, 11, 433, 482.-111. 199. Epinac, II, 204, 206, 293, 557, 648. Epinal, 1. 222, 371, 386, 423, 457,478, 505. — II, 172,
�438
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈItES.
240, 261 262, 288, Esclaves (côte des), Eslaires, II, 549. Étrangers en Fran299,332, 367,m, III, 148. Estaque {!', localité), ce, I, 404 417,552, 615, 633. Escuula (mont de V), II, 290. Etraumes d'AnveEpinal (furèt U'), II, 1, 118 120, 138. Estaquc (,'haine de nay, I, 81. 116. Escoutay (riv.), I, 1'), II, 052. Elrcpagny, I 351 142, 152. iïpinurds, III. 236. Estarois (cap),1,261. - II, 637. Epinay, II, 178, 361, Escicbieu, II, 35. Estavar, 11, 211. Efretat, I, 215. 519." Escrînet (col de Y), Estenois, II, 36. Etrun, II, 3jo' 311 I, 05, 97. Epineuil, II, 96. Eslércl (munis), I, 332. ' Epoisses, II, 242, Escurolles, II, 663. 37, 55, 134, 266. Eu, I,202._|[, 363 Esnam (el-), III, 44. 556. — II, 39, 653. 471,535, 037, 63s' Eponges, III, 115, Esnambuc {Belain Esteroay, II, 614. Eu (forêt d ). Il, 117. 117. d'), III, 293, 304, Esterôrj (riv.), I, Eu au. Tréport (canal Kptc (riv.), I, 183, 315. 143, 157, 390. d'), II, 330. 196, 237, 307. — Espagne (et EspaEslissac, II, 643. Eucalyptus, II, IÎ6. II, 357, 534, 536, gnols), I, 113 et Eslrées-Saint-Denis, — III, 83, 183. 539, 637. suiv. , 124 et II, 640. Eure (ruisseau, le Equateur (républisuiv., 159, 160 , Estreclioui, II, 383. Havre), 11,474. . que de T), II, 464. 163, 259 et suiv., Elables, II, 632. Eure (fontaine d') Equipages militai314, 316, 318 et Etablissements I, 143, 133. res, I, 475. suiv., 348, 360, publics d'instrucEuro (riv.), I, 188, Er (île d ). I, 251. 374, 380, 430. — tion, 1,538.-111, 197, 237, 363. _ Erdie (riv.), I, 174, II, 91, 382, 403, . 379. H, 326, 357, 359, 181, 235. — II, 405, 406,433,435, Etablissements , 538,543, 637,662. 211, 342, 634. 439, 441 et suiv., privés d'instrucEure (chemins de Erdre {marais de 445,449, 452,455, tion, I, 533. — fer de f), II, 349 1'), 11,211. 458 478, 479, 4SI, III, 379. 350, 339. Erfl (riv.), I, 206, — III, 54, 59, 98, Elain, II, 191, 433. Eurp (dép. de l'),'I, 225, 239. 106. Etain, I, 379. — II, 363, 370,414,124, Erg ou el-Erg, III, Espagnols (pointe 551, 645. 432,436,452,453, 30, 31, 119, 120. des), I, 254. Etampès.1, 197. 302, 457,477,497,499, Erieuv (riv.), 1,143, Espalion.1,166, 373, 333, 371.421, 477. 527, 533. - II, 152, 232. — II, 412. — II, 356, — II, 178, 240, 19, 25,51,56,08, 666. 594, 655, 673. 284, 375,422,527, 69, 70, 72, 77, 80, Ermitage (T), II, Espaly (orgues d'), . 616, 639, 633. 92, 101, 130, 103, 100, 569. I, 95, 108. Étampois, II, 39. 192,199,225, !26, Ermont, II, 358, 361. Espeletln, II, 658. Elançons (glacier 244, 248,252, 255, Ernée, II, 620, 635. Esp^guette (pointe des), I, 49. 261,272, 274,289, Ernfe (riv.), I, 181, de 1'), I, 263. Etangs, II, 319,555. 206,306,307, 333, 235 — II, 620, Espinouse (montaEtangs (ca al des), 4'i8, 500, 501,302, 635. gne de 1'), I, 99, I, 143, 231. — II, 538, 037,670,075. Erquelipes, II, 327. 100, 137, 105. — 333, 667. — III, 381, 383, Erquy '(cap d'), I, II, 667. Etang-la-Ville, II, 386. 199, 250. Esquerdes, I, 512. 358. Eure-et-Loir (dép. Erquy, II, 476, 62i. — II, 545. Elaples, I, 244. — d'), I, 368, 373, Erromango (île), III, Esquimaux (peuII, 364, 471, 642. 414,435,452,45;, 254. ple), III, 278. Etat (chemins 'le fer 477,497,499,527, Eri-wald (AllemaEssarts (les). II, 060. de 0, II, 348 et 535, 513. — 11, gne), I, 74, 136. Esseillon (l'ortde 1), suiv., 379 et suiv. 12, 19, 23, 48,51, Eive (riv.), I, 174, I, 34, 390. Etat-major, I, 475. 55, 56, 63, 70, 72, 181,235.-11.620. Essences, III, 95. Etats provinciaux, 79, 80, 92, 130, Eivy, II, 212, 643. Essonne (riv.), I, I, 337. 136,199,223,244, Escandoi'gue, I, 100. 197, 237. — II, Etats Scandinaves, 248,252,202,298, Escarène(l), 11,654. ^ 371, 528, 639. II, 434, 437, 454, 355,498,500,501, Escarpelle (!'), II, Essonne (marais de 458, 470, 478. 502,543, 662,670, 204. T), II, 203. Etats-Unis, H, 392, 675. — III, 381, Escaut (fleuve) , I, Es sonnes,II,179,192, 403, 405, 433 et 383, 386 141, 189, 203 et 226,240, 298, 039. suiv., 441 et suiv., Eurville, II, 220. suiv., 227, 23S, Essoyes, II, 643. 449,459, 463.473, Euskuara, I. 291. 240, 303, 324, 375, Est (cap de 1'), III, 478, 479, 486. — Eu ville, II, 176,332, 376, 377. II, 165. III, 98, 171, 311, 645. 322, 326,331, 545, Est (rivière de 1'), 322, 341. Evaux, II, 1S6, 609, 547, 518, 642. III, 179. Eté (voir Sai . 664Escaut (bassin de V), Est (canal de 1'), II, sons). Ève (pointe d'), I, I, 141, 240. 318, 319, 323, 332, Etel, II, 148, 477. 256. Escaut (dep. de 1'), 333. Evéchés et éoéques, Etierdu Uaiii.1,185, I, 344. Est (compagnie des 256. I, 32.', 341. 545 Escaupont, II, 293. chemins de fer de 546. —111,8,182, Elier du Sud, I, 185. Esclikopf (Alle'ma V), II, 347, 349 et Etival-Claire-Koutai306, 316. gne), I, 72, 135 suiv., 365 et suiv. Evel (riv.), I, 186. ne, II, 298, 368. Esclaves et esclaEst-Algérien (com199. Etival-Nonipatelize , vage, III, 133, pagnie des cheEventails, III, 210. I, 353. 141, 157,159, 182, mins de fer de V), Evetie (lias-), II, Etoffes, II, 276 et 278, 298, 305, III, 98. suiv. — III, 95, 369. 315. Eslaing, II, 656. 141, 238. Evian, I, 115. — H.
�TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. 185, 372,566, 651. II, 654. r'vran, II, 032. livre (riv.), I, 174, 134, 235. — H, 62i. Etrecy, II, 636. |,,reuj,l, 198, 327, ' 3-i8,333, 370, 414, 548. - II, 238, «61,355,357 359, 300,417,535, 538, 637, 675. F.>ron, II, 620, 635. EvciJcuil, H, 222, 057. Exemption du service militaire, I, 463. Exercice financier, I, 484, 485. Kinics, II, 636. Exportations, H, 423 et suiv., 436, et suiv., 446, 448, 450 et suiv., 467. — III, lOOelsuiv., 100,117,211,212, •16,223,239,242, 213,251,289, 322, 339 , 356 , 39 0, 391. Expositions, I, 459. Eygues (riv.), voir Aygucs. Evfniières, I, 54. ■— 'II, 652. Evgurande, II, 378, '665 Evhi, III, 147. Eymet, II, 336, 657. Evmouticrs, II, 610, "664. Fisses, I, 530. Eyzies (les), I, 289. Ezcaurre lEspagur, I, 126.
Cïisa,
439
l'aaa, III, 201. Faanoui, III, 258. Faaroa (baie de) , III, 237. labre (ile), III, 252. Factoreries III 197. Facture, II, 382. Facultés, I, 539 et suiv. Fziarati (peuple), I, 360. l'jgne (contrée), II, 35. Fagncs (hautes), I, 76, 136. Faïences, | II, 290, 291,525, 0 1 2, 6 39, 515, 662, 664. — ill, 171, 216, 223. Faisans file des), I, 170. ' Faisans, (I, 147.
Faï-lsi-long , III . Fautahua (Fort), III, 221. 259. Fakarava, III, 265. Fauville, II, 637. Falaise, I, 199, 370, Fauzan, II, 38. 413, 424. — II, l'ave (riv.), I, 224. 124,261, 282, 300, I-'averges, II, 651. 539, 636, 673. Faverges (seuil de), Falcon (mont) , I, I, 45. 147. Fay-le-Froid,II,666. Falcon (cap), III, 12, Favence, II, 653. 16. Faimont, II, 369. Falcmé (riv.), III, Fays-Billot, II, 644. 127, 128. Fécamp, I, 245, 482. Falgas (mont),1,117, — Il, 148, 230, 138. 250,207, 358,397, Falico (riv.), 111,130. 472,537,037,083. Fallcron (riv.), I, — III, 287. 185, 234. — II, Fecht (riv. Alsace), 060. I, 206, 222, 239. Fallières (ruisseau), Fcdjcdj (choit el-), I, 375. III, 31, 38, 113. Faluns, II, 10, 10, Fedî-el-Beinon (col _ 180, 061. do), 111, 27. Famars (camp de), Fedj-MV.ala, III, 73. I, 204. Feï (bananier), III, l'amène (mont), I, 262. •77, 130. Fekka (oued) , III, Fanges (forêt de), 32 33. II, 118. Felle'tin, II , 270 , Fàiigo (riv.), I, 225. 378, 609, 064. Fanjeaux, II, 668. Fellelin- (le Grand, Faou (le), II, 477, mont), I, 96. 632. Félou (chutes du\ Faoué't (le), II, 633. III, 127, 139. Fàralate, III, 174. FénérifTo (baie de), Faraman (phare de), III, 165. I, 263. Fcneslre (col de, Farfaria (chott), III, Alpes col.), I, 33, 30, 38. 39. — III. 372. Fargnicrs, II, 327. Fénétrange, I, 357, Farina (port), III, 331. 14. Feuille (col de), I, Farines, II, 48, 62, 99, 100. 240, 39.1, 438, 439, Feno (cap de), I, 444, 446, 466. — 269. III, 99, 117, 188, Fenouillêdes, II, 39. 212,239, 251,290, Féodalité, I, 304, 311. 305, 339 et suiv. Faron (mont), I, 55, Fer (cap de), III, 265, 393. — II, 13, 15. 577. Fer et fonte (voir Falahoua, III, 259. aussi Métallurgie Fatou hiva (ile), III, et mines), II, 194, 206. 214 et suiv., 306, FatLa (riv.), III, 131. 433,435,440, 412, Fatlala (riv.), III, 452, 453,459,467, 129. 468, 472,478,480, Fa u c i g n y (monts 482,484,331, 533, du), 1, 29. 44, 133. 543,549,551, 555, — II, 37, 133, 565, 557, 585,580, 591, 566,618,649, 651, 597, 599, 611,613, 658. 630, 642 et suiv., Faucille (col de la), 648, 654, 655,656, I, 60,62, 135, 387, 657. 658 et suiv., 396. 662, 663, 664,666, Faucilles (monts) , 667. — III, 92, I, 19, 79, 136, 144, 106,116,141, 142, 150, 211, 214,283, 143,158, 170, 186, 292,330,397.— II, 216,237,251, 321, 29, 116, 135, 645. 386. Faucogney, II, 646. Fêre (la) (Aisne), I, Faugèies, II, 384. 378, 396. — II, Faulquemont, I, 338. 326, 327, 303, 365, Fauquembergues, 11, 530, 040. 012. Fôre - Champenoise
(la) (Marne), L 347, 367. — II, 332, 644. Fêre-en - Tardenois (la) (Aisne), IL, 640. Foriàna, III, 38. Fermes écoles, I, 459. . Fernand Vaz (canal), III, 153. l'erncv. II, 558, 649. Fernukha(mont), IIL, 25. Fcrques, II, 173. l orrain, II, 35. Ferrand (puv), L 94, 105, 135. Ferrât (cap), III, 12, Fcrralus (mons), III, 25. Ferré (cap), III, 313. Ferré (cul-de-sac), III, 313. Ferret (cap1, I, 162, 238, 259. Ferret (col), I, 20, 23. 24, 29, 31. Ferret (val), I, 23, 2i, 26. Ferriêre (la, Allier), II, 173. Ferriôres (nord), IL 173. Fcrriêres (Loiret), II, 017, 662. Ferronriière, II, 191. Ferté-Alais (la) (Seine-et-Oise), IL 639. Ferlé-Bernard (la) (Sai Ihe), II, 207, 635. Ferlé - Frénel (la) _ (Orne), II, 636. Ferlé - Gaucher (la) (Seine-et-Marne), II, 639. Ferlé - Milon (la) (Aisne), II, 173, 363, 367. Ferlé- sur - Amance (la) (Hte-MarneL II, 644. Ferlé - sous - Jouarre (la) (Seine-etMarne), II, 170, 212, 528, 639. Ferlé - Macé (la) (Orne), II, 202, 267, 540, 630. Ferté - Saint - Aubin (la) (Loiret), IL, 661. Ferlé - Vidame (la) (Fure-et-Loir), IL, 602. Ferlois, II, 30. Feudoue (la) (voir aussi Jeumont), II, 173. Fcuqueroiles - sur Orne. II, 177. Feuquiêres, II, 231.
�440
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
502,628,632, 670, Fleury - en - Ar Fontaine-le-D 267, 315, 476,477, gonne, I, 74. (beme-Inf«) un n 675. — III, 381, Fleury -sur-Andelle, 638. ' ' 383, 386. II, 637. Fontanes, I 179 _ Finisterre (cap), I, Fleuve-Rouge (voir II, 340. 128 Song-Koï, fleuve,. Fontanot, 1,197 303 Fins, II, 210. Flibustiers, III, 294. Fontarabie, I, 239 Fîraoûn (chott), III, Flitans (passe aux), 325. ' 38 III, 286. Fontargenles (port Firm'iny.II, 207,221, Flitta (tribu), III, de), II, 029. 226, 374, 606, 677. 53. Fontblisse, II, 340 Fismes, II, 644. Flize', II, 220, 614. 341. Fium' Orbo (riv.), I, Flogny, II, 648. Fonte (voir Fer\. 225, 228. Floirac, II, 233. Fontenailles, II, 534] Fium' Orbo (conFlorae, I, 104, 372, Fontenay-aux-Rotrée), II, 39. 417, — II, 336, ses, I, 537. — II Fives-I.ille, II, 219, 587,666,678. 177, 178. 220, 290, 546. Florensac, II, 067. Fontenay-Ie-Comlc Flacherie, II, 146. Floride, III, 1, 271, I, 171, 313, 349, Flamanville (nez ou 275. 356,363,373,422 cap do), 1,199,218. Flottage, II, 119. — II. 234, 339 Flamanville, II, 171. Flotte, voir Ma381,603, 000,681. Flamboin, II, 367. rine. Fontenay-Ie-Pciiplc, Flandre, I, 10, 14, Flotte (la), (Chavoir : Fontenav16, 78, 86, 130, rente - Inf"), II, Ic-Comte. 272,279,293, 305, 478. Fontenov, I, <»04 318,319,330,338, Flotte (cap de la), 396, 530. 341, 360 et suiv., (N'U'-Calédonie), Fontevrault, I, 530 370, 375,425,495. III, 252. — II, 022. — II, 28, 35, 38, Foa, III, 245, 248. Fontevrault (forât 40, 54, 55, 66, 69, Fodda (oued), III, de), I, 184, 75, 70, 85, 102, 34, 44. Font-Sancte (pointe 127,135, 144, 105, Fœhn (vent), 1, 14. ' de), I, 39, 132. 239,265, 270,290, Foires et marchés, Fonvieille, II, 176. 306, 545, 546. II, 124, 262, 421, Forbach, II, 293,530. Flandre (petite) 422,527, 528,533, Forbans (ile aux), (Saintonge), 11,38. 553,559, 582,622. III, 170. Flandre de Médoc, — III. 102. 210. Forcalquier, I, 333, II, 38. Foix (ville et comté 372, 411. - II, Flandre et Artois, I, do), I, 162, 311, 356,576,033,072. 337. — II, 35. 317, 330, 334,336. Forclaz, I, 25, 26. Flandre et Hainaut, 338,341,361, 372, Forêt (baie de la), I, I, 336. 412, 427.- 11,32, 254. Flandre (canaux de 38, 141, 383, 597, Forêt (Pays de la), la), II, 316, 319, 655, 672. II, 39. 326, 642, 643. Folembray, II, 293. Forêt tropicale, III, Flandre (bassin géoFolin(boisde), I, 82. 325, 371. logique de la), I, Folligny, II, 124, Forêts et bois, I, 16. 360. 71, 77, 83, 80, 89 Flanelle, II, 269. Folkeslone, I, 241. et suiv., 100,106, Flattées (le colonel), — II, 392, 405, 108 et suiv., 122, III, 118, 119, 121. 545. 131, 134 et suif., Flaviac, II, 279. Fomboni, lit, 160. 217,451,450,313. Flavigny, II, 648. Fondettes, II, 379. — II, 18 et suiv., Flèche (la), I, 181, Fondouk, III, 70, 29, 30, 31 32, 33, 370, 421, 479. — 75, 365. 111 et suiv., 130, II, 143, 379, 620, Fontaine (territoire 154 et suiv., 321, 635, 682. de Belfort). I, 357. 441, 445, 551,558, Flechinelle, II, 205. 565, 568, 535, 586, — II, 646. - III, Fleckertshœhe (Alle591,612,630,641, 373. 646,647,651,656, magne), 1,74,136. Fontaine - Française Fleix. (le), II, 593. 658,661,662, 663, (Côte-d'Or), 1,150, 666,667.-111.81, Fiers, II, 262, 267, 316. — II, 555, 358,360, 536,540, 82, 117, 126, 111, 556, 648. 162,164,183,210, 636, 680. Fontainebleau, I, 212 , 216,237,250, Fleurance, II, 655. 309,371,421,428, Fleurieu, H, 233. 309, 337, 339. 479. — II, 101, Fleurs, II, 439, 441, Forêts (dép. des), I, 177, 289,309,528, 572. — III, 81. 344. 639, 633. Forez (le), 1,11,316, Fleurus (Belgique), Fontainebleau (fo333, 341. —II, 30, I. 321, 376, 397. rêt de), I, 85. — 40, 560, 561, 603, Fleurus ( Algérie ), II, 117, 524. III, 85. Fontaine bouillante 650. Forez (canal du), Fleury-devant(Guadeloupe), III, II, 14, 84. Douaumont ou 310.
Rems, II, 600, 650. Feutre (voir aussi Laine), II, 270. ^èucs, II, 04. — III, 80, 114. Fez, III, 116. Fézensac, II, 38. Fézensaguet, II, 38. Fezzâra (lac), III, 17, 36, 07. Fianarautsoa , III , 169, 308. Fibres textiles (voir aussi Laine, Soie, Colon, etc.), II, 431. — III, 161. Ficarello (riv.), I, 225. Fichtel-Gebirge (Allemagne), I, 214. Fié, III, 130. Fiefs (voir aussi Féodalité), I, 305. Fier(riv.),1,45,153, 232. — II, 566 , 651. Figalo (cap), III, 12. Figeac, I, 166, 373, 417. — II, 376, 378, 594,656, 678. Figueras (Espagne), I, 323. Figuier (pointe du), 1, 162, 259. Figuiers, II, 100, 572. — III, 84, 86, 114. Figuiers de Barbarie, III, 86. Figuîg, III, 11, 48, 97, 120, 122. Fiji (ilcs), III, 252. Filatures, II, 251 et suiv., 580. Fillïla (mont) , III, 93, 94. Filhaoucen, III, 23, 93. Filosorma (forêt de), I, 57. Filtalia (riv.), III, 170. Fimarcon, II, 38. Finances (ministère et administration des), I, 442 , 483 et suiv. — II, 513. Finestre (col di), I, 37, 40. Finiels (signal de), 1, 98, 137. Finistère (côte du), I, 252, 253, 254. — II, 476, 477. Finistère (dép. du), I, 368, 370, 403, 410,414,436,452, 453,457,477,497, 499,511, 514,527, 535, 543, 546. — II, 19, 23, 24, 25, 56,69, 70, 72, 81, 85, 92, 127, 130, 132,190,199,225, 237,238,248, 252,
�TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
Forez (monts du), I, 108, 138, 173. — II, 650, 665. Forez (plaine du), I, 110, 230.— II, 30, 141, 210. Forges-lcs-Eaux (Seine-Infér.), I, ISO, 188, 293. — II, 538, 637, 638. Foreosfbassin houille"), II, 207. Forges (Charenteluf.), II, 298. Forges et hauts fourneaux (voir aussi/'evet/bnfe), II, 214, 218 et suiv., 306, 549, 561, 655. Fornieric, II, 640. Formigny, I, 312. — II, 535. Formose (ile), III, 125, 172. Fortàs (djebel), III, 27. Fort-Dauphin , III, 105,171, 172,173, 180, 181. Fort-de-France, II, 406. - III, 313, 314,315,316, 317, 321, 322, 371. Fort-Ies-Bains, I , 392. Fort-National, III , 26, 40, 45 , 46 , 70. Fos (golfe de), I, 263. Fos (marais de), II, 211. Fossa (la), I, 121. Fossat (le), II, 655. Fosses-Maricnnes ou Fossx-Marianss , I, 263. — II, 316, 572: Fosses (les), II, 191. Fouesnant, II, 632. Fougaron (foret de), I, 122, 138. —II, 668. Fougerais (contrée), II, 36. Fougeray,II, 633. Fougères, I, 201, 333, 370, 415. — II, 124, 284, 360, 626,633, 676. Fougères (voir Landes). Fougères (forêt de), 1, 90. Fougerolles, II, 559. Fouillouse (la), II, 207. Fouladougou , III , 126. Foulards, II, 276. Foulbê (peuple), III, 133, 134. Foulepointe (ville et rade de), III, 165, 172, 177. Foulon (canal du), II, 14. Foum - Tatahouin , III, 113. Four (roc du) (Morbihan!, I, 256. Four (rocher du) (Finistère), I, 252. Fouras, II, 381. Fourcat (col de), I, 115, 138. Fourchambault, II, 221, 612, 664. Fourche (morne de la), III, 178. Fourmics, II, 219, 272, 293, 364, 549, 643, 680. Fourmis, III, 158. Fournaise (piton de la), III, 178, 179. Fourneaux (hauts), voir Forges. Fourneaux ( les ) (Savoie), I, 34. — III, 372. Fourneaux (les) Maine-et-Loire), I, 381. Fournels, II, 666. Fours, II, 663. Fours (col des), 1,25. Fousscret, II, 668. Foula (le), 111, 134. Fouta-ïljallon (contrée), III, 125, 126, 127,128,129, 130, 133, 134, 135, 136,139,141,344. Fou-Tchéou (arsenal de), III, 228. Foutouna (ilel, III, 253, 254, 370. Foux (col de la), I, 23, 40, 53, 134. Fraisans, II, 213, 221, 560. Fraises, II, 108. Frais-marais , II , 293. F caisse, II, 374. Fraize, II, 368, 646. Framont, II, 213. Français (cap) ( S1Domingue), III , 296. Français (baie des) (Madagascar), III, 175. Française (baie) (Canada), III, 273, 283. Franc-Alleu ( M ar che), II, 40, Franc-Alleu ( Lorraine), II, 36. France (Origines et histoire de la), I, 303 à 399. France (col de), I, 63. France (Ile-de-, province), noir Ilede-France. France (Bastion de), III, 13.
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France (ile de) (uoz'r 398. — II, 371. aussi Maurice(île), French Shore, III, III, 172, 173, 177, 201, 293, 370. 181,188,291, 343. Frenda, 111, 23, 49, France (Nouvelle-), 79, 82, 89. III, 2, 272, 274, Frêne, II, 112. 275,280,281, 284. Fresnay (Sarthe), II, France-Royal, III, j 267, 620, 635. 272. Fresnaj (baie de la) Francescas, II, 657. (Bretagne), I, 199, Franceville, III, 151, 250. 154, 156, 367. Fresnaye (la), (SarFrancfort (traité the),'ll, 035. de), I, 354, 357, Fresnes (Nord), II, 358, 362.366,382, 203,205,293, 549. 384, 397. — II, Fresnes-cn - Woèvrc 36, 206, 550. (Meuse), II, 645. Franche, II, 378. Fresnes - Saint - MaFranche - Comté et rnés nite-Saône), Francs-Comtois , II, 646. I, 304, 310, 314, Fresquel (riv.), I, 319, 320,336,337, 159. — II, 337, 338,339,302,371, 381, 583, 668. 387,437.- 11,29, Fréteval, I, 353. — 37, 59, 106, 114, II, 617. 132, 181,212, 221, Fretoy (forêt de), II, 234,370,558,646. 117. Francheville , II , Frévent, II, 265, 296. 272, 363, 545. Francia Wneiisis Fribourg - en - BrisFrance Rhénane), gau, I, 321, 381, , 302. 397. Francipett, III, 197. Friedlingen, I, 322, Franco - nigérienne 381. 397. (compagnie de ch, Friedrichshafon, I, de fer), III, 98. 216. François I, 35, Frioland (mont), I, 38, ' 43, 51, 315, 39. 316. 361, 390. — Frioul (port de), I, II, 530. 532, 572, 264. 000, 623. — III, Frise, I, 303. 1, 2,270, 271,272, Frise (dép. de la), I, 291. 344. François (le) , III, Friville - Escarbolin, 318. 321, 371. II, 231, 543. Françoisville ou Frœschwiller, I, 340, Havre-de-Grâce, 351, 381, 397. II, 474. Froidos, 11, 180. Franconie (lerrasse Froissy, II, 640. de), I, 214. Fromages, II, 241 et Francs (peuple), I, suiv., 435 , 443, 300 et suiv., 427, 454, 525,531,535, Frangez, II, 179. 558,565,568, 591, Frangy, II, 051. 607,636,644, 645, Franten Wald , I, 647, 648, 649, 651, 214. 665. Franqué (rade de), I, Froment, II, 24, 27, 262. 28, 30, 33, 38, 43 Fraxinet (voir Garet suiv., 56, 57, de-Freynel). 77, 160, 429, 462, I'reboutzie (glacier 467,520,524,526, de), I, 28. 546,600,616,618, Fréchib, III, 24. 621, 634 et suiv., Frégule, III, 302. 642, 644,649, 652, Fre'hel (cap), I, 199, 656,657, 658, 660, 250. 661, 662, 668. — Freidour (mont), I, III, 114, 188, 380, 30, 39, 134. 381. Fréjus (ville et golfe Fromental, II, 39. de), I, 266, 328, Fromentine (détroit 546, 548. — II, de), I, 174, 256. 577, 653. Fromvcur (passage Fréjus (pointe, col et du), I, 199, 252. tunnel du), I, 31, Fronsac, II, 658. 34, 36, 132. 390, Fronsadais, 11,38,97.
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TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
Frontenac (fort), III, Gabon (estuaire et Gange (fleuve), III, I 280, 283. rent), I, 153 _ riv.), III, 149, 151, ! 194, 197. Frontenay, II, 000. 153, 157. II. 209, 334, 067. ! Ganges, II, 145, 280, Frontières, I, 374 et Gabon (contrée), III, I j Gardon d'Anduze 282, 667. suiv. (torrent), I, 133 4, 8, 146, 149, | Gangiou (estuaire), Fronlignan, II, 09, — II, 667. 153, 156, 348, III, 203. 583, 007. 367. I Gardon de Mialot j Gannat, I, 180, 373, Fronton, II, 068. I (torrent), I, 153, Gacé, II, 630. 411. — II, 371, Frouard, 1, 221, Gacilly (la), H, 033. Gardonnenque.il,39, 377,378, 611,663, 379, 383. — II, ; Gargalo (ile de) I Gadougou (plateau), 671. 220,328, 332, 365. I 225, 269. III, 126. Gants et ganterie, Fruges, II, 642. Gargan (monts\ I Gaéls (peuple), I, II, 283, 533, 568, Fruits. II, 28, 108, 291. ] 8*, 102, 107,'137! 644, 651, 666. 109. 434,435,438, I Gantes (peuple), I, Gafsa, III, 33, 41, Gaoua (ile), III, 255. 439,443,452,458, 294. 108,112, 115,116. Gap, I, 156, 327, , Garlin, II, 658. 479, 524, 572. — Gaillac, I, 165, 372, 328,372, 411, 457, III, 104, 143, 170, 422.-11,98, 376. 548. — II, 372, ; Garnier (Francis), 212,216, 279,318. 588, 668, 684. III, 4, 219, 227 569, 652, 672. Fruits oléagineux 228. Gaillon, I, 530. — Gap (canal d'irriga- , Garonne (riv.), I (voir Graines oléaII, 539, 637. tion de), II, 14. gineuses). 118.119, 121,129, Galan, II, 378, 655. Gapençois, II, 37. Fruitiers, II, 519. 159 et suiv., toi' Galaure (riv.), I, Gapeau iriv.), 1,143, Fuchau, II, 584. 142, 154, 232. 165, 276,233,234, 157, 232. Fumav, II, 172, 231, 291, 391. - II, Galaure (contrée), Gapsa, III, 112. 533" 644. II, 37. 133,310,336, 338, Garabit (pont de), Fumel, II, 657. Galenstock, I, 144. 376, 381; 588,591, II, 343. Fumier, voir En592, 593,595,596, Galeria, II, 39, 172. Garamantes ( peugrais. 657, 658, 668. Galero (mont,Italie), ple), III, 42. Fundus, I, 298. Garonne (dép. de la 1,40. Garance et GaranFundy (baie de) (voir Haute), 1, 336, Galets (pointe des), cine, II, 32, 76, Française (baie). 368, 372,403,410, III, 178, 182, 187, 233,438,441, 571. Fungus, III, 263. 347. 415, 426,436,452, — III, 113. Furans (riv , Ain), 453, 457,477,496, Galibier (massif du), Garantie (bureaux l, 149. 497,499,527,535, I, 22, 29, 36, 47, de, horlogerie),II, Furens(riv., Loire), 544. — II, 12, 19, 48, 133.-111,372. 285. I, 175, 178. — II, 25, 32 , 48 , 56, 59, Galice, I, 129, 292. Garbet (riv.), I, 161. 344, 605, 650. 64, 65, 70, 72, 80, Galion (anse et riv. Gard (riv.), I, 143, Furfande (chaîne 87,89, 92,98,107, du), III, 313, 314. 153, 233. — II, de), I, 39. 130,106,181, 187, Galise (glacier do 334, 581, 667. Furfoos, I, 290. 199,225,248, 252, la), I, 32, 132. Gard (dép. du),1,369, Furieuse (la,riv.), I, 307, 319,498,500, Galite (ile), III, 13. 372,402,410, 415, 151. 501,502, 588,668, Galilon (ilot). III, 13. 426,429,436, 437, Furka (pic et col), I, 670, 670. - III, Gallargues, II, 375. 452,453,457,477, 144. 381, 383, 386. Gallas (peuple), III, 496,497,499, 527, Fumes, II, 332. Garonne (bassin et 190. 530,535, 544, 546, Fusain (riv.), I, 197. vallée de la), I, Gallego (riv., Espa5.8. — II, 12, 19, — II, 639. 9, 13, 159, 160 et gne), I, 124, 126. 25, 56, 70, 72, 76, Futai'-s (voir aussi suiv., 168, 272, Gallincro (sicrradu), 80, 87, 89, 91, 92, Forêts), II, 119. 274, 275,276,278, I, 117, 123. 99, 100, 107, 108, Fuveau, II, 211. 279, 290,310,368, Gallino (Espagne), I, 110, 111. 128, 130, 424. — II, 32, 33, 120, 145,146,163,164, 59,69, 74, 75, 77, Gallois (cul-de-sac), 172, 181,191,197, G 89, 98, 107, 112. III, 175. 199, 213, 222,223, 114.120, 128,135, Gally (ru de), I, 225,227, 237, 248, 138,144,143,105, 197. 252, 282,303, 306, 166,314,336, 337, Gaada (djebel), III, Galoches, II, 284. 307,311.498, 502, 23. 338, 362,587,589. Galvesse, II, 36. 581, 667, 670,675. Gabali (peuple), I, Garonne (canal laGamaches, II, 641. — III, 381, 383, 294. téral à la), II, 336, Gambie (riv.), III, 380. Gabalum, II, 587. 588, 593,595, 656, 123,124, 125, 128, Gard (pont du), II, Gabardan, II, 38, 657,658, 668. 135. 139. 303, 581, 007. 596. Garou, III, 131. Gambie (contrée) , Gardanne, II, 372. Gabarret, II, 596, Garoupo (promon • III, 128, 129. 652. 658. toire dela),I, 266. Gambier (lies), III, Garde (la), II, 328. Gabas (riv.), I, 162, Garrigues de Lo260, 262,264, 265, Garde (cap de), III, 169. dève, I, 92, 99, 267, 370. 13. Gabelle, I, 338, 339. 100, 109, 137. Gambon (le, riv.), I, Garde-Freynet (la), Gabes (ville et oasis), II, 32, 85, 667. 196. I, 304, 392. — II, G.irrigues de Nîmes, III, 14, 108, 113, Gan, I, 333. 577. 1,144,138.-11.39. 114, 116.122, 366. Gaud, I, 204. 205. Garde-forestier, I, Gabes (golfede), III, Gar Roubàn, III, 93. Gaudiole, III, 138, 456. 14, 31, 38, 113, Gartempe (riv.), I, 140. Garde-mine, I, 452. 115. 183, 235. — II, Gando, III, 136. Garde nationale moGabès ( oued ), III, 600, 664. Gangaran (plateau), bile, I, 461. 113. Gascogne, I, 10, )S, III, 126. Gardon d'Alais (tor283, 301,302,309,
�TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
317,330,336,361, 373.-11,38. 128, 389, 590, 591. Gascogne (golfe de), 1 130, 141, 162, 168,258 , 2 7 2 , 2 74, 374. Gascons (peuple), I, 291. Gaspard (pic), I, 49. Gaspé (promontoire) 111, 271. Gastiues (contrée) , 11, 36. Gàtiuais, I, 82, 85, 136, 307,335,360. - II, 35, 37, 39, 77, 136, 137, 145, 177, 616, 661. Gdtiiie, 1,4,17, 112, 138, 184. — II, 37, 133, 137, 660. Galope, III, 243. daube (lac de), I, 170, 231. Gaude (la), II, 100. uWe (plante), II, 77. Gaude (aliment), II, 59. Gaule et Gaulois, I, 15, 2S9 et suiv., 301, 437. — II, 309, 504,541,544, 545, 554, 561, 588. Gaule romaine , I , 295, 2 9 7 , 32 3. — II, 309, 310, 557, 501, 5 74, 5 7 6 et suiv., 596, 598. Gaule cisalpine, I, 295. Gaule transalpine ou Gaule chevelue, \, 295. Gaulière, II, 120. Gaure (contrée), I, 335. — II, 38, 117. Gavaclicrie, II, 38. Gavarnie (cirque et port de), I, 123, 124. — II, 635. Gavarnie (village), II, 597. Gaves (rivières), I, 119,162,169, 233. - II, 338, 382, 596,597,599, 600, 658 (ooir à leurs noms respectifs). Gavray, II, 124, 635. Gavre (pointe de), I, 255. Gavre'(forêt de), II, 117. Gavr'inis, I, 290. Gaz, II, 286, 514. Gaze, II, 276. Gazelle (passe de la), HI, 244. Gazelles, III, 141. Géant (aiguille du), 1,26,27, 132. Géant (col du), I, 26, 27. Géant (glacier du), I, 26, 28. Géant (pic du), I, 118, 120, 138. Geaune, II, 658. Goba (rio). III, 125, 130, 135. Geer (riv.), I, 213. Geete (riv.), I, 205. Gélas (mont), I, 39. Gelé (piton), III, 314. Gèlise (riv.*, I, 108. Gémozac, II, 659. Genabum (voir Cenabum). Gençay, II, 061. Gendarmerie, 1,475. — III, 61. Gendrcy, II, 647. Généralités (anciennes), 1, 337, 338. Gènes et Génois, I, 268, 321. — II, 370. Gènes (dép. de), I, 345. Gènes (golfe de), I, 41. 200, 268. Genève, I, 34. 44, 145, 327, 344. 362. — II, 370, 373. Genève (lac de, ou Léman), I, 24, 44, 60, 145, 153, 228, 232, 349, 388. — II, 506, 651. Genevois (contrée), II, 37. Genèvrc (mont), I, 31, 35, 132, 315, 390, 398. — II, 310, 052. Genévriers, III, 286. Gengy (riv.), III, 196.Génie militaire, I, 474, 478. Gcnlis, II, 648. Gennes, II, 361, 634. Genolbac, II, 667. Gentilhomme verrier, II, 292. Gentilly.II, 178, 237, 527, 683. Genlioux, II, 664. Geutioux ( plateau de), I, 107, 137. Géologie de la France, I, 3 et suiv. George (fort), III, 128. Ger (pic do), I, 127, 139. Géranium, III, 81, 186. Gérardmer, I, 385. — II, 174, 242, 268, 368, 553, 646. Gérardmer (lac de), I, 222, 230, 239. — II, 268. Gerberoy, H, 529. Gerbévillor, II, 368, 645. Gerbier - de - Jonc (mont), I, 96, 97, 137, 172.-11,666. Gère (riv., Dauphiné), I, 154. Gère ( riv., Charente-Inf.),1,171. Gergovio, I, 110, 294, 296. — II, 607. Germains (peuple), I, 299, 304, 427. Germanie, I, 214, 297, 298. Géromê, II, 242. Gérone, I, 323. Gerrouma, III, 93. Gers (riv.), I, 167, 234, 368. — II, 337, 593,595,655, 657. Gers (dép. du), I, 356, 368, 373,410, 415, 422, 424,436, 452,453,457, 477, 497, 499,527, 535, 544. — II, 10, 19, 23, 25, 32, 49, 56, 64, 70, 72, 77, 80, 89, 92, 98, 103, 108, 130, 144,173, 199, 225. 248, 252, 502,595, 655, 670, 676. — III, 381, 383, 386. Gcryvillo, III, 40, 68, 86, 90. Gélules (peuple), III, 42. Gévaudan, I, 98, 308. — II, 39. 111, 270, 579, 580. Gevrey-Cbambertin, II, 95, 648. Gevrolles, II, 135. Gex (et Pays de), I, 317, 334,338, 341, 349, 357,361,365, 371,387,388, 411. — II, 30, 37, 176, 243, 356, 555, 557, 649, 671. Ghadamès, III, 74, 118, 120,121,122, 343, 367. Gbarbi (chott el-), III, 11, 15, 36. Ghardaîa, III, 30, 70, 101. Ghardimaou, 111,116. Ghàr-el-Melah (lac de), III, 111. Ghàt (contrée), III, 118, 119,121,122. Gberba, 111, 14. Gbiloum-Djin,III,93. Ghir(cap), 111,10,18. Gbisoni, II, 654. Gborra (djebel), III, 32. Ghuir (oued) , III, 118. Gia, III, 217.
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Gia-dinh, III, 201, 203, 207. Giamarclla, I, 132. Gia-ninh, III, 207. Gianchi (peuple) , III, 218, 220. Gibier, 11, 144, 521. — III, 222, 246, 279, 287. Gibraltar (détroit de;. III, 99. Gien, I, 173, 334, 373, 417. — II, 170, 291,371, 374, 377, 616,617,661, 678. Giennois, II, 39. Giens (presqu'île de), I, 265. Gier(riv.), I, 93, 96, 148, 152, 232. — il, 335, 605, 649, 650. Giffre (riv.), I, 153. Gignac (Hérault), II, 250, 667. Gignac (Vaucluse), II, 181. Gilly, II, 374. Gimois, II, 38. Gimone(riv.),1,167, 233. — II, 656. Gimont, II, 655. Gimont (col de), I, 35. Ginestas, 11,99,668. Gim/embre, 111,236. Gingy, 111, 195. Giraglia (ile et phare de|, I, 269. Giraucourt (fort de), I, 386. Girofliers, III, 176, 183,186,337,339. Giromagny, I, 386. — II, 260, 309, 554, 646. Gironde.(riv.), I, 16, 161, 162, 165,258, 275, 368. — II, 382, 479, 591,592, 658, 659. Gironde (dép. de la), I, 368, 369, 373, 403,410,415, 426, 429, 436, 450, 452, 453, 454,456,457, 477,492, 496,497, 499,510, 511, 512, 514, 515,520, 527, 535, 537, 544. — II, 10, 12, 13, 19, 23, 24, 25, 33, 56, 70, 72, 77, 80, 89, 92, 97, 106, 107, 127, 130, 199, 225, 248,250,252, 286, 291, 294, 298, 299, 307,349, 498,500, 501,502, 591, 658, 670, 676. — III, 381. 383, 386. Gironville (fort de), I, 383. Girou (riv.), I, 164,
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TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
Gisors, I, 196, 307. 225, 228, 239. — Gouroa (djebel), III, — Il, 238, 261, II, 654. 28. 355, 357, 358,363, Golo (dép. du), I, Gouroun-Ga, III, 539, 637. 341, 343, 356. — 133. Givet, I, 210, 377, II, 586. Gourounsi, III, 127, 378,380, 396,428. Gometz, II, 177. 134, 140. — II, 173, 175, Gomme, II, 433,440. Gourzy (mont), II, 192,238, 239, 298, — III, 83, 101, 1S8. 363, 300,369,533, 124, 141, 143. Goûtas (mont), III, 644. — III, 373. Gomme-gulte, III, 25. Givors, I, 96. 148, 216. Goûter (dôme du), I, 149,324,476,477. Gonatier, III, 141. 26. — II, 221, 293, Goncelin, II, 651. Goutte de la Maix 335, 370, 373,375, Gondja, III, 140. (riv.), I, 224. 564, 649, 050. Gondrecourt,II, 645. Gouvernement cenGivors (canal de), II, Gonesse, II, 639. tral, I, 439. 335, 564, 650. Gordes, II, 652. Gouvernements miGivry, II, 648. Goredienende (riv.), litaires (anciens), Glaces, II, 291, 519, III, 131. ' 1,330,332 et suiv., 525, 530,552,041, Gorée (ville et ile 370 et suiv. —II, 613. de), III, 2, 124, 35 et suiv. Glacier (aiguille du\ 137, 138, 142,350. ! Gouverneur général I, 26. Gorilles, III, 158. (colonies et proGlaciers ( torrent Gorre (riv.), I, 107. tectorats), III, 7, des), I, 25. Gorron, II, 635. 47, :9, 137, 181, Glan (riv., LuxemGorze, I, 358. 190,205,228,239, bourg), I, 222, Goubet-kharah, III, 240, 247,260,287, 239. 190. 316, 329. Gland (riv., France), Goudron, II, 203. Goyave (riv.), II, I, 195, 237. — II, Goueil de Jouéou, I, 300, 301. 640. 100. Govave (Grand et Glandasse (mont), Gouesnières (la), II, Petit), III, 296. I, 50, 134. 360. Goyaviers, III, 84, Glandève, I, 327, Gouessant (riv.), I, 215. 328. — II, 576. 202, 236. Goyen (riv.), I, 186, Glandon (col du), I, Gouct (riv.), I, 202, 236. — II, 342. 48. 236,251.-11,330, Goyogouins (peuGlands doux, III, 626, 627. ple), III, 276. 82 Gouf (le), I, 258. Gozicr (le), III, 301, Glannes, II, 575. Gouffern (forêt de), 308. Glass, III, 157. II, 117. Graçay, II, 662. Glassbcrg (mont.). Goubenans, II, 200. Graffenstaden , III, I, 221. Gouina (chutes de), 226, 296. Glatt (riv.), I, 219. III, 127. Graine (riv.), I, 183. Glenans (îles), I, Gouira (djebel), III, Graines, II, 434, 255. — II, 391. 17. 444, 446. — III, Glère, III, 372. Goul (riv.), I, 166. 117, 198. Glorieuses (îles), III, Goulet, I, 252. —II. Graines oléagineu164. 628. ses et fruits oléaGlos, II, 359. Goulet (montagne gineux, II, 09 et Gness, I, 4, 94, 96, du), I, 96, 98, 137. suiv., 74, 434,438, 98, 103. —III, 15, Goulette (la), III, 439,443,445,467, 106. 106, 108, 111,116, 482. — III, 143, Goarec, II, 633. 366. 198, 212, 352. Gobad, III, 190. Goulette (port delà), Graioceli (peuple), Gobelins {ManufacIII, 14, 111. I, 294. ture des), II, 276. Goulven (anse de), Graisivaudan, I, 48, Go-cong, III, 208, I, 252. 51, 154, 229, 295, 210. Gourâra (contrée), 391, 423. — II, 3, Godavéry (riv.), III, III, 120, 367. 4, 31, 37, 51, 69, 196, 369. Gourâra (sebkha), 79, 100,127, 144, Goderville, II, 637. III, 120. 268, 372, 568. Goello, II, 36. Gouraya (massif du), Graisivaudan (basGôgô, III, 131. III, 26, 93. sin houiller du), Gohelle, II, 35. Gourbeyre (col de), II, 210. Goitre, I, 426. III, 300. Graisses et suif, II, Gol (étang du), III, Gourdon, I, 167,373, 235, 434, 444. — 180. 417. — II, 594, III, 188. Goléa (El-), III, 10, 657, 678. Graissessac, II, 204, 30, 32, 46,48, 49, Gourdon (roc de), I, 209, 383, 580. 74, 118, 119. 97, 137. Gramat, II, 657. Goléon (mont), I, Gourin, II, 633. Grancey-le-Châtcau, 47. Gournay, II, 129, II, 648. Goléon (col du), 1,47. 241, 357, 363,538, Grand (plateau de), fiolo (riv.), I, 57, 58, 637. I, 73, 136.
I
�TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
Grand-Pré, I, 84, 345. - II, 180, 644. Grand-Pressigny (le), H, 661. Grand-Serre (le), II, 651. Grand récif, 111,244. Grand récif do Gatone, III, 244. Grand récif des Français, III, 244. Grand récif de Mathieu, III, 244. Grand récif de Roumac, III, 241. Grandrieu, II, 666. ' Grands-Bois (monts des), I, 82. Grands-Mulets (rocher des), I, 25, !7, 28. Grandvaux (val de), II, 37. Grand-Vcy(baiede), I, 247. Grandvilliers , II , 640. Granero (mont), I, 38, 39, 132. Granier (mont), I, 51, 134. Granit, II, 171,180, 598,000,623,635, 654, 060, 664. — III, 126, 166. Granitique ( voir Terrain). Granson, I, 220. Grauville, I, 24S, 482. — II, 148, 357, 353,307, 400, 475,541,635, 678. Graoués ( glacier des), I, 123. Graphite, 11, 203. Grasse, I, 327, 328, 333, 353,372, 41 1, 422. — II, 230, 285, 373,578,034, 672. Graulhet, II, 238, 668. Grave (la), I, 49. — II, 652. Grave (pointe de), I, 161,238,259. Grave d'Ambarès (la), II, 380. Gravelais, II, 36. Gravelines, I, 208, 241,315,319, 375. 378 , 396 , 4 8 2. — II, 331, 364, 397, 469, 548, 642. Gravelotte, I, 351, 382, 397. — II, 550. Graves ou Grèves, III, 288. Graves, II, 38, 97, 658. Graviôre (la), II, 179. ■ Gravone (riv.) , I, 226, 239. — II, 654. Gravure, II, 299, 436. Gray, I, 150, 371, 420, 424. — II. 229,240, 333,368, 372,422, 559, 640, 682. Graylois, II, 37. Grèce et Grecs, I, 295.- 11,403,409, 455, 459, 572. — III, 106. Greffe (droits de), I, 501. Greffiers (justice), I, 528. Grégorio (lac), 1,231. Grêle, I, 273. Grenade - sur - Save (Haute-Garonne), II, 668. Grenade-sur - Adour (Landes), II, 058. Grenade (la), III, 295, 296, 298. Grenadiiles (les), III, 295, 296, 298. Grenades, II, 108, 113. Grendragd (riv.), I, 204. Grenoble, I, 154, 327,328, 329, 33n, 336,338, 372,301, 393,416,434, 437, 477, 478,479,527, 539,540, 544, 548. — II, 174, 179, 229, 238, 283, 2S9, 302,372, 373,418, 567,568,651, 677. Grenouilles,lll, 237. Grès, II, 177, 290. 291,516.525,039. — III, 126. Grésigne (forêt de), II, 118. Gresson (mont), I, 65, 68, 135, 2-22. Grésy-sur-Isôre, II, 650. Gretal (mont), 1,126. Gretz-Armainvillers, II, 367. Grève (la), II, 380. Grez-en-Bouêre, II, 635. Gri (Puy), I, 48. Grignan , II, 145 , 652. Griguols, II, 658. Grignon,1,458,542. — II, 528. Grigny, II, 291. Grimaud (Var), II, 653. Grimault (Yonne), II, 175, 534, 647. Gris - Nez (cap), I, 241, 243. — II, 392. Grise (aiguillu).I, 28. Grisolles, II, 656. Grivola (mont), I, 33, 134. Croix (île de), I, 255, 482. — II, 477. Groseilles, II, 108. — 111,64. Gros (Puy), I, 103. Gros-Morne, III, 178, 318. Gros-nez, I, 248. Grosnc (riv.), I, 93, 151. 232. Gross Wintersberg (mont), I, 71. Gros Taureau (mont) 1, 387. Grouin (pointe du), I, 249, 250. Gruissan (étang de), I, 231. Gruyères, I, 220. Gua (passage du), I, 256. Guadeloupe, III, 2, 6, 7, 8, 9, 294, 295, 290,297, 298, 299, 302,303,305, 306,307,310, 311, 312,318, 322, 341, 343, 347, 348,349, 350,353,354, 356, 358, 300, 371. Guano, II, 16, 434, 439. — III, 252. Guara (sierra de), I, 126, 139. Guasconia, I, 302. Guastalla, I. 325. Gudmont, II, 308. Guc-Ancerville, II, 368. Guebel -mzara-demir-Setel, 111, 27. Guebli (vent), III, 41. Guebwiller, I, 73.— II, 96, 229, 260, 273. Guebwiller (ballon de), I, 65, 70, 73, 135. Gucldre, I, 218. Guellif (lac), III, 36. Guolma, III, 35, 51, 64, 72, 73, 76, 80, 83, 86, 88, 90, 93, 95, 97, 366. Guéméné ( Morbi ban), II, 627, 633. Guéméné-l'enfao (Loire-Inférieure), II, 034. Gucr (riv.). I, 202, 236, 251. — II, 330, 626. Gucr. Il, 633. Guerab. III, 93. Guérande, I, 333. — II, 379, 623, 625, 631. Guerara, III, 71. Guerche(la) (Ille-etVilàin'e), II, 634. Guercbe-sur- Auhois (la, Cher). II, 602.
44»
Guercia (col de), l, 39. Guereoun ( mont ), III, 27. Guéret, I, 334, 373, 414, 426. — II, 377, 378,418,608, 664, 674. Guérigny, I, 481. — II, 295, 612. Gucrgour (mont), III, 26. Guernesey, I, 248. Guerrab, III, 97. Guerre (ministère de la), I, 443. Guesle (riv.), I. 198. Guet-N'dar,lII,138, 141. Guétin (le), II, 222. Guettàr, III, 28,112. Gueugnon, II, 648. Gue/.mir (ouàd), III, 36. Guczzoul (massif du), III, 24. Guibrav, II, 282, 422. Guiche (la), II, 648. Guicben, II, 633. Guienne (voirGuvcnne. Guicr" (lac de), III, 127, 138. Guiers (riv.), I, 62, 154,232,318, 339. Guil (riv.), I, 38,. 39, 156, 233. — II, 569, 570, 652. Guildo (le), I, 202.. — Il, 476. Guillaumcs, II, 654.. Guillestre, II, 652. Guillon (Doubs), II, 185. Guillon (Yonne), II, 647. Guimet (bleu) , II, 233. Guindal, II, 337. Guinée ( Établissements de la côte de), 11,289.- 111, 1, 4, 5, 145, 343. Guinée (golfe de), III, 126, 129, 135, 142, 146, 343. Guinée (toile), III, 143. Guinegatte, I, 314, 396. Guines, I, 311. —II, 331, 642. Guingamp, I, 202, 370, 414. — II, 358, 626, 633, 674. Guir (oued), III, 37 120. Gui.ianne (riv.), I, 23, 155, 233. Guiscard, II, 640. Guise, I, 3 8. — II, 230, 231, 272,289.
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TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
HaT-ninb, III, 234. Handeck (chute de IIau-giang(riv.),i]i Haï-phong, III, 219, l'Aur), I, 219. 203, 309. 226, 227, 229,231, Han-long, III, 23''. Haussonvillers H] 234,238,239, 212, Hanoï, 1,473.-111, 536. ' ' 354, 369. 4, 219, 220, 221, IIaut-Brion,II,97 Haironville, II, 36S. 225, 227, 229, 2:it, Haut -du- Brûlé Haïti, H, 437, 460, 232, 234,235,237, (mont), I, 82. 464. — III, 296, 238, 239,240,242, Haut-du-Kepos 298, 299. 369. (mont), I, 385. Haliguen, I, 255. Hanois (phare du), Haut-ilu-dec (n>ont) Halifax, III, 289. I, 248. I, 80, 136. - H Hallail (oued), III, Hao, III, 265. 644. 38. Hao-trang, III, 225. Ilautefort, II, 657. Halle (riv., ArdenHaoucb-Sidi-Aïed , Haute-Perche (riv i" nes), I, 380. — II, III, il. „'. 184.-U'341. 647. ilarnkta (peuple), naulerives, II, 2iu. Halle (riv. Doubs), III, 53. Hautes Chaumes, I voir Allaine. Harang(ile),lII,l23. 63, 69, 135.— H Halleba (ouàd), III, Harar (peuple), III, 645. 35. 53. Ilautcville, II, 649. Hallencourt, II, 180, Ilarhour (rocher), I, Hautmont (le)(mon265, 641. 230. tagne, HauteHallouk-el-Mckbila II a r c o u r t-T h u r y Marne), I, 79. (mont*, III, 31. (voir Thury-IIarHautmont (Nord), I, Hallue (riv.), I, 203, court). 296. — II, 219, 354. Ilardingbem, II, 180, 319, 365, 549. Halluin, II, 265, 548, 205, 042. Haul-Sebaou, 111,82. H 630. Hardy (ruisseau de), Hauts-plaleaux, 111, Hallwyl (lac d'), I, I, 231. 15, 19, 20, 28, 29, 220, 239. Harenys, II, 147, 34, 36, 39, 40, 41, Haardt, I, 72, 133, Ha-long (baie de), 149, 159. — 111, 49, 53, 61, 67, 71, 922. III, 221, 369. 287, 239, 384. 73, 76, 86. 90, 97, Habbous, III, 119. Ham, I, 316, 332, Harfleur, I. 395. — 98, 99, 341. Habibâs (iles), III, 378. — II, 513, II, 357, 353. 475. Hnulvillers, II, 96. 12. 641. Haricots. Il, 05. — Havannah (passage), Habilàt (plaine de), Hamada, III, 17,30. III, 140. 184, 209. III, 251. III, 30. L/amencha (peuple), 216, 230, 250. Havannah (Port),III, Habillement, 1, 429. III, 53. Ilaring-Vliet, I. 211. 254, 255, 256.' Habitants (les), III, Haméné (baie), III, Harmattan (vent). Havre (le), I, 193, 309. 257. III, 132. 245, 336, 338,339, Habra ( ouàd et Bamiân (peuple) , Harmonies sociales, 370,395,399,403, plaine), III, 16, III, 53. I, 288. 421,424,428,430, 23, 25, 27, 34, 80, Hamiz (oued), III, Bar mou ies solaires, 434,482,505, 510, 305. 75. I, 286. 542.— 11,3% 192, Ha-brung, III, 221. Hamma(el-), (oasis), Harmonies terres226,229, 230,233, Hachem (peuple), III, 112, 113. très. I, 286. 237, 238,440,250, m, 53. Hammam (oued),III, Haroué, 1,418.— II, 251,267,268, 286, Hadid (djebel), III. 34, 33, 75. 645. 288,295,345,356, 93. Hammàm - Bœrda , Harrach (oued), III, 357,359, 396,399, Hadji-Omar (cl), III, III, 94. 35. 4u5, 407,412,416, 134, 139. Hammàm-Bou-Had Harrar.HI, 190,191. 418,503,535,536, :Hagetmau, II, 658. jar, III, 95. Harth (forêt de la), 53 , 637, 683. Hague, II, 35. Hammàm-Bou-HaniII, 116. Havre à Tancarville Hague (cap de la), fia, III, 95. Hasenmatte (mont), (canal du), I, 193. 1, 188, 191), 247, Hammâm-el-Lif, III, I, 64, 135. - II, 318, 321, 248,395. 115, 116. Hasli (vaUée du), I, 474. Hagueneau, I, 318, I Iammàm-Mélouane, 219. Hawaii (iles) > 111, 322,334, 346, 381, III, 94. Hasparren, II. 658. 260. 384. Hammàm-MeskoutiHasliêre, II, 303. Hay (I'), I, 352. Hagueneau ( forêt ne, III, 94. Hà-tien, III, 201, Ilava (mont), I, 123, de , II, 116. Hammàm - N'bail , 203,205,208, 210, 139. Haîdah ( peuple ), III, 93. 212. Huv»nge, II, 213, III, 278. Hammàm-Rhira, III, Halihehou (baie), 220. HaT-duong, III, 234, 91. III, 266. Ila.e, II, 36. 369. Hammâm-Siân, III, Ha-tinh, III, 221. Have (forêt de), II, llaïitsa (peu pie), III, 91. Ha-tou. III, 238. fia. 278. Hammamet (golfe Haloutou (ile), III, Haye-Descartes (la) Hainaut, I, 318, 320, de), III, 14. 366. (Indre-et-Loire), 266. 341,361, 302, 375. Hammamet, III, 14, Hattab (oued el-), II, 298, 619, 661. — II, 28, 33, 5i6. 111, 116, 366. III, 39. Ha\e-ilu-Puita (la) Hainaut eL CanibréHammema, III, 112. (Manche), II, 635. Haubourdin, II, 549, sis, I, 337. Hamrainat (et-), 111, 642. Have-l'esnel (la) Haine ou Haisne 93. (Manche), II, 635. Haucourt, II, 238. (riv.), I, 205, Han (grotte de), I, Hauenstein (tunnel Hazebrouck, I, 370, 233. 213. du), I, 64. 377, 419. - H,
305, 525,530,641, — III, 373. Guitres, II, 503, 653. Gu.ssignies, II, 173. Gustavia, III. 303. Gutta percha, voir Caoutchouc, Guyane, 1,530.-111, 2, 6, 7, 9, 323, et suiv., 329, 336, 339,340, 341, 343, 348, 350, 334, 356, 335, 360, 371. Guye (riv.), I, 151. Guyenne, I, 10, 308, 309,310, 311,312, 336, 361, 437. — II. 33, 34, 38, 479, 589, 590, 591. Guyenne et Gascogne, I, 330, 336, 373. — II, 32, 38, 589, 655. Gy, 11, 646. Gypse, voir Plâtre.
�TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
331,302,3 6 3 , 364, 548, 641, 680. Ilazcbrouck (canaux Je), U, 331. Ilcbcle, I, 333. Hébrides ( Nou vellcs-), voir Nouvelles-Hébrides. Bédé, H, 633. Hcidesheim, I, 322. Heiltz-le- Maurupt, II, 614. Bclhille(etraded'), III, 162. 161, 308. Bclpc ( Grande et Petite, riv.), I, 206,213 , 238,37 6. Helvètes (peuple), I, 61, 294, 2116. Heloii (peuple), I. 291. Btm (riv.), I, 208, 238. Bcndave , II, 98 , 382, 385. Henné, 111, 87, 101, 113, 114. Hennebmit, I, 333. - II, 124, 223, 312, 477, 633. Henri IV, 11, 329. — III, 2, 192, 273, 274, 329. Ilenriehcuiont, I, 331. — II, 613, 662. Henry (pointe), III, 286. Hérault (riv.), 1,158, 231,233, 262, 369. - 11,81,337,582, 667. Hérault (dép. de 1'), I, 369, 372, 402, 410,415, 426,1/9, 432,452, 453,457, 477,492,490, 197, 499,511, 513,514, 527,530, 544,346. - II, 14, 19, 25, 49, 56, 70, 72. 77, «0, 87, 89, 91 . 02, 99, 105, 107, 110, 128,130.145. 181, 187,199,21 ;, 225, 237,248 , 251, 2 5 2, 280,282, 289, 307, 500,501, 502.582, 667, 670, 675. — 111,381, 383, 386. Hérault'C/ieHi';,.*,/,; fer de 1'), II, 349, 350. Berbages, III, 3*0. Hcrbasse (riv.), I, 155. Herbauges, 11,37. Herbault, II, 661. Herbiers (les,. 11, 660. Hçrbignac, II, 634. Héncourt (IhuileSaône), 1, 35:) _ H. Ï6I, 558, 559, Héricourt ( HauteMaine), II, 324. Hérisson, II, 663. H rm (ile), 1, 248. Hermanee, i, 145. Hermance (riv.), I, 389. Herminault (1'), II, 660. lie, ment, II. 665. Hernies, II, 363. Hermina (saut d'), III, 327. Hers (riv., Ariège), I, 163. — II, 597, 655. Hers ou Hers-mort (riv. et va'lée de 1') (Haute-Garonne), I, 164. — II, 337, 361, 588, . 668. Hervé, I, 77. Hesbaie (plateau de la), I, 2u3, 209, 210, 324. Ile^dm, 11, 265, 642. Hêtres, I, 68, 98, 106. — II. 112. Hettjju, 11, 36. 11. uchin, 11, 642. Heure (!', riv.), I, 213. Hève 'c:ip de la), I, 245. Hève (la), II, 179. U yrieux, II, 651. Hiaou (ile). III, 266. Hiersac, II, 659. Hiesmois, 11, 35. H,ja, I, 126. Hippu Zaïitus, III, 110. Hippône, 111, 43,72. Hi/ipnpotames, III, 158. tlirson, I, 378. — II, 362, 363. 364, 365. 306, 641. Hiva oa (ile), III, 266, 370. Hiver (voir aussi Saisons), I, 276. — 111. 160, 180, 226, 245,'361, 314. Hoa-aii, 111, 236. H.,aî due, 111, 232. Hoa-moc, III, 228. Hoc (pointe du), I, 193. Horlielnga (riv. ) , III, 272. Hochelaga (ville) , III, 272, 274. Hq-hatejt, I, 322. Uocliwald, (mont), 1, 74, 136. Hoehwaug, I, 215. Hude (cap de), I, lv3. Ho'lna (plaine du), 111. 19, 22, 71, 76, 83. 86. Hodna (monts du), III, 15, 22. Hudna (chott el-), III, 36. Hodna (Petil-Chottdu), 111, 36. Hoedic (ile), I, 253, 256. — II, 391. Hôhe Acht (mont), I, 76, 136. Hôhe Venu (mont). I, 76, 135. Iloeck van Holland, I, 210. Hohneck (mont), I, 68, 135. Hokkor, III, 64. Hollande et Hollandais (voir au^si Pavs-Bas), I, 218, 219", 320, 321, 324, 344, 362. - II. 403,433,435, 437, 449. — III, 124, 181, 192, 193.234, 295, 304, 300,308, 323, 330, 363. Hollandsch-Diep, I, 211. Holothuries (poissons), III, 250. Homard, 1,147,150. Hombourg, II, 220. Homédeboua(mont), III, 245. Homécourt, II, 368. Homme et la nature (('), I, 15, 16, 288 et suiv., 424 et suiv., II, lf>7, 168. — H, 297, 298. Homme (1*,riv.), I, 213. Homme d'armes (P), II, 179. Hondschoote, I, 346, 396. — II, 332, 546, 642. Honneur , I, 193, 245, 482. — II, 148,359,399,474, 535, 539, 636. Hon-gaï, III, 224, 238. Hong - Kong , III , 212, 2.17,239, 212. Hongrois (peuple), I, 394. Hon-Kboï(baie), III, 217. Hon-ray (ile),111,202. Mont (riv.), 1, 204. llooglède, 1,346,397. Hôpital (bois de I'), I, 108. Hôpital - du - Gros Bois (P), II, 372. Hôpitaux et hospices, I, 429, 448, 449, 450. — II, 370. — III, 373. Horlogerie, II, 281, 285, 436.439,440, 442,452,454, 458, 463,473,538, 5 ,8. 559, 560,638,646, 647.
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Homoy, II, 641. Horps (le), II, 635. Hort-Uiou, II, 667. Hostens, II, 383. Hospices (voir Hôpitaux). Hôteliers, II, 519. Houahine, 111, 236, 257, 259,261,370. Houaïlan, III, 214. Houailou, III, 247. Ilouat (ile), 1. 255. Houblon, H, 29, 66, 67, 102, 43>, 484, 546. Houdain, II, 642. Houdan, II, 14J, 177,525, 639. Houdelamcourt, II, 327. Houeillès, II, 657. Ilougly (riv.), III, 192, 197, 369. Hougue 'la), I, 247, 395, 482. — II, 150, 535. Houille (voir aussi Bassins houilles), il, 194, 201, 306, 433,438,440, 443, 452 à 454,467, 468, 514,355, 607, 611,642, 646,648, 650,651, 653,656, 660,663,664,665, 666. 667. 66S. — III, 115, 212, 222, 238,213, 251,311, 323, 386. Houille (riv.), I. 380. Houle (la), II, 475. Iloulgate, I, 246. Houlme, I, 89. — II, 35. Houmt-Souk , III, 112. Houplmcs, II, 265. llourara (cascade de), III, 34. Hourdel (le), II, 471, 611. Hourquette (port ou col de la), I, 160. Hourlins (phare d'j, 1, 259. Hourlins et de Carcans (étang d ), 1, 168, 231. Honssase (cap la), III, 178. Hout (lac el-), III, 36. Hovas (peuple), III, 5, 167, 168, 109, 173,17?, 177,308. Hoz (sierra de la), 1, 126. Hozain (riv.), 1,196. — Il, 643. Hucoueliers, II, 642. Hudson(baied'j, III, 2, 3, 275,277,278, 281. Hué (rivièrede), III 217,218,221,369
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TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
Hue (ville et proHyenghène (riv.), II, 328, 333, 366. vince), III, 217, 341,343,346,348 III, 245. Ille (riv.), 1, 185,235, 357, 359. 218,219, 221, 222, Hyères (riv.. Finis368. II, 342, Inde et Indiens, II 223,227,228, 238, tère), II, 628. 633. 432, 462, 481. J 239, 240, 369. Ilvères (ville et rade Ille-et-Rance (canal W, 3, 7, 8, 9,160, Hué-ky, III, 216. 'd'), I, 265. II, d'). I, 185. — 11, 164, 171, 183,18S, Huelgoat, H, 190, 373, 577, 653, 342, 632. 192 et suiv., 213 032. 681. Illc-et-Yilaine (dép. 249, 271,311,317' Huile de foie de Hyères (îles d'), I, de P), I, 368, 370, 341, 348, 354. morue, III, 289. 265, 393, 398. — 403,410,415, 436, Inde britannique Huiles, II, 233 à H, 391. 452,453,457.477, II, 432, 433, 434, 237,434, 438,440, Hypothèques,!, 501. 497, 499, 511,'527, 433, 437, 462. 442,443,457, 458, 535, 543. —II, 12, HI, 99, 198, 199. 473,477, 482,521, 19, 23, 24, 25, 48, Inde néerlandaise, 547,572, 652,655, 49, 51, 56, 70, 72, I U, 433, 434, 437. 657, 660. III, 77, 80, 84, 91, 92, Indiennes (étoffes), 104,117,142,149, 101,107, 127, 130, III, 171. " * 158, 199, 210,212, 132, 141, 145, 191, In liens (peuples 236,239,250, 263. Ibaneta, III, 372. 199, 225,248, 252, d'Amérique), III Huisne (riv.), 1,180. Ibantelly, II, 211. 500, 502,025,633, 279, 304,305,317 — II, 358, 635. Ibères (peuple), 1, 670, 676. III, 329, 331,333,334, fluissiers, I, 531. 291, 426. 381, 383, 386. 335. Huîtres, I, 230, 257, Ibérique (Péninsule) Illibéris, I, 392. Indigènes d'Algérie, 258. — 11, 150, II, 457 (voir aussi libers, II, 123, 544, 111,52. 151, 397,593,601, Espagne et Por662. Indigo, II, 434, 410, 602, 626, III, tugal). Illinois (riv. des), 441, 462, 473. 265. Iche, III, 11, 48. III, 280. III, 114, 170, 190, Humbligny (Motte Icberaout (djebel) , Ilonibori (monts), 198,199, 203,212, d'), 1, 111. III, 20. III, 127. 216, 236. Humboldt (pic de), Ichériden, 111,45,46. Iluronenses (peuindo-Chine, II, 481. III, 245, 370. Idarwald (mont), I, ple), I, 294. — III, 8, 9, 201, Hum-tliuong , III, 74, 79, 136. Imérina, III, 166, 205,206,212, 213, 229. Idiazabal (port ou 168, 169, 170. 219. 228,239,210, Humus (terres d'), passage d'), 1,129, Immigration et im241,242,341, 343, II, 8. 139. migrants, III, 9, 344,353, 334,356, Hung-hoa, III, 225, If (ilot d'), I, 264. 57, 58, 249. 353,360,369, 370. 228, 231,235, 236, Igharghar (oued), Imphy, II, 192, 221, Indre (riv.), I, 183, 237, 238. 111, 37, 119, 122, 612, 664. 226, 235, 368. Hung-hoaï, III, 232. 367. Imôghagh (peuple), 11, 614, 618, 661, Ilung-jèu, III, 223, Ighargharcn (vallée 111, 121. 663. 234. des), III, 118 Importations (voir Indre(Basse),11,477. Hu nhung, III, 235. Igli, III. 118, 120, aussi Exporta Indre (dép. de 1'), I, Huningue, I, 332, 121, 122, 343,367. tions), 1,423, 424, 368. 373,402,410, 381, 384. — 11, Ignames, 111, 158, 431,439, 446,448. 416, 436,432,453, 151. 170,216, 222,236, — III, lOOctsuiv., 457,477, 497,499, Hunsrùxk, I, 74, 75, 246,250,252, 253, 117, 143 et suiv., 513,527,544,816. 136, 218, 222. 255, 256,267,308, 164, 171,187, 188, — Il, 12, 19, 24, Huon (ile), III, 252. 318, 337, 352. 199,212,216, 223, 25, 49, 56, 70, 72, Huong-truong (noIgney, II, 365. 239, 243,231, 283, 80 , 92, 128, 130, table en CochinIgnon (riv.), I, 150. 290, 311, 322. 337, 138,199,225,248, chiue), 111, 232. Igoidi, III, 37, 120. 339,356,357,390, 252,502,614, 663, Hurepoix, II, 35. Iholdy, II, 659. 392. 670, 676. III, Huriel. II, 663. Ikupa(riv.), III, 166. Importations tem381, 383, 386. Huronne - froquoise lle-Buuchard (l'),Il, poraires, II, 424, Indre-et-Loire (dép. (race), III, 277. 661. 467. d'), I, 368, 369, Huron (lac), 111, 274, Ile-de-France et duImpôts divers,],48$, 373,402.410,416, 276, 279. ché de France, 1, 492 et suiv., 507. 436, 452,453,457, Hurons (peuple),111, 10, 18, 83,86, 306, —111,63, 220,232, 477, 497,499,512, 274 ,276, 277 , 307, 309,336, 338, 241. 513, 527, 535, 541, 278. 341,360, 361,371, Imprimerie, II, 298, 346. II, 19, 23, Hussigny, III, 387. 495. II, 28, 35, 519, 564,618,633, 24, 25, 56, 70, 72, Hutanosy (peuple), 42, 79, 127, 129, 649, 643,649,661, 80. 90, 92, 100, III, 167. 144, 524, 638. 662. 664. 128,130,165, 199, Hutte (la), II, 359. IleàMorlil(Grande), Imprimerie natio225,237, 248, 252, Huveaune (riv.), I, III, 128. nale, I, 442 513. 292,307,349, 500, 157, 232. II, Ile-de-Gràce, II, 35. Incas (peuple), 111, 501, 502,618,661, 370, 573, 652. Iles du Vent, voir 329. 670, 677. - III, Huyen (Sous - préVent (îles du). Incudine (mont de 381, 383,386. fecture en CochinIle - Rousse ( voir P), I, 57, 135. Indret, I, 481. -II, chine), III, 220, Rousses). Indénié, III, 147. 222, 295, 625, 232. Iles sous le Vent, Inde (ÉtablisseIndroye (riv.), I, Hyènes, III, 91, voir Vent ( îles ments français de 183, 233. 141. sous le). Industrie^'), 1,428, F), H, 437, 481.— Hyenghène (vallée 111 (riv.), 1,72, 219, 429,430,438,458, III, 3, 7, 9, 191 et d'), III, 241. 221, 239, 385. — 459. II, 167 à suiv., 200, 201 ,
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�TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
308,518, 638,649. -111,95,115, 116, 111,198, 208,-210, 215,222,233,237, 262. Industries (classification des), II, 167, 168, 169. Industries chimiques, II, 168, 223, 224, 232, 441,518, 551,638, 642, 645, 619, 658, 667. Industries extractives (voir aussi Mues), II, 170 à 192, 518. Industries mécaniques, II, 223 et suiv., 518 , 638 , 6(2,645, 616,648, 661, 662. Industries métallurgiques (voir aussi Mines et Usines), II, 189 a 201, 214 et suiv., 306,518 , 551,6 33. industries manufacturières , II, 303, 306, 518, 63S. Industries du bois, II, 230, 286, 288, 518, 638. Industries prc'pa ratoires, 11, 168, 223, 518, 638. Industries textiles, II, 168, 251, 252, 306, 518, 638. Infanterie, I, 472, 473, 476. Infanterie de marine, I, 480. — III, 207. Infcrnet (gorge de 1'). 1, 155. Inini, III, 327. Inltcrmanu, III, 58. IrmoUs ( peuple ) , III, 278. Insalah ( ville et oasis), III, 118, 120, 121, 366. Insectes, III, 216. Inspecteur d'académie, I, 543. — m, 64. Inspecteur de l'enseignement primaire, I, 543. Inscription marilime, I, 149, 161, 177,192,464, 4S0, 4SI, 482. Institut de France, I, 544 (voir aussi Académie). Institut national agronomique, I, 457, 438, 542. Instruction publi que, I, 434, 435, «6, 518, 532 et suiv. — II, 297,
LA FRANCE.
449
514, 515, 510. — III, 8, 108, 261. Instruction publique et des Beauxarts (Ministère de V), I,' 442, 443. Instruments de précision, II, 300. Insubres (peuple) , I, 265. Intendance militaire, I, 475, 477, 478. Intendants (ancien régime), 1, 337, 338. Intérieur (Ministère de V), 1, 442. Inleilakcn, I, 219. Invergnan (mont), I, 32. Iratv (torrent), I, 228. Iratv (forêt d), I, 127, 391. — II, 118. Irissary, II, 38. Iroise (golfe), I, 251. Iroquois ( peuple), III, 274 et suiv., 278, 279,281. Irrigations, II, 13 (voir aussi Canaux d'irriga Won). Irun, II, 385. Is-sur-Tille, II, 367, 371, 648. Isac (riv.), I, 185. — II, 342. Isaka, III, 130. Isambev, III, 151. Isbergues, 11,319. Iseran (col d'), I, 42, 133, 154. Isère (riv. et vallée de 1'), I, 23, 24, 41, 42, 43, 48, 51, 148, 154, 155,226, 229,232, 369, 389. — II, 306, 335, 336, 566, 567,568, 569,650, 631, 652. Isère (dép. de 1'), I, 369, 372,402,410, 416,424,425, 435, 452,453,457, 477, 492,496,497, 499, 511, 527, 535, 544. — Il, 10, 19, 25, 51, 56, 63, 70, 72, 80, 92, 100, 110, 127, 130,140, 144, 145, 100, 174, 185, 199,211,213,216, 217, 222, 223,225, 243,248,252, 255, 274,279, 280,283, 287, 297, 298,300, 306, 307, 502,568, 651, 670, 677. — III, 381, 383, 386. hère (combe d'), II, S7. Isi (riv.), III, 143.
Isigny (Calvados) I, 247, 482. — II, 475, 540, 636. Isigny (Manche), II, 129,242,360,036. Islam ou Islamisme, III, 43, 52. Islanda,III, 159,367. Isle (riv. et vallée, de l'),1, 167,226,234, 337 . — II, 376, 593, 657. Isle (V, Vaucluse), II, 652. Isle (contrée), II, 36. IsIe-en-Dodon ( 1', Haute - Garonne), II, 668. Isle - sur - le- Doubs (l',Doubs),H,289, 647. Isle-sur - Serein (1*, Yonne), II, 374 , 647. Isle-Adam (1', Seineet-Oise), II, 639. Isle - Jourdain (1', Vienne), II, 661. Isle-Jouruain ( 1', Gers\ I, 332. — II, 656. Islettes, I, 84, 345. — II, 180. Isly (Bataille d'), III, 44. Isly (riv.), III, 33, '84. Isly (torrent), III, 34. Isochimène, I, 274. Isole (riv.), I, 186. Isolhêre, I, 276. Isotherme, 1, 277. Israélites (peuple), I, 437, 549, 550. — III, 54, 55, 59, 109. Issambres (cap des), I, 266. Issanghila, III, 155. Issarlès (lac d'), I, 172, 230. — II, 666. Isser oriental et Isser de l'ouest, III, 33, 35, 365. Isser (oued), III, 23, 25, 70,97,305. IsserviUe, III, 70, 365. Issigeac, II, 657. Issoire, I, 179, 373, 420. — II, 230, 371, 608,065,679, p. 681. Issole (riv., BassesAlpes), I, 156. Issole (torrent,Yar.), I, 157. Issoudun.I, 182, 369, 373, 416. — II, 238, 376,614, 663, 676. Issy-l'Evèque , II, 648.
Istres, H, 652. Istria, II, 39. Italie (et Italiens), ' I, 23, 24, 34 et suiv., 2s9, 314, 315, 323,325, 345 et suiv., 362, 374, 389,39'J,430.—II, 91, 370, 403, 405, 400, 409, 431 et suiv., 441, 449, 451, 456, 467,481, 486. — III, 54, 55, 59, 91, 99 , 100 , 109, 113,114,115, 363. Itany (riv.), III. 326, 335. Itun (riv.), I, 198. 237. — II, 357, 636, 637. Ivalah (oasis), III, 120. Ivi (cap), III, 12. Ivindo (riv.) , III, 151, 154, 367. Ivoire, III, 149, 138, 223. Ivrée, I, 323, 398. Ivry - la-Bataille, I, 316. — II, 300, 539. Ivry-sur-Seine, II, 178,220, 233,237, 527,683. Izernore, H, 649. Izieu (montagned'), I, 147. Izouard (col d'), I, 39.
J
Jabron (torrent), I, 155. Jack- Jack ( peuplade), III, 147. Jacob (camp), III, 308. Jaligny, II, 663. Jallais, II, 622. Jallouvre (pic de), I, 45, 133. Jamaïque, III, 297. Jambville, II, 177. Janson (bois), I, 81, 136. Janville (Oise), II, 322, 325. Janville (Eure - et Loir), II, 662. Janzé, II, 633. Japon, II, 146, 462. — III, 212, 233. Jaquier, III, 237. Jardin (le, glacier, Mont Blauc), I, 28. Jardins (pointe des) (Réunion) , III , 178, 182, 368. Jardins (vallée des, Obock), III, 190. Jargeau, II, 061. Jarlot (riv.), I, 202. Jarnac, I, 316. — II, 99, 659.
III.
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�4b0
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
Jourdain (riv.), III, 255. Journan, I, 149. Jouvet, I, 43, 133. Joux (lac do), 1, 220, 229. Joux (fort de), I, 63, 388. — II, 559. Joux (vallée de), I, 62. Joyeuse (riv.), I, 170. Joveuse (Ardècbe), II, 145, 666. Jublains, II, 620. Juges et justices de paix, I, 341. 342, 551. — II, 513. — III, 8,64,108,139, 198,207,260, 287, 306, 316, 335. Juges d'instruction, j, 529. Jugon, I, 333. — II, 632. Juifs (voir Israélites). Juillac, II, 665. Juine (riv.), I, 197. — II, 205, 237. Jumeaux, II, 665. Jumiège, II, 538. Jumilhac-lc-Grand, II, 214, 657. Juniville, II, 644. Jupiter (bois de). I, 93. Jura,' I, 8. 19, 20, 30, 45, 58, 144, 214 et suiv., 273, 276,277,278, 283, 290, 296,353,386, 427, 546. — II, 4, 39, 79, 114, 116, 133, 135, 136, 176, 185,223,242, 268, 285,288, 298, 647, 649. Jura (dép. du), I, 369,371,402, 410, 416, 424,425,432. 435,452,453, 457, 477,497, 499,508, 527, 535, 544. — II, 19, 25, 56, 70, 72, 80, 92, 117, 130, 137, 174, 176, 185,199,2116,213, 225, 230, 242,248, 252, 262,285, 300, 319, 502,560, 647, 670, 677. — III, 381, 383, 386. Jura de Souabe, I, 216. Jura central, I, 61, 214, 274. Jura méridional, I, 60, 274, 275. Jura occidental, I, 59, 135. Jura oriental, I, 59, 135. Jura franconien, I, 214. Jura seiilcntrional, 1, 64, 214. Jurançon, H, 9S,599, Jurassiques ( voir Terrains jurassiques). Juridiction civile, I, 434, 524,525,550. — III, 8, 61, 108. Juridiction commerciale (voir aussi : Tribunaux de commerce), I, 434, 524, 526, 527. Juridiction criminelle (voir aussi : Cours d'assises), I, 432, 433, 434, 524, 526, 52S et suiv., 550. Juridiction administrative, I, 441, 447, 448,531,551. Jury, I, 528. — III, 64. Jussey, II, 368, 646. Justice royale, I, 329 et suiv. Justice (et Ministère de la), I, 432, 442, 524. — III, 64. Justice maritime, I, 481. Justice militaire, I, 478. Justice musïdmane, III, 64, 108, 137. Jute, II, 263, 265, 432, 440, 452, 470. Juvigné, I, 185. Juviguy (Manche), II, 636. Juvigny - sous - A.n daine (Orne), II, 636. Juvisy, II, 354, 375. Juzennecourt, II, 644. Kaiserslautern.I 70 346. Kakrima (riv.), m 129. ' Kalmit (mont), [ 72, 135. ' Kamalca, III, 203. Kambou ( graine) III, 198 Kamleh, III, 14, Kampot, III, 213, 216. Kander (riv.), 1, 220. Kangaba, III, 130. Kankran, III, 130. /fanoHn(iin|,ôl),HI 109. Kantara (el-), III, 14, 29. Kaolin, II, 180, 392, 609, 610,663,661. - III, 251. Kaoris (rivière des), III, 245. Kaotiabet (mont), III, 33. Kaouakoura (île), III, 264, 26b. Kapoudia(ràs-), III, 14, 366. Karigou, III, 251. Karikal, III, 3, 193, 194,195, 198,199, 368. Karité. (arbre à beurre), III, 140. Kasr-es-Saïd (traité de), III, 106, 107, 109. Katiou, III, 265. Katsena, III, 136. Katwyk, I, 219. Kava (plante), 111, 253. Kaw (canal de), III, 337. Kaw (riv. de), III, 328. Kaves, III, 128,135, 137, 139, 142. Kebaïl, III, 32. Ke-hao, III, 238. Ke-bao (ile de), III, 238. Kebilli (oasis), III, 113. Kébir (oued el-, ou Iîummel), III, 27, 35, 83. Kébir (oued), III, 93. Kef (oued), III, H, 32, 39, 108, 111, Kef-er-Rmel (mont), III, 25. Kef-guebli (mont), III, 28. Kef-Ali-cn-Nas (mont), III, 30. Kef - oum - léboul, III, 93. Kchbet-ed-djemel (mont), III, 27 Kelebia (sebkha), III, 39.
Jarnages, II, 664. Jarret, II, 40. Jarrie (la), II, 659. Jarville, II, 319. Jaspe, II, 172. Jaudy (riv.), I, 202, 236, 251. — II, 330. Jaujac (coupe de), I, 97. Jaunay (riv.), I, 185. Jaur (riv.), I, 158. Javie (la), II, 653. Javols, II, 587. Jeanne d'Arc, I, 174. — II, 553, 617. Jegun, II, 655. Jemmapes (ou Je mappes), I, 205, 396. Jemmapes (dép. de), I, 344. Jcrbourg(pointe de), I, 248. Jersey, I, 248. — II, 392. Jessains, II, 367. Jésuites, III, 274. Jcthou (ile), I, 218. Jeumont, I, 3 ;5. — II, 173, 362, 484. Joaillerie, II, 284. Joal, 111, 125, 137, 138, 367. Jobourg (nez de), I, 248. Jœuf, II, 368. Joigny, I, 197, 371, 423. - 11,96, 330, 369, 534,647, 685. Joinville ( Haute Marne), II, 220, 530, 533, 644. Joinville - le - Po nt (Seiue), 1,459,479. Joli (mont), I, 41, 133. Joute (riv.), I, 165, 233. — II, 666. Jonzac, I, 171, 373, 413. — II, 380, 602, 659, 673. Jorasses (Grandes), I, 26, 27. Jorasses (Glacier des Grandes), I, 27, 28. Jorat (mont), I, 214. Jordaune (riv.), I, 167. Josas, II, 35. Josselin, 11,627, 633. Jouan (Golfe, AlpesMaritimes), I, 266. — II, 482. Jouan (pic, Pyrénées- Orientales), I, 115, 138. Jouanne (riv.), 1, 181, 235. — II, 635. Jouannet, H, 381. Jougne (col de), I, 62, 135.- 11, 370.
K
Kaala (mont), III, 245. Kaarta,III, 126,127, 133, 135, 140. Kabâr (voir Lions, Montagne des). Kabara (ou Korioumé), III, 130, 131. Kabyles (voir Berbères) ■ Kabylie.'lII, 12, 25, 26, 27, 35, 40, 44, 45, 46, 52, 53, 55, 61, 64, 65, 70, 70, 80, 82, 83, 84, 88, 89, 90, 94, 95, 96. Kaïrouàn (lac de), 111, 39. Kaïrouàn, III, 39, 43, 106, 108, 111, 112, 116, 366.
�TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
Kogon (riv.) , III, Kroubs (le), III, 73, 129. ' III, 23. 97. Kel-ouî (peuple), K'.ïn, III, 139. Kroumiric (voir Kola, III, 142. III, 121. Khroumirie). Keltlouin (pic), III, Koléa (el-), III, 57, Ksal (djebel), III, 70, 83. 29. 28. Kempen, I, 321. Koli-ko (riv.), III, Ksar- el - Medenine Kerkûs, III, 120. 129. (oasis), III, 113. Kerkcna (iles), III, Kolladé, III, 139. Kséria (marais de), 14,111,114. Kompong-thom, III, III, 3t. Kerko u r - s i d i 215. Ksour (chaînes des), Hamza, III, 11. Kompony (riv.), III, III, 28. Kcrncvol, 11, 477. 129. Ksour (villages), Keioîîmb - ed - Dhib Koudou, III, 139. III, 28. (mo.it), III, 29. Kong (massUet pays Kteuf (mont), III, Keroun (ràs-el-), III, de), III, 126, 130, 27. 13. 133,135,140, 142. Kura (ile), III, 131. Kersauton, II, 172. Kong (ile), III, 212. Kyll (riv.), I, 224, Kcssclbere, I, 72. Kong, III, 134, 142, 239 Kétéoou. 111, 146. 147. Ky-lua, III, 236. KiialeJ (oued), III, Koniakary, III, 13b. Kymris (peuple), I, 38 Konigsberg (mont), 292, 427. fflioiifa.111,61,107. I, 72. Ky-son, III, 236. Khamés (cap), III, Kotonou, III, 146, 1». 148, 149, 158, Khamîsa, 111, 36. 367. Kllanga, 111, 29. Koua(riv.), III, 155, Khan-hoa, III, 222. 250. Kllarézas, III, 93. Kouabel (mont), III, Khenafer (mont) , 23. Laacher (lac), 1, 76, 111.23. Kouang-si (riv.), IH, 230. Khenebela, III, 29. 224. Lacirba (peuple) , Khenig-el-HadiijlII, Ko.uba, III, 57. III, 53. 11. Koubàn (oued) , III, Labarre, H, 372. Khin-nhan, 111,238. 11. Laharthe, II, 655. Kkmers (peuple), Koucha (ile), 111,14. Labassère, II, 188. III, 204, 213, 214, Koucour (riv.), IH, Labastide - CUai 215. 328. renée (Basses-Pyïhoaï-chau,III, 234. Koudia- el-Delba^h rénées), II, 658. Khong (riv.), III, (colline), III, il. Labastide - Murât 202. Koid ( peuplade ) , (Lot), II, 657. Khnumirie, III, 32,. III, 214. Labé, III, 128, 129, 38,108,111. Kouilou (riv.), III, 139. Khro».mirs(peuple), 154. Laber, II, 171. III, 46, 106. Kouilou-niari, III, Labouheyre, II, 214, Kibali (riv.), III, 367. 222, 596. 155. Kouka, III, 136. Labourd (le, conKien - xuong, III, Koukouré (riv.), III, trée), I, 311, 317, 233. 129. 334, 338.- II, 38, Kiers i - s u r- O i se Koulougldi(\iCii\}lc), 598,599. (capitulaire de), III, 53. Labrador, III, 270, I, 305. Kourbes, III, 116. 271, 277, 29t. Ki-hoa, III, 205. Kouriat (îlot) , III, Labrède, II, 658. Kinh-hwc, III, 232. 14. Labrit, II, 596, 658. Kiah-nion, III, 234. Kourou, III, 336. Labruguière, 11,668. Kirsch, II, 106, 250, Kourou (riv.), III, Lacanau (étang de), 646. 327, 333,334,3,6. I, 168, 231 . Kiss(oued), III, il, Kouslcous, 111,77. Lacanau, II, 382. lî, 48. Koussounda (chute), Larapelle - Marivat, Kita, III, 135, 139, III, 154. II, 656. 142. Koutanis (peuple) , Lacaune,II,187, 66S. Klingcnthal,II.231. III, 278. _ Lacaune (monts de), K'natcr(ràs), III, 12. Koutomo (île), III, I, 100. — II, 668. Koalack, III, 138, 251. Lacave, II, 336. 139. Krab (ouâd), III, 36. Lachaussée (étang Koba. III, 130. Krammer (estuaire), de!, I, 230. Koblcnz, I 218, 223, I, 211. Lachaux (fort), I, 224. Kreekerak ( cours 386. Kochersberg, II, 36. d'eau), I, 204. Lach-day (riv.), III, Koé, III, 250. Kreleld, I. 325, 396. 225. Koé-nimba, III, 248. Kreidcr, III, 68, 97. Lach-huven (riv.), Kocla-dhiola (riv.), Krimpen, I, 219. III, 224. 111, 130. Krinjabo, III, 147. Lachine, III, 280. Ko»lii (mont), 111, Kromm-ryn (cours Lach-ngan (riv.),III, !45. d'eau), I, 218. 226. Kcloub-tsour (mont)
431
Lacht-duyen , lit 238. Lacroix (col de), I, Lacs (plateau des), III, 245. Lacs (montagne des Sept) ou Sept Laux, I, 48, Lacs salés, III, 94. Lac-son, III, 236. Lac-thuy, III, 236. Lactorates (peuple), I, 294. Lacuaga (mont), I, 126. Lacustres (habitations), I, 290. Ladon, I, 352. Ladouchamps, I, 351, 379, 381. Ladouée, II, 173. Laffrey (lac de), I, 155, 229. Laforce, II, 657. Lafrançaise, II, 656. Lagarde (fort), I 392. Laghouàt, III, 23, 30. 32, 37, 41, 42, 44, 45, 71, 86, 94, 96. Lngnieu, II, 649. Lagny, II, 178, 365, 367, 528, 639. Lagor, I, 537. — II, 659. Lagos, III, 146, 149. Liigrassc, II, 667. Laguiole,11,244,656. Labaycourt, II, 1S0. Lahou (riv.) , III , 147, 148, 367. Laï (cap), III, 217. Laigle, II, 179, 192, 214, 230,298,358, 359, 540, 637. Laigne (riv.), 1,196. — II, 643. Laignes, II, 648. Laine (et tissus de), II, 29, 135, 136, 137, 268 et suiv., 132,435,438, 439, 440,441, 443, 452 et suiv., 467, 470 et suiv., 482 et suiv., 525 , 531 , 532, 536, 539, 542, 546 el suiv., 580, 582, 587,594,022, 636, 638, 641, 642 et suiv., 651, 661, 662,664,666, 667, 668. —III, 91. 95, 161, 108,104,115, 117. Laino ( montagne de), I, 79, 136. Laissae, II, 656. Lait, II, 525, 335. Laïta (riv.), I, 186, 235. Laize (riv.)., I, 200, 236. — II, 636.
�452
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
228, 235,236, 237, 238. Languedoc (Haut-), I, 159, 292,-295, 308, 330,335, 330, 341, 372, 437. — II, 32, 34, 39, 143, 188, 270,274,579, 580, 666. Languedoc (Bas-), I, 9, 11, 18, 98, loi, 112, 158, 159,260, 262, 272, 276, 278, 284, 292,295,308, 330, 335,336, 341, 360, 372, 389, 425, 426, 437. —II, 32, 39, 99, 109, 111, 112, 138, 145, 188. 233, 237,278,315, 579, 580, 660. Languedoc (canal du), II, 317, 318. Languedoc (ch. de fer du Bas-), II, 371. Langue d'Oc, I, 304. — II, 580. ' LanguedOil, 1,304, Langue française, I, 304. Lanmeur, II, 632. Lannemezan,II, 653. Lannemezau (canal de), I, 168. Lannemezau (plateau de), I, 118, 119,130, 139,159, 160, 168. — II, 38, 668. Lannes (forêt de), II, 118'. Lannilis, II, 632. Lannion, 1,202,251, 333, 370, 414,482. —11,148,360,470. 627, 633, 674. Lannoy, II, 642. Lanouaille, II, 657. Lanoux (lac de), I, 228, 231. Lans (montagnes de), I, 49,51,134. — II, 651. Lanslebourg,lI, 650. Lauta, H, 668. Lantenay, II, 556. Lanterne (riv.), I, 156, 232. — II, 333, 646. Lantosque (val de), II, 39. Lanvallon, II, 632. Lanvaux (lande de), I, 92, 186. — II, 633. Lanza (torrent), I, 145. Lao-kay, III, 223 , 225, 235, 239. Laon, I, 293, 327, 328, 347, 352,371, 378, 396,411, 478, 548. — II, 101, 108,240, 362, 363, 30*, 306,377.4IS 524,529, 640,671 ! Lann (montagne dcl I, 85, 136. a' 529. Laonnais, II,35,124 Laos, III, 202 2U 217, 218, 223." ' Lapalisse (Allier), I 179, 411. _I|' 373,611,663, 071 * Lapalme (étang de) I, 231. La Pirouse, 111,210 255. Lapeyrouse, II, 378. Lapidaire, II, 284. Lapins, II, 143,147. Lapleau, II, 665. Laplume, II, 657. Laque, 111, 233, 238. Laqueuille, II, 214. Laragne, II, 632. Larche, II, 665. Larche (col de), I 23, 33, 34,38,40, 132, 390. Lard ier (cap), 1,265. Lardin (houille dcl II, 209. Largentière, 1, 152, 372, 412. - II, 145,279,350, 531, 666, 672. Largnac, II, 378. Largue (riv.), I, 221, 239, 387. Larhun, I, 128, 139. Lari-taourut (massif), III, 24. Larmunt (mont), I, 63, 135.- 11,647. Larinont (fort), I, 388, 397. Laroche (Yonne), I, 197. — II, 124, 179,328,374,647. Laroche - Cauillac, II, 665. Laroque - Timbaut, II, 657. Laroquebrou, II, 665. Larrau (port ou col de), I, 127. Larrée (pointe à), I, 275. Laruus, II, 383, 659. Larv (riv.), I, 167, 234. Larzac (plateau de), I, 99, 109, 138.II, 38, 136, 138, 667. Lasalle, II, 145, 667. Lascombe, II, 97. Lassay, II, 635. Lasseûbe, II, 659. Lassigny, II, 040. Latitude (et influence de la), I, 270, 277. — II, 54. Latofao, I, 302. Latour (Hérault), II, 383.
Lalau, III, 372. Landes (dép. des), Lalbenque, II, 656. I, 369, 373, 416, Lalinde, II, 657. 425, 426,428, 436, Lalla-Khedidja, III, 452,453,457, 477, 26, 365. 527, 544. — 11, Lal 1 a - Ma g hrnia 16, 12, 13, 14, 24, (voir Lalla-Mar25, 33, 56, 59, 70, nia). 73, 81, 86,92, 112, Lalla- Marnia, III 115, 118,126,127, 130, 133, 138, 145, 44, 48 ,66, 93, 97. Lalli (riv.), III, 154. 163, 181, 199,212, Lama, II, 654. 214, 225,248, 252, Lanialgue, 11, 100. 315,319, 349, 383. Lamalou, II, 187, 502,596, 658,670, 583. 677. — III, 381, Lamarche, II, 646. 383, 386. Lamastre, II, 666. Landes (mont des), Lamballe, I. 202. — voir Oursouya II, 124, 358, 360, (mont d"). 627, 632. Landes (bruyères et Lambas (tissus), III, pâlis), 1, 76, 77, 170. 82, 91, 92, 106, Lambesc, II, 652. 111,112,108,210. Lambessa, III, 43, - II, 8, 21, 34, 74. 85, 86, 136. 137, Lambezellcc, II, 153, 591,616,623, 526, 675. Landes (rivière des). Lameiine (pointe), I, 166. III, 285. Landivisiau, II, 124, Lamentin (le), III, 632. 308, 316,318,321, Landivy, II, 635. S71. Landquart (riv.), I, Lamothe (Landes), 219. II, 382. Landrecies, I, 211, Lamotte - Beuvron 346, 376, 378. — (Loir-et-Cher) II, II, 327, 362, 549, 341, 661. 612. Lampsar.III, 138. Landrelhun, II, 180. Lamure (Hhône). II, Laneuvaz ( glacier 649. de), I, 28. Lampy (réservoir L an e u v e v ille, II, de), II, 337. 319, 328. Lam-thao, III, 235. Laneeac, II, 210, Lance (mont de la), 605, 666. I, 53, 134. — II, Langeais, II, 291, 651. 661. Lancebranlctte Lang-gian, III, 235. (mont), I, 30, 132. Langlade (ile), III, Lancieux (baie de), 285, 286, 287. I, 250. Langlade (viile), III, Landarana (riv.), III, 287. 148. Langlade ( Butte Landart (mont), I, reauxde),III,286. 135. Langlée, II, 239. Landau, I, 319,346, Langogne, I, 274. 349, 357,377, 381, — II, 666. 384. Langon, I, 482. — Lauderneau, I, 530. II, 97, 381, 383, —11,237,207, 342, 658. 358, 377,477,628, Langoustes, III, 92. 632. Langres, 1,194,294, Landerneau (rivière 327,328, 334, 371, de), (voir aussi 386,418,478, 546, Elorn), 1,186,253. 548. — II, 163, — II, 628, 632. 177, 213,242,294, Landes, I, 10, 130, 366, 367, 533,644, 139,159, 169,231, 681, p. 679. 274, 425,426,428. Langres ( plateau — II, H, 13, 19, de), I, 13, 16, 18, 33, 38, 85, 112, 19,73,79,80,136, 114, 115,120, 126, 144, 150, 187, 193, 133, 138, 145, 163, 209, 283, 351. — 212, 222, 223,235, II, 94, 644, 648. 337, 382,501, 616, Langrune, I. 246. 623, 658. Lang-son, III, 224,
�TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
laiour-d'Auvcrgne, II, 665. Latour-de -Franco, II, 383, 655. Lalronquicie , II, 656. Laite (fort de la), I, 250. Laubardemont, II, 337. Lauch (riv.), I, 221, 239. laufenburg, I, 217. LauRier (baie), III, 250. La uni es (loc. et plaine des), I, 80. 197. — II, 374. Laumesnil, II, 298. Launay (pointe à), III, 301. Lauraguais(région), II, 39, 136, 138. Laurièrc, I, 423. — II, 664. Lausanne, II, 370. Lautaret (col du), I, 38, 48, 133. Lauter (riv.), I, 71, 222, 239,322,384Lauterbourg, I, 319Lsutrec, II, 1)68. Lauvhibare (riv.) , I, 170. Laui (col des Sept), voir Lacs. Lauzerte, II, 665. Lauzès, II, 656. Lauzet (le), II, 653. L'iuzun, II, 657. Laval, I, 181, 328, 370,418 , 547 , 548. - II, 202, 267, 358, 361, 418, 620, 635, 681, p. 679. Lavandou (port et rade), I, 205. — II, 482. Lavardac, II, 337, 657. Lavaud-Franche, II, 378. Lavaur, I, 165, 327, 328, 37 2, 422. — II, 588, 668, 684. Lavaveix, II, 209. Lavedan, II, 38. Lavelanct, II, 655. Lavcline, II, 174, 3S8. Laventie, II, 642. Lavit, II, 656. Lavoùte - Chilhac , II, 066. lato, III, 3, 297. Lawe (riv.), I, 205, 238. - II, 331. Lawlelu, I, 205, 324, 396. Uy (riv.), I, 172, 234. — II, 339, 660. Laye Blanche, I, 24. layon (riv.), I, 184, 235. -11,341,634. Lazereg (djebel), III, 28. Lebaî(riv.),IH, 150. Léberon (montagne du), I, 54, 134. Leblond (mont), III, 325, Lectoure, I, 167, 327, 328,332, 373, 415,424.-11, 383, 422, 595,655,676. Lectourois, II, 38. Lédignan, II, 145, 667. Lccs (riv.), I, 169. Leff (riv.), I, 202. Lefinî (riv. ), III, 156. Légé, II, 034. Légion d'honneur Grande chancelerie delà), 1,442. Légué (le), 1,251.— II, 476. Léguevin, II, 663. Légumes, II, 24, 28, 33, 63 etsuiv., 70, 435, 438,439,443, 521, 524,634,038, 039,040,642, 647, 048, 056 658,659, 000, 662. — III, 80, 104, 113, 114, 170, 198, 206,209, 212, 215, 202,318, 351. Liigué-sur-Usseau, II, 660. Leisse, II, 37. Lek (riv.), I, 211, 219. Lekcti(riv.),IIl, 150. Leizour (île), III, 252. Léman (dép. du), I, 344, 349, 358. Léman (lac), voir Genève (lac de). Lembeye, II, 65S. Lemovices (peuple), 1, 293, 294. — II, 609. I.encloîtro, II, 660. Lendit (foire du), I, 306. — II, 422. Lens, I, 321, 376, 396. — II. 204, 205,302, 364,545, 642. Lentilles, III, 184. Leogane, III, 296. Léon, I, 252. — II, 124. Léon (étang de), I, 169, 231. l.éonac, I, 335. Léonais, II, 36. Léopards, III, 141, 158. Léoville, II, 97. Léré, II, 662. Lergue (riv.), I, 158. — II, 667. Lerida, I, 323. Lérins (îles), I, 266. II, 391, 578. Lerns (riv.). I, 221. Lérouville, II, 307, 552. Lescar, I, 327, 328, 537. — II, 600, 658. Leschaux ( glacier de), I, 28. Leschaux (aiguille de), I, 26, 27. Lésigny.ll,177,615, 660. Lesneven, I, 333. — II, 124, 628, 632. Lesparre.I, 373, 413. — II, 382, 592, 658, 676. Lespérou (montagne de), I, 98. Lelte (riv.), I, 195, 237. — II, 325, 640 (voir aussi Ailette). Leuban (riv.) , I, 202. Leucate, I, 323, 398. Leucate (cap), I, 262. Leucate (étang de), I, 231, 262. — II, 480. Leuri (peuple), I, 293 Leuze,' I, 321, 396. Levallois-PiTret, I, 427. — II, 285, 527, 683. Lévanna, I, 32, 132. — II, 650. Levant (et Echelles du), II, 406, 407, 434,435,441, 442, 481, 482. Levant ou du Titan (ile du), I, 265. Levant (rivière du), (côte orientale du golfe de Gênes), I, 268. Levens, II, 654. Levet, II, 602. Lévezou (mont), I, 109, 138. Lévi (cap), I, 248, 272. Levie, II, 654. Levier, II, 647. Levroux, II, 663. Lexos, II, 379. Lexovii (peuple), I, 294. Lnvde, I, 219. Lejrc (riv.), I, 168. — II, 337, 338, 058. Leyrisse, II, 38. Leysse (riv.), I, 135. Lézadais, II, 38. Lézard (riv. du), III, 314, 371. Lézarde (riv., Guadeloupe), 111,301, 371. Lézarde (riv., Seine-
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Infér.) , I, 193. Lézardeau ( Finis tère), I, 542. Lézardrieux, I, 251. — II, 633. Lézards, III, 216. Lczay, II, 000. Lézignail, II , 99 , 668. Lézinnes, II, 175, 176. Lez (canal du), II, 335. Lez (riv., Drôme), I, 155,233. Loz (riv., Hérault), I, 158, 161, 233. Lez (riv., Vaucluse), I, 156. Lèze (riv., Ariège), I, 163. Lezma (impôt), III, 64. Lezoux, II, 665. Lhuis, II, 649. Liamone (riv.), I, 225, 226, 239. — II, 654. Liamone (dép. du), I, 341, 343, 356. 303. — II, 586. Liancourt, II, 229, 284, 529, 640. Liane (riv,), I, 203, 237, 243. — II, 470, 641. Lias, I, 7, 17. — III, 15. Libercourt, II 364. Liberia (République de), III, 147, 161, 343. Liberté du travail, I, 458. Libos, II, 378. Libournais, II, 33, 38, 97. Libourne, I, 167, 312, 334, 373,415, 482. — II, 124, 336, 370,378,381, 479, 592,658,676. Libraires, 11,299. Libreville, III, 150, 151, 156 158, 367. Libron(riv.), II337. Libyens I peuple), IU, 42. Licona (riv.), III, 156. Lidoire (riv.), 1,167. 234. Liège, I, 76, 203, 210, 213. 321. — II, 362. Liège, II, 112 120, 458,484,585,586, 594, — III, 95, 104, 106. Lient (arbre), III, 237. Liernais, II, 648. Liesse, II, 289. Lieutadès, II, 40. Lieutenant-gouver-
�4o4
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
100,108,136,141, 371,606,607,665. Limay, II, 639. Liineuil, II, 336. Limmat (riv.), I, 221. Limoges,I, 102,183, 285, 327, 328, 330, 334, 337, 338,349, 373,423,434,477, 478,527,539, 540, 542, 543,540,548. — II, 125,230,250, 274,283, 284, 290, 291,298,299, 355, 376,378,408, 41 S, 609, 601,604, 685. Liniognc, II, 656. Limonest, I, 477. — II, 649. Limoniers et limons, III, 83, 237. Limours,U,379, 528, 639. Limousin , 1, 274, 304,308,311,317, 336, 373. —11, 33, 40, 60, 85, 111, 138,141,145,172, 603, 609, 664. Limousin (HautPays de), I, 334. Limousin (lias Pavs de), I, 334. Limousin (monts du), I, 106, 137, 159, 168, 172. — II, 664, Limousins (peuple), I, 427. Limoui, I, 158, 334, 372, 412. — II, 99, 383, 584, 663, 673. Lin (et tissus de), II, 24, 27, 28, 33, 67, 69, 70, 71, 75, 251 et suiv. 263 et suiv. 432, 435,438,440,441, 443, 453, 460, 468. 484, 542, 546, 634 et suiv. 641, 642, 655, 658,659, 660, 666, 668. — III, 81, 114, 282. Lindau, I, 216. Liudlès (cap), III, 12. Lindre (élang de), I, 230. Lindux (col de), I, 127. Lingas ( montagne du), I, 98. Lingerie et modes, (voir aussi Confection), 11,282, 441, 452, 524. — III, 104, 188, 199. Lingones (peuple), I, 294, 295. Lingsdorf, I, 221. Linth (riv.), I, 221, 239. Lion-sur-Mer, I, 246. Lobsann, II, 172. Lion (roches de), 1, Loc (ruisseau du! 246. I, 186. " Lion (le, riv.), 1, 149. Loches, I, 183, 373 Lion d'Angers (le), 416, 537. — if II, 634. 117, 618,661,677.' Lion (golfe du), I, Loches (forêt de) 264. II, 117. " Lions, III, 91, 141. Locle (le), I, 59, 63, Lions (montagne 388. des), III, 12, 23. Locmariaquer, I Liorau (percée du), 255, 290. — II' I, 103. — II, 378. 627. ' — III, 372. Locininé, II, 633. Liouviile (fort), I, Locomotioes,II 296 383. 343. 344. Lippe (dép. de la), Lodéve, 1, 138, 300, I, 344. 328, 372, 415. Liqueur, II, 103 et II, 270, 274, 384, suiv. 250, 435, 583, 607, 676. 438,443,563, 569, Lodévois, II, 39, 583, 592. — III, Lods, II, 221, 372. 143, 188,199,239, Logement, II, 286. 290, — Voir aussi Loges (Indes), III, Alcool et eau-de197. vie. Lohiluz (pic de), 1, Lisaine ou Lusine 391. (riv.), 1,151, 232, Loigny, I 332. _ 353, 381. — II, II, 544. 646, 647. Loing (riv.), I, 197, Lisieux, I, 198, 327, 236. - II, 329, 328, 370,413,548. 371,533, 616,639, - II, 207, 272, 661. 357, 359, 360,539, Loing (canal du), II, 636, 673. 329, 639, 662. Lisle (Tarn), II, Loir (riv ), I, 180, 668. 181, 233,353, 368. Lisle-eu-Barrois, II, — Il, 342, 379, 368. 634, 635, 662. Lison (riv.), I, 151. Loir-et-Cher (dép. Lison (le), II, 337, de), I, 368, 373, 360. 402,410,416,436, Listenois, II, 40. 452,453,457,477, Lit (étangde), 1,231. 498,500,513,536. Lithographie, II, 527, 543, 547. 299. II, 12, 19, 23, 24, Littry, II, 540. 25, 34, 48, 54,56, Littry (bassin houil71, 73, 81, 90, 92, !er de), II, 211. 100, 130,199, 22b, Livarot, 11,242, 535, 248,251,252, 274, 539, 636. 302,500,501,502, Liverdun, H, 319. 617, 661,070,1)77, Livernon, II, 657. — III, 381, 383, Livingstone (rapides 386. de), III, 155. Loire (riv.), I, 54, Livourne, II, 392. 81, 82, 86, 88,93, Livradois(massif du) 110, 112, 134, 172 I, 108, 138. —II, et suiv., 181, 226, 663. 230, 256, 299, 300 Livron, II, 373, 375. et suiv., 310, 368, Lizonne (riv.), I, 394, 399. — H, 167. 40, 107, 127, 205, Lizv-sur-Ourcq, II, 303,300,317,321, 639. 329, 340,377,477, 478,503,556,605, Lieras (sierra de), I, 123. 611 et suiv., 621, LIobregat (riv., Es6 2 4 , 6 3 4, 648, 650, pagne), I, 121. 661,662, 003, 666. Loango (port et Loire (canal latéral rade), 111, 153, à la), II, 306,339, 156. 3 4 0 , 050,662, 663, Loango (ville), III, 664. 158, 367. Loire (dép. de la), I, 341, 355,356,368, Loarre (sierra de), 1, 126. 372, 403,410,416,
neur ( colonies), III, S, 206, 240. Lieuvin (pavs), 1,90. — II, 35. Lièvres, II, 147. LiflYé, II, 633. Lifou (ile), III, 247, 252, 254. Ligature (monnaie), ill, 216. Ligne (riv.). I, 152. Ligné, II, 634. Ligneron (riv.), I, 185. Liqnes télégraphiques, \\, 389 et Miiv. — III, 116, 210,251, 322,339. — Voir aussi Câbles télégraphiques et sous-marins. Lignières, II, 662, Lignite.U, 201,203, 205,206,209,21U, 569, 576,640,652, 653, 667. — III, 210, 386. Liguon (riv-, HauteLoire), 1,178, 234. — II, 605, 666. Lignon (riv., Loire), 1, 179, 234. — II. 605, 606, 050. Ligny (Belgique), I, 78. Ligny - en -Barrois (Meuse), II, 045. Ligny - le - Châtel, (Yonne), II, 647. Ligoure, II, 40. Ligré, II, 380. Ligueil, II, 661. Ligures (peuple), I, 291, 292. Ligurie, I, 345. Lihoury (riv.), I, 170. Likouala (riv.), III, 156. Lille, I, 205, 278, 281, 321,334,346, 356,370, 375, 376, 377, 378,409, 419, 430, 458, 472,476, 478,505,510, 512, 528,539,540,541, 543,540. —II, 05, 103, 219,226, 229, 230,231,233,237, 238, 240, 244, 250, 261,265,270, 272, 281,283,285, 286, 288,289,296,299, 319, 331,345,353, 354,355, 301,363, 364, 390,408,416, 418, 484,546, 547, 642, 680. Lillebonne, II, 358, 538, 637. Lillers, II, 642. Litnagne, I, 11, 18, 110, 179, 275,278. — II, 34, 40, 69,
�TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
429,436,452, 453, 457, 477, 496, 497, 500,511,527, 528, 533,537,544, 516. - II, 19, 23, 25, 48, 56, 03, 71, 73, 81, 92, 107, 127, 131, 180,190, 197, 199,203, 207, 217, 221, 223,225,226, 230,249, 253, 255, 279,294, 300,307, 498,500, 502,605, 650, 670, 677. 111, 381, 383, 386. Loire (dép. de la Haute-), I, 368, 372,410, 416,425, 426, 432, 436, 452, 453,457 , 477 , 497, 500,515, 527,535, 544, 546, 548. — II, 19, 24, 20, 51, 54, 56, 63, 65, 71, 73, 81, 92, 131, 177,191, 199,221, 225, 214, 249, 253, 281,498,502,605, 666, 670, 677. — III, 381, 383, 380. Loire (vallée et bassin de la), I, 82, 86, 141, 273, 274, 276, 277,278, 368. - Il, 112, 133, 339, 371, 375, 605, Loire - Intérieure (dép. de la), I, 368,370,403,410, 416,417, 425,436, 452,453, 457,459, 477, 496,497,500, 510,514,515, 527, 533, 537, 543. — II, 19, 23, 24, 20, 49, 51, 55, 71, 73, 74, 81, 84, 89, 92, 131, 132, 133,143, 177, 181, 191, 192, 199,211,222, 225, 227,237, 249,250, 253, 287,291,295, 307, 498, 500,502, 624, 634, 670,677. - III, 381, 383, 386. Loire (bassin houiller delà), 11, 204, 207, 306. 650. Loire (région de la Basse-), I, 278. — II, 24, 51, 58, 75, 79, 89, 100, 111, 133. Loire (bassin houiller de la Basse-), II, 211, 634. Loire (val de, Nivernais), II, 34,40. Loire (val de, Orléanais), II, 31, 39, 616. Loire (val de, Touraine), II, 618, Loiret (riv.), I, 182, 235, 368, 417. II, 341. 610, 061. Loiret (dép. du), I, 368, 373,410,417, 430,452,453, 457, 477,498, 500,527, 535,543.- 11, 12, 19, 23, 24, 26, 34, 51, 54, 56, 68, 70, 73, 82, 93, 100, 131, 199, 225,230, 249, 251,553, 280, 291,307, 498, 500, 501, 502,616, 661, 670, 678. — lit, 381, 383, 386. Loiron, II, 635. Loison (riv.), I, 213, 238. — II, 643. Loix, II, 478. Lo-kiang, III, 225. Lombard (pic du Grand), I, 39, 132. Lombez, I, 167, 327, 328, 373, 415. — II, 595, 656, 676. Lombrives, I, 289. Lomont (montagnes du), I, 65, 135, 151, 386, 387. — II, 647. Londinières,II, 637. London (riv.), I, 149. Long (pie), I, 127, 139. Longchamp (Tort, Vosges), I, 386. Longchamp (Aube), II, 179. Longeau, II, 644. Longemer (lac de), I, 222,230, 239. Longet (col de), I, 38. Longjumeau, II, 177,354,528,659. Longny, II, 637, Longny (forêt de), II, 117. Longoni (baie), III, 160. Longpendu (étang de), I, 92. — II, 334. Longroy, II, 363. Longue (l'Ile), II, 177. Longué, II, 634. Longueau, II, 361. Longucville (Girondo), 11, 97. Longueville (Seineet-Marne), II, 367. Longueville (SeineInférieure), II, 637. Longuvon, I, 358. — H, 366, 368, 645. Longwv, I, 320, 334, 345, 358,380,382, 383.-11,117,220, 368,550, 552, 045. Long-xuven,111,208. 209. Lons-le-Saunicr, I, 152, 371,416, 457. — 11,96,181,372, 560, 647, 677. Loos, I, 530. — II, 233, 549. Lopevi (Ne), III, 255. Lopez(cap), III, 151, 153, 154, 156. Lordadais, II, 38. Loreltc, III, 276. Lorgues, II, 653. Lorient, I, 186, 255, 370, 394, 399,419, 482. — II, 148, 295, 377, 405,418, 477,627,033, 681, p. 679. Loriol, II, 279, 651. Lormandière, II , 179. Lormes, II, 664. Lorquin (monO, III, 323, 371. L o r o u x -Bottereau (le), II, 634. Lorrain (riv.du), III, 314. Lorrain, III, 318. Lorraine, I, 8, 17, 72, 73, 74, 222, 273, 276, 293, 303, 319,324, 330,338, 339,341,351, 357, 371,375, 382,383, 437. — II, 28, 36, 69, 75, 96, 102, 103, 116, 123, 127, 141, 165, 176,181, 212, 213, 220,223, 226, 231, 234,291, 293,300,549, 550, 551, 645. Lorraine et Barrois, I, 324, 336, 337, 362. — II, 550. Lorraine (plateau de), I, 08, 72, 73, 136,214,275,645. Lorrez-le-Bocage, II, 039. Lorris, II, 662. Lory (pic), I, 49. Loizc (riv.), I, 221, 239. Los (iles), III, 125. Losse (riv.), I, 168. Lot (riv.), I, 109, 166, 234, 368. — II, 336, 376, 587, 593 et suiv., 656, 657, 665, 666. Lot (dép. du), 1,356, 368,373,410,417, 425, 432,436,452, 453,457, 477,498, 500, 527, 535,544. — II, 19, 23, 25, 34, 49, 56, 69, 71, 73; 81, 93, 110, III, 131,138,173, 181, 199,214, 225, 249,253,498,502, 591, 656,070,678.
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— III, 381, 383j 386. Lot-et-Garonne (dép. de), I, 356. 368, 373, 410,417, 424, 426,436, 452,453, 457,477,492, 498, 500,527,535,544. — II. 19, 23, 26, 32, 51, 56, 64, 65, 69, 71, 73, 77, 81, 93, 98, 108, 112, 131,166, 173, 199, 214,225, 219,253, 498, 501, 5"2,593, 657, 670, 678. — III, 381, 383, 386. Lotherreich ou Lotharingie (voir Lorraine). Louang - prabang , III, 202. Louchadière (puy de), I, 105, 137. Loucheux (peuple), III, 278. Loucoubé, III, 162. Loudéac, 1,370,414. — II, 267, 627, 633, 674. Loud-s, II, 666. Loudun, I, 184, 334, 373, 423. — H , 380,615, 661, 685. Louduuois, II, 37. Loue (riv. Doubs), I, 59, 151, 232.— II, 333, 559, 647. Loue (riv. Dordogne), 1, 167Loué, II, 635. Louémé (riv.), III, 152, 154. Louêté (riv.), III, 154. Louge (riv.), I, 167, 233. Louhans, 1, 152, 371, 420. — II, 144, 333, 557,649, 682. Loulie (djebel), III, 24. Louis (grau), I, 392. Louis (mont à), III, 300. Louis XI, I, 361, 375. — II, 311. Louis XII, I, 306, 309, 314, 315,330, 361, 392. — II, 537, 623. Louis XIII, I, 330, 361. — II, 585. — III, 3. Louis XIV, I, 209, 315, 318 et suiv., 330, 361.377,382, 384,387,395,546, 547, 553,558, 570, — III, 279, 280. Louis XV. I, 362.— III, 3, 282, 297. Louis XVI, I, 362. — III, 3, 204, 297.
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TAULE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
tLouis-Philippe, III, II, 478, 603, 660. 80, 81. — III, 81, 4, 43, 341. Luçon (canal de), 251, 380. Louisboui'g.III, 172, II, 339, 660. Luzv, II, 663. M 283. Lude (le), 11, 635. Lycées, I, 538. — Louisiane, III, 2, 3, Lugdunaise, 1, 297. 111,8,05, 108, 182, 280, 281. Lugny, II, 648. 306, 316. Maadhib (djebel), Loilkouala (riv.),III, Luguet (mont), I, Lycées de filles, I, 154, 367. 104. 539. —III, 379. Maamoura (ris), III, Loulay, II, 659. Lujiarrc (monl), I, Ly-nhàm, III, 232. 14. Loup (riv.), I, 157. 126. Lyon, I, 147, 273, Macapà, III, 331. Loupe (la), II, 662. Lumbres, II, 364, 278, 283,286,297, Macari, III, 331, Lourches, II, 319. 64». 309, 310,326,327, Machaull, II, 044. Lourdes, I, 392, 525. Lunada (col de), I, 328, 334,337, 343, Machecoul, II, 623 — 11, 127,133,250, 129. 355,300.367, 372, 634. ' 383, 655. — III, Lunain (riv.), I, 388,397,403, 409, Machichaco (cap), I 373. 197, 237. — II, 420,430,434,437, 259. Lourdes (lac de), I, 639. 458, 459, 476,477, Machines et mo231. Lunas, II, 667. 478,479, 4 92, 505, . teurs, II, 224 à Louron (vallée de), Lune], II, 99, 371, 506,510,527, 539, 229, 439,410,442, II, 38. 375, 583, 667. 540, 541, 542,543, 483, 484,525,530, Louroux - Béconnais Lunel (canal de), U, 544, 545,547, 548. 547,563, 572,618. (le), H, 634. 335. — II, 94,103, 139, — III, 188, 385. Louvain, 1, 205. Lunéville , 1 , 224 , 165, 160,226, 2^9, Macina, III, 130. Louvallier, I, 351. 371, 381, 418. — 231,233,237, 238, Macinaggio, 11,483. Louviers, I, 198, U, 284, 289, 291, 239,240,241, 250, Màcon, I, 152, 303, 370, 414. — II, 365,368, 552,645, 262,275, 276, 278, 308,312,328,334, 229,270,272,326, 681, p. 679. 280 et suiv., 289, 371, 387,420,457, 358, 538,637,675. Lunéville ( traité 293, 294, 296,298, 548.-11,309,370, Louvigné-du-Désert, de), I, 344, 362, 299, 300,302,306, 3 7 4, 5 5 7 , 648,682. II, 171, 633. 377, 396, 397. 310 , 3 3 3, 344,3 45, Maçonnais, II, 30, Louvre (riv.), I, 385. Luong-son, III, 236. 353, 354, 355, 369 37, 96, 554, 555. Lovalty (iles), III, Liircy-Lévv, II, 663. et suiv., 390, 408, Maçonnais ( monls 247, 249,251,254, Lure,I,150", 371,420. 411,412,410,418, du), I, 93, 96. 370. — II, 229, 285, 421,422, 467, 485, 137. — II, 648. Loyaumont, II, 559. 366,367, 559,646, 504, 561, et suiv., Macouba (pointe), Loyre (riv.), I, 167. 682. 649, 679, p. 681. 111, 313. Lozère (mont), I, 92, Lure (montagne de), — 111, 372, 378. Slacta (riv.), III, 12, 98, 137, 164, 166, I, 52, 54, 134. Lyon (traites de), 34, 44. 276. —II, 51, 82, Luri, 11, 654. I, 361, 387, 393. Mad (Rupt de, riv.), 666. Lury-sur-Arnon, II, Lyonnais, I, 317, I, 224, 239, 382. Lozère (dép. de la), 662. 330, 334, 336,341, — II, 645. J, 369, 372, 410, Lusignan, II, 660. 372. 387. — II, Madagascar, III, 2, 417,425, 436,452, Lusigny, II, 643. 30, 40, 107, 108, 5, 8, 9, 159, et 453,457, 477,498, Lussac, II, 658. 262, 270, 560, 605, suiv., 165 à 177, 500,515.527,536, Lussac - les - Châ 649. 180, 187, 192,341, 541. — II, 10, 12, teaux, II, 661. Lyonnais, Forez et 343,352, 356,386. 19, 26, 49, 51, 56, Lussan,'II, 145, 667. Beaujolais (anMadame (ile de, 71, 73,81,93, 131, Lussas, II, 279. cien gouverneCharente- Infér.), 145, 187, 199,-225, Lutecia (voir aussi ment), I, 336. I, 257, 393. 249,253,498,502, Paris), 1,293, 294, I.yonnais(monts du), Madame (riv., Mar587,666,670,678. 306. — II, 504. I, 93, 94, 96, 137. tinique), III, 317. — III, 381, 3S3, Lutschine (riv.), I, — II, 649. Madame (îlot, Ste386. 219. Lyonnaises, I, 297. Marie de MadaLubéron (voir aussi Lux, I, 150. — II, 524, 534, gascar), III, 176, Léberon) (montaLuxembourg (ville 560,610, 618,021, 177. gne du), I, 54. et grand - duché 623. Madeleine (le, riv. 134. — II, 652. de), -I, 76, 224, Lyonne (riv.), 1,155. Cotentin), I, 200. Lubersac, II, 665. 374, 375,379,381, Lyons (forêt de), II, Madeleine (la, loc, Lu bine, I, 1. 383. — II, 449. 117, 293, 63T. Dordogne), 1,289. Luc (le, Var), II, Luxeuil, II, 184,559, Lyons- là-Forêt, II, Madeleine (la,Nord), III, 145, 181,653. 646. 637. II, 233. Luc (Calvados), I, Luxey, II, 382. Lys (riv. et vallée de Madeleine (la, Sa246. Luy "(riv.), I, 169. la), I, 205, 238, voie), II, 335. Luc-en-Diois (Drô233. — II, 338, 309, 377. — II, Madeleine (col de me), II, 652. 658. 69, 331, 546, 547, la, Alpes de SaLucenay - l'iîvêque, Luye (riv.), I, 156, 642. voie), I, 43, 133. II, 648. 233. Lvs (dép. de la), I, Madeleine(col deia, Lucerne, I, 221. Luynes, II, 619. 344. Alpes du DauphiLudion (vallée de), Luz, 11, 655. Ly-truong (chef de né),I, 45. II, 38. Luzarchcs, II, 361, village, Tonkiu), Madeleine (montaLuckmanier (mont), 639. III, 232. gnes de la, MasI, 215. Luzech, II, 650. sif central), 1,109, Luc-nam, III, 235. Luzège (riv.), 1,166. 138. — II, 663. Luçon, I, 327, 328, 234. Madgindgarive, III, 343, 546, 548. — Luzerne, II, 78. 79, 176.
�TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
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Madlicr (ouâd), III, Maignelay, II, 640. Maison-du-Val, II, Manakara, III, 163. 36. Mailhebiau (pic de), 242. Manambolo (riv.), Madon (riv.),1,222, I, 109, 133. Maison-Neuve, II, III, 106. 239. — II, 645, Maillezais, II, 003, 220. Mananara(riv.), III, 646. 660. Maisons-Laffitte, II, 166. Uadras, III, 192, Mailly, II, 96. 357, 527. Mananzary, III, 171. 193, 194, 190. Maine (riv., Vienne), Maisons centrales, Manche (mer), I, 87, Madrés (pic), I, 118, I, 184, I, 530. 92, 141, 198 à 203, 120, 138. Maine (riv., MaineMaïzer (djebel), III, 236, 237, 243, et Madrid (traité de), et-Loire), I, 180, 31. suiv., 252, 272, 1, 316. 235, 368. — II, Majunga, III, 165, Mac'l - Carhaix, II, 374, 395, 427. — 342, 021, 634. 169, 171,174, 368. II, 59, 470 et suiv., 633. Maine (petite, riv. Makemo, III, 265. Maéstiicht, I, 210, 536, 539,540, 542, Loire - Infér.), I, Makhana, III, 128, 545. 324. 184, 235. — II. Malade, III, 178, Manche (côtesdcla), 341. Maki', III, 167. 186. I, 243 et suiv., 273, Maine (contrée), I, Maktar, III, 108. 394, 399. — II, Malou, III, 128. 5, 9, 17, 88, 89, Malabar (côte dc\, 108. Màlrag (oued), III, 279, 307, 309,313, II, 194, 197. 36. Manche (dép. de. la), 314, 334, 338,360, Maladetta (massif Magasins généI, 368, 370, 403, 370. — II, 24, 27, de la), I, 122, 139. 410,418,424,426, raux, II, 467. 36, 54,09, 81, 100, Malain (signal de), Magenla, 1, 350. 429.436, 452,453, 108, 111, 125, 127, I, 80, 130. — II, Maghraoun, III, 12. 457,477, 498,500, 129, 141, 143,144, 369. Maghreb, III, 00. 527,530, 543,540. 163,214, 223,260, Malaooa (plante), Maglireb-el-Ouosth, — II, 12, 14, 19, 535, 619, 635. III, 308. 23, 24, 26, 48, 57. III, 10. Maine-et-Loire (dép. Malaueène, II, 652. 71, 73, 81, 84, 91, Magland, II, 37. de), I, 368, 370, Malaunay (et tunnel Maguac-Laval, II, 93, 101, 127, 129, 410,417, 426,436, de), II, 357, 358. 664. 131, 137, 141, 144, 452,453,457, 477, Maléchites (peuple), Magnai (forêt de), 166,173, 175, 180, 498, 500, 527.530, III, 277. 199. 225,249, 253, I, 106. 536,543.— II, 19, MalcsherbeSjII, 374, Jlagny, H, 357, 639. 289,500,501, 502, 26, 51, 57, 71, 74, 377, 662. Magoura, III, 40. 540, 635,670, 678. 81, 89, 93, 100, Malestroit, H, 033. — III, 381, 383, Magra (forl), 1,158. 129, 131, 133, 134, Malgaches ou Am386, 387. Maguelonne, I, 300, 141, 172, 199, 222, banilanitra (peuMandé (peuple), III, 392. — II, 583. 225, 249, 253,253, ple), III, 107, 168, 133, 140. Maguelonne (étang 500.502,621, 634, 169, 170, 177. Mandingfmonts du), de). I, 231, 263. 670,' 678. — III, Malgoirès, II, 39. III, 126 127, 130, Mahabouda (mont.), 381, 383, 386. Malgue (fort de la), 133. III, 27. Maine (bassin houilI, 265, 343, 393. Mandinques (peuMahafaly, III, 166. ler du), II, 204, Malicorne, II, 635. ple), III, 133. Mahaiamba (riv.), 211. Malines, II, 190. Mandubii (peuple), 111,166. Maine et Perche (anMallicolo (ile), III, I, 294. Maliafana (tribunal, cien gouverne255. Manganèse, II, 191. Algérie), III, 64. ment), I, 336. Malmaison (la, bat.), — III, 93, 251. Maharès (pointe de), Maine (collines du), I, 352. Mangareva (ile), III, III, 14. I, 90, 136, 172, Malmata (monts), 265. Mahalsina, III, 175. 181, 185, 277,278. III, 23. Mangeurs de CariMaliault (baie), III, 279, — II, 117, Malmont (forêt de), 309. bou (peuple), 111, 635. I, 148. 278. Mahé, III, 3, 187, Maintenon, I, 198. Malons, II, 190. Mang-hao, 111, 225. 193, 194, 195, 19S, — II, 358, 359, Malpas (tunnel de), Mangoka (riv.), IU, 199, 251, 368. 543, 662. II 337. 166, 36S. llahel Balével (riv.), Maïo-iti, III, 257. Malplaquet, I, 321. Mangoro (riv.), III, III, 123, 130. Maire (voir aussi — II, 546. 166. MalielDanével(riv.), Communes et AdMaltais (peuple), III, 130. Manguier, III, 158, ministration comIII, 54, 55, 59. 326. Mahi (riv.); III, 193. munale, I, 342, 91, 99, 113, 116. Maliiui (île), III, Manicamp ( canal 354, 445, 550. — Malzéville, II, 332. 264. de), II, 322, 325. II, 512. — 111, 60. Malzieu, II, 666. Manicamp, II, 325. Maliipoa (île), III, Maire (ile), I, 265. Mamelles (les Deux), 258. Manioc, III, 149, Mail, H, 2, 30, 33, (montagnes, Gua158, 161,162, 167, Mahoéna, III, 259. 43, 47, 56. 57, 58, deloupe), III, 300. 170, 176. 184, 209, Mahonais (peuple), 59, 79, 591, 599, Mamelles (les, 250, 308,318, 337. III, 54, 80. 600, 048, 049,.656, îles, Guvane), III, Manitoha (riv.), III, Mahoùna (mont). 657.658, 659,665, 325. 277. 111,27, 73. 667. — 111, 80, Mamers, I, 180, 370, Manjuray (riv.), III, llahourv (riv. de), 113, 114, 140, 149, 421. — II, 267, 166, 368. 1II,32"7, 328, 330. 158,161,162, 167, 359, 620, 635, 682, Manosque, II, 211, Kahrédy (mont), III, 184, 209, 222, 250, Mammouth, I, 289. 376, 653. 256, 279.282, 308, Mana, III, 330, 339, Manosque (canal Hahsoulats (impôt), 337, 352, 353. 371. III. 109. d'irrig. de), II, 14. Maison - Dieu, II , Mana (riv.), 111,323, Haielie, II, 647. Manou-iiangi , III , 374. 327, 334, 337, 371. 265.
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Mans (le), I, 180, 327, 328,338, 313, 353, 370,421,453, 477,478,510, 548. — II, 173, 211, 237,241,267, 288, 342, 335,358, 359, 360,379, 418, 422, 019, 620,635, 682. Mansle, II, 659. Mansoura (m ont), III, 73. Mantaille, II, 569. Mantes, I, 192, 334, 371, 421, 4/7. — II, 357, 527, 639, 683. Manlhelan, II, 180. Mantois, II, 35. Manuel (pointe), III, 124. Manyanga, III, 152, 154, 155. Manzat, II, 665. Maoris (peuple), III, 161. Maoupiti (île), 111, 256, 258. Mapà, III, 332. Maquereaux, III, 92. Maquis (Corse), II, 85. Marabout, III, 53. Maracù (île), III, 332. Maragnon (île), III, 329, 331. Maraîcher, II, 65, 67. Marais Poitevin et Saintongeois (le, contrée), II, 33, 37, 38, 603, 614, 660. Marais (le, loc, Seine-et-Marne), II, 298, 528, 639. Marais (le), voir Roche - sur - Yon (la). Marais, II, I, 25, 71, 84, 123, 133. Maraisgàts, II, 84. Marais salants, I, 112, 257. — II, 181, 601, 660. — III, 210, 314. — Voir aussi Salines. Marans à la Rochelle (canal de), II, 339, 659. Marans, I, 482. -II, 422, 478, 602, 659. Maransin, II, 38. Marboré, I, 124, 139. Marbrées(ai guilles), I, 26. Marbres, II, 172, 173,174, 584,586, 591, 598,620,035, 642,647,651,654,
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
655, 667, 668. — III, 94. Marcadau, III, 372. Marcenais, II, 381. Marcenat, II, 665. Marchairia (col de), I, 62. Marchais, II, 297. Marchamp, II, 174. Marchand (île), III, 266. Marchaui, II, 647. Marche (contrée), I, 16, 106, 307, 309, 310, 317,330,332, 330,341,361,373. — II, 34, 40, 60, 85, 133, 138, 608, 664. Marche (Haute et Basse, ftouergue), II, 38, Marche poitevine , II, 37. Marche (monts de la), I, 102, 106, 107, 137, 182. — II, 664. Marche de Gothie, I, 308. Marche d'Anjou, II, 621, 623. Marche (la, loc, Seine-et-Marne), II, 178. Marchenoir, II, 661. Marches communes de Normandie, II, 35. Marches communes de Poitou et de Bretagne, I, 334, 341, 368. — II, 37. Marchés (voir Foires). Marchiennes, II, 642. Marciac, II, 656. Marcigny, II, 648. Marcillac, II, 656. Marcillat, II, 663. Marcillv, 1,191, 193. — II, 323, 643. Marcoing, II, 365, 642. Marcols, II, 187. Marcou(mont de), I, 100, 137. — II, 667. Marcq (riv.), I, 205. Mardyck (fort de\ I, 378. Alardvck (canal de), II, 332. Maré (ile), III, 247, 252. Maréchal ferrant, II, 296. Marcille (puy de), I, 105, 137. Marengo (Algérie), III, 75. Marengo (dép. de), I, 344. Marengo (Italie), I, 348. Marenne, II, 38. Murennes (et canal de), I, 170, 257, 373, 413, 482, — II, 148, 150, 478, 602,639,673. Mares (riv.), I, 164. Marestaing, 1, 335. Maret, III, 90. Mareuil (Dordognc), II, 657. Mareuil (Somme), II, 543. Mareuil (Vendée), I, 422. — II, 660. Mareuil (Cher), II, 222. Mareuil (Oise), II, 325. Marfée (la), II, 530. Margaux.U, 97, 382. Margeride (mont de la), I, 106, 137, 159, 172. — II, 665, 660. Marghrir (oued), III, 35. Mar g uer i 11 es, II, 667. Marhoum, III, 97. Maria (ile), III, 263. Mariagcs(voir aussi Nupti ali té), I, 408 et suiv. — 111, 59, 136, 307. Mariana, II, 587. Marianne (roches de la), III. 178. Marie-Galante, 111, 295, 296,297, 298, 302, 305,300,307, 310, 371. M a r i e n b o ur g, I, 318, 319, 349,357, 376, 377. Mai igny (Calvados), II, 175, Murieny (Manche) II, 633. Marigot (pointe du), III, 313. Marigot (baie du), III, 303. Marigots (cours d'eau temporaires au Sénégal et au Soudan), III, 128, 131, 154. Marin (vent), I, 272. Marin (Martinique), III, 316, 321. Marin (baie ou culde - sac du), III, 313. Marin (morne du), III, 314. Marine et des Colonies (Ministère de la), I, 443. Marine et marins, 1, 480, 481, 482, - II, 392 à 407, 468 à 483. — m 99,116,389. ' Marines, II, 639. Maringues, II, 66b. Maringouins (inariMarie (ou rivière de Vannes), I 186, - Il, 342. Marie (Aisne), II, 640. ' Maries (bassinhouiller de, Pas-de-Calais) II, 204, 205. Marie, II, 342 , 640. Marlieux, II, 372. Marlioz, II, 185. Marly (fort et forêt de), I, 86, 380. Marly- le - lloi, II, 639. Marmagne, II, 378. Marmande, I, 161 373, 417, 42b. II, 378, 381, 594, 657, 678. Marmande (la, riv.), I, 182, 233, Marmano (hois de), I, 57. Marnay, II, 646. Marne, I, 9, 59, 210. — H, 13, 53, 180. Marne (riv.), I, 84, 85, 86, 194, 195, 227.237.292, 293, 294,306,31:1,332, 308.-11,90,327, 330,365, 366,502, 524,527,528,529, 532, 533, 638,639, 644. Marne (dép. do la), I, 363, 369, 371, 4 10, 418,429,430, 436,445,452,453, 457,477,493,496, 498,500, 527,528. 536, 543. 546. II, 12, 19, 26, 29, 48 , 49, 51, 51, 55, 57, 68, 71, 73, 79, SI, 93, 96, 103, 105, 107,117,131, 137, 164,199,205, 225', 226, 244,249, 253,255, 273,274, 280.282.293, 294, 306, 307,500,501, 502,532, 644,670, 678. - III, 381, 383, 336. Marne (dép. de la Haute-), I, 363, 371,410, 418,432, 435,445,452,453, 457,459, 477,498, 50 0 , 5 27 , 536 , 544, 546.- Il, 19, 26, 29, 48, 57, 71, 73, 81, 93, 117, 131, 199,220, 223,223, 230, 249,253,289,
�TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
324,502, 531, 533, 644, 670, 681 , p. 679.-111,381, 3S3, 386, 387. Marne (canal latéral à la), II, 324, 641, 644. Marne (canal de la Haute-), II, 318, 324. Marne à l'Aisne (canal de la), II, 318, 330, 641, 644. Marne au Rhin (canal de la), I. 382. II, 318; 319, 327, 332,333, 644, 645. Marne à la Saône (canal de la), II, 318, 330. Marnotte (fontaine de), I, 194. Maroc (et Marocains), II, 436, 456, 46 0. III, 10, 11, 36, 44, 45, 48, 06, 93, 101, 106,120,121, 122. Maroé (baie), III, 257. Maroilles, II, 241. Marokaou, III, 205. Marolles-les-Braults, 11, 635. Marommc, II, 261, 538. Maroni (riv.), III, 323,326,327, 328, 334, 337, 371. Maronne (riv.), I, 167. II, 637. Maroquin, III, 95. Marouta, III, 265. Maroutèa, III, 265. Marquenterre, I, 87, 244. II, 35. Marquette, II, 219, 265, 331. Marquion, II, 363, 641. Marquise, II, 220, 642. Marquises ( iles ), III, 4, 260, 261, 202, 265, 267, 370. Mars (riv.), I, 160. Marsa (El-), III, 116. Musaille (plaine de la), I, 323. Harsal, I, 382, 383. Marsan, I, 338. — II, 38. Marsanne, II, 632. Marseillan, IL 99. Marsoillc,1,264,272. 275, 295, 296,327, 328,334,338. 356, 372,391, 399, 403, 409,412, 430,434, 437, 453,477,478, 432,492,496, 505, 510,512,539, 640, 541,542, 546,548. - Il, 103, 110, 146, 192,222,220, 229, 233,235,237, 238,239, 240,250, 274, 284, 285,286, 288.293,295, 299, 300, 303,306, 345, 369,370, 372,390, 392, 396,399, 400, 407,408,412.410, 418, 421,432,435, 472.481,503, 572, 573, 574, 575, 652, 673. — 111, 99 , 158, 239,310, 321. Marseille (baie de), 1, 264. Marseille (le Petit, Oise), II, 640. Marseille-lcs -Aubigny, II, 340, 341. Mars-la-Tour, II, 552. Marson, II, 644. Marsouins ( rivière des), III, 179. Martainville, 11,537. Marlel, II, 657. Martigné, II, 361. Martigny, II, 184. Martigues. I, 264, 482. ' II, 373, 481, 576, 652. Martigues(canalde), I, 264. Martin (cap), I, 268. Martinet(le), II, 375. Martinique (la), II, 43.', 437, 441, 442, 478III, 2, 6, 7, 8, 9, 294, 295, 296, 297, 29!,, 299, 310,313,315,316, 318, 319,321,323, 325, 341,343,347, 348, 349,350,353, 354,356,358,300, 371. Martray (fort du), I, 399. Martyre (la), II, 124. Marvejols, I, 166, 372, 417. II, 587, 666, 678. Mary (puy), I, 103, 137. Mas (le, Aveyron), II, 173. Mas-Cabardès (le, Aude), II, 667. Mas-d'Agenais (le, Lot-et- Garonne), II, 657. Mas-d'Azil (le, Ariège), I, 122.- II, 655. Masa de Oi'o(ile), I, 262. Mascara, III, 23, 27, 44, 50, 01, 66, 67, 85, 86, 89, 95, 97, 101, 365. Mascareignes (iles), III, 177, 180, 183, 186,187. Masnièrcs, II, 293, 305. Masoala (cap), III, 165. Massabi, III, 152, 153. Massacre (ile), III, 285. Massât, II, 655. Massav, II, 179. Masse"(ile), III, 266. Massegros (le), II, 666. Masseube, II, 656. Massevaux, I, 357, 386. II, 221. 260, 646. III, 373. Massiàc, II, 665. Massif central, I, 4, 6,7, 14,15,16, 17, 19, 20, 101, 102, 103 et suiv., 109, 110, 111, 137,138, 159,161, 104,172, 182,272,275, 276, 277, 278, 285,420, 427, 428, 436. — II, 49, 51, 53, 58, 60, 87, 111, 1 14, 118, 119,132,135, 138,163, 172, 173, 206 à 210, 223, 274,304,307, 341, 356,370. 560, 579, 000, 656,664, 665. Massilia (Marseille), 1, 295. Massy, II, 354. Mat (rivière du), 111, 179, 180. Malacong (île), III, 125. Matam. III, 127, 138. Matelas, III, 216. Matellcs (les), II, 667. Malésine, II, 37. Matha, II, 659. Malifou (cap), III, 12. Matignon, II, 632. Matmata (mont des, voir Ouarnsenis). Matouba, III, 300. Matour, II, 648. Malto (mont), I, 39. Mattois, II, 36. Maubermé (pic de), I, 121, 138. Maubeuge, 1, 375, 377, 378, 478. — II, 173, 212, 219, 229, 230,231,302, 364, 548,642, 680. Maubourguet, II, 655. Mauchamps, II, 135, 137. Maudit (mont), 1,26, 27, 31. Mauges, II, 36. Mauguio, II, 667. Mauguio (étang de),
4S9
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I, 231, 263. II, 335. Maulde, II, 364. Mauldre (riv.l, I, 197. II, 639. Mauléon,!, 170,373, 420, 525. II, 383,599, 559,079, p. 681. Mauléon - Baroussc, II, 655. Mauléon (gave de), II, 338, 599. Maumusson (pertuis de), I, 257. Maupas (tue de), I, 139. Maupertuis, voir Cardinerle (La). Maupuy (mont), I, 107, 137. Maure, II, 633. Maure (col de), I, 53. III, 372. Maures (peuple, voir aussi Berbères), II, 42, 53, 133, 140, 141. Maures (monts des), I, 4, 17, 55, 134, 157, 266, 276,392. — 11,39, 118, 211, 572, 653. Mauriac, 1, 373,413. — II, 356, 004,665, 673. Maurice (île), voir aussi France (Ile de), III, 117, 173, 176, 181, 187. Maurienue, 1,22,41, 43, 154, 327, 328, 349, 390.— II, 37, 210,371, 565, 507. Maurin (col de), I, 38. Mauritanie Séti Tienne (Sétif), III, 43. Mauritanie Césarienne (Clierchell), III, 43, 68, 69. Mauritanie Tangitane (Tanger), III, 43. Mauron, II, 633. Maurs, 11, 665. Mauvezin, II, 655. Mauzé, II, 660. Mavégani, III, 160. May, II, 177. Maya (col de), I, 128 139. Mavcùce, 1,218, 297, 298, 321, 3 27. Mayenne (riv.), I, 180, 181,220, 233, 368. II, 330, 342, 020,021, 634, 635. Mayenne , I, 181, 370,418.- 11, 13, 267, 360,620, 035, 681, 679.
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�460
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
plaine et région de la), I, 14, 100, 141,156,137, 158, 232, 233, 260 et suiv., 272 , 274, 284, 374, 392,398. — 11,31. 107,112, 145,480, 481, 482, 483, —III, 10,33, 48, 106, 384. Méditerranée (dép. de la), I, 345. Medjana, III, 19, 22, 26, 46, 97. Mcdjba (impôt), 111, 109. Medjerda (plaine de la), 111,15,114. Medjerda (massif de la), III, 27. Medjerda (riv.), III, 21, 30, 38,43,366. Médoc, I, 159, 168. — Il, 33, 38, 97, 126, 350, 591. Médoc (Compagnie des chemins de fer du), II, 382, 383. Médoc (fort), I, 393. — Il, 592. Mée, II, 36. Mées (les), II, 653. Mégalithiques (monuments), I, 290. — II, 615, 627, 628. Megève (col de), I, 44. Megève (val de), II, Melah '36. Melah (ouâd), III, Ménerville, III 70 97, 365. Ménez (monts du) I, 91, 92, 136. Menhirs, voir Mégalithiques (monuments). Ménigoutte, II, 660. Menin, I, 346, 376 — II, 331, 364. Mennetou-sur-Cher H, 661. Ménoura (riv.), III 328. Mens, II, 569, 651 Menthe, III, 81. Menton, I, 268, 278, 374. — II, 370, 373,483,578,631, 654. Menzel, III, 113. Mer, II, 176, 661. Mer de Glace, I, 27, 28. Méralava (ile de), 111, 255. Mcrcantour (col de), I, 132. Mercerie I, 431. — II, 282, 442, 519. — III, 322. Mcrcœur (duché de), 11, 607. Mcrcœur, II, 665. Mercœur (puy de), I, 105, 137. Mercoire (forêt de), I, 106, 137, 179. — II, 1 18, 666. Mercure, III, 93, 141. Mercure (mont), I, 112, 138. Merdanson (riv.), I, 158. Merderet (riv.), I, 200. — II, 330. Merdrignac, II, 633. Mère (riv., Nièvre), I, 179. Mère (riv., Vendée), I, 171. Mère (ile de la), III, 325. Mère - et - l'Enfant (mont de la), III, 217. Méréville, II, 639. Meriuaghen, III, i 38. Mérindol, II, 572. Merlerault (le), II, 124, 636. Mérossefriv.), 1,153. Merrey, II, 367. Mers-el-Kéhir (ville et rade de), III, 12, 43, 67, 92,99, Mersen (traite de), I, 303. Méru, II. 282, 289, 529, 640. Mervéde (bras delà Meuse), I, 211.
t0°-
Mayenne (dép. de la), I, 368, 370, 410,418, 436,452, 453,457, 477,498, 500.527, 536,513. — II, 10, 13, 19, 24, 26, «8, 51, 57, 71, 73, 127, 129, 131,133, 172, 199.225, 219,253, 262| 500,501,502, 620, 635, 670,681, p. 679.— 111, 381, 383, 386. Mayet (Sarthe), II, 635. ' Mayet- de-Montagne (le, Allier), II, 663. Mayo-Balléo (riv.), i3i. Mayo Dhariko (riv.), III, 130. Mayotte, III, 4, 8, 159 et suiv., 343, 348, 349,358,360, 367, 368. Mayoumba (baie de), III, 153. Mayt (col de), I, 35. Mazafràn (oued), III, 35. Mazaraet, II, 274, 588, 668, 684. Mazenay, II, 213. Mazières-en-Gàtine, II, 660. Mazis, III, 93. Mazulipatam, III, 3, 193, 194, 197. Mbé, III, 156. M'bidjera, 111, 138. Mchounèche, III, 44. Mé-Arembo (mont), III, 244. Meaux, I, 194, 327, 328, 334,371,421, 546, 548. — II, 229, 240, 242, 325, 365.528, 639, 683. Meaux à Chalifert (canal de), 11,325. Méchémiche (El-, col), III, H. Mécheria, III, 40. Mécid (mont), III, 27. Médêa, III, 41, 50, 61, 64, 65, 68, 71, 86, 89, 94, 365. Médécourbe (pic de), I, 121. Medersa (écoles), III, 65. Mcdicamenis , II, 251, 4415 (voir aussi Industries chimiques). Médina ( plateaux de), III, 20. Médine, III, 4, 128, 134, 139, 142. Mediomatrici (peuple), I, 293. Méditerranée (côtes,
m,
37.
Mégris (mont), III,
26.
Méhadia, III , 14, 108,111, 114,116. Mehaigne (riv.), I, 213, 238. Méharis, III, 90, 115. Mehétia, III, 256, 257. Meh un - sur - Yèvre, II, 213, 292, 662. Meije (mont), I, 49, 133. Meilhan, II, 657. Meillerie, III, 384. Meinga (pointe de), I, 250. Mciringen, I, 219. Meisentbal, II, 293. Méja (la, pic), I, 39. Mejean (causso), 1, 109, 138. Mekerra ou Si g (riv.), III, 34, 67. Mekki (ràs-el-), III, 13. Mé-kong (riv. et bassin du), III, 201, 202, 203 et suiv., 213, 217, 223, 369. Mekter (mont), III, 28.
(ouâd el-), 35. Melah (ouàd), III, 35. Melah (ràs-el-), III, 14. Melah (cap cl-), III, 14, 39. Melah (sebkha-el-), m, 14. Melah -Mta-elGraara, III, 39. Mélanésie, 111. 240, 252, 253,255. Mélantois, II, 35. Mélasse, III, 290, 322, 350, 351. Melbourne, III. 251. Mcldi (peuple), I, 291. Mèle-sur-Sarthe(Ie), II, 636. Mélèze, 1,68.-11, 14, 31, 114, 116. Melisey, II, 646. Mel/c{terre),Ul, 53, 110. Mellacorée (riv.) , III, 123, 125, 129, 134,135, 143. Mellakou, III, 58. Melle (cap délie), I, 268. • Melle, I, 171, 373, 422. — II, 380, 602, 660, 084. Mellègue ou Mellâg (riv.), III, 36, 33. Melogno (col di), I, 40. Melons, II, 65. — III, 81, 184, 209. Mel-nbir (choit). III, 30, 31, 37, 38. Melun, I, 191, 334, 371,421,457, 530. 546. — II, 125, 289,369, 528,639, 683. Melunais, II, 35. Mé-Maoya (mont), III, 244. Mémontais, II, 37. Menapii (peuple), I, 293. Menasscb-Kiss (collines), III, II. Menât, II, 665. Mendaur (mont), I, 123, 139. Mende, I, 166, 285, 327, 328, 334, 372, 417, 427,516, 548. — II, 274, 384, 579,587,666, 678. Mende (causse de), I, 109. Mené, I, 201. Mené-Bré (mont), I, 91, 136. Méné-Hom, I, 92. Méné - Kerque, I, 92.
m,
�TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
Jlerville, II, 265, 643. yéry - sur - Seine , II, 323, 532, 643. Jlcrzoudnâ (oued).. III, 36. lleslay, II, 635. v[esnil-Simon(Eure' et-Loir), II, 544. Jlesnil-sur-l'Estrée (Eure), II, 298, 359, 360. Jlesnil-llaugcr (Calvados), II, 359, 360. llesqucr, I, 255. — II, 477. Messageries fluviales, 'III, 215, 238. Messageries maritimes, I, 265. — II, 406. 407, 576. _ III,' 142, 161, 170, 187,212,239, 251, 262. Messaoud (oued), III, 120. Messei, II, 636. Messein, II, 319, 328, 332. Messempré, II, 368. Messerghin, III, 85. Messin (pays), I, 319, 337, 301. — II, 36. Mesures (voir Poids et mesures). Mcsvres, II, 648. Métaux et Métallurgie, I, 429. — II, 189 et suiv., 321,433,447,568. - III, 212, 223. 239 , 243. Metcha (partie de douar), 111,61. Méteil, II, 30, 33, 34, 48, 54, 50, 37. 637, 639,641, 043, 645,646,647, 649, 655, 659,660,661, 662, 666. Méthanis, II, 211. Métidja (plaine de la),III, 15, 22, 25, 27, 35, 43, 45, 69. 70, 75, 80, 83, 86, 90. Metlili, III, 71. Mètre (voir Poids et mesures). Mettray, II, 019. Metz, I, 224, 293, 297, 299 , 315 , 327 à 331, 334, 337, 338, 351, 353,358, 361, 362, 382,383, 385,397,419, 443, 547. — II, 299, 367,368, 550,081, p. 679. Metz et Trois-Évêchés, I, 337. Mcu (riv.), I 185, 235. _ II, 342. Meubles, II, 288, 289, 519. — III, 186, 188, 238. Meudon, II, 170,177, 231, 513, 527. Meudou (bois de), I, 86. Meulan, I, 334. — II, 177, 357, 639. Meulière (pierre), I, 1 1.- 11, 176, 528, 615,039, 648,657, 660. Meunerie (et Minoterie), II, 220,239, 240,589, 593, 595, 637,640,640, 601. — III, 95. Meung - sur - Loire, II, 238, 296, 061. Meurad (oued), III, 75. Meursault, II, 95. Meurthe (riv.), I, 224, 239,308,383, 385. — II, 328, 365, 552, 553,645, 646. Meurthe (dép. de la), I, 354, 355, 357, 300,371,418. — 11,28,223,551, 681, p. 679. Meurthe-et-Moselle (dép. de), I, 278, 354, 357, 368,371, 403,418,426, 430, 435, 452,453, 457, 477 508.514,527, 544. — II, 19, 26, 48, 57, 63, 71, 73, 81, 93, 96, 105, 131, 141,164,181, 196, 199,213,217, 220, 225, 220, 249, 253,289, 291, 293, 294, 307,319, 500, 501,502,552,545, 670, 6S1. p. 679. — III, 381, 383, 386, 387. Meuse (riv. et vallée delà), 1, 141, 209, 211,275, 303, 375, 377, 380. 383. — II, 29, 164, 226, 289, 327,328,332, 365, 366, 367, 532, 533, 644, 645. Meuse (dép. de la), I, 368, 371, 418, 432, 435,452,453, 457, 477,527, 544. — Il, 19, 26, 48, 49, 55, 57, 71, 73, 81, 93, 131, 180, 199,220,223, 225, 242,249,253, 289, 294,500,502,551, 645, 670, 681, p. 679. — III, 381, 383, 386. Meuse-Inférieure (dép. de la), I, 344. Meusnes, II, 177. Meximicux, II, 649. Mexique, II, 434, 437,461, 463, 467, 478. Meygal (mont), I, 97, 137.- 11,666. Mevmac, II, 209, 378, 665. Meymac (signal de), I, 107. — III, 372. Meyne (riv.), I, 155. Meyronne, 1,167. — II, 336. Meyruis, II, 666. Mcyssac, II, 665. Meyzieu, II, 651. Mèze, II, 667. Mézel, II, 653. Mézenc (mont), I, 96, 137.- 11, 133. 666. Mézidon, II, 339 , 636. Mézières (Ardennes), I, 210, 371, 380,412, 427,478, 528. — II, 366, 367, 532, 644, 672, Mézières (Hante Vienne), i), 664. Mézières-en-Brenne (Indre), II, 221, 289, 663. Mézin, II, 594, 657. Mézos, II, 383. Mézy, II, 367, 594. M'Fans (peuple), III, 157. Mgila, III, 32. Mia (oued), III, 30. Miage (Dôme et glacier de), I, 26, 28. Miamis ( peuple ) , III, 279. Mica et Micaschistes, 1,4.-11,172. Mi c hi 11 i makinak, III, 279. Micmacs (peuple), III, 277. Midi (canal du), II, 14, 337, 338, 381, 584,588,589,667, 668, voir aussi Languedoc (canal du). Midi (aiguille du. Savoie), I, 27, 28. Midi de Bigorre (pic du), I, 127, 139. — II, 655. Midi d'Ossau ( pic du), I, 127, 139. — II, 188, 658. Midi ( compagnie des chemins de fer du), H, 347, 349, 330.351,352, 353, 381 et suiv., 387. Midou (riv.), I, 109, 233. — II, 655. Midouze (riv.), I,
461
169, 233. — II, 333, 058. Miel[\oir Abeilles). Miélan, II, 656. Mignaloux, II, 378. Mignon (riv.), I, 172. — II, 339. Mijoux (val de), II, 37. Mil, III, 140, 158. Mila, III, 73, 365. Milanais, I, 323. Miliana (oued), III 38. Miliana, I, 537. — III, 44, 50, 04, 65, 68,70, 90,94,305. Millas, II, 655. Millau, I, 165, 369, 373, 412, 428. — II, 209, 238, 284, 3S3, 594.056,673. Millet, II, 43, 59. — III, 114, 167. Millevaches, I, 274. — II, 665. Millevaches(plateau des), I, 107, 137. — II, 065. Milly, II, 639. Milo (riv.), III, 130. Milonia (cap.), III, 12. Mimizan, II, 658. Mimizan (canal de), I, 231. Mina (oued), III, 23, 34, 67, 365. Mina (canal de), III, 75. Mindiu (forêt), I, 256, 394. Mindin (fort), I, 399. Mine (comptoir de la, Guinée), III, 145. Mine ( pic de la, Hautes-Pyrénées), 1, 123, 139, 391. Minervois, II, 39, 667, 668. Mines (service des), I, 429, 451, 452, 453, 550, — II, 170, 189,190, 191, 209,211,212, 218, 305, 551,558, 568. — III, 92 et suiv., 106, 115, 321. Mines (arrondissements du service des), I, 452. Minh - buùng , III, 206. Miniac, II, 360. Ministères, I, 441 et suiv., 550. — III, 220. Minoteries, voir Meunerie. Minou (pointe du), I, 252. — II, 392. Minow (iles)', III, 164, 165.
�462
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
mont (Isère), II. Montagnes (rt 651. I, 424, "453 Monètier-de -Brian,-H, *, us, ilo; çon iHtes-Alpes), 118, 119. ' II, 652. Montagney, II 373. Monfaucon (HauteMontagrier, II, 657' Loire), II, 666. Montaigu (Tarn-ell Monflanquin, 11,657. Garonne), II, 636. Monges (peuple), Montaigu (Vendée) III, 372. I, 356, 365. — if Mongtzé, III, 239. 603, 600. ' Monistrol-surMontaigut (Puy-deLoire, II, 231, 666. Dôme), II, 665. Mon-kaï, III, 234. Montalieu, II, 373, Monkoto, III, 265. Montaner, II, 658] Monnaies, I, 459, Montanerés, II, 38, 513. — II, 309, Montargis, I, 197 408,409, 410,412, 334, 373, 417. 448. — III, 116, II, 145, 238, 329, 212, 216, 389. 330,371, 374, 377 Mono (riv.), III, 14S. 016, 617,662, 678. Monopoles, I, 510 Montarnu (grand, etsuiv. — III, 109. mont), I, 82. Monpont, II, 057. Moutarto d'Aran, I 122. Monrepas, I, 126. Mons, I, 205, 321. Montastruc, II, 66S. — II, 362. Montataire, II, 192 Mons - en - Pévèle , 220, 529, 640. I, 308. — II, 546, Montauban (Tarn549. et- Garonne), I, Monsant, I, 121. 165, 285,327,328, Monsech, I, 126. 337, 338,356,373, Monségur, II, 658. 417,422,424,539, Monsempron, 11.378. 540 , 548, 549. Monseny, 1,121,123. II, 67, 101, 240, Monserrat, I, 121. 336,355,379,381, Monsols, II, 649. 383, 418,595,033, Monsonio (fort), III, 656, 684. 281. Montauban (Ille-eiMont (col du), I, 32. Vilaine), II, 613. Montagnac, II, 37, Monlaud (foret de), 667. I, 100. Montbard, II, 356, Montagnais de l'est (peuple), III, 277. 648. Montbarrey, II, 647. Montagnais de Mont-Bart (fort), I, l'ouest (peuple), III, 278. 386. Montbazens, II, 636. Montagne (contrée, Montbazillac, 11,98. Bourgogne), I, 80, Monlbazin, II, 384, 334.- 11,37, 554, 385. 555. Montbazon, II, 661. Montagne (contrée, Monlbéliard, I, 151, Bourbonnais), II, 344, 349, 356,362, 40. 371,387, 388, 109, Montagne (pays de 414, 537, 549. la, Franche-ComII, 261, 285, 335, té), I, 59. — II, 369, 559, 647,675. 558. Montbenoit, II, 647. Montagne (la, LorMontbernage, II, raine), I, 73. 244. Montagne d'argent, Mont Blanc, voir III, 336. Blanc (mont). Montagne noire (la, Mont-Blanc, voir Cévennes), I. 100, Blanc (départ, du 137, 274, 276. — Mont-). II, 337, 667, 668. Montbozon, II, 646. Montagne magnétiMonthrison, I, 179, que (la), III, 323. 350, 366, 372, 416, Montagnes noires 528, 537. — H, (Bretagne), I, 91, 283, 344, 374, 606, 92, 136, 186, 273. 650, 677. — II, 632, 633. Montbron, II, 659. Montagnes (les, conMontbrun-les-Bains, trée, Béarn), II, II, 185. 38.
Moheli (île), III, 160. Minquiers* (plateau Motion, I, 335. des), I, 240. Moidrev, II, 354, Minuta (pointe), I, 360. 56. Moine (riv.), I, 184, Miquelon (îles, gran235. — H, 625. de et petite), III, Moirans (Isère), II, 3, 7, 8, 285 et 373. suiv., 292, 322, Moirans (Jurai, II, 341,343, 348,352, 647. 353, 356,358, 370. Mois (peuple), III, Miquelon (anse et 203, 205,206, 207, cap), III, 286. Miquelon-Langlade, 212, 217, 220,229. Moisdon, 11, 634. III, 287, 370. Moissac, I, 161, 105, Miradoux, II, 633. 343, 356, 373, 422. Miramas, H, 191, — II, 179, 240, 373. Miranibeau, II, 659. 381,422, 595,636, 684. Miraude (Gers), I, Sloila, II, 654. 168, 373, 415. — II, 383, 595, 656, Mokia-el-Hadid, III, 92. 676. Miraude (étang de, Môle (mont), I, 44, 133. ile Miquelon), III, Molène (ile). I, 192, 286. Mirantin (mont de), 252. — II, 391. I, 41, 133. Molières (Savoie), IL 335. Mirebalais, II, 37. Mirebeau (CôteMolières (Tarn-etd'Or), II, 648. Garnnne), II, 656. Mirebeau (Vienne), Moligt, II, 187. II, 660. Molliens-Vidame, II, 641. Mirecourt, I, 222, 334, 371, 423. — Molsbeim, II, 231. Momignies (BelgiII, 281, 289, 299, 367,368,532,645, que), 1, 363. 685. Monaco, I, 268, 295, Mir-ed-Djebel, III, 349, 358. — II, 370, 483, 630. 28. Monastier (le, LoMirepoix, I, 327, zère), II, 384. 328. — II, 597, 655. Monastier (le, HteMirik (ca| ), III, 124. Loire), II, 666. Missiouin. III, 11. Monastir, III, 14, Mississipi (riv. et 111, 114,116, 366. bassin du), III, 2, Moncel, II, 368,369. 3, 280. 282. Monclar (Tarn-etMistral, I, 260, 272, Garonno), II, 656. 284. Monclar (Lot-et-GaMi-Voie, II, 627. ronne), II, 657. Mixe, II 38. Moncontour (CôtcsHiyâ (oued), III, 37, du-Nord), II, 632. 119. Monconlour (VienMizon ( le lieutene), I, 316. — II, nant), III, 152. 380, 615, 661. Mléta (plaine de), Moncoustanl (ArièIII, 23. ge), II, 190. Mo (peuple), III, Moncoutant (Deux133. Sèvres), II, 660. Mocta-Douz, III, 58. Mondarain, I 128, Modane, I, 34. — II, 139. 371,373,567,650. Mondoubleau, 11, — III, 372. 125, 661. Modane à BardonMondovi (Italie), I, nècbe (tunnel de), 24, 41, 56. II, 343, 371. Mondovi (Algérie), Mode (riv.), 1, 155. III, 72, 86. Moder (riv.), 1, 222, Mondret, I, 161. 239. Monédières (chaîne Modes (voir Lingedes), I, 107, 137, rie). — II, 40, 665. Moè'res, 11, 35. Monein, II, 659. Mogador, 111, 44. Monestiès ( Tarn ), Mognac, II, 38. II, 668. Mogod(mont),111,32. Monestier- de-CIer-
�TABLE ALPHABÉTIQUE BES MATIÈRES.
ilontcalm, III, 284. Montcalm (pic. de), I, 121,138. —III, 372. Montravrcl, II, 135. Montceau-Ies-Mincs, II, 207, 319, 537, 648, 082. Montcenis, II, 648. Jlontchanin, II, 207, 290,374. 557. Montcuq, II, 656, Mont- Dauphin , I, 391, 398. — II, 570. Mout-de-Marsan, I, 169,334,373,410. — II, 337, 338, 383, 418,506,658, 677. Montdidier, I, 203, 312,334, 370,422. — II, 282, 364. 542, 641, 684. Mont Dol, voir Dol (mont). Mont Dôme , voir Dôme (mont). Mont d'Or, voir Or (mont d'). Mont - Dore ( voir aussi Dore, mont.) I, 14. — II, 104, 186, 607, 665. Montebello, I, 348. Montebourg, II, 300, 636. Monte-Carlo, I, 20S. — Il, 630. Montech, II, 656. Montélimar, I, 155, 372, 414. — II, 145,186,211, 250, 370,372,569, 652, 675. Montenbœuf, II, 659. Montendre, II, 659. Montenoison (vallée de), II, 40. Montcnotte, I, 347. Montenotte (dép. de), I, 345. Montereau- fautYonne, I, 85, 191, 197, 347. — II, 180,229,282, 290, 291,326, 367, 309, 528, 639. Monterolier, II, 359. Montesquieu - Yol vestre, II, 668. Montesquiou, II, 656. Montet- aux-Moincs (le), II, 663. Montets (col des), I, 23, 25, 26, 132. Montfaucon (fort de, Doubs), I, 388. Montfaucon (Meuse), I, 84. - II, 551, 645. Montraucon (Maineet-Loire), II, 634. Monlferrat (hauteurs du), I, 23, 55, 56, 134. Montfort (Sarthe), II, 635, Monfort (Ille-ct-Vilaine),I, 185, 370, 415. — II, 626, 633, 676. Montfort (Landes), II, 658. Montfort (Simon de), II, 579. Montfort - l'Amaury (Seine-et-Oiso), 1, 334. — II, 639. Montfort-sur-Risle (Eure), II, 637. Monlgioie (mont), I, 40, 132. Monlgiscard, II, 668. Montgraud (pic), I, 100. Montguyon, II, 059. Monthcrmé, II, 220, 644. Monthois, II, 644. Monthré (fort), I,
383.
463
Monthureux - sur Saône, II, C45. Montiérender , II , 124, 644. Montiers-sur-Saulx , II, 645. Montiguac (Charente), I, 170. - II. 338. Montignac (Dordogne), II, 637. Montigné, II, 022. Montigny - le - Roi, II, 644. Montigny-sur-Àube, II, 648. Montigny-sur-Caune, II, 125. Montivilliers , Il , 240, 358, 538,637. Montjoie, II, 171. Montjoie (val), 1,25, 26. Moutlhéry, I, 307, 313. — II, 524, 528. Montlieu, II, 659. Montlignon, I, 380. Montlouis, I, 159, 392. - II, 585, 655. Montluçon, l, 182, 373, 411,428,430. — II, 221, 293, 294, 341, 377, 378, 611, 603, 671. Montluel, II, 649. Montmarault, II, 663. Montmartin - sur mer, II, 636. Montmédv, I, 213, 318,371, 380, 382, 383, 418. — II, 300, 308,551, 645, 681, p. 679.
Montmélian (Gironde), I, 259. Montmélian (Savoie), I, 43, 389. — Il, 372, 567, 050, Montmirail (Marne), I, 85, 194, 347.— II, 177, 532, 644. Montmirail (Sarthe), II, 620, 635. Montmirail (Vaucluse), II, 186, Montmircv- le-Chàteau, II, 647. Montmoreau, 11,659. Montmorency , I , 307, 380, — II, 108, 177,303,524, 527, 639. Montmorency (forêt et montagne de), I, 86, 195. Montmorillon,1,183, 373, 423. — II, 377, 378, 615,661, 685. Montmorillonais, II, 37. Montmort, II, 644. Montoire (Loire-Inférieure), II, 211, 361. Montoire (l.oir-etChcr), I, 353. — II, 661. Monlois, II, 36. Montoncel (puy de). I, 108, 138, 179. Montoulieu (bassin houillerde), 11,209. Montpazier, II, 657. Montpellier, I, 158, 272,284,327,328, 329, 334, 337, 338, 372, 415,434,459, 477,478, 479,505, 527,530,539,540, 542, 514, 548. — II, 99, 105, 146, 163, 233,237,238, 250,270, 335,345, 371,375,384, 385, 412,418, 580,583, 667, 676. — III, 378. Montpellicr-lcYieux, I, 109. Montpensier (duché de), II, 007. Montpezat (Tarn-etGaronne), II, 650. Montpezat (Ardèche), II, 666. Montpont, II, 649. Montrachet, II, 95. Montravel (camp de), III, 248. Montréal (Gers), II, 655. Montréal (Aude), II, 667. Montréal (Canada), III, 272, 274, 275, 282, 284.
Montréal ( bataille de, Canada), III, 276. Montredon, II, 668. Montréjcau, I, 160. — II, 382, 383, 668. Montrésor, H, 619, 661. Montre!, II, 649. Montrcuil (Seine), II, 108, 177, 178, 237,289, 291, 527, 638, 683. Montreuil - Bellay (Maine - et-Loire)", II, 380, 634. Montreuil - sur - Mer Pas - de - Calais), , 203, 306, 311, 334, 370, 419. — 11, 364, 545 , 642, 680. Montreux (les deux), I, 386, 387. - li, 335, 366. Montrcvault, H, 364. Montrevel, II, 649. Montrichard, 11,001. Montrond (Loire), II, 344. Montrose, II, 97. Mont-Royal (voir Montréal). Mont - Saint - Jean, I, 205, Mont - Saint-Martin, II, 368, 359. Mont-Saint-Yincont, II, 648. Montsalvy, II, 665. Montsauche, II, 663. Montserrat, 111, 293, 297, 298, 299. Montsinerv (riv. de), III, 327. Mont-sur-Meurthe, II, 368. Monts-sur-Guesnes, II, 661. Montsurs, II, 635. Mont - Terrible, I, 65, 135. Mont-Terrible (dép. du), I, 3-14, 356, 363, 364. Mont - Tonnerre, 1, 72, 135. Mont-Tonnerre (dé),. du), I, 344. Mont-Vallier (pic du), I, 121, 138. Monuments publics, musées et théâtres. I, 544. — II, 300, 302. Mouville, II, 261. Mooi éa ( île), III, 256,257,260, 261, 262, 370. Mopoco (chute de l'Ogôoué), 111,154. Moquette, II, 275. Moralité, I, 432, 438.
�461
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. II, 121, 267, 359, 360, 540, 630,080, Mortagne (ruisseau de), I, 224, 239. Mortagne (forêt de, Vosges), II, 116. Mortagne - sur - Gironde (Gironde), I, 311, 479. Mortagne-sur-Sèvre, (Vendée), II, 660. Mortagne (fort de, Nord), I, 378, Mortain, I, 89, 201, 370, 418, — II, 117, 300, 541,030, 678. Mortainais, II, 35. Mortalité, I, 406 et suiv. — III, 59, 136, 307. Morteau (Doubs), II, 3 7 2, 647. Marteaux - Couli bœuf (Calvados), II, 636. Mortefontaine, II, 529. Mortemer, II, 534, 538. Mortrée, II, 636. Morts (cap aux), III, 236. Morue, I, 147, 149. — II, 150, 439. — III, 273, 282, 287, 288, 289,290, 311, 322,352, 384. Jlorvan, I, 4, 7, 12, 17, 19, 20, 81, 82, 136, 172, 173, 179, 187, 196,274.— Il, 37, 40, 85, 116, 119, 132, 135, 141, 611, 612, 647,648, 663. Moselle (riv. et vallée de la), I, 70, 222,224,227, 239, 281, 303,354,382, 383, 386. — II, 327, 328,332,365, 367, 582, 645. Moselle (coteaux de la), I, 73. — II, 29. Moselle (dép. de la), I, 354, 355, 357, 358, 366.419, 425, — 11,127, 131.199. 220,220,551, 681. Mosclotte (riv.), I, 222, 239. — 11, 645. Mossamoudou, III, 160, 367. Mossi, III, 140. Mossou(riv.), I, 158. Mostaganein, III, 12, 15, 43, 50, 65, 66, 67, 76, 80, 90, 96, 100. Mota (ile), III, 255. Mutane (ile), III, 206. Motou-ili (ile), III, 256, 258, 266. Motte (La, BassesAlpes), H, 653. Motte (la, Isère), II, 185. .Motte (aiguille de la Grande), I, 43, 133. Motte - Achard (la, Vendée), II, 660. Multe-Ueuvron (la). Voir Lamollc-Bouvron. Motte - Chalançon (la, Drome), II, 652. Motte-Saiut-Hérayc (la, Deux-Sèvres), II, 660. Mottc-Servolex (la, Savoie), II, 650. Mottes d'écorce à tan, II, 120. Motteville, II, 358, 359. Mou (montagne et région de), III, 245, 250. Moucha (îles), III, 190. Mouchamouli, III, 159, 367. Mouchàr (djebel), III, 32. Mouchard, 11, 372. Mouche (fort de la), I, 3S6. Moucherollc (Grande), I, 51, 134. Moudgcbeur (Bergerie de; Algérie), I, 459. Mouga (riv.), I, 34S. Mouga (col de la), i, 116, 398. Mouia (djebel), III, 27. Mouïat-Sultane(seuil de), III, 30. Mouïdir(plateau de), III, 119, 398. Mouila (Oued), III, 33. Moui't, III, 138. Moule (le), III, 301, 308, 309, 371. Moules (ile aux), III, 285. Moules, 1, 257. — II, 147, 150, 601. — III, 289. Moulin-Blanc.I, 512. Moulin-d'Oll, I, 166. — II, 330. Mouliucaux (les), II, 179. Moulins (Allier), I, 110,179, 328, 330, 337,338, 373,411, 457, 547, 548. — II, 371, 374, 378, 611, 663, 671. Moulins (Nord), II, 219. Moulins-à-Vent (Maçonnais), Il 96. Moulins-la-Marche (Orne), II, 637. Moulins - Engilbert (Nièvre), II, 612, 663. Moulouïa (Oued) 111, 33, 48. Mouni (riv.), voir aussi Danger, riv III, 153. Mounier (mont), I 40, 132. Mour (djebel-el), 111,15 ' Mourdjado (monl), III, 67. Mourom, III, 159 367. Mouron, II, 325. Mourouroa, III, 265. Mourre-de-Chauiei', I, 54, 134. Mouseron,l,346,396. — Il, 361. Moussais, H, 615. Moussières (les), II. 243. Moussons, III, 166, 167, 227. Moussoux (mont), I, 109. Moustier (le, Dordogne), l, 2S9. Moustiers - Sainte Marie (BassesAlpes) II, 653. Moustiques, III, 216. Moutarde, II, 251. Moulhe, 11, 647. Mouthouraet, 11,668. Moutiers (Savoie) I, 154, 328,372,421, 546,548.-11,355, 567,650, 682. Moutiers-les -Mauxfaits (les, Vendée), II, 660. Mouton, II, 97. Moutons, 111,28.29, 30,33,34,121,131, 135 et suiv., 214, 270, 525,531,542, 546,568, 580,591, 607,611,013,613, 616, 630, 637, 639 et suiv.,644, 64*, 651, 652,053,655, 656, 057, 660 et suiv., 668 — III, 88, 89, 104, 113, 115. 141, 170,250, 321, 382. Moutte (cap de la), 1, 266. Mous, II, 383. Mouy, II, 272, 284, 288, 529, 640. Mouzaïa (et col du), III, 25, 93, 365. Mouzon (riv.), 1,211, 238.
Moral, I, 63, 220. Morat (lac de), I, 220, 238. Morbihan,!, 90, 25b, 296, 368. Morbihan (dép. du), I, 368, 370, 403, 410,419, 430,452, 453,457,459,477, 498,500,513, 527, 530, 536, 543, 516. - II, 19, 24, 26, 54, 57, 71, 73, 81, 84, 93, 100, 131, 132,145,150,199, 225, 249,253, 49S, 502, 627,633, 670, 681, p. 679. — III, 381, 383, 3Sti. Morcens, II, 383. Mordelles,Il, 633. Murée, II, 661. Morestel, II, 651. Moret, I, 197. — II, 311, 371, 639. Moreuil, 11,327, 543, 641. Morez, H, 285, 560, 647. Morfil(iIcà),HI,128. Morgarten, I, 221. Morgat, I, 254. — II, 477. Morges (riv.), 1,180. Morgin (col de), I, 44. Morgonfriv.),1,151. Jlorin (Grand) 1 . 194, 237. — II, 242, 325, 639, 0 44, Morin (Pelit), I, 85, 194, 237, 347. — II, 242, 039, 044. Morini (peuple), I, 293. Morlaas, II, 127, 658. Horlagne, I, 77, 136. Morla'ix, I, 202, 252, 333,370,394, 399, 414, 482, 510. — II, 267, 358, 360, 476,628,032,675. Morlaix (rivière de), I, 202. — II, 330, 632. Mornial (foret de). II, 110. Mormant. —II, 639. Mormoiron, II, 652. Mornant, I, 477. — II, 374, 619. Morne à l'eau, III, 308, 371. Moron (riv.) I, 107. - II, 337. Moronvilliers, I, 85. Morosaglia, II, 654. Morotiri (récif), III, 264. Morris, III, 58. Morsctta (cap la), I, 269. Mortagne (Orne), I, 370, 419, 424. —
�TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
Mouzon (Ardenncs), I, 335, 352. — 11, 273, 644. Mouzon (riv.), 1, 209, 238. Moyenneville , I! , 641. Moycuvre, II, 213, 220. Movcuvre (forétdc), I, 382. Mojso (tète de), I, 38 132. Hoy'lriv.j, II, 640. Mozambique (canal de), III, 159, 163, 166. Mpaka (riv.), III, 156. Mpama(riv.),III,156. MPongo (riv.), III, 149. Mrouri (Sebkba), III, 36. Msalah, III, 122. M'saperé, III, 161. Mtéla (plaine de la), III, 27. Mugron, II, 638. Muiden, I, 219. MuIatière(la),II,564. Mulets, II, 32, 33, 121,122,127, 128, 130,131,438,443, 601,615, 630,652, 653, 657,658, 660, 666. 667, 668. — III,' 90, 115, 382. Mulo (col délia), I, 39. Mulhouse, I. 319, 322, 349,350,356, 357 , 362, 420. — II, 226, 229, 260, 262, 274,296,365. Multien, II, 36. Multonue (forêt de), I, 89, 136. MunicipalitésNoii' : Communes et administration communale, Munster (WcstphaIic), I, 214. Munster (traité de), I, 318. Munster (Alsace), I, 70.-11,242, 26 0. J/iioj!os(peuple),III, 217,218,221, 225, 229 , 230 , 237. Muong (province) , III, 236: Muotta(riv.),I>21. Muphtis, maléki et hanéfi, III, 65. Mûr, II, 633. Mural(Tarn),II,66S. Murât (Cantal), I, 101,180, 373,413. -11,378,604, 665, 673. Murato, II, 654, Mur-de-Barrez, II, 6 56. Mure (la, Isère), II, 210, 651. Muret, 1, 160, 372, 415. — II, 382, 579,589, 008, 070. Murg (riv.), I, 219. Millier, I, 98. — 11,31,32,109,111, 145,508,580, 051, 056,666, 667,668. — III,209,216,222, 237, 250. Muro, II, 654. Muro (cap), I. 269. Murviel, H, 667. Muscades, II, 433. — III, 185. Musées. Voir : Monuments publics et musées. Muséum d'histoire naturelle, I, 541. Musique (instruments de), II, 300, 439,442,552, 564, 641, 646. — III, 267. Mussidan, II, 378, 657. Mussy-sur-Seine, II, 643. Musulmans , III, 53, 54, 64, 65,89, 109, 133,140,101. Mustapha, III, 69 , 365. Mutzig, II, 231. Muzelle (massif de la), I, 49, 50. Muzillac, II, 633Muzin (riv.), I, 150. Myduc, III, 232. Mytho (ville et province de), III, 203 et suiv., 210, 212, 369. Mzàb (oued), III, 37. Mzâb ou M'zàb et Mzàbites, III, 17, 30, 37, 45, 46, 52, 55, 61, 71, 87, 101, 102. M'Zambourou (ilôt), III, 160. M'zi (oued), 111, 38, ■ 71.
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N
Naannès (peuple), III, 278. Nabel, III, 116. Nabriughem , II, 180. Nacham, III, 238. Nacre, 111,238, 263, 265, 353. Nador de Tlcmcen (djebel),III,23,93. Nagos, III, 149. Nagotna, III, 238. Nahe (riv.), I, 74, 222, 239.
Nahr-OuaccI,III, 34. Nantcuii - le - Hau Nailloux, II, 668. douin, II, 640. Nais, II, 368. Naouri (pic),III,127. Najac, II, 650. Napoléon (ile, AlNakétv, III, 250. sace), II, 288,29S. Nam-binh, III, 237. Napoléon (fort) (voir Nam-dinh, III, 229. Fort National). 233,238, 239, 369. Napoléon ïor. Voir: Nam-dinh ( canal Empire. de), III, 225. Napoléon-Yen d ée, Nam-ian (ile), III, (voir aussi Roche203. sur-Yon , la), 1. Namnetes (peuple), 356,365. — 11.603! I, 294. Napoléonvillc(Y'oir: Nainous (oued), III, Ponlivy). ' 38. Napoule "(golfe do Nam-sach, III, 234. la), I, 266. Namur, I, 210, 212, Narbonnais, II, 39. 321, 326, 327. Narbonnaises,1,297, Nancois-le-Petit, II, 299, 300, 326. 368. Narbonne, I, 262, Nançon (riv.), 1,201, 296, 297, 326,327, Nancv, I, 224, 2S3, 328,372,392, 412, 320", 327, 328,330, 428. 482, 548. — 331, 334,338, 371, II, 99,120,145,337, 385,418,453,457, 381,382, 383,480, 458,505, 510,527, 379,580,584. 668, 539,540, 542,541, 673. 547, 548. — II, Narbonne ( roliine 220, 229,233,240, de, canal), I, 159. 250, 261, 273,281, —11,316,337,068. '284,283,289,299, Naré (monts du), III, 300,328, 355,363, 127. 365,36s, 367, 368, Narinda (baie), III, 418,550,552, 645, 165. 681, p. 679. Nar Ouacel, III, 35. Nangis, I, 347. — Nartubyfriv.),I,157. II, 528, 639. Nasbinals, II, 666. Nan-si-ho (riv.), III, Nasknpis (peuple), 223, 225. III, 277. Nant, II, 656. Natulité,\, 405,406, Nantais (pays}, II, 407,410.-11,510. 36. — 111,59,136,307. Nanterre, I, 530. — Nattes, II, 436. — II, 175, 233. III, 170, 210, 216. Nantes(Editde),I,93. Naltes (ilot aux), Nantes, I, 177, 181, III, 176. 256,294,327, 328, Naturalisation, III, 332, 333, 370,394, 59. 417,434,458, 477, Naucelle, II, 656. 478,482, 496,505, Naud, II, 340. 510,539,540,540, Naurouse (col, pas548. - 11, 67, 146, sage ou seuil de), 177,226,229, 237, I, 11, 92, 97, 100, 238,240, 241,250, 118,159, 100,164, 262, 267,282, 284, 284. — II, 317, 288, 295, 299 300, 337, 381, 067. 302, 311, 340,355, Nantes Parisiens, 300, 361,376, 377, II, 310, 504. 379,380, 381, 394, Nava d'Arajo, 1,120. 390,399, 404, 405, Nava (col di), I, 40. 407,40S,477, 478, Navalon (port), I, 503, 624, 634, 677. 255. Nantes à Brest(canal Navarre, 1,127, 317. de), II, 342, 632. — II, 598. Nauliat, II, 664. Navarre (Haute), I, Nantua, I, 371, 411. 317. — II, 598. — Il, 243, 557, Navarre (Basse), I, 619, 671. 317,334, 336,338. Nantua (cluse de), I, — II, 38, 598,599. 61. Navarreins, I, 392, Nantua (lac de), 1, 398.-11,000, 639! 60, 150, 229. Navels, II, 66. — Naniuates (peuple), III, 236. I, 295. Navette, II, 67, 75,
LA FRANCE.
III. — 30
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TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
Némosès, II, 39. Nemours (et duché de, Seine -et-Marne),I, 314, 334. — II, 521, 528, 639. Nemours (fort, Guinée), III, 147. Nemours (Algérie), III, 12, 13. 40, 66, 80, 90,92, 99, 100, 365. Nrouviellc (massif de), I, 127, 139. Nérac, I, 108, 33 4, 373, 417. — II, 241,383,594, 657, 678. Nérico, III, 128. Néris, II, 186, 611, 663. Néronde (Loire), II, 650. Nérondes (Cher), II, 662. Nerthe (tunnel de la), II, 370. Nerusi ou Nerviens (peuple), I, 295. — II, 309. Ncrvii ou Nerviens (peuple), I, 293. — II, 309. Nervion(riv.),I,170, 259. Nesle, II, 641. Nesque (riv.), 1,155, 233. Neslaias, II, 383. Neste (riv.), I, 167, H8, 233. — II, 83, 337, 055. Neste (vallée de la), II, 38, 83. Nèthe (riv.), I, 205, 238. Nèthes (département des Ueux-). Voir Deux-Nèlhes. Néthou (pic), I, 122. Nette (riv.), I. 225. Neubourg(le), 1,88. — II, 359, 637. Neubourg (campagne de), I, 88. — II, 27, 35. Neuchàtel (Suisse), II, 370. Neuchâtel (lac de), I, 59, 02, 63, 220. Neufchàteau, I, 209, 371, 423. — II, 231, 367,368,552, 645, 685. Neufchàtel (SeineInférieure), I, 202, 370, 403, 421. — II, 241, 357, 537, 637, 683, Neufchàtel-s urAisne (Aisne), II, 640. NeuIFossé (canal de), II, 322, 331. Neuillé-Pout-Pierre, II, 601 . Neuilly (Calvados), II, 360. Neuilly - sur -Seine (Seine), I, 477. — II, 237, 283, 527, 63S, 683. , Nenillv - L'Evêque (Haute-Marne), II, 644. Neuilly - en-Thelle (Oise), II, 640, Neuilly-le-Réal (Allier), II, 663. Neui II Y-Saint- Front (Aisne), II, 640. Neune-sur-Beuvron, II, 661. Neussargues, 11,383. Neustadt, I, 72. Neustrie et Neustriens,l, 203, 301, 302, 30 t. — II, 5. Neuves-Maisons, II, 319. Neuvic (Dordognc), II, 657. Neuvic (Corrôze), II, 665. Neuville -sur-Saône (Rhône), I, 477.— II, 233, 649. Neuville - de-Poitou (Vienne), II, 380, 660. Neuville - au - Rois (Loiret), II, 661. Neuvilly, II, 180. Neuvy-fe-Roi (Indreet-Loire), II, 601. Neuv v-Sain t-Sé pu Icrc (Indre),Il,f63. Nevers, I, 173, 327, 328.336.373, 419, 478,548.— 11,176. 178,221,231,291, 292.371.374, 418, 612, 663, 68i). Nevers (duché de), I, 319, — II, 611. Nevers (Vaux de), II, 40. Nevov, I, 353. Nexon, II, 376, 664. New-IIaven, II, 405. New-York, II, 405, —111,282,283,322. Ncyrac, II, 187. Nga (pic), III, 251. Ngau-nam (riv.), III, 218. Nghia-hung,III,233. Nghé-an, III, 221. N'go (riv.), III, 250. Ngoc-am (arbre), III, 237. Ngoko(riv.), 111,156. Ngorna (chute de), III, 155. Ngounié (riv.), III, 151, 154. Ngoussa (oasis), III, 74. Nguyen-binh,111,236 Nbabrang, III, 239. Nha-trang, III, 222. Nho-quan, II[, 233 Nho-quan-phan, m' 233. ' Niagara (chules du) III, 280. Niagara (fort), M 283, 284. ' Niari (riv.), III, l52 134, 136, 151. Niari-kouilou, m 158. ' Nice (ville et comté de), I, 40,41,137, 269, 272, 278, «84 295, 327,328,343' 347, 350,333,338, 362,372, 391,398, 411,434, 437,478, 482,503,510, 526, 542,546,547,548. — II, 31, 39, 233, 230, 285, 354, 369, 370, 399,406,418 482 , 5 7 2 , 577, 578, 654, 672. Nickel, II, 191. 111, 250, 251 253. Nids d'hirondelles, III, 222. Nied(riv. ),1,224,239. Nicderbroun, il, 185, 221. Nion-ti-ni (défdéde), III, 225. Nieigles, II, 375. Niers (riv.), I, 213, 238. Nicul, II, 661. Nieuley (fort), 1,399. Nieuport, 1,240,375, 376. Nièvos,111,297,298. Nièvre (baie de la, Madagascar), III, 175. Nièvre (riv.), 1,179, 234,368.-11,663. Nièvre (dép. de la), I, 368, 373, 410, 419, 426,436,452, 453, 457,477,498, 500,527,530, 544. — II, 12, 19, 23, 26, 48, 57, 63, 65, 71, 73,81, 93, 117, 131,134, 135, 1 73, 186,199,216, 217, 221, 223,226, 219, 253, 291,292, 502, 612,663,664, 670, 680. — III, 381, 383, 386. Nif-en-Neçer,IIl,27. NigeT (riv.), III, S, 118 119,122,123, 125,126, 127,129, 130 et suiv., 140, 142,146, 147, 343. Nigremont(contrée), II, 40. Nimègue, I, 218, Nimègueftraitêde), I, 362 , 375 , 396. — III, 296. Nimes, I, 158, 300,
234,845,648.64P. Navigation intérieure ou fluviale, II, 309, 310, 315 et suiv..319à 343. — 111,98, 110,128, 161. Navigation maritime. Voir aussi Cabotage, II, 392, 395, 397, 399,400 et suiv., 573. — III, 116, 231, 310, 321, 339, 353. Navigalion(0" de), II, 405, 406, 407. Navires. Voir Ctmstructions navales. Navi.-anche ( tor renll I, 145. Nay, II, 127, 658. Naz (moutons de, Ain), II, 135. Ncorai (lagune), III, 154. Nconi (riv.), III, 154. N'coussa, III, 151. N'dar Toute,111,138. K'dingo, III, 138. N'djolé.m, 154, 136. Ndoua (passe de), III, 244. ISf'Dourbdaou, III, 134. N (riv.), 1,171, 234. Néant (riv.), I, 182. Neauptilc - le - Château, II, 177. Nebeul, III, 108, 112, 366. Néhouzan, I, 333, 338. — II, 38. Néhouzat, I, 105. Neça (oued), III, 37. Neckar (riv.), I, 227. Nedenacum (Narbonne), I, 296. Nedouncadou, III, 195. Nédroma, III, 15, 66, 79. Neerwinden, I, 321. Nefta (collines de), 111,30,31,113,115, 366. Nefzaoua (région), III, 113. Nègre(pic)(voir aussi Albe, Pic de 1 ), 1,116.120,138,391. Nègrepelisse,II,593, 656. Nègres (pointe des), III, 303, 313. Nègres, III, 54, 133. Negro(cap), III, 13. Negro (rio), III, 32). Neiges (piton des), III, 178, 179, 180. Nehouhé (baie de), III, 244. Nemenclia (peuple), III, 27, 53. Nemcneha (monts), III, 306.
�TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
3»8, 331,334,372, 413,437,438,327, 530, 543 , 548. — II, 39, 116, 179, «9,241,270, 274, «75, 276,278,280, 282,284,302, 355, 370, 371,373, 418, 579,580, 581, 667, 675. Kimes (plaiue de), I, 144. Kinli-binh, III, 231, «33, 238, 369. Hinh-giaug,IIL234. Ninian (riv.), I, 186. Kino (lac de), 1,228. Niolo, II, 39. Kioro, 111, 135, 140. Niort, I, 171, 373, 422, 457. — II, 67, 108, 125 , 2 34, 238, 284,355,380, 381,418 , 6 0 2 , 6 6 0, 684. Kiortais (contrée), II, 37. Niou(mont), IH, 256. Nïoua, III, 254. Nïpissing (lac), III, 274. Nipissings (peuplade), III, 275. iïiliobriges ( peu pic), I, 294. N.tois, II, 36. Nitrate de soude et dépotasse, II, 16, 433. Kive (riv.), I, 170, 233,391.- 11,338, 599, 659. Kivellefriv.), 1,170, 233,259.- 11.338, 599,659. Nivernais, I, 8,9,17 317,339,334, 336, 339, 341,3 62 , 373. -II, 31, 40, 100, 114,132, 268,306, 611,612,663. Nivernais ( canal du), II, 318, 322, 339, 648, 661. Nivernais (collines du), I, 82, 136, 172, 187. — II, 100, 116, 612. Nlvcrsac, II, 378. Nivillers, II, 640. Nicole ( dent de, Beauges),I,45,133. Nivolet (GrandeCroix de), 1,32,134. Nuan, II, 383. Nizonne (riv.), (voir Lisonne). Nkcuké(riv.UII,i58. Noailles (Corrèze), H, 604. ' Noailles (Oise), II, 610. Noctf, II, 637. Noé(cap),III,12, 23. ™-Ji, II, 2J4, 205. Nogaro, II, 655. Nord (pointe du, Nogent - l'Ahbesse Guadeloupe), 111, (colline de,Haute302, 303. Marne), 1, 85, 383. Nord (Cap, Guyane), Nogent - sur - Marne III, 331. (Seine), II, 363. Nord (Chemins de Nogcnt-le-Roi(liurefer du), 11,345,349, ct-Loir), II, 662. 350et suiv., 361 et No gent(Hte-Marne), suiv., 387. II, 294, 533, 644. Nord(dép. du).1,308, Nogent - le - Rotrou 370,402, 403, 410, (Ùure-et-Loir), I, 419,425, 429,430, 181, 373, 414. — 436, 450, 452, 453, II, 358, 379, 543, 454,456, 457,476, 662, 675. 482, 490, 497, 498, Nogent - sur - Seine 500,505, 507, 510, (Aube),I,19l,371, 512, 513, 514,515, 412. — II, 178, 520,527, 536,343, 366,531, 613, 672. 546.-11,10,12,19, Noguera Pallarcsa 23, 26, 51, 55, 57, (riv.), I, 228. 64, 68, 71, 73, 81, Noguera Ribagor92, 117, 131, 114, zana(riv.), I, 228. 166, 172, 173, 180, Nohain (riv.), I, 82. 197, 199,205, 212, Noir (causse), 1,109, 219,223, 225, 230, 138. 234, 237, 242, 244, Noir animal, II, 16. 249, 250, 253, 255, Noir ou de Lanoux 261, 265, 266, 272, (lac, Pyrénées), I, 275, 280, 283, 280, 228. 291,292,293, 294, Noir(lac, Vosges), I, 299, 306, 307,355, 230. 498, 500,501,502, Noireau (riv.) 1,200, 547,642,670, 080. 236. — II, 636. —111,381,383,386. Noires (Montagnes), Nord (mer et bassin I, 136, 137, 254. du), 1,10,86,141, Noires (roches), I, 205 et suiv., 227, 246. 238,242,292, 368, Noirétable, II, 650. 374.—II, 331.332. Noirétabie (col de), Nord (bassin bouilI, 108. ler du),ll,203,204, Noirie (riv.), I, 173. 205. — II, 339. Nord-Est (passe du, Noirie (Pont do la), île Saint-Pierre), II, 339. III, 286. Noirmont (mont), I, Nordgau, I, 72. — 62, 135, 220, 387. II, 36. Noirmoutier (ile et Nore (pic de), I, ville de), I, 256. 100,137.- 11,667. 391, 482. — II, Normand (cap, 148, 391,478,660. Terre-Neuve), III, Noisettes, II, 109. 291, 293. Noiseville, I, 351. Normandie, I, 9,17, Noisiel, II, 250. 88, 273, 277, 279, Noisy-le-Sec, II, 178, 281, 301,304, 303, 354, 366. 307, 309,310, 312, A7oia; de coco, III, 336, 338,341,360, 141, 149, 161,222, 361, 370, 403,424, 256, 265,267,353, 426, 495.— Il, 10, 367,368. 23, 27, 34, 35, 5 t, Noix de palme, III, 60,75,79, 85,101, 140. 107,108, 120, 124, Nolay, II, 648. 127, 129, 132, 135, Nomény, I, 382. — 137, 141, 143, 144, II, 368, 645. 145, 1 18, 168,175, Nonancourt, II, 637. 188, 261,266, 270, Nonctte (riv.), I, 86, 272, 293, 534 et 196, 237. suiv., 633 et suiv. Nontron,I, 171,373, Normandie (collines 414.-11,222,294, de), I, 19, 89, 90, 378, 593, 656, 674. 136, 172, 198, 249, Nontronnais, II, 38. 278. — II, 535, 539, 540, 635. Nonza, II, 654. Normands (peuple), Noord-Diep, I, 211, 219. I, 304. — II, 534.
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Norreut-Fontes, II, 642. Norroy (bassin bouiller de), II, 206. Norroy - le - Bourg, II, 646. , Nort, II, 342 634. North Forelaml, I, 243. Norvège,II, 232,403. Norway(ile),III,224. Nosi-Langour (îlot), III, 173. Nosi-Volane, ou îlot de la Lune), III, 175. Nosmote (djebel), III, 23. Nossi-Bé(ouNosi-Bé, île), 111,4,162,103, 164, 165,176,177, 343, 348, 349,356, 357, 358,360, 368. Nossi-Coumba (ile), III, 102, 164, 165, 368. Nossi-Fali (île), III, 164, 368. Nossi-Lava (ile), III, 164. 1 Nossi-Mitsiou (ile), 111,164, 368. : Notaircs,\, 501,531. Notre-Dame-des-Anges, 1, 55, 134. Notre - Dame - des Lumières, II, 572. Nou (ile), III, 241, 247, 248, 251. Nouaillé,II,378,615. Nouart, I. 332, 381. Nouka-Hiva , III, 266, 370. Noukouàtéa.Hl, 253. Noules (pic de), I, 115, 183. Noumakari, III, 127. Nouméa, II, 407. — III, 244, 245, 246, 247, 251,256,262, 370. Nouméa (presqu'île de), III, 244. Noutkans (peuple), III, 27b. Nouveautés. II, 519. V. aussi Lingerie. Nouvelle - Angou léme, III, 334. Nouvelle (la), I, 202. — Il, 382, 480. Nouvelle - Calédonie (la), I, 530. — II, 407.-111,4,7,201, 213, 244,245,246, 247,248,249, 250, 231,252, 256,262, 343, 3 47,3 48 , 350, 353, 370. Nouvelle - Orléans (la), III, 3. Nouvelles-Hébrides (les), III, 246, 249. 253, 254, 256.
�472
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
414. — II, 145, 356, 651, 675. 439,443,452,521. OlTranvilIe, II, 637. Oger, II, 96. Ogirim, III, 149. Ognon (riv.), I, 184, 235. — II, 341. Ogôoué (riv. et bassin de 1'), III, 5, 151, 153, 154, 156, 157, 158, 360. Ohio (forts de 1'), III, 283. Ohiri (mont), III, 257. (Mes, 11,143,144.— III, 237. Oignin (riv.), 1,150. Oignon (riv.), 1,150, 232.-11,646,647. Oin (cime d'), I, 32. Oiry, II, 367. Oisans (contrée), I, 154, 155, II, 37. Oisans (lignite d') II. 210. Oise (riv.), I, 77, 80, 88, 193, 227, 237, 306, 346, 352,333, 308, 376,377,378. —II, 319, 322/325, 326, 327,362,'52i, 528,529, 639, 640. Oise (canal latéral à 1'), II, 325, 326. Oise (dép. de 1'), I, 368,371, 410,419, 425,430, 432,436, 452,453,457,476, 498,500,527, 530, 536, 543.—II, 12, 19, 23, 26, 48, 51, 54, 55, 57, 68, 71, 73,79,81,93, 131, 137, 143,175, 177, 188, 192, 199,205, 220, 225,226, 241, 244, 249,233,201, 272, 281, 282,284, 288, 291, 293,290, 306, 307, 500,501, 502, 528, 640,670, 680. — III, 381, 383, 386. Oise à l'Aisne (canal de 1'), II, 32G, 330. Oiseaux (île aux), III, 128. Oiseaux, III, 237. Oisemont, II. 641. Oisscl, II, 359, 538. Okandès, III, 157. Olan (aiguille d'), I, 49. Olan (pic d'), I, 49, 133. Olargues, II, 667. Oléron (ile d'), I, 257, 393,399, 481, 482. — II, 148, 150,131,391,602. Oletta, II, 054. Olette, II, 055. Olive (Liénard de 1'), III, 304. Olivct, 11, 242. Oliviers (col desl III, 27. ' Oliviers et olives. I, 266. — II,» 3/ '2, 73, 110, 233' 235, 434,438,440443, 568, 569,57»' 583, 632, 653,654' 655, 666, 607. III, 70, 83, 104 112,113,114. Olivottcs (côte desV II, 96. " OMergues, II, 66b. Ollioules, II, 653. Ollioules(gorgcsd'), I, 55. Olmeto, II, 634. Olmi-Cappella, II 654. Olonzac, II, 6C7. Oloron - Sainte-Marie, I, 328, 356, 373, 420. - II 338,383,590,639, 679, p. 681. Oloron (gave d'), I, 169,170,233.-11, 338,599,000,658. Olten, I, 64. Olvmpc (mont), I, 55. Ombrone (dép. de 1'), I, 344. Omcssa, II, 654. Omnibus, II, 517. Omont, II, 644. Omonville-la-Rogue, II, 475. Onatayé (riv.), III, 328. Onglous (port des), II, 337. Onnêyouts (peuple), III, 276. Onnontaguès (peuple), III, 270. Ontario (lac), III, 274, 276, 277 280. Onville, II, 368. Onyx, III, 94. Oo (portillon d'), I, 118,119,123,139. Oo (lac d'), 1, 231. OolithiqueUmm), I, 7, 8. Opium, III, 199, 206, 212, 223, 239,241Oppida (enceintes fortifiées), I, 292. Or Çet mines d'), II, 408,409,410,414, 415,438,447,462. — III, 141, 1«, 149,212,237, 231, 333, 334,337, 339, 352. Or (mont d') (Jura), 1, 62 , 95,138, 387. Or (mont d') (Nouvelle-Calédonie), III, 245. Or {montd')(r.éïennes), I, 137, 140. — II, 244, 649.
Nouvion (Somme), II, 641. Nouviou (le, Aisne), II, 641. Nouvion (forêt (le, Somme), II, 117. Nouzon, I, 428. — II, 230. Novempupulunie, I, 297. Novi, I, 348. Novion-Porcien, II, 64-4. Novanl (Allier), II, 210. Noyant (Maine-etLoire), II, 172. — III, 63 t. Noye (riv.), I, 203, 237. — II, 361. Noyelles (Nord), I, 204. Noyelles (Somme), II, 362, 363. Noyers (Yonne), II, 648. Noyers (Cher), II, 340, 341. Noyers-sur - Jabron (Basses-Alpes), II, 653. Noyer etnoix, T,10. — II, 30,110, 630, 657. Noyon,1,326,327,328 548. — II, 529, 640. Noyonnais, I, 87, 136, 187, 198. — II, 35, 640. Nozay, II, 634. Nozei-oy, II, 647. Noziëres, II, 375. Ntem ( source du San-Bénito ou Eyo, III, 153. Ntemboui (riv.), III, 153. Nû (cièt du). Voir Crèt du Nu. Nubiens (peuple), III, 133. Nugère (puy (le la), I, 105, 137. Nuiton, II, 37. Nuits, I, 353. — II, 95, 369, 556, 648. Nuits-sous-Ravières, II, 371. Numidie et Numides, III, 42, 43. Nummulitique (terrain), III, 15. Nunez (rio), III, 123, 129, 135,140, 143. Nuotricut (llrelagne), I, 302. Nuoc-mam (sauce), III, 237. Nuptialité. I, 406 et suiv. — II, 510, — III, 59. Nyanga, (riv.), III 154, 367. Nyons, I, 155, 372,
Oasis, III, 64, 71, 81, 87, 112. 113, 114, 115, 120. Oberland, I, 220. Obiou (tète de 1'), I, 50, 52. Oboclc, III, 5. 8,190, 191, 343,344, 368. Obock (rivière d'), III, 190, 368. Observatoire ( Paris), I, 544. Océanatlautique, I, 141,185, 186,234, 235, 236, 252 et suiv., 273, 274, 276,279, 374, 393, 394.-11,407, 457, 460, 468 et suiv. — III, 151, 152, 153, 276, 301,323. Océan Glacial, III, 276, 278. Océan Pacifique ou Grand Océan, II, 407, 464, 405. — III, 276, 278, 282. Océan Indien , 11, 407,457, 460,468. — III, 166, 175. Océanie, II, 458, 461, 481. — III, 4, 243 et suiv., 267, 341,343,369. Océanie (Etablissements français de 1'), 11,458,461. -111, 7,267,343,353,370. Oche (dentd'), 1,44, 133. Ochseureld, I, 290. Ocoumè (arbre), III, 158. Octevillc, II, 635. Octrois, I, 518,519, 520. — II, 314. — III, 378. Octroi de mer, III, 9, 212, 262, 307, 310, 318, 336. OJereji(col d'), I, 70. Odetfriv.),1,186,236, 254.—Il, 342, 632. Odon (riv.), I, 200, 236. — II, 636. Odouze (mont), I, 107, 137, 183. OEdenwald (forêl), II, 110. OEil (riv.), I, m, 235. — II, 210. OEi 1-d c-J u p i t e r (source),v. Goueil de Joueou. Œillette, 11, 67, 76, 233, 546, 642. OEuf (1') (riv.), I, 197. — II, 617. Œufs, II, 434, 438,
�TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
Oradour-sur-Yayres, 11, 064. Orages, I, 271. Orain ou Glantine (riv.), I, 151. Oran (ville el dep. o") I, 478, 544, 548. - II, 406. III, 12, 15, 39, 40, 43 , 40, 48 , 49 , 53, 54, 58, 61, 64 , 65, 66, 67, 76, 79, 80, 82 cl suiv., 88, 93, 94, 95, 96, 98, 99, 100, 102,118,120, 158, 365. Oran (sebklia d'), III, 15, 93. Oran (golfe d'), III, 12, 92, 365. Oran (plaine d'), 111, 23, 80. Orange (Guyane), 111,331,371. Orangefvilleet principauté d'), I, 155, 319, 320,327, 328, 334, 355,301,369, 372.422.- 11, 39, 145,209, 21 1,302, 370, 570,571,572, 652, 684. Orangers et oranges, II, 32, 108, 572, 578, 586,654. -III, 70,83,114, 209,237,262, 263, 267, 353. 0rapou,lll,327,336. Orb(riv.), 1,98,158, 233,262.-11,607. Oib (monts de 1'), I, 100. Orbata (djebel), III, 112. Orbe (riv.), I, 63, 220, 229, 238, 387. Orbec, II, 261, 539, 636. Orbicu (riv.), I, 159. Orchidées, III, 167, 183. Orcliies, I, 333. — II, 364, 612. Oreières, II, 652. Orco (riv.), 1,32,34. Ordre social, 1,438. Orduna (col d'), I, 129, 139. Orénoque (riv.), III, 323, 330. Orfèvrerie, II, 294, 436, 442. — III, 199, 238. — Voir aussi Bijouterie. Orozza, II, 186. Orgambide (col d'), I, 127. Orge (riv.), I, 197, 237.—II, 375,639. Orge,\\, 24,27,29,30, 33.34,43 et suiv., 54et suiv.,102,546 660, 661, 662. — III 113, 114, 353. Orgelet, II, 647. Orgères, I, 352. — 11, 544, 662. Orgon (grau d'), I, 139. Orgon, II, 373, 652. Orhy (pied'), I, 127, 139. — II, 658. Oria (riv.), I, 170. Orient ( forêt du Grand), I, 84. — II, 117. Orignac, II, 211. Origny, I, 353. Origny-en-Thiérarclie (Aisne), II, 289. Orissa(contrée), III. 196. Orléans, I, 86, 173, 174, 175,177,294, 312, 328,330,334, 337,338, 352.373, 417, 477, 478,510, 527, 548. — II, 67, 100, 125, 229, 250, 251,274,282, 283, 299,302, 330, 339, 345, 355, 359, 375,377, 380,412, 418,422, 610,661, 678. Orléans (canal d'). I, 83, 180,197. — Il, 317,329, 339,062. Orléans (plateau d'), I, 136.— II, 661. Orléans (Chemins de fer d ), II, 315, 347, 349, 350,351, 333, 375 et suiv. Orléans à Chàlons (Chemin de fer d'), II, 377. Orléans (forêt d'), I, 82,83.-11,117,016. Orléanais, 1,10,301, 306, 309.330, 336, 338, 373. — II, 34, 36, 39, 127, 129, 138,615, 616, 617, 661. Orlémsville, III, 34, 39, 40, 44, 50, 61, 68,70,76,96, 305. Orme, II, 112. Ormelunefou pointe d'Archeboc),I,32. Ormes (les), II, 179. Ornain (riv.), I, 194, 237, 380. — II, 325,327, 365,044, 645. Ornano, II, 39. Omans, II, 559. 647. Oriv. (riv.), I, 89, 200, 236,246,368. — II, 330, 359, 300, 539,540,630. Orne (dép. de 1'), I, 368, 370,410,419, 424, 432,436,452, 453, 457,477,498, 500,527, 530, 543, 540.— II, 19, 23, 27, 57, 71, 73, 81, 84, 93, 101, 105, 125, 127, 129, 131, 134, 141,199, 225, 242, 249, 253,262, 293, 498, 500,501, 502, 330,540, 036, 670, 680. — III, 381, 383, 386. Orne saosnaise(riv.), I, 180. Orne(riv., Lorraine), 1, 73,74,224, 239, 382. — II, 645. Orneau(riv.), I, 213, 238. Ornolac, I, 289. Ornois (contrée), II, 36. Oruon (col d'), 1,50. Oi'ny (pointe d'), I, 21, 25. Oro (monte d'), I, 5«, 135. —11, 654. Oro (moulin d'j, II, 338. Oroël (Pena de 1'), I, 126. Oroël (port ou passage de 1'), I, 126. Orobéna,III,256,370. Orousse (djebel), III, 94. Oi-pierre, II, 652. Orsansuriela(mont), • I, 127. Ose/«e,III,t70,171. Orsiera(mont), 1,39. Ortach (passage d'), I, 248. Orlhe, II, 214. Orthez, I, 172, 348, 373, 420. — II, 172,382,599,659, 079, p. 681. Ortie de Chine, III, 209. Orval (pays d'),II,40. Orvaime (riv.) , I, 197, 237. Orville, II, 180. Orvin (riv.), I, 190, 236. — II, 643. Orsois, II, 35. Oicarois, H, 37. Osismii (peuple), I, 294. O.-ne(vald'), II, 220, 533. Ossau (gave d'), I, 170. 11, 599. Ossau (vallée d'), II, 38 Ossès, II, 38. Osssuo, II, 596, 655. Ostabarès, II, 38. O.slende, I, 240. Ostrasie (royaume d'), II, 550.—Voir aussi Austrasic. Otlrasietis (peuple), 1, 301. Ostrevant, II, 35. Ostriconi (riv.), I, 56,57,58,225,239.
473
.8) tes.
Oswego (comptoir), III, 283. Os;/e6as(peuple),III, Otliain (riv.), I, 213, 238. —II, 645. Otbe (forêt d'), I, 84. — II, 117. Otbe (pavs d'), I, 84. Otlange.II ,213,220. Ottawa (riv.), III, 274, 277. Oturia (mont), 1,126. Ouach(mout),lll,27. Ouad (el-), III, 74,
32, 33,
40*,
72,
54,
ûi.
6b.
101.
Ouagap, 111, 243. Ouaicme (riv.), III, 245. Ouaisisi (port d'), III, 254. Oualo (contrée), III, 123, 134, Ouanari (riv.), III, 328. Ouaune(riv.), 1,197, 236. — II, 647. Ouapou (île).111,266. Ouaqui(riv.),lII,327. Ouarail (passe de), III, 244. Ouargla (mont), III, 22, 122. Ouargla (oasis\ III, 30, 37, 45, 74, 76, 88, 118, 122. Ottarez-cd-dine, III, 44. Ouarnsenis (massif), III, 23, 24, 34, 44, 46, 52, 71, 80, 88, 89,90, 365. Ouassa(riv.), 111,328. Ouazzeu (djebel), III, 22. Oubangbi (riv.), III, 152, 154, 155,367. Oubéïra (lac),111,36. Ouche (riv.), I, 16, 80, 81, 150, 232. — II, 329, 369, 556, 643. Ouche (pays d'), II, 27, 35, 117. Ouche (pont d'), II, 329. Ouchougé (pic), III, 160. Oudernai (peuple), III, 106. Oudiâa (el-), III, 112. Oudjda, III, 98. Oud'ou (riv.), I, 181, 235. — II, 342, 634, 635. Oued ou Oudd (rivières ou vallées en.VIgérie),111,34. Oucd-Zenati, 111, 73, 365. Ouéga (vallée de), III, 250. Ouégoa, III, 247, 248.
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55, 11,
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�474
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
Ourail (baie de), III, 244. Ource (riv.), I, 193, 236. — II, 643. Ourcq (riv.), I, 194. 237. — II, 639. Ourcq (canal de 1'), I, 380. — II, 325, 519, 520,638, 639. Oureparapara (ile d'), III, 235. Ourqhemma( tribu), III, 113. Ouri(casc. d'), 111,33. Ourout'aa (col d'), III, 256. Ourscamp, II, 261. Oursouva (mont d'), I, 128, 139. Ourthe (riv.), I, 77, 213, 238, 303. Ourthe (dép. de 1'), I, 344. Ourvillë, II, 638. Ousselon, II, 594. Oussoudou(lac), III, 195 Oust (riv.), I, 186, 235.— 11,342,633. Oust, II, 655. Outaïa (El-), III, 94. Outaouais (rivière des), III, 274. Outaouais (tribu), III, 274, 277. Outarvillc, II, 662. Outaya (plaine de el-), III, 29. Outils, II, 14, 15, 168, 229,436,439, 442, 460. — III, 142, 216, 262. Outillage agricole, II, 14. Ouvéa (île), III, 252, 253. Ouves (rivière d'), I, 200. — II, 330. Ouvèze (riv. Vaucluse), 1,155,233, 335. —11, 14,571, 652. Ouvèze(riv.Ardèchr) 1, 152. — II, 666. Ouzimer-le-Marché (Loir-et-Cher), I, 352. — II, 66). Ouzouer- sur - Loire (Loirel), II, 001. Oxybii (peuple), I, 295. Ovarzun, I, 128. Ovak (riv.), III, 327, 336. Oyampès (tribu), III, 335. Oyapock (riv.l, III, 323,323, 328, 331, 333, 371. Oyonnax.U,289,049. Ozanne (riv.), 1,181. Oze (riv.), I, l'j7, 231. — II, 369. Ozerain (riv.), 1,197, 236, — II, 648. Ozon(riv.), 1,154,232. Palau-dcl-Vidre (canal de), H, 84 Palavas, II, 375. Palente (fort), 1,388. Paléolithique (homme), 1, 289. Paléozo'iqiie (âge et terrain), I, 3, 3,6 —III, 15. ' Palcstro (lialic), I 398. " Palcstro (Algérie) III, 365. Paléluviers 313, 326,327. Palice (port de la), 1, 257. — U, 002. Paliuges, II 240, 618. Palissandre , III 170. Palisse (la), voirLapalisse. Pallas (port ou col de), I, 114, 122. Pallicres, 11, 191. Palluau, II, 600. Palmaria lile de), I, 268. Palmes (cap des), III, 158. Palme (noixet huile de), III, 140, 149. Palmiernai>i,\U,M. Palmier, III, 04,71, 74, 86, 112, 113, 115,120, 141,138, 209,216, 326. 351. Palmistes (plaine des, la Réunion), III, 179, 184. Palmistes (cratère des, Martinique), III, 313. Palour, III, 19b. Paluds desComtats, H, 14. Paluds(Gironde),lI, 38, 97, 658, Paluds (la, contrée, Auvergne), 11,40. Tarn, III, 230. Pamanzi (ilot), III, 160, 101. Pamicrs, 1, 163,328, 334,372,412,428, 546, 548. — II, 222,231,383,395. 635, 672. Pamplemousse, III, 237. Pampelonne, 11,668. Pampelune, I, 129. Panama, II, 406. Panao, III, 265. Pandanus (arbre) III, 263. Pandaqucl, III, 195. Panié (piton de), III, 244, 245, 370. Paniers, III, 170. Pange, I, 358. Panissières, II, 268. Panncrden ( canal de), I, 218.
Ouellé(riv.),III,133. Ouémé(riv.),lII,l48. Ouenkcl (mont.),[II, 27. Oucn (ile), III, 244. Ouen (mont),111,245. Ouên-Nnûgha (massif), III, 20. Ouendats (peuple), III, 278. Ouessaut (île d'), 1, 2S2, 394, 399.—Il, 391,623, 628, 632. Ouest (plaiiiesde 1'), I, 276. Ouest (Chemins de fer de V), II, 347, 349,350, 351,352, 353, 350 et suiv. Ouest-africain (mission de 1'), III, 132. Ouest-algérieni Chemins de fer de V), III, 98. Ouhahouka(ilc),III, 266. Ouharé,111,257,261. Ouibas (mesure), III, 117. Ouibê(riv.),III, 166. Ouinné(riv.),UI,244, 245. Ouinné (baie de), III, 244. Ouistreham, I, 246, — II, 475, 630. Ouitoé (passe de), III, 244. Oukeït(djebel)III,22. OH/L)'as(mesure),Ill, 117. Oulad - Ali-Ben Tahta (pays des), III, 11. Ouldd-Moulât (tribu), III, 53. Oulàd-Nayl (monts des), III, 28, 38. Ou làd-Nay l ( t rïb u ), III, 53. Oulàd-lliah (tribu), III, 24, 45. Ouldd- Sidi- echCheikh (tribu), III, 32, 40, 53, 54, 68, 91. Oulnd-Zekri (tribu), III, 53. Oulchv-Ie-Chàteau, II, 640. Oule (riv.), I, 155. Ouled-Rahman, III, 97. Ouled-Hamoun, III, 97. Oulgaret, III, 196. Oullins, II, 226, 564. Oum-Setas (mont), III, 27. Ouolofs (tribu), III, 133. Oupi(baiede)lII,251. Our (riv.), I, 200, 224, 239. Ourail, 111,243,251.
P Paâbâ (ile), III, 244. Paraudière (la), 11, 650. Pacy -sur-A rmançon (Yonne), II, 175. racv-sr-Eure (Eure1, I,'354. — II, 637. Padaran (cap), III, 217, 369. Paddy (plante), III, 212. Pailro (monte), I, 56; 134. Paca, III, 261. Pagi (ou pays), I, 292, 298.- 11,34, Pagne, III, 142. Pagny - sur - Meuse, II, 367. Pagny - sur-Moselle, I, 379. — II, 369, 484. Pagode (montagne de la), III. 224. Pagodes, III, 224. Pahia(mont),l[[,258. Pahouins (peuple1, III, 157. Pail forêt de), I, 90. Paille, II, 48, 521. Paillers (pays de), II, 37. Paillon (riv.), 1,157, 207. — II, 578. Paiiubœuf, I, 178, 250,370,417, 482. — Il, 381, 478, 625, 634, 677. Paimpol, 1,251, 482, 499.- 11,470,627, 632. Paimpont, II, 223, 633. Paimpont (furèt dei, I, 136, 186. — II, 117. Pain (voir aussi froment et blé). II, 48, 521. PaindeSucre(mont), I, 73. Papa, III, 248, 250. Paix (riv.de la), III, 278. Pak-Iung (cap), III, 224, 369. Pal(monl), 1,110,138. Paladru (lac de), I, 155, 229, 290. Palais (le), I, 255, 394,399.- 11,477, 633. Palais du Roi (plateau du), I, 106. Talaiseau, I, 380. — II, 354, 639. Palanges (forêt des), I, 110, 138. Palatinat, I, 72,321, 362, 384.
,m,m,
�TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
Panlellariu(iIe),lII, 14. Panthères, III, 222. Pantin, I, 476, 5tO. — II, 178, 226, 235,237, 285, 293, 527, 638.683. Tapara, III, 261. l'aneele, III, 258, 261, 262,265,267, 370. Panenoo (vallée de), III, 257. Papeterie et papier, H, 297, 298, 436, 439,442,452, 525, 600,600,001, 618, 640,042,040,651, 659.661, 665, 060. — III, 212. 223, 233, 238, 239. Panctoai (ville et baie de), III, 257, 261, 262. Para, III, 329, 331. Parader, (le), H, 531. Paradis ( Grand-) (massif), I, 32,52, 56, 132. 134. Paiadis(pic du,Guadeloupe), III. 303. Parahyba, 111, 329. Paraïné, I, 250. — 11, 624, 626. Paranapucuhy, III, 329. Parasols, III, 212. Parafa (pointe de), I, 269. Paray-le-,YIon:al, II, 335,374,557,648. Parc(le,Ain), 1,147. — II, 333. Parcq (le, Pas-deCalais), II, 642. Tardiac, II, 38. rareds, II, 37. Farcis (Grandes, massifs des), 131, 32, 132. Parentis-cn-Born,II, 658. Parfumerie, II, 285, 441,573:—111,311. Parime (mont et lac de la), III, 325, 329. . Pariou (puv de), I, 14, 105, 137. Paris (ville et environs de), I, 11, 16, 83, 187, 192, 193, 197,273,280, 281, 282, 280,294, 296, 308, 312,326, 328,330,331,334, 336. 337, 33S,:i41, 342, 347, 352, 355, 359, 303,371,378, 380, 383,388,390, 402,409, 421,4 30, 414, 437. 410,440, 448,452.457,458, 475,470, 477,478, 479, 481,496, 506, 510,515, 516,520, 525, 526, 527, 530, 538, 539, 540, 541, 542, 543,544, 548, 549. — II, 7, 28, 65, 67,09, 79, 101, 103, 107, 108, 109, 119,134,137, 139, 140,143,144,146, 171, 175, 178, 179, 192, 220, 220,228, 229,230, 231,233, 235, 237,238, 239, 240, 241, 250,251, 202, 263, 268, 274, 275,280 et suiv., 290,291, 294,296, 298, 299, 300,301, 302, 303,300,311, 319, 323,330,345, 353,354,355,358, 301, 362,365,306, 367, 370,375,377, 379,380, 389,390, 408,411,410,419, 421, 467,472,473, 484,499,503 à 522, 524, 525,520,537, 547, 612,638,682, — III, 334. Paris (dép. de), I, 356, 363. Paris (bassin métallurgique de), II, 220. Paris (capitulation de), 1, 354. Paris (traites de), I, 308, 343, 344, 348, 349, 382, 396,398. — 11,468, 505.— III, 3, 13,177,284, 291,298, 305, 332. Paris - Lyon - Méditerranée (Chemin de fer de), II, 319, 345, 347, 349 et suiv., 309 et suiv. 564, — III, 98. Paris (arliclcs de), II, 230. 439, 465. Parisii (peuple), I, 294. — II, 504. Parisis (contrée), I, 306. — II, 35. Parlement (te), voir Chambres législatives. Parlememts ( anciens), I, 329,331. Parme (duché de), I, 345. Parmclan (mont), I, 45. Parmonl (fort).1,380. Paroisses, I, 545. Parou (riv.),III,331. Parpaillon (massif), 1 , 39,132. Parquet (voir aussi Justice), I, 529. Parrachéc (Dent), I, 43, 133. Parthenaise ( race bovine)II,!33,015. Parlbenav, I, 184, 373, 422, 537. — II, 380, 381, 602, 660, 684. Pas, II, 611. Pas-des Lanciers, II, 370, 373. Pas - de - l'Ane (cul du), 1, 95. Pas-de-Calais, I, 241, 242,243,278, 368,374.— 11,470. Pas-de-Calais (dép. du), I, 3r,8, 370, 403,410, 419,429, 430, 432, 430,450, 452, 453,457,476, 496, 498,500,507, 511,513,527,543. — Il, 10, 19, 23, 26, 51, 55, 57, 64, 63, 08, 71, 73, 77, 81, 93, 103, 107, 127, 131,141,166, 173, 179, 180, 192, 197, 199,204,205, 219, 225, 22ii, 229, 237, 244,249,253, 255, 265, 266,272, 282, 287, 298, 300, 306, 307,500,501, 502. 544, 041,670, 680. — lll, 381, 383, 386. Pas-de-Jcu, II, 341. Pas-de-la-Mule(col), I, 40. Pas-Opton, II, 339. Passa (riv.), III, 131, 154. Passade de Flandre : voir Flandre. Passais (contrée), II,
475
558,501, 565,568, 58», f85, 586, 591, 597, 599, 607, 009, 611,614, 624, 630. — III, 86. Pau, I, 170, 285, 330,337,338,373, 420,457,527,543, 540. — II, 124, 382,383,599, 658, 679, p. 081. Pau (gave de), 1,119, 109.233. —11,338, 382, 590,399,058. Paiiilhan, 11. 384. Pauillac, I, 482. — 11,97.479,393,058. Paulhaguet, II, 006. Pauline (la), II, 373. Paviers, II, 179. Pav illons-noirs (peuple), III, 227, 228. Pavillv, II, 538,637. Pavin'(lac), I, 230. — II, 065. Pavot, II, 76. Payrac, 11, 657. Pays-Bas (royaume des), voir Hollande. Favs-Bas ( Plaine des), 1, 78. Pays-Bas (Plaine de la Saône, Côted'Or), I. S0. Pays-Basque (montagnes du), (, 128, 139 — H, 599. Poys d'étals et Pays conquis, I, 337. Pays de Quart Bouillon. I, 339. Pays-Foi t, II, 39. Pa\ s reconquis, II, 35. Peaux - de-Lièvre (peuple), III, 278. Petiux (voir Cuirs). Pèche, I, 289, 290, — II, 1, 147, 148, 149, 150, 397,475, 476,537, 538, 599, 624,027,028.-111, 91, 92, ifi, 141, 216, 270,287, 355. Pèches et pêchers, H, 108. — 111, 84, 113. Peelet (aiguille de), I, 43, 133. Pedro-dc-Roda (Sierra-de-San-), I, 115. Pedi'o-Forca{mont), 1,121. Pcel (marais de), I, 210, 213, 230. I'eguara(crête de),l, li3. Pékin g, 111. 228. Peint (mont), I. 40, 132. — II, 633. Pelée (ile. Manche), I, 248, II, 473.
35.
Passais, II, 036. Passandava(baicde) III, 162. 165,166. Passementerie, II, 282, 518. — III, 05, 104. Passy, II, 188. Pastel, II, 77. Pastèques, III, 81. Patates. III, 149, 158, 101.167, 170, 176, 184,209,215, 222,230,308.318. Pàniy, I, 275, 312, 352.-11,380,010, 617, 601. Pâté (l'orl), I, 393.— II, 592. Patentés, 1,496,497, 498,— II, 307. — III, 63. Pdtes alimentaires, II, 239, 240, 665. Pâtisserie et pâtés, II, 241, 250. 256, 518, 593,594,661. Patna, III, 197. Patrimonio (cap) , III, 175. Pàturarjfs, II, 30, 34, 531, 551, 535,
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TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
Pelée ( montagne , Perche (col de la, Perroquets (île des), Phan-ry (baie del Martinique), III, Pyrénées), I, 114, III, 150. III, 217. 313, 371. 120,1S0, 138, 391. Perroquets,Hl, 15S. Pélissier, III, 86. Phéniciens(pcnn]c), - III, 372. Perros - Guirec , I, I, 295. - II, 57-i'. Pellegrue, II, 658. Perche (llaute-,riv.), 251. — II, 476, — III, 72. Pellerin (le), II, 634. I, 184. — II, 341. 633. Philippeville (BelPelleteries, 111,104, Perche-Gouet,II,30, Persan, II, 361, 362, 273, 274,280,282. gique), 1,318,319, 39. 363. Peltre, I, 351. 349,357, 376,377 Perches (Hautes- et Perseigne (forêt de), 378. Pélussin, II, 050. Basses-, fort des), II, 117, 284. Philippeville (AlgéPelvo d'Iîlva, 1, 39. I, 386. Perlhois, II, 36. rie), III, 13, 35. Pelvoux (massif du), Percy, II, 635. Perthus (col du), I, 51, 65, 72, 73,76, I, 22, 46, 48, 49, Perdi-ihera (pic), I, 115, 118, 138,348, 80, 81, 83, 84, 85, 133, 134, 154. — 118^ 119,123, 139. 391, 392, 398. — 89, 92, 93, 90,97, II, 31, 651, 652. Perdrix, II, 147. — III, 372. 98, 99, 100, 354. Pémaquid, III, 280. III, 158. Pertuis, II, 373,571, Philippines (îles), Pena (sierra de la), Perdrix (crêt de la), 652. lll, 264. I, 126, 139. I, 137. Pertusato (cap de), Pbilippsbourg (forêt Pena Montanesa, I, Perdu (mont), 1,118, I, 269. de), I, 71. 124. 119, 125, 139. Peruwelz, II, 363. Philippsbourg, I, Pena de Oroel, I, Père (ile du), III, Pervenchères, II, 325. 126. 323. 637. Phocéens (peuple), Pena de Forcada, I, Perenchies, II, 265. Pescadc (pointe), III, I, 295. 126. Périers, II, 636. 12. Phornium tenax, Pena Vieja, I, 129. Périgord, I, 9, 294, Pesines, II, 646. III, 106. Penas de Cancias, I, 311, 317, 334,341, Pesquiers (les), I, Phosphates, II, 16, 126. 361. — II, 33, 38, 265. — II, 482. 180, 434, 551. — Pendix (col de), I, 85, 98, 108, 111, Pessac, II, 97, 658. III, 115, 337. 120. 128, 138, 141,145, Peter-Songou (saut Photographie, II, Pénéen(terrain), I, 212,214, 222, 223, du), III, 327. 299. 6, 17. 238, 241, 591, 593. Petit-Bourg, III, 300, Photogravure, II, Penerf (rade et riPérigord (collines 301,308, 309,310. 299. vière de), I, 255. du), I, 112, 138. Petit Canal, III, 309. Phu ( préfecture ), Penfeld (riv.), 1,186, Périgueux, I, 167, Petit-Croix, II, 360, III, 220, 232. 253. 327, 328,373, 414, 369, 484. Phuan-phu (gouverPenesme, II, 35. 546,548. - 11,337, Petite-Pierre (la), I, neur en Anuam), Penmarc'h ( pointe 355, 376,378, 418, 75, 384. III, 220. de), I, 252, 254. 593, 657, 674. Petite-Terre, III, Phu-binh, III, 235. Pennar, III, 369. Perles, 111,203,265. 302. Phu-doan, III, 237. Penne, II, 376, 657. Pernes - en - Artois Petit Port, III, 293. Phu - lang - tbuong, Penobscot (riv.),111, (Pas-de-Calais), Petit-Saint-Jean, II, III, 238. 274. II, 180. 188. Phu-ly (canal de), Pentecôte (ile de la), Pernes (Vaucluse) , Petreto - Bicchisano, III, 225. III, 255. II, 052. II, 654. Phuong - lain, III > Penthièvre (duché Pernien (terrain), I, Petrocorii (peuple), 236. de), I, 319. — II, 6, 17. I, 293, 294. Phu-Quôc (îles', III, 36, 623. Pero - Casevccchie, Pétrole,!],433,UO. 202. Penthièvre (fort), I, II, 654. — 111, 212. Phu-Quôc, III, 202, 255. Pérols (étang de), I, Peuplier, I, 177. — 205, 210. Penzé ou Pensez 231, 263. II, 112. Pbu-yen, III, 217, (riv.), I, 202. — Péronne, 1,203,312, Pévèle, II, 35. 222. II, 330. 334, 370,378,422. Peypin, II, 570. Phu-yen (rivière de), Pcrahou (mont), III, — II, 244, 364, Pevrabout (mont III, 218. 263. 542, 641, 684. de), I, 107. Pia (végétal alimenPercée (pointe de Pérou, II, 464. — Peyrehorade, I, 170. taire), III, 262. la, Calvados), I, III, 329. — II, 338, 058. Piana, II, 654. 247. Pérouse, I, 316. Peyreleau, II, 050. Piastres, III, 117, Percée (Pointe-) Perpignan, I, 159, Pevremau (roc de), 216, 242,' 354. (voir Pointe-Per272,278,323, 327, I, 100. Tibrac, II, 589. cée). 328, 329,330, 331, Pevriac - Minervois, Picade (gave de la, Percepteurs et per334, 330,337,338, 1*1, 668. ou Garonne occiceptions, I, 490, 372,392, 398,420, Peyrolles, II, 652. dentale), I, 160. 492, 513. 478, 505, 548. — l'eyron (mont), I, Picardan, II, 99. Perche (contrée), I, II, 124, 298, 382, 109. Picardie, I, 9, 87, 8.88, 89, 180, 314, 383,408,418, 585, Pcyruis, II, 653. 273,279, 330,336, 334,.338. — II, 655, 679, p. 681. Pézenas, I, 158. — 338, 360, 361, 369, 27, 36, 69, 85, Perpignan ( canal II, 99, 583, 667. 395. — II, 28, 35, 108, 117, 125,214. de), II, 84. Pfrimm(riv.), 1,222. 42, 66, 69, 75, 76, Perche (Grand-), II, Perrav (le;, II, 381. Phaéton (port du), 79, 101, 124, 127, 30. Perrégaus', III, 34, III, 257. 129, 135, 137,140, Perche (Petit-, ou 85, 96, 97. Phalsbourg, I, 71, 143,205,270, 275, Perchet), II, 36. Perreux, II, 650. 357, 385. — II, 280,290,291, 317, Perche (co'caux du), Perron -des-En.com550. 541, 641. 1.89, 130, 172,181, bres (Grand), I, Phan-rang(baie de), Picardie ( plateau 187.-11,030,602. 43, 133. III, 217. de), I, 87, 136.
�TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
Picardie (canal de), II, 317. Ficos de San-Salvador, I, 126. picquigny, II, 543, 641. Pictavi et Pictones (peuple), I, 294. — II, 614. Piedicurte - di-Gaggio, II, 654. Piedicroce, II, 654. Picdrafîtfa (col de), I, 114, 122. Pieds - noirs (peuple), III, 277. Piémont, 1,21,22,24, 316,323, 325, 345, 347. Pierre, II, 649. Pierre-Buffière, II, 664. Pierre-Châtel (Tort de), I, 147, 388. Pierrefitte (flautesPvréuées), II, 190, 383. Pierrefitte (Meuse), II, 645. Pierrefitte (Seine), II, 178. Pierrefonds, II, 188, 302. Pierrefontaine , II, 647. Pierrefort, II, 665. Picrrelalte, U, 652. Pierrelalte (canal de), II, 14. Pierres-Noires (chaussée des), I, 252, 254. Pierrc-Pertuis,l, 64. Pierre-Planlée ( col de), I, 106. III, 372. Pierre - sur • Haute, I, 108, 138. — II, 650. Pierre de taille, I, 8.—ll,174etsuiv. 525, 529,540,555, 558, 636,638,639, 645,647, 651,652, 659 660, 663. — Pilier (phare du), I, 256. Pilon du roi (mont), I, 55. Pilote (rivière), III, 314, 318, 371. Piment, III, 142. Piment (mont), III, 300. Pin (le, École des /iaras),I,459,542. Pi)is et sapins, I, 59, 68, 100, 103, 168, 258, — II, 2, 24, 29 et suiv., 1 12, 114,118,382, 434, 531, 591. — III, 280. Pins (ile des), III, 246, 247, 248,251, 370. Pinay (saut de), I, 173. Pincerais, II, 35. Pinçon (mont), I, 90, 136. — II, 636. Pineau (ile) I, 178. Piney, II, 643. Pinier (Grand), I, 50, 134. Pinols, II, 666. Pionsat, II, 665. Pipes, III, 96. Pipriac, 11, 633. Pique (riv.), I, 129, 167,233. — 11,663. Pique d'Estato, III, 372. Pirates, III, 228. Pirates (île des), III, 224, 369. Piriac(et pointe de), 1, 255. — II, 191. Pirmasens, I, 346, 381 'Pirou'll, 392, 541. Pisan (île), III, 12. Pisciculture, II, 151. Pistaches, III, 199. Pitres, II, 326. Pissos, II, 658. Pithiviers, I, 197, 373, 417. — II, 241,617, 662, 678. Plabennec, II, 632. Pla de Béret, III, 372. Plaine (la, contrée, Poitou), 11,37,660. Plaine (Alsace), I, 68, 70, 71, 73. Plaine ( la, riv., Meurthe), I, 224, 385. —III, 332. Plaines ( régions des), II, 5, PlaiiiTaing, I, 385. — II, 242. Plaisance (Gers), II, 656. Plaisance(duchéde, Italie) I, 345. Plan (aig. du), I, gne (les), II, 647. Planchotte (la), II, 293. Plancoët, II, 632. Planèze (contrée), I, 103, 106. —11,40, 54. Planter (îlot et phare du), 1, 264. Planoise (fort), I, 388. Plantaurel (chaîne du), I, 122, 138. Plata (la), II, 270, 463, 465, 592. Plantes industrielles (voir aussi Cultures industrielles), II, 27, 28, 67 et suiv. 524, 535, 542,544 607. 016. Plantes potagères, voir Légumes. Plat de la Selle (glacier du), I, 49. Plate (pointe), III, 286. Platé (désert de), I, 44, 133. Plateaux (régions des), II, 5. Plateaux (bassin des), 111, 33. Plâtre, II, 13, 178, 179, 525,638,639. — III, 36, 94, 115. Plats côtes de chiens (peuple), III, 278. Pléaux, II, 665. Plée (mont), III, 323. Plein (Contrée, Cotentin), II, 35. Pleine-rougères, II, 634. Pleinmont ( pointe de), I, 248. Plélan, II, 633. Plélan-le-Petit, II, 633. Pléneuf, II, 632. Plessis (le, Manche) II, 211. Plessis-lès-Tours, I, 177. — II, 618. Plestin, II, 633. Phumartin, II, 660. Pleyben, II, 632. Pliocène{terrain), I, 10, 18. — III, 15. Ploëineur, II, 681, p. 679. Ploërmel, I, 186, 333. 370, 419. — 11, 361, 379, 627, 633, 681, p. 679. Plœuc, II, 632. Plogastel-Saint-Germain, II, 632. Plogof (enfer de), I, 254. Plomb II, 189 et
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m, no.
Pierres lithogra phiques, II, ' 174, 582, 666, 667. Pierreux ( piton ), III, 313. Pictra II, 654. Pictrapola, II, 186. Pieux (les), II, 180, 635. Pigeons, II, 144. — III, 158. Pigeons (ile aux), III, 285. Pignerol, I, 315, 316. Pilât (mont), I, 96, 137,274.-11,208. Pilatte (glacier de la), I, 49.
28.
rlanches-en- Monta-
suiv.,433,440,458, 604, 607, 608, 626, 633, 652, 665,666, — III, 93, 100, 115, 238, 251. Plomb ( Montagne de), III, 327. Plomb du Cantal (voir Cantal). Plombières, II, 184, !8i,369,553,646. Plouagat, II, 633. PIouaret.H, 360,633. l'iouay, II, 033. Ploubalay, H, 633. Ploudalmezeau, II, 032. Ploudirv, II, 632. Plouescàt, II, 632. Piouguenast,II, 633. Plouba, 11, 632. Plouigneau, II, 632. Plouzévédé, II, 632. Pluie (voir Climat). Plumes, II, 147. Plumes de parure, II, 434, 637, 642. Plumes métalliques, II, 298, 438, 439, 465, 473. Plutonique (voir Terrain). Pluviguer, II, 633. Pnom-Penh.lII, 213, 215, 240,242,369. Pô (riv.), I, 24, 323, 325. Pô (dép. du), I, 344. Pocé, II, 222. Podensac, II, 658. Podor, III, 127, 128, 138. Puher, II, 36. Pobolet, II, 36. Poids et mesures, I, 433, 454. — II, 309, 419, 420. — III, 110. Poils, II, 432, 438, 439, 440. 443, 445, 452. Poinson, II, 367. Pointe-à-Lurrée, III, 165, 173. Poiute-Percêe(mont) I, 45, 133. Pointe-à-Pitre (la), III, 301 et suiv. 310, 371. Pointe-Noire , III , 309. Poires, II, 108. — III, 84. Poiré, II, 102, 521. Poiré-sur-Vie (le), II, 660. Poii, 11, 65,66.— III, 170, 236,246, 250. Pois chiches, III, 80, 114. Poissons,11,220,644. Poissons, II, 147 et suiv. 435,438,439, 443,458, 478,479, 521, 555,601,624,
�478 627, 628. — III, 104, 106,11b,188, 210,212, 210,2(7, 246, 230, 203, 267, voir aussi Pêche. Poissv, I, 192, 438, 330". — II, 357, 328, 639. Poitiers, I, 16, 111, 184, 302, 311,327, 328,329, 330, 331, 337, 338,373,423, 453, 527,539, 540, 543, 544,516,548, — II, 240, 299, 376, 377.378, 3811, 614,615, 660,683. Poitou, I, 8, 9, 17, 170. 1S3, 294,307, 308,311, 334, 330, 338, 341,300,373, 427, 428.- 11,33, 37, 54, 09, 101, 108, 127,128,133, 138, 141, 144,163, 176, 212,213,221, 602, 614, 660. Poitou (seuil, trouée ou barrière du), I, 9, 10,111, 168, 170, 172, 184. — H, 376. Poivre, II, 433, 440, 462, 482. — III, 185, 209,212, 216. Pois, II, 641. Polignac, II, 605. Politrny, 1, 59, 151, 371, 416, 525. — II, 96, 372, 560, 647, 677. Polygodoux (peuple), III, 333. Politzi(mont), I, 39. Poniègues (ile) , I, 264. Pomerols, II, 99. Pommard, II, 95. Pommes de terre, II, 29, 31, 33, 44, 46, 56, 57, 60, 63, 438, 443,452, 468, 618, 639 et suiv. 645, 649,650,631, 656,657, 639, 060, 662, 666. — III, 80, 184, 250, 380. Pommiers et pommes, 11, 24, 27, 108, 619, 630, 036, 637. — III, 84. Pomoto (iles), III, 264. Pompadour, II, 124, 609. Pompey, II, 368. Ponant (rivière du) (eôte occidentale du golfe de Gènes) I, 268. Poncin, II, 649. Pondichérv, III, 3, 193 et s'uiv. 199, 242, 354, 368. Pougo (rio), III, 125,
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. 129, 139, 143. Ponqos (peuple),III, 157. Pons, II, 99. 330, 659. Ponsonnière (col de la), I, 47. Pont-à-Bar, II, 327, 332. Pont-à-Chin, I, 340, 397. Fontacq, II, 658. Pont ailler-surSaône, — II, 330. 648. Font-à-Marcq, II, 642. Pont-à-Mousson, II, 220, 552,645, 681, p. 079. Pontarlier, I, 59, 02, 63, 151, 371, 373, 388, 414. — II. 250,285, 370,559, 647, 675. Punlarion, II, 604. Pont - Audenier , I. 198,370, 414,424, — 11, 09, 238, 201, 298, 320,359,474, 637, 675. Pontaumur, II, 665. Pont-Aulhou.ll, 273. Pont-Aven, I, 255. — 11,342,477,632. Pont-à-Vendin, II, 319. Pontchâteau, 11,634. Pont-Croix, II, 342, 632. Pont-d'Ain, II, 649. Pont-d'Arc, I, 153, II, 334. Pont-de-Beau voisin (le, Isère), II, 651. Pont-de-Beau voisin (Savoie) II, 567, 650. PontdeBrave,II,380. Pont-de-Buis, 1,512. Pont-de-Claix , II , 297, 335. Pont-de-l'Ane , II, 344. Font-de-l'Arche, I, 192. — II, 357, 358, 637. Pont - de - Montver (le), II, 666. Pont-de-.Navoy, II, 334. Pont-ilc-Roide, I, 151.-11,230, 647. Pont-de-Pany, II, 179. Pont-de-Salars, II, 656. Pont-de-Vaux , II, 619. Pont-dc-Vaux (canal latéral de), II, 333. Pont-de-Veylc , II , 649. Pont-de-Vivv,11,342. Pont-d'Oucbe, II, 329. Pont-dn-Chàtcau, II, 172, 665. Poht-du-Boi (le), I, 114, 121,160, 391. — II, 336. Pont-en-ltoyans, II, 336, 651. Pont-Farèv, I, 200. — II, 330. Pont-Fa verger, II, 273. Ponlgibaud, I, 103. II, 190, 192, 214, 007, 608,065. Puntbieu (contrée), I, 310, 311, 313, 334, 361. —H, 35. Pontillos Batans (mont), I, 126. Pontivy, I, 180, 370, 419. — II, 361, 379, 627,633,681, p. 679. Pont-l'Abbé, I, 251. II, 379, 477, 632. Pont-l'Abbé (riv. de) I, 1S6, 234. — II, 342. Pont-1'Kvèque , I , 198, 370, 413. — II, 242, 359, 539, 136, 673. Pontlong (landes du), II, 38, 599 Pont-Maugis,II, 367. Pont-Noyclles , I , 354. — II, 543. Pontoise, I, 193,371, 421, 476. — II, 103,357,361,327, 639, 683. Pontpéan, II, 626, 633. Pont-ftemy, II, 263. Pont-Saint-Esprit [, 96, —II, 143, 311, 582, 667. Pont-St-Vincent, II, 332. Pont - Sainte - Ma xcnce,II,205,040. Pont-Salomon , Il, 221. . Pont-Scorff, II, 342, 633. Ponts-de-Cé ( les ), I, 177. — II, 342, 622, 634. Ponts-et- chaussées, 1, 451,432. Pontorson, II, 360, 475, 341, 635. Pontrieux, II, 470, 633. Pont-sur-Yonne, II, 618. Pontusval (pointe), I, 252. Pontvallain, I, 311. — 11, 020, 635, Poperingbe, I, 377. Popo (Grand), III, 146, 148. Popo (Petit), III, 148. Population, I, 289 etsuiv.,4001438. — H, 509, 510, 511, 525 à 069, 671 1 685. — III 70, 109, 133, 136' 205, 220, 252, 253, 255,260, 263,265, 267, 284,287,307, 316, 334. Porad s (iles des), III, 202. Porcelaine, 1, 180. — U, 289 et suiv. 403, 525,609,616, 664. Porcs, II, 28, 29, 30, 33, 34, 121, 140, 141, 142, 621,630 et suiv., 640, 641, 645,646,648, 651, 652, 656,657,659, 660,663,664, 663, 666. — III, 89, 158, 212,216,222, 237, 246,250,382. Porhoët, II, 36. Pornic, I, 184, 256. — Il, 381, 478, 625, 634. Porphyre, I, 35, 68, 72, 108.-11,172, 654. Porquerolles,1,265, 530. Porrentruv, I, 64, 344,414".—11,360. Pui sai (rochers de), I. 352. Port-au-Choix, III, 293. Port-aux-Perches, II, 325. Port-à-Porf, 111,293. Port-au-Prince, III, 298. Port-Bail ou Portbail, I, 248. — II, 475. Puit-Bou. II, 382,383. Port-Boulet, II, 380. Port-Choiseul, 111, 165, 172. Rort-Cros, I, 265. Port- d'Atelier, II, 368. Port-de-Bouc, 1,264. — Il, 373, 396, 481. Toit de la Paix, III, 296. Port-de-Piles, II, 378, 380. Por t - d cl-Comple I Montana del), I, 121. Porl-du-Salut, II, 242. Port-en-Bessin, II, 475. Port-Gautier.I, 181. — Il, 342. Port-Haliguen, I > 477.
�TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
Portland-Iiill (Angleterre), II, 392. Port-Launay,lI,477, Port-Louis (Morbihan), I, 253, 394. 398. — II, 148, 241, 477, 627, 633. Port-Louis (Guadeloupe),III,3UI,309. Port-Louquez , III, 166, 173. Port-Margot, III, 296. Port-Navalo, U, 477. Port-Nègre (pic du), I, 120, 121. Port-Saïd, II, 407. Port- Sainte - Marie (Sainte Marie-deMadagascar), III, 176. Port Sainte - Marie Lot-et-Garonne), I, 383, 657. Port-sur-Saône, II, 646. Port-Vendrcs, 1,202, 393, 399, 482. — II, 382, 406, 480,585.-111, 98. Porta, II, 654. Portage, III, 285. Portalet (ou fort d'Urdos), I, 392, 398. Portell(coldc).I,l 10. Portendick, III, 124, 133. Portes, II, 209. Portes de fer, 111,20. Porlet, II, 383. Portion, H, 30. Portifino(|iointede), I, 268. Portillon d'Oo, voir Oo (Portillon d'). Porto-Farina, III , 111, 116. Porto (golfe de), I,
269.
479
Porto-Maurizio , I, 268. — II, 578. Porto-.Novo, 111,146, 148, 367. Porto-Scguro , III, 148. Porto - Vecchio, II, 483, 580, 63 4. Porto - Vecchio (golfe de), I, 269. Portois (Lorraine), II, 36. Portois (FrancheComté), II, 37, Portrieux (et rade de),l, 250,11,470. Port-Itoval, III, 273, 280, 281. Porls, I, 240 à 209. — 11.148, 149, 130, 396, 397 et suiv., 467, 468 et suiv. Portudal, III, 125, 138. Portugal , II, 435,
437, 452,457, 479. Porzay, II, 36. Poseis (pie), I, 118, 1 19, 124, 139. Position astronomique de la France, ' I, 3. Possession, III, 181. Possonnière (la), II, 380. Postes et Télégraphes I. 454, 455, *56, 512. — II, 388, 389,390,391. — III, 66, 231, 240, 374, 377. Potasse, II, 13, 16, 120, 237, 434. Poteries, II, 290, 291,306,438,4-42, 457, 484,353,601. — III, 96, 116", 142, 170, 199,223, 238, 321. Potou (lagune), III, 147. Pounaauia, III, 261. Pouancé, II, 214, 222, 634. Poudres, 1,505, 509, 511, 512. Poudrette, II, 10. Pouembout ( passe de), III, 244. Pouembout, III, 248. Pougues-les-Éaux, II, ISO, 663. Pouillon, II, 658. Pouillv - sur - Loire (Nièvre)II,100,064. Pouilly - en - Auxois ou en montagne (Côte-d'Or), II, 179,329, 550, 648. Pouillv - sur- Saône (Côt"e-d'Or),II,233. Poulains (pointe des), I, 255. Pouldu (anse du), I, 255. Poules, II, 143, 144. — III, 210, 237. Pouliguen (baie du), I, 230. Pouliguen ( le ), II, 477 , 625. Poullaoucn, II, 190, Poulo-Condore, III, 202, 205,207, 309. Poulo - Dama (ile), III, 202. Poulo-Gambir (ile), III, 217. Poulpes, III, 115. Poume ( presqu'île de), III, 244. Pounarouou III, 259. Poungara (Pointe), III, 150. Poupet (mont), I, 64, 135. Poutrincourt (Jean de), III, 273. Pourri (mont), I, 43, 133.
Pouvoir exécutif, I, 493, 550. Pouvoir législatif. I, 439, 530. Pnuvre, II, 558. Pouyastruc, II, 655. Pouzauges, 11, 660. Pouzin, II, 375. Pradelles, II, 666. Prades ( Pyrénées Orientales), 1,139, 372, 420. — II, 356,383,585,655, 679, p. 681. Prades (Ardècbe), II, 375, 581. Pradets (pic des), I, 138. Praguerie (guerre civile), I, 312. Pragon (col). I, 117. Prahecq, II, 660. Prairie (pointe de la), III, 313. Prairies naturelles et artificielles, II, 14, 24, 27, 30, 33, 34, 77, 82,83,524, 571,616, 620,624, 639,642, 643, 644, 647, 650, 652, 656, 657, 660,601,602, 664, 665. — III, 380. Prancey (mont), I, 71, 135, 224. Pranzac, II, 378. Pratz-de-Mollo. I, 139,392.-11,655. Prauthoy, II, 644. Prayez (col. de), I, 385. Prayssas, II, 657. Préa-batang (rapides de), fil, 202. Précy-sous-Thil, II, 220, 648. Prée (la, fort),I, 393. Pré-en-Pail, II, 360, 635. Préfet, I, 312, 446, 447, 448,466, 483, 485,517, 518, 550. — II, 512. — III, 7, 60. Préfet apostolique, III, 335. Préfet maritime, I, 482. Préfet de police, 1, 446, 11, 514. Preignac, II, 97. Prémery, II, 664. Prémerv (Nièvre de, riv.) l", 179, Prémontré, II, 293. Préncley (mont), I. 82, 136.- 11,663. Prépris (savanes), III, 326. . Prés salés, II, 14. PrésÇval des), 11,37. Président de la Jlépublique, I, 410, 441, 442, 550.
Président du Conseil des ASinis 1res, I, 442. Présidiaux, I, 329, 331. Presle (la), II, 378. Piesin (sierra de), I, 120. Pressins, II, 373. Prestations I, 518. — III, 03. Preste (la), I, 159, II, 187. Pretiani (peuple), I, 294. Preuilly, II, 661. Préialave, II, 132. Prim(riv.)I,224,239. Primeurs, II, 67. — III, 81. Primel (pointe de), I, 252. Prisons, I, 529. Privas, I, 152, 273, 283,284, 372,412, 427, 457, 546. — II, 145, 213, 279, 375, 581, 666,672. Procureur gènéroXi I, 529, 330. Procureur de la république, I, 629. Production agri cole, voir aussi Agriculture. I, 430.-11,1 et suiv., 155 à 166, 321. Production in îustrielle, voir aussi Industrie, II, 169 et suiv. Produits chimiques (Voir aussi Industries chimiques) II, 525, 536. — III, 322. Propliai,o, II, 483. Propriétés pubti ques, I, 450 et suiv. — III, 109, Protectorats, 111,17, 46, 107, 121, 161, 190, 241, 242. Protestants, voir. Culte protestant. Prouzcl, II, 298. Provence et Provençaux, I, 9, 11, 13, "17, 18, 22, 23, 24, 52 et suiv., 200, 264 et suiv., 275, 278, 284, 291 296, 300,303,314,315, 336,338,340,301, 372, 389, 420. — II, 31, 39, 77, 83, 99, 101, 108, 109, 110, 111, 112, 114, 120, 128,132, 145. 146, 181, 189, 237, 285, 306, 570 et suiv.. 052, 653,— III, 54. Provenchères , I, 3S5. -- II, 046.
�480
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
Puy d'Issolu, I, 294. Puylaurens, II, 668, Puv-les-Vignes, 11, 191. Puv-l'Évèque, II, 656. Puymirol, II, 657, Puvmorens (col de), I, 120, 138. —III, 372. Puy-Pendu, III, 372. Puvseaux (riv.), I, 197, 236. Puyseaux II, 662. Piiyrîcàrd, II, 136. Puzziehello, U, 186. Pvrénécs, I, 4, 5, 7, '12, 17, 19,20, 113 à 130, 138, 139, 159 et suiv., 108, 109, 170,272, 274, 276, 278,284,291, 299,317, 318, 323, 325,348, 869,391, 392, 398, 426,427, 434. — II, 4, 51, 74, 85, 98, 111, 114, 119,120,127, 128, 136, 165,172, 173,178,187, 212, 213,214, 222,288, 304,307, 356, 382, 655, 658, 668. Pyrénées [Chemins de fer des), II, 382. Pyrénées, ( traités des), I, 318, 319, 361, 375,382,392, 398. Pyrénées asturienncs, I, 129. Pvrénées espagnoles, I, 128. Pvréuées cantabri"ques, I, 129, 139, 259. Pvrénées (dép. des Bisses ), I, 369, 373, 402,410, 420, 420, 425,430,452, 453,457,459, 477, 49S, 500, 527,530, 537, 544, 546. — II, 20, 20, 57, 59, 71. 73, 81, 85, 93, 98, 112, 128, 131, 181, 188, 191, 199, 211, 225,249,253, 262,319,498,502, 599, 658,059,670, 679 p. 081. — III, 381, 383, 386. Pvrénées (dép. des Hautes-), I, 369, . 373, 402,410, 420, 425,435,452, 453, 457, 477,498, 500, 515, 527,536, 544. — H, 20, 26, 32, 51, 54, 57, 59, 71, 73, 81, 93, 128, 131, 188, 191, 199, 211,225,249, 253, 498,502,596, 653, 670, 079 p. 081.— III, 381, 383, 380. Pvrénées - Orienta "les (dép. des), I, 156,369,372, 402, 410, 420, 425,430, 452,453,457,477, 498, 500,527,536, 544. — II, 10, 12, 20, 23, 26, 51, 57, 71, 73, 81, 89, 93, 99, 110, 128, 131, 145,163, 187, 199, 211, 213,222,225, 219, 253,315,498, 500, 502,585,655, 670,079 p. 681,— III, 381, 383, 386. Pyrites, II, 191, 649, '666, 667. Quercv (contrée), I 8, 17, 165, 311, 334, 341, 360. — II, 38, 69,98, 111 141, 283, 591. Quercy (causse du), I, 110, 138. Quérigut, II, 655. Querqueville(pointe et fort de), 1, 248 399. Quéroy (le), II, 378. Quesnoy-sur-Deule (Kord), II, 549, 642. Quesnoy (le, Nord), I, 335, 375, 378. — Il, 364, 549, 642. Qucstembert , II 379, 633. Qucltehou, II, 636. Quévv, II, 362. Quévîllv (Petit-, le), II, 358. Quevras(Ie, et vallée dû), I, 38, 39. — II, 37, 570. Quiberon, II, 148, 379, 623, 627,633. Quiberon (presqu'île et baie de), I, 255, 343, 394. — II, 623, 627. Quiers, I, 316. Quiévrain, II, 362. Quiévreehain , II , 219. Quillan, 11,222,383, 584, 068. Quillan (forêt de), II, 118. Quillebœuf, I, 193. — II, 539, 637. Quimper.1 ,186 ,327, 328, 332,333,370, 414, 482, 548. — II, 148, 342, 377, 379, 477,028,632, 675. Quiniper(rivière de), I, 254. Quimpcrlé, I, 332, 370, 414. — II, 377, 477,623, 632, 675. Quimpcrlé (riv. de), voir Laïta, riv. Quincaillerie , II , 230, 530, 540. — III, 171, 251, 253. Quingey, II, 647. Qui-nhom, III, 217, 219, 221,223,227, 239, 369. Quinquina, II, 433, 440, 465. — III, 183, 186. Quintin , II, 267 , 627, 632. Qniquengrogne, II, 293. Quissac, II, 667. Quoc-oaî, III, 231.
Provinces ecclésiastiques, 1,298,325, 326, 546, 547. Provinces Franches, I, 339. Provinces Romaines, I, 295, 298. Provinois (contrée), II, 36. Provins, I, 194, 334, 371,421.-11, 163, 188, 229, 240, 307, 528, 530, 039, 683. Prnnclli di FiumorIJO, II, 654. Prunelli (riv.), I, 226, 239. Prunes, II, 108, 109. Prylance militaire, I, 479. Puans (baie des), III, 275. P u e c h- d'Ousselon (pic), II, 594. Puget-Thenicrs, I, 157, 372,411,525. — Il, 356, 578, 654, 672. Puigmnl.I, 118,120, 138, 391. Puisaye, 1,10,18,82, 84, 136. — II, 39. Puiseaux, II, 42. Puiset (le), I, 307. Puits artésiens, 1,9. — III, 76, 80, 196. Pujols, II, 658. Puligny, II, 96. Punta "Negia, III, 153. Punto Raz (mont), I, 121. Pursat, III, 213, 216. Putanges, II, 636. Puteaux, II, 262. 273,275,281, 527, 683. — III, 387, Tuttelange, II, 283. Puy (le), I, 110, 172, 327,328, 334,372, 410,434, 546,548. — 11,281,579,605, 600, 677. Puy-de-Dôme , I , 14, 104, 105, 137, 368, 477, 527. — II, 100, 141, 298. Puy-de-Dôme (dép. du), I, 368, 373, 402,410, 420, 425, 436,452,453, 457, 477,493, 500,527, 528, 536, 544. — II, 10, 12, 20, 24, 26, 54, 57, 63, 68, 71, 73, 81, 85, 90, 93, 100, 110, 131, 133, 141,166,172, 186,190,191,192, 199, 210, 225,240, 244, 249,253,281, 298, 498,502,007, 665, 670 , 679 , p. 681. — 111,381, 383, 386.
Q
Ouang-binb, III , 221. Quang-duc, 111,221. Quang- hinh , III, 221. Quang-hoa, III, 221. Quang-huyen , III, 236. Quang-nam, III, 221, 222. Quaug-ngaï,III,221, 222. Qoang-oaï-, III, 234. Quang-trach , III , 221. Quaug-tri, III, 221. Ouang-ven, III, 234, 238. " Qiiarré-les-Tombes, II, 647. Quartiers mariti mes, I, 482. Quaternaire (période, voir aussi Terrain), I, 14. Quartz, I, 5, 96. — II, 176. Qualre-Cantons (lac des), I, 220, 239. Quatre - Frères (rochers des), III, 164. Quatrc-Termcs (pic des), I, 115. Qualrc-Vallées (contrée), I, 334, —II, 38. Québec, III, 2, 271, 274, 275,279, 280, 282, 284, 285. Que:fleut(riv.),1,202. Queich (riv.), I, 222. Quèja'da de Poudill..s, I, 124. Quélern (presqu'île de), I, 252, 254. Quénécan (forêt de), I, 186. Qucrcus suber),chêne liège), III, 82.
�TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
Randan, II, 665. Randannais, II, 40. Randon, III, 72. Randonnai, II, 231. Haon-l'Etape, I, 353, 383, 385. — II, 553, 646. Rapa (île), III, 260, 203, 204, 267, 370. Rapides (canal des), 111, 226. R'arbou, III, 93. Râs-el-Ma, III, 93, 97, 365. Rassauta, 111, 57. Rassoull, III, 94. Rasos-de - Paguera, I, 121. Ratier (banc du), I, 246. Ratoneau(ile),I,264. Rats, III, 237. Rattier (contrée), II, 37. Raucourt, II, 367, 644.. Rauraci (peuple), I, 294. Ravênéla ( arbre ), III, 167. Races, II, 27. Ravelon, II, 172. lîavières, III, 384. Ravines (riv.),I, 224. Ravine (banc de la), I, 247. Raye (cap), III, 291, 293. Raz (pointe du), I, 254. Raz-el-Aïoun,lIl, H. Raz-Asfour, III, 11. Raz-Sidi-Ali -BouMouça, III, 32. Razès, II, 39. Razimout (fort), I, 386. Ré (ile de), I, 257, 393, 399, 482. — II, 151, 391, 602. Réalmont, II, 668. Rebais, II, 639. Reboisement, voir aussi forêts et bois, I, 457. — II, 118. Receveurs généraux et receveurs particuliers, I, 514. Recey-sur-Ource, II, 648. Récbicourt, I, 357. Recollets, III, 274. Recommandation ou engagement féodal, I, 305. Reconce (riv.) (voir Arconce). Recrutement militaire, I, 460 et suiv., 400. Recteur d'académie, I, 541, 543. —III, 8, 64. Reculet (mont), I, 61,135.-11, 640. Redon, I, 186, 356, 370, 415. — II, 229,342, 361, 377, 477,626, 633,676. Redones (peupie), I, 294. Régale (morne), III, 314. Regatin, II, 39. Reghaïa, III, 35. Régions territoriales militaires, I, 476, 477. Régions et bassins des fleuves et des mers, II, 524 à 628. Regnéville, I, 248, 482.— 11,173,475. Rehberg (mont), I, 72, 135. Reichcnau, I, 215. Reichenau (ile de), I, 216. Reichshofen, I, 351. Reigne (ruisseau;, I, 150. Rcignier, II, 651. Reillanne, II, 653. Reims, I, 196, 297, 326, 32S.335, 346. 352, 371, 383, 418, 428, 478, 528,539, 540, 543, 546, 548. — II, 29, 97, 229, 237,250, 270, 273, 275, 302,326,355, 366,412, 530,531, 532, 644, 678. Reims (montagne de), I, 85, 136. Reims (forêt de la montagne de), II, 117. Reine (forêt de la), II, 116. Reine (bains de la. Algériel, III, 95. Reinosa (col de), I, 129, 139. Rckem-Halloûf, III, 28. Religion, voirCultes. Relizane, III, 67, 90, 93, 96, 365. Reliure, II, 298, 519. Remaiard, II, 637. Rembercourt , II , 368. Remboé (riv.), III, 150, 151. Remi (peuple),1,293. Remire ' (îles) , 111, 323. Remiremont, I, 222, 371, 386, 423. — II, 174, 242, 261, 368, 549, 646,683. Remois (contrée), II, . 36. Remoulins, II, 375, 581, 667.
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R Itabaienes (tissus), III, 170. Rabastens (HautesPyrénées), IIjGHS. Rabastens (Tarn), II, 668. Rabbins et Grand Rabbin, l, 549. Rabodeau (riv.), I, 224. Radiais (mont),1,51. Race celtique, voir Celtes. Raeh-gia, III, 205, 208, 210, 212. Rach-gia (baie), III, 202. Rach-gia ( canal) , III, 203. Racbgoun (ile), III, 12. Radama (ile), III, 165. Radelle (canal de la), II, 316, 333. Radepont, II, 261, 539, 637, Rafia (palmier), III, 167, 170,171. Raffinerie, voir Sucre. Rahire (riv.), I, 150. Raiatéa-Tahaa ( ile de), III, 256, 257, 260, 261. Raincy (le), 11, 639. Raismes', II, 219, 549. Rairoo (ile), III, 264. Raisins de table, II. 101,108. Raivavae (ile), III, 263. Rambervillers, II, 291, 298,309, 553, 645. Rambouillet, I, 198, 342, 350, 305,371, 421,459, 477,479. — II, 133, 137. 282, 358, 525,527, 639. 683. Rambouillet ( forêt de), II, 117, 524, 525. Ramerupt, II, 643. «amie, 111, 81. Ramillies, I, 205, 321. Ramodens (forêt de), I, 100. — II, 118. Ranavalona ( cap ) , III, 165. Rancc (riv.), I, 201, 236, 250. -11,330, 342, 633. Rancé (riv.), I, 165. Rancié, II, 214. Rançon (pays de), II, 40.
Remparts (plaine des), III, 179, 368. Remparts (rivière des), III, 180. Rémusat, II, 652. Renaison,11,100,186. Renault, 111, 80. Renazé, II, 172. Rengagement militaire, I, 467. Rennais (contrée), II, 36. Renne (époque du), I, 290. Rennes, I, 185, 328, 330, 332, 333,370, 415,434, 477, 478, 527, 530,539,540, 543,544, 547, 548. — II, 238, 240, 267, 284, 288, 289, 299, 342, 354; 355, 358, 360, 361, 626, 633, 676. — III, 378. Renoso (monte), I, 56, 135.-11,654. Rentv, I, 315. —II, 545. Renwez, II, 644. Réole (la), I, 161, 373, 415. — II, 381, 416, 592, 658, 676. Repos (anse du), I, 263. Reposoir (chaîne du), I, 44. République française, I, 350, 334, 439, 500.-11,500. République Argentine, II, 437, 463, 465. . Requista, II, 656. Réquisition militaire permanente, I, 460. Résident supérieur (colonies), III, 8, 231,232,240, 247. Résident général (colonies), III, 8, 107, 232. Résine, II, 120, 638. III, 82, 223. Résolution (port), III, 254. Ressàs (djebel), III, 32, 115. Ressorts - sur- Matz, II, 640. Restauration,],319, 362, 460, 502,506, 502.- 11, 87, 318, 425. Retbel, I, 196, 371, 412, 428. — II, 229,273, 366, 532, 644, 672. Retbel (comté de), II, 530. Rethelois (contrée), II, 36. Retiers, II, 634.
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TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
Rhônestock (pic), I, 144. Rime (riv.), I, 166, 234. Rbuis (presqu'île do), I, 255. Rhum, voir aussi Faux-de-vie, alcool et liqueur, III, 161, 171,180, 188, 230,309, 311, 318, 321,322, 330, 352. Rhune,voir Lahrum. Ria, II, 222. Riallé, II, 634. Riins, II, 633. Ribeauvillé, II, 96. Ribecourt, II, 640. Ribemout, II, 640. Itibérac, I, 167, 373, 414. — II, 378, 593, 637, 674. Ribiers, II, 652. Iticeys (les), II, 96, 643. Richard Toll, III, 127, 134, 138. Riche (pointe), III, 291. Rirhebuurgs (les), II, 95. Richelieu (Indre-etLoire), II, 380, 019, 661. Richelieu, III, 2, 274, 293, 294. Richelieu (rivière, Canada), III, 279. B.chcsse (rapport de la population avec la), I, 430. R'ein, III, 222, 230. Rieumes, II, 666. Rieu-Hajou, II, 187. Rieupevroux , II, 656. ' Rieux, I, 328. — II, 589, 668. Riez, I, 328. — II, 576, 653. Rignac, H, 656. Riqomaqenses (peuple), 1, 295. Rihou, III. 34. Rikatea, III, 265. Riile (riv.), I, 198, 237. — II, 326, 330, 358, 637. Rilly, 11, 96, 327. Rimarde (riv.), I, 197.. Rimatara (ile), III, 263, 264. Rimaucourt, II, 368. Rimogne, II, 172. Rio-de-Janeiro , II, 400, III, 1, 329. Rio-de-la-Plata, "II, 406, 437. Riom (Puy - de Dôme),!, 180,337, 373,420, 510. 527, 528 530. — II, 371,608, 665, 679, p. 681. Riom -ôs- Montagne (Cantal), II, 063. Rio-Salado, III, 58. Riou (il -, Bouehesdu-Rhôue), I, 265. Riou (canal, Algérie), III, 75. Riouburent(pic de), I, 38. Rioz, II, 646. Ripault (le), I, 512. — II, 619. Riquewihr, II, 96. Rirha, III, 83. Riscle, II, 656. Risoux (mont), I, 62, 135.—II, 647 Ritaudière (riv.), I, 185. Rivarenert (forêt de), I, 122. Rive-de-Gier , II , 208,221, 226,230, 293, 295, 600, 030, 677. Rives (Isère), 11, 297, 373,309,051, Rives (Creuse), II, 341. Rivesaltes, II, 99, 585, 655. Rivière (commandant),!!!, 219,228. Rivière ( contrée, Gascogne), I, 112. Rivière (Indre-etLoire), II, 330. Rivière-Basse (pays de, Gascogne). — II, 38. Rivière - en- Montagne(contrée, Gascogne), 1, 112, II, 38. R i vière-Verd u u(eontrée, Gascogne), I, 112, 335. —II, 38. Rivière - à - Goyaves (la Grande, Guadeloupe), III, 300. Rivière Claire, voir Lu - Kiang (riv. lonkin). Rivière Noire (Tonkin), 111,223, 229, 235, 236, 370. Rivière-Salée (Guadeloupe), III, 299, 301, 314. Rivières du sudfcontrée, Afrique), III, 8, 126, 129, 135, 137, 138, 139, 140, 143, 343, 350,356, 368. Rixheim,H.288,298. Riz, II, 433. 439. — III, 110, 141, 159, 161, 102, 167, 171, 176, 181, 196, 198, 200, 208,212,215, 222, 223,230,239, 242,250,311,337, 351, 352, 353.
Retourne (riv.), I, l Rhi i (province du), 190, 237.— H,64t. I, 344,362. Rhin - et - Moselle Retourhemer (lac de),1,222,230,239. (dép. de), I, 344. Retz (contrée), 11,36. Rhîr (oued), III, 30, 32, 37, 41, 42, 45, Rétv, II, 180. 46, 74, 76, 87, 88, Reulaigue, II, 187. 99, 119, 128. Réunion (la), II, Rhinocéros, III, 210, 407, 437. — III, 216. 2, 5, 6, 7, 8, 9, Rho lez, voir Rodez. 164, 177, 179.180, 181, 182, 183, 188, Rhododendron, II, 189, 319,343,317, 4. 348,349, 350,332, Rhone(mont). I, 211, Rhône (deuve), I, 353, 354, 355, 338, 14, 21 et suiv. 53, 300, 308. 60, Ut, 144, 149, Reuss (riv.), I, 220, 157, 138, 226, 232, 221, 239. 233,263, 283,301, Revel, II, 589, 068. 303, 309,383, 398, ReveUata (pointe), I, — II, 30, 100,310, 269, ' Revermont (mont), 316, 333,334, 335, 1,61,135.-11.649. 557, 561, 563, 566, Révigny, 11,307,645. 568,569, 571,572, 573,574,h80, 581, Révolution fran649, 650, 651,052, çaise, I, 319, 340, 341 et suiv. 362 et 006, 667. suiv.,378,400.401, Rhône (vallée et 483.-11,155,278, bassin du), I, 9, 18,22,25,53.62,96, 312, 419, 425. — 112,141, 142,273, III, 298, 341. 275, 276,277,278, Reyssôuze (riv.), I, 284,299, 301, 369, 152, 232. — II, 388, 3S9, 427, — 333, 557, 049. II, 31, 58, 63, 87, Rez (Dent de), I, 97. 100. 107,111,139, Rezotiville, I, 351, 141, 145, 164, 223, 382. 277,306,314, 553. Rhœticon (mont), I, et suiv. 560. 215. Rhône (dép. du), Rharsa (chott), III, I, 341, 333, 309, 30, 31, 38,4s, 112. 372, 402, 493,410, Rheinreld, 1,217,321. 420, 426,429,430, Rhème (culs de), I, 435, 450, 452, 453, 31 32. 454, 456, 457, 459, Rhembo', III, 154. 477,492, 496, 498. Rhin (neuve), 1,514, 500, 508, 511,512, 72, 74, 214, 213 514,520, 527, 536, et suiv., 219, 227, 238,239.292,313, 544, 549. — II, 12, 20, 23, 26, 57, 318 et suiv., 343 71, 73, 81, 93, 93, etsuiv., 38:!, —II, 108, 327, 328, 333, 100, 103, 107, 131, 137,166, 186,199, 335,554. Rhin (bassin et val221, 223, 225, 226, 237, 249, 253,255, lée du), I, 141, 279, 280,287, 292, 145.206, 207, 214 etsuiv., 270,322. 294, 299,306, 355, Rhin ou Rabin (riv. 498,500, 501, 502. 301, 049, 670, 679. Cévennes), I, 178, —111,381,383,386. 234. Rhin de M<dels Rhône (glacier du), I, 144. (riv.), I, 213. Rhin (Confédération Rhône-et-Loire (dép. de), I, 341, 355. du), I, 345. Rhin (dép. "u Bas-), — III. 372. Rhône au Rhin (caI, 355, 357. 420. —11,103,199,200, nal du), 1,73, 386. 231.235,079,n.68l. II, 318, 333, 335, Rhin (dép.d i Haut-), 646, 617, 648. Rhône à Cette (caI, 355, 356, 357. nal du, voir Beau420, 452. — II, 26, 57, 71, 74, 82, caire, canal de). 93, 2 '0, 225, 226, Uhône (ch. de fer 242,255, 554,079. du, ligne droite), II, 370. p. 681.
�TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. Riz - en - Tardenois (forêt de), I, 104. Roannais (bassin houiller des), II, 208, Roanne, I, m, 178, 372, 116, 430. — II, 210, 202, 290, 339, 310,344,373, 374, 60 i, 65i>, 677. Roanne (riv.), 1,155. Roanne {bassin houiller de), II, 210. Roanne à Dirxoin (canal de), 11, 339. Roannez (centrée), II, 40. Robec (Eau de. ruisseau), I, 196. Robert (havre du), III, 313. Robert, III, 318. Roberval (Français de la Roque de), III, 272. Robertville, III, 58, 366. Robiac, II, 191, 375. Robinson (saut), III, 328. Roc - de - France (mont), I, 116. Rocciavre (mont), I, 39. Rocamadour , II , 594. Rocbard (mont), I, 90. Roche (la. Hte-Savoie), II, 651. Roche (Bau de la, ou Sleinihal, contrée Alsace),II,36. Roche-sur-Yon(la) I, 172, 373,409, 422. — II, 380, 381, 603, 660, 684. Roche - sur - Yonne (voir Laroche). Roche-Bernard (la, i\brbihan),II,477, 633. Roche-Canillac (la, Corrèze), II, 665. Rocbe-Derrien (la, f.ôtes - du-Nord), II, 627, 633. Roche-l'Abeille(HteVienne), I, 316. — II, 010. Roche-lionne (Charente-Inférieure) , I, 257. Rochebrune (pic de), I, 39. — II, 652. Rochccbouart, I, 170.183, 373, 423. —11,610, 664,085. R o c h e - Co u r b e (mont), I, 52, 134. Rochcfort (Charente - Inférieure), I, 171, 257, 373, 380, 393, 413,481, 482, 542. — II, 188, 295, 338,397, 478, 479,001, 002, 039, 674. Rochcfort (Puy-deDôme), II, 665. Rochefort ( Morbihan), II, 633. Rochcfort (lura), II, 647". Rochefoucauld (la), II, 601, 659. Rochelle (la), I, 257, 311,331, 337, 356, 373,393, 413, 478, 482,305,548.-11, 99, 380, 408, 478, 601,602,059,073. — III, 172. Roche-Melon(mont), I, 31, 32, 132. Roche-Molière (la, Loire), II, 203. Rnchc-Servière( Vendée), 11, 060. Roche-Tourte (mont), 1,97. Rochcmaure, 11,000. Rocher Blanc (mont), I, 48. Roches éruptives, I, 4, 5. Roches granitiques, I, 4, 5., Roches porphyriques, I, 5. Roches (col de), I, "387 Rochelle (la), I, 328. — II, 050. Rochilles (col des), I, 47. Rocou et rocouyer, III, 308, 309, 337, 319, 350, 351. Rocoux, I, 324, Rocroi, I, 319, 320, 370,375, 378,41/. — II, 530, 532, 014, 672. — III, 393. Rodez, I, 165, 285, 328, 335, 373, 412, 453, 548. — II,' 124, 379, 384,594, 656, 673. Rodez (bassin houiller de), II, 209. Rodrigues (ile), III, 177, 181. Roër (riv.), I, 213, 238. Roër (dép. de la), I, 344. Rogliano, I, 482. — II, 654. Rognac, II, 372. Rognon (riv.), I, 194, 337. — II, 614. Roque, III, 289. Rohan, II, 633. Roi (Plateau du), III, 372. Roi (Grau du, voir Louis, Grau)). Roi (étang du), I, 229. Roignais (mont), I, 41, 133. Roise des Bancs, I, 33. Roise!, II, 641. Roisiu, H, 364. Roland (brèche de), I, 121. Rolleboisc, II, 337. Rollot, II, 211, 544, 641. Romainville , H , 177, 179. Romanèehe (la), II, 191. Romanée-Conti, II, 95.. Romanche (riv. et vallée de la), I, 154, 232. - II, 14. Romans, II, 145, 274,279, 284, 569, 651, 675. Romans (traité de), I, 313. Rome et Romains, I, 303, 304. — II, 565, 567, 572, 579. —111,42,106. Rome (dép. de), I, 344. Romey (val), II, 37. Romilly -sur-Seine (Aube), II, 282, 350, 307,531, 643, Romilly (Eure), II, 192. Romorantin, I, 182, 373, 416, — II, 274, 378,617, 661, 677. Ronce (pointe de), I, 32. Roncevaux (col de), I, 127, 139, 302. Rouchamp, II, 201, 559, 646. Ronchamp (bassin houiller de), II, 200, 259. Roosebeke, I, 205. Rop |ies (fort), 1,386. Koquebrunue , II , 483, 578, 631. Roquebrussanne, II, 653. Roqurcourbe . II , 668. Roquefavour (aqueduc de), I, 156. Roquefort (Laudes), II, 338, 383, 638. Roquefort (Rte-Garonne), I, 160. — II, 336. Roquefort (Bouehesdu-Rhône),II,179. 576. Roquefort ( Avevron), II, 138, 244, 591, 595.
483
Roquemaure, II, 87. 100, 145, 582, 067. Roquesteroll , II, 654. Roquevaire, II, 652. Rosans, il, 032. Rosas (golfe de), I, 260. Roscoff, I, 252, 482. — II, 07, 360, 476, 624, 628. Rose (cap, Algérie), III, 13, 365. Rosefpointc la, Martinique), III, 313. Rose (mont), I, 42. Rose! (pointe du), I, 218. Rosendaël, II, 549. Rosières (Meurtheet-Moselle), 1, 426. — II, 124. Rosières (Somme), II, 641. Rosières (Cher), II, 222. Rosnay, I, 347. Rosporden, II, 379, 632. Rossberg (mont), I, 70. Rossel (cap), III, 252. Ro ssè re-Cramont (grande, mont), I, 134. Rosskopf (mont), I, 71. Rosso (cap), I, 269. Rostellec, II, 177. Rostrenen, II, 633. Rotnl (mesure, Algérie), III, 117, Roteneuf(havie de), I, 250. Rotgé (Moulin de), II, 338. Rolhaar Gehirge (iiiont), I, 214. Rothenbach (mont), I. 68, 135. Rothhorn de Brienz (mont), I, 221. Rotbière (la), I, 347. — II, 531. Rœthifluh (mont), I, 64, 135. Rothlach, I, 281. llotins, III, 210: Rotoava, III, 265. Rotomagus, I, 293. Rotondo (monte), I, 56, 135. — II, 654. Retours (canal de), III, 300. Rotterdam, I, 211. Rouaine (collet de, mout), I, 40. Rouatara(mout), III, 263. Roubaix, 1,427,430, 542. — II, 229, 261,265,272, 276, 280,331, 361, 416,
�484
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
Rousse (Ile, localité, Corse), II, 483, 653. Rousses (fort des, Doubs), I, 388. Rousses (îles,Corse), I, 269. Rousses (lac des, Jura), I, 220, 229. Rousses (massif des Grandes, Alpes du Dauphiné), I, 133. — II, 650. Roussillon (Contrée), I, 9, 284, 308, 314, 318,323, 336, 372, 391. — H, 32, 89, 67, 99, 106, 112, 136, 140, 233, 655. Roussillon (localité, Isère), II, 651. Roustan (thcy de), I, 263. Roules nationales et départementales , I, 518. — II, 309 et suiv., 313, 314, 315. — III, 310, 321. Routo't, II, 037. Rouveau (Ile du Grand), I, 265. Rouvray, I, 312. — II, 100. Rouvray (forêt de), II, 117. Rouvray - Sainte Croix, II, 017. Rouvre (riv.), I, 200, 236. — II, 636. Rouvroy, II, 324. Roux (cap, Var), I, 266. Roux (cap, Algérie), III, 11, 13, 48. Rouzat, II, 187. Rovigo, III, 70, 194, 365. Roya (riv.), I, 157, 232, 389. Roya (vallée de la), II, 39, 654. Royale (île), III, 282, 323, 336. Royan, I, 482. — II, 148, 380, 478, 479, 602, 659. Royanez (Contrée), II, 37, 110. Royat.1,180, II, 608. Royaumes Francs, I, 300. Royauté, I, 493. Royhon, II, 651. Roye, I, 312, 334. — 11,06,282, 365, ■544, 641. Royère, II, 664. Rozoy (Seine-etMarne,) II, 242, 639. Rozoy - sur - Serre (Aisne), II, 640. Rubans, II, 276. — III, 104. Rucbard (camp de, Indre - et - Loire), I, 479. Rue - Saint - Pierre, II, 365. Rueil, II, 283, 527. Ruelle, I, 48t. —II, 231, 601. Rulfec (Charente), I, 373, 413. — II, 376, 380,601,059, 673. Ruineux, II, 630. Rufisque, III, 124, 137, 138,140, 142, 367. ' Rugles II, 231, 637. Ruhr (riv.), I, 227. Ruine (Grande, massif de la), I, 49. Ruines, II, 665. Ruis (presqu'île de), II, 36. Ruitor (massif du), I, 32, 132. Rumiguy, 11, 644. Rumilly, I, 349, 537.-11,566,651. Rummel (rivière et vallée), III, 27, 35, 73, 366. Rupel (riv.), I, 205, 238 Rupcr't (fort), III, 281. Rupt (fort), I, 380. Rupt de iilad (voir M ad, riv.) Ruscino, I, 205. — II, 584. Russey (le), II, 647. Russie, II, 403, 405, 430, 453,458,486. — III, 106, 323, 363. Rustan, II, 38. Rustrel, II, 181. Ruteni (peuple), I, 294. Ryes, II, 636. Ryswyk (traité de), I, 362, 375.—III, 195, 281, 297. Sablanceau (pointe de), 1, 257. Sable (Ile de), III, 273. Sable, II, 13, 178. Sablé, II, 173, 211, 361, 379,619,620, 635. Sables blancs(pointe des), III, 178. Sables 'd'Olonne, I 256, 373,422,482. — II, 148, 150, 380,478, 603,660, 684. Sablonnières,11,373. Sabots, II, 284. Sabres, II, 658. Sa-dec, 111,205,208, 210,212. Sacbbâb, III, 25. Sal'saf ou Sikka (riv.), III, 33, 35. Safran, II, 77,434. Sagallo, III, 190. Sagone (golfe de, Corse), I, 269. — II, 483. Sagone (ruisseau, Corse), I, 225,239. Sagoutler, III, 167, 255. Saguenay (riv. de), III, 272, 275. Sahara et région saharienne , III. 5, 10, 16, 19, 28. 29, 30, 33, 41, 42, 48, 49, 53, 01, 66, 08, 74, 80, 87, 90, 91, 106, 114, 115, 118 et suiv., 121, 343, Sahari (djebel), III, 94. Sâhcl (Oued et vallée du), III, 12, 22, 27, 35, 52, 72, 86, 114, 365. Sîdiel d'Alger, III, 86, 113. Sâhel (collines du), II, 25, 69, 70, 113. Saï, III, 122, 131, 136. Saïda (massif de), III, 23. Saïda (ville), III, 15, 44, 49, 85, 86, 87, 365. Saignes, II, 665. Saigon (ville et province de), III, 4, 199, 201, 202, 205, 200,207,210,212, 215, 227,231,239, 240,242, 243, 354, 369. Saigon (traité de), III, 205. Saïgon (rivière de), 111, 202, 203, 207, 369. Sailfert (Roc de), I, 115.
483,546, 548, 642, 680. Roubaix (canal de), II, 331. Roubion (riv,), I, 155.233.-11,652. Roucli (pic du mont), I, 121, 138. Roucouyennes (peuple), III, 335. Roue (col de la), I, 34. Rouen I, 102, 279, 297, 326,328, 330, 331,335, 337. 370, 421,424,434, 453, 457, 459,477,476, 482,505, 527, 539, 540, 542, 543,?47, 548. — II, 124, 144, 176,226, 229, 230, 231, 233,237, 238, 239,240, 250, 261, 262,270,272, 282,284, 280, 289, 299, 302, 323,345, 354, 355,356, 357, 359, 363, 377,390, 396,399, 408,411, 412, 416, 472,503, 535, 530, 037,683, — III, 145, 192, 378. Rouergue, I, 109 110, 311. — II' 38, 69, 111, 126' 214, 223, 591,594' Rouffach, III, 73' 365. , Rouge (Aiguille, Alpes de Savoie), I, 43. Rouge (fleuve , ou Song-Koï,Tonkiu) III, 225. Rouge (lie, TerreNeuve), III, 293. Rouge (morne, Martinique!, III, 314. Rougé, II, 634. Rougemont, II, 647. Rouies (Glacier des), I, 49. Rouillac, H, 99,659. Rouillon (riv.), I, 195. Rouina, III, 34. Roujan (et bassin houiller de), II, 209, 583, 007, Roulans, II, 647. Roumanie, II, 455, 459. Roumare (forêt de), II, 117. Roumazièrcs, II, 378. Roumois (contrée), II, 35. Roupie (monnaie), 111, 199, 354. Roura, III, 336, 371. Rourontou (ile), III, 263, 264. Roussac, I, 183.
Sandia (mont), III, 24. Saales, 1, 357, 385. Saales (col de), I, 70, 135. Saanc, II, 637. Saarbourg, I, 357. 382, 418. Saarbruck, I, 383. Saargau (contrée), II, 36. Saba, III, 298. Sabart, I, 289. Sabartès (contrée), II, 38.
�TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
Saillagousse , II , Saint-Ambroix, II, 655. 145, 667. Saillans, II, 652. Saint-Amé, I, 283. Sail-sous-Couzau, II, Saint-Amour , Il, 186, 372, 647. Saillat, II, 378. Saint - André ( la Saincaize, II, 377. Réunion), III, 178, Saindoux, voir 181, 182, 186. Graisses et sidfs. Saint-André (Eure), Sainfoin, II, 78, 80, II, 290, 637. 81, 82. — III, Saint-André (cam380. pagne de, NorSains (Nord), II, 272. mandie), II, 27. 540, 643. Saint-André (hois, Sains - R i c h a u monts du Lyonmont (Aisne), II, nais), I, 94. 641. Saint-André (cap Saint-Acheul , I , Madagascar), III, 289. — II, 543. 165. Saint-AfFrique, I , Saint-André-de-Cub165, 373, 412. — sac (Gironde), II, II, 383, 594, 056, 658. 673. Saint-André-Ie- Gaz Saint-Agnant , II , (Isère), II, 373. 659. Saint - André - de Saint-Agrève , II, Méouilles (Basses666. Alpes), II, 653. Saint-Aignan(ScincSaint- André-de-ValInférieure), II, borgnc (Gard), II, 538. 667 Saint-Aignan (LoirSaint-Anthême, II, et-Cher), II, 661. | 665. Saint-Aignan - surSaint-Antoine, II. Roë (.Mayenne), M, 238. 635. Saint-Anlonin , I , Saiut-Alhan (Loire), 412, 422. — II, II, 186. - 656. Saint-Alban (Isère), Saint-Arcons , II, III, 384. 340. Saint-AIvère , II, Sa in t - A r n a u d -657. (plaine de), III, Saint-Amand (Loir35. et-Cher), II, 001. Saint-Astier , II , Saint -Amand- lesEaux (Nord), I, Saint-Aubau , I , 377. — II, 188, 246. — II, 372, 230, 364, 548, 643, 654. 680. Saint-Aubin (haie Saint-Amand-Montde, île de Jersey), Rond (Cher), I, I, 249, 332. 182, 373, 413. — Saint-Aubin-JouxteII, 340, 341, 378, Buulleng (Seine613, 662, 674. Inférieure) , II, Saint-Amand (Niè538. vre), II, 664. Saint - Aubin - du Saint - Amand - deCormier (Ille-etBoixe (Charente), Vilaine), II, 620, II, 659. 633. Saint-AmantSaint -Aubin-d'AuKoche-Savine bigné (llle-et-Vi(Puy-de-Dôme), II, laine), II, 633. 665. Saint-Aulaye , II , Saint-Amand-Tal 657. Saint-Avertin , II , lende (Puy - de Dôme), II, 665. 100, 341. Saint-Avit (plateau Saint-Amans (Aveyron), II, 656. de), I, 107. Saint-Amans (LoSaint-Aybert , II , zère), II, 666. 326. Saint - Barthélémy Saint- Amans - Soult (pic de, Pyrénées), (Tarn), II, 668. Saint-Amarin, I, Saint - Barthélémy 357. Saint-Amarin (val(Antilles), III, 4, lée de), I, 70. 294, 295, 296, 299,
LA FRANCE.
485
303, 306, 307,309, 371. Saint-Béat, II, 173, 608. Saint-Beauzély, II, 656. Saint-Bel, II, 191, _ 649. Saint-Benin-d'Azy II, 663. Saint - Benoît (Vienne), II, 377, 380. Saint - Benoit (La Réunion), III, 178, 180, 181, 182, 187, 368. Saint - Benoît - du Sault (Indre), II, 663. Saint-Bernard (col du Grand), I, 315. — II, 309. Saint-Bernard (col du Petit), I, 30, 132, 348, 390. — II, 309, 365. Saint-Bernard (hospice du Grand), I, 283. Saint-Bernard (Aube), II, 179. Saint- Bernard (Nord), I, 530. Saint - Bertrand - deComminge , II , 589, 668. Saint-Biaise, I, 385. Saint-Blin, II, 644. Saint-Boès, II, 188. Saint-Bonnet (Hautes-Alpes), 11,652. Saint - Bonnet - de Joux (Saône - etLoire), II, 648. Saint - Bonnet - le Château (Loire), II, 374, 600, 650. Saiut-Briac, I, 250. Saint - Brice - en-Coglès, II, 633. Saint-Brieuc. 1, 202, 251, 328,332, 333. 370,414,482,548. — II, 358, 361, 626, 636, 674. Saint-Brieuc (baie de), I, 251. Saint-Calais, I, 181, 370, 421. — II, 359, 379, 620,635, 682. Saint-Cast, I, 250, -395. — II, 476, 623, 627. Saint-Céneri, I, 90, 180. Saint-Céré, H, 057. Saint-Cergues (col de), I, 62, 135, 388. Saint-Cemin , II, 665. Saint-Chamas , I, 264,512.
Saint-Chamond, II, 208,221,226,220, 230, 278,280, 606, 650, 677. Saint-Chaptes, II, 145, 667. Saint-Charles, III, 285, 309. Saint-Chély (Aveyroo), II, 656. Saint-Chély-d'Apcher (Lozère), II, 666. Saint-Chinian , Il , 99, 385, 667. Saint - Christophe (Antilles), III, 2, 3, 293, 295, 296, 297, 298, 304. Saint - Christophe en-Bazelle(Indre), II, 663. Saint - Ciers - La Lande, II, 381, 658. Saint-Clair (pilier de),; 1, 100. Saint - Clair - sur Epie (Seine -etOise), II, 528. Saint - Clair - sur Epte (traité de), II, 534. Saint-Clair (Manche), II, 635. Saint-Clar, II, 635. Saint-Claud, II, 639. Saint-Claude (Jura), I, 150, 328, 371, 416, 546,547, 548. — II, 37, 242, 289, 372, 560, 047, 077. Saint-Claude (Guadeloupe), III, 309. Saint-Cloud (Seine), I, 453, 597. — II, 289, 291, 358, 513, 527, 638. Saint-Cloud (Algérie), III, 85. Saint-Cyprien , II , 657. Saint-Cyr-l'École, I, 93, 380, 479. — II, 354, 358, 379, 528. Saint-David (for:), III, 193, 194. Saint-Denis (Seine), I, 192, 195, 371, 409,421, 525, 530, 539,547.-11, 104, 192,220,220,233, 235,237,275, 285, 302, 361,362, 5)2, 324, 525,526, 638, ^ 682, p. 680. Saint-Denis (canal de), II, 322, 325, 520. Saint-Denis (la Réunion), I, 548. — III, 178, 180, 181. 182, 187, 368.
III. — 31
�48C
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
Saint - Genix (Savoie), II, 373, 650. Saint - Geoire , II , 651. Saint - Georges, (Vienne), II, 660. Saint - Georges d'Aurac (HauteLoire), II, 371. Saint-Georges - du Vièvre (Eure), II, 037. Saint - Georges - en Couzan (Loire), 11, 650. Saint - Georges - surLoire (Maine-etLoire), II, 634. Saint - Germain - auMont-d'Or(Rhôuc), II, 374. Saint - Germaiu-deCalbcrle (Lozère), II, 066. Saint - Germain - enLayc (Seinc-etOisc), I, 192, 539. — II, 299, 302, 345,353, 354,358. 527, 639, 083. Saint- Germain-desFossés (Allier), II, ' 373, 374. Saint - Germain - duTcil (Lozère), II, 666. Saint-Germain-Laval (Loire), II, 650. Saint - Germain- lesBclles (Haute Vienne), II, 664. Saint-Germain-lesBellcs-Filles(Lot), II, 657. Saint - Germain l'Herm (Puy-deDôme), II, 665. Sainl-Germain-Lembron (Puy - de Dôme), II, 665. Saint-Germain (forêt de), II, 117. Saint - Germain source-Seine(Côtcd'Or), 1, 18S.— Il, 556. Saint - Germain-du Plain (Saône-etLoirc), H, 372, 648. Saint - Germain-surAy (Manche), I, 248. — II, 475. Saint - Germain - duBois (Saône-etLoire), II, 649. Sain t-Germain (Haute-Marne), II, 177. Saint-Gervais (Vendée), II, 125. Saint-Gervais (Hérault), II, 667. Saint-Gervais (Puyde-Dôme), II, 665. Saint - Gcrvais-IesBains (Haute-Savoie) II, 172, 183, 566, 651. Sainl-Gervas(mont), I, 123. Saint-Gery, II, 030. Saint - Gildas - de llhuis (Morbihan), _ I, 255. Saint - Gildas -desBois (Loire-Inférieure), II, 634. Saint-Gildas (pointe de), I, 256. Saint-Gilles (Gard), II, 582, 667. Saint-Gilles (Pavs _ de), II, 39. Saint-Gilles -sur-Vie (Vendée), I, 482. — II, 381, 600. Saint-Gingolph, I, 145, 389. — II, 373. Saint-Gironnais(contrée), II, 38. Saint-Girons, 1,101, 372, 412. — II, 133,383, 596,055, 672. Saint-Gobain.11,175, 294, 300, 365,525, 530 , 041. Sainl-Gothard (massif du), I, 220. Saint - Guilhem-leDésert, I, 158. Sainl-Haon -le - Châtcl, II, 050. Saint-Héand, 11,050. Saint-Hélicr, 1,249. Saint-Henry, II, 290. Saint-IIilaire (Charente- Inférieure), II, 659. Saint - Hilaire (Vienne), I, 539. Saint-Hilaire(Aude), II, 668. Saint - Hilaire - du Harcouct (Manche), II, 511, 636. Sairrt-H ilairef LoireInférieure) , II , 381. Saint - Hilaire - au Temple (Marne), II, 367. Saint - Hilaire - dosLoges (Vendée), II, 660. S a i n t-H i p p o ly t e (Doubs), I, 1,51, 350, 414. — H, 280.282, 372,559, 047. Sainl-Hippolyie-duFort (Gard), I, 479. — II, 145, 229, 582, 667. Saint-Honorat,I,260, Saint - Honoré, II, 186.
(Isère), II, 651. Saint-Denis - prôsSaint - Etienne - eu Martel (Lot), II, Dévoluy (liantes378. Alpes), II, 632. Saint-Denis (rivière Saint-Etienne - dcde, la Réunion), l.ugdarès (ArdèIII, 180. che), II,.660. Saint - Denis-du - Sig Saint - Etienne - de(Algérie), III, 34, Monlluc (Loire07, 85, 06, 305. Inférieure) , II , Saint-Didior-la634. Seauvc, II, 666. Saint - Etienne- duSaint-Dié,1,224,326, Rouvray (Seine 327, 328,357, 371, Inférieure), 11,538. 385, 423, 546; 547, Saint-Eustache, III, 548. — II, 242, 293,295, 297,298. 261, 268, 368,553, Saint - Fargcau, II, . 646, 685. 177, 647. Saint-Dier, U, 665. Saint-Félicien, II, Saint-Dizicr, I, 194, 666. 347, 383, 428. — Saint-Félix-de-CaraII, 220, 324, 306, man (coteaux de), 367, 533,644, 681, I, 97, 99, 100,137. - p. 679. — II, 668. Saint-Dizier (canal Saint -Fer réol de), II, 318. (Tarn), I, 285. Saint-Domingue (ile, Saint-Ferréol (basAntilles), 111, 2, 3, sin de), II, 337, 4, 294, 296, 297, 589. 298, 341, 343. Saint - Firmin, II, Saint-Donat, II. 651, 652. Saint-Èlie,UI,337. Saint-Florent Saint-Elme (fort), I, (Maine-et-Loire), 393 II, 622. Saint-Eloy, II, 210, Saint-Florent 378, 608. (Corse), II, 587, Sainl-Emilion, II, 654. 97, 593. Saint-Florent (golfe Saint-Enogat, I, 250. de, Corse), I, 269. Saint-Esprit (ile du, Saint - Florent - le Nouvelles-HébriVieil (Maine-etdes). III, 255. Loire), II, 634. Saint-Esprit (MartiSaint-Florentin, II, nique), III, 316. 330, 419, 647. Saint-Esprit (BassesSaint-Flour, I, 101, Pvrénées), I, 410. 166, 328, 335,356, —' II, 599. 373. — 11, 383, Saint-Esprit (fort, 413, 528,546, 518, Basses-Pyrénées), 604. 663, 673. I, 392. Sàint-Francoisj III, Saint-Estèphe, 11,97. 301, 309." Saint-Etienne Saint - Fulgent, II, (Loire), 1,178, 330, 603, 660. 357, 372, 403. 409, Sainl-Galmicr, II, 416, 434,453,542. 186, 650. — II, 221, 226, Saint-Gauburge, II, 230,231, 280, 282, 359, 360. 293,294, 344,355, Saint - Gaudens. I, 373,374, 412, 561, 160, 372, 415. — 605,650, 677. II, 382, 589, 068, Saint-Etienne (Basses-Alpes), II, 653. " 676. Saint - Gaultier, II, Saint-Eti enne 663. (Alpes-Maritimes), Saint-Genest- MaliII, 654. faux, II, 650. Saint-Etienne (basSaint-Gengoux-le sin houiller de), National, II, 048. II, 208, 221. Saint-Gêniez, II, Saint-Etienne-de 595, 656. Baigorry (BassesSaint - Genis (ChaPyrénées), II, 659. rente- Inférieure), Saint-Etienne (riII, 659. vière , Réunion], (Saint-Genis - Laval III, 179. Rhône), I, 477. — Saint-Etienne - de I, 649. S ai n t - G eoire, |
�TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
Saint - Hospice, II, 48». Saint-Hubert (forêt do), I, 77. Saint-Jacques (Calvados), II, 330. Suint-Jacques (col, Alpes Liguriennes), I, 40. Saint-Jacques (cap, Cocliinchinc), III, 202, 309. Saint - Jacut (presqu'île de), I, 250. Saint - Jacut - de-laMer, II, 470. Saint-James, II, 171, 035. Saint - Jean (cap , Congo), III, 151, 153. Saint - Jean (ile , Terre-Neuve), III, 270. Saint - Jean (cap , Terre-Neuve), III, 291. Saint-Jean (lac, Canada), III, 273. Saint - Jean (forêt de), I, 77. Saint-Jean (haie de, Terre-Neuve), III, 273, 303. Saint-Jean (Guyane), III, 330. Saint - Jean- d'Angély (Charentc-Inrérieure), 1, 171,335, 373, 413.- 11,09, 338, 380, 002, 059, 074. Saint - Jean - Brévelay (Morbihan), II, 033. Suint-Jcan-de-Bournay (Isère), II, 051. Sain t- Jean - dc-Daye (Manche), II, G35. Saint - Jean -de-Losnc (Côte-d'Or). I. 321. — II, 329, 333,372,550,048. Saint - Jean-de -Luz Basses-Pyrénées), , 482. — II, 148, 382,480, 599, 058. Saint - Jean - de-Luz (baie de), I, 259. Saint- Jean-de-Maurienne (Savoie), I, 372. 421, 510, 548. — II, 371, 500, 050, 082. Saint - Jean - de Monts (Vendée), II, 000. Saint-Jean - du-Gard _ (Gard), II, 667. Saint - Jean - en Royans (Drôme), 11, 051. Saint-Jean-Picd-dePort (Basses-Pyrénées), I, 299, 392. — II, 338, 599, 659. Saint-Jean- Poutgc. (Gers), II, 337. Saint - Jean - Solcy mieux (Loire), II, 050. Siiint-Jeoire, 11,051. Saint-Joseph (Martinique). III, 318. Saint-Joseph (Réunion), III, 178, 181, 182, 308. Saint-Joseph (ile, Guyane), 111, 325. Saint-Julien (HauteSavoie). I, 153, 372, 421. — II, 372, 506, 051,082. Saint - Julien - Lars (Vienne), II, 60(1. Saitn-Julien (Jura), H, 647. Saint - Julien (Gironde), I, 161. — II, 97. Saint-Julien-de-Cassagnas (Gard), II, 375. Saint-Julien-Chapteuil (Haute-Loire), II, 666. .Saint - Julien - duSault (Yonne). II, 647. Saint-Julien (étang do) (Landes), I, 231. Saint - Julien - de Valgalgucs(Gard), II, 191. Saint - Julien - de Vouvantes (LoireInférieure1] . H , 034. Saint - Juuien, II, 284,610, 661. Satnt-Just (HauteLoire), II, 374. Sainl-Just (Nord), II, 304, 365. Saint-Just-en-Chausséc(Oise), II, 640. Saint- Just-en-Chevalet (Loire), II, 650. Saint-Laurent (Charente- Inférieure), II, 381. Saint-Laurent(Jura), II, 647. Saint- Laurent-de Chamousset ''Rhône), I, 477. — II, 649. Saint- Laurent-duPont (Isère), II, 651. Saint - Laurent - de Neslc (Hautes Pyrénées), II, 655. Saint - Laurent - et Benon (Gironde). 11, 658. Saint-Laurent - sur Gorre (Haute Vienne), II, 601. Saint - Laurent (lleuve, Canada), IH, 271 et suiv. Saint-Laurent fgoire Canada), III, 291. Saint-Laurenl-de-IaSalanque (Pyrénées - Orientales), I, 482. Saint - Laurent- duMaroni (Guyane), 111, 327, 335, 336, 338. Saint-Laurs, H, 211, 003. Saint-Léger- sous Beuvray (Saôneet-Loirè), II, 648. Saint - Léger - sur Dheune (Saône-elLoire), II, 178. Saint - Léonard, II, 308, 664. Saint-Lcu (Oise), II, 175, 040. Saint-Leu(Réunion), III, 178, 181. Saint-Lizier, II, 398, 055. Saint - Lô, I, 200, 350, 370, 417. — II, 124, 207, 273, 300, 540,035.078. Saint-Louis (Réunion),III, 178,181, 182. Saint-Louis frivière Guadeloupe), III, 301, 302. Saint- Louis (Mo selle), II, 293. Saint-Louis àDakar (chemin de fer dt\ Sénégal), III, 142. Saint - Louis (ville et arrondissement de, Sénégal), III, 127, 134, 137, 138, 141,142,350. Saint-Louis (canal, Bouches - du Rhône), 1, 203. — II, 334, 053. Saint-Louis (col, Pyrénées),!, 120,138. Saint-Louis (pont, Alpes -Maritimes), I, I, 240, 260, 208, 374, 389. Saint - Louis-de-Maragnon (Guyane), III, 329. Saint - Louis - du Rhône (Bouchesdu-Rhône), 11,373, 481. Saint-Louis (fort, Martinique), III, 315. Saint - Loup - surThouet (Deux Sèvres), II, 660.
487
Saint-Loup (phare de, HérauL), I, 263. Saint-Loup 'pic, Hérault), I, 100, 137. — II, 667. Saint- Loup- sur-Sémouse ( Haute Saône), II, 646. Saint-Lunaire.1,250. Saint-Lys, II, 008. Saint - Macaire, II, 658. Saint - Maixent, I. 479. -- II, 380, 003,000. Saint-Malo, I, 201, 250,328, 332,370, 394, 393,415,482, 505. — II, 148, 207, 295, 300, 309, 406,475, 023, 624, 620, 633, 676. — III, 271, 273, 393. Saint - Malo (golfe de), I, 251. Saint -Malo-dc-laLande (Manche), II, 636. Saint - Mamert, II, 667. Saint-Mamet, 11,665. Saint - Mammôs, I, 197. — II, 329. Saint-Marcellin, I, 155, 329,372,416. —11,244,373,508, 651, 677. Saint-Marcouf (ilols de), I, 247. Saint - Marions, H, 381. Saint-Marin, 11,341. Saint-Mars-la-Jaillc, II, 034. Saint - Martin (Yonne), H, 280. Saint-Martin-de- Ré (Charente - Infô Heure), I, 530. — II, 059. Saint-Martin (LoireInférieure),11,478, Saint-Martin (canal, Seine), II, 325. Saint-Martin (col, Alpes Cotliennes), I, 35, 132. Saint - Martin (cap, Martinique), III, 313, 371. Saint - Martin (île, Guadeloupe), III, 294,290,298, 299, 303,300, 307,310, 371. Saint-Martin 'pointe de, ile Guernesev), I, 248. Saint - Martin - de Londres(HérauIt\ II, 667. Saint-Martin - d'Anxigny (Cher), 11, 108, 662.
�480
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
(Isère), II, 651. Saint - Etienne - eu Dévoluy (HautesAlpes), H, 652. Saint-Etienne - dcLugdarès (Ardèche), II,.666. Saint - Etienne - deMontluc (LoireInférieure) , II , 634. Saint - Etienne- duRouvray (Seine Inférieure),II,538. Saint-Eustache, III, 293,295, 297,298. Saiut - Fargeau, II, 177, 647. Saint-Félicien, II, 660. Saint-Félix-dc-Caraman (coteaux de), I, 97, 99, 100,137. — II, 668. Saint-Fer réol (Tarn), I, 285. Saint-Ferréol (bassin de), II, 337, 589. Saint - Firmin, II, 652. Saint-Florent (Maine-et-Loire), II, 622. Saint-Florent (Corse), II, 587, 654. Saint-Florent (golfe de, Corse), I, 269. Saint - Florent - le Vieil (Maine-etLoire), II, 634. Saint-Florentin, II, 330, 419, 647. Saint-ITour, I, 101, 166, 328,335,356, 373. — II, 383, 413, 528,546, 518, 604. 665, 673. Saint-Franeois, III, 301, 309." Saint-Fulgent, II, ■ 603, 660. Saint-Galmier, II, 186, 650. Saint-Gauburge, II, 359, 360. Saint - Gaudens. I, 160, 372, 415. — II, 332, 589, 668, 676. Saint - Gaultier, II, 663. Saint-Genest- Malifaux, II, 650. Saint-Gengoux-lo National, II, 048. Saint-Gêniez, II, 595, 656. Saint - Genis (Charente-Inférieure). II, 659. (Saint-Genis - Laval jRhône), I, 477. — Saint - Genix (Savoie), II, 373, 630. Saint - Geoire , Il , 651. Saint - Georges, (Vienne), II, 600. Saint - Georges d'Aurac (HauteLoire), II, 374. Saint-Georges - du Viôvre (Eure), II, 037. Saint - Georges - en Couzan (Loire), II, 650. Sain t - Georges - surLoire (Maine-etLoire), II, 634. Saint - Germain-auMont-d'Or(Khônc), II, 374. Saint -Germain-deCalborlc (Lozère), II, 660. Saint - Germain - enLaye (Scinc-elOise), I, 192, 539. — II, 299, 302, 345,353, 354,358. 527, 639, 683. Saint-Gerniain-desFossés (Allier), II, 373, 374. Saint-Germain -duTeil (Lozère), H, 666. Saint- Germain- Laval (Loire), II, 650. Saint - Germain - lesBelles (Haute Vienne), II, 664, Saint - Germain - lesBelles Filles (Lot), II, 657. Saint - Germain l'Herm (Puy-deDôme), II, 665. Sainl-Germain-Lembron (Puy - de Dôme), II, 665. Saiut-Germain (forêt de), II, 117. Saint - Germain source-Seine(Côted'Or), 1, 188.— 11, 556. Saint - Germain-du Plain (Saône-etLoire), H, 372, 648. Saint- Germain-surAy (Manche), I, 248. — H, 475. Saint - Germain - duBois (Saône-etLoire), II, 649. Sain t-Germain (Haute-Marne), II, 177. Saint-Gervais (Vendée), II, 125. Saint-Gervais (Hérault), II, 667. Saint-Gervais (Puyde-Dôme), II, 065. Saint-Gervais-lesBains (Haute-Savoie) II, 172, 183 560, 631. ' Sainl-Gervas(mont), I, 123. " Sainl-Gery, H, 630. Saint - Gildas - de jtbuis (Morbihan), Saint - Gildas -desBois (Loire-Inférieure), H, 634. Saint-Gildas (pointe de), I, 250. Saint-Gilles (Gard) II, 582, 067. Saint-Gilles (Pays de), H, 39. Saint- Gilles -sur-Vie (Vendée), I, 482. — Il, 381, 000. Saint-Gingolph, I, 145, 389. — II, 373. Saint-Gironnais(contrée), II, 38. Saint-Girons, I, 101, 372, 412. — II, 133,383, 596,655, 672. Saint-Gobain.ll, 173, 294, 300, 365, 525, 530, 641. Saint-Gothard (massif du), I, 220. Saint - Guilhem-leDésert, J, 158. Sainl-Haon-lc- Chàtel, 11, 650. Saint-Héand, 11,650. Saiut-Hélier, 1,249. Saint-Henry, 11,290. Saint-Hilaire (Charente-Inférieure), H, 659. Saint - Hilai r e (Vienne), I, 530. Saint-Hilaire(Aude), II, 668. Saint - Hilaire -duHarcouët (Manche), H, 541, 636. Saint-H iIaire(LoireInférieure) , II , 381. Saint - Hilaire - auTemnle (Marne), II, 367. Saint - Hilaire - desLoges (Vendée), II, 660. S a i n t-H i p p o ly l e (Doubs), I, 1,51, 356, 414. — II, 280.282, 372,559, 617. :' Saint-Hippolyte-duFort (Gard), I, 479. — II, 145, 229, 582,667. Saint-Honorat,I,266, Saint - Honoré, II, 186.
Saint - Denis - près Martel (Lot), II, 378. Saint-Denis (rivière de, la Réunion).
in, i8o.
Saint - Denis-du - Sig (Algérie), 111, 34, 07, 85, 015, 305. S ain t - D i d i c r-IaSeauve. Il, 066. Saint-Dié.I,-224,326, 327, 328, 357, 371, 385, 423,546, 547, 548. — II, 242, 261, 268, 308,553, 646, 685. Saint-Dior, 11, 063. Sainl-Dizier, I, 194, 347, 383, 428. — II, 220, 324, 366, 367, 533,644, 681, p. 679. Saint-Dizier (canal de), II, 318. Saint-Domingue (ile, Antilles), 111, 2, 3, 4, 291, 290, 297, 298, 341, 343. Saint-Donat, II. 631, Saint-Élie,lll,337. Saint-Elme (fort), I, 393 Saint-Eloy, II, 210, 378, 608. Saint-Emilion, II, 97, 593. Saint-Enogat, I, 230. Saint-Esprit (ile du, Nouvelles - Hébrides), III, 255. Saint-Esprit (Martinique), III, 316. Saint-Esprit (BassesPvrônées), I, 416. —' II, 599. Saint-Esprit (fort, Basses-Pyrénées). I, 392. Saint-Estèphc, 11,97. Saint-Etienne (Loire), I, I 78, 330, 357, 372, 403.409, 416,434, 453,542. — II, 221, 226, 230,231, 280, 282, 293,294, 344,355, 373,374, 412, 561, 605, 650,677. Saint-Etienne (Basses-Alpes), H, 653. Sàin t - E t i c n n e (Alpes-Maritimes), II, 654. Saint-Etienne (bassin bouillcr de), II, 208, 221. Saint - Etienne - deBaigorry (BassesPyrénées), 11,659. Saiut- Etienne (rivière , Réunion) , III, 179. Saint-Etienne - de S ai n t - G eoire,
�TADLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
Saint - Hospice, II, 482. Saint-Hubert (forêt de), I, 77. Suint-Jacques (Calvados), II, 330. Saint-Jacques (col, Alpes Liguriennes), I, 40. Saint-Jacques (cap, Cochincliine), III, 202, 309. Saint - Jacut (presqu'île de), I, 250. Saint - Jacut - de-laMer, II, 470. Saint-James, II, 171, 035. Saint - Jean (cap , Congo), III, 151, 153. Saint - Jean (ile . Terre-Neuve), III, 270. Saint - Jean (cap , Terre-Neuve), 111, 291. Saint-Jean (lac, Canada), III, 275. Saint - Jean (forêt de), I, 77. Saint-Jean (baie de, Terre-Neuve), III, 273, 303. Saint-Jean (Guyane), III, 330. Saint - Jean- d'Angély (Charente-Inférieure), 1, 171,335, 373,413.- 11,99, 338, 380, 602, 659, 674. Saint - Jean - Brévelay (Morbihan), II, 633. Saint-Jcan-de-Bournay (Isère), II, G51. Sain t- Jean - dc-Dave (Manche), II, 635. Saint - Jean -de-Losne (Côte-d'Or), I. 321. — II, 329, 333, 372,556, 048. Saint - Jean- de - Lu/. Basses-Pyrénées), I , 482. — H, 148, 382,480,599,058. Saint - Jean - de-Luz (baie de), I, 259. Saint- Jean-de-Maurienne (Savoie), I, 372. 421, 516, 548. — II, 371, 506, 050, 682. Saint - Jean - de Monts (Vendée), II, 660. Saint-Jean - du-Gard _ (Gard), II, 667. Saint - Jean - en Royans (Drôme), II, 651. Saint-Jean- Pied-dePort (Basses-Pyrénées), I, 299, 392. — II, 338, 599, 659. Saint-Jean- Poufgc. (Gers), II, 337. Saint - Jean - Solcy mieux (Loire), II, 650. Saint-Jéoire, 11.051. Saint-Joseph (Martinique). II!, 318. Saint-Joseph (Réunion), III, 178, 181, 182, 308. Saint-Joseph (ile , Guyane), III, 325. Saint-Julien (HauteSavoie). I, 153, 372, 421. — II, 372,566, 651, 0S2. Saint - Julien - Lars (Vienne), II, 600. Saitn-Juiieu (Jura), II, 647. Saint - Julien (Gironde), I, 161. — II, 97. Saint-JuIien-de-Gassagnas (Gard), II, 375. Saint-Julien-Chapteuil (Haute-Loire), II, 660. -Saint - Ju lien - du Sault (Yonne). II, 647. Saint-Julien (étang do) (Landes), I, 231. Saiut - Julien - de Valgalgucs(Gard), H, 191. Saint - Julien - de Vouvantes (LoireInférieure) , II , 031. Saint - Junien, II, 284,610, 661. Saint-Just (HauteLoire), II, 374. Saint-Just (Nord), II, 304, 365. Saint-Just-en-Cbaussée(Oise), II, 640. Saint - Just- eu-Chevalet (Loire), II, 650. Saint-Laurent (Charente-Inférieure), H, 381. Saint-Laurent(Jura), II, 647. Saint- Laurent- de Cliàmoussèt 'Rhône), I, 477. — II, 649. Saint - Laurent-duPont (Isère), II, 651. Saint - Laurent - deNés te (Hautes Pyrénées), II, 655. Saint - Laurent - etBenon (Gironde). H, 658. Saint-Laurent - sur Gorre (Haute Vienne), II, 664. Saint - Laurent (Meuve, Canada), III, 271 et suiv. Saint-Laurent 'golfe Canada), III, 291. Saiul-Laurent-rle-IaSalanque (Pyrénées - Orientales), I, 482. Saint - Laurent- duMaroni (Guyane), III, 327, 335, 336, 338. Saint-Laurs, II, 211, 603. Saint- Léger- sous Beuviay (Saôneet-Loire), II, 648. Saint - Léger - sur Dheune (Saône-etLoire), 11, 178. Saint-Léonard, II, 368, 66-4. Saint-Leu (Oise), II, 175, 640. Sain t-Leu( Réunion), III, 178, 181. Saint-Lizier, II, 598, 655. Saint - Lô, I, 200, 356, 370, 417. — II, 124, 267, 273, 360, 540,635.678. Saint-Louis (Réunion), 111, 178,181, 182. Saint-Louis frivière Guadeloupe), II!, 301, 302. Saint- Louis (Mo selle), II, 293. Saint-LouisàDukar (chemin de fer de, Sénégal), III, 142. Saint - Louis (ville et arrondissement de, Sénégal), III, 127, 134, 137, 138, 141, 142, 350. Saint-Louis (canal, B o u c h e s - du Rhône), 1, 263. — II, 334, 653. Saint-Louis (col, Pyrénées),!, 120,138. Saint-Louis (pont, Alpes -Maritimes), I, 1, 240, 200, 208, 374, 389. Saint - Louis-de-Maràgnon (Guyane), III, 329. Saint - Louis - du Rhône (Bouchesdu-Rhône), 11,373, 481. Saint-Louis (fort, Martinique), III, 315. Saint - Loup - surThouet (Deux Sèvres), II, 660.
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Saint-Loup (phare de, lléraul ), I, 263. Saint-Loup 'pic, Hérault), I, 100, 137. — II, 667. Saint- Loup - sur-Sémouse ( Haute_ Saône), II, 640. Saint-Lunaire, 1,250. Saint-Lys, II, 668. Saint - Macaire, II, 658. Saint - Maixent, I. 479. — II, 380, 003,660. Saint-Malo, I, 201, 250,328, 332,370, 394, 395,415,482, 505. — II, 148, 267,295, 300,399, 406,475, 623. 624, 626, 633, 676. — III, 271, 273, 393. Saint - Malo (golfe de), I, 251. Saint - Malo -de- la Lande (Manche), II, 630. Saint - Mamert, II, 667. Saint-Mamet, 11,665. Saint - Mammôs, I, 197. — II, 329. Saint-Mârceljin, I, 155, 329, 372,416. —11,244,373,568, 651, 677. Saiut-Marcouf (îlots de), I, 247. Saint - Marions, II, 381. Saint-Marin, 11,341. Saint-Mars-Ja-Jaille, II, 634. Saint - Martin (Yonne), 11, 280. Saint-Martin-de- Ré (Charente - Infé rieure), I, 530. — II, 659. Saint-Martin (LoireInférieure),II,478, Saint-Martin (canal, Seine), II, 325. Saint-Martin (col, Alpes Cottienncs), 1, 35, 132. Saint-Martin (cap, Martinique), III, 313, 371. Saint - Martin (île, Guadeloupe), III, 294,290,298, 299, 303,306, 307,310, 371. Saint-Martin 'pointe de, ileGuernesey), I, 248. Saint - Martin - de Londres(Hérauît\ II, 667. Saint-Martin-d'An xigny (Cher), 11, 108, 662.
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TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
525, 528. — II, 552, 645. Sainl-Nazaire(Loirclnféricure). 1,178, 256, 350,337,370, 417,430,482.-11, 295, 310,300, 377, 379, 399, 406, 478, 625, 634, 677. — III, 310, 321. Saint-Nazairc (Var), II, 482. Sainl-Nazaire (baie de, var), I, 265. Saint-Nazairc (étang de, Var), I, 231, 262. Saint-Nectaire, II, 187, 244. Saint-Nicolas (Tarnet-Garonne), II, 656. Saint-Nicolas (ruisseau de, Doubs), I, 151, 385. Saint-Nicolas(Mcurthe - et - Moselle), II, 181, 645. Saint - Nicolas - d'Aliermont (SeineInférieure),II, 285, 538. Saint - Nicolas - du Pelem (Côtes-duNord), II, 633. Saint - Nicolas - deRedon (Loire-Inférieure), II, 634. Saint-Omer, I, 207, 326, 328, 370,375, 378,419, 528,539. 518. -11,283,291, 298, 363,364, 545, 642, 680, Saint - Orner - en Chaussée (Oise), II, 363. Saint-Ouen, II, 226, 233,235, 237, 527, 683. Saint-Palais, I, 525. — 11,383,000,059. Saint-Papoul,II,328. Saint - Pardoux - laRivière, II, 186, 657. Saint - Paterne, II, 635. Saint-Paul (BassesAlpes), II, 653. Saint-Paul (Réunion), III, 178. 181, 182, 368. Saint - Paul -de-Fenouillet(PyrénéesOrienlalcs),II,655. Saint-Paul (Tarn), II, 668. Saint - Paul-Trois Châteaux(I)rôme), I, 328. — II, 145, 569, 652. Saint - Paulien, II, 605, 666. Saint-Pé, II, 655. Saint-Perav, II, 100, 174, 581", 666. Saint - Perdoux (et bassin bouiller do), II, 209, 594. Saint-Pèrc-cn-Retz, II, 634. Saint -Philbcrt- de Grandlieu, II, 634. Saint-Philippe (baie de), III, 255. Saint-Pierre (pointe, voir Penmarc'h, pointe de). Saint - Pierre (Réunion), III, 178, 180, 181,182, 187, 368. Saint - Pierre (voir aussi Miquelon,ile et ville de), 11,392, 437. — III, 3, 7,8, 285,286. 287,288. 289,290, 292,341, 343,348,352,353, 356, 358, 360,370. Saint-Pierre (Martinique), I, 548. — III, 295, 313, 316, 317,321, 322. 371. Saint-Pierre (Grand, Alpes- Graies), I, 33. Saint - Pierre (fort, Martinique), III, 294. Saint -Pierre-d'Albigny (Savoie), II, 372, 650. Saint - Pierre - de Chignac (Dor dogne), II, 657. Saint-Pierre-d'Oléron (Charente-Inférieure), II. 659. Saint- Pierre - Église (Hanche), II, 635. Saint - Pierre - la Cour (Mayenne), II, 211, 621. Saint-Pierre - lôs-Elbeuf (Seine-Inférieure), II, 538. Saint - Pierre - le Moûticr (Nièvre), I, 335. — II, 612, 663. Saint - Pierre - lôsCalais (Pas-de-Calais, I, 242. — II, 281, 545. Saint-Pierre (Manche), II, 171. Saint - Pierre - du Vauvray (Eure), II, 358. Saint - Pierre - des Corps (Indre-etLoire), II, 375,377. Saint - Pierre - sur Uives (Galvados), II, 636. Saint-Pierreville, II, 666. Saint-Point (lac de), I, 151, 229. Saint-Pois, II, 636. Saint-Pol (Pas-deCalais), 1,203,319, 328, 332, 370,419. — II, 303, 304, 544, 545, 042,680. Saint-Pol (élang de, Hêunion), III, 180. Saint- Pol-de- Léon (Finistère), I, 548. — II, 628, 632. Saint-Ponce, I, 512. Saint-Pons, I, 158, 328, 372, 415. — II, 274, 383, 563, 667, 676. Saint-Porchaire, 11, 659, Saint-Pourçain, II, 663. Saint-Priest, I, 183, Saint-Privat, 1, 351, 382. — II, 665. Saint-Quay, I, 250. Saint-Quentin,1,203, 312, 315,316,335, 354, 371,411, 428, 539.—II, 179, 226, 229, 237,261,263, 266, 272, 275,281, 282,283, 288,319, 326, 362,303, 305, 412, 529,610,671. Saint-Quentin (canal de), II, 318, 322, 326, 641, 643. Sa i n t - Qu en t in (mont), I, 74, 315. Saint-Quirin.II, 293, 294. Saint - Raphaël, I, 266. — II, 482, 577. Saint-Rambert (Loire), II, 659. Saint-Rambert-d'Albon (Drôme), II, 373, 374, 375. Saint-Rambert -duBagey (Ain), II, 619. Saint-Rémi (Calvados), III, 387. Saint-Rémy (Bouches-du-Rhône), 11, 575, 652. Saint-Rémy (Puyde-Dôme), II, 665. Saint-Rémy-en-Bouzemont (Marne), II, 614. Saint-Renan,II, 632. Saint-Rigaud(mont), I, 93, 137. Saint-Riqnier (abbaye de), II, 542. Saint-Roch(Somme), II, 179, 363, Saint-Roch (pointe, Terre-Neuve), III, 293, Saint- Romain - dcColbosc, II, 637.
Saint - Martin - de Seignaux (Landes), II, 058. Saint - Martin - do Valamas (Ardèche), II, 006. Saint - Martin - en Bresse (Saône-ctLoire), II, 648. Saint-Martin (fort, Charente - Infé rieure), I, 393. Saint - Martin - Lantosque (Alpes-Maritimes), II, 244, 654. aint - Martory, II, 668. Sainl-Marlory(canal d'irrigation de), II, 84. Saint- Mathieu (Hautc-Viennc),II, 664. S aint -M a t h i e u (pointe de, Finistère), I, 1, 252, 272, 374. Saint-Maur (Seine), I, 194, 299. — II, 178, 240. Saint - Maur (canal de), II, 325. Saint-Maurice (Vosges), I, 222, 38 6. Saint-Maurice (Loiret-Cher), I, 530. Saint -Maurice (Seine), II, 527. Saint-Maurice (canal de), II, 325. Saint - Maurice-Bussang, II, 368. Saint-Maximin (Gard), II, 181. Saint-Maximin (Oise), II, 175. Saint-M a x i m i n (Var), II, 653. Saint-Médard, 1,512. Saint-Mélany,II,187. Saint-Méon, II, 633. Saint-Mesmin (pont de), II, 341. Saint - Michel (Savoie), II, 650. Saint - Michel (aiguille, Monts de la Marche), 1,108. Saint-Michel (Mont-) (Manche), 1, 249. — II, 541. Saint-Michel (mont, Lorraine), I, 74. Saint - Michel (baie du Mont), I, 249, 251,273.- 11,14. Saint - Michel - de Brespart (Finistère), I, 91, 137. . — II, 632. Saint - Michel - en . Grève (Côtes-du, Nord), I, 251. Saint-Mihiel, I, 383,
�TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
Saint - Rome - de Tarn, II, 6S0. Sainl-Saéns, II, 238, 637. Saint - Saunier, II, 606. Saint-Saulge, 11,003. Saint-Sauveur (Alpes-Maritimes), II, 654. Saint- Sauveur (Yonne), II, 647. Saint-Sauveur (Hautes-Pyrénées), II, 188. Saint-Sauveur (Canada), III, 274. Saint-Sauveur - Lendeliu (Manche), II, 636. Saint - Sauveur -le Vicomte( Manche), II, 636. Saint - Savin (Gi ronde), II, 658. Sainl-Savin(Vienne), II, 661. Saint - Savinien, II. 659. Saint-Saviol, II, 37S. Saint - Sébastien, I, 259. — II, 378. Saint-Sébastien (cap de), I, 260. Saint - Seine - l'Ab bave, H, 648. Sainl-Sernin.II, 656. Saint-Servan, 1,201, 250, 482. — II, 360, 626,6 34, 676. Saint-Sever (Calvados). H, 171, 630. Saint-Sever (Landes), I, 169, 333, 373, 416. — II, 338, 590, 658, 677. Saint - Scver (faubourg de Rouen, Seine-Inférieure), II, 537. Saint-Simon,II, 320, 327, 383, 640. Saint - Sulpice - Laurière (HauteVienne), II, 376, 377. Saint - Sulpice - lesChamps (Creuse), II, 664. Saint - Sulpice - lesFeuilles (HauteVienne), II, 664. Saint - Symphorien (Gironde), II, 383, ; 593, 658. Saint - Symphorien de-Lav (Loire), II, 650. Saint- Svmphoricn d'Ozoïi (Isère), II, 651. Saint - Symphoriensur-Coise (Rhône), I, 477. - II, 335, 649. Saint-Tiiégonncc.II, 632. Saint-Thomas, III, 285. Saint- Trivior - de Courtes (Ain), II, 649. Saint-Trivier-surMoignans (Ain), II, 649. Saint-Tropez, 1,260, 393, 482. — II, 100,482,577,578, 653. Saint-Tropez (forêt de), II, 118. Saint-Vaast-de-laHouguc (Manche), I, 247. — II, 175, 475, 451, 635. Saint - Vaast - lès Mello (Oise), II, 175. Saint - Valéry - enCaux, I, 245, 482. — H, 148, 358, 397, 472,538,638. Saint - Valéry - surSomme, I, 244, 312, 482. — II, 327, 363,471, 542, 641. Saint- Vallier (Drôme), H, 145, 651. Saint-Vallier (AlpesMaritimes ), II, • 654. Saint-Varent,U, 660. Saint-Vaury, 11,664. Saint-Venant, 1,321, 375. Saint-Véran (col de), I, 38, 132. — III, 372. Saint-Victor (Loire), I I. 374, Saint-Victor (gorges de), I, 172. Saint-Vincent (fort, Basses-Alpes), I, , 391. — II, 576. Saint -V incent (mont, Cévennes), I, 93, 137. Saint - Vincent-dePaul (Canada), III, 285. Saint - Vincent - deTyrosse (Landes), H, 658. Saint - Vincent (ile, Antilles), III, 2, 296, 298, 315. Saint-Vincent (cap, Madagascar), III, 165. Saint-Vincent (passe et baie de, Nouvelle - Calédonie), III, 244, 370. Saint-Vincent (dent et plaine de, Nouvelle - Calédonie), III, 245. Saint - Vivien , II, 658. Saint-Ylic, H, 176. Saint-Yrieix, I, 167, 334, 373, 423. — II, 180, 370, 609, 610, 064, 685. Sainte - Adresse, I, 245. — II, 538. Sainte-Anne (fort, Canada), III, 281, 371. Sainte-Anne (Guadeloupe), III, 301, 309. Sainte-Anne (Martinique), III, 318, 371. Sainte-Anne (Grands fonds de, Guadeloupe), III, 300. Sainte- Austreberte, II, 356. Sainte-Barbe (pointe de, Basses-Pyrénées), 1, 259. Sainte - Barbe - du Tlélat (Algérie), III, 96, 97. Sainte-Baume, I, 55, 134. — II, 653. Sainte- Catherine (cap), III, 151. Sainte - Christine (île), III, 266. Sainte-Claire (cap), III, 150. Sainte - Croix (Ariège), II, 655. Sainte-Croix (archipel de, NouvellesHébrides),III, 255, Sainte - Croix (ile, Antilles), III, 295, 296. Sainte-Enimie , H , 666. Sainte-Eulalie (canal de), I, 231. Saintc-Foy (montagne de, Alpes de Savoie), 1, 43. Sainte - Foy-la-Grande (Gironde), II, 058. Saintc-Foy-l'Argentiôre (bassin bouiller de, Rhône), II, 207. Sainte - Geneviève , II, 656. Sainte-Hermine, II, 600. Sainte-Jamme , I . 380. Sainte-Livrade, H, 657. Sainte - Luce ( baie de), III, 165, 171. Sainte - Lucie ( ile, Antilles), III, 4, 295, 296,298,299, 313,339, 341, 343. Sainte - Marguerite (ile), I, 266, 393.
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Sainte-Marie (cap. Madagascar), III, 165. Sainte-Mario (Canada), III, 276. Sainte-Marie (Guadeloupe), III, 301, 305 Sainte-Marie (Martinique), III, 318. Sain le-Marie (Seineet-Marne), II, 298. Sainte-Marie-de-Madagascar, III, 161, 162, 163, 165, 170, 171, 173, 175, 176, 178, 182, 343, 349, 358, 360. Sainte - Marie - auxMincs (Alsace), I, 385. — II, 260, 273. Sainte - Marie - aux Mines (vallée de), I, 70. Sainte - Maure , II , 661. Sainte-Maure (plateau de), H, 39, 180. Sainte - Maxime, H, 482. Sainte - Menehould, I, 195, 346, 371, 418. — H, 241, 367, 532,644,078. Sainte-Mère-Église, II, 636. Sainle-Pazanne, II, 381. Sainte-Rose (Réunion), III, 178. Sainte-Rose (Guadeloupe), III, 308, 309. Sainte-Sabine, II, 177. Sainte-Sévère , II, 663. Sainte-Suzanne (Mayenne), 11,635. Sainte-Suzanne (Réuuion),III.178, 181, 182. Sainte - Victoire (montagne de), I, 54, 134. — II, 572, 652. Saintes, I, 171, 308, 328,335,356,373, 413, 482, 528,548. — H, 124, 601, 602, 659, 674. Saintes (les, îles), III, 295, 296, 298, 302,305, 307,371. Saintes-Mariés, II, 652. Saintes-Mariés (golfe des;, I, 263. Saintois (contrée), II, 36. Saintonge, I, 9, 308, 311, 427. — II, 33, 37, 38, 74, 84 ,
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TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
127,144,601,659. — III, 1 10, 384. Sangatang, III, 151. 202,226, 232.303, Sainlongc ( collines Salins-d'Hvôrcs(les, San-Giorgio (mont), 387. — II, 30, 91, de), I, 111, 138, Var), Il,"482. I, 132. 141, 141, 103, 314, 108. — 11, 059. Sallanches (vallée Sa bliers, III, 141, 329, 330, 333, 335, Sainlongc et Angoude), II, 37. 167, 210. 369,556,537,539, mois, 1, 336. Sallanches, II, 651. Sangomar, III, 125. 561, 648, 619. Sairitrie, il, 40. Salles - Curan , 11, Sau-Juan(sierra de), Saône (bassin et valSaire (riv.), I, 201. 656. I, 121. lée de la), I, 66, Saire (pointe de), I, Salles-sur-l'Hers, II, San-Lorcnzo, II, 112, 277, 278,299, 247. 668. 651. 427, 492. — II, Saire (val de), II, Salles d'a-.ile, I, San-Martino - di - Lo366. 35. . 537. la, II, 651. Saône (dép. do la Saissac, II, 66S. Salm (riv.), I, 224, San-Michel (colle), I, Haute-), I, 369, Saison (riv), I, 170. 139. 40. 371, 402,410, 420, 233. Salm-Steinthal (conSan-Nicolao, II, 651. 424,426, 432, 436. Saisons (voir aussi trée), II, 36. San-Pietro (mont), 452, 453,457,459, 'Température et Salmorenc (contrée), I, 58, 135. 477, 498, 500,527, Climat), I, 270, [I, 37. Santo-Pietro di Ten530, 541,510,349. 276, 111, 39, 131, Salon (riv.), I, 150. da, II, 654. — Il, 20, 26, 29. 132, 160, 107, 170, Salon (Bouches-duSan-Quilico (col de), 57, 63, 71, 73, 81. 180, 193,204, 213, Rhône), II, 233, I, 58. 87, 93, 110, 13i; 226. 245, 255,301, 373, 652. San-Romo, I, 268. 180, 199,206, 225, 314, 328. Salouen, III, 125, San-Thomé, 111, 193. 249, 253,261,293, Salcalaves (peuple), 128, 134. Sancergues, II, 662. 298, 319,498,502, III, 102, 166. 168, Salpêtre, III, 91. Sancerre, I , 173, 559,646, 670,082. 172, 174. Saluées, I, 371. 373, 413. — II, — III, 381, 383. Sakamodi, 111,93. Salut (iles du), III, 613, 662, 674. 386. Sakatia (ile), 111.102. 325, 333, 336. Sancerrois(contrée), Saône-ct-Loire (dép* Salât (riv.), I, 100, Salvagnac, II, 668. II, 39, 100, 214. de), I. 368, 371, 101,233.-11, 008. Salvango, II, 294. Sanccrrois (collines 402, 410,420,426, Sala-IIin, III, 94. Salvctat(la,Héraull), du), I, 111, 138. 436, 452, 453, 137, Salazes (massif des), II, 667. — II, 062. 477,492, 498, 300, III, 178, 179. Salvetal (la, AveySancoins, II, 662. 511,527, 536, 514. Salazie.III, 178, 180. ron), II, 656). Sancy (puy de), I, — II, 13, 20, 23, Salbert(monlag. de), Salviac, II, 657. 105, 137. 24, 26, 51, 57, 63, I, 66, 386. Sali/es (peuple), I, Sangatle, I, 242. 68, 71, 73, 75, 81, Salbris, II, 001. 295. Sangsues, III, 115. 85,90,93, 95, 131, Saldé, III, 138. Samalan, II, 656. Sanguinaires (iles), 132, 134, 137, 141, Salé (lac), III, 303. Samba (chute de), I, 269. 144, 172, 178, 186, Salée (Rivière), III, III, 154. Sanguinet (étang 197, 199, 203,213, 371. Sambor, III, 202, de), I, 231. 221, 223, 223,220, Saleinoz (glacier de), 215. Sankarani (riv.), III, 230, 249,233, 290, I, 28. Sainbre (riv), I, 211, 130. 291,300,498, 502, Salcnque, II, 39. 227, 238, 377. — Sannois, II, 178. 556, 648,670,682. Salerncs, II, 653. II, 319, 327, 362, Sanon (riv.), 11,328. — 111, 381, 383 Salers, II, 133, 001, 642. SansToucher(mont), 386. 665. Sambro à l'Oise III, 300, 371. Saonio (plante), III, Salèvcs (mont), I, (canal de). II, 327, Sansanding, 111,130. 170. 45, 133. — II, 641. Sanla-Cruz de la Saorge (Saorgio), H. 651. Sambre - et - Meuse Selva(baic),1,260. 578. Salice, II, 651. (collines de), I, 78. Sanla-Cruz (île de, Saosnais (contrée). Salicorne, III, 115. Sambre - et - Meuse Nouvelles - HébriI, 89. — II, 36. Salies (Basses-Pvré(dép. de), I, 341. des), III, 255. Saou (forêt de), I, nées), II, 181, 659. Samer, H, 179, 612. Sanla-Anna (col), I, 52,131. —II, 651. Salies (Haute-GaSamgoï, III, 131. 40. Saoura (oued), III. ronne), II, 663. Samnon (riv.), I, Santa-Lucia di Tal120. Salignac, II, 657. 185, 235. Iano, II, 054. Sapèque (monnaie), Saliuas (col de), I, Samoa(iles),III,253. Santal [bois de), 111, III, 216. 129. Samoê'ns, II, 651. 210. Sapeurs - pompiers. Salindrcs, II, 181, Samori (Etats de), Santal rouge, III, I, 476. 191, 192, 372. III, 130, 135, 139. 158, Sapignies, I, 354. — Salindrique, II, 39. Samré, III, 214. Sanlal (baie du), III, II, 545. Salines (pointe des), San (torrent), I, 156. 252. Sapinette, III, 287. III, 313. 371, San-Benilo (sierra Santa-Manza (golfe Sapins etsapinières Salines de l'Est (cade, Pyrénées), I, de), I, 209. (voir Pins et sanal des), II, 333. 126. Santa - Maria- Sichè, pins). Salines (pic des), I, San - Bénito (riv. II, 654. Saracolets, III, 133. 116, 138. Congo), lll, 153. Santenay, II, 95. Saramon, II, 655. Salins, I, 330, 388. San - Bernardo (col Santerrc, II, 28, 35, Sardines, III, 92, — II, 96,181, 185, di), I, 40. 282. 115. 560, 647. S an - Domingo Santoire (riv.), I, Sardaigne, 1,269. — Salins et saliiics (mont.), I, 126. 166. II, 565.-111, 289. voiraussi Marais Sandwich (port), III, Santones (peuple), Sardon, II, 335. salants), I, 339. 255. I, 294. — II, 601. Sardo7ies (peuple), — II, 580, 599. Sauga, III, 136, 367. Saône (riv.), I, 150, I, 295.
�TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
Sarguemincs,II, 368, 681. Sari cl'Orcino, II, 651. Sarino (riv.), I, 220, 238. . Sarladais (contrée), II, 38. Sarlat, I, 167, 328, 373,414,434,5*8. — II, 378, 593, 657, 674. Sarola-Carcopino.II, 651. Sarrancolin, II, 173, 596. Sarrasin, II, 24, 27, ■ 30, 34, 43, 44, 46, •47, 53, 56, 57, 59, 607, 009,024, 049, 660, 661, 664. Sqrrasins (peuple), I, 304. Sarre (riv.), I, 224, 227, 239, 382. " Sarre (bassin houiller de la), II, 206. Sarre ( canal des houillères de la), II, 328, 333. Sarre (collines de la), 1, 224. Sarre (dép. de la), • I, 344. Sarrebourg, II, 365, 550, 681, p. 679. Sarreguemincs , I, 335, 358,382,419. — II, 180, 283, 291, 681, p. 679. Sarrelouis, I, 320, 334, 349, 357, 382. — II, 550. Sars-Poterie,H,291, 293. Sartèiie, I, 372, 413. — II, 580, 054, 674. Sarthe (riv. et vallée de la), I, 180, 223, 235. — II, 342, 359,300,020, 621, 635. Sarthe (dép. de la), I, 363. 370, 402, 410,421,429,430, 452,453,457, 477, 498,500, 527,536. — II, 13, 20, 24, 26, 27, 48, 54, 57, 67, 71, 73, 81, 93, 125,127,131, 199, 225, 240, -26 7, 291, 292, 298,498, 500, 501, 502, 620,635, 670, 682. — III, 381, 383, 386. Sartffly, II, 635. Sarzeau , II, 477, 633. Sassbach, I, 322. Sassenage, II, 244, 569, 651. Sassère (aiguille du grand), 1, 32, 132. Salhonay, II, 558, 649. — III, 393. Satillieu, II, 666. Salory (camp de), I, 477. Saucourt-en-Vimeu, II, 542. Saugeois (val de), II, 37. Saugues, II, 666. Saujon, II, 339, 380, ^ 478, 059. Sauldre (Grande et Petite, riv.), I, 182,235.-11, 613, 602. Sauldre ( canal de la), II, 84, 341, 661, 602. Saule, II, 112, 118. Saule ( montagne du), I. 80, 136. — II, 644. Saulieu, II, 556,648. Saulncs, III, 387. Saulnois (contrée), II, 36. Sault (contrée, Ariège), 11, 38. Sault (Vaucluse), II, 652. Saulx (riv. HauteMarne), 1, 194, 237. — II, 644. Saulx (Haute-Saône), II, 646. Saulxures, II, 646. Saulzais- le -Potier, II, 662. Saumon, 111, 289. Saumonards ( fort dos), 1, 399." Saumur, 1, 177, 184, 335.337, 343, 349, 370,417, 477,479. — H, 100, 108, 229,377,379, 622, 634, 678. — III, 393. Saumurois (contrée), II, 36. Saussure (aiguille de), I, 28. Saut-de-Sabo (chute du), I, 165. Saut-de-Sabo, II, 222. Saut - de - la - Saule (cascade du), I, 166. Saut - de - l'Embouchure (chute du), III, 327. Sauternes, II, 593. Sauteux (peuple), III, 277. Sautadet ( cascade du), I, 153. Sauterelles, III, 91. Sauvagnac (puy de), I, 107, 137. Sauvagnière (mont delà), I, 100. Sauve, II, 282, 379, 667. Sauvebonno (vallée de), II, 108.' Sauveslre (contrée), II, 38. Sauvetcrre (BasscsPvrénées), 11,600,
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■126, 435, 452, 453, 457,459, 477,498, 500, 518,527,530, 544. — II, 20, 26, 57, 71, 73, 81, 93, 131, 145,172, 174, 185, 199, 225,249, 233, 319,335,498, 502, 500,051,070, 082. — III, 381, 383, 386. Savon, II, 442, 573, 652. — III, 101, 116, 117. Savone, I, 41. Savoureuse (riv.), I, 151, 232. — II, 559, 046, 647, Savoyard {étang du), III, 286. Savovard(pointcdu), III, 286. Scaër, II, 632. Scaglia (col de la), I, 57. Scarcies (Grandes et Petites, riv.), III, 125, 129, 135. Scarpe (riv.), I, 205, 238, 377. — II, 322 331,301, 5-16, 641, 642. Scarpe (fort de), I, 375. Sceaux, I, 371, 404, 421,477, 525, 538. — II, 299, 379, 512,527, 638,682. Scellières ( abbaye de), II, 531. Scey-sur-Saône, II, 646. SchalVouse, I, 216. Schlestadt, I, 333, 364, 420. - II, 679, p. 681. Schirmeck, I, 357. Schistes, II, 433. Schlucht (mont), I, 70, 385. Scbneifel ou Scbnee Eirel(monl), 1,76, 136. Schwarzwald (massif), I, 216, 218. Schwenau (lac de), I, 221. Scilly (ile), III, 258. Sciotot (anse de), 1, 248. Scolette\aiguille de), I, 34, 132. Scorff (riv.), I, 186, 235, 255, 394. II, 342, 627. Sculpture, III, 238. Sdama (tribu), III, 53. Se-bang-Kieng(riv.), III, 202. Scbaa Rouss (presqu'île de), III, 13, 22. Sebà-Mokrân(monl), III, 28.
609.,;..
Sauveterre (Gironde), II, 658. Sauveterre ( Aveyron), II, 656. Sauveterre (causse de, Lozère),!, 109, 138. Sauvette, I, 55. Sauvic, II, 538. Sauxillanges, 11,005. Sauzé-Vaussais, II, 660. Savanes, III, 325, 326. Save (rive), I, 167. — II, 668. Savenay, I, 177, 343, 357, 537. — II, 377, 379,625,634. Saverdun, II, 655. Saverne, I, 420. — II, 231, 328, 679, p. 681. Saverne (passage ou défdé de), 1, 71, 135. — II, 328, 365. Saverny, I, 350. Savès (contrée), II. 38. Savièrcs (canal do), I, 154. — II, 335, 050. Savigliano, I, 316. Savignac - les - Eglises, II, 657. Savignv (Côte-d'Or), II, 95. Savigny (Loire-etCher), II, 661. Saviue (col de la), I, 62. Savines, H, 652. Savoie, I, 22, 23, 299,343,347, 349, 350,358,302,372, 389, 437.- 11,30, 37, 77, 107, 108, 564, 650. Savoie (dép. de la), I, 350, 355, 358, 369,372,402, 410, 421,425,420, 432, 435,452,453,457, 477, 489,500,527, 536,544. —H,20, 26, 57, 71, 73, 77, 81, 93, 107, 131, 145, 172, 174, 183, 199,216, 225, 243, 249, 253,319,355, 498, 502, 564, 566, 650, 670, 682 . — III, 381, 383, 386. Savoie (dép. de la Haute-), I, 350, 355,358. 309, 372, 402, 410, 421, 425,
�492
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
Scbaou (riv. et valSeignelay, II, 647. 291,293,294,298, lée), 111, 20, 35, Séminaires, I, 538. Seigneurs (féodali299,306,307, 355. 365. — III, 316, 379. té), I, 303. 498, 500,501, 530, Semine(riv.), I, 149. Sebdou, III, 41, 82, Seilhac, II, 665. 037, 670, 683. — 86, 97. Semeuse (riv.) , I, Seillc (riv., Jura). I, III, 381, 383, 386. 150. Sêbéfriv.), III, 154. 152, 232. — 11, Seine-et-Marne (dép. Scmoy (riv.), I, 77 Sebgàg (oued), III, 333. de), I, 368, 371, 34. 210, 213,238,380. Seille (riv., Meur402,410, 421,433, Sebourg, II, 205. — H, 332, 641. the), I, 224, 239. 452,457, 477,498, Semonches i ( forêt Sôche (montagne de 382. — II, 645. 500,527, 536, 543. de), II, 543. la, Alpes de ProSeilley, II, 179. — II, 12, 20, 23, Scmpach, I, 221. vence), I, 53. Sein (chaussée de), 20, 48, 51, 55, 57, Sempach (lac de), I, Sèche (rivière, RéuI, 254. 68, 71, 73, 79, 81, 221. nion), III, 179. Sein (ile de), 1. 93, 101, 127, 131, Seclin (et fort de), Semur (Côte-d'Or), 254. 137, 178, 199,225, I, 197, 371, 413. I, 378. — II, 331, Seine (fleuve), I, 186 242, 244, 249, 233, 549, 642. — Il, 180, 374, etsuiv., 192, 368. 291, 307, 355, 49S, 550, 648, 674. Secondigny, II, 660. — II, 14, 319,322, 500,501, 502, 525, Semur - en - Brion Secrétaires et sous323,524, 525, 527, 528,639,670,083. nais (Saône-etsecrétaires d'é528,531,639,044, — III, 381, 383, Loire), II, 649. tat, 1, 441, 442.— 648. 386. Sen (arbre), III III, 9. Seine (vallée et basSeine-et-Oisc (dép. 237. Sedan, I, 210, 213, sin - de la), I, 9, de), I, 368, 371, Senalba (mont), 111 319, 335, 330, 352, 141, 186, 187, 183, 402,410,421,429, 28, 365. 361,371,380,381, 189,273,274,275, 430,436,452, 454, Sénart (forêt de), II, 412,428.-11,229, 276, 279, 368. — 457,476,477,496, 117. 270,273,366, 367, II, 108, 319, 323, 498,500,507,512, Sénat, I, 439, 550. 531, 532, 644,672. 356, 366,369. - 527, 536, 543. — Séné, III, 101. Sédanais (contrée), Seine (baie de la), II, 10, 20, 23, 26, Sénecterre, II, 065. II, 35. I, 246. 48, 51, 55, 57, 60, Seneffe, I, 205. Séderon, II, 652. Seine (canal de la 63, 65, 68, 71, 73, Sedhiou, III, 129, Sénégal (fleuve), III, Haute-), I, 191.— 77, 79, 81,93,101, 134, 139, 140. 123, 127,133,135, II, 323, 643. 106,107,108,127, 142, Seduni (peuple), I, Seine (dép. de la), 131, 178, 180, 139, 295. Sénégal (contrée) , I, 356, 368, 371, 205,225, 226, 231, Sée (riv., Manche), III, 2, 3, 7, 9, 123, 402,403, 410,421, 244, 249, 253, 202, I, 201, 236, 249. 131, 133, 134, 136 426,429,430,432, 273,287, 298,306, — II, 330, 635. et suiv., 141, 143, 435, 437,450,452, 307,355,498, 500, Séez (Orne), I, 328, 144, 145,341,343, 454,456,457,459, 501,502,527, 639, 546, 548. — II, 347, 318, 350, 352, 476, 477,496,498, 670, 683. — III, 540, 636. 353, 354,356,357, 500, 507,509,510, 381, 383, 380. Séez (riv., Suisse), 358, 360, 367. 512, 514,518, 520, Sek/canais (peuple), I, 221. Sénégambie, 111,123 527,536,543, 549. III, 278. Segala (plateau du), et suiv., 148. — II, 12, 20, 26. Sé-kong (riv.), III, I, 110, 13S. — II, Senetosa(cap),1.269. 57, 71, 73, 81, 93, 202. Senez, I, 328. — II, 38, 136, 138. 101, 103, 106, 107, Sel (voir aussi Sn576, 653. Segalauni (peuple), 131, 106, 192, 197, lines et Marais I, 295. Senlis, I, 196, 328, 199, 220,225,226, salants) I, 509.— Seggucur (oued), 335, 371,419,348. 230,231, 237, 238, II, 181, 601, 043, III, 37. — 11,67,175, 226, 249, 250,253, 255, 668. —III, 93, 99, Segonzac, II, 559. 364, 529,640,080, 286, 290,291, 293, 115, 142,164,216, Ségou Sikoro, 111, Senlis (traité de), 298, 306,307,315, 223, 290, 384. I, 314. 123,130, 135, 140. 355, 498, 499,501, Sel (le, localité), II, Sègre (riv.), I, 228, Senne (riv., Belgi525, 638, 670, 632, 633. 391, 417. — II, Si. que), I, 205, 238. 683. — III, 331, Sélé (glacier du), Segré, I, 181, 370. Sennecey-le-Graud, 383, 386. I, 49. II, 648. — II, 342, 361, Seine - Inférieure Selish (peuple), III, 622, 634, 678. Senonais (contrée), (dép. do la), I, 278. Segurc (lignite de), II, 35. 368, 370, 402, Selle (glacier de n, 2u. Senones (Vosges), I, 403,410,421, 424, la), I, 49. Seguret-Foran (gla385.- 11,261,363, 426, 429, 436, Sellerie, H, 296. — cier du), I, 49. 553, 646. 450, 452,453,454, III, 116. Ségusiavi (peuple), Senones (peuple), I, 456,457, 477,496, Selles-sur-Cher, H, I, 294. 294, 295. 498,500,505,507, 274, 661. Seiches (riv.), I, 90, Senonches, II, 179, 510,512. 514, 520, Sellières, H, 647. 185, 235. 543, 662. 527, 530, 543. — Selommes, II, 661. Seiches, II, 634. Sénoudébou,Ill,128, II, 13, 20, 23, 26, Selongev, II, 648. Seigle, II, 34, 52, 139. 48, 51, 57, 65, 68, Sélune(riv.), 1,201 53, 54, 56, 57. Senouire (riv.), I, 71, 73, 81, 91, 93, 236, 249. — il 79, 607, 009, 610, 179 235. 101, 106,107, 127, 330, 635. 624, 649,050, 061, Sens,!, 197,297,299, 129,131,166,192, Selz (riv.), I, 222, 662,664, 665,666. 326, 328,335, 371, 197,199, 225, 226, 239. — III, 79. 423, 539, 540,547, 237, 242, 249, 230, Sémaphores, I, 456. Soigne (col de), I, 548.-11,284,369, 253,255,261, 272, Semnoz (mont), I, 25, 30, 132. 374,377,533,647, 274, 283,287, 290, 45, 133. 685.
�TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
Sensée (riv.), I, 205, 238, 042. Sensée (canal de la), II, 322, 331, 042. Séounc(riv.), 1, 100. Sêpet (cap), 1, 203. Sept-Iles, I, 251. Septimanie, I, 300, 302.- 11,579,584. Sept-Lacs, I, 133, 154, 229. Sept-Laux (monta guedes, voiraussi Lacs , montagne des Sept-), I, 48, 133, 229. Septmoncel, H, 132, 243, 285, 560. Sept-Pagodes, 111, 234, 238. Sept-Vallées, II, 38. Sequanaise (Grandie), I, 298. — 11, 558. Sequani (peuple), I, 294. Sera (djebel), III, 28. Séran (riv,), 1, 119, 232. Séranne (montagne de la), I, 100, 137. — II, 667. Sercq (ile), I, 248. Serein (riv.), I, 197, 236.-11,647,618. Sereine (contrée), II, 3.5. Screr (peuple), III, 133. Serfs, I, 305. Sergincs, II, 648. Sengnan, H, 99. Sermaize, II, 185. Sermano, II, 654. Serpents, III, 158, 210, 216, 321. Scrqueux, II, 357, 359. Serquigny, II, 357, 359. Serra di Scopamene, II, 634. Serrant (coulée de), II, 100. Serrât (cap), III, 13, Serre (riv., Ardennes), I, 195, 237. Serre (contrée, Franche-Comté), II, 37, 362, 640. Serre (forêt de la), II, 110, Serre - de-la-Baguede-Bourdeillal(Pyrénées - Orientales), I, I. Serres (Hautes-Alpes), 11, 652. Serières (pie de), I, 121, 133. Serières, II, 666. Sersou (plateau du), III, 15, 24, 68. Servance(ballon de), I, 70, 386.
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Serverette, II, 606. Ain-Sfissifa, III, Sig (riv. et plaine Servian, II, 007. II, 48. du), III, 22, 23, Services maritimes, Shepherd (iles), III, 31, 44, 67, 75, 80. H; 405, 406, 407. 255. Sigean, II, 581, 66S. Sery-Gipe (ile), III, Siagne (riv.), 1, 157, Sigean (élaug de), I, 329. 232. — 11,14, 653, 231, 262. Sésia (dép. de la), 651. Sigli (cap), III, 12. I, 345. Siam et Siamois, 111, Signy-le-Petit (ArSésame, II, 434. — 201, 203, 214. dennes), II, 220, III, 140, 158, 230. Siam (golfe de), III, 644. Sestral (mont), I, 201, 203,205,208. Siguy-l'Abbaye (Ar125. Siaulme (riv.) , I, dennes), 11, 641. Sestrières (col de), 178. Sigoulés, II, 657. I 39 Sicié (cap), I, 263. Signer (port ou col Sétif, III, 40, 41, 43, Sidi -Abdallah de), 11, 629. 50, 61, 65, 72, 90, (mont), III, 32. Siguiri, III, 139. 94, 97, 366. Sidi-Abd-Allah-bcnSibl (riv.), I, 221, Sétif (plaine de), 111, Mohammcd-cl239. 19, 22, 80. Hamlili (marabout Sikaso, III, 140. Seltepani (mont), I, de), III, 11. Sikka (ou Salsaf, 40, 132. Sidi-A bd - el-Kader riv.), 111, 33. Sellons (réservoir (mont), 111,25,70. Sikkak (la), III, 41. des), I, 197. Sidi-Abd-el-KaderSiliana (riv.), lll, Seudre(riv.), I, 170, ed-Djilâni, III, 54. 38. 234, 257. - II, Sidi-Ahniet-Tedjini, Silice, II, 94, 176. 338, 659. III, 51. Sillé(forètde),I, 90. Seugne (riv.), 1,171, Sidi-Aïssa,III, 11,22, — II, 117. 234. — II, 659. Sidi-Bel-Abbès, III, Sillé-Ie- Guillaume Seulles(riv.), 1,200, 34, 40, 50, 04, 05, (Sarthe), 1, 275, 236. - II, 636. 67, 76, 79, 85, 90, — H, 359, 361, Scurre, II, 372, 64S. 94, 365. 635. Suèves (peuple), I, Sidi-bel-Abbès(plaiSillery (CanadaUII, 294. ne d,-), III, 80. 275. Sévérac- Ie-Chàteau, Sidi-bou -Maheddin, Sillery (Marne), II, II, 383, 384, 656. III, 94. 96. Sévéraise (riv.), I, Sidi-Brahîm (plaine Silurien (terrain), 154. de), III, 23, 45. I, 5,17. Sèves (riv.), I, 200. Sidi-Daoud, III, 115 Sllvanectes ( peu— Il, 330. Sidi-Dris (mont), III, ple), I, 293. Sévil (sierra de), I, 27. Silvauès, II, 187. 126. Sidi-el-Hani (SebSimeyrols, II, 209, Sevran-Livry,1,512. kha), III, 38. Simnie (riv.),I, 220, SèvreNuntaise(riv.), Sidi-el-yiekkt (cap), 238. I, 184, 235. — II, III, 14. Simmor-Kopf, I, 74, 341, 634, 660. Sidi-es-Senoussi,III, 136. SèvreNiortaisefriv.), 5 t. Simoûn (vent), lll, I, 171, 234, 250, Sidi-Ferruch, 111,12, 42. 284. — II, 339, 42, 69. Simplon (mont), I, 659, 660. SidiMecid (djebel), 144. Sèvres, I, 404, 422, III, 27*. Simplon (dép. du), 539. — II, 289, Sidi- Mohammed I, 344. 290,291, 293, 294, ben-Abd-er-RahSimpson (lac), III, 513, 527, 039. man - bou - Kou303. Seybouse (riv.), III, brin, III, 54. Simpson (baie), III, 35, 35, 72. Sidi- Mohammed 303. Seyches, II, 657. beu-Aïssa, 111,54. Sin, II, 549, 643. Sevne (Basses-AlSidi- Mohammed Sincey (bassin houilpes), I, 391, 39S. ben-Bouziàn, 111, ler de), II, 207. — II, 653. 54. Siuder, III, 131. Seyne (la, ville et Sidi - Moulaï-Taîeb, Siné, III, 125, 134. port, Var), I, 265, III, 54. Singapore, III, 212, 482.-11,222,295, Sidi-Youcef-el-Hani242. 482,573, 577,084. saki, III. 54. Singe (passage du), Seysscl (Ain), I, 62. Sidi-Zaher, III, 11. I, 218. — II, 96,172, 538, Sienne (riv.), I, 201. Singes, III, 141,158, 649. 236. — H, 330, 216. Seyssel (Haute-Sa635. Sinnamary,I[[, 326, voie), II, 651. Siénou-Fo (peuple), 330, 336", 337, 371. Sézanne, I, 335. — III, 133. Sinnamary (riv.), lll, II, 367, 644. Sierra Leone, III, 326, 336. Sfa (col de), III, 29. 158. Sinope (riv.), I, 201. Sfaks, III, 111. Sierra Leone (cap), — II, 635. Sfax, III, 41, 108. III, 125. Sinlzheim, 1, 322. 114, 116, 366. Sierra - Leone (riSiorac, II, 378. Sfissifa, voir aussi vière de), III, 129. Sioule (riv.), I, 180,
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TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. Solignac-sur-Loirc, II, 660. Soligny-la-Trappc, II, 540. Solliès-PontJI, 653. Solnan (riv.), I. 152. Sologne (contrée), 1, 110,111,230,423. — II, 34, 39, 40, 136, 147, 615. Solre-le-Chàteau.Il, 642. Solutré, I, 289. Som (Grand), I, 51, 134. Somain, II, 362, 303, 364, 548. Somàli ( territoire des), III, 190. Sombacourt, I, 353. Sombernon, II, 648. Sommaisne, I, 195. Somme (riv. et vallée de la), I, 202, 203, 237 , 244, — II, 265, 326, 362, 541,542, 640,041. Somme(canal de la), II, 327, 641. Somme (villes de la), 1, 313. — II, 541. Somme (dép. de la), I, 368, 370, 402, 403,410, 422,425, 429,430,452,453, 457, 476,496,498, 500 , 508 , 527 , 536, 543 . — II, 10, 20, 23, 26, 48, 51, 54, 55, 57, 60, 65, 68, 71, 03, 81, 93, 103, 106, 10S. 127, 131, 137,141, 166, 180,199,203, 225,220,229,231, 237, 241,249, 253, 255,265,266, 272, 274, 282,287,291. 306, 307,498,500, 501,502,541,542, 041, 670, 684. — III, 381, 383, 380, 387. Somme-Soude(riv.), I, 194, 237. — II, 644. Sommery, II, 241. Sommevoire, 11,220, Sommières, II, 274, 311,375,582, 007. Somport ( ou port . de Canfrauc) , I, 124, 139. — III, 372. Sompuis, II, 644. Song-bé (riv.), III, 203. Song-bo (ou Rivière Noire), 111,225. Song-ea (riv.), Ht. 218, 369. Song-da-gian (voir Song-bo, riv.). Song doc (riv.), III, 204. Song-giang (estuaire du, Annam), III, 218. Song-gianh ( riv., Ton'kin), III, 223. Song-koï (ou fleuve Rouge), III, 218, 219,221, 225, 239, 369. Songeons, II, 640. Song-nia (riv.), III, 216, 218, 221,369. Song-than-bac (canal de), III, 226. Song-thuong (riv.), III, 226. Soonwald (mont), I, 74, 136. Son-tay (ou Son-taï, ville et province de), III, 225, 223, 235,237,238, 369. Sorbonnc, I, 541. Sore, II, 338, 658. Sorèze, II, 588. Sorgho, II, 146. — 111,80,113. Surgues (riv., Vaucluse),I, 155, 233. Sorgucs (riv., Aveyron), I, 165. Sorgues (Vaucluse), II, 100, 373. Sormonne (riv.), 1, 211, 238. Sornac, II, 665. Sornin (riv.), 1,178, 234.-11,649,050. Sos, I, 294. Sospcl, II, 054. Sotiates (peuple), I, 294. Soltevast, II, 360. Sotteville, II, 261, 538, 683. Souabe (Alpes de, voir Alpes). Souahéli (idiome) III, 159. Souche (la), II, 298. Soucieux, II, 191. Soucv (fosses du), I, 200. Soudan, III, 8, 134, 142, 343, 347. Soudan français, III, 123,126,135, 137, 139, 141, 142. Soude, 1, 120. Souf (oued), III, 32, 45, 74, 87, 98. Souillât (oued), III, 46. Soufre, II, 433. — III, 310. Soufrière (la), III, 300, 308, 310, 371. Souillac, II, 594, 657. Souilly, II, 645. Souk (marché couvert), III, 110. Souk-Ahras (massif), III, 27,46,73. 83, 86, 97, 366. S ouk-el-Arba (plateau et ville de) III. 45, 108, 114, 116. Soulaines, II, <)43. Soûle (contrée), 1 310,311,335,338. — II, 38, 598. Soûle (forêt de), II, 118. Soidle (riv.), I, 201, 236. Soulossois(contrée), H, 36. Sôuluusé (riv.), I, 50. Souliz (ballon de), I, 70. Soultz à Strasbourg (canal de), II, 333. Soullzmatl, 11, 185. Souma, III, 93. Suumaintrain, II, 242. Souppes, II, 175, 311. Sources minérales (voir Eaux minéraies et thermales). Sourdeval, II, 298, 636. Sourds - muets, I, 426. Souriquois (peuple), III, 271, 273, 277. Sourmicl, III, 27. Sournia, II, 655. Sousfaua (oued), III, 122. Sous-le-vent (arrondissement), voir Vent. Sous-préfet et souspréfecture, 1,342, 416, 550. — III, 47, 60. Sousse, III, 14, 103, 111,114,115, 116, 366. Soustons, II, 338, 658. Soustons (étang de), 1, 109, 231. Souterraine (la), II, 664. Southamplon, III, 322. Sout h-Foreland (cap, Angleterre), 1, 243. Soutiens de famille, 1, 466. Souvigny, II, 603. Soyo.iS, II, 191. Spa, I, 77. Spano-Guasconia, I, 302. Sparte et sparterie, 111, 86, 170. Speierbach (riv.) , I, 222, Spezia (golfe de la), I, 158. Spickeren, I, 331.
235. — II, 663, 665. Sioulot (riv.), I, 180. Sioux (peuple), 111, 276, 277. Sirac (pic de), I, 50. Siradan, II, 188. Sirocco' (vent), I, 14, 272, 284. — — II, 42. Si-Saïd, III; 24. Sissone, II, 640. Sistcron,I, 150,328, 333,372, 301, 411, 424. — II, 570, 653, 672. Sitter (riv.), I, 219. Sivry (signal de), I, 84. Six - Madun- Badus (crête du), I, 215. Sizun, II, 632. Slack (riv,), I, 243. Sraa(Ujebel), 111,32. Smeida (plateau), III, 30. Sœckingen, I, 217. Soccia, II, 054. Société générale (Banque), II, 419. Société de dépôts et comptes courants (Banque), II, 419. Sociétés indigènes de prévoyance et de prêts mutuels, III, 77. Société (archipel de la), III, 256 et suiv., 267, 370. Socoa (fort de), I, 399. Soc-hang, III, 208. Sofaïa, III, 309. Soglio (monte), I, 34, 134. Soie (vers à soie et soieries), II, 145, 146, 276 et suiv., 431.434,443, 462, 4631561,568, 580, 649,050,651,652, 661. 666, 667. — III, 87, 170, 171, 212, 222, 223,33, 237, 238, 239. Soirap, 111, 201,203. Suissonnais (contrée), II, 28, 35, 135, 137, 309. ■ Soissons, I, 196.300. 302,328,335,337, 346,371,378,411, 546,548.- 11, 05, 67, 362, 363, 524, 529, 640, 671. Solenzaia (torrent), I, 228. Solesmes (Sarthe), _ II, 620. Si lesmes (Nord). II, 365, 549, 642. Soleure, I, 220. Solferino, I , 330, 398.
�TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
Spincourt, II, 645. Sud (élier du), I, Spire, I, 346. 185. Spii itueux, voir AlSud-Bcveland (ile), cools , Eaux-deI, 204, 205. vie et Liqueurs. Sud-Est (passe), III, Stabiacco (torrent, 286. I, 223. Suède, II, 405, 437. Stadaconé (ou Qué— III, 4, 299 303, bec), III, 271, 274. 305, 306. Stains, I, 380. Suclteri (peuple), I, Staffarde, I, 323, 295. 398. Suelza (mont),1,121. Stanley Pool ( ou Suessiones (peuple). N'coussa, lac), III, I, 293. 151, 155. Suèves (peuple), I, Slaouéli, III, 42, 09, 302. 86. Suez (ville et canal Start (pointe de), II, de), 11,407.- 111, 392. 99, 187, 251. Stations balnéaires, Suez (isthme de), II, voir Bamsdc mer 451. et Eaux minéraSuhr (riv.), I, 220. les et thermales. Suifs (voir GraisStéarine, II, 442. ses). Sleenkerque, I, 205, Suippe (riv.), 1,190, 321. 237. — II, 644. Stecnwordc, II, 643. Suippes, II, 644. Steinlhal (ou Bande Suisse (et Suisses), la Roche), II, 36. I, 215, 216, 374, Stcllo (mont), I, 58, 430, 437.—II, 370, 134. 409,449, 450, 454, Stccay, II, 220,550, 467. 551. Suisse (plaine de la), Stéphaniéviile, III, I, 58, 59. 156. Suize (riv.), I, 194, Steppes (e! région 237. — II, 644. des), 111. 19,' 33, Sullias (pavs), II, 68, 86, 114, 115. 39. Stollhofen, I, 322. Sullv-sur-Loire, II, Stora (ville et golfe 661. de), III, 13, 72,99. Suma-Mary, 111, 335. Strasbourg, I, 299, Sumène (riv., Can318,320,327, 328, tal), 1, 166. 335, 351,362, 385, Sumène (Gard), II, 420, 543, 517. — 145, 667. II, 103, 238, 282. Sundgau (contrée), 299, 302,328,335, I, 72,322.-11, 36. 345 , 408 , 679, Sungtraug, III, 210. p. 681. Superficie de la Stura (dép. de la), France et de ses I, 344. colonies, I, 2. — Styring-Wendel, II, II, 609 et suiv. — 220. — 111,341, 343 et Subollates (peuple). suiv. I, 294. Superga (collines Substituts, I, 529. de), I, 50, 134. Suc de Jlontfol Surand (riv.), L (mont), I, 97. 150. Suchet (mont), I, Surate, III, 3, 192. 62, 135, 387. Surdon, II, 358,359. Sucre (el canne à), Sure (riv.), I, 221, I. 508, 509. — 11, 239. 67, 68, 244, 215 Suresnes, II, 101, et suiv,, 432, 433, 178. 410, 442,407, 525, Surgères, II, 659. 546,643,654, 658. Surmelin (riv.), I, — III, 81, 101, 194, 237. — II, 143, 158, 161, 163, 644. 170,171.184, 180, Surmond, II, 173. 188, 198, 209,210, Surprise (ile), III, 212,216,222, 223, 257. 236,250,262, 267, Sursis d'appel mili337,319,321, 322, taire, II, 466. 311,349, 376, 388. Surville (havre de), Sucy, I, 380. I, 248. Taffîlet, III, 93. Tafia, III, 308, 318, 339, 350, 351. Taîna (riv.), III, 33. Tafna (traité de la), 111, 44. Tafrent (chaîne dul, III, 27. Ta q als (peuple), III, 205. Tâgdemt, III, 68. Taggia (torrent), I, 158. Taghil, III, 93. Taguelsa (mont.), T 111, 24, 36. Taguin (oued), III, 19, 34, 36. Tababor (contrée), Taguin, lll, 44. III, 89. Tahiti (mont), III, Tabac, I, 505, 509, 256. 510,511.-11,33, Tahiti, III, 4, 216, 66, 67, 70, 71, 77, 256 et suiv.. 262, 431,440, 442,030, 264, 313, 348, 354, 657,658.-111, 80, 370. 106,114, 170, 186, Tahont n'Eggich 188, 198, 209, 212, (ile), III, 131. 216, 222,223, 236, T a Va r an o u (pres256,262, 296, 309, qu'île de), 111,256. 318, 353. Taï-biuh (riv.), III, Tabaga (djebel), III. 226. 31. Taillebourg, I, 308. Tabago (ile), III, 2, — II, 380. 4, 293, 296, 29S, Taillefer (pic de, 299, 341, 343. Pyrénées-OrientaTabarca(ile),III, 13, les), I, 115, 118, 115. 138. Tabaria (oued), III, TailleTer (piede, Al38. pes du Dauphiné), Tabe (ou Saint-BarI, 50. thélémy, pic de), Tailles (plateau I, 122, "l 38des), I, 77, 136. Tabia (riv.), III, 97. Tailleurs, II, 282, Table (pointe de la), 518. III, 178. Taillis (voir aitssi Tabletterie, II, 289, Forêts, II, 119. 442. Tain, I, 148. — II, Table-Unio (mont), 145, 569, 651. III, 245. Taï-ninh (ville et Tabuchet (glacier province de), III, de), I, 49. 207, 210. Taconnaz (glacier Taï-nguyen (prode). I, 28. vince de), 111,235. Tacul (pic du), I, 28. Taintroué (la, riv.), Tacul (glacier du), I, 224. I, 28. Taiohaé (ville et Tademayt (plateau), baie de), III, 266, _ III, 120, 122. 267. Tademit (torrent), Takalis (peuplade), III, 38. 111, 278. Tadinou, 111, 247. Takamaka (arbre), Tadjemont, III, 71. III, 167. Tadjer(râs-),III, 15. Takdemt, III, 44. Tadjera (djebel),III, Takitouncht, III, 23. 27. Tadjoura, III, 190. Tak-itouut (col de). Tadjoura (baie de), III, 26. III, 190. Tak-itount (mont), Tadoussac, III, 273, lll, 94. 275. Takouch (mont), Tadzervina, III, 94. III, 27. Tafaraoui (mont), Talbert(sillonde),I, III, 23. 251. Tafat (mont ), III, Talèfre(aiguillede), 27. I, 26. Suze (Italie), I, 315. Suze(pasde), 1, 315. Suze (la, Sarthe), 11, 379, 635. Suzon (val), I, 80. Suzon (riv.), I, 150. Svdney, II, 407. — III, 231, 250, 202. Sylans (lac de), 1, 149, 229. Synodes et commissions synodales, I, 549.
�495
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
Tarare (massif de), I, 93, 137. — II, 649. Tarascon (Bouchcsdu-Rhône), 1,148, 356, 525. — II, 181, 371,373, 375, 575,652, 673. Tarascon (Ariège), I, 356. — II, 597, 655. Taravaïfou Belcher, îlot), III, 265. Taravao(isthme de). III, 256, 257, 370 Taravo (riv.), 1,227, 239. — II, 654. Tarbelli (peuple), I, 294. Tarbes, I, 169, 328, 373,420,457, 478, 548. — H, 124, 382, 383,596, 655, 679, p. 681. — III, 393. Tarbes (plaine de), II, 38. Tarbesou (pic de), I, 122, 138. Tardenois (contrée), II, 36. Tardes (riv.), I, 182, 235. — II, 664. Tardets - Sorholus. II, 659. Tardoire (riv.), I, 171, 234. — II, 659. Tarentaise (contrée), I, 41, 43, 154,328, 349, 546, 547, 518. — 11. 37, 210, 565. Targon, II, 658. Ta ri fs comm erciaux, 1, 502, 503. Tarn (riv.), I, 164, 226, 233. — II, 336,376, 587,595, 656, 668. Tarn (dép. du), I, 285, 356,368, 372, 402,410,422,436, 452,453,457,477, 498,500,527, 536, 544. — II, 20, 23, 24, 26, 34, 57. 63, 69, 71, 73, 81, 91, 93, 98, 131, 187, 200, 225, 249, 253. 274,294,370,498, 501,502,587; 666, 668, 670, 684. — III, 372, 381, 383, 387. Tarn - et - Garonne (dép. de), I, 343, 355, 356,368, 373, 402,410,422,424, 426, 436,452,453, 457,477, 498,500, 527, 536, 544. — II, 20, 26, 32, 48, 57, 64, 71, 73, 81, 91, 93, 108, 131, 143, 100,200,225, 249, 253,280,498, 501,502, 595,650, 670, 684. — III, 372,381, 383,387. Tarnon (riv.), I, 16 4. — II, 006. Taro (dép. du), I, 344. Taro (plante), III, 2+6, 250, 256,262, 267, 353. Tartas, I, 335. — II, 596, 658. Tarusates ou Aturenses (peuple), I, 294. Tasili du Nord (plateau), III, 118, 119. Tasili du Sud (plateau), III, 119. Tasselot (mont), I, 80, 136. Tatihou (ile de), I, 247. Taucb (montagnes de), I, 120. Taulé, II, 632. Taunus (mont), I, 218. Taureau (passe du, Nouvelle Calédonie), III, 252. Taureau (château du, Finistère), 1, 399. Taurignan - Castet, II, 336. Taute (riv.), I, 200, 236, 247. — II, 329, 635. Tauves, II, 665. Tavaria (riv.), 1, 227, 239. Tavel, II, 100, 181. Tavernes, II, 653, Tavetsch (gorge de), I, 215. Tavignano (riv.), I, 228, 239). — II, 654. Taxes de consommation (voir Contributions et Impôts). Tay-ho (lac), III, 233. Taza (col de), III, 23 , 44. Tchad (lac), III, 122, 136, 152. Tchiloango.HI, 152, 154. Teahoroa, III, 201. Téavaroua, III, 201. Tebessa, III, 39, 71, 83, 97. Tebourba, III, 38, III, 116. Teboursouk, 111,115. Tech (riv.), I, 159, 233, 262, 348. — II, 655. Tedjidjit (oued), lll. 119. Tedlès (cap de), III, Teghime (col de), I 58. Teil (le), II, 179, 370, 375, 581. Teilleul (le , II, 630. Teillon (mont de) I. 54, 134. Teinturerie, II, 256. — III, 199,238. Tekava (ilot), III, 265. Tekister (oued), lll, 97. Té-Kliang (mont), III, 213. Tekka (oued), III, 39. Telagh, III, 82, 89. Télégraphe, I, 453. 456.—11,388,389. et suiv. — III, 98, 99, 374. Tell (contrée), III, 15, 22, 27, 39, 40, 46, 49, 75,88, 91, 113, 114, 341. Témaçin (oasis), III, 72, 74. Témassînin, III, 118, 121, 122, 366. Témou (ile), 111,263. Température (Saisons), I, 276, 277, 278. — III, 39, 132, 328. Tenay, II, 649. — III, 393. Tcnce, II, 666. Tende (col de), I, 40, 132, 277, 347, 390. Tcndonêra (mont), I, 126. Tendfelt(mont.),III, 23. Tcndo (voir Tanoé, riv.). Tendre (monl), 1,62, 135. Ténès, III, 44, 68, 96, 100, 305. Ténès (cap), III, 12, 92, 93. Ténia, III, 41. Toniahé (lac), III, 127. Téniet-cl-ilaad(col), III, 24, 89. Tcniet-el-IIaad, III, 44, 49, 70. Teniett-es-Sacy (col), III, 11, 48. Tensilt(Scbkha),lIl, 36. Tenu (riv.), I, 1S4, 235. — II, 341. Tépou (monl), III, 327. Ter (riv.), I, 323. Tergnier, II, 362, 363.
Talèfre (glacier de), I, 28. Talekth (massif de), lll, 26. Taleudais (contrée), II, 40. Talcschistes, I, 4. T ali fe m e (pointe de), I, 254. Tallard, II, 652. Talmont, II, 660. Tamariniers, III, 210. Tamaroulo (mont), III, 257. Tamatave, III, 167, 169, 170, 171, 173, 174, 187, 368. Tamatave (rade de), III, 165, 170. Tambaoura, 111,141. Tam-diep (col de), III, 221. Tameutit, III, 120. Tamesguida(mont), 111,27. Tamgoût (mont), III, 26. Tamina (torrent), I, 219. Tamoul (langue), III, 198. Tan, III, 237, 337. Tan-an, III, 208. Tananaraive (voir Antauanarivo). Tanargue (massif de la), I, 97, 137. — II, 666. Tanaro (riv.), 1,325. Tauaro (dép. du), I, 344, 345. Tanca-la-Porta (col de), I, 120. Tancarville, I, 193. Tanearville (canal de), II, 474. Tanger, III, 43. Tangue, II, 16. Tanguy (pointe),III, 327. Taukisso (riv.), III, 130,135,139,367. Taninges, II, 651. Tanlé (port de), III, 244. Tanna (ile), III, 254. Tannay, 11, 664. Tanoé (riv.), III. 146, 147. Tautouville, II, 100. Taou-ata (ile), III, 266. Taourga, III, 44. Tapa (étoffe), III, 267. Tapanahoni (riv.), III, 326, 327, 335. Tapis, II, 256, 275, 276,667.-111,95. Tapisseries, II, 287. Tarare. 1,476. —II, 262,263,281, 374, 564, 649, 679, p. 681.
�TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
Termenès (contrée), II, 39. Ternois (contrée). II, 35. Ternoisc (riv.), 1, 203, 237. Térouannais (contrée), II, 35. Terracine, I, 344. Terrain agricole,\l, 6, 7, 8. Terrains cambriens, I, 5, i7, 247. Terrains calcaires, I, 5, 7 et suiv. 13. 17, 23, 44, 50, 51, 54, 58 et suiv. 65, 71, 73, 77, 80, 81, 82, 84, 80 et suiv. 98, 100 et suiv. 109 et suiv. 122, 124, 130, 150, 155, 165, 166, 171, 175, 209, 210,215,216, 222, 245, 246. — II, 7, 53 et suiv. 79, 94, 96, 112, 114, 138, 174 et suiv.180,205, 209, ÎI0, 223,530,541, 544,550,554, 558, 561,572, 584, 589, 591, 600,611, 619, 621. — 111,82, 84. Terrains carbonifères, I, 6, 17, 210. — H, 206, 600. Terrains crétacés. I, 9, 12, 13, 17, 84, 88, 89, 170, 185, 205. — II, 8, 530, 541,542,544, 572, 579,584,589, 601, 614, 619. — III, 17, 29. Terrains granitiques, I, 4, 5, 10, 14, 15, 21, 22, 30, 33, 48, 51, 53, 54, 60, 68, 90, 91, 93, 96,98, 100 et suiv. 106 et suiv. 111, 112,114,118,121, et suiv. 128, 130, 134,138,144,148, 168, 170. 173,180. 184, 185,201, 217. 250, 252. — II, 4, 5, 24, 33, 34, 60, 111,171,516,598, 632,635,636,645, 650, 654,660,664. Terrains jurassiques, I, 7, 8, 17, 22, 30, 40, 51, 58 etsuiv. 71, 80,82, 87, 109, 110, 111, 120, 130, 105,170, 171, 209, 221. — H, 305, 534, 550, 554,558,572, 579, 589,600, 601,61 1, 612,614,619,621. — 111,15. 'Terrains de transition, I, 5, 89. — II, 584, 589. Terrains diluviens, I, 14. Terrains primaires, I, 4, 6, 17. — II, 171,211,534, 550, 554,558,500, 505, 572, 579, 584, 585, 589,000, 601,608, 609, 610,611,012, 014, 619,621,629. — III, 166. 'Terrains secondaires, I, 6, 17. — II, 203, 560, 570, 579. 581, 589. — III, 166. Terrains tertiaires, I, 10, 18. — 11, 203,205, 212,305, 524, 530,534,541, 542,550, 560,570, 572, 579, 589,610, 612,614,016,618, 619. —111,15. Terrains quaternaires, I, 12, 18. — II, 560, 570, 584,589, 598,601, 614, 616, 618. — III, 15. Terrasson, II, 209, 336, 593, 657. Terre d'en haut (Guadeloupe), III, 302, 303. Terre d'en bas (Guadeloupe), III 302, 303. Terre - Neuve , II, 392. — III, 1, 2, 3, 188, 269, 270, 271,281, 284,285, 287, 290,291,293, 369, 370. Terre-Noire, II, 221, 006. Terres chaudes (contrée, Angoumois), II, 38. Terres franchesfeontrée, Flandre), II, 35. Terres-froides (contrée, Angoumois), II, 38. Terres-froides (contrée , Dauphiné ). 11,37. Terres-froides (massif, Alpes de Provence), I, 53, 134. Terre de Commune contrée, Corse), I, 39. Terrette (riv.), I, 200. — II, 330. Terrible (Mont)(voir Mont-Terrible). Terrible (dép. du Mont-) (voir MontTerrible). Territoire de commandement (Algérie), III, 48, 00, 61. Territoire civil (Algérie), III, 60. Territoire militaire (Algérie), III, 61. Tertry, I, 203, 302. — "II, 541, 542. Tcssala (massif du). III, 23. Tcssala, III, 94. Tcssonnières, 11,379. Tessy-sur-Vire, II, 635. Testa Rognosa (cuna di), I, 389. Teste-de-Bucb (la), I, 482, — II, 118, 148, 658. Tcstour, III, 112. Testry (voir Tertry). Têt (riv.), I, 159, 233, 202. — II, 84, 655. Tète d'Alpe (mont.), I, 40. Tête de Chien (mont.), I, 70. Tête de Moyse (ou mont Oranaye), I. 38. Tête des Brouisses (mont.), I, 53. Tète à l'anglais (récif), III, 300, 301. Tétiaroa (ilot), III, 256, 257. Télouféra (mont.), III, 256. Tevahitoi (lac), III, 257. Teveste (ruines de), III, 74. Textiles (plantes), (voir aussi Laine, Soie,Coton, etc.), II, 69, 70, 71, 431. Thahor (mont), I, 34, 132, 390. — II, 650. Thach-an, III, 230. Thagaste(ruines de), III, 73. Thaï-binh, 111, 233, 235, 370. Thaï-binh (riv.). III, 224,226, 237, 370. Thaï - nguyen, 111, 235,237, 238. Tbalie (riv.), I, 150. Thanh-boa (ville et province de), III, 217,221,222,369. Thann, I, 357. — II, 229, 260. — III, 373. Thapsus (ruines de), III, 111. Tharf (lac el-), III, 29, 36. Thaon, II, 262. Thau (étang de), I,
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231, 262. — II, 334, 337. Thaug-binh, 111,221. Thaya (mont.), III, 27, . . • Théâtres (voir Monuments publics). Thé, II, 431, 440. — III, 186, 212, 222, 223, 237. Tbeil (lej, II, 637. Thelle (pays de), I, 88. — II, 35. Thénezay, II, 060. Thenon, II, 657. Théols, II, 663. Thérain (riv.), 1, 195, 237. — II, 640. Thermes (palais des), 11, 504. Thérouanne, II, 545. Thève (riv.), I, 196, 237.— II 639. Theys (ou iles vaseuses , Camar gue), 1, 263. Thè/.e, II, 658. Thiaucourt, II, 368, 645. Thibcrville, II, 637. Thié, lll, 138. Thièblemont,II 644. Thiéle (riv.), 1, 220, 238. Thiérache (contrée), I, 77, 377. — II, 35, 117, 541, 640. Thiernois (contrée), II, 40. Thiers, I, 180, 369, 373, 420. — II, 294, 298,374,607, 608, 665, 679. Thilloi (le),II, 646. Thimerais (contrée), 11,35,36. Thingou (mont), III, 243 Thio, III, 250. Thionville, I, 224, 318, 334, 346, 358, 383, 419. — II, 367,368,550,681, p. 679. Thionville (traité de), I, 382.' Thiou (le, riv.), I, 153. Thiou (le Petit, riv.), I, 153. Thiron-Gardais, II, 662. Thivcrval, II, 528. Thiviers, II, 657. Thi/.y (Yonne), II, 174, 176, Thiz.y (Rhône), II, 262, 374, 564, 649. Tho ha, III, 238. Thoissey, II, 649. Thomery, II, 101. Thon, II, 640. —III, 92, 115, 117.
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TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
qu'île de), III, 217. Tiercé, I, 417. — II, 634. Tiercelet, I, 383. Tifèra (plaine de), III, 27. TnTauges (pavs de), II, 37. Tigncs (val de), II, 37, 244. Tigre (ile du), III, 217. Tigres, II, 210, 216, 222, 237. Tille (riv.), I, 150, 232. — II, 04S. Tilly-sur-Seulles, II, 636. Timbo, III, 125, 127, 130, 135, 139,367. Tiinbouctou (voir Tombouctou). Timbre (voir Enregistrement). Timminioitn.lll, 120. Tinchcbrai, II, 540, 636. Tinctoriales (plantes), II, 70. Tinée (torrent), I, 157, 232, 389. — II, 654. Tingastia, III, 68. Tinh-gia, III, 221. Tinb-nghc, 111, 222, 369. Tink (province), III, 220. Timbras (mont.), I, 39. Tintcniac, II, 634. Tin-Terabin (oued), III, 119. Tinlingue (ou Tinteny, port), III, 165, 173. Tiout(ksour).IlI,ll, 99. Tipava (ruines de), lll, 69. Ti-oan ( cap ), III, 202. Tiouaka (riv.), III, 245. Tirailleurs annamites, III, 207. Tirehart (vallée de), III, 119. Tirelaine (riv.), I, 180. Tirourda (col de), III, 26, 35. Tilan (ile), I, 265. Titeri (massif de), III, 24. Titeri (contrée), III, — II, 251 et suiv. 435,436, 439, 440, 441. — III, 101, 104, 117,143, 161, 164, 170,188, 210, 212. 216.243, 251, 202, 290, 311. Tizilt-Mahmoud, III, 45. Tizi-Ouzou, 111, 40, 45, 46, 50, 68, 70, 76, 97, 365. Tlemcen.IlI, 33, 40, 43, 44, 50, 61, 65, 60, 83. 89, 90,95. 97, 100, 101, 365. Tlemcem (massif de), 111, 23. Tnouchfi (mont) . III, 23. Toao, 111, 265. Toga, II, 222, 654. Toggenbourg (contrée),!, 219. Toilette (articles de), I, 429. — II, 411. Toini, III, 265. Toïula-Makna (djebel), III, 28. Tolbiac, I, 300. Tolentino (traités de), I, 342, 362, 364, 376. Toma (lac), I, 215. Tombelaine (rocher de), 1, 249. Tombouctou, III, 118,121,129,131, 135, 313. 367. Tomé (île), I, 231. Tomine (riv.), III, 129. Ton (ou Dolo, riv. Deux-Sèvres), I, 184. Ton (riv. Belgique), I, 195. Tondouba, III, 215. Tondu (mont), I, 26, Tong (canlon), 111, 220, 232. Tong-doc (gouverneur), 111, 220, 231. Tong-hoa, III, 235. Tongres, I, 296. Tongrie (contrée), I, 300. Tonkih et Tonkinois, III, 4, 7, 8, 216, 223 et suiv. 231 el suiv, 240 et suiv. 341, 347, 353, 369. Tonkin (golfe du), lll, 217, 223, 224. Tonlé-sap (ou Grand lac), III, 203, 213, 309. Tonly-Sab (ou Brasdes-lacs, riv.), 111, 203, 215. Tonly-Thom (riv.), III, 203. Tonnage (de la navigation), II, 320. 321, 392 et suiv! — III, 99, 100 104, 187,251,288. ri Tonnav - Boulonne, II, 059. Tonnay - Charente , I, 257. — II, 99, 380, 397, 478,479 602, 659. Tonncgrande (riv.), III, 327. Tonneins, I, 510. — II, 268, 594, 657. Tonnerre, I, 197, 371, 423, 424. — II, 96, 175, 170, 229,369, 530,531, 648, 685. Tonnerre (baie du, Madagascar), lll, 175. Tonnerre (Mont, voi Mont - Tonnerre), Tonnerre (dép. du Mont-, voir MontTonnerre). Tonnerrois (contrée, Bourgogne et Champagne), II, 36, 37. Torche (la), I, 234. Torcv (étang de), II, 335. Torfou, I, 313. Torignv - sur - Vire, II, 635. Toro (port de), I, 122. Toro (trou de), I, 160. Torrents (canaldes), I, 204. Torrès (île), III, 255. Tortue (ile de la), III, 2, 294, 295, 296. Trtues, III, 164, 167,210,216. 250, 252. Tosa"('col do), 1,120. Toscane, III, 117. Toss(torrent),I,219, 238 Tossaye (défilé de), III, 131. Tôtes, II, 637. Touamotou (archipel des îles), III, 260, 262, 264, 267, 370. Touareg (peuple), III, 52, 119, 120, 121. Touàt (le, contrée), 111,37,60,74, 101, 113, 120, 367. Touazim (peuple), III, 106. Toubouaï (archipel de), III, 256, 257, 262,263,267, 370. Toubouaï - Manou (île), III, 256,257.
Thones, II, 051. Tlionnance, II, 220. Thonnc (riv.), I, 213, 238. Thonon, I, Mo, 372. 421. — II, 372, 560 , 651, 682. Thon! (riv.), 1. 165, 234. — II, 068. Thorcns, II, 651, Thorins, II, 00. Thoriou (riv.), I, 183, 235. — H, 664. Thouarcé, I, 417.— II, 634. Thouaret (riv.), I, 184, 235. Thouars, I, 313, 350, 530. — II, 380, 603, 660. Thouarsais(contrée), II, 37. ThoucUriv.), I, 184, 235. — II, 311, 634, 660. Tliourn (pic du col de), I, 115. Tho-xuan, III, 221. Thuan-au, III, 219, 221, 228, 239. Thuan - khanti, III, 222. Thuàn-lianh, 111,235. Thuan-phu(digniUj, III, 231. Thua-tien, III, 221. Thu-daû - mût, lll, 207. Thuong-lin, III, 232. Thueyls.U, 145,006. Thuir, II, 655. Tliun (lac de), I, 219, 238. Thur (riv., Allemagne), I, 219, 238. Thur (riv., Alsace), I, 221, 239. Thures (col de), I, 35. Thuria (mont), I, 43, 133. Thuringe, I, 300. Thuringcrwald, 1, 7. Thury-en-Valois, 11, 211. Thury-IIarcourt, I, 90,200.-11. 539, 636. Thuya, III, 82. 114. Tiàret (ou Tihârct), III, 23, 40, 44, 49, 67, 79, 97, 101. Tibaïrcn (col de), III, 27. Tibet, III, 192, 201, 202, 213. Tidikelt, 111, 120. 122. r;eAn(Etals de), III, 140. 142. Tièn-giang(riv.),III, 203, 369. Tien-hoa, III, 221. Tièn - tcha (pres-
44.
Tissage, II, 251 et suiv.518,568, 580, 645. Tissus divers (voir aussi Coton, Laine, Chanvre, Soie, etc.), I, 429.
�TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
Touboué file), 111, 258. Touch (riv.l, I, 107, 233. — II, 008. Toucouleurs (peuple), III, 133. Toucy, II, 647. Touggour (Djebel), III, 22. Tougourt (montagne des cèdres), III, 31. Tougourt (ville et oasis de), III, 37, 41, 42, 45, 74, 88, 94, 122. Touba, III, 247. Touho (passe de), III, 244. Touka (arbre), III, 326. Toul, I, 222, 302, 315,326, 327,328, 335,337, 351,371, 382,383,418, 478, 548. — II, 163, 289,291, 328, 332, 365, 368,550,552, 645, 681, p. 679. Toulinguet ( pointe de), I, 254. Toulon (ville etrado de, Var), I, 265, 284, 323,327,328, 335, 343,356, 372, 391, 393,399,422, 478,481,482,514, 542, 548. — II, 283, 295, 370, 399. 482, 572, 577,053, 684. Toulon • sur- Arroux (Saône-et-Loire), II, 649. Toulois (mont et hauteurs du, Lorraine), 73, 74. Toulois ( contrée, Lorraine), I, 139. — II, 36. Touloubre (riv.), I, 157, 232. — II. 652. Touloucouna (noix de), III, 140. Toulousain (Pays), II, 32, 39, 79, 98, 579. Toulouse, I, 160, 285, 297, 326,327, 328.329, 335, 336, 337, 348,372, 403, 415, 434,453, 457, 459,477, 478,492. 496,510,512,527, 539 et suiv. 544, 548. — II, 144, 175, 192, 222, 220, 231, 240, 241,202, 282,283, 284, 286, 288,296,298,299, 300, 337,355, 376, 381,382,383,408, 412,416, 504, 579, 588, 668, 676. — III, 372, 379. Toulouse (comtéde), I, 308. — II, 572, 579. Toumouc - Houmac (contrée), III, 323. 325, 327, 371. Toumzaïl (mont.), III, 23. Touniet ( el-, lieu dit), III, 11. Touô (cap). III, 214. Toupai (el-), III, 258. Toupéli (passe de), III, 244. Touques(riv.),I, 198, 236, 246. — II, 330, 359, 636. Tour (aiguille du), I, 26. Tour (glacier du), I, 28. Tour-BIanche,II, 97. Tour-de-Bouc, II, 334. Tour-de-Vésone, II, 593. Tour de l'Ile (riv. du), III, 327, 336. Tour-du-Pin(la),!, 154,372,416.-11, 210, 373, 568, 651, 677. Touraine, I, 277,279, 307, 335, 336,338, 373.— II, 34, 39, 67, 69, 100, 176, 180, 221,277, 018, 661. Touraine (plaine de), I, 110. Tourane, III, 4, 220, 221, 223, 239, 369. Tourane (baie de), lll, 204, 205, 217, 221, 369. Tourane ( rivière de), III, 218, 369. Tourbe, II, 203, 205, 206, 211. Tourcoing, I, 346, 377, 427. — II, 261, 265, 272,275, 285, 361,364,410, 483,546, 548,641, 680. Tourelle (pic de la), I, 115. TourlavuTe, II, 192. Tourinalet (mont), I, 169. Tournairet (mont), I, 40. Tournan, II, 639. Tournai (Belgique), I, 204, 300, 321, 326, 375. — II, 361, 364. Tournay (Htes-Pyrônées). II, 655. Tournemire, II, 383. Tournelte (mont), 1,45, 133. Tournon (Ardôche), I, 148, 152, 191, 372,412.— 11,370, 581, 666, 672. Tournon (Indre), II, 663. . Tournon - d'Agenais (Lot-et-Garonne), 11,657 Tournoux (fort et village), I, 391. — II, 576. Tournus, II, 176, 233,240, 557,648. Tourouvre, II, 637. Tour - Saint - Louis, II, 575. Tours, I, 177, 285, 297,326,327, 328, 337,338, 349, 373, 416,457, 477, 478, 539, 540,547, 548. — II, 109, 112, 229,233, 238,274, 276, 277,280, 298, 299, 341,354.355, 376, 377,378, 379, 380, 618,661, 677. Tours Salières (monts, Alpes), 1, 44, 133. Tourteaux, II, 16, 445. Tourtoron, II, 644. Tourv (pointe), lll, 303. Toutouta, III, 250. Touvet (le), II, 651. Touvre (riv.), I, 171, 234. Tovii (plateau), III, 266. Toxandrie (ou Brabant septentrional), I, 299. Tôzeur, III, 108, 112, 115, 366. Trafi (peuple), III, 54. Trafic intérieur et extérieur (voir aussi Commerce), II, 320. Tramayes, II, 648. Tramways, II, 315. Tra-uong, III, 217. Transatlantique (Compagnie), voir Compagnie transatlantique. Transit, II, 423,460, 467. Transports, I, 429. — II, 294, 295, r 296, 308à405,519. Transportation, lll, 248. Tra-ôn (voir Can-ho). Tra-ôn (canal de), III, 203. Trappe (la), I, 198. Traras (massif des), 111, 15, 23, 33. Trarza (peuple), lll, 133. Trasimène(dép. de), I, 344.
499
Traunato (mont), I, 56.';. Travail, I, 438. Travaux publics (etministère des), I, 443, 450 et suiv. — III. 63, 66. Travers (val de), I, 62, 63. Traversette (col de la), I, 35. Travinh.III. 208. Travo (torrent), I, 228. Tra-vonqs (caste), III, 214. Trôbes (col de), I. .98. Treboul, II, 337. Treffort, II, 649. Trèfle (riv.), I, 171. Trèfle, II, 78,80, 81, 82, Trégorais (contrée), II, 36. Tréguier, 1,202,251, 328, 332,482, 548. Il, 476, 027, 633. Treignac, II, 604, 665. Tré-la-Tétc (ou petit Mont-Blanc), 1,26, 28. Trélazé.II, 172, 622, 634. Trélod (mont), I, 45. Trélon, II, 173, 212, 219, 293, 641. Tremblàde (la), II, 150,478, 602, 659^ Tremble, II, 112. Trembles (les), III, 77. Trente ans (guerre de), I, 318, 32u, 323. Trépassés (baie des), I, 254. Tréporl (le), 1, 245, 482. — II, 148, 357, 362,397,471, 537. 638. Tres-Obispos(mont), I, 126. Trésorier -payeur général, I, 337, 514. — III, 61, 137. Trots, II, 652. Trévaresse (monts de la), I, 54, 134. Treveri (peuple), I, 293. Trêves (Gard), II, 582, 667. Trêves (Allemagne), I, 224, 297, 298, 322. Trévezel, II, 209. Trevières,II,'636. Trévoux, 1,298, 331, 335,337, 371,411. — II, 369, 372, 557, 649, 671. Trézée, II, 329.
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TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES
119 et suiv. 136. Tristao (ilcs), 111, 125. Tritû, 11,219. Troarn, II, 636. Troè'sne (riv.), I, 196. Troglodytes (peupie), I, 289. Trois-Ellions (ou aiguilles d'Arves, monl), I, 47, 133. Trois Evéchés (mont, Alpes du Dauphiné), I, 47, 133. Trois Evèchés(mont, Alpes de Provence), I, 53,134. — 111, 653. Trois Ëvôchés (Lorraine). — I, 31?, 334, 341, 361. — II, 550. Trois - Fontaines (Meurthe), 11, 293. Trois - Fontaines (foret de, Marne), II, 117. Trois-Moutiers, II, 661. Trois-Ordr es , I, 337. Trois-Riviércs (localité), III, 275, 282. Trois-villes, I, 340. Troncais (forêt de), 11/117. Tronche (la), II, 4. Troumouse (cirque de), I, 124, 139. Troumouse (pic de), I, 124. Troupes militaires (voir Armée). Trousser, II, 328, 332. Trouville, I, 246, 482. — II, 148, 359,474, 535,539, 636. Troves, I, 191, 311, 328, 335, 371, 412, 457, 548. — II, 176, 229, 241,242, 261, 262, 282,288, 323,366,367, 377, 530, 531,643,671. — III, 393. Troyes {traité de), I, 311. Troyon, I, 383. Truc de Randon (mont), I, 106. Trueyre ( riv. ), I, 166, 234. — II. 665, 060. Truffes, II, 111. 056, 657. Trun, II, 636. Trung - khach, III, 236. Truoï (lagune de). III, 217, 222. Truong - diuh, III, 236. Truong-khanh, III. 235. Tsiafajavona (mont), III, 166. Tsiribihina(riv.),IU, 166. . 2's ounoutouains (peuple), III, 276. Tua-moï (baie de). III, 217, 222. Tuca de Mauvanct (crête dû), I, 123. Tue de M a u p a s (mont),I, 123, 139. — Il, 668. Tuchan, II, 668. Tude (riv.), I, 167. Tuen-phong,llI,22i. Triffé, II, 635. Tulle, I, 167, 285, 328,334,37 , 413, 478, 548. — II, 231,378,603, 005, 674. Tullins, II, 651. Tumulus (voir Mégalithiques, Monuments). Tung-hoa, III, 135. Tungri (peuple), I, 293. Tunelum (voir Tunis). Tunis, I, 475, 478, 479. — II, 406. — III, 14, 32, 65, 97, 98, 106, 107, 108. 110,111, 114,110, 366. Tunis (golfe ou baie de), III, 14, 38, Tunisie, I, 544. ■— II, 406, 459, 460. — III, 4, 8, 9, 10 et suiv. 32, 39,43, 46, 48, 02, 92, 98, 100 et suiv., 175, 341, 343,352, 353, 356, 362, 366. Tuoï-hung, III, 234. Turbon (Sicrrra du), I, 123. Turckheim, I, 322. Turdine (riv.),1,151. Turennais (contrée), II, 40. Turenne (vicomte de), I, 319, 324. — II, 604, 609. Turin, I, 41, 398. Turin (traités de), I, 362, 366, 390, 398. — II, 565. Turones ou Turoni (peuple), I, 294.— II, 618. Turquie et Turcs, II, 405, 437, 455, 459. — III, il. 53, 75, 117, 136, 190. Turricrs, II, 653. Tursan (contrée), II, 38. Tusey, II, 220. Tuyau, III, 222-. Tuven-quan,III, 225, 228, 237. Tuven-quang , III . 228,235, f36j 237. Typhons, III, 227.
Triagoz (les, îles), I, 251. Triasique (terrain), I, 6, 17.— 11,207. III, 15. Triaucourt, II, 368, 645. Tribunal eiuil, I, 341, 525, 550. — III, 8, 306. Tribunal correctionnel, I, 528. — III, 373. Tribunal de comm'érce, 1,341, 434, 525, 526. —III, 8, 64, 247. Tribunal des Conflits), 1,441. Tribunal supérieur (colonies), 111, 247, 260, 335. Tribunal de police, I, 528. — III, 64. Tribunal de première instance, I, 525. — III, 04, 137, 161.164,182, 198, 206,231, 247, 260, 316, 335. Tribus et peuplades (voir à leurs noms respectifs). Tricasses (peuple). I, 294. Tricastin (contrée), II, 37. Tricastini (peuple), I, 295. Tricorii (peuple), I, 294. Trie, II, 655. Trient ('gorges du), 1, 25, 389. Trient (glacier du), I, 28. Trieux (riv.), I, 202, 236, 251. — H, 330. Trièves, II, 37. Triguôres, II, 374. Trimouille (la), II, 213, 378, 661. Trinité (mont, Flandre), I, 78. Trinité (la, Martinique), 111, 314,316, 318, 321, 371. Trinité (liavre de la, Martinique ) , III, 313. Trinité - de - Réville (la, Eure), II, 360. Trinité-Porhoët (la, Morbihan),II, 477, 633. Triolet (aiguille du), I, 26. Triolet (glacier du\ I, 28. Tripanq (denrée) , III, 263. Tripoli et Tripolilaine, II, 456, 460. — 111, 30, 101,
U Ubaye (riv.), I, 156, 233. — II, 653. Ubayette (riv.), I, 23", 156. Ueberlingen (lac d"), I, 216. Ufcoé't (contrée), II, 36. Ugines, II, 650. Unelli (peuple), I, 294. Unieux,II,221, 374. Union douanière (Indo-Chine), III, 240, 242. Université, I, 542. Uque (baie d'), III, 250. Urciers, II, 378. Urdos, I, 392. Urgel, I, 323. Uriage, II, 185, 509. Urola (riv.), I, 170. Urucuniri (forts), III, 329. Uruguay, II, 463, 465. Uruméa (rir.), I, 170, 259. Usines métallurgiques (voir aussi Industries métallurgiques et Mines), II, 189, 193, 531, 555, 558,580, 011, 612. Ussat, I, 289. — II, 187. L'ssel, I, 166, 372, 413. — II, 378, 604, 665, 674. Uslaritz, II, 658. U telle, II, 654. Ufique (ruines d'), III, 38, 111. Utrecbt, I, 218. Utrechf (traité d'), I, 36'3, 377, 396, 398. — III, 3, 281, 282, 291, 297,331. Uxellodunum (forteresse), I, 294. Uzège (contrée), II, 39. Uzel, II, 633. Uzerche, I, 334. — II, 665. Uzés, I, 328, 372, 415, 548. — II, 145,280, 282,375, 580,582,667,675,
�TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
SOI
Valence (Tarn), II, Valréas, H, 5 71, the), I, 426. — II, 668. 052. V 233, 319. Valence (Tarn- ctValromey, 1,60, 333, Varde (pointe de la). Garonno), II, 656. 387. I, 250. ' Valenciennés , 1 , Vais, II, 187, 581. Vubrais (contrée;), II, Varechs, II, 16. 204,321, 335,340, Valserine (riv. et 33. Yarella (rai) faux) 357, 370, 375,377, cascade de la), 1, Vabrc, I, 328. — _ III, 217. 419, 472, 505. — 147, 119, 232. II, 595, 008. Varèllà ou Mui-naï II, 230. 238, 244, Vandales (peuple), ■ (cap), III, 217, Vacca (ou Béja), III, 265,282, 299,319, I, 291. - III, 43, 112. 371. 345, 355,361, 302, 48, 73, 106. Vache (ilot de la, Varenne (riv.). I, 363, 364. 365, 48 1, Vang-chau (canal Annam), III, 217. 181, 233. 546,548, 643,680. de), III, 226. Vaches (îles aux, Varennes (Canada,) _ — III, 373. Vanikoro (iles), III, Antilles), III, 296. III, 285, Valenciennés (bas255, Vaguas, II, 209, 381. Varennes (les, consin houillcr de). Il, Vanille, II, 433. — Vaïco (grand et petrée, Touraine), 204. III, 161, 162, 170, II, 39. tit, riv..), III, 203, Valentigncy, II, 230. 186, 188, 198,230, 208. Varenne (riv., voir Valentigny, II, 367. 262,203, 330, 251, v Arques). Vaihiria (lac), III, Valentinc, 11, 179. 352. 237. Varennes - en - ArValcntinois (conVanloue (la, riv.), I, Vailly. Il, 6 Î0. gonne (Meuse), II, trée), I, 313, 361, 200. 551, 645. Vailly-sur-Sauldre , 389. — II, 31, 37, Vanne, (riv.), 1,197, II, 662. Vareun es-su r-A m an507. 236. — II, 647. Vainqueurs (ile aux), ce (Haute-Marne), Valenton, II, 354. Vannerie, II, 289. 11, 044. III, 283. Valérien (mont), H. — III, 142, 170. Varennes - sur - AlVairaatéa, III, 263. 638. Vannes (rivière do, lier (Allier), II, Vairc (riv.), I, 209, Valette (la), 11, 375. voir Marie). 374, 663. 211, 238. — II, V alezan (mont),1,32. Vannes, I, 253, 328, 646. Varennes (Oise), II, Valgodemare, U, 37. 332, 370,419, 482, 177. Vaison, I, 328. — II, Valgorge, II, 606. 548. — II, 150, Varôze (riv.), 1, 15i. 143, 371, 632. Valinco (golfe de). 377,477, 627,633, Variguy, II, 231. Vaisseaux-écoles, I. I, 269. 681 p. 679. Varilhe's, 11, 655. 482. Valira, H, 029. Vannetais (contrée). Variie (ou BancrouVaïtape, III, 261. Vallage (contrée). II, 36. ge), I. 243. Vaïlouraouf torrent), II, 36. Vanoise (massif de Varsovie (grand-duIII, 256. Vallauris, II, 292. la), I, 43, 133. ché de), I, 345. Val (ruisseau du), Vàlle-d'Alcsani, II, — Il, 650. Vars (col do), I, 39. I, 224. 654. Vanoua Lava (ile), Varz.v, I, 537. — II, Valais (contrée), I, Vallcnsole, II, 653, III, 255. 664. 144, 341, 362. Valleryslhal, II, 291. Vans (les), II, 145, Vasates (peuple), I, Valante (col), I, 38, Vaileraugue, II, 145, 666. 294. 132. 582, 667. Vauvcs, I, 538. — Vascons (peuple) , Valbonnais, II, 651. Vallespir (contrée), II, 175. II, 589. Valbonuais (cou II, 39. Vanyre (riv.). 1,183. 1 a-?Sfl".r(r'éodalilé), trée), II, 37. Vallet, II, 634. Vaour, II, 668. I, 305. Valbonne (camp de, Valliêre(riv.), 1,152. Var (riv.), 1, 158, Vassy ou Wassy, Khouc), I, 479. Valloire, II, 37. 232, 266, 389. — I, (Haute-Marne), Valbonne (contrée, Vallon, 11, 145, 606. II, 653. 194,351, 371,418. Bourgogne),II, 37. Vallorbe, II, 373. Var (vallées du), II, — Il, 163, 213, Valcares (étang de), Vallorgue, II, 40. 39. 220, 318, 324,307, I, 229, 263. Vallorsine (vallée), Var(dép.dù), I, 307, 530, 533,041,681, Valcourt, I, 321. I, 389. — II, 37. 369,372,402, 410, p. 679. Vuldaiuc (contrée), Vallouiso, I, 49. — 422,426, 429, 430, Vassy (Calvados), II, II, 37. II, 37. 436,432,453,457, 636. Val-d'Ajol, II, 201, Valmanya, II, 214. 459,477,498, 500, Vassy - 16s - Avallon 553. Valmondois, 11,361. 327, 530, 544. — (Yonne), II, 534. Val de fer, III, 387. Valmont, II, 638. II, 12, 20, 23, 24, Vatan, II, 663. Valderiès, II, 608. Valmy, I, 84, 196, 26, 57, 71, 73, 81, Vaté (ile), III, 254. Valdieu, I, 6 ', 385. 346, 383, 397. — 93, 1(0, 108, 1 15, Vatomanory , 111 . Valdoniello (forêt II, 531, 532. 1 18, 128,131, 145, 170, 171. de), I, 57. Valognes , 1, 200 , 146, 172, 181,191, Vaubecourt , II , Valdonue, II, 373, 370, 418. — II, 200, 223,237,249, 645. 576. 357, 360, 422,341, 253,291,307, 498, Vaublanc, II, 223. Val-d'Osne, II, 533. 636, 678. 500, 501,532, 577, Vauchamps, I, 347. Valdromey, I, 317. Valois (contrée), I, 653, 670, 684. — — 11. 352, Val-d'Yôvres, 1,330. 307, 313, 360. — III, 381, 383, 387. Vauclin (baie et Valençay, II, 063. II, 35, 524. Var (montagnes du), pointe du), 111, ValencV(Drôme), I, Valois (les), I, 310, I, 40. 313. 148, 283,328, 372. 300, 361. Varades, II, 634, Vauclin (morue du), 414,434,457, 548. Valorsine (voir ValVarais (contrée), II, III, 314. — II, 370, 373, lorsine). 37. Vaucluso (dép. de1, 567,569,651,67b. Valoua(ile),III,255. Varan (aiguille de), I, 341, 355, 369. Valence - sur- Baïse Valouse (riv.), I, I, 44, 133. 372,402, 410,422. (Gers), II, 655. 150. Varangéville (Meur429,436,.452,453,
LA FRANCK.
m.
— 32
�502
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIERES.
Vendu-mois (con trée), II, 34,' 39, 100, 616. Vendres (étang de), I, 231. Vénéan (glacier du), I, 49, 154. Venearni (peuple), I, 294. Veneti (peuple), I, 294. Venezuela, II, 461, 465. Veui (val), 1, 24. Vénissieux, II, 564. Venlo, I, 210. Vennes (contrée), II, 37. Venogc, I, 145. Vent (arrondissement du), III, 181. Vent (arrondissement sous le), III, 181, 182. Vent (côte du, Réunion), III, 178. Vent (côte sous le), III, 178, 180. Vent (Côte-du-, Guadeloupe), III, 302. Vent (i!es sous le), III, 259, 260, 201, 262, 263. Ventoux (mont), I, 52,54, 134, 277.— II, 652. Ventron (grand , mont), I, 68, 135, 385. Vents (voir aussi Climat), I, 270. 271,273.-111,39. Vénus (pointe de), III, 257, 370. Véoure(riv.), I, 135, 233. Ver (phare de), 1, 246. Vera-Cruz, II, 406. Veragri (peuple), I, 295. Verandrye, III, 282. Verberie, II, 175, 640. Vercel, II, 647. Vercors (massif du t. I, 50, 134. — II, 651. Vercors (contrée), II, 37,118. Verdon (riv, BassesAlpes), I, 156,233, 653. Verdon (Gironde), II, 382, 479. Verdon (canal d'irrigation du, Bouches - du - Rhône), II, 14, 83. Verdun - sur - Garonne (Tarn-etGaronne), II, 656. Verdun (Meuse), 1, 209, 315, 327, 328, 335, 337, 345,371, 382, 383,418,478. 546,548.-11,250, 283,333,367, 350, 551, 045, 081, p. 679. Verdun - sur - le Doubs (Saônc-ctLoire), I, 151. — II, 333, 648. Verdun (mont, Rhône), I, 95, 137, Verdun {traité de), I, 303, 396. Verdunois (contrée), I, 319. — II, 36. Verfeil, II, 668. Vergés, I, 323, 398. Vcrgt, II, 657. Vermaud, I, 354. — II, 640. Vermandois (contrée), I, 305. 307. 335.- 11,35, 541. Vermandois (co tcaux du), I, 87, 136, 187, 198. Vermenton, I. 197. — II, 117,329,647. Vermillon (col de), I, 40. Vermois (contrée), II, 36. Vermont (montagne du), III, 277. Vernaison ( riv . Drôme), I, 155. Vernaison (Rhône), II, 293. Vernet (le), II, 187, 655. Verneuil (Eure), II, 360, 539, 637. Verneuil ( bataille de), I, 311. Vernier (marais), 1, 193, 230. Vernisson (riv.), I, 197, 236. Vernon, I, 343, 478. — II, 175, 229. 357, 358,539, 637. Vernoux, H, 666. Verny, I, 358. Veromandui (peuple), I, 293. Véron (contrée), II, 39. Véronin (riv.), I, 211. — 11, 644. Verpillière (la), II, 651. Verrazzano , III, 270, 271, 290. Verrerie (et verroteries), II, 292, 306,442, 551,555, 561, 611,643, 643, 650, 662, 667. Verrières, I, 387.— II, 369, 373. Verron, II, 379. Vers à soie (voir Soie). Versailles, I, 197, 354,371, 404, 421,
457, 477,498,500, 237. — II, 544, 527, 530, 544. 637, 662. Il, 20, 23, 24, 20, Vègre (riv., Sartbe), 57,07, 71, 73 70, 1, 181, 235. — II, 77, 81, 93, 100, 620. 110,111, 128,131, Vélate (col ou port 143,144, 145, 165, de), I, 114, 128, 181, 200,225,237, 139, 391. 249,253, 279,280, Velay (contrée), I, 289,298, 307,498, 360. — II, 31,39, 502, 571,032, 670, 85, 605. 684. — III, 381, Ve'ay (monts du), I, 333, 387. 108, 138.-11,060. Vauclusc (localité). Vélines, II, 657. II, 571. Vélisy, I, 404. Vaucluse (fontaine Vel 1 a u n o d u n u m de), I, 153. (Château - Lan Vaucluse (montadon), I, 294. gnes de), I, 54. — Vellavii (peuple), I, II, 652. 294. —II, 005. Vaucouleurs (riv., Velle, I, 385. Seine-et-Oise), I, Vellocasses (peu197, 237. — II. pic), I, 293. 639. Velluire, II, 381. Vaucouleurs (MeuVelosne, II, 368. se), II, 552, 645. Veiours, II, 276. Vaucouleurs (forêt Velu, II, 363. de), 1,73.-11,116. Venaco, II, 654. Vaudémont (côte Veuaissin (comtat), de), I, 73, 136. I, 349, 355, 362, Vaudois ( peuple ), 372. —11, 39, 570, II, 572. 652. Vaudois ( fort du Vénasque (port de, mont), I, 386. Pyrénées - Occi Vaugirard, II, 233, dentales), I, 123, Vaugneray, I, 477. 398. — II, 188. — Il, 374, 649. Venasque ( Vau Vaujours, 1, 380. — cluse), II, 570. II, 178. Vence (Alpes-MariVaulion (dent de, times), 1, 328. — voir aussi : Dent II, 578, 654. de Vaulion), 1,135. Vence (riv. ArdenVaulry, II, 191. nes), II, 366. Vaunage, II, 39. Vendabachi, 111, 3. Vauvert, II, 667. Vende (riv.), I, 184. Vauvillc (anse de), Vendée(riv.), I, 171, I, 248. 234.-11,339,660. Vauville (fort de), Vendée (contrée) I, I, 399. 343, 427. — II, Vauvilliers, II, 646. 33, 84, 101, 135, Vauvise (riv.), I, 137. 221. 179, 235. Vendée (dép. de la), Vaux (forêt de), I, I, 369, 373, 402, 73. 410,422,429,436, Vaux (Doubs), I, 452, 453,457, 477, 353. 498, 500, 527, 536, Vaux-du-Loir (con544. — II, 13, 20, trée, Maine), II, 24, 26, 48, 49, 51, 36. 57, 64, 65, 71, 73, Vaux-de-Metz (con75, 81, 84,93, 125, trée . Lorraine), 131, 133, 134, 165, II, 36. 181, 200, 225,234, Vaux-Monlreuil (Ar249, 253,202, 498, dcnnes), II, 180. 502,603,660, 670, Vaux - de - Nevcrs 684. — III, 381, (contrée, Niver383, 387. nais), II, 40. Vendelais (contrée), Vauxrot, II, 293. II, 36. Vavincourt, II, 643. Vendeuvre-sur-BarVayrac, II, 657. se, II, 643. Vayre-Monton, II, Vendôme, I, 181, 665. 335,353,373, 416. Vecht (riv.), I, 219. — II, 284, 379, Vègre (riv., Eure380,616,617,661, et-Loir), I, 198, | 677.
�TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
434,440, 439,477, 478,479, 347, 548, 550.-11,299,302, 354,358,527, 639, 683. Versailles (traité de), III, 124, 291, 298. Versenay, II, 96, 97. Versigny, II, 365. Vert (cap), III, 124, 125, 138. Vertacomicori (peuple), I, 295. Vertaison, II, 665. Verte (aiguille), 1, 28. Verte (ile, Antiiles), III, 285. Verte (île, Guyane), III, 325. Verteillac, II, 657. Vcrtoii, II, 634. Vertus (Marne), I, 85. — 11, 96. 644. Vertus (plaine des, Seine), II, 76. Vervins, I, 195, 371, 411.—II, 120,361, 529, 640, 071. Vervins (traité du), III, 273. Vcrzée (riv.). I, 181. Verzy, II, 044. Vescnvato, II, 634. Vesdre (riv,), I, 213, 238. Vesêronce, II, 569. Vesle (riv.), I, 196, 237. — II, 640, 044. Vésone, II, 593. Vesontio(Besancon), I, 294. Vesoul, I, 150, 371, 420,427,437, 537. — II, 163,213,366, 368, 372,559, 646, ■682. Vésubiefriv.), 1,157. — II, 14. Vêtement (articles de), II, 251, 282, 518.-111, 95, 143. Veufs et veuves voir aussi Popuation), I, 406. Vexin, I, 307. — 11, 27, 28, 3b, 137. Vey (grand, baie), I, 247. Vevle (riv.), I, 132, 232. — II, 649. Veymont (grand , mont), I, 51, 134. Veynes, 11, 372, 652. Veyre (riv.), I, 180. Vézelay,II, 534,647. Vézelise, I, 418. — II, 645. Vézénobres, II, 145, 667. Vézère (riv.). I, 167, 234. — II, 336, £93, 603,657, 665. Vézerey(riv.),I,179. Vezins, II, 656. Vezouse (riv.), 1, 224, 239, 383. — II, 332. Vezzani, II, 6bi. Vialas, I, 283. — II, 190, 587. Viande, II, 141, 142, 143, 435. _ u, 143, 171,188. Vias, II, 384. Viaur (riv.), I, 105, 234, — II, 656, 668. Vibraye, II, 117,635. Vie (Lorraine) , I, 335, 358, 381. — II, 181. Vicariats apostoliques, III, 156,207, 214,220,230, 201, 267. V i c-en- B i g o r r e (Htcs - Pyrénées), II, 383, 596, 035. Vic-Fézensac (Gers), II, 229, 596, 655. Vic-Ie-Comte (Puyde-Dôme), II, 665. Vi c-sur- Aisne (Aisne), II, 640. Vic-sur-Cère (Cantal), II, 187, 063. Vicbieil (contrée). Il, 38. Vicdessos (torrent), I, 162. Vic-Dessos, II, 214, 222, 055. Vichias (contrée), II, 40. Vichy, II, 179, 186, 229, 262,374,611. Vico, I, 356, 413. — II, 654. Vicoigne, II, 204. Victoria ( Rivières du sud), III, 139. Vidal (piton), 111, 327. Vidourle (riv.), I, 158, 233. — II, 667. Vie (riv., Vendée). I, 185, 234. — U, 339, 603, 660. Vie (riv., Orne), I. 199, 236. — II. 330. Viel (canal), 1, 392. Vieille (roc de la'. I, 254. Vieille-Aure, II, 635. Vieilleville, II, 378. Vieilmur, II, 668. Vienne, I, 148, 154, 297,326, 327, 328, 372,416.-11, 192, 222,274,369, 548, 568, 651, 677. — III, 393. Vienne (riv. et vallée de la), I, 183, 223, 235. - 11, 311,376, 610, 615, 618, 660, 664. Vienne (dép. de la), I, 368. 373, 402, 410, 423,436,452, 453, 457, 477, 498, 500, 527, 536,544. — II, 20, Ï3, 24, 20, 51, 57, 71, 73, 79, 81, 93, 100, 128, 131, 137, 180, 200, 213,225,249, 253, 291,498,502, 615, 660, 670,085. — III, 381, 383, 387. Vienne (dép. de la Haute),I, 368,373, 402, 410,423,436, 452, 453,457,477, 498, 500,527, 336, 544. -- II, 10, 14, 20, 24, 26, 54, 57, 63, 71, 73, 81, 83, 93, 131, 135, 138, 141,200, 225,249, 253,292,298,315, 498,502,608, 609, 610,664, 670,683. — III, 381, 383, 387. Vienne (traités de), I, 363, 382, 307. Viennois (contrée), 1,11. — H, 30, 37, 79, 567. Viennoise (contrée), I, 297, 299. Vierge (ile), I, 232. Vierzon.1,182.—II, 222,229,292, 293, 295,297,340. 341, 376,377,613, 662. Vieux-Fort (pointe du), III, 300, 301, 303, 371. Vieux-lès-Asfeld, 11, 325, 327. Vieux - Condé , II. 319. Vif, II, 651. Vigan (le), I, 158. 372, 403, 415. — II, 145, 174, 209, 280,282,375, 582, 667, 675. Vigeois, II, 665. Vignemale (mont), I, 119, 124, 130, 274.' Vigneulles, II, 645. Vignobles et vins, 1,506.-11, 2, 14, 18, 20, 21, 22, 24, 25, 26, 29,30, 32, 33, 86 et suiv., 90 et suiv., 94 et suiv., 96, 97, 98, 99, 100, 106, 153, 154, 157, 160,443, 551,555,558, 561, 566,571,372, 578, 580, 585,591, 597, 599,000,601, 607, 616,618,021,617,
b03
648, 650 et suiv., 061,663, 665,060, 667,- 111,84, 104, 113, 114, 117, 143, 148, 199,209, 212, 214, 239,231. 290, 322, 353, 306, 367, 380, 381. Vignory, II, 044. Viquier (Andorre), II, 630.
i iuieia, il, uiz, oo-l.
Vilaine (riv,), 1,185. 226, 235,254,255. — II, 316. 342, 361, 025, 627, 633, 634. Villa, I, 298. Villaines-la-Juhel. II, 635. Villamblard, 11,617. Villandraut, II, 658. Villàrd (dent du), I. 44, 133. V i 11 a r d - de - Laus (Isère), H, 651. Villards (vallée des. Savoie), II, 37. VilIars(Ain), 11,649. Villars-Ie- Goitreux (Savoie), 1, 426. Villars (A I pes-Maritimes), II, 654. Ville (le.montEifcl). I, 76, 136. Ville (étang de la, Bouches -du-Rbône), I, 229. Ville - en - Tardenois (Marne), II, 644. Ville-Évrard, 1, 352. Ville -sur- Tourbe (Marne), II, 644. Villcbois (Ain), III. 384. Villebois - la -Valette (Charente),II,456. Viilebrumier , II , 656. Villeder, II, 191. Villedieu (la, Vienne), II, 660, Villedieu- les -Poêles (Manche), II, 230, 231, 238,541,035. Villefagnan, II, 659. Villcfort, II, 371, 666. Villefranche (AlpesMaritimes), I, 268,391, 393,398, 482. — II, 482, 654. Villefranche (baie et presqu'île de), I. 268. Villefranche- en- Albigeois (Tarn), 11. 668. Villefranche-dc-Bel vôs (Dordogne ) , II, 557. Villefranche-de Confient ( Pyrénées -
�504 Orientales).!, 118, 119,-392, 398, — U, 585. Villefranche - do Lauraguais (HleGaronne), 1, 164, 372, 415. — II, 381,589,668, 676. Villefranche - de Longchapt (l)ordopne), II, 057. Villefranche - de Roucrgue (Aveyron), 1, 165, 335, 373, 412. — H, 181, 190,594,650, 673. Villefranche - sur Saône (Rhône). 1, 151, 369,372,420. 477, 537. — II, 262, 369,561.649, 679. p. 681. Villefranche-surCher (Loir-etCher), II, 378. VUIegàignon (de) , 111, 329. Villejuif, 1,352,477. — II, 178, 638. Ville-Martin (fort de la), I, 394. Villemur, II, 668. Villenauxe, II. 643. Villeneuve ( Aveyron), 11, 056. Villeneuve d'Asti (Italie), 1, 316. Villeueuve-de- Berg (Ardechc), I, 335. — Il, 145, 606. Villeneuve -i'Arche vcque (Yonne), 11, 648. Villcucuvc-lcCointe (Seine-etMarne), II, 367. Villeneuve - de-Marsan (Landes), 11, 658. Villeneuve-lès - Avignon (Gard), II, 067. Villeneuve - Saint Georges (Seinect-Oise), I, 379, 380.-11,369,371. Villeneuve - sur - Lot (ou Villeneuve d'Agen) (Lot-etGaronne), I, I6ti, 417. - II, 124, 376, 594,657,678. Villeneuve - sur Yonne (Yonne) (a nciennement Villeneuvc-leRoy), I, 335. — II, 534, 647. Villenour, III, 196. Villcranibert, II , 191. Villcras, I, 380. Villcréal, II, 657. Villers-Bocage (Cal-
'i' ABI.E ALPHABÉTIQUE vados), II, 636. Ville rs - Bocage (Somme). Il, 641. Villers-sur-Mer (Calvados), I, 246. — II. 540. Villers-le-Lac (Doubs), 11, 372. 373. Villors - Bretonneux (Somme), H, 282, 543. V i 11 e r s - Cotterets (Aisne), J, 335. — 11, 305, 530, 610. Villers - Cotterets (forcît de), II, 117. Villers-Farlav(Jura). Il, 647. Villersexel, I, 353.— U, 558, 559, 610. ViHeruptj II, 363. Villerville;, I, 245. Villelancuse, II, 178. Villes mortes de la Méditerranée, I, 264. Vdlo'te (la, Paris). II, 235, 325, 422. Villeurbanne, 1, 477. — II, 564, 649. Villiers-le-Sec (HteMarne), II, 242. Yilliers- sur- Marne. I, 380. Yilliers - Saint Georges (Seine-etMarne), II, 639. Vilpionfriv.), 1,193. Yimeu (contrée), II, 35. Vimory, I, 316. Vimoutiers, II, 267. 540; 636. Vimy, 11, 641. Vins (voir Vignobles). Vinay, II, 651. Vinaigre, II, 251. 659 i 661. Vinaigre (mont), I. 55, 134. Viuça, II, 187, 655. Vinccnnes, I, 459, 477 , 478 , 479. — II, 211, 289, 527, 638, 683. Vincou (riv.), I, 183. Vincy, I, 302. Vingeannà (riv.). I. 150, 232. —' II. 648. Vinh, III, 221. Vmh-long, III, 205. 206,208,209,210. 212, 369. Vinh-tê (canal de). III, 203. Vinli-tuong , III . 235. Vin imiglia, I, 268. Violâmes, II, 319. Violent (puy),I, 103. Viosne (riv.), 1,195, 237. — II, 639.
DES MATIÈRES. II, 145, 192, 666. Viviez (Avc\ron\ II, 379. Vivonne, II, 660. Vivres, III, 164,184, 3h, 311,318, 339, 350, 351, 352 Vizille, II, 211, 213, 568, 651. Vivy, II, 379. Voclarlum (Voulonl, I, 300. Vocoitccs ou Vocontii (peuple), 1,295. — II, 570. Vodable, II, 608. Yogelsberg (monl), I, 214. Vogue, II, 106, 375. Vohémar, 111, 170. 171. Vohémar (baie de), III, 165, 166, 174. Void, II, 242, 615. Voies de communication (voir aussi Canaux, Chemins de fer. Boutes, etc.), II, 309, 485, 514. III, 96, 116, 142, 238,310,321, 353. Voies ferrées (voir Chemins de fer). Voire (riv.), I, 193, 236. Voirie (Paris), II, 514, 516. Vo.ron, H. 222, 268, 280, 297, 568,651, 677. Voirons (montagne des), I, 44, 133. Voise, I, 198. Voiteur, II, 647. Voitures publiques (Paris), II, 514, 517, 518. Volailles, I, 28, 30, 33, 34, 143, 144, 160, 524,555, 619, 638, 039,641,642, 649,655, 656,657, 058,659, 660, 661, 662, 6H6. — III. 141, 158, 186,237, 246. V olex Areeomici (peuple), I, 293. Vole m Tectosages (peuple), I, 295. Volcans et terrains volcaniques (voir Terrains primaire s). Volées (peuple), I, 292. — II, 579. Volnay, il, 95. Vologne (riv.), I, 222, 239. — II, 645. Voîonne, II, 653. Voila (riv. et bassin de la), II, 126,132, 140.
Vire, I, 200, 370. 413. — II, 171, 211,267, 273, 358, 360,639,630,673. Vire (val de), II, 35. Vire (riv.), I. 200, 236, 247, 277. — II, 330, 539, 510. 035, 636. Vire (baie de la), II, 14. Vire et Taute (canal de). II, 330. 636. Vircnquc (riv.), I, 158. Viricu (Isère), II, 651. Virieu - le - Grand (Ain), 11, 179, 373, 649. Virton, I, 380. Viry-Chàtillon, II, 177. Vis (riv.), I, 158. Visapour, III, 193, 195. Visiqoths (peuple), 1, 299, 300. — II, 609. Viso (mont), I, 3S, 132, 266. Visp (riv.). I, 145, 232. Visp de Saas (riv.), I, 145. Vistre (riv.), I. 158, 233. — II, 667. Vitoria, I, 348, 398. Vitraux peints, II, . 294. Vitré, I, 185, 370, 413. — II, 354, 358,360,361,026, 631, 676. Yitrezay (contrée), II, 38. Vitrey, II, 368, 646. Vitry-en-Artois (Pasde-Calais), II, 543, 641. Vitry - le - François (Marne), I, 194, 315, 335,371,383, 418. — II, 327, 330,365, 307,422, 532, 641, 678. V i try -sur-Sein e (Seine), II, 175, 178, Vitteaux, II, 648. Vitlel, II, 184, 615. Vivarais (contrée), I, 9, 389. — II, 31, 39, 111, 139, 141,579, 580, Vivarais (monts du), 1,96,97, 137,274. — H, 580, 666. Viverols, H, 663. Vivier (le, Ille-etVilaine), II, 475. Viviers (Ârdèche), I, 328, 546, 548. —
�TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
Volvesïre (contrée), II, 39. Volvic, II, 172, 608. Vongcs, I, 512. Yonne (riv.), 1,184. — II, 603. Vorcppe, II, 170. Vorey, 1, 172. — II, 338, 666. Vosges (vallées des), II, 84. 201, 281, '291. Vosges, I, 4. 7. 17, 19, 20, 05, 66, 07 et suiv., 72, 73, 135,144, 275,276, 281, 351, 386. — II, 4, 29, 36, 84, 85, 106, 114, 119, 120,132, 133,135, 145, 172, 174, 177, 184,212,242, 250, 260,268, 284,288, 289,293,297, 304, 550, 551,643,646. Vosges (dép. des), I, 355, 368, 371, 402,410,423,423, 435, 452,453, 457, 477,498, 500,527, 530, 514, 540. — II, 20, 24, 20, 29, 57, 03, 71, 73, 81. 93, 1 17, 131, 133, 145, 174, 177, 180, 184, 200, 206,22'i, 226, 230,242,249, 253, 255,261, 274, 293,294,298,319, 498,551,552,645, 646. 670, 685. — III, 381, 383, 387. Vosges (Basses), I, 71, 133. Vosges (Hautes). I, 68, 71, 133, 274, 385. Vosges méridionales, I, 3. Vosges (Moyennes), I, 70, 71, 135, 385. Vongeaucourt, II, 355. Vougeot (clos), II, 95. Vouillé, I, 300. — II, 060. Voulon, I, 1 11. 300. — II, 590, 614, 615. Voulte (la), II, 213. 373, 373,581, 660. Voulzic(riv.), I, 191, 236. Vouneuil - su r Vienne, H, 660. Vouvant (houille de), II, 211, 015. Vouvray, H, 061. Vouzance (riv.), I, 179. Vouziers, 1,196,371, 412. — II, 120, 327, 532,644,672. Voies, II, 662. Voyenncs (gué de\ I, 31 I. Vrigne-au-Bois (Ardennes), I, 352. - II, 368. Vrigne - sur - Meuse (Ardennes), II. 368. Vuacho (mont), I, 45, 60, 133, 135. Vuillafans, II, 221. 231. Vung- cbua (cap) , III, 217, 223.
VV
505
Wiesse 221.
(riv.),
I,
Wàal (riv.), I, 210, 218. Waes (pays de), I. 204. Wagap, III, 250. Waliagnies, H, 205. Wald E r b e s k o p f (mont). I. 74, 130. Wuldeck (forêt de). I, 71. Waldshut (forteresse de), I, 217. Wallon (lac do), I. 215, 221, 239. Wallis (îles), III. 252, 253. Wallons (peuple), I 292. Waipole' (ile), III. 252. Warthe (riv.). I. 213. Wasgau (contrée), II, 30. Wasselonne, II, 177. Wassigny, H, 641, Wassv (voir Vassy). Waterloo, I, 204, 205, 349, 397. Watten,II,331,364. Watteringues (canaux de dessèchement), I, 208. Wattignies, I, 346. 396. — II, 546. Wattrelos, H, 548. 680. Wazemmes, H, 219. Weissenstein (ou Pierre blanche, mont), I, 64, 135. Weppes (contrée). Il, 35. Wesel, I, 218. Weser (bassin du). 1, 344. Wesserling, II, 260. Weslerwald (mont), I, 76. Westphalie, I, 362. Westpkalie (traités de), I, 215, 301, 384. Westreich (plateau du), I, 72.
Winnébagoes (tribu), III, 275. Winnipeg (lac), III, 277, Wintersberg (Gross, voir Gross - Vintersberg). Wissembourg . I , 323, 334, 346, 351, 384,420.-11,679, p. 681. VVissoùs, II, 354. Wœrth, 1, 346, 351. Woèvres (plaine des), I, 74, 221, 230. — II, 30. Woigot (riv.). 1, 224. v». W o n t ers b er g (mont), I, 135. YVormhoudt, 11, 643. Worms, l, 346. Wourno, III, 136. Wyk, I, 218. 219. X Xa (ou commune). III, 220, 232. Xertigny, II, 045. Xuau-daï (baie de), III, 217. Y Yanaon. III, 3, 194, 196,197,199, 369. Yandon (riv.), III, 130. Yaoub (peuple). III, 53. Yandé (passe de), III, 244. Yandi (ile), III, 250. Yané (riv.), III, 328. Yassaoua (ile), III, 254. Yaté (passe de), III, 244. Yaté (plaine de), III, 245.V ., Yaté (rivière de), III, 245, Ychoux, 11,222. Yellala (rapide de), III, 155. Yen-bac, III, 215. Vendais ou Oùendats ( H u r on s ) (peuple), III, 276. Yén-khanh, III, 233. Yên-kbanh-phan,IlI, 233. Ycnne, II, 050. Yen-thé (province de). III, 229. Yères (riv.), I, 194,
237. — II, 369, 639. Yerre (rivière d', Eure-et-Loir^, I, 181.. . Ycrville, II, 637. Ycu (ile d'), I, 162. 256, 482. — II, 148,256. 391,478, 660. Yeu (Pont d'), I, 250. Yèvre (riv.), I, 182, 235. — II, 341, 013, 062. 7 Y f(iniac (anse d'), I, 251. Yon (riv.), 1, 172, 234. — II, 060. Yonne (riv.), I, 196, 197, 227, 236. — II, 369, 533, 612, 647. Yonne (dép. de 1'), I, 368, 371, 402,' 410,423,432,435. 452,453,457, 477, 498,500,527, 530, 544, 540. — II, 10, 20, 24, 26, 29, 51, 57,08, 71, 73, 79, 81, 93, 131. 135, 179,180,200, 249,253,319, 320, 329,309,498, 500, 501, 502,533,039, 647, 670, 685. — III, 381, 383, 387. Yonne (vallée d'), H, 40. Youcas (peuple). III. 335. Yougdia [loge française), III, 197. Yperlée ( riv. ), I, 200, 238. Yprcs, I, 200, 320. — II, 364. Ysor (riv.), I, 205, 238. — II, 642. Yssel (riv.), I, 218. Yssel supérieur (dép. de T), 1,314. Ysscngeaux, I, 178, 372, 416. — II, 356,605, 600, 077. Yvctot, I, 370, 421. — Il, 261, 357, 537, 637, 683. Yvette (riv.), I, 197. Yvov-le-Pré, II, 225. Yukôn, III, 278. Yi.n-nam (contrée), III, 225, 226, 235, 239.
Z
Zaatcha (oasis de), III, 45, 74. Zàb (monts du), III, 29, 74, 94, 365, 366.
�500
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
Zébus. III, 167. 170. Zeghir (oued), III. 71. Zekkat (impôt), III. 63. Zélande (Nouvelle-), III, 260, 262. Zell (lac de), I, 210. Zembra(îlot), III, 14. Zenati (oued), III, 35. Zendàl (mont), III, 23. Zenouat, III, !)8. Zerouà (ouàd), III, 35. Zibùn (oasis des), III, 31, 87. Zibanais (peuple), III, 52. Zicavo, II, 054. Zierikzée, I, 396. Zighinchor ( comptoir de), III, 12S. 139. Zihl (riv.), I, 202. ^38 Ziiîing, 1, 71. Zinc, II, 191, 193. 433. — III, 93. Zinzel (riv.), I, 222. Zitlerwald (mont), I, 76, 136. Zolloerein, II, 449, 453, 455, 467. Zonengué (lac), 111, 154. Zones de culture, II, 2. Zorn (riv.), I, 71, 222,239.-11,328. Zornhoff, II, 231. Zoudj - Beghàl, III, 11. Zoughana (oued), III, 120. Zoula ou Adulis, III, 191. Zuang-lruong, 111, 233. Zug (lac de), I, 221, 239. Zuiderzée, I, 218, 219. Zuiderzée (dép. du), I, 344. Zurich (traité dé), li 350. Zurich, I, 221. Zurich (lac de), I, 215, 239. Zulphen, 1,218. Zuydcootc, I, 240, 374. Zwei-Steinen (mont),I, 74, 136. Zwollc, I, 21S.
Zaffarines (îles), III, 12. Zaghouân (djebel). III, 32, 112, 116. 366. Zahrès (région du), III, 15, 22, 365. Zahrès-el-Gharbi ou occidental (choit). III, 36. Zahrùs-cch- Chergui ou orienlal(cboll), 111,36. Zaïne (oued), 111,38. Zakkar (massif du), III, 24, 70, 365. Zakkar Gharbi (massiTdu), III, 24, 03. Zamoura(monl), 111, 26. Zanzibar, III, 187, Zarsis (port de), III. 14.
COURECTIONS
ET
ADDITIO.NS A
LA
TABLE
A.LPHABBTIQGS.
Ail (riv.),
I, 179, 234.
Allemagne et Allemands, lire : I, 76, 430. —■ Allemagne (loc. Calvados)/II, 175, 540.
III, 210, 263, 297,
�SUPPLÉMENT AUX ADDITIONS Recensement de la population de l'Algérie en avril 1891.
SUPERFICIE
ARRONDISSEMENTS.
en kilomètres carrés (d'après les données de 1886.
NOMBRE
TOTAL
des communes au
12 avril 1891.
GÉNÉRAL
de la population.
I.
DÉPARTEMENT
D'ALGER.
— —
d'Orléansville de Tizi-Ouzou .... territoire civil
10.212 5.181 6.517 5.253 3.467 30.630 140.171 170.801
69 8 17 9 18 121 8 129
D'ORAN.
519.763 86.094 142.190 151.800 375.743 ; 1.275.650 192.477 1.468.127
50.9 16.6 21.8 2S.9 108.4 41.6 1.4 8.5
Total du
Territoire do commandement Totaux du département
:
II. — — de Mostaganem .. de Sidi-bel-Abbès. territoire civil
DÉPARTEMENT
9.848 9 596 6.042 5.859 4 212 35.557
9 26 40 11 10 96 5 101
DE CONSTANTINE.
134.372 271.210 225.512 67.946 118.410 817.450 124.616 942.066
13.6 28.2 37.3 11.6 28.1 22.9 1.5 8.1
Total du
Territoire de commande80.028 Totaux du département 115.585 III. — — — — de Bône de Constantine,.. de Philippeville.. de Sétif
DÉPARTEMENT
10.lr.2 5.271 5.572 18.942 4.669 4.049 10.099 58.754 132.773
8 16 14 29 12 13 13 105 4 109
142.620 116.499 376.140 440.399 126 165 124.307 217.737 1.543.867 170.672 1.714.539
14.0 22.1 67.5 23.2 27.0 30.6 21.5 26.2 1.3 8.9
Total du territoire civil (7 arrond.) Territoire de commandeTotaux du département
191.527
�TABLE DES MATIÈRES
LIVRE
ONZIÈME
L'ALGÉRIE, LES COLONIES ET LES PROTECTORATS PREMIÈRE PARTIE La formation coloniale.
SOMMAIRE.
— 379. Les colonies sons Colbert (1). — 380. Les revers du dix-huitième siècle et du premier Empire (3).— 381. Les acquisitions coloniales du dix-neuvième siècle (4). — 382. L'organisation coloniale jusqu'en 18"0 (5). — 383. L'organisation actuelle de l'Algérie, des colonies et des protectorats (6). DEUXIÈME PARTIE L'Algérie et la Tunisie. llc section. GÉOGRAPHIE PHYSIQUE DE L'ALGÉRIE ET DE LA TUNISIE
SOMMAIRE.
— 384. La situation (10). — 385. Les côtes (12). — 38G. La structure géologique (15). — 387. Le relief du sol (17). — 388. La région des Hauts-plateaux (19). — 389. L'Atlas Tcllien (22). — 390. L'Atlas Saharien (28). — 391. Le Sahara Algérien (31). — 392. L'Atlas en Tunisie (32). — 393. Les eaux (33). — 394. Le climat (39). 2e section. GÉOGRAPHIE POLITIQUE DE L'ALGÉRIE
SOMMAIRE.
— 395. L'Algérie avant la couquête française (42). — 396. La conquête (43). — 397. L'histoire des circonscriptions administratives (46). — 398. Les frontières de l'Algérie (4S). — 399. Les circonscriptions actuelles de l'Algérie (48;. — 400. Tableau des circonscriptions administratives et de la population de l'Algérie (49). — 401. La population indigène (52). — 402. La population européenne (54). — 403. L'immigration et la colonisation (57). — 404. L'administration actuelle de l'Algérie (59). — 405. Les villes principales (66).
�TABLE
DES
MATIÈRES.
3e section.
GÉOGRAPHIE ÉCONOMIQUE DE LALGÉRIE
SOMMAIRE.
— 406. Le sol du Tell et la population agricole (75). — 407. Les céréales (77). — 408. Les autres cultures industrielles et maraîchères (79). — 409. Les forêts (81). — 410. Les arbres fruitiers (83). — 411. La vigne (84) — 412. Les Hauts-plateaux et l'alfa (S6i. — 413. Le Sahara et les dattes (87). — 414. Le bétail et les animaux sauvages (88). — 415. Les mines (92). — 416. Les eaux minérales (94). — 417. L'industrie (95). — 418. Les voies et moyens de communication par terre (96). — 419. La marine et la navigation (99). — 420. La banque et le crédit (100). — 421. Le commerce (101). 4e section. LA TUNISIE.
SOMMAIRE.
— 422. La géographie politique et l'administration de la Tunisie (106). — 423. La population et la propriété (109). — 424. Les villes principales (110). — 425. La production agricole (113). — 426. Les produits des mines et de l'industrie (115). — 427. Les voies de communication (116). — 428. Les monnaies et mesures (116). — 429. Le commerce (117).
Sc section.
LE SAHARA AU SUD DU 30" PARALLÈLE.
SOMMAIRE.
— 430. La région saharienne au sud du 30e parallèle (118).
TROISIÈME PARTIE
Les colonies et les pays de protectorat.
(.MOINS LA TUNISIE).
Ve section.
LES COLONIES ET PROTECTORATS DE LA FRANCE EN AFRIQUE, AU SUD DU TROPIQUE DU CANCER.
SOMMAIRE.
— I. 431. La région du Sénégal et du Soùdan français (123). — 432. Le climat du Sénégal (131). — 433. Les populations indigènes du Sénégal (133). — 434. L'occupation française du Sénégal et du Soûdan au dix-neuvième siècle (134). — 435. Les productions du Sénégal et des Rivières du sud (liO). — 436. Les moyeus de communication au
Sénégal (142). — 437. Le commerce du Sénégal (143). II. 438. Les établissements de la côte de Guinée (145). III. 439. Le Gabon'et le Congo français (149). IV. 440. Les Comores et Mayotte (159). — 441. Nossi-Bé et dépendances (162). — 442. La géographie physique de Madagascar (165). — 443. La géographie politique de Madagascar (167). — 444. La géographie économique de Madagascar (169). — 445. La géographie historique de Madagascar (171). — 446. Diégo-Suarez et Sainte-Marie de Madagascar
(175).
�S10
TABLE DES MATIÈRES.
447. La géographie physique de la Réunion (177). — 448. L'histoire et l'administration de la Réunion (ISO). — 449. La population de la Réunion (182). — 460. La géographie économique do la Réunion (1S3). VI. 451. Obock (190).
V.
2e section. L'ASIE FRANÇAISE.
— I. 452. Les Etablissements français dans l'Inde au dix-septième et au dix-huitième siècle (191). — 453. Les villes de l'Inde française (194). — 454. La population et l'administration de l'Inde française (197). — 455. L'agriculture, l'industrie et le commerce de l'Inde française (198). H. 456. La géographie physique de la Cochinehine (201). — 457. L'occupation française de la Cochinehine (204). — 458. L'administration et la population de la Cochinehine (205). — 459. Les circonscriptions, arrondissements et villes de la Cochinehine (207). — 460. L'agriculture, l'industrie et le commerce de la Cochinehine (208). — 401. La géographie physique du Cambodge (212). — 462. La géographie historique et politique du Cambodge (213). — 463. La géographie économique du Cambodge (215). — 464. La géographie physique de l'Auuam (216). — 465. La géographie historique de l'Annam (218). — 466. La population et la géographie politique de l'Annam (220). — 467. La géographie économique de l'Annam (222). — 468. La situation et la superficie du Tonkiu (223). — 4G9. La côte du Tonkin (223). — 470. Le relief du sol du Tonkin (224). — 471. Les cours d'eau du Tonkin (224). — 472. Le climat du Tonkin (226). — 473. L'histoire du Tonkin (226). — 474. La population du Tonkin (228). — 475. L'administration, les provinces et les villes du Tonkin (230). — 476. Les produits agricoles du Tonkin (235). — 477. L'industrie du Tonkin (237). — 478. Les voies de communication du Tonkin (237). — 479. Le commerce du Tonkin (238). — 480. Le gouvernement général de l'Indo-Chine (239).
SOMMAIRE.
3e section. LES POSSESSIONS FRANÇAISES EN OCÉANIE.
— I. 481. Géographie physique de la Nouvelle-Calédonie (243). Les indigènes (246). — 483. Géographie historique et administrative de la Nouvelle-Calédonie (246). — 484. La population libre et les condamnés (248). — 485. La géographie économique de la NouvelleCalédonie (249). — 486. Les dépendances de la Nouvelle-Calédonie (251). — 487. Les Nouvelles-Hébrides (253). H. 488. Géographie physique de Tahiti et de l'archipel de la Société (256). — 489. La géographie historique de l'archipel de la Société (258). — — 490. La population de l'archipel de la Société (259). — 491. L'administration et les focalités (21.0). — 492. Les productions et le commerce de l'archipel de la Société (261). — 493. Les îles Toubouaï et Rapa (262). — 494. Les îles Touamotou et les îles Gambier (264). — 495. Les îles Marquises (265). — 496. L'ensemble des Établissements français de l'Océanie (267).
SOMMAIRE. — 482.
�TABLE
DES
MATIÈRES.
511
4°
section.
COLONIES D'AMÉRIQUE. — I. -497. Le Canada (269). — 498. Les premières découvertes au quinzième et au seizième siècle (269). — 499. La colonisation et les découvertes de la première moitié du dix-septième siècle (273). — 500. Les tribus sauvages (276). — 501. La colonisation et les découvertes sous Louis XIV (281). — 502. Le Canada sous le règne de Louis XV (282). — 503. La population française au Canada depuis 1765 (284). II. 504. Saint-Pierre et Miquelon (285). —505. La pêche de la morue (287). — 506. Le commerce de Saint-Pierre et Miquelon (289). — 507. La côte de Terre-Neuve (290). III. 508. Les Français aux Antilles jusqu'en 1713 (293). — 509. Sous Louis XV et Louis XVI (297). — 510. Depuis la Révolution de 1789 (298). IV. 511. La géographie physique de la Guadeloupe (299). — 512. Les dépendances de la Guadeloupe (302). — 513. La géographie historique de la Guadeloupe (303). — 514. L'administration, la population et les villes (306). — 515. La production (308). — 516. — Les voies de communication et le commerce (310). V. 517. La géographie physique de la Martinique (313). — 518. La géographie historique de la Martinique (315). — 519. L'administration, les villes et la population (316). — 520. La production (318). — 521. Les voies de communication et le commerce (321). VI. 522. La géographie physique de la Guyane (323). —523. Les premières tentatives d'établissements des Français clans l'Amérique du sud (328). — 524. La géographie historique de la Guyane et le territoire, contesté (329). — 525. La population et la géographie administrative (334). — 526. La géographie économique (336).
SOMMAIRE.
QUATRIÈME PARTIE
Le résumé colonial.
SOMMAIRE.
— 527. La superficie et la population de la France et de son domaine colouial (341). — 528. Les Français à l'étranger (344). — 529. Le budget des colonies (347). — 530. L'armée coloniale (348). — 531. Les productions coloniales (349). — 532. Les voies de communication et la navigation aux colonies (353). — 533. Les banques coloniales (353). — 534. Les monnaies (354). — 535. Le commerce des colonies (354). — 536. La comparaison .avec les autres puissances coloniales (3621. — Tableau récapitulatif des colonies (365). APPENDICE.
CORRECTIONS PRINCIPALES ET ADDITIONS.
Premier volume .. Deuxième volume. Troisième volume.
INDEX DES CARTES ET FIGURES INSÉRÉES DANS LE TEXTE.
372
379 393
Premier volume
394
�TABLE
DES
MATIÈRES.
Deuxième volume Troisième volume
396
iç,
400
INDEX DES TABLEAUX DE STATISTIQUE INSÉRÉS DANS LE TEXTE.
Premier volume ., Deuxième volume Troisième volume
TAULE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES SUPPLÉMENT AUX ADDITIONS.
402 402
*
••
404 405
—
Recensement de la population de l'Algérie 507
en
1891
FIN
DE
LA
TABLE
DES
MATIÈRES.
4727-85.
—
GOIIBEIL.
Imprimerie CIISTK.
�
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1|Livre onzième - L'Algérie, les colonies et les protectorats|5
1|Première partie - La formation coloniale|5
1|Deuxième partie - L'Algérie et la Tunisie|14
2|1re section - Géographie physique de l'Algérie et de la Tunisie|14
2|2e section - Géographie politique de l'Algérie|46
2|3e section - Géographie économique de l'Algérie|79
2|4e section - La Tunisie|110
2|5e section - Le Sahara au sud du 30e parallèle|122
1|Troisième partie - Les colonies et les pays de protectorat|127
2|1er section - Les colonies et protectorats de la France en Afrique, au sud du tropique du cancer|127
2|2e section - L'Asie française|195
2|3e section - Les possessions française en océanie|247
2|4e section - Colonies d'Amérique|273
1|Quatrième partie - Le résumé colonial|345
1|Appendice -Corrections princiapales et additions|376
1|Index des cartes et figures insérés dans le texte|406
1|Index des tableaux de statistique insérés dans le texte|414
1|Table alphabétique des matières|417
1|Table des matières|518